Une Histoire De La FRAPNA (1971
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Une HISTOIRE de la FRAPNA Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature 1971 - 2018 oOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOooOoOoOoOo Monique COULET, Philippe LEBRETON, Daniel ARIAGNO OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOooOoOoOo Octobre 2017 / mai 2019 SOMMAIRE PREFACE…………………………………………………………….…1 FICHIER « ACTIONS » ......................................................... 5 ACTIONS DE LA FRAPNA-RÉGION ................................................. 7 ACTIONS DE LA FRAPNA-AIN ....................................................... 23 ACTIONS DE LA FRAPNA-ARDÈCHE ........................................... 39 ACTIONS DE LA FRAPNA-DRÔME ............................................... 57 ACTIONS DE LA FRAPNA-ISÈRE ................................................... 81 ACTIONS DE LA FRAPNA-LOIRE ................................................ 117 ACTIONS DE LA FRAPNA-RHÔNE .............................................. 127 ACTIONS DE LA FRAPNA-SAVOIE ............................................. 141 ACTIONS DE LA FRAPNA-HAUTE-SAVOIE .............................. 163 FICHIER « ACTEURS » .................................................... 173 PRESIDENCES de la FRAPNA et de ses HUIT SECTIONS ........... 252 GLOSSAIRE ...................................................................... 255 Une HISTOIRE de la FRAPNA Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature Monique COULET, Alboussière (Ardèche), Philippe LEBRETON, Beynost (Ain), Daniel ARIAGNO, Craponne (Rhône) ---------------------- On pense la mémoire uniquement tournée vers le passé mais elle est orientée vers le futur. Cette mémoire du futur est indispensable sur le plan tant individuel que collectif. Il est impératif d'en prendre soin Francis Eustache. ------------------------- La société actuelle nous gave d’informations, de documentations, de publicités. Chaque jour, chez les particuliers, dans les familles ou les associations, dans les entreprises et les administrations, des tonnages de papier finissent dans les poubelles ou au feu, au mieux en partie dans le recyclage. Le tout sous prétexte que la numérisation et l’informatisation ont mis au rencart un matériau séculaire, le papier. Car la prégnance dogmatique de la vitesse et de la technicité nous enjoint de regarder devant nous : à travers le pare-brise, jamais dans le rétroviseur. Pourtant, comment espérer un futur équilibré sans un minimum de recul et la moindre rétrospective, dans un contexte de discrédit politique et d’informations inutiles, voire fallacieuses. Chaque jour, dans l’évacuation hâtive qui suit décès ou déménagements, des liasses de correspondances manuscrites disparaissent, des papiers de famille s’envolent, des souvenirs tombent dans l’oubli, le passé s’efface, des mémoires s’éteignent, des maisons s’écroulent. Pour abriter une voiture de plus, le garage d’un parc national met à la benne des piles décennales de volumes des Travaux de son Comité scientifique ; quand le ministère de l’Environnement monte en grade, des conteneurs s’accumulent dans les couloirs en sous-sol, en attendant de passer au broyeur ; quand le siège d’une FRAPNA met la clé sous une porte, dix années de comptes rendus de son Conseil d’Administration risquent de disparaître, même si certains ont songé à les confier aux Archives départementales et régionale, tout à fait ouvertes à nos démarches. Etre, n’est-ce pas pourtant connaître ses racines ? Notre souci était donc de maintenir une mémoire. Certes, notre motivation pour réaliser cette tâche relève sans aucun doute de nos éducations, de nos trajectoires, de nos positions et de nos âges, mais elle s’est vue confortée dans le même temps par les sollicitations d’étudiants et de chercheurs dont le nombre et la diversité ne feront désormais à coup sûr que croître. Il s’agit donc, pour répondre à cette demande, de fournir à ces chercheurs (naturalistes, géographes, historiens, sociologues, psychologues, philosophes, économistes, journalistes, juristes, politiques) une source de données fiables, même brèves, émanant directement des militants impliqués. 1 Mais il s’agit aussi, par un coup d’œil dans le rétroviseur, de permettre aux nouvelles générations de militants et de salariés de l’association d’avoir une idée du contexte socio- politique dans lequel s’inscrivent les origines de la FRAPNA. Cette époque se situait sur la lancée des Trente Glorieuses, lorsque la croissance matérielle et le développement économique étaient les seuls crédos, et où les questions de nature ou d’environnement faisaient au mieux sourire et suscitaient le plus souvent des sarcasmes. La conscience écologique / écologiste n’animait pas alors la société, le monde industriel, financier et politique encore moins. Pourtant un frémissement associatif apparaît ça et là au début des années 1960 dans certains départements de Rhône-Alpes, au sein de structures étudiant ou utilisant la nature à divers titres 1 , comme dans le Rhône le Club Alpin Français, dans la Loire la Société de Sciences naturelles de Saint-Etienne et le Club des Pêcheurs Sportifs, en Isère l’association Gentiana, en Savoie le Mouvement Homme et Nature. Le contexte « Nature et Environnement » dans les années 1960-1970 en France La Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) existe depuis 1854 (à l’origine, au XIXème siècle, dénommée « Société nationale d’Acclimatation ») ! Mais la première réserve naturelle de France (tourbière du lac Luitel, en Isère, n’est créée qu’en 1961… sur 2000 m² seulement. Le premier parc national, celui de la Vanoise, est instauré en 1963. La même année paraît la version française du livre de Rachel Carson Printemps silencieux, préfacée par le professeur Roger Hein, directeur du Muséum national d’Histoire naturelle. Le livre de Jean Dorst (professeur lui aussi au MNHN) Avant que nature meure paraît en 1965. En 1968 est créée la FFSPN (Fédération française des Sociétés de protection de la nature), qui deviendra FNE (France Nature Environnement) en 1989. Le 8 janvier 1971 est créé le premier ministère de l’Environnement, confié à Robert Poujade (qui publiera en 1975 ses mémoires de ministre sous le titre Le ministère de l’impossible). C’est dans la même année 1971 qu’apparaît comme telle la FRAPNA, mais dans les huit départements de Rhône-Alpes existait déjà une association Loi 1901 de même obédience, comme le Cosilyo dans le Rhône ou le GAN (Groupe Ain Nature), etc. La FRAPNA sera reconnue d’Utilité publique en 1984. En 1972, le Club de Rome et le MIT balancent un pavé dans la mare institutionnelle en publiant Les limites à la croissance, rapport qui provoqua en France les foudres conjuguées du Parti communiste et du Conseil national du patronat. En mai 1974, l’agronome René Dumont (auteur en 1962 de L’Afrique noire est mal partie et en 1973 de L’utopie ou la mort) est le premier à présenter sa candidature aux élections présidentielles sous l’étiquette "écologiste" ; il obtiendra 1,33 % des suffrages (ce qui est peu) et 386 170 voix (ce qui est beaucoup). Ce n’est que le 10 juillet 1976 qu’est promulguée la Loi sur la Protection de la Nature qui, grâce à l’outil juridique, administratif… et financier) génèrera et soutiendra nombre d’actions pour la protection de la nature et de l’environnement. Actuellement, de très nombreux postes d’écologues ou de spécialistes en gestion de l’environnement (associations, bureaux d’étude, collectivités territoriales, ministères et autres institutions officielles) sont le résultat des combats, toujours désintéressés, des naturalistes et des militants de ces années 1960-1970. En pratique, à l’heure ou Internet constitue LA référence, le présent travail de mémoire peut se montrer utile en donnant matière à combler quelques lacunes du Web dont l’ignorance est parfois notoire, voire abyssale, concernant par exemple les origines de la protection d’une majorité des sites de Rhône-Alpes : il suffit pour s’en convaincre de consulter l’historique des réserves naturelles sur Wikipédia, qui ne fournit aucune donnée sur le rôle de déclencheur joué par les associations, la FRAPNA en particulier, dans les processus de création de ces sites maintenant protégés, à l’amiable et positivement, ou après luttes sur des bases scientifiques et techniques, médiatiques ou juridiques. C’est pourquoi, après quelques échanges internes et suite à nos réflexions ont émergé peu à peu la nécessité, puis la possibilité un peu ambitieuse de préparer une "Histoire de la FRAPNA", 2 ceci par le croisement de deux types de fiches : un Fichier Actions (Monique Coulet) et un Fichier Acteurs (Philippe Lebreton). Le premier ensemble (environ 200 monographies) comporte, pour les huit FRAPNA départementales et pour la FRAPNA-Région 2, les fiches traitant de façon synthétique des actions les plus marquantes réalisées en un demi-siècle : le second ensemble (une centaine de biographies) concerne les militants et / ou les salariés (vivants ou disparus) ayant été initiateurs et / ou responsables de dossiers. L’ampleur du projet et les difficultés rencontrées pour la réalisation des deux types de fiches expliquent que cet historique ne soit pas exhaustif. Pour les actions, seuls les dossiers les plus emblématiques ont été traités (instauration de réserves naturelles ou d’arrêtés de biotope, thèmes généraux comme l’eau et la forêt, opposition à des projets d’aménagement, avec ou sans réussite…), sans tenir compte de la multiplicité des ‘’petites‘’ actions qui font le quotidien des FRAPNA départementales ou de leurs adhérents (comblement d’une zone humide, coupe forestière sans autorisation, dépôt sauvage de déchets…), sans oublier les