LE GUIDE DES POTENTIELS

À DÉCOUVRIR

Bienvenue dans la NAWA Sœurs et Frères de la NAWA, paroliers n’est pas une légende du Natifs de Côte d’Ivoire, passé mais une réalité bien vivace Expatriés de tous les Pays, qui s’égrène sur chaque parcelle de Visiteurs de passage, son territoire. Les sonorités cristallines de l'arc musical dôdô et Le temps est venu de partir à la de la flûte pédou accompagnent les (re)découverte de cette étonnante danses et les masques. Son Région de la NAWA, fréquemment patrimoine, tant matériel qualifiée de Côte d’Ivoire en qu’immatériel, résonne au plus miniature en raison de son profond des mémoires et se brassage culturel. perpétue au sein des noyaux villageois et des nouvelles La NAWA peut s’enorgueillir de la générations. La tradition de la richesse de ses terres et de joyaux NAWA est source de modernité et uniques. Le Parc national de Taï, d’enrichissement mutuel. Patrimoine mondial de l’UNESCO, constitue une réserve de biosphère Avec l’esprit de cohésion et d’unité sur des milliers d’hectares. Les qui les caractérise, les populations chutes de la NAWA, sur le fleuve de la NAWA sont toujours prêtes à Sassandra, allient des eaux un accueil chaleureux et à faciliter tempétueuses et le respect des l’exploration de son patrimoine. traditions séculaires de son génie. Déjà dotée d’un excellent réseau Vous pourrez traverser des routier, la construction d’un paysages de toute beauté, en vous aérodrome régional offrira de émerveillant sans discontinuer au nouvelles possibilités pour partir à fil des kilomètres : les singes de la découverte de notre belle Région. Grébouho, les troncs hiératiques du lac artificiel de Buyo, le Variété de paysages, diversité de la pharaonique barrage de Soubré, faune et de la flore, éclectisme de les plantations ombragées de la culture, LA NAWA n’est pas une cacao ou encore les rizières Région qu’il faut se faire conter électrisantes. mais assurément, une expérience inoubliable à entreprendre. De cet environnement majestueux s’est épanouie une culture florissante, empreinte de spécificités. Alain-Richard DONWAHI La pratique de l’art oratoire de ses Président du Conseil Régional de la NAWA

3 Abidjan LA NAWA UNE RÉGION DE POTENTIELS

San Pedro

UNE ORGANISATION PENSÉE L'ACCESSIBILITÉ AU QUOTIDIEN POUR LE DÉVELOPPEMENT 380 km d'Abidjan 9 193 km2 120 km de San Pedro 4 DÉPARTEMENTS : Soubré (Chef-Lieu de Région), Des grands axes bitumés Méagui, Gueyo, Buyo Des équipements socio-éducatifs pour tous 6 COMMUNES : Soubré, Méagui, Buyo, UNE AGRICULTURE DE PREMIER CHOIX Grand Zattry, Gueyo, Mayo 1er producteur national de cacao Un sol fertile pour la production de palmier à LA DIVERSITÉ EN PARFAITE HARMONIE huile, hévéa, riz 1 053 084 habitants (recensement 2014) Plus de 70 % de la population vit en milieu rural Bétés, Bakwés, Kouziés, Godiés Baoulés, Malinkés, Burkinabés, Maliens, Libanais DES SITES TOURISTIQUES EMBLÉMATIQUES Les chutes de la NAWA, le Parc national de Taï, les singes sacrés de Gribouho, le lac de Buyo 4 et tellement d'autres encore Abidjan

San Pedro

UNE ORGANISATION PENSÉE L'ACCESSIBILITÉ AU QUOTIDIEN POUR LE DÉVELOPPEMENT 380 km d'Abidjan 9 193 km2 120 km de San Pedro 4 DÉPARTEMENTS : Soubré (Chef-Lieu de Région), Des grands axes bitumés Méagui, Gueyo, Buyo Des équipements socio-éducatifs pour tous 6 COMMUNES : Soubré, Méagui, Buyo, UNE AGRICULTURE DE PREMIER CHOIX Grand Zattry, Gueyo, Mayo 1er producteur national de cacao Un sol fertile pour la production de palmier à LA DIVERSITÉ EN PARFAITE HARMONIE huile, hévéa, riz 1 053 084 habitants (recensement 2014) Plus de 70 % de la population vit en milieu rural Bétés, Bakwés, Kouziés, Godiés Baoulés, Malinkés, Burkinabés, Maliens, Libanais DES SITES TOURISTIQUES EMBLÉMATIQUES Les chutes de la NAWA, le Parc national de Taï, les singes sacrés de Gribouho, le lac de Buyo et tellement d'autres encore 5 NOS DÉPARARTTEMENTS*EMENTS

SOUBRÉ 464 554 habitants 245 754 hommes, 218218 800 femmes Superficie de 4 779 km²km² Chef-lieu de Régionn et DDépartementépartement : SoubSoubrré 4 Sous-préfecturess : SoubSoubrréé,, , Lilyo, Grand Zattry 3 Communes : Soubrbréé,, Grand Zattry, MayoMayo

BUYO 183 875 habitants 97 789 hommes, 8660 08686 femmes Superficie de 2 700 km² Chef-lieu de Département : Buyo à 86 km de Soubré 2 Sous-préfectures : Buyo, Dapeoua(non encore fonctionnelle) 1 Commune : Buyo 26 villages et 2485 campements

MÉAGUI 320 975 habitants 167 292 hommes, 153 683 femmes Superficie de 4 779 km² Chef-lieu de Département : Méagui à 52 km de Soubré 2 Sous-préfectures : Méagui, 1 Commune : Méagui 67 villages et plus de 2 000 campements

GUEYO 83 680 habitants 44 795 hommes, 38 885 femmes Superficie de 669 km² Chef-lieu de Département : Gueyo à 67 km de Soubré 2 Sous-préfectures : Gueyo, Dabouyo 1 Commune : Gueyo 30 villages et plus de 45 campements

*Données du récensement de 2014 6 UN ENVIRONNEMENT DE TOUTE BEAUTÉ

Un climat agréable Flore et faune preservées De type subéquatorial, le climat de la La végétation de la NAWA, NAWA est caractérisé par une saison initialement marquée par la forêt sèche (décembre-mars) et 2 saisons sempervirente intermédiaire, dense pluvieuses (avril-juin et septembre-novembre). et humide, s’est réduite au profit Les températures moyennes oscillent d’immenses plantations de cultures entre 26 et 28° C et peuvent atteindre pérennes. jusqu’à 30°C pendant la saison sèche. La couverture végétale est La pluviométrie moyenne est comprise conséquente avec le Parc national entre 1 300 et 1 600 mm/an pour 115 de Taï ( 307 257 ha), classé jours de pluie. au patrimoine mondial de l ’UNESCO et qui l onge Une terre fertile et des eaux les Sous-préfectures de MÉAGUI, OUPOYO et BUYO. abondantes Il existe des forêts classées, gérées Le relief de la NAWA est constitué de et protégées par la SODEFOR : les vastes plateaux surmontés par endroits monts Kouroumabahi (3 350 ha), de quelques élévations comme le mont les rapides Grah dont la partie Trokoi (OKROUYO) et le Mont Zatro Nord (127 000 ha) s’adossent au (GRAND ZATTRY) département de MÉAGUI et les Développés sur des roches éruptives forêts de Niegré (1 965 ha), de la anciennes, les sols de la NAWA sont Davo et de la Niouniourou dans le principalement ferrallitiques, relativement département de GUEYO. On peut altérés et à texture variant entre le aussi visiter avec intérêt la forêt limon argileux et le sable limoneux. sacrée de Grébouho 2 Profonds et perméables, ces sols sont (Sous-préfecture d’OKROUYO), la généralement bien adaptés à tous forêt sacrée du Digbeu (Roa, types de cultures vivrières et industrielles. Sous-préfecture de GRAND ZATTRY). L’ eau y coule avec abondance. Petit Mayo, dans le département Le plus important, le fleuve Sassandra, de SOUBRE, est traversé par une est constitué d'une succession de forêt luxuriante aux abords de plans d'eau calmes entrecoupés de laquelle on peut admirer les rapides et de chutes dont les fameuses gigantesques chutes de la NAWA. chutes de la NAWA (SOUBRÉ). Ses Les forêts de la NAWA renferment principaux affluents sont la Lobo, la d’importantes espèces végétales Davo, le N’zo et le Goh. Le territoire de (bahi, pocouli, samba, koto, fromager, GUEYO est circonscrit par des cours mapanior) et animales (singes, d’eau : au Nord, la Takro, au Sud céphalophes, éléphants, buffles, la Niegré et le Louabo, à l’Ouest rongeurs, tisserins), généralement la Debo et à l’Est la Davo. protégées par des organismes tels que l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et la SODEFOR. 7 LE FLEURON DE L’ AGRICULTURE Les sols fertiles de la NAWA sont adaptés à tous types de cultures. L’économie de la Région dépend essentiellement du travail de la terre, favorisé par une forte politique agricole du pouvoir de Félix HOUPHOUËT-BOIGNY et la main d’œuvre issue de flux migratoires successifs. Elle repose principalement sur la production de cacao, de café, et plus récemment de palmier à huile et d’hévéa. Appuyée par des structures de développement, la Région correspond à l’un des pôles économiques les plus importants de la Côte d’Ivoire et de la sous-région africaine. Le cacao, un leader Le palmier à huile La NAWA est le 1er producteur national La culture du palmier à huile de cacao, avec d’importantes plantations s’est développée dans la NAWA dans tous les départements et plus avec la réalisation de plantations principalement ceux de SOUBRÉ et de industrielles initiées par la MÉAGUI (avec respectivement 30% de la PALMINDUSTRIES dans les production régionale). Selon les années 1975, dans la localité statistiques de la Direction Régionale d’OKROUYO. Elle s’est souvent du Conseil Café-Cacao, la Région de la implantée sur des anciennes NAWA a fourni plus 320 000 tonnes de parcelles de café et de cacao. Le cacao en 2014, soit plus de 18 % de la département de GUEYO compte production nationale. On compte la 700 hectares plantés sur des présence de plus de 80 coopératives anciennes parcelles de café et agricoles sur une superficie de 480 000 de cacao. Les producteurs hectares, soit près de 90% des terres étaient organisés au sein d’une cultivées de la Région. coopérative unique dénommée Dans le souci de garantir la qualité de COOPALM-SOUBRE. Avec la cette culture et d’intensifier sa production, des actions sont menées reprise de la PALMINDUSTRIE avec le Conseil Régional de la NAWA, le par la Société Internationale de Conseil Café-Cacao, l’ANADER, appuyées Plantation et de Financement par le groupe CARGILL et la Compagnie (SIPEFCI) en 1996, une deuxième chocolatière MARS, à travers le projet coopérative d énommée Vision For Change (V4C) par exemple ou Coopérative Agricole de SOUBRE encore avec la société israélienne (COOPAGRIS) a vu le jour en LR-GROUP. 2000. Ces 2 entités regroupent a ujourd’hui 2500 planteurs. Cultivés sur plus de 22 000 hectares, les palmiers à h uile ont pro duit près de 908 000 tonnes en 2014.

L’ hévéa mensuels et les plantations se sont L’ hévéa a fait une percée remarquable rapidement développées. Avec une dans la NAWA dès 1980, avec la création superficie de plus de 12 000 hectares de plantations par Charles BAUZA cultivés, la production a dépassé DONWAHI, considéré comme 79 000 tonnes en 2014. La localité de le précurseur de l’hévéaculture dans YACOLIDABOUO abrite une usine de la Région. traitement du latex, à l’initiative de la Les populations ont adhéré à cette SAPH. culture qui procure des revenus 8 LE FLEURON DE L’ AGRICULTURE

Le café La production halieutique Avec une production annuelle de 1 120 tonnes (près de 50% dans le et animale département de BUYO), la NAWA se Les ressources halieutiques sont place au 5ème rang national pour le considérables et se concentrent café. Sa culture reste l’activité essentiellement dans le département de agricole qui emploie le plus grand BUYO (93%) et de SOUBRE. L’ activité de nombre de population. pêche s’est développée à la faveur de la construction du barrage de BUYO sur le Les cultures vivrières fleuve Sassandra. La Région a Les cultures vivrières (riz, manioc, enregistré près de 500 000 poissons maïs, banane plantain, igname) et pêchés en 2013, soit environ 600 tonnes maraichères sont généralement de poissons. La production est issue exploitées dans les bas fonds par d’une pêche artisanale pratiquée par un des femmes, de manière traditionnelle. peu plus de 200 pêcheurs majoritairement La faible production sert essentiellement d’origine malienne (Bozo). La Région de à l’alimentation domestique. la NAWA a encore un fort potentiel pour Des actions de dynamisation de ces accroître cette activité tant sur le plan cultures sont menées avec le alimentaire que des loisirs. La production coopération allemande notamment animale et forte est diversifiée. (GIZ), en vue de parvenir à L’élevage est pratiqué de manière l’autosuffisance alimentaire et à traditionnelle : bovins (5 293 têtes), l’élargissement de la zone de chalandise. porcins (5 425 têtes), ovins et caprins (17 La culture du riz irrigué a permis la 425 têtes) et volailles (240 000 têtes). création d’une marque de riz local Plusieurs fermes d’élevage de volailles ONCLE BAUZA. sont en train de s’installer. Les animaux sont suivis par les services vétérinaires régionaux, encadrés par l’ANADER.

Industries et Services et de Finance pour le palmier à huile Le commerce constitue le deuxième à OKROUYO(SIPEF-CI), Société secteur de l’économie régionale après Africaine de Plantation d'Hévéas à l’agriculture. L’ essentiel des transactions YACOLIDABOUO (SAPH), usine de riz commerciales porte sur les produits ONCLE BAUZA à MAYO. agricoles. Les chefs lieux de départements et La NAWA dispose de quelques grands les communes sont dotés des principaux sites industriels essentiellement services : banques, stations services, nés à la faveur de programmes magasins d’alimentation, hôpitaux, gouvernementaux et d’initiatives pharmacies, boulangeries, écoles, privées : barrage de SOUBRÉ, eau et électricité et téléphonie. Société Internationale de Plantations 9 LES INCONTOURNABLES DE LA NAWA La NAWA regorge de surprises, à découvrir sans modération. Les chutes de la NAWA de retraite spirituelle. Les initiés, (SOUBRÉ) garants de la tradition, y effectuent Ce site prestigieux a donné son nom des rituels et communiquent avec le à la Région. En pleine nature, sur le génie protecteur appelé la NAWA. fleuve Sassandra, les chutes de la Celui-ci représente «la mère NAWA permettent d’admirer des protectrice» de laquelle dépendent cascades rocheuses pittoresques, le succès personnel des natifs, entourées d’une végétation luxuriante. l’abondance et la fécondité. Ce caractère La force des chutes les rend sacré donne au lieu une forte valeur audibles jusque dans les villages symbolique. environnants, à plusieurs kilomètres de distance. Non loin des chutes Accès sacrées, il existe un espace propice A 3 km du centre ville de SOUBRE, à la pêche et à la baignade, accessible dont 2 km de pistes non bitumées. sans guide. Une courte marche permet d’atteindre Les chutes de la NAWA représentent la chute. avant tout un lieu de pèlerinage et LA NAWA DES DÉCOUVERTES FABULEUSES

10 LES INCONTOURNABLES DE LA NAWA La NAWA regorge de surprises, à découvrir sans modération. Les chutes de la NAWA de retraite spirituelle. Les initiés, (SOUBRÉ) garants de la tradition, y effectuent Ce site prestigieux a donné son nom des rituels et communiquent avec le à la Région. En pleine nature, sur le génie protecteur appelé la NAWA. fleuve Sassandra, les chutes de la Celui-ci représente «la mère NAWA permettent d’admirer des protectrice» de laquelle dépendent cascades rocheuses pittoresques, le succès personnel des natifs, entourées d’une végétation luxuriante. l’abondance et la fécondité. Ce caractère La force des chutes les rend sacré donne au lieu une forte valeur audibles jusque dans les villages symbolique. environnants, à plusieurs kilomètres de distance. Non loin des chutes Accès sacrées, il existe un espace propice A 3 km du centre ville de SOUBRE, à la pêche et à la baignade, accessible dont 2 km de pistes non bitumées. sans guide. Une courte marche permet d’atteindre Les chutes de la NAWA représentent la chute. avant tout un lieu de pèlerinage et

11 LES INCONTOURNABLES DE LA NAWALES INCONTOURNABLES DE LA NAWA

Le Parc national de Taï, Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1982 (BUYO) Situé au Sud Ouest de la Côte l’UNESCO depuis 1982. Il représente d’Ivoire, le Parc national de Taï le refuge de nombreuses espèces couvre une superficie de 5 360 km2. animales : plus de 140 espèces de Dans la NAWA, il couvre les mammifères dont certaines sont départements de BUYO et de MÉAGUI protégées, notamment des et se prolonge au Nord par la hippopotames nains et 8 espèces de Réserve de N’zo. singes à queue. Le Parc national de Taï tire son nom Premier espace intact de forêt de la localité de Taï, qui se trouve ombrophile primaire en Afrique de entre sa limite Ouest et le fleuve l’Ouest, le Parc national de Taï et la Cavally, faisant frontière entre la Réserve de N’zo participent Côte d’Ivoire et le Libéria. également à la lutte mondiale L’ histoire du Parc de Taï commence contre le réchauffement climatique en 1926, lorsque l’administration et permettent de conserver un coloniale créa le « Parc refuge de la écosystème stable pour les cultures région forestière du Moyen et du régionales. Bas Cavally ». À l’origine, il occupait Le Parc est géré par l’Office Ivoirien une superficie de 350 000 hectares, des Parcs et Réserves (OIPR). Son mais il fut de nombreuses fois comité de gestion intègre également amputé. Il prend son nom actuel en la population locale, organisée 1972. En 1973, une partie du parc au travers de l’ Association villageoise (20 000 hectares) est transférée à la de conservation et de développement Réserve de N’zo. (AVCD). Ce parc est la plus grande richesse naturelle de la NAWA, voire de tout Accès l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Par la On peut accéder au Parc national de richesse de sa faune et de sa flore, Taï par BUYO, KPEHIRI ou MÉAGUI. il est recensé sur la liste des Le site est accessible s ur réserves biosphères depuis 1978 et autorisation, en présence d’un guide. sur celle du Patrimoine mondial de

12 LES INCONTOURNABLES DE LA NAWA

La forêt de Grébouho (OKROUYO, 9 kilomètres du village de Gbalebouho)

La forêt sacrée de Grébouho s’étend sœurs du village appellent les sur une quinzaine d’hectares. Elle est singes, afin de leur offrir de la d’une grande richesse par sa nourriture. La nuit, les singes biodiversité, pour sa flore et sa entrent dans le village et s’y faune. Elle accueille 4 espèces de promènent sans entrave. singes qui vivent en harmonie avec la population voisine, qui se fait fort Accès de la protéger. La forêt est On accède au village de Grébouho entretenue par les villageois, pour par une route non bitumée. qui une dégradation de la forêt La forêt de Grébouho est un site serait synonyme de malheur. Du fait sacré et pour cela, il est nécessaire de sa valeur mystique, aucune d’être accompagné d’un guide pour activité agricole et de chasse n’y est s’y promener. permise. Il est important de préserver la La proximité liant les singes de tranquillité et le respect de Grébouho et ses habitants en font l’harmonie entre la population et la un site unique. Chaque soir, deux nature.

13 LES ESSENTIELS DE LA NAWA LES ESSENTIELS DE LA NAWA Le lac artificiel de BUYO (BUYO) Au bord de l’eau Situé dans la ville de BUYO, il Accès occupe les vallées du fleuve La route pour accéder au site est La NAWA est dotée de nombreux points d’eau qui permettent de s’adonner à de multiples activités nautiques : Sassandra. Il couvre une superficie non bitumée. promenades au bord de l’eau, balades en barque ou en pirogue, pêche, visites d’ouvrages d’art ou encore de 65 000 hectares en pleine charge Les abords du lac sont sécurisés et découverte de l’écosystème. (900 km2) et une profondeur surveillés par les agents de sécurité du barrage. Le fleuve Sassandra Le fleuve est d’une importance maximale de 32 mètres. Long de 650 km, il traverse la région capitale pour l’économie. Sa puissance Le lac artificiel est né de la Les zones du lac à proximité du de la NAWA. Son bassin versant a engendré la construction de deux construction du barrage de BUYO, le barrage sont interdites à la pêche, couvre une superficie voisinant barrages (BUYO en 1980 et SOUBRÉ plus grand barrage de Côte d’Ivoire, car les travaux ont creusé les fonds 75 000 km2, dont 62 000 km2 en Côte en 2017, celui de Gribo Popoli est pour qui il constitue une réserve. et le lac y est trop profond, créant Sur le lac se trouvent de multiples des courants. d’Ivoire. Son débit, parmi les plus actuellement en construction) qui îles, de surface réduite. importants de Côte d'Ivoire, varie produisent de l’électricité pour la Le lac abrite une faune aquatique d'après les saisons et suivant les Côte d’Ivoire et certains de ses très variée, de nombreuses variétés années. Son cours est assez voisins d’Afrique de l’Ouest. Il de poissons (capitaine, carpe, irrégulier, avec des parties calmes permet d’irriguer une grande partie « flipper »…), des hippopotames et et des rapides (peu après la ville de de la NAWA, au bénéfice de des alligators. Cette richesse a SOUBRÉ, les rapides Popoli, puis le l’agriculture et apporte d’importantes fortement impacté la population rapide Bidou). ressources halieutiques (machoirons, environnante, notamment au niveau Certains sites, à l’orée des plantations capitaines, grenouilles, écrevisses,... ). des activités économiques et des de cacao, sont particulièrement Ces 3 infrastructures font de la Nawa, habitudes alimentaires. appréciables. Les plantations jouxtent une puissance hydro-électrique Il accueille des activités de pêche et directement le fleuve, ne laissant nationale et sous régionale. un système de transport par pirogue. donc que peu d’espace pour C’est une réserve d’eau pour l’aménagement de plages naturelles. Accès l’agriculture. Quelques bergers Les bords du fleuve accueillent Le fleuve est accessible à tous en y amènent également leur cheptel également quelques zones multiples endroits : SOUBRÉ, BUYO, se désaltérer. aménagées, où se sont développées Oupagui, Boutoubré, Guéagui, Popoli ..., certaines activités commerciales. par des routes bitumées ou des Le barrage de BUYO (BUYO) d’autres départements et pays La végétation jouxtant le fleuve est pistes. Après une période de recherche étrangers par des lignes à haute très dense et porteuse de richesses Seul l’accès à certains sites sacrés débutant en 1977, les travaux de tension. Il a permis de développer pour les habitants. On trouve aussi la peut être réglementé. construction du barrage hydroélectrique une activité de pêche sur le lac présence de crocodiles et d’hippopotames. Mieux vaut éviter les abords du de BUYO ont démarré sur le fleuve artificiel de BUYO. fleuve la nuit car ils sont parsemés Sassandra en 1977. Il a été mis en de rochers et de cavités, non service en 1980 et représente le éclairés. plus grand lac artificiel d’Afrique de l’Ouest. Son bassin versant est de 46 250 km2. Le volume d’eau à la retenue est de plus de 8 milliards de m3. L’ usine est équipée de 3 turbines de 55 MW chacune. Sa centrale hydroélectrique est d’une puissance totale de 15 MW et d’un rendement de 13 m3/km². L’ énergie produite est transportée à ABIDJAN, dans 14 LES ESSENTIELS DE LA NAWA

Le lac artificiel de BUYO (BUYO) Situé dans la ville de BUYO, il Accès occupe les vallées du fleuve La route pour accéder au site est Sassandra. Il couvre une superficie non bitumée. de 65 000 hectares en pleine charge Les abords du lac sont sécurisés et (900 km2) et une profondeur surveillés par les agents de sécurité maximale de 32 mètres. du barrage. Le lac artificiel est né de la Les zones du lac à proximité du construction du barrage de BUYO, le barrage sont interdites à la pêche, plus grand barrage de Côte d’Ivoire, car les travaux ont creusé les fonds pour qui il constitue une réserve. et le lac y est trop profond, créant Sur le lac se trouvent de multiples des courants. îles, de surface réduite. Le lac abrite une faune aquatique très variée, de nombreuses variétés de poissons (capitaine, carpe, « flipper »…), des hippopotames et des alligators. Cette richesse a fortement impacté la population environnante, notamment au niveau des activités économiques et des habitudes alimentaires. Il accueille des activités de pêche et un système de transport par pirogue. C’est une réserve d’eau pour l’agriculture. Quelques bergers y amènent également leur cheptel se désaltérer.

Le barrage de BUYO (BUYO) d’autres départements et pays Après une période de recherche étrangers par des lignes à haute débutant en 1977, les travaux de tension. Il a permis de développer construction du barrage hydroélectrique une activité de pêche sur le lac de BUYO ont démarré sur le fleuve artificiel de BUYO. Sassandra en 1977. Il a été mis en service en 1980 et représente le plus grand lac artificiel d’Afrique de l’Ouest. Son bassin versant est de 46 250 km2. Le volume d’eau à la retenue est de plus de 8 milliards de m3. L’ usine est équipée de 3 turbines de 55 MW chacune. Sa centrale hydroélectrique est d’une puissance totale de 15 MW et d’un rendement de 13 m3/km². L’ énergie produite est transportée à ABIDJAN, dans 15 LES ESSENTIELS DE LA NAWA LES ESSENTIELS DE LA NAWA

Le barrage hydroélectrique de logements, des écoles, un centre de SOUBRÉ, le plus grand barrage santé, un complexe sportif, etc. ; d’Afrique de l’Ouest (SOUBRÉ) • la création de 3 000 à 5 000 Ouvrage pharaonique fièrement emplois sur une période d’au moins dressé sur le fleuve Sassandra, le cinq (5) ans ; barrage hydroélectrique de Soubré • la création d’une zone de pêche, est d'une puissance de 275 MW pour créant ainsi des sources de revenus une production énergétique de 1170 pour les populations ; GWh. C'est le plus grand barrage de • le développement du tourisme par Côte d'Ivoire. L’ aménagement la mise en valeur des chutes de la hydroélectrique de Soubré entre NAWA. dans le cadre du déploiement de la stratégie de développement du Cette infrastructure a bénéficié d’un potentiel hydroélectrique du fleuve financement de la part d’Eximbank Sassandra. Les avantages Chine à hauteur d’un coût de 331 socio-économiques induits du milliards de F CFA dont 85% soit projet sont perceptibles dans divers 239 milliards F CFA pour la partie domaines comme l’urbanisation, chinoise et 15% soit environ 92 l’éducation, la santé, la pêche, milliards pour la partie ivoirienne. l’emploi des jeunes, etc. Le barrage Le barrage de Soubré a été contribue à la réduction de la inauguré le 2 novembre 2017 par le pauvreté, au développement Président de la République, SEM durable et à une meilleure Alassane OUATTARA. intégration socio-économique de la population rurale vivant le long du Accès fleuve Sassandra par : Sur demande, une visite du site peut • la facilitation de l’électrification être organisée. des villages ; • la construction d’infrastructures telles que des marchés, des Source: www.gouv.ci

Le lac de MAYO (MAYO) Un lac artificiel privé de 4 hectares a été aménagé pour la culture du riz irrigué et la culture maraichère. On peut également y pêcher.

16 LES ESSENTIELS DE LA NAWA LES ESSENTIELS DE LA NAWA AGROTOURISME DANS LES PLANTATIONS

Les richesses agricoles de la NAWA se dévoilent par la visite des plantations les plus accessibles, assurant Le barrage hydroélectrique de logements, des écoles, un centre de découverte et dimension pédagogique. L’activité économique de la NAWA est essentiellement tournée vers les SOUBRÉ, le plus grand barrage santé, un complexe sportif, etc. ; cultures d’exportation et, pour certaines localités comme GUEYO, les cultures vivrières. Ces activités emploient d’Afrique de l’Ouest (SOUBRÉ) • la création de 3 000 à 5 000 la grande majorité de la population et elles sont la principale ressource de la région. Ouvrage pharaonique fièrement emplois sur une période d’au moins Elles rythment la vie des populations. Les cultures sont organisées pour la majeure partie sur une échelle dressé sur le fleuve Sassandra, le cinq (5) ans ; individuelle ou villageoise, dans des structures coopératives, elles-mêmes étant regroupées au sein de barrage hydroélectrique de Soubré • la création d’une zone de pêche, fédérations. Les exploitations appartenant à des groupes industriels sont généralement plus est d'une puissance de 275 MW pour créant ainsi des sources de revenus étendues et plus modernes. Ce sont davantage des populations allogènes qui se sont installées dans la région une production énergétique de 1170 pour les populations ; pour travailler au coeur des plantations, en provenance du reste de la Côte d’Ivoire et des pays voisins. GWh. C'est le plus grand barrage de • le développement du tourisme par Côte d'Ivoire. L’ aménagement la mise en valeur des chutes de la hydroélectrique de Soubré entre NAWA. Le cacao dans le cadre du déploiement de la Le cacao représente la principale Les différentes étapes réalisées sur stratégie de développement du Cette infrastructure a bénéficié d’un activité agricole la NAWA. Les les plantations sont la cueillette des potentiel hydroélectrique du fleuve financement de la part d’Eximbank cultures sont organisées en c abosses, l’écabossage, la Sassandra. Les avantages Chine à hauteur d’un coût de 331 coopératives et présentes sur une fermentation des fèves, le séchage, socio-économiques induits du milliards de F CFA dont 85% soit grande partie du territoire de la l’ensachage et le stockage. projet sont perceptibles dans divers 239 milliards F CFA pour la partie NAWA, notamment dans les Les plants de cacao sont mis en terre domaines comme l’urbanisation, chinoise et 15% soit environ 92 départements de SOUBRÉ et entre mai et juin, lorsque la saison l’éducation, la santé, la pêche, milliards pour la partie ivoirienne. MÉAGUI. Les jeunes plants se trouvent des pluies est bien entamée. l’emploi des jeunes, etc. Le barrage Le barrage de Soubré a été à MÉAGUI, BUYO et OKROUYO. La récolte principale de cacao contribue à la réduction de la inauguré le 2 novembre 2017 par le Les plantations de cacao représentent s’effectue en général entre les mois pauvreté, au développement Président de la République, SEM une superficie en production de de septembre et d’octobre et peut durable et à une meilleure Alassane OUATTARA. 480 000 hectares. 35% des cultures s’étendre jusqu'en janvier-mars. intégration socio-économique de la sont dédiées au cacao clonal (dit La récolte s’effectue principalement population rurale vivant le long du Accès “Mercedes”), le restant étant utilisé de manière traditionnelle, avec de fleuve Sassandra par : Sur demande, une visite du site peut pour le cacao tout venant. petits outils. • la facilitation de l’électrification être organisée. des villages ; • la construction d’infrastructures telles que des marchés, des Source: www.gouv.ci

Le lac de MAYO (MAYO) Un lac artificiel privé de 4 hectares a été aménagé pour la culture du riz irrigué et la culture maraichère. On peut également y pêcher.

17 AGROTOURISME DANS LES PLANTATAGROIONTOS URISME DANS LES PLANTATIONS

Le palmier à huile L’ hévéa Sa culture est également très L’ hévéaculture est une des principales importante dans la NAWA, et ressources exportées de Côte d’Ivoire, notamment dans les cantons de qui se positionne au rang de grands Guibouo (vers OKROUYO et Ottawa), producteurs de caoutchouc naturel. et de Kodia (GUEYO). Le volume L’ hévéa est la troisième grande d’huile de palme produit est de plus culture développée dans la NAWA, de 40 000 tonnes par an environ. notamment à Lessiri, MÉAGUI, Le palmier à huile est cultivé pour MAYO et Yacoulidabouo. l’huile de palme, extraite de la L’ exploitation est réalisée dans des pulpe du fruit et pour l’huile de plantations, soit villageoises palmiste, extraite de l’amande. traditionnelles, soit industrielles (notamment celles du groupe L’ huile de palme est aujourd’hui le SAPH). Il existe à Yacoulidabouo second corps gras d’origine et à MAYO deux usines de végétale dans le monde après transformation de la sève d’hévéa l’huile de soja. Un palmier à huile en latex. donne des fruits douze mois sur L’ hévéa produit du latex dix mois sur douze, deux fois par mois, et peut douze, de janvier à octobre. produire jusqu'à 25 à 35 ans. La majorité des transactions se fait Néanmoins, les hévéas peuvent par virement bancaire, via des être théoriquement saignés tout au grands groupes comme la Société long de l’année. Internationale de Plantation et de Finance de Côte d’Ivoire (SIPEF-CI). Sur demande, il est possible de visiter : - le Centre national de Recherche Agronomique (CNRA) à SOUBRÉ - d es plantations de cacao (SOUBRÉ, MÉAGUI) - une plantation de riz et l’usine de transformation du riz Oncle BAUZA (MAYO) - des plantations agroindustrielles de palmier à huile de la SIPEFCI (Ottawa, à 60 km d’OKROUYO sur pistes non bitumées). - des plantations d’hévéas (Yacolidabouo, à 20 km de SOUBRÉ)

18 PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Les monts Trokoi (OKROUYO, ces panthères, ce qui expliquerait la à une dizaine de kilomètres dangerosité et donc l’interdiction tacite de s’y rendre. Certains du village de Gbalebouo) prétendent également avoir déjà pu Ce site encore préservé est d’une observer des lumières et des grande beauté. Les monts Trokoi fumées venant d’un village mystique s’étendent sur 5 kilomètres et implanté en haut des monts ou dus seraient hauts de 500 mètres. à la présence d’un génie. Entourés de zones de peuplement sur ses flans et dans la vallée Accès attenante, les monts Trokoi ont une Par une piste non bitumée, puis par forte valeur mystique et historique un chemin praticable uniquement pour ces habitants. La légende par les motos ou les piétons. voudrait que son sommet ait été Le site étant sacré, il est nécessaire h abité par un génie, appelé d’être accompagné d’un guide pour «Dogbozizré», et des panthères, qui se rendre au sommet du mont. ont assuré la protection des La zone doit être évitée la nuit. habitants. Il serait encore habité par

19 VIVRE LA VILLE

Yacolidabouo l’abri de tous besoins primaires, (20 km de SOUBRÉ) chaque individu y vivant. Le projet place au cœur de sa réussite Village-école de plus de 7 000 âmes, l'éducation, la formation, l’éradication Yakolidabouo s’est fondé sur une de la mortalité en couche, la famille, véritable stratégie d'éradication de l'augmentation du budget des la pauvreté, en fonction des besoins ménages et la participation à la clairement identifiés des populations, gestion de la société. de leurs priorités et de leurs Yakolidabouo bénéficie d’une usine spécificités. Un véritable modèle de de transformation du latex. développement endogène qui met à

MAYO (50 km de SOUBRÉ) Village natal de Charles Bauza DONWAHI, Président de l’Assemblée nationale et Ministre de l’Agriculture et de la Coopération sous Félix HOUPHOUET-BOIGNY, MAYO est empreinte de sa vision et de sa mémoire. Erigée en commune après sa mort, on y décèle sa volonté d’aménagement et de développement. Vous pourrez vous attarder à l’Eglise conçue par l’architecte Guillaume KOFFI, vous recueillir au caveau de la famille DONWAHI et sur les tombes de Marie KORÉ et SERY KORÉ René et admirer les fresques de la salle polyvalente Charles Bauza DONWAHI. Autour du lac, la culture du riz s’est développée générant l’implantation des Grands moulins qui produisent le riz ONCLE BAUZA.

©Ananias Leki Dago 20 VIVRE LA VILLE LES SITES SACRÉS L’ensemble du territoire de la NAWA est jalonné de lieux sacrés, accueillant ou ayant accueilli des «zélés» (des Yacolidabouo l’abri de tous besoins primaires, génies). La plupart de ces sites sont liés à l’eau, les génies aquatiques pouvant apporter des pêches (20 km de SOUBRÉ) chaque individu y vivant. Le projet conséquentes, mais également offrir longévité à ceux qui les implorent. place au cœur de sa réussite Village-école de plus de 7 000 âmes, Les sites sacrés peuvent être des cours d’eau, mais aussi des collines, des forêts, des rochers, et également l'éducation, la formation, l’éradication Yakolidabouo s’est fondé sur une des grottes, des trous, des animaux ou un arbre auquel on prête une puissance surnaturelle, mystique. La de la mortalité en couche, la famille, véritable stratégie d'éradication de sacralisation de ces sites permet d’y réduire toute présence humaine, pouvant s’avérer être une gêne pour le l'augmentation du budget des la pauvreté, en fonction des besoins génie. Tous ces lieux ont fait ou font toujours l’objet de rituels initiatiques et sacrificiels, destinés à présenter ménages et la participation à la clairement identifiés des populations, les requêtes des habitants. C’est pourquoi ils occupent une place importante dans l’histoire et les traditions gestion de la société. de leurs priorités et de leurs de ces populations. Yakolidabouo bénéficie d’une usine spécificités. Un véritable modèle de La croyance des populations de la NAWA en l’existence de forces invisibles, communément appelées « zélé » de transformation du latex. développement endogène qui met à ou génies, censées animer véritablement les différents éléments de l’univers, les lie à ces lieux. Dans la mémoire collective de ces peuples, il fallait absolument composer avec ces génies (forêt, rocher, rivière etc.) pour le maintien de l’ordre social et naturel. Dans ces cultures, les hommes sont reliés à la nature par des liens invisibles qui font que chaque individu par sa conduite, maintient ou compromet l’ordre des choses. Ces croyances, ces lieux et ces pratiques ont eu une place cruciale dans l’histoire et la construction identitaire de ces peuples. La majeure partie de ces lieux sacrés a été progressivement abandonnée et la plupart des sages, gardiens des génies et maîtres des rituels, ont disparu. Une infime partie de la population continue de fréquenter ces sites, souvent en secret.

GRAND ZATTRY Le rocher «Tagro» est un site où se Dans le quartier de Guéyayo, le rendaient les précédentes générations «Gbôbokoré» est un imposant à chaque début d’année avec tam-tams rocher qui abriterait en son sein une MAYO (50 km de SOUBRÉ) et grelots, afin de solliciter le génie panthère. L’ animal pousse des cris Village natal de Charles Bauza DONWAHI, et d’obtenir sa bénédiction. lorsqu’un individu se présente devant Président de l’Assemblée nationale et le site. Si une personne habitée de Ministre de l’Agriculture et de la Coopération mauvaises intentions souhaite pénétrer sous Félix HOUPHOUET-BOIGNY, MAYO est dans le village, alors le passage empreinte de sa vision et de sa mémoire. gardé par la panthère se referme. Erigée en commune après sa mort, on y décèle sa volonté d’aménagement et de Non loin, nous trouvons également développement. Vous pourrez vous attarder à le «Lokozoko», une mare sacrée. l’Eglise conçue par l’architecte Guillaume Dans le quartier de Léguayo, le KOFFI, vous recueillir au caveau de la famille «Dagroukpiyi» est une pierre sacrée DONWAHI et sur les tombes de Marie KORÉ et («pierre de Dagrou» en Bété). SERY KORÉ René et admirer les fresques de Le site est aujourd’hui occupé par la salle polyvalente Charles Bauza DONWAHI. les Sénoufos qui y ont développé des Autour du lac, la culture du riz s’est plantations agricoles. Le «Sérigobo» développée générant l’implantation des était également une pierre sacrée à Grands moulins qui produisent le riz ONCLE l’origine, il abrite aujourd’hui le BAUZA. nouveau marché.

©Ananias Leki Dago 21 LES SITES SACRÉS LES SITES SACRÉS

MAYO OKROUYO Le «Poupou» est un rocher Le village de Kpada abrite les sites présentant un large trou. Le site est sacrés de «Gueutreu» et de situé à 2 km de MAYO, aujourd’hui « Zirigbani ». au milieu des champs de cacao. A Gbalebouho, une grotte abriterait Lorsqu’une personne jette un un pangolin géant (mammifère poulet dans le trou, la voix du génie insectivore édenté dont le corps est en se ferait entendre. partie recouvert d'écailles), le site La rivière «Gbédi» se trouve non sert également de lieu pour loin du «Poupou». Le site lié au effectuer des sacrifices. génie fut particulièrement craint de par sa puissance mystique, mais A Bogréko, le site «Gnébéznakouko» aujourd’hui il est occupé par un accueille des poissons mais entrepreneur Malien qui y également un génie protecteur. La développe une exploitation de légende voudrait que, toutes les poissons personnes qui ont pêché les poissons de «Gnébéznakouko», soient décédées de manière GUEYO étrange. Non loin, la forêt sacrée A Baléko, le « Gnizérébouho » est appelée «Pawé» a la capacité de une pierre qui se trouve à proximité donner le pouvoir de disparaître. d’une marre. Le «Davo» est un rocher logé en hauteur, difficile d’accès, où les femmes se retiraient pour se tisser les cheveux. Le rocher «Otchrôh», génie de la guerre, est sollicité avant les batailles. Les armes lui sont déposées, et récupérées le lendemain. Les guerriers qui découvrent une marque sur leurs armes doivent éviter le combat, sous peine d’y trouver la mort. Les autres sont, eux, contraints de prendre part à la bataille.

Accès La majorité des sites est accessible par des chemins piétonniers. En raison de leur puissance mystique, il est fortement conseillé de s’y rendre accompagné d’un guide. Il faut éviter les déplacements de nuit dans les zones des lieux sacrés.

22 LES SITES SACRÉS

LA NAWA CULTURE D'HIER ET D'AUJOURD'HUI

23 SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA

La production artistique de la NAWA est riche et variée. Elle est dominée par la chanson et la danse, dont les principaux rythmes sont le TOWOULOU, L'ALLOUKOU, LE ZIGLIBITHY, le GBEGBE et le HUEGUE (forme chant-paroles de pleurs ou de louanges à une personnalité). En dépit de quelques variantes linguistiques, le fond culturel est partagé entre les peuples Bété, Bakoué, Kouzié et Godié.

L’ art oratoire sans danses et avec un La NAWA est célèbre pour la accompagnement musical très pratique de l’art oratoire. léger. Cette tradition viendrait à Le parolier est présent dans des l’origine des peuples Gbobouo. manifestations collectives, privées Le parolier utilise tout autant ou publiques, telles que les l’extraordinaire, le mystique que la funérailles, les mariages ou les parabole. Il est porteur de manifestations politiques. A cette messages lourds de sens pour la occasion, il fait l’éloge de la collectivité. Son adresse et son personne célébrée. Il s’exprime en expérience captivent l’auditoire et langue Bété la plupart du temps ou permettent à son message d’avoir dans une langue d’initiation, un fort impact auprès de la lorsqu’il s’agit de rituels sacrés. population. Ainsi, il participe à Pour faciliter la compréhension, il est l’harmonisation de la vie en possible d’être accompagné d’un communauté et a en cela un rôle traducteur. social primordial. Le parolier est également le L’ art oratoire est un don, il gardien des récits et des s’apprend par l’observation mémoires. A l’occasion de veillées uniquement et ce depuis l’enfance. nocturnes ou de réunions de Sa transmission n’est donc pas populations, il narre les contes et aisée. Il suscite un intérêt les récits épiques, mythes relativement faible auprès des constructeurs de l’identité collective. jeunes générations. Cette « littérature orale » peut être Il est encore pratiqué dans les déclamée, psalmodiée ou chantée. communes et villages de SOUBRÉ, Il existe pour cela plusieurs LILIYO (KABI Gokou Paul alias exercices de style : WASSAWANNE), Zobodoua (MAYI - le «Wiegweu» : déclamation d’une Anselme), et GRAND ZATTRY poésie élégiaque, non accompagnée (Roger DAKEIA). de musique. Cette pratique est Mêlant des influences de jazz, cet accessible à tous ceux pour qui art a donné naissance à une nouvelle elle suscite l’inspiration. Elle est forme de poésie, soutenue par le particulièrement importante courant « néo-oraliste » : Ernesto lorsqu’il s’agit de proclamer les Djédjé et le Ziglibithy; Jimmy louanges de personnages importants. Gnahoré et le Polihet. -le « Logtoubou Weli », poésie chantée sans support musical mais avec l’intervention de choeurs, lors des deuils, serait issu du Wiegweu. - le « Tohourou » : récit épique déclamé par un masque chanteur. Il est pratiqué de manière sobre, 24 SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA

La production artistique de la NAWA est riche et variée. Elle est dominée par la chanson et la danse, dont les traditionnellement utilisé lors de produire le son et le « séké seké » qui était l’auteur de cette musique ordre de taille décroissant sont principaux rythmes sont le TOWOULOU, L'ALLOUKOU, LE ZIGLIBITHY, le GBEGBE et le HUEGUE (forme funérailles de femmes mortes en pourrait s’apparenter à des nocturne. Mais un initié, du nom de apposés sur l’ouverture et reliés chant-paroles de pleurs ou de louanges à une personnalité). En dépit de quelques variantes linguistiques, le couches. Il existe également un petit castagnettes, une sorte de clochette. Guessou Léhi Guibôneh, aurait par des fils. fond culturel est partagé entre les peuples Bété, Bakoué, Kouzié et Godié. tam tam, dénommé «mounéahi», • Les instruments à vent : Le «vla» est plaidé la cause des habitants Le «kami» s’apparente à une kora dont la caractéristique est une flûte fabriquée avec du bambou auprès du génie, pour que fabriquée en calebasse. Le sans danses et avec un L’ art oratoire d’empêcher les femmes de quitter le de Chine. l’instrument soit adopté par seul « kami » restant sur le plan accompagnement musical très La NAWA est célèbre pour la village. Ainsi, lorsqu’une étrangère Le « logbozézé » s’apparente au cor l’être humain. L’instrument régional, et peut-être même pratique de l’art oratoire. léger. Cette tradition viendrait à visite un village et qu’un de ses de chasse, c’est une sorte de serait ainsi passé de l’abstrait au national, est détenu par Ibo Gnagui, Le parolier est présent dans des l’origine des peuples Gbobouo. habitants tombe amoureux, il peut trompette fabriquée à base de corne physique, du génie à l’homme. au village de Djiré, situé à une manifestations collectives, privées Le parolier utilise tout autant jouer de ce tam-tam afin que d’antilope que l’on découpe à l’aide Le «dôdô» trentaine de kilomètres de ou publiques, telles que les l’extraordinaire, le mystique que la • Les instruments à cordes : funérailles, les mariages ou les parabole. Il est porteur de celle-ci reste dans le village et y d’une machette chauffée et est un arc musical, avec un fil tendu SOUBRÉ. Il n’a encore d’apprenti manifestations politiques. A cette messages lourds de sens pour la choisisse un époux. danslaquelle on fait un trou. entre deux bambous, vulgarisé par pour transmettre son instrument et occasion, il fait l’éloge de la collectivité. Son adresse et son Le tam-tam parleur transmet lui les L’antilope étant difficile à trouver, les le Professeur Bernard ZADI ZAOUROU. son savoir. personne célébrée. Il s’exprime en expérience captivent l’auditoire et messages des génies aux initiés, en derniers fabricants de «logbozézé» Jadis exécuté par les chasseurs La pratique de la musique est une langue Bété la plupart du temps ou permettent à son message d’avoir même temps qu’il dirige les utilisent la corne de bœuf, mais les pour attirer les faveurs des forces caractéristique majeure du peuple dans une langue d’initiation, un fort impact auprès de la danseurs et conduit les danses. Son sons sont différents. Il est aussi appelé autres qu’humaines, ses sonorités Bété, de son histoire et de ses lorsqu’il s’agit de rituels sacrés. population. Ainsi, il participe à rythme définit le message (appel des « gôgui » chez les Bétés de LILIYO. servaient également à éloigner les traditions, et, en cela, elle est un Pour faciliter la compréhension, il est l’harmonisation de la vie en hommes à la construction de Le «gôgui» est parfois utilisé animaux des champs et à indiquer pan important de sa culture. La possible d’être accompagné d’un communauté et a en cela un rôle chemins ruraux ; nom du défunt comme un idiophone1. discrètement l’emplacement de grande variété des instruments traducteur. social primordial. épelé dans un message tambouriné Le «pédou» que l’on trouve dans les l’ennemi en période de guerre. utilisés permettait également à Le parolier est également le L’ art oratoire est un don, il par exemple) et les sons sont environs de Kpada est une suite de M. Djédjé, issu du village de chacun de trouver «son instrument». gardien des récits et des s’apprend par l’observation modulés suivant la tension des flûtes. Il serait considéré comme Yacolidabouo, est en un musicien de La majeure partie des artisans qui mémoires. A l’occasion de veillées uniquement et ce depuis l’enfance. membranes. C’est le cas du tam-tam l’instrument d’un génie. À l’origine, talent et de grande renommée. construisait ces instruments de nocturnes ou de réunions de Sa transmission n’est donc pas parleur appelé « Tiglria ». Le tambour lorsque les populations étaient Le «kléklédji» est une guitare musique traditionnelle a disparue aisée. Il suscite un intérêt populations, il narre les contes et à fente, ou tambour de bois, peut endormies, le génie circulait dans le fabriquée avec du bois taillé de et une partie des instruments avec relativement faible auprès des les récits épiques, mythes transmettre des messages à village et entonnait des airs manière épaisse, où est taillée une eux. Néanmoins, il reste encore jeunes générations. constructeurs de l’identité collective. plusieurs dizaines de kilomètres. Il musicaux. Personne ne savait qui ouverture. De petits bambous en dans certains villages des Il est encore pratiqué dans les Cette « littérature orale » peut être possède des ressources acoustiques «sages», capables de pratiquer, déclamée, psalmodiée ou chantée. communes et villages de SOUBRÉ, insoupçonnables. L’instrument peut mais aucune transmission n’a Il existe pour cela plusieurs LILIYO (KABI Gokou Paul alias être investi d’une valeur hautement lieu avec les jeunes générations. exercices de style : WASSAWANNE), Zobodoua (MAYI symbolique. La déforestation complique l’accès - le «Wiegweu» : déclamation d’une Anselme), et GRAND ZATTRY poésie élégiaque, non accompagnée (Roger DAKEIA). Accompagnant très souvent le au bois nécessaire à leur de musique. Cette pratique est Mêlant des influences de jazz, cet rythme tambourin, les «Sabla» sont fabrication. accessible à tous ceux pour qui art a donné naissance à une nouvelle des petits fruits de la famille des elle suscite l’inspiration. Elle est forme de poésie, soutenue par le cucurbitacées en forme de melon, 1 Un idiophone, ou autophone, est un instrument particulièrement importante courant « néo-oraliste » : Ernesto séchés, recouverts de filets, eux de musique de la famille des percussions dont le lorsqu’il s’agit de proclamer les Djédjé et le Ziglibithy; Jimmy même accrochés de petits os de son est produit par le matériau de l'instrument louanges de personnages importants. Gnahoré et le Polihet. rongeurs, dont la sonorité suit le son lui-même, lors d'un impact produit soit par un -le « Logtoubou Weli », poésie des tambours, au rythme des chants. accessoire extérieur (comme une baguette), soit chantée sans support musical mais Cet instrument accompagne par une autre partie de l'instrument (comme des avec l’intervention de choeurs, lors généralement les sortis de masques. graines sur un filet qui l'entoure). des deuils, serait issu du Wiegweu. Les idiophones présents dans la - le « Tohourou » : récit épique NAWA sont le « kadjo », instrument déclamé par un masque chanteur. fait de plusieurs bois de bambou, qui Il est pratiqué de manière sobre, sont frappés l’un contre l’autre pour 25 SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA traditionnellement utilisé lors de produire le son et le « séké seké » qui était l’auteur de cette musique ordre de taille décroissant sont Les masques valeurs et des règles. Le masque se Les plus connus sont “Sékia” de De par sa puissance mystique, il funérailles de femmes mortes en pourrait s’apparenter à des nocturne. Mais un initié, du nom de apposés sur l’ouverture et reliés Du fait des migrations traditionnelles transforme alors en juge, en prêtre, Gbalagué (le plus ancien et le plus ne peut être porté et gardé que par couches. Il existe également un petit castagnettes, une sorte de clochette. Guessou Léhi Guibôneh, aurait par des fils. et matrimoniales chez les Bétés, il en purificateur et en protecteur du renommé), «Boblai» de GRAND des initiés (principalement des tam tam, dénommé «mounéahi», • Les instruments à vent : Le «vla» est plaidé la cause des habitants Le «kami» s’apparente à une kora est difficile de parler spécifiquement clan. Plus la jupe en raphia, portée ZATTRY et «Guédégrèh» de Tapeoua. hommes, mais certaines femmes dont la caractéristique est une flûte fabriquée avec du bambou auprès du génie, pour que fabriquée en calebasse. Le de masques de la NAWA. par l’initié est grande, plus le Ces masques sont «sortis» lors de dotées d’une puissance mystique d’empêcher les femmes de quitter le de Chine. l’instrument soit adopté par seul « kami » restant sur le plan Néanmoins, il existe une unicité masque est réputé puissant. célébrations traditionnelles, selon avérée peuvent intervenir dans la village. Ainsi, lorsqu’une étrangère Le « logbozézé » s’apparente au cor l’être humain. L’instrument régional, et peut-être même caractéristique des masques Bétés, Les masques encore en activité dans des rituels bien précis et selon la sauvegarde des masques). Lors visite un village et qu’un de ses de chasse, c’est une sorte de serait ainsi passé de l’abstrait au national, est détenu par Ibo Gnagui, dans leur utilisation mais également la NAWA sont le «Gnébohigla», le particularité ou la «fonction» des cérémonies et des danses habitants tombe amoureux, il peut trompette fabriquée à base de corne physique, du génie à l’homme. au village de Djiré, situé à une dans certains aspects physiques. «Dozi», le «Wanni», le « Bavogla » attribuée au masque. Au cours de rituelles, le masque révèle son jouer de ce tam-tam afin que d’antilope que l’on découpe à l’aide • Les instruments à cordes : Le «dôdô» trentaine de kilomètres de La tradition des masques est (masque d’une grande puissance), ces cérémonies mystiques message, qui ne peut être décodé celle-ci reste dans le village et y d’une machette chauffée et est un arc musical, avec un fil tendu SOUBRÉ. Il n’a encore d’apprenti particulièrement répandue dans les l’ «Oziakô», le«Guédégrèh», ou le interviennent également des et compris que par les initiés. choisisse un époux. danslaquelle on fait un trou. entre deux bambous, vulgarisé par pour transmettre son instrument et cantons Gboubouo, Kouzié et «Boblahi» (masque à cornes noires). médiums, entrant en transe pour La question de la transmission des Le tam-tam parleur transmet lui les L’antilope étant difficile à trouver, les le Professeur Bernard ZADI ZAOUROU. son savoir. Bakoué, de par leur proximité avec Par sa proximité avec le pays communiquer avec le génie. Pour masques et de l’initiation des messages des génies aux initiés, en derniers fabricants de «logbozézé» Jadis exécuté par les chasseurs La pratique de la musique est une les Wê : les communes de MÉAGUI, Gnamboua (ISSIA) et Wê, les Bété de éviter les conflits ou interactions jeunes est un sujet sensible, en même temps qu’il dirige les utilisent la corne de bœuf, mais les pour attirer les faveurs des forces caractéristique majeure du peuple BUYO et GRAND ZATTRY, et plus la Sous-préfecture de GRAND entre esprits, le masque n’est pas raison du caractère sacré et danseurs et conduit les danses. Son sons sont différents. Il est aussi appelé autres qu’humaines, ses sonorités Bété, de son histoire et de ses particulièrement les villages de ZATTRY ont adopté la culture du seul à animer une occasion et il sociétal. Avant qu’un quelconque rythme définit le message (appel des « gôgui » chez les Bétés de LILIYO. servaient également à éloigner les traditions, et, en cela, elle est un Gbazioua, Wondeoua, Kréboyo, Zadiao, masque (Gla ou Glé), qui se produit n’est jamais mêlé à d’autres. transmission soit envisagée, il faut hommes à la construction de Le «gôgui» est parfois utilisé animaux des champs et à indiquer pan important de sa culture. La Gougouea, Wonsealy, Tchetaly... au cours des cérémonies funéraires La gestion d’un masque nécessite que l’initié potentiel ait démontré 1 chemins ruraux ; nom du défunt comme un idiophone . discrètement l’emplacement de grande variété des instruments Par nature, le masque constitue une ou à l'occasion des grandes fêtes. une initiation dans la langue et la son intérêt pour le masque, mais épelé dans un message tambouriné Le «pédou» que l’on trouve dans les l’ennemi en période de guerre. utilisés permettait également à œuvre d’art et il peut être associé à région d’origine du masque (Wê ou également qu’on lui prête un par exemple) et les sons sont environs de Kpada est une suite de M. Djédjé, issu du village de chacun de trouver «son instrument». un rite ou un divertissement. Gouro), qui peut parfois prendre certain don dans ce domaine. modulés suivant la tension des flûtes. Il serait considéré comme Yacolidabouo, est en un musicien de La majeure partie des artisans qui Les masques sont sculptés en bois plusieurs années. membranes. C’est le cas du tam-tam l’instrument d’un génie. À l’origine, talent et de grande renommée. construisait ces instruments de et leur jupe est réalisée en raphia. parleur appelé « Tiglria ». Le tambour lorsque les populations étaient Le «kléklédji» est une guitare musique traditionnelle a disparue Dans la NAWA, ce qui fait la à fente, ou tambour de bois, peut endormies, le génie circulait dans le fabriquée avec du bois taillé de et une partie des instruments avec particularité et les valeurs d’un transmettre des messages à village et entonnait des airs manière épaisse, où est taillée une eux. Néanmoins, il reste encore masque est que celui-ci est un « être plusieurs dizaines de kilomètres. Il musicaux. Personne ne savait qui ouverture. De petits bambous en dans certains villages des sacré » en lui-même, au delà de possède des ressources acoustiques «sages», capables de pratiquer, l’individu qui le porte pour l’exécution insoupçonnables. L’instrument peut mais aucune transmission n’a des danses. Le masque incarne un être investi d’une valeur hautement lieu avec les jeunes générations. génie, être insaisissable sans sexe, symbolique. La déforestation complique l’accès sans couleur ni forme. Le masque Accompagnant très souvent le au bois nécessaire à leur sacré se présente donc comme un rythme tambourin, les «Sabla» sont fabrication. médiateur qui fait le lien entre des petits fruits de la famille des l'homme et le monde mystique, le cucurbitacées en forme de melon, 1 Un idiophone, ou autophone, est un instrument monde de Dieu, des génies et des séchés, recouverts de filets, eux de musique de la famille des percussions dont le ancêtres. Son immortalité est la même accrochés de petits os de son est produit par le matériau de l'instrument mémoire vivante de sa communauté, rongeurs, dont la sonorité suit le son lui-même, lors d'un impact produit soit par un et c’est pour cela qu’il fut longtemps des tambours, au rythme des chants. accessoire extérieur (comme une baguette), soit le butin de guerre le plus recherché. Cet instrument accompagne par une autre partie de l'instrument (comme des Il porte le message de Dieu afin que généralement les sortis de masques. graines sur un filet qui l'entoure). celui-ci puisse les diriger, les Les idiophones présents dans la protéger et les divertir. Chaque NAWA sont le « kadjo », instrument masque a un rôle spécifique, une fait de plusieurs bois de bambou, qui fonction qui participe à la régulation ©Ananias Leki Dag o sont frappés l’un contre l’autre pour de la société en transmettant des 26 SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA

Les masques valeurs et des règles. Le masque se Les plus connus sont “Sékia” de De par sa puissance mystique, il Du fait des migrations traditionnelles transforme alors en juge, en prêtre, Gbalagué (le plus ancien et le plus ne peut être porté et gardé que par et matrimoniales chez les Bétés, il en purificateur et en protecteur du renommé), «Boblai» de GRAND des initiés (principalement des est difficile de parler spécifiquement clan. Plus la jupe en raphia, portée ZATTRY et «Guédégrèh» de Tapeoua. hommes, mais certaines femmes de masques de la NAWA. par l’initié est grande, plus le Ces masques sont «sortis» lors de dotées d’une puissance mystique Néanmoins, il existe une unicité masque est réputé puissant. célébrations traditionnelles, selon avérée peuvent intervenir dans la caractéristique des masques Bétés, Les masques encore en activité dans des rituels bien précis et selon la sauvegarde des masques). Lors dans leur utilisation mais également la NAWA sont le «Gnébohigla», le particularité ou la «fonction» des cérémonies et des danses dans certains aspects physiques. «Dozi», le «Wanni», le « Bavogla » attribuée au masque. Au cours de rituelles, le masque révèle son La tradition des masques est (masque d’une grande puissance), ces cérémonies mystiques message, qui ne peut être décodé particulièrement répandue dans les l’ «Oziakô», le«Guédégrèh», ou le interviennent également des et compris que par les initiés. cantons Gboubouo, Kouzié et «Boblahi» (masque à cornes noires). médiums, entrant en transe pour La question de la transmission des Bakoué, de par leur proximité avec Par sa proximité avec le pays communiquer avec le génie. Pour masques et de l’initiation des les Wê : les communes de MÉAGUI, Gnamboua (ISSIA) et Wê, les Bété de éviter les conflits ou interactions jeunes est un sujet sensible, en BUYO et GRAND ZATTRY, et plus la Sous-préfecture de GRAND entre esprits, le masque n’est pas raison du caractère sacré et particulièrement les villages de ZATTRY ont adopté la culture du seul à animer une occasion et il sociétal. Avant qu’un quelconque Gbazioua, Wondeoua, Kréboyo, Zadiao, masque (Gla ou Glé), qui se produit n’est jamais mêlé à d’autres. transmission soit envisagée, il faut Gougouea, Wonsealy, Tchetaly... au cours des cérémonies funéraires La gestion d’un masque nécessite que l’initié potentiel ait démontré Par nature, le masque constitue une ou à l'occasion des grandes fêtes. une initiation dans la langue et la son intérêt pour le masque, mais œuvre d’art et il peut être associé à région d’origine du masque (Wê ou également qu’on lui prête un un rite ou un divertissement. Gouro), qui peut parfois prendre certain don dans ce domaine. Les masques sont sculptés en bois plusieurs années. et leur jupe est réalisée en raphia. Dans la NAWA, ce qui fait la particularité et les valeurs d’un masque est que celui-ci est un « être sacré » en lui-même, au delà de l’individu qui le porte pour l’exécution des danses. Le masque incarne un génie, être insaisissable sans sexe, sans couleur ni forme. Le masque sacré se présente donc comme un médiateur qui fait le lien entre l'homme et le monde mystique, le monde de Dieu, des génies et des ancêtres. Son immortalité est la mémoire vivante de sa communauté, et c’est pour cela qu’il fut longtemps le butin de guerre le plus recherché. Il porte le message de Dieu afin que celui-ci puisse les diriger, les protéger et les divertir. Chaque masque a un rôle spécifique, une fonction qui participe à la régulation ©Ananias Leki Dag o de la société en transmettant des 27 SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA SONORITÉS ET DANSES DE LA NAWA Sons d’aujourd’hui La formation musicale ZAGAZOUGOU s’est formée à SOUBRÉ en 1990. Autour de 15 artistes, chanteurs et musiciens. Elle tire son originalité de la valeurs et des règles. Le masque se Les plus connus sont “Sékia” de De par sa puissance mystique, il Les masques place centrale donnée à l’accordéon. Cet instrument, offert par Charles transforme alors en juge, en prêtre, Gbalagué (le plus ancien et le plus ne peut être porté et gardé que par Du fait des migrations traditionnelles Bauza DONWAHI au retour d’un voyage en France, s’est introduit dans la en purificateur et en protecteur du renommé), «Boblai» de GRAND des initiés (principalement des et matrimoniales chez les Bétés, il musique traditionnelle, aux côtés des percussions et de paroles en Bété. clan. Plus la jupe en raphia, portée ZATTRY et «Guédégrèh» de Tapeoua. hommes, mais certaines femmes est difficile de parler spécifiquement Avec sa musique entrainante, le groupe a conquis la Côte d’Ivoire et les par l’initié est grande, plus le Ces masques sont «sortis» lors de dotées d’une puissance mystique de masques de la NAWA. scènes internationales. Néanmoins, il existe une unicité masque est réputé puissant. célébrations traditionnelles, selon avérée peuvent intervenir dans la caractéristique des masques Bétés, Les masques encore en activité dans des rituels bien précis et selon la sauvegarde des masques). Lors dans leur utilisation mais également la NAWA sont le «Gnébohigla», le particularité ou la «fonction» des cérémonies et des danses dans certains aspects physiques. «Dozi», le «Wanni», le « Bavogla » attribuée au masque. Au cours de rituelles, le masque révèle son RADIO VOIX DE LA NAWA / 89.6 FM / Région de la NAWA La tradition des masques est (masque d’une grande puissance), ces cérémonies mystiques message, qui ne peut être décodé YAKOA / 101.2 FM / SOUBRÉ commune particulièrement répandue dans les l’ «Oziakô», le«Guédégrèh», ou le interviennent également des et compris que par les initiés. YAKOA / 106.7 FM / MÉAGUI commune et sous-préfectures «Boblahi» (masque à cornes noires). médiums, entrant en transe pour La question de la transmission des cantons Gboubouo, Kouzié et RESTEZ MÉAGUI / 100.7 FM / MÉAGUI commune et sous-préfectures Par sa proximité avec le pays communiquer avec le génie. Pour masques et de l’initiation des Bakoué, de par leur proximité avec BRANCHÉS OUYINE / 99.6 FM / YACOLIDABOUO, GRAND-ZATTRY, YABAYO, SOUBRÉ les Wê : les communes de MÉAGUI, Gnamboua (ISSIA) et Wê, les Bété de éviter les conflits ou interactions jeunes est un sujet sensible, en SUR NOS BUYO et GRAND ZATTRY, et plus la Sous-préfecture de GRAND entre esprits, le masque n’est pas raison du caractère sacré et RADIOS LA VOIX DU TAGRO / 93.1 FM / GRAND-ZATTRY commune particulièrement les villages de ZATTRY ont adopté la culture du seul à animer une occasion et il sociétal. Avant qu’un quelconque et sous-préfectures Gbazioua, Wondeoua, Kréboyo, Zadiao, masque (Gla ou Glé), qui se produit n’est jamais mêlé à d’autres. transmission soit envisagée, il faut SAINT-MICHEL / 91.5 FM / GUEYO au cours des cérémonies funéraires La gestion d’un masque nécessite que l’initié potentiel ait démontré Gougouea, Wonsealy, Tchetaly... RADIO BUYO / 106.7 FM / BUYO département Par nature, le masque constitue une ou à l'occasion des grandes fêtes. une initiation dans la langue et la son intérêt pour le masque, mais œuvre d’art et il peut être associé à région d’origine du masque (Wê ou également qu’on lui prête un un rite ou un divertissement. Gouro), qui peut parfois prendre certain don dans ce domaine. LA GASTRONOMIE Les masques sont sculptés en bois plusieurs années. et leur jupe est réalisée en raphia. La sauce « gblogblo » est une La feuille de gombo se trouve Dans la NAWA, ce qui fait la particularité gastronomique de la aisément dans les champs à particularité et les valeurs d’un NAWA. Partie intégrante de l’identité proximité des villages. masque est que celui-ci est un « être de ses populations, cette sauce Ce plat incontournable est servi aux sacré » en lui-même, au delà de représente un savoir-faire spécifique, visiteurs à leur arrivée. Il peut être l’individu qui le porte pour l’exécution légué en héritage aux jeunes dégusté toute l’année dans les des danses. Le masque incarne un générations. zones de SOUBRÉ (Liliyo, Koméayo, génie, être insaisissable sans sexe, Elle est réalisée à base de feuilles MAYO), BUYO et GRAND ZATTRY. sans couleur ni forme. Le masque de gombo pilées, auxquelles on La sauce graine, ou « tikriti », est sacré se présente donc comme un ajoute également un peu de fruit de également appréciée dans la NAWA. médiateur qui fait le lien entre gombo. On fait bouillir cette l'homme et le monde mystique, le préparation avec du sel et de l’eau monde de Dieu, des génies et des jusqu’à totale évaporation. La sauce ancêtres. Son immortalité est la peut être servie avec de la viande ou mémoire vivante de sa communauté, du poisson, ajouté au cours de la et c’est pour cela qu’il fut longtemps cuisson. Elle se conserve durant 3 le butin de guerre le plus recherché. jours sans fermenter. Le plat est Il porte le message de Dieu afin que généralement accompagné de riz. celui-ci puisse les diriger, les Cette sauce est moins gluante que protéger et les divertir. Chaque les sauces «gombo» confectionnées masque a un rôle spécifique, une dans d’autres parties du Pays, avec fonction qui participe à la régulation ©Ananias Leki Dag o ce même gombo. de la société en transmettant des 28 Sons d’aujourd’hui La formation musicale ZAGAZOUGOU s’est formée à SOUBRÉ en 1990. Autour de 15 artistes, chanteurs et musiciens. Elle tire son originalité de la place centrale donnée à l’accordéon. Cet instrument, offert par Charles Bauza DONWAHI au retour d’un voyage en France, s’est introduit dans la musique traditionnelle, aux côtés des percussions et de paroles en Bété. Avec sa musique entrainante, le groupe a conquis la Côte d’Ivoire et les scènes internationales.

RADIO VOIX DE LA NAWA / 89.6 FM / Région de la NAWA YAKOA / 101.2 FM / SOUBRÉ commune YAKOA / 106.7 FM / MÉAGUI commune et sous-préfectures RESTEZ MÉAGUI / 100.7 FM / MÉAGUI commune et sous-préfectures BRANCHÉS OUYINE / 99.6 FM / YACOLIDABOUO, GRAND-ZATTRY, YABAYO, SOUBRÉ SUR NOS RADIOS LA VOIX DU TAGRO / 93.1 FM / GRAND-ZATTRY commune et sous-préfectures SAINT-MICHEL / 91.5 FM / GUEYO RADIO BUYO / 106.7 FM / BUYO département LA GASTRONOMIE La sauce « gblogblo » est une La feuille de gombo se trouve particularité gastronomique de la aisément dans les champs à NAWA. Partie intégrante de l’identité proximité des villages. de ses populations, cette sauce Ce plat incontournable est servi aux représente un savoir-faire spécifique, visiteurs à leur arrivée. Il peut être légué en héritage aux jeunes dégusté toute l’année dans les générations. zones de SOUBRÉ (Liliyo, Koméayo, Elle est réalisée à base de feuilles MAYO), BUYO et GRAND ZATTRY. de gombo pilées, auxquelles on La sauce graine, ou « tikriti », est ajoute également un peu de fruit de également appréciée dans la NAWA. gombo. On fait bouillir cette préparation avec du sel et de l’eau jusqu’à totale évaporation. La sauce peut être servie avec de la viande ou du poisson, ajouté au cours de la cuisson. Elle se conserve durant 3 jours sans fermenter. Le plat est généralement accompagné de riz. Cette sauce est moins gluante que les sauces «gombo» confectionnées dans d’autres parties du Pays, avec ce même gombo.

29 LES ECRIVAINS DE LA NAWA La Région de la NAWA compte des écrivains, dont la renommée fait sa fierté. Bernard ZADI ZAOUROU (1938-2012) Connu également sous le nom de BOTTEY ZADI ZAOUROU, le talent de cet écrivain a largement dépassé les frontières de la Côte d’Ivoire. Né à SOUBRE en 1938, il devient d’abord enseignant chercheur puis il s’engage en politique et s’adonne à l’écriture. Bercé par les paroliers de sa région, il en reprendra la philosophie au sein de contes chargés de grandes valeurs morales. Cet auteur engagé dans la cause féministe, également musicien et poète, a donné aux femmes l'image de guerrières intrépides et relancé la question de la fragilité du pouvoir masculin. Bernard ZADI ZAOUROU est également connu pour être le théoricien du Didiga, une esthétique qui se décline sur le plan artistique comme le récit des prouesses d'un héros chasseur nommé Djergbeugbeu et sur le plan philosophique comme l'art de l'impensable. Les images de Didiga sont souvent utilisées dans les contes traditionnels de la NAWA. Il occupera le poste de Ministre de la Culture dans le Gouvernement de Daniel KABLAN DUNCAN de 1993 à 2000 et s’éteindra à ABIDJAN le 20 mars 2012. Ses principaux écrits sont les recueils de poésie Fer de lance (1975, 1984), Les quatrains du dégoût (2008) et les pièces de théâtre, La Termitière (1984) et La guerre des femmes (1985) et les études critiques Visage de la femme dans la société africaine (1972) et Rites funéraires et intégration nationale du pays bété (1974).

JOACHIM BOHUI DALI (1953-1993) Ce poète et philosophe ivoirien originaire de SOUBRE est considéré comme l’un des disciples les plus doués de Bernard ZADI ZAOUROU. Mentor des poètes néo-oralistes, il laisse à la postérité deux œuvres poétiques d’une grande densité : Maiéto pour Zéki (1988) qui reprend le mythe Bété de la guerre des femmes et Kostas Georgiu ou la Chanson du péril mercenaire (1991), qui annonce la chute de l’apartheid en Afrique du Sud et la réconciliation entre blancs et noirs. Cet ouvrage lui vaudra l’appellation de «Démiurge à la vision prophétique». Membre actif du Front Populaire Ivoirien (FPI), il a signé plusieurs articles dans Les Cahiers du Nouvel Esprit, revue du FPI dont L’État obscène où il dénonce l’arrestation de Laurent GBAGBO - alors chef de l’opposition - incarcéré en 1992, à la suite d'une marche de protestation violemment réprimée par le pouvoir en place.

30 LES ECRIVAINS DE LA NAWA LES ECRIVAINS DE LA NAWA La Région de la NAWA compte des écrivains, dont la renommée fait sa fierté. FATOU KEÏTA (1955 - ) Née à SOUBRE, elle effectue ses études en France, en Bernard ZADI ZAOUROU (1938-2012) Angleterre et aux États-Unis. Elle devient docteure, Connu également sous le nom de BOTTEY ZADI enseignant-chercheur, à la faculté d'anglais de ZAOUROU, le talent de cet écrivain a largement dépassé l'université HOUPHOUET-BOIGNY d’ABIDJAN. les frontières de la Côte d’Ivoire. Né à SOUBRE en 1938, Spécialiste de civilisation britannique, elle fut doyenne de il devient d’abord enseignant chercheur puis il s’engage cette faculté. Essentiellement auteure de nouvelles pour en politique et s’adonne à l’écriture. Bercé par les enfants, son premier roman, Rebelle (1988), aborde le paroliers de sa région, il en reprendra la philosophie au sujet complexe de l’excision. Elle a également écrit Le coq sein de contes chargés de grandes valeurs morales. Cet qui ne voulait plus chanter (1999), Et l'aube se leva (2006) et auteur engagé dans la cause féministe, également La petite pièce de monnaie (2011). musicien et poète, a donné aux femmes l'image de guerrières intrépides et relancé la question de la fragilité du pouvoir masculin. Bernard ZADI ZAOUROU est également connu pour être le théoricien du Didiga, une esthétique qui se décline sur le plan artistique comme le récit Professeur Bruno GNAOULE OUPOH des prouesses d'un héros chasseur nommé Djergbeugbeu et sur le Originaire de Kipiri, dans la Sous-préfecture de GRAND plan philosophique comme l'art de l'impensable. Les images de Didiga ZATTRY, il est enseignant à l’université de sont souvent utilisées dans les contes traditionnels de la NAWA. ABIDJAN-Cocody, au département des Lettres modernes. Il occupera le poste de Ministre de la Culture dans le Gouvernement de Auteur de deux romans, En attendant la liberté (1982) et Pour Daniel KABLAN DUNCAN de 1993 à 2000 et s’éteindra à ABIDJAN le 20 mars hâter la liberté (1992), il a publié de nombreux articles sur 2012. la littérature ivoirienne écrite et orale, à laquelle est Ses principaux écrits sont les recueils de poésie Fer de lance (1975, 1984), consacré l’ouvrage : La littérature ivoirienne (1998). Les quatrains du dégoût (2008) et les pièces de théâtre, La Termitière (1984) et Il s’intéresse particulièrement à l’histoire littéraire, et La guerre des femmes (1985) et les études critiques Visage de la femme dans la travaille à la constitution d’une banque de données société africaine (1972) et Rites funéraires et intégration nationale du pays bété d’histoire de la littérature de son pays. (1974).

JOACHIM BOHUI DALI (1953-1993) PAULA ODOH (1954 - ) Ce poète et philosophe ivoirien originaire de SOUBRE est considéré comme Née à Zogbodoua, dans la Sous-préfecture l’un des disciples les plus doués de Bernard ZADI ZAOUROU. Mentor des d'OKROUYO, elle est titulaire d'une maîtrise de Lettres poètes néo-oralistes, il laisse à la postérité deux œuvres poétiques d’une modernes de l'université d’ABIDJAN-Cocody. grande densité : (1988) qui reprend le mythe Bété de la Maiéto pour Zéki Educatrice préscolaire formée à l'Institut national de guerre des femmes et ou la Kostas Georgiu Chanson du péril mercenaire formation sociale d'ABIDJAN, elle est aujourd'hui (1991), qui annonce la chute de l’apartheid en Afrique du Sud et la Inspecteur d'éducation spécialisée en service à la réconciliation entre blancs et noirs. Cet ouvrage lui vaudra l’appellation de Direction régionale des Affaires sociales des «Démiurge à la vision prophétique». Membre actif du Front Populaire Lagunes-ABIDJAN Sud. Soaka, la petite esclave est son Ivoirien (FPI), il a signé plusieurs articles dans , Les Cahiers du Nouvel Esprit premier ouvrage. Ce recueil de dix contes revue du FPI dont où il dénonce l’arrestation de Laurent L’État obscène pédagogiques propose une réflexion sur la GBAGBO - alors chef de l’opposition - incarcéré en 1992, à la suite d'une méchanceté, le mensonge, le travail des enfants ou marche de protestation violemment réprimée par le pouvoir en place. encore la trahison. Il poursuit le combat mené par son ONG Femme de demain contre toutes les formes de maltraitance à l’encontre de la petite fille.

31 LES ECRIVAINS DE LA NAWA LES ECRIVAINS DE LA NAWA

Marie-Louise OUTOHOURI KAMAGATE Originaire de Kpada, village situé dans la Sous-préfecture d’OROUYO, elle est fondatrice de l’école internationale Espoir des mamans et présidente de l’ONG Maison Africaine de Vie Intérieure pour Enfants (M.A.V.I.E). Elle publie en 2013 son premier ouvrage intitulé Zadi Zaourou chez les tout-petits. Il relate le passage du célèbre Professeur dans un établissement scolaire, son accueil par les enfants, l’inauguration de la bibliothèque de l’école et les échanges qui ont permis d’évoquer la prestigieuse biographie de ce dramaturge. Professeur Gragba Christophe WONDJI (1937 - 2015) Originaire de SOUBRE, cet ancien opposant à Félix HOUPHOUËT-BOIGNY appartient aux intellectuels africains. Premier Agrégé d'Histoire en Côte d'Ivoire, il a été Directeur du département Histoire à l'université nationale de Côte d'Ivoire, Directeur des projets d’Histoire de l’Afrique à l’UNESCO et membre de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD). Il a été fait Commandeur de l’Ordre National à titre posthume par la grande Chancellerie de Côte d’Ivoire. Il a dirigé la rédaction de L'histoire générale de l'Afrique et publié plusieurs ouvrages dont La Côte Ouest, du Sénégal à la Côte d'Ivoire.

LES JEUX Les jeux traditionnels étaient répandus Le «léki» (signifiant «le fer») est sur une grande partie du territoire quant à lui, un jeu mêlant force et de la NAWA, et plus généralement adresse. Une équipe doit faire du territoire Bété. Aujourd’hui, certains passer un clou à travers une écorce en ont gardé la mémoire, notamment de bananier, déposée sous une dans le canton d’OKROUYO. légère couche de sable. L’équipe Le plus connu des sports Bété est adverse tente de contrer le lancer appelé le «legbé» ou «tokobé». avec des morceaux de bambous. C’est une sorte de badminton qui se Ces jeux sont le reflet d’une époque joue entre deux individus munis de aujourd’hui révolue, utilisant des raquettes en bois, qui se renvoient matériaux locaux et permettant un volant constitué de la base d’un l’éducation et l’éveil des plus jeunes épi de maïs, de feuille de palmiers (stratégie, adresse, force,...). Ils ou de caoutchouc, sur laquelle sont rép ondent en effet aux fixées 3 plumes. préoccupations de la société Le «gbah» est davantage un jeu de traditionnelle Bété et à ses stratégie, opposant deux camps. principales activités (phénomène S’apparentant à un jeu de dames guerrier, chasse en forêt, ...). géant, il est installé sur un terrain À ce titre, dans leur spécificité, ils plat, avec des piquets en bambou participent de l’édification d’une penchés en guise de pions (21 pour identité sociale et sociétale. chaque joueur).

32 HISTOIRES DE LA NAWA

33 LES LÉGENDES DE LA NAWA

SOUBRÉ MAYO Ses premiers habitants se sont Le totem de MAYO aurait pour installés vers 1890 aux abords de la origine une histoire d’amour entre NAWA, appelé aujourd’hui fleuve un fils de MAYO et une jeune fille Sassandra. Ils vivaient de la chasse et originaire du village de Bakayo. La de la pêche. En 1903, le fleuve jeune fille aurait demandé à son Sassandra, voie de communication prétendant de suivre ses principes, fluviale de prédilection, permettait afin de pouvoir l’épouser. Le jeune aux explorateurs de parcourir la homme adopta donc le totem de son Région. Le poste de Guideko (actuel épouse, l’escargot. Depuis ce temps, Yabayo) fut transféré à SOUBRE non les enfants de MAYO ne mangent loin de ce cours d’eau. Une colonne plus d’escargot, à l’exception des fils française à la recherche de du village de Lebotroa qui, en réalité, l’implantation d’un chef-lieu ne sont pas issus de la tribu MAYO. rencontra deux pêcheurs du village Leur présence dans le de Soubouo. Interrogés sur le nom du regro upement des villages lieu, ils répondent paniqués et en s’explique par l’ouverture de Charles guise de mise en garde : «Bêlê Sôbli» Bauza DONWAHI qui accepta d’associer qui signifie en langue Bété, «Nous ne ses voisins au projet de développement sommes pas que deux». C’est de la de MAYO. déformation de cette réponse qui vient l’appellation de SOUBRÉ. GRAND ZATTRY Malgré l’absence de son frère DAGROU Maurice, détenu à la prison de YAMOUSSOUKRO avec d’autres figures politiques ivoiriennes, dont Charles Bauza DONWAHI, ZOUZOUA Gbagodou Ouguéhi Augustin ne baissa pas les bras. Il poursuivit son œuvre de réunification des cinq villages frères. Ils décidèrent de s’installer sur un site neutre et devaient trouver un nom qui soit unificateur. Tous furent d’accord pour porter le nom de leur tribu, Zattry. Et c’est au final la réunion de tous les frères zattrois qui produisit quelque chose de grand comme GRAND ZATTRY. Ce n’est qu’à sa sortie de prison à la fin des années soixante que DAGROU Maurice découvrit les cinq villages frères réunis comme les cinq doigts d’une main. 34 LES LÉGENDES DE LA NAWA

BUYO L’ histoire de BUYO forme un diptyque Pour les Loblé, le nom de BUYO entre le peuple Kouzié et les Bété de serait à l’origine «Gbiyo», qui signifie Loblé. La migration des Guéré et des en Bété, fils de panthère. Cet animal Gnamboua sur la rive du fleuve demeure le totem des populations Sassandra aurait donné naissance du village de Gbili dont l’histoire est au peuple Kouzié vivant dans les marquée par l’un de ses fils, Madi villages actuels de Tchétaly et Guéhi. Celui-ci aurait disparu du Wonséaly. Un chasseur d'éléphants village pour se réfugier en brousse. nommé MAZIE Gla Wanda Véto, venu Il aurait été retrouvé dans le creux d'un village d'ISSIA appelé alors d’un bois mort, le corps transformé Loboa, aurait découvert le fleuve en panthère et la tête gardant forme Sassandra. Installé sur les bords de humaine. Il aurait alors signifié à ses ce fleuve, ses descendants parents qu’il ne retournerait plus au constitueront les Bété du canton de village. Depuis ce jour, la panthère Loblé. De la rencontre de ces deux assure la protection des natifs de peuples naquit BUYO. Gbili. Vers 1911, lorsque les explorateurs BOURDE et CANARD Pour les Kouzié, BUYO serait une arrivèrent dans le village de Gbili déformation de «M’biyo», qui signifie (autrefois Gbokoguhé), c’est en leur langue : «J’ai erré et ai TAHUELE Bello, un fils de Madi finalement atterri ici». Kussia, le Guéhi, qui leur offrit l’hospitalité. On seul survivant de sa famille, aurait en conclut que la déformation de prononcé cette parole en arrivant sur « Gbiyo » en BUYO est issue de cette le fleuve Sassandra, après une rencontre. longue marche, sans doute à la recherche d’un lieu pour s’installer. Même s’il existe des divergences Il aurait été le premier occupant de dans le récit de chacun de ces deux cet endroit appelé aujourd’hui BUYO. peuples frères, «M’biyo» pour l’un et Selon les croyances des Kouzié, les « Gbiyo » pour l’autre, tous deux esprits seraient les vrais s’accordent sur l’existence d’un propriétaires de la terre. En puissant pacte qui les lie, prévenant conséquence, le franchissement de ainsi toute guerre entre eux. la frontière qui sépare ces deux Cohabitant fraternellement sur un mondes est dangereux. C’est même territoire, cette diversité pourquoi une portion de forêt vierge culturelle est perçue comme une appelée «forêt sacrée» est réservée richesse dans le département. à ces esprits à proximité du village, ce qui permet également la sortie des masques.

35 LES LÉGENDES DE LA NAWA LES LÉGENDES DE LA NAWA

MÉAGUI GUEYO Le nom de cette localité signifie en Les autorités traditionnelles langue Bakoué «le village des racontent que l’origine de GUEYO descendants de Mé». Mé est le nom remonte à la rencontre avec le de l’ancêtre et Agui veut dire «les colon. Il demanda aux quelques enfants de». Mé et ses enfants personnes restées au village ce vivaient autrefois en bonne jour-là, puisque la plupart d’entre intelligence avec les Bétés de eux étaient au champ, quel était le Gbalebouo. Un jour, suite à des nom de leur village. L’interrogation mésententes, les deux peuples du visiteur fut comprise autrement durent mettre un terme à leur et il reçut de la part des villageois la cohabitation. Et puisqu’ils étaient en réponse suivante : «Aguéï youha» nombre inférieur, Mé et ses enfants («Ce sont les enfants d’Aguéï»). Le prirent la fuite, aidés dans leur colon écrivit ce qu’il entendit. Et ce traversée du fleuve Sassandra par un qu’il entendit fut GUEYO. génie. Celui-ci se transforma en Les enfants d’Aguéï seraient issus silure géant qui permit à Mé et ses du pays Dida, très exactement de enfants de passer de l’autre côté du Lakota à 52 km de GUEYO. Ils ont fleuve, échappant ainsi à la furie de pour symbole «Douè», un singe l’adversaire. C’est en reconnaissance qu’ils décrivent comme étant noir à à ce génie protecteur, appelé Taouin, la barbe blanche. Depuis le jour où que les enfants de Mé ne mangent ce mammifère aida, en pleine forêt, plus de silure jusqu’à ce jour. La tribu une femme de la tribu à accoucher, de Mé (MEAGUI) est composée de il naquit un pacte entre «Douè» et Téréagui, Nititoagui, Négréagui et les enfants d’Aguéï. Ceux-ci ne Nagboagui. devraient jamais manger la viande Cette localité a connu au cours des de «Douè», leur symbole. À cet dernières années un rapide interdit s’ajoute un second, le cœur développement dû à l’essor de palmier, c’est-à-dire la partie économique de ses ressources centrale du stipe des palmiers. S’il forestières (cacao, café, hévéa) et à arrivait à un enfant d’Aguéï de son organisation socio-politique consommer cette partie du palmier, collégiale qui associe aux prises de il encourait le risque de devenir fou. décisions, allochtones et allogènes. Les terres de GUEYO présentent des ondulations féminines de toute beautbeauté.é Les enfants d’Aguéï sont ssensible es au b eau, au ppoint d’attribuer à un site de la localité le nom de « Gossoko » qui, en langue Godié, veut dire beauté.

36 LES LÉGENDES DE LA NAWA LES MIGRATIONS

La NAWA est un carrefour migratoire, Lors et à la suite de la colonisation, une terre de brassages culturels la population de la NAWA s’est et ethniques. Le peuplement de la enrichie de migrations internes : Région de la NAWA remonte au les Akan, les Sénoufo et les début du XVIIIème siècle avec à Malinké. Enfin, à l’introduction des l’origine, la migration de 2 grands cultures de plantations, de courants migratoires : Nord-Sud nombreux peuples venus des pays en provenance du pays Wê et de la CEDEAO sont arrivés. Est-Ouest en provenance du pays Parallèlement, l’instauration de Bété. travaux forcés dans les champs a Au travers de ces migrations donné lieu au premier grand successives, la NAWA s’est épisode d’exode rural d es peuplée de différentes ethnies populations autochtones. issues du grand peuple Krou: • les Bété sont implantés dans les La colonisation et les cultures Sous-préfectures de BUYO, d’exportation ont forcé la GRAND ZATTRY et OKROUYO. Ils sédentarisation des populations sont présents sur un territoire plus autochtones, dans des communes vaste que la NAWA, dans une comme SOUBRÉ (qui était à grande partie de l’Ouest ivoirien l’origine un fort colonial) ou (Sassandra et Gôh). Les pratiques MÉAGUI (ayant au départ le nom et habitudes culturelles sont de l’entreprise ayant suscité sa similaires, les migrations et les création : Exploitation Forestière et mariages ayant participé à la Agricole de la Côte d’Ivoire, EFACI). transmission et à l’uniformisation Aujourd’hui, certains quartiers en des cultures. gardent les traces. Ainsi, le Les Bétés, primo-habitants de la quartier « Moussayo » du village région, venant de Sassandra, se Bakayo, situé à 5 km de MAYO, sont installés dans 3 villages tient son nom de Moussa, un (Degbayo, MAYO et Gbazébré), Burkinabé chef manœuvre au sein réunis ensuite dans la commune de la société d’exploitation de bois. de SOUBRÉ (à l’origine Soubouo) Les populations autochtones et près du fleuve NAWA, vivant de la allogènes vivent en relative chasse et de la pêche. harmonie, respectant les cultures • les Bakoué sont essentiellement et les traditions de chacun. implantés dans le département de Avec ses nombreuses mobilités, MÉAGUI ; la région a conservé le sens de • les Kouzié sont concentrés dans l’accueil et de l’hospitalité. le département de BUYO ; • les Godié sont présents dans le département de GUEYO.

37 LES FIGURES DE LA NAWA LES FIGURES DE LA NAWA Certains personnages ont marqué l’histoire de la NAWA et font partie intégrante de son patrimoine. Charles Bauza DONWAHI (1926 – 1997) Homme politique figurant parmi les plus respectés GBAKA LEKPA (Vers1900-1952) de Côte d’Ivoire, il est né le 15 janvier 1926 à Zepeoua, Originaire du village de Zakoa, il était chef du canton un quartier de la commune de MAYO. Il est décédé le Gbogbouo, mais également chef suprême de tous les 2 août 1997 à ABIDJAN. cantons de SOUBRE au début du XXème siècle. Ce Durant ses études en Côte d’Ivoire, il aura territoire connut alors une grande prospérité et une d’importantes fonctions syndicales. Puis, après avoir stabilité que garantissait une armée forte. Puissant obtenu deux diplômes d’ingénieur en France, il et doté d’une grande sagesse, GBAKA LEKPA intègre, le groupe CFAO en 1954 où il occupera différentes fonctions de direction, obtenant en 1971 repoussa les frontières du peuple Bété jusqu’au pays le poste de Président Directeur Général (PDG). Bakoué. Il représente aujourd’hui encore, la figure Très attiré par la politique, il participe activement à la emblématique du vaillant guerrier. fondation du mouvement de la Jeunesse du RDA (JRDACI) Section Côte d’Ivoire. Il entre au comité-directeur du PDCI-RDA en 1959, et est appelé à occuper ses premières fonctions publiques en tant que Secrétaire d’état Marie KORE (vers 1912-1953) à l’Agriculture chargé spécialement de la recherche scientifique. En 1961, De son nom de jeune fille ZOGBO CEZA GALO Marie, elle est née dans le il est nommé Ministre de l’Agriculture et de la Coopération. En 1970, il fait village de Gossa. Elle représente une figure historique féminine de la lutte son entrée au Bureau politique du PDCI-RDA et est élu au Parlement. Il devient Membre du comité central du PDCI-RDA à partir de 1990. Son émancipatrice de la Côte d'Ivoire à l'aube de son Indépendance. Femme mandat parlementaire sera régulièrement renouvelé et il occupera de stature nationale, elle fut souvent citée par Félix HOUPHOUËT-BOIGNY successivement diverses fonctions à l’hémicycle notamment, celles de avec RAGGI Anne Marie, Marguerite SACOUM ou Odette YACE pour la lutte Rapporteur général de la Commission des Affaires économiques et menée aux côtés des hommes pour asseoir la naissance du PDCI-RDA. En financières de 1970 à 1980 et Président de la Commission des Affaires décembre 1949, elle prit la tête des femmes en marche vers le palais du sociales et culturelles de 1980 à 1990. Il devient Vice-président de Gouverneur PÉCHOUX et la prison de GRAND BASSAM pour exiger la l’Assemblée nationale en 1990, puis prend la Présidence de cette même institution, le 5 janvier 1994. libération de leurs maris, dont son compagnon SERY KORE René, Resté toujours très attaché à sa région, Charles Bauza DONWAHI fut le responsables politiques au PDCI-RDA, emprisonnés sans jugement, par réalisateur et le maître d’œuvre de nombreux équipements à SOUBRÉ et les forces coloniales. Figurant parmi les premières amazones et pilier MAYO, dans le souci de participer au développement économique incontournable de l'histoire politique, on trouve son effigie sur un billet de et social. banque de 1000 FCFA mis en circulation dans l’espace UEMOA, par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Marcel Zadi KESSY (1936 - ) Né en 1936 à Yacolidabouo, dans le département de SOUBRÉ, Marcel Zadi KESSY fait des études d’ingénieur des techniques d’équipement rural et entame une carrière administrative. Au début des années 1970, il quitte le secteur public ivoirien pour la société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (SODECI). Il en devient Président Directeur Général en 1985. En 1990, il est également nommé Président Directeur Général de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), tout juste privatisée. Président du Conseil Économique et Social (CES) depuis mai 2011, c'est un fervent défenseur d’un management « à l’africaine ». Il est préoccupé par le développement du monde rural, et particulièrement celui de la NAWA. Il prône la participation active des communautés bénéficiaires, à la conception, à la mise en œuvre et à la gestion des équipements collectifs et des projets productifs pour combattre efficacement la pauvreté. Il applique cette vision à son village pour le placer comme un modèle du développement moderne. 38 LES FIGURES DE LA NAWA LES FIGURES DE LA NAWA Certains personnages ont marqué l’histoire de la NAWA et font partie intégrante de son patrimoine. Charles Bauza DONWAHI (1926 – 1997) Homme politique figurant parmi les plus respectés GBAKA LEKPA (Vers1900-1952) de Côte d’Ivoire, il est né le 15 janvier 1926 à Zepeoua, Originaire du village de Zakoa, il était chef du canton un quartier de la commune de MAYO. Il est décédé le Gbogbouo, mais également chef suprême de tous les 2 août 1997 à ABIDJAN. cantons de SOUBRE au début du XXème siècle. Ce Durant ses études en Côte d’Ivoire, il aura territoire connut alors une grande prospérité et une d’importantes fonctions syndicales. Puis, après avoir stabilité que garantissait une armée forte. Puissant obtenu deux diplômes d’ingénieur en France, il et doté d’une grande sagesse, GBAKA LEKPA intègre, le groupe CFAO en 1954 où il occupera différentes fonctions de direction, obtenant en 1971 repoussa les frontières du peuple Bété jusqu’au pays le poste de Président Directeur Général (PDG). Bakoué. Il représente aujourd’hui encore, la figure Très attiré par la politique, il participe activement à la emblématique du vaillant guerrier. fondation du mouvement de la Jeunesse du RDA (JRDACI) Section Côte d’Ivoire. Il entre au comité-directeur du PDCI-RDA en 1959, et est appelé à occuper ses premières fonctions publiques en tant que Secrétaire d’état Marie KORE (vers 1912-1953) à l’Agriculture chargé spécialement de la recherche scientifique. En 1961, De son nom de jeune fille ZOGBO CEZA GALO Marie, elle est née dans le il est nommé Ministre de l’Agriculture et de la Coopération. En 1970, il fait village de Gossa. Elle représente une figure historique féminine de la lutte son entrée au Bureau politique du PDCI-RDA et est élu au Parlement. Il devient Membre du comité central du PDCI-RDA à partir de 1990. Son émancipatrice de la Côte d'Ivoire à l'aube de son Indépendance. Femme mandat parlementaire sera régulièrement renouvelé et il occupera de stature nationale, elle fut souvent citée par Félix HOUPHOUËT-BOIGNY successivement diverses fonctions à l’hémicycle notamment, celles de avec RAGGI Anne Marie, Marguerite SACOUM ou Odette YACE pour la lutte Rapporteur général de la Commission des Affaires économiques et menée aux côtés des hommes pour asseoir la naissance du PDCI-RDA. En financières de 1970 à 1980 et Président de la Commission des Affaires décembre 1949, elle prit la tête des femmes en marche vers le palais du sociales et culturelles de 1980 à 1990. Il devient Vice-président de Gouverneur PÉCHOUX et la prison de GRAND BASSAM pour exiger la l’Assemblée nationale en 1990, puis prend la Présidence de cette même institution, le 5 janvier 1994. libération de leurs maris, dont son compagnon SERY KORE René, Resté toujours très attaché à sa région, Charles Bauza DONWAHI fut le responsables politiques au PDCI-RDA, emprisonnés sans jugement, par réalisateur et le maître d’œuvre de nombreux équipements à SOUBRÉ et les forces coloniales. Figurant parmi les premières amazones et pilier MAYO, dans le souci de participer au développement économique incontournable de l'histoire politique, on trouve son effigie sur un billet de et social. banque de 1000 FCFA mis en circulation dans l’espace UEMOA, par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Marcel Zadi KESSY (1936 - ) Né en 1936 à Yacolidabouo, dans le département de SOUBRÉ, Marcel Zadi KESSY fait des études d’ingénieur des techniques d’équipement rural et entame une carrière administrative. Au début des années 1970, il quitte le secteur public ivoirien pour la société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (SODECI). Il en devient Président Directeur Général en 1985. En 1990, il est également nommé Président Directeur Général de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), tout juste privatisée. Président du Conseil Économique et Social (CES) depuis mai 2011, c'est un fervent défenseur d’un management « à l’africaine ». Il est préoccupé par le développement du monde rural, et particulièrement celui de la NAWA. Il prône la participation active des communautés bénéficiaires, à la conception, à la mise en œuvre et à la gestion des équipements collectifs et des projets productifs pour combattre efficacement la pauvreté. Il applique cette vision à son village pour le placer comme un modèle du développement moderne. 39 LA NAWA AU CŒUR DES TRADITIONS

40 UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE

L’ organisation sociétale même statut. L'âge, le sexe, La société Bété est organisée selon la fonction, l'ascendance paternelle trois fonctions principales : ou maternelle détermine le niveau les guerriers «Kanegnon», les de prestige et de pouvoir. Le « bhiteb » artistes «Srêlé» ( signifiant perfection (chef de famille) domine et les artistique en Gouro) et les gardiens anciens ont plus de pouvoir que les de la tradition « Bagnon ». jeunes. Les neveux utérins «golowan» Géographiquement, ces trois fonctions jouissent de certains privilèges et occupent un espace différent au passe-droits que leur envient leurs sein du village. Autrefois, un village paternels. n'était constitué que d'un seul Il est interdit à un allochtone ou lignage (koussou). allogène de commettre l’adultère Le mode de succession chez les avec une femme autochtone. Toute autochtones est patrilinéaire. personne qui enfreint cette prescription L’ héritage revient au frère aîné du est bannie du village et s’expose à défunt, suite à une décision du la confiscation de ses biens par les conseil de famille. L’héritier a la communautés villageoises. De même, charge des orphelins et de la toute personne non autochtone qui veuve. Ce mode de succession tend commet un crime de sang est bannie. à disparaître au profit de la succession de père en fils. La langue souche des Bété semble être celle parlée à SOUBRÉ. La société Bété n'est pas nobilaire mais elle n'est pas égalitaire non plus. Les individus n'y ont pas le

41 UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE

Le « Bagnon » ou culte de la La gouvernance beauté masculine La société Bété est dotée d’une L’ étymologie du bagnon vient de gestion particulière du pouvoir au sein « Ba », qui qualifie toute personne de la communauté et réprouve ou toute chose présentant une l’arbitraire. Les guerriers, contrairement valeur esthétique et « Gnon », qui à d’autres sociétés, agissaient non signifie homme, dans le sens d'être pas selon leur bon vouloir mais selon humain mâle et adulte par opposition la décision des sages, qui à femme « Wonon» et enfant « Djou représentaient les grandes familles du ou You ». Le bagon, c'est donc village (les doyens de lignage) et qui l'individu de sexe masculin qui par prenaient leur décision en concertation. son aspect suscite un plaisir Ces doyens étaient et sont pour beaucoup esthétique mêlé d'admiration et encore aujourd’hui responsables qui, pour cette raison, est choisi de l’organisation des cérémonies et aux fins de représenter sa de la gestion du foncier. communauté à l'extérieur, au cours Ces habitudes de concertation et de d'une manifestation artistique. prise de décision collégiale, caractéristiques de la société Bété, Ce culte de la beauté et de la force restent une vraie particularité au masculine caractérise les villages niveau national. Ce modèle socio-politique, Bété. Le bagnon est désigné selon appelé « démocratie populaire » ou des critères physiques et moraux « démocratie villageoise » a permis à et est respecté et consulté en la société de développer des outils de raison de sa vie exemplaire. On gouvernance spécifiques, tels que le voue un véritable culte au bagnon. droit à la parole, le vote et la délégation Mais si les qualités physiques de pouvoirs (pour des situations ou des constituent les critères par excellence problématiques inhabituelles). du choix, on exige également du Ainsi, dans un village, chaque prise de bagnon d'autres valeurs. On veut décision est précédée d’une réunion notamment que la beauté extérieure publique où sont conviés les chefs et sous-tende une beauté intérieure représentants de toutes les grandes dont elle ne serait que le signe et familles. Ceux-ci échangent leur point l'expression. Le bel homme se doit de vue puis se retirent pour y réfléchir. aussi d'être une belle âme. Comme La décision est prise soit par vote, soit dans d'autres civilisations africaines, à l’unanimité dans les heures ou jours les Bété ne séparent point le corps qui suivent. Lorsque la décision est de l'esprit, le physique du moral. prise ou lors des discussions, les chefs de famille peuvent s’exprimer librement et/ou critiquer les politiques menées. En cas de force majeure, notamment de guerre ou de conflit, le chef du village peut, avec l’accord des familles, décider de déléguer les pouvoirs de décision à une personne qu’il jugera plus à même de diriger (un chef guerrier par exemple). Mais celui-ci devra s’appuyer, quoiqu’il arrive, sur les sages avant de prendre toute décision entrainant la vie de la communauté. 42 UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE

Les pouvoirs villageois engendrera un autre grand homme. guerriers. Ses délibérations sont de tribu est fait par les chefs de Dans la communauté autochtone, le Le Bété exalte l’héroïsme mais la publiques ou secrètes, selon les village. Le choix est porté sur celui pouvoir n’est pas l’apanage d’une force brute, seule ne suffit pas, il cas. La réalité de pouvoir exécutif qui a une aura charismatique. famille. Il n’est pas héréditaire en faut l’accompagner d’une forte dose est dévolue à ce conseil sous la La tribu est une aire politique, dehors du lignage. Le choix du chef d’intelligence, de courage et de présidence du chef du village. juridique et militaire. Le chef se fait par la voie élective, selon le subtilité. Certaines personnes sont membres préside son conseil qui regroupe mode de démocratie lignagère et - l’éloquence et la maîtrise des us et de ce conseil, en raison de leur les grands notables de la tribu sur la base de valeurs précises. Le coutumes : on s’adresse au chef en fonction : ainsi que les procès relatifs aux chef gère la communauté aves les cas de conflits graves. Son habileté, - Le grand prêtre est chargé de la affaires qui mettent à mal l’ordre représentants de tous les lignages, sa sagacité et sa connaissance protection du village. Il veille au et la sécurité. Lors des guerres membres de la notabilité. approfondie de la culture Bété respect des interdits collectifs. intertribales, la tribu devait peuvent aider dans le règlement des - Le griot traditionnel, véritable manifester sa cohésion avant et Le profil du chef repose sur les conflits. mémoire vivante, a un rôle de pendant les crises. L’ armée de la caractéristiques de : L’ autorité doit être représentative et guide politique. Il possède des tribu est commandée par le plus - l’âge : capital de sagesse dans démocratique. S’il y a la moindre connaissances étendues et sait hardi des guerriers. Le chef de lequel on reconnaît de grandes vertus contestation dans la désignation du exalter l’héroïsme en rappelant tribu est le dépositaire du - la personnalité : attire le respect et successeur, la communauté est des modèles historiques. tam-tam de guerre, symbole de l’admiration, la franchise et la appelée à désigner, par un débat - le crieur public, choisi en raison son pouvoir. sincérité public, son chef. de sa voix, diffuse les informations - la fortune : Le chef doit être d’intérêt public la nuit et à l’aube. Il existe des confédérations de généreux et avoir les moyens de Le chef a un pouvoir viager mais il - les artistes historiens avec le tribus, les cantons, qui sont issues manifester son prestige social et sa peut être contraint à l’abdication ou détenteur du tambour parleur, d'un découpage colonial. Même si générosité à la destitution pour des motifs récitent les devises des grands la conscience confédérale est - la descendance : la qualité de graves tels que l’incapacité, la hommes et le joueur de l'arc manifeste, il n’existe pas de membre d’un bon lignage peut faiblesse, la veulerie, la santé et la musical. pouvoir permanent et centralisé conduire au pouvoir. Pour le Bété, sénilité. La plus haute instance est la tribu, comme pour le village et la tribu. « si la panthère met bas, elle met L’ administration villageoise s’organise désignée par le terme "dikpeu", bas une panthère ». La panthère est autour d’un conseil des anciens est regroupement de plusieurs villages. le symbole de la puissance et du composé des notables représentant Son administration est comparable courage. Un grand homme les lignages et de l’aréopage des à celle du village. Le choix du chef ©Ananias Leki Dago

43 UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE Les funérailles souhaitant se joindre aux pleureuses engendrera un autre grand homme. guerriers. Ses délibérations sont de tribu est fait par les chefs de C’est une cérémonie de grande devant en posséder le «don». Les pouvoirs villageois Symbole de la solidarité exprimée Dans la communauté autochtone, le Le Bété exalte l’héroïsme mais la publiques ou secrètes, selon les village. Le choix est porté sur celui importance pour le peuple Krou et au sein de la communauté, les pouvoir n’est pas l’apanage d’une force brute, seule ne suffit pas, il cas. La réalité de pouvoir exécutif qui a une aura charismatique. qui mobilise toutes les couches sociales. Dans la tradition Bété, hommes se rasent le crâne famille. Il n’est pas héréditaire en faut l’accompagner d’une forte dose est dévolue à ce conseil sous la La tribu est une aire politique, c’est un devoir d’assister aux pendant la période du deuil et tous dehors du lignage. Le choix du chef d’intelligence, de courage et de présidence du chef du village. juridique et militaire. Le chef funérailles de ses proches et portent des tenues noires pour se fait par la voie élective, selon le subtilité. Certaines personnes sont membres préside son conseil qui regroupe d’honorer la mémoire du défunt. marquer leur compassion. Lors - l’éloquence et la maîtrise des us et de ce conseil, en raison de leur les grands notables de la tribu mode de démocratie lignagère et Il revient au neveu du défunt des funérailles, la famille du défunt coutumes : on s’adresse au chef en fonction : ainsi que les procès relatifs aux sur la base de valeurs précises. Le d’accompagner son corps jusqu’au reçoit également des offrandes, cas de conflits graves. Son habileté, - Le grand prêtre est chargé de la affaires qui mettent à mal l’ordre chef gère la communauté aves les cimetière. généralement du riz. sa sagacité et sa connaissance représentants de tous les lignages, protection du village. Il veille au et la sécurité. Lors des guerres A cette occasion, la famille fait Des danses funéraires sont membres de la notabilité. approfondie de la culture Bété respect des interdits collectifs. intertribales, la tribu devait appel à des «pleureuses», qui réalisées, notamment le «zigidi» peuvent aider dans le règlement des - Le griot traditionnel, véritable manifester sa cohésion avant et participent à la préparation de la (danse sacrée où l’on interroge le Le profil du chef repose sur les conflits. mémoire vivante, a un rôle de pendant les crises. L’ armée de la cérémonie, puis accompagnent le mort sur les causes de son décès) caractéristiques de : L’ autorité doit être représentative et guide politique. Il possède des tribu est commandée par le plus défunt par des pleurs, des acrobaties, et des sacrifices sont effectués - l’âge : capital de sagesse dans démocratique. S’il y a la moindre connaissances étendues et sait hardi des guerriers. Le chef de et des scènes de mutilation simulée (une chèvre et une poule si le lequel on reconnaît de grandes vertus contestation dans la désignation du exalter l’héroïsme en rappelant tribu est le dépositaire du (les femmes peuvent aller jusqu’à défunt est un enfant ; un bœuf, une - la personnalité : attire le respect et successeur, la communauté est des modèles historiques. tam-tam de guerre, symbole de s’arracher les cheveux ou s’écorcher chèvre ou une brebis pour un l’admiration, la franchise et la appelée à désigner, par un débat - le crieur public, choisi en raison son pouvoir. avec des tessons de bouteille). adulte). sincérité public, son chef. de sa voix, diffuse les informations Les pleureuses honorent le deuil et Les funérailles sont l’occasion pour - la fortune : Le chef doit être d’intérêt public la nuit et à l’aube. Il existe des confédérations de chantent les éloges du défunt à certaines familles de prouver leur sentiment de solidarité vis à vis de généreux et avoir les moyens de Le chef a un pouvoir viager mais il - les artistes historiens avec le tribus, les cantons, qui sont issues travers le «lougboutou weli». la communauté. Le cérémoniel des manifester son prestige social et sa peut être contraint à l’abdication ou détenteur du tambour parleur, d'un découpage colonial. Même si Cette poésie est chantée sans funérailles bien qu’épuré de générosité à la destitution pour des motifs récitent les devises des grands la conscience confédérale est support instrumental mais avec nombreux rituels jugés aujourd’hui - la descendance : la qualité de graves tels que l’incapacité, la hommes et le joueur de l'arc manifeste, il n’existe pas de l’intervention d’un choeur féminin. Les paroles prononcées et les contraires à la religion, est encore membre d’un bon lignage peut faiblesse, la veulerie, la santé et la musical. pouvoir permanent et centralisé mélodies s’avèrent souvent si assuré et permet la conservation conduire au pouvoir. Pour le Bété, sénilité. La plus haute instance est la tribu, comme pour le village et la tribu. touchantes qu’elles suscitent toute d’une mémoire des savoir-faire « si la panthère met bas, elle met L’ administration villageoise s’organise désignée par le terme "dikpeu", la compassion et la tristesse de ancestraux (danses, chants, joutes autour d’un conseil des anciens est regroupement de plusieurs villages. bas une panthère ». La panthère est l’auditoire. Cette pratique rituelle oratoires..). composé des notables représentant Son administration est comparable le symbole de la puissance et du ne fait pas l’objet d’une les lignages et de l’aréopage des à celle du village. Le choix du chef courage. Un grand homme transmission particulière, les femmes Les religions La NAWA est dominée par 3 courants religieux : les catholiques, les musulmans et les animistes. Les édifices majeurs sont la Grande église catholique à SOUBRE, la Chapelle Saint Charles Borromée à MAYO et l’Eglise catholique Saint Jacques à Yakolidabouo. Les musulmans disposent de la Grande mosquée au quartier Daba Dagnogo à SOUBRE. Les animistes vouent un culte à des divinités dont les pouvoirs seraient dans ©Ananias Leki Dago des cours d’eau, des élévations de terre ou des arbres. Ainsi, les chutes de la NAWA représentent pour les populations de Petit Mayo, un lieu de ©Ananias Leki Dago recueillement et de sanctification. Le fleuve sacré de Goudenounou à Roa et le Mont Trokoï de GRAND ZATTRY, constituent de véritables lieux de dévotion. 44 UNE SOCIÉTÉ BIEN PENSÉE Les funérailles souhaitant se joindre aux pleureuses C’est une cérémonie de grande devant en posséder le «don». importance pour le peuple Krou et Symbole de la solidarité exprimée qui mobilise toutes les couches au sein de la communauté, les sociales. Dans la tradition Bété, hommes se rasent le crâne c’est un devoir d’assister aux pendant la période du deuil et tous funérailles de ses proches et portent des tenues noires pour d’honorer la mémoire du défunt. marquer leur compassion. Lors Il revient au neveu du défunt des funérailles, la famille du défunt d’accompagner son corps jusqu’au reçoit également des offrandes, cimetière. généralement du riz. A cette occasion, la famille fait Des danses funéraires sont appel à des «pleureuses», qui réalisées, notamment le «zigidi» participent à la préparation de la (danse sacrée où l’on interroge le cérémonie, puis accompagnent le mort sur les causes de son décès) défunt par des pleurs, des acrobaties, et des sacrifices sont effectués et des scènes de mutilation simulée (une chèvre et une poule si le (les femmes peuvent aller jusqu’à défunt est un enfant ; un bœuf, une s’arracher les cheveux ou s’écorcher chèvre ou une brebis pour un avec des tessons de bouteille). adulte). Les pleureuses honorent le deuil et Les funérailles sont l’occasion pour chantent les éloges du défunt à certaines familles de prouver leur travers le «lougboutou weli». sentiment de solidarité vis à vis de Cette poésie est chantée sans la communauté. Le cérémoniel des support instrumental mais avec funérailles bien qu’épuré de l’intervention d’un choeur féminin. nombreux rituels jugés aujourd’hui Les paroles prononcées et les contraires à la religion, est encore mélodies s’avèrent souvent si assuré et permet la conservation touchantes qu’elles suscitent toute d’une mémoire des savoir-faire la compassion et la tristesse de ancestraux (danses, chants, joutes l’auditoire. Cette pratique rituelle oratoires..). ne fait pas l’objet d’une transmission particulière, les femmes Les religions La NAWA est dominée par 3 courants religieux : les catholiques, les musulmans et les animistes. Les édifices majeurs sont la Grande église catholique à SOUBRE, la Chapelle Saint Charles Borromée à MAYO et l’Eglise catholique Saint Jacques à Yakolidabouo. Les musulmans disposent de la Grande mosquée au quartier Daba Dagnogo à SOUBRE. Les animistes vouent un culte à des divinités dont les pouvoirs seraient dans ©Ananias Leki Dago des cours d’eau, des élévations de terre ou des arbres. Ainsi, les chutes de la NAWA représentent pour les populations de Petit Mayo, un lieu de recueillement et de sanctification. Le fleuve sacré de Goudenounou à Roa et le Mont Trokoï de GRAND ZATTRY, constituent de véritables lieux de dévotion. 45

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