UNIVERSITE D’

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES

AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT ELEVAGE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME

Option : ELEVAGE

LA RELANCE DE L’INSEMINATION LA RELANCE DE L’I NSEMINATION ARTIFICIELLE DANS LE CADRE DE LA PRODUCTION LAI TIERE DANS

LA REGION D’AN ALAMANGA : Cas du District d’Antana narivo Atsimondrano

Présenté par : Hery Mahatana RAKOTOMANANA Promotion ANDRAINA (2000-2005)

-12 Décembre 2005 -

REMERCIEMENTS

Seul, nous n’aurions pu réaliser ce travail. Ainsi, nous remercions Dieu qui n’avait pas ménagé sa grâce. Nous tenons également à exprimer nos vifs remerciements:

- à Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Docteur ès- Sciences, Docteur en Sciences Biologiques Appliquées, Professeur titulaire, Chef du Département Elevage à l’ESSA qui m’a fait l’honneur de présider la soutenance de ce mémoire;

- à Monsieur RANARISON Jean, Maître de conférences, Conciliateur du PNAG, Enseignant chercheur à l’ESSA, Responsable du Laboratoire de Zootechnie et de Génétique, mon tuteur de nous avoir accueilli au sein du Laboratoire. Il m’a proposé ce sujet et n’a épargné ni ses peines ni ses recommandations stimulantes au cours de cette étude;

- à Monsieur RAKOTOARISOA De Ruffin Braun, Docteur Ingénieur, Enseignant Chercheur à l’ESSA qui a accepté de siéger parmi les membres de jury;

- à Monsieur RANAIVOSON Andrianasolo, Docteur en Sciences Biologiques, Docteur Vétérinaire, Enseignant à l’ESSA qui a accepté de faire partie de membres de jury;

- aux équipes de FIFAMANOR, qui ont donné des appuis et coopérations inestimables pour accomplir ce travail ;

- à tous les villageois du District d’Antananarivo Atsimondrano qui ont montré une sympathie et ont pleinement participé dans la récolte de données.

RESUME

L’insémination artificielle figure avec les stations de monte parmi les outils de diffusion rapide de gênes favorables contribuant à l’amélioration génétique du cheptel laitier. Cette pratique de l’insémination artificielle a déjà débuté depuis 1952 autour de la zone d’Antananarivo et a traversé depuis des périodes fastes et des moments difficiles. Avec une activité en veilleuse du Centre National d’Insémination Artificielle d’Anosimasina, FIFAMANOR a décidé d’installer des postes d’insémination artificielle à Fenoarivo pour poursuivre cette activité depuis 1998. Pour effectuer un bilan d’activité de ce poste, une enquête auprès de 153 éleveurs et de dépouillement de fichiers du poste ont été réalisés dans le but de constater les impacts de ce poste sur l’élevage laitier du district d’Antananarivo Antsimondrano dans le cadre de ce projet. La réalisation du poste est encourageante, 266 inséminations totales pendant l’année 2000 et 917 en 2004. Le taux de non retour est de 81,92%. La possession d’une femelle améliorée pousse les éleveurs à corriger sa conduite d’élevage. Toutefois, l’insémination qui est fortement subventionnée, au moins 13 326 Ar par dose présente un taux de pénétration faible : 8,37% des vaches totales en 2004. D’autres contraintes d’élevage persistent. - non disponibilité de terrain pour les cultures fourragères, - priorisation des cultures vivrières, - absence de suivi de la reproduction, - absence de contrat rigide pour déterminer exactement le taux de naissance. L’élevage laitier est un élevage d’appoint et devait être considéré sous cet angle. Le choix du type génétique mérite d’être revu malgré la disponibilité des taureaux testés. L’absence d’encadrement d’un élevage réduit considérablement l’effort consenti en matière d’insémination.

Mots-clés : Antananarivo Atsimondrano, Insémination Artificielle, Elevage laitier, Lait.

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES FIGURES LISTE DES SCHEMAS LISTE DES TABLEAUX

INTRODUCTION ...... - 1 - I- LES BASES PHYSIOLOGIQUES ET ZOOTECHNIQUES ...... - 2 - 1.1- Le déroulement de la gestation...... - 2 - 1.1.1- La vie sexuelle d’une vache ...... - 2 - 1.1.2- La fécondation ...... - 3 - 1.1.3- La gestation ...... - 3 - 1.1.4- Le vêlage ...... - 3 - 1.2- La production de lait ...... - 4 - 1.2.1-La sécrétion lactée ...... - 4 - 1.2.2- Le lait et ses caractéristiques ...... - 5 - 1.3- Les facteurs influençant la qualité et la quantité du lait ...... - 5 - 1.3.1- Les facteurs liés à l’animal ...... - 5 - 1.3.1.1- La race ...... - 5 - 1.3.1.2- Les autres facteurs ...... - 6 - 1.3.2- L’environnement ...... - 6 - 1.3.3- Les facteurs alimentaires ...... - 7 - 1.3.4- Les facteurs sanitaires ...... - 8 - 1.3.5- Les facteurs artificiels ...... - 8 - II- LA FILIERE LAIT A ...... - 9 - 2.1-Généralité ...... - 9 - 2.1.1-La production mondiale ...... - 9 - 2.1.2- La production laitière à Madagascar ...... - 10 - 2.2- Historique et organismes d’intervention...... - 11 - 2.3- La politique laitière ...... - 12 - 2.3.1- Les contraintes de la filière lait ...... - 12 - 2.3.2- Objectifs et politique laitière ...... - 13 - 2.4- Les producteurs ...... - 14 - 2.4.1- Les zones productrices ...... - 14 - 2.4.2- Les différentes races ...... - 14 - 2.4.3- La production nationale ...... - 15 - 2.5- Les transformateurs ...... - 16 - 2.5.1- Les petits transformateurs ...... - 16 - 2.5.2- Les industries laitières ...... - 16 - 2.6- L’importation du lait ...... - 16 - 2.7- Commerce et consommation de lait ...... - 17 - III- L’INSEMINATION ARTIFICIELLE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT ...... - 18 - 3.1- Le contraste dans la pratique de l’insémination artificielle...... - 18 - 3.2- Structure et organisation ...... - 19 - 3.2.1- Les objectifs ...... - 19 - 3.2.2- Le service d’IA ...... - 19 - 3.2.3- Les semences ...... - 20 - 3.2.3.1- La production locale ...... - 20 - 3.2.3.2- Les semences importées ...... - 21 - 3.3- Les résultats de l’IA ...... - 22 -

3.4- Les obstacles rencontrés à la diffusion de l’IA...... - 23 - 3.4.1- Chez les éleveurs ...... - 23 - 3.4.2- Au niveau des techniciens ...... - 24 - CONCLUSION PARTIELLE ...... - 25 - I- MATERIELS ET METHODES ...... - 26 - 1.1- Ressources et matériels utilisés ...... - 26 - 1.1.1- Milieu physique ...... - 26 - 1.1.1.1- Localisation de la zone d’étude ...... - 26 - 1.1.1.2- Climat ...... - 28 - 1.1.1.3- Sol et Relief ...... - 28 - 1.1.2- Milieu humain et social ...... - 29 - 1.1.3- Milieu économique ...... - 29 - 1.1.4- FIFAMANOR ...... - 30 - 1.1.5- L’association PRN ...... - 32 - 1.1.6- Le poste d’Insémination de Fenoarivo ...... - 33 - 1.2- Méthodes ...... - 33 - 1.2.1- Dépouillement des fichiers du poste d’IA de Fenoarivo...... - 33 - 1.2.2- Enquêtes sur terrain ...... - 34 - 1.2.2.1- Objectifs de l’enquête ...... - 34 - 1.2.2.2- L’echantillonnage ...... - 34 - 1.2.2.3- Le déroulement de l’enquête ...... - 36 - 1.2.3- Observation ...... - 37 - 1.2.4- Analyses des données ...... - 37 - 1.2.5- Les problèmes rencontrés ...... - 38 - II- RESULTATS ET DISCUSSIONS ...... - 39 - 2.1- L’insémination artificielle ...... - 39 - 2.1.1- Organisation de l’IA ...... - 39 - 2.1.2- Fonctionnement du poste ...... - 39 - 2.1.2.1- La mise en place de la semence ...... - 40 - 2.1.2.2- Le diagnostic de gestation ...... - 41 - 2.1.2.3- La déclaration de naissance ...... - 41 - 2.1.3- Résultat de l’IA ...... - 42 - 2.1.3.1- Zone d’action de poste ...... - 42 - 2.1.3.2- Réalisation du poste d’IA ...... - 43 - 2.1.3.3- Taux de pénétration ...... - 45 - 2.1.3.4- Le retour ...... - 46 - 2.1.4- Aspect financier...... - 47 - 2.1.5- Les contraintes de l’IA ...... - 48 - 2.1.5.1- Au niveau du centre et du poste ...... - 48 - 2.1.5.2- Au niveau des éleveurs ...... - 48 - 2.1.6- Les atouts de l’IA ...... - 49 - 2.2- L’élevage laitier dans le DAA ...... - 49 - 2.2.1- L’éleveur ...... - 49 - 2.2.2- Les systèmes d’élevage ...... - 50 - 2.2.3- Les animaux ...... - 52 - 2.2.3.1- La taille du troupeau ...... - 52 - 2.2.3.2- Structure du troupeau ...... - 53 - 2.2.4- Le système d’alimentation ...... - 54 - 2.2.5- Logement et matériels d’élevage ...... - 56 - 2.2.6- Situation sanitaire ...... - 57 - 2.2.7- Les paramètres de reproduction ...... - 58 - 2.2.8- La production de lait ...... - 59 - 2.2.8.1- La traite ...... - 59 -

2.2.8.2- La production laitière par vache ...... - 61 - 2.2.8.3- La quantité produite par zone ...... - 63 - 2.2.9- Les autres produits d’élevage ...... - 64 - 2.2.10- Forces et faiblesses de l’élevage laitier ...... - 64 - 2.2.10.1- Forces ...... - 64 - 2.2.10.2- Faiblesses ...... - 64 - III- ANALYSES CRITIQUES ET PROPOSITIONS D’AMELIORATION ...... - 65 - 3.1- Organisation interne ...... - 65 - 3.1.1-Diminuer le coût de l’IA ...... - 65 - 3.1.2- Motiver l’inséminateur ...... - 65 - 3.1.3- Conquérir les éleveurs ...... - 66 - 3.1.4- Choisir avec raisonnement les semences ...... - 66 - 3.1.5- Suivre les femelles inséminées ...... - 67 - 3.1.6- Pérenniser l’action ...... - 67 - 3.2- Organisation externe ...... - 67 - 3.2.1- Organisation des éleveurs ...... - 67 - 3.2.2- Organisme d’appui ...... - 68 - 3.2.2.1- Volet encadrement zootechnique ...... - 68 - 3.2.2.2- Volet valorisation des produits ...... - 69 - 3.2.3- Encadrement sanitaire ...... - 69 - CONCLUSION PARTIELLE ...... - 70 - CONCLUSION GENERALE ...... - 71 -

BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

LISTE DES ABREVIATIONS

BCL : Bureau Central Laitier CEE : Communauté Economique Européenne CITE : Centre d’Information Technique et Economique CNIA : Centre National d’Insémination Artificielle DAA : District d’Antananarivo Atsimondrano DAPAN: Direction d’Appui à la Production Animale FAC : Fonds d’Aides de la Coopération Française FAO : Food Agricultural Organisation FAOSTAT : FAO Statistique FIFAMANOR: Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana FFPN: Frisonne Française Pie Noire FIL : Fédération Internationale de Laitier hab. : habitant IA : Insémination Artificielle IEMVT : Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire Tropicale ILRI : International Livestock Research Institute INRA : Institut National de Recherche Agronomique INSTAT : Institut Nationale de Statistique km : kilomètre l :litre M : Maximum m : minimum Mn : moyenne MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche MEFB. : Ministère de l’Economie de Finance et du Budget n° : numéro NORAD : Agence Norvégienne de Développement International NRF : Norsk Rodt Fe (Pie rouge Norvégienne) OPHAM : Organisation Pharmaceutique Malgache δ : Ecart-type PAM : Programme Alimentaire Mondial PIB : Produit Intérieur Brut PNB : Produit National Brut PRN : Pie Rouge Norvégienne PSE : Programme Sectoriel Elevage ROMA : Ronono Malagasy ROMANOR: Ronono Malagasy Norveziana $ : dollar américain SMPL: Société Malagasy des Produits Laitiers SOCOLAIT: Société Commerciale Laitière SRSAP: Service Régionale de la Santé Animale et Phytosanitaire t : tonne TIKO : Tena Izy Ka Omeko UNICEF: United Nation International Children’s Emergency Fund

LISTE DES FIGURES Figure n°01 : Répartition de la production mondiale de lait en 1989...... - 9 - Figure n°02 : Diagramme ombrothérmique ...... - 28 - Figure n°03 : Pourcentage de semences utilisées selon les races bovines entre l’année 2000 et 2001 ... - 41 - Figure n°04 : Insémination réalisée par zone d’action entre 2000 et 2004 ...... - 43 - Figure n°05 : Evolution du nombre d’IA entre 2000 et 2004 ...... - 44 - Figure n°06 : Proportion des différentes races inséminées des vaches entre l’année 2000 et 2004 ... - 45 - Figure n°07 : Taux de pénétration dans les 3 zones ...... - 45 - Figure n°08 : Variations du taux de retour par rapport à la saison ...... - 46 - Figure n°09 : Proportion des éleveurs dans le DAA (%) ...... - 50 - Figure n°10 : Les types d’éleveurs laitiers ...... - 51 - Figure n°11 : Répartition des étables suivant le type de conception ...... - 56 -

LISTE DES SCHEMAS

Schéma n°01 : Carte du DAA…………………………………………………...………………….27 Schéma n°02 : Organigramme de FIFAMANOR ...... - 31 - Schéma n°03 : Organigramme de l’association PRN ...... - 32 -

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°01 : Résumé des caractéristiques de la vie sexuelle des vaches ...... - 4 - Tableau n°02 : Proportion de matière utile du lait de vaches ...... - 6 - Tableau n°03 : Les races bovines à Madagascar ...... - 15 - Tableau n°04 : Volume du lait et ses dérivés importé par Madagascar...... - 17 - Tableau n°05 : Quantité de la poudre de lait importée par d’importantes entreprises ...... - 17 - Tableau n°06 : Importance relative du nombre d’IA et de bovins dans les pays développés et en développement ...... - 19 - Tableau n°07 : Pourcentage des pays utilisant le service d’IA et nombre moyen de techniciens par pays utilisateur de l’IA en 1991...... - 20 - Tableau n°08 : Niveau de production de semence en 1991 ...... - 21 - Tableau n°09 : Proportion de femelles inséminées ...... - 22 - Tableau n°10 : Résultat d’IA en Afrique ...... - 23 - Tableau n°11 : Donnée démographique ...... - 29 - Tableau n°12 : Effectif de cheptel ...... - 30 - Tableau n°13 : Nombre de doses achetées par les principaux clients en 2004 ...... - 32 - Tableau n°14 : Effectif des éleveurs enquêtés selon les 2 critères de sélection...... - 35 - Tableau n°15 : Répartition des femelles concernées par l’étude selon les zones d’enquêtes ...... - 36 - Tableau n°16 : Nombre des veaux déclarés et nombre d’IA totale ...... - 42 - Tableau n°17 : Insémination effectuée par quatre postes de FIFAMANOR ...... - 44 - Tableau n°18 : Fertilité des femelles entre les années 2000 et 2004 ...... - 46 - Tableau n°19 : Tableau d’investissement du poste d’IA de Fenoarivo en 1998 ...... - 47 - Tableau n°20 : Compte d’exploitation du poste d’IA de Fenoarivo en 2004 ...... - 47 - Tableau n°21 : Les différents types d’éleveurs selon le but d’élevage ...... - 50 - Tableau n°22 : Effectif du troupeau de bovins en 2005 ...... - 52 - Tableau n°23 : Rang de lactation des vaches ...... - 52 - Tableau n°24 : Composition du troupeau ...... - 53 - Tableau n°25 : Pourcentage des éleveurs laitiers administrant le complément et cultivant les fourrages suivant les zones ...... - 55 - Tableau n°26 : Les types d’étables ...... - 56 - Tableau n°27 : Répartition des éleveurs suivant le type de mangeoire ...... - 57 - Tableau n°28 : Comparaison de deux types de femelles ...... - 58 - Tableau n°29 : Répartition des exploitations suivant la conduite de la traite ...... - 60 - Tableau n°30 : Production laitière par vache selon le mode de reproduction ...... - 61 - Tableau n°31 : Production annuelle de lait ...... - 63 -

Insémination artificielle, Elevage laitier INTRODUCTION

Selon la Banque mondiale en 1989, l’Afrique Subsaharienne devra accroître sa production alimentaire de 4% par an jusqu’en l’an 2020 pour éliminer progressivement l’importation vivrière et pour améliorer l’alimentation de la population humaine (ILRI, 1997). Quelques années après, le problème d’insuffisance de la production subsiste toujours. Cette région importe encore 30% de sa consommation de lait (MATTHEWMAN et coll., 1996). Sa consommation de protéines d’origine animale (9,2 g / hab. /j dont les 1/3 sont des produits laitiers (TACHER et coll., 2000)) n’atteint pas le minimum nutritionnel de 20g/hab./j (BOUTONNET et coll., 2002).

Madagascar n’échappe pas à cette situation. Avec plus de 8 millions de têtes de bovins, l’île importe environ 30 millions de litres équivalent lait (HANS et coll., 2003). Selon l’hypothèse basse de BOUTONNET et coll. en 2002, Madagascar importera 57% de sa consommation de lait en 2020. Dans ce contexte, l’élevage laitier mérite une sérieuse promotion. La politique du gouvernement malagasy vise à mettre à la disposition des éleveurs des races laitières performantes et compatible avec les systèmes de production laitière économiquement rentables à Madagascar. Dans la région d’, il existe deux Organismes (CNIA et FIFAMANOR) qui offrent un encadrement génétique .Ils ont installé des postes d’insémination artificielle, dont l’un d’eux se trouve à Fenoarivo, pour propager du sang laitier . Depuis sa création en 1998, aucune étude relative aux activités de se poste n’a été réalisée pour le juger et pour améliorer son fonctionnement. L’objet de cette étude sera donc : - d’analyser le fonctionnement d’un poste d’insémination implanté à Fenoarivo et - de savoir ses impacts sur l’élevage laitier du district d’Antananarivo Atsimondrano. L’étude a donné lieu à une enquête, une observation et un dépouillement de fichiers.

Cet ouvrage, comportera deux parties. - La première partie parlera les bases physiologiques et zootechniques, la filière lait malagasy et la situation de l’insémination artificielle dans les pays en voie de développement. - Dans la deuxième partie, après avoir présenté le milieu d’étude et les méthodes employées, nous décrirons les résultats d’étude et enfin, nous essayons d’avancer des propositions d’amélioration.

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PREMIERE PARTIE :

ETUDE

BIBLIOGRAPHIQUE

Insémination artificielle, Elevage laitier

I- LES BASES PHYSIOLOGIQUES ET ZOOTECHNIQUES Le but de la reproduction est le vêlage, un phénomène physiologique indispensable pour déclancher la lactation. Pour cette raison nous allons voir succinctement la reproduction chez l’espèce bovine.

1.1- Le déroulement de la gestation 1.1.1- La vie sexuelle d’une vache La vache appartient à la catégorie de femelles à cycle sexuel continu, à ovulation spontanée. On distingue dans ce cycle 4 phases, plus une cinquième éventuelle l’anoestrus. Le pro-oestrus : correspond au développement sur l’ovaire d’un ou de plusieurs follicules, qui secrètent de plus en plus d’oestrogènes pour activer la sécrétion d’hormones hypophysaires. Cette phase dure en moyenne 3 jours (LHOSTE et coll., 1993). L’oestrus ou chaleur : la maturation du follicule et la sécrétion maximale se traduisent par des modifications de l’aspect des organes génitaux externes et des modifications des comportements de la femelle dont l’ensemble constitue les chaleurs. Les signes extérieurs de chaleurs sont : - la vache est agitée et beugle fréquemment, - elle essaye de sauter d’autres vaches, les renifle et est reniflée par elles, - elle se baisse pour attirer les taureaux (sauf dans le cas de zébu), - les lèvres de la vulve sont rouges et légèrement gonflées, - un mucus clair s’écoule à la vulve ou colle à la queue, - la production laitière chute, - chaleur immobilisée : la vache reste debout sans bouger jusqu’à ce que d’autres la sautent. Chez les zébus, ces signes présentent des particularités d’apparition, de durée et d’intensité. Dans cette espèce se pose enfin le problème de détection de chaleur. Dans l’autre cas, aucune manifestation extérieure n’est décelable, c’est la chaleur silencieuse. L’oestrus : se termine par l’événement essentiel du cycle sexuel : l’ovulation. Selon LHOSTE et coll. en 1993,une température ambiante supérieure à 30°C inhibe cet événement. Le post- oestrus : il se caractérise par la formation du corps jaune et la sécrétion croissante de progestérone, hormone qui prépare la gestation. Il dure en moyenne 8jours. Le Di-oestrus : quand il n’y a pas gestation, cette phase correspond à la régression du corps jaune et la chute de sécrétion de progestérone. Cette phase dure également 8jours. L’Anoestrus : c’est une période au cours de la quelle aucun comportement d’oestrus n’est observé. Il peut être dû soit à la nourriture, soit à la lactation, soit à des causes liées à la race (LHOSTE et coll., 1993).

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1.1.2- La fécondation C’est l’union d’un spermatozoïde et d’un ovule contenant chacun n chromosomes. Elle s’effectue au niveau de l’ampoule (extrémité de l’oviducte). Cette union forme l’œuf qui contient 2n chromosomes et dont le développement donne un embryon. Selon IEMVT- CIRAD en 1991, une bonne fécondation est obtenue lorsque l’IA (ou l’accouplement) se fait pendant ou juste après la deuxième moitié des chaleurs. RICHARD en 2002 a pris un exemple que pour une vache qui a une durée des chaleurs de 18 heures, il faut inséminer entre 7 heures et 24 heures après le début de chaleurs. D’après BARRET en 1992, pour raisonner cette période optimale, quelques paramètres sont pris en compte. - temps nécessaires aux gamètes mâles pour cheminer du lieu de dépôt de la semence au lieu de la fécondation (12 heures). - temps nécessaire au gamète femelle pour rejoindre le lieu de fécondation. - durée de survie fécondante des gamètes mâles et femelles. Pour les gamètes mâles, leur durée de survie hors des voies génitales mâles est de 24 heures.

1.1.3- La gestation Après la fécondation, l’embryon se segmente et dirige vers l’utérus où va se dérouler la gestation. Le déplacement se poursuit pendant 100 heures (BARRET, 1992). Dans l’utérus, l’embryon se développe d’abord librement, se nourrit du lait utérin et s’entoure d’enveloppe embryonnaire. 30 jours après la fécondation, l’embryon se fixe sur la paroi utérine au niveau du placenta, organe très vascularisé, à travers lequel s’effectuent l’oxygénation du sang fœtale et l’apport nutritionnel pour le fœtus. C’est la nidification ou l’implantation. Chez le Bos taurus, le corps gestatif de fécondation persiste jusqu’à la mise bas et les ovaires sont au repos pendant toute la gestation. Par contre on assiste à un remplacement ou à une suppléance des corps gestatifs chez le Bos indicus. En effet, un certain nombre de chaleurs peut survenir au cours de la gestation (AGBA, 1980).

1.1.4- Le vêlage A l’approche du vêlage, le fœtus transmet à la mère un message hormonal par des corticostéroïdes. En effet, la vache s’agite et recherche la solitude, elle couche et se relève. Il y a également des modifications anatomiques et physiologiques : montée de lait dans les mamelles, gonflement des lèvres vulvaires et écoulement d’un liquide glaireux. Selon BONNER en 1996, le vêlage se fait en 3 étapes. - Les poches d’eau sortent du vagin, cela peut prendre 2 à 6 heures,

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- ensuite la mise bas proprement dit a lieu. Une fois les pattes de devant sorties, le veau doit naître dans l’heure, sinon il y a risque d’étouffement. La durée de vêlage ne doit pas dépasser 8 h, - la délivrance : c’est la sortie du placenta, ce troisième étape suit la mise bas presque immédiatement. Le placenta doit expulser 12 heures après la sortie des poches d’eau, Après la mise bas, les organes génitaux reprennent leur forme et leur situation de non gravidité, c’est l’involution utérine.

Tableau n°01 : Résumé des caractéristiques de la vie sexuelle des vaches Involution Durée du cycle Durée de Durée de Vache utérine normale oestral (jour) l’oestrus (jour) gestation (jour) (jour) Pays tempérés 21 (20-23) 18 276 à 290 30 (21-40) N Dama 21 ±1,5 9 à 12 282 à 288 Zébu 22±1,5 10 à 13 285 à 288 9 à 12 : écart des moyens 20-23 : écart des valeurs Source : GUERIN et coll., 2002 1.2- La production de lait 1.2.1-La sécrétion lactée C’est par sécrétion de la glande mammaire dont l’unité de base est l’alvéole ou acinus que la vache produit son lait. Le lait est secrété de façon continue, mais non constante, entre les traites, sa production diminue à mesure que la pression augmente à l’intérieur du pis, pour s’arrêter pratiquement lorsque cette pression devient à peu près égale à la pression artérielle. La chute brutale du taux de deux hormones (œstrogène et progestérone) juste après la délivrance, entraîne la sécrétion de prolactine, hormone responsable du déclenchement de la lactation. L’éjection du lait retenu dans les alvéoles et les canaux ne peut avoir lieu que sous l’action d’une hormone d’origine post-hypophysaire : l’ocytocine. Déversée dans la circulation sanguine, l’ocytocine arrive aux cellules de 20 à 60 secondes après le stimulus (CHARRON, 1986). Elle y provoque la contraction des alvéoles, ce qui a pour effet d’en chasser le lait accumulé vers la citerne de chaque quartier. Elle agit durant ses cinq à huit minutes de présence dans le sang (GIROUX, 1984). Les stimuli qui provoquent la libération de l’ocytocine sont de deux ordres. - soit provoqués directement par la traite : massage de la mamelle, succion du veau; - soit conditionnés : traite à heures fixes, regroupement du troupeau vers la salle de traite, distribution de concentrés, bruit de la machine à traire, etc.

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Par ailleurs toute perturbation (frayeur, douleur) causée à une vache provoquera chez elle la décharge d’adrénaline par les glandes surrénales. L’adrénaline neutralise ou contrecarre l’effet de l’ocytocine, empêchant ainsi l’éjection de lait.

1.2.2- Le lait et ses caractéristiques La sécrétion du lait commence peu avant la naissance du veau. Le lait secrété par la mamelle pendant 4 ou 5 premiers jours (CHARRON, 1986) a une composition particulière (voir annexe) : on l’appelle colostrum. Ce lait riche en anticorps et en vitamine A, doit être donné au jeune veau le plutôt possible après la naissance. Le colostrum joue un triple rôle chez les veaux : nutritifs, laxatifs et immunitaires. En conséquence, le veau doit le boire en qualité suffisante. Après quoi, le lait qui devient graduellement normal, pourra être trait et utilisé à des différentes fins. Selon la définition établie par le congrès international de la répression et des fraudes alimentaires de Genève en 1908, cité par MEYER en 1999 « le lait est un produit intégral de la traite complète et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée, recueilli proprement et ne contenant pas de colostrum ». Selon RIEL en 1984, le lait a normalement une saveur légèrement sucrée. La réflexion de la lumière sur les particules opaques en suspension (micelle de caséine, globule gras, phosphate de calcium) donne au lait sa couleur blanche. Le pH d’un lait normal varie de 6,2 à 6,8 le colostrum est plus acide que le lait normal. Le point de congélation du lait peut varier de –0,52 à –0,56°C. A la pression atmosphérique normale, le point d’ébullition de l’eau est de 100°C et celui du lait est 100,5°C. La densité du lait à 15°C /15°C est en moyenne 1032 (1028-1035) Le lait est un mélange de liquide complexe (voir annexe) il constitue le premier aliment de l’homme. C’est le meilleur aliment à l’état naturel, car il contient des quantités relativement importantes des quelques 55 nutriments essentiels à l’homme. Le lait et ses dérivés sont des sources primordiales de calcium très assimilables et de protéines de haute qualité qui offrent davantage d’une composition relativement bien balancée en acides aminés et surtout en acides aminés essentiels. Ce n’est cependant pas un aliment complet ainsi le lait manquerait de vitamine D et de fer.

1.3- Les facteurs influençant la qualité et la quantité du lait 1.3.1- Les facteurs liés à l’animal 1.3.1.1- La race D’après PAGOT en 1985, les races bovines d’origine tropicale ont généralement un potentiel génétique laitier limité et restent de médiocres productrices : 500 à 1500 kg par lactation. L’amélioration génétique a permis de sélectionner des vaches dont la production laitière est au-

- 5 - Insémination artificielle, Elevage laitier dessous de la moyenne. Selon CHARRON en 1986, il est courant d’avoir des vaches laitières à haut potentiel qui produit plus de 10 000 kg par lactation, soit des pics de 40-50 kg/jour. Si une vache produit davantage de lait en fonction de son potentiel génétique, c’est qu’elle bénéficie d’une forte sécrétion de somatotrophine hypophysaire induisant par l’intermédiaire de somatomédines hépatiques une plus grande activité mammaire. En ce qui concerne la proportion de matières utiles du lait. La teneur du lait en matière grasse varie selon la race : elle augmente dans l’ordre holstein, Ayrshire, Canadienne, Guernsey, Jersey (RIEL, 1984). Une vache Bos indicus et une vache Bos taurus ont des compositions de lait différentes.

Tableau n°02 : Proportion de matière utile du lait de vaches Vache Graisse (g/kg) Protéine (g/kg) Lactose (g/kg) Bos indicus 54 32 46 Bos taurus 44 38 49 Source MATTHEWMAN, 1996

1.3.1.2- Les autres facteurs Selon MAREK en 1980, le lait de la traite matinale est plus pauvre en matières grasses qui augmentent au cours de la traite jusqu’à la dernière goutte. Au cours de lactation, le taux protéique présente une évolution caractéristique ; élevé après le vêlage, il baisse rapidement pour atteindre un minimum au deuxième mois et s’élève progressivement jusqu’à la fin de la lactation (INRA, 1986 cité par GILBERT, 1990) D’après RIEL en 1984, le taux de matière grasse diminue avec l’âge. Le taux butyreux est plus élevé chez les primipares âgées (vêlage après 30 mois) et plus faible chez les primipares jeunes, vêlage à 2 ans (CHARRON, 1986). RASOARIMANANA en 1987 a trouvé que la production standard varie suivant le rang de lactation et que les primipares sont plus persistantes que les multipares. Selon RANARISON en 1986, chez les vaches PRN, la production standard augmente jusqu’à la troisième lactation puis elle diminue progressivement. La production du lait varie journalièrement, durant une lactation de 10 mois, la quantité de lait passe par un maximum environ six semaines après le vêlage (CHARRON, 1986)

1.3.2- L’environnement Toutes les actions de l’environnement peuvent avoir une conséquence sur la production de lait. - Certains sols sont carencés en oligo-éléments ; cette carence se répercute sur l’alimentation donc sur la production laitière.

- 6 - Insémination artificielle, Elevage laitier

- Selon INRA en 1988, les Fourrages des pays tempérés ne contiennent pas des constituants amers (facteur d’inappétence) qui sont présents dans les fourrages des pays tropicaux surtout chez les légumineuses. Or nous savons qu’une vache qui mange peu est sujet à une faible productivité. - D’après CHARRON en 1986, la durée du jour influence le taux de protéine et de matière grasse : taux plus faible en jour long - PAGOT en 1985 a affirmé que le principal obstacle à la production laitière en zone tropicale est la physioclimatologie. De nombreuses expériences ont montré qu’une vache laitière placée dans les ambiances humides et une température supérieure à 25°C ingère moins de matière sèche, par conséquent sa production chute. - TILLIE en 1994 remarque que les températures élevées (supérieures à 24°C) au même titre que les températures très faible (inférieures à –12°C) entraînent une diminution de la production laitière. Pour une vache holsteine, la température optimale situe entre 4 et 20°C. - VILLEGAR en 1964 cité par MAREK en 1980 rapporte de son côté que le séjour des vaches dans un étable climatisé à 20°C donne 26 l de lait par jour tandis qu’un groupe similaire, placé dans une étable ouverte, vétillée et exposée à la température tropicale ne donne que 9 litres. - Par le phénomène appelé « dégénérescence tropicale » les races laitières importées ont, dans un environnement contrôlé, des productions inférieures de 15 à 25% à celle qu’elles ont dans leur pays d’origine (IEMVT- CIRAD, 1991). Pour atténuer l’effet du climat, des traitements additionnels (douchage à l’eau froide, ventilation artificielle) peuvent être envisagés. Selon GAUTHIER en 1983, cité par BERBIGIER en 1988, ces traitements permettent d’améliorer la production laitière quand ils sont appliqués en fin de gestation et en cours de la lactation. Une vache qui reçoit ces traitements va présenter une bonne fertilité, donc indirectement sur la production du lait.

1.3.3- Les facteurs alimentaires L’alimentation permet à l’animal d’extérioriser ses performances, les vaches laitières de haute productivité ne tolèrent aucune erreur alimentaire. Un changement brutal dans le type d’aliment ou dans sa qualité, voire son mode de distribution, va entraîner une chute de production laitière qui ne sera jamais rétablie (CHARRON, 1986). Le besoin en eau est fondamental, surtout sur les climats tropicaux où la lutte contre la chaleur entraîne des déperditions liquidiennes importantes, au cours de l’ingestion et de rumination, un bovin adulte secrète environ 150 litres de salive par jour (INRA, 1988). D’après ROGER en 1992 une baisse d’abreuvement de 40% diminue l’ingestion de 24% et de la production laitière de 16%.

- 7 - Insémination artificielle, Elevage laitier

La vache laitière a de besoin alimentaire bien défini, il faut satisfaire pleinement ses exigences en énergie, en matière azotée, en minéraux et en vitamines en apportant de fourrage de haute qualité, de complément correcteur et de complément de production. Selon CHARRON en 1986, plusieurs règles d’alimentation sont à respecter : - une sous alimentation prolongée provoque une diminution du taux protéique mais le taux butyreux se maintient, - une suralimentation améliore la production de lait et le taux protéique mais ne modifie pas ou même diminue le taux butyreux, - en cas de sous alimentation azotée : baisse de la production et de taux protéique, - en cas de suralimentation azotée : faible augmentation de production sans augmentation de taux, - la supplémentation en matière grasse permet une augmentation de la production et du taux butyreux mais une légère baisse du taux protéique ne peut être évitée, - les rations trop riches en amidon ont tendance à favoriser l’engraissement et à faire chuter le taux butyreux.

1.3.4- Les facteurs sanitaires Les trois grands types de maladies sont : les maladies infectieuses, les maladies parasitaires et les troubles nutritionnels (LHOSTE et coll., 1993). Ces maladies atteignent l’intégrité de l’organisme et perturbent plus ou moins les capacités de production du lait. Toutes les maladies des bovins peuvent attaquer une vache laitière, mais certaines d’entre elles sont plus fréquentes ou plus graves. Il s’agit souvent de maladies multifactorielles, notamment dans les systèmes intensifs : les boiteries, les métrites, l’infertilité, les avortements et la mammite. Il n’est pas surprenant que les mammites constituent le problème pathologique majeur dans les troupeaux laitiers, elles modifient la composition du lait : baisse de la teneur en calcium, en lactose, en caséine et matière grasse (BARRET, 1992) Selon GIROUX en 1984, le pH et les chlorures d’un lait mammiteux augmentent, de même que le nombre de leucocytes et de bactéries. Le lait se prête mal à plusieurs traitements industriels. Les cas graves de mammites se manifestent par l’inflammation du pis et l’apparition possible de grumeux et même de sang dans le lait, ainsi que par une réduction du volume du lait sécrété. Ce lait est sujet à une saisie totale.

1.3.5- Les facteurs artificiels Les pratiques et le savoir-faire de l’éleveur influencent la productivité d’une vache. L’élevage des vaches laitières surtout les vaches à haute productivité demande une certaine

- 8 - Insémination artificielle, Elevage laitier expérience et un niveau technique assez élevé. La maîtrise de reproduction des animaux permet aux éleveurs d’améliorer la performance des animaux. BARRET en 1992 a démontré que l’intervalle entre vêlages successifs supérieur à 12 mois fait diminuer la production du lait. TILLIE en 1994 a dit qu’un éleveur qui trait 3 fois par jour sa vache obtient 5 à 10% de lait en plus, mais l’éleveur doit tenir compte le niveau de production et l’alimentation de sa vache. Une vache stressée produit moins de lait, donc l’éleveur à l’intérêt à éviter toute sorte de stress : bruit, température élevée, bâtiment mal conçu, etc. Le respect des règles d’hygiènes est impératif en particulier l’hygiène de la traite qui conditionne en partie la qualité bactériologique du lait : nettoyer soigneusement les mains, les mamelles ; traîre les femelles atteintes de mammites en dernier, éliminer les deux premiers jets. Les producteurs de lait doivent fournir une matière première de qualité irréprochable, tant au point de vue bactériologique que cellulaire ou chimique. A la sortie de la mamelle d’une vache, le lait cru est normalement dépourvu de germe pathogène. Mais les manipulations successives peuvent conduire aux diverses altérations. Les chocs du transport du lait sont la cause de lipolyse et de protéolyse. Ces deux phénomènes traduiront par une perte de rendement et des mauvais goûts des produits finis lors de fabrication.

II- LA FILIERE LAIT A MADAGASCAR 2.1-Généralité 2.1.1-La production mondiale L’union européenne tient le premier rang dans le domaine de production du lait, suivie par l’ex URSS. Les Etats- Unis et l’Inde se placent respectivement à la troisième et à la quatrième place. Ces quatre entités économiques assurent près de 66% de la production laitière dans le monde. Suite à des efforts entrepris dans le domaine d’élevage, la production augmente progressivement dans le monde : 524 millions de tonnes en 1989 (IEMVT – CIRAD, 1990) et 550 millions de tonnes en 1997 (BOUTONNET, 2002).

100 100

50 33,7 20,3 17,6 14,1 8,08 3,52 2,7 0 Proportion du lait (%) lait du Proportion e d le e e de p SS sie or ra u ni Pays on ro R A N nt riq éa M Eu U u ce Af c Ex e d e O iqu iqu ér ér Am Am

Figure n°01 : Répartition de la production mondiale de lait en 1989. Source : IEMVT- CIRAD, 1990.

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Selon MATTHEWMAN et coll. en 1996, le troupeau de bovin s’élève à 1,32 milliards de tête. En 1997, 85,6% (471 millions de tonnes) du lait produit dans le monde constitue du lait de vache. La quantité destinée à la consommation humaine est de l’ordre de 350 millions de tonnes dont 29,7% millions de tonnes sont échangés sur le marché mondial. Quatre pays dominent le 74% de ce marché. - L’union européenne (15 pays) détient le tiers du marché et exporte 10,1 millions de tonnes soit 9% de sa production totale, - la Nouvelle Zélande exporte 7,1 millions de tonnes (89% de sa production totale), - l’Australie exporte 3,7 millions de tonnes (52%), - les Etats –Unis exportent 1,1 million de tonnes (2%). La force des grands pays exportateurs provient de caractéristiques structurelles. - La disposition de grands espaces permettant une agriculture extensive à coûts de production faibles (Océanie et Etats-Unis), - une production de grains très abondante, largement supérieure aux besoins de l’alimentation des humains (1746 kg par habitant et par an en Australie et 1320 kg aux Etats-Unis), - une consommation intérieure de lait très élevée ; 190 à 280kg équivalent lait par habitant par an, - les politiques de soutien à l’exportation des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne. Selon l’IEMVT-CIRAD en 1990, le prix réellement payé au producteur oscille en pratique entre 98 à 102 du prix indicatif. Mais Européens et Américains ne sont pas les seuls à subventionner leur élevage laitier, les prix payés aux producteurs au Japon, en Corée du Sud et en Suisse sont encore plus élevés. La majorité des échanges se fait sous forme de poudre (60% en volume), de beurre (20%) et de fromage (20%). Le prix du lait est fonction de stock et de demande internationaux. En 1993- 1994, le prix d’une tonne de poudre de lait était de 2085 $. (FAOSTAT, 1999 et FIL 1998, cité par BOUTONNET et coll., 2002).

2.1.2- La production laitière à Madagascar Madagascar est un pays à vocation agricole, 71,5% de la population résident dans les zones rurales où proviennent le 80% des exportations. L’agriculture représente le tiers du PNB national (HANS et coll., 2003). Le PIB par habitant est de 230$ par an en 2003 (BIJON, 2004). Selon MONTAGNAC et coll. en 1995, l’élevage représente environ 16% du PIB agricole. Pays d’élevage par tradition, plus de 60% des pays malagasy sont concernés et pour 25% d’entre eux, cette activité constitue la principale ressource. En matière de production laitière, le pays a un potentiel important car selon l’INSTAT en 2004, il a 8 020 449 têtes de bovins et 340 000 km 2 (57,92% de sa surface totale) de prairie et de - 10 - Insémination artificielle, Elevage laitier pâturage permanent. D’après MADIO en 1998, cité par CITE en 1999, les ménages malagasy (surtout les citadins) changent leur habitude culinaire et commencent à réduire le poids du riz dans l’alimentation au profit d’autres types d’aliment tels que les produits laitiers. D’après ANDRIAMANANDRATRA et coll. en 1996, la consommation du yaourt entre dans les habitudes des Malagasy même dans les fins fonds de brousse. Ce phénomène s’explique par l’importation croissante des produits laitiers qui, selon HANS et coll. en 2003, a avoisiné 4,5 millions d’euro à Madagascar.

2.2- Historique et organismes d’intervention. Cette partie essaie dans la mesure du possible de citer les actions menées pour promouvoir la production de lait et les organismes impliqués. Dès le temps royal, en 1840, Jean Laborde fit une première tentative de métissage en croisant les vaches locales à des taureaux européens (Gascogne, Bordolais, Frisonne, Schwytz,…). Le fruit de ce croisement était le Rana. En 1892, un troupeau de race Normande a été introduit. Pendant la colonisation, les Français qui ont comme habitude alimentaire le lait ont importé des races exotiques : la FFPN en 1945, la Montbéliarde, etc... (RABEARIVONY, 1970). Entre 1929 et 1972, le croisement entre le Taurin limousin, le Zébu afrikander et le zébu malagasy a donné naissance à la race Renitelo (LHOSTE et coll., 1993) qui a pratiquement disparu. Pour éliminer les maladies vénériennes, l’IA fut employée pour la première fois à Madagascar en 1945 à la station d’Andravoro. Puis en 1952, le centre était transféré à Anosimasina où il a été utilisé comme un outil d’amélioration génétique des bovins de la capitale. Par suite des recommandations de la FAO, le BCL a été créé en 1962 pour pallier une politique laitière insuffisante. Ses objectifs étaient de promouvoir la production, la transformation et la commercialisation du lait et ses produits dérivés. En effet, le BCL avait un réseau de collecte dans la région de haute terre et de centre de production de bétail à Kianjasoa. Dans le volet amélioration génétique, le CNIA instauré en 1963 continuait l’IA en utilisant des semences fraîches issues de taureaux (Normande, Friesland ou FFPN, Montbéliarde) élevés par le centre. Mais le CNIA qui était fortement subventionné a été mis en veilleuse entre 1980 et 1984. A partir de 1985, grâce au projet FAC, le centre s’est équipé de nouveau moyen. En 1986, il a fonctionné avec de semences congelées importées. L’arrêt du projet en 1989 a opprimé le CNIA qui est actuellement en état de dégringolade. Pendant ce temps, en 1965, la race PRN a été introduite par le missionnaire de la ferme école Tombotsoa, et elle s’est rependue dans la région de Vakinakaratra, puis sur l’île depuis l’existence de FIFAMANOR en 1972. Depuis 1985, le projet ROMANOR financé par la Norvège a

- 11 - Insémination artificielle, Elevage laitier vulgarisé la production laitière dans la région de et de Vakinakaratra. Clôturé en 1991, ROMANOR qui s’est scindé en deux (ROMA et ROMINCO) a été repris par la Banque Mondiale et le Gouvernement Malagasy au sein du PSE. Le PSE (1991-1998) avait pour objectif final de renverser le déséquilibre entre l’offre et la demande des produits d’élevage. Dans le domaine de lait, FIFAMAFOR a été chargé d’améliorer la race et l’alimentation, le ROMA a assuré la vulgarisation laitière en incitant la création d’association paysanne et le ROMINCO a développé la transformation laitière. En 2005, Madagascar a envisagé d’importer 20 000 vaches holsteines new zélandaises dont les 900 têtes ont été débarquées en Mai 2005. Les vaches sont mises en vente par lot de 20 têtes qui seront placées sur un terrain de 40ha que l’Etat mettra à la disposition de l’investisseur. L’acquéreur n’aura qu’à construire un ranch et les infrastructures nécessaires pour l’exploitation. Le développement de l’industrie laitière malagasy est influencé par l’évolution de la production laitière mondiale, en particulier, entre 1969 et 1990. Pour liquider leur surplus en lait, les pays producteurs ont participé à l’instauration d’usines de reconstitution de lait chez les pays en voie de développement comme Madagascar. Les excédents laitiers ont été vendus à des prix très incitatifs aux industries locales ou offerts gratuitement à une couche de population défavorisée, par le biais de l’UNICEF et de PAM sous forme d’aide alimentaire et de dons. Cette situation a fortement bouleversé la production laitière malagasy. Cette période a vu l’installation d’industries laitières telles que le SMPL en 1970 qui n’est autre que la SOCOLAIT actuelle, la société TIKO en 1978.

2.3- La politique laitière 2.3.1- Les contraintes de la filière lait Beaucoup de contraintes rencontrées actuellement sont déjà citées par d’autres auteurs tels que RAKOTONDRAZAFY en 1970, RAVOAJARISON et coll. en 1985 et PERDRIX et coll. en 1987. Une des raisons qui peut expliquer cette répétition est l’incohérence des interventions entreprises. Selon le MAEP en 2003 : - Le cheptel laitier est mal reparti et très réduit, selon RANARISON et coll. en 1998, il ne constitue qu’environ 5% de vaches nationales. Ces handicaps compliquent la collecte et obligent une partie des transformateurs à travailler en dessous de leur capacité. - Peu ou pas de financement : le niveau actuel d’investissement public dans la filière est faible, généralement son développement est au gré du financement extérieur. - Problème foncier : la plupart des exploitants laitiers se trouvent aux alentours du centre urbains où les terrains sont déjà occupés par des constructions humaines et ou des cultures de rente.

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- Problème de l’alimentation : l’éleveur n’a pas l’habitude de stocker le fourrage qui varie considérablement dans le temps : surproduction pendant la saison pluvieuse, pénurie pendant l’hiver. L’utilisation de concentré est limitée, selon BOUTONNET et coll. en 2002, à Madagascar, la disponibilité en céréales et tubercules de 163 kg/ hab/ an est inférieure à la quantité nécessaire à l’alimentation humaine de 170 kg / hab. / an. - Problème organisationnel : les éleveurs hors de Vakinakaratra ne reçoivent qu’un encadrement d’ordre génétique qui se développe en dent de scie. Quand les éleveurs sont confrontés à des problèmes insolubles à leur niveau, il n’y a pas de structure pouvant les représenter auprès des instances dirigeantes.

2.3.2- Objectifs et politique laitière Les objectifs principaux de la filière lait actuelle sont : - d’augmenter la consommation locale en produit laitier en doublant la consommation annuelle par habitant de 5 l en 2002-2003, à 8 l en 2008 - d’augmenter la production nationale, - de réduire l’importation des produits laitiers. Dans cette optique, 3 grands axes constituent le fondement de la politique laitière à Madagascar. * Le développement raisonné : - amélioration génétique, - pratique d’élevage plus adaptée, - meilleure valorisation des ressources alimentaires. * Structuration de la filière : - appuie aux organisations professionnelles d’éleveur, - nécessité d’une entité de coordination laitière ou Dairy Board, - refonte et redynamisation de l’interprofessionnel. * L’incitation à la collecte et protection du marché national : - programme national de lutte contre la malnutrition infantile, - taxation renforcée des produits importés, - amélioration de la commercialisation et augmentation du champ de collecte des industries.

En matière d’amélioration génétique, la politique nationale a pour objectif de mettre à la disposition des éleveurs des races laitières performantes et compatibles avec les systèmes de production laitière économiquement rentables à Madagascar. A cet effet, l’Etat doit travailler sur :

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- la conception et la mise en œuvre d’un Programme d’Amélioration Génétique National, au niveau régional pour accroître l’effectif et la productivité moyenne du cheptel laitier. - la création d’un environnement technique, juridique et économique favorable à la gestion et la mise en œuvre de ce programme. - la promotion et l’appui aux différents acteurs professionnels en matière d’amélioration génétique pour pérenniser le progrès génétique collectif. - le garanti et l’appui aux mesures d’accompagnement non génétique pour mieux valoriser le gène améliorateur utilisé (RANARISON et coll.1998).

Dans le cadre de la promotion de la production laitière, Madagascar a donc bien formulé ses objectifs. Cependant, le problème se pose sur la mise en œuvre de la politique surtout la politique d’amélioration génétique qui n’a jamais eu de suite.

2.4- Les producteurs 2.4.1- Les zones productrices La production laitière s’est surtout développée dans le « triangle laitier » (Manjakandriana, Ambalavao, Tsiroamandidy) où sont réunies les conditions nécessaires au développement de l’élevage laitier. En dehors de cette zone, l’élevage reste principalement extensif à l’exception de quelques zones en périphérie des grandes agglomérations. L’évolution de bassin laitier correspond clairement à l’appui apporté par des recherches, des projets ou par l’existence de structure de collecte et de marché de proximité. Le Moyen Ouest où était vulgarisé pour la première fois la production laitière est quasiment effacée de la carte du triangle laitier. Ceci s’explique par le non-fonctionnement de station de recherche et l’absence d’appui à la filière lait. Actuellement le triangle laitier est réduit à la zone d’Antsirabe et dans la moindre mesure à celle de la capitale. Dans ce dernier les appuis sont limités à l’amélioration génétique, sauf dans la zone d’Ambatomanga qui est bénéficiaire d’une collecte organisée par deux fromagères (MAEP, 2003). En revanche, suite à une demande en produits laitiers, l’élevage laitier commence à émerger dans les zones à densité démographique élevée.

2.4.2- Les différentes races L’élevage laitier est reparti en une multitude de petits troupeaux, le paysan exploite 1 à 6 vaches (CITE, 1999). On peut rencontrer trois types de bovins à Madagascar : - le Zébu malagasy (Bos indicus) qui se connaît par sa bosse et ses cornes en croissant.

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- le Rana : sa caractéristique commune est l’absence de bosse. Le Rana est issu d’un croisement entre les vaches locales et les taureaux de races pures. - les races pures et les métis qui sont majoritairement constituées par la race PRN et la race Holsteine. Le tableau ci-dessous nous renseigne sur la performance des principales races élevées à Madagascar.

Tableau n°03 : Les races bovines à Madagascar Production Poids à l’âge adulte (kg) Durée de de lait par Races lactation Pays lactation Femelle Mâle (jour) (kg)

Zébu 280 à 650 180 à 220 250 250 à 400 Madagascar Rana 700 à 1270 225 in in Madagascar PRN 5000 à 6000 300 500 800 Madagascar FFPN 5175 in 500 à 600 1200 France Normande 5167 in 750 1100 à 1300 France Montbéliarde 4809 284 650 à 750 900 à 1300 France Holstein a 7000 300 600 à 700 1000 à 1300 Madagascar a : chez les exploitations modernes et intensives / in : inconnu Source : CHARRON, 1986/CITE, 1999/DAPAN, 2005/FIFAMANOR, 1985/ROBERT JP, 1979

2.4.3- La production nationale La production de lait à Madagascar est saisonnière. Selon ANDRIAMANANDRATRA et coll. en 1996, sur les cheptels du triangle laitier, la production laitière de saison pluvieuse représente 67,4% de la production annuelle. La productivité baisse jusqu’à 52% en hiver (ROMA, 1990). D’après BIJON en 2004, le pays produit environ 330 millions de litres. La production quotidienne par race varie considérablement de 2 à 40 litres. En ce qui concerne le triangle laitier, d’après le PSE en 1998, la province d’Antananarivo produit 72,3% de lait dans cette zone, le reste est fourni par la province de Fianarantsoa. En terme de volume, la région de Vakinankaratra produit environ 150 000 litres de lait par jour, non compris le lait tété par les veaux, soit 54,7 millions de litres par an (RAKREN, 2005).

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2.5- Les transformateurs 2.5.1- Les petits transformateurs Selon le CITE en 1999, ce type de transformateurs est dominé par une multitude d’artisans informels, ils comptent 80% de transformateurs, qui fabriquent uniquement de yaourt à partir du lait dont la quantité ne dépasse pas 50 litres par jour. A côte de cela, des unités artisanales de transformateurs commencent à émerger, citons le cas de ROVEL à Fianarantsoa, le SPRING à Antsirabe, le FIVATSY à Ambatomanga. Il y a également les fermes écoles Tombotsoa et Bevalala. Selon le MAEP en 2002, Tombotsoa a fabriqué 2,1 tonnes de fromages, 160kg de beurre et 3000 litres de crème fraîche par an. Ces transformateurs utilisent une poudre de lait ou du lait collecté comme matière première. Le SPRING a collecté 105 000 litres en 2000 (MAEP, 2002). L’approvisionnement en lait pose des problèmes de quantité (surtout dans la région de Vakinakaratra) et de qualité (mouillage, charge microbienne trop élevée).

2.5.2- Les industries laitières Dans le triangle laitier, la capacité de traitement chez TIKO et SOCOLAIT est plus que suffisante pour traiter toute la production potentielle de ce bassin laitier (HANS et coll., 2003). Ces deux sociétés ont respectivement une capacité journalière de 200 000 litres et 60 000 litres (MAEP, 2002). Ces usines pratiquent la collecte organisée instituée par le BCL vers les années 1960. Depuis 1989, les collecteurs utilisaient des camions citernes de 5000 à 9000 litres et ils travaillent sur une distance variant entre 50 à 150 km par jour. Un paysan livre dans un point de collecte environ 5 litres de lait par jour. En 2002, dans la région de Vakinakaratra, la société TIKO a collecté 9,9 millions de litres, 95% de la collecte locale. Pour cela, elle a utilisé les 23 tanks sur les 45 disponibles dans cette région. Actuellement, TIKO continue sa collecte active dans ses stations équipées, ce qui n’est pas le cas pour le SOCOLAIT qui a collecté 69 200 litres de lait en 2000. Selon RAKREN en 2005, la société TIKO collecte environ 36,5 millions de litres par an c'est-à-dire le 2/3 de la production totale de Vakinakaratra. D’après HANS et coll. en 2003, le coût de collecte d’un litre de lait revient à 34,6 Ar à Vakinakaratra en 2002.

2.6- L’importation du lait A cause de faible disponibilité en lait et de la compétitivité du prix des produits laitiers sur le marché mondial. La plupart des industries laitières importent du lait en poudre ou des produits finis pour satisfaire la demande locale.

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Tableau n° 04 : Volume du lait et ses dérivés importé par Madagascar. Volume (t) Produit Année 1998 Année 2002 Lait frais 280 nd Poudre du lait 1 321 3 082 Lait condensé 800 nd Beurre 270 223 Fromage 114 238 nd : non disponible Source : FAO, 1998, cité par MEYER et coll., 1999 / DOUANE, 2003 .

Nous voyons à travers ce tableau que le volume du lait importé par les malagasy augmente d’une année à l’autre. Selon HANS et coll. en 2003, notre île a importé 30 millions de litres en équivalent lait liquide qui sont constitués en grande partie par la poudre de lait. Mais la poudre de lait que nous importons n’est pas tout absorbée par les industries laitières, une partie est utilisée par d’autres types d’industries.

Tableau n°05 : Quantité de la poudre de lait importée par d’importantes entreprises Domaine Société Quantité (t) Industrie laitière TIKO 46 Biscuiterie JB 67 Chocolaterie Robert 16 Industrie pharmaceutique OPHAN 53 Source : INSTAT, 1998 cité par CITE 1999

2.7- Commerce et consommation de lait La grande partie de la production nationale est autoconsommée ou commercialisée à travers la collecte traditionnelle. Dans ce dernier cas, les trayeurs cyclistes ou à pieds jouent un rôle important, ils font 5 à 30 km par jour pour livrer le lait porte à porte ou pour ravitailler les autres spéculateurs (artisans, grands collecteurs,…). D’après l’étude faite par le CITE en 1999, malgré l’importation des produits laitiers, la demande n’est pas satisfaite. En ce qui concerne le marché, plus de 80% de yaourt sont fournis par les fabricants artisanaux. Le lait concentré sucré est monopolisé par la société SOCOLAIT qui en fabrique environ 100 à 200 tonnes par an.

- 17 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Dans les grandes surfaces, les produits locaux occupent environ 70 à 80% des produits laitiers. Le yaourt est le produit le plus apprécié par les consommateurs, viennent ensuite le beurre et le lait pasteurisé ou UHT. Le reste (fromage, crème dessert, dessert lacté,…) est réservé aux populations aisées. Dans les grandes surfaces, les produits existent pendant toute l’année tandis que les produits laitiers vendus sur le marché informel surtout le yaourt est saisonnier, rupture de vente pendant la saison sèche. En 1997, la consommation de lait de vache est de 5 kg équivalent lait par habitant et par an (MAEP, 2003). Dans le monde, la consommation de lait de vache est de 60kg équivalent lait par habitant et par an, le maximum et le minimum sont enregistrés respectivement chez l’Union Européenne, 280 et en Afrique Subsaharienne, 26 (BOUTONNET et coll., 2002).

III- L’INSEMINATION ARTIFICIELLE DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT 3.1- Le contraste dans la pratique de l’insémination artificielle L’insémination artificielle (IA) est une méthode de fécondation, selon laquelle, un sperme pur ou dilué, fractionné est utilisé immédiatement ou après un certain temps de conservation pour fertiliser une ou plusieurs femelles. Le sperme est déposé dans le segment génital de celle-ci pour favoriser la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovule libéré (HABAULT et coll., 1974). L’IA est largement utilisée dans les pays développés pour les bovins, principalement laitiers, et dans une moindre mesure pour d’autres espèces. Par exemple l’Europe de 15 a inséminé 21 449 234 vaches en 1997 (UNCEIA, 2005). Cette méthode bien qu’à un niveau très inférieur à celui des pays développés est de plus en plus utilisée dans les pays en développement, avec néanmoins de grandes différences entre les régions. Au total, 16 153 855 femelles ont été inséminées en 1990 dans les pays en voie de développement, soit environ 17% des inséminations pratiquées par an dans le monde alors que ces pays possèdent 69% des femelles. Le tableau ci dessus nous donne une idée sur l’hétérogénéité de la pratique de l’IA dans le monde.

- 18 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Tableau n°06 : Importance relative du nombre d’IA et de bovins dans les pays développés et en développement Bétail IA pratiquée Pays ou région Pourcentage par rapport au total mondial Japon/ Afrique du Sud/ Australie/ New 03,5% 04,5% Zélande Europe 07,5% 27% Etats-Unis/Canada 08,5% 09,5% Europe de l’Est 11,5% 42% Tous les pays en développement 69% 17% Source : CHUPIN et coll., 1993

3.2- Structure et organisation Pour essayer de décrire l’état de l’IA dans les pays en développement, on va voir les trois points suivants : les objectifs, le service d’IA et les semences

3.2.1- Les objectifs Nous savons que l’IA apportent différents intérêts à savoir - La sécurité sanitaire : la diminution du risque sanitaire par suppression du contact direct entre mâle et femelle a constitué, dès le début, un argument en faveur du développement de la méthode. - La conservation des stocks génétiques : les populations réduites de cheptel enclavés dans les régions isolées, sont soumises à un phénomène de consanguinité et donc à une diminution de la variabilité génétique pouvant se traduire par l’apparition d’anomalies génétiques et de tares. L’IA par l’apport de sang neuf diversifie le patrimoine génétique de ces populations et permet de réduire ce risque. Mais l’objectif et la justification réels de l’utilisation de l’IA sont de donner à tout éleveur les possibilités d’accéder au progrès génétique créés ailleurs (CHUPIN, 1993), tout en évitant les coûts d’entretien du taureau. Sur le plan national, les pays en développement l’appliquent pour tenter de réduire le déficit de production et donc le part des importations dans le disponible national en produits laitiers.

3.2.2- Le service d’IA En ce qui concerne l’existence de service d’IA, par rapport aux autres pays en voie de développement, les pays africains se placent en dernier rang. 16 pays africains n’ont pas de service IA, contre 6 en Amérique latine, 3 en Asie et 0 au Proche Orient. - 19 - Insémination artificielle, Elevage laitier

En Afrique ces 16 pays ont une caractéristique commune, c’est que chaque pays a une taille du troupeau national en dessous de 100 000 têtes. Chez les pays qui possèdent ce service, le nombre de centre varie largement : 30 en Ouganda, 12 au Botswana et 1 chez la plupart des pays africains comme Madagascar, 0 au Namibie où l’IA est faite par les éleveurs (CHUPIN, 1993).

Tableau n°07 : Pourcentage des pays utilisant le service d’IA et nombre moyen de techniciens par pays utilisateur de l’IA en 1991. Pourcentage de pays ayant Nombre moyen de Zone le service d’IA technicien par pays Afrique 57,8% 22 Amérique latine 78,8% 129 Proche orient 100% 153 Asie 85% 485 Source : CHUPIN, 1993

Le nombre de technicien inséminateur varie beaucoup entre pays ; en Afrique le maximum et le minimum se trouve respectivement au Zimbabwe (1125 techniciens) et au Togo (2 techniciens). Avec ses 13 techniciens, Madagascar n’atteint pas la moyenne africaine de 22 inséminateurs. Cette moyenne est très inférieure à ce qui est annoncé par les trois régions : 129 en Amérique Latine, 153 au Proche Orient et 485 en Asie. Selon CHUPIN et coll. en 1993, dans 72% des pays sous développés qui possèdent le service d’IA le paiement de l’IA est assuré par les éleveurs. Mais la participation des éleveurs varie d’un pays à l’autre. Par exemple, au Malawi, l’IA est totalement subventionnée alors qu’en Israël, elle ne l’est pas. Au Maroc et à Tunisie les éleveurs paient une partie de service. En Indonésie l’IA de vaches laitières est payante tandis que ce n’est pas le cas pour les vaches à viande. Au Philippine, les petits éleveurs ne paient pas alors que les grandes exploitations doivent payer.

3.2.3- Les semences On peut distinguer 2 sortes de semences, les semences produites localement et les semences importées. 3.2.3.1- La production locale 66,6% des pays africains qui ont un service d’IA produisent localement une partie de la semence nécessaire (race locale, tempérée, croisée). Seuls deux pays africains (Mozambique et Tanzanie) produisent localement la totalité de leurs semences Ce chiffre est peu différent de ceux des autres régions : Asie 70%, Amérique Latine 71% et Proche Orient 75%. - 20 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Tableau n°08 : Niveau de production de semence en 1991 Proportion de Proportion de Pourcentage des production locale semence fraîche par Région pays producteur par rapport à la rapport à la dans chaque région disponibilité totale disponibilité totale Afrique 66,6% 78,6% 10% Asie 70% 96,4% 6,4% Amérique latine 71% 73,3% 1,4% Proche orient 75% 93,9% 3,2% Source : CHUPIN, 1993

La production locale de semence fournit 73,3% du total disponible des pays sud Américain contre 78,6% en Afrique, 93,6% au Proche orient 96,4% en Asie. Alors que la semence fraîche n’a pas besoin d’azote liquide. Le tableau n°8 renseigne sur la faible proportion de semence utilisée à l’état frais 10% en Afrique comparé à 6,4% en Asie, 3,2% au Proche orient et 1,4% en Amérique latine. En ce qui concerne la répartition par race, on ne sait pas exactement sa proportion. En Afrique, les races tempérées représentent 94,6% des doses produites localement. La proportion est encore plus élevée au Proche orient : 97,4% tandis que les races locales et les croisées prennent de l’importance en Asie (respectivement 14,3 et 16,7%) et surtout en Amérique latine respectivement 30,6% et 15,7%.

3.2.3.2- Les semences importées Plus de 80% des pays en développement qui ont le service d’IA importent une partie ou la totalité de la semence qu’ils ont besoin. En moyenne 90,4% des pays africains importent de la semence. Ceci est nettement supérieur au minimum constaté au Proche orient avec 75%. Le nombre de dose importée est très différent pour chaque pays : 500 doses soit 5,5% du total disponible pour le Malawi, 130 000 doses (75%) pour la Tunisie et 1 000 000 doses (90,4%) pour la Colombie. Certains pays dépendent entièrement à l’importation de semences. En Afrique, cette dépendance touche 30% des pays possédant le service d’IA. Le nombre de doses varie annuellement entre 3 000 doses, au Zaïre, et 40 000 doses à Madagascar (CHUPIN, 1993). Globalement, 88,3% des semences dans les pays en voie de développement sont laitières. Le Holstein vient largement en tête (86%), 21% seulement des semences importées sont des races tropicales. L’Afrique est un peu différent par rapport aux autres régions car il importe également

- 21 - Insémination artificielle, Elevage laitier d’autres races telles que la Brune et particulièrement la race Montbéliarde qui présente 24,6% des doses laitières (CHUPIN, 1993).

3.3- Les résultats de l’IA La répartition de races inséminées varie suivant les régions. En Asie, 72,7% des IA sont faites sur les femelles des races locales. En Amérique latine, 59,2% des vaches inséminées sont des races métisses. En Afrique comme au Proche Orient, les races locales inséminées sont minoritaires. Concernant le taux de couverture, le tableau ci-dessous donne une image plus ou moins complète de l’évolution de l’IA.

Tableau n°09 : Proportion de femelles inséminées Région 1980 1990 Proche orient 4,3% 10,2% Asie 2,9% 12,1% Amérique latine 5% 6% Afrique 2,2% 1,9% Source : CHUPIN : 1993

Le taux de couverture a été obtenu en divisant le nombre total d’IA par le nombre de femelles reproductrices (y compris les génisses) estimé représenter 40% de la population totale. Entre 1980 et 1990, l’IA a augmenté dans les trois régions sauf en Afrique. Ceci s’explique surtout par la diminution de femelles inséminées au Kenya, dans ce pays le pourcentage de femelles inséminées a chuté de 12,9 à 8,9% ; 527 000 inséminations en 1980, 427 000 inséminations en 1990. Selon l’IEMVT-CIRAD en 1991, le nombre des femelles bovines inséminées en Afrique tropicale était inférieur à 1 million, soit 1% des femelles inséminées dans le monde et 1/6 de celles inséminés en France dans laquelle 6 millions de vaches ont été inséminées.

- 22 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Tableau n°10 : Résultat d’IA en Afrique Proportion de Nombre d’IA Nombre de l’IA par rapport Nombre d’IA Pays Année par pays bovin l’effectif de par technicien cheptel Kenya 427 000 M 11 884 000 3,59 3713 90 Zimbabwe 78 000 nd nd 64 91 Botswana 6 100 2 800 000 0,22 254 91 Réunion 4 421 nd nd 491 90 Madagascar 2 550 10 332 000 0,02 196 90 Côte d’ivoire 798 322 000 0,24 160 91 Soudan 674 22 600 000 0,003 35 91 Togo 30 m nd nd 15 91 Moyenne en Afrique chez le pays ayant le 29 856 nd nd 446 90/91 service d’IA nd : non disponible Source : CHUPIN, 1993

Le nombre total d’IA réalisé à Madagascar dépasse largement à celui enregistré au Côte d’Ivoire. Mais par rapport au nombre de bovins, le Côte d’Ivoire présente un bon résultat. La gratuité de l’IA n’est associée ni avec un taux de couverture faible ni à une augmentation de l’activité. Le taux de couverture a varié de 3 à 11% dans les pays où l’IA est gratuite et de 4,1 à 7,6% dans les pays où l’IA est payante.

3.4- Les obstacles rencontrés à la diffusion de l’IA. 3.4.1- Chez les éleveurs La présence des différents types d’élevage et d’hétérogénéité des animaux retardent le développement de l’IA. Les éleveurs qui ont des objectifs distincts ont la difficulté de coopérer. L’élevage laitier en zone périurbaine est rentable pourtant son existence ne participe que très marginalement au développement de l’IA du fait de sa proportion très petite. La dispersion des animaux constitue un facteur bloquant la promotion de l’IA, tant pour des raisons pratiques qu’économiques. L’expérience en Inde, Thaïlande et au Rwanda montre qu’il y a réussite quand la zone d’action est limitée dans un rayon de 20 km environ avec une dizaine de milliers de têtes de femelles en âge de reproduction (THIBIER, 1993).

- 23 - Insémination artificielle, Elevage laitier

La promotion de l’IA doit accompagner à une amélioration zootechnique (santé, alimentation,…). Dans les pays sous-développés, surtout chez l’élevage extensif, la conduite d’élevage est encore mal maîtrisée pour des différentes raisons (financière, technique). Cette situation est aggravée par la présence des mâles vagabonds qui compliquent le recours à l’IA (CHUPIN et coll., 1993).

3.4.2- Au niveau des techniciens Tous les problèmes que nous allons citer sont liés au problème financier. Dans beaucoup de pays en développement, la planification de l’élevage a été basée sur la modernisation réalisée dans les pays industrialisés européens. Par contre, les moyens et les conditions locales sont loin d’être identiques à ceux existant dans ces pays. Le problème de communication constitue la principale difficulté. Le problème se pose entre l’éleveur et l’inséminateur d’un côté et entre les techniciens de l’autre côté. De ce fait les données sont mal collectées et ne sont pas analysées (CHUPIN, 1993). Physiologiquement, les vaches tropicales ont des chaleurs plus courtes et frustres (LECOMTE et coll., 2002), cela constitue une contrainte majeure. Le prix de l’azote liquide est un facteur limitant alors que ce produit assure la pérennité des services qui produisent les semences congelées. Le problème de l’approvisionnement en azote liquide peut être allégé par le recours à l’importation de semences congelées de l’étranger, puisque la congélation de semence constitue la phase la plus consommatrice en azote liquide (SAUVEROCHE, 1993). Le développement de l’IA engendre un autre problème, la valorisation des produits. Quand l’IA est de grande envergure, il devient difficile d’évacuer le lait et les mâles. Dans ce cas le prix risque de chuter. Selon l’IEMVT-CIRAD en 1991, pour assurer l’écoulement de la production, il faut un centre de consommation, soit dans un rayon de 50km environ du poste d’IA.

- 24 - Insémination artificielle, Elevage laitier

CONCLUSION PARTIELLE

La production de lait qui est une denrée de haute valeur alimentaire est un système complexe. Elle est influencée par une multitude de facteurs dont le dysfonctionnement d’un d’eux suffit à modifier la qualité et ou à faire diminuer la qualité du lait. L’IA est peu utilisé dans les pays sous développés à cause de difficultés zootechniques, logistiques et structurelles. Cependant son développement est indispensable pour les pays comme Madagascar où, malgré ses potentialités et les déférents efforts entrepris auprès des producteurs laitiers qui se concentrent dans le triangle laitier. L’île n’atteint par l’autosuffisance laitière. Dans la deuxième partie du travail qui a été élaborée à partir des enquêtés. Nous allons voir le rôle que joue le poste d’IA basé à Fenoarivo sur l’élevage laitier du district d’Antananarivo Atsimondramo.

- 25 -

DEUXIEME PARTIE :

TRAVAUX DE

TERRAIN

Insémination artificielle, Elevage laitier

I- MATERIELS ET METHODES 1.1- Ressources et matériels utilisés 1.1.1- Milieu physique 1.1.1.1- Localisation de la zone d’étude Une partie de cette étude s’est déroulée à Antsirabe mais la quasi totalité du travail s’est réalisée dans le District d’Antananarivo Atsimondrano (DAA).Ce district comprend 26 communes rurales (voir annexe n°4 ). Administrativement le DAA est inscrit dans la région Analamanga et dans la province d’Antananarivo. Il est limité par cinq districts et une commune urbaine : au Nord par Antananarivo Avaradrano, au Nord-Est par la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), au Sud par Ambatolampy, à l’Ouest par Arivonimamo, au Sud-Est par et au Nord-Ouest par . Il a une superficie de 379km 2 et se trouve à 19° Latitude Est et à 47° longitudes Ouest (ANONYME, 2003) Le travail a touché 11 communes. Dans les 9 communes, nous avons enquêté seulement les éleveurs qui pratiquent l’IA tandis que dans les 2 autres (Fenoarivo et ) nous avons enquêté des chefs quartiers et des éleveurs pratiquant ou non l’IA. La commune rurale de Fenoarivo se situe à 13 Km au Sud d’Antananarivo, elle est traversée du Nord au Sud par la route nationale n°1 et est encerclée à l’Ouest par la commune de Fiadanana, au Nord par la commune d’, à l’Est par la commune d’Alakamisy Fenoarivo. Sa superficie est de 33 km 2. Cette commune abrite le poste d’IA qui se trouve à l’Ouest de la route nationale n°1entre les points kilométriques 13 et 14 c’est pourquoi on l’a choisie comme terrain d’étude. Quant à la commune de Soavina, elle a été détachée de la commune de . En empruntant la route nationale n°1, elle se localise environ à 3km à l’Est d’Anosizato Andrefana. Soavina est entourée au Nord-Ouest par la commune d’Ampitatafika, à l’Ouest par la commune d’Androhibe, au Sud par la commune d’Ampanefy, au Nord par la CUA et à l’Est par les communes de et d’. Elle a une surface de 4,2 km 2. Trois raisons nous ont amenéà choisir la commune de Soavina comme lieu d’étude : -d’après l’enquête préliminaire, elle est l’une des communes la plus fréquentée par l’inséminateur. Nous pouvons y rencontrer des différents types d’élevage de bovin. - c’est une commune nouvellement créée, - sa situation géographique est différente de celle de Fenoarivo ; Soavina se trouve à proximité de la CUA,

- 26 - Insémination artificielle, Elevage laitier

N

Ambohindratrimo

CUA Feonoarivo (poste d’I.A)

Antananarivo Arivonimamo Avaradrano Soavi na

DAA

DAA Rivières permanentes

Limite district

Route nationale

0 5 10km Ambatolampy

Andramasina

Schéma n°01 :Carte du DAA Source : ANONYME, 2003

- 27 - Insémination artificielle, Elevage laitier

1.1.1.2- Climat Le district fait partie de régime climatique tropical d’altitude supérieur à 1000 m ; température moyenne mensuelle inférieure à 18°C .

350 175

300 150

250 125

200 100

150 75 Température(°c)

Pluviométrie(mm) 100 50

50 25

0 0 Juillet Août Sept Oct Nov Dec Janv Fevr Mars Avr Mai Juin Mois

Température Moyenne (°c) Pluviometrie (mm)

Figure n°02 : Diagramme ombrothérmique d’Antananarivo de 2003 à2004 source : Direction générale de la météorologie Ampandrianomby, 2005

L’année se divise en 2 saisons : une saison sèche d’Avril à Août et une saison pluvieuse de Novembre à Mars. Pendant l’année 2003/2004, les températures minima et maxima sont respectivement 10,9°C en mois de juillet et 26,5°C en octobre.

1.1.1.3- Sol et Relief D’après RIQUIER(1968) on peut rencontrer deux grands types de sols : - Sur les collines et les reliefs élevés : on trouve les sols ferralitiques rouges ou jaunes, ce sont des sols profonds, caractérisés par une décomposition très poussée des minéraux primaires. Ils ont une forte teneur en sesquioxydes de fer et d’aluminium. En matière agronomique, la mise en valeur de ces sols nécessite un apport de fumure bien défini. - Sur les bas fonds et les bas de pente se forment les sols hydromorphes. Ils se divisent en trois groupes : le sol hydromorphe organique (sols tourbeux), le sol hydromorphe moyennement organique (sols humifiés) et le sol hydromorphe minéral (pseudogley, gley). Ces derniers sont surtout utilisés en riziculture et constituent la grande partie des sols hydromorphes.

- 28 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Le relief est caractérisé par la présence de collines, séparées par des plaines inondables. Dans la commune de Fenoarivo, 45% de la superficie sont constituées de la rizière tandis que dans la commune de Soavina, elle couvre plus de 65% de sa superficie (ANONYME 2004). La partie Sud-Est est montagneuse et boisée (station forestière 159ha et périmètre de reboisement 145ha) notamment dans les communes d’Ambatofahavalo, de et d’Ambalavao. Par rapport à sa surface le DAA est le plus irrigué par la fleuve d’Ikopa et ses influents : Sisaony, Andromba.

1.1.2- Milieu humain et social Antananarivo Sud est une zone d’émigration vers Antananarivo, c’est le district le plus densément peuplé après la CUA. La population est jeune : par exemple dans la commune de Fenoarivo 64,6% de la population sont âgées moins de 25 ans (anonyme, 2004).

Tableau n°11 : Donnée démographique Régions Surfaces (km 2) Nombre de population Densité (hab. /km 2) CUA 6638 a Tana Sud 379 392 986 1 037 Fenoarivo 33 19 323 586 Soavina 4,2 9 952 2 370 a : Année 1999 source : INSTAT , 1999/ ANONYME, 2003/ANONYME, 2004

Concernant la répartition de la population par activité, nous n’avons que les données de la commune de Soavina dont : 74,99% des paysans ; 1,6% des commerçants ; 1,43% des fonctionnaires ; 20,59 des salariés privés ; 0,29% des transporteurs et 1,05% des artisans (ANONYME, 2004). Dans le domaine scolaire, le taux de scolarisation est de 27,7%. Le nombre d’élèves par enseignant diminue quand le niveau de formation augmente, le ratio élèves/maître est 43. Le district a 198 EPP, 90 CEG et 24 Lycées. Quant aux services sociaux, il y a 32,3 médecins pour 10 000 habitants, 50 bornes fontaines, 45 puits et 5 marchés communaux (ANONYME, 2003). Les problèmes majeurs sont : risque d’inondation des zones basses, le feu de brousse, l’exiguïté des exploitations agricoles, la non couverture de besoin alimentaire (ANONYME, 2001).

1.1.3- Milieu économique Cette région approvisionne la CUA en matière de vivre (lait, légume, etc.). Dans le domaine d’élevage, le DAA a une forte potentialité en élevage de type cycle court, (182 étangs recensés en

- 29 - Insémination artificielle, Elevage laitier

2001) et en élevage laitier. Les maladies (Marek, PPA) et la hausse de prix des matières premières surtout l’aliment ont considérablement fait diminuer le nombre de têtes.

Tableau n°12 : Effectif de cheptel Type d’animaux Porcins Caprins et ovins volailles Tana Sud 1200 200 965300 Fenoarivo 45 8a 40582 a: ovin seulement Source : ANONYME ,2001/ ANONYME, 2004

L’agriculture est dominée par la culture vivrière : riz, agrume, légume. Dans la commune de Soavina, les riziculteurs pratiquent le semis direct amélioré. La commune de Fenoarivo est un grand producteur d’orange. Le rendement est variable selon la culture et le mode de fertilisation, en moyenne. - Un pied d’oranger produit annuellement 60kg d’orange. - Un ha de rizière peut donner 3 tonnes de riz par an. La disponibilité apparente en paddy est de 70,5 kg/hab./an (ANONYME, 2001). - Le champ de brède est récolté 4 à 8 fois par an. 90% de produit sont commercialisés, la grande partie est écoulée sur les marchés de CUA : Anosibe, Andravoahangy, petite vitesse. En terme d’entreprise, les branches d’activité les plus importantes sont les bâtiments et travaux publics, industries chimiques, corps gras, alimentaire, textile et de confection. Le tourisme est caractérisé par la présence de 2 sites touristiques. Comme infrastructure routière, le district est traversé par : 52km de routes relevés, 29km de route bitumées et 44km de route accessible pendant toute l’année (Anonyme, 2001)

1.1.4- FIFAMANOR FIFAMANOR est un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial ou EPIC. C’est le fruit d’un accord de coopération entre le gouvernement malagasy et le NORAD en 1972. Comme ressource financière, le gouvernement malagasy assure le 15 à 20 % de son budget, le reste est octroyé par la Norvège sous forme de subvention ou de fond de contre valeur. Ses objectifs principaux sont d’améliorer le niveau de vie des paysans, renforcer les organisations des producteurs et intégrer les femmes dans les activités menées par cet organisme tout en protégeant l’environnement. Pour réaliser ses objectifs, FIFAMANOR se divise en quatre départements et trois cellules.

- 30 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Comité de direction

Direction

DAF CSE Département élevage CSF DR CPL DV

Section centre Armor Section amélioration génétique

Source : enquête, 2005 DAF : département administration et financière CSE : cellule suivie évaluation CSF : cellule semence fourragère DR : département recherche CPL : cellule Piste laitière DV : département vulgarisation Schéma n°02 : Organigramme de FIFAMANOR

Le comité de direction est composé par le directeur, les chefs de départements, les représentants du MAEP et du MEFB. Chaque département et cellule se subdivisent en plusieurs sections. La section amélioration génétique a bien participé au développement de la filière lait, notamment dans la région de Vakinakaratra. Actuellement, par le biais des postes d’IA, elle continue ses actions et diffuse la race PRN dans toutes les régions de Madagascar grâce à l’implantation de 14 postes ou sous centre d’IA. Les 7 postes sont placés dans la région de Vakinakaratra et le reste dans la zone hors Vakinakaratra. Le poste basé à Ambatondrazaka était crée en 2005 sous la demande de la DAPAN. Ces postes sont sous le contrôle de la section amélioration génétique. La section amélioration génétique a pour objectif d’accroître la production laitière en augmentant le nombre de femelles PRN de race pure. Il est équipé de matériels coûteux destinés à la production de semences. Malheureusement ces matériels ne sont utilisés que pour le stockage et l’examen des semences achetées à l’association PRN. Son rôle se limite donc à l’approvisionnement des postes en matière de semences.

- 31 - Insémination artificielle, Elevage laitier

1.1.5- L’association PRN L’association interprofessionnelle PRN a vu le jour dès 1993 mais ce n’est qu’en 1997 qu’elle est officiellement créée ; elle regroupe les éleveurs exploitant la race PRN et ses métis. Son siège social se place à Antsirabe, l’association a pour objectif principal de conserver et de diffuser la race PRN pure. Selon l’enquête en 2005, il existe environ 700 membres qui se repartissent dans toute l’île, dont le tiers se trouvent dans la région d’Antsirabe. Son organigramme est très simple.

Assemblée générale

Conseil d’administration

Directeur exécutif

Source : enquête, 2005

Schéma n°03 : Organigramme de l’association PRN

L’association PRN travaille avec le GENO (Organisme norvégien chargé d’expédier les semences) qui envoie des semences et des catalogues produites et offertes gratuitement par le NRF (Norsk Rodt Fe). La majorité de ces semences congelées prêtes à l’emploi sont achetées par FIFAMANOR, CNIA et la ferme école Tombotsoa.

Tableau n°13 : Nombre de doses achetées par les principaux clients en 2004 Semence Elite Non élite Tombotsoa 200 400 CNIA 0 1000 FIFAMANOR 500 Plus de 16 000 Source : enquête 2005

D’après le tableau, 9,42 % de semences sont des élites, elles sont réservées aux mères taureaux. Les semences non élites sont utilisées pour les vaches au milieu paysannal. Pour garantir la variabilité génétique, l’association diversifie les semences, elle importe des semences issues de

- 32 - Insémination artificielle, Elevage laitier différents taureaux. A titre d’exemple ,ces 16 000 doses utilisées par FIFAMANOR annuellement sont produites par 40 taureaux distincts (400 doses par taureaux). Outre l’amélioration génétique, l’association PRN - offre une assistance technique et sanitaire - organise des visites et des formations à touts les éleveurs, membres ou non qui les sollicitent. Ces services sont payants.

1.1.6- Le poste d’Insémination de Fenoarivo Le poste a été installé à Fenoarivo le Juillet 1998. Auparavant, le poste a été créé pour renforcer le CNIA, mais suite à la chute de ce dernier et à l’augmentation des fermiers intéressés à l’IA, l’activité du poste continue. Le poste est géré par un agent inséminateur. C’est un bachelier ayant eu la formation de deux mois. Pendant le premier mois, il reçoit une formation théorique et pratique concernant la reproduction bovine, l’IA et le diagnostic de gestation chez la section amélioration génétique à Antsirabe. Après quoi, il effectue un stage dans un poste mené par un inséminateur professionnel. En principe, le centre organise un recyclage par an, mais sa réalisation dépend du moyen financier du centre et du changement technologique de l’IA. Comme tout les employés, l’inséminateur a le droit de 30 jours de congés par an. Le poste est équipé : - d’une motocyclette, - d’un téléphone portable, - de deux thermos cryogéniques (dont l’un qui a une capacité de 20 litres est destiné a stocker les semences et l’autre 1 l est portable lors de la tournée) - et une trousse d’insémination (pistolet ou cathéter, gants, etc.).

1.2- Méthodes 1.2.1- Dépouillement des fichiers du poste d’IA de Fenoarivo. Le fichier nous a servi de données de base pour analyser l’IA. C’est un ensemble de fiches où l’inséminateur enregistre ses activités journalières. Les fiches d’une année sont arrangées dans un classeur. Nous avons exploité les données de cinq dernières années (2000 à 2004), les données de deux premières années (1998 et 1999) ne sont utilisées que partiellement, ces dernières étaient incomplètes. Le rapport mensuel d’insémination est une fiche qui contient un tableau de 21 colonnes et de 17 lignes. Une ligne est réservée à une femelle. Le rapport nous renseigne sur. - la femelle à inséminer : son numéros ou son nom, sa race, ses ascendants

- 33 - Insémination artificielle, Elevage laitier

- le diagnostic de gestation : date, résultat - la date d’avortement - l’insémination : date, numéro de semence, - l’éleveur. Mais les colonnes réservées à la date d’IA antérieure, au diagnostic de gestation et à l’avortement sont toujours vides. Le fichiers d’IA nous a permis de savoir le taux de pénétration dans une zone. Ce taux a été utilisé comme critère pour choisir les éleveurs à enquêter. Outre les fiches d’inséminations, il y a également les fiches d’identification qui contiennent des informations sur la naissance de veaux. Pour deux raisons, nous ne pouvons qu’exploiter partiellement ces fiches : - Peu sont les éleveurs qui s’y intéressent, cela veut dire que les données ne sont pas fiables. - Un petit nombre de fiches est disponible pourtant les informations y sont fréquemment lacunaires. L’agent inséminateur effectue un contrôle de gestation pourtant aucune fiche de contrôle de gestation n’est disponible.

1.2.2- Enquêtes sur terrain 1.2.2.1- Objectifs de l’enquête Les objectifs principaux des enquêtes sont de connaître : - l’activité du poste de Fenoarivo, - la conduite de l’élevage bovin en général ; la production de lait et la reproduction en particulier, - les impacts de l’IA sur l’élevage laitier.

1.2.2.2- L’echantillonnage Dans le cadre de cette étude, deux critères ont été pris pour choisir les échantillons : - le taux de pénétration - le système d’élevage Après l’entretien auprès des chefs quartiers (12 dans la commune de Fenoarivo et 5 dans la commune de Soavina), le système d’élevage se divise en 4 : - L’élevage semi intensif (SI): les animaux broutent sur les pâturages naturels et reçoivent un aliment complémentaire, les éleveurs utilisent des races bovines locales (Rana voire Zébu et dans une moindre mesure les races métissées,

- 34 - Insémination artificielle, Elevage laitier

- l’élevage intensif (I) : les animaux qui restent en permanence dans l’étable ont en général un degré de sang laitier élevé (supérieur à ½ de sang taurin), - le système mixte qui à son tour se subdivise en deux groupes : - selon le sexe des animaux : intensif pour les femelles et semi intensif pour les mâles (IF/SIM), - selon les saisons : intensif pendant la saison pluvieuse et semi- intensif pendant la saison sèche (ISP/SISS). Nous avons employé la méthode mixte (quotas et aléatoire) pour déterminer les échantillons dans les 2 communes (Fenoarivo et Soavina). Dans les 9 communes, les éleveurs ont été pris aléatoirement. Au total, 153 éleveurs ont été concernés par l’enquête dont - 72 soit 16% des éleveurs de bovins dans la commune de Fenoarivo, - 35 soit 27% des éleveurs de bovins dans la commune de Soavina, - 46 dans les 9 communes. Les tableaux ci-dessous donnent clairement la proportion des interlocuteurs selon le taux de pénétration et des systèmes d’élevage.

Tableau n°14 : Effectif des éleveurs enquêtés selon les 2 critères de sélection Commune de Fenoarivo Type d’élevage I ISP/SISS IF/SIM SI Total Nombre des 3 (4%) 3 (5%) 2 (2%) 6 (10%) 14 (21%) éleveurs enquêtés pratiquant l’IA Nombre des 11 (17%) 14 (21%) 4 (6%) 29 (35%) 58 (79%) éleveurs enquêtés ne pratiquant l’IA Total 14 (21%) 17 (26%) 6 (8%) 35 (45%) 72 (100%)

Commune de Soavina Type d’élevage I ISP/SISS IF/SIM SI Total Nombre des éleveurs 8 (24%) 5 (16%) 4 (10%) 6 (17%) 23 (67 %) enquêtés pratiquant l’IA Nombre des éleveurs 4 (12%) 3 (8%) 2 (5%) 3 (8%) 12 (33%) enquêtés ne pratiquant . l’IA Total 12 (36%) 8 (24%) 6 (15%) 9 (25%) 35 (100%)

- 35 - Insémination artificielle, Elevage laitier

9 communes Commune Nombre d’éleveurs enquêtés Itaosy 10 Ampitatafika 6 Andoharanofotsy 3 Anosizato Andrefana 5 Alakamisy Fenoarivo 6 Alatsinainy Ambazaha 5 Ambohidrapeto 3 4 4

Source : enquête , 2005

Environ 189 vaches et génisses ont été concernées par cette étude dont la répartition est la suivante . Tableau n°15 : Répartition des femelles concernées par l’étude selon les zones d’enquêtes Zone Nombre de femelles Fenoarivo 81 (43%) Soavina 46 (24%) 9 communes 62 (33%) Source : enquête, 2005

1.2.2.3- Le déroulement de l’enquête Avant la descente sur terrain, nous avons formulé deux types de questionnaires. Les uns sont réservés aux chefs quartiers et les autres sont pour les éleveurs (voir annexe). La plupart (96%) des éleveurs ont accepté l’enquête dès le premier contact alors que certains d’entre eux ont besoin de rendez-vous. Nous avons adopté l’enquête face à face. L’enquête a commencé à la mi-janvier 2005 et dure environ 4 mois. L’enquête s’est déroulée premièrement dans la commune de Fenoarivo ensuite dans la commune de Soavina et enfin dans les autres communes. En plus des renseignements qu’ils nous ont donnés ; l’intervention des chefs quartiers et de l’inséminateur a facilité notre contact avec les éleveurs. Les chefs quartier nous ont informé sur le contexte de l’élevage et l’IA en général puis ils nous orientent ou nous accompagnent vers les éleveurs. L’agent inséminateur nous a guidé et introduit chez les éleveurs encadrés par le poste. Ou - 36 - Insémination artificielle, Elevage laitier

bien, il avertit notre venu quand il y a superposition de temps. A force de travailler, l’enquête s’affine.

1.2.3- Observation L’observation porte sur l’hygiène, l’état de l’étable, la technique d’insémination, etc. Elle nous a permis - de compléter les informations dont les interlocuteurs ont du mal à répondre - d’avoir les renseignements qui s’obtiennent par simple coup d’œil - de vérifier les réponses indécises données par les éleveurs.

1.2.4- Analyses des données Les données recueillies ont été traitées par informatique sur le logiciel Excel et Word. Dans cette étude, nous entendons par éleveurs laitiers tout éleveur qui a pour but d’élevage en partie ou entièrement le lait et les velles. Le taux de pénétration a été trouvé en multipliant le nombre de fermes encadrées par le poste entre les années 1998 et 2004 par le nombre moyen de vaches par ferme. Le tout est divisé par le nombre total des vaches en 2004 pour le DAA et en 2005 pour les 2 communes. La formule s’écrit :

nombre de fermes encadrées par le poste x nombre moyen des vaches par étable Taux de pénétration = nombre total des vaches

Les résultats concernant le DAA ont été estimés à partir des données de 2 communes selon les formules suivantes :

a- Estimation d’un paramètre à partir de nombres d’éleveurs (P × NE )+ (P × NE ) P F F S S DAA = + NE F NE S

Où : PDAA : Paramètre à estimer dans le DAA.

PF : Paramètre trouvé chez la commune de Fenoarivo.

NE F : Nombre d’éleveur de la commune de Fenoarivo (451).

PS : Paramètre trouvé chez la commune de Soavina.

NE S : Nombre d’éleveur de la commune de Soavina (126).

- 37 - Insémination artificielle, Elevage laitier b- Estimation d’un paramètre à partir du taux de pénétration.

PDAA : (P IA x T IA ) + (P S x T S)

Où : PIA : paramètre trouvé chez les éleveurs acceptant l’IA.

TIA : taux de pratique d’IA dans le DAA : 8,37% ou 0,0837.

PS : paramètre trouvé chez les éleveurs utilisant la saillie.

TS : taux de pratique de saillie dans le DAA : 91,63% ou 0,9163 c- Estimation de production de lait par vache. (QI + QM )  (QM + QF )  QL =  xDPA  +  xDPD  + ()QV + DA  2   2  Où : QL : quantité de lait produite par une vache pendant sa période de lactation. QI : quantité de lait produite au début de la période de lactation. QM : quantité maximale de lait produite par la vache. QF : quantité de lait produite à la fin de la période de lactation. DPA : durée de la phase ascendante DPD : durée de la phase descendante DA : durée d’allaitement QV : quantité de lait tété par le veau d- Estimation du volume de lait produit dans une zone VLZ= (MVS x NVS) + (MVIA x NVIA) Où : VLZ : volume du lait produit dans une zone. MVS : moyenne de production laitière des vaches saillies naturellement. MVIA : moyenne de production laitière des vaches inséminées artificiellement. NVS : nombre des vaches saillies naturellement. NVIA : nombre des vaches inséminées artificiellement

1.2.5- Les problèmes rencontrés En général, les éleveurs ne sont ni réticents ni méfiants mais les problèmes sont surtout liés à l’approche et au temps. Quand l’inséminateur fait sa tournée, il est impossible de le téléphoner la cause c’est que son téléphone portable est dépourvu d’un vibreur. Les chefs quartiers ont leurs propres activités, les uns ne sont joignable qu’avant 7 heures du matin et après 5 heures du soir. Même si nous avons bien discuté à propos des critères d’échantillonnage, les chefs quartiers et l’inséminateur ont toujours tendance à nous orienter vers les grands producteurs de lait. La descente sur terrain coïncide avec la

- 38 - Insémination artificielle, Elevage laitier période de récolte. Ainsi certains éleveurs (5%) rapportent l’enquête, quelque fois l’enquête ne s’est réalisée qu’au troisième rendez-vous, de même il y a ceux qui ne sont libre que le jour de Dimanche. Cette situation est aggravée par le temps pluvieux qui a perturbé notre emploi du temps. Quelque fois ni le chef quartier, ni l’adjoint ne connaissent la situation de l’élevage dans son quartier. Dans ce cas, nous étions obligés de chercher une autre personne capable de nous répondre. Pendant l’enquête, il y a toujours des questions mal répondues et des réponses imprécises. Ça se présente quand la question concerne une date, l’âge et la race des animaux. Concernant les fiches, à cause des différentes manipulations et d’inattention, certaines fiches sont perdues, les écritures deviennent indéchiffrables. Pour résoudre ce problème nous devrons effectuer une confrontation entre l’original et la copie.

II- RESULTATS ET DISCUSSIONS 2.1- L’insémination artificielle 2.1.1- Organisation de l’IA FIFAMANOR et l’Association PRN travaillent ensemble pour diffuser la race PRN. Mais ces deux organismes sont indépendants financièrement, administrativement et statuairement. Chacun a ses propres rôles. - l’Association PRN se charge d’importer les semences congelées de la race PRN et de les vendre au FIFAMANOR. - FIFAMANOR assure l’IA au moyen des postes. Ainsi, les dépenses, les services liés au fonctionnement des postes (formation des inséminateur, achats des différents matériels, etc.) et à la création d’un nouveau poste sont à la charge du FIFAMANOR. La commande de semence auprès de l’association PRN se fait chaque année tandis que celle de l’azote liquide auprès de la société SOAM se répète tous les 21 jours. Le centre les stocke et les distribue aux postes. Selon l’enquête, la quantité de semences varie en fonction de besoin du poste pour le poste de Fenoarivo, il reçoit environ 76 doses de semences et 10 litres d’azote liquide tous les 21 jours. En revanche, chaque poste envoie ses rapports d’activité mensuels au centre.

2.1.2- Fonctionnement du poste L’inséminateur assure - l’insémination des vaches en chaleur, - le diagnostic de gestation, - et le recensement de veaux issus de l’I.A Mais comme les éleveurs ne s’intéressent guerre à ces deux dernières opérations qui ne sont pas obligatoires, l’insémination devient sa principale préoccupation. L’inséminateur n’effectue pas

- 39 - Insémination artificielle, Elevage laitier un circuit fixe mais son itinéraire est fonction des appels reçus, il est contacté par les éleveurs soit verbalement soit par téléphone. Après avoir demandé les coordonnées de l’éleveur, l’heure d’apparition de chaleur,… l’inséminateur se rend au lieu d’élevage. D’après l’observation, le problème de communication se pose quand l’inséminateur fait sa tournée. - les éleveurs qui se déplacent jusqu’au poste doivent attendre son retour, - quand il est sur son vélo, faute de vibreur, il est injoignable, - par hasard, on surprend l’inséminateur au moment où il exécute ses taches or nous savons que l’appel téléphonique perturbe l’inséminateur.

2.1.2.1- La mise en place de la semence Avant d’inséminer une femelle, l’inséminateur observe le comportement et l’état général de l’animal, se renseigne sur : - la date du dernier vêlage - la filiation de l’animal - l’heure du début de chaleurs Mais dès fois ces critères sont négligés ou méconnus par les éleveurs. Selon l’observation, aucun éleveur n’instaure le couloir d’IA. Lorsque la femelle est identifiée, pendant que l’éleveur l’immobilise, l’inséminateur : - retire la paillette de thermos cryogénique, - la met pendant environ 20 secondes dans un récipient contenant d’eau de 34 ° C environ. Après l’avoir essuyée, sectionnée à son extrémité. Le manipulateur introduit la paillette dans le pistolet et recouvre le tout d’une gaine jetable en matière plastique. L’opérateur tient le pistolet dans sa main gauche et l’introduit par l’orifice vulvaire. Puis de la main droite, il mobilise le col de l’utérus à travers la paroi rectale pour guider l’extrémité du pistolet vers l’orifice du col. La semence, par un mouvement du piston se trouve déposée à la jonction utéro-cervicale. Après cette opération, l’inséminateur délivre un bulletin d’insémination qui renseigne sur - l’animal et la semence - la date et le montant du service - l’identité de l’éleveur L’opération est payante, elle vaut 8000 Ar, ce prix est inférieur par rapport à 13 000 Ar exigé par le CNIA (BACAR, 2005). De 1999 jusqu’à 2001, le poste a employé des semences issues de différentes races, ce sont le reste de semences utilisées pendant le projet PSE. A partir de l’année 2002, le poste n’utilise que des semences PRN.

- 40 - Insémination artificielle, Elevage laitier

78,9 80 70 60 50 40 18,85 30 20 1,35 0,9 10 0 P.R.N. Holstein Normande

races montbéliarde

Figure n°03 : Pourcentage de semences utilisées selon les races bovines entre l’année 2000 et 2001 Source : enquête 2005 2.1.2.2- Le diagnostic de gestation Pour diagnostiquer la gestation, il existe quelques moyens : - l’observation de chaleur : c’est la méthode la plus simple mais non fiable, - la palpation abdominale : elle est simple mais tardive car elle se pratique à partir du sixième mois, - le diagnostic par dosage d’hormones dans le lait ou le sang : méthode précoce mais exige des matériels, - l’échographie : méthode prometteuse mais très coûteuse.

Mais l’inséminateur préfère la méthode classique, assez précoce et non coûteuse : la palpation rectale. L’inséminateur palpe à travers la paroi du rectum la taille et la forme des cornes utérines. Cette opération est payante (2000 Ar) et est pratiquée vers le troisième mois après un insémination présumée fécondante. Au cours de cette étude, aucun document concernant le diagnostic de gestation n’est disponible.

2.1.2.3- La déclaration de naissance Les éleveurs ne trouvent par leur intérêt de déclarer la naissance de veau à l’inséminateur. En effet, même si le service est gratuit, le nombre de veaux recensé officiellement par l’inséminateur est réduit. En moyenne il représente 4,99% des inséminations totales réalisées par l’inséminateur. Ce résultat est décevant par rapport à celui réalisé par le CNIA : 19,83% entre 1967 et 1977 (RAFOMANANA, 1978) et 17 ,94 % entre 1998 et 2002 (BACAR, 2005).

- 41 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Tableau n°16 : Nombre des veaux déclarés et nombre d’IA totale Recensement Année Insémination Total Femelle Mâle 2002 539 33 30 3 2003 713 42 40 2 2004 912 33 30 3 Source : enquête, 2005

En moyenne, 36 produits sont déclarés par an chez le poste de Fenoarivo , ceci est inférieur à 118 du poste du CNIA : 1782 déclarations pendant 5 ans ( 1998 à 2002) pour les trois postes dans la région d’Antananarivo (BACAR , 2005). D’après ce tableau, le nombre de veaux nés est largement inférieur à celui des velles. La raison, c’est que la déclaration de naissance s’est réalisée après le troisième mois d’âge (parce que avant cette période, l’oreille du veau ne supporte pas le poids de la boucle d’oreille) alors que la plupart des veaux (mâle) sont vendus avant cet âge. L’initiative de recenser les veaux vient toujours de l’inséminateur. Si un veau ou une velle était issu de l’IA, l’agent met une boucle verte (jaune pour la vaccination et rouge pour le CNIA) sur l’oreille droite d’un veau ou velle au moyen d’une pince spéciale. La boucle est marquée d’un nombre composé de neuf chiffres dont - les trois premiers chiffres dénotent la zone : 102 pour DAA - les deux seconds chiffres renseignent l’année de naissance : 04 pour l’année 2004 - le troisième chiffre exprime le sexe : 1 quand il s’agit d’un veau et 2 pour une velle - les trois derniers chiffres indiquent le numéro de série : 001 pour un produit recensé à la première heure du premier janvier. Enfin, l’inséminateur délivre un certificat de naissance pour identifier un veau, le verso de ce certificat renferme quelques informations sur la vie reproductive d’une génisse, rédigée en malagasy.

2.1.3- Résultat de l’IA 2.1.3.1- Zone d’action de poste D’après l’enquête, l’inséminateur intervient généralement dans les exploitations localisées au Nord du poste. Plus de 80% des interventions sont réalisées dans cette zone qui est à la fois la zone d’action du CNIA. Les zone d’action peuvent se diviser en deux : le DAA et la zone hors DAA

- 42 - Insémination artificielle, Elevage laitier

- le D A A : 1969 IA soit 71,08% des IA totale entre 2000 et 2004 sont enregistrées dans ce district. D’après l’enquête, plus une commune est proche du poste, beaucoup y sont les femelles inséminées. Dans le DAA, 91, 49% des inséminations son réalisées dans huit communes, alors qu’il y 10 communes où les vaches sont saillies naturellement ou faiblement inséminées artificiellement. Itaosy est la commune où le résultat est le plus important. Cette commune détient le 23,76% des réalisations dans cette première zone d’action, soit 468 inséminations totales. La plupart de ces inséminations sont réalisées chez les anciens clients du CNIA. Elle est suivie par la commune de Soavina (292) d’ Ambohidrapeto (274) et de Fenoarivo (252) (voir annexe). - la deuxième zone, c’est la zone hors du DAA qui est formée par les districts voisins. Nous avons vu que l’élevage laitier intéresse également les citadins, 41,74% des inséminations totales dans cette deuxième zone sont réalisées dans la CUA (336 inséminations totales).

2500 1969 2000 1500 1000 336 500 274 164 14 8 5 0 insémination totale

. o no y imo a p .A.A r anga dr C.U.A rat ra D a v Moram o A Arivonimam bohind Ambatolam m A

tananariv n A zone d'action

Figure n°04 : Insémination réalisée par zone d’action entre 2000 et 2004 source : enquête 2005

Occasionnellement, l’inséminateur travaille dans l’autre province, par exemple, il a effectué 15 inséminations dans la commune de Moramanga en 2001.

2.1.3.2- Réalisation du poste d’IA Depuis sa création en 1998 jusqu’en 2004, le nombre d’insémination effectué par le poste ne cesse d’augmenter, ceci est justifié par l’accroissement des fermes nouvellement encadrées par le poste.

- 43 - Insémination artificielle, Elevage laitier

1000 912 800 710 600 I.A. 540 Nouvelle exploitation 400 342 266 215 200 167 196 110 125 0 2000 2001 2002 2003 2004 année

Figure n°05 : Evolution du nombre d’IA entre 2000 et 2004 Source : enquête, 2005

La moyenne d’insémination totale (554) est supérieure aux 454 inséminations, moyenne calculée à partir des inséminations effectuées par 13 postes du CNIA en 1969. Pendant cette période, le CNIA a effectué son maximum d’activité au cours du temps du BCL, avec 5908 insémination (RAFOMANANA, 1978). Elle est également supérieure aux 533 inséminations, moyenne des trois postes du CNIA pendant cinq ans (1999 à 2003) (BACAR, 2005). Pendant les année 2000 et 2001,par rapport aux trois postes de FIFAMANOR installés dans la zone d’Antsirabe, le poste de Fenoarivo tient la dernière place.

Tableau n°17 : Insémination effectuée par quatre postes de FIFAMANOR Année Antsongo Mandaniresaka Betafo Fenoarivo Moyenne 2000 675 651 373 266 491 2001 669 442 398 342 463 Source : enquête, 2005/ FIFAMANOR, 2003

D’après ce tableau, la réalisation du poste de Fenoarivo est largement inférieure à la moyenne de ces quatre postes. Par rapport aux trois postes de FIFAMANOR implantés dans la région Analamanga, le poste de Fenoarivo présente un nombre d’IA important. En 2003, sur les 2018 inséminations effectuées par les quatre postes (, Ambatomanga, Fenoarivo et ), 710 inséminations soit 35 % ont été assurées par le poste de Fenoarivo. En Afrique Sub-saharienne, Kenya est le pays le plus avancé en matière d’IA. En 1990, un technicien a inséminé 3713 femelles (CHUPIN, 1993), ce chiffre est largement supérieur au maximum de réalisation en 2004, 912 inséminations, effectué par le poste de Fenoarivo.

- 44 - Insémination artificielle, Elevage laitier

2.1.3.3- Taux de pénétration D’après l’enquête, en nombre, ce sont les femelles FFPN et PRN qui sont les plus inséminées, viennent ensuite les Normandes, les Rana, etc. Cette proportion reflète la prépondérance des vaches métissées ou pures dans cette zone.

60 48,7 50 37,5 40

30 20 8,4 pourcentage (%) 10 3,2 1,4 0,5 0,5 0

. e d n ana .R.N. R stei P ol F.F.P.N H Normande Montbeliar race

Figure n°06 : Proportion des différentes races inséminées des vaches entre l’année 2000 et 2004 Source : enquête, 2005

Si nous nous referons au nombre de vaches inséminées, la commune de Soavina présente un bon résultat. 205 vaches sont inséminées en 2005 soit 66,58% des vaches contre 118 vaches (20,74%) dans la commune de Fenoarivo. D’après le calcul, 1005 vaches sont inséminées dans le DAA soit 8,37% de vache totales dans cette région .Cette proportion est supérieure au 5% trouvé dans la région de Vakinakaratra en 1993 (ANONYME, 1994).

100 91,63 90 79,26 80 66,58 70 60 taux de pénétration 50 40 33,42 30 20,74 taux de non pourcentage(%) 20 pénétration 8,37 10 0 D.A.A. Fenoarivo Soavina zone d'action

Figure n°07 : Taux de pénétration dans les 3 zones Source : enquête, 2005

- 45 - Insémination artificielle, Elevage laitier

2.1.3.4- Le retour Le retour désignant les femelles inséminées pour lesquelles un rappel d’intervention est demandé ( réapparition de chaleur après 21 jours). Pendant les cinq dernières années (2000-2004), le résultat du poste est encourageant car le taux de retour n’est que 18,08% des inséminations totales. En 2003, la proportion de la première insémination est de 81,55% .Ce résultat est supérieur au 76,24% , moyenne des trois postes du CNIA pendant la même année (BACAR, 2005). Selon DENNIS en 1979, cité par MEYER en 1999, les vaches inséminées trois fois et plus ne doit pas dépasser le 15% .Cette recommandation est bien respecté par le poste, pendant ces 5 ans, le taux de troisième insémination et plus ne concerne que 2,72% d’insémination totale.

25 23,24 21,8 21,45 20 19,84 19,08 18,56 16,45 16,64 16,45 15 16,08 13,81 14,25

taux de retour (%) retour de taux 10

r r s il i t t a in û e e e e ie ie r r le r r r r r a v ju il o b b b b v a m a n v u o é m j m t m m ja f e c e e t o v c p o é mois e n d s

Figure n°08 : Variations du taux de retour par rapport à la saison Source : enquête, 2005 Nous avons groupé les retours enregistrés pendant les cinq ans pour apprécier sa variation en fonction du mois. Le taux de retour est élevé pendant la saison sèche, il augmente progressivement pour atteindre son maximum en mois de septembre, période pendant laquelle les animaux sont vraiment mal nourris. Puis la courbe diminue car la pluie commence à tomber, c’est- à-dire que la qualité et la quantité de fourrages vont s’améliorer. La courbe montre alors que l’alimentation influence sur la fertilité des femelles.

Tableau n°18 : Fertilité des femelles entre les années 2000 et 2004

Vaches Génisses Total 2 005 765 2 770 Nombre d’IA totale (72,4%) (27,6%) (100%) 395 106 501 Nombre de retour (79,1%) (20,9%) (18,08%) a Source : enquête, 2005 a : par rapport au nombre total d’IA

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D’après l’enquête, les génisses sont plus fertiles que les vaches. Pendant ces cinq ans, 27,6 % des femelles inséminées sont des génisses alors que le pourcentage des génisses qui ont besoin de rappel d’IA ne représente que 20,9 % des retours. Ce résultat confirme à ce que LECOMPTE a dit en 2002, selon cet auteur, la fertilité des génisses est en général supérieure à celle des vaches.

2.1.4- Aspect financier

Tableau n°19 : Tableau d’investissement du poste d’IA de Fenoarivo en 1998 Prix Nombre Durée d’ Amortissement Unitaire Utilisation (Ar) (Ar) Motocyclette 3 200 000 1 10 320 000 Casque 60 000 1 5 12 000 Container 2 400 000 1 10 240 000 cryogéniques Trousses 70 000 1 5 14 000 d’insémination Mobilier de bureau 50 000 5 10 000 Téléphone GSM 110 000 1 5 22 000 TOTAL 618 000 Source : enquête, 2005

Tableau n°20 : Compte d’exploitation du poste d’IA de Fenoarivo en 2004 Prix Unitaire Unité Nombre Montant (Ar) (Ar) CHARGES CHARGES VARIABLES Achat de semence PRN 10 000 Unité 912 9 120 000 Achat de gaines 1 000 Unité 912 912 000 Achat de gants 550 Unité 912 501 000 Achat de azote liquide 5 000 Litre 170 850 000 CHARGES FIXES Transport (semence et azote) 70 000 17 1 190 000 Carburant 100 000 Mois 12 1 200 000 Répartition et lubrifiant 10 000 Mois 12 120 000 Salaire de l’inséminateur 80 000 Mois 12 960 000 Location de bureau 20 000 Mois 12 240 000 Abonnement téléphone 5 000 Mois 18 90 000 Amortissement 618 000 TOTAL CHARGES 15 801 600 PRODUITS Recette de l’IA 8 000 Unité 912 7 296 000 RESULTATS - 8 505 600 (Produits - Charges) Source : enquête, 2005

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En plus de ces dépenses, il existe encore le frais de fonctionnement commun de la section amélioration génétique lié à la gestion de ces 14 postes d’insémination dont fait partie le poste de Fenoarivo. Ce poste de charge n’a pu être obtenu auprès des responsables. Le coût réel de l’IA (au moins 17 326 Ar a ) est en dessous du prix appliqué (4000 Ar). La subvention par dose est donc au moins 13 326 Ar (17 316 Ar - 4000 Ar).

2.1.5- Les contraintes de l’IA 2.1.5.1- Au niveau du centre et du poste Pour réussir un programme de développement telle que l’IA, il faut des données permettant de planifier l’action et de définir les objectifs. Pendant cette étude, nous avons observé que ces paramètres sont absents. Le seul document vraiment disponible était les rapports mensuels d’IA. L’IA nécessite de gros moyens financiers alors que les éleveurs ne sont pas en mesure de prendre en charge toutes les dépenses liées à l’IA (coût d’importation de semences, la prestation et le déplacement de l’inséminateur et les charges du centre). Dans l’état actuel de chose, la continuité et la pérennisation de l’IA à Madagascar sont encore dépendant de l’aide norvégienne offrant la grande partie de subvention. 2.1.5.2- Au niveau des éleveurs D’après l’enquête, beaucoup d’éleveurs ne connaissent pas l’existence du poste d’IA. Ils sont en majorité habités assez loin de la route nationale (absence ou précarité des infrastructures : téléphone, moyen de transport…). En utilisant l’IA, la dystocie est inévitable surtout chez les primipares et les zébus. L’éleveur doit améliorer ou changer son mode d’élevage car nous savons que les produits issus de l’IA sont plus exigeants et moins rustiques. Pour un éleveur habitué à l’élevage de type traditionnel, il faut du temps pour le convaincre à accepter l’IA. Les éleveurs inséminent leurs femelles pour le lait, cependant quelques éleveurs ont constaté que cette méthode de reproduction donne toujours du produit mâle qui selon eux constitue un « sous-produit » de l’IA. L’IA n’offre pas un résultat perceptible immédiat, il faut attendre la production d’une velle. C’est-à-dire qu’il faut patienter au moins 36 mois (9 mois de gestation + 18 mois de croissance + 9 mois de gestation) pour récolter le fruit de l’IA. Quelques éleveurs pratiquent l’élevage d’une manière traditionnelle, il n’y a ni maîtrise de cycle ovarien, ni suivi après l’IA. Par conséquent, l’intervalle entre vêlage se prolonge. La vache sont alimentées sans tenir compte leur niveau de production, ainsi elles ne peuvent pas extérioriser leur potentiel génétique.

a :total charges (15 792 600 Ar) divisé par le nombre d’IA total effectué en 2004 (912) - 48 - Insémination artificielle, Elevage laitier

2.1.6- Les atouts de l’IA Le déplacement d’une femelle à inséminer, surtout quand la distance est assez longue, peut entraîner une conséquence désastreuse sur la fertilité. Dans la zone d’action de l’inséminateur, grâce à l’existence de voies de communication dense, l’inséminateur arrive même dans les régions enclavées. En effet, il est possible de faire l’insémination en ferme. Le système d’élevage qui est sédentaire convient parfaitement à l’IA. A cela s’ajoute les caractères des vaches, elles ont des chaleurs faciles à détecter. L’emploie de la semence congelée s’est rendue possible grâce à la disponibilité pendant toute l’année de l’azote liquide approvisionné par une société locale. La zone d’action fait partie de périurbaine où la communication se développe. Par rapport à la race locale, les produits issus de l’ IA offrent plus de lait qui constitue une source d’argent pendant toute l’année. D’après notre enquête, quand la taille du troupeau est faible et quand le système d’élevage adopté est de type intensif, élever un taureau devient une lourde charge. En acceptant l’IA, les éleveurs arrivent à éviter le coût d’entretien du taureau. Par conséquent, la pratique de l’IA s’entend vu son efficacité dans les fermes encadrées par le poste.

2.2- L’élevage laitier dans le DAA 2.2.1- L’éleveur D’après l’enquête, l’élevage de bovin intéresse environ 14% des foyers, soit 451 fermes dans la commune de Fenoarivo et 7,6% (126 fermes) dans la commune de Soavina. La moyenne donne environ 12,6 %. 1,22 % des éleveurs seulement se spécialisent à la boviculture, c’est-à-dire qu’ils ne pratiquent que l’élevage de bovin. En plus de cette activité, ils ont également d’autres fonctions (ouvrier agricole, cultivateur, marchand, transporteur, fonctionnaire…). Environ 83 % des éleveurs sont à la fois des cultivateurs, et ils disent que le fumier est l’une des raisons qui les poussent à élever les bovins. Les paysans ont cité différents produits et sous produits d’élevage (lait, velles, travail, viande, cuir, fumier, …). Mais trois produits déterminent clairement le but d’élevage et peuvent être utilisés pour classer les éleveurs en : - éleveurs laitiers - éleveurs de bœufs de trait qui n’élèvent en général que les mâles adultes. - éleveurs mixtes c’est-à-dire qu’ils ont comme but d’élevage, par ordre d’importance décroissante, le lait, les velles et le travail.

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Tableau n°21 : Les différents types d’éleveurs selon le but d’élevage But d’élevage Fenoarivo Soavina 9 communes DAA Lait et velles 52 % 70 % 91% 56 % Traction 7 % 4 % 0 % 6% Lait, velles, et traction 41 % 26 % 9% 38 % Source enquête 2005

D’après ce tableau, l’élevage laitier domine dans le DAA, 94 % (56 + 38) des éleveurs ont pour but d’élevage le lait et les velles. La totalité des fermes encadrées par le poste sont tous laitières.

Eleveurs laitiers, 12 %

non boviculteur 4,78 0,82 7 éleveurs de bœufs de trait éleveurs laitiers

87,4 éleveurs mixtes

Figure n°09 : Proportion des éleveurs dans le DAA (%) Source : enquête, 2005

En qui concerne la formation ; 3 % des éleveurs ont suivi des études chez les fermes écoles. Le reste se contente de techniques apportées occasionnellement par les techniciens d’élevage ou leur connaissance empirique. Les éleveurs n’effectuent pas de suivi du troupeau. 3% seulement d’éleveur laitier utilisent les fiches individuelles. Selon le membre de la famille, la taille de l’élevage et l’autre activité de l’éleveur, les éleveurs sont secondés occasionnellement ou en permanence par une main d ‘œuvre qui peut être familiale ou extra familiale. Le plus souvent, quand le nombre de têtes dépasse le trois, l’éleveur a besoin d’un ou plusieurs salariés pour assurer la traite, le curage, le gardiennage et surtout l’affouragement. D’après l’enquête, 75 % des éleveurs laitiers sont aidés par des salariés. Cette proportion est très élevée par rapport au 8% trouvé par HOUSSAN en 1995 dans la même région.

2.2.2- Les systèmes d’élevage L’élevage extensif est disparu, il est substitué par :

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- L’élevage semi-intensif : SI - l’élevage intensif : I - le système mixte qui à son tour se subdivise en deux groupes - selon le sexe des animaux : intensif pour les femelles et semi-intensif pour les mâles : IF/SIM - selon les saisons : intensif pendant les saisons pluvieuses et semi-intensif pendant les saisons sèches : ISP/SISS Le choix du système d’élevage dépend de : - la disponibilité en pâturage naturel. La rizière peut devenir une zone pâturable pendant l’hiver au cas où elle n’est pas utilisée pour la culture de contre saison ou pour la briqueterie, - la position géographique ; les éleveurs proches du centre urbain (Itaosy, Andoharanofotsy, Anosizato …) sont obligés de clôturer leurs bétails, - la pratique de l’IA, les éleveurs évitent l’accouplement non désiré avec les mâles vagabonds et ils savent que les produits issus de l’IA sont moins rustiques. En effet ils ont intérêts à sédentariser leurs vaches.

70 62 60 50 45 40 I 36 40 ISP/SISS 30 26 24 25 24 26 IF/SIM 21 18 20 15 SI 11 8 9 10 10 0 Pourcentage des éleveursdes Pourcentage (%) Fenoarivo Soavina 9 DAA communes Régions

Figure n°10 : Les types d’éleveurs laitiers Source : enquête, 2005

Dans la commune de Soavina, le système intensif est le plus présent, cela tient à la restriction de la surface pâturable. Par contre, à Fenoarivo, le système le plus pratiqué est le système semi-intensif, la terre y est plus ou moins vaste. Dans les neuf communes où nous n’avons enquêté que les éleveurs encadrés par le poste, ils ont tendance à intensifier leurs élevages.

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2.2.3- Les animaux 2.2.3.1- La taille du troupeau Si l’amélioration génétique a été menée depuis le temps royal, il n’est pas étonnant de rencontrer de nombreux animaux de race pure ou très améliorés. Nous avons essayé de questionner les éleveurs à propos de la race et de degré de sang de leurs animaux, mais les réponses étaient insuffisantes et inexploitables. D’après l’observation le moins que nous puissions dire c’est que les vaches zébus et les mâles métis ou de race pure sont rares. Les femelles laitières proviennent d’Antsirabe ou d’une exploitation laitière aux environs d’Antananarivo. Les races locales sont généralement achetées au marché de bovidé d’Ambatonapoaka. Pour éviter une femelle stérile, les éleveurs préfèrent acheter celle qui est déjà gestante. Quant au mâle, entre deux bœufs de même poids, âge, état, celui de race zébu vaut plus chère qu’un autre de race métisse ou pure. Ce dernier n’a qu’un seul débouché : la boucherie. En terme d’effectif total, la commune de Fenoarivo possède plus de bovins que la commune de Soavina. Pourtant, les éleveurs de Soavina ont en moyenne plus de bovins par rapport à ceux de la commune de Fenoarivo. Ceci résulte du but d’élevage, les éleveurs laitiers qui sont nombreux dans la première commune ont tendance à agrandir leurs exploitations.

Tableau n°22 : Effectif du troupeau de bovins en 2005 Fenoarivo Soavina 9 communes DAA Madagascar Effectif total 1445 636 Inconnu 28352a 8020 449a Taille moyenne ± δ 3,20±2,1 5,04±3,8 7,2±4,1 3,76 de troupeau M=17 M=15 M=21 M=21 Inconnue par éleveur m=1 m=1 m=1 m=1 (têtes) a = année 2003 /δ:ecart-type M: valeur maximale / m: valeur minimale Source : enquête 2005 / INSTAT. 2004 / SRSAP, 2004

Quelque soit le type d’élevage, 51 % de vaches ont un rang de lactation 5 ou plus.

Tableau n°23 : Rang de lactation des vaches Rang de lactation 1 2 3 4 5 6 7 8 et plus Proportion (%) 7,6 10 17,1 14,3 15 11,4 8,5 16,1 Source : enquête, 2005

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Concernant l’âge à la reforme, 45% seulement des éleveurs ont pu nous répondre, la cause c’est que certains bovins arrivent chez eux à l’âge adulte. D’après l’enquête, plus de 60 % des vaches sont reformées vers la dixième lactation. Ce résultat est différent à celui avancé par RAFOMANANA en 1978 dans la région d’Antananarivo, selon cet auteur plus de 73 % de vaches sont reformées aux quatrièmes et cinquièmes lactations. DENNIS en 1978, cité par MEYER en 1999 a évoqué que selon la norme européenne, le nombre de lactation à la réforme doit situer entre six et sept ans.

2.2.3.2- Structure du troupeau Quant à la structure nous pouvons rencontrer une multitude de structures d’exploitation. Certains éleveurs n’exploitent que des vaches laitières alors que les autres élèvent uniquement des bœufs. D’après notre observation, le modèle de structure est fonction du but d’élevage. Les éleveurs laitiers utilisent au moins une vache et en principe, ils ne veulent pas de bovin mâle dans son exploitation.

Tableau n°24 : Composition du troupeau Fenoarivo Soavina 9 communes DAA Catégorie Mn±δδδ par Mn±δδδ par Mn±δδδ par Moyenne par d’animaux % % % % éleveur éleveur éleveur Eleveur 1,07±2,4 1,23±2,1 0,86±1,9 1,16 Mâles 33 M=8 24 M=8 12 M=3 31 M=10 m=0 m=0 m=0 m=0 0,67±1,8 0,79±1,3 0,63±1 Taureau et 0,74 21 M=8 16 M=7 9 M=8 21 bœuf M=8 m=0 m=0 m=0 m=0 0,16±0,4 0,13±0,4 0,08±0,4 0,16 Taurillon 5 M=2 2 M=2 1 M=1 4 M=2 m=0 m=0 m=0 m=0 0,24±0,4 0,26 0,31±0,6 0,15±0,5 Veau 7 M=2 6 2 7 M=3 M=3 m=0 M=2 m=0 m=0 m=0 2,13±1,37 6,34±4,2 3,81±3 2,60 Femelles 67 M=13 76 88 M=17 69 M=15 m=0 M=15 m=0 m=0 m=0 1,26±1,2 2,45±1,8 4,44±2,9 1,59 Vache 40 M=7 49 M=10 62 M=17 42 M=10 m=0 m=0 m=1 m=0 0,48±1 1,04±1,21 1,17±1,93 0,63 Genisse 15 M=5 20 M=6 16 M=7 17 M=6 m=0 m=0 m=0 m=0 0,38±0,6 0,32±0,81 0,73±1,05 0,38 Velle 12 M=3 7 M=3 10 M=3 10 M=3 m=0 m=0 m=0 m=0 Source : enquête 2005

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Veau et velle : animaux qui ne sont pas sevrés Taurillon : mâle sevré incapable de reproduire Génisse : jeune femelle du sevrage au premier vêlage Vache : femelle qui a déjà mis-bas Taureau : mâle adulte capable de reproduire Bœuf : mâle adulte vasectomisé ou castré % : Pourcentage d’une catégorie d’animaux Mn±δ : moyenne±écart-type M : valeur maximale m : valeur minimale

D’après ce tableau 42 % du troupeau sont des vaches dans le DAA. Ce pourcentage confirme les 49,6 % rapporté par HOUSSAN en 1995 chez les éleveurs laitiers dans la même région et au 50,6 % rapporté par ANDRIAMANANDRATRA et coll. en 1996 dans le triangle laitier. Les taurillons sont les moins nombreux ; 4,27 % du troupeau. Cette catégorie d’animaux est vendue dès leur jeune âge, et les éleveurs de bovins de traction préfèrent les mâles qui sont déjà apte à travailler. En moyenne, un éleveur a 1,59 têtes de vaches chez le DAA. Le nombre de vaches exploité a donc faiblement diminué par rapport à celui trouvé par RAKOTONDRAZAFY en 1970 dans la zone d’Antananarivo (2 ou 3 têtes). Mais cette moyenne est comparable aux 1,8 têtes rencontrées dans la zone de Vakinakaratra (ANONYME ,1995).

2.2.4- Le système d’alimentation Le fourrage ne satisfait pas les besoins des animaux, tous les éleveurs apportent du complément. Mais la nature, la qualité et la quantité de complément varient considérablement d’un éleveur à un autre selon sa disponibilité financière, la saison, la catégorie d’animaux et le stade physiologique de l’animal. Les bœufs de trait se nourrissent de la paille pendant toute l’année, certaines vaches ne reçoivent de provende que pendant la période de lactation. D’après l’enquête, chez l’élevage laitier, l’apport de provende se situe entre 76 et 950 kg par vache et par an. La saison influence le mode d’alimentation. - Pendant la saison sèche, surtout entre le mois de Juin et de Septembre. Le bas fond devient de plus en plus occupé par la culture de contre saison ou par la briqueterie. La petite quantité de fourrage non cultivé sur la colline est déjà lignifiée. L’hiver est la période pendant laquelle les bovins consomment des aliments diversifiés : feuilles et tronc de bananier, jacinthe d’eau, feuille et tubercule de manioc, certains déchets de cuisine, etc. Quand la période de lactation coïncide avec, même les vaches améliorées acceptent la paille. - Pendant la saison des pluies : la quantité de complément est réduit et l’aliment devient moins diversifié (fourrage seulement) - 54 - Insémination artificielle, Elevage laitier

Tableau n°25 : Pourcentage des éleveurs laitiers administrant le complément et cultivant les fourrages suivant les zones Fenoarivo Soavina 9 communes DAA Paille 98 % 95% 79% 97% Provende ou sous-produits 72 % 74% 97% 72% de meunerie Manioc vert 63 % 65% Moins de 35 % 63% Fourrage cultivé 6 % 9% 38% 6,6 % Source : enquête, 2005

D’après ce tableau, - plus l’éleveur pratique l’IA plus il cultive de fourrage et utilise la provende, - les éleveurs ne peuvent pas se passer de la paille. Tout ce qui est culture fourragère, pour deux saisons confondues (contre saison et pluviale), le taux de pratique est faible dans la zone périurbaine d’Antananarivo : - 6 % dans la commune de Fenoarivo contre 12,5 % dans la même région en 1978 (RAFOMANANA, 1978) - 6,6 % dans le DAA contre 23 % dans les hautes terres et de Moyen Ouest (RASAMBANARIVO, 1995) et 26 % dans la région de Vakinakaratra (ANONYME, 1994). Chez les éleveurs encadrés par le poste, la culture fourragère intéresse plus de 38% des exploitations, cette proportion a donc diminué par rapport au 81% avancé par HOUSSAN en 1995 chez les éleveur laitiers d’Antananarivo. La culture fourragère se pratique en général au bord du champ avec une surface variant de 0,15 are à 2 ha. D’après l’enquête, la culture fourragère est loin d’être vulgarisée à cause de trois contraintes : - l’eau : pendant la saison sèche où le problème alimentaire se pose. La diminution du niveau d’eau suite à la rareté de pluies exige les éleveurs à arroser ou utiliser des pompes à eau. Cela veut dire qu’ils doivent investir ou travailler plus. - L’intrant : les paysans se plaignent du manque ou d’inexistence même de semences ou boutures fourragères. - La surface disponible : le champ de culture est occupée par des cultures vivrières qui selon eux sont plus spéculatives. Quant à l’abreuvement, les éleveurs négligent ou ne connaissent pas son importance dans l’alimentation bovine. Il y a parmi eux qui se contentent de l’eau bue lors du pâturage. Nous avons - 55 - Insémination artificielle, Elevage laitier remarqué que certains éleveurs laitiers n’ont pas d’abreuvoir, les animaux ne boivent qu’une seule fois par jour dans les marécages. ROGER en 1992 a conseillé au moins deux abreuvement par jour avec de l’eau abondante et de bonne qualité.

2.2.5- Logement et matériels d’élevage Tableau n°26 : Les types d’étables Hygiène Etable Toiture Mur Plancher d’étable Tôles neufs ou En béton Amélioré de récupération Brique Respecté ou cimenté ou tuiles Tuiles / tôles Brique ou Cimenté ou Plus ou Artisanal de récupération / fût terre battue en pavet moins respecté métallique déroulés Fut métallique déroulé Traditionnel Terre battue Terre battue Négligé / chaume Source : enquête, 2005

L’étable est très divers selon la conception et la possibilité des éleveurs. Nous avons classé les étables en trois types.

60 49,49 50 45,66 44,11

40 29,42 D.A.A. 30 26,47 9 Communes 20 pourcentage (%)

10 4,85

0 améliorée artisanale traditionnelle type d'étable

Figure n°11 : Répartition des étables suivant le type de conception Source : Observation, 2005

- 56 - Insémination artificielle, Elevage laitier

La norme et l’hygiène d’élevage sont loin d’être respectées. D’après l’observation 4,85 % d’étable dans le DAA et 26,47 % dans les fermes encadrées par le poste son hygiéniques ; RAFOMANANA en 1978 a rapporté que 38,1% d’étables laitières dans la zone d’Antananarivo sont hygiéniques, pourcentage supérieur au notre. Nombreuses,environ 50%, sont les étables mal conçues, dépourvues de pente et de système d’aération. La surface disponible par vache est inférieure à 5 m 3, l’apport de litière est irrégulier. Le curage est réalisé non pas pour l’hygiène mais dans le but d’en tirer du fumier. Les éleveurs proches de la CUA n’utilisent guère de litière, en revanche le curage s’est effectué plusieurs fois par jour. Un éleveur seulement utilise la machine à traire .Les éleveurs n’ont pas l’habitude d’utiliser des auges, pour eux, il suffit de réserver une aire au coin de l’étable pour l’affouragement et un seau ou un demi fût constitue l’abreuvoir. Le tableau ci dessus nous permet de se faire une idée sur la proportion d’étable pourvue de matériel d’élevage.

Tableau n°27 : Répartition des éleveurs suivant le type de mangeoire Etable DAA 9 communes Mangeoire et abreuvoir 26% 41% Abreuvoir seulement 30% 38% Mangeoire seulement 12% 3% Ni mangeoire ni abreuvoir 32% 18 % Source : enquête, observation, 2005

2.2.6- Situation sanitaire Trois vétérinaires mandataires assurent la santé animale de toute espèce confondue. Chacun a son cabinet et travaille dans la zone environnante. Les cabinets se trouvent à Fenoarivo, à Itaosy et à Andoharanofotsy. D’après l’entretien, il existe une vingtaine de pharmacies vétérinaires. Les trois vétérinaires sont aidés par environ cinq techniciens et 15 vaccinateurs. La campagne de vaccination est réalisée chaque année avec la collaboration de chefs quartiers. Selon le SRSAP en 2004, le vaccin bicharcoli touche 74 à 85% de bovins contre 80% dans les producteurs laitiers des hautes terres et le Moyen Ouest (RASAMBAINARIVO ,1995) et 30% dans l’île toute entière (BIJON, 2004). Quelques facteurs influencent ce taux de couverture à savoir - l’état physiologique (les vaches gestantes ne sont pas vaccinées) - l’éloignement du village (on enregistre moins de bovins immunisés dans les villages écartés du poste vétérinaire) - la sensibilisation auprès des éleveurs.

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Concernant le déparasitage, nous n’avons que des données enregistrées dans les parties Est de DAA (13 communes). Selon le SRSAP, 3189 déparasitages internes et 355 externes sont effectués dans cette zone pendant l’année 2004. En ce qui concerne les données épidémiologiques, faute de données complètes, nous ne pouvons que citer par ordre d’importance décroissant les principales maladies existantes : la mammite qui frappe surtout les vaches élevées semi-intesivement, la dermatose, la piroplasmose, l’heart water et l’anaplasmose. Selon RAKOTOVAO en 1995, 26,66% des vaches sont mammiteuses. Certains éleveurs éloignés de la route nationale se sentent mal encadrer vis à vis de techniciens, ils ont de difficulté à faire venir les vétérinaires sur le lieu d’élevage.

2.2.7- Les paramètres de reproduction Tableau n°28 : Comparaison de deux types de femelles Paramètre Femelle issue de l’IA Femelle issue de Toutes femelles monte libre confondues 944±234 1251±325 1225 Age au 1 er M=1461 M=1866 M=1866 Vêlage (jours) m=771 m=936 m=771 Vêlage – 1er IA 111±72 198±8 190 ou M=195 M=405 M=405 1 er saillie m=30 m=30 m=30 (jours) 442±126 553±133 544 Intervalle entre M=840 M=1080 M=1080 Vêlage (jours) m=330 m=360 m=330 944±234 : moyenne ± écart-type M : valeur maximale m :valeur minimale

Source : enquête, 2005

Le tableau ci dessous met en évidence que l’IA améliore la performance individuelle d’une femelle et nous savons que cette amélioration entraîne un impact économique positif au profit des éleveurs pratiquant l’IA. Les génisses issues de l’IA sont plus précoces sexuellement par rapport à celles issues de la monte naturelle, il y a une différence significative de 307 jours (1252-944). Les premières ont un âge au premier vêlage de 944 jours±234 jours.

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Cet âge est inférieur aux 1006 jours des femelles encadrées par l’IMVAVET dans la région d’Antananarivo ville (RAKOTONIAINA, 2001) et au 958,764 jours ± 128,452 jours des femelles demi-sang frisonnes exploitées dans le centre de recherche Zootechnique de Kianjasoa (ANONYME, 1980). Mais il est supérieur aux 915 jours rencontré dans l’île de la Réunion (CIPEA, 1989, cité par RASAMBAINARIVO en 1997) La mise en place du poste a amélioré légèrement la moyenne d’âge dans le DAA. Nous avons trouvé un âge moyen au premier vêlage de 1225 jours (M= 1866 jours, m= 771 jours) pour toutes les femelles confondues contre 1251 jours (M= 1866 jours m=936 jours) des génisses issues de la monte naturelle. Ces âges sont supérieurs aux 1107,15 jours des génisses dans les hautes terres (RASAMBAINARIVO, 1997) et aux 1006,3 jours de celles du Kenya (CIPEA, 1989 cité par RASAMBAINARIVO, 1997).

Concernant l’intervalle entre vêlage et première insémination ou saillie. Aucun résultat n’est compris entre l’intervalle de 40 à 90 jours recommandé par MEYER en 1999. L’intervalle de 190 jours (M=405 jours, m= 30 jours) de toutes les vaches du DAA est supérieur à celui de 118 jours rapporté par RASAMBAINARIVO en 1997 dans le hautes terres malagasy.

L’objectif est d’avoir un veau tous les 365 jours. Les résultats affichés sur le tableau ci dessus : 442 jours ; 553 jours et 545 jours sont tous supérieurs à cette norme européenne. RASAMBANAINARIVO en 1997 a trouvé un intervalle entre vêlage de 418 jours dans les hautes terres malagasy, résultats plus meilleurs que le notre.

2.2.8- La production de lait 2.2.8.1- La traite D’après l’enquête, environ 10% des éleveurs ne nettoient pas la pie de vaches, ceci est encourageant par rapport à 71,43 % rapporté par RAFOMANANA en 1978 dans la région d’Antananarivo.

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Tableau n°29 : Répartition des exploitations suivant la conduite de la traite Moyenne de Vache inséminée Vache accouplée ces deux types Rubrique artificiellement naturellement de vaches % % %

Pie non nettoyée 00 14 13

Pie lavée 41 56 55 seulement

Pie essuyée 00 14 12 seulement

Pie nettoyée, un chiffon pour 50 16 19 plusieurs Hygiène Vaches Pie nettoyée, un chiffon pour une 09 00,00 00,77 vache 1 04 21 20 Nombre de traite 2 92 79 79,65 3 04 00,00 00,35 Propriétaire 23 61 58 Trayeur Ouvrier 59 22 25 à vélo ou à pied 18 17 17 Source : enquête, 2005

Selon ce tableau, l’hygiène de traite n’est pas du tout respectée, le pourcentage de vaches qui a une lavette individuelle est faible ; 0,77 % dans le DAA. La traite s’est réalisée deux fois par jour ; 79,65% des vaches du DAA. Mais un petit nombre de vaches de races pures sont traites trois fois par jour. 20 % de vaches sont traites une seule fois par jour, RAFOMANANA a trouvé 71,43 % en 1978 dans la région d’Antananarivo. Ces résultats reflètent une amélioration génétique des bovins laitiers car la fréquence de traites dépend du niveau de production d’une vache. Plus le niveau de production est élevé, plus l’éleveur peut augmenter la fréquence de traites. La plupart des vaches inséminées artificiellement sont traites par les ouvriers. Cela s’ensuit à la taille du troupeau, les éleveurs encadrés par le poste ont plus des vaches. Chez l’élevage utilisant la monte naturelle, l’éleveur essaye de minimiser la dépense, ainsi les vaches y sont en grande partie traites par les propriétaires. Quelques éleveurs surtout ceux proches du centre de consommation vendent directement le lait. Mais les autres préfèrent de travailler avec les intermédiaires qui tiennent une place importante dans l’écoulement du lait sur le marché. Ce sont :

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- les trayeurs qui vendent le lait porte à porte et achètent en général le lait du matin. Ils traient 5 à 12 vaches selon la saison et le moyen de collecte, - les épiciers et des gargotiers, - les yaourtiers qui sont des clients saisonniers, ils achètent le lait du soir. Le volume collecté est fonction de saison et du type de collecteur, 12 litres pour les trayeurs à pieds pendant la saison sèche et plus de 80 litres pour les gargotiers. Le prix du lait au producteur est de 600 Ar (450 Ar à 1 000 Ar) contre 450 Ar à Antsirabe. Le prix est déterminé à partir du prix de provende et de lait pasteurisé (Enquête, 2005).

2.2.8.2- La production laitière par vache Suite aux différences du point de vue reproduction, le tableau ci dessous témoigne qu’une vache issue d’insémination artificielle est plus productive qu’une vache issue de monte naturelle.

Tableau n°30 : Production laitière par vache selon le mode de reproduction Quantité de lait par Durée (jours) Production (1) lactation (1) Mode de Consommé De De Tétée par Par reproduction D’allaitement par Annuelle lactation tarissement le veau lactation l’homme 2900ou 2394 ou δ Mn± 331±76 114±88 118±41 378±205 2522±1008 a a Insémination (2990 kg) (2469kg) Artificielle M 610 274 284 822 4061 5418 4231 m 244 46 46 256 523 619 515 1744 ou 1150 ou δ Mn± 287±94 231±109 264±384 542±2962 1202±488 a a Monte (1800 kg) (1187 kg) libre M 549 395 457 905 2207 2903 2816 m 214 106 25 303 156 466 428 1841 ou 1254 ou δ Insémination Mn± 291 222 252 528 1312 (1900 kg) a (1294 kg) a ou monte M 610 395 457 905 4061 5418 4231 libre m 214 46 25 256 156 466 428 Source : enquête, 2005 a : densité moyenne de lait 1,032 à 15 ° (RIEL, 1984) Mn± δ :moyenne±écart-type M : valeur maximale/m :valeur minimale

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La durée de lactation de 10 mois recommandée par les européens est plus ou moins respectée dans le DAA (331 jours, 287 jours et 291 jours). TILLIE en 1994 a dit que la durée de lactation de vaches holsteines varie entre 350 et 400 jours, cette durée est supérieure à celle rencontrée dans le DAA. Quelque soit le type de reproduction, les vaches sont taries longtemps. En moyenne, elles ont une durée de tarissement supérieure à la normale de 60 jours. Mais la différence de 146 jours (264 - 118) s’observe entre celle saillie et celle inséminée. Cela signifie 146 jours supplémentaire d’improductivité au détriment des éleveurs utilisant la monte naturelle.

Selon BONNER en 1996, pour avoir une croissance optimale de veau de race métis et pour rentabiliser l’exploitation litière. Il faut une durée d’allaitement de 12 semaines, soit 84 jours et une quantité de lait de 350 litres par veau complété de provende et de fourrage. Si on se réfère à ce programme d’allaitement, la quantité tétée par les veaux issus de l’IA de 378 litres ± 205 litres est sensiblement acceptable. Mais il est utile de remarquer que quelque soit le mode de reproduction, l’allaitement est fait d’une façon irrationnelle, les éleveurs ne savent pas la quantité qu’un veau a besoin.

En ce qui concerne la quantité de lait destinée à la consommation humaine. Une vache inséminée offre une quantité de lait (2522 litre±1080 litres), deux fois plus élevée qu’une vache non inséminée qui donne 1202 litres±488 litres par lactation. Pendant l’étude, nous avons observé que chez les exploitation qui emploient la saillie naturelle, il y a des vaches qui ont une durée d’allaitement largement supérieure à la durée de lactation. Par exemple, chez une ferme de 3 vaches, la durée de lactation est inférieure de 120 jours par rapport à celle d’allaitement. Nous pouvons en déduire la réduction de la quantité du lait disponible à la consommation humaine.

Quant à la quantité du lait par lactation, une vache inséminée artificiellement donne en moyenne 1,6 fois du lait qu’une vache saillie naturellement puisse produire. La production moyenne par lactation des vaches inséminées est de 2994 kg (M=5592 kg, m= 639 kg) pour une durée de lactation de 331 jours±76 jours. Cette moyenne est comparable à celle de 2930 kg ( durée de lactation de 282 jours) trouvé par l’IEMVT-CIRAD en 1991 sur les vaches de race laitière synthétique tropicale : Jamaica Hopes, issue du croisement entre les deux races laitières(Jersey et Sahiwal). La production de 1800kg (M=2997 kg m=481kg) pour une durée de lactation de 287 jours ± 94 jours de vaches accouplées naturellement est semblable à celle des vaches demi-sang frisonnes élevées dans le centre de recherche zootechnique de Kianjasoa. Ces dernières ont une production moyenne de 1749 kg pour une durée de lactation de 289 jours (ANONYME, 1980).

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Mais la meilleure façon pour évaluer la performance de vaches est de comparer leurs productions annuelles. D’après ce tableau, en moyenne une vache inséminée produit plus de 1244 litres (2394 l – 1150 l) de lait par an par rapport à une vache saillie naturellement. D’après un simple calcul, le premier type de vaches offre un gain d’argent de 746 400 Ar par an (1244 x 600 Ar). Les vaches inséminées ont en moyenne une production annuelle de 2469 kg (M= 4366 kg, m=531 kg). Dans la zone d’encadrement du FIFAMANOR à Antsirabe, la production moyenne d’une vache est de 2549 kg par année en 2001 (ANONYME, 2002). La productivité moyenne de toutes les vaches confondues (inséminées ou non) est de 1275 kg (M=4366 kg ; m = 442 kg) par vache est par an. Elle est largement supérieure à la moyenne nationale de 350kg par an (ANONYME, 2002) et légèrement supérieure à celle enregistrée en Afrique : 1220 kg par vache en 2000 (FAO, FIL, USDA, 2001 cité par BACAR, 2005).Mais elle est nettement inférieure à la moyenne mondiale de 2180kg par vache et par an en 2000 (BOUTONNET et coll., 20002).

2.2.8.3- La quantité produite par zone D’après l’enquête, le bovin est la seule espèce qui fournit du lait dans le DAA. Apparemment, c’est la commune de Soavina qui arrive à défier la recommandation de la FAO et de l’UNICEF d’au moins 50 kg de lait par personne et par an (MASOW, 1990).

Tableau n°31 : Production annuelle de lait Nombre Disponible par tête Volume du lait Commercialisé Tété par les veaux Total d’habitant d’habitant Fenoarivo 604 676 l 198 852 l 803 528 l 19 323 31 l ou 32 kg Soavina 509 014 l 101 171 l 610 685 l 9 952 51 l ou 52 kg DAA 10 795 206 l 4 241 804 l 15 037 010 l 392 986 27 l ou 28 kg Source : Enquête 2005

Dans le DAA, environ 28 % de la production totale sont laissés aux veaux, ceci est nettement inférieur au 42,8 % trouvé par l’IEMVT- CIRAD en 1992 au Burundi. Le reste soit 71,79% de la production totale est disponible à la consommation humaine. Selon FAOSTAT en 1991 cité par BOUTONNET en 2002, 74,3 % de la production laitière de vaches sont utilisés pour la consommation humaine dans le monde, résultat supérieur au notre.

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2.2.9- Les autres produits d’élevage En plus du lait, nous pouvons citer trois autres produits d’élevage : le fumier, le travail et les veaux. La déjection bovine mélangée avec la balle de riz qui est utilisée comme litière donnent le fumier. Ce produit joue un rôle important dans la fertilisation du sol et constitue une source d’argent pendant l’année. Une charrette de fumier coûte 3500 à 6000 Ar aux agriculteurs. Pourtant peu d’éleveurs (11%) aménagent un endroit ombragé pour favoriser une bonne minéralisation.

Les bovins de trait travaillent en moyenne 4 heures par jour. La saison sèche est la période pendant laquelle les bovins travaillent le plus, transport de matériaux de construction, travaux agricoles.

La naissance d’une velle est très appréciée par les éleveurs tandis que celle d’un veau ne l’est pas. C’est pourquoi, ils veulent le vendre le plus vite possible surtout les veaux issus de l’IA. La cause c’est que les animaux mâles non utilisé pour la traction ne font qu’augmenter la charge d’exploitation. Selon l’enquête, les veaux sont vendus aux hôteliers qui les préparent en veau de lait. Les taurillons et les mâles adultes sont achetés par les bouchers. 1kg de poids vifs s’achète entre 1500 à 2200 Ar aux éleveurs.

2.2.10- Forces et faiblesses de l’élevage laitier 2.2.10.1- Forces - Les consommateurs expriment des préférences pour le lait frais par rapport au lait pasteurisé. - Depuis l’année 2005, grâce à l’imposition de multiples mesures (d’ordre fiscal, hygiénique et phytosanitaire) sur la production du lait dans la région de Vakinakaratra ; le volume de lait qui en provient diminue considérablement. Cette conjoncture motive les producteurs dans le DAA. - Le DAA fait partie du triangle laitier (situé entre 1200 et 1900 mètres). Cette zone offre de réelles possibilités d’élevage laitier avec en plus des axes de circulation. La température moyenne mensuelle est inférieure à 20 ° C. Cette température est favorable à l’élevage laitier, par exemple la température optimale se situe entre 4 et 20° C pour une vache holsteine (TILLIE, 1994) - L’existence du poste d’IA qui est prêt à diffuser le sang laitier pour améliorer la race.

2.2.10.2- Faiblesses Nous allons citer les 5 principales contraintes à savoir - Le non professionnalisme et l’incompétence des éleveurs, l’élevage est négligé au profit d’autre activité.

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- Ceci s’ensuit à l’insuffisance d’organisme d’appui, l’encadrement est limité à l’IA auprès d’un petit nombre d’éleveur. - L’inexistence de coopérative ou d’association d’éleveur qui peut organiser la filière lait dans cette zone. - L’étroitesse de surfaces disponibles. Les surfaces sont occupées par les cultures vivrières et la construction des maisons d’habitations. - La précarité d’infrastructure de collecte : les matériels de collecte que nous avons rencontrés sont très rudimentaire, bidons en tôles galvanisés munis ou démunis de filtre, vélo (bicyclette ou motocyclette) très fatigué.

III- ANALYSES CRITIQUES ET PROPOSITIONS D’AMELIORATION D’après les réalités que nous avons vécu sur terrain, nous trouvons que quelques points sont oubliés ou négligés. Nous ne voudrions par reprocher quelqu’un. Nous essayons seulement d’avancer notre humble suggestion pour améliorer l’activité du poste et pour dynamiser la filière lait des zones périurbaines d’Antananarivo.

3.1- Organisation interne 3.1.1-Diminuer le coût de l’IA Le prix de l’IA est l’un des obstacles qui limite son développement. Ce prix (8 000Ar) peut se diminuer si on réduit le nombre de postes d’IA dans cette zone. Dans ce cas, les 4 postes (3 postes du CNIA et 1 poste du FIFAMANOR) seront sous le contrôle d’une seule entité et l’argent dépensé au fonctionnement des postes et du centre sera utilisé pour subvenir l’IA.

3.1.2- Motiver l’inséminateur L’action de l’agent inséminateur conditionne premièrement la réussite de l’IA et deuxièmement la promotion de l’élevage laitier. C’est un technicien qui travaille le plus fréquemment avec les éleveurs. De ce fait, le centre doit recruter un candidat qui a une connaissance en matière d’élevage. Outre la maîtrise de technique (IA et diagnostic de gestation), il doit avoir un sens de relation, d’organisation et de responsabilité. Mais ces qualités ne peuvent se montrer tant que l’inséminateur ne soit pas motivé. Le système de rémunération actuelle adopté par le centre risque de lui décourager. Quelque soit les efforts qu’il entreprend, il n’en gagne rien. Le centre a alors l’intérêt de primer l’inséminateur en lui attribuant par exemple, une somme d’argent en fonction du : - taux de fertilité, - taux de fécondité.

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3.1.3- Conquérir les éleveurs Pendant l’enquête, nous avons aperçu que dans la commune de Fenoarivo où est implanté le poste. Quelques éleveurs (26% des éleveurs qui font recours à la monte libre) ne connaissent pas encore son existence. La cause c’est qu’aucune animation n’a été organisée. Jusqu’à maintenant, l’IA s’est diffusée aux éleveurs sous forme de rumeur et ils sont convaincus en voyant son efficacité dans les fermes encadrées par le poste. Il convient alors de vulgariser l’IA à l’aide de différents moyens tels que l’affichage et toutes sortes d’animations (exposition, réunion, foire,…) pour annoncer son existence et pour persuader les éleveurs. La vulgarisation portera sur : - le poste et les coordonnées de l’inséminateur, - le principe de l’IA, - la valeur génétique du taureau et les avantages apportés par l’IA, - La détection de chaleur. La mode de vulgarisation et les thèmes varient avec le niveau de pratique de l’IA dans une région.

3.1.4- Choisir avec raisonnement les semences Dans les centres producteurs de semences, les taureaux sont indexés selon les caractères de leurs descendants à savoir : - la précocité sexuelle, - la facilité de vêlage, - la morphologie (surtout la formation de la mamelle), - le taux de matière utile du lait,…. Cette notion est totalement ignorée par les éleveurs qui acceptent toute sorte de semences que l’inséminateur propose. Pour les éleveurs, l’IA est pratiquée pour augmenter le volume du lait sans savoir l’importance des autres critères sur les troupeaux en effet : - la dystocie est inévitable, - la conformation de mamelles est mauvaise. Nous trouvons que ces éleveurs qui constituent le maillon important de la filière lait méritent d’avoir des semences de leur choix. Pour ce faire, l’inséminateur doit montrer et expliquer aux éleveurs les caractères des taureaux qui seront détaillés dans un catalogue simplifié, tiré de sa version originale, de préférence en langue malagasy.

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La réussite de l’IA est conditionnée par la conduite de l’élevage .Pour les éleveurs qui ne peuvent pas améliorer sa conduite l’élevage, il ne faut pas dépasser le ½ ou ¾ de sang PRN. Faute de quoi les éleveurs perdent en rusticité ce qu’ils gagnent en potentiel laitier.

3.1.5- Suivre les femelles inséminées Ce taux de première insémination élevé ne permet pas vraiment de juger le développement de l’IA. L’inséminateur doit exécuter également ses autre tâches : diagnostic de gestation et recensement des veaux. Les opérations donnent lieu à des bulletins qui seront exploités avec les bulletins d’IA et servis d’information pour : - organiser les accouplements et de ce fait éviter la consanguinité, - dresser un planning de reproduction, - apprécier l’activité du poste, - détecter les éventuelles anomalies de reproduction, - corriger et améliorer le plan d’action. Mais ce ne sera pas possible tant que les éleveurs ne soient pas au courant. Le centre a alors le devoir d’expliquer aux éleveurs la raison de ces opérations et les avantages qu’ils peuvent en tirer. Dans le cadre de la coopération avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) le FOFIFA et le DRZV disposent d’un teste de diagnostique précoce de gestation et de suivi de la cyclicité des vaches en post-partum. Ces organismes utilisent la méthode immunologique par dosage de la progestérone de sang ou du lait. Cette méthode de diagnostic mérite un programme de vulgarisation pour diminuer l’intervalle entre vêlage.

3.1.6- Pérenniser l’action Au fil des ans, le financement extérieur risque de se tarir. Cette situation aura un effet néfaste sur la filière lait et affligera les exploitants laitiers. L’exemple pertinent, c’est le cas du CNIA qui a perdu la confiance des éleveurs, le centre a fonctionné en dent de scie suivant les aides financières étrangères. Pour que cela ne se reproduise plus, il faut que l’Etat, par l’intermédiaire du MAEP ou une association des éleveurs, se prépare au transfert de responsabilité.

3.2- Organisation externe 3.2.1- Organisation des éleveurs Pour défendre leurs intérêts et pour faciliter les interventions des organismes d’appui ; une concentration des éleveurs en coopérative ou en groupement est nécessaire. Ce groupement aura pour objectif de :

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- professionnaliser les éleveurs, - renfoncer les liens entre les éleveurs , - informer les éleveurs , - défendre les intérêts des éleveurs. Ces éleveurs, par le biais des élus, pouvaient participer à définir - la politique du développement laitier, - le prix du lait, - le type génétique à diffuser.

3.2.2- Organisme d’appui Vu sa position assez lointaine et ses lourdes tâches dans la région de Vakinakaratra, ce ne sera plus au FIFAMANOR de tout épauler. Il faut donc des services d’encadrement qui se changera d’appuyer la filière lait des zones périurbaines d’Antananarivo. Deux volets seront présents : volet encadrement zootechnique et volet valorisation des produits.

3.2.2.1- Volet encadrement zootechnique Un effort important d’encadrement doit être consenti pour les éleveurs des zones périurbaines. A cet effet, le DAPAN aura la fonction de maître d’œuvre et du contrôle de la politique nationale d’amélioration génétique. Des cabinets d’ingénieur conseil ou de sociétés privés seront installés à proximité des éleveurs. Ils feront la prestation de service et sont disponibles à fournir des conseils concernant * L’alimentation : - rationaliser l’alimentation des animaux en utilisant au maximum les fourrages, - optimiser la quantité de lait réservée aux veaux, vulgariser l’allaitement artificiel, - transmettre la technique de conservation d’aliment. La fabrication de foin semble vulgarisable du fait qu’elle est simple et moins coûteuse, - si faire se peut, vulgariser la culture fourragère en diffusant les semences ou les boutures fourragères et les techniques culturales. * La reproduction - Expliquer aux éleveurs l’enjeu économique d’un dysfonctionnement de la vie reproductive, - informer sur les normes de reproduction, - encourager les éleveurs à utiliser des fiches individuelles. *La conduite d’élevage en général, cette liste ci-dessous est modulable selon les éleveurs - Respect de la règle d’hygiène,

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- clôture des animaux, - conception d’étable et des matériels d’élevage.

Un partenariat avec FIFAMANOR ou des organismes privés devrait être réalisé dans l’encadrement des éleveurs sur les trois points cités ci-dessus : alimentation, reproduction et conduite d’élevage.

3.2.2.2- Volet valorisation des produits Dans la zone périurbaine d’Antananarivo, il n’y a ni industrie laitière, ni collecte organisée alors que la situation semble incitative : - présence de producteurs, - présence de consommateurs , - présence d’infrastructure routière convenable. Dans cette zone, le lait qui est un produit périssable, fortement sensible à la chaleur et aux conditions sanitaires est distribué d’une façon insalubre. Il faut donc aménager une structure plus performante pour collecter, conditionner ou transformer et distribuer le lait et ses produits dérivés. Mais pour assurer sa pérennité, il faut optimiser et rationaliser en terme d’implantation et de rentabilité économique les mini-laitières. Ce volet qui sera appuyé par le DAPAN et FIFAMANOR n’éradique pas la structure déjà existante mais il va la reformer. Les principaux rôle porteront sur - le contrôle et la normalisation de l’activité des acteurs (collecteur et transformateurs), - la formation des collecteurs traditionnels, - l’appui technique et financier des transformateurs, - la création de mini-laitières. En ce qui concerne les veaux, ce volet assurera : - La sélection des taurillons capable d’améliorer les femelles des zones lointaines non envahies par le poste. Les taureaux seront choisis par sélection sur ascendant ou sur collatéraux. - L’expédition des veaux de l’IA vers les régions prospères à l’embouche bovine.

3.2.3- Encadrement sanitaire Un niveau sanitaire satisfaisant conditionne en partie le développement de l’IA. La campagne de vaccination doit être poursuivie, accentuée et accompagnée d’une prophylaxie sanitaire qui est tout à fait marginalisée par les éleveurs. Nous pouvons également envisager un programme de vermifugation et de détiquage.

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CONCLUSION PARTIELLE

Les éleveurs bénéficiaires de l’IA sont encore faibles 21% des éleveurs totaux dans la commune de Fenoarivo où est implanté le poste. Cette deuxième partie de travail montre qu’en plus des avantages d’ordre génétique, la fréquentation avec l’inséminateur et la possession d’animaux métis conduient les éleveurs à améliorer leur conduite d’élevage. Pour que l’IA participe vraiment au développement laitier du DAA, il est primordial de : - modifier le mode d’intervention du poste, - instituer un organisme se chargeant d’appuyer la filière lait des zones périurbaine d’Antananarivo.

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CONCLUSION GENERALE

L’amélioration génétique à elle seule n’autorise pas un bon rendement en élevage laitier. La filière lait malagasy dispose des potentialités. Mais elle ne saurait s’épanouir sans un ambitieux programme d’application de la politique laitière. Si l’IA ne s’étend pas dans les pays sous développés, surtout en Afrique. C’est que le contexte local n’est pas encore prêt à accueillir cette technique d’amélioration. Le poste d’IA de Fenoarivo induit des effets de motivation chez les éleveurs utilisant l’IA à améliorer sa conduite d’élevage. En effet, les produits issus de l’IA accusent de supériorité de 1 244 litres de lait par vache et par an à partir des mères ¾ de sang. Toutefois, le sang laitier de la race PRN diffusé par le poste entre 1998 et 2004 ne touche que 8,37% des vaches totales du DAA. Le lait qui est un produit recherché par les consommateurs passe dans un circuit très rudimentaire. Il faut donc : - poursuivre et améliorer l’action du poste, - élargir son champ d’action, - regrouper et encadrer les éleveurs, - créer un réseau de petites et moyennes entreprises de transformation laitière plus perfectionné pour mieux valoriser le lait et pour entraîner une croissance de production laitière. Abaisser le coût permettra de vulgariser l’IA. Actuellement, nous avons 2 centres qui travaillent dans un même lieu et dépendant d’un seul ministère. Une politique plus ferme permettra de mieux coordonner les activités. Le rôle du service filière lait et amélioration génétique du ministère semble flou eu égard de cette situation. Le contrôle des réalisations est carencé. Ce nouveau document reflète la situation de l’élevage laitier des zones périurbaines d’Analamanga et met en relief que l’IA seule ne permet pas une réelle promotion de l’élevage laitier.

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXES

1-FORMULAIRE

2-FICHES

3-INSEMINATION ARTIFICIELLE

4-AUTRES

Annexe I : FORMULAIRE

1-Tableau des unités d’équivalent lait (EL) Produit Equivalent lait Lait liquide 1 Lait condensé 2 Lait en poudre 7,6 Fromages 3,2 Beurre 6,6 Huile de beurre 8,0 Source : MEYER et coll. , 1998 cité par BOUTONNET et coll.,2002 .

2-Tableau montrant le pourcentage des différents éléments du colostrum et du lait.

Elément Colostrum Lait Eau 74 % 87,1 % Caséine 4 2,9 Albumine, globuline 14 0,7 Matière grasse 3,6 3,8 Lactose 2,8 4,8 Minéraux 1,6 0,7 Calcium 170 mg / 100ml 120 mg / 100 ml Phosphore 130 mg / 100 ml 100 mg / 100 ml Vitamine A 800 UI / 100 ml 130 UI / 100 ml

Source : MAREK, 1984.

3-Composition du lait. Par litre de lait. Eau 900 à 910 g Extrait sec ou matière sèche 125 à 135 g Matière grasse 35 à 45 g Matières azotées 30 à 45 g - caséine 25 à 30 g - albumine 2,5 à 3,5 g - globuline 1 à 1,5 g - protéine 1 à 1,5 g - azote non protéique 1 à 1,5 g Glucides 47 à 52 g Matières minérales 7,5 à 9,5 g - K 1,5 à 1,6 g - Ca 1,2 à 1,5 g - P 0,9 à 1,2 g - CI 0,9 à 1,1 g - Na 0,3 à 0,5 g - S 0,1 à 0,15 g - Mg 0,1 à 0,15 g - divers Biocatalyseurs - pigments - enzymes - Vitamines Gaz dissous - gaz carbonique, azote, oxygène Eléments biologiques - débris de cellules - microbes

Source : CHARRON, 1986

Annexe II : FICHES I-FICHE D’ENQUETE SUR L’ELEVAGE LAITIER ET L’IA DANS LE D.A.A (Réservée aux éleveurs) 1- IDENTITE DE L’ELEVEUR - Lieu d’élevage - Formation ou étude liée à l’élevage bovin Oui Non - Membre à une association Oui Non - Activité principale Boviculture Agriculture Autre - Objectifs d’élevage : lait Veau Traction 2- CHEPTEL Catégorie de Nombre Dégré de sang Age ou nombre de lactation l’animal Taureau Taurillon veau Vache Génisse Velle

- Age à la reforme : mâle Femelle - Système d’élevage stabulation permanente Semi intensif

3-SYSTEME D’EXPLOITATION - Habita t - Lait tôles tuiles fût déroulé chaume tête de récupération - mur brique terre batture bois - plancher béton pavet cimenté terre battue - Ouvrier Oui Non

- Matériel d’élevage - mangeoire Oui Non - abreuvoir Oui Non - machine à traire Oui

Non - laitière Oui Non - nombre de curage par mois

4- ALIMENTATION - Culture fourragère Oui

Non - Nature de complément et période d’administration

5- PRODUCTION DE LAIT - Quantité de lait produite Quantité Durée Production Durée de Production Durée de Production moyenne d’allaite- Vache initiale phase ascendance maximale Phase finale consommé ment ou phase constante descendante par le veau Matin Soir Matin Soir Matin Soir Numéro 1 Numéro 2

Numéro n

6- REPRODUCTION - Age au 1er vêlage. - Intervalle entre vêlage et semence IA ou première saillie. - Intervalle entre deux vêlages.

7- IA - Raisons qui vous poussent à accepter l’IA. - Raisons qui vous poussent à refuser l’IA.

- Problèmes liés à l’IA. - Qu’attendez-vous de l’IA ?

II- FICHE D’ENQUETE SUR LA SITUATION D’ELEVAGE BOVIN (Destinées aux chefs quartiers) - Nombre d’habitants. - Nombre de foyers. - Nombre de boviculteurs. - Effectif et composition du troupeau. -Système d’élevage. - Nombre des éleveurs qui cultivent les fournages naturels. - Problème d’élevage laitier. - Insémination artificielle : contraintes et atouts.

FIFAMAFOR RAPPORT MENSUEL D’INSEMINATION DEPARTEMENT ELEVAGE / AG POSTE MOIS

N° ou Nom Date Vac he Dernier Genisse Père Race Date IA I J I Numéro Diagnostic Avortement Exploi Nbre de cheptel (Vache, Noms et Adresse de l’animal IA Vêlage antérieur A A A SEMENCE de gescation tation Gén, Velle ) des Eleveurs 1 2 3 Date +/- Date A N Va Gé Ve

TOTAL

FIFAMANOR DEPARTEMENT ELEVAGE FICHE D’IDENTIFICATION AMELIORATION GENETIQUE N°…………………… POSTE IA Naisseur : Nom : Nom : Nom : Lot : Lot : Lot : Fkt: Fkt: Fkt: Fir: Fir: Fir: Fiv: Fiv: Fiv: PRODUIT ASCENDANT OBSERVATION N° Date de naissance Sexe Race Dernière IA Père Mere GPM 102 22 2 029 14 / 02 / 02 F PRN ½PRN Pie rouge 4749 S 102 022 030 25 / 10 / 02 F ½ PRN PRN Rana 5027 L 102 022 031 18 / 09 / 02 F ½ PRN PRN Nrmd 4645 A 102 02 032 28 / 06 / 02 F ½ PRN PRN Nrmd 4676 R 102 022 033 Juillet 02 F ½ PRN PRN Prèno II 4755 L

Annexe III : Répartition des IA

1-IA réalisée dans le DAA pendant 5 ans (2000 à 2004) IA Nombre Pourcentage % DAA 1969 100 Itaosy 468 23,76 Soavina 292 14,83 Ambohidrapeto 274 13,92 Fenoarivo 252 12,79 Ampitatafika 169 08,58 Alakamisy Fenoarivo 145 07,36 Alatsinainy Ambazaha 102 05,18 Anosizato Andrefana 100 05,07 18 autres communes 167 8,51

Source : enquête, 2005

2-Taux de couverture District Nombre Nombre moyen Nombre Taux Taux de ou de nouvelle de vache par total de vache de non couverture commune exploitation étable couverture DAA 631 1,59 11 987 8,37 91,63 Fenoarivo 94 1,26 571 20,74 79,26 Soavina 81 2,54 309 66,58 33,42

Source : enquête, 2005

Annexes IV: AUTRES

1-Données climatiques du DAA

Mois Jui Août Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Juin 2003 2003 2003 2003 2003 2003 2004 2004 2004 2004 2004 2004 Pluviométrie 6,5 0,7 21,8 15,7 112,8 157,8 245,7 248,4 100,3 39,5 2,8 5,5 (mm) Température 18,3 16,3 17,9 20,8 21,5 22,3 22,3 21,6 20,7 20,6 17,8 15,4 moyenne (°C) Source : Direction générale de la météorologie Ampandrianomby 2005

2- Les 26 communes composant le DAA Ampitatafika, Androhibe, Ambohidrapeto, Itaosey, Andranonahoatra, Bemasoandro, Tanjombato, Ankaraobato, Andoharanofotsy, Soalandy, , Fenoarivo, , Bongotsara, Tsiafahy, Ambatofahavalo, Ambalavao, , Alatsinainy Ambazaha, Ampanefy, , Ankadimanga, SOAVINA, , Alakamisy FENOARIVO, Anosizato Andrefana.