Emmerich KÂLMÂN
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Emmerich KÂLMÂN v& MAIRIE DE BORDEAUX Princesse Czardas Opérette en trois actes. Livret de Leo Stein et Béla Jenbach. Musique d'Emmerich Kâlmân. Version française de Mario Bois. Lyrics de D. Strin et Mario Bois. Créée le 17 novembre 1915 au Johann Strauss Theater de Vienne Théâtre Fémina Bordeaux L'Opéra tient à remercier le Club des Partenaires de l'Opéra National de Bordeaux partenaires fondateurs Caisse d'Épargne Aquitaine-Nord Cofinoga Mercedes-Benz Bordeaux partenaires associés Air liquide Banque Populaire du Sud-Ouest Caisse des dépôts et consignations Casino de Bordeaux Château Haut-Bailly EDF Grands Clients Sud-Ouest France Telecom Gaz de Bordeaux Groupe CMR Chantiers d'Aquitaine CORDIER MESTREZAT & domaines Sanofi Winthrop Industrie (site d'Ambarès) Syndicat Viticole de Pessac-Léognan partenaires Cocodi Librairie Mollat Société Bordelaise de CIC les entreprises qui soutiennent des projets... > Caisse des dépôts et consignations les actions vers les jeunes (Campus en Musique - École et Opéra) > Casino de Bordeaux Orchestre en Fête > Château Haut-Bailly le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux (productions 2002) > Fondation DaimlerChrysler France les jeunes artistes > Syndicat Viticole de Pessac-Léognan les concerts dégustation ainsi que Baronne Philippine de Rothschild La Donna Simone Mahler Vinci Park Princesse Czardas Opérette en trois actes. Livret de Leo Stein et Béla Jenbach. Musique d'Emmerich Kâlmân. Version française de Mario Bois. Lyrics de D. Strin et Mario Bois. Mise en scène Philippe Fargues Direction musicale Bruno Membrey Chorégraphie Andrée Renard Décors Michel Fersing Costumes Maison Grout Edwin Éric Faury Sylva Alexise Yerna Stasi Carole Clin Boni Claude Deschamps Féri Philippe Fargues Le Prince/Von Rohnsdorf Jean-François Fabe La Princesse Anyl Floriane Production Opéra National de Bordeaux Choeur et Ballet du Théâtre Fémina Orchestre National Bordeaux Aquitaine Théâtre Fémina 8 février 2003 Bordeaux Alexise Yerna et Alain Merkès dans Princesse Czardas à l'Opéra d'Avignon et des Pays de Vaucluse en 1994 (mise en scène Philippe Fargues). Argument — Acte 7 — Au cabaret l'Orphéon de Budapest, la chanteuse Sylva Varesco salue une dernière fois son fidèle public, avant de partir pour une tournée aux États-Unis. Parmi les ovations qui fusent, celles de Nico et du Comte Boni Kancziano témoignent un enthousiasme particu lièrement démonstratif. De son côté, le jeune Prince Edwin Lippert-Weylersheim déplore, plus que quiconque, le départ de Sylva. Il l'aime et, pour la retenir, il décide de l'épouser. Un notaire, appelé en hâte, vient enregistrer la promesse de mariage. Bonheur bien fugitif : le Prince est brusquement rappelé à Vienne... Boni présente à Sylva restée seule, une coupure de presse annonçant le mariage prochain d'Edwin avec sa jeune cousine Stasi. Convaincue d'avoir été trahie, Sylva s'enfuit avec Boni. — Acte 2 — A quelques kilomètres de Vienne, sous les lambris dorés de son Palais, le vieux Prince Lippert-Weylersheim n'a pas ménagé ses efforts pour détacher son fils Edwin de Sylva. L'unique souhait de ce père farouchement hostile à l'idée d'une mésalliance, est de réaliser l'union de sa progéniture avec Stasi. Celle-ci ne désire nullement ce mariage de raison, mais apprécie, en revanche, l'amitié profonde qui naît entre eux. Le jeune homme regrette encore bien plus le bonheur qu'il a laissé échapper, lorsqu'il voit arriver le Comte Boni Kancziano au bras de Sylva, qu'il a épousée. Mais le regard du Comte croisant celui de Stasi, déclenche un coup de foudre tel qu'il envisage bientôt de divorcer d'avec Sylva, devenue Comtesse par le mariage... Edwin ne pouvait unir ses jours à ceux de la chan teuse Varesco, mais plus rien ne l'empêche d'épouser l'ex-Comtesse Kancziano ! Le scandale éclate lorsque Sylva présente le contrat signé avant sa tournée américaine, trois mois plus tôt, par Edwin... La jeune femme ne peut être Princesse, tout au plus, une Princesse Czardas. Dépitée, elle déchire le document et part avec Boni. — Acte 3 — La décision d'Edwin demeure pourtant irrévocable : il veut épouser Sylva. L'explication qu'il a avec Boni est interrompue par l'arrivée de ses parents, toujours inflexibles quant à cette union qui souillerait le nom des Lippert-Weylersheim. Mais en voyant l'épouse du vieux Prince, Nico reconnaît en elle une relation de jeunesse, ex-chanteuse de café- concert... Pour éviter des révélations embarrassantes sur son passé orageux, la mère d'Edwin se voit contrainte de consentir au mariage de son fils, d'autant que Stasi a jeté son dévolu sur Boni de manière définitive. Le père d'Edwin se résout à la tolérance, et par le truchement d'une conversation téléphonique habilement simulée, Boni parvient à réconcilier Edwin et Sylva. Dominique Ghesquière Princesse Czardas | 05 Vienne. Dominique GHESQUIÈRE Princesse Czardas ou Vienne 1915 : entre cadences et décadence En cet automne, le cœur de la capitale autrichienne semble s'essouffler, comme si Vienne, la belle, pressentait sa fin inéluctable, et l'abandon de la gaieté de son âme aux démons de l'Histoire. Les fers des chevaux de fiacres martèlent toujours le pavé du Craben, mais avec monotonie, et non plus au rythme des galops de Johann Strauss (1825-1899)'. Certes, le Roi de la Valse est mort depuis seize ans ! Sans l'égaler, des compositeurs ont pris sa suite, en s'illustrant à leur tour dans cette dynastie musicale devenue presque factice : Karl Zeller (1842-1898), Karl Miliôcker (1842-1899), Carl-Michael Ziehrer (1843-1922), puis Franz Lehar (1870-1948)... Le souvenir de sa valse L'or et l'argent (1902) tournoie encore doucement dans les mémoires. Mais l'or ne brille plus, et l'argent s'est terni : l'Europe entière s'est embrasée voici un an. L'Autriche est en guerre et Vienne se meurtrit. Son visage, son esprit, affirmaient pourtant ces dix dernières années un sursaut de rajeunisse ment : la ville de Freud présageait-elle déjà de son déclin ? Les grandes demeures aux fenêtres encadrées de caryatides — orgueil du Ring — marquent une époque révolue. Le Jugendstill s'impose. Les façades des immeubles dessinées par l'architecte Otto Wagner (1841-1918) toisent de leurs mosaïques dorées et de leurs motifs métalliques, les bâti ments aux lignes dépouillées, imaginés par son jeune confrère Adolf Loos (1870-1933). Les oeuvres du peintre Custav Klimt (1867-1918), si colorées et si décriées par les expres sionnistes, sombrent peu à peu dans la monochromie. L'écrivain Arthur Schnitzler (1862-1931 ), auteur léger, voire décadent, s'attarde à percer « le miroir des apparences », tandis que Karl Kraus (1874-1936), dans sa revue Die Fackel (le Flambeau), continue de railler sans pitié toutes les formes de corruption. Laissant la poésie, Hugo von Hoffmannsthal (1874-1929) s'illustre brillamment dans la littérature théâtrale. Il a fourni à Richard Strauss (1864-1949) le livret du Chevalier à la Rose et révise avec lui celui d'Ariane à Naxos que le directeur de l'Opéra, Hans Crégor (1866-194S) souhaite créer l'an pro chain, avec Maria Jeritza dans le rôle titre. La musique fera toujours vibrer les Viennois même si elle métamorphose ses harmonies. L'œuvre laissée par Custav Mahler (1860- 1911 ), ne laisse pas indifférent des compositeurs comme Arnold Schônberg (1874 -1951 ) qui tenta, deux ans après la mort du Maître, de créer les Kindertotenlieder, dans un concert qui défraya la chronique. La nouveauté musicale, voire sa « monotonie » exaspéra le public qui en vint aux mains. Schônberg infligea à Oscar Straus (1870-1954) — le père de Rêve de Valse (1907) — une superbe gifle, et ajouta qu'il « ne parlait pas aux compositeurs d'o pérettes... ». Un journaliste nota avec humour que « cette gifle produisit pourtant le son le plus harmonieux de la soirée... ». Qu'était donc devenue la douce Cemutlichkeit viennoise, Princesse Czardas \ 07 à quelques mois de la guerre ? Sans doute survit-elle encore dans les cafés, ce autre incontournable institution de la capitale où s'échangent tant d'idées à la lecture des journaux. Pourtant, début octobre 1915, au Café Central, ou au Café Impérial, dans la fumée des cigares, le visage des consommateurs se crispe à la vision de « la une » de la Neue Freie Presse ou du Neues Wiener Tagblat : les combats font rage. Seules, les pages consacrées aux spectacles apportent encore aux Viennois un apaisement légitime. Cette « opérette », si décriée par certains, devient donc vitale. Le Johann Strauss Theater annonce, après un an de succès, les dernières de Rund um die Liebe, musique d'Oscar Straus. Pour succéder à cet ouvrage, la direction du théâtre affiche Princesse Czardas, la nouvelle partition d'un compositeur hongrois au nom déjà bien connu à Vienne : Emmerich Kâlmân. 1 ) Rappelons qu'il n'existe aucune parenté entre Johann Strauss, né à Vienne ; Richard Strauss, né à Munich ; et Oscar Straus qui. bien que né à Vienne lui aussi, ne possède qu'un seul S à son nom. ÊïaftVtes*. » V Kârnthnerring. / • Emmerich Kàlman. Dominique GHESQUIÈRE Emmerich Kâlmân (1882-1953) ou Le triomphe des cadences tziganes C'est à Sioffok, sur les rives du lac Balaton que Imre (que le germanisme transformera en Emmerich) voit le jour le 24 octobre 1882. Ce lac — cette « mer de Hongrie », comme on l'appelle parfois — sa nature, son cadre et surtout ses légendes, bercent l'enfance du petit Imre. Son père, directeur de société, apporte à sa famille une vie des plus conforta bles qui permet au garçonnet d'entrer bientôt au lycée évangéliste de Budapest. Ses études s'y déroulent sans souci jusqu'à ses quinze ans, époque où l'entreprise paternelle périclite. Pour la famille c'est la ruine. Les huissiers viennent saisir les meubles — y com pris le piano. Dans une totale indigence, les Kâlmân, expulsés de Siofok, gagnent Budapest, contraints d'occuper un misérable appartement dont le mobilier de récupéra tion constitue le banal décor.