mr : tournai officiel da 3 Mars 1920. SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 Session ordinaire de 1920. 207

Adoption de I article 10. actes de décès des personnes présumées vic­ Art. 11 : times des opérations de guerre. — N° 71. SENAT Observations : MM. Hervey, rapporteur; Dépôt d'un rapport de M. Boivin-Cham Millies-Lacroix, président de la commission peaux sur la proposition de loi, adoptée pa« Session ordinaire d« 1920. des finances ; Bouveri, Paul Jourdain, mi­ la Chambre des députés, tendant à régler nistre du travail : Boudenoot, président de la les droits à la retraite des membres du con­ commission, et Albert Peyronnet, rapporteur seil d'État, préfets, sous-préfets, secrétaire» de la commission des finances. généraux 'et conseillers de préfecture. -« Adoption de l'article ll. N° 70. » COMPTE RENDU IN EXTENSO. — 17« SÉANCE 15. — Résultat du scrutin pour la nomination Adoption de l'ensemble du projet de loi. de cinq membres du comité consultatif des 10. — Discussion du projet de loi, adopté paTîa forces hydrauliques : MM. Claveille, Alexan­ Chambre des députés, relatif à l'appel de la dre Bérard, Goy, Antonin Dubost et Léon Séance du mardi 2 mars. classe 1920.. à la revision et à l'appel des ajour­ Perrier, élus. nés des classes 1913 à 1920: Résultat - nul, faute du quorum, pour la no­ Avis de la commission des finances : mination, au scrutin de liste par les bureaux, M. Henry Chéron, rapporteur de la commis­ d'une commission de quarante et un mem­ SOMMAIRE sion deslinances. bres, chargée d'examiner les projets et pro­ positions de loi concernant l'Alsace et la 1. — Procès-verbal. Communication d'un décret désignant des Lorraine. commissaires du Gouvernement. 2. — Excuses et demande de congé. 16. — Règlement de l'ordre du jour : 3. — Scrutin pour la nomination de cinq Discussion générale : MM. Paul Strauss, rapporteur; de Lubersac. Chênebenoit, Domi­ MM. Henry Chéron, Paul Doumer, Quesnel, ') membres du comité consultatif des forces Millies-Lacroix et Dominique Delahaye. hydrauliques. nique Delahaye, Guilloteaux, Henry Chéron, le lieutenant-colonel Plichon, Louis Michel, 17. — Congé. 4. — Fixation au vendredi 2G mars de la dis­ Louis Martin. Debierre, André Lefèvre, mi­ Fixation de la prochaine séance au lundi cussion de l'interpellation de M. Henry Ché­ nistre de la guerre; Paul Doumer, et Gaudin 8 mars. ron sur les mesures que compte prendre le de Villaine. Gouvernement pour combattre en l'organisation de la propagande bolcheviste, Discussion des articles ; qui constitue un attentat contre la sûreté de Art. 1" et 2. — Adoption. PRÉSIDENCE DE M. BOIVIN-CHAMPEAUX, l'État : M. Henry Chéron. Art. 3 : VICB-PR1SSIOBNT C. — Discussion du projet de loi, adopté par la •Amendement de M. Dame 'our : MM. Dame­ Chambre des députés, tendant à autoriser le cour et Paul Doumer, rapporteur général de La séance est ouverte à quatorze heures département de la Seine à emprunter une la commission des finances. — Retrait de quarante-cinq minutes. somme de 400 millions : l'amendement. Communication d'un décret désignant un Adoption de l'article 3. Commissaire du Gouvernement. 1 . — PROCÈS-VERBAL Art. 4. — Adoption. • Avis de la commission des finances :M. Paul Doumer, rapporteur général. Adoption de l'ensemble du projet de loi. M. Reynald, l'un des secrétaires, donne Adoption des trois articles et de l'ensemble 11. — l" c délibération sur le projet de loi, lecture du procès-verbal de la séance du adopté par la Chambre des députés, relatif à vendredi 27 février. du projet de loi. la création d'un office de vérification et de 6. Discussion du projet de loi, adopté par la compensation, en application de la partie X Le procès-verbal est adopté. Chambre des députés, tendant à autoriser les (clauses économique^ du traité de Versailles hospices civils de à contracter un em­ du 28 juin 1919 : 2. — EXCUSES ET DEMANDE DE CONGÉ prunt de 4 millions : Communication de décrets désignant des Avis de la commission des finances : M. Paul commissaires du Gouvernement. Doumer, rapporteur général. • M. le président. M. Renaudat s'excuse, Déclaration de l'urgence. pour raison de santé, de ne pouvoir assister Adoption de l'article unique du projet de loi. Discussion des articles. Y. — Discussion du projet de loi, adopté par à la séance de ce jour ni aux prochaines la Chambre des députés, tendant à autoriser Art. 1er et 2. — Adoption. séances du Sénat. , la ville de à emprunter une somme de Art. 3 : MM. Paul Doumer, rapporteur géné­ M. René Renoult s'excuse de ne pouvoir , 400 millions : ral de la commission des finances, etAlphand, assister à la séance pour raison de santé et Communication d'un décret désignant un commissaire du Gouvernement. — Adoption. demande un congé. ^ commissaire du Gouvernement. Art. 4 : MM. Paul Doumer, rapporteur gé­ Cette demande est renvoyée à la commis­ Avis de la commission des finances : M. Paul néral de la commission des finances, - et sion des congés. .fouiner, rapporteur général. Alnhand, commissaire du Gouvernement. — . Observation de M. Debierre. Adoption. M. le président L'ordre du jour appelle - Art. 5 à 12. — Adoption. le scrutin pour la nomination de cinq Adoption des quatre articles et de l'en­ membres du comité consultatif des forces semble du projet de loi. Art. 13 : M. Serruys, commissaire du Gou­ vernement. — Adoption. hydrauliques. B. — Ajournement de la discussion de l'inter­ 11 va être procédé à la désignation, par la pellation de M. Gaudin de Villaine sur la Art. 14. — Adoption. voie du sort.de dix -huit scrutateurs et de six Art. 15. — MM. Paul Doumer, rapporteur Soiitique[. Gaudindedela VillaineFrance .à l'égard de la Russie : général de la commission des finances, et scrutateurs suppléants. "9. — Discussion du projet de loi, adopté par la Alphand, commissaire du Gouvernement. — (Le sort désigne MM. Cuttoli, Delsor, Le­ Chambre des députés, modifiant la loi du Adoption. bert, Roche, Diebolt-Weber, Tissier, Honoré 25 février 1914 sur la caisse autonome de Art. 16. — Adoption. retraite des ouvriers mineurs et tendant Leygue, François Saint-Maur, de Kérenflec'h, notamment à relever jusqu'à 1,500 fr. la Adoption de l'ensemble du projet de loi. Brager de La Ville-Moysan, Eymery, Mé­ pension des ouvriers mineurs et à 750 fr. 12. — l re délibération sur le projet de loi, line, Gustave Denis, Berger, Guesnier, Sa­ celle de leurs veuves : adopté par la Chambre des députés, portant baterie, Eccard et Landrodie ; scrutateurs . Urgence précédemment déclarée. ratification des décrets du 28 mai et du suppléants ; MM. Eugène Chanal, Castillard, Communication d'un décret désignant des 9 juillet 1919, oui ont modifié les droits d'im­ Scheurer, Paul Doumer, Flandin et de portation alférents aux tabacs fabriqués Selves.) commissaires du Gouvernement. autres que pour la régie : Avis de la commission des finances : M. le président. Conformément à la ré­ AI. Albert Peyronnet, rapporteur, Déclaration de l'urgence. Adoption de l'article unique du projet de solution votée par le Sénat, le 25 mai 1905, s Discussion des articles : loi. le scrutin aura lieu, pendant la séance pu­ '. Art. 1 er à 5. — Adoption. blique, dans le salon voisin de la salle des 13. — 1« délibération sur le projet de loi, séances. r , Art. 6 : ~ adopté par la Chambre des députés, tendant i Observation de M. Boudenoot, président de à ratifier le décret du 29 décembre 1917, qui M. Simonet, secrétaire, voudra bien pré­ la commission. a prohibé l'importation à la Martinique, à la sider le bureau de vote. Adoption de l'article 6. Guadeloupe et à la Réunion des sucres, des Le scrutin est ouvert. Art. 7, 8 et 9. — Adoption. mélasses, des sirops de batterie et des Il sera fermé dans une demi-heure. alcools étrangers : f Art. 10 : Déclaration de l'urgence. Premier amendement de MM. Bouveri, Adoption des deux articles et de l'ensemble 4. — FIXATION DE LA DATE D UNE INTER­ Tourment, Flaissières, Louis Soulié, Drivet, PELLATION ■Mauger, Roustan, Gerbe et Léon Perrier : du projet de loi. ,vM. Bouveri. — Retrait de l'amendement. 14. — Dépôt d'un rapport de M. La Batut sur M. le président. Je rappelle au Sénat que Deuxième amendement (article addition­ le projet de loi, adopté par la Chambre des nel) de MM. Bouveri et ses collègues : MM. députés, étendant aux colonies les disposi­ M. Chéron avait précédemment déposé une \ {Bouveri et Hervey, rapporteur; Albert Pey­ tions : 1° de la loi du 8 juin 1893, modifiant demande d'interpellation sur les mesures ' ronnet et Paul Jourdain, ministre du travail, les articles 89, 90, 91 et 92 du code civil ; que compte prendre le Gouvernement pour i T- Retrait de l'amendement. 2» de la loi du 3 décembre 1915, relative aux combattre en France l'organisation de la SXHkT — m HTUWO »• 208 SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920

propagande bolcheviste, qui constitue un La commission des finances a déposé un M. le président. Je donne lecture de cet attentat contre la sûreté de l'État. avis favorable. article : Quel jour le Gouvernement propose-t-il La parole est à M. Doumer pour faire - pour la discussion de cette interpellation? connaître l'avis de la commission des « Article unique. — Le conseil général finances. d'administration des hospices civils de Lyon M. Millerand, président du conseil, mi­ (Rhône) est autorisé à contracter un em-. nistre des affaires étrangères. Le Gouverne­ M. Paul Doumer, rapporteur général de prunt de 4 millions de francs à réaliser au ment est d'accord avec l'honorable inter­ la commission des finances. Je n'ai pas l'in­ fur et à mesure des besoins, soit auprès du pellateur pour proposer la date du ven­ tention de présenter de longues observa­ Crédit foncier de France, avec la garantie dredi 26 mars. tions sur le projet en question. La commis­ d'un dépôt de titres de rente française, soit M. Henry Chéron. Je suis d'accord avec sion des finances a émis un avis qui a été auprès des banques, soit auprès du public ; le Gouvernement pour prier le Sénat de composé, mais n'a pu être encore distribué. cet emprunt devant être remboursé dans un vouloir bien fixer au vendredi 26 mars la Je ne veux pas, messieurs, en infliger la délai maximum de cinquante ans, le taux lecture au Sénat. Je me bornerai à déclarer d'intérêt ne pouvant excéder 7 fr. 10 p. 100, discussion de l'interpellation que j'avais que la commission des finances approuve annuités d'amortissement comprises, au déposée. le projet. Crédit foncier de France, et 1 p. 100 au-des­ L'heureux événement qui s'accomplit sus du taux des avances de la Banque, pour aujourd'hui, dans un sentiment de réci­ M. le président. Si personne ne demande les prêts consentis par les banques et la proque confiance, fait honneur en même la parole dans la discussion générale, je public ; et, d'autre part, le payement des temps aux intéressés et au Gouvernement consulte le Sénat sur la question de savoir intérêts et le remboursement du capital (Aii-même. ( Très bien!) Il doit nous conduire s'il entend passer à la discussion des ar­ devant se faire au moyen des ressources à écarter tout ce qui pourrait créer une ticles du projet de loi. ordinaires ou extraordinaires des hospices. confusion entre des menées systématiques (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ « Cet emprunt, destiné à. faire face au et coupables que nous entendons voir répri­ sion des articles.) payement des frais de fonctionnement des mer et surtout prévenir et l'attitude de divers services hospitaliers, sera réalisé au travailleurs qui viennent de démontrer une M. le président. Je donne lecture de l'ar­ fur et à mesure des besoins. » fois de plus leur sagesse, leur conscience et ticle 1" : leur patriotisme. ( Vive approbation.) Si personne ne demande la parole, je Nous sommes donc d'accord pour deman­ « Art. 1 er. — Le département de la Seine mets aux voix l'article unique du projet de der au Sénat de fixer au vendredi. 26 mars est autorisé à emprunter, au taux de 6.75p. 100 loi. pour les dix premières années etde6.70p.100 l'ouverture du débat au cours duquel le pour les années suivantes, une somme de (Le projet de loi est adopté.) Gouvernement sera appelé à préciser sa 400 millions de francs, remboursable en politique sociale. Je ne doute pas qu'alors cinquante ans à partir du 15 décembre 1920, nous nous mettions aisément d'accord sur 7. — ADOPTION D UN PROJET DE LOI AUTORI­ les mesures à prendre pour sauvegarder les et destinée, tant à consolider des emprunts à court terme contractés pendant la guerre SANT LA VILLE DE PARIS A CONTRACTER principes d'ordre et de large progrès aux­ et s'élevant, au total, à 190 millions, qu'à UN EMPRUNT quels le Sénat tout entier est si étroitement compenser, pour le surplus, les insuffi­ attaché. (Applaudissements .) sances de recettes budgétaires. » M. le président. L'ordre du jour appelle -M. le président. Puisque l'interpellateur la discussion du projet de loi, adopté par et le Gouvernement sont d'accord, je con­ Personne ne demande la parole sur l'ar­ la Chambre des députés, tendant à autorisée sulte le Sénat sur la fixation au vendredi ticle 1"?... la ville de Paris à emprunter une somme de *' 26 mars de la discussion de l'interpellation. Je le mets aux voix. 400 millions de francs. (Adhésion.) J'ai à donner connaissance au Sénat du (L'article lf est adopté.) décret suivant : Il n'y a pas d'opposition ?... . M. le président. « Art. 2. — Cet emprunt Il en est ainsi décidé. sera réalisé de gré à gré auprès du Crédit « Le Président de la République française» foncier de France. Il sera statué par décret « Sur la proposition du ministre de l'inté­ sur les conditions du traité à passer avec rieur, 5. — ADOPTION D'UN PROJET DE LOI AUTORI­ cet établissement. » — (Adopté.; SANT I.E DÉPARTEMENT DE LA SEINE A CON­ « Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi « Art. 3. — Le service de l'emprunt sera constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les TRACTER UN EMPRUNT assuré au moyen des ressources générales rapports des pouvoirs publics, qui dispose M. le président. L'ordre du jour appelle du budget du département. » — (Adopté.) que les ministres peuvent se faire assister, devant les deux Chambres, par des commis­ la discussion du projet de loi, adopté par la Je mets aux voix l'ensemble du projet de Chambre des députés, tendant à autoriser loi. saires désignés pour la discussion d'un pro­ le déparlement de la Seine à emprunter jet de loi déterminé, une somme de 400 millions de francs. (Le projet de loi est adopté.) « Décrète : J'ai à donner connaissance au Sénat du décret suivant : « Art. 1 er . — M. Hendlé, «onseiller d'État 6. — ADOPTION D UN PROJET DE LOI AUTORI- en service extraordinaire, directeur de l'ad­ « Le Président de la République française, RISANT LES HOSPICES CIVILS DE LYON A ministration départementale et communale, « Sur la proposition du ministre de l'in­ CONTRACTE* UN EMPRUNT est désigné, en qualité de commissaire du térieur, Gouvernement, pour assister le ministre do « Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi M. le président. L'ordre du jour appelle l'intérieur, au Sénat, dans la discussion du constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les la discussion du projet de loi, adopté par la projet de loi tendant à autoriser la ville da rapports des pouvoirs publics, qui dispose Chambre des députés, tendant à autoriser Paris à emprunter une somme de 400 mil­ que les ministres peuvent se faire assister, les hospices civils de Lyon à contracter un lions de francs. devant les deux Chambres, par des commis­ emprunt de 4 millions. « Art. 2. — Le ministre de l'intérieur est saire!-, désignés pour la discussion d'un chargé de l'exécution du présent décret. projet de loidétei miné, M. Paul Doumer, rapporteur général de la commission des finances. Je demande la « Fait à Paris, le 21 février 1920. • « Décrète : parole. « P. DESCHANEL. « Art. 1 e». — M. Mendié, conseiller d'État M. le président. La parole est à M. le « Par le Président de la République : en service extraordinaire, directeur de l'ad­ rapporteur de la commission des finances. « Le ministre de l'intérieur, ministration départementale et communale, « T. STEEG. » est désigné, en qualité de commissaire du M. le rapporteur général. Messieurs, la Gouvernement, pour assister le ministre commission des finances a émis un avis fa­ M. Paul Doumer, rapporteur général dé de l'intérieur, au Sénat, dans la discussion vorable sur le projet de loi, avec le regret la commission des finances. Je demande la du projet de loi tendant à autoriser le dépar­ de ne pas être mieux informée de la situa­ parole. tement de la Seine à emprunter une somme tion financière des hospices de la ville de de 400 millions de francs. Lyon. M. le président. La parole est à M. la « Art. 2. — Le ministre de l'intérieur est rapporteur général. chargé de l'exécution du présent décret. • M. le président. Si personne ne demande plus la parole dans la discussion générale, je ' M. le rapporteur général. Messieurs, « Fait à Taris, le 21 février 1920. c'est encore la même cérémonie. (Sourires.) consulte le Sénat sur la question de savoir Je regrette que le rapport fait au nom de la « P. DESCHANEL, s'il entend passer à la discussion de l'article commission des finances sur l'emprunt des « Par le Président de la République : unique du projet de loi. 400 millions de la ville de Paris n'ait pu « Le ministre de l'intérieur, (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ être distribué, mais il le sera ultérieure­ « T. STEEG. » sion de l'article unique. ment. Je me contente de dire que la coin- SEÎUT — SEANCE DU 2 MARS 1920 209

mission s'est préoccupée de la situation «Vu 1 article 6, paragraphe 2, delà loi financière difficile de la ville de Paris et du 8. — AJOURNEMENT DE LA FIXATION DE LA constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les total de sa dette, qui s'élève, à l'heure pré­ DATE D'UNI! INTERPELLATION rapports des pouvoirs publics, qui dispose sente, à un chiffre voisin de 5 milliards de que les ministres peuvent se faire assister, francs. (Mouvement.) M. le président. Messieurs, je rappelle devant les deux Chambres, par des com­ Elle n'a pu qu'appeler l'attention pru­ au Sénat que M. Gaudin de Villaine avait missaires désignés pour la discussion d'un dente des représentants de la ville de Paris précédemment déposé une demande d'in­ projet de loi déterminé, sur la gestion des finances de notre capi­ terpellation sur la politique de la France à l'égard de la Russie. « Décrète : tale. ( Très bien!) M. le président du conseil, qui n'a pu M. Debierre. Je demande la parole. rester à la séance, m'avait fait connaître qu'il « Art. 1 er . — MM. Brice, conseiller d'État, demandait au Sénat d'ajourner la fixation M. le président. La parole est à M. De­ directeur des retraites ouvrières et paysan­ bierre. de cette interpellation à une date ulté­ nes, et Charles Picquenard, sous-directeur rieure. du travail, sont désignés, en qualité de com­ M. Debierre. Je désire, messieurs, pré­ M. Gaudin de Villaine. Je demande la missaires du Gouvernement, pour assister senter une observation concernant les parole. le ministre du travail, au Sénat, dans la finances de la ville de Paris, observation discussion du projet de loi modifiant la loi qui pourrait, d'ailleurs, s'appliquer aux M. le président. La parole est à M. Gau­ du 25 février 1914 sur la caisse autonome finances de l'État lui-même. din de Villaine. de retraite des ouvriers mineurs et tendant, notamment, à relever jusqu'à 1,500 fr. la M. Ribot. Très bien ! , M. Gaudin de Villaine. Messieurs, je pension des ouvriers mineurs et à 700 fr. > M. Debierre. Nous entrons dans une voie regrette qu'il n'ait pas été statué sur la question pendant la présence de M. le pré­ celle de leurs veuves. très regrettable. La ville de Paris demande à sident du conseil; mais il a bien voulu « Art. 2. — Le ministre du travail est emprunter 400 millions; il est certain que chargé de l'exécution du présent décret. le Sénat ne va pas les lui refuser, puisqu'ils s'excuser vis-à-vis de moi en disant qu'il était appelé d'urgence à la Chambre des « Fait à Paris, le 20 février 1920. sont indispensables à la bonne marche des députés, lin son absence, je demande sim­ services de la capitale. Cependant, une par­ plement «la permission de dire quelques « R. POINCARÉ. tie de cet emprunt de 400 millions est des­ mots sur la fixation de la date de mon inter­ « Par le Président de la République : tinée à asurer l'équilibre des dépenses du pellation. budget ordinaire, budget qui devrait être C'est le 5 février dernier que j'ai déposé « Le ministre du travail, •couvert par l'impôt et non par des fonds ma demande d'interpellation sur la poli­ « JOURDAIN. » d'emprunt. (Très bien!) Nous continuons à tique, ou plutôt sur l'absence de politique de .suivre un système financier que je consi­ la France vis-à-vis de la Russie. Depuis La parole est à M. Peyronnet, pour donner dère comme déplorable. cette époque, M. le président du conseil connaissance de l'avis de la commission . Telle est, messieurs, la seule observation m'a opposé successivement des formules des finances. que je voulais présenter. ( Nouvelle appro­ dilatoires, successives, auxquelles vient bation.) M. Albert Peyronnet, rapporteur de la s'ajouter celle d'aujourd'hui. M. le président commission des finances. • Messieurs, votre M. le président. Il n'y a pas d'autre du conseil ne peut, naturellement, être commission des finances a été appelée à observation dan» la discussion générale ?... obligé d'accepter à date fixe la discussion donner son avis sur le projet de loi tendant Je consulte le Sénat sur la question de de mon interpellation ; mais- je regrette à relever le chiffre minimum de la pension savoir s'il entend passer à la discussion des profondément que se" trouve ainsi indéfi­ attribuée aux ouvriers mineurs et à leurs articles du projet de loi. niment retardé l'exposé d'une question qui veuves. intéresse, on peut le dire, sans exagération, La loi du 25 février 1914 avait fixé ce mi­ (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ tout le monde civilisée (Approbation à nimum à 730 fr. -pour les ouvriers et à sion des articles.] droite.) 365 fr. pour leurs veuves. Les circonstances M. le président. Je donne lecture de Cette question a été résumée en deux avaient déjà, au début de l'année dernière, l'article 1 er : mots : il n'y a pas de France, il n'y a pas déterminé le Gouvernement à proposer, d'Europe sans la Russie. Il n'y aura pas, suivant le vœu de la fédération nationale « Art. 1 er. — La ville de Paris est autorisée surtout, de sécurité mondiale et de civilisa­ des travailleurs du sous-sol, l'augmentation à emprunter au taux maximum, amortisse­ tion possible sans la pacification russe ! de ces chiffres et à les porter respective­ ment non compris, de 6 fr. 75 p. 100 pour les Je m'incline donc, en présence de la réserve ment à 870 fr. et à 485 fr. C'est ce qui fut tlix premières années et de 6 fr. 70 p. 100 formulée par M. le président du conseil, réalisé par la loi du 28 mars 1919.. pour les années suivantes, une somme de mais en exprimant encore le regret que le Depuis cette époque, le coût progressif de 400 millions de francs, remboursable au Gouvernement croie devoir maintenir des la vie. a fait apparaître l'insuffisance de ces plus tard en cinquante ans à partir du obscurités redoutables sur le problème pensions, qui représentent à peine 2 fr. 40 45 juin 1920. Cette 'somme est destinée : russe. par jour pour les mineurs et 1 fr. 35 pour « a) A la consolidation de l'emprunt de Je déclare, d'autre part, que si le silence les veuves. La fédération, nationale préoc­ 198 millions, contracté au Crédit foncier de ministériel se prolonge trop, j'ai pris mes cupée à juste titre de la situation matérielle France en exécution du décret du 27 avril dispositions afin de pouvoir intervenir libre­ de ses adhérents atteints par l'âge, a de­ 1918 ; ment lors de l'une des prochaines interven­ mandé le relèvement de ces minima à « 6) Pour le surplus, à compenser jusqu'à tions financières. ( Très bienl très bien! à 1,500 fr. et à 750 fr. ; elle ajoutait qu'il lui due concurrence les insuffisances de recettes droite.) paraissait équitable, ainsi qu'elle en avait budgétaires. » M. le président. Il n'y a pas d'opposition exprimé plusieurs fois le désir, qu'il fût à l'ajournement de la discussion de l'inter­ tenu compte, par l'attribution d'une alloca­ 3e mets aux Voix l'article i". pellation de M.^Gaudiude Villaine?... tion spéciale, du nombre d'années passées ; {[L'article 1" est adopté.) Il en est ainsi décidé. à la mine quand ce nombre serait supérieur à dix années, chiffre que la Chambre a jugé M. le président. « Art. 2.— Cet emprunt nécessaire de porter à quinze années. sera réalisé de gré à gré avec le Crédit fon­ 9. — ADOPTION" D UN PROJET DE LOI AUG­ Ces deux dispositions fondamentales ont cier de France. MENTANT LES RETRAITES DES OUVRIERS servi de base au projet déposé par le Gou­ *< Il sera statué par décret sur les condi­ MINEURS vernement au début de février et voté par tions du traité à passer, avec cet établisse­ la Chambre dans sa séauce du 17 du même ment. » — (Adopté.) M. le président. L'ordre du jour appelle mois. la discussion du projet de loi, adopté par la « Art. 3. — Le service de l'emprunt sera C'est ce projet, amendé par la commis- , Chambre des députés, modifiant la loi du sion sénatoriale des mines, d'accord avec le assuré sur les ressources générales du bud­ 25 février 191 i sur la caisse autonome de get municipal. » — (Adopté.) Gouvernement, et qui, par ses nouvelles retraite des ouvriers mineurs et tendant, dispositions, prévoit le concours financier « Art. 4. — Est rapportée la disposition de notamment, à relever jusqu'à 1,500 fr. la de l'État, que votre commission des finances la loi du 19 avril 1919 qui a prescrit le rem­ pension des ouvriers mineurs et à 750 fr. a eu à examiner pour en peser toutes les boursement, sur les fonds de l'emprunt mu­ celle de leurs veuves. conséquences financières. nicipal, de 1 milliard 500 millions de la Je rappelle au Sénat que l'urgence a été Le problème devait être résolu « sans 4ette susvisée de 198 millions, contractée en précédemment déclarée. grever davantage le budget de l'État ». vertu du décret du 27 avril 1918. » — J'ai à donner connaissance au Sénat du Pour y arriver plus sûrement, l'on avait JAdopté.) décret suivant : cru devoir opérer un prélèvement supplé­ îe met» aux voix l'ensemble du projet de « Le Président de la République française, mentaire sur les salaires des mineurs, soit loi. 0.25 p. 100 à leur charge et 0.25 p. 100 à celle « Sur la proposition du ministre du des exploitants. / r sfl-e projet de loi est adoptéj travail, Votre commission des mines, d'accord 210 SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 avec le Gouvernement, a écarté cette Nous arrivons ainsi à un chiffre de plus de services à la mine. C'est ce que les mi­ disposition après examen. de 45 millions. neurs appellent la retraite proportionnelle. Ce prélèvement soulevait, en effet, une Il importait de présenter, dès le début de Nous devons ajouter que le texte ne dit très vive opposition de la part des ouvriers nos observations, par des calculs qui ne pas si, à partir de quinze ans de travail dans intéressés, à qui la loi du 30 mars 1919 sauraient être taxés d'exagération, la situa­ les mines, l'allocation de 100 fr. de l'État venait d'imposer un prélèvement supplé­ tion du fonds spécial. jouera proportionnellement. mentaire de 1 p. 100. Cependant, la crainte de l'insuffisance des De quelles charges le fonds spécial va-t-il Le Gouvernement avait, du reste, apporté ressources du fonds spécial a fait envisager être grevé par suite de la réalisation de ce à votre commission des mines des statis­ la disposition, votée pqrla Chambre, et qui nouveau mode de pension? tiques, desquelles il résulte qu'il est presque établit précisément un virement de 1 p. 100 A cinquante-cinq ans d'âge, 1 fr. de rente certain que ce prélèvement ne serait pas du fonds d'assurance'au fonds spécial. Cette viagère immédiate vaut, au taux de 4.50 nécessaire. disposition fait l'objet de l'article 10 du p. 100, 11 fr. 36 centimes; pour 300 fr. de Il suffisait de prévoir que dans le cas, peu projet du Sénat, dont il convient de rappe­ pension, il faut donc compter un capi­ probable, où malgré ces prévisions, un ler les deux premiers paragraphes : tal constitutif de 3,408 fr.; ce capital se déficit se produirait, la caisse pourrait re­ répète autant qu'il y a de parties prenantes. courir à des avances remboursables les « Art. 10. — Pour faire face aux dépenses Combien sont-elles ? Nous n'avons pas de années suivantes. qu'entraîne l'application de la présente données précises à ce sujet,' mais ce que C'est dans cette situation que nous avons loi, le conseil d'administration est autorisé, nous pouvons affirmer, c'est que ces mi­ eu à étu lier les ressources dont dispose la par dérogation aux articles' 4 et 10 de la loi neurs à retraite proportionnelle auront aisse autonome, puisque chaque ressource du 25 février 1914, modifiée par la loi du versé au moins durant quinze ans, et en pourrait avoir, au point de vue financier, 29 mars 1919, et pondant la période de 1920 supposant un salaire moyen de 4,000 fr. — ce une répercussion sur la charge éventuelle à 1920 inclus, à fixer chaque année la répar­ qui n'est pas exagéré, et un âge moyen de devant incomber au Trésor. tition de l'ensemble des versements affectés quarante — obtiendront une rente d'environ a) Chiffre minimum de 1,500 fr. et de 750 fr. tant à la constitution des pensions qu'à l'ali­ 450 fr. Mais il n'y a pas lieu de faire état — Par mineur jouissant d'une retraite de mentation du fonds spécial. d'un capital de couverture, puisqu'il s'agit droit, l'augmentation est de 1,500 —870 = « Toutefois, le taux du versement affecté d'un fonds de répartition. Pour faire face à 630 fr. de rente. Pour la veuve, le relève­ à la constitution des pensions na pourra ces charges, le texte nouveau prévoit pour ment est de 750 — 485 = 265 fr. de rente. être inférieur à 3 p. 100. » la période 1920-1926 que des avances non Combien y a-t-il de mineurs appelés à Nous devons dire que, par sa rédaction productives d'intérêts pourront être faites bénéficier de l'augmentation? par l'État à la caisse. Le texte ajoute : même, cet article semble autoriser le con­ « Le montant et le délai de ces avances Des chiffres puisés dans le rapport de seil d'administration à considérer les ver­ M. Hervey, en 1914 (page 11), le nombre des sements, non pas comme étant individuels, seront déterminés par loi de finances. » pensionnés était, à cette époque, 13,965 ; alors que la loi du 5 février 1914 le prescrit Nous allons examiner cette question des depuis cette année, environ 2,000 mineurs impérativement par son article 4, para­ avances. au maximum ont atteint annuellement l'âge graphe 5 : « Les versements seront inscrits c) Avances. — Nous nous demandons s'il de la retraite. C'est donc 10,000 + 13,965 = sur un livret individuel au nom de chaque était vraiment nécessaire d'instaurer un 23,965, soit 24,000 en chiffre rond, qui ouvrier et employé », mais bien comme mode spécial pour les avances à consentir sont appelés à bénéficier des dispositions étant collectifs. Le texte parle, en effet, de éventuellement à la caisse des mineurs. nouvelles. l'ensemble des versements. Cette caisse fonctionne sous le contrôle de Si l'on tient compte des décès qui se sont Quelle destination sera donnée aux ver­ l'État, dans les conditions prévues par la produits, ce chiffre de 24,000 doit être sements complémentaires que la loi engage loi du 5 avril 1910 (art. 2 de la loi du réduit; et, pour un certain nombre (ceux qui les ouvriers et employés à effectuer? Il ne du 25 février 1914). A ce titre, elle a droit, étaient mariés), l'allocation de 1 ,500 fr. doit saurait certes entrer un instant dans la comme les caisses prévues à l'article 14 de être ramenée à 750 fr. Il était d'un grand pensée des auteurs de l'article de ne lais­ la loi des retraites ouvrières, à des avances intérêt de posséder tous renseignements ser à tous ces prévoyants bénévoles que le remboursables dont l'article 38 de ladite statistiques précis sur le nombre de parties 3 p. 100 que le nouveau texte inscrit a leur loi fixe les modalités. 11 est vrai que ces prenantes ; mais malgré notre désir de pré­ compte. On doit donc dire que le 1 p. 100 avances s'appliquent spécialement aux frais senter des chiffres d'une rigoureuse exacti­ qui sera prélevé ne portera que sur les ver­ de premier établissement; mais rien ne tude permettant un exposé complet de la sements obligatoires et ne touchera pas les paraît s'opposer à ce que le bénéfice en situation, en l'absence de ces éléments, versements facultatifs. Et quant à ce vire­ soit étendu à la caisse des mineurs. nous nous sommes efforcés cependant de ment de 1 p. 100, nous devons faire les plus Les caisses des retraites ouvrières re­ chiffrer ces dépenses. expresses réserves, il ira à- rencontre des çoivent des avances, moyennant un taux Si l'on admet que le nombre dos parties principes d'intangibilité inscrits dans la d'intérêt assez réduit ; il ne semble pas bon prenantes s'élève à 24,000 mineurs et à technique de l'assurance, et il constitue un d'affranchir du payement de ce même inté­ 7,000 veuves, et ce sont là des maxima, moyen de fortune que seules les circons­ rêt la caisse des ouvriers mineurs. On na puisque la caisse autonome, répondant à tances présentes peuvent justifier. C'est voit pas bien, en effet, la caisse des mineurs une question que nous lui avions posée, une mauvaise méthode, en effet, que même recevant une avance de 5 millions et la dé­ fixe les bénéficiaires actuels à 28,700, pour une période limitée on puisse désaf­ posant, en attendant son emploi, à son les 21,000 mineurs représentent, en fecter une somme quelconque du fonds compte courant à la caisse des dépôts où la tenant compte du maximum de 1,500 fr. d'assurance, produit de la capitalisation, Ti-ésor devrait payer lui-même l'intérêt proposé, du chiffre qu'ils ont obtenu par pour l'affecter au fonds spécial qui est un (art. 5 de la loi du 25 février 191 i). leurs versements, de la répartition calculée fonds de répartition. Ce ne peut être qu'un en lit] 4 par M. Hervey dans son rapport, expédient auquel il importe de conserver un Il serait donc, à tout point de vue, préfé­ page 12, une dépense de 20.0j0.000 caractère absolument exceptionnel et tran­ rable de maintenir le régime général adopté Les 7,000 veuves nécessitent sitoire.- poura lescaissecaisses de retraitesdes mineurset d'exiger de la caisseun destauxmineursd'unintérêtstaux d'intérêts -une somme totale de Ne semblait-il pas préférable de renforcer 7,000 x 750 = 5.250.000 pour les avances qui viendraient éventuel­ le système actuellement en vigueur et de lement à lui être consenties. Ce taux d'in­ Si l'on fixe à 4,000 le nombre supprimer toutes limites ? des mineurs venant réclamer Ce serait ainsi vouloir créer un lien de térêts aura pour effet de restreindre les la retraite proportionnelle que solidarité entre tous les travailleurs du demandes d'avances ; il activera le rem­ nous évaluons au chiffre sous-sol, à quelque titre qu'ils concourent boursement de celles-ci ; il établira au sur­ moyen de 500 fr., cela repré­ aux exploitations minières et quel que soit plus un régime d'égalité. Que demain, en sente 2.000.000 le salaire qu'ils retirent de leur travail. effet, une caisse de syndicat professionnel Ajoutons pour mémoire pour vienne à se créer, sous le couvert de la loi charges de la caisse 3.250.000 b) Retraites proportionnelles. — Depuis de 1910, les avances qui lui seront accor­ longtemps, les représentants des mineurs dées seront frappées de 3 p. 100 d'intérêts, nous obtenons le chiffre total de. 30.500.000 déploraient la situation faite aux mineurs par exemple. N'aurait-elle pas le droit de comme constituant les charges . qui, pour des raisons d'ordre personnel ou s'élever contre le régime d'exception que du fonds spécial. autres, abandonnaient la mine après qua­ nous critiquons? Et vraiment la caisse de» De quelles ressources dispose la. caisse torze ans, par exemple, de présence. A ce mineurs sera-t-elle atteinte par cette mesure pour y faire face ? mineur, devait-il rester encore vingt ans si légère? Aura-t-elle même besoin de faire 1° Solde créditeur du fonds spécial au salarié, la loi des retraites des ouvriers appel à ées avances surtout avec le sys­ 31 décembre 1919 11.000.000 mineurs refusait toute allocation. Cette tème que préconise votre commission des 2° Versement de l'État 5.700.000 lacune va se trouver comblée par la dispo­ mines? Les mineurs, au surplus, ne vou­ 3° Prélèvement de 4 p. 100 sition nouvelle, objet de l'article 4, qui draient pas que ce petit avantage pût sur le salaire moyen de 4,000 Ir. accorde une allocation proportionnelle, avec être considéré comme une charge pour la des 185,000 mineurs 29.600.000 un minimum de 300 fr., pour tout ou­ budget. Mieux vaudrait dans ces conditions 46.300. OÔÔ vrier mineur ayant au moins quinze années faire une application du droit commua SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 211 dans un intérêt do justice et d'égalité. Il tés de la mine. ( Très bien ! très bien ! et ap­ jouissaient leurs maris en vertu desdits reste bien entendu que, si ce régime des plaudissements.) articles dans les conditions fixées par les avances venait à jouer, la caisse aurait à M. le président. Si personne ne demande paragraphes 3 et 4 de l'article 10 de la loi produire au ministère du travail toutes jus­ du 25 février 1914. tifications utiles. la parole dans la discussion générale, je consulte le Sénat sur la question de savoir « En cas d'absence ou d'insuffisance d'ex­ Au besoin, si, par impossible, la nécessité s'il entend passer à la discussion des articles cédent de ressources de la caisse autonome de ces avances venait, pour une année dé­ du projet de loi. des retraites des ouvriers mineurs, au terminée, à apparaître nécessaire, la caisse cours de la période 1920-1926, des avances n'aurait qu'à utiliser momentanément les (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ non productives d'intérêts pourrront être disponibilités du fonds d'assurances. sion des articles.) faites par l'État à cette caisse. Le montant Cette étude financière, bien que très rapide, M. le président. Jô donne lecture de et le délai de remboursement de ces avances nu peut laisser de côté la promesse inscrite l'article 1" : seront déterminés par la loi de finances.» dans la loi du 29 mars 1919 qui prévoit que — (Adopté.) « Art 1 er. — Le conseil d'administration les disponibilités du fonds spécial doivent « Art. 6. — Le conseil d'administration être réservées pour être notamment affec­ de la caisse autonome de retraites des ou­ vriers mineurs relèvera, sur le fonds spé­ fixera la date à laquelle entreront en appli­ tées à l'amélioration et à l'extention du ré­ cation chacune des dispositions de la pré­ gime des retraites d'invalidité. cial prévu à l'article 10 de la loi du 25 février 1914, l'allocation complémentaire attribuée sente loi. Toutefois, cette date ne pourra Cette promesse de la loi ne risque-t-elle par application de l'article 1 er de la loi du dépasser le 1 er mars 1920. » pis de rester vaine? Nous aurions voulu 29 mars 1919 : chiffrer l'amélioration dont ces retraites MM. Bouveri, Fourment, Flaissières, Louis étaient susceptibles; mais, comme nous « 1° Aux ouvriers et employés des mines Soulié, Drivet, Mauger, Roustan, Gerbe et remplissant les conditions prévues à l'ar­ Perrier avaient déposé sur cet article deux l'avons fait remarquer, les éléments nous ticle 6 de la loi du 25 février 1914 ; amendements. font défaut pour apprécier exactement le « 2° Aux veuves des ouvriers et employés nombre des bénéficiaires du fonds spé­ ci-dessus désignés, âgés d'au moins cin­ M. Boudenoot, président de la commis­ cial. quante-cinq ans et ayant droit, en vertu de sion. Les amendements auxquels vous Avant de terminer nos observations, nous la législation en vigueur, au bénéfice faites allusion, monsieur le président, se avons pensé qu'il était intéressant de les d'une allocation viagère de la caisse auto­ réfèrent à l'ancien article 6 de la Chambre, appuyer par un tableau qui permettra d'ap­ nome. qui est devenu l'article 10 de notre texte. précier les charges qui pèseront pendant « L'allocation complémentaire susvisée La commission a pensé, en effet, que cet un certain nombre d'années sur le fonds sera relevée jusqu'à 860 fr. pour les ouvriers article devait être rejeté à la fin de la loi spécial. et employés et jusqu'à 430 fr. pour leurs parce qu'il a trait aux moyens financiers A titre documentaire, nous avons tenu à veuves, de façon à porter la pension totale d'exécution de la loi dans son ensemble. calculer les divers chiffres de rente obtenus minimum à 1,500 fr. pour les premiers, à Les auteurs de l'amendement n'ont qu'à par le mineur, suivant l'importance de son se reporter au dernier paragraphe de l'ar­ salaire et l'âge auquel il commence à tra­ 750 fr. pour les secondes ». ticle 10 du texte publié au Journal officiel, vailler à la mine. Personne ne demande la parole sur l'ar­ à la suite du rapport, pour constater que Un mineur qui gagne en moyenne par ticle 1"?... c'est cette disposition que reproduit l'ancien an : Je le mets aux voix. article 6 de la Chambre. C'est donc au der­ nier paragraphe de cet article 10 que doit 3,000 fr., doit verser par an 120 fr., et il (L'article 1 er est adopté. ) venir la discussion de leur amendement. obtient, à 55 ans, une rente, au taux de 4 fr. 50 p. 100, de 832 fr. 50, s'il commence à M. le président. «Art. 2. — Le second (Assentiment). 25 ans ; 591 fr., s'il commence à 30 ans ; paragraphe de l'article 10 de la loi du 25 fé­ M. Bouveri. Nous sommes d'accord. vrier 1914 est modifié comme suit : 404 fr. 50, s'il commence à 35 ans ; M. le président. Dans ces conditions, je •S ,000 fr., doit verser, par an, 160 fr., et il « Ce fonds spécial est destiné : consulte le Sénat sur l'article 6 dont j'ai obtient, à 55 ans, une rente, au taux de donné lecture. 4 fr. 50 p. 100, de 1,110 fr., s'il commence à « 5° A donner aux anciens ouvriers mi­ 25 ans; 788 fr., s'il commence à 30 ans; neurs comptant au moins, au ior septembre (L'article 6 est adopté.) 539 fr., s'il commence à 35 ans ; 1914, cinquante-cinq ans d'âge et trente an­ M. le président. « Art. 7. — Les disposi­ 5,000 fr., doit verser, par an, 200 fr., et il nées de travail salarié, dont quinze à la tions de la présente loi ne pourront, en au­ obtient, à 55 ans, une rente, au taux de mine, une allocation destinée à compléter cun cas, diminuer les pensions dont jouis­ 4 fr. 50 p. 100, de 1,388 fr., s'il commence à leur pension ou allocation au taux de 12 fr. sent à ce jour les ouvriers mineurs, à quel­ 25 ans ; 985 fr., s'il commence à 30 ans ; par année de travail à la mine. A cette allo­ que titre que ce soit, soit en vertu de la loi, 65i fr., s'il commence à 35 ans ; cation s'ajoutera le supplément de 120 fr. soit en conformité des conventions visées 6,000 fr., doit verser, par an, 240 fr., et il obtient, à 55 ans, une rente, au taux de prévu par la loi du 29 mars 1919». — par l'article 11 de la loi du 25 février 1914. » k fr. 50 p. 100, de 1,665 fr., s'il commence à (Adopté.) — (Adopté.) , : 25 ans ; 1,182 fr., s'il commence à 30 ans ; « Art. 3. — Le conseil d'administration « Art. 8. — Sont assimilés aux délégués 809 fr., s'il commence à 35 ans. accordera, dans les limites des maxima mineurs, pour les obligations et les avan­ prévus à l'article 1er , une allocation aux tages de la loi du 25 février 1914, les ou­ Ce tableau permet d'apprécier la charge veuves Âgées de cinquante-cinq ans des vriers ayant travaillé pendant dix années qui, pendant un« certain nombre d'années, ouvriers et employés décédés avant l'âge au moins dans une exploitation soumise à pèsera sur le fonds spécial qui doit parfaire de cinquante-cinq ans, mais justifiant, dans ladite loi et qui n'ont cessé d'y travailler à 1,500 fr. le chiffre de la pension du mi­ les conditions prévues à l'article 6 de la loi que pour remplir les fonctions d'adminis­ neur, ou plutôt à 1,400 fr., puisque l'État du 25 février 1914, d'au moins trente ans de trateur de syndicat ou d'union de syndicats accorde 100 fr. travail salarié dans les mines françaises. — régulièrement constitués. Messieurs, en terminant, votre commis­ (Adopté.) « Les versements incombant aux exploi­ sion des finances a tenu à réitérer ses ré­ « Art. 4. — Le conseil d'administration tants, en vertu de ladite loi, doivent être serves relativement à l'expédient du paye­ effectués par les syndicats ou unions de accordera, dans les limites des maxima pré­ syndicats dont ces ouvriers sont adminis­ ment du 1 p. 100 du fonds d'assurances vus à l'article 1er, une allocation complé­ qui ne saurait avoir, en tout état de cause, mentaire aux ouvriers et employés ayant trateurs.» — (Adopté.) qu'un caractère tout à fait exceptionnel et atteint cinquante-cinq ans d'âge depuis le « Art. 9. — L'article 11 de la loi du 25 fé­ provisoire ; elle tient aussi à affirmer que vrier 1914 est abrogé à la date du 1er avril les versements paritaires doivent être main­ 1" septembre 1914 et justifiant d'au moins tenus. trente ans de travail salarié, dont quinze 1920. » — (Adopté.) Sous le bénéfice des observations que dans les mines françaises, représentant au « A; t. 10. — Pour faire face aux dépenses nous avons considéré devoir être présen­ moins 3,960 journées de travail. qu'entraîne l'application de la présente loi, tées, et tenant compte de la situation parti­ « Le tarif sur lequel est calculée cette le conseil d'administration est autorisé, par , culièrement intéressante des travailleurs du allocation doit être établi de telle sorte que l'annuité de l'allocation soit d'autant plus dérogation aux articles 4 et 10 de la loi du sous-sol qui ont droit à toute notre sollici­ 25 février 1914, modifiée par la loi du élevée que le nombre des années de travail 20 mars 1919, et pendant la période de 1920 tude vigilante, des services si importants & la mine est supérieur à quinze. Le mini­ qu'ils rendent au pays et des espoirs que mum de l'allocation sera de 300 fr. pour à 1926 inclus, à fixer chaque année la ré­ la nation, si préoccupée de son relèvement partition de l'ensemble des versements économique, met dans toute l'activité de quinze années de services. » — (Adopté.) affectés tant à la constitution des pensions leur production, nous sommes d'avis d'adop­ « Art. 5. — Lorsqu'elles auront atteint qu'à l'alimentation du fonds spécial. ter sans plus tarder les nouvelles disposi­ cinquante-cinq ans, les veuves des ouvriers « Toutefois le taux du versement affecté tions qui constituent une amélioration no­ vises dans les articles ?. et 4 de la présente à la constitution des pensions ne pourra table à 1» législation antérieure des retrai­ loi ont droit à la moitié de l'allocation dont être abaissé au-dessous de 3 p. 100 pen­ 212 SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920-

dant la période visée ci-dessus et redevien­ daires avec les agents techniques, c'est-à- lègues, ni au dehors. C est dans cet esprit dra égal à 4 p. 100 à l'expiration de 1926, au diro leurs ingénieurs, ont pensé que la re­ que nous avons donné une telle latitude. plus tard. tenue devait s'appliquer à tous les salaires « L'allocation complémentaire prévue par ou traitements des employés, ouvriers et M. Bouveri. Je demande la parole. l'article 4 ne pourra être allouée que dans ingénieurs. M. le président. La parole est à M. Bou­ la mesure où le fonds spécial présentera un La commission des mines du Sénat a bien veri. excédent de ressources, après avoir satisfait voulu supprimer ce maximum de 8,000 fr. et donner au conseil d'administration de la M. Bouveri. Il n'y a pas de confusion aux dépenses lui incombant en vertu de la possible. Je me suis sans doute mal fait loi du 25 février 1914, de la loi du 29 mars caisse autonome la possibilité de demander comprendre. Il me suffit qu'il soit inséré .4919 et des articles 1 er, 2 et 3 de la présente les fonds dont elle pense avoir besoin. Dans dans l'article par la commission des mines loi. ces conditions, mes collègues et moi, au­ « En cas d'absence ou d'insuffisance d'ex­ teurs de l'amendement, avons reçu provi­ — ce que ratifiera le Sénat — que le conseil cédent de ressources de la caisse autonome soirement satisfaction. d'administration de la caissa autonome, des retraites des ouvriers mineurs au cours Je n'entrerai pas dans le détail des res­ quand il le jugera utile, demandera aux de la période 1920 à 1926, des avances, non sources dont disposera la caisse autonome parties les ressources nécessaires. Voilà ce productives d'intérêt, pourront être faites pour la période transitoire. Je me borne à que j'ai voulu dire tout à l'heure. •.par l'État à cette caisse. Le montant et le rappeler que la période transitoire est M. le rapporteur. Nous sommes d'ac­ 'délai de remboursement de ces avances celle qui doit durer jusqu'au moment où la cord. .seront déterminés par la loi de finances. France aura repris le plein de sa produc­ /Le conseil d'administration est autorisé à tion minière, au .chiffre d'avant-guerre. M. Albert Peyronnet. Je demande la 'élever le maximum des traitements et sa­ Du côté ouvrier, nous craignons parfois parole. laires jusqu'à concurrence desquels les que les cotisations, c'est-à-dire les recettes M. le président. La parole est à M. Albert ouvriers et employés des mines bénéficie­ de la caisse, soient inférieures à ce qu'elles Peyronnet. ront des dispositions de la loi du 25 février étaient avant la guerre; mais, grâce à l'aug­ 4914. » mentation des salaires, nous espérons que M. Albert Peyronnet. Messieurs, je tout de même elles pourront faire face aux vais parler, non pas comme rapporteur de Ici se placerait alors l'amendement pré­ dépenses. Toutefois, dans l'avenir, il n'en la commission des finances, mais en mon senté par MM. Bouveri, Fourment, Flaissiè­ sera peut-être plus ainsi. nom personnel. res, Louis Soulié, Drivet, Mauger, Roustan, En effet, il y a des catégories d'ouvriers Le paragraphe 1 er de l'article 10 vise des Gerbe, Léon Perrier, qui proposent de rédi­ mineurs qui, bien qu'ils aient plus de prélèvements sur l'ensemble des verse­ ger ainsi le dernier alinéa de cet article : quinze ans de mine — il y en a qui ont ments. A cet égard, je demanderai une pré­ « Le conseil d'administration de la caisse cision à M. le rapporteur et à M. le ministre plus de vingt ans de mine — n'ont pas au­ du travail. autonome des retraites des ouvriers mi­ jourd'hui la possibilité de faire liquider leur Cet ensemble des versements ne peut neurs et employés, est autorisé à augmen­ retraite, parce qu'ils ont abandonné les être connu en réalité qu'après l'expira­ ter de 1 p. 100 le taux du versement patro­ compagnies ou ont été renvoyés par elles tion de l'année. Comment entend-on réali­ nal destiné à alimenter le fonds spécial avant le 1 er juillet 1918. Cela est le fait de ser pratiquement ce prélèvement ? Pour prévu à l'article 10 de la loi du 25 février certaines conventions. Ultérieurement, si le qu'il soit rigoureusement exact et ne 4914. » Gouvernement veut m'en croire, il devra frappe l'intéressé que dans la mesure ad­ La parole est à M. Bouveri. prendre l'initiative de déposer un projet de mise, il faut que le compte de chaque inté­ loi pour pouvoir — excusez l'expression — ressé ait pu être arrêté, en d'autres termes • M. Bouveri. Le Sénat sait, qu'aux termes repêcher les victimes de ces conventions que toutes les sommes qu'il a versées ou de la loi du 25 février 1914, créant les quelque peu mal étudiées au moment où que l'exploitant a versées pour lui aient pu caisses de secours et de retraites, les ver­ elles ont été ratifiées. Si le Gouvernement être inscrites à son compte. Or le décret du sements sont différentiels, c'est-à-dire que, ne le fait pas, l'initiative parlementaire 13 juillet 1914 prévoit des modalités com­ pour le compte de capitalisation, les ou­ devra y suppléer ; mais en attendant, comme pliquées, relativement à la constatation de vriers subissent une retenue de 2 p. 100; mes collègues et moi avons satisfaction, ces prélèvements qui font l'objet de borde­ les patrons versent une somme égale, tandis nous- retirons notre amendement. ( Très reaux mensuels. que, pour le fonds de secours, les ouvriers bien ! très bien !) Alors, je me permets d'émettre ici une sont astreints, dans toutes les compagnies, M. le président. L'amendement est retiré. suggestion parce que je ne veux pas retar­ à des retenues supérieures de moitié aux der le vote de ce projet de loi. Puisque vous versements effectués par les compagnies. La M. le rapporteur. Je demande la parole. venez d'admettre le principe de la contri­ commission des mines du Sénat, très sage­ M. le président. La parole est à M. le bution du fonds d'assurance, pourquoi ne ment, reconnaissant que cette disposi­ rapporteur. pas décider que ce prélèvement sera pro­ tion ne se trouvait guère à sa place dans visoirement emprunté aux réserves ac­ le projet que nous discutons, a bien voulu, M. le rapporteur. Je n'insisterai pas, tuelles plutôt qu'à celles à venir? Avec ce après m'avoir entendu, supprimer le pour­ messieurs, sur la dernière partie de l'ar­ système, on respecterait le principe de l'in­ centage nouveau de 0.25 p. 100 mis à la gumentation de notre honorable collègue dividualisation du versement. charge des deux parties par la Chambre M. Bouveri, qui me parait se rattacher par Voici une deuxième observation sur le des députés. Dans ces conditions, mes col­ un lien très ténu à la loi que nous discu­ dernier paragraphe de cet article 10. lègues et moi aurions mauvaise grâce à tons actuellement; mais, sur la première Le taux minimum du salaire sujet à pré­ maintenir notre amendement. (Très bien! partie de ses réflexions, il ne faut pas qu'il lèvement a été inscrit dans la loi des mi­ très bien!) y ait de confusion. La commission des mines a eu l'intention de donner à la neurs (3,000 fr. et 5,000 fr. plus tard) par corrélation avec la loi des retraites ou­ , M. le président. L'amendement est- re­ caisse autonome des mineurs le maximum tiré. vrières. Il ne semble pas possible de mo­ d'autonomie; le texte lui donne le droit, difier le premier sans que le ministère MM. Bouveri, Fourment, Flaissières, Louis sous sa responsabilité, et après entente du travail approuve cette modification. Le Soulié, Drivet, Mauger, Roustan, Gerbe, entre les différentes parties qui la com­ ministre devra donc donner une déléga­ Léon Perrier proposent d'ajouter l'article posent — les représentants du Gouverne­ additionnel suivant : tion au représentant de l'État à la caisse ment, ceux des patrons et ceux des ouvriers autonome, afin que l'unité dans l'appli­ « Les prélèvements à opérer sur les salai­ qui, très justement, sont tous les trois cation des lois sociales ne soit pas rom­ res des ouvriers et appointements des em­ appelés à faire partie de la caisse autonome pue ; il importe que le taux des retraites ployés des mines, minières et ardoisières, des mineurs — de fixer le taux du prélè­ ouvrières et celui de la loi des mineurs soit tels qu'ils sont prévus parles lois des 29 juin vement sur les salaires des ouvriers res­ le même, toute modification dans l'applica­ 4894 et 25 février 1914, sont exigibles sur sortissants à cette -caisse sans lui assigner tion de la loi des mineurs étant appelée à la totalité des salaires et appointements des une limite maximum. avoir une répercussion sur l'application de intéressés assujettis à la loi de retraite des Mais nous ne voulons pas laisser croire la loi des retraites ouvrières. ouvriers mineurs et employés des mines, » que le Parlement lui donne l'ordre de pous­ J'appelle l'attention de M. le ministre sur ser jusqu'à l'infini les prélèvements sur les la nécessité de ne laisser s'établir aucune M. Bouveri. Messieurs, j'ai la même ob­ salaires de tout ordre, ce qui aurait pu servation à présenter que pour l'amende­ peut-être ressortir de la première phrase de divergence entre ces deux lois. ( Très bien !) ment précédent. l'amendement de M. Bouveri. Ce n'est nul­ M. Jourdain, ministre du travail. Je de­ Un article additionnel a été adopté par la lement l'intention de la commission des mande la parole. Chambre sur la proposition de l'honorable mines ; nous donnons simplement à la caisse autonome le soin d'arbitrer et d'étudier les M. le président. La parole est il M. 1« x W. Charlot. Cet article, qui n'avait nulle­ ministre du travail. ment été réclamé par la fédération des mi­ maxima utiles, suivant l'échelle des sa­ neurs, disposait que les retenues devraient laires, car il faut que ce soit fait par une M. le ministre. Sur la première question s'arrêter au salaire maximum de 8,000 fr. étude préalable. Je ne voudrais pas qu'il y de l'honorable M. Peyronnet, relative à la les ouvriers mineurs eux-mêmes, soli­ eût une confusion dans l'esprit de nos col­ répartition de l'ensemble des versements. SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 213 je réponds que l'on procédera par un pour­ de donner aide et secours en cette matière pel de la classe 1920, à la revision et à l'ap» centage ; évidemment, on ne peut prévoir, aux intéressés. pel des ajournés des classes 1913 à 1920. au commencement de l'année, le produit Je ne sais pas, messieurs, si je mo suis des versements des cotisations effectuées bien fait comprendre (Très bien '.très bien!), Voix nombreuses. Lisez! lisez! au cours de l'année. mais il est nécessaire — quand même ce ne Pour la seconde question qui a trait au serait que pour un seul cas — de mettre M. Henry Chéron, rapporteur. Messieurs, un terme à cette mauvaise volonté. votre commission des finances a été ap­ maximum des salaires sur lesquels porte­ pelée à donner sur avis sur le projet de loi ront les cotisations,la plus grande autonomie M. le ministre. Le Gouvernement retient relatif : 1° à l'appel de la classe 1920 ; 2° à a été donné à la caisse autonome ; celte der­ les observations présentées par l'honorable la revision et à l'appel des ajournés des nière sera donc maîtresse de fixer ce maxi­ M. Bouveri, il les examinera avec le vif classes 1913 à 1920. mum. D'ailleurs, au sein du conseil d'ad­ désir d'y donner une suite conforme à Dans l'exposé fait à la tribune de la ministration de la caisse autonome, le l'équité. Gouvernement a des représentants qui rece­ Chambre des députés à l'occasion de la vront, à cet égard, les instructions de leurs M. le rapporteur. Messieurs, je ne vou­ discussion de ce projet de loi, l'honorable- administrations. drais pas m opposer en aucune façon à la rapporteur de la commission de l'armée a réclamation de M. Bouveri ; mais je le sup­ indiqué que le chiffre actuel de nos effectifs M. le président. Il n'y a pas d'autre ob­ plie de ne pas introduire dans une loi, sous est d'environ 794,000 hommes de troupe. Ce servation sur l'article 10?... le prétexte d'un règlement d'administration nombre doit être interprété comme repré­ Je le mets aux voix. publique, des dispositions qui ne se rap­ sentant la totalité des forces de l'armée de (L'article 10 est adopté.) portent, semble-t-il, à aucun des articles de terre relevant à la fois du département de la loi. la guerre et du- ministère des colonies ; il M. le président. « Art. H. — Un rè­ comprend donc les effectifs stationnés aux; glement d'administration publique déter­ M. Boudenoot, président de la commis­ colonies (troupes françaises coloniales ej; minera les conditions dans lesquelles les sion. Il me semble que ces observations de indigènes coloniaux). Intéressés justifieront des années de travail M. Bouveri peuvent faire l'objet d'un exa­ Dans ce chiffre, la partie qui relève du salarié en dehors de la mine . » men attentif de la part du Gouvernement ; département de la guerre figure dans les M. le rapporteur. Je demande la parole. mais il faut reconnaître, en effet, qu'elles prévisions du projet de budget de 1920 pour n'ont guère de rapport avec la loi soumise environ 720,000 hommes. Cet effectif com­ M. le président. La parole est à M. le actuellement aux délibérations du Sénat. prend : rapporteur. Les unités métropolitaines et coloniales M. le rapporteur de la commission des qui sont stationnées à l'intérieur de la M. le rapporteur. La commission pro­ finances. Il me semble, messieurs, que France (y compris l'Alsace et la Lorraine) et pose, à la demande du Gouvernement, cette disposition serait tout à l'ait inutile, en Algérie-Tunisie ; d'ajouter à la fia de cet article le texte puisque la question, pour les mineurs Les unités de mêmes catégories, ainsi suivant : lorsqu'ils ne sont plus salariés par la que les formations auxiliaires d'indigènes « ...ainsi que les autres dispositions né­ mine, est réglée dans la loi sur les re­ marocains, constituant les troupes d'occu­ cessaires à l'application de la présente loi. » traites ouvrières de 1910. Je ne vois donc pation du Maroc; M. Millies-Lacroix, président de la com­ pas l'utilité d'une disposition spéciale, ni Les unités analogues qui composent les mission des finances. Je demande la parole. d'un règlement d'administration publique. armées d'Orient et du Levant ; M. Bouveri. Notre collègue M. Peyronnet Les unités qui forment les troupes d'oc­ M. le président. La parole est à M. le pré­ commet, je crois, une confusion. A quoi cupation en pays étrangers : armée du sident de la commission des finances. servirait, en effet, aux anciens ouvriers mi­ Rhin, troupes du bassin de la Sarre, neurs la justification d'un certain nombre troupes détachées dans les régions soumises M. le président de la commission des d'années de -salariat s'ils n'étaient pas en au plébiscite (Sleswig, Silésie et Teschen, finances. Je pense, messieurs, que la ré­ mesure de prouver qu'ils ont travaillé Dantzig et Memel) ; daction qui vous est proposée risque d'of­ quinze années au moins dans les mines — Le personnel faisant partie des missions frir quelque danger. Un règlement d'admi­ car vous ne l'ignorez pas, les majorations à l'étranger. nistration publique peut et doit, en effet, Les effectifs qui entrent dans la composi­ ne peuvent leur être accordées qu'à cette tion de ces unités et troupes sont consti­ régler les conditions dans lesquelles la loi condition expresse ? sera appliquée, mais non les dispositions Mais je n'insiste pas davantage. tués : qui devront être appliquées. Ce n'est pas 1° Par des appelés des classes françaises tout à fait la même chose. Pourquoi ne pas M. le rapporteur. La commission n'avait 1918 et 1919; employer la formule plus simple et moins proposé cette disposition que sur la de­ mande du Gouvernement. Celui-ci retirant 2° Par des engagés volontaires des mêmes sujette à discussion : « Les conditions d'ap­ classes et de la classe 1920 ; plication de la présente loi » 1 sa demande, notre disposition tombe. 3° Par des appelés des classes indigènes M. la ministre. Le Gouvernement n'in­ M. le président. Je donne une nouvelle (algériens et tunisiens) 1918 et 1919 ; siste pas pour le maintien de la partie du lecture de l'article 11 : 4° Par des militaires de carrière : engagés texte qui avait été ajoutée. En d'autres « Un règlement d'administration publique ou rengagés français et indigènes de termes il demande le rétablissement du l'Afrique du Nord ; déterminera les conditions dans lesquelles 5° Par des indigènes coloniaux. texte primitif. les intéressés justifieront des années de travail salarié en dehors de la mine. » C'est pour parer aux pertes que ces effec­ M. Bouveri. Je demande que l'on per­ tifs sont appelés à subir au cours de 1920 mette la justification des 'années de pré­ Je consulte le Sénat sur ce texte. que le projet de loi est soumis au Parle­ sence soit à la mine, soit en dehors de la ment. C'est parce que ces pertes vont à mine. Il est arrivé très souvent que les (Ce texte est adopté.) brève échéance réduire notablement les ouvriers se sont vu refuser — je ne dirai M. le président. Je mets aux voix l'en­ eflectifs, au moment où notre volonté d'as­ pas systématiquement — la reconnaissance semble du projet de loi. surer l'exécution du traité de paix doit se des années de services effectuées pour une (Le projet de loi est adopté.) manifester avec énergie, qu'il y a urgence ou plusieurs mines. à appliquer les dispositions de ce projet. La concession primitive [ayant été reven­ Ces pertes proviendront ; due à une autre société, parfois des ou­ 10. — DISCUSSION DO PROJET DE LOI RELATIF 1® De la libération prochaine de la classe vriers, qui doivent justifier de leur temps A L'APPEL DE LA CLASSE 1920 1918, soit 200,000 à 220,000 hommes, qui de présence à la mine, ne sont pas en atteindra dans la seconde quinzaine d'avril mesure dé fournir aux conseils d'adminis­ M. le président. L'ordre du jour appelle le terme de la durée du service légal (3 ans) ; tration de la caisse autonome, de renseigne­ la discussion du projet de loi, adopté par la 2# Des départs à prévoir parmi les mili­ ments précis pour opérer la liquidation. Ils Chambre des députés, relatif à l'appel de la taires de carrière (engagés et rengagés fran- ' n'ont pas même de livrets où l'on inscrit classe 1920, à la revision et à l'appel des çais ou algériens) et parmi les indigènes l'entrée ou la sortie . Les conseils d'admi­ ajournés des classes 1913 à 1929. coloniaux. nistration de ces usines qui ont acquis la concession ne se donnent pas la peine de La parole est à M. Chéron, qui doit don­ Pour remédier à ces perles, on dispose, ner connaissance au Sénat d'un avis de la dès maintenant, (l'un contingent d'hommes ' recevoir les registres d'entrées de leurs commission des finances. devanciers. Les intéressés sont victimes de qui ont été examinés par les conseils de ce fait, et la liquidation de leur retraite M. Henry Chéron, rapporteur de la com­ revision en septembre 1918 et qui se coin- . dévient impossible. mission des finances. J'ai l'honneur de dé­ pose de la plus grande partie des jeunes Je demande à l'honorable ministre du poser sur le bureau du Sénat un avis fait gens de la classe 1920, des ajournés de la' travail s'il ne serait pas utile et même indis­ au nom de la commission des finances, classe 1918 et 1919 et, des exemptés de la pensable, dans le règlement d'administra­ chargée d'examiner le projet de loi, adopté classe 1919 qui ont été reconnus bons pour tion publique visant l'application de la loi, par la Chambre des députés, relatif à l'ap­ le service (service armé et service auxiliaire)!* 214 SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 à la suite de ces .conseils de revision. dans le projet de loi, l'entretien des supplé­ nombre de 103,000 hommes, alors que les

— de mettre un terme à toute incertitude terme à la dispersion et au gaspillage d'ef­ verse en ce moment une période assez dif­ sur les obligations militaires futures de la fectifs détournés de leur destination propre. ficile et qu'il ne possède pas toutes les res­ jeunesse française. Messieurs, nous admettons, comme un sources dont il devrait disposer. M. le mi­ A cet égard, rien ne serait plus regret­ sacrifice indispensable, l'incorporation de nistre de la guerre, sur une proposition qui table qu'une trop longue période d'attente la jeune classe 1920 au cours du mois tle lui a été faite par M. l'inspecteur général dans laquelle chacun ne serait pas .fixé mars, alors que nos préférences au point de Toubert, directeur du service de santé, a d'avance sur l'étendue de ses devoirs. Mais, vue sanitaire seraient pour une incorpora­ demandé à M. le ministre des pensions de en attendant que soit élaboré 4c statut, tion à une époque de l'année un peu plus mettre à sa disposition, dans la mesure avec l'espoir que le plus prochainement printanière. Mais les circonstances nous nécessaire, les centres spéciaux de ré­ possible, le service militaire pourra être font une obligation de ne pas hésiter. La forme, pour que les médecins attelés à la réduit sans qu'aucune atteinte soit portée à jeune classe sera d'ailleurs appelée sous les besogne difficile et urgente de la liquida­ la défense nationale, nous devons subvenir drapeaux dans des conditions relativement tion des pensions puissent, en cas de né­ aux besoins les plus pressants et remplacer favorables. cessité, prêter leur concours au service do par de nouveaux contingents les effectifs En effet, elle a été revisée au mois de sep­ santé, soit pour les visites d'incorporation, qui vont nous faire défaut au cours de tembre 1918. Depuis lors, la plupart de ces soit pour la surveillance médicale et sani­ l'année 1920. jeunes gens ont pu se fortifier, augmenter taire des casernes et des jeunes soldats. Ainsi que je l'ai exposé dans mon rapport leur poids et leur périmètre thoracique. Ils avec des précisions de chiffres et de détail, vont donc entrer à la caserne et, plus tard, M. Henry Chéron. Il y a aussi l'alimen­ cette année, 330,000 hommes vont quitter dans les camps d'instruction, dans des con­ tation sur laquelle nous appelons l'atten­ l'armée, dont la vaillante classe 1918 qui, ditions suffisantes de résistance, d'endu­ tion : elle laisse à désirer, en ce moment, après avoir fait son devoir, comme toutes rance et de vitalité. dans beaucoup de cas. ses devancières, atteindra prochainement le Néanmoins, nous appelons de la manière M. le rapporteur. M. Chéron est un terme légal de son service. Il ne pouvait, dès la pluspressaifce l'attention de M. le ministre témoin particulièrement informé. Il a d'au­ lors, venir à l'esprit de personne de mainte­ de la guerre sur le caractère impératif des tant plus raison de présenter l'observation nir cette classe sous les drapeaux au delà instructions de ses prédécesseurs au sujet qu'il vient de faire que la précédente commis­ du temps légal et de ce qu'exigent les des dispositions à observer au point de vue sion de l'armée' avait été saisie d'un rapport besoins militaires, au moment où va être sanitaire. Je rappelle au Sénat que, pour assez sévère de notre collègue M. de La Batut incorporée la jeune classe 1920. l'incorporation d'une des jeunes classes ap­ sur-'les conditions d'alimentation de la Nous avons donc adopté dans son intégra­ pelées pendant les hostilités, l'illustre géné­ classe 1919. Il ne peut y avoir aucune lité le projet présenté par M. le ministre de ral Gallieni, alors ministre de la guerre, excuse, aucune circonstance atténuante pour la guerre et approuvé par la Chambre. Je disait que chaque chef de corps devait en­ les faits de négligence qui pourraient être rappelle d'un mot qu'il a pour but de per­ gager sa responsabilité personnelle dans la constatés dans le couchage, l'alimentation mettre l'incorporation de la classe 1920 au stricte application des mesures de sécurité ou l'habillement de nos jeunes soldats. Les mois de mars, réserve faite de certains retar­ et de sauvegarde sanitaire en faveur des pères et les mères de famille ne font enten­ dements d'appel, selon la formule employée jeunes recrues. A cet effet, la visite d'incor­ dre aucune plainte ; ils acceptent de rem­ par M. le ministre de la guerre devant la poration, qui ne fait pas double emploi avec plir leur devoir, qui est de donner leurs commission de l'armée du Sénat, retarde­ la visite purement médicale prescrite en enfants à la défense nationale, mais encore ments accordés à certaines catégories de vue du dépistage des maladies contagieuses, faut-il qu'aucune erreur, qu'aucune faute recrues : étudiants, Alsaciens-Lorrains, jeu­ prend une importance plus grande, surtout ne soit commise à rencontre de ces jeunes nes soldats des régions libérées. depuis le vote de la loi du 31 mars 1919 dont gens. Nous devons de plus en plus tenir Le contingent ainsi incorporé en mars notre distingué collègue, M. Henry Chéron, pour exacte cette parole d'un médecin- comprendra environ 170,(00 hommes, et a été le rapporteur écouté devant le Sénat. major que j'ai retenue parce qu'elle est plus tard, au mois d'octobre, peut-être de Cette dernière loi, vous savez, messieurs, caractéristique: « On juge la valeur d'une novembre, suivant que M. le ministre de la met à la charge de l'État la responsabilité, troupe sur sa situation de malades. » H ne guerre le jugera nécessaire, le reste de la au point de vue de la présomption d'origine, faut pa? pousser trop loin cette théorie, mais, classe 1920, soit 105,000 hommes, sera de toutes les maladies contractées au ser­ pendant la guerre, tous nos généraux, tous incorporé, pour combler les déficits qui se vice. ... nos chefs de corps, à quelque degré de la seront produits dans nos effectifs au cours hiérarchie qu'ils appartinssent, ont été par­ de cette année . M. Mauger. Elle a raison. ticulièrement soucieux de la santé morale Nous exprimons un souhait, sans cepen­ M. le rapporteur. Dans une pensée des et physique de leurs troupes. dant empiéter sur le domaine de la diplo­ plus louables, un député, l'honorable M. Gas­ Puisque je parle de la santé morale! il matie et tout en désirant que prochaine­ ton Vidal, ayant constaté les abus qui convient que j'aborde d'un mot, discrète­ ment les deux Chambres instituent un large peuvent résulter, surtout en temps de paix, ment, parce qu'il faut le faire, la question de débat sur la politique extérieure de la d'une pareille disposition, a fait adopter la prophylaxie d'un mal terrible qui a sévi France, en harmonie avec le traité de paix par la Chambre des députés, sous forme d'une manière particulièrement grave et et dans le cadre de la société des nations : d'amendement au projet, actuellement en pernicieuse au cours de la guerre : je veux c'est que tous ces effectifs qui vont être in­ discussion, un second paragraphe de l'ar­ parler des maladies vénériennes. Il ne faut corporés ne soient point détournés, surtout ticle 3, paragraphe auquel nous adhérons. pas craindre de dire la vérité au pays à cet à l'intérieur, de leur destination militaire. Ce texte n'est, d'ailleurs, que la reproduc­ égard, surtout en ce moment. Pendant les C'est là un vœu pour ainsi dire de sens tion du texte primitivement adopté par les années 1916, 1917 et 1918, et pendant le commun et qui a été exprimé souvent, deux Chambres, en ce qui concerne le second semestre de 1919 — ces chiffres sont mais nous avions le devoir de le renouveler régime des mutilés et des blessés de la inédits et je les livre sans scrupule à vos à cette tribune. * méditations — 233,000 cas de maladies vé­ Euerrelessês. deMaisla ilguerrefallaitse, pourmontrerles mutilésgénéreuxet, nériennes ont été constatés, tant sur le front ( M. Henry Chéron. Très bien ! ne pas lésiner. Au contraire, il y a lieu qu'à l'intérieur, sur lesquels la part de la M. la rapporteur. Il y a, dans nos corps d'être plus prudent lorsqu'il s'agit d'hommes syphilis était de 52,000. de troupes, un véritable gaspillage de forces ; qui vont être incorporés et dont quelques- Ce sont là des atteintes, non seulement à trop d'employés militaires sont attelés à uns, assurément en proportion minime, la santé individuelle, mais encore à la vita­ des besognes de paperasserie qui pourraient peuvent dissimuler des tares et — à l'abri lité de la race. Nous demandons au mi­ être aisément simplifiées. ( Très bien! très d'une disposition tutélaire envers ceux qui nistre, poursuivant dans la voie où s'était sont atteints dans leur santé au cours de engagé, comme un véritable précurseur, bien ! et vifs applaudissements.) leur service — recevoir une pension- de notre ami Henry Chéron, en 1907, de tenir A l'heure tragique où nous sommes, où réforme, le fardeau de la preuve se trou­ la main à ce que la méthode « dite améri­ nous avons besoin de tant de main-d'œuvre vant être mis à la charge de l'État. Eh bien ! caine A— méthode d'ailleurs empruntée à la pour l'agriculture, l'industrie et le com- pour la classe 1920, ce n'est qu'au terme de France et, en particulier, au docteur Metch- • merce, si la nation a accepté allègrement soixante jours que la présomption d'ori­ niteof, de l'institut Pasteur — soit appliquée de satisfaire aux besoins de la défense na­ gine jouera dans les conditions de la loi du strictement pour la visite dans les cabines tionale et aux garanties de la sécurité de la 31 mars 1919. prophylactiques que nos amis des Etats- patrie, il faut qu'aucune de ces forces de Cette précaution n'est pas pour atténuer, Unis d'Amérique ont mises à la mode au jeunesse, de robustesse, de production tant s'en faut, les précautions à prendre cours de cette guerre et dont ils ont eu qu'elle abandonne à l'armée ne soit gaspil­ pour que le jeune contingent soit sélec­ tant à se féliciter. lée sans profit pour l'intérêt public. tionné avec autant de prudence que de cer­ Mais ce qui, par-dessus tout, fne paraît Nous appelons sur ce point l'attention titude. La visite d'incorporation ne doit pas être un devoir — et il ne doit pas être indif­ •vigilante de M. le ministre de la guerre être une simple formalité. 11 faut de plus férent à M. le ministre de la guerre pas dont nous connaissons tous, et peut-être que, chaque jour, selon les circulaires an­ plus qu'au Gouvernement ni au Sénat tout moi plus que personne, l'esprit de décision térieures, le chef de corps confère avec le entier — c'est de préserver les jeunes gens, et d'investigation scientifique. Nous lui de­ médecin. pendant leur séjour à la caserne, des périls mandons de mettre, le plus tôt possible, un Je sais bien que le service de santé tra­ île i'alcoc^isme et de la prostitution. MENAT,— IN BXTENS9. 24 216 SENAT' — SÉANCE DO 2 MARS 1920 Il faut, à cet effet, multiplier les foyers de rez à la page 10519 du Journal officiel du M. de Lubersac. Vous ne pouvez pas soldats et de marins (Très bien l) et faire 6 décembre 1918, a, ce me semble, un tout interdire aux jeunes gens originaires de appel au patronnage des familles. Pendant autre objet. Je vais vous en donner lecture : toutes ces communes qui, de la mer du la guerre, avec un dévouement admirable, « Le président du conseil, ministre de la Nord à la Suisse, ont eu les honneurs du toutes les femmes françaises se sont vouées guerre, et le ministre de l'intérieur, consi­ communiqué, ainsi que de ces communes au marrainage des soldats. Pendant la paix, dérant que le retour des habitants dans les voisines de la ligne de feu totalement en c'est aux familles des villes de garnison à régions libérées ne peut être autorisé que ruines ou partiellement détruites, vous ne accueillir les jeunes gens à leurs foyers dans la mesure où le permet la situation pouvez pas, dis-je, priver ces jeunes gens hospitaliers, pour que ceux-ci ne restent des communes, au point de vue, tant de la du droit d'obtenir un délai d'appel. pas isolés et qu'ils soient moins tentés de facilité matérielle d'accès et de ravitaille­ Vous ne pouvez pas non plus, ce me céder à certaines défaillances. semble, et vous ne voudrez pas, traiter de ment que de leurs conditions d'hygiène, de différente façon des jeunes gens d'un même M. Henry Chéron. Très bien t sécurité et d'habitabilité ; village ou d'une même ville, parce qu'ils M. le rapporteur. Messieurs, j'en ai assez « Sur la proposition du commissaire gé­ habitent d'un côté ou de l'autre d'une ligne dit pour vous faire toucher du doigt — mes néral à la sûreté nationale, qu'il vous a plu de choisir comme limite observations étaient, d'ailleurs, superflues « Arrêtent : des régions libérées et qui coupe en deux pour des hommes avertis comme vous — ce village ou cette ville. l'importance et la gravité de l'incorporation « Art. I". — Les citoyens français résidant Je connais trop votre esprit d'équité, de la jeune classe. dans la zone de l'intérieur doivent être monsieur le ministre, pour ne pas être cer­ Nous allons la voter avec confiance : c'est, munis d'une autorisation délivrée par le tain — et vous nous en avez déjà donné pour nous, l'accomplissement d'un devoir ; destinataire, pour se rendre » — et là, mes­ l'assurance — que vous apporterez à cette c'est le meilleur moyen de préparer cette sieurs, j'attire spécialement votre attention tribune une solution satisfaisante à l'état paix définitive et libératrice vers laquelle — « pour se rendre dans fi partie de la de choses anormal que je viens d'avoir tendent les énergies et les espérances du 2« section de la zone des armées déli­ l'honneur de vous signaler. (Vifs applau­ monde civilisé tout entier. ( Vifs applau­ mitée comme suit : ... » dissements.) dissements.) L'arrêté du 5 décembre 1918 n'a donc pas délimité les régions libérées, mais la M. Chênebenoit. Je demande la parole. M. le président. La parole est i M. de deuxième section de la zone des armées. M. le président. La parole est à M. Chê­ Lubersac. Il s'ensuit, messieurs, que dans cette nebenoit. M. de Lubersac. Messieurs, l'intérêt supé­ zone ne sont pas comprises certaines ré­ rieur de la France exige que le projet de loi gions et certaines communes qui, aux mois M. Chênebenoit. Messieurs, je TOUS de­ relatif à l'appel de la classe 1920 soit de juin et de juillet 1918, ont été sur la mande la permission d'appuyer en quelques voté dans le plus bref délai ; c'est ce qui ligne de feu et qui sont aujourd'hui com­ mots les observations que vient de vous ressort d'une façon évidente des paroles plètement détruites ou en partie démolies. présenter M. de Lubersac, et de le faire, éloquentes que vient de prononcer l'hono­ Ainsi, d'après cette délimitation, aucune comme lui, en qualité de représentant du rable M. Paul Strauss. des communes situées à l'ouest de l'Avre, département de l'Aisne. Notre collègue st par exemple, ne serait considérée comme parlé en sa double qualité de membre de Ce n'est donc pas pour discuter ce projet la commission de l'armée et d'ancien com­ de loi que j'ai demandé la parole, c'est étant dans les régions libérées ; et, dans le simplement pour prier M. le ministre de la département de l'Aisne, la ligne Troësnes. battant dans ces régions mêmes qu'il a ci­ guerre de vouloir bien nous dire quel sens Coincy, Château-Thierry, jusqu'à la limite tées tout à l'heure. (Très bien! très bien!) et quelle portée doivent être donnés au de la Marne — ce sont les termes mêmes Si la ligne séparative des régions dévas­ chapitre 3 du rapport du lieutenant-colonel de l'arrêté en question — mettrait hors des tées et des autres était celle indiquée dans Fabry sur ce projet, chapitre qui sert à régions libérées. . . le projet du Gouvernement et adoptée par celui-ci de commentaire. la Chambre des députés, de nombreuses et M. le ministre. Je vais vous donner satis­ criantes injustices seraient consacrées. Per­ Ce chapitre 3 est ainsi libellé ! « Les faction. mettez-moi de vous citer seulement trois jeunes gens originaires des régions libérées ou quatre exemples, qui illustreront singu­ et y résidant obtiendront, s'ils le demandent, M. de Lubersac. Je vous remercie, mon­ lièrement notre thèse : je les prendrai dans un délai d'appel jusqu'au mois d'octobre. » sieur le ministre. La même déclaration se retrouve dans le l'arrondissement de Château-Thierry, que Dans ces conditions j'abrège ma discus­ je connais plus particulièrement. Je vous rapport de M. Paul Strauss. sion, car elle devient inutile. (Parlez ! nommerai les villages de Vaux, d'Essômes, Une note, à laquelle nous renvoie le rap­ parlez .') port du lieutenant-colonel Fabry, signale celui de Belleau, près duquel se trouve le rue « la commission de l'armée de la M. Boudenoot. Exposez néanmoins votre bois célèbre dans lequel ont combattu les point de vue, car j'ai la même observation Américains, et, plus bas, dans la région de Chambre estime que les jeunes gens en que vous à présenter pour le département Condé, je prononcerai deux noms que se instance de retour dans les régions libérées du Pas-de-Calais. rappellent tous les Français qui ont lu, et doivent bénéficier de ces dispositions ». avec quelle angoisse, les communiqués de Je demande à M. le ministre de la guerre M. de Lubersac. La ligne dont je parle juillet 1918, alors que se précipitait la der­ de nous dire jusqu'à quelle date précise, mettrait par conséquent hors des régions nière ruée ennemie : ceux des communes voulant bénéficier de ces dispositions, un libérées tout ce fameux champ de bataille' de Saint-Agnan et de la Chapelle-Monthodon. jeune homme pourra remettre au maire de de juin et de juillet 1918, où l'avance extrême Vous ne les avez certainement pas oubliés. sa commune de résidence ou de refuge, de l'armée allemande a été tracée par vme Là ont été livrés les ultimes combats. "La une demande pour rentrer dans sa com­ ligne passant à Troësnes, Chézy, Neuilly- poussée ennemie fût arrêtée, mais au prix mune d'origine, située dans les régions libé­ la-Poterie, sud de Belleau, Essômes, Châ­ de quelles destructions et de quelles ruines ! rées. teau-Thierry,Paroy, Saint-Agnan et la Cha­ Aujourd'hui, on veut mettre ces localités, Telle est la question que je me permets pelle-Monthodon. si durement éprouvées, en dehors des de poser à M. le ministre de la guerre. Il y a là une erreur qui deviendrait une; régions dévastées : une telle mesure serait M. André Lefèvre, ministre de la guerre. injustice, si elle n'était pas corrigée. une véritable injustice à l'égard de jeunes Je vous répondrai tout à l'heure en même M. Delpierre. Vous arriveriez, monsieur gens qui ne doivent pas être exclus du temps qu'aux autres orateurs. le ministre, à exclure des régions libérées traitement que l'on veut appliquer à ceux tous les jeunes gens des communes au-des­ des régions libérées, traitement qui ne M. de Lubersac. Et maintenant, que sous de Montdidier et qui se trouvaient constitue pas, permettez-moi de le dire, un faut-il entendre, d'après le projet de loi qui sous le canon des Boches ainsi que les- traitement de faveur mais un traitement nous est soumis, par l'expression : « ré­ jeunes gens de toutes les communes qui de justice. (Applaudissements.) gions libérées » ? ont formé les champs de batailles des 8, 10 L'annexe II du rapport du lieutenant- et 11 juin : Méry, Courcelles et Rollot. M. le président. La parole est à. M. Domi­ colonel Fabry va nous l'apprendre : « La nique Delahaye. définition des régions libérées résulte de M. Paul Doumer. Il ne reste rien dé l'arrêté du président du conseil, ministre de Rollot. M. Dominique Delahaye. Le rapport de la guerre, et du ministre de l'intérieur, du M. de Lubersac. Jô connais d'avance M. le député Jean Fabry sur le projet de loi 5 décembre 1918. » relatif à l'appel de la classe 1920 contient, : Ceci n'est pas sans me surprendre, car cet votre réponse, monsieur le ministre. messieurs, à la page 21,, une annexe concer­ arrêté, exhumé pour la circontance, n'a M. Delpierre. Vous laisseriez encore en nant les étudiants. jamais entendu définir les régions libérées. dehors les jeunes gens des communes un Parmi ces étudiants, ceux des écoles , C'est l'arrêté du ministre des régions libé­ peu plus éloignées, qui ont été évacués par supérieures de commerce et d'agriculture, rées en date du 12 août 1919 qui fixe « la ordre de l'autorité militaire et qui, lorsqu'ils appartenant, à l'enseignement libre,. sont les 1 délimitation de la zone dévastée ». sont revenus dans leurs habitations* les ont seuls dont je viens vous entretenir eu ' L'arrêté visé par le rapport de la commis- trouvées dans l'état que vous devinez et que t quelques mots, au nom de mon frère^ lion de la Chambre, arrêté que vous trouve­ je ne veux pas dépeindre. • ' comme au mien. 1 ■ ' SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 217

L'annexe n° i énumere les catégories de votre explication sur cette question de prin­ sieurs, dans le rapport que M. le colonel jeunes gens considérés comme étudiants cipe, mais ce n'est pas le seul point qui Fabry, à la Chambre des députés, a déposé, pouvant bénéficier d'un délai d'incorpora­ m ait fait monter à la tribune. Je voulais au nom de la commission de l'armée, il y a tion jusqu'au mois d'octobre 1020. être assuré qu'il n'y aura pas deux poids et deux chiffres à retenir : d'une part, le pre­ J'y vois figurer : l'école dos hautes deuxmesures etquel'onne distinguera pas mier échelon du contingent incorporer au études commerciales, l'école supérieure entre l'école officielle et l'école libre. mois de mars serait d'environ 1 1*6,000 pratique de commerce et d'industrie, l'ins­ M. le ministre. Le service militaire est hommes; d'autre part, le deuxième échelon titut commercial do I'aris, les écoles supé­ à incorporer à l'automne prochain serait rieures de commerce de Paris, Bordeaux, égal pour tous. ( Très bien l très bien!) d'environ 80,000 hommes. Dijon, la Havre. Lille, Lyon, Marseille, M. Dominique Delahaye. Je vous remer­ Le rapport du colonel Fabry contient, à Montpellier, Nancy, Nantes, Rouen, Tou­ cie de cotte déclaration, monsieur le mi­ la page 2S, une annexe, l'annexe 111, qui louse. nistre. donne l'effectif des hommes se trouvant Une note dit : « l'enseignement libre aura dans les corps de troupes à titre d'em­ les mêmes droits qui; l'enseignement offi­ M. Guilloteaux. Je demande la parole. ployés, le 1 er janvier 1920. Ce tableau ciel ». Cotte note semble bien ne viser que M. le président. La parole est à M. Guil­ donne un total de 159,000 employés. Ces l'enseignement secondaire, mais l'énuméra­ loteaux. «mplois absorberaient donc la "majeure tion limitative des écoles supérieures de partie de l'échelon qui va être incorporé commerce comporte une assimilation de M. Guilloteaux. Monsieur le ministre de en mars. Le tableau indique par para­ cet enseignement à l'enseignement secon­ la guerre, j'ai deux questions très brèves graphe le nombre de ces militaires em­ daire. et très précises à vous poser, à peu près ployés, et je note deux chiffres qui m'ont Mon intervention n'a d'autre objet que dans le même ordre d'idées. frappé tout de suite : d'obtenir publiquement la déclaration que A la Chambre, lors de la discussion du Personnel administratif et employés des M. le ministre de la guerre a bien voulu me projet de loi, M. le député Lamy a demandé corps de troupes : 62,000 hommes. faire en particulier, à savoir que l'enseigne­ que les maîtres de l'enseignement libre Établissements des services de la guerre : ment libre a les mêmes droits que rensei­ soient assimilés aux étudiants, au point de 64,000 hommes. gnement officiel, (il. le ministre fait un vue des sursis. M. Lamy a obtenu satisfac­ Des indications qui suivent, il résulte que, signe d'assentiment.) tion sur ce point. Mais je demande à M. le comme toujours, ces hommes sont indis­ Je vois que M. le ministre de la guerre me ministre de la guerre si ces maîtres ne se pensables dans les emplois qu'ils occupent : répond affirmativement par un signe de heurteront pas à des difficultés de la part ce sont des comptables, des garde-maga- tête et je l'en remercie. de certains bureaux de recrutement, du fait sins, des embusqués. que lesdits bureaux avaient reçu avis d'ins­ Tout à l'heure, l'honorable M. Paul M. Jenouvrier. Cela n'a jamais été dis­ crire les demandes de sursis avant le 25 fé­ cuté. Strauss, rapporteur de la commission de vrier. 11 serait absurde d'appliquer cette l'armée, indiquait, à bon droit, avec quel M. Paul Doumer. Ce tableau n'a aucune condition à des jeunes gens dont la loi soin on devait veiller à ce que les hommes valeur législative d'ailleurs. C'est une indi­ n'avait même pas encore fixé le sort ! mis à la dispositibn du ministère de la cation du rapporteur ; ce n'est pas un ta­ J'arrive à ma deuxième question, monsieur guerre soient employés à se préparer à la bleau annexe à un texte de loi. le ministre. L'amendement Groussau-de guerre et non pas à remplir des emplois administratifs. M. Jenouvrier. L'assimilation des deux Castelnau, qui a été retiré, à la Chambre des enseignements n'a jamais été discutée ni députés, visait les écoles supérieures de La question que j'ai l'honneur de poser à théologie, ou grands séminaires. A la Cham­ M. le ministre de la guerre est la suivante : eonlredile parle Gouvernement. bre, il a été affirmé que le Gouvernement « Comment estime-t-il pouvoir remplacer M. Gaudin de Villaine. Tant mieux. donnerait le sens le plus large au mot les 119,000 hommes qui, en ce moment, • M. Dominique Delahaye. Merci, mon­ « étudiant ». Or, j'apprends de source sûre dans l'armée française, sont détournés du que, dans certains bureaux de recrutement, rang pour occuper des emplois administra­ sieur le ministre de la guerre, pour l'école on refuse tous les sursis des séminaristes. tifs? » supérieure do commerce d'Angers annexée 11 y a là contradiction avec les affirmations Je le connais assez pour savoir qu'il em­ aux facultés catholiques de l'Ouest. C'est précises données à la Chambre. Aussi je ploiera tous les moyens : ma curiosité se une école très bien dirigée et qui mérite demande à M. le ministre s'il maintient la même traitement que l'enseignement offi­ borne simplement à savoir lequel de ces ciel. première interprétation du texte de la loi moyens il emploiera. (Applaudissements.) qu'il a donnée à la Chambre des députés. - Il en va de même de l'école d'agriculture M. Louis Michel. Je demande la parole. annexée aux mêmes facultés, elle mérite ( Très bien! à droite.) même traitement que l'institut agrono­ M. la président. La parole est à M. Ché­ M. le président. La parole est à M. Louis Michel. mique et les écoles nationales d'agricul­ ron. ture de Grignon, Montpellier et Rennes. Son cas est assimilable à celui de l'école M. Henry Chéron. Messieurs, je veux pro­ M. Louis Michel. Messieurs, j'ai l'hon­ neur de demander à M. le ministre de la supérieure de commerce d'Angers. Elle fiter du débat actuel pour poser à M. le mi­ obtiendra, je l'espère, la même déclaration nistre de la guerre une très brève question. guerre s'il ne serait pas possible d'accorder de M. le ministre de la guerre. (M. le mi- Le 20 juillet 1916, le Sénat, à la suite aux soldats cultivateurs des dix départe­ ministre fait un nouveau signe d'assenii- d'importantes délibérations, votait à l'una­ ments dévastés — des douze, devrais-je m eni.) nimité une proposition de loi sur la prépa­ dire — deux permissions extraordinaires de Merci de nouveau, monsieur le ministre. ration militaire obligatoire de la jeunesse. vingt jours, l'une en juin, pour la récolte Jamais cette proposition n'a été discutée des foins, l'autre en août, pour la moisson. M. le ministre. A la condition, toute­ par la Chambre des députés. Depuis lors, un fois, que le niveau de ces écoles d'agri­ projet sur l'éducation physique et la prépa­ M. Louis Martin. Je demande la parole. culture soit analogue à celui de l'ensei­ ration militaire a été étudié par une com­ M. le président. La parole est à M. Louis gnement secondaire : il y a uno apprécia­ mission interministérielle; il a eu le même Martin. tion à faire et il est impossible de prendre, sort que la proposition de loi dont je viens pour toutes, un engagement absolu. de parler. M. Louis Martin. Messieurs, la Chambre Or, dès l'année 1915, l'Allemagne a orga­ des députés s'est préoccupée avec juste M. Dominique Delahaye. Ce qui prouve nisé la préparation militaire. Elle a fondé raison de la réduction du service militaire, que leur enseignement est équivalent, c'est partout des sociétés d'éducation physique à l'occasion d'un débat semblable à celui qui qu'elles sont énumérées dans l'annexe et des sociétés sportives à l'aide desquelles, est actuellement devant le Sénat. M. Paul-Bon­ par M. le rapporteur Jean Fabry. L'école sans doute, elle dissimulera ses réserves de cour a déposé un amendement qui fut sou­ supérieure de commerce et l'école supé­ demain. tenu avec beaucoup de talent et voté par un rieure d'Angers ne sont pas inférieures à J'ai l'honneur de demander très simple­ certain nombre de députés. Si j'avais été à la toutes celles dont j'ai donné l'énumération. ment à M. le ministre de la guerre s'il ne Chambre, je l'aurais voté également. Puis, J'espère donc avoir gain de cause devant le compte pas, soit en reprenant la proposition différents députés, appartenant à des opi­ Sénat et auprès de M. le ministre de la de loi adoptée par le Sénat, soit sous toute nions politiques opposées, ont demandé à guerre. ( Très bien! à droite.) autre forme, se préoccuper, dans le plus M. le ministre de la guerre de prendre l'en­ M. Paul Doumer. Au reste, le texte bref délai, de cette question si importante gagement de déposer, dans un délai déter­ n'oblige nullement le ministre à accorder de la préparation militaire de la jeunesse, miné, une loi réduisant le service militaire. des ajournements aux élèves d'aucune dont la portée morale n'est pas moins con­ M. le ministre n'a pas pris d'engagement école, quelle qu'elle soit. C'est lui seul qui sidérable, vous le sentez bien, que le carac­ en ce qui concerne le délai qu'on voulait pourra, suivant les nécessités militaires, tère matériel lui-même. ( Vive approbation.) lui impartir, et je comprends très bien accorder ces ajournements sous sa respon­ • M. le président. La parole est à M. le sa réserve. sabilité. lieutenant-colonel Plichon. M. le ministre. Je n'ai pas pris d'engage­ M. Dominique Delahaye. Je . retiens M. le lieutenant-colon»! Plichon. Mes­ ment non plus sur la durée du service. 218 SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920

M. Louis Martin. Vous avez promis gions dévastées les communes qui, en effet, tout à l'heure, et j'entre, purement et d'engager la question dans un délai assez auront été ou non dévastées. simplement, dans l'examen au projet qui bref, afin que le Parlement puisse statuer M. Boudenoot, président de la commission vous est soumis. sur cette question qui le préoccupe beau­ de l'armée. Voulez-vous me permettre un Ce projet, je ne me le dissimule pas, a coup, ainsi que le pays tout entier. mot, monsieur le ministre ? une grande faiblesse, un grave défaut ; il Je voulais poser la mcme question à M. le Les déclarations que vous venez de faire n'apparaît que comme un projet isolé et, ministre, pour qu'il sût bien que la pré­ à tous ceux qui ont posé la question de tout le monde — moi le premier — aurait' occupation de la Chambre des députés est délimitation sont de nature à leur donner souhaité qu'il pût appartenir à un en­ semble et formât un nouveau statut. Mais également celle du Sénat. satisfaction. La commission de l'armée M. le président. La parole est à M. De­ s'était occupée de cette question, dans une il y a une raison excellente pour que nous bierre. de ses dernières séances. Elle avait abouti ayons été empêchés de le faire : c'est que, en réalité, la paix n'est pas faite et que, M, Debierre. Un mot seulement pour à la même conclusion, à savoir : que des pour le ministre de la guerre, la paix appuyer ce que vient ne dire mon collègue modifications devaient être apportées à la n'étant pas faite, l'état d'instabilité dans M. Louis Martin. délimitation proposée dans l'annexe qui lequel nous vivons ne permet pas de bâtir L'article 3 du projet de loi qui nous est figure au rapport du colonel Fabry. Vous des choses définitives sur un sol essentiel­ soumis autorise le ministre de la guerre à venez de déclarer que ces modifications lement mouvant. Par conséquent, j'ai dû. appeler sous les drapeaux la classe 1920 ; seront faites et que les préfets seront appe­ me borner à une mesure d'exécution des mais cette classe est toujours placée sous lés, de concert avec les commandants de lois existantes. le régime de la loi de 1913. Théoriquement région, à fixer les délimitations dont il Remarquez, cependant, que, en fait, l'in­ — je dis « théoriquement», car j'espère que, s'agit. Je vous en remercie, au nom des corporation de la classe 1920, se faisant d'ici trois ans, un statut militaire nouveau régions libérées. ( Très bien!) maintenant au lieu de se faire à l'époque sera donné à la France — théoriquement, M. Delpierre. Le mot «dévastées » au où elle a été recensée, comme celles qui dis-je, suivant la loi que nous sommes ap­ lieu de « libérées » nous donné satisfaction. l'ont précédée, nous ramène tout de même pelés à voter, l'appel de la classe 1920 va se M. le ministre. D'autre part, M. de Luber­ un peu vers la normale. faire pour une durée de trois ans. sac a demandé ce qu'il fallait entendre par Nous avions été amenés à incorporer les . Je comprends les exigences militaires « hommes en instance de retour dans les classes à l'âge moyen de dix-huit ans et actuelles ; je sais que nous avons besoin régions libérées ». Nous avons donné à ce trois mois; nous allons incorporer celle-ci ci de laisser des troupes sur le Rhin; je sais point de vue une définition : « Il faut l'âge moyen de dix-neuf ans et demi, à peu aussi que nous en avons encore sur le Da­ entendre, dit la circulaire que j'envoie, ceux près. nube, dans les Balkans, en Syrie, au Maroc et qui ont adressé à l'autorité préfectorale la Nous nous rapprochons donc, en ce qui ailleurs. La paix n'est pas faite ; si je vois demande prévue par la circulaire du 6 dé­ concerne l'âge tout au moins, de l'état nor­ bien, on est même en voie de la refaire en cembre 1918 et dont la demande est parve­ mal ; si bien que cette loi, qui n'est, au ce moment à Londres. (Sourires.) nue soit au préfet, soit au maire de la com­ reste, qu'une loi d'application, une loi d'exé­ Je ne m'opposerai donc pas au vote de mune avant le 2 mars 1920. » Si vous le cution, une mesure de circonstance, noua l'article 3, quand il viendra en discussion. ramène cependant quelque peu, par ce fait Cependant, il me semble que le Gouverne­ voulez, étant donné que la loi ne sera pro­ qu'elle survient à cette date, vers le régime ment pourrait nous apporter ici quelques mulguée que dans quelques jours, nous normal auquel nous devons tendre et au­ pourrons mettre « avant le 6 mars 1920 ». quel nous aspirons. Îirécisionsitaire définitif, en cequ'quiil concernedéposeraleprochainestatut mi-­ De cette façon, il ne pourra y avoir de sur­ En ce qui concerne l'irrégularité dont on ment, je l'espère, à la fois à la Chambre- et prise pour personne. pourrait parler, permettez-moi de vous dire au Sénat. Voilà la réponse que j'avais à apporter à M. de Lubersac et à M. Chênebenoit. très franchement que nous n'en sommes Tout le monde espérait, en effet, qu'après pas à une près dans les circonstances pré­ la guerre le régime de la loi de trois ans M. de Lubersac. Voulez-vous me per­ sentes. {Sourires.) Nous vivons, l'armée vit aurait vécu ; à l'heure actuelle, il n'en est mettre une simple remarque ? en pleine irrégularité; nous avons des lois pas ainsi. Nous voudrions être fixés plus M. le ministre. Volontiers. de cadre qui ne tiennent plus, des constitu­ que nous ne le sommes : il me semble que tions d'armée qui ne tiennent plus. C'est M. le ministre de la guerre peut, dès au­ M. de Lubersac. Je désirerais savoir à quel même pour cela que j'aurai, quelque jour, jourd'hui, prendre des engagements sur la maire vous faites allusion : au maire de la ici, de la part de mon ami M. Rouby, et date à laquelle il apportera au Parlement le commune de résidence ou de refuge du peut-être de quelques autres, des interpel­ projet d'un statut militaire définitif. Il se­ sinistré, ou bien au maire de la commune lations au sujet de suppressions d'un cer­ rait fâcheux de continuer à vivre dans le d'origine ? tain nombre d'unités d'infanterie. provisoire. La nation attend autre chose. M. le ministre. C'est à celui qui est M. Eugène Lintilhac. Inévitablement, Ce sont ces explications, définitives ou prévu dans la circulaire du 6 décembre 1918, oui ; mais il faut au moins expliquer publi­ provisoires, sur ce sujet que je sollicite. insérée au Journal officiel de la même date, quement aux villes privées de leur garni­ (Très bien ! très bien .') c'est-à-dire au maire de la commune de ré­ son, avec une brusquerie sans commentai­ M. le président. La parole est à M. le mi­ sidence ou de refuge. res, quelle raison d'intérêt général a amené nistre de la guerre. Viennent ensuite toute une série de ques­ telle ou telle suppression de régiment ici et tions qui m'ont été posées par l'honorable pourquoi pas là. M. André Lefèvre, ministre, de la guerre. M. Delahaye et l'honorable M. Guilloteaux, Messieurs, je tâcherai d'être aussi bref que relativement au traitement des écoles libres M. Paul Doumer. Il y a des suppressions possible, et, avant de fournir des explica­ inévitables. tions d'ordre général qui sont nécessaires et des autres. Ma réponse tient en une phrase que j'ai formulée tout h l'heure : le M. le ministre. En réalité, vous sentez pour le projet de loi, je voudrais répondre service militaire est égal et obligatoire pour très brièvement aux questions qui m'ont été tous ; par conséquent, aux yeux de la loi bien que les suppressions étaient encore posées. militaire, il ne peut pas y avoir de distinc­ plus inévitables que ne le sont les inter­ Je le ferai, en suivant l'ordre chronolo­ tions résultant de la nature de telle ou telle pellations. (Sourires.) Elles résultent des gique, pour déblayer le débat de toutes ces . enseignements de la guerre. ( Très bien! très questions; ensuite, nous examinerons en­ école. ( Très bien! et applaudissements) Il bien!) semble le projet lui-même. n'y en a pas eu pendant la guerre, il ne Nous sommes partis à la guerre avec une M. de Lubersac a signalé tout à l'heure, doit pas y en avoir pendant la paix. ( Nou­ grande quantité de régiments d'infanterie, avec beaucoup de raison, que la définition veaux et vifs applaudissements.) un nombre relativement peu élevé de régi­ des régions libérées, donnée par une an­ M. Gaudin de Villaine, Voilà une bonne ments d'artillerie, pas de régiments de nexe du rapport du lieutenant-colonel Fa­ parole. chars d'assaut, pas de régiments d'aviation, bry à la Chambre, ne correspond pas à la et nous en revenons avec moins de régi­ réalité, que c'était une erreur de fait : nous M. le ministre. L'honorable M. Chéron a ments d'infanterie, beaucoup plus de régi­ sommes tout à fait disposés à corriger ensuite demandé ce que nous faisions au ments d'artillerie, moins de régiments de cette erreur. J'ai là les deux circulaires sujet de l'éducation physique. Nons allons cavalerie, "mais avec des régiments de chars destinées aux bureaux de recrutement, déposer, dans un très bref délai, un projet d'assaut, des régiments d'aviation. Il était l'une d'elles prévoit que les commandants de loi, qui est en ce moment-ci tout rédigé, indispensable que cela se traduisît par la des 1", 2e , 6 e , 20e et 21 e régions de corps cadrant avec l'ensemble de projets que je suppression d'un certain nombre d'unités d'armée se mettront d'accord avec les pré­ me suis engagé à déposer dans un inter­ et la création d'un certain nombre d'autres. fets pour définir les régions dévastées et valle de trois mois environ — « environ » Nous sommes évidemment dans une si­ fixeront la ligne de délimitation ; celle voulant dire plutôt avant qu'après — et qui, tuation parfaitement irrégulière. Mais da qui est tracée actuellement devient donc en effet, seront déposés dans ce délai. quelles critiques l'administration de la sans objet. Quant à la question posée par M. Plichon, guerre et la France en général n'auraient- C'est par l'état de fait que seront consi­ concernant les 148,000 ou 149,000 employés, elles pas été l'objet si l'on avait pu dire que, dérées comme appartenant ou non aux ré­ je serai amené à y revenir incidemment i simplement parce que c'était la loi, onenj SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 210 I

revenait, au lendemain de la guerre, & un contrat, engagés de cinq ou de quatre ans, En premier lieu, nous envisageons des état et à une constitution de l'armée con­ engagés pour la durée de la guerre, enga­ possibilités de compression ou de réduc­ damnés par l'expérience et détruits par les gés par contrat pour service à long terme, tion de nos besoins extérieurs. Je ne sais circonstances. ( Applaudissements .) qui vont également disparaître, et nous pas si elles se réaliseront; le Sénat com­ Là encore, nous sommes donc obligés de sommes fondés à penser que c'est 20,000 prendra que je sois discret à ce sujet — il vivre dans le provisoire ; nous sommes hommes environ sur ces 35,000 qui dispa­ ne serait pas expédient d'être trop précis — obligés de marcher pendant quelque temps raîtront pendant les six premiers mois de mais si demain, divers traités sont signés, comme nous le pouvons, et, je vous le cette année. si des plébiscites peuvent être réalisés, répète, la critique que l'on pourrait adresser Il y aura donc, pendant le premier nous pourrons disposer d'un certain nombre au projet d'incorporation de la classe 1920, semestre, une disparition totale d'environ de troupes. . c'est qu'il n'appartient pas à un tout, c'est 315,000 hommes. Puis, nous avons été amenés à envisager qu'il constitue une simple mesure d'appli­ Je suis obligé d'ajouter ici les 15,000 une amélioration de la qualité do la classe cation qui peut apparaître isolée, mais hommes dont je vous ai parlé tout à l'heure, 1920 à incorporer; celte amélioration, nous cela, messieurs, c'est purement et simple­ qui figurent encore sur les contrôles, mais l'obtiendrons en gardant pendant quelques ment la nature des choses. qui, en réalité, n'existent pas. En somme, semaines — j'ai dit que ce serait de l'ordre Quand je suis arrivé au ministère de la c'est au moins une réduction de 330,000 du mois, cela peut osciller entre quatre, cinq guerre, j'ai trouvé un projet de loi déposé hommes que le chiffre de 794,000 va subir ou six semaines au plus — la classe 1918 afin par mon prédécesseur et j'ai été amené à Je pendant le premier semestre. d'avoir le temps de pousser plus loin l'ins­ retirer. J'ai été conduit à incorporer la classe D'autre part, qu'allons-nous recouvrer ? truction de la classe 1920. ( Très bien! Irèt 1920 en une seule fois, au lieu de l'incor­ Nous allons avoir à recouvrer 196,000 bien !) porer en deux fois. Je ne l'ai pas fait sans hommes de la classe revisée de 1920, sur Croyez bien, messieurs, que nous ne gar­ regret ; j'aurais souhaité pouvoir me rap­ lesquels il y a 4,200 étudiants qui n'ont pas derons pas cette classe 1918 pour le seul procher, moi aussi, par cette incorporation demandé de sursis et 20,000 jeunes gens des plaisir de la garder. Quand on consent, je en deux étapes, d'un état nouveau que nous régions libérées, pour lesquels nous pre­ ne saurais trop le répéter, à la chute d'ef­ apercevons, mais j'ai obéi, là encore, à de nons une mesure gracieuse d'ajournement, fectifs que j'indiquais tout à l'heure, on pressantes nécessités qui résultent de nos c'est dire que nous aurons, sur los 196,000 donne la preuve qu'on a le souci des né­ besoins en effectifs. hommes, 25,000 hommes qui no compte­ cessités économiques qui s'imposent à ce L'honorable M. Strauss, dans son rapport, ront pas et qu'il n'en restera que 171,000 à pays. Si nous pouvions faire plus, si nous vous a dit quelle était la situation. Je ne incorporer ou, si vous préférez, 170,000 en pouvions rendre immédiatement la classe voudrais pas vous encombrer de quantités chiffre rond, i 1918 aux travaux de la terre et aux usines, de chiffres : cependant, le Sénat ne com­ Vous voyez donc quelle est la situation. nous le ferions ; mais vous sentez que nous prendrait pas que je n'en précise pas quel­ Nous allons, au cours de ces six mois, commettrions la plus grave des impru­ ques-uns. perdre 330,000 hommes et nous en recou­ dences. Le seul moyen vrai que nous Au 1" janvier dernier, nos situations vrerons 170,000 : c'est donc une perte de ayons de compenser la perte de force numé­ d'effectifs indiquaient que nous avions 160,000 hommes pendant le premier se­ rique résultant de la chute de nos effec­ 794,000 hommes. 11 convient — je l'indique mestre. tifs est d'améliorer la qualité de ce que d'un mot et j'y reviendrai tout à l'heure — J'estime qu'en consentant à cette situa­ l'on a et d'arriver, au moment où la classe de déduire de ce chiffre une quinzaine de tion, le Gouvernement prouve deux choses: 1918 partira, à avoir une classe 1920 plus mille hommes qui figurent encore sur les il prouve son souci des intérêts généraux éduquée et plus instruite. Ainsi nous au­ contrôles, mais qui sont des disparus, si du pays en s'inclinant devant les besoins rons à ce moment sous les drapeaux une bien que, en réalité, c'est sur un effectif de économiques, car vous sentez bien que le classe instruite et une classe déjà h peu ,-780,030 hommes qu'il faut compter ; néan­ ministre de la guerre engage gravement sa près instruite, ce qui ne se produirait pas moins le chiffre ofliciel, celui qui résulte des responsabilité; il le fait sciemment, puis­ si nous avions incorporé la classe 1920 contrôles, est de 79 i.000. qu'il le fait à la tribune, en consentant à après avoir libéré la classe 1918. ( Très bien! Sur cet effectif, il y en a à l'extérieur une chute de 160,000 hommes pendant le très bien!) 409,000 et à l'intérieur 385,000. A ceux qui, premier semestre. Nous le faisons parce Reste maintenant la question de récupé­ comme l'honorable M. Debierre, ou, encore, que nous nous rendons compte qu'il y a ration possible des employés dont on a mon ami M. Louis Martin, disaient tout à toute une série de nécessités économiques parle5. l'heure qu'ils auraient souhaité une réduc­ auxquelles nous devons nous plier, sur f out M. Paul Doumer. Ils sont trop! tion du service militaire, je suis obligé de dans un pays qui a subi des pertes comme faire remarquer l'importance de ces chiffres. le nôtre, car il est indispensable que remar­ M. le ministre. C'est le problème à deux Nous avons, à l'heure qu'il est, à l'extérieur, chent l'industrie, le commerce, les usines, faces que tout le monde connaît. Ils sont 409,000 hommes, ce qui correspond à l'ef­ en un mot que la vie économique reprenne. trop, mais il faut envisager les deux côtés fectif de deux classes. C'est là un chiffre qui Mais vous sentez bien, également, que nous de la question. domine la situation. Il est bien clair que, ne pouvons pas aller au delà. C'est pour­ Ces employés sont occupés à des travaux tant que nos besoins extérieurs seront ce quoi vous me trouverez tout à l'heure à peu qui, incontestablement, pourraient être as­ qu'ils sont, tant que la situation diploma­ près intransigeant sur tous les amende­ surés par du personnel civil. Dans ce cas, tique restera ce qu'elle est, comme nous ments qui pourraient être apportés, parce nous y trouverions certainement un avan­ avons au dehors de la France la valeur de que tous ces amendements, qui auraient tage militaire; nous pourrions récupérer deux classes, il nous sera impossible d'en­ pour but d'éloigner trop l'incorporation, une partie de ce personnel, non pas toute­ visager des réductions de service militaire d'accorder des sursis, ou d'ouvrir la porte fois la totalité, car il serait vain de s'ima­ telles que celles que l'on avait pu espérer à des demandes de sursis comme celles qui giner qu'on pourra se passer complètement et qui avaient été envisagées, notamment, résultaient de l'application de l'article 21 de d'employés militaires ; les armées étran­ dans le projet admirablement étudié que la loi de 1905-1913, aggraveraient encore la gères, notamment l'armée allemande, ont M. Doumer a proposé au Sénat et que j'ai perte d'effectifs de 160,000 hommes. Je ne ou avaient au moins autant d'employés mi­ lu avec tout l'intérêt qu'il comporte. pourrai donc pas y consentir. (7'res bien .') litaires que la nôtre. Il y a, là encore, une situation de fait qui En même temps, le Gouvernement donne, 11 serait vain également de s'imaginer nous domine. Nous avons, à l'heure ac­ à mon avis, une autre preuve : celle de sa que la nation en retirera un bénéfice global, tuelle, au dehors, l'effectif de deux classes : tranquillité et de la force de ce pays. On a total. Qu'un certain nombre d'emplois soient toutes les discussions possibles ne feront dit, à un moment donné, à la Chambre, assurés par des militaires figurant pendant pas que nous n'ayons, à l'heure actuelle, dans la précédente discussion, qu'il ne fau­ un an ou deux dans l'armée ou par des em­ besoin de deux "classes au dehors et que drait pas que la France, en maintenant ployés restant quinze ou vingt ans au ser­ nous ne soyons obligés d'avoir, outre ces pendant quelque temps — je reviendrai vice de l'État, vous sentez très bien qu'il y deux classes, une armée indigène qui nous tout à l'heure sur ce point — la classe 1918 aura toujours un chiffre donné de journées permette de compter sur certaines disponi­ sous les drapeaux, eût l'air d'être affolée et de travail qui seront nécessaires pour le bilités. de trembler. Quand un pays consent à line fonctionnement de l'année. Quelle va être notre situation? Au cours chute d'effectifs comme celle que son mi­ M. Paul Doumer. Supprimez une partie des six mois qui vont finir, nous allons nistre de la guerre indique en ce moment à de la paperasserie si importante actuelle­ perdre la classe 1913, soit 200,000 hommes la tribune, il donne au monde la preuve ment. en chiffre rond. Nous allons perdre, et qu'il n« tremble pas et qu'il se sent sûr de nous sommes déjà en train de perdre peu à pouvoir, au besoin, faire face à toutes les M. le ministre. Je vais y venir. peu, par usure ou libération, une certaine difficultés, s'il venait à s'en présenter. (Ap­ 11 serait possible que le" travail fût mieux quantité d'indigènes, dont notamment la plaudissements.) employé et, à l'heure présente, on pourrait classe 1917 algérienne, soit 95,000 hommes. Comment allons-nous faire face, au moins faire appel à des blessés, à des mutilés qui C'est donc 295,000 hommes qui dispa­ dans une certaine mesure, à la diminution rendraient disponible un certain nombre raissent. de puissance qui résulte de cette chute de d'hommes. En plus de cela, nous avons, au cours de 100,000 hommes? Nous espérons y faire D'autre part, il y a des réorganisations l'année 19-0, .15,000 hommes liés à nous par face par plusieurs moyens. qui aboutiraient à des simplifications to- 220 SÉNAT — SÉANCE DU 2 MARS 1920 taies. Mais il faut être prudent, il faut être suis employé de mon mieux à en faire dans qu'en effet il y aurait eu une singulière méfiant. Diverses mesures peuvent être l'administration centrale, mais je me suis attraction à ces retards d'incorporation : prises; en voici une que, dans quelque aperçu, au bout de quelque temps, que les chacun pense que la durée du service mili­ temps, le Gouvernement vous proposera employés civils que je faisais disparaître taire sera réduite, personne ne croit qu'elle sous sa responsabilité, à laquelle je pense étaient- automatiquement remplacés, nom­ sera augmentée. On a parfaitement raison. que vous voudrez bien faire bon accueil, et bre pour nombre, par des employés mili­ Par conséquent vous sentez bien le raison­ qui se traduira par une simplification radi­ taires. nement qui aurait pu se faire chez tous cale des services. M. le président de la commission des ceux qui auraient demandé à bénéficier d'un En ce moment, un très nombreux person­ finances. Par abus ! sursis d'appel : ils auraient peut-être été nel est employé à apurer la comptabilité amenés à bénéficier, par une mesure bien­ des corps de troupes pendant la guerre. Ce M. le ministre. Par abus, comme vous le veillante du Parlement, des réductions du sont des opérations extrêmement intéres­ dites très bien. service militaire que le Parlement pourra santes qui amènent à constater que le lieu­ adopter plus tard dans la nouvelle loi. tenant X... ou le capitaine Y... a touché M. le président de la commission des Par conséquent, nous n'avons pu nous tel ou tel jour 5 fr.' 25 de trop ou de moins . finances, Nous sommes d'accord. engager dans cette voie. Nous avons dû M. Paul Doumer. Ou même 3 cen­ M. le ministre, Je vais donc continuer à nous borner aux étudiants. Mais ici, nous ne times. me mettre à la chasse des employés mili­ faisons pas que leur rendre un service, je taires, mais vous sentez entre quelle double pense que nous nous en rendons un aussi. M. le ministre. Cette vérification peut se oscillation on est bercé constamment : traduire par une recette éventuelle de quel­ quand on examine la face financière du pro­ M. Jenouvrier. Très bien ! , ques millions, mais par une dépense cer­ blème, on prend des employés militaires, et M. le ministre. Les étudiants retardés taine de quelques dizaines de millions. quand on examine sa face militaire, on d'appel feront exactement le même temps Nous avons donc l'intention, mon collègue prend des employés civils. de service que leurs camarades de la classe des finances et moi, de vous proposer de 1920 : ils nous fourniront donc des cadres reprendre la comptabilité régulière et nor­ M. le président de la commission des male des corps de troupes pendant le temps finances. Il faut prendre la hache. qui resteront six mois après le départ de la M. le ministre. Soit. Mais mon adminis­ classe 1920 (Très bien! très bien!) et qui de paix et de faire table rase de la compta­ nous serviront à instruire une nouvelle bilité des corps pendant la guerre, c'est-à- tration a tout de même à fournir des pièces, classe au moment de son incorporation, en dire de ne pas continuer à dépenser quel­ à répondre à des questions, à donner des nous permettant, en quelque sorte, de re­ ques dizaines de millions pour recouvrer justifications; et il nous faut savoir très coudre une classe à l'autre. quelques centaines de milliers de francs. exactement ce que devient l'argent que le On a appelé aussi notre attention — et je (Applaudissements.) pays met à la disposition de la défense na­ Toutefois il faut faire attention. Il s'agit ne suis, bien entendu, pas fermé à cette tionale. (Très bien! très bienl) suggestion — sur l'intérêt qu'il y aurait là d'une mesure exceptionnelle à laquelle à reconstituer l'élite (intellectuelle de ce on peut recourir dans une situation excep- M. Gaudin de Villaine. Ce problèma-là tionelle, mais il faut se méfier des simplifi­ n'est pas résolu. pays. Il est évident qu'au début de la M. le ministre. Autant il l'est dans ma guerre, nous avons véritablement gaspillé cations de services ou des suppressions de nos ressources intellectuelles. (Très bien! paperasseries comme celles qu'on a tentées pensée pour la situation momentanée dont très bien !) Nous avons eu beaucoup de quelquefois. je parlais et qui nous absorbe une grosse jeunes hommes qui sont tombés, qui Je me rappelle avoir vu, au cours de la quantité de personnel, grâce à une me­ n'ont pas été remplacés, et que nous n'a­ guerre, prescrire, comme simplification de sure qui libérera non seulement du person­ vions pas le loisir de remplacer. Si bien, méthode, que les établissements de l'artil­ nel mais encore des locaux dont nous allons que le ministre de la guerre qui se rend' lerie, dans lesquels je me trouvais, de­ nous servir pour la liquidation de pen­ compte des nécessités économiques, com­ vraient répondre au dos de la lettre même sions... , prend que l'armce est aujourd'hui si inti­ qui leur serait écrite. Cela paraissait évi­ M. le président de la commission des mement liée à la nation qu'elle ne peut que demment très simple. Seulement, comme finances. Très bien! Nous sommes d'accord les établissements de l'artillerie n'auraient bénéficier de tous les avantages réalisés là-dessus. plus su ce qu'ils avaient répondu, ni à quoi par celle-ci, et qu'il suffirait d'une diminu­ ils avaient répondu, cette mesure s'est tra­ M. le ministre. ...autant je suis précis tion subie par la nation pour diminuer éga­ duite de la façon suivante : ils prenaient la et ferme sur cette solution, autant, d'un lement l'armée,-ne saurait se dérober à des copie de la lettre, écrivaient en double la autre côté, je dois être réservé, parce que considérations de ce genre. réponse et répondaient au dos. (Sourires.) cela entraîne des réorganisations complètes Il y a des mesures qui ne sont pas envi­ Il faut donc être extrêmement méfiant de services et qu'il ne serait pas honnête de sagées par la loi, mais qui pourraient l'être quand on parle de réorganisation de ser­ ma part — le Sénat ne l'admettrait pas — par des circulaires ministérielles. Je ne se­ vices. de m'engager à la légère à faire disparaître rais pas éloigné, notamment, de considérer un nombre considérable d'employés sans que le l'ait, pour un jeune homme, de s'en­ M. Paul Doumer. C'était une pure niaî- gager pour trois ans, pourrait être considéré, Berie. en avoir reconnu indiscutablement la pos­ sibilité. dans les circonstances présentes, de la même M. le ministre. C'était le résultat d'une Tout ce je peux dire, c'est que je tenterai façon que l'on eût autrefois envisagé un en­ circulaire ministérielle. (Nouveaux rires.) et que je ferai tous les efforts possibles. J'ai la gagement de quatre ans. Cela ouvrirait à ce Quoi qu'il en soit, des organismes aussi prétention d'avoir quelque ténacité person­ jeune homme certaines possibilités au point compliqués ne peuvent pas fonctionner nelle. J'essayerai de réduire le nombre des de vue du choix de la garnison. Il y a là, sans comptabilité, sans pièces, sans pré­ employés militaires et de les renvoyer une mesure que je me borne à indiquer en cautions, sous peine de dériver bientôt vers dans le rang. (Nouvelle approbation.) passant, qui ne touche pas à la loi, et qui des abus ou des pratiques regrettables. Maintenant, messieurs, un dernier mot. pourrait sembler avantageuse à certains Autant je suis précis quand je dis qu'il Au mois d'octobre la situation sera amé­ étudiants. Elle leur permettrait, en effet, est possible, dans une situation exception­ liorée. Nous aurons à cette époque environ d'accomplir leur service dans une ville de nelle, de prendre la mesure exceptionnelle 95.000 incorporés qui viendront atténuer faculté, et, par conséquent, après entente dont je parlais pour la comptabilité des notre situation déficitaire. Un autre avan­ avec le ministère de l'instruction publique, corps de troupes pendant la guerre, parce tage résultera de ce fait que nous aurons de poursuivre une partie de leurs études que cela c'est du passé et un passé déjà accordé des retardements d'incorpora­ dans des conditions à examiner et à débat­ acquis, autant je suis obligé d'être prudent tion. J'insiste sur ce mot qui paraît bi­ tre. Nous "y gagnerions, nous, de conserver quand il s'agit de réorganisation. Je me zarre, qui est même d'un français douteux, plus longtemps des officiers de réserve borne donc à dire, en tant que ministre de je crois bien, mais qui, dans ma pensée, qui serviraient un an ou dix-huit mois, et la guerre, que je suis tout disposé à récu- vaut mieux que le mot sursis, attendu qu'il nous fourniraient ainsi des cadres, des ins­ ne correspond ni de près, ni de loin, au tructeurs. J'indique simplement cette me­ Eérerommesla dontplus ongrandeparlaitquantité, que je nedesdemande149,000 sursis tel qu'il est défini par les lois de sure qui pourrait être de l'intérêt d'un cer­ pas mieux que de les voir rentrer dans le 1905-1913. Nous n'avons pas pu nous enga­ tain nombre d'étudiants et de celui du pays, rang, mais que, dans ce cas, si je les récu­ ger dans la voie du sursis parce qu'alors au point de vue de son éducation générale. père, il faudra les remplacer, au moins une nous voyions immédiatement surgir devant (Très bien! très bien!) partie d'entre eux, par des employés civils. nous les nombreux cas de sursis qui sont En résumé, messieurs, vous voyez que M. le président de la commission des prévus dans l'article 21 de la loi militaire. nous sommes dans un état d'esprit extrê­ finances. Vous pourriez supprimer déjà de Et je vous ai montré que, comme nou» mement large, extrêmement libéral. Noua nombreux employés, ne fût-ce même que étions devant une situation militaire assez sommes disposés à faire tout ce qui sera dans votre administration centrale. serrée, il nous était impossible d'admettre possible pour que les charges militaires l'hypothèse de différer ainsi l'incorporation soient, pour la nation, les moins lourdes M. le ministre. Les suppressions sont de dizaines de milliers peut-être de jeunes possible, et à nous adapter, autant que les moins aisées dans le régime courant. Jemé gens appartenant à la classe 1920*; c'est circonstances extérieures nous le permet­ SÉNAT — SEANCE DO 2 MARS 1920 221 tront, à toutes les nécessités qui viendront duction d'effectifs tant que vous aurez à J'ajoute que, dans un délai inférieur à à se présenter. assurer cette garde. trois mois, je proposerai aux Chambres Mais je ne dois pas oublier une question Si, à la commission de l'armée, nous non pas un régime définitif de l'armée, dont personne ne m'a parlé, sauf l'honora­ n'avons élevé aucune objection tendant à parce que je ne sais quelle sera l'organisa­ ble M. Strauss. Elle pèse sur toute la si­ restreindre le nombre des soldats, il est tion définitive du monde après la signature tuation. La France compte sur le Gouverne­ certain, toutefois, que nous en avons for­ définitive des différentes paix, mais un ré­ ment pour que le traité de paix soit appli­ mulé en ce qui concerne l'emploi des gime provisoire qui, j'espère, nous amènera qué. Il y a là une tâche que nous devons hommes incorporés. Ce n'est pas une armée vers ce régime définitif. accomplir. Le ministre de la guerre qui est forte que celle qui se compose de gratte- Voilà, messieurs, les réponses que j'avais à cette tribune a eu autrefois, dans la dis­ papiers, de cordonniers (Très bien! très à faire, et je remercie la commission des cussion du traité de paix, à prendre une bien ! et applaudissements), au lieu de so­ suggestions qu'elle m'a faites. (Applaudis­ certaine attitude. J'ai à peine besoin de lides combattants. sements.) vous dire qu'il n'a pas changé d'avis, et Je sais bien que certaines des multiples M. Brangier.M. le ministre me permettra qu'il est tout à fait décidé à exiger, sans besognes accessoires auxquelles ont été de lui demander s'il ne serait pas possible provocation, sans coups d'épingle, sans jusqu'ici employés une grande part des d'employer, dans les bureaux, un certain mesures inutiles — car nous n'avons l'in­ 300,000 hommes que nous avons à l'inté­ nombre de ces. mutilés à la place d'hommes tention de vexer ni de blesser personne — rieur, ainsi que vous l'indiquiez tout à valides. ce qui est notre droit en ce qui concerne le l'heure, vont disparaître, telle la garde des désarmement de l'Allemagne. La question prisonniers ; mais il en reste encore, ce­ M. le ministre. Je l'ai dit à la tribune, est suivie par nous de très près. ( Vifs ap­ pendant, que vous avez vous-même quali­ M. Brangier. Je m'excuse d'avoir pré­ plaudissements.) fiées d'inutiles ; par exemple, la recherche Vous sentez bien, messieurs, sans que de trop-perçus insignifiants, qui a pour ré­ senté cette observation, je n'avais pas j'aie besoin d'insister outre mesure, qu'une sultat d'entraîner des dépenses supérieures entendu ce passage de votre discours. pareille attitude ne saurait s'accommoder aux sommes que l'on peut récupérer. M. le rapporteur. La même suggestion a avec une diminution trop grande de nos Si nous avons pris ici des initiatives, d'ailleurs été faite par la commission de forces militaires, { Très bier.l très bien!) c'est que l'on restait fâcheusement inactif l'armée par mon organe. Il y a là .uns question de mesure et ailleurs. Il faut, en effet, aiguiller l'armée M. Paul Doumer. Nous signalons à M. le d'équilibre. vers une organisation définitive de paix, ministre la vigoureuse et nombreuse armée Je répète que nous n'avons l'intention de car il est impossible de verser nos 150,000 qui se trouve dans les bureaux du minis­ vexer ni de froisser personne ; mais nous hommes dans les cadres de la loi de 1913, .ne pouvons pas réduire notre état militaire qui était faite pour 750,000 ou 800,000 tère de la guerre. au-delà d'une certaine limite tant que nous hommes. On ne peut conserver ce nombre M. Gaudin de Villaine. Je désire poser n'aurons pas obtenu certaines assurances, considérable de régiments squelettiques à M. le ministre une question très simple. tant que nous apprendrons, par exemple, qui ne peuvent mettre en ligne que quel­ Par suite de la suppression d'un certain que certaines usines allemandes continuent ques soldats. (Assentiment.) nombre de régiments d'infanterie, quelques- à travailler, tant qu'il nous viendra, comme K Aujourd'hui vous êtes, ce n'est pas dou­ uns ont disparu qui portaient les premiers cela est arrivé l'autre jour, des informa­ teux, dans l'illégalité. Je regrette que nous numéros. C'est ainsi que, dans ma région, -tions nous montrant certaines grandes mai­ n'ayons pas été appelés, depuis longtemps, le 2e de ligne a été supprimé. Je ne proteste sons d'optique de l'Allemagne s'employant à voter une loi transitoire sur l'organisa­ pas contre cette suppression,' mais je me en ce moment à la fabrication intensive des tion de l'armée. Je crois, du moins, que place simplement au point de vue du numé­ péris"0[>es de tranchées (Applaudissements), vous serez avec nous pour réclamer, le rotage des régiments. tant que nous n'aurons pas vu se réduire plus tôt possible, le retour à une organisa­ Les 100 premiers numéros de France aux chiffres où ils sont prévus par le traité, tion régulière. (Très bien! très bien!) représentent tous des régiments ayant des les effectifs de la Reichswehr; tant que 11 n'est jamais bon d'être obligé de com­ traditions, des souvenirs, une histoire mili­ nous n'aurons pas vu disparaître toutes les mettre des illégalités, et il faut que nous taire. Je demande à M. le ministre comment forces parasites qui, jusqu'ici, nous inspirent nous acheminions vers le régime normal et il reconstituera ces corps ? Le 2° de ligne, — peut-être à tort, il se peut que nous nous permanent de l'armée de demain, au fur et par exemple, qui existait sous l'ancien ré­ trompions, mais nous devons être prudents à mesure que la paix s'établira en Europe, gime, a fait les guerres de la Révolution et — une certaine méfiance. En attendant, nous au fur et à mesure que nous obtiendrons de l'empire. Il est désolant de voir dispa­ serons obligés de conserver une force mili­ les garanties que nous avons le droit d'exi­ raître un tel régiment, alors que d'autres, taire suffisante pour assurer à ce pays, ger, après le cataclysme que nous venons ayant des numéros plus élevés, mais qui après toutes ses victoires, le respect auquel de traverser, pour donner au pays la sécu­ n'ont ni souvenirs, ni traditions, sont main­ il a droit, et à la sécurité dant il a besoin. rité qui est indispensable au rétablissement tenus. (Très bien ! à droite.) (Très bien! très bien! et vifs applaudisse­ de sa prospérité. ( Vifs applaudissements.) M. le ministre. Cette question est un peu ments.) M. le ministre. Je n'ai pas besoin de dé­ en dehors du débat, mais je puis répondre à M. Paul Doumer. Je demande la parole. clarer, messieurs, que je suis d'accord avec l'honorable M. Gaudin de Villaine que nous M. le président de la commission de l'armée avons l'intention de remplacer une partie M. le président. La parole est à M. le et que personne n'a pensé que cette -commis­ des numéros supprimés par des numéros de rapporteur général. sion ou son président ait eu l'intention de régiments de chars d'assaut, qui devien­ diminuer la puissance de l'armée française. dront bien, ainsi, ce qu'ils doivent être, des M. Paul Damner. Messieurs, je n'ai pas Mais, M. Doumer vient de le dire, comme je régiments d'infanterie pourvus d'un arme­ besoin de dire qu'il n'est entré dans la l'ai fait moi-même, que nous étions en ment- spécial. -pensée d'aucun de nous de vouloir ré­ duire, en aucune façon, la force de l'armée, pleine irrégularité. Oserai-je vous insinuer M. Gaudin de Villaine. Que deviendront .dans la période troublée où se trouve l'Eu­ qu'une illégalité avouée est à moitié par­ les drapeaux ? rope, alors que l'on n'est pas encore arrivé donnée ? La proclamer moi-même, c'est dire u faire exécuter les clauses les plus for­ que j'en soutire comn.e les autres et qu'elle M. Paul Doumer. C'est une question à melles du traité, celles qui doivent nous résulte des circonstances, des nécessités. examiner. 'assurer les garanties essentielles, Bien au En ce qui concerne le retard apporté au M. le ministre. Si vous le voulez bien, •contraire, M. le ministre sait qu'à la com­ projet de réorganisation, je déclare que je nous discuterons cette question à un autre mission de l'armée, nous nous sommes élevés ne me sens pas atteint par le reproche. • moment, car elle est en dehors du débat contre toute mesure tendant à restreindre M. Paul Doumer. Vous arrivez. actuel. les moyens qu'il a, sous sa responsabilité, M. Gaudin de Villaine. Je me permets de conserver le nombre d'hommes néces­ M. le ministre. Je suis arrivé, en effet, saires. de vous la soumettre parce que c'est toute le 20 janvier au ministère de la guerre. J'ai l'histoire de notre armée. . Nous avons besoin d'hommes, non seule* eu quelques doutes sur la façon dont il ment pour l'intérieur, mais aussi pour as­ fallait incorporer la classe 1920. J'ai recons­ M. le ministre. J'entends bien! Je suis de surer la relève constante des troupes que titué immédiatement l'état-major général. votre avis et je porterai à cette question, nous entretenons sur le Rhin, dans les ré­ Vous savez avec quels hommes, et j'ima­ qui touche à la gloire acquise par notre gions de plébicites, au Danemark, en Silé­ gine que personne n'a pu critiquer les choix infanterie, une attention toute spéciale. sie, au Banat de Temesvar — où, paraît-il, que j'ai faits. (Applaudissements.) M. Gaudin de Villaine. Elle en vaut 1» on a retrouvé un régiment qui s'était perdu J'ai immédiatement reconstitué le con­ •{Sourires) — en Orient, partout enfin. seil supérieur de la guerre pour le con­ peine ! Nous avons l'espoir que quand le régime sulter. 11 s'est réuni le 3 février. Le 10, j'ai M. le président. Si personne ne demande de paix sera institué, une partie de ces présenté le projet que vous allez voter. On plus la parole dans la discussion générale, hommes pourront rentrer en France, où ne pourra pas dire que nous ayons perdu je consulte le Sénat sur la question de sa­ devra être montée une garde vigilante. le moindre temps, que nous n'avons pas voir s'il entend passer à la discussion de? Jamais nous ne vous demanderons une ré­ fait toute diligence. (Approbation.) ; articles du projet de loi. 222 SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ avant tout des patriotes, qui ont prouvé vant les deux Chambres, par des commis­ sion des articles.) par leur sacrifice que l'amour de la patrie saires désignés pour la discussion d'un, était leur premier souci. projet de loi déterminé, M. le président. Je donne lecture de l'ar­ Dans ces conditions, je retire mon amen­ ticle 1" : dement. {Très bien! très bien!) a Décrète : « Art. I e'. — Les conseils de revision se­ M. le président. L'amendement est retiré. « Art. 1 er. — M. Alphand, consul de France, ront réunis aux dates fixées par le ministre 11 n'y a pas d'autre observation sur l'ar­ directeur de l'office des biens et Intérêts de la guerre à l'effet d'examiner les ajour­ ticle 3 i privés au ministère des affaires étrangères, nés des classes 1913 à 1920 et les jeunes est désigné, en qualité de commissaire du gens de la classe 1920 originaires des ré­ M. Paul Doumer. Je demande la parole. gions libérées et d'Alsace-Lorraine, qui Gouvernement, pour assister le président n'ont pu être revisés avec leur classe. » M. le président. La parole est à M. Dou­ du conseil, ministre des affaires étrangères, mer. au Sénat, dans la discussion du projet de loi, Je mets aux voix l'article 1". adopté par la Chambre des députés, relatif M. Paul Doumer. L'amendement qu'avait à la création d'un office de vérification et de (L'article i" est adopté.) présenté l'honorable [M. Damecourt, et que, compensation, en fipplication de la partie X M. le président. « Art. 2. — Les conseils naturellement, M. le rapporteur aurait com­ (clauses économiques; du traité de Versailles de revision visés à l'article précédent ne battu, puisque nous désirons faire voter la du 28 juin 1919. seront pas assistés d'un sous-intendant mi­ loi telle quelle, ne préjuge rien contre les « Art. 2. — Le président du conseil, mi­ litaire. En cas de nécessité absolue, le pré­ idées de notre collègue. nistre des affaires étrangères, est chargé da 11 est certain que les agriculteurs qui l'exécution du présent décret. fet pourra déléguer le gous-préfet pour dirigent une culture sont aussi intéressants présider, dans son arrondissement, les opé­ « Fait à Paris, le 2 mars 1920. rations du conseil de revision. que les étudiants qui achèvent leurs études. * Le conseil de revision pourra, lorsque les (Très bien /) Je veux simplement insister sur « p. DESCHANEL. ce point que la loi n'impose au ministre au­ circonstances s'y prêteront, opérer le même cune obligation; que celui-ci n'est point « Par le Président de la République ; jour dans deux cantons. « Le président du conseil, « Les commissions médicales militaires forcé, s'il ne le peut pas, de donner à tous les étudiants les ajournements d'appel ministre des affaires étrangères, prévues à l'article 10 de la loi du 7 août « . » 1913 ne seront pas constituées. dont il a été question dans le rapport pré­ « Les décisions des conseils de révision à senté à la Chambre des députés. Le texte du projet de loi dit en effet — et il en ré­ «Le Président de la République française, l'égard des hommes classés dans les 3" et sulte seulement la faculté pour le ministre « Sur la proposition du ministre du com­ 4e catégories (ajournés et exemptés) seront d'accorder certains ajournements d'appel — merce et de l'industrie, • acquises sans l'intervention de la commis­ « Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi sion spéciale de réforme prévue par l'ar­ que « les hommes aptes au service militaire seront incorporés aux dates fixées par le constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les ticle 9 delà loi du 7 août 1913.» — (Adopté.) rapports des pouvoirs publics, qui disposa « Art. 3.— Le contingent de la classe 1920, ministre de la guerre ». revisé par application de la loi du 2 août M. le ministre de la guerre devra tenir que les ministres peuvent se faire assister, compte, je le crois avant tout, des néces­ devant les deux Chambres, par des commis­ 1918, et les jeunes gens des classes 1918, sités militaires (Très bien 1 très bien !) ; saires désignés pour la discussion d'un pro­ 19i9 et 1920, reconnus aptes au service jet de loi déterminé, armé ou au service auxiliaire par les con­ mais, par ailleurs, pour les ajournements seils de revision visés à l'article 1" de la d'appel, il conviendra qu'il s'inspire autant « Décrète s présente loi, seront incorporés aux dates des paroles prononcées tout à l'heure par fixées par le ministre de la guerre. M. Damecourt que des indications données « Art. 1 er. — M. Serruys, directeur de l'In­ « La présomption d'origine instituée par dans le rapport présenté à la Chambre. formation économique, est désigné, en qua­ la loi du 31 mars 1919 ne jouera pour les (Très bien!) lité de commissaire du Gouvernement, recrues du contingent 1920 que si le temps M. Guilloteau. C'est l'arbitraire. pour assister le ministre du commerce et d'incorporation a atteint soixante jours. » de l'industrie, au Sénat, dans la discussion M. Damecour propose, par voie d'amen­ M. Dominique Delahaye. C'est le bon du projet de loi, adopté par la Chambre des dement, d'ajouter au premier alinéa la plaisir ministériel. députés, relatif à la création d'un office da disposition suivante : « Toutefois les chefs M. Damecourt. Je remercie beaucoup vérification et de compensation, en applica­ de culture, comme les étudiants et les M. le rapporteur général de ses explica­ tion de la partie X (clauses économiques^, jeunes gens des régions libérées, ne pour­ tions . du traité de Versailles du 28 juin 1919. ' ront être incorporés que dans le mois d'oc­ « Art. 2. — Le ministre du commerce et tobre 1920. » M. le président. Il n'y a pas d'autre ob­ de l'industrie, est chargé de l'exécution du Cet amendement est soumis à la prise en servation sur l'article 3 ?. . . présent décret. considération. Je le mets aux voix. « Fait à Paris, le 10 février 1920. La parole est à M. Damecour. (L'article 3 est adopté.) « R. POINCARÉ. « Par le Président de la République : M. Damecour. Mes chers collègues, « Art. 4. — La présente loi est applicable après avoir entendu les explications si à l'Algérie, aux colonies et aux pays de pro­ « Le ministre du commerce et de l'industrie, concluantes de M. le ministre de la guerre, tectorat. » — (Adopté.) « AUG. ISAAC. » et après avoir constaté le vide qui va se M. le président. Je mets aux voix l'en­ produire dans les six premiers mois dans semble du projet de loi. M. Paul Doumer, rapporteur général de notre contingent, je renonce à mon amen­ la commission des finances. J'ai l'honneur da dement. ( Très bien!) (Le projet de loi est adopté.) demander au Sénat, d'accord avec le Gou­ Messieurs, je parle au nom des agricul­ vernement, de vouloir bien déclarer l'ur­ teurs. Les chefs d'agriculture auraient bien ll.— ADOPTION D'UN PROJET DK LOI RELATIF gence. voulu être compris, comme les étudiants, A LA CRÉATION D'UN OFFICE DE VÉRIFICA­ dans la catégorie de ceux qui ne seront TION ET DE COMPENSATION (APPLICATION M. le président. Je consulte le Sénat sur incorporés que le 1" octobre. DU TRAITÉ DE VERSAILLES) l'urgence qui est demandée par la commis­ La raison que j'aurais invoquée était sion, d'accord avec le Gouvernement. que vous alliez laisser désemparées pen­ M. le président. L'ordre du jour appelle Il n'y a pas d'opposition ?. . . dant six mois des cultures, alors que la la première délibération sur le projet de loi production agricole doit être intensifiée. adopté par la Chambre des députés relatif L'urgence est déclarée. Le départ de ces chefs d'agriculture amènera à la création d'un office de vérification et Si personne ne demande la parole dans une diminution notable dans les rende­ de compensation pour l'application de la la discussion générale, je consulte le Sé­ ments. partie X (clauses économiques) du traité de nat sur la question de savoir s'il entend En effet, le chef d'agriculture n'est pas un Versailles du 28 juin 1919. passer à la discussion des articles du pro­ simple agriculteur. C'est celui qui com­ J'ai à donner connaissance au Sénat des jet de loi. mande et qui organise le travail des autres, décrets suivants : (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ tout en travaillant lui-même. Dans la saison » sion des articles.) «Le Président de la République française, qui va s'ouvrir, du 1" mars jusqu'au M. le président. Je donne lecture de l'ar­ 1" octobre, les travaux sont tellement « Sur la proposition du président du con­ ticle 1 er : urgents qu'il y a nécessairement dans toutes seil, ministre des affaires étrangères, les exploitations besoin d'un chef. Et c'était <> Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi cons­ « Art. 1". — L'office des biens et intérêts ce chef que j'aurais voulu laisser à la cul­ titutionnelle du 16 juillet 1875 sur les rap­ privés, créé par décret du 30 décembre ture jusqu'au mois d'octobre. ports des pouvoirs publics, qui dispose que 1919, remplit le rôle de l'office de vérifica­ Mais je répète que les agriculteurs sont les ministres peuvent se faire assister, de­ tion et de compensation français prévu SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 223 mands qui est effectuée par application çais des Allemands, "mais en aucun cas, le parersaillesla section III dedula 28partiejuinX du traité1919de.»Versailles du 28 juin 1919. » du paragraphe 6 de l'article 207 du traité de Trésor français n'aura à faire à la caisse de Personne ne demande la parole?... Versailles est faite conformémeut à une l'office de compensation, aucune avance ; « loi que vous avez votée, celle du 7 octobre il n'aura pas davantage à payer si, par ha­ • Je mets aux voix l'article 1". 1919. Les liquidations sont effectuées dans sard — et nous espérons que cela ne sa (L'article 1 er est adopté.) les conditions indiquées par cette loi, produira pas —les fonds mis à la disposi- M. le président. « Art. 2. — L'office des après avis d'une commission consultative de l'office ne permettaient pas tle subvenir à tiens et intérêts privés est doté de l'auto­ instituée auprès du ministre de la justice toutes les charges auxquelles il aura. à faire nomie linancière et de la personnalité ci­ et appelée à donner son avis sur le prin­ face. (Approbation.) vile. cipe et los modalités de toutes les liquida­ M. le président. Il n*^ à pas d'autre « Ses ressources comprennent : tions importantes. observation sur l'article 3?... Le Parlement est représenté dans cette Je le mets aux voix. « 1° Pour les services dont il était anté- commission par MM. Poulle, sénateur, Er­ (L'article 3 est adopté). Tieurement chargé, • la subvention qui nest Lafont et Puech, députés. pourra lui être allouée sur les crédits du Les liquidations commencent ; elles vont M. le président. « Art. 4. — Dès que la ministère des affaires étrangères ; se poursuivre, elles seront poussées le plus créance aura été reconnue, l'office des biens « 2° Pour la partie de ses services afférente vite possible, et c'est avec le produit de et intérêts privés remettra à l'avant droit à l'office de vérification et de compensation, ces liquidations que l'office de vérification un titre nominatif mentionnant cette recon­ la retenue sur les payements prévue à l'ar­ et de compensation, dont vous allez voter naissance, la nature de la créance et la ga­ ticle 6 ci-après. » — (Adopté.) la création, pourra payer les créances des rantie imposée par le traité au gouverne­ « Art. 3. — Sont à l'exclusion de toutes Français sur les Allemands. ment allemand. autres ressources, affectées aux payements Les membres de la commission consul­ « Ces titres seront transmissibles dans à effectuer par l'office des biens et intérêts tative sont de droit membres du conseil les conditions prévues au décret visé à l'ar­ privés : de direction de l'office. Ainsi se trouve éta­ ticle 15. » « a) Les sommes transférées par l'office blie la liaison nécessaire entre les deux M. le rapporteur général. Je demand9 allemand et correspondant aux soldes débi­ opérations : liquidation des biens alle­ la parole. mands et payement des créances. teurs mensuels de cet office après compen­ M. le président. La parole est à M. le sation entre les sommes portées à son cré­ M. le rapporteur général. Je demande rapporteur général de la commission des dit et à son débit ; pardon à l'Assemblée de poser moi-même finances. « b) Les sommes recouvrées sur les Fran­ des questions sur des points qui n'ont pas çais débiteurs d'Allemands ; été soulevés ici et qui ont été examinés M. le rapporteur général. Messieurs, je « c) Les sommes à provenir de la totalité dans la commission. Ce projet intéresse voudrais faire observer, sur ce point égale de la liquidation des biens allemands en dans son application beaucoup d'intérêts ment, que les conditions de règlement s'ap­ France ; privés français absolument respectables: je pliqueront aux créances échues jusqu'à la « d) Généralement toutes autres sommes me trouve donc obligé de demander au date de mise en vigueur Au traité, c'est-à- versées par l'Allemagne ou par des Fran­ Gouvernement de bien vouloir l'aire con­ dire jusqu'au 10 janvier. Le franc sera pris çais en application des dispositions de la naître au Sénat l'interprétation qu'il donne en parité du mark, et du mark avant la partie X du traité de Versailles. aux dispositions que nous allons voter. guerre. « Lesdits payements ne donneront lieu à (Très bien ! très bien !) Ceci est Important puisque le marc va­ aucune avance de la part du Trésor fran­ C'est ainsi que certaines des objections lait 1 fr. 23. çais. » formulées ou des questions posées au sein M. le commissaire du Gouvernement. M. le rapporteur général. Je demande de la commission étaient relatives aux Parfaitement. la parole. payements qu'il faudra faire et qui ne doivent donner lieu à aucune avance de la M. Serruys, commissaire du Gouverne­ M. le président. La parole est h M. le rap­ part du Trésor français. Je demande à M. le ment. Je demande la parole. porteur général. commissaire du Gouvernement de prendre M. le président. La partie est à M. le M. le rapporteur général. Messieurs, au devant le Sénat les engagements qui ré­ commissaire du Gouvernement. paragraphe c de l'article 3, notre honorable sultent, d'ailleurs, de la note qu'il m'a com­ collègue, M. Touron, avait tout d'abord muniquée. M. le commissaire du Gouvernement. déposé un amendement qui tendait à subs­ M. le président. La parole est à M. le Il faut ici préciser, messieurs, un point qui, tituer au texte voté par la Chambre la commissaire du Gouvernement. à la suite du rapport présenté à la Chambre disposition suivante : est resté obscur. « c) Les sommes à provenir de la liquida­ M. Alphand, commissaire du Gouverne­ Dans ce rapport la question a été soulevée tion de tous les biens allemands en France ment . Messieurs, le Gouvernement a lon­ de savoir si, dans le système du recouvre-, et les sommes à provenir de la liquidation guement hésité avant de se décider pour le ment direct, la garantie du paragraphe D des exploitations commerciales et indus­ système de la compensation. Le ministre de l'article 296 du traité de paix, qui vise trielles appartenant à des Allemands en des finances y avait fait une vive opposi­ la monnaie dans laquelle le règlement des France. » tion, et il n'a consenti à son adoption qu'à créances et dettes doit être efl'ectué ainsi C'était, messieurs, une rédaction un peu la condition expresse qu'en aucun cas ce que le taux du change, demeurerait ac­ plus claire et un peu plus précise "du para­ système ne coûterait au Trésor et ne com­ quise. graphe c, mais nous avons prié notre hono­ porterait de sa part aucune avance. Ce point est très important, d'abord parce . rable collègue de vouloir bien retirer son Cette condition a été portée à la connais­ qu'il n'y a pas lieu de laisser subsister une amendement, pour permettre au Sénat de sance des créanciers des Allemands. M. le obscurité quelconque à l'égard du traité de voter le projet tel qu'il avait été déjà adopté ministre du commerce a réuni les princi­ paix, ensuite, parce que l'office de compen­ par la Chambre des députés. paux intéressés: présidents des chambres sation ne s'applique pas aux Français rési­ Cependant, nous retournant vers le Gou­ de commerce, des groupements industriels dant à l'étranger qui ne doivent cependant vernement, nous lui avons demandé com­ et commerciaux, banquiers, et il leur a pas se trouver démunis. ment il entendait faire ces liquidations de exposé la situation. Les intéressés ont pré­ Or, ces Français trouvent, quelle que soit biens à l'intérieur de la France, liquidations féré courir le risque d'être payés un peu leur résidence et quelle que soit leur qui résultent déjà d'une loi antérieurement plus tard — étant donné que nous n'avons situation par rapport à leurs débiteurs alle­ votée. Il nous a paru nécessaire, en effet, de pas encore fait de liquidation et qu'il faut mands, une garantie complète dans le para- savoir dans quelles conditions le nouvel attendre que cette liquidation soit effectuée gi?~he 14, alinéa 2, de l'article 297 du traité office de vérification et de compensation — d'être payés un peu moins complète­ de paix. Il y est précisé que les dispositions allait fonctionner au point de vue des liqui­ ment — puisque cette liquidation peut ne de l'article 296 relatives à la monnaie dans dations de biens allemands en France. pas couvrir toutes les créances — mais laquelle le payement doit être fait et au Je prie M. le commissaire du Gouverne­ d'être payés par un organisme français, taux du change sont applicables, même ment de bien vouloir nous fournir ces ren­ plutôt que de courir les aléas d'un recou­ dans les cas auxquels ne s'étend pas le jeu seignements. vrement en Allemagne ; ils ont préféré ces de la compensation. retards à l'autre système, même avec l'appui M. le président. S'il n'y a plus d'obser-» M. Alphand, directeur de l'office des des autorités françaises, que le Gouverne­ vation, je mets aux voix l'article 4. biens el intérêts privés, commissaire du Gou­ ment leur offrait pour obvier aux risques du vernement. Je demande la parole. recouvrement direct. (L'article 4 est adopté.) M. le président. La parole est à M. le Ce qui a été admis et ce qui vous est M. le président. « Art. 5. — Les paye­ commissaire du Gouvernement. proposé aujourd'hui, c'est un système de ments sont effectués par l'office des biens compensation qui doit se suffire à lui- et intérêts privés au fur et à mesure des M. le commissaire du Gouvernement. même. Tous les biens allemands qui seront disponibilités et par acomptes. Messieurs, la liquidation des biens alle­ liquidés restent le gage des créanciers fran­ « Des arrêtés ministériels déterminent la 224 SENAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 date et le quantum des répartitions des ront été conclues les conventions prévues « Article unique. — Sont ratifiés et con­ acomptes en tenant compte des diverses parle paragraphe f de l'article 296 du traité vertis en lois les décrets des 23 mai et catégories de créances ou réclamations. de Versailles. » — (Adopté). 9 juillet 1919, qui ont modifié les droit* Mention des payements effectués est portée « Art. 15. — Des décrets rendus sur la d'importation afférents aux tabacs fabriqués sur les titres visés à l'article 4. » — (Adopté.) proposition des ministres intéressés régle­ autres que pour la régie. » « Art. 6. — Les payements donneront lieu ront les conditions d'application de la pré­ Je mets aux voix l'article unique. à une retenue pour frais et commissions. sente loi. » (Le projet de loi est adopté.) Cette retenue est fixée pas arrêté ministé­ M. le rapporteur général. Je demande la riel. » — (Adopté.) « Art. 7. — Par exception aux disposi­ parole. 13. — ADOPTION D'UN PROJET DE LOI RELATIF tions de l'article 164 du code de commerce, M. le président. La parole est à M. le A DES PROHIBITIONS D'IMPORTATION A LA les porteurs d'effets relatifs à des créances rapporteur général. MARTINIQUE, LA GUADELOUPE ET LA RÉU­ visées à l'article 296 du traité de Versailles NION M. le rapporteur général. Conformément I sont dispensés de protêt pour exercer leur à l'avis exprimé par un de nos collègues, la action en garantie. » — (Adopté.) M. le président. L'ordre du jour appelle « Art. 8. — Les interdictions et prohibi­ commission des finances a pensé qu'il se­ la discussion du projet de loi, adopté par la rait nécessaire qu'un compte rendu annuel Chambre des députés, tendant à ratifier le tions prévues par la section III de la partie X du fonctionnement de l'office fût inséré au du traité de Versailles sont sanctionnées décret du 29 décembre 101 7 qui a prohibé par les peines édictées par la loi du 4 avril Journal officiel. La commission n'a pas l'importation à la Martinique, à la Guade­ voulu, comme je l'indiquais tout à l'heure, loupe et à la Réunion, des sucres, des mé­ . 1915 sur le commerce avec l'ennemi, tant en modifier le texte du projet de loi, pour y ce qui concerne les auteurs principaux que lasses, des sirops de batterie et des alcools introduire cette disposition, mais elle a fait étrangers. les complices ». — (Adopté.) connaître au Gouvernement son sentiment «Art. 9.— Est passible des mêmes peines à cet égard et celui-ci a fait une réponse M. le lieutenant-colonel Plichon, rap­ quiconque aura détourné et recélé, fait dé­ favorable. Je demande donc à M. le com­ porteur. J'ai l'honneur de demander au Sé­ tourner ou recéler, les biens appartenant à missaire du Gouvernement de bien vouloir nat, d'accord avec le Gouvernement, de des ressortissants allemands et continuant confirmer cet accord. vouloir bien déclarer l'urgence. à être soumis, par application du para­ graphe 9 de l'annexe à la section IV de la M. le commissaire du Gouvernement. M. le président. Je consulte le Sénat sur partie X du traité de Versailles, aux mesures Le Gouvernement fera bien volontiers pu­ l'urgence qui est demandée par la commis­ exceptionnelles prises ou à prendre à leur blier au Journal officiel le rapport annuel sion, d'accord avec le Gouvernement. égard. » — (Adopté.) qui lui est demandé. Je puis ajouter, Il n'y a pas d'opposition ?... « Art. 10,— Sont punies des mêmes peines en ma qualité de directeur de l'office des L'urgence est déclarée. toutes manœuvres ayant ou pouvant avoir biens et intérêts privés, que les membres Si personne ne demande la parole dans la pour effet de tromper l'un ou l'autre des du Parlement seront toujours certains de discussion générale, je consulte le Sénat offices de vérification et de compensation recevoir de l'office tous les renseignements sur la question de savoir s'il entend passer sur l'existence ou l'étendue des droits et et informations qu'ils pourront désirer, tant à la discussion des articles du projet de loi. obligations réciproques des débiteurs ou sur son fonctionnement que sur toutes les (Le Sénat décide qu'il passe à la-- discus­ créanciers. » — (Adopté.) matières de sa compétence. sion des articles.) « Art. ll. — L'article 463 du code pénal M. le président. Il n'y a pas d'autre M. le président Je donne lecture de l'ar­ est applicable aux cas prévus par la pré­ observation sur l'article 15 ?. .. ticle 1" : sente loi. » — (Adopté.) Je le mets aux voix. « Art. 1 er. — Est ratifié le décret du 39 dé­ • « Art. 12. — L'office des biens et intérêts privés est subrogé dans les droits des créan­ (L'article 15 est adopté.) cembre 1917 prohibant l'importation à la ciers allemands en ce qui concerne les rè­ M. le président. « Art. 16. — La présente Guadeloupe et à la Réunion, des sucres, des glements prévus par l'article 296 du traité loi est applicable de plein droit à l'Algérie, mélasses, des sirops de batterie et des al­ de Versailles. » — (Adopté.) aux colonies et aux pays de protectorat. cools étrangers. » « Art. 13. — Les jugements du tribunal « Elle est également applicable aux ter­ Si personne ne demande .la parole sur cet arbitral mixte prévu par la section VI du ritoires de l'Alsace et de la Lorraine, réin­ article, je le mets aux voix. traité de Versailles et par les dispositions tégrés dans l'unité française par la conven­ (L'article 1 er est adopté.) analogues des autres traités de paix ont, en tion d'armistice du 11 novembre 1918 et le M. le président. « Art. 2. — Les disposi­ France, l'autorité de la chose jugée. traité de Versailles du 23 juin 1919, dans tions du même décret sont aussi applicables « Ils sont considérés comme définitifs et les conditions prévues par l'article 72dudit à la colonie de la Guyane. » — (Adopté.) obligatoires. » traité. » — (Adopté.) Je mets aux voix l'ensemble du projet de M. le président. La parole est à M. le Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi. loi. (Le projet de loi est adopté.) commissaire du Gouvernement. (Le projet de loi est adopté.) M. Serruys, commissaire du Gouverne­ 14. — DÉPÔT DE RAPPORTS ment. Ici, encore, messieurs, il s'agit de dis­ 1 2. — ADOPTION D'UN PROJET DE LOI REI.ATIF siper une obscurité quipourrait résulter, non AUX DROITS D'IMPORTATION AFFÉRENTS AUX M. le président. La parole est à M. de pas de l'esprit, mais des termes du rapport La Batut. présenté par M. Dubois à la Chambre des TABACS M. de La Batut. J'ai l'honneur de dé­ députés. Un doute y est esquissé en ce M. la président. L'ordre du jour appelle qui touche la compétence du tribunal poser sur le bureau du Sénat un rapport la discussion du projet de loi, adopté par la fait au nom de la commission chargée arbitral mixte dans le cas du règlement Chambre des députés, portant ratification direct des créances, qui est, comme je d'examiner le projet de loi, adopté par la des décrets du 28 mai et du 9 juillet 1919, Chambre des députés, étendant aux colo­ l'ai dit, le cas des Français résidant à qui ont modifié les droits d'importation affé­ ,l'étranger. 11 n'y a cependant aucune es­ nies les dispositions: 1° de la loi du 8 juin rents aux tabacs fabriqués autres que pour 1893, modifiant les articles 89, 90, 91 et 92 pèce de doute possible : comme dans le la régie. , cas de l'office de compensation, dans le du code civil ; 2° de la loi du 3 décembre cas du règlement direct, le tribunal ar­ M. le lieutenant-colonel Plichon, rap­ 1915, relative aux actes de décès des per­ bitral mixte est compétent, par applica­ porteur. J'ai l'honneur de demander au sonnes présumées victimes des opérations tion de l'article 302. Les Français résidant à Sénat, d'accord avec le Gouvernement, de de guerre. l'étranger qui devront pratiquer le règle­ vouloir bien déclarer l'urgence. M. le président. Le rapport sera imprimé ment direct de leurs créances et de leurs M. le président. Je consulte le Sénat sur et distribué. dettes, pourront donc, tout comme les Fran­ l'urgence qui est demandée par la commis­ J'ai reçu de M. Boivin-Champeaux un rap­ çais résidant en France, avoir recours au sion, d'accord avec le Gouvernement. port fait au nom de la commission chargée tribunal arbitral mixte, dans tous les cas où 11 n'y a pas d'opposition ?.. . d'examiner la proposition de loi, adoptée les tribunaux allemands auraient eu juridic­ L'urgence est déclarée. par la Chambre des députés, tendant à ré­ tion, pour l'interprétation des contrats d'où Si personne ne demande la parole dans la gler les droits à la retraite des membres du résultent ces créances bu dettes. discussion générale, je consulte le Sénat conseil d'État, préfets, sous-préfets, secré­ M. le président. Il n'y a pas d'autre ob­ sur la question de savoir s'il entend passer taires généraux et conseillers de préfec­ servation sur l'article 13 ?.. . à la discussion de l'article unique du projet ture. (L'article 13 est adopté). de loi. Le rapport sera imprimé et distribué. , M. le président. « Art. 14. — Les dispo­ (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ sitions cfc la présente loi s'appliquent aux sion de l'article unique.) 15. — RÉSULTATS DE SCRUTINS personnes résidant en France et ressortis­ M. le président. Je donna lecture de cet M. le président. Voici, messieurs, le ré­ sants des puissances avec lesquelles au­ article : sultat du scrutin pour la nomination de SÉNAT — SEANCE DU 2 MAU'3 192fl 225 cinq membres du comité consultatif des dier les questions intéressant spécialement de nature à permettre- aux sénateurs forces hydrauliques : les départements libérés de l'invasion. ruraux, qui ont besoin d'aller en province, de prendre part aux discussions. Nombre de votants 165 A quatorze heures trois quarts, séance Bulletins blancs ou nuls 0 publique : M. Millies-Lacroix, président de la com­ Discussion de l'interpellation de M. Paul mission des finances. Messieurs, la commis­ Suffrages exprimés... 165 Strauss sur les intentions du Gouvernement sion des finances insiste vivement pour Majorité absolue 83 et son programme en matière d'habitations que la prochaine réunion du Sénat ait lieu Ont obtenu : à bon marché ; lundi prochain. En voici la raison, que je Discussion de l'interpellation de M. Rouby permets d'indiquer à men honorable col­ MM. Claveille 164 sur la dissolution du 100" régiment de ligne lègue. Alexandre Bérard 157 à Tulle ; Les sénateurs sont élus pour siéger au Goy 156 Discussion du projet de loi, adopté par la Sénat. (Exclamations .) Permettez-moi d'ex­ Antonin Dubost 155 Chambre des députés, ayant pour objet de poser mon opinion. Je répète que les séna­ Léon Perrier 155 suppléer par des actes de. notoriété à l'im­ teurs sont élus pour siéger au Sénat. Com­ possibilité de se procurer des expéditions ment voulez-vous, si nous nous rendons au En conséquence, MM. Claveille, Alexandre des actes de l'état civil dont les originaux sentiment très louable de notre honorable Bérard, Goy, Antonin Dubost et Léon Per­ ont été détruits ou sont disparus par suite collègue, que les sénateurs habitant les dé­ rier, ayant obtenu la majorité absolue des de faits de guerre : partements les plus éloignés puissent, suffrages exprimés, sont proclamés mem­ 1" délibération sur le projet de loi, adopté comme il le désire, retourner chez eux entre bres du comité consultatif des forces hy­ deux séances? Cela n'est pas possible. Nous drauliques. par la Chambre des députés, portant déro­ Avis en sera donné à M. le ministre des gation à l'acte de navigation du 21 sep­ ne devons pas rechercher nos convenances. tembre 1793 ; Songez que, à ceux de nos collègues qui vou- ' travaux publics et des transports. draient aller à l'extrême sud-ouest ou à M. le président du 1" bureau m'informe 1" délibération sur le projet de loi, que le quorum dans les bureaux n'a pas adopté par la Chambre des députés, ou­ l'extrême sud de la France, il faudrait trois été atteint pour le scrutin ayant pour objet vrant aux militaires indigènes musulmans ou quatre jours! la nomination d'une commission de 41 mem­ de l'Afrique du Nord l'accession à tous les Je demande à mes collègues des départe­ grades. ments voisins de Paris, et qui peuvent, par bres, chargée d'examiner les projets et conséquent, bénéficier des journées de propositions de lois concernant l'Alsace et M. Henry Chéron. Je demande que l'or­ samedi et de dimanche, de consentir, comme la Lorraine. dre du jour soit complété par l'inscription Il y aura donc lieu de procéder à un se­ du projet de loi sur les coopératives de tous leurs collègues, à siéger lundi pro­ cond tour de scrutin. consommation et de celui relatif aux mo­ chain. (Très bien ! très bien !) '' Certains de nos collègues demandent que difications sur la loi des pensions. M. Quesnel. Je ne crois pas que l'on les bureaux se réunissent demain avant puisse reprocher aux sénateurs ruraux pas l'audience. M. le président. En conséquence, je pro­ plus qu'aux autres, d'ailleurs, de ne pas pose au Sénat d'ajouter à l'ordre du jour de suivre régulièrement les séances du Sénat M. Dominique Delahaye. Si nous n'avons la prochaine séance : d'une façon assidue. (Très bien! très bien!) pas eu le quorum aujourd'hui, nous ne 1" délibération sur le projet de loi mo­ Mais, comme j'entends rester sur le terrain l'aurons pas davantage demain. difiant la loi du 7 mai 1917, ayant pour objet l'organisation du crédit aux sociétés de la courtoisie où je m'étais placé, je M. Paul Doumer. Au contraire, demain, coopératives de consommation; n'ajouterai rien à ce que j'ai dit précédem­ le scrutin sera valable quel que soit le 1" délibération sur le projet de loi, ment. nombre des votants. adopté par la Chambre des députés, por­ M. Paul Doumer. J'insiste auprès du tant modifications à la législation des pen­ Sénat. Dans la période de quatre semaines M. le président. Je vais, consulter l'As­ sions civiles et militaires. qui va suivre, nous aurons, en effet, un semblée sur la proposition de M. Doumer S'il n'y a pas d'opposition, l'ordre du jour effort considérable à accomplir. L'Assem­ do réunir le Sénat demain à quatorze heures est ainsi réglé. ( Assentiment.) blée a eu raison, je crois, de vouloir dans les bureaux, pour le 2« tour de scrutin Quel jour le Sénat entend-il tenir sa pro­ siéger trois jours par semaine en cour de pour l'élection des membres de la con£nis- chaine séance? sion d'Alsace et de Lorraine. justice, et je suis certain que l'opinion des mes collègues est de maintenir ces trois M. le rapporteur général. A deux heures Voix diverses. Lundi ! Mardi ! Vendredi 1 jours d'audience, afin de tâcher de mener à quinze, si vous le voulez bien. (Appro­ M. le rapporteur général. Je demande bien cette tâche lourde et, j'ajouterai, peu bation.) la parole. agréable le plus rapidement possible. Nous allons donc être obligés de demander au Sé­ M. le président. Je consulte le Sénat. M. le président. La parole est à M. le rap­ nat, si nous voulons voter les projets finan­ (Le Sénat décide de se réunir dans les porteur général de la commission des ciers nécessaires, de siéger en général le bureaux le mercredi 3 mars, à quatorze finances. samedi et le lundi, en séance législative. En heures quinze.) M. le rapporteur général. Monsieur le tout cas, pour cette première fois, puisque président, la Cour de justice a décidé de la Chambre a déjà voté certaines des lois tenir audience trois jours par semaine, les d'impôts qui lui avaient été présentées, je 16. — RÈGLEMENT DE L'ORDRE DU JOUR mardi, mercredi et jeudi. Mais, comme nous demande au Sénat de vouloir bien siéger avons, cette semaine, privé la Cour d'une lundi prochain. (Très bien .') M. le président. Je rappelle au Sénat de ses audiences, celle-ci siégera très proba­ M. Dominique Delahaye. Je demande la qu'il a été saisi par le ministre compétent blement vendredi prochain. (Adhésion.) d'une demande de scrutin pour l'élection Nous sommes, par conséquent, obligés de parole. de 5 membres du comité de surveillance de demander au Sénat de vouloir bien fixer sa M. le président. La parole est à M. Domi­ la liquidation des stocks. prochaine séance à samedi ou à lundi pro­ nique Delahaye. Le Sénat pourrait procéder à ce scrutin à chain. M. le président de la commission notre prochaine séance. des finances a proposé lundi. M. Dominique Delahaye. Messieurs, j'ai demandé la parole pour faire au Sénat une M. Millies-Lacroix. Je demande en M. Quesnel. Je demande la parole. proposition de conciliation. (Sourires mppro- vertu de quelle décision le Sénat serait M. le président. La parole est à M. Ques­ oatifs.) L'ordre du jour n'est pas tellement appelé à renouveler le comité de surveil­ nel. chargé que l'on ne puisse, en se levant un peu lance de liquidation des stocks. C'est un matin, l'expédier vendredi matin. Cela per­ comité qui n'est pas nommé annuellement. M. Quesnel. Messieurs, les raisons don­ mettrait tout de même à ceux qui n'ent pu M. Paul Strauss. Je demande l'ajourner nées par M. le rapporteur général sont quitter Paris depuis quinze jours d'être ment, excellentes. Vous savez, cependant, que par présents au Sénat et de disposer à la fois suite des circonstances très spéciales que du samedi, du dimanche et du lundi. M. Boudenoot. Je le demande également. nous venens de traverser, beaucoup d'entre Si vraiment, comme je le crois, il est pos­ M. le président. Il n'y a pas d'opposi­ nous a'ent pu se rendre dans leur départe­ sible de voter les projets dont il s'agit dans tion?... ment. Je deauade-, en conséquence, au Sénat une matinée, je vous demande de consen­ de sièjer vendredi prochain. (Mouvements L'ajournement est prononcé. divers.) tir un petit effort vendredi matin, et tout Voici, messieurs, quel pourrait être l'ordre Men collègue M. Strauss connaît les le monde sera content. (Très bien!) du jour de notre prochaine séance. raisons pour lesquelles j'insiste. J'ai partie M. le président. Messieurs, trois dates A quatorze heures et demie, réunion liée avec lui dans une importante discus­ ont été proposées : vendredi matin 5, lundi 8 dans les bureaux : sion où je dois intervenir. Sans aller à et vendredi 12. Nomination, au scrutin de liste, de six l'encontre du vœu de M. Doumer, je serais Selon l'usage, je mets aux voix la date la membres de la commission chargée d'étu­ donc heureux que fût adoptée une solution plus éloignée, celle du vendredi 12. . ■ . 826 - SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920 \ (La date du vendredi 12 mars u est pas commis d'administration et menacées d'un 3103. — Question écrite, remise à la pré­ adoptée.) prochain licenciement, et s'il n'y aurait pas sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Louis moyen de titulariser dans les services, sur la David, sénateur, demandant à M. le ministre M. le président. Je consulte le Sénat sur proposition de leurs chefs, celles qui présen­ de la guerre si un sous-ofiieier, déjà titulaire la date du lundi 8. teraient les capacités voulues et môme sans de la médaille "militaire, tué après avoir accom­ (Après une première épreuve déclarée droit à une retraite administrative, par appli­ pli une action d'éclat, peut être nommé cation de la loi de 1853. dans la Légion d'honneur ; s'il en est de môme douteuse, le Sénat décide qu'il se réunira pour les officiers, et de vouloir bien interpréter en séance publique le lundi 8 mars.) le décret du 30 août 1919 dans un sens largo M. le président. En conséquence, le Sénat qui permettrait d'assurer aux morts glorieux se réunira le mercredi 3 mars, à quatorze 3096. — Question écrite, remise ft la pré­ une récompense méritée. sidence du Sénat, le 1 er mars 1920, par M. Rous­ heures un quart, dans les bureaux pour tan, sénateur, demandant a M. le ministre du procéder au 2 e tour de scrutin pour la no­ commerce si les pêcheurs démobilisés peuvent mination, au scrutin de liste, d'une com­ réclamer le bénéfice de la loi du 24 octobre 3104. — Question écrite, remise à la pré­ mission de 41 membres chargée d'examiner 1919, relative aux prêts de l'État aux petits sidence du- Sénat, le 2 mars 1920, par M. la les projets et propositions de loi concer­ commerçants, etc., démobilisés, et si, dans le marquis de Kérouartz, sénateur, demandant à nant l'Alsace et la Lorraine. ( Assentiment.) cas où la loi ne s'appliquerait pas à eux, il M. le ministre de la guerre si un homme da serait disposé à la leur appliquer. la classe 1918, pris au conseil de revision dans 11 y aura également réunion dans les le service armé et engagé volontaire pour bureaux lundi 8 mars, à quatorze heures et quatre ans dans l'artillerie, mais classé auxi­ 17. — CONGÉ du 23 octobre 1919 n'a pas encore été commu­ niqué aux intéressés et vers quelle date il' M. le président. La commission des 3098. — Question écrite, remise à la sera communiqué. congés est d'avis d'accorder à M. René présidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Milan, sénateur, demandant à M. le mi­ lïcnoult un congé. nistre des pensions si le délai accordé par 11 n'y a pas d'opposition ?.. . l'article 5 de la loi du 31 mars 1919 aux mili­ 3108. — Question écrite, remise à la pré­ taires démobilisés pour faire valoir leurs sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Chê­ Le congé est accordé. droits à pension expire le 4 mars courant et, nebenoit, sénateur, demandant à- M. le mi­ dans l'affirmative, s'il ne serait pas permis aux nistre des régions libérées s'il n'estime pas Personne ne demande la parole?. .. anciens militaires, classés S. X. pour blessure qu'il y a contradiction entre l'article 49 La séance est levée. de guerre et qui n'ont pas passé une visite la loi du 17 avril 1919 sur les dommages médicale avant leur démobilisation, d'obtenir de guerre, qui exempte de tous droits de (La séance est levée à dix-huit heures dix un délai supplémentaire d'un mois. timbre et d'enregistrement la cession ou la minutes.) délégation du droit à indemnité, avec l'ar­ ticle 10 de la môme loi, qui soumet la signi­ Le Chef du service fication de ces cessions aux droits de timbre et de la sténographie du Sénat, 3099. — Question écrite, remise & la pré­ d'enregistrement, et si, dans l'esprit de la loi, E. GUÉNIN. sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. de les sinistrés de devraient pas être exonérés de Las Cases, sénateur, demandant à M. le mi­ ces derniers droits. nistre des pensions s'il serait possible, dans le cas où le pécule réclamé en vertu des articles 4 OUESTIONS ÉCRITES et 5 de la loi du 6 février 1919 a été refusé par le tribunal civil comme n'étant pas dû à la 3107. — Question écrite, remise à la pré­ Application de l'article 80 du règlement, mo­ personne qui le demande, de faire appel de la sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Chê­ difie par la résolution du 7 décembre 1911 et décision de première instance, ou si celle-ci nebenoit, sénateur, demandant à M le ministre ainsi conçu : des régions libérées si le locataire d'un im­ ost définitive, même si le pécule ne dépare pas meuble détruit en pays dévasté, dont le pro­ « Art. SO. — Tout sénateur peut poser à un 1.500 fr., et quelle procédure suivre d fas le priétaire ne veut pas remployer, a le droit do ministre des questions écrites ou orales. premier cas. demander le report de son bail sur le sol et « Les questions écrites, sommairement rédi­ l'attribution à son profit des frais supplémen­ ijées, sont remises au président du Sénat. taires de remplacement ; dans l'affirmative, « Dans les huit jours qui suivent leur dépôt, 3100. — Question écrite, remise h la pré­ quelle serait la commission des dommages de «lies doivent être imprimées au Journal officiel sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Paul guerre ou la commission arbitrale compétente avec les réponses faites par les ministres. Elles Pelisse, sénateur, demandant à ll. le mi­ des loyers; enfin, quel serait le propriétaire de ne feront pas l'objet d'une publication spéciale. nistre du commefEa et du ravitaillement • Les ministres ont la faculté de déclarer par ces constructions nouvelles édifiées par le loca­ écritque l'intérêt public leur interdit de répondre quelles mesures il compte prendre pour remé­ taire avec l'indemnité perçuo. eu, a titre exceptionnel, qu'ils réclament un dier à la situation exceptionnelle dans laquelle délai pour rassembler les éléments de leur se trouve le département de l'Hérault, où l'ap­ réponse. . . * provisionnement en farines est toujours en 3108. — Question écrite, remise a la pré­ plein déficit. sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Chê­ 3093. — Question écrite, remise à la nebenoit, sénateur, demandan t à M. le ministre présidence du Sénat, le 28 février 1920, par des régions libérées quelle est la situation M. Roustan, sénateur, demandant à M. le 3101. — Question écrite, remise à la pré­ précise des cultivateurs des régions libéré es ministre du commerce si les négociants fran­ au point de vue des baux à ferme. çais, qui ont acheté des wagons-réservoirs sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. de La construits en Allemagne, peuvent obtenir des Batut, sénateur, demandant à M. le ministre permis d'importation. des travaux publics, des transports, des postes et des télégraphes le nombre de 3109. — Question écrite, remise à la prési­ bons de poste émis en 1919, le nombre de dence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. Léon mandats-poste de 100 fr. et au-dessous émis Roland, sénateur, demandant à M. le ministre 3094. — Question écrite, remise à la pré­ ladite année et lo prix de revient par mille des finances s'il ne pense pas qu'il serait né­ sidence du Sénat, le 1er mars 1920, par figurines des timbres-poste de 1 centime, cessaire d'autoriser les cultivateurs-distillateurs M. Paul Pelisse, sénateur, demandant à M. le 5 centimes, 15 centimes et 40 centimes (par à se servir des stocks d'alcool de betterave ministre de la guerre s'il ne pourrait pas catégorie). assimiler aux jeunes conscrits de la classe non rectifié impropres & la consommation, 1920, qui se sont mariés avant le 31 janvier alcools réquisitionnés pour le service des 1920, ceux des jeunes conscrits de cette classe poudres, qui n'en aurait plus besoin. qui se sont mariés après. 3102. — Question écrite, remise h. la pré­ sidence du Sénat, le 2 mars 1920, par M. de La Batut, sénateur, demandant à M. le ministre du travail combien il a été, approximative­ RÉPONSES DES MINISTRES AUX QUESTIONS 3095. — Question écrite, remise à la pré­ ment, effectué, en 1913, de versements de ÉCRITES sidence du Sénat, le 1er mars 1920, par M. Laf­ 100 fr. et au-dessus à la caisse nationale ferre, sénateur, demandant h M. le ministre d'épargne ; le nombre total de versements de 2947..— M. Perreau, sénateur, demande k de la guerre quelle situation sera faite aux cette même année ; le nombre de rembourse­ M. le ministre de la guerre si la limite d'âge veuves de guerre employées au ministère de ments durant la même année et quel nombre, fixée pour les emplois civils réservés aux sous- Jà guerre n'ayant pas été dans los conditions parmi eux, fut demandé par télégramme et offlciers et gendarmes pour l'obtention d'un requises en raison de leur âge pour prendre : dar pneumatique. emploi civil a été prorogée, afin de tenir part aux concours de dames redactriccs ou i compte, aux postulants, des années de guerre SENAT — SEÀKCE DU 2 MARS 1920 237

pendant lesquelles ils n'ont pas pu concourir. breux sociétaires, il na serait pas opportun égard. Ces renseignements seront également { Question du 21 janvier 1920.) d'en reviser les statuts. insérés dans le Bulletin publié par les teins du Réponse. — Réponse affirmative (applicatio* ministère des régions libérées- des dispositions du décret du 5 décembre 1914). 3043. — M. Gaudin de Villaine, sénateur, demande à M. le ministre de la marine de Erratum' rouUir bien autoriser les officiers de son dé­ 2987. — M. Goy, sénateur, demande à partement à participer, à titre onéreux, aux au compte rendu in extenso de la séartc« ll. la ministre de la guerre si un adjudant, soins des cliniques et & la pose d'appareils de du vendredi 27 février 1920 (Jeuraal offU qui s'est engagé comme soldat et réengagé prothèse. (Question du 13 février iSio.l comme sous-officier avant la guerre, qui, de­ ciel du 28. février 1920). puis l'armistice, s'est encore réengagé pour Réponse. — Il ne peut être donné satisfaction six mois, peut contracter un nouvel enjage- à la demande formulée en faveur des officiers ment pour cinq ans. (Question du 31 janvier de la marine de participer, à titre onéreux, aux mo.\ soins des cliniques et à la pose d'appareils de Page 181, l re colonne,. 28' à 30« ligne. prothèse en raison de l'insuffisance des Réponse. — Le sous-officier dont il s'agit peut moyens d'action de ces cliniques en personnel Au lieu de ; 1 être admis à contracter un rengagement de et en matériel. Il paraîtrait d'ailleurs difficile « M. Monfeuillard a obtenu 159 voix, eu cinq ans, faisant suite à son rengagement de d'instituer à leur profit une situation privi­ six mois, sous la double réserve qu'il réunisse légiée par rapport à celle qui est faite aux conséquence, il est proclamé membre de la les conditions exigées et que le conseil de autres fonctionnaires de l'État. commission », régiment émette un avis favorable à ce sujet. Lire : « M. Monfeuillart a obtenu 159 voix. 3045. — M. Gaudin de Villaine, sénateur, « M. Monfeuillart ayant obtenu la majo­ 3005.— M. Louis Serre, sénateur, demande demande à M. le ministre de la marine de rité absolue des suffrages exprimés, est pro­ h M. le ministre des pensions de remettre remplacer par celui de » gestionnaire des clamé membre de la commission relative à d'urgence, pour gagner du temps, et bien que approvisionnements », le titre de « garde- leur pension ne soit pas encore liquidée, un la réparation des dommages de guerre. magasin » donné aux officiers d'administration « Avis en sera donné à M. le ministre de titre de congé n° 1 définitif à tous les mutilés comptables des matières, ce dernier titre étant qui postulent pour entrer dans les administra­ porté par des agents inférieurs dans d'autres l'instruction publique et des beaux-arts. » tions, cette pièce étant indispensable pour la administrations. ( Question du fs février 1920.) constitution de leur dossier. ( Question du 5 février 1020.) Réponse. — Celte question sera examinée et les modifications nécessaires seront apportées, Errata Réponse. — La première circulaire mensuelle s'il y a lieu, aux textes réglementaires sur du ministère des perdions en date du 1 er février l'administration, la gestion et la comptabilité au rapport de M. Paul Strauss sur le projet 1920, page 7, paragraphe 12, a prescrit aux mé­ du matériel. decins chefs des centres de réforme de déli­ de loi relatif à l'appel de lu. classe 1920, vrer aux mutilés qui en font la demande un séance du 27 février 1920 (Journal officiel certificat spécial leur permettant de postuler du 28 février 1920). . pour un emploi réserve. 3050, — M. Charles Chabert, sénateur, de­ mande à M. le ministre de la justice s'il n'estime pas que les conditions actuelles de la Page 205, 2 e colonne, 51 e ligne. vie imposeraient un relèvement des frais de 3007. — M. Gaudin de Villaine, sénateur, déplacement et de séjour des juges de paix Au lieu de : demande à M. le ministre de la marine s'il chargés d'assurer simultanément les services « ...sans pouvoir être éludé ni for­ serait possible de créer dans le corps des pom­ de deux justices de paix, décomptés jusqu'ici mulé. . . », piers de la marine, où le recrutement est au tarif du 1er juillet 1899. (Question du 16 février devenu très difficiles, un grade de maître prin­ 1920.) Lire : cipal. ( Question du 5 février 1920. ) Réponse— Conformément aux dispositions « ... sans pouvoir être éludé ni Réponse. — Les maîtres principaux ont été de l'article 14, paragraphe 1 er, de la loi du ajourné... »; "créés dans le corps des équipages de la flotte 28 avril 1919, un projet de décret est actuelle­ dans le but de ne pas augmenter le nombre ment en préparation en vue d'augmenter les Même page, 3 e colonne, 19 e ligne. des officiers. Ce grade ni été institué, par indemnités de voyage et de séjour des juges suite, que dans certaines spécialités navi­ de paix chargés d'assurer le service de deux Au lieu de : gantes où il répond à des nécessités évidentes justices de paix. Ces indemnités seront éta­ « Par une modification de ferme à l'ar­ de service. Sa création dans le corps des marins blies sur les bases du tarif en matière crimi­ ticle 3. . . pompiers ne répondrait pas aux raisons qui ont nelle, lequel, encore à l'étude, fera l'objet d'un motivé sa création dans le corps des équipages prochain décret. Elle seront certainement su­ Lire : de la flotte et ne serait pas justifiée. périeures aux indemnités allouées pendant la « Sauf une modification de forme à l'ar­ durée de la guerre par la loi du 1er avril 1915 ticle 3...». d'après le tarif du décret du 1 er juin 1899. 3010.— M. Gaudin de Villaine, sénateur, Même page, même colonne, 28« ligne, demande à M. le ministre des finances com­ Au lieu de : ment il sera procédé pour prélever la part 3051. — M. Charles Chabert, sénateur, revenant à l'État sur les bénéfices réalisés pen­ demande à H. le ministre de la justice de « Cette disposition répond à ui sentiment dant la guerre par certaines sociétés indus­ vouloir bien lui faire connaître à quelle époque de justice et de liberté », trielles ou financières importantes qui, pour les greffiers de paix pourront bénéficier du Lire : dissimuler leurs bénéfices, ont procédé à des relèvement de traitement quileuraété accordé, augmentations de capital. (Question du 5 février les conditions actuelles de la vie donnant à « Cotte disposition répond à un sentiment jirno.) cette amélioration un caractère d'extrême ur­ de justice distributive ». Réponse. — La contribution extraordinaire gence. (Question du 16 février 19Î0.) est établie en tenant compte, non pas seule­ ment des bénéfices distribués, mais de la tota­ Réponse. Les greffiers de justice de paix reçoivent, depuis le 1« juillet 1919, le relève­ lité des bénéfices elleclivement réalisés, quel ment de traitement qui leur a été accordé par Ordre du jour du mercredi S mars. que soit leur emploi, et même en cas d'affecta­ la loi du 28 avril 1919. tion à des augmentations de capital. 11 ne semble pas, dès lors, que l'opération effectuée par les sociétés en cause soit dénaturé à sous­ A quatorze heures un quart. — Réunion traire aucune part de bénéfices à la contribu­ dans les bureaux: tion extraordinaire. 3070. — M. de Lubersac, sénateur, de­ mande à M. le ministre des régions libérées de vouloir bien faire publier la liste des villes, 2e tour de scrutin pour la nomination, au en France et à l'étranger, où sont exposés les scrutin de liste, d'une commission de 3030. — M. Gaudin de Villaine, sénateur, objets mobiliers, non encore réclamés par 41 membres, chargée d'examiner les projets demande à M. le ministre de la guerre s'il leurs propriétaires et retrouvés dans les régions et propositions de loi concernant l'Alsace et ne serait pas possible de charger le sous-di­ libérées ou récupérés en Allemagne. ( Question la Lorraine. recteur de la gendarmerie de s'entendre avec du 19 février 1920.) le fondateur de la « Caisse du gendarme » pour la transformation de cette œuvre si utile, Réponse. — Des instructions ont été données dont les statuts doivent être revisés. (Question aux préfets des départements atteints par les Ordre du jour du lundi 8 mars. du 10 février 1920.) événements de guerre, par circulaire du lGjan- vier 1920, pour que la plus largo publicité soit Réponse. — Le conseil d'administration de donnée aux indications concernant les lieux de la Caisse du gendarme a été invité à examiner dépôt des objets mobiliers récupérés, ainsi que A quatorze heures et demie. •*- Réunion si, pour développer la prospérité de cette la date de mise en vente de ces objets. Les dans les bureaux : œuvre, digne du plus grand intérêt, et pour Bulletins départementaux de reconstitution tenir compte du désir exprimé pu de nom­ doivent publier tous renseignements u cet Nomination, au scrutin de liste, de six 228 SÉNAT — SEANCE DU 2 MARS 1920

membres de la commission chargée d'étu­ suppléer par des actes de notoriété à l'im­ que du Nord l'accession à tous les gracies. dier les questions intéressant spécialement possibilité de se procurer des expéditions (N 03 663, armée 1919, et 50, année 19,0. —» les départements libérés de l'invasion. des actes de l'état civil dont les originaux M. Paul Doumer, rapporteur.) A quatorze heures trois quarts, séance ont été détruits ou sont disparus par suite 1" délibération sur le projet de loi modi­ publique : de faits de guerre. (Noî 764, année 1919, et 44, fiant la loi du 7 mai 1917, ayant pour objet année 1920. — M. Guillier, rapporteur. — l'organisation du crédit aux sociétés coopé­ Discussion de l'interpellation de M. Paul Urgence déclarée.) Strauss sur les intentions du Gouvernement ratives de consommation. (N®* 193 et 780, et son programme en matière d'habitations i rs délibération sur le projet de loi, adopté année 1919. — M. Henry Chéron, rappor­ à bon marché. par la Chambre des députés, portant déro­ teur.) gation à l'acte de navigation du 21 sep­ l re délibération sur le projet de loi, adopté Discussion de l'interpellation de M. Rouby tembre 1793. (N 03 24, année 1919, et 49, pat' la Chambre des députés, portant modi­ sur la dissolution du 100« régiment de ligne année 1920. — M. Fenoux, rapporteur.) & Tulle. fications à la législation des pensions civiles 1" délibération sur le projet de loi, adopté et militaires. (N" 087, année 1919, et 42, « Discussion du projet de loi, adopté par la par la Chambre des députés, ouvrant aux année 1920. — M. Henry Chéron, rappor­ Chambre des députés, ayant pour objet de militaires indigènes musulmans de l'Afri­ teur.)

- Paris. — Imprimerie des Journaux officiels, 31, quai Voltaire.