ESPRIS D’AMOURS Miniatures flamandes

Capilla Flamenca

Marnix De Cat - direction ESPRIS D’AMOURS Miniatures flamandes

1 Mon cuer pleure – Pierre Fontaine 03’33 2 Les larmes – Johannes Pullois 01’25 3 Kyrie / Missa L’homme armé – 04’06 4 L’ome armé / Il sera pour vous – 02’10 5 Pour une fois et pour toute ma vie – Richard de Bellengues dit Cardot 02’17 6 Espris d’amours – 01’37 7 Or sus amans – Anonyme (Bruxelles, CMM 370) 02’41 8 Quant de la belle me parti – Guillaume Malbecque 06’48 9 Victimæ paschali laudes – 05’45 10 De plus en plus – Gilles Binchois 04’19 11 Ave Regina – Walter Frye 01’59 12 O florens rosa – Walter Frye 03’11 13 Ave Regina cælorum III – Guillaume Du Fay 06’38 14 Se la face ay pale – Guillaume Du Fay 04’16 15 La plus jolie et la plus belle – 01’25 16 Se je souspire, plains et pleure – Gilles Binchois 04’48 17 Lamento sanctæ matris ecclesiæ Constantinopolitanæ – Guillaume Du Fay 03’19 18 Op eenen tijd in minen zyn – Johannes Pullois 04’34

TT : 64’49 6 © 2011 Miel Pieters

Capilla Flamenca Marnix De Cat – contreténor et direction artistique

Tore Denys – ténor Lieven Termont – baryton Dirk Snellings – basse Jan Van Outryve – luth Liam Fennelly – viole de gambe et vielle Thomas Baeté – viole de gambe et vielle Piet Stryckers – viole de gambe Patrick Denecker – flûtes à bec www.capilla.be 7 Légendes des illustrations : Couverture : Simon Marmion, Adam et Ève au Paradis (détail), Livre des sept âges du monde, ca. 1455, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9047, fol. 1v

Notice : 1. Antoine de la Sale, La Sale, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9287-88, fol. 185v 2. Martin Le Franc, Champion des dames, , Bibliothèque nationale de France, Fr. 12476, fol. 98 3. Roman de Jean de Paris et Roman d’Appolonius, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9632-33, fol. 1r 4. Heures de Notre Dame, dites de Hennessy, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. II 158, fol. 5v 5. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 13v 6. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 34v 7. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 51r 8. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 174v 9. Traité sur l’oraison dominicale, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9092, fol. 9r 10. Jean de Wavrin, Roman de Gérard de Nevers, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9631, fol. 26v 8 Remerciements : Nous remercions Mmes Marie Cornaz et Sara Lammens, M. Bernard Bousmanne, ainsi que la Bibliothèque royale de Belgique et la Bibliothèque nationale de France.

Nous remercions également Mme Nadine Henrard (Université de Liège) pour la restauration et la traduction des textes en ancien français des plages 1, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 14, 15, 16, 17 ; M. Marc-Antoine Gavray (FNRS) pour la traduction des textes latins des plages 9, 11, 13, 17 ; M. Michiel Verweij (KBR) pour la traduction néerlandaise de tous les textes.

Production : Musique en Wallonie, ULg, quai Roosevelt 1B à 4000 Liège – Belgique (http://www.musiqueenwallonie.be) Enregistrement / Recording : décembre 2010 – janvier 2011, Chapelle Saint-Roch, Cloître Mariadal, Hoegaarden Prise de son / Sound Engineer : Jo Cops Montage / Editing : Marnix De Cat et Jo Cops Direction artistique / Project Director : Marnix De Cat Graphisme / Lay out : Valérian Larose

La Capilla Flamenca bénéficie du soutien des autorités flamandes.

Réalisé avec le concours du Ministère de la Communauté française de Belgique (Service général des Arts de la scène – Service Musique) 9 Travaillant comme l’appellent les chroniqueurs contemporains, elle acquiert ses titres de ESPRIS D’AMOURS noblesse. Pour satisfaire son goût du faste et justifier ses aspirations politiques, le Grand duc Miniatures flamandes d’Occident se tourne vers les meilleurs artistes de son temps. Féru de lettres antiques et de textes classiques, son fils Charles le Téméraire L’apogée du livre manuscrit poursuit cette quête du Beau. Le mécénat des ducs et de leurs épouses correspond à un type Âge d’or de l’enluminure flamande, le XVe de manuscrit bien défini, largement répandu : siècle marque un tournant dans l’histoire du des forts volumes le plus souvent couchés sur livre manuscrit. Le Siècle de Bourgogne s’inscrit parchemin en langue vernaculaire, copiés dans les églises gothiques, les retables braban- dans une bâtarde bourguignonne et pourvus çons, les splendeurs de la musique polypho- de nombreuses illustrations. Dans leur sillage, nique ou la peinture des Primitifs flamands. Mais les dignitaires de l’Ordre de la Toison d’or mais cette efflorescence artistique voit surtout l’essor également la noblesse d’épée, les ecclé- sans précédent dans les anciens Pays-Bas méri- siastiques, les bourgeois, les marchands et le dionaux de l’art de l’enluminure, la peinture des patriciat urbain, toutes les catégories sociales livres. De l’avènement de Jean sans Peur (1404) aisées ou presque, passent commande auprès à la mort de Marie de Bourgogne (1482), des de miniaturistes de talent. Des artistes comme villes opulentes comme Bruges, Gand, Aude- Liévin Van Lathem, Willem Vrelant, Jehan narde, Bruxelles, Valenciennes, Lille ou Tournai le Tavernier, le Maître de Wavrin ou Simon s’imposent comme de véritables pépinières de Marmion s’attèlent alors sans relâche à la copistes et de miniaturistes au centre d’une représentation d’ystoires. La réputation de ces production écrite d’une qualité exception- miniaturistes n’a rien à envier à l’époque aux nelle. Prince centralisateur et bibliophile averti, peintres Roger Van der Weyden, Hans Memling Philippe le Bon, troisième héritier de Bourgogne ou les frères Van Eyck. de la maison de Valois, donne une impulsion définitive aux arts du livre sous toutes ses formes. Par ailleurs, le XVe siècle correspond à l’émer- Depuis plusieurs années, la « lettre » n’est plus gence d’écrits inédits ou jusque là moins dif- l’apanage des religieux. Avec l’Asseuré ou le fusés. Même si les ouvrages de dévotion restent 10 1. Antoine de la Sale, La Sale, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9287-88, fol. 185v de mise, le monde laïc s’instruit alors dans des envier aux bestiaires, aux fables ou aux ency- chroniques, des chansons de geste, des épo- clopédies. Leurs allégories, leurs descriptions pées chevaleresques, des romans ou des traités des contrées inconnues mettent en scène cynégétiques. Au fil des pages, les lecteurs quantité de monstruosæ gentes, comme les plongent au cœur d’un imaginaire médiéval Himanopodes marchant sur les genoux, les peuplé de héros et de légendes où Alexandre Cynocéphales, les Sciapodes dont la seule le Grand et Charlemagne côtoient Reynaert le jambe se termine par un pied gigantesque ou goupil, des anthropomorphes, des licornes et les Astomi sans bouche. des sirènes malveillantes. À l’aube du XVe siècle, le marché du livre Loin de l’idée, tenace mais inexacte, d’un passe aux mains des laïcs. Désormais bien orga- univers médiéval dominé uniquement par le nisée, la production des manuscrits échappe « fait » religieux et la mystique, la littérature aux monastères pour s’installer dans les villes. de l’époque recèle quantité d’ouvrages Des gildes se forment pour établir des statuts profanes, devenus depuis des références et imposer des obligations, liées notamment obligées du patrimoine européen. On peut en à la durée de l’apprentissage et à l’obtention citer quelques-uns comme l’Histoire de Jason, de la maîtrise. À Bruges, la gilde de Saint-Jean les Douze Dames de Rhétorique de Georges l’évangéliste, fondée en 1454 à l’abbaye Chastellain, le Décameron de Boccace, les d’Eeckhout, regroupe outre les miniaturistes, Chroniques de Hainaut traduites par Jean toutes les personnes concernées par le marché Wauquelin, le Livre du Roy Modus ou de la du livre. Les parcheminiers se mêlent aux relieurs Royne Ratio d’Henri de Ferrières, le Renaud et aux copistes. Dans la plupart des autres de Montauban ou encore les Métamorphoses métropoles comme Gand ou Bruxelles, les d’Ovide. La plupart de ces récits font la part enlumineurs des pays de par-delà rejoignent les belle aux faits historiques et aux préceptes Métiers de peintres, de verriers, de tapissiers ou didactiques ou philosophiques mais portent de sculpteurs. Après paiement d’une cotisation, aussi une part importante de merveilleux. Des ils ont le droit d’utiliser des matériaux coûteux textes comme l’Épître d’Othéa de Christine comme l’or, l’argent, l’azur et toutes couleurs de Pizan ou l’Image du monde de Gossuin de fines pour autant que icelle enluminure soit Metz par exemple offrent alors aux miniatu- faicte sur papier, parchemin, velin ou avortin, ristes un corpus d’êtres fabuleux qui n’a rien à et non autrement. Quelques privilégiés parvien- 12 nent à se soustraire à ce cadre rigide et entrent au service d’un prince, avec le titre envié de varlets de chambre. En réalité, la production des codices répond à une pluralité de cas d’espèces. Pour des commandes de prestige, plusieurs collaborateurs peuvent se partager le travail, mais certains préfèrent travailler seuls de façon itinérante. D’autres se fixent dans les grandes villes en s’appuyant sur des apprentis. Dans le même temps, les livres circulent. Copiés en un endroit, ils peuvent être peints dans un autre, au gré du commanditaire. En aval, les libraires disposent souvent sur leurs étals ou dans leur échoppe de manuscrits prêts à la vente pour satisfaire rapidement une clientèle de plus en plus diversifiée. Des ouvrages courants, comme les livres d’heures ou les traités de dévotion, se font parfois en série d’après des modèles entendus auxquels il suffit d’apporter des aménagements de détail en fonction des acheteurs. Reste que pour l’essentiel, l’enlumi- nure dans les Flandres au XVe siècle se distingue par des artistes hors du commun qui mettront leur talent et leur imagination au service de textes novateurs. Ils feront de ces décennies une des périodes marquantes de la peinture occidentale.

Bernard BOUSMANNE

13 Une fameuse miniature : Du Fay et Binchois anglaise trouva un écho des plus autorisés quelque trente ans plus tard, sous la plume du principal théoricien de la musique d’alors, Jean Au cœur de ce programme se trouvent deux Tinctoris, qui précise : « la discipline de notre musiciens immortalisés l’un à côté de l’autre par une mémorable miniature : Guillaume Du musique a pris un développement si merveilleux Fay et Gilles Binchois [Illustration 2]. qu’elle semble être un art nouveau. On consi- dère que le fondement et l’origine de cet art nouveau […] se trouvaient chez les Anglais, Vers 1430 se produisit dans le monde musical avec Dunstable à leur tête ; ses contemporains européen une évolution dont deux contem- furent, en France, Dufay et Binchois, suivis porains ont relevé l’importance. Le premier immédiatement par les modernes Ockeghem, de ces témoignages apparaît dans un vaste Busnois, Regis et Caron ». poème dédié vers 1440 au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le Champion des dames de Martin Le Franc. Au sein d’un long débat entre Au-delà de la richesse et de la rareté des deux protagonistes du poème qui s’affrontent informations fournies par les six strophes de sur la question de la décadence ou du pro- Martin Le Franc sur la musique du début du grès de la civilisation, « l’Auteur », défenseur XVe siècle, leur célébrité dans l’histoire de de la seconde thèse, humaniste, prend pour la musique a été démultipliée par une des exemple l’art musical. Il souligne notamment copies du poème. Dans le second manuscrit que les artistes qui, comme « Tapissier, Carmen, offert à Philippe le Bon, copié à Arras en 1451 Cesaris », avaient ébahi « tout Paris » au début par un clerc qui avait auparavant chanté à du siècle, « onques jour ne deschanterent [ne la chapelle pontificale de au côté de chantèrent en polyphonie] / En melodie de Guillaume Du Fay, la strophe citant Du Fay et tel chois […] / Que G. du Fay et Binchois », car Binchois est ornée d’une miniature qui repré- ces derniers « ont nouvelle pratique / De faire sente les deux compositeurs en pleine discus- frisque concordance [une harmonie joyeuse] sion. Reproduite dans la plupart des histoires de […] / Et ont pris de la contenance / Angloise la musique, cette image est le premier véritable et ensuÿ [suivi] Dunstable », ce qui « Rend leur portrait de musiciens de l’histoire. En représen- chant joyeux et notable ». Cette évocation tant (avec une légende explicative) « maistre poétique des innovations de deux composi- Guillaume Du Fay » à côté d’un orgue et (sim- teurs nés vers 1400 et influencés par la musique plement) « Binchois », nonchalamment appuyé 14 2. Martin Le Franc, Champion des dames, Paris, Bibliothèque nationale de France, Fr. 12476, fol. 98 sur une harpe, le peintre fait manifestement forme brève et répétitive du , organisé allusion à la production et à la réputation des en quelques phrases de durée équivalente deux comparses. Tous deux s’illustrèrent dans et clairement délimitées par des cadences, tous les genres musicaux de leur temps, aussi ainsi qu’une élégante ligne vocale supérieure, bien profanes que religieux, mais Binchois fut à la mélodie généralement conjointe et aux avant tout le maître de la chanson courtoise, rythmes fluides et réguliers, presque toujours pratiquée dans les chambres princières en ternaires et souvent dansants. De ce répertoire compagnie des instrumentistes de la cour – ressort une impression de douce gaieté qui ne dont les « harpeurs », ou harpistes –, tandis que peut que rappeler la « frisque concordance » et Du Fay, chanoine de , ne cessa de le « chant joyeux » évoqués par Martin Le Franc. composer, tout au long de sa vie, des et des messes dont l’ampleur et l’inspiration rythment la création musicale du XVe siècle. Les textes mis en musique ne célèbraient certes pas tous l’amour courtois sur un mode aussi joyeux et serein que dans La plus jolie et Les miniatures musicales des chansons la plus belle de Nicolas Grenon, ou dans les « bourguignonnes » « chansons de mai » que l’on composait pour les fêtes célébrant le retour du printemps, C’est dans l’environnement de la cour de Phi- comme Or sus, amans. Mais pour chanter les lippe le Bon que la chanson sur texte français tourments du dépit amoureux, l’expression connut un nouvel âge d’or, autour du principal musicale demeurait contenue dans un registre compositeur de la cour à compter de 1430 doucement mélancolique, qui devint avec environ, Gilles de Binche dit Binchois, et de plu- le temps (et le vieillissement du duc et de son sieurs de ses collègues (Nicolas Grenon, Pierre entourage ?) la tonalité poétique et musicale Fontaine, Richard de Bellengues dit Cardot). dominante des chansons en vogue. Cet art souvent qualifié de « chanson bourgui- gnonne » par les musicologues émergea dès Musique religieuse et politique les années 1420. Il se caractérise globalement par une simplification du discours musical, qui avait atteint autour de 1400 des sommets de Tous les compositeurs du XVe siècle, y compris complexité, notamment en matière de rythme ceux qui n’ont laissé à la postérité que des et de notation. Le nouveau style privilégie, lui, la chansons d’amour, gagnaient leur vie en chan- 16 tant lors de services religieux quotidiens, au Ce mélange d’éléments religieux et profanes, sein de petits chœurs dont les plus prestigieux produisant une multiplication des niveaux de étaient les chapelles princières, à commencer lecture des œuvres, devint à cette période un par celle de Philippe le Bon, dont une miniature principe central de la composition musicale. des années 1450 a conservé l’image [Illustration À partir de 1460 ou peu avant, les plus grands compositeurs européens se mirent ainsi à com- 9]. Cet environnement est directement évoqué poser des messes sur le thème de L’homme par une chanson humoristique de Robert armé. Comme le laisse entendre la chanson Morton, compositeur anglais de la chapelle de de Morton, cette monodie d’une origine Philippe le Bon, qui superpose une mélodie alors inconnue, dont le texte est un appel aux armes, fameuse, le thème de L’homme armé, et un semble avoir été associée avec les appels à la rondeau adressé à un autre chantre de la cha- reconquête de Constantinople. La messe de pelle, nommé Simon Le Breton, ironiquement Du Fay fut sans doute une des toutes premières décrit en combat singulier contre le Grand Turc. composées sur ce thème.

Dans les années qui suivirent la prise de Contrairement à son collègue Binchois, Constantinople par les Turcs (1453), les princes qui demeura fidèle à la cour de Bourgogne chrétiens multiplièrent les promesses de croi- pendant un quart de siècle, Guillaume Du Fay multiplia les voyages, servant plusieurs princes sade, comme lors du fastueux Banquet du italiens, la chapelle du pape à Rome et celle Faisan organisé à cette intention en 1454 par du duc de Savoie, avant de se retirer peu Philippe le Bon à Lille. La Lamentation sur la avant 1460 dans l’église où il avait été formé : chute de Constantinople de Du Fay ne fut sans la cathédrale de Cambrai. Il y composa son doute pas chantée alors, mais le compositeur troisième et dernier Ave Regina cælorum. en était suffisamment fier pour écrire à Piero Cette œuvre conçue pour être chantée autour de’ Medici à Florence : « j’ai fait cet an passé du lit de mort du compositeur demeure une quatre lamentations de Constantinople qui sont des plus poignantes expressions musicales des assez bonnes ». La seule de ces lamentations aspirations et des angoisses les plus intimes d’un qui nous a été conservée combine un poème homme de ce temps. français à un cantus firmus tirés des Lamenta- tions de Jérémie. David FIALA 17 is geletterdheid niet meer enkel een aange- legenheid van religieuzen. Met de Asseuré of ESPRIS D’AMOURS de Travaillant zoals eigentijdse kroniekschrijvers hem noemen, verwerft deze haar adelbrieven. Miniatures flamandes Om aan zijn gevoel voor pracht te voldoen en zijn politieke aspiraties te rechtvaardigen De grote bloeiperiode van het handschrift wendt de Grand Duc d’Occident zich tot de beste kunstenaars van zijn tijd. Bezeten van de klassieke literatuur vervolgt Filips’ zoon Karel de De 15de eeuw, de Gouden Eeuw van de Stoute deze zoektocht naar het Schone. Het Vlaamse miniatuur, vormt een keerpunt in de mecenaat van de hertogen en hun echtge- geschiedenis van het handschrift. De Bourgon- notes betrof een wel omschreven type hand- dische Eeuw is terug te vinden in de gotische schrift dat nu ook een grote verbreiding krijgt: kerken, de Brabantse retabels, de pracht van de polyfone muziek of in de schilderkunst van kloeke volumes, meestal van perkament in de de Vlaamse Primitieven. Maar dit feest der volkstaal, geschreven in de Bourgondische bas- kunsten is vooral getuige van een bloei zonder tarda en voorzien van talrijke illustraties. In hun weerga van de miniatuurkunst in de Zuidelijke voetspoor bestellen de leden van de Orde van Nederlanden, de schilderkunst in het boek. het Gulden Vlies, maar ook van de krijgsadel, Van het aantreden van Jan Zonder Vrees de kerkelijke hoogwaardigheidsbekleders, (1404) tot de dood van Maria van Bourgondië rijke burgers, kooplieden en het stedelijk patri- (1482) blijken rijke steden als Brugge, Gent, ciaat, vrijwel alle sociale groepen in welstand, Oudenaarde, Brussel, Valenciennes, Rijsel of handschriften bij getalenteerde miniaturisten. Doornik ware kweekvijvers van kopiisten en Kunstenaars als Lieven van Lathem, Willem Vre- miniaturisten in een boekproductie van uitzon- lant, Jan De Tavernier, de Meester van Wavrin derlijke kwaliteit. Filips de Goede, derde hertog of Simon Marmion werken onophoudelijk aan van Bourgondië uit het Huis Valois, was zowel het illustreren van ystoires. De reputatie die een vorst die de macht in zijn landen trachtte deze miniaturisten genoten was destijds verge- te centraliseren als een rasechte bibliofiel: hij lijkbaar met die van schilders als Rogier van der geeft een definitieve impuls aan de kunst van Weyden, Hans Memling of de gebroeders Van het boek in al zijn vormen. Sinds enkele jaren Eyck. 18 3. Roman de Jean de Paris et Roman d’Appolonius, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9632-33, fol. 1r Overigens zien in de 15de eeuw enkele niet de Épître d’Othéa van Christine de Pizan of eerder verspreide teksten het licht. Ook al de Image du monde van Gossuin de Metz bij- blijven devotionele titels van belang, het leken- voorbeeld bieden de miniaturisten een geheel publiek vermeit (en vormt) zich in kronieken, van fabelwezens dat de vergelijking met de ridderepen, romans of jachttractaten. De lezers bestiaria, de fabels en de encyclopedieën duiken in de wereld van de middeleeuwse ruimschoots kan doorstaan. De allegorieën en verbeelding vol helden en legenden waar beschrijvingen van vreemde landen die hierin Alexander en Karel de Grote zij aan zij staan voorkomen, voeren een grote hoeveelheid met Reinaert de Vos, antropomorfe wezens, monstruosae gentes ten tonele, zoals de Hima- eenhoorns of kwaadwillende sirenen. nopoden die op hun knieën lopen, de Cyno- cephalen, de Sciapoden die slechts één been hebben, die uitloopt op een enorme voet, of Verre van het klassieke, maar onvolledige nog de Astomi die geen mond hebben. idee van een middeleeuws wereldbeeld dat door het religieuze en mystieke ‘feit’ gedo- mineerd werd, bevat de literatuur van deze Aan het begin van de 15de eeuw komt de periode een hele reeks profane werken die handel in boeken in handen van leken. De sindsdien standaardwerken van het Europees boekproductie ontsnapt aan de kloosters en patrimonium geworden zijn. Om er enkele te vestigt zich in de steden, waar ze voortaan citeren: de Histoire de Jason, de Douze Dames goed georganiseerd wordt. Er vormen zich de Rhétorique van Georges Chastelain, de gilden om de statuten vast te stellen en ver- Decamerone van Boccaccio, de Chroniques plichtingen op te leggen, verbonden, met de Hainaut in hun vertaling door Jean Wau- name, aan de duur van de leertijd en het ver- quelin, het Livre du Roy Modus ou de la Royne krijgen van het statuut van meester. In Brugge Ratio van Henri de Ferrières, de Renaud de groepeert het gilde van Sint-Jan-de-Evangelist, Montauban of nog de Metamorphoses van in 1454 in de abdij van Eeckhout gesticht, Ovidius. Het merendeel van deze teksten buiten de miniaturisten alle personen die bij het bevatten een behoorlijk gehalte aan historische boekbedrijf betrokken zijn. Perkamentbereiders feiten en didactische of filosofische leerstel- komen hier samen met boekbinders en kopi- lingen, maar bevatten ook een belangrijk isten. In de meeste andere metropolen, zoals aandeel aan wonderbaarlijks. Teksten zoals Gent of Brussel, vervoegen de miniaturisten 20 van de pays de par-delà de schilders, glas- te brengen in functie van de wensen van de kunstenaars, tapijtwerkers of beeldhouwers. Na kopers. Hoe dan ook, de miniatuurkunst in de betaling van een lidgeld hebben ze het recht Zuidelijke Nederlanden in de 15de eeuw onder- kostbare materialen te gebruiken, zoals goud, scheidt zich door enkele uitzonderlijke kunste- zilver, azuur en ‘alle fijne kleuren’ voor zover naars die hun talent en verbeelding in dienst ‘deze miniatuur gemaakt wordt op papier, per- stellen van nieuwe en innovatieve teksten. Het kament, velijn en niet anders’. Enkele geprivile- is aan hen te danken dat deze decennia een gieerden slagen erin zich aan dit strikte kader blijvende invloed hebben nagelaten op de te onttrekken en treden in dienst van een vorst, westerse schilderkunst. met de titel van ‘kamerknecht’. In werkelijkheid beantwoordt de productie van de codices Bernard BOUSMANNE aan een veelheid van typegevallen. Voor pres- Vertaling : Michiel Verweij tigeopdrachten kunnen verscheidene mede- werkers het werk onderling verdelen, maar anderen geven er de voorkeur aan alleen te werken, op een tocht van de ene stad naar de andere. Weer anderen vestigen zich in de grote steden en maken gebruik van leerlingen. Op hetzelfde moment circuleren de boeken. Op de ene plaats gekopieerd, kan de verluch- ting, naar smaak van de opdrachtgever, op een andere plaats worden uitgevoerd. Boven- dien beschikken de boekhandelaars in hun winkels vaak over handschriften die gereed zijn voor de verkoop om zo snel aan de behoefte an een steeds sterker gediversifieerd publiek te voldoen. Courante werken zoals getijden- boeken of devotietractaten worden soms in serie vervaardigd naar vaste modellen, waarbij het volstaat om enkele kleine wijzigingen aan 21 Een beroemde miniatuur: Du Fay en Binchois en Dunstable gevolgd) , wat ‘Rend leur chant joyeux et notable’ (hun kunst aangenaam en opmerkelijk maakt). Deze vermelding van de Centraal in dit programma staan twee musici vernieuwing door deze twee componisten die die ook in een bekende miniatuur naast elkaar ca. 1400 geboren werden en beide door de vereeuwigd werden: Guillaume Du Fay en Gilles Binchois [Beeld 2]. Engelse muziek werden beïnvloed, kreeg ruim dertig jaar later een vervolg toen de belang- rijkste muziektheoreticus van dat moment, Rond 1430 voltrok zich in de Europese muziek , stelde: ‘de kunst van onze een evolutie waarvan het belang al door muziek heeft een zo wonderlijke ontwikkeling twee tijdgenoten werd opgemerkt. De eerste gekend dat ze zelfs geheel nieuw lijkt. Men getuigenis hiervan is te vinden in Champion des zegt dat het begin van deze nieuwe kunst […] dames van Martin Le Franc, een lang gedicht bij de Engelsen gevonden moet worden, met dat ca. 1440 aan Filips de Goede, hertog van Dunstable als voornaamste; diens tijdgenoten Bourgondië, werd opgedragen. Tijdens een in Frankrijk waren Dufay en Binchois, onmiddel- lange discussie tussen twee protagonisten lijk gevolgd door de hedendaagse Ockeghem, over de vraag of de beschaving vooruit- dan Busnois, Regis en Caron’. wel achteruitgaat, neemt de ‘Auteur’, die als humanist de eerste stelling verdedigt, de muziek als voorbeeld. Hij benadrukt daarbij vooral dat Afgezien van de rijkdom en het zeldzaam de kunstenaars die aan het begin van de eeuw karakter van de gegevens in de zes strofen van ‘heel Parijs’ hadden verbaasd, zoals ‘Tapissier, Martin Le Franc over de muziek aan het begin Carmen, Cesaris’, ‘onques jour ne deschan- van de 15de eeuw, wordt de faam van deze terent / En melodie de tel chois […] / Que G. twee componisten in de muziekgeschiedenis du Fay et Binchois’ (elke dag enkel zongen / nog vergroot door één van de kopieën van dit op een polyfone melodie […]/ van G. du Fay gedicht. In het tweede handschrift van deze en Binchois), want deze laatsten ‘ont nouvelle tekst dat aan Filips de Goede werd aange- pratique / De faire frisque concordance […] / boden en dat in 1451 in Atrecht werd gekopi- Et ont pris de la contenance / Angloise et ensuÿ eerd door een geestelijke die eerder zij aan zij [suivi] Dunstable’ (hebben een nieuwe manier met Guillaume Du Fay in de pauselijke kapel in / om een vreugdevolle harmonie te maken Rome gezongen had, is de strofe waarin Du Fay […] / en hebben naar Engelse wijze gewerkt / en Binchois vermeld worden, versierd met een 22 4. Heures de Notre Dame, dites de Hennessy, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. II 158, fol. 5v miniatuur die de twee componisten in discussie als het ‘Bourgondische chanson’ aanduiden, voorstelt. Deze afbeelding die in de meeste verschijnt vanaf de jaren 1420. Globaal gezien muziekgeschiedenissen voorkomt, is het eerste kenmerkt dit chanson zich door een vereen- echte portret van musici in de geschiedenis. voudiging van het muzikale idioom dat rond Door ‘maistre Guillaume Du Fay’ (met legenda) 1400 een hoogtepunt aan complexiteit had naast een orgel voor te stellen en (simpelweg) bereikt, zeker in ritme en notatie. De nieuwe ‘Binchois’, nonchalant op een harp leunend, stijl geeft de voorkeur aan de korte en zich maakt de miniaturist duidelijk allusie op de pro- steeds herhalende vorm van het rondeau, in ductie en de reputatie van de twee personen. enkele frasen van gelijke lengte en duidelijk Beiden hebben alle genres van de toenmalige begrensd door cadensen, alsmede aan een muziek beoefend, profaan en religieus, maar elegante melodische lijn voor de bovenstem, Binchois was voor alles de meester van het hoofse lied dat in de vertrekken van vorsten een meestal samenvallende melodie en een samen met hofinstrumentalisten (zoals de vloeiend en regelmatig, vrijwel altijd drieledig harpisten) werd uitgevoerd. Du Fay, kanunnik en vaak dansend ritme. Dit repertoire geeft een in Kamerijk, heeft daarentegen zijn hele leven indruk van lichte vrolijkheid dat meteen aan de motetten en missen gecomponeerd die door ‘frisque concordance’ en de ‘chant joyeux’ hun omvang en inspiratie de hele muziekcre- van Martin Le Franc herinnert. atie van de 15de eeuw beïnvloedden. De op muziek gezette teksten bezongen zeker De muzikale miniaturen van de ‘Bourgondi- niet allemaal de hoofse liefde op een zo vrolijke sche’ chansons en serene modus als in La plus jolie et la plus belle van Nicolas Grenon of in de ‘mei-liederen’ Juist in de omgeving van het hof van Filips de die men componeerde voor de feesten voor Goede kende het chanson op Franse tekst een de terugkeer van de lente zoals Or sus, amans. nieuwe hoogbloei en wel rond de belangrijkste Om aan de teleurstelling in de liefde uiting te componist van het hof vanaf ca. 1430, Gilles de geven volgde de muzikale expressie een licht Binche (bekend als Binchois) en verscheidene melancholiek register dat geleidelijk (met het van zijn collega’s (Nicolas Grenon, Pierre Fon- ouder worden van de hertog en zijn omge- taine, Richard de Bellengues ook wel genoemd ving?) de dominante poëtische en muzikale Cardot). Deze kunst die de musicologen vaak toonaard van deze chansons zou worden. 24 Religieuze en politieke muziek die tamelijk goed zijn.’ De enige van deze wee- klachten die tot ons is gekomen combineert een Frans gedicht met een cantus firmus uit de Alle componisten uit de 15de eeuw, inclusief Klaagliederen van Jeremia. diegenen die enkel liefdesliederen hebben nagelaten, verdienden hun levensonderhoud door in kleine koorensembles te zingen tijdens Dit mengsel van religieuze en profane de dagelijkse religieuze plechtigheden. De elementen waarbij de niveaus om deze meest prestigieuze hiervan waren die aan het muziekstukken te lezen toenemen, wordt in hof, te beginnen bij die van Filips de Goede: deze periode een centraal principe in de pro- een miniatuur uit de jaren 1450 toont hiervan ductie van muziek. Vanaf 1460 of kort daarvoor een beeld [Beeld 9]. Dit milieu wordt op directe begonnen de grootste Europese compo- wijze opgeroepen in een humoristisch lied van nisten missen te schrijven op het thema van Robert Morton, een Engelse componist van de L’homme armé. Zoals het lied van Morton doet kapel van Filips de Goede, die in zijn lied een op vermoeden, lijkt dit monodische lied van onbe- dat moment zeer bekende melodie, L’homme kende herkomst, waarvan de tekst een oproep armé, als bovenlijn plaatst op een rondeau, dat tot de wapens is, verbonden met de oproepen tot een andere zanger van de kapel gericht is, tot herovering van Constantinopel. De mis van Simon Le Breton, die op ironische wijze in duel Du Fay was waarschijnlijk één van de allereerste met de Grote Turk beschreven wordt. die op dit thema werden gebouwd.

In de jaren na de val van Constantinopel In tegenstelling tot zijn collega Binchois, die (1453) deden de christelijke vorsten tal van bijna een kwart eeuw trouw bleef aan het geloften om een kruistocht te houden, zoals Bourgondisch hof, verbleef Guillaume Du Fay Filips de Goede in 1454 in Rijsel tijdens het geregeld in het buitenland en was hij in dienst bekende Banket van de Fazant (Banquet du van verschillende Italiaanse hoven, zoals de Faisan). De Lamentation sur la chute de Con- pauselijke kapel in Rome en de kapel van de stantinople van Du Fay werd mogelijk niet op hertog van Savoye. Kort voor 1460 keerde hij dat moment gezongen, maar de componist terug naar de kerk waar hij zijn vorming had was er zo tevreden over dat hij aan Piero de’ genoten: de kathedraal van Kamerijk. Hier Medici in Firenze schreef: ‘ Ik heb dit jaar vier componeerde hij zijn derde en laatste Ave weeklachten voor Constantinopel gemaakt, Regina cælorum. Dit werk dat bedoeld was 25 om aan het sterfbed van de componist te worden gezongen, blijft één van de meest aangrijpende muzikale uitdrukkingen van de meest intieme ambities en de angsten van een persoon uit deze tijd.

David FIALA Vertaling : Michiel Verweij

26 5. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 13v their monopoly on literature; during the reign of the Asseuré or Travaillant, as contemporary ESPRIS D’AMOURS chroniclers dubbed Philip the Good, it acquired noble status. To satisfy his taste for splendour Miniatures flamandes and justify his political aspirations, the Grand duc d’Occident turned to the best artists of the day. His son too, , learned in The Apogee of the Manuscript ancient languages and classical works, pursued this quest for beauty. The dukes and their wives Golden age of Flemish miniature painting, patronised a particular kind of manuscript, the fifteenth century marked a turning point widely appreciated at the time: hefty tomes in the history of manuscripts. The Siècle de of parchment, most often composed in the Bourgogne produced many artistic splendours, vernacular, copied into Burgundian dialect from Gothic churches and polyphonic music and containing numerous illustrations. Following to the altarpieces of Brabant and paintings of their example, not only dignitaries of the Order the Flemish Primitives. Nowhere however was of the Golden Fleece, but also knights, cler- this artistic effervescence so marked as in the gymen, members of the bourgeoisie and the unprecedented development in the Southern urban aristocracy; all in fact – or almost all – the Netherlands of the art of miniature painting – social classes took to commissioning works from the painting of books. From the accession of talented miniaturists. Artists such as Lievin van John the Fearless, duke of Burgundy, in 1404 to Lathem, Willem Vrelant, Jehan le Tavernier, the the death of Mary of Burgundy in 1482, wealthy Master of Wavrin and Simon Marmion worked towns such as Bruges, Ghent, Oudenaarde, ceaselessly to satisfy the demand for ystoires. Brussels, Valenciennes, Lille and Tournai were The reputation of that these miniaturists enjoyed centres of a literary production of exceptional during this time easy rivalled that of painters quality and the breeding grounds of copy- such as Roger Van der Weyden, Hans Memling ists and miniaturists. Philip the Good, the third or the Van Eyck brothers. Valoisian heir to Burgundy, reputed for his centralising politics and love of books, gave The fifteenth century also saw new or until notable impetus to all aspects of book art. For then little known texts enter into widespread some time already, the clergy had been losing circulation. If devotional works continued to be 28 6. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 34v appreciated, the lay population increasingly descriptions of unknown countries involve many drew knowledge from chronicles, chansons monstruosæ gentes: Himanopodes who walk de geste, chivalrous epic poems, novels and on their knees, dog-headed Cynocephalos, hunting treatises. This type of literature plunged Sciapodes with singles legs ending in oversized its readers into a world of heroes and legends feet, Astomi without mouths, etc. where Alexander the Great and Charlemagne consorted with Reynard the Fox, hominoids, From the early fifteenth century onwards, unicorns and evil sirens. book manufacture and marketing became an increasingly lay affair. Towns took the Far from the tenacious but inexact idea of a place of monasteries as the principal centres medieval universe dominated by religious and of production and the well organised urban mystical elements, the literature of the time book market thrived. Guilds were formed to included many profane works which have since establish statutes and impose obligations, become indispensable references for medieval notably concerning the length of apprentice- European history. Amongst these figure the ships and the obtaining of the master’s degree. Jason story, Georges Chastellain’s Les Douze The members of the Bruges based Guild of Dames de Rhétorique, Boccacio’s Decameron, St. John the Evangelist, founded in 1454 at The Chronicles of Hainaut translated by Jean Eeckhout abbey, included all kinds of people Wauquelin, Henri de Ferrières’ Livre du Roy involved in book production and marketing: Modus ou de la Royne Ratio, Renaud de parchment-makers, book-binders, copyists, Montauban and Ovid’s Metamorphosis. The miniaturists, etc. In most of the other towns, such majority of these works place certainly place as Ghent or Brussels, the miniaturists of the pays importance on historical facts and didactic de par-delà joined craft guilds representing and/or philosophical precepts, but they also painters, glass-blowers, tapestry-makers and contain a good dose of marvelousness. Texts sculptures. The subscription fee gave them the such as Christine de Pizan’s Épître d’Othéa right to use expensive materials such as gold, or Gossuin de Metz’s Image du monde for silver, azure, and all “high quality colours (toutes example offered miniaturists a repertoire couleurs fines)”, as long as “the miniatures were of fabulous beings quite equal to those made on paper, parchment, calf or pig skin, provided by the best fables, bestiaries and and nothing else (icelle enluminure soit faicte encyclopedias of the time. Their allegories and sur papier, parchemin, velin ou avortin, et non 30 autrement)”. A lucky few managed to liberate themselves from this rigid framework and enter the service of princes, thus acquiring the envi- able status of varlet de chambre. In point of fact, the production of codices was a varied affair. For prestigious commissions, for example, it was not unusual for several miniaturists to collaborate on a single manuscript. Others preferred to work alone, moving from place to place. Others still established workshops in the large towns by employing apprentices. At the same time, the books circulated. Copied in one place, they were often painted in another, according to the wishes of the commissioner. Afterwards, book-sellers often displayed ready to be sold manuscripts on their stalls or in their booths in order to rapidly satisfy an increasingly diverse clientèle. Frequently produced books, such as livres d’heures or devotional treatises, were sometimes produced in series using staple models and then modified according to the wishes of individual buyers. The essential point is that the unusual talents of the Flemish miniatur- ists who invested their talents and imagination in illustrating the original and innovative texts that flourished during the fifteenth century made this period one of the summits of Western painting.

Bernard BOUSMANNE Translation : Anna Little 31 A Famous Miniature: Du Fay and Binchois stable (ont pris de la contenance / Angloise et ensuÿ [suivi] Dunstable)” with the result that their song was “joyous and remarkable”. Some thirty In the midst of this intense period of manu- years later, this poetic evocation of the innova- script production, a famous miniature immortal- tions of the two composers, born around 1400 ised, side by side, two musicians: Guillaume Du and influenced by English music, was echoed Fay and Gilles Binchois [Illustration 2]. by the principal music theorist of the time, Jean Tinctoris. According to him, “music underwent Around 1430, a change occurred in the at this time such a marvellous change that it world of European music, the importance seemed an entirely new art. The foundation, of which was immediately recorded by two the origin of this new art […] may be traced to contemporaries. The first of these accounts is the English, led by Dunstable; his contempo- contained in Martin Le Franc’s long poem, Le raries in France were Dufay and Binchois, who Champion des dames, dedicated to the duke were immediately followed by the modern of Burgundy, Philip the Good, around 1440. In composers Ockeghem, Busnois, Regis and the course of a long debate between the two Caron”. protagonists on the decadence or progress of civilisation, the “Auteur”, defender of progress, Besides the rare and rich insight into the music takes up the example of music. He argues that of the early fifteenth century that Martin Le while artists like “Tapissier, Carmen, Cesaris” had Franc’s six strophes provide, their celebrity in the astonished “all Paris” at the beginning of the history of music has been notably enhanced by century, “polyphonies and choice melodies one of the copies of the second the manuscript such as were sung by Du Fay and Binchois had offered to Philip the Good in which it figures. never been heard before their time (onques Made in 1451 by a cleric of Arras who had jour ne deschanterent / En melodie de tel previously sung in the pope’s chapel in Rome at chois […] / Que G. du Fay et Binchois)”; these the side of Guillaume Du Fay, the strophe men- two had “a new way of singing and creating tioning Du Fay and Binchois is here adorned joyous harmonies (ont nouvelle pratique / De with a miniature which represents the two com- faire frisque concordance)” and they sung “in posers in deep conversation. Frequently repro- the English style, following the example of Dun- duced in music history literature, this image is 32 7. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 51r in fact the earliest known musicians’ portrait. The music developed by these composers In representing (with explanatory captions) from the 1420s onwards, often entitled “maistre Guillaume Du Fay” besides an organ “chanson bourguinonne” by musicologists, is and (plain) “Binchois” leaning nonchalantly on characterised by a simplification of the type a harp, the painter manifestly alludes to both of musical composition which, around 1400, the production and the reputation of the two had reached a summit of complexity, notably musicians. Both were famed in their day for in terms of rhythm and notation. The new their skill in all the musical genres, profanes and style, on the contrary, favoured the brief and religious, but Binchois was above all known for repetitive form of the rondeau – organised his chansons courtoises – these were sung in in a few phrases of equal length, clearly the private rooms of princes, accompanied by delineated by cadences – as well as an court musicians who notably included harpists elegant high vocal line, generally characterised (harpeurs) –, while Du Fay, canon of Cambrai, by a conjunct melody and a smooth and dedicated much of his life to composing motets regular rhythmic development, almost always and masses, the scope and inspiration of which compound and often dancelike. The resulting contributed to shape fifteenth-century musical repertoire produces an impression of gentle creation. joyfulness which inevitably recalls the “frisque concordance” and the “joyful song” evoked by Martin Le Franc. The Musical Miniatures of the “Chansons Bour- guignonnes” Certainly, not all the texts put to music by these composers celebrated l’amour courtois It was while Gilles de Binche, known as as joyously and serenely as Nicolas Grenon’s La Binchois, occupied the function of first plus jolie et la plus belle or the songs composed composer at the court of Philip the Good for the spring festivals (“chansons de mai”) such that a new golden age dawned for French as Or sus, amans. Nevertheless, even when the songs. Employed at the court from around lyrics expressed the torments of disappointed 1430, Binchois worked in the company of love, the music remained contained to a gently Nicolas Grenon, Pierre Fontaine and Richard melancholic register – a register which in time de Bellengues, better known as Cardot. (and with advancing age of the duke and his 34 entourage?) became the dominant musical tation sur la chute de Constantinople was not and poetic tone of fashionable songs. sung during this feast, but the composer was sufficiently proud of it to have written to Piero Religious and Political Music de’ Medici in Florence: “I wrote this last year four rather good lamentations on Constanti- nople”. The only of these lamentations which All fifteenth-century composers, including has been conserved puts a French poem to those who only left love songs to posterity, the theme of a Cantus firmus taken from the earned their living by singing in the small choirs Lamentations de Jérémie. which accompanied the daily religious services. The most prestigious of these choirs belonged to princes’ chapels, starting with that of Philip This trend of mixing religious and profane the Good, an image of which is conserved in elements, producing as it did multiple levels a miniature painted in the 1450s [Illustration 9]. of interpretation, became during this period This environment is also evoked in a humoristic a central principle of musical composition. song composed by Robert Morton, an English From around 1460 – or a little before –, the composer attached to the chapel of Philip most important European composers took to the Good, which combined a then famous composing masses based on the theme of melody, the theme of L’homme armé, with an L’homme armé. As would suggest Morton’s ironical rondeau describing another cantor, humoristic song, this monody of unknown named Simon Le Breton, in single combat with origin, the text of which is a call to arms, seems the Great Turk. to have been associated with the appeals to recover Constantinople. Du Fay’s mass was probably one of the very first to be composed In the years which followed the taking of Con- on this theme. stantinople by the Turks (1453), many a promise to undertake a new crusade was uttered by Christian princes all over Europe. No exception Contrary to his colleague Binchois, who to the rule, Philip the Good organised in this remained faithful to the court of Burgundy cause the sumptuous Feast of the Pheasant, for a quarter of a century, Guillaume Du Fay held at Lille in 1454. Probably, Du Fay’s Lamen- travelled intensely and worked at the pope’s 35 chapel in Rome, that of the duke of Savoy and for several Italian princes before retiring, some time before 1460, to Cambrai cathedral where he had trained. He composed there his third and last Ave Regina cælorum. Conceived to be sung to him on his deathbed, this work remains one of the most poignant musical expressions of the aspirations and intimate anxi- eties of a man of his time.

David FIALA Translation : Anna Little

36 8. Livre d’heures, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. IV 145, fol. 174v endgültigen Impuls erhält die Buchkunst in all ihren Formen durch den sachkundigen Buch- ESPRIS D’AMOURS liebhaber Philippe den Guten, aus dem Hause Valois und dritter in der Erbfolge von Burgund, Miniatures flamandes der sein Herzogtum auf den Weg der Zentralisie- rung bringt. Seit mehreren Jahren schon ist das Die Blütezeit der Handschriften geschriebene Wort nicht mehr allein dem Klerus vorbehalten. Mit Erscheinen des „Asseuré“, des „Sicheren“ oder des „Travaillant“, wie ihn die Das XV. Jahrhundert, Blütezeit der flämischen zeitgenössischen Chronisten nennen, macht Buchmalerei, markiert einen Wendepunkt in sich das Buch einen Namen. Der „Grand Duc der Geschichte der Handschriften. Das „siècle de l’Occident“ wendet sich daher an die de Bourgogne“ spiegelt sich in gotischen Kir- besten Künstler seiner Zeit, um seinen Drang chen, Retablen aus Brabant, in der Pracht der nach Prunk und höfischer Pracht zufrieden zu polyphonen Musik oder der Altniederländischen stellen und seine politischen Ambitionen zu Malerei der sogenannten „Flämischen Primi- rechtfertigen. Als Liebhaber der Antike führt sein tiven“ wider. Sohn Karl der Kühne dieses Streben nach dem Schönen fort. Das Mäzenatentum der Herzöge und ihrer Gattinnen zielt auf einen genau Aber vor allem die Kunstgattung der definierten und weit verbreiteten Handschriften- Illumination, der Buchmalerei, erlebt in typus: mehrere Bände, die meist auf Pergament den Südniederlanden eine noch nie in Regionalsprache verfasst und in burgundi- erlebte künstlerische Blütezeit. Seit der scher Bastarda mit zahlreichen Abbildungen Thronbesteigung Johann Ohnefurchts im Jahre kopiert wurden. Fast alle wohlhabenden sozi- 1404 bis zum Tod Maria von Burgunds 1482 alen Schichten, Ordensträger des Ritterordens entwickeln sich reiche Städte wie Brügge, Gent, vom Goldenen Vlies, aber auch Schwertadel, Oudenaarde, Brüssel, Valenciennes, Lille oder Kleriker, Bürger, Kaufleute und städtische Patri- Tournai zu einer Talentschmiede für Kopisten archen geben im Zuge dieser Entwicklung ihre und Miniaturmaler und setzen sich als Zentrum Bestellungen bei begabten Miniaturmalern auf. einer Handschriftenherstellung au‰ergewöhn- Künstler wie Lievin Van Lathem, Willem Vrelant, licher künstlerischer Qualität durch. Ihren Jehan le Tavernier, le Maître de Wavrin oder 38 9. Traité sur l’oraison dominicale, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits, Ms. 9092, fol. 9r Simon Marmion setzen sich ohne Unterlass an Douze Dames de Rhétorique“ von Georges die Illustration von „ystoires“, Geschichten. Der Chastellain, das „Dekameron“ von Boccaccio, Ruf dieser Miniaturmaler steht in keiner Weise die von Jean Wauquelin ins Französische über- dem Ruhm von Malern wie Roger Van der setzten „Chroniques de Hainaut“ – Annales Weyden, Hans Memling oder den Brüdern Van historiae illustrium principum Hannoniae –, Eyck nach. das „Livre du Roy Modus ou de la Royne Ratio“ von Henri de Ferrières, der „Renaud Aber das XV. Jahrhundert steht gleichzeitig für de Montauban“ oder die „Metamorphosen“ das Aufkommen bisher unveröffentlichter oder von Ovide nennen. Die meisten dieser Erzäh- zumindest weniger verbreiteter Schriften. Selbst lungen tragen historischen Ereignissen oder wenn geistliche Werke weiterhin dominieren, erzieherischen und philosophischen Grund- so dienen den weltlichen Lesern nunmehr sätzen Rechnung, aber enthalten auch einen Chroniken, „chansons de geste“ – altfranzösi- Gro‰teil an fantastischen Elementen. So bieten sche Heldenepen –, Ritterepen, Romane oder beispielsweise Texte wie „l’Epitre d’Othéa“ von Abhandlungen über die Jagdkunst der eigenen Christine de Pizan oder „L’image du monde“ Bildung. Seite für Seite tauchen die Leser mitten von Gossuin aus Metz den Miniaturmalern einen in eine von Helden und Legenden bevölkerte Corpus von Fabelwesen, der den Bestiarien, mittelalterliche Phantasiewelt, wo Alexander den Fabeln oder Enzyklopädien in nichts nach- und Karl der Gro‰e neben Reineke Fuchs, steht. Ihre Allegorien und Beschreibungen von menschenähnlichen Gestalten, Einhörnern oder unbekannten Welten setzen zahlreiche „mons- boshaften Sirenen walten. truosae gentes“, Fabelwesen, in Szene, wie die auf den Knien laufenden Himanopoden, die Kynoképhale, menschenähnliche Gestalten mit Im Gegensatz zu einer immer noch weit ver- Hundekopf, die Skiapoden oder Schattenfü‰ler, breiteten Ansicht, nach der sich das Mittelalter deren einziges Bein in einem riesigen Fu‰ endet, allein durch Religion und Mystik definiert, weist den sie als Sonnenschutz benützen, oder die die Literatur dieses Zeitalters zahlreiche profane Astomi, indische Völkerschaften ohne Mund. Werke auf, die untrennbar mit dem europä- ischen Kulturgut verbunden sind. Als Beispiel lassen sich Texte wie „l’Histoire de Jason“ – „die Bei Anbruch des XV. Jahrhunderts geht der Geschichte von Jason“ –, oder das Traktat „Les Buchmarkt in weltliche Hände über. Da die 40 Herstellung von Handschriften nunmehr gut können sich mehrere Künstler die Arbeit teilen, organisiert ist, entgleitet sie der Kontrolle der während einige lieber von Stadt zu Stadt ziehen Klöster und lässt sich in den Städten nieder. Es und allein arbeiten. Wieder andere lassen entstehen Gilden, die Satzungen, vor allem in sich in Gro‰städten nieder, wo sie Lehrlinge Bezug auf Ausbildungsordnung und – dauer beschäftigen. Gleichzeitig sind Bücher im sowie den Erhalt des Meistertitels festlegen. So Umlauf: an einem Ort kopiert, können sie an versammelt die 1454 in der Eeckhout Abtei in einem anderen gemalt worden sein, ganz so Brügge gegründete Gilde Johannes des Evan- wie es der Auftraggeber wünscht. In der Folge gelisten unter ihrem Dach nicht nur Miniatur- bieten Buchhändler in ihren Auslagen oder in maler, sondern alle am Buchmarkt beteiligten ihren Buden direkt für den Verkauf angefertigte Personen. Pergamenter gesellen sich zu Handschriften einer immer vielfältigeren Kund- Buchbindern und zu Kopisten. In den meisten schaft an. Manchmal werden geläufige Werke, anderen gro‰en städtischen Zentren wie Gent wie Stundenbücher oder fromme Abhand- oder Brüssel gehören Buchmaler aus den lungen in Serie nach bekannten Modellen her- „pays de par-delà“, den südlichen Gebieten der Herzogtums Burgunds einschlie‰lich seiner gestellt, denen nur noch Änderungen in Form Freigrafschaft nunmehr zu den Berufsständen von Einzelheiten je nach Kundenwünschen der Maler, Glasmaler, Teppichweber oder zugefügt werden. Bildhauer. Bei Zahlung eines Mitgliedsbeitrages dürfen sie kostbare Materialien wie Gold, Silber, Festzuhalten bleibt, dass die Buchmalerei des Azurit und „alle feinen Farben“ („toutes couleurs XV. Jahrhunderts in Flandern hauptsächlich fines“) benützen, soweit „ihre Buchmalerei auf durch Ausnahmekünstler getragen wird, die ihr Papier, Pergament, Velin, und nichts anderem Talent und ihre Vorstellungskraft in die Dienste aufgetragen werde“ („icelle enluminure von Texten ganz neuer Art stellen. Ihnen ist es soit faicte sur papier, parchemin, velin ou zu verdanken, dass dieses Zeitalter zu einer avortin, et non autrement“). Einige besonders herausragenden Epoche der abendländischen Privilegierte entziehen sich diesen strengen Malerei geworden ist. Bedingungen indem sie als „Kammerdiener“ in den Dienst eines Prinzen treten. Eigentlich entspricht die Aufstellung von Kodizes einer Bernard BOUSMANNE Vielfalt von Möglichkeiten. Für Prestigeaufträge Übersetzung : Katharina Euzénat 41 Eine berühmte Miniaturmalerei : Du Fay und was ihren Gesang frohlockend und bemerkens- Binchois wert mache“. Diese poetische Anspielung an die künstlerischen Erneuerungen der beiden gegen 1400 geborenen und von der englischen In der Mitte unseres Programms findet sich Musik beeinflussten Komponisten fand ungefähr eine berühmte Miniaturmalerei, die zwei Musiker 30 Jahre später ein offizielles Echo in der Feder unsterblich machte: Guillaume Du Fay und des gro‰en Musiktheoretikers der damaligen Gilles Binchois [Bild 2]. Zeit, Jean Tinctoris, der ausführte: „Ihre wunder- bare Entwicklung der letzten Jahre hat unsere Um das Jahr 1430 erlebte die Musikwelt eine Musik zu einer neuen Kunstform werden lassen. Neuentwicklung, deren umfassende Bedeu- Ihre Grundlagen und ihre Herkunft liegen, mit tung zwei Zeitgenossen erkannt hatten. Die Dunstable an der Spitze, bei den Engländern; erste Zeugnisgabe darüber findet sich gegen deren Zeitgenossen waren Dufay und Binchois 1440 in einem langen Gedicht zu Ehren des in Frankreich und in unmittelbarer Folge die Herzogs von Burgund, Philipp des Guten, dem Modernen wie Ockeghem, Busnois, Regis und „Champion des Dames“ von Martin Le Franc. Caron.“ Im Laufe einer langwierigen Diskussion der beiden Helden des Gedichtes über die Frage Über den Reichtum und die Kostbarkeit der der Dekadenz oder des Fortschritts der Kultur Informationen hinaus, die uns die sechs Stro- bedient sich „der Autor“, als Verteidiger der phen von Martin Le Franc über die Musik des zweiten, humanistischen These, des Beispiels Anfangs des XV. Jahrhunderts liefern, verdankt der Gattung Musik. Er unterstreicht, dass Künstler sie ihren Ruhm innerhalb der Geschichte der wie „Tapissier, Carmen, Cesaris“ zu Beginn Musik einer der Kopien des Gedichtes. So ist des Jahrhunderts „ganz Paris“ „mit dem poly- in einer zweiten Handschrift, die Philippe dem phonen Gesang einer Melodie nach der Art Guten geschenkt wurde und in Arras 1451 von des Guillaume du Fay und Binchois in Staunen einem Kleriker ausgeführt wurde, der zuvor versetzt hätten“, denn die letzteren „prakti- in der päpstlichen Kapelle in Rom neben zierten eine neue froh gestimmte Harmonie“ Guillaume Du Fay gesungen hatte, die Strophe, und „hätten an Inhalt nach englischem Vorbild die auf Du Fay und Binchois anspielt, mit einer gewonnen, indem sie Dunstable gefolgt seien, Miniaturmalerei illustriert, die die beiden Kom- 42 ponisten in angeregter Unterhaltung darstellt. Dieses Bild, das bis heute in musikgeschichtli- chen Büchern immer wieder abgebildet wird, ist das erste wirkliche historische Musikerportrait. Der Maler stellt den in der Legende so bezeich- neten „Meister Guillaume Du Fay“ neben einer Orgel und „Binchois“ (so im Text) gelassen auf eine Harfe gestützt dar und spielt damit offen- sichtlich auf die Musikproduktion und den Ruf der beiden Komparsen an. Natürlich haben sich beide in allen, ob weltlichen oder geistli- chen, Musikgattungen ihrer Zeit einen Namen gemacht. Aber Binchois war zuallererst Meister der chanson courtoise, des höfischen Liedes, das mit fürstlichen Instrumentalisten, darunter die Harfenisten oder Harfenspieler, bei Hofe ausgeführt wurde, während Du Fray, Kanoniker aus Cambrai, sein ganzes Leben lang immer wieder Motetten und Messen komponierte, deren Umfang und Inspiration das musikalische Schaffen des XV. Jahrhunderts bestimmten.

Die musikalischen Miniaturen der „chansons bourguignonnes“

Mit Gilles de Binche, genannt Binchois, ab ungefähr 1430 wichtigster Hofkomponist im 10. Jean de Wavrin, Roman de Gérard de Nevers, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Umfeld Philipp des Guten, und mehreren seiner Cabinet des Manuscrits, Ms. 9631, fol. 26v Kollegen (Nicolas Grenon, Pierre Fontaine, 43 Richard de Bellengues, genannt Cardot) ponierte. Denn die musikalische Gestaltung der erlebte das französischsprachige Lied eine damals beliebtesten Lieder über die Pein einer neue Blütezeit. Diese in der Musikwissenschaft enttäuschten Liebe wurde nunmehr von einer oft als „chanson bourguignonne“ bezeichnete leichten Melancholie bestimmt, die mit der Zeit Kunstgattung tauchte in den Jahren 1420 auf. (und dem voranschreitenden Alter des Herzogs Sie zeichnet sich durch eine Vereinfachung und seines Umfeldes) zu der in Dichtung und der musikalischen Sprache aus, die um 1400 Musik vorherrschenden Tonart werden sollte. ihre höchste Komplexität, vor allem in Bezug auf Rhythmus und Notenschrift erreicht hatte. Im Gegensatz dazu bevorzugt der neue Stil Geistliche und politische Musik die kurze und sich wiederholende Form des Rondeau, welches in einigen von gleicher Alle Komponisten des XV. Jahrhundert, auch Dauer und klar voneinander durch Kadenzen diejenigen, die der Nachwelt nur Liebeslieder abgegrenzten Phrasierungen besteht und hinterlassen haben, verdienten ihren Lebensun- eine elegante obere Stimmlinie bevorzugt, terhalt mit Chorgesang während der täglichen deren Melodie sich meist harmonisch in den Gottesdienste. Zu den bedeutendsten dieser flie‰enden, regelmä‰igen Rhythmus eines Dreiertaktes einfügt, und tänzerisch angelegt kleinen Chöre gehörten höfische Kapellen, ist. In diesem Repertoire überwiegt der Eindruck zuallererst die Kapelle Philipp des Guten, von leichter Heiterkeit, die tatsächlich an den der eine Miniatur aus den Jahren 1450 erhalten von Martin Le Franc angesprochene „froh geblieben ist [Bild 9]. Auf diese Beschäftigung gestimmte Harmonie“ und den „frohlockenden spielt Robert Morton, englischer Komponist der Gesang“ erinnern. Kapelle Philipp des Guten, in einem humoristi- schen Lied direkt an: er verarbeitet die damals Natürlich feierten die vertonten Texte nicht berühmte Melodie des „L’homme armé“ – „der alle die Minne auf so eine frohsinnige und hei- Mann in Waffen“ – mit einem Rondeau, das tere, in sich ruhende Weise, wie in „La plus jolie einem anderen Vorsänger dieser Kapelle, et la plus belle“ von Nicolas Grenon, oder in Simon dem Bretonen, gewidmet ist, der hier den „chansons de mai“, Maienliedern wie „Or ironisch im Kampf gegen den ottomanischen sus, amans“, die man zum Frühlingsanfang kom- Sultan beschrieben wird. 44 In den Jahren nach der Eroberung Konstanti- nierte Messe war zweifellos eine der ersten ihrer nopels durch die Türken (1453) versprachen die Art. christlichen Fürsten immer wieder Kreuzzüge, so auch bei dem prächtigen Fasanenfest, einem Im Gegensatz zu seinem Kollegen Binchois, Bankett, das von Philipp dem Guten 1454 in der ein Vierteljahrhundert dem burgundischen dieser Absicht in Lille veranstaltet wurde. Auch Hof treu blieb, unternahm Du Fay viele Reisen, wenn die „Lamentation sur la chute de Con- diente mehreren italienischen Fürsten, der stantinople“ Du Fays bei dieser Gelegenheit päpstlichen Kapelle in Rom und dem Hofe sicher nicht gegeben wurde, so war doch der von Savoyen, bevor er sich kurz vor 1460 in die Komponist stolz genug, Piero de’ Medici in Flo- Kirche zurückzog, in der er ausgebildet worden renz mitzuteilen: „meine im vergangenen Jahr war: die Kathedrale von Cambrai. Hier kom- geschriebenen vier Lamentationes anlässlich ponierte er sein drittes und letztes Ave Regina des Falls von Konstantinopel sind ziemlich gut“. Cælorum. Dieses Werk, das am Totenbett des Die einzige bis heute erhaltene Lamentation Komponisten gesungen werden sollte, zählt vertont ein französisches Gedicht mit einem bis heute zu den ergreifendsten musikalischen „cantus firmus“ aus den Klageliedern Jeremias. Zeugnissen des innersten Strebens und Bangens eines Menschen dieser Zeit.

Diese Vermischung geistlicher und weltlicher Elemente, die eine vielfältige Lesart der Werke David FIALA zulässt, wurde zum damaligen Zeitpunkt zent- Übersetzung: Katharina Euzénat rales Prinzip der musikalischen Komposition. Ab 1460 oder kurz vor diesem Zeitpunkt begannen die grö‰ten europäischen Komponisten das Thema des „L’homme armé“ für Messen zu ver- arbeiten. Wie in Mortons Lied scheint diese mit einem kriegerischen Text versehende Monodie unbekannter Herkunft als Aufruf zur Wiederer- oberung Konstantinopels verstanden worden zu sein. Die von Du Fay auf dieses Thema kompo- 45 ESPRIS D’AMOURS Miniatures flamandes

1 Mon cuer pleure més des yeulx me fault rire ; Mon cœur pleure, mais je dois avoir l’œil rieur, C’est pour celer mon doloreux martire Pour cacher mon douloureux supplice Car je n’ose raconter ma clamour Car je n’ose exprimer ma plainte Ne nul samblant faire de ma dolour Ni laisser paraître ma douleur A la belle pour qui souvent souspire. À la belle, pour qui je soupire sans cesse.

3 Kyrie eleison Seigneur, prends pitié de nous Christe eleison Christ, prends pitié de nous Kyrie eleison Seigneur, prends pitié de nous.

4 L’ome armé doibt on doubter On doit craindre l’homme armé. ‘A l’assaut’ ‘À l’assaut’ On a fait partout crier On a fait partout proclamer Que chescun se doibt armer Que chacun doit s’armer D’un haubregon de fer. D’un haubergeon de fer L’ome armé doibt on doubter On doit craindre l’homme armé.

Il sera [par] vous conbatu, Il sera combattu par vous, Le doubté Turcq, Maistre Symon. Le Turc redouté, Maître Simon, – Certainement ce sera mon –, – C’est mon avis, assurément –, Et de crocq de ache abatu. Et il sera abattu par tous les moyens

Son orgueil tenons a batu Nous considérons son orgueil comme vaincu, S’il chiét en voz mains, le felon : S’il tombe en vos mains, le félon. Il sera [par] vous conbatu, Il sera combattu par vous, Le doubté Turcq, Maistre Symon. Le Turc redouté, Maître Simon.

En peu d’heure l’arés batu Vous l’aurez rapidement battu, Au plaisir (de) Dieu, puis dira on : Au plaisir de Dieu. Puis l’on dira : ‘Vive Symonet le Breton, ‘Vive Simonet le Breton, Que sur le Turcq s’est enbatu !’ Qui a foncé sur le Turc.’

46 Mijn hart weent, maar mijn ogen moet ik doen lachen My heart weeps, but my eyes must seem laughing; Om mijn pijnlijk lijden te verbergen, It’s to hide my painful martyrdom Want ik durf mijn weeklacht niet te uiten For I dare not express my grievance Of mijn pijn te laten zien Nor give any sign of my pain Aan de vrouw voor wie ik zo vaak zucht. To the beauty for whom I so often sigh.

Heer, ontferm U over ons Lord, have mercy upon us Christus, ontferm U over ons Christ, have mercy upon us Heer, ontferm U over ons. Lord, have mercy upon us

Men moet de gewapende man vrezen. The armed man must be feared ‘Ten aanval’. “Attack” Overal heeft men laten omroepen It has been everywhere proclaimed Dat ieder zich moet wapenen That every man must arm himself Met ijzeren maliënkolder. With a coat of iron mail. Men moet de gewapende man vrezen! The armed man must be feared.

U zult hem verslaan, He will be defeated by you, De gevreesde Turk, Meester Simon, The dreaded Turk, Master Simon, Ik ben er zeker van, – Certainly it will be so –, U zult hem neerslaan. And struck down with the spur of an axe.

Wij denken dat zijn trots verslagen is, His pride we hold for crushed Als hij in uw handen valt, de schurk: If he falls into your hands, the felon. U zult hem verslaan, He will be defeated by you, De gevreesde Turk, Meester Simon. The dreaded Turk, Master Simon.

In korte tijd zult u hem verslaan, In but little time you will have beaten him Tot Gods genoegen. En dan zal men zeggen Then, for the pleasure of God, it will be said: ‘Leve Simonet le Breton “Long live Simon the Breton, Die zich op de Turk heeft gestort!’ Who felled the Turk!”

47 5 Pour une fois et pour toute ma vie Pour une fois et pour toute ma vie, Je vous choysi pour ma dame et maistresse. Je vous choisis comme dame et maîtresse. De vous servir loyaument fais promesse, Je fais la promesse de vous servir loyalement Malgré tous ceux qui en avront envye. En dépit de tous les jaloux.

Vo doulx maintieng par regart mon cuer lie Votre doux maintien attache d’un regard mon cœur A vous amer pour maintenir liesse: À vous aimer pour maintenir cette joie. Pour une fois… Pour une fois…

Si vous suppli que de vostre partie Je vous supplie quant à vous Me retenés, si seray en l’adresse De me garder ; je serai ainsi en bonne voie De recevoir de tous biens a largesse, De recevoir abondance de tous biens, Ou autrement joye est de moy partie: Ou sinon, la joie me quitte. Pour une fois… Pour une fois…

6 Espris d’amours l’autre jour me trouvay Je me trouvai l’autre jour saisi d’amour En un vergier gracieux et plaisant Dans un verger gracieux et plaisant Par le regart du tres doulx vis riant Par le regard du très doux visage rieur De la belle qui me dist, “amy vray, De la belle qui me dit : « Ami véritable, Je vous aim plus que nulle riens vivant.” Je vous aime plus que toute chose au monde. »

A son vouloir au mieulx que je pouray Je ferai du mieux possible à sa volonté, Car c’est la flour que plus suy desirant. Car c’est la fleur que je désire le plus, C’est celle a qui veuil estre obeissant, C’est celle à qui je veux obéir, Par qui je vis en joye sans esmay Celle par qui je vis en joie sans inquiétude, Maugré Dangier et felon mesdisant. Malgré Dangier et les félons médisants.

7 Or sus amans, veulliés vous resveillier, Debout, amants, réveillez-vous Car le printamps approche et renouvelle ! Car le printemps arrive et renaît ! De per Amours vous dy ceste nouvelle : De par Amour, je vous annonce cette nouvelle : Pour luy servir vous fault apareillier, Il faut vous préparer pour le servir,

Sans plus dormir et sans plus sommeillier ; Sans plus dormir ni sommeiller ; Qui dame n’a, si en faice une belle. Celui qui n’a pas de dame, qu’il prenne une belle. Or sus amans, veulliés vous resveillier, Debout, amants, réveillez-vous, Car le printamps approche et renouvelle ! Car le printemps arrive et renaît !

Le roussignol ay [ouï] consillier J’ai entendu à minuit chuchoter le rossignol, À la manuit, qui set bien chanson telle Qui connaît bien une chanson telle Que cil qui l’ot tout cuer li sautelle ; Que celui qui l’entend, tout son cœur tressaille. Alez le ouïr sans vous esmerveglier. Allez l’écouter sans vous étonner. Or sus amans... Debout, amants… 48 Voor eens en voor altijd Once and for all my life, Heb ik u gekozen als mijn vrouwe en meesteres. I choose you for my dame and mistress. Ik doe loyaal gelofte u te dienen I pledge to serve you loyally, Spijt van wie’t benijdt. Despite all those who will be envious.

Uw zoete houding bindt mijn hart met een blik Your sweet manner, in fastening my regard, compels my heart Om u lief te hebben en deze vreugde te behouden. To love you to preserve this joy: Voor eens... Once and...

Ik smeek u dat I implore you, for your part U van uw kant mij aanziet; ik zal op de goede weg zijn To keep me, that I shall be well placed Om overvloed aan goederen te ontvangen To receive the generosity of all, Of anders zal de vreugde mijn deel zijn. Without which, joyful I shall be no more: Voor eens... Once and...

Op een dag bevond ik mij in een sierlijke en aangename boomgaard Love struck the other day I found myself Van liefde vervuld In an orchard charming and pleasant Door de blik van een heel lief lachend gelaat By the sight of the sweet, laughing face Van de schone die mij zei: Of the beauty who said to me, “true friend, “ware vriend, ik hou meer van u dan van al de rest.” I love you more than any other living thing”.

Ik doe volgens haar wil zo goed ik kan, At her bidding, my best I will do Want ze is de bloem waarnaar ik het meest verlang. For she is the flower I most desire Aan haar wil ik gehoorzamen, It is her I wish to obey Door haar leef ik in vreugde zonder onrust She who fills my life with untroubled joy Ondanks Dangier en zijn schurkachtige companen. Despite Dangier and cruel slander.

Staat op, minnaars, wordt wakker, On your feet, lovers, arouse yourselves, Want de nieuwe lente komt nabij! For spring is coming to renew all! Op last van Amor geef ik u dit bericht: In the name of Love, I announce this news to you: U moet zich voorbereiden om hem te dienen, To serve him you must prepare yourselves,

Zonder nog te slapen of te sluimeren. Sleep no more, doze no longer; Wie geen vrouwe heeft, hij neme een schone! He who has no lady, take a beautiful one. Staat op, minnaars, wordt wakker, Up lovers, arouse yourselves, Want de nieuwe lente komt nabij! For spring is coming to renew all!

Ik heb de nachtegaal horen zingen, om middernacht: The nightingale’s council I have heard Die kent een mooi lied, zodanig At midnight, it knows such songs Dat van wie het hoort het hart opspringt. That the heart of he who hears them leaps; Ga en luister naar hem en verbaas u niet. Just try to hear them without wonder. Staat op, minnaars... Now up lovers... 49 8 Quant de la belle me parti, Quand j’ai quitté ma belle, Tristesse vint de ma partie ; La tristesse est venue à moi ; J’ay esté de sa departie J’ai été, en me séparant d’elle, Nuit et jour de joye party. Privé de la joie nuit et jour.

Onques amans en tel parti Jamais amant ne fut aussi écartelé Ne fu pour sa dame en partie. à cause de l’éloignement de sa dame. Quant de la belle me parti, Quand j’ai quitté ma belle, Tristresse vint de ma partie. La tristesse est venue à moi ;

Briefment retourneray par ti, Je reviendrai vite à toi, Flour de biaulté qui n’as partie, Fleur de beauté, sans partage, Car leesse est de moy partie, Car la joie m’a quitté, Dont j’ay le cuer presques parti. Dont j’ai le cœur presque déchiré. Quant de la belle… Quand de la belle…

9 Victimae paschali laudes Louanges de la victime pascale Immolent Christiani Que les Chrétiens l’immolent Agnus redemit oves: L’agneau a racheté les brebis : Christus innocens Patri Le Christ innocent a réconcilié Reconciliavit peccatores. Les pécheurs avec son père.

Mors et vita duello conflixere mirando, Mort et vie se sont heurtées lors d’un duel admirable, Dux vitae mortuus, regnat vivus. Le meneur de la vie mort, il règne vivant. Dic nobis Maria, quid vidisti in via? Dis-nous, Marie, qui as-tu vu sur le chemin ? Sepulcrum Christi viventis, Le Tombeau du Christ vivant, Et gloriam vidi resurgentis. Et j’ai vu la gloire de celui qui est ressuscité.

Angelicos testes, sudarium et vestes. Témoins les anges, le suaire et les vêtements. Surrexit Christus spes nostra: Le Christ, notre espoir, est ressuscité. Praecedet suos in Galilaeam. Il vous ouvre la marche vers la Galilée. Credendum est magis soli Mariae veraci Il faut se fier à la seule vérité de Marie Quam Judaeorum Turbae fallaci. Plutôt qu’à la foule trompeuse des Juifs.

Scimus Christum surrexisse Nous savons que le Christ est vraiment a mortuis vere: Ressuscité d’entres les morts : Tu nobis, victor Rex, miserere. Toi, Roi vainqueur, prends pitié de nous. Alleluia. Alleluia.

50 Toen ik van mijn schone wegging, When from my lady I departed, Kwam droefheid tot mij; Sadness became my lot; Door van haar weg te gaan was ik I have been, since leaving her, Dag en nacht zonder blijdschap. Joyless night and day.

Nooit werd een minnaar zo gepijnigd Never a lover in such a position Door van zijn vrouwe weg te zijn. Was on account of his dame so shattered. Toen ik van mijn schone wegging, When from my lady I departed, Kwam droefheid tot mij. Sadness became my lot.

Ik kom snel terug naar jou, In haste I shall return to you, Bloem van schoonheid ongedeeld, Beautiful flower without equal, Want elke vreugde is van mij weggegaan For joy has abandoned me, En mijn hart is er bijna om verscheurd. And my heart is almost broken. Toen ik van mijn schone... When from my lady...

Laat de christenen paasoffer prijzen. Praise be to the Easter victim Het lam heeft de schapen vrijgekocht: That Christians sacrifice De onschuldige Christus heeft de zondaars The lamb has redeemed the sheep: Met de Vader verzoend. Innocent Christ has reconciled the sinners with the Father.

Dood en leven zijn in een wonderbaarlijke strijd gestort: Life and death have battled in astonishing conflict, De vorst van het leven is dood en regeert levend! He that died in life, lives again to reign Zeg ons, Maria, wat hebt u onderweg gezien? Speak noble Mary, who did you see on the path? Ik zag het graf van de levende Christus The living Christ’s tomb, saw I En de glorie van de verrezene, And the glory of his resurrection:

De engelen als getuigen, de zweetdoek en de kleren. The angels attest it, the shroud and the clothing too; Christus, onze hoop, is verrezen Christ, our hope, has risen again: En zal ons voorgaan naar Galilea. He shall lead you to Galilee. Geloof eerder Maria die in haar eentje de waarheid spreekt The faithful must hark only the truth of Mary Dan de bedrieglijke massa Joden. Rather than the deceitful Jewish crowds.

Wij weten dat Christus waarlijk We know Christ has risen from the dead: Uit de doden is opgestaan: Victorious king, have mercy on us. Heb erbarmen over ons, koning, overwinnaar. Hallelujah. Alleluia.

51 10 De plus en plus se renouvelle, Toujours plus se ravive Ma doulce dame gente et belle, Ma douce, noble et belle dame, Ma volenté de vous veïr. Ma volonté de vous voir. Ce me fait le tres grant desir Cela est dû au très grand désir Que j’ay de vous ouir nouvelle. Que j’ai d’entendre des nouvelles de vous.

Ne cuidiés pas que je recelle Ne pensez pas que je cache Comme a tous jours vous estes celle Combien vous êtes à jamais celle Que je vueil de tout obeir. À qui je souhaite absolument obéir. De plus en plus… Toujours plus…

Helas, se vous m’estes cruelle, Hélas, si vous m’êtes cruelle, J’auroie au [cuer] angoisse telle J’aurai au cœur une douleur telle Que je voudroie bien morir, Que j’en voudrais mourir. Mais ce seroit sans desservir, Mais ce serait sans l’avoir mérité, En soustenant vostre querelle. En soutenant votre cause. De plus en plus… Toujours plus…

11 Ave Regina cælorum, Salut à toi, Mère des Cieux, mater Regis angelorum Mère du roi des anges O Maria flos virginum O Marie, fleur des vierges velut rosa velut lilium. Comme la rose, comme le lys.

Funde preces ad filium Répands des prières à ton fils Pro salute fidelium. Pour le salut des fidèles. O Maria flos virginum O Marie, fleur des vierges velut rosa velut lilium. Comme la rose, comme le lys.

13 Ave Regina cælorum, Salut à toi, Reine des Cieux, Ave domina angelorum, Salut à toi, Maîtresse des anges, Miserere, miserere Prends pitié de ton artisan, Dufay, tui labentis Dufay, Qu’il ne se précipite pas Ne peccatorum, Dans le feu des ardeurs, ruat in ignem fervorum. parmi les pécheurs.

Salve radix sancta, Je te salue, racine sainte, Ex qua mundo lux est orta, De laquelle la lumière vint au monde. Miserere, genitrix Domini, Prends pitié, mère du seigneur, Ut pateat porta caeli, debili. Pour que la porte du ciel soit ouverte à l’infirme.

Gaude gloriosa, Réjouis-toi, glorieuse, super omnes speciosa, Supérieure à tous par ta beauté, 52 Steeds meer neemt, Ever more increases, Mijn zoete edele schone vrouwe, My sweet lady, genteel and lovely Mijn verlangen toe om u te zien. My desire to see you. Dat is het gevolg van het zeer groot verlangen It fills me with a great longing Om van u iets te vernemen. To hear news of you.

Geloof niet dat ik verberg Don’t think I feign Hoezeer u steeds diegene bent As always, it is you Aan wie ik wil gehoorzamen. Whom I wish to obey in everything. Steeds meer... Ever more...

Helaas, als u wreed voor mij bent, Alas, if you are cruel to me, Zou ik in mijn hart zo’n angst hebben My heart shall be so filled with anguish Dat ik zou willen sterven. That I shall want to die, Maar dat zou zijn zonder te stoppen u te dienen But I would do so undeservedly, En terwijl ik uw zaak dien. Still defending your cause Steeds meer... Ever more...

Gegroet, Koningin des hemels, Hail, Heavenly Queen, Moeder van de Engelenkoning, mother of the King of angels O Maria, bloem der maagden O Mary, virginal flower, Als een roos, als een lelie. like the rose, like the lily.

Stort uw gebeden uit over uw zoon Pour out prayers for your son Voor het heil van de gelovigen, For the salvation of the faithful, O Maria, bloem der maagden O Mary, virginal flower, Als een roos, als een lelie. like the rose, like the lily.

Gegroet, Koningin des hemels, Hail Heavenly Queen, Gegroet Vrouwe der engelen, Hail Mistress of the angels, Heb erbarmen, heb erbarmen met uw arme Dufay Have mercy, have mercy En laat hem niet storten on your labouring Dufay, In het vuur Save him from falling waar de zondaars branden. into the sinners’ hell-fire.

Gegroet, heilige wortel, Health to you, saintly root, Waaruit het licht voor de wereld is geboren, From whence the light of the world issued, Heb erbarmen, moeder Gods, Have mercy, bearer of God. Zodat voor een zwakke de hemelpoort opengaat. Just as Heaven’s gates open for the sick.

Wees blij, roemvolle vrouwe Rejoice Glorious lady, die boven ieder uitstijgt in schoonheid, More beautiful than all, 53 Miserere, Miserere supplicanti Dufay Prends pitié, prends pitié du suppliant Sitque in conspectu tuo mors ejus speciosa. Dufay, qu’il reçoive par ta présence une belle mort.

Vale valde decora, Porte-toi bien, magnifique à l’extrême, Et pro nobis semper Christum exora Et prie toujours pour nous le Christ, In excelsis ne damnemus, Que nous ne soyons damnés dans l’au-delà

Miserere nobis Prends piété et aide-nous, Et juva ut in mortis hora. Pour qu’à l’heure de la mort Nostra sint corda decora. Nos cœurs soient magnifiques.

14 Se la face ay pale, Si j’ai le visage pâle, La cause est amer, La cause en est l’amour, C’est la principale, C’est la principale (raison), Et tant m’est amer. Et il m’est si amer Amer, qu’en la mer D’aimer, qu’en la mer Me voudroye voir. Je voudrais me voir. Or scet bien de voir Maintenant elle sait bien, en vérité, La belle a qui suis La belle à qui j’appartiens Que nul bien avoir Que je ne puis avoir Sans elle ne puis. Nul bien sans elle.

S’ay pesante malle Mais j’ai un lourd bagage De deuil a porter. De douleur à porter. Ceste amour est male Cet amour est hostile Pour moy deporter ; À me donner du bonheur Car soy deporter Car elle ne veut renoncer Ne veult de vouloir À vouloir que je n’obéisse Fors qu’a son vouloir Qu’à sa volonté, Obeisse et puis Et puisqu’elle a un tel pouvoir, Qu’elle a tel pooir, Je ne puis vivre sans elle. Sans elle ne puis.

C’est la plus reale C’est la plus souveraine Qu’on puist regarder, Qu’on puisse regarder ; De s’amour leiale De l’aimer loyalement, Ne me puis guarder. Je ne peux m’empêcher. Fol sui d’agarder Je suis fou de me préoccuper Ne faire devoir Et de me mettre en devoir D’amours recevoir De recevoir des amours Fors d’elle, je cuis. Sauf de sa part, je pense. Se ne veil douloir, Si je ne veux pas souffrir, Sans elle ne puis. Je ne puis vivre sans elle. 54 Heb erbarmen, heb erbarmen met de smekende Dufay Have mercy, Have mercy on your pleading Dufay En geef hem een mooie dood in uw aanschijn. Grant him a beautiful death beholding you.

Gegroet, o allerschoonste, Fare thee well, supreme grace, En bid Christus altijd voor ons And commend us always to Christ Dat hij ons niet in de hemel veroordeelt. That he may save us from eternal damnation

Heb erbarmen Have mercy on us En help ons dat in het uur van onze dood And assure that in our dying hour Ons hart rein is. Our hearts be filled with grace.

Als ik een bleek gezicht heb, If I am pale, Is liefde de oorzaak, de voornaamste toch, The cause is love En het is zo bitter This before all, Om lief te hebben dat ik mezelf And bitter I find it. In de zee zou willen zien. So bitter, that in the sea Nu zal ze het echt wel weten, I would rather see myself. De schone aan wie ik toebehoor, Now, well she knows Dat zonder haar niets goed van mij terecht komt. The beauty to whom I belong That without her No good can come of me.

Maar ik moet een zware last I have a heavy load Van verdriet dragen. Of grief to carry. Deze liefde weigert mij This love is hard Gelukkig te laten zijn, For me to bear; Want ze wil niet wijken Because for me to amuse myself In haar wens She does not permit Dat ik aan haar wil gehoorzaam Nothing but her own desire En omdat zij zo machtig is, Must I obey, and since she has such a power Kan ik niet leven zonder haar. Without her I cannot live.

She is the most regal lady Zij is de meest koninklijke That one can be see, Die men kan aanschouwen. From loyal love Ik moet haar gewoon trouw te beminnen. I cannot stray. Ik ben gek, geloof ik, Fool I am to stay Om te trachten To not do what I must Van een ander liefde te ontvangen, But, receive love Behalve van haar. From others than her and I burn Als ik niet wil lijden, If pain I want not, Kan ik zonder haar niet leven. Live without her I cannot. The prettiest and the most beautiful, 55 15 La plus jolie et la plus belle, La plus jolie et la plus belle, La plus gaye, la plus novelle, La plus plaisante, la plus inouïe, La mieulx garnye de doulçour, La mieux pourvue de douceur, C’est celle en qui, de jour en jour, C’est celle en qui, jour après jour, Mon cuer en joye renovelle. Mon cœur renaît à la joie.

16 Se je souspire, plains et pleure, Si je soupire, me plains et pleure, Cent mille fois plus que ne di, Cent mille fois plus que je ne le dis, C’est pour l’amour de mon amy C’est pour l’amour de mon ami, Per qui seulete je demeure. À cause duquel je demeure toute seule.

Je ne cuidasse veoir l’eure Je n’aurais pas cru voir l’heure Qu’autre deuist amer que luy. Où j’aurais dû aimer un autre que lui. Se je souspire, plains et pleure, Si je soupire, me plains et pleure, Cent mille fois plus que ne di… Cent mille fois plus que je ne le dis…

Pleuist a Dieu que fuisse asseure Plût à Dieu que je sois assurée De parler une fois a luy De lui parler un de ces jours A savoir se j’ay deservi Pour savoir si j’ai mérité Qu’a ce besoing ne me sequeure. Qu’il ne me vienne pas en aide dans la nécessité où je suis. Se je souspire… Si je soupire…

17 O tres piteulx, de tout espoir fontaine, Ô très miséricordieux, source de tout espoir, Pere du filz dont suis mere esploree, Père du fils, dont je suis la mère éplorée, Plaindre me viens à ta court souveraine Je viens me plaindre à ta cour souveraine De ta puissance et de nature humaine De ta puissance, et de nature humaine, Qui ont souffert telle durté villaine, Qui ont permis qu’une si vile dureté Faire à mon filz, qui tant m’a hounouree, Soit faite à mon fils, qui m’a tant honorée, Dont suis de bien et (de) joye separee, Ce qui fait que je suis privée de bien et de joie, Sans qui vivant veulle entendre mes plains. Sans que qui que ce soit ne veuille entendre mes griefs.

A toy seul, Dieu, du forfait me complains À toi seul, Dieu, je me plains du crime, Du gref tourment et douloureulx oultrage Du grave tourment et douloureux outrage Que voy souffrir au plus bel des humains Que je vois supporter au plus beau des humains Sans nul confort de tout humain lignage. Sans nul réconfort d’aucun humain.

Ténor : Ténor : Omnes amici ejus spreverunt eam Tous ses amis l’ont repoussée, Non est qui consoletur eam Il n’en est pas un pour la consoler Ex omnibus caris ejus. Parmi tous ceux qui lui sont chers.

56 De leukste en de mooiste, The prettiest, the most beautiful De vrolijkste en de apartste, The most bountifully provided with sweetness, En de allerliefste, It is she who, from day to day, Dat is het meisje dat elke dag Renews my heart with joy. Opnieuw mijn hart in vreugde vernieuwt.

Als ik zucht, klaag en ween, If I sigh, complain and cry, Honderdduizend maal meer dan ik het zeg, A hundred thousand times more than I say, Is het vanwege de liefde van mijn vriend, It is for the love of my friend Waardoor ik heel alleen blijf. He for whom I remain alone.

Ik had nooit gedacht dat ik het uur zou zien, I thought not to see the hour Dat ik een ander zou moeten beminnen dan hem. That another I could love but he. Als ik zucht, klaag en ween, If I sigh, complain and cry, Honderdduizend maal meer dan ik het zeg... A hundred thousand times more than I say...

Moge het God behagen dat ik hem zeker God willing that I may be granted Een keer kan spreken To speak once to him Om te weten of ik het heb verdiend To know if I deserved Dat hij me in dit leed niet ondersteunt. That, in my need, he did not come. Als ik zucht... If I sigh...

O barmhartige, bron van elke hoop, O most merciful, source of all hope, Vader van de zoon van wie ik de betraande moeder ben. Father of the son of whom I am the weeping mother, Ik kom klagen aan uw soeverein hof I come to your sovereign court to complain Over uw macht en de menselijke natuur Of your strength and of human nature Die zo’n leed hebben veroorzaakt That have allowed such wicked hardships, Aan mijn zoon die mij zo vereerde To be inflicted on my son, who so honoured me, Daardoor ben ik nu beroofd van vreugde en goedheid Through whom I am separated from goodness and joy, En niemand wil mijn klachten horen. Without a soul to hear my lament.

Tegen u alleen, God, klaag ik omwille van deze misdaad, To you alone, God, I complain of the crime Het zware lijden en de pijnlijke smaad: Of the grave torment and painful outrage Ik zie dat de mooiste sterveling eraan lijdt That I see the finest of humans made to suffer Zonder enige troost van wie dan ook op aarde. Without the comfort of any human lineage.

Tenor: Tenor: Al zijn vrienden verwierpen haar. All her friends rejected her, Er is niemand die haar troost Not one them remains to console her Tussen al die haar dierbaar zijn. Amongst all who are dear to her.

57 18 Op eenen tijd in minem zyn Un moment, j’avais en tête Had ic geset een lief vriendien Une douce amie. Zij en woude bij mi niet duren Elle ne voulait pas de moi. Nu eyst verkeert, dat weet ic weel Maintenant c’est fini, je le sais bien : Verdrait est raet van aventeuren. La roue du destin a tourné.

GHOST TRACK

Quodlibet: Je vous pri/Ma tres douce/Tant que mon argent

Superius et ténor : Superius et ténor : Je vous pri, mon tres doulx ami, Je vous prie, mon très doulx ami, Que briefment vuelliez revenir, Que vous veuillez vite me revenir, Affin que tost voye advenir Afin que je voie bientôt arriver Ce que promis avés a mi. Ce que vous m’avez promis.

Contraténor 1 : Contraténor 1 : Tant que mon argent dura, Tant que mon argent durera, Qui tantost fauldra, Qui bientôt manquera, Nous menrons joieuse vie. Nous mènerons joyeuse vie. Or est mon argent fali. Maintenant mon argent fait défaut. Adieu mon ami ! Adieu mon ami ! Adieu ma tres doulce amie ! Adieu ma très douce amie !

Helas, mon ami ! Et quant revenrez vous? Hélas, mon ami ! Quand reviendrez-vous ?

Contraténor 2 : Contraténor 2 : Ma tres douce amie, Ma très douce amie, Mon cuer prent congiet Mon coeur prend congé Maintenant de vous ; Maintenant de vous ; Belle, ce poise moy ! Belle, cela me pèse ! Adieu mon ami ! Adieu mon ami !

Helas, mon ami ! Et quant revenrez vous? Hélas, mon ami ! Quand reviendrez-vous ?

58 Ik had op een moment mijn zinnen gezet One moment I had in mind Op een lieve vriendin. A most sweet friend. Zij wou niet bij mij blijven. She didn’t want to stay with me. Nu is het voorbij, dat weet ik wel, Now it is over, I know that, Het rad van avontuur is verder gedraaid. The wheel of fortune has turned further.

Superius en tenor: Superius and tenor: Ik smeek u, lieve vriend, I beg you, my most sweet friend. Dat je snel terugkomt Return rapidly to see me, Zodat ik dra kan zien So that I may soon see come to pass Wat je me beloofd had. What to have promised me.

Contratenor 1: Contratenor 1: Zolang ik nog geld heb As long as my money lasts, En dat duurt niet lang meer, Which soon will be wanting, Zullen we een lustig leventje leiden. We shall lead a merry life. Nu is mijn geld op. Now my money is at an end. Vaarwel, beste vriend! Farewell my friend! Vaarwel, lieve vriendin! Farewell my most sweet friend!

Helaas, mijn vriend, wanneer komt u terug? Alas, my friend! And when do you return?

Contratenor 2: Contratenor 2: Mijn lieve vriendin, My most sweet friend, Mijn hart zegt u nu vaarwel; My heart now bids leave of you; Schone, dat weegt zwaar op mij! Beauty, it weighs heavy upon me! Vaarwel mijn vriend! Farewell my friend!

Helaas mijn vriend, wanneer komt u terug? Alas my friend! And when do you return?

59 DÉJÀ PARUS : Portrait musical PIERRE DE LA RUE ROLAND DE LASSUS Direction Biographie musicale vol. I : Années de jeunesse Direction

COLLCO ECTION

porp traits Capilla Flamenca Dirk Snellings COLLECTION

inéditi s Ludus Modalis Bruno Boterf MEW1159 – Pierre de la Rue MEW1158 – Roland de Lassus Portrait musical Biographie musicale vol. I : Années de jeunesse Capilla Flamenca Ludus Modalis

MEW0852 MEW0525 – Dulcis Melancholia. En un gardin. Les quatre saisons de l’Ars Nova Biographie musicale de Marguerite d’Autriche Capilla Flamenca Capilla Flamenca 60