CIRK TRIFFIS Association loi 1901

HISTOIRE DU CIRQUE

Pour Pascal Jacob1, le cirque prend sa racine première chez l’animal. Selon lui, l’homme a toujours été fasciné par le règne animal. C’est en Egypte ancienne que l’on trouve le culte d’animaux le plus ancien. On y trouve aussi les premières collections d’animaux qui servaient aux chasses royales. Ce sont donc les premières ménageries qui naissent ici. Chez les Grecs, il existait en 500 avant J. C., d’extraordinaires processions d’animaux et de défilés religieux. Cela rappelle certaines parades circassiennes américaines des années 20 et 30.

H. Thétard2 évoque les amphithéâtres gréco-romains pour faire naître le cirque. C’est en Crête que l'on trouve les premières courses de chars. Ces courses datent d’environ 2400 avant J. C. Les prémices d’une tradition acrobatique naissent également en Grèce. On y trouve par exemple, des exercices sur des taureaux. On peut y rencontrer de nombreux artistes travaillant dans la rue et sur les places des villes, sur les Agoras. La danse de corde y serait apparue en 1345 av. J.C. Ces fils de féristes de la première heure réalisaient déjà des acrobaties vertigineuses. La tradition acrobatique est également présente en Asie mineure avec les Cyzicéniens, où l’on découvre des danseurs de cordes, des contorsionnistes hindous et des équilibristes sur bambou japonais.

Les arènes romaines semblent être un lointain miroir du cirque moderne : les animaux féroces, les distributions de nourriture, le sang, les gladiateurs qui véhiculaient l’expression d’une politique impériale aussi autoritaire que démagogue. L’empereur, avec les jeux romains, créait une servitude oisive. L’espoir et les vœux du peuple entier se cristallisaient en ce lieu. Les sacrifices étaient vus comme de véritables cadeaux de l’empereur. Ces jeux avaient pour vocation de séduire le peuple. Le pouvoir de l’empereur s’installait plus dans le sang et la poussière du cirque que dans les réunions du sénat.

1 Pascal Jacob est historien du cirque et costumier. Il a écrit de nombreux ouvrages sur le cirque dont Le cirque à la croisée des chemins. Il enseigne l’histoire du cirque dans divers écoles nationales de cirque à travers le monde, notamment au Centre national des arts du cirque (C.N.A.C) de Châlons en Champagne. 2  Henri Thétard est historien du cirque, il a écrit l’un des plus gros volume en la matière : La merveilleuse histoire du cirque.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Le plus grand cirque romain est le Circus Maximus , installé à Rome, celui-ci pouvait accueillir jusqu’à 385 000 personnes. Bien qu’il y ait beaucoup de sang et de violence dans les arènes, de nombreuses attractions y seront proposées et celles-ci ressembleront d’ailleurs de très près à nos activités circassiennes modernes. En effet, chaque série de jeux s’ouvre par une parade d’ouverture précédée d’une fanfare et d’une troupe de comédiens masqués chargés de faire rire la foule au moyen de culbutes et d’équilibres ratés. Une sorte de charivari en train de naître. Des écuyers travaillent des acrobaties sur des chevaux. On y retrouve des dresseurs d’animaux avec des singes musiciens, des ours boxeurs... Des funambules évoluent au-dessus de l’arène à très grande hauteur. L’empereur Marc-Aurèle imposa matelas et filets de protection après la mort d’un enfant. Au niveau symbolique le Circus Maximus révèle une dimension astrologique. Le mot « circus » en latin signifie « cercle ». L’arène est à l’image de l’univers. Au centre, nous avons l’épine dorsale ou la « spina ». Un obélisque représente le soleil jaillissant. Les douze portes de l’arène représentent les constellations zodiacales et les sept tours de piste obligatoires des chars, symbolisent les sept jours de la semaine. Le cirque devient ici une projection de l’univers et de la destinée humaine.

Cette circularité de l’antiquité est bien sûr une chose très importante pour la discipline de notre époque. Cependant, il ne faut pas voir un lien direct entre le Circus Maximus et la piste de cirque d’Arlette Grüss, par exemple.

La chute de l’Empire romain a précipité la fin des Jeux qui n’ont subsisté qu’au travers de résurgences ponctuelles infiniment moins sanglantes, avant de s’effacer complètement. Au 6ème siècle, les Mérovingiens tentent de rétablir le spectacle du cirque, sans y parvenir. Symbole définitif de violence, le mot même de cirque disparaît du vocabulaire courant pour quelques siècles. Avant l’éclatement de l’Empire romain, bouffons, mimes, acrobates se dispersent et commencent à voyager. C’est à cette période que s’instaure la notion d’artistes ambulants. Ils vont de château en château pour divertir seigneurs et riches propriétaires. Le 10ème siècle voit la transformation des marchés traditionnels en foires plus importantes. Leur expansion rapide va cristalliser le phénomène d’errance et codifier le principe de voyage.

Les foires populaires vont attirer des foules de plus en plus nombreuses et le public va changer de ville en ville. Une forme de calendrier se met en place, les artistes se retrouvent régulièrement. Les artistes vont connaître les difficultés du voyage : les guerres, les épidémies mais aussi les persécutions. Ils ont également des difficultés à se produire devant les églises puisqu’ils sont excommuniés. C’est Louis XIV qui va leur interdire de travailler sur la voie publique. Cela va donc engendrer un rassemblement d’artistes dans un cadre autorisé : la foire. Des troupes se forment et des alliances sont faites entre artistes, ils se produisent en plein air ou dans des baraques en bois. Plus tard, certains arriveront à se produire sur la scène des théâtres comme le Salder’s Well à Londres.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Il ne faut pas oublier non plus le peuple tzigane. Ce dernier appartient à l’histoire du cirque par ses nombreux talents artistiques et par le fait de son errance mythique. Ce peuple condamné à errer par l’un de ses dieux va également se retrouver dans les foires. Les manouches et roms vont eux aussi à l’initiative de spectacle. La famille Romanes en est un formidable exemple puisqu’elle exerce encore son art aujourd’hui.

Après de nombreuses mutations, les foires deviennent un lieu de consommation. C’est là qu’on joue à faire peur. L’homme est transformé en tout et n’importe quoi. On y trouve le cascadeur, catcheur, la strip-teaseuse... Les ménageries se développent aussi dans les foires et dans les cirques, avec des animaux tels que des singes, des ours, des fauves.

Il est utile de définir la fonction, le rôle et l’histoire de certains personnages emblématiques du cirque. Une des choses les plus importantes dans l’histoire du cirque semble être l’origine du clown. L’ancêtre du clown est le fou et le bouffon du roi. Ils avaient une fonction sociale au 15ème siècle. Ce sont les seuls qui pouvaient remettre en cause l’autorité du roi. C’est par l’humour, la moquerie, l’ironie, la dérision, que ces deux personnages arrivaient à dire ce qu’ils voulaient au roi. Il disaient tout haut ce que beaucoup de personnes pouvaient penser tout bas. C’est toute une satire de la société que nous apporte le fou et le bouffon, et le clown en fera de même. Ces trois personnages mettent aussi en lumière des préoccupations politiques du peuple et semblent être à l’époque un instrument de communication et de propagande efficace contre l’autorité. Les termes de plaquiste et saltimbanque sont à définir. Un plaquiste est une personne qui « plaque ». Autrement dit le plaquiste pose un tissu au sol et attire le public par des effets visuels et des boniments pour vendre. Il travaille en plein air et le public est en rond autour de lui. En ce qui concerne le banquiste, ce dernier est un dérivé de saltimbanque. Le saltimbanque se dit en italien « saltimbanco », c’est-à-dire « le saut en banc ». Les banquistes sont spécialisés en numéros courts mais extraordinaires et spectaculaires. Cela avait pour fonction d’inciter le public à entrer sous le chapiteau.

L’INVENTION DU CIRQUE

Au milieu du 18ème siècle, les foires sont interdites car elles sont perçues comme des foyers d’agitation. Les artistes se retrouvent de nouveau sans lieu de prestation légale. Cependant, le cirque revient sur la scène publique. Ce terme apparaît sur la devanture d’un théâtre londonien «le Royal Circus » dirigé par Charles Didbin et C. Hugues.

Les pères fondateurs

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Le cirque va connaître une forme qui existe toujours aujourd’hui, le cirque dit « traditionnel ». C’est Philip Astley, cavalier émérite, né en 1742, qui va introduire une nouvelle forme de spectacle : le spectacle équestre. Selon certains, le cirque traditionnel pourrait se définir par l’utilisation des animaux. Caroline Hodak-Druel 3 explique, dans Avant-garde, cirque !, livre dirigé par J.M Guy4, que le cirque commence d’abord à cheval avec Philip Astley. C’est toute la tradition du cirque et son essence qui se retrouvent dans l’animal. Il avait pour fonction d’attirer le public par sa férocité, son étrangeté, ou son agilité. Travaillant dans une sorte de chapiteau en bois circulaire du fait des chevaux, Astley décide un jour d’ajouter à ses spectacles des acrobates, des banquistes, des danseurs sur cordes, des clowns. Il va donner à Londres de nombreux spectacles au 19ème siècle. En 1768, Astley crée un numéro comique, appelé « La course de tailleur à Brentford », parodie équestre illustrant les maladresses d’un tailleur.

Il obtient un succès énorme grâce au mélange qu’il fait de différentes disciplines comme le dressage, la danse de corde... Le cirque est souvent défini comme un art qui inspire et qui s’inspire d’autres formes d’arts. La prise en compte d’une dimension théâtrale va bouleverser le cirque. En effet, ceci va pousser l’avènement d’une nouvelle forme de cirque qui sera appelée cirque moderne. En effet, ce changement dans les arts de la piste va ouvrir de nouvelles portes. Dans son œuvre intitulée Le cirque au risque de l’art dirigée par Emmanuel Wallon5, Christine Hamon-Séréjols6, met bien en relief les formes théâtrale du cirque d’aujourd’hui. Elle nous explique en premier lieu, que les formes pures des arts vivants n’existent pas. Les arts vivants comme les autres se sont influencés les uns avec les autres. Théâtre, musique et danse étaient étroitement liés dès le début de la tradition orientale et occidentale. Le cirque est ainsi arrivé comme un art autonome à la fin 18ème siècle et a très rapidement suivi cette lignée. La danse a connu un parcours similaire lorsque cette dernière a dû s’affirmer au 16ème siècle devant le théâtre et le musique.

Pascal Jacob, dans l’œuvre dirigée par J.M. Guy, évoque le cirque en montrant que l’innovation au cirque est une histoire de récupération. Selon lui, le cirque a effectivement des facilités pour s’approprier ce qui est autre. Il commencera d’ailleurs, par le cheval qui en deviendra son emblème, puis ce sera au tour du théâtre et bien

3 Caroline Hodak-Druel est une chercheuse associée au Laboratoire de sciences sociales de l’école normale supérieure. Elle est doctorante en histoire à l’E.H.E.S.S. Sa thèse s’intitule Du théâtre équestre au cirque, spectacle et sociabilité en et en Angleterre.

4 Jean-Michel Guy a dirigé l’ouvrage Avant garde cirque ! Il est ingénieur de recherche au département des études et de la prospective du ministère de la Culture, où il a notamment conduit plusieurs études sur les publics du spectacle vivant. Il est actuellement responsable des études internationales. Il mène parallèlement un travail de recherche sociologique sur les jongleurs à L’E.H.E.S.S. Il collabore régulièrement avec la revue Arts de la piste. 5 Emmanuel Wallon est maître conférence à l’Université de X et président de HorsLesMurs (Association nationale pour le développement des arts de la rue et de la piste). Il a dirigé l’ouvrage Le cirque au risque de l’art.

6 Christine Hamon-Siréjols est l’auteur d’un article, Formes théâtrales dans le cirque d’aujourd’hui. Ce texte provient d’un colloque intitulé « Le cirque au risque de l’art », organisé à l’ouverture de l’Année du cirque le 7 et 8 juin 2001 à la Bibliothèque nationale de France avec le concours de HorsLesMurs.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 d’autres disciplines seront également mises à profit. Par cette méthode de récupération le cirque innove sans inventer réellement. Il récupère ainsi, selon P. Jacob les postures du ballet de danse en 1832. Il se sert de la musique classique. Il la recompose, lui redonne corps en fonction du spectacle, du numéro, du rythme de l’exercice physique proposé par l’artiste. Le cirque changera également son système d’éclairage au gaz pour l’électricité et de ce fait, le spectacle prendra une forme esthétique nouvelle, avec des effets de lumière et des costumes à paillettes très voyants.

Astley impose le cercle au spectacle comme composante fondamentale. En référence aux jeux antiques, il instaure un rapport à l’espace inédit entre la scène et le public. Sa piste mesure 13 mètres de diamètre. Par son grand succès, il va élargir son public et va ainsi donner une dimension bourgeoise, et un peu plus tard aristocratique à son spectacle. Il est invité à la Cour de George III, roi d’Angleterre à qui il donne une représentation privée. Il est aussi demandé en France où il jouera pour Louis XV et Marie-Antoinette. Il ouvre un établissement rue du faubourg du temple. Cependant il doit fermer et rentrer à Londres à cause de la Révolution Française. C’est Franconi qui se proclamera directeur à sa place et qui reprendra l’établissement. Le retour d’Astley en France s’accompagne d’une vaine volonté de reprendre son cirque. C’est à Paris qu’Astley s’est éteint le 20 octobre 1814.

En France, les Franconi vont assurer la continuité des spectacles et deviennent les fondateurs du cirque français. Ils déménagent souvent dans la capitale et respectent la tradition d’Astley. Le succès est au rendez-vous et le mot cirque réapparaît, le « cirque olympique » ouvre ses portes en 1807. Antonio Franconi disparaît en 1836 et rassemble le Tout-Paris. En 1852, un nouveau directeur s’allie aux Franconi : Dejean. Celui-ci donne une nouvelle impulsion au spectacle en créant le cirque d‘été sur les Champs-Élysées. Il favorise la création du cirque napoléonien par Napoléon III. Dernier cirque stable c’est- à-dire en dur de la capitale aujourd’hui, il est appelé cirque d’hiver. De nombreuses familles héritières vont s’emparer de l’idée d’Astley. Ce sont notamment les familles connues comme les familles Rancy, Grüss, Amars et Bougliones. Les Bougliones sont d’ailleurs toujours à la tête du cirque d’hiver à Paris. Le cirque Pinder sera mis en valeur par Jean Richard, un acteur célèbre.

Aux Etats-Unis, le cirque prend une ampleur énorme grâce à P. Barnum. Ce dernier crée une forme de spectacle à part avec des chapiteaux de plus en plus grands mais aussi avec des éléphants comme Jumbo. En 1881 Barnum instaure trois pistes dans un même chapiteau. Barnum est un excellent publicitaire qui saura créer l’événement.

Les vedettes

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Le cirque adopte des vedettes ; les premières vedettes sont les chevaux et leurs écuyers et écuyères. Laurent Gachet7, directeur de l’école de cirque Annie Fratellini appartient à une école fidèle à la tradition. Il explique, dans un article de la revue Arts de la piste, que le cirque dans sa tradition, s’est construit sur la parole de Monsieur Loyal et du clown.

Monsieur Loyal est une figure dans le cirque traditionnel. C’est le maître du jeu, il est l’initié permettant au spectateur d’approcher au plus près le cœur du secret. Son rôle est assez analogue à celui d’un grand prêtre dans certains rituels. Il utilise pour convaincre son auditoire la dérision, l’affection, la grandiloquence ou le sensationnalisme. Il tisse le fil imaginaire de la poésie du cirque. C’est ce même fil qui relie la mosaïque de numéros hétéroclite. Son personnage assure l’unité et le rythme du spectacle. Il fait donc partie prenante du spectacle, il est sur la piste du début jusqu’à la fin du spectacle.

Le clown est sans conteste le second emblème du monde circassien. Il est apparu très tôt dans le spectacle d’Astley, simplement parce qu’il fallait quelqu’un qui permette aux chevaux et aux écuyers de reprendre souffle, nous dit H. Hotier. Le spectacle et la prouesse ont besoin d’un contrepoint pour tout à la fois se valoriser et favoriser la « respiration » du spectateur.

Les gymnastes intègrent aussi le cirque comme Léotard, le premier trapéziste volant, qui donnera d’ailleurs son nom au vêtement du gymnaste moderne. En 1859, ce Toulousain audacieux invente le trapèze volant8. Il installe ses nouveau agrès au sein du cirque d’hiver à Paris. Dans l’idée de faire toujours plus fort. Ce fameux gymnaste met trois trapèzes sur une même ligne, et passe de l’un à l’autre. La gymnastique moderne se développe au même moment que le cirque. La gymnastique a une implication très forte dans le cirque.

Selon Maurice Crubelier, cela est dû au développement d’une culture du corps au sein de la société française. Dès le 18ème siècle, siècle des lumières, on s’intéresse déjà à l’éducation du corps. Des religieux comme l’Abbé Coyer, des médecins comme Jean Verdier et des philosophes comme J.J. Rousseau se penchent sur le sujet. Les jeux populaires comme le jeu de paume semblent être la pratique physique informelle du peuple. En ce qui concerne les aristocrates, il y a l’équitation et la danse.

La Révolution Française de 1789 mettra au premier plan les préoccupations militaires et la forme physique de ses combattants. Robespierre dira que si la République est en danger ; les corps appartiennent à la nation. A cette époque, l’intérêt pour le corps se porte aussi sur la démarche quelque peu évolutionniste d’améliorer la "race humaine".

7 Laurent Gachet est le directeur pédagogique de l’Académie Fratellini (anciennement Ecole Annie Fratellini). Il intervient régulièrement dans la revue Arts de la piste, notamment dans le numéro spécial, Cirque aujourd’hui, année des arts du cirque 2001-2002. Son article s’intitule De monsieur Loyal au metteur en piste, page 54. 8 Trapèze volant : Trapèze vers lequel un voltigeur s’élance pour rejoindre les mains d’un porteur ou d’un autre trapèze. Les exercices s’appellent des passes. Le trapèze volant est souvent un travail de troupe. Nous avons comme exemple dans le nouveau cirque « Les arts sauts ».

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Verdier et Condorcet espèrent rendre l'homme meilleur, et Buchan explique qu’on se penche trop sur l'évolution des races animales, et pas assez celles de l’homme...

Après la Révolution, seule l’armée de métier conserve l’attachement à la gymnastique et à la danse. Le colonel François Amoros né en 1771 fait une expérience importante en formation physique. S’inspirant de Pestalozzi, Jahn, et de Verdier, il crée une gymnastique du corps. Il met en place un programme en s‘aidant des agrès de gymnastique que l’on utilise encore aujourd’hui. Il les machines (les agrès) en s’inspirant des machines militaires. Les exercices sont simples mais efficaces. Le but étant pour lui de recréer la multitude de mouvements que l’homme peut réaliser dans sa vie. C’est donc une manière de développer l’habileté motrice.

L’administration l’aide, car Amoros a des intentions éducatives avec son concept de gymnastique. En 1818, le premier gymnase est ouvert à Paris rue d’Orléans. Le succès arrive vite. L’instruction publique et l’armée sont intéressées et soutiennent le projet. Il ouvre son gymnase personnel à Grenelle. Le plus coûteux semble être les machines. Ces machines sont assez complexes car elles veulent reproduire le mouvement humain. Sans base anatomique et scientifique, Amoros a recours à une mécanique appliquée au corps humain.

En 1829, le succès est énorme ; 6000 personnes sont déjà venues dans son gymnase de Grenelle. Cependant, ce lieu coûte trop cher et l’armée retire ses crédits. Même s’il est dans l’obligation de s’arrêter, Amoros a su réveiller l’attention des médecins, des technocrates et des éducateurs sur la notion du corps et de son entretien.

En 1852, l’armée, de peur de ne plus avoir d’instructeur en gymnastique, construit une nouvelle école, l’école de Joinville. La gymnastique devient de plus en plus un facteur de santé. La santé du corps est nécessaire à celle de l’esprit. L’idée est de se battre contre la sédentarité des internats d’enfant.

La gymnastique entre dans un modèle hygiéniste et militaire. En 1853, les maîtres de la gymnastique militaire imposent une discipline et surveillent les écoles. Paul Bert parlera de la gymnastique comme de l’apprentissage de la discipline et du respect des lois. La gymnastique permet l’entretien de la forme et la perfection de l’outil humain. L’homme européen est vu comme sorte de perfection de l’évolution humaine. La société française de l’époque vit dans un évolutionnisme social9 grandissant.

Le cirque évolue dans un climat qui le pousse à aller chercher de l’exotisme dans des sociétés dites primitives. Les ménageries s’accompagnent de bêtes peu connues qui cultivent la curiosité du public. En France, la première exhibition ethnologique fut mise en place en 1847 ; une troupe arabe montra une course de dromadaires et d’autruches.

9 Evolutionnisme social : C’est l’idée que les sociétés primitives (qui n’ont pas d’écriture et une faible division du travail) seraient le premier maillon d’une chaîne évolutive qui aboutirait à un société moderne. Cette idée d’évolution est repris de Darwin. Ce dernier parle de l’évolution biologique des espèces vivantes. Ce concept d’évolution fut appliqué aux sociétés humaines. Il en découle que la société capitaliste serait la plus évoluée. De ce fait, les hommes aussi serait les plus évolués et les plus parfaits. Cette idée a été remise en cause par de nombreux sociologues.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 C’est à cette époque que l’exotisme prend énormément d’importance en Europe et aux USA. Jumbo, l’éléphant, devient une superstar aux Etats-Unis, il finit empaillé dans le musée du cirque de Barnum. La notion de monstre est présente dans le cirque. Le gorille Garguantua est présenté en 1938 dans le cirque Ringling ; l’animal avait le visage défiguré par de l’acide. Il acquit une haine des hommes et une férocité en perpétuelle croissance. Ce gorille fut une grande vedette du cirque. Depuis le moyen âge, l’acrobatie, le cirque et les sports acrobatiques ont une fonction sociale de remise des règles sociales et physiques. L’acte acrobatique, c’est transformer une modalité ancienne, banalisée, classique, en une modalité nouvelle, non conformiste, originale. Pour tout dire, l’acte acrobatique est une réappropriation physique et sociale des espaces de pratiques, par la subvertion motrice. L’image du fou du roi en est un bon exemple. L’acte acrobatique est un monde renversé, par renversement corporel et par renversement social du pouvoir du roi. Le roi n’a pas le pouvoir de faire l’acrobatie que fait le fou. Seul l’humour peut permettre au roi de garder la face. Il y a donc une métaphore sociale du renversement corporel dans l’acte acrobatique et circassien.

LES CHAPITEAUX, CIRQUES EN DUR ET ORGANISATION

Le cirque a commencé à s’organiser sous des structures en bois, puis s’est installé sous tente car ces dernières étaient trop dangereuses puisqu’elles prenaient feu. Enfin, le cirque s’est implanté de manière durable, à partir du début du 20 ème siècle, dans des cirques en dur, sans supplanter le chapiteau.

Le tenting vit le jour dès 1773. L’armée américaine utilisa et développa la tente moderne car celle-ci va permettre un déplacement plus facile. Astley fut le premier à présenter un spectacle sous une toile en 1778. En 1825, c’est un Américain Joshuah Purdy Brown, qui donne dans l’Etat de New York, semble-t-il pour la première fois aux Etats-Unis, un spectacle sous tente. Il adapte en fait un système d’habitation et de stockage déjà largement développé sur un territoire en voie de conquête et l’utilise alors pour ce qu’il est : un édifice léger et éphémère, démontable et aisément transportable. Le procédé est rapidement adopté par les cirques et permet d’accélérer le développement du chapiteau. D’une simple bâche que l’on adapte à des besoins réduits, on passe à une configuration rigoureuse de la toile aux exigences extrêmes du cirque. Avec Barnum, à la fin du 19ème, le chapiteau prend tout son sens. Cependant, des contraintes énormes de montage et de démontage étaient présentes. Le chapiteau possédait aussi à l’époque une fonction sociale nous explique Hugues Hotier 10, dans

10 Hugues Hotier, professeur des Universités, dirige l’Institut des Sciences de l’Information et de la Communication de , fondateur du Cirque Educatif de Douai. Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages tel que Cirque,

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 son ouvrage intitulé Cirque, communication et culture, puisque celui-ci permettait une grande liberté de par sa possibilité de nomadisme. Toute la famille s’organise autour de la notion de voyage et de départ. L’enseignement scolaire des enfants se fait en famille et l’apprentissage du métier aussi. H. Hotier nous parle de l’aventure communautaire qu’est le cirque. Cette notion communautaire étant de plus en plus rare dans nos sociétés individualistes modernes, le cirque joue, pour H. Hotier, le rôle unificateur d’une société. En effet, les nouvelles formes de communications (TV, téléphone, radio, web) réduisent l’expression humaine à ce qu’elle a de plus simple, en mettant de côté le principe de l’expression non verbale.

A l’origine explique Henri Thétard11, le cirque appartient aux gens du voyage. Ce peuple au niveau du cirque est divisé en deux branches : les Banquistes et les Romanis, autrement dit, les Roms. Les banquistes sont des jongleurs, des amuseurs publics. Les Romanis sont des tresseurs de corbeilles, chaudronniers, diseurs de bonne aventure, dompteur d’ours ou de singes.

Ils ont joué un rôle important à l’origine de nos ménageries foraines. Les Gypsies allaient de foire en foire en tant que marchands. Ils étaient considérés comme différent des forains. Ils amenaient les animaux au Cirque. L’une des familles les plus célèbres est la famille Bouglione.

Les Bougliones constituent une famille de dompteurs. En 1925, ils créent leur cirque, qui prend de plus en plus d’importance et ne cesse de grandir. Voilà pourquoi ils veulent un établissement fixe pour l’hiver. En 1934, ils obtiennent la direction du Cirque d’hiver à Paris. Ils y donnent de nombreux spectacles comme des pantomimes- opérettes qui connaissent à l’époque un certain succès. Les Bougliones sont maintenant célèbres et ils disposent de moyens financiers importants. La première tournée du Cirque Bouglione commença après la guerre de 1939, avec un chapiteau de 4000 places. Ils ont joué leur spectacle sous la tour Eiffel à Paris en juin 1948. Ce spectacle était composé d’une des troupes équestres les plus réputée du moment « Les Caroli ».

C’est en 1972 qu’un homme, Jean Richard, artiste au Cirque Grüss, décide de créer son propre cirque. Le Cirque Richard rencontre le Cirque Bouglione, ils décident de faire une affiche commune pour deux cirques afin de tenter une revalorisation des petits cirques, souvent vus comme des arnaques. A cette époque, de nombreuses publicités mensongères sont faites sur les spectacles de cirque. Ceci s’explique par le fait que cela s’apparente à « la vielle arnaque au gadjo ».

D’autres grands noms du cirque proviennent de familles des gens du voyage, les Amar, les Pinder .Le cirque traditionnel est toujours présent aujourd’hui au Cirque communication et culture. 11 Henri THETARD est historien du cirque. Il a écrit l’un des plus gros livres sur l’histoire du cirque. Il nous donne quelques renseignements sur la famille Bouglione dans son livre La merveilleuse histoire du cirque.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 d’hiver de Paris, sous la direction des Bouglione. Ils finissent en 1975 par acheter le Cirque Amar en faillite à l’époque.

Les itinéraires et l’organisation vont donc devenir un élément fondamental pour la survie du groupe. Tous les cirques, plus ou moins à la même date, vont repasser au même endroit chaque année. C’est ici que va se créer un effet événementiel. Les parades d’entrée des cirques dans la ville fournissaient aux gens une rupture dans leur vie quotidienne. Le cirque va suivre l’évolution de la société ; il va utiliser les nouveaux moyens de transport comme le train et le bateau. De ce fait, les échanges d’artistes entre les cirques vont augmenter tout comme les échanges de biens et de services entre les pays. Les Chinois vont arriver en Europe ainsi que les Américains du sud. Les tournées sont de plus en plus lointaines et longues.

C’est en 1904 qu’un des premiers cirques stables, le cirque éducatif de Douai, voit le jour. Le cirque éducatif est une association qui s’est installée dans un cirque en dur. Ce dernier fut utilisé comme cirque jusqu’en 1960, puis servit ensuite aux spectacles de fêtes patronales pour les enfants. Il prend, au même moment, le nom d’hippodrome, puis de salle polyvalente. Il accueillera de nombreuses vedettes comme Brel, par exemple. Cette salle devenue, au fil du temps vétuste fut menacée de démolition. C’est à ce moment-là, que H. Hotier faisant partie intégrante du cirque éducatif, propose de sauver ce lieu. En faisant un spectacle pour les écoles de la région, l’argent nécessaire fut amassé. Le cirque éducatif aidera d’ailleurs la ville de Reims à sauver son cirque stable. En 1982, une assemblée générale de l’association tente d’étendre le mouvement à la France. Après cela, le cirque éducatif dut quand même quitter les lieux et louer un chapiteau. Les cirques stables furent effectivement dégradés dans les années 50. Comme nous l’explique P. Jacob, le cirque à l’époque est dans une passe difficile. De ce fait, les cirque stables deviennent des entrepôts ou des galeries marchandes ; ce fut d’ailleurs le cas de Valenciennes. En 1975, il ne reste plus que cinq cirques stables en France, à Amiens, Châlons, Reims, Douai et Paris. C’est en 1934 que la famille Bouglione prend la direction du cirque et en 1972, Joseph Bouglione rachète le cirque au Medrano. Le cirque d’hiver est toujours présent sur la scène publique. Il est classé monument historique et de ce fait, il est protégé par l’état.

Dans un article intitulé « Pères, maîtres et professeurs », issu de l’ouvrage Avant Garde Cirque !, Jan-Rock Achard12, homme de théâtre et comédien, ancien directeur de l’école de cirque de Montréal au Québec, nous parle de l’enseignement des arts du cirque. D’après lui, le cirque est un métier, incarnation de toute une vie à la différence du travail. A l’inverse, le travail comme nous pouvons l’entendre aujourd’hui, représente le moyen de vivre sa vie. Le travail est une chose exclue ou en dehors de la vie des

12 Jan-Rok Achard est un homme de théâtre canadien autodidacte. Il est l’ancien directeur de l’école du cirque à Montréal (Québec), où il a travaillé pendant quinze ans. Il est le président d’En Piste, rassemblement du milieu québécois des arts du cirque et consultant en développement des arts de la scène et de la piste. Il est l’auteur de l’article, Père, maître et professeur, dans l’ouvrage dirigé par J.M Guy, Avant garde, cirque !

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 personnes. C’est, en effet, une chose dont beaucoup de gens se passerait bien, n’étant pas du tout concernés ou passionnés par ce qu’ils font. Ce métier et par extension la notion de métier en général, marque l’idée d’un savoir- faire, d’un savoir-être et d’un savoir vivre. Ces façons de vivre ne sont plus acceptées par la population moderne. De nos jours, il faut des horaires fixes. Dans un métier, les horaires n’existent pas. On incarne le métier que l’on pratique et c’est ce qui fait l’identité de quelqu’un, de l’individu. Les logiques d’apprentissage où si je puis dire aujourd’hui, les approches pédagogiques du cirque se faisaient dès le plus jeune âge. En effet, les enfants participaient très tôt au spectacle des parents et l’apprentissage des techniques de cirque se faisait de père en fils. Cependant, même si les enfants travaillaient très tôt, on a pu constater qu’un réel respect de la morphologie, du développement physique et psychologique était présent.

Revenons à l’enseignement qui passe comme nous l’avons dit de père en fils. Achard met l’accent sur le fait que nous ne sommes ni en présence d’un enseignement, ni en présence d’une formation. Il définit l’apprentissage de ce métier comme une transmission, et il nomme les familles : « famille - école ». C’est sur le modèle du compagnonnage que le cirque a construit aussi son école. En effet, quand un père ne pouvait plus rien apprendre à son fils, c’est un autre père d’une autre famille qui le faisait. Ce modèle maître - apprenti, existait encore dans les années 1970 dans l’école d’Annie Fratellini, qui venait alors de se créer. LE CIRQUE MULTIPOLAIRE

Selon Pascal Jacob le cirque est bien ancré au sein du continent européen. C'est une discipline occidentale forte. Cependant, le monde circassien semble s’élargir à différents continents et au gré de certaines formes qui s’imposent plus ou moins durablement. Il ne s’agit pas ici d’hégémonie, ni d’une uniformisation mais bel et bien d’un art en chantier de plus en plus dispersé en "pôles".

La première école de cirque se nomme le « Cirque olympique de Guerra ». Le Tsar Nicolas 1er formule l’idée d’une école en 1847 à Saint Petersbourg. En 1927, l’école de Moscou voit le jour, les soviétiques lancent un programme de développement des arts du cirque. Ceci prend forme en 1972 avec la création de l’école de cirque de Moscou et du studio. La création de grands numéros alliant dramaturgie et prouesse technique, a un impact international, à l’époque. Les soviétiques ont favorisé l’émergence d’un cirque différent, qui va marquer son temps. C’est la première prise en compte du côté esthétique, en union soviétique. Cette école d’état servira principalement à la propagande du bloc communiste. Cette école de cirque va faire preuve d’un véritable sens de l’innovation. Elle ouvre ses portes aux metteurs en scène et aux chorégraphes pour travailler sur la création des spectacles. Cependant, elle marquera son temps par son niveau technique acrobatique énorme. Pour cela, elle repose sur le sport ; la gymnastique est très développée à cette époque, dans les pays du bloc communiste. L’acrobatie au cirque s’est donc développée avec le soutien des techniques sportives. L’important pour cette école à cette période, est avant

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 tout de développer le physique et la technique des artistes et non leur capacité à créer. L’école de Moscou va également œuvrer dans la recherche technologique. Elle cherchera des moyens techniques innovants, elle repensera la fabrication des agrès, par exemple, tout ceci dans le but de renouveler le cirque. Toutefois, le tableau n’est pas pour autant idyllique. L’étudiant au sein de l’école n’a aucun droit de choisir, et n’a aucune de liberté. L’école va même jusqu'à faire de l’achat et de la vente d’étudiants. C’est toute une culture de la contrainte qui se met en place ici pour les artistes de cirque de l’école de Moscou. Le cirque, et son impulsion nouvelle au sein d’un pays tel que Union soviétique, fait l’objet d’un contexte de propagande et de diffusion du modèle communiste au moment même de la guerre froide. Les artistes sont contraints à être les plus forts, les plus beaux. Le bloc communiste veut développer une sorte de performance et de perfection pour non seulement faire parler de lui, mais surtout pour montrer sa suprématie politique à travers le cirque. Voilà ce qui explique l’avènement du nouveau cirque au sein du bloc communiste. Nous sommes en présence d’une réelle impulsion financière politique. L’école de Moscou est une école qui a produit des numéros inaugurant des nouvelles voies dans les arts de la piste.

Le cirque venant des Etats-Unis semble, lui aussi, être un modèle fort. Chapiteaux de grande taille et trois pistes spectacles utilisées en même temps dès 1881, les cirques Barnum et Bailey montrent bien une tradition de cirque à l’américaine. Ce sont a priori les seuls à continuer aujourd’hui une forme de spectacle telle que nous venons de la voir.

En Amérique du nord, au Canada, c’est le Cirque du Soleil qui voit le jour en 1984. Nous sommes en présence ici d’un subtil mélange dramaturgique et d’acrobatie sur une seule piste. Forme circassienne nouvelle, théâtralisée et dynamique, elle s’est constituée en modèle fort, influent et reconnu.

En Allemagne, dès 1975, avec le cirque Roncalli, nous avons affaire à un style de cirque teinté de tradition. En effet, celui-ci est fondé sur la nostalgie et la quête d'un cirque qui n’a sans doute jamais existé. Le souci du détail est manifeste : maquillage et brumisation de parfum sur les spectateurs, participation active des artistes dès l’entrée…

Les colonies anglaises ont favorisé la naissance d’un cirque en Inde. Ce dernier est riche en acrobates, fauves, éléphants, équilibristes, jongleurs et nains. Il faut savoir que les nains étaient constitués en troupe et entretenaient un rapport important avec le public.

Ainsi, le cirque a pris le plus d’ampleur dans les pays qui ont choisi d’investir dans des école de cirque ou le côté pédagogique et artistique était présent. Il en va de même dans pour les festivals. En effet, certains festivals permettent de confronter des artistes venant de différentes parties du monde. Certains festivals développent les prix et les récompenses qui valorisent les artistes par un système méritocratique proche du modèle sportif. Ces festivals font pour la plupart partis du cirque traditionnel.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 En outre, la formation d’artiste et la constitution de spectacle permet d’engendrer un écho, une vitrine, une résonance à travers le monde. C’est donc de cette manière que l’on peut constater l’évolution du cirque et de son style.

Le cirque s’est aussi développé en Amérique du sud. Pierrot Bidon a créé au Brésil une école de cirque appelé « Circo da Madrugada ».

Au pays du soleil levant, l’acrobatie et la manipulation d’objets puisent leurs origines dans le sacré et la religieux. Ces techniques vont d’ailleurs influencer le cirque moderne. De ce fait, les enseignants moines transmettent leurs savoirs maintenant à l‘extérieur de leur pays et de leur communauté.

Pour la Chine, certains chiffres sont éloquents. Il y a aujourd’hui 50 000 acrobates chinois en activité, répartis en 140 troupes officielles d’une centaine d’artistes. On dénombre en Chine, 10 000 artistes de rue, 15 000 artistes sont membres d’une troupe indépendante et 10 000 élèves et professeurs assurent la relève. Ce pays fait partie intégrante du bloc communiste. De ce fait, le cirque, les spectacles et les festivals sont donc un moyen de propagande politique importante. Ce qui explique que le nombre d’artistes soit aussi élevé et le niveau technique également.

Si l’Afrique du sud, dans les années 70, a favorisé l’une des plus grandes écoles de trapèze volant, en revanche, peu de nations africaines se sont intéressées au déploiement des formes de cirque. Toutefois, grâce à l’aide du logistique du Cirque du Soleil, Pierrot Bidon, fondateur d’Archaos, crée le spectacle Circus Baobab avec des élèves de l’école de Guinée Conakry.

En définitive, on peut voir que différents modèles se multiplient partout dans le monde, sur tous les continents. Le cirque se cristallise en de multiples formes. La dynamique politique des états en faveur des structures pédagogiques et artistiques témoigne des choix de nouvelles formes de cirque. Le cirque, cet outil éducatif, n’est pas une simple pratique artistique, il témoigne en effet, des mutations culturelles et sociales du pays. De plus, il véhicule des valeurs influentes qui peuvent permettre aux pays de se développer.

EMERGENCE DU NOUVEAU CIRQUE

Le cirque traditionnel voit son déclin arriver à la fin du 20ème siècle. Ceci aurait pour cause d’une part la crise pétrolière des années 70. Cette crise a en effet, touché les entreprises du cirque en déplacement au même titre que tout le reste de l’économie. D’autre part, ce déclin serait dû à une grande négligence face à la gestion d’une forme de spectacle qui s’est, petit à petit essoufflée.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Cette idée est reprise par Hugues Hotier dans son ouvrage Cirque, communication et culture. Pour lui, certains directeurs de cirque ont été purement imprévoyants. Le changement de la société ne leur est pas apparu. Enfermés dans des problèmes financiers, ils sacrifiaient la qualité des spectacles en faisant du « remplissage ». La préférence se portait plus sur le nombre de numéros que pouvait réaliser l’artiste que sur la qualité des numéros. De plus, ces derniers ont été contraints d’augmenter leurs prix. Peu créatif et cher, ceci engendre une baisse d’intérêt de la part du public pour le cirque traditionnel. La mutation s’est très vite opérée avec la démocratisation de la télévision. Pour Hotier, le cirque se percevait toujours comme une rupture avec le quotidien, il était vécu comme quelque chose d’extraordinaire. Cependant, la télévision réussit aussi à jouer ce rôle-là. Le cirque ne pouvait donc pas jouer sur le même terrain que la télévision, au risque de disparaître. Pour Hotier, le cirque devait évoluer et apporter quelque chose que la télévision ne pouvait pas apporter comme l’émotion, la vie, la chaleur, la peur...

Le cirque de famille étant en proie à de nombreuses difficultés, ceci va amener à l’émergence d’un nouveau cirque, à la fin du 20ème siècle qui naît de la rue. Dans son ouvrage intitulé Le cirque, un art à la croisé des chemins, P. Jacob, explique que ces nouvelles formes de cirque qui apparaissent dans les années 70 reflètent désormais l’esprit de leur époque en cultivant, pour se démarquer du contexte traditionnel, une identité essentiellement théâtrale. Rompant avec la rigidité des plateaux classiques, les compagnies font de la rue la plus belle scène du monde et le foyer universel de toutes les rencontres, nous dit Pascal Jacob.

L’Etat ne tranche pas forcément entre ces deux formes de cirque mais c’est Jack Lang, ministre de la culture, qui va se positionner pour l’avenir et l’innovation. Le ministère de la culture crée en 1985 un établissement d’Etat, le C.N.A.C, le Centre National des Arts du Cirque, qui est la première école de cirque d’état française. Des subventions d’Etat sont allouées au C.N.A.C. et ceci est encore plus dur économiquement parlant pour le cirque traditionnel. L’action de Jack Lang a permis de relancer une politique culturelle active. En effet, il a élevé le cirque au rang de beaux-arts et l’a intégré à son ministère puisqu’avant le cirque faisait parti du ministère de l’agriculture. Il a concrètement mis en place deux politiques d’aide à la culture. Les investissements se sont faits sur la formation des artistes et sur l’aide financière aux entreprises de cirque. En 1988, on s’interroge sur la mission que doit accomplir le C.N.A.C. Jan Rock-Achard explique que le C.N.A.C semble alimenter l’opposition nouveau cirque et cirque traditionnel. L’enseignement y serait trop manichéen et orienté vers le nouveau cirque. Pour Hotier, les jeunes doivent se positionner entre héritage et tradition. En 1999, l’Etat débloque un budget de 40 millions de francs pour la formation des artistes de cirque. Cela se caractérise par la subvention des écoles de Châlons (C.N.A.C), d’Amiens, de Chambéry, de Châtellerault, de Montpellier, de Mougains, de Toulouse et de l’école Fratellini. En 2001, Catherine Tasca annonce publiquement que toutes les formes de cirque seront soutenues. Cette année-là voit la mise en place d’un projet « l’année du cirque ».

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 L’aide aux entreprises de cirque se voit attribuée à Alexis Grüss pour transformer son cirque en cirque national, cependant, sa cousine Arlette en fait autant que lui mais sans les subventions. En Europe, l’Union Européenne, en France, les conseils généraux accordent leurs aides aux environs de 30 à 40 % du budget total d’une entreprise ; des recettes supplémentaires seront donc nécessaires.

AVÈNEMENT DES ÉCOLES DE CIRQUE

Les familles ont constitué les fondations du cirque. En effet, la famille était l’unité essentielle pour la survie du groupe, par sa grande solidarité et l’apprentissage des techniques se transmettait de père en fils. Ceci se retrouve chez les Knie en Allemagne, les Bouglione et les Amar en France. Le soutien politique avec la création du C.N.A.C, va ainsi bouleverser cette institution familiale par la création des écoles de cirque.

Jan-Rok Achard nous explique, dans un article intitulé, « Pères, maîtres et professeurs » publié en novembre 2001, dans l’œuvre dirigée par J. M. Guy, Avant garde cirque !, que le compagnonnage va perdre son importance et que de nouveaux projets pédagogiques concernant l’enseignement des arts du cirque vont être développés dans le monde.

De nos jours, des pays comme le Québec, le Canada, l’Angleterre, l’Australie, la Belgique, l’Espagne et les pays scandinaves sont en train de monter un projet fort dans l’enseignement des arts du cirque ou sont en train de renouveler leur enseignement, à la recherche de nouvelles formes d’arts de la pistes. Cette prise en considération pousse certains pays à se doter d’une structure d’état.

La France est un pays phare dans les arts du cirque. Elle possède une longue expérience dans ce domaine. Selon le syndicat des compagnies de cirque, la France possède le plus grand nombre de compagnies de cirque utilisant les nouvelles formes des arts de la piste. Cette révolution est sans nul doute dû au fait que les école de cirque ont pris la place de l’enseignement familial aux arts de la piste. Ecoles professionnelles et ateliers de loisirs sont au centre du renouveau. Les processus d’apprentissage ont été bouleversés. En effet, le modèle familial de transmission par le père et le compagnonnage, c’est-à-dire, le suivi effectué par un maître, est remis en question.

Le cirque se développe aussi bien au niveau de l’apprentissage pour les professionnels que pour les amateurs adultes et enfants. Le modèle familial des cirques traditionnels se disloque et l’apport de nouvelles personnes venues de la danse, du théâtre, des sports acrobatiques et de la gymnastique, pousse le cirque à prendre un virage esthétique, notamment avec Zingaro, le cirque Baroque, le Cirque du Soleil... et avec la promotion du C.N.A.C. Le cirque nouveau est né. Le C.N.A.C. sera au coeur de ce changement.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Les directeurs se succèdent au C.N.A.C., ceux-ci ont dû mal à fédérer les professeurs sur un projet pédagogique fort. La cohabitation entre des professeurs de cirque traditionnel et des professeurs de sports, sans oublier des professeurs issus des arts de la scène est difficile à ses débuts. Cependant, force est de constater que le C.N.A.C, même en ces temps troublés, a formé des artistes reconnus aujourd’hui comme des références. Les compagnies qui se sont créées avec ces nouveaux artistes ont marqué une page de l’histoire du nouveau cirque. Le C.N.A.C fut vraiment le moteur de ce renouveau, grâce au directeur de l’époque, Bernard Turin qui réussit à maintenir un projet fort. En effet, B. Turin ouvrit l’école au théâtre et à la danse. Il privilégia le travail collectif à un travail individuel obsolète. Le C.N.A.C a donc eu à l’époque un regard visionnaire qu’il continue de mobiliser aujourd’hui. Grâce à des financements importants, qui suscitent bien sûr des jalousies, celui-ci travaille sur différents pôles : la formation de professeurs, la recherche sur le cirque, etc. Ce dernier a également créé la fédération des écoles de cirque, la F.F.E.C qui soutient des festivals comme le festival d’Auch.

Des lieux de diffusion nationale et internationale voient le jour avec le Cirque de Demain, de Monte Carlo, ou des récompense et des prix sont donné Grâce aux festivals organisés dans de nombreuses villes telles que Aurillac, Avignon, le festival « Chalon dans la rue » de Chalon-sur-Saône, la piste aux espoirs de Tournai en Belgique de nombreuses compagnies se créent à la sortie des écoles comme le C.N.A.C. Le cirque traditionnel sous chapiteau connaît des difficultés alors le nouveau cirque obtient ses lettres de noblesse et arrive dans les théâtres et les salles de spectacle. Jack Lang13 le reconnaît comme un art ; et comme nous explique Emmanuel Wallon dans l’ouvrage dirigé par Jean-Michel Guy, Avant garde, cirque, dans l’article « La chose publique est en piste », Le nouveau cirque est en voie de se hisser à la hauteur des gens de scène. Laurent Gachet, dans un article paru dans les arts de la piste en octobre 2001, explique que Monsieur Loyal a disparu dans le nouveau cirque. Cette figure emblématique a trouvé cependant un remplaçant : le metteur en piste. Ce dernier reste dans l’ombre mais est néanmoins très actif. Le metteur en piste prend donc une place importante avec un réel décalage avec Monsieur Loyal. Laurent Gachet nous parle du metteur en piste comme un faiseur de liens. Il fait la mise en lien des numéros et il est partie prenante du tissu dramaturgique du spectacle de cirque. Les numéros sont créés en vue de l’ordre qu’ils ont les uns par rapport aux autres. De la même manière, ils sont aussi établis en relation étroite avec l’histoire et le thème. Le numéro doit raconter une partie de l’histoire du spectacle. Le metteur en scène fait donc un travail sur le lien et sur la progression des émotions. Tout se joue dans un lieu clos selon une unité de temps et de lieu, tout a un sens et s’enchaîne de manière cohérente.

La symbolique des objets et des postures corporelles sont d’une importance capitale pour le metteur en piste. La mise en piste travaille sur les articulations du spectacle et sur une poétique d’ensemble, une ambiance, une atmosphère, un autre monde qui se

13 Jack Lang fut ministre de la culture sous la présidence de François Mitterrand à la fin des années 80.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 cristallise dans un univers plastique ou par des caractères personnifiés qui s’incarnent au sein de l’artiste.

Il arrive que le metteur en piste et l’artiste de cirque écrivent un spectacle en commun, afin que les routines, les numéros et les gestes des artistes soient au service de l’intention artistique du metteur en piste.

LE CIRQUE SUPPORT DE L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE

La demande de cours de cirque en milieu scolaire et institutionnel ne fait que croître, d’après l’enquête énoncée ci-dessous14. En effet, dans le Nord-Pas-de-Calais, tout types de structure confondue, 78 structures sur 192 recensées mettent en place des cours de cirque.

La fréquence de l’activité de loisir cirque dans ces structures est plus ou moins régulière. Cela se chiffre à une ou deux fois par semaine pour 32,5% des 78 structures qui mettent en place des activités cirque dans la région.

Selon la même enquête, 73% des 78 structures qui mettent en place l’activité cirque, organisent cela à un niveau d’initiation. Ces 78 structures sont pour 49% des associations, 26% des mairies, 23% des établissements scolaires. Le nombre de compagnies professionnelles augmentent également chaque année. C’est tout un secteur d’activité qui voit le jour en passant du spectacle professionnel jusqu’à l’animation de jeunes enfants.

Après cela, le cirque va connaître une sorte de renaissance en lien étroit avec le milieu sportif et socioculturel. Le modèle institutionnel du sport va servir de modèle au cirque pour évoluer (fédération, rencontres régionales, nationales et européennes). Le cirque va mélanger de nombreuses activités sportives et artistiques pour n’en faire plus qu’une. En effet, des disciplines comme le trampoline, l’acrosport, la gymnastique, la danse classique et moderne, le théâtre, seront mises à profit. A partir des années 1980, le cirque s’institutionnalise dans de nouvelles formes, avec la création de la Fédération Française des Ecoles de Cirque (F.F.E.C). D’après la F.F.E.C, il existe plus de 500 écoles de cirque en France. Selon H. Hotier, seulement 100 écoles seraient fédérées.

14 ENQUETE, Etat des lieux des intervenants cirque en région Nord-Pas de Calais et des besoins en formation, mars 2004, Maître d’œuvre : Centre des arts du cirque de Lomme, Commanditaire : Direction régionale de la jeunesse et sports de Lille, Partenaire : Direction régionale des affaires Culturelles du Nord Pas de Calais.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 De nombreux lieux de diffusion du cirque apparaissent, festivals et scènes nationales. L’année 2001-2002 est déclarée année du cirque. Des formations d’enseignants aux arts du cirque sont organisées par la FFEC. Une association sur le cirque adapté naît dans les années 1990 : l’A.F.C.A, basée à Aire sur Adour. Le cirque adapté développe l’idée que le cirque est un outil pédagogique qui peut être proposé comme activité à des personnes souffrant d’un handicap mental ou moteur. Il peut également être proposé comme un outil d'intégration pour les personnes en difficultés sociales. D’une façon plus théorique, le cirque adapté se fonde sur les idées du médecin Jean Le Boulch qui considère qu’agir, c’est penser. De fait, le cirque peut permettre une prise de conscience des personnes malades. Il explique qu’on ne peut pas agir sur le handicap lui-même mais plutôt sur l’angoisse que celui-ci génère chez certains individus.

De manière historique, le cirque a aussi évolué sur le plan de l’animation de loisirs. Des écoles de loisir voient le jour comme nous avons dit précédemment. L’expérience de l’une d’elle semble intéressante : le « Cirque éducatif » de Douai illustre cette évolution. Cette association contribuera à faire évoluer le cirque loisir et du coup la perception de cette discipline.

En 1975, le Cirque Educatif de Douai se dote de trois objectifs : il veut reconstituer un public pour l’avenir en proposant un spectacle de qualité, renouvelé chaque année et à bas prix. Le scénario y est très explicite, cela favorise la compréhension du spectacle. De là, arrive un public en nombre de plus en plus croissant. De plus, en 1976, la télévision permit le retour du public dans le cirque en dur de Douai, puisque celle-ci diffusait les répétitions du spectacle du cirque éducatif. Le public fut attiré grâce à cela.

La particularité de ce cirque fut également d’inaugurer les premiers ateliers d’initiation aux arts du cirque. Le cirque éducatif a l’ambition de faire du cirque, une pédagogie active en développant l’enthousiasme des enfants ; l’idée est ici de déscolariser l’apprentissage. En 1978, une exposition est organisée, exposition originale puisque les enfants pourront toucher les objets circassiens. C’est à cette même époque, en 1979, qu’on assiste aux premières animations pédagogiques du cirque éducatif. L’enthousiasme généré par le cirque au niveau des enfants permet de faire des mathématiques, du français, de l’expression orale, de la coordination et de la latéralisation. Des parents d’élèves et des professeurs vont s’associer au projet et l’aboutissement de cette collaboration avec l’Education Nationale sera la réalisation en 1983, d’un fichier pédagogique sur le cirque, fondée sur une pédagogie active, et établi en relation directe avec les niveaux des classes élémentaires.

Une autre particularité du cirque éducatif est que celui-ci va accueillir des personnes en situation de handicap qu’il soit moteur, mental voire social. Le cirque éducatif joue un rôle social en contribuant à la médiation mais aussi à l’insertion ou réinsertion sociale ou scolaire.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 DEUX EXEMPLES DE GRANDES ENTREPRISES DE CIRQUE

En 1975, Bernhard Paul et André Heller créent le cirque Roncalli en Allemagne. Celui-ci va abandonner un travail lucratif pour entrer dans le monde du cirque en tant que gestionnaire, puis plus tard clown. Ce cirque est une réussite financière et artistique. Il fait parti du cirque traditionnel allemand, ce qui lui donne sa spécificité. Le cirque Roncalli va s’installer dans des grandes villes, où il s’assurera le succès du public. Des problèmes financiers apparaîtront en 1976 mais la barre sera vite redressée et c’est à partir de 1980 que ce cirque devient une entreprise prospère. C’est en 1986, après une première grande tournée, « Le voyage vers l’arc en ciel », que Roncalli devient un mythe. Sa renommé se forme grâce à la télévision ; il est considéré comme étant un « cirque innovant ». Sa recherche artistique est fondée en grande part sur la nostalgie et la quête d’un cirque qui n’a sans doute jamais existé. L’environnement devient une préoccupation fondamentale au même titre que le spectacle, dans une volonté de redéfinition d’un cirque classique cerné de roulottes. L’effort porte notamment sur l’embellissement systématique de tous les véhicules stationnés autour de la tente des représentations. Le succès est présent à Moscou, au Danemark, à Séville mais aussi en France. Roncalli représente 350 000 spectateurs en 1996 pour « La légende vivante ». Il en va de même pour « Funiculi Funicula » durant l’année 2000. Roncalli est défini par la presse allemande comme « la nouvelle merveille venue d’hier ». Par ailleurs, le prix des spectacles reste toujours bas et ce dernier travaille pour l’U.N.I.C.E.F. Roncalli est une institution mythique, les spectacles de Roncalli sont festifs, ils expriment de la gaieté et de l’esthétisme.

Le Cirque du Soleil voit le jour en 1984, il est économiquement et artistiquement une réussite. Sur un plan artistique il a bouleversé un certain nombre de code fondamentaux en matière de cirque traditionnel. L’absence d’animaux dressés lui a permis de trouver un public qui se reconnaît d’avantage dans des spectacles où les lumières, les costumes, les chorégraphies et la mise en scène contribuent à l’écriture d’une forme circasienne théâtralisée et dynamique. Sur un plan économique, le Cirque du Soleil est une multinationale de la piste. C’est une entreprise de production énorme, ses spectacles sont diffusés sur toute la planète. Ce cirque canadien fait des investissements dans la recherche et le développement. Le cirque du soleil développe également ce qu’on peut appeler le « cirque social ». En effet, ce dernier favorise l’intégration de personnes en difficultés grâce au cirque et par des actions de mécénat.

Une des explications du grand succès du Cirque du Soleil est que cet art nouveau s’est implanté au Canada sans qu’il y ait de conflit avec une forme de cirque antérieure.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE. CIRK TRIFFIS Association loi 1901 Celui-ci a ainsi profité de tous les investissements possibles au niveau de l’Etat. De plus, l’engouement du public est au rendez-vous au même titre que la très bonne qualité de la conception artistique. Au bout de dix-sept ans, ce cirque possède 4 productions fixes aux USA : « La Nouba », « O », « Mystère », « Alégria » et 3 productions itinérantes dans le monde :« Saltimbanco », « Quidam », « Dralion ». L’entreprise a vu passer entre 1984 et 2000, environ 23 millions de spectateurs. Elles possèdent environ 2100 salariés âgés en moyenne d’environ 32 ans. Le siège social qui se nomme le studio, est un bâtiment de 18600 m2 et le terrain fait 7500 m2. L’architecture est très moderne et spécifique ; on y héberge environ 500 personnes et deux gymnases d’entraînement sont accessibles. Le Cirque du Soleil fabrique ses décors, ses costumes, ses accessoires et ses effets spéciaux. Des recruteurs d’artistes sillonnent le monde à la recherche d’artiste de cirque potentiel qui devront suivre une formation après avoir été sélectionné. L’équipe de formation se compose de médecins, de kinésithérapeutes, etc. Le Cirque du Soleil est une véritable entreprise du spectacle qui fonctionne à plein régime.

CIRK TRIFFIS -Tel : 09 77 19 52 40. Mobile :06 83 72 15 23 -Mail : [email protected] -SIRET : 532 153 632. -APE : 8552Z -Adresse : 34 rue Alsace Lorraine 59240 DUNKERQUE.