Numéro 68 JUIN 2019 Gratuit Présente
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PAGE JUNKLA CULTURE EN NOUVELLE-AQUITAINE Numéro 68 JUIN 2019 Gratuit présente de la Enfin révélé Vendredi 28 juin à partir de 17h00 Parvis Corto Maltese - Bordeaux Dir. com RNA - Mai 2019 • nouvelle-aquitaine.fr Dir. la-meca.com {Sommaire} Visuel de couverture : Travelling de Massimo Furlan www.chahuts.net [Lire p. 39] © Pierre Nydegger © Pierre { Exposition } P 38 FABRIQUE Deutsch © P. POLA Blaise Mercier, { Scènes } le directeur de la Fabrique Pola revient pour nous sur CHAHUTS Le festival des arts de la parole à la future dimension que Bordeaux lance un cri de ralliement collectif. 10 jours doit prendre l’institution P où l’espace public se fait l’agora des nous multiples en intégrant un nouveau 30 et infinis. lieu ouvert à tous. Cary © Benoit P 48 P D. R. D. © Mathieu Prat © Mathieu 47 P © Studio Azzurro - Propriété Memphis Sri Memphis - Propriété Azzurro © Studio 56 { Cinéma} { Littérature } MACHINE À LIRE L’ATALANTE Le 31 mars L'emblématique librairie bordelaise { Design } dernier le plus vieux cinéma-théâtre fête ses 40 ans, l’occasion de revenir de Nouvelle-Aquitaine fermait MEMPHIS - PLASTIC FIELD avec Hélène de Ligneris sur l’histoire ses portes pour mieux renaître Avec plus de 170 pièces réunies au et les engagements qui ont fait la une semaine plus tard au bord de musée des Arts décoratifs et du Design marque de l’enseigne. l’Adour, dans une structure digne de Bordeaux, retour sur l’euphorie des d’une cinémathèque. années 1980. 4 ÉDITO 24 EXPOSITIONS 48 LITTÉRATURE 57 GEEK 6 PHOTO 36 SCÈNES 52 CONFÉRENCE 58 GASTRONOMIE 8-12 EN BREF 44 JEUNE PUBLIC 54 ARCHITECTURE 62 ENTRETIEN 14 MUSIQUES 46 CINÉMA 56 DESIGN Prochain numéro Inclus le supplément 6 ANS /66 UNES le 28 juin JUNKPAGE est une publication d’Évidence Éditions ; SARL au capital de 1 000 €, 32, place Pey-Berland, 33 000 Bordeaux, immatriculation : 791 986 797, RCS Bordeaux. Suivez JUNKPAGE en ligne sur Tirage : 20 000 exemplaires. Directeur de publication : Vincent Filet / Rédaction en chef : Henry Clemens [email protected] / Secrétaire de rédaction : Marc A. Bertin [email protected] / Direction artistique & design : Franck Tallon [email protected] / Assistantes : Emmanuelle March, Isabelle Minbielle / www.junkpage.fr Publicité : 07 83 72 77 72 [email protected] / Administration : 05 56 52 25 05 [email protected] Claire Gariteai Julie Ancelin > Junkpage Collaborateurs : Julien d’Abrigeon, Anne-Sophie Annese, Arnaud d’Armagnac, Didier Arnaudet, Bruce Bégout, Marc A. Bertin, Cécile Broqua, Sandrine Chatelier, Henry Clemens, Séréna Evely, Guillaume Gwardeath, Benoît Hermet, François Justemante, Louise Lequertier, Anna Maisonneuve, Olivier Pène, Henriette Peplez, Stéphanie Pichon, Jeanne Quéheilllard, Joël Raffier, José Ruiz, David Sanson, Nicolas Trespallé, Nathalie Troquereau / Correctrice : Fanny Soubiran / Fondateurs et associés : Christelle Cazaubon, Serge Demidoff, Vincent Filet, Alain Lawless et Franck Tallon. Impression : Roularta Printing. Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) / Dépôt légal à parution - ISSN 2268-6126 L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellés des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays, toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles sont interDjs et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique. JUNKPAGE 68 / juin 2019 3 {Édito} LE BLOC-NOTES de Bruce Bégout LE STANDARD ET L’AURA Les gens ont perdu l’art d’habiter. Ils investissent des lieux, les normes actuelles du design, et, ainsi, tous les week-ends, mais ne savent plus vraiment y séjourner. Ils composent avec l’enthousiasme d’un serviteur de la foi dans l’altérité, on des intérieurs qu’ils ont vus dans des magazines, ils tentent cherche dans les vide-greniers et les brocantes l’objet différent, de reproduire un modèle idéal sans poussière ni désordre, le fauteuil ancien, le meuble cabossé, celui qui a, dit-on, des images de rêve. Mais rien n’y fait, cela reste un décor « une âme », à savoir une histoire, des choses à raconter. On fait de théâtre où l’on ne peut ressentir l’aura indéfinissable du des kilomètres en voiture et à pied pour débusquer la chose chez soi. Alors ils transitent sans fin par des endroits qu’ils qui saura enfin nous guérir de l’uniformité lisse de notre monde ne parviennent pas à transformer en maison. Ils glissent à la fabriqué en usine par des machines sans blessures ni désirs, surface des choses, s’accommodent de l’impersonnel. cette chose unique, ayant appartenu à une personne singulière, Peut-être est-ce dû au fait que les résidences qu’on leur possédant un pedigree, un parcours, une atmosphère qui propose se ressemblent toutes ? L’unité d’habitation s’est lui est propre. Mais cela est souvent vain, l’objet déniché, détachée du sol et de l’histoire pour valoir comme idée pure. à peine ramené à la maison ou ce qui en fait office, ne fera Le design ne change rien à l’affaire, il camoufle le vide spatial que souligner plus fortement le caractère aseptisé de l’univers en décor agréable. Le désert croît comme le dit Nietzsche, mais dans lequel on le placera comme un trophée du monde perdu. le neutre, l’uniforme et l’abstrait aussi. Je me demande si, face à une telle religion de la singularité, face Il y a ainsi quelque chose de désespérant à fréquenter les à une telle génuflexion devant la valeur soi-disant historique grandes enseignes de l’ameublement et de la décoration, et spirituelle de ces fétiches venus du passé, ce que l’on nomme l’impression de naviguer dans un océan de fausse diversité, dans le domaine de l’industrie culturelle le vintage, je ne où, sous l’apparente multiplicité des produits, se cache l’identité préfère pas finalement le produit neuf, standardisé, prêt- d’un même processus : processus de fabrication, processus de à-vivre, avec son apparence commune et sa fonctionnalité commercialisation, processus de consommation, processus pratique. En tout cas, je me sens souvent pris en étau dans de séduction. Et, au total, un appartement témoin qui pourrait cette double contrainte de devoir accumuler, d’un côté, des être à Singapour, Mulhouse ou Lima. L’habitude fait danser les choses vues partout et sanctifier, de l’autre, des babioles ours, disait-on au xvie siècle, à présent elle conforme surtout couronnées d’une auréole imaginaire. Il doit y avoir quelque les gens à l’incorporation des mêmes goûts car, à force de chose d’autre que le même sans vie et la relique historique, contempler un univers similaire paré de toutes les vertus de quelque chose qui échappe à la conformité comme à l’écart, la fausse différence, on s’accoutume à cette identité continue et à la fabrication comme à la superstition, quelque chose qui on prend même du plaisir à la voir. posséderait sa propre expression et qui ne serait pas le résultat Parfois, n’y tenant plus, pour contrer cette impression de notre standardisation industrielle ni de la survivance de désagréable d’une reproduction du même, des mêmes formes, nos croyances révolues. des mêmes couleurs, des mêmes fonctions, on chine. On va traquer l’autre et l’hétérogène dans le passé, dans l’écart avec CARTE BLANCHE à Simon Mitteault 4 JUNKPAGE 68 / juin 2019 { Photo } © Anne-Sophie Annese © Anne-Sophie « C’est cette ode à la féminité dans toute LA PHOTOGRAPHE Anne-Sophie Annese son extravagance qui m’hypnotise Née en 1978 à Limoges, c’est aux Arts décoratifs qu’elle découvre et expérimente de nombreuses techniques : quand je les admire, cachée derrière sérigraphie, collages, photographie… De cette formation riche et hétéroclite, elle garde cette liberté de passer d’un médium à mon objectif. Talons aiguilles et cils un autre et son amour pour les explorations de l’image. Bercée vertigineux, maquillage outrancier, par un rêve en 16 mm du cinéma des années 1950, elle s’installe en Italie, collaborant avec le designer Marco Ferreri, puis à liberté du corps et de son langage, Paris où elle renoue avec le Polaroid, le premier appareil qu’on les 5 drag-queens de Maison Éclose lui avait mis dans les mains pour ses 5 ans. Passionnée par la photo argentique, c’est armée de ses vieux Minolta, Rollei et fascinent. C’est ce Bordeaux-là qui parfois d’autres modèles plus expérimentaux qu’elle cultive me plaît, ces nuits empreintes de un esthétisme construit autour de l’accident, à travers ses prismes, à contre-jour comme sous les néons artificiels de ball culture où résonnent en moi les la nuit. Elle s’interroge sur notre univers intérieur avec son images de voguing de Paris Is Burning, exposition « Outer Space » (Les Arts Mêlés, 2016), livre une vision douce et poétique de la femme aux mille visages dans les divas modernes fortes et sensibles « Ishtar » (Labo Révélateur d’images, 2018) et révèle l’émotion des films d’Almodóvar comme de la rencontre, de la relation à l’humain qui se crée dans l’intimité de la prise de vue, dans ses séries sur le handicap l’esthétisme et l’érotisme des photos (Ville de Bordeaux, 2018) ou encore sur des réfugiés bulgares de Robert Mapplethorpe. Ce n’est pas (Cité nationale de l’Immigration, Paris, 2018). tant le portrait final qui m’intéresse www.studioboheme.fr que la magie de voir leurs personnages instagram.com/studioboheme prendre vie devant mes yeux. » 6 JUNKPAGE 68 / juin 2019 {En Bref} lie Mourier lie é LES © Aur RANDONNÉES PÉRIURBAINES BRUIT DU FRIGO Negar Djavadic Matsas ©Philippe PAGES Pliage d’un dépliage, Aurélie Mourier Habit de soirée, Romain Larbre Larbre © Romain TRECK Le marathon INSITU convoque Bruit du frigo organise une la littérature pour découvrir des randonnée périurbaine du lieux inédits, improbables voire TANDEM 15 au 16 juin, qui propose de inaccessibles qui entrent en REGARDS partir à la conquête de l’Ouest résonance avec un extrait d’un Le collectif poitevin Acte présente Jusqu’au 26 août, le musée métropolitain, entre lotissements texte d’auteur étranger.