a garanti sans 3D Ciném

TOULOUSE Borderouge (59 Avenue Maurice Bourges-Maunoury) 05 61 50 50 43 • TOURNEFEUILLE (Impasse du Château) 05 34 51 48 38 UN PAYS QUI SE TIENT SAGE

Film documentaire « Or, sous tous les cieux, sans ver- d’hier que les rapports entre le Peuple de David DUFRESNE gogne / C’est un usage bien établi / français et la (nécessaire) force publique France 2020 1h26 Dès qu’il s’agit de rosser les cognes / – sensément « instituée pour l’avantage avec les participations croisées Tout le monde se réconcilie » (Georges de tous, et non pour l’utilité particulière de journalistes, de chercheurs, de Brassens, Hécatombe, 1953) de ceux auxquels elle est confiée » (nous militants, de syndicalistes policiers… dit la Déclaration des droits de l’homme et d’Alain Damasio. « Cogne », mot d’argot qui désigne de- de 1789) – sont compliqués, voire ten- puis le 18e siècle, aussi bien chez Hugo dus. Pour le moins. Journaliste indé- « Môme ! On ne dit pas les sergents de que chez Brassens, un gendarme ou un pendant, observateur attentif et intran- ville, on dit les cognes ! » (Victor Hugo, policier, vient bien évidemment de « co- sigeant de la vie publique (on lui doit Les Misérables, 1862) gner ». On le voit, ce n’est donc pas de formidables enquêtes, livres et web-

No 267 Du 7 octobre au 10 novembre 2020 / Entrée: 7€ / (1re séances à 4,5€) / Abonnement : 50€ les 10 places Dimanche 25 octobre, 2 rencontres exceptionnelles avec Utopia compte sur vous David Dufresne : à 14h à Borderouge avec le Tactikollectif sur Ulule ! Aidez-nous à et à 19h30 à Tournefeuille avec l'Observatoire des bâtir le premier cinéma Pratiques Policières. La librairie Floury Frères sera présente écolo de France ! à Borderouge et à Tournefeuille avec les livres de David Il est temps de passer Dufresne et des protagonistes du film. Places disponibles dès à l’action et d’impulser une nouvelle génération le 10 octobre dans vos cinémas préférés aux tarifs habituels. de cinémas durables respectueux de l’environnement ! Nous avons conçu un véritable prototype écologique reproductible (réalisé avec des matériaux nobles, bas carbone, préservant l'eau potable…) ll fallait trouver un premier lieu physique pour le tester grandeur nature… Ce sera en lisière de Troyes, ville dépourvue de salle Art et Essai, sur le premier écoquartier de l’Aube.

Solidarité entre cinéphiles !

Les décideurs se montrent étonnamment frileux ! Un peu comme s’ils pensaient que UN PAYS QUI SE TIENT SAGE le réchauffement climatique allait se contenter de leur réchauffer le gros orteil documentaires sur Tarnac, sur le sys- autour de – la phrase de Max Weber : ! Nous lançons donc une tème carcéral américain, sur Pigalle…), « Un État est une communauté humaine David Dufresne s’est fait remarquer dès qui revendique le monopole de l’usage campagne de crowdfunding le début de la lutte des Gilets jaunes, en légitime de la force physique sur un ter- sur Ulule, pour qu’ensemble, créant le projet Allô, place Beauvau ? : ritoire donné », une phrase souvent citée avec vous, nous fassions la une tentative de répertorier le plus ex- et détournée de son sens initial pour lé- démonstration qu’on peut gitimer les violences policières. Avec des haustivement possible les violences po- changer le cours des choses ! licières qui lui remontaient de toute la écrivains comme Alain Damasio ou des France. Un travail de fourmi, passionnant historiennes comme Ludivine Bantigny, et édifiant, qui a fait instantanément de il est rappelé que toute la subtilité tient Que le financement citoyen lui la bête noire des responsables et ac- dans le mot « revendique ». Qui peut re- montre la voie sera un teurs du maintien de l’ordre. Il en a fait la vendiquer la légitimité de la violence ? A fortiori dès lors que le pouvoir est de signal fort pour le monde matière d’un livre, mi-roman mi-enquête, politique : nul ne pourra faire Dernière sommation, et donc de ce film moins en moins accepté par toute une documentaire saisissant. catégorie sociale qui ne s’y retrouve plus. comme s’il n’y avait pas de Le dispositif du film est à la fois simple et David Dufresne a l’intelligence de donner solutions ! Elles existent, rigoureux : sur un écran de cinéma sont la parole à un général de gendarmerie aidez-nous à les faire projetées des images de manifestations et à deux syndicalistes policiers, ce qui occasionne de passionnants échanges connaitre et à financer, même et de leur répression par les forces de po- modestement, ce projet ! lice – images brutes, face auxquelles réa- avec Ludivine Bantigny ou avec le jour- naliste Taha Bouhafs, à l’origine de la ré- gissent divers intervenants. Des images vélation de l’affaire Benalla. Pour suivre et participer dures, crues, bouleversantes, souvent fil- Au-delà des Gilets jaunes, David mées par les victimes elles-mêmes, des Dufresne décrypte plus globalement un à cette aventure, personnes de leur entourage ou des mili- système qui fait que la violence policière retrouvez-nous sur Ulule ! tants, qui battent en brèche la thèse offi- s’exerce principalement sur les habitants cielle selon laquelle il n’y aurait de la part des quartiers populaires. Et cite en pre- des forces de l’ordre qu’un « usage pro- mier lieu – c’est évidemment ce triste épi- portionné de la violence », en rapport sode qui donne son titre à ce film d’uti- avec les agressions dont les premières lité publique – les images édifiantes des victimes sont les policiers. lycéens de Mantes la Jolie, contraints de Mais au-delà de l’émotion, la force du s’agenouiller tandis qu’un policier gogue- film de Dufresne est de poser, avec l’aide nard les filme et s’exclame : « Voilà une d’historiens, de sociologues, de spécia- classe qui se tient sage ! ». C’est clair, net listes du droit, et de policiers les ques- – et, si l’on ose dire, sans bavure. tions fondamentales de la légitimité de l’usage de la violence par les forces de Tournefeuille et Borderouge https://fr.ulule.com/ l’ordre. Le film s’ouvre sur – et s’articule (également à l’American Cosmograph) utopia-pont-sainte-marie/ burn out néo-parental pour l’un et assè- première partie du film est donc – mal- chement de la relation conjugale pour gré le constat social et psychologique l’autre. Bref, c’est pas la joie. lucide et plutôt sombre – carrément Le dîner organisé à l’occasion des qua- drôle, et plonge personnages et specta- rante ans du plus jeune de la bande teurs dans un grand bain de jouvence. tourne, malgré les réticences liminaires DRUNK de Martin qui est supposé faire le chauf- Car Thomas Vinterberg fait participer le Thomas VINTERBERG feur, à la solide beuverie et, au détour de spectateur à l’apparente libération que Danemark 2020 1h55 VOSTF la conversation, est évoquée une étrange vivent ses personnages, par le jeu des avec Madds Mikkelsen, Thomas étude du psychologue norvégien Finn acteurs, exceptionnels, mais aussi par la Bo Larsen, Lars Ranthe, Magnus Skårderud, qui conclut que le corps hu- mise en scène enlevée, avec un travail Millang, Maria Bonnevie, Helene main, pour être au mieux de sa forme, goûteux sur le son, nourri du glouglou Reinga Neumann… doit présenter 0,5 g d’alcool par litre de délicieux de l’alcool qui coule à flots, Scénario de Thomas Vinterberg sang. Ni une des deux, les quatre com- des bouchons qui sautent, des verres et Tobias Lindholm pères, saisis d’une joyeuse soif d’expéri- qui se vident. Le spectateur est lui aus- mentation scientifique, se promettent de si comme enivré avant que n’arrivent les « L’alcool tue lentement. On s’en fout. On vérifier la théorie avec un engagement : verres de trop, que le vernis s’écaille et n’est pas pressés. » Georges Courteline ne boire que pendant la journée, durant que les lendemains de fête deviennent « L’alcool est un anesthésique qui per- leur temps de travail, et s’arrêter à par- difficiles. Car bien au-delà d’un film po- met de supporter l’opération de la vie. » tir de 20h. Et inévitablement, les proprié- tache et provocateur sur les vertus libé- Georges Bernard Shaw tés désinhibantes de l’alcool vont faire ratrices de l’alcool, Drunk est une belle effet rapidement. Libéré du carcan so- évocation du tournant de la vie à la cin- Quatre amis : Martin, Tommy, Peter et cial et de sa dépression latente, Martin quantaine, entre la jeunesse à laquelle Nikolaj, tous les quatre enseignants se met à oser des approches pédago- on s’accroche de manière dérisoire, les de lycée. Qui ne pètent pas la forme, giques inédites qui enchantent les ly- choix de vie que l’on aurait aimé faire c’est le moins qu’on puisse dire, en- céens. Il s’efforce en parallèle de briser avant qu’il ne soit trop tard, la soif de calminés dans une existence devenue la routine de son couple pour tenter de liberté que l’on doit peut-être chercher morne et routinière. Leurs élèves sont lui donner une seconde chance. L’alcool là où l’on ne l’imagine pas, comme dans à deux doigts de les mépriser, notam- plonge les quatre amis dans une liesse cette dernière scène qui retrouve l’eu- ment Martin (Madds Mikkelsen), profes- sans doute factice, mais il joue pleine- phorie et dont évidemment on ne vous seur d’histoire tellement blasé que son ment son rôle émancipateur chez eux dévoilera rien de plus. cours est devenu aussi passionnant que dont la jeunesse est partie voir ailleurs et la lecture du bottin. Tous ont par ailleurs qui se sont laissés enfermer peu à peu Tournefeuille une vie personnelle plutôt morose, entre dans un quotidien qui les démoralise. La (également à l’American Cosmograph) Pendant ce temps-là, sur la planète cinéma, on nage en plein psy- Après l'APPEL DU 17 JUIN, chodrame. Le Miracle Tenet n’a pas eu lieu. En effet, s’il a enregistré de le (R)APPEL DU 17 NOVEMBRE 2020 fort belles entrées pour un blockbuster intello et déroutant, le film n’a pas pour une seconde vague d'action pu – ou pas su – sauver à lui tout seul un système au bord du gouffre. contre la ré-intoxication du monde Les nouvelles aventures de 007 concentrant le nouvel et fol espoir d’une profession en déroute, il ne reste plus qu’à faire un grand (James) Bond « Dans la première moitié de l'année 2020, le défer- en avant pour accélérer la catastrophe. Les studios hollywoodiens, eux, lement viral aura provoqué un ralentissement iné- rejouent leur version du Titanic en se précipitant sur les canots de sau- dit de la dévitalisation marchande de la planète. Au cœur du confinement s'est alors diffusée une luci- vetage réservés aux premières classes – traduction : « débrouillez-vous dité partagée, mais trop souvent désarmée et iso- sans nous, les gros films, ceux qui doivent nous rapporter un max, sont lée, quant à l'urgence de faire barrage in extremis à massivement décalés en 2021, 2022, voir un peu plus tard ! » En attente, la production du désastre. Le 17 juin dernier, alors sans doute, du fameux « vaccin Trump », supposé advenir et sauver le que la machine se ré-emballait de plus belle, plus Monde dès le lendemain de la réélection du caudillo peroxydé à la Maison de 70 actions, blocages, rassemblements se sont Blanche. Privés de leurs produits d’appel favoris pour mieux nous gaver de déployés simultanément à travers le pays. Ils ont matérialisé un premier grand rebond de luttes de pop-corn et de boissons sucrées, les multiplexes, les circuits, les cinémas terrain contre la ré-intoxication de monde ». commerciaux, ne savent plus à quel saint – ou à quel sein secourable – se C'est pour donner une nouvelle fois corps à ce vouer pour sauver leur saison. « Il ne reste plus, a-t-on pu lire sur un site front commun, frappant par son énergie et sa di- professionnel, qu’à jouer la carte des films locaux ». Carrément ! En dé- versité, qu'un ensemble de collectifs, réuni le 30 sespoir de cause et la mort dans l’âme, Gaumont, UGC, CGR et consorts, août dernier à l'occasion d'un rassemblement ainsi que la myriade de petites salles municipales qui leur emboîte systé- sur la zad de Notre-Dame-des-Landes, a décidé matiquement le pas, vont donc découvrir qu’il y a une vie après les grosses d'appeler à une seconde vague d'actions coor- données le 17 novembre prochain. machines américaines, que le monde n’est pas binairement partagé entre « Les trois derniers mois n'ont fait que confirmer le camp du bien (l’Oncle Sam) et le camp du Mal (les quelques États qui le cynisme absolu des dirigeants politiques et des tentent de résister à sa domination), mais riche d’une belle diversité qu’ils puissances économiques, au fur et à mesure que les ne soupçonnaient visiblement pas… Pour mettre un peu de baume sur signes explosifs des ravages du système se multi- ces petits cœurs meurtris, la Ministre Roselyne Bachelot a promis un so- pliaient. Aux feux de forêt gigantesques qui frappent lide coup de pouce à l’ensemble des salles de cinéma : une aide excep- tous les continents, aux sécheresses intenses qui menacent le système agricole dans son intégrali- tionnelle à hauteur de 50 % de leurs pertes pour les salles indépendantes, té, à la publication des dernières simulations clima- et de 40 % pour les mastodontes. Si les salles en gestion municipales, qui tiques encore plus alarmistes, ils ont répondu par sont déjà intégralement financées sur fonds publics, ont été écartées de la reprise rapide du trafic aérien, des marchés fi- cette manne, on est curieux de voir si les sodas vendus au prix du Château nanciers, de la spéculation sur la faim, et ce mal- Yquem et les confiseries dont les cours dépassent ceux de la truffe, seront gré l'épidémie. Aux licenciements massifs, à la pré- pris en compte dans le calcul de ces pertes abyssales. Ce qui ferait singu- carisation de milliers de salarié-e-s laissés sur le carreau, ils ont répliqué par de nouveaux cadeaux lièrement grimper la note… aux entreprises, sans même envisager de contre- parties sociales ou environnementales. À la catas- Tandis que ce petit monde cherche désespérément un remède mi- trophe de Beyrouth, à l'annonce de l'extinction des racle à sa crise systémique, UTOPIA cherche des solutions d’avenir et deux tiers des espèces sauvages, à la révélation sur invente le cinéma du futur… et on a grand besoin de vous ! les rejets de Lafarge dans la Seine, ils ont répondu par la reprise de l'usage des néonicotinoïdes dans les champs, maintenu la production d'engrais au ni- Ça se passe à Pont Sainte Marie (dans la banlieue de Troyes). trate d'amonium et validé l'exportation dans le reste Foin de haute technologie, d’automatisation forcenée ou de machines à du monde des pires pesticides interdits en Europe. pop-corn ultra-sophistiquées – mais un cinéma beau et simple comme Face aux soulèvements mondiaux contre le racisme on les aime, répondant aux plus hautes recommandations environnemen- systémique et les violences policières, nous les tales. Un éco-ciné, dans un éco-quartier, sobre en énergie et en eau, conçu avons vus malgré tout durcir encore les politiques avec des matériaux écolos, accessible à tou.te.s, bref : un projet merveil- sécuritaires. (…) L’acharnement dans un modèle prédateur ne leux, selon nous l’avenir du cinéma ! peut représenter une perspective enviable pour SAUF que ces préoccupations n’étant à ce jour pas considérées comme celles et ceux qui souffrent déjà de l’exploitation, prioritaires dans notre belle profession, nous devons, plus encore que avec ou sans travail. Dans les dix prochaines an- d’autres, faire la preuve auprès des collectivités et institutions de tutelle nées, un agriculteur sur deux va partir en retraite, et de la pertinence du projet. C’est bien connu : au cinéma, les questions en- ce sont alors un quart des terres cultivables natio- vironnementales ou sociales, on s’en gargarise à l’écran, mais on se fiche nales qui vont changer de main. Sans une bataille foncière acharnée qui allie vocations paysannes et pas mal de ce qui se passe dans les cuisines… déterminations environnementales, elles iront soit Nous estimons au contraire que, face aux crises climatique et sanitaire, il à l’agrandissement des exploitations industrielles, est urgent de passer des mots aux actes ! S’il vit, ce modèle se déclinera soit à la bétonisation ». dans toute la France. Le texte complet de ce (R)Appel du 17 novembre, plein de bon sens et que nous signons sans hésiter Aidez nous, apportez votre écot, aussi modeste soit-il, à des deux mains, est consultable en ligne, ainsi que la liste des actions en cours : 17juin.noblogs.org cette belle œuvre sur la plateforme de financement Ulule : https://fr.ulule.com/utopia-pont-sainte-marie/ ADN MAÏWENN France 2020 1h30 avec Fanny Ardant, Louis Garrel, Dylan Robert, Marine Vacth, Caroline Chaniolleau, Alain Françon, Florent Lacger, Henri-Noël Tabary, Omar Marwan et Maïwenn et… Messaouda Dendoune. Scénario de Maïwenn et Mathieu Demy ADN… voilà un acronyme qu’on em- ploie désormais à toutes les sauces, en oubliant souvent sa véritable défini- tion. Maïween, elle, se garde d’une er- reur aussi grossière et embrasse le mot, comme tous les maux, dans leur accep- tion première. Elle avance sans fard, avec une lucidité aussi brutale que lu- mineuse, sur le fil ténu d’un récit que ja- mais elle ne lâche. Elle confirme par là- même qu’elle est une grande cinéaste qui fait de sa vie un champ d’étude pour lui donner une dimension universelle. Elle ose pénétrer profondément dans ses propres failles, dans leurs recoins peu glorieux, telle une effrontée impu- regard pétillant, intacts, témoignent faire des affaires, penser aux cendres… dique. Mais ce film est aussi le fruit de de ses années de lutte, de son pas- mais avant ça choisir un cercueil ! Ah, sa collaboration complice avec Mathieu sé d’ancien résistant algérien. Mais la la scène du cercueil ! Infiniment juste, Demy. Plus connu comme acteur que vie s’amenuise… Il partira sans crier drôle, touchante… Elle nous en dira plus comme auteur, son écriture apporte une gare… Cela a beau être dans la logique long sur les vivants que sur le mort… touche enjouée, un humour terre-à-terre des choses, est-on jamais prêt pour salutaire, ainsi que la distance élégante l’absence ? C’est un repère, un père, Pour bien parler de ce film de tribu, il indispensable pour parler des choses de un grand-père, un oncle… que tous faudrait plus d’une page de gazette. l’intime qui blessent. Ensemble ils réus- perdent, le nombril qui permettait à leur Chaque personnage, crument bros- sissent une œuvre profondément drôle, monde de tourner rond. En quelques sé, sans concession, y joue une ligne ou drôlement profonde, selon de quel séquences bien brossées et parfois hi- de partition indispensable. Tous les côté de la Méditerranée l’on se place. larantes, on comprendra la place que acteurs, en commençant par Fanny chacun occupe dans cette famille ai- Ardent, Louis Garrel… sont excellents. Premières scènes… Tous se pressent mante et dysfonctionnelle. On perce- Magnifiquement mis en valeur sépa- autour de l’ancêtre dans une chambre vra les imbrications entre les relations rément, ils jouent ensemble un accord d’Ehpad qu’ils se sont attachés, sans toxiques et celles qui mettent du baume parfait. Si Maïween, magistrale dans le grand succès, à rendre un peu moins sur les plaies béantes. En observant rôle de Neige, est de bien des plans, elle impersonnelle. À 93 ans, le bel homme toute la logistique qui se met en branle n’est pas son sujet principal, elle n’est qu’il a été, son courage et son esprit ai- autour du corps du défunt, on se coltine que le vecteur d’une réflexion profonde guisé ne seront bientôt plus qu’un sou- le dérisoire de la vie. Il faut vite libérer sur ce qui nous lie à nos racines, sur nos venir. Seuls son sourire bienveillant, son la chambre pour le suivant, décider quoi filiations. Elle nous parle des empreintes que la génétique nous laisse, de celles qu’on transmettra. De ce qui nous at- tache aux êtres, des traces qu’on choisit de garder, de celles qu’on choisit d’aban- donner et des indélébiles, celles qu’on n’arrive pas à effacer. Ce qui paraissait une fin de chapitre n’est que le début d’une quête intense, troublante, truffée de contrepoints comiques qui agissent comme de véritables respirations. Et peut-être qu’au bout de compte, l’es- sentiel n’est pas le pourcentage de tel ou tel ADN qui se glisse dans nos veines, mais bien ce qu’on en fait, comment on le rêve. Sans doute nos racines les plus légitimes sont celles que l’on conquiert, celles pour lesquelles ont s’est battu. Comme le sont pour les migrants les terres promises pour lesquelles ils ont tout abandonné, risqué leur vie. Se pro- file dès lors en filigrane une magnifique fable contre l’intolérance, le racisme…

Tournefeuille YAKARI, LA GRANDE AVENTURE Xavier GIACOMETTI et Toby GENKEL France / Allemagne / Belgique 2020 1h22 Version Française

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 5/6 ANS Yakari est né en 1969 de la rencontre entre deux auteurs suisses, Job et Derib, passionnés par les cultures amérin- diennes. De 1969 à 2014, ils ont signé 38 albums, traduits en 19 langues à travers le monde. Depuis la création de ce personnage, 5 millions d’exemplaires de la saga ont été ven- dus. Il arrive pour la première fois sur grand écran et c’est une vraie réussite. Yakari est un jeune enfant sioux, plein de générosité et de courage. Avec ses amis Arc-en-ciel et Graine de bison, il joue librement dans la plaine. Il est fasciné par un jeune mustang qui ne s’est jamais laissé capturer par les hommes : un bel animal sauvage baptisé Petit Tonnerre. Quand la saison des tornades arrive, les bisons migrent et les Sioux se préparent à les suivre. Yakari voudrait dire au revoir AILLEURS à Petit Tonnerre et s’en va seul à sa recherche. C’est le début Film d’animation écrit et réalisé par Gints ZILBALODIS d’un voyage semé d’embuches que Yakari va surmonter cou- Lettonie 2019 1h14 Sans paroles rageusement, grâce à l’aide de son totem protecteur, Grand Aigle. En effet, celui-ci va récompenser sa gentillesse et sa POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 8 ANS bravoure en lui confiant un don tout à fait exceptionnel : com- prendre et parler la langue des animaux ! Ailleurs est une véritable invitation au voyage, on pénètre ici dans un univers personnel qui ne ressemble à aucun autre Yakari, la grande aventure n’est pas à proprement parler tout en s’inspirant ingénument de plein d’autres ! l’adaptation d’un ou de plusieurs des albums de la bande Est-on dans un rêve, dans un cauchemar ? Au beau milieu dessinée de Job et Derib. Le film invente un épisode qui se d’un désert ocre, battu par les vents, le corps d’un jeune situe au tout début des aventures de Yakari et raconte com- homme se balance au bout des suspentes de son parachute, ment il a acquis son don et comment il s’est lié d’une ami- resté coincé dans les branches du seul arbre squelettique tié indéfectible avec Petit Tonnerre. Parfaitement fidèle à l’es- des environs. Tandis qu’il reprend doucement connaissance, prit et au graphisme de la bande dessinée, il ravira tous les on ne peut s’empêcher de penser à un autre aviateur, celui enfants, qu’ils connaissent ou pas le personnage de Yakari. de Saint-Exupéry… Mais ici point de Petit Prince, ni de re- Par ailleurs ce récit d’aventures leur permettra de découvrir nard, juste un impressionnant « Géant », qui pourrait tout aus- quelques aspects de la culture amérindienne et d’interroger si bien s’être évadé d’un film de Paul Grimault que du monde notre propre rapport à la nature et aux animaux. d’Hayao Miyazaki. Comment savoir si cette gigantesque forme sombre qui observe le jeune homme de ses yeux vides, Borderouge qui s’en rapproche de façon inquiétante, est bien ou mal in- tentionnée ? De quel étrange pouvoir est-elle investie ? Quoi qu’il en soit, quand la sombre créature se penche sur lui, comme un mauvaise génie sur un berceau de nouveau né, le garçon ne demande pas son reste et se met à cou- rir à bride abattue pour tenter de mettre de la distance entre eux… Espérant trouver un abri, il s’aventure sous une étrange arche toute ronde, pénètre dans un tunnel humide de ver- dure qui débouchera sur un havre de paix luxuriante et pai- sible, presque un paradis perdu où se lover, une matrice pro- tectrice, où rien ne mal ne semble pouvoir pénétrer… Même l’étrange Titan ?

Cette histoire sans parole, dépaysante, nous immerge dans un univers onirique aussi riche que minimaliste. Gints Zilbalodis manie l’épure avec élégance, jouant des aplats pour ses des- sins, de boucles visuelles et musicales qui contribuent à nous transporter dans son périple intérieur, dans un état de douce béatitude.

Tournefeuille (également à l’American Cosmograph) Samedi 17 octobre à Borderouge, projection de 3 films de Lupin III Atelier manga, masques (soyons fiers de nos masques !)et autres surprises, en partenariat avec l’association Toulouse-Japon et Akiba-Store (1 rue des Trois Renards). Tarif pour les 3 films 12€ (tarif habituel pour chaque film).14h début des ateliers – 15h Lupin III « Le Château de Cagliostro » (Miyazaki) – 17h30 Lupin III « The first » – 19h30 Lupin III « Le secret de Mamo ». Lupin III : the first sera également projeté le samedi 14 novembre à Tournefeuille.

Écrit et réalisé par Takashi Yamazaki Japon 1h33 VF l’après-midi et quelques séances VOSTF en soirée D’après le manga de Monkey Punch et, lointainement, le personnage créé par Maurice Leblanc. À VOIR EN FAMILLE DÈS LE 7/10 ! LUPIN III C’est bien lui, le plus grand des voleurs, THE FIRST qui déboule sur nos écrans… oui, mais c’est un gentleman, un tantinet dépous- siéré, mis au goût du jour de l’animation moderne, qui ne nous est pas tout à fait familier ni totalement inconnu. Lupin III : The First est le dernier-né des exploits bien croqués du gaillard : silhouette dé- gingandée et bobine malicieuse, ce dan- dy de la cambriole a hérité des talents et du charme associés à son nom – il n’est autre que le petit-fils du grand Arsène Lupin, le fameux héros de Maurice Leblanc. Créé en 1967 par le mangaka Monkey Punch, l’intrépide rejeton de notre prince national de la chourave caracole dans de nombreux mangas et séries animées depuis le début des années 1970 – en France, il a longtemps sévi sur le petit écran sous le nom d'« Edgar de la cam- briole » (Monkey Punch n’ayant jamais demandé aux héritiers Leblanc la per- mission d’utiliser l’illustre patronyme de Lupin). L’œuvre de Maurice Leblanc étant aujourd’hui tombée dans le do- maine public, Lupin III a fièrement re- trouvé le nom de son illustre papy, sans rien perdre de sa malice. Une fête à grand spectacle, portée par l’inventivité ludique d’un scénario qui doit moins à Maurice Leblanc qu’à l’univers d’India- na Jones (à grand renfort d’inénarrables méchants nazis, de mystères archéolo- giques et de poursuites démentielles) avec un brin d’Homme de Rio. Une fi- liation très BD, joyeuse et assumée à la japonaise. Et pour son retour au cinéma, LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO le rejeton de la dynastie des « gentle- Hayao MIYAZAKI – Japon 1979 1h40 VF men cambrioleurs » s’aventure pour la Premier long métrage d’Hayao Miyazaki : sous sa plume, Lupin III n’est plus un première fois en France, au pays de son criminel mais un héros altruiste accomplissant des prouesses pour une noble illustre arrière grand-père ! Associé à la cause. Derrière les murs épais du château de Cagliostro, le mystérieux Comte re- jeune Laëtitia pour faire main basse sur tient prisonnière la jeune princesse Clarisse, détentrice du secret d’un ancestral un trésor que même Arsène Lupin (pre- trésor. Une occasion en or pour Lupin, qui compte bien mettre la main sur les pré- mier du nom) n’a jamais réussi à déro- cieux biens du Comte et voler au passage le cœur de la belle princesse… ber. Entre pièges mortels, escapades aériennes et abracadabrantes évasions, LE SECRET DE MAMO Lupin et sa bande de casse-cou riva- Soji YOSHIKAWA et Yasuo ÔTSUKA – Japon 1978 1h42 VOSTF lisent d’esprit et d’audace dans ce long- Pour les beaux yeux de la redoutable Fujiko, Lupin recherche une mystérieuse métrage d’animation qui ravira autant les pierre égyptienne donnant vie et jeunesse éternelles à qui la possède. Mais à fans de la série légendaire, les amoureux peine a-t-il la pierre en mains que la belle tente de la lui chiper pour le compte de des romans de Maurice Leblanc que les Howard Lockewood, dit Mamo, un scientifique qui ourdit un plan machiavélique… nouveaux venus de 7 à 77 ans ! Aux antipodes de la version de Miyazaki, un mélange de science-fiction digne (d’après Cécile Mury, Télérama) d’un pulp magazine des années 1940, de philosophie sur l’existence, d’érotisme à la James Bond et de Grand-Guignol rigolard, ce « Lupin III » se distingue par un Borderouge scénario foutraque et jubilatoire, et sa grande fidélité au manga d’origine. CINESCALE à Tournefeuille dimanche 1er novembre À LA DÉCOUVERTE DE LA MER Deux séances spéciales à 11h et à 11h30 précédées d’un éveil à la danse avec un avant-goût du spectacle LA VAGUE par la compagnie PARACOSM - pour tous les enfants à partir de 3 ans. En collaboration avec L’Escale à Tournefeuille et la complicité de la YOUPI ! C’EST MERCREDI librairie Floury Frères qui proposera sa sélection de livres autour de la Programme de huit tout petits mer. Réservation conseillée dès le 10 octobre sur billetweb.fr ou dans films d’animation réalisés par Siri vos cinémas préférés au tarif unique de 4,50€. Pour ceux qui voudront MELCHIOR Danemark 2018 40 mn voir le spectacle LA VAGUE à l’escale, une contremarque CINESCALE POUR LES ENFANTS À PARTIR vous sera fourni qui donnera droit à une tarif réduit de 5€. DE 3 ANS - Tarif unique : 4,50 euros Où l’on retrouve deux personnages très attachants découverts il y a deux ans et des poussières : la petite Rita, débrouil- larde et curieuse de tout du haut de ses LA BALEINE 4 ans, et son improbable meilleur ami Crocodile, qui en est vraiment un ! On va les suivre dans de nouvelles aven- tures placées sous le signe du mercre- di, le jour où tout est permis.

AU CINÉMA : Rita et Crocodile vont au cinéma voir Les Trois fées, et la fil- lette doit expliquer à son encombrant ami comment se comporter pour ne pas gêner les autres spectateurs…

LA CABANE : Rita et Crocodile entre- prennent de construire une cabane au ET L’ESCARGOTE fond du jardin de grand-mère… mais il y en a une qui travaille plus que son Film d’animation de Max LANG selle escargote qui rêve de voyager. grand fainéant d’ami ! et Daniel SNADDON, avec 2 films L’escargote a la bougeotte et rampe sans courts en avant-programme cesse sur son rocher. Elle contemple À LA PISCINE : il fait une de ces cha- GB 2019 27 mn - Durée totale : 40 mn la mer, ses reflets, et les bateaux qui leurs ! Youpi ! Rita et Crocodile vont à la D’après le livre de Julia Donaldson s’amarrent aux quais. Et tandis qu’elle piscine. Mais le règlement interdit d’en- et Axel Scheffer, Gallimard jeunesse les admire, le cœur gros, elle murmure : trer avec son animal de compagnie… « La mer est grande et profonde et si POUR LES ENFANTS vaste est le monde. Comme je voudrais LE CADEAU D’ANNIVERSAIRE : À PARTIR DE 3 ANS les parcourir ! » c’est rigolo les anniversaires ! Tarif unique : 4,50 euros Voici les autres escargots cramponnés à Aujourd’hui c’est celui de Boris. Rita leur rocher noir comme un conduit de che- et Crocodile ont trouvé un super ca- On le signale à chaque nouveau film minée. Ils disent à l’escargote agitée qui deau pour lui, mais il faut l’essayer qu’ils réalisent parce que c’est un gage sans cesse gigote : « Tiens-toi tranquille ! pour s’assurer qu’il fonctionne… incontestable de qualité supérieure, l’as- – Tu nous horripiles ! – S’agiter est inu- surance garantie sur facture du top ni- tile – Voire même futile. » De plus belle, la JOUR DE PLUIE : pas question de jouer veau dans le domaine du film d’animation petite escargote gémit, le cœur en com- dehors aujourd’hui : il pleut. On ressort pour petits : voici la dernière merveille pote. Puis elle s’écrie : « J’ai trouvé, hour- donc les cubes pour jouer à l’intérieur. des créateurs du Gruffalo, de La Sorcière ra ! Quelqu’un d’autre m’emmènera. » Qui construira la tour la plus haute ? dans les airs, de Monsieur Bout de Bois Ce quelqu’un d’autre, ce sera bien sûr et, plus récemment du Rat scélérat et de une baleine à bosse qui passe dans les LES BOTTES : c’est chouette lorsqu’il Zébulon le dragon. Que du beau, que du parages et qui entraîne l’escargote dans a plu, que le soleil est revenu et qu’on bon, que de l’inventif, que du rigolo, que un voyage à travers les océans… Naît peut patauger dans les flaques. Rita du plaisir et de l’intelligence ! ainsi une amitié insolite qui nous plonge étrenne ses nouvelles bottes en dans une odyssée fabuleuse au cœur du caoutchouc en forme de… crocodile. Ceci est l’histoire d’une petite escargote milieu aquatique, de l’infiniment petit à de mer débordante d’énergie, et d’une l’infiniment grand. LES MEILLEURES AMIES : Suzanne, la énorme baleine à bosse aux reflets bleu- nouvelle amie de Rita, est venue passer gris. Ceci est un rocher noir comme un Tournefeuille l’après-midi avec elle. Mais Crocodile, il conduit de cheminée. Et voici la demoi- (également à l’American Cosmograph) devient quoi pendant ce temps ?

RITA LA PETITE SORCIÈRE : on pré- pare Halloween. Rita se déguise en Dimanche 24 janvier à 17 h à l’Escale à Tournefeuille : LA VAGUE par la Cie sorcière, c’est classique, Crocodile, Paracosm. Un spectacle doux et poétique qui aborde les thèmes de la décou- c’est plus inattendu, en chat. On ne verte du monde, de la force et de la puissance de la nature. Un défi ? Où sont peut pas dire qu’il ressemble de près les limites ? Le soleil, le sable, les mouettes, le roulis des vagues, le bruit du ou de loin à félin ! vent… autant de sensations, d’odeurs, de sons, qui font naître de nouvelles Tournefeuille émotions chez les plus petits et de nombreux souvenirs chez les plus grands ! CHIEN POURRI LA VIE À PARIS Programme de 5 courts films d’animation réalisés par Davy DURAND, avec la participation de PATAR et AUBIER France / Belgique 2019 1h - d’après les romans de Colas Gutman et Marc Boutavant (L’École des loisirs)

POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 4 / 5 ANS Grande nouvelle pour nos jeunes spectateurs – et pour leurs parents, dont on sait pertinemment qu’ils se régalent des bouquins en prétendant faire la lecture à leurs petiots : l’inénarrable Chien pourri débarque au cinéma ! Né en 2009 de l’imagination débordante de l’écrivain Colas Gutman, ce chien des rues parisien généreux et candide a d’abord dû se LA CHOUETTE contenter d’un second rôle dans un premier ouvrage avant de devenir à partir de 2013 la vedette à part entière de 13 romans écrits par Gutman et merveilleusement illustrés par Marc Boutavant. Treize pépites d’humour décalé et potache, d’observation tendre et amusée des travers de notre société, EN TOQUE publiées par l’excellente maison d’édition L’École des loisirs. C’est donc un événement de découvrir cet univers chaleureux programme conçu par Arnaud Demuynck et hyper inventif adapté pour le grand écran (et le petit aussi France-Belgique 2019 52 mn sous la forme d’une série). POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS Il était donc une fois un chien parisien, naïf et passionné, ap- Tarif unique : 4,50 euros pelé Chien Pourri. Persuadé que tous ceux qui l’entourent sont ses amis, il ne se méfie jamais des autres et prend tout Dans ce programme, notre Chouette préférée aborde avec au pied de la lettre. Il n’en est que plus drôle et attachant. humour la chaîne alimentaire, invite les enfants à la pâtisserie Avec Chaplapla, son fidèle compagnon de gouttière, Chien et évoque la valeur affective de notre nourriture. En plus des Pourri arpente les rues de Paris la truffe au vent. Peu importe cinq fruits et légumes par jour, voici cinq contes gourmands les catastrophes qu’il provoque, Chien Pourri retombe tou- mitonnés avec malice par la Chouette « en toque » – et la ma- jours sur ses pattes, tant et si bien que les autres chiens com- gie du cinéma d’animation artisanal ! mencent à trouver ça louche ! LA PETITE GRENOUILLE À GRANDE BOUCHE Tournefeuille Réalisé par Célia Tocco (également à l’American Cosmograph) Une petite grenouille curieuse et gourmande part faire un tour sur la berge à la recherche de mets nouveaux. Elle rencontre sur le chemin les animaux de sa contrée, taupe, lapin, cerf, souris… et leur demande de quoi ils se nourrissent. Mais… que mangent le héron, le renard et le serpent ?

LE PETIT POUSSIN ROUX réalisé par Célia Tisserant Une bonne odeur de gâteaux se répand dans toute la basse- cour. Alléché, le gourmand petit poussin roux décide de pré- parer lui aussi de délicieux muffins grâce à la recette que lui donne la fermière.

LA CERISE SUR LE GÂTEAU réalisé par Frits Standaert Un jeune prince souffre du foie. Un étrange docteur lui conseille d’aller puiser chaque jour un verre d’eau à la source des singes. Mais cette source est à mille lieues du palais, et le prince doit s’y rendre à pied, faute de quoi, son effet magique disparaîtra…

L’OURS QUI AVALA UNE MOUCHE Réalisé par Pascale Hecquet Un ours dort tranquillement dans la forêt quand il avale une mouche. Celle-ci bourdonne dans son ventre. C’est insuppor- table ! Sur les conseils d’un écureuil, il avale une grenouille… qui coasse ; puis une couleuvre… qui chatouille ; une aigrette qui picote… Jusqu’où devra-t-il aller pour arrêter ce supplice ?

DAME TARTINE AUX FRUITS réalisé par Pascale Hecquet Au pays de Dame Tartine, tout le monde le sait, la maison est de beurre frais, et le lit de biscuits. Vous savez aussi qu’elle épouse Monsieur Gimblette coiffé d’un chapeau de galette. Mais connaissez-vous la suite ?

Borderouge 10 – 18 novembre Galin Stoev 2020 CRÉATION

Direction [ ]

Texte Joël Pommerat

Mise en scène Millaray

Toulouse Occitanie Toulouse Lobos

Centre Dramatique National Dramatique National Centre García

Licences spectacle 1-1109344, 2-1109345, 3-1109346 conscience de ne pas attendre que cette saloperie la prive du contrôle de son corps et de son esprit, elle a choi- si de mourir tant qu’elle est encore en vie, pleinement. Elle a fixé le jour, ce sera lundi, c’est après-demain, c’est mainte- nant. Paul s’est procuré le produit létal via internet, il connaît la dose nécessaire – il est médecin –, il préparera le verre, BLACKBIRDRoger MICHELL ce qu’il faut pour un adolescent de son il sera évidemment à ses côtés quand USA 2020 1h38 VOSTF âge, mais à l’intelligence et à la sensi- Lily le boira. avec Susan Sarandon, Kate Winslet, bilité vives, de toute évidence. La fille Sam Neill, Mia Wasikowska, cadette, Anna, est tout l’inverse de sa Tout le monde est au courant de la déci- Rainn Wilson, Lindsay Duncan, Bex sœur : bordélique, instable, à fleur de sion de Lily, tout le monde l’a acceptée. Taylor-Klaus, Anson Boon… peau. Elle est accompagnée de Chris, C’était la condition sine qua non à cette Écrit par Christian Thorpe, d’après ex-petite amie redevenue d’actualité, fête de départ. Mais entre accepter le scénario de Bille August qui n’a pas oublié non plus d’être futée. l’idée et se retrouver face-à-face avec Il y a même une invitée surprise : Liz, la sa réalité, sa concrétisation, il y a plus Une grande réunion de famille s’an- meilleure vieille amie de Lily, et qui la qu’un pas, un gouffre qui s’ouvre sous nonce dans cette belle résidence de connaît sans doute mieux que personne. les pieds de ceux qui sont là par amour campagne et on se sent en terrain Ils sont venus, ils sont tous là, avec pour cette femme remarquable. Chacun connu : après tout, « Fête de famille », leurs bagages pour le week-end et… va réagir comme il peut, les failles vont c’était le titre d’un film français (réalisé autre chose qu’on n’attend pas vraiment se révéler, les contradictions se faire par Cédric Kahn) sorti il n’y pas si long- dans de telles circonstances : une gra- jour, les relations exploser pour éven- temps… C’est chouette les histoires de vité, une tristesse même, dont il faut dire tuellement se renforcer, les caractères tribus qui se rassemblent, ça nous rap- qu’elles sont présentes depuis les pre- se forger. Le film réussit parfaitement pelle forcément quelque chose, ça nous mières images du film. Car c’est ici qu’il ce portrait de groupe en risque perma- parle toujours de nous, de ceux qu’on faut révéler le motif de cette réunion. Et nent de déséquilibre, ne sacrifie aucun connaît ou qu’on a connu, qu’on aime c’est ici que vous pouvez arrêter de lire des personnages qui ont tous une véri- ou qu’on a aimés. ce texte si vous souhaitez ne pas savoir table épaisseur et une belle capacité à Lily et Paul, couple vieillissant mais vi- – mais vous aurez du mal parce que la nous surprendre. Il y a presque autant siblement toujours complice et amou- bande annonce est très explicite et que de séquences drôles que de moments reux, s’apprête à accueillir celles et ceux la presse le sera tout autant, et c’est lo- bouleversants, c’est la vie dans tout son qui comptent pour eux : Jennifer, la fille gique parce que c’est le sujet central du foisonnement qui s’exprime à chaque aînée, responsable, organisée, sans film, son cœur, sa force. instant, sans que jamais on oublie la doute trop, arrive la première avec son Si toute la famille et la meilleure amie mort dont on ne peut pas dire qu’elle at- mari Michael, grand gars gentil comme sont réunies, c’est pour fêter le dernier tend son heure puisque ce n’est pas elle tout qui semble un peu à la remorque week-end de la vie de Lily. Elle est at- qui l’a choisie. de sa maîtresse femme, et leur fils de teinte d’une maladie dégénérative incu- 15 ans, Jonathan, tête à claques juste rable, elle le sait, elle a décidé en toute Tournefeuille et Borderouge MON COUSIN Jan KOUNEN France 2019 1h44 avec Vincent Lindon, François Damiens, Pascale Arbillot, Alix Poisson… Scénario de Jan Kounen, Fabrice Roger-Lacan et Vincent Lindon

Pierre Pastié, c’est un genre de Bernard Arnault : le rejeton fortuné d’une grande famille dont le nom est à lui seul syno- nyme de réussite industrielle. Un gars né avec dans la bouche une cuiller en argent massif et dont l’activité consiste à faire fructifier la fortune reçue en héri- tage. En l’occurrence, Pierre est pédé- gé du Groupe Pastié, qui réunit les plus grandes marques internationales d’al- cool mais aussi de grands crus classés. « Pastié : le goût du goût ». La devise familiale n’a pas seulement l’air ridicule : elle l’est. Nonobstant, notre Pierre, de contrat en réunion, d’assemblée en dé- placements, court, vole, roule – court encore, le téléphone vissé à l’oreille et le point de croissance comme seul ho- rizon. Pas qu’on pense que c’est un fils à papa bien feignant (c’est sans doute là qu’il diffère de certains modèles), le moins qu’on puisse dire c’est qu’il mouille la chemise. Mais Pierre Pastié a un cail- lou dans son mocassin de luxe. Un cail- lou persistant qui se rappelle à lui tous les cinq ans. Car Pierre a hérité du ba- zar avec son cousin, Adrien, qui lui n’en a que fiche du « goût du goût » et du groupe Pastié. Rêveur, maladroit, d’une gentillesse spontanée, il soigne périodi- quement son mal de vivre dans une cli- nique psychiatrique. Pour Pierre, Adrien, c’est « le fou ». Or, du « fou » il a be- soin, tous les cinq ans, pour qu’il lui re- nouvelle devant notaire le mandat de gérer les affaires familiales. Il se trouve que cette fois, le groupe Pastié vacille et Pierre a un besoin vital de la signature de son cousin. Or Adrien est au plus mal et bien décidé à y mettre son nez, dans les affaires familiales, pour retrouver l’affec- tion de Pierre. Pendant quelques jours, Adrien et Pierre vont donc cohabiter, poussés chacun par un besoin contra- dictoire de celui de l’autre. Et le contact des deux cousins, outre quelques étin- scènes oniriques près et une séquence professionnel et familial. De son côté, celles, va produire des catastrophes en virtuose de crash aérien, on se pince- le doux quoique dérangé Adrien est, chaine. rait pour y croire tellement il se trouve suppose-t-on, susceptible à tout mo- rangé, assagi, attentif à capter simple- ment d’entrer en éruption : il observe Qu’on se le dise d’emblée : Mon cou- ment l’humanité de ses personnages. Et avec une tristesse teintée de nostalgie sin n’est résolument pas, du tout, le on vous le dit tout net : ça lui va bien les gesticulations d’un homme d’affaires film le plus représentatif de l’œuvre de au teint. Il adapte sobrement sa mise en qui lui semble totalement déconnecté Jan Kounen. Plutôt adepte d’un ciné- scène à la confrontation, tantôt douce de ses sentiments, voire des sensations ma au montage épileptique et nourri et posée, tantôt raide et agressive, des humaines. Les compères, appairés par de prouesses visuelles (on lui doit aus- cousins campés dans des registres très la force des choses, vont devoir voya- si bien un Blueberry hermétique et hal- différents par Vincent Lindon et François ger ensemble, traverser un nombre rai- luciné qu’un documentaire fascinant sur Damiens, chacun évoluant à travers le sonnable d’épreuves et de catastrophes le chamanisme amérindien), sa seule in- regard de l’autre. Éberlué, ahuri, Pierre pour tenter de se retrouver, se recons- cursion à ce jour dans le domaine de la n’en finit pas de ronger son frein en ob- truire, chacun de son son côté, et re- comédie, l’adaptation de 99 Francs de servant la cascade de dégâts collaté- nouer ensemble un lien qu’ils croyaient Beigbeder, ne le changeait guère de raux que provoque l’irruption, comme perdu. ses sujets (ni de sa forme) de prédilec- un chien dans un jeu de quilles, du lu- tion. Or, ici, surprise ! À quelques rares naire Adrien dans son environnement Borderouge LA DARONNE

Jean-Paul SALOMÉ cate pénaliste et que son expérience lui retrouver prise entre deux feux… Cruel France 2019 1h46 fournit le matériau pour décrire la mi- dilemme existentiel : « traduire or not avec Isabelle Huppert, Hippolyte sère ordinaire de la justice et égratigner traduire ? That is the question ! ». Vous Girardot, Farida Ouchani, Liliane quelques préjugés au passage. comprendrez vite pourquoi. Rovère, Jade Nguyen… Dans le fond, c’est par pure solidari- Scénario de Jean-Paul Salomé, Notre rencontre avec Patience Portefeux té féminine que notre sage arpète judi- Antoine Salomé et Hannelore Cayre, se fait lors d’une intervention virile et ciaire va se métamorphoser, avec une d’après son roman musclée de la brigade des stups. À cô- joie presque enfantine, en dealeuse la té de ces imposants messieurs armés plus recherchée du far west francilien ! Il est des coïncidences étranges, des et casqués à la mode Dark Vador, qui Voilà notre Patience Portefeux (on dirait noms qui semblent prédestiner les êtres, la dépassent d’au moins une tête, sa un nom de ministre) devenue amorale de façon assez marrante au demeurant. présence de frêle souris discrète pa- presque par accident… C’est l’oculiste qui s’appelle Delœil, rait d’autant plus incongrue. On le com- Benjamin Millepied qui se consacre à la prendra bien vite, elle n’est pas là pour Isabelle Huppert jubile en endossant ce danse, Robert Grossetête devenu philo- plaquer au sol les deux grands be- réjouissant rôle de Daronne qui lui per- sophe, tandis que Mme Robinet est gy- nêts de truands aux regards furibards met de déployer toute sa panoplie d’ac- nécologue… Quant à Auguste et Louis, qui viennent d’être interpellés pour un trice tantôt pitre, parfois grave, tantôt s’ils s’étaient appelés Cresson au lieu sombre trafic de drogue, mais bel et effacée derrière une tenue stricte ou tra- de Lumière, auraient-ils inventé le ciné- bien pour jouer les traductrices inter- ma ? Jamais on ne le saura ! En tout cas, prètes entre gendarmes et voleurs et vestie de façon complètement impro- ici, l’aptonyme de notre héroïne (l’inoxy- vice-versa. Le voilà son lot quotidien… bable. Elle est merveilleusement bien dable Isabelle Huppert), c’est Patience en échange d’un salaire à peine suffisant entourée de personnages placides ou Portefeux. Avec un nom pareil, notre pour mettre une noisette de beurre dans hauts en couleurs. Hippolyte Girardot, quinqua pourrait tout aussi bien appar- la semoule. Se fader des kilomètres en commissaire énamouré et lunaire, tenir au camp de la police qu’à celui des d’écoutes téléphoniques rarement foli- apporte un contrepoint tout en nuances malfrats, peut-être un peu aux deux ? chonnes en langue arabe, retranscrire touchantes. Les bras cassés Scotch et De fait, le film de Jean-Paul Salomé, les conversations dans celle imagée de Chocapic sont parfaits en andouilles de adapté du roman d’Hannelore Cayre qui Victor Hugo ou plutôt de NTM, avec la chocs abonnées à rater le coche. Liliane co-signe le scénario, joue très habile- qualité artistique en moins dans tous les Rovère parfaite aussi en mère délurée ment sur trois tableaux : à la fois roman cas ! Jamais le prénom de Patience n’au- au bout du rouleau parcourue d’éclairs noir (qui carbure à la poudre blanche), ra paru aussi approprié quand il s’agit de lucidité… Sans oublier Madame Fo, comédie débridée (mais très métis- de dénicher, dans ce fatras d’échanges la malicieuse voisine chinoise moins sée), tout en ne faisant pas l’impasse lassants entre petits dealers minables et naïve qu’il n’y parait… Mais comme elle sur la psychologie des personnages, ni chef de gangs peu inspirés, LA pépite, le dirait : c’est pas tout, je file car « parler sur une petite touche de satire sociale celle qui fera décoller une enquête. Et ne fait pas cuire le riz ! » pas déplaisante. Il faut dire qu’Hanne- quand enfin la dite pépite inespérée va lore Cayre fit ses armes en tant qu’avo- lui tomber tout cru dans le bec, elle va se Tournefeuille et Borderouge TISSEO lineo AP utopia 186x254 HR.pdf 3 22/09/2020 11:43

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tranquilo Après le ciné, je me fais un resto.

Une amplitude horaire de 5h30 à 1h30

DES SOLUTIONS INNOVANTES TISSEO-COLLECTIVITES.FR AU SERVICE DE TOUTES LES MOBILITÉS delà de son rang, elle jouit d’un éclat supplémentaire, celui d’être associée à l’art, le noble, le grand, celui qui se hisse au-dessus de la plèbe. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait un hasard si Eve occupe aussi les fonctions de directrice LES APPARENCES de la bibliothèque française, histoire de Écrit et réalisé par Marc FITOUSSI les mêmes endroits chics, on va aux bien cocher aussi la case « expat culti- France 2020 1h50 mêmes spectacles et l’on se sourit poli- vée ». avec Karin Viard, Benjamin Biolay, ment devant la même grille de la mission Eve s’appelle en réalité Evelyne et à Pacale Arbillot, Evelyne Buyle, française où l’on a inscrit, tout naturelle- l’entendre converser de manière agacée Laetitia Dosch… ment, sa progéniture. La vie s’écoule au avec sa maman, on sent bien qu’elle Librement adapté du roman Trahie, gré des mutations et les seules grandes prend ici une revanche sur sa classe so- de Karin Alvtegen (Points Seuil) préoccupations de l’existence semblent ciale d’origine, bien plus modeste que être de trouver le bon plan pour déni- celle de ses amies, et qu’elle met du Trompeuses, flatteuses, pernicieuses, cher la meilleure baguette de la ville, ou cœur et de l’énergie à se glisser dans elles font et défont les gloires et les ré- la meilleure recommandation pour récu- la peau et le brushing de l’épouse bour- putations, elles importent tant mais pérer la perle rare qui saura parfaitement geoise modèle. Peine perdue pourtant… valent finalement peu : les apparences… découper et servir le saumon lors de la puisqu’elle découvre la plus que pro- Dans ce film âpre et parfaitement mené, prochaine réception mondaine… Dans Claude Chabrol est implicitement convié ce microcosme, les femmes ont un sta- bable infidélité de son mari… à la valse (viennoise), lui qui était passé tut bien défini. Souvent simples épouses maître dans la peinture cinglante et sou- qui ont suivi la mutation de monsieur, Le jeu des apparences s’exacerbe alors vent très noire de ces milieux de bour- elles assurent fièrement l’intendance, la et il est terrifiant… Ce qu’elle va dire, ce geoisie provinciale où le vernis cachait gestion des relations, la déco de l’ap- qu’elle va manigancer, ce qu’elle va ima- les desseins les plus vils, où les pires va- partement de fonction, la scolarité des giner pour conserver son aura, sa répu- cheries se perpétraient avec de grands enfants et permettent au vernis social tation, pour garder la face et ne perdre sourires et où, surtout, il fallait à tout prix d’être impeccable et brillant en toutes aucune miette de tout ce qu’elle a ac- et quoi qu’il en coûte les sauver, les ap- circonstances. En France, elles seraient quis… tout ce déploiement de coups parences. considérées comme de banales femmes tordus va la mener sur un terrain aussi au foyer, ici à Vienne, elles sont des pri- périlleux que boueux. Les temps ont changé et, mondialisa- vilégiées. Mécanique et comédiens impeccables, tion oblige, on a élargi le cercle du jeu Eve semble évoluer avec la plus grande seconds rôles brillants et un scénario de massacre : c’est au niveau européen aisance dans ce bain bourgeois. Il faut mené parfois aux limites de la caricature que la partie se joue. A Vienne, les « ex- dire qu’elle a une place de choix, en sa (mais c’est volontaire), voilà un divertis- pats », comme ils s’appellent entre eux, qualité d’épouse du célèbre chef d’or- sement diablement efficace sur fond de forment une petite communauté bien chestre Henri Montlibert, venu pour thriller amoureux. à part. On se reçoit chez les uns, puis quelques saisons diriger le prestigieux chez les autres, on se retrouve dans orchestre symphonique de la ville. Au- Tournefeuille et Borderouge DANSDANS UNUN JARDINJARDIN QU’ONQU’ON DIRAITDIRAIT ÉTERNELÉTERNEL

Écrit et réalisé par Tatsushi OMORI de la fascination qu’exerce forcément la Japon 2018 1h40 VOSTF découverte d’un rituel riche et passion- avec Haru Kuroki, Mikako Tabe, nant, dont la vieille dame fait don avec Kirin Kiki, Mayu Harada… sagesse. Chaque détail est essentiel, de D’après le roman de Noriko Morishita. la qualité de l’eau à la manière de la pui- ser, tout pousse à une perfection impos- Il ne serait jamais venu à Noriko, du haut sible à atteindre. de ses vingt ans, l’idée d’aller s’inscrire La cérémonie du thé n’est qu’un prétexte à un cours aussi désuet sans l’impulsion ou presque, lorsque le film rejoint la quête de ses parents qui lui vantent combien de la jeune Noriko pour chercher à com- les jeunes filles qui maîtrisent l’art du prendre le sens profond de sa vie. Elle thé ont la réputation d’être de bons par- est si différente de sa cousine Michiko, tis. Nous sommes en 1993. On se doute qui fonce joyeusement dans l’existence, d’emblée combien la jeunesse nippone, qui rêve de voyages, d’amour, d’une fa- fan de Michael Jackson et Madonna… mille à fonder, elle est le Japon d’au- est bien loin de tout ça. Comme argu- jourd’hui… Noriko admire cette témérité ment de drague, on repassera ! Mais la insolente que sa timidité naturelle l’em- contemplative et perpétuellement indé- pêche d’adopter. Sans idée du futur, elle cise Noriko va se plier au jeu, sans qu’on se rend chaque samedi chez Madame VOTRE PUB DANS sache vraiment si cela l’intéresse vrai- Takeda pour apprendre le temps qui ment ou si elle obtempère par désœu- passe. Les saisons. S’inscrivant dans LA GAZETTE ? vrement ou docilité. Peut-être la clef est- une tradition toute japonaise, elle ap- elle dans les premières minutes du film, Vous êtes une salle de quand elle décrit son rapport au monde, privoise peu à peu le sentiment d’éter- à l’apprentissage, à la découverte d’un nité, où s’épanouit le respect de soi et spectacle, une Mairie, une des autres. 24 ans plus tard, à l’heure du association, un artisan, certain cinéma. Il est des choses qui ne peuvent s’éclairer qu’avec le temps, au bilan, sa cousine Michiko, par son dé- un artiste, une boutique, un gré de gestes répétitifs, qui progressi- sir de modernité, n’a-t-elle pas repro- restaurant… Vous souhaitez vement s’investissent d’un sens qu’on duit un schéma autrement ancestral ? annoncer un évènement n’imaginait pas. Noriko, elle, s’est vue capable de faire ponctuel ou un rendez- Sa nouvelle professeure, Madame les mêmes choses, chaque année, de la Takeda (Kirin Kiki donc), est de celles même manière, petit à petit détachée de vous régulier… Vous êtes qui ré-enchantent le monde, et elle sait l’angoisse du quotidien. Est-ce mainte- intéressé(e) par notre écouter aussi bien les murmures du nant que tout commence ? GAZETTE, qui est diffusé thé qui frémit que ceux du cœur des sur toute l’agglomération femmes. Son enseignement de l’art du Plus qu’un récit initiatique de transmis- toulousaine, à raison de thé lui a déjà beaucoup dit des soifs inté- sion entre générations, ce film apprend à rieures et de la manière de s’emplir, sans mettre des suppléments d’âme dans nos 40000 à 50000 exemplaires débordements, de cette matière chaude actes, pour atteindre à une plus grande toutes les 5 semaines. et savoureuse qu’on nomme aussi la liberté. Sa force est de rester aussi N’hésitez pas à contacter vie. La fluidité des gestes de Madame humble que l’enseignement de Madame gazette.toulouse Takeda, du simple pliage d’une ser- Takeda. viette à la cuisson savante de ses pâtis- @cinemas-utopia.org series, n’a pas d’équivalent. Sans parler Tournefeuille Anne 06 70 71 53 55 Antoinette dans les Cévennes

Écrit et réalisé par Caroline VIGNAL tée par les paroles de Véronique Sanson. daptation totale d’Antoinette à la ran- France 2020 1h35 On comprend mieux quand, un moment donnée, au-delà de sa relation com- avec Laure Calamy, Benjamin plus tard, Antoinette est rejointe en cati- pliquée avec Patrick, au-delà de la Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize, mini par Vladimir, le père d’une de ces situation vaudevillesque de la maîtresse Jean-Pierre Martins… élèves, avec qui elle entretient de toute malheureuse qui va finir par croiser la évidence une relation aussi adultérine petite famille de son amant, au-delà du « Une nuit je m’endors avec lui / Mais que passionnée : c’est à lui qu’Amou- charme bien réel de la balade, le film je sais qu’on nous l’interdit / Et je sens reuse était adressée… s’avère beaucoup plus profond et déli- la fièvre qui me mord / Sans que j’aie Antoinette jubile à l’idée d’une se- cat qu’une simple comédie décalée. Car l’ombre d’un remords / Et l’aurore m’ap- maine de vacances en amoureux, pro- au long des sentiers, au fil des paysages porte le sommeil / Je ne veux pas qu’ar- mise par son amant. Sauf que l’épouse qui changent insensiblement à la vitesse rive le soleil / Quand je prends sa tête entre de Vladimir a prévu une surprise qui du pas laissant toute sa place à la médi- mes mains / Je vous jure que j’ai du cha- contrecarre tous leurs plans : une ran- tation, à mesure que les rencontres im- grin… » (Véronique Sanson, Amoureuse) donnée familiale dans les Cévennes, promptues s’enchaînent, Antoinette se sur les traces de Stevenson et de son reconstruit, redéfinit son rapport à la vie, Là vous vous dites que le chroniqueur fameux journal de voyage. Antoinette aux hommes. Et le film prend des ac- d’Utopia, ce boomer vieillissant, profite encaisse le coup mais ne fait pas de cents aussi touchants que poétiques, des trois colonnes qui lui sont imparties scène, Vladimir pense s’en être tiré à aussi mélancoliques que burlesques. dans la gazette pour recycler une vieille bon compte, sans tapage. Mais en fait chanson de 1976 qui a dû bercer sa l’amante déçue décide de ne pas lâcher On ne saurait conclure sans dire tout ce prime jeunesse… Eh bien non, chère lec- l’affaire et de s’élancer sur les traces cé- que le film doit à son actrice principale, trice, cher lecteur, ravale tes sarcasmes, venoles de son chéri ! la formidable Laure Calamy, qui trouve cette chanson d’amour iconique des C’est en parfaite Parisienne absolument ici le grand rôle qui la met définitivement années 70 est le prétexte d’une des pas préparée qu’Antoinette débarque en lumière. Laure Calamy, c’est le mé- scènes d’introduction les plus étran- dans les Cévennes et se confronte à ce lange quasi unique dans le cinéma fran- gement drôles vues dans une comédie monde étrange de randonneurs chevron- çais d’un potentiel comique ravageur, française depuis bien longtemps. Car nés, rompus aux rituels de la marche au d’une sensualité solaire digne des ac- c’est cette chanson qu’Antoinette, pétu- long cours. Pour sa part elle a choisi l’op- trices italiennes de la dolce vita et d’un lante institutrice quadragénaire, a déci- tion « avec âne » et se retrouve flanquée talent exceptionnel pour décliner toute la dé de faire chanter à sa classe de CM d’un quadrupède bâté répondant (si l’on gamme des sentiments. Elle est irrésis- pour la fête de fin d’année de l’école. Un ose dire) au nom de Patrick qui, comme tible, et le film avec elle. choix pour le moins décalé, voire parfai- tous ses congénères insoumis de nature, tement incongru, autant que la robe en ne chemine que lorsqu’il le veut bien. Tournefeuille et Borderouge lamé de l’enseignante, totalement habi- Au-delà des gags cocasses liés à l’ina- (également à l’American Cosmograph) ADOLESCENTES Film documentaire de Sébastien LIFSHITZ France 2019 2h15 avec Emma et Anaïs, Anaïs et Emma… Sébastien Lifshitz est un super-héros, il a le don de se rendre invisible. Comment expliquer sinon qu’il parvienne si bien à se fondre dans le décor. Sa caméra se fait si discrète que ceux qu’elle filme semblent oublier jusqu’à son existence. On imagine la délicatesse du cinéaste, sa patience hors normes pour parvenir à saisir tant d’instants subtils, criants de vérité. Au sommet de son art, il nous offre ici une plongée au cœur de l’adolescence, un véritable bain de jouvence. Comme dans ses précédents et magnifiques documentaires – Les Invisibles (justement !), Bambi, Les Vies de Thérèse –, il nous dévoile une humanité sans fards tout en restant à une dis- tance respectueuse, jamais voyeuse. Il trouve toujours le ton juste, attentif à ne pas déflorer trop de l’intimité de ses pro- tagonistes tout en nous les rendant incroyablement proches. Pendant cinq ans, Sébastien Lifshitz a suivi, a filmé Emma et Anaïs. Et c’est d’abord ce temps long qui rend le film ex- ceptionnel. Voir les deux filles, au long de ces cinq années, du collège jusqu’au baccalauréat, s’épanouir sous nos yeux, abandonner leurs chrysalides, va devenir tout aussi prenant qu’émouvant. Cette chronique initiatique du passage de l’en- fance à l’âge adulte, qui capte l’essence de notre époque, témoin de l’évolution de notre société, se révèle de bout en EMA bout passionnante, pleine de surprises et de chocs imprévus. Tout débute dans une sous-préfecture de province, Brive, une Pablo LARRAÍN de ces belles endormies qui semblent épargnées par le trop Chili 2019 1h42 VOSTF avec Mariana Di Girolamo, Gael Garcia Bernal, plein de violence. Nos deux jouvencelles ont alors treize ans. Paola Giannini, Santiago Cabrera… Si Emma y grandit dans un milieu plutôt bourgeois et favori- sé, Anaïs fait partie d’une classe populaire qui n’a pas spon- Scénario de Guillermo Calderon, tanément un accès facile à la culture. Alors que tout pourrait Pablo Larraín et Alejandro Moreno les séparer, il est clair que ces deux-là s’attirent comme deux Ema est tout entier placé sous le signe du feu, présent littéra- aimants et se complètent merveilleusement. Il n’est pas une lement dès cette première scène où l’on voit, image surnatu- journée sans qu’elles badinent, se consolent, commentent, relle, un feu tricolore incendié, présent symboliquement dans refassent le monde, imaginent le futur tantôt de façon amu- l’embrasement des sentiments qui va gagner le récit, l’irré- sée, tantôt de façon angoissée… ductible Ema renversant tout sur son passage. Ema est une jeune danseuse de Valparaiso, mariée à son Borderouge chorégraphe, le beau et manipulateur Gaston (Gael Garcia Bernal), pour le meilleur et – de plus en plus souvent – pour le pire. Quand le film commence, ils viennent de prendre une décision terrible : se séparer de l’enfant qu’ils ont adopté suite à un incident dramatique, qui a lui aussi trait au feu. Autour de cet abandon, le couple se délite, évidemment, tout comme la compagnie de danse. La volcanique Ema prend sa liberté avec ses compagnes de ballet et elles improvisent des performances de rue, sur fond de reggaeton, tout en essayant d’assumer la culpabilité qui la ronge. Ce qui est assez passionnant, c’est l’ambivalence des sen- timents que Larrain fait naître chez le spectateur envers son héroïne, tour à tour emballante par son énergie, son talent insolent, sa recherche farouche de la liberté mais aussi terri- fiante d’égoïsme. Pour magnifier ce personnage de femme libre, Larrain or- chestre une mise en scène exaltée en forme de maelstrom faussement chaotique, en réalité totalement maîtrisé. Un tra- vail qui mêle un montage fluide et une narration apparemment déstructurée, qui suit le cheminement psychologique du per- sonnage. La danse tient une place essentielle dans la pro- gression du récit, elle l’irrigue de bout en bout, qu’elle s’ex- prime sur le plateau d’une pièce en train de se montrer ou dans les rues formidablement cinégéniques de Valparaiso qu’investissent Ema et ses amies, faisant rougeoyer le ciel des incendies qu’elles créent ici et là.

Borderouge Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait

Écrit et réalisé par nos oreilles. Qui entraînent nos yeux pressionné par la sémillante future mère. Emmanuel MOURET dans la danse. Et de miel, en ce mo- Chacun se livre alors et les histoires se France 2020 2h02 ment, on en a bien besoin. déroulent. Comment Maxime est tombé avec Camélia Jordana, Niels Schneider, Mademoiselle de Joncquières nous amoureux de Victoire qui a craqué pour Emilie Dequenne, Vincent Macaigne, montrait des personnages éminem- son meilleur ami Gaspard… Comment Jenna Thiam, Guillaume Gouix… ment modernes bien qu’en costumes Daphné, éperdue secrètement d’un réa- du xviiie siècle, Les Choses qu’on dit, les lisateur charismatique, est tombée sous Dans la filmographie d’Emmanuelchoses qu’on fait raconte des couples le charme de François, un homme ma- Mouret, Mademoiselle de Joncquières d’aujourd’hui qui n’auraient pas dépa- rié… Et comment Louise, épouse ba- aura sans doute marqué une étape im- ré dans les salons éclairés à la bougie fouée, a fièrement réécrit l’histoire de sa portante. D’abord parce que ce film au- d’un siècle révolu. Ils possèdent tous propre trahison. ra donné au réalisateur une belle noto- un art de se raconter, une affinité sin- Au son délicieux d’une Valse d’adieu de riété par son succès public et critique, gulière pour penser et décrire ce qu’ils Chopin, d’une Arabesque de Debussy mais surtout parce qu’il semble avoir ressentent qui semblent venus d’une ou d’une Sonate de Hayden, on en sau- agi comme un puissant activateur de autre époque. Une époque où l’art de la ra bien plus encore… Ce que chacun a son cinéma, révélant le meilleur de son conversation ne s’était pas dissous dans dit sans le faire, ce que chacune a fait talent, affirmant sa maîtrise de la mise en le numérique, une époque où l’on ten- sans oser le dire… Tous les person- scène, offrant un solide écrin pour son dait vraiment l’oreille à ces fragments nages, sentimentaux, cruels, lâches ou écriture, si particulière, si littéraire. d’un discours peut-être déjà, ou pas tout flamboyants, sont animés d’un même Qui l’a suivi depuis ses premiers films à fait encore, « amoureux ». élan amoureux et pour cela, on leur par- (c’est notre cas) pourra incontestable- donnera tout. ment mesurer le chemin parcouru et se Comme souvent, le cinéaste a pris le rendre à l’évidence qu’il fait aujourd’hui parti non pas d’une seule narration, « Les choses qu’on dit, les choses qu’on partie des grands cinéastes/peintres/ mais d’un entrelacement de récits qui se fait, ce titre évoque pour moi l’un des chroniqueurs du sentiment amoureux. choquent, se croisent, s’interrogent et grands plaisirs du cinéma, celui qui Qui demeure, pris sous toutes ses s’interpellent, comme une poupée russe consiste à confronter un personnage formes et à travers toutes ses facettes, révélerait ses multiples secrets. à ses paroles : fera-t-il ce qu’il a dit ? une inépuisable source d’inspiration. Et Daphné, enceinte de quelques mois, Est-il vraiment celui qu’il prétend être ? quand il s’exprime à travers le regard es- est en vacances avec François, amou- Le suspense au cinéma peut aussi être piègle et kaléidoscopique d’Emmanuel reux d’il y a peu. Contraint de s’absenter créé par la parole et c’est au specta- Mouret, c’est une fois encore un ravis- quelques jours pour son travail, François teur de s’amuser à mesurer l’écart entre sement. Parce qu’il faut bien l’admettre : la laisse seule accueillir Maxime, son celle-ci et les actions qui suivront. » quand le texte est beau, minutieusement cousin qu’elle n’a jamais vu… Un garçon (Emmanuel Mouret) travaillé, sans pour autant sonner faux, tout ce qu’il y a de plus charmant, déli- ou creux, ou pédant, c’est du miel pour cieusement timide, et quelque peu im- Tournefeuille et Borderouge EscaleAnnonce267.indd 2 14/08/2020 17:35 MATERNAL

Écrit et réalisé par Maura DELPERO ses vœux, c’est comme un rayon de so- prenant pas parti entre des sentiments Argentine 2019 1h31 VOSTF leil qui pénètre l’univers étouffant de cet contradictoires : l’humanité est ainsi, à la avec Lidiya Liberman, Denise Carrizo, entre soi dont les enfants et les ventres fois simple et complexe et ce film-là sait Agustina Malale, Isabella Cilia… ronds sont le centre. Lu vient de se ti- regarder sans juger, simple et profond. rer, ne supportant plus l’enfermement, C’est le premier film de fiction d’une C’est un film subtil et intense, aussi entichée d’un garçon qu’on ne verra jeune réalisatrice habituellement portée peu manichéen que possible, qui nous pas, illusion passagère d’un amour im- vers le documentaire et si elle franchit ici plonge au cœur d’un hogar religieux ar- probable… laissant à ses copines son le pas, c’est que le sujet lui tient à cœur gentin, exclusivement féminin : foyer gé- adorable petite fille aussitôt éblouie et que, pour des raisons diverses, elle ré par des femmes (les religieuses), ac- par le sourire lumineux de Paola. Entre connaît bien ce dont elle cause. Si elle cueillant des filles mères adolescentes… la petite fille délaissée et la jeune fian- a choisi des comédiennes profession- Lu et Fatima ont 17 ans et, comme cée de Dieu, une relation douce s’ins- nelles pour interpréter les religieuses, toutes les autres pensionnaires, se dé- talle, substitut maternel qui laisse devi- les jeunes mères trouvent là leur premier patouillent mal de leur maternité ré- ner que pour être au bord de prononcer rôle, parfois très proche de leur propre cente : prises entre les pulsions bouil- ses vœux, elle n’est pas exempte du dé- vie, comme Lu, mère adolescente, elle- lonnantes de vie des filles de leur âge sir d’être femme et que l’amour total de même née d’une adolescente. et ces responsabilités nouvelles qu’elles Dieu n’est pas antinomique d’un amour ne savent par quel bout prendre, l’im- profond pour ces humains qu’il a tiré de Sans en avoir l’air, car le film est plaisant possibilité de s’assumer économique- la glaise… si l’on en croit la Bible. et l’interprétation superbe (une mention ment les a poussées à chercher refuge Le principal personnage du film, au particulière à la petite fille de Lu), c’est un dans cette austère demeure. fond, c’est la maternité : absente pour état des lieux d’un pays, l’Argentine, où On pourrait s’étonner que les religieuses les unes, trop précoce pour les autres, l’avortement est toujours interdit et sévè- du hogar, ne réagissent pas plus aux te- mais dans tous les cas, les femmes de rement puni : cliniques privées pour les nues provocantes, aux maquillages exa- ce foyer ont une relation complexe et riches, avortements clandestins (et donc gérés, aux fugues de leurs jeunes pen- ambiguë à leur enfant, à leur corps, aux dangereux) pour les pauvres… On pense sionnaires : c’est que sous leurs airs un autres : l’instinct maternel est il associé à la situation qui prévalait en France peu revêches, elles sont néanmoins des aux liens du sang ? La grande richesse avant que les filles du MLAC et d’autres bienveillantes. La vieille directrice en a du film est d’arriver avec empathie, com- se battent pour que la situation évo- tant vu passer de toutes les couleurs préhension fine mais à bonne distance, lue. Une pensée émue au passage pour qu’elle semble comprendre ce mal de à capter les vibrations humaines entre Gisèle Halimi qui vient de nous quitter. vivre dont sa foi la préserve… sans pour attirance et doute, le désir d’être mère et autant l’aveugler : vouée à servir Dieu la peur de l’être ou de ne pas savoir… ne Tournefeuille elle veille sur ses créatures, fussent- elles un peu perdues, respectueuse de leurs fragilités. DES NOUVELLES DE HÉLÈNE PARIENTE, SAGE FEMME TOULOUSAINE. L'audience aura Quand Paola, novice à peine plus vieille lieu le 15 octobre, sans appel à la mobilisation des parents. L'issue du procès vous sera que les jeunes mères qui sont là, dé- communiquée dans la prochaine gazette. Hélène Pariente et les membres de l'Association boule d’Italie (ce hogar a été créé par de Défense de l'Accouchement à Domicile (ADAD) remercient toutes les personnes qui la des religieuses italiennes) pour achever soutiennent. Toute l'histoire est racontée ici : soutien-helenepariente.fr sa formation de religieuse et prononcer VIDÉO EN POCHE

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UNE INTIME CONVICTION Antoine RAIMBAULT « La Justice !? C’est cette erreur millé- naire qui veut qu’on ait attribué à une administration le nom d’une vertu » disait le grand avocat toulousain Alain Furbury. Et c’est tout à fait de cela dont il est question ici. Si le film s’appuie sur une affaire véritable, que le jeune réali- sateur a suivie au plus près des années durant, il brode autour de la réalité une fiction tout en suspens, aux rebondisse- ments narratifs captivants, qui se dévore Écrit et réalisé par Sophie DERASPE Bien loin de la Thèbes de la Grèce clas- Québec 2019 1h49 sique ou du Paris occupé des années comme un thriller palpitant. On en res- avec Nahéma Ricci, Rachida Oussaada, 40, nous sommes dans le Montréal d’au- sortira avec plus d’interrogations que de Nour Belkhiria, Rawad El-Zein… jourd’hui. La famille d’Antigone, autour réponses, comme c’est souvent le cas de la grand-mère Ménécée, pourrait res- au terme d’un procès… PRIX DU MEILLEUR FILM CANADIEN, sembler à celle de bien des immigrés qui Des multiples rebondissements sur la FESTIVAL DE TORONTO 2019 se sont construits une seconde vie dans disparition de Susanne Viguier, le 27 un pays occidental, à ceci près que l’on février 2000, on a l’impression d’avoir C’est une ode merveilleuse à la résis- comprend par des flash-backs qu’elle a tout lu, vu ou entendu. C’est donc une tance et au sacrifice désintéressés face fui sa Kabylie dans les années 90, après belle gageure que de nous passionner à à un pouvoir inique. Dans la scène d’in- un terrible drame lié à la violence des an- troduction, on découvre, face à la camé- nées de plomb. Depuis, la fratrie vit entre nouveau sur le sujet, en y rentrant par la ra, le visage encore enfantin et angélique rires et rêves d’un avenir meilleur, en ten- petite porte : ni celle des institutions, ni de l’héroïne, interrogée par une femme tant d’oublier les circonstances qui l’ont celle du prévenu, mais celle des jurés, hors champ dans ce qu’on imagine être amenée à s’installer au Québec. Mais de l’assistance dans la salle d’audience. un commissariat. On suppose qu’elle a voilà, comme partout dans le monde, la Le film commence en 2009, alors que le été arrêtée, on ne va pas tarder à décou- méfiance envers les jeunes d’origine im- premier acquittement du mari, Jacques vrir pourquoi. migrée et les violences de la police vont Viguier (accusé sans preuves d’avoir les rattraper, mettre en danger la famille. fait disparaitre sa moitié), vient d’être La jeune femme s’appelle Antigone, prononcé. Ce qui devrait mettre fin à ses frères Etéocle et Polynice, sa sœur Polynice est arrêté et, puisqu’il n’a pas Ismène. Nous sommes bien là dans une encore la nationalité canadienne, il est « dix ans d’horreur et de chemin de adaptation très contemporaine de la tra- menacé d’expulsion. Sa pourtant sage croix », comme il les qualifie, ne va être gédie de Sophocle qui a traversé près et studieuse sœur Antigone a vite fait de qu’un court répit. Quelques jours plus de 2500 ans sans prendre une ride. prendre sa décision : elle va tout mettre tard, le procureur général interjette appel Tragédie déjà « actualisée » en pleine en œuvre pour faire libérer son frère, quoi contre le jugement du jury populaire. période d’occupation allemande par qu’il lui en coûte, au prix de sa propre Et nous voilà repartis pour un tour à se Jean Anouilh qui réinventait l’histoire de liberté, au risque de compromettre son coltiner les choux gras de la presse et cette jeune fille qui veut affronter la jus- propre avenir au Québec. Et le leitmo- les conversations des piliers de comp- tice des hommes et la mort pour enterrer tiv du film, ce sera ces mots qu’Antigone toir qui disent tout savoir. Pour Nora, décemment son frère condamné à l’indi- hurle aux juges, défiant leur cérémonial qui est persuadée de l’innocence de gnité. Anouilh avait été inspiré par l’at- désuet par l’évidence de son engage- tentat désespéré – et raté – du jeune ré- ment : « mon cœur m’a dit ». Des mots Jacques Viguier, c’est le coup de grâce. sistant Paul Collette, qui avait tiré en vain qui seront repris par tous les jeunes qui, Avec pour seule légitimité son intime sur Laval, Déat et quelques tenants de la à travers Montréal et le pays, soutiennent conviction de cuisinière professionnelle, collaboration. Malgré les allusions qu’on la démarche d’Antigone. Le chœur qui la voilà qui s’érige en héroïne justi- pouvait y déceler, malgré les costumes scandait les différents actes de la pièce cière et fonce tête baissée chez celui des gardes du roi ressemblant furieuse- de Sophocle se constitue ici à travers les que la réputation médiatique précède : ment aux impers de la Gestapo, sa pièce réseaux sociaux qui viennent au secours Maître Éric Dupond-Moretti… évita miraculeusement les fourches cau- de la jeune femme. dines de la censure nazie et fut créée à et plus de 200 films au catalogue : Paris le 4 février 1944. Tournefeuille www.videoenpoche.info Mercredi 21 octobre à 20h00 à Tournefeuille, la séance sera suivie d’un échange avec les conférencières Isabelle Balon Barberis et Marthe Pierot du Musée des Augustins autour des œuvres du musée en lien avec l’art de Michel-Ange. Places en vente aux tarifs habituels à partir du 7 octobre.

MICHEL-ANGE (IL PECCATO) maîtres artisans sculpteurs, charpen- d’autant plus important pour ceux qui tiers, peintres et plâtriers. Il y a une sculptent, dont le matériau coûte cher Andreï KONCHALOVSKY forme d’humilité orgueilleuse qui se ta- à extraire, à transporter, à apprivoiser. Italie 2019 2h14 VOSTF pit à l’arrière-plan pour s’effacer der- Et c’est peut-être là le premier génie avec Alberto Testone, Jakob rière l’essentiel, le sujet. Tout comme de Michel-Ange : comprendre la roche, Diehl, Francesco Gaudiello, la rugosité du marbre s’est estompée ses veines, ses pulsations… Dévoiler Orso Maria Guerrini… au fil du temps derrière David, La Pietà, ce que recèle la matière… Issu du mi- Scénario d’Elena Kiseleva L’Esclave mourant… sculptures criantes lieu des artisans, il est du genre brut de et Andreï Konchalovsky d’humanité. Qui, en les admirant, se re- décoffrage : il ne fait pas salon, inapte présente les solides paluches du sculp- à se pomponner, à se parer de rubans, Le toujours surprenant Andreï teur, ses colères insensées, sa trucu- bien incapable d’une once de diploma- Konchalovsky (Le Premier maître, lence, son anxiété fébrile ? Et c’est tout tie. Pas plus capable de respecter les Sibériade, Maria’s lovers, Runaway train, cela que le réalisateur nous restitue, la délais impartis, tant il est obnubilé par plus récemment Les Nuits blanches du substance d’un homme, son charisme, la poursuite d’un idéal divin inaccessible facteur…) signe avec ce Michel-Ange sa folie magnifique qui transcende ses aux simples mortels. Rien n’est jamais un film aussi sublime que subtilement parts d’ombre. On sort de l’expérience assez parfait pour lui sembler achevé. déroutant, une œuvre rare dont on sent avec l’impression d’avoir été brinque- Pourtant les puissants semblent prêts qu’elle résulte d’un long et patient tra- balés sur les routes caillouteuses de à tout lui pardonner, même sa crasse et vail, une pièce perfectionniste au point l’Italie de l’époque, entre Rome et ses ses ardeurs délirantes, son incapacité à de vouloir faire oublier le perfection- provinces, d’avoir goûté à la poussière nisme lui-même. Ce n’est pas un film d’une carrière, d’avoir croisé l’inson- gérer un budget. Étonnant de découvrir sur fond de Renaissance que nous offre dable Michel-Ange, au moins une fois sans le rond, constamment au seuil de la le réalisateur, c’est la Renaissance elle- dans notre vie, jusqu’à pouvoir décrire mendicité, celui dont l’œuvre n’a pour- même, avec sa texture, son univers sen- l’odeur de l’homme, raconter sa peau tant pas de prix. Cela l’amènera à ba- soriel, sonore, sans apparats superflus. burinée, ses regards taiseux, ses ter- fouer ses engagements avec ses protec- Il tord le cou à tous les clichés à grand ribles tempêtes… teurs historiques, la famille Della Rovere, renfort de recherches, de conseils pris pour céder aux injonctions de la famille auprès d’historiens, de spécialistes de Nous voilà rendus au début du xvie De Medicis… Voilà notre homme tiraillé la période. C’est un travail de troupe à siècle. La Florence d’alors est belle et entre deux commanditaires, torturé par l’unisson, de petites mains virtuoses et terrible, tendre et violente. Michelangeo sa conscience, sa force vitale indomp- invisibles, que Konchalovsky orchestre Buonarroti est déjà un maître incontes- table, ses hallucinations mystiques, ses pour aboutir à un résultat aussi vrai que té, et donc jalousé, qui attire les convoi- ambiguïtés jalouses, dans un monde où nature. On nous dirait que chausses, tises des puissants. Les mécènes la compassion n’a guère sa place… pourpoints, perruques sont d’époque, capables d’engager des sommes im- on y croirait aveuglément ! On n’ima- portantes pour produire des œuvres im- C’est beau, puissant, d’une modernité gine pas une seconde que rues, gale- posantes ne sont pas si nombreux. Les folle… On n’oubliera pas ce Michel-Ange ries, tavernes… aient été recrées pour artistes d’alors se les disputent, prêts à anguleux, à la fois minéral et organique, les besoins d’un film… jusqu’au port quelques bassesses pour récupérer les aussi indomptable qu’indémodable. de Carrare et à la Chapelle Sixtine qui faveurs d’un clan qui les entretiendra ont été reproduits par une trentaine de à l’année et couvrira leurs frais. Enjeu Tournefeuille LA FEMME DES STEPPES, LE FLIC ET L’OEUF Écrit et réalisé par WANG Quanan Dans l’immensité des steppes, l’humain sans vivres, ni couverture dans une nuit Mongolie/Chine 2020 1h32 n’est qu’un petit point dans une image, qui promet d’être glaciale, le chef de bri- VOSTF (tugrik) subissant les caprices du vent comme gade va réquisitionner la seule présence avec Enkhtaivan Dulamjav, Aorigeletu, un infime grain de sable. Alors tout ici humaine à des kilomètres à la ronde : il Bathmunk Norovsambuu, B. Anujin… devient un brin dérisoire : la naissance, charge une bergère de veiller sur le po- l’amour, la vie, la mort. D’ailleurs le film licier. Voilà donc les rôles curieusement Qu’un film mongol parvienne sur nos commence par la découverte d’un ca- inversés… Et vous l’aurez noté : il ne écrans est un phénomène guère moins davre : celui d’une femme anonyme, manque plus que l’apparition d’un œuf rare qu’une aurore boréale à Paris (la aussi nue pour son dernier souffle sur dernière eut lieu en 1938). On pourrait terre qu’elle le fut pour son premier. pour que l’énigme du titre soit résolue… objecter un peu hâtivement qu’il y a un Découverte qui n’arrange pas la police brin de tricherie, puisque son réalisa- locale, peu habituée à traiter de telles Ce qui est magnifique dans le film, outre teur est chinois… Mais ce serait oublier affaires dans ces contrées désertiques. ses paysages infinis somptueusement que c’est le deuxième film que Quanan Avec la plus faible densité de population photographiés, c’est la place surpre- Wang tourne sur les terres de Mongolie, au monde (2 hab./km2), les occasions nante que prend chaque personnage. ce coup-ci « non-chinoise » pour échap- de se disputer entre voisins sont raris- Tous les clichés sont envoyés aux orties. per aux coupes sombres de la censure simes et les homicides le sont d’autant Ici la femme n’est pas une petite chose qui ont complètement dénaturé son der- plus ! L’affaire est donc bien gênante et fragile et soumise, elle n’a pas froid aux nier film (Au pays du cerf blanc, inédit les flics dépêchés sur place n’ont pas yeux, elle fait des choix radicaux, plei- en France), alors que son précédent, trop l’air de savoir comment s’y prendre. nement assumés et les hommes ne Le Mariage de Tuya (Ours d’or à Berlin L’un semble se souvenir vaguement qu’il peuvent que suivre, pleins de respect. en 2007 et montré chez nous) avait été faut éviter de trop piétiner une scène de Nul besoin de longues répliques explica- tourné en Mongolie-Intérieure, chinoise crime, tandis qu’un autre se propose de tives pour nous captiver, ni de voix off donc. Ici il a troqué son actrice fétiche recouvrir le corps d’une couverture. En pour tout décrypter, il suffit d’observer, Yu Nan pour une véritable bergère, qui bout de ligne, ils auront tôt fait d’aban- d’écouter les murmures de dame nature, tient admirablement le rôle-titre, la fa- donner le plus jeune poulet de la bande, meuse « femme des steppes », pour à peine sorti de l’œuf, en lui confiant la de deviner l’invisible. Et la caméra nous aboutir à cette œuvre atypique qui s’oc- mission de veiller seul la morte jusqu’au en offre le loisir, elle réussit à capturer le troie une grande liberté de ton. Ce pur lendemain matin. Drôle de bizutage pour temps qui s’étire et nous plonge dans bijou dépouillé est servi par des prises celui qui n’a pas de vie de famille et une forme de contemplation jubilatoire de vue d’une beauté à vriller l’âme (c’est doit donc être corvéable à merci. Mais pour qui accepte de se laisser transpor- un chef opérateur français, Aymerick quelques mètres plus loin, sans doute ter. Pilarski, qui est aux manettes : comme pris d’un peu de remords de laisser la quoi, la notion de frontières…). nouvelle recrue, timide et désarmée, Tournefeuille et Borderouge A DARK, DARK MAN

Écrit et réalisé par poir. En attendant, quelques instants innocent et impuissant que Pukuar, in- Adilkhan YERZHANOV plus tard, notre brave zigue, dénom- foutu d’anticiper ce qui va fatalement lui Kazakhstan 2019 1h50 mé Pukuar, suit docilement un homme tomber sur la tête, capable de brader sa VOSTF (kazakh et russe) sombre qui observait la scène à l’orée vie et sa liberté pour deux barres cho- avec Daniyar Alshinov, Dinara du champ. On découvrira bien assez tôt colatées ? Baktybayeva, Teoman Khos… que le patibulaire fait partie de la police. L’arrivée d’une jeune journaliste, char- Une police sans foi ni loi, capable de fa- gée d’enquêter en parallèle sur ce qui Ce film d’une puissance visuelle et nar- briquer des preuves et des suspects à se révèle être une sordide affaire de rative hors du commun porte bien son la pelle pour couvrir les coupables vé- mœurs, n’arrangera pas les affaires de titre : il est aussi « noir, noir » que son ritables, tant que cela rapporte. Il fau- Bekzat, qui va se retrouver piégé dans personnage principal, mais il en a aussi dra quelques instants pour agencer les un imbroglio inextricable, pris en tenaille son humour, dont on vous laisse devi- morceaux de cette saisissante entrée entre l’injonction pressante de ses supé- ner la tonalité. Et si un peu de blanc vir- en matière au silence retentissant. On rieurs hiérarchiques, l’image qu’il a envie ginal résiste, il se pourrait bien qu’il soit reste interdit devant le cynisme de cette de renvoyer à la belle et son incapacité engouffré à son tour dans des ténèbres mafia locale, son indifférence violente. à continuer d’ignorer une injustice tou- insondables… Bienvenue dans la zone de non-droit du jours plus criante… Le début du film nous captive d’entrée, Kazakhstan. intrigant, étrange, et nous met tous les Comme dans son déjà excellent La sens aux aguets… Au milieu d’un grand Avec son grand chapeau de cowboy, Tendre indifférence du monde (mon- champ de maïs asséché par le soleil, son allure dégingandée, son air brave, tré chez nous il y a deux ans), Adilkhan un homme enfantin, un de ces person- Bekzat dépare un peu au milieu des vi- Yerzhanov manie avec maestria les clairs nages simplets qui ne feraient pas de lains. Le jeune flic suit cependant le obscurs, les contrastes et contradic- mal à une mouche, joue à colin-mail- mouvement, obéissant à ses chefs, ac- tions d' une humanité dont la part lumi- lard avec deux grands enfants que l’on ceptant les bakchichs. A-t-il vraiment le neuse vacille devant la noirceur sordide pense être les siens : une adolescente choix ? Quand on lui demande de me- des âmes. À l’arrière plan, les steppes joufflue un peu gauche et un garçonnet ner rondement cette affaire, il s’exé- sans limite, les majestueuses chaînes de fluet. Sans mot dire, patiemment, ils le cute, comme à son habitude, noncha- montagnes et leurs neiges éternelles font font tourner en bourrique. Taquins, af- lamment mais sans remords… du moins paraître les hommes bien petits et misé- fectueux, incapables d’être sérieux, de un temps… Car, contre toute attente, un reux. Pantins peu recommandables, pri- rêver d’autre chose que du temps pré- frémissement de conscience va naître sonniers de destinées peu enviables… A sent. Discrètement présents tout au long chez lui, d’ordinaire apathique. C’est great dark, dark, movie ! du récit, ils l’émailleront de respirations peut-être l’embryon d’une goutte d’eau poétiques et salutaires, apportant un qui fera déborder la coupe. Car quoi de Tournefeuille peu d’air frais porteur d’un vague es- plus amoral que de piéger un être aussi (également à l’American Cosmograph) 3e MARCHÉ DE CRÉATEURS SAMEDI 24 OCTOBRE de 10h à 20h à Borderouge. Proposé par RACINE N’CO : buvette, grignotage, déco, accessoires, bijoux, musique, tombola, atelier cirque, surprises… évidemment dans le respect des consignes sanitaires ! À 16h projection unique suivie d’une rencontre avec la réalisatrice. DANCE FOR CHANGE Documentaire réalisé par Cécile Thery poétiques, une immersion dans le quoti- France 2017 1h05 dien des danseurs. Nous voyageons avec eux, d’un projet à La Cie du Faso danse théâtre avec l’autre, d’un pays à l’autre, les salles de Serge Aimé Coulibaly et Sigue Sayouba répétition comme espace de jeux, le stu- (Burkina Faso), Qudus Onikeku (Nigeria), dio devient l’espace de « Je » où les cho- Nelisiwe Xaba (Afrique du Sud), des cho- régraphes mettent en corps de la pensée régraphes de trois pays différents, trois et du sens, les scènes internationales en histoires pour nous parler de la danse guise de plateformes comme voie royale contemporaine en Afrique aujourd’hui. d’expression. Ils nous emmènent dans Leurs portraits se dessinent à travers leur combat faisant d’eux les acteurs ma- leur discours, leurs créations aux esthé- jeurs du développement, par leur impli- tiques plurielles, et résonnent au delà de cation dans la vie culturelle, sociale, po- leur intimité avec l’actualité de notre so- litique et économique de leur pays. Ce ciété. Ce film est un voyage, de l’Afrique documentaire met en lumière leur dé- à l’Europe, entre les studios de répétition marche commune encore peu médiatisée et les festivals internationaux, une plon- et leur engagement artistique, qui font gée dans leurs univers chorégraphiques, de la danse un acte social et politique. ROCKS

Sarah GAVRON fait défaut. Elle sait que ça passera… leurs anecdotes, pour bâtir ensemble le GB 2019 1h33 VOSTF Et avec un optimisme farouche, comme scénario. Le résultat est bluffant, parfai- avec Bukky Bakray, Kosar Ali, toujours, Rocks avance sans baisser les tement maîtrisé, le fruit d’une alchimie D’angelou Osei Kissiedu, Shaneigha- bras et sans rien dire à qui que ce soit… délicate pleine de fraîcheur et de profon- Monik Greyson, Ruby Stokes… Emmanuel, malin et vif comme un singe, deur. Cette bande de filles est vivifiante, Scénario de Theresa Ikoko suit le mouvement. Quelle belle compli- les regards de ces adolescentes ne sont et Claire Wilson cité entre ces deux-là ! Tout un temps pas corrompus par celui dominant des nul ne se doutera des chamboulements adultes, les clichés. Elle se moquent Un film aussi pêchu et lumineux que poi- qui se produisent dans la vie de la jeune bien de la couleur d’une peau, d’un ac- gnant, concentré d’énergie et d’huma- fille. Seule la perspicace et attentive cent, d’un voile, d’un milieu social. Elles nité solidaire. Rocks nous parle d’une Soumaya, nouvelle arrivée dans le pays, adorent papoter de leurs différences, de Angleterre merveilleusement bariolée, ne sera pas dupe et essaiera d’extirper leurs ressemblances, de leurs religions, métissée et donne une voix, des voix, des confidences à Rocks : autant es- goûter aux petits plats venus d’ailleurs, à « la moitié » féminine et invisible du sayer de faire parler une pierre… se plonger dans des cultures qui ne sont monde. Et c’est d’autant plus vrai que C’est un scénario tel qu’un adulte n’au- pas les leurs. Ici à East London, elles le film est le fruit d’un travail collaboratif rait pu l’imaginer seul. Il y aurait plaqué partagent les mêmes rires, l’envie de se atypique (comme on l’explique plus bas) sa logique, sa rationalité, oubliant la part trémousser, la même soif de liberté, la qui lui confère une authenticité enthou- d’illusions de l’enfance, typique de cette capacité de rêver. siasmante… période de la vie où l’on est déjà sor- tie du monde des petites sans être com- C’est charmeur, spirituel, emballant, et Olushola, en voilà un joli prénom qui plètement entrée dans celui raisonnable on se demande pourquoi on ne voit pas parle de voyage, de contrées lointaines, et formaté des grandes. Exercice diffi- plus souvent à l’écran ces véritables alors que la jeune fille de quinze ans cile de parler d’une génération autre que melting-pots bouillonnants qui sont est une pure londonienne… Olushola la sienne, sans la surplomber ou la tra- tellement plus représentatifs de notre que toute sa bande d’amies soudées et hir, en ne projetant pas ses propres fan- époque que l’intelligentsia pâlichonne hautes en couleurs surnomment Rocks. tasmes ou nostalgies. et vieillissante qui accapare la parole. Taillée comme elle est, toujours à faire la Un enseignant londonien constatait pitre, à coup de réparties irrésistibles, on La réalisatrice et ses deux co-scéna- que sur les 30 jeunes de sa classe, 27 ne peut songer une seconde que quoi ristes ont construit le récit, son style, avaient des grands-parents qui n’étaient que ce soit puisse l’ébranler. C’est sur ses mots, avec les adolescentes du film, pas nés au Royaume-Uni. Pourquoi ce- ses solides épaules que son petit frère dont la plupart sont actrices pour la pre- la transparait-il si peu dans nos médias, Emmanuel, 7 ans, vient se réconfor- mière fois. Elles ont été écoutées, valo- à l’écran ? Mais les temps changent : ter… et sur ces mêmes épaules que sa risées, mises à l’aise par cette équipe on dirait qu’il y a comme une nouvelle propre mère va s’appuyer, une fois de très féminine (sublime chef opératrice vague bigarrée et joyeuse qui s’an- plus. Rocks s’y est habituée, assurant française : Hélène Louvart). Durant les nonce, et ça fait du bien ! quand il faut assurer, jouant les mamans nombreux ateliers qui ont précédé l’écri- auprès de son frérot quand la véritable ture, les filles ont fourni le matériau, Borderouge LES FILMS À ROCKS DRUNK À L’USAGE DES SPECTATEURS BORDEROUGE DU 7 AU 26/10 DU 28/10 AU 10/11 D’UN UTOPIA DÉCONFINÉ : ADOLESCENTES UN PAYS QUI L’ÉTRANGER EN MOI DU 7 AU 27/10 SE TIENT SAGE Jeudi 5/11 • Le port du masque est obligatoire DU 21/10 AU 10/11 pour le public adulte (conseillé pour les ANTOINETTE DANS Rencontre di- jeunes) dans le hall d’accueil du cinéma, LES CÉVENNES manche 25/10 FALLING les bistrots et les zones de circulation DU 14/10 AU 10/11 À PARTIR DU 4/11 (entre les salles, sanitaires, vers la YAKARI sortie). Il est évidemment recommandé LES APPARENCES DU 7 AU 20/10 LA FEMME DES DU 14/10 AU 10/11 STEPPES, LA POULE de le garder pendant la séance. En YALDA ET L’ŒUF revanche, vous pourrez l’enlever une fois ASSAUT À PARTIR DU 4/11 DU 7 AU 20/10 assis devant votre café. DU 14/10 AU 3/11 • L’heure, ce sera VRAIMENT l’heure : FUSILLÉS POUR BILLIE LES FILMS À aucun retard ne sera accepté une fois DU 7/10 AU 9/11 TOURNEFEUILLE L’EXEMPLE les portes des salles fermées et les Lundi 12/10 lumières éteintes BLACKBIRD A DARK, DARK MAN • Nous vous demandons de respecter DU 21/10 AU 9/11 DU 28/10 AU 10/11 HONEYLAND les sens de circulation, d’entrée et de DU 7 AU 13/10 sortie, et de bien prendre connaissance LES CHOSES QU’ON ADIEU LES CONS DIT, LES CHOSES DU 21/10 AU 10/11 JOSEP des messages qui vous seront données QU’ON FAIT DU 7/10 AU 9/11 sur l’écran avant le début de votre film DU 14/10 AU 9/11 ADN DU 28/10 AU 10/11 • Respect de la « distance physique » : LUPIN III THE FIRST nous avons prévu un décalage plus LA CHOUETTE EN TOQUE AILLEURS Samedi 7/11 important entre chaque séance et entre DU 21/10 AU 8/11 DU 7 AU 11/10 le démarrage de chaque salle pour éviter MATERNAL les encombrements dans le hall. S’il ne LA DARONNE ANTIGONE À PARTIR DU 4/11 pleut pas, préférez l’extérieur, y’a de l’air DU 7/10 AU 3/11 DU 7 AU 20/10 et plus de place ! MICHEL ANGE EFFACER ANTOINETTE DANS DU 21/10 AU 10/11 • Installation en salle : laissez un fauteuil L’HISTORIQUE LES CÉVENNES entre chaque spectateur (ou chaque DU 7 AU 20/10 DU 7/10 AU 10/11 SOIRÉE HALLOWEEN groupe de spectateurs venus ensemble). Samedi 31/10 Ça fait un peu moins de place dans EMA LES APPARENCES DU 7 AU 20/10 DU 7/10 AU 3/11 les salles, mais il ne devrait pas y ONDINE avoir d’embouteillages pour autant : ÉNORME LA BALEINE ET DU 7 AU 20/10 l’été vous êtes traditionnellement DU 7 AU 13/10 L’ESCARGOTE moins nombreux à venir au ciné. Merci DU 21/10 AU 8/11 PETITES d’avance d’accepter de vous décaler à la LA FEMME DES DANSEUSES STEPPES, LA POULE BILLIE Dimanche 11/10 demande d’un membre de l’équipe pour ET L’ŒUF DU 28/10 AU 10/11 utiliser au mieux les fauteuils. DU 7/10 AU 10/11 PETIT PAYS • La gazette est à votre disposition dans BLACKBIRD le hall, merci de la garder, de ne pas la HONEYLAND DU 14/10 AU 2/11 DU 7 AU 20/10 laisser traîner, de ne pas la manipuler (et DU 7 AU 26/10 CALAMITY SING ME A SONG donc de ne pas la prendre, la feuilleter JOSEP DU 14/10 AU 8/11 DU 14 AU 27/10 et la reposer dans le présentoir) et de DU 28/10 AU 10/11 ne pas l’oublier en salle (mort assurée CHEFS SLALOM pour elle, sans perspective de seconde LUPIN III THE FIRST Lundi 9/11 À PARTIR DU 4/11 chance). DU 7/10 AU 8/11 CHIEN POURRI UN PAYS QUI SE • Du gel et du savon sont à votre MON COUSIN DU 7/10 AU 8/11 disposition dans les endroits DU 28/10 AU 10/11 TIENT SAGE stratégiques (et du bon sens pour tout le LES CHOSES QU’ON DU 7/10 AU 10/11 monde). NO WAY DIT, LES CHOSES DU 28/10 AU 9/11 QU’ON FAIT UN TRIOMPHE Enfin, sachez que toute l’équipe d’Utopia DU 14 AU 26/10 Mercredi 7/10 est formée et informée sur les mesures ONDINE à prendre, sera particulièrement DU 21/10 AU 8/11 CUNNINGHAM UNE VIE SECRÈTE Jeudi 8/10 DU 28/10 AU 10/11 attentive, vous renseignera, vous guidera L’ORDRE MORAL DU 28/10 AU 10/11 DANS UN JARDIN et dégainera entre chaque séance YALDA QU’ON DIRAIT lingette et pschitt-pschitt désinfectant DU 7 AU 27/10 pour nettoyer poignées de portes, PETIT PAYS ÉTERNEL DU 7 AU 20/10 DU 7 AU 27/10 rampes des escaliers et autres « points YOUPI C’EST de contact ». Avec soin. POLICE LA DARONNE MERCREDI DU 7 AU 20/10 DU 7 AU 27/10 DU 7 AU 20/10 www.cinemas-utopia.org Les 1re séances à 4,5€. (D)=dernière projection du film. PROGRAMME Pas d’entrée en salle après les débuts de séances. 14H00 15H50 17H50 20H30 ggg YAKARI POLICE ADOLESCENTES LA DARONNE BORDEROUGE 14H20 16H30 18H25 20H15 ggg LA DARONNE ROCKS HONEYLAND FEMME DES STEPPES MER 14H00 , 16H10 18H05 20H00 ÉNORME4 5€ LUPIN III : THE FIRST BILLIE EMA 14H10 16H30 18H00 20H30 Mécanik du rire LES APPARENCES CHIEN POURRI LES CHOSES QU’ON DIT UN TRIOMPHE 7 13H50 15H50 17H00 19H20 21H15 UN PAYS QUI SE TIENT... YOUPI, MERCREDI PETIT PAYS UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES OCT 13H30 15H30 17H15 19H00 21H00 ggg YALDA AILLEURS JOSEP FEMME DES STEPPES YALDA TOURNEFEUILLE 13H20 , 15H20 17H20 19H30 21H40 ggg ANTOINETTE4 5€ DANS… ONDINE DANS UN JARDIN... LA DARONNE ANTOINETTE DANS… 16H00 18H00 20H00 ggg POLICE LUPIN III : THE FIRST ADOLESCENTES BORDEROUGE 16H10 18H20 20H15 ggg EFFACER L’HISTORIQUE ROCKS HONEYLAND JEU 16H20 , 18H30 20H40 EMA4 5€ LA DARONNE ÉNORME 14H30 16H40 19H00 21H00 LA DARONNE PETIT PAYS ONDINE UN PAYS QUI SE TIENT... 8 15H30 17H30 20H40 ANTOINETTE DANS… DANS UN JARDIN... LES APPARENCES OCT 14H50 16H30 18H20 20H15 ggg JOSEP HONEYLAND YALDA ANTIGONE TOURNEFEUILLE 15H15 , 17H20 20H30 ggg FEMME4 DES5€ STEPPES LES CHOSES QU’ON DIT CUNNINGHAM + rencontre 15H00 17H20 19H30 21H30 ggg PETIT PAYS EFFACER L’HISTORIQUE POLICE LA DARONNE BORDEROUGE 16H00 18H10 20H00 22H00 ggg ÉNORME HONEYLAND ROCKS LUPIN III : THE FIRST VEN 15H15 , 17H50 19H50 21H45 ADOLESCENTES4 5€ BILLIE FEMME DES STEPPES EMA 15H15 17H10 19H00 21H15 UN PAYS QUI SE TIENT... JOSEP LA DARONNE LES APPARENCES 9 14H30 16H45 19H00 21H00 LES APPARENCES ANTIGONE UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… OCT 15H00 17H00 19H10 21H10 ggg YALDA DANS UN JARDIN... YALDA LES CHOSES QU’ON DIT TOURNEFEUILLE 14H45 , 16H40 18H40 20H30 ggg HONEYLAND4 5€ FEMME DES STEPPES JOSEP PETIT PAYS 13H30 15H20 17H10 19H30 21H45 ggg YAKARI HONEYLAND PETIT PAYS LA DARONNE EFFACER L’HISTORIQUE BORDEROUGE 13H15 15H20 18H00 20H00 22H00 ggg LA DARONNE ADOLESCENTES ROCKS BILLIE POLICE SAM 13H30 , 15H30 17H30 19H30 21H30 ÉNORME4 5€ LUPIN III : THE FIRST FEMME DES STEPPES EMA LUPIN III : THE FIRST 14H15 16H10 17H40 20H00 21H50 UN PAYS QUI SE TIENT... CHIEN POURRI LA DARONNE UN PAYS QUI SE TIENT... FEMME DES STEPPES 10 13H30 15H50 17H00 19H00 21H20 LES APPARENCES YOUPI, MERCREDI ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… OCT 13H45 15H45 17H30 19H20 21H20 ggg YALDA AILLEURS HONEYLAND YALDA ANTIGONE TOURNEFEUILLE , 15H30 17H50 19H45 21H30 ggg 4 5€ PETIT PAYS ONDINE JOSEP LES CHOSES QU’ON DIT 14H30 16H20 18H20 20H30 ggg YAKARI BILLIE LA DARONNE POLICE BORDEROUGE 13H45 15H35 17H30 20H00 ggg HONEYLAND ROCKS ADOLESCENTES EFFACER L’HISTORIQUE DIM 14H15 , 16H15 18H10 20H15 FEMME4 DES5€ STEPPES LUPIN III : THE FIRST EMA ÉNORME 11H00 + rencontre 14H00 15H50 18H15 20H30 PETITES DANSEUSES JOSEP LES APPARENCES LA DARONNE ANTOINETTE DANS… 11 11H20 12H30 14H20 16H30 18H00 20H00 YOUPI, MERCREDI UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… CHIEN POURRI UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES OCT 11H10 13H30 15H30 17H20 19H10 21H00 ggg PETIT PAYS YALDA AILLEURS (D) HONEYLAND ONDINE JOSEP TOURNEFEUILLE 11H30 , 14H00 16H10 18H30 20H30 ggg LES4 CHOSES5€ QU’ON DIT DANS UN JARDIN... ANTIGONE YALDA FEMME DES STEPPES 16H00 18H10 20H15 ggg LA DARONNE EFFACER L’HISTORIQUE PETIT PAYS BORDEROUGE 16H15 18H00 20H00 ggg HONEYLAND POLICE ROCKS LUN 16H30 , 18H30 20H30 EMA4 5€ FEMME DES STEPPES LUPIN III : THE FIRST 14H00 16H00 18H20 20H15 UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES 12 14H15 16H15 18H45 20H30 ANTOINETTE DANS… LES CHOSES QU’ON DIT JOSEP LA DARONNE OCT 14H30 16H40 19H00 21H00 ggg DANS UN JARDIN... ANTIGONE YALDA PETIT PAYS TOURNEFEUILLE 14H40 ,bébé 16H30 18H30 20H30 ggg HONEYLAND4 5€ ONDINE FEMME DES STEPPES FUSILLÉS PAR LA FRANCE + rencontre 12H05 14H20 18H20 20H30 ggg LA DARONNE BILLIE EMA LA DARONNE BORDEROUGE 12H05 14H30 18H10 20H15 ggg PETIT PAYS ÉNORME (D) ROCKS HONEYLAND MAR 12H05 , 14H10 18H00 20H00 EFFACER4 L’HISTORIQUE5€ FEMME DES STEPPES LUPIN III : THE FIRST ADOLESCENTES 14H50 17H00 19H00 21H10 DANS UN JARDIN... ANTOINETTE DANS… LA DARONNE FEMME DES STEPPES 13 14H30 16H45 18H30 20H20 LES APPARENCES JOSEP UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES OCT 15H00 17H00 18H50 20H50 ggg YALDA HONEYLAND (D) YALDA ONDINE TOURNEFEUILLE 14H20 , 16H50 20H30 ggg LES4 CHOSES5€ QU’ON DIT ANTIGONE BILLIE + concert Samedi 10 octobre à 14h présentation du clip Voyage musical composé et produit par le duo palestinien CharqGharb (Orient-Occident), composé de Mira Abualzulof et la violoniste Lamar Elias (en collaboration avec NFCA Pictures, IVCréation et Idelly’s Make up). Durée totale avec le concert 1h. Entrée gratuite mais réservation obligatoire à la caisse de Tournefeuille à partir du 1er octobre.

14H30 16H30 20H30 ggg ANTOINETTE DANS… LA DARONNE BILLIE + concert BORDEROUGE 14H15 16H10 18H10 20H45 ggg ASSAUT FEMME DES STEPPES ADOLESCENTES LES APPARENCES MER 14H00 , 16H00 17H50 20H15 LUPIN4 III : 5€THE FIRST YAKARI LES CHOSES QU’ON DIT ANTOINETTE DANS… 14H40 16H30 18H20 20H30 CALAMITY CALAMITY ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES 14 13H30 15H50 17H15 19H30 21H20 LES APPARENCES CHIEN POURRI LA DARONNE UN PAYS QUI SE TIENT... BLACKBIRD OCT 13H30 15H25 17H30 19H30 21H30 ggg YALDA DANS UN JARDIN... ONDINE SING ME A SONG JOSEP TOURNEFEUILLE 14H00 , 16H00 17H10 19H10 21H10 ggg UN4 PAYS QUI5€ SE TIENT... YOUPI, MERCREDI FEMME DES STEPPES YALDA PETIT PAYS 15H50 18H00 20H00 ggg LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… LES CHOSES QU’ON DIT BORDEROUGE 16H15 18H00 20H15 ggg ASSAUT PETIT PAYS EFFACER L’HISTORIQUE JEU 16H30 , 18H30 20H30 POLICE4 5€ LUPIN III : THE FIRST EMA 15H50 17H50 20H30 Musical ecran ANTOINETTE DANS… SING ME A SONG PJ HARVEY : A DOG CALLED MONEY + concert 15 15H30 17H40 19H30 21H30 LA DARONNE UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES OCT 15H40 17H30 19H40 21H40 ggg JOSEP BLACKBIRD YALDA FEMME DES STEPPES TOURNEFEUILLE 16H15 , 18H30 21H30 Musical ecran ggg LES4 APPARENCES5€ LES CHOSES QU’ON DIT PJ HARVEY : A DOG CALLED MONEY + concert 16H15 18H10 20H00 21H50 ggg BILLIE HONEYLAND ANTOINETTE DANS… ASSAUT BORDEROUGE 15H15 17H45 19H45 21H40 ggg ADOLESCENTES EMA FEMME DES STEPPES LUPIN III : THE FIRST VEN 15H00 , 17H00 19H20 21H30 ROCKS4 5€ LES CHOSES QU’ON DIT LA DARONNE LES APPARENCES 15H45 18H00 20H30 Musical ecran 22H30 Musical ecran LA DARONNE PETIT PAYS KAREN & THE PROCESS WE INTEND TO CAUSE… 16 15H00 17H15 19H20 21H40 LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES UN PAYS QUI SE TIENT... OCT 15H00 17H30 19H30 21H20 ggg LES CHOSES QU’ON DIT FEMME DES STEPPES JOSEP ANTIGONE TOURNEFEUILLE 15H10 , 17H20 19H15 21H20 ggg DANS4 UN JARDIN...5€ YALDA BLACKBIRD SING ME A SONG 13H30 16H00 18H15 20H10 22H00 ggg ADOLESCENTES PETIT PAYS ROCKS ANTOINETTE DANS… ASSAUT BORDEROUGE 13H45 15H50 17H40 19H40 21H45 ggg YAKARI LA DARONNE FEMME DES STEPPES LES APPARENCES EFFACER L’HISTORIQUE SAM 13H00 , 15H00 Lupin III 17H30 Lupin III 19H30 Lupin III 21H30 ANTOINETTE4 5€ DANS… CHATEAU CAGLIOSTRO LUPIN III : THE FIRST LE SECRET DE MAMO LES CHOSES QU’ON DIT 11H30 13H20 15H30 17H00 20H00 Musical ecran 22H30 Musical ecran UN PAYS QUI SE TIENT... BLACKBIRD CHIEN POURRI ANTOINETTE DANS… FRENCH GAME + concert RISE OF THE SYNTHS 17 11H45 13H40 16H00 18H00 Musical ecran 19H50 21H45 CALAMITY LES APPARENCES CALAMITY I WANT MY MTV UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES OCT 11H40 13H45 15H45 17H50 20H10 21H50 ggg DANS UN JARDIN... ONDINE SING ME A SONG ANTIGONE JOSEP FEMME DES STEPPES TOURNEFEUILLE 11H50 , 13H50 16H20 17H30 19H30 21H45 ggg 4YALDA 5€ LES CHOSES QU’ON DIT YOUPI, MERCREDI YALDA PETIT PAYS LA DARONNE 12H00 14H20 16H20 18H30 20H30 ggg EFFACER L’HISTORIQUE POLICE LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… ASSAUT BORDEROUGE 11H50 13H45 16H00 17H50 20H00 ggg HONEYLAND PETIT PAYS YAKARI LA DARONNE ADOLESCENTES DIM 11H40 , 13H50 15H45 17H40 20H15 BILLIE4 5€ ANTOINETTE DANS… LUPIN III : THE FIRST LES CHOSES QU’ON DIT ROCKS 11H00 12H30 14H50 16H45 18H40 20H40 CHIEN POURRI LES APPARENCES CALAMITY CALAMITY ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES 18 10H45 11H50 13H45 16H00 Musical ecran 17H50 20H00 YOUPI, MERCREDI UN PAYS QUI SE TIENT... LA DARONNE DAHO PAR DAHO BLACKBIRD UN PAYS QUI SE TIENT... OCT 11H20 13H30 15H30 17H30 19H25 21H10 ggg DANS UN JARDIN... YALDA SING ME A SONG YALDA JOSEP ONDINE TOURNEFEUILLE 11H10 , 13H40 16H00 Musical ecran 17H45 20H10 ggg LES4 CHOSES5€ QU’ON DIT ANTIGONE DAHO PAR DAHO PETIT PAYS FEMME DES STEPPES 16H20 18H20 20H15 ggg ANTOINETTE DANS… BILLIE LES APPARENCES BORDEROUGE 16H30 18H30 20H30 ggg YAKARI POLICE LA DARONNE LUN 16H10 , 18H00 20H00 HONEYLAND4 5€ LUPIN III : THE FIRST LES CHOSES QU’ON DIT 10H45 12H40 14H30 16H40 18H30 20H20 CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... LA DARONNE 19 11H30 13H30 15H45 18H00 20H10 ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES LA DARONNE BLACKBIRD LES APPARENCES OCT 12H00 14H00 16H15 18H45 20H30 ggg BLACKBIRD ANTIGONE LES CHOSES QU’ON DIT JOSEP ONDINE TOURNEFEUILLE 11H00 , 12H30 14H30 bébé 16H40 17H50 19H50 ggg CHIEN4 POURRI5€ FEMME DES STEPPES SING ME A SONG YOUPI, MERCREDI YALDA PETIT PAYS 14H00 15H50 18H20 20H30 ggg HONEYLAND LES CHOSES QU’ON DIT LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… BORDEROUGE 14H00 15H45 (D) 18H10 20H15 ggg YAKARI (D) EFFACER L’HISTORIQUE EMA (D) PETIT PAYS (D) MAR 14H00 , 16H00 18H00 20H00 FEMME4 DES5€ STEPPES LUPIN III : THE FIRST ROCKS POLICE (D) 12H00 14H00 16H20 18H15 20H15 UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… 20 11H30 13H20 15H30 17H00 19H15 21H20 CALAMITY ANTOINETTE DANS… CHIEN POURRI LA DARONNE BLACKBIRD LES APPARENCES OCT 11H40 13H45 15H45 18H00 19H45 21H40 ggg SING ME A SONG ONDINE (D) DANS UN JARDIN... JOSEP YALDA SING ME A SONG TOURNEFEUILLE 11H15 , 12H20 14H50 17H15 (D) 19H15 21H30 ggg YOUPI,4 MERCREDI5€ LES CHOSES QU’ON DIT PETIT PAYS FEMME DES STEPPES ANTIGONE (D) LA DARONNE Le Bistrot de Tournefeuille est ouvert tous le jours sauf le samedi midi. réservations uniquement le midi, sauf le dimanche au 05 34 51 88 10. Il sera exceptionnellement fermé les dimanches 4 et 11 octobre et 1er et 8 novembre.

14H00 16H00 18H00 20H00 ggg BLACKBIRD ROCKS ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 14H15 16H30 18H30 20H30 ggg LA DARONNE LUPIN III : THE FIRST ONDINE LES APPARENCES MER 14H30 , 16H20 17H30 20H10 UN4 PAYS QUI5€ SE TIENT... CHOUETTE EN TOQUE ADOLESCENTES HONEYLAND 11H00 12H10 14H10 16H10 17H40 20H00 LA BALEINE ET… ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS CHIEN POURRI LA DARONNE MICHEL-ANGE 21 11H30 13H30 15H50 17H50 19H45 21H45 CALAMITY LES APPARENCES CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS OCT 11H40 13H40 15H40 18H10 20H00 21H50 ggg SING ME A SONG DANS UN JARDIN... LES CHOSES QU’ON DIT JOSEP YALDA JOSEP TOURNEFEUILLE 12H00 , 14H00 16H45 18H50 20H45 ggg YALDA4 5€ MICHEL-ANGE BLACKBIRD ANTOINETTE DANS… SING ME A SONG Chères équipes enseignantes, c’est avec joie que nous démarrons une nouvelle année scolaire et cinématographique à vos côtés. Nous sommes à votre écoute si vous souhaitez organiser une séance scolaire d’un film à l’affiche, ou plus ancien, de la maternelle au lycée : renseignements et réser- vations pour Tournefeuille [email protected] ou au 05 34 51 48 38, pour Borderouge au 05 61 50 50 43. Nous renouvelons à Tournefeuille le projet pédagogique « Ciné-lecture ». Le tarif est de 3,5€ par élève et toujours gratuit pour les personnes accompagnantes.

16H20 18H20 20H10 ggg ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... LES CHOSES QU’ON DIT BORDEROUGE 16H10 18H10 20H20 ggg BILLIE LES APPARENCES ONDINE JEU 16H00 , 17H15 19H10 20H45 CHOUETTE4 5€ EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST ASSAUT BLACKBIRD 11H00 12H30 14H30 16H30 17H40 19H45 21H45 CHIEN POURRI SING ME A SONG ADIEU LES CONS LA BALEINE ET… ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS 22 11H30 13H30 15H20 17H10 19H15 21H30 CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... CALAMITY BLACKBIRD LES APPARENCES UN PAYS QUI SE TIENT... OCT 11H50 13H40 15H40 17H30 19H30 21H15 ggg JOSEP DANS UN JARDIN... YALDA SING ME A SONG JOSEP LES CHOSES QU’ON DIT TOURNEFEUILLE 11H20 , 14H00 16H10 18H10 21H00 ggg MICHEL-ANGE4 5€ LA DARONNE ANTOINETTE DANS… MICHEL-ANGE BLACKBIRD 15H40 17H40 19H30 21H30 ggg FEMME DES STEPPES ANTOINETTE DANS… BLACKBIRD UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 16H00 18H00 19H50 22H00 ggg LUPIN III : THE FIRST ONDINE LA DARONNE ASSAUT VEN 15H30 , 16H45 19H10 21H10 CHOUETTE4 5€EN TOQUE LES CHOSES QU’ON DIT ROCKS LES APPARENCES 11H00 12H10 14H10 16H30 18H00 20H00 22H00 LA BALEINE ET… ADIEU LES CONS LES APPARENCES CHIEN POURRI ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS 23 11H30 13H30 15H40 17H30 19H30 21H30 CALAMITY BLACKBIRD CALAMITY ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... LA DARONNE OCT 11H50 14H00 15H50 17H45 19H50 21H45 ggg DANS UN JARDIN... JOSEP YALDA DANS UN JARDIN... SING ME A SONG BLACKBIRD TOURNEFEUILLE 11H40 , 13H45 16H15 19H00 21H15 ggg SING4 ME A 5€SONG LES CHOSES QU’ON DIT MICHEL-ANGE LES APPARENCES MICHEL-ANGE 14H00 16H00 marché créateurs 18H00 20H00 21H45 ggg UN PAYS QUI SE TIENT... DANCE FOR CHANGE FEMME DES STEPPES UN PAYS QUI SE TIENT... ASSAUT BORDEROUGE 13H40 15H25 17H20 19H30 21H50 ggg ONDINE BLACKBIRD LES APPARENCES LES CHOSES QU’ON DIT LUPIN III : THE FIRST SAM 14H10 , 16H00 17H10 19H45 21H40 HONEYLAND4 5€ CHOUETTE EN TOQUE ADOLESCENTES ANTOINETTE DANS… LA DARONNE 11H00 12H30 14H30 16H50 18H00 20H10 22H10 CHIEN POURRI UN PAYS QUI SE TIENT... LA DARONNE LA BALEINE ET… BLACKBIRD ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS 24 11H30 13H30 15H30 17H20 19H15 21H30 CALAMITY ADIEU LES CONS CALAMITY ADIEU LES CONS LES APPARENCES UN PAYS QUI SE TIENT... OCT 12H00 14H00 16H00 17H45 20H00 22H00 ggg ANTOINETTE DANS… YALDA JOSEP DANS UN JARDIN... YALDA ANTOINETTE DANS… TOURNEFEUILLE 11H40 , 14H20 16H30 19H00 21H45 ggg MICHEL-ANGE4 5€ SING ME A SONG LES CHOSES QU’ON DIT MICHEL-ANGE LA DARONNE 12H00 14H00 + rencontre 17H00 18H50 20H40 ggg BILLIE UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... ROCKS BORDEROUGE 11H45 14H10 16H45 18H15 20H10 ggg LA DARONNE ADOLESCENTES CHOUETTE EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST ONDINE DIM 12H10 , 14H20 16H20 18H40 20H30 LES4 APPARENCES5€ BLACKBIRD LES CHOSES QU’ON DIT HONEYLAND FEMME DES STEPPES 11H30 13H30 15H30 17H20 19H30 CALAMITY ADIEU LES CONS CALAMITY ADIEU LES CONS UN PAYS QUI SE TIENT SAGE + rencontre 25 11H20 12H30 14H45 16H40 18H10 20H30 LA BALEINE ET… LA DARONNE CALAMITY CHIEN POURRI LES APPARENCES ADIEU LES CONS OCT 11H20 13H50 15H50 17H40 19H50 21H45 ggg LES CHOSES QU’ON DIT YALDA JOSEP DANS UN JARDIN... YALDA JOSEP TOURNEFEUILLE 11H10 , 14H00 16H50 18H50 20H50 ggg SING4 ME A 5€SONG MICHEL-ANGE SING ME A SONG BLACKBIRD MICHEL-ANGE 14H30 16H20 18H20 20H20 ggg ASSAUT UN PAYS QUI SE TIENT... BILLIE BLACKBIRD BORDEROUGE 14H15 16H10 18H10 20H10 ggg ONDINE LUPIN III : THE FIRST HONEYLAND (D) ROCKS (D) LUN 14H00 , 16H30 17H45 20H00 LES4 CHOSES5€ QU’ON DIT CHOUETTE EN TOQUE LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… 11H00 12H30 14H40 16H30 19H15 21H15 CHIEN POURRI ADIEU LES CONS CALAMITY MICHEL-ANGE ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS 26 11H30 13H30 15H50 17H00 19H00 21H00 CALAMITY LES APPARENCES LA BALEINE ET… UN PAYS QUI SE TIENT... BLACKBIRD LA DARONNE OCT 11H50 14H00 16H00 18H00 19H50 21H30 ggg DANS UN JARDIN... YALDA DANS UN JARDIN... YALDA JOSEP ANTOINETTE DANS… TOURNEFEUILLE 12H00 , 14H10 bébé 16H10 (D) 18H40 20H45 ggg ANTOINETTE4 5€ DANS… SING ME A SONG LES CHOSES QU’ON DIT SING ME A SONG MICHEL-ANGE 14H20 16H20 18H30 20H30 ggg BLACKBIRD LES APPARENCES BILLIE UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 14H30 16H30 18H20 20H15 ggg FEMME DES STEPPES LUPIN III : THE FIRST ONDINE LA DARONNE MAR 14H10 , 16H10 17H30 20H00 ANTOINETTE4 5€ DANS… CHOUETTE EN TOQUE LES CHOSES QU’ON DIT ADOLESCENTES (D) 11H20 12H30 14H30 16H30 18H20 21H00 LA BALEINE ET… UN PAYS QUI SE TIENT... ADIEU LES CONS CALAMITY MICHEL-ANGE LES APPARENCES 27 11H30 13H30 15H45 17H15 19H15 21H15 CALAMITY LA DARONNE (D) CHIEN POURRI ADIEU LES CONS UN PAYS QUI SE TIENT... ADIEU LES CONS OCT 12H00 14H00 16H00 18H00 19H45 21H45 ggg YALDA YALDA (D) SING ME A SONG JOSEP SING ME A SONG (D) JOSEP TOURNEFEUILLE 11H40 , 14H20 16H20 18H40 20H45 ggg MICHEL-ANGE4 5€ ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES DANS UN JARDIN... (D) BLACKBIRD Avis aux amateurs ! Samedi 31 octobre de 14h à 17h à la Médiathèque de Tournefeuille dans le cadre de la 19e édition de la Fête du cinéma d'animation organisée partout en France, La Ménagerie vous invite à découvrir ses nouveaux outils et vous propose de vous guider dans la pratique du stop motion sur un nouvel outil numérique en développement : Baku http://bakuanimation.com/ L'atelier sera suivi à 17h d'une rencontre avec les développeurs et les constructeurs. Partenaire de cette journée, Utopia vous réserve une programmation animée…

14H15 16H30 18H30 20H20 ggg LES APPARENCES L’ORDRE MORAL UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… BORDEROUGE 14H00 15H50 17H00 18H50 20H30 ggg ONDINE CHOUETTE EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST NO WAY JOSEP MER 14H30 , 16H10 18H10 20H10 ASSAUT4 5€ BLACKBIRD MON COUSIN LES CHOSES QU’ON DIT 11H30 13H30 15H30 17H20 19H30 21H55 CALAMITY ADIEU LES CONS CALAMITY BILLIE DRUNK ADIEU LES CONS 28 11H20 12H30 14H30 16H30 18H00 20H00 22H00 LA BALEINE ET… ANTOINETTE DANS… ADN CHIEN POURRI ADIEU LES CONS ADN UN PAYS QUI SE TIENT... OCT 11H40 14H00 17H00 19H00 21H15 ggg A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE BLACKBIRD A DARK, DARK MAN JOSEP TOURNEFEUILLE 11H00 , 13H40 16H00 18H20 21H00 ggg MICHEL-ANGE4 5€ LES APPARENCES DRUNK MICHEL-ANGE UNE VIE SECRÈTE 15H50 17H45 20H00 ggg ANTOINETTE CÉVENNES L’ORDRE MORAL NO WAY + débat BORDEROUGE 16H00 17H15 19H00 20H40 ggg CHOUETTE EN TOQUE UN PAYS QUI SE TIENT... JOSEP LUPIN III : THE FIRST JEU 16H10 , 18H20 20H20 LES4 APPARENCES5€ BLACKBIRD MON COUSIN 11H00 12H30 14H30 16H30 17H40 19H40 21H30 CHIEN POURRI ADN ADIEU LES CONS LA BALEINE ET… ADIEU LES CONS UN PAYS QUI SE TIENT... ADIEU LES CONS 29 11H30 13H30 15H30 17H20 19H20 21H15 CALAMITY BILLIE CALAMITY ADN ADIEU LES CONS LES APPARENCES OCT 11H10 14H00 16H15 19H10 21H00 ggg UNE VIE SECRÈTE A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE JOSEP ANTOINETTE DANS… TOURNEFEUILLE 11H15 , 13H20 15H40 18H20 20H45 ggg BLACKBIRD4 5€ DRUNK MICHEL-ANGE DRUNK MICHEL-ANGE 13H40 15H40 17H30 19H20 21H30 ggg L’ORDRE MORAL LUPIN III : THE FIRST ANTOINETTE DANS… LES APPARENCES UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 14H00 16H20 18H30 20H10 22H00 ggg LES CHOSES QU’ON DIT LA DARONNE NO WAY ONDINE ASSAUT VEN 14H30 , 16H30 17H40 19H45 21H45 BILLIE4 5€ CHOUETTE EN TOQUE MON COUSIN BLACKBIRD FEMME DES STEPPES 11H00 12H15 14H40 16H40 18H10 20H10 22H10 LA BALEINE ET… DRUNK ADN CHIEN POURRI ADIEU LES CONS ADN ADIEU LES CONS 30 11H30 13H30 15H30 17H20 19H40 22H00 CALAMITY UN PAYS QUI SE TIENT... CALAMITY LES APPARENCES DRUNK BILLIE OCT 11H45 14H30 17H30 19H20 21H30 ggg MICHEL-ANGE UNE VIE SECRÈTE JOSEP BLACKBIRD A DARK, DARK MAN TOURNEFEUILLE 11H50 , 13H50 15H50 18H15 21H00 ggg ADIEU4 LES CONS5€ ANTOINETTE DANS… DRUNK MICHEL-ANGE UNE VIE SECRÈTE 13H30 15H30 17H30 19H40 21H30 ggg BLACKBIRD L’ORDRE MORAL LA DARONNE UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… BORDEROUGE 14H00 15H40 16H50 18H40 20H30 22H00 ggg NO WAY CHOUETTE EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST ONDINE JOSEP ASSAUT SAM 13H45 , 15H45 17H40 20H00 22H00 FEMME4 DES5€ STEPPES BILLIE LES CHOSES QU’ON DIT MON COUSIN LES APPARENCES 11H00 12H30 14H30 16H30 18H20 20H30 Halloween 22H30 Halloween CHIEN POURRI ADIEU LES CONS ADN CALAMITY ADN LA NUÉE EVIL DEAD 2 31 11H30 13H30 15H50 17H00 19H45 21H45 CALAMITY LES APPARENCES LA BALEINE ET… MICHEL-ANGE ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS OCT 11H20 14H10 16H00 19H00 21H15 ggg UNE VIE SECRÈTE JOSEP UNE VIE SECRÈTE A DARK, DARK MAN ANTOINETTE DANS… TOURNEFEUILLE 11H45 , 13H40 15H40 17H40 20H00 22H00 ggg UN4 PAYS QUI5€ SE TIENT... BLACKBIRD BILLIE DRUNK ADN DRUNK 12H00 14H15 16H15 18H10 20H00 ggg LA DARONNE BLACKBIRD ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... L’ORDRE MORAL BORDEROUGE 12H00 13H45 15H40 17H00 19H00 21H00 ggg NO WAY ONDINE CHOUETTE EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST FEMME DES STEPPES ASSAUT DIM 12H00 , 14H00 16H30 18H15 20H30 BILLIE4 5€ LES CHOSES QU’ON DIT JOSEP MON COUSIN LES APPARENCES er 11H00 Cinescale 12H20 14H20 16H20 18H20 20H15 LA BALEINE ET… ADN ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS UN PAYS QUI SE TIENT... 1 11H40 13H45 16H10 18H00 20H00 BILLIE DRUNK CALAMITY ADN DRUNK NOV 12H00 14H00 17H00 19H15 ggg ANTOINETTE DANS… UNE VIE SECRÈTE A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE TOURNEFEUILLE 11H30 ,Cinescale 13H30 15H20 17H40 19H45 ggg LA4 BALEINE5€ ET… JOSEP LES APPARENCES BLACKBIRD MICHEL-ANGE 16H30 18H20 20H30 ggg UN PAYS QUI SE TIENT... L’ORDRE MORAL ANTOINETTE DANS… BORDEROUGE 16H20 18H30 20H15 ggg MON COUSIN NO WAY JOSEP LUN 16H00 , 17H50 20H00 BILLIE4 5€ LES APPARENCES LES CHOSES QU’ON DIT 14H00 16H45 18H40 20H45 MICHEL-ANGE ADIEU LES CONS BILLIE DRUNK 2 15H00 17H00 19H00 21H00 ADN ANTOINETTE DANS… ADN ADIEU LES CONS NOV 15H10 18H00 20H15 ggg UNE VIE SECRÈTE A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE TOURNEFEUILLE 13H30 ,bébé 15H30 17H50 20H30 ggg ADIEU4 LES5€ CONS DRUNK MICHEL-ANGE BLACKBIRD (D) 12H05 14H20 18H15 20H20 ggg ANTOINETTE DANS… L’ORDRE MORAL BLACKBIRD UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 12H05 14H10 18H00 20H10 ggg JOSEP FEMME DES STEPPES ONDINE NO WAY MAR 12H05 , 14H00 17H45 20H00 ASSAUT4 5€(D) MON COUSIN LES APPARENCES LA DARONNE (D) 15H15 17H10 19H15 21H15 ADIEU LES CONS ADN UN PAYS QUI SE TIENT... ADN 3 14H00 16H45 18H40 21H00 MICHEL-ANGE ADIEU LES CONS LES APPARENCES (D) ADIEU LES CONS NOV 14H10 16H30 18H30 21H30 ggg A DARK, DARK MAN ANTOINETTE DANS… UNE VIE SECRÈTE JOSEP TOURNEFEUILLE 13H30 , 15H30 18H00 20H45 ggg BILLIE4 5€ DRUNK MICHEL-ANGE DRUNK Marche nationale des sans-papiers, le 3 octobre à 15h : Chaine humaine devant le CRA (avenue Latécoère, Cornebarrieu). CSP31, Collectifde defense des étudiants sans papiers Toulouse, Sildaires31, RESF31, RESF32, RESF65, RESF81, RESF82, FSU31, SNUipp31, LDH de Toulouse, Cimade de Toulouse, Cimade Sud-Ouest, DAL31, Case Santé, LaPerm31, Le cercle des voisins, Attac31, Solidaires09, EGM31, Collectif Sans Papiers de Cugnaux, AutonoMIE31, Collectif Migrants09, Ensemble31, NPA31

16H15 18H15 20H10 ggg ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... LES APPARENCES BORDEROUGE 16H30 18H30 20H20 ggg LUPIN III : THE FIRST NO WAY L’ORDRE MORAL MER 16H00 , 17H10 19H00 20H45 CHOUETTE4 5€EN TOQUE ONDINE YALDA MON COUSIN 14H40 16H30 19H00 21H00 CALAMITY DRUNK SLALOM DRUNK 4 14H15 16H10 17H20 19H20 21H15 ADIEU LES CONS LA BALEINE ET… ADN ADIEU LES CONS ADN NOV 14H00 16H20 18H15 20H30 ggg FALLING MATERNAL A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE TOURNEFEUILLE 14H30 , 16H30 18H00 20H45 ggg SLALOM4 5€ CHIEN POURRI MICHEL-ANGE FALLING 16H00 18H30 20H20 ggg LES CHOSES QU’ON DIT ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 16H30 18H40 20H30 ggg LES APPARENCES YALDA NO WAY JEU 16H00 , 18H00 20H00 MON4 COUSIN5€ BLACKBIRD JOSEP 14H30 16H30 18H30 20H30 ADN SLALOM ADIEU LES CONS L’ÉTRANGER EN MOI + rencontre 5 14H00 16H00 18H45 20H50 ADIEU LES CONS MICHEL-ANGE BILLIE DRUNK NOV 13H30 15H45 18H40 20H40 ggg A DARK, DARK MAN UNE VIE SECRÈTE ANTOINETTE DANS… MICHEL-ANGE TOURNEFEUILLE 14H40 , 16H40 19H00 21H00 ggg MATERNAL4 5€ FALLING SLALOM FALLING Tactikollectif présente : « Festival Origines Contrôlées » du 11 au 15 novembre à Utopia Borderouge Les 11 et 13 novembre : « Ciné-Musica » Ciné Concert avec Mouss & Hakim (renseignements au cinéma)

15H40 17H30 19H30 21H30 ggg ONDINE FEMME DES STEPPES ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 15H50 17H40 19H20 21H40 ggg YALDA NO WAY LES CHOSES QU’ON DIT LES APPARENCES VEN 16H00 , 18H10 20H15 21H50 L’ORDRE4 MORAL5€ MON COUSIN JOSEP BILLIE 13H30 15H30 17H30 19H40 21H40 ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS BILLIE ADIEU LES CONS DRUNK 6 13H40 15H40 17H40 20H00 22H00 SLALOM ADN DRUNK ADN ADIEU LES CONS NOV 14H30 16H30 18H45 21H00 ggg ANTOINETTE DANS… A DARK, DARK MAN FALLING UNE VIE SECRÈTE TOURNEFEUILLE 14H15 , 16H40 18H30 21H15 ggg FALLING4 5€ MATERNAL MICHEL-ANGE SLALOM 13H50 15H45 17H40 19H40 21H30 ggg ONDINE BILLIE FEMME DES STEPPES UN PAYS QUI SE TIENT... ANTOINETTE DANS… BORDEROUGE 13H30 15H15 17H15 19H20 21H50 ggg UN PAYS QUI SE TIENT... BLACKBIRD L’ORDRE MORAL LES CHOSES QU’ON DIT LES APPARENCES SAM 13H40 , 15H20 16H30 18H20 19H50 21H40 NO4 WAY 5€ CHOUETTE EN TOQUE LUPIN III : THE FIRST JOSEP YALDA MON COUSIN 14H20 16H20 17H30 19H30 21H30 ADIEU LES CONS LA BALEINE ET… ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS DRUNK 7 13H40 15H40 17H30 19H50 21H50 UN PAYS QUI SE TIENT... CALAMITY FALLING ADN BILLIE NOV 13H30 15H30 17H00 19H00 21H00 ggg SLALOM CHIEN POURRI SLALOM MATERNAL JOSEP TOURNEFEUILLE 13H30 , 15H30 18H30 21H15 ggg ADN4 5€ UNE VIE SECRÈTE MICHEL-ANGE FALLING 12H00 14H20 16H30 18H30 20H20 ggg LES CHOSES QU’ON DIT LES APPARENCES ANTOINETTE DANS… UN PAYS QUI SE TIENT... BLACKBIRD BORDEROUGE 12H15 14H10 16H15 18H10 20H00 ggg BILLIE L’ORDRE MORAL LUPIN III : THE FIRST (D) YALDA LES CHOSES QU’ON DIT DIM 12H15 , 14H00 15H30 16H45 18H50 20H40 NO4 WAY 5€ JOSEP CHOUETTE EN TOQUE (D) MON COUSIN ONDINE (D) FEMME DES STEPPES 11H00 12H10 14H05 16H30 18H00 20H00 LA BALEINE ET… ADN DRUNK CHIEN POURRI (D) ADIEU LES CONS DRUNK 8 11H30 13H40 15H40 17H50 19H50 CALAMITY ADIEU LES CONS BILLIE ADN MICHEL-ANGE NOV 11H40 14H20 16H15 18H15 20H15 ggg MICHEL-ANGE MATERNAL ANTOINETTE DANS… SLALOM A DARK, DARK MAN TOURNEFEUILLE 11H10 , 13H30 15H30 17H45 19H30 ggg FALLING4 5€ SLALOM FALLING JOSEP UNE VIE SECRÈTE 16H10 18H00 20H00 (D) ggg UN PAYS QUI SE TIENT... BILLIE (D) LES CHOSES QU’ON DIT BORDEROUGE 16H30 18H40 20H30 ggg YALDA NO WAY (D) JOSEP LUN 16H00 , 18H10 20H15 MON4 COUSIN5€ BLACKBIRD (D) L’ORDRE MORAL 14H30 bébé 16H30 18H20 20H40 ADN ADIEU LES CONS DRUNK UN PAYS QUI SE TIENT... 9 14H00 16H20 19H00 21H00 DRUNK MICHEL-ANGE ADN ADIEU LES CONS NOV 14H20 17H15 19H10 20H50 ggg UNE VIE SECRÈTE ANTOINETTE DANS… JOSEP (D) MATERNAL TOURNEFEUILLE 13H50 , 16H10 18H15 20H30 ggg FALLING4 5€ BILLIE FALLING SLALOM 16H30 18H30 20H30 ggg ANTOINETTE DANS… (D) ONDINE UN PAYS QUI SE TIENT... BORDEROUGE 16H30 18H10 20H00 (D) ggg JOSEP (D) YALDA FEMME DES STEPPES… MAR 16H00 , 18H00 20H15 L’ORDRE4 MORAL5€ (D) LES APPARENCES (D) MON COUSIN (D) 13H40 15H30 17H50 (D) 19H45 21H40 ADIEU LES CONS FALLING UN PAYS QUI SE TIENT... ADN DRUNK 10 14H00 16H00 18H00 20H20 22H10 BILLIE ADN DRUNK ADIEU LES CONS ADIEU LES CONS NOV 13H30 15H30 17H30 19H20 21H30 ggg ANTOINETTE DANS… (D) SLALOM MATERNAL A DARK, DARK MAN (D) SLALOM TOURNEFEUILLE 13H50 , 16H30 19H30 21H50 ggg MICHEL-ANGE4 5€ UNE VIE SECRÈTE FALLING BILLIE CINÉ DANSE Jeudi 8 octobre à 20h30 à Tournefeuille, séance unique accompagnée par la Compagnie L’hélice et présentée par la chorégraphe Myriam Naisy. Performance en interaction avec le public, suivie d’une scène de danse par le duo Nicolas Maye et Audrey Hector. Places disponibles dès le 19 septembre sur billetweb.fr et dans vos cinémas préférés, tarif unique : 7 euros.

CUNNINGHAM DIMANCHES DANSANTS : dimanche 11 Alla KOVGAN Allemagne/France/USA 2018 1h33 VOSTF octobre à 11h à Tournefeuille, avant Première Cunningham retrace l’évolution artistique du chorégraphe suivie d’une rencontre avec la réalisatrice, américain Merce Cunningham, de ses premières années comme danseur dans le New-York d’après-guerre, jusqu’à Anne-Claire Dolivet et la chorégraphe, son émergence en tant que créateur visionnaire. Tourné avec Myriam Naisy. Places disponibles dès le 19 les derniers danseurs de la compagnie, le film reprend 14 des principaux ballets d’une carrière riche de 180 créations, sur septembre sur billetweb.fr ou dans vos cinémas une période de 70 ans. Cunningham est un hommage puis- préférés. Tarif unique 4,50 euros. En partenariat sant, à travers des archives inédites, à celui qui a révolutionné la danse, ainsi qu’à ses nombreux collaborateurs, en parti- avec L’EEA (École d’enseignements artistiques culier le plasticien Robert Rauschenberg et le musicien John Cage. de Tournefeuille), le Centre des Arts et de la Le film est construit de manière assez singulière et non li- Danse de Fontenilles et Terpsi Danse de la néaire, savant montage de documents d’époque visuels et sonores et de pièces chorégraphiques interprétées par des Salvetat Saint Gilles. danseurs contemporains dans différents lieux spectaculaires. Il montre toute la richesse de l’œuvre de cet artiste visionnaire qui appréhendait la danse non pas comme l’illustration d’un univers, de concepts ou d’histoires, mais comme un moyen d’expression où seule la liberté d’interprétation propre à cha- cun (chorégraphe, danseur, spectateur) fait sens. PETITES DANSEUSES Film documentaire d’Anne-Claire DOLIVET France 2019 1h30 Écrit par Anne-Claire Dolivet et Mathias Théry (La Sociologue et l’ourson, La Cravate) La danse et l’enfance sont elles compatibles ? Les petites filles dansent-elles par passion, ou pour être en bande, ou pour faire plaisir à leurs mères ? Ou tout ça à la fois ? Autant de questions qui sont abordées dans ce très joli film plein d’énergie vitale. La pratique de la danse classique, ça veut dire un entraîne- ment dur, intensif, contraire à la nature du corps. La danse classique impose ses concours, ses examens, ses épreuves qui peuvent vite faire oublier à la jeune pratiquante son en- fance : comment grandir harmonieusement dans un monde de travail permanent et d’exigence sans pitié ? Un monde où l’on est parfois confronté à des choix d’adulte… C’est dans cet élan de questionnements, et avec une grande envie de fil- mer le mouvement et l’enfance – l’enfance en mouvement – Naturellement, certains trouveront toujours à chipoter la mar- que ce film est né. Nous suivons le cursus de quatre jeunes chandise : le parti pris chronologique du récit, en contradic- filles, âgées de 6 à 10 ans, dans le cours de quartier pari- tion avec le principe du compositeur John Cage – compa- sien de Muriel. Et c’est comme si on y était : Muriel nous fait gnon et collaborateur du chorégraphe – de situer une création échauffer nos muscles, étirer nos jambes, ouvrir nos hanches. non par rapport à un progrès linéaire mais à un espace ou- 1,2,3, dansez ! On s’exécute. Elle y parvient par son authen- vert ; la joliesse de cartes postales stéréoscopiques ; la sen- ticité, son énergie et sa générosité à enseigner, à transmettre. sation qui résulte des prises de vue plongeantes ou des tra- Muriel est habitée, entière, nous la suivons en bondissant vellings-avant et arrière d’appréhender un monde de poupées quasiment dans notre fauteuil, et Anne-Claire Dolivet a très ou de soldats de plomb ; la période considérée, limitée à bien saisi cette vitalité, ce souffle qui traversent l’écran tout trois décennies, de 1942 à 1972 soit entre la naissance de la en mouvement, débordants d’humanité. troupe, la formation du couple artistique Cage-Cunningham La caméra est posée à hauteur d’enfant, on partage avec et la retraite des interprètes historiques à la fin des sixties ; ou émotion l’intimité de ces quatre filles, on suit la boule au encore la frustration d’être privé de chorégraphies majeures, ventre les moments éprouvants où elles doivent danser de- produites avec la troupe renouvelée des années 70 où brillait vant des jurys, faisant preuve d’un professionnalisme éton- notamment le danseur Robert Swinston. Pourtant, la réussite nant. C’est avec une empathie permanente et une admiration de Cunningham est totale, par son originalité, son audace, qui grandit au fil des minutes que nous suivons leur parcours. son intelligence. C’est toute la force, toute la réussite de ce film épatant. SING ME A SONG

Film documentaire ans ont passé, et pourtant ce pays, de baguenauder dans les pâturages de de Thomas BALMÈS qui fut l’un des derniers à voir arriver la toile, il a même fini par dénicher la Bouthan 2019 1h39 VOSTF (en langue les écrans, est celui qui en est deve- perle rare. Du moins le croit-il car, en dé- dzongkha, seul le titre est en anglais) nu le plus grand consommateur… Les finitive, que connait-il du vaste monde ? Bhoutanais étaient bien peu préparés Il se gargarise des mots de la donzelle, « Sing me a Song (chante-moi une chan- à l’invasion technologique qui allait se finit par ne plus pouvoir cacher la chose son…), tout me va… tant que c’est une produire… à son meilleur ami : « Regarde comme chanson d’amour… ». Dans le secret de elle est jolie ! » Elle a la voix douce, elle sa chambre, c’est ce que gazouille ti- Ici à Lasa, la nature est toujours belle, à chante bien, se montre disponible et dé- midement le jeune bonze qui rêve déjà vous vriller le cœur. L’air, toujours aussi sireuse de le rencontrer… Il n’en faut pas de la demoiselle rencontrée sur inter- vif, vous fouette les sens et donne en- plus pour que naisse une véritable idylle. net. La caméra règle dès lors son pas vie de gambader dans les grandes éten- Plus les deux tourtereaux échangent à sur celui de Peyangki, adolescent bou- dues herbeuses qui surplombent les distance, plus l’envie devient irrépres- thanais, créant une proximité qui nous plaines. Mais cela ne semble plus être la sible d’aller la rencontrer. Bien que notre le rend vite intime. Une proximité ren- priorité des moinillons, perpétuellement jeune éphèbe ne soit jamais sorti de sa due possible par la connivence réci- rivés à leurs portables, devenus inca- campagne, peut-être franchira-t-il le proque qui s’est installée avec le réali- pables même d’en décrocher durant les pas ? sateur – Thomas Balmès avait déjà filmé incantations, les prières. Il faudra bientôt Peyangki quelques années auparavant que Bouddha pénètre dans leurs écrans Vous l’aurez deviné : le véritable person- pour son film Happiness. Il revient donc pour espérer attirer un peu leur atten- nage principal de cette intrigue amou- dans le monastère de Lasa, perché à tion. Il y a quelque chose d’un peu ef- reuse, ce qui lui donne son piquant, c’est 4000 mètres d’altitude, dans lequel il frayant dans ce monastère comme on la révolution numérique qui s’opère dans avait laissé le garçonnet qui avait alors ne l’imagine guère, où même la guerre un pays qui a tout fait pour s’en protéger huit ans. À l’époque, la voie de Peyangki pénètre par l’intermédiaire des jeux vi- le plus longtemps possible. Et ce même était limpide et lumineuse, son avenir tel déos. Il n’est sans doute que le reflet de big brother qui s’impose dans nos vies qu’il l’avait choisi était tout tracé : res- toute une société. Ce qui frappe, c’est nous parait d’autant plus terrible dans ter pour toujours dans ces magnifiques la grande liberté qui y règne. Il y a bien ces paysages sublimes, jusques-là pré- paysages montagnards, prier, prier en- quelques aînés qui essaient d’aiguiller, servés. C’est comme un miroir tendu qui core, prier sans relâche, devenir moine, de donner deux ou trois conseils dans nous fait nous questionner sur le tour- en dépit de l’avis de ses parents qui la plus grande bienveillance… Qui les nant que prennent nos civilisations, le voulaient l’envoyer à l’école. L’électricité écoute, qui les suit vraiment ? sens de la vie, nos propres addictions. n’était alors qu’un vague rêve. La télévi- Plus que les jeux vidéos, ce sont les Salutaire, beau et percutant ! sion, interdite par le roi jusqu’en 1999, filles qui titillent Peyangki, un penchant ne trônait pas dans chaque demeure… tenace qui ne peut pas contribuer à la Tournefeuille Qu’en est-il désormais ? Moins de dix sérénité d’un célibat monacal… À force (également à l’American Cosmograph)

aussi désarmant et impressionnant de couvrent, goûtent la saveur d’un bai- violence rentrée, d’intensité retenue, et ser, puis d’un autre encore, avant d’aller la lumineuse et inquiétante Paula Beer plonger dans la sensualité des algues, dont la beauté transperce l’écran. Leur taquiner le silure qui contemple les couple touche au mythe et incarne les hommes et leur vanité depuis les eaux amours impossibles, prisonnières du sombres et inquiétantes dans lesquelles ONDINE destin et du temps qui les rattrapent… travaille Christoph, chargé de s'assurer Écrit et réalisé par Christian PETZOLD Dès la première scène, on se demande si Allemagne 2020 1h30 VOSTF de la solidité des fondations des ponts. Ondine, sous ses airs de rousse naïade, Leur passion naissante sera d’abord avec Paula Beer, Franz Rogowski, n’est pas un peu folle. Après tout, an- Maryam Zaree, Jacob Matschenz… sans vagues, loin des embruns, des noncer froidement à son amoureux, en tempêtes dévastatrices. Elle se nourrira cette matinée ensoleillée à la terrasse de tendresse et d’espoir. Mais les fan- « Vous, êtres humains ! Vous, monstres ! » d’un café, qu'il va devoir mourir puisqu'il Vous qui ne connaissez rien de l’amour tômes surgis du passé referont surface, la quitte… n’est pas une attitude très menaçant de faire chavirer la fragile em- d’une nymphe, fuyez ! » C’est ainsi que moderne et ouverte à une époque ou pourrait démarrer cette atypique et fan- barcation qui transporte ces deux cœurs l’on peut changer d’amant comme de esseulés enfin réunis… tastique histoire qui va tout à la fois nous portable. Les temps où l’on se pro- immerger dans le Berlin actuel et dans mettait la fidélité pour l’éternité, où l’on Mais Ondine est aussi, comme on l’a son Histoire, ou encore dans la mytho- n’hésitait pas à empoisonner ou à poi- logie germanique. Et c’est un beau pari dit, une historienne, une jeune femme gnarder ses rivales, semblent un brin ré- avec les deux pieds bien campés dans de nous intriguer sans nous perdre, en volus, non ? D’ailleurs Johannes, à qui parvenant à ne pas nous noyer sous la elle demande de l’attendre une petite son époque. Cela constitue un excellent masse des informations passionnantes demi-heure le temps qu’elle aille travail- prétexte pour l’écouter animer quelques que le film distille entre les lignes et qui ler, s’éclipsera à l’anglaise sitôt qu’elle trop rapides et passionnantes confé- donnent envie de filer baguenauder dans aura les talons tournés, sans manifester rences devant des petits groupes venus les rues de la capitale allemande et dans trop de remords. du monde entier. On découvre ainsi, de- ses musées. Sans complexe, il musarde vant les maquettes immenses de Berlin entre réalisme parfaitement terre-à-terre Quand Ondine reviendra au café, elle reconstitué à différentes périodes, ce et univers presque féérique, en tout cas le cherchera désespérément et ce sera que fut cette ville, comment elle naquit, bien moins rationnel. Et c’est un délice pour se casser le nez sur Christoph, un comment elle fut en partie détruite, pour de se laisser bercer par les flots de son garçon sorti tout droit de nulle part, tel parvenir en définitive à renaître de ses imaginaire fécond. un mirage inespéré. À compter de cet cendres… Un peu à la manière de son instant, elle le suivra follement, inconsi- héroïne… Pour incarner Ondine et Christoph, dérément, comme s’il était le rivage où Vous l'aurez compris, le film est envoû- les deux protagonistes principaux de se poser, la bouée ultime à laquelle se tant, d'une grâce infinie que ponctue l’aventure, Christian Petzold – sans raccrocher pour échapper à sa destinée. la divine musique de Bach (concerto doute le plus passionnant des réalisa- Entre cette historienne spécialisée dans pour clavecin en ré mineur BWV 974, 2e teurs allemands contemporains – re- l’urbanisme et le scaphandrier subju- mouvement, joué au piano par Vikingur prend les acteurs de son film précé- gué, qui la ramènera vers son élément Olafsson). dent, le génial Transit. C'est un bonheur aquatique, se tisse immédiatement un fil de retrouver Franz Rogowski, toujours lumineux, évident. Les voilà qui se dé- Tournefeuille et Borderouge 9-10-11 OCT 2020

remake – ou sequel – revendiqué du Rio e Bravo de Howard Hawks, chef d’œuvre 12 FESTIVAL du western. Moins revendiquée, l’in- fluence du mythique et horrifiqueLa Nuit INTERNATIONAL des morts-vivants de George Romero semble bien présente, notamment dans DES LITTERATURES ASSAUT(ASSAULT ON PRECINCT 13) la façon dont sont dessinés et filmés les méchants, les assaillants, zombies indif- POLICIERES Écrit, monté et réalisé férenciés et inaccessibles à toute logique par humaine. Parrainé par Jean-Christophe Rufin USA 1976 1h31 VOSTF Dans les faubourgs de Los Angeles, avec avec Austin Stocker, , dans le quartier déshérité d’Anderson, le Victor del Arbol, Roger J. Ellory, Laurie Zimmer, Martin West, Tony commissariat numéro 13 sera bientôt dé- Carlos Salem, Valerio Varesi, Burton, , Nancy Kyes… saffecté, abandonné pour de nouveaux Bernard Minier, Karine Giebel, locaux situés à quelques centaines de Benoît Vitkine, Joseph Incardona, VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE mètres. Le lieutenant Bishop est chargé Benoît Séverac… de surveiller la dernière phase du démé- Proposition 1 : John Carpenter est un nagement, la secrétaire et la standardiste maître. Petit maître si on veut, hérault du emballent matériel et dossiers. cinéma de genre et de la série B, mais Tard dans l’après-midi, trois condam- maître. Ça ne se discute pas. nés à mort arrivent au commissariat pour Proposition 2 : Assaut est la preuve fla- une halte imprévue, sous la garde de plu- grante du caractère indiscutable de la sieurs policiers. Ils sont enfermés dans proposition 1. les cellules du poste. Avec les communes de Toulouse Métropole Assaut, c’est le premier « vrai » film Au même moment, dans une avenue dé- Forum de la Renaissance - Ligne A - Station Basso Cambo de Carpenter (son Dark Star, brico- serte, des voyous tuent un marchand de lé deux ans plus tôt avec son pote Dan glace et une gamine, dont le père, fou de O'Bannon, futur scénariste d’Alien, douleur, abat un des meurtriers avant de n’était qu’un exercice de fin d’études). se réfugier, terrorisé, dans le commissa- Coup d’essai, coup de… maître ! À la riat. VOTRE PUB DANS tête d’un budget dérisoire, contraint de La tension monte. Des malfrats armés respecter un plan de travail drastique, le jusqu’aux dents se rassemblent de plus LA GAZETTE ? débutant de 27 ans affiche d’emblée effi- en plus nombreux autour du local sym- cacité du récit, caractérisation aigüe des bole de l’ordre, bientôt coupé du monde, Vous êtes une salle de personnages, des premiers rôles aux sil- privé de téléphone et d’électricité. spectacle, une Mairie, une houettes, sens du rythme, science du Bientôt ce sera l’assaut… association, un artisan, cadrage et de l’utilisation de l’espace, et un artiste, une boutique, un signe un thriller impeccable et haletant, Borderouge restaurant… Vous souhaitez annoncer un évènement ponctuel ou un rendez- vous régulier… Vous êtes intéressé(e) par notre GAZETTE, qui est diffusé sur toute l’agglomération toulousaine, à raison de 40000 à 50000 exemplaires toutes les 5 semaines. N’hésitez pas à contacter gazette.toulouse @cinemas-utopia.org Anne 06 70 71 53 55 PETIT PAYS Écrit et réalisé par Eric BARBIER France / Belgique 2020 1h51 VOSTF (français et dialectes du Rwanda) avec Djibril Vanccoppenolle, Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano, Dayla de Medina, Veronika Varga… D’après le roman Petit pays de Gaël Faye (Prix Goncourt des Lycéens 2017) Adaptation fidèle et réussie du roman, Petit pays le film a l’in- telligence de garder le mode de narration choisi par Gaël Faye et d’évoquer le génocide rwandais à hauteur d’enfant, sans donner aux adultes plus de place qu’ils n’en ont dans le bou- quin, les laissant certes présents mais toujours au second plan des événements. L’équilibre ainsi trouvé donne une for- midable respiration à ce récit qui pourrait être trop douloureux mais qui sait au contraire, parce que porté par les enfants, de- meurer dans la pudeur, la délicatesse, voire l’humour. Un sub- til alliage de douceur et de violence, de drame et de drôlerie émanent du film comme du roman. Avant les appels au meurtre des Tutsis diffusés sur Radio Mille Collines, avant la folie, avant la fureur, le jeune Gabriel fait les quatre cents coups dans un petit coin de paradis qui a pour nom Burundi, un petit bout d’Afrique coincé entre le Rwanda, le Congo et la Tanzanie. Il y vit avec son père fran- çais qui fait des affaires, sa petite sœur Ana et sa mère rwan- POLICE daise de plus en plus souvent absente du foyer. Une vie de Anne FONTAINE môme avec l’école, les parties de rigolade avec les copains. France 2020 1h38 L’enfance minuscule dans toute sa majesté, avec sa beau- avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory té immédiate, sa poésie, ses trahisons parfois et toute son Gadebois, Peyman Moaadi… insouciance. Mais le cocon va commencer à se fissurer. Le Scénario d’Anne Fontaine et Claire Barre, cocon familial quand les parents de Gaby, à force de trop se d’après le roman de Hugo Boris (Ed. Grasset) disputer, vont choisir de se séparer, puis celui de son petit pays quand un coup d’état va entraîner une guerre civile. Dès Si le scénario commençait par la fin, avec trois flics ano- lors, la vie ne sera plus jamais la même et la violence, d’abord nymes en train de reconduire honteusement à la frontière un perçue au loin comme une rumeur sourde qui ne peut ni ne pauvre innocent n’ayant commis d’autre délit que celui d’être doit atteindre l’innocence de l’enfance, va peu à peu envahir né dans le mauvais pays… notre camp serait vite choisi et on l’espace de Gaby… jetterait au panier (à salade) cette flicaille imbécile, sans faire de détail. On ne percevrait pas les doutes et les remords qui Tournefeuille et Borderouge vont assaillir peu ou prou les protagonistes de cette micro- tragédie malaisante. Seulement il y a un avant… Un début de journée qui nous fait d’abord emboiter les pas de Virginie. Quelques scènes suffisent pour nous montrer que son couple est en perdition, et nous faire comprendre que les heures supplémentaires sur lesquelles elle se jettera ce soir-là seront une fuite pour ne pas avoir à rentrer chez elle, à s’expliquer. Dans le désordre on suivra également Erik, clas- sable au premier coup d’œil dans la catégorie des machos grognons. Mais là encore, quelques séquences précises et bien vues vont vite nous montrer les failles, la fragilité de ce faux colosse. Quant à Aristide, toujours en train de se poiler et de fanfaronner en se vantant de ses conquêtes, on découvrira l’ampleur de sa solitude, sa peur du vide, son impossibilité à construire quelque chose de paisible. Finement seront égrati- gnés au passage les préconçus sur la banlieue, l’immigration, la couleur de peau… Trois gardiens d’une paix inaccessible même pour eux- mêmes, à la fois puissants et impuissants face à la dureté des situations. Une brigade sur laquelle planent les désillusions et sur laquelle elles planeront d’autant plus quand ils se retrou- veront pris au piège d’une mission contraire à leurs engage- ments. Car après tout, on peut supposer – en tout cas espé- rer – que ceux qui s’investissent dans de tels métiers le font plus dans l’idée de défendre les victimes que de les envoyer au massacre. Et ce soir-là, face au dilemme que leur impose une adminis- tration aveugle, on sentira germer les prémices d’une petite résistance ordinaire.

Borderouge Avant la soirée pour les grands La boulangerie Le Petit Coquin fête Halloween à Utopia samedi 31 octobre de 14h30 à 16h à Tournefeuille ATELIER CITROUILLE animé par Sarah, chef pâtissière du Petit EFFACEZ Coquin. Pour les enfants à partir de 5 ans. Venez affreusement déguisés L’HISTORIQUE et sculptez une citrouille ! Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE et Gustave KERVERN France 2020 1h46 avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero, entourés de Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners, Vincent Dedienne, Philippe Rebbot, Michel Houellebecq… Marie, Bertrand et Christine, les trois pieds-nickelés de Effacez l’historique, habitent le même ensemble pavillonnaire, quelque part dans une vague zone péri-urbaine, ils se sont rencontrés sur le rond-point de leur banlieue, vêtus de leur gi- let jaune, dans un moment d’euphorie collective autour d’un barbecue révolutionnaire – un moment où ils ont découvert que la fraternité, la solidarité n’étaient pas de vains mots per- dus dans les hyperliens d’un dictionnaire en ligne… et ils sont naturellement restés amis. Cabossés, usés, en rupture de ban sociale, sentimentale, familiale, professionnelle… la vie ne les a guère épargnés. Chacun se cramponne aux deux autres, en les croyant plus solides, plus fiables… des blagues. Ils bas- culent le jour où Marie se retrouve victime de chantage à la sextape de la part d’un godelureau dans le lit duquel une cuite carabinée l’a conduite à se glisser ; le jour où Bertrand perd pied entre le harcèlement dont sa fille est victime au lycée et la suave séduction algorithmée d’une vendeuse de véran- da à crédit ; le jour où Christine, qui fait chauffeuse de VTC, se découvre l’esclave non seulement de son employeur mais surtout des notes, systématiquement minables, que lui dé- 24€ = 1 citrouille à sculpter cernent ses clients. Se voyant également broyés par le même système, Marie, Christine et Bertrand décident d’unir leurs et des gourmandises. Tous les enfants maigres forces – et de s’adjoindre l’aide inattendue mais dé- cisive de Dieu lui-même – pour remonter la chaîne de leurs doivent être accompagnés d'un adulte. malheurs et remettre les compteurs à zéro : le harceleur de Marie, ceux de la fille de Bertrand et les faiseurs d’étoiles de Christine. Billets disponibles à la boulangerie, C’est une charge satirique, hargneuse et revigorante, contre 94 rue Gaston Doumergue. les entreprises tentaculaires qui ont bâti leurs empires en fai- sant commerce de nos fameuses « données personnelles ». Tel : 05 61 06 49 06 ou au cinéma. Mais, comme toujours chez Delépine et Kervern, c’est dans les marges, les fossés des routes, dans les pas de côté que Paiement uniquement par chèque s’écrivent les histoires et que se révèle l’humanité profonde des gens qu’ils filment… ou espèces. Places limitées Borderouge Réservez avant le dimanche 25 Octobre Samedi 31 octobre à Tournefeuille, SOIRÉE HALLOWEEN à partir de 20h30 Places disponibles à partir du 7 octobre dans vos cinéma préférés et sur billetweb.fr, tarif unique 10 euros. À 20h30 en avant-première LA NUÉE Just PHILIPPOT France 2020 1h41 avec Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne, Raphaël Romand… Scénario de Jérôme Genevray et Franck Victor. Interdit aux moins de 12 ans Qui parmi toi, spectatrice, spectateur se souvient des 10 plaies d’Égypte, que Dieu aurait infligées au royaume de Ramsès, coupable d’avoir persécuté Moïse et ses coreligionnaires ? Et bien l’invasion des sauterelles en fait partie. À voir de près ces petits êtres à la bouille toute mignonne, on se dit qu’il n’y aucune raison de les craindre. D’ailleurs Virginie, l’héroïne du film, a fait des sauterelles son gagne-pain. Mère de famille qui élève seule ses deux enfants, cette agricultrice qui ne fait pas l’unanimité dans son village s’est lancée dans cet élevage encore exotique, ce qui lui attire moqueries et sarcasmes. À tort car il faut le savoir, l’élevage des sauterelles peut être une activité fort lucrative : destinées à agrémenter certains apéros une fois grillées et épicées, ces mêmes bestioles, élevées plus À 22h30 intensivement, peuvent aussi être la base d’une farine animale très protéinée dont raffolent canards et autres volailles de la ferme. Peu gourmandes en nourriture et en eau, elles sont considérées par certains scientifiques comme un recours face à la raréfaction inévitable des ressources alimentaires sur une terre déjà surpeuplée et surexploitée. EVIL DEAD 2 Sam Raimi USA 1987 1h20 VOSTF avec Bruce Campbell, Denise Bixler, Lou Hancock… Interdit aux moins de 12 ans Ash Williams et sa petite amie Linda partent passer un wee- kend romantique dans une cabane perdue au fin fond d’une forêt du Tennessee. Arrivés sur les lieux, ils ne trouvent rien de mieux à faire que de dépoussiérer un antique magnétophone laissé là par le précédent propriétaire des lieux, le professeur Knowby. Et ça ne loupe pas : la voix de l’archéologue reten- tit dans la pièce et ouvre les portes de l’Enfer, car son objet d’étude n’était rien moins que le Necronomicon (de tous les anciens grimoires maléfiques cachés à travers le monde, il fal- lait que ce soit celui-là…) ; Linda, aussitôt possédée par les forces démoniaques qui se déchaînent autour d’eux se jette sur Ash, qui n’a d’autre choix que de la décapiter prompte- Mais voilà, Virginie, avec ses moyens artisanaux, produit peu, ment d’un habile coup de pelle et de l’enterrer dans les four- trop peu au regard des exigences des grossistes qui ont be- rés (et qu’auriez-vous fait à sa place ?) avant d’être lui-même soin de quantités importantes pour dégager des marges suf- brièvement possédé. Mais comme deux victimes c’est un bo- fisantes. Et la jeune femme s’enfonce dans les galères finan- dy count assez modeste pour un long-métrage, voilà que dé- cières, même si son voisin vigneron, qui en pince pour elle, barquent la gueule enfarinée la fille du professeur accompa- tente de l’aider coûte que coûte. Et un jour de désespoir, elle gnée de son petit ami et de deux rednecks locaux, chic alors, dévaste avec rage sa serre au point de tomber évanouie… les puissances occultes vont pouvoir s’en donner à cœur joie, avant de se réveiller recouverte de sauterelles qui se re- et elles ne vont pas s’en priver ! paissent du sang de la blessure qu’elle s’est faite au bras… Sur un canevas plutôt classique dans le cinéma fantastique Bon, je ne vais pas vous faire l’injure de résumer plus avant (d’innocents animaux qui deviennent carnivores et destruc- l’intrigue d’un film culte entre les films cultes : soit vous l’avez teurs), Just Philippot fait le choix de de maintenir jusqu’au vu et vous salivez déjà d’impatience à la perspective de le re- bout une intrigue réaliste, où tout ce qui va gravement déra- voir sur grand écran, soit vous ne l’avez pas vu et il est impen- per est largement dû à la folie croissante de Virginie qui va sable que vous passiez à côté de l’occasion ! Comédie d’hor- tout faire pour sauver son entreprise – et sa famille – de la reur qui parvient à marier Tex Avery et Lovecraft dans un délire faillite. Le film donne ainsi à voir le cauchemar destructeur de visuel constant, Evil Dead 2 (qui n’est pas la suite mais un re- l’agriculture productiviste qui, en contraignant la nature, dé- make du premier opus bénéficiant d’un budget supérieur per- truit aussi les hommes. C’est ce réalisme teinté d’une étrange- mettant à Sam Raimi de concrétiser enfin ses idées les plus té de plus en plus inquiétante qui fait la réussite du film, plus folles) vous entraîne sans faiblir dans un roller coaster filmique thriller psychologique haletant que film réellement horrifique. haletant, qui vous fera autant sursauter qu’hurler de rire. Et Pour donner une référence marquante, on pense au très beau je ne peux pas conclure sans rendre hommage à la presta- Grave de Julia Ducourneau qui signait il y a deux ans le réveil tion unique de Bruce Campbell, qui trouva ici le rôle de sa vie, en fanfare du cinéma de genre français. La Nuée s’inscrit en rôle qu’il réendossa dans deux suites et une série produite par beauté dans le mouvement. Raimi himself. Du 15 au 18 octobre à Tournefeuille, première édition en Occitanie du festival international de documentaires musicaux MUSICAL ÉCRAN

En collaboration entre les associations Bordeaux Rock et Visions Musicales. À l’affiche de ce premier volet, une sélection de sept films venus des 4 coins du globe. Des films consacrés à des artistes aussi variés que PJ Harvey, Karen Dalton, John Carpenter, Etienne Daho et des genres musicaux comme la synthwave, le rock psychédélique africain et le rap français. En prolongement des projections, l’association Visions Musicales vous proposera (sous réserves des conditions sanitaires) concerts, vidéo-mapping et émission radio en direct du cinéma. Le disquaire Le Laboratoire, rue de la Bourse à Toulouse, sera présent dans le hall, ainsi qu’une exposition en collaboration avec l’association Les Musicophages. Avec le soutien de la Mairie de Tournefeuille, Toulouse Métropole et le Conseil Départemental de la Haute Garonne.

sa guitare magnétique, la chanteuse et musicienne, qui fut vénérée par ses pairs (dont Bob Dylan), demeure pratiquement inconnue. Une femme à la fois fragile et combattante, dont l’existence est poi- gnante. à 22h30 WE INTEND TO CAUSE HAVOC, une histoire du rock africain Gio Arlotta République tchèque Italie 2019 1h28 VOSTF

Dans les années 1970, Witch était le groupe de rock le plus populaire de Zambie. Désormais, les escapades de leur leader Jagari sont largement oubliées au pays. L’ancien rockeur s’est converti au christianisme et travaille maintenant dans une mine d’or. Le réalisateur Gio Arlotta et le musicien Jacco Gardner parcourent la Zambie avec Jagari pour découvrir son passé JEUDI 15 OCTOBRE PJ Harvey embarque pour trois destina- d’icône du rock. La sorcellerie de Witch tions lourdes de sens : le Kosovo, l’Afgha- n’a pas disparu ! soirée d’ouverture nistan, et les quartiers noirs pauvres de Places disponibles dans vos cinémas Washington D.C. De ce périple et des rencontres qui préférés ou en ligne sur billetweb.fr l’ont enrichi, elle rapporte un carnet de au tarif unique de 10€ (concert+film) voyages dont elle se sert comme base d’inspiration pour son nouvel album. Un À 20h30, concert de l’artiste document intime, fragile et rare qui cap- HEEKA, suivi à 21h00 ture au plus près le processus de création de la projection de : artistique. VENDREDI 16 OCTOBRE PJ HARVEY : Pour ces deux séances, les places sont disponibles dans vos cinémas A DOG CALLED MONEY préférés ou en ligne sur billetweb.fr Seamus Murphy Irlande/Grande- Bretagne 2019 1h30 VOSTF au tarif unique de 7 euros. à 20h30 Le film relate l’histoire et la conception du neuvième album de PJ HARVEY : The Hope Six Demolition Project, un titre qui A BRIGHT LIGHT : fait Le film relate l’histoire et la conception du neuvième album de PJ Harvey, The KAREN AND THE PROCESS Hope six demolition project, un titre qui Emmanuelle Antille fait référence au programme immobi- Suisse 2018 1h34 VOSTF lier américain visant à l’expropriation des À la recherche d’une des voix les plus quartiers de centre-ville des populations étonnantes des années 1960, la réali- défavorisées. satrice Emmanuelle Antille part sur les En 2015, accompagnée de son ami, le traces de Karen Dalton, chanteuse de folk photographe irlandais Seamus Murphy, blues. Avec son timbre mélancolique et Du 15 au 18 octobre à Tournefeuille, première édition en Occitanie du festival international de documentaires musicaux MUSICAL ÉCRAN

SAMEDI 17 OCTOBRE Hip Hop. Réseau social avant l’heure, la milieu des années 2000. C’est un mou- contribution des spectateurs avait aussi vement lié à internet avec des composi- à 18h00 (places disponibles été l’une des signatures de cette nouvelle teurs du monde entier qui y partagent leur dans vos cinémas préférés façon de faire de la télé. musique. Un microcosme sans règles, sans chefs mais avec pour obsessions ou en ligne sur billetweb.fr la synthpop, les bandes-originales, les au tarif unique de 7 euros) à 20h00 concert de SKALSKI films, les séries et les jeux des années 80. à 20h30 (tarif unique de 10€, Le pionnier John Carpenter est le narra- teur évident de ce documentaire qui suit I WANT MY MTV concert+film, réservations conseillées) le parcours de Scandroid, Miami Nights, Tyler Measom et Patrick Waldrop Carpenter Brut… États-Unis 2019 1h26 VOSTF FRENCH GAME : Bricolée en 1981 sur un coin de table à New-York par quelques doux dingues, la une histoire DIMANCHE 18 OCTOBRE chaine MTV deviendra rapidement un vé- clôture du Festival ritable phénomène de société et de mu- du rap français à 16h00 (places disponibles sic business. Le grand mérite de ce do- Jean-François Tatin France 2019 1h cumentaire, qui a su garder la fraîcheur Écrit par Jean-François Tatin, dans vos cinémas préférés divertissante de ce canal, est surtout de Azzedine Fall et Guillaume Fédou nous rappeler comment MTV va deve- ou en ligne sur billetweb.fr nir le principal moteur de l’avènement du À travers 12 titres emblématiques du au tarif unique de 7 euros) rap français des pionniers Cut Killer, MC Solaar, NTM, IAM jusqu’à l’autotune de DAHO PAR DAHO Damso en passant par Oxmo Puccino ou Sylvain BERGÈRE France 2019 1h16 encore Booba, le film montre comment Écrit par Christophe Conte. ces artistes ont su s’approprier et trans- former un modèle américain pour en faire Étienne Daho fait partie de ces artistes si un mouvement authentique, expression rares et pertinents qu’il est difficile d’en musicale majeure de notre territoire. parler simplement. Il reste donc la per- Places disponibles dans vos cinémas sonne idéale pour raconter avec pudeur préférés ou en ligne sur billetweb.fr au ta- 40 ans de carrière en reprenant la chro- rif unique de 10 euros (concert + film) nologie de ses 11 albums, dont le premier date de 1981. Toujours sensible et sin- cère, il nous fait part de ses influences : à 21h30 Vidéo-Mapping sur la le Velvet Underground, Syd Barett, Chet façade du cinéma : Synthwave Baker, Antonioni… et de ses belles ren- contres qui lui font penser que sa vie est Hommage à John Carpenter un rêve éveillé. à 22h00 (places disponibles dans vos cinémas préférés ou en ligne sur billetweb.fr au tarif unique de 8 euros) THE RISE OF THE SYNTHS Ivan CASTELL Espagne/USA 2019 1h22 VOSTF

L’apparition de la synthwave se situe au

2 CINÉ-CONCERTS JAZZ à 20h30 mardi 13 octobre à Tournefeuille et mercredi 14 octobre à Borderouge : le Barbara Bouamra Quartet suivi du film (réservez vos places dès le 1er octobre au tarif unique de 9€, réservations nécessaires). Barbara Bouamra est chanteuse, mélodiste et partage dans ses textes ses questionnements, ses espérances et son regard sur le monde. Hommage plein de douceur et d'émotion à Billie Holiday, elle vous proposera de redécouvrir des standards qui lui sont chers et de partager quelques unes de ses compositions, qui prennent un relief particulier dans cette soirée dédiée à Billie, entourée pour ce concert de musiciens passionnés de jazz : Jérôme Allouche au piano, Bruno le Nouen à la contrebasse et Hubert Fillinger à la batterie.

BillieBillie James ERSKINE connu tout ça à la fois, alors qu’elle ment conservé chez un collectionneur GB 2020 1h38 VOSTF n’était qu’une enfant. Tout au long d’une du New Jersey. vie déchirée et nourrie de drames per- Le film qu’il tire de ce matériau unique avec Billie Holiday, Linda Lipnack sonnels, elle portera en elle les stig- l’est tout autant. S’émancipant de la Kuehl, Count Basie, Sarah Vaughan, mates, la mémoire et les souffrances stricte chronologie des événements, il Charles Mingus, Tony Bennett, Jimmy de son peuple, qu’elle transformera en déroule le fil des chansons – standards Fletcher, Bobby Tucker, Jimmy Rowles, un chant bouleversant tout droit sorti incontournables ou moins connues, cer- Sylvia Syms… de ses entrailles. Un blues envoûtant et taines écrites par Billie Holiday, d’autres majestueux, sculpté dans les ténèbres, qu’elle a inspirées ou simplement inter- D’après les documents et à l’image de son titre le plus connu : prétées – et éclaire en croisant les té- l’ébauche de biographie de Strange fruit, évoquant le corps lynché moignages sinon la part d’ombre, du Linda Lipnack Kuehl d’un Noir pendu à un arbre. moins les fêlures de l’artiste. Billie se re- garde ainsi comme un polar, capturant On ne peut pas vous parler de ce do- À la fin des années 1960, dix ans après en images le talent, la folie et la souf- cumentaire sans vous dévoiler d’emblée la mort de Billie Holiday, la journaliste france d’une légende du jazz, qui écrira ce qui en fait sa force, à savoir la recons- new-yorkaise Linda Lipnack Kuehl com- lucidement d’elle-même : « je suis rapi- titution minutieuse et détaillée de la vie mence une biographie officielle de l’ar- dement devenue une des esclaves les de la plus grande voix que le jazz ait ja- tiste. Elle recueille 200 heures de témoi- mieux payées de la région, je gagnais mais connu. « La vie » ? « Les vies » se- gnages incroyables : Charles Mingus, mille dollars par semaine, mais je n’avais rait plus juste car Billie Holiday fut une Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, pas plus de liberté que si j’avais cueil- femme au destin chaotique, embrassant ses amants, ses avocats, ses proxé- li le coton en Virginie. » (Billie Holiday, mille parcours artistiques et amoureux. nètes – et même les agents du FBI qui dans son autobiographie Lady sings Dans l’Amérique ségrégationniste qui l’ont arrêtée ! Mais Linda n’achèvera ja- the blues, 1956). Autour des enregistre- ne donnait presque aucune chance aux mais son livre (vous découvrirez pour- ments et d’images d’archives magnifi- Noirs d’exister, il fallait tenter de survivre quoi dans le film). Après sa disparition quement restaurées et joliment colori- avec peu, soit dans les grandes exploi- tragique, on perd la trace du manus- sées, le film articule les mille vies d’une tations de coton du Sud, soit dans des crit et des enregistrements – et jusqu’au chanteuse littéralement hors du com- quartiers insalubres à la périphérie des souvenir du travail de la journaliste, mun et le destin à peine moins extraor- grandes villes du Nord. Prostitution, dé- dont quelques fragments, des retrans- dinaire de Linda Lipnack Kuehl, la mys- linquance, drogues, violences raciales… criptions d’entretiens, émergent pour- térieuse journaliste qui semble s’être étaient le lot quotidien de ces hommes tant, de loin en loin, au gré de publica- brûlée les ailes en s’approchant de trop et de ces femmes, très loin du rêve amé- tions. Jusqu’à ce que, poussé par son près de l’étoile noire. ricain réservé aux seuls Blancs. producteur, James Erskine, un genre de Galahad du xxie siècle, se mette en Tournefeuille et Borderouge Billie, née à Philadelphie en 1915, a quête du Graal… et le déniche, pieuse- (également à l’American Cosmograph) Jeudi 12 novembre à 20h30 à Tournefeuille dans le cadre du festival Latino Docs et du Mois du Documentaire, séance unique suivie d’une rencontre avec le réalisateur. Achetez vos places dès le 1er novembre

UNE VIE MEILLEURE Grégory LASSALLE France 2019 1h27 Toute sa vie, José Luis a migré au rythme des booms économiques. Aujourd’hui, le Nord de la Patagonie et ses gisements de gaz de schiste représentent le nouvel eldorado. José Luis est prêt à tout pour y dé- crocher un emploi et gagner le sa- laire confortable promis par l’indus- trie. Dans le petit village d’Añelo, il se confronte aux relations de pou- voir et à la réalité du monde pétrolier, tandis que les habitant.e.s de la ré- gion voient leur vie bouleversée par l’invasion massive des entreprises. Pampa hésite à louer ses terres aux compagnies pétrolières. Relmu, une Indienne Mapuche, a pris le par- ti de résister à l’avancée des puits, mais s’expose à de lourdes pour- suites judiciaires. Le vieux fruiticul- teur Alfredo voit le projet de toute une vie réduit à néant. En acceptant un arrangement financier, il pourrait éviter de tout perdre, mais au fond, est-ce vraiment ce qui lui importe ? Contraints de prendre des décisions déterminantes pour leur avenir, chacun.e est amené.e à s’adapter et à repenser sa vie et ses aspirations. Josep

Réalisé par AUREL Février 1939. Des hommes marchent tenus supposés être la lie de l’huma- France / Espagne 2020 1h20 VOSTF dans la neige, seuls ou en petites nité. En particulier pour Josep… C’est (français, espagnol, catalan) bandes, émaciés, affamés, parfois bles- ainsi qu’une amitié mutuelle va naître avec les voix de Sergi Lopez, Gérard sés. La traversée des Pyrénées est rude entre les deux hommes, mettant à mal Hernandez, Bruno Solo, François Morel, en plein hiver. Pas un seul oiseau ne les conceptions simplistes du sens du Valérie Lemercier, Sophia Aram… chante dans les arbres secs et creux… devoir. Obéir pour honorer sa fonction, Scénario de Jean-Louis Milesi Ils seront des centaines, ils seront des certes, mais que faire quand cela va à milliers à marcher ainsi jusqu’en France. l’encontre de ce pourquoi on s’est en- TRÈS REMARQUABLE Là où ils croyaient trouver un havre gagé ? Comme, par exemple, la défense FILM D’ANIMATION pour reprendre des forces, ils ne trou- de la veuve et de l’orphelin, ou les va- RÉSOLUMENT POUR ADULTES veront que désolation. Parmi eux, un leurs de la république ? Découvrir que bel homme au regard expressif et au ces « rouges » contre lesquels se dé- En quelques années, Aurel est de- nez aquilin. Il s’appelle Josep Bartolí chaîne la France de Daladier sont en fait venu un dessinateur incontournable. et ne rêve que de rejoindre Maria, son de véritables justes, des humains avant Cela n’aura pas échappé aux lec- épouse, qui porte son enfant. Comment tout, va être un sacré choc… teurs du Canard Enchaîné, du Monde ce dessinateur de presse de renom, ce (Diplomatique ou pas), de Politis… ni résistant de la première heure, aurait- L’utilisation des couleurs est subtile et aux passionnés de BD. Le sujet de son il pu imaginer qu’après avoir combat- mouvante : réduites à la portion congrue premier et splendide long-métrage, plus tu et fui le franquisme, serait parqué à – comme la ration des prisonniers – lors encore qu’un récit historique, est un vi- Argelès-sur-mer, insulté et traité comme des séquences dans les camps, elles brant hommage et la rencontre en fili- un malfrat ? Aveuglément les gardiens se font exubérantes lors de la rencontre grane avec un autre dessinateur : Josep de camp suivent la tendance du mo- avec Frida Kahlo… Tout une symbo- Bartoli. Mais aussi la rencontre véritable ment, reléguant leur cerveau au ves- lique, tout un langage, qui s’émancipe d’un petit-fils avec son grand-père : un tiaire, se laissant aller à leurs plus bas des mots, les sublime, dans le souci de gendarme tellement représentatif de ces instincts, cédant à cet effet de bande qui ne pas se substituer à Josep, de ne sur- héros ordinaires restés dans l’ombre de peut rendre très con le plus pondéré des tout pas le trahir… la Grande Histoire, celle qu’écrivent les bonshommes. Pourtant une nouvelle re- Pour aborder ce vaste sujet, on passe vainqueurs dans des manuels qui ont fâ- crue fera modestement un pas de cô- par la tête d’un adolescent contem- cheusement tendance à oublier ou mini- té. Il faut un vrai courage pour sortir du porain, aimant les tags et le rap, un miser ses parties honteuses ou peu glo- rang, ne pas céder au conformisme am- peu saoulé à l’idée de venir visiter son rieuses. Quand on parle de la période biant, au courant de pensée dominant. grand-père, ancien gendarme. Il ne sait 39/45, on évoque rarement La Retirada, Un courage qu’on n’aurait pas su dé- pas encore à quel point il va être pas- et pourtant : elle parvint jusque sur nos celer sur la bouille joviale de notre bon sionné par ce que son aïeul va lui racon- plages et dans nos campagnes, où l’on gendarme consciencieux, un courage ter. Avant que s’anime à l’écran ce ma- parqua dans des camps qu’on peut dire que lui-même ne revendiquera jamais. gnifique Josep, le spectateur est un peu de concentration les résistants républi- Progressivement, malgré son respect comme cet ado : il ne sait pas encore… cains espagnols venus chercher refuge des règles et des ordres, il éprouve un chez nous… respect admiratif, solidaire pour ces dé- Tournefeuille et Borderouge HONEYLAND, la femme aux abeilles

Film documentaire de Tamara de jaune, perdu dans l’immensité d’une C’est d’ailleurs ce qui permet à notre hé- KOTEVSKA et Ljubomir STEFANOV nature aride et caillouteuse à la beauté roïne d’aller y vendre son miel, de s’offrir Macédoine 2019 1h26 VOSTF vertigineuse. Sans du tout la connaître, de rares coquetteries et surtout de reve- avec Hatidze et Nazife Muratova, on est déjà conquis par sa démarche al- nir chargée de quelques gâteries pour Hussein, Ljtuvie, Mustafa et le reste de lègre, son pied sûr qui ne s’émeut pas Nazife, son unique compagnie… Du la famille Sam… du vide menaçant. moins jusqu’à ce qu’arrivent Hussein, sa femme, leur ribambelle de mômes et leur Bekirlijia, dans le Nord de la Macédoine. Hatidze arpente les crêtes comme elle troupeau de vaches indisciplinées. Si Un endroit qui semble oublié de la civi- l’a toujours vu faire et puis fait. Tout ce- Hatidze accueille ces Turcs, qui parlent lisation et des hommes. Pourtant, sous la pour parvenir dans un endroit impro- son dialecte, avec son habituelle bien- la carcasse de ce vieux village délabré, bable perché dans les rochers et y dé- veillance, elle finira par déchanter autant la vie continue de grouiller, intemporelle, nicher un presque trésor, qu’on vous que ses butineuses… consciente qu’il merveilleuse. Une vie dont Hatidze et sa laisse découvrir avec elle. Elle ne redes- en faut peu pour détruire le délicat équi- très vieille mère Nazife sont les uniques cendra de sa montagne qu’avec le soleil libre naturel qui régnait jusque-là… représentantes humaines. Hatidze est qui décline. Dans la nature poudrée d’or le centre du motif, une souveraine sans se déploie une myriade d’abeilles cha- La réalité se révèlera plus enchanteresse royaume, refusant d’assujettir le monde. toyantes, qu’Hatidze accueille et ama- et féconde que n’importe quelle fiction. Ici tout être n’a pour seule maîtresse que doue avec une étrange mélopée et des On se surprend d’ailleurs à se deman- sa nature profonde, pour seuls guides gestes d’une infinie délicatesse. Car on der si la protagoniste principale est bien son instinct et le savoir que procurent ne l’a pas dit, mais notre drôlesse est réelle ou inventée, tellement elle est ex- de longues heures d’observation, d’ex- avant tout apicultrice, une comme on traordinaire, avec ses airs de sorcière périmentation. Instinctivement, sans n’en fait plus. hors du temps. Son nez comme un défi que mot ne soit soufflé, on devinera qu’il Ici chaque lendemain ressemble au jour à Cyrano, ses dents à faire frémir le plus faut une sacrée force d’âme pour sur- d’avant, mais rien n’est ennui. Tout ne aguerri des dentistes nous deviendront vivre ici et Hatidze, sous sa rudesse de semble qu’harmonie, bien que rien ne vite familiers et l’on trouvera incroyable- paysanne basanée, est porteuse d’une soit aisé, loin du confort moderne. On ment aimable cet atypique visage bu- sagesse ancestrale, plus savante que s’étonnera de découvrir bientôt que cet riné, d’où jaillit un regard qui pétille, un bien des experts, plus fine que bien endroit ignoré des routes goudronnées sourire qui rayonne, une humanité qui des lettrés, plus philosophe que bien n’est pas tant au bout du monde : nous transporte. des théoriciens. Au début du récit, elle sommes à vingt kilomètres seulement n’est pourtant qu’un petit point, revêtu de Skopje, la capitale macédonienne. Tournefeuille et Borderouge Jeudi 29 octobre à 20h à Borderouge, séance suivie d'un débat avec ATTAC 31 sur l'industrialisation de l'élevage et de l'agriculture

Film documentaire la bataille… « Ami si tu tombes, un ami système qui allait à l’encontre de sa fa- de Ton van ZANTVOORT sortira de l’ombre à ta place… » çon de concevoir son métier et son sa- Pays-Bas 2018 1h21 VOSTF voir faire séculaire. Et l’on touchera du Nous voilà, une fois de plus mais on ne doigt, au fil de ce splendide documen- PRIMÉ DANS MOULT FESTIVALS s’en plaint pas, plongés dans le formida- taire, qu’aucune norme parachutée par À TRAVERS LE MONDE, IL SERAIT blement cinégénique monde agricole… des énarques ne remplacera jamais le FASTIDIEUX DE LES CITER TOUS Ce coup-ci au milieu des moutons. Si bon sens de ceux qui vivent en écoutant NO WAYtant de cinéastes s’emparent actuelle- la terre, la comprennent à force d’obser- Ô combien de justes, combien de ment de cet univers, ce n’est pas un ha- vation constante. Dans un monde idéal, braves ères sont restés oubliés de nos sard. C’est l’épicentre où s’incarnent les sans machine, cela aurait pu continuer bréviaires ? enjeux du futur, là d’où le malheur peut encore quelques millénaires. Le berger Spectatrices et spectateurs, sachez-le, se répandre comme un tsunami. Il faut menant ses ovins, ces derniers se nour- vous allez être conquis, emballés par reconnaitre que sans boire, sans man- rissant des herbes de la lande tout en Stinj, magnifique héros de l’ordinaire. ger, on ne survit pas bien longtemps… l’entretenant. Mais ces considérations Et vous allez suivre les péripéties de Pourtant, cette terre nourricière, nos so- ne font pas le poids face à des ma- son quotidien aussi goulûment que les ciétés dites « évoluées » mais surtout chines qui proposent de raser gratis la aventures d’un personnage de western, égoïstes, trop gâtées, l’ont bien mal trai- lande, enfin… moins cher. Les proprié- d’ailleurs il en a la carrure et les splen- tée, ainsi que ceux qui l’entretiennent. taires des terrains, entre protection de dides landes néerlandaises au cœur « Grossissez, grossissez » leur disait- la biodiversité et rentabilité, font vite desquelles il vit avec sa famille et ses on, l’injonction à produire devenait tou- leur choix. Celui de Stinj, véritable « at- bêtes prennent dans le couchant des al- jours plus féroce, elle était la voie domi- tachiant » qui ne mâche pas ses mots, lures de paysages de rêve. Le combat nante, à laquelle nul ne semblait pouvoir sera de partir en guerre dans les mé- de Stinj est silencieux et se livre sans échapper. Qu’importait le bien être des dias ! Pour sûr, s’il était seul à affronter arme, il n’en est pas moins admirable, hommes et des bêtes, au diable la pré- toutes ces galères, il continuerait de ne même s’il lui ne viendrait pas une se- servation de la nature… L’économie de pas baisser les bras… Mais le voilà de- conde à l’idée de s’en vanter. C’est une marché et ses banquiers étaient tou- venu père de famille, avec de nouvelles version contemporaine de David contre jours plus gourmands, obnubilés par bouches à nourrir… Alors, tout arrêter Goliath, du pot de terre contre le pot de l’idée de faire fructifier leur capital et ou continuer ? fer. Et quel que soit celui qui perd ou les paysans leur emboitaient le pas, ne Le récit du film le cueille là, à ce moment gagne, l’homme qui reste droit, ne plie voulant pas rester à la traîne de cette crucial où on se demande le cœur palpi- pas, reste fidèle contre vents et ma- course frénétique à la productivité qui tant s’il va pouvoir résister encore long- rées à ses convictions sèmera toujours promettait des lendemains qui chante- temps… des ferments de résistance, donnera à raient gaiement. Mais pour Stinj ce fut d’autres l’envie d’entrer à leur tour dans « no way » : pas question de se plier à un Borderouge Tactikollectif présente du 11 au 13 novembre à Borderouge, 17e édition du FESTIVAL ORIGINES CONTRÔLÉES accompagné des reprises de chansons de l’immigration algérienne par Mouss WHITE RIOT et Hakim. Les péripéties de Samy Day Rubika SHAH et du chaplinesque Mohamed Zinet re- GB 2020 1h21 VOSTF prennent vie à l’écran au rythme des avec The Clash, Steel chants de l’exil, entre joie et nostalgie du Pulse, The Selecter, Tom pays. Propositions et montage d’images Robinson, Sham 69 réalisé par Nabil Djedouani. et les membres du RAR Réalisateur et comédien, Nabil Djedouani crée en 2012 le site des Archives Royaume-Uni, fin des an- Numériques du Cinéma Algérien, puis nées 70, en pleine explo- entame un travail de recherche et de dif- sion punk : face à la mon- fusion autour des musiques d’expres- tée de l’extrême – droite sion algérienne via la plateforme Raï nationaliste et raciste, un and Folk. Il réalise en 2019 un court mé- groupe de militants choi- trage documentaire intitulé Rock Against sit la musique comme Police et crée au côté du musicien Nadir arme. C’est l’aventure de Moussaoui (Kasbah) la performance au- Rock Against Racism qui, diovisuelle Menfi (L’Exilé). avec The Clash en pre- mière ligne, va réconci- lier sur des rythmes punk, Samedi 14 à 18h (entrée Libre dans rock ou reggae les com- la limite des places disponibles) munautés d’un pays en crise. Une protestation farouche contre la pen- LÂCHER L’HOMME sée dominante qui va Une Invocation de Frantz Fanon s’organiser à travers des Lecture, chant et production musi- actions concrètes : créa- cale Tie, guitare et production musicale tion de fanzines, distribu- Stéphane Berti, chant, flûte et percus- tion de tracts, organisa- sions Maddly Mendy-Sylva. création vi- tion de concerts militants déo Allie Rozetta où des groupes de punk Un dialogue entre de Frantz Fanon et et de reggae jouent sur Aimé Césaire au travers de leurs textes- la même scène, sabotage phares : « Peau noire, masques blancs » des marches anti-immi- et « Cahier d’un retour au pays natal ». gration organisées par le Ou comment parler de la condition National Front. d’être noir dans un monde « racialisé ». Mercredi 11 Novembre 14h : En avril 1978, à Londres, le RAR et l’An- Les mobilisations culturelles ti-Nazi League organisent le Carnival HOMMAGE À KATEB YACINE Against Racism, une marche à travers Par Didier Le Gouic, Comédien, metteur contre le racisme et les vio- Trafalgar Square, qui se termine par un concert géant à Victoria Park. en scène et musicien, avec la participa- lences policières. Double- tion du centre d’animation des Chamois programme suivi d’une rencontre avec Nabil Djédouani Mercredi 11 à 18h Conférence chantée dimanche (Tarif pour les deux films : et vendredi 13 novembre à 19h30 Participation libre et nécessaire) 15 à 14h (entrée Libre dans la limite des places disponibles) ROCK AGAINST POLICE CINÉ-MUSICA Nabil DJÉDOUANI Ciné Concert avec Mouss & Hakim LES FEMMES CONNAISSENT France, 2019, 30mn mis en image par Nabil Djédouani LA CHANSON Février 1980, le jeune Abdelkader A voir en famille (Tarif : Participation Elles ont bercée les premières généra- Lareiche est tué d’une balle dans la tête libre et nécessaire). tions de l’immigration maghrébine en par un gardien d’immeuble dans une ci- France : les chanteuses de l’exil ont té de Vitry. Dans un contexte marqué par Véritable initiation au cinéma et à la mu- chroniqué les affres de l’exil au fémi- plusieurs crimes racistes et une politique sique, les cinés-concerts sont des ex- nin et ont su marquer de leur empreinte de répression sécuritaire, ses amis se périences inoubliables. Accompagné en notre mémoire. Cette soirée exception- mobilisent autour du mouvement Rock musique, comme à l’époque des pre- nelle vous permettra de découvrir leur Against Police, un réseau informel qui miers films au début du xxe siècle, le ci- itinéraire personnel et leurs chansons organise une série de concerts dans les néma muet devient un régal pour petits grâce à l’historienne Naïma Yahi et la cités. Quarante ans après, Philomène et grands. « Ciné-Musica » vous propose chanteuse Samira Brahmia qui inter- part à la rencontre des militants et ac- un programme de courts métrages bur- prètera quelques-unes de ces mélodies teurs de ce mouvement. lesques tournés en France et en Algérie inoubliables. der à tout jamais son épouse en même temps que ses biens, jusqu’au fameux journal Diário de Notícias que son père lui a légué en héritage, et dont elle va apprendre qu’il en trame la vente sans même l’avoir consultée. Est-ce cela qui L’Ordre Moral va déclencher un raz de marée dans la Mario BARROSO Elle ose s’intéresser à l’art, au théâtre, tête de notre héroïne ? À moins que ce Portugal 2020 1h41 VOSTF le pratiquer en s’essayant à la mise en ne soit l’attitude irresponsable de son avec Maria de Medeiros, scène de manière passionnée, quitte à rejeton trousseur de jupons ? Ou en- Marcello Urgeghe, João Pedro passer aux yeux de sa caste pour une core ce qu’elle croit être une belle ren- Mamede, Julia Palha… saltimbanque. Dans les salons on s’ex- contre opportune pour tromper la lassi- Scénario de Carlos Saboga clame, on l’applaudit ; dans les anti- tude et la révolte qui la gagnent ? Il y chambres on jase, on est un peu gêné… aura décidément plus de gouttes d’eau Trois pointures sont à l’affiche et à l’ori- Secrètement on la jalouse, on guette qu’il n’en faudrait pour faire déborder gine de cet excellent film portugais : un faux pas. On s’empresserait volon- un vase. Et les quelques alertes un brin la remarquable et pourtant trop rare tiers d’étouffer cette liberté de ton pour loufoques qu’elle lancera à ses plus ou Maria de Medeiros, le maestro scé- ne pas avouer qu’on la lui envie. Dans moins proches seront comme autant de nariste Carlos Saboga, à qui l’on doit le fond ce sera le seul véritable crime tentatives avortées d’attirer leur atten- entre autres le magnifique Les Mystères de Maria Adelaide : être trop moderne, tion… Ils y resteront aveugles, tandis de Lisbonne, et le moins connu Mario en avance sur son temps, refuser de se qu’on s’attendra de notre côté au pire… Barroso, l’un des plus grands chefs- cantonner à la place qu’on assigne aux opérateurs portugais qui réalise ici son femmes. Ce qui n’aurait dû rester qu’une tem- second film – dont il dirige également pête dans un bénitier prendra des pro- la photographie, particulièrement soi- Car on ne l’a pas encore dit, tout se portions que l’on n’imaginait guère, car gnée. Ensemble ils réussissent un film déroule en 1918, huit ans après que nul ne fera de cadeau à celle qui menace au charme discret mais envoûtant qui la révolution ait institué la première l’ordre établi, considérée comme traître se joue des codes classiques tout en République du Portugal. Bien que la à sa caste. Mais bien sûr la seule à ne les affichant. Un peu à la manière de ces Monarchie ait été abolie, elle imprègne pas déchoir, celle dont la noblesse ne se hautes sociétés bourgeoises qui vous encore l’atmosphère de l’immense de- résume pas à un nom, c’est bel et bien bassinent avec leur morale tout en la ba- meure de la famille Coelho da Cunha, cette magnifique figure de femme cam- fouant constamment. elle empèse les tentures de velours do- pée par Maria de Medeiros. À la voir si ré et les postures de ceux qui la fré- gracile, on ne saisit pas immédiatement Et c’est bien dans cette ambiance d’hy- quentent. Ici les domestiques s’affairent que sa droiture n’est pas une façade pocrisie corsetée que navigue à vue dans tous les coins, à pas feutrés, pour mais bien la marque profonde d’une vé- Maria Adelaide Coelho da Cunha (Maria protéger une intimité qui ne semble plus ritable héroïne du quotidien, qui malgré de Medeiros donc, filmée amoureuse- exister entre Maria Adelaide et son ma- les ouragans ne plie pas, prête à rompre ment). On la voudrait bonne épouse do- ri, trop occupé par sa maîtresse pour plutôt que de renier ce qu’elle est. cile, servile, silencieuse ? Elle a le rang s’intéresser vraiment à elle. Il se pavane social, elle a l’argent, alors elle ose ! en paon, persuadé qu’il est de possé- Borderouge Formules de 12 à 17€ Tout à volonté et végétarien : salades, soupe, tartes salées, plat du jour, desserts... 05 61 22 49 25 Ouvert 7 jours/7, 365 jours/an 2 bis, rue du Puits Vert www.lafaimdesharicots.fr YALDA la nuit du pardon

Écrit et réalisé par Massoud BAKHSHI famille, on récite des poèmes, on écoute tion qu’elles exercent sur le spectateur, Iran / France 2019 1h29 VOSTF les contes des aînés. Il n’y aurait pas qui l’empêche de zapper ailleurs. « Pire avec Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Babak là de quoi faire vibrer le téléspectateur qu’un loup, l’homme est un charognard Karimi, Fereshteh Sadre Orafaee… moyen, mais quand des producteurs pour l’homme ! » semblent susurrer les s’en emparent, cela peut donner des micros, nous crier la lumière crue du pla- En Iran, la loi du talion reste de mise moments de télé-réalité très folichons. teau de tournage. Un univers tapageur, mais ne se limite pas au fameux « œil Ce soir-là les spectateurs de l’émission de bruit abêtissant et de fausse bon- pour œil, dent pour dent ». Elle corres- Le Plaisir du pardon vont être tenus en hommie. Tout un remue-ménage hal- pond également au droit de vie ou de haleine par la confrontation de deux luciné, trop violent pour l’accusée d’à mort accordé à la famille d’une victime, femmes : la toute jeune Maryam, jugée peine 22 ans, qui a tellement plus l’air celui d’absoudre un accusé et d’obte- pour meurtre, et Mona, la fille quarante- d’une victime que d’une criminelle. Est- nir une compensation financière, le fa- naire de la victime, qui a donc le choix ce vrai ? La suite nous le dira peut-être… meux « prix du sang ». Retransmis à la entre pardonner à l’accusée ou entériner En face, Mona est belle et glaciale, on télévision, ces simili-procès donnent sa condamnation à mort… comprend qu’elles n’appartiennent pas lieu à des scènes incroyables, inenvi- à la même classe sociale et que, quoi sageables dans un pays où règnerait C’est un duel de choc, un duel à coups qu’il advienne, les perdantes seront tou- l’État de droit. C’est ce dont s’est inspiré d’émotions, à armes inégales, qui va jours les mêmes. Massoud Bakhshi – déjà réalisateur en donc se jouer sous le regard de tous, 2012 d’Une famille respectable qui, bien entre deux pages de publicités, un re- Cette loi du talion en direct, ce huis-clos que jamais diffusé en Iran, lui a valu les portage à la con et le dernier clip d’un saisissant capture et met en lumière la pires ennuis dans son pays – pour écrire chanteur à la mode. D’abord il y a la ten- société iranienne. On ne pourra s’empê- cette fiction et il n’est pas inutile de le sion due au retard de Mona qui se fait cher de se dire que les coupables véri- préciser tant la situation décrite dans le attendre, ne répond pas aux appels. Elle tables ne sont ni sur ce plateau télé, ni film peut paraître aussi ubuesque que finit par arriver et le suspense monte, devant leur téléviseur, mais bien plan- surréaliste. pendu aux lèvres de cette femme sûre qués dans les arcanes d’un pouvoir d’elle, à son regard sévère qui ne semble édictant les lois d’un monde qui accepte Tout se passe durant la plus longue nuit pas vouloir brader le coût de la mort toujours le principe des « mariages tem- de l’année, celle du solstice d’hiver : d’un père, une mort dont on peine à poraires » et qui condamne au silence la Yalda, une fête millénaire zoroastrienne, comprendre les circonstances. Mais ce voix des femmes. tellement enracinée que l’Islam a dû qui nous interroge le plus profondément, s’en accommoder. Un moment de liesse c’est bel et bien la place du simple qui- Tournefeuille et Borderouge donc, où l’on se retrouve entre amis, en dam face à de telles scènes, la fascina- (également à l’American Cosmograph) CINÉ-BISTROT EXCEPTIONNEL Jeudi 5 novembre à Tournefeuille à 20h30 Samedi 14 novembre à Tournefeuille Séance unique suivie d’une rencontre sur Menu complet pour cheffes à quatre mains le thème : la parentalité, quelle transmis- sion ? avec Stéphanie Andreu-seigne, sage- femme, conseillère conjugale et familiale, et Bertrand Chapuis, psychothérapeute, respon- sable d’un CMP (Centre médico-psychologique), membre de l’association FARE (fareformation.fr) Places disponibles dans vos cinémas préférés Le bistrot d’Utopia ouvre ses cuisines dès le 17 octobre aux tarifs habituels. pour un repas imaginé et réalisé par les deux cuisinières professionnelles Séverine Oules de SoChef et Sabine Meïer L’ÉTRANGER EN MOI du Pace Salute à partir de 12h. On enchaîne (DAS FREMDE IN MIR) à 14h avec la séance unique du film suivie Emily ATEF Allemagne 2008 1h39 VOSTF d’une rencontre les deux cheffes. Réservation avec Susanne Wolff, Johann von Bülow, Maren Kroymann, Hans Diehl, Judith Engel… obligatoire à partir du 30 octobre sur billetweb.fr Scénario d’Emily Atef et Esther Bernsrorff et à la caisse des cinémas - Tarif unique de 26€. La belle Rebecca est béate devant son ventre rond, fruit de son histoire d’amour avec son Julian de mari, et tous les deux attendent, ravis, comme des millions de jeunes couples dans le monde, ce premier enfant merveilleux qui va enrichir encore leur relation, la prolonger pour le pire et le meilleur… À LA RECHERCHE Mais quand le lardon se retrouve hors d’elle, Rebecca en est toute désorientée, le regarde comme une chose étran- gère, et s’étonne de ne pas arriver à kiffer son odeur, de ne pas s’esbaudir de ses jolis cacas, s’irrite de ses cris. Est-il possible qu’une mère n’éprouve pas d’emblée un amour fré- DES FEMMES CHEFS nétique pour cette petite chose braillarde devenue le centre Vérane Frédiani France 2017 1h30 de l’univers autour duquel famille, amis et astres du cosmos Avec Anne-Sophie Pic, Adeline Grattard, Cristina semblent s’être mis à tourner en bêtifiant ? Monte alors du BOwerman, Elena Arzak, Amanda Cohen, Dominique Crenn, plus profond d’elle ce doute affreux : serait-elle une mauvaise Kamilla Seidler, Alice Waters, Clare Smyth, Paz Levinson… mère, anomalie de la nature, chose inacceptable par toute so- ciété normalement constituée ? Son Julian ne comprend pas, « Cuisine de bonne femme » : se dit de préparations évoquant ses copains s’étonnent de son indifférence : ne devrait-elle une cuisine mijotée, simple, familiale ou rustique, que l’on re- pas être au comble de la félicité, comblée de chez comblée ? trouve aussi dans les appellations « à la ménagère », souvent A qui parler de sa situation, de ses sentiments ? Comment en servies dans le récipient de cuisson (cocotte, plat, casserole). parler ? Comment avouer cette chose horrible ? Qui pourrait En guise d’introduction à ce film éminemment féministe, cette admettre qu’elle n’éprouve aucun sentiment pour son fils ? définition résume bien l’esprit qui prévaut encore aujourd’hui dans le petit monde très fermé et très masculin de la gas- tronomie française. Et pas que… Pourquoi quand on entend « cuisinier », on pense à un chef étoilé, alors que quand on dit « cuisinière », on pense à la dame de la cantine ? s’interroge Nora Bouazzouni dans son formidable essai « Féminisme, quand le sexisme passe à table ».

Si quelques cheffes étoilées ont réussi à se faire connaître du grand public, force est de constater que la haute gastrono- mie est un art qui se conjugue essentiellement au masculin, dans un univers souvent rude où les femmes doivent jouer des coudes pour faire leur trou, souvent de souris. Et si la cu- riosité vous prend de feuilleter les unes des revues spéciali- sées ou professionnelles, voire les bibles (guides), vous serez étonné·es de voir que les femmes y sont plus que discrètes : le Michelin 2020 compte 630 tables étoilées dont seulement 5% sont tenues par des femmes ! Alors quoi ? Les femmes sont moins douées pour la haute gastronomie ? Leur apparition sur la scène médiatique est plus tardive, donc plus discrète ? Ou alors il y a tout sim- Rassurez-vous, le beau film de l’allemande Emily Atef n’a rien plement très peu de femmes chefs ? Pour mener cette en- de glauque ni de désespéré. Il faudra juste du temps pour que quête, Vérane Frédiani est allée à la rencontre de ces femmes le carcan de la culpabilité se desserre, pour que Rebecca com- actives, ces battantes qui bossent dur pour encadrer leurs mence à se laisser aller à respirer, à parler… L’étranger en moi équipes, diriger leur resto avec l’exigence de créativité et de montre avec beaucoup de finesse qu’après tout, il y a de mul- sérieux que toutes, sans exception, s’imposent avec un sé- tiples façons d’être mère, que Rebecca n’est pas pire qu’une rieux de papesse. Car oui : il y a bien de très nombreuses autre, pourvu qu’on lui laisse exprimer sa nature sans la forcer femmes chefs ! à se plier à une norme faite d’a-priori contraignants et figés… teur emblématique, le père de famille re- Pour nous raconter cette histoire somme fusant les règles de la société consumé- toute ordinaire, Viggo Mortensen dé- riste qui élève ses enfants en marge de roule son récit entre présent et passé, tout ce qui la caractérise, le flic russe in- reconstruisant peu à peu le parcours de filtré chez les redoutables vory v zakone la famille, et mettant en exergue les mo- ou tout récemment le chauffeur – garde ments qui l’ont fait voler en éclats. On FALLING du corps brut de décoffrage d’un vir- comprend alors la relation complexe Écrit et réalisé par Viggo MORTENSEN tuose noir dans l’Amérique raciste des que John entretient avec son père et les USA 2020 1h52 VOSTF années 60 – met en scène, avec une difficultés que ce dernier éprouve à ac- avec Viggo Mortensen, Lance grande subtilité et une élégance qui lui cepter la main tendue. Henriksen, Terry Chen, Laura Linney, ressemble, les rapport difficiles entre un Servi par des acteurs formidables, fil- Sverrir Gudnason, Hannah Gross… père qui se rapproche inexorablement més avec attention et sensibilité par SÉLECTION OFFICIELLE, de la démence et son fils qui, malgré les Mortensen, Falling est un film boulever- FESTIVAL DE CANNES 2020 blessures du passé, tente de lui venir en sant, qui enchevêtre habilement les épi- aide. sodes d’une grande dureté émotionnelle « Longtemps j’en ai voulu à mon père ». John vit en Californie avec son compa- avec de purs moments de tendresse fi- Ces quelques mots qui évoquent cer- gnon Eric et leur fille adoptive Monica, liale. La prestation de Lance Henriksen tainement beaucoup de choses chez loin de la vie rurale conservatrice qu’il a en vieillard acariâtre, frappé d’une forme beaucoup d’entre vous pour des rai- fuie voilà des années. Son père, Willis, de syndrome de La Touerette qui lui fait sons diverses, pourraient être le mantra un homme obstiné issu d’une époque dire des insanités, qui par moments ne que se répète le personnage incarné par révolue, s’acharne à rester dans sa sait plus dans quelle époque il vit, ni la- Viggo Mortensen. Parce que bien sûr, la ferme isolée du Nord-Est des États- quelle de ses femmes il traite de trainée, vie aidant, cette rancœur vacille, s’ame- Unis. Mais le temps est venu où le vieil ni tout simplement où il se trouve, est re- nuise, se perd, jusqu’à ne devenir que homme ne peut raisonnablement plus marquable de justesse. Face à lui Viggo le souvenir d’un état et en l’occurence vivre seul aussi loin de son fils et de sa Mortensen redevient le petit garçon ren- d’une vérité qui ne veut plus rien dire. fille. John décide donc de le ramener trant de la chasse aux côtés de ce père Pour sa première réalisation, l’acteur avec lui en Californie, dans l’espoir qu’il à qui il vouait un amour sans borne, sans qu’on ne présente plus – même s’il est pourra, avec sa sœur Sarah, trouver au savoir que cette affection qui lui semblait extrêmement tentant de faire défiler les récalcitrant vieillard un foyer proche de invincible ne résisterait pas au temps qui titres des films dans lesquels il nous a chez eux. Mais leurs bonnes intentions passe, à la vie qui va. surpris, émus, effrayés, qu’il soit le petit se heurtent au refus absolu de Willis, frère fracassé par la guerre du Vietnam qui ne veut rien changer à son mode de Tournefeuille dans le premier film d’un autre jeune ac- vie… (également à l’American Cosmograph) ÉNORME Sophie LETOURNEUR France 2020 1h41 avec Marina Foïs, Jonathan Cohen, Jacqueline Kakou, Ayala Cousteau… Scénario de Sophie Letourneur et Mathias Gavarry Claire, pianiste de renommée internationale, a la quarantaine rugissante. Autant elle est vive, fonceuse et perfectionniste dans son art, autant la vie quotidienne lui semble parsemée d’inextricables contingences matérielles et d’obscures obli- gations tantôt sociales, tantôt administratives devant les- quelles elle a vite fait de perdre pied… Les choses étant tout de même bien faites, pour lui permettre d’avancer dans ce brouillard, Claire a trouvé en Frédéric la perle rare : ma- ri passionné, agent intraitable, secrétaire méticuleux, garde du corps intransigeant, comptable scrupuleux, amant atten- tif, ami plein d’humour… Il s’occupe de tout, et elle peut se consacrer exclusivement à la musique. Avant-première mercredi 7 octobre à 20h30 Cette belle mécanique bien huilée aurait pu permettre à nos à Tournefeuille, en présence de l’équipe du deux tourtereaux-voyageurs de filer des jours heureux ain- si que le parfait amour si, par un de ces hasards dont la festival la Mekanik du Rire qui présentera leur Providence et les scénaristes ont le secret, Frédéric ne s’était e pas retrouvé, au cours d’un vol de nuit, à assister maladroi- programme pour cette 3 édition. Préventes dis- tement (mais avec succès) un toubib pour un accouchement ponibles aux tarifs habituels à la caisse de vos un peu précipité. Dès lors, rien ne sera plus comme avant. Le désir de paternité va devenir pour lui une obsession gran- cinémas préférés dès le 30 septembre. dissante, tandis que Claire, dont la fibre maternelle n’est pas extrêmement développée, ne comprend pas bien pour quelle impérieuse raison il faudrait transformer leur couple en fa- mille, avec des conséquences pour le moins incertaines sur sa carrière professionnelle. D’autant que, jusqu’à preuve du contraire, c’est bien SON ventre qui deviendrait le laboratoire UN TRIOMPHE difforme de cette transformation familiale… Emmanuel COURCOL France 2020 1h48 avec Kad Merad, David Ayala, Impeccablement écrite, la comédie flirte en permanence avec Lamine Cissokho, Sofian Khammes, Pierre Lottin… un malaise diffus mais pas si désagréable. Le parti-pris initial, l’inversion des positions femme-homme dans la représenta- Scénario d’Emmanuel Courcol, tion du couple (occidental) traditionnel, est rapidement posé Thierry de Carbonnières, Jean-Louis Benoît et sa logique poussée au maximum donne lieu, parfois subti- et Khaled Amara, inspiré d’une histoire vraie lement, parfois avec une grâce réjouissante d’éléphant dans Étienne (Kad Merad au mieux de sa forme), acteur en galère un magasin de porcelaine, à des effets comiques irrésistibles que plus personne ne fait travailler, accepte pour boucler ses et salutaires – et Marina Foïs et Jonathan Cohen s’en donnent fins de mois d’animer un atelier théâtre en prison. Il remplace visiblement à cœur joie, dans des registres très différents. son ami Stéphane (Laurent Stocker), directeur de théâtre aux côtés duquel il a longtemps joué. Borderouge Il découvre donc l’univers carcéral, avec ses badges d’ac- cès, ses portes blindées, ses codes et ses détenus qui ont plus envie de se marrer que de devoir apprendre par cœur Le Lièvre et la tortue. Car pour Jordan, Patrick, Alex, bientôt re- joints par Moussa, Kamel et Boiko, ces cours de théâtre sont l’occasion de voir autre chose que les murs de leurs cellules, de faire passer le temps. Des raisons qui les ont amenés der- rière les barreaux, on ne saura que peu de choses et après tout, peu importe. « Le soir on attend le lendemain et le len- demain on attend le soir » résume Moussa. Étienne décide alors d’abandonner les fables de la Fontaine et leur propose de viser plus haut : ce ne sera rien de moins que monter En attendant Godot de Samuel Beckett, pièce qu’il a lui-même jouée avec Stéphane vingt ans auparavant. Le combat est lancé : il faut des autorisations, convaincre Stéphane de leur prêter son théâtre, puis obtenir de la di- rectrice de la prison des permissions de sorties, tout cela en maintenant le moral et la motivation de la troupe. Étienne déploie une énergie folle pour mener à bien ce pro- jet ambitieux. Il se persuade qu’il le fait pour ses élèves, qu’il apprend à connaître et à apprécier, mais n’est-ce pas aussi un parfait prétexte pour remettre les pieds dans un théâtre et goûter au succès par procuration ? Inspiré d’une histoire vraie, Un triomphe émeut autant qu’il fait rire. Il a récemment gagné le prix du public au Festival d’Angoulême, on gage qu’il vous plaira tout autant ! SLALOMSLALOM

Charlène FAVIER nelles, difficiles à confesser ? Il ne fait Ses camarades ne deviendront pas France 2020 1h32 de cadeau à aucun et surtout pas à Lyz. plus tendres pour autant. Elle passe- avec Noée Abita, Jérémie Renier, Lopez par-ci, Lopez par-là, il se garde de ra des moqueries à la jalousie, du sta- Marie Denarnaud, Catherine l’appeler par son prénom, comme pour tut de nulle à celui de chouchoute de Marchal, Muriel Combeau… marquer la distance, l’existence d’un l’entraîneur. Même Justine, sa meilleure Scénario de Charlène Favier plafond de glace. Il n’hésite pas à tenir copine, déraillera un peu. Description et Marie Talon haut et fort des propos humiliants sur lucide et sans concession de l’ado- cette nouvelle arrivée si réservée, lui at- lescence, prise en tenaille entre le dé- Elles sont de tous les plans : la pou- tirant quelques railleries bien senties de sir de conformisme intégrateur et une dreuse, les montagnes majestueuses et la part de ses camarades. Ici se joue une soif inextinguible de rébellion. Le prix puis Lyz (Noée Abita, formidable, renver- lutte perdue d’avance entre classes so- à payer pour monter sur le podium se- sante), avec ses grands yeux candides ciales. Ces ados de 15 ans ne partent ra de s’oublier, d’oublier le regard des qui feraient chavirer toutes les certi- pas sur un pied d’égalité, n’abordent autres. N’être plus que muscles ban- tudes. Elle est à la croisée des chemins, pas la vie avec les mêmes armes, les dés, se limiter à la recherche d’une pos- à cet âge où tout peut basculer, où l’on mêmes skis, sans que ce soit surligné. ture parfaite. Plus rien ne semblera pou- slalome à vue, tiraillé entre les conseils Rien n’est appuyé dans ce film subtil voir atteindre notre jeune héroïne, prête raisonnables des adultes et l’envie de qui laisse la part belle à l’intelligence, à défier les lois de la gravité, et celles de suivre ses rêves sans plus rien écouter. à la complexité des personnages. Nul la prédestination, tendue vers son but S’il y a une chose dont Lyz ne doute pas, n’est blanc comme neige, nulle âme c’est son envie de skier, de devenir une n’est complètement noire. Sans com- ultime, proche de se briser. Tout semble championne. Toutefois on ne donne pas plaisance, jusqu’au bout, la réalisatrice glisser sur Lyz devenue indifférente aux cher de sa réussite quand on la voit dé- se gardera d’asséner sa vérité au spec- mots gratuits, aux maux qui traversent bouler dans cette prestigieuse section tateur, laissant chacun face à la sienne ses chairs, prête à tout endurer, jusqu’au sport-étude de Bourg-Saint-Maurice, propre, tout comme l’est Lyz à cet ins- geste fatidique qui la fera basculer dans plus vulnérable, moins aguerrie que ses tant précis. une autre réalité… congénères. À quinze ans, il est temps de comprendre que le partage des On va suivre l’adolescente à la trace, Les prises de vue filent le tournis tant chances n’est pas équitable. Leur pro- jusqu’à percevoir la plus intime de ses elles sont belles. Sur nos tempes ré- fesseur et entraîneur ne manque pas de sensations. Elle aurait bien des raisons sonne le tambour d’un cœur, le baiser le souligner, sans ménagement. Fred de baisser les bras, à force d’entendre glaçant du vent qui s’emballe ou ce- (Jérémy Renier profond, complexe) n’est qu’elle n’est pas à sa place, qu’elle ne lui trop brûlant d’une promiscuité ma- pas du style à mâcher ses mots. Pour le sera jamais. À force de sentir qu’elle laisante. Des sensations intenses pour le bien des jeunes qu’il entraîne ? Parce est pour sa mère la dernière roue du donner à ressentir, nous entraîner loin de qu’il sait que l’univers sportif qui les at- carrosse, celle qui empêche d’aimer en nos zones de confort, pour mieux nous tend ne sera jamais tendre et qu’il leur rond, qui coûte en sacrifices. Pourtant, amener à réfléchir… faut s’endurcir pour s’y faire une place ? contre toute attente, Lyz va s’accro- Ou pour d’autres raisons plus person- cher. Décrocher une première victoire. Tournefeuille Lundi 12 octobre à 20h30 à Tournefeuille, en collaboration avec la Libre Pensée 31, séance unique suivie d’une rencontre avec Jean Yves Croizé et Claude Singer et des descendants de fusillés de Haute Garonne. MORTS PAR LA FRANCE

Jean Yves CROIZÉ France 2018 56mn justement passés par les armes, parfois Écrit par Jean Yves Croizé par leurs propres camarades de batail- et Claude Singer lon, et dont le destin des familles fut bri- sé (la Grande Muette, dans son incom- Le 31 juillet 1914, le député socialiste et mensurable cruauté, leur refusa même pacifiste Jean Jaurès est abattu à bout une pension au même titre que les morts portant dans un café parisien par un étu- pour la France). Et on entend défiler des diant nationaliste, Raoul Villain, alors que histoires d’une absurdité totale : celle par l’élu de gauche s’apprêtait à rédiger pour exemple de ce jeune paysan blessé à la le journal L’Humanité un article – qui se main, qui fut accusé de mutilation volon- voulait l’équivalent du J’accuse de Zola taire et rapidement jugé. Le condamné – pour appeler la France à ne surtout pas le plus célèbre est probablement Lucien s’engager dans la guerre meurtrière qui Bersot, dont le seul crime est d’avoir re- se profilait. Trois jours plus tard, la France fusé, alors qu’il demandait un pantalon entrait en guerre avec l’Allemagne, beau- d’hiver, un vêtement taché du sang d’un coup d’anciens amis de Jaurès se sen- soldat défunt. Son histoire inspira le té- tant obligés, malgré son assassinat, de léfilm emblématique d’Yves Boisset, Le rallier l’union sacrée des belligérants. Pantalon. Jaurès fut ainsi la première victime paci- Morts par la France décrit les recherches, fiste de la Grande Guerre, rompant l’illu- les souffrances et les combats des ces sion nationaliste de toute une France qui familles mais aussi des associations qui serait partie fleur au fusil, persuadée de ont accompagné leur démarche : Libre revenir pour les fêtes une fois victorieuse Pensée, Union Pacifiste, Ligue des Droits des « Boches ». Mais tout au long de de l’Homme, Association Républicaine cette boucherie, ils furent des centaines des Anciens Combattants. Le film suit exécutés par les armes de leur propre par ailleurs la construction puis l’érec- pays : pour avoir déserté, reculé, incité à tion, dans le village picard de Chauny, la désertion ou simplement pour avoir été d’une statue-hommage à ces fusillés soupçonnés, parfois à tort, de s’être mu- pour l’exemple, ces victimes d’hommes tilés volontairement dans le but d’échap- sans cœur comme un certain Philippe per aux combats. Pas moins de 2500 sol- Pétain, considéré pourtant comme le dats furent condamnés à mort, dont 700 héros de Verdun et affublé un peu plus furent effectivement fusillés. Seuls une tard du doux surnom du Bon Berger. A cinquantaine à ce jour ont été réhabilités. l’heure où nombre de monuments pa- cifistes (dont celui célèbre de Gentioux Le documentaire de Jean Yves Croizé, dans la Creuse où est inscrit l’apostrophe produit par la Libre Pensée, organisation « Maudite soit la Guerre ») ne sont tou- athée et anticléricale militante qui fut une jours pas reconnus comme officiels, et des pionnières dans le combat pour cette où l’immense majorité des fusillés n’est réhabilitation, s’ouvre par le témoignage toujours pas réhabilitée, Morts par la de descendants de tous ces soldats in- France a quelque chose de salutaire. UNE VIE SECRÈTE

Aitor ARREGI, Jon GARAÑO ticiens ou quelques curés. Mais surtout, endormi dans leur étroit lit-cage. Elle et Jose Mari GOENAGA comme toujours, il y a la grande masse n’aura guère plus le temps de réagir que Espagne 2019 2h27 VOSTF des suiveurs, ceux qui, sans choisir lui quand les sbires franquistes frappe- avec Antonio de la Torre, Belén Cuesta, complètement, se sont laissés entraîner ront violemment à leur porte… Higinio Vicente Vergara, José Manuel Poga… dans le mouvement… De quelle trempe pourra tout juste se fondre dans l’ombre, Scénario de Luiso Berdejo fut Higinio ? Toujours est-il qu’ayant puis partir dans une cavale effrénée, in- et Jose Mari Goenaga assisté à des réunions tenues par les fernale… avant de revenir. Avec l’aide et Républicains, il est identifié comme l’amour de sa femme, il va décider de Le titre en espagnol annonce La étant l’un d’eux, qu’il ait réellement agi se cacher dans leur propre maison. Pour Trinchera infinita, autrement dit « La ou non… Certaines rancœurs et cer- combien de temps ? Tranchée infinie »… De fait, de véritable tains voisins ont la dent dure, comme tranchée, on n’en verra pas. S’il y en a on le verra… D’ailleurs, encore récem- En quelques minutes tendues, rêches, une, elle est symbolique. Plus qu’une ment, le déménagement de la sépulture durant lesquelles la caméra colle à la histoire de guerre, c’est avant tout une de Franco a suscité des réactions plus peau du personnage, s’insinue dans ses incroyable et très kafkaïenne histoire vives qu’on aurait pu l’imaginer, après pensées, ses sentiments, sans voix off, d’amour inconditionnel. Elle se passe tout ce temps… Traces indélébiles de sans effets superfétatoires, le portrait lors d’une des périodes les plus pertur- ces longues journées passées à épier d’Higinio est dressé, déroutant, com- bées et troublantes de l’histoire espa- son voisin, toujours prêt à la délation, plexe… Ce n’est que le début d’une gnole, qui laissera longtemps un goût pour sauver sa peau ou par conviction. longue traversée qui va nous emme- de crasse et de dégoût dans la bouche Au fond des regards ibériques flottent ner dans ses paysages intérieurs. Les de tout un peuple. encore les voiles d’une conscience mal trois réalisateurs réussissent le pari de Nous sommes en 1936, quelque part lavée, des déchirements irréparables… nous donner à ressentir presque dans dans un de ces villages d’Andalousie nos chairs le quotidien de l’un de ceux au confort minimal. Si les Républicains Il est si tôt ce matin-là que même les co- que l’on baptisera les « taupes ». Que ont remporté les élections en février, qs doivent ronfler. Dans la lumière bla- l’on découvre ces épisodes dramatiques dans un climat de violence, cet été-là, farde du petit jour, le village assoupi res- de l’histoire espagnole ou qu’on les une poignée de généraux nationalistes, semble à un gisant aux pieds souillés connaisse déjà, ce huis-clos passion- dont un certain Franco, vont renverser par la terre battue de ses ruelles rudi- nant nous conduit au plus profond de la situation. On connait la suite… Mais mentaires. Étrange métissage d’ordre et l’humanité, nous pousse à réfléchir au à cet instant précis, nul ne sait vers quoi de désolation dans lequel erre un chien sens du courage, nous empêche aussi tout va basculer, ni quel camp l’em- solitaire. D’emblée une forme de malaise de complètement condamner ces plan- portera. Tous se guettent en chiens de rampe : ce calme, trop envahissant pour qués qui le furent avec une compagne faïence, s’épient. Qui est neutre ? Qui être honnête, nous fait présager une fu- implacable : la peur. Tellement palpable cache ses appartenances à un camp ou ture tempête. Peut-être est-ce le même dans ce récit qu’elle en devient une pro- à l’autre ? Il y a ceux qui n’ont pas tu pressentiment diffus qui monte dans tagoniste essentielle… et glaçante. leur choix, sont passés ouvertement à les yeux de Rosa alors qu’elle observe l’action comme trucider quelques poli- amoureusement son mari profondément Tournefeuille Utopia compte sur vous sur Ulule ! Aidez-nous à CALAMITY bâtir le premier cinéma écolo de France !

Il est temps de passer à l’action et d’impulser Une une nouvelle génération de cinémas durables enfance de respectueux de l’environnement ! Nous avons conçu un véritable prototype Martha Jane écologique reproductible (réalisé avec des matériaux Cannary nobles, bas carbone, préservant l'eau potable…) ll fallait trouver un premier lieu physique pour le tester grandeur nature… Ce sera en lisière de Troyes, ville dépourvue de salle Art et Essai, sur le premier écoquartier de l’Aube. ribambelle de chariots qui se suivent à est pas prêt de lui pardonner. Même sa Solidarité entre cinéphiles ! la queue-leu-leu, chargés de quelques grande amie Eve tourne les talons, la vivres et de beaucoup d'espoir. L’espoir boude. C’est soudain comme si Martha Les décideurs se montrent que la traversée ne sera pas trop rude Jane avait trahi tout le monde, comme si étonnamment frileux ! Un peu et surtout pas vaine. L’espoir de trou- elle était devenue folle, chose peu ima- ver au bout du périple de l’herbe plus ginable de notre temps… D’autres se comme s’ils pensaient que verte, des jours plus heureux et va sa- seraient empressées de montrer patte le réchauffement climatique voir… la fortune ? La famille de Martha blanche, de revenir à la norme. Mais pas allait se contenter de leur est sans doute la moins riche, celle qui a Martha Jane, car elle a la farouche certi- réchauffer le gros orteil les possessions les plus chiches. Ce qui tude qu’elle fait ce qui est juste, légitime leur vaut moult quolibets. D’autant que et logique. Heureusement sa situation ! Nous lançons donc une Robert est du genre un peu gauche et va s’améliorer avec l’arrivée d’un lieu- campagne de crowdfunding qu’on a vite fait de le faire passer pour tenant de cavalerie, un charmeur, belle sur Ulule, pour qu’ensemble, un bon à rien, ou du moins un trainard. voix, belle moustache, un adulte qui sau- avec vous, nous fassions la Il est sans doute plus frêle que d’autres ra la voir telle qu’elle est… la soutien- démonstration qu’on peut hommes, il est certes un doux rêveur dra même face aux autres… Jusqu’à ce mais il est sacrément courageux. Quand que… Vous saurez la suite en allant voir changer le cours des choses ! bien même la petite famille a été rude- le film ! Vous y rencontrerez encore plein ment éprouvée par le décès de la mère, de beaux personnages, le Chien Pik, Que le financement citoyen on ne leur fait guère de cadeaux. Les Madame Moustache, et ce grand coquin montre la voie sera un temps sont rudes, ils en sont réduits à de Jonas… la survie. Hors de question pour les plus signal fort pour le monde forts d’attendre les plus faibles, au risque Plus tard la petite Martha Jane devien- politique : nul ne pourra faire de compromettre leurs chances de s’en dra la grande Calamity Jane ! Une véri- comme s’il n’y avait pas de sortir. Quand Robert va se blesser, il s’en table légende, à tel point qu’on a du mal solutions ! Elles existent, faudra de peu pour que la communau- à débrouiller désormais le faux du vrai té, pourtant chrétienne, ne l’abandonne et qu’il a fallu aux trois scénaristes pui- aidez-nous à les faire à son sort... Pour la solidarité, on repas- ser dans leur imagination pour lui inven- connaitre et à financer, même sera ! ter une enfance. La force de ce superbe modestement, ce projet ! dessin animé réside non seulement dans Martha Jane, qui se retrouve en quelque ses dessins splendides, dans son récit sorte la chef de famille, responsable captivant, mais dans le ton, qui donne Pour suivre et participer des deux plus petits, fulmine de plus en enfin une belle partition aux filles, leur à cette aventure, plus. D’autant qu’Ethan, le fils d'Abra- offre une véritable héroïne dans laquelle retrouvez-nous sur Ulule ! ham le chef du convoi, veut imposer sa elles pourront se projeter. Mais que cela loi et ne cesse de la railler. Elle ne sup- ne dissuade surtout pas les garçons de porte pas ses grands airs. Elle aussi vou- venir voir le film, ils vont adorer aussi, on drait se rendre utile, sauver l’honneur de en a fait l'expérience ! Comme dans Tout sa famille, ne pas se sentir un boulet. en haut du monde, Rémi Chayé utilise Elle rêve de conduire le chariot familial, en virtuose la technique des aplats qui de chevauchées fantastiques, d’attra- magnifient les grandes étendues majes- per les taureaux au lasso. Pas très pra- tueuses au cœur desquelles il situe ses tique avec des robes de filles. De fil en histoires. Il nous invite ainsi à prendre le aiguille, va lui venir l’idée de porter cu- large, à oser poursuivre des rêves plus lotte, comme on disait jadis, c’est à dire grands que nous-mêmes. pantalon. Dans la petite communau- https://fr.ulule.com/ té, c’est une véritable révolution qu’on Tournefeuille utopia-pont-sainte-marie/ fois le choc passé, Suze n’aura de cesse de retrouver avant qu’il ne soit trop tard l’enfant qu’on lui a arraché bien des an- nées plus tôt, à son corps défendant… Autre lieu, autre scène, dans une ci- té administrative ubuesque travaille JB (Dupontel, parfait dans la peau d’un bosseur obsessionnel et solitaire). Son rôle ? Renforcer la sécurité des sys- tèmes informatiques qui régissent tout du sol au plafond, des ascenseurs aux coffres-forts. Dans son domaine c’est un cador. Normal diront les cons, il n’a que ça à faire, pas de vie privée, non rien de rien à regretter. Alors quand son su- périeur le convoque pour le mettre sur le banc de touche, notre salarié docile va se déchaîner. Puisque c’est comme ça, il ne lui reste qu’une chose à faire : acheter un fusil ! Pour quoi faire ? Vous verrez bien. Mais sachez-le, plus intel- lectuel que manuel, il va rater son coup et pas qu’un peu ! Et ça va provoquer une sacrée pagaille… Une coiffeuse qui a soif de vivre encore un peu, un informaticien trahi qui veut sans plus attendre mourir en fanfare ? Ces deux-là n’auraient jamais dû se ren- contrer. Et pourtant, ils se rencontrèrent bel et bien, grâce au hasard taquin qui veille l’air de rien sur les pires bras cas- ADIEU LES CONS sés. Bien sûr, on ne vous dira pas com- Écrit et réalisé par Albert DUPONTEL défrise, non ? Chères spectatrices, si ment, pas plus qu’on ne vous racontera France 2020 1h27 vous n’avez pas pitié de votre crâne, l’improbable parachutage de l’excep- avec Virginie Efira, Albert Dupontel, ayez pitié de votre capillicultrice préfé- tionnel Monsieur Blin (inénarrable Marié) Nicolas Marié, Jacky Berroyer, Bouli rée : renoncez à Loréal, parce qu’elle le dans cette folle aventure qui, tout en Lanners, Philippe Uchan, Michel vaut bien ! Pourrait-il y avoir une erreur nous faisant mourir de rire, nous tend Vuillermoz, Laurent Stocker… de diagnostic ? Toubib Bouli de lancer : un miroir déformant. Car évidemment « C’est comme la police, quand elle se Dupontel dresse le constat cinglant d’un Quel titre ! À lui tout seul, il donne envie trompe, ça fait des dégâts ». C’est dit : monde absurde, le nôtre, qui marche de foncer voir le film, sans rien en savoir le film ne sera pas tendre avec les forces sur la tête… Mais en grand romantique de plus ! Et vous auriez raison ! Ce pour- de l’ordre… sombre, il nous colle aussi dans les rait être la meilleure des résolutions : Nous voilà projetés dans une ambiance pattes un manifeste tendre et touchant, faire l’impasse sur le texte qui va suivre, loufoque qui navigue entre le noir grin- un véritable hymne à l’amour fou. Et on vous fier à votre instinct, au choix de çant d’un humour sans concession et la n’est pas prêts d’oublier la manière dont votre cinéma, à l’affiche très réussie qui fraîcheur acidulée des contes de fée. La Dupontel et Efira disent adieu aux cons ! annonce le trio de choc : Albert Dupontel touche finale, c’est une bonne rasade – Virginie Efira – Nicolas Marié… Sans de poésie pour y noyer avec élégance Tournefeuille parler des rôles secondaires, truculents, la désespérance du pauvre monde. Une (également à l’American Cosmograph) grand-guignolesques, touchants. L’univers de Dupontel est plus que ja- mais méticuleusement indiscipliné, pro- fondément libertaire, farouchement anti- conformiste. Armé du scalpel aiguisé de la satire, le voilà parti une fois de plus pour lacérer le vernis de nos sociétés modernes violemment aseptisées.

Qu’est-ce donc qui cloche sous la chape policée de cette civilisation ul- tra-connectée, dans cette ville faus- sement intelligente ? Et dans le corps de Suze Trappet (merveilleuse Efira) ? Planqué derrière sa fonction déshuma- nisée, un médecin désabusé (interpré- té par Bouli Lanners dont les propos cliniques contrastent de façon drola- tique avec sa bonhommie naturelle) va lui asséner benoîtement la terrible nou- velle : notre jolie coiffeuse dans la fleur de l’âge se meurt sans qu’elle le sente arriver. Irrémédiablement condam- née pour avoir trop consciencieuse- ment coiffé et colorisé ses clientes, pour avoir sniffé moult vapeurs, laques, per- sulfates alcalins, dichlorométhane ! Ça a garanti sans 3D Ciném

TOULOUSE Borderouge (59 Avenue Maurice Bourges-Maunoury) 05 61 50 50 43 • TOURNEFEUILLE (Impasse du Château) 05 34 51 48 38

Film d'animation de Rémi CHAYÉ France 2020 1h22 Scénario de Sandra Tosello, Fabrice De Costil et Rémi Chayé

GRAND PRIX – Cristal du long mé- CALAMITY trage, Festival international du film d'animation d'Annecy 2020

Une POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 6 / 7 ANS enfance de C'est une merveille de film d'anima- tion, une réussite totale, dans le fond comme dans la forme. On n'en atten- Martha dait pas moins du génial Rémi Chayé, qui nous avait déjà donné en 2016 le splendide Tout en haut du monde. Il Jane embrasse ici l'univers ô combien ci- nématographique du Far West et lui Cannary donne un formidable coup de jeune en imaginant l'histoire d'une demoiselle de tout juste onze ans qui va bouscu- ler l'ordre des choses, aller jusqu'au bout de sa destinée à une époque et à un âge où elle aurait dû se conten- ter d'apprendre à repriser les chaus- settes et à faire la tambouille, bref à s'effacer derrière les héros forcément masculins.

1863, États-Unis d’Amérique Martha Jane Canary, son père Robert, sa petite sœur Lena et son petit frère Elijah font partie d’un convoi qui les emmène vers l'Ouest. C’est toute une

No 267 Du 7 octobre au 10 novembre 2020 / Entrée: 7€ / (1re séances à 4,5€) / Abonnement : 50€ les 10 places