Politique, Quand Tu Nous Tiens

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Politique, Quand Tu Nous Tiens PIERRE DE BOISDEFFRE LA REVUE LITTERAIRE Politique, quand tu nous tiens... Raymond Triboulet : « Un ministre du Général » Un ministre du Général... (1) C'est ainsi que, modestement, s'intitule M. Raymond Triboulet. Des «ministres du Général », il y en eut beaucoup, et M. Triboulet, qui fut, certes, un grand ministre de la Coopération n'aura cependant pas été le plus marquant. Beaucoup de ces ministres nous ont déjà donné leur témoignage, certains en manifestant une dévotion touchante à la mémoire du grand homme, d'autres avec plus de liberté. Ce qui me paraît remarquable dans celui de M. Triboulet, c'est que la fidélité au Général n'exclut ni l'indépendance d'esprit ni le sens critique. Des jugements parfois sévères n'altèrent pas cette fidé• lité. Dans Un gaulliste de la IVe (2), M. Raymond Triboulet nous avait déjà renseigné sur son itinéraire : celui d'un agriculteur normand, catholique, père de famille nombreuse, résistant, devenu, un peu par hasard, sous-préfet de Bayeux à la Libéra• tion — élu député en 1946 et continuellement réélu depuis. Fervent gaulliste et patriote éclairé, il avait souffert, pendant la traversée du désert, de voir notre pays se priver des services du (1) Raymond Triboulet : Un ministre du Général, un vol., 364 p. (Pion, juillet 1986). (2) Pion, 1985. 714 LA REVUE LITTERAIRE libérateur et se noyer peu à peu, à travers l'impuissance et l'absence d'Etat, dans le marais des guerres coloniales. Alors que plusieurs de ses compagnons, républicains-sociaux, las d'attendre indéfiniment la légitime récompense de leurs ambitions, « allaient à la soupe» dès 1951, M. Triboulet attendit la dissolution du Rassemblement par son fondateur pour accepter (en 1955) le poste de ministre des Anciens Combattants — c'était dans un cabinet Edgar Faure. Arrive le 13 mai 1958, les grandes manœuvres du Général et son retour triomphant. Las ! Fidèle entre les fidèles, M. Tri- boulet voit les solliciteurs accourir rue la Perouse, mais lui-même ne reçoit pas le moindre coup de téléphone. Bien pis ! Il apprend que son vieil ennemi M. Louvel, adversaire constant du gaullisme dans son département du Calvados, entrerait au gouvernement ! (J'ai eu la même surprise en apprenant l'entrée au cabinet de M. Ramonet qui s'était promis, un mois plus tôt, de sauver la République menacée par l'usurpateur !) On préfère les ralliés de la dernière heure aux élus gaullistes ! Le sang de M. Triboulet ne fait qu'un tour, il demande à voir le Général, il est reçu, et le nouveau président du Conseil finit par appeler un membre de son groupe — Jacques Soustelle — pour compléter son cabinet. Première observation : Raymond Triboulet déplore le vieux réflexe antiparlementaire du général de Gaulle, sa constante méfiance à l'égard des hommes politiques, auxquels il préférait les technocrates, les diplomates et les écrivains. Mieux informé, il aurait pu s'appuyer sur eux (comme il l'a fait au début de son septennat) au lieu de les mettre systématiquement à l'écart. M. Triboulet critique donc vivement l'incompatibilité établie entre la fonction ministérielle et la fonction parlementaire. La préférence accordée au « préfet le plus ancien, [au] diplomate le plus chevronné, [à] l'inspecteur des finances le plus confirmé» fait sourire l'élu du peuple — et, parfois, lui fait grincer des dents ! Que Guillaumat, Delouvrier et Brouillet accompagnent le Général dans son premier voyage en Algérie le scandalise. « Comme si un ou deux hommes politiques véritables, c'est-à-dire experts en contacts humains, n'auraient pas été bien mieux à leur place pour agir sur une population au cœur chaud. » Pourtant, l'expérience devait montrer que M. Delouvrier ne resterait pas insensible à l'émotivité des pieds-noirs ! LA REVUE LITTERAIRE 715 Pressenti pour être candidat à la présidence de l'Assemblée nationale en décembre 1958, M. Triboulet s'efface — à regret — devant M. Chaban-Delmas : vingt ans plus tard, il regrette encore ! Président du groupe gaulliste (200 députés, du jamais vu), il entre au gouvernement de Michel Debré comme ministre des Anciens Combattants, poste devenu brûlant depuis la suppres• sion — fâcheuse — de la retraite du combattant. C'est de la rue de Bellechasse qu'il observera l'évolution de l'affaire algé• rienne ; la dégradation du climat politique ; cette longue marche vers l'autodétermination entreprise par le général de Gaulle, compliquée par les hésitations de l'armée ; la méfiance puis, très vite, l'hostilité des pieds-noirs ; enfin, la lente et difficile négocia• tion avec le F.L.N., qui finira par aboutir à la moins française de toutes les solutions — cette sécession, dont le Général lui- même avait commencé par dire qu'elle entraînerait « une misère épouvantable, un affreux chaos politique, regorgement géné• ralisé ». Le 4 novembre 1960, en écoutant l'allocution télévisée de De Gaulle, Raymond Triboulet comprend que le Général a déjà fait son choix d'une Algérie algérienne. Deux ans plus tard, les accords d'Evian signés, le F.L.N. a été élevé au rang d'interlo• cuteur unique, tandis que la rébellion de l'O.A.S. a réduit à néant les espoirs d'une cohabitation pacifique des Européens et des musulmans au sein d'une Algérie nouvelle. « En dépit de toutes les excuses que l'on peut fournir, ce sont les Français de souche et l'armée qui ont contraint, selon moi, le général de Gaulle à se résigner à ces mauvais accords. » J'aurais tendance à penser, moi, que c'est la situation internationale et la volonté de faire rentrer la France dans le club des Grands qui ont déterminé le général de Gaulle à signer les accords d'Evian, à larguer le Sahara, à tirer un trait définitif sur l'encombrante et ruineuse Algérie française, qu'il connaissait d'ailleurs mal et qui avait fini par l'excéder. M. Triboulet rapporte ici un propos ultérieur du Général qui n'est pas sans intérêt, car il paraît témoigner d'une espèce de remords. Lorsque André Malraux (en décembre 1964) lui demande d'amnistier les Français qui ont milité avec le F.L.N. — ceux du réseau Jeanson, l'aspirant Maillot —, de Gaulle a un haut-le- cœur : «Ah! non! [...] le réseau d'aide au F.L.N. à coup sûr 716 LA REVUE LITTERAIRE la] porté atteinte à l'autorité de l'Etat. Quant aux pieds-noirs, qui voyaient leur monde s'écrouler, leur situation et leur standing menacés, ébranlée la conception qu'ils se faisaient des musul• mans [...], eh bien! je dis que leurs violences sont compréhen• sibles [...] et même excusables. Qu'aurions-nous fait à leur place ? » Intéressant, n'est-ce pas, ce retour en arrière ?... Déception algérienne de Raymond Triboulet. Déception pres• que plus grave : celle d'avoir vu saborder, après trois ans d'efforts couronnés de succès (qu'il nous relate minutieusement, peignant de vivants portraits des chefs d'Etat africains qu'il a fréquentés, le plus grand lui semblant être le président Houphouët-Boigny), ce « grand ministère » de la Coopération dont il avait pris la tête ! L'hostilité du Quai d'Orsay a eu raison de la ferveur du ministre et de son équipe, insuffisamment appuyés par un de Gaulle stratosphérique et par un Pompidou trop tacticien. Les déceptions, cependant — celle de Mai 68 sera pire —, n'enta• ment pas la fidélité. Raymond Triboulet trace du fondateur de la V République un portrait attachant et les nuances qu'il apporte intéresseront les historiens : « Je n'ai jamais connu de supérieur qui ait manifesté plus d'égards non seulement envers ses colla• borateurs, mais envers son prochain au sens le plus large [...] ; son indulgence à l'égard des exécutants me paraissait excessive. Il n'était intraitable qu'au nom de l'Etat, là où il croyait la France en jeu. [Vrai] Je n'ai jamais connu aucun chef politique qui ait mieux respecté les compétences de ses subordonnés. [...] Si la Constitu• tion de la Ve République a dérivé vers le régime présidentiel, ce n'est pas son fondateur qui en est responsable. [...] Des quatre présidents de la V République, le général de Gaulle est bien le seul qui ait pris soin de consulter largement et longuement, de discuter avec ardeur, de respecter ses interlocuteurs, et souvent de leur donner finalement son accord. » (Vrai encore. L'attention du Général à ses interlocuteurs, voire à ses contradicteurs, m'a toujours frappé.) M. Triboulet, cependant, ne souligne pas assez l'implacable résolution du Général lorsqu'il avait fait le choix d'une politique (refus de l'armistice ; Algérie algérienne ; force de frappe, etc.). Il est vrai qu'à la fin de sa longue vie cette résolution s'était peut-être émoussée. Lui-même prétendait qu'à partir de cinquante ans « on laisse faire ». De même, l'auteur souligne la suprématie LA REVUE LITTERAIRE 717 du Général dans la conception de la politique, mais son infério• rité dans le choix des exécutants. Pompidou était plus avisé. C'est à peu près le seul mérite — avoir su s'entourer — que lui reconnaît M. Triboulet car, tout au long de son livre, la critique de Georges Pompidou se fait de plus en plus âpre. « En apportant aujourd'hui mon témoignage sans détours sur l'action de Georges Pompidou, je contribue à détruire son mythe», reconnaît son ancien ministre. Au total, c'est un vrai réquisitoire que nous lisons. Pompidou n'aurait obtenu la faveur du Général que par une attitude obséquieuse, touchant à la flagornerie. Il faillit faire échouer par ses maladresses la réforme constitutionnelle d'octo• bre 1962 (dont M. Triboulet demeure persuadé qu'elle aurait pu s'appuyer sur une majorité parlementaire — pour avoir cons• taté à l'époque sur le terrain l'hostilité résolue de tous les notables de la IVe République à l'élection du président de la République au suffrage universel, j'en suis beaucoup moins sûr que lui).
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