FICHE ORIENTALISME Un Regard Porté Sur L'orient
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
FICHE ORIENTALISME un regard porté sur l’Orient Problématique : Ce courant pose la question de la rencontre de l’autre et du regard qu’on porte sur lui. Il s’agit ici du regard de l’Occident sur l’Orient à une période où le déséquilibre entre rive nord et rive sud de la Méditerranée s’affirme. La peinture orientaliste est une peinture qui aborde des thèmes tournant autour de l'orientalisme. Il ne s'agit donc pas d'un style, d'un mouvement ou d'une école de peinture particulière. L’orientalisme, terme inventé au début du XIXe siècle, désigne aussi bien l’intérêt scientifique pour l’Orient que la fascination exercée par cette terre sur l’Occident, et qui s’est exprimée dans un courant littéraire et artistique. Apparition : L'intérêt de l'Occident pour l'orientalisme est apparu au courant du XVIIIe siècle, mais c'est surtout au XIXe siècle que l'attrait pour les thèmes orientaux va connaître son apogée. Tout commença avec la représentation du bourgeois gentil homme donnée par Molière devant le roi et sa cour ce dernier voulant être vengé du mépris donné par l'ambassadeur de Turquie. La pièce met en scène Monsieur Jourdain, un riche parvenu désireux d'acquérir de bonnes manières en vue d'obtenir un titre de noblesse. Il refuse de donner sa fille en mariage au jeune homme qu'elle aime parce que celui-ci n'est pas gentilhomme. Mais il se ravise lorsque le même jeune homme se présente comme le fils du Grand Turc et offre à M. Jourdain de l'élever à la dignité de «mamamouchi» en échange de la main de sa fille. C'est ainsi que l'orientalisme se développa durant le XVIII siècle. Cette mode va d'ailleurs toucher plusieurs domaines parmi lesquels on retrouve la peinture mais aussi la littérature qui a connu un très grand succès. En effet, parmi les nombreux ouvrages publiés en Europe sur l'Orient par les voyageurs ou missionnaires, la traduction en français par Galland des Contes des Mille et Une Nuits (1711) est la plus importante, ce conte d'origine persane contient une série de récits agréables qu'on connait encore de nos jours tels Simbad, Alibaba mais aussi Aladin et le cheval enchanté tous encadrés par Shahrazade. Ainsi, cette traduction suivie des lettres persanes de Montesquieu en 1721 vont contribués à donner une image de l'orient au 18ème siècle et ainsi relancer la vague de l'orientalisme en France. Les salons de la bourgeoisie et de la noblesse séduits par cette mode vont donner des réceptions et des bals costumés sur le modèle fantastique et coloré des cours d'Orient. Certains personnages fortunés prirent la pose pour faire leur portrait revêtus des habits soyeux seyant à un émir. Ceci traduit leur fascination des mœurs et des habitudes des orientaux. Construction et contexte : Ce regard se construit à l’occasion de l’expédition d’Égypte, de la colonisation, ainsi que par la fascination exercée par l’Empire ottoman, devenu « l’homme malade de l’Europe ». Et c’est grâce à une élite d’intellectuels et d’artistes qui représentent les paysages de la Méditerranée orientale, les monuments et les populations, que la curiosité des Occidentaux pour l’Orient se trouve aiguisée. Des peintres (Delacroix, Matisse et Picasso), des écrivains et des poètes (Flaubert, Victor Hugo et Byron) voyagent dans tous les pays du Sud de la Méditerranée et alimentent cet intérêt à travers gravures, peintures, récits viatiques et descriptions exotiques. Ces impressions, ces sentiments et ces stéréotypes (le harem, le désert, la gloire déchue des grecs) nourrissent abondamment la littérature et l’art du XIXe siècle. L’Orient représente cet « ailleurs » dont l’espace et la culture sont vus, soit comme un monde exotique et mystérieux, soit comme un monde « barbare ». Ainsi, l’Empire ottoman constitua pour les Occidentaux le seuil entre le monde « civilisé » et l’Orient « barbare », alors que la curiosité pour les antiquités de la Grèce et de l’Italie fortifia dans les milieux intellectuels le mouvement « antiquisant », dans lequel l’Antiquité classique s’imposa comme canon de la beauté. Cette rencontre avec l’Orient forme ainsi une culture « regardante » de l’Autre, dans laquelle l’observateur mesure les écarts à la norme occidentale. Dans cette rencontre, l’Orient reste une figure silencieuse mais nécessaire à l’Occidental pour entretenir sa propre identité. Ce sont les campagnes napoléoniennes en Egypte qui ont ouvert à la voie à l’engouement occidental pour l’orient entre fascination, intérêt scientifique et domination coloniale. L'armada, partie de Toulon, emporte avec elle des soldats, mais aussi des savants, ingénieurs et artistes. La Commission des sciences et des arts est créée le 16 mars 1798. Le nombre de ses membres, essentiellement des ingénieurs, des scientifiques, des artisans et des artistes, varie, selon les computs, de 167 à 197 membres, dont entre 141 à 175 se sont joints à l'expédition militaire de Bonaparte en Égypte. Une vingtaine meurent sur place comme Louis Auguste Joly (1774-1798), peintre tué dans le Delta du Nil. [email protected] Style artistique très en vogue sous la Monarchie de juillet et le Second Empire, l'orientalisme a pris naissance au XVlIIème siècle et a connu un premier essor après l'expédition de Bonaparte en Egypte et au Moyen-Orient. Antoine Gros (1771-1835), peintre officiel du Premier Empire, est le précurseur de la peinture d'histoire orientale avec des oeuvres telles que Le Combat de Nazareth (1801), Les Pestiférés (1804). Eugène Delacroix, imprégné de récits rapportés par des voyageurs en subira l'influence. L'insurrection en Grèce et l'intérêt pour le Bosphore engendrent un surcroît d'engouement pour l'Orient et pour Delacroix avec Les Massacres de Scio (1824) et La Mort de Sardanapale (1828). Le genre se développe encore avec les voyages effectués par les peintres eux-mêmes, à la découverte des pays de conquête, telle l'Algérie, en 1832, qui inspire Les Femmes d'Alger, de Delacroix (1834). L'orientalisme devient romantique, les déplacements se multiplient, les scènes de bataille sont de plus en plus représentées, notamment avec Horace Vernet dans les années 1840. Lumière chaude et crue, croquis pris sur le vif, heurts des couleurs, sont les signes distinctifs de l'orientalisme. Parmi les tenants du style, Alfred Couverchel, né le 27 janvier 1834 à Marseille-le-Petit dans l'Oise [devenu de nos jours Marseille-en Beauvaisis] qui fut élève de Horace Vernet à Paris, et fréquenta l'Ecole des Beaux-Arts. Il exposa au Salon entre 1857 et 1867 des scènes rapportées de ses voyages en Afrique et en Orient, en particulier du Maroc, de l'Algérie, la Syrie où il trouve d'inspiration de compositions équestres, et de batailles de la guerre de Crimée. Ses croquis de voyages illustrent des récits d'explorateurs tels que Colomieu au Sahara Caractéristiques : L’orientalisme, c’est plus un sujet, une inspiration, qui regroupe au XIXe siècle des peintres aussi bien de style romantique que néoclassique. L’odalisque étendue nonchalamment dans la composition exotique ne reflète pas une réalité. Expression libre ou rêvée de l’artiste, elle fait partie de l’imaginaire de la civilisation qui observe. Les thèmes représentent le monde arabe, Constantinople, le Proche-Orient. Les scènes s’attachent à l’exotisme de la vie intime des harems, aux guerriers héroïques, aux villes d’un monde mythique que l’on redécouvre alors. Tout cela interprété et idéalisé à travers la vision occidentale de l’époque. L’idée que l’on s’en fait véhicule un imaginaire construit sur le mystère de cet autre monde que l’on souhaite merveilleux et luxueux. Les artistes sont séduits par cette culture nouvelle (à leurs yeux) et la racontent en peinture à l’aide de motifs inspirés de l’art arabe et de l’univers des Milles et une nuits. Certains artistes n'ont pas quitté l'Europe ou les États-Unis, pour peindre des scènes orientalistes comme Antoine-Jean Gros, néanmoins célèbre pour son Bonaparte et les pestiférés de Jaffa. Par contre beaucoup d’artistes ont effectivement voyagé au Maghreb ou au Machreq. Ce fut le cas d'Eugène Delacroix qui se rendit au Maroc et à Alger en 1832. Delacroix ramène de ses voyages au Maghreb un emploi nouveau de la couleur pour retranscrire la luminosité si particulière à l’Afrique du nord. Ingres et Chassériau interprètent l’orient à travers leur style néoclassique, avec idéalisation. Les femmes sont un sujet privilégiés et sont présentées tout en mystère et avec une sensualité allant jusqu’à l’érotisme. Au XIXe siècle, on trouve surtout des scènes de harem, des scènes de chasses et de combat ou bien encore des représentations de paysages typiques, comme les déserts, les oasis ou les villes orientales. Étienne Dinet (1861-1929) est un peintre orientaliste et lithographe français, qui a vécu une grande partie de sa vie en Algérie. Reconnu de son vivant, il se fait appelé Nasr ad Dine après s'être converti à l'islam. Schreyer puise ses sujets orientalistes de ses voyages en Égypte et en Syrie en 1856. Il est à Alger en 1861. Alexandre-Gabriel Decamps se déplaça en Grèce puis en Asie mineure en 1827. En 1893, est crée à Paris le Salon des Artistes Orientalistes qui marque l'apogée de ce style de peinture. Il existe aussi une école orientaliste anglaise avec l'Empire britannique, une école italienne et une école orientaliste russe avec le Caucase et l'Asie moyenne islamique, et même des allemands. Au XIX siècle, ces thèmes de guerriers et harems vont peu à peu tomber en désuétude au profit d'une peinture ethnographique plus précise et moins idéalisée.