Antonio Vivaldi 1678-1741 Airs D'operas Et Musique Sacree I Opera Arias and Sacred Music
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antonio vivaldi 1678-1741 airs d'operas et musique sacree I opera arias and sacred music EXTWTS DE I EXTRACTS FROM La fida ninfa, Atenaide, La Silvia, La Candace.. In Furore iustissimae irae, Laudate pueri dominum sandrine piau SOPRANO verdnica cangemi SOPR~NO, ann hallenberg, guillemette laurens MEZZOSOPFWOS, marie-nicole lemieux CONTMLTO, philippe jaroussky COUNTERTENOR, paul agnew, topi lehtipuu TENORS ensemble matheus, jean-christophe spinosi mod0 antiquo, federico maria sardelli accademia bizantina, ottavio dantone antonio vivaldi La fida ninfa RV 714 -Aria Alma oppressa da sorfe crudele 4'51 In Furore iustissimae irae RV 626 -Aria In Furore iustissimae irae 4'30 La fida ninfa RV 714 -Aria Dalla gioia e dall'amore 3'21 La fida ninfa RV 714 -Aria Ilmio cor; a chila diede 5'52 Laudate Pueri RV 601 - Gloria Patri et Filio 4'02 La Candace RV 704 -Aria Usignoli che piangete 3'46 La Candace RV 704 -Aria Certo timor ch'ho in petto 4'04 Atenaide RV 702-B - Aria In bosco romito 6'08 La Candace RV 704 - Quartetto Anima del cor mio 4'59 Duo Zefirettiche sussurate RV 749.21 5'04 Laudate Pueri RV 601 - A solis ortu 3'31 La fida ninfa RV 714 - Quartetto Cosi, su gl'occhi miei? 2'49 La Silvia RV 734 -Aria Quell'augellin 4'01 Atenaide RV 702-8 - Aria Della rubella 3'51 In Furore iustissimae irae RV 626 -Aria Tunc meus fletus 6'10 In Furore iustissimae irae RV 626 -Aria Alleluia 1'42 Atenaide RV 702-8 - Aria Son co$evole a' tuoi lumi 4'37 La fida ninfa RV 714 -Trio S'egli 6 ver; chela sua rota 3'1 7 sandrine piau SOPRANO verdnica cangemi 1121 SOPRANO, ann hallenberg [9,10], guillemette laurens [lo] MEZOSOPRnNOS, marie-nicole lemieux [12,18] CONTRALTO, philippe jaroussky [I21 COUNTERTENOR, paul agnew [lo], topi lehtipuu [I81 TENORS ensemble matheus, jean-christophe spinosi [1,3,4,12,18] modo antiquo, federico maria sardelli [6-10,13,14,17] accademia bizantina, ottavio dantone [2,5,11,15,16] giovanna, giustina, margarita .. et sandrine .. par frederic delamea Le melomane connait depuis longtemps Chiaretta,Anna Maria ou Teresa, ces pensionnaires de I'Ospedale de la Pieta auxquelles Vivaldi dedia certains de ses concertos pour violon, viole d'amour ou violoncelle. Mais qui connait Giovanna, Giustina ou Margarita, chanteuses d'opera du Prete Rosso que Sandrine Piau fait revivre dans cette anthologie en leur pr6tant sa merveilleuse voix? Et que savons-nous d'elles? Peu de choses le plus souvent. Car ces artistes, dont les prenoms evoquent les pastels de Rosalba Carriera, n'ont le plus souvent laisse d'autres traces que les notes ecrites pour elles par les cornpositeurs de leur temps. Par la force de son mauvais caractere, Margarita Gualandi est I'une de celles qui echappent a cet incognito. Cette maitresse femme, dont toute I'ltalie musicale connaissait la reputation de harpie inflexible, exceda d'ailleurs tellement Vivaldi par ses caprices qu'il la menaFa un jour de ne plus Bcrire pour elle ... II est vrai que selon I'un de ses proches, Margarita pouvait ((hurler plus fort qu'un aigle. lorsque ses exigences n'etaient pas satisfaites! Mais ses cordes vocales pouvaient surtout eblouir son auditoire, comme dans le delectable Quell'augellin que Vivaldi lui dedia dans La Silvia (Milan, ete 1721), et qu'il accompagna sans doute lui-rnerne du violon, dans une joute apaisee. GiustinaTurcotti,qui crea le r6le titre dlAtenaide(Florence, carnaval 1729), alimenta moins la chronique parses frasques.Tous les temoignages dont nous disposons a son sujet Bvoquent en revanche une chanteuse dotee d'une voix sublime. C'est cette atres belle voix. que loua le Prince Charles-Albert de Bavikre lorsqu'il I'entendit en concert prive et c'est encore cette voix qui fit dire a Montesquieu, prestigieux spectateur de I'Atenaide florentine, que seule la fameuse Faustina Bordoni surpassait en ltalie le talent de .la Turcoffan. A en juger par les airs chantes par Giustina dans cet opera, ces deux temoins ne mentaient pas. Pour qui, sinon une chanteuse debordant de sensibilite et de finesse, Vivaldi pourrait-il en effet avoir compose tout a la fois les admirables In bosco romito et Son co$evole, sans compter I'adaptation de Della rubella, un air provenant de son Orlando furioso? La destinee des autres chanteuses auxquelles Sandrine Piau rend hommage dans ce recital est encore plus mysterieuse. Giovanna Gasperini, pour qui Vivaldi composa le rBle de Licori dans La fida ninfa, etait une protegee du gouverneur de Mantoue. Dotee d'une tessiture exceptionnelle et d'une agilite remarquable, elle excellait dans les acrobaties vocales comme en temoigne I'etourdissant air de bravoure Alma oppressa. Mais Giovanna ne possedait pas cette seule corde a son arc et son chant s'epanouissait tout autant dans le lyrisme tendre d'll mio cor, hymne a la fidelite amoureuse chante par Licori au debut du 2he acte de I'opera. De mhe, sa palette expressive variee lui permettait de peindre avec subtilite les clairs-obscurs poignants d'un air depouille comme Dalla gioia e dall'amore ou d'entrainer la dynamique dramatique collective de I'energique quatuor Cosi, so gl'occhi miei? ou de I'enivrant trio S'egli e ver; che la sua rota. On sait egalement peu de choses de Margherita Zani (ou Ziani), creatrice du rBle titre de Candace (Mantoue, carnaval 1720). Mais on pressent cependant, derriere les compositions conCues pour elle par Vivaldi, les multiples facettes de son talent: cabotine irresistible dans Anima del cor mio, le savoureux quatuor du 2he acte, palpitante dans Certo fimor ch'ho in petto, le fievreux air de cldture du 1er acte, ou rossignol Bblouissant a I'ouverture du 3he acte avec Usignolichepiangete, lamentation virtuose de la Reine-mere aux pieds de la forteresse oir son fils est enferme. Quant a I'interprete du delicieux Zeffiretti che sussurrate, air separe preserve par Vivaldi dans sa collection personnelle, on ignore tout de lui. Vivaldi composa-t-il cette delicate scene arcadienne pour une chanteuse ou pour un castrat? A une Bpoque ou les voix masculines et feminines se disputaient les plus hauts sommets des tessitures aigues, nulle certitude n'est acquise, sinon que lors de sa reprise sous forme de variante dans Ercole sol Termodonte (Rome, carnaval 1723), Zeffiretti che sussurrate, devenu Onde chiare che sussorate, fut chante par un homme, le castrat soprano Giacinto Fontana. C'est d'ailleurs peut-&tre pour ce m&me chanteur que Vivaldi composa a Rome, a la m&me epoque, le motet In furoreiustissimae irae, une piece d'une difficult6 d'execution redoutable, debutant par une ritournelle cinglante qui figure I'explosion de la colbre divine et s'achevant sur un alleluia d'une Bblouissante virtuosite, qui annonce le pardon divin. Une m6me incertitude plane sur I'identite de I'interprbte de I'imposant psaume Laudate pueri Dominum RV 601, vraisemblablement compose pour Dresde, ou une copie de cette ceuvre est aujourd'hui prhservee. Une chose est sirre cependant: masculines ou feminines, anonymes ou identifiees, vedettes reconnues ou gloire d'une saison, toutes ces voix de soprano furent gratifiees par Vivaldi d'un soin admirable dans I'elaboration de chacune des miniatures dramatiques reunies dans ce programme. Et pres de trois sibcles plus tard, alors que la plupart de ces joyaux etaient demeures ensevelis, Sandrine Piau se les approprie d'une maniere etincelante. Tour a tour noble Silvia ou farouche Licori, Atenaide accablee ou Candace virevoltante, elle nous livre, au travers de son interpretation de ces airs d'une extraordinaire variete sur le plan des affects, du traitement de la ligne vocale, de I'instrumentation, des tonalites ou des tempi, une image luxuriante de la langue theitrale du compositeur des Quatre Saisons. giovanna, giustina, margarita . and sandrine by frederic delamea Music-lovers have long been familiar with Chiaretta,Anna Maria and Teresa, those residents of the orphanage of the Pieta for whom Vivaldi wrote some of his concertos for violin, viola d'amore or cello. But who knows Giovanna, Giustina or Margarita, the prete rosso's opera singers whom Sandrine Piau brings back to life in this anthology by lending them her marvellous voice? And what do we know about them?Very little, in general, for these artists whose first names suggest the pastels of Rosalba Carriera have most often left no traces other than the notes written for them by the composers of their day. Thanks to her extremely bad temper, Margarita Gualandi is one of those few singers who have escaped such oblivion. In fact this haughty soprano, known throughout the musical world in ltaly as an intransigent virago, so exasperated Vivaldi with her caprices that he once threatened to stop writing for her. It has to be said that, according to one of her intimates, Margarita could 'scream louder than an eagle' when her demands were not satisfied! Nevertheless, her principal use for her vocal cords was to dazzle audiences, as in the delectable 'Quell'augellin' Vivaldi composed for her in La Silvia (Milan, summer 1721), in which he probably accompanied her on the violin himself in a contest of tranquil virtuosity. GiustinaTurcotti,who created the title role in Atenaide(Florence, Carnival 1729), made fewer headlines with her escapades. However, all the extant contemporary accounts are agreed that she was gifted with a sublime voice. Prince Karl Albert of Bavaria praised above all her 'very fine voice' when he heard her at a private concert, while Montesquieu, a prestigious member of the audience at Atenaidein Florence, observed that the famous Faustina Bordoni was the only singer in ltaly to surpass 'LaTurcotta' in talent.