© La Documentation française, 2002 ISBN 2-11-005181-7

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Le Médiateur de la République remet le rapport annuel de l’Institution pour 2000 à M. Christian Poncelet, président du Sénat.

Le Médiateur de la République remet le rapport annuel de l’Institution pour 2000 à M. Raymond Forni, président de l’Assemblée nationale.

L’État de droit et l’État républicain constituent, en , le fondement de la cohésion nationale. L’État a pour devoir d’accompagner au plus près une évolution de la société dont les changements ne cessent de s’accélérer. Pour accomplir cette mission, il se trouve devant la nécessité de se doter d’un dispositif législatif et réglementaire de plus en plus développé mais aussi de plus en plus complexe.

L’inflation et l’instabilité des normes juridiques provoquent parfois, chez nos concitoyens, un grand désarroi. Se sentant souvent isolé dans un maquis de procédures contraignantes et souvent incomprises, le citoyen ressent avec amertume la distance qui le sépare des centres de décision.

Cette « fracture » entre la société civile et les pouvoirs publics est vécue douloureusement. De plus en plus nombreux sont ceux de nos compatriotes qui, se sentant abandonnés, voire rejetés, se désintéressent de la chose publique, s’en désolida- risent, se marginalisent.

Pour répondre au mécontentement et au sentiment d’aban- don de ceux qui sont parfois tentés par l’expression d’une certaine violence, il est indispensable de simplifier les rela- tions avec les administrations, d’améliorer la qualité du ser- vice rendu, de rendre plus accessibles les normes et les textes. Sur un plan plus général, il s’agit en priorité de travailler à un remaillage du lien social et de faire reculer la brutalité dans notre organisation collective. Autant d’impératifs pour sur- monter les tensions grandissantes dans le respect de la dignité, des droits et des libertés de chacun.

La montée des phénomènes d’exclusion, conjuguée à une trop fréquente opacité du service public, est une réalité à laquelle il est urgent de remédier. Cette situation est, le plus souvent, la source des difficultés dont le Médiateur de la République est saisi par les réclamants.

7 Rapport 2001 J’ai mis en œuvre, pour prendre en compte les signal fort, dans la voie de la construction ou de la besoins, les attentes ou les revendications des plus consolidation d’un État démocratique. Je me réjouis démunis, un programme de développement territo- également de constater que, très souvent, le modèle rial de l’Institution du Médiateur de la République français est pris comme référence. dont je peux dresser, aujourd’hui, un premier bilan positif. Les délégués du Médiateur de la République, Dans ce contexte, l’action internationale du dont j’étends progressivement le recrutement, sont Médiateur de la République n’a cessé de se dévelop- installés dans les départements et tiennent perma- per, notamment dans le cadre de la francophonie. nence dans les préfectures ou dans des structures Élu en 2001 président de l’Association des ombuds- faciles d’accès au cœur des quartiers difficiles : ils mans et médiateurs francophones, je suis heureux sont, désormais, au service des populations qui y de pouvoir ainsi contribuer à renforcer les liens de résident. coopération avec tous mes homologues franco- phones. Enrichi de l’échange de nos expériences, je Simultanément, au siège de l’Institution, j’ai créé à suis en mesure d’apporter une aide plus appropriée mes côtés, en 2001, une direction du développe- aux autres médiateurs dans le monde. ment territorial chargée, tout à la fois, d’adapter les outils nécessaires au bon exercice de la fonction de Ce développement de l’action internationale des délégué, de remodeler leur cadre d’action et d’assu- ombudsmans et médiateurs témoigne que, par-delà rer la coordination globale du réseau, tant en les frontières géographiques, linguistiques, poli- interne qu’en externe, avec tous nos interlocuteurs, tiques et culturelles, le respect des droits de au premier rang desquels, les élus. l’homme et du citoyen constitue le critère et le sym- bole de la vitalité démocratique d’un pays. Les parlementaires, élus du peuple, sont, à plus d’un titre, les partenaires naturels et légitimes du C’est d’ailleurs pour maintenir, en France, cette Médiateur de la République. Ils sont les relais de la vitalité démocratique qu’en tant que Médiateur de saisine de l’Institution et les partenaires des la République, j’entends agir, chaque jour, pour que réformes que je propose. Je me félicite que le dia- se développent l’esprit et la pratique de la média- logue permanent que j’entretiens avec eux se fonde, tion, pour que s’établisse une confiance mutuelle au-delà des clivages politiques et dans le respect des entre les différents secteurs de la société civile et les valeurs républicaines, sur une relation de confiance pouvoirs publics, pour que se réalise pleinement mutuelle. Dans un esprit constructif, nous œuvrons une harmonie sociale renouvelée grâce à laquelle le à la sauvegarde de la paix sociale dans notre État de citoyen retrouvera sa place au cœur de l’action droit. publique.

Au-delà de nos frontières, de nombreux pays, enga- Ce rapport 2001 fait état de l’activité, pour l’année gés dans un processus de démocratisation ou dési- écoulée, de l’ensemble de l’Institution et dresse le reux de renforcer l’État de droit, ont décidé de créer bilan général du travail collectif qu’avec mes colla- une institution indépendante ayant pour vocation borateurs, à la Médiature et dans les départements, de régler les conflits entre les citoyens et l’adminis- nous avons effectué au quotidien au service de nos tration. concitoyens.

Je me réjouis de voir la mise en place de ces ombud- Il est remarquable de noter que l’année écoulée a vu smans ou médiateurs dont je considère la création s’affirmer un élargissement de la sphère d’action de comme une étape essentielle, en même temps qu’un l’Institution, notamment grâce à l’action des délé-

8 Rapport 2001 gués. Il apparait de plus en plus clair que l’un des Les quelques situations individuelles et propositions atouts de celle-ci réside dans la capacité d’écoute et de réforme présentées dans ce rapport démontrent, de conseil des délégués. Cette évolution est égale- cette année encore, la place fondamentale du ment visible au travers des affaires réglées par la Médiateur de la République, non seulement dans le Médiature qui, au-delà du traitement purement champ administratif, mais aussi, plus largement, juridique des réclamations, développe une action dans le champ social. pédagogique d’explication des lois et des règlements mis en œuvre par l’administration. Conformément à la volonté du législateur, ce bilan de l’activité du Médiateur de la République Cette nouvelle orientation de l’activité du témoigne de ma résolution de poursuivre mon Médiateur de la République me paraît naturelle. action sur la voie de la proximité et aussi de l’ouver- Comment, en effet, assurer le respect du droit s’il ture sur le monde, avec le soutien des pouvoirs n’est pas compris par chacun ? Comment accomplir publics et des élus. une démarche administrative si le dossier à remplir est complexe et si les pièces justificatives sont trop Lieu de convergence des insatisfactions mais aussi nombreuses ? C’est bien pour tenter de dissiper ces de conciliation, l’Institution contribue à la contradictions qu’en tant que Médiateur de la recherche d’une harmonie entre la société civile et République, je participe activement à deux comités les pouvoirs publics, dans la volonté permanente de interministériels mis en place par le gouvernement mieux servir nos concitoyens et l’État de droit. en 2001 et relatifs, l’un, à la qualité de la réglemen- tation et, l’autre, à la simplification du langage Je souhaite répondre pleinement à cette exigence administratif. démocratique.

Bernard Stasi

9 Rapport 2001

1re partie Sommaire

PREMIÈRE PARTIE ACTIVITÉ DU SIÈGE DE L’INSTITUTION

1. INSTRUCTION DES RÉCLAMATIONS 15 1. Procédure 15 2. Activité des secteurs d’instruction 16 3. Cas significatifs 25

2. RÉFORMES 47 1. La mission de réforme du Médiateur de la République 47 2. Les propositions de réformes émises et clôturées en 2001 49 3. Proposition non satisfaite 63

3. AFFAIRES INTERNATIONALES ET DROITS DE L’HOMME 65 1. Les réseaux internationaux de médiateurs 65 2. Les droits de l’homme 67

DEUXIÈME PARTIE ACTIVITÉ DES DÉLÉGUÉS DU MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE

1. BILAN DE L’ACTIVITÉ DES DÉLÉGUÉS DU MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE 77 1. Implantations et profils des délégués 77 2. Activité 80 3. Rencontres avec les délégués 84 4. Témoignages 86

2. ÉVALUATION DU DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL 89 1. Clarifier et sécuriser les conditions d’exercice des fonctions de délégué 90 2. Constituer et animer le réseau des délégués 92 3. Apporter un appui technique adapté à l’activité quotidienne des délégués 94

3. PERSPECTIVES 99

ANNEXES 1. STATISTIQUES 2001 103 2. LOI N° 73-6 DU 3 JANVIER 1973 MODIFIÉE INSTITUANT UN MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE 109 3. ORGANIGRAMME DES SERVICES CENTRAUX 113 4. BIOGRAPHIE DE BERNARD STASI,MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE 117 5. COORDONNÉES DES DÉLÉGUÉS DU MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE 119

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Première partie

Activité du siège de l’institution 1

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Activité du siège de l’institution 1 Instruction des réclamations

1. Procédure Si l’irrecevabilité résulte du non-respect de la pro- cédure légale de saisine, le réclamant est invité, par Comme les années passées, les réclamations dont courrier, à demander au parlementaire de son le Médiateur de la République a été saisi en 2001, choix d’assurer la transmission officielle de sa ont été reçues et examinées, au siège de la réclamation. Si nécessaire, il lui est suggéré de Médiature, par le « service d’orientation des récla- constituer un dossier ou de prendre l’attache du mations ». Premier intervenant sur les réclama- délégué du Médiateur de la République le plus tions, ce service, chargé de l’informatisation des proche de son domicile. Celui-ci pourra en effet lui dossiers à leur arrivée, examine leur recevabilité au apporter une aide dans la formulation de sa récla- regard des dispositions de la loi 73-6 du 3 janvier mation, voire, le cas échéant, régler lui-même la 1973 instituant un Médiateur de la République difficulté. Si la situation ne se prête pas à un règle- ment immédiat, le délégué pourra aider le récla- Ce secteur répond aux auteurs des réclamations mant à constituer un dossier en respectant la irrecevables ou sortant du champ de compétence procédure légale de transmission par un parle- légalement défini. Il ne transmet aux secteurs d’ins- mentaire, afin que l’affaire litigieuse soit examinée truction que les dossiers relevant précisément de au siège de la Médiature. Ce n’est qu’à titre tout à leurs attributions et justifiant une étude au fond. fait exceptionnel et dans un souci d’efficacité que les services du Médiateur de la République instrui- Les réclamations irrecevables en la forme ou ne sent immédiatement un dossier, s’il s’avère que la relevant pas de la compétence du Médiateur de la situation présente un caractère d’urgence. République, ont fait l’objet d’une réponse immé- diate aux réclamants. Les dossiers ne ressortissant pas au champ de compétence du Médiateur de la République, font Les dossiers irrecevables donnent lieu à un cour- l’objet d’une réponse motivée adressée aux parle- rier invitant le parlementaire à faire compléter le mentaires mandatés ou aux personnes qui les ont dossier transmis par son intermédiaire ou à suggé- directement transmis. Ces réponses motivées indi- rer au réclamant les démarches à entreprendre quent, dans toute la mesure du possible, les ins- préalablement à la saisine du Médiateur (article 7 tances compétentes susceptibles d’être utilement de la loi 73-6 du 3 janvier 1973). saisies. Ces rejets sur le fond relèvent principale-

15 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Instruction des réclamations

ment du non-respect des dispositions des En revanche, si la proposition n’est pas retenue, le articles 1, 6, 8 et 11 de la loi 73-6 du 3 janvier 1973 Médiateur de la République peut faire des qui correspondent aux motifs suivants : absence « recommandations » à l’administration ou aux d’un dysfonctionnement de l’administration, litige institutions publiques concernées. Enfin, à défaut d’ordre privé, décision de justice, procédure juri- de réponse satisfaisante dans le délai requis, il peut dictionnelle en cours, décision d’ordre médical et rendre publiques ces recommandations, notam- qualité d’agent public en activité. ment dans le rapport annuel.

Les réclamations recevables donnent systémati- quement lieu à un accusé de réception avant d’être instruites par le « secteur » compétent. Au nombre de cinq, ces secteurs d’instruction se déclinent de 2. Activité des secteurs la manière suivante : « Affaires générales » (AGE), d’instruction « Agents publics/Pensions » (AGP), « Fiscalité » (FI), « Justice/Urbanisme » (JUS/URB) et La plupart des réclamations soumises à instruction « Social » (SO). mettent en évidence des problèmes liés à la lenteur et à la complexité des procédures, mais également à Ces secteurs sont composés, chacun, d’un l’incompréhension des décisions et des agissements conseiller et de chargés de mission, spécialistes de des services de l’État, des autorités décentralisées, la réglementation et des procédures relevant de des grands services publics et des organismes leur domaine de compétence. Ceux-ci procèdent à sociaux. Tel était déjà le constat auquel le Médiateur une étude approfondie de la réclamation qui, dès de la République avait été conduit en 2001. lors qu’elle leur paraît fondée, les conduit à enga- ger une instruction concertée avec le ou les orga- Les secteurs apportent, par ailleurs, en tant que de nismes mis directement ou indirectement en cause besoin, un soutien technique et pédagogique actif et à proposer une solution de nature à régler le dif- aux délégués territoriaux du Médiateur de la férend. République.

Au terme d’une médiation réussie, le dossier est Chaque secteur de l’Institution participe ainsi à clos et le parlementaire est informé du dénoue- la cohésion de l’action du Médiateur de la ment favorable de l’affaire. République.

Si, en l’absence de dysfonctionnement, la réclama- tion ne s’avère pas fondée et ne justifie pas une A. Le secteur « Affaires générales » intervention, le réclamant en est alors avisé. Les dispositions législatives, réglementaires, d’ordre Doté d’une compétence pluridisciplinaire, le secteur technique ou administratif qui ont présidé à la « Affaires générales » (AGE) instruit les réclamations décision contestée sont en effet explicitées de ne relevant pas de la compétence des secteurs d’ins- manière aussi précise que possible. Ce travail truction spécialisés. Ces saisines concernent, par pédagogique constitue une forme de médiation suite, des litiges très divers mettant en cause aussi réussie s’il permet au réclamant d’avoir in fine une bien les services des ministères de l’Intérieur, de la juste appréhension de la décision administrative Défense, de l’Éducation nationale ou des Affaires qu’il ressentait jusqu’alors, faute d’information étrangères que le fonctionnement des services publics suffisante, comme injuste et non fondée. locaux ou l’organisation de professions réglementées.

16 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Instruction des réclamations

L’analyse de l’activité du secteur pour l’année 2001 tendance reflète parfois les difficultés auxquelles met en lumière l’émergence d’une sensibilisation sont confrontés les postes consulaires face à la croissante des administrés à la mobilité et à l’éga- complexité et au nombre de dossiers. Mais elle tra- lité des chances, ainsi qu’une exigence forte de trai- duit le plus souvent, de la part des réclamants, une tement rapide et personnalisé des réclamations. méconnaissance des règles et procédures en matière d’état civil. Le nombre de réclamations a connu, par rapport à l’année précédente, une croissance soutenue L’assouplissement des anciens critères d’éligibilité durant les trois premiers trimestres de l’année en matière de naturalisation ou de réintégration 2001. En dépit de cette tendance, le stock d’affaires par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité en cours d’instruction, à la fin de l’année 2000, a s’était traduit par une relative décrue des réclama- été très largement résorbé et fortement rajeuni. Ce tions sur l’année 2000. Cette mesure semble avoir stock résultait, pour l’essentiel, des saisines mas- paradoxalement engendré des frustrations dont sives d’étrangers en situation irrégulière, regroupés témoignent les revendications de nationalité fran- dans des collectifs dits de « sans papiers ». çaise de ressortissants de pays anciennement sous administration française. Les réclamations se sont fortement diversifiées. Ainsi, alors que les réclamations concernant le Les litiges relatifs à l’éducation nationale mais ministère de l’Intérieur représentaient plus de aussi aux professions réglementées et, notamment, 52 % du flux, elles n’en concernent plus que 22 % aux professions médicales et paramédicales, sont en 2001. l’expression d’une sensibilité aux problèmes de formation et de mobilité. Ils représentent une pro- La décrue des réclamations relatives à l’application portion non négligeable des réclamations. du droit au séjour des étrangers observée sur l’année 2000 s’est confirmée, les réclamations de Ces litiges sont souvent la conséquence d’une dif- cette nature ne représentant plus que 14 % des ficulté pour l’administration, confrontée à l’exi- dossiers traités par ce secteur. L’entrée en vigueur gence de prise en compte de toutes les situations des dispositions issues de la loi du 11 mai 1998 qui particulières, à maîtriser des procédures de plus en ouvre plus largement le droit au séjour et assouplit plus complexes. Il arrive parfois que l’existence de les critères applicables en matière de naturalisation projets de réforme conduise à une gestion relative- ou de réintégration, explique cette tendance. ment attentiste des demandes. Quel que soit le bien-fondé de ces projets, cet attentisme est sou- En revanche, les réclamations relatives aux visas vent mal vécu par les administrés qui voient leurs sont en 2001 en augmentation sensible. La libéra- projets retardés, voire compromis lorsque la régle- lisation de la politique en ce domaine a entraîné mentation évolue dans un sens plus restrictif. une augmentation importante des demandes. Ces mesures suscitent l’envoi fréquent de réclamations Le souci d’assurer à tous l’égalité des chances, directes, peu étayées et difficilement défendables quels que soient les handicaps existants, se en l’absence de tout dysfonctionnement. reflète également dans les réclamations concernant la mise en œuvre de la politique d’intégration Les interventions ayant pour objet l’état civil des scolaire des enfants handicapés. Si le principe de Français nés à l’étranger, interventions qui avaient cette intégration, qui suscite de fortes attentes, connu une baisse sensible sur l’année 2000, ont à semble acquis, son application reste encore sujette nouveau fortement augmenté. Cette inflexion de la à difficultés.

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Déjà signalés dans les rapports 1999 et 2000, les Enfin, en dépit d’une volonté affirmée de privilé- dossiers transmis par les agriculteurs continuent à gier le recours à la transaction et les procédures de représenter un pourcentage non négligeable des médiation, une certaine « frilosité » semble parfois saisines. Ils révèlent les difficultés persistantes des demeurer dans l’application de la circulaire du réclamants à appréhender les procédures et docu- Premier ministre du 6 février 1995 relative au ments administratifs à produire. Ces difficultés développement du recours à la transaction pour mettent en lumière l’extrême complexité des dis- régler amiablement les conflits. Une interprétation positifs en place, dispositifs parfois non dénués trop extensive de la jurisprudence « Mergui » (1) d’ambiguïté. pourrait en être la cause. Le recours à la transac- tion reste néanmoins la voie de médiation qui Si les réclamations concernant les collectivités ter- mérite d’être encouragée et développée. ritoriales sont relativement peu nombreuses, elles sont, en revanche, d’une extrême variété puis- qu’elles peuvent concerner aussi bien l’agrément B. Le secteur pour une crèche parentale, un sinistre survenu à « Agents publics/Pensions » un monument funéraire ou l’implantation de jar- dinières sur une voie communale. Le nombre Le secteur « Agents publics/Pensions » instruit les réduit de ces dossiers trouve probablement son réclamations présentées par les agents publics, ne origine dans la présence de délégués du Médiateur mettant pas en cause l’exercice du pouvoir hiérar- de la République auxquels les litiges de cette nature chique et disciplinaire de l’administration, en appli- sont aisément confiés. En revanche, ceux qui sont cation de l’article 8 de la loi du 3 janvier 1973. soumis au Médiateur de la République, par l’inter- médiaire d’un parlementaire, révèlent souvent L’intervention du Médiateur de la République porte l’existence d’antagonismes peu propices à la essentiellement sur les différends opposant un agent médiation. à son administration pour une pension de retraite ou d’invalidité mais également sur les réclamations Les juridictions administratives détiennent, depuis relatives à l’entrée en fonction des agents, aux moda- 1995, de nouveaux pouvoirs en matière d’exécu- lités d’organisation des concours de la Fonction tion de décisions de justice. Force est de constater, publique ou portant sur les droits sociaux des agents. comme en 2000, que cette mesure n’a pas fait dis- paraître les réclamations liées à l’inexécution des Le Médiateur de la République intervient ainsi dans décisions juridictionnelles. un domaine assez large concernant tous les agents publics titulaires ou non titulaires des trois fonctions L’instruction des réclamations concernant l’exécu- publiques (État, territoriale et sociale) relevant de tion des décisions de justice passées en force de législations et de réglementations fort complexes. chose jugée révèle assez souvent une méprise quant à la portée réelle des jugements. En effet, les Durant l’année 2001, les saisines émanant d’agents jugements annulant une décision défavorable pour en activité ont progressé. Une tendance identique a le requérant sont fréquemment interprétés comme été constatée en ce qui concerne les litiges pour les- la reconnaissance d’une décision en leur faveur, quels une procédure juridictionnelle a été parallè- alors même que l’annulation est prononcée pour lement engagée. Dans cette dernière hypothèse, le un pur motif de forme n’impliquant qu’un droit à Médiateur de la République fait application de réexamen de la demande. (1) Conseil d’État – section. 19 mars 1971.

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l’article 11 de la loi du 3 janvier 1973 qui, tout en Sur proposition du Médiateur de la République et excluant la possibilité d’intervention dans une en référence à la jurisprudence administrative et procédure juridictionnelle, lui donne cependant la aux dispositions spécifiques du code de sécurité faculté de faire des recommandations à l’orga- sociale, une clarification des régimes compétents a nisme mis en cause. été retenue. En effet, dès lors que les régimes spé- ciaux de protection sociale du secteur public éta- En raison du pouvoir souverain d’appréciation du blissent l’absence d’exposition aux risques de juge en la matière, l’exercice d’une action conten- pathologies provoquées par l’amiante pendant la tieuse est fréquent dans les litiges nécessitant une durée d’activité dans le secteur public, il est désor- évaluation du montant d’un préjudice matériel et mais admis que le régime général de la sécurité une expertise médicale judiciaire. Le Médiateur de sociale s’applique. la République a constaté que, dans un tel contexte, les administrations concernées souhaitaient sur- L’année 2001 a vu les premiers résultats positifs de seoir à toute décision dans l’attente de la décision l’intervention du Médiateur de la République dans juridictionnelle, en particulier en matière de plein les affaires relatives à la situation des agents de la contentieux. De même, pour les litiges relevant du fonction publique hospitalière, atteints d’une affec- code des pensions militaires d’invalidité et des vic- tion invalidante à la suite d’une vaccination contre times de guerre, les administrations considèrent le virus de l’hépatite B. La difficulté d’établir, de qu’une médiation ne peut être entreprise, dès lors manière certaine, l’imputabilité au service des que celle-ci porte sur une appréciation des faits par affections invalidantes provoquées par la vaccina- les instances administratives ad hoc, telles que la tion contre le virus de l’hépatite B est, en effet, commission des titres ou la commission de source de litiges. À défaut d’inscription des suites réforme, et que seules les juridictions peuvent pathologiques du vaccin contre l’hépatite B sur les remettre en cause cette appréciation. tableaux des maladies professionnelles et faute de reconnaissance d’imputabilité au service par l’orga- Au cours de l’année 2001, les réclamations ont nisme de protection sociale, les agents hospitaliers principalement porté sur les pensions de retraite et ne peuvent prétendre ni au bénéfice d’une rente d’invalidité ainsi que sur les droits sociaux des viagère d’invalidité, ni à celui d’une allocation tem- agents publics, tels que les congés de maladie, les poraire d’invalidité au titre d’accident de service. maladies professionnelles, les accidents de service et les allocations de chômage pour perte d’emploi. Sur recommandation du Médiateur de la République, la ministre de l’Emploi et de la S’agissant des maladies professionnelles et, notam- Solidarité a donné instructions, le 28 novembre ment, des pathologies résultant de l’inhalation des 2001, au directeur général de la Caisse des dépôts poussières de l’amiante, des conflits de compé- et consignations, gestionnaire du régime de pro- tence apparaissent lorsque l’agent a exercé une tection sociale de la fonction publique hospita- activité dans le secteur privé avant d’intégrer le lière, pour que les agents puissent bénéficier de la secteur public. Le régime général estime, en effet, rente viagère ou de l’allocation temporaire d’inva- que la date de reconnaissance médicale de la mala- lidité, dès lors que la commission départementale die professionnelle détermine le régime d’affilia- de réforme s’est prononcée en faveur de l’imputa- tion compétent. En revanche, le régime spécial se bilité au service de la maladie résultant de la vacci- réfère à la date d’exposition à la maladie, estimant nation contre l’hépatite B. que cette dernière est imputable à l’activité exercée dans le secteur privé. Dans un autre domaine, pour ce qui concerne la

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prise en compte des enfants recueillis dans l’éva- Le champ des réclamations fiscales est extrême- luation des droits à bonification ou à majoration ment large, en raison de la souplesse des disposi- de pension, les interventions ont été nombreuses tions de la loi 73-6 du 3 janvier 1973 et de au cours de l’année 2001. Le Médiateur de la l’extension, depuis 1992, des compétences légales République parvient à sensibiliser les administra- du Médiateur de la République aux litiges présen- tions à une appréciation plus large des moyens de tés par les personnes morales. preuve permettant de justifier la réalité de la charge effective et permanente des enfants Les litiges soumis à médiation portent sur la fisca- recueillis. lité d’État, mais également sur celle des collectivités locales. L’extrême diversité des motifs de réclama- Enfin, saisi à maintes reprises de demandes d’in- tion et des situations rencontrées révèle l’abon- tervention dans les litiges concernant la « cristalli- dance et la complexité de la réglementation fiscale. sation » des pensions versées à des nationaux de pays ayant appartenu à l’Union française ou à la La saisine du Médiateur de la République est léga- Communauté, ou ayant été placés sous le protecto- lement possible tout au long du processus d’action rat ou la tutelle de la France avant leur accès à l’in- ou de contestation de l’administration (assiette, dépendance, le Médiateur de la République a invité contrôle, recouvrement, recours gracieux ou le ministère de l’Économie, des Finances et de contentieux). Ainsi, en 2001, seuls 8 % des saisines l’Industrie à ne pas considérer la perte de la natio- étaient légalement irrecevables pour des motifs nalité française comme motif de suspension des d’incompétence (litiges d’ordre privé, en matière droits à pension. Le récent arrêt rendu par le cadastrale par exemple) ou en raison, soit d’ab- Conseil d’État (Diop - 30 novembre 2001) qui sence de démarches préalables auprès de l’admi- s’appuie partiellement sur ce moyen juridique, nistration, soit de réclamations prématurément ouvre de nouvelles possibilités de règlement de ces formées lorsque celles-ci interviennent avant litiges. Ce dossier reste étroitement suivi par le l’émission de l’avis d’imposition litigieux. Médiateur de la République. En 2001, une affaire sur deux a émané d’entreprises individuelles ou en sociétés et d’associations. C. Le secteur « Fiscal » La complexité de la réglementation, notamment L’activité du secteur « Fiscal » représente environ le en matière de fiscalité du patrimoine, de droits quart des réclamations reçues par le Médiateur de la d’enregistrement, d’impôts locaux et de contrôle République. Ce secteur instruit les réclamations pré- fiscal des entreprises conduit, parmi les dossiers sentées par les personnes physiques et morales – légalement recevables, à un nombre croissant de sociétés et associations – dans les domaines de la fis- réclamations portant sur des questions de droit, de calité, mais également de la redevance de l’audiovi- procédure d’imposition et de qualification juri- suel et de l’indemnisation des Français rapatriés. dique des faits.

Cette activité est ainsi largement orientée vers les Ces dossiers, qui ont souvent été concurrement administrations financières de l’État mais aussi vers soumis à l’appréciation du juge, ne laissent place ni les organismes placés sous la tutelle du ministère de à médiation, ni à examen gracieux. L’action du l’Économie, des Finances et de l’Industrie, tels le ser- Médiateur de la République consiste alors à expli- vice central de la redevance ou l’agence nationale citer le droit applicable ou l’interprétation qu’en a d’indemnisation des Français d’outre-mer. donnée l’administration, dans l’attente du

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dénouement contentieux à intervenir. Ces infor- significative de l’activité du secteur. Les dossiers mations, sans donner de solution juridique au sont lourds et complexes, en raison de la nature litige, permettent néanmoins d’éviter des conten- multiforme de la contestation dont est saisi le tieux nouveaux et parfois de parvenir à des désis- Médiateur de la République. Cette contestation tements en cours d’instance. porte, en effet, à la fois sur les méthodes et procé- dures de vérification et de reconstitution des résul- S’il est difficile d’établir une typologie des litiges à tats de l’entreprise, sur le caractère probant des caractère fiscal, le Médiateur de la République éléments comptables apportés et sur les garanties n’étant pas destinataire de revendications répéti- offertes aux contribuables vérifiés. Les affaires de tives, en série ou conjoncturelles, en revanche il est cette nature nécessitent des délais d’instruction possible de dessiner une répartition des dossiers fort longs, pesant sur le rythme moyen de traite- par grande catégorie d’impôt : environ 40 % ment des dossiers du secteur. d’entre eux concernent l’impôt sur le revenu et sur les sociétés. Les droits d’enregistrement et la taxe Les demandes de remise gracieuse d’impôt sur le sur la valeur ajoutée arrivent à part égale (15 %). revenu et d’impôts locaux, pour la plupart asso- Les réclamations faisant suite à un contrôle fiscal ciées à une contestation de l’assiette de l’impôt, représentent, à elles seules, plus de 10 % des inter- demeurent nombreuses. Dans la moitié des cas, ventions. elles sont associées à des délais de paiement lors- qu’il s’agit de particuliers ou de petites entreprises. De manière générale, certaines tendances appa- raissent selon la nature des affaires les plus fré- Le Médiateur de la République a observé, excep- quemment reçues. Comme les années précédentes, tion faite des difficultés propres au contrôle fiscal, la fiscalité locale et celle du patrimoine (impôt sur un nombre peu élevé de réclamations dans les- le revenu et droits d’enregistrement), ainsi que le quelles est mis en cause le comportement des ser- contrôle fiscal, suscitent les réclamations les plus vices fiscaux dans leurs relations avec les nombreuses. contribuables. Lorsque des critiques sont formu- lées à l’occasion des réclamations, elles portent En matière d’impôts locaux, les contestations principalement sur la qualité de l’information aux portent essentiellement sur les évaluations de « guichets » des centres des impôts, lors de la valeurs locatives et donnent lieu à demandes réception du public. d’exonération.

La fiscalité patrimoniale suscite, quant à elle, des D. Le secteur « Justice/Urbanisme » litiges relevant principalement des impositions de plus-values, de la remise en cause d’avantages et de En matière de justice, le secteur examine les récla- réductions d’impôt résultant de régimes option- mations portant sur des litiges qui opposent une per- nels ou dérogatoires soumis à conditions. Les dif- sonne physique ou morale au service public de la férends concernent également les reprises de justice. On entend par service public de la justice, sommes considérées comme distraites de mutation non seulement l’activité des trois composantes du ou d’actif successoral (récompense, assurance vie ministère de la Justice (services judiciaires, adminis- ou sommes prélevées par le défunt avant son tration pénitentiaire et protection judiciaire de la décès). jeunesse), mais aussi les tâches administratives exer- cées par les membres des juridictions et l’activité des Le contrôle fiscal constitue toujours une part professions qui participent à l’action de la justice.

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Aux termes de l’article 11 de la loi 73-6 du 3 jan- un nombre conséquent de réclamations portant, vier 1973, le Médiateur de la République ne peut en particulier, sur le bien-fondé de ces procédures intervenir dans une procédure engagée devant une et sur les comptes des entreprises liquidées. Les juridiction, ni remettre en cause le bien-fondé moyens d’expertise de ces comptes sont malheu- d’une décision juridictionnelle. Il lui est possible, reusement limités. En revanche, l’appui des par- en revanche, en cas d’inexécution d’une décision quets permet souvent, dès lors que des de justice passée en force de chose jugée, d’en- dysfonctionnements en matière de saisies sont avé- joindre à l’organisme mis en cause de s’y confor- rés, de dégager une issue positive au litige exposé mer dans un délai qu’il fixe. Le Médiateur de la par le réclamant. République n’a pas eu à faire usage de ce pouvoir d’injonction au cours de l’année 2001. En matière d’urbanisme, le secteur assure l’instruc- tion des réclamations recouvrant essentiellement les La délivrance des certificats de nationalité par les domaines de compétence du ministère de l’Équipe- greffiers en chef des tribunaux d’instance est l’ob- ment et de l’Environnement. jet, comme au cours des années précédentes, d’un nombre important de saisines. Le champ des réclamations est très étendu. Ces dernières concernent notamment : De même, les difficultés d’inscription d’actes – les options d’aménagement, retenues par les d’état civil concernant des ressortissants français autorités publiques et traduites dans les docu- établis à l’étranger sont souvent évoquées. Des ments locaux d’urbanisme ; solutions sont apportées en liaison avec le minis- – les autorisations d’occupation du sol (permis de tère des Affaires étrangères. construire, autorisations de lotir, déclarations de travaux), les obligations fiscales afférentes à ces Il a été constaté, par ailleurs, que l’accès à l’aide droits, les conditions d’obtention des subven- juridictionnelle suscite un nombre croissant de sai- tions liées au logement, en particulier celles sines. Les allocataires du revenu minimum d’inser- accordées par l’Agence nationale pour l’amélio- tion, bénéficiaires de droit de l’aide juridictionnelle ration de l’habitat ; en application de l’article 4 de la loi du 10 juillet – la défense de l’environnement, notamment les 1991, ressentent souvent comme excessives les nuisances engendrées par les installations clas- demandes de pièces justificatives à produire. sées ou les infrastructures (TGV, autoroutes et routes, EDF…) ; En matière de protection judiciaire de la jeunesse, – la réalisation d’ouvrages publics portant atteinte les litiges dont est saisi le Médiateur de la à des intérêts particuliers (contentieux de l’ex- République concernent, pour l’essentiel, l’exécu- propriation, droit de préemption, dommages de tion des jugements des tribunaux pour enfants. travaux publics…) ; Dans le domaine plus large de la protection des – la délimitation et l’occupation du domaine enfants, une étroite concertation avec la public. Défenseure des enfants permet un traitement approprié des réclamations selon leur nature, Comme les années précédentes, le recours à la conformément à une convention conclue entre elle médiation est souvent tardif. En effet, les saisines et le Médiateur de la République le 3 juillet 2001. interviennent parfois plusieurs années après la prise de décision administrative ou le prononcé Enfin, les liquidations judiciaires et les saisies d’une décision de justice. Le travail de médiation mobilières et immobilières subséquentes induisent s’engage alors dans un long processus et dans un

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contexte d’autant plus difficile que les relations Les maires et conseils municipaux des petites com- entre les parties sont devenues plus conflictuelles munes sont les interlocuteurs principaux de et que les moyens juridiques d’intervention sont l’Institution. Le renouvellement d’équipes munici- réduits en raison du caractère définitif des actes et pales en 2001 a eu pour effet, soit de dégager des des décisions de justice ayant acquis autorité de la solutions positives, soit, à l’opposé, de compro- chose jugée. mettre des négociations en voie d’aboutir, selon l’évolution du contexte relationnel local ou les Le Médiateur de la République a constaté un afflux orientations nouvelles données à la politique fon- de réclamations portant sur des condamnations à cière communale après les élections municipales. démolir des constructions illicites, condamnations assorties d’astreintes. Les saisines tendant à obtenir La loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité le maintien de constructions illicites condamnées à et au renouvellement urbain (SRU) a posé de nou- démolition, ne peuvent en aucun cas être soute- veaux fondements en matière d’aménagement du nues par le Médiateur de la République. En territoire, notamment en droit de l’urbanisme. Les revanche, ce dernier conseille au réclamant d’exé- effets des dispositions de ce texte et de ses premiers cuter rapidement la condamnation à démolition, décrets d’application sont restés toutefois peu afin qu’une éventuelle demande de remise gra- marquants en 2001. En revanche, ils ont permis le cieuse des astreintes décidées par le juge puisse être règlement amiable de certains litiges dont notam- soutenue. Une remise gracieuse ne peut cependant ment ceux que suscite la réalisation de voiries nou- être envisagée que lorsque les astreintes ont été velles impliquant une contribution financière des mises en recouvrement par le préfet. Il n’existe, en pétitionnaires. effet, aucune disposition législative autorisant une remise gracieuse pour celles dont la mise en recou- vrement a été effectuée par le maire, en sa qualité E. Le secteur « Social » de représentant de l’État. Le secteur « Social » assure l’instruction des réclama- C’est la raison pour laquelle, dès 1996, une propo- tions transmises au Médiateur de la République sition de réforme visant à créer un dispositif de dans le champ général de la protection sociale qui nature à combler ce vide juridique a été déposée recouvre : par le Médiateur de la République auprès des – toutes les branches d’assurance (maladie, mater- ministères concernés. Ce dossier pourrait trouver nité, vieillesse, invalidité, législation sur les acci- place dans la réflexion globale engagée sur une dents du travail) ; réforme de l’action pénale en matière d’urba- – les prestations familiales ; nisme. Cette réflexion n’a cependant pas, pour – l’aide sociale et les minima sociaux ; l’heure, abouti. – l’indemnisation du chômage ; – les aides à l’emploi et la formation professionnelle. La sensibilité des particuliers dont l’intérêt ne recouvre pas les principes d’intérêt général qui ont L’année 2001 est marquée par une évolution sen- présidé aux décisions administratives contestées, la sible de la nature des dossiers. Même si, dans la multiplicité et l’instabilité des normes législatives plupart des cas, il s’agit encore d’un litige unique et réglementaires, et le nombre croissant des avec une administration, certaines réclamations acteurs sont autant de conditions favorables à témoignent de situations complexes, impliquant l’émergence de litiges. plusieurs services et portant sur l’attribution de droits dans le cadre de mesures différentes.

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Il peut s’agir d’une accumulation de problèmes prestations en nature des assurances maladie et indépendants les uns des autres, mais aussi, par- maternité. Une simplification de la législation fois, de difficultés liées à l’articulation entre les dis- mériterait d’être envisagée dans ce domaine, positifs et à la coordination de leur gestion les dispositions actuelles étant à l’origine d’incom- respective. La complexité des règles, la multiplicité préhensions et de nombreuses contestations des des acteurs, la coexistence de logiques apparem- assurées. ment contradictoires selon les régimes (assurance, solidarité), la rédaction parfois approximative de En revanche, les réclamations concernant les coti- notifications peu ou mal motivées, rendent incom- sations obligatoires des petites et moyennes entre- préhensibles, pour des usagers se trouvant souvent prises en difficulté ainsi que les litiges en matière en situation de grande précarité, des décisions qui d’indemnisation du chômage marquent une légère revêtent pour eux une extrême importance. baisse, sans doute en relation avec l’amélioration de la situation économique au cours de la période Il devient ainsi plus difficile de répartir les récla- 1998-2000. mations entre les différents domaines couverts par le secteur « Social », plusieurs problématiques Le remboursement des sommes indûment perçues pouvant trouver à s’appliquer dans des cas indivi- reste le premier thème transversal traité par le sec- duels à « entrées multiples ». Il est cependant pos- teur « Social ». La fréquence des saisines, notam- sible de confirmer qu’une majorité de dossiers ment dans le domaine de l’aide sociale et des concernent encore l’assurance vieillesse (point de prestations familiales, trouve son origine dans les départ du versement de la pension, validation de effets du système déclaratif sur lequel repose la périodes, majoration de la durée d’assurance…). gestion des dispositifs, et en vertu duquel les droits Sans doute est-il permis d’y voir l’effet du vieillis- sont immédiatement ouverts. Les vérifications sement de la population active et peut-être la faites par l’organisme prestataire interviennent, en conséquence indirecte de l’allongement progressif effet, postérieurement à cette ouverture des droits. de la durée d’assurance requise pour pouvoir pré- tendre à une pension à taux plein. Par ailleurs, en matière de protection sociale et d’indemnisation du chômage, le secteur « Social » Dans le domaine de l’assurance maladie, les dos- continue de porter une attention particulière aux siers relatifs à l’attribution des prestations en effets pénalisants que peuvent comporter la reprise espèces sont en augmentation sensible. Ainsi, plu- d’activité, salariée ou non salariée et, de façon plus sieurs mères de famille ont saisi le Médiateur de la générale, la mobilité professionnelle. Ces questions République après que leur ait été refusé le paie- ont déjà été évoquées à plusieurs reprises, en par- ment d’indemnités journalières, au titre d’une ticulier dans le rapport d’activité du Médiateur maladie ou d’une nouvelle grossesse intervenant de la République pour l’année 2000 (Cf. : créations après une période durant laquelle elles avaient d’entreprises, page 22). perçu l’allocation parentale d’éducation (APE). Les intéressées, indemnisées par l’assurance chô- De tels effets sont constatés après la reprise d’un mage à la suite d’un licenciement, avaient bénéficié emploi en contrat emploi solidarité (CES), contrat de l’APE en dehors de tout congé parental d’édu- de travail de droit privé, à temps partiel et durée cation, dans la mesure où elles n’avaient plus de déterminée, visant à favoriser l’insertion profes- contrat de travail. Or, la combinaison des règles sionnelle. L’État prend en charge l’essentiel de la très complexes applicables en la matière aboutit à rémunération versée au salarié titulaire d’un ne garantir, dans cette situation, qu’un droit aux contrat de cette nature.

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Or, l’application des textes relatifs aux conditions dence les effets parfois pénalisants et donc peu de l’indemnisation chômage peut entraîner, après incitatifs, que subissent les demandeurs d’emploi une période d’emploi en CES, une dégradation de indemnisés qui reprennent une activité les contrai- la situation des personnes concernées, ou les priver gnant à changer de régime d’affiliation. En effet, d’un avantage auquel elles auraient pu prétendre si les personnes licenciées après une longue période elles n’avaient pas repris cet emploi (cas significa- de salariat et qui débutent une activité indépen- tif 01-3896). dante peuvent être pénalisées en matière de pro- tection sociale, en cas de cessation d’activité de En outre, les périodes de travail effectuées dans le leur entreprise, dans le délai de trois ans suivant la cadre d’un CES ne sont pas validées par les régimes rupture de leur contrat de travail. Lors de leur de retraite complémentaire, dans la mesure où les réinscription comme demandeurs d’emplois, les employeurs qui recrutent des salariés sous CES sont intéressés sont réadmis à l’assurance chômage exonérés de toutes les charges patronales, dans la limite des droits restant ouverts au titre de à l’exception des cotisations d’assurance chômage. leur activité salariée antérieure. Pour ce motif, ils En conséquence, aucun droit ne peut être reconnu bénéficient du maintien de leurs droits aux presta- aux intéressés au titre de la retraite complémentaire. tions des assurances maladie, maternité, invalidité, décès. Cependant, ces prestations sont servies par Mais le préjudice subi par les personnes concer- le régime des non-salariés auquel ils ont été affiliés nées dépasse largement le cadre du CES. En effet, pendant une courte période et qui leur assure sou- celles-ci ne se constituent aucun droit au cours du vent une protection sociale de moindre impor- contrat ni surtout, après la fin de cet emploi, pen- tance (cas significatif no 01-0545). dant toute la durée de leur indemnisation au titre du chômage, contrairement aux autres deman- Le Médiateur de la République a donc signalé au deurs d’emploi indemnisés après la perte d’un ministère chargé de la Sécurité sociale ces effets emploi validable qui se voient attribuer des points pénalisants pour les personnes qui entreprennent de retraite gratuits. une démarche positive de reprise d’activité.

Ainsi, les effets préjudiciables de cette absence de cotisations peuvent se prolonger bien après la fin du contrat en cause. Cette situation paraît d’autant 3. Cas significatifs plus injuste qu’elle pénalise des chômeurs en grande difficulté et souvent âgés qui, ayant repris Demandeur d’emploi indemnisé un travail, perdent un avantage qu’ils auraient reprenant un emploi le contraignant à conservé s’ils étaient restés demandeurs d’emploi. changer de régime d’affiliation : effets pénalisants Le Médiateur de la République a signalé ce pro- blème en 1998, 1999 et 2001, à la ministre de Réclamation n° 01-0545, transmise par l’Emploi et de la Solidarité en lui demandant de Mme Christine LAZERGES, rechercher une solution permettant de sauvegar- députée de l’Hérault der les droits à retraite complémentaire des per- sonnes concernées. Licencié en 1994, après vingt-quatre ans de sala- riat, M. D. a été indemnisé par l’assurance chô- De la même manière, des réclamations adressées mage. Après s’être fait radier de la liste des au Médiateur de la République mettent en évi- demandeurs d’emploi pour aider son épouse qui

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tenait un commerce de restauration rapide, l’inté- liser plus longtemps l’intéressé resté sans indemni- ressé s’est inscrit à la chambre des métiers, en qua- sation depuis plusieurs mois, la CANCAVA a lité d’artisan, de janvier à novembre 1998. Puis, accepté que la pension d’invalidité soit prise en l’entreprise artisanale ayant périclité, M. D. a été charge par le régime artisanal. réadmis au bénéfice de l’assurance chômage. Cependant, l’avantage servi étant calculé en ne Il a ensuite présenté une incapacité de travail justi- tenant compte que des revenus professionnels per- fiant, sur le plan médical, sa mise en invalidité. çus durant la courte affiliation de l’assuré au régime artisanal, M. D. percevra une pension d’in- Or, le régime général de la sécurité sociale et le validité d’un montant moindre que celui auquel il régime artisanal s’estimaient, l’un comme l’autre, aurait pu prétendre s’il avait relevé, durant la tota- incompétents pour prendre en charge cet état d’in- lité de sa carrière professionnelle, du régime géné- validité. La caisse primaire d’assurance maladie ral de la sécurité sociale. faisait valoir, en effet, que l’intéressé relevait de la caisse des artisans avant sa réadmission à l’assu- C’est la raison pour laquelle le Médiateur de la rance chômage et qu’en conséquence, il apparte- République a demandé, depuis plusieurs années nait au régime des non-salariés de liquider la déjà, que la coordination prévue par la réglemen- pension d’invalidité. La caisse des artisans arguait, tation, pour la prise en charge du risque invalidité, pour sa part, que M. D. ne relevait plus du régime soit effectivement mise en œuvre par l’ensemble artisanal lorsque l’invalidité etait survenue. des régimes. Il a également proposé une réforme des textes régissant le calcul des pensions d’invali- Pour débloquer ce dossier, le Médiateur de la dité visant à une liquidation desdites pensions par République, saisi de cette affaire, est intervenu les différents régimes auxquels l’assuré a successi- auprès des caisses nationales des deux régimes vement cotisé, au prorata de ses durées respectives concernés qui ont fait valoir les arguments suivants. d’affiliation.

La Caisse nationale de l’assurance maladie a pré- Le Médiateur de la République n’a pas manqué de cisé qu’il incombait au régime des artisans de ver- signaler, au ministère chargé de la Sécurité sociale, ser la pension puisqu’à la date de constatation de la situation de M. D. qui est une bonne illustration l’état d’invalidité, quand bien même cet état a été des difficultés et des effets pénalisants que subis- apprécié par le médecin conseil de la Caisse pri- sent les demandeurs d’emploi indemnisés qui maire du régime général, l’intéressé était bien affi- reprennent une activité les contraignant à changer lié au régime des artisans. de régime d’affiliation.

La Caisse nationale du régime artisanal (CAN- CAVA), réfutant cet argument, a indiqué pour sa Effets pénalisants d’une reprise part que, si M. D. relevait du régime des non-sala- d’activité salariée ou non salariée riés à la date de constatation de l’invalidité fixée par le régime général, c’était au titre d’un maintien Réclamation n° 01-3896, transmise par de droit subséquent à la perception d’allocations M. Patrick DEVEDJIAN, de chômage liée à sa qualité d’ancien salarié privé député des Hauts-de-Seine d’emploi. Licencié pour motif économique en 1993, M. C. a Dans un esprit de conciliation et pour ne pas péna- été indemnisé par l’assurance chômage jusqu’au

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mois de juin 1996, date à laquelle il a été admis au et de la Solidarité, en faisant valoir que cette situa- bénéfice de l’allocation de solidarité spécifique tion, très préjudiciable, perdurerait jusqu’à la date à (ASS). laquelle l’intéressé pourrait demander la liquida- tion de ses droits à pension de vieillesse à taux M. C. a ensuite été recruté, à compter du 1er avril plein. Il a, en outre, souligné l’iniquité de cette 1999, par le conseil général des Hauts-de-Seine, situation qui pénalise sa reprise d’emploi avec un dans le cadre d’un CES d’une durée d’un an. effet différé et le défaut d’information de l’intéressé S’étant ainsi ouvert de nouveaux droits à l’assu- sur les conséquences de cette reprise d’activité. rance chômage, il s’est vu allouer, lors de sa réins- cription comme demandeur d’emploi, l’allocation Compte tenu des particularités de ce dossier, l’ad- unique dégressive (AUD) versée par l’ASSEDIC, ministration centrale a décidé d’autoriser la réad- d’un montant légèrement supérieur à celui de mission de M. C. à l’allocation de solidarité l’ASS qui lui était servie précédemment. spécifique et, par conséquent, à l’ASS à taux majoré.

À la date de son 55e anniversaire, M. C. a sollicité auprès de la direction départementale du travail, Assurance chômage de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) sa réadmission à l’ASS, afin de pouvoir Réclamation n° 01-4194, transmise par bénéficier de cette mesure au taux majoré. M. Pierre CARDO, député des Yvelines Or, sa demande a été rejetée sur la base des dispo- sitions du code du travail qui prévoient que, pour Mme P., licenciée en 1998 à l’âge de 58 ans, a été bénéficier de l’ASS, « les personnes [...] doivent régulièrement indemnisée par l’assurance chô- justifier de cinq ans d’activité salariée dans les dix mage jusqu’au 7 mars 2000. ans précédant la fin du contrat de travail à partir de laquelle ont été ouverts leurs droits aux alloca- À cette date, l’intéressée a été informée par tions d’assurance [...] ». l’ASSEDIC qu’elle ne pouvait bénéficier d’un maintien de ses droits à l’allocation unique dégres- La reprise d’emploi de M. C., en déplaçant le point sive (AUD) car elle ne justifiait pas de dix années de départ de la période de référence, avait donc eu d’activité salariée relevant du régime de l’assu- pour effet de l’exclure, à titre définitif, d’un dispo- rance chômage. sitif dont il bénéficiait antérieurement. En avril 2000, ce même organisme l’informait Dans ces conditions, l’intéressé ne pouvait plus qu’en application de l’article 37 § 3 du règlement prétendre au bénéfice de l’ASS à taux majoré dont d’assurance chômage, ses droits à l’AUD étaient le montant est sensiblement supérieur à la presta- maintenus jusqu’à la date à laquelle elle pourrait tion servie par l’assurance chômage, alors que cette obtenir la liquidation de sa pension de vieillesse au allocation est attribuée de façon automatique à taux plein et, au plus tard, jusqu’à son soixantième toute personne indemnisée par le régime de soli- anniversaire. darité, âgée de 55 ans ou plus et totalisant vingt années d’activité salariée, ce qui était son cas. Or, à la fin du mois de juin 2000, l’ASSEDIC reve- nait une nouvelle fois sur sa position et lui indi- Le Médiateur de la République est donc intervenu quait qu’en fait elle ne remplissait pas les en faveur de M. C. auprès du ministère de l’Emploi conditions requises par l’article susvisé, car elle ne

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justifiait pas de douze années de travail à un ou Déclaration fiscale : personne à charge, plusieurs régimes de sécurité sociale au titre d’em- non titulaire de la carte d’invalidité plois salariés relevant du champ d’application du régime d’assurance chômage ou de périodes assi- Réclamation n° 01-2928, transmise par milées à ces emplois. M. Hervé MORIN, député de l’Eure C’est dans ces conditions que Mme P., qui se trou- vait sans aucune indemnisation depuis plusieurs Mme L. a à sa charge un fils autiste, attributaire de mois malgré de multiples démarches, a sollicité l’allocation d’éducation spéciale avec un taux d’in- l’aide du Médiateur de la République. capacité égal à 80 %.

Après avoir procédé à une étude de ce dossier, le Par ignorance de la réglementation, Mme L. n’a pas Médiateur de la République a constaté qu’une demandé la délivrance de la carte d’invalidité à seule partie de la durée d’activité exercée par laquelle il peut prétendre. Or, Mme L. a déclaré son Mme P., de 1954 à 1959, avait été prise en compte fils comme étant fiscalement à charge, pensant que par l’ASSEDIC, lors de l’appréciation des condi- la mention du taux d’incapacité égal à 80 % figu- tions relatives à la durée d’affiliation exigées par rant sur la notification de décision d’allocation l’article 37 § 3 du règlement d’assurance chômage, d’éducation spéciale était suffisante. alors que la Caisse d’assurance vieillesse avait, pour sa part, procédé à la validation complète de L’administration fiscale a ramené son quotient cette période au vu des salaires mentionnés sur le familial de 3 parts à 2,5 parts, au motif que la per- relevé de carrière de cette assurée. sonne infirme portée à charge n’est pas titulaire de la carte d’invalidité prévue à l’article 173 du code Le Médiateur de la République est alors intervenu de la famille et de l’aide sociale. auprès de l’ASSEDIC concernée pour souligner qu’à l’examen des éléments en sa possession, les Parfaitement justifiée en droit, la correction de années 1954 à 1959 correspondaient bien à une l’erreur commise par Mme L. dans sa déclaration période d’activité salariée et qu’en conséquence, de revenus a, cependant, entraîné des consé- elles devaient être comptabilisées, dans leur inté- quences inéquitables que l’intéressée a ressenties gralité, pour déterminer la durée d’affiliation de comme une lourde et injuste pénalisation. l’intéressée. Aussi, le Médiateur de la République, saisi de cette L’ASSEDIC ayant procédé à la rectification de son affaire, a-t-il demandé à l’administration fiscale erreur, il est apparu que Mme P.justifiait bien d’une d’atténuer le montant des cotisations d’impôt sur durée de douze ans d’activité salariée relevant du le revenu mises à la charge de Mme L. régime d’assurance chômage et qu’elle pouvait, en conséquence, être éligible au maintien de ses droits Donnant suite à cette intervention, la direction des à l’AUD jusqu’à l’âge auquel elle pourrait pré- services fiscaux a prononcé, en équité, la remise tendre à la liquidation d’une pension de retraite au totale de l’impôt rappelé, soit 1 126,45 euros taux plein. (7 389 francs), Mme L. ayant pu produire la carte d’invalidité délivrée à son fils au cours de la procé- À la suite de l’intervention du Médiateur de la dure d’instruction de sa réclamation. République, un rappel d’indemnisation de 26 560 euros a été adressé à Mme P.

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Déclaration fiscale : La maladie de M. R. le plaçait ainsi dans une inca- situation exceptionnelle pacité totale de compréhension et d’acceptation de médicalement reconnue toute règle sociale et, notamment, du respect de ses obligations fiscales. Réclamation n° 98-5508, transmise par M. Pierre LELLOUCHE, Devant cette situation exceptionnelle, médicale- député de Paris ment reconnue, et dont M. R. apparaissait être vic- time, le Médiateur de la République a proposé une À la suite de plusieurs examens de situation fiscale solution transactionnelle, de manière à ramener la d’ensemble, M. R. restait redevable d’une dette fis- dette fiscale à un montant équitable, tenant compte cale d’un montant élevé, au titre des années 1979 à des circonstances très particulières dans lesquelles 1988. Lors de ces contrôles, l’administration avait les manquements déclaratifs ont été commis. relevé des manquements déclaratifs nombreux et répétés, l’ayant conduite à établir des impositions Sensible aux arguments qui lui ont été soumis, le d’office, majorées de pénalités. directeur général des impôts a indiqué qu’après avoir consulté le Comité du contentieux fiscal, Or, M. R. n’avait jamais voulu engager de dialogue douanier et des changes, eu égard à l’importance contradictoire avec le service vérificateur, ni des impositions en cause, il a décidé d’accorder à même, malgré les sanctions encourues, répondu M. R. la remise des pénalités légalement dues. aux demandes d’explication sur ses comptes et ses revenus relatifs à un important patrimoine per- sonnel détenu au sein de sociétés civiles immobi- Redressements en matière de droits de lières. L’administration avait déploré ce mutation par décès comportement, contraire aux intérêts de M. R., mais elle avait dû tirer les conséquences, forcément Réclamation n° 99-2804, transmise par rigoureuses, de l’absence de toute réponse aux M. Josselin de ROHAN, actes de la procédure de contrôle. sénateur du Morbihan

C’est dans ce contexte, et alors que les impositions À la suite de la succession de sa tante, décédée en étaient devenues définitives, que M. R., par l’inter- 1993, Mme K. a fait l’objet d’une notification de médiaire de son conseil, maître N., a sollicité l’in- redressements en matière de droits de mutation tervention du Médiateur de la République. par décès qui requalifiait le contrat d’assurance vie, souscrit par la gérante de tutelle de la défunte L’examen du dossier a alors révélé une situation avec l’accord du juge des tutelles, en simple place- très particulière, liée à l’état de santé de M. R. ment devant par conséquent être réintégré à l’actif Ingénieur de formation, l’intéressé, souffrant d’un successoral. état dépressif constant très grave, n’a jamais pu exercer sa profession. Cet état, fort handicapant et L’administration fiscale a considéré, d’une part, attesté par son dossier médical, s’est par ailleurs que la souscription d’un contrat d’assurance vie aggravé en 1997 à la suite d’un très grave accident est un acte de disposition que le gérant de tutelle vasculaire cérébral. La mise en curatelle de M. R. a n’est pas autorisé à effectuer et, d’autre part, que le été prononcée par le juge dès 1998. code des assurances interdit à toute personne de contracter une assurance en cas de décès sur la tête d’un majeur en tutelle.

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Des impositions complémentaires d’un montant pour les contrats souscrits à compter du en principal de 18 293 euros (120 000 francs) ont 20 novembre 1991. donc été mises à la charge de Mme K. Le directeur des services fiscaux concerné, informé Contestant le bien-fondé de ces impositions, des termes de cette analyse, a bien voulu procéder Mme K. a souhaité l’intervention du Médiateur de à l’abandon des redressements précédemment la République, afin que cette situation fasse l’objet notifiés. d’un règlement amiable.

Après réexamen du dossier sollicité par le Mobilité professionnelle et égalité des Médiateur de la République, le directeur de la chances législation fiscale a précisé que la complexité de la question soulevée, relative à la validité d’un Réclamation n° 00-3351, transmise par contrat d’assurance vie souscrit pour le compte Mme Roselyne BACHELOT-NARQUIN, d’un majeur sous tutelle par son gérant de tutelle, députée de Maine-et-Loire a nécessité une expertise de la Chancellerie dont les conclusions peuvent se résumer de la manière Reconnue travailleur handicapé par la Cotorep, suivante. Mlle G. souhaitait s’inscrire au Centre national d’enseignement à distance (CNED), établissement La remise en cause de la validité des opérations public dépendant du ministère de l’Éducation d’assurance effectuées à la suite d’une autorisation nationale, afin de préparer, avec l’université de du juge des tutelles suppose qu’ait été exercé : Paris VIII, une licence de psychologie dans le cadre – soit un recours contre la décision du juge des d’un reclassement professionnel. À cet effet, elle a tutelles, recours ouvert à toute personne dont la demandé à bénéficier des dispositions de l’ar- décision modifie les droits ou les charges (article ticle 69 de la loi du 20 décembre 1993 relative au 124 du nouveau code de procédure civile) ; travail, à l’emploi et à la formation professionnelle – soit une action en nullité de la désignation du qui permettent, dans certains cas, la rémunération bénéficiaire. des stagiaires suivant un enseignement à distance.

Or, aucun recours de cette nature n’ayant, au cas Pris pour l’application de cet article de loi, le particulier, été exercé contre la décision d’autorisa- décret no 94-495 du 20 juin 1994 (1) prévoit les tion du juge des tutelles, la validité des contrats conditions d’agrément du stage, agrément indis- d’assurance vie souscrits par le gérant de tutelle ne pensable à la prise en charge de la rémunération pouvait être mise en cause. du stagiaire. Parmi ces conditions figure la mise en place de séances d’évaluation pédagogique men- En conséquence, les droits de mutation par décès suelles se déroulant dans les locaux du centre de doivent être liquidés selon la législation applicable formation. aux contrats d’assurance vie en vigueur à l’époque du décès. En cas de désignation d’un bénéficiaire à Or, le CNED, pourtant principal diffuseur de l’en- titre gratuit, ce sont les dispositions de l’article 757 seignement à distance, s’est trouvé dans l’impossi- B du code général des impôts qui s’appliquent, les- bilité, en l’état de son organisation, de mettre en quelles prévoient l’exonération à concurrence de 30 489 euros (200 000 francs) des primes versées après le soixante-dixième anniversaire de l’assuré (1) Articles R. 961-2, R. 961-3 et R. 961-9 du code du travail.

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place des séquences d’évaluation. Aussi, le minis- nouveau les membres. Malheureusement, celui-ci tère du Travail et de l’Emploi, autorité chargée de n’avait pas voulu donner suite à cette demande, ni délivrer les agréments, ne pouvait-il donner une à l’intervention du Médiateur de la République, suite favorable à la demande de Mlle G. dans la malgré la clarté des jurisprudences produites. mesure où les conditions réglementaires n’étaient pas respectées. Le tribunal administratif saisi avait, par suite, annulé la délibération du jury. Malgré une intervention du médiateur acadé- mique en sa faveur, une administrée dont la situa- Reçue depuis à un autre concours de la fonction tion méritait pourtant une attention particulière, publique, l’intéressée a demandé à être indemni- risquait de se voir priver de ses droits. L’affaire était sée, à hauteur de 79 400 francs, du préjudice subi par ailleurs urgente, compte tenu de l’imminence du fait de son élimination et a saisi de cette requête de la rentrée universitaire, quand le Médiateur de le tribunal administratif. la République a été saisi. Le préfet de région ayant reconnu le bien-fondé de Tout en regrettant l’absence, sur les années passées, sa demande, à hauteur de 71 000 francs, et l’ayant de réelle étude d’impact mesurant les incidences informée de la transmission d’une demande de réelles et la faisabilité des nouveaux dispositifs crédits au ministère de l’Intérieur, Mme S., sou- réglementaires, le Médiateur de la République s’est cieuse de ne pas encombrer inutilement le tribu- attaché à dégager une solution permettant de nal, a accepté de se désister. C’est alors que la régler le cas individuel de Mlle G. préfecture l’a informée, dans un second temps, que les crédits nécessaires au paiement de son indem- Prenant en compte la situation personnelle de l’in- nisation ne seraient délégués qu’à réception d’un téressée, le CNED a établi, en lien avec l’université jugement du tribunal administratif prononçant de Paris VIII, un plan de formation permettant de l’indemnisation. répondre aux conditions réglementaires. Le minis- tère de l’Emploi et de la Solidarité a ainsi pu établir Mme S. ayant fait part de cette nouvelle situation au un tableau d’agrément autorisant la prise en Médiateur de la République, le ministère concerné charge de la rémunération de Mlle G. a été saisi afin que, compte tenu, d’une part, de l’accord intervenu entre les deux parties et, d’autre part, de la circulaire du 6 février 1995 invitant les Erreur commise dans le déroulement administrations à transiger, la délégation des cré- d’un concours de la fonction publique dits nécessaires à l’indemnisation en cause soit effectuée sans attendre le jugement. Réclamation n° 01-1534, transmise par M. Jean MARSAUDON, À la suite de cette intervention, les services compé- député de l’Essonne tents ont fait procéder à une délégation de crédits pour un montant de 71 000 francs, mettant ainsi Candidate au concours externe d’adjoint adminis- un terme définitif à cette affaire sans attendre tratif, session 1997, Mme S. avait été, par erreur, que le tribunal administratif ait, à nouveau, à se déclarée absente à l’épreuve orale d’admission. Les prononcer. Mme S. a ainsi pu bénéficier de son notes obtenues lui permettant d’être classée 5e sur indemnisation. la liste principale, le préfet de région avait demandé au président du jury de bien vouloir en réunir à

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Étranger en France – réfugié territorial Or, il paraissait impossible de renvoyer en Algérie statutaire un enfant de neuf ans dont la mère, veuve, a obtenu l’asile territorial à une période où les déci- Réclamation n° 00-2058, transmise par sions de cette nature sont très peu fréquentes, M. Pierre COHEN, quand bien même la séparation serait de quelques député de la Haute-Garonne mois, le temps nécessaire au dépôt de la demande de regroupement familial, à son instruction et à Ressortissante algérienne entrée en France en l’intervention d’une décision. mars 1998, Mme G. a obtenu l’asile territorial en novembre suivant et dispose, depuis lors, d’un cer- C’est pourquoi, dans ce cas qui ne risquait guère de tificat de résidence d’Algérien d’un an renouve- créer de précédent compte tenu du très petit lable. Son fils Islam, né le 28 juillet 1991, vit avec nombre d’étrangers admis à l’asile territorial, le elle. Le préfet a autorisé l’enfant à séjourner en Médiateur de la République a demandé au France et lui a délivré un document de circulation ministre de l’Intérieur d’autoriser Mme G. à dépo- pour étranger mineur, mais cette décision ne per- ser, à titre exceptionnel, cette demande de regrou- mettait pas à sa mère de percevoir, pour lui, les pement familial bien que son fils soit déjà en prestations familiales. France, en se référant aux avis du Conseil d’État des 10 mai 1996 et 22 août 1996 : « L’autorité admi- En effet, la Caisse d’allocations familiales exigeait, nistrative [...] peut prendre à titre exceptionnel [...] comme le prévoient les textes, qu’elle présente le une mesure gracieuse favorable à l’intéressé justifiée certificat médical délivré par l’Office des migra- par la situation particulière dans laquelle le deman- tions internationales à l’issue de la procédure de deur établirait se trouver ». regroupement familial, procédure que le préfet semblait ne pas vouloir mettre en œuvre. Le ministre de l’Intérieur ayant accepté de donner des instructions en ce sens au préfet, Mme G. a Le préfet, contacté en premier lieu, a refusé d’auto- déposé une demande auprès de l’Office des migra- riser Mme G. à déposer une demande de regroupe- tions internationales. L’intéressée remplissait les ment familial, dès lors que l’enfant se trouvait déjà conditions de logement et de ressources prévues en France, estimant que l’admission à l’asile terri- par les textes. Elle a donc bénéficié, de la part du torial de l’intéressée excluait le bénéfice de cette préfet, d’une décision favorable en faveur de son mesure pour son fils. fils qui a passé la visite médicale à l’issue de la pro- cédure. Mme G. pourra percevoir les prestations Le Médiateur de la République a alors saisi le familiales. ministre de l’Intérieur, en faisant valoir que si les textes sont muets à l’égard des enfants mineurs des personnes bénéficiant de l’asile territorial, le préfet n’a nullement compétence liée en la matière, ainsi que le prévoit la circulaire du 1er mars 2000. Les exemples fournis par ce texte, s’ils ne visent pas exactement le cas de Mme G., ont toujours pour objectif « la nécessité de ne pas séparer les membres de la famille ».

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Allocation temporaire d’invalidité : régimes de protection sociale, il est apparu que indemnisation d’une maladie l’indemnisation d’une maladie professionnelle professionnelle résultant figurant dans les tableaux des maladies profession- de l’exposition à l’amiante nelles annexés au livre IV du code de la sécurité sociale, maladie professionnelle contractée à l’oc- Réclamation n° 00-5210, transmise par casion d’une activité mentionnée à ces tableaux et M. Gérard BAPT, entraînant l’affiliation du travailleur au régime député de la Haute-Garonne général de la sécurité sociale, incombe, en vertu des articles L. 431-1 et L. 461-2 (dernier alinéa) du M. B., électromécanicien au centre hospitalier uni- code susvisé, aux caisses primaires d’assurance versitaire de Toulouse (CHU), a été reconnu maladie dès lors que cette maladie a fait l’objet atteint d’une maladie professionnelle figurant au d’une première constatation médicale dans le délai nombre des pathologies résultant de l’inhalation de prise en charge défini par ces tableaux. des poussières de l’amiante, par la commission départementale de réforme des agents des collecti- Ce principe ne connaît que deux exceptions. vités locales de Haute-Garonne. La première exception, visée à l’article D. 461-24 La Caisse nationale de retraites des agents des col- du code précité, concerne les victimes qui, au lectivités locales (CNRACL), organisme de prise en moment de la première constatation médicale de charge de l’invalidité des agents territoriaux et hos- la maladie, ne sont plus affiliées à une caisse pri- pitaliers, a cependant estimé que M. B. ne pouvait maire ou à un régime spécial couvrant les risques bénéficier de l’allocation temporaire d’invalidité, au d’accidents de travail ou de maladies profession- motif que la maladie professionnelle dont il est nelles. En ce cas, les prestations ou indemnités en atteint n’est pas imputable à l’exercice de ses fonc- réparation de cette affection sont à la charge de la tions. La commission de réforme précitée a, en effet, caisse ou du régime spécial auquel la victime a été conclu à une exposition aux risques de l’amiante affiliée en dernier lieu. antérieure à son embauche au CHU de Toulouse. La seconde exception vise la prise en charge de la La Caisse primaire d’assurance maladie de Haute- victime par le dernier régime d’affiliation, lorsque Garonne dont il dépend a, pour sa part, également ce régime prévoit l’indemnisation des maladies refusé l’indemnisation, en faisant valoir que le professionnelles sous réserve que l’activité les code de la sécurité sociale retient la compétence du ayant occasionnées ait été en tout ou partie exercée dernier régime d’affiliation au moment de la sous ce nouveau régime. reconnaissance médicale de la maladie, quelle que soit la date d’exposition au risque. C’est au regard des dispositions de cette seconde exception que la caisse primaire d’assurance mala- Ne pouvant bénéficier, en raison de ce conflit de die de Haute-Garonne a accepté de prendre en compétence, de l’indemnisation de la maladie pro- charge l’indemnisation de la maladie profession- fessionnelle dont il est victime, M. B. a fait appel au nelle de M. B. constatée dans le délai de prise en Médiateur de la République. charge prévu au tableau no 30 des maladies profes- sionnelles. Après examen approfondi du dossier et consulta- tion du directeur de la CNRACL et du ministre de l’Emploi et de la Solidarité assurant la tutelle des

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Jouissance immédiate de la pension et tion, le service des pensions de La Poste, en accord majoration pour enfants recueillis avec celui du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, a accepté d’accorder à Réclamation n° 01-3709, transmise par Mme P. la majoration de sa pension pour le recueil M. Aimé KERGUERIS, de sa nièce et de ses neveux et lui a, en consé- député du Morbihan quence, reconnu le droit à la jouissance immédiate de sa retraite à compter de la date de sa radiation L’accueil à son foyer de sa nièce et de ses deux des cadres, soit à partir du 2 janvier 2002. neveux n’ayant pas été reconnu, Mme P., employée de La Poste, s’est vu refuser l’attribution d’une pension civile à jouissance immédiate après quinze Perception d’une pension civile années de services ainsi que sa majoration. d’invalidité ayant cause, avec une indemnité mise à la charge Le rejet de ses demandes était fondé sur la circons- du tiers responsable de l’accident tance que l’intéressée avait perçu une allocation d’entretien pour assurer l’éducation de ces enfants Réclamation n° 99-2784, transmise par et qu’à ce titre, elle ne pouvait justifier avoir M. , assumé leur charge effective et permanente. député du Rhône

C’est dans ce contexte que Mme P. a souhaité le Mme S. est titulaire depuis le 1er février 1979 d’une soutien du Médiateur de la République. « pension civile invalidité ayant cause », concédée à la suite de la mort accidentelle « en service » Après examen du dossier, il est apparu que Mme P. de son mari. Cet accident occasionné par un tiers a remplissait les conditions énoncées à l’article R. 32 fait, par ailleurs, l’objet d’une procédure judiciaire bis du code des pensions civiles et militaires de au terme de laquelle le responsable a été condamné retraite. En effet, aux termes de ces dispositions, le par le tribunal correctionnel à verser la somme fonctionnaire est tenu de produire tout document de 369 018 francs à Mme S. au titre du préjudice administratif justifiant que les enfants recueillis matériel. ont été retenus pour l’octroi des prestations fami- liales pendant une durée de neuf ans avant l’âge où Le 18 mai 1989, un titre de perception a été émis à ils ont cessé d’être à charge au sens des prestations l’encontre de Mme S. par le ministère de l’Écono- familiales. mie, des Finances et de l’Industrie pour la somme de 268 209 francs. Ce titre de perception corres- Le Médiateur de la République est alors intervenu pondait au remboursement du capital représenta- auprès de La Poste ainsi qu’auprès du ministre de tif de la « pension civile invalidité ayant cause » l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé calculé du 1er février 1979 jusqu’au 17 juillet 2001, de la concession des pensions, en leur demandant veille de la date à laquelle l’époux de Mme S. aurait de bien vouloir faire procéder à un nouvel examen pu faire valoir ses droits à la retraite. de la situation de Mme P., dans la mesure où il apparaissait au dossier que celle-ci avait fait valoir Il lui est, en effet, précisé qu’en application de l’or- qu’elle n’avait perçu l’allocation d’entretien donnance no 59-76 du 7 janvier 1959 relative aux qu’après déduction des prestations familiales. actions en réparation civile de l’État, cette somme aurait dû être prélevée sur le montant de l’indem- À la suite de cette intervention et après vérifica- nité qui lui a été allouée par décision judiciaire, au

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titre du préjudice matériel. Aux termes des disposi- Cette majoration lui a été accordée pour la période tions de cette même ordonnance, un échéancier de du 29 avril 1993 au 28 avril 1998, puis a été sup- remboursement de 1 000 francs mensuels a donc primée. Le service des pensions du ministère de été mis en place à partir du 1er septembre 1989. l’Éducation nationale a, en effet, estimé que l’état de santé de l’intéressée ne la plaçait plus dans Or, par lettre en date du 22 janvier 1999, la l’obligation d’avoir recours de manière constante à Trésorerie générale des créances spéciales du l’assistance d’une tierce personne. Trésor, remettant en cause cet accord de paiement, a demandé à Mme S. d’effectuer des versements En exécution d’un jugement rendu le 29 avril 1999 mensuels de 2 500 francs. par le tribunal administratif de Rennes, Mme P. a obtenu, par arrêté du 14 juin 1999, le renouvelle- C’est dans ce contexte qu’elle a sollicité le soutien ment de la majoration à compter du 29 avril 1998. du Médiateur de la République. Cette attribution, toutefois, n’avait pas un carac- tère définitif dans la mesure où le service des pen- Le Médiateur de la République est intervenu sions avait interjeté appel du jugement. auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie en faisant valoir la jurisprudence C’est dans ces conditions que Mme P. a souhaité le « Sieur Martin ». Le 2 juin 1972, le Conseil d’État soutien du Médiateur de la République. avait, en effet, jugé possible le cumul d’une rente viagère d’invalidité et d’une indemnité mise à la Après étude du dossier et, notamment, des certifi- charge du tiers responsable de l’accident. La haute cats médicaux, le Médiateur de la République est juridiction avait considéré que le versement de intervenu auprès du ministre de l’Économie, des ladite rente était pour l’État une obligation légale. Finances et de l’Industrie, en lui demandant de bien vouloir faire procéder à un nouvel examen de Ayant procédé à un réexamen du dossier en ce la situation de l’intéressée, nonobstant la procé- sens, le ministre a accepté que les sommes restant dure engagée devant la cour administrative d’appel à recouvrer pour un montant de 97 509 francs fas- de Nantes. sent l’objet d’une annulation et que l’intégralité des paiements déjà effectués par Mme S., à hauteur Dans sa saisine, le Médiateur de la République a de 170 700 francs, lui soit remboursée. relevé l’insuffisance des enquêtes médicale et administrative ayant fondé la décision de refus de l’administration. Considérant, en effet, que les Majoration spéciale pour la présence juridictions administratives ordonnent avant- constante d’une tierce personne dire-droit des expertises médicales dans des affaires similaires, ces enquêtes ne pouvaient, à Réclamation n° 99-5309, transmise par elles seules, permettre de déterminer si l’état de M. Christian MARTIN, santé de Mme P. requérait de manière constante député de Maine-et-Loire l’assistance d’une tierce personne pour accomplir les actes ordinaires de la vie courante. Le Mme P., ancienne institutrice bénéficiant d’une Médiateur de la République a, en outre, souligné, pension civile d’invalidité, s’est vu refuser l’attri- d’une part, que les enquêtes en cause avaient été bution de la majoration spéciale pour la présence effectuées alors que l’intéressée bénéficiait encore constante d’une tierce personne, à compter du de l’aide d’une tierce personne et, d’autre part, 29 avril 1998. que son état de santé s’était considérablement

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aggravé lorsque cette assistance lui avait été L’hypothèse d’une opération de travaux publics retirée. pour régler définitivement ce problème technique récurrent s’est révélée inopérante, car les coûts Il a, enfin, fait valoir, auprès du service des pen- induits par une modification de l’ouvrage s’avé- sions du ministère de l’Éducation nationale, que raient prohibitifs et son remplacement était sus- les nombreux certificats médicaux produits par la ceptible de se heurter au principe de l’intangibilité requérante confirmaient la nécessité d’une assis- des ouvrages publics. tance dans les tâches de la vie quotidienne. Aussi, afin de régler cette affaire au fond et d’éviter À la suite de cette intervention et de l’arrêt rendu ainsi des recours contentieux successifs pour pré- le 31 mai 2001 par la cour administrative d’appel judice, une solution matérielle a-t-elle été recher- de Nantes en faveur de la requérante, le service des chée, permettant de concilier au mieux les intérêts pensions a décidé de ne pas se pourvoir en cassa- de la réclamante et l’obligation de gestion rigou- tion et d’accorder à Mme P., à titre définitif et rétro- reuse des deniers publics. actif, le bénéfice de la majoration pour tierce personne. C’est en ce sens que la direction départementale de l’équipement a bien voulu engager des pourparlers avec Mme M. en vue du rachat, par l’État, de sa pro- Dommages causés par un ouvrage priété évaluée à environ 780 000 francs par le ser- public vice des domaines de l’État.

Réclamation n° 99-4566, transmise par Cependant, de graves intempéries ayant à nouveau M. Paul QUILES, créé des dommages et les négociations tardant à député du Tarn aboutir, le Médiateur de la République a demandé que la dotation budgétaire affectée à cette opéra- Lors de violentes précipitations, la maison de tion de rachat tienne compte de ce dernier sinistre Mme M. est régulièrement inondée par les eaux et qu’une réévaluation globale de la propriété soit d’écoulement d’une route nationale qui ne peu- effectuée en 2001. vent être absorbées par la canalisation publique. Mme M. a tout d’abord sollicité réparation de son Ainsi, Mme M. a-t-elle été en mesure d’accepter préjudice devant le tribunal administratif. L’expert l’offre globale de 900 000 francs qui lui a été faite nommé ayant conclu à une erreur de conception et qui lui permettait d’envisager l’acquisition de l’ouvrage hydraulique réalisé lors du dédouble- d’une habitation dans une commune voisine. ment de la voie routière, Mme M. a obtenu une indemnisation pour dommages de travaux publics. Participation financière au réseau public d’assainissement Ne pouvant, cependant, invoquer un droit à répa- ration pour des préjudices futurs, elle a sollicité Réclamation n° 99-5090, transmise par l’appui du Médiateur de la République dans ses M. Jean-Marc CHAVANNE, démarches pour que soient réalisés des travaux de député de la Haute-Savoie nature à prévenir la réapparition de désordres en cas d’intempéries majeures. En 1995, M. T. s’est porté acquéreur d’une propriété qui comportait trois constructions ayant

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précédemment abrité une colonie de vacances. Un dans sa version issue de la « loi Sapin » du 29 jan- arrêté préfectoral du 9 juillet 1996 l’a autorisé vier 1993, prévoit notamment que la participa- à aménager dans cette propriété un terrain de tion au raccordement à l’égout doit être prescrite camping de vingt-six emplacements. Cette déci- par l’autorisation d’urbanisme qui en constitue sion a été suivie, en août 1997, d’une seconde auto- le fait générateur et en fixe le montant. risation d’aménagement sans augmentation de capacité. À l’issue d’une longue médiation, le maire de la commune, admettant l’absence de base légale de la Par délibération du 9 décembre 1996, le conseil demande de participation financière au raccorde- municipal a fixé les tarifs d’abonnement « eau et ment à l’égout public faite à M. T., a annulé le titre assainissement » et de raccordement au réseau de perception de 120 524 francs (18 373,77 euros). public d’assainissement des immeubles sur le terri- toire communal. Sur cette base, M. T. a reçu ulté- rieurement un avis du percepteur exigeant le Cotisations URSSAF règlement d’une somme de 120 524 francs, à titre de participation au raccordement à l’égout de son Réclamation n° 01-3603, transmise par terrain de camping. M. Pascal CLEMENT, député de la Loire M. T. a considéré qu’un tel montant était supérieur à son chiffre d’affaires annuel et qu’au demeurant M. V. a vendu, au mois de juillet 2001, son fonds de il n’était pas redevable de cette taxe de raccorde- commerce. Avisée de cette transaction par sa ment, dans la mesure où la délibération munici- publication au Bulletin officiel des annonces civiles pale était postérieure à l’autorisation d’aménager et commerciales (BODACC), l’URSSAF a mandaté son camping. C’est dans ce contexte qu’il a sollicité un huissier, aux fins de former immédiatement l’intervention du Médiateur de la République. opposition à la répartition des fonds auprès du cabinet chargé de la vente. Dans un premier temps, le recouvrement de la contribution litigieuse a été suspendu. M. V. ayant versé, dès le 14 août 2001, l’intégralité des cotisations appelées par l’URSSAF, l’opposi- Puis, à l’examen approfondi du dossier, il est tion a été réduite à la somme de 502,03 francs, apparu que la participation financière demandée à représentative des frais de justice que cet orga- M. T. n’était pas juridiquement fondée au regard nisme avait engagés. des dispositions suivantes : – l’article L. 35-4 du code de la santé publique dis- Toutefois, l’intéressé, contestant devoir s’acquitter pose en effet que seuls les « immeubles édifiés pos- de ces frais, a demandé à l’URSSAF, en vain, d’en térieurement à la mise en service de l’égout » être exempté. auquel ils doivent être raccordés, peuvent faire l’objet de cette taxe de raccordement. Or, d’une Le Médiateur de la République, saisi de cette affaire, part, M. T. bénéficiait déjà d’un dispositif auto- a pris l’attache de l’URSSAF concernée, soulignant nome d’assainissement et, d’autre part, les tra- la ponctualité des paiements effectués antérieure- vaux réalisés ont consisté en un réaménagement ment par l’intéressé. Il a en outre rappelé que M. V. interne et non en une reconstruction ou exten- s’était acquitté, dans les délais réglementaires, de sion d’immeuble ; l’intégralité des cotisations dues au titre du 2e tri- – enfin, l’article L. 332-28 du code de l’urbanisme, mestre 2001, dès réception de l’avis d’échéance.

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Le Médiateur de la République a ainsi fait valoir auprès de la CAF qui aurait dû, en son temps, qu’en dépit de l’absence de tout élément de nature payer les prestations, bien que n’ignorant pas que à faire craindre une défaillance de M. V., l’URSSAF l’action en récupération des prestations fut pres- avait estimé devoir engager une procédure qui crite. Les textes prévoient, en effet, que les alloca- s’est finalement avérée inutile. Il lui semblait en taires ne peuvent obtenir le paiement des conséquence injuste d’en faire supporter le coût à prestations sollicitées que dans la limite de deux l’assujetti. ans à compter de la date de la demande.

En définitive, le directeur de l’URSSAF a bien Néanmoins, sensible à l’argumentation dévelop- voulu consentir à exempter l’intéressé du paiement pée, la CAF a accepté de réexaminer la situation de des frais d’opposition. l’intéressée, sous réserve que lui soit produit un document permettant de prouver que Mlle M. avait effectivement déposé, en temps utile, une demande Levée de prescription de prestation. La copie d’un courrier de cet orga- nisme prestataire, daté de 1996 et réclamant des Réclamation n° 01-1041, transmise par pièces complémentaires, a pu être retrouvée par la M. Henri BERTHOLET, famille. Aussi, la CAF a-t-elle accepté de lever la député de la Drôme prescription opposable et de rétablir Mlle M. dans ses droits au titre de la période comprise entre En raison de graves problèmes de santé après la juillet 1996 et mai 1998. naissance de son enfant, Mlle M. a négligé les démarches qui lui auraient permis de bénéficier de ses prestations familiales (allocation pour jeune Suppression de l’allocation du RMI enfant et allocation de soutien familial). Réclamation n° 01-2027, transmise par Sa mère qui a repris en charge la gestion de ses M. André VALLINI, affaires, est intervenue auprès des différentes député de l’Isère caisses concernées, Mlle M. ayant relevé successive- ment de diverses caisses d’allocations familiales Mlle M., alors bénéficiaire du RMI, a trouvé un (CAF) en raison de plusieurs changements de rési- emploi en Grande-Bretagne, dans le cadre de son dence. Au terme de ses démarches, la CAF dont la contrat d’insertion. Elle a quitté la France au mois jeune femme relevait en dernier ressort a effectué de mars et en a informé sa caisse d’allocations la régularisation du dossier, avec effet rétroactif au familiales. mois de juin 1998. Elle s’est vu alors réclamer le remboursement de N’ayant pu toutefois obtenir le rétablissement de la l’allocation du RMI versée entre mars et juin, au totalité de ses droits, la mère de Mlle M. a sollicité motif qu’elle a séjourné hors de France pendant l’aide du Médiateur de la République. plus de trois mois.

Le Médiateur de la République a alors procédé à Sa demande de remise de dette ayant fait l’objet des investigations qui lui ont permis de déterminer d’un rejet de la part de la commission de recours que la seule période au cours de laquelle aucune amiable, Mlle M. a sollicité l’aide du Médiateur de prestation n’avait été versée se situait entre la République en faisant valoir, notamment, que juillet 1996 et mai 1998. Il est donc intervenu son expatriation s’est inscrite dans le cadre de son

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contrat d’insertion et qu’elle a résulté de l’absence ment avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois d’offres d’emploi en France correspondant à sa ans, ainsi qu’au paiement à M. P. de la somme de qualification. 43 800 francs (6 677,27 euros) en réparation du préjudice. Le prévenu étant insolvable, M. P. Après examen du dossier, il s’est avéré que la déci- n’avait pu obtenir les indemnités accordées. sion de récupération a été prise en application des dispositions d’une circulaire ministérielle relative Or, le centre hospitalier lui réclamait la somme de à la détermination de l’allocation du RMI, dont la 28 274,04 francs (4 310,35 euros) au titre de divers légalité a été mise en cause, ultérieurement, par le séjours et soins externes pour les années 1993 à Conseil d’État appelé à apprécier une décision de 1999. Inapte à l’exercice de toute profession, béné- même nature. ficiaire de l’allocation d’adulte handicapé, l’inté- ressé ne pouvait s’acquitter de cette somme. Cette circulaire introduisait une condition nou- velle, non prévue par la loi, conduisant à la sup- Saisi de cette affaire, le Médiateur de la République pression du droit au RMI en cas de séjour à a rappelé qu’une négligence dans l’exercice du l’étranger d’une durée excédant trois mois. devoir de surveillance des patients constituait une faute de nature à engager la responsabilité de l’hô- Considérant alors que la suppression du RMI versé pital et a demandé à l’hôpital de renoncer au à Mlle M. n’a reposé sur aucune base légale et qu’en recouvrement de la dette liée aux suites de l’agres- outre l’intéressée a pleinement respecté les engage- sion dont M. P. a été victime. ments souscrits dans le cadre de son contrat d’in- sertion, le Médiateur de la République est Sensible aux arguments qui lui ont été soumis, intervenu auprès des services compétents. la directrice du centre hospitalier a accepté de faire procéder à l’annulation des titres de recettes Après un nouvel examen de son dossier, le préfet correspondant aux soins dispensés à la suite a procédé à l’annulation de la dette et a rétabli de l’agression. Le montant de ces soins s’élevait Mlle M. dans ses droits. à plus d’un tiers de la dette de M. P. à l’égard de l’hôpital.

Faute de nature à engager la responsabilité d’un établissement Mobilité et profession réglementée hospitalier Réclamation n° 98-2775, transmise par Réclamation n° 00-4949, transmise par M. Gérard BAPT, M. Daniel CHEVALLIER, député de la Haute-Garonne député des Hautes-Alpes En 1989, Mme B., de nationalité étrangère, s’était M. P. avait été victime, le 6 mai 1993, pendant son inscrite à l’école de sages-femmes de Toulouse. Elle hospitalisation, de coups et blessures par un autre a obtenu la nationalité française en 1990 mais a patient de l’hôpital. Ces violences avaient entraîné poursuivi ses études à titre étranger. Pour ce motif, une incapacité totale de travail de quinze jours. à l’issue des quatre années d’études, elle n’a pu se voir délivrer qu’un certificat de scolarité, ce qui ne Le tribunal correctionnel avait condamné M. B., lui permettait pas d’exercer sa profession en l’agresseur, à une peine de six mois d’emprisonne- France.

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Souhaitant, toutefois, pouvoir exercer en qualité Or, l’attribution de cette allocation lui a été refusée d’auxiliaire de puériculture ou d’aide-soignante au à plusieurs reprises, le service départemental de sein d’une maternité ou d’un service de pédiatrie, secours et d’incendie estimant, en effet, qu’il ne elle a sollicité une autorisation auprès de la direc- remplissait pas les conditions exigées par les textes tion départementale des affaires sanitaires et adoptés successivement en la matière. sociales (DDASS) mais s’est heurtée à un refus. Saisi de ce litige, le Médiateur de la République a Saisi de cette affaire à la fin de l’année 1998, le appelé l’attention du ministre de l’Intérieur sur les Médiateur de la République a fait valoir auprès du difficultés d’appréhension des nouvelles disposi- ministre que, bien que les procédures d’autorisa- tions législatives, en soulignant les ruptures de tion avaient été prévues, à l’origine, à l’intention droit résultant de ces mesures successives. des titulaires de diplômes étrangers de médecin, sage-femme ou infirmier, la circulaire ministérielle En effet, si M. S. pouvait bénéficier de cette alloca- du 19 février 1985 n’excluait pas que ces procé- tion pour la période comprise entre l’année 1995, dures puissent bénéficier aux personnes qui, année au cours de laquelle il avait atteint 55 ans, et comme Mme B., avaient suivi, à titre étranger, la le terme de l’année 1997, en revanche, le bénéfice formation de sage-femme. de cette allocation lui était refusé à compter du 1er janvier 1998, date d’effet de la loi no 96-370 du Plusieurs interventions, tant de la part du 3 mai 1996 relative au développement du volonta- Médiateur de la République que du ministre, ont riat dans les corps de sapeurs-pompiers, dans la fait valoir auprès de la DDASS cette possibilité. À mesure où il avait cessé son activité avant l’entrée la suite de ces interventions, les services de la en vigueur de cette loi et n’avait pas atteint la DDASS ont accordé à Mme B., à la fin de l’année limite d’âge de son grade au moment de la cessa- 2000, l’autorisation demandée lui permettant tion de son activité. d’exercer en milieu hospitalier. Cependant, ce droit a pu être rétabli en sa faveur par l’effet de la loi modificative no 99-128 du Allocation de vétérance allouée au 23 février 1999, à compter de l’année 1999. En sapeur-pompier volontaire effet, selon les termes de ce texte, l’octroi de l’allo- cation de vétérance n’est plus strictement réservé Réclamation n° 00-2915, transmise par aux sapeurs-pompiers ayant cessé leur activité par M. Jean-Louis BORLOO, limite d’âge. député du Nord Sur cette base légale, le service départemental de M. S., sapeur-pompier volontaire, a démissionné secours et d’incendie a pu ainsi régulariser la situa- après trente et un ans de services sans avoir atteint tion de M. S. la limite d’âge de son grade. À 55 ans, ayant atteint cette limite d’âge, il a sollicité le bénéfice des dis- positions de l’arrêté du 18 août 1981 relatif à l’al- location de vétérance, accordée aux anciens sapeurs-pompiers non professionnels ayant accompli en cette qualité vingt années de services effectifs.

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Pension de retraite : prise en compte élèves professeurs dans la mesure où certains de la scolarité des élèves professeurs d’entre eux, en effet, assimilés à des fonctionnaires techniques adjoints stagiaires dans le cadre du décret no 86-188 du 14 mars 1986, bénéficiaient de la prise en compte Réclamation n° 99-2998, transmise par de leurs années de formation dans la reconnais- M. Michel SUCHOD, sance de leur droit à pension. député de la Dordogne Le ministre de l’Éducation nationale a alors sou- M. F., professeur technique adjoint de lycée tech- mis cette affaire, après instruction en liaison avec nique, s’est vu refuser la prise en compte, dans ses le ministre de l’Économie, des Finances et de droits à pension de retraite, des années de scolarité l’Industrie, à l’arbitrage du Premier ministre. qu’il a effectuées du 1er octobre 1969 au 30 juin 1971 au centre de formation des élèves professeurs Sensible à l’argumentaire développé par le techniques adjoints de Rennes. Médiateur de la République, le Premier ministre a donné son accord à la prise en compte, pour la Bien que son traitement mensuel ait été soumis à constitution du droit à pension de retraite, de la une retenue pour pension civile, l’administration a période passée en centre de formation. Cette estimé que ces années de formation ne figuraient mesure concerne les élèves professeurs techniques pas au nombre des services pris en compte dans la adjoints de lycée technique, les élèves professeurs constitution du droit à pension de retraite, limita- d’enseignement technique théorique, les élèves tivement énumérés à l’article L. 5 du code des pen- professeurs d’enseignement général de collège, sions civiles et militaires de retraite. ainsi que les conseillers d’orientation, sous réserve cependant que les intéressés aient effectivement Au titre de cet article, ne peuvent en effet être rete- cotisé au régime de pensions civiles de l’État. nus que les services de stage ou, pour les institu- teurs, le temps passé à l’École normale à partir de l’âge de 18 ans. Rémunération au titre de stagiaire de la formation professionnelle M. F. a refusé la solution proposée par l’adminis- tration qui consistait, soit au remboursement des Réclamation n° 01-4205, transmise par sommes précomptées au titre de la pension civile M. Gérard MIQUEL, avec pour effet subséquent une renonciation au sénateur du Lot versement de la retraite par le régime général, soit le rétablissement de ses droits auprès du régime Mme R., de nationalité britannique, s’étant engagée général et de l’IRCANTEC. dans une action de formation, s’était vu refuser le bénéfice d’une rémunération en tant que stagiaire Estimant cette solution inadéquate et considérant de la formation professionnelle, au motif que son que ce litige concernait également d’autres catégo- titre de séjour ne lui permettait pas d’y prétendre. ries du personnel du ministère de l’Éducation nationale, M. F. a sollicité le soutien du Médiateur Ses démarches auprès de la délégation régionale de la République. du CNASEA, organisme payeur pour le compte de l’État, étant restées sans suite, Mme R. a sollicité Celui-ci a fait valoir auprès du ministre de l’Édu- l’aide du Médiateur de la République. cation nationale la disparité de traitement entre les

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Après avoir examiné la situation de l’intéressée, ce simple bourse d’études, ce qui permettait de pen- dernier a pris l’attache de l’administration centrale ser qu’elle contenait une part de rémunération. Le du ministère de l’Emploi et de la Solidarité (délé- Médiateur de la République a donc saisi la CFE, en gation générale à l’emploi et à la formation profes- lui demandant de procéder à un nouvel examen de sionnelle – DGEFP) qui lui a confirmé les droits ce dossier et de rechercher les moyens d’assimiler des ressortissants de l’Union européenne, en la M. C. à un salarié. matière. En raison de la particularité de cette demande qui, Le Médiateur de la République a donc demandé à même limitée au cas individuel, allait à l’encontre l’organisme en cause de réviser sa décision et de se de sa pratique habituelle, la CFE a saisi la Caisse conformer à la réglementation applicable. À la nationale d’assurance vieillesse. L’organisme suite de cette intervention, Mme R. a été rétablie national a donné son accord, tant pour le dossier dans ses droits. Elle a pu ainsi percevoir l’intégra- en cause que, sur le plan général, pour tous les lité de la rémunération se rapportant à la durée de étudiants du troisième cycle effectuant des son stage. recherches à l’étranger : ces derniers peuvent désormais, s’ils en remplissent les conditions, cotiser volontairement à l’assurance vieillesse Demande d’affiliation volontaire auprès de la CFE. à l’assurance vieillesse Dans cette affaire, l’intervention du Médiateur de Réclamation n° 01-1450, transmise par la République aura donc permis, grâce à la colla- M. Jean-Pierre DUFAU, boration de la CFE, non seulement de résoudre un député des Landes problème individuel, mais également de faire évo- luer les règles dans un sens plus favorable pour M. C., qui prépare une thèse, effectue des l’ensemble des personnes placées dans la même recherches dans une université écossaise. Cette situation. activité, pour laquelle il perçoit une allocation ver- sée par cette université, va durer plusieurs années. Pour l’assurance maladie, il est affilié à la CFE Mobilité et profession réglementée (Caisse des Français de l’étranger). Il a demandé, en outre, à cotiser volontairement à l’assurance Réclamation n° 01-0459, transmise par vieillesse, afin que cette période de travail soit ulté- Mme Michèle ALLIOT-MARIE, rieurement validée. députée des Pyrénées-Atlantiques

La CFE a rejeté sa demande, en raison de son statut En 1997, M. D. qui souhaitait se reconvertir dans la d’étudiant. En effet, l’article L. 742-2 du code de la pêche s’est adressé à la direction des affaires mari- sécurité sociale réserve la possibilité d’adhésion times pour savoir, d’une part, s’il pouvait racheter volontaire à l’assurance vieillesse aux seuls tra- les bateaux d’un ami qui venait de décéder et, vailleurs salariés ou assimilés travaillant à l’étranger. d’autre part, à quelles conditions il pourrait prati- quer la pêche en estuaire et la pêche des poissons Il est apparu au Médiateur de la République que migrateurs. Après obtention du permis de cet étudiant, chercheur du troisième cycle, effec- conduire des moteurs marins, il obtient la licence tuait un véritable travail et qu’en outre le montant de la commission des poissons migrateurs et des de son allocation était plus élevé que celui d’une estuaires et commence sa nouvelle activité.

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En 1998, il acquiert un navire plus important. Il but d’y faire construire leur résidence principale. apprend par ailleurs que le commandement de ce bâtiment est soumis à la détention du capacitaire. Le lotissement, de quatre parcelles, était sur- Il est alors autorisé à naviguer, sous réserve de plombé par une ligne électrique en moyenne ten- suivre la préparation de ce diplôme en 1999. sion aérienne soutenue par des supports en béton, fixés sur des socles également en béton. Or, les conditions climatiques des années 1999 et 2000 n’ayant pas été bonnes, la situation finan- Or, l’un de ces socles était situé sur la parcelle des cière du réclamant s’est dégradée et il ne lui a donc intéressés. À la demande de la commune, Électri- pas été possible de s’absenter trois mois pour suivre cité de France s’était engagé à déplacer la ligne et une formation qui avait lieu loin de son domicile et ses supports. l’obligeait à trouver un hébergement sur place. Toutefois, à la fin de l’année 2000, alors que la mai- M. D. s’est vu refuser une nouvelle dérogation et son de M. et Mme A. était en voie d’achèvement, le s’est ainsi trouvé dans l’impossibilité d’exercer son support se trouvait toujours face à la porte de leur activité, à moins d’embaucher un titulaire du bre- garage, empêchant de clore le terrain. vet pour commander son navire. Après de nombreuses demandes infructueuses auprès de la direction régionale d’EDF, M. et M. D. a alors souhaité l’intervention du Médiateur Mme A. ont souhaité l’intervention du Médiateur de la République. de la République qui a fait valoir, auprès du prési- dent et du médiateur d’Électricité de France, les Saisi par celui-ci, le ministre chargé des Affaires engagements pris antérieurement. maritimes a confirmé qu’il n’était plus possible d’accorder de nouvelles dérogations à M. D., Grâce à l’accord d’une commune riveraine, pro- puisque les conditions réglementaires d’exercice priétaire d’un terrain non bâti situé à proximité, du commandement d’un navire de pêche relèvent, l’installation a pu être déplacée au début de l’année avant tout, d’une exigence de sécurité de la naviga- 2001, l’établissement public acceptant de prendre tion maritime. en charge les frais relatifs à cette opération.

Cependant, un nouveau stage de formation ayant pu être ouvert dans un lycée maritime proche de Responsabilité d’une association gérant son domicile, celui-ci a été proposé à l’intéressé. des mesures de tutelle dans l’exécution M. D. a pu, cette fois, y participer. d’un contrat de bail passé par une personne protégée

Exécution d’un engagement pris par Réclamation n° 98-1805, transmise par une entreprise publique M. Daniel CHEVALLIER, député des Hautes-Alpes Réclamation n° 00-5083 transmise par M. Alain RODET, En juillet 1993, une agence immobilière a conclu député de la Haute-Vienne avec le service des tutelles d’un l’hôpital un contrat à bail pour un logement meublé destiné à l’héber- M. et Mme A. avaient acquis, en novembre 1999, gement de Mlle L. Le 19 janvier 1995, le suivi de une parcelle sur un lotissement communal dans le cette personne a été transféré à une association

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départementale dans le cadre d’une mesure de tuellement tenus de prendre en charge la répara- curatelle. tion du sinistre. La Fédération nationale confir- mait, par ailleurs, que la proposition de règlement Cette agence immobilière a appris incidemment amiable à raison de 300 francs par mois était en que Mlle L. avait obtenu un logement HLM. Bien cours, sous condition du maintien de la mesure de que l’association ait reconnu avoir omis d’infor- curatelle et de la perception des prestations affé- mer l’agence de ce départ, cette dernière accepte rentes. une régularisation et réduit le délai de préavis à trois semaines. Puis, à la demande de ladite asso- En définitive, après intervention auprès du minis- ciation, l’état des lieux est effectué en son absence. tère de la Justice, la compagnie d’assurance de l’as- sociation a accepté la prise en charge du dommage Or, des dégradations importantes, constatées par subi par l’agence immobilière. huissier, nécessitaient des réparations d’un mon- tant de 41 100 francs. Mobilité internationale Il est apparu alors que ni l’assurance de l’associa- tion exerçant le suivi de cette personne au motif Réclamation n° 00-1843, transmise par que l’état de démence occasionnel n’aurait pas été M. Pierre MEHAIGNERIE, reconnu par le psychiatre consulté, ni celle de la député d’Ille-et-Vilaine personne protégée, n’acceptaient de prendre en charge les dégâts constatés. Étudiant en Algérie, le jeune Z. avait obtenu, le 20 septembre 1997, son permis de conduire. Par ailleurs, la proposition de l’association tendant Revenu peu après en France pour s’installer à titre à procéder à des remboursements de 300 francs permanent dans sa ville natale où résidaient ses (45,73 euros) en 137 mensualités a été considérée parents, il a demandé à la préfecture de son lieu de par l’agence immobilière comme difficilement résidence l’échange de son permis de conduire acceptable. algérien contre un permis français.

En tant qu’ancien président d’une association de Constatant qu’il avait séjourné en France pendant gestion des fonds pauvreté-précarité, le gérant de l’été 1996 au cours duquel il s’était fait délivrer une l’agence immobilière a hésité à engager une action carte nationale d’identité, la préfecture a estimé judiciaire à l’encontre de l’association et a jugé qu’il devait être considéré comme s’étant installé préférable de solliciter l’intervention du Médiateur en France pendant cette période. Or, la demande de la République. d’échange de permis devant être formée dans l’an- née suivant l’établissement en France, la préfecture Interrogée par le Médiateur de la République, la avait, par suite, opposé un refus à sa demande. Fédération nationale à laquelle est rattachée l’asso- ciation départementale de gestion des biens de la Saisi de cette affaire, le Médiateur de la République curatelle a confirmé, sans en produire cependant a demandé à l’intéressé, qui faisait valoir sa rési- les preuves, que ni l’assurance multirisque cou- dence à titre principal en Algérie jusqu’au 22 sep- vrant la responsabilité civile spéciale des majeurs tembre 1997, de justifier de sa scolarité dans ce pays, protégés, contractée par ladite association, ni le notamment au cours de l’année universitaire 1996- contrat multirisque habitation souscrit par la per- 1997. Les éléments transmis (certificat de scolarité, sonne sous curatelle renforcée, n’étaient contrac- bulletin de notes) ont été communiqués au préfet

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afin d’étayer les déclarations de l’intéressé, s’agissant En effet, s’il n’était pas contestable que l’article 3 du de la date de son installation en France. règlement excluait les candidatures émanant de participants à un projet déjà primé par « DEFI Il a également été souligné que, si la demande jeunes », cette disposition aurait dû amener à écar- d’établissement d’une carte d’identité est, en prin- ter la candidature de M. L. avant même l’examen de cipe, formée à partir du lieu de résidence, l’ex- son projet. Or, non seulement cette candidature trême difficulté pour accéder au consulat d’Alger, n’avait pas été déclarée irrecevable d’emblée, mais il au cours des années 1996 et 1997, expliquait que le apparaissait également que l’intéressé n’avait pas jeune Z. ait formé sa demande dans sa ville natale été clairement informé de cette condition et que bien qu’il n’y ait pas eu sa résidence principale. l’examen de son dossier avait été relativement long.

Compte tenu de ces éléments, le préfet a bien Le Médiateur de la République a également souli- voulu accepter de reconsidérer sa décision et de gné le préjudice subi par l’intéressé qui, de bonne retenir le 22 septembre 1997 comme date d’établis- foi, avait engagé des frais pour mener à bien son sement en France de M. Z. Ce dernier a ainsi projet. obtenu l’échange de son permis algérien. M. L. ne pouvant, sans méconnaître le règlement, être déclaré une seconde fois lauréat, une solution Bourse d’aide à la réalisation d’un film de compromis a dû être dégagée avec le concours – « DEFI jeunes » du directeur de l’organisme. À titre exceptionnel, le GIP a accepté de rembourser les frais engagés Réclamation n° 00-4502, transmise par par l’intéressé et dûment justifiés, à concurrence M. Patrick BLOCHE, du montant de la bourse, soit 30 000 francs. député de Paris

M. L., lauréat d’une bourse d’aide à la réalisation Mobilité étudiante d’un film accordée par le groupement d’intérêt public (GIP) « DEFI jeunes », a été informé tardi- Réclamation n° 00-2421, transmise par vement qu’il ne pourrait bénéficier de ladite M. Jean-Paul AMOUDRY, bourse, en raison de l’attribution d’une première sénateur de la Haute-Savoie aide neuf ans auparavant. Inscrit à l’université de Grenoble, le jeune D.G. Contestant la décision du GIP, l’intéressé faisait s’était vu reconnaître le droit à une bourse univer- valoir qu’il n’avait pas eu connaissance de la règle sitaire au titre de l’année 1998-1999. Mais, ayant interdisant d’être lauréat deux fois et que l’an- dû poursuivre ses études à l’université de Papeete, nonce de l’attribution de l’aide d’un montant de il avait demandé le transfert de son dossier de 30 000 francs avait entraîné, de sa part, un inves- bourse. Or, malgré un avis favorable du CROUS de tissement personnel et financier lourd. Grenoble, cette bourse n’avait pas été versée. De nombreuses interventions auprès de l’univer- Le Médiateur de la République, saisi par le parle- sité de Papeete n’avaient pas permis de débloquer mentaire, a procédé à l’instruction de la réclama- le dossier. tion et s’est rapproché du directeur du groupement, en lui faisant part des divers dysfonc- En définitive, ce dossier a trouvé sa solution après tionnements qui pouvaient être relevés. que le ministre de l’Éducation nationale, saisi par

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le Médiateur de la République, ait décidé de facili- publique, également en charge du litige, venait de ter son règlement en transférant au vice-rectorat l’autoriser à procéder au paiement des dividendes de Tahiti les crédits nécessaires au paiement de la qui restaient dus. bourse.

Exécution d’une décision de justice Gestion d’un portefeuille de titres Réclamation n° 01-1701, transmise par Réclamation n° 02-0141, transmise par M. Jean-Jacques HYEST, M. Jean-Louis BERNARD, sénateur de Seine-et-Marne député du Loiret Le président de la chambre départementale des En 1989, Mme O. confie au Trésor public la gestion notaires a désigné, en 1991, Me Y. pour procéder d’un portefeuille de 181 titres LBI (Livret Bourse aux opérations de liquidation de la communauté Investissement). Elle en demande le rembourse- ayant existé entre M. L. et son épouse. ment total et perçoit, à la fin de l’année 1996, une somme représentant la valeur des titres et des divi- Cependant, le notaire ainsi désigné n’ayant donné dendes. aucune suite, en dépit de nombreuses relances, le tribunal de grande instance a ordonné son dessai- Or, Mme O. constate que la somme mise à sa dis- sissement et a procédé à la désignation de son suc- position ne comporte pas les dividendes des cesseur. années 1989, 1990 et 1991. Or, Me Z., ainsi désigné, a en vain sollicité auprès Début 1998, en réponse à sa demande de paiement de son confrère le transfert du dossier de M. L. de la somme qui lui est due, le comptable public C’est dans ce contexte que M. L. a saisi le lui indique devoir attendre l’autorisation de son Médiateur de la République. administration centrale, pour lever la prescription quinquennale, avant de pouvoir procéder au règle- À la suite d’une intervention auprès du président ment. Mais, trois ans plus tard, le versement de la chambre départementale des notaires, Me Y., annoncé n’est pas effectué. Elle sollicite donc l’in- initialement en charge des opérations de liquida- tervention du Médiateur de la République. tion de la communauté entre M. L. et son épouse, a transmis les éléments du dossier à son confrère Saisi par ce dernier, le trésorier-payeur général désigné pour lui succéder. Dès réception constatée précise que, contrairement à l’information donnée de ces pièces, l’instruction du dossier a pu être à Mme O. en 1998, les dividendes de l’année 1991 engagée, l’ordonnance du président du tribunal de lui ayant été versés, seuls restent en litige ceux des grande instance prenant ainsi pleinement effet. années 1989 et 1990.

Cette réponse n’étant cependant pas pleinement satisfaisante, le Médiateur de la République a renouvelé son intervention auprès du trésorier- payeur général qui lui alors fait savoir qu’entière satisfaction allait être donnée à Mme O., dans la mesure où la direction de la comptabilité

46 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution 2 Réformes

La loi no 73-6 du 3 janvier 1973 confère au lité de saisine directe du Médiateur de la Médiateur de la République un pouvoir d’incita- République par toute personne physique ou tion aux réformes lui permettant de suggérer des morale, ainsi que l’autosaisine ; mesures susceptibles de remédier à un dysfonc- – possibilité de rendre publiques les propositions tionnement récurrent d’un service public ou de de réforme pour lesquelles le Médiateur de la proposer des réformes de textes législatifs ou régle- République n’a pas reçu de réponse satisfaisante mentaires dont l’application lui paraît de nature à dans le délai qu’il a fixé. créer des situations inéquitables. Cette évolution législative de la mission de propo- Cette mission de proposition de réformes a été cla- sition de réforme de l’État s’est traduite, en 2001, rifiée et élargie par la loi no 2000-321 du 12 avril par un développement sensible de l’action réfor- 2000, dite « loi DCRA » dont le titre III est consa- matrice du Médiateur de la République et l’ins- cré au Médiateur de la République. cription de cette action parmi les objectifs prioritaires de l’Institution.

À cet effet, le secteur chargé des réformes a bénéfi- 1. La mission de réforme du cié d’un renforcement de ses moyens en personnel Médiateur de la République dans les derniers mois de l’année 2001.

A. Une compétence élargie et clarifiée Ce secteur travaille en étroite concertation avec les secteurs de la médiation individuelle mais aussi Les modifications apportées à la loi du 3 janvier avec les délégués qui lui permettent d’identifier, à 1973, dont la plus importante est l’assouplisse- partir des situations constatées sur le terrain, les ment des modalités de saisine du Médiateur, ont modifications législatives ou réglementaires qui été analysées de manière approfondie dans le pré- s’avèrent nécessaires. cédent rapport d’activité 2000. Cette concertation permet, en complément de la Elles sont les suivantes : saisine par les parlementaires, de nourrir une – suppression de toute référence à une réclamation capacité de saisine directe du Médiateur de la préalable ; République en matière de réformes. – suppression de la règle du filtre parlementaire s’agissant des réformes, ouvrant ainsi la possibi- Par ailleurs, sans négliger les propositions de

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réformes à caractère technique susceptibles d’en- du sang. La charge de la preuve relève désormais traîner de réelles améliorations dans les relations des établissements de santé qui devront ainsi justi- quotidiennes des citoyens avec les administrations, fier l’absence de contamination par transfusion. le Médiateur de la République a mis l’accent sur des propositions de portée globale, le conduisant à De même, le Médiateur de la République avait prendre part aux débats de société sur des sujets demandé, dans sa proposition de réforme 01-R7, d’intérêt général. l’extension du mécanisme d’indemnisation par l’État des accidents causés par une vaccination obligatoire, aux personnels hospitaliers ou assimi- B. Des propositions de réformes lés, personnels auxquels la vaccination contre l’hé- de portée sociétale patite B avait été fortement recommandée sur la base de la circulaire du ministère de la Santé datée L’indemnisation des accidents du 15 juin 1982. médicaux graves, sans faute Cette partie de la proposition a été satisfaite par À l’occasion du débat parlementaire ayant abouti à l’article 104 de la loi relative aux droits des malades l’adoption de la loi no 2002-303 du 4 mars 2002 et à la qualité du système de santé, permettant relative aux droits des malades et à la qualité du ainsi d’apporter une issue positive aux nombreuses système de santé, le Médiateur de la République a réclamations individuelles suscitées par ce pro- souligné les carences du dispositif de réparation blème particulier. des dommages sanitaires. Il a, en particulier, rap- pelé les termes de sa proposition de réforme 98- Enfin, le Médiateur de la République a obtenu R016 dans laquelle il appelait l’attention des satisfaction en ce qui concerne sa proposition de pouvoirs publics sur les difficultés que peuvent réforme 01-R9 tendant à la reconnaissance, pour rencontrer certaines victimes de contamination les agents de la fonction publique hospitalière, de par le virus de l’hépatite C. Cette proposition de l’imputabilité au service des dommages résultant réforme préconisait, au titre de la solidarité natio- de la vaccination contre l’hépatite B. nale, la création d’un fonds d’indemnisation.

Cette préoccupation a été prise en compte dans la La protection des personnes se prêtant loi précitée, dans la mesure où ce texte reconnaît à des recherches médicales un droit à indemnisation des accidents médicaux graves, sans faute. Le dispositif ainsi mis en place Le Médiateur de la République et la Défenseure des est assorti d’une rétroactivité de six mois à comp- enfants ont conjointement formulé des recomman- ter de la date de publication de la loi. dations de réformes en matière de protection des personnes se prêtant à des recherches médicales. Les victimes de contamination par l’hépatite C, exclues du bénéfice de ces dispositions en raison de Ils ont préconisé, notamment, une refonte de la cet effet rétroactif limité, peuvent cependant se loi no 88-1188 du 20 décembre 1988, dite loi prévaloir d’une autre disposition de cette même « Huriet-Sérusclat », selon les trois principaux axes loi. Celle-ci reconnaît, en effet, le principe d’une suivants : présomption d’imputabilité d’une contamination – amélioration de l’information préalable et par le virus de l’hépatite C, soit à une transfusion meilleure définition des modalités de recueil du sanguine, soit à une infection de produits dérivés consentement de ces personnes volontaires ;

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– clarification de la prise en charge financière des – le renforcement des droits des pères qui ont essais ; reconnu leur enfant, mais qui, en raison de l’ac- – redéfinition des modalités de fonctionnement couchement secret de la mère, rencontrent des des comités consultatifs de protection des per- difficultés pour faire transcrire cette reconnais- sonnes dans la recherche biomédicale. La repré- sance sur l’acte de naissance de l’enfant. Ces sentation des associations de malades mérite pères peuvent désormais saisir le procureur de la d’être reconsidérée. République qui procédera alors à la recherche des date et lieu d’établissement de l’acte de nais- La loi relative aux droits des malades et à la qualité sance de l’enfant. du système de santé a déjà permis d’améliorer l’in- formation des personnes sur les résultats globaux Tels sont les premiers résultats des dispositions de de la recherche à laquelle elles ont contribué la loi dite « DCRA » qui a créé les conditions favo- (article 15). Les autres suggestions pourraient rables à une dynamique de réforme. opportunément être discutées dans le cadre du projet de loi relatif à la bioéthique adopté en pre- L’attention et l’intérêt ainsi portés par le Parlement mière lecture par l’Assemblée nationale. aux suggestions de réforme du Médiateur de la République sont un encouragement à la poursuite du renforcement des relations de travail entre ces La possibilité, pour les enfants nés institutions dans ce domaine. de mère ayant accouché sous « x », d’avoir accès aux informations sur leurs origines 2. Les propositions de réformes Le Médiateur de la République a développé le émises et clôturées en 2001 24 octobre 2001, devant la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre Faisant usage des compétences que lui attribuent les hommes et les femmes, ses suggestions conte- les deuxième et troisième alinéas de l’article 9 de la nues dans la proposition de réforme 00-R6 tendant loi du 3 janvier 1973, le Médiateur de la à favoriser l’accès, pour les enfants nés de mère République a formulé onze nouvelles propositions ayant accouché sous « x », aux informations sur de réforme au cours de l’année 2001. Par ailleurs, il leurs origines. a prononcé la clôture de quinze propositions, dont quatorze ont été satisfaites et une non satisfaite. Plusieurs dispositions de la loi no 2002-93 du 22 janvier 2002 relative à l’accès aux origines des personnes adoptées et pupilles de l’État reprennent A. Les nouvelles propositions ces suggestions sur trois points essentiels : – la possibilité de divulguer aux personnes récla- La proposition 01-R1 demande la suppression mantes, l’identité des parents de naissance après de l’évaluation forfaitaire des ressources pour le leur décès, sous réserve que ces derniers ne s’y calcul des prestations familiales et de logement soient pas formellement opposés de leur vivant ; attribuées sous condition de ressources. – la nécessité d’informer la femme qu’elle peut, à tout moment, si elle ne l’a fait lors de la naissance De nombreux dossiers soumis au Médiateur de la de l’enfant, transmettre son identité sous pli fer- République témoignent, en effet, de la fréquence et mé à l’organisme de médiation institué par la loi ; de l’importance des difficultés qu’engendre l’appli-

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cation de cette procédure aux personnes qui Ces aménagements laissent cependant subsister les demandent à bénéficier : défauts intrinsèques de cette procédure généra- – d’une prestation familiale soumise à condition trice, d’importants effets de seuil pénalisant les de ressources ; personnes ayant de faibles revenus. Cette procé- – de l’allocation de logement à caractère social dure peut dissuader des inactifs de reprendre un (ALS) ; travail. – ou de l’aide personnalisée au logement. Elle peut, en outre, avoir des conséquences très Les difficultés surgissent également lorsque le droit défavorables notamment, pour : au bénéfice de ces mêmes prestations est soumis à – les jeunes non salariés dont l’entreprise est réexamen au terme d’une période de paiement. déficitaire ; – les bénéficiaires de certains avantages fiscaux, L’évaluation forfaitaire consiste à retenir, pour tels que les apprentis qui percevront une aide au l’examen du droit à la prestation, un montant logement sensiblement inférieure à celle à annuel de ressources différent de celui perçu au laquelle ils auraient pu prétendre au regard de cours de la période de référence. Ce montant est leurs revenus réels ; calculé de manière conventionnelle. Pour un sala- – et les handicapés titulaires de l’allocation aux rié, les ressources prises en compte sont détermi- adultes handicapés (AAH). nées par extrapolation, en multipliant par douze la rémunération mensuelle perçue lors de l’ouverture Pour les organismes de sécurité sociale en charge ou du renouvellement du droit. Pour les non-sala- de sa mise en œuvre, l’évaluation forfaitaire est riés, les ressources sont fixées de manière totale- également source d’importantes difficultés, tant en ment forfaitaire, le montant fixé à l’origine raison de sa complexité de gestion qu’en raison du s’élevant à 2 028 fois le SMIC horaire. nombre et de la vivacité des réclamations qu’elle suscite. Le champ d’application de l’évaluation forfaitaire a été étendu par deux décrets du 30 janvier 1997, à Dans ces conditions, le Médiateur de la tous les actifs dont le total des revenus nets catégo- République estime devoir proposer, au nom du riels perçus au cours de l’année de référence n-1 a principe d’équité qui guide sa démarche dans le été inférieur ou égal à un seuil fixé à 812 fois le domaine des réformes, la suppression totale de la montant du SMIC horaire. règle de l’évaluation forfaitaire et le retour à l’ap- plication de la règle de droit commun. Le dispositif d’évaluation forfaitaire a été modifié à deux reprises, en 1999 et en 2000, pour tenir Au cours de l’année 2001, le Gouvernement a compte des nombreuses réclamations auxquelles donné un début de réponse aux préoccupations son application a donné lieu. Ont ainsi été exprimées par le Médiateur de la République, en décidés : prenant deux mesures à l’occasion de la conférence – deux diminutions successives du revenu forfai- de la famille. D’une part, la suppression de l’éva- taire fictif attribué aux non-salariés ; luation forfaitaire pour les aides au logement attri- – un assouplissement des modalités d’application buées aux jeunes de moins de 25 ans dont les de l’évaluation forfaitaire lors du premier renou- ressources sont inférieures à 7 000 francs par mois, vellement du droit ; et, d’autre part, la suppression de l’évaluation for- – une application aux jeunes salariés de règles plus faitaire pour les titulaires de l’AAH. favorables pour le calcul des aides au logement.

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Bien qu’allant dans un sens positif, le Médiateur de La proposition suggérait donc, si l’engagement la République estime que cette réponse partielle à d’exercer la profession d’exploitant agricole pen- sa proposition reste insuffisante, notamment dans dant au moins dix ans ne peut être respecté du fait la mesure où elle ne concerne pas les non-salariés de la cessation d’activité de l’exploitation, que les et qu’elle rend encore plus complexes les tâches de montants de DJA et de bonifications de prêts gestion des caisses d’allocations familiales. MTS/JA à rembourser soient déterminés au pro- rata de la durée d’activité non exercée. La proposition 01-R2 visait à assouplir les règles qui régissent le remboursement des aides à l’instal- À l’issue d’une concertation positive, ces deux lation des jeunes agriculteurs. demandes ont été pleinement satisfaites par une circulaire du ministère de l’Agriculture et de la L’attribution de ces aides, qui prennent la forme Pêche du 28 mai 2001. d’une « dotation d’installation au jeune agricul- teur » (DJA) et de « prêts à moyen terme spéciaux » La proposition 01-R3 vise à limiter les effets de (MTS/JA), est notamment subordonnée à l’enga- l’indisponibilité des comptes bancaires, entraînée gement d’exercer pendant dix ans minimum, la par un avis à tiers détenteur (ATD) ou d’une saisie- profession de chef d’exploitation agricole. attribution.

Le non-respect de cet engagement a pour effet de Une réclamation, dont le Médiateur de la placer le bénéficiaire des aides à l’installation dans République a été saisi, illustre de manière exem- l’obligation, sauf cas de force majeure, de rem- plaire les inconvénients des règles en vigueur, puis- bourser la DJA déjà versée et les bonifications per- qu’au cas d’espèce, un avis à tiers détenteur relatif çues au titre des prêts MTS/JA utilisés, sommes à une créance d’environ 3 000 francs a entraîné le majorées des intérêts calculés au taux légal. blocage, pendant une quinzaine de jours, du compte courant de l’intéressée, alors titulaire d’un Or, une circulaire du ministère de l’Agriculture du solde créditeur de plus de 20 000 francs et d’une 27 octobre 1997 donnait une interprétation plus demi-douzaine de comptes d’épargne représentant restrictive de la notion de force majeure que ne un montant total de près de 300 000 francs. l’exigeait le droit européen. Il résulte, en effet, de l’article 47 de la loi no 91-659 Le Médiateur de la République avait donc souhaité du 9 juillet 1991 que, pendant le délai d’indisponi- une modification de la circulaire du 27 octobre bilité des sommes portées sur les comptes détenus 1997, afin que soient reconnus comme cas de force par le débiteur dans l’établissement bancaire visé majeure tous ceux cités dans le règlement euro- par l’ATD ou la saisie-attribution, le solde des péen du 17 mai 1999. comptes en cause ne peut être affecté que par des opérations limitativement énumérées et anté- Au-delà de cette première mesure technique d’har- rieures à la saisie ou à l’ATD. Or, le délai d’indis- monisation des cas de force majeure, il lui avait ponibilité est fixé à quinze jours et porté à un mois également semblé nécessaire de renforcer le carac- pour certains effets de commerce. tère incitatif des aides à l’installation, en atténuant la sanction de l’échec d’un projet d’installation que Le Médiateur de la République a pu constater que constitue l’obligation de rembourser la totalité de les règles et pratiques existantes, visant à limiter le la DJA perçue et des bonifications afférentes aux champ ou la durée de l’indisponibilité en cause prêts MTS/JA utilisés. (notamment la possibilité de limiter l’effet de la

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saisie à certains comptes ou de mettre fin, avec enfant à charge ou à un ascendant atteint d’un han- l’accord du débiteur, à l’indisponibilité en consti- dicap nécessitant la présence d’une tierce personne, tuant une garantie d’acquiescer à l’ATD) se révè- ou victime d’un accident ou d’une maladie grave ». lent, à l’usage, peu efficaces. Lorsque le fonctionnaire entend exercer les fonc- Pour mettre fin à ces difficultés, deux voies parais- tions de tierce personne auprès d’un ascendant âgé sent devoir être explorées. de plus de 60 ans, il peut se produire que cet ascen- dant bénéficie ou soit susceptible de bénéficier de La première serait de prévoir une levée de plein l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) droit de l’indisponibilité lorsque le débiteur créée par la loi du 20 juillet 2001. constitue une garantie irrévocable figurant sur une liste prédéfinie, sur laquelle pourraient seules être Celle-ci est, en effet, attribuée « à toute personne inscrites des garanties offrant au débiteur la certi- résidant en France qui se trouve dans l’incapacité tude qu’il sera remboursé quel que soit le dénoue- d’assurer les conséquences du manque ou de la perte ment des opérations de contre-passation prévues d’autonomie liés à son état physique ou mental ». par la loi. La loi précitée autorise le bénéficiaire de cette pres- La seconde orientation, plus ambitieuse, consiste- tation à choisir un membre de sa famille (à l’ex- rait à inscrire dans le droit positif, au niveau ception de son conjoint ou concubin) pour lui approprié, le principe selon lequel l’acquiescement apporter l’aide que son état de dépendance du débiteur suivi du paiement de sa dette pendant requiert. En revanche, ladite loi impose que la per- le délai d’indisponibilité de quinze jours met fin à sonne à la rémunération de laquelle est affectée la la procédure d’ATD ou de saisie-attribution. prestation, soit salariée par le bénéficiaire, nonobs- tant leurs éventuels liens familiaux, ou par un ser- La proposition 01-R4 vise à autoriser le cumul vice d’aide à domicile. d’un traitement de fonctionnaire perçu au titre d’un temps partiel de droit et d’un salaire financé Or, la règle établissant le principe de l’interdiction par une prestation allouée aux personnes âgées du cumul d’une rémunération publique et d’une dépendantes. rémunération privée est applicable au fonction- naire ayant pris un temps partiel de droit pour L’attention du Médiateur de la République a, en apporter à un ascendant âgé dépendant l’aide effet, été appelée sur les difficultés que peut entraî- nécessaire. Les quelques dérogations expressément ner l’interdiction de cumuler une rémunération admises ne concernent pas la situation salariée publique et une rémunération privée pour les susmentionnée. Les dispositions combinées de la fonctionnaires ayant opté pour un temps partiel de législation sociale et de la législation sur les cumuls droit, afin de s’occuper d’un ascendant dont l’état de rémunérations aboutissent ainsi, dans cette de santé nécessite l’aide constante d’une tierce hypothèse, à priver de tout effet utile le droit de personne. prendre un temps partiel pour raisons familiales.

Les textes qui, dans les trois fonctions publiques, S’il est légitime que les fonctionnaires soient sou- organisent en termes identiques un temps partiel mis à des règles spécifiques de cumul de rémuné- de droit pour raisons familiales, prévoient que rations, il ne semble cependant pas justifié, dans le peut bénéficier de cette mesure le fonctionnaire cas particulier d’un temps partiel pris pour s’occu- qui souhaite « donner des soins à son conjoint, à un per d’un ascendant dépendant âgé d’au moins 60

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ans, que le cumul de revenu d’activité à temps par- La proposition 01-R6 a pour objet d’harmoniser tiel et du salaire financé par la PSD ou l’APA soit les sanctions pénales réprimant la fraude ou la possible pour un salarié du secteur privé et pro- fausse déclaration pour obtenir des prestations hibé pour un fonctionnaire. sociales qui ne sont pas dues.

Pour mettre fin à la situation inéquitable ci-dessus En matière de sécurité sociale, ces délits sont punis décrite, le Médiateur de la République propose de d’une amende de 25 000 ou 30 000 francs, parfois créer, au profit des fonctionnaires concernés, une assortie d’une ou plusieurs peines complémentaires. nouvelle exception à l’interdiction d’exercer une activité privée lucrative. S’il s’agit de fraudes aux prestations d’assurance chômage ou des préretraites du fonds national de La proposition 01-R5 suggère d’instaurer la pos- l’emploi, la sanction prévue est plus sévère, l’article sibilité de prononcer une peine de travail d’intérêt L. 365-1 du code du travail prévoyant, d’une part, général (TIG) pour réprimer, s’agissant de contre- que l’amende de 25 000 francs peut être complétée venants peu solvables, le défaut de permis de ou remplacée par un emprisonnement de deux conduire et le défaut d’assurance obligatoire d’un mois et, d’autre part, que le tribunal a, au surplus, véhicule terrestre à moteur. la faculté d’ordonner le remboursement des sommes indûment perçues. En application des articles R. 221-1 du code de la route et R. 211-45 du code des assurances, les Enfin, les peines encourues en cas de fraude ou de auteurs de ces infractions sont actuellement pas- tentative de fraude pour l’obtention du revenu sibles de la peine d’amende prévue pour les minimum d’insertion sont encore plus lourdes, contraventions de la cinquième classe, soit au plus puisque l’article L. 262-46 du code de l’action 10 000 francs, ou 20 000 francs en cas de récidive. sociale et des familles rend applicables à ce délit les sanctions prévues pour escroquerie simple, à savoir Le prononcé de la plus lourde des peines d’amende cinq ans d’emprisonnement, 2 500 000 francs prévues par le code pénal se traduit par l’absence d’amende et sept peines complémentaires, dont la de sanction en cas d’insolvabilité totale ou, au privation des droits civiques, civils et de famille contraire, par une sanction financière souvent très ainsi que l’interdiction temporaire d’émettre des lourde en cas de faible solvabilité, même en tenant chèques. compte de la faculté de modulation du montant de l’amende dont dispose le juge. La disparité des sanctions ainsi définies pour réprimer des faits similaires paraît contraire au Pour sortir de ce dilemme et réprimer de manière principe d’équité qui fonde le pouvoir de proposi- plus juste mais aussi plus efficace le défaut de per- tion de réforme du Médiateur de la République. mis de conduire et le défaut d’assurance obliga- En particulier, la nature de revenu de subsistance toire, il paraîtrait utile de permettre au juge pénal du RMI ne saurait, à ses yeux, justifier que les d’adapter la sanction à la situation de l’auteur de fraudes relatives à cette prestation soient aussi l’infraction, en lui ouvrant la possibilité de pro- sévèrement réprimées. noncer une peine de TIG, comme cela est déjà prévu pour plusieurs autres contraventions de cin- D’une manière générale, la peine d’emprisonne- quième classe. ment ne lui semble pas appropriée pour réprimer, au moins lors de sa première commission, le délit de fraude aux prestations sociales.

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Le Médiateur de la République juge donc souhai- cination en cause pour tout le « personnel exposé table d’harmoniser la répression de ce délit sur la et réceptif ». Or, les éléments concordants d’infor- base de l’amende actuellement prévue dans la mation dont dispose le Médiateur de la majorité des cas. République montrent que cette forte recomman- dation a été systématiquement interprétée, sur le La proposition 01-R7 tend à étendre le champ terrain, comme une obligation de fait. d’application du mécanisme d’indemnisation des accidents vaccinaux prévu par l’article L. 3111-9 Étant donné la gravité des affections pouvant être du code de la santé publique, aux affections sus- provoquées par la vaccination contre l’hépatite B, ceptibles d’être entraînées par le vaccin contre le Médiateur de la République estime donc sou- l’hépatite B. haitable que les personnels hospitaliers et assimi- lés auxquels cette vaccination a été imposée sur la Aux termes de l’article précité, seuls les dommages base de la circulaire précitée bénéficient du méca- directement imputables à une vaccination obliga- nisme de réparation des accidents vaccinaux toire donnent lieu à réparation par l’État, celle-ci prévu par l’article L. 3111-9 du code de la santé prenant la forme d’une offre d’indemnisation for- publique. mulée après expertise médicale et avis d’une com- mission nationale de règlement amiable des Au-delà de cette première mesure, le Médiateur de accidents vaccinaux. la République estime également nécessaire d’exa- miner les conditions dans lesquelles la réparation La vaccination contre l’hépatite B a été rendue par l’État des accidents vaccinaux pourrait être obligatoire par l’article premier de la loi du 18 jan- étendue aux secouristes bénévoles et aux autres vier 1991 (aujourd’hui codifié sous l’article bénévoles du secteur sanitaire qui exercent une L. 3111-4 du code de la santé publique), pour les activité les exposant habituellement à un risque de personnes qui, dans un établissement ou orga- contamination par le virus de l’hépatite B. nisme public ou privé de prévention ou de soins, exercent une activité professionnelle les exposant à Pour l’heure, cependant, la direction générale de la des risques de contamination. santé considère que les intéressés ne sont pas visés par l’obligation de vaccination prévue par l’article Les professionnels de santé qui ont été victimes L. 3111-4 du code de la santé publique, au motif d’une affection provoquée par une vaccination que la qualité de bénévole implique qu’ils ne peu- antérieure à la date d’entrée en vigueur de la loi vent être considérés comme exerçant une activité du 18 janvier 1991 sont ainsi exclus du bénéfice professionnelle. du droit à indemnisation institué par l’article L. 3111-9 du code de la santé publique. Le premier volet de cette proposition de réforme a été satisfait par l’article 104 de la loi no 2002-303 Si cette exclusion peut sembler justifiée d’un strict du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à point de vue juridique, elle apparaît très contes- la qualité du système de santé. table dans le cas particulier des personnels hospi- taliers qui ont été vaccinés après le 14 août 1982. La proposition 01-R8 demande la réduction du montant de la redevance de l’audiovisuel au profit Cette date est celle de la publication au Bulletin des sourds et malentendants. officiel du ministère de la Santé d’une circulaire du 15 juin 1982 recommandant « fortement » la vac- Compte tenu de leur handicap, les personnes

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sourdes ou malentendantes n’ont, en pratique, que cette réduction ne devrait pas être inférieure à accès qu’aux programmes des chaînes publiques 85 % du montant total de la redevance. qui font l’objet d’un sous-titrage par télétexte ou, avec un moindre confort visuel, d’un sous-titrage La détermination de la population bénéficiaire « classique » (films étrangers diffusés en VOST). devra, cependant, être opérée sur la base d’un cri- tère objectif de manière à inclure dans le champ En dépit des efforts réels accomplis par France 2 et d’application de l’abattement les personnes France 3, la part des émissions sous-titrées dans la atteintes d’une surdité profonde, sévère ou programmation des chaînes publiques reste très moyenne. faible, puisqu’en 2000, elle ne s’élevait en moyenne qu’à environ 12 %. La proposition 01-R9 demandait que les mala- dies invalidantes qui peuvent survenir chez les Une augmentation significative de ce taux paraît agents de la fonction publique hospitalière – donc souhaitable. Tel est l’objet de la proposition notamment les infirmières – à la suite d’une vacci- de réforme du Médiateur de la République 99- nation obligatoire contre l’hépatite B soient consi- R010 du 19 octobre 1999. dérées comme des maladies professionnelles et indemnisées comme telles. Il semble toutefois peu probable, étant donné le coût élevé du sous-titrage par le procédé CEEFAX Bien que cette vaccination revête pour les intéres- et l’importance de l’effort à consentir, que les sés un caractère obligatoire, dès lors qu’ils exercent chaînes publiques soient rapidement en mesure de dans un établissement ou un organisme public ou sous-titrer la totalité ou, à défaut, la grande majo- privé de prévention ou de soins, une activité pro- rité de leurs programmes. fessionnelle les exposant à un risque de contami- nation, les affections provoquées par la vaccination Ainsi, les chaînes financées par la redevance de contre l’hépatite B n’étaient jamais considérées l’audiovisuel offrent-elles aux sourds et malenten- comme des maladies imputables au service par les dants un service beaucoup plus limité que celui régimes de protection sociale de la fonction dont bénéficient les personnes indemnes de défi- publique hospitalière. ciences auditives. En effet, la Caisse des dépôts et consignations, qui Cette situation étant appelée à perdurer, il semble gère lesdits régimes, considérait que la preuve légitime, au regard du principe d’équité qui fonde d’une relation de cause à effet entre les fonctions le pouvoir de proposition de réformes du exercées et la maladie invalidante n’était, en l’état Médiateur de la République, d’envisager que les des connaissances scientifiques, pas établie. Cet intéressés puissent bénéficier d’un abattement établissement passait donc systématiquement substantiel sur le montant de leur redevance. outre à l’avis des commissions départementales de réformes, lorsque celles-ci s’étaient prononcées en Le Médiateur de la République souhaite donc que faveur de l’imputabilité au service des maladies les personnes souffrant de déficiences auditives constatées. caractérisées bénéficient d’une réduction impor- tante du montant de la redevance, calculée sur la En conséquence, les agents hospitaliers concernés base du volume de programmes non sous-titrés ne pouvaient pas prétendre au bénéfice de la rente diffusés par les chaînes financées par la redevance. viagère d’invalidité, dans le cas où leur état n’était Au regard des éléments ci-dessus exposés, il estime pas compatible avec la poursuite de leur activité, ni

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à celui de l’allocation temporaire d’invalidité, dans préalable au départ sous les drapeaux était consi- le cas contraire. dérée par les régimes d’assurance vieillesse comme satisfaite sous la double condition que l’assuré ait La position ainsi adoptée par la Caisse des dépôts été immatriculé au régime général et qu’un verse- et consignations était divergente de celle d’autres ment de cotisations, même minime, soit intervenu organismes appelés à se prononcer sur l’existence à ce titre. d’un lien de causalité entre la vaccination contre l’hépatite B et l’apparition de maladies invali- Le Médiateur de la République estimait donc a dantes. Elle était également contraire aux décisions minima nécessaire de faire prévaloir la position de des juridictions administratives et civiles saisies de la Cour de cassation, au besoin par une modifica- cette question. tion du droit positif.

Le Médiateur de la République a demandé que la Au-delà de cette première observation, c’est le Caisse des dépôts et consignations reçoive les ins- principe même de l’application d’une condition tructions nécessaires, afin que les agents de la fonc- d’affiliation préalable à la validation gratuite des tion publique hospitalière ayant contracté une périodes de service national, pour le régime géné- maladie invalidante après une vaccination contre ral et les régimes alignés, que le Médiateur de la l’hépatite B puissent bénéficier d’une rente viagère République jugeait contestable en termes d’équité. d’invalidité ou d’une allocation temporaire d’inva- lidité, lorsque la commission départementale de En effet, cette condition n’est pas exigée dans les réforme s’est prononcée en faveur de l’imputabilité régimes de retraite du secteur public et la diffé- au service de la maladie en cause. rence de traitement ainsi créée ne paraît pas pou- voir se justifier par l’existence de contraintes Cette proposition a été rapidement satisfaite, propres aux agents publics. puisque les ministres compétents ont adressé à la Caisse des dépôts et consignations, le 28 novembre Par ailleurs, la situation des personnes affiliées au 2001, des instructions écrites dans ce sens. régime d’assurance vieillesse des professions libé- rales était, de ce point de vue, encore plus défavo- La proposition 01-R10 visait à assouplir les rable, dans la mesure où les périodes de service conditions de validation des périodes de service militaire légal en temps de paix ne sont jamais vali- militaire légal par le régime général d’assurance dées par les caisses professionnelles qui composent vieillesse et les régimes alignés. ce régime.

Les règles applicables lors de la formulation de Dans ces conditions, le Médiateur de la République cette proposition préconisaient que les périodes de suggérait que soit mise à l’étude la généralisation, à service national soient prises en compte par ces tous les régimes d’assurance vieillesse de base, de la régimes pour l’ouverture du droit à pension de validation des périodes de service national sans retraite et pour le calcul du montant de la pension, condition d’affiliation préalable. dès lors que les intéressés avaient la qualité d’as- suré social avant leur départ sous les drapeaux. C’est cette seconde demande, plus ambitieuse, qui a été rapidement satisfaite, la suppression de la Alors que la Cour de cassation considérait la seule condition d’affiliation préalable étant généralisée immatriculation comme suffisante à établir la par l’article 63 de la loi de financement de la sécu- qualité d’assuré social, la condition d’affiliation rité sociale pour 2002.

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La proposition 01-R11 suggère l’inscription de la ment des travaux en cours visant à évaluer l’intérêt tomographie par émission de positons (TEP) au thérapeutique de cet examen, et qu’elle soit com- sein de la nomenclature des actes médicaux. plétée par un dispositif d’encadrement de la pres- cription, destiné à réserver ledit examen aux cas La tomographie par émission de positons est une pour lesquels sa pertinence est scientifiquement technique d’imagerie médicale qui, selon de nom- démontrée. breux spécialistes, contribue à une détection plus précoce de certaines tumeurs cancéreuses. Seuls quatre centres hospitaliers français sont actuelle- B. Les propositions satisfaites ment dotés de cet équipement. La proposition 97-R023 visait à réduire le La TEP est un examen coûteux – environ nombre de cas dans lesquels la certification 7 000 francs – qui est intégralement pris en charge conforme de la copie d’un document administratif par la dotation globale hospitalière si le malade est peut être exigée. Pour atteindre cet objectif de sim- hospitalisé. En revanche, la TEP n’est pas encore plification des formalités administratives, elle inscrite à la nomenclature des actes médicaux, ce demandait que soit établie une liste exhaustive des qui a pour conséquence d’exclure, en principe, le documents devant faire l’objet d’une certification remboursement dans le cas d’une consultation conforme, la possession des documents n’y figu- externe. rant pas pouvant, en conséquence, être attestée par la production d’une simple photocopie. Cependant, il s’avère dans la pratique que les caisses primaires d’assurance maladie procèdent Le décret no 2001-899 du 1er octobre 2001 met en par assimilation à un acte nomenclaturé – en l’oc- œuvre une solution plus radicale, mais pleinement currence, la scintigraphie – pour rembourser, au satisfaisante au regard des objectifs de la proposi- moins partiellement, l’assuré. tion de réforme, en supprimant presque totale- ment l’obligation de certification conforme de Cette assimilation pose un double problème. documents administratifs, cette procédure demeu- D’une part, elle ne repose sur aucune base légale et rant seulement applicable aux copies demandées les caisses peuvent avoir des pratiques différentes. par des autorités étrangères. D’autre part, le coût d’une scintigraphie – environ 1 500 francs – est largement inférieur à celui d’une La proposition 98-R005 tendait à remédier aux TEP, de sorte qu’une somme importante reste à la effets pénalisants, pour les contribuables aux reve- charge de l’assuré. nus modestes, du remplacement, à partir de 1992, du régime de l’étalement par le système dit du Au vu des éléments précités et de la différence de quotient pour l’imposition des revenus exception- traitement constatée entre assurés selon que la nels ou différés. TEP est pratiquée dans le cadre d’une hospitalisa- tion ou d’une consultation externe, le Médiateur Ce mécanisme s’est révélé particulièrement de la République souhaite une harmonisation des inéquitable pour des personnes jusqu’alors non pratiques en inscrivant cet examen au sein de la imposables qui, à la suite de sa mise en jeu, ont été nomenclature des actes médicaux. soumises à l’impôt, perdant de surcroît, par ce fait même, les avantages attachés à la non-imposition Compte tenu du coût de la TEP, il propose que ou soumis à des conditions de faibles ressources. cette inscription n’intervienne qu’après l’achève-

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La proposition de réforme initiale demandait donc L’objectif de cette proposition a été atteint par les l’exonération des contribuables qui seraient demeu- dispositions de la nouvelle convention d’indemni- rés non imposables si les échéances normales de sation du chômage relatives à la formation des versement des revenus en cause avaient été respec- demandeurs d’emploi. tées, lorsque leur paiement différé s’avérait impu- table à une erreur de l’administration ou d’un En contrepartie de la suppression de l’allocation de organisme social. En l’absence d’une telle erreur, formation-reclassement à compter du 1er juillet l’établissement d’une taxation séparée de ces reve- 2001, la nouvelle convention d’assurance chômage nus apparaissait comme une solution adaptée. du 1er janvier 2001 prévoit en effet que l’aide au retour à l’emploi (ARE) sera maintenue pendant Faisant valoir les règles fiscales en vigueur ainsi toute formation prescrite par l’ANPE, jusqu’à que des obstacles techniques, le secrétariat d’État extinction des droits à indemnisation. L’ARE étant, au Budget a manifesté son opposition à ces propo- contrairement à l’AFR, une allocation d’assurance sitions de manière répétée, pour s’en remettre à un chômage au sens de l’article L. 351-12 du code du traitement au cas par cas des difficultés engendrées travail, son maintien pendant la formation est par ce dispositif. applicable de plein droit aux agents publics dont l’employeur est placé sous le régime de l’auto- Il convient, toutefois, de relever que la loi de assurance. finances pour 2000 a permis d’atténuer les consé- quences préjudiciables de ce système d’imposition, Par ailleurs, les conditions d’accès à une formation en ce qui concerne la perte d’avantages annexes. des demandeurs d’emploi indemnisés ont été assouplies sur plusieurs points, et l’allocation de En effet, l’article 36 de la loi précitée et l’instruc- fin de formation, qui est susceptible d’être versée à tion fiscale 5 B-17-00 du 30 juin 2000 prise pour l’expiration des droits à l’ARE, pourra être attri- son application ont modifié les modalités de calcul buée aux agents du secteur public en auto-assu- du revenu fiscal de référence afin de ne pas exclure rance. des mesures de dégrèvements et d’exonérations des contribuables dont les revenus excèdent les limites La proposition 98-R017 visait à compléter le fixées, du seul fait de la perception de revenus tarif interministériel des prestations sanitaires exceptionnels ou différés. (TIPS) afin de prévoir le remboursement par la sécurité sociale des seringues, aiguilles et poubelles Considérant, par conséquent, que les modifica- nécessaires à l’auto-administration du traitement à tions intervenues répondent de manière satisfai- l’interféron bêta 1B, dit Bétaféron. sante à certaines des préoccupations exprimées dans sa proposition de réforme, le Médiateur de la Un arrêté du 23 mars 1999 a mis en œuvre cette République a décidé de prononcer la clôture du réforme pour assurer la prise en charge des dossier 98-R005. seringues et stylos injecteurs, permettant ainsi aux malades atteints notamment d’hépatites, de sclé- La proposition 98-R014 suggérait d’étendre le roses en plaques et de certaines formes de cancer bénéfice de l’allocation de formation-reclassement d’effectuer leur traitement à domicile sans recourir (AFR) aux agents non titulaires de la fonction à des infirmiers. publique territoriale et de la fonction publique hospitalière dont les employeurs n’ont pas adhéré À l’appui de son refus d’étendre la mesure aux au régime d’assurance chômage. récipients destinés à recueillir les matériels d’injec-

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tion usagés de ces personnes, le ministère de relatifs à l’instance elle-même avait conduit à des l’Emploi et de la Solidarité a fait valoir que le TIPS pratiques divergentes des bureaux d’aide juridic- ne saurait intégrer le remboursement de produits tionnelle (BAJ) relevant respectivement du Conseil non directement liés aux soins médicaux propre- d’État et de la Cour de cassation. ment dits. Il est apparu, par ailleurs, que cette dépense peut être ponctuellement prise en charge Assimilant la demande de nouvelle délibération du par les caisses d’assurance maladie dans le cadre de BAJ à un recours, le Conseil d’État estimait que leur action sanitaire et sociale. cette démarche n’avait pas pour effet d’inter- rompre à nouveau le délai du recours contentieux. Considérant dès lors que la proposition 98-R017 Au contraire, la Cour de cassation considérait que était essentiellement satisfaite, le Médiateur de la les délais de recours étaient alors interrompus et République en a décidé la clôture. qu’un nouveau délai devait courir à compter du jour de la réception par l’intéressé de la notifica- La proposition 98-R021 comportait deux volets tion de la décision du BAJ consécutive à la nouvelle distincts intéressant le dispositif de l’aide juridic- délibération. tionnelle. Une harmonisation de ces règles de procédure, Elle demandait, en premier lieu, de rendre ce dis- dans un sens favorable aux intérêts des justiciables, positif pleinement applicable aux instances por- paraissait dès lors indispensable. Tel était l’objet du tées devant les juridictions des pensions, de sorte second aspect de la proposition de réforme, qui se que les avocats désignés pour défendre les per- trouve désormais satisfait par la rédaction de l’ar- sonnes parties à une telle instance, dans le cadre du ticle 39 du décret no 91-1266 du 19 décembre 1991 mécanisme d’assistance judiciaire automatique issue de l’article 11 du décret no 2001-512 du prévu par la loi du 31 mars 1919, soient rémuné- 14 juin 2001. rés, comme c’est le cas dans le régime de droit commun de l’aide juridictionnelle. En effet, ce texte réglementaire comble le vide juri- dique ci-dessus décrit en instituant une règle de Sur ce point, la proposition de réforme a été satis- procédure unique, que l’instance soit portée faite par l’article 8 de la loi no 98-1163 du devant la Cour de cassation ou le Conseil d’État : 18 décembre 1998 relative à l’accès au droit et à la cette règle, inspirée de la pratique antérieure de la résolution amiable des conflits. Cour de cassation favorable aux requérants, pré- voit une interruption du délai imparti pour le Le second volet de la proposition de réforme dépôt du pourvoi ou des mémoires en cas d’exer- concernait le décompte des délais de recours cice par une personne de son droit à demander une contentieux dans le cas où la personne s’étant vu nouvelle délibération de la décision relative à l’aide refuser le bénéfice de l’aide juridictionnelle juridictionnelle. demande, en application de l’article 23 de la loi no 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l’aide juri- La proposition 98-R022 visait, en matière de dique, une nouvelle délibération de l’instance déci- vignette automobile, à mettre fin à la disparité de sionnaire. traitement entre les véhicules de neuf places ou moins, détenus notamment par les professionnels Le silence des dispositions réglementaires quant du transport de voyageurs, mais aussi par des col- aux effets d’une demande de nouvelle délibération lectivités territoriales, qui ne bénéficiaient pas sur les délais de dépôt du pourvoi et des mémoires d’une exonération de vignette automobile, et les

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véhicules de dix places et plus destinés au trans- d’acquisition de l’immeuble était donc considéré port en commun de personnes (TCP), appartenant comme nul. à des sociétés de transport en commun bénéfi- ciaires à ce titre d’une telle exonération. Or, une telle situation ne tenait pas compte de l’économie générale du bail à construction, dans le Le ministère de l’Économie, des Finances et de cadre duquel le propriétaire du terrain donné à l’Industrie s’était, dans un premier temps, déclaré bail abandonne tout ou partie des loyers qu’il défavorable à la proposition. Cependant, les règles pourrait normalement exiger du preneur, cet alors applicables ont ensuite été modifiées par les abandon étant précisément compensé en fin de mesures de restriction du champ d’application de bail par l’acquisition de l’immeuble édifié par le la vignette figurant dans les lois de finances preneur à un prix réduit ou nul. pour 2001 et 2002. La proposition 98-R025 demandait que cette ano- La première de ces lois a, en effet, exonéré de malie soit corrigée et suggérait, en conséquence, de vignette tous les véhicules de moins de 2 tonnes de prendre également en considération, pour déter- poids total en charge détenus par une personne miner la base de calcul de la plus-value, la valeur physique, y compris les commerçants exerçant leur vénale de la construction à la date de sa cession au activité en nom propre. bailleur.

La seconde a porté cette limite de poids à 3,5 L’instruction fiscale 8M-1-01 du 11 juillet 2001 tonnes et, surtout, a étendu l’exonération aux per- met en œuvre une solution légèrement différente, sonnes morales, dans la limite de trois véhicules mais permettant cependant de régler, dans des par période d’imposition. conditions satisfaisantes, le problème d’équité sou- levé par la proposition de réforme, dans la mesure Même si le plafonnement du nombre de véhicules où elle prescrit de retenir, à cette même fin, le prix exonérés limite quelque peu la portée de cette de revient de la construction. mesure législative, celle-ci contribue néanmoins largement à mettre fin à la disparité de traitement La proposition 99-R007 visait à étendre aux originellement constatée. Aussi, le Médiateur de la agents en activité et aux anciens agents retraités de République en a-t-il pris acte en clôturant le dos- la fonction publique qui résident dans un départe- sier 98-R022. ment d’outre-mer, la possibilité de percevoir l’allo- cation de logement familiale (ALF). La proposition 98-R025 demandait que soient modifiées les modalités d’imposition de la plus- L’exclusion des agents en activité et anciens agents value réalisée par la personne vendant un retraités de la fonction publique résidant dans un immeuble dont elle a acquis la propriété à l’issue département d’outre-mer du bénéfice de l’alloca- d’un bail à construction. tion de logement familiale (ALF) était fondée sur l’article L. 755-10 du code de la sécurité sociale. Ce Lorsque cette proposition a été formulée, la plus- texte dispose que « dans les départements mention- value imposable était déterminée en retenant, nés à l’article L. 751-1, la charge et le service des pres- comme valeur de référence, le prix d’acquisition tations familiales dues au personnel de l’État et des du terrain majoré, le cas échéant, de l’indemnité collectivités locales continuent à être assumés dans les versée au preneur en fin de bail. Dans le cas fré- conditions en vigueur à la date du 22 août 1967 ».Or, quent où aucune indemnité n’était versée, le prix les textes en vigueur en 1967 ne permettaient pas

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aux agents et retraités de la fonction publique rési- de durée d’assurance, majorations allouées aux dant dans un DOM de percevoir l’ALF. assurées sociales au titre des enfants qu’elles ont élevés. Cette proposition visait à ce que les règles L’article 20 de la loi d’orientation pour l’outre-mer de coordination ne soient plus défavorables à cer- no 2000-1207 du 13 décembre 2000 a mis fin à la taines assurées ayant été successivement affiliées à situation inéquitable dénoncée dans la proposition un régime spécial et au régime de base. de réforme. Les règles en vigueur, fixées par l’article R. 173-15 Ce texte prévoit, en effet, l’insertion dans le code du code de la sécurité sociale, étaient telles que, dès de la sécurité sociale d’un article L. 755-10-1 dis- lors que les assurées avaient été affiliées à un régime posant que, « nonobstant les dispositions de l’article spécial et au régime général, à un régime aligné sur L. 755-10, l’allocation de logement familiale men- ce dernier ou au régime des non-salariés agricoles, tionnée à l’article L. 755-21 est versée par les caisses dans la quasi-totalité des cas, la majoration pour d’allocations familiales aux personnels de l’État, des enfant était attribuée par le régime spécial. collectivités territoriales et de la fonction publique hospitalière dans les conditions prévues au présent La majoration dans les régimes spéciaux étant plus livre. » faible (un an par enfant au lieu de deux ans dans les autres régimes), cette règle avait des consé- La proposition 99-R013 demandait que la pen- quences très pénalisantes pour les assurées dès lors sion des fonctionnaires qui étaient en position de qu’elles ne justifiaient que d’une durée très réduite détachement depuis au moins six mois au moment d’assurance au titre d’un régime spécial dans de leur admission au bénéfice du congé de fin d’ac- lequel le droit à pension n’est pas subordonné à tivité (CFA) soit calculée, conformément aux dis- une durée minimale d’affiliation. positions de l’article L. 15 du code des pensions civiles et militaires de retraite, sur la base des émo- Pour supprimer cet inconvénient, la proposition luments afférents à l’emploi de détachement. 99-R015 suggérait de déterminer le régime chargé d’accorder la majoration pour enfant, en compa- Cette proposition visait à ce qu’il ne soit plus fait rant le montant total des droits à la retraite corres- référence au traitement correspondant au grade pondant aux différentes hypothèses envisageables détenu dans le corps d’origine, ainsi que le pré- et en privilégiant le choix le plus avantageux pour voyait une lettre du 26 octobre 1998 du service des l’intéressée. pensions du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, faisant une interprétation qui En réponse, le ministère de l’Emploi et de la avait pu paraître contestable des dispositions de Solidarité avait fait valoir que cette suggestion se l’article R. 76 du code des pensions civiles et mili- heurtait à de sérieux obstacles techniques et avait taires de retraite. avancé une solution différente, consistant à faire servir la majoration pour enfant par le régime Cette demande a été satisfaite par une note du ser- général, dès lors que l’assurée justifierait de moins vice des pensions du 18 août 2000. de quinze ans d’assurance dans le régime spécial et d’une durée d’assurance au moins équivalente La proposition 99-R015 tendait à modifier, pour dans ledit régime général. les personnes ayant appartenu à plusieurs régimes d’assurance vieillesse, les règles de coordination Cette solution alternative, à laquelle le Médiateur déterminant le régime attributif des majorations de la République avait donné son accord, a été

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mise en œuvre par le décret no 2001-841 du est constituée des revenus professionnels afférents 14 septembre 2001 modifiant l’article R. 173-15 du à l’année précédant celle au titre de laquelle les code de la sécurité sociale, pour le régime des cotisations sont dues (année n -1). clercs et employés de notaires. Dans un souci de coordination et d’harmonisation Le ministère de la Culture s’est, en revanche, des assiettes des cotisations sociales et des deux opposé à l’extension de ces propositions aux deux contributions en cause, l’article 11 de cette loi a autres régimes potentiellement concernés, à savoir modifié l’article L. 136-4 du code de la sécurité ceux de l’Opéra et de la Comédie-Française, en fai- sociale. Il est ainsi précisé que le choix de l’assiette sant valoir que des simulations avaient montré que optionnelle entraîne également le calcul de la CSG la nouvelle règle de coordination proposée pour- et de la CRDS sur la même assiette. rait avoir des effets défavorables pour les ressortis- santes de ces deux régimes qui y terminent leur La solution retenue paraissant la plus à même de carrière, la faiblesse de la majoration pour enfant répondre aux préoccupations exprimées dans sa accordée étant alors plus que compensée par un proposition de réforme, le Médiateur de la effet « salaire ». République a décidé de prononcer la clôture du dossier 00-R11. Dans la mesure où le Médiateur de la République avait été saisi de nombreuses réclamations éma- La proposition 00-R14 demandait l’inscription nant d’assurées du régime des clercs et employés de deux examens supplémentaires au sein de la de notaires, mais d’aucun litige mettant en cause nomenclature des actes de biologie médicale. Elle ceux de l’Opéra et de la Comédie-Française, il a portait sur les conditions de remboursement des considéré que la proposition de réforme 99-R015 analyses biologiques préalables à la prescription était satisfaite par le décret du 14 septembre 2001. d’Interféron aux personnes atteintes d’hépatite C.

La proposition 00-R11 visait à remédier aux En effet, tandis que le test qualitatif du génome inconvénients de l’assiette triennale utilisée pour le viral (ARN) du virus de l’hépatite C (VHC) a été calcul de la contribution sociale généralisée (CSG) introduit dans cette nomenclature par un arrêté du et de la contribution pour le remboursement de la 30 juillet 1997, deux autres actes ayant des inci- dette sociale (CRDS) dues par les non-salariés dences sur la détermination de la durée du traite- agricoles, en suggérant d’ouvrir un droit d’option ment s’en trouvaient exclus et n’étaient donc pas en faveur d’une assiette annuelle. remboursés lorsqu’ils étaient effectués par un laboratoire privé d’analyses médicales. Il s’agissait, L’objectif de cette proposition a été atteint par d’une part, de la mesure quantitative sensible de la deux dispositions de la loi du 23 décembre 2000 de virémie – c’est-à-dire l’évaluation de la charge financement de la sécurité sociale pour 2001, dont virale – et, d’autre part, de l’identification du les conditions d’application ont été fixées par le génotype du VHC. décret no 2001-584 du 4 juillet 2001. L’inscription de ces examens dans la nomenclature Procédant à une simplification de la détermination précitée apparaissait indispensable, compte tenu de l’assiette des cotisations sociales des exploitants de leur coût élevé et de leur importance en termes agricoles, l’article 9 de la loi précitée a donné à l’ar- de santé publique. ticle L. 731-19 du code rural une nouvelle rédac- tion prévoyant que l’assiette annuelle optionnelle Un arrêté du 7 février 2001 a entièrement satisfait

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cette demande, en introduisant la « détermination Le Médiateur de la République avait ainsi proposé quantitative de la virémie » et le « génotypage du l’extension de la règle d’imputation sur crédits VHC par biologie moléculaire » dans la nomencla- évaluatifs au contentieux contractuel. ture des actes de biologie médicale. Le secrétariat d’État au Budget a fait valoir l’op- Enfin, parmi les propositions satisfaites, sont rappe- portunité de maintenir les règles actuelles d’impu- lées, pour mémoire, les propositions de réforme : tation budgétaire, dans un souci de – 01-R2 – assouplissement des conditions de rem- responsabilisation des gestionnaires publics en boursement des aides à l’installation, matière de contrat. Par ce dispositif, en effet, ces – 01-R9 – reconnaissance de l’imputabilité au ser- derniers sont conduits à supporter directement le vice des dommages causés par la vaccination coût du non-respect des clauses contractuelles contre l’hépatite B à des fonctionnaires hospita- qu’ils auraient préalablement négociées. liers, – 01-R10 – conditions de validation des périodes de Tout en réitérant auprès de ce ministère la néces- service national. sité de renforcer la formation et l’information sur la démarche transactionnelle, le Médiateur de la Rapidement satisfaites, ces propositions formulées République a pris acte de la préoccupation légi- en 2001 dans les termes indiqués au chapitre 2 ci- time de bonne gestion publique fondant cette dif- dessus, ont pu être clôturées avant la fin de cette férence de traitement et a, en conséquence, décidé même année. de prononcer la clôture du dossier 98-R023.

3. Proposition non satisfaite

Proposition 98-R023 – Dans le but de favoriser un recours plus large de l’administration à la démarche transactionnelle, cette proposition visait à modifier l’imputation budgétaire des indemnités transactionnelles liées à un litige d’origine contractuelle.

En effet, à l’examen de réclamations dont le Médiateur de la République a été saisi, il était apparu que l’administration, appelée à réparer un préjudice subi dans le cadre de l’exécution d’un contrat, tendait fréquemment à refuser un règle- ment par transaction. Le motif en est d’ordre bud- gétaire, puisqu’à la différence des litiges de nature extra-contractuelle pour lesquels les indemnités transactionnelles sont prélevées sur crédits évalua- tifs, les indemnités versées au titre de litiges d’ori- gine contractuels sont imputées sur des crédits limitatifs.

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Activité du siège de l’institution 3

AFFAIRES INTERNATIONALES ET DROITS DE L’HOMME

Le développement de l’activité du Médiateur de la 1. Les réseaux internationaux République dans le domaine des « Affaires inter- de médiateurs nationales et droits de l’homme » s’est poursuivi au cours de l’année 2001. A. Les médiateurs de l’Union Cette évolution témoigne de l’importance crois- européenne sante de la fonction de médiation et de la place déterminante des droits de l’homme sur le plan Sous l’effet du renforcement de la liberté de circu- national et international. Elle est également l’ex- lation des personnes et des biens sur le territoire de pression de la vitalité des relations qu’entretient le l’Union européenne, les dossiers soumis au Médiateur de la République avec ses homologues Médiateur de la République soulèvent, de plus en étrangers. plus souvent, le problème de la compétence mul- tiple. Bon nombre de dossiers relèvent, en effet, à la Ces relations traditionnelles de coopération et fois de la compétence du Médiateur de la d’échanges d’informations s’inscrivent essentielle- République française et de celle d’une ou plusieurs ment dans le cadre de réseaux constitués au niveau institutions de pays européens. Ce contexte de l’Europe, de l’espace francophone mais aussi à conduit naturellement à une étroite collaboration l’échelle mondiale. entre le Médiateur de la République, ses homo- logues des États membres de l’Union européenne et le Médiateur européen.

Les fonctions de Médiateur européen sont actuel- lement exercées par Jacob Söderman dont le man- dat a été reconduit, pour cinq ans, par le Parlement européen le 27 octobre 1999. Conformément aux dispositions du traité sur l’Union européenne, le Médiateur européen a pour mission d’examiner les cas de « mauvaise administration » des institutions ou organes de la Communauté européenne dont

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peuvent le saisir les citoyens de l’Union euro- B. Les médiateurs francophones péenne ou toute personne résidant sur le territoire d’un État membre. Le Médiateur de la République entretient des rela- tions étroites avec ses homologues de l’espace fran- Les médiateurs européens et les institutions simi- cophone au sein de l’Association des laires se sont réunis à Bruxelles, à l’invitation du Ombudsmans et médiateurs francophones Médiateur européen et des médiateurs belges, du (AOMF), créée en 1998. Cette association 19 au 21 septembre 2001, pour un débat sur le regroupe les Ombudsmans et médiateurs de vingt- thème « Les Ombudsmans contre la discrimina- neuf pays de la francophonie, répartis sur les cinq tion ». Le Médiateur de la République française est continents. intervenu, à cette occasion, sur le « principe de non-discrimination ». L’assemblée, au terme de ses L’AOMF s’attache à promouvoir le rôle et la mis- travaux, a soutenu les autorités publiques de sion des Ombudsmans et des médiateurs, à déve- l’Union européenne et de chacun de ses États lopper le concept de l’institution dans l’espace membres dans leurs efforts visant à combattre francophone, ainsi qu’à défendre et promouvoir toutes formes d’inégalité et de discrimination. Elle les droits de l’homme. L’association a ainsi pour- a exprimé le vœu que les recommandations for- suivi ses objectifs en apportant son appui à la mise mulées par les médiateurs trouvent un écho favo- en place de nouveaux organismes de médiation, rable et qu’il leur soit donné suite. tels que les médiateurs du Maroc, du Liban et du Bénin. De manière régulière, les médiateurs des États membres de l’Union procèdent, dans le cadre du Le deuxième congrès statutaire de l’AOMF, co- réseau européen, à des échanges d’informations organisé par les médiateurs de la République fran- sur l’évolution du droit communautaire et son çaise et de la Principauté d’Andorre, s’est tenu en application. À cette activité s’ajoutent, enfin, des Andorre, du 14 au 18 octobre 2001. Bernard Stasi actions continues d’information sur les modalités a été élu à la présidence de cette association, succé- de fonctionnement des institutions nationales de dant ainsi à Daniel Jacoby, ancien Protecteur du médiation, effort d’information auquel participe citoyen du Québec. Le secrétariat général de l’asso- activement le service « Affaires internationales et ciation a été confié à Maria-Grazia Vacchina, droits de l’homme » du Médiateur de la médiatrice au Val-d’Aoste, province francophone République. Ces actions d’information contri- d’Italie. buent à une meilleure orientation des réclama- tions dont sont saisis les députés européens. Six nouveaux adhérents ont rejoint l’association, portant ainsi le nombre de ses membres à 44. Enfin, le Médiateur de la République a apporté sa L’adhésion du Sindic de Greuges de Catalogne, contribution à la réalisation de « l’étude compara- Anton Cañellas, est le témoignage de la volonté de tive des médiateurs et organes similaires de l’AOMF de rassembler, au-delà des limites institu- l’Union européenne » réalisée en 2001 à l’initiative tionnelles de la francophonie, autour de valeurs du Parlement européen. communes d’humanisme et de démocratie.

Les 70 participants à ce congrès, au terme d’un débat sur le thème « Protection des droits de l’homme et proximité avec les citoyens : les préro- gatives de l’Ombudsman et du médiateur », ont

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réaffirmé leur attachement aux valeurs de la 2. Les droits de l’homme démocratie et leur volonté de favoriser une plus grande proximité avec les citoyens et notamment La loi du 3 janvier 1973 ne confère pas expressé- avec les plus défavorisés d’entre eux. ment au Médiateur de la République le rôle de défenseur des droits de l’homme. Cependant, Parallèlement à ces débats, était organisé à l’atten- participant activement à cette entreprise par son tion des collaborateurs des membres de l’AOMF, action de médiation, le Médiateur est régulière- un séminaire de formation sur « les prérogatives, ment associé, à ce titre, aux travaux et aux outils et techniques d’information à la disposition réflexions de différentes instances œuvrant à la des médiateurs et Ombudsmans ». défense des droits de l’homme. Il y apporte ainsi son témoignage et son expérience. Les déplacements à l’étranger, dans le cadre de ses diverses fonctions ou à l’invitation de personnali- tés étrangères, sont, pour le Médiateur de la A. Les droits de l’homme en France République, l’occasion de rencontrer ses homo- logues francophones et de renforcer les liens de > La Commission nationale consultative coopération. Bernard Stasi a ainsi rencontré des droits de l’homme (CNCDH) M. Otakar Motejl, Défenseur public des droits, élu par la Chambre basse du Parlement de la Bernard Stasi, Médiateur de la République, est République tchèque en décembre 2000, membre de la Commission nationale consultative Mme Pauline Champoux-Lesage, nouvelle des droits de l’homme, comme le furent ses prédé- Protectrice du citoyen du Québec, ainsi que cesseurs depuis 1993. Présidée par Alain Bacquet, Mme Alifa Chabaane-Farouk, médiatrice adminis- la CNCDH exerce une mission de vigilance et de trative de Tunisie. proposition, en ce qui concerne les droits de l’homme. Cette mission s’exerce à la fois sur les projets de textes législatifs et réglementaires, et C. Les médiateurs/Ombudsmans dans leur application par les administrations et services le monde publics. Cette instance formule des avis au Premier ministre et procède à des études, soit sur La réunion du conseil d’administration de saisine de gouvernement, soit de sa propre initia- l’Institut international de l’Ombudsman (IOI), tive. Ces travaux sont rendus publics. qui a eu lieu du 29 au 31 octobre 2001, à Séoul (Corée-du-Sud), a été l’occasion pour le Composée de représentants d’organisations non- Médiateur de la République de rencontrer ses gouvernementales, de confédérations syndicales, homologues du monde entier. de personnalités choisies, d’experts internatio- naux, de parlementaires et de représentants des Le président de IOI, Sir Brian Elwood, ministères, la Commission nationale consultative Ombudsman en chef de la Nouvelle-Zélande, a été des droits de l’homme est un lieu de débats, reconduit dans ses fonctions pour une nouvelle d’échanges, de propositions et de témoignages sur période de quatre ans. L’Ombudsman de l’Ontario des sujets très variés, tels, par exemple, que « l’asile (Canada), M. Clare Lewis, a quant à lui été élu en Europe » et « la présomption d’innocence ». secrétaire général de l’Institution, succédant à Daniel Jacoby.

67 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Affaires internationales et droits de l’homme

> Le Groupe d’études et de lutte contre les tion du Médiateur de la République avec la direc- discriminations (GELD) tion générale des droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Ce projet vise à trouver des solutions Le Groupe d’études et de lutte contre les discrimi- adaptées aux difficultés spécifiques que rencon- nations, dont le Médiateur de la République est trent certaines institutions de médiation, notam- membre de droit, a été créé en avril 1999 par le ment celles des pays confrontés à des conflits et des ministère de l’Emploi et de la Solidarité. Ce grou- crises. Il est l’occasion d’une réflexion sur la pement d’intérêt public (GIP) a pour objectif contribution que peuvent apporter ces institutions d’analyser les discriminations, réelles ou suppo- au processus global de stabilisation politique et de sées, dont sont victimes les populations du fait de renforcement de l’État de droit. leur origine étrangère, et d’éclairer la mise en œuvre et la conduite des actions qu’il convient de Depuis 1987, le Conseil de l’Europe organise, tous mener contre les comportements et les mesures les deux ans, une table ronde avec les médiateurs et discriminatoires. Ombudsmans des pays membres. Cette table ronde s’est réunie, en 2001, à Zurich, à l’invitation Les missions de ce GIP sont définies à l’article 9 de de l’Association suisse des médiateurs parlemen- la loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre taires. Elle a été l’occasion d’un débat autour de les discriminations et précisées dans une circulaire deux thèmes principaux : « le principe de bonne interministérielle. Le texte législatif affirme le rôle gouvernance » et « le respect des droits de central de coordination, d’information et de sou- l’homme par la police et les autres agents respon- tien du GELD dans la structuration d’une poli- sables de l’application des lois ». tique publique de lutte contre les discriminations. Les 120 participants à la réunion de Zurich, repré- Le GELD s’est vu par ailleurs confier, en 2001, la sentant 36 pays membres du Conseil de l’Europe gestion du numéro d’appel gratuit (114) ouvert ou ayant un statut d’observateur (Bosnie- aux victimes de discriminations raciales. Les com- Herzégovine et Israël), ont évoqué les difficultés missions départementales d’accès à la citoyenneté rencontrées par certaines institutions. Parmi ces (CODAC) auxquelles participent les délégués du difficultés, figurent notamment l’insuffisance de Médiateur de la République, apportent leur sou- moyens, les limites d’accès aux informations déte- tien à l’exercice de cette nouvelle mission confiée nues par les administrations et l’absence de suite au GELD en lui donnant, à partir des informations donnée aux recommandations. Cet échange de collectées sur les discriminations signalées, matière vues a permis d’élaborer, dans le cadre du Pacte de à réflexion et à proposition de mesures. stabilité de l’Europe du sud-est, des projets de coopération et d’appui auxquels le Médiateur de la République française apporte sa contribution. B. L’activité dans le cadre européen Cette rencontre a, par ailleurs, été l’occasion pour > Le Conseil de l’Europe les Ombudsmans et médiateurs des pays euro- péens de participer aux séances de travail organi- Le projet de mise en place et de renforcement des sées par l’Institut international de l’Ombudsman institutions nationales indépendantes pour la pro- (IOI). tection des droits de l’homme dans tous les pays engagés dans le Pacte de stabilité de l’Europe du sud-est est l’occasion d’une très étroite collabora-

68 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Affaires internationales et droits de l’homme

> Le commissaire aux droits de l’homme du Ce Pacte international, entré en vigueur le 3 jan- Conseil de l’Europe vier 1976, édicte un certain nombre de disposi- tions juridiques internationales en ces domaines, Créé en septembre 1999 par l’Assemblée parle- telles que « le droit au travail dans des conditions mentaire du Conseil de l’Europe qui en a, par justes et favorables, le droit à la protection sociale, ailleurs, élu les membres, le commissariat aux le droit à un niveau de vie suffisant, le droit de droits de l’homme a pour mission de promouvoir jouir du meilleur état de santé physique et mentale les droits de l’homme au sein des États membres, qu’il est possible d’atteindre et le droit à l’éduca- par l’éducation, la sensibilisation et l’incitation au tion et aux bienfaits de la liberté culturelle et du respect de ces droits. La fonction de commissaire progrès scientifique ». du Conseil de l’Europe est aujourd’hui exercée par M. Alvaro Gil-Robles, ancien Défenseur du peuple L’existence et la reconnaissance officielle, en d’Espagne, qui travaille en étroite collaboration France, d’institutions telles que le Médiateur de la avec les médiateurs européens et tout particulière- République et la Commission nationale consulta- ment avec le médiateur français. tive des droits de l’homme, figurent au nombre des éléments positifs relevés par le Comité, au terme de l’examen du second rapport sur la France. C. L’activité dans le cadre des Nations unies D. L’accueil de stagiaires > Commission des droits de l’homme des Nations unies (CDHNU) Au cours de l’année 2001, le Médiateur de la République a accueilli, pour des stages de courte En leur qualité de membres de l’AOMF et de l’IOI, durée, les médiateurs de la République du Congo- le Médiateur de la République et ses homologues Brazzaville, du Burkina Faso ainsi que des collabo- ont été conviés à participer, à l’occasion de la rateurs des médiateurs d’Andorre et de Grèce. 57e session de la Commission des droits de l’homme des Nations unies, tenue en avril 2001 à Par ailleurs, les collaborateurs du Médiateur de la Genève, aux débats sur « les institutions nationales République en charge du secteur « Affaires inter- et arrangements nationaux ». Cette initiative nationales et droits de l’homme » ont assuré l’ac- témoigne de la reconnaissance de l’importante cueil de nombreuses personnalités étrangères, en contribution des médiateurs et Ombudsmans aux liaison avec le ministère des Affaires étrangères ou initiatives tendant à la promotion des droits de avec des universités françaises. Ainsi, en 2001, des l’homme sur le plan national et international. personnalités originaires d’Albanie, de Chine, de Géorgie, du Japon, de Macédoine, de Namibie, d’Ouganda, de Suisse et du Tadjikistan sont venues > Comité de l’ONU pour le droits s’informer sur la mission du Médiateur de la économiques, sociaux et culturels (CDESC) République française, et sur le contexte juridique et pratique dans lequel il exerce sa mission. Associé pour la première fois à la délégation fran- çaise, le Médiateur de la République a participé à l’examen du second rapport de la France sur l’ap- plication du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

69 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Affaires internationales et droits de l’homme

E. Les conférences En raison du contexte politique très tendu qui a fait suite à la condamnation et à l’incarcération de Le Médiateur de la République a participé, à l’invi- M. Agboyibo, président d’un parti d’opposition, le tation de Mme Nina Karpachova, ombudsman Comité d’action pour le renouveau (CAR), mais d’Ukraine, à la conférence organisée à Kiev sur le également en raison de désaccords persistants et de thème « Liberté et responsabilité des médias, une la complexité des systèmes internes de décision, la perspective européenne ». Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pu mener sa tâche à bien et a été Il a par ailleurs participé au séminaire organisé par contrainte de reporter, une nouvelle fois, les élec- l’Institut des droits de l’homme du barreau de tions législatives. Beyrouth qui s’est tenu du 24 au 26 mai 2001. À l’occasion de son séjour au Liban, le Médiateur de Devant la gravité de la situation, les facilitateurs la République a constaté qu’un projet de loi por- ont multiplié les efforts dans l’espoir de maintenir tant création d’une institution de médiation est en le dialogue entre la mouvance présidentielle et les voie d’être soumis à l’examen de l’Assemblée différents partis de l’opposition, et de susciter les nationale libanaise. Ce projet concrétise ainsi la initiatives locales nécessaires à la sauvegarde du volonté d’une mesure en ce sens, maintes fois processus de réconciliation nationale engagé exprimée par les hautes autorités politiques du depuis trois ans. Un nouvel ajournement de cette Liban. consultation législative serait préjudiciable à la reprise de la coopération internationale. Enfin, le Médiateur de la République est intervenu à Québec, lors d’une conférence organisée par le Conseil des tribunaux canadiens, sur le thème « La justice administrative, qu’en pensent les Ombudsmans ? »

F. La poursuite d’une mission spéciale : « la facilitation du dialogue intertogolais »

Bernard Stasi poursuit, en marge de ses fonctions de Médiateur de la République, la mission de « facilitation du dialogue intertogolais » que lui ont confiée le Président de la République et le gou- vernement français. Il exerce cette mission avec trois autres facilitateurs qui ont été désignés par l’Union européenne, l’Allemagne et l’Organisation internationale de la francophonie. La « coordina- tion des facilitateurs » est assurée par Philippe Bardiaux, conseiller du Médiateur de la République pour les affaires internationales et les droits de l’homme, officiellement désigné pour exercer cette fonction.

70 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Affaires internationales et droits de l’homme

Beyrouth (Liban), les 24-27 juillet 2001 Bernard Stasi et M. Rafic Hariri, Premier ministre libanais.

Séoul (Corée du Sud), les 29-31 octobre 2001 Bernard Stasi avec M. Kim Jung-Ki, Ombudsman de Corée du Sud (à gauche) et l’un de ses collaborateurs.

Andorre-la-Vieille (Principauté d’Andorre), les 14-18 octobre 2001 Bernard Stasi avec Son Excellence Mgr Joan Martí Alanís, coprince épiscopal d’Andorre (au centre), et Maître Ricard Fiter Vilajoana, Médiateur de la Principauté d’Andorre (à gauche), au Palais épiscopal à la Seu d’Urgell.

71 Rapport 2001 Activité du siège de l’institution Affaires internationales et droits de l’homme

Andorre-la-Vieille (Principauté d’Andorre), les 14-18 octobre 2001 À l’occasion du 2e Congrès statutaire de l’Association des Ombudsmans et médiateurs de la francophonie (AOMF), Bernard Stasi, président de l’AOMF, avec Maître Ricard Fiter Vilajoana, Médiateur de la Principauté d’Andorre (à gauche), M. Francesc Areny Casal, président du Parlement d’Andorre (à droite) et les participants au congrès de l’Association.

Séoul (Corée du Sud), les 29-31 octobre 2001 À l’occasion du conseil d’administration de l’Institut international des Ombudsmans (IOI), Bernard Stasi avec le pré- sident de l’IOI, Sir Brian Elwood, Ombudsman principal de Nouvelle-Zélande, M. Kim Jung-Ki, Ombudsman de Corée du Sud (au centre) et les membres du conseil d’administration.

72 Rapport 2001 Deuxième partie

Activité des délégués du médiateur de la république 2

73 Rapport 2001

Activité des délégués

Le Médiateur de la République ne disposait, à l’ori- naissant. Lorsque, en revanche, une affaire ne gine, d’aucun représentant au niveau local. relève pas du champ de compétence de Cependant, les inconvénients de cette centralisa- l’Institution, les délégués orientent leurs corres- tion étant rapidement apparus, des « correspon- pondants vers les interlocuteurs, organismes, dants départementaux du Médiateur » ont été mis administrations ou services appropriés. en place dans les préfectures, à titre expérimental, en 1978. Leur présence a été généralisée sur l’en- Dans l’exercice de leur mission, les délégués du semble du territoire, dès 1980. Médiateur de la République peuvent être directe- ment saisis d’une réclamation. Ils sont habilités à Si le décret du 18 février 1986 a consacré officielle- rencontrer, sur leur lieu de permanence, les per- ment l’existence et défini le rôle de ces représen- sonnes qui souhaitent les solliciter. tants territoriaux, la loi du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les Si l’esprit qui anime les délégués et les collabora- administrations, dite « loi DCRA », a, quant à elle, teurs du siège du Médiateur de la République est renforcé la légitimité des délégués et donné à leur identique, le mode d’intervention des délégués dif- mission une base légale. Les « délégués du fère sensiblement de celui du siège de la Médiateur de la République » figurent en effet Médiature. Les réclamations dont est saisi le désormais dans la loi fondatrice du 3 janvier 1973 Médiateur ne peuvent, en effet, être adressées que modifiée, en son article 6-1. Les apports majeurs par l’intermédiaire d’un parlementaire et la procé- de cette loi DCRA pour l’Institution ont été dure légale de leur instruction est exclusivement analysés avec précision dans le rapport d’activité écrite. C’est cette complémentarité des modes 2000. d’intervention, conçue et organisée de manière cohérente, qui donne à la mission du Médiateur de Alors que leur fonction consistait, initialement, à la République toute sa richesse. informer les citoyens sur le mode de saisine de l’Institution et à les aider à constituer un dossier, Dans cet esprit de complémentarité, afin de rap- les délégués ont désormais pour mission de favo- procher davantage l’Institution des citoyens et de riser le règlement des différends qui relèvent de la favoriser une plus large accessibilité, le Médiateur compétence du Médiateur de la République et a souhaité, dès sa prise de fonction, renforcer la résultent de décisions prises localement. Dès lors présence de ses délégués auprès des populations les qu’un litige dépasse leur ressort géographique ou plus démunies. Il a, pour ce faire, en collaboration met en cause une administration centrale ou avec le ministre délégué à la Ville, lancé un pro- nationale, une ambassade ou un consulat, les gramme de développement territorial qui l’a délégués ont pour rôle d’aider les réclamants à conduit, au cours de l’année 2000, à nommer 104 constituer un dossier qui sera alors transmis à la nouveaux délégués. Installés dans les zones Médiature, par l’intermédiaire d’un parlementaire. urbaines relevant de la politique de la ville, ils ren- forcent ainsi le réseau des 120 délégués qui exer- Les délégués du Médiateur de la République ont, cent déjà leur mission dans chaque département. par ailleurs, un rôle important concernant l’infor- mation du public, favorisant l’instauration ou le Pour structurer, gérer et accompagner ce dévelop- rétablissement d’un dialogue avec les administra- pement territorial, le Médiateur de la République a tions. Ce dialogue est susceptible, le cas échéant, créé, au sein de son institution, une direction spé- d’éviter un litige ou de désamorcer un différend cifique en charge de cette mission et qui a pu pro-

75 Rapport 2001 Activité des délégués

céder à l’évaluation et à la consolidation de cette La réussite du développement territorial ne peut première étape du développement territorial. être appréciée à l’aune du seul critère quantitatif. Il importe, en effet, de prendre le temps d’évaluer les Ce bilan s’avère globalement positif, mais révèle conséquences de cette croissance qui, à l’échelle cependant certaines difficultés auxquelles il est des moyens de l’Institution, représente une muta- impératif d’apporter un remède avant de pour- tion majeure, pour en tirer les enseignements per- suivre plus avant le programme. C’est pourquoi, mettant d’apporter les solutions les plus sans renoncer à ses objectifs initiaux de développe- appropriées. ment territorial, le Médiateur a ralenti le rythme des créations de postes durant cette période.

76 Rapport 2001 Activité des délégués 1 Bilan de l’activité des délégués du Médiateur de la République

L’évaluation de l’activité des délégués du 1. Implantations et profils Médiateur de la République, et donc du service des délégués rendu au public, représente, pour l’Institution, un enjeu essentiel dans la mesure où elle contribue à En fin d’année 2001, 232 délégués du Médiateur de l’amélioration des services rendus aux citoyens. la République exerçaient leur mission sur l’en- semble du territoire, dont quinze dans les départe- L’évolution de l’activité des délégués rend néces- ments, territoires, et collectivités d’outre-mer. La saire une approche statistique et analytique renou- couverture des besoins est cependant inégale. velée qui ne pourra se concrétiser qu’en 2002. Certaines zones urbaines ou rurales sont en effet L’année 2001 est donc une année quelque peu par- dépourvues de délégués. D’autres en sont insuffi- ticulière, période de transition, d’évaluation et de samment dotées. Les zones les plus sensibles, pour consolidation. lesquelles les besoins des populations sont mani- festes, devraient cependant pouvoir accueillir pro- Au 31 décembre 2001, les délégués du Médiateur chainement des délégués supplémentaires, lorsque de la République étaient au nombre 232. Leur les modalités de leur installation auront été réglées. répartition sur le territoire reste inégale et les lieux d’accueil dans lesquels ils assurent les perma- Les délégués tiennent leur permanence, soit à la nences, présentent un degré variable d’adéquation préfecture de chaque département, soit dans des à l’exercice de leur mission. structures facilement accessibles lorsqu’ils exercent leur mission dans les quartiers en difficulté. Les délégués ont, à la fois, une mission d’instruc- tion et de traitement des réclamations et un rôle Souhaitant en effet que ses délégués soient au plus d’information, de conseil et d’orientation. Les près des citoyens, le Médiateur de la République a, deux composantes de leur activité sont parfaite- dès l’année 2000, privilégié leur installation dans ment distinctes mais néanmoins complémentaires. diverses structures locales existantes : maisons de la justice et du droit (MJD), maisons de services publics (MSP), centres sociaux, mairies annexes, bureaux de poste, par exemple.

77 Rapport 2001 Activité des délégués Bilan de l’activité des délégués

Répartition géographique des délégués du Médiateur de la République

Val-d'Oise Pas-de- Seine-Saint-Denis 6 Calais Hauts- 7 Nord Yvelines de- Paris 7 5 9 7 seine 6 Val-de-Marne Somme 7 Seine-Maritime 1 Aisne Essonne Ardennes 4 9 1 Oise 1 1 Manche Calvados Marne 1 1 Eure Meuse Moselle Seine- 2 1 1 1 1 2 Finistère Orne et- Meurthe- Bas-Rhin Côtes-d'Armor 1 Eure- et-Moselle 1 Ille-et- Marne 6 Vilaine Mayenne et-Loir 3 Aube Haute- Vosges Morbihan 4 1 2 Sarthe Loiret 1 Marne 1 2 Yonne Haut-Rhin 1 1 Loire- 1 1 Haute- 5 Loir-et-Cher Atlantique Maine-et- Saône 1 Loire Indre-et- 1 Côte-d'Or 1 2 1 Loire 1 Cher Nièvre Doubs 1 1 1 2 Vendée Deux- Indre Saône-et- Vienne 1 Sèvres 1 Loire Jura 1 Allier 1 1 1 1 Charente- Creuse Haute- Ain 1 Haute-Savoie Maritime 1 Puy-de- Loire Charente Vienne Rhone 1 2 Dôme 1 1 9 1 1 Savoie Corrèze Haute- Isère 1 1 Cantal Dordogne Loire Gironde 1 3 1 1 7 Hautes- Lot Ardèche Drôme Lot-et- Lozère 1 Alpes Garonne 1 Aveyron 1 1 1 Landes 1 Tarn-et- 1 Alpes-de- Garonne Vaucluse 1 Haute- Alpes- 1 2 Gard 1 1 Gers Tarn 3 Provence Maritimes 2 Haute- 5 Hérault Bouches- Pyrénées- 1 Var Atlantiques Garonne 5 du-Rhone 1 2 2 Hautes- 6 12 Ariège Aude 1 Pyrénées 1 Haute- Pyrénées- Corse 1 Orientales 1 Corse- du-Sud 1

Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion St Pierre-et-Miquelon Nouvelle-Calédonie Polynésie française Wallis-et-Futuna Mayotte

1 2 1 1 3 2 3 1 1

78 Rapport 2001 Activité des délégués Bilan de l’activité des délégués

Un premier bilan du degré d’adéquation de ces dif- De ce premier bilan, il ressort que les préfectures férents lieux d’accueil a été réalisé au cours de l’an- demeurent, fin 2001, les lieux majoritairement uti- née 2001 : lisés pour l’installation des délégués du Médiateur – les maisons de la justice et du droit (MJD) et les de la République. Viennent ensuite, à parts quasi maisons de services publics (MSP) – moins égales, les locaux municipaux et les maisons de la nombreuses – apparaissent comme les lieux les justice et du droit, ainsi que les maisons des ser- mieux adaptés à l’exercice de la mission des délé- vices publics ou assimilées. gués. Ces structures présentent l’avantage de réunir un réseau d’acteurs complémentaires, Les délégués sont, le plus souvent, des fonction- d’offrir des conditions satisfaisantes d’accueil naires ou des retraités de la fonction publique. Ils pour le public et de permettre une mutualisation sont, majoritairement, des hommes. des moyens de fonctionnement ; – bien qu’offrant en général un cadre moins favo- Le Médiateur de la République a souhaité, depuis rable à l’exercice de la mission des délégués, les 2000, infléchir cette tendance de manière à assurer locaux municipaux (mairies annexes, centres une représentation plus conforme de la société sociaux, maisons de quartier…) restent large- civile et traduire sa diversité. Le champ de recrute- ment sollicités comme lieux d’accueil des délé- ment a ainsi été ouvert aux personnes issues du gués, lorsqu’il n’existe pas de maisons de la secteur privé, aux femmes et aux jeunes. justice et du droit ou des services publics dans la zone de leur implantation ; Cette inflexion est lente et doit s’inscrire dans la – en revanche, les deux expériences d’implantation durée. Il s’avère, en effet, qu’une connaissance des dans un bureau de poste se sont avérées peu modalités de fonctionnement de l’administration, concluantes pour deux raisons : contraintes voire une certaine culture administrative, étant d’exploitation préjudiciables aux conditions nécessaires à l’exercice de la mission de délégué du d’activité des délégués et risque d’assimilation de Médiateur de la République, la très grande majo- ces derniers à des conseillers financiers. rité des délégués reste issue du secteur public. Ceux qui exercent actuellement leur mission sont, Ce constat conduit à ne pas envisager de pour- ainsi, principalement issus des cadres des préfec- suivre l’expérience. tures, de l’armée et particulièrement de la gendar- merie, des métiers de l’enseignement, de l’administration fiscale, des collectivités locales. Répartition des délégués Les délégués ne relevant pas du secteur public, soit par types d'implantation près d’un quart d’entre eux, sont originaires du secteur privé, du milieu associatif ou n’exercent Locaux municipaux aucune activité professionnelle (étudiants, deman- 21 % deurs d’emploi, femmes au foyer).

En termes statistiques, cette inflexion est, en outre, Préfectures et peu sensible en 2001. En effet, cette année ayant été sous-préfectures 55 % MJD ou prioritairement consacrée à l’évaluation de la pre- assimilées mière phase de développement territorial et à la 18 % nécessaire définition d’orientations et de MSP ou assimilées méthodes adaptées, le processus de recrutement a Autres 2 % 4 % été fortement ralenti.

79 Rapport 2001 Activité des délégués Bilan de l’activité des délégués

Répartition hommes/femmes Réclamations et demandes de conseil des délégués adressées aux délégués depuis leur installation

60 000 Femmes 33 %

50 000

Hommes 40 000 67 %

30 000

Répartition des délégués 20 000 par tranches d'âge

10 000 20-49 ans 34 % 60 ans et plus 0 40 % 1980 1983 1986 1987 1990 1991 1994 1995 1998 1999 2000 2001

Réclamations Demandes de conseil

En 2001, les délégués ont traité plus de 53 000 50-59 ans affaires (53 653). Cette forte progression, par rap- 26 % port à l’année 2000, résulte probablement du ren- forcement du réseau des délégués. Mais elle est 2. Activité certainement le reflet de l’augmentation constante et de plus en plus marquée de l’activité d’informa- Depuis leur mise en place officielle par le décret du tion, d’orientation et de conseil des délégués du 18 février 1986, l’activité des délégués du Médiateur de la République que favorisent leur Médiateur de la République a été multipliée par accessibilité, leur disponibilité et la qualité de leur 6,6. Cette progression continue découle principa- écoute. lement de leur facilité d’accès qui encourage les personnes en difficulté à s’adresser à eux pour des Ainsi, sur les 53 653 affaires recensées : problèmes de toute nature. Cette augmentation – 31 545 sont des demandes d’informations adres- constante reflète sans doute également un accrois- sées aux délégués. 27 554 demandes de cette sement des différends entre les services publics et nature avaient été comptabilisées en 2000, soit la population. La présence des délégués permet, à une augmentation annuelle de l’ordre de 14 % ; cet égard, de favoriser, par une relation directe, le – 22 108 sont des réclamations proprement dites. dialogue. Leur proximité vis-à-vis du réclamant et 20 874 avaient été dénombrées en 2000, soit une vis-à-vis de l’auteur de l’acte administratif progression de l’ordre de 6 % en un an. contesté facilite, en effet, l’obtention d’une solu- tion amiable au litige.

80 Rapport 2001 Activité des délégués Bilan de l’activité des délégués

> Le rôle d’information et d’orientation décidé de moderniser les rapports statistiques qui leur sont demandés. Le développement du rôle d’information et d’orientation témoigne de l’attente des adminis- Le nouvel outil statistique, plus simple et destiné à trés pour ce type d’intervention. Les délégués du être informatisé, sera opérationnel en 2002. Il Médiateur de la République exercent cette mission devrait ainsi permettre d’analyser l’activité des au niveau local. Répondant à un besoin réel, ils délégués de manière plus complète et plus précise favorisent le dialogue. à compter de la prochaine année. Ce changement d’outil statistique est nécessaire. Il permettra de En effet, en raison de leur accessibilité et de l’esprit disposer, pour le prochain bilan d’activité et pour de service qui les anime, les délégués du Médiateur l’avenir, de données précises constituant une réfé- de la République apparaissent, de plus en plus, rence fiable et exploitable, à partir desquelles il comme des interlocuteurs privilégiés, en particu- sera désormais possible de présenter des séries lier pour les personnes en situation difficile qui comparatives. espèrent trouver auprès d’eux une aide à la solu- tion de problèmes les plus divers, y compris ceux d’ordre privé. À chaque demande, les délégués s’ef- > Les réclamations forcent de fournir à leurs interlocuteurs les infor- mations nécessaires (démarches à suivre, état de À la différence des informations données qui font leur dossier, motifs d’une décision). Pour les rarement l’objet d’une procédure écrite, les récla- demandes qui sont hors de leur champ de compé- mations nécessitent, en revanche, l’ouverture d’un tence, ils s’attachent à les orienter vers les interlo- dossier lorsqu’elles entrent dans le champ de com- cuteurs compétents. pétence de l’Institution.

Les demandes d’information sont donc de nature Le traitement de ces dossiers comporte trois étapes très diverse et concernent souvent, à la différence essentielles : écouter, comprendre, intervenir. des réclamations, des affaires d’ordre privé L’écoute d’un réclamant ou la lecture attentive de qui ne relèvent pas du champ de compétence des son courrier et des pièces qui l’accompagnent, délégués. constitue l’étape qui permet aux délégués de véri- fier la recevabilité d’une réclamation. Il s’agit Il est malheureusement difficile de recenser plus ensuite pour eux d’identifier précisément l’origine précisément les domaines concernés par cette acti- du différend. Cette étape est essentielle car elle vité croissante d’information et d’orientation que permet aux délégués, par une série de questions les délégués ont été, peu à peu, conduits à exercer. et de vérifications, de définir le problème avec En effet, les rapports d’activité trimestriels que les précision et de pouvoir, le cas échéant, intervenir délégués ont présentés au Médiateur de la à bon escient auprès de l’administration locale République, jusqu’en 2001 inclus, prenaient essen- concernée. tiellement en compte leur mission de traitement des réclamations proprement dites. Il arrive que des réclamations ne puissent pas être réglées au niveau local et nécessitent la saisine Aussi, le Médiateur de la République souhaitant d’une administration centrale. Les délégués ont mesurer l’ampleur grandissante de ce rôle d’infor- alors pour mission d’aider les réclamants à prépa- mation et d’orientation des délégués, et prendre en rer leur dossier afin qu’il soit transmis à la compte cette spécificité de leur mission, a-t-il Médiature, par l’intermédiaire d’un parlementaire.

81 Rapport 2001 Activité des délégués Bilan de l’activité des délégués

En 2001, 93 % des réclamations recensées comme tion, de délai ou d’échéancier pour le règlement telles, ont pu être traitées localement. Les 7 % res- d’impositions de toute nature ; tant, soit 1 209 réclamations, ont été orientées vers – domaine de l’urbanisme : 7 % ; un parlementaire aux fins de transmission au siège – domaine de la justice : 4 % ; de l’Institution, soit parce qu’elles concernaient – domaine des agents publics/pensions : 3 %. une administration centrale, soit parce que leur complexité exigeait l’intervention des spécialistes Cette distribution des réclamations est très proche de la Médiature, soit, enfin, parce qu’elles n’avaient de celle déjà relevée dans le rapport d’activité pu être résolues localement. 2000.

Lorsque les délégués sont saisis de réclamations qui ne sont pas justifiées, il leur appartient d’expli- > Cas significatifs quer aux intéressés, en termes clairs et simples, les motifs et les fondements de la décision adminis- Litige avec le Trésor public pour le recouvrement trative contestée afin que, dans la mesure du pos- d’une amende sible, elle ne donne plus lieu à un sentiment d’injustice. L’importance de ce rôle pédagogique Après avoir subi un contrôle d’alcoolémie révélé ne doit pas être négligée puisque, dans l’ensemble, positif, Mme W. a été condamnée par le tribunal cor- et par rapport au volume des actes produits, l’ad- rectionnel au versement d’une amende de ministration fonctionne bien mais s’explique sou- 1 500 francs. À défaut de paiement, cette amende, vent mal et de manière trop technique. majorée de frais divers et de pénalités, a été prélevée d’autorité sur le compte bancaire de l’intéressée. C’est ainsi que, en 2001, 29 % des réclamations soumises aux délégués et relevant de la compé- Or, Mme W. affirme n’avoir jamais reçu les cour- tence de l’Institution, se sont avérées non fondées riers que lui a adressés le Trésor public, par envoi et ne justifiant aucune intervention. simple puis trois mois et demi plus tard, par cour- rier recommandé. Aux termes de ce courrier, L’ensemble des réclamations dont les délégués ont Mme W. était invitée à s’acquitter des sommes dues. été saisis a concerné les différents domaines d’in- tervention du Médiateur de la République. Ces Avant de saisir le délégué du Médiateur de la réclamations se répartissent dans des proportions République, Mme W. a tenté d’obtenir du Trésor inégales selon les domaines : public les références du pli recommandé et a – domaine social : 34 %. Ce domaine recouvre demandé à La Poste de diligenter une enquête. Des les litiges impliquant les caisses d’allocations informations ainsi obtenues, il est alors apparu familiales, les caisses de sécurité sociale et les que le numéro de l’envoi figurant dans les archives ASSEDIC principalement ; du département informatique du Trésor public ne – domaine des affaires générales : 30 %. Relèvent correspondait à aucun numéro de recommandé notamment de ce domaine, les litiges relatifs à la existant dans les services postaux. C’est à l’issue de situation administrative des étrangers, à la déli- cette démarche que Mme W. s’est adressée au délé- vrance de documents d’état civil, à des expul- gué de son département. sions locatives, aux services publics locaux ; – domaine fiscal : 22 %. Il s’agit en particulier de Après avoir vérifié que le litige ressortissait à la réclamations portant sur des redressements fis- compétence du Médiateur de la République et que caux, des demandes de dégrèvement, d’exonéra- la demande était recevable, le délégué a procédé à

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un examen au fond du dossier au vu de toutes les Celui-ci, après examen de la demande au regard pièces utiles à la compréhension de l’affaire. Le des critères de compétence et de recevabilité, s’est délégué ayant conclu au bien-fondé de la réclama- en premier lieu référé à la définition des travaux tion, a saisi le trésorier-payeur général de ce litige, d’amélioration donnée par l’administration fis- soulignant que la situation de l’intéressée résultait cale. Aux termes de cette définition, sont considé- d’un dysfonctionnement. Au terme d’un courrier rées comme des dépenses effectuées pour des argumenté, il a sollicité un réexamen bienveillant travaux d’amélioration, celles ayant pour objet du dossier. d’apporter à un immeuble un équipement ou un élément de confort nouveau. Tout en estimant être dans son bon droit dans la mesure où La Poste n’avait pas retourné la lettre Il a, en second lieu, examiné les conditions d’amé- recommandée au Trésor public, le trésorier-payeur nagement des salles de bains et de douche dans la général a accepté de répondre favorablement à résidence de M. P. Il a ainsi été conduit à considé- l’intervention du délégué du Médiateur de la rer que les dépenses faites par celui-ci pour ces République. aménagements, pouvaient répondre effectivement à la définition donnée par l’administration fiscale. Mme W. a donc pu obtenir l’annulation des frais de commandement de payer et le remboursement des Aussi, le délégué du Médiateur de la République a- frais bancaires. La somme restant à sa charge était t-il saisi officiellement le directeur des services fis- ainsi réduite au seul montant de l’amende initiale caux. Accompagnant son courrier de toutes les prononcée par le tribunal correctionnel. pièces utiles, il lui a demandé de bien vouloir pro- céder à un réexamen de cette affaire. Contestation d’un redressement fiscal Le directeur des services fiscaux, donnant une suite M. P. a fait aménager dans sa résidence principale favorable à cette demande de réexamen, a accepté une salle de bains et une salle de douche. Il a le maintien des réductions d’impôts afférentes aux déduit de ses impôts les dépenses afférentes au travaux réalisés et a décidé l’abandon des redresse- titre des « dépenses de gros travaux et assimilés » ments engagés à l’encontre de M. P. et, plus particulièrement, au titre des « dépenses d’amélioration » ouvrant droit à réduction d’im- Réorientation d’un administré vers une pôt. M. P.a alors été destinataire d’une notification assistante sociale de redressement, l’administration fiscale ayant considéré que les dépenses ainsi engagées ne Un délégué du Médiateur de la République est l’avaient pas été, en l’occurrence, pour des travaux alerté téléphoniquement par un responsable d’as- d’amélioration, mais pour des travaux de sociation, sur le cas de Mme B. Cette dernière, dont construction, apportant un élément de confort l’état de santé est déficient, ne s’est pas acquittée de nouveau. ses dettes envers EDF. En conséquence, l’accès de son domicile au réseau électrique a été inter- M. P. a fait parvenir, à deux reprises et dans les rompu. délais légaux, ses observations au contrôleur qui, par deux fois, a maintenu sa position. L’intéressé Bien qu’ayant constaté l’absence de tout dysfonc- s’est alors adressé au délégué du Médiateur de la tionnement d’un service public, le délégué du République auprès duquel il a sollicité un entretien. Médiateur de la République a néanmoins rassem- blé, avec l’aide du responsable de l’association

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intervenante, un maximum d’informations sur cette préfets chargés de mission pour la politique de la affaire. Puis il a pris l’attache téléphonique des ser- Ville et de représentants de services publics locaux, vices sociaux pour s’informer très précisément de la le rôle des délégués du Médiateur de la République situation de l’intéressée. L’assistante sociale a alors face aux attentes des citoyens, d’une part, et face indiqué au délégué que Mme B., bien connue des aux services publics, d’autre part. Ces deux aspects services sociaux, avait été reçue à plusieurs reprises du rôle des délégués ont été largement débattus et mais avait toujours refusé l’aide proposée. ont fait l’objet d’ateliers spécifiques.

Il a alors été convenu avec l’assistante sociale que Cette journée, à laquelle étaient également conviés celle-ci tenterait rapidement une nouvelle des parlementaires et des élus locaux largement démarche auprès de Mme B. et lui verserait une aide impliqués dans ce projet, a été clôturée par le financière la mettant en mesure de régler ses dettes. Premier ministre, Lionel Jospin, qui a salué l’instal- Le délégué a pris contact avec les services compé- lation des délégués du Médiateur de la République tents d’EDF pour les informer de cette évolution. dans les quartiers en difficulté, soulignant l’impor- tance de leur rôle dans l’effort collectif de rétablis- Dans cette affaire, après analyse des informations sement et d’amélioration de la communication collectées, le délégué du Médiateur de la entre les services publics et les citoyens. République a pu orienter le responsable de l’asso- ciation vers l’assistante sociale en charge du dos- La diversité, l’étendue et la technicité des disposi- sier et vers les services compétents d’EDF, alertés, tifs législatifs et réglementaires, la complexité des contribuant ainsi à ouvrir de possibles voies de procédures et de la répartition des compétences règlement entre les services, la compréhension parfois diffi- cile des réponses des administrations sont autant de facteurs d’incompréhension, de blocages, voire de crispations, toujours regrettables. Le Premier 3. Rencontres avec les délégués ministre a, sur ce point, pleinement adhéré au constat unanime des délégués, « une décision de > « Rencontre-bilan » du 10 avril 2001 l’administration, en particulier si elle est négative, est mieux admise si elle est expliquée ». C’est la rai- Conçu dans le cadre de la politique de la ville, le son pour laquelle, il a insisté sur l’utilité et la qua- programme de recrutement et d’installation de lité de l’écoute qui doit être à la fois « attentive, délégués dans les quartiers dits prioritaires a été bienveillante et respectueuse ». Selon le Premier engagé en 2000. ministre, la proximité des délégués avec leurs interlocuteurs est un atout essentiel pour établir À l’issue des cent premières nominations, une ren- ou rétablir une relation de confiance. Les délégués contre a été organisée par le ministre délégué à la doivent, bien entendu, veiller à apporter à leurs Ville et le Médiateur de la République. Celle-ci interlocuteurs « une explication claire, dans un s’est tenue à la Maison de la chimie, le 10 avril langage simple – et parfois dans la langue du pays 2001, autour du thème : « Les délégués du d’origine de l’administré » afin de « dénouer une Médiateur de la République et la politique de la situation potentiellement conflictuelle ». Ville – Bilan et perspectives ». Le Premier ministre a, par ailleurs, souligné l’inté- Cette rencontre a été l’occasion d’évoquer, à partir rêt d’une diversification du recrutement des délé- de nombreux témoignages de délégués, de sous- gués du Médiateur de la République. Cette

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diversification est en effet de nature à « nourrir République la confirmation de l’utilité du dévelop- cette nécessaire confiance ». pement territorial de l’Institution dans les quar- tiers relevant de la politique de la ville, à proximité En conclusion de cette rencontre, le Premier immédiate des populations les plus démunies. Ces ministre a insisté sur le rôle de « transmission » implantations dans des zones où les besoins s’ex- entre les citoyens et l’administration qui est aujour- priment de manière plus aiguë ne retirent nulle- d’hui celui des délégués. En cela, ils constituent ment leur intérêt à la présence traditionnelle des « un rouage essentiel de la réforme de l’État ». délégués dans les préfectures, dont elles sont com- plémentaires.

> Réunions organisées au siège de la Dans ces quartiers, parfois oubliés par les services Médiature publics, les délégués sont rapidement devenus des interlocuteurs utiles, voire indispensables. Tous les Le Médiateur de la République a réuni, dans ses délégués ont souligné, à l’occasion de ces réunions locaux, en effectif restreint, ses équipes de délégués de travail au siège de la Médiature, l’importance de nouvellement constituées. Ces rencontres sont en leur implantation au cœur de ces quartiers. Une effet indispensables à une bonne cohésion ainsi telle implantation est en effet déterminante dans la qu’à une nécessaire coordination entre les actions mesure où la proximité est la condition nécessaire menées par le siège et par les délégués, dans le pour que les personnes en grande difficulté sociale cadre des missions du Médiateur de République, soient en mesure de recourir aux services d’un missions définies par la loi du 3 janvier 1973. délégué.

Des rencontres, par département, ont ainsi été Le constat est, sur ce point, unanime : dès lors que organisées à la Médiature, à compter du dernier les délégués du Médiateur sont installés dans des trimestre de l’année 2001, avec la participation des structures d’accès facile, bien identifiées et sécuri- collaborateurs de chaque secteur d’instruction. santes, ils se trouvent rapidement et abondam- ment sollicités. Entre les mois de septembre et de décembre 2001, le Médiateur a rencontré 80 délégués, en poste en Ces réunions ont également été, pour les délégués, préfecture ou dans des lieux de regroupement de l’occasion de souligner le double aspect de la mis- services publics et provenant de quinze départe- sion qui leur a été confiée : ments : la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne, le – le premier aspect de cette mission correspond au Val-d’Oise, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine, règlement amiable de conflits entre administrés l’Essonne, le Nord, la Gironde, le Pas-de-Calais, le et services publics, règlement envisagé selon le Rhône, la Seine, la Haute-Garonne, les Bouches- principe de la « réclamation » soumise à une du-Rhône, le Tarn et l’Hérault. procédure clairement définie par la loi du 3 jan- vier 1973 ; Ce type de contact sera poursuivi sous cette forme, – le second aspect de la mission est un devoir de mais, parallèlement, la direction du développe- réponse à une forte demande d’écoute, d’infor- ment territorial ira régulièrement à la rencontre mation, et d’orientation des personnes qui solli- des délégués et se déplacera dans les régions et citent les délégués et qui éprouvent souvent de dans les départements. grandes difficultés à communiquer avec des ser- vices dont la répartition des compétences leur est Ces rencontres ont apporté au Médiateur de la peu lisible.

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Pour que la mission des délégués prenne sa pleine « Je dispose d’un bureau pour recevoir, une fois dimension et que ceux-ci soient en mesure de par semaine, et dans des conditions de confiden- l’exercer, il est néanmoins indispensable que ces tialité satisfaisantes, les personnes qui sollicitent derniers disposent : un rendez-vous avec moi. C’est le secrétariat de la – d’une part, de connaissances administratives MJD qui assure mes prises de rendez-vous ». solides et d’outils méthodologiques parfaitement adaptés à la nature des dossiers qu’ils doivent L’accueil du public et le traitement des dossiers : traiter et du public qu’ils reçoivent ; – d’autre part, d’une installation conforme à « J’assure actuellement une demi-journée de per- l’image que doit donner un service public ; manence par semaine, à laquelle s’ajoutent – et enfin, d’une logistique minimum, nécessaire à quelques heures hebdomadaires de suivi des dos- l’accomplissement de leurs tâches (micro-ordi- siers. Je reçois en moyenne cinq personnes par per- nateur, timbres, téléphone…). manence et quelques appels téléphoniques, en rapport avec des cas traités ou pour des demandes Or, ainsi que l’ont exprimé des délégués, en parti- de renseignements. Pour chaque personne, je culier lors des réunions de travail organisées à la prends le temps nécessaire à l’écoute et à la mise en Médiature, ces conditions ne sont pas toujours confiance. réunies. Les difficultés sont actuellement recensées et évaluées par la direction du développement ter- « J’analyse les éléments fournis, beaucoup de cas ritorial, de manière à ce que les réponses les plus nécessitant des compléments d’information. Le appropriées leur soient apportées traitement du dossier peut consister ensuite : – à donner des conseils de procédure ; – à aider à construire ou compléter un dossier, à rédiger un courrier ; 4. Témoignages – à saisir l’administration concernée, lorsque je me trouve en présence d’un litige pouvant justifier > Le témoignage d’un délégué du Médiateur mon intervention en tant que délégué. de la République dans le Haut-Rhin « D’une façon générale, les administrations saisies André Heckendorn, délégué du Médiateur de la par courrier répondent dans des délais variant de République dans le Haut-Rhin depuis le 1er juin cinq à six semaines en moyenne, et motivent leur 2001, est installé à la maison de la justice et du position. J’informe, ensuite, évidemment, le droit (MJD) de Mulhouse. Il dresse de la manière demandeur de la réponse obtenue. suivante un premier bilan de cette année d’activité. « Dans la majorité des cas, une moyenne de trois L’installation : entretiens s’avère nécessaire pour clôturer une affaire ». « Mon installation à la MJD de Mulhouse s’est pas- sée dans d’excellentes conditions. Elle permet de La sociologie du public : créer une véritable synergie autour des acteurs de l’accès au droit que cette structure réunit : service « Les deux tiers du public qui me sollicitent, habi- d’aide aux victimes, avocats, conciliateurs de jus- tent Mulhouse même ou son agglomération. Ils tice, huissiers de justice, notaires, délégué du viennent de tous les quartiers ; peu viennent des Médiateur de la République. quartiers dits sensibles.

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« La moitié des affaires relèvent du domaine anonymat frustrant lorsqu’elles ont conscience de « social », sans que, pour autant, le public concerné n’être qu’un matricule ou un identifiant. soit forcément défavorisé. Ce sont parfois des « acci- dentés de la vie », qui cumulent handicaps, déboires, « L’accueil et le temps consacré aux entretiens per- malchances… Beaucoup de personnes qui s’adres- sonnalisés tendent à restaurer l’image souvent sent au délégué sont des gens « déboussolés » par le dégradée que peut laisser l’administration lors- fonctionnement des administrations ou, tout sim- qu’elle dysfonctionne. Sont mal ressentis, par plement, ignorant les arcanes administratifs, et qui exemple, les courriers restés sans réponse, les dos- recherchent un conseil, une « clé d’entrée ». siers perdus, les demandes répétées de justificatifs déjà fournis, l’accueil parfois un peu expéditif aux « Les dossiers révèlent souvent des blocages au gui- guichets assuré par des agents submergés par les chet ou sont motivés par des analyses incomplètes demandes… que l’intervention du délégué permet de clarifier ou de compléter. « Ma situation particulière dans le secteur nord-est de Paris m’amène, en outre, à rencontrer une « Sur un plan personnel, la fonction de délégué du population relativement défavorisée. Ces quar- Médiateur de la République est enrichissante et tiers, activement pris en charge par les dispositifs donne le sentiment d’une véritable utilité sociale ». de la politique de la Ville, abritent, en effet, de nombreuses personnes confrontées à des pro- > Le témoignage d’une déléguée du blèmes d’intégration ou des difficultés d’ordre Médiateur de la République à Paris économique et social. Elles sont souvent peu ins- truites des règlements administratifs, se plaignent Marike Lenclud a été nommée déléguée du généralement d’un manque d’information et Médiateur de la République à la MJD de Paris contestent la complexité des formalités à effectuer. nord-est en février 2001. Elle témoigne ici de l’im- Elles jugent le langage administratif abscons et portance de l’échelon de proximité, représenté par sont parfois dans l’incapacité de répondre à cer- le délégué. taines demandes en raison de leurs difficultés à s’exprimer. Ces personnes trouvent auprès du « Le délégué du Médiateur de la République doit délégué du Médiateur de la République l’assistance valoriser l’image de l’Institution qui sera jugée à qu’elles recherchent. travers lui, et montrer son efficacité par la qualité et la rapidité de ses interventions. C’est un généra- « Il faut alors expliquer les décisions administra- liste qui doit pouvoir répondre à des questions très tives, trouver un palliatif, orienter, renseigner, diverses : une bonne connaissance des rouages résoudre rapidement le litige ou faire en sorte que administratifs de base est donc requise. Mais c’est le réclamant ne reparte pas désemparé si aucune surtout par son contact avec le public qu’il valorise intervention n’est possible. Lorsque les requêtes ne son travail et lui donne une dimension plus sont pas justifiées sur le plan du droit, il faut humaine. prendre le temps d’expliquer un rejet administratif à des personnes persuadées au premier abord « Les réclamants sont souvent des personnes d’être victimes d’une injustice. découragées ou exaspérées, qui sont déconcertées par l’aspect bureaucratique des démarches admi- « Nous avons rempli notre rôle lorsque ces récla- nistratives. Elles souhaitent expliquer – parfois mants finissent par accepter une décision irrévo- longuement – leur situation et sortir ainsi d’un cable et repartent, malgré tout rassérénés par les

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explications que nous leur avons apportées. C’est pièces fournies sont insuffisantes, voire inexis- dans ces situations que l’intervention du délégué tantes, que le délégué demande un complément prend toute sa valeur car elle met l’Institution d’information en essayant de mentionner de du Médiateur de la République à la portée d’un manière aussi détaillée que possible les pièces qu’il public désemparé, qui se dit mal compris par les y aurait lieu de lui faire parvenir. autorités. « Une fois ces démarches accomplies et lorsque « La fonction de délégué est enrichissante du fait l’intervention demandée s’avère effectivement jus- des contacts humains qu’elle implique, tant avec tifiée, le délégué saisit par écrit le(s) service(s) mis les personnes qu’il aide efficacement qu’avec les en cause. fonctionnaires qui lui apportent leur collabora- tion. Elle est, par ailleurs, extrêmement motivante « Cette manière de procéder est privilégiée pour en raison du taux de réussite important de ses des raisons pratiques et juridiques. Tout d’abord, il interventions. En outre, elle contribue à populari- n’est pas facile de contacter par téléphone la per- ser l’Institution en la rendant directement acces- sonne idoine ; il n’est pas davantage aisé de résu- sible au public ». mer l’affaire et d’exposer ses arguments par ce biais. Ensuite, l’envoi d’un écrit permet d’obtenir une réponse elle-même écrite (parallélisme des > Le témoignage du délégué du Médiateur formes), ce qui oblige l’organisme mis en cause à de la République dans la Drôme s’engager formellement et constitue une garantie pour le requérant, comme pour le délégué, pour Pierre Bernard, délégué du Médiateur de la les cas – très rares – où les mesures accordées à la République dans le département de la Drôme, pré- suite de l’intervention ne seraient pas respectées. sente ici sa méthode de travail dans l’exercice de sa fonction ou « comment agit le délégué ». « Même lorsque le délégué n’obtient pas gain de cause, il est, la plupart du temps, assuré d’avoir une « Le délégué est saisi essentiellement par téléphone explication précise des motifs qui justifient le ou par écrit. Ce premier contact peut déboucher maintien de la position administrative décriée. Il y sur un rendez-vous. Toutefois, il ne faut pas perdre a tout lieu de considérer que cela sera de nature à de vue le fait que certains délégués exercent sou- satisfaire le requérant qui, jusqu’à présent, avait dû vent dans des départements ruraux où la popula- se contenter, pour toute réponse à ses courriers tion est clairsemée et où les distances ne facilitent souvent longs et complexes, d’une lettre type assez pas les déplacements vers le chef-lieu. indigeste et confuse, avec quelques cases cochées au moyen d’une croix. « En fonction des documents dont il dispose, le délégué commence par réaliser une synthèse du « Il est bien évident qu’en cas d’extrême urgence, le dossier pour déterminer si l’intervention sollicitée délégué utilise des voies plus rapides, comme le est de sa compétence et, dans l’affirmative, si elle téléphone, la télécopie ou le courrier électronique, est justifiée. Il arrive, notamment, lorsque les pour joindre les services concernés ».

88 Rapport 2001 Activité des délégués 2 Évaluation du développement territorial

Le développement territorial répond à un besoin En effet, la réussite du développement territorial fondamental : permettre au plus large public pos- ne doit pas être appréciée uniquement de manière sible, dans les zones urbaines ou rurales, d’accéder quantitative. Il ne suffit pas d’accroître numéri- aux possibilités ouvertes par la loi de 1973. Il quement l’effectif des délégués pour être assuré apporte ainsi sa contribution à la mise en œuvre des que le service rendu à la population sera effective- priorités nationales que sont le rapprochement des ment amélioré qualitativement dans les mêmes services publics de la population, l’élargissement de proportions. l’accès au droit et la lutte contre les exclusions. Pour qu’il puisse en être ainsi, il faut s’assurer que Cet objectif garde toute sa valeur et justifie la les délégués disposent des moyens nécessaires à poursuite du programme lancé en 1999 et mis en leur mission et exercent celle-ci dans des condi- œuvre à partir de 2000. tions satisfaisantes de clarté et de sécurité juri- dique. Mais il est aussi nécessaire de faire en sorte C’est pourquoi le ralentissement des créations de qu’ils intègrent effectivement dans leur attitude et postes de délégués en 2001 ne doit pas être inter- dans leurs activités les deux principes fondateurs prété comme une remise en cause des objectifs du sur lesquels reposent la légitimité et l’efficacité de développement territorial qui prévoyaient notam- l’Institution : indépendance et autorité morale. ment, au titre de la médiation de proximité dans les quartiers sensibles, la création de 300 nouveaux C’est à la lumière de ces exigences qu’a été effec- postes de délégués. tuée l’évaluation de la première étape du dévelop- pement territorial. Le bilan établi à cette occasion Il s’explique simplement par la nécessité de « mar- a montré qu’il était indispensable, avant de quer une pause » dans le calendrier des recrute- reprendre le programme de création de nouveaux ments, afin de procéder à une évaluation de la postes, de remédier aux difficultés constatées en se première phase de réalisation du programme et de donnant les moyens d’atteindre trois objectifs : remédier à un certain nombre de difficultés. clarifier et sécuriser les conditions d’exercice des fonctions de délégués, constituer et animer un réseau, apporter un appui adapté à l’activité quoti- dienne des délégués.

89 Rapport 2001 Activité des délégués Évaluation du développement territorial

1. Clarifier et sécuriser tances officielles, notamment le Comité intermi- les conditions d’exercice nistériel des villes, que la fonction de délégué du des fonctions de délégué Médiateur de la République avait le caractère d’un « bénévolat indemnisé » et l’indemnité qu’ils > Les questions statutaires perçoivent celui d’une « indemnité représentative de frais ». Mais ces déclarations n’ont pas trouvé Lorsque le programme de développement territo- leur traduction dans des textes législatifs ou rial a été lancé en 1999 dans le cadre du partenariat réglementaires. avec le ministère délégué à la Ville, le Médiateur de la République a voulu diversifier le recrutement de Il en résulte que les intentions exprimées, si fondées ses délégués de manière à ce que la diversité de soient-elles dans leur principe, ne sont pas aujour- leurs profils reflète celle de la société. La mise en d’hui opposables aux textes qui régissent l’activité œuvre de cette orientation nouvelle s’est révélée principale des délégués, et cela aussi bien sur le plan intéressante mais elle a inévitablement fait réappa- des cumuls et des incompatibilités que du point de raître une question en suspens : celle du statut des vue du régime fiscal ou de la protection sociale. délégués du Médiateur de la République. À partir de ce constat préoccupant, le Médiateur Il faut rappeler en effet que, si l’existence et le rôle de la République a agi dans deux directions. : des délégués du Médiateur de la République sont – en premier lieu, il a fait en sorte qu’une protec- désormais inscrits dans un texte législatif, leur sta- tion sociale soit mise en œuvre au bénéfice des tut n’est, en revanche, pas défini par un texte ayant délégués, en particulier en ce qui concerne les une valeur juridique certaine. accidents du travail ; – en second lieu, un recensement des situations Cette situation, inchangée depuis l’origine de l’ins- d’incompatibilité ou d’incertitude génératrices titution, ne présentait guère d’inconvénient tant de risques a été réalisé de façon à permettre une que le recrutement et la gestion des délégués étaient information correcte des délégués en fonctions caractérisés par une grande stabilité et par une très et des candidats. forte homogénéité des situations statutaires, puisque les délégués étaient, jusqu’en 2000, presque Mais ces mesures palliatives ne sont pas satisfai- tous fonctionnaires en activité ou en retraite. santes si l’on veut se placer dans la perspective d’un développement territorial solide et durable. La diversification du recrutement a abouti, au C’est pourquoi le Médiateur de la République a contraire, à une grande hétérogénéité des situa- l’intention d’élaborer une proposition de clarifica- tions dont il a été rapidement constaté qu’elle pou- tion et de consolidation de la situation statutaire vait conduire à diverses formes d’incompatibilité de ses délégués. ou d’insécurité juridique, que ce soit au titre du cumul d’activités ou de rémunérations, ou encore Parallèlement à l’étude de ces questions statutaires, du point de vue de la protection sociale. Des délé- une réflexion a été engagée sur les incompatibilités gués ont ainsi été amenés à démissionner tandis déontologiques relatives aux fonctions de délégué que d’autres s’interrogent sur les conséquences de du Médiateur de la République. leur double activité. En effet, afin de garantir la légitimité et l’efficacité Certes, lors du lancement du programme de déve- de leur action, il est nécessaire d’éviter que les délé- loppement territorial, il a bien été acté par des ins- gués cumulent avec leur fonction une activité sus-

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ceptible de soulever des conflits d’intérêts ou de ture ou structure de proximité) qui doit logique- placer les délégués dans une position qui pourrait ment prendre en charge les dépenses de fonction- menacer leur indépendance ou faire douter de leur nement courant et notamment le coût des impartialité, et donc les placer en contradiction communications téléphoniques et l’affranchisse- avec les principes fondateurs de l’Institution que ment du courrier. sont l’autorité morale et l’indépendance. En 2001, le Médiateur de la République a dû Dans un premier temps, l’accent sera mis sur les constater les imperfections de ce dispositif qui situations pour lesquelles l’incompatibilité appa- aboutit, compte tenu de la complexité et de la raît la plus flagrante eu égard aux principes rappe- démultiplication des circuits financiers et aussi de lés ci-dessus. On peut notamment citer l’exercice la diversité des pratiques locales, à des situations à des professions judiciaires, de fonctions bénévoles la fois disparates et inégales quant au niveau des exercées par délégation de l’autorité judiciaire, de prestations. fonctions de médiateurs nommés par une admi- nistration, une collectivité territoriale ou tout L’inventaire partiel des moyens de fonctionnement autre organisme investi d’une mission de service mis à disposition des délégués, entamé en 2001 par public, de mandats d’élus politiques. la Médiature, a montré que dans de trop nom- breux cas, les délégués ne disposent pas : – d’un local leur permettant d’assurer un accueil > L’installation et les moyens décent du public et dans des conditions de confi- de fonctionnement dentialité satisfaisantes ; – d’une ligne téléphonique et de moyens d’affran- L’installation et la prise en charge des moyens de chissement de leur courrier ; fonctionnement des délégués du Médiateur de la – d’un ordinateur connecté – ou, du moins, République relèvent traditionnellement des préfets connectable à Internet – et d’une imprimante. de département, en application des circulaires signées, depuis 1978, par les Premiers ministres Ces lacunes pourraient, si elles perduraient, nuire successifs. Selon les termes de ces circulaires, le à la crédibilité de l’Institution. préfet doit, en effet, veiller « à ce que les services extérieurs de l’État apportent leur contribution à Pour parvenir à un règlement complet et durable la mobilisation des moyens nécessaires à l’exercice des difficultés rencontrées, le Médiateur de la des missions des délégués, sous des formes à déter- République a souhaité avancer dans trois direc- miner localement » : mise à disposition d’un local, tions : de moyens de secrétariat. – poursuivre et achever, au cours du premier tri- mestre de 2002, l’inventaire exhaustif des condi- Pour l’installation et la prise en charge des moyens tions d’installation et des moyens de de fonctionnement des délégués du Médiateur de fonctionnement des délégués ; la République en poste dans les quartiers en diffi- – modifier la procédure de nomination des délé- culté, dans le cadre du partenariat entre le gués pour la rendre cohérente avec la démarche Médiateur de la République et le ministre délégué d’installation. Désormais, aucun délégué ne sera à la Ville, il est demandé au préfet de mobiliser les nommé sans qu’aient été évaluées les conditions crédits affectés à la politique de la Ville. pratiques de son installation et de son fonction- nement, sur la base d’un questionnaire détaillé En tous les cas, c’est la structure d’accueil (préfec- adressé au responsable de la structure d’accueil.

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L’expérience conduira probablement à privilé- 2. Constituer et animer le réseau gier, pour les futures créations de postes, des des délégués solutions de regroupement de services publics, tels que les maisons de justice et du droit ou les > L’encadrement de l’action des délégués maisons de services publics qui présentent de par la Médiature nombreux avantages du point de vue de l’accueil du public, de la mutualisation des coûts de fonc- La nécessaire renégociation des moyens tionnement et de la complémentarité des diffé- budgétaires et humains de l’Institution rents intervenants regroupés ; – envisager des modalités plus appropriées per- L’ampleur du développement territorial réalisé a, mettant de financer les dépenses de fonctionne- plus généralement, révélé l’insuffisance des ment ou d’équipement liées à l’activité du moyens financiers, humains et techniques de délégué. Celles-ci – affranchissement, téléphone, l’Institution pour recruter, installer et former plus équipement et consommables informatiques – d’une centaine de délégués, leur garantir des transitent aujourd’hui, de façon complexe, par conditions de fonctionnement satisfaisantes, éva- plusieurs ministères. luer la mise en œuvre de ce dispositif et apporter à l’ensemble des délégués un encadrement et un Cette modification de procédure est désormais soutien technique indispensables. En effet, les indispensable car elle peut seule garantir le respect moyens de la Médiature étaient, jusqu’à présent, de deux exigences qui conditionnent la poursuite définis en fonction d’une structure restée stable et la réussite du développement territorial : assu- depuis de nombreuses années. Le budget de rer, dans la réalité de l’activité quotidienne l’indé- l’Institution, d’une part, et les effectifs du person- pendance effective du délégué et rendre cohérents nel de la Médiature, d’autre part, notamment ceux entre eux les équipements de communication de en charge de la médiation de proximité, se sont façon à rendre possible la constitution et l’anima- donc avérés largement insuffisants lorsque, au tion d’un réseau. 31 décembre 2000, le nombre des délégués du Médiateur de la République a presque doublé. La solution de ces problèmes constitue un préa- lable à la poursuite du développement territorial C’est pourquoi, à la lumière de ce constat, il était car, derrière l’apparente technicité des sujets en indispensable et urgent de renégocier le niveau des cause, c’est bien d’une question de principe qu’il moyens budgétaires et humains de l’Institution, ce s’agit, celle des conditions concrètes de représenta- qui a pu être accompli en 2001. tion d’une Institution dont la crédibilité repose essentiellement sur l’image d’indépendance et Il n’est pas exclu, néanmoins, que des moyens sup- d’autorité morale reconnue par le public. plémentaires s’avèrent encore nécessaires à l’ave- nir. En effet, certains projets ambitieux restent à mettre en œuvre pour garantir le développement durable de l’Institution, et notamment celui, oné- reux, de l’équipement informatique effectif de tous les délégués et de leur mise en réseau électronique, qui permettront, seuls, d’instaurer une animation, un suivi et un encadrement réellement dyna- miques et efficaces.

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La création de la direction du développement du 3 janvier 1973 complétée et modifiée, comment territorial doivent-ils agir et à quelles règles de conduite doi- vent-ils obéir ? Elle sera adressée à tous les délégués C’est dans un même souci que le Médiateur de la du Médiateur de la République, afin qu’ils République a décidé, en 2001, de créer, à ses côtés, connaissent précisément les obligations et les une direction du développement territorial. Cette incompatibilités que cette fonction implique, le nouvelle direction, marquant le souhait du cadre légal de leur action, leur place par rapport Médiateur de pérenniser le développement territo- aux autres acteurs institutionnels, ainsi que les rial de l’Institution, a été chargée, dans un premier modalités de résolution amiable des conflits et temps, d’apporter des réponses aux questions en leurs modes d’intervention. suspens, dans un deuxième temps, de mettre en place les outils et méthodes qui s’imposent avant de poursuivre le renforcement, et, par la suite, > La coordination de l’action des délégués d’assurer, plus généralement, l’encadrement, le au niveau local suivi et l’animation du réseau des délégués. Pour constituer cette direction le Médiateur de la Au-delà de l’encadrement de l’action des délégués République a obtenu la mise à disposition de per- par le Médiateur de la République au niveau natio- sonnels supplémentaires en complément de nal, c’est aussi localement que des besoins de coor- l’équipe restreinte qui assurait auparavant la ges- dination se sont fait sentir en 2001 dans les tion du dispositif. départements où les délégués sont les plus nom- breux. Cette coordination locale est, d’ailleurs, de Depuis la mise en place de la direction du dévelop- nature à favoriser l’animation du réseau au niveau pement territorial, en septembre 2001, de nom- national par la Médiature, dès lors qu’elle devrait breux chantiers ont été engagés ou poursuivis pour permettre à cette dernière d’avoir, dans chaque tirer les conséquences de l’évaluation réalisée tout département, un interlocuteur privilégié parmi les au long de l’année : modernisation de l’outil statis- délégués. tique, traitement des difficultés liées au statut et à l’installation des délégués, recensement de leurs Dans un certain nombre de cas, un délégué s’est situations et de leur équipement, préparation de la avéré jouer, spontanément et de manière infor- mise en place d’un Intranet à leur profit, dévelop- melle, un rôle de coordination, consistant à main- pement de la formation et de la documentation, tenir des contacts entre tous les délégués, à élaboration d’une « charte du délégué du organiser des réunions régulières et à s’adresser à Médiateur de la République »… La mise en œuvre la Médiature au nom de tous les autres. En aucun active de ces chantiers est en cours – ou sur le point cas, il ne s’est agi d’instaurer une quelconque hié- de l’être –, et devrait permettre d’en faire aboutir rarchie, mais plutôt de constituer et d’organiser un la plupart dans le courant de l’année 2002. réseau départemental, d’articuler et de coordonner l’action des délégués, et d’aider à la résolution des L’élaboration de la « charte du délégué du difficultés rencontrées par l’un d’entre eux. Selon Médiateur de la République » est un élément les départements, il a pu s’agir du délégué installé important de la « réforme » du développement ter- à la préfecture, plus expérimenté et plus apte à ritorial. Cette charte constituera, en effet, le docu- « parrainer » les nouveaux délégués, ou de l’un des ment de base et de référence concernant l’action nouveaux délégués, plus disponible ou bénéficiant des délégués : qui sont-ils, quelles sont leurs mis- de l’expérience requise pour la coordination. sions au regard de l’article 6-1 de la loi fondatrice

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Dans les départements où, en revanche, aucune De tels coordonnateurs seront nommés, dès 2002, coordination locale ne s’est spontanément instau- à titre expérimental, dans les départements où la rée en dépit de l’augmentation du nombre de délé- nécessité d’une coordination locale semble la plus gués, des problèmes d’articulation ont pu urgente. Il est ainsi prévu, par exemple, de nom- apparaître dans le traitement des affaires et les dif- mer un coordonnateur dans le Val-de-Marne et un ficultés de tous ordres (installation, équipement, en Seine-Saint-Denis. fonctionnement…) qui ont pu survenir ont mis sensiblement plus de temps pour se régler. Il est possible également que, dans les régions les plus importantes, une représentation du Conscient de la nécessité d’établir une coordina- Médiateur de la République auprès des autorités tion dans les départements où quatre à dix délé- locales s’avère souhaitable. gués sont installés ou, pour le moins, dans les départements où le besoin s’en est fait sentir, le Médiateur de la République s’est interrogé sur le mode de coordination qui serait le plus adéquat 3. Apporter un appui technique localement. En 2000, il avait pu penser que les adapté à l’activité quotidienne délégués installés en préfecture seraient naturelle- des délégués ment amenés à jouer un rôle de « parrainage ». En 2001, il s’est rendu compte que la coordination > La formation constituait une mission à part entière nécessitant un temps de travail spécifique. La diversité voulue des profils des délégués, source de proximité avec le public, rend nécessaire de leur C’est pourquoi, afin de mieux assurer la représen- apporter une assistance régulière et pragmatique tation de l’Institution et le soutien à l’action des pour leur permettre de faire face à la complexité délégués dans les départements, le Médiateur de la croissante du dispositif législatif et réglementaire, République a décidé de créer une fonction de obstacle pour le public à la compréhension des coordonnateur départemental. Ce coordonnateur, décisions prises par les administrations et source nommé pour un an renouvelable, comme les délé- éventuelle de conflits. gués, et exerçant sa mission deux demi-journées par semaine, dans les mêmes conditions (installa- Le délégué est, par nature, un généraliste qui peut tion au sein d’une structure d’accueil lui offrant un recevoir toute personne pour toute question. local), sera chargé notamment : Or, la médiation institutionnelle ne peut se – de veiller à ce que les délégués de son départe- réduire à l’écoute, même bienveillante. Sa crédi- ment disposent de l’ensemble des moyens néces- bilité, sa force s’appuient sur la sûreté juridique saires à l’exercice de leur mission ; de l’action des délégués, sur leur maîtrise de la – d’intervenir à la demande des délégués de son répartition des compétences entre les différents département pour favoriser l’exercice de leurs acteurs institutionnels et sur une attitude fonctions, particulièrement en cas de difficulté conforme aux principes fondateurs de l’Insti- dans les relations qu’ils entretiennent avec les tution du Médiateur de la République : indépen- services publics ; dance et autorité morale. – de transmettre régulièrement à la direction du développement territorial les données générales et Le Conseil économique et social, dans son rapport toutes les informations utiles concernant la situa- de 2001, intitulé Médiation et conciliation de proxi- tion du département et l’activité des délégués. mité propose une définition de la médiation fon-

94 Rapport 2001 Activité des délégués Évaluation du développement territorial

dée sur « l’idée d’entremise, d’intermédiaire, de l’exercice pratique de la fonction de délégué : rétablissement de la communication, de processus – en premier lieu, le travail en ateliers, sur des cas au cours duquel un lien est établi entre deux pratiques, avec les collaborateurs de chaque sec- termes ; la présence d’une tierce personne impar- teur d’instruction, a remplacé la présentation tiale, indépendante et sans pouvoir ». Et il indique théorique des différents domaines d’intervention que ce niveau d’exigence « renvoie à la nécessaire de l’Institution ; formation du médiateur ». – en deuxième lieu, un délégué du Médiateur de la République en poste a été systématiquement Telle est l’analyse à laquelle le Médiateur de la associé à ces ateliers, afin de compléter les propos République est également parvenu, fort de l’expé- des collaborateurs de la Médiature et de les illus- rience acquise à travers l’évaluation des missions trer par des expériences de terrain ; qu’il confie à ses délégués. – en troisième et dernier lieu, des intervenants du Centre national de la fonction publique territo- La formation initiale riale (CNFPT) ont été sollicités pour dispenser trois modules méthodologiques : l’organisation Conscient que ses délégués, aux profils désormais et la répartition des compétences des services diversifiés, ne disposent pas de toute l’expérience publics locaux, la rédaction administrative, l’ac- nécessaire en matière de médiation institution- cueil des publics et la conduite d’entretien. nelle, le Médiateur de la République a mis en place, dès l’année 2000, un dispositif de formation ini- Une session de formation s’est ainsi déroulée à la tiale à leur attention. Quatre stages d’une semaine Médiature, la semaine du 3 au 7 décembre 2001, ont ainsi été organisés à la Médiature avec la parti- avec la participation de 18 délégués nommés au cipation active de l’ensemble des secteurs d’ins- cours de l’année. Ce stage semble avoir répondu à truction, au profit des délégués nouvellement leurs attentes. Le bilan des évaluations réalisées par nommés, afin de leur donner les outils nécessaires chaque délégué et les secteurs d’instruction à l’exercice de leurs missions. montre, en effet, que la nouvelle formule répond globalement aux objectifs. Ces délégués ont consi- Si le bilan de ces sessions a été, dans l’ensemble, déré, en majorité, que cette formation leur avait positif, il a, néanmoins, révélé des lacunes et un permis, d’une part, de mieux comprendre leur rôle contenu essentiellement théorique. C’est pour- au sein de l’Institution et l’esprit de leurs missions quoi, il s’est avéré nécessaire, en 2001, de modifier et de recadrer, si besoin était, leurs modalités d’in- le dispositif de formation initiale proposé aux tervention, d’autre part, de connaître la doctrine délégués, afin de rendre cette formation plus de l’Institution, et, enfin, d’établir un contact adaptée à leurs besoins. C’est afin de répondre à étroit et confiant avec les services de la Médiature. cette préoccupation que la responsabilité de la formation a été confiée conjointement à la direc- La formation continue tion du développement territorial et au secteur « Communication ». La formation initiale permet de présenter l’Institution, les secteurs d’instruction et d’appor- Du point de vue matériel, le dispositif de forma- ter des outils méthodologiques. Ce faisant, elle tion initiale mis en œuvre en 2001 a reconduit l’or- contribue à signaler les domaines les plus com- ganisation initiale : déroulement de la formation à plexes pour lesquels les délégués souhaitent et ont la Médiature durant une semaine. En revanche, il besoin de renforcer leurs compétences. L’analyse a, quant à son contenu, été davantage axé sur des statistiques établies par les délégués montre

95 Rapport 2001 Activité des délégués Évaluation du développement territorial

également quels sont les sujets les plus « sensibles ». pour engager la constitution d’un véritable réseau des délégués. À partir de ces deux observations, la mise en place de sessions de formation continue s’avère indis- Aussi, avant d’être en mesure de fournir aux délé- pensable. La réflexion engagée par la direction du gués une documentation totalement satisfaisante développement territorial, en 2001, pour ou un accès à des ressources documentaires, la construire un programme adapté aux besoins direction du développement territorial a souhaité, exprimés et aux constats effectués devrait, dès dès à présent, réaliser et mettre à leur disposition 2002, se concrétiser par la mise en place de sessions un outil de travail pour les aider, au quotidien, dans thématiques de formation continue. l’exercice de leurs missions.

Pour être adaptée, cette formation continue doit, C’est ainsi que l’ensemble des collaborateurs pari- dans la mesure du possible, tenir compte des sou- siens du Médiateur de la République a participé, haits exprimés par les différents délégués et être en 2001, à l’élaboration d’un « guide pratique des envisagée localement, au niveau départemental ou délégués du Médiateur de la République » qui a pu régional. La direction du développement territo- être distribué, dans le courant du dernier tri- rial réfléchit donc, d’une part, à un système d’en- mestre, à tous les délégués en fonctions. Ce guide, quête ou de sondage préalable des attentes des à usage pratique, situe le cadre de l’intervention délégués d’une zone géographique donnée et, des délégués, leur propose des méthodes de travail d’autre part, aux dispositifs qui pourraient être et rassemble les principales notions et informa- envisagés, par exemple, en liaison avec les déléga- tions utiles au bon exercice de leurs missions. La tions régionales du Centre national de la fonction première partie de ce guide est consacrée à la pré- publique territoriale (CNFPT) ou avec la collabo- sentation générale de l’Institution et de son orga- ration des secteurs d’instruction de la Médiature. nisation, la deuxième partie à la méthode (pour le traitement des demandes, la réorientation vers les autres acteurs de l’accès au droit et de la résolution > Les ressources documentaires et la mise amiable des conflits, l’accueil des publics et la en réseau conduite d’entretien, la rédaction administrative et la communication). La troisième partie présente, En dehors des périodes privilégiées de formation de manière pratique et concrète, les différents qui permettent de contribuer à une meilleure domaines d’activité de l’Institution (fiscal, social, information des délégués, il est apparu indispen- agents publics-pensions, justice, urbanisme et sable de leur proposer des outils qui apportent des affaires générales) et la marge d’intervention des repères juridiques, méthodologiques et qui partici- délégués dans chacun d’entre eux. pent à la constitution du réseau des délégués. En effet, les fonctions du délégué se caractérisent par Même s’il constitue une base solide et s’il a voca- un exercice souvent solitaire de leur activité dans tion à être actualisé et complété, ce guide ne chacune de leurs permanences. saurait en aucun cas être exhaustif ou suffisant. L’accès à d’autres ressources documentaires, L’Institution, consciente que cette caractéristique notamment juridiques, législatives et réglemen- de travail solitaire – ou au minimum isolé - est taires, reste indispensable pour que les délégués inhérente à la fonction de délégué, s’est engagée puissent exercer efficacement leurs missions dans la réalisation de supports communs à tous d’information et de résolution amiable des pour favoriser l’harmonisation des pratiques et conflits.

96 Rapport 2001 Activité des délégués Évaluation du développement territorial

En plus de ce guide pratique, la création d’un outil Ce portail dédié aux délégués offrira des res- de communication, via Internet, devient nécessaire sources documentaires, des contacts directs avec pour pouvoir, de façon continue, assurer un lien l’ensemble des secteurs d’instruction et avec la entre les délégués et le siège de l’Institution. C’est direction du développement territorial. Le travail pourquoi, la mise en place d’un portail Intranet de conception est engagé, mais il doit tenir compte réservé aux délégués constitue l’une des priorités du niveau d’équipement informatique de l’en- de la direction du développement territorial pour semble des délégués pour atteindre ses objectifs. 2002.

97 Rapport 2001

Activité des délégués 3 Perspectives

À la lumière de l’évaluation du développement ter- En s’engageant dans cette voie, le Médiateur de la ritorial effectuée tout au long de l’année 2001, il République répond à l’objectif principal du légis- apparaît que quelques premières réalisations signi- lateur de 1973 : améliorer les relations entre les ficatives ont donc déjà pu intervenir mais que de populations et les services publics, en favorisant la nombreux projets restent donc encore en cours résolution amiable de leurs différends mais aussi et d’élaboration. Lorsque tous les objectifs ainsi fixés surtout, s’agissant des délégués, le rétablissement auront été atteints, le développement territorial du dialogue, par l’information, l’explication et pourra se poursuivre, sur des bases solides, dura- l’orientation, ce qui constitue probablement, en ce blement, pour rapprocher l’Institution des besoins début de XXIe siècle, une contribution novatrice et des populations et de la réalité des territoires. efficace à la lutte contre l’exclusion, au maintien du lien social et à la consolidation de l’État de droit.

99 Rapport 2001 Activité des délégués

François Roussely, Michel Pombia, délégué du Médiateur de la République à Noisy-le-Grand, et Bernard Stasi.

François Roussely, président d’EDF, et le Médiateur de la République signent une convention le 25 septembre 2001 à la maison des services publics de Noisy-le-Grand.

100 Rapport 2001 Annexes

101 Rapport 2001

Annexes 1 Statistiques 2001

La Médiature, siège de l’Institution, ne peut être cent dans des conditions et selon des prérogatives légalement saisie en médiation individuelle que différentes qui conduisent à deux approches sta- par voie écrite et par l’intermédiaire d’un parle- tistiques distinctes. C’est pourquoi les analyses de mentaire. En revanche, les délégués du Médiateur l’activité de la Médiature et de celle des délégués de la République, échelon de proximité, reçoivent du Médiateur de la République seront ici abordées directement les réclamants. Aussi, la nature de l’ac- successivement. tivité de la Médiature diffère de celle des délégués qui, sur le terrain, ont développé un important Au cours de l’année 2001, 58 591 affaires ont été rôle d’écoute, d’information et d’orientation. adressées à l’ensemble de l’Institution (Médiature et délégués), soit une augmentation générale de Ces modes complémentaires d’intervention s’exer- 8,3 % par rapport à 2000.

Nombre d’affaires reçues par l’ensemble de l’Institution 58 591

31 545 demandes d’information et d’orientation 27 046 réclamations (traitées par les délégués du Médiateur de la République)

4 938 22 108 pour la médiature pour les délégués (siège de l’Institution) (échelon déconcentré)

103 Rapport 2001 annexes Statistiques

1. Analyse statistique de l’activité B.Traitement des réclamations de la Médiature par la Médiature

A. Répartition des réclamations Modes de transmission des réclamations à traitées par la Médiature la Médiature

Le domaine social (27 %), les affaires générales Pour saisir le siège de l’Institution, les réclamants (24 %) et la fiscalité (20 %) demeurent les champs doivent obligatoirement passer par l’intermédiaire d’action privilégiés de l’Institution. d’un parlementaire de leur choix.

Dans l’ensemble, la pérennité des pourcentages Le nombre de réclamations transmises, en 2001, d’affaires relevant des domaines social et fiscal selon la procédure légale (66 %), par l’intermédiai- s’explique par l’étendue et la complexité des dispo- re d’un député (55 %) ou d’un sénateur (11 %) est sitifs législatifs et réglementaires ainsi que par la en nette progression par rapport à 2000 (60 %). grande sensibilité des administrés, majoritairement Cette augmentation prouve que les règles légales concernés par des décisions qui relèvent desdits de saisine du Médiateur de la République sont domaines. mieux connues. Elle peut s’expliquer par l’effort fourni en commun par le siège et les délégués afin La forte sollicitation du secteur des affaires géné- de mettre en œuvre une communication plus rales trouve, elle, structurellement son origine dans ciblée. la compétence pluridisciplinaire de ce domaine. Les demandes adressées directement au siège (34 %), soit par courrier (26 %), soit par Internet Répartition des réclamations par domaines d'intervention (8 %) ont, en conséquence, diminué. Le Médiateur de la République, s’il n’a pas traité ces demandes ne respectant pas la procédure légale, a néanmoins Affaires générales (a) Social (b) répondu à chacune en orientant les citoyens vers 24 % 27 % un parlementaire, un délégué ou, le cas échéant, vers un autre interlocuteur si l’affaire ne relevait pas de la compétence générale de l’Institution.

Agents Modes de transmission publics/ Urbanisme (c) des réclamations à la Médiature Pensions 8 % 13 % Justice Sénateurs Fiscal 8 % 11 % 20 % par Internet Députés 8 % 55 %

(a) Affaires générales : affaires étrangères, agriculture, collecti- vités locales, commerce et artisanat, culture, éducation, indus- trie, intérieur, jeunesse et sports, poste et télécommunications, services publics marchands, transports. (b) Social : santé, sécurité sociale, travail. par courrier (c) Urbanisme : environnement, équipement. 26 %

104 Rapport 2001 Annexes Statistiques

Recevabilité des réclamations Interventions et taux de réussite et compétence de la Médiature de la Médiature

Le Médiateur de la République a pour mission de Sont fondées les réclamations qui révèlent un dys- rechercher une solution amiable à un différend fonctionnement de l’administration (erreur mani- opposant un administré à l’administration ou à feste, retard abusif, refus d’information…) ou une tout organisme chargé d’une mission de service situation inéquitable (lorsqu’un acte administratif public. Sur l’ensemble des réclamations reçues à la conforme à la loi entraîne des conséquences insup- Médiature cette année, 49 % relèvent de la compé- portables et manifestement disproportionnées tence du Médiateur et sont recevables. pour le réclamant).

Sur les 51 % de réclamations restantes, la majorité En 2001, les pourcentages de demandes justifiées et (38 %) a été rejetée sur des motifs inhérents à la injustifiées sont stables par rapport à 2000. forme (saisine directe, absence de démarches préa- lables auprès de l’organisme mis en cause ou dos- Dans 28 % des cas, les demandes ont été justifiées sier incomplet). Les auteurs de ces réclamations et la Médiature a alors tenté une médiation en for- ont été invités par le Médiateur à régulariser leur mulant toutes les recommandations et proposi- démarche afin que leur dossier puisse, au total, être tions qui lui paraissaient de nature à régler le dif- traité. férend à l’amiable.

Seules 13 % des réclamations totales ont été reje- Dans les 72 % de cas restants la Médiature a décidé tées pour des raisons de fond (conformément aux de clore le dossier sans intervenir et a, ici encore, cas légaux d’incompétence du Médiateur de la joué pleinement son rôle pédagogique auprès des République tirés des articles 1er, 6 al. 1, 8 et 11 de citoyens en leur expliquant clairement et simple- la loi fondatrice du 3 janvier 1973). ment les décisions prises par l’administration à leur égard. Ce pourcentage élevé de réclamations Recevabilité des réclamations non justifiées prouve d’ailleurs que, sur l’ensemble et compétence de la Médiature des actes produits quotidiennement par l’adminis- tration, les dysfonctionnements sont peu nom- Compétence 49 % breux. Dans le même temps, cette forte proportion témoigne des difficultés de compréhension que rencontrent les administrés face à la complexité des dispositifs législatifs et réglementaires.

Hors Irrecevabilités compétence 38 % 13 %

105 Rapport 2001 annexes Statistiques

Interventions de la Médiature 2. Analyse statistique de l’activité des délégués du Médiateur de la République Médiations tentées 28 % A. Types d’affaires traitées par les délégués

Les délégués du Médiateur de la République constituent l’échelon de proximité de l’Institution. Réclamations Ils reçoivent directement les réclamants. Cette faci- non justifiés lité d’accès encourage les citoyens à s’adresser aux 72 % délégués pour régler des problèmes de toute natu- re, y compris d’ordre privé. Lorsqu’elle intervient, la Médiature obtient satis- faction dans huit cas sur dix. C’est pourquoi, outre le traitement des réclama- tions au niveau local, les délégués ont développé un rôle important d’écoute, d’information et Taux de réussite de la Médiature d’orientation dans des domaines qui ne relèvent pas toujours de la compétence du Médiateur de la Médiations République. réussies 80 % Cette partie de leur activité ne cesse d’augmenter (14,5 % en un an).

En 2001, les délégués ont eu à connaître 53 653 Médiations non réussies affaires dont 31 545 sont des demandes d’informa- 20 % tion et d’orientation, ce qui représente 59 % des affaires qu’ils ont traitées et 22 108 constituent des réclamations, soit 41 % de leur activité. Au 31 décembre 2001, 2 238 dossiers restaient à l’étude, soit une diminution de 13,35 % du stock Types d'affaires traitées par les délégués des réclamations en cours d’instruction par rap- port à décembre 2000.

Réclamations 41 %

Informations 59 %

106 Rapport 2001 Annexes Statistiques

B. Compétence et domaines d’interven- Répartition des réclamations tion des délégués par domaines d'intervention

Sur ces 22 108 réclamations qu’ils ont reçues : Affaires générales (a) – 2 958 ne relevaient pas du champ de compéten- Social (b) 30 % ce de l’Institution, soit 13 % des réclamations 34 % pour lesquelles ils ne pouvaient en aucun cas intervenir ; – 19 150 relevaient du champ de compétence de l’Institution, soit 87 % qui ont nécessité l’ouver- ture d’un dossier. Agents publics/ Pensions 3 % Justice Réclamations relevant de la compétence 4 % Fiscal Urbanisme (c) 22 % de l'Institution 7 %

(a) Affaires générales : affaires étrangères, agriculture, collectivi- tés locales, commerce et artisanat, culture, éducation, industrie, Compétence intérieur, jeunesse et sports, poste et télécommunications, ser- 87 % vices publics marchands, transports. (b) Social : santé, sécurité sociale, travail. Hors (c) Urbanisme : environnement, équipement. compétence 13 %

C. Interventions et taux de réussite des délégués Dans ce cadre général de compétence de l’Institution, les réclamations ont concerné les dif- Les délégués sont habilités à régler les différends férents domaines d’intervention du Médiateur de qui résultent de décisions prises localement. la République dans des proportions constantes par Lorsqu’ils sont saisis d’affaires nécessitant une rapport aux précédentes années. intervention auprès des administrations centrales, dont l’initiative appartient exclusivement aux ser- Leur répartition reflète, en effet, cette année enco- vices du siège de l’Institution, ils ont pour mission re, la part importante des problèmes rencontrés en d’orienter les réclamants vers un parlementaire et matière sociale, fiscale, et, dans le domaine des de les aider à constituer le dossier à transmettre au affaires générales, concernant le droit des étrangers siège. et le logement notamment. Parmi les 19 150 réclamations qui relevaient de leur compétence, 1 209 (7 %) ont dû être orientées vers des parlementaires aux fins de transmission à la Médiature : – soit parce qu’elles nécessitaient la saisine d’une administration centrale ; – soit parce qu’elles révélaient des problèmes com- plexes exigeant l’examen de spécialistes ;

107 Rapport 2001 annexes Statistiques

– soit, enfin, après échec de l’intervention des délé- Lorsqu’ils sont intervenus, les délégués du gués au niveau local. Médiateur de la République ont obtenu satisfac- tion dans 76 % des cas, c’est-à-dire pour 8 173 En revanche, les délégués ont pu régler localement affaires. 15 608, soit 93 % des réclamations relevant de la compétence de l’Institution : – 4 896 réclamations (29 %) se sont avérées non Taux de réussite pour les délégués fondées et ne justifiant pas une intervention des délégués ; leur rôle a consisté alors à fournir aux Médiations réussies intéressés les explications nécessaires pour leur 76 % faire comprendre les décisions administratives en cause ; – 10 712 réclamations (64 %) ont, au contraire, justifier une tentative de médiation auprès d’une administration locale. Échecs 24 %

Interventions des délégués

Quelque 2 000 affaires restaient, par ailleurs, à Réclamations l’étude au 31 décembre 2001. non justifiées Médiations 29 % tentées 64 %

Transmissions à un parlementaire 7 %

108 Rapport 2001 Annexes 2 Loi n° 73-6 du 3 janvier 1973 instituant un Médiateur de la République

Loi n° 73-6 du 3 janvier 1973 des conditions définies par décret en Conseil instituant un Médiateur de la République, d’État. Son mandat n’est pas renouvelable. complétée par la loi n° 76-1211 du 24 décembre 1976 et la loi n° 89-18 Article 3 du 13 janvier 1989, modifiée par la loi n° 92-125 du 6 février 1992 Le Médiateur de la République ne peut être pour- et la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000. suivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions qu’il émet ou des actes qu’il accom- Article premier plit dans l’exercice de ses fonctions.

Un Médiateur de la République, autorité indépen- Article 4 dante, reçoit dans les conditions fixées par la pré- sente loi, les réclamations concernant, dans leurs Il est ajouté au code électoral un article L. 194-1 relations avec les administrés, le fonctionnement ainsi rédigé : des administrations de l’État, des collectivités « Art. L. 194-1 – Pendant la durée de ses fonctions, publiques territoriales, des établissements publics le Médiateur de la République ne peut être et de tout autre organisme investi d’une mission de candidat à un mandat de conseiller général s’il service public. n’exerçait ce même mandat antérieurement à sa nomination. » Dans la limite de ses attributions, il ne reçoit d’ins- truction d’aucune autre autorité. Article 5

Article 2 Il est ajouté au code électoral un article L. 230-1 ainsi rédigé : Le Médiateur de la République est nommé pour « Art. L. 230-1 – Pendant la durée de ses fonctions, six ans par décret en Conseil des ministres. Il ne le Médiateur de la République ne peut être candidat peut être mis fin à ses fonctions avant l’expiration à un mandat de conseiller municipal s’il n’exerçait du délai qu’en cas d’empêchement constaté dans ce même mandat antérieurement à sa nomination ».

109 Rapport 2001 annexes Loi n° 73-6 du 3 janvier 1973

Article 6 ticipent au règlement des difficultés dans leur res- sort géographique. Toute personne physique ou morale qui estime, à l’occasion d’une affaire la concernant, qu’un orga- Un député ou un sénateur, saisi d’une réclamation nisme visé à l’article premier n’a pas fonctionné qui lui paraît entrer dans la compétence et mériter conformément à la mission de service public qu’il l’intervention du Médiateur de la République, peut doit assurer, peut, par une réclamation individuel- remettre cette réclamation à un délégué qui la le, demander que l’affaire soit portée à la connais- transmet au Médiateur de la République. sance du Médiateur de la République. Article 7 La réclamation est adressée à un député ou à un sénateur. Ceux-ci la transmettent au Médiateur de La réclamation doit être précédée des démarches la République si elle leur paraît entrer dans sa nécessaires auprès des administrations intéressées. compétence et mériter son intervention. Elle n’interrompt pas les délais de recours notam- Les membres du Parlement peuvent, en outre, de ment devant les juridictions compétentes. leur propre chef, saisir le Médiateur de la République d’une question de sa compétence qui Article 8 leur paraît mériter son intervention. Les différends qui peuvent s’élever entre les admi- Le Médiateur européen ou un homologue étranger nistrations et organismes visés à l’article premier du Médiateur de la République, saisi d’une récla- et leurs agents ne peuvent faire l’objet de réclama- mation qui lui paraît entrer dans la compétence et tions auprès du Médiateur de la République. Les mériter l’intervention de ce dernier, peut lui trans- dispositions du présent article ne sont pas appli- mettre cette réclamation. cables à ces agents après la cessation de leurs fonc- tions. Sur la demande d’une de six commissions perma- nentes de son assemblée, le président du Sénat ou Article 9 le président de l’Assemblée nationale peut égale- ment transmettre au Médiateur de la République Lorsqu’une réclamation lui paraît justifiée, le toute pétition dont son assemblée a été saisie. Médiateur de la République fait toutes les recom- mandations qui lui paraissent de nature à régler les Article 6-1 difficultés dont il est saisi et, notamment, recom- mande à l’organisme mis en cause toute solution Le Médiateur de la République dispose, sur l’en- permettant de régler en équité la situation de l’au- semble du territoire, de délégués qu’il désigne. teur de la réclamation.

Ils apportent aux personnes visées au premier ali- Lorsqu’il apparaît au Médiateur de la République néa de l’article 6 les informations et l’assistance qu’un organisme mentionné à l’article 1er n’a pas nécessaires à la présentation des réclamations. fonctionné conformément à la mission de service public qu’il doit assurer, il peut proposer à l’auto- À la demande du Médiateur de la République, ils rité compétente toutes mesures qu’il estime de instruisent les réclamations qu’il leur confie et par- nature à remédier à cette situation.

110 Rapport 2001 Annexes Loi n° 73-6 du 3 janvier 1973

Lorsqu’il apparaît que l’application des disposi- Ils sont tenus d’autoriser les agents placés sous leur tions législatives ou réglementaires aboutit à des autorité à répondre aux questions et éventuelle- situations inéquitables, il peut suggérer les modifi- ment aux convocations du Médiateur de la cations qui lui paraissent opportunes. République, et les corps de contrôle à accomplir dans le cadre de leur compétence, les vérifications Le Médiateur de la République est informé de la et enquêtes demandées par le Médiateur de la suite donnée à ses interventions. À défaut de République. Les agents et les corps de contrôle réponse satisfaisante dans le délai qu’il a fixé, il sont tenus d’y répondre ou d’y déférer. Ils veillent peut rendre publiques ses recommandations et ses à ce que ces injonctions soient suivies d’effets. propositions. L’organisme mis en cause peut rendre publique la réponse faite et, le cas échéant, Le vice-président du Conseil d’État et le premier la décision prise de la démarche faite par le président de la Cour des comptes font, sur la Médiateur de la République. demande du Médiateur de la République, procéder à toutes études. Article 10 Article 13 À défaut de l’autorité compétente, le Médiateur de la République peut, au lieu et place de celle-ci, Le Médiateur de la République peut demander au engager contre tout agent responsable une procé- ministre responsable ou à l’autorité compétente de dure disciplinaire ou, le cas échéant, saisir d’une lui donner communication de tout document ou plainte la juridiction répressive. dossier concernant l’affaire à propos de laquelle il fait son enquête. Le caractère secret ou confidentiel Article 11 des pièces dont il demande la communication ne peut lui être opposé, sauf en matière de secret Le Médiateur de la République ne peut intervenir concernant la défense nationale, de sûreté de l’État dans une procédure engagée devant une juridic- ou de politique extérieure. tion, ni remettre en cause le bien-fondé d’une décision juridictionnelle, mais a la faculté de faire En vue d’assurer le respect des dispositions rela- des recommandations à l’organisme mis en cause. tives au secret professionnel, il veille à ce qu’aucu- ne mention permettant l’identification des per- Il peut, en outre, en cas d’inexécution d’une déci- sonnes dont le nom lui aurait été ainsi révélé ne sion de justice passée en force de chose jugée, soit faite dans les documents publiés sous son enjoindre à l’organisme mis en cause de s’y confor- autorité. mer dans un délai qu’il fixe. Si cette injonction n’est pas suivie d’effet, l’inexécution de la décision Article 14 de justice fait l’objet d’un rapport spécial présenté dans les conditions prévues à l’article 14 et publié Le Médiateur de la République présente au au Journal officiel. Président de la République et au Parlement un rapport annuel dans lequel il établit le bilan de son Article 12 activité. Ce rapport est publié et fait l’objet d’une communication du Médiateur de la République Les ministres et toutes autorités publiques doivent devant chacune des deux assemblées. faciliter la tâche du Médiateur de la République.

111 Rapport 2001 annexes Loi n° 73-6 du 3 janvier 1973

Article 14 bis

Sera punie d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 2 000 à 10 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement toute personne qui aura fait ou laissé figurer le nom du Médiateur de la République, suivi ou non de l’identification de sa qualité, dans tout document de propagande ou de publicité, quelle qu’en soit la nature.

Article 15

Les crédits nécessaires à l’accomplissement de la mission du Médiateur de la République sont ins- crits au budget du Premier ministre. Les disposi- tions de la loi du 10 août 1992 relative au contrôle financier ne sont pas applicables à leur gestion.

Le Médiateur de la République présente ses comptes au contrôle de la Cour des comptes.

Les collaborateurs du Médiateur de la République sont nommés par celui-ci pour la durée de sa mis- sion. Ils sont tenus aux obligations définies par l’article 10 de l’ordonnance no 59-244 du 4 février 1959 relative au statut général des fonctionnaires. Lorsqu’ils ont la qualité de fonctionnaire de l’État ou des collectivités publiques territoriales, ils bénéficient de garanties quant à leur réintégration dans leur corps d’origine, déterminées par décret en Conseil d’État.

112 Rapport 2001 Annexes 3

ORGANIGRAMME DES SERVICES CENTRAUX

Le Médiateur de la République Bernard Stasi

Conseiller pour Directeur de cabinet les Affaires internationales chargé de la communication et les droits de l’Homme Anne Morrier Philippe Bardiaux

Déléguée générale Françoise Calavia

Directeur Directeur Directeur des affaires Directeur de l’instruction du développement administratives et des études des réclamations territorial financières Jacques Bernot Vincent Tocanne Jean-François Gratieux Jacqueline Guillin

Examen de la recevabilité Coordination Réformes ; Gestion des ressources des réclamations ; et animation du réseau Relations avec humaines – finances et Secteurs d’instruction : des délégués le Parlement ; logistique ; Affaires générales du Médiateur de Rapport annuel ; Service d’accueil et Agents publics / pensions la République ; Etudes ; du standard ; Fiscal Formation. Service de la Service informatique. Justice / Urbanisme documentation. Services techniques Social

113 Rapport 2001 annexes Organigramme des servises centraux

Le Médiateur de la République : Bernard STASI Secrétaires : Estelle GUIGUE, Marie-Hélène TOTO

Déléguée générale : Françoise CALAVIA Secrétaire : Christine SICAULT

Directeur de cabinet, chargé de la communication : Anne MORRIER Chargé de mission : Jean-Philippe MOINET Chargée de mission : Marine CALAZEL Secrétaire : Annie-France BRUNI

Conseiller pour les affaires internationales et les droits de l’homme : Philippe BARDIAUX Chargée de mission : Valérie FONTAINE Secrétaire : Dominique RAUBER

Direction de l'instruction des réclamations Directeur Vincent TOCANNE Secrétaire Secteur des Affaires Générales Conseillère Françoise REGNIER-BIRSTER Chargés de mission Marie-Claude DUPONT-GIZARD Martine GAUTHIER Marie-Rose HENRIOT Josette LEPAGE Anne OLIVIER

114 Rapport 2001 Annexes Organigramme des servises centraux

Secrétaires Anna DA CRUZ Aurore SEVERIEN Secteur Agents Publics / Pensions Conseillère Sonia IVANOFF Chargés de mission Roseline DUBOC Joseph GUILLEMOT Danièle TRIBUT Secrétaires Marie-Line DESPLANCHES Nadine MIRLIER Secteur Fiscal Conseiller Jean-Michel ROUGIE Chargés de mission Dominique ASTOLFI Bruno DE ROCQUIGNY Michel LEVEQUE Claudine MOILLE Gérard REY Guy TAVENARD Secrétaire Claudie ROBERT Secteur Urbanisme / Justice Conseiller N... Chargées de mission Thérèse ANGELIQUE Delphine BESNARD Nicole PANSARD Maud VIOLARD Secrétaires Micheline CHANTEUX Myriam MADRELLE Secteur Social Conseillère Catherine DINNEQUIN Adjointe à la Conseillère Annie LALOUM Chargés de mission Marc BIGUET Mireille FOURNIER Martine NORMAND Secrétaires Dominique LEFEVRE Véronique PICOLI Examen de la recevabilité des réclamations Conseiller N... Chargées de mission Chantal CALVAR Stéphanie CANU Danièle JARRY Collaboratrices Liliane LANGLOIS Nicole TRICHEREAU Direction du développement territorial Directeur Jean-François GRATIEUX Adjointe au Directeur Chantal LEPVRIER Conseillère Maïté MANIGLER Chargés de mission Nathalie DOROSZ David MANARANCHE Chargé de mission pour l'informatique Florent LABAT

115 Rapport 2001 annexes Organigramme des servises centraux

Assistante de gestion Françoise ENJOLRAS Secrétaires Marie-France HENRION Ghislaine ITIC Direction des études Directeur Jacques BERNOT Secrétaire Michèle BOBANT Réformes Conseillers Louis JOUVE Martine TIMSIT Relations avec le Parlement Conseillère Martine TIMSIT Rapport Conseiller N... Documentation Chargée de mission Sabine KOLIFRAT Direction des affaires administratives et financières Directeur Jacqueline GUILLIN Secrétaire Lucienne SAUNIER Service de gestion des ressources humaines - finances - logistique Responsable Dominique LACADEE Chargés de mission Kléber CANU Khaddra GUEDDOU Annick LE BRIGANT Béatrice VIOULAC Collaboratrice Catherine BEROULE Service Informatique Administrateur de réseau Jérôme NAUDIN Service d’accueil et du standard Kenza GUEBLI Maria PEREIRA Chauffeur du Médiateur Jean-Jacques MARTINET Services techniques Aurélien GROLIER Eric LAMBOLEY José GOMES Christophe MONTEIRO Nora BIAD-GUILLAUME

116 Rapport 2001 Annexes 4 Biographie de Bernard Stasi

Nommé Médiateur de la République en Conseil de 1981 à 1988, et vice-président de l’Association des ministres, par décret du 2 avril 1998, Bernard des maires de France de 1995 à 1998. Stasi est le sixième titulaire de cette fonction. Élu en 1994 au Parlement européen, il fut, dans Né le 4 juillet 1930 à Reims, Bernard Stasi, après cette assemblée, vice-président de la Commission avoir été conseiller technique au cabinet du prési- Coopération et développement. Il a démissionné dent de l’Assemblée nationale (1955-1956), a été de son mandat de parlementaire européen après sa affecté au ministère de l’Intérieur à sa sortie de nomination comme Médiateur de la République, l’ENA en 1959 (promotion Vauban). Il a été suc- en 1998. cessivement chef du bureau d’études du service des préfets au ministère de l’Intérieur, chef de cabinet Bernard Stasi assure la présidence de Cités Unies du préfet d’Alger (1959-1960), conseiller tech- France depuis sa création en 1975, et il est prési- nique au cabinet de Maurice Herzog, au secrétariat dent de l’Association des Ombudsmans et média- d’État à la Jeunesse et aux Sports (1963-1966), teurs de la francophonie depuis octobre 2001. avant de diriger le cabinet du secrétaire général pour les départements d’outre-mer (1966-1968). Il est l’auteur de Vie associative et démocratie nouvelle (1978), de L’Immigration, une chance pour Élu député de la Marne en 1968, il le resta jusqu’à la France (1984) et de La politique au cœur (1993). son entrée au gouvernement, en 1973, puis le fut à nouveau de 1978 à 1993. Il assuma les fonctions de Bernard Stasi est chevalier dans l’ordre de la vice-président de l’Assemblée nationale de 1978 à Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du 1983. Mérite, chevalier du Mérite agricole, chevalier dans l’ordre des Palmes académiques, grand croix Il fut ministre des Départements et Territoires dans l’ordre du Croissant vert et de l’Étoile d’Outre-Mer dans le gouvernement de Pierre d’Anjouan (Comores) et grand croix dans l’ordre Messmer, en 1973-1974. de Bernardo O’Higgins (Chili), grand officier dans l’ordre de l’aigle Aztèque (Mexique), Comman- Maire d’Épernay de 1970 à 1977 et de 1983 à 2000, deur de l’Ordre du Mono (Togo), commandeur de il a été président de la région Champagne-Ardenne l’ordre du Cèdre (Liban).

117 Rapport 2001 annexes

Liste chronologique des médiateurs de la République

Antoine Pinay (janvier 1973 – mai 1974) Aimé Paquet (juin 1974 – septembre 1980) Robert Fabre (septembre 1980 – février 1986) Paul Legatte (février 1986 – mars 1992) Jacques Pelletier (mars 1992 – avril 1998) Bernard Stasi (depuis avril 1998).

118 Rapport 2001 Annexes 5

COORDONNÉES DES DÉLÉGUÉS DU MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE

Cette liste ne mentionne que les noms et coordon- 04 – Alpes-de-Haute-Provence nées des délégués du Médiateur de la République Maurice BOYER en fonction au 1er juillet 2002. Les postes ou dépar- Antenne d’accès à la justice et au droit tements provisoirement vacants à cette date n’y 79, boulevard Gassendi figurent donc pas. 04000 Digne Tél. : 04 92 30 00 50 La liste des délégués est régulièrement mise à jour sur le site du Médiateur de la République 05 – Hautes-Alpes (www.mediateur-de-la-republique). Raoul ENFRU Préfecture des Hautes-Alpes 01 – Ain 32, rue Saint-Arey Jean-Jacques LACHASSAGNE 05011 Gap Préfecture de l’Ain Tél. : 04 92 40 48 00 45, avenue d’Alsace-Lorraine 01012 Bourg-en-Bresse Cedex 06 – Alpes-Maritimes Tél. : 04 74 32 30 09 Josette WEHR Préfecture des Alpes-Maritimes 02 – Aisne CADAM, Route de Grenoble Michel SZYMANSKI 06286 Nice Cedex 06 Préfecture de l’Aisne Tél.préfecture:0493722000 2, rue 02010 Laon Cedex Claude CANDELA Tél. : 03 23 21 82 82 Préfecture des Alpes-Maritimes CADAM, Route de Grenoble 03 –Allier 06286 Nice Cedex 06 Pierre GENEST Tél. : 04 93 72 20 00 Préfecture de l’Allier 2, rue Michel de l’Hospital 03016 Moulins Cedex Tél. : 04 70 48 30 00

119 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

07 – Ardèche 13 – Bouches-du-Rhône Claude VINCENT Farida BELGUELLAOUI Préfecture de l’Ardèche 1 - Centre social Belsunce Rue Pierre Filliat, BP 721 16, rue Bernard Dubois 07007 Privas 13001 Marseille Tél. : 04 75 66 50 00 Tél. : 04 91 90 49 10 2 - Plate-forme services publics Bougainville 08 – Ardennes 13000 Marseille Jean MAZZOCCHI Tél. : 04 91 11 42 60 Préfecture des Ardennes Place Lucien Hubert Joseph ROS 08011 Charleville-Mezières Université du Citoyen Tél. : 03 24 59 66 00 5-7, rue Méry 13002 Marseille 09– Ariège Tél. : 04 91 90 30 11 Dominique LATRILLE Préfecture de l’Ariège Samira ADDA Rue de la Préfecture, BP 87 1 - Plate-forme services publics Vallée de 09007 Foix Cedex l’Huveaune Tél. : 05 61 02 10 00 13000 Marseille Tél. : 04 96 14 09 71 10 – Aube 2 - Centre social Air-Bel Gilbert ROY 117, chemin de la Parette Préfecture de l’Aube 13011 Marseille Place de la Libération Tél. : 04 91 35 27 92 10025 Troyes Cedex 3 - Centre social Les Escourtines Tél. : 03 25 42 35 00 13000 Marseille Tél. : 04 91 18 70 90 11 – Aude 4 - Plate-forme services publics Hauts-de- Bernard CUSSAC Mazargues à Marseille Préfecture de l’Aude Tél. : 04 96 14 09 71 52, rue Jean Bringer, BP 836 11012 Carcassonne Cedex Frédérique POLLET-ROUYER Tél. : 04 68 10 27 01 1 - Centre social Picon Campagne Picon 12 – Aveyron 13014 Marseille Raymond MOLINA Tél. : 04 91 98 10 81 Préfecture de l’Aveyron 2 - Plate-forme de services publics Canet Rue Louis Blanc Place des États-Unis 12007 Rodez 13014 Marseille Tél. : 05 65 75 71 71 Tél. : 04 91 02 92 35

120 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Karima BERRICHE Frédéric COLIN 1 - Association Acadel 1 - La Ciotat, centre social l’Abeille 185, rue de Lyon Route de Ceyreste 13015 Marseille 13600 La Ciotat Tél. : 04 91 11 62 62 Tél. : 04 42 83 13 62 2 - Maison du citoyen Saint-André 2 - Maison de quartier La Tourtelle à Aubagne 11, boulevard Jean Labro Avenue Pierre Brossolette 13016 Marseille 13400 Aubagne Tél. : 04 91 46 18 70 Tél. : 04 42 18 18 81 3 - Maison de la justice et du droit du Pays Sabine LORENZI d’Aubagne 1 - Maison de la justice et du droit 26, cours Voltaire Le Logirem Bât. i2 13400 Aubagne 2, rue Raoul Follereau Tél. : 04 42 36 98 10 13090 Aix-en-Provence Tél. : 04 42 20 90 32 14 – Calvados 2 - Centre social les Canourgues Patrick GALAND 101, rue de Copenhague Préfecture du Calvados 13330 Salon Rue Daniel Huet Tél. : 04 90 44 02 20 14038 Caen Cedex Tél. : 02 31 30 64 00 Robert VINCENSINI Annexe mairie d’Aix-en-Provence 15 – Cantal 7, rue Pierre et Marie Curie Michel DIBONET 13100 Aix-en-Provence Préfecture du Cantal Tél. : 04 42 91 93 95 Cours Monthyon, BP 529 15005 Aurillac Cedex 529 Hervé EFTHIMIADI Tél. : 04 71 46 23 00 1 - Espace citoyen 39, avenue du Port 16 – Charente 13230 Port-Saint-Louis-du-Rhône Jack BONNIN Tél. : 04 42 86 37 97 Préfecture de la Charente 2 - Mairie annexe de Salins-de-Giraud 7, rue de la Préfecture, BP 1399 Tél. : 04 42 86 82 12 16017 Angoulême Cedex 3 - Mairie de Mas-Thibert Tél. : 05 45 97 61 24 Place Michel Reboul 13104 Mas-Thibert 17 – Charente-Maritime Tél. : 04 90 98 70 25 Jacques CORDIER Préfecture de Charente-Maritime (annexe) Antoine BOUSQUET 112, boulevard Joffre Préfecture des Bouches-du-Rhône 17017 La Rochelle Cedex Boulevard Paul Peytral Tél. : 05 46 27 43 00 13282 Marseille Cedex 20 Tél. : 04 91 15 62 75

121 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Guy VINCENT 22 – Côtes-d’Armor Conseil général (annexe de Saintes) Denise PERENNES 72-74, cours Paul Doumer Préfecture des Côtes-d’Armor 17112 Saintes Cedex Place du Général de Gaulle Tél. : 05 46 92 38 34 22023 Saint-Brieuc Cedex Tél. : 02 96 62 44 22 18 – Cher André LENAIN 23 – Creuse Préfecture du Cher Christian DELMAS Place Marcel Plaisant Préfecture de la Creuse 18014 Bourges Cedex Place Louis Lacrocq, BP 79 Tél. : 02 48 67 34 45 23011 Guéret Tél. : 05 55 51 58 00 19 – Corrèze Ginette NIN 24 – Dordogne Préfecture de la Corrèze Jean TOUGNE Rue Souham Préfecture de la Dordogne 19011 Tulle Cedex 2, rue Paul Louis Courier Tél. : 05 55 20 55 20 24016 Périgueux Cedex Tél. : 05 53 02 24 24 201 – Corse-du-Sud Catherine BUCCHINI 25 – Doubs Préfecture de la Corse-du-Sud Jean DAGREGORIO Palais Lantivy, BP 401 Préfecture du Doubs 20188 Ajaccio Cedex 8 bis, rue Charles Nodier Tél. : 04 95 11 12 13 25035 Besançon Cedex Tél. : 03 81 25 11 71 202 – Haute-Corse Georges BONIFACI 26 – Drôme Préfecture de la Haute-Corse Nicolas GIRALT Rond Point du Maréchal Leclerc de Hautecloque Maison de la justice et du droit à Romans 20401 Bastia Cedex 5, boulevard Gabriel Péri Tél. : 04 95 34 51 80 26100 Romans Tél. : 04 75 70 68 00 21 – Côte-d’Or Pierre GIRARDOT Pierre BERNARD Préfecture de la Côte-d’Or Préfecture de la Drôme Rue de la Préfecture Boulevard Vauban 21041 Dijon Cedex 26030 Valence Cedex 9 Tél. : 03 80 44 64 00 Tél. : 04 75 79 28 00

122 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

27 – Eure Patricia PRADALIER Jean-Pierre RIVASSOUX 1 - Mairie annexe de Bagatelle Préfecture de l’Eure 17 bis, rue du Cher Boulevard Georges Chauvin 31100 Toulouse 27021 Evreux Cedex Tél. : 05 61 44 81 94 Tél. : 02 32 35 64 95 2 - Mairie annexe de la Farouette 26, rue Paul Lambert 28 – Eure-et-Loir 31100 Toulouse Jacky DUPERCHE Tél. : 05 61 41 23 80 Préfecture d’Eure-et-Loir Place de la République Joséphine SOUMAH 28019 Chartres Cedex 1 - Mairie annexe d’Empalot Tél. : 02 37 27 72 00 Place commerciale d’Empalot 31400 Toulouse Lina GOUBY Tél. : 05 61 22 22 34 1 - Maison de justice du Drouais 2 - Mairie annexe des Izards 1, place Paul Doumer 31200 Toulouse 28100 Dreux Cedex Tél. : 05 61 47 59 17 Tél. : 02 37 38 84 21 2 - Sous-Préfecture de Nogent-le-Rotrou Jean BORDELLES Sous-Préfecture de Saint-Gaudens, BP 169 29 – Finistère 31806 Saint-Gaudens Cedex Pierre GUICHARD Tél. : 05 61 94 67 61 Préfecture du Finistère 4, rue Sainte-Thérèse 32 – Gers 29320 Quimper Cedex Christiane GRECH Tél. : 02 98 76 29 29 Préfecture du Gers 9, rue Arnaut des Moles 30 – Gard 32007 Auch Cedex Patrick BELLET Tél. : 05 62 61 44 00 Préfecture du Gard 10, avenue Feuchère 33 – Gironde 30045 Nîmes Cedex Chantal VIDAL Tél. : 04 66 36 40 40 Maison de la justice et du droit de Bordeaux Nord 52, rue Joseph Brunet 31 – Haute-Garonne 33000 Bordeaux Nord Gilbert TEBOUL Tél. : 05 56 11 27 10 Préfecture de la Haute-Garonne 1, place Saint-Etienne Pierre LARAN 31038 Toulouse Cedex Préfecture de la Gironde Tél. : 05 34 45 34 45 17 ter, rue Vital Carles 33000 Bordeaux Tél. : 05 56 90 60 60

123 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Maurice DOMMARTIN Myriam DUMAS-GALANT Préfecture de la Gironde Préfecture de l’Hérault 17 ter, rue Vital Carles 34, place des Martyrs de la Résistance 33077 Bordeaux Cedex 34062 Montpellier Cedex 2 Tél. : 05 56 90 60 60 Tél. : 04 67 61 61 61

Myriam COLIGNON Estrella HERNANDEZ Maison de la justice et du droit des Hauts-de- Maison de la justice et du droit Garonne 19, rue Alphonse Ménard Avenue de Paris 34400 Lunel 33310 Lormont Tél. : 04 67 83 61 54 Tél. : 05 57 77 74 60 Mohamed AIT OUAHI Philippe CARLES Annexe de préfecture 1 - Maison de la justice et du droit de Lormont Quai du Maroc Allée René Cassagne Jetée 4/5 33310 Lormont 34200 Sète Tél. : 05 57 77 74 60 2 - Maison des services publics de Floirac- Nicole BLAVIER-TYS Davremont Maison René Cassin Avenue Salvador Allende 6, rue Serge Goussault 33270 Floirac 34500 Béziers Tél. : 05 56 86 01 04 Tél. : 04 67 76 04 91

Philippe EMY 35 – Ille-et-Vilaine Maison des droits de l’homme et du citoyen Béatrice VIALE Château de Thouars Maison de quartier Villejean 33400 Talence 2, rue de Bourgogne Tél. : 05 56 04 62 05 35000 Rennes

Fouzia EL GNAOUI Antoine MARINO Plate-forme du service public de Pessac Mairie annexe de Maurepas-Patton Place de l’Horloge Espace du Gros Chêne Centre commercial de Saige 11 C, place du Gros Chêne 33600 Pessac 35700 Rennes Tél. : 05 56 15 25 60 Tél. : 02 99 28 58 41

34 – Hérault Jean-Yves COLLET Véronique BAGOUT Préfecture d’Ille-et-Vilaine Maison de la justice et du droit de Montpellier-la- 3, avenue de la Préfecture Paillade 35026 Rennes Cedex Rue de Bari Tél.préfecture:0299021035 34080 Montpellier-la-Paillade Tél. : 04 67 72 76 80

124 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Anthony BERTRAND Bernard BRON Locaux de Blosne Info Services Maison de la justice et du droit Rennes ZUP Sud Place du 11 Novembre 1918 Boulevard de Bulgarie 38090 Villefontaine 35200 Rennes Tél. : 04 74 96 94 67 Tél. : 02 23 35 40 32 Jeannine GALLIEN-GUEDY Joseph HOBL Maison de la justice et du droit Sous-Préfecture de Saint-Malo 25, avenue de Constantine 2, rue Toullier 38100 Grenoble 35400 Saint-Malo Tél. : 04 38 49 91 50 Tél. : 02 99 20 22 46 Christian WATISSE Paul BOULAY Sous-Préfecture de Vienne Espace Bougainville, La Découverte 16, boulevard Eugène Arnaud Rue du Grand Passage 38200 Vienne 35400 Saint-Malo Tél. : 04 74 53 26 25 Tél. : 02 99 81 63 47 39 – Jura 36 – Indre Florence BREDIN Gilbert MANDARD Préfecture du Jura Préfecture de l’Indre 55, rue Saint-Désiré Place de la Victoire et Alliés 39021 Lons-le-Saunier Cedex 36019 Châteauroux Cedex Tél. : 03 84 86 84 00 Tél. : 02 54 29 50 69 40 – Landes 37 – Indre-et-Loire Daniel RONCIN René GOURDIN Préfecture des Landes Préfecture d’Indre-et-Loire 24-26, rue Victor Hugo Place de la Préfecture 40011 Mont-de-Marsan Cedex 37032 Tours Cedex Tél. : 05 58 06 58 06 Tél. : 02 47 33 10 30 41 – Loir-et-Cher 38 – Isère Richard RATINAUD Gabriel FRANCOIS Préfecture du Loir-et-Cher Préfecture de l’Isère 1, place de la République 9, rue des Lesdiguières 41018 Blois Cedex 38021 Grenoble Cedex Tél. : 02 54 81 55 07 Tél. : 04 76 60 34 00

125 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

42 – Loire 47 – Lot-et-Garonne Jean-Claude GAY Pierre BOUISSET Préfecture de la Loire Préfecture du Lot-et-Garonne 11, rue Charles de Gaulle 2, rue Etienne Dolet 42000 Saint-Etienne Cedex 47920 Agen Cedex 09 Tél.préfecture:0477484848 Tél. : 05 53 77 60 47

43 – Haute-Loire 48 – Lozère André ARCHER Jacqueline GALIBERT Préfecture de la Haute-Loire Préfecture de Lozère 6, avenue du Général de Gaulle, BP 321 Faubourg Montbel 43011 Le Puy Cedex 48005 Mende Tél. : 04 71 09 43 43 Tél. : 04 66 49 60 00

44 – Loire-Atlantique 49 – Maine-et-Loire Jeanne MERIAN Bernard VALENTIN Préfecture de Loire-Atlantique Préfecture de Maine-et-Loire Quai Ceineray Mail de la Préfecture 44035 Nantes Cedex 49034 Angers Cedex Tél. : 02 40 41 20 20 Tél. : 02 41 81 81 81

Michel CRIBIER 50 – Manche Annexe sous-préfecture de Saint-Nazaire Claude PEANT 1, rue , BP 425 Préfecture de la Manche 44616 Saint-Nazaire Place de la Préfecture Tél. : 02 51 76 00 19 50009 Saint-Lô Cedex Tél. : 02 33 06 52 36 45 – Loiret Henri LABOURDETTE 51 – Marne Préfecture du Loiret Souad ALLEG 181, rue de Bourgogne Point Accueil multi-services de Bernon 45042 Orléans Cedex 25, avenue Middelkerke Tél. : 02 38 81 40 00 51200 Epernay Tél. : 03 26 55 76 60 46 – Lot Gilbert CAMPERGUE Raymond LATREUILLE Préfecture du Lot Préfecture de la Marne Place Chapou Rue Carnot 46009 Cahors Cedex 51036 Châlons-en-Champagne Tél. : 05 65 23 11 11 Tél. : 03 26 26 10 10

126 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Rachid RHATTAT Henri BARBU Maison de la justice et du droit Sous-Préfecture de Lorient 37, rue Albert Schweitzer 6, rue de Saint-Pierre 51100 Reims 56100 Lorient Tél.0326770924 Tél.::0297844000

52 – Haute-Marne 57 – Moselle Catherine CLERC Gilles BARBIER Préfecture de la Haute-Marne Préfecture de la Moselle 89, cours Victoire de la Marne Place de la Préfecture, BP 1014 52011 Chaumont Cedex 57034 Metz Cedex Tél. : 03 25 30 52 52 Tél.préfecture:0387348734

53 – Mayenne Guy BONNO Philippe VRILLAUD 1 - Sous-Préfecture de Forbach Préfecture de la Mayenne Tél. : 03 87 84 60 60 46, rue Mazagran, BP 1507 2 - Sous-Préfecture de Sarreguemines 53015 Laval Cedex 4, place du Maréchal Foch Tél. : 02 43 01 50 20 57322 Sarreguemines Tél. : 03 87 27 62 62 54 – Meurthe-et-Moselle Christian PERRIN 58 – Nièvre Préfecture de Meurthe-et-Moselle Solange DABERT 1, rue du Préfet Claude Erignac Préfecture de la Nièvre 54038 Nancy Cedex 64, rue de la Préfecture Tél. : 03 83 34 26 26 poste 2495 58019 Nevers Cedex Tél. : 03 86 60 70 80 55 – Meuse Jean CASTELLAZZI 59 – Nord Préfecture de la Meuse Christiane LOKS-BOUCHERY 40, rue du Bourg Mairie annexe de Lille Sud 55012 Bar-le-Duc Cedex 83, rue Faubourg des Postes Tél. : 03 29 77 55 55 59000 Lille Sud Tél. : 03 20 49 01 09 56 – Morbihan Jean CUSIN-GOGAT Geneviève MIRISOLA Préfecture du Morbihan 1 - Maison des services publics de la Bourgogne Place du Général de Gaulle, BP 501 17, rue Claude Perrault 56019 Vannes 59200 Tourcoing Tél. : 02 97 54 84 00 2 - CCAS de Tourcoing 7, rue Gabriel Péri 59200 Tourcoing Tél. : 03 20 11 34 29

127 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Jean-Jacques FIEMS 60 – Oise 1 - Sous-Préfecture de Dunkerque Ralph SCHNEPF Tél. : 03 28 20 59 87 Préfecture de l’Oise 2 - Préfecture du Nord 1, place de la Préfecture Place de la République 60022 Beauvais Cedex 59039 Lille Tél. : 03 44 06 12 34 Tél. : 03 20 30 59 59 61 – Orne Abdelhadi BELLAAMARI René LAIGRE Maison de la justice et du droit des Trois Ponts Préfecture de l’Orne 71, avenue de Verdun, 4e étage 39, rue Saint-Blaise 59100 Roubaix 61018 Alençon Cedex Tél. : 03 20 99 10 05 Tél. : 02 33 80 61 61

Yassine KROUCHI 62 – Pas-de-Calais Antenne de justice d’Armentières Claude FERET 58, rue Jules Ferry 1 - Association pour le développement social et 59280 Armentières urbain (ADSU) Tél. : 03 20 10 80 62 9-1, rue Rouault 62000 Arras Marc DUFRESNE 2 - Hôtel de Ville Sous-Préfecture de Valenciennes 62000 Arras 18, rue Capron, BP 469 3 - ADSU/Communes de la communauté urbaine 59322 Valenciennes Cedex 3, rue Frédéric Degeorge, BP 345 Tél. : 03 27 14 59 59 62026 Arras Cedex Tél. : 03 21 21 87 11 Yves LANDRY Sous-Préfecture de Dunkerque Christian DEMOUTIEZ 17, rue de l’Écluse de Bergues Sous-Préfecture de Béthune 59386 Dunkerque Cedex Place de la Préfecture Tél. : 03 28 20 59 59 62020 Béthune Tél. : 03 21 61 50 88 Fatiha AZZOUG Permanence d’accueil des écrivains André CATTEAU LCR (face à Le Sorel) Préfecture du Pas-de-Calais Rue Augustin Thierry Rue Ferdinand Buisson 59600 Maubeuge 62020 Arras Cedex 9 Tél. : 03 27 62 12 04 Tél. : 03 21 21 20 00 ou 20 78

Alfred REGNIER Maison de la Famille Bât. M 14, rue Edouard Manet 62100 Calais Tél. : 03 21 97 60 73

128 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Isabelle MOREL 64 – Pyrénées-Atlantiques 1 - La Poste André TAUZIET Rue du Chemin Vert 1 - Préfecture des Pyrénées-Atlantiques 62200 Boulogne-sur-Mer 2, avenue du Maréchal Joffre Tél.0321106234 64021 Pau Cedex 2 - Centre communal d’action sociale (CCAS) Tél. : 05 59 98 24 24 Boulevard Daunou 2 - Sous-préfecture de Bayonne 62200 Boulogne-sur-Mer Allées Marines, BP 3 Tél.0321879696 64109 Bayonne Cedex 3 - DSU de Boulogne-sur-Mer Tél. : 05 59 44 59 44 Hôtel Duruy 4, allée Boïeldieu Patrick LAUDOUAR 62200 Boulogne-sur-Mer Sous-Préfecture de Bayonne Tél. : 03 21 31 41 01 Allées Marines, BP 3 64109 Bayonne Cedex Françoise OURDOUILLIER Tél. : 05 59 44 59 44 Maison de la justice et du droit de Lens Pavillon Desmoulins 65 – Hautes-Pyrénées Rue Alain, Grande Résidence Jean LAVEDAN 62300 Lens Préfecture des Hautes-Pyrénées Tél. : 03 91 83 01 10 Place Charles de Gaulle, BP 1350 65013 Tarbes Cedex Christiane GRENU Tél. : 05 62 56 65 65 Plate-forme sociale Boulevard des Tilleuls 66 – Pyrénées-Orientales 62710 Courrières Adrien SOLER Tél. : 03 21 13 97 40 Préfecture des Pyrénées-Orientales 32, rue du Maréchal Foch 63 – Puy-de-Dôme 66020 Perpignan Cedex Monique PRIMOT Tél. : 04 68 51 68 15 Préfecture du Puy-de-Dôme 18, boulevard Desaix 67 – Bas-Rhin 63033 Clermont-Ferrand Cedex Mohammed CHEHHAR Tél. : 04 73 99 63 15 Mairie de quartier de la Gare Galerie à l’Envers, gare de 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 21 96 30

Nadine REITER Mairie de quartier de la Meinau 17, rue Schulmeister 67000 Strasbourg Tél. : 03 88 79 75 47

129 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Jean-Louis KIEHL Roland GAUTSCH 1 - Mairie de Schiltigheim Centre socioculturel Pax Tél. : 03 88 83 90 00 poste 186 54, rue de Soultz 2 - Maison des associations à Strasbourg 68200 Mulhouse Tél. : 03 88 25 19 39 Tél. : 03 89 52 34 04

Gérard LINDACHER Daniel HERMENT 1 - Préfecture du Bas-Rhin Sous-Préfecture d’Altkirch Petit Broglie 5, rue Charles de Gaulle 67070 Strasbourg Cedex 68134 Altkirch Cedex Tél. : 03 88 21 23 23 Tél. : 03 89 08 94 40

Reine DANGEVILLE 69 – Rhône Centre médico-social de Neuhof Michel REY 16, rue de l’Indre Préfecture du Rhône 67100 Strasbourg 106, rue Pierre Corneille Tél. : 03 90 40 44 00 69419 Lyon Cedex 03 Tél. : 04 72 61 60 60 Marie-Reine MULLER Centre socioculturel Le Point d’eau Joël JUDEAUX 17, allée Cassin 1 - Mairie annexe de la Duchère 67540 Ostwald Tour panoramique Tél. : 03 88 30 17 17 Avenue du Plateau 69009 Lyon 68 – Haut-Rhin Tél. : 04 78 66 80 73 René FRENDO 2 - Antenne de justice et du droit à Lyon Nord Maison de la justice et du droit de Colmar et du 1, rue du Chapeau rouge centre Alsace 69009 Lyon 34, rue des Trois Châteaux 68000 Colmar Françoise BERNILLON Tél. : 03 89 80 11 67 Maison de la justice et du droit de Vaulx-en-Velin 27-29, rue Condorcet Amar IDIRI 69120 Vaulx-en-Velin Plate-forme multi-services Tél. : 04 37 45 12 40 ou 12 36 La Poste Rue du Docteur Alphonse Dientzer David BENSADOUN 68200 Mulhouse Coteaux Antenne de justice et du droit Tél. : 03 89 32 92 60 87, avenue de l’Europe 69140 Rillieux-la-Pape André HECKENDORN Tél. : 04 37 85 10 50 Maison de la justice et du droit 31, Grand Rue 68100 Mulhouse Tél. : 03 89 36 80 30

130 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Robert PERES 72 – Sarthe Maison des services publics Xavier LEPEC Centre commercial de Vénissy Préfecture de la Sarthe 19, avenue Jean Cagne Place Aristide Briand 69200 Venissieux 72041 Le Mans Cedex Tél. : 04 72 89 32 61 Tél. : 02 43 39 72 72

Achille MATTEACCI 73 – Savoie Préfecture du Rhône Philippe SPRECHER 106, rue Pierre Corneille Préfecture de la Savoie 69419 Lyon Cedex 03 Château des Ducs de Savoie Tél. : 04 72 61 60 60 73018 Chambéry Tél. : 04 79 75 50 00 Katia MEZNAD Maison de la justice et du droit 74 – Haute-Savoie 3-5, rue Carnot Marie-Claude BAZILE 69500 Bron Préfecture de la Haute-Savoie Tél. : 04 78 26 49 39 Rue Louis Revon, BP 23-32 74034 Annecy Cedex Simon BRETIN Tél. : 04 50 33 61 16 1 - Sous-Préfecture de Villefranche-sur-Saône BP 462 75 – Paris 69548 Villefranche Cedex Marike LENCLUD Tél. : 04 74 62 66 15 Maison de la justice et du droit de Paris Nord-Est 15-17, rue du Buisson Saint-Louis Eliane GREBERT 75010 Paris Maison de la justice et du droit de Givors Tél. : 01 53 38 62 80 ou 62 85 45, rue Roger Salengro 69700 Givors Georges VERGEZ Tél. : 04 78 07 41 00 Maison de la justice et du droit 6, rue Bardinet 70 – Haute-Saône 75014 Paris Michel SAUCEROTTE Tél. : 01 45 45 22 23 Préfecture de la Haute-Saône 1, rue de la Préfecture, BP 429 Philippe GROLEAU 70013 Vesoul Cedex Maison de la justice et du droit de Paris Nord- Tél. : 03 84 77 70 00 Ouest 16, rue Jacques Kellner 71 – Saône-et-Loire 75017 Paris Jean-Paul GALDIES Tél. : 01 53 06 83 40 Préfecture de Saône-et-Loire Rue de Strasbourg 71021 Mâcon Cedex Tél. : 03 85 21 81 00

131 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Jacques TREFFEL Lazare OUKSEL Préfecture de Paris Maison de la justice et du droit 50, avenue Daumesnil Tour Comté de Nice 75915 Paris Cedex 04 14 bis, avenue de Versailles Tél. : 01 49 28 41 42 76380 Canteleu Tél. : 02 32 83 20 31 Jean-Louis CLOUËT-DES-PESRUCHES Préfecture de Paris Aziz ACHOURI 50, avenue Daumesnil Maison de la justice et du droit d’Elbeuf 75915 Paris Cedex 04 17, rue du Boucher de Perthes Tél. : 01 49 28 41 45 76500 Elbeuf Tél. : 02 35 77 23 24 76 – Seine-Maritime Georges GALIANA Delphine MEREAU Préfecture de la Seine-Maritime Maison de la justice et du droit du Havre 7, place de la Madeleine 40, rue Jules Vallès 76036 Rouen Cedex 76610 Le Havre Tél. : 02 32 76 50 00 Tél. : 02 35 45 32 62

Lucie DELAUNAY Ariane MASSIERE-LEFEBVRE Centre Saint-Julien Maison de la justice et du droit du Havre 26, rue Martial Spinneweber 40, rue Jules Vallès 76142 Petit-Quévilly 76610 Le Havre Tél. : 02 35 72 05 38 Tél. : 02 35 45 32 62

Christelle NOUALI Annie LEMESLE 1 - Centre social de la Sablière Maison du citoyen, antenne de justice Rue Jules Adeline Place Jacques Prévost 76100 Rouen 76800 Saint-Etienne-du-Rouvray Tél. : 02 35 72 83 63 Tél. : 02 32 95 83 60 2 - Maison de la justice et du droit des Hauts-de- Rouen Stéphane METERFI Place Alfred de Musset Maison du citoyen, antenne de justice 76000 Rouen Place Jean Prévost Tél. : 02 35 12 29 23 76800 Saint-Etienne-du-Rouvray 3 - Mairie de Darnetal Tél. : 02 32 95 83 60 Place du Général de Gaulle 76160 Darnetal 77 – Seine-et-Marne Tél. : 02 32 12 31 31 Jacques PERICAT Préfecture de Seine-et-Marne 12 bis, rue du Président Despatys 77010 Melun Cedex Tél. : 01 64 71 77 77

132 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Alain VALTIER Ahmed Ali FATHI Sous-Préfecture de Meaux 1 - Mairie de Sartrouville 27, place de l’Europe Salle Demont 77109 Meaux Cedex Rue Henri Dunant Tél. : 01 60 09 83 88 78500 Sartrouville Tél. : 01 30 86 39 00 Mélanie DESHAYES 2 - Mairie annexe Maison de la justice et du droit de Savigny-le- 118, avenue Georges Clemenceau Temple 78500 Sartrouville 34, place Elisée Reclus, BP 50 Tél. : 01 30 86 39 00 77542 Savigny-le-Temple Cedex Tél. : 01 64 19 10 60 Aïcha LAGAJALI Centre communal d’action sociale (CCAS) 78 – Yvelines 6, place du Trident Pierre SEGARD 78570 Chanteloup-les-Vignes Préfecture des Yvelines 1, rue Jean Houdon 79 – Deux-Sèvres 78010 Versailles Cedex Alain GOURBEAULT Tél. : 01 39 49 78 00 Préfecture des Deux-Sèvres 4, rue Du Guesclin Marie-Françoise GOLDBERGER 79099 Niort Cedex 9 Maison de la justice et du droit des Mureaux Tél. : 05 49 08 68 68 79, boulevard Victor Hugo 78130 Les Mureaux 80 – Somme Tél. : 01 34 92 73 42 Jacques BELVALETTE Préfecture de la Somme Alain MAGNON 51, rue de la République Maison de la justice et du droit de Trappes 80020 Amiens 3, place de la Mairie Tél. : 03 22 97 80 80 78190 Trappes Tél. : 01 30 16 03 20 81 – Tarn Marie VIDAL François BONNELLE Annexe de la préfecture du Tarn Sous-Préfecture de Mantes-la-Jolie Lices Georges Pompidou 42, avenue de Lorraine 81013 Albi Cedex 78200 Mantes-la-Jolie Tél. : 05 63 45 61 61 Tél. : 01 30 92 74 00 Georges GAYE Moustapha STAÏLI Sous-Préfecture de Castres Maison de la justice et du droit 26, rue Camille Rabaud Place Rabelais 81100 Castres 78280 Guyancourt Tél. : 05 63 71 55 55 Tél. : 01 39 30 32 40

133 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Lucrèce BERRETTONI-MORENO Daniel BERTOT Maison de la solidarité Centre Olbia Rue de la Tuilerie Rue Soldat Bellon 81290 Labruguière 83400 Hyères Tél. : 05 63 72 17 57 Tél.::0494356751

Annabelle DAURES 84 – Vaucluse Hôtel de Ville Guy FABREGUETTES BP 169 1 - Mairie annexe des quartiers Ouest 81304 Graulhet 29, rue de la Vénus d’Arles Tél. : 05 63 42 85 50 84000 Avignon Tél. : 04 90 81 13 20 Stéphanie SENAUX-OCHOA 2 - Point de service public de Saint-Chamand 1 - Centre d’information et d’animation de la jeu- 1, Résidence Pierre et Marie Curie nesse (CIAJ) de Carmaux 84000 Avignon Domaine de La Verrerie Tél. : 04 90 87 00 53 81400 Carmaux 3 - Centre social de la Grange d’Orel Tél. : 05 63 80 18 20 ou 18 21 1, place de la Résistance 2 - Espace social François Mitterrand 84000 Avignon 81160 Saint-Juéry Tél. : 04 90 87 15 19 Tél. : 05 63 78 22 80 4 - Centre médico-social de la Barbière 4, avenue Anne d’Autriche 82 – Tarn-et-Garonne 84000 Avignon Aimé DUPONT Tél. : 04 90 81 49 40 Préfecture du Tarn-et-Garonne Hôtel Bonnecaze Sylvie RANSAC 7, boulevard Midi-Pyrénées Centre L’Entracte 82000 Montauban Le Pous du Plan Tél. : 05 63 22 82 96 84200 Carpentras Tél. : 04 90 60 27 41 Michel DELMONT Résidence Pyrénées Jacques BRIAN Immeuble Le Cerdagne Préfecture de Vaucluse 82000 Montauban Site Chabran Tél. : 05 63 22 82 97 Boulevard Limbert 84905 Avignon Cedex 9 83 – Var Tél. : 04 90 16 84 84 Jean-Luc DELAUNAY Préfecture du Var 85 – Vendée Boulevard Louvois Denis ARNAUD 83070 Toulon Cedex Préfecture de la Vendée Tél. : 04 94 18 84 45 29, rue Delille 85922 La Roche-sur-Yon Cedex 9 Tél. : 02 51 36 70 85

134 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

86 – Vienne Jérôme QUINTIN Pierre METAIS Maison de la justice et du droit Préfecture de la Vienne Commerce les Amonts Place Aristide Briand Avenue de Saintonge 86000 Poitiers 91940 Les Ulis Tél. : 05 49 55 70 49 Tél. : 01 64 86 14 05

87 – Haute-Vienne 92 – Hauts-de-Seine Claude PARNAUD Joseph GONZALEZ 1 - Préfecture de la Haute-Vienne Préfecture des Hauts-de-Seine Place Stalingrad 1er étage, bureau 1008 87031 Limoges Cedex 167-177, avenue Joliot Curie Tél. : 05 55 44 18 00 92013 Nanterre Cedex 2 - Maison des associations Tél. : 01 40 97 23 92 Cité de Beaubreuil Tél. : 05 55 35 80 59 Micheline TOBELAIM Maison du droit et de la prévention 88 – Vosges 92, rue Martre François CHRISMANN 92110 Clichy-la-Garenne Préfecture des Vosges Tél. : 01 47 15 32 05 Place Foch 88021 Epinal Cedex Marc Allouch Tél. : 03 29 69 88 88 Antenne de justice intercommunale des Blagis 8 bis, rue de la Sarrazine 89 – Yonne 92220 Bagneux Gérard BRUN Tél. : 01 46 65 14 77 Préfecture de l’Yonne Place de la Préfecture Hélène CESTIA 89016 Auxerre Cedex Point d’accès au droit Tél. : 03 86 72 79 89 1, rue Francis de Pressensé, BP 47 92290 Châtenay-Malabry 90 – Tél. : 01 46 32 76 12 Jean-Claude PAILLOT Préfecture du Territoire de Belfort Karine MESBAHI 1, rue Bartholdi Mairie annexe d’Asnières Nord 90020 Belfort Cedex 250, rue du Mesnil Tél. : 03 84 57 15 41 92600 Asnières Tél. : 01 47 92 73 35 91 – Essonne Ménaouar BEDDIAR Mohamed BOUZIANE Préfecture de l’Essonne (2e étage, bureau 219 bis) Point d’accueil citoyen Boulevard de France 18-20, place Henri Neveu 91010 Evry Cedex 92700 Colombes Tél. : 01 69 91 91 91 Tél. : 01 47 60 41 33

135 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

93 – Seine-Saint-Denis 2 - Relais Mairie du palais, espace public Jean ROUCOU polyvalent Préfecture de la Seine-Saint-Denis Allée Parmentier 124, rue Carnot 94000 Créteil 93007 Bobigny Tél. : 01 42 07 41 23 Tél. : 01 41 60 56 07 Jean-Luc CIRE Justin Bobo KEBE 1 - Antenne administrative du quartier Nord Maison de la justice et du droit Dalle des Graviers 2, avenue de la République 94000 Villeneuve-Saint-Georges 93120 La Courneuve 2 - Antenne administrative du Plateau Tél. : 01 48 38 06 53 85, avenue du Président Kennedy 94000 Villeneuve-Saint-Georges Eliane LALLEMENT Maison de quartier Daniel Ballavoine Jean-Marie HERISSON 18, avenue Léon Blum Préfecture du Val-de-Marne 93140 Bondy Avenue du Général de Gaulle Tél. : 01 48 47 04 90 94011 Créteil Cedex Tél. : 01 49 56 60 00 Michel POMBIA Maison des services publics Maxime ATTYASSE 11-15, Mail Frederico Garcia Lorca Préfecture du Val-de-Marne 93160 Noisy-le-Grand Avenue du Général de Gaulle Tél. : 01 55 85 12 00 94011 Créteil Cedex Tél. : 01 49 56 60 00 Nour-Eddine HAFDANE Sous-Préfecture de Saint-Denis Jean-Claude RAYNAUD Place Pierre-de-Montreuil Préfecture du Val-de-Marne 93200 Saint-Denis Avenue du Général de Gaulle Tél. : 01 49 33 94 44 94011 Créteil Cedex Tél. : 01 49 56 60 00 Rosine FIROZALY Hôtel de Ville d’Epinay-sur-Seine Christian GIMEL 1-3, rue Quétigny Maison de quartier Charles Garcia 93800 Epinay-sur-Seine 12 bis, avenue Charles Garcia Tél. : 01 49 71 99 99 94120 Fontenay-sous-Bois Tél. : 01 48 76 34 57 94 – Val-de-Marne Raymond BARBIN 1 - Centre social Kennedy à Créteil 36, boulevard Kennedy 94000 Créteil Tél. : 01 43 77 52 99

136 Rapport 2001 Annexes Coordonnées des délégués

Abdou KROUCHI 971 – Guadeloupe Plate-forme des services sociaux Robert PROCIDA Direction du développement social, Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des solidarités et de la santé de Basse-Terre Hôtel des Postes 61, rue Victor Hugues 3-5, rue Camille Desmoulins 97100 Basse-Terre 94230 Cachan Tél. : 05 90 99 44 44 Tél. : 01 49 69 15 82 Guy LUREL Véronique HAIMEZ Préfecture de la Guadeloupe Maison des associations Rue de Lardenoy 19, rue du Monument 97109 Basse-Terre Cedex 94500 Champigny-sur-Marne Tél. : 05 90 99 39 00 Tél.::0155091483 Myriam HOMER 95 – Val-d’Oise Maison du citoyen Pointois Daniel LANDROS 16, rue du Commandant Mortenol Préfecture du Val-d’Oise 97110 Pointe-à-Pitre Avenue Bernard Hirsh Tél. : 05 90 21 04 83 95000 Cergy-Pontoise Tél. : 01 34 25 25 25 972 – Martinique Serge HONORE Mamadou SAKHO Préfecture de la Martinique Sous-préfecture d’Argenteuil Rue Victor Sévère 2, rue Alfred Labruyère, BP 709 97262 Fort-de-France 95107 Argenteuil Cedex Tél. : 05 96 39 39 67 Tél. : 01 34 23 36 36 973 – Guyane Haddi DJARI Thérèse ZULEMARO Maison de la justice et du droit de la Vallée de Préfecture de Guyane Montmorency Rue Fiedmont, BP 7008 60, rue de Stalingrad 97307 Cayenne Cedex 95120 Ermont Tél. : 05 94 39 45 00 Tél. : 01 34 44 03 90 Rose-Lyne ROBEIRI Hakima LAALA HAFDANE Le Ranch à Kourou Maison de la justice et du droit Avenue du Général de Gaulle 37, rue du Tiers Pot 97310 Kourou 95140 Garges-les-Gonesse Tél. : 05 94 32 88 24 Tél. : 01 30 11 11 20

137 Rapport 2001 annexes Coordonnées des délégués

Gaëtane BENNS Mayotte Maison de la justice et du droit Anne-Marie CARRE-GRIMAUX 2, rue Albert Sarrault Préfecture de Mayotte 97320 Saint-Laurent-du-Maroni Mamoudzou Tél. : 05 94 34 16 31 Tél. : 02 69 61 93 18

974 – La Réunion Wallis-et-Futuna Michel Cléry MOUTOUSSAMY Malia FELEU Mairie annexe de Saint-André Administration supérieure 97400 Saint-André Havelu, BP 16 98600 Mata Utu, île de Wallis Martine GODERIAUX Tél. : 681 72 19 00 Préfecture de la Réunion Avenue de la Victoire Polynésie-Française 97405 Saint-Denis Cedex Monique ELLACOTT Tél. : 02 62 40 77 77 Immeuble Bougainville, bureau du personnel Haut Commissariat de la République Guy Camille LE TOULLEC Avenue Bruat, BP 115 Mairie annexe ZUP 98713 Papeete Rue Victor Hugo Tél. : 689 50 60 53 ou 60 57 97420 Le Port Tél. : 02 62 71 10 00 Nouvelle-Calédonie Marie-France DEZARNAULDS 975 – Saint-Pierre-et-Miquelon Villa des commissaires délégués Laurent BERNARD Haut Commissariat de la République Préfecture Saint-Pierre-et-Miquelon 1, avenue Foch, BP C05 BP 4200 98844 Nouméa Cedex 97500 Saint-Pierre-et-Miquelon Tél : 687 26 63 43 Tél. : 05 08 41 10 10

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