Travaux En Cours
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Université Paris Diderot - Paris 7 École doctorale 131 Langue, littérature, image : civilisations et sciences humaines Directrice : Évelyne Grossman Travaux en cours Actes des journées d’études Antonin Artaud, Samuel Beckett, Maurice Blanchot Séminaire des Doctorants de l’ED 131 Édition établie par Sarah Clément et Diane Massone Avec la participation de Valérie Alias et Pénélope Patrix N° 8 Novembre 2012 Travaux en cours, n° 8 École doctorale 131 Novembre 2012 © Actes des Journées d’études « Samuel Beckett » (mars 2010), « Maurice Blanchot » (mars 2010), « Antonin Artaud » (avril 2011), et du Séminaire des Doctorants (année 2010-2011, thème : L’espace) de l’Université Paris Diderot - Paris 7. Édition établie par Sarah Clément et Diane Massone, aidées de Valérie Alias et Pénélope Patrix (Séminaire des Doctorants). Sous la responsabilité d’Évelyne Grossman. Avec le concours de l’Institut des Études Doctorales de l’Université Paris Diderot - Paris 7. Impression : Imprimerie Paris Diderot Tirage : 200 exemplaires Université Paris Diderot - Paris 7 École doctorale 131 Langue, littérature, image : civilisations et sciences humaines Directrice : Évelyne Grossman Travaux en cours N° 8 - 2012 Actes des journées d’études Antonin Artaud, Samuel Beckett, Maurice Blanchot Séminaire des Doctorants de l’ED 131 Édition établie par Sarah Clément et Diane Massone Avec la participation de Valérie Alias et Pénélope Patrix Remerciements Nous remercions vivement Évelyne Grossman et l’UFR LAC pour leur générosité, leur hospitalité et la qualité de l’espace qui est ici offert à la recherche, ainsi que Claude Zelawski et Danielle Coulon, pour leur professionnalisme et leur généreux accueil. Nous remercions Nathalie Piegay-Gros et le CÉRILAC. Nous remercions également Valérie Alias et Pénélope Patrix pour leur travail de patiente relecture des résumés d’interventions du Séminaire des Doctorants de l’ED 131. Enfin, nous remercions Benoît Chevillon et André Crombez, l’Imprimerie Paris Diderot pour leur travail diligent. Table des matières Avant-propos.............................................................................................................................. 9 I - Journée d’études « Antonin Artaud » Alexandre MASSIPE Le voyage d’Artaud au Mexique. Pour un surréalisme dissident .................................... 13 Laure COUILLAUD Sarah Kane et Antonin Artaud : quelques exemples d’un dialogue manifeste ................ 19 Philippe ROY Artaud et le geste.............................................................................................................. 25 Paola LALARIO Le mythe de Paul Les Oiseaux dans les écrits d’Antonin Artaud et son rapport à ses précédents littéraires ....................................................................... 31 Athina MARKOPOULOU Artaud, revenant insupportable Autour de la reproduction de la graphie des Cahiers en fac-similé................................. 37 Atsushi KUMAKI La Révolte de Nerval : un nouveau sujet poétique d’Antonin Artaud.............................. 47 II - Journée d’études « Samuel Beckett » Élodie DEGROISSE La crise du je (u) chez Wilde et Beckett ........................................................................... 55 Sarah CLÉMENT « Ce dont j’ai besoin c’est des histoires » : l’avidité fictionnelle dans Molloy............... 61 Guillaume GESVRET « Vrai refuge sans issue » : géographie de la perte dans les dernières œuvres de Beckett......................................... 69 Esteban RESTREPO RESTREPO (anti)Chambres La dispute entre l’architecture et l’espace dans l’œuvre de Samuel Beckett ................ 77 Nicolas DOUTEY « [L]a vie, osons-nous presque dire, dans l’abstrait pur » Pour une description philosophique de la scène beckettienne......................................... 83 Julia SIBONI « Entre ces apparitions, que se passe-t-il ? » La tension interstitielle dans l’œuvre de Beckett ............................................................. 89 Laurence CAZENEUVE-GUÉGAN Technique du corps dans le théâtre de Beckett................................................................ 97 III - Journée d’études « Maurice Blanchot » Ayelet LILTI La ressemblance, cette folie du chevalier ...................................................................... 105 John MCKEANE « Immense parole qui disait toujours “Nous” » ? : Le dernier homme ....................... 115 Céline SANGOUARD-BERDEAUX Influence et mise à distance : le sublime romantique dans Thomas l’obscur................ 121 Marco DELLA GRECA En attendant le dernier mot. Le passage du « je » au « il(s) » ...................................... 125 IV - Séminaire des Doctorants de l’ED 131 Cécile BEAUFILS Explorer les espaces quotidiens : Fragmentation et représentation dans Granta ......... 133 Camille BUI Le documentaire comme pratique de la ville : le Marseille de Denis Gheerbrant........ 139 Emmanuel COHEN Mobilité de l’interprétation et de la mémoire chez Dada : Le poème simultané........... 145 Raoul DELEMAZURE Georges Perec et l’infra-ordinaire, tentative d’épuisement d’un lieu quotidien........... 153 Louisiane FERLIER Protestantisme mouvementé, la mobilité religieuse de George Keith (1639-1716) ...... 161 Esther JAMMES L’extraordinaire au quotidien : L’espace merveilleux dans Thirsis et Uranie de Jean-Baptiste de Crosilles ................. 169 Anaël MARION La mise en scène photographique chez Mohamed Bourouissa : comment témoigner d’une génération de « jeunes de banlieues » ?.............................. 177 Avant-propos Sous une forme résumée, on trouvera dans ce huitième numéro de Travaux en cours les communications qui ont été faites par les étudiants de Paris 7 et d’ailleurs lors des journées d’études doctorales sur Artaud, Beckett et Blanchot, ainsi que les résumés des interventions faites au Séminaire des Doctorants de l’ED 131 (« Langue, littérature, image : Civilisation et sciences humaines – domaines francophone, anglophone et d’Asie Orientale »). Ces Travaux en cours se veulent le reflet de la vitalité et de la diversité des activités menées par les jeunes chercheurs. Ils entendent par là même contribuer à la diffusion de leurs écrits au sein de la communauté universitaire. Sarah Clément et Diane Massone - I - Journée d’études « Antonin Artaud » Organisée par Évelyne Grossman et Diane Massone le 6 avril 2011 Le voyage d’Artaud au Mexique Pour un surréalisme dissident Alexandre MASSIPE Université Paris I - Panthéon Sorbonne « Tout n’est pas plein de dieux. Tout est plein de soi. » Roger Munier, Le Seul Au début de l’année 1936, l’impérieux désir révolutionnaire d’Antonin Artaud et sa détestation des chemins empruntés par les partis communistes français et soviétique portent les pas du dramaturge jusqu’au Mexique. Près de dix ans après avoir rompu avec le mouve- ment surréaliste, Artaud comprend en effet que le continent européen demeure sourd à ses appels d’une culture réinventée : Il n’est pas possible d’extirper du mot culture son sens profond, son sens de modification intégrale, magique même pourrait-on dire, non de l’homme mais de l’être dans l’homme, car l’homme vraiment cultivé porte son esprit dans son corps et c’est son corps qu’il travaille par la culture, ce qui équivaut à dire qu’il travaille en même temps son esprit.1 Aussi, en juillet 1935, songe-t-il très sérieusement à son départ pour le Mexique, il confie son projet à son ami Jean Paulhan : « J’ai entendu parler depuis longtemps d’une sorte de mouvement de fond au Mexique2 en faveur d’un retour à la civilisation d’avant Cortez3. Cela m’a paru bouleversant au possible »4. Trois mois plus tard, et après plusieurs demandes, Artaud obtient « une sorte de titre de mission accordé par le ministère de l’Éducation nationale »5 et l’Alliance française accepte sa proposition de conférences à Mexico. Étant parvenu à réunir un peu d’argent grâce à ses amis, il débarque à Véra Cruz le 7 février 1936 1 Antonin Artaud, Œuvres, Paris, Quarto Gallimard, 2004, texte « Bases universelles de la culture », p. 706. 2 L’intérêt porté par Antonin Artaud au Mexique trouve sa source dans l’histoire même du pays. Entre 1934 et 1940, marqué par la présidence de Lázaro Cárdenas del Río qui se propose de faire du Mexique une terre socialiste, le pays est en effet en pleine transformation sociale et culturelle. 3 Hernando Cortes (écrit aussi Cortez) (1485-1547) est un conquistador espagnol qui s’est emparé de l’empire aztèque entre 1519 et 1520 pour le compte de Charles Quint. Conquête qui marque les débuts de la colonisation espagnole des Amériques au XVIe siècle. 4 « Vie et Œuvre » par Évelyne Grossman in Œuvres, op. cit., p. 1743. 5 Ibid., p. 1744. 13 et, à la fin de ce même mois, donne trois conférences dont une dans laquelle il revient sur les raisons qui l’ont poussé à rompre avec le mouvement surréaliste. Dans un autre de ces débats, dont on ne sait encore aujourd’hui s’il a été effectivement prononcé, il explique les raisons profondes de sa présence sur le sol mexicain : Je suis venu au Mexique pour fuir la civilisation européenne. Quand on me parle de manger tout de suite, je réponds qu’il faut rechercher immédiatement les moyens pour que tout le monde puisse manger tout de suite. Mais quand on me dit : Donnons à manger à tous et tout de suite et, après, les arts, les sciences, la pensée pourront se développer, je réponds non, car c’est là que le problème n’a pas été bien posé. Pour moi, il n’y a pas de révolution sans révolution dans la culture, c’est-à-dire dans notre façon universelle, notre façon à nous tous, les hommes, de comprendre