WORLD MUSIQUE Quelle discographie ?

Conférences de François Bensignor - 2010 & 2015 LES GRANDES COLLECTIONS DE MUSIQUES TRADITIONNELLES AVANT LA WORLD MUSIC LES COLLECTIONS NÉES DES INSTITUTIONS

Dès l’après-guerre, dans les années 1950 et surtout 1960, deux phénomènes principaux concourent à favoriser la diffusion des musiques d’ailleurs : les avancées technologiques et la décolonisation. Au stade de ce courant de masse, les musiques du monde sont encore quasiment inexistantes. En revanche, le grand mouvement de décolonisation qui anime les politiques des puissances coloniales, peu après la sortie de la guerre, va favoriser l’intérêt porté L’année 1947 marque un progrès décisif dans la technologie de l’enregistrement et de la aux cultures des peuples colonisés. reproduction sonore avec l’invention du microsillon par Peter Goldenmark, un ingénieur travaillant pour CBS. En 1949 sont commercialisés les premiers disques 45 tours. En 1958 paraissent les premiers enregistrement en stéréophonie. Contrairement au pouvoir colonial français qui les considère juste comme une main d’oeuvre à exploiter au meilleur marché, les tenants de la décolonisation s’intéressent à leurs cultures, leurs langues, leurs organisations sociales, leurs moeurs, leurs rites, leurs Dans les années 1960, le marché de la musique prend une dimension considérable, danses, leurs musiques. De ce courant de pensée naît le travail de grands collecteurs, stimulé par les progrès de la radio. Une véritable industrie de la musique se met en place, musicologues, ethnomusicologues. alimentant les loisirs de masse. Dans ce domaine, les maisons de disques américaines et anglaises commencent à développer une stratégie d’hégémonie culturelle, notamment en Europe. Ocora OCORA RADIO FRANCE Comme les enregistrements musicaux, qui provenaient des radios africaines, étaient souvent de très mauvaise qualité, il propose d’en réaliser. Il profite alors de ses missions En 1960, Charles Duvelle, jeune musicien sortant du Conservatoire, est chargé de de coopération auprès des phonothèques des radios africaines pour réaliser ses premiers faire une musique pour un film qui se passe en Afrique. Cherchant à se documenter, enregistrements de musiques traditionnelles. Les responsables locaux le guident vers il parvient rue Beaujon à Paris, dans les locaux de la Société de Radiodiffusion de la les musiques intéressantes. Et une copie de ses enregistrements est fournie à la radio France d’Outre-Mer (Sorafom), qui est un petit service du ministère de la France d’Outre pour qu’elle les diffuse. Mer, ex-ministère des Colonies devenu aujourd’hui le ministère de la Coopération. Les premiers disques de la collection paraissent en 1961 : Musiques Baoulé, Musiques de Haute-Volta, Musiques du Niger, aujourd’hui introuvables. Quand les activités de Sorafom Charles Duvelle s’étendent dans le cadre de l’Ocora, il s’entoure de collaborateurs : Charles Duvelle raconte : « Les circonstances de la naissance de la Sorafom sont assez Benoît Quersin pour le Nigeria, Bernard Mauguin pour la Turquie, Correa de Azevedo étranges. Jacques Soustelle [gouverneur général de l’Algérie en 1955-56] s’était inquiété pour le Brésil, Trân Van Khê pour l’Asie, etc. Il diversifie le catalogue, l’ouvre sur d’autres de la puissance de Radio Le Caire qui arrosait toute l’Afrique francophone. Il aurait continents et commence à publier des documents d’autres collecteurs, sans pour autant alors convoqué Pierre Schaeffer, polytechnicien ingénieur des télécommunications cesser d’enregistrer pour son propre compte. [mais aussi musicien], lui attribuant un budget afin de mettre au point le brouillage de Après 1968, l’Ocora fusionne avec l’ORTF. Affecté au service des relations extérieures Radio Le Caire. Après réflexion, Schaeffer propose d’utiliser ce budget non pas pour de l’ORTF (l’équivalent de l’actuel RFI/RFO), Charles Duvelle s’occupe des programmes brouiller mais pour installer des radios en langues locales en mesure de détourner les musicaux radio et télévision. Mais la collection des disques Ocora reste sa “danseuse” et populations africaines des émissions du Caire. Ainsi est née le service de la Radio de la il la fait prospérer. Après l’éclatement de l’ORTF en 1974, il quitte Radio France, afin de France d’Outre-Mer, rapidement transformé en Sorafom, dirigée par Pierre Schaeffer. » se concentrer sur ses activités de pianiste et de compositeur de musiques de film. Dans « Ce service avait pour vocation de créer des unités de radio en Afrique francophone, ce domaine, il s’intéresse beaucoup aux premiers synthétiseurs, assistant notamment d’en réaliser les infrastructures et les locaux, d’envoyer de France le matériel technique. aux premiers essais du célèbre Prophet, conçu par la société Sequential Circuits en La formation des techniciens, hommes de programme et journalistes africains était 1978, mais qui ne sera commercialisé dans sa version 5 qu’en 1984. assurée par le studio école de Maison Laffitte, dirigé à l’époque par André Clavé. À Paris, une unité fabriquait des programmes à partir d’enregistrements envoyés par les radios africaines et les leur fournissait en retour. » DISCOGRAPHIE EN LIGNE - http://editions.radiofrance.fr/category/collections/ocora

« Schaeffer a été “limogé” quelques jours avant la chute du gouvernement Guy Mollet [en mai 1957], qui a fait nommer l’un des siens, le socialiste Robert Pontillon, à la tête de la Sorafom. Durant son mandat, la seule publication discographique financée par Pierre Schaeffer a été l’enregistrement de la cérémonie des obsèques de l’ethnologue Marcel Griaule chez les Dogons du , réalisé par François Di Dio au début de l’année 1956, Prophet un double 25 cm envoyé seulement à quelques ministres et chefs d’États africains, que j’ai réédité en 33 cm vers 1967. » Lorsqu’il crée sa collection de disques en 1999, pour publier ses très nombreux enregistrements de terrain restés inédits, il la baptise Prophet, clin d’oeil à cette Charles Duvelle découvre un trésor de témoignages sonores à la Sorafom. En 1961, il expérience. obtient de créer une phonothèque d’archives historiques à la Sorafom. Elle constituera l’amorce de la future phonothèque centrale de l’Office de coopération radiophonique Charles Duvelle signe les enregistrements et les photos des livrets de sa collection (Ocora), qui remplacera la Sorafom. Prophet. Ils nous projettent au milieu des scènes musicales sans jamais donner l’impression de voyeurisme. Rien n’est plaqué. La perception de perspectives sonores est dû aux prises de son, qui sont exécutées à la manière de films, avec un micro très mobile, qui ménage des gros plans, puis des plans plus larges. « Ce que j’ai essayé de faire avec cette collection, c’est de situer ces musiques traditionnelles dans leur durée, ce qui me semble indispensable pour entrer dans leur vie même et restituer leurs dimensions, » explique Charles Duvelle. UNESCO Dans la Collection UNESCO ont été publiés 115 références jusqu’en 2003. Parues en vinyle, puis rééditées en CD, notamment : - une anthologie de la Musique Classique d’Inde du Nord C’est le chercheur et musicologue Alain Daniélou (1907-1994), grand spécialiste de l’Inde que l’on nommait aussi Shiva Sharan, le protégé de Shiva, qui a créé la collection - une anthologie des musiques d’Orient en 1961. Consacrée aux musiques traditionnelles du monde, la collection Unesco - une anthologie de la Musique africaine devait avant tout valoriser aux yeux des élites locales des musiques patrimoniales qui disparaissaient au profit des arts occidentaux. Ces références ont d’abord été distribuées par la maison de disques Auvidis, puis par Naïve. Après avoir vécu plus de 20 ans en Inde, où il enregistre la matière de sa première Depuis la fin de la collaboration avec Naïve en 2005, l’UNESCO a établi, en 2009, un anthologie de la musique classique indienne, il revient en Europe dans les années 1960 nouveau partenariat avec Smithsonian Institution pour rendre accessible au public et y diffuse son savoir. Il fait découvrir à l’intelligentsia Ravi Shankar. Rappelons que plus de 100 volumes de la collection provenant de plus de 70 pays de tous les celui-ci enregistrera en 1966 l’un des disques précurseurs des musiques du monde : le continents. De nouveaux titres jamais publiés y sont téléchargeables. fameux West Meets East avec Yehudi Menuhin.

DISCOGRAPHIE EN LIGNE - http://www.folkways.si.edu/unesco

Voici ce que Alain Daniélou écrivait sur la musique indienne : « La musique de l’Inde est une musique qui parle, qui élabore une idée, qui analyse une émotion. Elle se développe comme l’art oratoire et demande un entraînement spécial de la mémoire, car c’est mentalement que les sons, les mots musicaux successifs vont former une structure intelligible. »

Parmi les collecteurs inspirés qui ont travaillé pour la collection Unesco, l’ethnomusicologue Simha Arom a apporté une contribution sans pareil à la connaissance de la richesse des traditions musicales des peuples de l’Afrique centrale et de l’Ouest. Il nous conduit au coeur de la forêt équatoriale, à la découverte des polyphonies des Pygmées Aka de Centrafrique et Baka du Cameroun. Il révèle le pont qui lie la musique des big bands de jazz aux traditions séculaires des orchestres de trompes de Centrafrique (Polyphonie Banda).

D’autres chercheurs éminents, comme Hugo Zemp, ont fourni de très beaux enregistrements pour cette collection. Directeur de recherche au CNRS, il a dirigé également la Collection CNRS/Musée de l’Homme, regorgeant de trésors qui ne demandent qu’à être réédités. CNRS/MUSÉE DE L’HOMME

Comme l’écrit Etienne Bours : « En 1946, se créent les Éditions du Musée de l’Homme. En 1953, le premier microsillon 33 tours voit le jour chez Boîte à Musique. Il s’agit AMÉRIQUE d’enregistrements de Gilbert Rouget en Afrique Occidentale. En 1967, se crée l’Unité de Bolivie. Musique calendaire des vallées centrales [Martinez, Rosalia] 1992 - CNR-274938 Recherches du CNRS consacrée à l’ethnomusicologie et dont les activités s’exercent au Guyane. Wayampi de Guyane. Un visage sonore d’Amazonie [Beaudet, Jean-Michel] 1998 Musée de l’Homme. Fin des années 60, Vogue publie les enregistrements de la collection -CNR-2741102 du Musée de l’Homme. En aparté, rappelons que le label des disques Vogue a été créé par Charles Delaunay, ASIE fils de Sonia et Robert, pour publier les grands musiciens de jazz, notamment Django Afghanistan. Chants des Pashai [Pitoëff, Pribislav] 1990 - CNR-274752 Reinhardt, dont il était l’ami et producteur. Azerbayjan. Musique traditionnelle [During, Jean] 1989 - CNR-274901 Dans les années 70, cette collaboration s’étant arrêtée, un nouveau partenariat est Bengale. Chants des “fous” [Luneau, Georges] 1990 - CNR-274715 Inde du Sud. Musiques rituelles et théâtre du Kerala [Pitoëff, Pribislav] 1990 - CNR-274910 décidé entre Le Chant du Monde, le CNRS et le Musée de l’Homme. Ce travail en commun Indonésie. Toraja. Funérailles et fêtes de fécondité [Rappoport, Dana] 1995 - CNR-2741004 a duré des années et ne semble être en veilleuse que depuis peu. La série produite Ladakh. Musique de monastère et de village [Helffer, Mireille] 1989 - CNR-274662 ensemble est riche de plus de trente CD ou coffrets abondamment documentés. » Népal/Inde. Bardes de l’Himalaya. Épopées et mus. de transe [Bernède, Franck] 1997 - CNR-2741080 Philippines. Musique des Hautes-Terres Palawan [Revel-Macdonald, N. et Maceda,Jose] 1992 -CNR-274865 DISCOGRAPHIE Rajasthan. Flûtes du Rajasthan [Dournon, Geneviève] 1989 - CNR-274645 Vietnam. Musiques des Montagnards [Condominas;Hemmet;Pitoëff;Tran;Zemp] 1997 - Le site du Centre de Recherche en Ethnomusicologie (CREM), initié par des chercheurs du CNRS CNR-2741085/86 enseignant à l’Université Paris Ouest - Nanterre La Défense, présente les archives sonores du CNRS-Musée de l’Homme : http://crem-cnrs.fr/archives-sonores EUROPE ÉDITIONS LE CHANT DU MONDE Albanie. Polyphonies vocales et instrumentales [Lortat-Jacob, Bernard] 1988 - CNR-274877 Géorgie. Polyphonies de Svanétie [Bolle-Zemp, Sylvie] 1994 - CNR-274990 Instruments de musique du monde [Dournon, Geneviève & Schwarz, Jean] 1990 - CNR- Roumanie. Musique pour cordes de Transylvanie [Lortat-Jacob, Bernard] 1992 - CNR-274937 274675 Roumanie. Polyphonie vocale des Aroumains [Lortat-Jacob, B. & Bouët, Jacques] 1990 Les Voix du monde (livre-disque, 3 CD) [Zemp, Hugo et autres] 1996 - CNR-3741010/12 -CNR-274803 Les Danses du monde (livre-disque, 2 CD) [Zemp, Hugo et autres] 1998 - CNR-5741106/07 Sardaigne. Polyphonies de Sardaigne [Lortat-Jacob, Bernard] 1992 - CNR-274760 Sardaigne. Polyphonie de la Semaine Sainte [Lortat-Jacob, Bernard] 1992 - CNR-274936 Suisse. Juuzli. Jodel du Muotatal. [Zemp, Hugo] 1990 - CNR-274716 AFRIQUE

Burkina Faso. La voix des Peuls [Loncke, Sandrine] 1997 - CNR-2740079 Côte d’ivoire. Sénoufo. Musiques des funérailles Fodonon [Lannoy, Michel de] 1994 - CNR-274838 OCÉANIE Côte d’Ivoire. Musiques des Wé (Guéré) [Zemp, Hugo] 1998 - CNR-2741105 Iles Salomon. Ensembles de flûtes de pan ‘Are ‘are (2 CD) [Zemp, Hugo] 1994 - CNR- Ethiopie. Polyphonies des Dorzé [Lortat-Jacob, Bernard] 1994 - CNR-274646 274961/62 Guinée. Musique des Malinké [Rouget, Gilbert] 1999 - CNR-2741112 Iles Salomon. Musiques intimes et rituelles ‘Aré’ are [Zemp, Hugo] 1990 - CNR-274963 Maroc. Musique berbère du Haut-Atlas et de l’anti-Atlas [Olsen, Miriam] 1994 - CNR-274991 Iles Salomon.Polyphonies de Guadalcanal et Savo [Zemp, Hugo] 1990 - CNR-274663 République centrafricaine. Musique de xylophones [Dehoux, Vincent] 1992 - CNR-274932 Nouvelle-Calédonie. Chants kanaks.Cérémonies et berceuses [Beaudet, Jean-Michel] 1990 République centrafricaine. Mus. des anciennes cours Bandia [Chemillier,Marc&Dampierre, Éric de] -CNR-274909 1996 - CNR-2741009 Tchad. Musique du Tibesti [Brandily, Monique] 1990 - CNR-274722 Anthologie Al-Âla INÉDIT, MAISON DES CULTURES DU MONDE Au Maghreb, une dizaine d’écoles se partagent les mêmes textes poétiques arabes, qui sont le fondement de la musique arabo-andalouse. En 1974, Chérif Kahznadar fonde le premier Festival des Arts Traditionnels alors Celle-ci est constituée de noubas, suites vocales et instrumentales dont la durée complète qu’il dirige la Maison de la culture de Rennes. Jusqu’alors on désignait ces musiques s’étend sur sept à neuf heures. Le musicien algérien Taoufik Bestandji explique que la comme musiques populaires, musiques folkloriques, musiques ethniques. Personnalité notion d’école implique « l’existence d’une filiation ou d’un maître, l’exercice de la nouba incontournable dans ce domaine, Chérif Kahznadar prend ensuite la direction de la et la revendication d’une tradition et d’une couleur locale. Les plus connues sont la Âla Maison des Cultures du Monde à Paris. et le Gharnâtî (“instrument” et “grenadin”) du Maroc, le Gharnâtî de Tlemçen en Algérie, Avec sa compagne l’ethnomusicologue Françoise Gründ, il va faire venir des musiciens la Çanaa (“oeuvre élaborée”) d’Alger, le Malouf (“la composition”) de Constantine en traditionnels de tous les horizons. Algérie, de Tunisie et de Libye ».

En 1985, ils initient le label Inédit. Puis en 1997 le premier Festival de l’Imaginaire. À la fin des années 80, Mohamed Benaïssa alors ministre de la Culture du Maroc, lance la Dans les années 2000, il met toute son énergie dans les programmes de l’Unesco pour la publication de l’ensemble du répertoire Al-Âla, en concertation avec Chérif Khaznadar, Reconnaissance et la Sauvegarde du Patrimoine Immatériel. Il est l’une des personnalités directeur de la Maison des cultures du monde. françaises — d’origine syrienne — qui a oeuvré activement en faveur de la ratification de De grands musicologues marocains sont réunis pour travailler avec cinq chefs la Convention par la France. d’orchestres réputés afin de reconstituer l’ensemble des nûbâs du répertoire Al-Âla. Dans chacune d’elles, certains airs populaires qu’on entend à la radio sont repris dans Le fonds du catalogue Inédit présente une majorité d’enregistrements de concerts les mariages et les cérémonies officielles. Mais jamais elles ne sont jouées dans leur produits par la Maison des Cultures du Monde. Plusieurs Anthologies particulièrement intégralité… Le travail d’enregistrement se poursuit sur cinq ans. intéressantes figurent au catalogue d’Inédit : — Anthologie du Mugam d’Azerbaïdjan (5 CDs). En 1992, l’intégralité des nûbâs, sous la forme d’un grand coffret regroupant 73 CDs pour — Anthologie Al-Âla, musique andaluci-marocaine (9 coffrets de 6 ou 7 CDs). 80 heures d’écoute et les livrets des poèmes en arabe, est publiée à mille exemplaires, — Anthologie d’Al-Melhûn (coffret 3 CDs). uniquement au Maroc. Coût de l’opération enregistrement et fabrication : 5 millions de — Anthologie du Malouf (7 CDs), Maroc, musique Gharnâti. francs, financés par l’État marocain. Le ministre fait aussi diffuser l’ensemble des nûbâs à la radio, en prenant soin de publier les textes dans la presse et d’annoncer les retransmissions afin que tout un chacun puisse réaliser sa copie pirate autorisée… Pour le marché international, la Maison des cultures du monde publie un coffret par nûbâ.

DISCOGRAPHIE EN LIGNE - Site du label Inédit, Maison des Cultures du Monde http://www.maisondesculturesdumonde.org/activites/label-inedit MUSIQUES DU MONDE EN EUROPE en est resté l’un des principaux fleurons. Dans les années 1990, Silex a mené un travail CONSTITUTION D’UN MARCHÉ extrêmement intéressant autour des jeunes artistes issus des musiques traditionnelles mais lancés dans une dynamique de création : Érik Marchand, Patrick Vaillant, Jean- François Vrod, Valentin Clastrier, etc. Les musiques du monde constituent aujourd’hui un marché identifié. Ce qui n’a pas toujours été le cas. En effet, on n’a commencé à envisager un marché pour les musiques Les collections Modal de livres et de disques, éditées par de la Fédération des du monde qu’au début des années 1990. Et il a fallu environ 10 ans pour voir ce marché associations de musiques et danses traditionnelles (FAMDT), ont produit une importante prendre la place qu’il occupe aujourd’hui. documentation sur ce mouvement des Musiques traditionnelles et des Nouvelles musiques traditionnelles. Les adhérents de la FAMDT ont largement contribué à l’Anthologie France éditée chez Frémeaux, hautement recommandée. Malheureusement, par manque de moyen (et de soutien), la FAMDT a du fermer son service d’édition et son LA TRANSITION DES ANNÉES 1960-70 label de disques.

Le folk américain Les préoccupations politiques et les prises de positions tiers-mondistes du premier courant folk américain vont faire naître l’intérêt pour les traditions vivantes. Blues, chants de travail, chants de luttes sont à l’honneur (notamment à travers la série APPARITION DE LA WORLD MUSIC DANS LE MARCHÉ American Folk Blues festival, de 1962 à 1967).

Pour comprendre comment va se constituer le marché des musiques du monde, il est Mouvement hippy important de revenir sur la façon dont s’est établi le marché du disque dans le monde Quand déferle la vague hippie, la “politique de l’expérience” met en avant le voyage comme occidental. Comment la stratégie commerciale des multinationales du disque, les majors, initiation. Non seulement le voyage psychédélique intérieur vers la connaissance de soi, a permis progressivement à la fois de le sectoriser et de le globaliser. Le marché du mais le voyage terrestre à la découverte d’autres civilisations du monde. L’approche disque s’est développé essentiellement entre les Etats-Unis et l’Angleterre. Et l’on peut naturaliste qui accompagne ce mouvement de pensée débouche sur la valorisation de constater que vers le milieu des années 1970, le marché entre les 2 pays est quasiment toute expression authentique des cultures originales des peuples. De leurs voyages vers unifié dans le domaine du show business. l’Orient, les hippies rapporteront une sorte de vénération pour les musiques indiennes, indonésiennes, persanes… Mieux, ils ramèneront aussi des musiciens, des instruments, Mais ce n’est pas le cas avec les autres pays occidentaux et encore moins avec les pays du des techniques et des enregistrements. Ross Daly en est un bon exemple. Musicien Tiersmonde, notamment en Afrique comme nous le verrons. La stratégie des majors du d’origine irlandaise, il va s’initier aux musiques afghanes, indiennes, persanes, puis disque consiste à morceler les marchés par territoire. Des filiales de chacune d’entre elles trouver son véritable maître, Kostas Mountakis, en Crète, où il s’installe. Virtuose de sont implantées dans chaque pays. Mais le champ de compétences de la filiale est limité la lyra crétoise, il y monte son “école de musique traditionnelle” : musical Labyrinthe au territoire national sur lequel elle est implantée. Il n’y a pas de politique favorisant workshop. les passerelles entre filiales. Chaque filiale nationale reporte au bureau des dirigeants — le plus souvent aux Etats-Unis — qui donne ses ordres sur la commercialisation de Le mouvement folk en France “blockbusters”, généralement anglais ou américains. Et chaque filiale a pour consigne de Dans le prolongement de ces premières démarches, le grand courant folk des années réaliser les meilleurs résultats de ventes possibles sur ces produits privilégiés. C’est ainsi 1970 s’efforce surtout de maintenir vivantes les traditions musicales orales de cultures que l’on fabrique des super stars et surtout des super profits pour les multinationales menacées. et leurs dirigeants. Bien entendu, les auteurs, compositeurs, éditeurs et producteurs de ce type de produits discographiques y trouvent aussi d’importants avantages financiers.

Un important mouvement de collectage des musiques traditionnelles de terroirs régionaux en France se met en place. Il va déboucher sur la création de labels spécialisés sur les cultures régionales. Coop Breizh entièrement consacré aux musiques de Bretagne Ainsi, chaque filiale applique les mêmes principes de marketing et de commercialisation à ses propres productions nationales, qu’elle diffuse sur son territoire national et sur LE MARCHÉ DU DISQUE EN AFRIQUE : les territoires sous son influence (les pays francophones pour les filiales françaises par exemple). Ce qui constitue la force principale des majors, c’est qu’elle maîtrisent le UN EXEMPLE FRAPPANT plus souvent toute la chaîne : l’édition musicale, la production des disques — certaines, comme EMI, des années 1960 à 1980, possèdent d’ailleurs leurs propres studios Dans les pays du Tiers-monde, et notamment d’Afrique, comme le Nigeria ou la Côte d’enregistrement —, la fabrication, la promotion et la distribution, qui est la clé du marché. d’Ivoire, le schéma est bien différent. Après les indépendances, dans les années 1960- Leur force commerciale est telle, qu’elles possèdent un véritable pouvoir de prescription 70, les artistes qui veulent enregistrer des disques ne disposent que de moyens de sur la mise en place des disques dans les magasins. Même si la vente de disques a connu production relativement réduits dans leurs pays. Les studios d’enregistrement sont assez une véritable descente aux enfers au cours des 10 dernières années, avec un recul qui rares et peu équipés. Et à défaut de studios dédiés à la musique, les radios nationales frise les 70%, la structure du marché a gardé en gros la même configuration jusqu’à peuvent mettre leur matériel à la disposition des artistes. Certains d’entre eux, comme aujourd’hui. Fela ou Ali Farka Touré, ont d’ailleurs travaillé pendant un temps à la radio nationale de leurs pays respectifs (Nigeria et Mali).

C’est contre cette main mise envahissante des majors et des gros labels sur la mise en place des disques dans les bacs des disquaires que réagissent en 1987 les labels Quand ils atteignent une certaine notoriété, les artistes vont en Europe pour réaliser leurs anglais de Musiques du Monde. Parce qu’ils ne parviennent pas à mettre en place productions, généralement dans l’ancien pays colonisateur. Ils y trouvent les studios, les leurs productions dans les magasins de disques, ils décident de se réunir pour trouver moyens de production et les savoir-faire appropriés. Beaucoup de maisons de disques ensemble une solution. De leur réunion à Londres, va éclore le concept marketing de ont ainsi leur département spécialisé pour les productions destinées à l’Afrique. World Music. Il s’agit simplement de créer un fonds commun, auquel chacun abonde, Manu Dibango raconte bien dans son livre Trois Kilos de Café comment les albums sont pour lancer une grande campagne de promotion dans les magasins. enregistrés à Paris et expédiés directement sur le marché africain, où les maisons de disques ont soit des filiales, soit des partenaires commerciaux. Warner, EMI, Decca sont implantés au Nigeria et dans certains pays francophones pour les deux derniers, ainsi Sous l’étiquette World Music, un bac bien identifié présente les productions de l’ensemble que des labels indépendants comme Fonior ou Sonodisc. des labels participants. L’initiative a été lancée par Ben Mandelson, musicien anglais, alors directeur artistique du label Globe Style, et qui sera ensuite l’un des grands Mais à la suite du second choc pétrolier de 1979, la plupart des majors ferment leurs artisans du futur Womex. Et se sont rassemblés les labels Cooking Vinyl, Earthworks, filiales, qui fournissaient les marchés africains en disques vinyle. La demande des GlobeStyle, Oval, Rogue, Sterns, Triple Earth, Topic, Womad (qui deviendra Real World publics n’étant plus satisfaite, les producteurs pirates prennent possession du marché, l’année suivante) et World Circuit. profitant de l’apparition d’un nouveau support bon marché, la cassette audio.

Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui en sommeil, toutefois leurs disques sont toujours disponibles à la vente, comme Globe Style ou Earthworks. D’autres ont disparu depuis ou ont été absorbés dans d’autres structures. Mais certains sont devenus les géants des musiques du monde : World Circuit, Real World, Sterns pour les musiques africaines. SYLLART : PRODUCTEUR AFRICAIN ÉCLAIRÉ LE MARCHÉ FRANÇAIS

Ibrahima Sylla, Sénégalais passionné de musique, est l’un des rares producteurs africains DES MUSIQUES DU MONDE EN 2010 qui ait su écouter et conseiller les artistes afin que leurs productions puissent être comprises et appréciées de leur public naturel et du public international.

Étudiant en France, il collectionne les disques de musique cubaine. À partir de ses Le Disque collections, il commence à faire des compilations avec un autre passionné et c’est ainsi Données fournies par l’Observatoire de la Musique pour le 1er semestre 2009 qu’il prend goût à la fabrication de disques. À son retour au Sénégal en 1979, il décide Part de marché : 4,7% en volume et en valeur de faire de la production musicale. Nombre de références = environ 25 300 = 10,5% de l’ensemble des CD audio Il produit quelques albums à Dakar, dont un d’, puis s’installe à Paris, — 50% de ventes en volume depuis 2003 où il fonde Syllart en 1981. Il produit un autre Baobab et son ami Ismaël Lô, puis des artistes zaïrois (Bopol Mansiamina, Empire Bakuba, Quatre Étoiles, ), — 58% de ventes en valeur depuis 2003 capverdiens (Cabo Verde Show), béninois (Gnonas Pedro). En 1986, l’album de Salif [c’est seulement — 36% pour le jazz et — 16% pour le classique] Keïta Soro, dont il a confié la réalisation à Jean-Philippe Rykiel et François Bréant, va faire connaître l’artiste et le producteur dans le monde entier. Ibrahima Sylla explique Plus de 60% des CD de Musiques du Monde sont produits par des labels indépendants : : « Soro m’a ouvert de nombreuses portes. J’ai commencé à produire intensément au une tendance toujours en hausse depuis 2003. Mali. Il a permis la reconnaissance des musiques africaines par de grands noms comme La base de données de l’Irma répertorie 178 labels produisant des MdM sur 1250 Carlos Santana, Miles Davis ou Quincy Jones. » (l’Officiel 98 en repérait 70).

Syllart s’est attelé à valoriser et à faire connaître le patrimoine musical africain du XXe Le Spectacle siècle. Avec un important travail de réédition des trésors des fonds nationaux du Mali et de la Guinée. Mais aussi en rassemblant des artistes autour de projets concepts, comme Données fournies par le Centre National des Variétés (CNV) pour l’année 2008 , afin de retrouver, au-delà des phénomènes de mode, la quintessence des Nombre de représentations de Musiques du Monde : formes qui ont marqué les musiques africaines au siècle passé. - environ 2700 sur 34 000 recensées par le CNV - environ 8% des représentations de Variétés Syllart a licencié ses titres à de nombreux labels : Cantos, Stern’s, Discograph, etc. En - environ 17, 45 M € 2010, alors qu’il se savait déjà condamné, Ibrahima Sylla publiait un coffret de 18 CD élaboré par ses soins pour le cinquantenaire des indépendances africaines, Africa, Festivals répertoriés par l’Irma 50 Years of Music, 1960-2010. Ce producteur africain éclairé disparu le 30 décembre Sur 1600 répertoriés : 2013, laissait ainsi un lègue magnifique pour les générations futures. - environ 400 programment des Musiques du Monde (l’Officiel 98 en repérait 30) dont près de 200 programment exclusivement des Musiques du Monde l’Officiel 98 en repérait 12)

Producteurs de spectacles répertoriés par l’Irma - Plus de 250 sur 1000 (l’Officiel 98 en repérait 80) De 1991 à 1993, le festival HeimatKlänge accueille trois éditions successives des Berlin QUELQUES DATES CLÉS POUR LES MUSIQUES DU MONDE Independance Days (BID), au sein desquelles les Worldwide Music Days sont des journées consacrées aux musiques du monde. Dans ce contexte se développent deux grandes initiatives de réseaux. Années 1980 : Paris capitale de la Sono Mondiale

— Sono mondiale, un concept développé par Actuel dans le contexte de la victoire • World Music Charts Europe - http://www.wmce.de/ des socialistes aux élections de 1981. Un réseau de programmateurs radios de musiques du monde, qui va créer les World Music — Émergence des musiques africaines, jusqu’alors quasi inexistantes sur la scène Charts Europe, classement mensuel des meilleurs albums. En quelques années, le réseau française. va couvrir quasiment tout l’espace européen, publiant un classement discographique mensuel. — 1981/83 : premiers concerts de Fela en France — 1983, Hervé Bourges, qui prend la présidence de TF1 — après avoir été porte- parole du DG de l’Unesco en 1980, puis DG de RFI en 1981 — permet aux artistes • EFWMF - http://www.efwmf.org/ africains d’être diffusé en prime time sur la première chaîne de télévision L’European Forum of Worldwide Music Festivals (EFWMF), qui va progressivement réunir publique. près d’une trentaine de festivals européens de musiques du monde. À son initiative est — 1983/85 : succès fulgurant du groupe Touré Kunda fondé le premier marché européen des musiques du monde : World Music Expo, Womex. — 1983 : la Marche des Beurs — 15 juin 1985 : Fête de SOS Racisme à La Concorde. Un mois plus tard, c’est le • Womex - http://www.womex.com Live Aid au stade de Wembley en simultané avec Philadelphie. La première édition du Womex a lieu à Berlin en 1994, la seconde au sein du Parlement — 1986 : Festival de raï de Bobigny, avec Cheb en super star inconnue européen de Bruxelles, qui l’accueille. Après une édition avortée à Copenhague en 1996, il du public français. Sa K7 Raykoum s’est vendue à 3M d’exemplaires en Algérie. est accueilli à Marseille en 1997, puis à Stockholm en 1998. Il revient à Berlin en 1999 et 2000. Puis il reprend son itinérance : Rotterdam (2001), Essen (2002 & 2004), Newcastle — 1987 : année charnière avec le premier grand tube international pour un (2005), Séville (2003, 2006, 2007, 2008), Copenhague (2009, 2010, 2011), Thessalonique artiste africain, Mory Kanté. L’Europe réagit d’abord à partir de la Hollande et le (2012), Cardiff (2013), Saint-Jacques de Compostelle (2014 & 2016), Budapest (2015). succès de Yéké Yéké se propage à tous les pays puis à l’international. Aujourd’hui, le réseau s’étend au Brésil et en Australie. — 1989 : La mobilisation contre l’Apartheid en Afrique du Sud grandit. La tournée Franchement Zoulou fait découvrir le phénomène Johnny Clegg. En 1990, il remplit 5 fois le Zénith de Paris, un mois après la libération de Nelson Mandela. • Zone Franche - http://www.zonefranche.com/ En France, le réseau des musiques du monde Zone Franche, créé en 1990, a contribué à rassembler les opérateurs français et étrangers. Sa contribution dans le cadre des rencontres professionnelles des éditions de 1993 et 1995 du Marché des Arts du Spectacle Années 1990 : Naissance des grands réseaux Africain (Masa) a permis de fédérer les énergies des opérateurs francophones. Son Guide répertoire Sans Visa, publié en 1991 et 1995 en collaboration avec l’Irma, a fourni une L’événement qui aura le plus de retentissement pour l’avenir des musiques du information inédite, tout en facilitant la structuration des réseaux de musiques du monde, monde sera la chute du mur de Berlin en 1990. notamment dans les pays africains.

• Berlin Independance Days • Babel Med Music - http://www.babelmedmusic.com/ Ville enclavée pendant une trentaine d’années, Berlin développe une politique Depuis 2005, Babel Med Music, le Forum des musiques du monde offre une plateforme délibérée d’ouverture à l’autre. Cristoph Borkowski dit “Akbar”, directeur du de rencontre chaque printemps à Marseille, où convergent des artistes et des opérateurs Festival d’été de Berlin HeimatKlänge de 1988 à 2001, également fondateur du du monde entier. label Piranha Records, va faire de Berlin le lieu de rencontre européen pour les opérateurs des musiques du monde. PARCOURS D’ÉCOUTE

PACIFIQUE

Hawaï Hawaï Polynésie Française Polynésie Française Fidji Kalama’s Quartet, Hawaiian Music Kekuhi Kanahele, Ancestral Songs, Marie Mariteragi, Écho des Iles Heikura Nui, Ancestral Songs, Black Rose, Rosiloa Hits and – Honolulu – Hollywood – Nashville Oceania Records Tuamotu et de Bora Bora, Manuiti Oceania Records remixes, Mangrove 1927-1944, Frémeaux & Associés

Nouvelle Calédonie Nouvelle Calédonie Nouvelle Zélande Iles Salomon Papouasie Nouvelle Guinée Wetr, Nouvelle-Calédonie : Chants Dick & Hnatr, Live au New Te Runga Rawa, Chants Maoris, Wasi Ka Nanara Pan Pippers, Iles Pinolasa Bamboo Band, Ancestral Kanak de Lifou, Buda Records Morning, Mangrove Playa Sound Salomon, Mangrove Songs, Oceania Records

Papouasie Nouvelle Guinée Australie Australie Telek, Serious Tam, Real World Australia, Musique Aborigène, Yothu Yindi, Freedom, Mushroom Unesco Collection Records

EXTRÊME-ORIENT

Philippines Philippines Malaisie Bali Vietnam Fingguy Flang & Luming Tuan, Ledungan Simfal, Utom : Michael Arang Jalong & Salomon Gamelan Selonding, Anthologie des Huong Thanh, Musique du Caï Philippines : Musique de Luth en Pays Simmoning the Spirit, Rykodisc Gau, Kenyah Sampe Music, AP Musiques de Bali Vol.3 Musiques Luong, Ocora Radio France T’Boli, Buda Records Rituelles, Buda Records

Laos - Orgue à bouche khène, Birmanie Chine Chine Corée Orchestre Hsaing Waing, Myanmar : Musiques du Laos Tradition des Khmou’, Liu Fang, Le Son de Soie, Accords Wu Suhua, Chine : L’art de la Vièle Lee Jae-Hwa, Corée : L’art du Sanjo Oï, Brao, Lao, Phou-noï, Kui, Lolo, Akha, la Harpe Birmane, Unesco Croisés Erhu, Auvidis de Geomungo, Inédit Maison des Hmong et Lantene - Inédit Maison des Collection Cultures du Monde Cultures du Monde

Corée Japon Japon Tibet Chine, Xinjiang Singing Gayageum of Kim Ilryun, Ensemble Hijiri Kaï, Japon : Musique Oedo Sukeroku Taiko, Les Yamantaka Trochu rite of The Uyghur Musicians From Korean Traditional Music, YBM citadine de l’ère Edo, Ocora Radio Tambours de Tokyo en concert, Khampagar Monastery, The Xinjiang, Music from the Oasis France Playa Sound Diamond Path : Rituals of Tibetan Towns of Central Asia, Globe Style Buddhism, Shanachie

INDE ET ORIENT

Afghanistan Mahwash, Radio Kaboul, Accords Inde Croisés Inde Inde Pakistan Lata Mangeshkar, Classic Titles, Hariprasad Chaurasia et l’Art de Ravi Shankar, India’s Master Nusrat Fateh Ali Khan, En concert à Cantos l’Improvisation, Henri Tournier : Musician, Angel Records Paris Vol.3-4-5, Ocora Radio France Musique de l’Inde du Nord, Accords Croisés

Iran Iran Irak Arménie R. & R. Zangeshahi, F. Sajedi & A. Sharam Nazeri et l’Ensemble Munir Bachir, Irak : Maître du luth Djivan Gasparyan, The Soul of Surizehi, Baloutchistan : la tradition Dastan, Long Distance Armenia, Network Medien instrumentale – Sorud - Benju -Doneli, Ocora Radio France

Turquie Ismail Dede Efendi, Hüzzam Mevlevi Ayin-i Serifi,Cemre Müzik

Ouzbekistan Azerbaïdjan Kazakhstan Alim Qasimov, Love’s Deep Ocean, Monâjât Yultchieva, Ouzbekistan, Aygul Ulkenbaeva, Edil Huseinov, Network Medien Ocora Radio France The Silk Road : A Musical Caravan, Smithsonian Folkways Recordings BIBLIOGRAPHIE COLLECTIONS AFRIQUE

Cité de la Musique / Actes Sud Arnaud Gérald et Lecomte Henri, Musiques de toutes les Afriques, Fayard 2006 Voix du monde / Edition Demi-Lune Arom Simha, La fanfare de Bangui, Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte, Collection Modal – éditée par la Fédération des associations de musique et danses Paris 2009 traditionnelles (FAMDT) Bender Wolfgang, La musique africaine contemporaine – Sweet mother, L’Harmattan, Paris 1992 Bensignor François, Fela Kuti, le génie de l’Afrobeat, Éditions Demi-Lune, Plogastel-Saint- GÉNÉRALITÉS Germain 2012 Bensignor François, Sons d’Afrique, Marabout, Paris 1988 Petit atlas des musiques du monde, Cité de la musique / Mondomix, 2006 Brandily Monique, Introduction aux musiques africaines, Cité de la musique / Acte Sud, Aubert Laurent, La musique de l’autre, Georg éditeur, Paris 2001 Arles 1997 Bensignor François (sous la direction de), Les Musiques du Monde, Larousse, Paris 2002 Daoudi Bouziane et Miliani Hadj, L’Aventure du raï, Editions du Seuil, Paris 1996 Bours Etienne, Le sens du son, Fayard, 2007 Dibango Manu avec Rouard Danielle, Trois kilos de café, Lieu Commun, Paris 1989 Bours Etienne, Musiques du monde, Fayard, 2002 Drame Adama et Senn-Borloz Arlette, Jeliya – Etre griot et musicien aujourd’hui, L’Harmattan, Broughton Simon & Ellingham Mark, The Rough guide to World music, volume 1 & 2, Paris 1992 Rough Guides, Londres (GB) 1999 & 2000 / 2006 Hachlaf Ahmed et Mohamed Elhahib, Anthologie de la musique arabe (1906-1960), Publisud, Duvelle Charles, Aux sources des musiques du monde, musiques de tradition orale, Éditions Paris 1993 UNESCO, Paris 2010 Idowu Mabinuori Kayode dit “I.D.”, Fela “ Why Blackman carry shit ” (nouvelle édition revue Lecomte Henri, Guide des meilleures musiques du monde en CD, Bleu nuit éditeur, Paris et complétée), Editions Florent Massot, Paris 2002 2001 Lagrange Frédéric, Musiques d’Egypte, Cité de la musique/Acte Sud, Arles 1996 McGovern Adam, Music Hound World – The essential album guide, Visible Ink Press, La Selve Jean-Pierre, Musiques traditionnelles de La Réunion, Azalées Editions, Saint-Denis Farmington Hills (USA) 2000 de La Réunion 1995 Poché Christian, Dictionnaire des musiques et danses traditionnelles de la Méditerranée, Lee Hélène, Rockers d’Afrique, Albin Michel, Paris 1988 Fayard 2005 Makeba Miriam avec Hall James, Makeba My Story, Bloomsbury Londres 1988 Rault Lucie, Instruments de musique du monde, Editions de la Martinière, Paris 2000 Mallet Julien, Tsapiky, une jeune musique de Madagascar, ancêtres, cassettes et bals- Rouget Gilbert, La musique et la transe, Gallimard, Paris 1990 poussière, Éditions Karthala, Paris 2009 Schaeffner André, Origine des instruments de musique – Introduction ethnologique à Mazouzi Bezza, La musique algérienne et la question raï, La revue musicale, Paris 1990 l’histoire de la musique instrumentale, Mouton & Co and Maison des sciences de l’Homme, Moore Carlos, Fela Fela cette putain de vie, Karthala, Paris 1982 Paris, La Haye, 1968 Mortaigne Véronique, Césaria Evora la voix du Cap-Vert, Actes Sud, Arles 1997 Shiloah Amnon, La musique dans le monde de l’islam, Fayard 2002 Poché Christian, Musique arabo-andalouse, Cité de la musique / Acte Sud, Arles 1995 Randrianary Victor, Madagascar – Les chants d’une île, Cité de la musique/Acte Sud, Arles 2001 Rovsing Olsen Miriam, Chants et danses de l’Atlas (Maroc) , Cité de la musique/Acte Sud, Arles 1997 Seck Nago et Clerfeuille Sylvie, Les musiciens du beat africain, Bordas, Paris 1993 Tenaille Frank, Le Swing du caméléon, musiques et chansons africaines 1950-2000, Actes Sud, Arles 2000 Tchebwa Manda, Terre de la chanson – La musique zaïroise hier et aujourd’hui, Duculot, Louvain-la-Neuve 1996 AMÉRIQUE ASIE

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OCÉANIE

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Conception éditoriale : François Bensignor Extraits de cartes publiées avec l’aimable autorisation de Zebrock Illustration et graphisme des cartes : Anaïs Bellot Graphisme : Ariam Ile-de-France www.ariam-idf.com