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Yale University Library Digital Repository Collection Name: Henry A. Kissinger papers, part II Series Title: Series III. Post-Government Career Box: 723 Folder: 9 Folder Title: Interview about François Mitterrand, Nouvel Observateur, May 24, 1995 Persistent URL: http://yul-fi-prd1.library.yale.internal/catalog/digcoll:558814 Repository: Manuscripts and Archives, Yale University Library Contact Information Phone: (203) 432-1735 Email: [email protected] Mail: Manuscripts and Archives Sterling Memorial Library Sterling Memorial Library P.O. Box 208240 New Haven, CT 06520 Your use of Yale University Library Digital Repository indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use http://guides.library.yale.edu/about/policies/copyright Find additional works at: http://yul-fi-prd1.library.yale.internal GLe-3 MAX ARMANET ReDACTEUR EN CHEF Olifervateur 10-12. PLACE DE LA BOURSE TEL (1) 44.88.34.1 2 78081 PARIS CEDEX 02 FAX (1) 44.08.37.82 te ritatetitl 4 MITTI Eiri"_Ih A N D 50 pages de témoignages pour l'Histoire Robert Badinter Tahar Ben Jelloun George Bush Jean Daniel Jacques Delors Françoise Girond MikhaY1 Gorbatchev Jacques Julliani Henry Kissinger Jean Lacouture Emmanuel I,e Roy Ladurie Pierre Mauroy Jean d'Ormesson Shimon Peres Claude Roy Mario Soares Philippe Sollers Alain Muraine Michel Tournier M 2228- 1593- 20,00 F 2000 CFA ZONE N i593 DU 18 AU 24 MAI 1995 120 FB 510 ES. AILE 8 DM CAN $ 4.2s.430 PTAS 8000 LIN RCI SUAI 2000 CFA CFA 2000 MAROC 22 DU TUNIS 1,8 DTU ANTIL L ES NEUN 22,50 I ()SA NY 3 98 09 E 220 vat vals [rD [atm [go Mon jugement sur la Pyramide avait évolué comme mon sentiment à son égard :je n'aimais pas l'idée au départ maisj'ai été séduit par son exécution Par Henry e Nouvel Observateur. — A quelle Je pensais que cette ouverture à gauche détruirait les Kissinger occasion avez-vous rencontré le socialistes. Je me souviens qu'il m'avait rendu visite lorsque président Mitterrand? Quel était le j'étais secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (de 1973 sujet de vos conversations? 1978). Il m'avait alors expliqué que son intention était de Henry Kissinger. — Je l'avais déjà détruire les communistes mais que, pour les marginaliser, on rencontré lorsque j'étais secrétaire devrait les faire participer à la vie politique d'une manière ou d'Etat, mais notre première rencontre un peu longue a eu lieu d'une autre pour un temps. Contre mon sentiment, sa en 1981, lorsqu'il m'a invité dans sa maison de Latche. Nous stratégie était la bonne. avons passé l'après-midi ensemble, c'était en juin. Nous avons N. O. — Avez-vous été en désaccord sur d'autres points avec fait un tour d'horizon des problèmes du monde. Par la suite, Mitterrand? je l'ai rencontré environ deux fois par an pendant la durée de H. Kissinger. — Parfois, sur quelques points très théoriques. sa présidence. Je me souviens d'un dîner avec les prix Nobel organisé par Il faut vous dire qu'A ce moment-là je n'étais pas très bien Elie Wiesel, où nous nous sommes retrouvés côte à côte. disposé à son égard. Giscard d'Estaing était et est mon ami, et Nous nous sommes disputés pendant tout le dîner sur le fait j'ai dit à plusieurs reprises que si j'avais été français de savoir si on pouvait supprimer ou non les armes nucléaires. Mitterrand aurait été mon deuxième choix. Lors de N. O. — Que retenez-vous des quatorze années de présidence de l'inauguration de la Pyramide du Louvre, Mitterrand m'a Mitterrand sur le plan des relations franco-américaines et de la demandé ce que je pensais de cette architecture, et j'ai place de la France dans le monde? répondu que mon jugement sur la H. Kissinger. — Il n'aimait pas Pyramide avait évolué comme Reagan, par exemple, mais il s'est mon sentiment à son égard : je débrouillé pour avoir une relation n'aimais pas l'idée au départ mais Mon allié tris intéressante avec lui. Les j'ai été séduit par son exécution. relations franco-américaines ont Aujourd'hui, j'ai un respect Par George Bush donc été bonnes pendant cette immense pour lui. Ses conceptions Le Nouvel Observateur. — Quelle a été la période. Plus important, Mitter- philosophiques et sa vision en nature de vos relations avec le président Francois rand avait compris qu'une politique étrangère m'en ont Mitterrand pendant la guerre du Golfe? politique étrangère française imposé. Notamment en ce qui George Bush. — François Mitterrand a fait purement nationale n'était plus concerne le déploiement des preuve d'une très grande maîtrise de la possible, c'est pourquoi il a créé missiles, où il a joué un rôle situation. C'était un allié fiable, toujours ce lien privilégié avec l'Allemagne, incroyablement créatif parce qu'il franc, et dont les décisions étaient cohérentes. pour enrayer la disparition de a su ménager les susceptibilités Je ne me rappelle aucun désaccord majeur. Le l'influence française et éviter de allemandes. ton des conversations téléphoniques que nous fondre complètement sa spéci- Henry Kissinger. « Pour N. O. — Vous a-t-il semblé que avons eues à ce moment-là était raisonné. ficité dans une entité européenne marginaliser les Mitterrand a été le plus européen des N. O. — Pensez-vous que Mitterrand et les Etats- supranationale. communistes, hommes d'Etat? Unis ont eu des intérêts antagonistes en ce qui Je dois dire que j'admire pro- Mitterrand voulait les H. Kissinger. — Sans aucun concerne l'Europe ? fondément la façon dont il a faire participer à la vie doute. Il a vraiment compris la G. Bush. — Vous faites sans doute allusion terminé son mandat, la manière politique. » nécessité de la réconciliation aux soupçons que nourrissait le président dont il a fait face à la maladie. Il franco-germanique. Ce qui n'était Mitterrand vis-à-vis des Etats-Unis : il pensait n'y a plus beaucoup de grands pas une chose naturelle pour lui : en effet que ceux-ci pourraient un jour hommes, ni de vraies personnalités je pense qu'il aurait préféré ne pas manifester le désir de se désengager politiques. Aujourd'hui, la plupart avoir à le faire, mais il a oeuvré complètement du continent européen. des chefs d'Etat ne sont intéres- pour que l'Allemagne occupe une J'espère qu'il a eu tort sur ce point. sants que dans le cadre de leurs place de choix dans la formation N. O. — Quel sera selon vous l'héritage de la fonctions. Mitterrand, lui, est de la Communauté européenne. présidence Mitterrand? fascinant dans le privé. J'ai écrit N. O. — Comment avez-vous jugé G. Bush. — On se souviendra dans le monde dans un de mes livres que le son attitude vis-a-vis des com- entier de François Mitterrand comme d'un monde est partagé entre les munistes entre 1978 et 1982, et en leader extraordinaire, un homme qui avait une ambitieux qui aiment être et ceux particulier leur participation au connaissance imposante de l'histoire, un fidèle qui aiment faire. François Mitter- gouvernement ? allié des Etats-Unis. Pour ma part, je m'en rand est sans aucun doute de la H. Kissinger. — J'étais en total souviendrai toujours comme d'un ami deuxième catégorie. désaccord avec cette politique. véritable. Propos recueillis par Sara Daniel Propos recueillis par Mais il avait raison et j'avais tort. SARA DANIEL 98 / LE NOUVEL OBSERVATEUR d'engrenage entre l'économique — qui fut A l'origine le moteur — et la politique — qui prenait de plus en plus le dessus, comme c'est normal. Et l'on put ainsi multiplier par cinq les ressources affectées ©solfie aux politiques structurelles, élargir les actions en faveur des jeunes (notamment le programme Erasmus devenu programme Socrates), adapter la PAC aux nouvelles données sacrifiée de la technique, de l'économie mondiale et du développement rural... Mais aussi, et sans retard, appuyer l'unification allemande, faire de la Communauté le premier contributeur d'aide et d'assistance aux pays de l'Europe de l'Est et de l'ex- Par Jacques Julliard Union soviétique et jeter les bases d'une grande politique méditerranéenne. Sans oublier plus récemment La politique de François Mitterrand dans l'ex- l'élargissement A trois nouveaux pays : l'Autriche, la Finlande, Yougoslavie repose sur des principes simples, et hélas la Suède. immuables. Le premier, c'est la traditionnelle amitié Ayant assisté A tous ces sommets de chefs d'Etat et de franco-serbe qui s'oppose A la non moins traditionnelle gouvernement, je peux témoigner combien François amitié germano-croate. D'où la fameuse déclaration A la Mitterrand était non seulement respecté, mais aussi écouté. Frankfurter Allgemeine Zeitung » du 21 novembre 1991 Notamment lorsque les débats avaient une fâcheuse tendance « Comme vous le savez, la Croatie faisait partie du bloc A virer aux querelles d'épicier. Alors il rappelait l'essentiel, les nazi, pas la Serbie. # Cette déclaration est non seulement raisons de ce choix de vivre ensemble, cette vision A traduire erronée (la Serbie a eu, comme la Croatie, son constamment dans des décisions gouvernement collaborateur et ses patriotes), mais elle est adaptées aux circonstances. Ce qui profondément inopportune: faudrait-il, A supposer que ne l'empêchait pas, A d'autres les Croates aient été coupables, être plus impitoyables A moments, de s'opposer avec succès leur égard que nous ne le fûmes A l'égard des Allemands aux tentatives visant A démanteler la eux-mêmes ? PAC ou, autre exemple, A affaiblir La seconde affirmation, c'est que la guerre dans l'ex.