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LeMonde Job: WMQ1311--0001-0 WAS LMQ1311-1 Op.: XX Rev.: 12-11-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 14Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK 55e ANNÉE – No 17044 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE SAMEDI 13 NOVEMBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI La justice L’Europe à l’épreuve du bœuf niçoise b La France rechigne à respecter la levée de l’embargo sur le bœuf britannique décidée sous l’influence par l’Union européenne b Bruxelles menace Paris de poursuites judiciaires b Au nom du « principe de réseaux de précaution » face à la maladie de la « vache folle », Paris réclame des garanties supplémentaires D’ULTIMES TRACTATIONS au réunies pour qu’elle se conforme à plus haut niveau, jeudi 11 no- la décision de la Commission. Une affairistes vembre, n’avaient pas permis de ré- nouvelle réunion d’experts devait se OLIVIER ROLLER gler le différend opposant la France tenir, vendredi, à Bruxelles avec la DISPARITION IL Y A un mois, le nouveau pro- à la Grande-Bretagne sur les impor- participation de représentants de cureur de la République de Nice, Eric tations de bœuf britannique. La l’Allemagne – dont le Parlement de Montgolfier, avait dénoncé le Commission de Bruxelles est prête doit encore se prononcer sur la le- Robert Kramer « manque de rigueur » de la justice à engager dès mardi des poursuites vée de l’embargo – pour faire le niçoise et évoqué publiquement le contre la France qui, faute de ga- point sur les garanties exigées par la dernière route rôle d’« une franc-maçonnerie d’af- ranties supplémentaires, rechigne à France, notamment dans deux do- faires ». Notre enquête lui donne rai- obtempérer à la levée de l’embargo maines : traçabilité de la viande et son, révélant en effet de graves dys- sur le bœuf britannique récemment étiquetage. Un cinéaste fonctionnements : des élus semblent décidée par l’Union européenne. La Commission a réaffirmé que militant avoir été opportunément épargnés Toujours sous le coup du trauma- l’Union européenne engagerait dès par les procédures pénales, des dos- tisme de l’affaire du sang contami- mardi des poursuites judiciaires Le cinéaste américain Robert Kramer siers ont disparu et des enquêtes né, la France, par crainte de la ma- contre la France si, d’ici là, Paris est mort à Rouen, mercredi 10 no- laissées en jachère sont tombées ladie dite de la « vache folle », met n’avait pas changé d’attitude. Reçu vembre, à l’âge de soixante ans, des sous le coup de la prescription. Ces en avant le « principe de précau- également, jeudi, à l’Elysée, M. Pro- suites d’une méningite. Installé en derniers mois, plusieurs enquêtes tion ». di a déclaré, à l’issue d’une entre- France depuis 1975, cet intellectuel mi- ont été relancées et certains dossiers Tony Blair et Lionel Jospin ont eu tien avec le président Jacques litant avait réalisé et produit de nom- reconstitués. M. de Montgolfier, qui un entretien téléphonique de plus Chirac, que la Commission ferait breux documentaires et courts-mé- a rencontré la ministre de la justice, d’une demi-heure, jeudi, à ce sujet. tout ce qui est en son pouvoir pour trages destinés à filmer « une histoire Elisabeth Guigou, le 14 octobre, a Le premier ministre a ensuite reçu, trouver un accord mais qu’elle transmis à la chancellerie un rapport à Matignon, Romano Prodi, le pré- prendrait « ses responsabilités » en continuel devenir ». Il a donné ses sur ces dysfonctionnements. sident de la Commission. Aucun concernant d’éventuelles pour- lettres de noblesse au cinéma politique compromis n’est intervenu, la suites contre la France. et social, contre l’injustice et la bêtise, Lire page 7 France jugeant toujours que les dont Route One/USA constitue l’œuvre et notre éditorial page 13 conditions sanitaires n’étaient pas Lire page 2 la plus aboutie. p. 25 Jacques Chirac Le jour où M. Blair licencia 667 aristocrates de la Chambre des lords LONDRES n’avait plus vus là depuis des décennies ont sa satisfaction : « Ce gouvernement a réussi là à Marseille de notre correspondant même laissé couler des larmes de bon aloi. Si- où tous ses prédécesseurs, depuis 1911, se sont Quatre siècles après les tentatives man- lencieuse et grave sur son banc de cuir écar- cassé les dents. » LES JEUNES et l’union de la quées du rebelle catholique Guy Fawkes, qui late, la baronne Thatcher de Kesteven, qui En réalité, l’histoire n’est pas tout à fait ter- a droite figurent au pro- essaya sans succès de les faire sauter au baril n’est pas concernée par cette « révolution » minée puisque, pour obtenir l’assentiment gramme du déplacement du chef de de poudre, en 1605, puis d’Oliver Cromwell, puisque, en tant qu’ancien premier ministre, des seigneurs héréditaires à leur propre mort l’Etat à Marseille, vendredi 12 et sa- qui parvint à les dissoudre temporairement, elle fut faite pairesse à vie, et non héréditaire, politique, Tony Blair a dû accepter une me- « AGENCE DES GARES » medi 13 novembre. M. Chirac parti- en 1649, Tony Blair a réussi l’impossible : au avait choisi de laisser son célèbre tailleur bleu sure transitoire qui va permettre à quatre cipera notamment à la « Cité de la soir du 11 novembre de l’an de grâce 1999, six au vestiaire et revêtu, pour l’occasion, robe et vingt-douze d’entre eux, récemment élus RÉGIONS réussite », qui réunit, tous les deux cent soixante-sept pairs héréditaires du chapeau noirs de deuil. Cinq cent trente-cinq pour la première fois de leur vie – mais par ans, des jeunes, des intellectuels et Royaume-Uni, héritiers des puissantes fa- Lords à vie restent en place ainsi que vingt- leurs pairs – de continuer à siéger à la des chefs d’entreprise. Le président milles aristocratiques, ont définitivement six pairs religieux et douze Lords de justice. Chambre des lords. Au moins pour un mo- Les gares de la République devrait également perdu le privilège de s’opposer, eux que nul Le baron Thomas Galloway Galbraith de ment. Le temps pour le premier ministre de s’exprimer sur la politique de la n’a jamais élus, aux volontés législatives de la Strathclyde, chef du groupe des Lords conser- décider de ce qui remplacera à l’avenir ladite en chantier ville. Ce déplacement présidentiel, Chambre du peuple, celle des Communes. vateurs à la Chambre, salua les « nobles Lords Chambre, à savoir un sénat élu, partiellement La SNCF entreprend un vaste pro- qui apparaît comme un soutien Avec leur départ, sept cent vingt-cinq ans désormais exclus de nos rangs » et déclara que élu, ou autre chose encore. M. Blair a une gramme de rénovation de ses gares, marqué à l’équipe municipale après que le roi Edward Ier les eut réunis en cette séance fut pour lui « la plus difficile du nouvelle fois démontré la maîtrise qu’il composée du maire (DL), Jean- une « assemblée nationale » qui excluait siècle ». exerce sur sa majorité : celle-ci a en effet voté pour résorber le décalage entre la mo- Claude Gaudin, et de son premier alors les roturiers, c’est toute une tradition A l’autre bout du couloir du palais de West- la disparition des Lords sans avoir la moindre dernité du voyage et l’archaïsme de adjoint (RPR), Renaud Muselier, in- qui disparaît et, chacun l’admet – pour le dé- minster, dans cette chambre des idée de ce qui va les remplacer. Une commis- l’accueil. Ces chantiers, qui devraient tervient dans un contexte difficile plorer ou s’en féliciter –, le Parlement de « Communes » que Messires les Lords, par sion d’étude appointée par le premier mi- être réalisés d’ici à 2003, ont pour am- pour le Parti socialiste, dont le pre- Westminster ne sera plus tout à fait le même. tradition, n’ont jamais nommée autrement nistre devait présenter ses suggestions à la bition de redonner une fonction ur- mier secrétaire fédéral, François La chronique retiendra que l’ultime séance que « l’autre endroit », l’annonce du vote final fin de l’année, mais nul n’imagine que la ré- Bernardini, est mis en examen dans de l’auguste Chambre s’est finalement dérou- mettant un terme à sept siècles de privilèges forme puisse entrer en vigueur avant les pro- baine aux gares. Ainsi, en 2001, pour l’affaire de la MNEF. lée, à la veille de l’an 2000, dans une atmo- fut accueillie par un énorme brouhaha de sa- chaines élections, dans deux ans. l’arrivée du TGV Méditerranée, la gare sphère de grande tristesse et d’amertume. tisfaction. Chef du groupe travailliste aux de Lyon, à Paris, sera entièrement res- Lire page 5 Quelques vieux Lords endimanchés que nul Lords, la baronne Margaret Jay laissa éclater Patrice Claude tructurée (notre illustration). p. 9 Le gaz, énergie Kosovo, la question taboue convoitée de l’indépendance FAUT-IL déclarer l’indépen- Deuxième certitude : dans la dance du Kosovo ? La question ta- pratique, le Kosovo est en état de raude nombre de responsables sécession de la Serbie. Telle était occcidentaux. Mais à l’ONU, à l’opinion unanime d’experts et Moscou, à Washington et dans les hauts fonctionnaires, américains capitales européennes, elle ne sera et européens, lors d’un séminaire DR pas posée. Tabou, débat inutile, réuni, fin octobre, à Paris, par le PORTRAIT piège, dit-on. Il y a pourtant un Aspen Strategy Group. Le Kosovo risque à glisser ainsi ladite ques- est séparé du reste de la Serbie. me PIERRE GADONNEIX tion sous le boisseau. C’est celui Belgrade n’y exerce plus le M Boutin de voir la Mission de l’ONU pour moindre pouvoir.