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Programme Du Soir

2016 20:00 16.09.Grand Auditorium Vendredi / Freitag / Friday & beyond

Stefano Bollani Danish Trio with Special Guest

Stefano Bollani Danish Trio Stefano Bollani double bass Morten Lund drums Enrico Rava trumpet

Backstage 22:00 Grand Foyer Meet the artist: Post-concert talk with Stefano Bollani (E) Le jardin bleu de Stefano Bollani Pierre Fargeton

Italie, pays de jazz Voilà plus d’un demi-siècle que l’on sait qu’il faut compter avec le jazz italien. Depuis au moins 1959 en tout cas, et la fameuse tournée italienne de , épaulé notamment par le contrebassiste Giovanni Tommaso, aujourd’hui vétéran du jazz dans la péninsule. À vrai dire, l’Italie du jazz nous donne même depuis quelques décennies tant de musiciens de tout premier plan, que l’on finit par ne plus savoir par où commencer pour les nommer, ni où donner de la tête pour les entendre tous. Les pianistes , Franco d’Andrea, Giovanni Mira- bassi, les trompettistes Enrico Rava et , les saxopho- nistes Stefano Di Battista, Francesco Bearzatti, Rosario Giuliani, ou encore les Français d’adoption comme le batteur Aldo Roma- no ou le contrebassiste . Cette précellence du jazz péninsulaire étant rappelée, disons-le: il n’y a pas plus de jazz italien qu’il n’y a de jazz français ou scandinave. Fût-ce avec un regard tourné vers le berceau états- unien, le jazz s’est toujours construit sur des ambitions transna- tionales, et celui qui nous vient d’Italie, comme les autres, ne ré- vèle pas de style ou de goût spécifique et homogène (à l’instar de ce qu’on appelait jadis les «écoles nationales»), mais au contraire une foisonnante diversité de conceptions. C’est ce que nous confirme avec éclat la musique éclectique de Stefano Bollani, l’un des plus captivants pianistes de jazz européens que la pépi- nière italienne nous ait offerts depuis le tournant du siècle.

2 Bollani, virtuose audiotactile Né à Milan en 1972, Stefano Bollani «tombe» dans le piano dès l’âge de six ans, signe d’une véritable vocation, qui se concrétise et s’affermit au cours de ses années d’étude au Conservatoire Luigi-Cherubini de Florence. Derrière la vitrine de sa technique de jeune surdoué, Bollani se passionne plus ou moins secrète- ment pour le jazz, avec pour porte d’entrée principale le piano d’Horace Silver, maître du hard bop, ou celui du Canadien Oscar Peterson. Dès l’adolescence, Bollani est donc partagé entre son cursus officiel au Conservatoire, qui lui apporte la maîtrise de l’instrument et la transmission du répertoire classique (qu’il continue à enregistrer de temps à autres – concertos de Poulenc et Ravel, notamment, ou encore Stravinsky et Gershwin, sous la baguette de Riccardo Chailly, en 2010 et 2012, chez Decca), et un apprentissage buissonnier, audiotactile, comme dirait son compatriote musicologue Vincenzo Caporaletti. «Audio» car ces musiques comme le jazz, qui ont quasiment l’âge du phono- graphe, s’appréhendent d’abord par l’écoute des autres (et le dis- que, ici, démultiplie les possibilités d’écoute de l’autre); «tactile» car cette écoute est directement reliée au toucher de l’instrument. On écoute, on imite, on «relève» (comme disent les jazzmen) les solos des aînés, on «repique» une astuce harmonique etc.

Et surtout, tout ce que l’on apprend à entendre, on s’essaie im- médiatement, instrument en main, à le réinvestir dans d’autres contextes, sur d’autres morceaux, dans d’autres tempos, un jour d’une manière, le lendemain d’une autre, parfois de façon pré- méditée, parfois sans se rendre tout à fait compte de ce qui nous revient sous les doigts à un moment inattendu; bref, on fait jazz de tout bois.

Et à ce petit jeu, Stefano Bollani semble avoir très tôt des prédis- positions. Lorsqu’il sort diplômé du Conservatoire en 1993, il a ratissé aussi bien du côté des pères fondateurs de la grande tra- dition du piano stride (James P. Johnson, Fats Waller, Earl Hines ou Teddy Wilson) que du côté de ses contemporains (Keith Jarrett, par exemple, ou encore son premier «mentor» Franco d’Andrea – avec qui il immortalisera au disque en 2000 son duo

3 Banque de Luxembourg, société anonyme, 14 boulevard Royal, L-2449 Luxembourg - RCS Luxembourg B5310

du «Macerata Concert»). Avec une telle polyvalence, Bollani ne tarde pas à être demandé de toute part, dans son pays natal. Après trois années de travail intensif dans les studios, sur scène, derrière des artistes de variétés et de musique pop, le pianiste fait la rencontre déterminante du trompettiste Enrico Rava. Une page se tourne…

Les compagnonnages de Bollani Dès 1996, Stefano Bollani travaille de façon privilégiée avec Enrico Rava, qui sera dès lors tout à la fois un modèle et un alter ego du pianiste (une quinzaine de disques communs à ce jour et d’innombrables concerts). Rava: «un père et un frère, pour moi», dixit Bollani. Padre o fratello? Qu’importe, c’est d’une complicité presque spirituelle qu’il s’agit, et dont les débuts s’effectuent sous la tutelle symbolique de Chet Baker – Chet l’Italien, naturelle- ment – en 1999, avec le disque «Shades of Chet», dans un émou- vant «quintet à deux trompettes», Rava dialoguant avec Paolo Fresu. Ces premiers pas en fanfare ouvrent une discographie abondante et variée, au sein de laquelle s’entretiennent plusieurs compagnonnages tressés les uns avec les autres, beaux témoignages Pour nous, le mécénat d’amitiés fidèles. En 2000, avec «TenderLee for Chet», Bollani retrouve ainsi l’ombre de Chet Baker, et fait naître une conni- c’est offrir notre soutien à ceux vence de poète du son avec le grand , au côté duquel il enregistre un duo live en 2002 («Konitz meets Bollani»), puis qui offrent la musique à tous. à nouveau en 2003 avec le saxophoniste en prime («Two Brothers in Three Flats»), et encore en 2004 avec les deux mêmes et Enrico Rava («Play Rava»), quatre enregistrements qui participent d’un long compagnonnage avec le fructueux label italien Philology – historiquement lié (les symboles sont décidé- La Fondation EME – Ecouter pour Mieux s’Entendre ment têtus) à Chet Baker, qui grava pour cette compagnie deux donne accès à la musique aux personnes qui en sont généralement exclues. de ses tout derniers disques. Chez Philology, Bollani enregistre En tant que membre fondateur, notre soutien ne se limite pas à un apport financier. aussi avec «la plus brésilienne des chanteuses italiennes» Barbara Nos réseaux et les compétences de nos équipes permettent à la Fondation Casini («Todo o amor» en 1997, «Stasera Beatles» en 1998 – une de développer et de pérenniser ses initiatives. réappropriation chaloupée des chansons des Fab Four –, ou en- core «Você e eu» avec Phil Woods en 2001). Comme l’artiste se sent partout chez lui, Bollani «exporte» son travail aux côtés de la chanteuse chez le français Label Bleu («Vento», avec Rava, en 2000), chez qui il grave plusieurs disques essentiels, du piano www.banquedeluxembourg.com 4 Tél.: 49 924 - 1

BDL_phil_programm115x175_mai2016.indd 2 17/08/16 11:38 solo («Småt småt», 2002), jusqu’à un fort original quintet italien («I Visionari», 2006) dans lequel Bollani pousse lui-même la chansonnette. Le pianiste dialogue désormais d’égal à égal avec ses pairs les plus renommés, comme , ou encore Chick Corea, avec qui il enregistre «Orvieto», en 2011 pour le prestigieux label ECM, qui accompagne le pianiste depuis main- tenant une décennie («Tati», en trio avec en 2005; «The Third Man» avec Rava en 2007, ou encore « Days» avec un quintet idéal constitué, outre le fidèle Rava, de , Larry Grenadier et Paul Motian).

Avatars du cantabile On a souvent comparé Stefano Bollani à Roberto Benigni, comédien et réalisateur du fameux La Vie est belle. En raison de son humour, des numéros de funambulisme musical que sont souvent ses coq-à-l’âne faussement arbitraires, en raison peut-être aussi de l’allure débonnaire du sage un peu farceur qu’il arbore depuis qu’il a fait le deuil de ses dreadlocks des années 1990. Sans doute aussi en raison de sa grande popularité dans la péninsule, où il est un personnage très médiatique, depuis son émission de 2006 Il dottor Djembe sur la Rai Radio 3, et surtout, de 2011 à 2013, son émission musicale pour la télévision Sostiene Bollani, subtil équilibre de vulgarisation, de divertissement, d’humour et d’exigence, plébiscité par des milliers de téléspectateurs ita- liens. Mais la comparaison avec Benigni vaut encore en ce que la philosophie de Bollani pourrait se résumer au titre d’un de ses disques de 2014 chez ECM: «Joy in Spite of Everything».

De la joie malgré tout. Du bonheur envers et contre tout, et jusque dans l’expression mélodique de la plainte ou de la nostal- gie, qui sied particulièrement à son toucher délicat.

Car pour ce grand mélodiste qu’est Bollani, l’art du lamento (qu’il soit celui de la sodade capverdienne qu’il enregistre à l’occasion, celui du choro et de la chanson brésilienne, qu’il célèbre en 2008 avec «Carioca», ou bien évidemment celui du blues, qui niche toujours au cœur du jazz) est toujours un peu à l’image du ciel de Baudelaire: on y démêle mal le triste du beau.

7 Mélodiste, le mot est lâché, mais comment y échapper? Le piano de Bollani est un piano qui chante, en effet. Sans complexe. Mais sans facilité. Un point de vue étroitement national dira que c’est parce qu’il est incorrigiblement italien, et que le bel canto coule naturellement dans les veines de son piano; un point de vue exclusivement professionnel constatera qu’il a souvent colla- boré avec les vocalistes (depuis les pop stars italiennes Irene Grandi ou Laura Pausini, derrière lesquelles il fit ses débuts dis- cographiques, jusqu’au génie protéiforme d’un Bobby McFerrin, avec qui il dialogua à La Fenice en 2008), et qu’il ne se tient ja- mais très loin d’une vocalité voluptueuse – et le plus souvent brésilienne (Hamilton de Holanda, Caetano Veloso). Cette volupté du plaisir de chanter, Bollani l’a incontestablement transportée sous son clavier de velours. Mais clavier de velours, doigts de fer; la facilité, la légèreté et la simplicité apparentes de la mélodie selon Bollani, s’articulent sur une maîtrise, une rigueur et une complexité assez prodigieuses du discours musical, et en particulier du temps musical et de son organisation. Car on ne le souligne jamais, mais Stefano Bollani est également un formi- dable rythmicien – qualité sans laquelle son goût aérien du can- tabile pourrait basculer vers la mièvrerie, la préciosité, le manié- risme ou la sensiblerie (ce qu’il ne fait jamais, loin s’en faut). Son chant est éthéré, mais Bollani joue du corps. Et dans sa déstructuration du temps musical, le pianiste n’a peut-être jamais trouvé de meilleurs «gardes du corps» que les deux musiciens de son trio danois, Jesper Bodilsen et Morten Lund, qui l’escortent depuis 2009 («Stone In the Water», chez ECM) comme l’ombre de lui-même, dans la grande et difficile tradition du trio de , s’ajustant à ses foisonnements les plus osés et nourrissant son imagination comme sa soif d’éclectisme (avec un disque de chansons scandinaves, «Gleda», en 2005).

Bleu comme Bollani S’il y avait un bleu Bollani, ce serait à coup sûr celui de la fleur du même nom. Aussi bien celle de Novalis que celles de Raymond Queneau – qui donnent son titre au premier disque français du pianiste sous son nom, en 2002 («Les Fleurs bleues»). De la Blaue Blume de Novalis, Bollani illustre la fusion du rêve et du

8 monde réel que symbolise la petite fleur bleue du roman inachevé Henri d’Ofterdingen. Car si la mélodie s’épanche à ce point sous les doigts du pianiste italien, ce n’est pas par consensualité flat- teuse (même si, comme tous les grands virtuoses, Bollani a dû apprendre à se méfier de sa digitalité naturellement prolixe et volubile), mais au contraire par une sorte de conflictualité fruc- tueuse qui veut à tout prix faire entrer les souvenirs dans le réel. Or le réel obéit à des cadres, à des structures, des exigences de logiques harmoniques, de mesures et de carrures; tandis que le souvenir afflue de façon irrégulière et désordonnée, se prêtant rarement spontanément à son intégration dans le contexte musi- cal en train de se dérouler (comment faire entrer sur le vif le sou- venir d’une valse en sol mineur au beau milieu d’une bossa nova en fa majeur?).

C’est à ce tour de force que Bollani nous a habitués: concilier constamment le familier et la surprise. Faire d’un bric-à-brac un labyrinthe ouvragé de main de maître. Car Bollani est surtout un poète de la forme, et l’on pense en l’écoutant à Luigi Pareyson, ce philosophe italien oublié qui fut le maître d’Umberto Eco et l’inspirateur de son «œuvre ouverte», et qui écrivait que «former signifie faire en inventant en même temps la manière de faire».

Bollani possède ce don consommé de trouver en la creusant la place exacte qui revient aux souvenirs, dans une matière qui ne semblait pas prédisposée à les accueillir. Et dans sa façon «puzzle» de faire chanter la remémoration, il finit par délicieuse- ment perdre l’auditeur, un peu comme le lecteur finissait par ne plus savoir qui rêve de qui dans les Fleurs bleues de Queneau. En définitive, le jardin de Bollani est un champ de myosotis oulipiens. C’est une chance: ce jardin se visite et il nous est ouvert.

9 Abwechslung ist das Wichtigste Interview mit Stefano Bollani, Artist in Residence 2016/17 Tatjana Mehner

Mit diesem Konzert eröffnen Sie die Reihe Ihrer Aktivitäten als Artist in Residence an der Philharmonie Luxembourg. Mit welchem Gefühl blicken Sie auf die vor Ihnen liegende Zeit?

Ich bin wirklich glücklich. Ich muss zugeben: Die Einladung hat mich schon überrascht, vor allem weil ich bisher eher selten in Luxemburg aufgetreten bin. Besonders begeistert hat mich, dass ich am Ende auch mit dem Orchester spielen werde.

Auf Ihrer Internetseite erklären Sie, dass Musik für Sie ein großes Spiel ist, das es immer wieder aufs Neue zu entwickeln gilt, allein oder mit Partnern. Sind Sie eine Spielernatur?

Ja, ja, ja – mein ganzes Leben versuche ich, mir diese Haltung im Umgang mit Musik zu bewahren. Musik muss zunächst eine Überraschung für mich sein. Erst dann kann sie auch das Publi- kum überraschen.

Ist Überraschung für Sie das Ziel beim Musikmachen?

Absolut – mir mit Musik selbst eine Überraschung zu bereiten, das ist für mich das Wichtigste. Da ich jeden Tag Musik mache, sollte sie mich schon überraschen. Sonst würde das ja zum Rou- tinejob. Und genau das will ich vermeiden. Im Prinzip bin ich Musiker, weil Arbeit mir nicht sonderlich liegt. Hauptsächlich deshalb habe ich diesen Beruf gewählt.

10 Viele Ihrer Kollegen betonen immer wieder, welch harte, ernsthafte Arbeit das tägliche Üben und Proben ist. Sie sehen das anders?

Vermutlich. In allererster Linie muss ich Vergnügen haben. Und so geht es mir immer, egal, ob ich gerade ein Buch schreibe, eine Radiosendung produziere oder eben Musik mache. Wie soll denn das Publikum Spaß haben, wenn der Musiker auf der Büh- ne keinen hat?

Heute Abend werden Sie Ihr Spiel mit Ihrem Danish Trio spielen…

Oh ja, schon seit ungefähr 14 Jahren spielen wir zusammen. Das ist eine lange Zeit. Weil ich für gewöhnlich sehr viele wechselnde Projekte verfolge, stellt das Trio eine Art Konstante in meinem musikalischen Leben dar. Der Austausch zwischen uns funktio- niert fast schon telepathisch – wir brauchen nicht einmal übers Repertoire zu reden, nicht einmal eine Set-List zu erstellen. Das ist etwas, das ich wirklich genieße, zu wissen, dass ich lediglich auf die Bühne kommen muss und dann spielen kann, worauf immer ich Lust habe, wobei mir diese Musiker folgen, indem sie wiederum ihre Ideen, ihre Richtungen einbringen. Genau das mag ich, wenn ich mit anderen musiziere: Wenn ich allein spiele, würde ich niemals mit einer Set-List auftreten. Ich spiele, was mir gerade in den Sinn kommt. Und Partner zu finden, mit denen ich das zusammen genauso machen kann, ist so großartig PackUp Home wie selten. Das Ensemble heißt Danish Trio. Abgesehen von der Herkunft Ihrer Recevez vos envois Partner Morten Lund und Jesper Bodilsen – was ist dänisch daran? chez vous, sans vous Eigentlich nichts. Ursprünglich haben wir es so genannt, weil die beiden Dänen sind. Das war alles. Später haben wir dann aber doch eine Platte aufgenommen, die von skandinavischen Inscription gratuite Liedern ausgeht. Einige davon spielen wir gelegentlich immer noch. sur www.eservices.lu

www.post.lu 13 Außerdem spielen Sie in diesem Konzert mit Enrio Rava, den sie als die wichtigste musikalische Bekanntschaft Ihres Lebens bezeichnet haben. Was ist das Besondere und Wichtige an Ihrer musikalischen Beziehung?

Wir kennen uns schon 20 Jahre. Bei unserer allerersten Begeg- nung war ich verblüfft, dass er wirklich auf jeden einzelnen Ton hörte, den ich auf dem Klavier spielte. Das war zu dieser Zeit für mich eine völlig neue Erfahrung. Also wollte ich mit diesem Mann unbedingt weiter und weiter zusammenarbeiten. Absolut alles, was er auf der Trompete spielt, steht in Beziehung zu dem, was auf dem Klavier passiert, und umgekehrt. Meiner Meinung nach ist das die perfekte Kommunikation.

Er wirkte als Ihr Mentor. Haben Sie das Gefühl, immer noch von ihm zu lernen?

Ja, dabei haben wir eigentlich nie viel über Musik gesprochen. Ich lerne aus Erfahrungen. Immer, wenn ich mit ihm auftrete, lerne ich etwas. Aber das ist nicht so ein Verhältnis, wie man das beispielsweise mit einem Dirigenten unterhält, in dem man De- tails entdeckt, während man über Musik spricht. Es ist genau das, worin Enrico ein Meister ist: Das Lehren über die Vermitt- lung von Erfahrungen. Ich habe von ihm beispielsweise auch sehr viel darüber gelernt, wie man eine Band aufbaut. Bei mei- ner ersten Band habe ich noch jedem genau erläutert, was er tun sollte – ich hatte schließlich eine konkrete Vorstellung davon. Und dann erlebte ich, wie Enrico mit einer Band arbeitet: völ- lig cool machte er ein paar Vorschläge. Davon ausgehend konn- ten wir Musiker unsere Kreativität entfalten. Von da an entdeckte ich, dass das auch für mich schlicht der beste Weg war, eine Band zu leiten. Das mag aber auch damit zu tun haben, dass ich in der glücklichen Lage bin, nur mit Menschen zu spielen, die ich mag.

Bei einer derart perfekten Kommunikation, welche Rolle spielt dann das Publikum?

14 Ob sie wollen oder nicht, Hörer interagieren immer. Am Ende meiner Solo-Programme frage ich die Leute ohnehin, was sie hören wollen. Aber selbst während des Konzertes spreche ich zu und mit ihnen. Ich spiele für sie und mit ihnen – das sind zwei völlig unterschiedliche Dinge. Aber ich tue immer beides. Mit Enrico und dem Trio ist es genauso. Wir spielen zusammen mit dem Publikum. Also müssen wir die Leute mitnehmen.

Im Laufe Ihrer Residenz präsentieren Sie drei sehr verschiedene Konzert- formate. Repräsentieren diese die zentralen Säulen des Schöpfers Stefano Bollani?

In der Tat sind das drei völlig verschiedene Dinge. Und Abwechs- lung ist mir wirklich das Wichtigste beim Musikmachen. Diese Residenz gibt mir die fantastische Möglichkeit, genau das zu tun. Alle diese Richtungen sind für mich gleichermaßen wichtig. Ich lebe immer in der Gegenwart und genieße das, was ich gerade mache. Jeden Moment lebe ich als den besten meines Lebens.

Das klingt wie das Bekenntnis eines glücklichen Menschens…

Das erwartet man von mir. Das ist mein Job.

43-jährig blicken Sie bereits auf eine rund 30-jährige Profikarriere zurück und gehören zur Spitze der internationalen Jazz-Szene. Bleiben da noch unerfüllte Träume?

Ich bewege ständig Projekte in meinem Kopf. Aber worauf ich wirklich Lust hätte, das wäre, mit zu spielen, wenn er wiederkehren würde. Ein Duo mit Louis Armstrong, das ist eigentlich mein Zukunftsplan. Wahrscheinlich werde wohl eher ich es sein, der ihm irgendwann irgendwohin folgen wird, und dann werden wir zusammen spielen. Aber bis dahin ist noch etwas Zeit.

Das Interview wurde am 22.06.2016 per Telefon geführt.

15 Stefano Bollani photo: Valentina Cenni Interprètes Biographies

Stefano Bollani piano Stefano Bollani étudie le piano dès l’âge de six ans et commence une carrière professionnelle à quinze ans. Diplômé du Conser- vatoire Luigi Cherubini de Florence en 1993, il se produit ensuite sur les plus grandes scènes internationales (Umbria Jazz, Festi- val de Jazz de Montréal, Town Hall de New York, La Fenice de Venise, Barbican à Londres, Salle Pleyel à Paris ou encore la Scala de Milan). Il collabore avec des musiciens de renom comme Richard Galliano, Caetano Veloso, Hamilton de Holan- da, Phil Woods, Lee Konitz, Miroslav Vitouš, , Aldo Romano, Michel Portal, Gato Barbieri, Pat Metheny, Bobby McFerrin, Franco D‘Andrea, Martial Solal, Uri Caine, John Aber- crombie, Hector Zazou, Giovanni Sollima, Paolo Fresu, Elliott Sharp, Sainkho Namtchylak, Daniel Harding et Kristjan Järvi entre autres. Avec Chick Corea, il enregistre en 2011 un album live, «Orvieto», publié par ECM. Sa collaboration la plus impor- tante, entamée en 1996 – et qui n’a jamais cessé depuis – est celle qui le lie à son mentor, le trompettiste Enrico Rava. Ensemble, ils ont donné plusieurs centaines de concerts et produit treize albums. Les plus récents sont «Tati» (ECM, 2005), en trio avec Paul Motian, «The third man» (ECM, 2007) en duo, et «New York Days» (ECM, 2008), en quintet avec Mark Turner, Larry Grenadier et Paul Motian. Stefano Bollani compose égale- ment pour le théâtre, le cinéma et la danse. Il est l’auteur et l’animateur du programme radio Il dottor Djembè diffusé sur la chaîne culturelle nationale de Rai Radio3 et le concepteur d’un spectacle de télévision avec Sostiene Bollani (2011) qui a battu des records d’audience en Italie. Écrivain, il a publié un roman

17 surréaliste (La sindrome di Brontolo, 2006) et trois livres sur la musique (L’America di Renato Carosone, 2002, Parliamo di musica, 2013 et Il monello, il guru, l’alchimista e altre storie di musicisti, 2015). La musique n’a pas de véritable frontière pour lui. Créateur insatiable, avide de nouvelles rencontres et colla- borations, il se passionne pour tous les genres, du jazz à la pop en passant par les musiques du monde ou le classique. Il a ainsi enregistré des versions de concertos pour piano et orches- tre de Poulenc, Ravel et Gershwin notamment.

Stefano Bollani Klavier Stefano Bollani erhielt seinen ersten Klavierunterricht im Alter von sechs Jahren und begann 15-jährig seine Solokarriere. Dem Studienabschluss am Luigi-Cherubini-Konservatorium in Florenz im Jahre 1993 folgten Auftritte in den wichtigsten Musikzentren (vom Umbria bis zum Montreal Jazz Festival, von der New Yorker Town Hall zu La Fenice in Venedig, vom Bar- bican in London bis zur Pariser Salle Pleyel und der Mailänder Scala…) und die Zusammenarbeit mit Musikern wie Richard Galliano, Caetano Veloso, Hamilton de Holanda, Phil Woods, Lee Konitz, Miroslav Vitous, Han Bennink, Aldo Romano, Michel Portal, Gato Barbieri, Pat Metheny, Bobby McFerrin, Franco D‘Andrea, Martial Solal, Uri Caine, John Abercrombie, Hector Zazou, Giovanni Sollima, Paolo Fresu, Elliott Sharp, Sainkho Namtchylak, Daniel Harding, Kristjan Järvi und Chick Corea, mit dem er das Live-Album «Orvieto» (ECM 2011) aufnahm. Die für ihn bisher wichtigste künstlerische Partnerschaft begann 1996 und dauert seither ohne Unterbrechung an: Es handelt sich um die Zusammenarbeit mit seinem Mentor, dem italienischen Trompeter Enrico Rava. Gemeinsam spielten sie Hunderte Kon- zerte und nahmen dreizehn Platten auf. Darunter die jüngsten: «Tati» (ECM, 2005), im Trio mit Paul Motian an den Drums, «The third man» (ECM, 2007) im Duo und die Quintett-Einspie- lung mit Mark Turner, Larry Grenadier und Paul Motian. Auch als Komponist ist Bollani gefragt. Er schreibt Soundtracks und Bühnenmusiken. Darüber hinaus veröffentlichte der erfolgrei- che Buchautor einen surrealistischen Roman (La sindrome di

18 Brontolo, 2006) und drei Bücher über Musik (L’America di Renato Carosone, 2002, Parliamo di musica, 2013 und Il monello, il guru, l’alchimista e altre storie di musicisti, 2015). Er war Autor und Moderator einer Radio-Comedy-Show über Musik bei Rai Radio3, dem nationalen Kulturkanal (Il dottor Djembè), und entwickelte eine Fernsehsendung, in der er bemerkenswerten Gästen begegnet (Sostiene Bollani, 2011), und die im italienischen Fernsehen sehr großen Erfolg hatte. Musik kennt für ihn keine Grenzen. Aus diesem Grunde ist er ständig auf der Suche nach neuen Partnern – auch auf klas- sischem Gebiet (er spielte Klavierkonzerte von Poulenc, Ravel und Gershwin ein) und dem der Pop-Musik.

Stefano Bollani piano Stefano Bollani began studying the piano at the age of six and started his professional career at the age of fifteen. After graduating from the Conservatory Luigi Cherubini in Florence in 1993 he began appearing in many of the world’s most impor- tant concert venues (from Umbria Jazz to the Montreal Jazz Fest- ival, from Town Hall in New York to La Fenice in Venice, from the Barbican in London to the Salle Pleyel in Paris and La Scala in Milan…), collaborating with musicians such as Richard Galliano, Caetano Veloso, Hamilton de Holanda, Phil Woods, Lee Konitz, Miroslav Vitous, Han Bennink, Aldo Romano, Michel Portal, Gato Barbieri, Pat Metheny, Bobby McFerrin, Franco D‘Andrea, Mar- tial Solal, Uri Caine, John Abercrombie, Hector Zazou, Giovanni Sollima, Paolo Fresu, Elliott Sharp, Sainkho Namtchylak, Daniel Harding, Kristjan Järvi and Chick Corea, with whom he recorded a live album called «Orvieto» (ECM 2011). The most important collaboration of his life begun in 1996 – and has continued unin- terrupted: that with his mentor, Italian trumpet giant Enrico Rava. They have performed hundreds of concerts and recorded thirteen records together. The most recents are: «Tati» (ECM, 2005), as a trio with Paul Motian on drums, «The third man» (ECM, 2007), as a duo, and «New York days» (ECM 2008), quin- tet with Mark Turner, Larry Grenadier and Paul Motian. Bollani is in demand also as a composer, writing soundtracks for the

19 theatre, for movies and dance. He is also a successful author; he has published a novel (La sindrome di Brontolo, 2006) and three books about music (L’America di Renato Carosone, 2002, Parliamo di musica, 2013 and Il monello, il guru, l’alchimista e altre storie di musicisti, 2015). He has been author and con- ductor of a comic radio show about music for Rai Radio3, the national cultural radio channel (Il dottor Djembè) and has also created a live TV show featuring noteworthy guests named Sostiene Bollani (2011) which was a huge success on Italian television. Music has no real boundaries for him. That is why he continues to seek out new collaborations, even in the classical field (performing and recording concertos for piano and orches- tra by Poulenc, Ravel and Gershwin) or in pop music.

Jesper Bodilsen contrebasse Le bassiste, compositeur, producteur et pédagogue danois Jesper Bodilsen est né le 5 janvier 1970 à Haslev au Danemark. À trois ans, il déménage avec ses parents et son frère aîné à Silkeborg où il demeure jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Sa famille n’est pas musicienne mais à huit ans, il découvre une vieille trompette dans le grenier de la ferme de ses grands-parents et s’essaie tout de suite à en jouer. À dix ans, il est admis dans une fanfare où il apprend à jouer du cornet et à lire la musique. En 1984, Jesper reçoit sa première basse – une basse électrique. Un an plus tard, il rejoint un groupe pop / funk et donne son premier concert professionnel peu après. En 1991, il intègre la Royal Academy of Music d’Aarhus au Danemark où il étudie pendant cinq ans à l’issue desquels il décroche son diplôme en 1997. Cette même année, il reçoit la Memorial Bursary of Edvard Eriksen et est engagé comme enseignant à l’académie. Pendant ses études, Bodilsen travaille aussi en tant que musicien. En juin 1994, on lui demande de se produire dans le cadre de deux All Star Concerts du Riverboat Jazz Festival aux côtés du batteur américain et du pianiste . Ces concerts lui permettent de percer et, les années suivantes, il joue aux côtés d’autres grands jazzmen comme James Moody, , Lee Konitz, , Joe

20 Lovano, Horace Parlan, et Phil Woods, souvent au légendaire club de jazz Bent J d’Aarhus. En 1995, Bodilsen déménage à Copenhague et il est immédiatement sollicité pour rejoindre l’Erling Kroner Dream Quartet. Il part en tournée avec différents groupes basés à Aarhus et Copenhague quand, en 1997, il fait à nouveau la rencontre d’Ed Thigpen. Ed Thigpen lui demande d’intégrer son trio et, avec le pianiste , le trio enregistre son premier album «It´s Entertainment» en 1998. L’album est nominé au Danish Grammy et remporte le JazzSpe- cial Prize Album Of The Year. Bodilsen joue et enregistre avec Thigpen jusqu’en 2010 – une collaboration de treize ans dont témoigne la parution de six albums. Jesper Bodilsen a toujours été intéressé par le fait de produire de la musique, de trouver des musiciens intéressants avec lesquels collaborer et créer de nouvelles constellations. Il a coproduit la musique de la chan- teuse danoise Katrine Madsen pendant plus de dix ans mais en 1999, a fondé son propre groupe: Scandinavian Summit. Ils ont enregistré deux albums et sont partis en tournée en Europe, en Asie du Sud-Est, en Chine et en Australie. Il a créé sa propre maison de production musicale en 2002 et, depuis, il a produit plus d’une quinzaine d’albums, enregistrés en collaboration avec de nombreux grands artistes. En 1998, 2002 et 2004, Bodilsen a été sollicité pour jouer dans le cadre des prestigieux Jazzpar Prize concerts dont, en 2002, le lauréat était le trompet- tiste italien Enrico Rava. Bodilsen a donné quatre concerts avec Rava, Stefano Bollani, Gianluca Petrella, John Abercrombie et Morten Lund, et, après le concert final à Copenhague, il a demandé à Bollani et Lund s’ils seraient partants pour conti- nuer à jouer ensemble. Un an plus tard (en mars 2003), ils ont fait leur première tournée en trio et enregistré leur premier album sous le label Stunt Records «Mi ritorni in mente». Cette première publication, en trio, est sortie en tant que disque du Jesper Bodilsen Trio. En 2004, Bodilsen a reçu le Django d’Or Prize dans la catégorie meilleur interprète de l’année et cette même année, le trio a enregistré son deuxième album «Gleda», portant désormais les trois noms sur la couverture. L’album a été classé numéro 4 par l’Italian Jazz Charts en 2005 et nominé pour un Bell Award en 2006 au titre de meilleur

21 album de jazz international. Dès le départ, le trio est parti en tournée en Europe se produisant dans des clubs et festivals comme l’Umbria Jazz Festival, le et le légendaire Birdland à New York. Après «Gleda», ils ont enre- gistré avec la chanteuse Katrine Madsen. L’album, «Close To You», a été nominé pour un Danish Music Award au titre de meilleur album vocal de jazz. Puis quatre ans ont passé avant qu’ils n’enregistrent à nouveau, cette fois sous le label ECM et avec le producteur Manfred Eicher. L’album «Stone In The Water» a été vanté par plusieurs magazines de jazz du monde entier comme étant le meilleur enregistrement en trio. Sur cet album, deux des chansons ont été composées par Bodilsen. La même année, il est retourné en studio avec le guitariste sué- dois , le trompettiste Peter Asplund et le joueur de vibraphone finlandais Severi Pyysalo pour enregistrer un nouvel album centré principalement sur ses propres chansons. L’album «Short Stories for Dreamers» est sorti en 2010 et a été vanté pour sa tonalité sereine et lyrique. Récemment, Bodilsen a aussi pris part à la très populaire émission télévisée Sostiene Bollani. À l’automne 2011, le trio, avec Bollani en invité, a donné six concerts retransmis sur la chaîne nationale RAI3. Au-delà de ses tournées dans le monde entier et de ses enregistrements, Bodilsen se consacre de plus en plus à la composition. En 2013, son dernier album «Scenografie» a paru sous le label ita- lien Carosello Records. Sa musique reflète ainsi ses talents de compositeur, de chef de groupe, de bassiste et de producteur, et mêle différentes tonalités et diverses nationalités avec les Italiens Stefano Bollani, Joe Barbieri, Nico Gori et Paolo Russo, ainsi que les Suédois Ulf Wakenius et Peter Asplund. L’année 2013 a été marquée par le dixième anniversaire du trio Bollani- Bodilsen-Lund. Dix ans après leur premier enregistrement, ils ont enregistré à l’Avatar Studio de New York un nouvel album sous le label ECM, invitant les célèbres et Marc Turner à les rejoindre. L’album «Joy In Spite of Everything» a été publié en 2014 et a remporté le prix de l’album de l’année en Italie. Depuis son départ du conservatoire en 1997, Bodilsen a toujours enseigné. Nombre de jeunes talents l’ont eu comme professeur au conservatoire et, en 2012, il a été nommé

22 professeur au Dansk Jazzmusiker Forening ( Musi- cian’s Association) – une association centrée sur la formation de musiciens improvisateurs professionnels. À travers des mas- terclasses et des cours dispensés par les meilleurs musiciens et pédagogues internationaux de l’improvisation, DJF offre la possibilité aux musiciens danois de s’améliorer et constitue une source d’inspiration.

Jesper Bodilsen Kontrabass Der dänische Kontrabassist, Komponist, Produzent und Lehrer Jesper Bodilsen wurde am 5. Januar 1970 in Haslev geboren. Als er drei Jahre alt war, zog die Familie nach Silkeborg, wo er bis zu seinem 18. Lebensjahr lebte. Kein Mitglied seiner Fami- lie spielte ein Musikinstrument. Aber als er achtjährig auf dem Dachboden des Bauernhofes seiner Großeltern eine alte Trom- pete fand, war er sofort äußerst fasziniert von der Idee, damit Musik zu machen. Mit zehn Jahren lernte er in der Brass Band seiner Schule Kornett und Notenlesen. 1984 bekam Jesper seinen ersten – einen elektrischen – Bass und trat nur ein Jahr später in eine Pop / Funk-Band ein, mit der er sehr bald seinen ersten Profi-Gig spielte. 1991 wurde er an der Royal Academy of Music in Aarhus aufgenommen. Das fünfjährige Studium schloss er im Juni 1997 mit dem Diplom ab. Im selben Jahr erhielt er The Memorial Bursary of Edvard Eriksen und eine Lehrverpflichtung an der Academy. Schon während seines Studiums war Bodilsen als Berufsmusiker tätig. Im Juni 1994 wurde er eigeladen, bei zwei All Star Concerts auf dem River- boat Jazz Festival zu spielen – zusammen mit dem amerikani- schen Drummer Ed Thigpen und dem Pianisten Duke Jordan. Diese Konzerte waren der Durchbruch für Bodilsen; in den fol- genden Jahren spielte er mit Jazzgrößen wie James Moody, Benny Golson, Lee Konitz, Tom Harrell, , Horace Parlan, Jimmy Heath und Phil Woods; häufig im legendären Jazz Club Bent J in Aarhus. 1995 zog Bodilsen nach Kopenha- gen und bekam sofort das Angebot, beim Erling Kroner Dream Quartet einzusteigen. In den Folgejahren tourte er mit verschie- denen Bands aus Aarhus und Kopenhagen. Ein Wiedersehen

23 mit Ed Thigpen brachte ihn in dessen Trio und mit dem Pianis- sten Carsten Dahl zusammen. 1998 spielte das Trio sein erstes Album «It's Entertainment» ein, das für den dänischen Grammy nominiert wurde und den JazzSpecial Prize Album Of The Year gewann. Bis 2010 spielte er mit Thigpen – die 13-jährige Zusam- menarbeit ist auf sechs Alben bestens dokumentiert. Von jeher war Jesper Bodilsen daran interessiert, Musik zu produzieren und neue Partner und künstlerische Konstellationen zu finden. Mehr als zehn Jahre war er Koproduzent der dänischen Sängerin Katrine Madsen; 1999 ging er mit seiner ersten eige- nen Band an den Start – Scandinavian Summit. Mit ihr nahm er zwei Alben auf und tourte durch Europa, Südost-Asien, China und Australien. 2002 gründete er seine erste Produk- tionsfirma, mit der er bis heute mehr als 15 Alben herausge- bracht hat. 1998, 2002 und 2004 wurde Bodilsen eingeladen, bei den renommierten Jazzpar Prize Concerts zu spielen. 2002 war der Gewinner der Trompeter Enrico Rava. Bodilsen spielte vier Konzerte mit Rava, Stefano Bollani, Gianluca Petrella, John Abercrombie und Morten Lund. Nach dem Abschlusskonzert in Kopenhagen fragte er Bollani und Lund, ob sie an einer wei- teren Zusammenarbeit interessiert seien. Ein Jahr später (im März 2003) gingen sie auf die erste Trio-Tour und machten bei Stunt Recordings ihre erste Einspielung – «Mi ritorni in mente». Diese erste Ausgabe erschien unter dem Namen «Jesper Bodilsen Trio». 2004 wurde Bodilsen mit dem Django d'Or ge- ehrt. Im selben Jahr nahm das Trio sein zweites Album «Gleda» auf. Auf dem Cover fanden sich inzwischen die Namen aller Mitglieder. Dieses Album war 2005 Nummer vier der italieni- schen Jazz Charts und wurde 2006 in der Kategorie Best Inter- national Jazz Album für den australischen Jazz Bell Award nomi- niert. Von Anfang an tourte das Trio durch Europa, spielte in Clubs und auf Festivals, darunter das Umbria Jazz Festval, Copenhagen Jazz Festival und das legendäre Birdland in New York. Das Album «Close To You» wurde für den Danish Music Award in der Kategorie Best Vocal Jazz Album nominiert. Vier Jahre vergin-gen bis zur nächsten gemeinsamen Aufnahme, dieses Mal beim renommierten Label ECM mit Manfred Eicher als Produzenten. Von verschiedenen Jazz-Magazinen in der

24 ganzen Welt wurde das Album «Stone In The Water» zur besten Trio-Einspielung des Jahres 2009 gekürt. Zwei der Lieder auf dem Album snid Kompositionen von Bodilsen. Im selben Jahr ging er mit dem schwedischen Gitarristen Ulf Wakenius, dem Trompeter Peter Asplund und dem finnischen Vibraphon-Spie- ler Severi Pyysalo ins Studio für ein Album mit überwiegend eigenen Songs. Das Album «Short Stories for Dreamers» erschien 2010 und wurde für seine Ruhe und lyrische Stim- mung gerühmt. In jüngerer Zeit trat Bodilsen auch wiederholt in der erfolgreichen TV-Show Sostiene Bollani auf. Im Herbst 2011 spielte das Trio mit Bollani als Gastgeber sechs Shows, die vom italienischen RAI 3 aufgezeichnet wurden. Neben seiner Konzert- und Aufnahmetätigkeit in der ganzen Welt verwandte Bodilsen immer mehr Zeit aufs Komponieren. 2013 brachte er sein Album «Scenografie» beim italienischen Label Carosello Records heraus. Unterschiedliche Charaktere und Nationalitäten trafen aufeinander, als er mit den Italienern Stefano Bollani, Joe Barbieri, Nico Gori und Paolo Russo sowie den Schweden Ulf Wakenius und Peter Asplund zusammenkam. 2013 beging man auch den zehnten Geburtstag des Trios Bollani-Bodilsen-Lund. Zehn Jahre nach der ersten Trio-Aufnahme gingen sie für ECM ins Avatar Studio in New York und baten die großen Bill Frisell und Marc Turner dazu. Das Album «Joy In Spite of Everything» erschien 2014 und wurde in Italien als Album des Jahres aus- gezeichnet. Seit seinem Konservatoriumsabschluss im Jahre 1997 wirkt Bodilsen auch als Lehrer. Zahlreiche aufstrebende und vielversprechende Musiker erhielten bei ihm Unterricht an dänischen Konservatorien. 2012 wurde er zum Vorsitzenden der Dansk Jazzmusiker Forening (DJF – Danish Jazz Musician's Association) gewählt, die die Ausbildung professioneller Impro- visationsmusiker fördert. DJF ermöglicht dänischen Musikern Möglichkeiten Improvisation und Inspiration, indem sie Meister- klassen und Kurse mit herausragenden Musikern und Lehrern der internationalen Improvisationsszene organisiert.

25 Jesper Bodilsen double bass The Danish bass player, composer, producer and educator Jesper Bodilsen was born January 5th 1970 in Haslev, Denmark. As 3 a year old he moved to Silkeborg with his parents and older brother and there he stayed until he was 18 years old. No one in his family was playing music. But as a 8 year old kid he found an old trumpet at the loft of his grandparents farm and he was immediately interested in trying to make music with the old horn. At the age of 10 he was admitted as a member of the school brass band; there he learned to play the cornet and read music. In 1984 Jesper got his first bass – an electric bass – and one year later he joined a pop / funk band and played his first professional gig short after. He was admitted at the Royal Academy of Music in Aarhus, Denmark in 1991 where he studied for five years and ended up with a Diploma degree in 1997. The same year he received The Memorial Bursary of Edvard Eriksen and was hired to teach at the academy. While studying at the school in Aarhus Bodilsen also worked as a professional musician. In June 1994 he was asked to perform at two All Star Concerts at the Riverboat Jazz Festival together with American drum- mer Ed Thigpen and pianist Duke Jordan. These concerts were a kind of breakthrough for Bodilsen and in the years to come he was performing with other great jazz artists like James Moody, Benny Golson, Lee Konitz, Tom Harrell, Joe Lovano, Horace Parlan, Jimmy Heath and Phil Woods, often at the legendary jazz club Bent J in Aarhus. In 1995 Bodilsen moved to Copenha- gen and was immediately asked to join the Erling Kroner Dream Quartet. He was touring with different Aarhus and Copenha- gen based bands in the years to come when in 1997 he met Ed Thigpen again. Ed Thigpen wanted him in his trio and together with pianist Carsten Dahl the trio recorded their first album «It´s Entertainment» in 1998. The album was nominated for a Danish Grammy and won the JazzSpecial Prize Album Of The Year. Bodilsen was playing and recording with Thigpen until 2010 – a collaboration that lasted 13 years and the music is well docu- mented on 6 album releases. Jesper Bodilsen has always been interested in producing music, finding interesting musicians

26 to perform with and create new constellations. He has been a coproducer for Danish vocalist Katrine Madsen for more than a decade. In 1999 he started his first band Scandinavian Summit. They recorded two albums and did tours in Europe, South East Asia, China and Australia. He started his own music produc- tion company in 2002 and until now he has produced more than 15 albums, recorded and performed with many great artists. In 1998, 2002 and 2004 Bodilsen was asked to perform at the prestigious Jazzpar Prize concerts and in 2002 the prize winner was the Italian trumpet player Enrico Rava. Bodilsen played four concerts with Rava, Stefano Bollani, Gianluca Petrella, John Abercrombie and Morten Lund. After the final concert in Copen- hagen he asked Bollani and Lund if they would be interested in playing together again. One year later (in March 2003) they did the first trio tour and their first recording for Stunt Records «Mi ritorni in mente». The first issue of this trio album was released as Jesper Bodilsen Trio. In 2004 Bodilsen was awarded with the Django d’Or Prize as Performer of the Year and that same year the trio recorded their second album «Gleda». Now all the names of the trio were on the cover. The album was number 4 on the Italian Jazz Charts in 2005 and nominated for an Aus- tralian Jazz Bell Award 2006 for Best International Jazz Album. From the start the trio was touring around Europe playing clubs and festivals like the Umbria Jazz Festival, Copenhagen Jazz Festival and the legendary Birdland in New York. After «Gleda» they recorded with singer Katrine Madsen. The album is called «Close To You» and was nominated for a Danish Music Award as Best Vocal Jazz Album. Four years went by before they recorded again, this time on the highly estimated ECM label and with producer Manfred Eicher. The album «Stone In The Water» was acclaimed the best trio recording of 2009 by several jazz magazines around the world. Two of the songs on the album were composed by Bodilsen. That same year he went in the studio with Swedish guitarist Ulf Wakenius, Peter Asplund on trumpet and the Finnish vibraphone player Severi Pyysalo to record a new album mainly with his own songs. The album «Short Stories for Dreamers» was released in 2010 and was praised for its calmness and lyrical mood.

27 Stefano Bollani Trio: Morten Lund, Stefano Bollani, Jesper Bodilsen photo: Valentina Cenni

Recently Bodilsen has also been a part of the successful TV- show Sostiene Bollani. In the fall of 2011 the trio, with Bollani being the host, did six shows broadcasted on the Italian national channel RAI 3. Besides touring around the world and recording albums Bodilsen has also spent more and more time composing music. In 2013 his latest album «Scenografie» was released on the Italian record label Carosello Records. His music proves his skills as a composer, bandleader, bass player and producer. Mixing different moods and nationalities together with the Italians Bollani, Joe Barbieri, Nico Gori and Paolo Russo and the Swedish Ulf Wakenius and Peter Asplund. 2013 was also the ten year anniversary of the trio Bollani-Bodilsen-Lund. Ten years after the first trio recording they went in the Avatar Studio in New York and recorded a new album for the ECM label inviting the great Bill Frisell and Marc Turner to join in. The album «Joy In Spite of Everything» was released in 2014 and won the prize as album of the year in .Since Bodilsen left the conservatory in 1997 he has been teaching music through- out his carrier. Many new promising upcoming musicians have had him as a teacher at Danish conservatories. In 2012 he was elected as chairman of Dansk Jazzmusiker Forening (Danish Jazz Musician´s Association) – an association which offers edu- cation for professional improvising musicians. Through master classes and courses arranged by DJF, and done by the best musicians and instructors on the international improvising scene, DJF give the Danish musicians the possibility to improve and get inspired.

Morten Lund drums Morten Lund est aujourd’hui considéré comme l’un des bat- teurs les plus doués et sollicités d’Europe. Présent sur plus de 120 enregistrements, il s’est produit en tournée avec les plus grandes figures du jazz. Son nom est désormais connu au même titre que ceux des batteurs Brian Blade et Jeff Ballard, et son jeu, unique tant du point de vue musical que mélodique, souvent mis en avant. Morten est né au sein d’une famille très musicienne à Viborg au Danemark. Sa mère était flûtiste et son

30 père jouait de la batterie, de la trompette et de la guitare, en plus d’être très impliqué dans la vie musicale de la ville, organi- sant concerts et festivals. Morten s’empare de baguettes à l’âge de six ans et ne les a plus jamais lâchées depuis. Ses douze premières années d’études, intenses, sont entièrement consacrées à la percussion classique ce qui lui procure de soli- des bases lorsqu’il décide, après avoir obtenu son diplôme uni- versitaire, de se tourner exclusivement vers la batterie. Morten donne son premier concert professionnel à l’âge de onze ans et se produit ensuite dans tous types de concerts. Il intègre la Royal Academy of Music en 1993 et sa carrière prend ensuite rapidement son envol. Morten est peu après engagé en tant que batteur par l’un des meilleurs big bands danois, le Klüvers . Aux côtés de ce groupe, il enregistre plusieurs albums récompensés de distinctions. C’est également pendant ses années d’études qu’il fait la connaissance et s’associe avec le bassiste Jesper Bodilsen – étudiant du regretté et immense NHØP. Ensemble, ils forment une véritable équipe souvent comparée, aujourd’hui, au combo du légendaire Jazzhus Mont- martre: NHØP et son batteur Alex Riel. Il a déménagé à Copen- hague en 1996 et compte parmi les plus grands batteurs de jazz actuels en Europe. Il codirige l’un des plus grands trios avec piano aux côtés de Jesper Bodilsen et du célèbre pianiste ita- lien Stefano Bollani. Ensemble, ils ont gravé trois albums et se produisent sur les scènes et dans les festivals les plus presti- gieux. Ils enregistrent pour leur label exclusif ECM. Morten a joué, est parti en tournée et a enregistré avec des personnalités comme Stefano Bollani, Enrico Rava, Ulf Wakenius, Paolo Fresu, Eddie Gomez, Nguyên Lê, Lars Danielsson, Cæcilie Norby, Sinne Eeg, Iiro Rantala, Lars Jansson, Jakob Karlzon, Nils Landgren, Tore Brunborg, Antonello Salis, Nico Gori, , Tom Harrel, , Bobo Stensson ou encore . En 2006, Morten a reçu le prestigieux Ben Webster Award à Copenhague. Morten est soutenu par la DRS Drums Company et Meinl Cymbals.

31 Morten Lund Drums Morten Lund gilt heute als einer der talentiertesten und gefrag- testen Jazz-Drummer Europas. Er wirkte bereits an über 120 Aufnahmen mit und tourte mit den bedeutendsten Namen der Jazzszene. Für seinen unverwechselbaren musikalischen und melodischen Zugang zu den Drums gelobt, wird sein Name inzwischen in einem Zuge mit Brian Blade oder Jeff Ballard genannt. Morten wurde als Kind einer hochmusikalischen Fa- milie im dänischen Viborg geboren – seine Mutter war Flötistin, und der Vater spielte Drums, Trompete sowie Gitarre und war sehr aktiv als Konzert- und Festivalorganisator innerhalb der kommunalen Musikszene. Morten nahm die Drum-Sticks im Alter von sechs Jahren in die Hand. Die ersten zwölf Jahre seiner Ausbildung konzentrierten sich auf klassische Percus- sions. Dies bildete eine solide Basis, als er nach dem Schulab- schluss beschloss, sich ganz und gar dem Drum-Set zuzuwen- den. Seinen ersten Profi-Gig spielte Morten im Alter von elf Jahren. Für nahezu jede Form von Gig ist er seither gefragt. 1993 wurde er als Student an der Royal Academy of Music seines Heimatlandes angenommen und wurde bald darauf Drum- mer einer der besten Big Bands Dänemarks – The Klüvers Big Band. Mit der Band hat er einige preisgekrönte Alben aufge- nommen. Ebenfalls während seiner Studienzeit begegnete er dem Bassisten Jesper Bodilsen, Schüler des späten NHØP, und tat sich mit ihm zusammen. Sie wurden zu einem Rhythm-Sec- tion-Team, das bis heute oft mit der legendären Jazzhus Mont- martre House Combo verglichen wurde: NHØP mit dem Drum- mer Alex Riel. Seit seinem Umzug nach Kopenhagen 1996 ist Morten Lund zu einem der Top-Jazz-Drummer Europas avan- ciert. Morten ist Co-Leader eines der bekanntesten Klavier- trios unserer Zeit – mit Jesper Bodilsen und dem italienischen Pianisten Stefano Bollani. Gemeinsam spielten sie – exklusiv bei ECM – drei Alben ein und konzertierten auf den renommier- testen Bühnen und Festivals der Welt. Morten stand auf Kon- zert- und Tourneebühnen sowie im Plattenstudio mit Namen wie Stefano Bollani, Enrico Rava, Ulf Wakenius, Paolo Fresu, Eddie Gomez, Nguyên Lê, Lars Danielsson, Cæcilie Norby, Sinne Eeg,

32 Iiro Rantala, Lars Jansson, Jakob Karlzon, Nils Landgren, Tore Brunborg, Antonello Salis, Nico Gori, Fred Hersch, Tom Harrel, John Taylor, Bobo Stensson, Anders Jormin und vielen weite- ren. 2006 erhielt er in Kopenhagen den begehrten Ben Webster Award. Morten wird von DRS Drums Company und Meinl Cymbals unterstützt.

Morten Lund drums Morten Lund is considered one of Europe’s most talented and in demand jazz drummers today. Already having appeared on more than 120 recordings, and toured with some of the biggest names in jazz, he is definitely a very established name – often praised for his unique musical and melodic approach to playing drums – much like fellow drummers Brian Blade or Jeff Ballard. Morten was born into a highly musical family in Viborg, Denmark – his mother was a flute player and his father played drums, trumpet and guitar and was every active part of the city´s music scene organizing concerts and festivals. Morten picked up the drumsticks at the age of 6, and has never looked back. The first 12 years of intense studies was focused entirely around classi- cal percussion playing which proved a strong foundation when Morten after graduating High School finally decided to focus exclusively on drum set playing. Morten played his first profes- sional gig at age 11, and was always the one who was «in de- mand» for almost any type of gig. Morten was accepted at Royal Academy of Music in 1993 and was soon hired to be drummer in one of Denmark´s best big bands – The Klüvers Big Band. He stayed with the band and recorded several award win- ning albums. It was also during his college years that he met and teamed up with bassist Jesper Bodilsen – student of the late great NHØP. Together they would become a new rhythm section team that was – and to this day often is compared to the legendary house combo: NHØP and drummer Alex Riel. Since moving to Copenhagen in 1996 Morten Lund has now climbed to the very top of European Jazz drummers. Morten co-leads one of the world’s great piano trios with Jesper Bodilsen and Italian pianist Stefano Bollani.

33 They have recorded three albums together and played some of the world’s most prestigious festivals and stages. They record exclusively for the ECM label. Morten has performed, toured and recorded with top names like: Stefano Bollani, Enrico Rava, Ulf Wakenius, Paolo Fresu, Eddie Gomez, Nguyên Lê, Lars Danielsson, Cæcilie Norby, Sinne Eeg, Iiro Rantala, Lars Jans- son, Jakob Karlzon, Nils Landgren, Tore Brunborg, Antonello Salis, Nico Gori, Fred Hersch, Tom Harrel, John Taylor, Bobo Stensson, Anders Jormin and many more. In 2006 Morten received the prestigious Ben Webster Award in Copenhagen. Morten is sponsored by the DRS Drums Company and Meinl Cymbals.

Enrico Rava trompette Né à Trieste en Italie en 1939, cet immense trompettiste a presque révélé à lui tout seul le jazz italien au monde entier. Il commence par jouer un trombone Dixieland à Turin mais, après avoir entendu , il change d’instruments et s’intéresse au style moderne. Parmi les autres rencontres mar- quantes, citons celles avec Gato Barbieri, avec lequel il enregi- stre des bandes originales, et Chet Baker. Il commence à jouer avec Steve Lacy. Il fait également équipe avec les expatriés sud-africains Louis Moholo et Johnny Dyani, et enregistre «The Forest and the Zoo» (ESP) live en Argentine. En 1967, il démé- nage à New York où il collabore avec Roswell Rudd, Marion Brown, Rashied Ali, Cecil Taylor et . Lors d’un bref retour en Europe, Rava enregistre avec Lee Konitz («Stereo- konitz», RCA) et Manfred Schoof («European Echoes», FMP). De 1969 à 1976, il retourne à New York pour enregistrer «Esca- lator Over the Hill» avec le Jazz Composer’s Orchestra de Carla Bley. Après son premier album en tant que leader, «Il Giro del Giorno in 80 Mondi» (Black Saint), il commence à diriger ses propres quartets et quintets sans piano. Sa production disco- graphique atteint la centaine d’enregistrements dont une tren- taine où il est leader. ECM a republié quelques-uns des enregis- trements majeurs des années 1970 comme «The Pilgrim and the Stars», «The Plot» et «Enrico Rava Quartet», tandis que Soul

34 Enrico Rava Note et Label Bleu ont publié des disques de l’innovant Electric Five (un sextet en réalité, puisqu’il s’exclut toujours) incluant deux guitares électriques. Avec le maître du piano Franco D’Andrea et le trompettiste Paolo Fresu, Rava a enregistré «Bix and Pop» (Philology) et «Shades of Chet», dédiés respectivement à Bix Beiderbecke et Armstrong, et Chet Baker. Retenons aussi «L’O pera Va» et «Carmen», magnifiques relectures d’airs d’opéra. En 2001, il a créé un nouveau quintet avec de jeunes talents – Gianluca Petrella, Stefano Bollani, Rosario Bonaccorso et Roberto Gatto – et est parti en tournée avec ses vieux com- pagnons de route Roswell Rudd et Gato Barbieri avec lesquels il a publié «Easy Living» en 2004 chez ECM. Trois ans plus tard, après le départ de Bollani remplacé par Andrea Pozza, paraît «The Words and the Days». En 2007, Rava et le pianiste Stefano Bollani publient «The Third Man» sous le label ECM. Rava pour- suit en 2009 avec «New York Days», compilation d’œuvres origi- nales teintées d’une certaine morosité rappelant les films noirs et interprétées par Bollani, le saxophoniste ténor Mark Turner, le bassiste Larry Grenadier et le batteur Paul Motian. Rava renoue avec un nouveau quintet 100% italien pour «Tribe», publié par ECM à l’automne 2011. Ses membres comprennent le trombo- niste Gianluca Petrella, le pianiste Giovanni Guidi, le bassiste Gabriele Evangelista et le batteur Fabrizio Sferra. Le guitariste Giacomo Ancillotto est également invité à prendre part à la distribution, renforçant ainsi l’effectif sur certains titres. Rava fait un virage à gauche pour «On the Dance Floor» en 2012. Curieusement, le trompettiste s’intéresse à la musique du chanteur pop Michael Jackson après la mort de celui-ci et cette musique l’obsède. L’album, dédié à celui qu’il considère comme le dernier contributeur à la musique du 20e siècle, a été enregis- tré au Parco della Musica Jazz Lab de l’auditorium de Rome. Il est entièrement inspiré de Michael Jackson. En 2015 a paru «Wild Dance» sous le label ECM avec son New 4et et Francesco Diodati, Gabriele Evangelista et Enrico Morello.

Enrico Rava Trompete Fast im Alleingang brachte der berühmte Trompeter, der 1939

36 im italienischen Triest geboren wurde, den italienischen Jazz ins internationale Bewusstsein. Er begann seine Laufbahn in Turin, zunächst auf der Dixieland Posaune. Nachdem er Miles Davis gehört hatte, wechselte er aber das Instrument und widmete sich auch dem modernen Stil. Weitere Schlüsselbegegnungen waren jene mit Gato Barbieri, mit dem er 1962 Soundtracks für Spielfilme aufnahm, und mit Chet Baker. Er begann, mit Steve Lacy zu spielen, tat sich mit den aus Südafrika ausgewanderten Louis Moholo und Johnny Dyani zusammen und nahm «The Forest and the Zoo» (ESP) live in Argentinien auf. 1967 zog er nach New York, wo er mit Roswell Rudd, Marion Brown, Rashied Ali, Cecil Taylor und Charlie Haden spielte. Kurz zurück in Europa nahm Rava mit Lee Konitz («Stereokonitz», RCA) und Manfred Schoof («European Echoes», FMP) auf. 1969 bis 1976 – zurück in New York – spielte er mit Carla Bley’s Jazz Com- posers’ Orchestra «Escalator Over the Hill» ein. Nach seinem ersten Album als Bandleader «Il Giro del Giorno in 80 Mondi» (Black Saint) begann er, seine ersten Quartette und Quintette ohne Klavier zu leiten. Seine Discographie umfasst rund 100 Platten, darunter 30 unter seiner Leitung. Einige seiner bedeu- tendsten Einspielungen der 1970er Jahre wurden bei ECM wiederaufgelegt, darunter «The Pilgrim and the Stars», «The Plot» und «Enrico Rava Quartet», während Soul Note und Label Bleu CDs seiner innovativen Electric Five mit zwei elektrischen Gitarren herausbrachten (eigentlich ein Sextett, da sich Rava selbst aus der Zählung herausnahm). Mit dem Pianisten Franco D’Andrea und dem Trompeter Paolo Fresu nahm Rava «Bix and Pop» (Philology) auf und «Shades of Chet», Tribut-Alben für Bix Beiderbecke und Armstrong bzw. für Chet Baker. Ebenfalls zu erwähnen sind «L’Opera Va» und «Carmen», farbenprächtige Interpretationen von Opernarien. Mit jungen Musikern grün- dete er 2001 ein neues Quintett: Gianluca Petrella, Stefano Bol- lani, Rosario Bonaccorso und Roberto Gatto; er tourte aber auch mit den alten Freunden Roswell Rudd und Gato Barbieri. Daraus resultierte «Easy Living» 2004 bei ECM. Drei Jahre später, nach- dem Bollani, der seine Solo-Karriere verfolgen wollte, durch Andrea Pozza ersetzt worden war, erschien «The Words and the Days». 2007 brachten Rava und Bollani bei ECM «The Third

37 Man» heraus. Rave setzte diese Reihe von Aufnahmen 2009 mit «New York Days» fort, einer Sammlung düsterer Original- kompositionen mit Schwarz-Weiß-Schattierungen – gemein- sam mit Bollani, dem Tenorsaxophonisten Mark Turner, dem Bassisten Larry Grenadier und dem Drummer Paul Motian. Für «Tribe» (erschienen im Herbst 2011) gründete Rava ein neues, ausschließlich italienisches Quintett. Zu dessen Mitgliedern gehören der Posaunist Gianluca Petrella, der Pianist Giovanni Guidi, der Bassist Gabriele Evangelista und der Schlagzeuger Fabrizio Sferra. Verschiedentlich wurde das Line-up um den Gitarristen Giacomo Ancillotto erweitert. Eine gewaltige Links- kurve drehte Rava 2012 mit «On the Dance Floor». Rava wurde nach Michael Jacksons Tod auf dessen Musik aufmerksam und von ihr völlig gepackt.Das Album, das er als Tribut an den Sänger und dessen Rolle für die Musik des 20. Jahrhunderts versteht, wurde zusammen mit Parco della Musica Jazz Lab im Rome Auditorium aufgenommen; sein musikalisches Material geht vollständig auf Jackson zurück. 2015 brachte Rava bei ECM mit seinem neuen Quartett (Francesco Diodati, Gabriele Evangelista und Enrico Morello) die CD «Wild Dance» heraus.

Enrico Rava trumpet This hugely popular trumpet player (born in Trieste, Italy in 1939) almost single-handedly brought Italian jazz to international attention. He began playing Dixieland trombone in Turin, but after hearing Miles Davis, switched instruments and embraced the modern style. Other key meetings were with Gato Barbieri, with whom he recorded movie soundtracks in 1962, and Chet Baker. He began to play with Steve Lacy; he also teamed up with South African expatriates Louis Moholo and Johnny ­Dyani and recorded «The Forest and the Zoo» (ESP) live in Argentina. In 1967, he moved to New York, playing with Roswell Rudd, Marion Brown, Rashied Ali, Cecil Taylor, and Charlie Haden. In a brief return to Europe, Rava recorded with Lee Konitz («Stereo- konitz», RCA) and Manfred Schoof («European Echoes», FMP). From 1969 to 1976, he was back in New York, recording «Esca- lator Over the Hill» with Carla Bley’s Jazz Composer’s

38 Orchestra. After his first album as a leader, «Il Giro del Giorno in 80 Mondi» (Black Saint), he began to lead his own piano- less quartets and quintets. His recorded output numbers 100 records, 30 as a leader. ECM has reissued some of his essen- tial recordings of the 70’s, like «The Pilgrim and the Stars», «The Plot», and «Enrico Rava Quartet», while Soul Note and Label Bleu published CDs by his innovative Electric Five (in reality a sextet, as he always excludes himself from the count), which includes two electric guitars. With keyboard master Franco D’Andrea and trumpeter Paolo Fresu, Rava recorded «Bix and Pop» (Philology) and «Shades of Chet», tributes to Bix Beider- becke and Armstrong, and to Chet Baker, respectively. Also of note are «L’Opera Va» and «Carmen», gorgeous readings of opera arias. In 2001, he created a new quintet with young talents Gianluca Petrella, Stefano Bollani, Rosario Bonaccorso, and Roberto Gatto, and toured with old friends Roswell Rudd and Gato Barbieri, releasing «Easy Living» with them in 2004 on ECM. Three years later, after Bollani, who had struck out as a solo player, was replaced by Andrea Pozza, «The Words and the Days» came out. In 2007, Rava and Bollani released «The Third Man» on ECM. Rava followed in 2009 with «New York Days», a collection of moody originals with a film noir tinge, backed by a band that included Bollani, tenor saxophonist Mark Turner, bass- ist Larry Grenadier, and drummer Paul Motian. Rava broke in a new all-Italian quintet for «Tribe», which was issued by ECM in the fall of 2011. Its members included trombonist Gianluca Petrella, pianist Giovanni Guidi, bassist Gabriele Evangelista, and drummer Fabrizio Sferra. Guitarist Giacomo Ancillotto also guested on the set, expanding the lineup on various selec- tions. Rava made a wide left turn for 2012’s «On the Dance Floor». Amazingly, the trumpeter only became aware of pop singer Michael Jackson’s music after his death, and he became obsessed with it. The album, his tribute to what he consid- ers the late singer’s contribution to 20th century music, was recorded with Parco della Musica Jazz Lab at the Rome Audi- torium; it is entirely comprised of Jackson’s material. On 2015 ECM Label releases «Wild Dance» with his New 4et with Francesco Diodati, Gabriele Evangelista and Enrico Morello.

39 Artist in residence

Prochains concerts avec Stefano Bollani Nächste Konzerte mit Stefano Bollani Next concerts with Stefano Bollani

2017 19:00 12.01.Salle de Musique de Chambre Jeudi / Donnerstag / Thursday

«Arrivano gli alieni»

Stefano Bollani piano, Fender Rhodes, vocals

2017 20:00 16.06.Grand Auditorium Vendredi / Freitag / Friday

Orchestre Philharmonique du Luxembourg Rafael Payare direction Stefano Bollani piano

Anton Webern: Sechs Stücke für großes Orchester op. 6 Maurice Ravel: Klavierkonzert G-Dur Dmitri Chostakovitch: Symphonie N° 10

43 La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site www.philharmonie.lu

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