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WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016

WALLONIE ESPACE INFOS

n°87 juillet-août 2016

Coordonnées de l’association Wallonie Espace

Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin Aerospace Cluster of Wallonia Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected]

Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).

Contact pour ce bulletin d’informations : [email protected] Attention : ne plus employer mon adresse theo.pirard@.be, car cette boîte aux lettres n’offre pas les meilleures conditions d’utilisation (pas moyen de supprimer les mails déjà lus !)

SOMMAIRE : Thèmes : articles Membres Wallonie Espace Page Actualité : Désastre pour SpaceX – Où en est l’agence spatiale belge ? – D. Skywin, ULg 2 Tilmans, présidente d’Eurisy – Quid d’Oufti-2 ? 1. Politique spatiale/EU + ESA: Entretien avec Jean-Yves Le Gall 5 (CNES, IAF) - Le Grand Duché des ressources de l’espace – La Turquie spatiale affectée par le coup d’état avorté – Agences spatiales en Serbie, en Egypte - 2. Accès à l'espace/ : OK nuancé pour le rôle d’Airbus dans Safran Aero Boosters 15 Arianespace – Fin d’année chargée pour Arianespace – Safran Aero Booster à bord d’ 6 – SES-10 à lancer avec un 1er étage recyclé – Situation des micro-lanceurs aux Etats-Unis – Micro-lanceur Intrepid à propulsion hybride ? – Accès autonome de l’Inde à l’espace avec les PSLV et GSLV 3. Télédétection/GMES : L’Inde à la pointe de la télédétection spatiale – 24

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Constellation IceEye de microsats radar en Finlande 4. Télécommunications/télévision : La stratégie 4 x 4 de K.M. Sabbagh 26 (SES) 5. Navigation/Galileo : Services pré-opérationnels Galileo au Centre 27 Loyola de Palacio (Madrid) 6. Sécurité/Défense : La délicate harmonisation des systèmes nationaux de 28 l’ militaire de l’espace 7. Science/Cosmic Vision : Le programme international de la constellation 28 QB50 8. Exploration/Aurora : L’Europe exploratrice du système solaire (Rosetta, CSL 29 ExoMars 2016) – Le CSL à bord de Juno – Embouteillage de rovers martiens en 2020-2021 – La Lune, toujours vedette en Russie – Course lunaire pour des privés avec GLXP – Missions pour la collecte d’échantillons sur des astéroïdes 9. Vols habités/International : Tiangong-2, 1er pas vers la 35 CSS - Calendrier du Commercial Crew Programme – Plate-forme Bartolomeo sur Columbus 10. Débris spatiaux/SSA : Démonstrations d’intercepteurs de débris 37 spatiaux 11. Tourisme spatial : L’aventure artisanale de 39 12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Sonaca intéressée par les Sonaca, ULg 39 microsats – Compte-rendu First Belgian Cubesat Day – Les constructeurs de plates-formes Cubesat en Europe 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Nanosat 44 catalan lancé de Chine – Voilier solaire de FH Aachen 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Missions spatiales (lancements Skywin, Thales Alenia Space 45 récents) Belgium , SABCA, Safran Aero Boosters, Cegelec, Redu Space Services, Spacebel, VitroCiset Belgium 15. Calendrier 2016-2018 d’événements spatiaux pour la Belgique Skywin, ULg 47 Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe ULg, UCL 51 dans l’espace (2016-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de télécommunications et de télévision Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace : Géopolitique de 65 l’Espace (Diplomatie) – Corée du Nord spatiale (FRS)

Bonne nouvelle : on a retrouvé Philae sur Tchouri !

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Sur la droite de l’image, on distingue le micro-robot Philae sur le sol escarpé et accidenté de la comète Tchourioumov-Guerrassimeko où il s’était posé le 12 novembre 2014.

Dernière minute : Sinistre total du pad de tir 40 au Cape Canaveral. Un désastre qui bouleverse le calendrier des lancements chez SpaceX

Ce 1er septembre, alors que nous bouclions la rédaction du présent bulletin d’infos, on apprenait la nouvelle dramatique d’un sérieux contretemps pendant au moins une demi-année pour les vols de SpaceX destinés aux satellites GEO et à la maintenance de l’ISS. Le pad de tir 40 a été détruit lors des préparatifs du tir statique du Falcon 9 avec le satellite Amos-6 pour l’opérateur israélien Spacecom. Amos-6 constituait un fleuron chez IAI (Israel Aerospace Industries) et sa charge utile devait répondre aux besoins de la Défense en Israël.

Une anomalie lors du remplissage en oxygène liquide du 2nd étage du lanceur s’est traduite par une explosion très spectaculaire qui a embrasé toute la fusée et l’aire d’envol du pad 40. Ce qui soulève quelques questions : - Pourquoi SpaceX a-t-il besoin d’un essai statique avant chaque lancement Falcon 9 ? Qu’en sera-t-il pour le ? - Pourquoi effectuer ce test avec un 2nd étage rempli qui est surmonté avec la charge à lancer qui est sous coiffe ? N’est-ce pas prendre un sérieux risque ?

SpaceX a en service un autre ensemble de lancement : au Vandenberg Air Force Base (Californie) pour les missions SSO (orbite polaire). Il termine pour les Falcon 9 et Falcon Heavy la préparation du pad de tir 39A - il sera prêt pour un lancement en novembre - sur le site historique des programmes Apollo- V et de la NASA. Il a en chantier un complexe sur côte de Boca Chica à la frontière entre le Texas et le Mexique. A la fin de l’année, SpaceX pourrait faire l’histoire sur le Pad 39A avec le décollage du premier Falcon 9 au 1er étage recyclé pour satelliser SES-10. Quoiqu’il en soit, le calendrier des vols Falcon 9 va être perturbé durant les mois à venir, car les éléments du 2ème étage - au niveau du réservoir

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WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 oxygène liquide (sans doute avec l’emploi d’un oxygène super-dense ?) - vont être l’objet d’une enquête minutieuse. Ce désastre va appeler à plus d’humilité la jeune équipe d’, qui rêve d’aller coloniser Mars pour la NASA. Mais - nous en sommes persuadés - son enthousiasme, qui relance l’odyssée de l’espace, aura le dessus pour surmonter les défis d’un accès économique à la dimension spatiale. Parmi les effets - en dehors de SpaceX - de l’explosion du Falcon 9 avec Amos-6 : - Les opérateurs ont plus que jamais besoin d’une triple source pour l’accès à l’anneau géostationnaire : en plus du Falcon 9, la disponibilité d’ chez Arianespace et du chez ILS (International Launch Services) n’est pas du luxe. - Facebook qui nourrissait l’ambition de pénétrer, en collaboration avec , le marché africain avec de la capacité sur le satellite Amos-6 doit retarder son projet et se reporter sur un autre satellite. - La vente de Spacecom au groupe chinois Beijing Xinwei Technology pour quelque $ 285 millions était conditionnée par la satellisation réussie d’Amos-6 et on peut se demander si la transaction aura lieu… - Les opérateurs de satellites qui sont clients pour de prochains lancements chez SpaceX ont vu une chute du cours de leurs actions : c’est le cas d’Iridium qui a besoin du Falcon 9 pour le déploiement de sa constellation Iridium Next, de SES qui venait de commander un Falcon 9 au 1er étage recyclé pour le lancement de SES-10, d’Echostar pour le lancement d’un satellite TV en octobre…

Délicat compte à rebours pour l’ISAB : lancement peu probable pour débuter 2017 ?

Peu d’infos filtrent sur le processus législatif en cours pour la création de l’agence spatiale interfédérale de Belgique ou ISAB (Interfederal Space Agency Belgium). Il était prévu que celle-ci soit mise en place pour le 1er janvier 2017. Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat en charge de la Politique scientifique, se montre plutôt discrète. Le cadre de gestion semble plus délicat que prévu à finaliser, car il implique, outre l’Etat fédéral, les instances régionales et communautaires de plus en plus intéressées à être partie prenante dans l’effort spatial belge. Par ailleurs, Belspo est en cours de démantèlement et son Service Recherche & Applications Spatiales se prépare à devenir le cœur de cette agence, On espère que la mise en place de l’ISAB pourra intervenir durant la première moitié de 2017. Comme chacun sait : l’espoir fait vivre.

Dominique Tilmans, présidente d’EURISY et « moteur-fusée » pour les missions YouSpace

Décidément, la Belgo-luxembourgeoise Dominique Tilmans a décidé de consacrer son énergie – ceux qui la connaissent savent qu’elle a du dynamisme et de l’entêtement – à faire passer le spatial auprès des jeunes. Ceux-ci ne sont pas toujours très au courant de l’impact que les systèmes spatiaux ont sur la société avec des services et emplois à grande valeur ajoutée. Après avoir présidé le Groupe Espace du Sénat – quand elle était sénatrice MR – et la Conférence Interparlementaire Européenne de l’Espace, elle a mis sur pied le club YouSpace qui vise à épauler les étudiants belges par des WEI n°87 2016-04 - 4

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 professionnels du secteur spatial. Ainsi est-elle à l’affût de toute initiative qui peut rapprocher les jeunes de la technologie des systèmes spatiaux. Elle répète à l’envi : « Le secteur spatial est pour moi une passion ». Et elle le démontre.

Depuis le 22 juin, D. Tilmans préside l’association spatiale européenne EURISY (www.eurisy.org) qui fut créée en 1989 par Jacques Delors, alors Président de la Commission Européenne. EURISY qui regroupe une vingtaine d’acteurs du spatial en Europe a pour but de sensibiliser les instances publiques et les entreprises aux potentialités des applications spatiales pour des services en matière de transports, mobilité, santé, sécurité, navigation routière, gestion des ressources en eau, zones agricoles, couvert forestier, activités touristiques, réponses aux situations d’urgence…

Quid d’OUFTI-2 ? L’équipe pédagogique d’OUFTI-1 veut aller de l’avant le plus vite possible… avec des étudiants

Lors du lancement réussi d’OUFTI-1, le 25 avril dernier, le les instances académiques de l’Université de Liège manifestaient leur enthousiasme d’aller de l’avant pour réaliser un successeur au premier nano-satellite wallon. Suite à cette impulsion pour le spatial wallon, la Région et la Communauté avec les industriels de Skywin se montraient intéressés par un ambitieux projet de micro-satellites pour des activités de télédétection dans l’hyperspectral. Ce type d’observations dans des centaines de bandes de fréquences, qui est original et encore expérimental, est promis à un bel avenir pour une connaissance, sous un nouveau jour, de notre environnement. Le projet mis à l’étude entend tirer parti de l’expertise des universités, instituts supérieurs et industries. Sa mise en œuvre prend du temps vu le nombre d’acteurs qui doivent être impliqués.

Avec OUFTI-1, une équipe pédagogique a pris forme à l’Université de Liège – LTAS (Département Aérospatiale & Mécanique), Institut Montéfiore (Département d’Electricité, Electronique et Informatique) –, à l’HEPL (Haute Ecole de la Province de Liège) et à HELMO (Haute Ecole Libre Mosane) avec l’Institut Gramme. Ce team qui représente l’enseignement supérieur liégeois a permis la naissance du premier Cubesat « made in Belgium » propose de réaliser au plus vite un OUFTI-2 assez semblable au premier qui était un pionnier technologique. Il s’agit de refaire le même Cubesat en le rendant plus performant et moins capricieux. A la grande surprise de ses promoteurs et à la grande déception des radio-amateurs du monde entier, OUFTI-1 s’est endormi le 7 mai, sa balise de code Morse cessant d’émettre sans doute par manque d’énergie… Malgré les efforts faits à l’ULg et au VKI (Von Karman Institute for Fluid Dynamics), avec le soutien de la communauté mondiale des radio-amateurs, il n’a pas été possible d’activer en urgence le relais encore expérimental de télécommunications numériques D-STAR. Le team OUFTI-1 est quelque peu resté sur sa faim, mais il a eu le grand bonheur de constater, grâce à la bonne captation de ses signaux, que son Cubesat avait réussi l’épreuve de la mise en orbite et avait bien passé ses débuts dans l’environnement sévère de l’espace. Difficile d’explique la raison de son silence brutal. Ses deux ordinateurs de bord – l’un servait de rechange (back-up) - se seraient-ils contredits, avec pour résultat de mettre un terme à la mission ? WEI n°87 2016-04 - 5

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Cet arrêté prématuré d’OUFTI-1 doit, plus que jamais, inciter une autre équipe d’étudiants à « remettre le couvert » en donnant un frère au premier nano-satellite liégeois. Ainsi sur le site www.leodium.ulg.ac.be, un appel à propositions pour des TFE (Travaux de Fin d’Etudes) d’une mission OUFTI-2 vient d’être lancé. Il concerne la conception, le développement, les essais des équipements suivants : - l’ordinateur de bord (OBC) compact, résistant aux radiations (avec sa programmation); - le système micro-miniaturisé d’alimentation en énergie (EPS) ; - la balise à faible débit (BCN). Ce deuxième OUFTI devrait être réalisé en un an (12 mois), soit deux années académiques pour un lancement à prévoir en 2018. Appel lancé aux étudiants qui terminent une maîtrise d’ingénieur : s’ils sont intéressés par vivre une expérience inédite jusque dans l’espace, ils sont les bienvenus.

1. Politique spatiale EU + ESA

1.1. Entretien, le 7 juillet, au siège du CNES avec Jean-Yves Le Gall, président du CNES et de l’IAF

« La télédétection spatiale, pour laquelle la France grâce au CNES est pionnière, présente des enjeux considérables qui ont été mis sur le devant de la scène mondiale par la COP 21 »

« Plus que jamais, il y a une « Equipe d’Europe de l’Espace »

« Il importe que la stratégie spatiale européenne soit gérée comme un portefeuille d’actions. Il s’agit de le faire fructifier comme un bon père de famille »

D’un aplomb calme et d’un air assuré, Jean-Yves Le Gall fait preuve d’un grand dynamisme au service de l’astronautique. C’est un globe-trotter qui a un sens poussé de l’organisation et qui ne manque pas d’un humour acéré pour commenter l’actualité spatiale. On lui doit les mesures techniques très strictes qui font aujourd’hui la fiabilité et le succès du lanceur Ariane 5, qu’il a mises en œuvre lorsqu’il présidait Arianespace. Voyageur infatigable, on le trouve régulièrement aux quatre coins du monde pour valoriser la cause spatiale. D’origine marseillaise - il y est né le 30 avril 1959 - il parle avec le ton chantant des natifs de la cité phocéenne. Il a accepté de nous faire part de son enthousiasme pour son activité débordante au profit du CNES et de l’IAF (International Astronautical Federation). Il a reçu Espace & Exploration juste après avoir présidé la séance de juillet du conseil d’administration du CNES.

Quel chemin parcouru depuis Novespace, puis Starsem,… Vous faites preuve d’une belle hyperactivité. Mais d’où vous vient cette énergie ?

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Jean-Yves Le Gall : La première raison est que le secteur spatial n’a jamais évolué aussi vite. Il est normal qu’un établissement comme le CNES, qui est un acteur particulièrement influent sur la scène astronautique, soit présent partout, non seulement comme agence mais aussi comme centre technique. La deuxième cause réside dans le fait que le CNES a la chance d’avoir des collaborateurs de très grande qualité, à la créativité débordante ! Ma fonction est d’être à l’écoute des idées qui viennent de nos quatre centres, à Paris (2 x), à Toulouse et à Kourou. Surtout que le monde spatial n’est pas statique mais est très dynamique en ces temps où les choses changent rapidement. Et si on n’avançait pas, on reculerait. C’est pour cela que j’ai accepté avec un très grand enthousiasme, il y a trois ans, la présidence du CNES, dont l’activité, comme garant public des systèmes spatiaux, est de placer la France au meilleur niveau face à la communauté mondiale.

Vous êtes particulièrement attentif aux activités spatiales tant pour la science que pour les applications ? JYLG : Oui, parce que le CNES est fort actif dans les domaines de la recherche et de la technologie, de l’observation de la Terre et de son environnement, des systèmes de télécommunications par satellites, des missions au service de la sécurité et de la défense en Europe. Sans perdre de vue le secteur des lanceurs où nous avons toujours excellé et où nous restons très engagés, avec l’ESA et ASL, dans le chantier du nouveau lanceur . Et en parallèle, nous préparons déjà l’avenir avec les activités technologiques et Callisto. Pour la science, on mise sur la coopération en Europe, avec les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, la Russie, le Japon et la plupart des autres acteurs du spatial dans le monde.

En matière d’observation de la Terre, vous prônez plus que jamais l’entente globale ? JYLG : La télédétection spatiale, pour laquelle la France grâce au CNES est pionnière, ce sont des enjeux considérables qui ont été mis sur le devant de la scène mondiale par la COP 21, qui s’est tenue à Paris en décembre dernier. Plus que jamais, il s’agit de sensibiliser les nations émergentes en prenant des initiatives internationales comme celles des Déclarations de Mexico et de New Delhi. C’est pourquoi, au prochain IAC (International Astronautical Congress) qui se tiendra à Guadalajara durant la dernière semaine de septembre, nous aurons une table ronde avec les chefs d’agences spatiales pour préparer le volet spatial de la COP 22 à Marrakech.

Le CNES entend jouer un rôle primordial concernant la problématique du climat : dans la foulée de la COP 21, il a décidé d’entreprendre sans tarder les missions Merlin et MicroCarb qui serviront à l’étude du méthane et du gaz carbonique dans l’atmosphère. Et on vient d’engager de façon définitive, en coopération avec le JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, le programme SWOT (Surface Water & Ocean Topography), un satellite équipé d’un altimètre-interféromètre en bande Ka pour mieux comprendre la dynamique des eaux sur notre Terre. (*)

(*) Le CNES a décidé d’investir 200 millions d’euros dans la réalisation de l’observatoire SWOT de 2 tonnes dont le lancement aura lieu à partir de 2021. Son WEI n°87 2016-04 - 7

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 instrument KaRIn (Ka-band Radar Interferometer), avec deux grandes antennes en bande Ka, qui seront disposées aux extrémités d’un mât de 10 mètres, permettront une couverture globale en continu, à très haute résolution et avec une fauchée de 120 km, des océans, mers, lacs, fleuves, réserves d’eau…

En matière de satellites de télécommunications, l’industrie française – et Thales Alenia Space – constitue une référence mondiale… JYLG : Pour les télécommunications spatiales, grâce à l’impulsion du CNES et de la DGA (Direction Générale de l’Armement), il y a une forte tradition en France d’être à la pointe. Nos industriels ont à cœur de relever les défis du futur qui concernent la propulsion électrique et la réponse aux besoins d’Internet. Maintenant, les satellites doivent s’adapter à des volumes de données tout à fait gigantesques. Il est question en 2020 de 1 TB/s (1 Terabytes par seconde). On est à la pointe de ce qui se fait et il faut maintenir la pression.

Il y a cette volonté pour le CNES de jouer son rôle de pionnier. Est-ce que vous ne cherchez pas à faire de l’ombre à l’ESA ? JYLG : Pas du tout, bien au contraire ! L’ESA et le CNES travaillent de façon totalement complémentaire, main dans la main. Les programmes que nous conduisons au CNES se font en étroite relation avec ceux de l’ESA. La France réalise un travail exemplaire au sein de l’ESA avec l’Allemagne, l’Italie, les autres Etats membres… Plus que jamais, il y a une « Equipe d’Europe de l’Espace ».

Et vous entretenez de bonnes relations avec la Commission européenne et ses programmes spatiaux? JYLG : Elles sont excellentes. Une ou deux fois par mois, je rencontre à Bruxelles les responsables de l’espace à la Commission. Il me semble qu’au niveau des instances étatiques, que ce soit l’ESA, les Etats membres, la Commission, la GSA, Eumetsat… et dans l’intérêt de tous, il y a un travail en commun qui se fait parfaitement. Il en est de même d’ailleurs avec l’industrie. C’est particulièrement évident pour le programme Ariane 6. Chacun a bien compris qu’on n’est plus au temps des problèmes d’égos mais que la priorité est de faire face à la compétition mondiale.

Vous n’êtes pas affecté par le Brexit ? JYLG : Le résultat du référendum britannique pose évidemment question. Le Royaume-Uni est un partenaire important de l’Europe spatiale. Ce qu’il va advenir, personne ne le sait vraiment mais je suis convaincu que le Royaume-Uni restera dans le spatial européen.

L’Union européenne va, en octobre, publier un document sur ce que doit être la stratégie spatiale européenne ? JYLG : Il importe que la stratégie spatiale européenne soit gérée comme un portefeuille d’actions. Il s’agit de le faire fructifier comme un bon père de famille. Il est essentiel qu’on continue à consolider ce qui a été fait avec les systèmes opérationnels Galileo et Copernicus. Et il ne faut pas s’interdire d’avoir des activités

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WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 sur des thèmes plus à risques, comme les lanceurs du futur ou des applications décoiffantes.

Comment voyez-vous les prochains grands axes du futur de l’Europe dans l’espace ? JYLG : Aujourd’hui, je suis frappé par trois grands sujets qui sont structurants. Il y a d’abord le NewSpace qui mise, partout sur le globe, sur l’innovation et la miniaturisation pour les applications. Il y a ensuite le Climat qui fait suite à la prise de conscience mondiale que nous devons à la COP 21. Le troisième sujet, c’est l’exploration, plus spécialement celle de Mars. Je suis très frappé par la montée en puissance des missions vers la Planète rouge. Il y a un an, vous m’auriez posé la question d’une échéance pour la mission habitée vers Mars, je vous aurais répondu 2040-2050, c’est-à-dire un horizon qui frise l’infini. Aujourd’hui, je suis surpris qu’aux Etats-Unis, aussi bien la NASA que les initiatives privées, fassent état d’un vol habité en orbite martienne en 2025-2030, ce qui est demain. A l’IAC, en septembre à Guadalajara, on nous présentera des projets pour « coloniser Mars ». Pourquoi cet intérêt ? L’abaissement du coût des satellites et des lancements fait que ce qui était trop cher il y a quelques années, devient aujourd’hui abordable. Sur les trois sujets majeurs de l’astronautique actuelle, les puissances spatiales, même émergentes, se positionnent. L’Europe doit faire de même. Ainsi les Emirats Arabes Unis lanceront en 2020 une mission martienne et leurs jeunes ingénieurs et chercheurs s’intéressent à l’innovation et au climat.

Pour vous, le concept de « Moon Village », prôné par Jan Wörner, directeur général de l’ESA, vient au second plan ? JYLG : Absolument pas ! Jan Wörner est un visionnaire, il est le premier à avoir compris tout l’intérêt de l’exploration habitée ! C’est tout là son concept de « Moon Village » qui est ni plus ni moins qu’un thème générique pour affirmer que tous les projets d’exploration commenceront forcément en passant près de la Lune !

Le CNES est sans doute la première agence spatiale dans le monde à avoir privilégié l’utilisation commerciale des systèmes spatiaux. Avec Arianespace, Spot Image, CLS. Mais aujourd’hui il est en train de se désengager de ces initiatives privées. Pourquoi ce changement ? JYLG : On ne se désengage pas, bien au contraire ! Le CNES a créé des sociétés qui ont révolutionné le monde de l’astronautique. C’est grâce au CNES qu’Arianespace est bien implanté dans le business du transport vers l’orbite géostationnaire avec 50 % des lancements commerciaux. Pour l’observation, c’est aussi grâce au CNES que Spot Image a jeté les bases d’un système commercial de télédétection spatiale, aujourd’hui géré par Airbus, mais le CNES continue à travailler sur les applications de demain dans le cadre de sa nouvelle Direction de l’Innovation, des Applications et des Sciences. Notre but est de contribuer aux efforts pour démocratiser l’usage des applications par satellites.

Avec la vente des parts du CNES dans Arianespace à Airbus Safran Launchers, n’êtes-vous pas en train de privilégier la main-mise du privé sur le spatial lucratif ?

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JYLG : Vous savez, le partenariat public-privé, le CNES l’a inventé et pratiqué il y a plus de 35 ans. Ce partenariat public-privé, s’il marche, a vocation à devenir totalement privé. Le public a une mission d’amorçage. Une fois que ça tourne, il est normal que le public passe à autre chose. On aurait pu sortir de l’actionnariat d’Arianespace bien plus tôt. Mais il y a eu l’échec en décembre 2002, de la première Ariane 5 ECA avec un étage supérieur cryotechnique. S’il n’y avait pas eu ce revers, le CNES serait déjà sorti d’Arianespace. Lorsque j’étais aux commandes d’Arianespace, je passais mon temps à gérer la société dans des situations extrêmement compliquées, comme cela fut le cas dans les années 2002-2005. La situation est à présent plus simple avec une organisation stabilisée, ce qui permet de modifier le capital avec une nouvelle répartition.

Ariane 6 constitue un élément crucial dans le développement d’Arianespace. Le programme est donc bien sur les rails ? JYLG : Ce n’est pas avant six à sept ans que le nouveau lanceur Ariane 6 entrera en régime de croisière. Nous aurons le premier lancement en 2020. Puis trois ou quatre ans pour monter en puissance. D’ici là, on continue avec la gamme de lanceurs, Ariane 5, Soyouz et , que nous avons mise en place en 2012. L’avenir à court-moyen terme, c’est Ariane 5 et à moyen-long terme, Ariane 6.

Le CNES pense déjà à la suite pour le transport spatial européen ? JYLG : Il faut dès à présent y penser. Quand on a décidé Ariane 6 à la Conférence de Luxembourg en décembre 2014, c’est parce que les études avaient commencé au CNES dès 2007-2008, que nous avons pu engager le programme très rapidement. C’est pourquoi on continue à préparer le futur avec le nouveau moteur méthane- oxygène liquide Prometheus et le démonstrateur technologique Callisto.

Vous ne regrettez pas qu’on ait décidé Ariane 6 un peu trop tard ? JYLG : On peut toujours avoir des regrets. Pour ma part, j’ai poussé très fort pour qu’on décide Ariane 6 dès 2012. Mais à l’époque, beaucoup poussaient pour une évolution d’Ariane 5 avec le moteur Vinci. A la fin, cette solution ne s’est pas avérée pertinente. Les faits m’ont donné raison. L’essentiel est que le programme Ariane 6 décidé en 2014 avance et avance bien.

Les initiatives privées des constellations : comment se positionne le CNES ? JYLG : Là aussi, les industriels européens, basés en France, jouent un rôle de premier plan pour fournir les satellites des grandes constellations comme , Iridium Next ou OneWeb. On a un programme de soutien technologique à l’industrie. Mais il y a débat sur la place des constellations et des satellites géostationnaires dans le développement du haut débit accessible au plus grand nombre d’utilisateurs. Nous sommes présents dans le débat. On fait des choses. On verra ce qui arrivera. Je ne prends pas parti. En revanche, comme nous nous préparons à toutes les éventualités, nous serons toujours dans la course.

Parlons à présent de votre rôle à la tête de l’IAF, la Fédération Internationale d’Astronautique, dont vous allez être le président…

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JYLG : J’entrerai en fonction le 30 septembre, le dernier jour de l’IAC de Guadalajara. A l’ouverture du Congrès, je serai encore président élu. Lors de la deuxième réunion de l’Assemblée générale le 30 septembre, je deviendrai président à part entière.

Que comptez-vous apporter de nouveau dans les actions de Fédération ? JYLG : Dans un contexte spatial de plus en plus global, l’IAF a plus que jamais son rôle à valoriser. Son congrès annuel, l’IAC, est devenu un sommet incontournable où se discutent les programmes, se définissent des priorités et se brassent bien des idées. Ainsi, nous allons parler à Guadalajara de la colonisation de Mars et des projets privés de capsule martienne qui vont voler avant la fin de cette décennie. Dans l’action de l’IAF, j’ai mis en place un programme intitulé 3G. G comme Géographique pour tous les pays du monde, G comme Genre pour s’ouvrir tant aux femmes qu’aux hommes et G comme Génération pour un partenariat entre jeunes et anciens. On a la chance d’être dans une période où le spatial se démocratise. Avec un changement de dimension, avec la réduction des coûts, avec l’arrivée d’acteurs émergents.

Non content de diriger le CNES, vous allez assurer le pilotage de l’IAF. Vous avez récemment accepté la présidence du GSA (European GNSS Space Agency [GNSS : Global Navigation Satellite System]. N’est-ce pas beaucoup pour quelqu’un qui a le souci de bien faire les choses ? JYLG : Vous savez qu’à la différence de ma position au CNES, ce sont des postes qui ne sont pas directement opérationnels. Si je n’habitais pas Paris, je n’aurais pas accepté la présidence de l’IAF. Son secrétariat exécutif est proche de mon domicile, ce qui est très commode : c’est facile de passer une fois par semaine, sans que cela me crée des difficultés. Pour la GSA qui gère le système Galileo, j’en étais déjà administrateur et on m’a proposé de présider son Conseil, ce que je ferai quatre fois par an à Prague, au Siège de la GSA. Ainsi je peux voir l’astronautique sous trois angles clefs : l’angle européen avec le CNES et l’ESA, l’angle global avec l’IAF, l’angle applicatif avec la GSA et Galileo.

Cet entretien a été publié dans le magazine Espace & Exploration n°35 de septembre-octobre.

1.2. Conférence de presse, le 8 juillet, de Jean-Yves Le Gall pour faire le point sur le CNES à l’heure de NewSpace, COP21, Mars

Le 8 juillet, le CNES signait avec le groupement Eclair6 dirigé par Eiffage le contrat (200 millions €) pour le lot Infrastructure d’ELA 4 (Ensemble de Lancements Ariane 6). L’occasion pour Jean-Yves Le Gall, son président, de faire le point sur l’actualité spatiale. D’emblée, Jean-Yves Le Gall d’annoncer la couleur concernant ce qui marque le spatial français pour la première moitié de 2016. « Nous sommes dans un environnement qui n’a jamais évolué aussi vite ». Au sein de l’Europe, avec l’ESA qui prépare son Conseil ministériel de décembre et avec la Commission en train de définir WEI n°87 2016-04 - 11

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 pour octobre la stratégie de l’Union pour l’espace, la France doit relever trois enjeux structurants : le NewSpace qui stimule l’innovation, le Climat global pour le suivi duquel la COP 21 mise sur les satellites, l’Exploration spatiale qui tire parti de la miniaturisation des systèmes et de la baisse des coûts. Il n’hésite pas à « prophétiser » l’arrivée d’un équipage d’humains autour de Mars à l’horizon 2030.

Par ailleurs, Jean-Yves Le Gall s’est dit confiant dans un premier vol fin 2020 du lanceur Ariane 6 de nouvelle génération et sur une décision européenne pour participer à l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2024. Il a confirmé l’intérêt du CNES pour la technologie d’étage réutilisable avec le projet de démonstrateur Callisto avec le propulseur méthane-oxygène liquide Prometheus : des négociations étaient en cours avec le DLR allemand, l’ASI italienne, la JAXA nipponne pour en faire un programme jusqu’en 2020 avec un budget de 125 millions €. Il est revenu sur deux décisions majeures qu’a prises le 7 juillet le CA du CNES : - l’engagement définitif du programme d’observatoire SWOT (Surface Water & Ocean Topography) en partenariat avec le JPL (Jet Propulsion Laboratory) et la NASA ; le CNES a décidé d’investir 200 millions €. Il s’agit d’un satellite d’environ 2 t qui, lancé en 2023, scrutera les eaux du globe avec Karin, un altimètre-interféromètre radar en bande Ka pour comprendre la dynamique globale des eaux: ses deux antennes disposées aux extrêmités d’un mât de 10 m permettront une couverture globale, en continu, à très haute résolution et avec une fauchée de 120 km, des océans, mers, lacs, fleuves, rivières, réserves d’eau… - la sélection, après un appel d’offres européen lancé en février dernier, d’Eclair6, groupement emmené par Eiffage, pour réaliser le lot Infrastructures (gros œuvre) d’ELA 4. Le contrat marque le démarrage immédiat des travaux du nouveau complexe au Centre Spatial Guyanais. Il prévoit la livraison de l’ouvrage en octobre 2018.

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L’infrastructure au grand complet sera testée durant 2019 en vue d’un premier lancement d’Ariane 6 fin 2020.

1.2. Initiative « éclair » du Luxembourg dans l’espace : cap (avec cadre juridique) sur les ressources extra-terrestres !

Le 3 février, les autorités du Grand Duché en ont surpris plus d’un en annonçant leur positionnement comme pôle d’affaires européen pour l’exploration et l’exploitation des ressources minières de l’espace extra-terrestre. Avec l’initiative SpaceResources.lu, elles veulent stimuler la naissance d’une industrie « NewSpace » intéressée par la mise en œuvre commerciale d’autres horizons dans le système solaire. « Notre but est d’ouvrir l’accès à de nombreuses richesses encore inexploitées sur des rochers qui sillonnent l’espace, et ce, sans porter atteinte à des habitats naturels », explique Etienne Schneider, vice-Premier Ministre, en charge de l’Economie. Il a pris pour conseillers de « grandes pointures » du monde spatial : l’Européen Jean-Jacques Dordain, qui dirigea l’ESA de juillet 2003 à juin 2015, et l’Américain Pete Worden, qui fut responsable du Centre Ames de la NASA.

Richesses d’un patrimoine universel

Après une déclaration d’intention, le Grand Duché est en juin dernier passé aux actes avec le déblocage de moyens financiers pour que SpaceResources.lu devienne réalité dans le cadre du budget luxembourgeois pour les activités spatiales. Un budget que le Luxembourg peut mettre en œuvre avec les rentrées fiscales liées aux beaux résultats des opérations de SES dans l’espace, avec les positions GDL sur l’orbite géostationnaire. Le soutien de la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement), actionnaire public de la première heure de SES, se traduisait par une ligne de crédit pour un montant de 200 millions €, destiné aux actions technologiques du programme LuxImpulse de soutien à l’innovation technologique. Le Grand duché devient le premier Etat à investir dans un nouveau chapitre de l’exploration spatiale.

Du coup, deux petites entreprises américaines se montraient empressées de signer un protocole d’accord avec le Luxembourg. Il s’agissait de tirer parti, au plus vite, de son investissement dans une formule PPP (Partenariat Public-Privé) : - Deep Space Industries (DSI), avec un siège à Luxembourg, est bien décidée à prendre la tête des entreprises intéressées par les richesses des astéroïdes. Ce nouvel acteur prépare pour un lancement fin 2017 « l’éclaireur » Prospector-X, un Triple Cubesat faisant preuve d’agilité pour manœuvrer sur orbite. Ce démonstrateur technologique, réalisé en terre grand-ducale par l’industrie européenne, testera une paire de caméras pour des observations rapprochées de « géocroiseurs » (astéroïdes qui croisent régulièrement l'orbite de notre Terre). Par ailleurs, DSI vient d’annoncer « le précurseur » Prospector-1 consistant en une micro-sonde de 50 kg qui ira se poser sur un astéroïde à l’horizon 2019. Pour la prochaine décennie, il est question des missions Harvestor.

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- Planetary Resources qui vient de créer une filiale luxembourgeoise a obtenu 25 millions € dans le cadre du fonds LuxImpulse. Ce jeune constructeur de satellites compacts envisage la satellisation prochaine de ses et Arkyd-100, d’une dizaine de kg, qui serviront à observer tant la surface terrestre que la voûte céleste.

Dans les mois à venir, le Grand Duché devrait communiquer davantage sur ses ambitions et sur les perspectives de coopération internationale dans l’exploration des astéroïdes. Pour cet automne, son gouvernement aura officialisé un cadre juridique qui garantit les droits des acteurs intéressés par les ressources sur les corps célestes proches de la Terre. Leur exploitation pourrait débuter dès 2025 avec l’arrivée sur notre planète d’éléments de sous-sol qui auront été collectés sur un astéroïde… L’Université de Luxembourg a décidé de coopérer avec Deep Space industries. Implantée près de SES au Château de Betzdorf, Luxspace, qui est une filiale d’OHB System, pourrait bien être associée au développement d’une petite plate-forme, dérivée de son bus Triton.

Comme conseiller du gouvernement luxembourgeois, Jean-Jacques Dordain, comme ancien directeur général de l’ESA, a de multiples relations dans les mondes de l’industrie spatiale et de l’enseignement scientifique. Il est conscient qu’une intéressante page de l’astronautique est en train de se tourner au Luxembourg pour y attirer entrepreneurs et investisseurs. Il voit plusieurs raisons dans l’initiative grand- ducale : « Il y a un marché à exploiter les ressources de l’espace, comme le carburant, l’eau et les matières premières qui serviront à favoriser l’exploration. Il y a un environnement législatif et financier qui permet d’agir rapidement. Enfin, il y a un réel intérêt de la part d’autres pays et des acteurs industriels. »

1.3. Coup d’état militaire en Turquie : le programme spatial national est affecté

La création de Türkish Space Agency semble être reportée… aux calendes grecques. Le gouvernement d’Erdogan a d’autres priorités dans l’immédiat. Surtout que les instances militaires de Turquie sont sur la sellette en ayant fait intervenir une partie de l’armée, dont l’aviation, contre des organisations publiques, notamment l’opérateur national Türksat. Lors d’un assaut par hélicoptères d’attaque sur le campus de Gölbasi où se trouve le siège principal de Türksat, deux employés de la société publique ont été tués. Le résultat de ce coup d’Etat avorté fut le manque de sécurité, ce qui a amené le COSPAR de supprimer la 41ème Assemblée scientifique du COSPAR (Committee on Space Research) qui devait se tenir à Istanbul du 30 juillet au 7 août.

On sait que le programme spatial turc est sous le contrôle des autorités militaires. Mëme qu’une capacité à bord des Türksat-4A et -4B est réservée aux services gouvernementaux. Le micro-satellite Göktürk-1A d’observation à usage dual, réalisé par Telespazio avec Thales Alenia Space France, est prévu pour un lancement sur Vega le 8 décembre. Un satellite radar, baptisé Göktürk-3, est en développement pour une satellisation en 2019. Türkish Aerospace Industries (TAI) a entrepris la réalisation dans un complexe spatial ultra-moderne – USET (Space Systems Integration & Test WEI n°87 2016-04 - 14

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Centre) – à Ankara, des satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision Türksat-5A et -5B (en partenariat avec un constructeur de satellites), ainsi que Türksat-6A qui doivent être lancés à l’horizon 2020.

1.4. Agences spatiales nationales : en Serbie, bientôt en Egypte

La Belgique prépare la mise en place de son agence spatiale interfédérale. Mais Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat pour la Politique scientifique (NVA) reste plutôt discrète sur l’état d’avancement de la procédure législative qui doit officialiser la création de l’Agence Spatiale Interfédérale de Belgique. D’autres pays, conscients de l’impact des systèmes spatiaux pour leur développement socio-économique - et pour leur défense militaire -, se dotent d’agences nationales de l’espace : - La Serbie s’est en août dotée de SerbSpace ou Serbian Office for Space Sciences, Research & Technology. A ce jour – et à notre connaissance -, Belgrade n’a pas de projet de petit satellite. L’agence qui vient d’être mise sur pied est ouverte à des activités de coopération dans l’espace. La Serbie est membre coopérant de l’organisation intergouvernementale Eumetsat afin de participer aux retombées de l’Europe en météorologie spatiale.

- L’Egypte vient d’approuver un projet de loi pour la création d’une agence nationale de l’espace, alias Egyptian Space Authority. Ce projet avait été annoncé au début de 2014 mais était resté sans suite. Le gouvernement du Président Abdel Fattah Al-Sisi a décidé d’aller de l’avant pour mieux assurer le contrôle de son programme d’activités spatiales à usage dual (civil et militaire) avec des satellites de télécommunications et de télédétection. En avril 2016, l’Egypte a conclu un contrat préliminaire pour le satellite de télécommunications militaire Navisat-12A avec Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space. En juillet dernier, un contrat a été signé avec RKK , le constructeur russe de systèmes spatiaux, pour la fourniture sur orbite du satellite d’observation haute résolution Egyptsat-A, qui est identique à celui fourni au Bélarus. Un précédent Egyptsat-2, également réalisé par RKK Energia, est sur orbite depuis avril 2014, mais est tombé en panne une année plus tard. Jusqu’ici le spatial égyptien était géré par le NARSS (National Authority for Remote Sensing & Space Sciences), fort axé sur la télédétection spatiale.

2. Accès à l'espace/Arianespace

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2.1. Feu vert européen tout en nuances pour que Airbus Safran Launchers soit l’actionnaire majoritaire d’Arianespace et son principal fournisseur…

L’entreprise européenne de transport spatial, alias Arianespace, passe sous contrôle d’Airbus Safran Launchers. Le 20 juillet, la Commission européenne, via sa Direction en charge de la politique de concurrence, a donné son autorisation « sous réserve de conditions ». Pour la Commissaire Margrethe Vestager, « les engagement offerts par Airbus Safran Launchers garantissent qu’après l’acquisition d’Arianespace par celle- ci, tous les acteurs du secteur continueront d’être incités à innover. » Les quelques réticences, faites de nuances bien précises, ont été faites après un examen approfondi durant une enquête d’évaluation qui a démarré en février 2016.

Cette enquête a confirmé les préoccupations formulées à titre préliminaire par la Commission : des flux d’informations sensibles qui pourraient circuler entre les entreprises seraient susceptibles d’entraver la concurrence. Il s’agit des flux d’informations - en provenance d’Arianespace à destination d’Airbus concernant d’autres fabricants de satellites ; - en provenance d’Airbus à destination d’Arianespace concernant d’autres prestataires de services de lancement. Pour répondre aux préoccupations de la Commission, les entreprises ont proposé de ; - mettre en œuvre des pare-feux entre Airbus et Arianespace pour empêcher les flux d’informations susceptibles de nuire à la concurrence ; - mettre en place des mesures limitant la mobilité des travailleurs entre les entreprises ; - prévoir un mécanisme d’arbitrage à inclure dans tous leurs futurs accords de non- divulgation signés par des tiers.

L’enquête de la Commission a mis en évidence qu’outre Arianespace, il existe au moins deux autres prestataires de services de lancement crédibles, à savoir SpaceX et ILS, dans un marché extrêmement dynamique. Elle a surtout abordé le fait que les lanceurs Ariane et Vega présentent des caractéristiques et des prix différents et peuvent rarement être utilisés pour les mêmes missions. Mais, pour la Commission, il existe de rares cas où Arianespace ne pourra être à l’origine d’une discrimination à l’égard du lanceur Vega, étant donné que ELV, son fabricant sera associé à l’exploitation du lanceur et que l’ESA, grâce à ses pouvoirs de surveillance, pourra également jouer un rôle pour empêcher toute discrimination.

2.2. Douze lancements en 2016: Arianespace fera-t-il aussi bien qu’en 2015?

Le 24 août, Arianespace a procédé à son 6ème lancement de l’année (avec la perspective d’en réaliser un total de 11 à 12). Il s’agissait du 4ème vol d’Ariane 5 en 2016, alors que sont envisagés quatre autres. A condition que les satellites à mettre sur orbite soient livrés à temps au Centre Spatial Guyanais. Pour le reste de l’année, il reste à lancer (d’après le planning le plus récent): - 2 Vega – le 16 septembre, avec Perusat-1 pour le Pérou et 4 Skysat pour Bella/Google, puis le 8 décembre avec Göktürk-1A pour la Turquie ; WEI n°87 2016-04 - 16

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- 4 Ariane 5 – le 4 octobre, avec SkyMuster II pour l’Australie et Gsat-18 pour l’Inde ; le 17 novembre, avec quatre Galileo FOC pour la Commission européenne ; en décembre, avec Hispasat 36W-1/AG1, JCsat-15 pour le Japon, Telkom-3S pour l’Indonésie, Viasat-2 aux Etats-Unis. A moins qu’un client de SpaceX n’ait besoin de lancer un satellite en urgence… On constate par ailleurs la grande diversité des destinataires de satellites.

2.3. Ariane 6 également à la mode liégeoise : avec les vannes de Safran Aero Boosters

Le lanceur européen Ariane, chaque fois qu’il prend son envol et place sur orbite des satellites, fonctionne avec des vannes à hautes performances qui sont produites chez Safran Aero Boosters (ex-Techspace Aero). L’expertise que l’entreprise de Milmort- Herstal (près de Liège) a acquise pour les vannes cryotechniques (hydrogène et oxygène liquides) des Ariane 5 et de l’étage ré-allumable Vinci se trouve confirmée pour les Ariane 6.2 et 6.4 avec le contrat d’Airbus Safran Launchers, signé le 13 juillet au Salon aérospatial de Farnborough : cette commande concerne les vannes du propulseur Vulcain 2.1 (pour l’étage inférieur) et plusieurs équipements pour le moteur Vinci de l’étage supérieur.

La signature de ce contrat conforte le leadership européen de Safran Aero Boosters dans son expertise technologique pour des éléments clefs de la propulsion cryogénique en Europe. Elle va permettre de quadrupler - par rapport à l’activité actuelle pour Ariane 5 - le nombre de vannes que Safran Aero Boosters aura à produire à Milmort-Herstal ! Soit une vingtaine d’équipements à la cadence prévue de lancements par an ou une production annuelle de plus de 200 vannes (au lieu des 50 qui sont produites aujourd’hui). Par ailleurs, il s’agit de vannes de nouvelle génération qui font appel à l’actionnement électrique, ce qui représente un gain de coût et de masse et une mise en œuvre améliorée. Safran Aero Boosters s’engage à participer à l’effort de compétitivité demandé par Airbus Safran Launchers pour la réussite commerciale d’Ariane 6.

2.4. SES-10 : premier satellite géostationnaire à être lancé au moyen d’un Falcon 9 employant un 1er étage recyclé !

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SES a donc fait le pas vers SpaceX pour être son premier client d’un lanceur Falcon 9 avec un 1er étage recyclé. L’opérateur global basé au Grand Duché prenait sa décision le 30 août, deux jours avant que le Falcon 9 avec le satellite israélien Amos-6 explose lors des préparatifs de son tir statique. Il a réservé un lancement avec le 1er étage recyclé du Falcon 9 qui a servi le 8 avril dernier au ravitaillement de l’ISS (International Space Station) au moyen du vaisseau Dragon SpX-8 (CRS-8). Comme on le voit ci-dessus, ce 1er étage était revenu en bon état sur la plate-forme d’atterrissage mobile ASDS (Autonomous Drone Ship), baptisée « Of Course I Still Love You », que SpaceX utilise sur l’Atlantique au large du Cape Canaveral.

2.5. Micro-lanceurs aux Etats-Unis : 3 à 4 systèmes dans les starting-blocks avec Electron, LauncherOne, Vector Space pour des lancements en 2017

A l’heure du « NewSpace » ou démocratisation de l’odyssée de l’espace, de jeunes entreprises n’hésitent pas à investir dans le déploiement de petits, voire très petits satellites pour des connexions internet autour du globe ou pour des observations de l’environnement terrestre. Il leur faut disposer de systèmes de transport spatial à bas coût pour des satellisations « sur mesure ». Ce qui explique la multiplication d’initiatives privées de micro-lanceurs. Comme celles que l’on doit à , Lab, Firefly Space. Aux Etats-Unis, ces trois projets, prennent forme, soutenus par des fonds à risques, avec l’objectif de proposer des lancements commerciaux dès 2017-2018. Depuis peu, il faut leur ajouter le surprenant projet de Vector Space Systems qui est le fruit de recherches universitaires en Californie sur le développement de fusées-sondes réutilisables. Ces nouvelles entreprises de transport spatial, qu’elles veulent rendre démocratique, développent « in house » leurs systèmes en ayant recours aux structures en composites et à la fabrication 3D d’éléments (dont les propulseurs de conception originale). Il s’agit d’être parmi les premiers à prendre pied sur le marché « smallsat » des micro- et nano-satellites qui sont en préparation pour des constellations de télécommunications et de télédétection. Ce marché devrait croître de 13 % annuellement de 2016-2022, d’après une étude récente de SpaceWorks

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Enterprises. Celle-ci estime à plus de 200 petits et très petits satellites qui seront à lancer chaque année dès 2022.

Falcon 1e abandonné par SpaceX au profit du Falcon 9

SpaceX qui constitue la référence privée pour l’accès commercial à l’espace a démarré ses activités avec le développement du petit lanceur (en quelque sorte l’ancêtre - de l’actuel lanceur Falcon 9). Lancé d’une infrastructure modeste sur l’Ile d’Omelek (Atoll de Kwajalein, Océan Pacifique), il a permis de réussir deux satellisations lors des deux derniers des cinq vols. L’entreprise d’Elon Musk projetait de mettre en service la version améliorée Falcon-1e (800 kg en LEO). Faute de marché intéressant, elle a abandonné son exploitation, alors qu’elle avait signé en 2009 un contrat avec EADS (Airbus Defence & Space) pour lancer un petit satellite d’observation.

- L’Electron bi-étage de , également à 2 étages en matériaux composites et avec propulseurs Rutherford (oxygène liquide/kérozène) de conception originale, doit effectuer un premier lancement de démonstration avant la fin de l’année. Il pourra placer 150 kg sur une orbite héliosynchrone à 500 km depuis le nouveau site dont la construction bat son plein sur la Péninsule Mahia en Nouvelle Zélande. Rocket Lab qui vient de fêter son 10ème anniversaire termine, avec quelque 200 essais au banc, la qualification en vol des moteurs kérolox Rutherford dont la fabrication fait largement appel au processus 3D. Il annonce le prix d’un lancement Electron pour moins de $ 5 millions, avec une cadence de jusqu’à 100vols par an. Il insiste sur le fait qu’il sera le premier opérateur de mises sur orbite commerciales à partir de son propre complexe de lancements !

- Le LauncherOne bi-étage de Virgin Galactic sera largué à quelque 10,5 km d’altitude par un -400 de la flotte mis aux couleurs de l’entreprise de transport spatial. Sir , le dynamique businessman, l’a rebaptisé « ». L’emploi de ce gros porteur permettra au micro-lanceur de satelliser 300 kg en orbite héliosynchrone et jusqu’à 450 kg en orbite équatoriale. Le prix du lancement se situera aux alentours de $ 10 millions. Les tests de ses propulseurs kérolox NewtonThree (1er étage) et NewtonFour (2ème étage) se succèdent apparemment sans problèmes. Les essais de lancement dans les airs sont annoncés pour 2017. L’exploitation commerciale du LauncherOne, à partir du à Mojave (Californie), est prévue pour 2018 pour déployer sur orbite des petits satellites pour les constellations OneWeb (Royaume-Uni) et Sky & Space Global (Australie). Les étages et coiffe, à base de composites, du LancherOne seront produits en grande série par (TSC) par des robots dans une usine ultra-moderne à Long Beach (Californie).

- Le Vector-1/Wolverine bi-étage de Vector Space Systems ne part pas de rien, puisque cette nouvelle société de transport orbital - grâce au soutien d’investisseurs de la Silicon Valley et avec des « anciens » de SpaceX et de LauncherOne - tire parti des technologies qui ont été testées par Garvey Spacecraft Corporation dans le cadre de WEI n°87 2016-04 - 19

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travaux d’étudiants à la California State University de Long Beach. Ce lanceur de 11,5 m de haut, fait d’éléments en composites, aura la capacité de satelliser 45 kg en LEO ou 25 kg en SSO (Sun-Synchronous ) ou polaire. Le 1er étage est propulsé par trois moteurs de 22 kN de poussée unitaire, avec des ergols sous pression (oxygène liquide et propylène). Le 2nd emploie un petit propulseur de 3,5 kN. Il est question de procéder dès fin 2017 à des tirs depuis Kodiak (Alaska Aerospace Corp) pour des missions SSO, plus tard à partir du Cape Canaveral pour de petits satellites en LEO. Son premier client a été trouvé en Europe : la société finlandaise IceEye a signé un accord pour la fourniture de 21 lancements dès 2018 pour le déploiement d’une constellation de petits satellites de télédétection radar.

- L’Alpha bi-étage de Firefly Space Systems joue la carte de l’audace en misant sur un système innovant de propulsion kérolox ou méthane/oxygène liquide pour le 1er étage. Il s’agit du propulseur FRE-2 à douze tuyères dans une configuration « aerospike », avec une poussée de 450 à 550 kN : son utilisation constituera une « première » opérationnelle pour le transport spatial. Ses lancements de satellites - jusqu’à 400 kg en LEO -, envisagés pour 2018, devraient avoir lieu depuis Cape Canaveral (Floride). Un premier contrat aurait été signé pour quatre vols avec un client qui souhaite garder l’anonymat.

D’après un tableau du consultant américain NSR qui vient de publier une étude sur le business des micro-lanceurs

PROJECT NAME/company Description/particularity Status of the initiative (State) [internet address] of the system as of 1st September 2016 (mass in LEO) [1st orbital flight in propect]

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ALPHA/Firefly Systems (USA) 2-stage launcher/kerolox or FRE engines in test phase [during 2018, [www.fireflyspace.com] methane-liquid oxygen (up to from Cape Canaveral] 400 kg) LAUNCHER ONE/Virgin Galactic Air-launched 2-stage launcher Two types of Newton engines in test phase (USA) [www.virgingalactic.com] from “Cosmic Girl” Boeing [late 2017 from Mojave Spaceport] 747-400/kerolox (up to 450 kg] ELECTRON/Rocket Lab (USA) Composite light Rutherford engines qualified for flight [late [www.rocketlabusa.com] launcher/kerolox (up to 150 kg 2016 from Mahia Peninsula, New Zealand] in SSO) WOLVERINE/Vector Space 2-stage launcher/propylene- Tests of engines and experimental sounding (USA) liquid oxygen [up to 45 kg] [Kodiak, Alaska] [http://vectorspacesystems.com/]

2.6. Encore un projet américain de micro-lanceur : Intrepid-1 à propulsion hybride de la PME Rocket Crafters, Inc (RCI)

La compétition pour lancer des nano- et micro-satellites ne cesse de s’amplifier. Voici un nouveau projet privé de micro-lanceur que l’on doit à une société créée dans l’Utah en 2010 et basée à Titusville, Floride : Rocket Crafters, Inc (RCI), créée et dirigée par Sid Guttierez, ex-astronaute de la NASA (avec 2 vols du Space Shuttle à son actif). Cette PME est en train de développer l’Intrepid-1 qui met en œuvre des propulseurs hybrides (oxygène liquide/poudre) D-DART de sa conception. Elle prévoit de réaliser des lancements dès la fin de 2018… Ce n’est pas le premier micro-lanceur qui fait appel à des moteurs-fusées hybrides : la société norvégienne Nammo Raufoss l’utilisera sur son micro-lanceur Northstar (voir le tableau ci-dessous).

Avec l’objectif de mettre sur le marché une famille de lanceurs modulaires à propulsion hybride, RCI a entrepris Intrepid-1. Ce micro-lanceur bi-étage de 16,2 m (pour un diamètre de 1,7 m) a fait l’objet d’une présentation à la 30ème édition – du 6 au 11 août – de la Conférence annuelle sur les Petits Satellites à Logan (Utah). Il serait capable de satelliser 0,5 t en LEO ou 150 kg en SSO. Si les essais au banc du moteur WEI n°87 2016-04 - 21

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D-DART ont commencé, on ignore ses performances. RCI prévoit de lancer Intrepid-1 depuis le site 39C, non utilisé, du .

2.7. Le transport spatial indien : avec les PSLV et les GSLV de l’ISRO accès à l’espace qui soit indépendant, fiable, performant et à bas coût

L’Inde spatiale marque des points dans le business des mises sur orbite de petits (nano- et micro-) satellites. Son Department of Space - l’Inde est le seul Etat au monde à avoir un Ministère de l’Espace - fait partie des outils de gestion et d’organisation grâce à des satellites de télécommunications, de télédétection, de navigation, qui sont, si possible, mis en orbite par les lanceurs nationaux PSLV et GSLV. C’est l’ISRO (Indian Space Research Organisation), l’agence spatiale indienne, qui doit mener à bien le programme de l’Inde dans l’espace. L’ISRO, avec Antrix Corp et l’industrie indienne (notamment Hindustan Aeronautics Ltd) ont fait de l’Inde un acteur commercial de premier plan pour les lancements de petits satellites.

Rappel : pour l’année budgétaire 2016-2017 (du 1er avril au 31 mars), le Department of Space, a demandé le budget demandé de 75.091 millions de roupies ou 994,1 millions € (c’est-à-dire 19 % du budget de l’ESA, à peine 0,038 % du budget total indien). Il est en légère hausse - de l’ordre de 7.5 % - par rapport à l’investissement 2015-2016. Vu le coût de vie peu élevé des Indiens, l’ISRO est en mesure de relever des défis technologiques et même scientifiques de grande ampleur dans le domaine spatial. Notamment l’accès autonome à l’espace pour des missions sur les orbites polaires et géostationnaires, ainsi que pour l’envoi de sondes « made in India » vers la Lune et Mars !

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Le VSSC (Vikram Sarabhai Space Centre), le principal centre de l’ISRO, implanté à Thiruvananthapuram (à la pointe de l’Inde), se voit octroyer près de 243 millions €. Il est responsable des programmes les plus ambitieux pour l’accès indépendant de l’Inde à la dimension spatiale : le développement du lanceur lourd GSLV MkIII (4 t en orbite de transfert géostationnaire) pour une première mise sur orbite en 2017, l’amélioration des performances du PSLV (en service opérationnel et proposé à des lancements commerciaux), la maîtrise de la propulsion kérolox (kérozène-oxygène liquide) pour la famille ULV (Unified ) des lanceurs indiens de la prochaine génération, dont certains éléments seraient réutilisables.... Afin de faire face à la demande accrue de lancements, le SDSC (Satish Dhawan Space Centre, sur l’île de Sriharikota (près de Chennai, alias Madras), doit être agrandi. Un second bâtiment d’assemblage vertical, avec un 3ème ensemble de lancements, permettra la redondance pour intégrer les lanceurs PSLV et GSLV. Un budget d’environ 50 millions € lui est alloué. Par contre, la technologie destinée à un vaisseau spatial habité n’a plus la cote et reste au stade de pré-projet technologique.

Pour sa technologie sur orbite, l’Inde met en œuvre des systèmes qui servent à mieux organiser une société indienne caractérisée par une population jeune, multi-culturelle, pluri-ethnique, sous influence des castes. Le recours à des satellites de télédétection doit être garanti pour la continuité des données sur un environnement très contrasté, la disponibilité des ressources en eau, pour la gestion des risques météorologiques et WEI n°87 2016-04 - 23

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 naturels… L’ISRO, dans son centre de Bengaluru (ex-Bangalore), a en développement une dizaine de satellites d’observation pour être lancés avant 2020 par des PSLV et GSLV depuis le SDSC. Il a doté l’Inde de son propre système de navigation spatiale avec la constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System). Elle comprend 7 satellites de navigation à usage dual, équipés chacun de 3 horloges atomiques au rubidium, qui évoluent sur des trajectoires géostationnaires.

Cette année, l’ISRO compte réaliser pas moins de 7 mises sur orbite de satellites avec trois types de lanceurs : le PSLV, le GSLV MkII, le GSLV MkIII (à moins que son vol inaugural pour une satellisation ne glisse sur 2017). - Il y a d’abord trois lancements avec des PSLV – 20 janvier, 10 mars, 28 avril - dédiés au déploiement jusqu’à 36.000 km des trois derniers satellites de la constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System). - Le PSLV-C34 a servi le 22 juin à placer sur orbite héliosynchrone à 500 km une charge utile de 1.288 kg. Elle comprenait le Cartosat-2C d’observation pour des prises de vues avec une résolution de 60 cm, ainsi que 19 autres petits satellites, pour la plupart destinés à des missions de télédétection: BIROS de 130 kg (Allemagne pour le DLR), LAPAN-A3 de 120 kg (Indonésie), Skybox Gen2-1 de 110 kg (USA pour la société Terra Bella), M3MSat de 85 kg (), GHGSat-D de 25,5 kg (Canada), 12 Dove/Flock-2P de type Cubesat – chacun de 4,7 kg - (pour ), et 2 Cubesat (1,5 kg, 1 kg) d’étudiants indiens.

- Le GSLV MKII-F05 doit le 8 septembre placer sur orbite de transfert géostationnaire Insat-3DR, satellite météorologique de 2.211 kg, basé sur le bus I-2K avec des structures en composites. Positionné à 74 degrés Est, il doit compléter Insat-3D qui, depuis son lancement en juillet 2013, connaît quelques défaillances. A noter que le prochain satellite météo indien sera GIsat-1 à lancer en 2017 capable d’observer des détails de 50 m depuis 93.5 degrés Est ! - Le lancement du PSLV-C35 est prévu le 26 septembre pour placer en SSO (orbite héliosynchrone) le satellite SCATsat de l’ISRO, ainsi que le BlackSky Pathfinder américain, les micro-satellites algériens Alsat-2B et Alsat-1N… - Le vol de démonstration du GSLV MkIII-D1, toujours annoncé pour décembre, servira au lancement du satellite géostationnaire GSAT-19E (expérimental) de 3,2 t pour des télécommunications en bande C, destiné à tester les équipements de l’Advanced Communication Satellite GSAT-11 de 5,6 t (à lancer en 2017).

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Pour la version la plus performante: Hauteur 44 m 49 m 42.5 m Masse au décollage ~320 t ~420 t ~640 t Masse en LEO/GTO 2.4 t/1.4 t 4.8 t /2.35 t 10 t/4 t

La classique HM Ambassador, assurément d’un autre âge, est sans doute la voiture la plus en circulation en Inde. Cette auto emblématique indienne produite par Hindustan Motors a un poids de quelque 1,2 t.

Le Département indien de l’Espace publie chaque année des rapports très instructifs sur les activités et ambitions de l’Inde spatiale : Annual Report (fort bien illustré) qu’on peut télécharger sur le site de l’ISRO, Outcome Budget of the Department of Space (avec de nombreux tableaux). Avec ces deux sources, on a une vue d’ensemble du programme spatial de Delhi. Pour chaque lancement, l’ISRO publie un intéressant dossier de présentation avec de nombreuses données.

3. Télédétection/GMES

3.1. L’Inde spatiale : une championne discrète des satellites de télédétection

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L’ISRO (Indian Space Research Organisation) a fait une priorité l’observation de l’environnement par satellites. Ses satellites de télédétection se suivent mais ne se ressemblent pas, car ils sont l’objet d’améliorations. Leurs données, principalement des images, sont avant tout réservées aux administrations de l’Inde pour la gestion du territoire, le cadastre et l’urbanisme, le suivi des ressources en eau, la sécurité des zones surpeuplées, l’aide lors de séismes, inondations et tempêtes… Finalement, l’Inde (plus d’1,3 milliard d’habitants) est la nation multiculturelle qui fait le plus appel au segment spatial pour administrer son territoire.

A noter qu’il y a un léger glissement dans les dates de lancements, le programme spatial indien ayant la flexibilité de s’adapter à tout nouveau planning. WEI n°87 2016-04 - 26

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Les Cartosat servent à cartographier le sous-continent indien avec une haute résolution : 0,64 m pour les Cartosat-2, 0,25 m pour les Cartosat-3. Les Resourcesat-2 à large fauchée prennent des images multispectrales dans différentes résolutions (5,8 m, 23,5 m, 56 m). La génération Resourcesat-3 des années 2020 pourra voir avec une résolution de 1,25 m avec une fauchée de 60 km. Les Oceansat-3 sont destinée à l’étude de l’environnement marin avec des senseurs hyperspectraux. Les Risat sont des satellites radar en bande C (pour Risat-1 de 1.858 kg) et en bande X (pour Risat-2 de 1.250 kg) dont le SAR peut observer à travers la couverture nuageuse, de jour comme de nuit, des détails de 0,25 à 13,5 m. Le SCATsat de 370 kg est un satellite environnemental doté d’un scatteromètre en bande Ku et un sondeur dans les ondes millimétriques pour collecter des données sur l’atmosphère et l’océan.

3.2. Effet d’annonces : la Finlande projette la mise en œuvre d’une constellation de micro-satellites radar

Les constructeurs traditionnels de systèmes spatiaux se montrent trop souvent incrédules devant l’arrivée de nouveaux venus avec des constellations sur orbite pour l’observation de l’environnement terrestre. Une start-up de Finlande, qui a récolté des fonds pour un total de 2,5 millions € relève le défi de déployer la constellation IceEye d’une vingtaine de microsatellites radar de quelque 100 kg. Pour ses activités R & D sur le radar compact, elle a obtenu le soutien du programme Horizon 2020 de la Commission européenne. IceEye a signé un contrat préliminaire pour 21 lancements – dès 2018 ! - avec Vector Space Systems, une start-up américaine pour le transport sur orbite de petits satellites.

4. Télécommunications/télévision

Karim Michel Sabbagh, Président & CEO de SES : la stratégie 4 x 4 pour affirmer le satellite comme l’outil à mettre à la portée de tous sur le globe

Le 27 juillet, Karim Michel Sabbagh nous recevait pour un entretien au Château de Betzdorf, siège et centre technique principal de l’opérateur global SES qui a pris forme au Grand Duché depuis 1985. Plus de trente décennies ont fait de SES la référence en matière de satellites de télécommunications et de télévision. Elle est à présent incontournable avec un staff de quelque 2 000 personnes dans le monde. Une flotte de 53 satellites GEO, à laquelle il faut ajouter les 12 satellites MEO de constellation O3b. Un chiffre d’affaires de 2014 millions € pour un bénéfice de 674 millions € après impôt, ce qui en fait le n°1 des opérateurs privés de satellites. Voici les principaux points sur lesquels a insisté K.M. Sabbagh lors de cet interview (*)

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(*) Cet entretien est paru dans son intégralité dans le Dossier que l’hebdomadaire Air & Cosmos a consacré dans son numéro du 9 septembre aux satellites de télécommunications et de télévision, à l’occasion de la World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris.

D’emblée, Dr Sabbagh insiste : « Notre objectif n°1 se présente sous forme de deux volets. Le premier est de pouvoir offrir des services partout dans le monde. Le second est de déployer des satellites ayant des technologies qui répondent de façon pointue aux besoins de chaque segment de marché ». Et de décrire la stratégie 4 x 4 de SES : - quatre segments de marché qui sont la vidéo, les services aux entreprises, le secteur de la mobilité, les missions gouvernementales ; « nous entendons optimiser la performance de la connectivité pour chacun de ces marchés ». - quatre critères indissociables liés à la fiabilité technique, le modèle opérationnels, le contexte approprié des cadres de régulation, la rentabilité. Pour K. Sabbagh, « le coût du lancement reste une part significative de l’écosystème satellitaire. » SES n’hésite pas à faire appel chez SpaceX à un Falcon 9 avec un 1er étage recyclé.

Au sujet de la concurrence pour exploiter des positions GEO : « Il faut accepter que d’autres pays aient leurs ambitions en affirmant leur présence sur l’orbite géostationnaire. » Et de rappeler à cette concurrence: « Nous sommes les premiers à mettre en œuvre une stratégie intégrée pour laquelle sont conçues et développées les charges utiles de nos satellites ». Des satellites flexibles et performants qui sont lancés avec des systèmes les plus fiables et économiques.

5. Navigation/Galileo

Premiers services Galileo à la fin de l’année : un élément clef Est le GSC où GNSS Service Centre Loyola de Palacio à Madrid

La GSA (European GNSS/Global Navigation Satellite System Agency) vient de réceptionner le GSC (GNSS Service Centre) que le gouvernement espagnol a implanté dans la nouvelle infrastructure baptisée Loyola de Palacio. Il est implanté sur le site de l’INTA (Institut National de Technologie Aérospatiale). La mise en œuvre du GSC constitue une étape primordiale dans le démarrage des Galileo Initial Services qui doivent démarrer fin de l’année avec l’emploi opérationnel du système préliminaire Galileo de navigation globale par satellites civils. Loyola de Palacio (1950-2006), comme Commissaire européenne de 1999 à 2004, consacra tout son dynamisme à sauver le développement de la constellation Galileo.

A présent, quatorze satellites Galileo sont sur orbite, mais onze - 3 Galileo IOV, 8 Galileo FOC - ont un fonctionnement nominal. Fin de l’année, ils seront rejoints par quatre Galileo FOC dont le lancement est prévu au moyen d’une Ariane 5-ES, spécialement adaptée, le 17 novembre prochain. Il restera à lancer huit Galileo OC réalisés par le team germano-britannique OHB-SSTL. Avant la fin de l’année, la Commission européenne, conseillée par l’ESA, doit passer commande de huit autres

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Galileo FOC. Aura-t-elle « l’audace » de passer contrat au duo OHB-SSTL, alors que le Royaume-Uni, où se trouve SSTL, a préféré par référendum la sortie hors de l’Union. Le team concurrent est constitué d’Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space.

6. Sécurité & Espace/Défense spatiale

L’Europe militaire de l’espace : l’intérêt de mieux harmoniser les systèmes nationaux

L’Union Européenne a bien du mal à triompher des nationalismes, notamment en ce qui concerne les systèmes militaires de défense et de sécurité. L’EDA (European Defence Agency), qui doit tenir compte des exigences de l’OTAN et des Etats members de l’Union, s’efforce de rapprocher les moyens nationaux ou bilatéraux de télécommunications et de télédétection par satellites.

Number of military satellites to be launched during the period 2016-2022 Telecommunications : 8 ? Observations : up to 15 ? Early Warning/Intelligence/Security : 8 ? 1 Heinrich Hertz 1 Ingenio/SEOsat (Spain) 3 CERES (France) (Germany) 1 /SeoSAR (Spain) 4 Athene (currently studied by Germany, still 1 GovSat/SES-16 1 Göktürk (dual use) (Turkey) to be confirmed) ? (Luxembourg) 1 ou 2 NovaSAR (United Kingdom) 2 Norsat (Norway) ? 1 WGS-9 (USA + NATO) Up to 3 optical CSO (MUSIS) 2 Comsat-NG (France) (France + Germany) 2 Sigma Ka ? (Italy) 1 Opsat (Italy with Israel) 1 Govsatcom (European 1 OPSIS (Italy) Commisison)? 1 THR-NG (France) 3 SARAH (Germany) Up to 2 Polish EO satellites (Poland)?

7. Science/Cosmic Vision

Le point sur le programme international QB50 pour l’étude « in situ » de la basse thermosphère avec une constellation de Cubesats Doubles

Dans le cadre d’une constellation de Cubesats Doubles qui vont étudier « in situ » ce qui se passe dans la basse thermosphère vise à mieux connaître l’environnement des rentrées atmosphériques, jusqu’à 48 nano-satellites seront déployés à 400 km d’altitude durant 2017. A savoir que jusqu’à 40 vont être éjectés par un système de Nanoracks à partir de l’ISS (International Space Station) : ils doivent être prêts pour décembre. Leur déploiement se fera en 2 étapes : 1 mois après l’arrivée sur orbite, puis 3 mois plus tard. Il y a 8 autres qui seront placés en orbite polaire comme passager sur un lanceur indien PSLV depuis l’île de Sriharikota. C’est ce qui a été annoncé au First Belgian Cubesat Day qui s’est tenu le 25 août au VKI (Von Karman Institut for Fluid Physics), le maître d’œuvre de ce programme scientifique.

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QB50 a connu un beau succès international. Les Cubesats qui seront satellisés appartiennent à des institutions d’enseignement supérieur dans 26 pays : 6 de Chine, 5 de France, 4 des USA, 3 d’Australie, 2 du Canada, 2 du Royaume-Uni, 2 de Grèce, 2 de Corée, 2 de Turquie, 1 d’Afrique du Sud, Autriche, Allemagne, Belgique (Qarman), Brésil, Espagne, Finlande, Inde, Israël, Italie, Lithuanie, Portugal, Roumanie, Russie, République tchèque, Ukraine, Taïwan. A noter que 7 Cubesats auront une mission technologique : des voiliers solaires avec l’InflateSail de l’Université de Surrey, le DragSail de la Polytechnique d’Aix-la-Chapelle ; des corps de rentrées avec Gammadrop de l’Université de Porto, Qarman du Von Karman Institute, le ReentSat de Supaero Toulouse ; des tests de nano-propulsion avec LithuanicaSat-2 de l’Université de Vilnius, Ursa Major de La Sapienza de Rome.

8. Exploration/Aurora

8.1. L’Europe bien présente dans l’exploration du système solaire : la sonde Rosetta sur « sa comète » le 30 septembre, puis ExoMars 2016 autour de Mars et sur son sol le 19 octobre

Les semaines à venir vont mettre l’Europe sur les devants de l’exploration du système solaire. C’est dire si les contrôleurs de l’ESOC (European Space Operations Centre) de Darmstadt (Allemagne) vont être très occupés. - Le 30 septembre, le rocher tourmenté du noyau de la comète Tchourioumov- Gerrasimenko va faire parler de lui une ultime fois, puisque la sonde Rosetta va s’y poser en rase-mottes. Le 21 août dernier, elle l’avait frôlé à quelque 3,5 km. Sa rencontre avec « Tchouri » donnera lieu à une arrivée en vol plané sur un sol rocailleux. Il y a fort peu de chances qu’elle puisse survivre à l’impact… Mais on n’est pas à l’abri d’une surprise, comme un bond « à la Philae » la renvoyant dans l’espace. - Le 19 octobre, un double événement est attendu dans le monde martien avec la sonde ExoMars 2016 (Exobiology on Mars) qui a été réalisée à Turin par Thales Alenia Space. Le robot Schiaparelli, alias EDM (Entry Descent & landing Demonstrator Module), qui s’en sera détaché trois jours plus tôt, tentera d’arriver intact sur la Planète Rouge. Si l’atterrisseur technologique réussit à s’y poser en douceur - ce qui sera confirmé par la prise de vue panoramique qui sera transmise -, l’Europe avec l’ESA deviendra la troisième à se poser sur Mars, grâce à un partenariat scientifique avec . La Russie fut la première à réussir cet exploit, certes de manière très éphémère, avec Mars-3 (2 décembre 1971). Les Etats-Unis avec la NASA a fait arriver un laboratoire scientifique sur Mars avec le robot Viking-1 (4 juillet 1976).

Le même jour, la plate-forme orbitale TGO () de 3,73 t se satellisera sur une trajectoire très elliptique entre 300 et 95.850 km autour de Mars. Elle servira à relayer les signaux provenant du « lander » Schiaparelli lors de sa descente, puis sur la surface martienne. Puis, à coups de freinage sur l’atmosphère martienne, elle se placera sur une orbite circulaire à quelque 400 km pour remplir une mission scientifique qui est prévue jusqu’en 2022. A bord de sa charge utile, un instrument belge représente l’ESA (European Space Agency) : c’est le triple spectromètre

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NOMAD (Nadir & Occultation for Mars Discovery) réalisé par l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) avec OIP Sensor Systems (Oudenaerde) et Amos (Liège), testé au CSL (Centre Spatial de Liège). Il est destiné à mettre en évidence dans une cartographie précise les constituants de l’atmosphère martienne, même pour les faibles concentrations.

8.2. La sonde américaine Juno dans le système jovien : l’expertise du CSL mise à l’honneur autour de Jupiter !

Depuis le 5 juillet, la NASA est de nouveau présente autour de Jupiter avec la sonde Juno après un voyage de 5 ans qui lui a fait parcourir 3 milliards de km. Autour du Soleil. Le Centre Spatial de Liège (CSL) est partie prenante de cette mission qui va durer jusqu’en février 2018. Il a contribué à la réalisation du spectromètre ultraviolet UVS avec la fourniture du mécanisme SMA (Scan Mirror Assembly) et de son électronique de commande. Amos, avec Nanoshape, a fabriqué le miroir.

8.3. Embouteillage martien en 2020-2021: les Etats-Unis, la Chine, l’ Europe (avec la Russie), l’Inde et les Emirats avec des orbiters et rovers pour explorer la Planète Rouge !

Une chose paraît certaine : l’odyssée humaine vers la Planète Rouge aura besoin d’une fusée énorme de type américaine ou Energia russe. Ce sera la priorité de l’après-ISS (International Space Station), si la communauté internationale décide de se lancer dans des missions habitées lointaines. L’Europe ne projette pas de super lanceur. Elle mise sur la coopération avec les Etats-Unis, le Canada, la Russie, ainsi qu’avec la Chine. L’ESA est consciente que la puissante CASC (China Aerospace Science & Technology Corp) ne peut rester à l’écart, alors qu’elle entreprend un ambitieux programme d’exploration de la Lune et de Mars d’abord avec des robots de plus en plus performants (années 2020), puis avec des systèmes habités par des taïkonautes (années 2030). Ses bureaux d’études chinois sont en train de concevoir la Longue Marche 9 pour satelliser plus de 100 t. De son côté, la Russie aura-t-elle les moyens financiers – vu sa situation économique difficile - de se payer un lanceur lourd de 3ème génération, aussi performant ?

Plus que jamais, la Planète Rouge retient l’attention. Pendant la prochaine décennie, ce sont des automates qui vont occuper, ausculter, découvrir l’environnement martien. A la mi-2021, plusieurs sondes vont évoluer autour de Mars et à sa surface : elles sont en développement aux Etats-Unis, en Russie et Europe, dans les Emirats Arabes Unis, en Chine et en Inde. Plusieurs rovers martiens sont annoncés : le Mars 2020 (avec un frère de Curiosity) de la NASA, l’ExoMars 2/Pasteur de l’ESA et de Roscosmos, le China Mars de la CASC. Entretemps, l’entreprise privée SpaceX aura tenté de faire arriver sur Mars – dès fin 2018 ou 2021 - son vaisseau Red Dragon lancé par sa puissante fusée Falcon Heavy.

8.4. La Russie spatiale : la Lune toujours en vue à l’horizon 2030 ?

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A l’heure où Roscosmos s’interroge sur l’investissement à consentir pour que la Russie se dote d’un lanceur super-lourd (plus de 100 t en LEO) appelé Fénix - le 3ème après les infortunés N-1 (années 60 et 70) et Energia (années 80) -, une alternative est étudiée avec le lanceur lourd A5V ou Angara 5 Heavy qui est en projet au Centre spatial Khrounitchev à Moscou. Il s’agit de réaliser des assemblages en orbite terrestre et autour de la Lune, comme l’explique le schéma russe ci-dessous. Quatre lancements d’Angara A5V - avec étage supérieur cryogénique - vont être nécessaires pour qu’une capsule et « un alunisseur », avec équipage de 4 cosmonautes, réalisent l’exploit que Moscou rêve d’accomplir depuis les années 60. L’Angara A5V, toujours à l’état de concept, doit satelliser jusqu’à 40 t en LEO. Roscosmos a planifié de construire sur le nouveau cosmodrome de Vostochny (Extrême-Orient) un complexe de lancements Angara ; il devrait être opérationnel pour 2020.

1ère Phase : deux lancements Angara pour envoyer autour 2ème Phase : deux autres lancements Angara pour envoyer de la Lune un remorqueur sur orbite lunaire la capsule avec le module lunaire vers le remorqueur

8.5. : quand des privés ont l’audace de rivaliser dans une course sur la Lune !

Tout internaute s’en est-il bien rendu compte qu’il est sous influence ? Notamment avec l’outil informatique Google, lequel s’est infiltré, subtilement, dans notre quotidien. Au point de qu’il est devenu un outil incontournable dans le monde. A force de tout savoir sur nos goûts et intérêts dans le but de les faire connaître et les exploiter, il fait le grand succès des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication. On le sait : le moteur de recherche qui continue de faire fortune a élargi ses activités en WEI n°87 2016-04 - 32

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 proposant une cartographie globale grâce à l’imagerie satellitaire. En se faisant partenaire de la Fondation X Prize, il entend stimuler l’innovation chez les jeunes entrepreneurs en lançant des compétitions à caractère technologique. Ainsi plusieurs concours sont en cours pour répondre aux besoins critiques de la société en matière d’énergie et d’environnement.

Dans cet esprit, depuis septembre 2007, Google parraine la compétition Lunar X Prize d’un montant total de $ 30 millions. L’objectif est de susciter l’initiative privée, avec des teams de chercheurs et étudiants - qui doivent être sponsorisés à 90 % par des groupes privés -, pour remettre à la mode l’exploration de notre satellite naturel. Un demi-siècle après que la rivalité technologique de Moscou et de Washington ait donné lieu à une course épique pour qu’un Homme marche sur la Lune et en revienne sans encombre, on assiste à une course plus démocratique entre robots lunaires miniaturisés. Il s’agit d’arriver à la surface lunaire et d’y parcourir un demi- kilomètre en transmettant vidéo et photos du périple… A défaut d’être une expérience vraiment scientifique, c’est avant tout l’expression d’une créativité pour des systèmes nouveaux et à bas coût. Prix pour le 1er à réussir l’exploit : $ 20 millions. Le 2nd obtient $ 5 millions. Des bonus jusqu’à $ 5 millions seront par ailleurs offerts.

N.B. Cette « première » privée nécessitera un investissement qu’on peut estimer entre $ 50 et 100 millions. Pas question avec le Prix de pouvoir rentrer dans ses frais. Mais les innovations technologiques auxquelles donnera lieu la compétition donneront lieu à des retombées commerciales avec le système d’ « alunissage » et avec le robot mobile téléguidé…

Le Google Lunar X Prize (GLXP), également appelé Moon 2.0, a connu un réel engouement à travers le monde. Ainsi 36 équipes s’inscrivaient à la date du 31 décembre 2010 pour tenter l’exploit sur la Lune avant fin 2015. Elles avaient cinq ans pour obtenir le financement (via des sponsors privés, jusqu’à 10 % de subventions publiques), développer leur lander et leur rover, trouver un mode de lancement. Finalement, Google et X Prize décidaient de repousser l’échéance de la compétition jusqu’à décembre 2017. Sans doute faudra-t-il prolonger la course jusqu’en 2019, qui sera l’année des 50 ans des premiers pas sur la Lune. A ce jour, 16 teams seraient toujours en compétition. Devant les difficultés à surmonter, certains ont préféré renoncer, tandis que d’autres se sont associés. Cette compétition répond bien à l’esprit de l’actuel phénomène du NewSpace.

Combien vraiment sur la ligne de départ ?

Il y avait beaucoup d’appelés… Il n’y aura que peu d’élus, finalement ! Dans le but de relancer l’intérêt de son concours lunaire, la Fondation X Prize décidait en novembre 2013 d’allouer des fonds aux équipes ayant déjà bien progressé dans la maîtrise des technologies pour les trois étapes du pari sur notre satellite naturel : se poser ($ 1 million), se déplacer ($ ½ million), mettre en oeuvre le système d’imagerie ($ 1/4 million). C’était une manière d’évaluer l’état d’avancement des différentes équipes en

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WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 course. Cinq sont sorties du lot en obtenant des aides financières pour avoir satisfait aux critères de l’une, de deux ou trois étapes: - $ 1,75 million à Astrobotic (USA), une PME basée à Pittsburgh (Pennsylvanie) qui a révélé au Salon de Berlin ILA 2016 son partenariat avec les entreprises allemandes d’Airbus Defence & Space (à Brême) et du Groupe de logistique DHL (transport des colis), pour la mise au point du système d’arrivée en douceur sur le sol lunaire ; le rover japonais doit prendre place à bord. - $ 1,25 million à /MoonEx (USA) qui vient d’obtenir la licence fédérale américaine pour la première mission privée sur la Lune ; son choix s’est porté sur le nouveau micro-lanceur Electron de la société Rocket Lab (à partir de la péninsule Mahia en Nouvelle Zélande). - $ 1 millions à Team Indus (Inde) dont le projet de micro-sonde lunaire intéresse l’ISRO (Indian Space Research Organisation) qui propose de la lancer avec un PSLV- XL. La firme indienne Axiom Research Labs a signé le 28 juin à Toulouse un accord de coopération avec le CNES pour les micro-caméras d’exploration lunaire. Team Indus propose son « lander » de 600 kg – à lancer fin 2017 (à confirmer) pour emmener des expériences scientifiques du monde entier. - $ 0,75 à Part-Time Scientists (Allemagne) pour faire rouler le micro-rover Audi Lunar Quattro grâce à sa plate-forme ALINA (Autonomous Landing & Navigation Module) ; il est question de retourner sur le site exploré par les astronautes d’Apollo- 17, à condition que la NASA donne le feu vert pour le lieu historique, le dernier exploré – en décembre 1972 - par les Terriens ! - $ 0,5 million à Hakuto (Japon), projet international qui, outre plusieurs partenaires nippons (dont l’Université Tohoku), fait appel à l’expertise européenne du laboratoire suisse de propulsion, des Universités techniques de Munich et de Wroclaw ; il s’est associé à Astrobotic pour lui fournir un micro-rover.

Les cinq lauréats ont reçu ces aides en janvier 2015. Néanmoins, un seul a déjà signé un contrat de lancement : MoonEx a réservé plusieurs vols Electron chez RocketLab, un nouveau venu en matière de transport spatial. Mais on n’y retrouve pas le team SpaceIL (Israël) qui développe système le plus léger et le moins sophistiqué qui progressera par petits bonds à la surface lunaire : via le fournisseur de services Spaceflight Industries, il a réservé chez SpaceX un vol partagé sur le lanceur Falcon 9 en 2017 et il pourrait créer la surprise !

La fondation X Prize a d’ailleurs mis en demeure les concurrents d’avoir un contrat de lancement signé en bonne et due forme pour fin 2016… Sans quoi leur candidature sera remise en question. Il est vrai que les possibilités de lancer de petits satellites sur une orbite propre restent rares. Ce qui doit changer dans les années à venir, à condition que le développement des micro-lanceurs américains - Electron de RocketLab, LauncherOne de Virgin Galactic, Alpha de Firefly Systems, Vector Wolverine de Vector Space Systems - tienne ses promesses de faisabilité et de fiabilité. Ils ne seront disponibles qu’en 2017-2018. Actuellement il faut compter sur le PSLV indien - à un coût abordable, mais au nombre limité de vols - depuis l’île de Sriharikota et le Vega européen - handicapé par son prix - à partir du Centre Spatial Guyanais.

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Terre-Lune : une course à obstacles !

Pour l’heure, quatre teams semblent en bonne position pour décrocher le GLXP ou Moon 2.0. A moins qu’on ne prolonge la compétition jusqu’en 2019… Car l’échéance 2017 paraît difficile à tenir ! Les candidats se focalisent sur la mobilité à la surface lunaire, mais ils n’évoquent guère l’état d’avancement de leurs systèmes pour atteindre notre satellite naturel et s’y poser en douceur. A croire qu’ils veulent garder jalousement secrets les préparatifs de leur plate-forme automatique qui effectuera la délicate arrivée sur la Lune. Leur succès pour cette plate-forme passe par le franchissement, sans encombre, de deux obstacles clefs du périple Terre-Lune : l’injection translunaire (vitesse de 10,5 km/s) et la descente contrôlée sur le sol.

Dans les mois à venir, il sera question des quatre concurrents suivants, qui peuvent être considérés comme nos favoris: - SpaceIL a recours à un concept simple pour arriver et se déplacer sur la Lune et il a déjà son ticket pour son envol. - MoonExpress doit être expédié depuis la Nouvelle Zélande avec la perspective de mettre au point un système commercial d’extraction des ressources lunaires. - Astrobotic a participé à des projets d’exploration avec la NASA et aurait un contrat avec SpaceX pour un lancement Falcon 9, mais il lui faut mettre au point son système d’alunissage qui est envisagé pour deux rovers à la fois, le sien et Hakuto. - Part-Time Scientists est une mission « made in Europe » dans laquelle le constructeur automobile Audi s’est fort engagé ; alors qu’une campagne d’essais du petit rover baptisé Audi Lunar Quattro a eu lieu cet été dans le désert du Qatar, il lui reste à finaliser un lancement… pour mettre le cap sur la Lune

8.5. Nouveaux échantillons d’astéroïdes en 2020-2021 : grâce à Hayabusa-2 (Japon) et à OSIRIS-REX (USA)

Le gros astéroïde Bennu – d’une largeur de 500 m -, devrait abriter des éléments témoins des débuts du système solaire. Il a la triste réputation de « sérieux candidat » pour une collision avec notre Terre dans un avenir proche : entre 2175 et 2196, d’après les récentes mesure de sa trajectoire autour du Soleil. Avec une probabilité faible d’après la NASA : 1 (mal) chance sur 2.500 ! L’étude « in situ » du sol de Bennu, est l’objet d’une mission de la NASA et de l’Université d’Arizona : OSIRIS-REX (Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security-Regolith Explorer) est une sonde interplanétaire de 1,5 t qui va être lancée ce 8 septembre du Cape Canaveral. Elle ira en septembre 2021 prélever 2 kg d’échantillons de Bennu. Placés dans une capsule, ces spécimens extra-terrestres doivent quitter Bennu en mars 2021. Arrivée sur Terre prévue le 24 septembre 2023.

La mission OSIRIS-REX ne sera pas vraiment une « première » pour le retour de spécimens collectés sur le sol d’un astéroïde. Ce sont les Japonais, avec le programme Hayabusa de la JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency), qui ont pris la tête dans la collecte d’échantillons d’astéroïde. Leur petite sonde Hayabusa-1 d’une demi-tonne, lancée du centre de Kagoshima le 9 mai 2003, a démontré la flexibilité d’utilisation de WEI n°87 2016-04 - 35

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 propulseurs ioniques pour l’exploration lointaine : en manoeuvrant autour de l’astéroïde Itokawa de septembre à novembre 2005, elle réussit à en aspirer des poussières microscopiques. La récupération de ces miettes ne pourra avoir lieu que le 13 juin 2013 avec l’atterrissage dans le désert australien d’une capsule d’à peine 17 kg ayant la forme d’une soucoupe… C’est au qu’il faut mettre en évidence la présence de prélèvements minuscules…

La JAXA décidait de préparer la sonde Hayabusa-2 de 600 kg également équipée de propulseurs ioniques. Son envoi sur orbite solaire eut lieu de Tanegahisma le 3 décembre 2014 pour mettre le cap sur l’astéroïde Ryugu qui sera survolé entre juillet 2018 et décembre 2019. Elle réalisera la collecte de particules du sol lors d’impacts contrôlés. Il est prévu que Hayabusa-2 ramène ses échantillons vers la Terre en décembre 2020, quelques mois avant ceux d’OSIRIS-REX. La moisson de ces explorateurs du Japon et des Etats-Unis sera riche en enseignements pour les prospecteurs de matières premières sur des rochers autour du Soleil.

9. Vols habités/International Space Station/Microgravité

9.1. Tiangong-2 : démarrage des grandes manœuvres chinoises pour préparer la réalisation de la CSS (China Space Station)

Ce 15 septembre, la CMSA (China Manned Space Agency), qui gère les vols habités pour le puissant CASC (China Aerospace Science & Technology Corp), va aborder une nouvelle étape dans sa marche vers une infrastructure habitée en permanence, dite CSS (China Space Station). (*) Il s’agit de la mise sur orbite du module Tiangong-2 de 8,5 t qui servira à une mission de longue durée de la Chine autour de la Terre. Le 17 octobre, le vaisseau Shenzhou-11, occupé par deux taïkonautes masculins, ira s’arrimer au Tiangong-2 et y rester arrimé pendant 30 jours. Au printemps 2017, le module sera ravitaillé automatiquement par le vaisseau Tianzhou-1. Ce qui permettra la mission Shenzhou-12 sur laquelle on a peu d’informations.

(*) L’édition précédente de ce bulletin d’infos donnait un descriptif des modules qui seront assemblés entre 2018 et 2022.

9.2. Retour des astronautes dans l’espace : grâce aux vaisseaux privés du Commercial Crew Programme

Tant chez Boeing que chez SpaceX, les préparatifs se poursuivent pour que, respectivement, les vaisseaux CST-100 Starline et Dragon v2 soient testés durant 2017 en mode automatique. D’après le planning ci-dessous, qui est le plus récent de la NASA, le Dragon v2 de SpaceX (avec Falcon 9) volerait avec un équipage dès la fin de l’année prochaine, avant le CST-100 Starliner de Boeing (avec V).

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9.2. Une suite à Columbus avec la plate-forme Bartolomeo d’Airbus

Un protocole d’accord était signé, le 2 juin dans le cadre du Salon ILA 2016 de Berlin, entre Airbus Defence & Space et l’ESA pour doter le laboratoire européen Columbus d’une plate-forme extérieure pour expériences. Elle a reçu le nom de Bartolomeo, le petit frère de Christophe Colomb. Cette installation commerciale, prévue pour 2018, sera transportée vers l’ISS par le vaisseau Dragon de SpaceX ou le d’Orbital ATK. Elle sera fixée à l’extérieur du module Columbus qui fut par ailleurs réalisé sous maîtrise d’œuvre d’Airbus Defence & Space.

10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)

Sus aux débris qui se multiplient dans l’espace ! Démonstrateurs sur orbite en Chine, en Europe

Le phénomène grandissant des débris autour de la Terre est en train d’en inquiéter plus d’un. Les stations au sol se multiplient autour du globe pour leur surveillance permanente. Par ailleurs, les industriels multiplient les études de systèmes pour la « dépollution » de l’environnement spatial.

Même la Chine s’intéresse à la mise au point d’un satellite qui peut « faire le ménage » dans l’espace. En procédant à des interceptions pour des motifs tant technologiques qu’à des fins militaires. Ainsi le 25 juin dernier, le nouveau lanceur CZ-7, lors de son WEI n°87 2016-04 - 37

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 vol de démonstration, satellise Aolong-1 comprenant un engin doté d’un bras télémanipulateur et d’un sous-satellite servant de cible. Il est décrit comme étant le premier d’une série de robots « intercepteurs » sur orbite. Aucun détail n’a filtré sur la mission qu’a effectuée Aolong-1.

De son côté, l’Europe projette pour 2023 la mission e.Deorbit pour tester un satellite de 1 t qui sera capable d’accoster une épave sur orbite. Le financement de cette démonstration sera inscrit au menu du prochain Conseil ministériel de l’ESA à Lucerne les 1er et 2 décembre. L’ESA a diffusé sur son site le schéma de l’interception au moyen d’un robot mis en orbite par le lanceur Vega.

11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux

Copenhagen Suborbitals : une équipe danoise de fans du vol spatial habité ambitionne de faire voler un héros européen jusqu’à la Karman Line !

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Le très sérieux Financial Times a, le 18 août, publié un reportage fort intéressant sur l’initiative danoise de Copenhagen Suborbitals. Il s’agit d’une équipe d’amateurs enthousiastes, constituée d’une cinquantaine de jeunes ingénieurs, informaticiens et techniciens, qui sont des bénévoles : depuis 2008, elle s’efforce de mettre au point une fusée réutilisable pour un vol habité à la lisière de l’espace. Leur entreprise qui fonctionne avec des dons et qui ne s’embarrasse pas de paperasserie bureaucratique, se heurte à bien des défis notamment dans le développement des systèmes fiables de propulsion et de récupération. Avec un budget annuel qui ne dépasse guère les 200.000 €, il a fallu à maintes reprises remettre sur le banc d’essais de nouveaux moteurs- fusées de fabrication artisanale qui fonctionnent à l’oxygène liquide et au kérozène ou au méthane. Copenhagen Suborbitals accumule de l’expertise en lançant ses fusées – 5 tirs à ce jour – depuis sa plate-forme rudimentaire Spoutnik dans la Baltique. Les Danois espèrent réaliser un bond habité dans l’espace avant la fin de cette décennie.

12. Petits satellites/Technologie/Incubation

12.1. Intérêt de Sonaca pour les microsatellites : via son rachat de la PME berlinoise Astro Space Technologies

Sonaca se positionne pour le business en plein essor des nano- et micro-satellites. L’entreprise carolorégienne vient de racheter la société allemande Active Space Technologies GmbH (AST), basée à Berlin. Elle précise par communiqué: « Sonaca et AST combineront leurs compétences pour fournir des solutions thermomécaniques complètes. Cette acquisition est un pas de plus dans la collaboration réussie entre Sonaca et AST qui s’est étendue à plusieurs projets de l’ESA et de la Commission Européenne. L’alliance des forces permettra à la clientèle spatiale institutionnelle et WEI n°87 2016-04 - 39

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 privée de bénéficier d’une offre de produits élargie, mieux intégrée et compétitive. » Ne dit-on pas en Belgique que l’Union fait la Force ?

12.2. First Belgian Cubesat Day : un point fort utile sur la Belgique dans l’ère des Cubesats (présentations au VKI)

Le 25 août, le VKI (Von Karman Institute for Fluid Physics) organisait la première Journée belge Cubesat. Elle a attiré une cinquantaine de représentants de l’ESA, d’instituts fédéraux, d’universités et instituts supérieurs, d’industriels (comme Antwerp Space, Space Applications Services, SABCA). Il fut question des missions suivantes : - Le programme international QB50 d’une constellation de Cubesats Doubles qui vont étudier « in situ » ce qui se passe dans la basse thermosphère vise à mieux connaître l’environnement des rentrées atmosphériques. Il est prévu que 48 nano- satellites soient déployés à 400 km d’altitude durant 2017. Voir l’article dans la rubrique Science/Cosmic Vision de ce numéro.

- Le succès pédagogique du Cubesat liégeois OUFTI-1 et son intérêt parmi la communauté des radio-amateurs ont été décrits par Jacques Verly, Institut Montéfiore. Certes, l’équipe des étudiants qui a contribué à la réalisation du premier nano-satellite de Wallonie reste quelque peu sur sa faim avec une réussite mi-figue mi-raisin concernant la charge utile de liaisons numérique D-STAR qui n’a pu être activée comme prévu.

- L’audace technologique du SIMBA de l’IRM (Institut Royal Météorologique) est avant tout un banc de tests sur orbite, à bord d’un Triple Cubesat, pour un radiomètre miniaturisé Sun- IMBalance destiné à dresser le bilan énergétique du rayonnement solaire dans l’environnement terrestre. Aux côtés de l’IRM, la KUL, la VUB, la société ISIS et Belspo sont impliqués dans cette mission prévue pour 2018.

- La vision scientifique du PICASSO de l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique) doit fournir un éclairage original sur les composants de l’atmosphère grâce à l’occultation solaire (au lever et au coucher de notre étoile sur le limbe terrestre). Il est question d’une résolution verticale de 1 km avec un Triple Cubesat de 3,7 kg (10 W de puissance) à lancer fin 2017 sur une orbite fort inclinée à quelque 550 km, autorisant une trentaine d’occultation par jour. PICASSO, qui sera réalisé avec la société écossaise Clyde Space, emportera par ailleurs une expérience du VTT de Finlande. Cette mission prévue pour durer au moins deux années doit préparer celle, plus ambitieuse, d’ALTIUS avec un microsatellite de type PROBA (financement à finaliser lors du Conseil ESA de Lucerne).

- L’audace d’AGEX pour l’étude in situ d’un astéroïde est une initiative de l’Observatoire Royal de Belgique (ORB) qui propose à l’ESA deux Triple Cubesat dans le cadre de la sonde AIM (Asteroid Impact Mission) qui est développée pour l’ambitieuse mission AIDA (Asteroid Impact & Deflection Assessment) de la NASA de 2020-2023. A bord d’AIM, il y aura SEISCube de 4532 g (0,937 W de puissance à WEI n°87 2016-04 - 40

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 bord) et SURFCube de 3819 g (1,5 W) qui doivent être réalisé par un consortium dirigé par l’ORB, constitué de Supaero/ISAE (France), Antwerp Space (Belgique), EMXYS (Espagne), avec la collaboration de la NASA, de l’Observatoire de Paris, de l’Université de Liège (équipe OUFTI), de l’IASB, de l’IRM… La NASA se charge de développer DART (Double Asteroid Redirection Test), un « impacteur » de 300 kg qui sera lancé par un V en juillet 2021 pour tomber sur l’astéroïde binaire 65803 Didymos. On le dit binaire vu qu’il possède une petite « lune », baptisée Didymoon et il a la particularité comme « géocroiseur » de passer régulièrement au large de la Terre. DART est prévu pour s’écraser sur Didymos en octobre 2022. L’ESA doit en octobre-novembre 2020 lancer avec un Soyouz guyanais l’AIM de quelque 750 kg qui doit se satelliser autour de Didymos en juin 2022, Quelques mois avant l’arrivée de DART, AIM va procéder à des observations 3D de l’astéroïde et de sa « lune », puis déposer au moins des engins miniaturisés, voire micro- miniaturisés à la surface de Didymos : un robot « sauteur » de type MASCOT (Mobile Asteroid Surface ) qui est développé par le DLR allemand pour prospecter le sol, ainsi que les deux Cubesat Triple «made in Belgium ». Le SEISCube doit procéder à des mesures « in situ » sur les conditions gravimétriques et séismiques de l’astéroïde. Le SURFCube disposera de senseurs miniatures pour sonder le sol pendant une journée.

- Qarman, un Cubesat pour l’étude d’une rentrée, est l’audacieux nano-satellite en cours de réalisation au VKI. Son objectif est de capter des mesures (température, pression) durant la rentrée et de les transmettre via des satellites de la constellation Iridium. Il faut relever quatre défis : le format Cubesat (moins de 4 kg), la protection thermique, la communication durant la rentrée et après le black-out, la stabilité de l’angle d’attaque dans l’atmosphère.

La grande inconnue pour ces Cubesats de plus en plus performants est la possibilité d’avoir un système « sur mesure » d’accès à l’espace. Peu d’informations ont pu être données par l’ESA sur les opportunités qui peuvent être envisagées en Europe.

12.3. Les constructeurs de plates-formes Cubesat, alias nano-satellites en Europe

L’Europe entre dans l’ère du NewSpace avec le développement prolifique des nano- satellites, dits Cubesats. On assiste à l’éclosion sur toute l’Europe d’une industrie dynamique des systèmes spatiaux ultra-miniaturisés. Sous la forme de PME « spin- off » dues à des ingénieurs et chercheurs issus d’Universités ou d’Instituts Polytechniques. La plus connue dans la technologie des Cubesats, parce qu’elle fut l’audacieuse pionnière en Europe est la PME néerlandaise ISIS (Innovative Solutions In Space).

En gras : les PME qui ont déjà mis en œuvre des nano-satellites en orbite

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COMPANY, address Nano-satellite products Main achievements (in orbit) (web site) & services [project] 4SKIES (ex-NOVANANO SAS), Young innovative company as 20-kg FlyMate deployment system to be used for 17, avenue du Général de Gaulle, nanosatellite systems integrator and the 1st time with 1U Cubesat F-69370 Saint-Didier-au-Mont service operator. Customer’s payload Novasat/OSSI-1 for the Open Source d’Or, France integration within the Cubesat-type Initiative of South Korea (2013). 3U (http://www.4skies.net/) NovaSat platform, based upon an NovaSat spacecraft for a LEO constellation evolutionary and modular concept. to provide affordable rich data connectivity for M2M (Machine-To-Machine) links globally.[2018?] AAC MICROTEC AB, Uppsala Multi-functional systems, based on Spin-off from Uppsala University’s Science Park, SE-751 83 state-of-the art and space-qualified Angström Laboratory. Subsidiary in Uppsala, Sweden microelectronics and MEMS USA. Development of Space Plug-and- (www.aacmicrotec.com) technology. CubeFlow satellite Play Avionics (SPA) standard with the system design with training AFRL/US Air Force Research opportunity. Rapid integration Laboratory. Partnership with NASA to architecture for nano-satellites. develop low-cost miniaturized nano- Development of the MOSA satellites. 1U Cubesat or TechEdSat-1 for (Modular, Open-System San Jose University, California (2012). Architecture) system. Partnership Joint activities with Japanese Tohoku with OHB Sweden for the Innosat University for the Risesat micro-satellite. micro-satellite of Sweden. ALMASAT/ UNIVERSITA DI Alma Mater Microsatellite & ALMASat-1/1st Alma Mater Satellite for BOLOGNA, Via Fontanella, 55, Space Microsystems Lab. Student ASI/Agenzia Spaziale Italiana (2012). I-47121 Forli, Italy teams working on an intelligent use Development of 12.5-kg ALMASat- (www.almasat.unibo.it) of spin-in technologies from EO/Earth Observations for the Italian microelectronics and miniaturized Ministry of Research [2016?] mechanics, developed for micro- Involvement with ESEO, an educational satellites. microsatellite of ESA for Earth observations [2017?] ASTROFEIN/ASTRO- und Design & development of micro- Developing for DLR the 3-axis bus for the FEINWERKTECNIK miniaturized reaction wheels, nano- TET-1/1st Technologie Erprobungs Träger ADLERSHOF GMBH, Albert sat mechanisms and panels. microsatellite (2012). Partner of Technical Einstein Str.12, D-12489 Berlin, Ground support equipment for University of Berlin for the TUBsat and Germany (www.astrofein.com) Cubesat-type spacecraft. BEESAT/Berlin Experimental and Educational Satellite nano-satellites (2013). Cooperation with Indonesia in the development of EO micro-satellites [2016]. C3S/COMPLEX SYSTEMS & Development of Cubesat platforms: Activities for the smallsat programme of st SMALL SATELLITES MaSat (1 Hungarian satellite) and ESA for telemetry transceiver, onboard Electronics Department, Erzsébut 3U/6U models, of miniaturized computer, configurable structure. MaSat-1 utca 6., H-2049 Diosd, Hungary satellite subsystems (Magyar Satellite-1) demonstrator in orbit (www.C3S.hu) (2012). CLYDE SPACE, The Helix Leading Cubesat power provider Participation to South African Building, West of Scotland with equipment of modular design Sumbadilasat (2009), to Indian Studsat Science Park, Glasgow, G20 for microspacecraft platforms. (2010). Development of technological 3U OSP, United Kingdom Cubesat EPS/Electrical Power Cubesat UKube-1 of UK Space Agency (www.clyde-space.com) Systems (solar panels, batteries) (2014), of scientific PICASSO for BISA for 1U to 12U Cubesats. (Belgian Institute for Space Aeronomy) [2016]. Proposal of 3U Cubesat for high- resolution earth observations. Development of CubeSpark, a Cubesat equipped with micro-pulsed plasma

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thruster. Participation to the Outernet constellation in USA. GAUSSTEAM SRL Corporate, Group of Astrodynamics for the Active driver of the Unisat programme Via Lariana, 5, Roma, Italy Use of Space Systems, established of 10-kg microsats since late 1990’s. (www.gaussteam.com) by the UniSat team of Universita di Developing technological 28-kg Unisat-5 Roma “La Sapienzia” (Scuola di with high-definition camera for Earth Ingeneria Aerospaziale). observations and debris tracking Cooperating with US partners to operations (2013). 26-kg Unisat-6 mission develop turnkey micro- & nano- to deploy four 1U Cubesats (2014). Prime satellite systems for ministries, contractor of the TigriSat earth universities and institutes in observation for educational emerging/developing countries. purposes in Iraq (2014). Development of 32-kg Unisat-7 to deploy Cubesats [2017] GOMSPACE APS, Alfred GOMX nano-sat platform with Double Cubesat GOMX-1/GATOSS Nobels Vej 21C, 1, DK-9220 plug-and-play solutions to carry (Global Air Traffic Awareness & Aalborg East, Denmark payload of up to 1.2 kg. Provision Optimizing through Spaceborne (www.gomspace.com) of micro-miniaturized computers, Surveillance) of 2 kg to collect ADS-B advanced software, tailored signals [2013], Participation, with 3U ground stations and versatile Cubesat GOMX-2 (lost with subsystems for science, education failure in October 2014) and GOMX-3 to and technology missions. join the QB50 constellation [2016]. Marketing the 0.967-kg NanoEye Platform for Opssat 3U Cubesat of ESA 1U Cubesat witxh a camera [2017] payload. Recent acquisition of NanoSpace AB from SSC (Swedish Space Corp) HOEGSKOLEN I NARVIK, Norwegian Cubesat initiative at Participation to the ANSAT (Norwegian Lodge Langes gt.2, P.O. Box 385, Narvik University College since Student Satellite) programme to develop up N-8505 Narvik, Norway 2007. Development of a nanobus for to 3 HiNcube 1U Cubesats. First HiNCube (http://hincube.cubesat.no/wp/) science and applications. in orbit, but not useful. (2013). Participation to the student Cubestar mission with 2U Cubesat for weather measurements [2017?] ISIS/INNOVATIVE Turnkey Cubesat development Spin-off of TU Delft. Development of SOLUTIONS IN SPACE, from 1-kg to 20-kg 3U Cubesats (Triton-1, Delfi-n3Xt) Motorenweg, 23 NL-2825 CR, nanosatellites. Smallsat launched by (2013). Triton-2 Delft, The Netherlands hardware ( to be launched for Sat AIS (www.isispace.nl) subsystems, solar panels, (Automatic Identification System) structures, deployer, adapter, mission [2016?]. Tailored subsystems on board computers), launch delivered for a lot of universities and services provision, ground student teams. Development of an S- stations, data collection systems band ADS-B (Automatic Dependent for specific applications, Surveillance-Broadcast) nanosatellite innovative space logistics… for air traffic monitoringMain Cubesat deployment system contractor for the deployment system developed for VKI (Von of the QB50 project managed by VKI Karman Institute) with the and consisting of a constellation with support of the European up to some fifty 2U Cubesats in the Commission. low thermosphere [2016-2017]. QB50 See www.cubesatshop.com precursors in orbit (2014). LUXSPACE SARL, SES Subsidiary of OHB with a specific Development of low-cost 30-kg microsats Business Center, 9, rue Pierre team developing tailored solutions for Sat AIS mission:VesselSat-1 (2011 Werner, L-6832 Betzdorf, for new applications with small from India ) and VesselSat-2 (2012 from WEI n°87 2016-04 - 43

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Luxembourg (www.luxspace.lu) satellites. Technical facilities to China). 4M (Manfred Fuchs Memorial integrate small spacecraft. Moon Mission) attached to 3rd stage of Development of the Triton family Chinese CZ-3C launcher (2014). Prime of microsat platforms for contractor for 100-kg E-Sail Sat-A for communications and earth ESA to collect AIS signals with high-data observations. rate link [2018]. Preparation of a compact lunar probe with OHB support. Possible involvement in the PPP development of Spaceresources.lu in Luxembourg. NEXEYA SERVICES, Centrale Innovative “Small Sats by Nexeya” Cooperation with Silicom to develop Parc, Bât.2, Avenue Sully programme to develop & market Nadege Triple Cubesat (3U) [2016] and Prudhomme, F-92298 Châtenay turnkey nano-satellite systems, by Elise platform for 6U/12U Cubesat [2018?] Malabry Cedex, France using the expertise of the company http://www.nexeya.fr/ for Iridium Next and O3B spacecraft. POCKETQUBESHOP (ALBA New small enterprise to develop and Very low-cost spacecraft (around some $ ORBITAL LTD), 5.13 The promote innovative nano-systems for 20.000) for schools, colleges, Whisky Bond (TWB), Dawson educational miniaturized cubesats government… First mission for ESA, with Road, Glasgow, G4 9SS, UK (some 140.000 € for 1U Cubesat) . Alba Orbital Ltd as prime: 2U Cubesat (www.pocketqubeshop.com) Supporting Cubesat development Unicorn-1 to test S-band intersatellite link with PocketQube Kit. from LEO to GEO spacecraft [2016]. SKYLABS/TELETECH NET, Slovenian manufacturer of high- Development of Slovenian nano-satellite Poljska ulica, 6, 2000 Maribor, performance processors for aerospace (Triple Cubesat) to be launched in 2017. Slovenia (www.skylabs.si) systems. Important involvement in the first nano-satellite developed in Slovenia. SURREY SPACE CENTER, Academy entity with pioneering Close cooperation, as high-tech Faculty of Engineering & activities since 1979 development arm, with SSTL. SNAP-1 Physical Sciences, University of around an engineering of Prof (Surrey Nano-satellite Application Surrey, Guildford, Surrey GU2 Martin Sweeting. . Research Platform) as technology demonstrator 7XH, United Kingdom groups on micro-miniaturized (2000). Low-cost nano- technologies for nano-sat systems. satellite (Triple Cubesat) STRAND- (www.ee.surrey.ac.uk/ssc) Development of COTS 1/Surrey Training Research and Nano- (Commercial On The Shelf) satellite Development of 3.5 kg (2013, but equipment for in-orbit autonomy, failure in orbit). Identical STRAND-2A space robotics, earth observations, & -2B 3U Cubesats to test in-orbit propulsion engines, control docking procedures [2016?]. DeOrbitSail systems… 3U Cubesat mission to test the High-tech innovation laboratories deployment of a sail with aerodynamic for the products of SSTL (Surrey drag (2015). InflateSail 3U Cubesat Satellite Technology Ltd). within the QB50 constellation [2016?] © August 2016 Space Information Center/Belgium

13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales

13.1. Premier satellite catalan lancé de Jiuquan (Chine)

La Wallonie a son OUFTI-1. La Catalogne a son ³Cat-2. L’Université Polytechnique de Catalogne (UPC), à Barcelone, a mis sur pied le NanoSat Lab pour le développement de missions Cubesat. Avec la coopération de la société néerlandaise

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ISIS (Innovative Solutions In Space), il a entrepris le programme ³Cat pour tester de nouveaux équipements scientifiques dans l’espace.

Le ³Cat-2 était satellisé le 15 août depuis le Centre chinois de lancement Jiuquan par un lanceur Longue Marche 2D. Celui-ci a placé sur orbite héliosynchrone le QSS (Quantum Science Satellite), alias Mozi, un démonstrateur technologique qui doit expérimenter les liaisons quantiques à très haut débit, sur de longues distances. Le ³Cat-2 est un Cubesat à 6 éléments, d’une masse de 7,1 kg, qui a été réalisé au NanoSat Lab de l’UPC. Trois expériences constituent sa charge utile miniaturisée : un système de mesure des signaux GNSS (Global Navigation Satellite System) pour caractériser l’atmosphère, le pointeur stellaire Mirabilis d’un concept original, un magnétomètre de nouvelle génération.

Deux autres Cubesats sont en préparation au NanoSat Lab : - Le ³Cat-1 éducatif de 1,29 kg doit tester de nouvelles cellules solaires, une caméra miniature, divers détecteurs sur l’environnement spatial. Son lancement est prévu avant la fin de l’année sur Falcon 9 depuis la base de Vandenberg (Californie). - Le ³Cat-3 d’environ 8 kg est à l’étude pour être lancé en 2020. Il s’agira d’une mission de cartographie optique dans des résolutions comprises entre 5 et 10 m, avec des fauchées de 30 à 50 km. Sa réalisation, sponsorisée par l’IEEC (Institut d’Estudia Espacials de Catalunya) intéresse l’ICGC (Institut Cartographic i Geologic de Catalunya).

13.2. Le prochain Cubesat d’Aix-la-Chapelle : un voilier solaire expérimental pour un lancement en 2017

La FH Aachen ou Polytechnique d’Aix-la-Chapelle achève la préparation du Compass-2 qui sera un voilier solaire. Baptisé DragSail, ce Cubesat Triple d’à peine 3 kg, qui fait partie de l’armada QB50, est doté d’une voile ultra mince de 2 m x 2 m qui se déploiera une fois en orbite afin de tester un processus de rentrée en accéléré dans l’atmosphère. Plusieurs équipements nano-miniaturisés seront mis à l’épreuve dans l’environnement spatial.

14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace

Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"

Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace.

Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.

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Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plate- forme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ http://www.spacedaily.com/

Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Lancement VS14 du Soyouz ST guyanais, le 25 Participation de Thales Alenia Space à l’équipement sauvegarde du avril, avec le satellite d’observation radar lanceur Soyouz guyanais. Participation de Thales Alenia Space Sentinel-1B (Thales Alenia Space Italia) pour le Belgium à Sentinel-1B. Implication du CSL dans le traitement des système Copernicus (Commission Européenne), données SAR de Sentinel-1B. Réalisation à l’ULg, à HEPL/ISIL et avec les Cubesats est@r-2 (Politecnico di HELMO du nano-satellite OUFTI-1, avec les industriels wallons : TorinoItalie), AAUSat-4 (AAU/Danemark) et Deltatec, Thales Alenia Space Belgium, Microsys, CSL, Spacebel, OUFTI-1 (ULg/Belgique), le micro-satellite Open Engineering, V2i, Samtech/Siemens, Technifutur. Microscope (CNES/France) Lancement VS15 du Soyouz ST guyanais, le 24 Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation mai, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à baptisés Andriana et Liene, pour le déploiement bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde d’une constellation civile de satellites de Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space navigation (Commission Européenne- Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque GSA/European GNSS Agency) satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans la logistique du segment sol du système Galileo. Lancement V230, le 18 juin, d’Ariane 5-ECA Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec le satellite de télédiffusion directe Echostar- structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et 18 (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero Echostar/Dish Network Corp (USA) et le satellite Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 de télécommunications d’affaires BRIsat-1 (SSL) (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par pour le réseau de Bank Rakyat Indonesia. Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement V232, le 24 août, d’Ariane 5-ECA Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec les satellites de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et 33E/EpigNG (Boeing) et (SSL) pour composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero l’opérateur global Intelsat (USA/Luxembourg) Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement VV07 de Vega, le 16 septembre, avec SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec le satellite d’observation à usage dual PeruSat-1 des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins (Airbus Defence & Space) pour les Forces électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er Armées (Chili), avec quatre satellites étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la d’observation Skysat C (SSL) pour l’opérateur centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. commercial Terra Bella financé par Google Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA (USA) et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

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Lancement V231, prévu le 4 octobre, d’Ariane Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, 5-ECA avec le satellite de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et NBN Co-1B/ II (SSL) pour composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero l’opérateur NBN Co (Australie) et le satellite de Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 télécommunications Gsat-18 (ISRO) pour le (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par système Insat (Inde). Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement V233, prévu le 17 novembre, Ariane Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, 5-ES avec quatre Galileo FOC (OHB + SSTL), structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et baptisés Antonianna, Lisa, Kimberley et Tijmen, composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero pour le déploiement d’une constellation civile de Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 satellites de navigation (Commission Européenne- (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par GSA/European GNSS Agency) Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans la logistique du segment sol du système Galileo. Lancement VV08 de Vega, le 8 décembre, avec SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec le satellite d’observation à usage dual Göktürk- des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins 1A (Telespazio/Thales Alenia Space) pour électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er (Turquie) étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement V232, prévu en décembre, d’Ariane Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, 5-ECA avec le satellite de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et Hispasat 36W-1/AG1 (OHB + Thales Alenia composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero Space) pour l’opérateur Hispasat (Espagne) et un Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 second satellite à déterminer. (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

15. CALENDRIER 2015-2016 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.

Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.

(*) 8-12 septembre : IBC 2016, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).

(*) 12-16 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris. Incontournable, il s’agit d’une semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection). Elle comprendra le 20th Summit for Satellite Financing, le 13th Symposium on Satcom Market Forecasts, le 8th Summit on Earth Observation Business. LE rendez-vous annuel de rentrée à ne pas manqueer par les acteurs du

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WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 business spatial à l’heure de l’essor des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) grâce à la dimension spatiale (internet large bande, imagerie haute résolution, banque d’images, traitement des données…)

20-22 septembre : Industry Space Days 2016, organisé par l’ESA à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas). Le rendez-vous annuel européen des industriels intéressés par les systèmes et services dans l’espace.

22 septembre : Colloque Le Chanoine Lemaître, un Carolo, père du Big Bang, à partir de 16 h, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, dans le cadre des activités « société, lettres et arts » de l’Académie royale de Belgique. Cettte manifestation dans la cité natale de Georges Lemaître (-1966), fait partie des événements qui sont organisés pour commémorer le cinquantenaire du décès de l’astrophysicien et cosmologiste de réputation mondiale. Voir sur le site : www.academieroyale.be

(*) 22 septembre : Grande soirée d’anniversaire (de 18 h 30 à 23 h) – sur invitation – à Louvain-la-Neuve pour les vingt ans de l’association Wallonie Espace qui fait partie du Pôle de Compétitivité Skywin (Plan Marshall).

(*) 26-30 septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique) sur le thème « Making space accessible and affordable to all countries ». Mettre le spatial à la portée de tous les pays : tel est le thème retenu pour l’édition 2016. Ce sera l’occasion de faire plus ambple connaissance avec les activités spatiales en amérique Latine : Argentine, Brésil, Mexique, Vénézuela, Bolivie, Chili, Pérou, Nicaragua… S’il est remis de ses émotions après la perte d’un lanceur Falcon, le 1er septembre, lors de la procédure de l’essai statique, Elon Musk, le fondateur et boss de SpaceX, devrait profiter de cette conférence annuelle qui réunit la communauté mondiale de l’astronautique pour donner le 27 septembre des détails sur la mission de son Red Dragon qu’il a programmée dès 2018-2019 - en partenariat avec la NASA - sur la Planète Rouge !

5 octobre : 3rd Meeting Space mentors/Space mentees, organisé par l’associétaiton YouSpace, avec la collaboration d’Agoria, à son siège, Boulevard A. Reyers, 80,, Bruxelles

11 octobre dès 18 h 30: Humanity out its craddle (L’humanité hors de son berceau), débat entre un philosophe, une astrophysicien,e et une artiste sur ce qui justifie l’odyssée humaine dans l’espace, au VKI (Von Karman Institute for Fluid Physics), Rhode-Saint-Genèse. Cet événement organisé par beSpace et sponsorisé par Antwerp Space sera animé par le Prof. Dominique Lambert (UNamur), Dr Yaël Nazé (ULg) et Stéphanie Roland. Pour s’inscrire : http://be-space.eu/events/

13 octobre, 20 h: Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), Auditoire Georges Lemaître, Louvain-la-Neuve.

15 octobre, 18 h : ULG YouSpace in University, à Liège

(*) Du 15 octobre au 30 novembre, Exposition Georges Lemaître, le maître du Big Bang, organisée par les Archives Georges Lemaître (UCL), au Forum des Halles, Louvain-la-Neuve.

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24-27 octobre : RISpace 2016/ReInventing Space Conference, à Londres, organisé à la Royal Society. Cette 14ème édition permettra, durant cinq jours de présentations, de faire le point sur le coût des lancements, les méga-constellations, les innovations en matière d’applications pour les systèmes spatiaux.

(*) 30 octobre, à 18 h : Il y a 50 ans, le grand duel pour la Lune, organisée par l’ASBL Amis du Ban de Soiron, à l’Eglise de Soiron-Pepinster. Deux fans de l’astronautique – le physicien Christian Barbier (Centre Spatial de Liège) et l’historien Théo Pirard (Space Information Center/Belgium) – vont s’affronter dans une joute oratoire, émaillée de documents photos et vidéo, pour faire revivre le match historique entre Russes et Américains pour être les premiers sur la surface lunaire et revenir en toute sécurité...

(*) 2, 3 & 4 novembre: 3rd Space Access International Conference, à Paris, organisée par Astech Paris Region pour mettre en évidence les enjeux des systèmes spatiaux pour le business d’applications innovantes.

3 novembre, 20 h : Conférence La cosmologie relativiste aujourd’hui, par Jean-Philippe Uzan (CNRS, Institut d’Astrophysique de Parios et Institu Henri Poincaré de Paris), UCL, Auditoire Georges Lemaître, Louvain-la-Neuve

(*) 4 novembre, 13 h 45 : Conférence Les mécanos de la Générale – 100 ans de Relativité, par Jean-Philippe Uzan (CNRS, Institut d’Astrophysique de Parios et Institu Henri Poincaré de Paris), à UCSL, Auditoire SUD18, Louvain-la-Neuve.

8-10 novembre : 17th annual Global MilSatCom 2016 au Riberbank Prk Plaza, Londres. La conférence qui fait régulièrement le point sur les systèmes spatiaux militaires en Europe, aux USA, et au Moyen-Orient.

8-11 novembre : 10th ESA Roundtable on micro & nano technologies for space applications, organisé par l’ESA à l’ESTEC.

(*) 14-18 novembre : ESWW-13 ou 13th European Space Weather Week, à Ostende, organisé par le STCE (Solar terrestrial Centre of Excellence), par l’ESA et le Space Weather Working Team (Observatoire Royal de Belgique).

15-16 novembre : London Space Week, au Glaziers Hall, Londres, présentations porfessionnelles sur le business de l’espace, contacts B2B avec les industriels de systèmes spatiaux.

29 novembre : UNamur YouSpace in University, à Namur

(*) 1er-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (Suisse). Au menu : le développement d’Ariane 6, la participation européenne à l’ISS, une mission - avec la NASA - d’exploration d’un astéroïde, le financement de nouveaux programmes de technologie spatiale…

2017

(*) 24-25 janvier 2017 : 9th Annual Conference on European Space Policy, au Bâtiment Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée avec beaucoup d’à-propos WEI n°87 2016-04 - 49

WALLONIE ESPACE INFOS n°87 juillet-août 2016 par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Le thème retenu :. L’occasion à ne pas manquer de faire le point sur les ambitions de l’Europe dans l’espace au lendemain du Conseil ministéirel ESA de Lucerne.

31 janvier-1er février : Global Space Congress, organized by UAE Space Agency in Abu Dhabi (St. Regis Saadiyat Island Resort). Cette conférence (avec exposition) donne l’occasion d’établir des contacts avec les acteurs du spatial au Moyen Orient.

7-9 février : SmallSat Symposium - Silicon Valley, au Computer History Museum, Mountain View (Californie).

22 mars, à 20 h: Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), à UCL Woluwe, Bruxelles.

29 mars, 20 h : Conférence Quand Louvain voyait naître la cosmologie… La vie et l’œuvre de Georges Lemaître, par Dominique Lambert (UNamur, UCL), Mundaneum, Mons

(*) 18-21 avril : 7th European Conference on Space Debris, à l’ESOC, Darmstadt (Allemagne). Pendant quatre jours, la communauté spatiale fait le point sur le phénomène des débris dans l’espace, suite à près de 5.000 lancements de satellites. Il y sera question des systèmes de vision ou d’iunterception sur orbite, sur les catalogues de surveillance spatiale, sur les dangers de la fragmentation sur orbite, sur les risques de méga-constellations…

(*) 24-28 avril : 11th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation, organisé par le DLR à la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Cette conférence d’une semaine - l’une des premières concernant la technologie des petits satellites pour l’observation de la Terre – est l’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances en matière de systèmes spatiaux de télédfétection. Notamment à l’heure où se multiplient dans le monde les constellations de micro- et nano-satellites d’observation.

(*) 19-25 juin 2017 : 52ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, à Paris- Le Bourget. L’événement aérospatial qui est attendu tous les deux ans comme étant le plus grand salon pour l’aviation, le spatial, la sécurité et la défense.

(*) 25-29 septembre: 68th IAC à Adélaïde (Australie). Le Congrès international d’Astronautique se déroule dans l’Hémisphère Sud, près de la région Asie-Pacifique, en Australie (pour la deuxième fois).

(*) 24-26 octobre : Space Tech Expo 2017, à Bremen (Allemagne), pour une 2ème édition. Il s’agit d’une expo et d’une conférence qui cadrent bien avec l’esprit du Newspace avec des présentations de start-ups aux systèmes et services innovants en matière de sysètmes spatiaux. Wallonie Espace, avec plusieurs entreprises, a présenté son savoir-faire lors de la 1ère édition.

EVENEMENT MONDIAL POUR L’ASTRONAUTIQUE

18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à Vienne, organisé par l’UNOOSA, le Bureau de l’ONU pour les Affaires spatiales. Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui

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fera le point sur les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions ont eu lieu en août 1968, puis en août 1982, et en juillet 1999. Que de chemin parcouru dans l’espace depuis un demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences nationales, leurs acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs réalisations et compétences. La Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale interfédérale.

UNISPACE+50 va mettre en évidence les quatre piliers sur lesquels s’appuie un programme spatial national : le business de l’espace, la société de l’espace, l’accès à l’espace, la diplomatie à l’heure spatiale.

(*) Septembre-Octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)

14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)

Eté 2019 : un IAC à Washington D.C. ou à Orlando (Floride) pour célébrer les 50 ans de l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11).

Annexes-tableaux (en anglais)

A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2015-2022)

Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?

Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected]

NAME Launch Launcher Mission (agency/operator) Prime contractor SENTINEL-1B 25 April 2016 2 CSG Radar observations GMES (ESA) Thales Alenia Space (I) MICROSCOPE 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (CNES + ESA) CNES + ONERA OUFTI-1 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Télécom D-Star (Amsat ?) Un. Liege + CSL + ESA AAUSAT-4 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Maritime surveillance (AAU) Aalborg University + ESA E@STAR-2 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (Polytechnics Turin) Polytechnics Turin + ESA GALILEO FOC 13-14 24 May 2016 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL 3CAT-2 15 August Long March 2D Weather observations (UPC) Un. Polytecnica Catalunya SATELLITE 2016 PSLV Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Inst Bozen + MPE Garching

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BEESAT-4 2016 PSLV Technological Cubesat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ? PAZ/SEOSAR 2016 ? TBD Military radar (CDTI) CDTI + EADS CASA + INTA EUTELSAT 117 WestB 2016 Falcon 9 v.1.1 Communications (Eutelsat Americas) Boeing Satellite Systems GALILEO FOC 7 & 10-12 2016 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL AALTO-1 2016? TBD Earth Observation (VTT Finland) VTT Finland PILSENCUBE 2016? TBD Communications (Un. West Bohemia) Un. West Bohemia POLYTEC-1/NAOSAT 2016? TBD Earth observations (Un. Pol. Valencia) Noasat + Un. Valencia ROBUSTA-1B 2016? TBD Radiation testing (Un. Montpellier) ESA + Un. Montpellier ELISE 2016? TBD 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Nexeya + Silicom HISOASAT 36W-1/AG1 2016 Ariane 5 Telecommunications & TV (Hispasat) OHB + Thales Alenia Space TECHNOSAT 2016? TBD Technological microsat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ? CYGNUS CRS-5 2016 Antares 230 COTS module to ISS (Orbital Sciences) + Thales Alenia Space Italia BIROS/FIREBIRD 2016 Soyuz Infrared earth observations (DLR) DLR + ? GÖKTÜRK-1A 2016 Vega High resolution EO satellite (Tübitäk) Telespazio + Thales Alenia Space NORSAT-1 July 2016 ? Vega Sea & space surveillance (Norsk Romsenter) Norsk Romsenter + Un. Toronto OTB-1 2016? TBD Orbital Test Bed (SSTL) SSTL LAPAN TUBSAT-A3? 2016? PSLV HDTV Earth imagery (TU Berlin) TU Berlin + LAPAN FLYING LAPTOP 2017? Soyuz Technology (IRS Un.Stuttgart) IRS Un.Stuttgart MICROPPTSAT ? 2017? Vega ? Cubesat micropropulseurs (ARC) Austrian Research Centers ATMOCUBE 2017? Vega ? Cubesat scientifique (Un. Trieste) Un. Trieste AYSEM-1 2017? PSLV ? Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Bahcesehir University/ CalPoly BEOSAT ? 2017? PSLV ? Space environment (ERIG) Univ. Braunschweig ESTELLE 2017? TBD Technology (Estonia) Tartu University + NanoSpace IMSAT ? 2017? PSLV Remote sensing microsat (ASI) Carlo Gavazzi Space ? NADEGE 2016? TBD Triple Cubesat techno (Nexeya) Nexeya + Silicom HEIDELSAT 2016? TBD Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR ESTCUBE-2 2016? TBD Micro-propulsion (Un. Tartu) Un. Tartu, Estonia NUTS 2016 TBD Gravity waves (NTNU) NTNU, Norway Qarman 2017 ISS Re-entry experiment (VKI) VKI, Belgium + ? INFLATESAIL 2017 ISS Solar sail demonstrator (SSC) Surrey Space Center DRAGSAIL COMPASS-2 2017 ISS Solar sail demonstrator () FH Aachen + DLR SENTINEL-5 PRECURSOR 2017 Atmosphere chemistry (ESA + TNO) Airbus D&S UK + TNO SES-10 2017 Falcon 9 R Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S OPS-SAT 2017 TBD Technological triple cubesat (ESA) GomSpace +TU Graz QBITO 2017 TBD Spain QB50 (Un Pol Madrid) E-USOC + VKI SES-11/ECHOSTAR 105 2017 Falcon 9 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S NOVASAR-S 2017 TBD S-band radar satellite (UKSpace + SSTL) SSTL HISPASAT-1F 2017 Ariane 5 Communications (Hispasat) SSL OPSAT-3000 2017 Vega Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence) IAI (Israel), CGS + Telespazio UPMSAT-2 UNION 2017 TBD Earth environment monitoring (UPM) UPM + INTA VENTA-1 2017 PSLV ? AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Ventspils + Augstkola + OHB NEMO-HD 2017 PSLV Earth observations (SFL + Space-SI) + Space-SI (Slovenia) PRISMA ITALIA 2017? Vega ? Security monitoring (ASI) Carlo Gavazzi Space ALMASAT-EO 2017? Vega ? Earth Observations (Min Univ & Res) AlmaSpace GAMASAT-1 2017 ISS Reentry test (Un. Porto) Un. Porto + Tekever) OPTOS-2G 2017 TBD Astrophysics (INTA + ?) INTA DELFFI/ + PHI 2017 TBD Formation flight (TU Delft) TU Delft + ISIS PICASSO 2017 Vega? Aeronomy (Clyde Space) BISA, Belgium REMOVE DEBRIS 2017 Vega? Technology (SSC) ESA + SSC GOSSAMER-1 2017 TBD Solar sail demonstrator (DLR + ESA) DLR/Kayser Threde GOSSAMER-3 2017? TBD Large solar sail demonstrator (DLR) DLR / ? S-NET-1/-2/-3/-4 2017 TBD Nanosat constellation (TU Berlin) TU Berlin + BST NANOSAT-2A 2017 TBD Technology (INTA + ?) INTA METOP-C/EPS 2017 Soyuz 2 CSG Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Airbus D&S Satellites VENµS 2017 Vega Observations (CNES + ISA) ISA + French & Israeli industry SENTINEL-3B 2017 Soyouz 2 ? Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia Space (F) HISPASAT AG-1 2017 Ariane 5 Communications (ESA + Hispasat) OHB + Thales Alenia TARANIS 2017 Vega Analysis of lightning & stripes (CNES) CNES + CNRS WEI n°87 2016-04 - 52

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GÖKTÜRK-3 2017 TBD SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) TAI + ? TUBIN 2017 TBD Earth Observation in infrared (TU Berlin) TU Berlin + BST GALILEO FOC 15-18 2017 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL EUTELSAT-172B 2017 Ariane 5 Communications (Eutelsat) Airbus D & S AMAZONAS-5 2017 Ariane 5 ? Communications (Hispasat) SSL/Space Systems/Loral MUSIS CSO-1 2017 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + TAS (F) INGENIO-SEOSAT 2017 Vega Observations (CDTI + ESA) EADS CASA SES-12 2017 Ariane 5 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S ERA/ISS NAUKA MODULE 2017? Proton ISS remote manipulator (ESA) EADS Dutch Space SES-14 2017 Falcon 9 FT Communications (SES) Airbus D&S SES-15 2017 Ariane 5 Communications (SES) Boeing Satellite Systems SES-16/GOVSAT 2017 Falcon 9 FT Military (LuxGovsat + SES) Orbital Science Corp ENMAP 2017 PSLV Hyperspectral imagery (DLR) Kayser-Threde AZERSPACE-2 2017 Ariane 5 Powerful comsat (Azerspace + Intelsat) SSL ADM-AEOLUS 2017 Vega Lidar measurements (ESA) Airbus D&S ESEO 2017 Vega? Student earth observation microsat (ESA) SITAEL/AlmaSpace SENTINEL-2B 2017 Soyuz 2 Observations GMES (ESA) Airbus D&S CHEOPS 2017 Vega ? Exoplanets monitoring (ESA) SSTL PROBA-3A 2018 Vega Formation flight (ESA) QinetiQ Space PROBA-3B 2018 Vega Formation flight target (ESA) EADS CASA + Sener GALILEO FOC 19-22 2018 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL SIMBA 2018 TBD Sun-earth Imbalance (RMI) RMI Belgium + ? CFOSAT? 2018 Oceanography (CNES + CNSA) CNSA + Thales Alenia Space PROSPECTOR-X 2018 TBD Asteroid search (DSI + GovLux) LuxImpulse/DSI Luxembourg HEINRICH HERTZ 2018 TBD Communications (DLR + ?) OHB-System + Airbus D&S ? EU:CROPIS 2018 TBD Biological laboratory (DLR) DLR + ? EARTHCARE 2018 Soyuz Earth Explorer (ESA + JAXA) TBD GLOBAL VEGETATION 1? 2018? Long March 2D Earth observations (Belspo + VITO) VITO + SAST + OIP SAOCOM-CS 2018? TBD Passive radar mission (ESA + CONAE) QinetiQ Space or SSTL? OPSIS 2018 Vega High-Resolution EO (ASI) CGS + Italian industry + OHB SUMO 2018 TBD Ozone measurements (LATMOS) Polytechnique Palaisseau MTG-I-1 () 2018 Ariane 5 GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB BEPICOLOMBO 2018 Ariane 5 Mercury orbiters (ESA + JAXA) Airbus D&S + JAXA 2018 Atlas 5 Solar exploration (ESA) Airbus D&S MUSIS CSO-2 2018 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + TAS (F) JAMES WEBB ST 2018 Ariane 5 Astronomy/Astrophysics (NASA) + ESA SENTINEL-6/CRYOSAT- 2018 Vega Oceanography (ESA + Eumetsat) TAS (F) + Airbus D&S JASON-4 MPCV 2018 SLS Block1 Manned spacecraft (NASA + ESA) Lockheed artin + Airbus D&S MTG-S-1 (METEOSAT) 2019 Ariane 5 GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB COSMO SG-1 & SG-2 2019 TBD Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Thales Alenia Space Italia SIGMA/MARCONI-1 2019 ? TBD Broadband communications (ASI + Italian industry + ? PPP) MICROCARB 2019 Soyuz or Vega Chemistry of atmosphere (CNES) CNES + ? SIGMA/MARCONI-2 2019 TBD Broadband communications (ASI + Italian industry + ? PPP) PROBA-ALTIUS? 2019 TBD Atmosphere chemistry (ESA + BISA) QinetiQ Space SARAH AKTIV-1 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite émetteur radar (Bundeswehr) OHB + Airbus D&S SARAH PASSIV-1 & -2 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite récepteur radar (Bundeswehr) OHB SENTINEL-6/JASON-4 2019 Vega ? Oceanography & Polar monitoring Thales Alenia Space + Airbus CRYOSAT (ESA) D&S? EUTELSAT QUANTUM 2019 Ariane 5? Intelligent comsat (ESA + Eutelsat) SSTL + Airbus D & S EUTELSAT BB AFRICA 2019 TBD HTS with spotbeams (Eutelsat) Thales Alenia Space MUSIS CSO-3? 2019 Vega ? Spy satellite (DGA + Bundeswehr) Airbus D&S + Thales Alenia Space 2019 TBD Cosmology (ESA) Thales Alenia Space ARIANE 6.2 2020 Ariane 6.2 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR WEI n°87 2016-04 - 53

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SWOT 2020 TBD Ocean topography (CNES + NASA) TBD + NASA/JPL PROBA-4 IMP ? 2020 Vega ? Asteroid mission (ESA) TBD EXOMARS-2020 Rover 2020 Proton-Breeze Mars rover (ESA + NASA) ? Thales Alenia + Airbus D&S CERES-1, -2, -3 2020 Vega C Electronic intelligence (DGA + CNES) Airbus D&S + Thales Alenia Space MTG-I-2 (METEOSAT) 2020 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD SWUSV 2020 Vega ? Space Weather forecasts (CNES + CAS TBD ?) BIOMASS 2020 Soyuz? Earth Explorer (ESA) Airbus Defense & Space AIM with Cubesats 2020 Soyuz Asteroid Impact Mission (ESA) TBD + NASA

ARIANE 6.4 2021 Ariane 6.4 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR EPS/METOP SG-1 2021 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space OTOS 2021 ? TBD Super High resolution EO (DGA + Airbus D&S + Thales Alenia CNES) Space? SMILE/INSTANT 2021 ? Space Weather from L5 (ESA + CAS) European platform? SHALOM 2021 TBD Hyperspectral EO (ISA + ASI) IAI + Rafael + Italian industry GLOBAL VEGETATION 2? 2021? TBD Earth observations (Belspo + VITO) VITO + QinetiQ Space + OIP? COMSAT NG-1 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) TAS (F) + Airbus D&S FLEX 2022 Vega Photosynthesis monitoring (ESA) TBD COMSAT NG-2 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) TAS (F) + Airbus D&S EXOMARS-2022 ? 2022 ? TBD Mars Science (ESA + NASA) TBD JUICE 2022 Ariane 5 Jupiter exploration (ESA + NASA?) Airbus Defence & Space EPS/METOP SG-2 2023 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space MTG-I-3 (METEOSAT) 2023 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB PLATO 2024 Soyuz ? Exoplanetary science (ESA) TBD X-IFU 2028 Ariane 5 ? X-ray observatory (ESA) TBD © Space Information Center/Belgium – January 2016

4. Export contrats for the satellite industry in Europe

This alphabetical list review the known contracts signed by the European industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.

NAME Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State) “AFRICA” EOSAT-1/- Not disclosed (Morocco) High-resolution observations (2017) Thales Alenia Space (France) 2 ALSAT-1B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing microsats [2015] SSTL + DMCII ALSAT-2B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France) ALSAT NANO? ASAL (Algeria) + UKSpace Techno Triple Cubesat (2016) Surrey Space Centre (UK) AONESAT-1? AOneSat Communications GEO telecommunications (2016?) *Thales Alenia Space (France) (Switzerland/India) ARABSAT-6B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) ARSAT-1/-2 ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus & /-3 ? D&S BANGABANDHU-1 BTRC/Bangladesh GEO telecommunications (2017-2018) Thales Alenia Space (France) Telecommunication Regulatory Commission (Bangladesh) BADR-7/ Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) + ARABSAT-6B *Thales Alenia Space (France) BELINTERSAT-1 Belintersat (Belarus) GEO telecom/broadcasts (2016) *Thales Alenia Space (France) DIRECTV LATIN DirecTV (USA) GEO broadcasts (2016) Airbus D&S Satellites (France) WEI n°87 2016-04 - 54

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AMERICA /INTELSAT-31 ECHOSTAR-105 Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications (201) Airbus D&S Satellites (France) /SES-11 (Luxembourg) EKSPRESS AMU-1 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) EKSPRESS 80 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2018) * Thales Alenia Space EKSPRESS 103 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2018) * Thales Alenia Space FALCON EYE-1 UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations (2017, Thales Alenia Space + Airbus D&S & -2 2018) (France) GEO-KOMPSAT-2B KARI (South Korea) GEO meteorological observations (2019) *Airbus D&S (France) GÖKTURK-1 Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2015) Telespazio + Thales Alenia Space HELLASAT-3/ Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017) Thales Alenia Space (France) EUROPASAT (United Kingdom) INMARSAT-6 F1 & F2 Inmarsat (United Kingdom) GEO Mobile Services (2020-2021) Airbus D&S (France) IRIDIUM NEXT Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (2016-2019) Thales Alenia Space (France) /IRIDIUM PRIME? KAZSTSAT/Earth Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015) SSTL (United Kingdom) Mapper KOREASAT-5A KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France) KOREASAT-7 KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France) LAPANSAT-A2 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2016) *TU Berlin (Germany) LAPANSAT-A3 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2016) *TU Berlin (Germany) NAVISAT-12A Egypt Min. Defence (Egypt) GEO military communication (2019) Airbus Defence & Space + Thales Alenia Space (France) ONEWEB OneWeb (USA) Megaconstellation of microsats for internet Airbus Defense & Space (France + MICROSATS (900) connectivity (2017-2019) Germany) OUTERNET-1, -2, -3 Outernet Inc (USA) Cubesat internet constellation (2017) Clyde Space (United Kingdom) PERUSAT-1 Min Defence (Peru) High-resolution observations (2016) Airbus D&S Satellites (France) SGDC-1 Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016) Thales Alenia Space (France) TELKOM-3S PT Telekomunikasi GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France) (Indonesia) -12 Telesat (Canada) GEO telecom (2015) Airbus D&S Satellites (France) VANTAGE YAMAL-601 Gazprom Space Systems GEO communications (2018) *Thales Alenia Space (France) (Russia) * Payload contractor SSL = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – December 2015

A.3. Table of planned/expected contrats related to civilian satellites for communications and broadcasts

The most profit-making space business concerns the satellite systems for communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in or in project. European satellite industry has to play a significantly promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s MDA (McDonald Dettwiler & Associates).

SATELLITE (Operator/country) Position (frequencies) Status & particular aspects (launch year) ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong 116.1°E (C-, Ku- & Ka- First UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted Kong) bands) to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im WEI n°87 2016-04 - 55

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Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP to be reissued, with some chance for European industry (2018) ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong 16°W (Ku- & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS services for DTH platforms. (2019) ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong 159°E (Ku) & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Asia, Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019)0 AFRICASAT-2A (Measat Satellite 5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized. Systems/Malaysia) Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°E? (C- & Ku-band – Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a Northern beams) SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2018). AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band) First private comsat operator in the Middle East interested by the Arab Emirates) market of Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016) AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) 61° W (Ku- & Ka-band) Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by Arianespace or SpaceX? (2017) AMOS-6 (Spacecom/Israel) 4°W (Ku- & Ka-bands) After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI) selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload contractor. Heavy satellite with hybrid propulsion, to be launched by Falcon 9 FT. To replace Amos-2 and to add Ka-band capacity (to be used by Eutelsat following contract with Facebook for efficient internet coverage of Africa) to the ‘’ position of Spacecom. (September 2016). AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel) 17°W and ? (Ku- & Ka- Powerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under bands) study for international RFP. To be contracted in 2016. (2018- 2019) AMOS-E (IAI/Israel) TBD (Ku or Ka-band) Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging markets or new operators. (2018?) ANGOSAT-1 (Ministry 24.5°E (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and Telecoms/) Southern beams) Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost of the full system: around 245 million euros. To be launched by Angara 5 (2017 or 2018, with a full coverage of Eastern and Southern Africa). ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara 50°E, 98°E or 160° E (Ku- Private operator in India with small GEO satellites. Contract to Communications/India) band) Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual launch with Indian GSLV MkII (2018) ANIK G-2 (Telesat/Canada) 107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & . Contract planned in 2016. (2017) AONESAT-1 (AOneSat 47.5° W (C-, Ku, Ka- New operator based in Switzerland. Company created by Indian Communications/Switzerland + India) bands ?) family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU with ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet selected. (2018?) APSTAR-5C or TELSTAR-18 138°E (C- & Ku-bands) HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT VANTAGE (APT Satellite Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher Holdings/Hong Kong) not yet selected (2018) APSTAR-6C (APT Satellite TBD (C-band, Ku-band, Ka- DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with Holdings/Hong Kong) band?) CGWIC. To be launched by (2018) APSTAR-6D (APT Satellite TBD (Ka-band) DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with Holdings/Hong Kong) CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018) APSTAR-9/MYSAT-1 (APT Satellite 142°E (Ku-band, Ka-band Plan to expand coverage and services. Geosynchronous position

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Holdings/Hong Kong) ?) preserved by using -5A. Contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of high-power DFH-4 type comsat (launched on 17 October 2015) APSTAR-10 (APT Satellite TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing Holdings/Hong Kong) services, for high-power DFH-4 type comsat (2017) ARABSAT-6A & -6E? 26°E, 34°E ? (Ku- & Ka- Sixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed (Arabsat/Saudia Arabia) bands) Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017). ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia) 71.4°E (Ku-band) National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or CGWIC? (2018?) ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 71,8° W, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de band) Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales Alenia Space selected for the payload after an international RFP. Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018) AZERSPACE-2/INTELSAT-38 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Intelsat as partner to share (Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe, Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017) BANGABANDHU-1 (Bangladesh 119.1° (C- and Ku-band) Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot Telecommunications Regulatory acquired from Intersputnik (Russia). Technology transfer with Commission/Bangladesh) SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization). Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales Alenia Space with Arianespace. (2017) BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in C- Belintersat looking for an international partner to go ahead with Ku- and Ka bands?) the 2nd comsat (2019?) BITSAT (Dunvegan Space LEO system (S-band Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud systems/USA) frequencies) computing” services around the globe (first satellites to be launched in late 2016) BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat 150.5° E (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size Indonesia) comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launched by Arianespace (2016) BSAT-4A (Broacasting Satellite 110°E (Ku-band) Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be Corp/Japan) selected. (2017) BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom TBD (Ku-band) High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After /Bulgaria) international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300 spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as launch vehicle. (2016) CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China 92.2°E (Ku-band) High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long Satcom/China) March 3B (2016) CHINASAT-15/(China Satcom/China) 51.5°E (C-, Ku- & Ka- High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long bands) March 3B (2016) CHINASAT-16 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform, /China) with multi-spot beam payload to cover China. (2017) CHINASAT-18 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with /China) multi-spot beam payload to cover China. (2018) CHINASAT-M (China Satcom/China) 125°E (C- & Ku-bands) 5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?) CHINASAT-TIANTONG-1 (China TBD (S-band) A GEO system consisting of up to three satellite for mobile Satcom or CSMBC?/China) communications. To be operated by CSMBC (China Satellite Mobile Broadcasting Corp)? First launch in August 2016 (2016- 2017) CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No recent info about development status (2018?) DIRECTV-15/SKY MEXICO-1 102.75°W (Ku- & Ka- 6.3-t broadcasting satellite, with powerful -3000 (DirecTV/USA) bands) platform, to cover with high-power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by Ariane 5. (May 2015)

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DIRECTV SKY BRASIL-1 or 43°W (Ku- & Ka-bands) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus INTELSAT-32e (DirecTV-Sky D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. Brasil/USA-Brasil) To be launched by Ariane 5-ECA (2016) DPRK COMSAT-1? (KCST- TBD (C-band & ?) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the NADA/North Korea) Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be launched by a national rocket. Possible cooperation with China ? (2018 ?) ECHOSTAR-18 (Dish Network Corp- 110°W (Ku-band) Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp, in Echostar/USA) replacement of Echostar-10. Space Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yet selected (TBD) ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes 109°W (Ka-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) broadband LS-1300 satellite with high-power beams to cover North America. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016) ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2 10° E (S-band) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of SOLARIS MOBILE (Echostar/USA) Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space Systems Loral). To be launched by Proton. (2016) ECHOSTAR-23 (Dish Network Corp- 121°W? (Ku-band) Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as Echostar/USA) prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet selected. (2016 ?) ECHOSTAR-105/SES-11 105°W (C- & Ku-bands) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North (Echostar/USA & SES/Luxembourg) America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9 FT. (2016) EGYPT NAVISAT-12A (Defence 12°E? (L-, C-, X- & Ka- National comsat system for dual-use governmental services. Ministry of Egypt?) bands) Result of an international RFP: preliminary contract in April 2016 with French industry (Airbus Defence & Space & Thales Alenia Space). (2019) EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany) LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in low- orbit for personal communications. (TBD) EKSPRESS-80 (RSCC) 80°E (L-, C- & Ku-band) Contrract with ISS Reshetnev for the spacecraft, with Thales Alenia Space for the payload (2018) EKSPRESS-103 (RSCC) 103°E (L-, C- & Ku-band) Contract with ISS Reshentev or the spacecraft, with Thales Alenia Space for the payload (2018) EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° E (L-, C- & Ku-bands) 5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with 16 kW payload. Launched by Proton. (2015) EKSPRESS AM-8 (RSCC) 14°W (C- & Ku-bands) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales Alenia Space for the payload. Launched in GEO by Proton- Breeze DM-03. (2015) EKSPRESS AM-9? (RSCC) 36° E? (C-, Ku- & Ka- RFP in progress for a possible contract in 2016. (2018) bands?) EKSPRESS AMU-1 36° E (70 repeaters in Ku- Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to /EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat) & Ka-bands) be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by Proton- Breeze M. (2015) EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° E (80 repeaters in C- International RFP in progress for selection in 2016. Pressure of & Ku-bands) Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space systems. (2018) ENERGIA-100 (Energia- TBD (Ka-band) Small HTS (High Throughput Satellite) developed by RKK Telecom/Russia) Energia for broadband connections in Russia. In partnership with Rostelecom. To be launched by Angara 5 with AngoSat-1 (2017 or 2018) ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar) 26°E (Ku- & Ka-bands), Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After close to Badr position of the international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime Arabsat system contractor.To be launched by Falcon 9 FT? (2017) EUTELSAT-5 WestB (Eutelsat)? 5°W (Ku-band) Replacement of Eutelsat-5 WestA. Contract with Orbital ATK and Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2018) EUTELSAT-7C (Eutelsat) 7°E (Ku-band) High-power “all-electric” comsat to be co-positioned with Eutelsat-7A to cover Europe and Africa. Contract with SSL for the satellite. Launch vehicle yet to be selected (2018)

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EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat + 65°W (C-, Ku- & Ka-bands, Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position Anatel/Brazil) with spotbeams) to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space System/Loral). Availability of services for the Olympic Games of Rio. To be launched by Ariane 5. (2016). EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific spotbeams) for broadband links and mobile connectivity. With the partnership of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as launcher. (2017) EUTELSAT BB FOR AFRICA 4°W ? (Ka-band with Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st (Eutelsat) spotbeams) contract), developed by Thales Alenia Space. For the development of Internet services in Africa, for Facebook, in addition to Ka-band capacity leased on AMOS-6. (2019) EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat) TBD (Ku-band) Intelligent communications satellite for multipurpose services. Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA. Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch contract with SpaceX: still to be confirmed (2019) GOVSAT/SES-16 21.5°E (X- & Ka- bands) Establishment of public-private enterprise LuxGovSat (LuxGovsat/Luxembourg) (Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK. Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2018). GSAT-6/6A (ISRO/India) TBD (C- & S-bands) 2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish for mobile services and governmental communications. Launched by GSLV MkII. (2015 with success/2017) GSAT-7A (ISRO/India) 74°E (UHF, S-, C- & Ku 2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in bands) GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017) GSAT-9 (ISRO/India) 48°E (Ku-band) 2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power transponders. To be launched by GSLV MkII (2017) GSAT-11 (ISRO/India) TBD (Ku- & Ka-bands) Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016) GSAT-15 (ISRO/India) 93.5°E (Ku-band, L-band 3.1-t comsat based on the I-3K bus. Successfully launched by GAGAN payload) Arianespace (November 2015) GSAT-17 (ISRO/India) 93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2017) GSAT-18 (ISRO/India) 74° E (C- & Ku-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2016) GSAT-19E (ISRO/India) TBD (C-, Ka & S-bands) Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2016 or 2017) GSAT-20 (ISRO/India) TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII Demonstration (2018) HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + TBD (Ka-band) OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband OHB + ESA? ) services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher not yet selected. (2018) HELLASSAT-3/EUROPASAT 39°E (Ku- & Ka-bands, S- Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales (Arabsat/Greece + Saudi Arabia & band) Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to Inmarsat/UK) cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon Heavy. (2017) HELLASSAT-4 39°E? (Ku- & Ka-bands) Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul- /SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece + Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for Saudi Arabia) broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed Martin. To be launched by Ariane 5. (2018) HISPASAT AG1/36W-1 (ESA + 36° W (Ku- & Ka--bands) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload Hispasat /Spain) developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the payload. To be launched by Ariane 5. (2016) HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by

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Proton or Falcon 9. (2017) HYLAS-3/EDRS-C (Avanti 22.5°E (Ka-band) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S Communications, United Kingdom + Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka ESA) communications through PPP agreement with ESA. Launch contract with Arianespace (2017) HYLAS-4 (Avanti Communications, 0°E (Ka-band) Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon United Kingdom) Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and Arianespace for launch. (2017) HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT + 169°E (C- & Ku-bands) Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput Intelsat = Horizons-3 Satellite Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG LLC/Japan-USA) platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat within the global system of new generation Epic platforms. Satellite and launch contracts not yet announced. (2018) INDONESIAN MILCOMSAT (TNI – 123°E (L- & Ka-band?) Military comsat for strategic purposes. Contract with Airbus Tentara National Indonesia/Indonesia) Defence & Space for Inmarsat-6 based satellite. Launch contract with Arianespace? (2019 ?) INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS Atlantic, Pacific & Indian Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband (Inmarsat/United Kingdom) Oceans (89 Ka-band services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS- transponders on each 702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon satellite) Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017) INMARSAT 6 (Inmarsat/United TBD (L-band & Ka-band) Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with Kingdom) Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021) INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2 95°W (C- & mostly Ku- Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin bands) Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA: America) DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 , Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015) INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1 TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. America To be launched by Ariane 5 (2016) INTELSAT-34/HISPASAT 55W-1 55.5° E/Atlantic Ocean (C- Replacement of Intelsat 27 lost at launch with 3SL, on 31 (Intelsat/Luxembourg) and Ku-bands) January 2013, of the medium-power 6.2-t HS702 satellite developed by Boeing Satellite Systems. Specific coverage of Latin America. Replacement contract in 2013 with 3.3-t comsat of SSL (ex-Space Systems/Loral). Launched by Ariane 5. (2015) INTELSAT-36 MULTICHOICE 68.5°E (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for pan- (Intelsat/Luxembourg – Multichoice mainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime /South Africa) contractor. To be launched by Ariane 5. (2016) INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/- 29°E, 33°E (C- and Ku- Versatile high-power satellites, using an innovative heavy 33E/NEXT GENERATION bands with broadband platform, for mobile broadband applications: after international (Intelsat/Luxembourg) spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems. technology) Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017) INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT 35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy GENERATION (Intelsat/Luxembourg) broadband spotbeams/high platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite throughput technology) Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) INTELSAT-38/AZERSPACE-2 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe, Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017) INTELSAT-39 62°E (C- & Ku-bands) 3.4-t comsat using the SSL-1300 bus to be positioned over Indian Ocean in order to cover Asia, the Middle East, Europe and Africa. Contract with SSL (ex-Space Systems Loral). Launcher not yet selected (2019) IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space 24.19 °E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Ku- Research Institute & ISA/Iranian Space band transponders for digital broadcasts. Indigenous development Agency/Iran) in progress with North Korea? (2020?) IRIDIUM NEXT LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner) (Iridium Communications/USA) with interlinks) selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in

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orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with nine Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher - from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC for hosted payload to collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites equipped to collect AIS (Automated Identification System) signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive replacement of the existing and operational 66-satellite constellation) IRIDIUM PRIME LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Next to offer LEO missions with hosted (Iridium Communications/USA) with interlinks) payload for innovative research and applications. Iridium Next satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome 265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of 2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground infrastructure (after 2018?). JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan) 154°E (C- & Ku-bands) Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral) as prime contractor. LS-1300, launched by Falcon 9 v1.2 ( May 2016) JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (Ku-band) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems Loral) for high-power SSL-1300 broadcasting satellite. To be launched by Ariane 5. (late 2016) JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) 0°E (C- & Ku-bands) First of five to be ordered until end of the decade. Contract to SSL for LS-1300 comsat, to be launched by Falcon 9 FT. (2016) JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat. Launcher not yet selected. (2019) JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes 109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) (Ka-band) broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4 high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016) KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband From 130 to 170°E (Ka- System starting operations with a hosted Ka-band multibeam Satellite/Singapore) band) payload to enhance broadband connections in the Pacific. Contracts not yet finalized. (2018?) KOREASAT-5A (KT Corp/South 113°E (Ku-band) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Korea) Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017) KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea) 116°E (Ku- & Ka-bands) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016) LAOSAT-1 (Min. 128.5° E (C- & Ku- bands) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall Telecommunications/Laos) Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese Academy of Space Technology) and launched by Long March 3B/G2 . (November 2015) LEOSAT CONSTELLATION (Leosat SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between Inc/USA) enterprises around the globe. Feasility study made by Thales Alenia Space (to be operational in 2019?) LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU- 48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA UkrCosmos/Ukraine) (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H). Canadian funding of the system. Development delayed by financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB? (postponed to 2017?) MEASAT-2a (Measat Satellite 148°E (C-, Ku- and Ka- Negotiations in progress for a partnership with high-power Systems/Malaysia) bands?) comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite and launcher ontracts expected in 2016. (2018) MEXSAT-1/CENTENARIO & 116.8°W (L- & Ku-bands) Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2 -2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band Communicaciones y antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May

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Transportes/Mexico) 2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015) MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for Birmania) the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well positioned for development contract? (2019?) NBN CO-1A & -1B/SKY MUSTER-1 140°E & 154° E (Ka-band) High-power/HTS satellite system for NBN (National Broadband & -2 (NBN/Australia) Network), covering Oceania and surroundings. Space Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft. Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015, October 2016) NBN CO-1C (NBN/Australia) TBD (Ka-band) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for contract in 2016 ? (2018?) NEOSAT/EUTELSAT (ESA + TBD (Ku- & Ka-bands) New-generation platform for geo comsats. Technologies Eutelsat/Europe) developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019) NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) TBD (Ku-band) Communication & broadcasting satellite for Latin America. Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by CGWIC (2018?) NIGCOMSAT-2 19° E (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/Nigeria) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?) NIGCOMSAT-3 22° W (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/Nigeria) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, the Americas (2019 ?) NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New 105°E (L-band) High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to York Broadband LLC/USA + CMMB support mobile services in China, then in Asia. Purchase of Vision/Hong Kong) Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018) NYBBSAT-2 & -3 (CMMB TBD (L-band) High-power L-band satellites to be based on “made in China” Vision/Hong Kong) DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018) ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global + Qualcomm + Airbus D&S) satellites in 1,200 km internet connections at low cost. Technical and financial (Ku-band) partnership with Airbus Defense & Space. Automated production of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion already financed. Still looking for investors and bank loans. To be launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with first launches in 2018) O3b/up to 20 (O3b Networks/Jersey + Equatorial MEO Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers. SES/ constellation (Ka-band) Development in progress with the strong support of SES for Luxembourg funding resources and control facilities. Contract with Thales Alenia Space for EliteBus spacecraft, launched by Soyuz from French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by power problems. Soyuz launches in July and December 2014. Further 8 satellites contracted in December 2015. (early 2018) QAEM (Defense Ministry/Iran) TBD (C- & Ku-bands) National project of comsat for governmental services in Iran, with C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed and launched (2020 ?) PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk 150.5° E? (Ku-band) High-power communications satellite contracted in May 2013 to /Indonesia) Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for exploitation with an international partner. Preceded since June 2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China Satcom (no launch announced). See BRIsat. PSN-6 (PT Pasifik Satelit 146°E (C- & Ku-bands) Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by Nusantara/Indonesia) SpaceX Falcon 9 FT.(2017). SAARC-SAT (ISRO/India) TBD (Ku-band) Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for communications and meteorology. To be developed by ISRO and Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?) SATMEX-9/EUTELSAT 117 WestB 116.8°W (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing

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(Eutelsat Americas/Mexico) Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be launched by Falcon 9 FT of SpaceX (2016) SES-9 (SES/Luxembourg) 108.2 E (Ku-band) High-power SES-9 satellite of 5.3 t (BSS-702 HP), contracted with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. Also available for mobile links in Indian Ocean. Falcon 9 FT launch contract with SpaceX. (March 2016) SES-10 (SES/Luxembourg) 67° W for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and (Ku- & Ka-band) broadband applications, within the Simon Bolivar satellite network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000 and with SpaceX for Falcon 9 FT launch - first satellite to be launched by Falcon 9 with already-used 1st stage. (October 2016 ) SES-11/ECHOSTAR-105 105°W (Ku- & Ka-bands) High-power satellite for broadband connections to extend (SES/Luxembourg) strategic partnership with EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon 9 FT. (2016) SES-12 (SES/Luxembourg) 95°E (Ku- & Ka-bands) 5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform. To be launched by Ariane 5 (2017) SES-14 (SES/Luxembourg) 47.5-48° W (C- & Ku- All-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR bands) of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2017) SES-15 (SES/Luxembourg) 129°W (L-, Ku- & Ka- All-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems. bands) Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017) SES-17 (SES/Luxembourg) TBD (Ku- & Ka-band) High-power satellite for broadcasts and broadband links. Evaluation of proposals in progress (2018) SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona 68°W & ? (X- & Ka-bands Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas Technologia Espacial/Brazil) + meteo payload for SGDC- (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental 3?) communications, broadband links, air traffic management. Joint venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial company, to manufacture the satellites with foreign support. Possibility to include a meteorological payload on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite (Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017-2020?) SIRIUSXM-7 & -8 (SiriusXM/USA) 85°W, 115°W (S-band) High-power digical radio broadcasts. Contract with SSL (ex- Space Systems Loral) for two heavy spacecratt with large dish antenna, in order to replace BSS-702 type XM-3 Rhythm and -4 Blues radio broadcasting satellites. Launcher not yet selected. (2019) SPACEX CONSTELLATION (SpaceX Up to 4,000 cheap microsats Private project of megaconstellations for global internet +/ Google?) in various orbital planes at connectivity. Still to be approved by FCC. Specific factory with 625 km? (S- & Ku-bands) automated production of satellites, located at Seattle, Washington. No recent info about development. (first demonstrators to be launched in 2016; full deployment in 2019-2020?) STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) 68° W (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of contractor in 2016 (2018?) STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) 84°W (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of contractor in 2016? (2019?) STAR ONE-D1 (Star One/Brazil) 85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (ex- Space Systems Loral) as contractor with SSL-1300 comsat. To be launched by Ariane 5 (2016) SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri 50°E? (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in- Lanka) orbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite

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Communications Corp. Supremesat-1 launched in November 2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched by Long March 3B. (2018) TELESAT LEO HTS/‘KA-BAND‘ LEO (Ka-band) Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for CONSTELLATION (Telesat/Canada) broadband services. First two satellites as demonstrators, contracted with SSL and with SSTLseparetely. Launcher not yet selected.. (2018?) TELKOM-3S (PT Telekomunicasi 118°E (C- & Ku-bands) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia Indonesia) Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as launch provider (2016) TELKOM-4 (PT Telekomunicasi 108°W (C-band) Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace Indonesia) Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018) TELSTAR-12V/VANTAGE 15°W (Ku-band) High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin (Telesat/Canada) America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12. Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as contractor. To be launched by Japanese H-2A (November 2015) TELSTAR-18V/VANTAGE or 138° E (C- & Ku-bands) Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be Satellite Holdings/Hong Kong) launched by Falcon Heavy? (2018). TELSTAR-19V/VANTAGE 63°W (Ku- & Ka-bands, New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout (Telesat/Canada) with spotbeams) Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300 comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018) THAICOM-6/AFRICOM-1 78.5° E (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences (Thaicom/Thailand) as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with Thaicom-5. THAICOM-8 78.5°E (Ku- & Ka-band) High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom- (Thaicom/Thailand) 5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for Falcon 9 FT launch (2016) THAICOM-9? 50.5°E (Ku-band) HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle (Thaicom/Thailand) East, Europe and Africa, as replacement of IPStar? Possibility of acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital slot. (2018?) THAICOM-IPSTAR-2? 119.5°E (Ku- & Ka-bands) High-power broadband satellite to be acquired through (Thaicom/Thailand) partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1 capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2018) THAI-ICT SAT TBD (Ku- & Ka-band?) Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP in (ICT Ministry/Thailand) preparation. (2018) -7 (Telenor Satellite 1° W (Ku- & Ka-bands Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power SSL- Broadcasting/Norway) 1300 satellite and Arianespace for Ariane 5 launch. Successfully launched on 26 April 2015, in order to enhance Telenor Satellite Broadcasting fleet and to offer mobile services. (2015) THURAYA-4/Thuraya/United Arab TBD (L- & S-bands) RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for Emirates) ? personal communications. Go-ahead decision related to financial results. (2019?) TKSAT-2/TUPAC KATARI 87.2° W? (C-, Ku- and Ka- Project of second comsat for Bolivia, after the successful SATELLITE-2 (ABE or Agencia bands) operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great Bolivia Espacial/Bolivia) Wall Industry Corp) and launched in December 2013. International RFP for medium-size comsat for contract in 2016? (2019?) TÜRKSAT-5A/-5B 31°E & 42°E (C- & Ku- International RFP in progress for medium-size comsats to be (Türksat/Turkey) bands) ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through technology transfer. (2018-2019) TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°E (Ku-band) First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with foreign assistance. (2020?) TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?) VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°W (Ka-band) 6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband

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services in North America and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS- 702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016) VIASAT-3A & -3B, & -4A & -4B TBD (Ka-band) Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous AMERICAS, ASIA, EMEA satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second, (Viasat/USA) in order to compete with LEO constellations.. Contract with Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft. Options for two further satellites.To be launched by Ariane 5 or Falcon Heavy. (2019-2011?) VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) 21.5° E? (X- and Ka-bands) Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?) YAMAL-601 (Gazprom Space 49°E (C-, Ku- and Ka- Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales Systems/Russia bands) Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor. Proton as launch vehicle (2018) YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah 20°W (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic Satellite Communications connections, with coverage of Latin America (especially Brazil) Company/UAE) and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3 spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017) © Space Information Center/Belgium – February 2016 In italics: project in study phase or with unclear status

Lecture – Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace

Cette rubrique fait le relevé, avec un bref descriptif, de dossiers et livres qui sont parus durant les six derniers mois pour présenter l’intérêt et l’impact des activités spatiales, notamment en Europe.

Géopolitique de l’espace, Les Grands Dossiers Diplomatie par un collectif d’experts de stratégie spatiale, Revue Diplomatie/Areion Group, Paris, août-septembre 2016, 98 pages.

Il est bon de faire l’état de la communauté spatiale autour du globe. Surtout que les situations évoluent vite sous l’effet du New Space et que de nouveaux Etats se positionnent pour avoir leur place dans le nouveau monde de l’espace. Le Grand Dossier n°34 de Diplomatie, intitulé Géopolitique de l’espace, vient à point nommé. On a une synthèse aisée à lire et superbement illustrée sur les thèmes suivants : - l’histoire de la conquête de l’espace (10 pages) ; - l’analyse de l’industrie des systèmes spatiaux (25 pages, l’accent étant mis sur le Centre Spatial Guyanais et le rôle du secteur privé avec l’ambitieux SpaceX, le Google Lunar XPrize) ; - les puissances spatiales (Etats-Unis, Russie, Europe, Chine, Inde, Japon, Corées du Nord et du Sud, Iran, Emirats arabes unis) ; - les enjeux stratégiques pour la défense, la sécurité, la navigation. Si vous voulez avoir une vue compréhensible et complète des acteurs spatiaux et de leurs motivations, ne manquez pas ce document, pour qu’il soit sous la main.

La Corée du Nord spatiale, par Florence Gaillard-Sborowsky, n°01/2016 de Recherches & documents du FRS (Fonds pour la Recherche Stratégique), Paris, février 2016, 32 pages. Il est possible de télécharger gratuitement ce document en format Pdf.

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Il n’est pas courant qu’un document en français soit publié sur ce que cachent les efforts de Pyongyang dans le domaine spatial. Le FRS (Fonds pour la Recherche Stratégique) a édité une plaquette au lendemain du lancement réussi - le 7 février dernier - du 2ème satellite nord- coréen, le Kwangmyongsong-4 de 200 kg destiné à des observations météo. On y met en parallèle les essais nucléaires et les lancements spatiaux pour mettre en évidence la dualité de l’armement atomique et du missile balistique.

Cette analyse des efforts technologiques de la Corée du Nord insiste sur l’impact international, la production et l’exportation de missiles (à l’Iran, la Syrie, la Libye…). Elle décrit les sites de lancement militaire de Sohae (Tongchang-ri) et de Tonghae (Musudan-ri). Elle admet que les trois lancements effectués depuis Sohae – un échec, deux succès – étaient destinés à un usage spatial. Elle n’insiste guère sur la synergie qui s’est développée entre Pyongyang et Téhéran dans la maîtrise de fusées de plus en plus puissantes.

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