Emmerich KÂLMÂN

v& MAIRIE DE BORDEAUX

Princesse Czardas

Opérette en trois actes. Livret de Leo Stein et Béla Jenbach. Musique d'Emmerich Kâlmân. Version française de Mario Bois. Lyrics de D. Strin et Mario Bois.

Créée le 17 novembre 1915 au Johann Strauss Theater de Vienne

Théâtre Fémina Bordeaux L'Opéra tient à remercier le Club des Partenaires de l'Opéra National de Bordeaux

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ainsi que Baronne Philippine de Rothschild La Donna Simone Mahler Vinci Park Princesse Czardas

Opérette en trois actes. Livret de Leo Stein et Béla Jenbach. Musique d'Emmerich Kâlmân. Version française de Mario Bois. Lyrics de D. Strin et Mario Bois.

Mise en scène Philippe Fargues Direction musicale Bruno Membrey Chorégraphie Andrée Renard Décors Michel Fersing Costumes Maison Grout

Edwin Éric Faury Sylva Alexise Yerna Stasi Carole Clin Boni Claude Deschamps Féri Philippe Fargues Le Prince/Von Rohnsdorf Jean-François Fabe La Princesse Anyl Floriane

Production Opéra National de Bordeaux

Choeur et Ballet du Théâtre Fémina Orchestre National Bordeaux Aquitaine

Théâtre Fémina 8 février 2003 Bordeaux Alexise Yerna et Alain Merkès dans Princesse Czardas à l'Opéra d'Avignon et des Pays de Vaucluse en 1994 (mise en scène Philippe Fargues). Argument — Acte 7 — Au cabaret l'Orphéon de Budapest, la chanteuse Sylva Varesco salue une dernière fois son fidèle public, avant de partir pour une tournée aux États-Unis. Parmi les ovations qui fusent, celles de Nico et du Comte Boni Kancziano témoignent un enthousiasme particu­ lièrement démonstratif. De son côté, le jeune Prince Edwin Lippert-Weylersheim déplore, plus que quiconque, le départ de Sylva. Il l'aime et, pour la retenir, il décide de l'épouser. Un notaire, appelé en hâte, vient enregistrer la promesse de mariage. Bonheur bien fugitif : le Prince est brusquement rappelé à Vienne... Boni présente à Sylva restée seule, une coupure de presse annonçant le mariage prochain d'Edwin avec sa jeune cousine Stasi. Convaincue d'avoir été trahie, Sylva s'enfuit avec Boni.

— Acte 2 — A quelques kilomètres de Vienne, sous les lambris dorés de son Palais, le vieux Prince Lippert-Weylersheim n'a pas ménagé ses efforts pour détacher son fils Edwin de Sylva. L'unique souhait de ce père farouchement hostile à l'idée d'une mésalliance, est de réaliser l'union de sa progéniture avec Stasi. Celle-ci ne désire nullement ce mariage de raison, mais apprécie, en revanche, l'amitié profonde qui naît entre eux. Le jeune homme regrette encore bien plus le bonheur qu'il a laissé échapper, lorsqu'il voit arriver le Comte Boni Kancziano au bras de Sylva, qu'il a épousée. Mais le regard du Comte croisant celui de Stasi, déclenche un coup de foudre tel qu'il envisage bientôt de divorcer d'avec Sylva, devenue Comtesse par le mariage... Edwin ne pouvait unir ses jours à ceux de la chan­ teuse Varesco, mais plus rien ne l'empêche d'épouser l'ex-Comtesse Kancziano ! Le scandale éclate lorsque Sylva présente le contrat signé avant sa tournée américaine, trois mois plus tôt, par Edwin... La jeune femme ne peut être Princesse, tout au plus, une Princesse Czardas. Dépitée, elle déchire le document et part avec Boni.

— Acte 3 — La décision d'Edwin demeure pourtant irrévocable : il veut épouser Sylva. L'explication qu'il a avec Boni est interrompue par l'arrivée de ses parents, toujours inflexibles quant à cette union qui souillerait le nom des Lippert-Weylersheim. Mais en voyant l'épouse du vieux Prince, Nico reconnaît en elle une relation de jeunesse, ex-chanteuse de café- concert... Pour éviter des révélations embarrassantes sur son passé orageux, la mère d'Edwin se voit contrainte de consentir au mariage de son fils, d'autant que Stasi a jeté son dévolu sur Boni de manière définitive. Le père d'Edwin se résout à la tolérance, et par le truchement d'une conversation téléphonique habilement simulée, Boni parvient à réconcilier Edwin et Sylva.

Dominique Ghesquière

Princesse Czardas | 05 Vienne. Dominique GHESQUIÈRE Princesse Czardas ou Vienne 1915 : entre cadences et décadence

En cet automne, le cœur de la capitale autrichienne semble s'essouffler, comme si Vienne, la belle, pressentait sa fin inéluctable, et l'abandon de la gaieté de son âme aux démons de l'Histoire. Les fers des chevaux de fiacres martèlent toujours le pavé du Craben, mais avec monotonie, et non plus au rythme des galops de Johann Strauss (1825-1899)'. Certes, le Roi de la Valse est mort depuis seize ans ! Sans l'égaler, des compositeurs ont pris sa suite, en s'illustrant à leur tour dans cette dynastie musicale devenue presque factice : Karl Zeller (1842-1898), Karl Miliôcker (1842-1899), Carl-Michael Ziehrer (1843-1922), puis Franz Lehar (1870-1948)... Le souvenir de sa valse L'or et l'argent (1902) tournoie encore doucement dans les mémoires. Mais l'or ne brille plus, et l'argent s'est terni : l'Europe entière s'est embrasée voici un an. L'Autriche est en guerre et Vienne se meurtrit. Son visage, son esprit, affirmaient pourtant ces dix dernières années un sursaut de rajeunisse­ ment : la ville de Freud présageait-elle déjà de son déclin ? Les grandes demeures aux fenêtres encadrées de caryatides — orgueil du Ring — marquent une époque révolue. Le Jugendstill s'impose. Les façades des immeubles dessinées par l'architecte Otto Wagner (1841-1918) toisent de leurs mosaïques dorées et de leurs motifs métalliques, les bâti­ ments aux lignes dépouillées, imaginés par son jeune confrère Adolf Loos (1870-1933). Les oeuvres du peintre Custav Klimt (1867-1918), si colorées et si décriées par les expres­ sionnistes, sombrent peu à peu dans la monochromie. L'écrivain Arthur Schnitzler (1862-1931 ), auteur léger, voire décadent, s'attarde à percer « le miroir des apparences », tandis que Karl Kraus (1874-1936), dans sa revue Die Fackel (le Flambeau), continue de railler sans pitié toutes les formes de corruption. Laissant la poésie, Hugo von Hoffmannsthal (1874-1929) s'illustre brillamment dans la littérature théâtrale. Il a fourni à Richard Strauss (1864-1949) le livret du Chevalier à la Rose et révise avec lui celui d'Ariane à Naxos que le directeur de l'Opéra, Hans Crégor (1866-194S) souhaite créer l'an pro­ chain, avec Maria Jeritza dans le rôle titre. La musique fera toujours vibrer les Viennois même si elle métamorphose ses harmonies. L'œuvre laissée par Custav Mahler (1860- 1911 ), ne laisse pas indifférent des compositeurs comme Arnold Schônberg (1874 -1951 ) qui tenta, deux ans après la mort du Maître, de créer les Kindertotenlieder, dans un concert qui défraya la chronique. La nouveauté musicale, voire sa « monotonie » exaspéra le public qui en vint aux mains. Schônberg infligea à Oscar Straus (1870-1954) — le père de Rêve de Valse (1907) — une superbe gifle, et ajouta qu'il « ne parlait pas aux compositeurs d'o­ pérettes... ». Un journaliste nota avec humour que « cette gifle produisit pourtant le son le plus harmonieux de la soirée... ». Qu'était donc devenue la douce Cemutlichkeit viennoise,

Princesse Czardas \ 07 à quelques mois de la guerre ? Sans doute survit-elle encore dans les cafés, ce autre incontournable institution de la capitale où s'échangent tant d'idées à la lecture des journaux. Pourtant, début octobre 1915, au Café Central, ou au Café Impérial, dans la fumée des cigares, le visage des consommateurs se crispe à la vision de « la une » de la Neue Freie Presse ou du Neues Wiener Tagblat : les combats font rage. Seules, les pages consacrées aux spectacles apportent encore aux Viennois un apaisement légitime. Cette « opérette », si décriée par certains, devient donc vitale. Le Johann Strauss Theater annonce, après un an de succès, les dernières de Rund um die Liebe, musique d'Oscar Straus. Pour succéder à cet ouvrage, la direction du théâtre affiche Princesse Czardas, la nouvelle partition d'un compositeur hongrois au nom déjà bien connu à Vienne : Emmerich Kâlmân.

1 ) Rappelons qu'il n'existe aucune parenté entre Johann Strauss, né à Vienne ; Richard Strauss, né à Munich ; et Oscar Straus qui. bien que né à Vienne lui aussi, ne possède qu'un seul S à son nom.

ÊïaftVtes*. » V Kârnthnerring. / • Emmerich Kàlman. Dominique GHESQUIÈRE Emmerich Kâlmân (1882-1953) ou Le triomphe des cadences tziganes

C'est à Sioffok, sur les rives du lac Balaton que Imre (que le germanisme transformera en Emmerich) voit le jour le 24 octobre 1882. Ce lac — cette « mer de Hongrie », comme on l'appelle parfois — sa nature, son cadre et surtout ses légendes, bercent l'enfance du petit Imre. Son père, directeur de société, apporte à sa famille une vie des plus conforta­ bles qui permet au garçonnet d'entrer bientôt au lycée évangéliste de Budapest. Ses études s'y déroulent sans souci jusqu'à ses quinze ans, époque où l'entreprise paternelle périclite. Pour la famille c'est la ruine. Les huissiers viennent saisir les meubles — y com­ pris le piano. Dans une totale indigence, les Kâlmân, expulsés de Siofok, gagnent Budapest, contraints d'occuper un misérable appartement dont le mobilier de récupéra­ tion constitue le banal décor. Cette brutale chute sociale affecte M. Kâlmân père qui perd soudain toute énergie. Imre et son frère aîné Béla mèneront, des années durant, un com­ bat farouche contre la misère et contre l'injustice qui les a frappés. Les journées sont sans fin : après son travail, Imre donne des cours particuliers puis aide son père à régulariser peu à peu ses affaires. Ces années amères marqueront l'adolescence de Kâlmân qui dira plus tard, relatant cette époque : « chaque jour nous avions le sentiment qu'il se produirait une nouvelle catastrophe à surmonter. Cette hantise de la persécution continuelle m'a longtemps poursuivi, inconsciem­ ment... ». Les privations s'alourdissent bien davantage lorsque Imre décide de se destiner à la musique. Il lui faut travailler plus encore et accepter n'importe quel petit emploi. Des mois durant, il écrit des adresses pour une société qui le paie une couronne... pour mille enveloppes ! Sa ténacité lui permet de financer ses cours, et même de s'acheter un piano d'occasion, mais c'était « son » piano. Devenir pianiste virtuose : tel est son rêve. Hélas, un an plus tard, victime d'une maladie chronique du bras, le jeune homme se voit contraint de renoncer à la carrière de concertiste. Il n'abandonne cependant pas la musique qu'il conti­ nue d'étudier au Conservatoire de Budapest parallèlement à ses cours de Droit à l'Université : le courage, chez lui, n'est pas un vain mot ! Aussi, obtient-il en 1904, le poste de critique musical au « Pesti Naplo », l'une des trente gazettes de la capitale hongroise. Ces quatre ans de journalisme permettent à Kâlmân de se faire apprécier pour l'objectivité de ses chroniques. Il côtoie chanteurs et instrumentistes. Leurs observations éclairées captivent ce jeune homme qui peu à peu se distingue comme compositeur, d'abord avec un cycle de lieder, puis avec un scherzo pour orchestre (Saturnalia) et un poème symphonique (Endre und Johanna). Mais on remarque aussi Kâlmân dans les milieux théâtraux.

Princesse Czardas | 11 Princesse Czardas (mise en scène Philippe Fargues, Opéra d'Avignon et des Pays de Vaucluse, 1994 ). En 1906, il parvient à faire représenter sa première œuvre scénique : LHéritage de Pereszleny, un singspiel patriotique qui se situe à l'époque Racokzy, famille princière hon­ groise des années 1700 qui s'illustra dans sa lutte contre l'Autriche. L'intrigue relate ce conflit, et, paradoxalement, au moment de la première, la tension monte entre Vienne et Budapest. Boudé, l'ouvrage de Kâlmân ne connaît que six représentations. Ses chansons de cabaret, en revanche, font la joie du public. Évoquant ses débuts, le compositeur dira plus tard : « Mon premier grand succès fut une chanson que j'écrivis sous le pseudonyme de Koloman Imrey, pour le cabaret La Bonbonnière à Budapest. La chanteuse Rozsi Laszloy popu­ larisa rapidement le refrain : "Ich bin der Stubenmàdel der Sari Fedak..." ». Ce succès l'incite à s'orienter vers l'opérette, d'autant que les compositeurs hongrois, fidèles à ce genre lyrique comme Viktor Jacobi (1883-1921 ) ou Albert Szirmai (1880-1967), sollicités par Vienne, désertent les théâtres de Budapest. Kâlmân pressent là une chance à saisir. Il apporte au librettiste Karl von Bakonyi l'idée d'une œuvre qui aurait pour cadre les manœuvres militaires... Ainsi Tatarjaras voit le jour le 22 février 1908 avec un engoue­ ment tel que le théâtre affiche « complet » durant plus de deux mois. Rien de mieux que l'ambiance soldatesque — même de haute fantaisie — pour faire vibrer l'âme nationale qui tressaille notamment au chœur des hussards dont l'écho parvient bientôt jusqu'à Vienne. Wilhelm Karczac, directeur du Théâtre An der Wien — et Hongrois lui aussi — veut présenter l'ouvrage, ce qui permet à Kâlmân de découvrir la capitale autrichienne. Devenu Herbst Manoeuver (Manœuvre d'Automne) la partition reçoit, le 22 janvier 1909, un accueil plus réservé qu'à Budapest. La presse viennoise note que l'œuvre du compo­ siteur débutant : « ... n'est pas une opérette, ni un opéra-bouffe, pas même une farce, mais une sorte de mixture musicale qu'il est difficile d'identifier... ». Néanmoins, le charme de cette musique fait naître aussitôt l'enthousiasme du public... Durant 265 représentations, on applaudit Kâlmân et sa Manoeuvre d'Automne... bientôt victorieuse à Berlin, à Hambourg, à Stockholm et à Londres ! Le destin semble mettre enfin un terme à ces temps d'adversité en réservant à Kâlmân un autre succès viennois, plus privé, celui-là : sa rencontre avec Mlle Paula Dworczak. Elle sera la femme qui lui apportera dès lors, un soutien exemplaire dans sa vie d'artiste. Sa sensibilité se reflétera à travers ses harmonies et sur son visage qui gardera toujours une gravité immuable. Il dira de lui même « Je suis un jeune homme tombé des nues, très sérieux et très triste... ». Cheveux soigneusement coiffés, moustache bien taillée, chemise blanche cravatée avec minutie, dans son costume gris trois pièces, Kâlmân évoque davantage le personnage d'un directeur de banque que celui d'un artiste ! Mais le compositeur aimable, timide, et distingué, est bien là, et son catalogue s'enrichit bientôt d'un nouveau titre : (Le permissionnaire) créé à Budapest en 1910, puis à Vienne le 27 octobre de l'an­ née suivante sous le titre Der gute Kamarad. Les 75 représentations au Burgtheater accroissent encore un peu plus sa juste renommée. Kâlmân remarque toutefois que bien plus que l'élément militaire, l'ambiance tzigane apparaît comme un facteur décisif de réus­ site. Son observation se confirme lorsque, le 11 octobre 1912, il crée au Johann Strauss Theater (Le premier violoniste tzigane) accueilli avec un succès tel que l'ouvrage rivalise bientôt avec la Eva de Franz Lehâr dont on affiche les « dernières » au Théâtre An der Wien. Kâlmân rejoint ainsi le compositeur — et compatriote — qui l'avait devancé dans la carrière et qui lui servit de modèle. Cette dualité entre les deux musiciens demeurera toujours si courtoise qu'elle scellera une amitié sincère et durable. Nullement grisé par sa célébrité naissante, le compositeur qui, comme son illustre

Princesse Czardas | 13 collègue, possède maintenant sa villa à Bad-lschl, met en chantier une nouvelle partition. La muse inspiratrice de Kâlmân trouve un total épanouissement dans cette station ther­ male autrichienne aux charmes incomparables et fréquentée par les plus hauts dignitaires du pays. Le premier acte de Es lebe die Liebe (Vive l'Amour) est quasiment achevé à la fin du mois de juillet 1914. Hélas, à ce moment, de sa résidence d'été toute proche, l'Empereur François Joseph vient de signer la déclaration de la première guerre mondiale. Comment parvenir à faire chanter un orchestre lorsque les armes ont la parole ? Kâlmân sombre rapi­ dement dans une morosité dépressive qui étouffe toute inspiration. Afin de stimuler le moral du compositeur — voire celui du pays — Karczak l'incite à écrire une partition aux accents militaires. Ainsi naît, le 17 octobre 1914 : Cold gab ich furEisen (L'Ordonné pour du fer). L'action placée durant le conflit Austro-Italien de 1850, ranime la flamme patriotique, et les trois actes apportent à Kâlmân un succès qu'applaudiront bientôt Londres et New York. L'esprit revigoré, le compositeur peut achever les deux derniers actes de Es lebe die Liebe après avoir créer à Budapest Zsuzsi Kisasszony (Mademoiselle Suzy). Le temps presse : le Johann Strauss Theater veut commencer les répétitions afin de « passer » mi-novembre 1915. Ce sont alors les éternelles retouches de dernière minute de la partition et du livret, mais surtout du titre qui devient Czardas Fùrstin : Princesse Czardas dont la première est déjà programmée pour le 17 novembre. Le triomphe est immédiat. Dès le lendemain, dans le Neue Wiener Journal, on peut lire que la partition reflète « une manière de retour aux sentiments d'autrefois...». L'engouement des spectateurs pour cette Princesse Czardas en fait une sorte de sœur cadette de La Veuve Joyeuse. Les charmes conjugués de la musique hongroise et des caden­ ces grisantes des valses soutiennent moralement les Viennois éprouvés dans leur cœur, et par les horreurs des combats, et par la mort de l'Empereur François Joseph le 21 novembre 1916. Pendant plus de dix huit mois, le théâtre ne désemplit pas, faisant tourbillonner la renommée de l'ouvrage au-delà des frontières. Kâlmân, toujours à la tâche, submergé même, puise dans sa partition de Mademoiselle Susy pour achever Die Faschingsfee (La Fée Carnaval) présentée le 21 septembre 1917, et assure à nouveau les beaux soirs du Johann Strauss Theater avec Das Holland Weibchen (La Petite Femme de Hollande) le 30 janvier 1920. Ajoutons encore (La Bayadère) au Carl Theater le 23 décembre 1921 qui, avec son ambiance Maxim's, permettait aux Viennois de rêver à Paris. Ces succès très satisfaisants n'atteignent pas le triomphe de cette Princesse à laquelle le compositeur désire vivement apporter un pendant. Son souhait se réalise le 28 février 1924, lorsque le Théâtre An der Wien affiche Crâfin Mariza (Comtesse Maritza). Rythmes tziganes, valses légères, Puszta et paprika : la recette du com­ positeur fonctionne de nouveau. Durant une année complète, le public vient déguster cette nouveauté, dans laquelle il retrouve inconsciemment le souvenir des saveurs douces et mélancoliques d'une quasi Princesse Czardas d'avant la guerre. Gloire, confort, bonheur... La vie sourit-elle définitivement à Kâlmân ? Le sort ne l'en­ tend pas ainsi. Pendant qu'il travaille à Die Zirkus Prinzessin (La Princesse du Cirque) qui sera créée le 26 mars 1926, sa chère Paula tombe malade et décède. Afin de surmonter cette douloureuse séparation, le compositeur use de son infaillible remède : le travail. En 1927 il participe à la réalisation d'une opérette américaine Golden Dawn (LAurore Dorée) ; puis, inspiré par ce courant venu d'outre-Atlantique, il présente le 6 avril 1928 au Théâtre An der Wien, (La Duchesse de Chicago). Le cadre Art-Déco, et quelques accords novateurs de jazz, fournissent à cette Duchesse ses lettres de noblesse. Martha Eggerth, vedette de la version filmée de Princesse Czardas (G. Jacoby, 1934). Mais c'est vers Paris que s'orientent les idées de sa nouvelle partition. S'inspirant du thème de la Bohême, cher à Puccini, Kâlmân propose le 21 mars 1930 Das Veilchen vom Montmartre (La Violette de Montmartre) que le Johann Strauss Theater ne fera fleurir que six mois. Les rythmes chers au compositeur se faneraient-ils doucement, trop fidèles à une époque que l'Histoire a engloutie ? Le musicien veut s'en dissuader en risquant son Teufelsreiter (Le Cavalier du Diable) le 10 mars 1932. Hélas, les aventures du célèbre Prince Chevalier Moritz Sandor ne tiennent l'affiche que quelques semaines, et cette partition marquera la dernière création viennoise de Kâlmân. Remarié depuis quatre ans à l'actrice de cinéma et danseuse Vera Maria Makinska qui lui donne trois enfants et sa villa viennoise, le compositeur, tout auréolé de sa célébrité, savoure des moments paisibles. En 1936, le Théâtre de Zurich programme sa nouvelle œuvre (L'Impératrice Joséphine). L'accueil chaleureux n'est pas un triom­ phe. Le dynamisme musical de Kâlmân s'essoufflerait il ? En dépit de quelques trouvailles charmantes, l'ouvrage recèle de nombreux motifs empruntés à sa partition du Kleinen Kônig (Le Petit Roi) créé à Vienne en 1912. Cette inspiration parcimonieuse, inhabituelle au compositeur, est sans nul doute liée à d'autres événements... Nous sommes en 1936, et des ombres menaçantes planent à nouveau sur l'horizon politique européen. Si Lehâr reste à Vienne, les Kâlmân, pressentant le danger, partent en Amérique où la réputation du musicien n'est plus à faire. Rapidement, quelques-uns de ses ouvrages seront portés à l'écran. En 1940, il devient Docteur Honoris Causa du Collège de la Musique à New York. En s'appuyant sur un livret qu'il a emporté avec lui, il se met à la composition d'une nouvelle partition dont le thème relate la tragédie de l'Archiduc Rodolphe. En 1945 lui permet ainsi de savourer les ovations américaines. Parallèlement, le destin devait encore frapper Kâlmân. Aux derniers moments de l'oc­ cupation de Budapest, les nazis redoublent de férocité. La sœur du compositeur est arrêtée et emmenée. Il n'entendra plus jamais parler d'elle. Si cette peine ne fait que s'a­ jouter à toutes celles qui marquèrent la vie du musicien, elle altère maintenant sa santé. Se sachant malade du cœur, il revient en Europe au cours de l'été 1949. Il se rend à Bad-lschl sur la tombe de son ami Franz Lehâr décédé depuis six mois, puis regagne les États-Unis. Il commence alors la musique d', mais les problèmes cardiaques le contraignent à cesser toute activité. Kâlmân veut alors retrouver notre vieux continent et Paris, où il meurt le 30 octobre 1953. Afin de rendre un hommage posthume et mérité au compositeur, Arizona Lady sera achevée, présentée au théâtre de Berne, et retransmise par la radio à la Noël 1954. On put croire que la flamme musicale n'était pas éteinte dans la famille : le fils de Kâlmân, Charles, se mit à son tour à la composition. La scène de Wiesbaden accueillit, en janvier 1955, son Crosse Tenor (Le Grand Ténor)... rapidement étouffé par l'indigence de la musique et la médiocrité du livret. Cette flamme ne se révéla donc qu'un feu de paille ! Au lendemain de la première, l'article du Frankfurter AUgemeine s'achevait par un verdict sans appel : « ... L'opérette est morte, elle méritait meilleur souvenir... ».

Apogée et décadence du genre La grande époque de l'opérette viennoise appartient au passé. Nous sommes en 1955 et tout a changé. Quarante années se sont écoulées depuis la création triomphale de cette Princesse Czardas qui apporta à Emmerich Kâlmân une renommée internationale. Quarante années durant lesquelles le compositeur usa de toutes les nuances tziganes de sa palette.

16 | Même en remaniant les cadences, même en les agrémentant de rythmes américains, elles finirent par demeurer statiques. Privée de toute étincelle novatrice, figée dans un cadre devenu désuet — image de temps révolus — l'opérette hongroise s'éteint, empor­ tant dans sa chute fatale, tout le genre viennois auquel elle s'était intégrée autrefois, en lui apportant l'élan musical, alors indispensable à sa survie. En effet, une quarantaine d'années s'était aussi écoulée entre cette Princesse Czardas et l'ouvrage qui avait marqué l'apogée de l'opérette viennoise La Chauve-Souris (1874). La richesse d'inspiration, la finesse du livret en firent le chef-d'oeuvre de Johann Strauss avec le triomphe que l'on sait. Aussitôt, d'autres compositeurs, certes talentueux, donnèrent dans le genre, dépréciant, par une utilisation excessive, la qualité de ces tournures musica­ les jadis novatrices. Appauvries, galvaudées, abusivement sucrées, devenues aussi rituelles que banales, elles contribuèrent au déclin du genre. En 1915, Kâlmân en est conscient. Il sait que l'arrivée de ses rythmes de czardas, d'une manière intense, insufflera un air régénérateur à ces tempi viennois bien fatigués. En outre, la guerre frappait. Il fallait stimuler le public, le divertir musicalement avec « du neuf » et cap­ ter son attention par l'attrait d'un livret qui lui permettait d'oublier, le temps du spectacle, la sombre réalité. Paradoxe de l'esprit danubien, il faut distraire en évitant le grand éclat de rire... L'intrigue met en scène toute une ambiance, toute une société, tout le reflet d'une époque, appelés à disparaître avant peu. Et l'on s'obstinait à rêver à ce que l'on n'était déjà plus tout à fait, en témoin impuissant de la décadence d'un monde. La gaieté de la musique tzigane — qui va parfois jusqu'au sinistre — parvient à nuancer parfaitement cette ambiance en clair-obscur, à la fois émouvante et factice, faite de sentiments pro­ fonds et de strass. L'univers clinquant des cabarets, Kâlmân le connaissait ; quant à la sentimentalité, sa musique en débordait. Toute la partition s'entrelaçait parfaitement dans cette trame ima­ ginée par les deux librettistes. Le premier, Leo Stein, de son vrai nom Rosenstein (1861 -1921 ), a sa réputation solidement fixée sur les scènes viennoises. Intelligent, subtil et plein d'humour, il commence sa carrière comme employé des chemins de fer. Mais, fré­ quentant les milieux théâtraux, il s'y distingue bientôt lorsqu'il se met à jeter ses traits d'esprit sur le papier pour en faire des saynètes fort drôles. Rapidement apprécié, il colla­ bore avec les grands noms de l'opérette viennoise, fournissant notamment à Johann Strauss le livret de Sang-Viennois (1899) ; et à Franz Lehâr celui de La Veuve joyeuse (1905), co­ signés avec Viktor Leon. Le second, Béla Jenbach (1871-1943) a vu le jour en Hongrie, comme Kâlmân. Il révèle très tôt d'excellents dons d'acteur qui l'entraînent en Autriche où ses succès dans les théâtres de province lui permettent d'accéder au Burgtheater de Vienne. Courageux, d'un caractère enjoué, sa connaissance parfaite de la littérature théâtrale ne pouvait que l'inci­ ter à l'écriture de livrets. Il collabore avec Stein, dès 1913, pour celui d'Un jour au Paradis mais le succès de Princesse Czardas confirmera définitivement sa renommée de librettiste qui le mènera aux côtés de Franz Lehâr pour imaginer l'intrigue du Tzarevitch (1928). Le talent conjugué de ces deux hommes de théâtre permet donc d'exploiter un scéna­ rio qui, s'il n'est pas neuf, apporte ici, par sa véracité d'observation, un intérêt inhabituel. Stein et Jenbach réalisent de l'Orphéon, « Café-Chantant » de Budapest, un parfait cliché d'époque où, parmi comtes, comtesses, cocottes et serveurs, se profile l'ombre de la roue­ rie au service d'une noblesse farouchement opposée à une mésalliance, car trop attachée

Princesse Czardas | 17 Maguy-Warna, créatrice de la Bayadère au Théâtre des Çélestins de Lyon, le 4 mars 1925. au respect des conventions de l'aristocratie, du moins en apparence. En dépit des sournoises tentatives destinées à l'anéantir, l'amour triomphe ; d'où le titre initial de l'oeuvre : Vive l'Amour. Cependant, celui-ci évoquait bien peu la flamme hon­ groise qui éclaire et l'intrigue et la musique. Princesse Czardas apportait aussitôt la chaleur et la couleur souhaitées. En outre, ce titre amène en écho un certain Baron Tzigane (1885) dont le livret n'est pas sans analogie avec celui de Stein et Jenbach. Ajoutons encore que l'évocation indirecte de l'ouvrage Johann Strauss fournissait un argument commercial sub­ til à la direction du théâtre et un atout supplémentaire pour les auteurs. Leur succès, comme toujours, amènera d'autres « copies » concurrentes. Ces types d'intrigues devien­ dront vite surannés et leurs quiproquos lassants. Privés d'idées nouvelles, ces livrets souffriront du même mal que les partitions auxquelles ils s'associent, et entraîneront la chute définitive et irrémédiable du rideau, sur tout ce genre lyrique.

L'œuvre de Kâlmân en France Si le compositeur nourrit pour notre pays une réelle passion, le pays la lui rend bien. Tout d'abord officiellement, en décorant Kâlmân de la légion d'honneur. Juste récompense pour ses mélodies qui ont conquis notre hexagone ! L'âme de bien des Français résiste dif­ ficilement à ses rythmes charmeurs, langoureux, à ses accords qui, envolés tout droit d'Europe centrale, viennent se poser délicatement sur les cordes des violons de nos orchestres... Bien plus ressentie chez nous comme une incitation à la rêverie guidée par le moelleux rythme ternaire, qu'à la véracité du cliché qu'elle évoque, la musique de Kâlmân bénéficia néanmoins d'un rapide engouement, qui se manifeste tout d'abord sur les gran­ des scènes de province avant d'arriver à Paris. C'est à Lyon, en 1914, que sont présentées, au théâtre des Célestins, Les Manœuvres d'Automne dans une adaptation française de Pierre Veber. Celui-ci renouvelle ce travail en 1925, lorsque la salle décide de programmer La Bayadère, dont le succès parvient aux oreilles des frères Isola, nouvellement installés à la tête de Mogadon Afin de redonner à leur salle, passée au service du Septième Art, sa vocation de théâtre, ils affichent en 1926 cette Bayadère, qui permet enfin aux Parisiens de goûter à la musique de Kâlmân. M. Fabert, directeur du théâtre de Mulhouse, réalise, en février 1930, la création française de la seconde œuvre fétiche du compositeur, Comtesse Maritza que le charme tzigane conduit à Paris, le 7 mai 1931. Soucieuse d'offrir à son public la qualité musicale typique, la direction du théâtre des Ambassadeurs sollicitera spécialement le chef du Théâtre An der Wien, Anton Paulik, pour diriger l'orchestre pendant toute la durée des représentations. Enfin, La Violette de Montmartre vient d'a­ bord éclore en 1933 au soleil de la Canebière, avant de refleurir deux ans plus tard à Paris, devant le parterre du théâtre de la Porte-Saint- Martin, qu'exploite alors en directeur accompli, Maurice Lehmann... C'est dire combien de bouquets de mélodies de a 1

Franz Lehar. Kâlmân les Français avaient cueillis, sans parler du plus coloré de tous, celui qu'entre- temps, Paris fait s'épanouir : Princesse Czardas.

La création parisienne de Princesse Czardas Pour accueillir noblement cette Princesse débarquée des rives du Danube, Maurice Catriens, directeur du Trianon Lyrique, vise la magnificence. Outre le désir de faire rivali­ ser son théâtre avec la Gaîté-Lyrique, la restitution de l'ambiance viennoise se doit d'être scrupuleuse. Décors, costumes : rien n'est négligé. La rivalité Kâlmân-Lehâr ne fait qu'a­ jouter à l'attrait des amateurs du genre. Mélomanes, connaisseurs, ou simples spectateurs friands de valses langoureuses : tous ont de bonnes raisons d'accourir dans cette « bon­ bonnière du Boulevard Rochechouart » pour la première, le soir du 12 mars 1930. La vingtaine de musiciens qui constitue l'orchestre redonne toute l'expression hongroise à cette partition déjà si populaire outre-Rhin depuis plus de dix ans : époque où nos trou­ pes occupaient l'Allemagne. Que de souvenirs ces rythmes dansants ne font-ils pas renaître dans certaines mémoires ! Le succès est immédiat. « Avec un art digne d'une véritable viennoise », Madame Louise Balazy détaille à merveille les airs du rôle-titre. Autour d'elle, Reine Prévost et la délicieuse Mademoiselle Champell, le ténor Léon Marcel, le trial Paul Darnois et le comique Charles Darthez « n'ont aucun mal à faire bisser ces mélodies que la mémoire accroche aussitôt ». Et jusqu'à la fin du mois d'octobre, on viendra s'imprégner de ces saveurs de Czardas remises au goût français par l'adaptation de René Pater et André Mauprey. Bien que satisfaisante, cette traduction affadit néanmoins les traits du croquis initialement brossé par les librettistes viennois. C'est hélas le sort réservé aux ouvrages importés des métropoles danubiennes qui, diminués de l'essence originelle de leur intri­ gue, ne deviennent chez nous « qu'un prétexte aux valses »... Mais comment résister à celles-ci, depuis le fameux « tout nous charme... » jusqu'au duo « Il est une femme au monde... ». Et si, à l'aube de notre XXI*™ siècle, ces mélodies semblent exhaler, dès leurs premiè­ res mesures, un parfum d'autrefois tout imprégné d'une nostalgie touchante, très rapidement leur rythme vous grisera et vous transportera. Telle est la magie subtile des harmonies czardas, tel est le charme incomparable de la musique d'Emmerich Kâlmân.

Écrivain, conférencier, Dominique Ghesquière est spécialiste de l'opéra comique et de \'opéra-bouffe.

Princesse Czardas | 21 Biographies des artistes

Philippe Fargues, mise en scène, Féri Artiste bordelais, Philippe Fargues fait ses études musicales au Conservatoire National de Bordeaux dans la classe de chant de René Coulon et dans la classe d'art lyrique d'André Dan. Après avoir obtenu ses prix, il est engagé par Gérard Boireau en tant qu'artiste de la troupe permanente du Grand-Théâtre de Bordeaux. Mais c'est à Besançon que débute véritablement sa carrière. Le Directeur du Théâtre municipal, Lionel Patrick, lui confie le rôle d'Hubert dans La Chaste Suzanne qu'il rejoue peu de temps après au Capitale de Toulouse. Pour l'Opéra de Bordeaux il interprète Antonin de Ciboulette, Guy Florès de L'Auberge du Cheval Blanc, etc. Depuis 1981, il mène une carrière indépendante à travers la France et la Belgique. Il a participé à plusieurs émis­ sions de télévision : Elle court, elle court l'opérette, la retransmission de l'opérette Ignace, la Chance aux chansons et Dimanche Martin. En décembre 1993, il a représenté la France à Berlin pour la Télévision allemande en chantant Danilo de La Veuve joyeuse On peut compter plus de 60 rôles à son répertoire qui couvre l'opérette classique (y compris l'opérette viennoise), l'opérette moderne et la comédie musicale. Il a égale­ ment mis en scène Un de la Canebière à Limoges, Toulon, Metz, Toulouse, Flossie, Hello Dolly .', L'Auberge du Cheval-blanc et Coquin de printemps à Metz. Enfin, il produit deux enregistrements : Plein feu sur l'opérette (12 airs célèbres) et Bonheur d'Opérette avec Florence Leenart (12 airs et duos).

Bruno Membrey, direction musicale Directeur musical de l'Ensemble Instrumental de Flandre Wallone, Bruno Membrey étudie le piano et la contrebasse au Conservatoire de Douai avant d'entrer au CNSM de Paris où il travaille la direction d'orchestre avec Louis Fourestier et Pierre Dervaux. Chef de choeur stagiaire à l'Opéra de Paris, il débute comme chef d'orchestre en 1980 au Théâtre Mogadon Attiré par le lyrique, il dirige sur les scènes de Lille, Nantes, Tours, au Festival de Saint-Céré, à l'Atelier lyrique de Tourcoing, au Ballet du Nord, en Grande-Bretagne, Bulgarie, Espagne, Tunisie, aux États-Unis, en Chine et au Kazakhstan. Il collabore avec de nombreux orchestres tels que l'Orchestre National de Lille, l'Orchestre Philarmonique de Saarbrucken pour la IX'"" Symphonie de Beethoven, l'Orchestre de la Radio de Francfort, celui des Pays de la Loire, l'Orchestre Viva Musica de Moscou, l'Orchestre Symphonique de Berlin pour le Requiem de Verdi, l'Orchestre de Bratislava et l'Orchestre de l'Opéra de Chine... Poursuivant sa carrière de pianiste accompagnateur, Bruno Membrey est également Directeur artistique du Théâtre de Tourcoing, Directeur de l'École Nationale de Musique et de Danse de Tourcoing et Professeur au Cours International de Girona (Espagne). Il est lauréat de la fondation Yehudi Menuhin et Officier des Palmes Académiques. A Bordeaux, il a récemment dirigé Dédé (novembre 2002).

Andrée Renard, chorégraphie Après avoir fait ses études à l'École de danse de l'Opéra de Marseille, Andrée Renard intè­ gre le Ballet de l'Opéra de Marseille, puis le Ballet de l'Opéra de Lyon, le Ballet de l'Opéra de Nancy comme Soliste et le Ballet de l'Opéra d'Avignon comme Première danseuse. Membre du Ballet du Grand-Théâtre de Bordeaux où elle termine sa carrière de danseuse sous la conduite de Wladimir Skouratoff, elle devient Régisseur général du ballet jusqu'en 1982, puis « chorégraphe lyrique » (notamment d'Eugène Onéguine, 1997). Elle a signé les chorégraphies de plusieurs opérettes : Le Fantôme de l'Opérette, Les Saltimbanques, La Chaste Suzanne, La Fille du tambour-major, La Chauve-Souris, Le Pays du sourire, Les Mousquetaires au couvent, Vienne chante et danse, La Mascotte, Les Cloches de Comeville (avril 2002). Elle collabore également avec de nombreux festivals à Lyon, Vichy, Lausanne, Avignon (avec le Ballet du Bolchoï), Orange, Vaison-la-Romaine, Carpentras.

Michel Fersing, décors Après des études en Sciences économiques, arts décoratifs puis en chant, Michel Fersing débute dans le domaine du théâtre musical en 1971. Directeur de scène au Grand-Théâtre de Nancy, puis à l'Opéra du Nord, il dirige ponctuellement les festivals d'Aix-en-Provence, Vichy, Lausanne et Passau. Il conçoit les décors, costumes et éclai­ rages d'une soixantaine de spectacles (France, Belgique, Suisse, Allemagne), dont La Traviata, Die Meistersinger von Nurnberg, Les Pêcheurs de perles, Carmen, Amadis ainsi que des ballets et des opérettes... A l'Opéra de Bordeaux, il réalise les décors des Saltimbanques, Quatre Jours à Paris, Phi-Phi, La Fille du tambour-major, La Périchole, La Veuve joyeuse, Monsieur Carnaval et Les Cloches de Comeville en avril 2002.

Eric Faury, Edwin Étudiant au CNR de Bordeaux, Éric Faury remporte le premier prix de chant et d'art lyrique en 1985 avant d'entrer à l'École de l'Opéra de Paris dans les classes de Monique de Pondeau, André Dran et Michel Sénéchal. Il fait ses débuts sur scène avec La Fille de Madame Angot à Bordeaux en 1986. Son répertoire comprend une quaran­ taine d'ouvrages, d'opéras ou d'opérettes (Carmen, Les Mousquetaires au couvent. Valses de Vienne, La Veuve joyeuse, Vienne chante et danse, Princesse Czardas, Le Tsaréwitch, Victoria et son hussard...). Il a également mis en scène Douchka de C. Aznavour, Va/ses de Vienne, Vienne chante et danse, La Veuve joyeuse. À l'Opéra de Bordeaux, il a mis en scène Les Saltimbanques (il tient le rôle du lieutenant André), l'Auberge du Cheval Blanc (Guy Florès). Féerie viennoise, Vienne chante et danse (Jean Salvator de Toscane), De l'o­ pérette à la coméde musicale (concert lyrique), La Veuve joyeuse (le prince Danilo) en décembre 2001 et récemment Valses de Vienne (Strauss Junior). Éric Faury a également enregistré Sapho de Counod, Opérette pour un soir et 100 ans d'opérettes.

Alexise Yerna, Sylva Après des études de violoncelle et de piano, Alexise Yerna obtient en 1980 un Premier Prix de Chant au Conservatoire royal de Bruxelles. Immédiatement engagée par l'Opéra Studio de Bruxelles, elle y incarne notamment Concepciôn dans L'Heure espa­ gnole et interprète La Vida breve, avant de débuter à l'Opéra Royal de Wallonie dans le rôle-titre de La Belle Hélène. Sa carrière la conduit rapidement sur de nombreuses scè­ nes internationales. Aux États-Unis, à Moscou, à Naples et à Zurich, elle se produit dans Les Contes d'Hoffman (Nicklausse), Le Nozze di Figaro (Cherubino), Don Giovanni (Zerlina), Faust (Siebel), La Bohème (Musetta), Roméo et Juliette (Stéphano). Son réper­ toire comporte également les principaux rôles d'Offenbach, dont elle est une spécialiste et les grandes opérettes viennoises. Alexise Yerna a incarné Marion dans Les Saltimbanques, Madame Phidias dans Phi-Phi, Hélène dans La Belle Hélène, Féerie Viennoise, De l'opérette à la comédie musicale (concert lyrique) en octobre 2001 à l'Opéra de Bordeaux.

Princesse Czardas — biographies | 23 Carole Clin, Stasi Enfant de la balle, Carole Clin étudie la danse classique avec sa mère et le modern-jazz avec Arthur Plaschaert, puis le chant avec Andrée Herbé et Mady Mesplé. Diplômée de danse classique, elle obtient un Premier prix inter-conservatoire de Chant dans la classe de Serge Clin ainsi qu'un prix au Concours international d'art lyrique en Belgique. Elle interprète Ta bouche au théâtre Antoine à Paris (mise en scène de Jacques Mauclair) avec Patrick Préjean et Bernard Lavalette, Oklahoma et Hello Dolly ! à l'Opéra de Liège, No, No, Nanette avec Roger Pierre et Christine Delaroche, Phi-phi avec Robert Manuel et Bernard Lavalette, La Vie parisienne, Dédé, Les Mousquetaires au couvent à l'Opéra Comique, Scaramouche (création à Avignon), Paris belle époque (nou­ velle production à Metz), Le Pays du sourire au Capitale de Toulouse, L'Auberge du Cheval-Blanc au Palais des Sports de Liège, Valses de Vienne aux Halles aux Grains de Toulouse... On a pu la voir à la télévision dans des extraits de Phi-phi, Dédé, No, no, Nanette...

Claude Deschamps, Boni Originaire de Limoges, Claude Deschamps a débuté comme danseur avant de s'orien­ ter vers les rôles de fantaisiste. À la tête d'un répertoire riche d'une cinquantaine de rôles, il participe au succès de Sissi, No, no, Nanette, avec Christine Delaroche et Roger Pierre à Montréal. Régulièrement invité par Pascal Sevran dans son émission La Chance aux chansons, Claude Deschamps se produit également au Festival de Vaison- la-Romaine en tant que récitant dans Le Salut au monde de Walt Witman et Le Roi David d'Arthur Honegger. Il a mis en scène Méditerranée au Grand Théâtre de Limoges. À Bordeaux, on a pu l'applaudir dans Andalousie en 1998 dans le rôle de Pépé, ainsi qu'en janvier 2003 dans Valses de Vienne où il interprétait Leopold.

Jean-François Fabe, Le Prince/Von Rohnsdorf Premier prix du CNSM de Paris, Jean-François Fabe possède à son répertoire une cen­ taine de rôles allant de l'opéra à l'opérette en passant par l'opéra-comique et les ouvrages contemporains. Il interprète ainsi l'Opéra buffa italien du xvill'™ siècle, Le Nozze di Figaro, Il Barbiere di Siviglia (Bartolo), Die Zauberflôte, Tosca, La Vie parisienne (le Baron de Gondremarck), La Belle Hélène (Calchas), La Chauve-Souris (Tourillon), Dialogues des carmélites, Der Revizor de W. Egk, Ana et l'albatros de J. Bondon, Monsieur de Pourceaugnac de F. Martin, La Marche de Radetzky de R. Kœring... Il se produit dans les théâtres lyriques français, notamment à l'Opéra du Rhin (Capriccio, Ariadne auf Naxos, La Petite renarde rusée, Œdipus Rex...). À l'Opéra de Bordeaux, il est le baron des Aubrais dans La Chaste Suzanne, l'abbé Bridaine dans Les Mousquetaires au couvent, Don Andrès dans La Périchole, Laurent XVII dans La Mascotte, Le Commissaire Reboudin de Monsieur Carnaval et Gaspard dans Les Cloches de Corneville (avril 2002).

Anyl Floriane, La Princesse Comédienne, danseuse ou chanteuse, interprétant aussi bien les jeunes filles que les mères nobles, les paysannes que les princesses, Anyl Floriane est de toutes les opérettes présentées au Fémina. Son ascendance très européenne mêle un grand-père ukrainien et une grand-mère andalouse. Après une formation éclectique (études de lettres, danse, chant comédie), Anyl Floriane est engagée par Gérard Boireau dans la compagnie permanente du Grand-Théâtre de Bordeaux, où elle interprète les rôles les plus divers. On a d'ailleurs pu apprécier récemment sa prestation dans le rôle de Cynthia de Monsieur Carnaval (février 2002) ainsi que dans le rôle de Fanny pour Valses de Vienne en janvier 2003. Anyl Floriane enseigne la danse de caractère et le fla­ menco, ainsi que la comédie. LE CLUB DES PARTENAIRES DE L'OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX Pourquoi ? A > Pour bénéficier d'avantages très concrets : places de spectacle, accès aux géné­ b GROUPE COFINOGA rales, visite des coulisses, formule « résa express », loge avec champagne, espaces de réception...

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HANS GRAF Violons Violoncelles Bassons Directeur musical Dorota Anderszewska Etienne Péclard Sergeï Krassavine Vladimir Nemtanu NN Jean-Marie Lamothe Zacharia Zorine Thomas Duran Bruno Perret YUTAKA SADO Lidia Crigore François Perret Claude Del Medico Premier chef invité Nathalie Mule-Donzac Claire Berlioz Contrebasson : Lilian Kogan Mircea Palade Dominique Baudoin Catherine Fischer Anne-Marie Andreu Cors THOMAS RÔSNER Stéphane Rougier Jean Bataillon Ewgeni Sawikowski Chef d'orchestre associé Marie-Claude Perret Jean-Marc Dalmasso Renaud Largillier Catherine Fages Gilles Balestro Doru Dogaru Jean-Étienne Haeuser Renaud Taupinard Cécile Rouvière Françoise Jeanneret Bruno Armignies Marius Acaru Ghislaine Tortosa Julien Blanc PIERRE CHOFFÉ Patricia André Bernard Doriac Yann Baraneck Laurent Olle Délégué général Contrebasses Angelica Borgel Jacques Romano Cécile Coppola Roland Gaillard Chantai Boente-Suarez Jean-Michel Dailliat Sergeï Akopov Assistante artistique Franck Débandé Matthieu Sternat Trompettes Catherine Jaillet Hervé Lafon Jean-François Dion Laurence Escande Valérie Petite Vladimir Kafelnikov Jean-Michel Feuillon Marc Brunei Gilles Faubert Daniela Crecu Christian Diaz Francis Pedemay Jeanine Lacoste Christophe Dubosclard NN Alain Roche Michael Lavker Rémi Halter Intendant de l'orchestre François Marcel Patrice Lambour Carole Merino Jeanine Soubourou Trombones Alan Moratin Jean-Jacques Dion Florian Murtaza Éric Coron Gilbert Turlan Flûtes Adrian Nemtanu Frédéric Demarle Assistant de l'Intendant Judith Nemtanu Stéphane Boudot Jean-Michel Fourquet Masako Ono Samuel Coles Trombone basse : Fabienne Perret Jacques Libouban Bernard Poulet Philippe Lartigaut Ghislaine Robert Jean-Christophe Nahoum Régisseur Mireille Rouger Piccolo : Yves Soulas Zorica Milenkovic Tuba Agnès Viton Mel Culbertson NN Jean-François Vacellier Hautbois Bibliothécaire Éric Cassen Timbales / Altos Dominique Descamps Percussions Gervaise Carbonnier Tasso Adamopoulos Jérôme Simonpoli Bruno Riva Cécile Berry Francis Willaumez NN Bibliothécaire adjoint Nicolas Mouret Pierre Le Masne Jean-Daniel Lecocq Françoise Cagniart Cor anglais : Patrice Guillon Patrick Calafato Jean-Yves Gicquel NN Jean-Marie Curto Mayorga Denis Frédérique Gastinel Clarinettes Harpe Pascal Colin Bernard Gaudiller Richard Rimbert Catherine Denis Didier Simon Emmanuel Gautier Sébastien Batut Alain Roudier Geoffroy Gautier Franck Vaginay Techniciens d'orchestre Philippe Girard Petite clarinette : Véronique Knoeller Jean-Claude Rys NN Clarinette Basse : José Soler

26 | Orchestre National Bordeaux Aquitaine Directeur musical : Hans Craf

L'histoire de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine est intimement liée à l'histoire de la Musique à Bordeaux. C'est vers 1850 que des musiciens professionnels créent l'Orchestre de la Société Sainte-Cécile à Bordeaux. En 1932, Gaston Poulet, nommé Directeur du Conservatoire de la ville, fonde sa propre société des concerts : l'Association des Professeurs du Conservatoire. La coexistence de deux ensembles symphoniques à Bordeaux évoluera progressivement pour aboutir en 1940 à la création de la Société des Concerts du Conservatoire, sous la direction de Gaston Poulet. Parallèlement, l'orchestre collabore avec le Grand-Théâtre de Bordeaux. Sur scène ou dans la fosse, la formation est alors dirigée par D.-E. Inghelbrecht, A. Cluytens, H. Knappertsbusch, G. Pierné... La fin de la deuxième guerre mondiale est marquée par le départ de Gaston Poulet et la transformation de l'orchestre. La programmation de l'Orchestre Philharmonique de Bordeaux est alors confiée au Directeur du Conservatoire : Georges Carrère. En 1963, Jacques Pernoo lui succède. La formation devient l'Orchestre Symphonique de Bordeaux. En 1973, sous l'impulsion de la politique de décentralisation musicale de Marcel Landowski, l'activité de l'orchestre — doté d'une nouvelle mission régionale — s'intensifie. Avec son nouveau directeur Roberto Benzi et ses 95 musiciens, l'Orchestre de Bordeaux Aquitaine continue d'assurer ses prestations lors des spectacles du Grand-Théâtre de Bordeaux tout en se produisant dans la métropole régionale et dans le Grand Sud-Ouest ainsi qu'à l'étranger (Italie, Maroc, Suisse, Allemagne...). En 1988, Alain Lombard est nommé Directeur artistique de la formation bordelaise promue à cette occasion Orchestre National Bordeaux Aquitaine. L'orchestre connaît un fort développement : il exploite les ressources du grand orchestre symphonique et s'illustre dans la musique de chambre. Disques compacts, enregistrements télévisés et tournées internationales se multiplient. À Bordeaux comme en Aquitaine, le nombre de ses audi­ teurs s'accroît de façon considérable. Thierry Fouquet est nommé Directeur de l'Opéra de Bordeaux en mai 1996. Aujourd'hui membre à part entière de cette institution, l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine, qui compte 120 musiciens, participe aux repré­ sentations lyriques ou chorégraphiques et intensifie, depuis quelques années, ses activités en direction du jeune public, celles-ci comptant parmi les actions les plus exemplaires réalisées en France en ce domaine. Depuis le 1er septembre 1998, le chef d'orchestre Hans Graf assure les fonctions de Directeur musical de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Le 24 juin 1999, Yutaka Sado a été nommé Premier chef invité de l'ONBA. Outre ses prestations symphoniques et chambristes à Bordeaux (séries de 20 programmes sympho­ niques, concert du Nouvel An, concerts d'été, festivals..., musique de chambre à travers les " Formations solistes ", festival Ciné-concerts), l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine remplit sa mission régionale et nationale ; il participe notamment aux plus grands festivals français (Folles Journées de Nantes, La Roque-d'Anthéron...). Le répertoire de l'orchestre s'étend aujourd'hui du baroque (interprété avec enthousiasme par un ensemble issu de l'orchestre) aux compositions de notre temps, reflet de la curiosité passionnée de son Directeur musical (l'ONBA, sous la direction de Hans Graf, fut par exemple le premier orchestre français à donner la création d'Henri Dutilleux, The Shadows of Time, en octobre 1998, à Bordeaux). Après Thaïs chaleureusement salué par la critique (Diapason d'or, 10 de Répertoire), l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine enregistre actuellement une intégrale de l'œuvre symphonique de Dutilleux pour le label Arte Nova de BMG. Le premier enregistrement de cette intégrale a été distingué par la critique, le deuxième est sorti en août 2002.

L'Orchestre National Bordeaux Aquitaine est finance' par la Mairie de Bordeaux, avec le concours du Ministère de la Culture et du Conseil Régional d'Aquitaine.

Princesse Czardas — biographies \ 27 Hans Graf Directeur musical de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine Hans Graf mène ses études musicales en Autriche (son pays natal) et en Russie. Il suit les cours de Franco Ferrara, Sergiu Celibidache et Arvid Jansons, et remporte le Premier prix du Concours Karl B5hm en 1979. Sa carrière internationale le conduit à collaborer avec les plus grands orchestres tant en Europe qu'en Amérique et en Asie : Philharmonique de Vienne, Symphonique de Vienne, Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, Orchestre National de France, Orchestre Symphonique de Londres, NHK-Tokyo, Philharmonique de Leningrad, Philharmonique d'Israël et de nombreuses for­ mations de premier plan aux États-Unis et au Canada. Il fait ses débuts à l'Opéra de Vienne en 1981 avant d'être invité par les principales scènes lyriques dont celles de Berlin, Munich et Paris. Il participe également à de nombreux festivals internationaux : Salzbourg, Bregenz, Aix-en-Provence, Savonlinna, Mostly Mozart à New York, Mai Musical Florentin... De 1984 à 1994, il occupe le poste de Directeur Musical du Mozarteum Orchester et de l'Opéra de Salzbourg avec lesquels se succè­ dent tournées et productions : Der Ring, Ariadne auf Naxos, Der Rosenkavalier, jenufa, Wozzeck, Fidelio, Otello et la plupart des opéras de Mozart. Parmi ses divers enregistrements, citons les inté­ grales des symphonies de Mozart et de Schubert, ainsi que la première mondiale de l'opéra de Zemlinsky, Es war einmal. Poursuivant sa collaboration avec les grands orchestres américains (Boston, Cleveland...), Hans Graf est nommé Directeur musical de l'Orchestre Symphonique de Houston en septembre 2001. Le Nozze di Figaro en janvier 1993, à l'invitation d'Alain Lombard, marquent le début de sa relation régulière avec Bordeaux et l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine, qu'il reviendra diriger tous les ans jusqu'à sa nomination en 1998 au poste de Directeur musical. Après une saison dédiée à la musique française chère à son cœur, Hans Graf renoue avec les inté­ grales du grand répertoire symphonique (Beethoven, Mahler) et de l'œuvre orchestrale d'Henri Dutilleux, qu'il enregistre pour le label Arte Nova. Dans le domaine lyrique, il dirige Pelléas et Mélisande, The Rake's Progress au Grand-Théâtre de Bordeaux et introduit parallèlement le principe des opéras « mis en espace » par ses soins au Palais des Sports : Wozzeck, Elektra, Le Château de Barbe-Bleue (en janvier 2003). Il lance l'idée des temps forts autour d'une œuvre phare, comme « Vienne, un monde d'hier » (Symphonie n° 5 de Mahler, Wozzeck de Berg), les points d'orgue « Strauss » (Orchesterlieder, Don Juan, Don Quichotte et Elektra) ou « Stravinski » (Rake's Progress, Concerto en ré, Apollon Musagète, etc.) qui associent opéra, concerts, musique de chambre et conférences. Son intérêt bien connu pour les vins de Bordeaux l'amène à proposer des Concerts-Dégustations le dimanche matin réunissant le public autour d'un concert qu'il commente sur un thème original (Mozart aimait-il son père ? — Monsieur Beethoven comment l'entendez-vous ? etc) suivi d'une dégus­ tation dans le foyers du Grand-Théâtre. Il développe les concerts d'été à la Cour Mably en choisissant chaque année, pour ce qui est devenu le Festival d'Été de Bordeaux, une thématique et un répertoire appropriés à ce lieu magni­ fique (Mozart, Schubert, Haydn...) Propagandiste enthousiaste de la musique française qu'il aime et sert à la tête des orchestres qu'il dirige dans le monde, Hans Graf a été élevé au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur. Table des matières

Argument 05

Dominique GHESQUIÈRE Princesse Czardas ou Vienne 1915 : entre cadences et décadences 07

Dominique GHESQUIÈRE Emmerich Kdlmdn (1882-1953) ou Le triomphe des cadences tziganes 11

Biographies des artistes 22 CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA RÉGIE PERSONNALISÉE DE L'OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX

Représentants de la Ville de Bordeaux Représentant du Conseil régional d'Aquitaine

Dominique DUCASSOU, Président René RICARRERE Anne CASTANET, Vice-présidente Observateur de l'État Michèle DELAUNAY Stephan DELAUX Michel BERTHOD Jean-Paul JAUFFRET Martine MOULIN-BOUDARD

OPERA NATIONAL DE BORDEAUX Thierry FOUQUET, Directeur

DIRECTION ARTISTIQUE DIRECTION TECHNIQUE

Patricia ADER-WAGNER Giulio ACHILLI Patrice MALAVAL Laurent DELEBARRE Clovis BONNAUD Jean ORRETEGUY Philippe DUPONT Philippe RAFFAELLO Sauveur RICCI Pascal GUIRAUD Virginie BARDY Susan CAPDEQUI Philippe ROSSI Bernard GUYARD Corinne CAZENAVE Eric VERGES Gérard LAPERLE Myriam FORT Jean-Pierre AUCHER Jean Francois HUCHET Valentina BRESSAN Service et atelier accessoires Jean-Pascal ROY Département lyrique Pierre CARO Dominique VASQUEZ Cathy GASSIAN Etienne BOULLIER Geoffrey STYLES Patrick VERGNAUD Corinne RENARD Jean-Marc FONTANA Jean-Paul GERBAUD Marc JAUDARD Atelier couture Service machinerie Département opérette Manuel MUNOZ Nelly FILLASTRE Alain BONNEAU Bruno OUVRARD Alain MERKES Emmanuel MANDEMENT Peter SCHULER Nicole CONTE Anyl ABOUDARAM Jean-Michel MORLAAS Séverine DUMAZERT Marie-Josèphe DUBERTRAND Service sonorisation Yvette FAUX Jean-Pierre BEAU Chantai GRAFFOUILLERE Josiane GAUZET Laurent CAMINADE Lionel SOULARD Chantai MOREAU Richard CARTIER Nicole RABOUTET Pascal CASTERA Service costumes - habillement Danielle RAFFENEAU Serge DELHOUME DIRECTION DE LA SCENE Corinne RUIZ Fabrice DOURGADOU Marie-Christine GORCE Huguette SOLER Abdelkader EL BAZZOUNI Jeanine DELANNOY Paul RENARD Fernando GARCIA Joëlle HENRIC Atelier déco-costumes Michel GOMES Josiane ROSSI Johannes HAIDER Carlos GONZALES Eric DALMAY Bernard AUZIMOUR Sébastien LAPOUJADE Service et atelier perruques Alexandre BOIS Gilles MARTIN Sécurité et travaux Laurence PRONIER Marc MONIEZ Catherine TRICARD Yann MORIN Bernard GARRAN Atelier décors Francis ROS Samuel OLIVEIRA Christian SAUVEAU Patrick DUPONT Tom VAN LEEUWEN Claude GRACIET Chauffeurs Luc VALEIX Service électrique Jean-Claude CASSIN Yves ALLEMAND Dominique COUSTES Marc PINAUD Jean-Claude BIELSA Francis PROUST Philippe ALMERAS Serge CARCAUZON Hervé RAMOND* Martine BERGEOT Patrick CHAPOUIL Informatique Christophe CHATONNET Jean-Pascal GASTEUIL Hervé CONSTANT DIRECTION SECRETARIAT GENERAL ORCHESTRE NATIONAL ADMINISTRATIVE BORDEAUX AQUITAINE ET FINANCIERE Philippe PINON Hans GRAF Florence SCHUSTER Béatrice OLIVEIRA Yutaka SADO Katia BOURDON Administration des salles / Thomas RÔSNER Sylvie GALAN billetterie / accueil Pierre CHOFFE Didier HONNO Ressources humaines Chantai BOENTE-SUAREZ Muriel BARRERE Michèle TISON-DUBREUIL Laurent DREANIC Marie-Chiistine FOSSAT Claude ELGUETA Alain ROCHE Alain GRAFFOUILLERE Danièle FERRON RAOUL Véronique GRUMEL Sophie LABORIE Gervaise CARBONNIER Jocelyne LALLOZ Pascal COLIN Service Finances, Jenny LIEBGOTT Philippe LARTIGAUT contrôle de gestion Jean-Claude OUSTRY Edition-Dramaturgie Didier SIMON Vincent BARENNES Gilbert TURLAN Laurent CROIZIER Jean-François VACELLIER Philippe BOUBILA Joséphine BROTO-BENAC Dorothée FEVE Annie LECUROU Camille GIRARD* Olivier POQUE BALLET DE L'OPÉRA Régie comptable NATIONAL DE BORDEAUX Entreprises Corinne AUGUIN Joëlle BORDEAU Charles JUDE Françoise DUVERNEUIL Jean-Pierre SANCHEZ Nathalie PETIT Francis MALOVIK

Conciergerie et standard Promotion Agathe GRIMALDI

Thierry ACHARD Sophie CAPBERN Michèle TENIER Monique DUCLOS Leo SMEKAL Jean-Pierre LAVIELLE Protocole-Evénements Jean-Pierre TENIER Lydia PESCAGLINI Catherine LILLET Serge PRATS Martine PICOT-STEVENS Manuel RAMOS François QUEREUR Maurice RATEL Pierre-Alain ROUDIER Bertrand TASTET* CHŒUR DE L'OPÉRA DIRECTION ACTION Jean-Marc VASQUEZ NATIONAL DE BORDEAUX CULTURELLE ET DEVELOPPEMENT Entretien et nettoyage Jacques BLANC TERRITORIAL Guy DARNICHE Martine MARCUZ Gaby DELFINER Alain CAHUZAT* Jean-Marc Christine CASSAT* MARTINEZ-DROZ-BARTHOLET Océane DREANIC Valérie DOOR* Madeleine PETUAUD - Bruno FRANCHIN* LETANG Jean-François MERCIER Sarah REBIERE Marie-Dominique MARY André SIOT Anne-Marie PRZYBYLSKI* Claudine SAMANIEGO* Marie-Hélène SICARD* Éditeur responsable : Opéra National de Bordeaux - 05 56 00 85 20

Rédaction, réalisation, iconographie et maquette : Secrétariat général, Service Édition-Dramaturgie : Camille Girard, Dorothée Fève, Olivier Poque, sous la direction de Laurent Croizier.

Impression, compogravure : Imprimerie Sammarcelli.

Collection Luc Bourrousse : pp. 6, 8, 9, 10, 15, 18, 19, et 20. Collection Alain Merkés : Couverture, pp. 4 et 12.

Crédits photographiques : Thierry Pujet (Michel Fersing), X (Éric Faury, Claude Deschamps, Jean-François Fabe, Philippe Fargues, Anyl Floriane, Andrée Renard, Carole Clin, Bruno Membrey, Alexise Yerna)

Février 2003. of?K Q03-003

Princesse Czardas

Kâlmân Créée le 17 novembre 1915

Opéra National de Bordeaux

Fémina fév. 2003 n' III Saison 02/03 prix : 5 €