Journal offeiel d« Il Décembre 1920. SÉNAT — SÉANCE Dû 10 DÉCEMBRE fSľ& 2e session extraordinaire de 1920. 1871

Ordres du jour : Adoption de l'article unique du projet de SÉNAT Le 1er, de M. Duplantier ; loi. Le 2 e , de M. François Albert; Observation de M. le général Taufflieb 2' session extraordinaire de 1920. rapporteur. Le 3», de MM. Pierre Marraud et Magny. 15. - 1" délibération sur le projet de loi ton Demande de l'ordre du jour pur et simple dant à régler provisoirement la situation de» par M. Dominique Delahaye. assurés de la loi des retraites et des bene Sur les ordres du jour : M. T. Steeg, mi­ ficiaires des institutions d'assurance-invali­ COMPTE RENDU INEΪT5Μ39 — 9· SÉANCE nistre de l'intérieur. dité d'Alsace-Lorraine : Retrait de l'ordre du jour pur et simple. Communication d'un décret désignant un Sur la priorité de l'ordre du jour de M. Du­ commissaire du Gouvernement. plantier : M. Duplantier. Déclaration de l'urgence. Séance du vendredi 10 décembre. Sur les ordres du jour : MM. Louis Martin, Adoption des trois articles et de l'ensemble T. Steeg, ministre de l'intérieur ; François du projet de loi. Albert et Héry. 16. — 1« délibération sur le projet de loi Vote sur la priorité en faveur de l'ordre du ayant pour objet de compléter la loi du SOMMAIRE jour de M. Duplantier. - Rejet, au scrutin, de 19 juillet 1845 sur la vente des substance? la priorité. vénéneuses, modifiée par la loi du 12 juillet 1. - Procès-verbal. Priorité en faveur de l'ordre du jour de , 1916, concernant l'importation, le commerce, 5. — Excuse et demande de congé. MM. Pierre Marraud et Magny. la détention et l'usage des substance vé­ néneuses : 3. - Dépôt, par M. Paul Jourdain, ministre du Retrait par M. Duplantier de son ordre du tra\ail. de doux projets de loi, adoptés par la jour. Adoption des deux articles. Chambre des députés : Adoption, au scrutin, de l'ordre du jour de Vote sur le passage à une deuxième déli­ Le 1 er , au nom de M. le ministre de l'inté­ MM. Pierre Marraud et Magny. bération. — Adoption. rieur et de M. le ministre des finances, 9. - Fixation au vendredi 17 décembre de 17. - 1™ délibération sur la proposition de tendant à autoriser la ville de Dunkerque la discussion de l'interpellation de M. Louis loi, adoptée par la Chambre des députés, (Nord) à créer de nouvelles taxes directes. Michel au sujet des poursuites dont les cul­ tendant à proroger jusqu'au 1 er octobre 1921 — Renvoi à la commission d'intérêt tivateurs sont l'objet pour augmentation du le délai imparti aux marchands de vins en local. - Fasc. 19, n° 19. prix du lait. gros de pour le transfert de leur com­ Le 2 e . au nom de M. le garde des sceaux, merce en dehors de cette ville : 10. - Dépôt, par M. Honnorat, ministre de l'ins­ ministre de la justice, et de M. le mi­ Déclaration de l'urgence. nistre des finances, ayant pour objet : truction publique et des beaux-arts, de deux Adoption de l'article unique de la proposi­ I o la reconstitution des archives hypo­ projets de loi, adoptés par la Chambre des tion de loi. thécaires détruites ou disparues au cours députés: de la guerre.; 2° la modilicalion de l'ar­ Le 1er , au nom de M. le ministre des 18. - l re délibération sur le projet de loi, ticle 2200 du code civil, pour permettre finances et au sien, ouvrant au budget des adopté par la Chambre des députés, portant l'envoi des doubles des registres do dé­ dépenses du ministère de l'instruction approbation d'une convention particulière, pôts dans un greife situé dans le ressort publique, pour l'année 1920, un crédit conclue le 3 mars 1920 entre la et d une cour d'appel autre que celle dont extraordinaire pour la célébration du l'Allemagne, relative au payement des pen­ dépend la conservation. - Renvoi aux centenaire de l'académie de médecine. sions à leurs titulaires alsaciens-lorrains et bureaux. - N° 535. — Renvoi à la commission des finances. aux conditions d'application de l'article 62 du - N° 540. . v Dépôt, par M. Correi, sous-secrétaire d'État traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 : au ministère des travaux publics, au nom de Le 2 P , au nom de M. le ministre des colo­ Déclaration de l'urgence. nies, relatif au régime forestier de la M. le ministre de la guerre, d'un projet de Adoption de l'article unique du projet de loi, adopté par la Chambre des députés, ten­ Martinique et de la Guadeloupe. - Ren­ loi. dant à proroger de trois mois les effets de la voi à la commission des affaires étran­ loi du lojuin 1920, instituant une promotion gères. - N° 541. 19. - Règlement de l'ordre du jour: MM. Guil­ spéciale au litre des services de guerre dans laume L Poulle, Jeanneney, Paul Doumer, 11. - Dépôt. par M. Louis Tissier, d'un rapport, René Gouge, Paul Strauss et Millies-Lacroix. l'ordre de la Légion d'honneur et de la mé­ au nom de la commission de la marine, sur le daille militaire. - Renvoi à la commission 20. — Congé. projet de loi, adopté par la Chambre des dé­ de l'armée. - N° 53S. putés, portant modification de la loi du 8 mars Fixation de la prochaine séance au mardi 4. — Depot, par M. Milan, d'un rapport sup- 1913 sur les engagements et rengagements 14 décembre. plime^ aire sur la proposition de loi de dans l'armée de mer. - N° 542 Л! M . Aíilui et Loubet, relative à la suppres­ Dépôt, par M. Hervey, d'un rapport sur le sion du registre de la transcription et mo­ projet de loi, adopté par la Chambre des dé­ PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BERARD difiant la loi du 2:i mars 1855 et les articles putés, portant ratification du décret du VICE-PaÉSIBENT 1069, 2181 et 2182 du code civil. - N° 536. 14 novembre 1919, relatif à la compétence Dépôt d'un rapport de M. Paul Strauss sur des commissions de taxation fonctionnant La séance est ouverte à quinze heures. le projet de loi, adopté par la Chambre des en Alsace et en Lorraine pour l'établissement députés, relatif à la modification de l'ar­ de l'impôt sur les traitements et salaires. — ticle 3 de la loi du 24 octobre 1919 sur les N° 513. 1. - PROCÈS-VERBAL habitations à bon marché. - - N° 537. 12. - Dépôt, par M. Hervey, d'un rapport, au Б. - Lettre de M. le président de la Chambre nom de la commission de l'armée, sur le M. Reynald, l'un des secrétaires, donne des députés, portant transmission d'une pro­ projet de loi, adopté par la Chambre des lecture du procès-verbal de la séance du position de loi, adoptée par la Chambre des députés, tendant à proroger de trois mois mardi 7 décembre. députés, concernant les allocations prévues les effets de la loi du 15 juin 1920, instituant Le procès-verbal est adopté. aux articles 28 à 31 do la loi du 31 mars 1919. une promotion spéciale au titre des services - Renvoi à la commission, nommée le de guerre dans l'ordre de la Légion d'honneur li mars 1918, chargée de l'examen d'un pro­ et de la médaille militaire.'- N° 54i. 2. — EXCUSE ET DEMANDE DE CONGÉ jet de loi tendant à modifier la législation Déclaration de l'urgence. des pensions des armées de terre et de mer Γ/Ι. le président. M. Philipot s excuse de en ce qui concerne les décès survenus, les Insertion du rapport au Journal officiel. ne pouvoir assister à la séance de ce jour blessures reçues et les maladies contractées Inscription à l'ordre du jour de la pro­ et demande un congé pour raison de chaine séance. ou aggravées en service. — N° 539. santé. 6. - Demande d'interpellation de M. Louis 13. - l re délibération sur le projet de loi, Cette demande est renvoyée à la com­ Michel à M. le garde des sceaux, ministre de adopté par la Chambre des députés, portant mission des congés. la justice, au sujet des poursuites dont les ratification du décret du 22 décembre 1919, cultivateurs sont l'objet pour augmentation étendant à l'Alsace et à la Lorraine l'appli­ du prix du lait. cation de la loi du 8 octobre 1919, relative a 3. - DEPOT DE PROJETS DE LOI Demande d'interpellation de M. Drivet à l'institution des cartes d'identité profession­ M. le ministre des travaux publics sur les nelle pour les voyageurs et représentants de M. le président. La parole est à M. le commerce : répercussions exercées sur la vie économique ministre du travail. du pays par la péréquation appliquée aux Déclaration de l'urgence. M. Jourdain, ministre du travail. J'ai charbons français. Adoption de l'article unique du projet de l'honneur de déposer sur le bureau du Fixation ultérieure de la date de discussion loi. Sénat, au nom do M. le ministre de l'inté­ des interpellations. 14. - l re délibération sur le projet de loi, rieur et M. le ministre des finances, un 1. — Tirage au sort des bureaux. adopté par la Chambre des députés, portant projet de loi, adopté par la Chambre des 6. - Discussion de l'interpellation de M. Du­ ratification du décret du 21 mars 1920, relatif députés, tendant à autoriser la ville de plantier sur les mesures que compte prendre à l'introduction en Alsace et en Lorraine des Dunkerque (Nord) à créer de nouvelles le Gouvernement pour mettre fin à des pro­ dispositions de l'article 10 de l'ordonnance du cédés de candidature officielle dans le 17 avril 1839 et de l'article 2 du décret du taxes directes. ■ Cantal : 5 avril 1919 sur la vérification première des M. le président. Le projet de loi est MM. Duplantier, Leneveu, T. Steeg, mi­ poids et mesures, instruments de pesage et renvoyé à la commission d'intérêt local. nistre de l'intérieur ; Pierre Marraud, Domi­ de mesurage : Il sera imprimé et distribué. nique Delahaye et Héry. Déclaration de l'urgence. M, le ministre. J'ai l'honneur de dépo­ • ÎNAT — Ш EXTENSO 13 NAT — SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1920

ţer sur le bureau du Sénat, au nom ue Jai éprouve quelque surprise a rap­ M. le garde des sceaux, ministre de la 6. — DEMANDES D INTERPELLATIONS prendre. C'est un hommage qu'il rend au Sénat, et nous ne pouvons y être que très justice^et de M. le ministre des finances, M. le président. J'ai reçu de M. Louis sensibles, d'autant plus sensibles qu'il un projet de loi, adopté par la Chambre des Michel une demande d'interpellation au paraît que son exemple est sur le point députes, ayant pour objet : I o la reconsti­ sujet des poursuites dont les cultivateurs tution des archives hypothécaires détruites d'être suivi par un autre de ses collègues sont l'objet pour augmentation du prix du ou disparues au cours de la guerre ; 2° la lait. non parlementaire du cabinet, en sorte que, si cette pratique se généralisait, on renver­ modification de l'article 2200 du code civil, J'ai reçu, d'autre part, de M. Drivet une serait la règle ancienne, d'après laquelle les pour permettre l'envoi des doubles des re­ demande d'interpellation adressée à M. le véritables principes parlementaires exigent gistres de dépôts dans un greffe situé dans ministre des travaux publics sur les réper­ le res soi t d'une cour d'appel autre que que les membres du cabinet soient choisis cussions sur la vie économique du pays celle dont dépend la conservation. dans le Parlement, pour poser la règle con­ par la péréquation excessive appliquée aux traire, que le Parlement doit être choisi M. le président. Le projet de loi est charbons français. parmi les membres du cabinet. (Applaudis­ renvoyé aux bureaux. Le Sénat voudra, sans doute, attendre la sements et rires.) 11 sera imprimé et distribué. présence de M. le garde des sceaux et de Quoi qu'il en soit, voilà donc M. Fran­ La parole est à M. le sous-secrétaire M. le ministre des travaux publics pour d'Etat au ministère des travaux publics. fixer la date de la discussion de ces inter­ çois-Marsal candidat au siège de M. Lin­ M. BorreLsous-sccrélaire d Étal au minis­ tilhac, et voulant, lui aussi, recueillir une pellations. tère des travaux publics. J'ai l'honneur do succession. (Nouveaux rires.) Il n'y a pas d'opposition?... déposer sur le bureau du Sénat, au nom de Il en est ainsi décidé. Pourquoi M. François-Marsal a-t-il posé M. le ministre de la guerre, un projet de loi, sa candidature ? Est-ce spontanément ? adopté par la Chambre des députés, ten­ Est-ce pour obéir à certaines suggestions dant à proroger de trois mois les effets de 7. — TIRAGE AU SORT DES BUREAUX ou à certains conseils ? la loi du 15 juin 1920, instituant une pro­ Nous avons, pour éclaircir ce point d'his­ motion spéciale, au titre des services de M. le président. L'ordre du jour appelle toire, des documents nombreux et précis. guerre, dans l'ordre de la Légion d'hon­ le tirage au sort des bureaux. D'abord, un article d'un journal de Cler­ neur et de la médaille militaire. (Il est procédé à cette opération.) mont-Ferrand, la Montagne, que je ne cite­ M. le président. Le projet de loi est ren­ rais pas s'il n'était en concordance parfaite voyé à la commission de l'armée. avec des renseignements particuliers qui 11 sera imprimé et distribué. 8. — INTERPELLATION m'ont été fournis par une personne en qui j'ai une absolue confiance, mais qu'à raison M. le président. L'ordre du jour appelle de ses relations mêmes avec M. François- 4. — DÉPÔT DE RAPPORTS la discussion de l'interpellation de M. Du­ Marsal, je ne puis mettre nommément en M. le président. La parole est à M. Milan. plantier sur les mesures que compte prendre cause dans ce débat. M. Milan. J'ai l'honneur de déposer sur le Gouvernement pour mettre fin à des D'après ces renseignements, reproduits le bureau du Sénat un rapport supplémen­ procédés de candidature officielle dans le dans cet article, et dont ľautheniiťité ne taire fait au nom de la commission chargée Cantal. me paraît pas douteuse, quelques semaines d'examiner la proposition de loi de MM. Mi­ La parole est à M. Duplantier pour déve­ après la mort de M. Lintilhac, M. François- lan et Loubet, relative à la suppression du lopper son interpellation. Marsal ayant décidé en lui-même de poser registre de la transcription et modifiant la M. Duplantier. Messieurs, avant d'affron­ sa candidature au siège sénatorial laissé loi du 23 mars 1855 et les articles 1069, 2181 ter l'objet même de ce débat, je tiens à ainsi vacant dans le Cantal, s'en ouvrit à et 2182 du code civil. vous donner l'assurance que je n'ai été dé­ M. le ministre de l'intérieur, qui l'engagea à donner suite à cette idée. M. le président. Le rapport sera imprimé terminé à déposer cette demande d'inter­ et distribué. pellation que par des raisons de principe Ces renseignements, publiés dans un J'ai reçu de M. Paul Strauss un rapport et par des considérations d'ordre génér.ď. journal et qui, d'autre part, m'ont été don­ fait au nom de la commission chargée Je ne connais pas M. François-Marsal, je ne nés par quelqu'un en qui j'ai, je le répète, d'examiner le projet de loi, adopté par la lui ai jamais adressé la parole, et je n'ai une absolue confiance et dont je ne puis Chambre des députés, relatif à la moditi- pas, à son encontre, le moindre grief per­ suspecter le témoignage, sont confirmés cation de l'article 3 de la loi du 24 octobre sonnel. D'autre part, je ne suis pas en rela­ par une lettre adressée, il y a quelques 1919 sur les habitations à bon marché. tions d'amitié avec l'un quelconque de ses jours, à une personnalité du Cantal com­ Le rapport sera imprimé et distribué. compétiteurs ou de ses adversaires aux plètement désintéressée dans ce débat, élections sénatoriales dans le Cantal. C'est lettre dans laquelle il est dit — je lis tex­ vous dire que je n'ai obéi qu'à ce que j'ai tuellement — : « M. François-Marsal, que je 5.— TRANSMISSION D'UNE PROPOSITION DE LOI considéré comme mon devoir: c'est la pre­ connais personnellement depuis quinze ans, mière fois; ce ne sera sans doute pas la a tenu à me voir et a bien voulu me faire M. le président. J'ai reçu de M. le pré­ dernière. (très bien! très bien!) connaître les conditions dans lesquelles sident de la Chambre des députés la com­ Lorsque j'ai appris, par les journaux, il y M. Steeg l'avait amené, d'accord avec munication suivante : a quelques mois, que M. Francois- Marsal, M. Millerand, alors président du conseil, à ministre des finances, avait décidé de poser poser sa candidature à la succession de « Paris, le 9 décembre 1920. sa candidature au siège laissé vacant, dans M. Lintilhac. » « Monsieur le président, le Cantal, par la mort de M. Lintilhac, notre Et l'auteur de la lettre, qui est un haut éminent et regretté collègue (Adhésion fonctionnaire, ajoute : « Dans sa séance du 7 décembre 1920, la générale), j'ai éprouvé un sentiment de « J'avoue que j'ai été fort heureux d'ap­ Chambre des députés a adopté une propo­ surprise. M. François-Marsal n'avait-il pas prendre la vérité de sa bouche, car je par­ sition de loi .concernant les allocations été choisi comme ministre des finances tageais, jusque-là, l'opinion que cette can­ .prévues aux articles 28 à 3Í de la loi du parce que, justement, il n'appartenait pas didature avait été suggérée au ministre par 31 mars 1919. au Parlement, parce qu'il apparaissait M. de Castellane et les amis politiques de « Conformément aux dispositions de l'ar­ comme une compétence telle qu'on ne pou­ ce dernier. » ticle 105 du règlement de la Chambre, j'ai vait trouver, ni à la Chambre, ni au Sénat, En troisième lieu, la Croix du Cantal, .l'honneur de vous adresser une expédition quelqu'un qui pût lui être comparé ? le journal qui soutient avec le plus d'ar­ authentique de cette proposition dont je M. François-Marsal est, en effet, je ne deur la candidature de M. François-Mar­ vous prie de vouloir bien saisir le Sénat. dirai pas un financier, mais un homme de sal . . . « Je vous serai obligé de m'accuser ré­ finance. Au moment où il a été chargé de Un sénateur à droite. Très bien ! ception de cet envoi. veiller sur les finances de l'État, il apparte­ M. Duplantier. ...imprime, dans son « Agréez, monsieur le président, l'assu­ numéro du 28 novembre dernier, ce qui rance de ma haute considération. nait au moins à quatre sociétés financières, la banque de «" l'Union parisienne », la suit : « Tout le monde sait, comme nous, « Le président de la Chambre des députés, « Banque générale du Nord », la « Banque que M. François-Marsal a pris cette décision « RAOUL ГЕПЕТ. » d'Alsace et de Lorraine », et, enfin, la « ho- sans le conseil de personne, sauf, cepen­ ciélé maritime des pétroles », créée, le dant, de MM. Millerand et Steeg. » S'il n'y a pas d'opposition, la proposition de 3aoùt 1019, comme filiale, par la «Royal Enfin, M. François-Marsal lui-même a loi est renvoyée à la commission, nommée Dutch », dont il est beaucoup question, déclaré, à maintes reprises, et, ici. en par­ le 14 mars 1918, chargée de l'examen d'un depuis quelque temps et en ce moment ticulier, dans les couloirs du Sénat, la projet de loi tendant à modifier la législa­ même. veille du congrès du 22 septembre dernier, tion des pensions des armées de terre et de M. François-Marsal, à peine ministre des en présence de plusieurs de nos collègues, mer, en ce qui concerne les décès surve­ finances, ayant forcé les portes du Gouver­ que, s'il était candidat, c'était sur les ins­ nus, les blessures reçues et les maladies nement par sa compétence, allait-il donc tances et les conseils de M. le ministre de contractées ou aggravées en service. immédiatement songer à entrer dans l'une l'intérieur. Elle sera imprimée et distribuée. des assemblées législatives ? Quoi qu'il en soit de ce point d'histoire, SÉNAT — SÉANCE Dû ÎO DÉCEMBRE ÍG20 1873 la candidature de M. François-Marsal est mieux pour lui qu'il soit de Metz que de avaient été confiées depuis de longues an< lancée, dès la fin de septembre 1920, par le Toulouse. (Exclamations.) nées à des politiciens qui étaient -le joue' journal la Croix du Cantal : M. Paul Pelisse. Si, avec cet argument- de cette haute banque juive internaţionali « Ce n'est plus un secret..." — dit le jour­ là, il n'est pas élu ! . . . où l'on se flatte de tenir en mains toute* naliste — «... que M. Marsal, ministre des M. Duplantier. C'est écrit sérieusement les ficelles permettant de faire évoluer lel finances, songe à poser sa candidature dans dans un de ses journaux. pantins du Parlement. (Exclamations ei le Cantal aux prochaines élections sénato­ Mais, enfin, bien qu'il n'y ait pas de sa rires.) riales. Nous ne disons pas qu'il est certain faute à ne pas être né dans le Cantal, il n'en « En face de cette puissance redoutable ej qu'il la posera, mais il est conforme à la résulte pas moins, contre lui, dans l'esprit occulte, M. François-Marsal a dressé Vi tradition républicaine que les ministres de certains électeurs de ce département force de son patriotisme, de son autorité/ appartiennent au Parlement. particulariste, une sorte de prévention et de de sa compétence. » « M. Millerand a exhorté M. Marsal à bri­ défaveur, et les journaux qui le soutiennent Il n'est pas sans intérêt de faire remar­ guer les suffrages, et le jeune ministre des s'évertuent, par les arguments les plus in­ quer, à ce propos que, dans le conseil d'ad< finances est sollicité vivement de faire cet génieux, à répondre à cette objection. ministration de la banque l'Union pari< honneur aux délégués sénatoriaux du Can­ C'est ainsi que l'un d'eux, l'Auvergne sienne, figurent, à côté de M. François- tal. » (Exclamations el rires.) républicaine, journal de M. Stanislas de Marsal, plusieurs autres administrateurs M. Louis Martin. Ils ont le sentiment de Castellane, député du Cantal, trouve que dont les noms rendent le plus pur son hé­ la dignité, dans ce département ! M. François-Marsal était, en quelque sorte, braïque, et que, dans d'autres sociétés, M. Duplantier. C'est l'opinion du jour­ prédestiné, de toute éternité, à être candi­ dont il fait également partie, se trouvent naliste, qui ajoute : dat dans le département du Cantal, parce auprès de lui des administrateurs hollan­ « Heureux sommes-nous de posséder à la qu'il a tout de l'Auvergnat. (Hilarité géné­ dais et anglais. tête do nos finances un homme qui sait son rale.) Voilà l'homme que l'on représente comme métier... » Je n'exagère pas, messieurs ; voici com­ le défenseur de la finance nationale contre M. Louis Martin. Et qui, pourtant, ne ment s'exprime lAuvergne Républicaine la finance juive et cosmopolite ! dépose pas le projet de budget en temps dans son numéro des 15 et 16 novembre : Dans le même article, paru dans le Jour­ utile ! « Tout, dans François-Marsal, le fait vrai­ nal du travailleur du 31 octobre, je lis eь M. Duplantier. « ...et dont la probité est ment nôtre. Par sa stature haute et robuste, core : connue de toute la nation. Nous pourrions son expression énergique, laclarte profonde « Il jouit de l'estime et de la confiance du avoir, à la place de M. Marsal, un aventu­ et vive de son regard, la simplicité aimable nouveau Président de la République, qui le rier. » (Nouvelles exclamations et rires sur et cordiale de son accueil, M. François- tient en grande amitié. .. un grand nombre de bancs.) Marsal a conquis du premier coup la sym­ « Pour défendre, en la circonstance, les in­ M. Milan. Ce n'est pas flatteur pour les pathie unanime. » térêts du Cantal, il serait difficile de choisii autres ! Les journaux de M. Ic ministre des fi­ un meilleur avocat que François-Marsal, M. Duplantier. Cela est flatteur pour les nances ajoutent encore qu'au comité d'ad­ ministre des finances, et ami personnel du compétences financières qui se rencontrent ministration de la banque l'Union parisienne, Président de la République. à la Chambre, comme au Sénat. dont il fait partie, siège à ses côtés, un « Nos compatriotes possèdent à un trop Pour conclure, le rédacteur de la Croix, Auvergnat, jeune et illustre, parait-il, haut degré le sens des réalités pratiques qui signe Jean d'Aurillac, ajoute cet argu­ M. Achille Fournier. (Sourires), pour ne pas comprendre l'impor­ ment, qui lui paraît décisif, pour montrer Troisième argument : il était chef de ba­ tance de ces considérations, et, d'avance, je combien M. François-Marsal, malgré ses taillon de chasseurs alpins ; et, dans ce prévois leur jugement sur cette affaire. » origines lointaines, est près du Cantal : corps d'élite, figurent, en nombre considé­ Un autre journal, le Nouvelliste du Cantal, « Le ministre des finances a le regard rable, les enfants du Cantal. (Rires.) s'exprime ainsi : tourné vers la Haute-Auvergne. Il s'inté­ En dernier lieu, il y a une commu­ « M. François-Marsal — c'est reconnu de resse à l'avenir du Cantal, puisqu'il s'est nauté d'affinités saisissante entre la Lor­ tout le Parlement — est un homme, je ne abonné aux journaux du département. raine, dont M. François-Marsal esteuigi- dis pas seulement utile, mais nécessaire au (On rit.) Nous souhaitons, dans l'intérêt de naire, et l'Auvergne où il est candidat. pays, au même titre que Clemenceau, Mil­ la petite patrie, qu'il sollicite nos suffrages « Malgré leur fierté native et leur indivi­ lerand, et même Viviani, et même Briand, et qu'il lie des nœuds étroits avec la plus dualisme farouche, nos compatriotes... » — et. . . » — savourez ceci, messieurs, dans le attachante des provinces, la nôtre ! » c'est la Liberté du Cantal qui s'exprime ainsi Nouvelliste — « ...que Jaurès, si le grand M. Paul Pelisse. On ne peut pas être — «... ont trop de bon sens pour ne ne pas et honnête tribun socialiste était encore plus Auvergnat ! admettre que les affinités de fâme peuvent de ce monde. » M. Duplantier. Dans un des numéros sui­ créer souvent une parenté plus étroite que Plus loin : vants, la Croix publie, en première page, la communauté de race. Or, M. François- « Nous devons nous garder des prophé­ le portrait de M. François-Marsal. Marsal a toutes les qualités personnelles ties ; mais, si l'éclat des services, la haute M. Gaudin de Villaine. La Croix serait- qui caractérisent les vrais Auvergnats : intelligence, la probité sans défaillance, la elle devenue le journal officiel du ministre ténacité, ardeur et résistance au travail, dignité de caractère et l'expérience des af­ de l'intérieur? sens profond des réalités. D'ailleurs, il est faires sont pour quelque chose dans le suc­ M. Duplantier. Non: mais, en tout cas, du Lorrain, et vous savez que la Lorraine est cès d'un homme sous la troisième Répu­ ministre des finances. (Sourires.) habitée, comme l'Auvergne, par une race blique, nous pouvons prévoir que, dans un Voilà donc, messieurs, comment a pris laborieuse, forte, économe, féconde. Les avenir prochain, M. François-Marsal sera naissance et comment a été portée à la nombreuses familles sont la règle sur les appelé à la présidence du conseil. » (Nou­ connaissance des électeurs du Cantal la bords de la Moselle, et M. François-Marsal veaux rires.) candidature de M. François-Marsal. Aussitôt est lui-même père de six enfants. » ·- Voilà, messieurs, comment on souticniî» lancée, elle a été soutenue par une cam­ Voilà donc M. François -Marsal sacré candidature de M. François-Marsal. Il a une pagne de presse considérable. Il y a, à Auvergnat in partibus. (Exclamations et compétence financière hors de pair, il est l'heure actuelle, dans le Cantal, dix-neuf rires.) l'ami personnel de M. Millerand ; il a, comme journaux. . . Mais on va plus loin et, parodiant le mot ministre, une situation considérable, à tel M. Milan. Les fonds secrets I célèbre du héros cornélien, on conclut en point que c'est à lui qu'on a du faire appel M. Duplantier. L'hiver, dans ce pays de disant : « S'il n'est pas Auvergnat, il est pour restaurer les finances de l'État. il a montagnes, ne marque pas le retour de la digne de l'être ». (Hilarité.) devant lui le plus bel avenir politique. chute des feuilles. (Applaudissements et Étant digne d'êlre Auvergnat. M. Fran­ Il restera longtemps, sinon toujours — rires ad centre et à gauche.) Dix-neuf jour­ çois-Marsal en a toutes les qualités et, en c'est encore écrit dans un journal dont je naux, sur lesquels douze soutiennent outre, beaucoup d'autres. Aussi, les jour­ ne vous infligerai point la lecture — mi­ M. François-Marsal, trois sont neutres et naux à sa dévotion font-ils de lui des éloges nistre des finances. En tout cas, il est appelé les quatre autres favorables aux candidats hyperboliques : c'est un homme qui s'im­ à devenir président du conseil ' républicains. Les douze journaux qui ont pose — hélas! qui aussi, comme ministre M. Hervey. Vous croyez encore ce qiv. lié leur fortune à celle do M. François-Mar­ des finances, impose également les autres disent les journaux ! sal, ou plutôt qui ont lié à la leur la fortune (Sourires) — il est d'une compétence finan­ de M. François-Marsal (Sourires), s'ingé­ cière en quelque sorte surhumaine. 11 a M. Duplantier. Ce sont les journaux mêmes de M. François-Marsal. Je suis bien nient, de leur mieux, à détruire l'argument pour lui l'amitié de M. Millerand, qui, comme tiré de ce que M. François-Marsal n'est pas président du conseil, n'a pas trouvé dans le obligé de faire crédit à ce qu'ils disent de du Cantal. Que voulez-vous, on ne peut pas Parlement un homme capable de restaurer lui; autrement, en la circonstance, qui croi­ lui en faire un reproche : tout le monde les finances de l'État, et qui a été bien rais-je ? (Très bien ! très bien ') ne peut pas être originaire de Şaint-Flour, heureux de trouver M. François-Marsal — Enfin, un autre journal va plus loin. de Mauriac ou de Condat-eh-Feniers! ceci est imprimé en toutes lettres. VAuvergne républicaine compare M. Fran­ M. François-Marsal est né aux environs de « Le passage du nouveau ministre rue de çois-Marsal à Necker, le grand ministre de Metz, et, dans l'un de ses journaux, on dit Rivoli a été lé point de départ d'une poli­ la monarchie, que dis-je, le compare,... il le que c'est une supériorité, et qu'il vaut tique nouvelle : jusque-là, les finances met au-dessus de lui. L'article est inti- 1874 SïUT — SEANCE DO 10 DÉCEMBRE 1920

tulô : « Necker plus ultra ». (Nouveaux demment on éprouve les plus grandes M. François-Marsal que je puise mes ren­ rires . ) difficultés à pénétrer ces arcanes. seignements, et ces journaux sont à mon Et non seulement M. François-Marsal y Mais passons. L'heure où ces particulari­ dossier. est déclaré supérieur à Necker, mais encore tés seront examinées sonnera peut-être, M. le ministre des finances est donc reçu, il est comparé au soleil qui illumine le lorsque nous serons appelés à examiner le ce jour-là, par le sous-préfet et le receveur monde, et l'on se réfère à la strophe cé­ budget de l'intérieur. des finances; il assiste à un certain nombre lèbre de Lefranc de Pompignan, dont ou Quoiqu'il en soit, voici M. Gas nommé, de solennités, et, avant de partir — j'attire cite le dernier vers en l'appliquant à M. Fran­ sur la demande expresse de son ami tout spécialement sur ce point l'attention çois-Marsal : M. François-Marsal, préfet du Cantal, pour du Sénat — il charge l'un des attachés à sou Le dieu, poursuivant sa carrière, , faire son élection. Et M. Gas ne trompe pas cabinet et M. le sous-préfet d'une mission Versait dus torients de lumière l'attente et la confiance de M. François-Mar­ de confiance. Sur ses obscurs blasphémateurs. sal. A peine arrivé à Aurillac, il dit franche­ Le rédacteur en chef de l 'Écho sanflorain 1 Tels sont les dithyrambes chantés en fa­ ment, nettement, cyniquement, si vous — en un seul mot — cela veut dire l'Écho veur de M. François-Marsal. Tout cela n'est voulez, pourquoi il est venu dans le dépar­ de Saint-Flour (Rires), journal réaction­ !pas, évidemment, de la candidature offi­ tement. naire et clérical de cet arrondissement, cielle ; mais, par cette perpétuelle confusion Au docteur Réniac, premier adjoint au M. l'abbé Lacour, qui était, récemment rentre le ministre et le candidat, par ce per­ maire d'Aurillac, directeur de l'hôpital muni­ encore, secrétaire de l'évêque de Saint- manent appel aux intérêts des électeurs à cipal et de l'hospice départemental, qui lui de­ Flour, et qui, aujourd'hui, est prêtre libre être représentés par M. Marsal, en raison mandait s'il ne venait pas dans le Cantal dans cette ville, s'étant trouvé empêché, . des services qu'il pourra rendre au Cantal, pour soutenir la candidature de M. le mi­ par suite d'une indisposition, d'aller pré­ de par sa situation même, on confine à la nistre des finances, M. Gas répond : « C'est senter ses devoirs à M. François-Marsal, candidature officielle, on y est tangent. la vérité. Je viens ici, appelé par M. Mar­ celui-ci dépêche auprès de lui le chef de Mais nous allons la voir apparaître dans sal, pour soutenir sa candidature. 3e dirais son cabinet et le sous-préfet, pour lui toute sa clarté. * le contraire que vous ne me croiriez pas. » exprimer ses meilleurs vœux et l'assurer M. François-Marsal, lorsqu'il a décidé Le fait est certain. J'en ai la preuve dans de tout sa sympathie. Cela est écrit en d'être candidat au siège de M. Lintilhac, mon dossier, sous la forme d'une attesta­ toutes lettres dans l 'Edio sanflorain du s'est, d'abord, préoccupé d'avoir, dans le tion qui le certifie . 27 novembre, sous la plume de M. l'abbé ,Cantal, un préfet dont il fût sûr. L'ancien Bien de surprenant, messieurs, que le Lacour : préfet M. Hiom, qui avait été, précédem­ préfet qui a tenu un pareil langage s'em­ « Retenu chez moi par une malencon­ ment, sous-préfet de Montluçon, avait des presse de mettre àla disposition de M. Fran­ treuse douleur à une jambe, je n'ai pas pu , attaches avec les partis de gauche du dé­ çois-Marsal ses efforts personnels et ceux voir le ministre, auquel j'aurais bien voulu partement qui parurent dangereuses à de ses subordonnés. (Très bien!) poser respectueusement une question de M. François-Marsal. Il fallait le remplacer, Le li novembre, la chambre de com­ très grande importance, à savoir : si une et, en effet, on le remplaça, dans le mouve­ merce, à son instigation, organise une réu­ crise ministérielle, non souhaitable, mais .meirt administratif du 22 octobre 1920. nion, à Aurillac, en l'honneur de M. le mi­ toujours possible, enlevait à M. le ministre M. Ginoux, inspecteur d'académie, direc­ nistre des finances. M. François-Marsal des finances son portefeuille avant les élec­ teur du cabinet, du préfet de police, fut arrive à la gare, le matin ; il y est attendu tions sénatoriales, ne modifierait pas sa nommé préfet du Cantal, en remplacement par les trois préfets, car à ce moment, dans résolution de briguer les suffrages des de M. Hiom, appelé sur sa demande à le Cantal, il y a trois préfets ; il y a non électeurs cantaliens. d'autres fonctions et nommé préfet hono­ seulement l'ancien et le nouveau, mais « Je pense que la réponse de M. François- raire. Puis, M. Cas, sous-préfet de Ram­ aussi l'intermédiaire, M. Ginoux, qui reste Marsal eût été négative; mais il me semble bouillet, fut nommé préfet du Cantal, en là quelques heures, le temps seulement de mon devoir de dégager ma responsabilité remplacement de M. Ginoux, qui était main­ d'accroître, par sa présence, le prestige du de journaliste, en cas d'une surprise, de tenu dans les fonctions qu'il exerce auprès cortège officiel qui encadre M. le ministre poser simplement cette question. du préfet de police, ce qui ne l'empêchera des finances à son arrivée. « De tout cœur, je remercie M. le ministre pas de pouvoir se prévaloir plus tard de A sa descente du wagon ministériel, du grand honneur qu'il m'a fait, en délé­ son titre d'ancien préfet du Cantal. M. Gas M. le ministre est reçu par M. Hiom, l'an­ guant M. Ribière, son chef de cabinet, et . remplace donc M. Ginoux. Pourquoi? Parce cien préfet. Celui-ci est resté pour exercer M. le sous-préfet pour m'apporter son gra­ que M. Gas est l'ami personnel de M. Fran­ son influence sur ceux des délégués sénato­ cieux salut et prendre de mes nouvelles. Je çois-Marsal. Il a été mobilisé, avec lui et riaux du Cantal auprès desquels il ade l'au­ lui souhaite plein succès pour son élection, M. Stanislas de Castellane, au ministère de torité. U est encadré aussi de M. Ginoux, bien que, je le dis franchement, j'eusse la guerre, au bureau d'études économiques, dont la présence marque simplement la préféré, en fier Cantalou que je suis, voir et c'est en considération de l'amitié nouée transition, et, enfin, de M. Gas, qui va se notre drapeau tenu par deux des nôtres. ainsi que M. François-Marsal a exigé sa lancer dans la mêlée, avec l'ardeur d'un « Nos metteurs en scène d'Aurillac nous nomination comme préfet du Cantal. néophyte et d'un ami, et qui va essayer affirment que cette élection est pour notre Je dis : exiger, car, s'il faut en croire d'exercer l'influence de ses fonctions sur plus grand bien. Allons-y ! Fat tira, Marius ! » certains bruits, ainsi que les articles de cer­ les délégués sénatoriaux auprès desquels (Hilarité générale.) tains journaux, M. le ministre de l'inté­ n'en aurait pas eu son prédécesseur. Le 22 novembre, à Mauriac, ce sont les rieur résistait ; il hésitait à nommer préfet Une automobile, conduite par un chauf­ mêmes procédés. M. François-Marsal y ar­ 'du Cantal un des plus jeunes sous-préfets feur militaire, mène M. François-Marsal à la rive en automobile, venant de Saint-Flour. . de première classe — de première classe réunion de la chambre de commerce; après Croyez-vous qu'il va descendre à l'hôtel? depuis deux ans seulement — et âgé de quoi un déjeuner a lieu à la préfecture, Non, il descend à la sous- préfecture, où il trente-six ans. U a fallu que M. le ministre auquel assistent les trois préfets et le reçoit, après dîner, quelques personnes, des finances refusât à M. le ministre de l'in­ trésorier-payeur général. La chambre de notamment M. le député Victor Bataille et térieur de mettre à sa disposition un certain commerce, la Banque de France et la pré­ M. Talandier, maire de Mauriac. Le lende­ nombre de trésoreries générales pour caser fecture sont pavoisées, les trois sous- pré­ main, dans la matinée, il reçoit, à la sous- un certain ηοηιίτο de préfets qu'on faisait fets de Mauriac, de Saint-Flour et de Murat préfecture, un assez grand nombre de visi­ sortir des cadres de l'administration, pour sont également à Aurillac. Je me demande teurs ; ce sont les propres termes de que l'honorable M. Steeg se décidât, après ce qu'il faut de plus pour que l'on recon­ l'Auvergne républicaine des 22 et 23 no­ une longue résistance, à capituleretà nom­ naisse dans ces pratiques et, notamment, vembre. mer préfet du Ctmtnl M. Serges Gas. dans l'exhibition de ces fonctionnaires, des A midi, il déjeune en ville avec les six Sur ce point, je ne crois pas qu'une con­ procédés de candidature officielle. conseillers généraux de l'arrondissement, testation sérieuse puisse s'élever. Mes ren­ Le lendemain 15, jour de foire à Aurillac, le maire de Mauriac, M. le député Bataille seignements sont très précis et très exacts. àia fin de l'après-midi, M. François-Marsal et le sous-préfet. Avant de partir, le soir, il Ce n'est d'ailleurs pas le moment d'exa­ repart. Il va prendre le train, accompagné à rend visite au maire et à la femme de celui- miner dans son ensemble ce mouvement la gare parla plupart des députés du dépar­ ci, en compagnie du sous-préfet, ainsi que administratif du 22 octobre. Il contient tement et les deux préfets, MM. Riom et le déclare un des journaux... Je trouve d'autres singularités et d'autres difficultés Gas, M. Ginoux n'étant resté que quelques qu'il y a là des procédés inadmissibles de véritablement abstruses. C'est, à propre­ heures, et ayant, dans l'intervalle, rejoint la part d'un ministre. ment parler, de la mélaphysique adminis­ son poste àia préfecture de police. M. Gaudin de Villaine. Tous les mi­ trative. Quand on veut comprendre com­ Le 21 novembre, à Saint-Flour, mêmes nistres en font autant depuis quarante ans,! ment plusieurs préfectures ont changé, procédés. M. François-Marsal est reçu à la (Mouvements divers.) 1 dans le même mouvement, trois fois de gare par le sous-préfet et le receveur des M. Duplantier. Même si votre assertion titulaires, comment un certain nombre de finances, et cela résulte, messieurs, des était exacte, mon cher collègue, il ne fau­ sous-préfets attachés a des cabinets minis­ journaux mêmes de M. François-Marsal. Ne drait pas la considérer comme une justifi­ tériels sont restés tels en recevant de croyez pas que ce soient là des allégations cation pour que dc pareils abus se conti­ l'avancement et eu devenant sous-préfets téméraires ou dépourvues d'authenticité ; nuent et se perpétuent. (Très bien! très de deuxième et de première classe, évi­ c'est surtout dans les journaux mêmes de bien!) SÉNAT — SÉANCK DU 10 DECEMBRE 1920 1875

Mais permettez-moi de vous dire que, sur avoir une prédilection particulière, un vœu ments qui lui sont conduits par le préfe ce point, vos souvenirs vous servent mal ou de nature à aller droit au cœur, sinon du et par les sous-préfets ; et là, il parle en­ que vous êtes inexactement renseigné. Lors­ rédacteur en chef, du moins de la rédactrice core comme membre du Gouvernement. Il que M. était président du qui signé« Miss Kalé ». promet tout ce qu'on lui demande, notam­ conseil des ministres et quand il se présen­ Voici comment s'exprime cette dernière : ment la création de frigoriques dans le dé­ tait à la députation dans la Loire, il descen­ « Ce qu'il est aimable, M. François-Marsal, partement, singulier moyen pour réchauffer dait simplement, modestement, seul, non vous ne le croiriez jamais ! Dans mon der­ le zèle de ses électeurs et pour relever la pas d'un wagon ministériel, mais d'un simple nier bulletin, j'avais dit qu'il était un bon température dans un département où il fait wagon de l e classe, en gare de Saint-Étienne. Français, parce que père de six enfants. Or, déjà assez froid ! (Hire général.) Personne ne l'y attendai:, et il se rendait, une de mes amies, quia horreur des gosses, A Saint-Flour, ce sont toujours les mêmes solitaire, à son hôtel. Mes collègues de la me joua à ce propos une de ces sérénades procédés : il est reçu, à l'hôtel de ville, par Loire qui sont ici pourront en apporter la dont je ne vous dis que ça ! Mes oreilles en la municipalité et par M. Ilerniabessière, ■ confirmation. tintaient, mes cheveux en fumaient. Ah ! tes député; il préside la distribution des prix M. Dominique Delahaye. C'est peut-être gosses ! tes gosses ! ah ne m'en parle pas ! . . . du concours agricole. Là encore, il parle ?our cela qu'il a changé de circonscription! « Bref, M. François qui lit l'Écho et comme membre du Gouvernement. De Exclamations et rires.) « Mis Kalé » voulut bien me féliciter de ce même, à Mauriac, le 22 novembre, il est M. Duplantier. Cela m'étonnerait beau­ mot gracieux, pas celui de mon amie, le encore reçu, à l'hôtel de ville, par la muni­ coup, mon cher collègue. Vous connaissez mien dans l'Écho, et savez-vous ce qu'il cipalité et l'honorable M. Victor Bataille, les raisons pour lesquelles M. Briand a été ajouta? Je vous le donne en cent... en député. appelé à changer de circonscription. En mille?... Il est reçu, ensuite, par le bureau du . tout cas, ce fait est tout à son honneur. « 11 me dit : « Miss, j'ai six enfants et ne comice agricole, et, à l'hôtel de ville, il De même M. Clemenceau, lorsqu'il était m'en tiendrai pas là, s'il plaît à Dieu. Le reçoit alors, à son tour, parlant tou­ président du conseil et candidat aux élec­ septième, je vous réserve la joie de le jours comme ministre, non seulement en tions sénatoriales dans le Var, en l K09, tenir sur les fonts baptismaux, un curé son nom personnel, mais au nom du Gou­ avait la simplicité républicaine et démo­ d'Aurillac doit le baptiser et vous conduira vernement. cratique de M. Aristide Briand. à mon hôtel qu'il connaît, ne vous en faites Le 5 décembre, à Condat-en-Féniers, à M. Dominique Delahaye. C'est pour cela pas ». Murat, on voit M. François-Marsal se dé­ . qu'il voyage aujourd'hui aux Indes. « Vous dites, excellence, vous dites?... doubler, en quelque sorte : c'est tantôt le M. Duplantier. M. François-Marsal agit « Je n'en croyais pas mes oreilles, mala­ ministre, tantôt le candidat qui parle. ' différemment. Il lui faut, à la garé, le pré­ droitement je lis ma révérence et, sans plus C'est un véritable Maître Jacques de la po­ fet, les sous-préfets et des fonctionnaires. rien ajouter, je partis rouge d'émotion et... litique électorale, tantôt cocher, tantôt cui­ Il lui faut descendre àia préfecture ou aux d'orgueil. » (Mouvements divers.) sinier (Rires), ou, plus exactement. il est sous-préfectures : il lui faut des solennités Voilà quelques-uns des petits moyens à la fois l'un et l'autre ; c'est au ministre et des pompes officielles. par lesquels on cherche à favoriser la cause qu'on parle, et c'est le ministre doublé du Ce n'est pas tout. 11 ne se contente pas du ministre des finances, et qui prouvent candidat qui répond. de mobiliser ainsi les fonctionnaires de que, comme je vous le disais tout à l'heure, M. François Albert. Voilà, sans doute, : l'administration préfectorale et ceux de l'ad­ M. François-Marsal est un candidat très pourquoi nous n'avons pas encore de bud­ ministration des finances. Il opère lui-même habile et très avisé. (Très bien! très bien!) get ! (Très bien! sur divers bancs.) (litres) et il fait personnellement de la can­ Il annonce sa candidature sur papier de M. Duplantier. Au lieu de s'occuper de didature officielle. C'est ainsi que, lorsque son cabinet, il envoie des extraits de son son élection dans le Cantal, M. François- 'M. François-Marsal a posé sa candidature, discours prononcé à Strasbourg comme mi­ Marsal ferait mieux, en effet, de donner des : il l'a annoncée aux conseillers généraux et nistre des finances; et, quand il voyage soins aux finances publiques ! (Nouvelle d'arrondissement, aux maires, aux conseil­ dans le Cantal, c'est dans un wagon spécial approbation.) 1ers municipaux par des lettres autogra­ qui est accroché, en gare d'Orsay, au train Je terminerai, messieurs, cet ordre de phiées sur papier à en-tête du ministère pour Aurillac ou pour Neussargues; et il développements par cette considération. . des finances : parait, d'après ce que disent les journaux Permettez-moi de vous dire que le fait du Cantal, que les municipalités sont avisées par M. François-Marsal, étranger au Cantal, « MINISTÈRE DE3 FINANCES du passage du wagon ministériel en gare n'ayant avec ce département aucun lien, « Cabinet du ministre. et que les maires sont invités à y prendre aucune attache, aucun rapport, d'y poser place. C'est ce qui résulte de renseignements « Paris, le...... » sa candidature, alors qu'il est ministre des que je trouve dans la Haute Auvergne, jour­ finances, et uniquement parce qu'il est ¡ Dans une de ces lettres, il s'excuse de ne nal qui s'intitule socialiste, mais qui est, en ministre, constitue, à lui seul, un véritable réalité, un journal conservateur, et qui pouvoir visiter personnellement tous les acte de candidature officielle. , délégués en raison des devoirs de sa fonc­ donne, à cet égard, les plus utiles détails. Les journaux du département ne s'y sont tion. Enfin, M. François-Marsal, partout où il pas trompés ; tous écrivent et tous les par­ ; On ne saurait davantage et plus intime­ va, est reçu, non pas comme candidat, mais tisans de M. François-Marsal répètent, ment mélanger le rôle du ministre et la per­ comme ministre. Contrairement à la déci­ que s'il est candidat, et si on doit voter sonnalité du candidat. (Très bien ! très bien !) sion prise en conseil des ministres, àia pour lui, c'est parce qu'il est ministre, à D'autre part, quelques jours après son date du 15 octobre dernier, aux termes de cause de l'influence dont il dispose et des discours de Strasbourg, du 27 octobre der­ laquelle, à partir du 1 N° novembre jus­ faveur qu'il pourra faire obtenir au Cantal. nier, M. François-Marsal en envoie le texte qu'aux élections sénatoriales, les membres Voici, entre dix ou vingt articles du à tous les conseillers généraux et d'arron­ du Gouvernement n'assisteraient à d'autres même genre, ce qu'écrit le Nouvelliste du dissement et à tous les autres délégués réunions ou fêtes que celles dont l'objet Cantal, le 16 novembre 1920. . , , éventuels du département, orné du portrait sera directement relatif à leurs attributions . de l'auteur dans son cabinet de travail. ministérielles, M. François-Marsal se rend M. François Albert. Le 16 novembre ! ; (Rires.) Il en fait, en même temps, le ser- à Aurillac, à Saint-Flour, à Mauriac, à des L'anniversaire I ; vice à tous les journaux du Cantal, et ceux­ réunions, à des solennités qui n'ont aucun M. Duplantier. « Je vous le demande, à ci manifestent leur satisfaction de l'atten- rapport, aucun lien avec ses fonctions de quel titre M. Marsal pourrait-il se présenter \ tion dont ils sont l'objet de la part du mi- ministre des finances. C'est ainsi que, le devant notre collège électoral s'il n'était pas į nistre. 14 novembre, il préside une réception orga­ ministre des finances ? Que pourrions-nous Cela prouve, messieurs, soit dit en passant, nisée en son honneur par la chambre de espérer de lui, si M. Marsal, par les services que M. François-Marsal, pour nouveau venu commerce d'Aurillac, et que, dans les dis­ déjà rendus, par ceux qu'il est appelé à ren­ i qu'il soit dans les luttes électorales, est un cours échangés entre lui et le président de dre n'était déjà qualifié à nos yeux? Quelles i candidat très habile et très avisé. Il ne cette compagnie, il n'est considéré que raisons aurions-nous, nous autres Auver­ , néglige aucun des moyens qui peuvent lui comme ministre des finances. On fait appel gnats, d'élire un Lorrain, si ce Lorrain être utiles pour s'attirer les suffrages. Je à son influence de ministre pour faire abou­ n'avait fourni la preuve, au ministère qu'il l passe, parce qu'il ne faut pas allonger ce tir des mesures ou des travaux qui inté­ occupe, d'une haute intelligence pratique ? ι débat, dont les proportions sont déjà peut- ressent le Cantal, et il répond comme mi­ Nous l'avons dit — et c'est le bon sens être excessives. . . nistre, engageant le Gouvernement, au nom môme — M. Marsal mérite de devenir séna­ M. Louis Martin. Parlez! parlez! vous duquel il parle. Cela résulte de tous ces teur du Cantal parce qu'il est déjà un excel­ nous intéressez beaucoup ! journaux que j'ai dans mon dossier et dont, lent ministre et que, dans l'avenir, ministre M. Duplantier. . . .sur les petites ficelles, je le répète, pour ne pas prolonger un ou non, il est appelé à jouer un rôle consi­ ; les manœuvres ordinaires. U fait annoncer, débat qui a déjà pris trop d'extension, dérable dans la République. » dans un de ses journaux, qu'il cherche, (Non ! non !), je ne veux pas vous infliger Messieurs, cette citation appelle une l aux environs d'Aurillac, des propriétés à la lecture. comparaison instructive. l acheter, pour s'y installer avec sa famille. Il reçoit, à l'hôtel Saint-Pierre, la société M. Debierre. Et une conclusion, à sa­ ! Il manifeste aussi à l'un des rédacteurs de des agriculteurs, les maires, les conseillers voir que tous les ministres qui veulent re­ ll'Ech) sanflorain, pour lequel il semble municipaux du canton et des arrondisse­ tourner devant le corps électoral devraient, β «NAT — IM BÏTBNIO 1» 1876 SÉNAT — SÉAKCE DU 10 DÉCEMBRE 1920 au préalable, être obligés de démissionner. n'est pas douteux : j'étais ministre, et la ч Venu le 14 novembre dernier, jour de (Vifs applaudissements.) candidature d'un ministre ne peut être en grande foire, pour affirmer sa candidature, M. Duplantier. C'est la pratique parle­ fait, nécessairement, fatalement,'qu'une can­ M. François-Marsal a été l'objet d'une série mentaire anglaise, mon cher collègue, et, didature officielle. Comme telle, et de ce de manifestations de caractère officiel en ce qui me concerne, je l'approuve entiè­ chef, elle devait obtenir, et elle a obtenu, indiscutable.. rement. de la part de mes collègues, de la part de « A cette occasion, la trésorerie générale, M. Jenouvrier. Très bien ! tous les fonctionnaires de l'État, le con­ la Banque de France et la chambre de com­ M. Duplantier. Il y a, à cette situation, cours sur lequel je pouvais compter, un merce avaient pavoisé leurs façades du dra­ doux précédents instructifs dans notre concours actif et public. Vous les en blâ­ peau national. ^Nouvelles exclamations.) histoire politique contemporaine, l'élection mez, messieurs, et moi je les en remercie. « La chambre de commerce a reçu officiel­ de M. Flourens. et l'élection du duc Decazes. Nous, sommes chacun dans la vérité de lement le ministre et le candidat, — ont sou­ Le 26 février 1888, M. Emile Flourens, mi­ notre situation. » ligné les journaux — dans ses bureaux, où nistre des affaires étrangères dans le cabi­ Voilà un aveu dépourvu d'artifice et qui un vin d'honneur lui a été offert et où il a net Tirard, se présentait contre M. Euzière est bien l'expression de la vérité. Un mi­ prononcé un discours-programme devant à une élection partielle dans le départe­ nistre, lorsque, du moins, il n'est ni député un public rassemblé à cet effet. ment des Hautes-Alpes. ni sénateur sortant, lorsqu'il n'a aucune « M. François-Marsal a installé à l'hôtel M. Emile Flourens, né à Paris, n'avait au­ attache ni aucun lien avec la circonscrip­ Saint - Pierre une véritable permanence cune attache avec le département des tion ou le département dont il vient sol­ électorale ; il s'y tenait, ayant fait annoncer Hautes-Alpes; il cherchait, lui aussi, à con­ liciter les suffrages, est, par le fait seul qu'il qu'il y recevrait visite. Et même un em­ quérir un mandat dans ces régions monta­ est ministre, candidat officiel, nécessaire­ ployé de la préfecture canalisait vers lui les gneuses, à la faveur de son titre et du pres­ ment, fatalement, comme le reconnaît le maires et les adjoints ou autres personna­ tige qu'il lui conférait. duc Decazes. (Très bien .') lités. Cette élection fut marquée par des faits Ah! s'il s'agit d'un député ou d'un séna­ « Par ailleurs, M. Gas, préfet du Cantal, et d'ingérence administrative qui soulevèrent teur sortant, la situation n'est plus tout à fait M. Riom son prédécesseur, le secrétaire à la Chambre l'émotion des républicains, et identique (Approbation), car, à travers le général de la préfecture, les trois sous- M. Achard, député de Paris, dont quelques- ministre, les électeurs reconnaissent leur préfets, venus exprès à Aurillac, ont donné uns d'entre vous ont sans doute conservé représentant, auquel ils sont attachés par l'impression d 'une véritable mobilisation le souvenir, élu, aux élections complémen­ des liens plus ou moins étroits et plus ou administrative en faveur du ministre candi­ taires en 1885, sur la même liste que M. Mil­ moins anciens. (Nouvelle approbation.) Au dat qu'ils ont reconduit à la gare, le soir, lerand, demanda l'invalidation de M. Emile contraire, celui qui n'a aucune relation avec en compagnie de M. le comte de Castellane, Flourens, en invoquant l'intrusion abusive un département et qui veut, cependant, député, du bureau de la chambre de com­ de l'administration dans son élection. U ne s'y implanter, à la faveur de son influence, merce et de un ou deux écdéuastiques. fut pas suivi: le centre et la droite refu­ celui-là arrive, uniquement, pour conquérir « D'autre part, tout le m n le dit dans le sèrent d'invalider M. Emile Flourens, mal­ des suffrages qu'il croit ne pas pouvoir pays que M. Gas a été nom né préfet du gré l'abus qu'il avait fait de ses fonctions trouver ailleurs. (Très bien .' très bien !) Cantal dans le seul but d'assurer l'élection de ministre des affaires étrangères et l'in­ Pourquoi est-ce sur les pays pauvres, de M. François-Marsal. M. le docteur Ré- gérence de l'administration. Mais, parmi sur les pays montagneux, que s'abattent niac, conseiller général, a re.. u la visite de les 130, qui votèrent la motion Achard con­ toujours ces candidats exotiques et loin­ M. Gas. Comme il lui demandait ce qu'il cluant à l'invalidation, je relève, du moins, tains 'i Serait-ce parce que les cimes des en était de ce bruit, M. le pré. et lui répondit les noms d !i quelques députés qui sont de­ montagnes sont hantées par les aigles? qu'il ne pouvait s'en cacher. venus nos collègues, MM. Cremieux, Del­ (Hires.) Elles sont aussi fréquentées par les « Enfin, les journaux qui soutiennent la lestable, Pichon,, ainsi que le nom de M. Mil­ oiseaux de proie. (Nouveaux rires.) U y a là candidature François-Marsal contiennent, lerand. une tentative de mainmise inadmissible chaque jour, des articles où sont vantés les M. Dominique Delahaye. En tout cas, pour des électeurs qu'on juge doués d'une services que peut rendre un ministre. M. Emile Flourens était un bien digne moindre intelligence et d'une moindre in­ « Les soussignés, estimant donc que de homme, qui a rendu de grands services à la dépendance. pareilles pratiques, contraires aux prin­ France. J'ai t u l'honneur de le connaître et Mais ce calcul, qui était peut-être exact cipes les plus essentiels de la République, et de l'apprécier. du temps du duc Decazes et de M. Emile rappellent les agissements les plus fâcheux M, Duplantier. Je ne juge pas M. Emile Flourens, est certainement erroné à l'heure du passé, élèvent à leur encontre la plus Flourens" mon cher collègue ; je dis simple­ actuelle. L'instruction a fait des progrès vive protestation et demandent qu'un mi­ ment qu'en 18 H il avait été candidat dans qui ont permis à tous les électeurs d'appré­ nistre quel qu'il soit... — c'est ce que vous de­ les H.uiies- Al pes, uniquement parce qu'il cier plus- justement leurs intérêts. D'autre mandiez tout à ľheure,monsieur Debierre — était ministre des affaires étrangères. . . part, l'aisance leur a apporté la liberté, et ...démissionne de ses fonctions gouverne­ M. Dominique Delahaye. Je ne dis pas la fortune l'indépendance. M. François- mentales avant de poser sa ea ididature, le contraire. Marsal pourrait bien en être pour ses frais, surtout lorsque cette candidature, posée M. Duplantier. . . .et qu'il avait fait la de lorsqu'il est allé chercher dans le Cantal un dans un pays qui l'ignorait jusque-là et où son titre un abus des plus fâcheux. mandat qui ne lui sera peut-être pas con­ ne l'attache aucun lien, n'a de signification* En 1877, aux élections du 14 octobre, qui féré» qu'en tant que candidature d 'un ministre. » avaient suivi la dissolution, le duc Decazes, Lu sénateur à gauche. Espérons-le. Suivent les signatures des adjoints, des également ministre des affaires étrangères M. Duplantier. Quoi qu'il en soit, les pro­ conseillers généraux et des conseillers mu­ dans le cabinet de Broglie, était candidat cédés employés par M. le ministre des nicipaux élus délégués sénatoriaux. lui aussi, dans une région montagneuse, finances ont soulevé dans le Cant 1 une Maintenant que je vous ai exposé les dans l'arrondissement de Puget-Théniers, émotion considérable, dont j'ai essavé de faits avec une précision et une exactitude et il battait son concurrent, le baron Charles me faire l'écho à cette tribune, sans au­ qui, je l'affirme, ne pourront se heurter k de Saint-Cyr. Son élection donnaitlieu, à la cune animosité, je le répète, à rencontre ;**cun démenti, parce que mes sources Chambre, aux plus vits débats et, après en de M. François-Marsal, sans la moindre sont les journaux mêmes de M. François- quête, elle était invalidée par 338 voix prédilection pour l'un quelconque de ses Marsal, il me reste à conclure en disant que contre 30. Parmi ceux qui votèrent l'inva­ concurrents. nous ne pouvons tolérer fie semblables lidation, je relève, les noms de nos deux On m'a remis, il y aun instant, avant la fyaliques qui, comme l'indique la protes­ honorables collègues M. Méline et M. Mir. séance, un document signé de tous les élec­ tation dont je viens de donner lecture, rap­ Au cours de ce débat, le duc Decazes teurs de droit et élus de la ville d'Aurillac ; pellent les mœurs d'un passé que nous avait loyalement reconnu qu'en fait, lui qui ils protestent énergiquement contre cette avions le droit de croire à jamais aboli. candid .ture officielle, renouvelée du Seize- était originaire de la Gironde et qui, au M. Louis Martin. Elles les aggravent ! moment de la dissolution, était député de M ii. Je vous demande la permission d'en Paris, il n'était allé se présenter dans l'ar­ donner lecture : M. Duplantier. En signalant ces faits ai rondissement de Puget-Théniers que parce « Les soussignés, Sénat, pour lui demander de les blâmer, ea invitant M. le ministre de 1 intérieur à. qu'il était ministre des affaires étran­ « Élus et deiègués sénatoriaux d'Aurillac, gères. « Protestent avec énergie contre les pro­ prendre contre leurs auteurs les sanction» Il disait, dans les observations pleines de cédés de candidature officielle mis eu pra­ nécessaires, j'ai la prétention justifiée de dignité, d ail eurs, qu'il présenta à la Cham­ tique par M. François-Marsal, ministre des m'inspirer de la tradition et de la doctrine bre, ces paroles sur lesquelles j'attire l'at­ finances. républicaines. tention de M. le ministre des finances et « VI. François-Marsal, dont la candidature Faut-il rappeler les luttes que, sous l'em­ celle de M. le mini; re de l'intérieur : est soutenue par la presse la plus réaction­ pire, menaient les républicaine et, notam­ « J'ai uniquement à eœur, messieurs, de naire, la C /vix en tète, est présenté par ment, Jules-Ferry, contre la candidature vous exposer, en peu de mots, ce qu'a été ces journaux comme l'ami de M. Mitterand, officielle? Élu député de Paris, aux élec­ ina candidature, pourquoi et eomment elle Président de la République, dont le nom et tions de juin 1869, il intervint, à maintes e'est imposé e à m*i. la haute function sont ainsi jetés dans la reprises, au corps législatif... «Elle à été une »sadklature officielle, cela nitdóe* iiJXUiUUliom.) M. Dominique Delahaye. C'est parce qu9 SÉNAT — SÉANCE DU 10 DÉCEMBRE 1020 mil la République était belle sous l'empire. sion de vous interrompre pour calmer vos veur de l'autre. Des lors, comment répon­ (Exclamations sur divers bancs.) inquiétudes en quelques mots.. dre? M. Duplantier__.. pour demander ľin- Vous pouvez en croire mon expérience, Si jo me tais, si je laisse passer l'interpel­ validatiorí des députés dont l'élection lui puisque j'ai été, pendant vingt-cinq ans, lation sans réfuter les arguments apportés, paraissait entachée de pression - administra­ sous-préfet et préfet. sais les réduire à leur importance qui me tive. Ses interventions multiples et coura­ Or, au cours de ma carrière, j'ai cru re­ parait médiocre, je mets alors l'autorité que geuses nous permettent de rendre, de ce marquer qu'en période électorale, chaque je tiens de ma fonction au service des con­ chef, à sa mémoire, un nouvel hommage. fois qu'un préfet ou un sous-préfet voulait currents du candidat incriminé. Si, au con­ Il déposait, le 27 décembre 1860, avec Gam­ prendre part à une élection, il nuisait au traire, je le disculpe, si j'affirme la légiti­ betta et Emmanuel Arago, une proposition candidat qu'il voulait favoriser. (Mouve­ mité de sa candidature, la correction de de loi ayant pour objet de rendre impos­ ments divers.) son attitude, la sincérité de ses convic­ sible ou, du moins, de sanctionner par des Ceci est tout à l'honneur du caractère tions républicaines, vous me direz, mes­ peines sévères la candidature officielle. français, dont les principaux traits sont sieurs, que le ministre de l'intérieur man­ Plus près de nous, un autre républicain, l'indépendance et la loyauté. (Très bien!) que à la prudence et à la circonspection appelé à la présidence du conseil, Henri Mes anciens collègues de l'administration, qui doivent être siennes. (Très bien! très Brisson, disait dans sa déclaration aux pour lesquels j'ai beaucoup de sympathie, bien .') Chambres, le 7 avril 1835 : savent bien, au surplus, qu'ils ont actuelle­ Messieurs, je dois donc m'expliquer sur « La parole sera bientôt au pays. Nous ment, pour occuper leur activité, des sujets les faits apportés à cette tribune par l'hono­ mettrons notre honneur à assurer des élec­ autrement intéressants que les questions rable M. Duplantier. Il en est un qui est tions libres, loyales et sincères. politiques. essentiel et qui, vous en conviendrez, domi­ « Plus cette manifestation du suffrage M. François Albert. Le budget, par nerait, impliquerait et peut-être explique­ universel sera spontanée et indépendante, exemple ! rait les autres : le candidat incriminé est plus la République en sera fortifiée, et plus M. Leneveu. Moins ils s'occuperont de ministre des finances et ne s'en cache puissamment cimentée l 'union entre les politique, plus ils recueilleront la sympa­ pas. D'ailleurs, même s'il ne le disait républicains. thie des populations qu'ils sont appelés à pas, on le saurait. (Rires.) Le fait d'avoir « De même qu'à l 'extérieur, nous ne re­ administrer. (Applaudissements.) écrit sur du papier à en-tête du minis­ garderons que le drapeau, nous ne voulons M. le président. La parole est à M. le mi­ tère des finances n'a pas appris g anď- servir, à l 'intérieur, que la souveraineté nistre de l'intérieur. chose à ceux auxquels il s'est adressé. S il nationale. M. T. Steeg, ministre de l'intérieur. Mes­ les avait convoqués soit par une carte de « Nous convions à nous aider dans cette sieurs, l'accusation portée par l'honorable visite, soit par une lettre rédigée sur papier tâche tous les amis de la démocratie et de M. Duplantier est l'une des plus graves que blanc, sur lequel il aurait écrit à la suite cette noble l'orme de Gouvernement à la­ l'on puisse adresser à un ministre républi­ de sa signature le tit re de ministre des quelle nous avons donné notre vie. » (Très cain . finances, le résultat eût été le même, bien bien! très bien! — Applaudissements.) Il a évoqué le 2 décembre, le 1f mai, et que le procédé fût différent. N'oserions nous plus, aujourd'hui, parler l'exagération même de ce reproche inju­ Le prestige du papier à en-tête of fu- iel comme Jules Ferry ou agir comme Henri rieux m'a causé moins de colère que d'éton­ n'ajoute donc rien au crédit de la personne Brisson? Est-ce qu'ils n'étaient pas les in­ nement. que sa fonction autorise à s'en servir. Mais terprètes fidèles de la doctrine constante et C'est la première fois que je vois, avant le laissons ces détails et voyons la question de la tradition unanime de notre parti? résultat du scrutin, apporter à la tribune de plus haut. Je vous le dis respectueusement, mon­ de l'une ou de ľauire Assemblée, l'écho des La vraie question, c'est la suivante : Id sieur le ministre de l'intérieur, méfiez-vous. polémiques, des agitations, des récrimina­ fait qu'un ministre est candidat fait-il que La République ne me paraît pas sérieuse­ tions qui sont, hélas ! l'accompagnement l'élection à laquelle il se présente doive ment contestée dans sa forme ; elle trouve trop fréquent des campagnes électorales. être présumée entachée de pression gou­ même, pour la confirmer, des concours En général, c'est au moment de la vérifica­ vernementale ? inattendus, et les fils de ses plus acharnés tion des opérations électorales que l'Assem­ Où donc est le texte légal qui interdit la adversaires se constituent ses défenseurs. blée statue. . . candidature d'un ministre ? Où donc est Mais ne croyez-vous pas que, par contre, Plusieurs sénateurs. C'est un peu tard ! prévue l'incompatibilité entre la l'onction soit gravement menacé l'esprit républicain? M. le minisira. ...après avoir pris con­ ministérielle et le mandat parlementaire? J'entends par là le dévouement aux intérêts naissance des pièces du dossier, quelquefois Je ne vois pas très bien, d'ailleurs, com­ généraux et le souci de la morale publique, après enquête, et sur le rapport de l'un de ment on pourrait interdire à un ministre, ce que Montesquieu appelait la vertu. ses membres. qui est député ou sénateur, le droit de Des fortunes scandaleusement acquises Je ne pense pas que l'honorable interpel­ solliciter le renouvellement d'un man­ se sont édifiées, en nombre, à la faveur de lateur ait voulu demander au Sénat de pro­ dat qui arrive a expiration, et je ne vois la guerre, qui ont toutes les insolences et noncer par avance comme une sorte d'an­ pas davantage comment un ministre, tontes les audaces \ Vifs applaudissements) ; nulation d'opérations dont nous ignorons le choisi hors du Parlement, pourrait se elles sont un défi à l'honnêteté et à la jus­ résultat. voir refuser la faculté de briguer un man­ tice. Les lois, au lieu de s'abattre sur elles En tout cas, puisque l'on a parlé de ma­ dat qui lui apparaît comme un complé­ pour les ruiner et les détruire, semblent nœuvres, il y en aurait ici une inédite et ment sinon nécessaire, du moins précieux les protéger et les fortifier. Il en résulte, habile qui, vous le reconnaîtrez, serait de et presque traditionnel, de la fonction qu'il chez ceux qui sont demeurés honnêtes, et nature à exercer une pression sur le col­ exerce. qui restent, heureusement, la majorité, un lège électoral. (Protestations.) Des hommes, que leur compétence pro­ découragement gros d'amertume et d'irri­ Un sénateur à droite. Alors, on n'a plus le fessionnelle ou leurs qualités intellectuelles tation. droit de discuter. ont désignés a la confiance d'un chef de A cette cause de démoralisation publique, M. Tissier. 11 s'agit d'un ministre et non gouvernement, peuvent se croire fondés a messieurs du Gouvernement, n'en ajoutez pas d'un candidat. Ce sont les actes du solliciter un siège dans le Parlement dont pas une autre — la faveur, l'intrigue et la ministre que nous discutons. ils n'ont été que les hôtes temporaires et corruption administrative — car nous M. le ministre. Eu ce moment vous discu­ précaires, pendant la durée de l'exercice serions, alors, en plein directoire, pré­ de leurs fonctions ministérielles. Il faut tez l'action du Gouvernement représenté face du consulat. (Très bien! très bien! et regarder derrière nous, et pas très loin. par le ministre de l'intérieur. Nos Assemblées ont obtenu ainsi des com­ vifs applaudissements.) M. Tissier. Pas du tout 1 Le danger est évident. Je crains que, M. Touron. Mais si ! pétences éminentes. Comment nous en cependant, vous ne l'aperceviez pas. Sui­ plaindre ? M. Duplantier le rappelait tout à vant cette tendance, naturelle aux hommes M. le ministre. Pourquoi donc, alors, l'heure : on a souvent mené dans le pays, des qui sont au pouvoir, vous trouve/; que tout mon cher collègue, suis-jeà cette tribune? campagnes, soit dans la presse, soit mémo va pour le' mieux dans le meilleur des Pourquoi l'interpellation de l'honorable dans les professions de foi de certains can­ inondes politiques ; vous fermez les yeux, M. Duplantier s'est-elle adressée à moi? didats, pour demander que les ministres et vous vous endormez dans un optimisme Je suis ici parce que c'est mon devoir d'y soient choisis hors du Parlement. serein. Prenez garde que, demain, pendant être, pour répondre aux griefs allégués. On comptai t ob tenir ainsi des compétences. votre sommeil, l'orage ne vienne dévaster M. Paul Pelisse. A l'encontro du mi­ Ces compétences, on les a certainement le jardin de Candide ! (Très bien! très bien! nistre des finances. eues, mais nous avons vu que ceux qui et vifs applaudissements. — L'orateur, en M. le ministre. Je donnerai à l'honorable avaient été pris hors du Parlement désiraient regagnant son banc, reçoit les félicitations M. Duplantier une première et je crois très ensuite y entrer. Ces hommes de bonne de ses collègues.) grande satisfaction en lui avouant que son volonté, soucieux de servir les intérêts de M. Leneveu Je demande la parole. interpellation me cause un réel embarras. la chose publique, pensaient que c'était ici M. le président. La parole est à M. Le­ J'ai écouté avec la plus grande atten­ qu'ils trouveraient le moyen le plus effi­ neveu. tion son réquisitoire ou sa plaidoirie, car, cace de donner carrière à leur activité. M. Leneveu. J'ai demandé, mon cher en matière électorale, tout ce qui vaut con­ Cette opposition que l'on établit souvent collègue monsieur Duplantier, la permis­ tre un candidat est nécessairement en fa­ entre les techniciens et même les poly­ 4878 SENAT — SEANCE DU 10 DECEMBRE 1920 techniciens et les politiciens, aboutit à ce « Nos fonctionnaires sont toujours embar­ faire tenir à l'ensemble des fonctionnaires que très volontiers les techniciens de­ rassés quand ils se trouvent en face d'un du pays. Car il y aurait quelque hypocrisie viennent politiciens. Je crois que les poli­ homme qui, par sa situation, a une cer­ à les lancer, pendant sept mois, dans la ticiens — le mot naturellement n'a pas, taine autorité officielle; leur gêne est la bataille politique et à leur dire au dernier dans ma bouche, un sens péjoratif — ont même, qu'il s'agisse d'un ministre ou d'un moment : « Tenez-vous tranquilles et prouvé en bien des circonstances qu'ils mandataire direct du département. » assistez simplement à la floraison de la peuvent être et qu'ils sont d'excellents Voici un passage d'une allocution qui, moisson que vous avez semée. » techniciens. (Très bien! très bien!) Mes­ si j'en crois certains journaux, aurait été Voici ce que j'ai écrit : sieurs, laissant de côté la question géné­ prononcée, il y a quelques jours, par le c A l'occasion des élections sénatoriales, rale, le problème se présente à mon esprit préfet du Cantal : je tiens à vous rappeler les instructions sous la formule suivante : « Je n'ignore pas, a-t-il dit, le dévouement, déjà données et directives essentielles dont Y a-t-il candidature officielle par le fait l'abnégation, le désintéressement que vous s'inspiraient ces instructions. qu'il y a candidature d'un personnage apportez dans l'exercice de vos fonctions. Je (c Le Gouvernement s'est délibérément officiel? connais également, par ailleurs, les services placé en dehors et au-dessus des querelles1 La candidature officielle est celle qui est nombreux que vous avez rendus à tous nos de partis dans la pensée de maintenir aussi délibérément voulue par le Gouvernement, concitoyens à une époque difficile. Vous intacte que possible l'union de toutes les celle pour le triomphe de 'laquelle on em­ pouvez donc compter sur mon concours pour énergies nationales auxquelles il fait appel ploie la corruption, l'intimidation, bref tous vous aider dans la tâche actuellement in­ pour réaliser l'œuvre de réparation, de re­ les moyens qui peuvent être mis à la grate d'administrer une ville. » constitution et de progrès social dont il a disposition d'un ministère sans scrupule. Si ces compliments avaient été adressés présentement la charge et la responsabilitéi La candidature d'un personnage officiel se au ministre candidat, vous trouveriez, sans « 11 ne veut pas connaître d'adversaires, présente évidemment dans des conditions doute, avec raison, que la politesse em­ sauf dans les rangs de ceux qui, de dessein un peu spéciales. Ce personnage officiel a pressée du fonctionnaire va un peu loin. prémédité et dans un but de subversion une notoriété qui offre des avantages et Or, c'est au maire du chef-lieu de départe­ sociale ou constitutionnelle, tendent à em des inconvénients. ment, candidat aux élections sénatoriales et traver ou à contrecarrer ľaccompliosenent Sans doute lorsqu'un ministre est candi­ adversaire ardent du minist re dus finances de cette tâche de nécessité vitale à laquelle dat, il a quelque prestige, quelque crédit ; que parlait le préfet. (Sourires.) toutes nos initiatives doivent, par consé­ mais en même temps il a la responsabilité Ce sont là, comme dans toute période quent, rester subordonnées. de ses actes de ministre, il est tenu par la électorale,- des incidents menus dont il ne « 11 ne doit pas vous échapper que, sou! solidarité gouvernementale et, de ce fait, faut exagérer ni le nombre ni la gravité. Je peine de manquer à cette conception mai-1 peut subir des critiques pour les actes ac­ ne crois pas qu'ils eussent mérité les hon­ tresse dont il est issu, le Gouvernement ne complis par le Gouvernement dont il fait neurs de la tribune du Sénat, mais seule­ saurait directement, ou par ses agents, partie et qui n'agréent pas aux électeurs de ment quelques minutes d'entretien courtois prendre parti entre les compétitions di­ fa circonscription devant laquelle il se pré­ et loyal dans mon cabinet. Allez-vous juger verses qui marqueront la lutte électorale sente. la politique du Gouvernement sur ces anVc- dès maintenant engagée dans les départe­ Cette condition n'est pas seulement celle doles, sur ces récits pittoresques, tiiés de ments. Au surplus, la neutralité qu'il en des ministres, elle est aussi celle des an­ la presse du département? Sur un geste tend conserver ne procède pas seulement ciens ministres et, on peut le dire, de tous plus ou moins opportun et d'ailleurs plus de considérations tirées des exigences im­ les élus. Dès lors les fonctionnaires — il ou moins exactement rapporté et interprété périeuses de l'état de choses actuel; elle faut bien que j'en vienne à eux — doivent d'un fonctionnaire plus ou moins heureu­ s'inspire de sa volonté de voir assurée, concilier la déférence due à un ministre sement inspiré, allez-vous juger et con- quelles que soient les circonstances, l'indo ou à un mandataire de la nation avec l'in- ļ damner l 'action du ministre de l 'intérieur ? pendance du corps électoral. ditférence systématique et obligatoire à [ M. Paul Pelisse. Ce n'est pas lui qui est « Je vous invite à adapter strictement l'égard des candidats. Nous leur deman­ en cause. votre ligne de conduite à ces vues de pria dons pour cela d'avoir du tact, de la discré­ M. le ministre. Dans une pareille occa­ cipe. tion. . . sion, le ministre de l 'intérieur seul est en « Sans vous départir, bien entendu, des M. Guillaume Chastenet. Oui, tout est cause, mon cher collègue. (Dénégations su- traditions de déférence et de courtoisie que là. un certain nombre de bancs.) comporte votre situation dans le départe­ M. le ministre. ... et de n'accorder l'in­ J'ai eu déjà l'honneur d'appartenir aux ment que vous dirigez, vous prendrez soin vestiture gouvernementale à personne, conseils du Gouvernement et jamais on ne de vous abstenir de toutes manifestations, pas même à un membre du Gouverne­ m'a vu, en aucune circonstance, me déso­ de toutes démarches qui permettraient i ment. (Tres bien !) lidariser de ceux avec lesquels je collabore des interprétations malveillantes ou pas­ Je reviens aux faits rapportés par l'ho­ à l'œuvre que je crois utile. (Très bien ! très sionnées de mettre en cause votre qualité norable M. Duplantier. Il nous aparlé d'une bien! et epplaudissements.) d'agent du Gouvernement. A plus forte rai­ convocation de la chambre de commerce, M. Paul Pelisse. C'est un hommage que son ne témoignerez-vous de préférence soil il nous a parlé de réunions organisées par nous sommes heureux de vous rendre publique, soit occulte, à aucune des candi les municipalités. Il y a là des initiatives M. le ministre. Ne croyez pas un instant datures en présence et vous garderez-vous dont le ministre de l'intérieur n'a point à : . que je songe à m'abriter derrière mes su­ d'accorder à l'une ou à l'autre une sorte répondre, car il n'y a ni de près ni de loin, bordonnés. Non, les préfets et les sous-pré­ d'investiture en violation flagrante avec ni directement ni indirectement, participé. fets sont des agents du Gouvernement; ils les intentions nettement affirmées du Gou­ On me reproche la nomination d'un pré­ doivent être les agents du Gouvernement vernement. fet à la veille de l'ouverture de la période seul. Le ministre de l'intérieur les nomme « Vous voudrez bien faire part à vos su­ électorale. J'affirme, messieurs, que la dé­ ' dans la plénitude de son autorité. Pour bordonnés des présentes instructions en cision concernant cette nomination était eux, pas de statut, pas de conditions de insistant auprès d'eux sur l'intérêt tout prise depuis longtemps, longtemps avant nomination, pas de règles d'avancement; particulier que j'attache à leur rigoureuse qu'un siège ne fût rendu vacant dans le dé­ ' le ministre les place là où il les croit ca­ observation. » partement du Cantal par la mort de notre pables de rendre les meilleurs services en M. François Albert. Elle est très bien, collègue M. Lintilhac, à la mémoire duquel raison de leur expérience, de leurs apti­ cette circulaire! (Vive approbation.) j'adresse, moi aussi, l'expression de mes. tudes ou du milieu dans lequel ils doivent M. le ministre. Que demande le Gouver­ regrets émus, car il honora cette Assem­ agir. nement à ses fonctionnaires? Il leur de­ blée par sa droite conscience, par sore Dès lors, le ministre couvre ses préfets et mande d'administrer (Tris bien!), c'est-à- talent, par sa culture pittoresque et pro­ sous-préfets aussi longtemps qu 'ils appli­ dire de veiller, en dehors de toute espèce fonde. (Applaudissements .) Je ne crois pas quent les instructions qu'ils on t reçues de lui. d'esprit de secte ou de clan, à l'équitable que procéder à la nomination d'un pré­ Si, cédant légèrement à des sollicitations,, répartition des avantages et des charges fet à la veille de l'ouverture de la période quelquefois à des sommations — elle me que comporte le jeu des intérêts publics. Il électorale constitue une opération électorale; viennent d'ailleurs des côtés les plus opposés leur demande d'assurer le fonctionnement particulièremement habile. de nos assemblées parlementaires — j'appli­ normal, le bon rendement des organismes Je ne méconnais pas l'influence que peut quais des sanctions, j'infligeais des disgrâces politiques et sociaux où s'affirme et se dé­ exercer un préfet, mais son autorité, il la aux fonctionnaires qui dépendent de moi, je veloppe la vitalité collective. 11 leur de­ tient un peu de son titre, mais surtout de: ruinerais l'autorité gouvernementale, indis- mande enfin de maintenir dans le domaine ses relations prolongées, confiantes, cor­ i pensable aussi bien dans la personne du qui leur est réservé l'équilibre des forces diales, affectueuses,, avec les maires, avec ' ministre que dans celle de ses subordonnés. matérielles et morales en présence, de les les ét&s municipaux et les élus départemen­ {Très bien!) harmoniser, de les concilier, en vue do taux. Quelles sont ces instructions? Je ne parle l'intérêt public et de la prospérité géné­ M. Paul Pelisse. C'est très vrai. pas seulement de celles que, pendant la rale. M. le ministre. Je viens de parler du période électorale, je leur ai adressées; je Messieurs, le Gouvernement pratique une préfet et de l'action qui aurait été exercée parle aussi de celles que, dès mon arrivée politique qui est d'impartialité administra­ par lui dans ce département. Je vous disais : au ministère de l'intérieur, j'ai cru devoir tive, d'équité et de courtoisie. Il entend que SENAT — SEANCE DU 10 DECEMBRE 1920 1879 les passions politiques ne s immiscent pas tinction, que je renouvelle ici, entre la avez résumé devant nous la doctrine tradi­ plus dans l'administration que l'adminis- neutralité théorique et la neutralité prati­ tionnelle du parti républicain en cette ma­ tion dans la bataille électorale. (Très bien! que. Et il disait, avec infiniment de raison, tière ; vous avez envoyé aux fonctionnaires très bien !) qu'il n'y a pas de véritable neutralité, si les des instructions conformes à cette doctrine Sur ce point, tout ce que j'ai fait, depuis circulaires à cette fin ne sont pas stricte­ et à ces traditions ; à vous de veiller, main­ que j'ai l'honneur de diriger les services de ment ob3orvr.Cs. (''re. s birri! très bien!) tenant, avec une infatigable fermeté, à ce l'intérieur, est en conformité avec les prin­ Monsieur le ministre, vou- avez proclamé, que ces instructions soient observées, et, cipes que je viens brièvement de formuler. conformément à la tradition et à la doc­ s'il y a des fonctionnaires qui ne s'y con­ Si cette politique dont j'indique le pro­ trine républicaines, la neutralité de l'admi­ forment pas, frappez-les, et frappez-les du­ gramme n'était pas suivie d'application nistration en matière électorale; vous avez rement. (t if* upplandhsehients.) dans les actes — ou du moins, si le Sénat déclaré qu'elle devait se tenir rigoureuse­ M. le président. La parole est à M. Mar­ le pense — c'est qu'alors le ministre de ment éloignée des mêlées politique et des raud. l'inérieur aurait manqué à son devoir, luîtes électorales. Vous avez envoyé en ce M. Pierre Marraud. Messieurs. nous soit par négligence, soit par faiblesse. Dans sens des instructions à vos subordonnés. avons écouté avec le plus vif intére! le Ires l'un et l'autre cas, je prie le Sénat de le U faut maintenant, veiller u ce que ceux-ci éloquent et très spirituel discours de noire dire nettement. Sa réponse sera pour les exécutent, à ce qu'ils s'y conforment collègue M. Duplantier. 11 a évoqué, en moi personnellement décisive. En effet, rigoureusement. A ce prix seulement, nous quelque sorte l'élaboration assez lourde mes chers collègues, je tiens trop à votre pouvons vous faire confiance. d'une candidature sénatoriale. Mais j'ai estime pour assumer plus longtemps la Monsieur le ministre, en ce qui me con­ peine à croire que l'encens que certains lourde charge qui m'est confiée, si je ne cerne, je ne mets pas en doute la sincérité ont offert dans le Cantal à l'honorable me sens pas le réconfort de votre sympa­ de vos déclarations, Vous êtes rempli de M. François-Marsal, par son intensité thie et de votre confiance. (Vifs applaudis­ bonnes intoni ions : l'enfer, aussi, en est même. n'ait pas paru trop suffocant au mi­ sements.) pav6 (Exclamations el rires.) nistre des finances pour qu'il ait pris goût M. Duplantier . Je demande la parole. M. le ministre . Merci ! à en assurer lui-même la fourniture et à M. le président. La parole est à M. Du­ M. Duplantier. Faites attention que en régler l'emploi. {.Sourires approbalif's.l plantier. vous-même, personnellement animé des Quant au ministre de l'intérieur, son dis­ M. Duplantier. Messieurs, mon inter­ meilleures intentions, vous pouvez être cours nous a tout à l'heure traduit une atti­ pellation n'aura pas été tout à fait inutile, désobéi et trahi, parce que vous n'êtes pas tude à laquelle nous sommes habitués de puisqu'elle a amené M. le ministre de l'in­ suivi par vos subordonnés. A l'égard de sa part, celle d'un républicain sincère, d'eu térieur à faire, à cette tribune, d'énergiques ceux qui s'écartent des règles que vous leur homme prudent, d'un homme droit, d'un déclarations, réprouvant, comme tous les indiquez, il faut des sanctions, car, depuis honnête homme. (Vifs applaudissements.) républicains, la candidature officielle. trop longtemps, dans ce pays, on a habitué Nous savons bien que jamais nous n'au­ M. le ministre, cependant, n'a pas nié les les fonctionnaires a une irresponsabilité qui rons à mettre en doute et en discussion la faits que j'ai apportés ici, en ce qui con­ les encourage à de nouvelles fautes. Ceux correction de son attitude. (Nouveaux ap· cerne la candidature, dans le Cantal, de son qui ne se conforment pas à vos instructions 2>Uiiiilissempiils.) collègue M. le ministre des finances. Il ne doivent être impitoyablement frappés. Sans doute, messieurs, en tout cas, peut- l'aurait, d'ailleurs, pas pu, ces faits étant Ce n'est pas tout de proclamer, dans des êiro, le zèle excessif dc certains fonction­ attestés par des témoignages irrécusables circulaires, la neutralité absolue; il faut naires — pour employer l'expression même et affirmés par les journaux mêmes qui veiller à ce qu'en fait elle soit observée dom. se servait tout à l'heuro M. Je ministre patronnent M. François-Marsal. dans tous les départements ; et, s'il y a des de l'intérieur — ne lem* a pas fait séparer U résulte de ces divers documents que fonctionnaires qui ne se conforment pas d'une façon suffisamment nette l'homimue celui-ci est soutenu, dans le Cantal, au mé­ aux règles que vous leur avez tracées, vous qui est légitimement dù au représentant du pris des instructions de M. le ministre de devez leur rappeler, par des sanctions sé­ Gouvernement et la liberté de mouvement l'intérieur, parle préfet et les sous-préfets vères, que vous êtes leur chef et que vous que l'on doit laisser au ministre, devenu can­ du département, et que lui-même, en agssez sous le contrôle du Parlement qui didat, pour exercer personnellement soa maintes circonstances et par les moyens vous approuve. < Très bien!) action isolée au milieu do ses seuls élec­ que j'ai indiqués, a fait acte de candida­ Voilà ca que j'avais à dire en réponse à teurs. ture officielle. vos observations. Dans ces conditions, ce M. Vieu. Parce qu'il est à la fois ministre Les instructions de l'honorable ministre n'est pas par des parole? d'hostilité à votre et candidat. (Mouvements divers.) de l'intérieur atteignent donc directement, égard que je termine, pas plus, d'ailleurs, M. Gaudin de Villaine. 11 y en a bien non seulement le préfet et les sous-préfets que je n'ai commencé par là. C'est en vous d'autres ! du Cantal, mais .M. François-Marsal lui- demandan!, puisque vous nous avez apporté M. Pierre Marraud. Je voudrais, en ся même. des déclarations qui nons rassurent et qui qui me concerne, laisser de côté la situation M. Héry. Très bien ! nous donnent satisfaction. de veiller, avec spéciale qui a motivé l'intervention de mon M. Duplantier. Sur ce point, aucune pro­ une sévérité implacable, à ce qu'elles soient collègue et ami et profiter des incidents testation sérieuse ne peut être soulevée. partout et rigoureusement observées. dont il nous a entretenus pour instituer un J'aurais mauvaise grâce à insister sur les M. Debierre. Vous supposez bien que cela dialogue très bref avec M. le ministre du élections sénatoriales dans le Cantal. après ne servira à rien! (limili l'intérieur et faire préciser par lui, à l'#e- les déclarations très nettes que vient de M. Duplantier. Comment ! Cela ne ser­ casion des consuli ations électorales en faire, à cette tribune, M. le ministre de l'in­ vira à rien, des sanctions énergiques ? Le cours et des consultations électorales prê- térieur. Je me permets simplement de lui tout est de les prendre! châines, quels doivent être le rôle et l'atti­ dire que nous comptons sur toute sa fer­ M. Louis Martin. Monsieur Duplantier, tude de l'administration préfectorale. meté pour veiller à la stricte application, voulez-vous me permettre de vous inter­ Ah! monsieur le ministre, ce n'est pas dans tous les départements français. des rompre ? seulement l'exposé de M. Duplantier qui instructions qu'il a envoyées à ses préfets, M. Duplantier. Volontiers . m'inspire cette crainte. Je sens que, en et dont il vient de vous donner lecture. M. le président. La parole est à M. Louis quelques endroits, certains groupements, (Très bien ! très bien !) Martin, avec la permission de l'orateur. qui, légitimement, poursuivent leur poli­ Je parlais, il y a un instant, de l'interven­ M. Louis Martin. Je ne dirai qu'un mot tique, auraient peut-être le désir, à l'occa­ tion de Jules Ferry au Corps législatif dans en faveur de votre thèse. Vous avez cité un sion de ces consultations électorales, que la séance du 10 mars 1870, alors que l'on débat qui a eu lieu au corps législatif, à l'administration préfectorale devint la col­ discutait l'élection de M. Léonce de Gui- l'occasion de l'élection de l'Aude. Dans ce laboratrice de leur politique, si un fonction­ r,\ud, élu dans la 3 e circonscription de débat. Ernest Picard rapporta un fait in lini­ naire administratif parait vouloir rester en l'Aude, comme indépendant et libéral, no- ment moins grave à l'encontre d'un juge de dehors de la lutte et laisser aux seuls élec­ tez-le bien, contre M. Pereire, candidat offi­ paix. Emile Ollivier se renseigna immédia­ teurs le soin de choisir leurs élus, la réserve ciel. tement et répondit à Ernest Picard : « Mon­ de ce fonctionnaire n'est-elle pas répri­ Jules Ferry, non loin de qui était venu sieur Ernest Picard, j'ai l'honneur de vous mandée et, les imaginations s'excitant, re­ siéger M. Léonce de Guiraud, par souci des annoncer que justice est faite du juge de présentée comme une sorte de félonie à principes réprouvant la candidature offi­ paix qui a ou Irr r· a-e- é ses fonctions. » Et l'égard du cabinet? Cela ne peut pas être. cielle, était intervenu pour demander lin- toute la gauche applaudit. (Applaudisse­ Cela ne saurait être dans vos conceptions validation de l'élection de celui-ci, -en fa­ ments.) personnelles, monsieur le ministre. L'admi­ veur de qui s'était compromis le préfet du M. Duplantier. Votre observation corro­ nistration doit se montrer impartiale, et département de l'Aude. Comme le ministre bore ma propre opinion. Je disais à M. le nous avons, monsieur le ministre de l'inté­ de l'intérieur — c'était alors M. limile Olli­ ministre de l'intérieur que je comptais sur rieur, entièrement confiance en vous, pour vier, qui, à la séance du 21 février précé­ sa fermeté pour prendre des sanctions éner­ qu'elle sache bien qu'elle doit accomplir son dent, avait déclaré réprouver la candida­ giques à l'égard de ceux d'entre les fonc­ œuvre dans les conditions que vous avez ture officielle — venait, lui aussi parler des tionnaires qui ne se conformeraient pas à vous-même définies, qu'elle est faite pour instructions qu'il avait données à ses préfets ses directives. pourvoir aux intérêts administratifs et éco­ et sous-préfets, Jules Ferry faisait la dis­ Je conclus, monsieur le ministre : vous nomiques du pays, qu'elle doit poursuivre 1880 SENÁT — SÉANCE BU iO DÉCEMBRE 1920

et surveiller 1 applications des lois de la Marsal rime avec Cantal ! (Exclamations el sion et de clore 1 interpellation par un ordre République (Très bien ! très bien .'), qu'elle rires.) du jour édulcoré, mon inquiétude s'aggrave. ne doit connaître, dans ses actes, qu'une M. le ministre. Je demande la parole. Les faits exposés par notre ami M. Du­ directive, celle qui vient du Gouvernement M. le président La parole est à M. le plantier sont surprenants, certes, mais il responsable, et qu'elle doit se tenir absolu­ ministre. y aurait quelque chose de plus surprenant, ment en dehors de ces luttes électorales, M . le ministre. L'honorable M. Marraud c'est que ces faits rencontrent l'indulgence qui sont indépendantes d'elle et au-dessus a rappelé ce que je disais des fonctionnaires du Sénat. d 'elle. (Applaudissements.) de mon administration : il n'existe pas de M. Tissier. Très bien I M. Jenouvrier. Nous ne demandons que statut pour eux, ils n'ont ni règles de nomi­ M. René Héry. Depuis quelques se­ cela ! Que cela change. et tout ira bien ! nation, ni règles d'avancement. Cette situa­ maines, que faisons-nous dans cette Assem­ (Applaudissements à droite et au centre.) tion crée au Gouvernement un devoir impé­ blée? Nous étudions des questions, sans M. Pierre Marraud. Vous avez défini, rieux puisque ces hommes qui ne sont pas doute intéressantes, mais qui ne se carac­ monsieur le ministre, le programme du protégés par des règlements doivent l'être térisent par aucun degré d'urgence ; nous Gouvernement, vous faites appel aux éner­ par la volonté de leurs chefs. ne leur apportons que des solutions qui ne gies françaises pour le relèvement de la Or, je suis fréquemment saisi de récla­ sont ni définitives, ni prochaines. Or, pen­ France. Ce programme est le nôtre. C'est le mations contre l'attitude de tel ou tel fonc­ dant que nous consacrons notre temps à mien, à cette condition, bien entendu, qu'il tionnaire. Elles viennent d'ailleurs, parfois des délibérations qui font incontestable­ n'y ait d'exclusive pour personne dans le dans le même département, des partis les ment honneur à cette Assemblée, tout au­ vieux parti républicain (Très bien!), dont plus opposés. Il est des hommes qui esti­ tour de cette salle, dans tous nos couloirs, ici, avec la modestie qui m'est imposée, ment, en effet, qu'on les combat dès que les nous entendons des propos sinistres et mo­ avec la modération que vous me connais­ fonctionnaires n'agissent pas en leur fa­ tivés. On nous dit que la situation mérite sez, je défends la politique. (Très bien!) veur. ι Très bien !) toutes nos inquiétudes, en particulier la Votre administration peut faire beaucoup La situation du ministre de l'intérieur est situation budgétaire ; nous avons un budget pour l'exécution de ce programme. rendue ainsi parfois délicate. qui est doublement et triplement en déficit, Tout à l'heure, vous disiez que les car­ Mais mon attitude reste la même. Je d'abord parce que les dépenses sont inexac­ rières des préfets, sans règles quelconques, vous le disais il y a un instant, le Gouver­ tement chiffrées et ne sont pas toutes ins­ étaient laissées au gré et à l'arbitraire du nement veut se mettre systématiquement crites au budget (Très bien! très bien!), Gouvernement. Eh bien ! monsieur le mi­ en dehors des luttes de partis. Il ne gou­ ensuite parce que les recettes ne sont pas nistre de l'intérieur, lorsque nous aurons verne contre personne, il n'exclut que ceux exactement évaluées. Et je ne parle que du à discuter le budget de votre département, qui s'excluent eux-mêmes (Très bien! sur budget ordinaire ; que dirais-je du budget peut-être aurons-nous à envisager les me­ divers bancs), soit parce qu'ils préfèrent à la extraordinaire ? sures propres à rétablir parmi vos fonction­ liberté qu'assure la légalité républicaine, Ce déficit qui a double et triple cause, naires un esprit de cohésion, une confiance, la dictature de la tyrannie ou de l'anarchie comment entendez-vous le combler? Par un souci désintéressé du devoir profession­ ou encore parce qu'ils préfèrent à la souve­ l'emprunt perpétuel à perpétuité. nel, une volonté de discipline hiérarchique raineté légale du suffrage universel la su­ Quels remèdes y a -t-il donc à cette situa­ que certaines nominations, peut-être trop prématie révolutionnaire d'un homme ou tion? Il en existe, je crois, mais ce n'est brusquées, ont incontestablement atténués d'une classe. (Très bien!) pas un remède que d'ajourner l'examen du (Très bien! très bien!), en déterminant de M. Bouveri. On y viendra. Ne désespérez problème, que de l'étouti'er et de recourir plus en plus parmi vos collaborateurs l'ha­ pas. aux douzièmes provisoires. bitude de porter ailleurs que dans votre M. le ministre. Le Gouvernement n'a Les faits surprenants apportés tout al'heure cabinet leurs sollicitations. (Applaudisse­ qu'une p' éoccupation, c'est que, la bataille par M. Duplantier sont l'explication de ments.) terminée. nous puissions, en dehors de tout la situation à laquelle nous soai nés réduits. C'est dans cet esprit, monsieur le mi­ esprit d'intrigue, de toute préoccupation de Si le budget ne vient ni devant la Chambre, nistre, avec une confiance entière en vos groupes. nous consacrer avec une objecti­ ni devant le Sénat, c'est p irce que M. le mi­ directions, avec la volonté que l'adminis­ vité presque scientifique à 1 examen des nistre des finances, le grand aigentier de tration sache bien qu'elle doit, avant tout, problèmes si graves que posent à notre France, est aux champs, avec le sous- s'occuper avec ardeur des intérêts des po­ attention les conditions physiolo riques, préfet d'Alphonse Daudet, aux champs du pulations qui lui sont confiées, se mon­ économiques et sociales de la vie nationale Cantal. trer équitable, bienveillante et juste. . . et internationale. Si Alphonse Daudet a conté le sous-préfet M. Duplantier. Très bien ! Messieurs, je remercie l'honorable M. Mar­ aux champs, il a écrit un ■ au, ι e nouvelle qui raud de la confiance qu'il veut bien me s'intitule « La partie du Maréchal». Le ma­ M. Pierre Marraud. ... s'inspirer d'un témoigner. Il va de soi que je ne fais au­ réchal joue au billard et, pendant ce temps, seul souci, celui de sa fidélité à votre égard, cune difticulté pour accepter son ordre du son armée subit un dés - sire ell'rovable. Lô puisque vous êtes son chef, et envers la jour puisqu'il est le résumé précis de ¡a cir­ ministre des finances joue au billard, au République, et surtout de rester résolu­ culaire que j'ai moi-même adressée à mes billard électoral ; personne ici ne prononce ment, systématiquement en dehors des fonctionnaires. Soyez certains que si j'ai le mot de désastre : on sait que les hommes compétitions, et des tractations électorales rédigé cette circulaire, ce n'est pas pour réunis en assemblée ont une pudeur parti­ locales, c'est dans cet esprit, dis-je, que qu'elle reste lettre morte. (Très bien très culière et se détournent des maux qu'ils ne j'aurai l'honneur d'établir, pour le remettre bien !) sauraient voir quand ils sont trop considé­ à M. le président du Sénat, un ordre du jour M. René Héry. Je demande la parole. rables. Le mal est trop profond et il est qui exprimera notre confiance en vous, M. le président. La parole est à M. Héry. dans notre responsabilité. Nous en ajour­ monsieur le ministre, pour maintenir l'ad­ nons l'examen. M. le ministre des finances ministration préfectorale dans cette voie. M. René Héry. Messieurs, aucun de nos est aux champs, il joue au billard et nous (Vifs applaudissements à gauche.) collègues ne pouvait douter que, lorsque M. le rnin:stre de l'intérieur monterait à nous disposons à voter un ordre du jour M. le président. La parole est à M. Do­ d 'indulgence et de scepticisme. cette tribune, il y parlerait éloquemment et minique Delahaye. Le scepticisme est aimable, il est agréable, formulerait des conclusions générales qui M. Dominique Delahaye. M. le ministre rencontreraient l'assentiment du Sénat. il n'est pas fatigant, mais il ne résout rien. disait tout à l'heure, messieurs, que l'inter- Contre ce scepticisme je proteste. Si les Mais il me semble que là n'est pas la Eellateur l'avait mis dans un extrême em- désastres arrivent, songeons que nous en question. arras. On ne s'en est guère aperçu. J'ai encore dans l'oreille la conclusion porterons la responsabilité. Pour ma part, Me voici dans un embarras plus grand je m'associe à toutes les paroles que M. Du­ émouvante de notre ami M. Duplantier (Très encore et je me demande comment je vais en plantier a prononcées et je me refuse à bien! sur divers bancs), conclusion très sortir. Un vote de confiance pour M. Steeg, voter un ordre du jour d'absolution. (Ap­ profonde et qui, certes, aurait mérité quel­ voilà véritablement quelque chose que l'on plaudissements à droite.) que développement. Notre collègue s'est ne peut pas me demander sans indiscré­ M. Pierre Marraud. Je demande la pa­ rencontré, en eli'et, avec un historien cé­ tion, et cependant, dans la circonstance, je role. lèbre qui a dit que les institutions, au mo­ ne trouve pas qu'il ait mal fait. Alors, com­ M. le président. La parole est à U. Mar- ment on elles ont l'apparence la plus solide, ment faire une bonne justice distributive ? raud· sont rongées par des maux qui s'appellent D'ailleurs je crois bien que la question de M. Pierre Marraud. Il ne s'agit pas, mon l'indit'ér née et le laisser-aller, et que la fait n'a pas été envisagée comme il convient. cher collègue, d'un ordre du jour d 'abso­ force de ces institutions, minée au dedans, Ni les objurgations de l'interpellateur, ni la lution, mais d'un ordre du jour déposé à n'est plus qu'une apparence. défense de M. le ministre de l'intérieur, ni la suite d'une interpellation adressée à même les énergiques déclarations de M. Mar­ M. Tissier. Très bien! M. le ministre de l'intérieur. raud n'ont envisagé le fait. Ita été dit que M. René H Iry. En dépit des belles con­ Le jour où vous voudrez juger l'œuvre c'était sans raison que M. François Marsal sidérations, si éloquemment développées financière de M. le ministre des finances, était aller poser sa candidature en Auver­ p r M. le ministre de 1 intérieur, mon in­ c'est en sa présence, à l'occasion d'un débat gne. Je ne sais pas si c'est sans raison : ée quiétude demeure, et lorsque je vois le financier, qu'il faudra se prononcer. n'est pas sans rime, en tout cas, car enfin Senat sur le point de terminer cette discus­ M. Dominique Delahaye. C'est pour cela SENAT — SíANCE Du 10 DüCKMlflíli iKO ISSI

qu'il faut souhaiter quo M. François-Marsal qu'il est nécessaire qu'il en exige, au besoin son audition, afin de lui permettre de soit élu et qu'il rovionne ici. par les sanctions les plus énergiques, l ob­ prendre le train pour le Cantal. M. le président. l'crsonn» ne demande servation et le respect de la part de tous M. François Albert. Je ne suis pas de plus la p arnle ?. . . ses subordonnés, comme le disait, il y a un ceux à qui l'expérienee a appris que la soli­ J'ai reçu trois ordres du jour: le pre­ instant, avec beaucoup de force et d'élo­ darité ministérielle fut toujours un bloc de mier de M. Implantier, le second de quence, mon ami M. liená béry. Si nous granit. Néanmoins, dans une circonstance M. François Albert et le trobi.'-me de nous réfugions dans un ordre du jour ano­ comine celle-ci, je comprends votre attitude, MM. Marraud e! >!;i¿rnv. din et édulcoré, nous condamnons, en ap­ monsieur le ministre, et je l'approuve. Pour­ M. Dominique Delahaye. Je propose parence, certaines pratiques, mais nous les tant, des faits qui ont été exposés à cette l'ordre du jour' pur et simple. absolvons en réalité. tribune, il subsiste tout de même une im­ M. le président. L'ordre du jour de M. René Héry. Parfaitement ! pression un peu embarrassante dans l'esprit M. Liupiîsntier est nhuú conçu : M. Duplantier. Il ne faut plus de cette d'un certain nombre d'entre nous. « Le SéJI nt, politique de demi-mesure que toutle monde M. Héry. De tous ! « lîl:' nant les procédés employés pour condamne et que l'on continue, néanmoins, M. François Albert. Dans un ordre du soutenir la caudidaîure de M. François- à pratiquer. jour,rnon collègue ct ami M. Marraud prend Marsal ministre des finances, aux élections Je demande non seulement des paroles acte des déclarations que vous avez faites, sénatoriales, confiant dans le Gouverne­ mais des actes et, au besoin, des actes monsieur le ministre, et auxquelles j'adhère ment pour rappeler à une absolue ir utra- énergiques. C'est pourquoi, mes chers col­ pleinement, car je les trouve excellentes, lité tous ses fonctionnaires, au besoin par lègues, je vous prie de voter mon ordre du prends acte surtout- de vos circulaires qui les sanctions les dus énergiques, jour, qui implique un blâme à l'égard de sont très bonnes et parfaitement bien rédi­ « Passe à l'ordre du jour. » certains procédés inadmissibles sur les­ gées. . . (Sourires.) L'ordre du jour de M. François-Albert est quels nous sommes tous du même senti­ M. Harvey. Des circulaires! ainsi conçu : ment, et qui comporte la confiance en M. le M. François Albert. . . mais les collègues « Le Sénat ; ministre de l'intérieur, mais en précisant auxquels je viens de faire allusion éprou­ « Confiant dans le Gouvernement pour que ses instructions doivent être obéies et, veraient, je crois, le désir de recevoir la assurer, dans tous les départements et à au besoin, sanctionnées. garantie que ces circulaires ne restent pas l'égard de tous les candidat-, l'application M. Louis Martin. Je demande la parole lettre morte. Les circulaires, en effet, offrent des instructions qu'il a adressées à ses pré­ sur l'ordre du jour. un peu l'apparence de documents impec­ fets, M. le président. La parole est a M. Louis cables que l'on établit à J'avance, précisé­ « Passe à l'ordre du jour. » Martin. ment en vue des interpellations futures, L'ordre du jour de MM. Marraud et Magny M. Louis Martin. Messieurs, je m'excuse où elles serviront en quelque sorte d'écran est ainsi conçu : de prolonger un débat qui semble avoir ou d'alibi si les faits ne répondent pas tout « Le Sénat, été épuisé, mais, vraiment, je me trouve — à fait aux intentions que le Gouvernement « Confiant dans le Gouvernement pour et mon embarras est je crois celui d'un avait alors exprimées. maintenir l'administration préfectorale en certain nombre de mes collègues — dans Je suis convaincu, monsieur le ministre, dehors des luttes électorales, une situation extrêmement difiicile. que tel n'est pas votre cas, que vous êtes « Passe à l'ordre du jour. » D'une part, comme M. Duplantier, j'ai une un homme sincère, qu'en rédigeant ces La priorité a été demandée d'abord pour absolue confiance en M. le ministre de l'in­ instructions vous avez eu le désir qu'elles l'ordre du jour de M. Duplantier, et ensuite térieur. Nous savons que si des fonction­ fussent observées. C'est pour prendre acte pour celui de MM. Marraud et Magny, mais naires manquent à ce devoir républicain de ce désir, parfaitement conforme à votre M. Dominique Delahaye ayant demandé élémentaire, qui est l'impartialité et la caractère, que j'aimerais à voir voter mon l'ordre du jour pur et simple, c'est ce der­ neutralité la plus absolues dans toutes les ordre du jour, ou tout au moins insérer nier qui a la priorité. élections, ils contre viennent gravement aux dans celui de M. Marraud une formule par M. Dominique Delahaye. Je demande instructions de M. Steeg et à sa pensée de laquelle il fût non seulement pris acte de la parole. toujours. vos déclarations, mais aussi spécifié l'es­ M. le président. La parole est à M. Do­ Mais une seconde question resterait à poir que les actes répondront aux paroles. minique Delahaye. trancher : elle concerne les moyens dont il (Très bien! très bien! sur divers bancs.) M. Dominique Delahaye. Messieurs, à a été usé, nous assure-t-on, pour provo­ M. le ministre. Je demande la parole. l'ordre du jour pur et simple je n'attache quer le succès d'une candidature particu­ M. le président. La parole est à M. le aucun sentiment de blâme; c'est tout ce lière dans un département auquel le candi­ ministre. que je peux faire pour M. Steeg, ministre dat n'était rattaché jusqu'alors par aucun M. le ministre. Messieurs, l'honorable de l'intérieur ; personnellement, j'ai seule­ lien direct. (Aux voix ! aux voix!) M. François Albert a bien voulu dire qu'il ment trouvé cette formule pour me tirer Mais l'heure est avancée et, puisque de avait confiance dans le ministre de l'inté­ d'embarras. 11 me semble que nous avons si graves questions paraissent au Sénat de­ rieur. Alors, il n'a pas besoin d'exiger des fait ici « beaucoup de bruit pour rien ». et voir être ajournées, si j'interprète bien son garanties spéciales, et doit être convaincu partant que ce débat doit se terminer sim- sentiment, je n'insiste pas. que le ministre veille et veillera à ce que lement par l'ordre du jour pur et simple. Je me borne à déclarer que je voterai ses instructions soient exécutées. M. le ministre de l'intérieur. Je demande l'ordre du jour de M. Duplantier, en affir­ M. René Héry. Je demande la parole. la parole. mant ma pleine et entière confiance en M. le président. La parole est à M. Héry. M. le président. La parole est à M. le M. le ministre de l'intérieur. (Très biem) M. René Héry. M. le ministre de l'inté­ ministre de l'intérieur. M. le ministre de l 'intérieur. Je de­ rieur demande la confiance du Sénat en son M. le ministre de l'intérieur. Messieurs, mande la parole. affirmation qu'il aura la force de faire ap­ comme je viens de le dire au Sénat, j'ac­ M. le président. Laparole est à M. le mi­ pliquer les instructions qu'il a données et cepte l'ordre du jour déposé par MM. Mar­ nistre de l'intérieur. que nous approuvons. raud et Magny. M. le ministre. Messieurs, vous êtes sai­ Pourquoi ces instructions qui, encore une M. le président. Insistez-vous, monsieur sis de trois ordres du jour. 11 en est deux fois, sont excellentes — et, sur ce point, je Delahaye, pour l'ordre du jour pur et qui ont la même signification et la même m'associe aux paroles de notre ami M. Fran­ simple?. portée. Le troisième comporte un blâme çois Albert — pourquoi ces instructions M. Dominique Delahaye. Non, monsieur pour un membre du Gouvernement, et le n'ont-elles pas été appliquées hier et avant- le président. Sénat ne comprendrait pas que le ministre hier dans le Cantal? M. le président. M. Delahaye ne main­ de l'intérieur pût l'accepter sans manquer Ayant la preuve qu'elles ne sont pas ob­ tenant pas sa demande, je vais consulter le à ce que lui commande le sentiment de sa servées, nous n'aurions pas le droit de le Sénat sur la priorité qui a été demandée par dignité. (Très bien! el applaudissements.) dire ? ' M. Duplantier en laveur de son ordre du M. François-Albert. Je demande la pa­ Voilà pourquoi, m'associant au raisonne- jour. role. mont de M. François-Albert, je pense que - M. Duplantier. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Fran­ l'ordre du jour doit indiquer que si les ins­ tructions de M. le ministre de l'intérieur M. le président. La parole est à M. Du­ çois Albert. plantier. sont excellentes, elles le seront encore da­ M. François Albert. Il me parait impos­ M. Duplantier. Messieurs, l'ordre du jour vantage. si elles sont appliquées. (Très bien!) sible, en effet, que M. le ministre de l'inté­ . que j'ai l'honneur de vous demander de M. le président. Je donne une nouvelle rieur accepte un ordre du jour qui contien­ voter est le résumé exact de la pensée qui lecture de l'ordre du jour de M. Duplantier, drait un blâme, même enveloppé, à l'égard a présidé à mon interpellât ion : blâmer les pour lequel la priorité est demandée : de l 'un de ses collègues. procédés de candidature officielle employés « Le Sénat, blâmant les procédés em­ au profit d'un ministre candidat aux élec­ M. Jenouvrier. Ce ministre-là nous ne ployés pour soutenir la candidature de tions sénatoriales prochaines ; prendre acte l'avons pas entendu. M. François-Marsal, ministre des finances, des déclarations de M. le ministre de l'in­ M. Paul Pelisse. Il aurait pu être là au- aux élections sénatoriales, confiant dans le térieur, les approuver, lui témoigner notre jourd'hui, et ne pas faire demander à la Gouvernement pour rappeler à une absolue [confiance, mais en formulant notre volonté commission des finances d'écouler demain neutralité tous ses fonctionnaires, au be­ 1883 SENAT — SKANCE MJ 10 DÉCEMBRE 192« soin par les sanctions des plus énergiques, sence de M. le garde des sceaux pour fixer et 1 inscription de la discussion en tète di passe à l'ordre du jour. » la date de la discussion de cette interpella­ l'ordre du jour de la prochaine séance, let Je consulte le Sénat sur la priorité. tion. effets de la loi s'arrêtant le 15 décembre. ll a été déposé sur le bureau une de­ La parole est à M. le garde des sceaux. La Chambre ayant adopté ce projet de mande de scrutin. M.Gustave Lhopiteau, garde des sceaux, loi, il est indispensable qu'il soit adopte Elle est signée : de MM. Etienne. Raphaël- ministre de la justice. Nous sommes d'ac­ avant le 15 pour qu'il puisse avoir soB Georges Lévy, Brard, René Renoult, Charles cord pour demander au Sénat de fixer effet. Chabert, Cosnier, le docteur Chauveau, Jos­ cette interpellation au vendredi 17 dé­ M. le président. La commission demande sot, Billiet, plus une signature illisible, cembre. la déclaration de l'urgence, l'insertion du Il va être procédé au scrutin. M. le président. M. le garde des sceaux, rapport au Journal officiel et l'inscription (Les votes sont recueillis. — MM. les se­ d'accord avec l'auteur de l'interpellation, du projet de loi à l'ordre du jour de la crétaires en opèrent le dépouillement.) propose de fixer la date de la discussion au prochaine séance. M. le président. Voici, messieurs, le ré­ vendredi 17 décembre. Je mets aux voix la déclaration d'ur­ sultat du scrutin : 11 n'y a pas d'opposition?... gence. 11 en est ainsi décidé. (L'urgence est déclarée.) Nombre des votants...... 279 M. le président. Personne ne s'oppose K Majorité absolue...... 140 l'insertion du rapport au Journal officiel de 10. — DÉPÔT DE PROJETS DE LOI demain ? . . . Pour l'adoption...... 21 Contre...... 25S M. le président. La parole est à. M. le L'insertion est ordonnée. ministre de l'instruction publique. Je consulte le Sénat sur la discussion . Le Sénat n'a pas adopté. M. Honnorat, ministre de C instruclicn immédiate, qui est demandée par vingt MM. Marraud et Magny ont demandé la publique et des beaux-arts. J'ai l'honneur de de nos collègues dont voici les noms : priorité pour leur ordre du jour. Cette déposer sur le bureau du Sénat, au nom de MM. Hervey, Boudenoot, Paul Strauss, priorité est-elle contestée? (Non ! non!) M. le ministre des finances et au mien, un Gaston Menier Millies-Lacroix, Doumer, Je vais donc mettre aux voix cet ordre projet de loi, adopté par la Chambre des Lucien Hubert, d'Elva, Debierre, de Selves, du jour accepté par le Gouvernement. députés, ouvrant au budget des dépenses Monfeuillart, Guillaume Chastenet, Henry J'en donne une nouvelle lecture : du ministère de l'instruction publique, pour Chéron, Cauvin, le comte d'Alsace, le géné­ « Le Sénat, l'année 1920, un crédit extraordinaire pour ral Taufflieb, Bienvenu Martin, Jenouvrier, o Confiant dans le Gouvernement pour la célébration du centenaire de l'académie Magny et Vieu. maintenir l'administration préfectorale en de médecine. Il n'y a pas d'opposition?... dehors des luttes électorales, M. le président. Le projet de loi est ren­ La discussion immédiate est prononcée. « Passe à l'ordre du jour. » voyé à la commission des finances. L'inscription à l'ordre du jour de la pro­ Je mets cet ordre du jour aux voix. Il sera imprimé et distribué. chaine séance est également ordonnée. Il a été déposé sur le bureau une de­ M. le ministre. J'ai l'honneur également mande de scrutin. de déposer sur le bureau du Sénat, au nom 13. — ADOPTION D'UN PROJET DE LOI CON­ Elle est signée de : MM. Paul Doumer, de M. le ministre des colonies un projet de CERNANT LES CARTES D'IDENTITÉ DES VOTA* Milliès - Lacroix, Raphaël- Georges Lévy, loi, adopté par la Chambre des députés, re­ GHURS DE COMMERCE EN ALSACE ET LOR­ Bienvenu Martin, Brard, René Renoult, latif au régime forestier de la Martinique et RAIN И Charles Chabert, Cosnier, Chauveau, Jossot, de la Guadeloupe. Louis Michel, Billiet. M. le président. Le projet de loi est ren­ M. le président. L'ordre du jour appelle Voix nombreuses. Elle est retirée. A mains voyé à la commission des affaires étran­ la 1" délibération sur le projet de loi, adopté levées ! gères. par la Chambre des députés, portant ratifi- M. Duplantier. Je demande la parole. 11 sera imprimé et distribué. ca^ m du décret du 22 décembre 1919, éten­ M. le président. La parole est à M. Du­ dant à l'Alsace et à la Lorraine l'application plantier. de la loi du 8 octobre 1919, relative à l'insti­ M. Duplantier. Si mon ordre du jour, ll. — DÉPÔT DE RAPPORTS tution des cartes d'identité professionnelle messieurs, n'a réuni qu'un très petitnombre pour les voyageurs et représentants de M. le président. La parole est à M. Tis­ commerce. de voix, je m'en console facilement, en pen­ sier. M. Cauvin, rapporteur . J'ai l'honneur de sant qu'un grand nombre de ceux qui ont M. Louis Tissier. J'ai l'honneur de dépo­ voté contre mon texte l'approuvaient néan­ demander au Sénat, d'accord avec le Gou­ ser sur le bureau du Sénat un rapport fait vernement, de vouloir bien déclarer l'ur­ moins. (Sourires .) au nom de la commission de la marine, Après avoir accompli, jusqu'au bout, ce gence. chargée d'examiner le projet de loi, adopté que je considérais comme un devoir d'in­ M. le président. Je consulte le Sénat sur par la Chambre des députés, portant modi­ dépendance, d'honnêteté et de franchise, et fication de la loi du 8 août 1913 sur les en­ l'urgence, qui est demandée par la commis­ n'estimant pas du tout que c'est une dimi­ sion, d'accord avec le Gouvernement. gagements et rengagements dans l'armée nution de se trouver en minorité lorsqu'on Il n'y a pas d'opposition?. . . de mer. fait son devoir, je me rallie, maintenant, à L'urgence est déclarée. M. le président. Le rapport sera imprimé l'ordre du jour de M. Pierre Marraud, qui se et distribué. Si personne ne demande la parole dans la rapproche, en somme, assez sensiblement discussion générale, je consulte le Sénat La parole est à M. Hervey. de mes propres idées, mais en les expri­ sur la question de savoir s'il entend passer M. Hervey. J'ai l'honneur de déposer sur mant d'une façon moins complète et moins à la discussion de l'article unique du projet le bureau du Sénat un rapport fait au nom catégorique. (Très bien! sur divers bancs.) de loi : de la commission chargée d'examiner le M le président. Je vous rappelle, mes­ (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ projet de loi, adopté par la Chambre des dé­ sieurs, qu'il a été déposé une demande sion de l'article unique.) putés, portant ratification du décret du de scrutin public sur l'ordre du jour pré­ M. le président. Je donne lecture de cet 14 novembre 1919, relatif à la compétence article : senté par MM. Marraud et Magny. des commissions de taxation fonctionnant Il va être procédé au scrutin. « Article unique. — Est ratifié le décret en Alsace et Lorraine pour l'établissement (Les votes sont recueillis. — MM. les du 22 décembre 1919, étendant à l'Alsace et de l'impôt sur les traitements et salaires. secrétaires en opèrent le dépouillement.) à la Lorraine l'application de la loi du 8 oc­ M. le président. Le rapport sera imprimé tobre 1919, relative à l'institution des M. le président. Voici, messieurs, le ré­ et distribué. sultat du scrutin: cartes d'identité professionnelle pour les voyageurs et représentants de commerce. a Nombre de votants...... 27t Je mets aux voix l'article unique. Majorité absolue____...... 136 12. — DEPOT D UN RAPPORT. — INSERTION AU Journal officiel (Le projet de loi est adopté.) Pour...... 264 Contre...... 7 M. le président. La parole est à M. Hervey 14. — ADOPTION D'UN PROJET DE LOI RELA­ ' pour le dépôt d 'un rapport. Le Sénat a adopté. TIF A L'APPLICATION EN ALSACE ET EN LOR­ M. Hervey, rapporteur. J'ai l'honneur de RAINE DE LOIS SUR LA VÉRIFICATION PRE­ déposer sur le bureau du Sénat un rapport MIÈRE DES POIDS ET MESURES 9. — FIXATION DK LA DATE D'UNE fait au nom de la commission de l'armée,

INTERPELLATION -' chargée d'examiner le projet de loi, adopté M. le président. L'ordre du jour appelle par la Chambre des députés, tendant à pro­ la l r * délibération sur le projet de loi, adopté M. le président. Au début de la séance, roger de trois mois les effets de la loi du par la Chambre des députés, portant ratifi­ messieurs, M. Louis Michel a déposé une 15 juin 1920, instituant une promotion spé­ cation du décret du 21 mars 1920, relatif à demande d'interpellation au sujet des pour­ ciale au titre des services de guerre dans l'introduction en Alsace et en Lorraine des suites exercées par les tribunaux contre l'ordre de la Légion d'honneur et de la mé­ dispositions de l'article 10 de l'ordonnance les cultivateurs qui augmentent le prix du daille militaire. du 17 avril 1839 et de l'article 2 du décret lait. Le Sénat avait décidé d'attendre la pré­ Je demande l'insertion au Journal officiel du 5 avril 1919 sur la vérification première SÉNAT — SĽÁľíľ-E Dlî 10 DECEMBRE 1920 1883 des poids et mesures, instruments de pe­ « Art. 2. — Le ministre du travail est « Les tribunaux devront prononcer l'in­ sage et de mesurage. chargé de l'exécution du préseììi décret. terdiction de séjour, pendant cinq ans au M. le général Taufflieb, rapporteur. J'ai « Fait à Paris, le 10 décembre 1920. moins et dix ans au plus, contre les indi­ vidus reconnus coupables d'avoir facilité ;. l'honneur de demander au Sénat, d'accord « A. MILLERAND. avec le Gouvernement, de vouloir bien dé­ autrui l'usage desdites substances, soit er « Par le Président de la République : clarer l'urgence. procurant dans ce but un local, soit par tou! « Le ministre du travail, autre moyen. » — (Adopté.) M. le président. Je consulte le Sénat sur t< JOURDAIN. » « Art. 2. — L'article 4 de la loi du 19 juille' l'urgence qui est demandée par la commis­ 1845 suries substances vénéneuses, modifié M. le général Taufflieb, rapporteur. J'ai sion, d'accord avec le Gouvernement par la loi du 12 juillet 1916, est complète l'honneur de demander au Sénat, d'accord 11 n'y a pas d'opposition?... comme suit ι L'urgence est déclarée. avec le Gouvernement, de vouloir bien dé­ « Les locaux où l'on use en société de? clarer l'urgence. Si personne ne demande la parole dans la stupéfiants sont assimilés aux lieux livré> M. le président. Je consulte le Sénat sur discussion générale, je consulte le Sénat notoirement aux maisons de jeu ou à b sur la question de savoir s'il entend passer l'urgence, qui est demandée parla commis­ débauche en conformité de l'article 10 di; sion, d'accord avec le Gouvernement. à la discussion de l'article unique du projet décret des 19-22 juillet 1791. » — (Adopté. Il n'y a pas d'opposition ?... de loi. Je consulte le Sénat sur la question de L'urgence est déclarée. (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ savoir s'il entend passer à une 2* délibéra­ Si personne ne demande la parole dans la sion de l'article unique.) tion. discussion générale, je consulte le Sénat (Le Sénat décide qu'il passe à une 2e dé­ M. le président. Je donne lecture de cet sur la question de savoir s'il entend passer libération.) article : à la discussion des articles du projet « Article unique. — Est ratifié le décret de loi. du 21 mars 1920, introduisant, en Alsace et (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ 17. — ADOPTION D'UNE PROPOSITION DE LOI en Lorraine, les dispositions de l'article 10 sion des articles.) CONCERNANT LES MARCHANDS DE VINS EN de l'ordonnance du 17 avril 1839 et de l'arti­ M. le président. Je donne lecture de l'ar­ GROS DE PARIS cle 2 du décret du 5 avril 1919 sur la vérifi­ ticle 1" : cation première des poids et mesures, instru­ « Art. l,r. — Les assurés de la loi des re­ M. le président. L'ordre du jour appelle ments de pesage et de mesurage. » traites ouvrières et paysannes, ainsi que les la l re délibération sur la proposition de loi. Je mets aux voix l'article unique. bénéficiaires des régimes spéciaux prévus adoptée par la Chambre des députés, ten­ Le projet de loi est adopté.) à l'article 10 de ladite loi, lorsqu'ils travail­ dant à proroger jusqu'au 1" octobre 1921 M. le rapporteur. Je demande la parole. lent dans les départements d'Alsace-Lor­ le délai imparti aux marchands de vins en gros de Paris pourle transfert de leur com­ M. le président. La parole est à M. le raine, doivent, à titre transitoire, eiî'ectuer les versements prévus par la législation merce en dehors de cette ville. rapporteur. locale, tout en continuant à bénéficier des M. Ranson, rapporteur. J'ai l'honneur d" M. le rapporteur. Je demande qu'à avantages prévus par les lois et règlements demander au Sénat, d'accord avec le Gou­ l'avenir, dans les projets relatifs à l'Alsace des retraites en vigueur qui leur étaient vernement, de vouloir bien déclarer l'ur­ et à la Lorraine, soient définitivement applicables dans les autres départements gence. supprimés les mots « Alsace » et « Lor­ du territoire français, à moins quil ne M. le président. Je consulte le Sénat sur rrine » pour les remplacer par les mots demandent, avant l'échange de leur pre­ l'urgence qui est demandée par la commis ¬ « départements de la Moselle, du Bas-Rhin mière carte-quittance, à être placés sous le sion, d'accord avec le Gouvernement. et du Haut-Rhin. » (Approbation vive et gé­ régime local. » 11 n'y a pas d'opposition ?. . . nérale.) Je mets l'article 1" aux voix. L'urgence est déclarée. M. Gustave Lhopiteau, garde des sceaux, (L'article 1 er est adopté.) Si personne ne demande la parole dans ministre de la justice. Je prends bonne note M. le président. « Art. 2. — Les assurés la discussion générale, je consulte le Sénat de l'observation de M. le rapporteur. Elle précédemment aililiés aux diverses institu­ sur la question de savoir s'il entend passer est, d'ailleurs, entièrement justifiée. (Très tions d'assurance-invalidité d'Alsace et de à la discussion de l'article unique de la pro­ bien! très bien !) Lorraine, lorsqu'ils travaillent dans les position de loi. autres départements français, doivent, à (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ titre transitoire, effectuer les versements sion de l'article unique.) 15.— ADOPTION D'UN PROJET DE LOI RÉGLANT prévus par les lois et règlements des M. le président. Je donne lecture de cet ' HO Vi SO IRE MEN Τ LA SITUATION DES ASSU­ retraites qui y sont applicables, tout en article : MÉS DE LA LOI DES RETRAITES EN ALSACE continuant à bénéficier des avantages pré­ « Article unique. — Le délai imparti aux ET LORRAINE vus, soit par le code du 19 juillet 1911, soit marchands de vins en gros de Paris par Ir par la loi du 20 décembre 1911, à moins loi du 31 décembre 1917, pour le transfer; ' M. le président. L'ordre du jour appelle qu'ils ne demandent, avant l'échange de de leur commerce en dehors de cette ville, la 1" délibération sur le projet de loi leur première carte d'assurance, à être est prorogé jusqu'au 1" octobre 1921. » tendant à régler provisoirement la situa­ placés sous le régime des retraites ou­ Je mets aux voix l'article unique de la tion des assurés de la loi des retraites vrières. » — (Adopté.) proposition de loi, et des bénéficiaires des institutions d'assu- « Art. 3. — Des arrêtés interministériels, (La proposition de loi est adoptée.) ran ce-invalidité d'Alsace-Lorraine. pris d'un commun accord entre le président J'ai à donner connaissance au Sénat du du conseil et le ministre du travail, régle­ décret suivant : ront les mesures d'application de la pré­ 18. — ADOPTION D UN PROJET DE LOI CON­ sente loi, qui prendra effet à dater du 11 no­ CERNANT LES PENSIONS D'ALSACIENS-LOR- « Le Président de la République fran­ vembre 1918. » ~ (Adapté.) RAINS çaise, Je mets aux voix, messieurs, l'ensemble M. le président. L'ordre du jour appelle du projet de loi. la 1" délibération sur le projet de loi, adopté « Sur la proposition du ministre du tra­ (Le projet de loi est adopté.) vail, par la Chambre des députés, portant appro­ « Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi bation d'une convention particulière, con­ clue le 3 mars 1920 entre la France et l'Alle­ constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les 16.— i re DÉLIBÉRATION SUR UN PROJET DE rapports des pouvoirs publics, qui dispose LOI CONCERNANT LA VENTE DES SUBSTANCES magne, relative au payement des pensions à leurs titulaires alsaciens-lorrains et aux que les ministres peuvent se faire assister, VÉNÉNEUSES devant les deux Chambres, par des com­ conditions d'applicati*» de l'article 62 du missaires désignés pour la discussion d'un M. le président. L'ordre du jour appelle traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. projet de loi déterminé, la t re délibération sur le projet de loi ayant M. de Marguerie, rapporteur. J'ai l'hon­ pour objet de compléter la loi du 19 juillet neur de demander au Sénat, d'accord avec « Décrète : 1845 sur la vente des substances véné­ le Gouvernement, de vouloir bien déclarer neuses, modifiée par la loi du 12 juillet 1916, l'urgence. « Art. l ,r. — M. Georges Caben-Salvador, concernant l'importation, le commerce, la M. le président. Je consulte le Sénat sur directeur des retraites ouvrières et paysan­ détention et l'usage des substances véné­ l'urgence qui est demandée par la commis­ nes, est désigné, en qualité de commissaire neuses. sion, d'accord avec le Gouvernement. du Gouvernement, pour assister le ministre Quelqu'un demande-t-il la parole dans la Il n'y a pas d'opposition'?... du travail, au Sénat, dans la discussion du discussion générale ? . . . L'urgence est déclarée. projet de loi tendant à régler provisoire­ Je donne lecture de l'article 1" : Si personne ne demande la parole dans ment la situation des assurés de la loi des « Art. 1". — L'article 2 de la loi du la discussion générale, je consulte le Sénat retraites et des bénéficiaires des institu­ 19 juillet 1845 sur les substances véné­ sur la question de savoir s'il entend passer tions d'assurance-invalidité d'Alsace-Lor- neuses, modifié par la loi du 12 juillet 1916, à la discussion de l'article unique de la .taine. , est complété comme suit ; proposition de loi. 1884 SÉNAT — SÉANCE PIJ ió DECEMBRE 1920

(Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ la commission relative à l'attribution de Organisation des bureaux ; sion de l'article unique.) croix de la Légion d 'honneur. . Nomination des commissions mensuelles, M. le président. Je donne lecture de M. Doumer demande ensuite l'inscription, savoir : cet article: à la suite de l'ordre du jour, du projet et de Commission des congés ;9 membres). « Article unique. — Le Président de la la proposition qui figuraient à la suite de Commission des pétitions (9 membres 1 . République est autorisé à ratifier et, s'il y a l 'ordre du jour de la séance de ce jour, à Commission d'intérêt local ,9 membres). lieu, à faire exécuter la convention particu­ savoir : Commission d'initiative parlementaire lière conclue à baden-Baden, le 3 mars 1 ° la discussion de la proposition de (18 membres). 1920, entre la France et l'Allemagne, ayant résolution de M. Paul Doumer et de plu­ A quinze heures, séance publique : pour objet d'assurer le payement des pen­ sieurs de ses collègues, relative à l'étude Discussion du projet de loi, adopté par la sions à leurs titulaires alsaciens-lorrains et des lignes de chemin de fer de pénétration Chambre des députés, tendant a proroger de préciser les conditions d'application de en Alsace a travei s les Vosges ; de trois mois les eîïcts de la loi du ¡5 juin l'article 62 du traité de Versailles, signé à 2° la l rc délibération sur le projet de loi, 1920, instituant une promotion spéciale au Versailles, le 28 juin 1919. adopté par la Chambre des députés, portant titre des services de guerre dans l'ordre de « Une copie de cet arrangement sera an­ ratification des décrets du 2"> novembre la Légion d'honneur et de la médaille mili­ nexée à la présente loi. » 1919, relatifs à L'introduction dans les dé­ taire; Je mets aux voix l'article unique du projet partements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Discussion de la proposition de résolu­ de loi. Haut-Rhin des lois françaises pénales et tion de M. Paul Dominr et plusieurs de ses (Le projet de loi est adopté.) d'instruction criminelle, sous réserve du collègues, relative ¡\ l'étude des lignes de maintien provisoire en vigueur de diverses chemin de fer de pénétration en Alsace à dispositions des lois pénales locales. travers les Vosges ; 19. — RÈGLEMENT DE L'ORDRE DU JOUR L'ordre de ces inscriptions est-il contesté? 1" г délibération surle projet de loi, adopté (Non! non !} par la Chambre des députés, portant ratifi­ M. le président. Voici, messieurs, quel Il en est ainsi décidé. cation des décrets du 25 novembre 1919, pourrait être l'ordre du jour de notre pro­ M. le garde des sceaux. M. Gouge a relatifs à l'introduction dans les départe­ chaine séance.... insisté pour que vienne en suite la question ments de la Moselle, du Вas-Rhin et du M. Guillaume Poulle. Je demande la des décrets moratoires. Haut-Rhin des lois françaises pénales et parole. Il est tout à fait urgent de voter cette loi d'instruction criminelle, sous réserve du M. le président. La parole est à M. Poulle . qui, probablement, ne soulèvera aucune maintien provisoire en vigueur de diverses M. Guillaume Poulle. Je demande au discussion, car le vote doit en avoir lieu dispositions des lois pénales locales; Sénat de vouloir bien décider que le projet avant le 31 décembre. I e délibération sur le projet de loi, adopté de loi sur l'amnistie, dont le rapport a été M. René Gouge. Parfaitement. par la Chambre des députés, tendant au mis en distribution aujourd'hui même, sera M. le président. M. Gouge, d'accord avec règlement des sommes demeurées impayées inscrit à l'ordre du jour de mardi. Le Sénat M. le garde des sceaux, demande que le par application des décrets relatifs à la pro­ pourrait inscrire la discussion de ce projet Sénat inscrive au quatrième rang de l'ordre rogation des échéances en ce qui concerne à la suite du projet rapporté par notre col­ du jour : les débiteurs qui sont ou ont été mobilisés, lègue M. Hervey. Le projet de loi tendant au règlement des ainsi que les débiteurs domiciliés dans les M. Gustave Lhopiteau, garde des sceaux, sommes demeurées impayées par applica­ régions précédemment envahies ou parti­ ministre de la justice, le suis d'accord avec tion des décrets relatifs à la promulgation culièrement atteintes parles hostilités; M. Poulle pour que ce projet soit inscrit à des échéances en ce qui concerne les débi­ l" délibération sur le projet de loi, adopté l'ordre du jour de mardi. teurs qui sont ou ont été mobilisés. par la Chambre des députés, relatif à l'am­ M. Jeanneney. Comme président de la Il n'y a pas d'opposition?. . . nistie ; commission du régime de l'expropriation, 11 en est ainsi décidé. I ro délibération sur la proposition de loi, je prie le Sénat de vouloir bien mettre à la A la suite de ces projets, M. Poulle de­ adoptée par la Chambre des députés, ten­ suite de son ordre du jour de mardi la dis­ mande, d'accord avec M. le garde des dant à proroger les sociétés par actions cussion de ce projet de loi. sceaux, que soit inscrit le projet relatif à ayant leur siège social ou exploitation en M. Paul Doumer. Je demande que l'on l 'amnistie. régions libérées ou dévastées et qui sont maintienne en tête de l'ordre du jour les M. le garde des sceaux. Parfaitement. arrivées à leur terme statutaire depuis le deux propositions et le projet de loi relatifs M. le président. U n'y a pas d'opposi­ 1 r août 1914 ; à l'Alsace et la Lorraine déjà inscrits à l'ordre tion ?. . . I ro délibération sur la proposition de loi, du jour de la séance d'aujourd'hui. Il en est ainsi décidé. adoptée par la Chambre des députés, ten­ M. René Gouge. Le projet de loi qui Après le projet sur l'ainnistie, viendraient dant à modifier l'article 20 de la loi du tend à mettre fin au régime des décrets en discussion : 14 juillet 1905, relative à l'assistance obliga­ moratoires est extrêmement urgent, il doit Le projet de loi relatif aux sociétés par toire aux vieillards, aux infirmes et aux in­ être, en effet, voté par le Sénat avant le actions dans les régions libérées. curables privés de ressources ; 1 er janvier. Je demande donc au Sénat, cer­ Puis le projet sur l'assistance aux vieil­ Suite de la discussion de la proposition tain d'être d'accord avec M. le garde des lards, infirmes et incurables. . . de loi, adoptée par la Chambre des dépu­ sceaux, de vouloir bien l'inscrire à son M. Paul Strauss. C'est pour ce projet de tés, portant protection de la propriété com­ ordre du jour, de telle sorte que la dis­ loi que je demande un tour de faveur, suf­ merciale ; cussion, qui sera, d'ailleurs, extrêmement fisamment motivé par les considérations Discussion de la proposition de loi de brève, puisse avoir lieu aussitôt après la que j'ai fait valoir, puisque le nouveau ré­ M. Meline, concernant les petites exploita­ discussion du projet d'amnistie, inscrit à gime prévu pour remplacer les majorations tions rurales (amendement n° 1 à la propo­ l'ordre du jour de mardi. de 10 fr. par mois doit débuter au 1 " jan­ sition de loi de MM. Ribot, Meline, Bour­ M. Paul Strauss. Je demande la parole. vier 1921 , et que ce n'est pas trop de ce très geois et Paul Strauss, relative aux avances M. le président. La parole est à court délai pour que les conseils munici­ des sociétés de crédit immobilier pour l'ac­ M. Strauss. paux prennent leurs dispositions en consé­ quisition de la petite propriété) ; M. Paul Strauss. Je demande l'inscrip­ quence. I ro délibération sur le projet de loi, adopté tion privilégiée, en tête de l'ordre du jour, M. Millies-Lacroix, président de la com­ par la Chambre des députés, relatif au d'un rapport sur l'assistance obligatoire aux mission des finances. Je demande la parole. choix et à la surveillance des taureaux em­ vieillards, aux infirmes et aux incurables. M. le président. La parole est à M. le ployés à la reproduction et à la création La commission des finances va incessam­ président de la commission des finances. d'un « certificat d'autorisation » de repro- ment déposer son avis. 11 y a une extrême M. le président de la commission des duct eurs bovins; urgence à statuer sur ce point, parce que finances. La commission des finances ne l re délibération surle projet de loi, adopté la majoration mensuelle de 10 fr. par mois s'oppose pas à la demande de notre col­ par la Chambre des députés, portant modi­ au bénéfice des assistés de la loi du 14 juil­ lègue, sous la seule réserve que, appelée à fication à la loi du 3 mai 1841 sur l'expro­ let 1905 expire le 31 décembre 1920. H con­ délibérer sur ce projet demain, elle puisse priation pour cause d'utilité publique, mo­ vient d'homologuer et de consacrer, si tel émettre son avis avant la prochaine difiée par les lois des 21 avril 1914 et 6 no­ est l'avis du Sénat, le texte adopté par la séance. vembre 1918; Chambre des députés, afin que les conseils M. Paul Strauss. Parfaitement, c'est sous Discussion des projets de résolution : généraux, d'une part, et les conseils muni­ cette réserve que je demande son inscrip­ I o portant règlement définitif du compte des cipaux, de l'autre, puissent prendre leurs avant le projet sur l'amnistie. recettes et des dépenses du Sénat pour dispositions pour que le nouveau régime M. le président. Le Sénat vient de se l'exercice 1919; 2° portant règlement défi­ puisse commencer à être appliqué à partir prononcer, et je.ne puis lui demander de nitif du compte des recettes et des dépenses du i or janvier 1921. (Assentiment) statuer à nouveau. (Approbation.) de la caisse de retraites des anciens sé­ M. le président. Le Sénat a décidé tout Voici quel serait donc l'ordre du jour de nateurs et de celle des employés du à l 'heure l'inscription en tète de l'ordre du notre prochaine séance : Sénat pour l'exercice 1919; 3" portant rec­ jour de la prochaine séance la discussion A quatorze heures et demie, réunion dans tification du budget des dépenses du Sénat du projet de loi concernant les pouvoirs de les bureaux : pour l'exercice 1920; 4° portant : 1° fixation SÉNAT — SÉlfíCH Bü 10 DÉCEMBRE 1920 1885 du budget des dépenses du Sénat pour chez eux sans être obligés de distiller un mi­ les conseils de guerre du front, de façon qui l'exercice 1921 ; 2° évaluation des recettes nimum de deux hectolitres d'alcool pur. les services de ceux-ci puissent être récom­ et des dépenses de la caisse des retraites pensés. des anciens sénateurs et de celle des em­ ployés du Sénat ; 5· portant modification 3901. — Question écrite, remise àia prési­ dence du Sénat, le 9 décembre 1920, par 3908. — Question écrite, remise à la pré­ des articles 2, alinéa 2°, 5, alinéa 1 er, 8 de sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, pal la résolution tendant à créer une caisse de M. Fourment, sénateur, demandant à M. le ministre des finances quel est le nombre de M. Duquaire, sénateur, demandant à M. le retraites pour les anciens sénateurs, leurs commis de perception blessés de guerre, déco­ ministre des finances si les percepteurs ne veuves et leurs orphelins mineurs, adoptée rés de la Lésion d'honneur ou de la médaille doivent pas, conformément aux instruction! le 28 janvier 1905. militaire pour faits ou blessures de guerre, ministérielles, accorder des délais pour le paye­ Quel jour le Sénat entend-il tenir sa pro­ candidats percepteurs en 1919, compris sur la ment de leurs impôts aux propriétaires qui sont eux-mêmes créanciers de l'État. chaine séance ? liste de classement pour l'obtention d'une per­ Voix nombreuses. Mardi. ception, parue au Journal officiel du 31 octobre M. le président. Il n'y a pas d'opposition?... 1919, et combien de demandes de commis rem­ plissant les conditions ci-dessus ont pu rece­ Le Sénat se réunira donc, mardi 14 dé­ 3909. — Question écrite, remise à la pré­ voir satisfaction. sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par cembre, à quatorze heures et demie dans les M. Duquaire, sénateur, demandant à M. la bureaux et à quinze heures en séance pu­ ministre des finances si les délais accordés blique avec l'ordre du jour qui vient d'être 3902. — Question écrite, remise à la pré­ jusqu'au 31 décembre 1920 pour les impôts de réglé. sidence du Sénat, le 9 décembre 1920, par 1914, 1915 et 191G ne doivent pas être accordés M. Fourment, sénateur, demandant à M. le jusqu'au 31 décembre 1921 pour les impôts de 20. — CONGÉ ministre des finances d accorder aux commis 1917, 1918 et 1919 et aussi pour ceux de 1920. de perception de carrière les plus éprouvés par notamment pour les propriétaires qui ont, M. le président. La commission des con­ la guerre ou les plus méritants — (réformés, avant la réponse ministérielle du 9 novembre gés est d'avis d'accorder un congé à M. Phi­ blessés, décorés de la Légion d'honneur, de la 1920, soldé i'arriéré de leurs impôts jusqu'à 1919 inclus. lipot. médaille militaire ou de la croix de guerre avec Il n'y a pas d'opposition?... plusieurs citations) ayant un certain nombre Le congé est accordé. d'années de services effectifs postérieurs à Personne ne demande plus la parole?... leur majorité -- un certain nombre de percep­ 3910. — Question écrite, remise à la pré­ sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par La séance est levée. tions de toutes classes pendant quelques an­ nées, en récompense de leur conduite aux M. Albert Gérard, sénateur, demandant à (La séance est levée à dix-huit heures armées. M. le ministre de la guerre pourquoi le ma­ cinq minutes.) gasin central automobile refuse de payer des sommes qu'il doit depuis 19-1 S et 1919 & de Le Chef du service petits industriels qui ont besoin de cet argent de la sténograpliie du Sénat, 3903. — Question écrite. remise à la pré­ sidence d„u Sénat, le 9 décembre 1920, par pour faire face à leurs aalaires. E. GUÉNIN. M. Fouířnent, sénateur, demandant à M le ministre des finances de vouloir bien — dans l'hypothèse d'une réponse négative à la ques­ 3911. — Question écrite, remise ft la pré­ QUESTIONS ÉCRITES tion précédente — classer en tout premier lieu, sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par dans le classement des demandes des employés M. de Monzie, sénateur, demandant à M. le Application de l'article 80 du règlement, mo­ do perception à l'emploi de percepteur, les ministre de la guerre si les engagés volon­ difié par la résolution du 7 décembre 1911 et demandes des commis de carrière les plus taires pour la durée de la guerre de la classe ainsi conçu : éprouvés par la guerre, conformément à l'es­ 1920 doivent accomplir le même temps de prit des lois votées par les Chambres en faveur service que leurs collègues de cette même « Art. 80 — Tout sénateur peut poser à un des blessés et anciens combattants. classe ou s'ils sont astreints à la durée du ser­ ministre des questions écrites ou orales. vice que doivent accomplir ceux de la classe « Let questions écrites, sommairement rédi­ 1919. gées, sont remises au président du Senat. « Dans les huit jours qui suivent leur d'pjt, 3904. — Question écrite, remise à la pré­ elles doivent être imprimées au Journal officiel sidence du Sénat, le 9 décembre 1920, par M. Michaut, sénateur, demandant à M. le mi­ 3912. — Question écrite, remise à la pré­ avec les réponses faites par les ministres. Elles sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par ne feront pas l'objet d'une publication spéciale. nistre de la guerre si un sous-lieutenant d'artillerie de la classe 1918 mis en sursis lo M. de Monzie, sénateur, demandant à M. le « Les ministres ont la faculté de déclarer par 23 octobre 1919, pour continuation d'études à ministre de la guerre, s'il ne compte pas, une écrit que l\ntérft public leurintrrdii de répondre réduction de la durée du service militaire étant ou, à titre exceptionnel, qu'ils réclament un l'école centrale et auquel il reste encore à à prévoir pour la classe 1920, prendre une délai pour rassembler les éléments de leur accomplir six mois de service actif, peut de­ mander à effectuer ce service au Maroc et, décision pour les engagés de cette classe, cer­ réponse... » dans l'affirmative, quelles seraient les forma­ tains d'entre eux ayant déjà près de trente moi» de service. 3898. — Question écrite. remise à la pré­ lités à remplir. sidence du Sénat, le 8 décembre 1920, par M. Fortin. sénateur, demandant 4 M. le mi­ nistre de la justice s'il est exact qu.une ins­ 3905. — Question écrite, remise à la pré­ 3913. — Question écrite, remise à la pré­ truction soit ouverte au parquet de la Seine, sidence du Sénat, le 9 décembre 1920, par sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par dejuis novembre 1919, contre le» dirigeant» de M. Le Hars, sénateur, demandant à M. le M. de Monzie, sénateur, demandant à M. le la Mutuelle de France el des colonies; qu'au­ ministre de l'intérieur s'il ne serait pas pos­ ministre de la guerre, pourquoi un élève de cune saisie de pièces n'ait encore éié fa i ι e par sible do faire des fiches imprimées qui seraient l'école de Saint-t:yr — reçu au concours de 1916, la justice et que, le 20 levner U19, un vioient envoyées aux commissariats de police ou aux aspirant en août 1917, sous-lieutenant à titre incendie ait détruit la plus grande partie de la parquets par les soins de la sûreté générale temporaire en mai 1918, après blessure et cita­ comptabilité au siège social de . pour alléger les budgets communaux des tions, fait prisonnier fin mai 1918 — est tou­ lourdes charges qui leur incombant du fait de jours sous-lieutenant après vingt-huit mois de la tenue obligatoire dans les commissariats de grade, et si aucune mesure n'est envisagée en police d'un répertoire sur fiches des individus faveur des ofliciers qui, se trouvant dans cette 3899. — Question écrite, remise à la pré­ signalés dans les bulletins de police criminelle. sidence du Sénat, le 9 décembre 1920, par situation, sont ainsi placés après leurs cama­ M. Foulhy, sénateur, demandant à M. le mi­ rades de la promotion suivante au point de vue ancienneté. nistre de l'instruction publique si un proies- seur de l'enseignement seconda, re au traite- 3906. — Question écrite, remise à la prési­ tement brut de 10.800 fr., ayant une fille de dence du Sénat, le 10 décembre 1920, par plus de seize ans sans re-sources personnelles, M. Dominique Delahaye, sénateur, deman­ 3914. — Question écrite, remise à la pré­ n'a plus droit à l'indemnité rédube de cherté de dant à M. le ministre des travaux publics sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par vie de 460 fr., cela contrairement aux instruc­ quelles sont les dates des arrutes que vise M. de Monzie, sénateur, demandant à M. le tions de M. le ministre des finances du 13 juil­ l'alinéa final de sa circulaire du 25 août der­ ministre du commerce comment et pourquoi, let 1920 où il est dit : « Il ne sera lait état que nier adressée aux fonctionnaires du contrôle au malgré les dispositions du dernier article du des enfants vivants âgés de moins de seize ans sujet de l'hygiène et la propreté sur les che­ décret du 11 juin 1913, la demande formée par ou de ceux qui, ayant dépassé cet .ige, sont mins de fer et combien de procès-verbaux ont le syndicat du commerce des sucres à Paris, en fait à la charge du fonctionnaire n'ayant été dressés contre les compagnies en exécution n'a fait l'objet — passé le délai de deux mois pas de ressources personnelles. dudit alinéa. prévu parle décret — ni d'une opposition mi­ nistérielle, ni d'une insertion au Journal e/i*- ciel. 3907. — Question écrite, remise à la pré­ 3900. — Question écrite, remise à la pré­ sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par sidence du Sénat, le 9 décembre 1920, par M. Héry, sénateur, demandant à M. le mi­ 3915. — Question écrite, remise à la pré­ M. Leneveu, sénateur, demandant k M. le nistre de la guerre s'il est possible — pour sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par ministre des finances s'il pourrait cette année les propositions dans l'ordre de la Légion M. Louis Soulié, sénateur, demandant à M. le où la récolte des pomme* a été déficitaire, où d'honneur soumises à la commission que pré­ ministre du commerce s'il a envisagé l'orga­ le stock des cidres est peu abondant — et en rai­ side M. le général Fayolle — de faire une dis­ nisation d'une procédure prévoyant la consul- son de la crise de la main-d'œuvre — autoriser tinction entre les oltUiers de troupe combat­ talion obligatoire des chambres de commerce exceptionnellement les cultivateurs à bouillir tants et les officiers d» troupe détachés dans et des grandes fédérations ouvrières consti­ 188β SENAT — SEANCE DU 10 DECEMBRE 1920

tuées conformément à la loi, sur tous les pro­ ral, in globo, sans mention d attribution parti­ nistre des régions libérées s'est seulement jets de lois qui touchent aux intérêts com­ culière. réservé le droit de statuer sur ces sortes merciaux et industriels. d'avances, en raison des abus qui lui avaient été révélés.

3804. — M. Gaudin de Villaine, sénateur, 3916. — Question écrite, remise à la pré­ demande a M. le ministre de la guerre, afin sidence du Sénat, le 10 décembre 1920, par d'éviter une inégalité — son département 3826. — M. Delpierre, sénateur, demanda M. Dehove, sénateur, demandant à M. le mi­ allouant l'indemnité n° 2 pour charges mili­ à M. le ministre des régions libérées si le nistre des régions libérées si un commerçant taires aux officiers et sous-officiers du gouver­ président de la chambre des notaires est qua- .Sinistré dont le dossier de dommages de guerre nement militaire de Paris, tandis que la ma­ lilié pour réclamer le montant g. obal des dé­ a été examiné par la commission cantonale, rine alloue l'indemnité n° 1 — d'accorder immé­ penses pour mise en sûreté et retour dans les qui a déterminé la valeur 1914 et les frais com­ diatement les mêmes indemnités, à égalité ou études des archives notariales de son arron­ plémentaires, peut, ayant consacré à son ins­ à correspondance de grade, dans une mėme dissement, ou bien si chaque notaire doit tallation une somme supérieure à l 'indemnité localité, et qu'une commission interministé­ produire un état séparé, alors même que c'est gloì ale qu'il n'a touchée qu'en partie, céder rielle soit créée à letfet d'organiser une la chambre des notaires qui a payé les frais son commerce en se réservant le droit de tou­ échelle unique de salaires et d'indemnités. de départ et réclamé à chacun sa quote-part. cher le complément de l'indemnité. (Question du m novembre 1У20.) (Question du 23 novembre 1920 ) Réponse. — Les crédits votés par le Parle­ Réponse. — La demande doit être présentée ment pour le 2 e semestre 1920, au titre du bud­ par chacun des sinistrés pour son propre get de la guerre, n'ont pas permis de classer compte, puisqu'en définitive chacun a sup­ 3917. — Question écrite, remise à la pré­ les garnisons du G. M. P. dans la catégorie porté sa part individuelle des frais engagés et sidence du Sénat, le 1(» décembre 1920, par des places ouvrant droit à l'indemnité pour que, par conséquent, le dommage n'a pas un 'M. Quilliard, sénateur, demandant à M. le mi­ charges militaires n° 1 ; cette mesure ne caractère collectif. nistre de l'agriculture s'il ne serait pas pos­ pourra être réalisée à partir du 1« janvier 1921 sible que soient désignées, soit par le minis­ que si les crédits demandés à cet elfet sont tère. soit par les préfets, des commissions char­ accordés. L'examen des questions relatives au gées d'acquérir pour les régions libérées les classement des places pour le droit à l'indem­ 3839. — M. le ministre de la guerre fait veaux femelles dont les éleveurs désireraient nité pour charges de famille et a l'indemnité connaître à M. le président du Sénat qu'un se défaire et qu'ils n'ont pas le droit de faire de cherté de vie est confié à une commission délai lui est nécessaire pour rassembler les éléments de la réponse à faire à la question abattre. spéciale instituée par arrêté ministériel du 1 er août 1920 et qui comprend un représen­ posée, le 27 novembre 1920, par M. Beaumont, sénateur. tant du ministère de la marine.

RÉPONSES DES MINISTRES AUX QUESTIONS ÉCRITES 3843. — M. Trystram, sénateur, demande 3815. — M. Charpentier, sénateur, demande à M. le ministre de l'intérieur s'il n'y aurait à M. le ministre de l'instruction publique si 3789. — M. le ministre des régions libé­ pas intérêt à publier au Journal officiel les le décret du 6 novembre supprime l'indemnité rées fait connaître à M. le président du Sénat noms des personnes auxquelles des médailles de zone pour la remplacer par des majorations et des diplômes ont été attribués en témoi­ qu'un délai lui est nécessaire pour rassembler d'ancienneté ou si ces majorations doivent les éléments de la réponse & faire à la ques­ gnage du dévouement qu'elles ont apporté à s'ajouter à l'indemnité de zone. (Question du tion posée, le 16 novembre 1920, par M. Le­ soulager les réfugiés et les rapatriés. (Question 19 octobre I9i0.) brun, sénateur. du i') novembre Iilo.) Réponse. — Le décret du 6 novembre ne sup­ Réponse. — De même qu'il l'avait fait pré­ prime pas l'indemnité de zone que les inté­ cédemment à l'égard des personnes qui se ressés continuent à recevoir tout en bénéfi­ S792. — M. Jules Delahaye, sénateur, de­ sont particulièrement dévouées pendant la ciant de la majoration d'ancienneté pour mande à M. le ministre des affaires étran­ guerre au service des allocations militaires, le séjours en régions dévastées prévue par le ministère de l'intérieur vient d'adresser aux gères quel est le total des dépenses incombant texte précité. à la France pour l 'ensemble des services de la personnes qui se sont spécialement consacrées Société des nations; le nombre des membres à l'assistance aux réfugiés un témoignage de de la Société des nations délégués par la sa gratitude sous la forme de plaquettes et de France, payés plus de 50,000 fr., quels sont- 3821. — M. Leneveu, sénateur, demande à diplômes; mais il ne s'agit là en aucune ma­ ils et leurs fonctions, le chiffre de leurs appoin­ M. le ministre de la guerre si les offiicers du nière de distributions honorifiques ayant carac­ tements. (Question du 1ā novembre 1920.) service dos chemins de 1er, qui ont été affectés tère de décoration et comportant un ruban, à des ga es du front ou voisines du front quo­ comme pour les médailles que décerne, à. Réponse. — 1. Le total des dépenses incom­ tidiennement bombardées, ont droit à la mé­ d'autres titres, le ministère de l'intérieur (mé­ bant à la France pour l'ensemble des services daille de la Victoire, et, dans l 'affirmative, quel dailles pour actes de courage, médaille d'hon­ de la Société des nations se montera pour est le service qui doit les autoriser, en l'ab­ neur des cantonniers,, employés d'octroi,- l'exercice 1921 à 4.322,930 fr. sence des commissions de réseau et des régu­ sapeurs-pompiers). a) La plus grosse partie de ce chiffre corres­ latrices qui ont cessé leurs fonctions à la fln Dans ces conditions, il parait y avoir d'au-, pondant a la contribution delà France dansles de la guerre. (Question du 22 novembre 1U20.) tant moins lieu à publication au Journal officiel dépenses du secrétariat international à la que celui-ci, encombré, n'arrive qu'avec un Société des nations (soit 3,468,i:00fr.) est approxi­ Réponse. — La question des ayants droit à retard considérable à réaliser les publications mative, parce qu 'elle correspond au chilľre de la médaille interalliée de la Victoire est actuel­ obligatoires. ïtancs-or 1,155,686 fr. 60. Le franc-or étant cal­ lement soumise à un travail de revision qui culé en fonction àia fois de la parité du dollar sera soumis à la ratification du Parlement. par rapport à l'or į5 . 1 82G) et du change du 3852. — M. Léon Perrier, sénateur, de­ dollar. En tenant compte du change du dollar à à M. le ministre de l'intérieur si une 15,547, le franc-or ressort à 3 fr. papier et le société groupant les anciens élèves des écoles montant de franc-or 1,1Γι5,686 fr. 60 doit être 3823. — M. Fourment, sénateur, demande laïques de toute une ville importante, assu­ inscrit au budget pour 3,468,000 fr. à M. le ministre de la guerre s'il ne croit pas rant le fonctionnement do patronages, gar­ ' Les autres dépenses sont : pouvoir mettre en sursis libérable d'un mois diennages et asiles d'enfants, d'une biblio­ b) Représentation diplomatique de la France, les fils d'étrangers, incorporés le 15 janvier 1918 et plus âgés que les hommes incorporés à thèque, d'un cercle de jeunes gens et d'adultes, 250,000 fr. ; . de conférences éducatives, de représentations c': Service français de la Société des nations cette date, lui faisant remarquer que ces (ils morales, est. en considération des services ren­ d'étrangers doivent bénéficier de leur libéra­ à Paris, 30ί,9Γ0 fr.; dus, en situation d'obtenir la reconnaissance' tion définitive le 15 janvier 1921 et qu'un grand d) Secrétariat français à Genève, a créer. d'utilité publique. (Question du 30 novembre 2. Le seul membre de la Société des nations nombre d'entre eux, après avoir été libères par 19M.) délégué par le Gouvernement français est le erreur et avoir entrepris des affaires commer­ représentant de la France au conseil, qui a ciales, ont été obliges de les délaisser quand Réponse. — Il n'existe, en principe, aucun rang d'ambassadeur et touche une indemnité ils ont été rappelés sous les drapeaux. (Question motif de refuser à une association du genre de inférieure à 50,00» fr. (40,0C0 fr.). du il novembre 1920.) celle à laquelle il est fait allusion dans la 3. Quant aux agents français du secrétariat * Réponse. — Réponse négative, une semblable question posée, la reconnaissance d'utilité pu­ général, ils sont nommés et indemnisés par les mesure n'ôtant pas autorisée par la loi. blique, qui a déjà été accordée à des associa­ •oins de Sir Eric Drummond, secrétaire général tions d'anciens élèves de lycée, à des sociétés de la Société des nations, qui, en vertu de l'ar­ d'amis de l'école laïque, etc. Mais il appar­ ticle 6 du traité de Versailles, a la responsabi­ tient au conseil d'État, sur l'avis duquel sont lité des nominations et des traitements des rendus les décrets de reconnaissauce d'uti­ 3825. — M. Hayez, sénateur, demande à lité publique, d'apprécier l'importance des ser­ agents (de toute nationalité du secrétariat M. le ministre des régions libérées si des vices que cette association a rendus et est en général). circulaires ministérielles ont déclaré qu il ne mesure de rendre dans l'avenir et sur les 11 y a lieu, d'ailleurs, de faire remarquer que serait pas accordé d'avances pour réparations le secrétaire général dispose, pour la répartition moyens financiers dont elle dispose pour at­ d'immeubles à ceux qui ont acheté des mai­ des traitements et de ses autres dépenses, sous teindre son but. sons endommagées avec droit aux dommages réserve de l'approbation du conseil et de l 'as­ de guerre. (Question du 23 novembre 1920.) semblée, du budget tolal de la Société des nations, qui, pour 1921, est de francs-or : Réponse. — Aucune circulaire n'a déclaré 20,650,000, ou, le franc-or étant calculé à 3 fr. qu'il ne serait pas accordé d avances pour ré­ 3853. — M. Héry, sénateur, demande a papier de 63.150,000 fr., la quote-part de la parations d'immeubles aux acquéreurs de mai­ M. le ministre de l'intérieur de vouloir bien France mentionnée au paragraphe a (soit sons endommagées pour lesquelles le droit à ordonner la publication au Journal officiel des 8,468,000 fr.) étant versée au secrétaire géné­ indemnité a été en même temps cédé. Le mi­ récompenses, médailles et diplômes accordées SÉÄAT — SÉANGE DU 10 DECEMBRE 1920 18814 aux personnes ayant fait preuve de dévoue­ de la commission (dite commission Fayolle) 1" délibération sur le projet de loi, adopté ment à l'égard dés réfugiés et rapatriés. (Ques­ chargée d'examiner les titres des officiers par la Chambre des députés, portant ratifi* tion du SO novembre 1920.) proposés pour la Légion d'honneur ou la ­ cation des décrets du 25 novembre 1919, Ré,onse. — De même qu'il l'avait fait précé médaille militaire pour services de guerre. demment à l'égard des personnes qui se sont relatifs à l'introduction dans les départe­ particulièrement dévouées pendant la guerre Le ministre de la guerre nous avise que, ments de la Moselle, du Bas-Rhin et du au service des allocations militaires, le minis­ malgré la grande célérité apportée par les Haut-Rhin des lois françaises pénales et tère de l'intérieur vient d'adresser aux per­ corps à établir les dossiers de propositions d'instruction criminelle, sous réserve du sonnes qui se sont spécialement consacrées à et par la commission prévue à l'article 3 do maintien provisoire en vigueur de diverses l'assistance aux réfugiés un témoignage de ta ladite loi à examiner ces dossiers, de nom­ dispositions des lois pénales locales. gratitude sous la forme de plaque! tes et de breuses candidatures sont encore en ins­ (N" 208 et 329, année 1920. — M. Helmer, diplômes, mais il ne s'agit là en aucunemanière tance et ne pourront être examinées pour rapporteur.) de distributions honorifiques ayant caractère la date fixée, soit le 15 décembre 1920. de décoration et comportant un ruban comme 1" délibération sur le projet de loi, adopté pour les médailles quo décerne, à d'autres 11 serait injuste de ne pas donner aux titres, le ministère de l'intérieur (médailles militaires intéressés la possibilité de rece­ par la Chambre des députés, tendant au pour actes de couraye-, médaille d'honneur des voir, le cas échéant, la récompense de leurs règlement des sommes demeurées impayées cantonniers, employés d'octroi, sapeurs-pom­ mérites. par application des décrets relatifs'à la pro­ piers), A cet effet, il conviendrait de proroger rogation des échéances en ce qui concerne Dans ces conditions, il paraît y avoir d'autant de trois mois les eiiets de la loi dont il les débiteurs qui sont ou ont été mobilisés, moins lieu a publication au Journal u/ßeiel que s'agit. ainsi que les débiteurs domiciliés dans les celui-u, encombré. n'arrive qu'avec un retard régions précédemment envahies ou parti- considérable à réaliser les publications obliga­ Or, sans prorogation, ils expireraient le toires. 15 décembre. lièrement atteintes par les hostilités. Nous vous proposons donc de voter d'ur­ (N s 392 et 528, année 1920. — M. Gouge, gence le projet ci-après, adopté par la rapporteur.) 3S57.— M. le ministre delà guerre fait con­ Chambre des députés : I ro délibération sur le projet de loi, adopté naître à M. le p-émdent du Sénat qu'un délai « Article unique. — La durée de six mois par la Chambre des députés, relatif à l'am­ lui est nécessaire pour rassembler les éléments fixée par l'article 2 de la loi du 15 juin 1920 nistie. (N oi 395 et 479, année 1920. —. <:e la réponse à faire a la question posée, le instituant une promotion spéciale au titre M. Guillaume Poulle, rapporteur.) 20 novembre 1920, par M. Serre, sénateur. des services de guerre dans l'ordre de la Légion d'honneur et de la médaille mili­ le délibération sur la proposition de loi, taire est portée à neuf mois en ce qui con­ adoptée par la Chambre des députés, ten­ cerne les décorations attribuées au titre du dant à proroger les sociétés par actions 3858.— M. le ministre de la guerre fait con­ département de la guerre. » ayant leur siège social ou exploitation en naître à M. le président du Sénat qu'un délai régions libérées ou dévastées et qui sont lui est nécessaire pour rassembler les éléments de la réponse a faire л la question posée, le arrivées à leur terme statutaire depuis le 30 novembre 192J, par M. Gaudin de Villaine, 1"· août 1914. (Nos 437 et 52.), année 1920. — sénateur. M. le comte d Elva, sénateur de la Mayenne, M. Gouge, rapporteur.) a déposé sur le bure tu du Sénat des péti­ tions émanant : 1" délibération sur la proposition de loi, adoptée par la Chambre des députés, tendant 3862.— M. le ministre delà guerre fait con­ 1* Des commerçants du canton d'Argentré naître à M. le président du Sénat qu'un délai (Mayenne); à modifier l'article 20 de la loi du 14 juil­ lui est nécessairepour rassembler les éléments 2' De l'association syndicale des mar­ let 1905, relative à l'assistance obligatoire de la réponse à faire à la question posée, aux vieillards, aux intirmes et aux incu­ chands de bestiaux de la Mayenne, à Laval le 2 décembre 1920, par M. le marquis de rables privés de ressources. (N as 481 et 508, Kerouartz, sénateur. (Mayenne) ; 3° De la ligue commerciale et industrielle année 1920. — M. Paul Strauss, rapporteur; et n° , année 1920. — Avis de la commis­ du Nord-Ouest, à Mayenne; 4· Des commerçants, industriels et façon­ sion des finances, M. , rappor­ teur. 3882. — M. François Albert, sénateur, niers de Mayenne ; demande à M. le ministre de la guerre si un 5° De la fédération des commerçants et Suite de la discussion de la proposition militaire de la classe 1У20. engagé pour la durée industriels mobilisés français, à Laval de loi, adoptée par la Chambre des députés, de la guerre en 1918, réincorporé avec sa classe portant protection de la propriété commer­ en mars 1920. peut, ayant déjà vingt-deux mois (Mayenne) ; de services, être dirigé vers un T. u. E. alors 6"" Des commerçants et industriels de la ciale. (N° s 100, année 1919, 202 et 529, année *ļu aux termes de la circulaire n· 121 »i 1/11 du commune de Changé (Mayenne). 1920. — M. Morand, rapporteur. — Urgence 6 septembre 1920 les militaires ayant moins déclarée.) de neuf mois de services à accomplir n'y doi­ Discussion de la proposition de loi de vent pas être envoyés, et s'il n'y a pas lieu d'envisager une modiUcation aux tours de dé­ M. Méline, concernant les petites exploita­ Ordre du jour du mardi 14 décembre. part des militaires se trouvant dans la situa­ tions rurales (amendement n° 1 à la pro­ tion précitée. (Question du is nocembre 1ti'20.) position de loi de MM. Ribot, Méline, Bour­ geois et Paul Strauss, relative aux avances R':ponse. — Le militaire en question peut se A quatorze heures et demie, réunion dans des sociétés de crédit immobilier pour l'ac­ faire libérer dès à présent pour être incoporé les bureaux : à nouveau quand la classe 1920 aura accompli quisition de la petite propriété). (N os 238, une durée de service égale à celle qu'il a lui- Organisation des bureaux. 264, 443, année 1913; 58, année 1914; et même effectuée. S'il ne peut pas bénéficier de Nomination des commissions mensuelles, n° 4 225, 491, année 1920. — M. Paul Strauss, cette mesure, il devra être inscrit sur lestistes savoir : rapporteur; et n° , année . — Avis de tour de départ pour les théâtres d'opéra­ Commission des congés (9 membres); de la commission des finances. — M. tions extérieurs comme n'ayant fait que vingt- Commission des pétitions (9 membres) ; deux mois de service et appartenant à une , rapporteur. — Urgence déclarée.) Commission d'intérêt local (9 membres) ; •lasse qui doit, aux termes des dispositions 1" délibération sur le projet de loi; Commission d'initiative parlementaire K'gislathes actuellement en vigueur accom­ adopté par la Chambre des députés, relatif plir trois années de service. En raison de la (18 membres). au choix et à la surveillance des taureaux faculté accordée aux militaires en cause de demander des à présent à être libérés, il n'y a A quinze heures, séance publique : employés à la reproduction et à la création pas heu d'envisager de moditlcations aux dis­ d'un « certificat d'autorisation » de repro­ Discussion du projet de loi, adopté par la positions générales en vigueur, en faveur de ducteurs bovins. (N°" 758, année 1919, et 322, Chambre des députés, tendant à proroger ceux d'être eux qui ne demanderaient pas à année 1920. — M. Massé, rapporteur.) bénéficier de la latitude susindiquée. de trois mois les effets de la loi du 15 juin 1920, instituant une promotion spéciale au I ro délibération sur le projet de loi, adopté titre des services de guerre dans l'ordre de par la Chambre des députés, portant modi­ la Légion d'honneur et de la médaille mili­ fication à loi du 3 mai 1841 sur l'expropria­ taire. (NM 538 et 544, année 1920, M. Hervey, tion pour cause d'utilité publique, modifiée RAPPORT fait au nom de la commission de rapporteur. — Urgence déclarée.) par les lois des 21 avril 1914 et 6 novembre l'armée sur le projet de loi tendant à pro­ 1918. (N°" 446, année 1919, et218, année 1920. Discussion de la proposition de résolu­ roger de trois mois les effets de la loi du — M. Eugène Chanal, rapporteur.) 45 juin 1920, instituant une promotion tion de M. Paul Doumer et plusieurs de ses spéciale au litre des services de guerre collègues, relative à l'étude des lignes de Discussion des projets de résolution : flans l'ordre de la Légion d'honneur et de chemin de fer de pénétration en Alsace à I o portant règlement définitif du compte des la médaille militaire, par M. Hervey, travers les Vosges. (N" 232 et 523, année recettes et des dépenses du Sénat pour sénateur. 1920. — M. Reynald, rapporteur; et n° 259, l'exercice 1919 ; 2° portant règlement défi­ année 1920. — Avis de la commission de nitif du compte des recettes et des dépenses Messieurs, vous êtes saisis d'un projet de l'Alsace et de la Lorraine. — M. le général de la caisse des retraites des anciens séna­ loi prolongeant de trois mois les pouvoirs Bourgeois, rapporteur. — Urgence déclarée.) teurs et de celle des employés du Sénat 1888 SENAT — SEANCE DU 10 DFXb.MHltli 19-0

Pour Vadoption...... 21 pour l 'exercice 1919 ; 3° portant rectification Jeanneney. Jenouvrier. Joseph Reynaud. Contre...... 258 ■ du budget des dépenses du Sénat pour Jossot. .l 'exercice iC2); 4" portant: 1· fixation du Kéranflec'h (de). Kerouartz (de). Mais, après vérification, ces nombres ont élá budget des dépenses du Sénat, pour l'exer­ reetiliés conformément à la liste de scrutin ci- cice 1921 ; 2° évaluation des recettes et des La Batut (de). .Lafferre. Lamarżolle (de). dessus. Landemont (de). Landrodie. Larère. Las- dépenses de la caisse des retraites des an­ Cases (Emmanuel de). Le Bariiher. Lebert. ciens sénateurs et de celle des employés du Lebrun (Albert). Lederlin. Leglos. Lemarié. Sénat ; 5° portant modification des articles 2, Leneveu. Léon Perrier. Le Roux (Paul). SCRUTIN (N» 71) alinéa 2', 5, alinéa 1«, 8 de la résolution, Lévy (Raphaël-Georges). Leygue (Honoré). .tendant à créer une caisse de retraites pour Lhopiteau. Limouzain-Laplanche. Loubet (J.). Sur l 'ordre du jour de MM. Marraud et Magny. les anciens sénateurs, leurs veuves et leurs Louis David. Lubersac (de). Lucien Cornet. Nombre des volants...... 253 orphelins mineurs, adoptée le 28 janvier Magny. Maranget. Marguerie (marquis de)· 1905. (N 1! 475, année 1920. — M. Guil­ Marraud. Martinet. Mascuraud. Massé (Al­ Majorité absolue...... 127 laume Poulle, rapporteur.) fred). Maurice Guesnier. Mazière. Mazurier. Pour l'adoption...... »,.... 232 Méline. Menier (Gaston). Merlin (Henri). Contre...... 1 Michaut. Michel (Louis). Milliard. Millies- Lacroix. Mir (Eugène). Monfeuillart. Mon­ Le Sénat a adopté. nier. Monsservin. Montaigu (de). Mony. Annexes au· procès-verbal de la séance Monzie (de). Morand. Mulac. du 10 décembre 1920. Noël. Noulens. ONT voTK POUR f

Ordinaire (Maurice). Oriot. MM. Albert (François). Albert Peyronnet, SCRUTIN (N° 70) Pams (Jules). Pasquet. Paul Pelisse. Paul Alsace (comte d'), prince d'ílénin. Amic. Strauss. Penancier. Penanros (de). Perchot. Andrieu. Artaud. Auber. Sur la priorité en faveur de l'ordre du jour Perdrix. Pérès. Perreau. Peytral (Victor). Bachelet. Beaumont. Bérard (Victor), Ber­ de M. Duplantier. Pierrin. Plichon (lieutenant-colonel). Poin­ ger (Pierre). Bersez. Berthelot. Besnard caré (Raymond). Poisson. Pomereu (de). (René,. Bienvenu Martin. Billiet. Blaignan. Nombre des votants...... , 2C2 Porteu. Potié. Pottevin. Blanc. Boivin-Champeaux. Bollet. Bom­ Majorité absolue...... 132 pard. Bonnelat. Bony-Cisternes. Bouctot. Quesnel. Quilliard. Boudenoot. Bourgeois "(général). Brager de Pour l'adoption...... 15 Rabier. Ranson. Ratier (Antony). Régis­ La Ville-Moysan. Brangier. Brindeau. Bro­ Contre...... 247 manset. Régnier (Marcel). Renaudat. René card. Buhan. Bussière. Busson-Billault. Renoult. Réveillaud (Eugène). Reynald. Ri­ Bussy. Butterlin. bière. Ribot. Richard. Riotteau. Rivet Le Sénat n'a pas adopté. Cadilhon. Cannac. Castillard. Catalogne. («instavo -1 . Roche. Roland (Léon). Rouby. Cauvin. Cazelles. Chalamet. Charles Cha­ Rougé (de). Rouland. Roustan. Roy (Henri). bert. Charles-Dupuy. Charpentier. Chaste­ ONT vorn POUR : Royneau. net (Guillaume^ Chautemps (Alphonse). Chau­ Saint-Quentin (comte de). Sarraut (Mau­ veau. Chėnebonoit. Chéron (Henry). Cho­ MM. Albert (François). rice). Sauvan. Schrameck. Scheurer. Selves met. .Claveille. Clémentel. Coignet. Colin Cannac. (do). Simonet. Steeg (T.). Stuhl (colonel). (Henri). Combes. Cordelet. Courrègelon­ Duplantier. gue. Crémieux (Fernand). Cruppi. Cuminal. Taufílieb (général). Thuillier-Buridard. Tou­ Damecour. Daraignez. Daudé. Dausset. Héry. ron. Tréveneuc (comte de). Trouvé Trys­ David (Fernand). Defumade. Dehove. Del­ tram . Machet. Martin (Louis). Masclanis. Milan. lestable. Deloncle (Charles). Delpierre. Del­ Mollard. Vayssière. Vidal de Saint-Urbain. Vieu. sor. Desgranges. Diebolt-Weber. Donon. Peschaud. Philip. Poulle. Vilar (Edouard). Villiers. Vinet. Doumer (Paul). Doumergue (Gaston). Dron. Savary. Dubost (Antonin). Duchein. Dudouyt. Du­ Weiller (Lazare). plantier. Duquaire. Dupuy (Paul). Thiéry (Laurent). Eccard. Elva (comte d). Ermant. Estour­ Vallier. N ONT PAS PRIS PART AU VOTE : nelles de Constant (d). Etienne. Eugène Chanal. Eymery. ONT VOTÉ CONTRE : MM. Bérard (Alexandre). Berger (Pierre). Faisans. Farjon. Félix Martin. Fenoux. Bollet. Bony-Cisternes. Bourgeois (Léon). Fiabsi-res. Fleury (Paul). Fontanille. Fortin MM. Albert Peyronnet. Alfred Brard. Bouveri. Foucher. Alsace (comte d'), prince d'IIénin. Amic. Carrère. Clémentel. Cosnier. Cuttoli. Gallet. Gallini. Garnier. Gautier. Gauvin. Andrieu. Artaud. Auber. Debierre. Denis (Gustave). Doumer (Paul). Gegauff. Georges Berthoulat. Gérard (Al- iert). Gerbe. Gomot. Gouge (René). Gourju. Babin-Chevaye. Bachelet. Beaumont. Bérard Drivet. Dubost (Antonin). Goy. Gras. Crosdidier. Grosjean. Guillier. (Victor). Beisez. Berthelot. Besnard (René). Enjolras. Estournelles de Constant (d'). Eu­ Guillois. Guilloteaux. Bienvenu Martin. Billiet. Blaiman. tilanc. gène Chanal. Hayez. Helmer. Henri Michel. Henry Bodinier. Boivin-Champeaux. Bompard. Bon­ Fernand Merlin. Flandin (Etienne). Foulhy nelat. Bouctot. Boudenoot. Bourgeois (géné­ Fourment. Bérenger. Hervey. Héry. Hirschauer (gêné' •ral). Hubert (Lucien). Hugues Le Roux. ral). Brager de La Ville-Moysan. Brangier. Gentil. Gomot. Brindeau. Brocard. Buhan. Bussière. Bus­ Humblot. son-Brilault. Bussy. Butterlin. Hugues Le Roux. Jeanneney. Jenouvrier. Joseph Reynaud. Jonnart. Jouis. Cadilhon. Castillard. Catalogne. Cauvin. Jossot. Cazelles. Chalamet. Charles Chabert. Charles- Laboulbène. Le Hars. Lémery. Le Troadec. La Batut (de). Lafferre. Landrodie. Las Dupuy. Charpentier. Chastenet (Guillaume). Louis Soulié. Cases (Emmanuel dei. Lebert. Lebrun (Al­ Chautemps (Alphonse). Chauveau. Chênebe­ Mauger. Maurin. Morel (Jean). bert). Lederlin. Leglos. Lemarié. Lene­ noit. Chéron (Henry). Chomet. Claveille. Pédebidou. Pichery. Pol-Chevalier. veu. Léon Perrier. Le Roux (Paul). Lévy Coignet. Collin (Henri). Combes. Cordelet. (Raphael-Georges). Leygue (Honoré). Lhopi­ Ruffier. Courrègelongue. Crémieux (Fernand). Cruppi. teau. Limouzain-Laplanche. Loubet (J.). Cuminal. Sabaterie. Serre. Louis David. Lubersac (de). Lucien Cornet. Tissier. Damecour. Daraignez. Daudé. Dausset. Magny. Maranget. Marguerie (marquis David (Fernand). Defumade. Dehove. dei. Marraud. Martin (Louis). Martinet. Delahaye (Dominique). Delahaye (Jules). N'A PAS PRIS PART AU VOTE Mascuraud. Massé (Alfred). Maurice Gues­ Dellestable. Deloncle (Charles). Delpierre. nier. Maurin. Mazière. Mazurier. Méline. Delsor. Desgranges. Diebolt-Weber. Donon. comme s'étant excusé de ne pouvoir assister Menier (Gaston). Merlin (Henri). Michaut. Doumergue (Gaston). Dron. Duchein. à la séance : Michel (Louis). Milliard. Millies-Lacroix. Mir Dudouyt. Duquaire. Dupuy Paul). (Eugène). Monfeuillart. Monnier. Monsser­ M. Philipot. vin. Mony. Monzie (de). Morand. Morel Eccard. Elva (comte d'). Ermant. Etienne. (Jean). Mulac. Eymery. ABSENTS PAR CONGÉ : Noël. Noulens. Faisans. Farjon. Félix Martin. Fenoux. Flaissières. Fleury (Paul). Fontanille. For­ MM. Lavrignais (de). Ordinaire (Maurice). Oriot. tin. Foucher. François-Saint-Maur. Marsot. Pams (Jules). Pasquet. Paul Pelisse. Paul Strauss. Pédebidou. Penanros (de). Per­ Gallet. Gallini. Garnier. Gaudin de Vil­ Pichon (Stéphen). chot. Perdrix. Pérès. Perreau. Peschaud. laine. Gauthier. Gauvin. Gegauff.. Georges Peytral (Victor). Pichery. Pierrin. Plichon Berthoulat. Gérard (Albert). Gerbe. Gouge (lieutenant-colonel). Poincaré (Raymond). , (René). Gourju. . Goy. Gras. Grosdidier. Les nombres annoncés en séance avaient Poirson. Porteu. Potié. Pottevin. Poulle. . Grosjean. Guillier. Guillois. Guilloteaux. été de : : Quesnel. Quilliard. Hayez. Helmer. Henri Michel. Henry Béren­ ger . Hervey. Hirschauer (général). Hubert Nombre des votants...... 279 Rabier. Ranson. Ratier (Antony). Régis­ Lucien). Humblot. Majorité absolue...... 140 manset. Régnier (Marcel). Renaudat. René SENAT — SÉANCE Bü 10 DECEMBRE 1920 1889

Renoult. Réveillaud (Eugène). Reynald. Ri­ Ille-et- Vilaine . — Léon Perrier, Isère. — bière. Ribot. Richard. Riotteau. Rivet Leygue (Honoré), Haute-Garonne. — Luber- 5' bureau. (Gustave). Roche. Roland (Léon). Rouby. sac(de), Aisne. — Machet, Savoie. — Mé­ Rouland. Roustan. Roy (Henri). Royneau. line, Vosges. — Mulac, Charente. — Paul MM. Andrieu (Tarn). — Artaud (Louis'., Sabaterie. Saint-Quentin (comte de). Sarraut Pelisse, Hérault. — Paul Strauss, Seine. — Bouches-du-Rhône. — Bachelet, Pas-de-Ca­ (Maurice). Sauvan. Schrameck. Scheurer. Penanros (de), Finistère. — Perchot, Basses- lais. — Bourgeois (Léon),Marne. — Bouveri Selves (de). Serre. Simonet. Steeg (T.). Saône-et-Loire. — Cadilhon, Landes. — Sthul (colonel). Alpes. — Perreau, Charente-Inférieure. — Pichon (Stephen), Jura. — Pierrin, Somme. Cannac, Aveyron. — Cauvin, Somme. — Taufflieb (général). Thuillier-Buridard. Tou­ Chalamet, Ardèche. — Charpentier, Ar­ ron. Trouvé. Trystram. — Pomereu (de), Seine-Inférieure. — Ri­ bière, Yonne. — Serre, Vaucluse. — Steeg dennes. — Clémentel, Puy-de-Dôme. — Vallier. Vayssière. Vieu. Vilar (Edouard). (T.), Seine. — Vinet, Eure-et-Loir. Defumade, Creuse. — Eccard, Bas-Rhin. — Villiers. Vinet. Eymery, Dordogne. — Faisans, Basses-Pyré Weiller (Lazare). nées. — Goy, Haute-Savoie. — Guillois. Morbihan. — Henri Michel, Basses-Alpes. 2 e bureau. À VOTÉ CONTRE : — Hubert (Lucien), Ardennes. — Jouis. Mayenne. — Lafferre, Hérault. — Le Hars. M. Philip. MM. Alfred Brard, Morbihan. — Alsace Finistère. — Mascuraud, Seine. — Monnier. (comte d'), prince d'Hénin, Vosges. — Bé­ Eure. — Pams, Pyrénées-Orientales. ~ rard (Alexandre), Ain. — Berthelot, Seine. Poulle (Guillaume), Vienne. — Quilliard. N ONT PAS PRIS PART AU VOTE : — Boivin-Champeaux, Calvados. — Bom­ pard, Moselle. — Castillard, Aube. — Chau­ Haute-Marne. — Ratier (Antony), Indre. — Ruffier, Rhône. — Savary, Tarn. — Thuil­ MM. Alfred Brard. veau, Côte-d'Or. — Crémieux (Fernand), lier-Buridard, Somme. — Vallier, Isère. - Babin-Chevaye. Bérard (Alexandre). Bodi­ Gard. — Delahaye (Dominique), Maine-et- Vieu, Tarn. — Weiller (Lazare), Bas-Rhin. nier. Bourgeois (Léon). Bouveri. Loire. — Delahaye (Jules), Maine-et-Loire. Carrère. Cosnier. Cuttoli. — Etienne, Oran. — Gegauff, Haut-Rhin. Debierre. Delahaye (Dominique). Delahaye — Grosjean, Doubs. — Hugues Le Roux, (Jules). Denis (Gustave). Drivet. Seine-et-Oise. — Larère, Côtes-du-Nord. — Enjolras. Lémery, Martinique. — Leneveu, Orne. — 6' bureau. Fernand Merlin. Flandin (Etienne). Foulhy. Marguerie (marquis de), Moselle. — Mau­ MM. Albert Peyronnet, Allier. — Bérard Fourment. François-Saint-Maur. ger, Cher. — Milan, Savoie. — Mollard, (Victor), Jura. — Besnard (René), Indre-et Gaudin de Villaine. Gentil. Savoie. — Noulens, Gers. — Oriot, Orne. — Loire. — Bouctot, Seine-Inférieure. — Bra­ Jonnart. Jouis. Penancier, Seine-et-Marne. — Peschaud, Cantal. — Rabier, Loiret. — Régismanset, ger de La Ville-Moysan, Ille-et-Vilaine. — Keranflec'h (de). Kerouartz (de). Seine-et-Marne. — Riotteau, Manche. — Busson-Billault, Loire-Inférieure. — Darai Laboulbène. Lamarzelle (de). Landemont Rouby, Corrèze. — Roy (Henry), Loiret. — gnez, Landes. — Desgranges, Saône-et-Loire. (de). Larère. Le Barillier. Le Hars. Lé­ — Donon, Loi. et. — Duchein, Haute-Ga­ mery. Le Troadec. Louis Soulié. Saint-Quentin (comte de), Calvados. — Si­ monet, Creuse. — Thiéry (Laurent), Belfort. ronne. — Enjolras, Haute-Loire. — Fortin. Machet. Masclanis. Mauger. Milan. Mol­ — Trystram, Nord. Finistère. — Foucher, Indre-et-Loire. — lard. Montaigu (de). Foulhy (Auguste), Haute-Loire. — Georges Penancier. Pol-Chevalier. Pomereu (de). Berthoulat, Seine-et-Oise. — Gomot, Puy- Rougé (de). Ruffier. de-Dôme. - Jeanneney, Haute-Saône. — 3* bureau. Sa\ ary. Lavrignais (de), Vendée. — Le Barillier. Thiéry (Laurent). Tissier. Tréveneuc (comte MM. Auber, La Réunion. — Bollet, Ain. — Basses-Pyrénées. -- Lévy (Raphaël-Geor- de). Bourgeois (général), Haut-Rhin. — Chomet, ges), Seine. — Loubet, Lot. - Martin (Louis). Var. — Mazurier, Haute-Vienne. — Poincaré Vidal de Saint-Urbain. Nièvre. — Combes, Charente-Inférieure. — Cordelet, Sarthe. — Cuttoli, Constantine. — (Raymond), Meuse. — Ranson, Seine. — Renaud it, Aube. — René Renoult, Var. — Dehove, Nord. — Delpierre, Oise. - Du­ N'A PAS PRIS PART AU VOTE Rivet (Gustave , Isère. — Rouland, Seine- quaire, Rhône. — Erm;int, Aisne. — Eugène comme sétant excusé de ne pouvoir assister Chanal, Ain. — Fleury (Paul), Orne. — Inférieure. — Sauvan, Alpes-Maritimes. — à la séance : Scheurer, Haut-Rhin. — Vayssière, Gironde. Gaudin de Villaine, .Manche. —■ Gauthier, — Vidal de Saint-Urbain, Aveyron. — Vil­ M. Philipot. Aude. — Gauvin, Loir-et-Cher. — Hervey, Eure. — Keranflec'h (de), Côtes-du-Nord. — liers, Finistère. Kerouartz (de), Côtes-du-Nord. — Lederlin, ABSENTS PAH CONGÉ : Vosges. — Limouzain-Laplanche, Charente. — Magny, Seine. — Maranget, Ilaute-M irne. MM. Lavrignais (de). 7' bureau. — Maurice Guesnier, Seine-et-Oise. — Mer­ Marsot. lin (Henri), Marne. — Milliard, luure. — Mir MM. Albert (François), Vienne. -· Berger Pichon (Stephen). (Eugène), Aude. — Montaigu (de), I.oi.o- (Pierre), Loir-et-Cher. — Blaignan, Haute- Inférieure. — Morand, Vendée. — Ordinaire Garonne. — Broc ini, Jura. — Bussière, Cor (Maurice), Doubs. — Quesnel, Seine-Infé­ rèze. — Bussy, Rhône. — Claveille, Dor­ Les nombres annoncés en séance avaient rieure. — Roland (Léon), Oise. — Touron, dogne. — Coignet, Hh ine. — Cuminal, Ar été de : Aisne. — Tréveneuc (comte de), Côtes-du- dèche. — Dausset, Seine. — David (Fer­ Nord. Nombre des votants...... 271 nant), Haute-Savoie. — Doumergue (Gas ton), Gard. — Félix Martin, Saône-et-Loire. Majorité absolue...... 136 — Flaissières, Bouches-du-Rhône. — Fonta Pour l'adoption...... 264 4 e bureau. nille. Loi. — Fourment, Var. — Gourju, Contre...... 7 Rhône. — Henry Bérenger, Guadeloupe. — . MM. Billiet, Seine. — Blanc, Hautes-Alpes. Mais, après vérification, ces nombres ont été Humblot, Haute-Marne. - Joseph Reynaud, rectifiés conformément à la liste de scrutin — Boudenoot, Pas-de-Calais. — Carrère, Drôme. — La Batut (de), Dordogne. — La­ ci-dessus. Lot-et-Garonne. — Charles Chabert, Drôme. boulbène, Lot-et-Garonne. — Le Rom — Charles-Dupuy, Haute-Loire. — Châu (Paul), Vendée. — Mazière, Creuse. — Mi­ temps (Alphonse), Indre-et-Loire. — Daudé, chaut, Meurthe-et-Moselle. — Monzie (de), Lozère. — Debierre (Nord). — Dellestable, Bureaux du vendredi 10 décembre Lot. — Morel (Jean), Loire. — Pédebidou. Corrèze. — Diebolt- Weber, Bas-Rhin. — Hautes-Pyrénées. - Philipot, Côte-d'Or. — Doumer (Paul), Corse. — Dron, Nord. — Roustan, Hérault. — Sarrault 'Maurice). Elva (comte d), M lyenne. — Farjon, Pas- Aude. — Schrameck, Bouches-du-Rhône. /" bureau. de-Calais. — Gallini, Corse. — Gentil, Deux- — Trouvé, Haute-Vienne. — Vilar, Pyré­ Sèvres. — Gerbe, Saône-et-Loire. — Gros­ nées-Orientales. MM. Babin-Chevaye, Loire-Inférieure. — didier, Meuse. — Lamarzelle (de), Morbi­ Beaumont, Allier. — Brindeau, Seine-Infé­ han. — Leglos, Indre. — Louis David, Gi­ rieure.— Buhan, Gironde. — Chéron (Henry), ronde. — Lucien Cornet, Yonne. - Marsot, Calvados. — Courrègelongue, Gironde. — Haute-Saône. — Masclanis, Gers. — Mon­ 8' bureau Cruppi, Haute-Garonne. — Damecourt, feuillard, Marne. — Monsservin, Aveyron. Manche. — Dubost (Antonin), Isère. — — Noël, Oise. — Perdrix, Drôme. — Pi­ MM. Bersez, Nord. — Bony-Cisternes, François-Saint-Maur, Loire-Inférieure. — chery, Loir-et-Cher. — Pol-Chevalier, Meuse. Puy-de-Dôme. — Brangier, Deux-Sèvres. Guilloteaux, Morbihan. — Hayez, Nord. — — Rougé (de), Maine-et-Loire. — Sabaterie, — Catalogne Basses-Pyrénées. — Chaste­ Héry, Deux-Sèvres. — Jenouvrier, Ille-et- Puy-de-Dôme. — Taufflieb (général), Bas- net, Gironde. — Chênebenoit, Aisne. — Col Vilaine. — Jonnart, Pas-de-Calais. — Lan­ Rhin. lin, Moselle. — Cosnier, Indre. — Deloncle drodie, Charente-Inférieure. — Lemarié, (Charles), Seine. — Denis (Gustave) 1890 SÉNAT — SÉANCE DU 10 DECEMBRE 1920

Mayenne. — Drivet, Loire. — Duplantier, Reynald, Ariège. — Roche, Ardèche. — Gérard (Albert), Ardennes.— Gouge, Somme. Vienne. — Dupuy (Paul), Hautes-Pyrénées. Royneau (Albert), Eure-et-Loir. — Gras, Haute-Saône. — Guillier, Dor­ — Fernand Merlin, Loire. — Hirschauer, dogne. — Helmer, Haut-Rhin. — Lande­ (général), Moselle.' — Jossot, Côte-d'Or. — mont (de), Loire-Inférieure. — Las Cases Lebert, Sarthe. — Lhopiteau, Eure-et-Loir. 9« bureau. (de), Lozère. — Lebrun (Albert), Meurthe- — Louis Soulié, Loire. — Massé (Alfred), et-Moselle. — Leïroadec, Côtes-du-Nord.— Nièvre. — Menier (Gaston), Seine-et- MM. Amic, Alpes-Maritimes. — Bienvenu Marraud (Pierre), Lot-et-Garonne. — Marti­ Marne. — Michel (Louis), Meurthe-et-Mo­ Martin, Yonne. — Bodinier, Maine-et-Loire. net, Cher. — Maurin, Loire. — Mony, Aube. selle. — Milliès-Lacroix, Landes. — Pasquet, — Bonnelat, Cher. — Butterlin, Doubs. — — Philip, Gers. — Porteu, Ille-et-Vilaine. Bouches-du-Rhône. — Pérès, Ariège. — Cazelles, Gard. — Delsor, Bas-Rhin. — Du- — Héveillaud (Eugène), Charente-Inférieure. Peytral (Victor), Hautes-Alpes. — Plichon douyt, Manche. — Estournelles de Cons­ — Ribot, Pas-de-Calais. — Richard, Saône- (lieutenant-colonel), Nord.— Poirson, Seine- tant (d'), Sarthe. — Fenoux, Finistère. — et-Loire. — Selves (de , Tarn-et-Garonne. — et-Oise. — Potié, Nord. — Pottevin, Tarn- Flandin (Etienne), Inde française. — Gallet, Stuhl (colonel), Moselle. — Tissier, Vau­ et- G aronne. — Régnier (Marcel), Allier. — Ilaute-Savoie, — Garnier, Ille-et-Vilaine. — cluse.

Paris. — Imprimerie des Journaux officiels, 31, quai Voltaire.