Récital D'orgue
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Récital d'orgue MERCREDI 8 JANVIER 2020 20H PIERRE COCHEREAU Boléro sur un thème de Charles Racquet, pour orgue et percussions* (15 minutes environ) MARCEL DUPRÉ Symphonie no 2 en ut dièse mineur op. 26 1. Preludio : Allegro agitato 2. Intermezzo : Très modéré 3. Toccata : Très animé – Più lento – A tempo (20 minutes environ) - Entracte - PHILIPPE HERSANT Les Cloches d’Orléans (commande de Radio France, création mondiale) (13 minutes environ) JULIUS REUBKE Grande Sonate en ut mineur « sur le Psaume 94 » 1. Grave – Larghetto 2. Allegro con fuoco 3. Adagio – Lento 4. Allegro (Fugue) – Allegro assai (26 minutes environ) YVES CASTAGNET orgue GABRIEL BENLOLO et HERVÉ TROVEL percussions* Ce concert, présenté par Arnaud Merlin, est diffusé en direct sur France Musique. Il est disponible à l'écoute sur francemusique.fr PIERRE COCHEREAU 1924-1984 et exige tant de l’organiste que des percussionnistes une rythmique d’airain, un souffle aussi canalisé qu’inépuisable. Sous les voûtes de Notre-Dame, la Boléro sur un thème de Charles Racquet, présence mêlée de l’orgue et des percussions est phénoménale : on conçoit l’authentique et passionnant défi consistant à faire revivre cet hypnotique pour orgue et percussions Boléro dans l’acoustique – un autre monde en termes de résonance – de Improvisé en mai 1973 à Notre-Dame de Paris, avec Michel Gastaud et Michel Cals aux percussions. l’Auditorium de Radio France. Transcrit par Jean-Marc Cochereau. Publié en 1996 aux éd. Chantraine (Tournai). Interprète majeur et génial improvisateur, Pierre Cochereau n’a laissé que peu d’œuvres écrites : Trois Variations sur un thème chromatique, Micro-So- nate en trio, Thème et variations sur « Ma jeunesse a une fin », Symphonie posthume, Paraphrase de la Dédicace. L’œuvre de l’organiste de Notre- Dame s’est toutefois trouvée « augmentée » par les restitutions d’improvisa- tions réalisées (sur la base d’enregistrements phonographiques) par nombre d’organistes à travers le monde. C’est en l’occurrence le fils du musicien, le chef d’orchestre Jean-Marc Cochereau (1949-2011), qui se chargea de coucher sur le papier ce Boléro, d’après l’enregistrement publié par Philips CETTE ANNÉE-LÀ : POUR EN SAVOIR PLUS : (captation réédité en 2007 par Solstice). Donnant au passage une idée très suggestive d’un programme « mixte » (répertoire et improvisation) de 1973 : Danemark, Irlande, Norvège et - Yvette Carbou, Pierre Cochereau - Cochereau en concert à Notre-Dame, Pierre Pincemaille s’en fait l’écho dans Royaume-Uni rejoignent la Commu- Témoignages, Aug. Zurfluh, le chapitre « L’Improvisateur à Notre-Dame » du livre Pierre Cochereau – nauté économique européenne. Pierre 1999. Témoignages : « Le thème du huitième récital annuel donné le 4 mai 1973 Mesmer inaugure le dernier tronçon - Cochereau – « L’Organiste de ne réside pas dans une forme mais dans un aperçu historique : Les Orga- du Boulevard périphérique, commencé Notre-Dame », 1924-1984 (avec nistes de Notre-Dame du XIIe siècle à nos jours. Pas moins de dix auteurs, en 1956. Inauguration à Paris de la en première de couverture cette dont Pérotin, Charles Racquet, Daquin, Armand-Louis Couperin, Balbastre, Tour Montparnasse, à New York du citation de Marcel Dupré : « Un figurent au programme avant Louis Vierne, dont Cochereau joue laRomance World Trade Center, à Sydney de phénomène sans équivalent dans et le Final de la Quatrième Symphonie. Viennent ensuite l’Offertoire sur deux l’Opéra conçu par l’architecte Jørn l’histoire de l’orgue contempo- Noëls de Léonce de Saint-Martin et la Fantaisie-Paraphrase pour la Pente- Oberg Utzon. Fermeture et destruction rain »), DVD Solstice (SODVD 01), côte de Pierre Moreau. Cochereau termine son récital par une improvisation du Gaumont Palace ; racheté en 1976 2004. sur deux thèmes de son lointain prédécesseur [de 1618 à 1647] Charles par la municipalité de Nogent-sur- Racquet (1598-1664) » – dont il ne subsiste qu’une seule, vaste et virtuose Marne, l’orgue Christie (1931) sera Fantaisie du 8e ton. remonté au Pavillon Baltard et inauguré en 1980 par son ancien titulaire, Le 9 juillet 2013, lors d’un récital à l’orgue de Notre-Dame consacré à Tommy Desserre, et Pierre Cochereau. Jeanne Demessieux, Rolande Falcinelli et Marcel Dupré, Yves Castagnet Création à New York du Concerto restituait in situ ce fameux Boléro sur un thème (comme formulé sur le disque pour deux pianos et grand orchestre Philips) de Charles Racquet, œuvre qui dans un tel lieu prenait une réso- de Luciano Berio – qui orchestre cette nance toute particulière – avec l’émotion que l’on imagine. Immense cres- même année ses fameux Folk Songs cendo renouant avec la formule ravélienne, suivi d’un decrescendo certes (1964) dédiés à Cathy Berberian – et plus concis mais qui, une fois le paroxysme passé, semble s’accompagner de Six Pianos de Steve Reich. d’une telle décompression et suspension du temps que toute notion de durée en est presque abolie, l’œuvre est d’une tension absolument phénoménale 4 5 MARCEL DUPRÉ 1886-1971 tive Toccata sous-tendue d’une thématique et d’une dynamique en multiples niveaux de contrastes. Interprète de premier plan de la musique de Marcel o Symphonie n 2 Dupré, Yves Castagnet a gravé la Symphonie-Passion (accompagnée du trip- Composée en 1929. Créée par l’auteur à l’orgue du Wanamaker Auditorium de New York le 30 septembre tyque Évocation op. 37) à l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-Ouen de Rouen, dont 1929. Publiée aux éd. Salabert. le père du compositeur, Albert Dupré, était titulaire (Sony, Organa Viventia, 1993) ainsi que cette Symphonie n°2 à celui de Notre-Dame de Paris (avec Le Chemin de la Croix op. 29, Intrada, 2005). L’entre-deux-guerres fut une période d’activité et de créativité exceptionnelles pour Marcel Dupré. Le début des années 1920 correspond à ses premières CETTE ANNÉE-LÀ : et triomphales tournées américaines (à la suite de Guilmant) : Dupré passera de 1922 à 1925 presque six mois chaque année aux États-Unis (dernière 1929 : Accords du Latran : la Cité audition mondiale du Boléro de Ravel, tournée en 1948 – il n’y retournera que pour de brefs séjours, notamment en du Vatican devient un État temporel dirigé au Carnegie Hall de New York 1957 pour des enregistrements à New York et à Détroit). Il donne son premier indépendant – fin de la « question par Toscanini. récital le 18 novembre 1921 à New York, faisant forte impression en impro- romaine » ouverte en 1870 après visant une symphonie entière (ce qu’il refera le 8 décembre à Philadelphie : la prise de Rome, devenue capitale POUR EN SAVOIR PLUS : la future Symphonie-Passion op. 23, couchée sur le papier en 1924 seule- de l’Italie. Heinrich Himmler devient ment). L’aventure symphonique se poursuit en 1928 (tournée au Royaume-Uni, Reichsführer de la Schutzstaffel (SS). - Abbé Robert Delestre, L’Œuvre de mais aussi en Allemagne : Dupré joue pour la première fois à Berlin) avec Mort du maréchal Foch, de Georges Marcel Dupré, éd. Musique sacrée, la Symphonie en sol mineur op. 25 pour orgue et orchestre en quatre mou- Clemenceau. New York, 24 octobre : Procure générale du Clergé, 1952. vements, les masses sonores de chaque formation étant traitées en double- « Jeudi noir » (panique financière). - Marcel Dupré, Marcel Dupré chœur par juxtaposition ou opposition de groupes ou de timbres : dédiée à 29 octobre : Marcel Dupré donne un raconte..., éd. Bornemann, 1972. Sir Henry Wood, elle fut exécutée le 3 janvier 1929 au Saint-Andrew’s Hall concert à l’University Christian Church - Michael Murray, Marcel Dupré, de Glasgow. Cette même année 1929 vit naître la dernière œuvre de Dupré de Seattle. Pose de la première pierre Association des Amis de l’art de recourant au terme symphonie : la Symphonie n°2 en ut dièse mineur op. 26, du Palais des Nations à Genève. Ex- Marcel Dupré, 2001. créée à New York lors du premier des trois concerts qu’il y donna au cours de positioninternationale de Barcelone. - Marcel Dupré, Souvenirs, Asso- sa quatrième tournée transcontinentale, à l’orgue Austin-Wanamaker Organ Création à Los Angeles de l’Academy ciation des Amis de l’art de Marcel Shop (1904/1920, 115 jeux) que Louis Vierne avait également joué en Awards (Oscars) ; Luis Buñuel et Dupré, 2007. concert, comme l’atteste une célèbre photo de 1927. Salvador Dali : Un chien andalou ; Gaston Ravel : Le Collier de la reine Tout en s’inscrivant dans la tradition de la symphonie française pour orgue (l’un des huit longs métrages sonores (Widor, Guilmant, Vierne), Dupré livre une œuvre « moderniste » d’une singu- français de l’année 1929, soit un film lière audace, puissamment intégrée dans la musique de l’entre-deux-guerres, muet avec parties musicales). Margue- ce qu’un recours caustique aux jeux de mutations ne fait que superbement rite Yourcenar : Alexis ou le Traité du souligner. À l’instar de l’électrisant Carillon des Sept pièces de son Opus 27 vain combat, André Breton : Second (1931), la Symphonie n°2 semble rivaliser d’éloquence, en matière de manifeste du surréalisme, Albert percutante Motorik, comme on dit outre-Rhin, avec le Prokofiev des concertos Londres : Terre d’ébène. Création pour piano ou le jeune Chostakovitch symphoniste de la même période. À la Salle Pleyel, par Wanda Landows- différence de la Symphonie-Passion, qui fait référence aux étapes de la vie du ka et Pierre Monteux, du Concert Christ, l’œuvre virtuose de 1929 n’est que « musique pure », d’une énergie et champêtre de Poulenc, mais aussi, d’une mobilité exacerbées presque tout au long de ses trois mouvements (sans chez les Noailles puis au Théâtre des véritable mouvement lent) : très libre forme sonate du Preludio sur trois thèmes Champs-Élysées, de son « Concerto grandement contrastés, Intermezzo empruntant à la forme variation, érup- chorégraphique » Aubade ; première 6 7 PHILIPPE HERSANT né en 1948 Le compositeur écrit : Les Cloches d’Orléans « La pièce qu’Yves Castagnet crée ce 8 janvier s’intitule Les Cloches d’Or- Œuvre composée en 2019.