N°365

08.2018 & wild Warm Road-trip irlandaisCHALLENGE Jeux de plage Mentawai PORTFOLIO TELOS0 1

TALENTS FRANÇAIS

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COLLECTION 2018 SPRING SUMMER Rider Developed, Rider Proven. - Cloudbreak, Fiji #TEAMONEILL

ONEILL.COM SOMMAIRE

07 STARTERS 10 Édito 12 Frame 18 News 22 Social 28 Confessions 30 Surf & Style 106 Jeux 104 Ramollo du cerveau ? Face au spot 26 Le pier d’HB. Insider 60 Talents Le futur tricolore 19/21 se teste. Abonnement 32 Warm & Wild 99 Trip à l’irlandaise. RUBRIQUES 100 Portrait 102 Rencontre 110 Le jour où 48 112 Duke Surf is a crime 88 82 Pas touche aux vagues. Portfolio Nouvelle Deuxième volet de votre lecture estivale. ABONNE-TOI

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COORDONNÉES DU BÉNÉFICIAIRE Oui , je m’abonne 1 an à Surf Session (UNIQUEMENT SI J’OFFRE À UN PROCHE) 9 magazines + 4 suppléments + 1 t-shirt offert pour 59.90 €* REL365 M. Mme Société……………………………………………………………………………………….. Je souhaite recevoir les offres privilèges, les bons plans et les jeux concours de Surf Session Nom / Prénom …………………………………………………………………………… J’autorise Surf Session à communiquer mes coordonnées à ses partenaires pour recevoir leurs bons plans Adresse………………………………………………………………………………………. Code Postal :………………….Ville : ………………………………………………… Téléphone (obligatoire) : ………………….………………….…………………….. *Offre réservée à la France métropolitaine dans la limite des stocks disponibles. Pour tout abonnement en dehors de la E-mail (obligatoire) : ………………….………………….………………….………. France Métropolitaine, rendez-vous sur SHOP.SURFSESSION.COM. En application de l’article 27 de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, les informations sont nécessaires au traitement de votre abonnement. Vous disposez d’un droit d’accès de rectification aux données vous concernant. Sauf opposition formulée par écrit, ces données sont susceptibles d’être communiquées à des organismes tiers SURF SESSION 20 av. Victor Hugo OURS 64 200 BIARRITZ Tél. 05 59 41 70 00 [email protected]

PROPRIÉTAIRE Bruno Ledoux Holding Media SARL

GÉRANT Benjamin Gulet

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Benjamin Gulet CONTRIBUTEURS

RÉDACTEUR EN CHEF Baptiste Levrier [email protected]

RÉDACTION Marc-Antoine Guet [email protected]

DIRECTEUR DU DÉVELOPPEMENT Luc Domenjo [email protected]

DIRECTEUR ARTISTIQUE Emmanuel Batifoulier [email protected]

GRAPHISTES Jeanne Beuvin Geny Larosa Bastien Bonnarme Manuel Olivier Servaire [email protected] Photographe Photographe Claudeville Journaliste Morell William Sanz Embarqué permanent à Partir avec huit jeunes Diicile de devoir renoncer à [email protected] Photographe bord du bateau Addiction surfeurs morts de faim sur se mettre à l’eau quand toutes qui parcourt les archipels un bateau peut virer au les conditions sont réunies. PUBLICITE Dès les premières minutes de Simon hieullen des Mentawai et des Telos, cauchemar... Heureusement, Pollution, zone interdite, ce trip en Irlande, Manuel a [email protected] Geny voit déiler groupe par les vagues aidant, Bastien a arrêtés municipaux, dangers failli renverser le van qui allait groupe des surfeurs aux proils passé suisamment de temps quelconque... L’imagination de Agnès Fontan nous servir de maison pour la [email protected] variés. Pros ou amateurs, le dans l’eau pour shooter huit certains pour nous empêcher semaine à venir... À part ça, photographe indonésien ne des meilleurs espoirs du surf de surfer n’a pas de limite. MARKETING une fois loin du volant et aux laisse rien passer, vissé derrière européen. Le terrain de jeu des Olivier n’a pas ini au poste Alex Charre commandes de sa Red, Manuel son matos quoi qu’il arrive. Il a Mentawai ofre assez d’options mais a enquêté pour vous [email protected] était plus serein. Les images Joao Esteves photographié Kyllian Guérin, pour que l’ennui ne puisse permettre de contourner les de la vidéo du trip seront Sam Piter et Hugo Prins lors s’installer. Un trip intense. obstacles les plus insidieux. RELATIONS PRESSE plus stable que le van dans les de leur trip aux Telos. En colo p.60 Passe par la case prison p.46 Justine Guilbert virages iralandais. [email protected] Derrière le télosbjectif p.74 Toutes options p.32 PHOTOGRAVURE Proilkolor / Anglet [email protected]

IMPRESSION Ganboa / Espagne Issue de forêts gérées durablement MAKING-OF et de sources contrôlées Poligono Borda-berri, 2, 20140 Andoain, Gipuzkoa, Espagne

COMPTABILITE Nadine Gibaud [email protected]

DIFFUSION Gestion des ventes au numéro Agence BOCONSEIL Analyse-Média-Etude Direction Otto Borscha Réglage des ventes : Hindeley Mattard L’heure de la session est arrivée ! Noa Dupouy et Une semaine tout confort qui commence en Pizza time et orage pour Seb Smart. Un anglais en [email protected] Kauli Vaast sont déjà à l’eau p. 56 Irlande. Plus de proximité p. 32. Irlande (p. 32). Tel : 0967320934 (réservé aux marchands de journaux) ABONNEMENTS/BOUTIQUE SURFEURS Abomarque - 05.34.56.35.60 William Aliotti, Seb Smart, Ainara Aymat, Kauli Vaast, Titouan Boyer, Tiago Carrique, Luis Diaz, Noa Dupouy, Kyllian God, Thibault Manson, Nicolas Paulet, Kyllian Surf Session CS 63656 Guérin, Hugo Prins, Sam Piter, Tao Compagnon, Antonio Laureano, Jean Cougny. 31036 TOULOUSE CEDEX 1 COLLABORATEURS En cas de changement d’adresse, envoyez un mail avec vos nouvelles coordonnées à Sylvain Cazenave, Tim Mc Kenna, Joli, Jeff Divine, Éric Chauché, Antony “Yep” Colas, Yannick Le Toquin, Greg Rabejac, Yves Sobanski, Laurent Masurel, [email protected] Damien Poullenot, Ronan Gladu, Bernard Testemale, Bastien Bonnarme, Ben Thouard, Laurent Pujol, Bertrand Portrat, Pascal Dunoyer, Olivier Dezèque, Elisa Routa, Kevin Métallier, David Bianic, Julie Pollet, Renaud Masson, Antoine Justes, Guillaume Arrieta, Robin Guyonnet, Xavier Huart, Olivier Servaire. SURF SESSION SARL B 339 862 872 00035 ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Capital de 37 180 € Johan Ricou, Geny Larosa, Agathe Toman, Clémence Joyet, Manuel Claudeville Morell. Fondateurs : Pierre Bernard Gascogne, Gibus de Soultrait Commission paritaire : 0621 K 88161 ISSN : 0767.7987 Dépôt légal : à parution 9 édito © Cretinon

Onze types

Du rectangle vert au grand bleu, dans une inspiration foot fortuite, retrouvez dans ce numéro onze talents N°365 du surf européen, dont dix français. S’ils ne constituent pas véritablement une équipe, le fait de les suivre 08.2018

CHALLENGE coincés sur un bateau donne une dimension collective à leur aventure. Une vraie vie de groupe s’installe avec Jeux de plage PORTFOLIO wild Surfing is not la routine journalière du surf, des repas et de la récupération, avec toujours les prochaines vagues comme & obsession. Lâcher ces jeunes surfeurs sur des vagues de reef dont ils rêvent toute l’année en courant les Mentawai Warm Warm crimeQUAND SESSION RIME AVEC PRISON irlandais Road-trip TELOS contests tenus dans des conditions moins idéales, c’est l’assurance d’obtenir une performance de haut niveau. 10

TALENTS FRANÇAIS Vous vous en rendrez compte. Des surfeurs en qui beaucoup d’espoirs sont placés, qu’on connaît déjà bien incontournables pour certains alors que d’autres se construisent diféremment. Les chemins sont sinueux pour que chacun - RD 7,50 F: F: parvienne à ses ins. - 365 H - L 19060L METRO : 7.50 € - BEL : 7.80 € - DOM : 8.20 € - PORT.CONT. : 8 € - CAN : 12.99 $ CAD - MAY/A : 8.50 € NCAL/A : 8 € - CAN - POL/A : 1650 CFP NCAL/S : 12.99 $ CAD : 1000 CFP - POL/S 1200 - MAY/A : 7.50 € - BEL 7.80 DOM 8.20 PORT.CONT. METRO

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La question revient souvent face aux talents précoces : et vous, que faisiez-vous au même âge ? À 16 ans, Kauli Vaast se jette dans un tube aussi haut que large à Teahupo’o. Ses congénères étaient encore à l’école, attendant la sonnerie pour filer taper dans un ballon ou partir faire leurs devoirs. « La première grosse vague de sa vie », explique à propos de cet instant le jeune tahitien. Moins gros mais toujours engagé, on le retrouve avec d’autres jeunes surdoués aux Mentawai (p.60). FRAME

Comboland La Sauzaie Sylvain Guionnet

La première vague de la série passe, deux chanceux se détachent de la foule pour se partager le pic de la Sauzaie. Derrière, ceux qui sont restés sur le carreau guettent ce que l’océan leur réserve. Disette, faux espoir, juste une vague isolée ? Fortune, tournée générale, un set de dix vagues déboule ? L’océan Atlantique, parfois, parvient à détendre l’atmosphère tendue d’un line-up surchargé en donnant de quoi surfer à tout ce petit monde. Tout ce qui compte.

14 15 FRAME Benjamin Sanchis Indonésie Manu Miguelez

Quand certains, comme page précédente, partagent le butin, d’autres, comme Sancho, s’en régalent dans leur coin. Le nez vissé sur les cartes, le Landais file à l’anglaise et surfe à l’indonésienne : seul dans le tube, à peine surveillé par l’œil discret de son complice photographe qui le suit comme son ombre. news

À NE PAS MANQUER

CHÂTEAUX DE SABLE 30 juillet au 5 août Glissez cette info à tous les enfants qui érigent des structures plus ou moins élabo- Vans US Open of Suring - CT féminin et QS 10k homme rées sur les plage en ce moit d’août : proitez-en car le sable se fait de plus en plus Kermesse à Huntington Beach rare. Deuxième ressource la plus exploitée sur notre planète après l’eau, le sable sert par exemple pour l’industrie du BTP (200 tonnes de sables par exemple pour 10 au 21 août fabriquer le béton nécessaire à la construction d’une maison) et du pétrole (pour la Tahiti Pro Teahupo'o – CT homme fracturation hydraulique). La Chine consomme 60 % de la production mondiale de sable. Pour répondre à la demande, plages, fonds marins sont exploitées et pil- 11 au 19 août lées, une menace pour nos littoraux mais aussi pour la faune et la lore, le tourisme Caraibos Lacanau Pro et toutes les infrastructures situées sur les côtes. Béton recyclé, verre recyclé, argile, Une des plus vieilles étapes du circuit pro. des alternatives existent qu’il faudra parvenir à utiliser à grande échelle. > Infographie instructive : trademachines.fr/info/sable © WSL

19 août Anglet Surf de Nuit Photo : anglet nuit

21 - 26 août Pro Anglet - QS 1,5K

© Cretinon Au pied du phare, six jours de compétitions.

9 PHRASES... À NE PAS DIRE AVANT D’ALLER SURFER

Y’A TROP C’EST PAS JE VAIS ÇA A L’AIR UN J’ATTENDS AVEC MOINS AVEC PLUS D’APRÈS LES UN CAFÉ DE MONDE, TRÈS CALÉ. CASSER PEU MOU. UN POTE D’EAU, ÇA VA D’EAU, BOUÉES, ET J’Y VAIS. NON ? LE SPOT. ET J’Y VAIS. ÊTRE COOL. CE SERA LA HOULE MIEUX. RENTRE DANS 12 3 4 56 7 28 8 MINUTES. 9

18 Pourquoi 9 ? Parce que c’est le nombre de vagues que tu ne prendras pas si tu réfléchis trop. MADEMOISELLE

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111 news

LECTURE EN CHIFFRES D'ÉTÉ 1 C’EST LA PLACE DE LA MER MÉDITERRANÉE DANS Plusieurs ouvrages intéressants à vous signaler pour lire surf cet été. Com- LE CLASSEMENT DES MERS LES PLUS POLLUÉES AU mençons avec Waterman, biographie exhaustive et foisonnante de Duke MONDE, SELON LA WWF. SI ELLE N’OCCUPE QUE 1 % Kahanamoku (David Davis, Atlantica, 22 €). Le fondateur du surf moderne DU GLOBE, SA CONCENTRATION DE PLASTIQUE EST aura eu une vie comme on n’en fait plus, à la croisée de mutations sociales, QUATRE FOIS PLUS ÉLEVÉE QUE DANS L’ÎLE PLAS- culturelles et sportives d’un autre temps. On retrace minutieusement son par- TIQUE DU PACIFIQUE NORD. cours « aquatique et terrestre » : Hawai’i, la natation, les jeux Olympiques, la promotion du surf, Hollywood, les rencontres marquantes. En prime, Hervé Maniicat, qui a aussi traduit cette biographie, nous ofre un chapitre consacré aux trois passages de Duke en France. Avec Waterman, c’est toute la perspec- 922 tive du surf qui s’ouvre. C’EST LE NOMBRE DE SURFEURS QUI SE SONT MOBI- LISÉS SUR LES PLAGES ISRAÉLIENNES POUR PROTES- TER CONTRE LA DÉCISION D'INSTALLER UN PIPELINE De son côté, Hugo Verlomme publie Demain l’océan (Albin Michel, 22,50 DE GAZ À MOINS DE DIX KILOMÈTRES DE LA CÔTE. €), un recueil optimiste des initiatives pour sauver la mer. Que ce soit par la technologie, la volonté collective ou des tentatives personnelles, les solutions ne manquent pas. Un livre anti-déprime qu’il convient de lire en situation, les pieds dans l’eau.

Enin, notre collaborateur Jérémy Lemarié publie le sobrement intitulé Surf (Arkhé, 21,50 €). Une histoire de la glisse, de la première vague aux Beach Boys, EN BREF précise le sous-titre car on se plonge dans les fondements du surf à Hawai’i et sa dimension sociale et politique. Dans ces pages, le sociologue déroule le il d’une pratique qui peu à peu conquiert le monde : Waïkiki, l’essor du tou- risme, la Californie, la naissance d’une industrie. Un livre indispensable pour # Pierre Rollet devient ambassadeur de la mieux saisir ce qu’est le surf aujourd’hui. marque Surflogic, qui conçoit des accessoires (keySurf locks, Business housses de protection, racks...) #

HurleyL’événement et la Roxy marque Fitness aPendleton rassemblé plus Woolende 1500 personnes Mills ontà Mar - présentéseille. Rendez-vous leur nouvelle le 8 octobre collection à Hossegor # deJohanne boardshorts Defay a rejoint le team Dakine # Cinéastes, vous avez jusqu’au 7 août pour envoyer vos dontcandidatures une partie au London des Surf bénéices Film Festival # iraNeal àPurchase la National et Terry Fitz - Parkgerald Fondation seront chez UWL # Un à la airbnb in du mois pour d’août ! surfeurs, # Du 19 au 24c’est août, le Rip Curl GromSearch fait étape sur l’île d’Oléron # Les Barcelonais de le Jorcaniconcept reprennent du lasite distribution www.ridersbnb.com des planches SuperBrand qui a récemment# devient ouvert ambassadrice son portail pour # laBiarritz marque –Skullcandy Brest en vélo puis Brest – Biarritz en stand up, voilà le déi de Trashgo, superhéros endurant du ramas- sage de déchets #

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Skeleton Bay pour l’histoire Connecté avec... Surréaliste ! Si la gauche de Skeleton Bay n'en n'est pas à son coup d'essai, ZOÉ GROSPIRON la vidéo lâchée sur internet par Koa Smith a fait l’efet d’une bombe. Et Si Zoé Grospiron planchait sur les épreuves de bac il y a encore les images qui ont fait le tour du monde dépassent de loin toutes les autres quelques semaines, cela ne l’empêche de poursuivre son ascen- vidéos de surf vues sur internet. Les côtes africaines dont la Namibie ont été sion. La Roxy Girl s’est récemment illustrée lors du Longboard Pro touchées au début de l’été par un swell mémorable. Résultat ? Pendant plus de Biarritz tout en restant connectée. 2 minutes, Koa Smith s'enile 8 barrels sur la même vague. Une vague qui va dérouler sur plus d'un kilomètre et que le surfeur va surfer à 45 km/h de moyenne. Encore plus dingue, Koa Smith a enchaîné les 8 barrels sans se laisser aspirer pour terminer un ride qu'il n'est pas prêt d'oublier. La plus belle vague de sa vie tout simplement et l’une des plus belles vagues ilmées et difusées sur internet. Cette dernière a cumulé des millions de vues… © Arrieta

Les 3 derniers sites que tu as visité. Le Monde, Le Ponton 03 (wake surf à Annecy) et Surfrider Foundation. Les 3 derniers hashtags employés. Makewavesmovemountains, #Roxy, #Totheocean. Le dernier clip YouTube visionné. Tech N9ne Fragile, Gad Elmaleh et les Bons Profs (pour mon bac). Tes 3 profils Instagram préférés. @keliamoniz, @sjanaelise et @lenyartist. Tes 3 applis favorites. Instagram, WhatsApp et Foodie. La dernière fois que tu as surfé. Sur le lac d’Annecy. TOP 5 La dernière fois qu'on t'a taxé. Les articles les plus du 5/06 au 02/07 C’était à la Côte des Basques. 1. Skeleton Bay : la plus belle vague jamais enregistrée ! La dernière fois que tu as taxé. Il y a plus d’une semaine à la Côte des Basques aussi. 2. Gironde : une Allemande décède après un accident de surf La dernière fois que tu as claimé. 3. Quand vraiment rien ne se passe comme prévu… Je n’ai encore jamais eu l’occasion de claimer. 4. Carnage à Carlsbad La dernière fois que tu as checké ta page Facebook. Hier soir. 5. Lifestyle : vivre dans une tiny house 100 % surf

#SURFSESSIONLOCAL Retrouvez chaque mos sur notre compte Instagram @surfsessionmag les 4 photos sélectionnées parmi toutes celles publiées avec le hashtag #SurfSessionlocal.

@OLIVIER_LEFEVRE_ @JEANMATDR @WATERLENS @CLEMENT_GDB 22 Publi-rédactionnel

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10 choses à savoir sur… Le foil LE FOIL EST À LA MODE ET NE PASSE PAS INAPERÇU. L’AILE, QUI SE PLACE SOUS DIFFÉRENTS TYPES DE BOARDS (KITE, SUP, SURF...), PROVOQUE UNE PETITE RÉVOLUTION SUR LES SPOTS AVEC SON DÉVELOPPEMENT. ENTRE IDÉES REÇUES ET VOL EN SUSPENSION, FAISONS LE TOUR DE LA QUESTION.

2. CHOIX 1. KESAKO Le choix du foil est tout aussi important que le choix de la planche lors d’une Le foil est une aile proilée qui permet d’éviter les frottements entre le support sur session. En fonction des attentes, de la lequel elle est ixée et l’élément, l’eau, en taille des vagues, on ajustera l’espace transmettant une force de portance. entre la planche et l’aile, dont la forme elle aussi peut varier. 3. HISTORIQUE C’est l’ingénieur anglais Thomas Moy qui, en 1861, a testé le premier modèle de surfaces portantes sur le Grand Surrey Canal, au sud de Londres.

10. PRIX Pour espérer s’acheter un foil, il faudra mettre de côté pas moins de 800 € pour les premiers prix… Sans la planche bien sûr. 4. SURF FOIL En ce qui concerne le surf, c’est à Laird Hamilton que l’on doit les premières visions d’un surfeur équipé d’un foil sur les vagues. C’était à Jaws, en surf tracté et il portait des boots de snow... 9. 11 C’est le nombre de vagues parcourues en 6 minutes par 5. À QUOI ÇA SERT l’Hawaïen Kai Lenny, sans s’arrêter En supprimant presque tous les mais en passant d’une vague à frottements, l’éventail de vagues l’autre en pompant. Impressionnant. “surfables” s’élargit. Quand les

© Red Bull conditions seront dificiles pour un surfeur lambda (vagues molles, petites, onshore), tout reste possible pour un surfeur en foil.

8. DANGER Fait d’aluminium ou de carbone, 6. COMPÉTITION le foil fait de 50 cm à 1 m de long. 7. ARRÊTÉ MUNICIPAL La première compétition Le risque de contact entre le rider En juin, la mairie d’Anglet a déposé française et européenne, s’est et sa propre planche n’étant pas un arrêté municipal bannissant toute déroulée cette année sur la vague à écarter, il est évident qu’il vaut utilisation du foil sur ses plages, invoquant de La Nord à Hossegor en avril mieux se protéger (casque) et la sécurité des baigneurs. Radical. dernier. évoluer loin des autres usagers.

2626 Publi-rédactionnel Recette Le Caraïbos Tea Punch CARAÏBOS VOUS DONNE RENDEZ-VOUS À LACANAU DANS QUELQUES JOURS POUR L’INCONTOURNABLE CARAÏBOS LACANAU PRO. POUR SE METTRE EN CONDITION, LA MARQUE DE JUS EXPERTE DU FRUIT EXOTIQUE ET DU COCKTAIL VOUS LIVRE SA RECETTE POUR UN COCKTAIL ESTIVAL FRAIS ET FRUITÉ.

Envie d’une parenthèse fruitée ? Si vous êtes à Lacanau du 11 au 19 août, proximité ou encore campings. Plusieurs bars éphémères Caraïbos seront égale- ne ratez pas les animations proposées par les jus de fruits Caraïbos. La marque ment présents sur la plage centrale de Lacanau-Océan : soft cocktails et cocktails de jus viendra à la rencontre du grand public tout au long de ce Caraïbos seront au rendez-vous de ces neuf jours de glisse pour accompagner les visiteurs Lacanau Pro à bord d’un combi personnalisé aux couleurs de la marque. en journée comme en soirée. Et pour patienter ou pour ceux qui ne seront hélas Le van se déplacera dans toute la ville de Lacanau pour venir à la rencontre des pas sur place, Caraïbos vous propose de découvrir un cocktail sans alcool idéal touristes présents sur Lacanau entre 14 h et 21 h : front de mer, magasins de à déguster après une session !

INGRÉDIENTS & PRÉPARATION

- Dans un shaker, piler deux ou trois morceaux de gingembre frais. - Verser 4 cl de Caraïbos maracujà. - Verser 5 cl de Caraïbos mangue. - Agrémenter d’un trait de jus de citron vert. - Ajouter 1 cl de sirop de canne Canadou. - Rallonger avec 4 cl de thé froid.

- Shaker 10 secondes et servir le tout sur quelques glaçons !

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DÉGUS

- ,/ 12 34/4a5+- 64 7484 , 9/ Vos rendez-v+ ,- o - Lundi 13 août : journée des associations shows freestyle de skate & trottinette, cours pour sensibiliser le public au handisport. collectifs de yoga & fitness… - À Lacanau-Océan du samedi 11 au dimanche 19 août 2018. - Mardi 14 jusqu’au dimanche 19 août : - Grande nouveauté 2018 : un skatepark de QS 1500 masculin et féminin. 900 m2 installé en front de mer ! - Samedi 11 et dimanche 12 août : 5e édition de la compétition de surf des Supers - Tous les jours, de 11 h à 19 h : nombreuses - Tous les soirs : fêtes et soirées avec des Canailles, réservée aux moins de 14 ans. activités accessibles à tous et gratuites : artistes et concerts (DJ Alain B, DJ Miss Me, initiations au skimboard, simulateur surf, DJ Jay Style). Confessions

Racontez nous… Pourquoi avez-vous commencé le surf ? QUE CE SOIT POUR IMPRESSIONNER CE GARÇON OU CETTE FILLE DE 3E, PAR ENVIE DE SE DÉPASSER, D’AFFRONTER SES PEURS OU BIEN APRÈS AVOIR REGARDÉ BRICE DE NICE OU BLUE CRUSH, ON A TOUS EU, À UN MOMENT, UNE RAISON QUI NOUS A POUSSÉ À DÉBUTER...

JEAN-PHILIPPE COCHET CTS_SURFBOARD Parce que mon tonton m’a ofert Pour le plaisir illimité que ma première planche. C’était diicile de débuter sur un procure la glisse. Et après mon shortboard 6’5 Booster de 1992. premier take-of réussi sur une petite vague, j'ai retrouvé

l'euphorie de rider un grand LE + PHILOSOPHE champ de peuf. YANNLIX En regardant Point Break. “Le surf, c’est la source, ça vous KEVIN CORMIER-RIBOUT change la vie”. Confucius n’aurait LE + Je voulais devenir aussi HONNÊTE beau gosse que les surfeurs pas dit mieux ! que l’on voit dans les magazines.

OCÉANE PATRIN LA + ROMANTIQUE J’ai commencé après avoir rencontré l’amour de ma vie sur la plage. Il était moniteur de surf. 28 Publi-rédactionnel

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Sauvage et civilisée, bloquée entre mer et montagne, la région des Asturies renferme de superbes trésors naturels. Cet été, partez découvrir en toute sérénité et en famille cette région aux multiples facettes. Yescapa, grâce à sa vaste offre de location de vans et de camping-cars de particulier à particulier, vous facilite la tâche. Il suffit de chercher depuis chez vous les annonces disponibles : dates, nombre de kilomètres prévus, capacité du véhicule... Rentrez vos critères et trouvez le van de vos rêves ! Par exemple, pour une famille de trois ou quatre personnes partant de Biarritz en août, il faudra compter de 70 à 110 euros par jour. En plus, pas de problème pour passer la frontière, l’assurance Yescapa vous l’autorise. Le concept parfait pour partir à l’aventure en emmenant le confort de son petit nid douillet. Et si vous possédez un van, faites-en profiter une autre famille en le louant, toujours via Yescapa.

L’est sauvage QUOI Divisée en deux par l’isthme de Cabo Peñas, les Asturies offrent deux visages dis- tincts. À l’est, la côte a su garder son aspect sauvage. On y trouve des spots reculés et dépaysants dont la plus belle vague des Asturies : Rodiles. Située en embouchure de rivière, elle propose dans ses meilleurs jours des

tubes qui peuvent déferler sur plus de 150 mètres. D’autres spots tels que San Mar- tin, Torimbia, San Antolin, Playa Vega, San Lorenzo et Luanco valent le détour ! De quoi s’offrir une bonne session avant retrouver le confort du van pour un bon repas familial en pleine nature.

Cap à l’ouest L’ouest des Asturies est plus touristique mais toutefois pourvu de magnifiques va- gues, constantes et accessibles à tous. C’est le cas de Verdicio et de Xago, où on surfe tout l’année assez tranquillement. Les plages de l’ouest sont pour la plupart équipées de douches et de parkings. On pourrait également citer Salinas, Santa Maria del Mar, Playon de Bayas, Aguilar, Cueva, Frejulfe, Tapia… L’embarras du choix !

À faire et à savoir Les Asturies ne se résument pas seulement à leurs vagues. Des paysages magnifiques, des villages atypiques perdus entre les montagnes et des réserves naturelles à couper le souffle, comme celle des Pics d’Europe, seront autant d’étapes sur votre parcours, à adapter selon les conditions grâce à la mobilité du van. Enfin, pour dormir, sachez que le littoral dispose d’une pléiade de campings. Il y en a pour tous les budgets. Pratiques, les applications Caramaps et Park4night recensent tous les campings, aires et spots pour se poser en toute sécurité. Alors, n’attendez plus. Prévenez toute la famille, on part dans les Asturies ! surf & style

Si vous avez un van, ÊTRE LE PREMIER À vous devez dormir DANS LE DOUTE, L’EAU DEUX FOIS DE SUITE dedans et face à un ALLEZ TOUJOURS PENDANT VOS VACANCES spot au moins NE FAIT PAS CHECKER SI LE 27 jours par an. VENT EST TOMBÉ. DE VOUS UN LOCAL. Sinon, vendez-le.

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SP NQ PX LE MEILLEUR MNMPQR #864 CRÉNEAU SURF « FAUT-IL WAXER SON PAD ? » DE L’ANNÉE ÉTAIT LE PLUS VITE ÇA DÉPEND : EST-CE QUE TU METS DU DIMANCHE 15 JUILLET BEURRE POUR CUISINER DE 17 H À 19 H. POSSIBLE. AVEC UNE POÊLE ANTI-ADHÉSIVE ?

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UNE SEMAINE À JOUER AVEC LES CONTRASTES : LA PLUIE ET LE VENT D’ABORD, LA CHALEUR DU SOLSTICE D’ÉTÉ ENSUITE ; LES BEACHBREAKS DÉMONTÉS AVANT LES REEFS PARFAITEMENT CALÉS ; LES TUMULTES DE LA NATURE CONTRE LA CHALEUR DU VAN ET DES PUBS ; LES NUITS SANS FINS ET LES JOURS ÉTERNELS. LE TEAM VANS EUROPE DÉBARQUE EN IRLANDE ET PASSE DU TOUT AU TOUT.

Reportage de Manuel Claudeville Morell et Baptiste Levrier

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électrons libres sont lâchés, les super-créatifs sont poussés au JUNON premier rang, les borderlines sont dans le feu des projecteurs. « En juin, chênes avant frênes, été radieux ; frênes avant chênes, C'est ainsi que le trip a été voulu. William Aliotti, Seb Smart été pluvieux ». Dommage, les oléacées ont germé en premier et Ainara Aymat se rejoignent à Dublin. Il y a bien des années cette année. Le sixième mois du calendrier géorgien s'an- qu'ils ne se sont pas retrouvés. Ils se rappellent l'époque où ils nonce d'ores et déjà survolté et brouillasseux. Le premier se côtoyaient sur les QS junior un peu partout sur le Vieux quartier de l'été dans l'hémisphère nord sonne comme un Continent. L'adolescence chez un surfeur pro se résumait à un afranchissement bien mérité. Les étudiants soulent enin bombardement de conseils incohérents, d’ininies tergiversa- puis se saoulent gaiement. Ils zonzonnent gauchement vers tions pour savoir quel était l'enchaînement le plus savant possible les premières festivités en l’honneur de Junon, ilent vers les du point de vue des juges et des juges uniquement. Des équa- plages et leurs buvettes bariolées, œuvrant à oublier tout ce tions irrésolues pour un surf technique sans âme ni voix. Désor- qu'ils ont durement appris au long de l’année. Les butineurs mais, l'époque des groms est révolue. Chacun s'est airmé à sa pollinisent et les enfant-terribles se dégourdissent les jambes. manière. Chacun a trouvé son modjo, sa subculture de rattache- La ine équipe européenne de chez Vans est constituée. Les ment et surfe – avec un style airmé – à la manière qui lui plaît.

36 L’attaque frontside marque de fabrique d’Ainara, un snap slidé qu’elle arrive à placer partout.

TYLE Ainara aiche une coupe garçonne sexy et demeure mysté- rieuse quoi qu'il advienne. Captivante, mutique et complice à la fois, elle est l'élément legmatique du groupe. Seb est un grand gars baraqué tour à tour mellow et rieur et avant tout so british. Pour ne pas dire so smart, comme le précise son nom. Toujours impeccable et très posh : col boutonné, parka bleu marine, petites lunettes aviateur verre teinté grenat très eighties. Toujours gai, toujours partant tant qu'il a eu droit à son vrai english breakfast en début de journée. Ce local de Sennen Cove, dans la région de Cornwall en Angle- terre, a une excellente connaissance de la culture rock de son pays. En commençant par les Clash, Bowie d'hier et d'au- jourd'hui, les New Order et consorts, et aussi les Specials jusqu'à la low-i londonienne de Blank Dogs. William, quant à lui, incarne l'esprit insubordonné grunge-cool, l'un- derdog transgressif à la française. Mèches rouges, grosses

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38 Après une longue gauche avec airs et turns, William explose une dernière section pour conclure son combo.

L’IRLANDE MOBILE

ET LE SURF

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d_``] nbi dg] h_^r b n q]h pb j m] Šw dg] d„ Dr_lr] rav vent. er local : Tra Bhui, Dunmoran, Strandhill. Même sanction, des beachbreaks peu motivant. Mais le surfeur pro est d’une autre trempe et voit des sections là où le surfeur lambda ne voit qu’un vaste chantier. Strandhill, donc. Le reste de la semaine, la houle pousse faiblement. L’option la plus sûre nous ramène à Bundoran. The Peak et son beau mur d’inside Left à marée basse, les wedges lovés contre la falaise de Tullan. On se gare, on se réveille sur le spot, on mange, on vit. Les nomades savent se poser et composer, sans frustration, avec ce que chaque étape leur offre. B.L.

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Le solide goofy anglais fait preuve d’agilité. Dès que les vagues ont un peu de puis- sance, Seb envoie sa planche dans tous les sens dans un style surprenant et agréable.

wayfarer en écailles noires et dark blue, casquette de skateur ouest en obliquant légèrement vers le nord. L'objectif du portant l'œil cyclopéen de Ryan Burch comme seul logo. premier jour est d'atteindre la bourgade de Bundoran avant La petite équipe récupère un van aménagé chez le spécia- que la nuit n'ait jailli du fond des océans. liste anglais Bunk Campers non loin de l'aéroport. Le iat Ducato est lambant neuf et les aménagements développés par un préparateur allemand sont véritablement bien pensés. L'espace est optimisé, c'est sobre et fonctionnel. Les afaires sont grossièrement jetées sur le lit arrière. Immédiatement, Rien qu'à observer Gearoid McDaid, emmitoulé dans sa quelques parois légères sont démontées ain de pouvoir caler doudoune remontée jusqu'au-dessus du nez, les sourcils les planches. Seb, habitué à la conduite à gauche, prend les froncés, l'air malcontent et gentiment rouspéteur, William commandes. Il échaufe la bête et déboule sur la rocade à décrypte l'état de la mer avant même de l'avoir vue. « Fack, vive allure. Chargé d'enthousiasme, pied au plancher, l'an- it's super windy and shit », lâche le compétiteur et partenaire glais s'extirpe hors de la ville bondée en un rien de temps. en crime de William. Tant pis, ini de tourner en rond, il Les roues crissent, le T1 hyper-mobile bringuebale d'une va falloir surfer. Le beachbreak de Strandhill est choisi chaussée à l'autre et les voilà bientôt sur une sinueuse petite faute de trouver mieux (voir encadré). Entre deux trombes route de campagne du Longford. Le temps se gâte et les d'eau, les surfeurs se mettent à l'eau. Les leashs tournoient, routes deviennent mauvaises. Le van transperce des trous le panneau de toit du van claque brusquement, la lutte de verdures tels des tunnels de feuilles et de branchages contre les rafales fera afaire de préparation physique. Ainara lichéneux couverts de milliers de perles d'eau gelées. Une rumine intérieurement tandis que Seb semble super déter- brume bitureuse habite les sous-bois et contraint les acolytes miné. La houle faiblarde est couchée par le vent onshore et le à réduire leur allure de moitié. La traversée se fait d'est en line-up ressemble à un immense patchwork de taches ondu-

40 Irlande = Guinness.

leuses à la fois belles et bigarrées comme sur une gouache replaque quelques air-reverse. Il s'acharne et brille d'inven- de David Hockney. Il se compose de mousses épaisses, de tivité dans l'expression dramatique de claims et de singeries reformes empâtées, des vagues fantômes et de clapots ébou- aussi géniales que loufoques. William rêve probablement au rifés. Gearoid semble renvoyer toute la violence que l'océan large puis est tiré de son songe romantique par une série lui adresse en arborant un surf hyper agressif. Le jeune qui lève à l'outside. Il serait temps de surfer.... Et quel surf ! pro irlandais esquisse des direct-airs sur des close-out et Au milieu de ce champ de bataille, il se fraye un chemin

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incertain sur une reforme provenant elle-même d'une autre reforme et inalement obtient gain de cause. Un hip tout droit venu de nulle part se dessine contre toute attente. Le Les trois amis s'attaquent à un versant sud de la Knocknarea saint-martinois s'envole élégamment. Comme propulsé Montain. À deux cents mètres du sommet, la pente est par Zéphir en personne, son pop le propulse plus haut et abrupte, le sol est instable. De petits rochers limoneux plus loin que prévu. Le air simple est replaqué sans bavure dégringolent sous leurs pas étoufés. Chacun emprunte son sur le lat. Le Chap quant à lui cruise à vive allure et tente sentier, celui qui lui semble le plus moussu à travers la char- quelques stances impertinentes. Quelques highlines et rétro mille de leurs sauvages et d'herbages épais. En contrebas, layback sans forcer. Il incarne la coolitude perdue du surf une mer de sapins d'un vert uniforme recouvre la vallée avec un brin de paresse et beaucoup style. « Ah ! Parce que engourdie. La forêt semble d'une profondeur sans in. le surf est sérieux ? Je ne savais pas ». La jolie basque s'est D'anciens murets de pierres cassées et empilées partagent isolée une petite centaine de mètres plus au sud. Son choix le versant moelleux en diférentes aires maladroitement s'est porté sur une droite qui passe entre deux séries, entre géométriques. Les habitants de ces lieux ne sont autres deux dizaines de duck-dive. Son surf backside est rapide et que quelques moutons épars. Leur tête et leurs pattes sont vif. C'est la seule à enchaîner plus de deux manœuvres sur noires tandis que leur laine est toufue, traînant en pende- une même vague. Sa 5'9 Axel Lorentz blanche à gros poids loques bouclées jusqu'à l'herbe grasse qu'ils ruminent tout noir semble marcher à merveille. En sortant de l'eau, les au long de la journée. Seb arrive au faîte le premier. Un comptes sont faits : « Ainara a gagné le heat aujourd'hui », cairn mégalithique composé d'un millier d'œufs de granit lance William comme cherchant à célébrer quelque chose de plusieurs dizaines de kilos chacun siège sur le terre-plein autour d'une tournée de pintes bien méritée. Direction le battu par les vents. Les anciens ont construit plusieurs amas surf-club d'enfance de G-man, photos rétro encadrées de de ce type. De vingt mètres de circonférence et de cinq à six tous les cadres possibles et imaginables, douche brûlante et mètres de haut. Certaines de ces constructions datent de radiateurs rongés par la rouille. Tout le monde se retrouve 3600 ans avant J-C. L'édiice principal est situé au centre du au pub. Le crépitement du feu et l'odeur d'alcool impré- complexe. Les plus petits édiices satellites sont reliés entre gné dans les sets de table correspondent parfaitement à eux et comportent une sorte de cellier ou antichambre à l'idée qu’on se fait de l'irish-pub. Il fait sombre et l'accent valeur religieuse. Le vent retient William qui se penche pour traînard résonne dans l'échoppe. Tout un tas de curiosi- regarder tout en bas de la gorge. Vertige. D'ici, la complexité tés sont accrochées au mur : épées badass, coupes poussié- géographique de la région visitée prend sens : les méandres reuses, quelques trophées de chasse, de vieux mousquets des rivières se nouent jusqu'aux côtes dentelées, les vasières et des appliques gothiques. Le regard de Seb se perd un semblent s’enfoncer loin jusqu’au cœur des plaines. Au instant dans la noirceur profonde de la robe de sa Guinness. milieu des passes, de petits phares blancs attendent que le

42 Dans le champ de mines de Strandhill, Ainara trouve les ouver- tures. Of-the-lip dans le vent pour un spray coifé-décoifé.

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Une belle matinée de surf qui s’achève avec le montant. William, jusqu’au bout, parvient à découper l’épaule de cette gauche.

44 jusant emporte une portion du rivage pour se reposer un peu d’être battus par les lots. Les silhouettes de châteaux hantés sorties de livres de fables se découpent sur quelques vallons lointains. À l'ouest, en regardant vers Mullaghmore, ne serait-ce pas le Classiebawn Castle que l'on devine ? Par là-bas, la mer est d'un bleu mercuré. Les rafales s'intensiient et rendent l’avancée intenable. Les surfeurs trouvent refuge dans un renfoncement végétal opportun. Les voilà à rêvasser un long moment comme s’ils étaient invités dans la paume réconfortante du géant immobile depuis l'époque glacière. Ainara inspire profondément. Il se fait un long silence dans l'air pur roboratif chargé momentanément de soleil. Une poche de brume vient s’eilocher sur l'arête. William est sur le chemin du retour, probablement attiré par les bonnes crêpes chaudes préparées par une vieille dame à l’intérieur d’une remorque aménagée au départ de la randonnée. Miel ou purée de marron ? L'orage guette et le caribéen se laisse entraîner par la pente et fait des sortes de sole-slide avec ses Vans pleines de boue. Seb se met dans le jeu immédiate- ment et imite William. En bas, la porte latérale du Ducato est refermée asap. Les amis sont frigoriiés et le campervan dégoulinant devient un lieu réconfortant. Convivialité. Tout le monde, coude à coude, tente de s'enlever ses couches de vêtements trempés. AL

Entre deux sessions sur le pointbreak de he Peak à Bundo- ran, les trois surfeurs font des va-et-vient vers cette immense kermesse musicale qu’est le Sea Sessions Festival. Il y en a pour tous les goûts mais cela reste étonnamment bon enfant. Des hordes de citadins viennent des quatre coins de l’Irlande et de l’Angleterre pour participer à ce festival sur quatre jours. La ville est envahie jour et nuit. En entrant à droite, la tente techno attire la team Vans à tous les coups. Seb Smart se dégingande complètement. Quel groove ! William vole dans une foule de jeunes illes recouvertes de brillants et de paillettes collés à même la peau. Gearoid n'est pas en reste et saute sans intermittence dans la fosse à la manière d'un boxeur victorieux. Des fancy-groupies couinent et se câlinent amicalement tout en épiant les alentours. Ainara tente un tour de grande roue trufée de led multicolores. Du point culminant, elle aperçoit l'intégralité du reef. La mer s'est retirée découvrant un parterre de lianes glissantes, d'al- gues chamarrées et de trous béants. « C'est le solstice d'été », explique-t-elle. Le tour se termine. Tirée de son imagination, un local dégoulinant de sueur s'approche très près d'elle et lui lance « Un petit bonbon bleu ? ». Les grands enfants sont contents et dansent avec zèle pendant des heures et des heures jusqu'au petit matin. M.C-M. 45 TRIPS

MAKING-OF

46 Merci à toute l’équipe de ce trip : Ainara, Seb et William pour leur bonne humeur et motivation, Manuel et Clémence, Vans Europe, Tourisme Irlande, Bunk Campers et Sea Sessions Festival. Merci spécial au ciel bleu et au soleil irlandais.

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48 © Crétinon LE SURF hors-la-loi

« SKATEBOARDING IS NOT A CRIME », SCANDENT NOS COUSINS À ROU- LETTES RÉGULIÈREMENT BANNIS DE LEURS SPOTS URBAINS. EN COM- PARAISON, LA PLAGE RESTE UN ESPACE DE LIBERTÉ MAIS LA LOI S’Y APPLIQUE NÉANMOINS ET IL EST POSSIBLE DE SE FAIRE VERBALISER, VOIRE ARRÊTER, POUR ÊTRE ALLÉ SURFER. TOUR DU MONDE DES SPOTS ET PAYS OÙ LES SURFEURS NE SONT PAS TOUJOURS BIENVENUS SUR LES VAGUES.

Par Olivier Servaire

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i le surf semble indissociable d’une grande dose de liberté, il n’a pas fallu attendre long- temps pour qu’on vienne nous mettre des bâtons dans les ailerons. Ainsi, le premier S exemple « d’interdiction » du surf est à chercher sur le lieu même de la naissance de cette pratique. Les missionnaires protestants qui débar- quèrent à Hawai’i au XIXe siècle semblent n’avoir pas trouvé à leur goût cette activité ludique, mixte et partiellement dénudée. Dire qu’ils en ont interdit la pratique serait une exagération car ils n’en avaient pas l’autorité, mais en insinuant que s’amuser et se mélan- ger ainsi était contraire aux lois divines, ils ont contri- bué à décourager beaucoup de pratiquants. Deux siècles plus tard, la religion limite encore la pratique du surf aux Samoa le dimanche. Jess Pereira, manager du Salani Surf Resort, conirme que l’interdiction est toujours en place sur la moitié des spots de l’île. « Les Samoa sont un pays extrêmement religieux, dimanche est un jour de repos », explique-t-il. Et s’il y a toujours la possibilité de rouler vers un village un peu plus permissif, le respect de la tradition locale reste géné- ralement de mise.

50 Quand les MNS s’installent face au meilleur banc de sable, quelle attitude adopter... ? © Paumier

Zones interdites et zones de bain En France, on peut surfer quand on veut mais pas forcément où on veut. Car si l'article L311-1 du Code du sport déinit assez largement les lieux de pratique des « sports de nature » comme le surf, il dépend du pouvoir des maires de déinir des zones réglementées par des arrêtés municipaux. Ainsi, des zones dange- reuses et interdites peuvent être signalées. C’est le cas à Seignosse ou l’épi rocheux situé au sud de la plage est jugé assez dangereux pour que le surf soit interdit à 25 m de chaque côté. Même logique à La Tranche- sur-Mer où les autorités ont pu distribuer quelques

© Crétinon amendes sous prétexte que les abords de l’embarca- dère étaient trop dangereux. D’autres raisons frisent l’absurde. En 2016, les surfeurs dieppois se sont vus interdire l’accès à un spot près du tunnel transmanche, car il fallait pouvoir surveiller d’éventuels passages de migrants ! Et à La Baule, les spots de glisse étaient tout simplement interdits en été avant qu’une pétition signée par 1700 personnes n’incite la mairie à rouvrir le dialogue et à assouplir ses règles en 2016. Les zones interdites ont d’ailleurs souvent ce caractère saisonnier. Pensez à cet incontournable du surf en été : les MNS qui reviennent sur nos plages pour surveiller et « zoner » nos plages avec leurs pavillons colorés. Qui n’a jamais dû sortir de l’eau à l’arrivée de ces sauveteurs © Crétinon en slips de bain ? Qui n’a jamais regardé avec envie

51 © Masurel

DOSSIER

À Nazaré, un iltre naturel opère mais des imprudents se lancent parfois à l’eau sans les équipements nécessaires. Dur de contrôler tout le monde

un joli pic se former entre les drapeaux bleus ? Qui et plusieurs surfeurs héraultais ont écopé de 35 euros n’a jamais entendu la corne de brume retentir alors d’amende pour avoir bravé l’interdit. Sur d’autres qu’il inissait sa vague un peu trop près de la chaise plages françaises, on considère que le drapeau a juste haute ? Rappelons que ces fanions bleus qui marquent un rôle indicatif pour les surfeurs et que ceux-ci sont la limite de baignade sont ensuite encadrés par une libres de pratiquer à leurs risques et périls. Mais un zone tampon dans laquelle on ne devrait trouver ni arrêté municipal peut préciser les choses, par exemple baigneur ni surfeur, puis la zone de surf qui démarre que par drapeau rouge les surfeurs doivent être mini- au-delà du fanion vert à rond rouge. On sait, c’est dur ! mum trois dans l’eau pour pouvoir se porter secours en cas de danger. Ou comme à Biarritz, que le surf Des vagues trop grosses pour surfer ? est également interdit par drapeau rouge… Sauf si les En France, les MNS peuvent également interdire MNS hissent aussi la flamme verte à pois rouge auto- la baignade en hissant en haut de plage un pavillon risant alors les surfeurs de bon niveau à y aller. rouge qui signale des conditions dangereuses. Plus de Ailleurs aussi, les autorités considèrent que les surfeurs problème de baigneurs alors, mais les surfeurs peuvent- ne se méfient pas assez des vagues. À Barcelone, des ils encore aller à l’eau ? La règle semble varier d’un spot surfeurs ont reçu des amendes de 750 à 1500 euros à l’autre. L’an dernier, suite à une série de noyade, les pour avoir surfé un jour où la Méditerranée remuait ! drapeaux rouges se sont multipliés en Méditerranée À Taiwan, les typhons amènent les meilleurs swells

52 À Barcelone, les autorités ne sont peut-être pas assez habi- tuées à voir des tubes dérouler... Ça vaut une interdiction ? © Le Toquin

mais les autorités interdisent régulièrement tout accès un pays extrêmement procédurier où l’on n’est pas à à l’océan quand il y en a un en approche. Plusieurs un paradoxe près ! À Montauk, suite à des querelles surfeurs ont ainsi été arrêtés pour avoir surfé les meil- avec des pêcheurs, des surfeurs ont curieusement été leurs jours de l’année. À Puerto Rico, les surfeurs n’ont verbalisé pour utilisation d’une « aide à la nage arti- pas peur du gros mais ont bien flippé l’an dernier ficielle ». Et à Virginia Beach, le surf reste interdit quand un politicien très influent a présenté son projet à moins de 10 mètres du bord. Dommage pour les de loi. Il proposait d’interdire toute activité nautique amateurs de shorebreak ! par grosse houle pour réduire le nombre de noyades. C’est pour répondre à ce genre d’interdictions que la Devant les réactions de la communauté, le projet a première association de surfeurs s’est créée aux USA heureusement été abandonné au profit d’une étude dans les années 60. Mais tout n’est pas encore réglé… sur la sécurité des sports nautiques… Dans les grands lacs, le surf a été interdit jusqu’à ce que Surfrider Foundation négocie un accord avec les L’exemple americain n’en est pas un autorités en 2009. Fin de l’histoire ? Non ! Car toutes Cela peut paraitre étonnant de voir ainsi remettre en les plages ne sont pas concernées et, en 2012, un question la liberté de surfer sur un territoire améri- surfeur a été arrêté, menotté encore dans sa combi, et cain. Mais si les États-Unis sont des pionniers du surf gardé quatre heures au poste de police. Il avait ensuite et se voient comme le « Land of the free », c’est aussi pris vingt heures de travaux d’intérêt général, même

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après que ait pris sa défense. Touche pas a mon spot privé L’état d’origine du King, la Floride, semble juste- Il y a aussi ces pays où on a bien compris la valeur des ment avoir un rapport particulièrement tendu avec les spots de surf et où certains vont chercher à en limi- surfeurs. En 2016, à Bradenton, un bateau et deux ter l’accès pour leur bénéfice personnel. Les Maldives 4x4 de police étaient intervenus pour faire sortir de sont un triste exemple de privatisation des spots car l’eau puis menotter trois surfeurs. C’était officiel- le gouvernement a accordé aux créateurs d’hôtels de lement pour leur bien car une barrière métallique luxe la propriété de l’océan 700 m autour des îles sur sous-marine aurait pu les blesser, mais aucun panneau lesquelles ils s’installaient. Les vagues de Pasta Point et ne signalait cela sur la plage. Lohifushi se sont ainsi retrouvées privatisées. Le même Quelques années plus tôt, à Panama City Beach, des sort attendait Sultans et Honkies car le deal proposé surfeurs étaient déjà sortis de l’eau avec des menottes pour un resort sur Thanburudhoo prévoyait d’ou- pour avoir pris le risque inconsidéré de surfer des vrir le spot aux locaux à peine deux fois par mois ! Le vagues d’1 m 50 ! Enfin, en 2012, Miami Beach avait gouvernement a finalement annulé le projet en 2015 décidé de ressortir une loi de 1964 interdisant le surf mais un pont menace maintenant de faire disparaître sur presque toute la longueur de la plage, sous peine plusieurs spots de Malé. Et sous prétexte que le surf d’amende et de 30 jours de prison. Ça n’a pas duré est interdit pendant le chantier, deux surfeurs ont été longtemps, mais quand même… arrêtés en 2016.

Si Cloudbreak n’est plus un spot privé, l’accès coûteux pour l’atteindre sélectionne malgré tout les privilégiés. © Joli

54 © Masurel

À Macaronis, la règle voudrait que seuls deux bateaux puissent se poser à l’ancre sur le spot. Une règle pas toujours respectée © Crétinon

55 56 DOSSIER Bixy Ranch voisin compteunedizainedespotssurses Ranch Hollister, immensepropriété privéequiavec le suprême… Cette bataille a également relancé celle du daire l’affaireveut maintenant porter devant la cour en 2014 et a gagné en appel en 2017, mais le milliar dation aluttépourobtenirlaréouverture delaplage de laseuleroute accédantàlaplage.Surfrider Foun millions dedollarsen2008,ilafaitfermerleportail fornie. Quand un milliardaire a tout racheté pour 32 privé de Cali est un spot faisantface à un quartier pour yaccéder. De lamêmefaçon,Martin’s beach pas doivent prendre unbateauoumarcher longtemps l’enceinte de l’Hacienda Iguana, ceux qui n’y résident scorer quelquestubes.Mais lespotétantsituédans Nicaragua pourprofiter del’offshore permanentet les îles.Playa Coloradoestundesmeilleursspotsdu Le problème deprivatisation neconcernepasque logéssurlesurfcamp). surfeurs àlafois(enplusdes plus dedeuxbateauxsurfeurs ronis, parexemple, ilnepeutnormalementyavoir respecter spots.ÀMaca deslimitationssurcertains prix de Nihiwatu. Aux Mentawai, il faut désormais quipeuvent séjournerdansleresort horsde surfeurs Occy’soù surfer Leftn’est possiblequepourlesrares nésie, cette privatisation reste d’actualité à Sumba, décret rende touslesspotspublicsen2010.En Indo auxclientsderesorts onéreux jusqu’àréservé cequ’un À Fiji, l’accès auxspotsde Tavarua etNamotu était - - - - - En France, lesspotsnepeuvent pasêtre privatisés car devant lejugeenjuillet. moyennement lepublic etl’affaire devait repasser condition d’arriver parlamer!Lasolutionsatisfait mai l’accès aétéautorisésurunedesplages,maisà longues vagues Au dans un cadre préservé. mois de de privilégiéssurfent blindé commeRincon,certains 13 kmdecôtes.Ainsi,àmoinsd’une heure d’un spot

© Masurel

© Crétinon © Nevarez coups defeutirés(enl’air) àl’époque. De nosjours, eu pasmaldeplanchesconfisquées etmêmequelques rester s’amuser danslesvagues. Apparemment, ilya hippies évitantd’aller combattre au Vietnam pour n’aimaient certains surfeurs, sansdoutepastrop ces si lesMarines avaient mieux àfaire qued’embêter les célèbre spotde Trestles aussiàl’armée. appartenait Et Aux USA,bienavant d’être uneétapedu WCT, le menace » des tirsréelsdemissilessurciblesreprésentant une ce sitepermet on atendanceàrespecter l’interdit quandonsaitque auxopérations duDGAEM.Etlittoral sontréservés entre Biscarrosse etMimizan, vingt-cinqkilomètres de lées surdesplagesdontilsverrouillent l’accès. Ainsi, rait arriver parlamer, leursbasessontsouvent instal Les forces arméesaimantgarder unœilsurcequipour Des militaires devant lamer par contre, l’État neseprive pas! nécessitent desdispositionsparticulières ». défense nationaleoudeprotection del'environnement sauf si des motifs justifiés par des raisons de sécurité, de la loiindiqueque (photo ci-contre). « l’entraînement desforces avec armées « l'accèsdespiétonsauxplagesestlibre Et pourça, - - En Norvège, lesspots deJæren sontaussiappréciésdes l’accès restreint. naturellementés sont autorisés à à visiter cette réserve puisque seulsdesmilitaires etdesscientifiquesagré leurs récifscoralliens.Mais n’en aucunsurfeur profite Indien reçoivent naturellement beaucoupdeswell sur Entourant Madagascar, lesîlesÉparsesdel'océan spots del’archipel. dire qu’iguanes des etotaries sontseulssurlaplupart groupe accompagné d’un guideautorisé.Autant vous dans lequelonnepénètre passansfaire d’un partie mais 97%duterritoire du Parc faitpartie National pagos comptent quelques spots accessibles au public que l’homme menacesonenvironnement. LesGala estinterdit zonesDans lesurf certaines caronestime Interdictions éco-logiques pointbreak… la Marine Royale Marocaine qui fait face à un superbe plutôt uneauSahara Occidental. Au hasard celle de pour entrer dansunebasemilitaire, onenchoisirait Guatanamosurfer desonpleingré?Quitte ànégocier petit spotde Windmill Beach, maisquid’autre irait les Marines positionnés à Cuba l’accès se réservent au avec lesvraislocaux.Quandilsontledroit desemettre àl’eau. Aux Galapagos,lessurfeurspartagentspotsaccessibles - - 57 © Crétinon DOSSIER

surfeurs que des oiseaux migrateurs. Et ces derniers Ces pays où on ne sait pas quoi faire des surfeurs ont la priorité puisque pendant six mois de l’année Si on surfe depuis plus de cent ans aux USA et plus l’accès leur est réservé et que les surfeurs risquent une de cinquante en France, ailleurs, la pratique est lourde amende, voire l’emprisonnement, s’ils bravent plus récente et les autorités peinent à s’adapter. En l’interdit. Hollande, les surfeurs ont lutté contre l’interdiction À d’autres endroits, on s’inquiète à l’inverse des du surf à La Haye « pour des raisons de sécurité ». En risques que la faune fait peser sur les surfeurs. À Allemagne, surfer la vague artificielle de Munich était la Réunion, l’interdiction de surfer est en vigueur illégal (bien que toléré) jusqu’à 2010. À Dubaï, des depuis déjà cinq ans sur tous les spots de l’île, sauf surfeurs ont reçu 50 euros d’amende pour avoir surfé à les deux équipé de filets. Et ne pensez pas que l’inter- Jumeirah avant qu’une zone de surf n’y soit instaurée. dit ne s’applique pas, l’an dernier plusieurs surfeurs Et si surfer en Corée du Nord n’est plus totalement ont récolté des amendes à 38 euros pour avoir surfé impossible, on se doute que cela se passe encore sous Saint-Pierre. En métropole, la menace se limite à haute surveillance… quelques méduses urticantes, mais les vilaines physa- En Chine, la vidéo d’agents de sécurité coupant des lies ont quand même réussi à faire fermer plusieurs morceaux de planche de surf à la scie avait choqué les plages du Morbihan l’an dernier. surfeurs du monde entier en 2016. La société gérant

58 © Masurel participer àdescompétitionsinternationales. participer cubainsd’allertrait auxsurfeurs àl’eau sereinement et de 3000 signatures. Une reconnaissance officiellepermet pétition Legitimize Surfing inCuba adéjàréuniplusde trop américaine.Leschosesévoluent petità et la police qui n’appréciait pas cette activité vue comme années, lespremiers sefaisaientarrêterparla surfeurs forcément illégal, maispaslégalnonplus.Il yaquelques À Cuba, estdepuislongtemps enzone grise,pas lesurf tang pourdevenir lespionniersdu«Dragon d’Argent ». interdisant touteactivitépendantlemascaret duQian tôt, AntonyColasetsonéquipeavaient dûbraver laloi entre et zone zone de baignade. Dix desurf ans plus ver uncompromis quiaaboutiàladivisiondeplage tenues avec l’association deShenzen desurf pourtrou cette plage. Les autorités locales se sont ensuite entre entre etbaigneurs,avant d’interdire surfeurs sur lesurf àdesaccidents la plagerépondaitainsidefaçonbrutale

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© Crétinon TRIPS MENTAWAI LE RITE DE PASSAGE OBLIGATOIRE

PLUS QU’UNE DESTINATION À LA MODE, L’ARCHIPEL INDONÉSIEN FAIT FIGURE D’ÉTAPE INCON-

TOURNABLE DANS LA PROGRESSION D’UN SURFEUR. VAGUES VARIÉES ET DE QUALITÉ, ENGAGE-

MENT ET SPOTS COMPÉTITIFS : QUOI DE PLUS LOGIQUE QUE D’Y ENVOYER HUIT ESPOIRS DU SURF

TRICOLORE. SOUS LE REGARD DU COACH ARNAUD DARRIGADE QUI A RASSEMBLÉ TOUS CES SUR- FEURS, PLONGEZ DANS LEUR UNIVERS ET ÉCOUTEZ LEURS HISTOIRES.

Propos recueillis par Marc-Antoine Guet Photos Bastien Bonnarme

e but de ce trip était d’organiser un stage d’entraînement dans les vagues parfaites des Mentawai pour répéter ses gammes sur des spots mécaniques et développer l’engagement dans le creux. Ce qui était sympa, c’est qu’au- Lcun des surfeurs n’y était déjà allé, une première fois pour tout le monde ! Ça a rajouté un coté magique à ce boat trip à la découverte de l’archipel des Mentawai. Je connaissais déjà bien la zone, donc j’avais mon idée sur ce que l'on pouvait trouver pour bien s’entraîner. Nous avons eu des petites conditions les deux premiers jours, lors desquels nous sommes restés dans le nord de l’archipel, vers Playground pour surfer Burgerworld. Puis, sous les conseils de Poti, le guide du King Millenium, nous avons mis cap au sud pour retrouver une poussée de swell sur les vagues de Lance’s Right, hunders, Rag’s et Macaronis. La meilleure session du trip restera sans doute celle de Green- bush où nous sommes arrivés en in d’après midi pour décou- vrir que le spot était vierge. Aucun bateau à l’ancre, personne à l’eau et des vagues de malade ! Des moments magiques. A.D.

61 TRIPS

TITOUAN BOYER

20 ANS, SAINT-MARTIN REGULAR

MY Board : Rusty modèle 8 Spot : Macaronis et le beachbreak FAVORITES Boisson : jus de goyave

Ton voyage en quelques mots ? Qui a pris la plus grosse boîte ? hibaut Manson, c’est certain ! Il a bien Fun, soleil et enjoy. mangé le reef sur des vagues moyennes mais sans eau.

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? J’attendais de voir comment ça allait se passer. C’était top. Il m’a fait prendre conscience de plusieurs choses, On a surfé pas mal de spots, je ne me souviens même pas de surtout au niveau de la pratique de cette passion. tous les noms. Nous n’avons pas eu un énorme swell mais je J'ai eu sur ce trip une approche diférente et j’ai payerais pour surfer des vagues comme ça tous les jours. bien plus pris mon pied.

Comment était l’ambiance à bord ? L’œil du coach Elle était au top, on s’est tous très Le du trip, même style coulé et tellement impressionnant, on bien entendus même s’il y avait plein ne sait jamais ce qu’il va faire comme manœuvre. Il peut sortir un reverse de caractères diférents. air à tout moment, un air slob tout comme un lotteur one foot (son spécial trick). Il nous en a mis plein les yeux entre ses airs et ses carves à la Irons. Méga potentiel, super bonhomme.

62 Surprenant et créatif, Titouan a su adopter un surf agressif et spontané pour tirer proit de son trip.

63 TRIPS

Tranquillement posé sous le regard de surfeurs deux fois plus âgés, Noa bosse ses tubes backside.

NOA DUPOUY

14 ANS, MIMIZAN GOOFY

Board : Bradley CB1R MY Spot : Rag’s Boisson : thé au gingembre FAVORITES Plat : poisson frais

Ton voyage en quelques mots ? Qui a pris la plus grosse boîte ? hibault Manson sans hésiter ! Super mega fun. Et la plus grosse bombe ? Kauli ou Tiago.

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? C’était ma première fois et c’est la perfection ! De meilleurs carves et une meilleure technique dans le tube.

Comment était l’ambiance à bord ? L’œil du coach L’ambiance était trop bien et le capi- On ne le présente plus. Il était le plus jeune du trip avec Nicolas mais taine très cool ! Il nous emmenait il est toujours à traîner avec les plus grands et à leur tenir tête. Très gros toujours sur les bons spots. niveau technique autant dans les tubes que dans les airs. Capable du meilleur mais aussi… La discrétion, ce n’est pas son truc ! Mais quand Noa arrive à bien canaliser son énergie, il peut rivaliser avec n’importe qui.

64 KAULI VAAST

16 ANS, TAHITI GOOFY

Board : 5’7 swallow Slater Design MY Spot : Greenbush Ton voyage en quelques mots ? Boisson : pocari sweat Nouveau, incroyable et magniique. FAVORITES Plat : carangue

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Les Mentawai sont une destination de rêve pour moi. J’avais une énorme envie de découvrir et de surfer ces vagues. Nous avons eu la chance d’avoir de la houle et un vent favorable tout au long du trip. Chaque vague que nous avons surfé était diférente. Il y en avait des creuses avec des tubes mais aussi des longues sur lesquelles tu pouvais faire beaucoup de manœuvres et travailler tes points faibles. Nous avons même eu de la chance de pouvoir surfer une sorte de slab très radical.

Comment était l’ambiance à bord ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Je n’ai jamais autant rigolé lors d’un surf-trip ! Le meil- On a eu exactement ce que l’on espérait : des vagues leur souvenir du voyage fut lorsque nous sommes sortis magiques, du beau temps tous les jours, de la pêche… de l’eau à Greenbush avec un coucher de soleil incroyable. Si ce trip était à refaire, je pense qu’il ne faudrait absolu- Le pire souvenir reste quand même la traversée partant de ment rien changer, je suis sûr que je prendrais le même Padang jusqu’aux spots de surf. 14 ou 15 heures de bateau bateau avec le même équipage. Ce voyage m’a fait avec une mer déchaînée. progresser dans les airs et dans les carves.

Qui a pris la plus grosse boîte ? Je dirai Tiago Carrique. Il était sur le foamball et, à la sortie du tube, il s’est pris la lèvre en pleine tête. C’était impressionnant mais assez drôle !

Tout le monde dit que tu as eu la bombe L’œil du coach du trip, raconte-nous ? Kauli est toujours motivé, super marrant et super sérieux en même C’était à Greenbush. J’ai sauté en premier temps. Je l’ai appelé « le ils de l’Océan » sur ce trip car il a chopé toutes dans l’eau et une vague est arrivée sur moi. les bombes et il n’a jamais touché le reef ! Et pourtant, il se jette, il prend J’ai fait un gros barrel jusqu’au bout et j’ai eu des risques, mais des risques calculés. C’est un excellent surfeur et c’est la chance d’avoir un petit soule. également un très bon pêcheur au harpon. Merci pour le sashimi !

Familier des vagues de reefs, Kauli sait trouver le bon timing et choisir entre manœuvres et tubes. TRIPS « J’ai sauté en premier dans l’eau et une vague est arrivée sur moi. J’ai fait un gros barrel jusqu’au bout et j’ai eu la chance d’avoir un petit soufle. » Kauli, à propos de sa bombe à Greenbush. TRIPS KILIAN 16 ANS, LANDES REGULAR Board : 5’7 swallow Slater Design MY Spot : Cobra Boisson : eau GOD FAVORITES Plat : Tout

Ton voyage en quelques mots ? Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? C’était ma première fois. Enrichissant, génial et inoubliable. Je m’attendais à de superbes vagues et je n’ai pas été déçu.

Comment était l’ambiance à bord ? Super ambiance et très convivial. Le capitaine a bien fait son Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? boulot car on était toujours au bon endroit au bon moment. Il m’a apporté une meilleure lecture des vagues.

Qui a pris la plus grosse boîte ? J’en ai pris une assez grosse mais je pense que c’est hibault !

Et la plus grosse bombe ? Pour la plus Quelle a été ta plus grosse frayeur ? grosse bombe, j’hésite entre Tiago, Noa et Le dernier jour avec Tiago, Noa et Kauli on a vu quelque chose dans Kauli sur la gauche de Greenbush. l’eau et on ne savait pas si c’était un requin ou pas.

L’œil du coach La machine ! C’est un surfeur très solide, très physique et super power. Il est toujours motivé et a vraiment progressé. Il casse littéralement la vague en deux. Après chacun de ses passages sur les vagues, le niveau de l’eau a baissé tellement il envoie des gerbes d’eau ! Super attachant et super fun.

Paraît-il que les sprays envoyés par Killian pendant son séjour sont toujours en suspension dans l’air des Mentawai... Le Canarien du trip aura su se faire une place à bord et dans le tube. Greenbush.

LUIS 19 ANS, GRAN CANARIA GOOFY Board : Pukas 5’9 MY Spot : Greenbush Boisson : eau DIAZ FAVORITES Plat : nasi goreng et mi goreng

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? C’était ma première fois aux Ton voyage en quelques mots ? Mentawai et c’était aussi bien que je l’espérais… Il faisait chaud, il y avait de Chaud, fun bonne ambiance. belles vagues et de magniiques îles !

Comment était l’ambiance à bord ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? C’était super sain ! On était entre potes, il y Le voyage m’a permis de m’entraîner énormément en passant avait de la bonne nourriture et l’hébergement des heures et des heures dans l’eau tout en en proitant était au top. comme rarement. .

Qui a pris la plus grosse boîte ? hibaut, c’est évident ! Il voulait toujours embrasser le reef…

L’œil du coach Excellent surfer, super motivé, surf très agressif et très afûté ! Il a failli arriver en retard sur le bateau car, le jour du départ, il était encore en course sur le WQS de Zarautz où il a atteint les quarts de inale, perdant contre le gagnant de l’épreuve. Je connais Luis depuis longtemps, j’avais déjà fait un stage d’entraînement avec lui au Portugal il y a huit ans. Il était déjà fort et il a bien progressé depuis. Il a adoré Macaronis.

69 TRIPS

THIBAULT MANSON

17 ANS, BIARRITZ GOOFY

Board : Mayhem 5’8 MY Spot : Greenbush Ton voyage en quelques mots ? Boisson : pocari sweat Drôle, incroyable et paradisiaque. FAVORITES Plat : poisson

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? J'en garde un souvenir incroyable, c'est un trip que je n'oublierai pas. On Ce voyage m'a beaucoup apporté techniquement a surfé beaucoup de vagues, dont Macaronis, Lance’s Right, Rag’s mais car tu peux t'entraîner sur des vagues parfaites le spot qui sort du lot, c’est Greenbush. Cette vague, c'est la perfection, non-stop. En plus, il y avait Arnaud Darrigade c'est mon spot préféré des Mentawai. Les tubes ne s'arrêtaient jamais ! qui nous faisait chaque soir une analyse vidéo.

Comment était l’ambiance à bord ? Il y avait une superbe ambiance, tout le monde s'entendait bien. Et on était toujours au bon endroit. Dès que la houle ou le vent n'était plus bons, on changeait de spot direct. Le capitaine était top. Cependant, si je devais changer quelque chose, je pense que ce serait les murs du bateau car ils ne font que grincer, c'est horrible pour s'endormir ! Mon pire souvenir, c'est la nuit où avec Noa nous n’avons fait que vomir chacun notre tour aux toilettes. Et aussi quand je me suis ouvert le dos et le bras au bout du troisième jour...

Qui a pris la plus grosse boîte ? Je pense que c’est Tiago L’œil du coach à Greenbush. Il a voulu sortir d’un barrel et il s’est mangé hibault est toujours plus deep que tout le monde. C’est la lèvre dans la tête et a fait un bon backlip ! un surfeur très engagé, ce qui lui a valu quelques tours sur le reef et de jolis tatouages plein le dos ! Surtout à Et la plus grosse bombe ? Kauli à Greenbush a chopé la Cobra, je pense qu’il s’en rappellera ! hibault est un plus grosse sans aucun doute. surfeur technique qui commence à gagner en puissance. Super agréable à avoir en trip. 70 NICOLAS PAULET

13 ANS, BIARRITZ REGULAR

Board : Cabianca 5’4 x 17 x 2 1/16 epoxy MY Spot : Lance’s Right et Rag’s Ton voyage en quelques mots ? FAVORITES Boisson :eau Tubes, copains et reef. Plat : la carangue pêchée par Kauli

Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Qui a pris la plus grosse boîte ? La plus grosse boîte a été prise par Titouan à Ce voyage m’a surtout appris à tuber. Greenbush lorsque qu’il s’est fait exploser à la in d’un long tube.

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Et la plus grosse bombe ? C’était mon premier voyage aux Mentawai. Je pensais qu’il La plus grosse bombe a été prise par Kauli devait y avoir de très bonnes vagues avec peu de monde à Vaast à Greenbush également. Il est parti sur l’eau et que cela devait être un endroit magniique. Ça a été la plus grosse série de la journée et il a réussi le cas ! un très gros barrel.

Comment était l’ambiance à bord ? L’ambiance a été parfaite, on riait tous et on restait tous ensemble. Le capitaine Poti a été irréprochable et nous a déposé sur les meilleurs spots. Il s’est très bien occupé de nous en nous expliquant comment surfer les vagues et où se situaient les endroits dangereux à éviter.

Quelle a été ta plus grosse frayeur ? L’œil du coach Ma plus grosse frayeur a été à Rags. Il n’y avait vrai- Nicolas a fait une superbe progression, il m’aura impres- ment pas d’eau et, à la in d’un tube, j’ai vu une sionné tout au long de ce trip par son niveau technique énorme patate sortir de l’eau. Je suis rentré dans la et sa motivation ! Toujours le premier à l’eau et le dernier vague au dernier moment mais je l’ai quand même à en sortir. C’est un jeune qu’il faut surveiller, il va en touché avec mon pied. surprendre plus d’un !

13 ans et un premier trip aux Mentawai, ça se fête avec autant d’heures de surf et de tubes que possible. Mission accomplie.

71 TRIPS

Take-of à contre-pic, long tube, sortie propre. Une session parfaite et des vagues que le Biarrot gardera en mémoire. Jusqu’au prochain trip ici ? TIAGO CARRIQUE

16 ANS, BIARRITZ GOOFY

Board : 5’9 Rob Vaughan MY Spot : Greenbush Ton voyage en quelques mots ? Boisson : pocari sweat Ambiance et perfection. FAVORITES Plat : mi goreng

Qu’est-ce que tu as pensé des Mentawai ? Je garde l'image de vagues parfaites. Ma vague favorite a sans doute été Greenbush. Il n’y avait personne et tout le monde criait sur le bateau, c’était fou. Même si j’ai beaucoup aimé le slab de hunders Right. Au début, on est restés sur le spot de Burger pendant trois jours. Il y avait aussi Macaronis, où tu peux faire des tubes pour enchaîner sur d’autres manœuvres. Les conditions étaient parfaites mais ce n’était pas très gros. Je pense que l’on aurait tous aimé avoir un meilleur swell.

Comment était l’ambiance à bord ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Il y avait une superbe ambiance. On se connaissait déjà tous un Ce voyage m'a permis d’améliorer ma tech- peu. Je crois que l’on aurait pas pu avoir meilleur capitaine que nique frontside et mes tubes backside parce Poty. Il nous emmenait sur les meilleurs spots. que c’est la perfection.

Quelle a été ta plus grosse frayeur ? L’œil du coach Pas de frayeur mais que des bons moments ! Excellent compétiteur qui ne rêvait que de surfer Greenbush ! Son rêve a été réalisé et il a grave scoré. Avec Tiago, c’est simple : tu Et la plus grosse bombe ? lui dis “Fais moi un reverse air grabbé dans l’ouverture” et, en une Sûrement une des vagues que nous avons ou deux vagues, l’exercice est déjà plié. Quelqu’un de vraiment chopé à Greenbush. agréable à avoir sur un trip.

73 TRIPS

74 TELOS L’OPTION D’À CÔTÉ

AU MÊME MOMENT QUE LES HUIT SURFEURS DU TRIP PRÉCÉDENT, LE TRIO DE PETITS JEUNES COMPOSÉ DE KYLLIAN GUÉRIN, HUGO PRINS ET SAM PITER NAVIGUAIENT VERS L’ARCHIPEL VOISIN DES TELOS, À L’INITIATIVE D’UN AUTRE COACH, DIDIER PITER. À L’ARRIVÉE, PERSONNE À L’EAU ET UNE HOULE IDÉALE POUR LES SPOTS DU SECTEUR.

Propos recueillis par Marc-Antoine Guet

Photos Geny Larosa

75 TRIPS

« Hugo s’est rapproché petit à petit de vagues plus grosses. Il est bien plus jeune que Kyllian et Sam. » Didier Piter.

HUGO PRINS

11 ANS, SEIGNOSSE GOOFY

Board : Cabianca Mleke 4’8 MY Spot : Rags et Skatepark Ton voyage en quelques mots ? Boisson : Huile de coco Perfection, boardshorts et barrels. FAVORITES Plat : mi goreng

Qu’est-ce que tu as pensé des Telos ? Qui a pris la plus grosse boîte ? C’était mon deuxième voyage aux Mentawai et C’est soit mon père, soit moi. En tout cas ça reste dans la famille Prins ! mon premier trip aux Telos. L’année dernière, j’ai pu surfer une gauche qui s’appelle he Hole, un barrel en gauche. Cette année, j’ai eu Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Le barrel backside et le layback. un barrel en droite qui était incroyable et plein d’autres vagues géniales. Je pensais trouver des vagues parfaites dans un paradis et c’est exac- Et la plus grosse bombe ? tement ce que l’on a eu. Rangas après avoir vu le fond et le peu d’eau sur les patates.

Comment était l’ambiance à bord ? C’était incroyable. C’est une telle chance de pouvoir partir avec mon père, Didier, mes copains Sam et Kyllian et de pouvoir se faire de nouveaux amis. C’est grâce à Kyllian que j’ai eu mes meilleurs barrels. Chaque fois que je prenais une vague, il me disait comment il fallait que j’améliore ma position pour la prochaine. Le crew sur le bateau était extra. Ils blaguent, m’encouragent et ils font en sorte que tout se passe bien. Le capitaine Jody Perry est en Indonésie depuis le début des boat-trips où il avait commencé à travailler avec Martin Daly. Il connaît la zone et la météo telle- ment bien que nous avons toujours pu proiter des meilleures conditions. Le crew sur l’Addiction est ensemble depuis dix ou quinze ans. Geni, le photographe sur le bateau, est sûrement un des meilleurs photographes qui se trouve en permanence sur les bateaux à Sumatra.

76 Des vagues idéales pour repousser ses limites, qu’Hugo ne doit de toute façon pas encore connaître du haut de ses 11 ans. TRIPS

Particulièrement aérien, Sam a aussi proité de ce trip pour tenter de s’engager de plus en plus dans les vagues creuses. « Sam a été le maître dans les airs, Kyllian, lui, a été le maître des barrels. » Didier Piter.

SAM PITER

14 ANS, SEIGNOSSE GOOFY

Board : Matta SMP 5’1 MY Spot : Macaronis et le beachbreak Ton voyage en quelques mots ? Boisson : jus de goyave Fun, perfection et barrels. FAVORITES Plat : poisson au curry

Comment était l’ambiance à bord ? Superbe ambiance entre nous avec que des bons moments. Nous, les jeunes, on surfait à fond et on jouait au poker ou alors on pêchait. Le capitaine est l’un des premiers à avoir navigué aux Mentawai et aux Telos. Il connaissait plein de spots et a fait les bons choix.

Qu’est-ce que tu as pensé des Telos ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Une progression dans les C’était la troisième fois que je venais là aux Mentawai airs, une meilleure vision dans les tubes et une envie de surfer de et celui-là reste mon meilleur surf-trip. manière plus variée.

Quelle a été ta plus grosse frayeur ? Et la plus grosse bombe ? A Greenbush, j’ai failli découper Kyllian… C’est mon père.

79 TRIPS

KYLLIAN GUERIN

15 ANS, SEIGNOSSE REGULAR

Board : SharpEye modèle 77 MY Ton voyage en quelques mots ? Spot : Rangas Exotique, magique et aventure. FAVORITES Plat : nasi goreng et les Beng Beng en dessert

Comment était l’ambiance à bord ? Il y avait une bonne ambiance à bord. On était entre potes, dans un endroit magique, avec des vagues parfaites et personne à l’eau. Comment ne pas être content ? On avait un capitaine australien : Jody. Grâce à lui on était toujours au bon endroit au bon moment !

Quelle a été ta plus grosse frayeur ? Qu’est-ce que ce trip t’a apporté ? Je me suis énormément amélioré sur J’ai eu quelques bons wipe-outs mais pas de les bonnes trajectoires à avoir dans les tubes. Mais également sur mes grosse frayeur pour une fois donc c’est cool. turns backside et, bien sûr, les airs aussi.

Qu’est-ce que tu as pensé des Telos ? Qui a pris la plus grosse boîte ? C’était ma quatrième fois aux Mentawai mais la Je pense qu’Hugo a fait une sacrée compilation de wipe-out. Je lui première dans ces îles perdues qu’on appelle Telos. donne le prix du total wipe-out master ! Il n’y avait pas beaucoup d’images sur le web, donc je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Au inal, Et la plus grosse bombe ? je n’aurais jamais pensé trouver un endroit aussi J’ai eu pas mal de bombes pendant ce trip. Mais si je devais choisir incroyable. je dirais celles de Sipika.

« Je n’ai jamais vu Kyllian tenter autant d’airs que lors de ce voyage. » Didier Piter.

80 Si Kyllian aura été le plus à l’aise dans les tubes solides des Telos, il n’en oublie pas de mettre la démo également dans les airs.

81 story

LIRE DANS DE LA WAX FONDUE (PARTIE 2)

NOUS AVIONS LAISSÉ CORIE À SES VAGUES ET SES OBSESS IONS SUR LES SPOTS ESPAGNOLS. SON EXISTENCE SE POURSUIT SUR D’AUTRES CONTINENTS, AVEC REBONDISSEMENTS ET CHANGEMENTS DE VIE. MAIS UNE CONSTANTE DEMEURE : LES VAGUES. DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE DE VOTRE RÉCIT ESTIVAL SIGNÉ OLIVIER DEZÈQUE.

82 Trois mois plus tard, notre plan, pour autant qu’il y en tentes et sortions des bouteilles de mezcal et de tequila eu un, était de partir depuis le sud de la Californie vers pour discuter auprès du feu. Nous avons parlé calmement Baja Mexico. Je savais que le trip ne serait pas facile. C’est un moment, de surf, de spots, d’amis communs, d’aven- un étrange pays. La vie n’y possède pas la même valeur tures, puis nous nous sommes retrouvés totalement ivres. que chez nous : la police est corrompue, les narcotrai- Nous avions trop trinqué avec nos verres de plastique quants et la pauvreté extrême esquissent un risque palpable rouge qui ne cessaient de cracher les liquides alcoolisés à et absolument permanent. Certains ne reviennent jamais. la mesure d’un tintamarre assourdi par la matière souple. Nous atterrissions à Los Angeles pour passer deux nuits Nous étions hors contrôle. chez Zack, un américain habitué de la Côte Basque. Il y venait tous les ans et nous avions sympathisé au line-up Le soleil caressait la toile de la tente et je me réveillais sans de la Grande Plage. Le départ vers le sud était prévu dès souvenirs clairs de la veille. Seules quelques bribes, des le lendemain. menus détails, des fragments de conversations me reve- naient à l’esprit. J’avais un mal de tête atroce et les oreilles Zack était un véritable waterman et un surfeur d’excep- qui bourdonnaient. J’ouvre rarement l’œil aussi tôt mais je tion. Il serait du voyage avec Brandon et Mike, ses compa- ne parvenais plus à dormir. gnons de jeu depuis des lustres. Durant l’expédition, nos guides – car ils fréquentaient le spot depuis de nombreuses Les américains avaient emporté du matériel de chasse années – se relayaient au volant. Nous avions passé la fron- sous-marine. Le programme : partir en quête de poisson tière et roulions au rythme des villages colorés et solitaires. ain de tuer le temps et de se sustenter – nous avions aussi Le van laissait souvent un sillon de sable qui collait au apporté pas mal de provisions. S’il y avait eu des vagues, véhicule sur plusieurs centaines de mètres. Les vibrations il n’y aurait naturellement pas eu de chasse sous-marine. m’endormaient fréquemment et je me réveillais en sueur lorsque le camion percutait une ornière plus profonde que Je me rendais compte que la routine s’était précipitamment les autres. Je n’étais pas à l’aise dans cette contrée. installée. Il n’y avait pas grand-chose à faire au milieu de ce bac à sable colossal… Aucun bled à moins de soixante kilo- À l’issue de huit heures de route, nous arrivions sur une mètres. Une fois que tu as marché deux heures en direc- plage extraordinaire mais elle aurait eu besoin de vagues tion du nord et deux heures vers le sud, tu connais le spot. pour que le trip soit remarquable. Nous aurions ainsi pu Pêche, baignade, balade et les mêmes conversations qui nous sentir en accord avec l‘océan et avec nous-mêmes. revenaient. Ça devenait l’ennui absolu. Avant que le soleil ne se couche, nous avions dressé les Le cinquième jour, nous prîmes les pirogues gonlables

83 story

pour chasser le poisson un peu plus au large. Zak plongea peut-être, ne m’avaient pas aidée. L’étrange chimie de notre longtemps, très longtemps, trop longtemps, beaucoup trop relation nous avait amenée à nous attirer et à nous repous- longtemps. Cinq minutes après son immersion, il n’était ser comme des aimants qu’on fait pivoter pour s’amuser. Je toujours pas remonté. Brandon s’immergeait et remontait ne savais plus. J’avais besoin de me protéger de tout. pour rejoindre le fond. Il disparaissait puis son visage pani- qué jaillissait, il prenait une boufée d’oxygène puis se vola- Je sais que je démolis fréquemment ce que je construis tilisait à nouveau. Il init par ressortir un corps inanimé, pour le raccommoder. Je casse ensuite tout à nouveau et celui de notre compagnon. Pas besoin de médecin pour c’est une histoire sans in. Bâtir, casser, monter, détruire, constater que le waterman avait terminé son parcours. empiler, fracasser… C’est un peu l’aventure de la vague. Elle parcourt l’océan, se fait lécher et brutaliser par les Les américains avaient été catégoriques. Il fallait nous vents de toutes les directions. Elle s’aplatit et regonle avant même rapatrier la dépouille et traverser la frontière pour de s’échouer sur une plage, magniiée par un surf doux ou déclarer le décès et efectuer une autopsie au États-Unis. déchirée par un performer qui souhaite la taquiner en s’en- Avec les autorités Mexicaines, nous allions assurément au volant par dessus. Les lames d’eau sont toutes diférentes devant d’ennuis diicilement calculables : ce serait peut- mais elles appartiennent à la même famille. être la prison, du harcèlement, du racket, des accusations, une enquête qui pouvait sentir l’embrouille. Nous porte- Durant une longue période, nous avions descendu ces rions sans doute le chapeau. Nous étions arrivés à cinq et vagues ensemble et des bouteilles de vin aussi. Souvent à repartions à quatre. La dépouille était lourde. Nous l’avions s’en rendre fous, encore plus fous que nous ne l’étions. Puis glissée dans un boardbag. La situation me terrorisait mais héodore disparaissait. Parfois une semaine, parfois d’avan- l’adrénaline ordonnait à mon esprit de rester lucide. Ce tage. Puis d’un coup d’un seul, il revenait. Ça ne s’arrêtera dernier deviendrait fou une fois l’exiltration achevée. Je ne jamais… On avait tout fait ensemble en fragmentant nos voudrais plus de cette existence. Il fallait stopper, changer, existences, morcelant le temps, ce qui me convenait par renaître. La violence avait surgi de nulle part sans qu’aucun moments et me rendait triste en d’autres périodes. d’entre nous ne puisse comprendre. — La vie est bien faite, je lui disais à chaque fois que * j’avais besoin de respirer. * * — Demande à Anne Frank ce qu’elle en pense !? On se retrouvera ! Le choc et les circonstances du dernier trip m’avaient tota- — Jamais, je rétorquais. lement transformée. Je pensais que les dieux, ou le destin — Si, insistait-il ! Et tu le sais bien.

84 Nos obsessions égoïstes avaient gravité autour de l’heure de Les sensations sont devenues éphémères dans nos sociétés. la fermeture du supermarché, des conditions de surf, des C’est la course au feeling et le zapping est aussi social. On projets qui ne voyaient le jour que trop tard. On parlait de aime, on n’aime plus. On contacte, on coupe. On en veut l’humanité, de musique, de philosophie, des gens, des igures d’avantage et on refuse. C’est valable pour la glisse, l’actua- de surf et d’art primitif. Nous avons parlé une dernière fois. lité, les évènements. Toute chose chasse la précédente. J’ai arrêté de vouloir essayer. Je me suis convaincue d’être lassée — héo, je ne sais plus. Je suis lassée, nous devons arrêter. mais je suis devenue encore plus prisonnière de moi-même, — Oui. Fais ta vie. des souvenirs, tourmentée et certaine en même temps. Le — Tu dis ça mais tu reviendras toujours… Ça me bloque. surf, ce n’était pas forcément l’existence et nous n’étions pas Je ne sais même pas si je peux la refaire. forcément faits l’un pour l’autre, l’amusement n’est sans — On verra. doute que passager. C’était une équation complexe même — Tu as toujours été là quand j’en avais besoin mais je ne s’il n’était composé que de trois inconnues. Est-ce que je veux plus. voulais me battre ? Après tout, je prends généralement des — Je suis comme ça ! vagues faciles et ne me donne qu’assez peu de déis. — Ça m’obsède, je ne peux plus exister. — J’ai pas voulu… Toi et tes obsessions… J’ai pris une décision, j’ai consulté une magnétiseuse. Si — J’ai toujours cru que tout le monde avait droit à un ça fonctionne pour arrêter de fumer ou de picoler, ça doit miracle. J’y crois encore. Mon miracle à moi, c’était ça ! bien marcher pour oublier une situation qui t’obsède, je me disais. Madame Delhaye était une personne calme et elle Mes ambitions et mes passions s’étiraient pour tenter semblait sérieuse. J’étais convaincue que ça fonctionnerait. d’échapper à la réalité. Toujours, l’élastique cédait pour que Allégée de quelque 300 euros et d’un nombre d’heures dii- l’ensemble se regroupe avec force et vigueur, comme un swell cilement évaluable sous hypnose, je semblais reconstruite. à forte période, attendu mais impraticable. Les moments Au début, cette nouvelle vie ressemblait un peu à un lende- magiques n’étaient peut-être pas perdus. Les bonnes condi- main de trou noir après avoir picolé à outrance. Je me sentais tions se font attendre mais, un beau matin, contre toute calme, sereine et n’avait plus aucune envie d’aller marcher attente, elles se présentent. sur le sable, de boire ou de revoir héo.

J’ai recroisé deux trois fois l’énergumène et je n’ai pas eu * besoin de feindre l’ignorer. J’avais grandi, j’avais combattu * * mes passions primitives.

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Les temps changeaient, les sessions se faisaient de plus en plus rares durant ce mois d’avril. Les tempêtes successives * jouaient à m’apporter ce qu’il y avait de pire lors de mes * * jours de congés. Les planches commençaient à s’ennuyer. Les jours se succédaient. La poussière s’accumulait, la wax durcissait, la puissance des vagues et des courants avaient Ce jour, en faisant le tri dans de vieux cartons entrepo- doucement altéré les fonds marins et les bancs de sable. Les sés dans le grenier de mon appartement du XIIe arrondis- rares journées qui ébauchaient l’espoir de quelques vagues sement parisien, j’ai retrouvé ce carnet que j’avais appelé lisses n’étaient qu’illusions. Si le plan d’eau était propre et Une belle histoire. Il compilait une foule de notes écrites la houle prévue séduisante, les vagues fermaient sur toute de ma main de jeunesse. Une calligraphie enjouée et arron- leur longueur. Il était par conséquent impossible de suivre die qui racontait celle que j’avais été. Je souriais. J’avais le un chemin en prenant une direction. La seule option : iler souvenir de vivre comme une personne explosive, pleine de tout droit. Absolument inintéressant. joie et de tourments, tantôt rayonnante, tantôt folle à lier. Je relisais une collection d’ambitions, de désirs, de peurs * que j’avais répertoriés à la force du poignet et à la pointe * * du stylo. La liste des endroits où j’étais censée me rendre un jour dans ma vie pour y dérober des vagues était dres- J’ai choisi de changer d’emploi. J’étais à mon aise en tant sée en lettres capitales de couleur verte. BATUKARAS. Le que conseillère en emprunt immobilier dans le domaine du nom résonnait entre mes deux oreilles durant de longues courtage. J’ai fait un bout de chemin avec un autre barré minutes, j’étais sonnée comme si j’avais pris une porte en de l’océan qui m’a vite soulée. Je me suis jetée corps et âme plein visage. dans le travail, oubliant la plage, les vagues et peut-être la vie. J’ai arrêté de fréquenter l’eau salée et de respirer les À cet instant, je me sentais vieille, usée, loin de la réalité ou atmosphères iodées. J’ai progressivement arrêté de réléchir trop proche de celle que je m’étais fabriqué. J’avais construit et d’anticiper et suis devenue une adulte. une vie au milieu de laquelle je ne me sentais pas mal mais, au inal, je n’y avais pas trouvé le bonheur à l’état brut. La Une personne mûre construit les choses. Ce que je me routine déconstruit les choses et le besoin de sécurité bride suis eforcé de faire. J’ai balancé des rêves à la poubelle et les appétits. j’ai noué le sac avant de m’en séparer, direction le collec- teur. J’ai habité à Bordeaux, à Paris, à Londres. Je me suis J’ai acheté un billet d’avion en me disant qu’il n’était jamais mariée, j’ai divorcé. J’ai vu un nombre de ilms innom- trop tard. brables au cinéma, j’ai soigné mes plantes, je suis allé à Marrakech, j’ai lu des livres et j’ai un peu chanté, chez moi, Élodie, une collègue du bureau, désirait m’accompagner toute seule lorsque je cuisinais. pour découvrir Java et se descendre quelques vagues. Elle

86 avait pour habitude de se rendre en vacances dans les Landes Ça a été curieux, comme une sensation. C’est-à-dire que je et avait même acheté un petit appartement à Seignosse. Elle n’ai pas eu besoin de la voir arriver pour comprendre que la connaissait l’univers que j’avais fréquenté. quatrième vague serait magique. J’ai donc laissé passer les Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas côtoyé premières ondes. J’ai ramé calmement car, encore une fois, je l’océan. Le moment se présentait. Nous avons calculé nos savais que ce serait ma vague. En même temps, je savais aussi congés respectifs et avions la possibilité de quitter le turbin qu’elle serait toute spéciale. La plus belle de toutes. Proba- durant vingt jours. Les valises promptement pliés prirent le blement celle de mon existence. Je me suis levée, j’ai tour- RER C puis la direction de Roissy Charles de Gaulle avant née le visage et orienté le regard vers la droite pour planter de passer en soute. Nous observions les allées et venues des mon bottom. Je n’avais rien perdu en ces dernières années. voyageurs, nous marrant en tentant de savoir qui, dans la J’ai couru vers l’avant et quelqu’un m’a droppé à une petite fourmilière des usagers de l’aéroport, passait sa vie dans les dizaine de mètres en avant. J’ai léchi les genoux en tendant aéronefs et lesquels parmi eux étaient efrayés lors du décol- les bras vers le nose et comme l’autre surfeur était en haut de lage. J’ai moi-même toujours eu peur en cabine. vague je l’ai dépassé par la base du déferlement, tout en bas et tout en douceur. * * * Il aurait pu être australien, suédois, anglais américain, comme la plupart des types qui prennent du bon temps à Java. J’ai Le spot de Batukaras est situé sur l’île de Java, entre l’océan observé son visage pour estimer son degré de contrariété. Indien et la mer de Java. L’accès au petit village s’efectue J’avais la priorité mais nous étions sur la même onde. en franchissant un pont suspendu en bambou. Il ofre aux surfeurs une plage de sable noir unique en son genre. Un C’était héodore. pointbreak y déroule et ofre de très longs rides de plusieurs dizaines de secondes. Quand la houle est grosse, la vague Il m’a souri. Je l’ai dépassé une fois. Il est repassé par dessous connecte avec le beachbreak voisin. Ce spot est apprécié car puis a ralenti pour que je puisse reprendre ma vitesse. Il est il est rarement bondé, contrairement aux plages de Bali et de repassé devant moi, je lui ai laissé la place. Il m’a proposé de Pangandaran. reprendre la main et nous avons continué à danser indéini- ment dans la brume, jusqu'à la in de nos jours, jusqu'à la in C’était une matinée brumeuse et j’étais refaite de ma des temps. première session, celle de la veille. Je n’ai pas l’habitude de me lever tôt ni d’être la première au point de convergence La passion est là pour labourer et irriguer l’âme, pour que la des vagues. L’excitation m’a dirigé en ce sens. Je ne parve- mort soit un peu plus douce. J’ai provoqué l’avenir et je ne nais pas à discerner le line-up parasité par l’humidité. J’ai m’étais jamais sentie aussi bien qu’en retirant un proit de la ramé sur les genoux en me dirigeant vers le bruit doux du vie. Nous ne nous sommes plus jamais quittés. Nous avons déferlement. Une série s’est présentée. surfé pour nous sentir plus légers.

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SUMMER BREAK …

On aurait pu dire grandes vacances, mais ça fait un peu trop scolaire. et puis, hélas, toute la france n’est pas en congés, même si, en revanche, tous les surfeurs semblent l’être. et pourtant, si on se donne un peu de mal, on peut encore contourner la foule pour une vraie pause estivale.

88 © Cazenave

Antoine Delpero étrangement seul sur une droite de la Côte des Basques...

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90 Départ avec la lèvre pour Tikanui Smith qui ne fait décidément qu’un avec cette vague de Teahupo’o. En

© McKenna surfant la plus belle vague à la rame de cette session de juillet, Tika en impose encore un peu plus. 91 portfolio © Poterlot

Dans le couchant ou dans le brouillard, les instants cachés sont précieux pour tenter de s’offrir un peu de tranquillité. De la Vendée à la Bretagne, même combat.

92 © Métallier portfolio

La saison cyclonique est en marche dans l’Atlantique Nord et août marque l’arri- vée des premières houles générées par ces tempêtes tropicales. De quoi avoir des sessions solides comme en hiver, le

9494 néoprène en moins. © Justes portfolio L’été à l’envers, c’est à Tahiti que ça se passe. Les houles qui remontent du Paciique Sud sont propices à éveiller les reefs polynésiens. Ceux que l’on connaît comme ceux © McKenna qui nous font juste rêver. Spécialistes de la location de camping-car SURFEZ SUR LES ROUTES! DEPUIS LES SPOTS DE SURF EN CORNOUAILLES AUX GROSDE, ROULEAUX TOUT LE LONG DU WILD ATLANTIC WAY EN IRLAN LA LOCATION D’UN CAMPING-CAR CHEZ BUNK CAMPERS, AVEC VOUS DONNE LA LIBERTÉ D’ALLER SURFER LES VAGUES À LOISIR . VOTRE MODE DE TRANSPORT ET D’HÉBERGEMENT TOUT-EN-UN

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En 1925, c’est Duke Kahanamoku qui débarquait en Californie et devenait local d’Huntington. Ses démonstrations ont vraiment popularisé le surf dans la région et le Duke a toujours sa statue face au Pier.

Entre les piliers – Face au spot, p.104

99 TALENT

Tao Compagnon à l’école de la vie TAO EST UN JEUNE GARÇON SURPRENANT. DU HAUT DE SES 9 ANS, LE FILS DE FRED COMPAGNON A DÉJÀ ACCUMULÉ PLUS D’EXPÉRIENCE ET DE TRIPS QUE LA MAJORITÉ D’ENTRE NOUS. PLONGEZ DANS L’UNIVERS D’UN ENFANT QUE L’OCÉAN ET LES VOYAGES ONT FAÇONNÉ.

PAR MARC-ANTOINE GUET

’est l’histoire pas comme les Maroc à l’Indonésie. Le kid a même vécu avec eux autres d’un gamin de 9 ans un terrible tremblement de terre aux Mentawai il y Tao a su nager bercé par l’océan. Fils de Fred a quelques années. Les voyages et les rencontres l’ont presque aussi vite Compagnon, bodyboardeur, forgé. « C’est un enfant qui a appris à communiquer qu’il a appris à C surfeur et géotrouvetout de la avec des gamins qui ne parlaient pas la même langue glisse, Tao est déjà sorti de sa que lui. Il a souvent été au contact d’adultes lors de marcher, dès 2 ans et zone de confort comme très peu d’enfants de son nos voyages », précise avec ierté Fred. Autodidacte, demi. Et le surf, il âge. En plus d’avoir hérité des longs cheveux blonds Tao comprend tout très vite et maîtrise aujourd’hui connaît. Son plaisir ? de ses parents, le jeune Tao a eu la chance de les suivre un peu l’anglais et l’espagnol tout en baragouinant Glisser et tuber. dans leur mode de vie à la poursuite des vagues, du sans problème quelques mots d’arabe et d’indoné- © Chauché

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sien. Si celui qui a fait son premier take-of à 2 ans et de choses et vécu beaucoup d’expériences. Pas éton- sens marin est impressionnant. « Il est déjà venu demi n’échappe pas, comme beaucoup de jeunes de nant non plus que le kid, en plus d’avoir acquis une dans du 2m - 2m 50 à la Gravière avec moi. Je lui son âge, aux jeux vidéo, c’est essentiellement dans le maturité et une curiosité étonnante pour son âge, se ai toujours enseigné de respecter l’océan et de ne pas jardin et surtout dans les arbres que Tao aime passer transforme peu à peu en homme-poisson. faire le con. L’océan peut tuer ». Doucement mais le temps. « C’est un enfant d’extérieur. À six mois, sûrement, Tao suit les traces de son père. Cet hiver, il était déjà sur une planche et à 3 ans il faisait des L’appel du large au Maroc, il a même essayé le duo tao pour la pre- tubes en body avec moi ». Un mode de vie et une Tao a su nager presque aussi vite qu’il a appris à mar- mière fois à Imesouane. « Il est très bon sur la lecture éducation qui, au il des années, ont façonné un cher, dès 2 ans et demi. Et le surf, il connaît. Son plai- des vagues, c’est son gros point fort ». Une maturité enfant attachant au caractère passionnant. « Même sir ? Glisser et tuber. Une insouciance pourtant trom- impressionnante pour un enfant dont le quotidien s’il est calme, il n’aime pas se faire marcher sur les peuse. Car si l’enfant-poisson a déjà fait d’Hossegor et l’éducation tournés vers l’océan ne ressemblent en pieds ». Pas étonnant pour un garçon qui, à l’aube et ses shorebreaks son spot de prédilection, il connaît rien à ce qu’un kid de son âge peut connaître. Pour de son adolescence, a déjà assimilé un grand nombre mieux que quiconque les dangers de l’océan. Son son plus grand bonheur.

La Gravière comme terrain de jeu, les outils de son père pour expérimenter. Un waterman en formation.

101 RENCONTRE

António Laureano Biberonné au surf de gros PREMIERS PAS SUR UNE PLANCHE À L’ÂGE DE 4 ANS, PREMIÈRE SESSION DE TOW-IN À NAZARÉ À 12 ANS, PREMIÈRE PRÉSÉLECTION AUX WSL BIG WAVE AWARDS ET INTRONISATION AU SURFER WALL DE LA PRAIA DO NORTE À 15 ANS, SIGNATURE DE SON PREMIER CONTRAT DE SPONSORING À TOUT JUSTE 16 ANS… DÉCOUVREZ ANTÓNIO LAUREANO, JEUNE PRODIGE PORTUGAIS DU SURF DE GROS.

PAR JOHAN RICOU

e 24 février 2018, le fort de São Miguel Arcanjo (Naza- ré) est plein à craquer pour la cérémonie d’intronisation du L Portugais António Laureano au Surfer Wall des lieux, qui accueille les planches des chargeurs ayant marqué l’histoire d’un spot désormais mythique. Pour l’oc- casion, le maire de la commune Walter Chicharro a la verve des grands jours. Tony, lui, semble un peu nerveux. On le serait à moins. Du haut de ses quinze ans, voilà que sa toute première planche, une 8’6 orange luo, rejoint celles des Garrett McNamara, Justine Dupont et autres Sebastian Steudtner sur les murs en pierre du hall of fame de la Praia do Norte. Une distinction récompensant une saison qui aura été celle de la conirmation de son immense talent. Walter Chicharro ne ta- rit d’ailleurs pas d’éloges au moment d’évoquer le jeune homme. « Je me sens un peu comme un de j’aimais le plus, c’était les vagues les plus difficiles Tour le plus rapidement possible, devenir l’un des ses pères sportifs. Cela fait longtemps que je le suis, et les plus grosses et je disais tout le temps à mon meilleurs chargeurs au monde et aller toujours plus j’ai vite décelé son potentiel. C’est un gamin bril- père, qui travaillait souvent à Nazaré, que je haut. « Cette année, il a surfé une vague de 10- lant, extrêmement déterminé, qui a une notion très voulais aussi y surfer. » 12 mètres. La saison prochaine, le but sera d’at- claire de son avenir », nous conie-t-il. Un avenir Entraîné par Ramon et João Macedo, athlète por- teindre 12-15 mètres », nous glisse ainsi son père. que l’on imagine aisément doré. tugais habitué de la Praia do Norte, Tony franchit Un objectif conirmé par le principal intéressé, qui les étapes une à une jusqu’à cette session tant atten- en ajoute un autre : « Cette année, j’ai eu une Apprentissage à vitesse grand V due, ce jour où, enin, son père répond par l’air- nomination (aux Big Wave Awards), mon ob- Né le 4 avril 2002, Tony est venu naturellement au mative à sa requête. À tout juste 12 ans, le jeune jectif est d’en avoir deux la saison prochaine. Je surf dès l’âge de quatre ans, avec son père Ramon prodige va ainsi avoir droit à ses premières vagues rêverais aussi d’aller surfer à Jaws et Mavericks. Laureano, lui-même chargeur expérimenté. C’est en tow-in à Nazaré, une session qu’il décrit comme Mais c’est un peu compliqué, ça coûte très cher. » lui qui assure les formations de sauvetage en jet-ski « un mélange de peur et d’excitation ». La machine Le jeune homme est ambitieux, particulièrement qui se déroulent à Nazaré et il ne laisse à personne est alors lancée : « Je suis devenu accroc », nous déterminé et impressionne par une force de carac- d’autre le soin d’assurer la sécurité de Tony lors des avoue-t-il avec cette bonne humeur qui le caracté- tère peu commune à cet âge. grosses sessions. Son ils se met sérieusement au surf rise. à neuf ans et voit vite plus gros : « J’ai toujours été Depuis, Tony poursuit sa route, avec quelques Sans griller les étapes le gars du groupe qui n’avait pas peur. Ce que objectifs simples en tête : rejoindre le Big Wave Une détermination que nous conirme Justine

102 © Fotosplino

Mètre après mètre, les vagues auxquelles s’attaque Tony gros- sissent à mesure qu’il prend de l’âge et progresse. Vite.

À tout juste 12 ans, qui en dit long sur son état d’esprit : « En fin de rive d’entrer dans l’eau pour voir comment je le jeune prodige va saison, nous étions sortis en tow-in pour nous me sens et d’en ressortir. Je n’y vais que quand ainsi avoir droit à ses amuser. Et lui a choisi ce jour-là le challenge le je suis totalement en confiance. Après, il arrive plus difficile : la rame. Du coup, il nous a poussés aussi que mon père tempère mes ardeurs », premières vagues en à relever le défi et nous avons tous terminé la plaisante António avec un large sourire. Si tow-in à Nazaré, une session à la rame ! ». Y aller à la simple force des à 16 ans, Tony a de son propre aveu déjà session qu’il décrit bras fait en efet partie de la philosophie d’António, obtenu plus qu’il ne l’imaginait, son avenir comme « un mélange qui à l’instar d’un Lucas Chianca « préfère éviter le s’annonce radieux, ce que conirme Justine de peur et d’excitation ». tow-in, à chaque fois que c’est possible ». Dupont : « Tony est un jeune inspirant, qui transmet sa passion. Je pense que le plus fort, Coniance et prudence c’est qu’à Nazaré, il est déjà considéré et res- Dupont, impressionnée par sa volonté et son or- Cette passion oblige cependant son père à lui pecté comme un chargeur comme les autres. Il ganisation. « On le sent motivé par une vraie imposer des limites, lorsqu’il estime que les ira loin. » Et à brève échéance, à en croire le passion et il est extrêmement bien entouré, par conditions ne sont pas réunies pour son ils. maire de Nazaré. Car pour Walter Chichar- une équipe très expérimentée. Ils font les choses « Parfois, António veut aller à l’eau, mais lors ro, pas de doute, « il sera bientôt le roi de la intelligemment. Il va très vite, c’est vrai, mais des gros swells, c’est encore trop extrême pour Praia do Norte. Il a le potentiel, la volonté, il sans griller les étapes », souligne ainsi la chargeuse lui », nous explique ainsi Ramon, qui assure devrait y parvenir naturellement ». Après avoir française, qui loue notamment son comportement le plus souvent la sécurité de Tony en jet-ski. rencontré António Laureano, nous sommes dans l’eau. Et celle-ci de nous conier une anecdote « La règle numéro un, c’est la confiance. Il m’ar- prêts à prendre les paris avec lui.

103 face au spot

Huntington Beach Pier Une jetée pleine d’histoires

TOUTE LA CALIFORNIE EN EST PARSEMÉE MAIS LE PIER D’HUNGTINTON BEACH EST CERTAINEMENT LE PLUS CONNU DES SURFEURS. ON SURFE D’UN CÔTÉ OU DE L’AUTRE, ON SLALOME ENTRE LES POTEAUX, ON OBSERVE LE LINE-UP... UNE VRAIE PETITE VIE AUTOUR D’UNE CONSTRUCTION QUI A VU PASSER BEAUCOUP DE SURFEURS.

PAR OLIVER SERVAIRE

e Pier, c’est cette longue même, pas de surfshop. On trouve juste un jetée qui semble soutenir, petit magasin de cerfs-volants, un d’appâts de telle une colonne vertébrale, pêche, et le célèbre restaurant Ruby’s apparu les quinze kilomètres de suite à la dernière reconstruction de la jetée. L plage de la Surf City califor- Cette version de 1992 a adopté une structure nienne. On peut dire qu’elle de béton armé prévue pour résister à des va- est plus ancienne que la ville, puisque sa ver- gues de 9 mètres, et un enduit d’époxy pour sion en bois date de 1904, cinq ans avant que protéger de la corrosion. Et si Le Pier a bien le magnat du chemin de fer Henry Hunting- conservé son shape de 1914, on a écarté un ton ne donne son nom à l’ancienne Paciic peu plus les piliers pour mieux accommoder City. Ses investissements permirent de rem- les surfeurs ! placer la jetée détruite par la tempête par une version en béton, achevée en 1914. George LE PIRE DU PIER Freeth, l’hawaïen devenu pionnier du surf en Rappelons que, s’il est possible de traverser Californie, it une démonstration de surf re- la jetée en suivant sa vague - « Shooting the marquée lors de son inauguration. En 1925, Pier » comme on dit là-bas – la manœuvre c’est Duke Kahanamoku qui débarquait en n’est pas sans risque. On l’a bien vu lors du Californie et devenait local d’Huntington. QS l’an dernier. Si Marc Lacomare est passé Ses démonstrations ont vraiment popularisé très près de la correctionnelle après un roller, le surf dans la région et le Duke a toujours sa Bino Lopes s’est carrément éclaté le nez – et le statue face au Pier. nose de sa planche – sur un des piliers. Lakey Dans les années 30 la jetée fut étendue puis Quand Gordie ouvre le premier sous la je- Peterson, elle, a pris un coup dans le dos après endommagée par un tremblement de terre et tée en 1956, les locaux y trouvent un point s’être retrouvée sous l’eau, le leash enroulé au- un ouragan. Pendant la Seconde Guerre mon- de ralliement. Jack’s Surfboard ouvrira l’an- tour du pilier ! Et il y a déjà eu des morts… diale une mitrailleuse de gros calibre trônait née suivante, face au Pier, et tant d’autres En 2016, un sexagénaire Floridien qui rêvait au bout du Pier. Mais ce sont les surfshops surfshops suivront qu’on surnomme ce coin de surfer Huntington depuis des années. En qui vont donner son image actuelle à la ville. le Times Square du surf. Sur le Pier en lui- 1997, un jeune qui s’entraînait pour rentrer

104 Jour de liesse au pied du Pier pendant le CT féminin, l’une des très nombreuses compétitions qui se déroule ici. © Justes

sur la jetée et des mecs s’excitant beaucoup en tient surtout la victoire de Johanne Defay en S’il est possible de dessous pour terminer avec 5000 émeutiers 2015 ! Si le spot Huntington Beach accueille traverser la jetée en qui cassent tout et mettent le feu aux voitures tant de compétions, c’est qu’en plus de sa je- de police ! tée si photogénique, il propose toujours un suivant sa vague - petit quelque chose à surfer. En efet, Hun- « Shooting the Pier » SPOT DE TOUS LES RECORDS tington Beach est autant exposé aux houles comme on dit là-bas – On préfère se remémorer les plus belles du Paciique Nord l’hiver, qu’aux tempêtes la manœuvre n’est pas heures du OP PRO, avec la rivalité Curren de l’hémisphère Sud et aux ouragans en été. sans risque. – Occhilupo des années 80. Ou la première En plus, les Channel Islands situés au large compétition organisée à HB en 1959, et vont idéalement iltrer ou concentrer ces comment Jack Haley avait gagné en traver- houles, avant que les piliers du Pier n’aident dans l’équipe du lycée d’Huntington. Les ac- sant deux fois la jetée sur la même vague ! à caler les bancs de sable. Voilà donc une cidents arrivent aussi quand quelqu’un saute De nos jours, c’est l’US Open of Suring qui coniguration idéale pour les compétiteurs, de la jetée, que ce soit pour mettre in à ses se dispute chaque été côté sud du Pier. C’est les freesurfeurs, et les chasseurs de records de jours délibérément ou juste pour s’amuser. certainement la plus grosse compétition de tout poil. Car l’histoire et le Guinness Book En février dernier, un surfeur a secouru un surf au monde, avec jusqu’à 750 000 spec- retiendront que c’est au pied du Huntington homme qui avait sauté du Pier tout habillé et tateurs. Et c’est la fête sur la jetée quand un Beach Pier que 511 surfeurs ont fait le plus n’arrivait pas à regagner le rivage. Le pire peut local d’Huntington s’impose, à l’image de grand cercle dans l’eau, que 66 autres ont aussi se produire sur la terre ferme, comme en 2009, surfé ensemble une planche de 42 pieds… lors des émeutes du OP PRO 1986. Ça avait en 2009 et 2010, ou encore Kanoa Igarashi Et qu’Abbie le chien a surfé une vague sur commencé avec des illes s’exhibant un peu l’an dernier. Bien sûr, de notre côté, on re- 60 m ! Merci HB.

105 jeux TURBINEZ c’est l ’été

Pas de conditions ? Rien à faire aujourd’hui ? Le tour de France et la Coupe du monde sont terminés ? Pas de souci, nous avons la solution. Installez-vous confortablement et préparez- vous car nous avons sorti nos traditionnels jeux estivaux. Seul ou entre amis, faites travailler vos méninges ! QUIZZ

1. Quelle compétition a été 6. À cause de quel volcan en In- 11. Combien de dérive possède 16. Lequel de ces plats est ty- annulée en avril dernier à cause donésie 140 000 personnes ont un thruster ? pique du Costa Rica ? de la présence de requins ? récemment été évacuées ? A - 2 A - La moqueca de peixe A - A - Merapi B - 3 B - Le thiéboudienne B - Uluwatu CT B - Agung C - 5 C - Le casado C - Corona Open J-Bay C - Taveuni

12. Lequel de ces surfeurs n’était 17. Sur quelle vague artiicielle 2. Quelle surfeuse a gagné le 7. Quel surfeur est passé dans pas présent lors du Duct Tape l'équipe nationale américaine Longboard Pro Biarritz ? l’émission Quotidien sur TMC ? Festival ? s’entraînera-t-elle en vue des J.O. de Tokyo ? A - Justine Mauvin A - Gaspard Larsonneur A - Nathan Sadoun B - Justine Dupont B - Eimeo Czermak B - Jules Lepêcheux A – Waco, au Texas C - Alice Lemoigne C - Kyllian Guérin C - Jérémy Flores B - Le Surf Ranch, à Lemoore C - The Cove, au Pays Basque

3. Qui n’a pas pris sa retraite 8. Combien doit dépenser un 13. Dans quel pays se situe le cette année ? particulier pour surfer le Surf spot de Keramas ? 18. Sous quelle bannière surf de- Ranch de Kelly Slater ? sormais Tatiana Weston-Webb ? A - A - Japon B - A - 2000 € B - Indonésie A - Le Brésil C - B - 5000 € C - Fidji B - Les États-Unis C - 8000 € C - La Russie

4. Comment s’appelle 14. Qu’est qu’une alaia ? le documentaire consacré à 9. Quel est le record de la plus 19. Sur quel spot s'est déroulée A - Un poisson exotique Andy Irons ? grosse vague surfée à Nazaré ? cette année la première compé- B - Une manœuvre tition française de foil ? A - Paciic Vibration A – 18 m C - Une planche en bois sans dérive B - Kissed By god B – 24 m A - La Torche C - Soul surfer C – 30 m B - La Nord 15. Dans quel pays se déroule- C - La Govelle ront les JO 2020 ? 5. Lors de quelle compétition 10. Quelle est la nationalité A - France Johanne Defay s’est-elle impo- de Caroline Marks, plus jeune 20. Avec quel chanteur le sur- B - Japon sée ? compétitrice du CT ? feur/musicien Thibault Cauvin C - États-Unis s'est-il associé pour son dernier A - Uluwatu CT A - Américaine single ? B - Oi Rio Women's Pro B - Hawaïenne C - Rip Curl Women's Pro Bells C - Costaricaine A - Mathieu Chedid Beach B - Enrique Iglesias

C - Michel Polnaref ; 18A ; 19B ; 20A 19B ; 18A ; ;

106 17A 16C ; 15B ; 14C ; 13B ; 12AB ; 11B ; 10A ; 9B ; 8C ; 7C ; 6B ; 5A ; 4B ; 3C ; 2A ; 1A ; Réponses En boat-trip, prévoyez cartes, dés et autres jeux. Ou emmenez votre Surf Session.

107 © Joli jeux Réponses : 1B ; 2A 3C 4A 5B QUI EST QUI ? Vous connaissez leurs têtes actuelles… Mais avec quelques années de moins, saurez-vous toujours les identiier ?

A - Andy Irons A - B - Kelly Slater B - Jeremy Flores C - Shane Dorian C - Connor O’leary

A - A - Rob Machado A - B - B - Jordy Smith B - Maud Lecar C - C - Matt Wilkinson C - Johanne Defay

ARTIFICIELLE OU PAS ? Rayez de cette liste tous les spots qui ne sont pas fabriqués par l’homme.

A. Waco F. Siouville B. The Wedge G. Typhoon Lagoon C. The Cove H. L’Embarcadère D. The Surf Ranch I. Surf Snowdonia

E. Impossible J. The Right Réponses : B ; E ; F ; H ; J J ; H ; F ; E ; B : Réponses

108 C’EST L’HEURE DE L’APÉRO ! Que l’on soit en France ou à l’autre bout du monde, il y a toujours une bonne excuse pour boire une petite bière. On vous met au déi de relier chaque bière à son pays.

1. Toohey’s 2. Bintang 3. Brahma 4. Castle 5. Hinano 6. Toña

A. Indonésie B. Brésil C. Nicaragua D. Australie E. Afrique du Sud F. Tahiti Réponses : 1D ; 2A ; 3B ; 4E ; 5F ; 6C ; 5F ; 4E ; 3B ; 2A ; 1D : Réponses

FAKE NEWS A. Des concours de surf canin sont organisés chaque année. Parmi les airmations ci-dessous, B. Kai Lenny a inventé le foil bodysuring. identiiez les fausses informations... C. Mick Fanning a pris sa retraite car il ne supportait plus . D. D’après les scientiiques, l’Espagne et le Portugal seraient menacés par un méga tsunami. E. Un New Yorkais s’est rendu à un meeting en costume et paddle. F. McDonald souhaite privatiser toute une plage balinaise pour un complexe de restauration. G. Les microparticules de plastique disparaissent grâce au corail. H. Kelly Slater construit deux nouvelles piscines à vagues. I. Il sera bientôt interdit de surfer en West Oz et Afrique du Sud pour cause de surpopulation de squales. J. Le gouvernement des Mentawai prévoit de construire une piscine à vagues.

K. Une baleine sauve une plongeuse d’un requin et la met sur son dos. Réponses : B ; C ; F ; G ; I ; J ; I ; G ; F ; C ; B : Réponses

109 Le jour où...

Andy Irons était une étoile montante

ON SE SOUVIENT TOUS D’ANDY COMME UN SURFEUR TALENTUEUX AU FORT CARACTÈRE. UN REBELLE, L’UN DES SEULS À RIVALISER AVEC KELLY SLATER. COMME LES AUTRES, IL A BIEN COMMENCÉ QUELQUE PART. FLASHBACK EN JUILLET 2000.

Retour dans les années 2000, quand un jeune hawaiien commençait à défrayer la chronique grâce à un style de surf peu conventionnel. Compétiteur dans l’âme, Andy n’a que 21 ans, a disputé deux saisons sur le CT mais s’en est fait sortir en 1999. On le retrouve en 2000 à Teahupo’o, où il remporte les trials avant d’atteindre le troisième tour. Son surf brut provoque l’admiration de la foule pendant ce contest : « Ce qu’a fait Andy cette année à Teahupoo est incroyable. Il était en feu. Rien ne lui résistait », expliquait alors Cory Lopez en marge de la compétition. Renfermé, un brin caractériel, Andy se livrait très peu et s’exprimait avant tout à l‘eau. À la in de l’année 2000, l’Hawaïen allait assurer sa requaliication et enchaîner à toute vitesse avec trois titres mondiaux consécutifs de 2002 à 2004. Charismatique et surdoué, sa rivalité avec son frère, ses frasques puis son décès ont soulevé autant de passions que d’interrogations. Le ilm Kissed by God, sorti juste avant l’été, permet de se pencher sur la vie de ce phénomène unique du surf mondial.

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Jean Cougny UNE MARQUE NÉERLANDAISE, DES ORIGINES DANS LE SKI MAIS UNE FORTE PRÉSENCE DANS LE SURF. JEAN COUGNY DÉVELOPPE LA MARQUE PROTEST EN FRANCE ET TENTE DE GARDER LE TEMPS DE FAIRE GLISSER SES DIFFÉRENTES BOARDS..

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1. Trois personnes avec qui partager une 9. Tes héros. session. Tous ceux qui dédient leurs vies au bien-être Mon ils Martin, avec qui je n’ai pas surfé des autres. depuis trop longtemps (ça reviendra !), Mark 10. Ton surfeur idéal. Richards et KS. Mais la liste est trop limitative, Tom Curren. il y a tellement de personnes avec qui j’aimerais partager un bon coup de surf. 11. Ton rêve de bonheur. Peace on earth. 2. Le spot que tu aurais aimé découvrir. Cloudbreak, car c’est une gauche, qu’elle est 12. Une passion honteuse à confesser. dingue et que c’est loin de tout. Corine Charby, une chanteuse de variété française des années 80. 3. L’endroit où tu aimerais être à cet instant précis. 13. Le sport dont tu es fan. Sur la gauche de Kandui avec 2 ou 3 bons La voile. copains. 14. Ce que tu apprécies le plus chez tes amis. 4. Ce que tu n’as pas encore réalisé. Leur franchise et leur humour. Faire le tour du monde à la voile sur un voilier de course au large. 15. La question qui te tourmente. Il y a quoi après ? 5. Ta devise. Les choses simples sont les meilleures. 16. Ton mot favori. Cool, parce que ça veut tout dire et rien à la 6. Ce que tu détestes par-dessus tout. fois. Les ragots, la latterie, les bavardages inutiles. 17. État d'esprit actuel. 7. Le don de la nature que tu voudrais avoir. One life, too short. Celui de l’ubiquité pour pouvoir faire plusieurs choses en même temps.

8. Le lieu qui se rapproche le plus de ton idéal. La Californie, les Landes.

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