Bron|Broen-The Bridge-Tunnel
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Les fiches du Rayon du Polar Bron|Broen-The Bridge-Tunnel Editions virtuelles Le Rayon du Polar Page 1/33 Les fiches du Rayon du Polar Sofia Helin : Saga Norén || Kim Bodnia : Martin Rohde || Dag Malmberg : Hans Petterson || Christian Hillborg : Daniel Ferbé || Magnus Krepper : Stefan Lindberg || Puk Scharbau : Mette Rohde || Emil Birk Hartman : August Rohde. ========================= Diane Kruger : Detective Sonya Cross || Demian Bichir : Marco Ruiz || Annabeth Gish : Charlotte || Thomas M. Wright : Steven Linder || Ted Levine : Lieutenant Hank Wade || Matthew Lillard : Daniel Frye || Johnny Dowers : Detective Tim Cooper || Emily Rios : Adriana Mendez || Eric Lange : Kenneth Hastings || Carlos Pratts : Gus Ruiz || Catalina Sandino Moreno : Alma Ruiz || Ramón Franco : Fausto Galvan || Alejandro Patino : Cesar || Diana Maria Riva : Kitty Conchas || Alma Martinez : Graciela Rivera || Brian Van Holt : Ray || Daniel Edward Mora : Obregon || Stephanie Sigman : Eva || Juan Carlos Cantu : Capitan Robles ========================= Clémence Poésy : Élise Wassermann || Stephen Dillane : Karl Roebuck || Jeanne Balibar : Charlotte Joubert || Angel Coulby : Laura Roebuck || Thibault de Montalembert : Olivier Pujol || Mathieu Carrière : Alain Joubert || Sigrid Bouaziz : Cécile Cabrillac || Cédric Vieira : Phillipe Viot || Joseph Mawle : Stephen Beaumont || Tom Bateman : Dannt Hillier || Keeley Hawes : Suze Beaumont || Jack Lowden : Adam Roebuck || Caroline Proust : Anne-Marie Delago || Thierry Frémont : Fabien Vincent « Bron » est une série télévisée suédo-danoise créée par Hans Rosenfeldt ========================== « The Bridge » est l’adaptation de Meredith Stiehm and Elwood Reid de la série suédo-danoise Bron ========================== « Le Tunnel » est l'adaptation franco-britannique de la série suédo-danoise Bron Deux moitiés de cadavres déposés de part et d’autre d’une frontière. Un tueur insaisissable aux motivations messianiques. Une policière psycho rigide, au comportement quelque peu autiste ; un autre flic beaucoup plus humain et jovial, en d’autres termes, beaucoup plus anodin. Ces quelques idées développées dans « Bron/Broen » vont faire école et devenir « The Bridge » avant de s’engouffrer dans « le Tunnel ». Aux origines : « Bron|Broen » L’une des victimes, retrouvées sur le pont de l'Øresund reliant Malmö et Copenhague, à cheval sur la frontière entre le Danemark et la Suède, est une politicienne, l’autre une prostituée. Chacun comprend aussitôt que les motivations du tueur seront d’ordre social. Et le choix de ces autres victimes (1) ne viendra pas infirmer cette fausse impression que ne feront que confirmer les plans verdâtres sur des décors industriels. Mais l’essentiel de cette version originel n’est pas entièrement contenu dans l’intrigue que les scénaristes déploient de façon magistrale, mais qui en dernière analyse se relève mille fois contée (2). L’essentiel est dans le caractère novateur et particulièrement bien brossé des deux policiers : Sofia Helin campe une enquêtrice totalement déconnectée de la réalité sensible, sorte de Madame Spock qui ne serait plus tiraillée entre raison et émotions (3) ; Kim Bodnia incarne un policier bonhomme et sympathique, mais que la chair domine, au point d’être la clef de l’énigme (4). La façon dont progresse l’intrigue constitue l’autre aspect essentiel de cette série. D’un épisode à l’autre, les personnages secondaires deviennent les protagonistes principaux, les intrigues annexes sont propulsées au centre de l’action et du sordide, pendant que d’autres histoires s’ébauchent. En fait, « Bron/Broen » avance par contagions virale, telle une épidémie mortelle. Editions virtuelles Le Rayon du Polar Page 2/33 Les fiches du Rayon du Polar « Bron|Broen » : en attendant la saison trois Au terme de la première saison, nous avions laissé Martin Rohde en très piteux état, mais il est vrai que la chute avait été pour lui des plus éprouvantes. Nous le retrouvons, après un an d’absence, suivi par un psychanalyste qui tente de l’aider à surmonter son traumatisme. S’il n’a pas divorcé, comme nous aurions pu l’imaginer, il ne vit plus avec sa femme Mette. De l’autre côté du pont, Saga Norén n’a pas changé. Elle souffre toujours du Syndrome d'Asperger, mais tente d’assoir une vie sentimentale ordinaire. Ce qui se révélera totalement impossible et qui donnera lieu à de grands moments humoristiques. Quant aux scénaristes, ils font preuve, au cours de cette saison, d’une imagination débordante dans la construction d’une intrigue qui met en scène une multitude de personnages disparates, personnages qui vont, au fil des épisodes, se « rencontrer » pour un dénouement des plus sordides. Certes, nous pourrions leur reprocher quelques entourloupes, mais elles se révèlent anecdotiques et sont largement balayées par la richesse de l’intrigue qui se déploie comme précédemment par un savant phénomène de contagion, contagion qui est d’ailleurs au cœur de cette saison. « Bron|Broen » : en attendant la saison quatre Les saisons un et deux s’articulaient autour du duo de personnages dissemblables que campaient Kim Bodnia et Sofia Helin. Mais avec le départ de Kim Bodnia, fruit d’un désaccord de l’acteur avec l’évolution de son personnage, Bron était menacé de déstabilisation. Le scénariste a réussi à surmonter cette menace en la traitant frontalement, en la transformant en ressort de cette nouvelle saison. Martin parti, en prison pour neuf ans, Saga a perdu l’une des personnes sur qui elle pouvait s’appuyer, l’un de ceux qui la comprenaient et l’appréciaient. Et la fragilisation de saga est accentuée par d’autres éléments qui se coagulent à la situation initiale. La première enquêtrice danoise, qui travaille en duo avec Saga, manifeste immédiatement à son égard de l’hostilité. Gravement blessée à la suite d’un enchainement d’événements dont Saga se juge responsable, elle est remplacée par Henrik Sabroe. Martin, Hanne Thomsen, Henrik Sabroe, autant de ruptures qui ne peuvent que déstabiliser Saga et ceci d’autant plus que le dernier arrivé se laisse difficilement cerner. Pour Saga la situation ne fera qu’empirer : sa mère, qu’elle redoute autant qu’elle déteste, réapparait avec son lot de fantômes ; Hans Petterson, le chef de la police, que Saga désigne comme son ami, est kidnappé ; Linn, la remplaçante de Hans, fait preuve à son égard d’une moins grande mansuétude. Saga qui se retrouve donc sans aucun repère se laisse souvent submerger par ses troubles et commet de plus en plus d’erreurs. La situation de ce personnage ainsi redéfinie, la saison peut dévider ces divers storylines secondaires qui confluent tous vers l’intrigue principale, l’alimentant pour certains de simples péripéties, pour d’autres de sens. Cette confluence d’intrigues accompagne adroitement celle des personnages de Saga et Henrik qui, au final, se révèlent beaucoup plus semblables qu’il n’apparaissait, habités tous deux par les fantômes du passé. La saison peut alors se refermer paradoxalement sur une note optimiste : Saga et Henrik se mettent en chasse de ces fantômes. « Bron|Broen » made in USA : « The Bridge » Remake par-ci, remake par-là, le cinéma déborde de remakes, parfois de qualité supérieure à l’original, soit parce que les acteurs sont plus talentueux, soit parce que le scénario, mieux travaillé, met à jour des éléments précédemment mal exploités. En résumé et toute chose restant égale par ailleurs, le remake n’est pas intrinsèquement une pâle copie sans intérêt. « The Bridge » ne doit donc pas être envisagé avec un a priori défavorable, ni systématiquement comparé à « Bron ». Il doit être regardé pour ce qu’il voudrait être : un objet télévisuel, qui se justifie de par lui-même. En d’autres termes, il convient de répondre à la question : la transposition de « Bron » au pays des gringos et des chicanos consiste-t-elle uniquement à la substitution d’un pont par un autre ? Le pont de l'Øresund reliant Malmö à Copenhague et celui des Amériques qui relie Juárez à El Paso, ont-ils la même fonction ? Dans un sens l’un se nomme Bron et dans l’autre sens Broen ; dans les deux sens, ils relient deux villes de culture et de niveau de vie semblable. La frontière qui sépare la Suède et le Danemark n’est qu’une bande jaune tracée au milieu du pont, un vestige d’un lointain passé que chacun franchit librement. Dans un sens l’autre se nomme bridge alors qu’en sens inverse il est désigné par puente; et sous cette différence évidente d’appellation se dissimule une différence radicale. The bridge se franchit librement, pour une quête des plaisirs fugaces, de la drogue, des prostituées des fêtes nocturnes… El puente ne se franchit qu’au terme du passage d’une frontière hermétique. Pour gagner librement les États-Unis, les Mexicains doivent cheminer dans le désert en évitant les gardes-frontières. Ou emprunter le tunnel (5)… Le pont des Amériques ne relie pas Juárez à El Paso, il relie l’opulence à la misère. Partant de cette réalité les scénaristes ont réécrit « Bron » (6) et c’est cette démarche qui confère à « The Bridge » le statut d’objet télévisuel. « The Bridge » made in USA : exit « Bron|Broen » Editions virtuelles Le Rayon du Polar Page 3/33 Les fiches du Rayon du Polar Alors que la première saison reprenait globalement le scénario de son modèle suédo-danois, cette nouvelle salve d’épisodes rompt radicalement avec Bron/Broen. Certes, l’histoire s’inscrit dans la continuité et beaucoup d’éléments qui étaient restés en suspens sont repris. Ainsi, Steven Linder est plus que jamais déterminé à protéger Eva ; quant à Marco il n’a pas renoncé à venger la mort de son fils. Mais à la différence de la saison un, le scénario ne s’organise pas autour de la résolution d’un ou plusieurs meurtres. Ici il n’est question que de corruption et de ménage. En focalisant l’intrigue autour du complot, cette saison abandonne l’idée de pont entre deux pays, ce qu’illustrent l’introduction d’une tueuse psychopathe et la marginalisation du personnage de Charlotte Millwright.