Rapports de veille 2015 : Tendances au service des Producteurs TV de flux

L’Observatoire des tendances est un mobilisateur de veille, qui vise à détecter des tendances, besoins et opportunités à l’étranger et à réinjecter les données récoltées en Wallonie et à Bruxelles. Tout au long d’une année, l’Observatoire se focalise sur une thématique/un secteur donné et une veille internationale est menée par le réseau international AWEX et WBI pour identifier des tendances en cours. En 2014, l’Observatoire des tendances a collaboré étroitement avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dans le cadre de l’initiative Plan TV 2015 . Ainsi, une veille internationale a été menée afin d’identifier les tendances et opportunités porteuses d’intérêt pour les producteurs TV de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Comme résultats, pour l’année 2015, ce sont ces 10 rapports repris ci-dessous, qui présentent le paysage télévisuel d’une région géographiques, ou l’émergence d’une nouvelle tendance transversale observée dans les différents coins du globe par le réseau des veilleurs. N’hésitez pas à utiliser la table des matières pour trouver rapidement les rapports qui peuvent vous intéresser. Si vous souhaitez avoir plus d’informations, retrouvez nos coordonnées à la dernière page de ce dossier. Ces rapports ont été rédigés en 2015.

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Table des matières Suède : Tendances suédoises ...... 2 Bulgarie : La production de flux en Bulgarie ...... 7 Danemark : Créativité audiovisuelle danoise ...... 12 Québec : La télévision au coeur des débats...... 19 Israël : Le goût du risque : clef du succès des formats israéliens ? ...... 31 Corée du Sud : Leader asiatique des formats TV ...... 37 La télévision au cœur des mutations ...... 46 Innovation en Business model pour les producteurs TV ...... 53 Technologies au service des créateurs de contenus télévisuels ...... 65 Technologies émergentes et leur influence sur les producteurs TV ...... 77

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Suède : Tendances suédoises

En 2014, l’Observatoire des tendances consacrait un dossier aux marchés télévisuels norvégien, suédois et finlandais. En une décennie, l’aridité de ces petits marchés a laissé place à un dynamisme créatif exponentiel et la Scandinavie est devenue un véritable laboratoire des formats. Il a été en effet constaté que les formats qui y rencontrent le succès ont statistiquement beaucoup de chances de percer ailleurs. Consommation télévisuelle Dynamique du second écran - Multiplication des écrans Le taux de pénétration des nouveaux supports numériques est très élevé en Suède : 73% des Suédois possèdent un smartphone et 45% d’entre eux disposent d’une tablette. Ces supports sont utilisés par la population pour visionner les programmes télévisuels. Par ailleurs, 14% des Suédois souscrivent à des plateformes en ligne payantes pour accéder en ligne à des films, vidéos et programmes TV (ce chiffre grimpe à 25% chez les 12 – 35 ans). - Télévision en streaming devant la télévision broadcastée Ces observations sont confirmées par une étude plus large réalisée récemment par Ericsson dans 9 pays (dont la Suède). Cette étude montre que pour la première fois, en 2014, la télévision en streaming a dépassé la télévision classique (broadcast) chez les 16-45 ans : 80% de cette tranche d’âge a regardé la télévision en streaming en 2014. En généralisant à la population totale de ces 9 pays, il est manifeste qu’en 2015, pour la première fois dans l’histoire de la télévision, le streaming deviendra le mode de visionnage le plus répandu.

Source : An Ericsson Consumer Insight Summary Report , September 2014 : http://www.ericsson.com/res/docs/2014/consumerlab/tv-media-2014-ericsson-consumerlab.pdf - Tentative d’élargissement de la redevance TV Cette évolution des modes de consommation des contenus audiovisuels a attiré l’attention des autorités suédoises, qui ont souhaité que la redevance TV ne touche plus seulement les téléviseurs, mais également les supports numériques permettant de voir des vidéos en ligne sur les sites des chaînes publiques. Après une forte opposition à cette mesure, celle-ci a toutefois été supprimée. Social TV La multiplication des écrans et l’évolution des modes de consommation poussent les productions à adopter des stratégies relevant de la Social TV pour atteindre ce public jeune, dynamique et connecté. Pour rappel, la Social TV réfère à l’ensemble des dispositifs qui favorisent les interactions entre le téléspectateur et un contenu télévisuel (avant, pendant et/ou après sa diffusion), entraînant ainsi une expérience enrichie autour de ce contenu. Les modes d’interaction du téléspectateur avec le programme sont variés (formulation de commentaires, votes ou recommandations, participation à des jeux, quiz ou pronostics, co-construction du programme, etc.) et favorisés par des moyens multiples (réseaux sociaux, blogs, forums, sites internet des chaînes télévisées, etc.).

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En Suède, ces dispositifs sont particulièrement utilisés dans l’émission Idol , très populaire auprès des jeunes et des familles, et dans les programmes de type Campfire TV . Pour rappel, ces programmes, généralement diffusés en prime time, ont pour caractéristique de réunir tout le pays devant eux. Exemples : Concours Eurovision, évènements sportifs, reality TV.

Informations complémentaires : Pour un aperçu global des formats à l’heure de la Social TV, voir le dossier que l’Observatoire des tendances a consacré à ce phénomène le 12 novembre 2014 (http://www.csa.be/system/documents_files/2387/original/Les%20formats%20et%20la%20Social%20TV.pdf?1 415788439%20 ). Contenus télévisuels Tendances porteuses - Les talk-shows intimistes Une nouvelle tendance émerge en Suède : les talk-shows « intimistes », qui invitent une ou plusieurs personnalités (artiste, écrivain, animateur, sportif etc.) dans des lieux reculés et champêtres, loin de la ville et des plateaux de télévision. Ces émissions sont rythmées par des interviews personnelles qui incitent les invités à la confidence et par des activités conviviales (préparation du repas, partie de pêche ou encore création artistique par exemple). L’une de ces émissions, Tina i Fjällen (sur TV4), remporte un franc succès auprès des téléspectateurs. - Le quotidien des ménages Autre tendance émergente en Suède : la multiplication des programmes portant sur les ménages suédois. Certaines émissions mettent en scène des présentateurs qui viennent en aide aux ménages en proie à des difficultés financières (lyxfällan sur TV3 par exemple). D’autres programmes vont à la rencontre de couples au bord de la rupture afin de favoriser une réconciliation ( Ska vi göra slut sur Kanal 5 par exemple). Diffusée sur TV3, une nouvelle émission porte sur l’analyse de comportements, tant dans la sphère privée que publique ( Inte OK ). Toutes ces programmes s’immiscent dans le quotidien des ménages et ramènent leurs soucis ou leurs joies sur le petit écran. Le phénomène dépasse les frontières de la Suède. En effet, la télévision anglaise vient de lancer un appel à candidatures pour sélectionner des familles scandinaves habitant dans un lieu reculé . Objectif de Channel 4 : filmer ces familles dans leur habitat et identifier les avantages et les difficultés que présente ce mode de vie. Ce sujet fera l’objet de 4 docu-réalités diffusés en été 2015. Source : http://www.thelocal.dk/20141120/wanted-for-tv-doc-uk-expats-in-nordics - Les programmes intergénérationnels L’influence de la Silver Economy sur le flux en Suède se traduit moins par la conception d’émissions réservées exclusivement aux seniors que par des programmes fédérateurs « multigénérationnels » susceptibles de séduire également les âgés. Voici trois exemples :

• Sverigequizen (TV4). Dans cette émission, deux vétérans de la télévision suédoise défient les téléspectateurs sur leur culture générale suédoise. Le programme suit les deux présentateurs qui visitent six lieux différents en Suède en s’adonnant à la découverte des particularités locales. Plusieurs questions sont posées aux téléspectateurs. La découverte de l’histoire locale et nationale ainsi que la présence de deux personnalités de la télévision suédoise font de cette émission un programme porteur auprès des seniors.

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• Historieätarna (SVT). Adaptation du programme de la BBC The Supersizers , cette émission plonge pendant une semaine des personnalités de la télévision suédoise dans une autre époque (le Moyen Âge, le Grand Siècle, la révolution industrielle ou encore les années 1970 par exemple). Les présentateurs se mettent dans la peau des différentes catégories de la société de l’époque. L’attention est essentiellement portée à l’alimentation, même si d’autres phénomènes (vêtements, relations sociales) sont également examinés. • Melodifestivalen (SVT). L’émission de sélection du candidat suédois au concours de l’Eurovision reste un programme phare. Cet engouement tient à la popularité en Suède du style musical Schlager et à celle du concours de l’Eurovision. Voir : http://www.eurovision.tv/page/news?id=melodifestivalen_2015_line-up_complete_in_sweden .

- Les émissions culinaires Tendance stable en Suède : la diffusion de compétitions culinaires, qu’il s’agisse d’émissions étrangères, d’adaptations suédoises ( Masterchef TV4 , Topchef Kanal 5) ou de productions locales (hela Sverige bakar TV4, Kockarnas Kamp TV4). Cette tendance s’accentue lors des fêtes de fin d’année. Flops La téléréalité voyeuriste Sjukhuset (TV3) suit le quotidien d’une équipe du CHU d’Uppsala. Cette émission a suscité de vives critiques suite à la diffusion du décès d’un patient et des commentaires de l’équipe sur cet évènement. La famille du défunt a porté plainte contre les responsables de l’hôpital et elle a obtenu des dommages et intérêts, le tribunal ayant estimé que le personnel avait enfreint le secret professionnel. Focus sur deux formats en particulier Diktatorn Diffusée sur SVT2 depuis le 28 octobre dernier, l’émission de téléréalité Diktatorn a suscité de nombreuses réactions. Le principe Cette émission suit huit jeunes, enfermés pendant huit jours dans une maison où est simulée une dictature (encadrement strict, contraintes, travaux forcés). Les libertés des candidats s’amenuisent de jour en jour. Une voix, celle du dictateur, impose ses lois et met les participants face à des choix difficiles (actes de délation pour pouvoir récupérer quelques effets personnels par exemple). Un gain de 100 000 SEK (autour de 10 000 euros) est en jeu. Cependant, aucun participant ne connaît la stratégie à adopter pour la remporter : faut-il obéir au dictateur ou, au contraire, se rebeller ? Selon la production, l’idée de l’émission est née des résultats d’un sondage d’opinion, qui a montré qu’un certain nombre de jeunes Suédois étaient favorables à la dictature. Les réactions de la presse Avant même la première diffusion, les médias ont réagi très négativement au principe de cette émission, perçu comme moralement discutable. L’un des participants, ouvertement raciste et membre du Parti d’extrême droite « les Démocrates de Suède », a particulièrement alimenté la

5 polémique. Par ailleurs, d’après la presse, les participants se seraient sentis trompés par la production qui les aurait obligés à vivre avec un tel individu. Les réactions de la production En charge de la production de l’émission, Charlotte Sifvert s’est dite déçue par la réaction des médias qui se sont focalisés sur le profil d’un participant sans prendre en compte la philosophie globale du programme. Selon elle, l’émission vise à susciter la réflexion sur la démocratie et les droits fondamentaux : c’est donc consciemment qu’ont été choisis des candidats ayant des opinions tranchées sur le sujet. La production souhaitait également que les jeunes sélectionnés reflètent la réalité sociale suédoise. Le choix de la téléréalité visait à opter pour un vecteur de transmission reconnu par les jeunes, qui seraient dès lors plus sensibles au message de l’émission. Charlotte Sifvert a enfin indiqué que la plupart des candidats étaient ravis d’avoir participé à cette émission. Enfin, selon elle, de nombreuses chaînes de télévision étrangères expriment un vif intérêt pour ce programme.

Quelques références • http://www.svt.se/kultur/rasismkritik-mot-ur-programmet-diktatorn • http://www.dn.se/kultur-noje/film-tv/rasist-stangs-in-med-sexist-i-ur/

Trolljägarna Le principe Cette émission se focalise sur les trolls , ces messages diffusés sur internet (un forum par exemple) et dont le contenu vise à susciter des polémiques et à provoquer des conflits au sein de la communauté. Le journaliste Robert Aschberg et l’écrivain Ardian Chen s’associent pour dénicher les trolls, exposer au grand jour via télévision ceux qui les produisent et tenter de comprendre ce qui induit ce comportement. Parmi les trolleurs dont le comportement a été décortiqué par l’émission, figurent par exemple des jeunes qui ont harcelé un camarade de classe, un politicien qui a lancé un site internet raciste ou encore un étudiant qui a volé l’identité d’une jeune femme. Si les comportements racistes et haineux sont bannis de nos sociétés, ils connaissent une vraie recrudescence sur internet, où ils s’expriment sans limites. L’objectif de l’émission est de mettre le doigt sur le phénomène et de susciter la réflexion. Les réactions Diffusé depuis avril 2014, ce format fait beaucoup parler de lui. Alors que la deuxième saison est en cours de tournage en Suède, certains experts prédisent déjà l’adaptation de ce format aux Etats-Unis, où les trolls sont particulièrement répandus.

Quelques références : • The Troll Hunters , MIT Technology Review : http://www.technologyreview.com/photoessay/533426/the-troll-hunters/ • Internet Trolls Are Being Victimized On New Reality Show : http://www.cinemablend.com/television/Internet-Trolls-Being-Victimized-Reality-Show-Get- Details-69287.html • http://magazine.good.is/articles/swedish-internet-trolls

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Bulgarie : La production de flux en Bulgarie

2015 coïncide avec la célébration du 100e anniversaire du cinéma bulgare, qui franchit progressivement les frontières nationales. Ces dernières années, plusieurs longs métrages bulgares ont été sélectionnés dans des festivals internationaux (Montréal, Toronto, Sundance, Karlovy Vary, Sarajevo, Cannes etc.) et primés. Mais, vu la quasi-absence de circuit de distribution, l’audience de ces œuvres reste faible. Qu’en est-il de la filière télévisuelle ? Le présent chapitre dépeint une production télévisuelle nationale relativement circonscrite. Elle est complétée à l’écran par bon nombre de formats étrangers, qui ont déjà fait leurs preuves. Ils relèvent pour la plupart de la téléréalité, avec un intérêt de plus en plus marqué pour le second écran. Cette configuration ouvre le secteur de la production bulgare aux collaborations européennes, tant en ce qui concerne l’acquisition de formats, que les moyens et compétences techniques. Paysage télévisuel bulgare Les chaînes TV nationales Avant 1995, la chaîne nationale BNT dominait le paysage télévisuel bulgare, puisqu’elle était la seule à disposer des moyens techniques nécessaires pour couvrir l’ensemble du pays. En 1995, BNT perd son monopole. Le marché télévisuel bulgare est libéralisé, permettant à BTV , la première chaîne nationale privée de se lancer le 1 er juin 2000 et d’émettre ses premiers programmes. L’existence de deux chaînes de portée nationale crée une véritable concurrence sur le marché télévisuel bulgare. Quelques jours après avoir octroyé une licence à BTV, le gouvernement annonce un concours pour le lancement d’une deuxième chaîne privée d’envergure nationale. Il est remporté par NOVA TV , qui devient donc le deuxième opérateur privé, suivie ensuite par TV7 , le troisième opérateur privé bulgare.

A l’heure actuelle, en Bulgarie, l’opérateur public reste BNT (site web : http://bnt.bg/bnt-eng ). Il gère trois chaînes de télévision : BNT 1, BNT 2, BNT WORLD. Elles sont généralistes et polythématiques. Comme le souligne le Balkan Media Barometer 2014, BNT offre aujourd’hui des contenus fortement diversifiés (voir http://www.fes.bg/files/custom/library/2014/Balkan_Media_Barometer.pdf ). Cette tendance s’est accentuée avec le lancement de BNT2, qui donne aux différentes régions du pays. Les préférences des téléspectateurs L’étude Mapping Digital Media : montre que les bulgares passent 23.2 heures par semaine à regarder la télévision. Les plus loyaux téléspectateurs sont les plus de 50 ans, qui passent 6 heures par jour devant la télévision (voir http://www.opensocietyfoundations.org/sites/default/files/mapping- digital-media-bulgaria-en-20130805.pdf ).

Selon les résultats publiés le 15 octobre 2014 par Mediaresearch ( http://www.mediaresearch.bg/ ), les chaînes les plus regardées en Bulgarie sont les suivantes :

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PROGRAMMES LES PLUS REGARDES AU MOIS DE SEPTEMBRE 2014 BNT WORLD BNT 1 TV7 BABY TV 0.25 BNT 2 NEWS 7 BTV 4.29 SUPER 7 0.18 0.36 1.83 1 BTV COMEDY 0.98 BTV ACTION BTV CINEMA 24 KITCHEN BTV LADY NOVA 0.49 BTV FAMILY 25.41 DIEMA OTHER BTV COMEDY CHANNELS 2.03 NAT GEO 23.92 BTV ACTION NATIONAL GEOGRAPHIC WILD 1.8 FOX CRIME 0.52 BTV CINEMA FOX LIFE FOX LIFE NOVA 1.9 NAT GEO WILD 0.59 FOX CRIME 20.2 BTV LADY 24 KITCHEN BABY TV 0.89 NOVA 0.52 OTHER CHANNELS NATIONAL SPORT DIEMA BNT 1 GEOGRAPHIC 0.38 BNT 2 0.81 3.06 KINO NOVA BNT WORLD 2.44 5.44 TV7 NEWS 7 SUPER 7

Les deux chaînes les plus regardées sont les chaînes privées BTV et NOVA . Les résultats complets publiés par Mediaresearch montrent que les goûts des téléspectateurs varient sensiblement suivant l’âge de ces derniers. Ainsi, chez les 18-49 ans, c’est la chaîne NOVA qui est la plus regardée, avec une part d’audience moyenne de 20.93 %. Elle est suivie de près par BTV, qui réalise une part de marché de 20.15 %. Les producteurs indépendants Le marché bulgare des formats est très petit. Généralement, les producteurs indépendants contactent eux-mêmes les chaînes TV avec lesquelles ils négocient directement pour vendre leurs produits. Ils se rendent régulièrement aux salons internationaux (MipTV, MipCom, Discop, etc) pour détecter les nouvelles tendances, repérer les formats populaires et rencontrer des producteurs qui souhaiteraient produire en Bulgarie en utilisant les services des producteurs indépendants locaux. Pour avoir plus de poids sur le marché, les producteurs indépendants bulgares se réunissent au sein d’une fédération professionnelle : The Association of Producers (site internet : http://atp.bg/lang/en/ ). Cette association représente leurs intérêts aux niveaux local et européen. A l’heure actuelle, elle réunit 11 producteurs. S’agissant de l’appui à la production indépendante locale, notons que la chaîne publique BNT est tenue de consacrer 50 % du temps de diffusion (hors informations, émissions de sport, publicités et télétexte) aux œuvres européennes. Au moins 12 % de ces 50 % doivent être destinés à la diffusion des œuvres européennes, créées par des producteurs indépendants européens (bulgares ou autres). Voir le Radio and Television Act ( http://lex.bg/laws/ldoc/2134447616 ), article 19a. La dynamique du second écran La couverture de l’internet à haut débit ne cesse de progresser en Bulgarie. En 2013, 59 % des ménages disposaient déjà d’une connexion à internet.

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41 % des bulgares utilisent l’internet, tout en regardant la télévision. Toutes les chaînes nationales ont introduit des contenus audio/vidéo sur leurs pages web. Et les formats diffusés ont intégré la donne interactive. Quelques exemples :

• En 2014, les téléspectateurs de l’émission VIP Brother ont eu la possibilité de voter pour leur candidat préféré directement via la page de Facebook de l’émission (voir : https://www.facebook.com/vipbrother.bg/posts/787231291334438 ).

• Le programme of Bulgaria offre la possibilité de voter soit par sms, soit en ligne, après un enregistrement sur le site de l’émission (voir : http://glasatnabulgaria.btv.bg/glasuvane/ ).

• L’émission X Factor offre une application pour les smartphones, qui permet aux téléspectateurs de constamment suivre le déroulement du programme et les toutes dernières informations sur les candidats. Ils peuvent également voter directement via l’application.

Contenus télévisuels Une production locale de flux limitée La production locale de programmes de flux n’est pas inexistante en Bulgarie. Les talk-shows agrémentés de témoignages ont le vent en poupe. Deux exemples :

• De près avec Maria (Отблизо с Мария ), qui livre les conseils de Maria sur des sujets divers (santé, design, etc). Voir : http://bnt.bg/predavaniya/otblizo-s-mariya/

• Santé de près (Здравето отблизо), qui met la santé au cœur des débats. Voir : http://bnt.bg/predavaniya/zdraveto-otblizo Depuis 2010, les producteurs bulgares créent des formats focalisés sur le quotidien de la population et les difficultés sociales qu’elle rencontre. Ces programmes sont populaires. Quelques exemples :

• La vie et les autres choses (Животът и други неща) est une émission, diffusée sur BNT, qui traite des problèmes économiques et politiques. Voir : http://bnt.bg/predavaniya/zhivott-i-drugi- neshha

• This Saturday est diffusé sur la chaîne BTV.

• Koshlukov Factor : un célèbre politicien bulgare invite sur le plateau des experts qui abordent des sujets polémiques.

• Heat est une émission qui aborde des sujets sensibles tels que la mafia, le trafic de drogue ou encore la prostitution en Bulgarie. Malgré ces quelques productions locales qui marchent, la tendance générale est aux valeurs sûres, qui génèrent un taux d’audience important. La plupart des chaînes sont donc tentées de diffuser des programmes qui ont cartonné à l’étranger, plutôt que d’investir dans la production locale.

Source : Mapping Digital Media: Bulgaria, Open Society Foundations, 1 March 2013, p. 25 : http://www.opensocietyfoundations.org/sites/default/files/mapping-digital-media-bulgaria-en-20130805.pdf

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De nombreux formats importés Les chaînes privées bulgares achètent à l’étranger la majorité des formats qu’elles diffusent et elles choisissent des producteurs indépendants locaux pour les adapter. Les programmes de flux importés les plus regardés en Bulgarie sont les divertissements, les programmes de plateau et les émissions de téléréalité. Parmi les programmes de flux importés les plus regardés par les téléspectateurs de la chaîne privée BTV , figurent :

• The Voice of Bulgaria • Survivor : Cambodge • Paparazzi (émission qui vise à espionner les célébrités bulgares) • Predai Natatuk (talk-show qui met l’accent sur des histoires humaines touchantes et traite des problèmes d’ordre social) • The Show of Slavi (talk-show) • The Comedians (émission humoristique) • Lord of the Air (fondé sur un concept importé d’Italie) • Bulgaria’ got talent Source : Données publiées dans le rating de BTV selon l’Audience Research Bulgaria. Le succès des séries turques et bulgares Les séries turques font un tabac en Bulgarie. Elles empiètent sur les telenovelas latino-américaines, omniprésentes jusqu’il y a peu sur les chaînes bulgares, et elles rencontrent un succès particulièrement vif auprès des personnes âgées. Pourquoi ? D’abord, le choix des thèmes qui, ancrés dans la culture et l’imaginaire ottomans, parlent à la population des Balkans. Ensuite les coûts de production qui, plus faibles en comparaison avec les concurrents européens et américains, ont favorisé l’essor des séries turques en Bulgarie. Sans parler du talent des distributeurs turcs qui proposent par exemple des « packages » rassemblant plusieurs séries différentes pour en favoriser l’attrait. Résultat : en 2013, près de 30 séries turques étaient diffusées sur les chaînes TV bulgares, tant privées que publiques. Les séries bulgares fonctionnent également très bien. En quelques années, elles ont gagné en qualité et élargi leurs taux d’audience. Elles évoquent les sujets et difficultés du quotidien. Parmi les séries populaires en 2011, figurent par exemple:

• Staklen Dom (Glas House ) • Pod prikritie (Undercover) : série criminelle • Sedem chasa razlika (A Seven-Hour Difference) : série qui évoque le crime organisé • Stolichani v poveche ( Residents in Surplus) : parodie des réalités politiques et sociales bulgares • Domashen arrest (House Arrest) : comédie familiale

Sources :

- Television in Bulgaria in 2011 : Problems and Trends, http://www.fmd.bg/?p=6472 - Sur les séries turques, voir le dossier publié par l’Observatoire des tendances le 26 novembre 2014: “La distribution, clef du succès turc?” http://www.csa.be/system/documents_files/2389/original/Dossier%20ODT%20- %20Turquie.pdf?1416930376

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Succès de la téléréalité Le phénomène Dès son arrivée en 2004 sur les petits écrans bulgares, le premier format de téléréalité – Big Brother – a créé un énorme engouement autour de lui. Le public bulgare était curieux de suivre les faits et gestes des candidats, enfermés dans un environnement truffés de caméras et libres d’exprimer leurs émotions les plus fortes. La première édition de Big Brother a été diffusée sur Nova TV . Elle suivait 12 candidats, enfermés pendant 13 semaines dans une maison spécialement construite à cet effet. Les meilleurs moments étaient diffusés dans une émission quotidienne et la version non censurée était transmise tous les jours à partir de 23 h. Plus de 2 millions de téléspectateurs ont suivi la finale de l’émission, ce qui représente 65 % de part d’audience. Les deuxième et troisième éditions ont rencontré un succès encore plus important auprès des téléspectateurs bulgares. Les clefs du succès Plusieurs études se sont penchées sur l’énorme popularité des programmes de téléréalité en Bulgarie, tentant d’identifier les facteurs de ce succès :

• La spontanéité et l’authenticité : tranchant avec le caractère construit du jeu des acteurs, l’accès au « réel » et aux réactions spontanées de personnes ordinaires plaît aux téléspectateurs ;

• L’image égalitaire : plutôt que de mettre en avant des célébrités, la téléréalité place des personnes ordinaires sur le devant de la scène, leur offrant une chance de devenir célèbres. Ce type de programmes renvoie ainsi une image égalitaire de la société, où il ne faut ni talent ni d’expérience particulière pour figurer parmi les candidats et avoir une chance de l’emporter ;

• La nouveauté : Big Brother a incarné pour les téléspectateurs une expérience télévisuelle nouvelle, donnant un nouveau dynamisme à la télévision privée bulgare ;

• Les tabous : l’émission a été l’occasion d’aborder ouvertement des sujets encore sensibles dans la société bulgare (santé mentale, homosexualité, relations humaines complexes) ;

• La « total communication » : les stratégies de promotion des programmes de téléréalité créent l’événement autour des émissions pour les rendre incontournables. Par exemple, dès le recrutement des candidats, Nova TV a communiqué sur le programme Big Brother via tous les supports (radio, tv, internet, journaux papier) et a organisé des événements à Sofia lors des finales des différentes éditions.

Quelques références - Maria RAICHEVA-STOVER, Reality TV in Bulgaria : You’ll See, you’ll watch : The success of Big Brother in Postcommunist Bulgaria, 2006, voir : http://www.cwsp.bg/upload/docs/Big_brother_for_web.pdf - Maria POPOVA, Reality TV in Bulgaria: Social and Cultural Models and National Peculiarities, 2012/07, voir : http://www.sens-public.org/IMG/pdf/SensPublic_MPopova_Reality_TV_in_Bulgaria.pdf

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Danemark : Créativité audiovisuelle danoise

Dans ce chapitre, l’Observatoire des tendances se focalise sur le Danemark, petit pays de 5,7 millions d’habitants, qui témoigne d’une incroyable créativité audiovisuelle. Au sommaire :

• Un aperçu du marché télévisuel danois, nettement dominé par les chaînes publiques ; • L’identification de quelques tendances porteuses en termes de formats TV ; • Un zoom sur les clefs du succès des séries danoises.

Paysage télévisuel danois La domination des chaînes de service public Le marché télévisuel danois est structuré autour de quatre principaux organismes de radiodiffusion : DR, TV2/Danemark, et SBS Broadcasting. DR DR est le plus ancien organisme public de radiotélédiffusion au Danemark. Il est financé majoritairement par les redevances payées par les téléspectateurs. Il diffuse deux chaînes généralistes nationales (DR 1 et DR 2) et quatre chaînes thématiques : DR3, DR Ultra (jeune public), DR Ramasjang (enfants) et DR K (culture, histoire et musique). Avec 20% de part de marché, DR 1 est la deuxième chaîne la plus regardée au Danemark. Au fil des années, DR 1 s’est construit une identité forte, principalement autour des séries de fiction qu’elle produit. TV 2/Danemark En 1988, la création de TV 2/Danemark, le deuxième radiotélédiffuseur de service public, met fin aux 37 années de monopole de DR. A la différence de ce dernier, TV 2/Danemark est une société anonyme financée par les revenus publicitaires, malgré sa mission de service public. La société diffuse plusieurs chaînes : TV 2, TV 2 Zulu (jeune public), TV 2 Charlie (seniors), TV 2 News (informations en continu), TV 2 Sport, TV 2 Fri (nature et loisirs), TV 2 Sputnik (internet pay-per-view channel) et TV 2 Film (cette dernière a arrêté ses activités en janvier 2015). Avec 23,3 % de part de marché, TV 2 est la chaîne la plus regardée au Danemark. Sa programmation est influencée par sa mission de service public, qui met en lumière la production locale danoise (notamment des séries très populaires telles que Rita , Anna Pihl et Laerkevej ). SBS Broadcasting Organisme privé de radiotélédiffusion, SBC Broadcasting diffuse plusieurs chaînes : Kanal 4, Kanal 5, SBS Net. Cette chaîne fait partie du groupe européen SBS Discovery Media. Elle est connue pour la diffusion de la série Heartless , sur Kanal 5. Modern Times Group Organisme privé de radiotélédiffusion, Modern Times Group diffuse plusieurs chaînes depuis le Royaume-Uni : TV 3, TV 3 + et plusieurs chaînes thématiques.

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Particularité du Danemark ? C’est le seul pays européen où les chaînes TV publiques attirent plus de la moitié des audiences quotidiennes. DR et TV2 dominent le marché télévisuel danois, en proposant des contenus variés et originaux, qui reflètent la culture danoise et plaisent au public.

L’évolution des modes de visionnage Comme dans la plupart des pays industrialisés, les modes de consommation des contenus télévisuels évoluent au Danemark, sous l’influence du la révolution numérique. Les premières observations de l'étude Media Developement 2013 mettent en évidence une diminution nette (8 %) de la télévision broadcastée au profit de la télévision en streaming. L’ampleur de cette diminution varie en fonction des tranches d’âge et du genre : c’est auprès du jeune public et des hommes qu’elle est la plus importante. Internet devient aujourd’hui un canal de distribution de contenus pour des fournisseurs tels que Netflix et Viaplay. Comme l'affirme l’étude Media Development 2013 de DR, Netflix peut être considéré aujourd’hui comme le sixième "chaîne de télévision" danoise. Une production locale très dynamique Dès le lancement de TV 2 en 1988, tous les contenus diffusés (à l’exception de l’information et du sport) devaient être produits par des producteurs danois indépendants. Cette règlementation a véritablement stimulé la production télévisuelle indépendante au Danemark. Par exemple, en 2010, 86 % du temps de diffusion de TV 2 étaient consacrés aux contenus produits par les producteurs indépendants (54 au total) et le budget que la chaîne investissait dans ces programmes s’élevait à 53 millions d’euros. DR TV suit la même tendance, même si les montants dépensés pour l’acquisition des formats de producteurs indépendants sont moins importants, étant donné que DR TV produit beaucoup en interne. Les producteurs indépendants danois se sont réunis au sein d’une association qui remplit une double fonction double : d’une part, la défense des intérêts de ses membres auprès des institutions publiques et des chaînes et, d’autre part, le rôle d’association patronale qui négocie des accords professionnels avec les groupements de salariés de l’industrie. A l’heure actuelle, l’association représente 114 producteurs. Voici quelques noms de producteurs indépendants danois : Eyeworks Denmark, Masstiff A/S, Blu, Metronome Production A/S, Babyfoot .

Sources et informations complémentaires : - Television Format Adaptation in a trans-national perspective – an Australian and Danish case study. http://imv.au.dk/~piamj/TV_Format_Adaptation.pdf - Value chains and Business Models in the Audiovisual sector of the North and Central Denmark Regions , pp. 20-23. http://issuu.com/filmbyaarhus/docs/firstmotion-valuechains-businessmodels-dk - Informations complémentaires sur l’association regroupant les producteurs danois : http://pro- f.dk/medlemsomr%C3%A5de/english et sur ses membres : http://pro-f.dk/medlemsliste - European Audiovisual Observatory : http://mavise.obs.coe.int/country?id=10 - Media Development 2013, DR Audience Research : http://www.dr.dk/NR/rdonlyres/7D4E2F8D-FAF8- 4285-8196-827CE78C646B/6060299/DR_Mediadevelopment_2013_UK.pdf

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Formats en vogue Trois facteurs de succès Le rapport Media Development 2013 de DR Audience Research identifie trois facteurs de succès des formats télévisuels auprès des téléspectateurs danois :

• Le charisme, l’enthousiasme et l’implication du présentateur. Aux experts, les téléspectateurs préfèrent les communicants capables de les captiver en leur racontant une histoire.

• Une narration directe. Aux récits longs, alambiqués et répétitifs, les téléspectateurs préfèrent les scénarios condensés, qui vont à l’essentiel.

• La progression. Les téléspectateurs apprécient les récits qui avancent, avec des résultats et des conclusions partielles présentés tout au long de l’émission.

Source : Media Development 2013, DR Audience Research : http://www.dr.dk/NR/rdonlyres/0058bfd6/dfvbmetoqtzknggsqxhjqgcloizwuxnt/DR_Mediadevelopment_2013 _UK.pdf Tendances porteuses - La téléréalité et les formats lifestyle Plusieurs autres études ont été réalisées pour décrypter les tendances télévisuelles au Danemark. L’une d’entre elles souligne un changement dans les goûts des téléspectateurs dès 2004. Très populaires dans les années 1990, les formats de divertissement sont délaissés depuis 10 ans au profit des programmes de téléréalité et des émissions consacrées à l’art de vivre.

Source : Danish and Australian Television: The Impact of Format Adaptation, Media International Australia Incorporating Culture and Policy , vol 124.: http://imv.au.dk/~piamj/Danish_Australian_TV_impact_of_Formats.pdf - L’expérimentation sociale Les histoires d’amour passionnent les Danois, davantage encore lorsqu’elles sont « scientifiquement » décortiquées dans un programme télévisuel tel que Married at first sight (Gift ved foerste blik). Le principe ? L’émission suit six célibataires qui ont accepté de se marier lors de leur première rencontre (il s’agit d’un mariage réel et juridiquement contraignant). Les couples ont été préalablement formés par des experts (psychologues, théologiens, anthropologues) sur base de tests de personnalité et de correspondances scientifiques. Les téléspectateurs suivent ces trois couples, de leur première rencontre jusqu’à leur choix de divorcer ou de rester ensemble. Married at first sight a déjà rencontré un très grand succès au Danemark, mais aussi aux Etats-Unis. L’émission s’exporte depuis plusieurs mois vers d’autres pays (Allemagne, Australie, Russie, Norvège par exemple). Quelques clefs de ce succès ? Un sujet universel, un ton authentique qui tranche avec la plupart des reality shows du genre, un public cible tant féminin que masculin. Basée sur la tendance du Nu 1, l’émission danoise Undressed (Klædt af ) fait beaucoup parler d’elle. Située à cheval entre la téléréalité et l’expérimentation sociale, ce programme suit quatre candidats,

1 Pour davantage d’informations sur cette tendance, voir le dossier de l’Observatoire des tendances « Le flux à l’heure de la rentrée », publié le 15 septembre 2014 : http://www.csa.be/system/documents_files/2343/original/Flux%20TV_rentree.pdf?1410779669 14 qui sont privés de tous leurs biens (y compris leurs vêtements). Pendant un mois, les effets personnels des participants sont enfermés dans un container. Chaque jour, les candidats ont la possibilité de récupérer un objet, à condition de traverser la ville en exposant leur nudité à la vue des passants. Objectif affiché de ce programme ? Faire réfléchir le téléspectateur sur son comportement consumériste et son rapport aux biens qu’il possède / qui le possèdent. Cette émission est diffusée sur la chaîne publique DR 3.

Sources et informations complémentaires : - Sur Married at first sight : http://snowmanproductions.tv/companies/snowman- productions.html?slg=mafs&orderby=latest - Sur Undressed : http://www.dr.dk/tv/se/klaedt-af/klaedt-af-2#!/ et http://www.mirror.co.uk/tv/tv- news/naked-reality-tv-show-strips-5003388

- L’immixtion dans le quotidien Autre sujet qui intéresse les Danois : le quotidien. Une kyrielle de programmes montrent des Danois de tous types dans leur vie de tous les jours. Lancé en 2012 par la chaîne publique DR 2, Cul paysan (Bonderøven) montre le quotidien de Frank Erichsen, un jeune paysan sympathique, qui vit à l’ancienne et satisfait aux principes de l’autosuffisance et de la proximité. On l’y voit en train de labourer les champs, nourrir ses animaux ou encore réparer ses machines. Le concept est très simple et l’émission, qui a rencontré un grand succès auprès du public, est encore diffusée. Autre exemple : Connaissez-vous le type ? (Kender du typen) est un programme qui suit deux experts en lifestyle, autorisés à visiter le domicile d’une célébrité pour deviner qui se cache derrière cette habitation. L’émission dévoile ainsi le quotidien de personnes célèbres.

Sources et informations complémentaires : - Extrait de l’émission Cul paysan : http://www.dr.dk/tv/se/bonderoeven - Extrait de l’émission Connaissez-vous le type ? : http://www.dr.dk/tv/se/kender-du-typen.

- Le patrimoine et les particularités locales Diffusé sur la chaîne publique DR, Gintberg sur le bord (Gintberg på Kanten) suit le comédien Jan Gintberg, qui part à la découverte de petites villes et d’îles danoises, situées loin des centres urbains. Pendant 48 heures, Jan va à la rencontre des habitants et des entreprises de ces contrées reculées. A la fin de son séjour, il se produit devant les habitants du coin, dans un spectacle comique et gentiment moqueur sur le lieu visité. Pour la saison 3, Jan Gintberg visite des institutions publiques : universités, musées, poste, hôpitaux universitaires, armée, institutions européennes, etc.

Source: https://da-dk.facebook.com/GintbergPaaKanten

Le succès des fictions danoises Impossible de refermer ce dossier consacré à la télévision danoise sans évoquer brièvement les séries TV produites localement, tant le succès qu’elles connaissent aux niveaux national et international est phénoménal. Par exemple, la série The Killing réunit devant le petit écran plus de 1, 7 million de téléspectateurs, ce qui représente près d’un tiers de la population danoise. Quelles sont les clefs d’un tel succès ?

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Le rôle crucial des chaînes publiques L’investissement dans la production locale DR et TV 2 sont les deux chaînes de télévision les plus regardées au Danemark. DR produit beaucoup de séries en interne, alors que TV 2 investit dans la production danoise indépendante. Pour pouvoir s’offrir les moyens de produire des séries originales, DR a pu s’appuyer dans un premier temps à 100 % sur les redevances payées par les téléspectateurs. Elle a pu par la suite tirer profit de ses ventes à l’international (séries ou droits d’adaptation) pour réinjecter des ressources dans la production de nouvelles séries et formats et enclencher ainsi une dynamique vertueuse. Le double niveau de lecture Guidées par leur mission de service public, DR et TV 2 sont appelées à penser leur programmation dans l’intérêt de la population danoise. Elles doivent donc veiller concilier leur fonction de divertissement du public à un rôle actif dans l’éducation populaire. Les chaînes s’efforcent donc de développer des contenus télévisuels offrant un double niveau de lecture : un récit qui détend mais qui éveille aussi le public aux problématiques contemporaines. Pour travailler sur ce double niveau, les séries criminelles danoises par exemple sont alimentées par le courant littéraire Nordic Noir , né au Danemark dans les années 1950. Henning Mankell, Kjell Eriksson, Camilla Läckberg ou encore Stieg Laissons : tous ces auteurs racontent des histoires noires, empreintes de réalisme brut, qui dépassent le cadre traditionnel des polars. Les séries ramènent cette marque de fabrique danoise sur les écrans, donnant vie à des personnages empreints d’humanisme et rendant hommage à la littérature du pays. Ce mélange entre créativité télévisuelle et acquis littéraire est exploité avec brio par les producteurs danois ; il devient leur carte de visite pour le marché international, friand de productions innovantes. La qualité de la création Les créatifs au sommet de la pyramide Il existe en Scandinavie une tradition de coproduction bien ancrée qui correspond à une ambition politique encourageant les chaînes locales à s’entraider et à travailler directement avec les auteurs pour que ces derniers portent leurs histoires à bras-le-corps. Exemple : la série Broen , qui est une coproduction suédo-danoise entre DR et SVT. Ce système contribue à garantir une qualité de création et permet de rivaliser sur le plan mondial avec d’autres fictions. Contrairement à l’approche appliquée aux Etats-Unis où les chaînes scrutent l’audience et influencent les scénaristes en fonction de celle-ci, ce sont les créatifs qui – au Danemark – gardent le contrôle de leurs créations. Une fois qu’elles ont marqué leur accord sur un projet, les chaînes publiques restent en retrait pour laisser la vision de l’artiste dominer. Le pari de la qualité La qualité de l’écriture est jugée primordiale. Conséquences :

• le choix délibéré d’arrêter une série après deux ou trois saisons, même si celle-ci est au sommet de sa popularité. Il s’agit d’éviter de laisser les scénaristes se reposer sur un format qui marche et de les inciter à se renouveler sans cesse ;

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• le temps laissé aux nouvelles séries pour qu’elles trouvent leur public, en acceptant que les premiers épisodes ne soient regardés que par quelques centaines de milliers de téléspectateurs ;

• un temps de travail long laissé aux scénaristes pour peaufiner le script avant d’entamer la phase de production. La formation des professionnels Le National Film Scroll of Danemark a donné naissance à une brillante génération de cinéastes et de producteurs aux très hautes compétences créatives et techniques. Parmi eux, les cinéastes Lars von Trier et Thomas Vinterberg, qui ont initié le mouvement Dogma95. Lancé en réaction aux superproductions anglo-saxonnes et à l'utilisation massive d'effets spéciaux, Dogma95 prône le retour à la sobriété formelle pour refléter les enjeux artistiques contemporains. De nombreux producteurs et cinéastes formé au National Film Scroll of Danemark ont complété leur formation par des expériences à l’étranger, d’où ils ont ramené des idées nouvelles au Danemark. Aujourd’hui, cette philosophie et l’expérience de ces professionnels influence également la télévision et le flux.

Sources et informations complémentaires : - Les séries TV : le modèle danois : http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/11/16/series- tv-le-modele-danois_1791180_3236.html - How does Danish TV company DR keep churning out the hits ? http://www.independent.co.uk/arts- entertainment/tv/features/how-does-danish-tv-company-dr-keep-churning-out-the-hits- 7728833.html - Comment comprendre le succès des séries TV scandinaves ? http://www.inaglobal.fr/television/article/comment-comprendre-le-succes-des-series-tv-scandinaves- 7985

Conclusion A la lecture de ce dossier, certains éléments qui expliquent le succès danois dans la production TV apparaissent plus clairement. Il nous apparait essentiel de souligner encore une fois le rôle important des chaînes publiques dans le développement d’un secteur de production indépendante dynamique. Dans le cas danois, le processus a été enclenché par les pouvoirs publics eux-mêmes, qui ont mis en place un cadre juridique favorable à la production locale. Au fil des années, les investissements finis par rapporter des fruits, et aujourd’hui les chaînes publiques danoises se développent out of the box : les productions locales remportent un succès à l’étranger et s’exporte bien. Ces revenus sont alors réinvestit dans l’industrie et la spirale positive est enclenchée. Le tout ne se ferait pas sans éléments cruciaux tels que la formation professionnelle et une masse critique d’œuvres littéraires et de créativité. Mais le contexte évolue et de nouveaux entrants sur le marché bouleversent le paysage. Par conséquent, le rôle des autorités publiques pourrait changer dans les années à venir. En ce qui concerne le cinéma, par exemple, un nouveau Programme de soutien pour le Film Danois a été voté en novembre 2014. Il prévoit des réductions budgétaires importantes et invite le secteur à penser un nouveau Business Model adapté à l’économie numérique. Il est encore très difficile à dire quel sera l’impact ces nouvelles mesures sur le secteur de la télévision. Mais il est intéressant de garder ces informations en tête et continuer la veille sur cette

17 zone. En termes de veille de terrain, un évènement intéressant sur la production TV danoise se déroulera à Copenhague en août 2015. A ne pas rater pour les producteurs intéressés par cette région !

Sources et informations complémentaires :

- Denmark Passes New Film Agreement for 2015-18 , http://mecetes.co.uk/new-four-year-film- agreement-denmark/

- Evènement COPENHAGEN TV FESTIVAL : http://cphtvfestival.dk/program/

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Québec : La télévision au cœur des débats

Face au succès international des séries scandinaves et des formats israéliens, les autorités canadiennes souhaitent initier un renouveau dans leur industrie TV. Pour ce faire, une consultation nationale a été lancée à l’automne 2013 afin de tenir compte des préoccupations exprimées par les citoyens avant de jeter les bases d’un nouveau cadre règlementaire. L’une des mesures annoncées suite à cette démarche vise la suppression du quota de diffusion de contenus canadiens durant la journée. Philosophie : privilégier une approche réglementaire basée sur les dépenses (les sommes consacrées à la programmation canadienne) plutôt que sur les quotas (le nombre d'heures consacrées à la diffusion de programmation canadienne). Cette approche est vivement contestée par le Québec, qui craint les effets de la mesure sur la diversité et l'accessibilité à la télévision québécoise. Le présent chapitre s’articule autour de quatre volets. Le premier décrit le paysage télévisuel québécois (les principales chaînes diffusées, leurs parts d’audience et leurs sources de revenus) ; le deuxième fait le point sur la production télévisuelle canadienne et québécoise (grandes tendances, mesures de soutien à la production locale, réformes en cours) ; le troisième analyse les succès d’audience et les flops du petit écran québécois. Le quatrième volet s’interroge sur l’opportunité pour les producteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles de tenter leur chance sur le marché télévisuel québécois. Paysage télévisuel Au Québec sont diffusées des chaînes nationales et régionales, des chaînes publiques et privées, mais aussi des chaînes spécialisées et payantes. Chaînes TV publiques Radio-Canada ICI Radio-Canada Télé (Radio-Canada) est le service de diffusion public national, en français, créé en 1936. Il appartient à la Société Radio-Canada (SRC), qui est également responsable des chaînes suivantes : CBC Television , ICI Radio-Canada Télé , CBC News Network , le ICI RDI , Documentary , ICI ARTV. Il est directement responsable devant le Parlement canadien, via le ministère du Patrimoine canadien. Site officiel : http://ici.radio-canada.ca/television/ Télé Québec Télé Québec est une chaîne publique québécoise, à vocation éducative et culturelle. Créée en 1968 par le Gouvernement du Québec, elle est pilotée par la Société de télédiffusion du Québec. Télé Québec s’affirme comme « la télévision nationale de tous les Québécois, quels que soient leur âge et leur région d’appartenance, toujours dans un grand souci de qualité, de rigueur et de pertinence. Elle mise avant tout sur une programmation dynamique, actuelle, distrayante et audacieuse qui allie plaisir, humour et découverte.» (Extrait du Rapport annuel 2012-2013 de Télé-Québec, p. 16)

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Chaînes TV privées Québecor Québécor est une entreprise spécialisée dans les médias et les télécommunications : elle est l’un des plus importants conglomérats médiatiques au Canada. Elle est responsable de plusieurs chaînes thématiques, dont la chaîne TVA (site officiel : http://tva.canoe.ca/ ).

Programmation de l’automne 2014 sur TVA : http://fr.canoe.ca/divertissement/telemedias/nouvelles/archives/2014/08/20140825-174502.html Bell Media Bell Media est une entreprise canadienne spécialisée dans la télédistribution et radiodiffusion (site officiel : http://www.bellmedia.ca/fr/ ). Elle possède près de 20 chaînes TV. Parmi elles, les plus connues sont CTV, Canal Vie et Canal D . Canal Vie diffuse des émissions sur la vie quotidienne et principalement à destination des femmes.

Programmation de l’automne 2014 sur Canal Vie : http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/08/13/programmation-dautomne--rouge-fm-et-canal-vie-main-dans-la- main_n_5675936.html Remstar Corporation Remstar Corporation est une entreprise de distribution, de production et de diffusion de contenus audiovisuels. Elle est responsable de la chaîne V, dont le credo est : «le divertissement à l’état pur ». Elle se définit comme une « chaîne jeune, dynamique, novatrice dont la programmation sort des sentiers battus » (site officiel : http://vtele.ca/). Pour ce faire, elle mise sur la proximité avec les téléspectateurs et sur sa stratégie numérique et multimodale.

Programmes de la chaîne V : http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/television-et- radio/201405/20/01-4768328-v-largue-tic-tac-show.php Parts d’audience En 2013, les Québécois ont passé environ 34 heures par semaine devant le petit écran. De façon générale, le temps consacré à la télévision augmente avec l’âge . Les Québécois francophones sont très fidèles aux émissions en langue française , auxquelles ils réservent 92,9 % de leurs heures d’écoute. Le graphique ci-dessous décrit l’évolution des parts d’audience de la télévision chez les francophones du Québec de 2005 à 2013.

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Source : Rapport du Centre d’études sur les médias, Université de Laval, 2014 : http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Television.pdf Le site Numeris publie chaque semaine des analyses d’audience des contenus TV. On constate que le palmarès est souvent partagé entre la chaîne TVA et Radio-Canada (voir : http://fr.numeris.ca/media-and-events/tv-weekly-top-30 ). Financements Sources Les chaînes de télévision diffusées au Québec tirent leurs revenus de trois sources : la publicité (principale source de revenu des chaînes privées), les subsides versés par les pouvoirs publics aux chaînes publiques et les abonnements. Voici un ordre de grandeur des revenus des chaînes publiques :

• En 2012-2013, Radio-Canada a reçu 999,5 millions de dollars du Parlement canadien pour l’ensemble de ses activités, dont 861 millions pour le secteur de la télédiffusion. La publicité a rapporté 330,4 millions. Le financement public représente 67,8 % des revenus d’exploitation dont dispose Radio-Canada.

• En 2012-2013, Télé Québec a reçu 63,5 millions en 2012-2013. Cette somme représente 75,6 % des revenus de la chaîne pour cette même année.

Source : Rapport du Centre d’études sur les médias, Université de Laval, 2014 : http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Television.pdf

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Coupures budgétaires Les chaînes publiques diffusées au Québec sont actuellement confrontées à d’importantes réformes budgétaires. Radio-Canada doit actuellement faire à la troisième vague de coupures budgétaires entamées en 2009. Conséquence : une subvention diminuée de 130 millions de dollars pour cette année et la suppression de l’équivalent de 657 postes au cours des deux prochaines années. La production d’émissions en interne sera réduite de manière significative et l’offre télévisuelle de début de soirée sera limitée. Radio-Canada réfléchit par ailleurs à sa stratégie numérique, qui doit davantage se développer pour suivre les nouvelles tendances de consommation de ses auditeurs.

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/06/26/002-radio-canada-cbc-2020-restructuration- moins-employes-plus-numerique.shtml Télé Québec est également concernée par les réformes budgétaires. Après une longue réflexion menée au sein du gouvernement en 2014, Télé Québec ne disparaîtra pas des petits écrans. En revanche, la chaîne est sommée de revoir sa stratégie, sa grille de programmes et sa stratégie numérique et web pour mieux remplir sa mission, qui consiste à diffuser des contenus éducatifs et culturels en veillant particulièrement au jeune public.

Sources : http://www.lapresse.ca/arts/medias/201412/03/01-4825043-tele-quebec-a-failli-disparaitre-des-ondes-.php ; http://www.journaldemontreal.com/2015/02/26/tele-quebec-pertinente-et-audacieuse ; http://www.tvqc.com/2014/08/tele-quebec-automne-2014

Production québécoise et canadienne Tendances générales De nombreux rapports et études qui décryptent la production télévisuelle canadienne et québécoise sont disponibles. Par exemple :

• Profil 2014 : Rapport économique sur l’industrie de la production de contenu sur écran au Canada, voir : http://www.aqpm.ca/fr/salle-de-presse/3347/profil-2014

• État des lieux du cinéma et de la télévision au Québec, Cahier 1 : Flux financiers et organisation industrielle , réalisé par l’Institut des statistiques du Québec, février 2014.

• État des lieux du cinéma et de la télévision au Québec, Cahier 2 : Encadrement législatif et organisation associative , réalisé par l’Institut des statistiques du Québec, février 2014.

• État des lieux du cinéma et de la télévision au Québec, Cahier 3 : La diffusion et la consommation , réalisé par l’Institut des statistiques du Québec, août 2014. Quelques constats et tendances se dégagent de la lecture de ces rapports :

• La qualité des émissions canadiennes s’est beaucoup améliorée sous l’effet de l’établissement de services de télévision spécialisée et payante et de l’apparition de services de diffusion en flux créant leurs propres émissions » (Profil 2014).

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• La réduction des volumes correspond à une tendance générale. Le nombre d’épisodes par série diminue. La préférence va à la production de quelques programmes accrocheurs plutôt qu’à celle d’un grand nombre d’émissions à petit budget (Profil 2014).

• Le Québec est la troisième province canadienne en termes de production de contenus cinématographiques et télévisuels. En 2013-2014, 30 % du volume total des productions télévisuelles canadiennes ont été produits au Québec, pour un total de 681 millions de dollars (Profil 2014).

• Une partie de la production québécoise est réalisée par les chaînes, en interne. A titre d’exemple, l’Institut des statistiques du Québec évalue cette production interne à 400 millions de dollars pour l’année 2011 alors que 300 millions de dollars ont été dépensés la même année par les chaînes pour l’achat de créations réalisées par des producteurs indépendants. Stimulation de la production locale La production télévisuelle locale est encouragée par des aides publiques (tant fédérales que provinciales), mais aussi par des initiatives privées. En voici quelques exemples : Le Fond des médias du Canada (FCM) D’après le Règlement de distribution de radiodiffusion du Conseil de la Radiodiffusion et des Télécommunications canadiennes (CRTC), chaque diffuseur de contenus doit réserver 5 % de son revenu annuel au soutien des activités de création de contenu télévisuel canadien. Cet argent est transféré vers différents fonds qui en gèrent la diffusion vers les producteurs de contenus. Le Fond des médias du Canada (FMC) favorise, promeut, développe et finance la production de contenus canadiens et d’applications pertinentes pour toutes les plateformes audiovisuelles. Il a été créé par le gouvernement fédéral afin de promouvoir la production indépendante au Canada. Outre les financements des diffuseurs, il reçoit également des financements publics. Au total, il investit près de 360.7 millions de dollars dans l’industrie TV et les médias, pour deux types de projets :

• Projets expérimentaux : contenus interactifs et d’applications logicielles avant- gardistes destinés aux médias numériques.

• Projets convergents : contenus télévisuels et numériques que les Canadiens pourront apprécier partout et en tout temps. Le FMC circonscrit son aide aux quatre genres d’émissions jugées les plus susceptibles d’être porteuses d’une certaine valeur culturelle pour les Canadiens et dont la rentabilité est plus difficile à assurer. Il s’agit des émissions de fiction, des documentaires, des émissions pour les enfants et pour les jeunes, des émissions de variétés et des arts de la scène. Le FMC organise également des campagnes de promotion des productions canadiennes (voir : http://www.canadaalecran.ca/ ) et il produit des rapports et analyses de tendances (voir : http://trends.cmf-fmc.ca/fr/ ).

Sources et informations complémentaires : • Understanting Funders, Discussion paper prepared for the fifth edition of the POWER TO THE PIXEL Think Tank meeting in London - October 2014, pp.10.

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• Site officiel du Fond des médias du Canada: http://www.cmf-fmc.ca/fr/ • Rapport annuel du FMC pour 2013-2014 : http://ar-ra13-14.cmf-fmc.ca/ • Rapport du Centre d’études sur les médias : http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Television.pdf

Les Fonds des producteurs indépendants certifiés Les Fonds de producteurs indépendants certifiés contribuent également au financement des émissions canadiennes. Ils sont alimentés par les entreprises de distribution de radiodiffusion, qui leur consacrent maximum 20 % de leurs contributions totales à la production indépendante. Exemples de fonds : Fonds de la radiodiffusion et des nouveaux médias de Bell, Fonds Quebecor, Fonds Shaw-Rocket, Le Fonds TELUS, etc.

Source et informations complémentaires : http://www.crtc.gc.ca/fra/general/cipfund.htm Crédit d’impôt Outre le soutien apporté par les fonds, il existe un programme fédéral de crédit d’impôt permettant aux producteurs d’être remboursés jusqu’à un maximum de 15 % de leurs coûts pour les émissions qui appartiennent aux mêmes genres que ceux admissibles au FMC, ainsi que pour les magazines télévisés et les émissions éducatives. Contrairement au FMC, ces crédits d’impôt ne sont pas limités par une enveloppe budgétaire maximale.

Source : Rapport du Centre d’études sur les médias, Université de Laval, 2014 : http://www.cem.ulaval.ca/pdf/Television.pdf Concours PITCH Récemment, une nouvelle initiative a vu le jour au Québec. Dans le cadre de sa collaboration avec C2 Montréal, Québecor a lancé le concours P.I.T.C.H - la première compétition de formats TV au Québec. Le concours vise à dénicher « La » grande idée qui pourra donner naissance à un nouveau format télévisuel susceptible de séduire les producteurs et, qui sait, de voyager à travers la planète ! A l’issue de ce concours, trois prix seront offerts aux gagnants : le premier prix consiste en une bourse de perfectionnement ou de développement de 25 000 dollars offerte par le Fond Québecor ; le deuxième prix, offert par Armoza Formats, est la participation au MIP Formats à Cannes en avril 2016 ; le troisième prix sera un stage de développement de quatre semaines avec Contenu QMI Création. 7

Sources : http://www.quebecor.com/fr/comm/qu%C3%A9becor-et-c2-montr%C3%A9al-lancent-pitch-la- premi%C3%A8re-comp%C3%A9tition-de-formats-pour-la-t%C3%A9l%C3%A9-au-qu%C3%A9bec Concours PITCH : http://www.pitchformat.com/ Consultation des Canadiens au cœur des réformes Une enquête virtuelle intitulée « Parlons Télé : une conversation avec les Canadiens » a été initiée en octobre 2013 par le Conseil de la Radiodiffusion et des Télécommunications canadiennes (CRTC). L’audience publique a eu lieu en septembre 2014 et le CRTC a déjà annoncé plusieurs mesures visant à mettre en place une télévision davantage en adéquation avec les besoins exprimés par les Canadiens :

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• Suppression des quotas sur le contenu canadien pendant la journée pour éviter la répétition de certaines émissions sur une même chaîne ou le recyclage d’émissions provenant d’autres chaînes.

• Obligation pour tous les radiodiffuseurs d’investir financièrement dans les émissions créées par Canadiens : ainsi, la priorité n’est plus sur la diffusion d’une quantité de contenu créé par des Canadiens, mais sur le montant des dépenses consacrées à un contenu.

• Autorisation permettant aux services de vidéo sur demande d’offrir du contenu exclusif à leurs abonnés, à condition qu’ils soient rendus disponibles par Internet à l’ensemble des Canadiens.

• Uniformisation des quotas pour les chaînes spécialisées (telles que MusiquePlus, RDS ou TVA Sports).

• Organisation d’un Sommet de la découverte à l’automne 2015 pour explorer les différentes façons de tirer profit de la technologie pour permettre au public de découvrir des émissions produites par les Canadiens.

Objectif : créer un cercle vertueux où l’industrie investit pour créer de meilleures émissions, ce qui ajoute de la valeur au système et génère davantage de revenus à réinvestir dans le contenu que créent les Canadiens. La ministre de la Culture du Québec a réagi à la décision du CRTC d'alléger les exigences imposées aux chaînes de télévision en matière de contenu canadien, en affirmant « ces changements auront inévitablement des impacts majeurs sur la diversité et l'accessibilité à la télévision québécoise, mais aussi sur la santé financière de nombreux intervenants dans l'industrie de la télédiffusion, de la production et de la distribution au Québec ».

Sources : http://www.crtc.gc.ca/fra/parlonstele-talktv.htm ; http://ici.radio- canada.ca/nouvelles/societe/2015/03/12/003-blais-crtc-contenu.shtml ; http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2015/03/20150315-193645.html ; http://www.ledevoir.com/societe/medias/434518/borgen-made-in-quebec Association des producteurs indépendants L’AQPM est l’association québécoise de la production médiatique, qui regroupe des entreprises québécoises de production indépendante en cinéma, télévision et web. Son objectif est de promouvoir les producteurs indépendants québécois, d’encourager les collaborations entre les différents acteurs du milieu et de veiller à la qualité de leurs produits. Dans le sous-secteur Télévision, plus de 90 membres sont inscrits dans l’association.

Sources : Site officiel de l’association: http://www.aqpm.ca/ ; liste des membres Télévision de l’association : http://www.aqpm.ca/fr/repertoire-des-membres/repertoire-des-entreprises/105/television

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Contenus diffusés Tendances porteuses Quotidien et authenticité Au Québec comme ailleurs, l’authenticité correspond à une tendance forte qui contribue à garantir le succès d’un format télévisuel. Les téléspectateurs souhaitent voir abordés sans fard des sujets du quotidien. Plusieurs émissions québécoises à succès sont fondées sur cette tendance. Diffusé en 2014 par Télé Québec et animée par un couple, Format familial s’intéresse aux nouvelles formes que prend la famille moderne et aborde sans tabou toute une série de questions liées à cette thématique. Diffusée sur TVA, Virages est une émission qui se focalise sur les grands tournants de la vie (rupture, virage professionnel, etc.) au travers des récits des invités. Prochainement, un magazine social hebdomadaire sera diffusé sur Télé Québec. L’émission évoquera des thèmes tels que la paternité tardive, les surdoués ou encore l’impact du pouvoir économique des femmes sur la société. Il s’agira de déboulonner quelques mythes, en présence de spécialistes et de citoyens.

Sources : http://www.journaldemontreal.com/2015/02/23/marie-claude-barrette-animera-ivirages/i-a-tva-cet- ete ; http://www.ledevoir.com/culture/television/432864/guylaine-tremblay-animera-un-magazine-social- hebdomadaire-a-tele-quebec Confidences de célébrités Ancrés sur la tendance de retour à l’authenticité, plusieurs programmes à succès recueillent les confidences de célébrités. Coproduction -Québec en format 90 minutes, Eté indien est un talk-show animé par deux célébrités connues en France et Canada. En plein coeur de Montréal, les deux présentateurs accueillent des stars de la Francophonie et parcourent avec elles les meilleurs souvenirs et moments de l’année 2013-2014. L’émission a déjà été diffusée en 2014 sur France 2 et TVA et elle a rencontré un vif succès.

Source : http://tva.canoe.ca/emissions/eteindien/concept Durant l’année 2014, Ici Radio Canada Télé a diffusé l’émission Viens-tu faire un tour de Michel Barrette. Chaque semaine, au volant de ses 22 voitures de collection, Michel visite le pays à la rencontre de célébrités et les ramène sur les lieux qui ont marqué leur enfance ou jeunesse.

Source : http://fr.canoe.ca/divertissement/telemedias/nouvelles/archives/2014/05/20140513-161220.html Ti-Mé Paré, le personnage popularisé par Claude Meunier et star incontournable au Québec, est de retour à l’écran avec le Ti-Mé show , diffusé sur Radio-Canada. Cette émission hebdomadaire réunit des personnalités de tous les horizons et s’articule autour de sketches, de performances musicales et de reportages. Les audiences varient : si l’émission perdait 40 % de ses téléspectateurs lors de la deuxième édition, elle réunissait tout de même 739 000 téléspectateurs.

Sources : http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2014/05/21/004-ti-me-television-2015.shtml ; http://showbizz.net/2015/01/26/environ-40-de-moins-dauditeurs-au-ti-show/

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Plus festive, l’émission Sur Invitation seulement se veut décalée. Diffusée sur TVA et animée par un célèbre humoriste québécois, elle invite deux duos de stars et leurs amis à une fête jet set privée, jalonnée de surprises et défis.

Sources : Le concept : http://tva.canoe.ca/emissions/surinvitationseulement/concept Le retour sur l’émission : http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/09/22/sur-invitation-seulement-a- tva--le-party-a-ne-pas-rater-_n_5865372.html Jeux de séduction Diffusée en 2014 sur la chaîne TVA, l’émission Vol 920 s’inscrit dans le genre matrimonial et dans la tendance du retour à l’authenticité. Le principe ? Vingt célibataires à la recherche de l’amour et n'ayant pas peur de l'aventure sont sélectionnés pour prendre part à une virée planétaire articulée autour de neuf destinations. Chaque semaine, afin de gagner leur billet pour la destination suivante, les célibataires doivent remporter des défis. Plus de 1300 célibataires ont manifesté le souhait de participer au programme que la production définit comme une « émission d’ouverture sur le monde et sur les gens ». Aucun profil ciblé n’est dès lors visé ; la production cherche des candidats authentiques.

Sources :

Le concept et les nouveautés introduites dans le format : http://www.journaldemontreal.com/2015/02/26/vol-920-fait-le-plein-de-changements Quelques critiques : http://fr.canoe.ca/divertissement/telemedias/chroniques/judithperron/archives/2014/12/20141201- 063603.html Vague culinaire Les émissions culinaires attirent toujours autant d’amateurs devant le petit écran. Exemples de formats culinaires à succès au Québec : Curieux Bégin , À la di Stasio , Un chef à la cabane , Cuisine futée , Parents pressés . Les flops Si l’authenticité correspond à une tendance forte qui contribue à garantir le succès d’un format télévisuel, la frontière entre authenticité et voyeurisme indécent ou (au contraire) bien-pensant peut toutefois être rapidement franchie. Au Québec, ce type de glissement est souvent sanctionné par les téléspectateurs. Exemples :

• Diffusée sur Canal Vie, Quel âge me donnez-vous? est une émission fondée sur le concept du relooking . En exposant au regard des passants les candidates enfermées dans une boîte en verre, l’émission a été perçue comme dégradante pour la femme.

Sources : http://www.lapresse.ca/arts/television/201408/14/01-4791820-quel-age-me- donnez-vous-suscite-deja-la-polemique.php ; http://www.gazettedesfemmes.ca/9842/pas-de- cage-pour-mon-age-a-qui-les-moyens-du-bonheur/ • Les persévérants est un programme de téléréalité québécois fondé sur le principe suivant : en six épisodes, le téléspectateur suit l’évolution de neuf jeunes à

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problèmes, qui participent à un stage intensif de formation à la réussite. L’approche se veut globale : alimentation, sport, bien-être physique et mental. Malgré l’idée originale et la bonne volonté de l’équipe de spécialistes qui ont encadré l’émission, celle-ci a été sanctionnée par le téléspectateur, mal à l’aise face à ce qui a été ressenti comme des recettes magiques et des légendes pédagogiques.

Source : www.ledevoir.com/culture/television/400509/la-recette-de-la-reussite Deux genres en question La téléréalité Les audiences de plusieurs programmes de téléréalité s’essoufflent et poussent certains à s’interroger sur l’avenir du genre. Les experts insistent notamment sur trois éléments à considérer pour une conversion réussie de la téléréalité :

• Manier avec justesse la tendance du retour à l’authenticité : si les Québécois sont sensibles à l’authenticité créée par le direct, ils sont en revanche peu friands des éliminations cruelles de candidats, des humiliations publiques et des scènes qui renvoient à des représentations sexistes.

• Développer une stratégie multi-écrans : la téléréalité doit s’adapter aux nouvelles demandes du public, qui souhaite que les contenus diffusés sur le petit écran s’étendent sur internet avec, par exemple, des pages interactives sur les réseaux sociaux.

• Trouver de nouvelles bases pour revisiter la « téléréalité compétition » : après les concours culinaires, les compétitions de chant, les émissions de survie, le succès viendra sur le nouveau sujet qui servira de base à des concours de téléréalité.

Sources : - Renaissance ou coup de grâce pour la téléréalité ? : http://www.lapresse.ca/arts/television/201501/01/01-4831986-2015-annee-de-la-renaissance-ou-du- coup-de-grace-pour-la-tele-realite.php - Téléréalités québécoises : http://www.lapresse.ca/arts/television/201304/22/01-4643190-telerealites- quebecoises-les-insolences-dune-camera.php

Les talkshows Considéré comme le plus vieux genre d’émission télévisuelle, le talkshow est revisité par les chaînes, qui tentent de le façonner à leur image et de le rendre unique. Malgré ces efforts, le genre a tendance à s’essouffler. Récemment, le fameux Saturday Night Live qui a été déprogrammé des ondes de Télé Québec.

Sources : http://www.journaldemontreal.com/2015/02/25/notre-tele-veut-elle-tuer-les-talk-shows et http://showbizz.net/2015/03/03/tele-quebec-debranche-snl-quebec Les séries Les séries québécoises rencontrent actuellement un vif succès, tant auprès des téléspectateurs qu’auprès des jurys des concours internationaux. Plusieurs d’entre elles s’inscrivent dans la tendance de retour à l’authenticité.

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Autofiction Nouvelle adresse raconte l’histoire de la maman solo de trois enfants, Nathalie Lapointe, qui apprend que le cancer dont elle s’était remise il y a deux ans est de retour. Les beaux malaises se focalise sur le quotidien de Martin Matte, humoriste à succès mais aussi père de famille. L’effet quasi documentaire plaît au public québécois.

Sources : http://www.ledevoir.com/culture/television/397210/de-tres-bons-plaisirs et http://www.ledevoir.com/culture/television/402334/les-beaux-malaises-a-paris Série policière Série noire suit deux scénaristes - Denis et Patrick – qui ont la lourde tâche d’écrire la suite du scénario de leur série, alors qu’ils sont en manquent d’inspiration. Mensonges raconte l’histoire d’une commissaire qui s’appuie sur l’aide d’un spécialiste de détection de mensonges pour tenter de résoudre une mystérieuse affaire de meurtre. Pas de chichi, ni de décor superflu : juste une salle d’interrogatoire et des suspects. 11 Québec : terre d’opportunités ? Un point en commun existe entre le marché télévisuel québécois et celui de la Fédération Wallonie- Bruxelles : la difficulté à exporter des contenus télévisuels à succès de l’autre côté de la frontière linguistique. A l’exception de quelques projets de co-production et de collaboration entre Radio- Canada et CBC, les adaptations de formats français en anglais sont globalement très limitées. En cause, non seulement la langue, mais aussi l’humour propre à chaque culture.

Source : http://www.theglobeandmail.com/arts/television/why-is-quebecs-tv-success-getting-lost-in- translation/article568726/ Pourquoi ne pas exploiter cette proximité linguistique et jeter des ponts entre le petit marché télévisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Québec en tentant d’y exporter des formats produits chez nous ? Les attentes des télédiffuseurs québécois De façon générale , les télédiffuseurs québécois sont particulièrement intéressés par :

• des séries dramatiques ou de téléréalité, d’une heure par épisode, qui mettent l’accent sur un ou plusieurs personnages centraux.

• l’adaptation de formats de téléréalité qui ont fonctionné à l’étranger. • des formats qui intègrent une véritable stratégie de contenus multi-écrans.

• des contenus à destination des jeunes, de plus en plus sollicités par les nombreuses plateformes numériques, et à la recherche de programmes réunissant trois ingrédients : l’humour, la réalité et le suspens.

Sources :

Profil 2014 : Rapport économique sur l’industrie de la production de contenu sur écran au Canada, p. 45, http://www.aqpm.ca/fr/salle-de-presse/3347/profil-2014 ; http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et- spectacles/television-et-radio/201501/30/01-4839952-vrak-en-crise-dadolescence.php et http://www.journaldemontreal.com/2015/02/27/jeunes-a-lecoute

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La chaîne Télé Québec est à la recherche d’émissions pour compléter sa grille de programmes. Trois axes sont privilégiés :

• la programmation jeunesse et famille. • la programmation culture.

• la programmation société et connaissances générales. Les catégories de formats recherchés sont donc nombreuses et varient entre le magazine, l’émission de débat, le documentaire, la série de fiction, le programme de variété ou le jeu.

Source et informations complémentaires : http://www.telequebec.tv/corporatif/?section=presentationprojetemission

La chaîne Radio-Canada est à la recherche de contenus fédérateurs. Pour la Directrice générale de la Télévision, Dominique Chaloult, « l’environnement média dans lequel Radio-Canada évolue change constamment. Plus que jamais, c’est par la richesse et l’aspect rassembleur des contenus que les diffuseurs émergents et traditionnels se démarquent. Aujourd’hui, les contenus sont devenus le nerf de la guerre ».

Source : http://www.infopresse.com/article/2015/1/29/une-strategie-de-contenu-integree-pour-radio-canada

Evénement à surveiller La deuxième édition de l’événement « Bientôt sur les écrans » se déroulera les 3 & 4 juin 2015 , à Montréal. Il s’agit d’une conférence-événement annuelle qui propose un tour d’horizon des dernières tendances et innovations en matière de contenu-écrans au niveau international. Elle est produite par le Groupe Évolumédia (producteur d’événements) en collaboration avec Productions Netmedia.com (créateur de contenus vidéo pour le web). En 2014, 250 participants ont traité, au travers des conférences, tables rondes et présentations de projets, de tout ce qui touche les nouvelles formes de création, production et exploitation de contenus sur les divers écrans qui nous entourent (télé, web, téléphone, tablette, etc.). L’Espace Pitch offre une vitrine aux nouveaux talents de la création et de la production canadienne et étrangère.

Pour plus d’informations : http://www.evolumedia.ca

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Israël : Le goût du risque : clef du succès des formats israéliens ?

Portés par le développement du marché international des contenus télévisuels, les producteurs israéliens sont parvenus à s’imposer au niveau international comme une nouvelle figure de proue en matière de formats. Comment s’est développée l’industrie télévisuelle israélienne ? Quels facteurs expliquent le succès des contenus israéliens à l’international ? L’Observatoire des tendances vous propose : • un aperçu du paysage télévisuel israélien (autorités locales et chaînes) ; • quelques clefs expliquant le succès des contenus TV israéliens ; • le point de vue du Directeur Marketing & Communication de Keshet sur les forces et tendances locales ; • un focus sur quelques formats populaires en Israël.

Paysage télévisuel Chaînes publiques Créée en vertu d’une loi votée par la Knesset en juin 1965, Israel Broadcasting Autority (IBA) est l’autorité de radiodiffusion d’Israël. Sa principale source de financement provient des redevances payées par chaque ménage possédant un poste de télévision. Ce budget est complété par les revenus provenant des publicités diffusées à la radio et par le parrainage d’entreprises privées. IBA contrôle plusieurs radios et quatre chaînes télévisées :

• Channel 1 (chaîne généraliste d’Israël, financée par les téléredevances) • Channel 23 / Israel Education TV (dont la particularité est d’être financée par le Ministère de l’Éducation)

• Channel 33 (chaîne en langue arabe) • Knesset Channel / Channel 99 (chaîne du parlement israélien) Chaînes privées IBA détenait l’autorité et le monopole sur le secteur audiovisuel israélien jusqu’en 1990, lorsque la Seconde autorité israélienne de radiotélévision a été créée pour autoriser et réglementer la diffusion de chaînes radio et télévisées commerciales. Outre sa fonction de régulation, cette autorité doit encourager les programmes d’intérêt général, mener des études sur l’impact social des programmes de télévision et favoriser les productions originales. De surcroît, une loi spécifique oblige les chaînes privées à produire et à diffuser au moins 150 heures de contenu TV “high-end”, c’est-à-dire de haute qualité. La Seconde autorité israélienne opère sur deux chaînes privées, essentiellement financées par la publicité :

• Channel 2 : exploitée par deux sociétés (Keshet et Reshet ), cette chaîne commence ses transmissions en 1993. Elle devient très populaire auprès des téléspectateurs en diffusant une vaste gamme de programmes occidentaux à succès, tels que Pop Idol . Elle diffuse par ailleurs des productions locales. Il s’agit de la chaîne la plus regardée en Israël.

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• Channel 10 : lancée en 2002, cette chaîne a mis fin au monopole de Channel 2 sur le marché de la publicité TV. Il s’agit de la deuxième chaîne la plus regardée en Israël.

Sources et informations complémentaires : - Sur le paysage audiovisuel israélien, voir : http://ejc.net/media_landscapes/israel - Site internet d’IBA : http://www.iba.org.il/ - Site internet de la Seconde autorité israélienne de radiodiffusion : http://www.rashut2.org.il/english_index.asp - LAVIE Noa, « Israeli drama: constructing the Israeli quality television series as an art form », Media, Culture & Society, vol 37, 2015, p.19-34 : https://www.mta.ac.il/Lecturers/161/DocLib1/Media%20Culture%20Society-2015-Lavie-19-34.pdf

Facteurs de développement

Très appréciés par les téléspectateurs du monde entier, les formats israéliens se vendent aujourd’hui comme des petits pains. Comment cette industrie télévisuelle s’est-elle développée ? Quels facteurs expliquent le succès des contenus israéliens à l’international ? Une maturité récente L’industrie télévisuelle israélienne est très jeune. La première émission TV a été diffusée en 1968 et les chaînes privées sont arrivées seulement dans les années 1990. C’est à partir de cette période qu’a commencé à éclore progressivement une production télévisuelle locale. Cette dernière était alimentée par la créativité des talents qui, sortant des nombreuses écoles de cinéma du pays, étaient avides de nouvelles opportunités. Ce bouleversement des années 1990 n’a pas seulement chamboulé le paysage TV israélien, mais a agi comme un appel d’air pour le développement d’une nouvelle activité économique. Aujourd’hui, l’industrie télévisuelle israélienne atteint le stade de la maturité. Un petit marché Il existe plus de 120 entreprises de production TV indépendantes en Israël, 10 studios et 30 entreprises de post-production. Selon l’étude Eurodata TV Worldwide, plus de 60% des programmes de divertissement et 50% des œuvres de fiction diffusés en Israël en 2013 étaient des productions originales de ces entreprises. Cette production locale foisonnante évolue cependant sur un marché local très étroit. L’Israël Audience Research Board estime qu’il existe près d’1,5 million de foyers qui s’expriment en hébreux et près de 7 millions de téléspectateurs potentiels au total. La taille du marché israélien pousse les producteurs locaux à développer des formats qui plairont au plus grand nombre, plutôt que des émissions taillées sur mesure pour un groupe cible précis. Les contenus télévisuels israéliens ne peuvent pas être tous absorbés par le marché local, ce qui favorise naturellement leur exportation. De l’audace face aux contraintes L’industrie télévisuelle israélienne est soumise à de multiples contraintes budgétaires. Par ailleurs, les chaînes sont peu nombreuses et les grilles de programmes sont très serrées. Exemple : Channel 2, exploitée par deux sociétés (« The Sunday-Tuesday line-up is over seen by ''Reshet'' while Wednesday-Saturday programming is controlled by a different company ''Keshet.'' »). Toutes ces contraintes poussent les producteurs locaux à faire preuve de créativité et d’audace. Cette approche porte un nom : l’« Edgy mainstream » (mainstream risqué). Le producteur prend des risques, ce qui

32 favorise la créativité : le script est pensé de façon très approfondie avant de commencer le tournage ; les créatifs et les producteurs collaborent étroitement dès le début de tout projet. Un public exigeant Composée de divers groupes ethniques, politiques, religieux et linguistiques, la société israélienne est multiculturelle. Par ailleurs, dans cette partie du monde, le drame est au coin de la rue et les questions de vie ou de mort sont quotidiennes. Par nature, Israel est porté est contenus et fictions difficiles. Des soutiens tels le TV Format Fund La production télévisuelle locale est soutenue par les autorités publiques israéliennes. Par exemple, une loi impose aux chaînes publiques d’investir de l’argent dans la production télévisuelle locale. À titre d’exemple, plus de 300 millions ont été investis dans cette industrie entre 2012 et 2015. Par ailleurs, il existe plusieurs fonds de soutien. Par exemple :

• TV Format Fund Fond privé spécialisé dans le soutien des formats TV qui mettent l’accent sur l’international, sa philosophie est la suivante : « The global television format industry has an annual turnover of 3.5 billion $, and all that is needed to win a share of the pie is one winning format ». Ce fond s’est développé notamment grâce à un business model innovant, inspiré des incubateurs technologiques. Il investit ainsi simultanément dans les Reality TV Shows , Game Shows , séries et thrillers. Le fait de diversifier les produits soutenus par le fond réduit le risque encouru. A noter : le TV Format Fund a développé un partenariat avec Profict afin d’identifier des investissements potentiels à faire en Scandinavie. Cette collaboration permet également aux formats TV israéliens de s’exporter en Finlande. • Israeli Film Fund Fond public créé en 1979 pour répondre à la demande grandissante de soutien à la production et contribuer à accroître la qualité des productions du pays. Depuis sa création, il a soutenu la création et la distribution de 340 films, grâce à un budget annuel de 6 millions de dollars. Étant donné les limitations budgétaires, sur les 140 scripts et demandes d’aides reçues, seuls 12 à 15 films sont sélectionnés et soutenus par le fond chaque année. Le fond investit jusqu’à 2/3 du budget d’un film (le budget moyen par film varie entre 500.000 et 1.000.000 de dollars.).

Sources, liens et informations complémentaires : - http://www.jpost.com/Blogs/Unleavened-Media/Israeli-TV-Formats-Find-Success-Abroad-367533 - http://www.lesinrocks.com/2012/05/14/cinema/israel-la-terre-promise-des-series-11259072/ - http://blog.mipworld.com/2012/07/omri-marcus-from-homeland-to-still-standing-an-introduction-to- the-israeli-tv-industry/#.VR5Ydhv9ncs - http://reedmidemnews.vnewscenter.com/press.do?step=pkview&contentId=1520283&companyId=8 857 - http://flowtv.org/2012/04/american-dreams-israeli-formats/#footnote_2_13836 - http://realscreen.com/2015/03/03/tv-format-fund-eyes-investment-in-finland/ - http://www.globes.co.il/en/article-israel-tv-formats-provide-profitable-investments-1000989551 - www.filmfund.org.il

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Point de vue d’un expert local En exclusivité, le bureau de l’AWEX à Tel Aviv a recueilli les propos du Directeur Marketing & Communication de Keshet 2, l’une des deux sociétés privées qui exploitent la chaîne Channel 2. AWEX : What is the secret of success of Israëli TV producers ?

KESHET : The secret of Israeli series lies in a good idea and an entertaining story. Israel is a small country with few resources. Creativity and innovation are in its DNA, we always look for the next thing and we are ambitious to see and discover more. Homelands , Rising Star , The Vault , Girlfriends are indeed big export successes. Other examples : Boom 3, which is a mix of trivia challenge, tension and humor. It has been sold to Fox in the US, France (TF1), Spain, Hungary, Kazakhstan, Chile, Uruguay, Argentina, and other countries. Other examples of formats sold on an international scale : Deal with it 4second season has been sold to 14 countries ; Help I can’t cook - a reality/game show about celebs with a fear of cooking and The successor 5- a talent show in which Israeli mentalist Uri Geller searches for the country’s next master mentalist are also amongst Keshet’s successes. As for the series, Ramzor (Traffic Light) is not perceived as being a flop abroad. It is, for example, very popular in Russia. But comedies are more difficult to adapt than “stories”. For instance the Russian version of Ramzor is almost identical to the Israeli one, whereas in the US adaptation a non-successful writer becomes a successful lawyer. But the idea behind the series is that the main character is not successful. AWEX : According to you, what are the current trends in this sector ?

KESHET : We do not see a development of a specific trend on TV formats, but more a demand for genres. For instance: more intelligent game shows with a twist are popular (such as Boom ) and mixed genres as Help I can’t cook , which is a mix of a reality and a game show. AWEX : What is your strategy ? Do you focus directly on export ? How do you make yourself known ?

KESHET : We do not focus particularly on export and we do not see the US market as our first export potential per se. In the UK for instance, Keshet UK develops, produces and coproduces original scripted and non-scripted programs for UK and international broadcasters, as well as making local versions of Keshet formats. Other than MIPCOM and MIPTV, we participate in NATPE 6 – National Association of TV Program Executives. We also attend the Berlinale where the first episode of Keshet’s newest scripted drama series Shkufim (False Flag) was shown 7. AWEX : Are there in Israel any public funding and support programs, which help independent TV producers to create and put on the market their formats ?

KESHET : We do not benefit from official government funding. As far as financing is concerned, we try to find new avenues. At Keshet, we try to find co-productions (this has nothing to do with the broadcasting channels) and we started the worldwide distribution of a Chinese format. Everything is

2 Plus d’information sur l’entreprise Keshet : http://www.keshetinternational.com/about/ 3 http://www.keshetinternational.com/show/game-show/boom/ 4 http://www.keshetinternational.com/show/game-show/deal-with-it 5 http://www.keshetinternational.com/show/entertainment/the-successor 6 www.natpe.com 7 https://www.efmberlinale.de/en/copromarket/profile/profile.html#!/accordion313793=acc-start-a-home-for- producers 34 produced within our building and digital is in house. Options are sometimes taken on our formats, but we prefer to reach out to broadcasters or producers directly. Formats à succès

Lors de notre précèdent dossier de veille sur « Le flux à la rentrée »8, nous avons déjà mentionné deux formats israéliens qui s’exportent bien actuellement : The Package et How to be. Voici quelques nouveaux formats, qui rencontrent un succès auprès de l’audience israélienne :

• Tied to Mom : ce format place le téléspectateur au centre de la relation mère-enfant. Durant 72 heures, une mère et son enfant sont attachés par un fil et doivent accomplir ensemble les tâches du quotidien. Ce faisant, l’enfant et sa mère découvrent leurs quotidiens respectifs. Chaque aventure se clôt sur une conclusion, au cours de laquelle chacun exprime son ressenti.

• 300 Sec Ride : il s’agit d’un jeu de rapidité entre deux candidats. Un plateau de jeu est spécialement conçu à cet effet, afin de permettre aux personnes de bouger suivant les 8 étapes du jeu qui les attendent.

• Guy in disguise : il s’agit d’un « Dating Show » d’un nouveau genre, qui propose à deux admirateurs secrets de partir à la rencontre d’une fille. Pour préserver leur identité jusqu’à la fin, les admirateurs sont déguisés à l’aide de costumes loufoques. Dans une société où la séduction se base avant tout sur le physique, le programme permettra à la candidate de choisir avec qui elle compte poursuivre l’aventure, sans avoir vu qui étaient vraiment les prétendants ( voir http://www.toutelatele.com/apres-seduis-moi-si-tu-peux-guys-in-disguise- pourrait-arriver-en-france-58927 et http://www.armozaformats.com/formats/new/guys_in_disguise )

• Trade Up' : l’une des particularités de ce jeu relève du mode de sélection des candidats, choisis en fonction de leur lettre-réponse à la question suivante : « Pourquoi je mérite de gagner cette voiture ? ». Une fois sélectionnés, les candidats sont « kidnappés » et amenés dans un hangar rempli de voitures. Pour tenter de remporter la voiture de leurs rêves, ils doivent répondre aux questions de culture générale et éliminer les autres participants ( voir http://deadline.com/2015/04/keshet-trade-up-car-game-show-format-mip-1201402647/ )

• Connected : cette émission suit 5 personnes (hommes et femmes), qui sont munies d’une caméra et doivent filmer leur quotidien. Petit à petit, les histoires se dessinent et des connections s’établissent entre les différents événements auxquels ils sont confrontés. Ce format appartient au genre « Docu-Reality », qui apparaît de plus en plus sur les chaînes.

• Eretznehederet (A wonderful country) : diffusé sur Channel 2, il s’agit d’un divertissement satirique faisant référence à des événements de l'actualité de la semaine. Le programme est l'une des émissions les plus regardées de la télévision israélienne.

Sources : - http://www.jpost.com/Blogs/Unleavened-Media/Israeli-TV-Formats-Find-Success-Abroad-367533 - http://blog.mipworld.com/2012/07/omri-marcus-from-homeland-to-still-standing-an-introduction-to- the-israeli-tv-industry/#.VSU18hv9nct - http://jewishbusinessnews.com/2015/01/07/israels-tv-format-fund-sells-4-game-shows-for-foreign- reproduction/

8 Voir : http://www.csa.be/system/documents_files/2343/original/Flux%20TV_rentree.pdf?1410779669 35

En conclusion

A priori, rien ne présageait le développement d’une industrie TV phénoménale en Israël. L’arrivée tardive de la télévision, l’étroitesse du marché, les contraintes budgétaires auxquelles l’industrie doit faire face ne sont pas des éléments encourageants le développement de la production locale. Face à ces contraintes, les producteurs indépendants israéliens ont appris à développer des contenus originaux et créatifs, à moindre coût, et se sont tournés vers l’international pour assurer leurs revenus . Mais cette démarche a un prix, celui du risque –comme le souligne le représentant de Keshet interviewé par l’AWEX. Ce que le cas israélien montre par ailleurs, c’est l’importance pour certaines entreprises indépendantes de production de disposer d’un soutien pour se lancer à l’international . A Tel Aviv, le TV Format Fund remplit cette fonction. Cette année, ce fond privé a encore investi 5 millions de dollars dans les formats qui ont été présentés au MIP TV de Cannes en avril. Le fond est le tremplin, qui permet aux producteurs indépendants de se faire connaître et de se développer grâce aux ventes à l’international.

Sources :

• http://www.hollywoodreporter.com/news/why-global-tv-business-is-782037

• http://www.globes.co.il/news/article.aspx?did=1001026656

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Corée du Sud : Leader asiatique des formats TV

Aujourd’hui, 15ème puissance économique mondiale, La Corée du Sud se situe à l’avant-garde technologique dans divers secteurs, dont l’audiovisuel. Par ailleurs, les industries culturelles et créatives constituent le pôle d’excellence du pays, qui vise à les soutenir et à les promouvoir à l’international. Ce dossier se penche plus spécifiquement sur la production TV sud-coréenne, ses forces et ses compétences. Les propos seront également illustrés par de nombreux exemples de formats TV qui s’exportent avec succès. Voici un court aperçu du contenu de ce dossier :

• Paysage télévisuel sud-coréen • Soutien publique • Les facteurs du succès • Les particularités des formats TV • 5G et la social TV

Paysage télévisuel Après des années de contrôle gouvernemental et de censure stricte, l’offre télévisuelle sud-coréenne s’est considérablement diversifiée à partir de 1987. En 2002, la diffusion par satellite a fait son entrée au sein des ménages coréens. En matière de diffusion hertzienne, les trois principaux groupes audiovisuels sud-coréens sont Korean Broadcasting System (KBS), Munhwa Broadcasting Corporation (MBC) et Seoul Broadcasting System (SBS). KBS (Korean Broadcasting System) KBS a été fondé en 1961 par le gouvernement coréen, avec pour mission de créer des programmes d’intérêt public. Ce service produit ainsi de nombreux contenus culturels et historiques, mais aussi des feuilletons et séries télévisées très populaires. KBS est par ailleurs particulièrement reconnu pour la qualité de ses documentaires, qui lui ont permis de remporter de nombreux prix internationaux. KBS est responsable de deux chaînes nationales : KBS 1 (focalisée sur l’information et l’éducation, elle ne diffuse pas de publicité) et KBS 2 (chaîne la plus regardée en Corée, elle diffuse des contenus culturels et divertissants à destination des familles - son public-cible). KBS est par ailleurs responsable de quatre chaînes câblées et satellite : KBS Prime , KBS Drama , KBS N Sports et KBS Joy. KBS tire ses revenus des redevances TV, payées par chaque ménage pour l’accès à la radiotélédiffusion. En 2013 (pour la première fois depuis 1981), ces redevances ont été réévaluées pour atteindre aujourd’hui 4.000 KRW (+/- 3,31 EUR) par mois. Cette décision a été prise lorsque les revenus des redevances n’ont permis de couvrir que 40 % du budget de la société.

Source : KBS 2013 Annual Report: http://english.kbs.co.kr/about/annual_report_140611.pdf . MBC (Munhwa Broadcasting Corporation) MBC est une société semi-privée, qui a été créée en 1961. Elle est financée en partie par le Gouvernement sud-coréen. Elle possède une chaîne TV et deux chaînes radio. MBC produit de nombreux contenus télévisuels (66 % d’entre eux sont produits en interne). MBC a notamment généré Where are you going, Dad ?, un format très célèbre (notamment au prix

37 remporté au Worldfest Houston Film Festival), qui a été adapté pour la télévision chinoise. Outre les formats, MBC produit également des drama historiques, très populaires ces dernières années. SBS (Seoul Broadcasting System) SBS est une société privée de radiotélédiffusion. Elle a été créée en 1990 et s’adresse principalement aux jeunes. Il s’agit de la deuxième chaîne TV la plus regardée en Corée. Cette société est connue pour les formats à succès Running Men , Hailing Camp , Go Show et Law of the Jungle. Outre les chaînes dont sont responsables KBS, MBC et SBS, le réseau télévisuel sud-coréen propose 9 autres chaînes privées régionales (PSB, TBC, KBC, TJB, UBC, JTV, CJB, JIBS, GTV) et une chaîne publique nationale dédiée à l’éducation (EBS). On dénombre également plus d’une centaine de chaînes câblées (Tbroad, C&M, CMB, CJ HelloVision, etc.) et presque autant de chaînes par satellite.

Source : http://www.senat.fr/rap/r06-402/r06-402_mono.html . Soutien public Parmi les facteurs expliquant le développement rapide de la production télévisuelle sud-coréenne, l’un tient très certainement à la politique volontariste menée dès 1998 pour renforcer les industries culturelles et créatives (ICC), pôle que le Président Kim Dae-Jung considère comme prioritaire pour favoriser l’essor du pays. Les politiques publiques mises en place dans ce contexte visent à développer la culture coréenne à travers les ICC, rendre robuste la compétitivité internationale de ces entreprises et à les promouvoir sur le marché l’international. Aujourd’hui, les industries culturelles et créatives coréennes représentent 51.835 millions de $. Parmi elles, Broadcasting Industry occupe la seconde place. De plus, grâce à la progression de la Korean wave et aux accords de libre-échange, énormément d’investissements étrangers alimentent les industries culturelles de la Corée du Sud. Initiatives domestiques Le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme et le Ministère des Sciences et des ICT sont responsables de la mise en œuvre des politiques qui concernent les industries culturelles et créatives. L’une de leurs premières actions a porté sur la mise en place du Korea Contents Lab , un incubateur qui accompagne les porteurs de projets dans la création et le lancement de leur start-up. Deux projets pilotes ont été lancés et concernent la création de contenus pour la nouvelle génération de broadcasting et de contenus TV en liens avec le milieu médical et éducatif. Ces projets reçoivent un soutien financier important, en plus du soutien pour la distribution et la promotion de leurs produits. L’Etat sud-coréen a par ailleurs mis en place le Fund of Funds , qui financent des projets issus des industries culturelles et créatives. Dans le domaine du cinéma par exemple, plus de 960 projets ont été soutenus par le fond, pour un montant total de 593.000 millions de KRW. Parmi les autres initiatives développées par l’Etat coréen, citons aussi la création de Cultural Industries Clusters , la mise en place de Promotion Districts pour les entreprises actives dans ce secteur (par exemple, le District d’Incheon se focalise sur les Next Generation Vivid Content et le district Goyang, sur le Broadcasting content ) ou encore la création d’une Agence pour la promotion des industries culturelles et créatives, la Korea Creative Content Agency .

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Sources et informations complémentaires : - SHIM Sungeun, « Behind the Korean Broadcasting Boom », NHK Broadcasting studies 2008, N°6, pg. 215. - Korea Content Lab, http://www.businesskorea.co.kr/article/1731/content-industry-much- attention-being-paid-%E2%80%9Ckorea-contents-lab%E2%80%9D#sthash.2H4lrXtl.dpuf - Brochure Investment Opportunities in Korea: Cultural Contents, Invest Korea, December 2014. - Korea Creative Content Agency: http://chn.kocca.kr/ch/main.do

Collaborations internationales De nombreux accords de coopération et de libre-échange encadrent et structurent les collaborations internationales. Exemple : L’Inde et la Corée du Sud viennent de signer un accord de co-production de produits audiovisuels, films et émissions TV. Ce traité prévoit la diffusion plus large d’œuvres sud- coréennes en Inde. En ce qui concerne l’, les collaborations dans ce domaine sont encadrées par l’Accord de libre- échange signé entre l’UE et la Corée du Sud en 2011. Il stipule que « les œuvres audiovisuelles coproduites peuvent bénéficier des régimes coréens de promotion du contenu culturel régional ou local ».

Sources et informations complémentaires : - SHIM Sungeun, « Behind the Korean Broadcasting Boom », NHK Broadcasting Studies, N°6, 2008, pg. 205-232. - Accord de co-production entre l’Inde et la Corée du Sud : http://www.businesskorea.co.kr/article/10639/bollywood-hallyu-korean-wave-further-spread-india - Accord de libre-échange entre l’UE et la Corée du Sud : http://eur-lex.europa.eu/legal- content/FR/ALL/?uri=OJ:L:2011:127:TOC

Le Club de Football à Tubize sera le décor d’une TV réalité sud- coréenne ! En 2014, Sportfizen est devenu l’actionnaire majoritairede AFC Tubize. Il s’agit d’une entreprise coréenne renommée et spécialisée dans le marketing et l'évènementiel sportif. La collaboration se passe bien et déjà de nouveaux projets émergent. En effet, la société Sportizen, en collaboration avec KBS , seront à Tubize pour 6 semaines de tournage d’une téléréalité sud-coréenne. Le concept est simple : 20 passionnés de football et anciens joueurs, qui ont dû abandonner ce sport pour diverses raisons, obtiennent la chance de leur vie : s’entrainer pour devenir le meilleur joueur de football. De plus, cette aventure les amène très loin de chez eux : en Belgique ! Au fil des tournages, ils vont se perfectionner au sport, se confronter aux professionnels, mais aussi découvrir notre pays. L’émission sera tournée chez nous cet été 2015. Une fois les tournages terminés, ils retournent en Corée du Sud et espèrent attirer entre 25-30 millions de téléspectateurs.

Source : Entretien avec le Directeur d’AFC Tubize, Josselin Croisé

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Les facteurs du succès Hallyu – La vague coréenne Définition Cette stratégie sud-coréenne ont donné naissance à un phénomène, qui porte le nom de Hallyu - la "vague coréenne". « L’ Hallyu se divise en trois phases. La première correspond à la fin des années 90 jusqu’au début des années 2000, lorsque les premiers dramas ont été majoritairement diffusés en Chine, à Taiwan et au Vietnam. Le cœur de cible était alors principalement les femmes entre 40 et 50 ans. La deuxième phase de l’ hallyu , entre 2000 et 2005, correspond au pic de la vague coréenne et de la popularité des dramas , qui atteignent alors le Japon et l’ensemble de l’Asie du Sud-Est. Enfin, la troisième et dernière phase attire maintenant les jeunes générations, aussi bien masculines que féminines, par le biais des dramas , mais surtout de la K-pop, la musique coréenne. »

Source : Les « dramas », moteur du soft power coréen : http://www.inaglobal.fr/television/article/les-dramas- moteur-du-soft-power-coreen Soap drama first, Format TV second. Les premiers contenus télévisuels à surfer sur la vague coréenne, ce sont les séries télévisées – les soap dramas . Ils s’exportent très facilement, car ils véhiculent des valeurs confucéennes importantes sur la famille, les relations sociales et l’amour. Ce qui les distingue des séries américaines, c’est le peu de violence qu’elles contiennent. D’autres critères sont également à prendre en compte pour comprendre leur succès à l’export : haute qualité, prix abordable, grand nombre et variété importante. En moyenne, on estime que près de 150 séries TV coréennes sont produites par an. Cette diffusion à l’international des séries TV ouvre la porte aux producteurs TV de formats, et facilite leur entrée sur le marché. Résultats En terme de résultats, la Hallyu a rapporté près de 11 milliards $ en 2014 et les prévisions pour l’avenir sont positives, puisqu’on l’évalue déjà à 83 milliards $ en 2020. Les statistiques démontrent également l’importance de ce phénomène au fil des années : “According to a report conducted by the Korea Communications Commission, 1,002 TV program formats were exported abroad in 2012, rapidly up from 445 in 2011. ” Par effet de contagion, c’est également d’autres domaines culturels, tels que la cuisine ou la langue sud-coréenne, qui sont également promus. Les formats TV ne sont pas négligés et profitent pour surfer sur cette vague.

Sources et informations complémentaires: - Korean Wave crosses the Pacific : http://www.c21media.net/perspective/korean-wave-crosses-the- pacific - K-Dramas and Show Programs Lure Global Viewers : http://koreabizwire.com/feature-k-dramas-and- show-programs-lure-global-viewers/21913 - Influence sur les autres produits sud-coréens : http://www.scmp.com/business/companies/article/1538513/south-korean-tv-dramas-exploit- success-push-products-across-asia - Brochure Where Success knows no limits, Invest Korea, MOTIE, December 2014. - Derniers chiffres sur la Korean Wave: http://www.businesskorea.co.kr/article/10428/wave-money- korean-wave-has-induced-126-trillion-won-production

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Offre et Compétences Production TV abondante Pour alimenter la vague coréenne en contenus, il faut une offre abondante. Et ça, en Corée du Sud, il y en a ! Avec la libéralisation du marché, de nombreuses entreprises de production indépendantes se sont constituées à partir des années 1990 et produisent des contenus de qualité, et à un prix intéressant. Voici quelques exemples : - CJ Entertainment Co. : filiale du CJ Group, elle est la plus grande société sud-coréenne de production et de distribution de films. Elle possède également TVN , une chaîne de télévision de divertissement sud-coréenne. Ils ont produit le format Grandpas over flowers , qu’ils exportent aujourd’hui notamment aux Etats-Unis. - JoongAng Media Network (JMnet) : entreprise multimédia coréenne, active tant dans le domaine de la publication, télédiffusion ou encore dans le web. Elle est également en charge de plusieurs chaînes TV, dont Q Channel , qui offre surtout des documentaires . - King Content : producteur de contenu qui a travaillé avec plusieurs chaînes TV en Asie. - PlayOnCast : producteur de contenu, qui est diffusé sur diverses plateformes (TV, Internet, mobile). - Tcast Contents Hub : 2ème plus grand MPP (Multi Program Provider), qui gère 10 chaînes du câble. De plus, ils produisent plus de 500 heures de contenu original chaque année. La chaîne de valeur complète L’émergence de ces nombreuses entreprises de production a favorisé le développement d’un environnement hautement concurrentiel, qui pose de nombreuses contraintes sur les producteurs : produire des contenus qui plaisent à un large public, tant local qu’international ; mais le faire à des prix concurrentiels. Pour ce faire, les entreprises collaborent beaucoup avec les entreprises technologiques de la région, afin d’insuffler de la valeur ajoutée dans leurs produits. Ainsi, les entreprises technologiques viennent compléter la chaîne de valeur et y apportent une plus-value aux formats TV. Voici quelques exemples :

• La technologie stimule la création : 3D TV, Ultra HD TV : ces technologies, largement répandue en Corée du Sud, stimulent la création de contenus TV spécifiques adaptés pour ces appareils ;

• La technologie facilite la diffusion des formats : Plateformes internet Viki.com ou Flitto.com réunissent des millions de fans de Korean TV drama, qui font de la traduction et les sous-titres en différentes langues de leurs séries préfères et favorisent leur diffusion à l’étranger ;

• La technologie rend le format original : Des entreprises comme Digital Idea , studio expert dans les effets spéciaux, grâce à ses technologies uniques et créatives ;

• On ne pouvait pas terminer le dossier sans mentionner la Happy Dog TV , chaîne de TV spécialement dédiée aux chiens qui restent seuls à la maison, en attendant leur maître.

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Outre ces entreprises technologiques, plusieurs entreprises de distribution complètent la chaine de valeur et se partagent le marché à l’export. Ils développement la distribution des contenus TV coréens dans les quatre coins du monde. Exemple: AK Entertainment , Finecut Co , Intercon Media , M-Line Distribution .

Source:

- http://www.eastasiaforum.org/2012/05/09/technology-and-culture-to-drive-east-asia-s-next-digital- revolution/ Influence sur le voisin chinois Le marché TV chinois est devenu le deuxième marché mondial en termes d’audiences. La demande pour de nouveaux contenus est importante et les Chinois investissent des budgets importants pour leur développement. D’ailleurs, lors de l’ Asian Television Forum en 2013, ils ont annoncé que la télévision chinoise investirait près 300 million RMB dans l’industrie des formats. Les producteurs sud-coréens l’ont bien compris et prospectent ce marché activement. Depuis 10 ans, les reality show à la sauce coréenne sont adaptés pour le public chinois et font un tabac. La sauce n’a pas pris tout de suite, avec l’échec du premier show Golden Bell Challenge , diffusé en 2003. Mais très vite, les producteurs chinois se sont rendu compte qu’ils avaient plus à gagner en produisant les formats en collaboration avec leur voisin coréen. Depuis, plusieurs formats ont été adaptés et ont plu au public chinois. Exemple, avec le show I am a singer qui a connu un véritable succès. Une nouvelle édition est déjà prévue pour l’avenir. Mais comment expliquer ce succès ? Les experts soulignent que les formats coréens qui sont importés en Chine sont adaptés à la demande chinoise (envie de mélodrames et de sentiments authentiques) et à sa culture: “The Chinese favour lively, entertaining, humorous shows, rather than cerebral contests, which they find a little off-putting". Quelques exemples de formats exportés en Chine :

• Fashion King : il est coproduit par la société chinoise Youku Tudou et la société sud- coréenne de diffusion SBS. Le show a été diffusé le 25 avril dans les deux pays, en même temps. L’objectif du jeu est de réunir des groupes de pop stars et de designers des deux pays, qui sont en compétition pour le titre de Fashion King. Aujourd’hui, ce sont les téléspectateurs des deux pays qui regardent ce show, de quoi battre des records d’audiences mondiales.

• Infinity Challenge : il s’agit d’un unscripted comedy show, où six comédiens devront affronter des défis souvent impossibles à réaliser. Le show prend alors une tournure satirique. Les téléspectateurs coréens l’adorent.

• Hurry up, Brother ! : adaptation de l’émission sud-coréenne Running Man (voir plus bas, page 9).

Sources et informations complémentaires : - Relire le dossier de veille de l’Observatoire des tendances « Coup de zoom sur l’Est Asiatique », http://www.csa.be/system/documents_files/2340/original/Est%20asiatique%20_Dossier%20Chine%2 0et%20Japon.pdf?1405332522 - http://www.scmp.com/news/china-insider/article/1344467/chinas-most-popular-reality-shows-come- south-korea

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- Retour sur Asia Television Forum, qui s’est tenu à Singapour en décembre 2013 : http://economists- pick-research.hktdc.com/business-news/article/International-Market-News/Korean-formats-and- China-s-growing-TV-appetite-dominate-at-ATF-2013/imn/en/1/1X000000/1X09VUC6.htm - Helen (Yang) Liu, The Latest Korean TV format wave on Chinese Television: a Political Economy Analysis, 2014, http://summit.sfu.ca/item/14503 - A new fashion in formats: https://www.c21media.net/perspective/a-new-fashion-in-formats - http://en.yibada.com/articles/27317/20150416/star-china-buys-korean-variety-entertainment- format-infinite-challenge.htm

Particularités des formats coréens Spécificités Les producteurs TV repoussent les limites de l’imagination et viennent avec des idées et des scénarii très intéressants pour le public. D’après Paul Chong, General Manager de JoongAng Media Network , "Korean producers and broadcasters have come up with formats that are a mixture of oriental ideas and Western execution. That's what's making Korean formats appeal internationally. Korean formats increasingly deal with social issues. They tackle themes like the generation gap, long working hours and family breakdowns."

Source: Retour sur le Asia Television Forum 2013 : http://economists-pick-research.hktdc.com/business- news/article/International-Market-News/Korean-formats-and-China-s-growing-TV-appetite-dominate-at-ATF- 2013/imn/en/1/1X000000/1X09VUC6.htm Selon nos observations, trois éléments essentiels différencient les formats TV coréens des formats américains ou européens : Observational Reality Shows Plusieurs formats TV sud-coréens font partie de ce que l’on peut appeler « Observational reality shows ». La base du concept est de mettre les participants dans une situation compliquée et d’observer comment ils vont s’en sortir. Ces expériences apparaissent comme très authentiques, ce qui plait et attire le téléspectateur. De plus, les producteurs coréens utilisent fréquemment les célébrités, comme principaux acteurs de ces formats. A travers les histoires, ils vendent également la vie privée de ces célébrités, ce qui attire les téléspectateurs. Exemple de format :

• Grandpas over flowers : comme nous l’avons déjà expliqué dans nos éditions précédentes, ce format suit les aventures de quatre grands-pères lors de leur voyage-découverte de l’Espagne. Ils partent là-bas alors qu’ils ne connaissent ni la langue, ni le pays. Suite au succès de ce show, la chaine américaine NBC a acheté les droits et vise à diffuser le format sous le titre Better late than never .

Source: Exportation du format Grandpas over Flowers : http://variety.com/2014/tv/news/nbc-says-better-late-than-never-to-korean-format- grandpas-1201296504/ • Baba qu naer ? ( Where are we going, Dad? ) : ce célèbre reality show, qui crée le buzz en Chine, est en fait un format créé en Corée du Sud. Le concept du show est de suivre un père (souvent célèbre) et son enfant, lors de leur découverte de la

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campagne. Au fur et à mesure, ils doivent relever des défis dans cet environnement qu’ils ne connaissent pas. Pas d’éliminations Alors qu’ailleurs, l’élimination des candidats est ce qui crée le suspense de l’émission, en Corée du Sud, souvent les formats TV n’ont pas de passage d’élimination de candidats. En effets, les éliminations sont souvent jugées trop cruelles. Ainsi, tous les candidats sont suivis tout au long de l’émission. Le téléspectateur s’attache aux personnages et a le désir de suivre leurs aventures jusqu’au bout. Exemple:

• Le format Where are we going, Dad?

• The Return of Superman : les pères ne sont pas toujours parfaits. Mais c’est normal, ils sont débordés par leur boulot et les autres tâches quotidiennes. Dans cette émission, nous suivons de près le quotidien d’un père, qui devra, durant 48h, s’occuper de leurs enfants, et uniquement d’eux. Source: http://www.dramafever.com/drama/4612/The_Return_of_Superman/ Multiples effets spéciaux L’intégration d’effets spéciaux et de technologies numériques innovantes rendent les shows plus animés et divertissants. L’art et la technologie évoluent ensemble, l’un apportant une plus-value à l’autre. L’audience sud-coréenne recherche ces effets spéciaux, très novateurs. Exemples :

• De nombreux bruitages et icones animées apparaissent sur les écrans lors du show Happy Together ! il s’agit d’un show, qui mélange les genres. Ainsi, les téléspectateurs participent aux quizz et autres jeux pour identifier le secret bien caché de la célébrité. Beaucoup de rigolades et de moments drôles en perspective.

Source: http://kbsworld.kbs.co.kr/programs/programs_intro.html?no=82

Les techniciens insistent également sur les scènes de replay, afin de revoir les scènes d’action au ralentit, ou sur les animations pour souligner les émotions de différents personnages.

Source: Helen (Yang) Liu, The latest Korean TV Format wave on Chinese Television: a political economy analysis , Simon Fraser University, Summer 2014. Exemples de succès Outre les exemples déjà mentionnés ci-dessus, voici quelques formats qui rencontrent actuellement un véritable succès en Corée du Sud et à l’international :

• The Real man : des célébrités sud-coréennes deviennent de nouvelles recrues de l’armée pour toute une semaine. Ils se retrouvent au pied d’égalité avec les autres soldats et doivent suivre leur rythme de vie, ainsi que leurs entrainements. Comment vont-ils réagir? Qui sera le premier à abandonner ? Source: http://www.straitstimes.com/the-big-story/case-you-missed-it/story/korean-tv-gets- real-20131222#sthash.T66GDK43.dpuf

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• Running man : 7 célébrités se retrouvent également dans cette émission, où elles doivent remporter diverses missions loufoques chaque semaine. En compagnie d’invités ou seuls, ils vont devoir courir pour remporter une course, combattre des pirates, où trouver un trésor.

Source: http://www.viki.com/tv/21511c-running-man Social TV à la vitesse (5G) coréenne

« La Corée dispose de la meilleure couverture Internet et de la connectivité la plus rapide au monde (avec 14 Mbps en moyenne par habitant). Le Wi-Fi est accessible dans la plupart des lieux publics (restaurants et cafés en particulier) et dans certaines lignes de métro. » La 4G était disponible en Corée dès 2011 et accessible à 99% de la population (sur 50 % du territoire). Du coup, les habitudes des coréens changent également : dans les métros, tous sont scotchés sur les écrans de leurs smart phones, à regarder les émissions TV de la veille ou les films en HD. Certains experts disent même que la 4G arrive à saturation et le réseau 5G est très attendu. Pour ce faire, l’état sud-coréen investit plus d’un milliard d’euro pour mettre en place ce réseau en 2020. L’Europe veut également se placer dans la course ? En tout cas, « la Commission européenne et la Corée du Sud ont décidé de s'allier afin de travailler sur la prochaine évolution des réseaux de téléphonie mobile: la 5G. » En juin 2014, les deux parties ont signé une déclaration commune sur la coopération stratégique dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) et la 5G. Grâce à cette technologie, les chaînes TV sud-coréennes ont saisi les opportunités d’utiliser les réseaux sociaux comme moyen de communication avec les téléspectateurs. Un des nombreux exemples est l’émission K-pop Star , où les téléspectateurs peuvent utiliser une application pour voter pour leurs candidats préférés.

Sources et informations complémentaires : - Info Marché AWEX : http://www.awex.be/fr- BE/Infos%20march%C3%A9s%20et%20secteurs/Infosmarch%C3%A9s/Cor%C3%A9e%20du%20Sud/Pa ges/InfosPratiques.aspx - « Corée du Sud : reportage au pays où la 4G a un métro d’avance », http://www.lesnumeriques.com/coree-sud-reportage-pays-4g-a-metro-d-avance-a1862.html - 5G en 2020 : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/22/la-coree-du-sud-investit-plus- d-un-milliard-d-euros-dans-la-5g_4352231_651865.html - Accord entre l’Union Européenne et la Corée du Sud : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14- 680_fr.htm - L’échec de Rising Star : http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/l-echec-rising-star-l- 160011

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La télévision au cœur des mutations

La télévision se situe aujourd’hui au croisement de profondes mutations :

• mutation des habitudes de consommation (binge watching, interactivité, replay, …) • mutation des technologies (multiplication des écrans, émergence des contenus 8 K et de la réalité virtuelle, …)

• mutation des générations (l’âge moyen des téléspectateurs est en constante et rapide augmentation alors que les plus jeunes délaissent le petit écran – les plus connectés ne s’en équipant même plus). Comment prendre en considération ces évolutions dans la conception des programmes de flux ? Comment tenir compte de ces mutations comportementales, technologiques et générationnelles pour créer des contenus innovants et fédérateurs ? Comment tirer parti de ces bouleversements pour façonner une nouvelle étape dans le développement de la télévision ? Evolution des habitudes de consommation La durée d’écoute Selon le Centre d’information sur les médias (CIM), en 2012, la télévision touchait (sur base quotidienne) près de trois quarts de la population belge et sa durée de consommation moyenne atteignait 3h44 par jour. Le Techonomic Index , une vaste étude diligentée par Samsung en Europe et récemment relayée par la Dernière Heure (30/06/15), montre qu’en 2015, les Belges passent en moyenne 3h11 par jour devant leur petit écran. En trois ans, la durée de consommation moyenne de la télévision a donc sensiblement baissé en Belgique. Parallèlement à cette diminution, la consommation d’Internet a, elle, gagné en importance. Et ce sont les plus jeunes qui, en particulier, délaissent la télévision au profit d’autres écrans.

Constatée en Belgique, cette tendance correspond à une évolution générale, observée dans de nombreux pays industrialisés. Ainsi, le rapport sur les tendances du Fonds des Médias du Canada montre une forte augmentation du temps passé en ligne par les Canadiens ces dernières années (voir schéma ci- contre). Une étude réalisée récemment par Ericsson dans 9 pays (Allemagne, Brésil, Chine, Corée du Sud, Espagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Suède, Taiwan) montre que pour la première fois, en 2014, la télévision en streaming a dépassé la télévision classique (broadcast) chez les 16-45 ans : 80% de cette tranche d’âge a regardé la télévision en streaming en 2014. En généralisant à la population totale de ces 9 pays, en 2015, pour la première fois dans l’histoire de la télévision, le streaming est devenu le mode de visionnage le plus répandu.

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Face à ce constat, plusieurs stratégies s’offrent aux producteurs de flux. Parmi elles :

• La focalisation sur la cible des seniors (étant entendu que l’âge moyen des téléspectateurs est en constante et rapide augmentation) en concevant des programmes taillés sur mesure pour ce public. Pour des exemples et des idées en la matière, voir le dossier de l’Observatoire des tendances consacré à la Silver Economy : https://tinyurl.com/qy2mzaz

• L’ intégration des dispositifs relevant de la Social TV pour atteindre ce public jeune, dynamique et connecté . Pour un aperçu des dispositifs qui favorisent les interactions entre le téléspectateur et un contenu télévisuel (avant, pendant et/ou après sa diffusion), entraînant ainsi une expérience enrichie autour de ce contenu, voir le dossier de l’Observatoire des tendances consacré à la Social TV : http://www.csa.be/system/documents_files/2387/original/Les%20formats%20et%20la%20S ocial%20TV.pdf?1415788439%20 Sources : - An Ericsson Consumer Insight Summary Report , September 2014 : http://www.ericsson.com/res/docs/2014/consumerlab/tv-media-2014-ericsson-consumerlab.pdf - Etude IP, Les Marques Médias , 2012 , citée dans Bilan TV , Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Belgique, 13 décembre 2013, page 18. Voir : http://www.csa.be/documents/2201 - Enquête Mediascope Europe d’IAB analyse la consommation des Belges en matière de média - 8 Belges sur 10 sont actifs sur Internet : http://www.iab-belgium.be/wp- content/uploads/2012/10/Communiqu%C3%A9-de-presse-IAB-8-Belges-sur-10-sont-actifs-sur- Internet.pdf - La télé est-elle toujours la reine de votre foyer ? : http://plusmagazine.levif.be/fr/011-1560-La-tele-est- elle-toujours-lareine-de-votre-foyer.html - Smartphone, tablette, PC, télé… : Les Belges y passent 9h par jour ! Article de La DH : http://www.dhnet.be/actu/societe/smartphone-tablette-pc-tele-les-belges-y-passent-9h-par-jour- 5592dd983570c68585132858 - Image extraite du Rapport sur les tendances : Vers une accessibilité accrue , FMC, Décembre 2013, page 3 : http://trends.cmf-fmc.ca/media/uploads/reports/37-rapport-tendances-accessibilite-accrue.pdf

Les moments d’écoute Selon le Centre d’information sur les médias (CIM), c’est essentiellement à la maison (95% de la consommation) et en soirée que la population belge passe le plus de temps devant son téléviseur. Si l’on sait que le prime time reste l’un des créneaux les plus porteurs pour un diffuseur, il a été démontré que certaines minutes comptent plus que d’autres à l’intérieur même de cette tranche horaire. En France, 21h19 est l’heure précise de la journée à laquelle il y a le plus de personnes devant la télévision: 25,8 millions en moyenne. Une habitude consommation à prendre en compte dans la conception des programmes ?

Sources : - Etude IP, Les Marques Médias , 2012 , citée dans Bilan TV , Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Belgique, 13 décembre 2013, page 18. Voir : http://www.csa.be/documents/2201 - Une étude d’IAB analyse la consommation des Belges en matière de média - 8 Belges sur 10 sont actifs sur Internet , http://www.iab-belgium.be/wp-content/uploads/2012/10/Communiqu%C3%A9-de- presse-IA B-8-Belges-sur-10-sont-actifs-sur-Internet.pdf - La télé est-elle toujours la reine de votre foyer ? : http://plusmagazine.levif.be/fr/011-1560-La-tele-est- elle-toujours-lareine-de-votre-foyer.html

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- 10 tendances pour comprendre la télévision française : http://www.20minutes.fr/television/1528059- 20150128-10-tendances-10-chiffres-comprendre-television-francaise

La durée des programmes La durée des programmes s’inscrit dans des normes soumises à des évolutions. Les formats de 30 minutes, 52 minutes ou 90 minutes sont utilisés par la plupart des chaînes de télévision à travers le monde. Hérité de la télévision américaine qui avait fixé cette durée pour y inclure le temps dédié à la publicité, le format de 52 minutes devient particulièrement fréquent. Conçu au départ pour les reportages et les documentaires, il a été rapidement adopté pour tout type de programme, y compris les fictions et les jeux télévisés. Avec des formats d'une durée identique, les chaînes et les programmateurs créent facilement leurs grilles en les complétant ensuite par des programmes courts ou des espaces publicitaires. Face à cette standardisation, certains choisissent de prendre le contre-pied des normes et font de la durée des programmes un facteur d’innovation . C’est par exemple le cas de la Slow TV , ce phénomène qui a vu le jour en Norvège en 2009, lorsque le producteur Thomas Hellum décide de filmer les 7 heures de voyage du train qui rejoint Oslo à Bergen. Diffusé en direct sur la chaîne NRK, le programme ne rebute pas les téléspectateurs, étaient plus de 1,2 million à le regarder. Une seconde édition, focalisée sur un voyage en bateau entre Bergen et Kirkenes, a ensuite attiré plus de 3,6 millions de téléspectateurs et fait parler d’elle sur la toile. La Slow TV allie plusieurs atouts propres aux événements sportifs - il s’agit de programmes- événements qui font parler d’eux, rassemblent les téléspectateurs, leur donne rendez-vous et les fédèrent – tout en parvenant à limiter les coûts de production.

Sources et informations complémentaires : - Pourquoi les programmes durent-ils 52 minutes à la télévision ?, http://tvmag.lefigaro.fr/le-scan- tele/actu-tele/2015/03/09/28001-20150309ARTFIG00332-pourquoi-les-programmes-durent-ils-52- minutes-a-la-television.php - Slow TV : l’innovation n’est pas toujours technologique : http://trends.cmf-fmc.ca/fr/blog/slow-tv- linnovation-nest-pas-toujours-technologique

La Délinéarisation de l’accès Alors même que le direct rassemble toujours davantage de téléspectateurs qui chérissent les rendez- vous télévisuels, un phénomène antinomique prend parallèlement de l’ampleur. Il s’agit de permettre à l’utilisateur de visionner des contenus télévisuels sur le support de son choix, quand il le souhaite (en différé, en prévisionnage ou en replay). Plusieurs noms sont donnés à ce phénomène : « télévision délinéaire », « télévision de rattrapage » ou encore « Anywhere, anytime ». En France par exemple, ce mode de consommation connaît une véritable explosion : selon les chiffres de Médiamétrie, sur la période octobre-décembre 2014, plus de 4 millions de personnes ont regardé chaque jour un programme en replay , soit environ 8 % de la population française. Le défi consiste dès lors à concilier deux tendances apparemment paradoxales (le direct et le différé) en donnant de la substance à « l’instant télévisuel » (qui relie et fédère les téléspectateurs), tout en offrant une délinéarisation de l’accès .

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Sources et informations complémentaires : - Carte Blanche, Bilan TV , Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Belgique, 13 décembre 2013, page 17. Voir : http://www.csa.be/documents/2201 - 10 tendances pour comprendre la télévision française : http://www.20minutes.fr/television/1528059- 20150128-10-tendances-10-chiffres-comprendre-television-francaise - La télé de rattrapage, un phénomène en plein expansion : http://www.la- croix.com/Culture/Medias/La-tele-de-rattrapage-un-phenomene-en-pleine-expansion-2015-04-29- 1307511 - Rapport CIM , Top 100 programmes Sud – 2014, http://www.cim.be/fr/television/resultats-publics

Le binge watching La télévision n’échappe pas aux tendances comportementales de notre époque. L’une de ces tendances est liée à l’expansion de la société de consommation : il s’agit de vouloir tout, tout de suite. Appliqué à la consommation télévisuelle, ce comportement a donné naissance au « binge watching ». Mot-valise anglo-saxon formé des verbes « to binge » (se goinfrer ou se saouler) et « watching » (regarder), le « binge watching » désigne la pratique qui consiste à « regarder de multiples épisodes d’un programme de télévision à la suite, souvent au moyen de DVDs ou de streaming en ligne » (Oxford English Dictionary). Les jeunes générations (les Millenials ) sont particulièrement adeptes du visionnage en rafale : ils aiment regarder les programmes vite et en primeur. Comment tenir compte de ce mode de consommation dans la conception des programmes télévisés ? Actuellement, de nombreux formats sont adaptés aux interventions prévues pour la diffusion de publicité. Pour retenir le téléspectateur, le suspens doit être accentué juste avant la pause. Ce n’est pas toujours le cas des séries HBO ou Netflix par exemple, puisqu’elles sont consommées sans interruption. Comment construire des formats TV comme des films de plus de 10h ?

Source : Les auteurs québécois s'adaptent-ils à la nouvelle télé ? http://ici.radio- canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2014/11/28/007-boulimie-televisuelle-scenaristes.shtml Evolution des technologies Les plateformes en ligne, alternative ou complément ? Alors même que les téléviseurs se dotent de technologies de rattrapage pour permettre le visionnage de tout contenu souhaité en différé, une série de plateformes en ligne, telles que YouTube, Dailymotion ou encore Netflix, se multiplient. Elles donnent accès à des contenus audiovisuels en streaming gratuit ou via des abonnements et offrent aux utilisateurs une nouvelle forme d’expérience. Comment prendre en compte ces évolutions pour renforcer la télévision ? Il ne suffit pas de rendre les contenus audiovisuels accessibles via internet pour affirmer que la télévision est entrée dans l’ère d’internet. Ces plateformes en ligne ont la particularité de prôner l’accessibilité, la mobilité, la maîtrise du temps, l’immédiateté et l’interactivité. Les acteurs de l’écosystème télévisuel n’hésitent pas à revoir leur ADN . Ainsi, Sony lance une Cloud- based TV , pour défier le câble. La BBC, quant à elle, vient d’annoncer que sa chaîne BBC3, destinée à un public âgé de 16 à 24 ans, serait diffusée exclusivement sur internet. Autre exemple concerne l’organisme de mesure d’audience allemand (l’AGF), qui vient de signer un accord avec Google, propriétaire de YouTube, pour cumuler les audiences de la plateforme de partage de vidéos et celles

49 de la télévision. Au Québec, Seevibes - le premier fournisseur des données d’audience sociale autour de la télévision pour le ciblage publicitaire sur les médias sociaux, examine les performances des émissions en termes d’interactions sociales qu’elles ont créées. Pour d’autres, les plateformes de diffusion de contenus en ligne constituent d’utiles laboratoires pour tester de nouveaux programmes . Une fois que ceux-ci ont fait leurs preuves en ligne, leur arrivée sur le petit écran est facilitée. Des success stories existent déjà, telles que la web-série française Bref ou encore la série américaine Burning Love , qui sont nées sur le net avant de débarquer sur les écrans télévisés.

Sources : - Les tendances du MIPTV , observées par Euronews : http://www.euronews.com/2015/04/12/tv- formats-trend-from-reality-shows-to-true-reality/ - BBC3 sera diffusée en ligne seulement : http://news.sky.com/story/1510731/bbc3-should-become- online-only-trust-report - Sony et sa Cloud-based TV : http://www.japantimes.co.jp/news/2015/03/19/business/sony-launches- u-s-subscription-tv-competing-cable/#.VYLSSRv9nct - Feedback du Future of Television Forum: http://mediamerica.org/paysage-audiovisuel/troisieme- edition-du-future-of-television-forum-a-new-york-etats-des-lieux-des-debats-sur-le-marche- americain/ - Social TV : http://www.thedrum.com/opinion/2015/04/20/social-tv-when-will-original-formats- triumph - Pourquoi les jeunes abandonnent la télévision ? : http://mashable.com/2015/03/02/millennial-cord- cutter - L’impact des médias sociaux sur les formats TV : http://www.thedrum.com/opinion/2014/04/03/impact-social-media-today-s-television-formats - L’Allemagne intègre YouTube à la mesure d’audience : http://www.inaglobal.fr/television/lu-sur-le- web/mesure-d-audience-tv-l-allemagne-integre-youtube?tq=1 - Seevibes : http://www.seevibes.com/fr/blog-2014-meilleur-tele-medias-sociaux/

Le téléviseur, un bijou haut de gamme ? Alors que se répandent une série de plateformes qui se présentent comme des compléments ou des alternatives à la télévision, le téléviseur en tant que tel devient un appareil de plus en plus performant et sophistiqué. Quelques exemples : Quantum dots Une nouvelle gamme de téléviseurs a par exemple été récemment présentée au Consumer Electronics Show , grande messe du high-tech, aux Etats-Unis. Il s’agit de téléviseurs dotés de boîtiers quantiques ( Quantum dots) qui permettent d'ajuster la lumière du rétroéclairage et ainsi d’offrir une plus grande gamme de couleurs. 8K Les téléviseurs 8K promettent, eux, une résolution de 7 680 x 4 320 pixels, soit 16 fois mieux que la haute définition. La Coupe du monde de football en Russie (2018) devrait servir de rampe de lancement et de vitrine à cette technologie. Au Japon, l’entreprise publique de télédiffusion (la NHK) prévoit de lancer dans la foulée plusieurs chaînes en 8K par satellite et par internet à fibre optique. Une première étape dans la perspective des jeux olympiques de Tokyo de 2020. La nécessaire adaptation de la chaîne technologique Les experts prédisent ainsi l’arrivée et l’expansion rapide des contenus 8K dans le monde. La production de ces contenus implique toutefois d’importantes modifications tout au long de la

50 chaîne de production . Au Japon, la NHK travaille depuis 2000 sur l’ensemble de la chaîne d’imagerie 8K, depuis les capteurs d’images avec Micron Technology jusqu’aux écrans plats avec Sharp et Panasonic, en passant par les vidéoprojecteurs avec JVC, la compression d’images avec Fujitsu ou encore les caméras avec Hitachi. Qu’en est-il du niveau de préparation du tissu belge francophone à l’arrivée de ces contenus ? L’Observatoire des tendances consacrera l’un de ses prochains dossiers à l’examen de cette question.

Sources et informations complémentaires:

- Les tendances de l'année 2015 au CES : http://www.lesnumeriques.com/tv-televiseur/ces-2015- tendances-tv-annee-a1959.html

- Vidéo en 8K sur Youtube : http://thenextweb.com/google/2015/06/10/can-your-pc-play-this-8k- youtube-video/

- Informations révélées par l’étude Digitimes : http://www.usine-digitale.fr/article/la-television-8k- devrait-s-allumer-en-2018-selon-digitimes.N338941 La réalité virtuelle, une troisième voie ? Et si une troisième voie était celle des expériences en réalité virtuelle ? Celles-ci consistent à immerger l'utilisateur dans un monde virtuel englobant qu’il peut observer, dans lequel il peut se déplacer et avec lequel il peut même interagir. Cette technologie émergente risque de fortement modifier le quotidien, à commencer par l’agencement du salon. Plus besoin de regarder le téléviseur, le contenu sera présent partout ! Canapé et téléviseur feront place à une chaise 360° permettant une immersion complète dans un univers virtuel. Un exemple concret de cette nouvelle expérience a été présenté lors de la 10 e édition du Sunny Side of the Doc à La Rochelle. Intitulé The Enemy , le projet traite des conflits armés. Produit par Camera Lucida, il a été conçu par le photographe de guerre Karim Ben Khelifa. La narration se situe au croisement de l’intelligence artificielle, du story-telling cinématographique et des neurosciences. Le produit n’a pas vocation à être diffusé linéairement sur un écran de télévision, mais dans un casque 3D, inspiré de ce qui existe dans l’univers des jeux vidéo. Muni de ce casque, le spectateur se retrouve au cœur de la ligne de front, au milieu des combattants qui prennent corps en 3D, comme s’ils étaient physiquement présents dans la pièce. Signe annonciateur de l’émergence de cette tendance sur le marché : l’investissement du diffuseur anglais BskyB de 400 000 $ dans l’entreprise Jaunt, une start-up est spécialisée dans le domaine des vidéos 360° pour le cinematic virtual reality . Comment tenir compte de l’émergence de la réalité virtuelle sur la production de programmes télévisuels ? Cette révolution va entraîner une modification importante de la chaîne technique et narrative, qui nécessitera une révision importante des briques technologiques de la chaîne de production. Ainsi, par exemple : - Faire un film en 3D panoramique 360 est impossible dans un studio actuel avec les outils d’aujourd’hui ; - Les effets spéciaux et les outils de montage (workflow) ne sont pas adaptés ; - La dimension business (co-production, product placement, interactions avec le client potentiel, …) devra également revue de fond en comble.

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Sources : - Définition Réalité virtuelle: http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/01/22/realite-virtuelle-realite- augmentee-holographie-quelles-differences_4561606_4408996.html - Breve analyse du PSFK’s Virtual Reality Report : http://www.psfk.com/2015/06/virtual-reality-rooms- sony-htc-vive-valis-studios-icaros- vr.html?utm_content=buffer0139f&utm_medium=social&utm_source=twitter.com&utm_campaign=b uffer - Article très complet sur toutes les technologies émergentes dans ce domaine: http://blog.cobrason.com/2015/03/tv-de-demain-versus-lunettes-et-casques-de-realite-virtuelle/ - Feedback du Sunny Side of the Doc : http://teleobs.nouvelobs.com/documentaire/20150626.OBS1587/l-ecran-du-futur-est-un-casque- 3d.html - Collaboration entre BSkyB et Jaunt: http://www.techradar.com/news/television/immersive-tv-ahoy- sky-makes-its-biggest-pledge-to-virtual-reality-yet-1259282 - La réalité virtuelle, secteur porteur pour la Belgique ? http://www.regional-it.be/2014/11/17/realite- virtuelle-innovation-belgique/

Mutations et adaptation L’examen de ces quelques mutations comportementales et technologiques et de leurs implications sur les contenus télévisuels le montre : le salut de l’industrie télévisuelle est scellé à sa capacité d’adaptation aux multiples évolutions liées au numérique. Ces dernières entraînent en effet de nombreuses et constantes modifications de la chaîne technique et narrative : - révision des modèles d’affaires, - révision des briques technologiques de la chaîne de production, - révision de la ligne narrative (storytelling), - etc … Ces nécessaires mutations impliquent que l’ensemble des acteurs de l’écosystème télévisuel (auteurs, producteurs, scénaristes, diffuseurs, producteurs et technologues) soient – en permanence – prêts à capter les nouvelles tendances et à les internaliser dans leurs modèles.

Pour aller plus loin : - Compte-rendu du Future of Television Forum : http://mediamerica.org/paysage-audiovisuel/troisieme- edition-du-future-of-television-forum-a-new-york-etats-des-lieux-des-debats-sur-le-marche- americain/ - What is the future of TV ? http://blog.mipworld.com/2015/03/mattias-hjelmstedt-what-is-the-future- of-tv/#.VR1Zhxv9ncs - TV is going back to being a TV Industry ? http://blog.mipworld.com/2015/04/liveblog-miptv-trending- topics-tv-is-going-back-to-being-a-tv-industry/#.VV9Avxv9nct - 2024 : The Future of Television , UK TV, 2014, https://uktv-refresh.s3.amazonaws.com/corporate_downloads/2024_The_Future_Of_Television.pdf - La télévision est morte, vive la télévision ! article rédigé par le fondateur d’AlloCiné http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/06/18/la-television-est-morte-vive-la- television_4657178_3236.html - The Rise and Fall of the Miniseries: http://www.rottentomatoes.com/news/1933242/the_rise_and_fall_of_the_miniseries/

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Innovation en Business model pour les producteurs TV

Afin de rester compétitifs et de s’adapter aux tendances actuelles de notre société, nos entreprises doivent sans cesse se remettre en question et innover. Outre les innovations de produits ou de services, nos entrepreneurs peuvent également analyser leur modèle économique et trouver de nouvelles pistes de développement pour garantir leurs revenus et rester innovants. Le secteur de la production audiovisuelle, et les producteurs TV indépendants n’échappent pas à cette règle. A travers ce dossier, nous les invitons à repenser leur modèle économique et voir quels sont les segments dans lesquels ils peuvent innover. Ce chapitre de veille passe en revue les différentes composantes du Business Model Canvas, et s’arrête sur quelques volets pour y apporter des exemples intéressants d’innovation, observés à l’étranger ou en Belgique. Financement, Merchandising, Partenariats, Ressources : et vous, quel volet de votre Business Model mérite un petit coup de neuf ? Les Business models innovants Définition « Un modèle économique ou Business model décrit les principes selon lesquels une organisation crée, délivre et capture de la valeur »9. Il s’agit donc de la représentation systémique et synthétique de l'origine de la valeur d'une entreprise et de son partage entre les différentes parties prenantes, sur une période et pour un domaine d'activité clairement identifiés 10 .

9 Alexander Osterwalder & Yves Pigneur, Business Model Generation , 2010, page 14 10 Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_d%27entreprise 53

Figure 1 : Business Model Canvas 11 Bien que le concept ne soit pas nouveau, Alexander Osterwalder et Yves Pigneur innovent en développant une nouvelle façon d’appréhender le modèle économique d’une entreprise : le Business Model Canvas. Il incite les entreprises à se remettre continuellement en question, à repenser chaque composante de leur modèle économique et à identifier de nouvelles pistes de développement. En plus d’offrir une représentation visuelle des flux financiers générés par l’entreprise, le Business Model Canvas permet aux entreprises de développer de nouveaux marchés et d’assurer la croissance future de l’entreprise. Comme illustré à la figure 1, le Business Model Canvas se compose de neuf segments 12 : - Segments de clientèle : il s’agit des différents groupes d’individus ou d’organisations ciblés par une entreprise (exemples : marché de masse, marché de niche, Sylver Economy, les Millenials, etc.). - Proposition(s) de valeur : il s’agit de la combinaison de produits et de services qui crée de la valeur pour un segment de clientèle donné (exemples : nouveauté, personnalisation, etc.). - Canaux de distribution : il s’agit de la façon dont une entreprise communique et entre en contact avec ses segments de clients pour leur apporter une proposition de valeur. - Relations avec le client : il s’agit des types de relations qu’une entreprise établit avec des segments de clientèle donnés (exemples : SAV, communautés, co-création, etc.). - Flux de revenus : il s’agit de la trésorerie que l’entreprise génère auprès de chaque segment de clientèle (exemples : vente de biens, abonnements, location, publicités, etc.). - Ressources clés : il s’agit des actifs les plus importants requis pour qu’un modèle économique fonctionne (exemples : ressources physique, intellectuelles, humaines et financières). - Activités clés : il s’agit des domaines d’activités les plus importants qu’une entreprise doit réaliser pour que son modèle économique fonctionne (exemples : achat, vente, production, logistique, R&D, système d'information, etc.). - Partenariats clés : il s’agit du réseau de fournisseurs et de partenaires de l’entreprise. - Structure de coûts : il s’agit de l’ensemble des coûts inhérents à un modèle économique. Certaines composantes du Business model seront détaillées plus loin dans ce dossier. Innovation dans le Business model En analysant son modèle économique, une entreprise sera également amenée à innover. On parle d’innovation de Business model, lorsque plusieurs de ses composantes sont modifiées et repensées pour délivrer de la valeur d’une manière nouvelle et originale. L’innovation de Business model permet de créer un avantage concurrentiel beaucoup plus rentable à long terme que toute autre forme d’innovation.

11 Alexander Osterwalder & Yves Pigneur, Business Model Generation , 2010, pages 18-19 12 Alexander Osterwalder & Yves Pigneur, Business Model Generation , 2010

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Il existe différentes formes d’innovation dans le Business model : - L’ innovation dans les sources de financement ; - L’innovation dans la proposition de valeur ; - L’innovation dans la clientèle ciblée ou dans la relation avec celle-ci ; - L’innovation dans les partenariats. Dans ce dossier, nous allons passer en revue les opportunités d’innovation dans le Business model pour les producteurs TV, en les illustrant par des exemples concrets observés en Belgique ou à l’étranger. Financements À l’heure des téléchargements sur Internet et de la télévision à la demande, de nouveaux défis de financement se présentent pour les producteurs TV. Habituellement, ces derniers se tournent vers les grandes chaînes de distribution pour la vente de leur format TV. Cet équilibre tient parce que les chaînes de télévision comptent sur la présence du grand public et des recettes publicitaires que celui- ci rend possible. Mais aujourd’hui, à l’ère numérique, les distributeurs ne peuvent plus compter sur l’audience, qui s’effrite- les téléspectateurs optant de plus en plus pour une programmation très sélective (par VOD, Youtube,…), qui réduit la publicité. De facto, il y a un manque à gagner pour les producteurs TV. Dès lors, certains producteurs se tournent vers de nouveaux modèles de financement. Le crowdfunding Le crowdfunding ou « financement participatif » est une méthode qui s'appuie sur les réseaux sociaux et les plateformes communautaires sur le web afin de permettre à un entrepreneur (au sens large) de financer le lancement ou la mise en œuvre de son projet, grâce aux apports financiers individuels des participants, convaincus par l'intérêt dudit projet. De plus en plus de producteurs TV font appel au crowdfunding pour tester, (re)lancer, développer voir sauver un format TV. Exemple, en France, The Flying Rock , série de science-fiction qui raconte le quotidien d’un bar perché au sommet d’un astéroïde qui dérive dans l’espace, a financé son projet pilote via une plateforme de crowdfunding. A l’heure actuelle, le projet a déjà levé 10 910 € depuis le 9 décembre 2014. La startup suédoise Reupp a décidé de rendre le pouvoir aux fans de séries en créant un site web qui leur permet de sauver leurs séries préférées grâce au crowdfunding . Par exemple, les utilisateurs peuvent rechercher une série dans la base de données et investir de l’argent pour participer à la production d’une nouvelle saison. Si la série est toujours diffusée, les fans peuvent investir pour montrer leur appréciation et aider à financer le développement. Des séries à succès comme Terra Nova , Community , Game of Thrones sont présentes sur Reupp. En parallèle, le site permet aux aficionados de créer une véritable communauté, d'échanger des vidéos, des bandes-annonces, des interviews ou des photos de leurs personnages préférés et de fédérer de la sorte une communauté de fans.

Sources, liens et informations complémentaires :

− Crowdfunding : http://www.ecoconso.be/consocollaborative/index.php/modeles-economiques/147- crowdfunding-financement-collaboratif-de-projets

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− Les financements alternatifs à l’audiovisuel et au cinéma, p.15-17 : http://www.europacreativamedia.cat/rcs_auth/convocatories/Guia_financ_aments_alternatius.pdf

− La French Touch de la webcréation : http://www.fablabchannel.com/french-touch-webcreation/

− Plus d’informations sur The Flying Rock : http://www.mediakwest.com/production/financement/item/the-flying-rock-la-serie-next-gen-qui- contourne-les-regles-du-paf.html ; https://www.mymajorcompany.com/TheFlyingRock

Si les exemples donnés ci-dessus portent sur des programmes de stock (séries TV) financées par le crowdfunding, il est également possible de financer les projets de flux et les formats TV à travers ces dispositifs. Voici quelques exemples de plateformes de crowdfunding : Touscoprod Créée en janvier 2009, il s’agit de la première plateforme de financement participatif dédiée 100% au cinéma et à l’audiovisuel. Les personnes qui financent le projet reçoivent en retour des récompenses non financières. Le porteur de projet conserve bien entendu l'entièreté de la propriété intellectuelle et les droits de son projet. Le taux de réussite des appels est de 69%, avec une moyenne de 8 000 € levés par projet. Exemples : le film-documentaire Une saison de myrtilles et d'airelles (Apollinaire à Stavelot), du producteur belge Paolo Zagaglia, qui a levé 5 185 € ; le film-documentaire (La vie entre parenthèses) des productrices bruxelloises Céline & Sophie, qui a levé 7 515 €. Du coté des divertissements, on citera l’émission High Side, déjà financée à plus de 16 000 €. Ce format de 52 minutes met en scène trois présentateurs, qui traitent du monde des deux roues sur un ton frais et décalé. Opportunité ? Actuellement, la plateforme a lancé un appel à projet spécialement dédié aux web- séries. Le lauréat remportera la bourse Touscoprod de 5 000 €. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 octobre 2015.

Site : www.touscoprod.com

Movies Angels Créée en novembre 2011, cette plateforme est spécialement dédiée au cinéma indépendant (formats de stock à priori). Les projets doivent respecter un certain nombre d’exigence : il doit être produit ou coproduit par une société établie en France ; le budget demandé doit être inférieur à 1 million d’euros pour les documentaires. Autres prérequis pour le projet : « rentabilité accessible de l’investissement », originalité et qualité artistique. Site : http://www.movies-angels.com Kickstarter Pionnier et référence en matière de crowdfunding, cette plateforme finance des films indépendants, des créations musicales, en passant par des projets journalistiques. Tout investisseur bénéficie de lots exclusifs en fonction de la somme versée. Chaque concepteur dispose d’un temps imparti pour la collecte de fonds nécessaires à sa création. Depuis juin 2015, cette plateforme est également présente en Belgique. Elle prend 5 % de commissions sur chaque projet financé.

Site : www.kickstarter.com

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Kisskissbankbank Créée en septembre 2009, cette plateforme de financement participatif perçoit une commission de 5% sur les collectes de fonds réussies. Exemple avec le film-documentaire belge Guru, portrait d’une famille hijra, réalisé par Laurie Colson & Axelle Le Dauphin, financé à hauteur de 11 520 €.

Site : www.kisskissbankbank.com Babeldoor Créée en janvier 2010, cette plateforme généraliste compte à ce jour dans la catégorie « films et vidéos », 16 projets financés ou en cours de financement, allant de 300 € à 6 000 €.

Site : www.babeldoor.com Ulule Créée en octobre 2010, Ulule est la première plateforme européenne qui finance des projets ayant une finalité créative, artistique, solidaire ou une portée citoyenne et collective. Seules les contreparties "en nature" sont autorisées sur Ulule (bien matériel lié à votre projet, service produit par la mise en œuvre de votre projet, rencontre avec le porteur de projet, etc.), les contreparties financières étant quant à elles interdites. Le taux de succès est actuellement de 67 %. Les producteurs belges y font également appel.

Site : https://fr.ulule.com/ Il existe également des plateformes de crowdfunding en Belgique : My Micro Invest Créée en 2011, MyMicroInvest est le leader du crowdfunding en Belgique permettant d’investir dans des entreprises innovantes à partir de 100 €. La particularité de la plateforme est qu’elle récolte des fonds tant du public, que de co-investisseurs de type Business Angels. Par contre, il s’agit d’une structure intermédiaire - MyMicroInvest Finance SA - qui gère la relation avec le public qui a participé au financement du projet. La plateforme est également ouverte aux projets Media.

Site : www.mymicroinvest.com Crowd’in Créée en juin 2014, Crowd’in est une nouvelle plateforme de financement participatif portée par trois jeunes entrepreneurs wallons et appuyée par le programme Creative Wallonia. Il s’agit d’une plateforme hybride de crowdfunding dédiée à l'innovation collaborative, qui favorise l’émergence de projets créatifs et innovants en partageant des fonds, de l’expertise et des actes. Crowd’in se destine, d’une part, aux porteurs de projets (commerciaux, culturels et créatifs, à vocation sociale) en phase d’amorce, de lancement et de développement rapide, et d’autre part, aux investisseurs/contributeurs qui souhaitent diversifier leurs placements ou soutenir des initiatives innovantes contribuant ainsi au bien-être collectif. Un des projets audiovisuels financé par la plateforme est un court métrage Le zombie au vélo, réalisé par Christophe Bourdon, chroniqueur dans les médias, journaliste et réalisateur. Ce court métrage, produit par les Films du Carré (une société de production implantée au Pôle Image de Liège), a levé 3 075 € en douze jours sur un objectif de 5 000 €.

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Crowd’in a également été sollicité par TéléSambre pour le préfinancement, via une campagne de crowdfunding, d'une capsule vidéo diffusée dans le cadre du festival Scène sur Sambre. La directrice du développement de TéléSambre, qui est également impliquée à la Fédération des Télés locales, souhaite faire financer des émissions audiovisuelles par leurs audiences. Le crowdfunding pourrait s'avérer être une solution de choix pour le financement de ces formats plus collaboratifs.

Site : https://crowdin.be/ Angel.me Créée en 2014, Angel.me est une plateforme destinée à accueillir des projets créatifs. Elle a accompagné des films et des documentaires.

Site : www.angel.me Smart.be Les producteurs TV peuvent également se tourner vers des opérateurs présents dans notre région, qui fournissent une aide financière, des prêts et des bourses pour les aider à réaliser leurs projets. C’est le cas de SMart.be - l’Association professionnelle des métiers de la création. Il s’agit d’une organisation qui apporte des réponses concrètes, propose des conseils, des formations et des outils administratifs, juridiques, fiscaux et financiers pour simplifier et légaliser l’activité professionnelle dans le secteur créatif. SMart s’inscrit dans l’économie sociale, un modèle à finalité non lucrative, alternatif à l’économie classique. Dans ce cadre, elle propose des services financiers adaptés pour améliorer les conditions d'exercice des activités professionnelles dans le secteur créatif. Voici les outils disponibles :

• Prêts : leasing pour le matériel, fonds de création.

• Bourses : Bourses d’accompagnement dans le but d’acquérir un nouveau savoir-faire pour réaliser un projet ; Bourse Salto pour les artistes. Un appel à projet est actuellement en cours. Vous pouvez déposer vos candidatures jusqu’au 7 octobre.

Dernièrement, SMart.be a également développé une plateforme de crowdfunding – Push . Cette plateforme, qui réunit des artistes, des donateurs et des passionnés de la création, permet de financer les projets culturels. Pour pouvoir déposer votre projet sur cette plateforme, vous devez être membre de l’association.

Informations complémentaires :

- SMart.be : http://smartbe.be/fr/

- Bourses SMart.be : http://smartbe.be/fr/news/bourses-2016/

- Plateforme de crowdfunding Push : http://www.pushcreativity.org/

- Avantages et conditions pour devenir membre de l’association : http://smartbe.be/fr/register/ Merchandising Outre les nouveaux modes de financement, les producteurs TV peuvent mener également une réflexion sur les nouvelles propositions de valeur à développer. La proposition de valeur est une offre (produits-services-expériences) développée par l’entreprise à destination de leurs clients cibles.

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Dans le cas des producteurs indépendants, nous pouvons identifier les premiers clients cibles comme étant les chaînes TV, qui leurs achètent leurs formats. Mais, il faut également penser au public cible « indirect », c'est-à-dire les téléspectateurs, qui vont consommer ces formats TV. Ayant cette distinction à l’esprit, les producteurs TV indépendants peuvent réfléchir au développement d’une proposition de valeur complémentaire à destination de ces deux publics : développement d’un format TV et monétisation d’autres produits en parallèle. C’est l’idée même du Merchandising . Le merchandising , technique déjà très répandue dans le monde du dessin animé, s’étend depuis quelques années à d’autres formats TV. Elle vise à augmenter la rentabilité du format TV en incitant le téléspectateur à consommer ailleurs que devant sa télévision. Cela se traduit par la production et la mise en vente de produits dérivés (livres, tasses, t-shirts à l’effigie des personnages, etc.), qui permettent à l’univers fictionnel d’entrer dans la vie quotidienne des consommateurs et aux producteurs d’augmenter leurs bénéfices et d’assurer le modèle économique des formats TV. Le merchandising tel qu’on le retrouve dans les formats TV peut être divisé en trois catégories différentes : la diégèse, la pseudo-diégèse et l’extra-diégèse.

Source : How I meet your mother : quand une série intègre la branding dans son modèle économique : http://www.media-animation.be/How-I-meet-your-market-quand-une.html

Les produits diégétiques Les produits diégétiques sont des produits utilisés dans l’univers fictionnel ou appartenant aux personnages de ce dernier et qui sont reproduits dans la vie réelle pour être commercialiser. Par exemple, le Bro Code 13 de Barney Stinson dans la série How I Met Your Mother : le livre qui provient directement de la fiction est aujourd’hui disponible dans le commerce. Il s’est vendu à plus de 60.000 exemplaires en France. Un autre exemple, est celui de la bière Duff issue de la série The Simpsons qui sera commercialisée en Europe à partir de 2016. En ce qui concerne les formats TV, on retrouve dans les commerces français le totem de Koh Lanta . Plus près de chez nous, c’est le format Tournée Générale , qui a développé des produits connexes : à savoir une bière. L’objectif du format, réalisé par Sputnik Media, est de sillonner la Belgique à la découverte des bières belges. À la fin de chaque saison, une bière au nom de l’émission est commercialisée dans les commerces pour les fans de l’émission ou tout consommateur intéressé.

Sources : - How I met your mother : le Playbook de Barney Stinson : http://www.lefigaro.fr/livres/2011/09/30/03005-20110930ARTFIG01004--how-i-met-your-mother-le- playbook-de-barney-stinson.php - Tournée générale : http://www.een.be/programmas/tournee-generale/ et https://nl.wikipedia.org/wiki/Tourn%C3%A9e_G%C3%A9n%C3%A9rale

Les produits pseudo-diégétiques Les produits pseudo-diégétiques sont ceux qui pourraient être utilisés, mais qui n’apparaissent pas directement dans le format TV. Pour reprendre l’exemple de la série How I Met Your Mother , il s’agirait ici des verres à l’effigie du bar Maclaren dans lesquels les cinq protagonistes se rencontrent à chaque épisode. Ces verres n’existent pas réellement dans la série. Néanmoins, c’est sur base de la

13 Vente sur Amazone : http://www.amazon.fr/The-Bro-Code-Barney-Stinson/dp/143911000X 59 diégèse et donc du monde fictionnel des personnages que les producteurs ont inventé ce produit dérivé qui pourrait exister dans la vie des personnages. Les produits extra-diégétiques Les produits extra-diégétiques peuvent être définis comme les produits qui font référence au format TV sans appartenir à son univers fictionnel. Ils fournissent des informations supplémentaires au public à son propos. Il s’agit par exemple des making-off, interviews, bandes originales et bandes de lancement. Les exemples pour ce type de format sont nombreux : les livres de recette Un dîner presque parfait , les tabliers et couteaux Master Chef .

Sources et informations complémentaires : − How I meet your mother : quand une série intègre la branding dans son modèle économique : http://www.media-animation.be/How-I-meet-your-market-quand-une.html − Une bière «Duff», issue de la série The Simpsons , bientôt sur le marché : http://www.lefigaro.fr/conso/2015/07/13/05007-20150713ARTFIG00151-une-biere-duff-issue-de-la- serie-les-simpsons-prochainement-sur-le-marche.php

Si le merchandising a toujours existé, il s’est affirmé dans un Business model qui a dû tenir compte des nouveaux usages propres à l’ère numérique. Dans cette période de compétition grandissante entre les producteurs de formats TV, le merchandising est apparu comme une façon intéressante de se distinguer des autres et de promouvoir ses programmes. Le merchandising offre plusieurs avantage : non seulement, il fait la publicité du programmes afin d’élargir l’audience, mais en plus, les produits issus de la fiction et, très prisés par les fans, permettent de fidéliser le public existant. Partenariats Les partenaires constituent l’une des composantes importantes du modèle économique d’une entreprise. Ils permettent de soutenir et de favoriser le développement du projet, tout en réduisant le risque et en assurant l’accès à des ressources supplémentaires. Exemples :

• Partenariat Stratégique entre des entités complémentaires, et avec des fournisseurs ; • Competition Parnership , qui permet de signer un partenariat entre des concurrents directs ;

• Joint ventures pour le développement d’un nouveau business. Comment trouver des partenaires pour son projet? Il existe des évènements spécialement dédiés à ces rencontres. En Australie, l’ International Partnership Market s’adresse aux producteurs TV et leur donne l’opportunité de créer et développer des partenariats avec des producteurs TV internationaux, qui recherchent des joint-ventures et co-productions.

Source et informations complémentaires : IPM event : http://screenforever.org.au/event/international- partnership-market/

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Le sponsoring En ce qui concerne les producteurs TV, le sponsoring d’un format TV est un partenariat, qui permet de réduire les risques et garantit une rentrée d’argent supplémentaire pour le producteur. Très récemment, une nouvelle étude de RMB Marketing a été publiée sur le sujet : « Best Formats in Media Sponsoring ». Lynda Calonne (RMB) rappelle que « le sponsoring est remarqué grâce à sa proximité avec le programme. Cette perception s’opère en douceur car le sponsoring est ressenti comme naturel, non agressif et contextuel. Le lien entre la marque sponsor et le programme parrainé est fondamental. Ce lien rend le sponsoring plus pertinent et crée de l’impact. C’est un facteur-clé pour la mémorisation et ce lien peut-être naturel ou indirect. Du reste, le sponsoring est plus gratifiant que la pub traditionnelle. Il donne aux marques une image dynamique, une image de marques qui évoluent bien. Plus que la pub classique, le sponsoring est également associé à des marques sûres et de qualité. » De plus, ce partenariat est également très intéressant pour la marque qui sponsorise le format, car elle est mieux appréciée des consommateurs qui regardent le format. L’étude souligne que « globalement, le score d’appréciation du sponsoring augmente de 23% chez les téléspectateurs par rapport aux personnes non exposées à l’émission ; la tendance se vérifie en digital (+26%) . »

Source : TV & Web : De l'importance de multiplier les formats de sponsoring : http://www.rmb.be/article/17057-tv-web-de-limportance-de-multiplier-les-formats-de-sponsoring.html Soutien des diffuseurs publics Dans le cadre de la veille sur les tendances mondiales dans le domaine des formats TV, nous avons pu observer cette année toute une série d’initiatives intéressantes mises en place par des diffuseurs publics afin de soutenir les producteurs indépendants. Ces exemples peuvent être retrouvés dans nos précédents dossiers. En voici un : TV Lab , par exemple, est une initiative du service public néerlandais destinée à promouvoir la créativité télévisuelle. Une semaine par an, la chaîne Ned3 est consacrée exclusivement à la diffusion de pilotes de programmes innovants en provenance de ses propres services ou de producteurs indépendants. En parallèle, une enquête de satisfaction relative à chaque programme est menée auprès d’un panel de téléspectateurs. L’événement est largement suivi et permet de susciter une réflexion globale sur l’avenir des formats TV. Forts de ces retours, les producteurs poursuivent le développement des formats les plus porteurs et, le cas échéant, les adaptent aux desiderata de l’audience. En France, France 4 a repris le concept hollandais avec TV Lab, concours de talents destinés à faire naître de nouveaux concepts d'émissions.

Source : Plan TV : Dossiers de l’Observatoire des tendances : http://www.plantv.be/category/dossiers-de- lobservatoire/ Ressources Les ressources sont un élèment-clé à disposition des entreprises pour réaliser leurs produits. En ce qui concerne les producteurs indépendants, outre les outils technologiques nécessaires à la réalisation du format TV, il faut également disposer de studios ou d’un endroit spécifiquement amenagé, qui va servir de décor pour le format TV. Dans cette catégorie, il est possible de faire des économies d’échelle, grâce aux nouvelles initiatives.

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Dailymotion studios Vous avez peut-être déjà entendu parler des YouTube Spaces , ces studios mis à disposition par Google pour les vidéastes ? Si oui, sachez également que Dailymotion propose aujourd’hui plus de 600 m2 de studios professionnels, à destination des producteurs indépendants. Ils donnent accès à des plateaux de tournage, où le producteur peut conçevoir et filmer de vraies émissions de télévision. Actuellement, les émissions qui y sont produites traitent souvent de musique, de sport ou encore des jeux vidéo. Pour pouvoir tourner une émission dans ces studios, il faut disposer d’un compte partenaire sur Dailymotion. Autre condition importante : les contenus produits au studio doivent être diffusés en exclusivité pour 3 mois sur Dailymotion depuis le compte du partenaire qui a réservé. Outre ces conditions, l’accès au studio est gratuit.

Source : Dailymotion Studios: http://www.dailymotion.com/sas/studio/home.html Espaces de coworking Si les studios de Dailymotion ne sont pas encore ouverts chez nous, plusieurs espaces de coworking ont déjà vu le jour. Il s’agit de lieux d’accueil, de travail et de meeting professionnel partagés entre plusieurs utilisateurs aux profils différents. Riche de ces profils diversifiés, les espaces de coworking créent une atmosphère collaborative et dynamique. En Wallonie, 8 espaces sont ouverts dans 8 villes différentes.

Source : http://www.cowallonia.be/ Résidences et espaces collaboratifs En Wallonie et à Bruxelles, il existe également des « lieux qui favorisent les rencontres et les synergies entre créateurs. La pratique montre combien la mise en commun des expériences, savoir- faire et ressources au sein d’un espace de travail partagé peut être stimulante ». Parmi les membres de ce réseau, on retrouve Smart.be et Le Comptoir des ressources créatives à Liège.

Sources : http://smartbe.be/fr/ et http://www.comptoirdesressourcescreatives.be Des projets de ce type existent également en France. Exemple : Creatis est une résidence d’entrepreneurs culturels, hébergée à la Gaîté Lyrique. Cette plateforme consacrée à l’entrepreneuriat et à l’innovation dans les champs culturels (media, audiovisuel, animation, musique, web culture, publicité, jeux vidéo, arts plastiques, arts culinaires, design, presse, radio, spectacle) propose non seulement une solution d’hébergement souple et évolutive, mais aussi l’insertion dans un écosystème vertueux, un accompagnement d’experts et un accès facilité à des financements.

Site : http://www.residencecreatis.fr/ Le Tank est un espace de coworking qui vise à « libérer l’expression créative et à nourrir l’inspiration » de ceux qui le fréquentent.

Site: http://letank.fr/

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Relation avec le public Quelle relation souhaitez-vous établir avec le public ? Comment fidéliser les téléspectateurs ? Telles sont les questions que les entreprises se posent lorsqu’elles analysent la composante Relation avec les clients du Business Model. Le profil de téléspectateurs (profession, âge, genre, …) peut être très varié, mais comprendre leurs besoins permettra aux producteurs TV de créer un format TV adapté. Le crowdsourcing est l’une des nouvelles techniques permettant d’établir un lien particulier avec ses clients finaux. Aussi appelé « externalisation ouverte », il s’agit d’un processus « d’utilisation de la créativité , de l' intelligence et du savoir-faire d'un grand nombre de personnes, pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur . »14 Pour le dire plus simplement, c’est le fait d’aller chercher les idées auprès des gens, ou d’une communauté de fans. Cette pratique est fortement utilisée aujourd’hui par de nombreuses entreprises, à la recherche d’idées pour adapter leurs produits aux besoins des clients. Outre le fait que le crowdsourcing soit une forte source d’inspiration, il permet d’établir une relation particulière avec le public et ses clients futurs potentiels. Ces derniers se sentent impliqués dans le projet et donc plus facilement adeptes des produits qui leur ressemblent. En ce qui concerne les formats TV de flux, certains pourraient voir un lien très étroit entre le crowdsourcing et la téléréalité. En effet, à ses débuts, la téléréalité a connu un énorme succès justement grâce au fait que les participants du jeu étaient issus du public. La chance de participer était offerte à tous. Aujourd’hui, les producteurs TV peuvent aller plus loin, en allant chercher l’idée de format dans la foule. Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur de nombreuses plateformes de crowdsourcing qui existent sur le net. Exemple avec :

• Tongal , qui interconnecte les entreprises à la recherche de réponses et la communauté de gens, qui souhaitent simplement donner leur avis sur le projet ou carrément le co-construire.

Site : https://tongal.com/ • Eyereka : c’est une communauté mondiale de créateurs talentueux, qui aiment résoudre les défis des marques grâce à des idées créatives et du contenu de qualité.

Site : https://fr.eyeka.com/ • Ou encore le site de TopVideoTalents , la première plateforme internationale de crowdsourcing vidéo , avec plus de 150.000 vidéastes professionnels répartis dans plus de 140 pays.

Site : http://www.topvideotalents.com/ Conclusion À travers ce dossier, nous avons passé en revue bon nombre de façons d’innover au niveau du Business model de votre entreprise. Si vous estimez que votre entreprise a besoin de revoir son modèle économique, sachez qu’en Wallonie, il existe un réseau d’opérateurs d’animation économique, qui peut vous accompagner et vous conseiller à travers cette réflexion.

14 https://fr.wikipedia.org/wiki/Crowdsourcing 63

Ce sont essentiellement les Centres Européens d’Entreprises et d’Innovation (CEEI) qui sont susceptibles d’aider un porteur de projet à construire son Business model ou à challenger des Business models existants. Ils conseillent et accompagnent les entrepreneurs dans la construction de leur Business model adapté à l’activité visée et à son environnement. De plus, ensemble avec l’entrepreneur, ils élaborent un plan d’action en vue du développement de l’activité économique et l’orientent vers les acteurs publics ou privés éventuellement nécessaires pour sa mise en œuvre. En ce qui concerne les producteurs indépendants, La Maison de l’Entreprise (LME) et IGRETEC peuvent apporter un conseil plus spécialisé, puisqu’ils possèdent une cellule spécialisée en audiovisuel. Par ailleurs, CIDE-SOCRAN peut également intervenir en matière d’étude de marché.

Coordonnées :

- LME : http://www.lme.be/contact/

- IGRETEC : http://www.igretec.com/fr/igretec/contact/

- CIDE-SOCRAN : http://cide-socran.be/contact/

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Technologies au service des créateurs de contenus télévisuels

De plus en plus de créateurs de contenus prennent conscience que la réflexion sur les supports numériques et les technologies doit être intégrée dès la création du format TV. De cette façon, les technologies ne viennent plus en support de la conception du programme, mais dès le début de sa création et de l’écriture de la bible du format TV . Pour ce faire, l’industrie télévisuelle doit faire appel dans l’écriture de ses formats à des profils « creative technologist » et experts numériques. Les producteurs israéliens l’ont bien compris. Ils s’appuient sur les compétences florissantes des nombreuses startups de l’écosystème. En Wallonie, l’industrie technologique détient des compétences pointues pour développer des solutions technologiques innovantes au service des contenus télévisuels. De plus, il existe un réseau d’opérateurs qui visent à favoriser les collaborations fortes entre les producteurs de contenus et les fournisseurs de technologie. Ce dossier vise à présenter les compétences qui existent en Wallonie : tant au niveau des entreprises, que dans les universités et centres de recherche . Trois, deux, un … Action ! Les caméras Tout débute avec les caméras, qui vont capter le moment, le jeu des candidats et vont enregistrer les images. Il s’agit de technologies de plus en plus performantes qui permettent de garantir la qualité et la fluidité des images. Comment ces nouvelles technologies influencent-elles nos producteurs TV et le contenu des formats ? Réalité TV 360° Les producteurs des Reality Shows innovent grâce aux dernières technologies disponibles sur le marché. De quelle façon le jeu des caméras permet d’apporter une touche de nouveauté au Reality Show ? Un exemple d’une innovation en matière de caméra nous provient d’Italie et fait déjà des envieux aux États-Unis et en Chine : il s’agit d’ Allinvision360° - une caméra 360°, qui filme simultanément tous les angles. Les auditeurs ont accès au contenu directement, via un software, et peuvent choisir l’angle de vue qu’ils préfèrent. Ç’en est fini de la télévision unidirectionnelle . Cette technologie interactive révolutionnaire permet aux téléspectateurs de choisir sur leur tablette ce qu’ils souhaitent voir. Blue Box , entreprise italienne qui possède la technologie, propose deux formats TV qui utilisent cette technologie : Face to Face et Now or Never . Grâce à ces technologies, les téléspectateurs sont maîtres de ce qu’ils voient et adhèrent rapidement au format TV.

Source : Blue Box et sa caméra révolutionnaire : http://www.formatbiz.it/post.php?id=1488 Par ailleurs, une entreprise finlandaise bien connue se lance également sur le marché. Nokia vient d’annoncer la commercialisation d’OZO, une caméra capable de capturer vidéo et audio à 360°. Ils espèrent que cette caméra permettra de filmer des contenus « réalité virtuelle » et donc de répondre aux demandes de ce marché émergeant.

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Source : Nokia et sa caméra OZO : http://www.shortlist.com/tech/gadgets/nokia-wants-you-to-make-virtual- reality-films-with-its-new-camera Sans caméra, pas d’action ! On le sait, les téléspectateurs aiment l’action : des chutes, des parcours semés d’embuches et des candidats qui donnent le meilleur d’eux même pour arriver les premiers à la fin de l’épreuve. Grâce aux nouvelles technologies en matière de caméras, il est possible de plonger nos fidèles téléspectateurs au coeur de l’action ! Plusieurs technologies existent sur le marché :

• Go Pro : ces caméras ‘main-libres’, ultra légères et petites, peuvent être fixées sur les candidats et permettre ainsi aux téléspectateurs de vivre l’expérience en direct et de mieux appréhender ce que les candidats ressentent (vitesse, altitude, etc.). La vidéo permettra d’enregistrer leur parcours, parfois en qualité 4K, et de l’intégrer dans le format. Ce dispositif connaît un incroyable succès, et permet, comme l’indique le professeur Dick Tomasovic, de « domestiquer les images, tant dans leur production que leur consommation » . Ce dernier la définit comme « l'outil par excellence de la glorification de la performance sportive et techniciste ».

Source : La GoPro, outil par excellence de la glorification de la performance sportive, http://focus.levif.be/culture/livres-bd/nouvelles-mythologies-la-gopro-outil-par-excellence-de-la-glorification- de-la-performance-sportive/article-column-405787.html

• Panasonic HX-A1 : le grand groupe japonais dévoile sa caméra d’actions sous la forme d’un produit compact et léger, connu sous le nom de HX-A1 . Elle est intégrée dans un dispositif cylindrique autonome, qui ne nécessite ni fil, ni écran, et permet de réaliser des films HD. Côté technique : « À l’intérieur il y a un efficace capteur MOS de 1/3 pouce, jumelé avec un objectif offrant une vue à un équivalent de 19 mm ouvrant à une focale f/2.8 pour un angle de champ de 150° en mode ultra grand- angle, et 120° en mode standard. En enregistrement sur une carte micro-SD, la HX-A1 peut capturer de la vidéo au format 1080p (Full HD) à 30 images par seconde (fps), et au format 720p (HD) à 60 images par seconde. Le mode ralenti peut enregistrer de la vidéo au format 848 x 480 à 120 fps. »

Exemple et informations complémentaires : http://www.blog-nouvelles-technologies.fr/63736/panasonic-hx- a1-mudday-2015/ Producteur TV et Pilote de drone ? Une fois la caméra en main, comment faire pour ajouter des images exceptionnelles à votre format, sans ruiner votre budget ? Les drones, ces dispositifs volants télécommandés à partir du sol, permettent de faire ça ! Fixez une caméra sur le drone, prenez les manettes et c’est parti pour un voyage dans le ciel. Utilisés depuis 2013 à la télévision, ils ont permis de réaliser des images pour les JT, ainsi que pour les émissions comme Des racines et des aile , Le village préféré des Français, etc. Quels avantages ? Plus léger et plus mobile qu'une caméra sur grue, beaucoup plus proche de la vision subjective qu'une prise de vues en hélicoptère, le drone a aussi l'énorme avantage d'être beaucoup moins cher à déployer : « environ 2 000 euros la journée, quand l'hélico coûte entre 2 000

66 et 3 000 euros l'heure », nous explique un opérateur du secteur 15 . De plus, un drone peut voler plus bas qu’un hélicoptère. Partout dans le monde, les drones font parler d’eux. Cette année, le premier Festival de film de drone s’est déroulé à New York. Plus près de chez nous, en France, a également eu lieu le festival CinéDrones , qui vise à mettre en avant cette technologie et son potentiel pour le cinéma. Trente films en compétition dans sept catégories : fiction, documentaire, sport, patrimoine, clip musical, publicité et film institutionnel. CinéDrones doit « favoriser l'émergence d'une filière innovante en proposant au public une sélection des meilleurs films internationaux qui valorise les nouveaux savoir- faire de l'industrie cinématographique et audiovisuelle » , expliquent les organisateurs 16 . Du côté de la compétition, c’est un belge - Sébastien Pins qui a remporté le grand prix avec son court métrage « Ma Forêt ».

Sources et informations complémentaires : - Avec les drones, la télé s'envoie en l'air, http://television.telerama.fr/television/avec-les-drones-la-tele- s-envoie-en-l-air,108651.php - Go Pro se lance dans les airs… avec les drones : http://www.zone-numerique.com/gopro-ses-premiers- drones-decolleront-en-2016.html - Drone Film Festival : http://www.nycdronefilmfestival.com - Festival CinéDrones: https://festivalcinedrones.com/

Seuls nuages à l’horizon : la législation et la formation. Tout d’abord, du côté de la législation belge, l’utilisation des drones sera prochainement légalisée par un Arrêté Royal. Point important à retenir : pour faire voler un drone dans un espace public, où vous faites le tournage du format, il faudra être détenteur d’un permis. Par ailleurs, pour survoler une foule ou une zone urbaine, il faudra demander une autorisation préalable. Un important pas en avant a été réalisé le 3 août dernier, lorsque la Commission de la protection de la vie privée (CPVP) a donné son feu vert à la réglementation sur les drones. Cependant, à l’heure actuelle, cet arrêté royal n’est pas encore entré en vigueur. Pour cela, la Ministre de la Mobilité doit d’abord consulter les Régions. Patience, donc…

Sources :

- Arrêté royal pour légaliser les drones : http://geeko.lesoir.be/2015/04/01/permis-de-decollage-pour- les-drones-en-belgique/ - Encore un peu de patience : http://www.lavenir.net/cnt/DMF20150505_00643459 - Accord de la Commission de la protection de la vie privée : http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-drones-recoivent-le-feu-vert-de-la-commission-vie- privee?id=9046021

En ce qui concerne la formation, des écoles pour pilotes de drones commencent à apparaître chez nous également. EspaceDrone est le 1 er centre de formation belge, établi sur le site Ulmodrome de Liernu. Cependant, les experts dans ce domaine ne courent pas les rues. Il faut donc se former et rechercher des talents dans le domaine. Plus d’informations : Espace Drone : http://www.espacedrone.be/

15 Avec les drones, la télé s'envoie en l'air : http://television.telerama.fr/television/avec-les-drones-la-tele-s-envoie-en-l- air,108651.php 16 Échos du Festival CinéDrones : http://france3-regions.francetvinfo.fr/aquitaine/gironde/un-festival-international-de- cinema-met-le-drone-l-honneur-en-gironde-768609.html 67

Flying Cam Notre région s’est bien positionnée dans ce domaine, grâce à l’entreprise Flying Cam . Considérée comme le leader mondial, cette entreprise liégeoise élabore le système caméra Sarah . Forte de son expertise, Flying Cam a déjà remporté de nombreuses distinctions, dont deux Oscars à Hollywood. Ils ont notamment participé au tournage de films comme Harry Potter, James Bond, Mission Impossible et Transformers . Aujourd’hui, l’entreprise étend son marché à d’autres secteurs : industriels, militaires ou encore du divertissement.

Sources :

- Les drones au service de l'info : http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20150605.OBS0230/les- drones-de-l-info.html - Flying Cam : http://flying-cam.com/en/news.php

Les impacts de ces technologies pour nos producteurs et pour nos diffuseurs sont nombreux. Tout d’abord, l’utilisation de ces technologies nécessite un investissement financier : achat des appareils, formation de pilote, journaliste spécialisé. Au niveau de la valeur ajoutée de ces outils, ils permettent de ramener des images inédites avec des prises de vues d’en haut, mais également de filmer des zones inaccessibles et d’alimenter par exemple le discours et l’information communiquée au journal par des images prises sur le vif – elles permettent plus d’interaction avec le public et l’exclusivité des formats TV ! S’adapter aux tendances grâce à la technologie La recherche académique a pour objectif de contribuer au développement de connaissances et de technologies au sein de notre région. Pour mieux comprendre ce qui se fait en matière de recherche dans le domaine de la production de contenu TV et d’images, nous sommes allés à la rencontre de l’Institut des Technologies de l'Information et de la Communication, Électronique et Mathématiques Appliquées (ICTEAM) de l’Université Catholique de Louvain. Cet institut est reconnu pour son expertise dans le traitement des images et des vidéos. Parmi les Success Stories de l’Institut, on retient notamment la création de la spin-off Intopix (www.intopix.com ) et le lancement de la plateforme OpenJPEG (codec) , développée depuis 2001. Aujourd’hui, ce code est devenu une référence dans le domaine de la compression d’images, fréquemment utilisée par des scientifiques et des entreprises dans le domaine cinéma/broadcasting. Entretien avec le Professeur Benoît Macq Observatoire des tendances : Dites-nous en plus sur le pôle d’ingénierie électrique de l’UCL – ICTEAM – et plus spécifiquement sur le groupe de recherche « Image and Signal Processing » qui dispose d’une expertise forte en traitement d’images et de vidéos ? Benoît Macq : Notre groupe de recherche travaille sur le développement de blocs technologiques de base dans le domaine ICT. Plus proches des intérêts des producteurs de contenus TV, nos recherches touchent aux technologies suivantes : la reconnaissance gestuelle (du corps ou des parties du corps) ; la reconnaissance de formes avec perception du volume (perception 3D) ; la synthèse de vue virtuelle; l’adaptation de contenu centrée sur l’utilisateur ; la détection des expressions faciales ; la segmentation et compression d’images. Ce sont des technologiques de base que l’on manipule, mais l’utilité se situe dans le produit ou l’application finale que nous pouvons développer en combinant plusieurs de ces briques technologiques.

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Un des beaux exemples est la spin-off Keemotion , qui a vu le jour au sein de notre Institut. Grâce à la technologie de reconnaissance sémantique de contenu , elle permet de filmer un match de basket- ball et d’en extraire l’essentiel du contenu, condensé en 2 minutes. Concrètement, les caméras sont placées dans les 4 coins du terrain et permettent de filmer simultanément l’action. À l’aide de la technologie de reconnaissance des mouvements et des numéros, le contenu diffusé sera celui de la caméra qui identifie le plus d’action dans son champ. Ensuite, des 6 caméras et 12 heures de contenu, la solution de Keemotion propose 2 minutes de résumé. Les Big Data de valeur sont extraites très rapidement, et c’est ça également qui fait que la technologie de Keemotion est unique. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 14 personnes et ils comptabilisent de nombreux contrats avec les ligues sportives professionnelles.

Observatoire des tendances : Comment ces technologies peuvent-elles être exploitées par des producteurs TV ? Benoît Macq : Toutes ces briques technologiques peuvent être utilisées par les producteurs de contenus afin de s’adapter aux dernières tendances en cours. Il y a principalement deux tendances qu’il faut absolument prendre en compte et ce, le plus rapidement possible, au risque de se retrouver dépassé :

• Le Crossmédia , qui consiste à adapter le contenu et l’information pour la diffuser sur plusieurs supports différents. On va ainsi diffuser le programme à la télévision, mais il faut également être présent sur le web. Un exemple, en termes de format TV, c’est l’émission The Voice.

• Le Transmédia , quant à lui, est un processus qui consiste à disperser la narration et l’histoire simultanément sur divers supports afin de créer une expérience divertissante et coordonnée. Ainsi, chaque support apporte son élément de l’histoire et l’utilisateur est invité à interagir avec ces contenus. C’est le futur de l’industrie des Médias et c’est maintenant que ça se passe !

Observatoire des tendances : Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets Transmedia ? Benoît Macq : Le premier exemple qui me vient en tête, c’est la campagne publicitaire réalisée par Audi pour le lancement de sa nouvelle voiture Audi A3. À la veille de la démonstration de ce modèle, la marque a annoncé le vol de cette voiture. Par conséquent, elle a lancé une campagne de recherche et le public était sollicité pour rapporter le moindre indice sur le site web. Une investigation était lancée, et les indices intelligemment diffusés sur divers médias et supports. Au final, cette campagne a attiré l’attention de nombreux utilisateurs et le produit a rencontré un vif succès auprès du public. Le Transmédia a également été utilisé dans le domaine de la littérature, lors de la sortie d’un livre qui contentait des messages cryptés, que le lecteur pouvait déchiffrer sur base des informations diffusées sur divers supports et même en s’appuyant sur les objets réels. Ce genre de projets requiert la mise en place de nouvelles méthodes de narration, mais pas seulement.

Observatoire des tendances : Ça demande aux producteurs TV de revoir complètement leur storytelling et la façon de construire leur format ?

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Benoît Macq : C’est un challenge et il y a plusieurs défis à relever. Le succès du projet Transmédia d’un producteur dépendra de sa capacité à gérer plusieurs technologies, compétences artistiques et contraintes économiques simultanément. Actuellement, le Cluster TWIST et la Région wallonne participent au projet européen Eurotransmédia . Grâce au travail réalisé dans le cadre de ce projet, nous avons identifié 3 principaux défis auxquels seront confrontés les producteurs TV : 1) Dépasser les barrières technologiques : la maîtrise des technologies peut être un frein à la créativité et à l’innovation. Il faut apprendre à utiliser les technologies à des fins utiles pour votre projet. De plus, les recherches ne cessent d’évoluer et de nouveaux outils Artificial Intelligence seront accessibles et peuvent apporter une valeur ajoutée considérable à votre format. 2) Repenser les Business Models : les producteurs TV suivent le même Business Model depuis 50 ans. Inévitablement, il faudra passer par la mise en place d’un nouveau modèle d’affaire, adapté à ce genre de projet. C’est un sujet fortement surveillé par l’industrie Média. 3) Combler le manque de compétences : il est évident que pour mener ces projets à bien, le producteur TV doit aller chercher les compétences nouvelles à l’extérieur. De nouveaux métiers devraient apparaître prochainement, tels que le « Crossmedia Developper », chargé d’adapter le contenu pour chaque support, ou encore l’ « Architecte Transmédia », qui devra repenser l’histoire en dépassant la linéarité et créer des contenus en intégrant l’ensemble des fonctionnalités technologiques disponibles. Malheureusement, l’offre de formation associée est quasi-inexistante chez nous pour le moment. À Charleroi, un projet intitulé Belgian Heroes est en cours de construction et prévoit la création d’un Master Transmédia diplômant. Quant à la date, rien n’est encore sûr. On peut espérer que cette école soit opérationnelle en septembre 2016.

Observatoire des tendances : Outre ces projets Transmédia, y-a-t-il d’autres méthodes que les producteurs peuvent mettre en place pour rendre le contenu plus interactif ? Benoît Macq : Pour le moment, tout le monde parle également de la gamification . L’idée est de rendre les services et les expériences plus ludiques, grâce aux jeux. Cela peut s’illustrer par un cinéma qui se transforme et qui devient un terrain de jeu interactif. Dans le domaine des contenus télévisuels, cela s’illustre par la création d’applications mobiles, qui invitent les téléspectateurs à participer à des jeux durant ou après le show. Ce sont d’excellentes méthodes pour fidéliser le public au contenu. Le producteur peut également se baser sur la stratégie User in the loop pour favoriser la fidélisation des téléspectateurs. Ces derniers sont invités à voter, donner leur feedback par rapport au contenu et donc avoir un impact concret sur celui-ci. Ce genre de stratégie va rendre le scénario plus complexe également, et nécessitera des compétences nouvelles au sein de l’entreprise de production. D’où l’intérêt pour nos producteurs de collaborer avec les experts du domaine de la recherche ou de la communication pour enrichir leur projet avec le savoir-faire des autres domaines.

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Sources : Coordonnées ICTEAM : Professeur Benoît Macq : [email protected] ; Benoît Michel : [email protected] Plus d’information sur la campagne Transmedia autour de l’Audi A3 : http://www.audiworld.com/articles/audis-the-art-of-the-heist-campaign-launched-with-stolen-a3/ Projet Eurotransmedia : Eurotransmedia Vision Paper : http://www.eurotransmedia.eu/3ECACC06-8827- 4597-8836-7B2EF7E052CD/FinalDownload/DownloadId-2067F5AD1F985F15A6D45BA742162F49/3ECACC06- 8827-4597-8836-7B2EF7E052CD/wp-content/uploads/2015/06/eurotransmedia-visiondocument.pdf Bientôt une école Belgian Heroes ? : http://www.lesoir.be/719714/article/economie/entrepreneuriat/2014- 11-28/bientot-un-incubateur-autour-bd-charleroi

Enrichir le format avec les datas Comme le souligne Benoît Macq de l’ICTEAM, l’avenir de la télévision passe par l’enrichissement des contenus via divers supports. L’objectif de cette démarche est de fournir aux consommateurs des données contextuelles détaillées, qui permettent l’interactivité accrue avec le contenu. In fine, ces contenus interactifs permettront de retenir l’audience. Par exemple : la publicité, disponible sur la tablette lors de la diffusion du format, sera en lien avec le contenu en cours de diffusion et la géolocalisation. De nouvelles briques technologiques performantes arrivent sur le marché et permettent d’enrichir l’expérience des téléspectateurs avec de nouvelles données. Imaginons la possibilité de :

• Tagger les vêtements des candidats du format TV et donner ces informations aux jeunes téléspectateurs via une application. À l’étranger, c’est la startup LookLive qui permet de traiter ces données. « LookLive identifies items in TV shows and celebrity images, creating contextual shopping experiences for consumers, enhanced user engagement, and advanced advertising opportunities for brands and publishers ». En Wallonie, c’est la startup Famest , qui a lancé une plateforme dans ce domaine.

• Cliquer sur le nom du restaurant qui prépare le même repas que dans le concours de Top Chef.

Sources : - LookLive : http://www.looklive.com/ - La Start-up des Pays-Bas LookLive récolte 2 millions d’euro d’investissements : http://www.reuters.com/article/2015/09/07/bc-looklive-idUSnPn8Kh0zh+90+PRN20150907 - Famest, la start-up wallonne : http://www.famest.co/fr - Technology consumer behaviour trends defining next generation tv user experiences : http://www.espial.com/technology-consumer-behaviour-trends-defining-next-generation-tv-user- experiences/

Un exemple de format transmédia a ainsi été développé en Angleterre. Il s’agit du format The Secret Life of Students, qui suit le quotidien de 12 étudiants en première année à l’Université. Alors qu’ils tentent de s’habituer à cette nouvelle vie et traversent des moments difficiles, ils vont partager leurs expériences et leur ressenti à l’aide de données: SMS, Tweets, images et vidéos. Pour exploiter ces données dans le format TV, le producteur va utiliser une nouvelle technologie, appelée Digital Rig , développée par Raw TV. Ce système est intégré dans le téléphone et permet aux candidats de l’émission de partager ces données avec le producteur du format. Elles seront analysées et intégrées dans la storyline du format, à travers une application.

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Source: How formats are becoming more global, social… & affordable : http://blog.mipworld.com/2014/09/formats-becoming-global-social-affordable/#.VegIbBv9ncu Compétences en Wallonie Pour aider les entreprises média à identifier les technologies existantes et à les intégrer dans leurs activités, des opérateurs existent en Wallonie et offrent un service d’accompagnement et de conseil. Cluster TWIST – Les compétences bien de chez nous TWIST (Technologies Wallonnes de l’Image, du Son et du Texte) est un cluster média dont la mission est de renforcer l'innovation et la croissance de l'industrie belge de l’audiovisuel. Pour cette raison, il constitue le principal réseau belge actif sur le secteur des technologies numériques audiovisuelles et multimédia. Rassembler les acteurs d’un même secteur et d’un même territoire augmente considérablement la productivité et TWIST est un réseau incontournable en Belgique qui connecte nombreux talents. Le cluster regroupe une centaine de membres, qui sont les sociétés privées, les universités, les centres de recherche, les centres de formation et les autorités publiques en rapport avec le secteur des médias et de l’audiovisuel. Ceux-ci ont tous en commun un savoir-faire reconnu dans les métiers de l’audiovisuel, soit en tant qu’utilisateur de technologies (prestataires de service), soit en tant que développeurs de technologies innovantes, notamment dans les domaines suivants : cinéma, TV, animation, jeu vidéo, internet, mobile, réalité augmentée, transmédia, multi-écrans, etc. TWIST mène différentes actions afin d’offrir un avantage compétitif aux membres du réseau et à leurs clients : networking, missions à l’export, veille commerciale sur les appels d’offres publics, veille stratégique, projets européens, etc. De manière synthétique, TWIST s’adresse à 3 catégories de clients : les producteurs de contenus (cinéma, TV, animation, multi-écrans), les chaines TV (développement de technologies innovantes et prestation de services) et les acteurs de la communication et de l’événementiel (Internet, web, mobile, multi-écrans, réalité augmentée, etc.). TWIST regroupe notamment les acteurs de l’industrie technique cinématographique et télévisuelle, qu’ils soient prestataires de services et/ou créateurs de technologies innovantes. Dans le domaine Cinéma/TV/Animation, le cluster TWIST regroupe 65 membres. Quelques membres représentatifs de cette grappe : Flying Cam, EVS, Benuts, Dame Blanche, Digital Graphics, Mikros Image, Dreamwall, Nozon, Le Pôle Image de Liège, Studio l’Équipe, Wallimage... Étant le leader du projet européen Eurotransmedia, TWIST est également idéalement positionné sur les technologies d’avenir du transmédia et travaille aujourd’hui à faire émerger les talents créatifs de demain.

Sources : - Coordonnées Cluster TWIST : http://www.twist-cluster.com/contact.htm?lng=fr - Catalogue des membres de la grappe Cinéma/TV/Animation : http://www.twist- cluster.com/membres.htm?iMarche=1&lng=fr

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InnovaTech InnovaTech sensibilise et accompagne les Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans leurs démarches d’innovation depuis l’idée, en phase avec la stratégie de l’entreprise, jusqu’à la communication principalement vers la presse belge francophone. Les conseillers en innovation technologique, en propriété intellectuelle et en communication d’InnovaTech accompagnent la réflexion de l’entrepreneur prioritairement sur les aspects technologiques et encadrent le projet, avec le support du réseau d’innovation wallon, sur les aspects financiers, organisationnels, marketing et en propriété intellectuelle. L’objectif au travers de cet accompagnement est d’aider les PME wallonnes pour qu’elles créent des innovations plus rapidement et plus efficacement en minimisant les risques liés au développement ou à l’amélioration du produit, procédé, service. Forte d’une expérience de 15 ans, la structure accompagne plus de 200 projets par an en Wallonie. Cette dernière est considérée comme l’acteur méthodologique de référence en matière de management de l’innovation technologique. Dans le cadre plus large du système régional d’innovation, InnovaTech constitue également un relais privilégié pour les opérateurs d’animation économique en recherche de compétences technologiques pour les entreprises de tous types qu’ils accompagnent. De part un rôle permanent sur le terrain renforcé par une expertise technologique, les ingénieurs peuvent apporter un accompagnement personnalisé et un accroissement de maturité technologique grâce notamment à la veille sur les dernières tendances technologiques, qui peuvent inspirer les producteurs TV et les aider à faire des économies d’échelle dans la réalisation de leurs projets. Au niveau des producteurs indépendants télévisuels de flux, InnovaTech dispose d’une équipe de conseillers en innovation qui vont accompagner les entreprises de l’idée d’un projet à la communication de celui-ci. Les conseillers se rendent directement en entreprise pour identifier et comprendre les besoins liés à la mise en place d’un projet innovant.

• Écoute du besoin des créateurs de contenus télévisuels ; • Détection et la mobilisation de PME wallonnes pour la génération d’idées et l’identification de solutions techniques (organisation et animation de workshops, conférences, ou salons) ;

• Structuration des projets émergeants ;

• Identification de véhicules de financement publics adéquats, et la mise en contact avec des invests publics et privés ;

• Orientation sur les choix technologiques et construction de partenariats avec des experts technologiques, publics ou privés ;

• Intermédiation objective et constructive dans la constitution des partenariats et des autres enjeux légaux ;

• Collaboration proactive avec les autres acteurs du soutien à l’innovation de la Région Wallonne (réseau AEI, AWEX, …).

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Dans ce secteur en particulier, l’ASBL travaille avec des acteurs scientifiques et industriels de pointe. Pour ces derniers, le Cluster TIC/Infopôle est un partenaire privilégié mais aussi les centres de R&D Multitel et Cetic ainsi que des centres de R&D des Hautes Écoles regroupés au sein du groupe MinaTic. InnovaTech accompagne quelques projets dans la production visuelle, le dernier en date est la société Desiko qui travaille sur l’intégration de caméras 360 ° dans la technologie des drones pour la production visuelle 2D et 3 D ainsi que la Société Kracken dans le domaine de la réalité augmentée

Source : InnovaTech : http://www.innovatech.be/fr Entreprises EVS – une technologie de pointe EVS Broadcast Equipment est une entreprise liégeoise spécialisée dans la fabrication de serveurs vidéo destinés à l'enregistrement d'images professionnelles sur supports informatiques et de leur traitement : ralentis instantanés, rediffusion instantanée d'images, enrichissement de contenu par adjonction de métadonnées, diffusion. EVS est devenue le leader mondial incontesté des enregistreurs numériques pour la production de sport télévisuel en direct. Ses produits sont principalement utilisés dans les cars TV et pour les ralentis à haut débit d’images. EVS a révolutionné l’enregistreur numérique professionnel en introduisant, dans le monde de la diffusion télévisée, l’usage du disque dur, par opposition à l’enregistreur à bande magnétique classique (Sony, Panasonic). La société développe et produit notamment le serveur vidéo XT3 17 et les programmes Multicam [LSM] 18 et IPDirector 19 servant à le contrôler et qui permettent aussi de réaliser des ralentis de grande qualité. Le 5 janvier 2015, EVS annonçait l'acquisition de la société Scalable Video System GmbH (SVS) qui développe des mélangeurs vidéo basés sur la technologie IT et la société Dyvi Live SA (société basée à Bruxelles qui commercialise les produits SVS sous le nom de DYVI). Ces différentes technologies peuvent être utilisées dans la production de contenus télévisuels de flux, tels que des émissions de divertissements, des formats de téléréalité et des jeux télévisés. Par exemple EVS a travaillé sur Les Enfoirés en créant une expérience TV immersive unique. Le nouveau processus basé sur du matériel EVS a permis à l’équipe de production de directement recevoir les flux enregistrés en live et de réduire de 2 jours le temps de post-production. Les serveurs XS ont permis à l’équipe de production d’enregistrer conjointement l’ensemble des 17 caméras ainsi que le montage du réalisateur – produit grâce à une table de mixage. Ce qui a distingué la production de cette année fut l’exploit réalisé par l’équipe de production de AMP Visual TV – qui a fourni les installations et les équipes pour les concerts - de réellement profiter de tous les angles provenant des 17 caméras. La bande passante supplémentaire fournie par les 2

17 XT3 : (troisième génération du serveur XT) un serveur vidéo professionnel de production. Apparu en en avril 2011, il est le successeur des serveurs XT , XT2 et XT2+ . 18 Multicam(LSM) : logiciel servant à piloter les serveurs de la série XT et offrant des solutions de montage en direct d’une très grande réactivité. 19 IPDirector : suite logicielle qui comprend plusieurs applications de gestion de la production vidéo.

74 serveurs XS placés au coeur de la production a rendu possible l’enregistrement et le transfert simultanés de l’intégralité des flux enregistrés. Ceci a permis à AMP Visual TV de fournir davantage de contenu disponible de chaque artiste, ainsi que des images exclusives des coulisses. Autre exemple avec l’émission de téléréalité hollandaise Utopia qui a fait appel à la technologie d’EVS grâce à un outil de gestion technologique de traitement de différents formats de fichiers d’une centaines de caméras afin de sélectionner les meilleurs angles de vue et d’envoyer les métadonnées directement à la production. Le jeu télévisé 71 diffusée sur RTL-TVI utilise également les technologies EVS en matière de gestion de l’enregistrement multi caméras. Ce qui permet de sélectionner les séquences et de prémonter l’émission en restant proche du direct. Selon EVS, la multiplication des formats des fichiers et des types de caméras représente un véritable challenge pour les producteurs TV. EVS fournit des outils qui permettent de gérer les différents formats de fichiers.

Sources : - Coordonnées EVS : http://www.evs.com/ - Les Enfoirés : http://www.evs.com/node/7757 - Utopia : http://www.evs.com/emea/news/infostrada-creative-technology-links-evs-systems- centralparq-innovative-new-utopia-project - wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/EVS_%28entreprise%29

Des startups pour la télévision Pour répondre aux besoins d’innovation, certains diffuseurs ou entreprises média n’hésitent pas à ouvrir des incubateurs à startups en leur sein. C’est le cas de la BBC , qui a lancé BBC Worldwide Labs . L’objectif de cet incubateur est d’accueillir 6 startups par an, de mettre à leur disposition toutes les infrastructures nécessaires et de les aider à se développer. Ce développement passe également par une collaboration avec la BBC, ce qui favorise la pénétration de nouvelles technologies au sein du diffuseur britannique. En effet, « beaucoup de responsables concèdent en privé qu’il faut insuffler très rapidement une vraie culture du numérique dans les grands groupes traditionnels auxquels ils appartiennent pour gagner en agilité et rattraper leur retard face aux nouveaux usages ». Cette tendance ne fait que s’accélérer. En France, par exemple, Canal+ a lancé son propre incubateur : CanalStart . Les axes stratégiques de l’incubateur sont le tout-connecté, la vidéo, le big data, les réseaux sociaux et les applications mobiles. Dernièrement, c’est la chaîne TF1 qui a annoncé le lancement d’un incubateur de startups dédié aux médias. L’objectif est de travailler ensemble avec ces startups pour « réfléchir pendant 12 mois au thème "les nouveaux produits et services de TF1" et imaginer les services et technologies innovantes permettant d'apporter "une vraie valeur ajoutée" au groupe ».

Sources : - BBC Worldwide Labs : http://www.bbcwlabs.com/ - Puissant groupe TV cherche (jolie) startup à incuber : http://www.slate.fr/story/100591/television- start-up-incubateur - L’annonce de TF1 : http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualites/tf1-lance-un-incubateur-de- start-up-dedie-aux-medias_1711196.html

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Au Canada, c’est le Fond des Médias du Canada (FMC) qui participe directement à la stimulation de l’innovation, en soutenant financièrement le développement et à la mise en marché de projets de médias numériques novateurs. En tout, depuis 2010, 263 projets ont été soutenus :

• « 20 entreprises canadiennes ont reçu un soutien de l’ordre de 4,4 millions de dollars pour développer trois applications, une application utilisant la réalité virtuelle, 15 jeux et un logiciel. »

• « Le FMC a distribué 1,8 million de dollars pour le soutien à la mise en marché à huit projets de médias numériques interactifs incluant quatre jeux, deux applications pour médias sociaux, et deux logiciels. »

Source : Financement de projets par le FMC : http://www.cmf-fmc.ca/fr/avis-a-l-industrie/article/2015/08/plus- de-6-2-millions-de-dollars-octroyes-a-28-projets-novateurs/

Conclusion À travers ce dossier, nous avons effectué un rapide tour d’horizon des technologies existantes, qui peuvent être des outils au service des créateurs de contenus. Au fil des rencontres, nous avons identifié des tendances-clé, qui vont déterminer et façonner la télévision et l’expérience télévisuelle du futur. Les producteurs de contenu ainsi que les acteurs qui possèdent les briques technologiques ont tout intérêt à collaborer ensemble pour élaborer des projets interactifs d’un nouveau genre. Le fait de décloisonner les secteurs et favoriser ces collaborations peut donner naissances à de nouvelles idées et formats. Mais il ne faut se reposer sur l’acquis. Il faut rester attentif aux évolutions de ces tendances à l’étranger pour détecter les changements et s’y adapter au plus vite. Voici une liste (non exhaustive) d’évènements sur la tendance Transmédia, qu’il serait intéressant de surveiller :

• 16-17/10/2015 : Liège Web Fest : http://liegewebfest.be/ • 26/10-2/11/2015 : Transmedia Week : http://www.transmediaweek.org/

• 6-14/11/2015 : Tout écrans : http://www.tous-ecrans.com/2015/site/fr/festival • 26-29/04/2016 : FMX - Conference on Animation, Effects, Games and Transmedia : http://www.fmx.de/home/

• The South by Southwest : http://www.sxsw.com/

• Storycode Brussels : http://storycodebrussels.org/

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Technologies émergentes et leur influence sur les producteurs TV

Alors que le précédent dossier de veille de l’Observatoire des tendances avait pour objectif de présenter les compétences et les technologies existantes et développées en Wallonie, le présent dossier vise à attirer votre attention sur les technologies émergentes . Par technologies émergentes, on entend technologies stratégiques qui n’ont pas encore un degré de maturité suffisant pour atteindre le marché, mais qu’il faut néanmoins surveiller, car une fois sur le marché, elles risquent d’avoir une influence importante sur les produits actuels . Le focus est mis sur l’Ultra Haute Définition , la Réalité Virtuelle et la Réalité Augmentée et la manière dont ces technologies risquent d’influencer le secteur de la production TV. Quelles sont les nouvelles tendances en matière de technologies ? Quelles sont les opportunités à saisir ? Telles sont les questions abordées dans ce dossier de veille. Ultra Haute Définition Définition Le terme 4K désigne une définition d'image numérique utilisée dans le domaine de l'audiovisuel et du cinéma numérique qui fait référence à la définition de 4.096 pixels en largeur de l'image (4 fois plus de pixels que la HD). Cependant, pour apprécier le 4K, il faut évidemment posséder une télévision compatible, une source et du contenu dans ce format. Ainsi, de nombreux experts l’attendaient avec impatience et sont aujourd’hui récompensés : le 4K arrive enfin sur le marché ! Quelques exemples : arrivée des Real 4K Blu-rays fin 2015, lancement de Netflix 4K Streaming, mais aussi la possibilité d’accéder à des contenus 4K sur Amazon et Youtube . Certains évènements sportifs sont également filmés et diffusés en 4K. Les chaînes TV s’y adaptent, par exemple la BBC a annoncé faire de la 4K son standard à partir de 2016. A l’inverse, le 8K reste actuellement une technologie émergente. Il consiste en « un format d’images composées de 4.320 lignes de près de 8.000 points (ou 8 kilo-points, 8K), soit au total 33 millions de points qui correspondent à autant de pixels physiques pour l’écran »20 . Même si les premiers téléviseurs compatibles avec cette technologie ont été présentés lors du salon CES 2015, comme par exemple le téléviseur Super Hi-Vision 8K de Sharp , leur acquisition n’en reste pas moins onéreuse et pour l’heure, on est loin d’avoir un contenu adapté.

Sources et informations complémentaires : - Ce site répertorie les plateformes sur lesquelles on peut retrouver des contenus 4K : http://www.rtings.com/tv/learn/where-to-find-4k-movies-and-content - Pour tout savoir sur le 4K : http://www.whathifi.com/news/4k-tv-ultra-hd-tv-everything-you-need-to- know - Article dans le journal Le Soir sur le CES 2014 : 4K : http://geeko.lesoir.be/2014/01/11/ces-2014- television-4k-une-transition-avant-la-8k-pour-les-jo-de-2020-a-tokyo/ - Sharp TV 8K : http://www.lesnumeriques.com/tv-televiseur/premier-televiseur-8k-bientot-en-vente- n45523.html

20 http://geeko.lesoir.be/2014/01/11/ces-2014-television-4k-une-transition-avant-la-8k-pour-les-jo-de-2020-a- tokyo/ 77

Tour d’horizon : l’Asie en leader Plusieurs entreprises tentent de se positionner sur le marché. Un exemple avec l’entreprise canadienne Videotron, qui vient d’annoncer le lancement de son offre commerciale pour la Box 4K. Elle permettrait de donner accès à une masse de contenus adaptés à cette technologie et ce, dès l’automne 2015. Cependant, pour découvrir les leaders dans ce domaine, il faut plutôt se tourner vers l’Asie. Tant en Inde, qu’au Japon, les opérateurs télécoms détiennent une longueur d’avance, en proposant désormais l’accès à des contenus 4K diffusés 24h/24h. Du côté du Japon, le NHK - Japanese Broadcasting Corporation - souhaite encore aller plus loin et promet l’inauguration et la retransmission des prochains JO 2020 en qualité 8K. De plus, Panasonic a récemment présenté son nouveau lecteur compatible avec la norme Ultra HD Blu-ray. Commercialisé au Japon, c’est le premier produit de ce type sur le marché. Malgré les avancées japonaises, le leader n’en demeure pas moins la Corée du Sud, comme l’illustre le rapport « L'État des lieux de l'Internet 2014 » publié par Akamai Technologies . Il démontre que la Corée du Sud est championne en internet ultra rapide avec une vitesse de transmission allant de 15 Mb/s à 23 Mb/s (la vitesse minimum requise pour visionner les vidéos 4K est de 13 Mb/s), élément essentiel au support de cette technologie. En termes de contenu, les diffuseurs sud-coréens, comme EPG Media Group , partent à l’international pour ramener des contenus 4K. Dernièrement, ils ont acheté les contenus de stocks à l’entreprise brésilienne Globo . « We think Ultra HD will be a main stream of broadcasting market in the near future and will be a new blue ocean » , confirme le CEO de EPG Media Group .

Sources et informations complémentaires: - L’annonce du canadien Videotron : http://4k.com/news/videotron-unveils-4k-uhd-set-top-box-for- canadian-market-8791/ - L’Inde et son offre 4K : http://www.rapidtvnews.com/2015020437059/videocon-d2h-launches-india-s- first-4k-ultra-hd-channel.html#axzz3f6VbKnm1 - Les promesses du Japon : http://www.mediakwest.com/homepage/item/interbee-2014-le-japon-en- route-pour-la-8k.html et http://awfulannouncing.com/2015/looking-at-8k-ultra-hd-as-the-future-of- sports-television.html - Panasonic et son lecteur 4K Blu-ray : http://www.clubic.com/materiel-video/lecteur-enregistreur- video/lecteur-blu-ray/actualite-781952-premier-blu-ray-ultra-hd.html - Analyse du rapport « L'État des lieux de l'Internet 2014 » d’Akamai Technologies : http://www.akamai.fr/enfr/html/about/press/releases/2015/press-010815.html et http://www.flatpanelshd.com/news.php?subaction=showfull&id=1414399926 - Globo takes 4K content to South Korea : http://www.rapidtvnews.com/2015062338806/globo-takes- 4k-content-to-south-korea.html#axzz3oXkhrKz1

Quelle influence sur les Producteurs TV ? Les prévisions Selon les dernières études réalisées, le 4K prend de l’ampleur avec plus de 800 000 pièces déjà vendues en France, en Allemagne et en Angleterre. Néanmoins, les avis restent mitigés. Certains experts prédisent l’arrivée massive des TV 4K dans les foyers dans les années à venir, d’autres estiment que cette technologie restera un produit pour une clientèle élitiste. En tout cas, avec l’arrivée des téléviseurs 4K chinois chez nous, les prix commencent déjà à chuter et deviennent plus abordables pour les familles. Sans oublier que d’autres types d’écrans deviennent compatibles pour

78 la diffusion de contenus en Ultra Haute Définition : ordinateurs, tablettes et smartphones. Par conséquent, le marché devrait doubler par rapport à 2014 et « atteindre les 18 milliards de $ »21 en fin 2015. Cependant, des experts comme le bureau Piper Jeffrey tempèrent un peu en déclarant qu’il faudra attendre 2020 pour témoigner de la vente de près de 100 millions de casques dans le monde. Et encore faut-il avoir du contenu ! Pour éviter la même problématique qu’avec la 3D, certains grands groupes américains et asiatiques investissent dès aujourd’hui dans la production de contenu 4K. Il s’agit généralement de programmes de stock : documentaires sur la nature ou spectacles, séries TV et concerts. A l’inverse, les formats TV de flux en 4K sont assez rares. En conclusion, pour les producteurs de flux, la prudence reste de mise. « Le marché du broadcast en est à peine à terminer le déploiement de la HD qu’il voit arriver la 4K avec prudence, ne serait-ce que parce que son déploiement entraîne des coûts alors que le modèle économique des acteurs de la TV est maintenant sous pression. »22 De plus, adopter la technologie 4K nécessite des investissements conséquents et la révision du workflow actuel. Comment produire des formats TV en 4K ? Si vous souhaitez relever le défi et vous lancer dans l’aventure dès maintenant, sachez que la 4K se démocratise très rapidement au niveau de la production. Ainsi, l’entreprise DJI , surtout connue pour ses drones, vient de commercialiser une caméra nommée Osmo. Stabilisée sur une perche, elle permet de filmer en qualité 4K. De plus, « rappelons aussi que même s’il ne s’agit pas de caméras professionnelles, il y a déjà environ 50 millions de smartphones Android capables de capter de la vidéo en 4K (25/30p) dans le monde. »

Sources et complément d’information : - 4K is the future of TV, just not yet, http://www.euronews.com/2015/04/13/4k-is-the-future-of-tv-just- not-yet/ - 8K, c’est pour 2020 : http://geeko.lesoir.be/2014/01/11/ces-2014-television-4k-une-transition-avant- la-8k-pour-les-jo-de-2020-a-tokyo - Les challenges des formats 4K (Ultra HD) : http://www.economist.com/news/technology- quarterly/21572921-home-entertainment-new-television-standard-called-ultra-hd-four-times-sharper - MIP TV 2015 : Liste de contenus en 4K et caméra qui permettent de réaliser ces projets : http://www.oezratty.net/wordpress/2015/miptv-2015-4k-et-nab/ - 4K : Tout le monde en veut, sauf les télés : http://meta-media.fr/2014/10/17/4k-tout-le-monde-en- veut-sauf-les-teles.html - Démo caméra Osmo : https://www.youtube.com/embed/p-7BPt4bJjU - Avis d’un producteur sur la technologie 4K : http://www.tvtechnology.com/news/0002/producers- address-4k-storage-challenges/220690 - Exemples de contenus 4K présentés au MIPTV : http://www.oezratty.net/wordpress/2015/miptv- 2015-4k-et-nab/

21 Le marché mondial de la 4K devrait tripler entre 2015 et 2020 : http://www.offremedia.com/chiffres-et- etudes/le-marche-mondial-de-la-4k-devrait-tripler-entre-2015-et-2020-grace-a-son-arrivee-sur-tous-les- ecrans-selon-ihs/ 22 MIPTV 2015 : 4K et NAB : http://www.oezratty.net/wordpress/2015/miptv-2015-4k-et-nab/ 79

Réalité virtuelle & Réalité augmentée Définitions La Réalité Virtuelle (Virtual Reality ou VR ) est définie comme un monde virtuel créé numériquement, qui donne l’impression d’immersion totale dans un univers fantastique ou réel, grâce à des effets visuels et sonores. « La finalité de la réalité virtuelle est de permettre à une personne (ou à plusieurs) une activité sensori-motrice et cognitive dans un monde artificiel, créé numériquement »23 . La Réalité Augmentée (Augmented Reality ou AR ), quant à elle, est « le système informatique qui rend possible la superposition d'un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception que nous avons naturellement de la réalité et ceci en temps réel »24 . Les images virtuelles sont alors incrustées dans notre réalité, afin d’apporter des informations complémentaires à l’environnement dans lequel on se trouve et de plonger l'utilisateur dans une nouvelle expérience. Ces deux technologies sont réellement innovantes, car elles permettent de placer l’utilisateur à l’intersection entre le monde numérique et le monde réel, et ce, à travers une expérience unique . Ce genre de technologie surfe actuellement sur plusieurs vagues, comme par exemple la personnalisation des contenus et la demande grandissante pour des contenus réellement interactifs. Tour d’horizon Les prévisions Aujourd’hui, la réalité virtuelle devient une opportunité à exploiter au niveau commercial, grâce aux nouvelles technologies et aux casques qui seront commercialisés dans le courant de l’année 2015- 2016. Le pionnier dans le domaine est Oculus (maintenant racheté par Facebook), et son casque Oculus Rift, qui donne la possibilité à son utilisateur de jouer aux jeux vidéo, de regarder des films et d’explorer un monde virtuel avec une vision à 360°. Pour cela, l’entreprise développe, parallèlement à la technologie, des contenus adaptés. Évidemment, ils ne sont pas les seuls sur le marché, suivis de près par leurs concurrents, tels que Samsung et Sony , qui développent également leur version de ces casques, ou alors des coquilles qui servent d'outils pour la lecture de contenus VR diffusés sur les Smartphones. En termes de marché, les perspectives économiques pour cette technologie sont prometteuses. D’après une étude de Digi-Capital , les secteurs de réalité augmentée et de réalité virtuelle seront évalués à 120 milliards $ en 2020.

Sources : - Palmer Luckey : Making Virtual Reality a Reality , http://www.wsj.com/articles/palmer-luckey-making- virtual-reality-a-reality-1438959172 - Analyse du rapport Digi-Capital : http://fortune.com/2015/04/25/augmented-reality-virtual-reality/ - Ne pas sous-estimer le potentiel de la réalité virtuelle : http://recode.net/2015/05/26/were-seriously- underestimating-the-virtual-reality-market/ - Liste très intéressante des technologies VR prochainement sur le marché : http://blog.cobrason.com/2015/03/tv-de-demain-versus-lunettes-et-casques-de-realite-virtuelle/

23 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alit%C3%A9_virtuelle 24 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alit%C3%A9_augment%C3%A9e 80

Les secteurs influencés, des jeux vidéo aux médias Le premier marché sur lequel la réalité virtuelle aura un impact important est celui des jeux vidéo . Au lieu de tenir les manettes en main et de taper frénétiquement sur les boutons, c’est tout votre corps qui va servir d’intermédiaire pour commander votre personnage virtuel. Grâce au casque VR, vous serez complètement immergé dans l’univers du jeu. Mais ce n’est pas tout ! « Dans le futur, les développeurs de jeux vidéo prendront également appui sur le monde réel pour faire vivre aux joueurs des expériences de jeu qui vont au-delà des limites de l’écran. Pour progresser dans le jeu, vous serez contraint de sortir de votre chambre obscure de gamer invétéré, car, bientôt, la real life sera le terrain de jeu de prédilection des jeux vidéo. ». Exemple avec le « jeu » Ingress , véritable chasse au trésor sur la terre. « Si certains parlent aujourd’hui de narration transmédia pour décrire ces œuvres de fiction ou de divertissement qui cumulent plusieurs médiums pour faire vivre une histoire au public, nous sommes tentés de parler de transréalité pour qualifier cette nouvelle tendance dans les jeux vidéo». D’autres marques s’emparent de ces technologies pour créer de nouvelles expériences autour de leurs produits et innover dans la façon dont ils sont consommés. Ainsi, le New York Times a annoncé qu’il allait distribuer des Google Cardboards à ses lecteurs et les inviter à découvrir un reportage journalistique en VR. Il s’agit d’une première dans ce domaine ! « Si l’initiative du New York Times devrait rapidement inspirer ses concurrents, c’est notamment parce que la réalité virtuelle peut réconcilier les jeunes avec les médias d’information classiques» , comme le souligne l’article d’Influencia.

Sources et informations complémentaires: - Ingress : https://www.ingress.com/events - Dans le futur, les jeux vidéo sortiront de l’écran , http://www.influencia.net/fr/actualites/art- culture,dans-futur,dans-futur-jeux-video-sortiront-ecran,5418.html - Le journalisme expérientiel peut-il s’imposer ? : http://www.influencia.net/fr/actualites/com- media,media,media-journalisme-experientiel-peut-il-imposer,5819.html

Contenu VR – tout le monde en veut ! Outre les jeux vidéo, ce sont les films et les documentaires qui sont maintenant adaptés à cette technologie. Voici concrètement quelques exemples : - Zero Point est un documentaire sur la réalité virtuelle, filmé en réalité virtuelle. - Paramount Pictures , IMAX et Oculus Rift ont collaboré pour réaliser des contenus VR pour la promotion du film Interstellar de Christopher Nolan. - Au Québec, c’est le studio Felix & Paul qui travaille sur la production de contenus cinématographiques en réalité virtuelle. Pour ce faire, les deux fondateurs du studio La Jeunesse et Paul Raphaël ont créé les technologies nécessaires à leur travail : leur propre caméra 360 degrés, mais aussi leur propre système son et logiciel de post production. Leur première réalisation s’est faite sur le film Wild . - Aux Pays-Bas, l’entreprise à garder à l’œil est Purple Pill VR . Cette start-up, encore très jeune, a pourtant de grandes ambitions. Identifiant le manque de contenu VR comme une problématique, ils décident de répondre à ce besoin et se lancent actuellement dans la production de contenu VR. Leur marché cible est surtout l’évènementiel et le journalisme expérientiel, qui plonge véritablement les spectateurs au cœur de l’actualité.

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Au niveau des formats de flux, la technologie arrive tout doucement. Ce sont surtout les chaînes TV qui s’intéressent à la réalité virtuelle. Exemple avec la chaîne ARTE , qui a récemment diffusé le documentaire Polar See 360 , filmé en réalité virtuelle. Il était diffusé sur la chaîne et également disponible via une version application, ce qui a permis aux téléspectateurs d’explorer le contenu de façon plus interactive. Ils continuent de travailler sur cette technologie et réalisent actuellement le format Philip and I , dont l’acteur principal sera … vous ! Plus récemment encore, c’est CNN qui faisait le scoop : le premier débat politique entre les candidats démocrates à la présidentielle américaine a été diffusé en direct en réalité virtuelle ! Pour le regarder, il suffisait d’avoir un casque Samsung GearVR et de se connecter à la plateforme NextVR gratuitement. À première vue (sur Twitter), l’expérience fut un beau succès au niveau technique, avec néanmoins des réactions mitigées du public. Certains VR-spectateurs ont reproché au show d’être trop statique, puisqu’il n’offrait que quelques angles de vue et non une vision à 360°. Personne ne doute que CNN sera en mesure de perfectionner ce point et rendre le show véritablement « virtuellement réel ». De son coté, Samsung soutient la production indépendante de contenu VR, à travers le lancement d’une chaîne Gear Indie . Elle sera uniquement consacrée à la diffusion des productions GearVR réalisées par les petits studios. Cela devrait constituer une belle rampe de lancement pour les créatifs. En parallèle, comme le rapport Le Soir , Youtube a annoncé le 6 novembre dernier le lancement d’une section sur son site spécialement dédiée à la diffusion de contenus en réalité virtuelle.

Sources : - Documentaire Zero Point : http://www.roadtovr.com/zero-point-first-3d-360-degree-documentary- oculus-rift-available-now/ - Studio Félix&Paul à Montréal : http://www.atelier.net/trends/files/realite-virtuelle-incarne-t- prochaine-revolution-technologique_436945?delta=7#article et http://www.felixandpaul.com/fr/ - Philip and I : collaboration entre Arte et Okio Studio : http://www.okio-studio.com/#/works/1-philip- i.html - Purple Pill VR in the Netherlands : http://www.purplepillvr.com/ et http://blog.wan- ifra.org/2015/09/07/virtual-reality-on-brink-of-mass-market-with-exciting-opportunities-for- publishers - Débat politique de CNN en VR : http://money.cnn.com/2015/10/13/media/cnn-virtual-reality- democratic-debate-stream/ - Initiative de Samsung : http://mashable.com/2015/08/10/samsung-gear- indie/?utm_medium=feed&utm_source=rss&utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter - Why virtual reality is about to go mainstream , http://fortune.com/2015/10/07/virtual-reality- mainstream/ - Youtube dédie une section complète aux vidéos en réalité virtuelle , http://geeko.lesoir.be/2015/11/06/youtube-dedie-une-section-complete-aux-videos-en-realite- virtuelle/

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Réalité virtuelle en Belgique Pour mieux comprendre le développement de cette technologie en Belgique et en Wallonie, l’Observatoire des tendances est allé à la rencontre de Jacques Verly , Professeur à l’Université de Liège au Département d'Électricité, Électronique et Informatique. Il est également Président du Comité Européen de l' "International Advanced Imaging Society" (anciennement "International 3D Society"), basée à Hollywood (Californie). Il est aussi un des fondateurs de la 3D Guild annoncée au Festival de Cannes en mai 2015. Sur base de plus de 30 années d’expérience dans le domaine de la 3D, dont 20 au MIT , le Professeur Verly est à l’origine de l’évènement n°1 dans le monde en matière de 3D : 3D Stereo MEDIA, le Sommet International pour la Science, la Technologie, l'Art et le Business, à Liège. Cet événement en est à sa 7 ème édition.

Interview du Professeur Jacques Verly, Université de Liège Observatoire des tendances : Professeur Verly, comme vous le savez, on parle de la réalité virtuelle un peu partout. Et chez nous, en Belgique, qu’en est-il ? Jacques Verly : Vous dites bien ! Et c'est aussi vrai de la réalité augmentée. C’est un sujet et une technologie incroyable, dont l’idée existe déjà depuis les années 80 mais qui arrive très prochainement sur le marché, à nouveau en raison des avancées récentes en technologie, notamment en matière de téléphones portables. En Californie, par exemple, il y a une effervescence phénoménale autour de cette thématique, que j'ai vraiment perçue à Hollywood au tout début 2015. Lors de mes fréquents voyages aux États-Unis, j'ai vu arriver ces dernières années une série de vagues, telles que la 3D, le 4K, le HDR, la UHD, mais aujourd'hui tous les regards sont tournés vers la VR et AR. Depuis le début 2015, je vois l’évolution de l’écosystème et la manière dont les nombreuses jeunes start-ups prennent conscience des opportunités et s’approprient cette technologie afin de créer de nouveaux contenus, services et produits pour les secteurs du gaming, cinéma ou pour d’autres industries. Chez nous, en Belgique, la thématique r éalité virtuelle/réalité augmentée seront mises en avant prochainement, lors du Sommet International 3D Stereo MEDIA à Liège.

Observatoire des tendances : Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? Jacques Verly : En 2008, dans le contexte d'une série d'évènements liés à "Liège Image Days " (que j'avais créé avec l'Interface Entreprises-Université de l'ULg), j'ai proposé de créer un évènement sur la 3D. D'autres personnes (dont les 2 autres co-fondateurs en particulier) ont été immédiatement convaincues. À l'époque, personne n'avait imaginé que l'évènement prendrait l'ampleur qu'il a aujourd'hui. Une de nos forces est que nous avons un focus clair : tous les aspects et toutes les applications de toutes les formes de 3D . Ensuite, tout s'est enchaîné très vite. Vers 2010, la toute jeune International 3D Society (aujourd’hui Advanced Imaging Society 25 ), basée à Hollywood en Californie, s'est intéressée à nous. Cette association avait été créée à la montée de la vague de la 3D pour informer l'industrie, former les personnes à la réalisation de films en 3D stéréoscopique ou relief et aussi pour identifier et

25 http://www.advancedimagingsociety.com/ 83 récompenser les talents dans ce domaine. Cette association a décidé de créer des chapitres ("chapters" en anglais) à travers le monde, à commencer par le Japon, la Corée et la Chine. Pour la création du chapitre pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (donc EMENA), ils sont venus vers nous et je suis actuellement son Président. L'AIS 26 remet depuis sa création les Prix Lumiere (" Lumiere Awards ") qui récompensent les meilleurs contenus 3D et leurs créateurs. Et depuis 4 ans, c'est à Liège que cela se passe! Nous remettons chaque année ces fameux prix, qui sont identiques à ceux reçus par Steven Spielberg, Martin Scorcese, Jim Cameron, Ang Lee et bien d’autres à Hollywood 27 , ou encore à Tokyo, Seoul, Beijing et Liège ! 3D Stereo MEDIA est resté à Liège pour diverses raisons, tout d'abord techniques . Faire de la projection 3D est un défi, même aujourd'hui. Nous pouvons donc faire appel à toute une série de sociétés qui peuvent nous aider, même en urgence, tels que Dcinex par exemple. En plus, les Américains d'Hollywood adorent aussi le Village de Noël de Liège! Depuis sa création, nous organisons tous les ans le Sommet International 3D Stereo MEDIA , qui réunit les experts de la 3D venus du monde entier pour partager leurs expériences et tendances. Lors du Sommet, nous organisons une conférence scientifique , une conférence professionnelle , un marché de financement de contenus 3D , un Festival International de la 3D - qui implique aussi le grand-public, une formation (la "3D Academy"), une soirée de remise des prix (en smoking pour ceux qui le désirent), avec en plus des soirées de networking, des démonstrations technologiques - qui tendent toujours à constituer des premières mondiales - et des visites. En 2013, nous avons visité Galaxy Studios à Mol, et cette année, nous allons chez Barco à Courtrai. De plus, depuis plusieurs années, nous lançons nos divers appels à contenus, projets, présentations lors de notre " 3D Workshop " au Festival de Cannes, sur le Pavillon Américain, en bordure de la Méditerranée. À Cannes, nous sommes le centre du Festival pour ce qui est de la 3D . J'ajouterais que toutes les composantes de 3D Stereo MEDIA sont entièrement focalisées sur la 3D, année après année. Nous fondant sur les impressions perçues à Hollywood au début 2015, nous avons rapidement jugé que nous devions mettre la VR et l'AR à l'honneur à 3D Stereo MEDIA cette année. Bien entendu, nous insistons sur l'aspect 3D stéréoscopique ! Nous ne sommes pas un événement AR/VR, mais nous sommes l'évènement leader au monde en matière de 3D. Il est donc tout à fait normal et légitime que nous embrassions cette technologie en ébullition! Alors que nous n'avions plus organisé notre formation à la 3D depuis quelques années, nous venons de la relancer avec comme thématique la 3D Virtual Reality . On nous a dit qu'une telle formation n'existe pas encore à Hollywood. Notre premier inscrit vient d'ailleurs d'Hollywood!

26 Advanced Imaging Society 27 dans le cadre du chapitre américain de l'AIS. 84

Observatoire des tendances : C’est donc l’occasion unique, à ne pas rater, pour apprendre tout sur cette technologie émergente ?! Découvrez aussi la 3D Guild : Jacques Verly : Sans aucun doute ! Ces deux journées (14 et 15 Association internationale décembre 2015) de formation Hands-on sur la réalité virtuelle destinée à rassembler les vont donner aux professionnels les clés en main pour produire professionnels du monde des bons contenus et ce, rapidement 28 . De la théorie, de la entier qui partagent une pratique et surtout des études de cas très concrets, expliqués passion pour la 3D. Ses 11 par des experts internationaux. En plus, c’est une occasion membres fondateurs viennent unique de networker et de rencontrer des experts venus du d’Allemagne, de Belgique, de monde entier, même d’Hollywood. France, de Pologne et du Royaume-Uni. Observatoire des tendances : Très bien, en plus que ce genre de La 3D Guild se focalise sur les formation est plutôt rare, en Europe. domaines du divertissement (cinéma, télévision, réalité Jacques Verly : Oui. C’est une chance unique puisque cette virtuelle/augmentée, jeux formation est réalisée chez nous, à Liège ! Je peux déjà vous vidéo,…) et de la recherche, dire que des experts de Jaunt et Nokia ont confirmé leur cette dernière étant participation à la formation , ce qui permettra d’en apprendre transversale à toutes les davantage sur les caméras omnidirectionnelles qu’ils viennent applications de la 3D. de commercialiser en juin 2015. Plus d’information : Je suis intimement persuadé que, pour les entreprises dans le http://www.3dguild.eu/ domaine des médias, c’est maintenant qu’il faut se lancer et travailler avec cette technologie ! Il ne faut pas attendre, sinon La 3D Guild a aussi créé son ce sera trop tard. Je soulignerais cependant que toute propre prix appelé le "3D Guild l'industrie, y compris les plus grands studios, essaye de trouver Award". Les premiers prix de la meilleure façon d'utiliser cette nouvelle technologie. Cela ce type seront remis le 17 demande beaucoup d'expérimentation , voir ce qui fonctionne décembre lors de 3D Stereo et ce qui ne fonctionne pas, bref de la vraie recherche! MEDIA (donc à Liège), aux côtés des "Lumiere Awards" de l'Advanced Imaging Society Observatoire des tendances : En ce qui concerne nos (AIS). producteurs TV, pensez-vous qu’il y a des opportunités à saisir ? Jacques Verly : Certainement ! Vous savez, j’ai récemment eu une discussion avec le représentant R&D d’Al Jazeera. Il m’a expliqué qu’ils travaillent actuellement sur la mise en place d’un site web qui donne accès aux journaux télévisés en version réalité virtuelle. Le spectateur est directement plongé au cœur de l’action et de l’actualité. Et imaginez comment vous pouvez transformer les évènements sportifs tels que les matchs de foot, grâce à cette technologie. Évidemment, il y a encore beaucoup de puzzles à assembler, mais des recherches sont en cours pour faciliter cela. C’est maintenant qu’il faut être créatif et venir avec des propositions innovantes. Comme pour la 3D, le 4K, ... la vague et le hype passeront, mais il en restera quelque chose après, probablement l'une ou l'autre forme d' entertainment . En bout de course, la VR/AR - en particulier

28 http://www.3dstereomedia.eu/3d-academy 85 en parfum 3D - sera intégrée dans notre vie de tous les jours et nous n'y penserons plus . Il faut cependant garder les pieds sur terre car il y avait aussi eu un engouement incroyable pour la 3D relief à la TV. Certains pensaient même qu'on regarderait tout en 3D un jour, mais c'était clairement une erreur. Observatoire des tendances : Est-ce que nos universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles se penchent sur cette thématique ? Jacques Verly : Oui, plusieurs projets de recherche sont en cours sur cette thématique au sein du Laboratoire pour l’Exploitation du Signal et de l’Image (Laboratoire INTELSIG) à l’Université de Liège (ULg) 29 et à l’Université de Louvain (UCL). Nos travaux en 3D se sont déroulés en grande partie dans le cadre du projet FEDER MEDIATIC - 3D MEDIA . Nous avons déposé de nouveaux projets dans le cadre de la prochaine programmation FEDER 2014-2020, et nous les avons tous obtenus. Nos travaux de 3D et VR/AR se dérouleront dans le cadre du projet USERMEDIA-MEDIAFactory . Je suis particulièrement enchanté par le fait que nous avions proposé de faire de la recherche en VR/AR - en particulier 3D - dans le cadre de ces projets. Par exemple : nous souhaitons travailler sur l'utilisation massive des smartphones pour faire de la production vidéo " on-the-fly" et en déportant les calculs dans le "cloud". Nous avions donc parfaitement anticipé cette vague, mais je dois dire que je n'avais pas vraiment prévu le tsunami qui arrive ! Nos chercheurs anticipent les évolutions technologiques et affûtent leurs outils de recherche, mais il faut faire ça rapidement, pour ne pas se faire dépasser par le reste du monde. Puisque la captation 360° est un élément clé de la VR, il faut souligner que le Prof. Philippe Bekaert de l'Université de Hasselt est depuis de nombreuses années un pionnier en la matière. L'ULg et l'UCL sont d'ailleurs en contact fréquent avec lui et son équipe. Observatoire des tendances : Ces informations semblent indiquer que chez nous aussi, tous les éléments sont réunis pour qu'un écosystème se structure autour de cette technologie et se l’approprie pour en tirer une plus-value économique. Jacques Verly : Notre région possède tous les ingrédients nécessaires pour le développement d’un secteur niche dans ce domaine. Pour moi, la formule gagnante est composée de trois éléments : les universités, constamment au courant des dernières avancées technologiques, les entreprises et une région dynamique. Région dynamique veut aussi dire des politiques de soutien à plus long terme. J'ai vécu de très nombreuses années à Stanford, au cœur de la Vallée du Silicium et puis à Boston, au cœur de sa fameuse Route 128. J'ai donc vu et vécu de près ce qu'il y a de plus dynamique au monde en matière de rapidité de recherche, développement et innovation au monde. Sans avoir été plongé dans ce genre d'environnement, il est impossible de vraiment comprendre ce que veut dire galoper avec les dernières innovations. Il n'y a aucun doute que les talents sont là, mais les manques de moyens et le manque de rapidité constituent un handicap majeur pour la recherche à l'université et le transfert des innovations vers l'industrie et ensuite les développements des produits dans l'industrie.

29 Plus d’information sur les recherches menées dans ce laboratoire : http://www.reseaulieu.be/fr/tags/3d-0 86

Avec les évènements comme le Sommet International 3D Stereo MEDIA nous espérons démontrer tout le potentiel que représente cette technologie et, pourquoi pas, stimuler l’émergence de nouveaux projets dans notre région.

Be.VR Meet Up – un rendez-vous à ne pas manquer Une initiative intéressante a vu le jour à Bruxelles. Pour montrer tout le potentiel que représente la réalité virtuelle et augmentée, Impuse.Brussels a décidé d’organiser les BE.VR Meet Up , communauté de personnes intéressées ou passionnées par le VR. Aujourd’hui, plus de 530 personnes font partie de ce groupe et se réunissent tous les 2 mois pour discuter des nouveautés dans le domaine du VR/AR, partager l’expérience et chercher l’inspiration pour leur domaine d’activité respectif. Pour Juan Bossicard, manager des secteurs innovants chez Impulse.Brussels , « les entreprises bruxelloises, dont SofKinetic , ont les compétences techniques pour s’approprier ce nouveau média. Dans un avenir proche, une famille sur trois sera concernée par la réalité virtuelle. Que ce soit de la simulation ou de la vidéo à 360°, en temps réel ou en différé, la technologie VR existe, nous avons aujourd’hui besoin de contenu». Aujourd’hui, la communauté BE.VR veut aller plus loin en rejoignant la jeune asbl EUVR . Cette fois, il s’agit d’une plateforme européenne qui souhaite fédérer les communautés de passionnés et d’experts en réalité virtuelle et leur écosystème. De plus, Be.VR , en collaboration avec le MIC ( Microsoft Innovation Center Brussels ) et les clusters bruxellois Software.brussels et Screen.brussels , vient d’annoncer l’organisation du premier VR hackaton en Europe . Son objectif est de réunir la communauté de créatifs et d’experts dans ce domaine et de donner l’opportunité aux meilleures idées d’émerger. D’autant que les catégories de projets sont vraiment variées, allant du VR Show, VR Mobile content ou VR Samsung Gear content. Les dates pour cet évènement très attendu sont le 15, 16, 17 janvier 2016 . A vos agendas !

Pour plus d’information sur ces évènements : - Le prochain Meet-up de BE.VR a lieu le jeudi 10 décembre. Voici le lien pour vous inscrire : http://www.meetup.com/fr/Virtual-Reality-in-Belgium/ - 1° VR hackaton Brussels : http://www.vrhackathon.com/brussels.html

Sources : - Bruxelles crée son écosystème dédié à la réalité virtuelle : http://www.solutions- magazine.com/bruxelles-cree-son-ecosysteme-dedie-a-la-realite-virtuelle/ - La réalité virtuelle, une opportunité bien réelle pour nos entrepreneurs, http://www.lesoir.be/894269/article/economie/entrepreneuriat/2015-06-01/realite-virtuelle-une- opportunite-bien-reelle-pour-nos-entrepreneurs - EUVR : http://www.euvr.org/ - EUVR : des enthousiastes de la réalité virtuelle veulent se coaliser : http://www.regional- it.be/2015/10/27/euvr-les-enthousiastes-de-la-realite-virtuelle-veulent-se-coaliser/

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Conséquences pour les Producteurs TV Comment produire en réalité virtuelle? Filmer à 360° pour un format en réalité virtuelle, c’est revoir complètement les points suivants :

• Le cadrage : Dans le reportage disponible ci-dessous, il est possible de voir une équipe réaliser un documentaire en réalité virtuelle. L’outil indispensable est la caméra spécialisée qui filme l’environnement à 360°. Une fois la caméra enclenchée, il faut rapidement quitter le champ de vision pour ne pas se trouver dans l’image, ou alors, assumer sa présence dans le champ de vision. Car avec la réalité virtuelle, il n’y a plus de hors champ. Le téléspectateur peut tout voir !

• Le son : L’entreprise française OkiO témoigne en précisant que le son « est un élément très important dans l’immersion et dans la narration à 360 degrés: on intègre beaucoup de stimuli sonores pour guider le spectateur, car même s’il peut regarder où il veut, il y a un fil rouge et l’on préfère inciter à regarder là où se déroule le cœur de l’histoire. L’intégration du son vient très en amont puisqu’on écrit les scénarii avec les ingénieurs du son… ». En Belgique, pour des entreprises à la recherche de ce genre de compétences, il faut se tourner vers Galaxy Studio , qui a développé depuis 2005 Auro-3D ®, une technologie 3D audio immersive. En somme, «lorsque l’on veut produire des images pour la réalité virtuelle, presque chaque sujet exige une nouvelle façon de tourner », souligne l’entreprise OkiO. « Pour le documentaire, une boule GoPro qui filme tout ce qui se passe peut faire l’affaire, mais pour le cinéma c’est une autre histoire… Pour l’instant, la captation reste artisanale : on construit des caméras à chaque nouveau film (mais c'était aussi vrai pour la 3D). Nous n’avons pas de chaîne de production automatisée et l’on espère que les constructeurs vont prendre le relais. Samsung a annoncé qu’il allait construire une caméra 360 relief full sphérique, c’est grâce à de telles avancées dans le hardware que l’on pourra commencer à automatiser la production, souligne le producteur ».

Sources :

- L’expérience et le témoignage de l’entreprise OkiO : http://www.mediakwest.com/webtv/item/production-okio-100-dans-la-realite-virtuelle-interview- web-tv.html - Galaxy Studio, http://www.galaxystudios.com/about-us/

Outre la façon de filmer, ce sont tous les autres blocs technologiques de la chaîne de production qu’il est nécessaire de revoir. La collaboration entre le créateur du contenu et les développeurs et techniciens doit s’établir dès le début du projet, et peut très vite prendre des allures internationales. Les besoins de technologie obligent les équipes à aller chercher la technologie manquante là où elle se trouve (USA, Corée du Sud, ...). Le pilote du projet doit penser comme un cinéaste, mais aussi comme un développeur. Un autre challenge à relever en produisant des contenus en réalité virtuelle concerne la narration. En effet, dans cette expérience unique et immersive, le spectateur a le pouvoir de regarder l’action sous tous les angles. Le producteur ne peut plus imposer son angle de vue. Il faut alors trouver des astuces pour attirer et garder le regard de l’utilisateur sur les éléments que l’on souhaite mettre en avant.

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De plus, le principal frein à la production avec cette technologie reste son coût, qui est très élevé actuellement. Mais les experts prévoient que ces prix vont se démocratiser à l’avenir, avec le développement et la commercialisation des premiers appareils. Alors la question que nous sommes en droit de nous poser : faut-il se lancer ou pas ? Selon les experts de cette table ronde, il ne faut pas attendre que la technologie soit parfaite, mais se lancer dedans dès aujourd’hui et tester/expérimenter/essayer.

Sources et informations intéressantes : - http://blog.mipworld.com/2015/07/report-the-exciting-future-of-digital-coproductions-and-virtual- reality/#.VdMHmhv9nct - Le Tube, Télévision en immersion, la révolution est-elle en marche ? le 13.06.2015 : http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-tube/pid7549-les-sujets.html?vid=1276670 - Méta-Média #9, La télévision de demain : 10 enjeux de transformation, Printemps-été 2015 : http://blog.francetvinfo.fr/meta-media/files/2015/06/MetaMediaFTV9_SCREEN-2.pdf

Comment financer son projet innovant ? Le crowdfunding semble la réponse la plus courante à cette question. Lorsque le concepteur d’Oculus Rift, Palmer Lucker a commencé à rechercher des fonds pour son projet, c’est vers la plateforme Kickstarter qu’il s’est tourné. En plus de budget recherché, il a également trouvé ses premiers clients – les développeurs passionnés, qui lui ont acheté les 7 000 premiers kits de développement. En Wallonie, des programmes de soutien public pourraient être une réponse. Il s’agit du tout nouveau programme Wallimage Creative , dont l’objectif est d’apporter un soutien financier aux entreprises actives dans le champ de l’audiovisuel Transmédia . Concrètement, le programme entend soutenir la production de contenus transmédia, « incluant donc toutes les plateformes, physiques ou virtuelles, que permet le numérique . » Pour qui ? Les bénéficiaires potentiels de ces financements sont « les producteurs de cinéma, les distributeurs, mais surtout les entrepreneurs digitaux qui sont occupés à inventer les modèles économiques dont la Wallonie créative d’aujourd’hui doit se munir pour demain. (…) Les frontières devenant de plus en plus floues, sous l’effet des technologies numériques, entre cinéma augmenté, captation 360°, séries web, réalité virtuelle et/ou augmentée, gaming…, il est envisageable qu’un 4 ème “pôle” vienne à terme s’insérer dans l’écosystème Wallimage. Au total: le budget dont bénéficie Wallimage Creative est d’un million .»

Sources : http://liegewebfest.be/programmation-2015/conference-lancement-wallimage-creative/ et http://www.regional-it.be/2015/10/19/wallimage-creative-un-programme-dedie-au-numerique-et-au- transmedia/

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Conclusion Réalité Virtuelle, Réalité Augmenté … la réalité derrière ces mots est désormais plus claire. Longtemps cantonnée dans la sphère des jeux vidéo et des geeks en mal d’innovation, la réalité virtuelle est désormais à portée des producteurs TV ! De plus, les constructeurs travaillent d’arrache- pied pour réaliser et commercialiser les casques RV pour le grand public, ce qui devrait sans conteste pousser la demande de contenu VR à la hausse. Faut-il déjà y voir la prochaine révolution annoncée ou un simple effet de mode qui s’estompera à mesure que d’autres technologies apparaissent ? L’avenir nous le dira. Selon l’avis des experts que nous avons contacté dans le cadre de la rédaction de ce dossier, plusieurs encouragent les producteurs à faire le grand saut et tester cette technologie. Une fois maitrisée, elle pourra apporter une plus-value unique à vos produits. Pour cela, voici déjà quelques évènements à ne pas rater pour découvrir et apprivoiser cette technologie : - Prochain BE.VR Meet up , organisé à Bruxelles, le 10 décembre 2015 : http://meetu.ps/2PKfff

- Sommet International 3D Stereo MEDIA , à Liège, du 14 au 17 décembre 2015. Au programme : Conférences scientifiques et professionnelles, Rencontres avec les experts du domaine, Formation 3D Academy qui promet de vous donner toutes les clés en main pour produire en réalité virtuelle, Lumiere Awards et plein de rencontres avec des experts venus du monde entier (Hollywood, Corée du Sud, Japon) : http://www.3dstereomedia.eu/festival

Source : http://www.leblogducommunicant2-0.com/2015/10/04/realite-virtuelle-augmentee-quelles- perspectives-strategiques-pour-les-communicants/#sthash.vYZHf3Ir.dpuf

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Oxana Rogozina Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (AWEX) E-mail : [email protected] Tél. : 02/421.85.40

Sophie Libi oul Agence pour l’Entreprise & l’Innovation (AEI) E-mail : [email protected] Tél. : 04/220.16.00

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