N° d’ORDRE : 36/2009-M/SN

REBUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L4ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE « HOUARI BOUMEDIENNE » FACULTE DES SCIENCES BIOLOGIQUES

MEMOIRE Présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER EN : BIOLOGIE Spécialité : ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT Par : Manseur Amina

Sujet

L’EFFET DE LA MISE EN DEFENS SUR LA REMONTEE BIOLOGIQUE DANS LA STEPPE ALGERIENNE, CAS DE LA WILAYA D’ : DISSEMINATION ET MULTIPLICATION DE QUELQUES ESPECES STEPPIQUES

Soutenu publiquement le 04/07/2009, devant le jury composé de :

Mme Nedjraoui Dalila, Professeur, USTHB Présidente M. Mederbal Khelladi, Professeur, Université de Mascara Directeur du mémoire Mme Kadi Hanifi Halima, Professeur, USTHB Examinatrice Mme Kadik Lila, Professeur, USTHB Examinatrice

Année universitaire 2008/2009

1

Dédicaces

Tout d’abord, louange à dieu, chaque jour de ma vie, de m’avoir donné la chance d’étudier, de suivre la bonne voie et la ligne droite.

A mes parents dont le rêve était toujours de me voir réussir. Qu’ils sachent que leur place dans mon coeur et ma pensée, reste et demeure immense.

A mes frère Salah, Lahcen, Mohamed et à ma sœur unique Salima, la perle de mon existence, pour son soutien dans la vie.

A la mémoire de mes grands-parents.

A toute la famille Manseur et Mezoughi grands et petits, Que ces modestes lignes leur servent de témoignage à mon attachement indéfectible

A tous les collègues de la première Promotion de l’EDEE, en reconnaissance pour leur solidarité.

A tout (e) s mes ami(e) s que j’estime énormément.

Sans oublier tout le Peuple Palestinien assiégé

Et à tous ceux qui me sont chers.

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Remerciements

L’aventure des études s’achève. Au-delà de la satisfaction du travail réalisé, je garderai un excellent souvenir des trois années passées. Je voudrais ici exprimer ma reconnaissance envers les personnes qui m’ont aidée et soutenue durant cette période. Je remercie « Dieu le tout puissant » de m’avoir donné le privilège et la chance d’étudier et de suivre le chemin de la science et la connaissance. Je souhaite tout d’abord remercier le Professeur M. Mederbal Khalladi directeur du laboratoire de recherches sur les Systèmes Biologiques et la Géomatique au Centre Universitaire de Mascara qui a assumé le rôle de directeur du mémoire, d’avoir dirigé mon travail, et de m’avoir initié ses enseignements durant notre formation, ainsi qu’à de passionnants sujets de recherches, ses conseils, et sa clairvoyance scientifiques qui m’ont permis de venir à bout de ce travail. J’aimerais aussi exprimer ma gratitude à ceux qui me font l’honneur d’être membres du jury de soutenance. Pour avoir accepter de faire partie de mon jury du mémoire, je recueille leurs remarques et leurs critiques avec intérêt. J’exprime toute ma gratitude à Mme Nedjraoui D. Professeur à L’USTHB d’Alger qui, malgré ses lourdes tâches, a accepté de présider le jury de soutenance de mes travaux. Je voudrais également remercier Mme Kadi Hanifi H. et Mme Kadik L. Professeurs à L’USTHB d’Alger, qui ont bien accepté de juger ce travail J’ai préparé mon mémoire au Centre Universitaire de Mascara, dans des conditions de travail particulièrement agréables, qui doivent beaucoup à la gentillesse et à l’efficacité de M. Khader, M. Boukhari, M. Miloudi, M. Righi et Mme Mederbal, et à tout les membre de laboratoire du centre universitaire. Mes pensées vont aux différents collègues croisés du CUM et USTHB au cours de ces trois années pour tout ce qu’ils m’apportent, mais surtout pour leur amitié; je m’excuse de ne pouvoir les citer tous. Je voudrais remercier mes ami (e) s de l’USTHB : Naima, Lamia, Samia, Samira et Nora, et d’ailleurs, qui m’ont accompagnée pendant ces années. Merci à eux pour leur gentillesse et pour les discussions partagées. Je suis très reconnaissante à M. Mahboubi, M.Rouissat et M. Belarbi et tout le personnel de l’HCDS et à M. Ramdhan Directeur du CGA de la wilaya Bayadh qui ont bien voulu établir un rapport sur mon mémoire. Je les remercie pour leur confiance, leur disposition et à l’importance qu’ils ont portée à ce travail, pour leurs nombreuses remarques qui m’ont permis de parfaire mon manuscrit. Je remercie également Plus largement le personnel de l’ONM d’El Bayadh où j’ai été très heureuse de pouvoir discuter avec des personnes aussi nécessaires que M. Bousmaha, pour sa relecture de mon mémoire, de ses appréciations indulgentes. Cela a été un encouragement important, à un moment où le chemin à parcourir était encore long. Je voudrais pour finir spécialement remercier les personnes à qui je dois d’avoir pu réaliser ce mémoire : les professeurs qui ont contribué à me former au cours de ma scolarité et enfin je tiens à exprimer ma profonde affection à mes parents, qui m’ont toujours soutenue et qui m’ont encouragée sur la voie des études.

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Résumé

La présente étude est consacrée à étudier « Lutte contre la désertification dans la wilaya d’El Bayadh par la mise en défens et l’introduction de quelques espèces pastorales et la germination». La wilaya d’El Bayadh a été notre zone d’étude. Quatre stations ont été choisies pour réaliser ce travail : trois mises en défens et une plantation pastorale, situées dans les différentes entités physiques de la wilaya. Les principaux descripteurs retenus pour la caractérisation du couvert végétal se rapportent au taux de recouvrement, au nombre d'espèces, à la densité des formations végétales rencontrées dans les deux milieux (MED et HMED). D'autres descripteurs portant sur la caractérisation de l'état de la surface du sol (voile éolien, pellicule de battance, cailloux) ont été également utilisés. Les résultats obtenus montrent l'effet bénéfique de la mise en défens sur l'ensemble des paramètres caractérisant le couvert végétal. À l'intérieur et à la périphérie des mises en défens, nous avons abouti aux résultats suivants :

- Comparé aux parcours libres, la végétation est plus productive et plus diversifiée dans les mise en défens. Il a été constaté un recouvrement moyen de la végétation deux fois plus dans la mise en défens contrairement aux parcours libres. En terme de richesse spécifique nous avons trouvé entre 29 et 38 espèces différentes par 100m² contre 9 à 22 espèces respectivement dans et hors les mises en défens.

- L'étude de l'état de la surface du sol a, en revanche, montré amélioration de la texture et du taux de la matière organique ainsi qu’aux variants venant par l’humification des sols des mise en défens. Par contre, au niveau des parcours libres, on note une extension du voile sableux traduisant une forte sensibilité du milieu physique à la désertification après dégradation du couvert végétal.

-La remontée biologique dans la mise en défens de Megouchech est plus importante que les autres mises en défens, suivie par la plantation pastorale à base d’Atriplex canescens d’Oued . Cette hétérogénéité de l’effet de cette action est peut être due aux facteurs climatiques, pédologiques mais surtout anthropozoïque.

En outre, des espèces steppiques ont été retenues pour être multiplipliées : Stipa tenacessima, Lygeum spartum, Retama retam, Atriplex canescens. Cette partie expérimentale a pour but de comparer le comportement germinatif des espèces vis-à-vis des différentes températures (20, 25 et 30°C). Les résultats obtenus laissent penser que l’influence thermique sur la germination des graines des espèces steppiques étudiées, ont montré une certaine hétérogénéité.

Toutefois, ces résultats préliminaires sont des marqueurs - 4 - intéressants pouvant élucider davantage la relation entre l’effet de la température sur les espèces et l’écologie des espèces fréquentes des parcours steppiques, pour notamment mieux connaître les facteurs de la dissémination des espèces et les choix à retenir dans le cadre d’un programme destiné à favoriser la remontée biologique dans les zones arides.

Mots clés : Steppe, Désertification, Mise en défens, Plantation pastorale, El Bayadh, Germination, Espèces steppiques.

Summary

The present study is devoted to study “Fight against the turning into a desert in the wilaya of El Bayadh by the Fencing and the introduction of some pastoral species and germination”.. The wilaya of El Bayadh was our zone of study. Four stations were selected to complete this work: three fencing and a pastoral plantation, located in the various physical entities of the wilaya. The principal descriptors retained for the characterization of vegetable cover refer to the rate covering, with the number of species, with the density of the vegetable formations met in two mediums (MED and HMED). Other descriptors relating to the characterization of soil quality of the ground (wind veil, film of battance, stones) were also used. The results obtained show the beneficial effect of the fencing on all parameters characterizing vegetable cover. Into or out of the fencing, we ended to the following results: Compared with the free courses the vegetation more productive and is diversified in the fencing. We found a covering average of the vegetation twice more in the fencing then the free courses. In specific term of richness we found between 29 and 38 different species by 100m ², but 9 to 22 species respectively in and out of the fencings. The study of quality of soil, on the other hand, showed improvement of the texture and the rate of the organic matter like to variable coming by humification from the soil from the fencing. Contrary to the free course, an extension of the sandy veil translating a strong sensitivity of the physical environment to the turning into a desert after degradation of vegetable cover. It biological increase in the fencing of Megouchech is more important than the other, followed by the pastoral plantation containing Atriplex canescens of Wadi.Tousmouline. This heterogeneity of the effect of this action east can be due to the climatic, pedological factors but especially anthropical. In addition, among the steppe species met and which were selected to be to multiply: Stipa tenacessima, Lygeum spartum, Retama retam, Atriplex canescens, Peganum harmala. This study has the aim of comparing the germinatif behavior of the species with respect to the various temperatures (20, 25 and 30°C). The results obtained let think that the thermal influence on the germination of seeds of the studied steppe species, showed some heterogeneity.In spite of that, these preliminary results are interesting markers to more elucidate the relation between the effect of the temperature on the species and the ecology of the species found frequent in the steppe courses, to know the factors of the

- 5 - dissemination of the species and their choices to retain in an intended program to support the biological recover in the arid regions. Key words: Steppe, desertification, Fencing, pastoral plantation, El Bayadh, Germination, Species steppe.

لدراسة "مكافحة التصحر في والية البيض بسياج وإدخال بعض أنواع األعالف

38 29 22 9

30 25 20

:

Liste des figures

Figure I.1 : Situation géographique de la Wilaya d’El Bayadh 6

Figure I.2 : Répartition annuelle des précipitations de la station d’El Bayadh de la période 9 considérée entre 1999-2005.

Figure I.3 : Répartition annuelle des précipitations de la station d’El Abiod Sidi Cheikh de la 10 période considérée entre 2001-2006.

Figure I.4 : Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen de la station d’El Bayadh 10 période 2000 – 2005.

Figure I.5 : Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen de la station d’Abiodh Sidi 11 Cheikh période 2001 – 2007.

Figure I.6 : Quotient pluviométrique et climagramme d’Emberger d’El Bayadh et ASC(Variation 14 de la position des stations météorologiques)

Figure I.7: Mouvement naturel de la population de la wilaya d’El Bayadh 22

- 6 -

Figure I.8 : Répartition des occupés de la wilaya d’El Bayadh par activité. 22

Figure I.9 : Répartition de la population par groupe d’âge et par sexes. 22

Figure I.10 : Répartition de la population de la wilaya d’El Bayadh par secteur d’activité. 23

Figure I.11 : Effectif des cheptels dans la wilaya d’El Bayadh. 24

Figure III.1: Localisation des profils pédologiques par apport aux transects 42

Figure III.2: Corrélation entre la température et le taux de germination 48

Figure V.1 : Le spectre biologique des stations MED et HMED Dayat Cheih 59

Figure V.2 : Le spectre biologique des stations MED et HMED Megouchech 60

Figure V.3 : Le spectre biologique des stations MED et HMED Lazbar 60

Figure V.4 : Le spectre biologique des stations PLT et HPLT Tousmouline 61

Figure V.5 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Dayat Cheih 62

Figure V.6 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Megouchech 63

Figure V.7 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Lezbar 64

Figure V.8 : Le spectre biogéographique des stations PLT et HPLT Tousmouline 64

Figure V.9: La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station de 66 Dayat Cheih

Figure V.10: La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station de 67 Megouchech

Figure V.11 : La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station 68 de Lazbar

Figure V.12 : La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station 69 d’Oued Tousmouline Figure V.13a : Répartition des fractions granulométriques des horizons de sol de MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13b: Triangle de texture du sol de MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13c : Répartition du taux de la M.O des horizons du sol de MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13d : Répartition du taux d’humidité des horizons du sol MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13e : Répartition de la perméabilité des horizons du sol MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13f : Répartition du taux de calcaire des horizons du sol MED et HMED Dayat Cheih 75

Figure V.13g : Répartition du pH dans les horizons des sols MED et HMED Dayat Cheih 76

Figure V.13h : Conductivité électrique dans les horizons des sols de MED et HMED Dayat Cheih 76

- 7 -

Figure V.13i : Répartition des taux des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des 76 sols MED et HMED Dayat Cheih.

Figure V.14a : Triangle de texture du sol de MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14b: Répartition du taux de la M.O des horizons du sol de MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14c : Répartition du taux d’humidité des horizons du sol MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14d : Répartition de la perméabilité des horizons du sol MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14e : Répartition du taux de calcaire des horizons du sol MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14f : Répartition du pH dans les horizons des sols MED et HMED Megouchech 77

Figure V.14g : Conductivité électrique dans les horizons des sols de MED et HMED 78 Megouchech

Figure V.14h : Répartition des taux des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des 78 sols MED et HMED Megouchech.

Figure V.14i : Répartition des fractions granulométriques des horizons de sol de MED et HMED 78 Megouchech

Figure V.15a: Triangle de texture du sol de MED et HMED Lazbar 79

Figure V.15b: Répartition du taux de la M.O des horizons du sol de MED et HMED Lazbar 79

Figure V.15c: Répartition du taux d’humidité des horizons du sol MED et HMED Lazbar 79

Figure V.15d : Répartition de la perméabilité des horizons du sol MED et HMED Lazbar 79

Figure V.15e: Répartition du taux de calcaire des horizons du sol MED et HMED Lazbar 80

Figure V.15f : Répartition du pH dans les horizons des sols MED et HMED Lazbar 80

Figure V.15g : Conductivité électrique dans les horizons des sols de MED et HMED Lazbar 80

Figure V.15h : Répartition des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des sols MED 80 et HMED Lazbar

Figure V.15i : Répartition des fractions granulométriques des horizons de sol de MED et HMED 80 Lazber

Figure V.16a : Triangle de texture du sol de PLT et HPLT Tousmouline 81

Figure V.16b : Répartition du taux de la M.O des horizons du sol de PLT et HPLT Tousmouline 81

Figure V.16c: Répartition du taux d’humidité des horizons du sol PLT et HPLT Tousmouline 81

Figure V.16d: Répartition de la perméabilité des horizons du sol PLT et HPLT Tousmouline 81

Figure V.16e: Répartition du taux de calcaire des horizons du sol PLT et HPLT Tousmouline 82

Figure V.16f: Répartition du pH dans les horizons des sols PLT et HPLT Tousmouline 82

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Figure V.16g : Répartition du pH dans les horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline 82

Figure V.16h: Conductivité électrique dans les horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline 82

Figure V.16i : Répartition des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des sols PLT et 82 HPLT Tousmouline

Figure VI.1 : Evolution du taux de germination des graines étudiées en fonction des variations 89 de la température

Figure VI.2 : Variation de la vitesse de germination des espèces étudiées en fonction de la 90 température d'incubation.

Figure VI.3 : Profils des germinations chez les graines étudiées représentant les variations de la 92 germination des espèces étudiées en fonctions du temps (en jours) sous différentes conditions thermiques

Figure VI.4 : Aptitude germinative des graines des espèces étudiées en fonction de la température 93 et de l’espèce.

Liste des tableaux

Tableau I.1: Caractéristiques des mises en défens choisies dans la Wilaya d’El Bayadh 7

Tableau I.2 : Principales caractéristiques des stations du réseau météorologique 9

Tableau I. 3 : Tableau récapitulatif des données climatiques 13

Tableau V.1: La richesse floristique dans les stations choisies 70

Tableau V.2 : La composition par genre selon les espèces dans les stations étudiées 71

Tableau V.3 : La valeur de l’indice de similitude calculé pour les stations d’étude 72

Tableau V.4 : La comparaison des potentialités entre la mise en défens et les parcours libres 73 des différentes stations étudiées - 9 -

Tableau V.5 : La relation entre le taux de la matière organique avec les variables venant de 84 L’humification du sol

TableauVI.1 : Répartition des espèces étudiées en fonction de leur taux de germination, 91 vitesse de germination aux températures optimales (Selon la classification de Neffati (1994)

Liste des photos

Photo III.1 : Tamiseur électrique 43

Photo III.2 : Calcimètre de Bernard 43

Photo III.3 : Conductimètre 43

Photo III.4 : Dessiccateur 43

Photo III.5 : Centrifugeuse 43

Photo III.5 : Semence de Stipa tenacessima 46

Photo III.6 : Semence de Lygeum spartum 46

Photo III.8 : Semence de Retama retam 46

Photo III.9 : Semence d’Atriplex canescens 46

- 10 -

Photo III.10 : La chambre de germination 47

Photo IV.1 : Epis de Stipa tenacissima 51

Photo IV.2 : Touffe de Lygeum spartum (1) 53

Photo IV.3 : Graine de Lygeum spartum 53

Photo IV.4: Les graines de L’Atriplex canescens 54

Photo IV.5: Les fruits de Retama retam (1) 55

PhotoIV.6:Arbuste de Retama retam 55

Photo IV.7: touffe de Hammada scoparia(1) 56

Photo IV.8 : fruits de Hammada scoparia 56

Photo IV.9: Touffe d’Artemisia herba alba (1) 57

Photo IV.10: Les feuilles d’Artemisia herba alba 57

Photo VI.1 : Semences d’Atriplex canescens germées 88

PhotoVI.2 : Semences de Lygeum spartum germées 88

Photo.VI.3 : Semences de Stipa tenacissima germées 88

Photo VI.4 : Semences de Retama retam germées 88

Liste des Planches

Planche III.1: photos des appareils utilisés dans les analyses du sol 43

Planche III.2 : Photos des semences traitées des espèces étudiées 46

Planche VI.1 : Photos des graines des espèces étudiées germées 88

Liste des schémas

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Schéma II.1: Chronologie et objectifs des opérations de la favorisation de la remontée 35 biologique selon Boukli, (2002), Modifié

Schéma III.1: Schéma représentatif des dispositifs expérimentaux adoptés pour la 37 méthodologie de travail

Principaux sigles utilisés

A.N.A.T: Agence Nationale d’Aménagement du territoire CEPE : Conseil de la Communion d'Églises protestantes en Europe C.R.B.T: Centre de Recherche sur les Systèmes Biologiques et Terrestres CNT : Conseil National de Transition D.P.A.T: Direction de Planification et Aménagement de territoire D.S.A: Direction des Services Agricoles G.C.A: Générale Concession Agricole H.M.E.D: Hors Mise en Défens H.P.L.T : Hors Plantation Pastorale I.N.R.F: Institut National de la Recherché Forestière M.E.D : Mise en Défens M.O: Matière Organique N.D.V.I: Indice de Végétation - 12 -

O.N.M: Office Nationale de Météorologie O.N.S: Office Nationale des Statistiques P.D.A.U: Plan de Développement Agricole et Rural P.L.T : Plantation Pastorale PNAEDD : Plan National d'Actions pour l'Environnement et le Développement Durable U.R.B.T: Unité de Recherche sur les Systèmes Biologiques et Terrestres L.R.S.B.G : Laboratoire de Recherche sur les Systèmes Biologiques et la Géomatique

Table des matières

Table des matières Liste des figures I Liste des tableaux IV Liste des photos V Liste des planches VI Liste des schémas VI Principaux sigles utilisés VII

Introduction Générale 01 Partie bibliographique

I. Diagnostique écologique de la région d’El Bayadh

I.1- Introduction 04 I.2-Principales modalités de l'évolution régressive des parcours steppiques 04 I.2.1-La Matorralisation 04 I.2.2-La Dématorralisation 04

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I.2.3-La Steppisation 05 I.2.4-La Thérophytisation 05 I.3- Généralités écologiques et socio-économiques de la wilaya d’El Bayadh 05 I.3.1- Délimitation géographique de la région d’étude 05 I.3.2-Un territoire immense marqué par l'aridité 08 I.3.2.1- Climat 08 I.3.2.2-Géologie 14 I.3.2.3-Géomorphologie 16 I.3.3-Les ressources naturelles de la wilaya d'El Bayadh 17 I.4.3.1-Facteur hydrique 17 I.3.3.2-Potentialité du sol 18 I.3.3.3-La végétation 19 I.3.4-Situation socio-économique 21 I.3.4.1- Une forte agglomération des populations et une tertiarisation des activités 21 I.3.4.2-Les contraintes liées à la situation socio-économique 24

II. Les remèdes pour favoriser La remontée biologique

Préambule 26 II.1-La remontée biologique 26 II.2- L'art et la science pour favoriser la remontée biologique dans les parcours 26 steppiques II.2.1 Planification et administration 27 II.2.2-Préparation de terrain 27 II.2.3-Les parcours steppiques entre la restauration (mise en défens) et la 28 réhabilitation (plantation pastorale et semis) II.2.3.1-La restauration des parcours steppiques 28 II.2.3.1.1-Protection mise en défens 28 II.2.3.2-Réhabilitation 30 II.2.3.2.1-Plantation d'arbustes fourragers 30 II.2.3.2.2-Les resemis 31 II.2.3.2.3-Irrigation de complément 32 II.2.3.3-Les exigences de la réussite de la mise en défens et la plantation pastorale 32 II.2.3.3.1-Aménagement des pâturages 32 II.2.3.3.2-La formation et négociation 33

Partie Experimental

III. Démarche méthodologique

III.1- Méthode d’étude 36 III.2- Méthodes d’étude de la végétation 38 III.2.1- Plan d'échantillonnage 38 III.2.1.1- Choix du transect 38 III.2.1.2-L'aire minimale 38 III.2.2-Exécution des relevés 38 III.2.3-Principe et dispositif expérimental 39 III.2.3.1-L'étude quantitative 39 III.2.3.2-Etude qualitative 40 III.3- Méthode d'étude pédologique 41 III.3.1- Principaux objectifs de l'étude pédologique 41

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III.3.2- Matériel et méthode de l'étude pédologique 42 III.3.2.1-Phase bureau 42 III.3.2.2-Phase terrain 42 III.3.2.3-Phase de laboratoire 43 III.4- Méthode d’étude de la germination 44 III.4.1- Justification 44 III.4.2- Matériel et méthodes 45 III.4.2.1- Protocole expérimental 45 III.4.2.2- Le prétraitement 45 III.4.2.3- Etude de l’effet de la température sur la germination des graines 46

IV. Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

IV.1-Introduction 51 IV.2-Les exigences écologiques et l’intérêt fourrager des espèces choisies 51 IV.2.1-Stipa tenacissima 51 IV.2.2-Lygeum spartum 53 IV.2.3-Atriplex canescens 54 IV.2.4 -Retama retam 55 IV.2.5-Arthrophytum scoparium 56 IV.2.6 -Artemisia herba alba 57

Résultats et interprétations

V. Résultats du terrain et interprétation

V.1-Caractéristiques floristiques 59 V.1.1- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation biologique 59 V.1.1.1 -Station de Dayat Cheih 59 V.1.1.2- Station Megouchech 60 V.1.1.3- Station de Lazbar 60 V.1.1.4- Station de Tousmouline 61 V.1.2- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation phytogéographique 62 V.1.2.1- Station de Dayat Cheih 62 V.1.2.2- Station Megouchech 63 V.1.2.3- Station de Lazbar 63 V.1.2.4- Station de Tousmouline 64 V.1.3- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation systématique: 65 V.1.3.1- Station de Dayat Cheih 65 V.1.3.2- Station Megouchech 66 V.1.3.3- Station de Lazber 67 V.1.3.4- Station d’Oued Tousmouline 68 V.1.4- L’effet de la mise en défens sur la richesse floristique 70 V.1.5- L’effet de la mise en défens sur la composition par genres selon les espèces 70 V.1.6- L’effet de la mise en défens sur la similarité 71 V.1.7-L’effet de la mise en défens sur le recouvrement végétal et la phytomasse 73 V.2- Résultats et discussion de l’effet de la mise en défens sur les caractéristiques 74 pédologiques V.2.1- Station de Dayat Cheih 74 V.2.2- Station de Megouchech 76 V.2.3- Station de Lazber 78 V.2.4- Station de Tousmouline 81 - 15 -

V.3 – Interprétation 83 V.4- La discussion des conditions intervenant dans la répartition des espèces dans et 85 hors mise en défens

VI. Résultats de la germination et interprétation

VI.1- Résultats 88 VI.1.1-Effet de la température sur le taux de germination des espèces étudiées 89 VI.1.2- Effet sur la vitesse de germination des espèces étudiées 89 VI.1.3- Effet sur le taux cumulé des espèces germées 91 VI.1.4- Effet sur l’aptitude de la germination des espèces étudiées 93 VI.2-Interprétation 94 VI.3-Conclusion 96 Conclusion générale 97 Référence bibliographique 100 Annexe Listing Floristique

- 16 - Introduction et problématique

Introduction générale

Historique:

La steppe algérienne constitue une vaste région qui s’étend du Sud de l’Atlas saharien, formant un ruban de 1000km de long sur 300km de large, réduite à moins de 150km à l’Est. Elle s’étend sur une superficie de 36 millions d’hectares mais compte 20 millions d’hectares de parcours et sa limite Nord commence avec le tracé de la limite des précipitations moyennes annuelles de 400 mm, pour se limiter au Sud de l’Atlas saharien à 100 mm de précipitations (Bouchetata, 2001).

La steppe occupe une grande surface en Algérie et représente un bel exemple de la diversité climatique, édaphique et écosystémique dans des ambiances arides et semi-arides. Ces zones d'intérêt économique certains restent fragiles et sensibles à tous les facteurs de dégradation dont l’érosion des sols. Ainsi, ces zones qui subissent des changements rapides restent un domaine de recherche scientifique très intéressant (Djebaili, 1978 ; Achour et al, 1983 ; Pouget, 1980 ; Tsaki et al, 1983 ; Kadi-Hanifi-Achour, 1998 ; Mederbal, 2000).

Les nombreuses études phytoécologiques et pastorales entreprises dans ces régions ont permis d'évaluer et de cartographier les ressources naturelles disponibles. Des études diachroniques ont été réalisées dans le but de quantifier l'intensité de leur dégradation et de définir les facteurs qui en sont responsables.

Les facteurs contribuant à la désertification sont les suivants :  Croissance de la population steppique. La population steppique est passée de 1 255 000 habitants en 1968 à près de 4 millions en 1996. Durant la même période, la population nomade a régressé de 540 000 à 200 000 personnes. Cette régression est due au fait que la transhumance diminue au profit de déplacements de très courte durée (augmentation du surpâturage).  Augmentation du cheptel steppique. Le cheptel steppique est passé d’un équivalent-ovin pour 4 ha en 1968 à un équivalent-ovin pour 0,78 ha, provoquant un pâturage excessif. La végétation, composée d’alfa, de sparte et d’armoise, régresse progressivement jusqu’à l’apparition généralisée de la croûte calcaire.  Extension des surfaces cultivées. Les surfaces cultivées sont passées de 1,1 million d’hectares en 1968 à 2,1 millions d’hectares en 1990 à la suite de défrichements sur des sols fragiles situés en dehors des terres fertiles des fonds d’oueds ou de dayates.  Régime juridique des terres. Les terres steppiques ont été considérées pendant longtemps comme des terres « Arch » et étaient perçues comme propriété privée par les groupes et personnes qui les exploitaient. Lorsqu'en 1975, suite au remaniement du Code pastoral, les terres steppiques furent reversées au domaine de l’État et que celui-ci conféra un droit d’usage aux éleveurs, ce statut ambigu de « terre sans maître » entraîna un désinvestissement tant de la part de l’État que des éleveurs, avec des conséquences néfastes comme la dégradation des parcours et la non-régénération des ressources (PNAEDD, 1995).

La préoccupation de lutter contre la désertification, dans la mesure où il concerne le tiers des régions du globe productrice de biomasse, la dégradation des sols qui la caractérise a des causes naturelles et humaines ; une série d'actions ont été menées pour lutter contre ce phénomène, il y a eu beaucoup d'actions engagées face à ce problème, car depuis 2000, la mise en œuvre du PNDR dans les 7 millions d'ha d'espaces steppiques fragiles a permis de récupérer 3 millions d'ha grâce à la mise en défens et aux plantations pastorales : il faut remarquer que planter un arbre ne signifie pas que le problème est réglé, il faut permettre à la vie de prendre forme dans ces zones, par l'activité économique

17 Introduction et problématique et sociale (Elzerey, 2003).

Elle présente l'avantage d'une mise en œuvre facile et peu coûteuse. Cette manière de recevoir le problème et de vouloir résoudre l'état de dégradation des parcours par une mise en défens systématiquement de toutes les zones nous semble une idée naïve, car la mise en défens est limitée par des contraintes (Durand, 1988).

Aussi, parmi les remèdes à cet état de fait certains sont bien connus: contrôle des troupeaux et exploitation rationnelle des parcours, constitution de réserves fourragères, limitation des cultures céréalières aléatoires pour favoriser la remontée biologique des espèces pastorales. La mise en œuvre de ses solutions est extrêmement difficile et ne pourra se faire avant une éducation préalable des populations (Le Houérou, 1969).

L'objectif de l'étude de la mise en défens et son suivie: Dans l’étude de l’effet de ces mises en défens et la plantation pastorale sur le comportement des végétaux des milieux steppiques, notre objectif est de déterminer l'effet de cette expérimentation sur : - l’étude du changement sur le plan floristique sous l'effet de la mise en défens et de la plantation pastorale, - la richesse spécifique et sur l'état de la surface du sol dans les stations, - cette régénération se traduisant par une amélioration remarquable des caractéristiques physiques des sols pour assurer la régénération et Ie développement de la végétation spontanée. - l'identification de l'effet de la mise en défens sur les ressources de bases de la station, à travers la comparaison de deux situations: - Situation de l'état actuel de la mise en défens, - Situation de l'état actuel du parcours libre avoisinant.

Notre région d’étude se situe en Algérie occidentale. Le milieu où s'insère celle-ci est un vaste éco-complexe situé au sud de la wilaya de Saïda et caractérisé particulièrement par ses hautes plaines steppiques, la région Nord s'oppose d'une façon nette par sa richesse et la variété de ses paysages.

La désertification est le phénomène le plus spectaculaire qu'a connu la population de la wilaya d'El Bayadh ces dernières années. La progression rapide de l'ensablement concerne la quasi-totalité du territoire de la wilaya menaçant ainsi les oasis, les terres agricoles, les parcours, les agglomérations, les infrastructures, les routes et les points d'eau (Benouaz, 2001).

Différentes étapes chronologiques ont été suivies dans notre démarche méthodologique sur terrain, l’identification se fait en fournissant des informations qui contribuent à la compréhension des changements dans un tel milieu par une présentation et une caractérisation des ressources de base des stations (sol et végétation) à travers une étude phytoécologique qui aboutirait à: - un inventaire des espèces existantes dans les stations d'étude, - des mesures des différents paramètres de la végétation: biomasse, recouvrement, densité..., - une identification des différentes formations existantes, - une caractérisation des différents conditions écologiques: type de sol, topographie, état de la surface du sol..., - L’élaboration d'une expérimentation sur la germination des graines pastorales.

Notre travail vise à étudier l’efficacité de la mise en défens et la plantation pastorale ainsi que l’introduction des espèces pastorale sur la lutte contre la désertification.

Cette présente étude nous a amenés à articuler notre étude en trois parties distinctes, mais méthodologiquement unies: La première partie est consacrée à un diagnostic écologique de la wilaya d'El Bayadh, notre

18 Introduction et problématique région d'étude en insistant sur les causes et l'effet de la désertification sur la dégradation de cette dernière, et en présentant les remèdes pour faire pousser la végétation dans la steppe algérienne d'une façon générale tout en précisant le rôle de la mise en défens naturelle et des plantation pastorales si importante sur l'évolution des espèces pastorales dans le milieu steppique.

Les techniques d'études seront abordées dans la seconde partie : une présentation de la méthodologie du travail à l’étude de la végétation où la conception du formulaire d'inventaire et surtout de l'échantillonnage y seront exposées, ainsi qu'une démonstration de la distribution de la végétation. Les résultats de cette classification ont fait l'objet d'une analyse phyto-écologique, une étude pédologique qui traite les variables les caractéristiques édaphiques des milieux, comme nous le verrons plus loin, en plus une étude de germination dans laquelle on développe la multiplication et la dissémination de quelques espèces steppiques en favorisant les conditions de la germinations de leurs graines et en prenant en considération sa relation avec la remontée biologique.

La troisième partie regroupe les résultats obtenus sur terrain de la germination, en faisant une comparaison entre elles. Tout en jugeant de leur complémentarité, nous essayerons de caractériser, au mieux, floristiquement et écologiquement, la végétation étudiée.

19 Introduction et problématique

20 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

Partie bibliographique

21 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

I- Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

I.1- Introduction: La désertification concerne un processus de dégradation des terres lié à des facteurs naturels exacerbés par l’action de l'homme. La manifestation apparente du phénomène se traduit par une diminution de la couverture végétale et des potentialités des systèmes écologiques et une détérioration des sols et des ressources hydriques (Nedjraoui et Badrani, 2008).

Dans la pratique, la dégradation fait référence aux pertes d’usage ou de ressources. On parle de dégradation pastorale lorsque l’évolution de la végétation se traduit par une diminution de la valeur pastorale, telle que définie par Daget et Poissonet. Il peut y avoir dégradation pastorale alors même qu’il y a amélioration biologique, par exemple en cas d’embuissonnement par des ligneux (Gintzburger, 2002).

Ce phénomène est d'ailleurs mieux compris à travers ses causes humaines qui n'ont pas de rapport direct avec le climat, en particulier la pression démographique, les erreurs d'aménagement du territoire et les mauvaises politiques agricoles. D’où une surexploitation des terres par des labours intensifs et anarchiques. Comme autres causes, on peut noter l’érosion éolienne, le compactage des terres de labours qui empêche l’infiltration des eaux de pluies nécessaires à la remontée biologique (Benouaz, 2001).

I.2-Principales modalités de l'évolution régressives des parcours steppiques: Sur le plan dynamique, les processus de désertification répondent en Afrique du Nord, au déclenchement de divers phénomènes, ici pratiquement toujours régressifs. Nous analyserons ci- dessous les principaux (Quezel, 2000).

I.2.1-La Matorralisation : Elle est en général en Afrique du Nord en bioclimat sub-humide et humide lorsque les contraintes anthropiques ne sont pas trop intenses. Elle correspond à un envahissement des structures forestières de type climacique par les sclérophylles des ourlets et manteaux préforestiers comme Rhamnus ssp, Pistacia ss, Rhus ssp, Juniperus ssp, Osyris ssp, susceptibles de bien résister aux stress (Connell et al, 1977 in Quezel, 2000). Ce sont des espèces qui sont disséminées par le biais de baies consommables, le plus souvent par les oiseaux, ce qui leur permet ainsi de recoloniser les vides laissés, après perturbation, par les espèces arbustives et herbacées écologiquement exigentes de l’écosystème initial (Viburman tinus, Phillyrea media, Crataegus ssp, Brachypodium silvaticu, Balansaea glaberrima, etc.). En bioclimat semi-aride et aride, la transformation des forêts potentielles dématorralisées (ensemble pré-steppiques) se traduit par la modification des matorrals originaux où s’installent des nouveaux occupants arbustifs mieux adaptés à l’accumulation des contraintes liées aux actions anthropiques, pâturage en particulier, et à l’érosion des sols. Ainsi se développent divers types physionomiques de matorral en fonction des espèces dominantes : Matorrals de type éphédroide (Polygala balansae, Ephedra, Coronilla ramosissima), Matorrals à feuilles cotonneuses (Cistus ssp, Rosmarinus), Matorrals à xérophytes en coussinets en franges forestières supérieures (Cytisus balansae, Erinacea anthyllis, Alyssum spinosum, etc.).

I.2.2-La Dématorralisation Actuellement, dans de nombreuses régions d’Afrique du nord, les prélèvements volontaires s’opèrent dans les matorrals forestiers par dessouchage, et une végétation arbustive nouvelle s’installe.

22 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

Ce processus de remplacement de matorrals primaires par des matorrals secondaires déjà envisagé ci-dessus, aboutit en fait ultérieurement à une dématorralisation totale à deux phases. La première consiste au remplacement des espèces rejetant des souches par des arbustes hauts recevant peu ou pas (Cistacées, Papilionacées) qui à leur tour pourront être prélevées par l’homme, essentiellement pour des usages domestiques (Quezel, 2000). La deuxième marque la dématorralisation effective, avec l’installation de chaméphytes de petite taille ou rampants, constitués surtout par des labiées (Lavandula maroccana, L. dentata, L.atlantica, Thymus ssp, Corydothymus capitatus, etc.) et plus rarement des papilionacées (Genista pseudopilosa, Coronilla minima).

I.2.3-La Steppisation Le terme ultime de la dématorralisation est, essentiellement en bioclimat semi-aride et là où le matériel biologique existe, l’installation de structures steppiques, c’est-à-dire des formations largement dominés par des hémicryptophytes ou des chamaephytes bas, généralement à recouvrement non jointif, à cortège floristique peu diversifié. Une espèce ou un petit nombre d’espèces sont très largement dominants et colonisent des sols, variables en fonction du substrat, mais toujours peu évolués. Les steppes succédant à des forets pré-steppiques en Afrique du nord, sont surtout des steppes à graminées (Stipa tenacissima, Lygeum spartum, Aristida pungens), à composées (Artemisia, Hertia) à Labiées (Thymus, Micromeria), à Papilionacées (Astragales épineuses), voire à Chénopodiacées (Anabasis, Hammada). Beaucoup de ces formations constituent, en sous-strate de milieux pas ou très peu arborés à base de Juniperus phoenicea et Pinus halepensis surtout, des peuplements stabilisés se pérennisant par semis, voire par division et fragmentation de touffes pour l’alfa.

I.2.4-La Thérophytisation La permanence du parcours dans ces situations amplifie encore l’export du matériel végétal et l’ensemble des structures arborés, quels que soient les étages altitudinaux ou le bioclimat, mais aussi les steppes sont alors soumises au phénomène de thérophytisation lié à leur envahissement généralisé par des espèces annuelles souvent sub-nitrophile, disséminées essentiellement par les troupeaux. Ces espèces à forte production de graines, de stratégie « R », sont favorisées par un cycle biologique court (quelques semaines à quelques mois) qui leur permet d’occuper le sol durant les brèves périodes favorables à leur développement et ce dans tous les ensembles bioclimatiques et à tous les étages de végétation.

I.3- Généralités écologiques et socio-économiques de la wilaya d’El Bayadh : I.3.1- Délimitation géographique de la région d’étude :

Le territoire steppique est situé entre la région substeppique au Nord et la région subsaharienne au Sud. La Wilaya d'El Bayadh, notre zone d’étude, se situe dans la partie occidentale des hauts plateaux (Fig I.1), aux confins algéro-marocains.

Elle cadre dans un espace délimité en longitude par 0o (méridien de Greenwich) à 2o E et en latitude par 31o à 340 N. Elle s’étend sur une superficie de 71.697 km², soit 3 % du territoire national. Elle est limitée par les Wilayets suivantes : - Au Nord Saida et de Tiaret;- A l’Est et Sud-Est Laghouat - Ghardaia et Adrar ; -A l’Ouest et Sud Ouest Sidi Belabbès - Naâma et Béchar (Fig. I.1).

-Les critères du choix des stations d’étude (mise en défens et parcours libres): Après une étude bibliographique et une sortie prospective sur le terrain, nous avons choisi quatre stations dans des emplacements qui sont distincts, parmi lesquelles trois mises en défens et une plantation pastorale. Le choix de ces stations était pour les raisons suivantes : 1)-Le cadre physique: Le désert avance dangereusement et inexorablement du Sud vers le Nord. Le diagnostic écologique, réalisé le long d’un transect Nord-Sud de la zone steppique au Sud Ouest du territoire algérien (Wilaya d’El Bayadh) sur des entité physiques différentes reflète au mieux 23 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh la diversité phyto-écologique spécifique à la steppe ;

Le territoire test d’El Bayadh se divise en trois bandes géographiques parallèles à la mer, d’après la carte d’état major de la wilaya d’El Bayadh ; les stations d’étude s’inscrivent presque dans le même positionnement latitudinale successivement du Nord vers le Sud. La première est située dans les hautes plaines steppiques, deux stations dans l’Atlas saharien et la quatrième dans le pré-saharien.

- Les hautes plaines steppiques comprenant les communes de Roggassa et entre lesquelles se localise la mise en défens de Dayat Cheih.

- L’Atlas Saharien comprend la commune de Stiten située à l’Est et qui comprend la mise en défens de Megouchech, et à l’Ouest, nous avons choisi une plantation pastorale localisée dans la commune de Tousmouline.

La zone pré-saharienne, qui est la partie Sud du territoire de la wilaya d’El Bayadh est représentée par la commune de Brézina dans laquelle la mise en défens de Lazbar a été choisie.

²

Megouchech

Oued Tousmouline Dayat Cheih

Lazbar

Figure I.1 : Situation géographique de la Wilaya d’El Bayadh

24 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

2)-Le cadre physionomique: pour mener notre étude, nous avons donc opté, au sein de nos stations d’étude, pour le transect Nord-Ouest qui présente la direction dominante des vents dans la wilaya d'El Bayadh où l'on relève la présence de tous les groupements évolutifs des systèmes écologiques des mises en défens ;

La station de Dayat Cheih se situe à une altitude moyenne de 1083 m. La steppe de , recevant en moyenne 250 mm de pluie par an, est soumise à un climat aride à hiver froid. Cette station a une végétation à base de Lygeum spartum, Aristida pungens, Stipa tenacessima, Thymellia microphylla. La mise en défens de Dayat Cheih a une superficie de 18000ha réalisée par l’HCDS en 2003. C’est une mise en défens naturelle sans action biologique. C’est une opération pour protéger la route qui ramène à Dayat Cheih du côté Est.

La station de Megouchech a une altitude moyenne de 1321m. Cette station a une végétation de type Stipa tenacissima, Lygeum spartum, Helianthemum hirtum. La mise en défens de Megouchech a une superficie de 12000ha, réalisée par l’HCDS en 2003. C’est une opération pour protéger l’Oued Boughrara.

La station de Lazbar se situe à 30 Km à l’Est de la commune de Brézina, elle reçoit en moyenne 100mm de pluie par an, avec une végétation originale à Arthrophytum scoparium, Aristida pungens, Retama retam, Argylorobium uniflorum. La mise en défens de Lazbar a une superficie de 25000ha réalisée par l’HCDS en 2004, Afin de protéger les communes d’EL Bayadh de l’envahissement sableux qui provient de l’Erg Occidental, l’HCDS a suggéré que la présence du Retama retam donne de bons résultats sur les dunes pour permettre la fixation du sable et de créer un microclimat favorable à la remontée biologique. C’est une mise en défens naturelle sans aucune action mécanique ou biologique.

La plantation pastorale de Tousmouline a une superficie de 8000 ha réalisée par l’HCDS en 2001 avec une végétation à Lygeum spartum soutenue par une plantation d’Atriplex canescens afin de protéger le sol et fournir du fourrage au cheptel après l’ouverture de la mise en défens. Cette plantation est précédée par un routage par ligne distante de 4m et la distance entre les plants est de 3m. Après avoir visité les parcours de cette plantation pastorale, nous avons trouvé la station dans un état satisfaisant, malgré la charge qu’ont subie ces parcours et malgré l’interdiction du pâturage.

3)-Le cadre évolutif: comparaison entre l’efficacité de la mise en défens par rapport aux plantation pastorale et parcours libres; 4)- La possibilité de déplacement ; 5)- La disponibilité de la documentation.

Tableau I.1: Caractéristiques des mises en défens choisies dans la Wilaya d’El Bayadh Entité Nom de Date de la Dayrate Communes Superficie Action physique localité création H. Plateau Oued 21/04/2001 Plantation Bouktob Tousmouline 8000 (Ouest) Tousmouline pastorale H. Plateau Dhayat Mise en Roggassa Roggassa 18000 15/10/2003 (Est) Cheih défens A.Saharien Mise en Al Bayadh Stiten Megouchech 12000 10/05/2003 (Est) défens Pré.Saharien Abiod Sidi Mise en Brézina Lazbar 25000 03/04/2004 (Est) Chikh défens (Source : HCDS d’El Bayadh, 2007)

25 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

- Le choix des parcelles expérimentales: Les parcelles sont délimitées sur la base de la représentativité des faciès aux espèces pastorales et sur l'homogénéité physionomique. Une mise en défens d'un espace donné est comparable à un écosystème qui évolue en étroite relation avec les caractéristiques propres du milieu naturel qui l'abrite (Floret et Pontanier, 1982 ; Noy Meir, 1974). Les parcelles qui ont fait l'objet de ces expérimentations sont en nombre de 8 parcelles avec une superficie de 100m2 pour chacune.

I.3.2-Un territoire immense marqué par l'aridité : S’étendant sur plus de la moitié de la région hauts plateaux Ouest (57%), la wilaya d’El Bayadh est composée de plusieurs entités physiques contrastées. Elle se divise en trois bandes géographiques parallèles à la mer. Du Nord au Sud apparaissent les ensembles suivants :

a)-La zone de hautes plaines steppiques: elle s’étend sur une superficie de 15.124 Km2 représentant 21% de la superficie globale, et comprenant les communes de Kheiter, , Tousmouline, Kef-Lahmar, Rogassa et Cheguig. Elle constitue un immense bassin fermé dans lequel les eaux de pluie s'écoulent vers le Chôtt Chergui ou Daya. Le relief se présente comme une vaste plaine parsemée de quelques Djebels tels que Djebel Megres (Alt1, 536m). Les altitudes varient entre 900m et 1.400m.

b)-La zone de l'atlas saharien: elle couvre une superficie de 12.868Km2, soit 19% de la superficie globale et se compose des communes d'El Bayadh, Stiten, Sidi Amar, Boualem, Sidi Tiffour, Sidi Slimane, , Kreakda, Ain-Orak, Boussemghoune, et M'harra. Cette zone est caractérisée par un relief accidenté d'altitudes variant entre 1.300m et 2.008m).

c)-La zone présaharienne: elle occupe une superficie de 42.591Km2; soit 60% du territoire de la wilaya et regroupe les communes de Brézina, El-Abiodh Sidi Cheikh, Arabouat et la plate forme Saharienne; l'altitude diminue vers le Sud et varie entre 100m et 500m.

On peut, en schématisant, y inclure les hautes plaines et la plus grande partie de l’Atlas Saharien. Dans les régions arides, la notion d’effet cumulatif joue un grand rôle : une petite erreur peut avoir de grands effets à cause de la tendance des phénomènes naturels à s’entretenir d’eaux même une fois amorcée. Lorsque la dégradation atteint un certain niveau, elle devient irréversible et le paysage devient désertique. Une erreur d’aménagement peut donc conduire à la formation d’un paysage qui n’est plus aménageable parce que désertique, et souvent encore moins utilisable que le désert climatique car il n’est pas en équilibre avec le milieu naturel.

I.3.2.1- Climat : Sur le plan écologique, le climat est considéré comme un facteur très important dans la répartition de la végétation. La pluviosité et les températures sont les deux éléments fondamentaux considérés dans cette étude ; d’autres variables climatiques sont aussi analysées brièvement tels que le vent, la gelée blanche et la neige.

Climat des hautes plaines steppiques : Le climat en régions steppiques est un facteur déterminant en raison de son importance dans l’établissement, l’organisation et le maintien des écosystèmes. Ainsi un des objets essentiels de l’écologie des steppes concerne la recherche d’une meilleure relation entre les différentes formations végétales et le climat vu sous l’angle biologie : bioclimat (Elzerey, 2003).

Situées entre la limite Sud de la culture sèche des céréales et la limite Nord des palmeraies à 26 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh dattes comestibles, les hautes plaines steppiques reçoivent entre 400 et 175 mm de pluie en moyenne annuelle. Elles sont limitées au Nord par l’Atlas tellien et au sud par l’Atlas saharien (Djellouli, 2001).

Compte tenu de la non disponibilité des stations météorologiques dans les communes de Roggassa, Tousmouline, Stiten et Brézina, et vu la proximité de ces stations par rapport aux stations d’étude, ont été considérés dans l’étude menée, les données climatiques d’El Bayadh (Atlas Saharien au centre) et d’El-Abiodh Sidi cheikh (Zone pré saharienne au Sud et à 160km à l’Est de Brezina) successivement. Concernant Cheguig, Roggassa, Stiten et Tousmouline, elles sont représentées par les données climatiques d’EL Bayadh.

Tableau I.2 : Principales caractéristiques des stations du réseau météorologique

Station Latitude Longitude Altitude Situation Période

El Bayadh 33o41’N 01o01’E 1310m Station météorologique 2000- 2005

El Abiod Sidi Chikh 32°52’N 00°32’E 903m Station météorologique 2001 – 2007

(ONM El Bayadh, 2007)

1-Précipitation : Dans la wilaya d’El Bayadh, les précipitations sont insuffisantes pour permettre une utilisation agricole intensive. Cette insuffisance s’aggrave évidemment au fur et à mesure que l’on descend vers le sud (zone pré saharienne) (Bousmaha, 2008) ; la pluviosité accuse une forte variabilité interannuelle et spatiale avec une diminution des hauteurs de pluie du Nord vers le Sud.

2-Variations annuelles des précipitations : Si, comme le signale P.Seltzer (1946), les variations annuelles dans les hautes plaines sont toujours moins sensibles que dans le Tell, il n’en demeure pas moins que les écarts maximums situés entre 14 et 29mm restent importants dans ces régions où l’eau est le facteur le plus déterminant (Djebaili, 1984).

400

350 300

250 200

150 100

50

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

1999- 2000- 2001- 2002- 2003- 2004- 1998-

Figure I.2 : Répartition annuelle des précipitations de la station d’El Bayadh de la période considérée entre 1999-2005 (ON.M El Bayadh)

27 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

Figure I.3 : Répartition annuelle des précipitations de la station d’El Abiod Sidi Cheikh de la période considérée entre 2001-2006 (O.N.M. Abiodh Sidi Cheikh)

Les valeurs sont regroupées sous forme de graphes présentés dans les figures et montrent que les précipitations annuelles sont réduites ; elles sont souvent inférieure à 400mm pour la station d’El Bayadh, et moins de 180mm pour la station de ASC, elles sont irrégulières et insuffisantes surtout en 2001 où l’on relève 2mm pour la station de ASC et 103mm pour El Bayadh. 2001 fut une année marquée par une insuffisance très accentuée de pluie ayant engendré une forte sécheresse pour la wilaya d’El Bayadh ; c’était l’année de la mise en œuvre de la plantation pastorale de Tousmouline, mais l’année 2004 était pluvieuse voir excédentaire et abondante en végétation, car la précipitation a marqué une progression où elle a dépassé 350mm pour la station d’El Bayadh ; elle est arrivé à environ 160mm alors que la moyenne est de 129 pour celle d’El Abiod Sidi Cheikh. Cela coïncide avec la date de création de la mise en défens de Lazbar.

3)- Diagramme Ombrothermique de Gaussen : Les précipitations, l’humidité atmosphérique, le brouillard et la rosée jouent un rôle fondamental sur la végétation. Les jours sans pluie ne sont pas nécessairement des jours biologiquement secs, et l’apport d’eau par ces phénomènes a une incidence certaine sur la végétation. D’après Bagnouls et Gaussen (1953), un mois est défini comme un mois sec lorsque le total des précipitations en mm est inférieur ou égal au double de la valeur de la température mensuelle en C° (P≤ 2T). Le diagramme Ombrothermique permet de déterminer l’intensité et la durée de la période sèche, une période sèche étant une succession de mois secs.

40 80 P 2T°C 30 60 S.humide

20 S.sèche 40

2T°C P(mm) 10 20

0 0 J F M A M J J A S O N D Mois

Figure I.4 : Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen de la station d’El Bayadh période 2000 – 2005 (O.N.M. d’El Bayadh, 2007) 28 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

40 80 P 2T°C 30 60

20 40

2T°C P(mm) 10 S;sèche 20 0 0 J F M A M J J A S O N D Mois

Figure I.5 : Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen de la station d’Abiodh Sidi Cheikh période 2001 – 2007 (O.N.M. ASC ; in Zeghamri, 2008)

Moyennes mensuelles et régimes pluviométriques : Les graphes présentés dans les figures précédentes font ressortir deux périodes au cours de l’année pour les deux stations :

a)- Station d’El Bayadh La première, pluvieuse : cette période s’étale du mois de Septembre jusqu’à la fin du mois de Mai, avec un maximum en Novembre (P= 75mm, T=11°C).

La seconde, sèche : elle coïncide avec la saison la plus chaude ; elle présente un maximum de sécheresse en Juillet (P=8°mm, T=28C).

b) - Station d’El Abiod Sidi Cheikh: La première, pluvieuse : six mois seulement est la durée d’une période humide s’étalant du mois d’Octobre jusqu’à Avril.

La seconde, sèche : une longue période de sécheresse qui s’étend du mois de Mai et se termine au mois d’Octobre.

4- Autres facteurs climatiques de la région : a)- Le vent :

L’action des vents est bénéfique lorsqu’ils apportent l’humidité, et néfaste à un double point de vue.- Soufflant sans rencontrer d’obstacles, les vents secs activent l’évaporation, dessèchent les sols et contribuent à l’aspect aride de la steppe. De plus, sur les sols peu protégés par une végétation discontinue, les vents enlèvent les particules fines, les limons, ne laissant finalement que les éléments grossiers et caillouteux. Ce phénomène est particulièrement grave dans les zones déjà touchées par l’érosion torrentielle et peut aboutir au stade final de la désertification (Bousmaha O.N.M, 2008).

El Bayadh est moins abritée des vents, en général, seule la direction Est à peu près abritée (Durand, 1988).

Dans l’ensemble, ces vents sont de force modérée et les plus forts sont ceux de fin d’hiver et de printemps (Regagba, 1999).

b)- Les vents secs et glaciaux : Les vents secs et glaciaux sont redoutable surtout quand ils surviennent en période d’automne et de printemps. Ce type de vent glacial gèle les jeunes pousses des pâturages après les pluies, ne 29 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh laissant finalement aucune pousse verte (Bousmaha O.N.M, 2008).

c)- Le siroco : Malgré tout, le vent le plus catastrophique est le siroco, vent chaud et sec provenant du sud du Sahara et soufflant vers le Nord. Ce vent souffle en moyenne de 20 à 30 jours sur la région. Le siroco peut souffler en toute époque de l’année, mais il est rare pendant les mois les plus froids. Il souffle surtout en juillet et en Août, provoquant des orages, mais son passage est d’autant plus catastrophique qu’il survient tôt (Avril-Mai). Chargé de sable, ce vent détériore le système aérien des végétaux et favorise le phénomène de désertification et la dégradation de la steppe.

En effet, la désertification durant cette dernière décennie prend l’allure d’une véritable catastrophe écologique aux conséquences socio-économiques désastreuses par ces implications sur le potentiel des terres agricoles, les ressources hydriques, la sécurité alimentaire, l’environnement et la vie même des citoyens.

Cette région, se trouve ainsi menacée à moyen terme, par ce fléau qui constitue un risque majeur et dont les conséquences seraient le déclin et la disparition de l’activité pastorale à long terme Il peut alors faire monter les températures jusqu’au dessus de 42°C en zone pré saharienne (Abiodh Sidi Cheikh, Brézina…). Les températures minimales atteignent souvent les –06.0° à –07.0°C en hiver (effet de gelées matinales) (Bousmaha O.N.M, 2008).

d)- La gelée blanche : La gelée blanche est souvent immédiatement relayée par le siroco (Bousmaha O.N.M, 2008). Dans notre région d’étude, le risque de gelée commence lorsque le minimum de la température tombe au dessous de 10°C et il dure tant que ce minimum reste inférieur à cette valeur. En pratique, pour la végétation, le risque de gelées persiste pendant toute la moitié de l’année, en général de Novembre à fin Avril (Djebaili, 1978).

Cette région subit d’une manière générale 40 à plus de 60 jours de gelée blanche par an et en dessus de 900m d’altitude, les gelées peuvent se produire dès Octobre jusqu’en Mai (Bousmaha, 2008).

Synthèse climatique : Partant du fait que les différents éléments du climat n’agissent jamais indépendamment les uns des autres, phytogéographes, climatologues et écologues ont cherché des formules synthétiques pour représenter le climat. Ces formules combinent les données mesurées ou enregistrées partout, les températures et surtout les éléments les plus utilisés à la fois dans ces formules et pour le calcul approximatif de données manquantes ou exceptionnellement mesurées telles l’évaporation des sols et la transpiration des végétaux. Les formules climatiques utilisant les précipitations et les températures appartiennent au même groupe que l’indice d’aridité de E. DE MARTONNE (1926). Ces indices sont des indices annuels qui ne rendent pas compte des variations saisonnières, celles-ci pouvant être mises en évidence à l’aide des climagrammes d’Emberger.

a- Climagramme d’Emberger : Dans les régions méditerranéennes l’amplitude thermique est un facteur important de la répartition de la végétation. Pour permettre une classification zonale plus fine, nous avons tenté d’établir une synthèse climatique et bioclimatique principalement fondée sur la méthode d’Emberger. Cette méthode repose sur le calcul d’un indice donné par la formule suivante:

30 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

2000P Q  2 M ²  m²

P : moyenne des précipitations annuelles (en millimètre) M : Température moyenne maximale du mois du mois le plus chaud (en degré kelvin), m: Température moyenne maximale du mois le plus froid (en degré kelvin).

Le quotient pluviométrique Emberger fait intervenir « m » ; il porte les stations sur un graphique en coordonnées cartésiennes où il place « Q2 » en ordonnées et « m » en abscisse. Les limites entre les climats sont établies à l’aide des données de la phytogéographique.

- Le quotient d’Emberger tient compte indirectement de l’évaporation puisque celle-ci varie dans le même sens que l’amplitude des oscillations thermiques.

b)- L’indice d’aridité : A partir des données provenant des services météorologiques de la wilaya d’El Bayadh, nous avons calculé certains indices climatiques tels que l’indice De Martonne, utilisant comme paramètres la pluviométrie et la température, qui ajoute à la température moyenne annuelle T le chiffre 10. On a alors : Ia = P/ (T+10) P : Pluviométrie annuelle T : Température Annuelle moyenne

L’interprétation des valeurs de Ia : est la suivante :

0 Ia 5 Climat hyperaride 5 Ia 10 Climat aride 10 Ia 20 Climat semi-aride 20 Ia 30 Climat semi-humide 30 Ia 55 Climat humide

Tableau I. 3 : Tableau récapitulatif des données climatiques

Régime Station Période P(mm) M m M2-m2 T Q I a Source 2 saisonnier Récente Météo El Station El 2000- 227,50 308.4 272.28 20974.17 15,40 21.69 8.95 AHPE Bayadh Bayadh 2005 (2007)

Station El Récente Zeghamri, Abiod Sidi 2001- 102 307 276 18073 8.25 11.28 5.58 APHE (2008) Chikh 2007

Les deux stations présentent des régimes différents l’un par rapport à l’autre, le pourcentage de pluie est partout moins élevé. Pour la station d’El Bayadh, elle présente le régime AHPE (32,25%), tandis c’est le régime APHE qui caractérise la station d’ au régime pour la période récente (45%).

Nous remarquons que la quantité la plus importante des pluies tombe généralement en saison d’automne ce qui coïncide avec l’ouverture des mise en défens à un pacage modéré qui à pour but de rajeunir les touffes âgées de graminées, d’après Le Houérou (1987), cela aide aussi à la dissémination 31 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh et la germination des graines transportées par les ruminants, après qu’elle trouve les bonnes conditions après la fermeture de la mise en défens ce qui favorise la remontée biologique.

Pour le végétal, l’eau est disponible durant son cycle de développement. Autrement dit, la répartition des pluies est plus importante. Dans la région méditerranéenne, il est connu que le pourcentage des pluies estivales (Juin, Juillet, Août) est dû essentiellement à des orages, varie peu tout en restant faible, pour nos stations et par rapport au total annuel. Au plan écologique ceci se traduit par des conditions de sécheresse plus sévères sur les hautes plaines steppiques que sur les reliefs de l’Atlas saharien.

Station ASC Station El Bayadh

Figure I.7 : Quotient pluviométrique et climagramme d’Emberger d’El Bayadh et ASC (Variation de la position des stations météorologiques)

D’après la figure I.7, la station d’El Bayadh s’intègre dans une ambiance sèche ; semi aride inférieur (Q2=21.69), la variance thermique est de type froid. La station d’Abiodh Sidi Cheikh a connue une variation climatique, elle s’intègre dans une ambiance per-aride (Q2=11.28).

Les bioclimats arides à semi arides sont l’aire de répartition des graminées à la steppe algérienne citons l’Alfa et le sparte (des espèces méditerranéenne) mais les précipitations respectives de 227.5.mm et 102mm pour la station d’El Bayadh et El Abiod Sidi Cheikh, sont déjà trop insuffisantes pour ces espèces qui se trouvent à l’état apparemment dégradé.

I.3.2.2-Géologie: L’espace de la wilaya d’El Bayadh est géologiquement constitué par les formations suivantes :

a)- Les hautes plaines : Ce sont d’immenses étendues depuis la frontière marocaine à l’Ouest jusqu’aux confins de la Tunisie. Elles s’individualisent au cours du secondaire par un comportement tectonique différent des 32 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh régions voisines.

En effet, pendant le jurassique le sillon atlasique au Sud est affecté par une sédimentation active, continue et régulière tandis que les hautes plaines apparaissent comme un môle enduré et stable, caractérisé par un taux de sédimentation faible, se conserve au crétacé avec cependant un changement dans la sédimentation qui devient essentiellement gréseuse.

Ainsi, une puissante sédimentation gréseuse affecte l’Atlas Saharien depuis le Port Landier jusqu’à l’Albien, alors que la région des hautes plaines n’enregistre que 200 mètres de pluie pendant la même période.

L’émersion des hautes plaines s’achève avec l’apparition des bancs de gypse à la fin du sénonien. Les plissements tertiaires engendrent une structure en vaste synclinal faible vers le Sud, sur lequel s’inscrit le Chôtt Chergui. La sédimentation devient continentale au cours du tertiaire avec un remplissage de couches argilo-sableuses par des calcaires lacustres.

Ainsi, les traits structuraux majeurs des hautes plaines oranaises se caractérisent par l’existence d’un haut fond rigide et stable faiblement tectonisé.

b)- L’Atlas Saharien : C’est une importante chaîne de montagnes constituée par une série de plis orientés Sud-Ouest/ Nord–Est qui sépare les hautes plaines de la plate forme saharienne. Les reliefs sont constitués par les anticlinaux amygdaloïdes. Des failles et décrochements, parfois très importants, perturbent la régularité des reliefs.

Les mouvements post-turoniens n’ont pu être datés par l’absence de stratigraphie tertiaire. On remarque bien qu’au niveau de l’accident Sud atlasique, les dépôts de poudingues de base du tertiaire continental sont redressés à la verticale.

Les anticlinaux présentent des flancs très redressés parfois verticaux formant un genou très brutal avec une voûte plane, horizontale, quelquefois même légèrement inclinée (anticlinaux coffrés). Sur les flancs, les couches redressées (souvent des grés infra-crétacés) forment de magnifiques chevrons imbriqués en écailles.

Les synclinaux perchés coiffés de la dalle turonienne revêtent la forme classique « en lambeau » bien visible dans le Kebeur Es Saguia et Djebel Rhoundjaia. Là où l’érosion a enlevé complètement le Turonien et le cénomanien, les grès continentaux apparaissent en vastes synclinaux empilés.

c)-La plate forme saharienne : Au Sud de l’Atlas saharien, les grands espaces du désert s’étendent à perte de vue. Dans ce domaine, la tectonique a très peu joué, ce qui caractérise la plate forme saharienne comme une zone calme. L’ensemble des terrains appartient aux dépôts continentaux du tertiaire et du quaternaire qui recouvrent en discordance les dépôts du crétacé supérieur.

La région d'El Bayadh chevauche sur trois domaines géologiques structurellement dominants. Du Nord au Sud, on distingue:

- le domaine des hautes plaines, de structure tabulaire, constitué essentiellement de formations continentales d'âge Miocène, pliocène et Quaternaire;

33 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

- le domaine de l'atlas saharien, caractérisé par les structures plissées de direction NE-SW et d'âge Jurassique et Crétacé; - le domaine de la plate-forme saharienne, caractérisé par son assise détritique, d'âge paléozoïque et les formations continentales "récentes" d'âge pliocène et miocène.

I.3.2.3-Géomorphologie: L'occupation du sol dans la région d'El Bayadh, comme pour l'ensemble du territoire steppique algérien, est fortement liée à la géomorphologie. Trois formes physiographiques importantes se dégagent en liaison avec la structure géologique et la nature des roches qui constituent le substratum géologique:

a) Les Djebels, collines et sommets: Ils constituent essentiellement l'Atlas saharien. Ils sont issus de l'évolution d'un relief plissé, formé par la succession spatiale plus ou moins régulière de bombements convexes (anticlinaux) et de creux concaves (synclinaux). L'érosion Quaternaire a mis à jour toutes les zones résistantes en déblayant les couches tendres (marnes).

En général, les zones anticlinales correspondent aux sommets actuels et les synclinaux aux parties déprimées. On trouve cependant des reliefs inversés par suite d'une érosion intense, et qui correspondent à des zones hautes appelées "synclinaux perchés". L'altitude de ces reliefs est comprise entre 1022m (Sidi Slimane) et 2008m (Djebel Ksel). Ces formes de relief sont parfois occupées par une végétation forestière très dégradée (Djebel Ksel, Djebel Boudarga....).

b) Les surfaces plus ou moins planes: Ces surfaces correspondent aux glacis, qu'ils soient d'accumulation ou de dénudation, qui entourent les montagnes. Cette forme de relief résulte de plusieurs conditions de formation telles la pente raide des djebels, l'évacuation des déblais sur le glacis et l'absence d'une érosion linéaire bien marquée. Plusieurs formes de glacis qui s'emboîtent les uns dans les autres peuvent être distingués:  les hauts glacis, datant du Quaternaire ancien et incisés par des Dhayâtes de taille variable ;  les glacis de raccordement du Quaternaire moyen (plus récent) relient les reliefs avec les hauts glacis. Ils présentent des accumulations calcaires sous forme d'encroûtement. Ces glacis, souvent ensablés, sont recouvert d'une végétation psammophile ;  les glacis du Quaternaire récent sont constitués par des dépôts alluviaux et colluviaux tels les chenaux et terrasses d'oueds. L'accumulation calcaire, moins importante, se présente sous forme de nodules et parfois d'encroûtement.

c) Les dépressions: On distingue deux formes de dépressions: les Dhayates et les Chôtts.  Les Dhayates sont des dépressions circulaires de faibles dimensions (quelques dizaines de mètres). Elles se forment surtout au niveau des hauts glacis (surface Moulouyenne) par un phénomène de dissolution de l'épaisse croûte calcaire.  Les Chôtts. Il s'agit du Chôtt Chergui d'altitude moyenne de 100m. C’est un vaste système endoréique du Quaternaire moyen qui couvre plusieurs dizaines de Km2 et où s'accumulent les eaux de ruissellement salées. La zone centrale, la plus basse, est sans végétation à cause de la salure trop élevée.

I.3.2.3.1-Les contraintes liées à géomorphologie

Ensablement : Le gré pulvérisable par effets thermiques et mécaniques mettent à la disposition des vents et ruissellements des particules fines, légères, aisément transportables. 34 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

Sans qu’il soit possible de le mesurer exactement, le phénomène de vent sableux semble devenir plus fréquent et plus dense. Conséquence du recul du tapis végétal (qui libère des particules fines et légères disponibles à l’enlèvement par les vents violents) ce phénomène tend à amplifier la surface des aires à dépôts sableux, à formation dunaire. Une grande partie de la steppe entre Atlas et chott au Nord Ouest et à l’Ouest de la wilaya, est en butte à ce danger. Les infrastructures urbaines de Tousmouline, El Mehara par exemple, sont directement menacées d’être ensevelies sous les sables ; la progression du sable dans la région Nord est très perceptible sur des superficies importantes de la commune de . Il en est de même dans les communes de Cheguig et Roggassa, parties centre et Nord, et aussi dans les vallées atlasiques de l’Ouest et sur tous les piémonts sahariens.

I.3.3-Les ressources naturelles de la wilaya d'El Bayadh: I.3.3.1-Facteur hydrique:

Sur le plan hydrogéologique, l’eau est une ressource inégalement répartie

Les conditions climatiques sévères conditionnent, avec les facteurs géomorphologiques, le régime hydrographique et son évolution. Les eaux pluviales s'écoulent vers des zones de concentration ou d'évaporation (endoréisme). Cette particularité est à l'origine de dépressions plus ou moins circulaires (daya). Ces eaux se lient avec des gypseux du trias lorsqu'elles traversent les terrains salés donnant ainsi naissance aux Sebkha, zones de concentration puis d'évaporation des eaux qui se transforment durant l'été en étendues abiotique recouvertes d'une carapace de chlorures divers.

Les pluies qui tombent sur l'Atlas saharien, les neiges qui restent sur le sol plusieurs jours, les couches calcaires et surtout les grandes épaisseurs de grés donnent à l'Atlas Saharien une relative richesse en eaux. Ces grés de l'Albien (crétacé inférieur), qui alternent avec des lits marneux, servent de réservoirs aux sources les plus fortes dont la plupart sont celles de l'Atlas saharien. Le haut bassin de la région atlantique alimente également le Sahara par plusieurs oueds:  Oued Rhabi qui alimente l'Oasis d'EL Abiod Sidi Cheikh ;  Oued Seggeur qui alimente la palmeraie de Brézina ;  Oued Zergoum coupe le Djebel Mimouna.

Par contre, les oueds qui alimentent le bassin des Chôtts sont moins importants avec un débit très irrégulier à cause, notamment, des pluies qui sont aléatoires. Entre la chaîne principale de l'Atlas et les chaînons de l'Hangar Guettar et du chebkat Menidjel s'étend une zone topographiquement déprimée dans laquelle les petits oueds se terminent, soit dans les Sebkhas, soit dans les Dhayates. Ces deux oueds s'alimentent à l'Atlas saharien et traversent ces hautes plaines d'une vallée jalonnée de points d'eau. Les ressources hydriques souterraines de la wilaya sont considérées comme importantes par l'existence d'un bassin artésien de la nappe Chott-Echergui, sources et forages artésiens de la zone d' (Elzerey, 2003).

I.3.3.1.1-Les contraintes liées au système hydraulique naturel : Les bassins/versants, lits d’Oueds, (tracés des lits principaux) sont soumis depuis longtemps à des transformations par effet de l’érosion par ruissellement et turbulence, à la suite des précipitations rares mais presque toujours violentes, et des orages. On constate de ce point de vue, et partout, une fragilisation du système hydraulique naturel. En conséquence, les ouvrages anciens ou récents d’hydrauliques (barrages, digues, retenues collinaires, gabionnages anti torrentiels) sont soumis à chaque crue, même moyenne, à des pressions mécaniques telles que leur durée de vie est la plupart du temps courte (Halfaoui, 2003).

Les ressources naturelles de la wilaya sont soumises à une forte pression anthropique et par voie de conséquence fragilisée par les actions de l’homme et les aléas climatiques liés à la sécheresse.

35 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

I.3.3.2-Potentialités du sol :

Un patrimoine menacé et une forte sensibilité à la désertification.

La nature des sols et leur répartition sont en étroite relation avec les unités géomorphologiques. La majeure partie des sols de la wilaya à potentialités agricoles est occupée par les sols profonds à profil alluvial (Dhaya). Ces sols sont peu pourvus de matière organique, avec un taux inférieur à 2%. Leur texture est généralement grossière et à structure granuleuse présentant une stabilité structurale relative. Ces sols ont la particularité d’être fragiles.

a)- La classe des sols minéraux bruts : Elle est représentée par plusieurs types de sols:  -les sols minéraux bruts d'érosion sont situés généralement sur pente assez forte où les couches superficielles sont constamment entraînées, empêchant ainsi la formation du sol. Le couvert est très peu significatif avec toutefois quelques reliques de chêne vert (Quercus ilex), genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus)...  les sols minéraux bruts d'apport alluvial se localisent au niveau des lits d'oueds. Ils présentent une texture sableuse, une forte charge caillouteuse et sont occupés par une végétation ripisylve à Tamarix sp, Nerum oleander;  les sols minéraux bruts d'apport éolien sont constitués de sables plus ou moins mobiles. Ces sols sableux, très faiblement calcaires, sont occupés par une végétation typiquement psammophile à Aristida pungens, Hammada scoparia,

b)-Les classes des sols peu évolués

Cette classe se distingue essentiellement par deux types de sols :  les sols peu évolués d'érosion, sur roche mère dure (calcaire, grès..) ou tendre (marnes), présentent une profondeur peu importante (< 20cm), une proportion élevée d'éléments grossiers, une forte charge caillouteuse, un horizon superficiel bien individualisé et un faible taux de matière organique.  les sols peu évolués d'apport alluvial se répartissent particulièrement dans les chenaux et terrasses d'oueds alluvionnées et les Dhayates. Ces sols représentent la majeure partie des terres mise en culture.

c)- La classe des sols calcimagnésiques: Elle concerne les sols présentant en général une surface sensible à l'érosion hydrique en nappe, couverte d'une pellicule de glaçage et en partie surmontée d'un voile sableux. Elle est représentée par plusieurs types de sols:  Rendzine: elle sont localisées essentiellement dans l'Atlas saharien et présentent en général les caractéristiques suivantes: une structure grumeleuse, un taux de matière organique supérieur à 3%, un taux de calcaire total supérieur à 40% et une végétation forestière et pré-forestière à Quecus ilex, Juniperus oxycedrus, Rosmarinus tournefortii et Stipa tenacissima.  Sols bruns calcaires: ils sont également la caractéristique de la zone montagneuse et se définissent comme les rendzines, par une structure grumeleuse à polyédrique, un taux de matière organique également supérieur à 3% et un couvert végétal forestier et pré forestier. Les sols bruns calcaires à accumulation calcaire, localisés sur les glacis du Quaternaire sont dans l'ensemble caractérisés par une profondeur peu imortante (20 à 50 cm), une texture sablo-limoneuse à limono-sableuse, un taux de matière organique inférieur à 2%, un complexe absorbant saturé en magnésium et calcium et une végétation à base de Stipa tenacissima, Artemisia herba alba, Lygeum spartum.... On rencontre également ici et là des sols bruns calciques et des sols à encroûtement gypseux. 36 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

d)- La classe des sols isohumiques: Elle est essentiellement représentée par les sierozems qui se localisent sur les glacis plus ou moins caillouteux du Quaternaire moyen et ancien. Ces sols présentent une texture grossière, un taux de calcaire total élevé, un faible taux de matière organique inférieur à 1% et sont occupés par une végétation psammophile à Lygeum spartum, Arthrophytum scoparium, Thymealea microphylla...

e)-La classe des sols halomorphes Elle se localise au niveau des dépressions salées (Chôtt Chergui) et les zones d'épandage des principaux oueds. Ces sols se forment dans des alluvions à texture généralement grossière et sont souvent recouverts par des dépôts éoliens. La salure est très élevée à cause de la nappe phréatique qui est très peu profonde. Quand la salure est trop importante, la végétation se compose d'espèces hyperhalophytes (Halocnemum strobilaceum, Arthrocnemum sp). Lorsque cette salure diminue, le couvert végétal se compose d'halophytes (Salsola vermiculata, Atriplex halimus, Sueda fructicosa...) associés à des psammophites dans le cas où le terrain est recouvert de sables.

I.3.3.2.1-Les contraintes liées au sol :

La destruction de la fertilité des sols

La destruction de la fertilité des sols est due à la salinité croissante et par les facteurs suivants :  les Stagnation d’eaux dormantes et évaporant) centrant les sels minéraux diffus dans le sol et les déposant, en quantité croissante et densifiée dans la couche arable du sol.  l’apports par eaux de ruissellement ; traversant des terrains salés (couches du Trias) où elles se chargent, et déposant le sol dans les zones à épandage de crues. Cours d’oueds traversant des piémonts à Diapir (montagnes de sel triasiques), très fréquents sur tous les piémonts sahariens de la wilaya. Nappes souterraines en contact profond avec des parois ou strate et à forte salinité.

 l’érosion éolienne : Le problème de l’érosion éolienne fait perdre à la wilaya entre 40 et 70.000 ha de terres steppiques. Cette dégradation du couvert végétal a fait disparaître en 20 ans, les trois quarts (3/4) de la « mer d’Alfa » qui caractérisait cette zone steppique. La carte de sensibilité à la désertification élaborée par le centre national des techniques spatiales (CNTS) souligne que les sols des hautes plaines steppiques sont menacés car très sensibles à la désertification.

I.3.3.3-La végétation :

En outre, les facteurs liés à la situation topographique et à la nature des sols déterminent un certain nombre de groupements floristiques adaptés à certains types de milieux spécifiques

Les principaux types d'occupation du sol reflètent les conditions climatiques et bioclimatiques, comme il a été précisé plus haut, mais également les conditions écologiques précises au milieu. Afin de donner plus d'informations sur les principales unités de végétation présentes dans notre territoire test, nous précisons la présence des groupements suivants:

a)- Des groupements forestiers et pré-forestiers: Ce sont des formations développées sur les montagnes à la faveur d'un climat "tempéré" par l'altitude. Il s'agit surtout de jeunes forêts de Pin d'Alep (Pinus halepensis) introduit dans le cadre du barrage vert et des forêts très dégradées à Quercus ilex, Juniperus oxycedrus en association avec Stipa tenacissima.

37 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

b)-Des formations steppiques non salées: Basses et plus ou moins ouvertes, elles sont caractérisées par la dominance des graminées (Stipa tenacissima, Lygeum spartum.....) et/ou de chaméphytes (Artimisia herba alba, Artimisia compestris...) et auxquelles s'ajoute un cortège important et varié d'espèces annuelles. A ces formations sont rattachés les peuplements de jujubier (Ziziphus lotus) et pistachier (Pistacia atlantica). Toutefois, plusieurs unités peuvent être individualisées:

 La steppe à alfa (Stipa tenacissima): elle occupe les parties du terrain qui sont en relief. Le sol est fortement caillouteux et la terre fine est à prédominance limoneuse. La steppe à alfa est physionomiquement homogène mais trois faciès peuvent être distingues: - " La mer d'alfa", vaste nappe d'alfa régulière avec un cortège floristique composé d'annuelles. - Dans les secteurs montagneux, au voisinage des régions boisées, la formation précédente s'enrichit en espèces ligneuses basses (Rosmarinus sp. Cirtus sp. Helianthemum sp. ...). - Quand le terrain devient favorable à l'installation " d'espèces sahariennes" (Arthrophytum scoparium, Farsetia occidentalis, Anabasis articulata,....), les groupements présahariens se substituent progressivement à la nappe d'alfa en allant vers le Sud.

 La steppe à sparte (Lygeum spartum): elle occupe essentiellement les alluvions (qui forment, à la base des reliefs des glacis à pente faible et régulière), les zones dépressionnaires (Oued et Dhayates) et les accumulations éoliennes hétérogènes, elle présente à côté de la forme principale plusieurs faciès (faciès à Atriplex halimus, faciès à Peganum harmala, faciès à Artemisia compestris...).

 La steppe à armoise blanche (Artemisia herba alba): elle occupe les dépressions non salées. Le sol, formé d'éléments attachés aux pentes par le ruissellement, est plus ou moins argileux. L'armoise blanche forme une steppe basse assez lâche et s'accompagne d'un cortège floristique très peu significatif.

 La steppe à drinn (Aristida pungens): elle est localisée sur les dunes. La végétation, très clairesemée, est caractérisée par des graminées et un ensemble d'espèces telles que Retama retam. Le sable est fixé çà et là par des plantations de tamarix (Tamarix africana).

 La steppe à Arthrophytum scoparium : cette steppe fait la transition entre les hauts plateaux et le Sahara. Elle caractérise donc les régions présahariennes où le recouvrement des chaméphytes est généralement inférieur à 30%. Le sol est très peu développé et les précipitations inférieures à 200 mm/an. Les peuplement de jujubier (Ziziphus lotus) et de B'toum (Pistacia atlantica) sont localisés dans les dépressions argileuses et les talwegs. Les buissons de jujubier forment des "boules" de plusieurs mètres de diamètre souvent rapprochées et retenant le sable. La flore compagne appartient entièrement à celle des hauts plateaux.

c)-Des formations végétales des sols salés: Ces formations végétales forment une frange d'une largeur très variable autour des dépressions salées (Chott). En fonction de la salure (teneur en chlorure décroissante) différentes "zones" peuvent être distinguées. - Ceinture à Halocnemum strobilaceum ; - Ceinture à Suaeda fructicosa ; - Ceinture à Salsola vermiculata et Atriplex halimus.

d)-Des jachères et des cultures Il s'agit de culture annuelle (céréales) avec des jachères pâturées plus ou moins anciennes. Certaines jachères se présentent comme des peuplements assez denses à Peganum harmala, Ziziphus lotus (Elzerey, 2003). 38 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

Les contraintes liées à la végétation : Faute de mesures directes, et quels que soient les causes et processus créant l’état d’aridité absolue, on peut mesurer la désertisation en cours par un certain nombre d’observation.

a)-Dépérissement de l’ALFA : C’est un phénomène récent et allant s’accélérant, puisque depuis 10 ans la wilaya perd entre 40.000 et 70.000 ha d’Alfa par an.

b)- Les déboisements récents : Ces dépeuplements portent, ce qui est important à signaler, sur des espèces traditionnellement très bien adaptées au milieu (Juniperus oxycedrus, famille des Tamarix, Ziziphus, Pistacia,, Olea… etc.

c)-Le dépérissement des formations de masse récentes : Les plus réussies ont de la peine à obtenir, en développement adulte, le tiers de la taille d’un arbre normal dans l’espèce considérée, signe d’une aridification du milieu. Les plantations les plus réussies sont sans cesse menacées et peuvent se laisser détruire en quelques années, comme on le constate sur plusieurs sites.

I.3.4-Situation socio-économique : I.3.4.1- Une forte agglomération des populations et une tertiarisation des activités

En 1987, la wilaya d’El Bayadh comptait une population totale de 153254 habitants et atteint en 1998, 226 845 habitants et 260 700 en 2005. En terme d’accroissement démographique, la population d’El Bayadh a évolué selon un rythme d’accroissement soutenu de l’ordre de 3,55 % durant la période de 1987 – 1998 comparativement à la moyenne nationale observée durant la même périodeet qui est de l’ordre de 2,28 %.La wilaya d’El Bayadh enregistre un solde migratoire positif +1,27 %, qui soulève quelques interrogations par rapport aux conditions économiques difficiles de la zone basée sur la mono activité pastorale auxquelles il faudrait ajouter la sécheresse prolongée et l’absence d’investissements productifs.

Ce fort croît de la population de la wilaya d’El Bayadh est le résultat d’une forte natalité (Fig. I.6), tributaire pour long temps encore de l’accélération passée. Ceci a été confirmé par les résultats du sondage effectué au niveau national par l’O.N.S qui a montré que les plus forts taux de natalité sont les faits des plaines intérieures et hauts plateaux.

6 000

5 000

4 000

Naissances vivantes 3 000 Décés global

2 000 Nombre de population de Nombre

1 000

0 1 Mouvement naturelle de la population

Figure I.6: Mouvement naturel de la population de la wilaya d’El Bayadh (DPAT, 2005)

Par ailleurs, l’une des caractéristiques principales de l’évolution de la population par dispersion est le rythme d’accroissement spectaculaire observé durant les deux dernières décennies que ce soit de

39 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh la population agglomérée ou de la population éparse.

70 000

60 000

50 000

Semi rural 40 000 Rural agglomérée 30 000 Rurale éparse

Nombre de Nombre population 20 000

10 000

0 Type de population rurale

Figure I.7 : Répartition des occupés de la wilaya d’El Bayadh par activité (DPAT, 2005).

16 000

14 000

12 000

10 000

8 000 Masculin

Féminin 6 000

Répartitionde la population 4 000

2 000

0 00 - 05 - 10 - 15 - 20 - 25 - 30 - 35 - 40 - 45 - 50 - 55 - 60 - 65 - 70 - 75 - 80 04 09 14 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 74 79 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans et plus Groupe d'âges

Figure I.8 : Répartition de la population par groupe d’âge et par sexes (DPAT, 2005)

Dans ce cadre, le pyramide des âges établie à partir des résultats du DPAT 2005 montre que la population de la wilaya d’El Bayadh présente l’allure d’une population jeune avec une base large et un sommet effilé. En effet, cette forme de pyramide montre aussi une régression des tranches d’âges de 0– 4ans. Ce relatif changement dans la structure de la population montre une régression de la natalité estimée à 3,8 pour 1000 et un taux de mortalité infantile de 8 pour 1000, encore important malgré l’effort réalisé en matière de santé et l’amélioration des conditions de vie. L’analyse de la population par tranche d’âge souligne nettement l’importance de la tranche d’âge de 6-9, 10-14, 16-19 ans, qui représente 22 % de la population totale.

Par ailleurs, la population active (15 – 64 ans) selon la définition adoptée par l’O.N.S, représente 60% de la population totale. Ceci voudrait dire qu’un effort considérable doit être entrepris en matière de création d’emploi. Enfin, la répartition de la population par sexe montre que la population féminine représente 49,5% de la population totale. L’analyse par dispersion de l’évolution démographique montre que les évolutions les plus importantes étaient observées au niveau des agglomérations chef lieux (ACL) et les agglomérations secondaires (AS) qui ont enregistré respectivement un taux d’accroissement de 5,7 % et 7,5 %. Au recensement de 2005, la wilaya d’El Bayadh comptait une population active de l’ordre de 40 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh

160 820 personnes et une population occupée de 280 901, soit un taux d’activité de l’ordre de 23,5 % et un taux d’occupation de 62%.

Ces résultats montrent l’effort colossal qu’il y a lieu d’entreprendre en matière d’investissements et de création d’emploi dans une wilaya ou l’activité principale demeure le pastoralisme dépendant des aléas climatiques et l’état des parcours (disponibilités fourragères).

35 000

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000 Le nombre des occupées des nombre Le

5 000

0 Total Wilaya Les secteurs d'activité Agriculture B.T.P.H Industrie Autres Figure I.9 : Répartition de la population de la wilaya d’El Bayadh par secteur d’activité (DPAT, 2005)

En effet, la répartition de l’emploi par secteur d’activité montre la prééminence du secteur primaire présentant 41 % des emplois totaux. En réalité, le secteur primaire est représenté exclusivement par l’activité de l’élevage qui est la vocation principale de la wilaya et l’agriculture n’est pratiquée qu’au niveau de certaines zones bien identifiées et sur des superficies bien limitées notamment au niveau des oasis et certaines dépressions tel que Sidi Taiffour, Sidi Slimane etc.

Par contre, l’industrie demeure à la traîne des autres secteurs et ne représente que 4 %. Deux unités seulement (EMAC et l’ONAB) constituaient le tissu industriel en 1987. Le secteur tertiaire quant à lui représente 42 % ce qui traduit les mutations profondes que connaît la wilaya au regard de l’effort d’équipements et de services enregistrés.

Le surpâturage La superficie de la wilaya d’El Bayadh est de 71.169.670 hectares. Elle est occupée en majeure partie par des espaces steppiques de 5 703 534 hectares, c’est un espace essentiellement à vocation pastorale avec une diversité du milieu physique, caractérisé par une zone proprement dite pastorale et regroupant les communes de Bougtob, Tousmouline, Rogassa, Kef El Ahmar, Cheguig, El Kheiter.

Cette diversité du milieu de la wilaya d’El Bayadh avec ses différents faciès, fait que le petit ruminant (ovin, caprin) de part son adaptation aux conditions du milieu, occupe une place prépondérante dans l’économie de la région avec un effectif de 1millon 517 000 têtes ovines, représentant un capital estimé à environ 15 milliards de dinars pour une population d’environ 236.000 habitants dont 80 % vivent directement ou indirectement de cette activité d’élevage,

En effet, les parcours sont très dégradés et sont aux stades irréversibles avec une offre fourragère de très mauvaise valeur nutritive (touffe et relique d’arbuste) laissant place au Harmel (Peganum harmala) plante toxique et non palatable.

Les statistiques actuelles font ressortir des effectifs de cheptel divers (ovins, bovins, caprins) assez importants sur lesquels est basée une économie pastorale traditionnelle dont pratiquement 80 % 41 Diagnostic écologique de la région d’El Bayadh de la population de la wilaya vit directement ou indirectement.

1 600 000

1 400 000

1 200 000

1 000 000

800 000

600 000 Cheptels (divers) Cheptels

400 000

200 000

0 Nombre 1de cheptel

Ovins Bovins Caprins Camelins Equides

Figure I.10 : Effectif des cheptels dans la wilaya d’El Bayadh (DPAT, 2005).

I.3.4.2-Les contraintes liées à la situation socio-économique : a)-L’immobilisation du troupeau: D’après la figure I.10, on voit que l’effectif des cheptels est très important dans les communes de la wilaya d’El Bayadh, où le nombres des têtes ovines dépasse 1400000, suivi par les caprins, bovins, camelin. L’augmentation excessive de la charge à l’hectare est amplifiée par l’extension de l’élevage sédentaire urbain. Notons bien que l’extension de l’élevage en aggloméré concurrence l’élevage nomade ; les cheptels profitent de l’abreuvage urbain sur AEP, détruisent et désertent totalement un périmètre péri urbain de plus en plus vaste. Les troupeaux citadins ont pris une dimension incontrôlable.

b)- Mécanisation du transport des bêtes et de l’eau : La rareté du matériel et son coût au-delà des moyens de la grosse majorité des éleveurs, crée une situation inégale : ceux qui sont munis de transport peuvent se déplacer vite, avec de gros troupeau, et ôtent aux non mécanisés l’usage utile des parcours se régénérant après une précipitation. Ils augmentent donc les motifs d’immobilisation des éleveurs sans camion. Egalement, ils arrivent trop tôt sur les parcours, la repousse est encore trop fragile et totalement consommée et le parcours ne se régénére plus. c)-Mauvaise utilisation des réalisations de développement agricole et pastoral : La réalisation de projets dûment programmés et qui visaient une amélioration des ressources et du potentiel peut être privée de succès par la manière dont les utilisateurs les adaptent à leurs besoins. Citons des exemples : APFA : Réutilisée non pas pur la mise en valeur, mais pour obtenir un droit Melk sur une terre.  Autorisation de labours : réinterprétée comme libre droit de labour.  Accès à l’alimentation au prix étatique, réutilisée comme pratique de revente spéculative à fort profit.  Extension du programme de mise en valeur comprise comme incitation à tenter l’irrigué partout, sans souci de la capacité des sols (salinité, exposition à l’ensablement de l’aptitude des eaux, (disponibilité des ressources en eau) exposition climatique.

42 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

II- Les remèdes pour favoriser La remontée biologique

Préambule: Selon Le Houérou (1969), la végétation joue un rôle fondamental dans la structure et le fonctionnement de l’écosystème dont elle constitue une expression du potentiel biologique. Cependant, le couvert végétal naturel y est soumis à un double stress édapho-climatique d’une part et anthropogène d’autre part. Décideurs et chercheurs n’ont cessé d’insister sur la gravité et l’aggravation constante des phénomènes de dégradation des parcours steppiques et sur l’urgence à adopter les solutions adéquates afin d’y remédier.

En pratique, et pour arrêter cette angoissante désertisation de la zone aride, on doit restaurer et réhabiliter les parcours steppiques durablement afin de favoriser la remontée biologique (Le Houérou, 1969).

Le haut commissariat au développement de la steppe (HCDS), qui rayonne sur 23 wilayas steppiques, a pris des mesures en matière de développement intégré. L’action de valorisation des potentialités existantes a conduit le HCDS à mettre en place une politique de développement basée sur la réhabilitation et la restauration des parcours naturels dégradés, Pour toute la steppe et depuis 2003 au premier semestre 2005, 552 projets de proximité de lutte contre la désertification et de développement en pastoralisme ont été réalisés et répartis. Sur 7.000.000 ha dégradés, 2.700.000 ha ont été restaurés par la mise en défens. Sur 1.000.000 ha dont la dégradation est avancée, 300.000 ha ont été réhabilités par la plantation pastorale (Ziad, 2006)

II.1-La remontée biologique: La remontée biologique selon Le Houérou (1969, 1993) est une succession de processus inverses de ceux de la dégradation ; comme celle-ci, elle peut s’accélérer par auto-catalyse, mais ici en une spirale fonctionnelle progressive. Tout part de la progression de la couverture végétale et de la phytomasse, principalement pérenne, l’accroissement de la couverture et de la phytomasse engendre une production accrue de litière, puis de matière organique incorporée dans le sol.

L’incorporation de la matière organique dans le sol a des conséquences de première importance sur la stabilité structurale, donc l’aération du sol et sa perméabilité. Une plus grande perméabilité réduit le ruissellement et augmente la capacité de stockage en eau et les réserves hydriques, donc une meilleure production primaire.

D’un autre côté, la matière organique favorise le développement de microflore et mégafaune, le taux de renouvellement des éléments géobiogènes, donc la fertilité, et la productivité de l’écosystème s’accroît. La productivité d’un écosystème aride donné peut ainsi être multipliée par un facteur de 3 à quelques années (Houérou, 1985 ,1994 et Boudet, 19977 ; Nobel, 1988 ; In Le Houérou, 1995).

II.2- L'art et la science pour favoriser la remontée biologique dans les parcours steppiques: D’après Le Houérou (1969), les remèdes sont théoriquement et techniquement simples et connus depuis longtemps. Ils découlent du diagnostic. Il faut avant tout provoquer une remontée biologique des conditions du milieu par des méthodes naturelles et artificielles. Alors quelles sont ces remèdes qui peuvent favoriser la remontée biologique dans ces parcours et en quoi consistent telles?

Toutes les actions qui vont être citées demandent plus de travail que d'investissement onéreux.

43 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

II.2.1-Planification et administration: Tout projet, le plus modique soit il, demande â être précédé d’une étude préliminaire qui soit : -multisectorielle (hydraulique, agriculture, forêts, Météo…etc.) -pluridisciplinaire (climatologie, géographie, agronomie, pédologie, économie, sociologie..). -l’étude d’impact doit être la plus fine possible. Acteurs et bénéficiaires doivent comprendre cette exigence de lenteur dans la maturation du moindre projet, qui, sans cela, serait sans profit pour eux (Halfaoui, 2003).

a)-Inventaire: La planification est égale aux données sur lesquelles elle est basée ; des efforts considérables sont consacrés à l'inventaire et à la cartographie du territoire steppique et/ou forestier. Cette tâche est compliquée par l'étendue des points observés et par les multiples facteurs requis: mesurer, consigner, compiler et analyser des nappes ou des peuplements individuels, la répartition de la végétation steppique, les essences forestières, les conditions de sites, l'âge des végétaux, leur qualité et leur quantité (Boukli, 2002).

b)-Cartographie: Pour que l'inventaire soit complet, il est nécessaire de cartographier les zones d'étudiées. L'objectif est de mettre en relief la diversité de la végétation d'un territoire. La réalisation des cartes repose sur l'exploitation de la documentation existante ainsi que de la recherche au sol.

La végétation constitue le premier élément des zones à protéger. Des actions irrationnelles sur cet élément sont la source d'une foule de bouleversement des éléments: faune-flore.

Les zones à gérer et à conserver dans les hautes plaines ne sont pas renfermées par des limites biologiques, elles subissent donc en permanence l'influence des actions anthropiques directes ou non. Gérer cet élément dynamique pour ainsi dire c'est gérer le passage d'un état à un autre de ces zones, c'est aussi gérer l'inconnu (Boukli, 2002).

Selon Elzerey (2003), pour un bon aménagement il faut: Observer pour informer Informer pour décider Décider pour agir II.2.2-Préparation de terrain:

Arrêter la dégradation des zones peu dégradées

La régénération des parcours n'aura d'effet durable que si les causes qui ont provoqué leur dégradation auront été supprimées. Avant d'entreprendre tout effort de régénération, il faut préparer le terrain qui assurera la réussite de nouveaux peuplements (Boukli, 2002).

a)-Amélioration des rendements agricoles : L'amélioration des rendements agricoles peut être obtenue par l'amélioration de la structure du sol, l'adaptation des techniques agricoles, le choix du matériel végétal, l'irrigation d'appoint (Durand, 1988).

b)- Amélioration de la structure du sol: Le but de cette adaptation est d'obtenir une meilleure utilisation de l'eau par les cultures. Elle importe sur les travaux de préparation du sol à moyenne profondeur (Durand, 1988). L'aération du sol, l'augmentation de sa perméabilité donc des réserves hydriques, l'enrichissement en matières organiques

44 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique amélioreraient la vitalité des touffes (Boukli, 2002).

c)-Adaptation des techniques agricoles: Il est clair que dans ces zones très fragiles les actions non systématiques sont à bannir, car il est évident que tous les sols ne justifient pas d'un tel bouleversement. Dans toute action de défoncement des encroûtements calcaires, les dalles d'encroûtement doivent être dressées perpendiculairement au vent dominant (Boukli, 2002).

d)-Correction des carences des sols: D'autre part, il est souhaitable d'essayer d'adapter la fertilisation minérale et organique à la pluviosité espérée en cours de culture (Durand, 1988).

e)-Limitation de la céréaliculture: Une telle mesure implique la création de ressources nouvelles de remplacement. Ces ressources peuvent être d'ailleurs trouvées dans l'utilisation de la main d'œuvre à des travaux d'intérêt collectif de lutte contre l'érosion, de plantations forestières ou de massifs de Cactus. L'aide du programme alimentaire mondial pourrait d'ailleurs peut être se manifester pour favoriser des réalisations en vue de cette mutation (Le Houérou, 1969).

II.2.3-Les parcours steppiques entre la restauration (mise en défens) et la réhabilitation (plantation pastorale et semis) : La régénération naturelle demeurera un important outil de la sylviculture car selon Long (1974) elle comprend tous les agrégats fonctionnels d'individus végétaux, tels qu'on les trouve dans la nature (milieu naturel) et dont les constituants, représentant les diverses espèces, apparaissent spontanément, c'est-à-dire sans le secours du semis ou de la plantation provoqués volontairement par l'homme. Si elle n'est pas suffisante, la plantation de semi-produits en pépinières ou l'ensemencement direct est nécessaire si l'on veut assurer l'établissement de nouveaux peuplements (Boukli, 2002).

II.2.3.1-La restauration des parcours steppiques: Dans les zones qui n’ont pas atteint un seuil d’irréversibilité, des actions de restauration peuvent être envisagées. Elle permettra la remontée biologique et la reconstitution naturelle de la biodiversité de structure, et le fonctionnement d’écosystèmes (Chatal, 2002). En Algérie, la restauration des parcours se fait par des mises en défens, parfois accompagnées de plantation d’arbustes fourragers (Gintzburger, 2002).

II.2.3.1.1-Protection par mise en défens: La mise en défens d'un parcours est une technique qui consiste à interdire son exploitation par les troupeaux domestiques. Une mise en défens d'un espace donné est comparable à un écosystème, qui évolue en étroite relation avec les caractéristiques propres du milieu naturel qui l'abrite. Cette technique est essentiellement adoptée par les structures administratives de développement, leur souci étant de préserver les ressources en sols des risques de désertification (Aidoud, 1983), de façon à produire durablement des avantages écologiques, socio-économiques et culturels (Durand, 1988).

a)-Le plan de gestion de la mise en défens : Selon Cheikh (2002), le plan simple de gestion des aires mises en défens est une planification dans le temps et dans l’espace d’un ensemble de mesures (techniques et organisationnelles) prises par la population en relation avec le Conseil Rural et des techniciens pour mettre une zone identifiée en défens, en vue d’une exploitation rationnelle future afin de satisfaire durablement les besoins socioéconomiques basés sur une connaissance des potentialités sylvo-pastorales et sur la conservation du milieu.

Le contenu du plan est le suivant : 45 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

 la description de l’aire mise en défens (sa « carte d’identité »)  la délibération par le conseil (date, lieu..)  l’organisation de la gestion de l’aire mise en défens (comité, statut, modalité de la gestion, etc.),  la carte de l’aire mise en défens,  la formulation de l’objectif de la mise en défens par les concernés,  la formulation de la stratégie à mettre en œuvre pour attendre l’objectif : o la réglementation de l’utilisation, les mécanismes de prise de décision, o les modalités de mise en œuvre des règles, des sanctions à prendre, de La recherche d’un compromis négocié et optimal dans la résolution des conflits basée sur la médiation traditionnelle, o la valorisation de l’aire mise en défens dans le temps par : ß la gestion des produits non ligneux (cueillette) ß la gestion des produits pastoraux (fourrage, paille), ß la gestion des produits ligneux (bois d’œuvre, bois de chauffe).

Le contenu du plan décrit l’ensemble des mesures consensuelles prises par les utilisateurs de l’aire mise en défens pour réhabiliter et conserver cet espace afin d’utiliser d’une manière plus rationnelle et durable ses ressources au profit de la population, après une période de protection donnée.

b)- Le choix du site mis en défens: Le choix de ces terrains implique de connaître la flore actuelle et de tenir compte des facilités de gardiennage. Il paraît donc souhaitable de choisir en priorité, pour la mise en défens, les terrains qui serviront de pâturages de réserve. En effet, la répartition géographique des pâturages de réserve et des zones de reboisement répondent à des objectifs voisins : la réhabilitation de l'écosystème. Il est logique d'utiliser le même dispositif pour réaliser deux opérations complémentaires. Ces installations peuvent servir de pilote pour les paysans (Boukli, 2002). Durand (1988), ajoute que le choix du terrain se fait, bien entendu, en accord avec les agriculteurs et en respectant les droit de passage des nomades. Le mieux est d'éviter de se placer sur un axe de transhumance.

c)- La durée de la mise en œuvre d'une mise en défens: La durée de mise en défens dépend du degré de dégradation de la zone considérée et de la pluviométrie au cours de la période de protection. Il n'y a pas de règle générale, elle peut varier de deux ans et plus. Le gestionnaire aménagiste doit évaluer cas par cas par une surveillance continue qui permet d'établir un bilan annuel. Les terrains sont mis en défens pour un certain nombre d'années n'excédant pas dix ans. La décision administrative détermine la nature, la situation et les limites du terrain à interdire (Cheikh T; Wilfried K, 2002).

d)-Le taux de réussite de la mise en défens: La mis en défens est un outil plus au moins efficace de régénération de la végétation steppique. Cette efficacité diminue avec l'aridité du climat et augmente avec la profondeur du sol, sa perméabilité et sa fertilité, elle dépend aussi de la vitalité de l'écosystème, de son état de dégradation, de sa résistance à la dégradation et de l'importance spatiale des zones dégradées et non ou peu dégradées en présence (Boukli, 2002).

e)- Les observations et les e f f e t s de la mise en défens:

 le retour généralisé de la faune sauvage avec la reconstitution de leur habitat naturel (biotope) au niveau de ces zones mises en défens  la confirmation que la mise en défens est une application au niveau paysan des principales 46 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

conventions et déclarations issues du sommet de Rio : o la reconstitution de la formation forestière naturelle (convention sur la lutte contre la désertification) ; o le retour d’espèces végétales menacées de disparition et de la faune sauvage (convention sur la diversité biologique) ; o l’accroissement sensible du potentiel ligneux par hectare avec le dynamisme végétatif élevé des formations naturelles mixtes forestières et graminéennes, avec le renforcement conséquent du stockage du carbone dans et sur le sol et son impact sur la réduction des gaz à effet de serre (convention cadre sur les changements climatiques) ; o l’amélioration des conditions de vie et l’augmentation des revenus des populations rurales avec la cueillette et la commercialisation des produits forestiers non ligneux (programme de lutte contre la pauvreté)

Les acquis d'une enquête d'intention menée en 1999, illustrent que 46% des enquêtés se montrent satisfaits des améliorations apportées par la mise en défens. Approximativement, un enquêté sur trois affirme que les effets de la mise en défens demeurent dans l'ensemble modestes. Certains indiquent qu'au bout de quelques années, la mise en défens assure la production des végétaux (Cheikh, 2002).

II.2.3.2-Réhabilitation : D'une manière générale, l'état de dégradation avancée de la steppe algérienne est tel qu'il a atteint un stade presque irréversible. La steppe algérienne est dans un état de désertisation, les espèces fourragères sont rares et affaiblies physiologiquement. Si nous voulons assurer leur présence en nombre, il faudra, dans un temps raisonnable, assurer leur régénération par la réhabilitation (Boukli, 2002). Cette dernière consiste à mettre en place un écosystème simplifié, inspiré de I'écosystème de référence.

La régénération artificielle revêt deux aspects principaux : le plantation d’espèce ligneuses spontanées ou exotiques et le resemis d’espèces herbacées, accessoirement, la fertilisation chimique (Le Houérou, 1995).

II.2.3.2.1-Plantation d'arbustes fourragers: a)- Choix des espèces à planter :

Les choix des espèces à planter seront guidés par les objectifs fixés et par la possibilité d'adapter les espèces aux conditions de la zone considérée (Durand, 1988). Ils doivent tenir compte du climat, des prédateurs et de l'avis des agriculteurs locaux.

Boukli (2002) signale que La sélection des espèces annuelles est orientée vers une meilleure adaptation à la sécheresse. La création de variétés à cycle court permet d'obtenir des plantes dont la croissance reste dans les limites de la saison des pluies utiles b)- L’intérêt des plantations pastorales : La plantation d'arbustes fourragers permet des avantages dans les parcours en zones arides: - résistance à la sécheresse, - réserves sur pied de fourrages de bonne qualité pour les périodes sèches ou de soudures, - grande productivité, - utilisation des sols jusque-là marginaux (dunes, marnes, sols salés, fortes pentes, etc....), - mise en œuvre facile avec réussite relativement élevée quand les normes techniques sont respectées, - conservation du sol, lutte contre l'érosion et la désertification, - protection et couvert pour la faune sauvage (chasse), - esthétique, ornemental, paysagisme, aménagement du territoire, - possibilité d'intégration dans les systèmes agro-sylva-pastoraux; 47 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

Les principales espèces susceptibles d'être multiples dans la steppe algérienne sont:

 Opuntia ficus indica: Le cactus inerme commun est limité par l'aridité. La pluviométrie est supérieure à 200 mm/an ; il supporte des températures minimales moyennes de 2oC, préfère les sols sableux et profonds. Il nécessite une protection contre les herbivores. L'exploitation se fait par coupe et transport sur lieux de consommation. Les plantations ne devraient pas dépasser une altitude maximum de 80mètres. La productivité des cactus peut être très élevée dans les zones où ils sont écologiquement adaptés: 2000 à 4000kg de matières sèches par hectare et par an en zone steppique ce qui correspond à 1000 à 2000 UF/ha/an. L'utilisation idéale du cactus inerme suppose un complément azoté dans la ration des animaux; ce complément peut être apporté sous forme d'arbustes fourragers (Atriplex, Acacia, Luzerne arborescente).

 Atriplex nummularia: Des plantations d'Atriplex halimus et nummularia ont été effectuées il y a une vingtaine d'années au Hodna. Atriplex nummularia a donné une production de 4 tonnes/ha de matières fourragères au bout de 6 mois de plantation. Les Atriplex peuvent se développer dans les dépressions sur sol profond dont la texture est moyenne à fine, la pluviométrie doit être supérieur à 200 mm/an. Les atriplex ne sont pas sensibles au froid de l'hiver.

 Atriplex canescens sub sp. Linearis: Elle est plus résistante au froid, Elle est bien adaptée au sol sableux, et peut être utilisée dans la fixation des dunes au dessus de l'hysoyète 150mm. La valeur alimentaire des atriplex pour le mouton est: -Atriplex halimus 0.25 UF/kg MS -Atriplex canescens 0.30 UF/kg MS -Atriplex nummularia 0.35 UF/k MS

II.2.3.2.2-Les resemis: Il existe deux types : Ceux qui ont été fait en utilisant les espèces indigènes : exemple : Medicago hedysarium, Atriplex halimus et Artemisia herba alba. Ceux qui sont réalisé avec les espèces importées, exemple : Medicago saliva.

a)-Resemis avec des espèces fourragères importées : ces resemis ont été des échecs au dessous de l’isoyètes 300mm à quelques rares exceptions (Le Houerou, 1985, Bedrani, 1995). Par contre, les resemis ont généralement donné lieu à des succès en Tunisie et en Lybie avec des espèces telles que : Lolium rigidum, Phalaris aquatique, Oryzopsis miliacea.

b)-Resemis avec des espèces locales : on a quelques succès avec des espèces locales entre les isoyètes 150-300mm sur des petites surfaces. Le Houérou (1985) enregistre des succès avec Atriplex glauca (Tunisie, Libye). D'autres espèces peuvent être essayées tel que: Helianthenum ruficomum, déserti et mirtum. Dactylis hispanica et glomerata, Sanguisosorba minor etc...

Rapport: Un programme de plantation et de resemis nécessite un programme de production de semences d'espèces locales adaptées aux conditions climatiques algériennes. C'est une contrainte dont on ne doit pas sous-estimer la difficulté, car il faudra former un personnel spécialisé, acquérir des équipements spéciaux, créer des pépinières et fermes semencières sous irrigation.

48 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

II.2.3.2.3-Irrigation de complément: Partout où existent des ressources en eau, il est possible de pallier les déficits de la pluie en irrigant les cultures aux périodes critiques (germination, floraison, etc). En pratique, dans le cadre de l'irrigation de complément, il est possible d'ajouter l'aménagement des cuvettes inondables où des cultures de décrue peuvent être faites et les barrages réservoirs construits pour permettre la culture de la retenue après vidange (Durand, 1988).

II.2.3.3-Les exigences de la réussite de la mise en défens et la plantation pastorale: Les projets de mise en défens ou de plantation pastorale doivent prendre en compte la gestion des ressources après restauration. La conservation et la régénération des ressources végétales ne peuvent se recevoir sans le rétablissement d'une gestion rigoureuse des pâturages et des troupeaux (Durand, 1988).

II.2.3.3.1-Aménagement des pâturages Le programme pastoral pilote d’Afrique de l’Ouest (PPP) permet de confirmer que la réhabilitation des parcours en zone aride et semi-aride est possible. Le principe consiste à ne laisser les animaux que peu de temps au même endroit, même en grand nombre. Ce programme s’appuie sur 3 grands principes :  le surpâturage se produit espèce par espèce et touche les plantes les plus appétées. Peu d’animaux pâturant sur une longue durée peuvent dégrader le parcours.  en zones arides et semi-arides, la végétation a besoin des animaux pour maintenir sa diversité.  le surpâturage est le fait de l’interaction de la plante et de l’animal, non du nombre d’animaux. Il faut donner la priorité à la gestion de l’herbe par rapport à celle des animaux (Gintzburger, 2002).

Cela permet d'ébaucher un plan d'intervention pour éviter les graves conséquences de la surcharge pastorale. Les différentes parties de ce plan sont:

a)-La sous-charge pastorale ou sous-pacage: La charge pastorale est une notion dynamique qui varie dans l'espace et dans le temps. La sous- charge pastorale ou sous pacage consiste à introduire un nombre d'ovins inférieur à la charge d'équilibre, sans porter préjudice au parcours, tout en tenant compte de sa possibilité de production d'unités fourragères afin de favoriser la régénération des espèces désirables. Il faut donc rationaliser les parcours; ceci nous oblige à connaître la période du cycle phénologique des espèces désirables. Il existe ainsi plusieurs types d'aménagements, chaque type correspond à une situation donnée et un objectif visible (élevage intensif, semi-intensif ou extensif).

La sous-charge pastorale ou sous pacage a l'avantage par rapport à la mise en défens, d'éviter un gaspillage du fourrage, elle est plus difficile à réaliser car elle implique une gestion et un contrôle plus rigoureux par une meilleur maîtrise des troupeaux. Elle a pour conséquence la rotation ou un parcours retardé (Boukli, 2002). b)-La rotation ou parcours retardé: La rotation ou parcours retardé sont des outils de gestion qui consistent à admettre des charges pastorales élevées pendant de courtes périodes afin de permettre aux espèces fourragères de terminer leur cycle biologique entre deux exploitations successives de façon à permettre leur régénération. Ce moyen de gestion efficace implique, lui aussi, une maîtrise du troupeau et une discipline rigoureuse de bergers, difficile à trouver dans ce milieu traditionnel. De ce fait, la rotation des parcours ne peut être réalisée que dans les fermes et exploitations d'état et privées qui gèrent rationnellement (Boukli, 2002).

49 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

c)- Aménagement de point d'eau: Le but est d'éviter les concentrations de bétail trop importantes autour des points d'eau. Il faut donc envisager la création de petits points d'eau même s'ils doivent disparaître au cours de la saison sèche. Les nappes exploitées ne devraient pas être à une grande profondeur. L'organisation s'un réseau de petits points d'eau, alimenté à partir d'un captage important, peut être envisagée. Ces point d'eau seront crées en accord avec les agriculteurs et les éleveurs (Durand, 1988), mis en place un plus grand nombre de points d'abreuvement pour éviter aux troupeaux de longs parcours (Ziad, 2006).

d)-Stationnement des troupeaux: La gestion des terrains de parcours désorganisée par la sécheresse devra être remise en ordre. Les troupeaux ne devront pas dépasser une certaine importance afin de leur conserver une grande mobilité. Le pâturage sera organisé suivant le réseau de puits peu importants pour éviter les regroupements de troupeaux. Une concertation constante entre agriculteurs et éleveurs permettra le partage des terrains entre eux, avec possibilité pour les pasteurs de faire pâturer les champs récoltés par leurs bêtes. Le regroupement du bétail pendant la nuit permettrait la récupération de leurs déjections pour en faire du fumier (Durand, 1988).

e)- Migrations: Les migrations emprunteront des chemins jalonnés de petits points d'eau, choisis par les éleveurs et acceptés par les agriculteurs. L'objectif qui peut être fixé à ces actions est de créer un "range", c'est-à-dire une végétation spontanée, exploitée par pâturage direct et extensif sur laquelle l'homme n'agit que par intermédiaire des troupeaux, son exploitation rationnelle ce qui revient au même, sur la fraction de la pousse annuelle que l'animal peut ou doit consommer sans risque d'évolution régressive de la flore (Laumont et Gueit, 1953).

f)- Constitution des réserves fourragères: Pour les hommes, il faudra constituer des réserves de céréales renouvelables chaque année, permettant la survie des populations atteintes par la famine, dans l'attente de meilleures récoltes ou de secours extérieurs.

Des réserves fourragères devront être mises en place et renouvelées chaque année ; elles seront alimentées par des pâturages " de réserve" qui seront irrigués les années de sécheresse. Le but sera ici de permettre la survie d'animaux reproducteurs de qualité en cas de sécheresse. Dans les steppes du Maghreb, la luzerne arborescente est à conseiller (Laumont et l'Hermit, 1953) en plus des plantes fourragères habituelles : luzerne, trèfle, vesce et graminées.

II.2.3.3.2-La formation et la négociation : Le succès des opérations de réhabilitation, nécessite deux formes d’action qui devraient faciliter à long terme: a)-La formation pratique, l’éducation et la sensibilisation. Elles sont à promouvoir et adapter aux conditions de vie des pasteurs. Il faut mobiliser les moyens de sensibilisation des jeunes. Pour la majorité des dirigeants issus de milieux urbains ou agricoles sédentaires, toute forme de nomadisme est suspecte. L’éducation et la protection sociale n’ont pas été adaptées aux conditions de vie des pasteurs.

b)-La négociation : elle est le cheminement de base de l’adaptation permanente. Ce que la recherche peut apporter en matière de pastoralisme, en plus de certains aspects techniques, c’est la démarche de négociation et des résultats sur la nature et l’efficacité des structures de négociation entre acteurs (Gintzburger, 2002).

50 Les remèdes pour favoriser la remontée biologique

Schéma II.1: Chronologie et objectifs des opérations de la favorisation de la remontée biologique biologique remontée de la la favorisation de opérations des et objectifs Chronologie Schéma II.1:

Boukli, (2002), Modifié (2002), Boukli,

s

elon

51 Démarche méthodologique

Partie expérimentale

52 Démarche méthodologique

III. Démarche méthodologique

III.1- Méthode d’étude :

Les objectifs de ces expérimentations sont multiples. On peut penser que la mise en défens des sols ne peut avoir que des effets favorables sur le recouvrement de la végétation, sa composition physico-chimique, les caractéristiques pastorales de certaines formations végétales ainsi qu'aux caractéristiques édaphiques. De ce fait, sur la remontée biologique, il est important de quantifier ces bénéfices. C'est ce travail qui est basé sur la comparaison des résultats obtenus sur des parcelles des zones mises en défens et une plantation pastorale de la wilaya D’El Bayadh et les parcours libres.

La valorisation des données peut emprunter une étude synchronique. Elle consiste à comparer à un moment donné des espaces précises en fonction de la variation du facteur de la remontée biologique, en veillant que la majorité des autres facteurs soit comparable. Cette étude favorise donc les comparaisons sur le plan phyto-écologique et sa variation du point de vue de sa composition spécifique, spontanée ou non, herbacée ou arbustive, sa répartition phytogéographique et des types biologiques qui la composent pour une étude qualitative, ainsi que des mesures du recouvrement, densité, contribution spécifique et la phytomasse de la végétation qui existe, cela fait l’objet d’une étude quantitative, le long d'un gradient environnemental (gradient pluviométrique, gradient édaphique, gradient topographiques témoignant des phénomènes d'érosion ou d'ensablement...) expliqué par une étude pédologique.

Les principales démarches méthodologiques adoptées sont matérialisées sur le schéma (III.1). Elles donnent les principales étapes que nous avons suivies.

53 Démarche méthodologique

Choix de la région d'étude

Choix des zones d'étude Choix des espèces à multiplier

Récolte des données Etu de monographique Etude bibliographique des Echantillons de la flore, sols exigences de ces espèces Récolte des données climatiques

Relevé floristique Relevé pédologique

Etude quantitative Etude qualitative

Phase laboratoire

Identification des spécimens Analyse physico-chimique du sol Germination de qlq espèces steppiques

Etat phyto-écologique des sites mis en défens

Evaluation de l’effet de la mise en défens sur la remontée biologique

Schéma III.1: Schéma représentatif des dispositifs expérimentaux adoptés pour la méthodologie de travail

Pour la réalisation de notre travail, et après avoir consulté la documentation caractérisante de la région d’El Bayadh et aussi la localisation des mises en défens du HCDS, nous avons établi une méthode d’échantillonnage systématique, selon laquelle nous avons orienté notre travail sur :

- l’établissement d’inventaire descriptif de l’état des lieux des mises en défens (MED) et les parcours libres (H.MED), en se basant sur notre visite de 2007-2008 pour faire l’étude synchronique, ainsi que l’identification de l’effet de la mise en défens sur la remontée biologique dans les parcours de la wilaya d’El Bayadh. Cet inventaire est orienté vers les travaux du Haut Commissariat du Développement des Steppes (HCDS) de la wilaya d’El Bayadh.

- le phénomène de la germination qui constitue une des possibilités d’adaptation des plantes. C’est une des méthodes de régénération pour les espèces steppiques mais aussi au niveau de l’écosystème. - une étude de la multiplication de ces espèces, en leur favorisant diverses conditions

54 Démarche méthodologique thermiques pour la germination de leurs semences fait partie de nos démarches méthodologiques.

III.2- Méthodes d’étude de la végétation

III.2.1- Plan d'échantillonnage: Selon Dagnelle (1973), l'échantillonnage est l'ensemble des opérations qui ont pour objet des relevés des populations d'individus qui devront constituer l'échantillonnage. Pour aboutir à notre objectif, nous avons opté pour un échantillonnage du type systématique. C’est une méthode d'échantillonnage ancienne qui permet de mettre en évidence la variabilité spatiale de la végétation ainsi que l'évaluation quantitative de la végétation (Gounot, 1969).

III.2.1.1- Choix du transect: Après avoir détecté une variabilité de la végétation (zonage), nous avons réalisé un transect Nord- Ouest et Sud –Est suivant la direction des vents dominants pour confirmer le rôle du vent sur la distribution des espèces pastorales. Ainsi le transect réalisé permet de balayer le site mis en défens et une partie des parcours avoisinants et de recouper les gradients altitudinales et géomorphologiques (sommet, versant, terrains plats, bas fonds...). Le long du transect des stations mises en défens des relevées floristiques phytoécolgiques sont effectués ainsi que des mesures de densité et de biomasse et la variabilité de la végétation et des conditions écologiques (topographie, exposition).

III.2.1.2-L'aire minimale: Autant que le plan d'échantillonnage dans la démarche écologique, l'aire minimale joue un rôle de premier ordre dans la comparaison floristique des relevés. Il est connu que cette aire minimale varie en fonction de chaque groupement végétal. C'est un recensement de toutes les espèces rencontrées dans une aire représentative dans le but d'établir une liste floristique des communautés homogènes (Gounot, 1969).

Selon Lemee (1967), l'aire minimale est la plus petite surface nécessaire pour que la plupart des espèces y soient représentées, les relevés floristiques sont effectués dans une surface de 100m2 selon l'état de la répartition de la végétation. La démarche adoptée consiste à couper au ras du sol toute les espèces présentes et de les collecter dans des sachets qui portent des indications sur le numéro de relevé, le nom du périmètre et de l'échantillon.

III.2.2-Exécution des relevés: Nous présentons nos investigations par une analyse phyto-écologique, dans les stations où la végétation est homogène, la liste floristique de chaque élément au sens Gounot (1969) (dépôt, voile éolien, zone de déflation...) distingués au sein d'une même station. Les espèces en extension sont également notées par une exploitation des alentours du relevé tout en respectant le critère d'homogénéité. Ces critères sont : - l'uniformité des conditions écologiques apparentes, qu'il est malheureusement difficile d'apprécier exactement, - la dominance d'une ou plusieurs espèces, critère peu sûre car il peut ne pas y avoir de dominantes, ou bien une même dominante peut recouvrir plusieurs unités, - l'apparition régulière de combinaisons définies d'espèces dans des conditions écologiques semblables. En pratique les trois critères se renforcent mutuellement, le dernier jouant cependant le rôle principal. Pour chaque relevé, on doit retenir les caractéristiques écologiques stationnelles suivantes: - la topographie, l'altitude, la pente, l'exposition et la géomorphologie, - le type de formation végétale en citant les trois premières espèces dominantes, - les caractères à la surface du sol, ainsi que sa profondeur.

55 Démarche méthodologique

III.2.3-Principe et dispositif expérimental: Le dispositif expérimental est réalisé par deux études, quantitative et qualitative.

III.2.3.1-L'étude quantitative:

Méthode linéaire ou méthode de points quadrats: D'après Gounot, (1969), Daget et Poisonet, (1971) le principe de la méthode consiste à noter la fréquence des éléments (espèces, sol nu, cailloux, roche mère, litière etc... ), le long de 10m d'une ligne matérialisée par un ruban-mètre gradué, double décamètre par exemple, tendu au-dessus du tapis végétal. La lecture le long de la ligne se fait par point à un intervalle régulier tous les 10cm, transect par le C.R.B.T (1978) dans le cas des parcours steppiques.

Cette méthode a été surtout recommandée pour déterminer la phytomasse, la densité, le recouvrement global, la productivité primaire, la valeur pastorale et aussi l'évolution (dynamique) des terrains de parcours.

a)- Recouvrement global de la végétation: Le recouvrement d'une espèce est défini théoriquement comme le pourcentage de la surface du sol qui serait recouvert, si on projetait verticalement sur le sol les organes aériens des individus de l'espèce (Gounot, 1969).

b)- Mesures de la densité: Pour la mesure de la densité, nous avons effectué les étapes suivantes: - on délimite des placettes de 100m2 (10/10m) tout le long de la diagonale. On recense le nombre de touffes qui existent à l'intérieure de chaque placette. - la densité à l'hectare est obtenue après la conversion de la densité moyenne des placettes de 100m2 comme suit: Densité de la placette La densité à l'hectare=  x 10000m2 Surface de la placette

La densité de la placette= la densité moyenne des parcelles. 10000m2 : la superficie d'un hectare.

e)- Mesure de la phytomasse: On appelle phytomasse la quantité de matière végétale vivante ou morte au moment de l'observation, on l'exprime aussi en quantité d'énergie stockée à un moment donné. Elle est composée de toutes les espèces présentées (pérennes, ligneuses et des annuelles) (Floret et al ,1983).

Méthode directe: La mesure de la phytomasse verte est généralement définie comme étant la quantité de matière végétale vivante ou mort au moment de l’observation. On l’exprime également en quantité d’énergie stockée à un moment donné. Elle concerne toutes les espèces présentes. Pour la mesure de la phytomasse, la méthode la plus courante est celle qui consiste à faire directement des coupes de végétation sur pied et dans des surfaces déterminées (méthode destructive) dont le principe est le suivant:

C'est un prélèvement par coupe des organes aériens, au ras du sol, sur la surface d'échantillonnage. L'un des premiers soucis est de déterminer une surface minimale représentative pour l'échantillonnage de la phytomasse en fonction du faciès végétal considéré. Il s'agit d'une aire minimale

56 Démarche méthodologique quantitative. Selon Benkesihe et al, (1989, in Arrour, 1996), l’aire minimale est de 16m2, pour les thérophytes, l’aire minimale retenue est de 4m2.

La détermination de la matière sèche se fait au laboratoire dans une étuve à 80C0 pendant 48 heures jusqu'aux poids constant.

III.2.3.2-Etude qualitative : Les combinaisons d'espèces liées à des conditions de milieu définies sont considérées comme révélatrices d'unités provisoires de végétation que l'on a délimités sommairement et échantillonnées à l'aide de relevés . L'emplacement du relevé est choisi subjectivement de manière à ce qu'il soit homogène, donc qu'il se réfère à une unité provisoire de végétation et une seule. La surface à échantillonner est variable suivant le type de végétation et doit être au moins égale à l'aire minimale, définie au moyen de la courbe aire–espèce. Le relevé proprement dit comprend la liste de toutes les espèces présentes, leur richesse spécifique avec pour chacune d'elles la notation de l'abondance-dominance, ainsi que les indications géographiques et écologiques sommaires (Gounot, 1969).

a)- Caractérisation de la systématique : L'identification des taxons a été faite à partir de la flore de Maire (1952), de Quezel et Santa (1962-1963), Ozenda (2004). Nos déterminations ont été vérifiées par Monsieur Righi Kada (A).

b)- Spectre biologique: Il est considéré par les phytogéographes comme une stratégie d'adaptation de la flore aux conditions climatiques (Daget, 1980). Cette classification prend en compte la position de bourgeon de rénovation du végétal par rapport au sol durant la période froide et permet de reconnaître 5 types biologiques définis par Raunkiaer, (1934; in Bakli, 2001) selon la nature morphologique et qui sont :

c) Spectre biogéographique : Il est extrêmement utile d’établir les divers éléments phytobiogéographiques apparaissant dans la flore Sud-oranais. En effet, comme pour les types biologiques, la caractérisation phytogéographique est mise en évidence par un spectre phytogéographique brut global et comparé. Nous avons retenu dans notre étude les types phytogéographiques suivants : - méditerranéen - saharo-arabique - pluri-régional - irano-touanien - de liaison - endémique Comme pour les types biologiques, la caractérisation phytogéographique est mise en évidence par un spectre phytogéographique global et comparé.

(A). Maître assistant en Agronomie à l’université de Mascara

57 Démarche méthodologique

e)- Richesse floristique: La richesse floristique d'un territoire est le nombre total d'espèces qu'il renferme. Cette richesse floristique est en général d'autant plus élevée que la surface du territoire est plus grande, mais croit naturellement moins vite que la superficie considérée. En zone aride, la richesse floristique dépend essentiellement du nombre d'espèces annuelles, au moment de l'exécution du relevé (Djebaili, 1978).

f)-Indice de similitude: Cet indice permet de calculer la similitude entre deux stations grâce au chevauchement d'espèces communes aux deux. On a utilisé ici l'indice de Sorensen qui s'écrit :

2 C Is =  a + b

C: nombre d'espèces communes. a: nombre d'espèces de la MED. b: nombre d'espèce hors MED. Dans notre cas nous avons calculé l’indice de similitude entre station mise en défens et parcours libres, pour pouvoir déterminer l’évolution de la végétation dans chacune des deux stations.

III.3- Méthode d'étude pédologique:

L'étude pédologique est d'une importance qui nécessite un matériel permettant le prélèvement des échantillons pour la description du profil.

Chaque relevé floristique est accompagné dans notre méthode, par un relevé du profil du sol. Nous avons étudié les sols par les méthodes pédologiques courantes mais toujours d’un point de vue à la fois biologique et physico-chimique, notre souci constant en cette matière étant d’étudier et d’élucider les relations sol-végétation.

III.3.1- Principaux objectifs de l'étude pédologique: L'étude pédologique dans nos stations d'étude a pour objectifs: -de décrire et d'analyser les substrats de la végétation steppique des stations mises en défens, -de faire une comparaison entre les substrats de ces stations, -d'interpréter la relation sol-végétation et leur relation avec la dégradation.

III.3.1.1-Choix des lieux d'observation: Les lieux d'observation pour l'étude pédologique coïncident avec les placettes établies lors de l'étude de la végétation.

III.3.1.2- Choix de l'emplacement pour les profils pédologiques: Le prélèvement des échantillons des horizons est une opération fondamentale au même titre que la description du profil. La reconnaissance des horizons se fait en tenant compte de plusieurs critères: la couleur, la texture, la structure et la teneur en matière organique. Les résultats analytiques n'ont de valeur que dans la mesure où les échantillons sont représentatifs, donc prélevés correctement. C'est pour cela que nous avons essayé de réaliser le profil au centre des placettes choisies (Fig III.1): Cette opération nous a permis de mesurer l'épaisseur des profils, les échantillons prélevés sont recueillis dans des sachets étiquetés avec soin, puis transportés au laboratoire où ils ont subi des analyses.

58 Démarche méthodologique

N.E N.W

S.W S.E

Figure III.1: Localisation des profils pédologiques par apport aux transects

III.3.2- Matériel et méthode de l'étude pédologique: Notre travail pédologique se divise en trois phases

III.3.2.1-Phase bureau: notre travail consiste à: -consulter les cartes et les documents sur les stations d'étude, -préparer la phase de travail sur le terrain (matériel et équipements).

III.3.2.2-Phase terrain: a)- Les relevées géologiques et géomorphologiques :

Ils déterminent d'une part, la localisation précise des zones tests (mise en défens, plantation pastorale et les parcours libres, ses coordonnées) et d'autre part, la morphologie du terrain (altitude, exposition, pente, etc.). Après analyse, les caractéristiques des sols dans les huit stations sont représentées sur un tableau récapitulatif (Annexe)

Avant de réaliser les profils pédologiques, nous avons fait une évaluation des éléments à la surface du sol:

b)-Evaluation des éléments à la surface du sol: L'étude de l'occupation des terres est un paramètre fondamental dans l'évolution de la dynamique des unités végétales. Elle est basée sur la mesure du recouvrement végétal qui constitue l'une des meilleures bases pour évaluer les tendances évolutives de la végétation, ainsi que sur la mesure du couvrement des éléments à la surface du sol qui traduisent l'intensité de l'érosion hydrique et surtout éolienne (Melzi, 1986).

La diminution du couvert végétal dans les zones pâturées provoque des variations du taux des éléments à la surface du sol.

c)-Litière: Elle représente généralement un des éléments privilégiés pour l'étude de fonctionnement des écosystèmes (Duvignaud, 1974 ; In Hirech, 1987).

d)-Eléments grossiers: Les éléments grossiers sont constitués par les blocs, les cailloux et les graviers dont le diamètre est supérieur à 2mm (CRBT, 1978) et qui proviennent soit de la décomposition de la roche mère, soit de l'amont. Leur présence à la surface du sol et dans le profil modifie l'influence de la texture en améliorant l'infiltration des eaux et en assurant une meilleure protection contre l'érosion (Pouget, 59 Démarche méthodologique

1980).

III.3.2.3-Phase de laboratoire: C'est la séparation des parties grossières du sol à l'aide d'un tamis à maille de 2 mm de diamètre, les échantillons sont étalés sur papier pour les faire sécher à l'aire libre. Dans le but d'étudier les paramètres abiotiques et afin de compléter l'étude écologique de la région, nous avons recours à l'analyse de certains paramètres du sol : la granulométrie, matière organique, pH, salinité, calcaire total, la conductivité et les cations K+, Na+ et Ca++. C es analyses ont été effectuées dans le laboratoire LRSBG de l’universitaire de Mascara.

Photo III.1 :Tamiseur électrique Photo III.2 :Calcimètre de Bernard Photo III.3 : Conductimètre

Photo III.4 : Dessiccateur Photo III.5 : Centrifugeuse

Planche III.1: photos des appareils utilisés dans les analyses du sol

a)- Analyse granulométrie: L'analyse granulométrie permet de déterminer la texture, en classant par catégorie de diamètre les particules minérales du sol. Elle est effectuée par la méthode internationale modifiée par l'emploi de la pipette de Robinson. La méthode consiste à détruire la matière organique par une attaque à l'eau oxygénée puis à disperser les particules par l'hexamétaphosphate de sodium et par agitation (Aubert, 1982 ; in Bakli.2001). Le éléments non tamisables (argiles, limons fins et grossiers) sont isolés par prélèvement au cours de la sédimentation et le reste (sable grossiers et fin) séparé par tamisage.

b)- Détermination de l'humidité du sol: L'humidité est la quantité d'eau contenue dans le sol. Elle est mesurée en introduisant à 10g de l'échantillon dans une capsule, de tare connue pesée avec précision: (boite+ sol séché) à 105 oC pendant 15h et repesée dès leur sortie de l'étuve.

c)-Perméabilité : La perméabilité d’un sol est définie par la vitesse d’infiltration de l’eau (pluie), de gravité en cm par seconde (ou par heure, si la vitesse est lente). Avant l’analyse, les échantillons de terre prélevés seront mis dans un premier temps sur un papier ou une boite ouverte pendant deux semaines afin de les sécher, ensuite ils seront écrasés (sans être broyés) pour être tamisés à la fin. d)-Dosage de l'acidité du sol (pH): Le pH du sol intervient peu dans la dégradation sanitaire, c’est le coefficient caractérisant l'état

60 Démarche méthodologique acide ou basique d'une solution. La mesure est effectuée par voie électronumérique sur un extrait d’une pâte saturée. On obtient le pH de l'eau ou acidité actuelle qui est la quantité d'ions H+ libres qu'elle contient. Il est mesuré à l’aide d'un pH-mètre une fois l’extrait préparé, et par lecture du chiffre sur l’appareil

e)- Mesure de la conductivité électrique: L’estimation de la teneur globale en sel dissous d’un échantillon de terre est déterminée en mesurant la conductivité électrique. Elle permet d'obtenir rapidement la teneur globale en sels dissous. Cette mesure s’effectue à l’aide d’un conductimètre ; la conductivité électrique (CE) s’exprime en mmhos/cm à25°C.

f)-Dosage des cations K+, Ca++, Na+: Ces cations font partie des sels solubles présents dans le sol soit sous forme solide cristallisée, soit sous forme dissoute dans la solution du sol. Les sels solubles du sol sont souvent assimilés à un ensemble d’éléments majeurs. La détermination au laboratoire des sels solubles se déroule en trois étapes : - leur extraction par l’eau sous différents rapports sol/solution (extraits saturés pour notre cas), - la mesure de la concentration globale en sels de l’extrait : conductivité électrique, - le dosage des différents cations contenus dans l’extrait par le spectre photométre à flamme.

g)- Dosage du calcaire total Le calcaire total est défini comme étant la totalité du calcaire dosé par destruction à l'HcL Bourbia (1988). Ce dosage est réalisé par la méthode du Calcimètre de Bernard. Son principe repose sur la décomposition du carbone de calcium par l'acide chlorhydrique et la mesure du volume de CO2 obtenu.

h)-La teneur en matière organique : La matière organique améliore les propriétés physiques et aussi les caractères chimiques d’un sol donné. Elle fournit d’autre part l’azote nécessaire aux plantes. On pèse un peu près de 10g de l’échantillon dans une capsule de poids connu, on fait la calcination dans un dessiccateur à 700 °C, pendant 2 heures et on pèse de nouveau.

III.4- Méthode d’étude de la germination

III.4.1- Justification :

L’objectif de cette étude est d’apporter des températures différentes à des espèces lesquelles ont été rencontrées dans les stations d’étude (Stipa tinacessima, Lygeum spartum, Retama retam, Atriplex canesecens, et voir la réponse de chaque espèce à ces températures, comprendre la variabilité de la germination des graines face à cette contrainte abiotique, ainsi que la relation entre les exigences écologique de ces espèces et la remontée biologique dans les stations d’étude.

a)- Semence :

La graine représente l’étape finale de l’évolution de l’ovule fécondé. Elle est constituée d’une amande enveloppée dans les téguments, l’élément essentiel de l’amande est l’embryon, généralement unique, noyé ou non dans un tissus nutritif, l’albumen ou l’endosperme (Côme, 1970).

b)- Germination :

61 Démarche méthodologique

La germination sensu stricto commence avec l’imbibition de la semence et se termine avec le début de la croissance marquée par l’allongement de la radicule (Evenari, 1957a, 1961 ; In Côme, 1970). Le même auteur distingue en outre quatre phases dans la germination : une phase d’imbibition, une phase d’activation, une phase de mitoses et la phase terminale d’allongement de la radicule.

c)- Dormance :

Les travaux sont innombrables et ne peuvent être tous rapportés ici, mais leurs synthèses ont été faite périodiquement par divers auteurs. Il ressort travaux que les causes du délai de germination résident soit dans l’embryon lui-même, soit dans les enveloppes. Chez certaines espèces, les semences ne sont pas morphologiquement mûres lorsqu’elles sont capables.

III.4.2- Matériel et méthodes :

Un essai d’évaluation des potentialités des espèces à se développer dans des différentes espaces, à travers l’appréciation de leur taux de germination, permettra de se prononcer sur l’impact écologique sur la dissémination de ces espèces.

Les semences de Stipa tinacessima, Lygeum spartum, Retama retam, Atriplex canesecens, utilisées au cours de cette étude ont été récoltées durant la saison sèche de 2007-2008 des parcours steppiques de la wilaya de Djelfa, et appartiennent à l’étage bioclimatique semi-aride frais, elles ont été conservées dans des sachets en plastique placés dans les conditions naturelles (température entre 25 et 35 °C).

III.4.2.1- Protocole expérimental :

Toutes les graines ont été préparées de la même manière :

Les essais de germination ont été effectués sur des fruits entiers et des graines intactes. Les graines intactes, c’est-à-dire les fruits débarrassés de leur péricarpe, ont servi de témoin pour toutes les expériences.

III.4.2.2- Le prétraitement :

- Les graines sont trempées dans de l’acide chlorure à 4 % pour une durée de 4 min.

- Les graines sont prétrempées, durant 8 heures dans de l’eau distillée stérilisée selon le protocole de Belkhoudja M. (B).

B : Professeur à l’Université d’Oran – Algérie. Laboratoire de Physiologie Végétale, Faculté des Sciences.

62 Démarche méthodologique

Photo III.5 : Semence de Stipa tenacessima Photo III.6 : Semence de Lygeum spartum

Photo III.8 : Semence de Retama retam Photo III.9 : Semence d’Atriplex canescens Planche III.2 : Photos des semences traitées des espèces étudiées

Les semis ont été effectués dans des germoirs de 75 mm de diamètre et 80 mm de hauteur tapissées d’une double couche de papier-filtre humidifié jusqu’à saturation. Chaque essai porte sur 100 graine de chaque espèce réparties sur 5 répétitions de 20 semences pour chacune.

III.4.2.3- Etude de l’effet de la température sur la germination des graines :

Les essais de germination ont été réalisés au laboratoire de l’Université de Mustafa Stambouli de Mascara, dans une chambre de germination à différentes températures ; à environ 20°C, 25°C et 30°C et à la lumière. Le comptage des graines germées a été effectué tous les jours pendant 15 jours. Durant cette période, les pourcentages cumulés de germination ont été déterminés quotidiennement. Les paramètres quantifiés reposent sur les éléments suivants :

 une graine est considérée comme germée lorsque la radicule a percé les enveloppes.  la vitesse de germination qui est le temps nécessaire à la germination des semences après la date de semis.  la capacité germinative qui est le pourcentage maximal de germination obtenu dans les conditions choisies par l’expérimentateur.  le temps de latence qui est le temps mis pour avoir les premières graines germées (Mazliak, 1982).

63 Démarche méthodologique

Photo III. 10 : La chambre de germination (Université de Mascara)

Les résultats obtenus sont exprimés par le taux (ou capacité) de germination (TG) représentant le pourcentage maximal des graines ayant germé.

Afin de comparer les résultats relatifs à la capacité de germination des graines des espèces étudiées, pour les diverses températures 20, 25 et 30°C, il nous semble utile d’analyser les résultats statistiques. Nous avons utilisé pour cela l’analyse de corrélation (FigIII.2) ; cette dernière semble convenir à cette expérimentation.

64 Démarche méthodologique

Linear Fit for Data1_B on linearized scales. yscale(Y) = A + B * xscale(X) where scale() is the current axis scale function

Figure III.2: Corrélation entre la température et le aux de germination

65 Démarche méthodologique

D’après la figure III.2, et après avoir calculé les tests de corrélation, pour les mêmes espèces et au température (T) différentes, on a eu les valeurs (de R et P) suivantes:

- A T1= 20°C, R1= 0.036223, P1= 0.93855

- A T2= 25°C, R2= 0.09359, P2= 0.84164

- A T3= 30°C, R3= 0.11175, P3= 0.81147

Selon Goulet (2009), par convention, on dit que la relation entre la température et le taux de germination est faible, car les valeurs de R se situent entre 0 et 0.2.

Elle est due au hasard car les valeurs de P sont supérieures à 0.05 dans les trois cas, alors les résultats sont non significatifs.

66 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

IV. Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

IV.1-Introduction :

Des études diachroniques menées par l’URBT au niveau de notre région d’étude, sur des périodes de 25 ans mettent en évidence une dégradation continue du couvert végétal et des éléments de la surface du sol.

Selon Djellouli (1981), en 1975, l’alfa, le sparte et l’armoise blanche jouaient un rôle prépondérant dans le paysage régional. Aujourd’hui, la végétation steppique à base d’Artemisia herba alba, stipa tenassicima est dans un état de dégradation avancé. Le recouvrement global de la végétation est rarement supérieur à 25%. L’alfa n’est pratiquement qu’une relique qui se réfugie dans les zones accidentées. Elle se régénère difficilement, même en période humide. L’armoise blanche se trouve dans une situation plus critique. La tendance actuelle de l’évolution vers des formations psamophiles dominées par le sparte ou la passerine (Thymelea microphylla ou de dégradation comme espèces Atractylis serratuloides, Noaea mucronata, Peganum harmala (Nedjraoui et al, 1999)

L’Atriplex canescens est une plante qui présente un double intérêt à la fois fourrager et de protection. Ce sont des arbustes à feuilles succulentes, les Atriplex occupent les cuvettes argileuses riches en sels minéraux. Ils sont localisés surtout autours de Sebkhas. Dans les steppes, les Atriplex sont associés à un cortège floristique d’espèces thérophytiques liées aux caractéristiques de l’horizon de surface (Khader, 1997).

Quant au groupement à Arthrophytum scoparium, qui est localisé principalement au sud de la région, ces parcours associés généralement à Retama retam, ne semblent pas vraiment affectés par la sécheresse d’autant plus qu’ils ne sont pas broutés par les ovins.

A travers ce chapitre, nous avons présenté une description de quelques espèces pastorales rencontrées dans les parcours étudiés, ainsi que l’intérêt pastoral qu’elles présentent, d’autre part, par leurs caractéristiques écologiques particulières.

IV.2-Les exigences écologiques et l’intérêt fourrager des espèces choisies:

IV.2.1-Stipa tenacissima :

Photo IV.1 : Epis de Stipa tenacissima (1)

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67 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

L’alfa est une hemicryprtphyte vivace qui appartient à la famille des Poacées (Graminées).

a)- Description botanique : Stipa tenacissima L est une graminée vivace méditerranéenne. Elle peut atteindre 1.5m de hauteur, formant des touffes à feuilles aiguës et piquantes. L’inflorescence se fait en panicules étroites, plus au moins hachées, dépassant 30cm, appelées Gousse (Bara, 1999 ; in Khader, 2004). Les touffes sont denses, leur partie aérienne est toujours composée par une base sèche plus au moins abondante à partir de laquelle jaillissent des brins d’un vert foncé (Aidoud, 1983).

b)-Origine et habitat Les nappes alfatières occupent de grandes surfaces en Afrique du Nord, particulièrement sur les Hauts Plateaux. Ces limites se définissent au Nord par les isohyètes 400mm/an, et au Sud par 100mm/an (Djebaili, 1988). La steppe à alfa (Stipa tenacissima) se retrouve en effet dans les bioclimats semi arides à hiver frais et froid dans l’étage aride supérieur à hiver froid. Cette steppe colonise tous les substrats géologiques de 400 à 1 800 m d’altitude (Aidoud et Nedjraoui, 1992).

c)-Ecologie Les matorrals et les steppes à alfa en bon état appartiennent aux Anarrhino fruticosi- Astragaletalia armati; leurs sols sont mélanisés, carbonatés ; le milieux édaphique est de qualité moyenne. Les sols sous alfa reflètent l'état de dégradation de la formation végétale. Les sols sous alfa des matorrals, des forêts claires de pin d'Alep, des steppes à alfa en bon état, sont évolués de type fersiallitique mélanisé voire carbonaté ou de type calcimagnésique. Leur texture de surface est moyenne à fine, leurs qualités trophiques et hydriques moyennes. Quant aux sols sous alfa de matorrals dégradés et des steppes arborées, ils sont peu profonds, peu évolués d'apport colluvial ou évolués de type carbonaté à croûte calcaire. Leur texture est moyenne à grossière. Ce sont des sols chimiquement pauvres et physiquement très fragiles. Les sols sous alfa ensablés sont des sols carbonatés à croûte ou dalle calcaire ou bien des siérozems ; leur texture grossière les expose à l'action dévastatrice des vents (Kadi-Hanifi, 1998).

d)-Intérêt fourrager : C’est une plante de grande valeur économique (artisanat local, vannerie, industrie papetière…) qui fournit une pâture d’hiver pour les bovins alors qu’en général les ovins ne consomment que les jeunes feuilles (trois semaines par an). C’est essentiellement un aliment de survie extrêmement précieux en période de disette et une ressource d’appoint dans les steppes du Maghreb.

Les pièces florales de cette planteont une bonne valeur fourragère. L’alfa est peu apprécié des animaux (Chatal, 2002). La production de l’alfa peut atteindre 10 tonnes MS/ha mais la partie verte, qui est la partie exploitable, a une production de 1000 à 1 500 kg MS/ha. L’alfa présente une faible valeur fourragère de 0,3 à 0,5 UF/KgMS. Cependant, les inflorescences sont très appétées (0,7UF/KgMS). La productivité pastorale moyenne de ce type de steppe varie de 60 à 150 UF/ha selon le recouvrement et le cortège floristique (Aidoud et Nedjraoui, 1992).

68 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

IV.2.2-Lygeum spartum :

Le sparte, cryptophyte, appartient à la famille des Poacées (Graminées)

Photo IV.2 : Touffe de Lygeum spartum (1) Photo IV.3 : Graine de Lygeum spartum(1)

a)-Description botanique : C’est une plante possédant un fort rhizome rampant émettant des tiges nombreuses érigées formant de belles touffes qui atteignent 50 à 90cm. Toute la plante est glabre. Les longues feuilles sont enroulées sur elles-mêmes ce qui leur donne un aspect cylindrique. Les fleurs sont au bout de la tige, par deux ou trois soudées entre elles, entourées de longs poils et contenues dans une grande spathe. La floraison du Lygeum spartum se situe, entre Mars et Avril (1). Les graines sont disséminées très vite après leur maturation. Ces graines volumineuse, une fois détachées de la plante mère, se trouvent en grande quantité dans les touffes, malgré la collerette de poils qu’elles présentent (Chatal, 2002).

b)-Origine et habitat : Espèce méditerranéenne très commune sur les Hauts-Plateaux et dans l'Atlas Saharien, il pénètre un peu dans le Sahara Septentrional dans la zone présaharienne (1). . Les steppes à sparte (Lygeum spartum) représentent 2 millions d’hectares, rarement homogènes, occupant les glacis d’érosion encroûtés recouverts d’un voile éolien sur sols bruns calcaires, halomorphes dans la zone des chotts. Ces formations sont soumises à des bioclimats arides, supérieurs et moyens à hiver froid et frais (Aidoud et Nedjraoui, 1992).

c)-Ecologie : Le sparte est une espèce commune de la steppe limoneuse à sableuse et des pentes argileuses qu’on trouve aussi sur sols salés ou gypseux. Il est rare sur des pâturages sableux. On le trouve en climats semi-arides où il pleut moins de 200mm, a variante au moins tempérée dans lesquels la température hivernale ne descend pas au-dessous de 2°C. C’est une espèce rustique qui se propage facilement (Khader, 2004) C’est une psammophyte et gypsophyte, en expansion dans les sables d’Afrique du Nord après dégradation des nappes alfatières. Le sparte est mélangé à l’armoise et la remplace en régions gypseuses (1).

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69 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

d)-Intérêt Fourrager : La valeur nutritive du sparte varie beaucoup au cours de l’année, il est surtout consommé un mois avant la floraison et à l’automne-hiver. Les bourgeonnements du rhizome sont très appréciés. En pleine croissance, en Mai, la plante peut avoir une valeur énergétique élevée de l’ordre de 0.8UF/kg. MS. Mais cette valeur baisse rapidement avec l’augmentation rapide de la teneur en cellulose brut qui peut atteindre plus de 45%, tandis que la digestibilité peut passer de près de 60% à près de 20%(Chatal, 2002)..

Les steppes à sparte sont peu productives avec une production moyenne annuelle variant de 300 à 500 kg MS/ha, mais elles constituent cependant des parcours d’assez bonne qualité. Leur intérêt vient de leur diversité floristique et de leur productivité relativement élevée en espèces annuelles et petite vivaces, elle est de 110 kg MS en moyenne (Aidoud et Nedjraoui, 1992).

e)- Intérêt économique : Connue en arabe sous le nom de Sennagh, c'est une espèce broutée, utilisée pour faire des cordes, des paniers (1)

IV.2.3-Atriplex canescens : L’Atriplex canescens est une chaméphyte vivace qui appartient à la famille des Chénopodiacées.

Photo IV.4: Les graines de L’Atriplex canescens(1)

a)-Description botanique : L’Atriplex canescens est un arbuste de 1 à 3 mètres de hauteur et dont la circonférence varie de 2 à 7m avec une proportion importante de phytomasse lignifiée. Les rameaux florifères sont des feuilles allongées de 1 à 3cm de longueur et de couleur verte. Les inflorescences dioïques sont réunies en épis simples ou panicules au sommet des rameaux, pour les mâles et axillaires ou en épis et subterminaux pour les femelles (Cherfaoui, 1993).

b)-Origine et habitat : Originaire du Mexique, du Canada et des USA, l’Atriplex canescens est introduite en Afrique du Nord et au Moyen Orient. L’espèce est spontanée dans les étages bioclimatiques semi-arides supérieur et moyen à hiver chaud à froid et s’adapte dans diverses régions : L’Afrique du Nord, l’Amérique, le Moyen- Orient et l’Australie) (Benrebiha, 1987).

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70 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

c)-Ecologie : C’est une espèce qui se repartit sur les sols sableux situés à altitude moyenne d’environ 860 mètres. Il présente une bonne résistance au froid et à la sécheresse (il supporte les températures de -6°C à + 35°C) comme il se développe sur les sols sableux et argileux. En général, il s’adapte à toutes les variétés de sols (Benrebiha, 1987).

Cette espèce introduite s’adapte convenablement aux différentes caractéristiques morphologiques des dunes (voiles sableux, sommets, mi-versant et bas de dunes). Dans l’ensemble des cas, cette espèce présente un taux de réussite supérieur ou proche de 60%. Son adaptation est facilitée par son système racinaire pivotant qui lui permet d’explorer les couches profondes des formations superficielles. Elle peut s’adapter aux contraintes du milieu dunaire très fragile (Belabiod et al, 1995).

d)-Intérêt agronomique et fourrager : Les Atriplex semblent être les plus adaptés pour la valorisation des étendues salées. Ce sont des plantes très rustiques. Leur plantation, dans les zones d’étude, a déjà montré ses preuves. Ils sont riches en protéines et appréciés par les éleveurs des régions steppiques. Les nappes d’Atriplex servent de pâturage aux moutons, aux caprins et aux dromadaires surtout en période de disette. Leur disponibilité durant toute l’année, surtout durant les périodes critiques (l’été et l’automne) fait d’eux un outil irremplaçable comme réserve fourragère et réduit le surpâturage (Khader, 1997).

IV.2.4 -Retama retam : Le Retama retam est une Chaméphyte vivace qui appartient à la famille des papilionacées (Fabacées)

Photo IV.5: Les fruits de Retama retam (1) PhotoIV.6:Arbuste de Retama retam(1)

a)-Description botanique : Retama retam forme de gros buissons atteignant 2m de hauteur, c’est un arbrisseau à l'aspect de genêt à longs rameaux verts crénelés et couverts de petits poils blancs soyeux. Les rameaux deviennent jaunes en vieillissant. Les feuilles linéaires petites sur les jeunes rameaux en hiver tombent tôt en saison chaude; ce qui permet à la plante de résister à la sécheresse car elle offre peu de surface pour l'évaporation, laissant les branches nues; grosses fleurs blanches en petits groupes de 5 à 10 fleurs, les fruits sont des gousses ovoïde peu allongées, terminées par un long bec (1).

71 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

b)-Origine et habitat : C’est une espèce saharo-arabique commune au Sahara septentrional, également en Palestine et Syrie, commun au Sahara où il occupe surtout les dunes.

c)-Ecologie : Retama retam aime les fonds d'oueds sablonneux et fréquente souvent les ergs, Retama retam est une espèce de l’aride que l’on retrouve également au niveau du bioclimat saharien supérieur froid (Le Houerou, 1969 ; Djellouli et al. 1987).

d) Intérêt écologique : Cette espèce endémique à la steppe algérienne avec son utilisation dans le cadre de la fixation des formations sableuses, est très intéressante, dans la mesure où elle colonise rapidement les sables vifs. Les résultats acquis montrent que l’ensemble des dunes traitées biologiquement par cette espèce son positifs. En plus, malgré l’exposition aux vents dominants, elle présente un taux de recouvrement dépassant largement les 60%. Cependant, compte tenu de sa grande plasticité et de son efficacité vis- à-vis des processus éoliens, cette espèce est à retenir parmi la liste des espèces fixatrices des sables vifs (Belabiod et al., 1995).

IV.2.5-Arthrophytum scoparium

Autres noms pour Hammada scoparia (Pomel) = Haloxylon articulatum Boiss = Haloxylon tamariscifolium Pau = Haloxylon scoparium Pomel (flore du sahara).

Le Hammada scoparia est une chaméphyte vivace qui appartient à la famille des Chénopodiacées

Photo IV.7: touffe de Hammada scoparia(1) Photo IV.8 : fruits de Hammada scoparia(1)

a)-Description botanique : C’est une plante de taille 20 à 40 cm aux rameaux grêles et charnus, articulés, dressés, très nombreux. Les rameaux foncent et noircissent en séchant. Les rameaux âgés sont gris-brun et les rameaux nouveaux sont d'un vert légèrement blanchâtre, les feuilles opposées très petites en triangle. Les fleurs sont généralement solitaires à l'aisselle des feuilles, elles donnent un fruit entouré de 4 à 6 ailes de taille identique généralement vivement coloré (jaune, rose ou rouge). Le style est long. (Aidoud et al, 2006).

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72 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

b)-Origine et habitat : C’est une espèce méditerranéenne très commune au Sahara Septentrional jusqu'au Tademaït. La steppe Arthrophytum scoparium recouvre en Afrique du Nord, de vastes superficies sous forme d’une bande allongée depuis la région du Zemmour en Mauritanie jusqu'en Tunisie. En Algérie, le groupement à remth, assure la transition entre, d'une part les steppes à alfa, sparte et armoise blanche, végétation typique des Hautes Plaines steppiques où prédominent l'élément floristique méditerranéen et d'autre part la végétation du Sahara où les taxons saharo-arabiques deviennent majoritaires (1)

c)-Ecologie : Limitée aux zones comprises entre 50 et 100 mm de précipitations annuelles, le groupement à Arthrophytum scoparium se développe sur des sols calcimagnésiques xériques à texture moyenne. Ces sols correspondent aux habitats caractérisés par un développé sur des croûtes calcaires souvent en forme de dalles et sur des glacis d'érosion plats, pierreux et rocailleux, souvent encroûtés en surface, sur des regs caillouteux et sur des hamadas et regs(Kaabeche , 1990).

IV.2.6 -Artemisia herba alba L’armoise est un sous-arbuste chaméphytique à cryptophytes appartenant à la famille des astéracées

Photo IV.9: Touffe d’Artemisia herba alba (1) Photo IV.10: Les feuilles d’Artemisia herba alba (1)

a)-Description botanique : Artemisia herba alba est une ligneuse qui se développe en touffes de 30 à 80cm bien individualisée, très ramifiée dès la base. Les feuilles blanches et laineuses sont très polymorphes, les premières qui se développent (en hiver en général) sont grandes et découpées, les suivantes sont de taille de plus en plus réduites et sont de moins de moins découpées (Aidoud, 1988). Les fleurs sont roses rougeâtres en capitules ovoïdes. Plante à odeur agréable, elle est nommée Chih en arabe. Artemisia herba-alba Asso est également appelée Seriphidium herba-alba.

b)-Origine et habitat : Plante steppique très abondante sur les hauts plateaux, elle est plus rare au Sahara septentrional en altitude dans le Sahara central (au dessus de 1400 m dans le Hoggar). L’espèce est Saharo-arabique et méditerranéenne (1).

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73 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

c)-Ecologie : Du point de vue synécologique, le groupement à Artemisia herba-alba est particulièrement lié aux zones où les eaux pluviales se concentrent plus ou moins longtemps (cuvettes et dépressions limono-argileuses et plaines alluviales) d’où Stipa tenacissima se trouve au contraire éliminé. Sur le plan dynamique, ces groupements sont les plus vulnérables du fait de leur localisation géomorphologique (dépressions et des zones d’épandages) et de leur caractéristique édaphique (Kaabeche, 1990).

d)-Intérêt fourrager : L’armoise blanche joue un rôle important dans l’alimentation de l’élevage ovin, en fournissant des réserves fourragères sur pied pour la consommation estivale et lors des périodes de disettes (Lapeyronie, 1982). Selon le degré de couverture de la végétation et son état de dégradation la production primaire varie de 500 à 4500Kg M.S/ha/an avec une production fourragère annuelle de 150 à 300U.F/ ha/an (Djebaili et al, 1989).

74 Les caractéristiques de quelques espèces steppiques

Résultats et interprétations

75 Résultats du terrain et interprétation

V. Résultats du terrain et interprétations

Sur le terrain, l’observateur prend conscience de la variété floristique de la steppe. Cette biodiversité est fonction des sols, en dehors des conditions climatiques qui expliquent les grandes différences par zones (Boukli. 2002).

La répartition de la végétation est influencée par l’interaction complexe d’un ensemble de facteurs climatiques, édaphiques et l’action anthropique (Bouchetata, 2002).

Les résultats des effets de la mise en défens sur les caractérisations floristiques et pédologiques des parcours sont présentés par les caractérisations suivantes :

V.1-Caractéristiques floristiques :

V.1.1- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation biologique : Raunkiaer (1904, 1907 in Bouallala, 2006), a proposé la classification des types biologiques et la mise en évidence les relations entre le spectre biologique régional et le climat correspondant. L’approche adoptée tient compte de la participation des différents types biologiques à la flore d’une région par leur seule présence (spectre biologique brut). Ce type a été critiqué par Emberger (1966) et reste un spectre de diversité floristique d’intérêt qualitatif.

Notons que les types biologiques expriment la forme présentée par les plantes dans un milieu sans tenir compte de leur appartenance systématique. D’après la liste globale des espèces recensées, nous avons représenté le pourcentage de chaque type biologique.

V.1.1.1 -Station de Dayat Cheih : Les spectres biologiques brut de la station mise en défens nous montrent la dominance des chaméphytes qui occupent les 37.93%identique avec les thérophytes, suivis par les hémicryptophytes 20.69% et enfin les cryptophytes avec seulement 3.45% présenté par une seule espèce, elle est de type Ch=Th>He>Cr. Cette station est caractérisée par une forte présence de la strate herbacée qui prédomine.

Ce spectre présente une hétérogénéité qui est due à la mise en défens. Le spectre biologique brut de la station hors mise en défens est : Th> Ch >He d’après la figure V.1. Les thérophytes occupent les 50%, les chaméphytes (41.67%) et les hémicryptopjytes (8.33%) représentés par Erodium glaucophyllum.

3,45 6,90

8,33 31,03 16,67 31,03 16,67

3,45 25,00 3,45 6,90 10,34 3,45 25,00 8,33 Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Hémicryptophyte Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Hémicryptophyte Proto-Hémicryptophyte Hemi-Couche ou Rem Crypt- A-Bulbe Théro-Dresse Thér-Remp ou Couche Nanothérophyte Thérophyte Théro-Dresse Thér-Remp ou Couche

Figure V.1 : Le spectre biologique des stations MED et HMED Dayat Cheih

76 Résultats du terrain et interprétation

V.1.1.2- Station Megouchech : A partir des figures V.2, nous constatons une différence flagrante entre le parcours mis en défens de Megouchech et les parcours libres, par un taux dominant des thérophytes qui caractérisent cette station (MED).

Dans la mise en défens, nous trouvons le spectre biologique brut suivant : Th > Ch > He avec des thérophytes occupant 44.74%, les chaméphytes 34.21% et les hémicryptophytes 21.05%.

Tandis que les parcours libres ont comme spectre biologique brut : Ch > Th> He, où les chaméphytes occupent 76.19%, les thérophytes 14.29% et les hémicryptophytes 9.52%.

4,76 5,26 4,76 7,89 4,76 28,57 4,76 4,76 31,58 26,32

4,76

5,26 5,26 10,53 42,86 Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Hémicryptophyte Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Cham,Dresse,Suffru

Proto-Hémicryptophyte Hemi-Couche ou Rem Théro-Dresse Proto-Hémicryptophyte Hemi-Couche ou Rem Thérophyte Thér-Remp ou Couche Théro-Dresse Nanothérophyte

Figure V.2: Le spectre biologique des stations MED et HMED Megouchech

V.1.1.3- Station de Lazbar : Suite à l’analyse des résultats inscrits dans la figure V.3, qui caractérisent les stations mises en défens, et hors mise en défens de Lazbar, nous avons pu conclure que seulement cette station a enregistré l’existence des phanérophytes représentés par Retama retam et Ziziphus lotus dans la station mise en défens, et Orobanche cernua qui existe hors mise en défens.

Le spectre biologique brut dans la mise en défens de Lazber est Ch > Th > He >Ph avec un pourcentage de présence en MED, pour les chaméphytes (51.72%) thérophytes (31.03%), hémicryptophytes (10.34%) et les phanérophytes (7%). Hors la mise en défens, nous avons Th > Ch = He > Ph, les thérophytes (36.36%), chaméphytes et hémicryptophytes (27.27 %) pour chaque type et les Phanérophyte (9.09%).

3,45 6,90 3,45 9,09 13,79

24,14 36,36 18,18

3,45 9,09 6,90 37,93 9,09 18,18

Microphanérophyte Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Phanérophyte Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru

Hémicryptophyte Proto-Hémicryptophyte Théro-Dresse Hémicryptophyte Proto-Hémicryptophyte Théro-Dresse Thér-Remp ou Couche Nanothérophyte

Figure V.3 : Le spectre biologique des stations MED et HMED Lazbar

77 Résultats du terrain et interprétation

V.1.1.4- Station de Tousmouline :

L’analyse des résultats illustrée par la figure V.4 révèle que le type biologique dominant est représenté par les thérophytes dans les deux états avec 41.18% dans la station mise en défens, 44.44% hors la mise en défens.

Le spectre biologique brut dans la mise en défens qui ressemble à la mise en défens de Megouchech est Th >Ch >He où les chaméphytes occupent 38.28% et les hémicryptophytes 20.59%.

Hors la mise en défens, les taux des chaméphytes et thérophytes sont égaux. Le spectre brut est Th = Ch > He, les hémicryptophytes occupent 11.11% représentés par une seule espèce.

8,82 11,76

11,11 20,59

44,44 22,22

32,35

5,88 2,94 2,94 2,94 11,76 11,11 Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Cham,Dresse,Suffru 11,11

Hémicryptophyte Proto-Hémicryptophyte Proto-Hémicryptophyte Chaméphyte Cham-Dresse-Suffru Cham,Dresse,Suffru Hemi-Couche ou Rem Théro-Dresse Thér-Remp ou Couche Proto-Hémicryptophyte Théro-Dresse

Figure V.4: Le spectre biologique des stations PLT et HPLT Tousmouline

L’étude des spectres biologiques confirme selon Quezel (2000), l’évolution régressive du tapis végétal des stations étudiées. Cette régression se traduit par l’invasion des thérophytes et une augmentation des taux des chamaephytes, des hémicryptophytes et une réduction des taux des phanérophytes. Cependant l’ensablement dans les milieux aride provoque l’extinction totale des géophytes (Bouallala, 2006).

Les chaméphytes sont également bien représentées entre 27.27 % et 76.19 % notées hors les mise en défens, et 34.21 et 51.72% dans les mise en défens. Les chaméphytes peuvent développer des formes d’adaptation à la sécheresse. Cette adaptation se traduit entre autres par la réduction de la surface foliaire ainsi que par le développement du système racinaire.

Les hémicryptophytes, pour leur part, sont peu représentées, entre 8.33% et 27.27% hors les mises en défens, et de 10.34 % à 21.05% dans les mises en défens.

Les cryptophytes et les phanérophytes sont moins importantes. Elles s’expriment respectivement avec un taux de 3.45% enregistré seulement dans la mise en défens de Dayat Cheih et entre 6.9% et 9.09 % noté dans les deux sites de la station (MED et HMED) de Lazbar. Les phanérophytes diminuent progressivement, avec l’aridification du climat.

En général, les successions du spectre biologique brut des stations étudiées confirment l’hétérogénéité qui caractérise notre zone d’étude.

Cette thérophysation est due d’après Floret et Pontanier (1983) et Aidoud (1989) à l’anthropisation du système flore ainsi qu’à son ensablement.

78 Résultats du terrain et interprétation

Emberger (1939) affirme que le taux des thérophytes croît avec l’aridité du milieu. Pour Daget (1980) et Aidoud (1989) la thérophysation est une caractéristique des zones arides et exprime une stratégie d’adaptation vis-à-vis des conditions défavorables et d’une résistance aux rigueurs climatiques.

Les thérophytes, par leur biologie, sont qualifiées souvent de déserteurs, ce qui témoigne de l’état de dégradation due à l’action anthropique : c’est le phénomène de thérophysations. Ainsi, la richesse en thérophytes, qui sont des espèces à cycle court, est un signe d’aridité du milieu (Negre, 1964).

V.1.2- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation phytogéographique : D’après le découpage phytogéographique de Barry et Celles (1973), la zone d’étude appartient à l’empire holarctique, à la région méditerranéenne, sous région eu-méditérranéenne, domaine Maghrebien-steppique et aux secteurs des Hautes plaines Algéro-oranaises et de l’Atlas saharien. Cette zone est soumise à une migration floristique à cause de deux causes majeures (Quezel, 1995). Ces causes sont : Les changements climatiques qui se révèlent un processus majeur de migration des flores et la dissémination de ces derniers par le transport à longue distance par le vent et les oiseaux. Nous pouvons ajouter le déplacement par les animaux (Bouallala, 2006).

V.1.2.1- Station de Dayat Cheih : La figure V.5 montre qu’il existe une différence d’éléments entre la MED et HMED. Nous notons la présence de l’élément biogéographique Irano-Touranienne dans la mise en défens lequel n’existe pas dans les parcours libres. Dans ces derniers existe l’élément Saharo-Sindien par contre le parcours mis en défens.

La station MED se caractérise par la dominance de l’élément méditerranéen avec 13 taxons soit 44.83% en plus de l’élément méditerranéen. Il y a présence de l’élément Saharo Sindien Méditerranéen, Saharo-Sindien-Occidental, l’endémique, et de liaison méditerranéen Sindien avec 3 taxons, soit 10% pour chacun, les éléments plurirégionaux 2 taxons, soit 6.9%, et enfin le Saharo Sindien et l’Omni- Saharo-Sindien et l’Irano-Touranien avec 1 seul taxon, soit 3.45% pour chacun.

Hors mise en défens, le pourcentage est relativement grand pour les éléments Méditéranéen, Saharo-Sindienne-Occidentale, de Liaison Méditéranéen-Sindienne 2 taxons, soit 16.67% pour chaque élément, le Saharo Sindien, Saharo Sindien Occidentale, endémique saharienne et plurirégionale occupent 1 taxon, soit 8.33% pour chacun.

10,34 6,90 8,33 8,33 8,33 10,34 16,67

3,45

16,67 10,34 44,83 8,33

8,33 8,33 10,34 3,45 16,67 Pluri-Régional Mediterranéenne Omni-Saharo-Sind Pluri-Régional Mediterranéenne Saharo-Sindienne

Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Occid Irano-Touranienne Omni-Saharo-Sind Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Occid De Liais Med-Sind Endémique Nord-Afri De Liais Med-Sind Endémique Nord-Afri Endémique Saharienne

Figure V.5 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Dayat Cheih

79 Résultats du terrain et interprétation

V.1.2.2- Station Megouchech : Après avoir réalisé le spectre biogéographique brut qui caractérise les deux sites (MED et HMED) de la station de Megouchech illustré sous forme de figure V.6, nous avons mentionné que la majorité des éléments sont avec des classements qui se ressemblent dans les deux sites sauf que dans cette dernière existe sept éléments, alors qu’il existe neuf dans la mise en défens de Megouchech, ou il y a une dominance de l’élément Méditerranéen avec 13 taxons, soit 34.21% en MED et 12 taxons, soit 57% HMED. Suivi respectivement dans les deux sites MED et HMED par les éléments Saharo Sindien Méditerranéen (7 taxons, soit 18.42% et 3 taxons, soit 14.29 %), Endémique Nord-Africain (4 taxons, soit 10.53% et 2 taxons soit 9.52%), plurirégional (4 taxons, soit 10.53% et 1 taxon, soit 5%), suivi par l’élément Médit-Ibero-Maur (3 taxons, soit 7.89% et 1 taxon, soit 4.76 %), Saharo-Sindien- Occidentale, et de liaison Méditerranéen Sindien. S’ajoutent les élément Omni-Saharo-Sindien et Saharo-Sindien à la mise en défens.

10,53 10,53 9,52 4,76 5,26 4,76 4,76 5,26

34,21 14,29 18,42 57,14 4,76 5,26 2,63 7,89 Pluri-Régional Mediterranéenne Medit-Ibero-Maur Pluri-Régional Mediterranéenne Medit-Ibero-Maur

Saharo-Sindienne Omni-Saharo-Sind Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Occid De Liais Med-Sind Saharo-Sind-Occid De Liais Med-Sind Endémique Nord-Afri Endémique Nord-Afri Figure V.6 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Megouchech

V.1.2.3- Station de Lazbar : D’après les résultats des spectres biogéographiques des deux sites MED et HMED représentées dans le tableau (voir annexe) et la figure V.11, nous avons noté que les spectres biogéographiques sont dominés par la présence en premier lieu de l’élément Saharo-Sindien-Méditerranéen avec 9 taxons, soit 31.03% en MED et 3 taxons, soit 27.27% HMED, identique dans cette dernière avec l’élément de Liaison Med-Sindien, les éléments Pluri-régionaux avec 2 taxons, soit 18.18%, l’élément Méditerranéen, Omni saharo sindien et Saharo-Sindien-Occidental avec un seul taxon, soit 9.09 %.

Pour les autres éléments biogéographiques nous avons noté pour le site mis en défens Saharo- Sindien-Occidental 6 taxons, soit 20.69 % et 5 taxons Méditerranéen, soit 17 %, endémique Nord Africain et Plurirégional et les éléments de Liaison Med-Sindien présentés par 2 taxons, soit 6.9 % et une très faible présence de l’élément Méditerranéen Ibéro Mauritanien et Saharo-Sindien avec un seul taxon, l’absence des espèces Endémique Nord Africain.

80 Résultats du terrain et interprétation

6,90 3,45 6,90 6,90 17,24 18,18 27,27

9,09

3,45 20,69 3,45

31,03 9,09 9,09

27,27 Pluri-Régional Mediterranéenne Medit-Ibero-Maur Pluri-Régional Mediterranéenne Omni-Saharo-Sind Saharo-Sindièenne Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Occid

Saharo-Sind-Medit Saharo-Sind-Occid De Liais Med-Sind De Liais Med-Sind Endémique Nord-Afri Endémique Saharienne

Figure V.7 : Le spectre biogéographique des stations MED et HMED Lezbar

V.1.2.4- Station de Tousmouline: Le spectre biogéographique global, illustré par la figure V.8 montre une différence flagrante du point de vue biogéographiques puisque les deux sites MED et HMED montrent la dominance des éléments méditerranéens avec 13 taxons, soit 38.24% dans la mise en défens, 3 taxons méditerranéens, soit 33.33% hors mise en défens,

Notons, cependant, l’importance relative de l’élément Saharo-sindien-Méditerranéen avec 6 taxons, soit 17.65 % dans la mise en défens et 2 taxons, soit 22.22 % hors mise en défens, suivi des éléments de liaison Med-Occidentale avec 4 taxons, soit 11.76% dans la mise en défens, ainsi qu’une présence réduite des éléments Médit-Ibero-Maur, Saharo-Sindienne, Omni-Saharo-Sind Irano- touraniens 2.94% dans la mise en défens, et les éléments méditerranéens occidentaux avec 9.09% dans et hors mise en défens.

Les proportions des taxons plurirégionaux, Saharo-Sind-Occidentale, Endémique Nord-Africain et Endémique Saharienne sont à peu près identiques, soit 5.88% dans la plantation pastorale. Hors plantation pastorale, les éléments Pluri-régionaux et Saharo-Sind-Médit ainsi que les éléments Médit- Ibero-Mauritanien et de liaison Med-Sindienne, sont à peu près identiques représentés respectivement par 2 et 1 taxons, soit 22.22 et 11.11% pour chaque élément.

5,88 5,88 5,88

11,11 11,76 22,22

22,22

38,24 5,88

17,65 2,94 2,94 2,94 11,11 33,33 Pluri-Régional Mediterranéenne Medit-Ibero-Maur Saharo-Sindienne Omni-Saharo-Sind Saharo-Sind-Medit Pluri-Régional Mediterranéenne Medit-Ibero-Maur Saharo-Sind-Occid De Liais Med-Sind Endémique Nord-Afri Saharo-Sind-Medit De Liais Med-Sind Endémique Saharienne

Figure V.8: Le spectre biogéographique des stations PLT et HPLT Tousmouline

81 Résultats du terrain et interprétation

Du point de vue phtytogéographique, la liste globale des espèces (Annexe) montre une dualité entre les éléments méditerranéens et Saharo-sindien-méditerranéens. L’élément médéteranéen est toujours dominant dans les stations de Dayat Cheih, Megouchech et Tousmouline, alors que le saharo- sindien-méditerranéen est dominant dans la station de Lazbar, l’élément de liaison méditerranéen- sindien est relativement bien représenté.

L’analyse de la diversité phytogéographique met en évidence l’importance des éléments méditerranéen, et saharo-sindien-méditerranéens dans les stations étudiées. L’importance de ces éléments permet le passage progressif vers le Sahara.

Aussi, nous remarquons la montée des espèces désertiques vers le nord. Cette montée est la conséquence de la sécheresse qui pose des changements sur le plan dynamique

Cette différence de présence peut être causée par le fait que les parcours soient ouverts et accessibles au cheptel qui peut emporter, dans ses robes, les graines de ces éléments biogéographiques suite à la transhumance.

Enfin, cette modeste étude montre l’importance de la phytogéographie, qui sert à l’étude de la phytodynamique a contribue aussi à la connaissance de l’impact des changements climatiques et anthropiques sur les écosystèmes.

V.1.3- L’effet de la mise en défens sur la caractérisation systématique: V.1.3.1- Station de Dayat Cheih

La station de Dayat Cheih se caractérise systématiquement par deux cas de figures, selon que l’on soit dans un parcours libre ou dans un parcours mis en défens.

Les parcours mis en défens se caractérisent, d’après les résultats récoltés sur le terrain sous forme du tableau (Annexe) et la figure V.9 par 15familles, 24genres et 29 espèces.

Cette figure révèle que la famille des Poacées est la plus dominantes elle est représentée par 6 genres et 7 espèces : c’est la famille la plus représentée.

En revanche, il y a des familles qui sont présentes par une seule espèce à savoir, Liliacées, Plantaginacées, Papavéracées, Chénopodiacées, Boraginacées, Ephédracées, Malvacées, Zygophyllacées et les Polygonacées.

Ces parcours libres sont caractérisés systématiquement par: 9familles, 10genres et 12 espèces, dominés principalement par les Fabacées qui sont des Omni-saharo-Sindienne avec 2 genres et 4 espèces. Par contre nous notons la présence des familles présentes par un seul genre et une seule espèce tel que: Poacées, Astéracées, Géraniacées, Lamiacées, Chénopodiacées, Boraginacées, Zygopyllacées et Apiacées.

82 Résultats du terrain et interprétation

7

6

5

4

3 Nombre(Genre/Espèces) 2

1

0

Familles

Poacées

Liliacées

Apiacées

Malvacées

Fabacéées Lamiacées

Astéracées

Géraniacées

Ephédracées

Boraginacées

Papavéracées

polygonacées

Plantaginacées

Zygophyllacées

Caryophyllacées Chénopodiacées Genre MED Espèces MED Genre HMED Espèces HMED

Figure V.9: La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station de Dayat Cheih

V.1.3.2- Station Megouchech: La station de Megouchech est caractérisée par une richesse systématique du tapis végétal. Nous trouvons que la MED est représentée par 17 familles, 33genres et 38 espèces. Dans la zone HMED, nous trouvons 10 familles, 18 genres et 22 espèces, et que deux sites sont dominés systématiquement par la famille la plus méditerranéenne, la famille des Astéracées avec 7 genres et 9 espèces, 5 genres et 6 espèces respectivement dans les deux sites (MED et HMED).

A noter aussi que dans la MED comme dans les parcours libre, apparaît en deuxième lieu comme famille cosmopolite la famille des Poacées et que dans les deux zones, nous assistons à la présence des familles représentées par un genre et une seule espèce comme: Cistacées, Chénopodiacées, Caryophyllacées, Brassicacées, Résédacées et Boraginacées. Quant au parcours libres nous citons les familles : Brassicacées, , Résédacées, Boraginacées, en revanche les Zygophyllacées,Plantaginacées, Papavéracées, Géraniacées, Lamiacées, Apiacées, Frankiniacées et Thymeliacées existent dans les parcours mise en défens mais pas dans celui qui est libre.

83 Résultats du terrain et interprétation

9

8

7

6

5

4

Nombre (Espèce/Genre) Nombre 3

2

1

0

Familles

Poacées

Apiacées

Fabacées

Cistacées

Lamiacées

Astéracées

Résédacées

Géraniacées

Brassicacées

Boraginacées

Papavéracées

Frankiniacées

Thymeleacées

Plantaginacées

Zygophyllacées

Caryophyllacées Chénopodiacées Genre MED Espèces MED Genre HMED Espèces HMED

Figure V.10 : La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station de

Megouchech

V.1.3.3- Station de Lazber: La rudesse du climat qui règne sur la région d’El Bayadh cette année (avant notre visite au terrain) a fait que la région en général et les stations étudiées en particulier soient pauvres du point de vue systématique.

La station de Lazbar n’échappe pas à ce déséquilibre qui se manifeste par la rareté et la pauvreté systématique du tapis végétal.

Les parcours mis en défens sont caractérisés systématiquement par la présence de 12 familles, 25 genres et 29 espèces.

En revanche, dans les parcours libres, nous trouvons 5 familles, 11 genres et 11 espèces. Dans les deux cas, nous notons la forte présence des familles cosmopolites qui sont les Poacées et les Chénopodiacées, avec 5 genres et 5 espèces de Poacées dans les parcours mis en défens identiques avec les parcours libres. Pour les Chénopodiacées nous avons 4 genres et 5 espèces dans la mise en défens et 3 genres et 3 espèces hors mise en défens.

A noter aussi la présence de d’autres familles, la famille des Astéracées dans la MED en troisième position de cosmopolite avec deux 4 genres et 5 espèces suivi par les Fabacées avec 2 genres et 2 espèces, puis de la famille des Cistacées avec un seul genre et 3 espèces. Dans les deux cas, il y a la présence des familles avec un seul genre et une seule espèce comme les Boraginacées, d’autres familles ne figurent pas dans les parcours libres tel que : Zygophyllacées, Ramnacées, Malvacées, Liliacées, Brassicacées, Euphorbiacées, Plantaginacées et les Lamiacées.

84 Résultats du terrain et interprétation

5

4,5

4

3,5

3

2,5

2

Nombre(Genres/Espèces) 1,5

1

0,5

0

Familles

Poacées

Liliacées

Cistacées

Malvacées

Fabacéées Lamiacées

Astéracées

Rhamnacées

Brassicacées

Boraginacées

Euphorbiacées

Plantaginacées

Zygophyllacées Orobanchacées Chénopodiacées Genres MED Espèces MED Genres HMED Espèces HMED

Figure V.11 : La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station de Lazbar

V.1.3.4- Station d’Oued Tousmouline: L’analyse des listes floristiques établies pour les deux stations (mise en défens et hors mise en défens) sont consignées dans le tableau (Annexe) et illustrées par la figure (V.12).

L’analyse de la liste correspondant à la première situation montre un effectif de familles, genres et espèces très élevé par rapport à celui des parcours libres.

La famille qui est représentée par le plus grand nombre de genres est celle des Poacées avec 6 genres et 7 espèces. 16 famille présentent 28 genres et 34 espèces: les Astéracées avec 4 genres et 5 espèces, les Chénopodiacées avec 3 genres et 3 espèces, les Caryophyllacées et les Boraginacées avec 2 genres 2 espèces pour chacune, les Malvacées et les Géraniacées avec un seul genre et 2 espèces pour chaque famille.

Les Lamiacées, les Plantaginacées, les Cistacées, les Ephédracées, les Résédacées, les Apiacées, les Zygophyllacées et les Papavéracées sont représentées par un seul genre et une seule espèce.

Quant à la situation correspondant au parcours hors mise en défens, nous avons recensé 5 familles, 8 genres et 9 espèces.

La famille la plus représentée est celle des Poacées avec 4 genres et 4 espèces, suivie par les chénopodiacées avec 2 genres et 2 espèces, les Astéracées avec un seul genre et 2 espèces, les caryophyllacées avec un genre et une seule espèce.

85 Résultats du terrain et interprétation

7

6

5

4

3 Nombre Nombre (Genres/Espèces) 2

1

0 Familles

Poacées

Apiacées

Fabacées

Cistacées

Malvacées

Lamiacées

Astéracées

Résédacées

Géraniacées

Ephédracées

Boraginacées

Papavéracées

Plantaginacées

Zygophyllacées

Caryophyllacées Chénopodiacées Genres MED Espèces MED Genres HMED Espèces HMED FigureV.12: La présentation des familles, genres et espèces dans MED et HMED de la station d’Oued Tousmouline

Il ressort de ces analyses une diversité de familles et de genres plus nuancée dans les mises en défens comparées au parcours libres.

L’analyse des listes floristiques établies pour les deux situations (mise en défens et hors mise en défens) de toutes les stations sont consignées dans le tableau (Annexe). ’analyse de la liste correspondant à la première situation montre un effectif de familles, genres et espèces.

La famille qui est représentée par le plus grand nombre de genres est celle des Poacées entre 5 et 7 genres dans les mises en défens, suivie par les Astéracées entre 3 et 7 genres. 15 à 17 famille présentent de 24 à 33 genres : les Chénopodiacées, les Fabacées et Caryophyllacées sont bien présentes

Quant à la situation correspondant à la hors mise en défens, nous avons recensé entre 5 et 10 familles, 8 et 18 genres et 8 à 22 espèces.

Les famille les plus répandues sont les Poacées qui dominent hors les mises en défens des stations de Lazbar et Tousmouline de 4 à 5 genres.

Celle des astéracées avec 5 genres domine hors mise en défens de Megouchech, 10 familles s’expriment avec 18 genres.

Dans la station de Dayat Cheih, les Fabacées sont représentées avec 2 genres, les Poacées, Astéracées, Lamiacées, Géraniacées, Chénopodiacées et zygophyllacées avec seul genre chacune. Il ressort de ces analyses une diversité de familles et de genres plus nuancée dans la situation mise en défens comparée à la situation hors mise en défens.

Les astéracées, les Poacées et les fabacées sont trois familles communes aux deux situations avec une prédominance dans les deux listes floristiques. A elles trois, elles représentent 35 à 40% de la flore dans chaque secteur saharien (Ozenda, 1977). Cette prédominance est justifiée puisque ce sont des familles cosmopolites qui sont très répandues sur toute la surface du globe. 86 Résultats du terrain et interprétation

Les astéracées, les fabacées et les caryophyllacées, des familles d’affinité méditerranéenne, varient suivant la latitude : elles diminuent du nord au Sud.

Des groupes tempérés comme les caryophyllacées et les lamiacées diminuent, pour leur part, du Nord au Sud. Quant aux Brassicacées, elles jouent un rôle très important dans la flore saharienne, particulièrement dans les régions septentrionales. Notons que la station de Lazbar se situe dans le pré- Saharien Les familles d’affinité saharienne, comme les zygophyllacées et les chénopodiacées y augmentent progressivement vers le Sud (Nouari, 2003).

V.1.4- L’effet de la mise en défens sur la richesse floristique : Le tableau (V.1) ci dessous illustre la variation de la richesse floristique dans les quatre stations selon la situation :

Tableau V.1: La richesse floristique dans les stations choisies Espèce dans Espèce Station Mise en défens Hors mise en défens Taux de variation Dayat Cheih 29 12 58% Megouchech 38 22 42% Lazbar 29 11 62% Toumouline 34 9 73%

1) Dans la mise en défens Dayat Cheih, nous avons recensé 29 espèces, alors que ce nombre est de 12 espèces dans les parcours libres. Le taux de variation est de 58%, c’est dire que la richesse spécifique dans la mise en défens est deux fois plus importante que la richesse dans le parcours libre.

2) Dans la mise en défens de Megouchech, nous avons trouvé 38 espèces et 22 espèces hors mise en défens. Le taux de variation est de 42 %. Le parcours libre est spécifiquement riche par rapport aux autres parcours.

3) Le parcours non mis en défens est moins riche en le comparant avec celui mis en défens, avec un taux de variation de 62%, puisqu’il existe 29 espèces dans la mise en défens de Lezbar et 11 espèces hors mise en défens.

4) La plantation pastorale d’Oued Tousmouline est beaucoup plus riche par rapport au parcours libre, avec un taux de variation de 73%. Il n’existe que 9 espèces hors la plantation, tandis nous avons trouvé 34 espèces dans la plantation pastorale.

D’après Aidoud (1989), la richesse floristique en zone aride dépend essentiellement des espèces annuelles, des conditions du milieu et de la corrélation de l’ensemble des caractères (climat, édaphisme et exploitation).

En réalité, la faible richesse floristique caractérisant la quatrième situation semble correspondre à ce constat. En effet, soumise à une forte pression humaine et animale, les territoires non mis en défens montrent un stade de dégradation très avancé conforté en cela par la présence d’Atractylis serratuloides et de Peganum harmala.

V.1.5- L’effet de la mise en défens sur la composition par genres selon les espèces :

Cette caractéristique est définie par la notion de coefficient générique qui désigne le rapport du nombre de genres sur le nombre d’espèces (Drai, 2007).

87 Résultats du terrain et interprétation

Tableau V.2 : La composition par genre selon les espèces dans les stations étudiées

Nombre de Nombre Coefficient générique Station Parcours genre d’espèce (Gr/Esp)*100 Mise en défens 25 29 86% Dayat Cheih Hors mise en 11 12 91% défens Mise en défens 22 38 57% Megouchech Hors mise en 18 22 81% défens Mise en défens 24 29 82% Lezbar Hors mise en 11 11 100% défens Mise en défens 28 34 82% Oued Hors mise en Tousmouline 8 9 88% défens

Il s’agit de forte valeur, ce coefficient est caractéristique d’une flore appauvrie, les flores riches présentent un coefficient faible, c’est le cas du Fezzan en Tunisie dont le coefficient atteint 72% (Cortie, 1942 in Ghebi et al, 2004), et du Sahara central avec 77% (Diels, 1917) et 63% (Maire, 1938 in Messadi et al, 2002).

Nos stations d’étude sont en général caractérisées par une faible richesse floristique du point de vue composition des genres selon les espèces que ce soit dans la mise en défens ou bien hors la mise en défens.

Dans les mises en défens, on a remarqué que les coefficients génériques sont plus ou moins faibles par rapport à ceux des parcours libres, soit respectivement (86%, 91%) pour la station de Dayat Cheih et (82%, 88%) pour la station d’Oued Tousmouline, sauf que pour la mise en défens de Megouchech qui est très faible (57%), ce qui explique qu’il en existe une richesse considérable. Notons que hors mise en défens le coefficient est de 81%, quant au station de Lazbar, le coefficient est de 100% hors mise en défens.

De plus, nous avons constaté, d’après le tableau (annexe), dans la mise en défens de Dayat Cheih, Megouchech, Lazbar et Oued Tousmouline 19, 18, 18, 21 genres non recensés hors les mise défens. alors que hors des mises en défens nous avons enregistré quatre genres qui n’existent pas dans la mise en défens de Dayat Cheih et Megouchech, 5 pour les parcours libres de Lazbar et une seule espèce à Oued Tousmouline.

V.1.6- L’effet de la mise en défens sur la similarité : Les résultats présentés dans le tableau V.3, montrent une similitude dans les parcours mise en défens et hors mise en défens avec : 1)- 6 espèces communes dans la station de Dayat Cheih et Lazbar avec une similitude respectivement de 26.26% et 30% ; 2)- 14 espèces dans la station de Megouchech, c’est à dire qu’il y a une similitude de 56%; 3)- et seulement 5 dans la station d’Oued Tousmouline avec une similitude très faible (9 espèces seulement) Cela peut être due au nombre réduit des espèces hors la plantation pastorale, contrairement à celle mise en défens.

88 Résultats du terrain et interprétation

Cette similitude est due aux conditions écologiques (climatiques et édaphiques) semblables.

La différences entre les deux stations s’exprime par un taux de 26.26%. Cette valeur importante reflète le grand rendement de la mise en défens sur la richesse floristique par rapport aux espèces du milieu.

Tableau V.3 : La valeur de l’indice de similitude calculé pour les stations d’étude

Paramètres a b C Is 26.26 Dayat Cheih 29 12 6 % Megouchech 38 22 14 56% Lazbar 29 11 6 30% 23.25 Oued Tousmouline 34 9 5 %

D’après Djebaili et al (1984), Peganum harmala témoigne de la pression de surpâturage et du caractère post-cultural et Atractylis serratuloides indique, en général, une dégradation intense du parcours, telle dégradation favorise la mise en place d’un voile sableux superficiel.

De plus, l’absence de certaines espèces du cortège floristique, particulièrement les espèces de grande valeur pastorale telles que Artemisia herba alba, serait donc liée à l’action du cheptel qui montre une préférence pour ces espèces.

Dans ce contexte, Aidoud (1989) a signalé que l’action anthropique est aussi importante que celle du climat dans la détermination du cortège floristique d’une station, contrairement aux espèces de faible qualité pastorale (Atractylis flava, Anabasis articulata…) qui sont toujours présentes.

En revanche, dans le milieu protégé, le nombre de ces espèces s’est largement amélioré. Cela pourrait être lié à la soustraction de cette zone à l’action anthropique qui permettrait à un nombre d’espèces déjà broutées de réapparaître à la faveur des nouvelles conditions, à l’exemple de l’armoise blanche (Artemisia herba alba), d’Anacyclis clavatus et Plantago albicans.

Par ailleurs, il est utile d’indiquer le grand rôle des touffes d’alfa dans l’enrichissement floristique. En effet, plusieurs auteurs (Floret et Pontagnier, 1982 ; Melzi 1996) attestent que les touffes d’Alfa peuvent créer un microclimat qui favorisent le bon développement des espèces.

L’intervention de ces touffes dans le changement floristique est expliquée à partir de ces rôles. n outre, la touffe d’Alfa fixe le sable piégé favorisant ainsi l’installation de quelques psammophytes dans le milieu inter-touffes telle que le Schismus barbatus.

89 Résultats du terrain et interprétation

V.1.7-L’effet de la mise en défens sur le recouvrement végétal et la phytomasse:

Tableau V.4 : La comparaison des potentialités entre la mise en défens et les parcours libres des différentes stations étudiées

Station Situation Recouvrement % Phytomasse Kg/Ms/ha MED 40 134,1 Dayat Cheih HMED 15 126,8 MED 75 273 Megouchech HMED 20 120,8 MED 35 128,67 Lazbar HMED 10 115 Oued MED 50 582 Tousmouline HMED 25 130

En comparant les parcours libres (HMED) avec ceux qui sont mis en défens (MED) et en prenant en considération les paramètres précités dans le tableau V.4, nous constatons que le recouvrement dans la station mise en défens de Dayat Cheih est deux fois supérieur à celui des parcours HMED de cette même station, de même pour la station d’Oued Tousmouline. Les deux autres stations (Megouchech et Lazbar) ont un recouvrement trois fois plus supérieur par rapport aux parcours HMED de ces deux stations.

La phytomasse dans nos stations d’étude oscille d’une station à une autre, mais en général nous avons enregistré pour les pérennes la valeur maximale dans la station mise en défens. Elle est dans les deux sites de la première station Dayat Cheih presque identique (134.1, 126.8 kg/Ms/ha). Cette faible différences est peut être due à la valeur fourragère du Artemisia herba alba par rapport à celle de Lygeum spartum (espèces dominantes).

Dans la station de Megouchech, la phytomasse est deux fois plus qu’au parcours libres (273, 120.8 Kg/Ms/ha). Nous trouvons que la phytomasse est quatre fois plus importante dans la plantation pastorale que dans les parcours libres, cette dominance de phytomasse dans la stations MED est caractérisée principalement par les espèces à grande valeur (L’Atriplex canescens et Lygeum spartum et Artemisia herba alba).

Les deux facteurs, recouvrement et phytomasse, sont principalement influencés directement ou indirectement par la pression et la surexploitation exercées par la population locale et celle des autres régions (après leurs déplacement en utilisant des moyens plus modernes) pendant (illicitement ) et après l’ouverture de ces mises en défens, ajouter à cette pression anthropique, les conditions climatiques (la faible précipitation et l’ensablement) qui accentuent de plus en plus la régression du couvert végétal (phytomasse) et sa valeur pastorale.

Dans les stations étudiées, nous trouvons respectivement des charges animales dans les parcours MED et HMED des quatre stations étudiées qu’elles soient ovines, bovines ou caprines (Annexe).

90 Résultats du terrain et interprétation

A partir de ces résultats, nous pouvons mettre l’accent sur l’intérêt et l’impact constructif de la mise en défens en matière de recouvrement, phytomasse. Cet aspect d’équilibre assure la pérennité du tapis végétal. Il ne peut être réalisé qu’avec la collaboration de différentes parties de la société, l’état de son côté crée les programmes de développement.

Il faut une gestion rationnelle des parcours MED après leur ouverture par le respect de la charge. C’est avec ces exigences que des solutions d’emploi sont proposées aux populations locales à condition de garder les parcours en bon état pour les générations futures, il assurent ainsi une bonne productivité végétale et animale et leur permettent de se mobiliser et de se sédentariser (voir chapitre II).

Cette situation alarmante de dégradation est principalement due au surpâturage. Celui-ci est le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs, climatiques et surtout socio-économiques. Il convient de rappeler que l’homme, l’animal et les plantes de ces contrées sont bien adaptés à ce milieu qui vit au rythme des sécheresses.

V.2- Résultats et discussion de l’effet de la mise en défens sur les caractéristiques pédologiques :

Les effets de la dégradation du couvert végétal mettent en évidence l’influence indirecte de la végétation ; ainsi le régime hydrique des sols devenant plus aride tend à diminuer l’activité du système racinaire. Ceci est particulièrement sensible dans les zones les moins humides de l’aride moyen où la pluviosité est proche de 200mm/an.

En général, les sols steppiques sont squelettiques, c’est-à-dire pauvres et fragiles à cause de la rareté de l’humus et de leur très faible profondeur. Nous trouvons, en effet, des sols récents, des sols dégradés et des sols évolués.

V.2.1- Station de Dayat Cheih : Le sol de la station mise en défens occupe la totalité de la superficie, sa texture est sablonneuse avec un taux de sable compris entre 92 et 94% respectivement pour le premier et le deuxième horizon. L’argile qui apparaît est sensiblement différente entre les deux horizons. Elle représente 3.75%, Le taux de la matière organique est faible pour le premier horizon (1%) et moyen (3%) pour le deuxième. L’humidité varie avec la profondeur entre 1.01% pour le premier alors qu’elle est nulle pour le deuxième. Le taux de calcaire ne se présente que dans le deuxième horizon avec une moyenne de (0,193%). Le sol présente une très forte perméabilité (9.6 .10-5m/s) diminuant en profondeur (2.10- 5m/s) ; le pH est faiblement basique il varie entre 7.2 et 7.5 respectivement pour le deuxième et le premier horizon. Le deuxième horizon parait un peu salé (0.79 mmhos/cm à 25°C) par contre le premier est non salé (0.56 mmhos/cm à 25°C). Les éléments minéraux sont de faibles valeurs et quel que soit l’élément ne dépassent pas 2.8mg/l sauf pour le sodium qui il oscille vers 4.64mg/l (pour le premier horizon).

Le sol de la station hors mise en défens Dayat Cheih, représente deux horizons, avec une profondeur de 20cm pour le premier horizon et 30cm pour le deuxième. Sa texture est sableuse et l’argile ne représente qu’un très faible taux pour les deux horizons, avec un taux moyen de la matière organique au premier horizon alors qu’il est nul dans le deuxième. L’humidité est stable dans les deux horizons : elle est de 1.01%. La perméabilité très forte pour les deux horizons varie entre 6.4 et 10.10- 5m/s. Les deux horizons sont moyennement calcaires avec un taux de 0.232. Le pH est presque neutre pour le premier horizon et basique dans le deuxième 7.63. La salinité est très importante de 2.69 mmhos/cm pour le premier horizon alors qu’elle ne représente que 0.373 mmhos/cm à 25°C dans le deuxième horizon. Les éléments minéraux sont de faibles valeurs et quel que soit l’élément, il ne

91 Résultats du terrain et interprétation

dépasse pas 4.17 mg/l (valeur de l’élément calcium).

100%

80%

60%

40%

20%

0% Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2

MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih Argile en % Limon en % Sable en % Figure V.13a : Répartition des fractions granulométriques Figure V.13b: Triangle de texture du sol de des horizons de sol de MED et HMED Dayat Cheih MED et HMED Dayat Cheih

3 1,2

2,5 1

2 0,8

1,5 0,6

1 0,4

0,5 0,2

0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 0 MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih Figure V.13c : Répartition du taux de la M.O des Figure V.13d : Répartition du taux d’humidité des horizons du sol de MED et HMED Dayat Cheih horizons du sol MED et HMED Dayat Cheih

0,000100 0,25 0,000090

0,000080 0,2 0,000070

0,000060 0,15 0,000050

0,000040 0,1 0,000030

0,000020 0,05 0,000010

0,000000 0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih Figure V.13e : Répartition de la perméabilité Figure V.13f : Répartition du taux de des horizons du sol MED et HMED Dayat calcaire des horizons du sol MED et HMED Cheih Dayat Cheih

92 Résultats du terrain et interprétation

3 7,7

7,6 2,5 7,5

7,4 2 7,3

7,2 1,5

7,1 1 7

6,9 0,5 6,8

6,7 0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2 MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih Figure V.13g : Répartition du pH dans les Figure V.13h : Conductivité électrique dans les horizons des sols MED et HMED Dayat Cheih horizons des sols de MED et HMED Dayat Cheih

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 2

MED Dayat Cheih HMED Dayat Cheih K+ Na+ Ca++

Figure V.13i : Répartition des taux des éléments chimiques

(K+, Na+ et Ca++) des horizons des sols MED et HMED Dayat

Cheih

V.2.2- Station de Megouchech : Ce profil ne représente qu’un seul horizon qui est relativement profond 40cm à 50cm, Sa texture est sableu-limoneux (figure), l’argile ne représente que 7.71%, Ce type de sol est assez riche en matière organique (5%) avec un taux d’humidité de 3.06%. Le sol de cette station est à accumulation calcaire occupant la totalité de la superficie mise en défens avec un taux de 0,425 pour le calcaire, il représente une très forte perméabilité (15.10-5m/s), et un pH faiblement basique 7.5, avec une certaine salinité 0.656mmhos/cm à 25°C. Les éléments minéraux sont alors de faibles valeurs et quel que soit l’horizon, aucun élément ne dépasse pas 4.23 mg/l (la valeur maximal du calcium dans ce sol).

Le profil se représente par un seul horizon avec une profondeur de 20 et 30cm, sa texture est sableu-limoneuse (figure) avec 8.31% d’argile, la matière organique enregistre un taux très important de 6%, et une humidité d’environ 1%. Ce sol est perméable avec 4.18.10-5m/s, Le sol de cette station est à accumulation calcaire occupant la totalité de la superficie, avec un taux de calcaire très élevé. Le pH est neutre il est de 7.18. La salinité est élevée, elle atteint 2.12mmhose/cm à 25°C. Les éléments minéraux sont de faibles valeurs et quel que soit l’élément sa valeur ne dépasse pas 2.05mg/l.

93 Résultats du terrain et interprétation

100% 90%

80%

70% 60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Horizon 1 Horizon 1

MED Megouchech HMED Megouchech

Argile en % Limon en % Sable en %

Figure V.14a: Répartition des fractions Figure V.14b: Triangle de texture du sol de

granulométriques des horizons de sol de MED et MED et HMED Megouchech HMED Megouchech

6 4,5

5,8 4

5,6 3,5

3 5,4 2,5 5,2 2

5 1,5

4,8 % l'humidité de taux Le 1

0,5 4,6 0 4,4 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 MED Megouchech HMED Megouchech Station / Horizon MED Megouchech HMED Megouchech Figure V.14c: Répartition du taux de la M.O des Figure V.14d : Répartition du taux d’humidité des horizons du sol MED et HMED Megouchech horizons du sol de MED et HMED Megouchech

0,00016 1,2

0,00014 1

0,00012 0,8 0,0001

0,00008 0,6

0,00006 0,4

0,00004 0,2 0,00002

0 0 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 MED Megouchech HMED Megouchech MED Megouchech HMED Megouchech Figure V.14e: Répartition de la perméabilité des Figure V.14f : Répartition du taux de calcaire horizons du sol MED et HMED Megouchech des horizons du sol MED et HMED Megouchech

94 Résultats du terrain et interprétation

7,5 2,5

7,45

7,4 2

7,35

7,3 1,5 7,25

7,2 1 7,15

7,1 0,5 7,05

7 0 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 MED Megouchech HMED Megouchech MED Megouchech HMED Megouchech Figure V.14g : Répartition du pH dans les Figure V.14h : Conductivité électrique dans les horizons des sols MED et HMED Megouchech horizons des sols de MED et HMED Megouchech

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Horizon 1 Horizon 1

MED Megouchech HMED Megouchech K+ Na+ Ca++

+ + ++ Figure V.14i : Répartition des éléments chimiques (K , Na et Ca ) des horizons des sols MED et HMED Megouchech

V.2.3- Station de Lazber: Le sol de cette station est à voile sableux occupant la totalité de la superficie, avec un taux qui varie entre 92.94 et 90.08% ; le limon et l’argile se représentent par de petites valeurs qui ne dépassent pas 8.5% pour le limon et 2% pour l’argile, la texture est alors sableuse pour les deux horizons, sa profondeur dépasse 50cm, Le taux de matière organique est moyen pour le premier horizon 2% alors qu’elle est faible dans le deuxième horizon (1%), mais avec une humidité stable environ 1% dans les deux horizons. Le sol contient peu de calcaire entre 0.096 et 0.077 ; le pH est faiblement basique avec une valeur ne dépassant pas 7.41pour le premier horizon et neutre pour le deuxième horizon ; le sol est peu salé pour les deux horizons la conductivité électrique varie entre 0.93 et 1.09 mmhos/cm à 25 °C (elle augmente avec la profondeur). Les éléments minéraux sont de valeurs importantes : elles arrivent à 4.86 mg/l pour le K+, 5.23mg/l pour Sodium et 5.4mg/l pour le calcium.

Le sol de cette station est à accumulation sableuse occupant la totalité de la superficie, avec un taux de sable de 83.7% ; le taux de limon est de 7% ; l’argile est ici présente avec un taux de 9.3%. La 95 Résultats du terrain et interprétation texture est sablo-limoneuse (figure V.15a), sa profondeur ne dépasse pas 20cm. Le taux de la matière organique est moyen 3.1%, celui de l’humidité est faible, environ 1%. Le taux de calcaire est peu élevé : il atteint 1.196 avec un pH faiblement basique de valeur ne dépassant pas 7.45. Sa conductivité électrique montre que ce sol est à peine salé (0.68mmhos/cm à 25°C). Les éléments minéraux sont de valeurs très variables : elles ne dépassent pas 0.76mg/l pour le sodium, de 5.36mg/l pour le potassium et jusqu’à 9mg/l pour le calcium.

100%

80%

60%

40%

20%

0% Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1

MED Lazbar HMED Lazbar Argile en % Limon en % Sable en % Figure V.15a : Répartition des fractions Figure V.15b : Triangle de texture du sol de granulométriques des horizons de sol de MED et MED et HMED Lazber HMED Lazber

1,2 2

1,8 1 1,6

1,4 0,8

1,2 0,6 1

0,8 0,4

0,6 % germination de taux Le 0,2 0,4

0,2 0 0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 MED Lazbar HMED Lazbar MED Lazbar HMED Lazbar Station / Horizon Figure V.15c: Répartition du taux de la M.O des Figure V.15d: Répartition du taux d’humidité des horizons du sol de MED et HMED Lazber horizons du sol MED et HMED Lazbar

96 Résultats du terrain et interprétation

0,00014 1,2

0,00012 1

0,0001 0,8 0,00008 0,6 0,00006

0,4 0,00004

0,00002 0,2

0 0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 MED Lazbar HMED Lazbar MED Lazbar HMED Lazbar Figure V.15e: Répartition de la perméabilité des Figure V.15f: Répartition du taux de calcaire horizons du sol MED et HMED Lazbar des horizons du sol MED et HMED Lazber

7,5 1,2

7,4 1

7,3 0,8

7,2 0,6

7,1 0,4

7 0,2

6,9 0 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1 MED Lazbar HMED Lazbar MED Lazbar HMED Lazbar Figure V.15g: Répartition du pH dans les Figure V.15h: Conductivité électrique dans les horizons des sols MED et HMED Lazbar horizons des sols de MED et HMED Lazbar

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% Horizon 1 Horizon 2 Horizon 1

MED Lazbar HMED Lazbar K+ Na+ Ca++ Figure V.15i : Répartition des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des sols MED et HMED Lazbar

97 Résultats du terrain et interprétation

V.2.4- Station de Tousmouline : Le sol de cette mise en défens représente un seul horizon. Sa profondeur dépasse largement 50 cm, avec un taux de sable de 81.4%. Le limon rentre dans la composition avec 9%, quant au taux de l’argile il est de 9.6%, ce qui donne une texture limono-sableuse à cet horizon (figure V.16a). Le taux de la matière organique est assez fort il atteint 4%, et une humidité importante de 3.1%. La valeur obtenue (3.5.10-5m/s) montre que ce sol est perméable. Le pH est neutre sa valeur ne dépasse pas 7.2, la conductivité électrique est de 0.68mmhos/cm à 25°C. Il est peu salé (selon l’échelle de salure du sol). Les éléments minéraux sont de faibles valeurs et quel que soit l’élément ils ne dépassent pas 2.15 mg/l.

Le sol de cette station est à accumulation sableuse, occupant la totalité de la superficie, avec un taux de 90.1%. Le limon est de 3.77% et le taux de l’argile de 5.3%. Ce qui donne une texture sableuse (figure), d’une profondeur entre 20 et 30cm. Le taux de la matière organique est moyen il est de 2%, avec une humidité de 2.1%. Le taux de calcaire est de 0.347%. Son sol est fortement perméable. Le pH est neutre, de 7.3 avec une conductivité de 0.577mmhos/cm à 25°C. Les éléments minéraux sont de faibles valeurs et quel que soit l’élément ils ne dépasse pas 2.11mg/l.

100%

80%

60%

40%

20%

0% Horizon 1 Horizon 1

PLT Tousmouline HPLT Tousmouline Argile en % Limon en % Sable en % Figure V.16a : Répartition des fractions granulométriques Figure V.16b: Triangle de texture du sol de des horizons de sol de PLT et HPLT Tousmouline PLT et HPLT Tousmouline

4 3,5

3,5 3

3 2,5 2,5 2 2 1,5 1,5

1 1

0,5 0,5

0 0 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1

PLT Tousmouline HPLT Tousmouline PLT Tousmouline HPLT Tousmouline

Figure V.16c: Répartition du taux de la M.O des Figure V.16d: Répartition du taux d’humidité des horizons du sol de PLT et HPLT Tousmouline horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline

98 Résultats du terrain et interprétation

0,00014 0,9

0,8 0,00012 0,7 0,0001 0,6

0,00008 0,5

0,00006 0,4

0,3 0,00004 0,2 0,00002 0,1

0 0 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 PLT Tousmouline HPLT Tousmouline PLT Tousmouline HPLT Tousmouline Figure V.16e : Répartition de la perméabilité des Figure V.16f : Répartition du taux de calcaire des horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline

7,3 0,7

7,28 0,68

7,26 0,66

0,64 7,24 0,62 7,22 0,6 7,2 0,58 7,18 0,56

7,16 0,54

7,14 0,52 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 Horizon 1 PLT Tousmouline HPLT Tousmouline PLT Tousmouline HPLT Tousmouline Figure V.16g : Répartition du pH dans les Figure V.16h : Conductivité électrique dans les horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline

100%

80%

60%

40%

20%

0% Horizon 1 Horizon 1

PLT Tousmouline HPLT Tousmouline K+ Na+ Ca++

Figure V.16 i : Répartition des éléments chimiques (K+, Na+ et Ca++) des horizons des sols de PLT et HPLT Tousmouline 99 Résultats du terrain et interprétation

V.3 – Interprétation : L’existence de bons sols est très limitée. Ces derniers sont destinés aux cultures. Ils se localisent dans les dépressions, les lits d’Oued, les dayas et les piémonts de montagne du fait que leur situation permet une accumulation d’éléments fins et d’eau (Khader, 2004). Les stations d’étude présentent trois types de sol : 1)- les sols minéraux bruts d’apport éolien : il s’agit des dunes et micro-dunes de sable mobile, très peu fixées par la végétation (à l’exception des dunes fixées par la GCA et des microdunes stabilisées par la fixation effectuée par l’HCDS dans le cadre de la lutte contre l’ensablement). La teneur en éléments fins et toujours faible, le taux d’argile est nul, celui des limons fins ne dépasse pas 10% dans le cas de la Station de Lazbar.

2)- les sols calcimagnésiques à croûte calcaire comprennent en général un horizon meuble et peu profond sont caractérisés par une texture sablo-limoneuse à limono-sableuse et par une végétation plus au moins dense avec la présence d’un certain taux de matière organique relativement élevée vu la richesse floristique la station de Tousmouline, par exemple.

3)- les sols peu évolués d’apports éolien, reposant sur une croûte calcaire et recouverte par des placages sableux sont caractérisés par une végétation plus au moins faible, parfois dégradée dans le cas de la station de Dayat Cheih.

Balesdent, (1996, in Khader, 2004) signale que « la matière organique a de multiples propriétés qui lui confèrent des fonctions primordiales dans les agros et les éco-systèmes et en font une composante importante de la fertilité ». Parmi les multiples rôles de la matière organique, on peut citer :  l’augmentation de l’aération du sol, la pénétration des racines, l’infiltration de l’eau, la résistance au comptage ;  la diminue l’énergie requise pour le travail du sol ;  la diminue la battance du sol et les accidents de levée ;  la limite les risques d’érosion, voire de perte du sol ;  l’augmente la réserve en eau du sol ;  la contribue à la fertilité chimique ;  la capacité d’échange qui dans certains milieux comme les sols sableux est la principale réserve des bases disponibles (K+, Na+, Ca++) ;  le substrat énergétique des organismes hétérotrophe du sol dont l’activité de décomposition a un effet positif sur les propriétés physiques du sol.

Le fort taux de matière organique enregistré dans la station de Megouchech et Oued Tousmouline et dépassant les valeurs signalées par les auteurs suscités, trouve son exploitation par la liaison de ces teneurs élevées avec les résultats du cortège floristique et les constatations de la forte remontée biologique au niveau de la station d’étude MED (photos annexe) suite aux travaux effectués dans cette zone par l’HCDS, la plantation des arbustes fourragers, tel que l’Atriplex canescens ainsi que les mises en défens.

A cet effet et selon Pouget, (1980, in Khader, 2004) « La végétation exerce une influence directe sur le sol en lui fournissant la matière organique, sous forme de litière ou par la décomposition sur place du système racinaire. La quantité et la nature de la matière organique soit fraîche ou restituée au sol, dépendent largement des bioclimats et du type de végétation ».

En outre, et selon le Houérou (1995) «la remontée biologique peut s’accélérer par l’auto- catalyse par l’accroissement de la couverture et de la phytomasse engendrant une production accrue de litière, puis de matière organique incorporée dans le sol. L’incorporation de la matière organique dans le sol a des conséquences de première importance sur la stabilité structurale, donc l’aération du sol et sa perméabilité ». 100 Résultats du terrain et interprétation

De plus le taux de matière organique est influencé par :  l’aridité du climat (Jenny, 1941) ; (Riche, 1976) ;  la composition physico-chimique du sol ;  la texture (Dregn et Maker, 1955 ; Combeau et al 1961 ; Pouget, 1980)

A travers les études réalisées auparavant par les chercheurs précités, on constate que la teneur en matière organique dans les sols arides est corroborée par quelques caractéristiques des sols cernés dans le tableau (V.5).

Tableau V.5 : La relation entre le taux de la matière organique avec les variables venant de l’humification du sol

Station de Station de Station Station de Dayat Cheih Station de Lazbar Megouchech Tousmouline

Variables MED H.MED MED H.MED MED H.MED MED H.MED venant de l’humification H1 H1 H2 H1 H2 H1 H1 H1 H2 H1 H2 des sols

Texture S S S S S. L S. L S S S. L L.S S

Taux de 1 3 1 0 5 6 2 1 2 4 2 M.O%

++ Ca 2,46 2,655 2,97 4,17 4,23 2,05 5,4 3,6 9 1,755 2,115

Les éléments + Na 2,18 2,8 3,32 2,98 2,64 1,744 4,83 4,59 5,36 2,15 1,032 Echangeables

+ K 4,64 1,69 0,996 1,31 1,27 0,967 5,23 4,28 0,76 0,875 1,31

0,096 0,02 0,1 0,0639 0,15 0,0418 0,0297 0,14 0,0139 0,0315 0,13 Perméabilité cm3/h Très Très Très Très Très Très -3 permé perméabl perméa perméa perméable perméabl perméabl perméabl perméab perméable perméabl (x10 able e ble ble e e e le e

101 Résultats du terrain et interprétation

Les résultats assemblés dans le tableau (V.5) montrent que dans notre cas plus les sols sont à texture fine plus le taux de matière organique est élevé, alors que plus le sol est à texture grossière plus le taux de matière organique est faible. Ce qui coïncide avec les constatations faites par Dregn et Maker, (1955), Combeau et al (1961) ; Pouget (1980 in Khader), qui affirment que « la teneur en matière organique est en effet fonction de la texture. Les sols de texture fine sont plus riches en matière organique que les sols de texture grossière ».

Toutes les stations contiennent les éléments minéraux (Na+, Ca++ et K+) à quantités différentes, mais bien présentés dans les sols de la troisième station. Le taux de calcaire est variable selon le type de sol, il est faible dans la première, deuxième et quatrième station de nature sableuse, sablo-limoneuse à limono-sableuse, mais élevé dans le sol de la troisième station du fait que cette station contient une formation à Arthrophytum scoparium. Ce dernier selon une étude faite par Belmir (2008) montre que le taux d’accumulation du calcium dans cette espèce est très important. De plus, il y a un affleurement remarquable de la roche mère calcaire dans le parcours libre de la troisième station.

Tous les sols des stations étudiées présentent une perméabilité modérée à forte, qui est due essentiellement à la texture généralement sableuse et au taux important de la matière organique du cas de la mise en défens de la première, deuxième et quatrième station.

Le profil organique, d’apparence isohumique, correspond à une implantation relativement profonde du système racinaire qui colonise plus particulièrement les espaces interfeuillets dans la croûte calcaire jusqu’à l’encroûtement (Pouget, 1980).

Pour les espèces steppiques, d’une façon plus générale, ajoute Pouget (1980), les travaux remarquables de Killian (1948) montrent une certaine indépendance entre la composition des plantes et celle du substratum. Il montre aussi la grande stabilité des graminées, riches en cellulose, mais pauvres en éléments minéraux autres que la silice.

V.4- La discussion des conditions intervenant dans la répartition des espèces dans et hors mise en défens :

Nous essayons de faire ressortir les facteurs principaux qui interviennent dans la répartition des taxons végétaux. Les espèces végétales sont classées selon deux comportements : les premiers sont fixées par les éléments climatiques sous forme de facteurs limitants, eux-mêmes conditionnés par la topographie notamment, les autres sont liées à un quelconque support édaphique (terrain gypseux, sable ou dune, daya et terrain salin…etc).

Le type d’échantillonnage utilisé ne reflète pas en réalité toute la surface d’étude, ainsi que l’autoécologie de quelques espèces qui n’est pas bien définie. Cela ne permet pas de bien expliquer la présence/absence des espèces rencontrées dans notre région d’étude entre les mises en défens et la plantation pastorale et les parcours libres. La liste floristique ne saurait constituer une véritable représentativité de toute la mise en défens.

De ce fait, l’extrapolation de quelques résultats préliminaires à l’ensemble de la zone d’étude doit se faire en prenant quelques précautions et réserves.

Pour les espèces communes, les facteurs édaphiques et climatiques n’ont pas changé de manière radicale pour provoquer la modification de la composition végétale. L’action anthropique, n’a pas influé sur leur dynamique d’où leur résistance au pâturage.

Concernant les espèces non appâtées par les animaux, leur absence serait due aux variations des facteurs soit climatiques soit édaphiques.

102 Résultats du terrain et interprétation

D’après les résultats obtenus, nous pouvons distinguer qu’il n’y a pas une grande différence entre la MED et HMED de point de vue biodiversité vue la rudesse du climat de l’année 2007, mais nous remarquons la remontée des espèces sahariennes dans les stations HMED, car elle est adapté aux conditions climatiques xériques et à leur faible indice spécifique. D’autre part, il existe une très grande différence de point du vue potentialité et offre fourragère.

En comparant les mises en défens avec la plantation pastorale d’Oued Tousmouline à base d’Atriplex canescens, son implantation a déjà montré qu’elle est très appréciée par les éleveurs des régions steppiques. Les plants d’Atriplex canescens qui sont produits par les pépinières déclenchent tout un circuit économique qui peut aider à la fixation de la population locale en créant des emplois. Cette plantation pastorale peut être loué pour les éleveurs vue leur forte productivité mais en tenant compte de la charge supportée. L’Atriplex canescens est une espèce très rustique. La plantation de cette espèce fourragère permet des avantages dans les parcours en zones arides : - la résistance à la sécheresse, - réserves sur pied de fourrages de bonne qualité pour les périodes sèches, - utilisation des sols jusqu’e là marginaux (dunes, marnes, sols salés, fortes pentes, …), - conservation du sol, lutte contre l’érosion et la désertification, - grande productivité. - Mais la plantation pastorale, fait ressortir un certain nombre de contraintes :

- l’Atriplex canescens est considéré comme espèce exotique d’où son introduction qui fait disparaître des espèces autochtones.

- le succès des techniques des plantations fourragères en zone aride est indéniable. Leur avantage économique n’est cependant pas toujours évident, la rentabilité économique est éminemment variable. Parmi les techniques d’installation artificielles les moins onéreuses on a le semis direct, le semis de graines pré germées.

Afin de respecter un des principaux principes d’amélioration définis plus haut, l’amélioration artificielle utilisera non des espèces isolées, dont l’emploi engendre souvent des déséquilibres, mais des mélanges d’espèces- autant que possible autochtones- équilibrés vis-à-vis du rôle biologique (pédologie, concurrence intraspécifique) et vis-à-vis de la productivité. N’étant pas monospécifiques, ces mélanges constitueront des strates différentes qui se recouvriront mutuellement (Regagba, 1999).

Un programme de plantation et de resemis nécessite un programme de production de semences d’espèces locales adaptées aux conditions climatiques algérienne. C’est une contrainte dont on ne doit pas sous-estimer la difficulté car il faudra former un personnel spécialisé, acquérir des équipements spéciaux, créer des pépinières et fermes semencières sous irrigation (Boukli, 2002). Nous allons essayé de voir comment dans le chapitre suivant.

D’une façon générale, le résultat de la mise en défens naturelle ou artificielle est souvent spectaculaire au cours des premières années ; on peut voir réapparaître des espèces qu’on croyait disparues, notamment les plus utiles, c'est-à-dire les plus recherchées par l’homme et par les animaux. Mais la mise en défens, pour être efficace, ne doit pas être prolongée inconsidérément car elle constitue aussi, d’une certaine façon, un gaspillage de ressources, au-delà d’un certain stade dynamique où l’évolution de la végétation tend à se stabiliser. Par ailleurs, il faut aussi noter que la mise en défens n’est pas toujours efficace, il faut souvent recourir à la clôture et où gardiennage, les clôtures peuvent être temporaires ou permanentes.

Une mise en défens totale de 3 années consécutives permettrait d’obtenir un premier pallier d’amélioration. Ensuite, celle-ci pourrait être suivie, en automne, d’une ouverture au pacage modéré

103 Résultats du terrain et interprétation

(un mouton par hectare) de 15 jours de manière à rajeunir les touffes âgées de graminées, à tailler les plus longs rameaux des arbrisseaux leur permettant une repousse plus vigoureuse dès l’hiver suivant. La fermeture au troupeau devrait alors se maintenir jusqu’au 15 avril pour permettre la croissance normale de l’Hacheb et sa consommation au maximum de productivité jusqu’au 15 mai. L’épiaison des graminées et leur semis serait à nouveau protégés entre 15 mai et le 30 juin. L’ouverture serait permise du 30 juin au 31 juillet. La protection serait reprise jusqu’au 1er octobre pour favoriser la montée biologique des géophytes. Le même cycle serait ensuite repris les années suivantes.

104 Résultats de la germination et interprétation

VI. Résultats de la germination et interprétations

VI.1- Résultats :

La difficulté de la régénération des espèces en milieu steppique constitue un problème fondamental lié essentiellement au facteur de dégradation du sol auquel s’ajoutent les aléas climatiques.

En effet, il existe deux grandes catégories de régénération ou de reproduction chez les espèces. Certaines se reproduisent par voies sexuées ou par semis qui selon Trabut (1889 ; in Chatal, 2002), est un mode rare ou inexistant et cette difficulté pourrait être liée à la fois aux facteurs intrinsèque c'est-à-dire la graine elle- même ou bien liée au facteur extérieur tels que le sol, le climat, les conditions stationnelles. Parmi les espèces présentées dans le chapitre IV, vu leur intérêt fourrager, quatre d’entre elles ont été destinées à une étude de germination in vitro.

On signale que la germination est un préalable nécessaire à la préparation et à la production du matériel végétal juvénile pour les besoins de l’expérimentation in vitro. Cette étude nous a permis d’examiner le comportement germinatif de Lygeum spartum, Atriplex canescens, Retama retam, et Stipa tenacissima vis-à-vis des diverses conditions thermiques 20°C, 25°C et 30°C, car la steppe connaît le gel en hiver et la canicule en été dus à l’influence continentale et une altitude forte. Partout, l’amplitude des températures moyennes annuelles est supérieure à 20°C.

L’expérimentation était conduite au laboratoire dans des germoirs sous conditions thermiques différentes, réglables à l’aide d’une chambre de germination. Les températures sont favorisées dans cette dernière par la vapeur due au refroidissement ou du réchauffement de l’eau qui en existe, ce qui aide à créer une certaine humidité atmosphérique.

Photo VI.1 : Semences PhotoVI.2 : Semences de d’Atriplex canescens germées Lygeum spartum germées

Photo.VI.3 : Semences de Photo VI.4 : Semences de Stipa tenacissima germées Retama retam germées

Planche VI.1 : Photos des graines des espèces étudiées germées

105 Résultats de la germination et interprétation

VI.1.1-Effet de la température sur le taux de germination des espèces étudiées

45 40 35 30 25 20°C 20 25°C 30°C 15 10 5 0 Atriplex-c Lygeum-s Stipa-t Retama-r

Figure VI.1 : Evolution du taux de germination des graines étudiées en fonction des variations de la température

Les résultats concernant le comportement germinatif des différentes espèces étudiées en terme de taux de germination sous l’effet des différentes températures apparaissent dans la figure VI.1

Cette figure montre qu’à l’exception de Stipa tenacissima dont la capacité germinative reste nulle à toutes les températures testées sauf à 20°C mais avec un taux faible (8%), toutes les autres espèces ont manifesté des réponses plus ou moins différentes vis à vis de ce facteur.

A l’exception de Retama retam qui a un taux de germination plus au moins élevé à 20°C et 30 °C), les graines germées à la température de 25 °C ont présenté le meilleur taux de germination. Cela corrobore les résultats de Laroche et al (1997), qui ont signalé que la température optimale de germination des graines de Retama retam se situe à 25C, pour l’Atriplex canescens (30%), Lygeum spartum (43%).

Ce taux a été légèrement supérieur à celui obtenu à 30 °C (37%) chez Lygeum spartum et (21%) chez l’Atriplex canescens.

Les taux de germination ont été proportionnels à l’accroissement de la température entre 20 et 25 ° C pour l’Atriplex canescens et Lygeum spartum et sont passés respectivement de 27 à 30%, de 28 à 43%, pour des températures respectives de 20 et 25 °C. Cela est bien représenté pour les températures 20 à 25°C, par contre à 30°C, le taux de germination de ces espèces a diminué.

Quant au Ratama retam, le taux de germination est passé de 3 jusqu’à 9% pour les températures respective 25 et 30°C, par contre aux températures 20 et 25°C, ce taux de germination a connu une chute de 7à 3% (respectivement pour les températures citées si dessus).

VI.1.2- Effet sur la vitesse de germination des espèces étudiées: Diverses formules ont été proposées pour exprimer la vitesse de germination d’un lot de semences. Pour la comparaison de plusieurs tests, il est plus facile de se rapporter au temps moyen de germination proposé par J.Harrington (1962) : N1T1+N2T2+…+NnTn / N1+N2+…+Nn

106 Résultats de la germination et interprétation

7 6 5

4 20°C 25°C 3 30°C 2 1 0 Atriplex-c Lygeum-s Stipa-t Retama-r

Figure VI.2 : Variation de la vitesse de germination des espèces étudiées en fonction de la température d'incubation.

Il s’avère ainsi que la plupart des espèces étudiées sont à optimum thermique faible et à germination lente, cequi corrobore nos résultats à température 20°C, à laquelle la majorité des espèces étudiées ont marqué une germination lente, et que la vitesse de germination de l’unique espèce qui est l’Atriplex canescens à optimum thermique (30°C) élevé. Sinon au température 25°C, la plupart des graines des espèces étudiées ont eu une germination rapide, sauf le Stipa tenacissima (0).

Il est intéressant de signaler que la vitesse de germination ou la capacité de germination ne donnent qu’une idée inexacte de l’aptitude à la germination de certaines semences. En effet, selon les conditions de germination, la capacité de germination peut être inchangée alors que la vitesse de germination est très différente, ou bien les semences germent vite mais en petit nombre.

Pour mieux appréhender la signification écologique du comportement germinatif des espèces étudiées, nous avons adopté la classification utilisée par Neffati (1994) et fondée sur la valeur relative à ces deux principaux facteurs de germination (espèce et température), à savoir la vitesse de germination en rapport avec la température permettant d’obtenir le plus fort taux de germination (Tableau VI.1).

107 Résultats de la germination et interprétation

TableauVI.1 : Répartition des espèces étudiées en fonction de leur taux de germination, vitesse de germination aux températures optimales (Selon la classification de Neffati (1994)

Température Taux de germination Espèces Vitesse de germination Espèces

-Stipa tenacissima Lent ≥ 5 jours -Stipa tenacissima Faible (≤ 20%) -Retama retam -Retama retam 20°C -Lygeum spartum Elevé < 5 jours -Atriplex canescens Elevé (> 20%) -Atriplex canescens -Lygeum spartum

-Stipa tenacissima -Stipa tenacissima -Retama retam Faible (≤ 20%) -Retama retam Lent ≥ 5 jours 25°C

-Atriplex canescens -Lygeum spartum - Lygeum spartum Elevé (> 20%) -Atriplex canescens Elevé < 5 jours

-Stipa tenacissima Faible (≤ 20%) -Retama retam -Stipa tenacissima Lent ≥ 5 jours -Atriplex canescens 30°C -Lygeum spartum -Retama retam Elevé (> 20%) -Atriplex canescens Elevé < 5 jours Lygeum spartum

D’après les résultats présentés dans le tableau VI.1, nous avons remarqué que les taux de germination ont été inversement proportionnels à l’accroissement de la vitesse de germination pour les divers températures et pour la majorité des espèces étudiées Témoin graines d’Atriplex canescens, Lygeum spartum, et Retama retam.

VI.1.3- Effet sur le taux cumulé des espèces germées : On appelle généralement « courbe de germination » l’évolution des pourcentages de germination cumulés, en fonction du temps. Elles donnent seules une idée exacte de l’aptitude à la germination des semences (Benaradj, 2000).

108 Résultats de la germination et interprétation

Variation des taux quotidiens des graines de Lygeum spartum à 20, 25, 30°C

Variation sdes taux quotidiens des graines de Stipa tenacissima à 20, 25, 30°C 12

4,5

10 4

3,5 8

3

6 2,5

2 4

1,5 Nombre des graines germées graines des Nombre

2 germées graines des Nombre 1

0,5 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 1j 2j 3j 4j 5j 6j 7j 8j 9j 10j 11j 12j 13j 14j 15j

-2 -0,5 Les jours d'observation Les jours d'observation

Variation des taux quotidiens des graines d'Atriplex canescens à 20, 25 et 30°C Variation des taux quotidiens des graines de Retama retam à 20, 25, 30°C

9 4,5

8 4

7 3,5

6 3

5 2,5

4 2

3 1,5 Nombre des graines germées graines des Nombre 2 germées graines des Nombre 1

1 0,5

0 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16

-1 -0,5 Les jours d'observation Les jours d'observation

Figure VI.3 : Profils des germinations chez les graines étudiées représentant les variations de la germination des espèces étudiées en fonctions du temps (en jours) sous différentes conditions thermiques

Un lot de semences n’est jamais homogène, même si toutes les précautions possibles ont été prises pour limiter son hétérogénéité. Celles-ci se manifestent par le fait que les semences ne germent pas simultanément ou qu’elles ne germent pas toutes ensembles (Benaradj, 2000).

La figure VI.3 visualise les taux cumulés de la germination des graines des espèces étudiées incubées aux températures 20, 25 et 30°C. D’après les observations sur la germination en germoirs durant 15 jours, il est à remarquer que la cinétique d’évolution de la germination varie distinctement selon la température et l’espèce. Les résultats montrent que les graines ne germent pas toutes en même temps.

1- Toutefois, pour les graines de Lygeum spartum, la germination se manifeste un jour après le semis avec un taux plus au moins élevé, passant au troisième jour à un taux maximal à 25 et 30°C. Au- delà, et jusqu’au huitième jour, la germination évolue avec des faibles taux à 25 et 30°C, quand elle atteint son maximum le deuxième jour après le jour du semis à 20°C.

2- Les graines de Stipa tenacissima incubées à 20°C n’ont germé qu’au cinquième jour, avec seulement 1/8 de graines germées le sixième jour du semis elles ont atteint au maximum 4/8, suivies de 2/8 le huitième jour, alors qu’aucune graine ne réagit jusqu’à la fin de l’essai. Il convient d’indiquer qu’aux températures 25 et 30°C, les graines n’ont manifesté aucune germination.

109 Résultats de la germination et interprétation

3- Il faut remarquer que la germination des graines de Retama retam incubées à la température 30°C se poursuit jusqu’au 11e jour, et jusqu’au neuvième jour à température 20°C, alors que de celles incubées à 25°C s’achève vers le sixième jour. Néanmoins, les taux quotidiens des graines germées enregistrés varient selon les températures ; nous avons enregistré un taux maximal des graines germées le quatrième jour avec de 4/9 à 30°C, à 20°C un maximum de 3/7 le huitième pour se maintenir à des valeurs inférieures jusqu’au neuvième jour. A 25°C, nous n’avons enregistré que la germination de trois graines réparties en trois jours.

4- Les graines d’Atriplex canescens incubées à 20 et 25°C (Fig VI.3) démarrent leur germination deux jours après le semis en germoir. Les graines incubées à 30°C germent jusqu’au troisième jour. Au huitième jour et à température 20°C, la germination atteint 7/21 pour se maintenir autour de 1/21 de graines germées jusqu’au dixième jour à 25°C, un taux de 8/30 ; le quatrième jour ce taux baisse rapidement à 4/30 de graines germées, puis progresse remarquablement à 6/30 le septième jour. La température 30°C a provoqué un ralentissement de la germination. En effet, la germination s’exprime avec 4/21 de graines germées le troisième jour, puis s’étale jusqu’au dixième jour avec un taux maximal de 7/21, le taux est sensiblement identiques le cinquième jour, la germination s’achève vers le sixième jour, avec des taux de 1/21

VI.1.4- Effet sur l’aptitude de la germination des espèces étudiées : Les semences d’un même lot ne germent pas au même moment, on exprime généralement des résultats des essais de germination par des pourcentages ou des vitesses de germination (Benaradj, 2000). La courbe de Harrington exprime l’aptitude germinative des espèces étudiées germées en fonction de la température. Pour calculer l’aptitude germinative (X)

X=N1T1+N2T2+…+NnTn / Ng * Ng/Nt

180

160

140

120

100

80

60

Aptitude germinative 40

20

0 20°C 25°C 30°C 20°C 25°C 30°C 20°C 25°C 30°C 20°C 25°C 30°C

Atriplex Lygeum spartum Stipa tenacissima Retama retam canescens Températures °C

Figure VI.4 : Aptitude germinative des graines des espèces étudiées en fonction de la température et de l’espèce.

L’aptitude germinative des graines sous conditions thermiques pourrait permettre de déterminer les comportements germinatifs des graines des espèces sous des conditions thermiques différentes. D’après les résultats présentés sur la figure VI.4, nous avons classé les espèces étudiées selon leur aptitude germinative du plus apte jusqu'à l’espèce qui ne présente aucune aptitude comme suit.

110 Résultats de la germination et interprétation

- les graines de Lygeum spartum ont une aptitude élevée, elle est maximale à 25°C.. - les graines de l’Atriplex canescens présentent une aptitude moyenne avec un maximum à 25°C et un minimum à 30°C.

- pour les graines de Stipa tenacissima, nous avons enregistré une faible aptitude à 20°C et une inaptitude totale à 25 et 30°C.

- En dernier lieu, les graines de Retama retam qui selon la figure présentent une très faible aptitude à toutes les températures. Elle est minimale à 25°C.

VI.2-Interprétation: Deux facteurs entrent donc dans la variation du comportement germinatif : le facteur espèce et le facteur température.

- La température joue un rôle très important sur la germination des graines. Elle stimule les activités enzymatiques et aussi la vitesse de la germination. La température règle l’apport d’oxygène à l’embryon. Les exigences thermiques dépendent d’une espèce à l’autre.

- Bien que des différences dans le délai de germination des graines (intervalle de temps entre le semis et les premières graines germés) s’expriment entre les espèces, les taux les plus élevés sont enregistrés pour les graines de Lygeum spartum qui ont germé un jour après le semis et à toutes les températures. Alors que la phase de latence était plus au moins lente pour le Retama retam et l’Atriplex canescens, elle varie de deux et trois jours après semis

- La germination est plus au moins étalée pour les graines de Retama retam, Atriplex canescens Lygeum spartum et Stipa tenacissima, classées respectivement selon le nombre de jours nécessaires à la germination, cela selon la rigidité des membranes des graines des espèces étudiées, car les téguments séminaux gênent fortement la germination.

- Les phénomènes qui ont été considérés par Neffati (1994) en accord avec ce qui est connu sur le rôle du facteur thermique dans l’activation des réactions métaboliques constituent un grand atout pour l’adaptation des espèces aux conditions du milieu aride.

- Le taux de germination chez les graines de Lygeum spartum et Atriplex canescens, est de plus de 20% à toutes conditions thermiques testées. Notons bien que selon Benrebiha (1987), les graines d’Atriplex canescens sont capables de germer jusqu’à 40°C..

- Par contre le taux de germination des graines de Retama retam et de Stipa tenacissima est beaucoup moins de 20%.

Les résultats obtenus par Neffati et Akrimi (1991) concernant d’autres espèces de la Tunisie méridionale, avec d’autre auteurs montrent que la majorité de ces espèces est capable de germer à 20°C même si certaines d’entre elles préfèrent germer à des températures plus élevées ou plus basses. Quant à Ismail, (1990), Jordan et Haferkamp, (1989) ; Williams et Ungar, (1972), ils ont révélé qu’une alternance de températures provoque une germination plus élevée et plus rapide.

- La température 25°C s’avère favorable pour la germination de la majorité des graines des espèces étudiées qu’au température 20°C mais aussi par rapport à la température de 30°C, sauf pour le Retama retam, alors que Stipa tenacissima n’a pas germé ni à 25°C ni à 30°C.

L’hétérogéinité de la germination des graines, d’après ces résultats est due à plusieurs facteurs : 111 Résultats de la germination et interprétation

- Pour le Stipa tenacissima la cause est peut être due aux conditions de germination notons bien que cette espèce ne supporte pas l’humidité atmosphérique, si cette dernière était favorisée dans la chambre de germination (plus la température est élevée plus l’évaporation augmente). La non germination de cette espèce à 30°C est peut être liée à la tolérance de l’espèce vis-à-vis de cette température. Car d’après Boudjada S. et BenDjafar A. (1995) et Mazliak P. (1982 in , Mehdadi Z., 1992) , 20°C est la température optimale pour la germination de l’alfa, Tazairt in Chatal (2002) a prouvé ainsi que la régénération de l’alfa par semis est tout à fait possible pourvu qu’on détermine les bonnes conditions de germination ou les bons traitements afin de lever les inaptitudes à la germination. Il a alors obtenu un taux de germination à température de 27°C se situant entre 85% et 90%.

- Quant au Retama retam, la cause est peut être due à des inhibitions tégumentaires ou à des dormances (embryonnaires), ou bien à leur maturation qui n’est pas atteinte car la durée de stockage était courte après la récolte (environ une année). Ou bien encoreaux inhibitions dues aux champignons (existants dans l’air libre), installés dans la chambre de germination vue les conditions favorables à leur multiplication (température et humidité) durant les jours de la germination ça malgré le prétraitement effectué avant le semis des graines dans les germoirs. Cette probabilité peut être l’explication du comportement des graines de Retama retam à 25°C.

- Pour l’Atriplex canescens, son taux germinatif était plus au moins faible par rapport à ce qu’elle tolère, sachant que cette espèce tolère des températures de moins de -6°C, et plus de 35°C. Cela est du probablement à la valve de la graine et semble être lié à des phénomènes de dormance propres aux valves. Selon les techniciens du Haut Commissariat au développement de la steppe (HCDS), ce taux peut être amélioré par suite de traitements spécifiques.

En réalité :

- Chez Stipa tenacissima, les différentes hypothèses ont été émises concernant l’absence de reproduction sexuée, les causes sont comme suit : - dans les nappes surexploitées, la plante manque de réserve pour la maturation des ovaires, - les conditions difficiles des zones arides et la pression pastorale ne permettent pas la survie des jeunes plantes, - des insectes nuisent à la maturation normale de l’épillet. L’alfa ne peut se régénérer par semis en l’absence d’un couvert forestier protecteur et d’un sol humifères (Le Houérou, 1969, Djebaili, 1978).

- Chez Lygeum spartum, la germination des graines semble être moins difficile que le cas de l’alfa, ce qui expliquerait le pouvoir colonisateur connu de cette espèce. La reproduction semble se faire en grande partie par voie végétative. Il est facile de repérer un grand nombre de petites touffes isolées de Lygeum spartum issues, sans nul doute, de germination de graines qui est plus abondante en année pluvieuse (Chatal, 2002).

- Chez l’Atriplex Canescens : en général, les Atriplex peuvent être multipliés par graines, bouture ou éclats de souche (Zaafour, 1983). Leur installation se fait soit directement sur place, soit après pépinière. La destruction des valves fructifères permet un meilleur taux de germination, celui-ci reste toutefois faible et semble être lié à des phénomènes de dormance propre aux valves. Selon les techniciens du Haut Commissariat au Développement de la Steppe (HCDS), ce taux peut être amélioré par suite de traitements spécifiques.

- Chez le Retama retam : peu de travaux qui portent sur l’étude de la germination ont été réalisés sur ce végétal. Par ses caractères d’adaptation à la sécheresse, cette plante peut être considérée comme une espèce à développer en zones arides et semi-arides pour freiner la désertification, grâce a sa particularité par son système racinaire très développé de fixation des sables dunaires. (Laroche et al,

112 Résultats de la germination et interprétation

1997).

VI.3-Conclusion : La germination est un processus essentiellement biologique. Les conditions de germination sont en général moins contraignantes que les conditions écologiques de la survie ultérieure des plantules. Ainsi, de nombreux semis apparaissent hors des micro-habitats favorables et sont donc écologiquement exposés à un avenir incertain.

Mis à part la germination, trois autres processus fonctionnels relient les formes d’expression de la diversité et participent à sa dynamique : dissémination, conservation, croissance et développement. Les deux premiers sont plus particulièrement éco-contrôlés et nécessitent d’être analysés à la fois à l’échelle de la population, de l’écosystème et du paysage.

Dissémination : La faible densité de la banque de semences viables chez certains espèces pourtant dominantes dans la steppe, souligne l’importance du processus de dissémination dans la dynamique. Après perturbations notamment, les modalités de la dissémination sont variables en fonction de l’espèce (périodicité et intensité de production, forme, taille et poids des graines), mais aussi au niveau de l’écosystème et de l’écocomplexe. Les types de vecteur assurant le transport en sont les paramètres les plus discriminants. Pour mettre toutes les chances de reproduction de leur côté, les plantes produisent un nombre considérable de semences dont seule une infime partie germera.

Selon Neffati et al (1996), le succès d’éventuelles opérations de régénération assistée est également aléatoire du fait non seulement de la rareté des données sur la viabilité des semences, la nature des inhibitions et des dormances possibles, mais également du fait de la méconnaissances des lois biologiques, écologiques qui régissent l’organisation du fonctionnement et l’évolution de l’écosystème steppique en général. Pour cela on doit savoir au moins le mode de reproduction des espèces étudiées.

Conservation : Peu d’informations existent sur la consommation ou le parasitisme des semences ainsi que sur leur viabilité et leur conservation dans le milieu naturel. Une partie des semences est pourtant ainsi détruite par les petits rongeurs, les oiseaux, les champignons, ... ou stockée dans le sol.

Croissance et développement: Les changements climatiques deviennent de plus en plus contraignants pour la croissance et le développement des plantes notamment dans les zones semi-arides et arides, cette contrainte naturelle, sécheresse, a modifié la stabilité des écosystèmes et sont en grande partie les causes de la désertification des sols et par conséquence de la dégradation de la végétation. Si l'espèce est autoécologiquement adaptée au site, sa croissance et son développement nécessitent encore une adaptation aux conditions locales de la compétition intra et interspécifique

113 Conclusion générale

Conclusion générale

114 Conclusion générale

Conclusion générale

Dans la wilaya d’El Bayadh, la désertification est devenue, depuis quelques décennies, le principal problème environnemental qui ne cesse de s'aggraver puisque le quart de la superficie de ce territoire est très affecté par ce fléau. Couverte essentiellement par des formations végétales steppiques très clairsemées, cette zone est plus ou moins marquée par l'emprise de l'impact d'activités humaines diverses. L'équilibre des écosystèmes des régions arides a été fortement perturbé, sous l'effet d'une longue histoire d'exploitation intensive des ressources naturelles conjuguée à une aridité climatique et édaphique. À la régression de la superficie des terres de parcours, sous l'effet de l'extension des cultures, s'ajoute une dégradation qualitative du couvert végétal sous l'effet du surpâturage ayant pour conséquence la diminution du taux de recouvrement et la raréfaction, voire la disparition des meilleures espèces pastorales.

Dans les endroits où la dégradation n'a pas atteint le seuil d'irréversibilité, la reconstitution du couvert végétal naturel peut, le plus souvent, être assurée par une mise en défens qui favorise les potentialités d'auto-régénération des milieux perturbés. Cette technique a été largement appliquée à travers le monde et principalement dans les zones arides.

C'est avec ce souci que nous avons consacré le présent travail à l'étude du comportement des espèces constituant les parcours steppiques en absence, et en présence de pâturages. L’étude de l’effet de la mise en défens naturelle et artificielle par l’introduction de quelques espèces pastorale, dans la lutte contre la désertification dans la région d’El Bayadh nécessite par conséquent une étude approfondie du comportement des espèces constituant les quatre mises en en défens en comparaison avec celles d'un même type de milieu soumis au pâturage à la périphérie de celles-ci. Signalons que ce nombres parait insuffisant en raison des contraintes du déplacement. Dans des différentes entités physiques Hautes pleines, Atlas Saharien et Présaharien du Coté Est de la wilaya d’El Bayadh, ces mises en défens ont été créées à des dates différentes entre 2001 et 2004, par le Haut Commissariat du Développement des Steppes (HCDS), dans le but de préserver les ressources en sols des risques de désertification.

La mise en défens compte parmi les moyens performants pour la réhabilitation des parcours perturbés. Les acquis de terrain confirment que les améliorations qui ont découlé de cette technique, sont nombreuses et diversifiées. Il semble que les avantages liés à la richesse floristique, la reprise de la vocation pastorale et du niveau de recouvrement n'ont pas trouvé de place dans la logique des parcours libres.

Du point de vue géomorphologique, les mises en défens sont composées entre des reliefs calcaires se raccordant à des plaines sableuses et par des glacis calcaires et gypseux. La végétation est de forme steppique très clairsemée. Sa physionomie correspond à la diversité des substrats édaphiques.

Le relevé effectué au printemps (2007) coïncide avec le démarrage de la végétation à la période de pleine croissance de la végétation. Seize transects de10m (soit 1600 points de lectures) de longueur chacun, mis en place, ont servi à la caractérisation et à la détermination du recouvrement de la végétation selon la méthode de points-quadrats. Les 16 transects sont répartis sur les 8 placettes-tests qui sont placés dans et hors les mises en défens étudiées. Pour chaque placette nous avons effectué deux transects croisé suivant les directions dominantes du vent. Les contacts de la pointe de l'aiguille avec les obstacles espèces, litière, cailloux, pellicule de battance, voile éolien ou sol nu… ont été également notés. Les résultats de chaque transect représentent les différentes formations végétales : recouvrement de la végétation (Rv), et phytomasse (Kg/MS/ha).

115 Conclusion générale

Les résultats indiquent qu’il y a une forte dégradation dans les parcours libres car nous trouvons principalement les espèces à faible valeur fourragère comme le Peganum harmala, Noaea mucronata, Atractylis serratuloides et Thymelaea microphylla. Les espèces clés se présentent en micromasse comme Lygeum spartum, Stipa tenacessima, Atriplex canescens et Arthrophytum scoparium.

Quant à la caractérisation des types biologiques, elle montre une forte présence des thérophytes qui est un indice d’aridification du milieu, suivi par des chaméphytes et des hémicryptophytes. Les cryptophytes et les phanérophytes sont relativement faibles.

Cette prépondérance des thérophytes reflète bien les caractères xériques des stations étudiées, car les thérophytes présentent les meilleures stratégies d’adaptation à la sécheresse.

L’analyse du spectre biologique montre que l’action anthropique se traduit par l’invasion des espèces délaissées par les animaux parmi lesquelles des espèces thérophytiques (Echium pycantum, Micropus bombycinus), hémicryptophytiques (Atractylis aristata, Atractylis flava), chamaephytiques (Arthrophytum scoparium, Salsola vermiculata, Thymelaea microphylla).

Du point de vue phtytogéographique, la liste globale des espèces montre une dualité entre les éléments méditerranéens et saharo-sindien-méditerranéen, l’élément de liaison méditerranéen-sindien est relativement bien représenté. L’analyse de la diversité phytogéographique met en évidence l’importance des éléments méditerranéennes et saharo-sindien-méditerranéen dans les stations étudiées. L’importance de ces éléments permet le passage progressif vers le Sahara car nous remarquons la montée des espèces désertiques vers le nord. Cette montée est la conséquence de la sécheresse qui pose des changements sur le plan dynamique.

Paradoxalement, dans les mises en défens, nous avons assisté à une remontée biologique importante car il y a la dominance du Lygeum spartum, Stipa tenacessima, Atriplex canescens et Arthrophytum scoparum avec l’installation des annuelles ; par exemple dans la station de Megouchech et la plantation d’Oued Tousmouline, il y a l’apparition d’un microclimat qui favorise l’installation d’une strate herbacée assez important.

Les résultats préliminaires font ressortir une variation de quelques paramètres pris en considération comparativement dans et hors des mises en défens.

Sur le plan diversité taxonomique, hors la mise en défens les stations comprenaient entre 5 et 10 familles, 8 et 18 genres, et 9 et 22 espèces. Dans les mises en défens l’effectif des taxons est passé à 15 et 17 familles, 24 et 33 genres, et 29 et 38 espèces.

La variation de la richesse floristique dépend de la situation (MED et HMED). Nous avons noté que le nombre des espèces recensées dans les mises en défens s’élève en moyenne à deux fois plus que dans les parcours libres.

Nous avons une faible similitude de 23.25% à 30% entre les mises en défens et les parcours libres des stations de Dayat Cheih, Oued Tousmouline et Lazbar, et un maximum de 56% entre la mise en défens de Megouchech et les parcours du périphérique, avec des espèces communes entre 5 et 14 espèces. Cette similitude serait due à un chevauchement de ces individus et globalement à la similitude des conditions du milieu et ce outre les variations dues au microclimat induit par l’impact de la technique de la mise en défens sur le couvert végétal.

Contrairement aux types de sol des mises en défens, qui est plus au moins riche en matière organique, ainsi qu’une amélioration de la texture, tant par la progression de la couverture végétale et de la phytomasse, principalement pérenne, l’accroissement de la couverture et de la phytomasse

116 Conclusion générale engendre une production accrue de litière, puis de matière organique incorporée dans le sol. Celui des parcours libres est squelettique parfois la roche mère est affleurante, comme dans le cas des parcours libres de la station de Lazbar et Dayat Cheih où le sol est soumis à l’érosion hydrique et éolienne.

La mise en défens constitue, certes, un moyen efficace pour la restauration du couvert végétal ainsi qu’à la remontée biologique à travers la germination du stock de graines dans le sol, entre autres, mais elle joue également un autre rôle, celui d’améliorer la diversité floristique et par la même, la biodiversité d’une région donnée. Cependant, cette amélioration est relative avec la durée de la mise en défens qui doit être relativement courte (deux à trois ans), car au-delà, c’est l’effet inverse qui se produit notamment par la lignification des chaméphytes, réduisant ainsi son port (facteur induisant la création d’un microclimat apte à accueillir un cortège floristique), ainsi que l’étouffement des annuelles en raison de la forte croissance des hémicryptophites et chaméphytes réduisant, par conséquent, la diversité floristique, sachant que les annuelles contribuent pour une grande part à l’amélioration de la diversité spécifique.

L’introduction d’espèces arbustives fourragères, souvent exotiques, en plantations monospécifiques, a en général été préférée à la réintroduction d’espèces autochtones. Le succès de telles introductions est indéniable, mais leur faisabilité est discutable aux plans économique et social. Hormis le coût de telles opérations, l’ouverture au pâturage a provoqué parfois des conflits de droit d’usage dans une logique d’exploitation collective.

Dans le cadre de la lutte contre la désertification, et pour avoir des meilleurs résultats de la plantation pastorale avec un coût moins onéreux, par les semis direct des graines ou le semis des graines pré germées, des tests de germination de quelques espèces pastorales ont été effectués à des différentes températures. Les conclusions énumérées sur l’influence thermique sur la germination des graines des espèces steppiques retenues, notamment Stipa tenacessima, Lygeum spartum, Rtama retam et Atriplex canescens, ont montré une certaine hétérogénéité.

Cette hétérogénéité indique que l’inaptitude à la germination des graines de ces espèces est due à des mauvaises conditions de germination. D’après P.Cuissance (1984) la réussite de la germination dépend de la qualité des semences, des inhibitions tégumentaires, de leur maturation qui n’est pas atteinte ou des dormances (embryonnaires). Cette différence est peut être due probablement à l’origine.

Un tel résultat montre qu’il est difficile de relier l’effet de la température au moment de la germination à l’écologie de l’espèce ou à son effet au stade plante adulte.

Ces résultats préliminaires sont des marqueurs intéressants pour élucider davantage la relation entre l’effet de la température sur les espèces et l’écologie des espèces trouvées fréquentes dans les parcours steppiques. Cela permettra d’élaborer une classification des seuils de tolérance à la température, critère important à retenir dans un programme destiné à lutter contre la désertification.

Enfin Le facteur température a une influence importante qui varie selon l’espèce. Les expériences réalisées montrent des variations de la germination selon les espèces. Les résultats obtenus qui restent à approfondir et à confirmer dans les conditions naturelles de plein champ pourraient contribuer aux espèces, aux traitements de semences, du substrat et des périodes de semis pour une meilleure régénération. Il nous semble aussi que cette modeste contribution ne peut être qu’un aspect préliminaire à une étude approfondie des espèces pastorales d’un intérêt certain pour les régions semi-arides et arides.

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Site Internet :

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 Pl@nètePsy/IPMSH/Claude Goulet

124 Annexe

Annexes :

125 Annexe

Types biogéographiques et biologiques

Code Types biogéographique Types biologiques

0 Pluri-régional 1 Pluri-régional (Cosmopolite) 1 Mediterranéenne Parasite 10 Mediterranéenne Parasite 11 Médit-Ibero-Maur Phanérophyte 12 Medit-Occedentale Phanérophyte 13 14 2 Saharo-Sindienne Microphanéropophyte 20 Saharo- Sindienne Microphanéropophyte 21 Omni-Saharo-Sind Chamaephyte 22 Saharo-Sind-Médit Chamaephyte 23 Saharo-Sind-Occid Cham.Dresse.Suffru 3 Irano-Touanienne Cham.Rem.Ou. Couche 30 Irano-Touanienne Cham.En Coussin 31 Hemicryptophyte 32 Hemicryptophyte 33 Proto-Hemicryptophyte 34 Hemi.Cespiteux 35 Hemi A Roset Part 4 De Liais Med-Sind Hemi A Roset Bas 40 De Liais Med-Sind Hemi.Couche Ou Rem 41 Cryptophyte 42 Cryptophyte 5 De Liais Sind-Angola Crypt. à Bulbe 50 De Liais Sind-Angola Crypto à Rhyzome 6 60 61 Thérophyte 62 Thérophyte 64 9 Endémique Théro.Dresse 90 Endémique Théro.Remp Ou Couche 91 Endémique Algérienne Thér. Remp ou Chouche 92 Endémique Nord-Afri NanoThérophyte 93 Endémique Saharienne

Tableau I: Evaluation stationnelle du spectre biologique brut 126 Annexe

Tableau II: Evaluation stationnelle du spectre biogéographique brut 127 Annexe

Tableau III: Les principaux taxons des stations MED et HMED étudiées

128 Annexe

Dans la mise en Hors la mise en Station Famille défens défens Genres Espèces Genres Espèces Poacées 6 7 1 1

Astéracées 3 4 1 1 Fabacéées 2 3 2 4

Caryophyllacées 1 2 / / Lamiacées 2 2 1 1

Géraniacées 1 2 1 1

Liliacées 1 1 / / Plantaginacées 1 1 / /

Papavéracées 1 1 / /

Dayat Cheih Dayat Chénopodiacées 1 1 1 1

Boraginacées 1 1 1 1

Ephédracées 1 1 / / Malvacées 1 1 / /

Zygophyllacées 1 1 1 1 polygonacées 1 1 / /

Apiacées / / 1 1

Total 24 29 10 12

Astéracées 7 9 5 6

Poacées 7 8 4 6 Cistacées 1 3 1 1

Fabacées 3 3 1 2 Chénopodiacées 2 2 1 1

Caryophyllacées 2 2 1 1

Zygophyllacées 1 1 / / Brassicacées 1 1 1 1

Plantaginacées 1 1 / /

Papavéracées 1 1 / /

Megouchech Résédacées 1 1 1 1 Géraniacées 1 1 / / Boraginacées 1 1 1 1

Apiacées 1 1 / / Frankiniacées 1 1 / /

Lamiacées 1 1 2 2

Thymeleacées 1 1 / / 129 Annexe

Total 33 38 18 22 Chénopodiacées 4 5 3 3

Poacées 5 5 5 5

Astéracées 4 5 1 1 Cistacées 1 3 / /

Fabacéées 2 2 / / Zygophyllacées 1 1 / /

Rhamnacées 1 1 / /

zbar Malvacées 1 1 / /

La Liliacées 1 1 / /

Brassicacées 1 1 / / Euphorbiacées 1 1 / /

Plantaginacées 1 1 / / Lamiacées 1 1 / /

Boraginacées 1 1 1 1

Orobanchacées / / 1 1

Total 25 29 11 11

Poacées 6 7 4 4

Astéracées 4 5 1 2

Chénopodiacées 3 3 2 2 Fabacées 1 3 / /

Caryophyllacées 2 2 1 1 line

Boraginacées 2 2 / /

l

o Malvacées 1 2 / /

Géraniacées 1 2 / /

Tousm Lamiacées 1 1 / /

Plantaginacées 1 1 / /

Cistacées 1 1 / / Oued Ephédracées 1 1 / /

Résédacées 1 1 / /

Apiacées 1 1 / /

Zygophyllacées 1 1 / / Papavéracées 1 1 / / Total 28 34 8 9

130 Annexe

131

Annexe

132 Listing floristique

Listing floristique

133 Listing floristique

Listing floristique de la station de Lazbar (MED et HMED)

Code Espèces Type biogéographique Type biologique Famille 511 Hammada scoparia 40 21 Chénopodiacées 440 Argylorobium uniflorum 23 21 Fabacéées 2074 Fagonia microphylla 23 21 Zygophyllacées 5386 Ziziphus lotus 93 14 Rhamnacées 4185 Retama raetam 22 14 Fabacées 641 Atractylis serratuloides 22 21 Astéracées 510 Hammada schmittiana 92 21 Chénopodiacées

2445 Helianthemum lipii 22 21 Cistacées

2465 Helianthemum virgatum 11 21 Cistacées

262 Anabasis articulata 20 20 Chénopodiacées 2057 Evax pygmea 10 64 Astéracées 1595 Cutandia divaricata 10 61 Poacées 3171 Malva eagyptiaca L. 10 62 Malvacées 3136 Telephium refractus 10 21 Poacées 542 Asphodelus refractus 22 61 Liliacées 3156 Malcomia aegyptiaca 22 61 Brassicacées 841 Bromus squarrosus 1 61 Poacées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées

1846 Echium trygorrhizum 23 31 Boraginacées

641 Atractylis serratuloides 22 21 Astéracées 3418 Noaea mucronata 10 20 Chénopodiacées 2016 Euphorbia cuycniana 22 61 Euphorbiacées 1825 Echinops spinosum 23 30 Astéracées 3888 Plantago albicans 22 30 Plantaginacées 388 Anvillea radiata 23 21 Astéracées 2436 Helianthemum getulum 23 21 Cistacées 1672 Dactylis glomerata 1 61 Poacées 2384 Halocnemum strobilaceum 22 20 Chénopodiacées 4318 Saccocalyx satureioides 92 20 Lamiacées

Code Espèces Type biogéographique Type biologique Famille 841 Bromus squarrosus 1 61 Poacées 4853 Stipa parviflora 10 32 Poacées 3643 Orobanche cernua 22 1 Orobanchacées 1825 Echinops spinosus 23 30 Astéracées 488 Arnebia decumbens 40 61 Boraginiacées 1672 Dactylis glomerata 1 61 Poacées 463 Aristida plumosa 21 32 Poacées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées 511 Hammada scoparia 40 21 Chénopodiacées 2384 Halocnemum strobilaceum 22 20 Chénopodiacées 4348 Salsola vermiculata 22 20 Chénopodiacées

134 Listing floristique

Listing floristique de la station de Megouchech (MED et HMED)

Type Type Code Espèces Famille biogéographique biologique

641 Atractylis serratuloides 22 21 Astéracées

3747 Peganum Harmala 1 21 Zygophyllacées 634 Atractylis humilis 11 32 Astéracées 3418 Noaea mucronata 10 20 Chénopodiacées 839 Bromus rubens 10 61 Poacées 2142 Filago spathulata 92 64 Astéracées 4593 Senecio vulgaris 1 60 Astéracées 3294 Micropus bombycinus 11 64 Astéracées 2833 Launaea nudicaulis 22 61 Astéracées 206 Alyssum linifolium 10 64 Brassicacées 3888 Plantago albicans 22 30 Plantaginacées

3229 Medicago laciniata 10 62 Fabacées

3709 Papaver hydridum 1 61 Papavéracées 502 Artemisia herba laba 10 21 Astéracées 499 Artemisia campestris 10 21 Astéracées 2835 Launaea resedifolia ssp 22 21 Astéracées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées 4857 Stipa tenacessima L, 10 61 Poacées 4853 Stipa parviflora 10 32 Poacées 1595 Cutandia divaricata 10 61 Poacées 1672 Dactylis glomerata 1 61 Poacées 4910 Telephium imperat 10 61 Poacées

3727 Paronychia arabica L. 21 35 Caryophyllacées

573 Astragalus caprinus 10 35 Fabacées

4167 Resida arabica Boiss, 22 61 Résédacées 1955 Erodium glaucophyllum L'Her 22 30 Géraniacées 1842 Echium pycanthum Pomel 40 61 Boraginacées 2438 Helianthemum hirtum 92 22 Cistacées 3136 Lygeum spartum 10 21 Poacées 691 Bassia muricata 21 62 Chénopodiacées 1701 Daucus biseriatus 23 61 Apiacées 2445 Helianthemum lippi 22 21 Cistacées 2436 Helianthemum getulum 23 21 Cistacées 3786 Phagnalon rupestre 11 21 Astéracées

2172 Frankenia thymefolia 20 21 Frankiniacées

3156 Malcolmia aegyptiaca 92 61 Brassicacées 4318 Saccocalyx serratioides 92 20 Lamiacées 4973 Thymelaea microphylla 10 30 Thymeleacées Lotus parviflorus 93 20 Fabacées Herniaria mauritanica 92 30 Caryophyllacées

135 Listing floristique

Type Type Code Espèces Famille biogéographique biologique 499 Artemisia campestris 10 21 Astéracées 502 Artemisia herba laba 10 21 Astéracées 4764 Sonchus oleraceus L. 1 61 Astéracées 641 Atractylis serratuloides 22 21 Astéracées 2835 Launaea resedifolia 22 21 Astéracées 1000 Carduncellus devauxxi Batt 10 61 Astéracées 839 Bromus rubens 10 61 Poacées

4857 Stipa tenacessima L, 10 61 Poacées

1595 Cutandia divaricata 10 61 Poacées 4910 Telephium imperat 10 61 Poacées 3731 Paronchyia argentea Pourr. Lamk 10 35 Caryophyllacées 3108 Lotus pusillus Medik 10 62 Fabacées 4167 Resida arabica Boiss, 22 61 Résédacées 4374 Salvia verbennaca ssp 10 21 Lamiacées 4936 Teucrium polium Clemente 11 21 Lamiacées 211 Alyssum scutigerum 92 61 Brassicacées 3418 Noaea mucronata 10 20 Chénopodiacées 1842 Echium pycanthum Pomel 40 61 Boraginacées

2438 Helianthemum hirtum 92 22 Cistacées

4850 Stipa barbata 23 63 Poacées 4853 Stipa parviflora 10 32 Poacées Lotus parviflorus Desf. 93 20 Fabacées

136 Listing floristique

Listing floristique de la station de Dayat Cheih (MED et HMED)

Type Code Espèces Type biologique Famille biogéographique 1888 Ephedra major 23 21 Ephédracées 568 Astragalus armatus 92 21 Fabacéées 150 Allium cupani 10 41 Liliacées 440 Argylorobium uniflorum 23 21 Fabacées 3888 Plantago albicans 22 30 Plantaginacées 1592 Cutandia dicotoma 10 61 Poacées

4732 Sisymbrium runcinatus 30 61 Papavéracées

3731 Paronychia argentea 10 35 Caryophyllacées 499 Artemisia campestris 10 21 Astéracées 502 Artemisia herba laba Asso 10 21 Astéracées 2835 Launaea resdifolia 22 21 Astéracées 920 Calendula aegyptiaca 23 60 polygonacées 839 Bromus rubens 10 61 Poacées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées 4853 Stipa parviflora 10 32 Poacées 1672 Dactylis glomerata 1 61 Poacées

4910 Telephium imperat 10 61 Poacées

3727 Paronychia arabica L. 21 35 Caryophyllacées

4374 Salvia verbenaca ssp 10 21 Lamiacées 4318 saccocalyx satureioides Coss. Et Dur. 92 20 Lamiacées 1971 Erodium triangulare 10 61 Géraniacées 269 Anacyclis cyrtolepidioides 92 61 Astéracées 3418 Noaea mucronata 10 20 Chénopodiacées 1842 Echium pycanthum Pomel 40 61 Boraginacées 591 Astragalus gombo Coss. Et Dur. 40 35 Fabacéées 3171 Malva eagyptiaca L. 10 62 Malvacées

3747 Peganum Harmala 1 21 Zygophyllacées

1955 Erodium glaucophyllum L'Her 22 30 Géraniacées

3136 Lygeum spartum 10 21 Poacées

Type Code Espèces Type biologique Famille biogéographique 3747 Peganum Harmala 1 21 Zygophyllacées 502 Artemisia herba laba 10 21 Astéracées 568 Astragalus armatus 92 21 Fabacées 1955 Erodium glaucophyllum L'Her 22 30 Géraniacées 3192 Marrubium desertii 20 20 Lamiacées 3418 Noaea mucronata 10 20 Chénopodiacées 488 Arnebia decumbens 40 61 Boraginacées 561 Asteriscus pygmaeus 21 64 Fabacées Astragalus mareoticus 93 60 Fabacéées

613 Astragalus sinacus 22 62 Fabacéées 1716 Daucus sahariensis 23 61 Apiacées 4460 Listing floristiqSchismusue barbatus de la station d’Oued Tousmouline40 (PLT61 et HPLT) Poacées

137 Listing floristique

Type Type Code Espèces Famille biogéographique biologique

499 Artemisia campestris 10 21 Astéracées

641 Atractylis serratuloides 22 21 Astéracées 839 Bromus rubens 10 61 Poacées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées 466 Aristida pungens Desf. 20 32 Poacées 1592 Cutandia dicotoma 10 61 Poacées 4910 Telephium imperat 10 61 Poacées Herniaria mauritanica Murb. 92 30 Caryophyllacées Lotus parviflorus Desf 93 20 Fabacées lotus julyi 93 20 Fabacées 3136 Lygeum spartum 10 21 Poacées

4318 Saccocalyx satureioides Coss. Et Dur. 92 20 Lamiacées

1971 Erodium triangulare 10 61 Géraniacées 691 Bassia muricata L. Maire 21 62 Chénopodiacées 643 Atriplex canescens 10 22 Chénopodiacées 1846 Echium trygorrhizom Pomel. 23 31 Boraginacées 3888 Plantago albicans 22 30 Plantaginacées 3171 Malva eagyptiaca L. 10 62 Malvacées Malva parviflora 11 30 Malvacées 2438 Helianthemum hirtum 92 22 Cistacées 502 Artemisia herba laba Asso 10 21 Astéracées

4348 Salsola vermiculata 22 20 Chénopodiacées

1882 Ephedra alata 23 21 Ephédracées 2835 Launaea resedifolia ssp 22 21 Astéracées 488 Arnebia decumbens 40 61 Boraginiacées 269 Anacyclis cyrtolepidioides 92 61 Astéracées 1955 Erodium glaucophyllum L'Her 22 30 Géraniacées 1595 Cutandia divaricata 10 61 Poacées 3732 Paronychia capitata. 10 35 Caryophyllacées 3108 Lotus pusillus 10 62 Fabacées 4167 Resida arabica Boiss, 22 61 Résédacées 1700 Daucus aueus 10 61 Apiacées

3747 Peganum Harmala 1 21 Zygophyllacées

3709 Paperver hybridum 1 61 Papavéracées

Type Type Code Espèces Famille biogéographique biologique

3136 Lygeum spartum 10 21 Poacées

643 Atriplex canescens 10 22 Chénopodiacées 2496 Herniaria hisuta 1 61 Caryophyllacées 1592 Cutandia dichotoma 10 61 Poacées 641 Atractylis serratulioides 22 21 Astéracées 4460 Schismus barbatus 40 61 Poacées 634 Atractylis humilis 11 32 Astéracées 4348 Salsola vermiculata 22 20 Chénopodiacées 1672 Dactylis glomerata 1 61 Poacées

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