HENRI DORION ARKADI TCHERKASSOV

Le Russionnaire Petite encyclopédie de toutes les Russies Nous exprimons nos vifs remerciements aux personnes qui nous ont fourni de précieuses observations pour améliorer le contenu de cet ouvrage, notamment à Mme Ludmila Lvovna Batova, bibliothécaire à l’Université d’État des Sciences humaines de Russie, de même qu’aux professeurs Tatiana Mogilevskaya, directrice de la section Québec du Centre Moscou-Québec, et Alexandre Sadetsky, directeur du programme d’études russes de l’Université Laval.

Révision linguistique: Karen Dorion-Coupal DISTRIBUTION EN LIBRAIRIE AU CANADA Diffusion Dimedia Index: Anik Dorion-Coupal et Clément Thériault 539, boulevard Lebeau Cartographie: Andrée Gauthier, Laboratoire de carto- Saint-Laurent (Québec) graphie, Département de géographie, Université Laval H4N 1S2 Téléphone: (514) 336-3941 Impression: AGMV Marquis Télécopie: (514) 331-3916 Photographie de la couverture: Courriel: [email protected] Geneviève Dorion-Coupal DÉPOSITAIRE EN FRANCE Conception et réalisation graphiques: Gérard Beaudry Éditions Ibis Press © Éditions MultiMondes inc., 2001 8, rue des Lyonnais ISBN 2-89544-010-7 75005 Paris FRANCE Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2001 Téléphone: 01 47 07 21 14 Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 2001 Télécopie: 01 47 07 42 22 ÉDITIONS MULTIMONDES Courriel: [email protected] 930, rue Pouliot Sainte-Foy (Québec) G1V 3N9 DISTRIBUTION EN FRANCE CANADA Librairie du Québec à Paris Téléphone: (418) 651-3885 30, rue Gay-Lussac Téléphone sans frais depuis l’Amérique du Nord: 75005 Paris 1 800 840-3029 FRANCE Télécopie: (418) 651-6822 Téléphone: 01 43 54 49 02 Télécopie sans frais depuis l’Amérique du Nord: Télécopie: 01 43 54 39 15 1 800 303-5931 Courriel: [email protected] Internet: http://www.multim.com

Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Elles remercient la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition et à la promotion. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC À la mémoire de ma mère, née Olga Bogovaya-Malherbe (Saint-Pétersbourg, 1909 – Québec, 1994), ballerine de profession, mère, grand-mère et arrière-grand-mère par vocation, fidèle sa vie durant aux valeurs de la Russie éternelle.

Henri Dorion

À la mémoire de mon grand-père, Afanassi Chvyrov (Gdov, 1901 – Tartu, 1967), cordonnier de profession, intellectuel par vocation, chrétien orthodoxe et œcuméniste, patriote russe et internationaliste.

Arkadi Tcherkassov

Table des matières

Préface de M. Jacques Lévesque ...... XI

Préface de M. Youri Afanassiev ...... XII

Introduction ...... XV

Note liminaire ...... XIX

L’alphabet russe...... XXIII

Dictionnaire alphabétique ...... 1

Index russe-français ...... 315-362

Index thématique ...... 363-386

Index géographique ...... 387-395

Cartes...... 397-403

Préface de M. Jacques Lévesque

priori, rien ne semblerait devoir être aussi impersonnel qu’un dictionnaire ou une A encyclopédie. Et pourtant, en voici un qui reflète remarquablement la personnalité, les qualités et les affinités très particulières de ses deux auteurs. Tous deux géographes, l’un russe, l’autre québécois, le premier passionné par le Québec, le second par la Russie, Arkadi Tcherkassov et Henri Dorion ont parcouru, je dirais arpenté, ensemble et séparément, pratiquement toutes les régions de l’immense Russie. Ils ont fait la même chose au Québec. Leur intérêt, leur connaissance et leur affection pour la grande diver- sité ethnique et culturelle de la Russie et des républiques périphériques se communiquent à leurs lecteurs dans le travail qu’ils ont réalisé ici. On le voit notamment dans le choix des mots, où un soin particulier a été donné à indiquer les variations d’entendement et les différences d’interprétation de leur étymologie en fonction des disparités ethniques et culturelles de ces pays. C’est là une des originalités intéressantes du Russionnaire qui, sur bien d’autres questions, témoigne aussi de la grande curiosité intellectuelle de ses auteurs. Le Russionnaire aura de nombreuses utilités. Je pense ici en particulier et non par hasard aux étudiants québécois de science politique qui doivent faire des lectures et des travaux sur la Russie et l’ex-Union soviétique. Dans un grand nombre d’ouvrages spécialisés sur la Russie en langue française (et aussi bien en anglais), plusieurs mots russes sont devenus d’usage cou- rant. Je pense, par exemple, aux ouvrages français et américains sur la collectivisation de l’agri- culture soviétique, où il est constamment question du biedniak, du seredniak et du koulak. En se référant au Russionnaire, l’étudiant francophone en trouvera le sens précis. En retraçant dans le Russionnaire le sens de mots comme sovnarkom ou sovnarkhoze, trouvés souvent tels quels dans les ouvrages spécialisés, l’étudiant ou le lecteur verra comment la langue russe est friande de mots formés par la combinaison des premières syllabes de plusieurs mots. Bref, ce n’est pas seulement à ceux qui veulent s’engager dans l’apprentissage de la langue russe que le Russionnaire sera utile, mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à «toutes les Russies» sous leurs différents aspects. Le Russionnaire est un produit fort sympathique de collaboration russo-québécoise. J’ai toujours cru que, pour des raisons de climat et de géographie, les Russes et les Québécois avaient non seulement des affinités, mais des sensibilités communes. Arkadi Tcherkassov et Henri Dorion en rendent témoignage ici avec leur ouvrage. Jacques Lévesque, doyen Faculté de science politique et de droit Université du Québec à Montréal Préface de M. Youri Afanassiev

V mire su]estvuet bol;woe kolihestvo slovarej i /nciklopedij, posvq]ennyx Rossii, ee istorii i kul;ture. V ix rqdu Le Russionnaire zanimaet osoboe mesto. V nem sobran unikal;nyj material, xarakterizu[]ij rossijskie realii sovets- kogo i postsovetskogo perioda, svedeniq ob uhre'deniqx i ob]estvennyx ins- titutax, informaciq o narodax, naselq[]ix ee territori[ i sopredel;nye gosu- darstva, ix obyhaqx, tradiciqx, nacional;noj ode'de, kuxne, i t. d. Slovar; predstavlqet soboj ne stol;ko nauhnoe akademiheskoe izdanie, skol;ko 'ivoe i ohen; uvlekatel;noe povestvovanie o Rossii, napisannoe l[d;mi zaintere- sovannymi i prekrasno vlade[]imi materialom. V izvestnom smysle slovar; qvlqetsq analogom ^Tolkovogo slovarq 'ivogo velikorusskogo qzyka&, sobrannogo V. Dalem i u'e bolee sta let qvlq[]egosq nastol;noj knigoj dlq vsex, interesu[]ixsq russkoj kul;turoj. Slovar; mo'et byt; wiroko ispol;zovan istorikami, lingvistami, kul;turologami, /tnologami, vsemi, kto zanimaetsq istoriej Rossii, znakom s ee literaturoj. V slovare sobrana unikal;naq leksika% avtoram udalos; zafiksirovat; bytovanie ponqtij, su]estvovavwix na protq'enii korotkogo istoriheskogo perioda ili ime[]ix uzkoe rasprostranenie, naprimer, v opredelennyx kru- gax rossijskoj intelligencii. Kak /to hasto sluhaetsq, nedostatki slovarq qvlq[tsq prodol'eniem ego dostoinstv. Iz mnogix znahenij slov, bytu[]ix ili bytovavwix v rehi, vybiraetsq odno-dva, i princip otbora ohen; sub=ektiven. ?to zatrudnqet pol;zovanie slovarem kak nauhnym izdaniem, mo'et privesti k naruweni[ smysla pri prohtenii teksta. Kul;turnye kontakty me'du Kvebekom i Rossiej v poslednie gody pri- obreta[t bolee ustojhivyj xarakter, hto svidetel;stvuet o vzaimnom interese nawix narodov. Slovar;, bezuslovno, predostavlqet novye vozmo'nosti dlq bolee glubokogo ponimaniq Rossii i, nade[s;, daet impul;s dlq poqvleniq novyx rabot o Rossii, ee prowlom i nastoq]em. {rij N. Afanas;ev, akademik Rektor RGGU Moskva Préface de M. Youri Afanassiev

l existe plusieurs dictionnaires et encyclopédies consacrés à la Russie, à son histoire et à sa I culture. Parmi eux, le Russionnaire occupe une place particulière. Cet ouvrage contient un matériel unique caractérisant les réalités russes des périodes soviétiques de même que pré- et postsoviétiques : renseignements sur les institutions, les organismes sociaux, les peuples de même que les territoires et les États qu’ils habitent, leurs coutumes culinaires et vestimentaires, leurs traditions. Ce dictionnaire ne constitue pas seulement une publication scientifique et acadé- mique, mais aussi une narration vivante et séduisante de la Russie développée par des auteurs qui maîtrisent fort bien leur matière. En un sens, cette Petite encyclopédie présente des analogies avec le Dictionnaire raisonné de la langue russe vivante colligé par Vladimir Dahl, qui, depuis plus de cent ans, constitue un livre de chevet pour quiconque s’intéresse à la culture russe. Le Russionnaire trouvera une large utilisation auprès des historiens, des linguistes, des ethnologues et de tous ceux qui s’occupent de ce qui touche la Russie à travers sa littérature. Cet ouvrage a rassemblé un lexique original : les auteurs sont parvenus à définir les termes et expressions d’usage courant tout autant que ceux qui ont eu des sens spécifiques durant de courtes périodes ou encore une diffusion limitée, par exemple dans certains cercles de l’intel- ligentsia russe. Comme il arrive souvent, le dictionnaire a l’inconvénient de ses qualités. Des nombreux sens que possèdent les mots ou que l’usage leur attribue, il en retient en général un ou deux, selon un principe de choix subjectif. Il suffit d’être conscient que cette approche ne vise pas un usage du dictionnaire comme ouvrage scientifique normatif, afin de ne pas introduire des écarts de sens. Le resserrement des contacts culturels entre le Québec et la Russie, ces dernières années, témoigne d’un intérêt mutuel de nos deux peuples. Certes, cet ouvrage ouvre la voie à de nou- velles possibilités d’une meilleure connaissance de la Russie; aussi, j’espère qu’il donnera une nouvelle impulsion aux travaux et aux recherches sur la Russie, son passé et son présent. Youri N. Afanassiev, recteur Université d’État des Sciences humaines de Russie Moscou

Introduction

el un Phénix, la Russie a vécu des résurrections successives au cours d’une histoire ponc- T tuée de révoltes, de réformes, de révolutions, de guerres. Des périodes de grandeur ont été entrecoupées d’épisodes de malheur. Chaque soubresaut de l’histoire a affecté ses institu- tions, ses structures, ses valeurs. La langue russe, une des plus riches de l’humanité, a suivi ces changements en créant chaque fois de nouveaux termes que d’autres langues, dont le français, ont souvent traduits mais aussi adoptés parfois tels quels, surtout lorsqu’ils désignaient des phé- nomènes exclusivement spécifiques à la Russie. Devenue essentiellement multinationale par ses conquêtes successives, du XVIIe au XXe siècle, la Russie tsariste puis l’Union soviétique en sont venues à englober une multitude de peuples qui ont conservé, contre vents et marées, leurs caractères spécifiques, exprimés en une pluralité de langues et dans autant de terminologies particulières, nonobstant les mouve- ments de russification, spontanés ou imposés, qui les ont affectées. Les réalités de tout ordre – géographique, historique, politique, social, artistique, religieux, architectural, etc. – qui com- posent le macrocosme russe et ex-soviétique s’expriment donc à travers un vocabulaire mul- tiforme qu’aucun dictionnaire général de langue française ne reflète de façon suffisamment pré- cise et exhaustive pour satisfaire l’utilisateur de documents un tant soit peu spécialisés. Le présent ouvrage se propose de combler partiellement cette lacune en donnant des définitions sommaires de quelque 3 500 mots et expressions que les lecteurs intéressés à la Russie et aux républiques périphériques sont susceptibles de rencontrer dans des ouvrages spécialisés ou semi-spéciali- sés et dont la définition, dans la plupart des dictionnaires généraux, est absente, laconique ou imprécise parce que très générale. L’histoire de la Russie a connu tant de bouleversements institutionnels et de changements culturels que la langue russe s’est enrichie, au fil des dernières décennies, d’une multitude de mots et d’expressions dont il serait présomptueux de vouloir rendre compte ici autrement que dans une perspective essentiellement pratique. Certes, nous avons voulu livrer aux lecteurs fran- cophones un recueil de termes qui traduisent des réalités du monde russe, pris dans sa plus grande extension, géographique comme historique. Mais le Russionnaire ne constitue évi- demment pas un relevé exhaustif des réalités russes au sens large des multiples Russies. Certaines de ces réalités ont davantage retenu notre attention soit parce qu’elles n’étaient exprimées par aucun terme français, soit parce que les traductions usuelles nous semblaient approximatives ou que les termes correspondants en français couvraient des champs sémantiques différents. En général, les réalités partagées par d’autres pays ou d’autres sociétés qui ne constituent pas des phénomènes propres à l’espace ex-soviétique ou qui ne s’y présentent pas de façon assez distincte pour engendrer des confusions de définition ne sont pas traitées dans le Russionnaire. Ainsi, les institutions relatives à l’Islam sont l’objet de rubriques dans les seuls cas où le contexte soviétique ou russe leur a conféré une certaine spécificité. La fréquence des termes rencontrés dans les ouvrages traitant des pays de l’ex-U.R.S.S. et publiés depuis un quart de siècle a constitué un de nos principaux critères de sélection; cepen- dant, les vocabulaires propres aux différentes époques et régions n’ont pas fait l’objet d’une col- lecte également systématique. Nous avons retenu les termes les plus utilisés dans les publica- tions récentes en raison soit de la problématique géopolitique actuelle, soit de l’importance historique des réalités en question. L’intérêt accordé aux différents sujets et domaines résulte, nous en sommes conscients, d’une certaine subjectivité. Ainsi, plus familiers avec l’Estonie et la Géorgie, par exemple, qu’avec la Bouriatie ou le Bachkortorstan, nous avons retenu un plus grand nombre de termes concer- nant celles-là que ceux-ci. L’actualité a également influencé nos choix. Ainsi, la Tchétchénie et le Tatarstan sont davantage traités dans cet ouvrage que d’autres régions ayant moins retenu, dernièrement, l’attention des médias internationaux. N’ont pas été inclus les mots russes pour lesquels il existe, en français, des termes cor- respondants sans différence significative de connotation. Pour ces termes, les nombreux dic- tionnaires russe-français peuvent répondre adéquatement aux besoins des lecteurs. En revanche, légion sont les termes russes qui n’ont pas d’équivalents français parce que la réalité qu’ils expri- ment est pratiquement absente du monde francophone, ce qui est fréquent dans des domaines tels que l’architecture, l’alimentation, le costume, les instruments de musique, la géographie ou la politique. Évidemment, il nous a fallu une fois de plus poser des jugements de pertinence qui pourraient ne pas satisfaire tous les chercheurs. Ainsi, parmi la multitude de sigles cou- ramment employés dans la langue russe (le régime soviétique en a produit des milliers), nous n’avons retenu que les plus couramment employés dans les sources de langue française. Un grand nombre de néologismes sont apparus dans la langue russe au cours des dernières décennies; parmi eux, nombreux sont les termes empruntés aux langues étrangères, surtout à l’anglais. Nous avons inclus quelques-uns de ces termes dans la mesure seulement où ils tra- duisaient une réalité différente de celle qu’ils désignent dans leur pays d’origine. Quant aux mots ou expressions du langage populaire, nous n’avons retenu que ceux qui étaient largement employés, en nous gardant de puiser dans le vocabulaire de plus en plus pro- lifique du nouvel argot russe. En fait, la langue russe possède un grand nombre de termes employés, exclusivement ou dans des sens spécifiques, par des groupes de locuteurs particu- liers, par exemple par les marins, les militaires ou les prisonniers; vu leur caractère relativement fermé, ces terminologies ne font pas l’objet du présent lexique, à moins qu’ils ne soient entrés dans le langage courant. Dans la langue russe comme dans toute autre, les mots prennent souvent des sens spéci- fiques lorsqu’ils sont utilisés dans des contextes particuliers. C’est sur cet aspect du vocabu- laire que nous avons concentré notre attention, dans le choix des termes comme dans la rédac- tion des définitions. Certains mots et expressions ont également acquis des sens différents selon les époques. Nous n’avons pas cherché à rendre compte de toutes ces variations, ne retenant que les connotations les plus importantes ou répandues.

XVI La plus grande part du contenu du Russionnaire se rapporte naturellement à la Russie pro- prement dite, sans qu’il en soit toujours fait mention explicitement dans les définitions, contrairement à notre traitement des entrées relatives à des peuples ou à des régions non russes. Les noms propres de lieux ou de personnages n’ont été retenus que s’ils ont acquis une fonction éponymique ou s’ils ont été incorporés dans des expressions consacrées, d’usage cou- rant; par exemple, méthode de Riazan ou doctrine Brejnev. De même, seuls les partis politiques et les journaux les plus importants ont été retenus. Le fait que le Russionnaire donne en général l’équivalent russe des termes définis n’en fait ni un dictionnaire français-russe ni un dictionnaire russe-français. L’ouvrage ne doit être uti- lisé à des fins de traduction que pour préciser le sens des mots français employés pour dési- gner des réalités du monde russe et soviétique de même que des régions périphériques. Le Russionnaire n’a aucune prétention normative bien que nous ayons parfois exprimé des pré- férences parmi des pratiques orthographiques parallèles. Il se veut essentiellement un outil de référence pour venir en aide à ceux qui consultent des sources de langue française, générales ou spécialisées, traitant d’un aspect ou l’autre des réalités relatives aux nombreuses Russies. Enfin, la dimension socioculturelle a pris le pas sur les aspects grammaticaux et linguis- tiques, réduits ici au minimum. Ainsi, les adjectifs n’ont été inscrits, en russe, que dans leur forme masculine. Nous avons également omis l’accent tonique des mots russes, celui-ci pou- vant varier selon leur cas, leur genre ou leur nombre. C’est en définitive la fréquence et l’utilité des termes qui ont guidé les auteurs de cette Petite encyclopédie de toutes les Russies, dans le choix des mots et expressions comme dans la manière de les caractériser. Au demeurant, le sous-titre traduit le désir de rendre compte de l’essentiel de la terminologie relative à la Russie utilisée dans ses nombreuses régions et aux diverses époques de son histoire. Conscients du fait que, chaque jour, de nouvelles réalités s’expriment dans des termes nou- veaux et que certains mots ou expressions changent de sens ou acquièrent de nouvelles conno- tations spécifiques, nous avons voulu livrer au public un outil terminologique sans doute incom- plet mais susceptible, nous l’espérons, de faciliter la compréhension de l’histoire et des réalités actuelles de la Russie et des républiques qui ont constitué l’espace soviétique. À cet égard, nous remercions à l’avance toute personne qui nous transmettra des observations ou des suggestions susceptibles de compléter ou d’améliorer cet ouvrage. Henri Dorion Arkadi Tcherkassov

XVII

Note liminaire

e traitement en français d’un vocabulaire traduit, transposé ou adapté à partir du russe L présente des difficultés particulières. Pour les résoudre et pour faire du Russionnaire un outil de référence facile à utiliser, nous avons adopté des règles de normalisation et de présentation les plus simples possible. Nous en résumons ici les principales.

Les rubriques Chaque rubrique du Russionnaire contient les éléments suivants : 1. le mot ou l’expression en français; 2. son équivalent russe, lorsqu’il existe dans la langue courante; 3. la catégorie grammaticale de l’entrée française et de son équivalent russe, s’il y a lieu : sub- stantif (n.), avec indication du genre (m., f. ou n.); pluriel (pl.), le cas échéant; adjectif (adj.); verbe (v.); pronom (pron.); interjection (interj.). À noter qu’en russe certains mots n’ont pas de genre déterminé au pluriel; dans ces cas, l’indication du genre a été omise, comme pour les mots des langues qui ne font pas de distinction entre les genres; 4. une définition encyclopédique.

L’écriture des mots russes en français Il existe plusieurs systèmes pour transcrire en caractères latins les mots originellement écrits en caractères cyrilliques, ce qui est le cas pour la quasi-totalité des langues de l’espace ex- soviétique (depuis le démantèlement de l’U.R.S.S., quelques républiques ont cependant adopté ou sont sur le point d’adopter les caractères latins). Un système de romanisation de l’al- phabet cyrillique (le système GOST) a été préconisé par les autorités soviétiques lors de la Troisième Conférence des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques, tenue à Athènes en 1976; voisin de l’alphabet tchèque, il comporte l’usage de signes diacritiques. Par ailleurs, il existe actuellement un groupe de pression anglophone très puissant en faveur de l’adoption d’un système calqué sur l’anglais qui présente l’avantage de ne pas comporter de signes diacritiques. Comme les choix définitifs à cet égard ne sont pas faits, ni en Russie ni au niveau international, nous avons opté, aux fins de rédaction du Russionnaire, pour un système de translittération basé sur le phonétisme français (voir la table des systèmes de translittéra- tion de l’alphabet russe, page XXIII). L’usage a par ailleurs fixé l’orthographe de certains noms propres dans une forme non normalisée (Eltsine au lieu de Yeltsine, Maïakovski au lieu de Mayakovski); nous en avons tenu compte et avons transcrit ces noms selon l’usage le plus répandu. Sauf exception, les mots constituant les têtes de rubriques sont entrés dans la forme du singulier seulement. Dans certains cas où des particularités grammaticales l’exigent ou, par exemple, pour les noms de peuples, les entrées sont au pluriel. Dans ces cas et dans le corps du texte, les mots qui ne sont pas entrés dans l’usage français courant ont été transcrits avec le signe français du pluriel (-s) à partir de la forme russe au pluriel; par exemple, pirojkis et non pirojoks. Quant aux mots russes adoptés par la terminologie française, la marque du plu- riel est ajoutée au terme singulier sans modification; par exemple, balalaïkas.

Les termes non russes En cherchant à donner un aperçu du vocabulaire relatif à toutes les Russies, nous avons inclus de nombreux termes exprimant des réalités propres aux peuples non russes qui se sont trou- vés inclus dans l’Empire russe ou l’Union soviétique. Les équivalents russes de ces termes n’ont été indiqués que lorsqu’ils avaient été intégrés dans la langue russe comme emprunts. Les termes estoniens, lettons et lituaniens ont été inscrits, quant à eux, dans leur forme originelle. Ces langues, contrairement à la quasi-totalité des langues de l’Union soviétique, ont conservé l’usage de l’alphabet latin et ont recours à plusieurs signes diacritiques qui n’existent pas en français. Nous avons convenu de reproduire ces signes, même si l’usage, dans les textes français, est en général de les omettre. Quant aux termes biélorusses et ukrainiens, ils ont été notés selon le système d’écriture russe, d’ailleurs largement répandu dans ces républiques.

Majuscules et minuscules Nous nous sommes efforcés de respecter les règles générales d’emploi de la majuscule en fran- çais pour mettre en évidence les noms de partis politiques, de mouvements, d’organismes, de sociétés ou d’institutions, de peuples, d’habitants, d’ordres religieux, de fêtes religieuses et natio- nales, les titres d’œuvres ou de journaux, les événements historiques majeurs, etc. (Octobre, Grand Russien, groupe des Cinq, groupe anti-Parti, Vetcheka) mais vieux-croyants, douma, plate-forme démocratique, etc.). Par ailleurs, nous avons conservé les minuscules pour traduire certaines réa- lités peu connues du monde francophone ou d’usage relativement restreint (sept sœurs, âge d’argent…).

Les sigles Contrairement au russe, la langue française a coutume de séparer par des points les lettres majus- cules d’un sigle. Cependant, les points ont été omis lorsque le sigle se lit comme un mot plu- tôt que lettre par lettre. Ainsi, nous avons écrit N.K.V.D. (prononcé enn-ka-vé-dé), mais BAM (prononcé bam).

Les statistiques Sauf indication contraire, les données statistiques, notamment celles relatives à la population, proviennent du recensement de 1989, le dernier dont les résultats sont complètement dispo- nibles. Pour les autres données, relatives aux journaux et aux groupements politiques surtout,

XX les sources sont variées et parfois sujettes à des changements rapides; nous avons utilisé les chiffres les plus récents et les plus fiables. Bien que les statistiques, même officielles, ne soient pas tou- jours concordantes, les écarts sont rarement importants.

L’ordre alphabétique Les entrées ont été présentées dans un ordre alphabétique intégral, c’est-à-dire que les lettres de tous les mots sont prises en compte pour le classement des entrées. Ainsi, Russie littéraire, russien et Russie soviétique se retrouveront dans cet ordre. Par ailleurs, il va sans dire que le choix du mode de translittération des termes russes a eu un impact sur l’ordre alphabétique (voir plus haut L’écriture des mots russes en français). La langue russe comprenant plus de mots que la langue française, il arrive qu’un mot fran- çais corresponde à deux mots russes différents. Dans ces cas, nous avons fait deux entrées dif- férentes en faisant suivre l’entrée française des signes (1) ou (2); l’index tient compte de ces annotations.

Les renvois En principe, tous les termes des définitions qui font l’objet de rubriques sont en italique, sui- vis d’un *. Cette signalisation a été omise pour les mots très courants, comme les noms des peuples titulaires des 15 républiques de l’ex-U.R.S.S. ou les termes soviétique ou Révolution. Plusieurs termes russes sont entrés dans l’usage français, même s’il existait un correspon- dant reconnu en français. Nous avons choisi d’entrer la forme française ou russe la plus cou- ramment utilisée, en prenant soin de faire les renvois appropriés.

L’index russe-français L’index des correspondances entre les entrées russes et françaises n’est pas un dictionnaire et ne doit pas être utilisé aux fins de traduction. Son but est de renvoyer les lecteurs russophones aux entrées françaises où il est question du terme russe concerné. Il arrive donc souvent que les termes russes ne soient pas les équivalents des termes français auxquels renvoie l’index.

Les cartes Les cartes géographiques logées à la fin du volume localisent tous les lieux mentionnés dans les définitions, à quelques exceptions près attribuables à des problèmes d’échelle. Les toponymes sont indiqués dans leur forme usuelle française (Moscou et non Moskva), même dans les cas où les noms ont été récemment normalisés par les autorités nationales en alphabet latin; ainsi, nous avons inscrit Samarcande et non Samarqand, Bakou et non Bakı.

XXI

L'alphabet russe Table des systèmes de translittération

Alphabet GOST 1983 BGN/PCGN ISO 19953 Système cyrillique adopté par 19472 français4 le GENUNG1 Aa aaaa Bb bbbb Vv vvvv Gg g g g g, gh Dd dddd Ee e e, ye e e, ye |\ ë ë, yë ë yo "' zzhzjˇ ˇ Z z zzzz Ii iiii Jj jyjï Kk kkkk Ll llll Mm mmmm Nn nnnn Oo oooo Pp pppp Rr rrrr Ss s s s s, ss Tt tttt Uu uuuou Ff ffff Xx hkhhkh Cc ctscts Hh cˇ ch cˇ tch Ww sshschˇ ˇ }] scˇˇ shch scˇˇ chtch += """- Yy yyyy :; '''- ?/ è e e e, è {[ ju yu û you Qq ja ya â ya

1. Système proposé par la Direction centrale de géodésie et de cartographie de l'Union soviétique et approuvé par le Groupe d'experts des Nations Unies pour les noms géographiques en 1987. 2. Système préconisé et utilisé par les autorités toponymiques du Royaume-Uni et des États-Unis. 3. Système adopté par l'ISO (International Standardization Organization). 4. Un des multiples systèmes utilisés en langue française (le plus couramment employé).

XXIII

A abaz n. m. Abkhazes n. m. pl. abaz n. m. abxazy n. m. pl. Pièce de monnaie en argent de l’ancienne Géorgie. Ethnie du nord-ouest de la Géorgie, linguisti- C’est par ce même mot que les Abazines* s’auto- quement apparentée aux Tcherkesses* et aux désignent. Kabardes* qui, ensemble, forment le groupe lin- guistique adygho-abkhaze*. Du nombre total d’en- Abadzèkhes n. m. pl. viron 115 000 Abkhazes, 93 000 vivaient dans la abadzexi n. m. pl. république autonome* d’Abkhazie en n’y représen- Une des tribus tcherkesses* qui habitaient le nord tant qu’une assez faible minorité (environ 20%); de la grande chaîne du Caucase avant leur dis- la région était peuplée en majorité de Géorgiens, persion. Au moment de la guerre du Caucase*, les jusqu’à ce qu’au début des années 1990 une guerre Abadzèkhes étaient près de 150 000 le long de alimentée de l’extérieur n’en chasse un très grand plusieurs affluents du fleuve Kouban. Ce qu’il en nombre. Les Abkhazes sont moitié orthodoxes, reste aujourd’hui fait partie du peuple adyghé*. moitié musulmans. Leur autodésignation, dans Voir aussi : Adyghs*. leur langue, est apswa*. abazine n. m. abrek n. m. abazinskij qzyk n. m. abrek n. m. Langue caucasienne très voisine de l’abkhaze*, Chez les Tchétchènes*, les Tcherkesses* et les autres parlée dans la République karatchayevo-tcherkesse peuples apparentés (Abkhazes*, Abazines*, où elle constitue la troisième langue autochtone, Kabardes*), titre que portait le jeune guerrier qui après le karatchaï* et le tcherkesse*. A d’abord uti- avait prouvé sa bravoure au combat. Perçus lisé l’alphabet latin, introduit en 1932, puis un comme des chevaliers, des sortes de Robin des alphabet cyrillique adapté, à partir de 1938. Bois, les abreks étaient souvent des brigands qui, à partir de leurs repaires dans les replis du Caucase, Abazines n. m. pl. vivaient de pillages et de razzias. Le mot abrek, abaziny n. m. pl. apparemment d’origine ossète, en est venu à dési- Ethnie du Caucase du Nord-Ouest, dans la gner tout Caucasien indigène insoumis. Fédération de Russie, linguistiquement appa- rentée au groupe abkhaze*, dont elle est séparée abstraction lyrique n. f. par la chaîne du Grand Caucase. Les Abazines, au liriheskij abstrakcionizm n. m. nombre d’environ 33 000, sont musulmans sunnites. Mouvement artistique lancé en 1910 par Wassily Kandinski, considéré comme le premier peintre abeille n. f. abstrait et théoricien de l’art non figuratif, un art ptchiolka* qui exclut toute référence aux réalités matérielles. Son influence s’est directement fait sentir durant abkhaze n. m. des décennies. abxazskij qzyk n. m. Une des langues caucasiennes appartenant au académicien n. m. groupe adygho-abkhaze*, aussi appelé caucasien du akademik n. m. Nord-Ouest. À partir du milieu du XIXe siècle, Savant membre de l’Académie des sciences* et, de l’abkhaze a utilisé l’alphabet cyrillique*, puis, de ce fait, personnage respecté et influent. Dans le 1928 à 1938, l’alphabet latin; il s’est écrit en langage des criminels, mais dans celui-là seule- alphabet géorgien de 1938 à 1954, alors qu’il est ment, un habitué des prisons, un récidiviste. revenu à l’alphabet cyrillique.

1 A

Académie des sciences n. f. des quatre puissances nucléaires (Russie, , Akademiq nauk n. f. Kazakhstan et Biélorussie), à se soumettre à un Fondée en 1724, l’Académie des sciences de Saint- commandement unique des forces nucléaires Pétersbourg est devenue en 1925 l’Académie des stratégiques. sciences de l’U.R.S.S., ayant son siège à Moscou, puis, en 1991, l’Académie des sciences de Russie. accords d’Helsinki n. m. pl. Institution suprême de la recherche scientifique xel;sinkskie soglaweniq n. n. pl. en U.R.S.S., puis en Russie, elle est dirigée par un Série de conférences et d’accords amorcée en præsidium* rattaché au Conseil des ministres* et 1980 et qui s’est poursuivie jusqu’en 1983 sous le regroupe un certain nombre de membres et de nom de Conférence sur la sécurité et la coopération membres correspondants répartis en centres de en Europe*; celle-ci visait la reconnaissance par les recherche, en instituts et en filiales régionales. pays occidentaux des régimes de l’Est et de l’in- Malgré le démembrement de l’U.R.S.S., chaque violabilité de leurs frontières. En étant souvent république a conservé son académie des sciences; allégués par de nombreux dissidents* plaidant le toutefois, l’Académie des sciences de l’U.R.S.S. est respect des droits de la personne, ces accords ont devenue l’Académie des sciences de Russie, car la pavé la voie au relâchement de l’étreinte de Russie n’avait pas d’académie républicaine propre l’U.R.S.S. sur les pays de l’Europe de l’Est et, en outre celle de l’Union. Il existe d’autres académies fin de compte, à la chute du communisme. des sciences qui se consacrent à des branches spé- cifiques du savoir sans faire partie de la grande achkhana n. f. Académie des sciences : ainsi, l’Académie des En Asie centrale, genre de café-restaurant qui se sciences pédagogiques et l’Académie des sciences prolonge souvent à l’extérieur, où les clients s’at- médicales, entre autres, sont des institutions de tablent ou encore s’assoient sur des podiums recherche, alors que les académies agricoles sont plu- autour de grands plats déposés au sol. tôt des institutions d’enseignement et de formation. achkharabar n. m. accélération n. f. awxarabar n. m. uskorenie n. n. Langue littéraire arménienne qui, au début du Programme, processus annoncé par Mikhaïl XIXe siècle, remplaça l’ancien arménien, appelé Gorbatchev en 1985-1987 qui visait à améliorer grabar*. les performances économiques de l’Union sovié- tique par une révision des méthodes de gestion achoug n. m. gouvernementale. Il eut plutôt pour résultat awug n. m. d’accélérer la décroissance. Cet échec serait attri- Barde transcaucasien qui s’accompagnait en géné- buable à un engagement trop timide dans les ini- ral d’un saz* ou d’un kemantcha* et dont le savoir tiatives exigées par l’économie de marché, bien que se transmettait de père en fils. Grand voyageur et Gorbatchev l’attribue à la profondeur insoup- personnage important dans la vie musicale de çonnée des problèmes rencontrés. l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, l’achoug, auteur- compositeur-interprète, consacrait ses chants aux accéléré n. m. héros nationaux, aux poèmes d’amour et à la réa- akselerat n. m. lité contemporaine. Plusieurs achougs, comme Dans la Russie des années 1970-1980, enfant ou Sayat Nova, le plus célèbre, composaient leurs adolescent très avancé par rapport à la moyenne. chansons et les chantaient dans les trois langues L’expression a aussi visé les jeunes trop avancés au principales de la Transcaucasie, soit en géorgien*, goût des parents, de comportement rebelle et en arménien* et en azerbaïdjanais*. Il existe plu- non conformiste. On utilise fréquemment ce sieurs formes écrites de ce terme: ashiq, achuk, etc. terme de façon ironique. acméisme n. m. Accords d’Alma Ata n. m. pl. akmeizm n. m. Alma-Atinskie soglaweniq n. n. pl. Mouvement littéraire centré sur la personne Accords signés par les onze présidents des pays de humaine, fondé à Saint-Pétersbourg vers 1912 et la Communauté d’États indépendants* (dont ne fai- dirigé par N. Gumilev. En furent membres des sait pas encore partie la Géorgie). Ces derniers personnages éminents, comme A.A. Akhmatova, s’engageaient à respecter les traités antérieure- O. Mandelstam, M. Kuzmin, M. Zenkevitch, ment signés par l’Union soviétique et, dans le cas N. Nedobrovo et V. Narbut. L’acméisme fut

2 A déclaré contre-révolutionnaire dès le début des administrateur n. m. années 1920. administrator n. m. Généralement, tout fonctionnaire de l’adminis- actif n. m. tration d’État. De façon plus spécifique, gérant aktiv n. m. d’hôtel ou de restaurant dont une des principales Ce terme, abréviation de l’expression partijno- fonctions est de gérer les plaintes et les passe- xozqjstvennyj aktiv (actif dans le Parti* et droits. l’économie), désignait un groupe de la nomenclature* d’une ville ou d’une région qui se réunissait pério- administrirovanie n. f. diquement en séances d’animation pour susciter, par administrirovanie n. n. divers programmes, l’engagement partisan. Mot bien russe désignant une manière bien russe, et encore plus bien soviétique, d’administrer les activisme n. m. affaires publiques; il s’agit de prendre et d’imposer aktivizm n. m. des décisions en faisant fi à la fois des opinions, Attitude qui consistait, d’après le vocabulaire offi- des désirs et des intérêts de la population. ciel soviétique, à donner plus que n’en demandait l’État soit dans la propagande du régime, soit adorateurs du feu n. m. pl. dans les activités productives. Ce comportement ognepoklonniki n. m. pl. en vint à être considéré comme un devoir civique, Groupe religieux d’Azerbaïdjan qui pratiquait le sinon par la population, du moins par les auto- zoroastrisme* en entretenant, selon les rites de ce rités du Parti*. culte, les feux sacrés de Souramkhany*. En fai- saient partie les Guèbres*. activiste n. m. aktivist n. m. adyghé n. m. Cadre qui travaillait à la propagande idéologique adygejskij qzyk n. m. du Parti communiste de l’Union soviétique*; prati- Langue du groupe adygho-abkhazien que quement, synonyme d’actif*. Dans la bouche des parlent les Adyghés; langue très voisine du communistes, ce terme n’était nullement péjora- tcherkesse* et du kabarde*. tif, comme c’est souvent le cas en Occident. Adyghés n. m. pl. adat n. m. adygejcy n. m. pl. adat n. m. Les Adyghés proprement dits, un des peuples Un des deux éléments du système juridique qui formant le groupe adygh*, sont actuellement envi- régissait les territoires musulmans. L’adat est fondé ron 123 000 en Russie, dont 95 000 dans la sur le droit coutumier local, complémentaire au région autonome qui porte leur nom; ils y repré- droit coranique, la charia*. sentent cependant moins du quart de la popula- tion totale. En 1992, cette région autonome s’est Adjars n. m. pl. déclarée république autonome*; elle a aujourd’hui ad'arcy n. m. pl. le statut de république. Malgré la distinction Peuple du sud-ouest de la Géorgie dont la région apportée entre les termes Adyghs* et Adyghés*, constituait, sous le régime soviétique, la répu- une confusion subsiste en français, du fait que la blique autonome* d’Adjarie. Contrairement aux langue russe distingue souvent par des termes autres Géorgiens, qui sont chrétiens orthodoxes, différents l’habitant d’un territoire national, quelle les Adjars ont été islamisés; ils sont sunnites, de que soit son appartenance ethnique (Adyghé, rite hanafite. Considérés ethniquement comme adygeec), du membre d’une communauté natio- des Géorgiens, les Adjars parlent un dialecte du nale, d’un groupe ethnique (Adygh, adyg). géorgien, le gourouli*. adygho-abkhaze, groupe n. m. adjika n. f. abxazo-adygskaq gruppa n. f. ad'ika n. f. Groupe linguistique comprenant cinq langues Condiment de la cuisine abkhaze*, fait de piment ibéro-caucasiennes : l’abkhaze*, l’abazine*, rouge, d’ail et de plusieurs épices; très piquant! Cet l’adyghé*, le kabardino-tcherkesse* et l’oubykh*. assaisonnement est maintenant prisé dans toute Elles sont parlées dans le nord-ouest du Caucase, la Géorgie et même par l’intelligentsia moscovite à l’exception de la dernière, que l’on entend et péterbourgeoise. surtout en Turquie.

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Adyghs n. m. pl. âge d’or n. m. adygi n. m. pl. zolotoj vek n. m. Il y a eu beaucoup de confusion dans l’utilisation On situe l’âge d’or de la littérature russe autour des termes Adyghés* et Tcherkesses*, ces deux des années où Pouchkine et Gogol ont publié leurs peuples étant étroitement apparentés et formant, œuvres magistrales, soit dans les années 1820- avec les Kabardes*, la famille des Adyghs. Ces trois 1830. désignations ont souvent été prises l’une pour l’autre. Le terme Adygh sert d’auto désignation col- Agence de presse Novosti (A.P.N.) n. f. lective à trois peuples qui, en réalité, n’en forment Agentstvo pehati Novosti (APN) n. n. qu’un seul, géographiquement réparti dans le Une des principales agences de presse de l’Union Caucase du Nord en trois groupes, par suite de soviétique, créée en 1961 par un regroupement de l’intervention des Cosaques* russes aux XVIIIe et diverses organisations sociales soviétiques. Sigle XIXe siècles: les Adyghés* proprement dits, dans courant: A.P.N.* Cette agence, qui était très liée la république qui porte leur nom, les Tcherkesses*, au K.G.B.*, a été remplacée en 1991 par la R.I.A.*, dans la République karatchayevo-tcherkesse et l’Agence d’information russe, Rossijskoe les Kabardes*, dans la République kabardino- Informacionnoe Agentstvo, aussi désignée balkare. par le nom R.I.A.-Novosti. adyr n. m. Agence d’information russe n. m. adyr n. m. Rossijskoe informacionnoe agenstvo Mot d’origine turque qui désigne une colline dis- (RIA-Novosti) n. n. séquée par l’érosion; on retrouve des adyrs en Agence nationale d’information pour la Russie qui abondance en contrebas des chaînes montagneuses a remplacé, en 1991, l’Agence de presse Novosti*. de l’Asie centrale. On la désigne souvent par le nom R.I.A.-Novosti.

Aeroflot n. f. Agence fédérale de communication et A/roflot n. m. d’information gouvernementales n. f. Compagnie d’État qui a exploité l’ensemble des Federal;noe agenstvo pravitel;stven- lignes aériennes commerciales intérieures et inter- noj svqzi i informacii (FAPSI) n. n. nationales de l’U.R.S.S. Aujourd’hui, Aeroflot Un des organismes de contrôle de l’information est exclusivement russe, chaque république ex- mis sur pied par le gouvernement russe après soviétique ayant maintenant sa propre compagnie, 1991. C’était en fait la section technique du formée à même le démembrement partiel et la K.G.B.* et, en quelque sorte, son héritière. La répartition de la flotte de la compagnie mère. transcription du sigle russe, quelquefois utilisée en français, est F.A.P.S.I.* afghan n. m. afganec n. m. Agence russe de propriété Un Afghan est, bien sûr, en russe comme en fran- intellectuelle n. f. çais, un habitant de l’Afghanistan. Mais dans le Rossijskoe agenstvo contexte russe des dernières années, l’afghan est intellektual;noj sobstvennosti n. n. aussi un soldat soviétique qui a fait la campagne Agence d’appui à l’édition qui a remplacé la d’Afghanistan, qu’il en soit revenu ou qu’il soit V.A.A.P.*, surtout chargée de la censure. mort au combat. La terminologie officielle du régime a plutôt utilisé, en ce sens, le terme euphé- agitateur n. m. mique internationaliste*. agitator n. m. Personne engagée par le Parti* pour «répandre la âge d’argent n. m. bonne nouvelle » et colliger toute information serebrqnyj vek n. m. pouvant être utile aux autorités soviétiques dans Nom donné a posteriori à une période de grande leur action de contrôle de la population. Dans le créativité et de renouveau dans la littérature, la vocabulaire communiste, le mot n’avait rien de philosophie et les arts en Russie, au cours des deux péjoratif, alors qu’il l’était pour les opposants au premières décennies du XXe siècle. Deux des plus régime, à l’inverse de chez nous. grands noms de cette période furent Andreï Bielyi et Alexandre Blok.

4 A agitation n. f. agitpunkt n. m. agitaciq n. f. agitpunkt n. m. Terme de la langue de bois largement utilisé pour Abréviation de agitacionnyj punkt (littéra- désigner la propagande communiste sous toutes lement : point d’agitation); sous le régime com- ses formes: réunions d’information (ou plutôt de muniste, centre d’information chargé d’organiser, désinformation), conférences, messages diffusés lors des campagnes électorales, la propagande des dans les médias, placardage, etc. Le diminutif candidats aux postes de députés du peuple dans agitka est devenu péjoratif après 1950. les différents soviets*. agitka n. f. agitsamoliot n. m. agitka n. f. agitsamol\t n. m. Diminutif d’agitation*, désignant l’ensemble des Avion de propagande. Dans les années 1920- moyens de propagande du régime soviétique : 1930, les haut-parleurs diffusaient, à partir de agitpoyezd*, agitprop*, agitplakat*, agitpunkt*, petits avions volant à basse altitude, des messages agitsamoliot*. pour l’endoctrinement de la population rurale. agitplakat n. m. agneaux n. m. pl. agitplakat n. m. barawki n. m. pl. Type d’affiche de propagande dont on placardait Petites fleurs que les fidèles orthodoxes rapportent les murs pour diffuser l’idéologie communiste. à la maison lors de la fête religieuse du dimanche des saules*, l’équivalent du dimanche des rameaux agitpoyezd n. m. des catholiques. agitpoezd n. m. Abréviation de agitacionnyj poezd (littéra- agoul n. m. lement: train de propagande), désignant, dans les agul;skij qzyk n. m. années 1920, les trains spécialement aménagés Une des langues du Daghestan, voisine du pour mener, de ville en ville, des campagnes de dargwa*, parlée par les Darguines*. propagande, notamment lors des élections aux soviets* des députés du peuple. Certains agit- Agouls n. m. pl. poyezds, décorés par des peintres reconnus ou aguly n. m. pl. des collectifs, étaient de véritables fresques rou- Peuple habitant les hautes montagnes du sud du lantes intitulées Cosaque rouge, Caucase soviétique Daghestan. Environ 18 000 Agouls vivent dans ou révolution d’Octobre. Il y eut aussi des bateaux le Caucase, dont 14 000 au Daghestan. Ils y sont de propagande* et même des agitsamoliots* (avions répartis dans une vingtaine de villages entre les- de propagande). quels les communications sont très difficiles à cause de la topographie de la région. agitprop n. m. agitprop n. m. Agraire adj. Terme formé par les mots agitation et propagande question agraire*, révolution agraire* (agitaciq et propaganda) pour désigner l’en- semble des unités de propagande du Parti com- agrarien adj. muniste*, qui utilisait divers moyens pour diffu- Parti agrarien* ser l’idéologie soviétique : affiches (agitplakat*), trains, bateaux* ou avions de propagande (agit- agroprom n. m. poyezd*, agitsamoliots*); des centres spécialisés agroprom n. m. (agitpunkt*, agropunkt*) avaient été institués à Acronyme de combinat* agro-industriel régional cette fin. Le terme agitprop désigne spécifiquement (agropromywlennyj kombinat). Dès le la forme d’animation théâtrale utilisée par les début des années 1980, le réseau des agroproms activistes du régime communiste dès le lende- a remplacé l’ancien système de gestion du main de la Révolution pour sensibiliser le public domaine agricole qui était assuré par des minis- à la nouvelle idéologie du régime soviétique. En tères de l’agriculture. Dans le jargon de l’admi- Allemagne, on fit aussi appel à ce genre, dans les nistration soviétique, l’ensemble des a.p.k. (sigle années de la république de Weimar. En Russie, couramment employé même en français) consti- l’agitprop a fait place au réalisme socialiste*, au tue le complexe agro-industriel*, c’est-à-dire l’en- début des années 1930. semble des secteurs de l’économie nationale au ser-

5 A vice de la production agricole, soit dans une plaçant cette dernière comme capitale du chris- région donnée, soit dans l’ensemble du pays. Le tianisme oriental, Moscou acquit alors le surnom système des agroproms, basé sur une certaine de troisième Rome (Byzance en était la deuxième). autonomie financière, n’a pas produit l’efficience En 1917, les communistes bannirent cet em- et la rentabilité escomptées et n’existe plus aujour- blème, redevenu le symbole de la Russie indé- d’hui. pendante en 1991.

Agroprombank n. f. aïl n. m. Agroprombank n. m. ail n. m. Banque créée en 1987 pour gérer le crédit aux Village kirghiz; l’équivalent de l’aoul* caucasien entreprises agricoles et agro-industrielles. ou kazakh. agropropagande n. f. Aïnes agropunkt* Aïnous* agropunkt n. m. Aïnous n. m. pl. agropunkt n. m. ajny n. m. pl. Centre de propagande destiné à convaincre les Peuple ancien du Japon. Les Aïnous constituent paysans d’accepter la politique de collectivisation* une ethnie d’origine obscure, de race blanche et de l’agriculture; c’était un agitpunkt* spécialisé. à barbe épaisse, qui a occupé les îles Kouriles, le sud du Kamtchatka et de l’île Sakhaline, de même agroville n. f. qu’Hokkaido et le nord de Honshiu. Après 1945, agrogorod n. m. à la suite des déportations par les Soviétiques et Type d’habitat rural collectif introduit en U.R.S.S. les Japonais, ils disparurent complètement des au début des années 1950 pour remplacer les vil- territoires russes et ne se retrouvent aujourd’hui lages paysans traditionnels en regroupant dans des que dans l’île d’Hokkaido; au nombre d’environ blocs à appartements les familles de travailleurs de 20000, ils sont aujourd’hui fortement assimilés plusieurs kolkhozes. Cette expérience, motivée aux Japonais. Il est intéressant de noter cependant par une idéologie visant à réduire les écarts entre que la toponymie des îles Kouriles est demeurée ville et campagne, a été un échec. Sous Brejnev, très largement aïnoue. On utilise quelquefois on a tenté de faire renaître ce type d’habitat en le l’adaptation française Aïne. désignant sous le nom d’agglomération de type urbain. aïran n. m. ajran n. m. AIAM n. m. Chez les peuples du Caucase du Nord et en AYAM* Azerbaïdjan, boisson rudimentaire concoctée à partir de lait de brebis ou de vache fermenté; ils aïdymtchi n. m. la fabriquent en mélangeant du yogourt avec de ajdymhi n. m. l’eau bouillante. Les Kirghiz et d’autres peuples Musicien barde turkmène. L’aïdymtchi était sou- turcs* (2) de la steppe préparent aussi l’aïran, en vent nomade et allait d’aoul* en aoul pour entre- utilisant le lait de chamelle; c’est, chez eux, le tenir la connaissance des chansons traditionnelles. koumys* des pauvres.

Aïgechat n. m. aïvan n. m. Ajgewat n. m. ajvan n. m. Vin blanc liquoreux, presque rosé, de type porto, Maison rurale d’Asie centrale pourvue d’une produit en Arménie. grande terrasse située à l’étage supérieur, pour y jouir de la brise fraîche, le soir et la nuit. Le terme aigle bicéphale n. m. aïvan désigne aussi la pièce ouverte elle-même dvuglavyj or\l n. m. qui sert souvent d’annexe pour les invités. À partir de 1453, emblème national de la Russie rapporté de Constantinople par Sophie akademgorodok n. f. Paléologue, nièce de l’empereur byzantin et épouse akademgorodok n. m. du grand prince Ivan III de Moscou, après la Littéralement petite ville académique (akademi- conquête de Byzance par les Turcs* (1). En rem- heskij gorodok), en général désignée en

6 A français par l’expression cité des savants. Ensemble aksakal n. m. urbain comprenant des instituts de recherche, aksakal n. m. des laboratoires et divers édifices destinés au loge- Le sage, l’ancien, dans les clans kirghiz* et d’autres ment, aux loisirs et aux autres besoins du per- groupes turcs* (2). Littéralement, signifie en turc sonnel scientifique de ces institutions. La pre- barbe blanche. Dans les communautés d’Asie cen- mière akademgorodok, la plus connue, a été trale, une réunion d’aksakals constitue pratique- construite près de Novossibirsk dans les années ment une cour de justice locale, dont les décisions 1960. Le toponyme qui la désigne est précisément et les conseils sont largement respectés. Ce mot Akademgorodok. Une seconde cité académique a est entré dans la langue russe usuelle. été développée peu après à Pouchtchino, dans la région de Moscou. Puis d’autres, moins impor- Akstafa n. m. tantes, se sont ajoutées, comme à Irkoutsk. Akstafa n. f. Vin blanc liquoreux d’Azerbaïdjan. akatouï n. m. akatuj n. m. akyn n. m. Chez les Tchouvaches*, fête folklorique célébrée au akyn n. m. début de l’été après les semailles. C’est l’équiva- Chanteur populaire du Kazakhstan ou de l’Asie du sabantouï* des Tatars*. centrale soviétique qui, à l’occasion de diverses cérémonies rituelles, invente chants et poésies en Akhacheni n. m. s’accompagnant de la dombra*. Les akyns de Axaweni n. m. Kirghizie s’accompagnent du komouz*. Vin rouge liquoreux de Géorgie. Alach n. m. akhaloukhi n. m. Alaw n. f. arkhalouk* Mouvement islamiste semi-clandestin formé au Kazakhstan à la chute du pouvoir soviétique; il tire Akhmeta n. m. son nom d’un ancêtre mythique des Kazakhs. Axmeta n. f. Vin blanc semi-doux de la Géorgie de l’Ouest. Alach Orda n. m. Alaw-orda n. f. ak-kalpak n. m. Gouvernement national formé par les Kazakhs de Chapeau de feutre blanc à petit rebord que por- la steppe lors des premières années du pouvoir tent traditionnellement les Kirghiz*. Notons que soviétique; il était de tendance autonomiste, mais le chapeau en laine noir se dit kara kalpak*, nom non séparatiste. Après bien des hésitations et des qui désigne aussi la région et le peuple situés à divisions, l’Alach Orda reconnut finalement le l’ouest de l’Ouzbékistan, où précisément se porte nouveau régime en novembre 1919. La horde* cette haute coiffure masculine. d’Alach tire son nom d’un ancêtre mythique des Kazakhs. Akkines n. m. pl. akkincy n. m. pl. Alains n. m. pl. Tchétchènes* du Daghestan, au nombre de 16 000, alany n. m. pl. installés près de la frontière de la Tchétchénie. Peuple d’origine iranienne, génétiquement relié Leurs relations avec les Avars* (2) et les Laks* du aux Scythes* et aux Sarmates*. Au moment des Daghestan sont tendues, tout particulièrement grandes invasions barbares, les Alains ont parcouru avec ces derniers, venus s’installer sur leurs terres la majeure partie de l’Europe, en allant jusqu’en (dans la région de Novolakski), alors qu’ils vivaient Gaule, en Espagne et même en Afrique du Nord en exil. avec les Vandales. Une des tribus de ce peuple s’est installée dans le Caucase; les descendants en sont akrochka n. f. les actuels Ossètes*. Ceux-ci ont d’ailleurs réin- okrowka n. f. troduit le terme Alania (Alaniq) pour désigner Cette manière d’écrire le nom de cette soupe la république d’Ossétie du Nord. On dit aussi russe correspond à la prononciation, en russe, du Alanes. Au Moyen Âge, on les appelait les Yasses*. mot okrochka* (okrowka).

7 A alakiiz n. m. Allemands n. m. pl. Tapis de feutre teint que fabriquent les Kirghiz*. nemcy n. m. pl. Désignait, dans l’ancienne Russie, les personnes Alanes originaires de l’Europe du Nord puis, de plus en Alains* plus, par extension, les étrangers occidentaux en général. La toute première étymologie du terme alaska n. m. russe correspondant au mot allemand (nemec) alqska n. f. évoquait la notion de mutisme, en désignant celui Terme populaire chez les Russes pour désigner un qui ne parle pas la langue, c’est-à-dire le russe. manteau d’hiver muni d’un capuchon bordé de fourrure. Allemands de la Volga n. m. pl. nemcy Povol';q n. m. pl. alaverdi! interj. À la fin du XVIIIe siècle, l’impératrice Catherine alaverdy! II avait développé une politique d’accueil pour des Dans les fêtes au Caucase et tout particulièrement colons allemands, qui s’installèrent dans diverses chez les Abkhazes*, exclamation qui accompagne régions de la Russie, de l’Ukraine et de l’Asie la transmission d’un convive à l’autre d’un gobe- centrale. En 1924, les autorités soviétiques insti- let de vin, par ordre du tamada*, en même temps tuèrent la République socialiste soviétique des que la transmission du droit de prolonger le toast Allemands de la Volga, là où ils formaient une ou d’y répondre. Littéralement, signifie en turc Le concentration relativement importante. À l’occa- Seigneur (Allah) a donné. sion de la guerre, en 1941, Staline abolit cette république et déporta la plus grande partie de sa aléoute n. m. population vers la Sibérie, le Kazakhstan et l’Asie aleutskij qzyk n. m. centrale. Après la mort de Staline, ils récupérèrent Langue parlée par les Aléoutes qui s’apparente à progressivement leurs droits et furent officielle- l’inuktitut; mais les deux langues ne sont pas ment réhabilités en 1964, mais non relocalisés sys- intercompréhensibles. En 1932, l’aléoute a été tématiquement. Le nombre d’Allemands en doté d’un système d’écriture latin, remplacé en U.R.S.S., qui avait atteint les deux millions avant 1937 par un alphabet cyrillique modifié. la Seconde Guerre mondiale, est en baisse aujour- d’hui, à cause d’une assez forte émigration vers Aléoutes n. m. pl. l’Ouest. aleuty n. m. pl. Peuple habitant des îles au nord-est de la Sibérie. Alliance populaire n. f. Selon certaines sources, ce peuple comptait, avec Narodnyj Al;qns n. m. les Aléoutes d’Alaska, 15 000 personnes au Mouvement social-patriotique de Russie qui s’est XIXe siècle. Du côté asiatique, les Aléoutes ont uni à d’autres groupements politiques pour se subi une forte assimilation : on n’en dénombre présenter aux élections de la douma*, en décembre aujourd’hui qu’environ 700, confinés aux îles 1995, sous la bannière du Bloc Stanislav Komandor, au large du Kamtchatka. Govoroukhine*; ne parvenant à recueillir qu’envi- ron 1% des voix, il a disparu. aletchek n. m. Écharpe très longue que portaient les femmes allogènes n. m. pl. kirghiz en guise de voile, avant la Révolution. inorodtsys* alexandre n. m. alouette n. f. Mince gâteau aux framboises, populaire dans les 'avoronok n. m. régions baltes. C’est le lève-tôt, le travailleur du matin; l’opposé du hibou*. aliénation n. f. théorie de l’aliénation* Alpha, groupe n. m. gruppa Al;fa n. f. alkach n. m. Unité d’élite antiémeute du K.G.B.* qui eut mis- alkaw n. m. sion, lors du putsch* de 1991, d’arrêter les diri- Mot argotique russe pour désigner un alcoolique. geants russes; mais, au lieu de procéder à cette opé- ration, le groupe prit la défense de la Maison

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Blanche* ou du moins, selon d’autres témoi- comprenant les familles finno-ougrienne* et samo- gnages, refusèrent de l’attaquer. En octobre 1993, dique*. Ensemble, ils formeraient le regroupe- le groupe a de nouveau pris parti pour le président ment ouralo-altaïque* ou ouralo-altaïen. Certains Eltsine en défendant le Kremlin contre les put- auteurs associent le coréen et le japonais à la schistes procommunistes. famille altaïque. alphabet n. m. altyn n. m. alfavit n. m. altyn n. m. Dans l’ensemble de l’ex-Union soviétique, plu- Monnaie de l’ancienne Russie, apparue au sieurs alphabets ont été et sont encore utilisés. XIVe siècle et valant trois kopecks*. Le mot altyn, L’alphabet cyrillique* est utilisé non seulement en turc, signifie or. par la langue russe et les autres langues slaves, mais aussi par la majorité des langues de l’ex-U.R.S.S., amanat n. m. qui ont dû y ajouter divers signes pour répondre amanat n. m. aux exigences de leurs systèmes phonétiques. Mot d’origine turque utilisé au Caucase et en L’arménien* et le géorgien* ont chacun leur propre Asie centrale pour désigner un otage. Plusieurs alphabet; ces deux alphabets sont très anciens, peuples du Caucase pratiquaient couramment la antérieurs de plusieurs siècles à l’alphabet cyril- prise d’otages comme moyen de négociation poli- lique. Le géorgien en a même déjà utilisé tique, économique ou militaire. Le même mot deux simultanément : le khoutsouri* (ou ecclé- désignait, dans les khanats* d’Asie centrale et du siastique) et le mkhedrouli* (ou militaire). Caucase du Nord, la coutume selon laquelle un L’alphabet arabe a été utilisé par les langues des parent était gardé en otage afin d’assurer la fidé- peuples musulmans, et son usage renaît dans cer- lité de sa famille au khan*. Ces coutumes ont taines régions depuis la chute du régime sovié- amplement nourri la littérature du Caucase, de la tique. Quant à l’alphabet latin*, il a été utilisé Russie et d’ailleurs. entre les années 1930 et 1940 par de nombreuses langues, particulièrement par celles qui auparavant amazone n. f. n’avaient pas de système d’écriture normalisé. Les amazonka n. f. langues des républiques baltes, quant à elles, n’ont Surnom (rare) donné aux femmes ayant embrassé jamais cessé de l’utiliser, alors que des langues la carrière militaire, fait peu commun avant les d’autres républiques ex-soviétiques y reviennent, années 1990 sauf pour les tâches d’appoint (cui- tels l’azerbaïdjanais* et le moldave*. sinière, infirmière...). altaïen adj. ambal n. m. altaïque* ambal n. m. Désignait traditionnellement les portefaix des Altaïens n. m. régions de Krasnovodsk (devenu aujourd’hui altajcy n. m. pl. Turkmenbachi), de Bakou ou d’Erevan. Ce terme Dans un sens restreint, les Altaïens constituent un en est venu à désigner, dans le langage argotique, peuple de la famille turque, vivant dans la Sibérie un homme grand et lourd, aux manières frustes. du Sud-Ouest. Le territoire qu’ils occupent a constitué une région autonome, dite du Haut- ambartsoum n. m. Altaï, qui a maintenant le statut de république En Arménie, fête du printemps et de l’amour, qui dans la nouvelle Fédération de Russie. L’origine correspond au jour de l’Ascension. des Turcs* (1) de Turquie se trouve partiellement dans cette région. ambre n. m. qntar; n. m. altaïque adj. Résine fossilisée, formée dans la mer, qui donne altajskij adj. une pierre semi-précieuse de couleur jaune ou Relatif à la région de l’Altaï. Qualifie aussi un brune et que l’on retrouve sur les littoraux de plu- grand groupe linguistique eurasiatique égale- sieurs mers du globe. Le plus réputé est l’ambre ment appelé altaïen*, constitué de trois familles de la Baltique, dont le littoral a été surnommé de apparentées: turque*, mongole* et toungouse* (ou ce fait Côte de l’Ambre. On dit dzıntars* en letton, toungouso-mandchourienne). On associe sou- gyntaras* en lituanien, merevaik* en estonien vent le groupe altaïque au groupe ouralien*, (signifie résine de mer).

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Ambulants n. m. pl. a.m.K. n. f. peredvi'niki n. m. pl. KMA n. f. On a appelé Ambulants une société de peintres Abréviation couramment employée par les géo- russes qui, en 1870 environ, lancèrent un mou- logues et les géographes pour désigner l’anomalie vement visant à valoriser un véritable art national, magnétique de Koursk*. en représentant la vie réelle, alors assez tragique en Russie. Les ambulants allaient de ville en ville amoralka n. f. pour peindre et exposer leurs œuvres, mises au ser- amoralka n. f. vice des réformes sociales. Les plus grands noms Conduite jugée répréhensible, souvent liée à la en furent Repine, Sourikov, Levitan, Chichkine, sexualité ou à l’alcoolisme, ou déclaration contraire Vasnetsov, Gay, Kramskoï et Perov. Le mouvement à la discipline du Parti*. L’amoralka faisait l’ob- ralentit au tournant du siècle, mais resta actif jet d’une dénonciation généralement anonyme jusqu’à la révolution d’Octobre; la société fut dis- (anonimka*) et attirait au travailleur fautif, de la soute en 1923. Il ne faut pas confondre les part des autorités du Parti communiste, une répri- Ambulants avec les itinérants* qui, en russe, sont mande (vygovor), alors inscrite à son dossier désignés par le même mot et qui constituent des (personalka*). groupes criminalisés. amourtchik n. m. âme n. f. amurhik n. m. duwa n. f. Dans le langage du crime organisé, individu ayant Outre le sens général, une âme, c’est aussi, en russe à sa solde un groupe de femmes entraînées au vol comme en français, une personne dans le voca- à la tire ou à l’étalage. bulaire de la démographie et des statistiques. Mais, dans l’ancienne Russie, le sens en était plus A.N. n. f. spécifique: l’âme était un individu de sexe mas- AN n. f. culin astreint au paiement de la capitation; les Sigle d’Académie des Sciences* de l’U.R.S.S. jus- autres n’avaient pas droit à ce titre. Il existait qu’en 1991 et, depuis 1991, de Russie et des donc une telle chose que des familles sans âme. On autres républiques ex-soviétiques. a toutefois fini par parler d’âmes de révision, pour les distinguer des âmes réelles. Les Âmes mortes de AN- n. m. (suivi de deux ou trois chiffres) Gogol aident à comprendre le sens de ce mot. Les AN- n. m. Russes emploient largement ce terme comme Abréviation d’Antonov*, qui désigne une généra- mot doux: mon âme (duwa moq); le diminutif, tion d’avions de fabrication russe. largement utilisé, est douchenka (duwen;ka). anacha n. m. âmes réprouvées n. f. pl. anawa n. f. zalo'nye pokojniki n. f. pl. Une drogue de la famille du chanvre indien qui Créatures que la mythologie russe représente pousse dans le sud de la Russie et dans les répu- comme les esprits malfaisants des personnes bliques du Sud. On réserve le mot marihuana* mortes de façon non naturelle (noyade, suicide…) pour celle qui provient de l’Ouest. ou sans avoir été baptisées; ces personnes n’étaient pas enterrées mais déposées dans des trous et Anaga n. m. recouvertes de pierres, de branchages ou d’objets Anaga n. f. divers. Les âmes réprouvées étaient en quelque Vin géorgien de type madère. sorte des morts vivants auxquels on attribuait, par exemple, les mauvaises récoltes. anarchisme n. m. anarxizm n. m. amirspassalar n. m. Mouvement préconisant la disparition de l’État et amirspasalar n. m. la libération de l’individu des contraintes que Titre correspondant au commandant en chef des représentent la religion, la propriété et le pouvoir armées et ministre de la guerre de Géorgie, aux étatique. Le mouvement a pris de l’ampleur en XIIe et XIIIe siècles. Le terme spassalar* était Russie au milieu du XIXe siècle, notamment avec employé dans le même sens. Bakounine et Kropotkine. La Russie postcom- muniste a vu renaître des mouvements anar- chistes, notamment anarcho-syndicalistes*, au

10 A drapeau noir, et anarcho-communistes*, au drapeau déstalinisation, responsable selon elle du déclin de noir et rouge. Il s’agit de mouvements de jeunes l’ordre et du développement économique. Il fut peu sérieux, sans influence politique. très publicisé au moment de la perestroïka*. On remarquera qu’en russe le mouvement porte aussi anarchiste adj. et n. m. le prénom de sa chef de file. anarxistskij adj. anarxist n. m. andropole n. f. Relatif à l’anarchisme*. Personne active dans le andropol; n. f. mouvement anarchiste. Surnom que certains avaient donné à l’acropole de la répression, c’est-à-dire aux quartiers généraux du anarcho-communisme n. m. K.G.B.*, la Loubianka*, du temps où Andropov anarxokommunizm n. m. dirigeait cet organisme de terreur. Groupuscule d’extrême gauche qui a vu le jour en Russie après la chute du régime soviétique; ce anecdote n. f. mouvement fut de courte durée (1989-1991). anekdot n. m. Les anarcho-communistes avaient adopté le dra- Ce mot a une connotation particulière en russe. peau noir et rouge, divisé à la diagonale. Il ne s’agit pas d’un fait de la petite histoire révé- lant le dessous des choses, mais plutôt d’une his- anarcho-syndicalisme n. m. toriette inventée pour se moquer de réalités que anarxosindikalizm n. m. la censure ne permettait pas d’attaquer de front; Mouvement qui, à diverses époques, a convoité le la bureaucratie soviétique, le Parti communiste* et pouvoir exercé par les syndicats. Né au XIXe siècle, sa langue de bois en ont largement fait les frais, ce mouvement a de nouveau montré la tête dans ce qui a souvent valu des peines sévères à ses la Russie postcommuniste, sans avoir de prise sur auteurs. Il existe une véritable littérature folklo- la population. Les anarcho-syndicalistes ont arboré rique clandestine faite d’innombrables anecdotes un drapeau entièrement noir. ayant pour principaux sujets : les Juifs, les Tchouktches, Lénine, le héros communiste Anatris n. m. pl. Tchapaïev* et le Petit Enfant terrible, intelligent anatri n. m. pl. et méchant qui s’appelle toujours Vovotchka. Un des sous-groupes ethniques qui forment le Souvent, les anecdotes commencent ainsi: «Savez- peuple tchouvache*. Les Anatris habitent la vous ce que j’ai entendu à Radio-Erevan?» (voir: partie méridionale de la république de radio arménienne*. Tchouvachie et entretiennent des liens histo- riques avec les Tatars*. anketa n. f. anketa n. f. ancien Nouvel An n. m. Formulaire que le citoyen soviétique avait à rem- staryj Novyj god n. m. plir en diverses circonstances; souvent très élaboré Fête du Nouvel An* russe traditionnel, décalée au (d’où sans doute son nom), il réunissait des ren- 13-14 janvier à cause de l’écart de 13 jours entre seignements très personnels : occupation, noms les calendriers julien* et grégorien*. des ancêtres, nom, occupation et adresse des anciens époux, et même, lieu de sépulture des ancien style n. m. parents. C’était, en somme, un curriculum vitæ po staromu stil[ standardisé à usage officiel. Le terme anketa est Accolée à une date, cette expression signifie que l’on plus général que kharakteristika*, mais moins se réfère au calendrier julien*, qui a été remplacé, populaire ou argotique que obiektivka*. en 1918, par le calendrier grégorien*, 13 jours en avance sur son prédécesseur. C’est ainsi que la Annales contemporaines n. f. pl. révolution d’Octobre (25 octobre, ancien style) a Sovremennye annaly n. f. pl. eu lieu le 7 novembre 1917, nouveau style. Important périodique publié par les émigrés russes, à Paris, de 1920 à 1940. Les Annales, qui andréievisme n. m. comportent quelque 70 volumes, constituent la ninandreev]ina n. f. référence de base pour toute recherche sur la Mouvement de pensée qui, sous l’impulsion d’une période de l’ancienne émigration russe. chimiste du nom de Nina Andreeva, déplorait la

11 A anneau n. m. anniversaire n. m. kol;co n. n. imeniny n. m. pl. Ainsi nomme-t-on le boulevard périphérique de den; ro'deniq n. m. Moscou. En fait, le plan de la ville de Moscou L’anniversaire personnel est la plus grande fête comprend trois anneaux concentriques; du centre dans la vie de chaque Russe, avec la fête du Nouvel vers la périphérie : l’anneau des boulevards, qui, An*. Mais attention: les Russes distinguent l’an- une fois terminé, fera 10 kilomètres de longueur; niversaire de naissance (imeniny) et la fête ono- l’anneau des jardins (Sadovoe kol;co), qui en fait mastique, c’est-à-dire la fête du saint patron (den; environ 20; et l’autoroute périphérique (l’anneau ro'deniq). Autrefois, c’était celle-ci qui domi- proprement dit), dont la longueur dépasse 100 nait; aujourd’hui, c’est l’inverse. Tous les amis kilomètres. Celle-ci constituait jusqu’à récemment viennent, avec ou sans invitation, en apportant la limite administrative de Moscou, qui aujourd’hui vodka ou vin et cadeaux. Au jubilaire (l’imenin- la déborde. La ligne de l’anneau (kol;cevaq nik*) revient le soin de préparer une table de liniq), c’est la ligne de ceinture du métro de zakouskis*. N’attendez pas l’invitation; on ne par- Moscou, qui suit, grosso modo, l’anneau des jardins. donnera pas à un véritable ami de ne pas être venu.

Anneau d’or n. m. anomalie magnétique de Koursk n. f. Zolotoe kol;co n. n. Kurskaq magnitnaq anomaliq n. f. Surnom donné au réseau des vieilles villes russes Phénomène lié à la présence d’un gisement de fer qui s’étendent au nord-est de Moscou et qui extrêmement riche, situé au sud de Moscou et qui constituent aujourd’hui un circuit touristique a conditionné le développement de la sidérurgie très fréquenté. Parmi ces villes historiques : soviétique de l’après-guerre. Vladimir, Souzdal, Pereslavl-Zalesski, Serguiev Possad (jusqu’à récemment nommée Zagorsk), anonimka n. f. Kostroma, Rostov, Iaroslavl. anonimka n. f. Lettre de dénonciation anonyme que des citoyens, Anneau vivant n. m. durant le régime soviétique, adressaient aux ins- "ivoe Kol;co n. n. tances du Parti communiste* soit par discipline de Regroupement des défenseurs de la Maison parti, soit pour en retirer un bénéfice quelconque, Blanche* de Russie durant les trois jours (les trois par exemple l’attribution plus rapide d’un loge- glorieuses*) du putsch* de 1991. A par la suite ment. Il s’agissait souvent de dénonciations d’amo- constitué un membre collectif du mouvement ralka*, qui entraînaient alors une condamnation Russie démocratique* et organisé, à ce titre, des des coupables, considérés comme ennemis du manifestations de soutien aux actions démocra- peuple*. Les anonimkas étaient fréquentes au tiques. À l’issue d’une campagne d’adhésion, à la temps des purges*. fin de 1992, l’Anneau vivant comprenait environ 3 000 membres actifs. Depuis 1993, ce regrou- Antarctique n. m. pement s’intitule l’Union des défenseurs de la Russie traité Antarctique* libre* pour se distinguer de la majorité conserva- trice à la Maison Blanche*, tout en se qualifiant Antes n. m. pl. encore d’Anneau vivant. La même année, il se liait anty n. m. pl. au mouvement Choix démocratique* pour appuyer Peuple proto-slave dont on connaît peu de chose les réformes du gouvernement Eltsine-Gaidar. Le et qui occupait, vers les IVe et Ve siècles, le sud de groupe est demeuré très dévoué à Boris Eltsine l’actuelle Ukraine. jusqu’en 1998. antiparti adj. années d’interdiction n. f. pl. groupe anti-Parti* zapovednye leta n. n. pl. Années pendant lesquelles il était interdit aux antiquariat n. m. paysans de changer de maître. Cette pratique, antikvariat n. m. liée aux opérations de recensement, a eu cours Il ne s’agit pas seulement d’une boutique d’anti- durant la première moitié du XVIIe siècle, pour quaire à proprement parler, mais aussi, durant la tenter de juguler la désertion des villages du nord période soviétique, d’une librairie de livres anciens et du nord-ouest de la Russie, conséquence des et usagés; en effet, les ouvrages de l’ancien régime guerres de Livonie. et des pays étrangers faisaient alors figure d’anti-

12 A quités qui ont échappé à l’usure du temps et... à antonovka n. f. la surveillance. Un antiquariat était donc sou- antonovka n. f. vent l’équivalent de notre bouquiniste. Mais Sorte de grosse pomme verte, aigre-douce et aujourd’hui, la distinction entre les termes bou- aromatique. C’est en quelque sorte la pomme quiniste (bukinist) et antiquariat (antikva- nationale russe, la fierté des jardiniers russes; riat) est la même qu’en français. sa senteur et son goût provoquent des larmes nostalgiques chez les vieux émigrés russes à antisémitisme n. m. l’étranger. antisemitizm n. m. L’antisémitisme a eu en Russie une connotation A.O. n. m. politique très forte. Inexistant avant le dernier tiers AO n. f. du XIXe siècle, il s’est alors développé chez les Abréviation de district autonome* (avtonomnaq forces protsaristes, contre les Juifs démocrates et oblast;). révolutionnaires. Les camarades de Lénine étant juifs pour plusieurs, la première décennie du pou- aoul n. m. voir soviétique n’a pas connu de mouvement anti- aul n. m. sémite. L’arrivée de Staline a changé les choses; Type de village montagnard du Caucase et d’Asie après l’élimination des trotskistes (Trotski était centrale, sauf en Ouzbékistan et au Tadjikistan, où juif) et surtout après la Seconde Guerre mondiale, le village est appelé kichlak*, le plus souvent son antisémitisme a pris des dimensions extrêmes perché en escalier à flanc de montagne. Peut aussi et dramatiques. L’antisémitisme de Brejnev a été désigner un groupe de yourtes* constituant un vil- plus souterrain. Aujourd’hui, ce sont les patriotes*, lage temporaire chez les nomades du Kazakhstan. tout particulièrement ceux du groupe Pamiat*, qui Dans le cas des villages kirghiz, on parlera d’aïl. poursuivent une campagne antisémite dirigée contre tous les vrais démocrates, qualifiés de juifs. a.p.k. n. m. agroprom* antisoviétisme n. m. antisovetizm n. m. apkhertsa n. f. Attitude dénoncée, à partir des années 1960, par apxerca n. f. les autorités soviétiques et qui consistait, chez les Instrument de musique à deux cordes, propre à intellectuels, à afficher trop de sympathie pour les l’Abkhazie, république située dans le nord-ouest idées occidentales; on utilisait, pour cette dénon- de la Géorgie ; l’apkhertsa, qui produit un son ciation, des expressions très révélatrices de la para- frêle, se joue avec un archet. noïa officielle, comme déviationnisme bourgeois* ou simplement occidentalisme*. A.P.N. n. f. APN n. n. Antonov n. m. agence de presse Novosti* Antonov n. m. Génération d’avions de fabrication russe, du nom Apollon n. m. de leur ingénieur concepteur. Une quinzaine de Apollon n. m. modèles ont servi sur des lignes régulières, depuis Magazine littéraire de haut niveau publié à Saint- le bimoteur turbopropulsé AN-24, qui date des Pétersbourg de 1907 à 1917; en plus de sa fonc- années 1960 et qui a été largement utilisé jusqu’en tion littéraire, il touchait à l’art, à la musique et 1997 pour des vols réguliers de courte distance à la critique. Y ont collaboré, entre autres, (l’équivalent du F-27 néerlandais), jusquà l’énorme Vyacheslav Ivanov, Annenski, Gumilev. AN-225 à six moteurs, surnommé Mriya*, qui peut transporter une charge d’un quart de million apparatchik n. m. de kg, ou 700 passagers, ou encore une navette spa- apparathik n. m. tiale. Celui-ci avait été précédé d’un autre super- Membre de l’appareil* du Parti communiste* ou de cargo, le Ruslan (AN-124), qui pouvait transpor- l’État; le terme, apparu en 1918, a acquis une ter plus d’un tiers de millions de kg de fret. nuance péjorative, suggérant fonctionnaire conser- vateur et inefficace. L’ensemble des apparatchiks forme la nomenclature*. Le nom officiel d’un sala- rié du Parti* était partrabotnik* (partrabotnik), terme évidemment préféré par les apparatchiks.

13 A appareil n. m. arba n. f. apparat n. m. arba n. f. Synonyme de structure d’une organisation, d’un Dans l’antique Caucase et en Asie centrale d’au- ministère; désigne aussi l’ensemble du personnel jourd’hui, char couvert à deux roues, en général d’une structure bureaucratique, sans connotation tiré par des buffles ; c’est aussi un char à quatre péjorative. Employé seul et selon le contexte, le roues dans l’Ukraine du Sud. On rencontre aussi terme s’est souvent référé à l’appareil du P.C.U.S.* la forme araba. Il a donné naissance au mot apparatchik*, un fonctionnaire du Parti*. arbatisme n. m. arbatstvo n. n. apswa n. m. L’esprit de l’Arbat, à savoir une liberté d’expres- Terme par lequel les Abkhazes* s’autodésignent; le sion qui s’est manifestée dans le quartier mosco- même terme sert à désigner leur langue. vite homonyme, après le dégel gorbatchévien; poètes, musiciens et intellectuels s’y regroupaient aqoucha n. m. pour exprimer leurs déboires et espoirs. akuwinskij qzyk n. m. Dialecte principal de la langue dargwa* qui consti- arbitre de paix n. m. tue la langue littéraire des Darguines* du mirovoj posrednik n. m. Daghestan. Fonctionnaire chargé d’arbitrer les différends entre paysans et propriétaires dans l’application de aquarium n. m. la réforme agraire de 1861. L’arbitre de paix fut akvarium n. m. aussi chargé de veiller au fonctionnement du gou- Nom donné de façon humoristique aux locaux vernement autonome paysan confié à sa tutelle. qu’utilise la police moscovite pour y faire se des- soûler les ivrognes ramassés dans la rue; c’est le arbre-dieu n. m. dessoûloir. svq]ennoe derevo n. n. Arbre, en général un mélèze, que certains peuples araba n. f. de Sibérie et d’Asie centrale utilisaient à des fins arba* de culte, en y suspendant divers objets rituels ou d’usage courant pour obtenir aide ou protection. aragatz n. f. On y jette aussi des monnaies au passage. Dans aragac n. m. la taïga yakoute*, ces arbres rituels se situent sou- Fromage de brebis semi-fort à saveur de noix ori- vent à la croisée des chemins de chasseurs. Connue ginaire du Caucase (nom d’une montagne des Celtes et des Baltes, la coutume a aussi existé d’Arménie) et largement consommé. C’est aussi dans le Caucase du Nord, où elle renaît depuis le nom d’une mission spatiale soviétique: mission peu; en Géorgie, on parle de l’arbre à vœux (en Aragatz*. géorgien: natvris khe), on y utilisait le chêne à cette fin. En Lituanie, on emploie aussi les expressions Aralsib n. m. arbre de paix ou arbre chamanique. Aralsib n. m. Nom d’un grand projet hydraulique d’Asie cen- archiépiscope n. m. trale, mieux connu sous le nom de Sibaral*. En arxiepiskop n. m. Occident, on l’a souvent désigné sous le nom de Archevêque, dans la hiérarchie de l’Église russe projet Davydov duquel il est issu. orthodoxe. arate n. m. archimandrite n. m. arat n. m. arximandrit n. m. Berger chez les peuples mongol*, bouriate* et Dans la hiérarchie de l’Église russe orthodoxe, touva*. C’est le terme à utiliser, sans traduction, grade intermédiaire entre le moine et l’évêque, cor- comme pour le cow-boy américain ou le gaucho respondant à celui de supérieur d’un grand monas- argentin. Quant au berger des républiques turques tère. Le grade d’archimandrite est supérieur à de l’ex-U.R.S.S., on parlera du tchaban*. celui d’igoumène*, supérieur d’un monastère moins important.

14 A archine n. f. arganak n. m. arwin n. m. arganak n. m. Mesure de longueur de l’ancienne Russie, équi- Bouillon typique d’Arménie. valent à 0 m 711. L’archine correspond au tiers de la sagène* et comprend 16 verchoks*. Arguments et faits n. m. pl. Argumenty i fakty n. m. pl. archives spéciales n. f. pl. Journal hebdomadaire fondé en 1947 par une specxran n. m. société d’auteurs et de conférenciers scientifiques Ensemble des documents qui, durant la période nommée Connaissance et qui accueillait des articles soviétique, étaient inaccessibles à la population et d’intérêt général de chercheurs et de savants. Sous qui pourtant la concernaient, car il s’agissait de la perestroïka*, cette publication est devenue le toute documentation susceptible d’ébranler la porte-parole des démocrates* favorables à Boris confiance du public dans l’idéologie, les poli- Eltsine et le principal organe de diffusion de l’in- tiques et les institutions de l’État soviétique. Il suf- formation politique russe. En 1990, son tirage a fisait qu’un document donne une image trop atteint un record mondial, avec plus de 33 mil- favorable de la société occidentale pour qu’il soit lions d’exemplaires. Au début de 1994, il oscillait versé aux archives spéciales. Après 1991, la majo- entre 6 et 7 millions, situation avantageuse par rité des archives spéciales des organismes ont été rapport à bien d’autres journaux; en janvier 1999, intégrées aux centres courants de documentation il tirait à un peu plus de 3 millions d’exemplaires. et sont donc devenues accessibles. Les spetskhrans* (acronyme de special;noe xranenie, dépôt ark n. m. spécial) se distinguent des archives proprement En Asie centrale, citadelle, souvent construite sur dites par le fait qu’elles contenaient, outre la une éminence de terrain et entourée des édifices documentation administrative, des renseigne- du pouvoir; en quelque sorte, l’équivalent du ments concernant autant des particuliers que les kremlin*. grands du régime communiste. Après la chute du régime, ces archives ont été temporairement ärkamisaeg n. m. ouvertes, surtout contre dollars américains, mais Désigne le mouvement de réveil national estonien l’accès en est redevenu difficile ou, en tous cas, au milieu du XIXe siècle (ärkamis, réveil; æg, monnayable. temps). ardasahman n. m. arkhalouk n. m. Terme utilisé en Union soviétique à partir des arxaluk n. m. années 1920 pour désigner la diaspora armé- Large tunique, serrée à la taille, que portent plu- nienne hors d’U.R.S.S. (ardasahman signifie sieurs peuples du Caucase, surtout les Tcherkesses*; « hors des frontières »). À l’extérieur, on a utilisé elle est décorée, sur la poitrine, de deux rangées le terme spiourk*. de cartouchières. En géorgien : akhaloukhi. arenda n. f. armée blanche n. f. arenda n. f. belaq armiq n. f. Système d’affermage qui a prévalu en Russie jus- Armée contre-révolutionnaire qui tenta, durant les qu’à la Révolution. Ce bail à terme permettait aux premières années du régime soviétique, de ren- paysans aisés d’augmenter leur surface de cul- verser ce dernier par des opérations menées sur- tures mais constituait une dépendance pénible tout en Sibérie, sous le commandement de pour les plus pauvres. L’arenda est réapparue Koltchak, et en Russie du Sud, sous les ordres de durant la période de la NEP*, mais le système Denikine et de Wrangel. En fait, il y eut plusieurs kolkhozien* a vite fait de la remplacer. En 1987, armées blanches qui connurent des fortunes Gorbatchev réintroduisit la notion de contrat-bail diverses. Les combattants de l’armée blanche (location par l’État à des exploitants), d’abord s’appelaient les gardes blancs*. dans l’agriculture puis dans l’industrie. armée des volontaires n. f. argamak n. m. dobrovol;heskaq armiq n. f. argamak n. m. Groupe d’officiers de l’armée russe, d’étudiants et Cheval de race très réputé dans le Caucase et en d’intellectuels opposés au régime bolchevique Asie centrale. nouvellement installé et qui ont fui vers le sud de

15 A la Russie pour y former un rassemblement mili- De toutes les républiques ex-soviétiques, l’Arménie taire, en s’unissant aux milices cosaque*, et deve- était ethniquement la plus homogène; aujour- nir, sous la gouverne du général Denikine, l’armée d’hui, 92 % de la population y est arménienne. blanche*. Par ailleurs, le tiers des quelque 4,6 millions d’Arméniens de l’ex-U.R.S.S. se retrouvent dans armée rouge n. f. les autres républiques de l’ex-Union. Les Armé- krasnaq armiq n. f. niens se désignent, dans leur langue, par le mot Nom donné, avant janvier 1918, aux milices bol- Hay; l’Arménie se dit Hayastan, le pays des Hays. cheviques. Après cette date, ce fut la forme abrégée du nom officiel des armées de terre sovié- armenkom n. m. tiques, l’Armée rouge des ouvriers et des paysans. armenkom n. m. Comité arménien du Parti communiste pan- armée verte n. f. russe, formé à Erevan au début des années 1920 zelenaq armiq n. f. et qui eut alors le mandat de renverser le Mouvement populaire, créé au Daghestan en gouvernement. 1920, s’inspirant du bolchevisme, de l’islam et du panturquisme. Associée aux troupes de l’Azer- arrondissement national n. m. baïdjan, l’armée verte contribua à l’affaiblisse- nacional;nyj okrug n. m. ment de l’Arménie. Désigne aussi un groupe- Subdivision territoriale de l’U.R.S.S. désignée ment qui, lors de la guerre civile de 1918-1922, par le nom de la minorité autochtone principale, comprenait bon nombre d’anarchistes; il était en qui, dans tous les cas cependant, représentait un général désigné par l’expression courte les Verts*. très faible pourcentage de la population totale. Les arrondissements se retrouvaient tous dans les Armenakan n. m. régions septentrionales ou orientales du pays. Premier parti politique arménien, de tendance Voir aussi: okroug*, district autonome*. libérale, formé en Turquie en 1885. Artachat n. m. arménien n. m. Artawat n. m. armqnskij qzyk n. m. Vin liquoreux d’Arménie, de type cahors, prove- Langue indo-européenne qui occupe une place à nant de vignobles situés dans les plaines s’étendant part dans cette grande famille linguistique. au sud-est de la capitale, Erevan. Certains chercheurs la font dériver des anciennes langues de la Thrace et de la Phrygie. On distingue artcha n. m. la langue ancienne (grabar*) et la langue moderne arha n. f. (achkharabar*). Des différences sensibles existent Conifère qu’on rencontre dans les régions déser- aussi entre l’arménien oriental, parlé en Arménie, tiques d’Asie centrale pouvant résister à des et l’arménien occidental, parlé par la majorité de sécheresses prolongées; son aspect rappelle le la diaspora. génévrier. arménien, alphabet n. m. artel n. m. armqnskij alfavit n. m. artel; n. f. Alphabet propre et exclusif à la langue armé- Regroupement d’artisans en communauté, suivant nienne. Il a été inventé par le moine Mesrop le principe de la coopérative, tant dans le domaine Machtots, au Ve siècle. Il comporte 38 lettres, cha- industriel (artisanal) qu’agricole. Cette institu- cune ayant une forme majuscule et une forme tion fort ancienne existait en Russie dès le minuscule, souvent tout à fait différentes l’une de XIIe siècle. L’artel a aussi désigné un nouveau l’autre. L’arménien s’écrit de gauche à droite. type d’exploitation agricole instauré dans les années 1930; il représente, à ce titre, le prototype Arméniens n. m. pl. du kolkhoze*. armqne n. m. pl. Peuple dont les origines remontent à la plus haute artelchtchik n. m. antiquité et qui forme une vaste diaspora de par artel;]ik n. m. le monde entier. Moins de la moitié des Arméniens Membre d’un artel*. vivent en Arménie, une république ex-soviétique qui a acquis son indépendance en septembre 1991.

16 A aryk n. m. Assemblée fédérale n. f. aryk n. m. Federal;noe sobranie n. n. Canal d’irrigation au Caucase et en Asie centrale. Organe législatif suprême de la Fédération de Très nombreux dans les déserts turkmènes et ouz- Russie, composé de deux chambres : la douma*, beks, les aryks transportent d’énormes quantités qui constitue la chambre basse, et le Conseil de la de limon. Le curage annuel de ces canaux, le Fédération*, qui est la chambre haute. khochar*, a aussi toujours constitué une activité agricole essentielle. On retrouve des aryks dans les assesseur populaire n. m. villes, comme à Bishkek, le long des avenues narodnyj zasedatel; n. m. plantées de peupliers. Dans le système soviétique, membre d’un tribu- nal du peuple* jugeant des causes civiles et crimi- as n. m. nelles de première instance. Aujourd’hui, les Célébration rituelle à l’occasion des naissances et termes populaire et du peuple ont été éliminés du des décès, en Asie centrale. vocabulaire institutionnel russe.

Asala n. f. association d’exploitation agricole Armée secrète arménienne de libération de en commun n. f. l’Arménie qui a préconisé et réalisé des attentats tovari]estvo po sovmestnoj terroristes dans différents pays pour défendre la obrabotke zemli (TOZ) n. n. cause de l’Arménie et revendiquer, notamment, la Système d’exploitation collective de la terre aux reconnaissance du génocide de 1915. périodes de labour qui fut introduit en Russie au début des années 1920. Cette formule, qui connut Ashkénazes n. m. pl. peu de succès, a été utilisée jusqu’à l’institution des awkenazy n. m. pl. kolkhozes*. On désigne souvent ces organismes par À l’origine, qualifiait les Juifs d’Allemagne et le sigle toz (toz). d’Europe centrale et orientale. Leur nombre a varié au cours de leur histoire, ponctuée de per- assomtavrouli n. m. sécutions et de migrations; parmi les républiques Ancien alphabet géorgien, dont la création ex-soviétiques, la Lituanie est l’une des régions les remonte au IVe siècle. On l’appelle aussi l’alpha- plus touchées par ces tristes évènements. Vilnius, bet liturgique majuscule, par opposition à l’al- qui a perdu la quasi-totalité de sa population phabet laïque ou militaire (mkhedrouli*). Il a été juive d’avant-guerre, était alors surnommée la employé jusqu’au IXe siècle, alors qu’il a fait place Jérusalem du Nord (pour d’autres, c’était la à l’alphabet nouskhouri*, dit liturgique minuscule. Jérusalem de l’Est). La forme correcte du pluriel est Dans les sources russes, on rencontre la forme Ashkenazim. abrégée mtavrouli ; on l’appelle aussi mrglovani, c’est-à-dire rond. aspirant n. m. aspirant n. m. astrakan n. m. Étudiant inscrit à un programme d’aspiranture*. karakul; n. m. Fourrure noire ou grise provenant des moutons du aspiranture n. f. Turkménistan, de race karakoul*, tués à la naissance. aspirantura n. f. Elle se caractérise par une toison fine, frisée et Dans le système d’éducation soviétique, pro- serrée. Le bonnet d’astrakan (*) se porte gramme d’études conduisant à l’obtention d’un dans tout le Caucase de même qu’en Asie centrale, doctorat dans les diverses branches scientifiques où il s’appelle kalpak* (voir aussi : Karakalpaks*), et pédagogiques. mot qui, en russe, désigne le bonnet de cuisinier. Le mot astrakan vient du nom du port fluvio- assemblée constituante n. f. maritime d’Astrakhan, sur le delta de la Volga près uhreditel;noe sobranie n. n. de la mer Caspienne, où la plus grande quantité de Il n’y eut qu’une seule assemblée constituante en ces fourrures était commercialisée. Russie et elle fut bien éphémère; élue en décembre 1917, elle fut dissoute quelques heures après le Ata préf. début de ses travaux aux premiers jours de ata l’année 1918. Racine qui signifie père dans les langues turques et qui entre dans la composition de plusieurs

17 A substantifs, comme atabeg*, atalik*, ataman*, de aurore boréale n. f. même que dans des noms de lieux ou de per- severnoe siqnie n. n. sonnes : p. ex. Alma-Ata, l’ancienne capitale du Nom populaire d’une puissante boisson nordique, Kazakhstan, maintenant Almaty, signifie le père des mélange de champagne et de vodka, que boivent pommes; Atatürk, le dirigeant de la Turquie, sur- les Russes du Nord, notamment les Sibériens. nommé «le père des Turcs* (1)». Ausraˇ n. f. atabeg n. m. Auwra n. atabeg n. m. Dans la mythologie lituanienne, déesse du matin; atabek n. m. ce terme a la même racine que le mot aurore. Désignait autrefois le plus haut rang des courti- sans des cours musulmanes. En Géorgie, ce mot autocratie n. f. désignait la fonction la plus élevée parmi les postes samoder'avie n. f. d’État. Système politique dans lequel le souverain dispose de la totalité des pouvoirs, qu’il n’accepte de sou- atalyk n. m. mettre à aucun contrôle et qu’il considère illimités. atalyk n. m. C’est en Moscovie et dans la Russie des XVIIe et Chez plusieurs peuples du Caucase, l’atalyk est la XVIIIe siècles que ce modèle de pouvoir poli- personne, souvent un oncle, qui joue le rôle de tique, concentré dans les mains du tsar, a trouvé père adoptif d’un enfant, à qui il montre les arts son expression la plus poussée. de la guerre, de la cavalerie et de la parole, pour le remettre à ses parents dès qu’on peut le consi- autogestion socialiste du peuple n. f. dérer djiguite*, c’est-à-dire une fois éduqué. socialistiheskoe samoupravlenie naroda n. n. ataman n. m. Expression du vocabulaire officiel du régime sovié- ataman n. m. tique visant à donner au peuple l’illusion d’une Chef d’une armée de Cosaques* ou d’un de ses participation aux politiques de l’État. La défini- détachements. En ukrainien, on dit hetman* pour tion officielle qu’on en donnait constitue un bel désigner l’ataman suprême, par opposition aux exemple de la langue de bois*: «phénomène mul- autres, appelés otamans*. Le mot ataman a aussi dési- tiforme du progrès social, système intégré des gné le commandant d’une bande de brigands. Un rapports sociaux relatifs à l’exercice du pouvoir, à des plus célèbres fut Stepan Razine, qui hanta les la gestion des processus sociaux sur la base de la steppes du Don et de la Volga au milieu du XVIIe participation de plus en plus active et efficace siècle. Ce mot aurait pour racine turque ata, père. des travailleurs, de leurs collectifs* et des organi- sations dans la solution des problèmes de la vie de atsatoun n. m. l’État et de la société; étape qui précède l’au- acatun n. m. toadministration sociale communiste (sic)». Dans la maison arménienne, la pièce principale; une partie sert de salle à manger et l’autre, où se autolavka n. f. trouve le poêle (tondir*) juché sur une sorte d’es- avtolavka n. f. trade, de dortoir pour toute la famille. Camion qui, durant les années 1950 à 1960, ser- vait de magasin ou d’atelier mobile et qui se pro- Aujourd’hui n. m. menait de village en village pour effectuer des Sevodnia* ventes ou de menues réparations; c’était en somme un véhicule de commis-voyageur. On en voit Aurore n. m. encore circuler dans les faubourgs de Moscou. Avrora n. f. Croiseur qui attaqua le Palais d’hiver de Saint- autonome adj. Pétersbourg dans la nuit du 25 au 26 octobre république autonome*, région autonome*, district 1917 (du 7 au 8 novembre selon le calendrier autonome* julien*, alors en vigueur en Russie), donnant ainsi le coup d’envoi de la Révolution russe. Aurore est autonomie n. f. également le surnom d’un avion commercial tri- avtonomiq n. f. réacté très utilisé, le TU*-154, faisant référence aux Ce mot avait pris un sens particulier dans le trois cheminées du célèbre navire. contexte des organes d’État de l’U.R.S.S., où il

18 A

évoquait l’exercice de certains attributs du pou- avar adj. voir étatique, variables selon les types d’unités avarskij adj. dites autonomes (républiques autonomes*, régions Relatif au peuple avar. Comme en français, autonomes*, districts autonomes*). Il a été pro- l’adjectif russe s’emploie relativement à l’un gressivement vidé de son sens premier, de sorte comme à l’autre des deux peuples bien différents qu’une république autonome* était moins auto- qui, en français, portent le nom d’Avars* (1 et 2). nome qu’une république*. Dans le nouveau contexte de la Fédération de Russie, l’expression avar n. m. les autonomies (plus précisément: les autonomies avarskij qzyk n. m. nationales territoriales) désigne les unités admi- Langue caucasienne parlée au Daghestan par le nistratives à base ethnique (républiques natio- peuple du même nom; elle appartient au groupe nales surtout), par opposition aux régions russes nakh-daghestanais*. D’abord écrit avec l’alphabet qui ne sont pas définies par leur caractère national. arabe, l’avar a utilisé l’alphabet latin de 1928 à En 1998, la Fédération comptait 21 républiques 1938, pour adopter ensuite l’alphabet cyrillique. (qui n’ont plus le titre d’autonomes), 10 districts autonomes et une région autonome (celle des Avars n. m. pl. (1) Juifs de Birobidjan). On a appelé autonomies avary n. m. pl. verticales la série de territoires autonomes qui Peuple turc venu de Mongolie qui, au VIe siècle, s’échelonnent le long des monts Oural et qui se fit irruption sur le territoire qui est aujourd’hui trouvent à couper pratiquement en deux le terri- l’Ukraine (l’ancienne Rous*), puis disparut dans toire russe; ce sont, du nord au sud, le district les steppes de l’Europe centrale et orientale, assi- autonome Nenets, la république des Komis, le dis- milé ou anéanti par les peuples voisins. On a trict autonome Komi-Permiak et les républiques relié les Avars aux Juan-juans* des chroniques d’Oudmourtie, de Tchouvachie, du Tatarstan, chinoises et aux Obres* des chroniques russes. Le de Mordovie, de Kalmoukie et Mari-El. même mot français est utilisé pour désigner un peuple vivant actuellement au Caucase, alors que auto-stop, faire de l’ v. la langue russe les distingue (voir ci-après). golosovat; v. Cette pratique est aussi répandue qu’en Occident Avars n. m. pl. (2) à cette différence près que, le plus souvent, l’auto- avarcy n. m. pl. stoppeur s’informe du montant que le conducteur Peuple du Caucase du Nord qui n’a rien à voir du véhicule (privé, mais pas toujours) lui deman- avec les Avars* du premier millénaire qui déferlè- dera. À Moscou, où il y a pénurie de taxis, la pra- rent sur l’Europe du VIe au VIIIe siècle; la langue tique est courante. L’emploi du verbe golosovat; russe distingue d’ailleurs nettement les deux. Les est curieux puisque son sens premier est voter; c’est Avars, dont le nombre total est 544 000, consti- sans doute par référence au vote à main levée. tuent au Daghestan l’ethnie la plus populeuse (environ 500 000 sur un peu plus de 2 millions); avant-garde n. f. ils y sont considérés comme ayant un statut social avangard n. m. moins élevé que celui des Laks* ou des Darguines*, Ensemble des mouvements et regroupements qui par exemple, bien que le poète national, le célèbre ont caractérisé l’art russe après l’impressionnisme écrivain Rassoul Gamzatov, en ait chanté la gloire. et qui se sont échelonnés du début du XXe siècle jusqu’à ce que le réalisme socialiste*, imposé par le avazi n. m. nouveau gouvernement communiste, ne con- Partie chantée des pièces musicales tadjiks, les traigne de nombreux artistes d’avant-garde à s’exi- chachmakoms*. ler. Leur dénominateur commun était de braver les conventions de l’époque en produisant des avoska n. m. œuvres expérimentales souvent volontairement avos;ka n. f. provocatrices. L’avant-garde a connu plusieurs Diminutif du mot avos;, qui signifie peut-être; mouvements : constructivisme*, cubo-futurisme*, donc un petit peut-être, un en-cas, pour désigner néo-primitivisme*, rayonnisme*, suprématisme*. le filet à provisions que les Russes gardent toujours avec eux, au cas où ils rencontreraient un produit disparu des étalages depuis longtemps. Ce terme avait été inventé lors de la dernière guerre; reconnu par les dictionnaires, ce terme est par la suite

19 A entré dans la langue quotidienne; il a été popu- homme libre se situant à un degré inférieur à celui larisé dans les années 1990 par le célèbre acteur du ter*. humoriste Arkadi Raïkine. Azer n. m. Avril n. m. azer n. m. Aprel; n. m. Abréviation que le langage populaire utilise pour Regroupement d’écrivains russes formé en 1989 désigner un Azerbaïdjanais; elle n’a pas de conno- pour se libérer de l’encadrement de l’Union des tation péjorative. écrivains, alors étroitement contrôlée par le gou- vernement soviétique. Voir aussi: thèses d’avril*. Azerbaïdjanais n. m. pl. azerbajd'anskij n. m. avril n. m. Citoyens de la République d’Azerbaïdjan. Le poisson d’avril* terme ethnique correspondant est Azéri*. avril, poisson d’ n. m. azerbaïdjanais n. m. pervoe aprelq n. m. azerbajd'anskij qzyk n. m. La même coutume liée à cette date existe en Langue de la grande famille turque, la plus impor- Russie comme en Occident. Mais la notion de tante du groupe ogouz* et la plus proche du turc poisson n’existe pas. On parle simplement du de Turquie. L’azerbaïdjanais est parlé par environ premier avril. 15 millions de personnes, la moitié en Azer- baïdjan, la moitié en Iran. L’azerbaïdjanais s’est AYAM n. m. autrefois écrit avec l’alphabet arabe puis, dans les AQM n. m. années 1930, avec l’alphabet latin, pour passer Nom de la voie ferrée projetée entre le BAM* et ensuite à l’alphabet cyrillique. Depuis le début des Yakoutsk (Amour-Yakoutsk-Magistral). En 1998, années 1990, on assiste à un retour progressif à elle était encore en construction. l’alphabet latin (avec des signes supplémentaires). azamat n. m. Azéris n. m. pl. azamat n. m. azerbajd'ancy n. m. pl. Parti politique du Kazakhstan, libéral et de com- Peuple d’origine et de langue turques. Les Azéris position mixte (russe et kazakh), qui a, au début sont chiites, contrairement aux Turcs* (1) de des années 1990, formé un front commun avec Turquie qui sont sunnites et dont cependant ils d’autres partis d’opposition pour réclamer des sont très proches par la langue. On compte près pratiques gouvernementales plus démocratiques. de sept millions d’Azéris dans les républiques de l’ex-U.R.S.S., dont 5 805 000 en Azerbaïdjan, où azaragsˇ n. m. ils constituaient, en 1989, environ 82 % de la Instrument de musique, fait d’une corne de vache population. Les évènements des dernières années, ou de chèvre, utilisé par les bergers lettons. tout particulièrement la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à propos du Haut-Karabagh, azarpecha n. f. concourent à augmenter cette proportion. Tous les Coupe d’argent à manche, en usage en Géorgie. habitants de l’Azerbaïdjan ne sont pas des Azéris (voir Azerbaïdjanais*). Il faut rappeler que l’Iran Azat n. m. compte aussi quelque 10 millions d’Azéris. Organisation autonomiste kazakh, créée en 1990, qui a pavé la voie à l’indépendance de la répu- aznaour n. m. blique; azat signifie liberté. Dans la hiérarchie aznaur n. m. féodale et nobilitaire arménienne, l’azat était un Désigne un noble, en Géorgie et en Arménie.

20 B baba n. f. bachkir n. m. baba n. f. bawkirskij qzyk n. m. Terme plutôt péjoratif désignant une femme Langue de la grande famille turque, ayant subi de mariée, en général âgée mais pas nécessairement, nombreuses influences du russe et du tatar*. Le une paysanne ou, de façon plus péjorative encore, bachkir a une tradition littéraire depuis le XVIIIe une femme grossière, primitive, sans éducation. siècle. Jusqu’à la fin des années 1920, le bachkir Un dicton russe dit : « Une poule n’est pas un employait les alphabets arabe et russe, puis l’al- oiseau; une baba n’est pas un être humain». N’a phabet latin jusqu’en 1940, pour alors revenir au rien à voir avec le baba (au rhum ou autrement) cyrillique. que connaît la cuisine internationale; dans ce sens, le mot baba est d’origine polonaise. Bachkirs n. m. pl. bawkiry n. m. pl. baba-yaga n. f. Un des peuples de la famille turque, géographi- baba-qga n. f. quement et linguistiquement proche des Tatars*. Dans le folklore russe, vieille sorcière qui habite En dépit de cette proximité, Bachkirs et Tatars se la forêt dans une maison sur pattes de poule qui disputent des portions des territoires limitrophes peut tourner sur elle-même. La baba-yaga peut du Tatarstan et du Bachkortostan (aussi appelé s’envoler sur son balai et dévorer les enfants Bachkirie), deux républiques de la Fédération de égarés. Parfois, les contes russes racontent qu’elle Russie. Contrairement aux Tatars, de niveau cul- aide les bogatyrs* les plus courageux dans leur turel plus élevé, les Bachkirs furent nomades jus- lutte contre les forces du mal, non sans avoir qu’au XIXe siècle. Ils sont au nombre de 1345 000 d’abord voulu les manger. en Russie et sont minoritaires dans leur répu- blique (à peine le quart de la population totale); babouchka n. f. par ailleurs, 40% des Bachkirs vivent en dehors babuwka n. f. de leur république où ils sont 864 000. Les Grand-mère. Sa fonction est de garder ses petits- Bachkirs s’autodésignent Bachkort. Selon une cer- enfants et, à défaut de ceux-ci, observer et, à l’oc- taine hypothèse, les Bachkirs proviendraient d’un casion, critiquer ce qui se passe dans le quartier. groupe de proto-Hongrois (Magyars) turquisés au Au contraire de la baba, la babouchka est une XIIIe siècle, après la conquête de la région par les vieille dame, bonne et digne. On peut s’adresser Tatars-Mongols*. à une dame âgée que l’on ne connaît pas par le terme babouchka, dans le sens de chère grand- Bachlam n. m. mère; elle en sera honorée. Bawlam n. m. Parti politique qui représentait les Tchétchènes* bachi-bouzouk n. m. vivant en Russie, actif durant la période de l’in- bawibuzuk n. m. tervention de l’armée russe en Tchétchénie (1992- Soldat employé comme mercenaire dans l’armée 1994). ottomane; de nombreux Caucasiens ont rempli ce rôle soit volontairement, soit après avoir été ven- bachlyk n. m. dus, comme c’était le cas pour les mamelouks*. bawlyk n. m. Dans les régions de population mixte sous le Sorte de capuchon que portaient les soldats russes contrôle ottoman, le pouvoir utilisait les Turcs* (2) et caucasiens pour se protéger la nuque et les et autres musulmans (comme les Tcherkesses* qui oreilles du froid. avaient émigré du Caucase) dans des milices de bachi-bouzouks, reconnues pour leur cruauté et leur manque de discipline.

21 B

Backfire n. m. bakhtchi n. m. Nom de code d’un bombardier soviétique baxhi n. m. (Tupolev-22M) équipé pour transporter des Chanteur-conteur-musicien-poète turkmène; on charges nucléaires. Évidemment, ce mot est exclu- le considère comme le dépôt vivant du folklore et sif au vocabulaire occidental. de la tradition du Turkménistan. Les bakhtchis allaient d’aoul* en aoul pour apprendre au peuple Bactriens n. m. pl. son histoire et celle des pays voisins. baktrijcy n. m. pl. Terme générique qui désigne les peuples ayant Bakhtrioni n. m. occupé, à diverses époques, les régions situées Baxtrioni n. n. entre l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Vin blanc de l’est de la Géorgie. baï n. m. baklava n. m. baj n. m. baklava n. f.; paxlava n. f. bey* Mets de pâtes sucrées, agrémenté d’épices, popu- laire en Transcaucasie et en Asie centrale (où l’on baïdar n. m. utilise la forme alternative pakhlava). Cette pâtis- bajdara n. f. serie ne contient pas nécessairement de miel, Canot des indigènes des îles Aléoutiennes. Il est comme au Moyen-Orient. constitué d’une peau de phoque ou de morse tendue sur une légère armature en bois ou en balaban n. m. fanons de baleine. Les morceaux sont cousus avec balaban n. m. des lanières de cuir. Ce canot est à peine plus gros Instrument de musique caucasien, de facture fort que le kayak des Inuits. simple: un roseau à cinq, six ou huit trous, muni d’une anche. Le même mot désigne aussi un baïdarka n. f. faucon des steppes. bajdarka n. f. Diminutif de baïdar*, ce terme sert à désigner un balagan n. m. kayak sportif, étroit et léger. balagan n. m. Théâtre ambulant et démontable destiné à pré- baïdjarakh n. m. senter des comédies populaires, des pièces très bajd'arax n. m. légères souvent d’un goût douteux, durant les Forme de terrain particulière à la Yakoutie, carac- jours de foire ou de marché. Désigne aussi un abri térisée par des regroupements de petites bosses temporaire qu’utilisent les chasseurs lors de leurs pyramidales dues à la fusion de veines de glace. déplacements dans la forêt sibérienne. On emploie l’expression balagan politique (politiheskij baïga n. f. balagan) pour désigner un parlement- bajga n. f. marionnette ou des actions d’éclat de person- Course entre cavaliers en Asie centrale. Un des nages politiques que l’on assimile à des comédies cavaliers reçoit un mouton sur sa selle; le vain- de mauvais goût. Jirinovski en a été un acteur queur sera celui qui s’en emparera et réussira à l’ap- momentanément célèbre. porter à la tente des arbitres. Heureux le mouton qui sort vivant de ce jeu violent. balalaïka n. f. balalajka n. m. baïgouche n. m. C’est l’instrument de musique le plus typiquement Nomade kirghiz pauvre; autrefois, les baïgouches russe. Il a trois cordes, dont deux sont accordées étaient considérés avec un certain mépris par les à l’unisson; il est de forme triangulaire bien que, nomades plus riches qui, cependant, les accueillaient jusqu’à la moitié du XIXe siècle, des balalaïkas parfois dans leur kibitka* ou leur yourte*. aient eu des caisses de forme demi-sphérique. On trouve des balalaïkas de toute dimension, depuis Baïkal-Amour n. m. la minuscule piccolo jusqu’à la grosse contre- BAM* basse.

22 B balances, méthode des n. f. table synthèse des arts. Les Ballets russes furent balans n. m. ainsi un point de convergence de grands créateurs Sous le régime soviétique, méthode suivie pour russes, tels Bakst, Korovine et Stravinski, et fran- l’élaboration des plans* quinquennaux ou annuels, çais, tels Cocteau, Matisse et Poulenc. La fulgu- à partir de l’analyse des besoins en ressources rante carrière des Ballets russes s’éteignit avec humaines, financières et matérielles pour la pro- Diaghilev, en 1929. duction de biens d’équipement et de consom- mation. Les balances se trouvaient à être des balte adj. bilans prospectifs. baltijskij adj. S’applique aux pays, aux républiques, aux peuples baldak n. m. et aux langues des régions baltiques. Les répu- Sorte de fourche en bois qui supporte le bras du bliques baltes, aujourd’hui indépendantes, sont, berkoutchi* (chasseur fauconnier, en Asie cen- du nord au sud, l’Estonie, la Lettonie et la trale) sur lequel se tient l’aigle chasseur. Lituanie. Le terme balte provient du mot baltas qui signifie blanc dans la langue des Lituaniens*, baleines n. f. pl. pour qui la mer Baltique s’appelle mer Blanche (à trois baleines* ne pas confondre avec l’autre mer Blanche, à l’ex- trémité septentrionale de la Russie). Linguisti- balka n. f. quement, désigne la famille qui regroupe le litua- balka n. f. nien*, le letton* et le vieux-prussien* (ou borusse*), Dans la steppe russe, vallée sèche, abandonnée par qui est une langue éteinte. Les termes balte et bal- un ancien cours d’eau ou occupée par un ruisseau tique* sont pratiquement synonymes, le premier intermittent, dont les versants en pentes douces s’appliquant généralement aux faits humains et le sont souvent boisés. second, aux phénomènes physiques. Voir aussi: baron balte*. balkar n. m. balkarskij qzyk n. m. Baltflot n. f. Langue de la grande famille turque parlée par les Baltflot n. m. Balkars et les Karatchaïs*, les différences entre les La flotte de la mer Baltique de la marine sovié- parlers de ces deux peuples étant minimes; on tique, puis de la marine russe; les ports les plus parle d’ailleurs le plus souvent de la langue importants sont aujourd’hui Saint-Pétersbourg, karatchaïevo-balkare. Le balkar a été doté d’un sys- Kaliningrad et Kronstadt. tème d’écriture utilisant l’alphabet latin en 1924; une quinzaine d’années plus tard, l’usage de l’al- Baltica ou Baltika n. m. phabet cyrillique fut imposé. Grand festival folklorique international qui, depuis 1987, se tient alternativement dans chacun Balkars n. m. pl. des trois pays baltes*. Fortement imprégné des balkarcy n. m. pl. traditions populaires de la région, ce festival Peuple d’origine turque vivant dans la république constitue une manifestation identitaire très impor- de Kabardino-Balkarie (Caucase du Nord), dont tante témoignant de la libération de ces répu- ils occupent les régions les plus montagneuses et bliques de l’emprise soviétique. dans laquelle leur nombre (71 000) ne représente que 10 % de la population totale. Le nombre Balticum n. m. total de Balkars est de l’ordre de 85000. En mars Baltikum n. m. 1944, les Balkars, comme plusieurs autres peuples Désigne l’ordre allemand qui régna sur les pays du Caucase du Nord, ont été déportés en totalité baltes* au Moyen Âge. Plus récemment, dans les par Staline vers le Kazakhstan et l’Asie centrale, années 1960-1970, ce mot a servi à désigner les d’où ils revinrent à partir de 1957. unions d’étudiants venant des républiques baltes pour étudier à Moscou. Ballets russes n. m. pl. Russkij balet n. m. baltique adj. Nom de la troupe de ballet que dirigea en France, baltijskij, adj. à partir de 1909, Serge Diaghilev, mais ce nom Synonyme de balte*. Géographiquement, désigne désigne davantage que la troupe elle-même, car ce qui se rapporte à la mer du même nom et aux Diaghilev voulut faire du ballet le lieu d’une véri- régions qui la bordent.

23 B balto-slave adj. Bamlag n. m. balto-slavqnskij, adj. Bamlag n. m. Relatif aux régions, aux peuples, aux cultures des Réseau de camps de travail dans lesquels les pri- pays baltes* et slaves*. On appelle langues balto- sonniers étaient affectés à la construction du slaves l’ensemble des langues slaves* et des langues BAM*. baltes* (ou baltiques*) apparentées (lituanien*, letton* et vieux-prussien*, langue disparue au Bamtransproyekt n. m. XVIIe siècle). On appelle aussi balto-slave la Bamtransproekt n. m. langue commune que parlaient, selon une hypo- Organisme, créé en 1937, chargé d’élaborer le thèse jugée vraisemblable, jusqu’à il y a environ projet de construction du deuxième transsibé- 6 000 ans, les Baltes et les Slaves, parler qui, à cette rien, le BAM*, qui fut dès lors, vu son gigantisme, époque, se sépara en deux langues souches : le qualifié de chantier du siècle. proto-slave* et le proto-balte*. bandérien, bandériste n. m. balyk n. m. banderovec n. m. balyk n. m. Partisan de Stefan Bandera (1908-1959), natio- Ce mot, qui veut dire poisson dans la plupart des naliste ukrainien qui organisa un mouvement langues turques, désigne un plat russe fait de armé antisoviétique dans l’Ukraine de l’Ouest en poisson fumé (saumon ou esturgeon), arètes enle- 1943-1947, l’armée insurrectionnelle ukrainienne. vées. On l’emploie quelquefois pour désigner un Après la défaite de ce mouvement, tous les déte- mets de bœuf fumé. Au Turkménistan, le balyk- nus politiques ouest-ukrainiens furent surnommés berek est l’équivalent des pelmenis* russes, mais bandériens, qu’ils aient appartenu ou non au fourré de poissons de la mer Caspienne. mouvement de Bandera. Celui-ci fut assassiné à l’étranger par des hommes du K.G.B. On emploie balzams n. m. indifféremment les deux termes bandérien ou bal;zam n. m. bandériste, cette dernière forme étant plutôt uti- Boisson alcoolique fabriquée en Lettonie à partir lisée de façon adjectivale. d’herbes aromatiques. Son nom suggère sa consis- tance épaisse (balzam, dans les langues baltes et bandoura n. f. slaves, signifie baume). Aujourd’hui, on fabrique bandura n. f. aussi des balzams de toute nature en Russie et dans Instrument de musique ukrainien, fait d’un grand d’autres républiques de l’ex-U.R.S.S. nombre de cordes que pince le bandouriste pour accompagner les chansons héroïques ou lyriques BAM n. m. (les doumas*) qu’il composait autrefois en noma- BAM n. m. disant. Sigle courant pour Baïkal-Amour Magistral, ce dernier mot prononcé maguistral (Bajkalo- bandouriste n. m. et f. Amurskaq magistral;). Il s’agit du second bandurist n. m. transsibérien, chemin de fer électrifié qui, sur Joueur, joueuse de bandoura. 3 150 kilomètres, court du lac Baïkal au détroit de Tatarie (attention: rien à voir avec la république bania n. f. des Tatars*, le Tatarstan), à quelques centaines de banq n. f. kilomètres au nord du premier transsibérien. Cet Littéralement, c’est le bain; ne pas confondre ouvrage gigantesque, amorcé dès 1939 mais sur- avec le mot russe vanna (vanna), la baignoire, ni tout réalisé dans les années 1970 et 1980 et sur- avec la vannaya (vannaq), la chambre de bain. La nommé le chantier du siècle, a été largement célé- bania est surtout le bain à vapeur, l’équivalent du bré, notamment par un oratorio du compositeur sauna (saun en estonien). La bania est une véri- Ovchinnikov. Un tronçon relie les deux transsi- table institution qui joue un rôle social pour les bériens à la hauteur de Tynda : on l’appelle le Russes, les Baltes et les peuples de la Russie du Petit BAM et on projette de le prolonger jusqu’à Nord en général (Tchouvaches*, Maris*, etc.), Yakoutsk (AYAM*). L’utilisation du BAM n’est pas mais non pour les Ukrainiens ni pour les Autoch- à la hauteur des attentes qu’il a suscitées, ou tones du grand Nord. Désigne aussi la petite mai- plutôt qu’on a imaginées. son qui abrite le bain de vapeur. La coutume est que le parilchik* (baigneur) se fouette avec un venik*.

24 B banka n. f. c’est-à-dire au seigneur, jusqu’à l’abolition du banka n. f. servage en 1861, bien que cette institution ait sur- Dans la langue courante, ce mot signifie un bocal vécu à cette date pour certains paysans tempo- ou une boîte de conserve en verre ou en étain ou, rairement dépendants. Cette contribution consti- dans le contexte géographique, un banc de sable. tuait une forme très dure d’exploitation humaine, Mais, dans le langage propre aux marins russes, plus contraignante que l’obrok*, qui était une la banka est un tabouret ou un banc; en utilisant, contribution en nature ou en argent. dans une conversation, ce mot non utilisé dans le langage courant dans ce sens, on prouve que l’on bardak n. m. connaît et apprécie le monde marin. bardak n. m. Mot argotique, banni dans le langage correct jus- bannière rouge n. f. qu’à récemment, qui signifie bordel, tant dans son krasnoe znamq n. n. sens original que pour désigner le désordre, exac- Récompense honorifique décernée par l’État sovié- tement comme en français. tique aux entreprises où des collectifs de tra- vailleurs s’étaient distingués par des activités bargouzine n. m. particulières d’émulation socialiste*. barguzin n. m. Vent de Sibérie, soufflant de l’est vers le lac Baïkal bannik n. m. et y produisant de fortes tempêtes. Il porte le bannik n. m. même nom que la région qu’il affecte et emprunte Ce mot, qui a le sens d’écouvillon, de goupillon, plus précisément la vallée de la rivière Bargouzine, désigne aussi un petit lutin qui, en Russie, se pour atteindre le lac Baïkal. tient dans les bains de vapeur (banias*). barine n. m. Banque internationale de coopération barin n. m. économique (B.I.C.E.) n. f. Dans l’ancienne Russie, grand propriétaire russe; me'dunarodnyj bank /konomiheskogo seigneur. Vient du mot plus ancien boqrin (boïa- sotrudnihestva n. m. rine ou boyard*). En Estonie, l’équivalent est le Banque créée en 1964 et reliée au Conseil d’assis- saks*. tance économique mutuelle* (Comecon), dont elle a assuré le règlement des transactions financières barkhane n. f. en jouant le rôle d’un organisme de compensation. barxan n. m. Sous le régime soviétique, la B.I.C.E. finançait les Dune de sable en forme de demi-lune, mobile opérations commerciales internationales mais sous l’action du vent; les pointes du croissant aussi, sous ce couvert, des activités d’agitation indiquent le sens du vent, à l’inverse de la plupart politique et d’espionnage. Elle a été dissoute en des dunes paraboliques. Les déserts du Karakoum même temps que le Conseil dont elle relevait. (Turkménistan) et du Kyzylkoum (Ouzbékistan) abondent en barkhanes. Banque internationale d’investissement (B.I.I.) n. f. barmy n. m. pl. me'dunarodnyj investicionnyj bank barmy n. f. pl. (M.I.B.) n. m. Dans l’ancienne Russie, insigne du pouvoir prin- Banque, reliée au Conseil d’assistance économique cier; il consistait en un lourd collier auquel pen- mutuelle* (Comecon), créée en 1971 pour s’oc- daient cinq petites icônes rondes entourées d’un cuper du financement des investissements com- cadre de métal incrusté de pierres. muns des membres. Maintenant dissoute. baro n. m. Barbarossa cyganskij baron n. m. opération Barbarossa* Chef d’un grand tabor*, d’un groupe de tabors ou d’un clan chez les Tsiganes, qui lui reconnaissent barchtchina n. f. une grande autorité. On emploie aussi le calque bar]ina n. f. du russe: baron tzigane. Travail que le paysan serf devait, en guise de paie- ment d’impôt, offrir gratuitement au barine*,

25 B baron balte n. m. les basmatchis comme des bandits contre- baltijskij baron n. m. révolutionnaires et des brigands. Membre de l’aristocratie foncière de souche alle- mande qui contrôla durant plusieurs siècles la basmatchisme n. m. Lettonie et l’Estonie. Voir aussi: junker*. basmahestvo n. n. Les historiens soviétiques avaient ainsi nommé la baron rouge n. m. période qui se caractérisa, autour des années 1920, krasnyj baron n. m. par l’opposition des basmatchis* à l’instauration du Ainsi nomme-t-on les anciens directeurs des entre- communisme en Asie centrale. prises soviétiques d’État. Certains se sont recyclés dans l’industrie ou la politique, mais, en conser- bass n. m. vant l’ancien style, ils conservent aussi ce surnom. bass n. m. En Russie, on emploie plus fréquemment l’ex- Particule qu’on ajoute à des noms de lieux, en pression directeur rouge* (krasnyj direktor). général abrégés, pour désigner des bassins houillers (Donbass: bassin du Donets; Kuzbass: bassin de baron tzigane n. m. Kuznetsk). baro* bassourmène n. m. Bart n. m. basurman n. m. Bart n. m. Mot russe ancien, à connotation péjorative, qui Comité d’agitation politique formé en désigne un étranger provenant de l’Orient (sans Tchétchénie en 1989, visant à mener le pays, et doute de même origine que musulman); l’étran- éventuellement tout le Caucase du Nord, vers ger provenant de l’Occident était un niemiets*. On l’indépendance. Devenu parti politique en 1990, dit aussi boussourmanine (busurmanin) ou bous- il fut de courte durée. Bart signifie union. sourmane. barymta n. m. bastourma n. f. baranta n. f. basturma n. f. Raid punitif qu’un clan kazakh réalisait contre les Brochette de bœuf mariné mangée dans tout le auls* d’un clan rival et au cours duquel une Caucase (et bien ailleurs dans le monde). partie plus ou moins importante du troupeau était capturée par le clan justicier. batcha n. m. baha n. m. barynia n. f. Jeune danseur de l’ancien Turkestan, mot surtout barynq n. f. utilisé par les pédérastes. Chanson russe à danser. Se dit aussi de la danse elle-même. bateau de propagande n. m. agitparoxod n. m. baskak n. m. L’équivalent flottant de l’agitpoyezd* (train de baskak n. m. propagande). Émissaire que le khan de la Horde d’or*, du temps du joug tataro-mongol*, envoyait en résidence batiouchka n. m. muni d’un mandat, le yarlik*, pour recevoir le tri- bat[wka n. m. but que devaient payer au khan les princes russes, Nom utilisé pour interpeller ou désigner un prêtre jusqu’à ce que ceux-ci s’en chargent eux-mêmes. orthodoxe; c’est l’équivalent russe de mon père. basmatchis n. m. pl. batka n. m. basmahi n. m. pl. bat;ka n. m. Combattants qui, en Asie centrale, s’opposèrent Littéralement: le père, papa, en ukrainien et dans par les armes à la politique de soviétisation de la les dialectes russes du Sud. Pendant la guerre région, dans les années 1920 (vient du turc bas- civile (1918-1921), désignait de manière quasi mak, qui signifie attaquer soudainement). Les bas- officielle les atamans*, c’est-à-dire les chefs de matchis que l’armée rouge n’avait pas éliminés à bandes des verts*, ces partisans paysans qui com- la fin des années 1920 s’enfuirent en Afghanistan. battaient indifféremment contre les blancs* et les Dans les dictionnaires soviétiques, on définissait rouges*. En réalité, la plupart des batkas étaient

26 B plus brigands que soldats. Le batka le plus fameux mange avec les doigts (bech barmak, en kazakh, fut l’anarchiste Batka Makhno, qui a donné son signifie justement cinq doigts). nom au mouvement qu’il a dirigé, la makh- novchtchina*, et à ses partisans, les makhnoviens*. bechmet n. m. bewmet n. m. batono n. m. Gilet de soie que portaient les Cosaques*; de façon Manière affectueuse de s’adresser à un Géorgien, plus générale, genre de veston porté par les tout en restant très poli. C’est la forme vocative du hommes du Caucase du Nord et d’Asie centrale. mot batoni qui, en géorgien, signifie monsieur. beg n. m. batrak n. m. beg n. m. batrak n. m. bey* Dans l’ancienne Russie, ouvrier agricole sans che- val ni cheptel, qui travaillait à salaire pour un kou- beglopopovtsys n. m. pl. lak* ou un pomiechtchik*, à des périodes déter- beglopopovcy n. m. pl. minées, surtout au moment des semailles et des Une des sectes de vieux-croyants*, dont les prêtres récoltes. étaient des renégats de l’Église officielle (étymo- logiquement: ceux qui ont fui). Voir aussi: pres- batyr n. m. bytériens* et sans-prêtre*. batyr n. m. Chef militaire ou simplement guerrier fameux, begounets n. m. chez les Kazakhs*, Bachkirs*, Kalmouks* et autres begunec n. m. peuples des steppes. C’était aussi un guerrier Détail architectural propre aux églises russes et qui légendaire au Kazakhstan et au Bachkortostan, consiste en une frise faite de triangles disposés tête- comme le bogatyr* russe. bêche entourant souvent la base des coupoles. On retrouve fréquemment cette décoration dans bay n. m. les églises de la région de Pskov. baj n. m. Autre forme du terme bey*, avec la même gamme bek n. m. de sens; c’est la forme qu’on utilise lorsqu’on se bek n. m. réfère à l’Asie centrale. bey* , bayane n. m. bela n. f. baqn n. m. bela n. f. Accordéon russe qui, comme l’accordéon musette, À l’origine, dans l’ancienne Russie, peau d’écureuil n’a pas de clavier mais des boutons des deux côtés constituant une unité monétaire; plus tard, une pour la mélodie et la basse. Il tire son nom d’un pièce d’argent, de valeur équivalente. barde russe semi-légendaire qui vécut il y a près d’un millénaire. Bélarusses n. m. pl. belorusy n. m. pl. Bayan Chireï n. m. La forme française Bélarusses est maintenant Vin rouge velouté d’Azerbaïdjan. employée par plusieurs au lieu de Biélorusses, comme si la nouvelle manière de se référer à la bazlouk n. m. Biélorussie, à savoir Bélarus, n’avait pas toujours bazluk n. m. été la forme biélorusse correspondante. Les formes Mot d’origine turque désignant un équipement traditionnelles Biélorussie et Biélorusses* conservent facilitant la marche sur la glace, qui consistait en toute leur légitimité. des pointes de ferraille assujetties aux semelles des bottes par des courroies. beliach n. m. belqw n. m. bechbarmak n. m. Chez les Kazakhs* et les Tatars* de la Volga, ris- bewbarmak n. m. sole, petit pâté de pâte feuilletée fourrée de viande Plat kazakh fait de pièces de mouton enrobées de hachée et passée dans une friture de lard de mou- pâte et bouillies dans un bouillon épais; on les ton. Le beliach est entré dans l’alimentation et la langue russes.

27 B bélouga n. m. période soviétique d’après-guerre, le nom d’une beluga n. f. chaîne de magasins qui avait des succursales dans Ce mot est d’origine russe, mais attention : en les villes ouvertes aux touristes étrangers et qui pro- russe, le mot bélouga (beluga) désigne un grand posaient un choix limité de souvenirs, payables en esturgeon qui fournit une variété de caviar por- devises. Dans le langage courant d’alors, un tant son nom. En français, le bélouga est un beriozka était un des magasins de la chaîne. mammifère cétacé, le grand dauphin blanc des mers froides; en russe, ce mammifère s’appelle le berkoutchi n. m. beloukha (beluxa). berkuthi n. m. Chasseur fauconnier. La chasse à l’aigle dressé Bender, constitution de n. f. était depuis longtemps un sport traditionnel au benderskaq konstituciq n. f. Kazakhstan et en Kirghizie. Après une longue Alors que se préparait la guerre russo-turque au période de quasi-interdiction, on pratique aujour- début du XVIIIe siècle, acte juridique proclamé d’hui de nouveau ce genre de chasse. sous l’instigation des Turcs et déclarant l’indé- pendance de l’Ukraine vis-à-vis de la Pologne et Berlin de Moscou, le 5 avril 1710. traité de Berlin* berdan n. m. besik n. m. berdanka n. f. besik n. m. Type de fusil qui a équipé l’armée russe dans la Surnom donné au drapeau tricolore* de Russie et deuxième moitié du XIXe siècle; on l’utilise aussi formé par les initiales de ses trois couleurs: blanc pour la chasse. Il porte le nom de son inventeur. (belyj), bleu (sinij), rouge (krasnyj), pour le distinguer du sibek*, le bleu-blanc-rouge fran- bereguinia n. f. çais (sinyj-belyj-krasnyj), et du krabès, le bereginq n. f. rouge-blanc-bleu hollandais (krasnyj-belyj- Dans la mythologie russe, une nymphe, en géné- sinij). ral une femme-oiseau, qui agissait un peu comme un ange gardien. beskolbasnik n. m. beskolbasnik n. m. beresta n. f. Littéralement, le sans-saucisson (l’opposé du kol- beresta n. f. basnik*), à savoir celui qui, durant les années du Écorce de bouleau; plus spécifiquement, désigne communisme, ne possédait pas les tuyaux de la aussi le genre de papier à manuscrit qu’on tirait classe favorisée pour se procurer du saucisson et de l’écorce de bouleau blanc et qui fut en usage bien d’autres denrées peu accessibles au commun du XIe au XVe siècle. Les Russes du Nord utili- des mortels. Ces expressions sont apparues dans sent encore la beresta pour la confection de conte- les années 1980 et ont disparu après 1991. nants, vases, boîtes et autres ustensiles, comme le font les Amérindiens du Canada grâce à des tech- bespopovtsy n. m. pl. niques étonnamment semblables. sans-prêtre* bérets noirs n. m. pl. besprediel n. m. morpexi n. m. pl. bespredel n. m. Expression utilisée par quelques auteurs occi- Ce mot, qui signifie littéralement sans limite, est dentaux pour désigner les hommes de l’infante- difficilement traduisible. Emprunté au langage des rie marine, communément appelés morpekhis*. En forçats, il désigne un système de gestion sans Russie, on a qualifié de bérets noirs les membres règle ni loi qui soumet les prisonniers à des déci- de l’Omon*. sions tout à fait arbitraires. Depuis le début des années 1990, on utilise ce terme pour qualifier la beriozka n. m. situation qui prévaut dans certaines régions de ber\zka n. f. Russie où la criminalité et la corruption ont pra- Le mot beriozka signifie petit bouleau; cet arbre est tiquement libre cours. utilisé comme emblème à toutes sortes de fins : marques de commerce, nom de troupes folklo- riques, etc. Plus spécifiquement, ce fut, durant la

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Bessermènes n. m. pl. niste, les biedniaks constituaient souvent les auto- besermqne n. m. pl. rités rurales. Les seredniaks* (moyens), moins Apparemment descendants des Bulgares* de la pauvres, n’avaient pas la confiance des bolche- Volga, les Bessermènes constituent un sous-groupe viques. Quant aux koulaks*, les paysans riches, ils du peuple oudmourte*; ils ont perdu leur langue furent éliminés. d’origine, qui faisait partie de la famille turque, pour adopter un dialecte finno-ougrien et ils sont biednota n. f. les seuls de ce groupe à avoir adopté la religion bednota n. n. musulmane. On retrouve des traces de ce peuple L’ensemble des paysans pauvres, la classe des dans la toponymie de la Hongrie (Böszörmény). biedniaks*. bey n. m. biegounys n. m. pl. bej n. m. beguny n. m. pl. Officier supérieur de l’armée ottomane. Dans les Une des sectes du protestantisme orthodoxe, régions de l’Orient russe, ce mot pouvait aussi, regroupant des vieux-croyants* qui ne reconnais- dans les langues turques et apparentées, désigner saient pas les évangiles corrigés par le patriarche un homme important, riche ou noble, un gérant, Nikon, au XVIIe siècle. La racine beg traduit la un seigneur. C’était un peu l’équivalent centre- notion de fuite du monde. asiatique du koulak*; dans ce sens, c’est la forme bay (baj) qui est utilisée. Cette classe a été anéan- bieloriztsys n. m. pl. tie par le régime communiste, qui a remplacé ses belorizcy n. m. pl. membres par des fonctionnaires du Parti*. On dit Secte religieuse de Russie dont les membres, au aussi baï, bay, beg ou bek. XIXe siècle, allaient de village en village pour prê- cher les vertus de pureté et d’innocence; ils s’ha- bezdorojié n. m. billaient de blanc, comme les anges qu’ils croyaient bezdoro';e n. n. représenter, d’où leur nom de porteurs d’habits État des communications en Russie pendant la blancs (belorizcy). période de fonte nivale, au printemps. Ce mot, qui littéralement signifie absence de route, en est venu biélorusse adj. à désigner la période elle-même où ce phéno- belorusskij adj. mène se manifeste. Voir aussi: raspoutitsa*. Relatif à la Biélorussie (Bélarus), qu’il s’agisse du pays, du peuple ou de la langue. Citoyen de la bezlochadnyi adj. Biélorussie. Certains font une distinction entre bezlowadnyj adj. Biélorusse, terme relatif à l’appartenance ethnique, Paysan qui, avant la collectivisation et la mécani- et Biélorussien, renvoyant à la citoyenneté (on a sation, ne possédait pas d’animal de trait pour autrefois employé Blanc Russien). mettre en valeur son lopin de terre (littéralement: un sans cheval). Aujourd’hui, par dérision, on biélorusse n. m. appelle ainsi ceux qui n’ont pas d’automobile. belorusskij qzyk n. m. Langue slave qui constitue, en quelque sorte, l’in- B.I.C.E. n. f. termédiaire entre les langues russe et ukrainienne. MB?S n. m. La langue biélorusse est très voisine de la langue Banque internationale de coopération économique* russe, particulièrement des dialectes de Pskov et de Smolensk; ces parlers sont intercompréhen- biedniak n. m. sibles. La différence entre le russe et le biélorusse, bednqk n. m. qui ne sont d’ailleurs pas séparés par une frontière Sous l’ancien régime, paysan pauvre. Les bolche- linguistique nette, réside surtout dans le fait que viques utilisèrent ce terme pour désigner les le biélorusse s’écrit de façon plus phonétique. Le couches sociales qui leur étaient favorables, tout biélorusse utilise l’alphabet cyrillique. particulièrement durant les campagnes de 1917 à 1931. Ce nom a désigné spécifiquement, durant Biélorusses n. m. pl. la période du communisme de guerre, les paysans belorusy n. m. pl. pauvres réunis dans des kombieds*, des comités Un des trois principaux peuples slaves de l’ex- pour dénoncer ceux qu’ils considéraient comme U.R.S.S. Au nombre d’environ 10 millions, les des ennemis de l’État. Alliés du pouvoir commu- Biélorusses, également appelés Blancs Russiens*, se

29 B sont largement russifiés, tant par leur usage de la à Tbilissi), abkhaze-géorgien et une situation langue russe (30 % des Biélorusses ont le russe généralisée de multilinguisme au Daghestan, où comme langue maternelle) que par leur senti- la lingua franca a été successivement l’arabe, ment d’appartenance à une Grande Russie. Les l’avar*, le koumyk* et maintenant le russe. Le deux langues sont officielles en Biélorussie, indé- terme bilinguisme était donc rendu, en russe, pendante depuis 1991. selon les cas, par les expressions connaissance des langues étrangères et connaissance des langues des bii n. m. peuples de l’U.R.S.S. Chez les Kazakhs, juge chargé d’appliquer la loi coutumière, l’adat*. billard russe n. m. kitajskij billiard n. m. B.I.I. n. f. Jeu d’adresse qui consiste à pousser une bille et à MIB n. m. la faire parvenir à un but après avoir évité divers Banque internationale d’investissement* obstacles. On l’appelle aussi : billard Nicolas. Il est intéressant de noter qu’en Russie, on l’appelle bilinguisme n. m. billard chinois. dvuqzyhie n. n. Il convient de distinguer deux sortes de bilin- billet vert n. m. guisme en Russie et en U.R.S.S. Ce dernier s’est grin n. m. d’abord défini comme la connaissance d’une L’utilisation, en russe, du mot anglais green pour langue étrangère, qui a varié avec les siècles. La désigner le dollar américain illustre à la fois l’im- langue étrangère la plus répandue aux XVIe et portance de cette devise dans l’économie postso- XVIIe siècles était le polonais; au XVIIIe, ce fut viétique et l’influence de l’anglais sur le langage l’allemand, par la suite en grande partie remplacé populaire russe d’aujourd’hui. Mais on dit aussi par le français, qui devint alors la langue de l’aris- le vert en russe (zel\nyj) et même baksy, calqué tocratie. Dès après la Révolution, l’allemand a sur bucks (baksy)! repris la place du français, dont la disparition est liée à l’élimination des aristocrates. Après la birbinet n. m. Seconde Guerre mondiale, l’anglais est entré en Genre de clarinette munie d’une anche que l’on force, surtout après les années 1960. Toutes ces retrouve en Lituanie où, de tout temps, ce fut l’ins- langues ont fortement influencé la langue russe, trument de musique traditionnel le plus populaire. aujourd’hui farcie de termes anglo-américains au Il se joue en solo ou avec accompagnement d’or- niveau populaire. Le français est considéré comme chestre; une de ses particularités est d’imiter les la deuxième langue étrangère. Dans le sens où on sons des animaux. l’entend au Canada, à savoir la connaissance de deux langues nationales, la situation est évidem- birioutch n. m. ment beaucoup plus complexe en Russie et en ex- bir[h n. m. U.R.S.S., de même que plus défavorable aux Fonctionnaire dont la fonction, à l’origine, était groupes minoritaires. En effet, la connaissance du d’annoncer les nouvelles; un genre de héraut. russe chez les non-Russes est infiniment plus Plus tard, il devint un assistant du prince pour les répandue que l’inverse: elle se retrouve dans une affaires juridiques et diplomatiques; le maintien proportion d’environ deux tiers chez les peuples de l’ordre et la collecte d’impôts faisaient partie dont les républiques comptent une forte minorité de ses tâches. russe (Lettons, Kazakhs) ou qui sont de langue slave (Biélorusses, Ukrainiens), et de 30 à 40 % Birlik n. m. chez les peuples du Caucase et de l’Asie centrale, Birlik n. m. sauf chez les Arméniens, répandus en une vaste Nom adopté par un groupe de jeunes Kazakhs diaspora et souvent plurilingues. Depuis l’acces- militant en faveur du bolchevisme, à Omsk, en sion de ces peuples à l’indépendance, la langue 1915. Le nom fut repris trois quarts de siècle russe perd lentement du terrain, évidemment au plus tard par un mouvement politique fondé en profit de l’anglais. Il faut enfin ajouter qu’il existe 1989 à Tachkent pour réclamer la fin de la mono- d’autres situations de bilinguisme traditionnel : culture du coton en Ouzbékistan et qui a par la ouzbek-tadjik (plus élevé chez les Tadjiks), suite cherché à faire déclarer l’ouzbek* comme arménien-azerbaïdjanais (qui diminue rapide- langue d’État. Le mot birlik, en ouzbek, signifie ment), géorgien-arménien (tout particulièrement unité. Le nom officiel du mouvement est

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« Mouvement d’unité pour la préservation de la blanche*, mouvement blanc*, nuits blanches*, quar- richesse naturelle, matérielle et spirituelle de tier blanc*, os blanc*, ours blanc*, Russe blanc*, l’Ouzbékistan». terres blanches*. bironisme n. f. Blancs Russiens n. m. pl. bironov]ina n. f. Biélorusses* Nom donné à l’époque où la cour impériale de Russie subissait l’influence de la noblesse étran- blat n. m. gère, surtout germanique. Le mot provient du blat n. m. nom du duc Ernst Johann Bühren (Jean-Ernest Tuyau, passe-droit réciproque, le piston, basé sur Biron) dont l’impératrice Anna Ioannovna fit son l’esprit d’entraide mais aussi sur des réseaux de cor- premier ministre en 1730. On dit qu’il était l’amant ruption; bref, le système D, qui a pratiquement de la tsarine, qu’il devint alors le chef effectif de de tout temps été nécessaire et très développé en l’État et qu’il en dirigea la politique. À la mort de Russie. l’impératrice, l’ère de Biron fut suivie d’une période de francophilie qui dura plus d’un siècle blatnoï adj. et demi. blatnoj adj. Celui qui utilise le blat*, le piston, grâce à ses rela- bitche n. m. tions dans la nomenclature*. On utilise aussi le bih n. m. terme pour désigner un membre de la pègre. Désigne en général les décrocheurs de la société soviétique. On attribue ce terme soit à l’expression bleu n. m. américaine beach boy pour désigner les marins goluboj n. m. qui ont déserté leur bateau, soit à l’abréviation Terme non péjoratif qui a cours en Russie depuis B.I.Tch. (pour byvwij intelligentnyj le milieu des années 1980 pour désigner un homo- helovek : ancien intellectuel) pour désigner les sexuel mâle. Les lesbiennes sont des roses*. Le hippies ou clochards de Sibérie, le plus souvent terme bleu prend des sens différents dans diverses originaires de Moscou ou de Saint-Pétersbourg. expressions, telles que casques bleus*, jaunes-bleus*, Ce phénomène social apparut en Extrême-Orient Rose bleue*, tuniques bleues*. au début des années 1960. blintchikis n. f. pl. Blackjack n. m. blinhiki n. m. pl. Nom de code donné par les Américains à un Littéralement : petites crêpes. En fait, ce terme bombardier soviétique porteur de missiles. désigne les mêmes crêpes (blinys*), mais repliées pour contenir une farce de viande, de fromage ou blanc adj. de confitures. belyj adj. En Russie, blanc s’oppose généralement à rouge*, blinys n. f. pl. mais pas toujours. On a appelé les Blancs (ou bliny n. m. pl. mouvement blanc*) les soldats et officiers de l’ar- Crêpes que l’on mange en Russie avec du poisson mée blanche* qui combattirent les communistes fumé, du caviar, des confitures, du beurre ou de durant la guerre civile de 1918 à 1921, de même la crème. Elles ont une saveur particulière en rai- qu’en général les anticommunistes, de 1918 à son de la levure qu’elles contiennent. On les 1939. Par extension, on a appelé Russes blancs ceux mange chaque jour durant la *. Les bli- qui ont fui le régime communiste nouvellement nys sont plus minces que les oladiis*. Le proverbe installé en Russie. Encore aujourd’hui, on utilise «la première crêpe est manquée» (pervyj blin les qualificatifs de rouge et de blanc pour signi- komom) se dit quand une chose commence mal fier l’opposition entre ceux qui croient encore à tout en étant promise au succès. Il faut éviter l’idéal communiste et ceux qui s’y opposent. Mais, d’employer le singulier blin (blin) qui, en russe, comme en français, le mot blanc a, en russe, plu- rappelle un juron très vulgaire, bien que, ces der- sieurs sens figurés; voir : armée blanche*, Blancs nières années, on l’utilise de façon euphémique; Russiens*, casques blancs*, cause blanche*, clergé tout de même, à éviter! Dans le langage du réseau blanc*, complot des blouses blanches*, Croates criminalisé, on appelle blinys l’argent contrefait. blancs*, Finlandais blancs*, garde blanc*, garde blanche*, légion blanche*, Maison Blanche*, mort

31 B blitzkrieg n. m. aux élections de 1995, pour lesquelles il avait été blickrig n. m. expressément créé. La guerre soudaine,l’opération éclair que les armées hitlériennes engagèrent sur le territoire soviétique blocus n. m. au début de la Seconde Guerre mondiale. Le mot blokada n. f. est entré dans la langue russe; ainsi, on a parlé de Surnom parfois donné en blague à la période d’in- blitzkrieg de l’armée russe en Tchétchénie. terdiction de vente de boissons alcooliques durant des plages horaires le matin et le soir; cette mesure Bloc des 89 régions de Russie n. m. avait été prise par Brejnev puis renforcée par Blok 89 n. m. Gorbatchev pour tenter de juguler la plaie sociale Le chiffre 89, qui est le nombre de sujets de la de l’ivrognerie. Le blocus de Leningrad fut un Fédération de Russie (régions et républiques*), épisode beaucoup plus tragique; voir : neuf cents est aussi le nom qu’a pris un des partis politiques jours*. qui se sont présentés aux élections à la douma*, en décembre 1995. Comme plusieurs autres partis blouses blanches politiques, il avait été formé par la coalition de complot des blouses blanches* divers mouvements politiques; il n’avait obtenu que 0,5 % des votes, après quoi il est disparu de Blouses bleues n. f. pl. la scène politique. sinqq bluza n. f. Mouvement théâtral amateur qui, dans les pre- Bloc de Stanislav Govoroukhine n. m. mières années du pouvoir soviétique a d’abord Blok Stanislava Govoruxina n. m. tenté maladroitement de suivre le mouvement Divers groupements politiques se sont réunis sous du Journal vivant*. Le groupe est par la suite cette bannière pour se présenter aux élections à la devenu professionnel et a présenté des spectacles douma*, en décembre 1995, alors qu’ils recueil- de variétés dans l’esprit de l’agitprop*. lirent environ 1% des votes: Union des syndicats de toute la Russie*, Alliance populaire*, Mouvement B.M.M.T. n. m. démocrate-chrétien de Russie*. Bien que de ten- BMMT (b[ro me'dunarodnogo molo- dance patriotisante, ce groupement demeurait de'nogo turizma) n. n. attaché aux valeurs démocratiques. Son chef, À l’époque soviétique, bureau de tourisme inter- S. Govoroukhine s’étant allié avec le groupe Mère national des jeunes, mieux connu sous le nom de patrie*, le groupement s’est dissous et n’est pas Spoutnik*. réapparu aux élections de 1999. bobak n. m. Bloc d’Ivan Rybkine n. m. bobak n. m. Blok Ivana Rybkina n. m. Rongeur de Sibérie, que l’on désigne aussi sous le Coalition de centre-gauche qui s’est présentée nom de tarbagan*. aux élections à la douma*, en décembre 1995, sous la direction du chef éponyme, mais qui n’a pas sur- bobyl n. m. vécu à ce scrutin; il avait obtenu 1,12% des votes. bobyl; n. m. Ce bloc a cependant donné son appui à Boris Dans la Russie du XVe au XVIIIe siècle, paysan Eltsine lors des élections présidentielles qui ont sans terre et souvent sans famille qui ne faisait que suivi. Aujourd’hui disparu. louer son travail et qui, à l’origine, se distinguait des autres parce qu’il était, jusqu’en 1620, exempté Bloc Pamfilova-Gourov-Lysenko n. m. d’impôt. Ce terme a fini par désigner un simple Blok Pamfilova-Gurov-Vladimir vagabond. Lysenko n. m. Groupement réformiste, basé principalement sur bœuf Stroganov n. m. le Parti républicain de la Fédération de Russie*, befstroganov n. m. auparavant relié au parti Yabloko*, qui a obtenu Certains disent que ce plat n’a de russe que le l’appui de l,6 % des électeurs aux élections à la nom. C’est vrai pour un grand nombre de ses douma*, en décembre 1995. Il a appuyé Boris variantes. Mais son origine est bien russe, car en Eltsine aux élections présidentielles. Comme bien étaient responsables les caprices gastronomiques d’autres blocs politiques, celui-ci n’a pas survécu du comte Alexandre Grigorevitch Stroganov (1795-1891), qui a longtemps tenu une table

32 B ouverte à Odessa et pour qui un cuisinier français bolchevique n. m. a créé ce plat à Paris. bol;wevik n. m. Les bolcheviques (les majoritaires, du mot bogatyr n. m. bol;winstvo, majorité) constituaient le groupe bogatyr; n. m. dirigé par Lénine qui obtint, à Londres, en 1902, À l’origine, mot persan, également emprunté par la majorité au deuxième congrès du Parti ouvrier les Turcs* (1), apparu au XIIIe siècle pour désigner social-démocrate de Russie*, contre les menche- les chefs tatars*. À partir du XIVe siècle, il s’ap- viques* (les minoritaires). Ainsi fut formé le Parti plique au contraire aux héros épiques, guerriers bolchevique*, une aile du Parti des travailleurs légendaires, défenseurs de la sainte Rous* de Kiev marxiste russe social-démocrate qui prit le pou- contre les incursions des nomades. Les anciennes voir à l’occasion de la Révolution. On appelait bylines* racontent abondamment leurs faits vieux bolcheviques les premiers membres du Parti*, d’armes. L’épopée des bogatyrs au service du inscrits depuis avant même la Révolution et qui, prince Vladimir le Saint, au Xe siècle, a beaucoup à ce titre, ont eu droit, durant de nombreuses d’analogie avec l’épopée du roi Arthur et ses che- années, à divers privilèges. Naturellement, on en valiers de la table ronde. Chez les Kazakhs, on est venu à appeler bolcheviques tous les sympa- parle de batyr*. thisants à ce mouvement, puis tous les commu- nistes. bogomoltsys n. m. pl. bogomol;cy n. m. pl. bolchevisme n. m. Aux siècles derniers, pèlerins pauvres et dévots qui, bol;wevizm n. m. baluchon sur l’épaule, sillonnaient les routes de la Tendance dure du Parti ouvrier social-démocrate de campagne russe pour aller, souvent très loin de leur Russie* ; rapidement devenue majoritaire (d’où village natal, faire leurs dévotions dans quelque son nom). La faction bolchevique prônait une dis- église ou monastère. Ce terme est aussi utilisé dans cipline stricte de parti et l’insurrection comme son sens étymologique, à savoir tout croyant en unique moyen de prendre le pouvoir, ce qu’elle fit Dieu. en octobre 1917 après deux tentatives, d’où le nom de révolution bolchevique. Il ne faut pas Boïkis n. m. pl. confondre bolchevisme et léninisme*, le premier bojki n. m. pl. étant un parti composé de plusieurs tendances qui Sous-groupe ethnique composé de montagnards a fait du second son idéologie, une version russe de l’Ukraine de l’Ouest, proche des Goutsoules* et du marxisme. des Lemkis*. bolo n. m. bois n. m. C’est ainsi qu’à Cuba on désignait les citoyens derevqnnyj adj. soviétiques, nombreux dans ce pays jusqu’à la Comme en français, le langage figuré utilise le bois chute du régime et à la désintégration de l’Union. comme référence dépréciative : c’est le cas de la Un certain nombre y sont restés, surtout à la langue de bois qui se dit langue de chêne* et du suite de mariages mixtes. rouble de bois*, jugé sans valeur. bomj n. m. bolchak n. m. bom' n. m. bol;wak n. m. Expression utilisée en particulier par la police Dans l’ancienne Russie, le dirigeant du foyer, pour désigner une personne sans domicile fixe. généralement le père de famille, mais pas néces- Sous le régime communiste, les bomjs de Moscou sairement. Il était responsable devant tous les et d’autres villes étaient souvent cueillis par la membres de la famille de la bonne gestion de police et déportés vers le nord ou la Sibérie, où ils l’avoir commun. devenaient des bitches*. Le phénomène des bomjs s’est répandu, depuis 1991, dans les grandes villes. bolchevique adj. Le mot est l’abréviation de mots russes signifiant bol;wevistskij adj. sans domicile fixe (bez opredelennogo mesta Relatif au groupe des bolcheviques* et à son idéo- 'itel;stva). logie. Ainsi : la révolution bolchevique, aussi appelée la révolution d’Octobre*. bon de privatisation n. m. voucher*

33 B bond en avant n. m. bordel n. m. skahok n. m. bardak* Programme de réformes lancé par Khrouchtchev en mai 1957, dont le but déclaré était de rattra- Borjomi n. m. per et de dépasser les États-Unis sur le plan éco- Bor'omi n. m. nomique. Marque d’eau minérale de qualité reconnue, pro- venant de Borjomi en Géorgie, dont le nom est Bonhomme Hiver n. m. pratiquement devenu un terme générique (comme Died Moroz* un vichy). bonnets noirs n. m. pl. bormota n. f. h\rnye klobuki n. m. pl. bormotoukha* Ce qui semble être un surnom donné aux Karakalpaks* n’est en fait que la traduction de leur bormotoukha n. f. nom; la raison en est que, traditionnellement, ils bormotuxa n. f. portaient un bonnet de laine noire d’une grandeur Mot de la langue populaire pour désigner tout vin impressionnante. À ne pas confondre avec les de très mauvaise qualité, fort en alcool (17% et bérets noirs*, un surnom donné aux marins. plus), fabriqué et mis en marché parfois illégale- ment; surtout consommé par les alcooliques, il est bor n. m. souvent dangereux pour la santé. On vend cette bor n. m. boisson comme un portvein*. On rencontre aussi En Russie d’Europe, forêt de conifères, surtout de la forme bormota (bormota) et le surnom tcher- pins, poussant en général sur des sols sablon- nila*. Un conseil: n’en buvez jamais sans d’abord neux. Il s’agit d’un terme qui a une connotation consulter un ami russe! positive, évoquant une forêt bien développée et conservée. borotbiste n. m. borot;bist n. m. bora n. f. Ainsi appelait-on, autour des années 1930, les bora n. f. marxistes ukrainiens qui, opposés au centralisme Mot utilisé pour désigner surtout un vent de la excessif du pouvoir soviétique, voulaient appuyer côte dalmate en Croatie; mais la bora souffle aussi le régime communiste en Ukraine sur une base sur les côtes orientales de la mer Noire, dans la nationale. Du mot ukrainien borotba, signifiant région de Novorossiisk. Il s’agit d’un vent d’hiver, lutte. froid et violent. borovik n. m. borakis n. m. pl. borovik n. m. boraki n. m. pl. Le roi des champignons russes, aussi appelé cham- L’équivalent arménien des raviolis russes, les pel- pignon blanc, bien qu’il ait un chapeau brun menis*; le mot rappelle les briks et beureks des pays foncé. Le mot champignon* correspond, en russe, arabes, qui sont cependant en général feuilletés. à une variété de champignon et n’a donc pas un sens générique comme en français. borchtch n. m. bor] n. m. bort n. m. Soupe à la betterave que l’on retrouve dans plusieurs bort; n. f. régions slaves: en Russie, en Ukraine, en Pologne Tronc d’arbre évidé dont, traditionnellement, les (où on l’appelle barszcz), chaque pays ayant sa Russes taillaient des ruches en forme de pots. variante (chaud ou froid, avec ou sans viande, clair ou épais...). On lui attribue des vertus roboratives. borusse adj. prusskij adj. borchtchok n. m. L’adjectif russe prusskij (prouskii) a deux signi- bor]ok n. m. fications : borusse* et prussien. Dans ce dernier Soupe russe et ukrainienne à base de champignons sens, il n’a pas la connotation péjorative qu’a le blancs et divers autres légumes ; c’est en somme substantif prussak* (prussien). un genre de borchtch* pour les repas maigres.

34 B

Borusses n. m. pl. taureau). Il joue un rôle comique dans les prussy n. m. pl. ensembles instrumentaux populaires. Les Borusses, aussi appelés Vieux Prussiens*, étaient un peuple qui parlait une langue balte* proche du bougor n. m. lituanien* actuel et qui a occupé l’ancienne Prusse bugor n. m. Orientale (actuellement la région de Kaliningrad, Littéralement, signifie petite colline, mais le lan- incorporée à la Russie) jusqu’au XIIIe siècle, alors qu’il gage populaire a attribué à ce mot plusieurs sens. fut converti puis exterminé par les Chevaliers Il peut désigner une frontière. Dans le langage du Teutoniques*. Malgré leurs noms, les Borusses goulag*, le bougor est un brigadier dirigeant une n’étaient donc ni russes ni germaniques. La langue équipe de zeks*. On a utilisé le même terme pour russe fait d’ailleurs la différence entre pruss (borusse) désigner un chef de brigade* dans les entreprises et prussak (prussak*, prussien), qui est péjoratif et industrielles. connote le militarisme allemand-prussien. Boujanes n. m. pl. borzoï n. m. bu'ane n. m. pl. borzaq sobaka n. f. Une des tribus slaves qui ont occupé l’Ukraine aux Grand lévrier russe. On dit aussi «barzoï», qui cor- VIIIe et IXe siècles le long du fleuve Boug. On les respond d’ailleurs mieux à la prononciation russe. a également appelés Doulibes* ou Volhyniens*. Mais, en russe, on dit borzaya, parce que le mot russe pour chien est toujours au féminin, même boukara n. m. quand il s’agit d’un mâle. Dans ce cas, on dit pios Éleveur ordinaire, chez les Kazakhs. (p\s) ou kobel (kobel;). Le borzoï était autrefois utilisé comme chien de chasse au loup; aujour- boukharinistes n. m. pl. d’hui, c’est plutôt un chien de salon. buxarincy n. m. pl. Partisans des positions défendues par Nikolaï boskatchi n. m. Boukharine, qui a appuyé la nouvelle économie oulak-tartych* politique* en s’opposant aux socialistes allemands jugés trop doctrinaires. Après avoir partagé leurs botvinia n. f. points de vue, Staline les condamna et fit exécu- botvin;q n. f. ter Boukharine en 1938. Potage russe fait de feuilles de betteraves (botva: feuilles de plantes potagères), que l’on consomme boulamik n. m. froid. Ce nom désigne également une soupe de cou- bulamik n. m. leur verte faite de concombres et de poisson. On Plat ouzbek : brouet, bouillie faite de farine de y met aussi du kvas*. maïs, de lait et de viande.

Bouclier n. m. boulba n. f. }it n. m. bul;ba n. f. Organisation prodémocratique et militante, fon- Danse biélorusse rapide exécutée par un groupe dée en 1990, qui s’est consacrée à la défense des de femmes, accompagnée de chansons. Le mot intérêts sociaux des militaires russes (officiers boulba signifie pomme de terre, légume omnipré- d’armée et de réserve). Le Bouclier participe, sent dans la cuisine de Biélorussie. comme membre collectif, aux activités du mouvement Russie démocratique*. En 1993, le boulbenia n. f. mouvement s’est scindé en deux organisations bul;benq n. f. opposées mais qui revendiquaient la même déno- Appellation populaire, en Biélorussie et en mination; en 1996, elles avaient pratiquement Lituanie, des soupes ou des gratins de pommes de disparu. terre. On dit aussi goulbenia. bougaï n. m. Boulgares n. m. pl. bugaj n. m. bulgary n. m. pl. Tambour à la membrane duquel est fixée une Ainsi nomme-t-on quelquefois les anciens touffe de crin de cheval qui permet aux musiciens Bulgares qui ont habité, du VIIe au XIIIe siècle, ukrainiens de tirer un son rappelant le mugisse- les régions de la Volga, pour les distinguer des ment du taureau, d’où son nom (bougaï signifie Bulgares actuels. Voir: Bulgares de la Volga*.

35 B boulgounniakh n. m. bourdjite n. m. bulgunnqx n. m. burd'it n. m. Forme de terrain que l’on retrouve en Yakoutie, Mamelouk* d’origine tcherkesse*, alors que les sorte de dôme édifié par un soulèvement du sol mamelouks d’origine turque étaient appelés bakh- dû à la formation de lentilles sous la surface. En rites. Sibérie, on appelle aussi cette forme naledz*, et au Canada septentrional, pingo; le terme scientifique bourg du palais n. m. est hydrolaccolite. dvorcovoe selo n. n. Village qui relevait directement du souverain et boulgour avait pour fonction principale de subvenir à dif- bourgoul* férents besoins de la maison du tsar. L’ensemble de tels villages formait le terroir que s’était attri- boulka n. f. bué le tsar à cette fin et que l’on appelait les vil- bulka n. f. lages du palais ou la campagne du palais (dvor- En général, en Russie, petit pain, brioche. Dans le covaq derevnq). Nord-Ouest, désigne tout type de pain blanc, le pain courant étant toujours un pain noir de seigle. bourgeois adj. bur'uaznyj adj. boulotchka n. f. Épithète passe-partout, dans la langue de bois bulohka n. f. communiste, qualifiant tout ce qui était inspiré Petit pain, en général légèrement sucré. C’est le des valeurs occidentales non communistes; on l’a diminutif d’un diminutif, boulka* (bulka) signi- associée à différentes étiquettes: déviationnisme* fiant déjà petit pain. bourgeois, nationalisme bourgeois, académisme bourgeois, etc., tous synonymes de décadence boulviou n. m. occidentale. L’attitude de ceux qui affichaient des Roulade de pommes de terre à la viande, typique idées ou des comportements inspirés de ces valeurs des républiques baltes. était appelée bourgeoisisme*.

Boundess n. m. bourgeoisisme n. m. bundes n. m. bur'uaznost; n. f. Dans le jargon soviétique des années 1970, sur- Dans le langage soviétique, attitude des citoyens nom quelquefois donné aux Allemands, évidem- de l’U.R.S.S. qui ne se conformaient pas aux dik- ment inspiré du nom du pays : Bundesrepublik tats du Parti communiste*, dans leurs idées, leurs Deutschland. comportements, leur échelle de valeurs. bountchouk n. m. bourgoul n. m. bunhuk n. m. Blé complet concassé qui, en Arménie, accom- Hampe cérémonielle des peuples des steppes pagne les plats en sauce ou grillés. On dit aussi (Tatars*, Nogaïs*, Bachkirs* et autres) et du boulgour. Caucase (Tcherkesses*), chez qui cet insigne repré- sentait l’autorité des chefs. Chez les Cosaques*, les bouriate n. m. hetmans* l’utilisaient également. Le bountchouk burqtskij qzyk n. m. consistait en une lance munie d’un pommeau Langue parlée par les Bouriates*, très voisine du auquel était attachée une queue de cheval. mongol*; certains la considèrent comme un dia- lecte du mongol, mais elle est elle-même divisée bouquiniste n. m. en plusieurs dialectes. Avant la Révolution, les bukinist n. m. Bouriates utilisaient la langue littéraire et l’écri- Même sens qu’en français, à savoir vendeur de livres ture mongoles. Dans les années 1930, le bouriate usagés. Mais, durant le régime soviétique, il arri- a utilisé l’alphabet latin puis, peu après, l’alpha- vait qu’un antiquariat* (antikvariat) vende bet cyrillique. surtout des livres rares ou peu orthodoxes. Aujourd’hui, le terme bouquiniste (bukinist) est Bouriates n. m. pl. utilisé indépendamment du mot antiquariat. Le burqty n. m. pl. langage populaire utilise parfois l’abréviation bouk Peuple de Sibérie occupant des territoires immé- (buk). diatement au nord de la Mongolie. Ils sont très

36 B voisins, par leur langue, leur religion et leurs cou- boyard n. m. tumes, des Mongols* de Mongolie, nommés boqrin n. m. Khalkhas, ainsi que des Kalmouks*. Les Bouriates Autrefois, dignitaire de rang supérieur dans la sont de religion bouddhiste, teintée de chama- hiérarchie de l’aristocratie de la Moscovie et des nisme. Sous le régime soviétique, ils se sont vu premiers temps de l’empire russe. Les boyards reconnaître une mince autonomie dans le cadre avaient déjà constitué une classe privilégiée dans d’une république autonome* de Bouriatie, dans l’État kievien, formée des droujinnikis* et des sei- laquelle cependant ils ne représentaient que le gneurs terriens. Le titre de boyard était héréditaire. quart de la population totale. On compte 421 000 Jusqu’à l’époque de Pierre le Grand, les boyards, Bouriates en Russie dont 250 000 en Bouriatie, le plus souvent des nobles grands propriétaires ter- où ils représentent 24% de la population totale. riens, ont constitué une sorte de commission consultative conseillant le tsar (la boyarskaya bourka n. f. douma*). Le terme a aussi été utilisé, dans un sens burka n. f. analogue, en Roumanie, en Bulgarie et en Large cape de feutre sans manches, faite de laine Lituanie. de chèvre ou de mouton, imperméable, que por- tent les Caucasiens, particulièrement les bergers, boyarstvo n. m. qui s’en servent aussi comme matelas et couver- boqrstvo n. n. ture. Elle s’attache au cou par une agrafe. Les Niveau supérieur de l’aristocratie russe, depuis Tcherkesses* l’appellent djako*. l’époque médiévale. Le boyarstvo, composé de boyards*, se situait au-dessus du dvorianstvo*, bourkis n. m. pl. composé de dvorianines*. burki n. m. pl. Bottes de feutre, avec semelles de cuir, que por- boz öy n. m. taient les Russes. Sans semelles, moins chers et plus C’est la yourte* des Kirghiz. répandus, ce sont des *. brak n. m. bourlak n. m. brak n. m. burlak n. m. Mal endémique de l’économie soviétique, à savoir Haleur. S’applique surtout à ces fameux bateliers toute production ne rencontrant pas les normes de la Volga, «dont on disait la misère si grande et minimales de qualité. Littéralement: malfaçon. les chants si beaux», pour citer Henri Troyat. Brejnev boussourmanine n. m. doctrine Brejnev* busurmanin n. m. Autre mot pour bassourmène*. brejnevien adj. bre'nevskij adj. bouterbrod n. m. Qui se rapporte à Leonid Iliitch Brejnev, qui fut buterbrod n. m. secrétaire général du Parti communiste de l’Union À mi-chemin entre le sandwich et la tartine, le soviétique* de 1964 à 1982 et dont le nom est sou- bouterbrod, équivalent russe du smörrebröd vent associé au zastoï*, c’est-à-dire à la période de danois, se contente le plus souvent d’offrir une stagnation* brejnevienne. tranche de saumon fumé ou de jambon sur une tranche de pain, avec ou sans beurre. On devine brejnevisme n. m. que le mot est d’origine germanique, signifiant bre'nev]ina n. f. pain beurré. Euphémisme personnalisé pour désigner la période de stagnation, le zastoï*, qui a caractérisé bouza n. f. les années du règne de Brejnev comme secrétaire buza n. f. général du P.C.U.S.* Mot d’origine turque désignant une boisson fer- mentée à base de millet que boivent les Caucasiens Brest-Litovsk et les Kirghiz, qui y ajoutent souvent du miel. traité de Brest-Litovsk* Chez les Kabardes*, on l’appelle la makhsyma*.

37 B brigade n. f. briska n. m. brigada n. f. brihka n. f. Dans toute entreprise, désigne un groupe de tra- Adaptation phonétique approximative du mot vailleurs, une équipe de production. Intéressante russe brihka, prononcé britchka; il désigne une est la définition officielle et euphémique qu’en calèche légère en usage jusqu’à la fin du XIXe donnaient les autorités soviétiques: «groupe d’ou- siècle; on s’en servait comme véhicule de malle. vriers unis pour accomplir une tâche commune La caisse était souvent en osier. La briska existait de la manière la plus efficace, sur la base des prin- en deux versions : en été sur roues, en hiver sur cipes de l’entraide amicale, de l’intéressement patins. (sic) mutuel et de la responsabilité pour les (sic) résultats de leur travail ». Au cours des années broadway n. m. 1970, des expériences ont été conduites pour brodvej n. m. doter quelques brigades de travailleurs d’une cer- Surnom donné aux artères importantes des taine autonomie financière. On a alors développé grandes villes russes où la population va se pavaner la méthode des brigades ou méthode de Zlobine, qui avec des accoutrements importés ou imités de consistait à laisser les groupes de travailleurs gérer l’Occident pour faire mode. Cette expression date leur budget, et notamment répartir leur rémuné- de l’époque de Khrouchtchev et s’emploie encore. ration, afin d’atteindre et de dépasser les objectifs de production édictés par l’État. Les brigades de bronzage n. m. choc* se sont vu confier des responsabilités parti- bronzovet; v. culières. Dans le langage populaire russe, devenir de bronze (comme les statues), c’est accéder à une haute brigade de choc n. f. fonction, en général politique, et, de ce fait, s’éloi- udarnaq brigada n. f. gner de ses amis. Brigade* qui a reçu ou s’est confié la responsabi- lité de donner l’exemple aux autres travailleurs en bruderschaft n. m. pratiquant l’émulation socialiste*, par un travail bruderwaft n. m. intensif et de qualité, et ayant acquis, de ce fait, Mot allemand passé dans la langue russe courante le titre de brigade du travail communiste (brigada pour désigner la fraternité ou l’amitié qui se mani- kommunistiheskogo truda), abrégé en brigade feste par le tutoiement. Boire le bruderschaft, c’est komtrouda (brigada komtruda). Durant le pre- trinquer (à la vodka évidemment) dans le but mier plan quinquennal*, environ 300 000 tra- exprès de passer, à cette occasion, du vouvoiement vailleurs se sont vu, en vertu de ce mouvement au tutoiement. appelé oudarnitchestvo* (udarnihestvo), accor- der le titre de travailleurs de choc*. brynza n. m. brynza n. f. brigadier n. m. Originellement, fromage de brebis de l’Ukraine brigadir n. m. carpatique et de la Moldavie. Aujourd’hui, on le Outre le sens militaire qu’avait ce terme au XVIIIe trouve dans bien des régions de la Russie, souvent siècle, il a aujourd’hui le sens spécifique de chef de fait de lait de vache. On le rencontre aussi sous le brigade* dans les entreprises industrielles et dans nom de brindza. les camps. En langage argotique, on dit bougor*. B.S.E.C. n. f. brigadmile n. f. Zone de coopération économique de la mer Noire* brigadmil n. m. Groupe d’appui à la police, prédécesseur des drou- Bulgares de la Volga n. m. pl. jinnikis*; les brigadmiles sont issues du réseau bulgary vol'ko-kamskie n. m. pl. des komsomols* dans les années 1950 et jouaient Peuple qu’il faut distinguer, des points de vue le rôle de véritables milices. géographique et historique, des Bulgares de Bulgarie (ceux-ci, en russe, se disent Bolgary, bol- brindza n. f. gary). Les Bulgares de la Volga (en russe, on les brynza* appelle plus précisément Bulgares de la Volga et de la Kama) sont de langue turque-occidentale, lin- guistiquement proches des Khazars* et, comme ces derniers, descendants directs des Huns* d’Attila,

38 B ancêtres des Tatars* du Tatarstan moderne et des business n. f. Tchouvaches*. Venus dans cette région au VIIe biznes n. m. siècle, alors qu’un autre groupe du même peuple Terme à connotation très péjorative du temps du alla fonder la Bulgarie pour ensuite se diluer dans régime soviétique, qui désigne toute activité en la population slave de ce pays qui porte encore son marge de la soit-disant moralité communiste (com- nom, les Bulgares de la Volga se mêlèrent à des tri- merce, marché noir, échange de devises, etc.), bus finno-ougriennes, adoptèrent la religion mais devenu un euphémisme depuis que le capi- musulmane et fondèrent un État florissant que les talisme a fait son entrée dans l’ex-U.R.S.S. Tatars-Mongols* détruisirent au XIIIe siècle. Les descendants modernes des Bulgares de la Volga buveurs de lait n. m. pl. sont : les Tatars* du Tatarstan, les Bessermènes* et Expression française erronée pour désigner la les Tchouvaches*, ces derniers étant les seuls à secte des molokanes*. parler aujourd’hui une langue très proche de celle des Bulgares de la Volga. Pour les distinguer des byline n. f. Bulgares actuels, on désigne quelquefois ce peuple, bylina n. f. en français, par le nom de Boulgares. Chanson épique de la vieille Russie qui se trans- mettait de génération en génération depuis Bulletin n. m. l’époque kievienne par des diseurs professionnels (les Vedomosti* skaziteli). Les Russes appelaient ces ballades des vieilles histoires (stariny); les héros en étaient Bund n. m. le plus souvent les bogatyrs*. Bund n. m. Parti ouvrier juif social-démocrate et antisioniste bytovik n. m. regroupant les Juifs de Pologne, de Lituanie et de bytovik n. m. Russie, fondé en 1897 à Vilnius (alors Vilna) et Dans sons sens général, un bytovik est un écrivain qui dura jusqu’au début des années 1920. Le mot peintre de mœurs. Mais dans le langage des zeks*, bund signifie union en yiddish. il s’agit d’un fonctionnaire qui a été condamné pour abus de pouvoir; les bytoviks se voyaient sou- Bundes n. m. pl. vent confier des tâches d’animation culturelle ou Boundess* sportive et de surveillance. bureau politique n. m. bzyb n. m. politb[ro n. n. bzyb; n. m. Forme abrégée pour désigner le bureau politique Dialecte de la langue abkhaze*, parlé dans la du Comité central* du Parti communiste de l’Union vallée du même nom (bzipi, en géorgien), à la soviétique*, mieux connu sous le nom de polit- frontière de la Géorgie et de la Russie. buro*, en français comme en russe.

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C cabinet noir n. m. Cahors, vin de n. m. h\rnyj kabinet n. m. kagor n. m. Surnom d’un service de la police tsariste, Au Moyen Âge, à l’initiative des évêques de l’Okhranka*, où l’on interceptait le courrier des- Cahors, les vins de cette région vinicole de France tiné à des personnes suspectes dont elle avait la parvinrent en Russie, où l’Église orthodoxe liste. Expression peu connue en Russie. l’adopta comme son vin de communion. On prête à ce vin, peut-être pour cette raison, des qua- cacha lités diététiques, même pour les enfants. On kacha* appelle aussi kagors* les vins russes qui imitent les vins de Cahors, en plus doux (16% de sucre) et cadets n. m. pl. en plus fort (16% d’alcool). kadety n. m. pl. Outre le sens général de ce mot (étudiants dans calendrier n. m. une école militaire), les cadets (qu’on appelait kalendar; n. m. aussi collectivement le Parti cadet) constituaient La Russie a utilisé successivement deux calen- un parti libéral, fondé en 1905 par l’intelligentsia* driers: le calendrier julien* jusqu’en 1918, puis le et la bourgeoisie libérale et qui s’opposait à l’ab- calendrier grégorien*, le premier étant 13 jours en solutisme tsariste. Son nom officiel était le Parti retard sur le second. de la liberté du peuple. Le Parti cadet consolida ses positions lors de la révolution de Février*, en 1917, calendrier grégorien n. m. mais disparut lors de la victoire des bolcheviques*. gregorianskij kalendar; n. m. Son nom lui venait de son appellation officielle, Calendrier qui, le premier février 1918, a remplacé le Parti constitutionnel démocrate*, dont les initiales en Russie le calendrier julien*; ce dernier affichait étaient KD (KD). Ce parti fut ressuscité au début ce jour-là le 14 février. Le calendrier grégorien est des années 1990, mais subit un schisme en 1993. aujourd’hui le calendrier international. Il en résulta un nouveau groupe, les Cygnes*, qui a aussi été désigné par l’étiquette cadets. calendrier julien n. m. [lianskij kalendar; n. m. cadre n. m. Mis en vigueur par l’empereur romain Julianus, kadry n. m. pl. ce calendrier, contrairement au calendrier grégo- Dans le vocabulaire du Parti communiste*, les rien*, ne faisait pas d’exception aux années bis- cadres sont l’ensemble des personnes qui exercent sextiles et conservait le 29 février aux années ’00 une fonction de responsabilité au sein du parti ou (1900, 1800, etc.). La Russie a conservé jusqu’en du gouvernement. Dans un sens plus restreint, on 1918 le calendrier julien, de sorte que les Russes applique ce terme aux personnes endoctrinées vivaient alors à une date de 13 jours plus tardive dans l’idéologie du Parti communiste et qui la que le reste du monde. mettent en pratique dans leurs fonctions. On a aussi utilisé ce terme dans un sens plus large, calme d’or n. m. l’appliquant à tout ouvrier permanent et qualifié. Expression utilisée dans la littérature occidentale pour désigner la décennie commençant en 1638, C.A.E.M. n. m. durant laquelle les Cosaques* d’Ukraine durent se S?V n. m. plier à une soumission étroite à la couronne polo- Conseil d’assistance économique mutuelle*, cou- naise. ramment désigné par le sigle COMECON.

41 C camarade n. m. sente cependant qu’environ 10 % de la popula- tovarich* tion totale de la Carélie. On trouve également des Caréliens dans la région de Tver, en Russie centrale. canari n. m. Les Caréliens constituent une ethnie très proche kanarejka n. m. des Finlandais, sauf qu’ils sont de religion ortho- Dans le langage populaire, voiture de police, par doxe, alors que les Finlandais sont luthériens. Ils référence à la couleur jaune qui, durant un temps, parlent l’un ou l’autre des dialectes finnois, mais a caractérisé ce genre de véhicules. utilisent le finnois comme langue écrite. candidat n. m. casatchok n. f. kandidat nauk n. m. kazahok n. m. Dans le système d’enseignement supérieur, niveau Danse rapide que l’on dit héritée des Cosaques* (en qui correspond au doctorat (Ph.D.), obtenu sur russe, signifie littéralement petit cosaque), mais en présentation d’une première thèse. Le doctorat ès fait développée en France pour imiter les danses sciences est postérieur et le candidat l’obtient par des Cosaques. En russe, le terme casatchok (kaza- la présentation d’une seconde thèse. hok) désigne historiquement un jeune homme de service, souvent un enfant de 12 à 15 ans, vêtu canton noir n. m. comme un petit cosaque et qui, la plupart du h\rnaq volost; n. f. temps, était un serf. Dans l’ancienne Russie, division administrative des terres du domaine public; les paysans y casques blancs n. m. pl. payaient l’impôt d’État tout en ne dépendant belye kaski n. f. pl. que d’une administration locale. À l’inverse, le Force d’intervention dont la création a été déci- terme blanc signifiait, dans ce contexte, exempté dée par les représentants des pays de la C.E.I.*, à d’impôt. Tachkent, en juillet 1992, pour faciliter le règle- ment des conflits à l’intérieur de l’Union. Cette caractéristique, caractéristika n. f. expression n’est pratiquement pas employée en kharakteristika* Russie, où l’on parle plutôt de casques bleus russes. caracul n. m. casques bleus n. m. pl. karakul* golubye kaski n. f. pl. Expression russe pour désigner la force d’inter- caraïte n. m. vention souvent appelée casques blancs* ou casques karaïte* rouges*. caravansérail n. m. casques rouges n. m. pl. karavan-saraj n. m. Surnom des détachements de l’armée russe en Auberge qui servait de lieu de repos et de ras- fonction dans les républiques ex-soviétiques soit semblement pour les marchands de l’Asie centrale comme force d’interposition entre peuples en et leurs caravanes. guerre, soit pour en défendre les frontières. Expression non utilisée en Russie. carélien n. m. karel;skij qzyk n. m. castrats n. m. pl. Langue du groupe finno-ougrien*; en fait, le caré- skoptsys* lien est un dialecte du finnois, proche de la langue vepse*. L’autodésignation est karjala (prononcé catastroïka n. f. karyala). S’y rattachent les dialectes lude* et katastrojka n. f. livvik*, celui-ci étant distinct du live*. Sobriquet donné à la perestroïka*, au début des années 1990, pour ridiculiser l’échec des réformes Caréliens n. m. pl. lancées par Gorbatchev. karely n. m. pl. Le français n’a qu’un seul mot pour désigner les catholicos n. m. habitants de la république de Carélie, limitrophe katolikos n. m. à la Finlande (karel;cy), et la population d’eth- Chef religieux suprême, dans la hiérarchie des nie carélienne (karely); cette dernière ne repré- Églises arménienne et géorgienne.

42 C catholicossat n. m. Parmi les 26 partis et mouvements politiques de upravlenie katolikosa n. n. cette coalition figuraient le Choix démocratique de Direction suprême de l’Église apostolique armé- Russie* et Russie démocratique*. En août 1999, nienne. Depuis le XVe siècle, cette direction est après l’union avec le parti Force nouvelle de S. assurée par deux autorités, l’une située à Kirienko, le regroupement est devenu l’Union des Etchmiadzin, près d’Erevan, en Arménie, l’autre, forces de la droite*. Il est intéressant de rappeler que dite de Cilicie, ayant sa résidence près de Beyrouth, le mot russe pravyj signifie à la fois droite et juste. depuis 1921. Les deux catholicossats sont indé- pendants et égaux en droit, mais celui d’Etch- cavalier de bronze n. m. miadzin a une priorité spirituelle, exprimée par le mednyj vsadnik n. m. fait que seul le catholicos d’Etchmiadzin porte le Statue de Pierre le Grand qui constitue en quelque titre de catholicos de tous les Arméniens. sorte le point central de Saint-Pétersbourg. Devant ce monument, très vénéré, la tradition veut que Caucasien n. m. les nouveaux mariés viennent y déposer des fleurs. kavkazec n. m. Le cavalier de bronze a été ainsi nommé par Habitant ou ressortissant du Caucase ; ce terme Pouchkine, qui l’a maintes fois célébré dans ses ne s’applique qu’aux ressortissants autochtones. écrits. On dit aussi cavalier d’airain. caucasien adj. caviar n. m. kavkazskij adj. ikra n. f. Se rapportant au Caucase; se dit de la région, du Ce délice fait d’œufs de poisson légèrement salés climat, du caractère, des peuples, des langues. est tellement assimilé à la table russe que plusieurs Mais en russe, on n’utilise jamais l’expression race ignorent que le mot caviar n’est pas russe, mais caucasienne dans le sens de race blanche. turc (havyar). Caviar, en russe, se dit ikra. Récemment, dans le langage des bureaucrates et N’utilisez pas le mot russe kavior pour comman- des chauvinistes russes, ce qualificatif a pris une der de l’ikra; un plaisantin pourrait vous appor- connotation péjorative, les personnes de natio- ter un tapis (kov\r). Le caviar rouge provient du nalité caucasienne (lica kavkazskoj nacio- saumon, le caviar blanc du brochet et le caviar nal;nosti) étant considérées par certains comme noir, de l’esturgeon. Il se présente sous deux indésirables et qualifiées également de noirs* ; formes: le caviar grenu (zernistaq) et le caviar expression à proscrire dans ce sens. On appelle pressé (pa[snaq). On distingue trois variétés de langues caucasiennes un groupe de langues propres caviar noir grenu; leurs noms correspondent aux au Caucase. Cependant, toutes les langues parlées espèces d’esturgeons desquelles elles proviennent au Caucase ne sont pas appelées langues cauca- respectivement. Le bélouga* est le plus recherché siennes, notamment celles qui ont été importées et, naturellement, le plus cher; les œufs sont gros d’autres régions, comme l’ossète*, une langue indo- (30 par gramme), gris clair à gris foncé. L’oscietre* européenne, et plusieurs langues de la famille est fait d’œufs plus petits (50 par gramme), gris turque, comme le balkar*, le karatchaï* et le kou- aux reflets mordorés. Les œufs du sevruga* sont myk*. Voir aussi : cercle caucasien*, personne de les plus petits (70 par gramme), gris foncé, presque nationalité caucasienne*. noirs. Certains attribuent au caviar des vertus aphrodisiaques mais cela n’est pas prouvé; ce qui Cause blanche n. f. l’est, c’est que le caviar est doté de grandes qua- Beloe delo n. n. lités nutritives. On parle aussi du caviar du pauvre Mouvement qui, dès après la Révolution, a créé pour désigner une purée d’aubergine (bak- l’armée blanche*, laquelle reprenait les idéaux des la'annaq ikra). Ajoutons que le mets que les gardes blancs* et lutta contre les bolcheviques* et Mexicains appellent caviar mexicano est fait d’œufs les indépendantistes non russes. de fourmis.

Cause juste n. f. C.C. n. m. Pravoe delo n. n. CK n. m. Nom qui a été officiellement donné, au début de Abréviation utilisée en français pour désigner le 1999, à une nouvelle coalition regroupant la Comité central du Parti communiste de l’Union majorité des partis libéraux et démocrates après soviétique* (C.C.P.C.U.S.). En russe, les lettres cor- l’assassinat politique de la présidente du mouve- respondantes sont C (TS) et K (K) (cen- ment Russie démocratique*, Galina Starovoïtova. tral;nyj komitet), et on dit tséka*.

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C.C.C.P. censure n. f. SSSR cenzura n. f. Il ne s’agit pas de quatre lettres françaises, mais Ce mot a revêtu un sens superlatif en Russie jus- plutôt des lettres de l’alphabet cyrillique corres- qu’en 1990, date à laquelle la censure a été en pondant aux lettres françaises S.S.S.R., soit: Soyouz principe supprimée. Sa disparition complète date Sovetskikh Sotsialistitcheskikh Respoublik (So[z de septembre 1991, au point où fleurissent aujour- Sovetskix Socialistiheskix Respublik), d’hui toutes les formes d’excès de langage : obs- qui signifie Union des républiques socialistes cénités, pornographie, révélations de secrets mili- soviétiques*. taires lorsque les journalistes peuvent s’en emparer, attaques contre les gouvernants, etc. L’organisme C.C.P.C.U.S. n. m. qui, sous le régime communiste, était chargé Comité central* d’exercer la censure sur les publications était la Glavlit*. C.E.D. n. m. Comité d’État pour la défense* centaine noire n. f. cent-noirs* cèdre n. m. kedr n. m. cent-noirs n. m. pl. Le cèdre n’existe pas en Russie (on le retrouve sur- hernosotency n. m. pl. tout au Liban, en Turquie et dans l’Himalaya), Surnom donné à un regroupement de nationa- mais le dire à un russe l’insulterait, car c’est le nom listes chauvins d’extrême-droite, actif durant les qu’il donne au pin sibérien (pinus sibirica) dont années 1905-1917 et avec lequel l’okhrana* n’hé- les Russes sont très fiers ; ils ont fait comme sita pas à collaborer pour contrer les mouvements d’autres peuples, dont les Canadiens avec leur révolutionnaires de l’époque. Profondément anti- thuya, et désigné sous le nom de cèdre, arbre élo- sémite, ce mouvement a encouragé les pogroms*. quemment honoré dans la Bible, des espèces En fait, sous le nom de cent-noirs (ou centaine découvertes dans leurs terres nouvelles. noire, centurie noire), il y eut plusieurs organisa- tions animées par la même idéologie, telles l’Union C.E.I. n. f. du peuple russe* (So[z russkogo naroda) et Communauté d’États indépendants* l’Union Michel-Archange (So[z Mixaila- Arxangela). On peut considérer l’organisation ceinture rouge n. f. des cent-noirs comme l’ancêtre du mouvement krasnyj poqs n. m. Pamiat*. Elle existait encore dans les années 1993- Dans le contexte des récentes campagnes électo- 1995, dans une forme plus radicale que Pamiat. rales, surnom donné aux régions agricoles du sud de la Russie et de la Volga, traditionnellement central adj. acquises aux communistes. À l’occasion des élec- central;nyj adj. tions présidentielles de 1996, qui ont donné un srednij adj. assez fort appui au communiste Ziouganov, de Dans un contexte géographique, cet adjectif prend même qu’aux élections régionales, on a étendu des sens différents selon les régions. L’expression cette expression à toute la partie sud de la Fédé- région centrale (central;nyj rajon) désigne la ration de Russie, de Smolensk à l’Amour, égale- région économique qui s’étend autour de Moscou ment fidèle aux communistes. L’existence de cette et qui regroupe, encore aujourd’hui, la plus impor- ceinture rouge s’est encore confirmée lors des tante concentration de productions industrielles dernières élections présidentielles. de Russie. On désigne aussi cette région tout simplement par le nom de Centre. Dans le langage cens n. m. de l’administration étatique, le Centre, durant la cenz n. m. période soviétique, c’était évidemment Moscou. Système d’accès à l’exercice du droit de vote qui, Du point de vue de la géographie régionale, l’Asie de la Révolution jusqu’en 1936, visait à en centrale désigne, en français, les quatre républiques écarter ceux qui vivaient d’un revenu produit par ex-soviétiques situées au sud du Kazakhstan : le travail d’autrui (cens de travail) de même que l’Ouzbékistan, la Kirghizie, le Turkménistan et le ceux soupçonnés d’attitude hostile aux principes Tadjikistan. Certains géographes incluent le révolutionnaires (cens politique). Kazakhstan, les cinq républiques formant un ensemble géopolitique bien identifié. Mais

44 C l’équivalent russe d’Asie centrale est Asie moyenne Centre n. m. (Srednqq Aziq), alors que la région qu’en fran- centr n. m. çais on appelle Asie moyenne (vaste région com- Le Centre de la Russie, comme autrefois de prenant aussi le Tibet) se traduit en russe par Asie l’U.R.S.S., c’est Moscou, le Kremlin, le pouvoir centrale (Central;naq Aziq). L’usage change et central. C’est aussi la région centrale*, c’est-à-dire apporte quelque confusion. la région qui s’étend autour de Moscou. Voir aussi : central*. centrale d’import-export (V/O) n. f. vseso[znoe ob=edinenie (V/O) n. n. centre antifasciste n. m. Sous le régime soviétique, catégorie d’organismes antifawistskij centr n. m. chargés de coordonner les activités de commerce Groupe politique russe fondé en février 1988 par international dans différentes branches de l’éco- des intellectuels pour lutter contre le chauvinisme nomie. Dans les langues étrangères, on employait et le racisme du groupe Pamiat*; il participe au le sigle russe V/¡O transcrit en caractères latins mouvement Russie démocratique*. (V/O). Centresib n. m. centralisme démocratique n. m. Centrsib n. m. demokratiheskij centralizm n. m. Ligne de chemin de fer qui double, du côté sud, Cette expression, pourtant contradictoire à sa une partie du transsibérien* en Sibérie centrale; elle face même, a été utilisée par les autorités sovié- relie Tcheliabinsk à Barnaoul en passant par tiques pour donner l’illusion d’une participation Astana, la nouvelle capitale du Kazakhstan. populaire à l’élaboration des politiques gouver- nementales; cette participation, qui effectivement Centrifuge n. m. se concrétisait par des milliers de comités, de Centrifuga n. f. réunions et de participants lors de l’élaboration du Cercle littéraire, rejeton du mouvement futu- Plan*, ne visait qu’à repérer les moyens suscep- riste*. Lancé avant la Première Guerre mondiale tibles de faciliter l’application des décisions venant et dissous vers 1917, il compta parmi ses membres de l’appareil du Parti*. C’était en fait un principe Sergei Bobrov, Nikolai Aseev et Boris Pasternak. fondamental de fonctionnement de l’État sovié- tique, consacré par la constitution, selon lequel Centrosoyouz n. m. toutes les décisions des organes supérieurs sont Centroso[z n. m. exécutoires pour les organes inférieurs, les uns Union officielle des coopératives en U.R.S.S.; en comme les autres étant élus et devant rendre fait, c’était un réseau semi-gouvernemental d’ap- compte de leur activité. Théoriquement, l’article provisionnement. 3 de la constitution reconnaissait le pouvoir d’ini- tiative aux organes locaux; on sait que la pratique centurie noire n. f. fut différente. Ce même principe du centralisme cent-noirs* démocratique devait régir le fonctionnement du Parti communiste* et des organisations sociales. On cercle n. m. devine que la connotation de cette expression est krug n. m. aujourd’hui négative ou ironique. Assemblée tenue par les Cosaques* membres d’une stanitsa*. On utilise aussi le calque du russe, centrasiatique adj. kroug*. sredneaziatskij adj. central;noaziatskij adj. cercle caucasien n. m. Dans le langage géopolitique d’aujourd’hui, on kavkazskij krug n. m. considère comme centrasiatiques les cinq répu- Moyen qu’utilisaient les montagnards caucasiens bliques musulmanes au sud de la Sibérie, dont pour se protéger des scorpions et des serpents, en cependant, durant la période soviétique, on disposant sur le sol un cercle fait de bouts de laine excluait le Kazakhstan. On parlait alors, en russe, ou de goudron, les animaux redoutés détestant d’Asie moyenne (Srednqq Aziq) pour l’Asie cen- l’odeur de ces matières. Cette coutume a, par la trale soviétique et d’Asie centrale (Central;naq suite, pris un sens magique. Aziq) pour l’Asie centrale chinoise.

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C.E.R.E. n. m. chachmakom n. m. Comité d’État pour les relations économiques wawmakom n. m. extérieures* Morceau de musique savante tadjik, interprétée par des musiciens professionnels et comprenant chabachnik n. m. deux parties: l’avazi* chantée et l’oufar* dansée. wabawnik n. m. Elle s’oppose au falak*, de genre populaire. Étiquette légèrement péjorative dans la bouche des officiels soviétiques pour désigner un artisan indé- chakarob n. m. pendant qui, en général, prête ses services au wakarob n. m. noir; ces travailleurs du sabbat étaient nombreux Soupe tadjik, à base d’oignons et d’épices, préparée chez les charpentiers, par exemple. Leur salaire sans cuisson. était plus élevé que celui versé par les entreprises d’État et, en général, la qualité de leurs prestations chakhristan n. m. était à l’avenant. S’applique aussi aux étudiants et waxristan n. m. aux intellectuels qui travaillent, pendant leurs Centre historique des villes de l’Asie centrale, où vacances d’été ou leurs congés, pour gagner un se concentraient les édifices les plus prestigieux. surplus d’argent, souvent dans les régions éloi- gnées, dans le Nord surtout. Le mot provient de chakobza n. m. chabach (wabaw), le sabbat. Langage codé qu’utilisaient les nobles tcherkesses* entre eux. chablon n. m. wablon n. m. chalvars n. m. pl. Ce mot russe, dont le sens premier est cliché, pon- warovary n. m. pl. cif, en est venu à être synonyme de langue de bois. Pantalons très larges que portaient les Cosaques* ukrainiens, qui les avaient empruntés des Turcs* (1). chachka n. f. wawka n. f. chambre n. f. Sabre sans garde qu’utilisaient les Cosaques*. Vient fonds de la Chambre* d’un mot adyghé* : sashkho, qui signifie couteau long. En russe, le mot chachka signifie aussi le pion chambre de Lénine n. f. du jeu de dames. leninskaq komnata n. f. Dans les locaux de l’armée soviétique, pièce chachlyk n. m. affectée aux activités du Parti communiste*, où wawlyk n. m. étaient disposées les œuvres de Lénine de même Plat très répandu dans tout le Caucase : bro- que ses photos, bustes et souvenirs, slogans et chettes de viande de mouton, de porc ou de veau, pancartes. C’était l’équivalent du petit coin rouge* marinées dans le vinaigre durant quelques heures des entreprises, une chapelle consacrée au culte avant d’aller au feu; l’équivalent du kebab. En bolchevique. Géorgie, où elles prennent le nom de mtsvadi*, on le sert arrosé de la fameuse sauce tkemali*. Le cha- chamkhal n. m. chlyk a été adopté dans toute la Russie, de sorte wamxal n. m. que l’on peut maintenant tout aussi bien le consi- Au Daghestan, particulièrement dans le pays lak*, dérer comme un plat national russe. titre que portaient les chefs ou grands princes. Ils ont été très influents dans le Caucase du Nord; de chachlytchnaya n. f. ce fait, le village montagnard de Koumoukh, wawlyhnaq n. f. capitale du pays des Laks, a donné son nom aux Restaurant, en général modeste, dont la spécialité territoires qu’il contrôlait, le pays koumyk*, qui, est le chachlyk. On retrouve les chachlytchnayas pendant un temps, désignait l’ensemble du notamment dans les endroits populaires, les foires, Daghestan. Il faut dire que les Laks, malgré leur les parcs publics, où elles ne sont que de petits petit nombre (environ 100 000), ont de tout comptoirs itinérants. temps joué un rôle très important dans cette région.

46 C chamkhalat n. m. symbole de l’autorité, était toujours léguée à wamxal;stvo n. n. l’aîné. Elle reprenait la forme d’un couvre-chef Territoire contrôlé par un chamkhal*. Progres- répandu en Asie centrale auquel les princes russes sivement, les occupants de ces régions, des Turcs* ajoutèrent la croix et la couronne de zibeline. On (2), prirent le nom du village d’origine des cham- a dit que la chapka du Monomaque était venue khalats (Koumoukh), et s’appelèrent Koumyks*. de Byzance; c’est une légende. champignon n. m. Chapsougues n. m. pl. wampin;on n. m. wapsugi n. m. pl. Contrairement au français, où le mot champi- Une des tribus guerrières du peuple adyghé*, qui gnon est un terme générique, la langue russe occupait les bords de la mer Noire au nord de réserve ce nom à une variété très particulière de Sotchi. Les Chapsougues furent les premiers champignon, une variété bas de gamme que l’on groupes à souffrir de la guerre du Caucase au retrouve dans les magasins et qui est méprisée par XIXe siècle. Autrefois nombreux et influents (ils les connaisseurs. Les vrais champignons, ceux étaient plus de 150 000 au moment de la guerre que l’on retrouve dans la nature et dont la cueil- du Caucase*), on estime aujourd’hui leur nombre lette, surnommée chasse non sanglante, constitue total à moins de 10 000. Au XIXe siècle, plusieurs un sport national, ce sont les gribys (griby), milliers de Chapsougues ont fui vers la Turquie où dont plusieurs variétés sont particulièrement pri- habitent encore leurs descendants, qui ont cepen- sées: les boroviks* (le roi des champignons russes), dant perdu leur langue, pour la plupart. les ryjiks*, les lissitchkis*, etc. charachka n. f. chang, changi n. m. warawka n. f. tchang* Durant la période soviétique, organisation péni- tentiaire où les détenus politiques bénéficiaient chanson de cocher n. f. d’un régime de faveur en vertu de leurs connais- pesnq qm]ika n. f. sances scientifiques; celles-ci étaient mises à pro- Les chansons de cochers ont constitué, en Russie, fit par la direction des camps, qui affectait ces pri- un genre particulier de romances nées et mille fois sonniers privilégiés à des projets de haut niveau reprises au cours des interminables trajets à tra- technique, entre autres dans le contexte du com- vers la steppe surchauffée ou au travers des tem- plexe militaro-industriel, sous la surveillance de la pêtes hivernales. Les mélodies des chansons de police politique. L’ingénieur Tupolev, concepteur cochers sont parmi les plus populaires du folklore des avions qui portent son nom, y a travaillé russe. La folkloriste Lydia Rouslanova et le chan- durant de nombreuses années (voir : TU* et teur d’opéra Sergei Lemechev en ont fait une Concordki*). Les charachkas (ce mot désigne spécialité. autant les camps du système que l’organisation elle-même) ont fonctionné jusqu’à la mort de chantante adj. Staline. Alexandre Soljenitsyne a décrit cet univers révolution chantante* dans son livre Le premier cercle. chantrapa n. f. charakan n. m. wantrapa n. f. Vieux chant religieux propre à l’Église armé- D’origine obscure, ce mot, qui désigne une bande nienne. de voyous, vient, semble-t-il, du français sans que l’on puisse en fournir une explication certaine. On charbine n. f. dit que lorsque la police arrêtera cette bande warbin n. m. bruyante, «elle ne chantera pas». Galette bouriate* farcie de viande de mouton. chapka n. f. charia n. f. wapka n. f. wariat n. m. Bonnet fourré que portent les Russes. Il y en a de Un des deux éléments du système juridique régis- tous niveaux de raffinement, depuis le plus sant les territoires musulmans, fondé sur le droit modeste jusqu’à la chapka du Monomaque*, d’une coranique et se rapportant aux mœurs et usages. très grande magnificence puisqu’elle constituait la La charia est complémentaire à l’adat*. couronne impériale russe. La chapka du prince,

47 C charlotka n. f. chatior n. m. warlotka n. f. wat\r n. m. C’est grosso modo la charlotte russe, à la différence Dans son sens historique, désigne une grande qu’en Russie la charlotka contient des pommes. tente qu’utilisaient les princes russes durant les Le nom viendrait-il du caprice d’une reine ? Le campagnes guerrières. Aujourd’hui, le terme se Grand Larousse note: origine inconnue. réfère aux tentes de Tsiganes ou de camping. Le même terme désigne la forme pyramidale de cer- charlotte russe n. f. taines églises russes, dont l’exemple type est l’église warlotka n. f. de l’Ascension, à Kolomenskoïe. charlotka* chatte noire n. f. charmanka n. f. h\rnaq kowka n. f. warmanka n. f. Nom d’un des gangs de criminels, prisonniers de Orgue de Barbarie, en Russie. On dit que son droit commun (mais non pas prisonniers poli- nom vient du fait qu’un des airs le plus joués sur tiques), libérés par Beria au lendemain de la mort la charmanka était Charmante Catherine. de Staline et qui inquiétèrent beaucoup la popu- L’équivalent ukrainien est la katerinka*, ce qui lation durant plusieurs mois. Ces bandits opé- peut confirmer l’étymologie proposée. Le joueur raient surtout dans les trains des faubourgs de d’orgue de Barbarie est le charmanchtchik. Moscou ; ils avaient l’habitude de dessiner une chatte noire sur les lieux de leurs méfaits. Cet épi- charotz n. m. sode a fait l’objet d’un roman et d’un film. waroc n. m. Friandise arménienne, voisine de la tchourtch- chavlia n. m. khela* géorgienne, à base de moût auquel on wavlq n. f. ajoute diverses épices, dont la cardamone et le clou Plat ouzbek, voisin du célèbre plov*, mais plus gras de girofle. et dont les proportions des trois denrées consti- tuantes (riz, viande, carottes) sont différentes. charrue noire n. f. hernosownye n. m. pl. chefs Étaient dits de la charrue noire les paysans soumis méthode des chefs* à l’impôt, ceux qui faisaient partie des cantons noirs*; le terme noir (hernyj) signifie imposé, par Chemakha n. m. opposition à blanc, exempté d’impôt. wemaxa n. f. Vin de liqueur azerbaïdjanais considéré comme Charte sibérienne n. f. l’un des meilleurs de la république. En azéri, on sibirskoe soglawenie n. n. dit plutôt Chemakhy. Rassemblement de groupes économiques et poli- tiques de Sibérie, formé en 1990 sur l’initiative de chêne députés, communistes à l’époque, de divers langue de chêne* oblasts*, républiques* et districts*, afin d’élaborer une politique socio-économique adaptée aux cheptel familial n. m. besoins de la Sibérie. Reconnue par l’État russe en lihnoe podsobnoe xozqjstvo n. n. 1993, la Charte sibérienne constitue un sujet de L’ensemble des bêtes que pouvait posséder une droit et s’étend sur 19 sujets de la Fédération*. Son famille de kolkhoziens selon les normes limitatives programme se résume ainsi : « La Charte sibé- qu’avait établies le pouvoir soviétique. Vers 1980, rienne représente un nouveau modèle de rassem- ces limites furent élargies, pour être supprimées blement des terres russes qui se base sur l’inté- un peu plus tard. gration consciente et respectueuse des sujets de la Charte sibérienne, en conjuguant les efforts des parties composantes et en suivant deux lignes directrices: le régionalisme ouvert et l’internatio- nalisme de l’économie».

48 C cheramyjnik n. m. rüütel. Voir aussi : ordre livonien*, Porte-croix*, weramy'nik n. m. Porte-glaive*, teutonique*. Brigand; bien que des dictionnaires reconnaissent une étymologie russe à ce terme, il paraît vrai- chevaliers teutoniques n. m. pl. semblable qu’il provienne de l’expression française rycari tevtonskogo ordena n. m. pl. cher ami, que les soldats de Napoléon utilisaient Groupe de chevaliers allemands qui, divisés en pour s’adresser aux paysans russes avant de mettre Porte-glaive* et Porte-croix*, furent fusionnés dans leur village à sac. un ordre puissant, dont le nom allemand était les Deutsche Ritterorden, et qui imposa sa loi aux Cheremetievo-3 pays baltes du XIIIe au XVe siècle. Weremet;evo-3 Surnom donné à la place Rouge et au pont qui la chiisme n. m. prolonge, depuis que le jeune Allemand Rust a wiitskoe verouhenie n. n. réalisé, à 19 ans, l’exploit d’y poser en 1990 son Une des branches de la croyance musulmane. avion monoplace (par référence à Cheremetievo I Dans l’ex-U.R.S.S., c’est en Azerbaïdjan que le et Cheremetievo 2, qui sont deux des aéroports chiisme est le plus actif, la plupart des autres de Moscou). régions musulmanes étant d’obédience sunnite. Les musulmans des régions montagneuses du chestidessiatnikis n. m. Tadjikistan sont également chiites et pratiquent soixantards* l’ismaélisme*. chestiorka n. f. chiite n. m. west\rka n. f. wiit n. m. La petite pègre russe; les membres (les chestior- Adepte du chiisme, une des branches de la kis) sont en quelque sorte les frères mineurs, par croyance musulmane (le nom féminin, wiitka, rapport aux pakhanes*, qui sont les grands de la est rarement utilisé puisque, selon la religion mafia. Pour expliquer ce surnom, sachons que la musulmane, une femme ne choisit pas sa religion). chestiorka désigne les cartes de moindre valeur, Les Azéris de même qu’une partie des Tadjiks dans les jeux de cartes. des montagnes (Ismaélites*) sont chiites. Les autres musulmans des républiques d’Asie centrale et du chetchamanda n. f. Caucase du Nord sont majoritairement sunnites*. wehamanda n. f. Au total, les chiites comptent pour à peu près Soupe géorgienne à base de lait sûr, de fruits, de 10 % de la population musulmane de l’ex- noix et d’œufs. U.R.S.S. cheval de Prjevalski n. m. chiliarque n. m. lowad; Pr'eval;skogo n. m. tysqckij n. m. Race chevaline fort ancienne que l’on croit origi- Adjoint militaire du possadnik*, à la tête d’une naire de Mongolie et dont il reste, en Asie centrale, troupe d’un millier d’hommes. quelques survivants en captivité. À l’état sauvage, la race est éteinte. C’était un animal trapu, très chimiste n. m. résistant et que l’on croit avoir été le véhicule des ximik n. m. hordes de nomades qui ont sillonné l’Eurasie. Outre le sens habituel, désigne, dans le nord de Son nom lui vient du grand voyageur Alexandre la Russie et en Sibérie, un forçat à qui l’on per- Prjevalski qui a parcouru l’Asie centrale, le désert mettait, en récompense de son bon comporte- de Gobi et le Tibet et dont certains ont prétendu ment, de vivre en dehors du camp de concentra- qu’il était le père naturel de Staline; mais cette tion, tout en étant confiné à un village ou à une thèse n’est pas prise au sérieux. région déterminée. C’était en somme un exilé, tout en étant un zek*. Cette expression s’explique chevalier n. m. sans doute par le fait qu’au début ces exilés se rycar; n. m. voyaient attribuer des tâches dangereuses dans Membre de l’une ou l’autre des différentes che- les industries chimiques. Les chimistes ont été valeries qui existèrent dans les régions baltes. nombreux dans le nord de la Russie, particuliè- Provient de l’allemand, ritter, qui a servi de réfé- rement dans la république des Komis. rence pour plusieurs mots russes. En estonien,

49 C chirdak n. m. Choix démocratique n. m. wirdak n. m. Demokratiheskij vybor n. m. Tapis de feutre, à motifs de mosaïque en appli- Journal hebdomadaire des démocrates unis* qués, que tissent les Kirghiz. (comme le sous-titre du journal le proclame), de tendance libérale, publié depuis 1995. La quasi- chirpotreb n. m. totalité de son tirage, qui était en 1999 d’environ wirpotreb n. m. 35 000, se trouve dans les kiosques à journaux du Dans le jargon des économistes soviétiques, néo- métro de Moscou. Dans le langage populaire, on logisme créé dans les années 1930 pour désigner l’appelle le Demvybor (Demvybor). N’existe plus. les marchandises destinées à une consommation de masse (sigle de: tovary wirokogo potre- Choix démocratique de Russie n. m. bleniq). Ce terme, à l’origine plutôt technique, Demokratiheskij vybor Rossii n. m. est devenu péjoratif en se référant à des produits Parti politique formé de divers groupements de culturels accessibles au plus grand nombre, donc tendance libérale, fondé par Yegor Gaïdar en à rabais, comme à une certaine musique populaire 1993, comme successeur du Choix de la Russie*; et même aux femmes de petite vertu. il s’est également présenté sous le nom des Démocrates unis. Alors qu’il avait été le parti le plus chizo n. m. populaire lors du scrutin de 1993, il n’a même pas wizo n. m. obtenu, lors des élections à la douma*, en Dans les camps de concentration du goulag sovié- décembre 1995, les 5% des voix permettant d’y tique, secteur où l’on confinait les prisonniers obtenir des sièges. Ce groupe a rejoint la coalition pour mauvaise conduite; littéralement: isoloir de connue comme l’Union des forces de droite*. punition (wtrafnoj izolqtor). chor n. m. chkvarkis n. m. pl. Terme géomorphologique : sor*. wkvarki n. f. pl. Pâté russe ou ukrainien de fabrication domestique, Chors n. m. pl. qui ressemble à la graisse de rôti québécoise ou aux worcy n. m. pl. rillettes françaises. Peuple d’origine turque habitant l’Altaï, dans le sud- est de la Sibérie. En 1989, on estimait à 16 000 le chliakhta n. f. nombre de Chors en Russie, dont 57% parlaient wlqxta n. f. encore leur langue, désignée par le même nom. Terme utilisé au début du XVIIIe siècle pour désigner la noblesse d’origine polonaise. Égale- chorva n. m. ment utilisé en Ukraine et en Biélorussie. worva n. f. Soupe arménienne. En fait, il s’agit d’un terme chlioukha n. f. générique qui veut dire tout simplement soupe et wl[xa n. f. qui prend diverses formes et différentes signifi- Terme grossier pour désigner une prostituée (voir : cations selon les régions: tchorba, chourpa et surpa putana* et prostitutka*) que doivent éviter les chez les peuples turcs* (2) musulmans, chourbé* gens bien éduqués, bien qu’un peu moins chez les Tchouvaches*. condamnable que les mots du mate*. choubat n. m. choc n. m. wubat n. m. brigade choc*, travailleur de choc* Lait de chamelle fermenté que boivent les popu- lations d’Asie centrale. La tradition est d’en offrir Choix de la Russie n. m. un bol à tout nouveau visiteur. On le considère Vybor Rossii n. m. comme un super-koumys*. Parti politique russe, d’étiquette libérale, issu du parti Russie démocratique*, puis élargi. Sous la choupchoua n. m. conduite de Yegor Gaïdar, il a obtenu, aux élec- wupwua n. f. tions de décembre 1993, 15,4 % des suffrages, Cérémonie rituelle que les nobles tcherkesses* mais seulement 3,9 % en décembre 1995. Le organisaient périodiquement pour prouver leur parti presque homonyme Choix démocratique de force et leur habileté dans divers jeux d’adresse; ils Russie* en a pris le relais en 1994. s’y rendaient le visage masqué.

50 C chouralé n. m. démocrates, il constituait une bonne source d’in- wurale n. m. formation, fournissant des renseignements qui Esprit de la forêt dans la mythologie des Tatars*; échappaient, volontairement ou non, à la majo- c’est l’équivalent des lechiis* russes. Les arts, en rité des autres médias. Il tirait originellement à Russie, évoquent souvent les dieux et les esprits 60 000 exemplaires, puis a baissé à 20 000 et, à ethniques; un ballet d’un compositeur tatar s’in- partir du printemps 1995, il a dû suspendre sa titule justement Chouralé. publication à maintes reprises, faute de finance- ment. Cependant, une aide lui est venue de chourbé n. m. diverses organisations internationales, dont wurbe n. m. Amnistie internationale. Jusqu’en 1994, il parais- Chez les Tchouvaches*, soupe faite d’orge et d’abats sait aussi en version anglaise, mais il n’est publié de chèvre, d’agneau ou de porc. La tradition veut qu’en russe depuis sa réapparition. En 1999- que l’on offre le chourbé aux amis et aux voisins 2000, il tirait à 15 000 exemplaires. le jour même où l’on fait boucherie. chroniques n. f. pl. chourpa n. m. povest; vremennyx let n. f. wurpa n. f. Série d’écrits compilés par les moines de l’Église Terme générique pour désigner les soupes orien- russe peu après l’an mil. Le nom consacré en est tales, dont les recettes varient considérablement Chronique des temps passés. Les chroniques consti- de région à région. tuent les premiers témoignages écrits de l’histoire de Russie. Elles prennent souvent le nom du lieu chpana n. f. d’origine de leur compilateur: chronique lauren- wpana n. f. tine (du monastère Saint-Laurent), chronique Nom collectif pour désigner les voyous; c’est l’en- hypatienne*. Cette dernière est attribuée à un semble des chantrapas*. L’expression chpana poli- moine du monastère Saint-Hypace qui aurait tique est devenue célèbre en 1991 pour désigner rédigé, au début du XVe siècle, une copie de la pre- les guékatchépistes*. mière des Chroniques de la Rus* kievienne. L’auteur de la première chronique était le moine christ n. m. Nestor, à la fin du Xe siècle; les chroniques sub- petit christ* séquentes ont repris et augmenté son texte.

Chronique n. f. Chtchiokino Xronika n. f. méthode de Chtchiokino* Le samizdat* a connu plusieurs publications clan- destines qui ont paru sous ce nom. Celle qui a sub- chtchi n. m. sisté jusqu’au début des années 1990 avait ]i n. pl. conservé la forme samizdat, c’est-à-dire une publi- Soupe aux choux, fort populaire en Russie, à base cation dactylographiée et multicopiée, irrégulière, de bouillon de viande ou de poulet auquel on produite semi-clandestinement par l’Association ajoute légumes, épices et choucroute. des électeurs de Moscou, le prototype du mou- vement Russie démocratique*. Plusieurs journa- chtouka n. m. listes à l’emploi d’autres journaux y ont contribué wtuka n. f. en y prolongeant leurs réflexions progressistes. Littéralement, une pièce. Dans le langage popu- Son tirage a atteint quelques dizaines de milliers laire, jusqu’au début des années 1990, désignait d’exemplaires. un montant de 1 000 roubles. Ce surnom a dis- paru après les dévaluations successives du rouble. Chronique Express n. f. ?kspress-xronika n. f. chypse n. m. D’abord publié irrégulièrement depuis 1987, wips n. m. maintenant hebdomadaire, ce journal se spécia- Mets kabarde* fait de gras de poulet, de dinde ou lise dans les questions relatives aux droits de la per- de mouton mélangé avec de l’ail en une masse sonne. Très critique à l’endroit du régime de Boris épaisse. Le chypse se mange avec la pasta*, qui Eltsine et des régimes néo-communistes des répu- constitue une des bases de l’alimentation des bliques ex-soviétiques mais inféodé à aucun parti Kabardes*. politique, quoique naturellement proche des

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Cimmériens n. m. pl. citoyen d’honneur n. m. kimmerijcy n. m. pl. pohetnyj gra'danin n. m. Tribu agro-pastorale qui, au cours des VIIe et Titre conféré par l’autorité tsariste à des per- VIIe siècles avant notre ère, occupa l’Ukraine du sonnes privilégiées qui formaient un ordre citadin Sud, d’où elle fut chassée par les Scythes*. Les créé en 1831. Cimmériens étaient connus comme destructeurs et pillards. Homère en fait mention dans son citron Odyssée. Un peuple de la mythologie grecque, limon* associé aux enfers, portait le même nom. civique cinq cents jours n. m. pl. union civique* pqt;sot dnej n. m. pl. Nom donné à un plan de réformes économiques classe radicales proposé à l’été 1990 par les économistes lutte des classes* russes Yavlinski et Chataline, d’abord accepté puis refusé par Gorbatchev (ce qui finalement lui clergé blanc n. m. coûta son poste de président), mais qui gagna beloe duxovenstvo n. n. l’appui de Boris Eltsine, impuissant lui aussi à le L’ensemble des prêtres de l’Église orthodoxe russe, réaliser. Également appelé plan Chataline*. les popes, qui ne font pas le vœu de célibat, par opposition au clergé noir*, constitué de moines cinq mers, système des n. m. célibataires. set; kanalov pqti morej n. f. Système de canaux qui permet l’intégration des clergé noir n. m. voies fluviales européennes de la Russie, en per- h\rnoe duxovenstvo n. n. mettant à des navires de 3 000 tonnes et de L’ensemble des monaques* de l’Église russe, moines 3,5 m de tirant d’eau de passer de l’une à l’autre ayant prononcé des vœux perpétuels, par oppo- des mers Blanche, Baltique, Caspienne, Noire et sition au clergé blanc*. d’Azov. coalition n. f. cinquante-huit (58) n. m. gouvernement de coalition* pqt;desqt vosem; (58) n. m. Un 58 est un zek* condamné en vertu de l’article cocktail Molotov n. m. 58 du code pénal, qui énumère les actions consi- butylka s za'igatel;noj smes;[ n. f. dérées comme portant atteinte à la sécurité de Bombe artisanale dont l’origine du nom fait l’ob- l’État : espionnage, terrorisme, sabotage dans le jet de deux explications bien différentes. L’une l’at- travail, non-dénonciation de crimes ou de menées tribue aux Finlandais qui, durant la Seconde antiétatiques, activités de subversion, etc. Guerre mondiale, utilisèrent cette arme pour se défendre contre l’armée russe et lui donnèrent le Circassiens n. m. pl. nom de la personne qu’ils détestaient le plus. Les herkesy n. m. pl. Russes disent plutôt que ce moyen de défense a Forme francisée de Tcherkesses*, maintenant été inventé par des partisans russes pour résister tombée en désuétude. aux nazis et que les références qu’y fit le ministre russe des Affaires étrangères Molotov contribuè- Citadelle n. f. rent, en Occident, à lui attribuer son nom. Les opération Citadelle* Russes n’utilisent cette expression que pour citer les étrangers. cité des savants n. f. akademgorodok* Cocom n. m. Organisme dont le nom pourrait évoquer quelque citoyen n. m. comité du pouvoir communiste, mais rien de tel; grajdanine* il s’agit au contraire d’un organisme international, basé à Paris, qui fut créé en 1940 pour soumettre à un contrôle strict toute exportation par des pays membres de l’Alliance atlantique vers l’U.R.S.S. de produits industriels susceptibles

52 C d’aider son développement technologique et Les collectifs de travailleurs ont constitué les cel- militaire. lules de base de la société soviétique chargées de diverses fonctions économiques, politiques et coexistence pacifique n. f. sociales, sous la gouverne de l’organisation du mirnoe sosu]estvovanie n. n. Parti communiste*. État d’équilibre recherché entre l’U.R.S.S. et les puissances occidentales, déjà évoqué par Lénine collectif adj. (2) et dont le principe a été formellement adopté au kollektivnyj adj. XXe Congrès du Parti communiste de l’Union Caractérise toute réalité résultant du mouvement soviétique*, en février 1956. On sait que, pendant de collectivisation, qu’il s’agisse d’une institution, ce temps, les Soviétiques développaient le plus gros d’un organisme ou d’un type d’organisation du complexe militaro-industriel du monde. travail. On parle ainsi d’habitat collectif, de ferme collective (kolkhoze*), etc. De façon générale, on coiffeurs n. m. pl. utilise ce terme pour désigner tout groupement se parikmaxery n. m. pl. donnant une tâche commune. Surnom donné à ceux qui, durant la famine des années 1931 à 1934, allaient aux champs pour collectivisation n. f. couper les céréales avant leur maturation. kollektivizaciq n. f. Mouvement, entrepris par le gouvernement com- coin rouge n. m. muniste soviétique dès ses débuts, qui visait à krasnyj ugol n. m. faire disparaître les petites exploitations paysannes L’angle de la pièce principale de l’isba* où se trou- individuelles pour les remplacer par de grandes vent les icônes et la table familiale. À l’origine, l’ex- coopératives de production agricole. C’est surtout pression russe signifiait le beau coin. Dans les le premier plan quinquennal (1929-1933) qui années 1991-1995, on a ironiquement désigné imposa cette politique; elle souleva de vives réac- ainsi un coin de trottoir devant le musée Lénine tions dans la paysannerie, réactions que le pouvoir à Moscou (qui est fait de brique rouge), où se ras- soviétique réprima brutalement. Un des résultats semblaient les nostalgiques du communisme, de cette réforme fut une grande famine, somme chauvinistes, antisémites, fascistes et autres intran- toute artificiellement organisée, qui coûta la vie sigeants. C’est le Hyde Park des rouges-bruns*. Un à environ 10 millions de personnes en Russie, en kiosque de dépanneur, où se vendent des journaux Ukraine et au Kazakhstan. La collectivisation s’est de toutes tendances, porte l’enseigne Le Coin aussi soldée par la déportation des koulaks*. rouge. Sous le régime communiste, le petit coin rouge (krasnyj ugolok) désignait, dans les collège n. m. (1) locaux des entreprises d’État, une pièce qui était kollegiq n. f. consacrée aux activités de propagande du Parti*; Terme employé en Russie depuis Pierre le Grand on y trouvait des œuvres de Lénine, des slogans, jusqu’en 1802 pour désigner les ministères ou des pancartes, des revues et des journaux con- les départements, en remplacement des prikaz*. formes à la ligne du Parti. Dans les locaux de Après cette date, de véritables ministères centra- l’armée, on l’appelait la chambre de Lénine*. lisés à l’occidentale furent créés.

Colches n. m. pl. collège n. m. (2) kolxi n. m. pl. kolled' n. m. Appellation autrefois appliquée aux habitants de Preuve d’occidentalisation, on a utilisé après 1991 la Géorgie occidentale (Mingrélie), par opposition ce terme (prononcé à l’américaine) pour désigner aux Ibères*, les habitants de la Géorgie orientale. les nouveaux centres d’éducation, souvent D’un point de vue linguistique, les Colches ont privés; plusieurs d’entre eux ont une vocation de aussi été classifiés comme Mégrélo-Svanes et éga- formation professionnelle. lement désignés par les noms de Lazes* et de Tchanes*. collectif n. m. (1) kollektiv n. m. En termes généraux, groupe de personnes liées par une activité, un travail ou des objectifs communs.

53 C colonels noirs n. m. pl. combinat n. m. h\rnye polkovniki n. m. pl. kombinat n. m. Expression utilisée pour désigner un groupe de Le combinat soviétique se distingue de ce que l’on chefs militaires qui, sous Gorbatchev, sont inter- entend par combinat en Occident. En U.R.S.S., venus dans les républiques baltes dans les mois qui un combinat est un grand complexe industriel ont précédé leur déclaration d’indépendance; regroupant des entreprises complémentaires sou- c’était une allusion aux colonels noirs grecs. vent séparées par de grandes distances. Le premier grand combinat à être construit a été celui colonie de travail correctif n. f. d’Oural-Kouznetsk dont les deux pôles, distants ispravitel;naq trudovaq koloniq de 1500 kilomètres, étaient situés sur les gisements (ITK) n. f. de fer de l’Oural et de houille du Kouzbass. Terme souvent employé pour désigner les camps carcéraux, depuis la réforme de Khrouchtchev de combinat agro-industriel n. m. 1961; le plus souvent, on utilisait le sigle I.T.K. agroprom* (ITK). On distinguait quatre catégories, selon la sévérité du régime: ordinaire, intensifié, sévère et Comecon n. m. spécial. Dans le langage populaire, on parle tout Conseil d’assistance économique mutuelle* simplement de colonie. L’expression colonie de tra- vail collectif a été utilisée pour désigner un camp Cominform de travail, après que l’importance de l’archipel du Kominform* goulag* fut connue de tous et qu’il fut bienséant de remplacer le mot camp, chargé de bien des sou- Comintern venirs douloureux. Komintern* colons n. m. pl. Comité central n. m. poselency n. m. pl. Central;nyj komitet n. m. Ainsi nommait-on, en Russie tsariste, les immi- Expression abrégée de Comité central du Parti grants pourvus d’un statut privilégié qui les dis- communiste de l’Union soviétique (central;nyj tinguait, à plusieurs égards, de la population indi- komitet kom- munistiheskij partii gène. Par ailleurs, les colons spéciaux étaient, sous Sovetskogo So[za), dont le sigle C.C.P.C.U.S. le régime soviétique, les personnes assignées à (CK KPSS) était largement utilisé; c’était l’or- résidence dans diverses régions lointaines de la ganisme de direction suprême du Parti*. On dési- Russie, dans des zones de peuplement spécial*, à la gnait le plus souvent ce comité par son sigle court, suite des déportations individuelles ou massives tséka (CK). ordonnées par Staline, surtout durant les périodes de la dékoulakisation* au début des années 1930, Comité de contrôle populaire n. m. de la grande terreur* en 1937 et de la Seconde Komitet narodnogo kontrolq n. m. Guerre mondiale, en 1943-1944. De telles pra- Groupe de personnes chargées de surveiller les tiques avaient aussi existé sous le régime tsariste, entreprises, leur administration, leurs pratiques. et de nombreux condamnés politiques ont été Sous Brejnev, ces comités se sont multipliés jus- déportés, entre autres, en Sibérie et dans les gou- qu’a environ 250 000 dans l’ensemble de l’Union vernements* de Vologda et d’Arkhangelsk. soviétique. C’était en fait une renaissance des drougines*. colons spéciaux n. m. pl. specposelency n. m. pl. Comité de la sécurité d’État n. m. Citoyens qui, sous le régime soviétique, ont été Komitet gosudarstvennoj assignés à résidence dans des régions éloignées de bezopasnosti n. m. leur lieu d’origine et condamnés à des travaux peu C’est le trop fameux K.G.B.* (prononcer kaguébé), ou pas rémunérés. Ils étaient souvent exilés avec la police politique de l’Union soviétique, qui a leur famille. Des millions de personnes ont été pris ce nom en 1954, après en avoir porté bien affectées par cette pratique. On a aussi utilisé d’autres: la Tcheka*, la G.P.U.*, le N.K.V.D.*, le l’expression déplacés spéciaux*. N.K.G.B.*, le M.G.B.* En 1991, après le putsch*, cet organisme a été scindé en deux : d’une part, le ministère de la Sécurité, pour l’intérieur, et le Service d’intelligence extérieure*, pour l’étranger.

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Comité des mères de soldats n. m. pistes* (d’après le sigle russe gkhp, prononcé gué- Komitet soldatskix materej n. m. katchépé; en français, G.K.Tch.P.). Regroupement créé en 1990 pour faire pression sur le gouvernement russe afin d’abolir la conscrip- comité d’usine n. m. tion et de réformer l’armée en la professionnali- fabrihno-zavodskij komitet n. m. sant. Ce comité est redevenu très actif à l’occasion Lors de la révolution de 1917, regroupement de la guerre de Tchétchénie. d’activistes dévoués à la cause révolutionnaire et qui se consacraient à la mobiblisation des ouvriers comité d’État n. m. dans les manufactures. gosudarstvennyj komitet n. m. Le comité d’État, dans le jargon administratif du Comité exécutif central n. m. système soviétique, équivaut à un organisme dirigé Central;nyj ispolnitel;nyj par un ministre d’État, c’est-à-dire par un ministre komitet (CIK) n. m. sans ministère. C’était donc, en principe, moins Un des deux organes supérieurs de l’État sovié- qu’un ministère; mais, quand on pense au tique créés par la constitution de 1924, l’autre K.G.B.*, on en est moins sûr. En fait, la différence étant le Congrès des soviets de l’Union*, qui lui délé- entre ces termes est infime. guait une partie de ses pouvoirs.

Comité d’État pour la défense n. m. comité militaro-industriel n. m. Gosudarstvennyj komitet po oborone voenno-promywlennyj komitet n. m. (GKO) n. m. Le gouvernement tsariste, en 1915, fonda des Organisme créé par Staline en 1940 pour contrô- comités dits militaro-industriels pour mobiliser la ler de façon absolue les organismes du Parti*, de force ouvrière à l’effort de guerre. Devenus le l’État et de l’armée. Staline le présidait lui-même, point central pour l’opposition libérale au assisté par Béria, Malenkov, Molotov et moment de la Révolution, ils se rangèrent du Vorochilov. Il fut dissous en 1945. Voilà un côté du patronat contre les comités d’usine*. exemple d’un véritable comité ad hoc, contraire- ment aux autres comités qui sont des ministères commandant rural n. m. ou des pseudo-ministères. On employait souvent zemskij nahal;nik n. m. le sigle G.K.O., calqué sur le russe. À la fin du XIXe siècle, fonctionnaire issu de la petite noblesse et nommé par le gouverneur pour Comité d’État pour les relations écono- surveiller l’administration des mirs*, des villages miques extérieures (C.E.R.E.) n. m. et des cantons. Gosudarstvennyj komitet po vnewnim /konomiheskim svqzqm (GK?S) n. m. Commerçant n. m. Organisme central, rattaché au Conseil des Kommersant= n. m. ministres* de l’U.R.S.S., qui avait pour mission de Journal de la nouvelle bourgeoisie russe, fondé en développer des liens économiques entre l’Union 1990, prooccidental, riche en information (que soviétique et les pays en voie de développement. l’on dit parfois douteuse), proréformiste. A De nombreuses V/O* (Centrales soviétiques d’abord paru comme hebdomadaire avec un tirage d’import-export) relevaient de cet organisme cen- d’un demi-million d’exemplaires puis, depuis tral. Aujourd’hui, les organismes de ce type ont 1992, comme quotidien sous le nom de été relayés par les ministères du Commerce exté- Kommersant= Daily (sic). Le tirage était, en rieur, au niveau des républiques. 1999, de 120 000 exemplaires.

Comité d’État pour l’état d’urgence n. m. commercial adj. Gosudarstvennyj komitet po hrezvy- kommerheskij adj. hajnomu polo'eni[ (G.K.H.P.) n. m. Adjectif qui a eu, durant les quelques années du Nom que se donna la junte qui, lors des célèbres passage du système soviétique à un régime d’éco- journées des 19, 20 et 21 août 1991, surnommées nomie libérale, un sens plus restreint qu’en les trois glorieuses*, tenta de renverser le gouver- Occident, en s’appliquant au domaine privé, par nement de Mikhaïl Gorbatchev pour mettre fin opposition au commerce d’État. Voir aussi: maga- aux réformes qu’il avait entreprises. Ceux qui ont sin commercial*. soutenu ce comité étaient appelés les guékatché-

55 C commissaire du peuple n. m. commission narodnyj komissar n. m. magasin à commission* Ministre, dans la terminologie soviétique d’avant 1946, date à laquelle le Conseil des commissaires du Commission supérieure peuple* a pris le nom de Conseil des ministres*. On d’attestation n. f. utilisait l’abréviation narkom. Vyswaq attestacionnaq komissiq n. f. Organisme de l’État soviétique qui attribuait les commissaire militaire n. m. grades et les titres scientifiques aux professeurs et voennyj komissar n. m. aux chercheurs du système d’enseignement supé- Membre du Parti* affecté dès après la Révolution rieur. En russe, le sigle est V.A.K. (VAK), pro- aux unités de l’armée rouge* pour y vérifier la noncé comme tel. fidélité au nouveau régime des officiers qui étaient auparavant au service du tsar. communalka n. m. kommounalka* commissariat de guerre n. m. Voennyj komissariat n. m. communautaire, appartement Organisme créé en 1918, chargé, au niveau des kommounalka* communautés locales et des régions, de recruter le personnel et d’obtenir l’équipement nécessaire Communauté d’États indépendants aux besoins de l’armée. L’abréviation en était (C.E.I.) n. f. voïenkomat (voenkomat). Sodru'estvo nezavisimyx gosudarstv (SNG) n. n. commissariat du peuple n. m. Union politique regroupant maintenant douze des narodnyj komissariat n. m. quinze républiques ex-soviétiques, d’abord fondée narkomat n. m. en décembre 1991 à Minsk (où elle a son siège) Dans la terminologie soviétique, appellation des par les chefs d’État de la Russie, de l’Ukraine et ministères jusqu’en 1946. L’abréviation narko- de la Biélorussie, qui invitèrent les autres répu- mat était largement utilisée. bliques ex-soviétiques à s’y joindre. À l’exception des républiques baltes et de la Géorgie, l’adhésion Commissariat du peuple aux affaires eut lieu quelques jours plus tard, lors de la réunion intérieures n. m. d’Alma Ata. Maintenant que, depuis octobre Narodnyj komissariat vnutrennix 1993, la Géorgie est devenue membre, la C.E.I. del (NKVD) n. m. comprend douze États participants (soit toutes les Ministère duquel relevait la police politique du républiques ex-soviétiques, sauf les États baltes). régime soviétique; selon les époques, cet organisme En 1999, cette communauté d’États était encore a pris plusieurs noms : Guépéou*, Oguépéou*, plus formelle que fonctionnelle. M.G.B.*, K.G.B.* On désigne le plus souvent ce ministère par son sigle N.K.V.D., en le confondant commune n. f. d’ailleurs avec celui de la police qui en relevait. kommuna n. f. Premier terme utilisé après la Révolution pour Commissariat du peuple pour la sécurité désigner une ferme collective, par la suite appe- d’État n. m. lée artel* au début des années 1930, pour enfin Narodnyj komissariat gosudarstven- devenir un kolkhoze*. Le terme commune est uti- noj bezopasnosti (NKGB) n. m. lisé de manière générique pour désigner ces dif- Organisme de la sécurité de l’État qui a pris une férentes formes d’exploitations agricoles collec- série de noms différents selon les périodes, mais qui tives, à la différence cependant des sovkhozes*, finalement avait, sous des dénominations diffé- qui étaient des fermes d’État. rentes, toujours la même fonction, celle de l’es- pionnage intérieur: Tcheka*, Guépéou*, N.K.V.D.*, devenu le M.V.D.*, qui a donné naissance au N.K.G.B.* (Commissariat du peuple pour la sécu- rité d’État), devenu par la suite le M.G.B.*, puis le K.G.B.*; celui-ci ayant existé jusqu’en 1991.

56 C communiser v. Communistes / Russie ouvrière / skommunizdit; v. pour l’Union soviétique Dans le langage populaire, euphémisme sarcas- Kommunisty / Trudovaq Rossiq / za tique pour désigner le vol assez systématique des Sovetskij So[z produits d’une manufacture par ses employés. Nom d’un parti politique qui, sous la direction de Viktor Anpilov, a récolté 4,5% des suffrages lors communisme n. m. des élections législatives de décembre 1995. kommunizm n. m. Doctrine, opposée à la propriété privée, visant à compétition socialiste n. f. mettre en commun et au service du peuple tous socialistiheskoe sorevnovanie n. n. les moyens de production et les biens de consom- Campagne lancée par le cinquième plan quin- mation. Cette vue utopique des choses devait quennal* pour stimuler la production agricole et être appliquée intégralement aux domaines poli- industrielle du pays. Pour ce faire, on a eu recours tique, économique et social. Dans la réalité, cette à la notion d’émulation socialiste*, aux brigades de doctrine a engendré un régime totalitaire dont les choc*, au mouvement stakhanoviste*, à l’usage des excès ont, après trois quarts de siècle d’application tableaux d’honneur*, etc. (1917-1990), entraîné la chute du régime sovié- tique et le démembrement de l’Union soviétique. complexe agro-industriel n. m. En réalité, ce dénouement n’a pas été le produit sel;skoxozqjstvenno-promywlennyj de l’anticommunisme, mais plutôt du manque kompleks n. n. d’application, dans la réalité, des objectifs prônés Union régionale de kolkhozes*, de sovkhozes*, par les révolutionnaires bolcheviques. d’usines les équipant de même que de celles trans- formant leurs produits, ayant pour mission d’en communisme de guerre n. m. assurer la gestion en regroupant des prérogatives voennyj kommunizm n. m. décisionnelles, tout particulièrement financières, Ainsi a-t-on appelé les premiers temps du régime autrefois réparties entre plusieurs administrations communiste en Russie (de 1918 au début des d’entreprises agricoles et industrielles. Ce type années 1920); le pays était sorti affaibli de la de complexe, créé au début des années 1980, Première Guerre mondiale, et l’imposition d’un n’est pas parvenu à rationaliser la production nouveau système socio-économique rencontra de agricole, qui a continué à souffrir des excès para- sérieuses oppositions que Lénine décida d’abord lysants de la lourdeur administrative. de vaincre brutalement. Il dut bientôt faire marche arrière; ce fut alors le temps de la N.E.P.* complexe militaro-industriel n. f. voenno-promywlennyj kompleks n. n. communiste n. m. Les incontestables succès du développement kommunist n. m. industriel de l’Union soviétique ont été, au cours Personne convaincue des idéaux communistes. des années, de plus en plus liés à la constitution Membre du Parti communiste de l’Union sovié- d’un arsenal militaire très puissant, de sorte que tique* (P.C.U.S.) ou, après 1991, de ses partis la structure industrielle du pays était devenue héritiers. fonction de la politique militariste du gouverne- ment soviétique. La chute du régime soviétique, communiste adj. la désintégration de l’Union et la détérioration de Voir sous les substantifs : anarcho-communistes*, la situation économique qui s’ensuivit ont débou- les différents partis communistes*, édification com- ché sur la nécessité de convertir ce complexe muniste*, samedi communiste*, Internationale com- militaro-industriel en une structure industrielle muniste*. plus équilibrée. Toutefois, cela présente des risques importants, dont une désindustrialisation de plu- Communistes pour la démocratie n. m. pl. sieurs régions et une fragilisation des intérêts stra- Kommunisty za demokrati[ n. m. pl. tégiques du pays. On utilise parfois les lettres Parti politique fondé par le vice-président V.P.K. (l’équivalent français, lettre pour lettre, du Alexandre Routskoï, en mai 1991, à la suite d’un sigle russe). schisme avec le noyau dur du Parti communiste* (P.C.U.S.*). Après le putsch*, il a pris le nom de Parti populaire de la Russie libre*. Depuis, il a disparu.

57 C complexe territorial de production n. m. conférence de Yalta n. f. territorial;no-proizvodstvennyj Qltinskaq konferenciq n. f. kompleks n. m. Conférence qu’ont tenue à Yalta, en Crimée, Groupe d’entreprises de divers secteurs indus- Staline, Churchill et Roosevelt, en février 1945, triels situées dans une même région, s’alimen- afin de coordonner l’action des forces occidentales tant aux mêmes sources de matières premières et pour vaincre l’Allemagne et établir des zones d’in- partageant les mêmes technologies. Les C.T.P. fluence en Europe, après la guerre. On a attribué (en russe : TPK) furent le résultat d’un pro- à cette rencontre le déchirement de l’Europe en gramme d’action régionale visant à coordonner les deux camps; en fait, il serait plutôt dû à la rup- investissements dans des territoires délimités à ture par l’U.R.S.S. des accords qui y avaient été cette fin. C’est surtout au cours des années 1970 convenus. que le gosplan* a commencé à élaborer ses pro- grammes dans le contexte des C.T.P. Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (C.S.C.E.) complot des blouses blanches n. m. Sove]anie po bezopasnosti i ubijcy v belyx xalatax n. m. pl. sotrudnihestvu v Evrope (SBSE) Présumé complot d’une dizaine de médecins juifs Conférence tenue à Helsinki en novembre 1972, accusés de sionisme et de tentative d’assassinat au cours de laquelle les États participants s’enga- contre des dirigeants du Parti communiste*. Bien gèrent à respecter les droits de la personne et à per- que condamnés à mort, les accusés eurent la vie mettre la libre circulation des idées et des indivi- sauve grâce au décès de Staline, le 5 mars 1953. Le dus. L’acte final, signé en 1975 et ratifié par les 35 responsable de ce faux complot, un général du États participants (tous les États européens sauf K.G.B.*, fut quant à lui exécuté en 1954. En russe, l’Albanie, de même que les États-Unis et le on parlait, dans les journaux officiels, des assassins Canada), reconnaissait l’ordre territorial et poli- en blouse blanche, expression ironique qui sous- tique est-européen. entend que personne ne croit qu’ils étaient cou- pables de quoi que ce soit, sauf de délit d’opinion. confrérie Cyrille et Méthode n. f. bratstvo Kirilla i Mefodiq n. n. Concile local n. m. Société secrète ukrainienne, fondée en 1846, qui Pomestnyj sobor n. m. préconisait l’instauration d’un régime de type Concile, tenu en 1917-1918 et limité à l’Église fédéral dans la Russie impériale. orthodoxe russe, qui rétablit le patriarcat*. congrès n. m. Concordski n. m. s=ezd n. m. Surnom donné en Occident au type d’avion pas- Les congrès du Parti communiste de l’Union sovié- sager supersonique russe TU-144, qui était étran- tique* constituent les balises de l’évolution du gement semblable au Concorde franco- système soviétique et de ses politiques, intérieures britannique. À la suite de l’écrasement du proto- comme extérieures. Certains ont marqué des tour- type, ce type d’appareil est resté mort-né. nants importants dans l’histoire du régime. Ainsi, c’est au XXe Congrès que fut adopté le principe confédérés n. m. pl. de la coexistence pacifique comme ligne générale konfederaty n. m. pl. de la politique extérieure de l’U.R.S.S. et que fut Ainsi a-t-on appelé les Polonais déportés en entreprise la déstalinisation*. Sibérie, après l’échec, dans les années 1860, de leur insurrection. Celle-ci cherchait la libération natio- Congrès des communautés russes n. m. nale de leur pays, dont la plus grande partie était Kongress russkix ob]in n. m. alors sous la domination de l’Empire russe. Parti nationaliste fondé en 1994, lié à Alexandre Lebed tant aux élections législatives de décembre Conférence de la dernière chance n. f. 1995, où il a obtenu 4,3 % des voix, qu’aux élec- Konferenciq poslednego wansa n. f. tions présidentielles de 1996. Comme son nom Surnom donné à la conférence des ministres des l’indique, un des éléments de son programme affaires étrangères tenue à Londres en novembre était le soutien aux communautés russes hors de 1947 et qui aboutit à la scission de l’Europe en la Russie. Le parti a vite rompu ses liens avec le deux blocs, inaugurant ce que l’on a appelé la général Lebed. guerre froide*.

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Congrès des soviets de l’Union n. m. Conseil d’assistance économique s=ezd Sovetov So[za n. m. mutuelle (C.A.E.M.) n. m. Un des deux organes fédéraux du pouvoir suprême Sovet /konomiheskoj vzaimopomo]i établi par la constitution soviétique de 1924; les (S?V) n. m. membres étaient élus par un suffrage électoral Organisme créé en 1949 comme contrepartie du indirect. Il déléguait une partie de ses pouvoirs au plan Marshall, auquel les Soviétiques avaient Comité exécutif central, qui constituait l’organe refusé de participer; il visait à favoriser par divers supérieur du pouvoir soviétique. moyens les échanges et la coopération entre les États membres et à en développer l’intégration Congrès des vainqueurs n. m. économique. Le C.A.E.M. regroupait au début S=ezd pobeditelej n. m. l’U.R.S.S., la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Surnom donné au XVIIe Congrès du Parti com- Roumanie et la Tchécoslovaquie. Par la suite, se muniste*, tenu en 1934 après qu’ait été enregis- sont joints l’Albanie, la République Démocratique trée la soi-disant victoire décisive de la collectivi- Allemande, la Mongolie, Cuba et le Vietnam. Le sation; un grand nombre de participants à ce C.A.E.M., aussi appelé Comecon, qui en était le congrès n’en furent pas moins fusillés sur ordre de sigle anglais, fut aboli en juin 1991. Staline, en 1937-1938. Conseil de défense n. m. Congrès pan-Union des députés du Sovet oborony n. m. peuple n. m. Organisme créé au milieu des années 1960 pour s=ezd narodnyx deputatov n. m. assurer le contrôle de l’État et du Parti commu- Assemblée parlementaire dont les membres furent niste* sur l’armée, ses orientations et le fonction- élus au suffrage universel dans les 15 républiques nement du complexe militaro-industriel. Le rôle de l’U.R.S.S. en mars 1989. Elle a fonctionné jus- qu’y jouait le K.G.B.* n’était pas négligeable. qu’en 1991, soit jusqu’à la dissolution de l’Union. Ce fut la première véritable assemblée parlemen- Conseil de la Fédération n. m. taire de l’Union soviétique. Sovet federacii n. m. Une des deux chambres qui composent l’organe Congrès russe des députés législatif suprême dans la Fédération de Russie. Le du peuple n. m. Conseil comprend 178 membres, à savoir deux parlement* par région : le chef de l’administration (le prési- dent dans le cas des républiques) et le chef de l’as- Conseil baltique n. m. semblée législative locale. L’originalité de cette Baltijskij sovet n. m. chambre haute réside en ceci qu’un des deux Organisme de coordination fondé par les trois membres qui représentent chaque sujet de la républiques baltes en 1990, en vue d’en favoriser Fédération le fait à titre de représentant de la progressivement l’intégration économique régio- chambre de représentants régionale, alors que nale, entre autres en créant un marché commun l’autre représente l’organe exécutif régional. balte pour les produits et équipements agricoles. Contrairement à la douma*, qui siège en perma- Il s’agissait d’une résurrection de l’ancienne nence, le Conseil de la Fédération siège en courtes Entente baltique qui avait été formée en 1934 sessions selon les projets de loi. entre les trois pays baltes alors indépendants. Conseil de l’évacuation n. m. Conseil central exécutif panrusse des /vakuacionnyj sovet n. m. soviets n. m. Organisme créé en juin 1941, au moment de Vserossijskij central;nyj ispolni- l’avance de l’armée hitlérienne en territoire sovié- tel;nyj komitet (VCIK) n. m. tique, pour déplacer vers l’est toutes les grandes Organisme central du pouvoir exécutif du gou- entreprises menacées par l’invasion allemande; ce vernement soviétique qui a cessé d’exister au cours mouvement a touché plus de 1 500 entreprises et des années 1930. plus de 11 millions de personnes.

59 C

Conseil des boyards n. f. présidents et des vice-présidents, des ministres Boqrskaq duma n. f. de l’U.R.S.S. et des présidents des comités d’État. Comité consultatif permanent composé de En abrégé, on appelait le Conseil des ministres le boyards* et qui a conseillé le tsar de Russie jusqu’à sovmin. l’époque de Pierre le Grand. Après quoi, on parle du Conseil des proches*. Conseil des proches n. m. Bli'nqq duma n. f. Conseil des commissaires Groupe de boyards* qui, à partir du XVIIe siècle, du peuple n. m. a constitué un groupe-conseil auprès du tsar et Sovet narodnyx kommisarov n. m. auquel celui-ci confiait diverses tâches de Nom du conseil des ministres* en U.R.S.S., durant direction. les trois premières décennies du régime sovié- tique. On emploie le plus souvent le terme Conseil économique principal n. m. sovnarkom*. Glavnyj /konomiheskij komitet (G?K) n. m. Conseil de sécurité n. m. Organisme créé en 1917 pour élaborer les plans Sovet bezopasnosti n. m. quinquennaux* et annuels à partir de l’analyse des Organisme créé par Boris Eltsine; son mandat est besoins, en amont comme en aval de la produc- d’assurer la sécurité nationale. En principe, il tion des entreprises, à savoir des fournisseurs et des s’agit d’un organe consultatif; cependant, on a vu clients. On employait couramment le sigle russe Alexandre Lebed, qui en a été secrétaire durant gek. quelques mois en 1996, prendre des initiatives qui lui ont valu sa destitution. Conseil supérieur de l’économie nationale (C.S.E.N.) n. m. Conseil des États de la mer Baltique n. m. Vyswij sovet narodnogo xozqjstva n. m. Sovet stran baltijskogo morq n. m. Organisme créé en 1917 pour gérer l’ensemble du Organisme créé sur une initiative de l’Allemagne processus économique de l’U.R.S.S. En 1932, le et du Danemark en 1992 pour développer divers Conseil fut scindé en trois commissariats* du mécanismes de coopération relativement à la peuple, respectivement de l’industrie lourde, de Baltique et aux régions qui la bordent. Outre les l’industrie légère et de l’industrie forestière. Le sigle trois républiques baltes et la Russie, y partici- russe pour le C.S.E.N. est V.S.N.Kh. (VSNX). pent : l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Suède, la Norvège et la Pologne. constitution n. f. konstituciq n. f. Conseil des femmes n. m. Loi fondamentale de chacune des républiques "enskij sovet n. m. qui ont formé l’U.R.S.S. Celle-ci a été elle-même "ensovet n. m. régie par des constitutions successives : constitu- Organisme qui, sous le régime soviétique, réunis- tion de la R.S.F.S.R.* de 1918, constitutions de sait des femmes et des groupes de femmes se l’U.R.S.S. de 1924, 1936 et 1977. À la suite du consacrant à l’édification communiste; naturelle- démembrement de l’U.R.S.S., la Russie s’est dotée ment, ce conseil était complètement contrôlé par d’une nouvelle constitution (1993), appuyée lors le Parti communiste*. On a aussi, en français, uti- d’un référendum par 54 % des votants. Par la lisé l’abréviation russe jensoviet. suite, la plupart des républiques ex-soviétiques ont aussi adopté une nouvelle constitution. Conseil des ministres n. m. Sovet ministrov n. m. constructivisme n. m. Nom que prit le Conseil des commissaires du peuple* konstruktivizm n. m. en 1946. C’était, selon la constitution soviétique, Mouvement artistique qui, en Russie, au début des l’organe exécutif et administratif suprême du années 1920, eut une profonde influence sur l’ar- pouvoir d’État en U.R.S.S. Les membres en chitecture urbaine, qualifiée d’architecture uto- étaient nommés par le Soviet suprême* de pique. S’appuyant sur des méthodes objectives de l’U.R.S.S., en séance commune du Soviet de réalisations spatiales, le constructivisme a d’abord l’Union* et du Soviet des nationalités*. Le Conseil réalisé des œuvres en deux dimensions, puis en des ministres se composait : du président du trois dimensions, pour ensuite se déployer dans le Conseil des ministres, des premiers vice- champ de l’architecture. Les inspirateurs en furent

60 C principalement Tatline et El Lissitsky; Le conversion n. f. Corbusier a participé à ce mouvement, qui a pro- konversiq n. f. duit plusieurs édifices à Moscou. En 1924, on créa Terme souvent employé seul pour désigner la un centre littéraire des constructivistes (LCK). vaste entreprise de reconversion du complexe On a même parlé de constructivisme musical militaro-industriel de l’ex-U.R.S.S. Dans les docu- pour désigner un mouvement antiromantique ments spécialisés, on utilise aussi l’expression dont une des figures principales fut le composi- conversion V.P.K., ce dernier sigle étant l’abrévia- teur Alexandre Mossolov. Le dénominateur com- tion de complexe militaro-industriel* (voenno- mun de ces mouvements était le rejet de l’esprit promywlennogo kompleks). individualiste et bourgeois dans l’art et la recherche d’une approche qui se voulait scientifique et méca- Coopération économique niste. Plusieurs constructivistes travaillèrent dans de la mer Noire n. f. le cadre de l’institut de la culture Inkhouk*. Hernomorskoe /konomiheskoe sotrudnihestvo n. n. constructivistes n. m. pl. Organisme créé en 1992 sur l’initiative de la konstruktivisty n. m. pl. Turquie et regroupant, outre la Russie, les trois Outre les participants au mouvement architectu- républiques ex-soviétiques de la Transcaucasie, ral du constructivisme*, se sont appelés construc- de même que la Moldavie et l’Ukraine. On le tivistes quelques poètes des années 1920 qui se désigne souvent par son sigle anglais BSEC (Black séparèrent du groupe futuriste. Dirigé par Ilya Sea Economic Cooperation). Selvinski, ce mouvement accueillit Ehrenbourg pour une brève période. Le groupe fut démantelé coq rouge n. m. vers 1930. krasnyj petux n. m. Expression que les villageois russes utilisaient contingent limité n. m. pour désigner ce fléau fréquent qui ravageait les ogranihennyj kontingent n. m. villages et que les paysans subissaient souvent Euphémisme utilisé par les autorités politiques et avec fatalisme : les incendies. militaires de l’U.R.R.S. pour désigner la 40e armée soviétique envoyée au combat en Afghanistan. coquillage n. m. Les milieux démocratiques et la population en racouchka* général n’ont pas été dupes, sachant fort bien qu’en- viron 100 000 soldats soviétiques ont été impli- corbeau noir n. m. qués dans l’opération. Le sigle officiel du contin- h\rnyj voron n. m. gent était O.K.S.V. (OKSV, Ogranihennyj Le corbeau noir était le véhicule le plus craint de la kontingent sovetskix vojsk). flotte des voitures officielles du régime stalinien : c’était le fourgon cellulaire de la police politique. contre-plan n. m. vstrehnyj plan n. m. cordon n. m. Plan que devaient élaborer les entreprises sovié- kordon n. m. tiques pour rajuster à la hausse les commandes de Réseau de postes militaires construits par le gou- l’État et ainsi avoir accès à des bonis. Ce système, vernement russe depuis le règne de Pierre le Grand instauré en 1971 au nom de l’émulation socialiste* de même qu’au XIXe siècle pour consolider la et qui voulait montrer que les ouvriers étaient plus conquête du Caucase du Nord; la garnison en catholiques que le pape, n’a eu que très peu de avait été confiée aux Cosaques*. Le terme cordon suites et a été abandonné dix ans plus tard. en est venu à désigner chacun de ces postes. contrôle par le rouble n. m. corsaire n. m. kontrol; rubl\m n. m. korsar n. m. Contrôle financier exercé par la Gosbank* (Banque Surnom donné à l’habitant de Kuressaare (nom- centrale soviétique), qui reliait l’octroi de crédits mée Kingisepp, sous le régime soviétique), petite aux entreprises à la rencontre des objectifs du ville située à l’extrémité occidentale de l’île de plan*; la Gosbank se trouvait ainsi à gérer indi- Saaremaa en Estonie et qui était autrefois, dit-on, rectement les entreprises. un nid de corsaires. Le site défensif de ce lieu lui a valu le plus imposant château des républiques

61 C baltes et, plus récemment, l’installation d’une déclenchée par Staline en 1952 et coûta la vie à base soviétique de lancement de missiles, aujour- de nombreuses personnalités d’origine juive. d’hui démantelée. côtelette n. f. Cosaques n. m. pl. kotleta n. f. kazaki n. m. La kotleta russe n’est pas une côtelette, mais toute Il ne faut pas confondre les Cosaques avec les viande hachée en général présentée en boulettes. Kazakhs*, qui désignent un peuple ouralo- On emploie même ce terme pour désigner des altaïque* (turc) d’Asie centrale, même si les deux légumes hachés et compactés en boulettes. termes ont la même origine, soit un mot turc signifiant cavalier, nomade ou personne libre. Les couche n. f. Cosaques étaient précisément des cavaliers, de proslojka n. f. diverses origines ethniques, qui gardaient les fron- Dans le vocabulaire marxiste-léniniste, on tières méridionales de l’État russe. Organisés dès employait ce mot dans le sens de classe sociale, le XVe siècle en véritables sociétés guerrières, les expression que l’on évitait d’employer pour Cosaques perdurèrent dans ce rôle, bien qu’il fût d’autres groupes que les ouvriers et les paysans, de moins en moins important, jusqu’après la considérés comme constituant les deux seules Première Guerre mondiale. Les Cosaques se divi- classes de la société soviétique. Ainsi, on parlait de sent en plusieurs groupes : de la Volga, du Don, la « couche de l’intelligentsia* travailleuse ». du Kouban, du Terek, zaporogues*, de l’Oural, de Sibérie, de l’Amour, de l’Oussouri ou des Sept couchmè n. m. Rivières (de l’Asie centrale). L’expression terre Chapeau de peau de mouton de forme conique cosaque, cependant, ne s’applique en général que portent les Moldaves. qu’aux régions de la Russie méridionale. En 1990, on a assisté à une renaissance des troupes cosaques, coulibiac n. m. dont certaines se sont particularisées par leur kulebqka n. f. chauvinisme et leur aventurisme, d’autres par des Dans la cuisine russe, gros pâté fourré de farce de activités plutôt folkloriques. Boris Eltsine a même saumon ou plus souvent de viande; il est quel- permis la formation de bataillons cosaques dans quefois servi ouvert. l’armée russe. Coumans n. m. pl. cosaque adj. kumany n. m. pl. kazahij, kazackij adj. Peuple de souche turque qui arriva en Russie au Relatif aux Cosaques*. La danse cosaque se dit milieu du XIe siècle. Les Russes appelaient les casatchok* (petit cosaque). Coumans les Polovtsy*, alors qu’eux-mêmes s’ap- pelaient Kyptchaks*, mais ce dernier terme a pris cosaquerie n. f.; cosaquisme n. m. des sens variés. Au XIIIe siècle, les Coumans kazahestvo n. n. furent soumis par les Mongols* et un certain Termes indifféremment utilisés pour désigner nombre se réfugièrent en Hongrie, ce dont l’ensemble ou l’un des éléments de ce que l’on témoigne la toponymie hongroise. pourrait appeler l’institution des Cosaques*: l’en- semble des populations cosaques, le fait d’être coupon n. m. cosaque, le caractère cosaque, les actions des kupon n. m. Cosaques… Désignation de la monnaie qui, dans certaines républiques ex-soviétiques, devait servir de tran- cosmopolitisme n. m. sition entre le rouble et la monnaie nationale, kosmopolitizm n. m. après la dissolution de l’U.R.S.S. Ainsi, en Idéologie attribuée à ceux qui, autour des années Ukraine, le coupon a remplacé le rouble en jan- 1950, pratiquaient, dans les domaines de la cul- vier 1992 pour céder sa place peu après au kar- ture et des sciences, une ouverture d’esprit à bovanets*, qui devait, après 1995, être remplacé l’Occident et même à la culture universelle, ce qui, par la grivna*. aux yeux de la police soviétique, les rendait cou- pables de collusion et même de trahison avec Courches n. m. pl. l’ennemi, c’est-à-dire avec l’étranger. Une virulente Coures* campagne contre le cosmopolitisme fut

62 C coure adj. crayons n. m. pl. kurwskij adj. karandawi n. m. pl. kurlqndskij adj. Désignation populaire des nouveaux gratte-ciel Relatif aux Coures* (kurwskij) ou à la Cour- qui pointent leurs pignons effilés dans le ciel de lande (kurlqndskij), une région de la Lettonie. Moscou. coure n. m. crise des collectes n. f. kurwskij qzyk n. m. krizis sel;xozpostavok n. m. Le coure est une langue éteinte, présumément Problème causé, en 1928, par le fait que les pay- balte, mais que certains rattachent au groupe sans russes et ukrainiens ont refusé de livrer la part finno-ougrien*. de leurs récoltes exigée par l’État.

Coures n. m. pl. Croates blancs n. m. pl. kury n. m. pl. belye xorvaty n. m. pl. kurwi n. m. pl. Nom donné à l’une des tribus slaves orientales qui, Le peuple des Coures était une tribu guerrière, ori- aux VIIIe et IXe siècles, peuplaient le territoire cor- ginaire du bassin du Niemen, ayant occupé, il y respondant à l’Ukraine d’aujourd’hui. a près de 2 000 ans, le territoire occidental de l’ac- tuelle Lettonie. Ces pirates, craints des Scan- Crocodile dinaves, donnèrent leur nom à la Courlande et, Krokodil* peut-être aussi, plus spécifiquement, au port esto- nien de Kuressaare (voir: corsaire*). On rencontre croix russe n. f. aussi la forme Courches. pravoslavnyj russkij krest n. m. Symbole rituel de l’Église orthodoxe russe, la cournik n. m. croix russe est formée de trois croisillons dont l’in- kurnik n. m. férieur est oblique. On dit aussi croix orthodoxe ou En Russie, croustade de poule au riz; désigne croix patriarcale. aussi un type de pâté. C.S.C.E. n. f. couronne n. f. Conférence sur la sécurité et la coopération en krona n. f. Europe* Monnaie nationale de l’Estonie, pendant la période de l’indépendance, dans l’entre-deux- C.T.P. n. m. guerres, et de nouveau depuis juin 1992. Le nom complexe territorial de production* estonien est kroon. La couronne estonienne est divisée en 100 sents. cubo-futurisme n. m. kubo-futurizm n. m. cour populaire n. f. Un des nombreux mouvements de l’art moderne narodnyj sud n. m. russe, auquel a participé le peintre Malevitch. Dans le système soviétique, cour de première ins- Fondé à Moscou en 1913, le cubo-futurisme a tance jugeant les affaires civiles et criminelles et tenté, à l’instar d’autres mouvements comme le composée d’un juge populaire* assisté de deux néo-primitivisme* et le rayonnisme*, une intégration assesseurs populaires*. Le mot populaire a mainte- des tendances de l’art étranger dans le contexte nant disparu de ces expressions. russe. cravate de Stolypine n. f. cuisine n. f. stolypinskij galstuk n. m. kuxnq n. f. Surnom donné à la corde de la potence, à laquelle Même sens qu’en français, mais il importe de le président du conseil des ministres de Nicolas II, savoir, pour comprendre plusieurs expressions Piotr Arkadievitch Stolypine, livra un millier d’ac- russes, que la cuisine était souvent le lieu de ren- tivistes révolutionnaires. Il faut dire que, par un contres politiques semi-clandestines chez les intel- retour de l’histoire, on considère aujourd’hui lectuels, tout particulièrement durant le règne de Stolypine comme un réformateur économique Brejnev. modèle, ce qui lui a valu d’être assassiné par un agent de l’Okhranka*.

63 C cul de bois n. m. Cygnes n. m. pl. derevqnnaq zadnica n. f. Kadety (Kadety-s-lebedem) n. m. pl. Expression qui, en Russie, sert à désigner ceux qui En 1993, nom populaire (en général utilisé dans préfèrent écrire de longues dissertations plutôt que sa forme abrégée) d’un des deux partis politiques de travailler vraiment de façon efficace. intitulés Parti constitutionnel démocrate*; il appuyait le président Eltsine, contrairement à cul de plomb n. m. son homonyme, un des partis dits des patriotes. Ces svincovaq zadnica n. f. partis ont par la suite perdu de leur influence. Surnom dont, en Russie, on affuble quelquefois Voir: cadets*. les bureaucrates. cymbolai n. m. pl. cul-sec n. m. cymbaly n. m. pl. do dna (expression) Genre de cymbalum utilisé surtout en Lituanie. Bien plus qu’une manière expéditive de vider son verre, la technique du cul-sec s’insère dans une cyrillique, alphabet n. m. coutume, celle du toast*, qui est loin de se perdre kirillica n. f. et qui a ses règles et ses exigences, dont celle de Alphabet utilisé depuis le Xe siècle par les langues faire cul-sec, à défaut de quoi il y a risque de bles- slaves de l’Est et du Sud : le russe, l’ukrainien, le ser l’hôte ou le tamada*. biélorusse, le bulgare, le macédonien et le serbe. On l’attribue au moine grec Constantin-Cyrille, culte de la personnalité n. m. l’apôtre de la conversion des Slaves, au IXe siècle. kul;t lihnosti n. m. En fait, celui-ci fut plutôt l’inventeur de l’écriture Vénération systématique et organisée d’un per- glagolitique* dont on a dit que l’alphabet cyrillique sonnage politique vivant. On sait que cette atti- est issu. Mais, en réalité, l’alphabet cyrillique n’est tude a caractérisé le règne de Staline, surtout vers rien d’autre que l’alphabet grec modifié pour la fin : son nom et sa représentation par monu- s’adapter au phonétisme des langues slaves, en y ments avaient fini par couvrir tout le pays au ajoutant des lettres empruntées aux alphabets moment de sa mort. Le terme a été consacré par copte et juif. L’alphabet cyrillique a été adopté par Nikita Khrouchtchev lorsqu’en 1956 il a dénoncé un grand nombre de langues non slaves de les excès du stalinisme* lors du XXe Congrès du l’U.R.S.S., qui jusqu’au XXe siècle n’étaient pas P.C.U.S.* Le règne de Brejnev a vu renaître ce dotées de systèmes normalisés d’écriture; on lui a culte, dans une mesure moins excessive. Il existe ajouté un nombre plus ou moins grand de carac- à Moscou un cimetière des statues détrônées. tères spéciaux, selon les langues.

Curzon ligne Curzon*

64 D dachnak n. m. daïna n. f. dawnak n. m. dajna n. f. Nom abrégé du dachnaktsoutioun*. Membre de ce En Lettonie et en Lituanie, chant traditionnel parti. composé d’un petit nombre de vers, souvent ins- piré par la vie des pêcheurs. dachnaktsoutioun n. m. dawnakcut[n n. m. daïra n. f. Parti socialiste qui domina, à partir de 1890, la vie dajra n. f. politique arménienne. On l’appelait couramment Tambourin muni de clochettes dont s’accompa- le Parti dachnak; on le désignait également par le gnent les chanteurs et les danseurs caucasiens. nom de Fédération révolutionnaire arménienne. Ce parti fut particulièrement actif durant l’année Dajbog n. m. 1917; il fut démantelé en 1921 mais a continué Da'bog, Da';bog, Da'd;bog n. m. d’exister au sein de la communauté arménienne Chez les Slaves païens, le dieu du soleil. Dans le émigrée. Dès l’indépendance, en 1991, il est réap- langage poétique, les princes russes et, sans doute, paru comme parti d’opposition en Arménie et les Russes en général étaient appelés les petits-fils parti au pouvoir au Nagorno-Karabagh. de Dajbog (Da'bo'i vnuki). dadian n. m. Dalintorg n. m. dadiani n. m. Dalintorg n. f. Titre que portaient les princes régnants de Organisme central s’occupant de l’exportation et Mingrélie (Géorgie). de l’importation de marchandises dans le cadre du commerce côtier et frontalier des régions de la daf n. m. Sibérie et de l’Extrême-Orient (le préfixe dal- est Tambour plat muni de cymbalettes répandu en l’abréviation du régionyme Extrême-Orient Asie centrale et dans tout le monde musulman; on (Dal;nyj Vostok). l’appelle aussi dafet (en Azerbaïdjan), def, douf. Dalstroï n. m. Daghestanais n. m. Dal;stroj n. m. dagestanec n. m. Organisation gouvernementale soviétique, étroi- Habitant du Daghestan. À noter que ce terme tement reliée au N.K.V.D.*, qui régna sur n’est pas un ethnonyme, car le Daghestan com- l’Extrême-Orient russe, depuis la péninsule des prend plus de trente nationalités différentes, les Tchouktches jusqu’à Vladivostok; elle était en plus nombreuses étant les Avars* (2), les charge du développement industriel de la région Darguines*, les Koumyks*, les Lezguiens*, égale- et, pour ce faire, utilisait le travail des zeks* du gou- ment nombreux en Azerbaïdjan, et les Laks*. lag*. Elle a agi depuis les années 1930 jusqu’au début des années 1950. Daïmokhk n. m. Dajmoxk n. m. dap n. m. Regroupement des forces d’opposition formé en Tambourin que les Arméniens utilisent pour 1992 en Tchétchénie; de tendance modérée, il accompagner le doudouk*. Il s’agit d’un instru- préconisait une indépendance négociée avec la ment extrêmement ancien qu’illustrent souvent les Russie. manuscrits arméniens.

65 D darbazi, darbaz n. m. décabristes n. m. pl. Conseil royal, durant la période de la féodalité décembristes* géorgienne. Ce mot désigne aussi un type de mai- son propre à deux régions de la Géorgie, la décembristes n. m. pl. Meskhétie et la Kartlie; sa toiture, de forme pyra- dekabristy n. m. pl. midale, comporte, au sommet, un orifice pour Groupe de révolutionnaires issus de la noblesse laisser passer la lumière et la fumée. qui, en décembre 1825, organisèrent une révolte armée contre l’absolutisme impérial et l’escla- Darguines n. m. pl. vage. Ils voulurent remplacer le tsar Nicolas dargincy n. m. pl. Premier par le Grand Duc Constantin, son frère, Peuple caucasien de religion musulmane sunnite. moins absolutiste. Pour eux, ce changement impli- Il constitue le deuxième groupe plus populeux quait, pratiquement à l’insu de Constantin, l’ins- (environ 350 000, lors du recensement de 1989) titution d’une monarchie constitutionnelle, des quelque 32 peuples officiellement reconnus au comme le préconisait le groupe du Nord, à Saint- Daghestan, après les Avars* (2). Pétersbourg, ou d’une république, comme le vou- lait le groupe du Sud; les deux groupes plaidaient dargwa n. m. pour l’abolition du servage. La conspiration ayant darginskij qzyk n. m. échoué, cinq décembristes furent pendus, dont le Langue caucasienne parlée par les Darguines*; on colonel Pestel, chef du groupe du Sud; un grand distingue sept dialectes, dont l’aqoucha*, qui est nombre s’exilèrent, tout particulièrement en la langue littéraire. Le dargwa est écrit en carac- Sibérie. Plusieurs avaient été amis de Pouchkine. tères cyrilliques depuis 1938, après avoir succes- On dit aussi décabriste. sivement utilisé les alphabets arabe et latin. décennie d’or n. f. datcha n. f. zolotoe desqtiletie n. n. daha n. f. Surnom donné, en Occident, aux années 1920, Maison secondaire périurbaine, en Russie. Les au cours desquelles le gouvernement soviétique datchas sont en général situées sur de petits lopins appliqua une politique dite d’indigénisation* rela- loués par l’État; elles sont regroupées en rangs ser- tivement libérale en matière de droits linguis- rés et forment des communautés rurales caracté- tiques des minorités. Cette politique eut pour ristiques de la périphérie rurale des grandes villes premier résultat la consolidation des identités russes. Le terme s’est étendu aux luxueuses nationales, ce qui engendra une réaction brutale demeures de la nomenclature* et maintenant des de la part du pouvoir soviétique. nouveaux Russes*. déciatine n. f. datsan n. m. desqtina n. f. dacan n. m. Mesure de superficie utilisée en Russie à partir du Monastère bouddhiste en Mongolie bouriate*. XVe siècle; elle était alors de dimensions variables. Les datsans avaient été fermés par Staline mais, en Au milieu du XVIIIe siècle, le gouvernement en 1991, à l’occasion de la première visite du Dalaï fixa la valeur à 2 400 sagènes* carrées, soit 1,0925 Lama en Bouriatie, au moment de la chute du hectare. Cette mesure est restée en usage jusqu’en pouvoir soviétique, on a commencé à les rendre 1917. Le même mot désignait la dîme, un impôt au culte et même à en construire de nouveaux. perçu par l’Église. davoul n. m. décosaquisation n. f. Tambour utilisé dans la musique arménienne tra- raskazahivanie n. n. ditionnelle. Il est composé d’une caisse en bois sur Dans les années 1920, campagne lancée par les laquelle sont tendues deux membranes (de pois- bolcheviques dès après la Révolution pour anni- son ou de mouton) accordées différemment et hiler l’influence des Cosaques* dans le sud de la frappées à main nue ou avec une baguette. Russie; les privilèges dont ils jouissaient jusque là furent dès lors supprimés. Davydov n. m. Sibaral* décret des commissaires n. m. Décision des autorités nazies, au moment de leur entrée en territoire soviétique en 1941, d’exter-

66 D miner, dès leur capture, tous les cadres de l’ad- demchiza n. f. ministration soviétique. demwiza n. f. Surnom péjoratif donné aux démocrates intran- def n. m. sigeants comme ceux du parti Russie démocra- daf* tique* par les démocrates modérés, dont ceux du groupe Notre maison, la Russie* et même du Choix déficit n. m. de la Russie*. Ce mot est formé à partir de la deficit n. m. racine des mots démocrate et schizophrène; on uti- Outre son sens général, ce mot a eu une conno- lise d’ailleurs aussi l’expression schizo-démocrates. tation particulière durant la période soviétique; il désignait toute denrée manquante dans le com- demi-litre n. m. merce, qu’elle soit alimentaire, industrielle ou pol-litra n. f. même de simple service public, ce qui consti- Sous-entendu de vodka, même si le contenant tuait alors un phénomène courant. Quant au est plus gros ou plus petit. Celui qui a rendu un déficit budgétaire, inconnu durant le régime sovié- service à quelqu’un peut conclure sur un ton ami- tique au sein de l’État, il hante celui-ci depuis la cal : « Tu me dois un demi-litre » (s tebq pol- fin des années 1980. litra). dégel n. m. démocrate n. m. ottepel; n. f. demokrat n. m. Caractérise la période de timide libéralisation Durant la période de la fin du communisme dans les arts et la littérature qui intervint après la (1990-1993), désigne tout partisan des réformes mort de Staline, de 1953 à 1962 environ, et sur- démocratiques préconisant l’économie de marché tout après le XXe Congrès du Parti communiste de et, de façon générale, toute personne opposée au l’Union soviétique* et de l’attaque virulente de communisme et au mouvement dit patriote*. Khrouchtchev contre Staline. Après les nombreux échecs de la politique éco- nomique des gouvernements dits prodémocrates, dekhkane n. m. le terme démocrate est devenu presque péjoratif, dexkanin n. m. ce qui a donné naissance à l’expression bizarre de C’est le paysan ouzbek ou tadjik. Du VIIe au dictature des démocrates, alors que le terme démo- XIIe siècle, un dekhkane était un propriétaire crate est synonyme, chez certains, d’anarchiste. foncier de type féodal. Il ne convient pas, dans ce Pour désigner les partisans de la voie démocra- contexte musulman, d’utiliser le terme russe pour tique, on se réfère maintenant plutôt aux libéraux paysan, krest;qnin, qui provient du mot (mais les démocrates de Russie démocratique* chrétien. continuent à s’appeler démocrates entre eux). dékoulakisation n. f. Démocrates unis n. m. pl. raskulahivanie n. n. Choix démocratique de Russie* Au moment de la collectivisation forcée qui, sous Staline, a fait suite à la N.E.P.* autour des années démocratie directe n. f. 1930, mouvement de répression dirigé contre la démocratie socialiste* paysannerie (relativement) riche, les koulaks*; elle se solda par des déportations massives vers le démocratie socialiste n. f. Nord et la Sibérie. socialistiheskaq demokratiq n. f. La constitution de l’Union soviétique proposait le dékoulakisé adj. principe de l’autoadministration communiste raskulahennyj adj. «par le biais du développement de la démocratie Paysan ayant perdu ses terres lors des réformes dra- authentique» (sic); pour ce faire, aux termes de coniennes conduites par Staline. la constitution, «les collectifs* (1) de travailleurs participent à la discussion et au règlement des Demain affaires de l’État et des affaires de la société». Son Zavtra* fonctionnement était cependant limité par le rôle dirigeant du Parti*, dans les faits comme dans les textes constitutionnels. On s’est aussi référé, en ce sens, à la notion de démocratie directe.

67 D démocratisation n. f. Denikine étant devenu un personnage vénéré par demokratizaciq n. f. les démocrates pour son opposition au commu- Étiquette donnée par Gorbatchev à l’ensemble des nisme, le terme denikinchtchina n’est guère plus réformes qu’il avait entreprises pour décentraliser utilisé, vu sa connotation péjorative, comme tous l’administration au point de vue de la gestion les mots qui, en langue russe, se terminent agricole et industrielle, sans toutefois retirer au en -chtchina (]ina): jdanovisme*, khlystovcht- Parti communiste* son rôle dominant. china*, khrennikovisme*, yejovchtchina*. demorosse n. m. densification n. f. demoross n. m. uplotnenie n. n. Membre du mouvement Russie démocratique*. Opération entreprise par le pouvoir soviétique dès le début des années 1920 et qui a consisté à démotique adj. placer plusieurs familles dans un même apparte- demotiheskij adj. ment communautaire (kommunalka*). Terme utilisé dans l’entre-deux-guerres par les partisans de l’eurasisme* pour qualifier le type de département n. m. gouvernement qu’ils préconisent pour la Russie, premier département*, département général*, dépar- à savoir un système de direction par une classe diri- tement spécial* geante éclairée, représentant la minorité idéocra- tique. En Russie comme en Occident, le terme départementalite n. f. démotique est beaucoup plus largement connu vedomstvennost; n. f. comme désignant un système d’écriture cursive. Dans le système soviétique de la planification centralisée, situation presque pathologique engen- Demrossiia n. f. drée par le fait que les organismes du système éco- Demrossiq n. f. nomique entretenaient presque exclusivement des Nom court du mouvement politique Russie démo- communications verticales avec les autres élé- cratique*. ments de la structure administrative, ce qui engen- drait des dysfonctionnements graves et une demvybor n. m. absence dramatique de coordination. Choix démocratique* département général n. m. denchtchik n. m. ob]ij otdel n. m. den]ik n. m. Nom donné au premier département*, affecté au Dans l’armée tsariste de même que chez les contrôle des différents échelons de la structure du Cosaques* et dans le Caucase du Nord, au XIXe P.C.U.S.*, fonction exercée en interaction avec le siècle, soldat attribué à un officier supérieur en K.G.B.* qualité de domestique. département spécial n. m. denga n. f. specotdel n. m. den;ga n. f. Nom du premier département* dans l’organisation Monnaie de la Russie tsariste, valant un demi des forces armées soviétiques. En français, on kopeck*; 200 dengas équivalaient donc à un emploie aussi l’acronyme russe spetsotdiel. Dans les rouble. Dans les langues turco-tatares, la denga entreprises du complexe militaro-industriel, on était une monnaie d’argent apparue au XIVe retrouvait souvent à la fois un premier départe- siècle. Le pluriel, en russe, dengi (den;gi), pro- ment et un département spécial. noncé diengui, signifie de l’argent en général. déplacés spéciaux n. m. pl. denikinchtchina n. f. specpereselency n. m. pl. denikin]ina n. f. Personnes assignées à résidence loin de leur lieu Terme du vocabulaire communiste pour désigner d’origine. On a spécifiquement attribué ce terme un mouvement contre-révolutionnaire, du nom aux exilés victimes de deux circonstances parti- de son dirigeant Anton Denikine, ancien général culières: la dékoulakisation*, puis la déportation de l’armée tsariste, qui souleva contre les bolche- des peuples punis*, surtout du Caucase du Nord, viques* une part significative de la population du vers la Sibérie et le Kazakhstan à la fin de la sud de la Russie de 1918 à 1920. Après 1991, Seconde Guerre mondiale. Au début des années

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1950, on estime que leur nombre dépassait deux dev, devi n. m. millions. On emploie aussi l’expression colons d/v n. m. spéciaux*. Dans les mythologies géorgienne et tadjik, géant à une ou plusieurs têtes, incarnant en général les deramad n. m. forces du mal. Paradoxalement, ce mot aurait la Partie introductive d’un mougam*. même racine que dev, devi, deus, theos, qui, dans les langues indo-européennes, signifient Dieu. desantnik n. m. parachutiste* déviationnisme n. m. uklonizm n. m. desatnik n. m. Terme utilisé en U.R.S.S. pour désigner et desqtnik n. m. condamner l’attitude des communistes (personnes, Fonctionnaire ou employé d’une entreprise diri- groupes et même gouvernements, comme ce fut geant une équipe, en général d’une dizaine de le cas pour la Yougoslavie en 1948), dont l’activité personnes. ou les opinions s’écartaient de la ligne de pensée stricte du Parti communiste*. Dans le vocabulaire desiatskii n. m. des censeurs soviétiques, déviationnisme bourgeois desqtskij n. m. était l’expression utilisée pour étiqueter toute cri- Fonctionnaire de rang inférieur dans la hiérarchie tique ou opposition au régime soviétique. administrative rurale de l’ancienne Rous*. Comme le suggère son nom (desqt;, dix), il était choisi devises n. f. pl. par une dizaine de familles pour exercer, entre inval[ta n. f. autres, des fonctions de police. Il était l’adjoint du En Russie et dans les républiques de l’ex-Union sotskii*. soviétique, le terme français devises est réservé aux devises fortes, à savoir le dollar et les monnaies dessoûloir n. m. principales de l’Ouest européen, bien qu’en russe vytrezvitel; n. m. on spécifie qu’il s’agit de devises étrangères Pièce, dans un édifice particulier ou dans un (inval[ta). Durant la période soviétique, un poste de police, réservée à l’accueil des personnes réseau de magasins (beriozka*) se spécialisant dans en état d’ébriété avancé cueillies dans la rue. les articles importés ou réservés à l’exportation ne vendaient que contre devises; il en était de même déstalinisation n. f. dans les bars des hôtels pour touristes étrangers. destalinizaciq n. f. On emploie aussi le sigle S.K.V. (SKV) pour Train de mesures prises par le gouvernement sovié- désigner la devise, abréviation de l’expression tique, dès la mort de Staline, pour enrayer certaines devise librement convertible. des conséquences du régime de terreur et du culte de la personnalité* qui avaient caractérisé les années dhimmis n. m. pl. où ce dernier dirigea l’U.R.S.S.; le coup d’envoi de Populations non musulmanes de l’Asie centrale, la déstalinisation fut le discours de Khrouchtchev qui était un véritable carrefour de religions diffé- au XXe Congrès du Parti communiste de l’Union rentes dans la seconde moitié du premier millé- soviétique* dénonçant le stalinisme. La libération naire: zoroastrisme*, manichéisme*, nestorianisme*. et, dans plusieurs cas, la réhabilitation de ses vic- Cependant, seuls les juifs, parmi les dhimmis, ont times, la mise à bas de ses innombrables statues, finalement résisté à l’islamisation. la dénonciation de ses crimes ont constitué quelques-unes de ces mesures. diacone n. m. d;qkon n. m. détente n. f. Dans l’Église russe orthodoxe, l’équivalent du razrqdka n. f. diacre. Si le sens de ce mot est en principe analogue en français et en russe, il n’en alla pas de même dans diadia n. m. sa mise en application. Pour l’Occident, la détente dqdq n. m. devait se traduire par la cessation des interventions Littéralement, signifie oncle; mais depuis long- soviétiques partout dans le monde. Pour Moscou, temps, largement employé comme terme affectif, il s’agissait d’un retrait par les blocs de l’Est et de sans connotation familiale. Il est utilisé par les l’Ouest de leurs zones d’influence respectives. enfants pour désigner les adultes mâles ou, par

69 D tout le monde, pour désigner quelqu’un de plus âgé salagues*, et cela, jusqu’à leur servir des sévices phy- que l’on aime bien. C’est presque l’équivalent de siques et même la mort. Ces pratiques, qui se sont monsieur, avec une teinte intimiste. On l’utilise répandues durant les dernières décennies du aussi avec le prénom : diadia Boria (oncle Boris, régime soviétique, ont été dénoncées avec force par comme ses partisans ont appelé Boris Eltsine, au le Comité des mères de soldats*, créé en 1990, mais début des années 1990). Voir aussi: Died Moroz*. cette pratique de bizutage violent se poursuit. diamat n. m. diejournaya n. f. diamat n. m. de'urnaq adj. Matérialisme dialectique*, dans le jargon idéolo- Réceptionniste d’étage dans les hôtels soviétiques; gique soviétique. Cette matière était obligatoire elle distribue et recueille les clés, rend de menus dans le programme scolaire soviétique et on ne services (si le client obtient ses faveurs) et... pouvait obtenir aucun diplôme d’éducation secon- observe. Littéralement, signifie de service, mais l’on daire ou supérieure sans avoir passé l’examen devine que le mot russe dérive du français : res- d’État en diamat. Une blague: quelle est la diffé- ponsable de jour, bien qu’elle soit de faction tant rence entre mate* (un juron sale) et diamat ? la nuit que le jour. On la voit encore dans les Réponse: le mate est connu de tous mais plusieurs hôtels russes; mais ses fonctions changent. font semblant de ne pas le connaître; le diamat est connu de personne, mais plusieurs font semblant dierevenchtchikis n. m. pl. de le connaître. Et quelle est la ressemblance entre dereven]iki n. m. pl. mate et diamat ? Réponse : tous les deux consti- Nom collectif d’un groupe d’écrivains russes qui tuent une arme puissante dans les mains du pro- voulurent, dans les années 1960 et 1970, s’af- létariat. franchir du style triomphaliste de la littérature soviétique officielle et retourner aux valeurs tra- dictature du prolétariat n. f. ditionnelles propres à la paysannerie. Plusieurs diktatura proletariata n. f. d’entre eux devinrent en quelque sorte des porte- Notion issue de la révolution bolchevique consa- parole des patriotes* et perdirent ainsi de leur crant le principe de la suprématie de la classe tra- popularité au sein de l’intelligentsia*. Certains vailleuse; elle fut conservée dans la constitution jus- auteurs les ont appelés, en français, les écrivains qu’à l’adoption, en 1977, de la nouvelle villageois. constitution, qui lui a substitué la notion d’État du peuple tout entier. En fait, de cette idée déjà formulée Dierjava n. f. par les marxistes au XIXe siècle, seule la formule est Der'ava n. f. demeurée pour désigner, dans la réalité du sys- Nom que s’est donné le mouvement social-démo- tème soviétique sauf au tout début du régime, la crate fondé par l’ancien vice-président de la dictature du Parti communiste* et de ses dirigeants. Fédération de Russie, Alexandre V. Routskoï. Aux élections législatives de décembre 1995, ce Died Moroz n. m. parti politique obtint 2,6 % des voix. Ded Moroz n. m. Le Bonhomme Hiver, l’équivalent de notre Père diesantnik n. m. Noël; littéralement: Grand-père Gel. Il est presque parachutiste* toujours accompagné de sa petite-fille Snegourot- chka* (fée des Neiges). dievouchka n. f. devuwka n. f. diedovchtchina n. f. Jeune fille. C’est ainsi qu’on interpelle toutes les dedov]ina n. f. jeunes femmes dans la rue, de même que, spéci- Surnom donné au comportement des soldats de fiquement, les serveuses dans les restaurants, la deuxième et dernière année du service militaire même âgées. obligatoire. Dérivé du mot grand-père (ded), ser- vant dans ce contexte à désigner celui qui termine Dignité et charité n. f., n. f. son service militaire obligatoire, la diedovcht- Dostoinstvo i miloserdie n. n., n. n. china était une sorte de grand-pèritude, une ins- Nom d’un des nombreux partis politiques qui se titution, un système de relations où les aînés sont présentés aux élections de décembre 1993; imposaient leur loi aux novices de la première il n’avait alors réussi à faire élire que trois dépu- année du service militaire, surnommés les tés à la douma*. Il a aujourd’hui disparu.

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Digors n. m. pl. dissident n. m. digorcy n. m. pl. dissident n. m. Un des clans ossètes* qui, exceptionnellement chez inakomyslq]ij adj.m. ce peuple caucasien, est devenu musulman. Ce terme a eu une double acception. Il a d’abord désigné des opposants au régime soviétique qui se dija n. f. réfugiaient dans la clandestinité. Par ailleurs, les Coutume propre aux républiques islamiques qui dissidents des années 1970 avaient ceci de parti- consistait à payer une compensation à la victime culier qu’ils souhaitaient non tant le renverse- d’un crime ou à sa famille. ment du régime que le strict respect par les auto- rités soviétiques de l’esprit et de la lettre de la dimanche de l’assemblée n. m. constitution et des lois, de même que des accords sobornoe voskresen;e n. n. internationaux, notamment ceux relatifs à la Journée, fixée au premier dimanche du grand défense des droits de la personne. carême orthodoxe, où l’évêque convoquait une assemblée générale du clergé orthodoxe pour trai- district n. m. ter des affaires du diocèse. Cette journée est très okrug n. m. souvent désignée par une expression qui illustre Division territoriale qui, lors des réformes de bien l’esprit de cette réunion : triomphe de 1775, était établie selon le chiffre approximatif de l’orthodoxie*. la population, sans tenir compte de sa composi- tion ethnique. dimanche des saules n. m. verbnoe voskresen;e n. n. district autonome n. m. L’équivalent orthodoxe du dimanche des rameaux avtonomnyj okrug (A.O.) n. m. catholique. Les fidèles rapportent à la maison des Dans le système soviétique, unité territoriale située branches de saule portant de petites fleurs que l’on à l’intérieur d’un territoire* (kraï*) ou d’une région* appelle des agneaux (barawki) en guise de (oblast*) et dotée de certains éléments du pouvoir rameaux. Religieuse à l’origine, cette fête est deve- étatique. La composition ethnique de la popula- nue populaire et saisonnière, saluant l’arrivée du tion de même que certaines caractéristiques géo- printemps. sociales déterminent l’existence des districts auto- nomes, qui se sont retrouvés dans les régions dimanche rouge n. m. nordiques et en Extrême-Orient. Ils étaient au krovavoe voskresen;e n. n. nombre de dix. Voir aussi : arrondissement Nom de la journée sanglante du 9 janvier 1905 national* et okroug*. (le 22 janvier, selon le calendrier julien*), alors que le pope Gapone, à la tête de près de 140 000 per- division Azul n. f. sonnes, était venu présenter, en faveur des ouvriers, Golubaq diviziq n. f. une pétition au tsar, qui fit ouvrir le feu sur la Division de l’armée espagnole envoyée par le foule, tuant plus de mille personnes. En russe, on général Franco pour appuyer la Wehrmacht dans dit dimanche sanglant. ses opérations sur le front russe. Elle a notamment participé au siège de Leningrad. directeur rouge n. m. krasnyj direktor n. m. djagataï n. m. Directeur d’entreprise ou d’organisme, d’origine Forme parfois utilisée pour tchagataï* (hagataj). ouvrière, nommé en vertu du principe de l’unité de direction (edinonahalie) mis de l’avant par djako n. m. Lénine dès 1918. Il s’agissait souvent d’une per- Large pelisse dépourvue de manches que portent sonne techniquement incompétente, d’où la les Tcherkesses*; c’est l’équivalent de la bourka*, nécessité vite ressentie de doubler le directeur portée dans tout le Caucase. rouge par un technicien compétent mais non politique. Un deuxième type de directeur rouge Djangar n. m. est apparu lors du mouvement de privatisation en D'angar n. m. 1991; d’anciens dirigeants communistes, forts de Épopée héroïque des Kalmouks*, du nom de son leurs réseaux d’influence, s’approprièrent alors la personnage légendaire principal; en fait, c’est une direction et même la propriété d’importantes vaste collection de poèmes. entreprises.

71 D djaylyau n. m. djout n. m. d'ajlqu n. m. d'ut n. m. Provenant d’un mot turc signifiant été, ce terme Terme spécifique aux steppes d’Asie centrale dési- désigne les pâturages d’été situés sur les hauts gnant l’état de l’herbe des prairies lorsque, avant plateaux du Pamir et du Tian-Shan. la tombée de la neige, le verglas l’enrobe d’une mince couche de glace. Plus d’une fois, ce phé- djedlibje n. m. nomène a produit des famines chez les pasteurs d'edlib'e n. n. nomades. Mets populaire chez les Kabardes* : poulet à la crème sure. On dit aussi guedlibje, ce qui corres- djyrau n. m. pond à la prononciation russe (gedlib'e). En Asie centrale, homme habile en écriture, auteur de poèmes et, à l’occasion, scribe au service du Djénovés n. m. pl. khan*. genu/zcy n. m. pl. On appelait ainsi les Génois qui s’étaient instal- Dni n. m. pl. lés en Crimée et sur les rives caucasiennes de la Dni n. m. pl. mer Noire, aux XIIIe et XIVe siècles. On leur Quotidien d’abord appelé La Voix de la Russie doit la pasta* qu’a adoptée la cuisine tcherkesse*, (Golos Rossii) et publié à Prague en 1922, de même que, selon certains, l’introduction de la transféré à Berlin en 1923 puis ensuite à Paris. Il vodka* en Russie. fut fermé en 1928. A. F. Kerenski en était l’éditeur. djereb-gueran n. m. Nom sous lequel étaient connus dans tout le docent n. m. Caucase les fabricants d’armes du Daghestan, docent n. m. particulièrement du village de Koubatchi, reconnu Dans le système d’éducation en Russie, le docent pour cette spécialité depuis l’époque des croi- est l’équivalent du professeur (associate professor aux sades. États-Unis); il doit être candidat* (Ph.D.) et avoir une charge d’enseignement dans une université. djiguite n. m. d'igit n. m. Doch n. m. Provenant d’un mot turc signifiant tout simple- Dow n. m. ment jeune homme, le terme djiguite désigne, dans Parti politique tchétchène formé en 1989 à par- le Caucase, au Daghestan et chez les Kirghiz, tir d’un club d’intellectuels (club Caucase) dévoué celui qui maîtrise bien l’art de la cavalerie, ce qui à la défense de la culture tchétchène. s’entend comme un homme possédant toutes les qualités de la virilité. dochtchanik n. m. do]anik n. m. djiguitovka n. f. Petite barge à fond plat, munie d’une voilure, d'igitovka n. f. utilisée pour le transport fluvial et même le cabo- Épreuve d’habileté et de bravoure à laquelle doi- tage maritime dans l’ancienne Russie; elle pouvait vent se soumettre les cavaliers caucasiens ou kir- transporter jusqu’à 30 tonnes malgré son très ghiz (djiguites*) pour prouver leurs qualités de faible tirant d’eau. Le dochtchanik a été largement cavaliers et leur sang-froid, comme la capacité de utilisé sur les rivières sibériennes. ramasser une pièce de monnaie ou un mouchoir d’un cheval au galop. Le terme a aussi été employé doctrine Brejnev n. f. pour désigner les acrobaties équestres des Doctrine attribuée à Leonid Brejnev, à l’occasion Cosaques*. de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie en 1968, selon laquelle l’Union soviétique avait le Djinnistan n. m. droit et le devoir d’intervenir dans les pays socia- D'innistan n. m. listes, même militairement, pour « préserver les Un pays mythique, celui où vivent les esprits, acquis du socialisme»; elle s’appuie sur le principe selon plusieurs peuples du Caucase. de la souveraineté limitée*. Cette expression n’a été utilisée qu’en Occident.

72 D doctrine Kozyrev n. f. dombriste n. m. Expression utilisée en Occident pour désigner dombrist n. m. l’attitude prise par le ministre des Affaires exté- Joueur de dombra*. rieures de la Russie, Andreï Kozyrev, en 1991, à l’effet que Moscou se réserve le privilège naturel domestique, économie d’entretenir des zones d’influence autour de son économie domestique* territoire. Il s’agit, en quelque sorte, de la renais- sance de la doctrine Brejnev ramenée à l’inté- domostroï n. m. rieur des frontières de l’ex-U.R.S.S. Il faut dire que domostroj n. m. cette attitude suivait une période de politique Document publié en Russie au milieu du XIXe permissive à l’égard des régions qui, au goût du siècle, mais, semble-t-il, rédigé dès le XVIe, qui a Centre, en avaient exagérément profité. constitué un ménagier (un code domestique) des siècles passés; c’était un système patriarcal de ges- doïna n. f. tion de la famille, basé sur le pouvoir absolu du dojna n. f. père sur sa femme et ses enfants, qu’il avait le droit Pièce musicale moldave, dont la mélodie est de battre pour affirmer son autorité. C’est un improvisée et enjolivée de motifs imaginatifs et monument de la littérature russe. variés. domovoï n. m. doïra n. f. domovoj n. m. dojra n. f. Le lutin de la mythologie russe (l’équivalent du Tambour plat monté sur cadre, en usage en Asie poltergeist allemand), bon génie protecteur de la centrale. maison familiale. Son collègue des bains de vapeur, c’est le bannik*; celui de la forêt, le lechii* ou Dolganes n. m. pl. lesovik*; celui des champs, le polevik*. dolgany n. m. pl. Peuple d’origine ouralo-altaïque* (toungouse*) qui, domra n. f. poussé vers le nord-est de la Sibérie par des mou- domra n. f. vements migratoires, adopta la langue des Instrument de musique russe à cordes pincées, Yakoutes* au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les considéré comme l’ancêtre de la balalaïka*. La Dolganes sont au nombre d’environ 6 600. domra était fort utilisée par les bardes, trouvères et baladins des XVIe et XVIIe siècles. dolgostroï n. m. dolgostroj n. n. dool n. m. Terme calqué sur le mot Gosstroï*, qui tourne en dool n. m. dérision la lenteur de la construction en Russie Tambour caucasien à double face, tendu de peaux soviétique (jeu de mots basé sur des termes russes de veau ou de mouton, que l’on frappe avec les signifiant longtemps et construction). mains ou des baguettes de bois recourbées. dolma n. m. D.O.S.A.A.F. n. f. dolma n. f. DOSAAF n. n. Plat retrouvé dans tout le Moyen-Orient, et tout Société d’assistance à l’armée, à l’aviation et à la particulièrement en Arménie et en Azerbaïdjan, marine (vseso[znoe dobrovol;nioe qui consiste en une farce de riz, faite de viandes ob]estvo sodejstviq armii, aviacii i et d’herbes aromatiques, enroulée dans une feuille flotu) qui avait le mandat officiel de «contri- de vigne avec des pommes, des coings, des auber- buer au renforcement de la capacité défensive de gines, des poivrons ou des tomates. la patrie socialiste». C’était une sorte de sinécure pour officiers à la retraite, qui donnaient des dombra n. f. cours de techniques utiles à l’armée, organisaient dombra n. f. des compétitions de tir, etc. Cette société, qui vers Instrument à cordes du Kazakhstan, muni d’un 1950 a succédé à l’Osoaviakhim*, a regroupé jus- manche très long. Il se joue en solo ou comme ins- qu’à plus de 50 millions de membres. En blague, trument d’accompagnement pour les dombristes*- on les disait obligatoirement volontaires (dobro- chanteurs. vol;no-prinuditel;noe). La D.O.S.A.A.F. est morte avec la chute du communisme.

73 D dostoïevskisme n. m. dougan n. m. dostoev]ina n. f. dugan n. m. Terme légèrement dépréciatif qu’utilisent les non- Petit temple bouddhiste en Bouriatie. initiés pour qualifier une littérature considérée aride et compliquée, ou encore pour désigner un doukhan n. m. comportement personnel hystérique portant trop duxan n. m. d’attention aux questions psychanalytiques. Taverne, au Caucase. double foi n. f. Doukhobors n. m. pl. dvoïeverie* duxobory n. m. pl. duxoborcy n. m. pl. double pouvoir n. m. Secte religieuse de Russie dont les membres, végé- dvoevlastie n. n. tariens et pacifistes, furent à plusieurs reprises Désigne le régime d’opposition quasi systématique exilés par le gouvernement tsariste. Leur nom est entre les pouvoirs exécutif et législatif qui a sévi formé des racines de deux mots, lutte et esprit: les durant la plus grande partie du régime de Boris lutteurs (avec l’aide) de l’Esprit. À la fin du Eltsine. L’expression se référe à la situation qui pré- XIXe siècle, Léon (Lev) Tolstoï en aida plusieurs valut lorsque, après la révolution de Février*, les à émigrer au Canada : 7 000 d’abord en Saskat- soviets* nouvellement formés ont doublé le gou- chewan, puis en Colombie-Britannique. vernement provisoire*. Aujourd’hui, on en trouve environ 20 000 au Canada et autant en Russie, surtout dans les doucha n. f. régions de Rostov-sur-le-Don et de Toula. En âme* russe, on utilise le plus souvent l’adjectif doukho- bor (duxobor), mais eux-mêmes préfèrent le douda n. f. nom de doukhoborets (duxoborec). duda n. f. C’est, ni plus ni moins, la cornemuse ukrainienne, Doulibes n. m. pl. utilisée aussi en Biélorussie et en Lituanie. duleby n. m. pl. Une des tribus slaves qui ont occupé l’Ukraine aux doudka n. f. VIIIe et IXe siècles le long du fleuve Boug. On les dudka n. f. a également appelés Boujanes ou Volhyniens. Petite flûte de bois à registre aigu de Russie et de Biélorussie. douma n. f. duma n. f. doudouk n. m. Nom donné à divers types d’assemblées, dans la duduk n. m. Russie kievienne et dans l’Empire russe. Au début, Instrument de musique caucasien très ancien, de c’était le conseil des boyards* (boqrskaq duma) 25 à 40 centimètres de long, fait de bois d’abri- qui assistaient le prince. Avant Pierre le Grand, cotier et percé de neuf trous. Il possède peu de cette assemblée consultative était formée de per- notes et produit un son grave. Il est reconnu pour sonnages nommés par le tsar; à partir d’Alexandre son timbre d’un extrême lyrisme; on dit qu’il est II, ces conseillers furent élus. De 1905 à 1917, la la voix de la souffrance, surtout pour les Armé- douma était une assemblée législative élue; elle a niens chez qui il est très répandu. été instituée sous cette forme par Nicolas II, à la suite de la révolution de 1905. Enfin, une nou- douf n. m. velle douma a été rétablie en Russie à l’occasion daf* des élections du 12 décembre 1993. Dans la nou- velle Russie, la douma d’État (gosudarstvennaq douga n. f. duma), l’une des deux chambres du parlement, est duga n. f. formée de 450 membres élus, dont la moitié dans Pièce de bois arquée reliant les brancards d’un atte- les circonscriptions et la moitié proportionnelle- lage, à la hauteur du cou du cheval, et sous laquelle ment. La douma siège en permanence. Dans un les Russes attachaient traditionnellement des tout autre domaine, la douma est une œuvre poé- clochettes. tique ou héroïque que chantaient les bardes ukrai- niens, en s’accompagnant de leur bandoura*. Le

74 D diminutif doumka* est parfois utilisé dans le dragons n. m. pl. même sens. Littéralement, le mot douma signifie draguny n. m. pensée. Régiment de mercenaires étrangers formé sous Michel Romanov en 1630. Ce fut aussi un type doumak n. m. de cavalerie russe, au XIXe siècle, moins aristo- dumak n. m. cratique que les hussards*. Sobriquet donné par certains démocrates aux membres de la douma* qui, dans les années 1995- dragon rouge n. m. 1999, était contrôlée par les communistes. Ce krasnodrakonovcy n. m. pl. terme est plutôt vulgaire car il rime avec un mot Expression utilisée en France pour désigner un du mate* russe. ensemble de sectes qui s’opposaient au gouver- nement communiste et encourageaient leurs doumka n. f. adeptes à résister à toute forme de socialisation. dumka n. f. Cette expression est également utilisée pour dési- Diminutif de douma*, dans le sens de chant poé- gner chacun des membres de ces sectes. tique; ce mot a aussi le sens de petit oreiller. dram n. m. Dounganes n. m. pl. dram n. m. dungane n. m. pl. Monnaie nationale de l’Arménie qui a remplacé Groupe ethnique d’origine chinoise installé au sud le rouble en novembre 1993. Le dram est divisé du Kazakhstan et en Kirghizie. Convertis à l’isla- en 100 loumas. misme au contact des nomades du Turkestan, les Dounganes furent persécutés par le gouverne- drapeau noir-œuf n. m. ment chinois; un certain nombre s’enfuirent en h\rno-qihnoe znamq n. n. Asie centrale où ils forment un groupe d’environ Surnom donné par les démocrates* actuels au dra- 70 000 habitants. Leur langue est très voisine du peau noir, jaune et blanc qui fut celui de la mai- chinois, mais s’écrit avec l’alphabet cyrillique*. son des Romanov et qui fut récemment repris par On dénombre 635 Dounganes en Russie. les partis politiques slavophiles s’auto-identifiant comme les patriotes*. doutar n. m. dutar n. m. Drevlianes n. m. pl. Instrument de musique, de la famille du luth, à drevlqne n. m. pl. deux cordes (pincées) et à long manche, fait de Tribu slave qui occupait, à la fin du premier mil- bois de mûrier, très populaire en Asie centrale (lit- lénaire, le nord de l’Ukraine actuelle. téralement, doutar veut dire deux cordes). Les bardes nomades du Turkménistan et des pays droche n. m. voisins, les bakhtchis*, s’accompagnaient le plus drow n. m. souvent du doutar. Autrefois, le doutar était le seul Sorte de lance rituelle, ornée de clochettes et de instrument que les femmes d’Asie centrale avaient tissus, qu’utilisaient les peuples du Haut Caucase le droit de jouer. pour conjurer le sort. doutartchi n. m. droit kolkhozien n. m. dutarhi n. m. kolxoznoe pravo n. n. Musicien jouant du doutar*, avec ou sans chant. Branche spécifique du droit soviétique régissant Celui qui chante en s’accompagnant du doutar est les rapports sociaux liés à l’organisation et aux acti- un bakhtchi*. vités des kolkhozes*. Sa codification a subi, au cours des années, de nombreuses modifications. dovga n. f. dovga n. f. drojkis n. m. pl. Soupe azerbaïdjanaise composée de céréales, de dro'ki n. m. pl. légumes et de lait sur. On y ajoute souvent des Dans l’ancienne Russie, voiture de trait à quatre boulettes de viande. roues, petite et basse; elle comprenait deux sièges, l’un découvert pour le cocher, l’autre recouvert d’une capote pour les passagers. Il y avait aussi des

75 D drojkis élégants, à un seul passager, que d’aucuns dvoïka n. f. ont appelés drojkis égoïstes. dvojka n. f. Dans l’échelle de l’évaluation académique*, cor- drougine n. f. respond à la note mauvais (ploxo) ou insuffisant dru'ina n. f. (neudovletvoritel;no): 2 sur une échelle de Les drougines constituaient un corps d’élite, une 5. On dit aussi nieoud*, abréviation du mot russe troupe de compagnons d’armes et un conseil pour insuffisant. Avec une telle note, l’étudiant consultatif des princes de la Russie kievienne, au bloque. XIIe siècle. On distinguait une drougine des anciens, équivalant au Conseil des boyards*, et dvor n. m. une drougine des jeunes, à fonctions subalternes. dvor n. m. Plus près de nous, ce mot a désigné les brigades Littéralement, la cour. En fait, désigne l’ensemble de volontaires formées en 1959 dans le but de des bâtiments qui entourent la maison d’habita- maintenir l’ordre public sous l’autorité d’un repré- tion et qui constituent l’unité de base de l’ex- sentant du Parti communiste* et de contrôler la ploitation agricole individuelle. Dans un tout délinquance sociale; ces comités de contrôle popu- autre sens, désigne aussi la cour des nobles, for- laire, qui ont atteint le nombre de 250 000, sont mée des dvorianines*. aujourd’hui dissous. dvorianine n. m. drouginnik n. m. dvorqnin n. m. dru'innik n. m. Propriétaire foncier de la Russie tsariste. La classe Membre d’une drougine. Durant la période sovié- des dvorianines s’appelait la dvorianstvo*. Tout tique, le terme a été employé pour désigner un citoyen pouvait automatiquement devenir un membre bénévole des brigades de milice, chargées dvorianine après avoir atteint un rang spécifique de maintenir l’ordre dans les lieux publics, entre dans l’échelle bureaucratique établie par la table autres lors des manifestations de masse. On recon- des rangs*; ce statut pouvait par la suite devenir naissait les drouginniks à leur brassard rouge. héréditaire. drymba n. f. dvorianstvo n. f. drymba n. f. dvorqnstvo n. n. L’équivalent ukrainien de la guimbarde. Cet ins- Dans la Russie tsariste, classe de propriétaires trument, qui existe dans le monde entier, prend fonciers (les dvorianines*) tenant leur richesse soit différents noms selon les régions : komouz* et de leur fonction de service auprès du régime, soit labtchang* en Asie centrale, khomouz* en Yakoutie. d’une transmission héréditaire. La dvorianstvo constituait une classe de noblesse inférieure à la D.S. n. m. boyarstvo*. Après les réformes de Pierre le Grand, Union démocratique* la dvorianstvo demeura l’unique classe aristocra- tique de Russie. duchpara n. m. d[wpara n. f. dvornik n. m. Sorte de raviolis que mangent les Azéris*; c’est un dvornik n. m. peu l’équivalent des pelmenis*. Portier, concierge. Étymologiquement, désigne l’homme de la cour, celui qui balaie, surveille la dudas n. m. cour. Ce concierge affecté à un groupe d’édifices Cornemuse lettone. (entourant une cour intérieure), l’équivalent du sereno espagnol, constituait une institution dont on dvoïeverie n. m. déplore aujourd’hui la disparition progressive: de dvoeverie n. n. 60 000 qu’ils étaient à Moscou, on en compte Littéralement, double foi. Désigne le syncrétisme aujourd’hui moins de 15 000. religieux payen-chrétien qui a longtemps persisté dans les croyances et les rites religieux de la cam- dvorovik n. m. pagne russe. Le dvoïeverie se retrouve encore chez dvorovik n. m. les peuples partiellement christianisés, tels les Dans l’ancienne démonologie russe, un des esprits Maris* et les Yakoutes*. domestiques habitant les bâtiments de la ferme.

76 D dvouchka n. f. dyrnikis n. m. pl. dvuwka n. f. dyrniki n. m. pl. Terme familier pour désigner la pièce, minus- Secte religieuse issue du schisme des vieux- cule, de deux kopecks qui a eu cours jusqu’à la croyants*; ses membres, privés d’icônes d’avant le dévaluation galopante qui affecta la monnaie schisme, découpaient une ouverture dans le toit russe à partir de 1990. La dvouchka avait remplacé de leur isba pour que leur prières parviennent plus le terme semichnik*, maintenant oublié. facilement jusqu’à Dieu. Cette secte avait encore des adeptes il y a 50 ans. dvougrivennyi n. m. dvugrivennyj n. m. dzıntars n. m. Nom donné à la pièce de monnaie de 20 kopecks*. qntar; n. m. Après la poussée inflationniste de 1992, cette Ambre* jaune de Lettonie. Cette pierre est deve- pièce, devenue sans valeur, vint à disparaître. On nue emblématique pour la Lettonie, où on utilise ne l’a pas réintroduite lors de la conversion vers le mot dzıntars à diverses fins identitaires ou le nouveau rouble (1 000 pour un), en 1997. publicitaires : noms de magasins, d’hôtels, d’en- sembles folkloriques, etc.

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E E concentration, préparant les élèves à des études E, |, ? avancées pour occuper des postes prestigieux. La Il y aurait beaucoup à dire sur cette lettre française majorité des élèves admis dans ces écoles éma- et de ses trois équivalents russes, mais résumons. naient des familles de la nomenclature*. De ce fait, E est la sixième lettre de l’alphabet russe; | en il en était souvent de même des étudiants admis est la septième et ?, la trente et unième. La dif- dans les universités. férence entre ces trois lettres a une influence sur l’écriture française des mots russes, particulière- économie de l’ombre n. f. ment des noms propres. Il importe de savoir que tenevaq /konomika n. f. la lettre E se prononce ié, la lettre |, io, et la lettre Système de production qui s’est développé en ?, è ou é. En général, ces distinctions n’ont pas marge du système d’État soviétique, de sa légis- été prises en compte par les médias occidentaux, lation et de sa réglementation économiques; ses de sorte que l’on parle souvent de Khrouchtchev acteurs utilisaient toute une gamme de moyens et de Gorbatchev, alors que leur nom était bien plus ou moins illégaux. Plusieurs analystes esti- Khrouchtchov et Gorbatchov. Ces particularités ment que ce secteur d’activité a longtemps permis de la langue russe ont même donné lieu à des à l’économie officielle, affectée de maux chro- interprétations politiques fantaisistes comme celle niques, de survivre. qui a attribué au président Eltsine une origine non russe en se basant sur une transcription française économie domestique n. f. qui avait substitué une lettre à l’autre. Notre posi- lihnoe xozqjstvo n. n. tion quant à ce problème est expliquée dans la Désignait, durant le régime soviétique, l’ensemble note liminaire de l’ouvrage. des activités économiques qui ne relevaient pas de l’économie socialiste. Bien qu’en principe tous les ecclésiastique, alphabet n. m. moyens de production aient été étatisés ou col- cerkovnoe pis;mo n. n. lectivisés, une part importante de la production Un des deux alphabets utilisés par la langue géor- agricole, par exemple, même avant les réformes de gienne; dans cette langue, on l’appelle le Gorbatchev, était issue des petits lopins de terre khoutsouri*. entourant les maisons individuelles des kolkho- ziens* et commercialisée par eux. L’expression Eco n. f. économie individuelle auxiliaire (podsobnoe xoz- ?KO n. f. qjstvo) était également utilisée pour souligner la Nom d’un cercle de penseurs et de sa publication primauté du secteur collectivisé ou étatisé. Les économique, dont la figure dominante fut l’aca- deux expressions constituaient un euphémisme démicienne Tatiana Zaslavskaya. Celle-ci préco- pour désigner l’économie privée qui, en principe, nisa, dès le début des années 1980, le recours à n’existait pas ou était interdite. l’entreprise privée pour sauver l’économie sovié- tique de la décrépitude. L’essentiel de ses idées a édification communiste n. f. fait l’objet du fameux rapport de Novossibirsk*. Eco stroitel;stvo kommunizma n. n. n’est que l’abréviation du mot économie Expression employée de façon lancinante dans la (/konomika). littérature soviétique pour désigner l’objectif vers lequel toutes les actions des citoyens et de l’État école spéciale n. f. devaient tendre en même temps que les réalisa- specwkola n. f. tions passées, actuelles et à venir du régime, d’où Dans le système d’éducation soviétique, école des son sens ambigu et creux. premiers cycles offrant un enseignement intensif et de qualité supérieure dans certaines matières de

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édifice en hauteur n. m. Émancipation ouvrière n. f. vysotnoe zdanie n. n. osvobo'denie truda n. n. Il existait bien quelques édifices en hauteur en Première organisation marxiste pour la Russie, U.R.S.S. mais, pour éviter de sembler copier les fondée à Genève par Gueorgui Valentinovitch skyscrapers (gratte-ciel, neboskreb) des Amé- Plekhanov en 1883. Également appelée Libération ricains, Staline avait imposé l’expression édifice en du travail. hauteur. Les plus connus sont les sept sœurs*, édi- fices de style gâteau stalinien* qui ponctuent le ciel émigrant intérieur n. m. moscovite. vnutrennij /migrant n. m. Expression qui a désigné, dans les années d’après- église chaude n. f. guerre, les citoyens soviétiques qui, nonobstant t\plaq cerkov; n. f. leur opposition au régime, choisissaient d’y Église d’hiver, c’est-à-dire chauffée, en général demeurer en raison de leur attachement à leur plus petite que l’église froide*. pays. L’expression était péjorative dans la bouche des officiels du régime. église froide n. f. xolodnaq cerkov; n. f. émigration n. f. Église non chauffée et qui ne sert donc que l’été; /migraciq n. f. elle est en général plus grande que l’église d’hiver On avait, jusqu’à récemment, distingué l’ancienne (église chaude*). émigration, mouvement de population qui a suivi la Révolution, de 1918 à 1926, de la nouvelle émi- Église grégorienne n. f. gration, s’appliquant aux populations déplacées armqno-gregorianskaq cerkov; n. f. par l’avance des Allemands en Russie (entre 1942 Église nationale des Arméniens, de croyance et 1945). Mais deux autres vagues d’émigration ont monophysite (ne reconnaissant qu’une seule nature suivi: l’émigration juive durant les années 1960 à au Christ), du nom du fondateur du clergé armé- 1985, puis l’émigration qui a résulté de l’ouverture nien, Grigor, dit saint Grégoire l’Illuminateur. des frontières à la chute du régime soviétique. ego-futurisme n. m. émir n. m. /go-futurizm n. m. /mir n. m. Mouvement qui a appliqué à la poésie les principes Ce titre, désignant dans les pays arabes un prince, du cubo-futurisme*; il a fait école surtout à Saint- un chef de niveau supérieur ou un commandant Pétersbourg. La figure dominante de ce mouve- d’armée, a aussi été utilisé dans la hiérarchie mili- ment fut Igor Severianine. taire et politique des principautés et des royaumes d’Asie centrale. elektritchka n. f. /lektrihka n. f. empire des steppes n. m. Bien qu’une grande partie du réseau ferroviaire stepnaq imperiq n. f. russe soit électrifiée, on utilise le terme elektritchka Nom donné à chacune des entités politiques que pour désigner spécifiquement les trains de les peuples nomades, au cours du premier millé- banlieue. naire, ont fondées en occupant diverses régions d’Asie centrale, en opposition avec les peuples éléphant n. m. sédentaires. slonik n. m. Instrument de torture utilisé par la police sovié- empire du mal n. m. tique qui consiste à enchaîner un prévenu à une imperiq zla n. f. chaise en lui mettant un masque à gaz sur la tête L’Union soviétique, selon Ronald Reagan, qui et en en coupant l’afflux d’air jusqu’à ce qu’il utilisa l’expression au début des années 1980, suffoque. Cette pratique, dont des témoignages dans le contexte de ce que l’on a qualifié de début ont été enregistrés en Mordovie, a été dénoncée de la seconde guerre froide*. par Amnistie internationale. émulation socialiste n. f. socialistiheskoe sorevnovanie n. n. Système de motivation au travail développé par le Parti communiste* et qui faisait appel à divers

80 E moyens de propagande visant à accroître la pro- vers le Parti communiste* : d’abord enfant ductivité et le développement économique de d’Octobre, le jeune soviétique devenait ensuite l’Union soviétique. Les stakhanovistes*, les oudar- pionnier, puis komsomol*, pour enfin pouvoir niks*, les héros du travail socialiste* furent les accéder au Parti. Certains auteurs désignent ces acteurs, et souvent les victimes, de ce système. Les écoliers du nom de jeunes octobristes, expression qui facteurs de stimulation proprement économiques porte à confusion, vu les sens différents des deux tels que la concurrence n’existant pas, on fit appel, mots russes correspondants (voir : octobristes*). pour mobiliser les travailleurs, à des notions comme la conscience de classe, la fierté collective, engagement socialiste n. m. l’amour de la patrie, etc. La définition qu’en don- socialistiheskoe obqzatel;stvo n. n. naient les textes officiels était typique de la langue Objectif de production que se fixaient les tra- de bois*: « Mouvement de masse des travailleurs, vailleurs ou les collectifs de travailleurs dans le reflétant le caractère nouveau du travail, pour cadre de leur programme d’émulation socialiste*. obtenir les plus grandes réalisations dans la pro- duction des biens matériels et spirituels, atteindre En garde la plus haute productivité du travail, une condi- Na postu tion nécessaire de l’accélération du développe- Publication littéraire fondée en 1923 qui avait ment économique et social du pays ». pour mission de dénoncer les ennemis du peuple* soviétique en condamnant indistinctement les En avant trotskistes*, les écrivains et artistes symbolistes ou Vper\d futuristes, comme aussi d’autres mouvements de Nom d’un groupe dirigé par A. Bogdanov, au pensée. Les inquisiteurs de ce mouvement, dont début du siècle, préconisant le développement de Averbach, Lelevitch, Rodov, ont ainsi réduit au la culture prolétarienne. Ce fut aussi le nom du silence deux générations des meilleurs écrivains de premier journal bolchevique*. Russie. Ils furent d’ailleurs exécutés et, plus tard, (curieusement) réhabilités. En avant la Russie! Vper\d, Rossiq! ennemi du peuple n. m. Parti réformiste libéral fondé en 1995 par le vrag naroda n. m. démocrate Boris G. Fiodorov, qui fut quand Dans la langue de bois*, toute personne soup- même partisan de l’intervention militaire en çonnée par les autorités soviétiques d’être oppo- Tchétchénie. Il a obtenu moins de 2 % des voix sée, par ses activités ou simplement par ses atti- lors des élections législatives de décembre 1995. tudes, à l’idéologie et au régime communistes. Il n’existait plus en 1999. Certains métiers et fonctions ont systématique- ment valu cette étiquette à ceux qui les exer- Enets n. m. pl. çaient, tels les marchands, les artisans et les /ncy n. m. pl. membres du clergé. Le terme a été largement uti- Peuple de la famille samoyède* dont il est difficile lisé dans les anonimkas*. On a aussi utilisé, avec d’évaluer le nombre, les Enets étant le plus sou- la même connotation, l’abréviation k.r. (contre- vent comptabilisés comme des Nénets*, très voi- révolutionnaire), dont on a même fait un mot, sins à tous égards. kaer. enfance heureuse n. f. enquête n. f. shastlivoe detstvo n. n. anketa* Cocktail sibérien, aussi connu dans le nord de la Russie : un mélange de champagne et de cognac. enregistrement n. m. registraciq n. f. enfants d’Octobre n. m. pl. Inscription des citoyens au registre des domiciles, oktqbrqta n. pl. un système qui a remplacé la propiska*, abolie par Organisation regroupant des écoliers de cinq à dix la constitution de 1993. ans pour les préparer à devenir des pionniers*; les enfants y adhéraient dès la deuxième année de ensi n. m. l’école primaire, donc vers l’âge de huit ans. Elle Tapis turkmène de petite dimension, souvent à constituait, du temps du régime soviétique, la motif de mirhab*, qu’utilisent les musulmans première étape dans le cheminement des jeunes pour s’agenouiller lors de leurs prières. On appelle

81 E aussi de ce nom les tapis que l’on suspend dans pect plus grand des droits de la personne. Le mot l’embrasure en lieu de porte. erk, en ouzbek, signifie liberté.

Entente baltique n. f. errants n. m. pl. Baltijskoe soglawenie n. n. stranniki n. m. pl. Traité de collaboration signé en 1934 par Une des nombreuses sectes qui, au XIXe siècle, se l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Mûs par une développèrent en réaction à l’Église officielle russe. crainte commune de leurs voisins, l’Union sovié- Les errants (stranniki : pèlerins, voyageurs), tique et l’Allemagne, les trois États baltes pré- ne voulant pas se soumettre aux règles de la hié- voyaient par cette entente une concertation poli- rarchie orthodoxe et pour fuir ses rigueurs, entre- tique et diplomatique, sans toutefois prendre prirent de nomadiser dans les steppes et les forêts d’engagements militaires de défense commune. de la Sibérie. entreprise interentreprises n. f. erseï n. m. me'kolxoznoe predpriqtie n. n. ersei n. m. pl. me'sovxoznoe predpriqtie n. n. Petite dépression sinueuse, typique de la toundra Institution de mise en commun de services, de russe. Ce terme est d’origine nenets*. techniques et de systèmes de mise en marché, utilisée autour de 1977, particulièrement entre kol- erzia n. m. khozes* et entre sovkhozes*, afin de réaliser des éco- /rzqnskij qzyk n. f. nomies d’échelle. Une des deux langues parlées par les Mordves*, uti- lisée dans la partie orientale de leur république. éparchie n. f. eparxiq n. f. esclave n. m. Diocèse de l’Église russe orthodoxe. kholop*

épiscope n. m. esprit de famille n. m. episkop n. m. semeistvennost* Évêque, dans la hiérarchie russe orthodoxe. esprit de parti n. m. erbbauer n. m. partijnost; n. f. Les erbbauern constituaient au XVe siècle, en De connotation plutôt péjorative à l’Ouest, cette Lettonie, la classe des paysans héréditaires qui expression désignait en U.R.S.S., tout au furent, à toutes fins pratiques, des serfs agriculteurs contraire, une qualité recherchée chez quiconque au service des colonisateurs allemands. devait assumer une responsabilité importante dans l’administration. erdik n. m. Orifice percé dans la toiture des anciennes mai- Esquimaux n. m. pl. sons des régions montagneuses de l’Arménie et qui /skimosy n. m. pl. constituait l’unique source de lumière. Appelés eskimosy en russe et se nommant eux- mêmes les Youits*, ce peuple, proche à divers eristavi n. m. égards des Inuits d’Amérique du Nord mais qui /ristavi n. m. n’en partage pas le nom, est situé dans l’extrême Prince inféodé régnant sur une région de Géorgie. nord-est de la Sibérie. Les Esquimaux de Russie sont au nombre d’environ 1 700. On les apparente erivani n. m. aux Aléoutes*, qui parlent une langue de la même erevani n. m. famille, mais qu’ils ne comprennent pas. Fromage caucasien (littéralement : d’Erevan). essaoul n. m. Erk n. m. esaul n. m. ?rk n. m. Mot d’origine mongole* ou tchagataï* désignant un Branche modérée du nouveau parti Birlik*, en exécuteur, dans la hiérarchie de la Horde d’or*. Au Ouzbékistan. Appuyé par une partie de l’intelli- XVIe siècle, a désigné l’aide de camp de l’het- gentsia, ce groupe préconisait l’indépendance man* chez les Cosaques*, équivalant du capitaine complète de l’Ouzbékistan et plaidait pour un res- dans l’armée russe. Au XVIIIe siècle, l’essaoul

82 E

était un rang dans la hiérarchie militaire cosaque. mot russe pour estragon, en plus du terme estra- On dit aussi yessaoul, plus conforme à la pro- gon (/stragon) emprunté du français, est tar- nonciation russe. khoun, d’origine arabe. L’estragon est par ailleurs très présent dans les mets caucasiens. On en fait Estes n. m. pl. aussi une boisson non alcoolisée qui gagne en /sty n. m. pl. popularité en Russie. Souvent pris comme synonyme d’Estoniens*, ce terme désigne aussi, plus spécifiquement, les État du peuple tout entier n. m. ancêtres des Estoniens, avant l’occupation de la vsenarodnoe gosudarstvo n. n. région par les Porte-croix*. Leur langue, l’este, est Expression mise de l’avant sous Brejnev pour celle du groupe finnois dont les attestations sont remplacer l’idée originelle de la disparition éven- les plus anciennes. On a désigné les Estes et autres tuelle de l’État, ce qui impliquait la nécessaire par- peuples apparentés sous le nom collectif de ticipation de toutes les couches sociales au fonc- Tchoudes*. tionnement de l’État. Mais le « rôle dirigeant du Parti communiste* » étant, dans tous les textes estonien n. m. constitutionnels, reconnu comme un dogme, /stonskij qzyk n. m. cette participation est toujours demeurée plus Langue du groupe finno-ougrien parlée par les formelle que réelle. Estoniens; elle est voisine du finlandais avec lequel elle partage 50 % de son vocabulaire. L’estonien, étatistes n. m. pl. comme les autres langues baltes, s’écrit avec l’al- gosudarstvenniki n. m. pl. phabet latin. Étiquette donnée à ceux qui sont partisans d’une Russie forte et indivisible où l’État doit jouer un Estoniens n. m. pl. rôle prédominant dans l’économie, la politique cul- /stoncy n. m. pl. turelle et le contrôle des médias, à l’encontre de Peuple de la famille finno-ougrienne habitant la ceux qui veulent plutôt encourager les particula- plus petite des républiques baltes. Les Estoniens rités des régions. En somme, c’est une position à forment moins des deux tiers de la population mi-chemin entre le totalitarisme et la démocratie. totale de leur république, qui est de 1 450 000 habitants; l’Estonie a en effet connu une forte été des bonnes femmes n. m. immigration russe durant le régime soviétique. bab;e leto n. n. Traduction littérale de l’expression russe qui estophile n. m. désigne l’équivalent de l’été des Indiens au Canada /stonofil n. m. ou de l’été de la Saint-Martin en France (bien que Désigne, génériquement, celui qui aime l’Estonie, celui-ci arrive plus tard), c’est-à-dire un bref retour les Estoniens ou la culture estonienne. Plus spéci- aux températures d’été au début de l’automne. fiquement, ce terme s’appliquait aux membres de la Société savante estonienne, créée en 1838 et qui Étincelle n. f. comprenait bon nombre d’Allemands appuyant le Iskra* développement de la culture estonienne. Étoile rouge n. f. estrade, musique d’ n. f. Krasnaq zvezda n. f. /stradnaq muzyka n. f. Quotidien fondé en 1921 et publié par le minis- Expression désignant la musique de variétés en tère de la Défense; il porte le nom de l’emblème Russie et dans les républiques périphériques : des militaires dont il est l’organe officiel. Le tirage musique de film, de radio, de spectacle et même, en était d’environ un million d’exemplaires en durant la période soviétique, musique à vocation 1995 et d’environ 70 000 en 1999. sociale, par exemple les chants de komsomols avec orchestre. étranger lointain n. m. dal;nee zarube';e n. n. estragon n. m. Dans le langage issu de la dissolution de tarxun n. m. l’U.R.S.S., l’étranger lointain, ce sont les pays Plante aromatique, beaucoup plus utilisée comme étrangers, à l’exclusion des anciennes républiques condiment en Europe occidentale qu’en Russie, de l’Union soviétique que l’on appelle maintenant bien qu’elle soit originaire de Sibérie. Pourtant, le l’étranger proche*. On dit aussi lointains pays.

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étranger proche n. m. évène n. m. bli'nee zarube';e n. n. /venskij qzyk n. m. Dans le langage issu de la dissolution de Comme l’évenk*, l’évène est une langue du groupe l’U.R.S.S., y compris dans le langage officiel du toungouse* écrite en caractères cyrilliques depuis gouvernement russe, on appelle étranger proche 1936, après avoir utilisé l’alphabet latin durant l’ensemble des 14 républiques qui, avec la Russie, cinq ans. formaient l’Union soviétique. Celles-ci, devenues des pays étrangers par rapport à la Russie, sont Évènes n. m. pl. considérées comme moins étrangères que les /veny n. m. pl. autres pays : une survivance du lien soviétique. Peuple toungouse réparti sur de vastes espaces Certains utilisent l’expression proches voisins*. dans le nord-est de la Sibérie. Au nombre de S’oppose à une autre expression que l’on peut tra- 17 000, les Évènes ont perdu l’usage de leur duire par l’étranger lointain*. langue dans une proportion dépassant 50 %. eurasisme n. m. évenk n. m. evrazijstvo n. n. /venkijskij qzyk n. m. Mouvement de pensée qui est réapparu en Russie Langue également appelée toungouse*, bien que ce au début des années 1990, en réponse aux poli- terme désigne plutôt la famille linguistique à tiques du président Eltsine, jugées trop calquées laquelle appartient l’évenk. Moins du tiers des sur le modèle ouest-européen. Ce mouvement Évenks en ont conservé l’usage. Fortement dia- regroupe des tendances bien variées: un retour aux lectisée, la langue évenk a adopté un système sources, la nécessité d’un État fort, un certain d’écriture normalisé au début des années 1930, messianisme religieux, jusqu’au désir de renais- d’abord inspiré de l’alphabet latin, puis du sance d’un grand empire des steppes*. Un mouve- cyrillique. ment partageant la même idéologie et le même nom a existé parmi les émigrés russes installés en Évenks n. m. pl. France durant les années 1920-1930. /venki n. m. pl. Les Évenks constituent, avec les Nénets*, le plus euroremont n. m. nombreux des petits peuples* du nord de la Russie evroremont n. m. (30 000). Dans la grande famille des peuples Néologisme pour désigner la rénovation d’ap- altaïques, ils font partie du groupe toungouse*; on partements ou d’édifices selon les normes dites les considère d’ailleurs comme les Toungouses européennes, mais dans les faits plutôt proprement dits. Ils se répartissent sur d’énormes américaines. territoires, depuis l’Ienisseï jusque sur les rives de la mer d’Okhotsk. On emploie aussi la forme eux pron. m. pl. Évenques. oni pron. m. pl. Dans le langage populaire, désignait, sous le evliade n. m. régime soviétique, les nantis du pouvoir, par L’aîné de la lignée, chez les Turkmènes. opposition à nous, le peuple. excentrisme n. m. évaluation académique n. f. /kscentrika n. f. pqtiball;naq sistema n. f. Une des formes des débuts du théâtre soviétique, Le système de pointage des résultats scolaires dans inspirée du vaudeville et du cirque, qui consistait les écoles et les universistés russes comporte une à introduire des éléments illogiques ou insensés échelle de cinq niveaux, de 5 (excellent) à 1 (très dans le discours, en même temps que des messages mauvais), chacun ayant son ou ses surnoms: pia- idéologiques frappants. Un de ses promoteurs fut tiorka* (5), tchetviorka* (4), troïka* (3), dvoïka ou Vsevolod Meyerhold, qui avait, pour ce théâtre, nieoud* (2), yedinitsa* ou kol* (1). Ces mots sont dessiné des costumes et des décors fort originaux. largement utilisés, même en dehors du contexte L’imposition du réalisme socialiste* comme forme scolaire, pour qualifier la performance du gou- d’art officielle a mis fin à cette expérience pour- vernement, des reporters, des spécialistes, etc. tant fertile. Ainsi, l’expression interjective cinq points! (pqt; ballov!) signifie excellent !

84 E exception kolkhozienne n. f. Exportkhleb n. m. lihnoe podsobnoe xozqjstvo n. n. ?ksportxleb n. m. Exploitation individuelle auxiliaire*, qui en est la Sous le régime soviétique, centrale d’importation désignation officielle. et d’exportation de produits céréaliers. exploitation individuelle auxiliaire n. f. Exportles n. m. lihnoe podsobnoe xozqjstvo n. n. ?ksportles n. m. Lopin de terre familial que le kolkhozien cultive Sous le système soviétique, centrale d’importation à son propre compte. Tolérés depuis 1933, puis et d’exportation de produits du bois. encouragés par l’État, ces lopins ont de tout temps constitué, depuis la collectivisation, en dépit de Exportlion n. m. leur faible superficie (un demi-hectare), un com- ?ksportl\n n. m. plément indispensable à la production des kol- Sous le système soviétique, centrale d’importation khozes et des sovkhozes, dont les rendements et d’exportation de textiles. étaient moindres. On a aussi désigné ces lopins par l’expression exception kolkhozienne. ezgeï n. m. /zgej n. m. Expocentre n. m. Fromage que fabriquent les Bouriates* à partir de ?kspo-centr n. m. lait entier et de colostrum de vache, de chèvre ou Organisme central d’État qui, du temps du sys- de jument. tème soviétique, organisait sur une base com- merciale des expositions internationales et étran- gères, entre autres manifestations dans le domaine du commerce extérieur.

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F faculté ouvrière n. f. lui valoir, de la part des autorités, l’étiquette d’en- rabfak n. f. nemi du peuple*. Institution d’enseignement créée peu après la Révolution à l’intention des travailleurs n’ayant pas fartsovka n. f. reçu la préparation suffisante pour entreprendre des farcovka n. f. études supérieures. Ces écoles furent progressive- Pratique, illégale durant la période du régime ment intégrées dans le système général d’éducation. soviétique, consistant à changer des roubles contre Le terme russe, également utilisé en français (rab- devises étrangères, ou simplement à acheter des fak), est formé des racines des mots travailleur biens à des étrangers, ce qui était alors interdit. (rabohij) et faculté (fakul;tet). fascizoïde adj. et n. m. falak n. m. fawizoid n. m. Musique d’origine populaire du Tadjikistan; elle Néologisme introduit dans la presse démocra- s’oppose au chachmakom*, d’origine savante. tique au début de 1991 et repris depuis lors pour désigner les groupes chauvins fascisants considé- familia n. f. rés aussi comme schizophrènes, tel le mouve- familiq n. f. ment Pamiat*. Nom de famille qui, dans le système de dénomi- nation des personnes en russe, suit le prénom faucille et marteau n. f., n. m. (imia*) et le patronyme (otchestvo*). serp i molot n. m., n. m. Ces deux outils, symbolisant le paysan et l’ouvrier, famille faible n. f. formaient, en se croisant, l’emblème du marxisme- malomo]naq sem;q n. f. léninisme et de l’Union soviétique. C’était aussi Du temps des mirs*, dans l’ancienne Russie, les le nom de la plus haute distinction civile qu’ac- familles qui pouvaient contribuer aux charges et aux cordait aux citoyens militants le pouvoir sovié- travaux communaux sans toutefois disposer d’un tique, en même temps que le titre de héros du cheval de trait étaient qualifiées de faibles, se situant, travail socialiste*. Haï par la plupart des anti- dans la hiérarchie des travailleurs du mir, entre les communistes, ce symbole a été qualifié d’arach- familles sans âme* et les familles puissantes. néen par Vassili Axionov. fandyr n. m. fedaïs n. m. pl. fandyr n. m. fedainy n. m. pl. Instrument à cordes ossète, l’équivalent du pan- Petit groupe de militants arméniens, armés et douri* géorgien. bien entraînés. Au début du siècle, les fedaïs constituaient des milices de protection qui s’op- F.A.P.S.I. n. f. posaient à tous les types d’oppresseurs, gouver- Agence fédérale de communication et d’informa- nementaux ou non. tion gouvernementales* fedéral adj. fartsovchtchik n. m. pan-Union* farcov]ik n. m. Celui qui, durant le régime soviétique, pratiquait Fedkomziem n. m. la fartsovka* dans le but de se procurer des biens Fedkomzem n. m. inaccessibles aux seuls possesseurs de roubles, Comité fédéral pour les affaires agricoles créé en biens qui constituaient un témoignage de réussite 1922, dont une des fonctions fut de sédentariser aux yeux de ses concitoyens, tout en risquant de les éleveurs nomades d’Asie centrale.

87 F fée des Neiges n. f. triellement. Ces feux étaient vénérés par les Snegourotchka* Guèbres* qui y pratiquèrent des rites zoroastriens* jusqu’au milieu du XIXe siècle. Femmes de Russie n. f. pl. "en]iny Rossii n. f. pl. Février n. m. Mouvement politique qui, aux élections de révolution de Février* décembre 1993 à la douma*, avait récolté plus de 8 % des votes au scrutin proportionnel, occupant fièvre du maïs n. f. ainsi la quatrième place, et 4,6 % aux élections kukuruznaq kampaniq n. f. législatives de décembre 1995, en cinquième Ainsi a-t-on appelé une campagne entreprise à la place. Ce mouvement défend les valeurs familiales. fin des années 1950 pour réformer l’administra- En 1998, il s’est scindé en deux groupes, chacun tion et le soutien technique relativement à la cul- portant le même nom. ture du maïs. Le recours à des méthodes contre- productives pour atteindre les objectifs de fenêtres Rosta n. f. pl. production fixés par le gouvernement produisit des okna ROSTA n. n. pl. résultats, au contraire, très négatifs. Khrouchtchev, Exposition de pancartes et de dessins souvent ali- l’instigateur de cette politique, fut de ce fait affu- mentés par des textes en vers (de Maïakovski, blé du surnom de Koukourouznik (monsieur Maïs). par exemple), que l’on promenait à travers la Russie aux fins de propagande communiste. Les fille de neige n. f. fenêtres Rosta constituaient un des moyens de Snegourotchka* l’agitprop*, qui utilisait notamment les trains de propagande, les agitpoyezds*. C’est en 1919 qu’on fil rouge n. m. lança les fenêtres Rosta, acronyme formé à partir téléphone rouge* du nom de l’agence productrice, l’Agence télégra- phique russe (Rossijskoe Telegrafnoe Finlandais blancs n. m. pl. Agenstvo), l’ancêtre de l’agence Tass*. belofinny n. m. pl. Expression appliquée aux Finlandais qui, à l’op- fenia n. f. posé des Finlandais rouges*, soutenaient l’idée fenq n. f. d’une Finlande libre, au sortir de la Première L’argot du crime, le langage des forçats et de la Guerre mondiale. pègre. Finlandais rouges n. m. pl. fer à repasser n. m. krasnye finny n. m. pl. ut[g n. m. Surnom donné aux groupes de Finlandais revenus Surnom donné à ceux qui faisaient le trafic des des États-Unis en 1918 pour s’installer dans la vêtements sur le marché noir, alors qu’il était dif- nouvelle Union soviétique et participer à sa ficile mais prestigieux de se procurer, par achat en construction, ce qui n’a pas empêché qu’ils soient roubles, contre devises ou par troc, des mar- en grand nombre victimes des purges staliniennes. chandises de l’Ouest. finlandisation n. f. ferme collective n. f. finlqndizaciq n. f. kolkhoze* Terme créé en 1953 pour désigner une tendance à se soumettre sans résistance à la domination de feta n. m. l’Union soviétique, attitude que les puissances syr feta n. m. occidentales attribuaient à la Finlande; de son Fromage blanc de brebis, assez doux, qui rime chez côté, celle-ci justifiait sa position par un souci de nous avec Grèce, mais qui est également répandu conserver sa liberté face à son puissant voisin. en Arménie. finno-ougrien adj. feux sacrés de Souramkhany n. m. pl. finno-ugorskij adj. svq]ennye ogni Suramxany n. m. pl. Qualifie un groupe de langues qui comprend, Feux qu’alimentaient les émanations de gaz et de outre le finnois, l’estonien et le hongrois, plusieurs pétrole de la péninsule d’Apcheron en Azer- langues parlées en Russie, dont le mordve*, le baïdjan, avant qu’elles soient exploitées indus- mari*, le komi* et l’oudmourte*.

88 F firman n. m. fonds de stimulation n. m. firman n. m. poo]ritel;nye fondy n. m. pl. Dans le monde turco-mongol, décret du souve- Budget spécial créé en 1965, à même les bénéfices rain. Les décisions d’un firman avaient force de des entreprises, pour le financement du dévelop- jurisprudence. pement de technologies de pointe, afin de don- ner une impulsion nouvelle à l’industrie soviétique flagellants n. m. pl. en perte de vitesse; une très faible partie des mon- xlysty n. m. pl. tants prélevés retournaient en boni aux ouvriers. Secte religieuse des orthodoxes de Sibérie à laquelle avait appartenu Raspoutine dans sa jeunesse. Force nouvelle n. f. Certains auteurs, préférant désigner ce groupe Novaq sila n. f. religieux du nom russe de khlystys*, mettent en Parti politique formé par l’ex-premier ministre doute le sens de flagellants donné par des histo- Sergeï Kirienko. Il s’est rapidement fusionné avec riens français. En effet, il se peut que le mot le regroupement de la Cause juste* pour former un khlystys (qui se traduit par cravaches) soit la défor- nouveau bloc électoral, l’Union des forces de droite*. mation du mot khristys : les (gens du) Christ. forchmak n. m. flotte rouge n. f. forwmak n. m. krasnyj flot n. m. Pâté de hareng et de légumes qu’affectionnent les Nom qu’a porté la marine soviétique jusqu’en Juifs de Russie. 1946. En fait, les marines soviétique puis russe comportent quatre flottes: de la Baltique (Baltflot*), formalistes n. m. pl. de la mer Noire, du Nord et du Pacifique. formalisty n. m. pl. Adeptes du formalisme, mouvement critico- fonds culturel n. m. littéraire du début du XXe siècle. kul;tfond n. m. Fonds discrétionnaire dont disposaient les admi- formalisme n. m. nistrateurs des kolkhozes pour doter leur institu- formalizm n. m. tion d’équipements ou de services pouvant amé- Mouvement idéologique et littéraire formé en liorer les conditions de vie des kolkhoziens. 1913 d’éminents critiques littéraires russes qui cherchaient un compromis entre le souci de la fonds de la Chambre n. m. forme pure et une approche marxiste de la litté- kabinetskaq sobstvennost; n. f. rature. Le mot formalisme a acquis, au temps du Expression désignant l’ensemble des biens privés jdanovisme* (du nom de Jdanov, le bourreau cul- de la famille impériale de Russie, à savoir les turel de Staline), un sens péjoratif qui inspira les terres et les paysans y travaillant de même que les pires craintes aux intellectuels (écrivains, peintres, bijoux royaux. Le fonds, qui comprenait aussi musiciens). Dans les discours staliniens, cette éti- des biens des grands princes et des enfants du quette s’apparentait aux autres condamnations couple impérial, a été assujetti après 1827 au verbales typiques de la langue de bois* : déviation- ministère de la Cour. nisme* bourgeois, ignorance des besoins du peuple, production idéologiquement étrangère à l’ordre Fonds de la culture n. m. soviétique, etc. On reprochait aux formalistes d’ac- Fond kul;tury n. m. corder une importance exagérée à la méthode et Organisme fondé dans les années 1980 et qui fut au style. Toutefois, le terme formalisme n’a jamais dirigé par feue Raïssa Gorbatcheva, l’épouse de été précisément défini par les autorités soviétiques. Mikhaïl Gorbatchev. Dans ses débuts, le Fonds de la culture visait à valoriser certains éléments de la fortotchka n. f. culture russe traditionnelle que le régime sovié- fortohka n. f. tique avait relégués dans l’oubli, tels l’architecture Petite ouverture pratiquée dans les fenêtres des religieuse et l’artisanat. Mais des doutes se sont vite habitations russes, isbas* comme palais, pour y manifestés quant aux réelles intentions de ce pro- faire entrer l’air pur de l’extérieur, même au plus gramme. Une expression presque identique, le froid de l’hiver. fonds culturel*, avait été utilisée dans le vocabulaire de l’agriculture collectivisée.

89 F fouet à quatre queues n. m. démocrate); la fraction centriste, d’abord repré- hetyr\xxvostnaq pl\tka n. f. sentée par le parti Notre maison, la Russie* puis par Surnom donné par les opposants à l’absolutisme le parti du maire Loujkov, Mère Patrie*; enfin, la tsariste, dans les années 1904-1906, à leur reven- fraction Régions de Russie, sans idéologie com- dication fondamentale : le suffrage universel, égal, mune et n’ayant rien à voir avec le régionalisme, direct et secret. mais regroupant de nombreux démocrates; à ces fractions s’ajoutent les indépendants, des généraux fount n. m. sans armée, la plupart démocrates et libéraux. funt n. m. Ancienne mesure de poids en Russie, valant frangouli n. f. 409,5 g. C’était la livre russe; 40 founts faisaient franguli n. m. un poud*, mesure encore utilisée. Épée ancienne qu’utilisaient les Khevsoures*, fabri- quée selon le modèle européen. Cette ressem- fourachka n. f. blance a amené certains à voir dans les Khevsoures fura'ka n. f. des descendants des croisés. Casquette de type militaire ou paramilitaire, mais aussi parfois en vogue chez les civils. On rencontre freilekhs n. m. également fourajka. frejlexs n. m. Danse joyeuse et énergique des Juifs qui habitaient fous de Dieu n. m. pl. les shteteles* de Biélorussie et d’Ukraine. Depuis [rodivye n. m. pl. une décennie, on joue souvent cette musique Dans la tradition russe byzantine, nom donné aux dans les restaurants de Russie et d’autres répu- prêcheurs publics qui se caractérisaient par leur bliques, comme on le faisait de tout temps pour propension à dire toute vérité, de façon crue si les lezguinkas* caucasiennes. On appelle également nécessaire, même aux puissants et jusqu’au tsar lui- freilekhs plusieurs mélodies juives, dont le fameux même. On les appelait aussi les fous du Christ ou semsorok (sept-quarante), originaire d’Odessa. les saints fous. Frères de la forêt n. m. pl. Foxtrot n. m. lesnye brat;q n. m. pl. Nom donné par les techniciens de l’OTAN à une Groupe d’activistes anticommunistes qui oppo- classe de sous-marins soviétiques de 100 mètres de sèrent une courageuse résistance dans les forêts des long qui ont été construits à environ 80 exemplaires, républiques baltes, de la fin de la Seconde Guerre dont le quart a été exporté à des pays amis (Libye, mondiale jusqu’au début des années 1950. En Inde et Cuba). On a fait le projet d’exposer un des estonien, leur nom est metsavennad*. Foxtrot, le Scorpion, à Long Beach, en Californie. friazine n. m. fraction n. f. frqzin n. m. frakciq n. f. frqgi n. m. pl. Chacun des regroupements composés des partis On dénommait ainsi les Italiens, génois surtout, et mouvements politiques de même tendance qui arrivèrent en Russie dès le Moyen Âge et représentés à la douma*; celle-ci était composée, vécurent sur les bords de la mer Noire, du XIIIe au lendemain des élections législatives de à la fin du XVe siècle. À cette époque, des archi- décembre 1995, de sept fractions, qu’on a regrou- tectes friazines ont dirigé les travaux de la pées ainsi : partis de gauche, partis nationalistes, construction du kremlin* de Moscou. Le terme partis progouvernementaux, partis réformistes, semble venir du mot Francs, qui désignait les partis centristes, groupes d’intérêts sectoriels et étrangers d’origine latine. En français, le pluriel régionaux, indépendants. Concernant les partis, peut être friazines ou, calqué sur le russe, friaghis. on reconnaît les fractions suivantes : les fractions de la gauche communiste (Parti communiste de la frontalières, villes n. f. pl. Fédération de Russie*), agrarienne (Parti agrarien*) ukrajnie goroda n. m. pl. et Pouvoir au peuple*, communistes toutes les Autour du XVIIe siècle, désignait les villes du trois; la fraction Yabloko*, social-démocrate, du sud de la Russie. Le terme ukrajnie, qui signi- type Nouveau Parti démocratique du Canada; la fie relatif aux confins, ne provient pas du toponyme fraction libérale-démocrate (on sait que le Parti Ukraine; c’est plutôt l’inverse, celle-ci étant le libéral-démocrate* de Jirinovski n’est ni libéral ni pays des confins russes.

90 F

Front artistique de la gauche n. m. populaires, une organisation procommuniste, L.E.F.* anti-islamiste et antidémocratique. Pendant la période qui a entouré la Seconde Guerre mon- Front de salut national n. m. diale, on a aussi appelé front populaire le réseau Nacional;nyj front spaseniq n. m. de noyautage que le gouvernement soviétique a Mouvement d’opposition à Boris Eltsine et à ses soutenu pour se faire des alliés dans les démocra- réformes, officiellement créé en octobre 1992 et ties occidentales contre les fascistes. aussitôt déclaré hors-la-loi par décret présidentiel. Il regroupait des éléments communistes et fascistes fuite interne des cerveaux n. f. qui, en dépit de leur interdiction, demeurèrent vnutrennqq utehka mozgov n. f. actifs; il visait le renversement du gouvernement Ainsi appelle-t-on en Russie un mouvement frap- Eltsine-Gaidar. Le décret d’interdiction levé, le pant de nombreux savants russes qui, faute d’être groupe existait toujours en 1995 sous la direction engagés et payés décemment par l’État, se recy- d’un ex-général du K.G.B.* et poursuivait ses clent dans des professions plus rémunératrices, activités. Les membres de cette alliance ont été sur- notamment en affaires ou dans les institutions nommés rouges-bruns*. Ils ont aujourd’hui à peu bancaires. près disparu de la scène politique. fusion des nationalités n. f. front international n. m. sliqnie nacij n. n. interfront* Politique préconisée par Staline consistant à fusionner, par divers moyens, les différentes natio- front populaire n. m. nalités de l’Union soviétique en une seule iden- narodnyj front n. m. tité ethnique basée sur une conscience nationale Dans plusieurs des républiques de l’ancienne unique; cette politique, qui faisait partie du pro- U.R.S.S., notamment dans les républiques baltes, gramme du P.C.U.S.* en 1930, préconisait jusqu’à regroupement des forces d’opposition au com- l’unicité linguistique du pays. Cette même orien- munisme qui ont, autour de 1990, développé tation est revenue après la Seconde Guerre mon- une orientation nettement nationaliste et indé- diale sous une forme moins extrême mais quand pendantiste. En réalité, les fronts populaires n’ont même agissante, la politique de rapprochement pas été antirusses, mais bien antisoviétiques. En des peuples*. Lettonie, c’est le Latvijas Tautas Fronte*; en Lituanie, le Sajudis*; en Estonie, le Rahvarinne* Futur de la Russie n. m. (créé en mai 1988). L’Azerbaïdjan et la Moldavie Budu]ee Rossii n. n. ont aussi eu leurs fronts populaires, comme Un des nombreux partis politiques qui se sont pré- d’ailleurs plusieurs villes de Russie, dont Saint- sentés aux élections de décembre 1993 à la Pétersbourg (où l’élection au conseil municipal du douma*; cette faction n’avait alors récolté qu’un front populaire local a été déterminante), Iaroslavl seul siège, perdu depuis. et Moscou. Le front populaire de Moscou est d’ailleurs devenu en 1990 une partie importante futurisme n. m. du mouvement Russie démocratique*. Quant au futurizm n. m. Front populaire de Russie, fondé parallèlement au Mouvement artistique avant-gardiste qui a été front populaire de la ville de Moscou en 1988 et très actif en Russie dans les années 1910 à 1920, autrefois membre du bloc démocratique, il a, en parallèlement au mouvement futuriste italien, 1992, changé de nom (pour devenir le Parti de la dont il se distingue par son adhésion au marxisme, renaissance) et d’orientation, en se joignant aux mais dont il partage l’exaltation du modernisme blocs des Patriotes* et des communistes, et même et des nouvelles inventions techniques. En pein- à celui des monarchistes, pour des motifs tac- ture, Malevitch, le fondateur du suprématisme*, et tiques d’opposition au gouvernement. Le front Maïakovski en littérature en furent de célèbres populaire du Tadjikistan, créé en 1992 par la représentants. nomenclature, est, à l’inverse des autres fronts

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G Gagaouzes n. m. pl. une particulière sollicitude par les temps qui courent, gagauz y n. m. pl. les amendes étant souvent objet de négociation. Peuple chrétien de langue turque, descendant des Petchénègues* et vivant en Moldavie où, au nombre gak n. m. d’environ 150 000, ils constituent la quatrième gak n. m. minorité nationale. Les Gagaouzes écrivaient leur Ancienne unité de surface qui servait à établir les langue avec des caractères grecs jusqu’à ce qu’ils charges que devaient acquitter les paysans des adoptent l’alphabet cyrillique en 1958. Dès la territoires baltiques; elle pouvait varier d’une dissolution de l’Union soviétique, les Gagaouzes, dizaine d’hectares en Estonie à près d’une trentaine préférant l’allégeance à la Russie à une éventuelle en Courlande. domination moldavo-roumaine, ont proclamé l’indépendance d’une République gagaouze, galgaï n. m. reconnue par aucun gouvernement. galgaj n. m. Nom que donnent les Ingouches* à la langue qu’ils Gahnamak n. m. parlent. Utilisé également par ces derniers pour Du temps de la féodalité en Arménie, au milieu s’autodésigner. Voir: Gargares*. du premier millénaire, document qui établissait le tableau des privilèges et préséances des différents Galiciens n. m. pl. degrés de la noblesse. L’équivalent fut instauré en galihane n. m. pl. Russie par Pierre le Grand : la table des rangs*. Habitants de la Galicie ukrainienne, c’est-à-dire de l’Ukraine de l’Ouest, longtemps sous la domina- Gaï n. m. tion de l’Autriche-Hongrie. Cette région porta le GAI n. f. nom de Principauté de Galitch, du temps où la ville Gosudarstvennaq avtomobil;naq homonyme en était la capitale; aujourd’hui, c’est inspekciq n. f. la ville de Lviv qui a cette fonction. Les Ukrainiens Gosavtoinspekciq n. f. du Canada sont en majorité des Galiciens. Trois lettres que connaît bien l’automobiliste russe, les voyant partout sur les véhicules de police Galosh, système n. m. et sur les guérites le long des routes, d’où les poli- Dans le vocabulaire de l’OTAN, désigne le péri- ciers surveillent le passage des véhicules, tout par- mètre de défense et de contrôle que les autorités ticulièrement ceux immatriculés à l’étranger; c’est soviétiques avaient établi autour de la ville de le sigle de l’Inspection automobile d’État, l’orga- Moscou à partir de 1964; il comprenait une série nisme chargé de contrôler le respect du code de de sites antiballistiques et s’étendait jusqu’à envi- la route et la sécurité routière. En 1998, son nom ron 40 kilomètres du centre. Outre les huit points a été remplacé par celui d’Inspection d’État pour la d’accès routier, la zone s’étendant au-delà de ce sécurité du mouvement routier (Gosudarstvennaq périmètre était interdite aux étrangers, sauf per- inspekciq bezopasnosti doro'nogo mission spéciale. dvi'enie, GIBDD), néologisme qui com- mence à s’implanter bien que le mot Gaï soit galouchkis n. m. pl. bien ancré dans le langage populaire. galuwki n. m. pl. Petites boulettes de pâte ukrainiennes; le corres- gaïchnik n. m. pondant des galuska (prononcer galouchka) hon- gaiwnik n. m. grois, des gnocchi italiens ou des klösschen alle- Policier de la route. Son rôle est de voir au respect du mands. On les prépare avec de la couenne de code de la circulation routière, rôle qu’il exerce avec lard, mais on les trempe aussi dans le borchtch*.

93 G ganurags n. m. de sa mission pour organiser des pogroms*. Elle fut Longue flûte pastorale lettone. connue sous le nom de cent-noirs*. gaon n. m. garde rouge n. f. (1) Chef d’école religieuse, sage et respecté, chez les krasnaq gvardiq n. f. Juifs, notamment des pays baltes. Milice bolchevique formée d’ouvriers qui, en février 1918, fut intégrée à l’armée rouge* régulière. gar n. m. Dans la structure clanique de la Tchétchénie, garde rouge n. m. (2) regroupement de familles, lui-même une subdi- krasnogvardeec n. m. vision du teïp*. Milicien, membre de la garde rouge (1)*, qui, lors de la Révolution russe, combattait contre les garde n. f. gardes blancs*. gvardiq n. f. En plus des différentes gardes de nature militaire Gargares n. m. pl. ou paramilitaire (blanche, noire, rouge; voir ci- gargary n. m. pl. après), le mot garde a été largement utilisé dans Peuple de l’antiquité qu’on dit être les ancêtres des le vocabulaire officiel soviétique pour désigner Ingouches*. En fait, ce terme est la déformation du des groupements considérés comme à l’avant- mot galgaï, nom par lequel les Ingouches s’auto- garde des secteurs sociaux auxquels ils étaient désignent. Les Romains les avaient combattus et affectés. Ainsi a-t-on vu se développer toute une avaient découvert que les armées des Gargares terminologie basée sur l’idée qu’il devait exister, comprenaient des femmes, d’où la légende des dans chaque groupe professionnel ou social, une Amazones. catégorie de citoyens plus motivés qui devaient ser- vir d’exemples aux autres dans le cadre de l’édifi- Garmis n. m. pl. cation d’une société socialiste correspondant à garmcy n. m. pl. l’utopie marxiste: garde des champs de blé (gvar- Le sens premier de cette appellation collective diq xlebnyx polej), garde de l’exploitation s’applique aux habitants de la région de Garm, au pétrolière (gvardiq nefteproxodki), etc. Tadjikistan. Dans le contexte de la guerre des clans qui sévit dans cette république depuis le garde blanc n. m. début des années 1990, ce terme s’applique à belogvardeec n. m. l’un des principaux groupes actifs dans le conflit, Combattant de l’armée blanche*, ou plus préci- où s’opposent diverses factions se disputant le sément de la garde blanche*. Plusieurs centaines pouvoir; d’orientation islamo-démocratique et d’anciens gardes blancs (ou présumés tels) furent anticommuniste, il constitue le principal groupe exécutés en 1934, le gouvernement les ayant d’opposition. soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat de Kirov. garmochka n. f. garmowka n. f. garde blanche n. f. En Russie, petit accordéon. C’est une version belaq gvardiq n. f. réduite du bayane*; comme lui et l’accordéon Expression souvent utilisée comme synonyme musette, il possède des boutons des deux côtés. d’armée blanche*, dont les membres étaient appe- On l’appelle aussi talianka*, ce qui révèle son lés gardes blancs*. Il s’agit plutôt d’un surnom. origine italienne. garde noir n. m. Gastronom n. m. hernosotenec n. m. Gastronom n. m. Membre de la garde noire* du tsar. Chaîne de magasins d’alimentation qui, à partir de 1933, a remplacé les coopératives de consom- garde noire n. f. mation en se retrouvant, par la suite, dans toutes h\rnaq gvardiq n. f. les villes de l’Union soviétique. Le Gastronom Ensemble de groupes volontaires de vigilance qui no 1 de la rue Gorki (maintenant Tverskaya), à jouèrent le rôle de milices du tsar, chargées d’as- Moscou, s’est rendu célèbre dans les années 1970, surer l’ordre social. La garde noire employa sou- non seulement par la beauté de sa construction et vent des moyens extrêmes et prit même prétexte ses étalages, plus fournis qu’ailleurs, mais aussi par

94 G les scandales financiers de son ancien directeur, gauchisme n. m. Sokolov, qui fut fusillé durant le règne d’An- gowizm n. m. dropov. Ce Gastronom a porté le nom historique levizna n. f. d’Eliseyevski, comme son jumeau de la perspec- levahestvo n. n. tive Nevski, à Saint-Pétersbourg; tous les deux très Terme qui a été utilisé à toutes les sauces. Il a dési- célèbres, ils avaient été fondés au début du siècle gné, au début du régime soviétique, divers mou- par le marchand Eliseyev. vements avant-gardistes, Maïakovski en tête, qui avaient l’oreille des dirigeants. Avec les déviations gata n. f. des anarcho-communistes*, comme celle de Trotski, Galette ronde feuilletée, que l’on mange en le mot gauchisme a fini par prendre une conno- Arménie. tation péjorative. En fait, le sens de gauche a pris, selon les périodes, des sens bien différents. Staline gâteau de printemps n. m. le traduisait de façon un peu cynique, lorsqu’à la keks vesennij n. m. question de savoir quel penchant était le pire, la Autre nom pour le koulitch*, surtout consommé gauche ou la droite, il répondait : « les deux sont à Pâques. Durant la période soviétique, on lui avait pires ». Levak* est le terme populaire utilisé pour donné ce nom commercial pour masquer son désigner un gauchiste. utilisation parareligieuse. gauchiste adj., n. m. gâteau stalinien n. m. levyj adj. stalinskij tort n. m. levackij adj. À l’Ouest comme en Russie, cette expression a été levak n. m. largement utilisée pour désigner, avec une conno- Étiquette donnée à des personnes de diverses ten- tation légèrement dépréciative, les grands édi- dances politiques se définissant de façon différente fices de style grandiose et pompier construits sous selon les points de vue et les périodes. Ainsi, Staline à Moscou; sept de ces édifices forment une Trotski était au début considéré comme gauchiste couronne autour du centre ville, appelée les sept et Staline, de droite, alors qu’une fois au pouvoir, sœurs*. On a qualifié ce type d’architecture de style ce dernier a détruit la droite communiste. En vampire*. fait, le terme gauchiste est tout à fait relatif: pour les communistes, les trotskistes* étaient gauchistes; gauche n. f. pour les socio-démocrates, ce sont les commu- levyj adj. nistes qui le sont. Le gauchiste de la période sovié- Terme qui, comme ailleurs mais encore davantage tique était un radical, un extrémiste, préconisant en Russie, a pris des sens bien différents selon les l’utilisation de tous les moyens susceptibles d’éta- époques, tout comme le terme gauchisme*. Le lan- blir rapidement le système communiste. gage populaire emploie par exemple l’expression mettre à gauche (pustit; nalevo) pour désigner gaval n. m. la pratique qu’ont développée des employés de Tambour à deux faces, répandu dans le Caucase magasins de l’État soviétique et qui consiste à du Nord. cacher sous le comptoir des objets ou des denrées pour être revendues au noir. Les revenus ainsi GAZ n. f. acquis, illégaux et non déclarés, sont considérés GAZ n. m. comme de gauche (levyj zarabotok). Nom d’une usine de fabrication automobile située à Nijni-Novgorod (nommée Gorki durant la gauche zimmerwaldienne n. f. période soviétique) et marque des véhicules uti- cimmerval;dskaq levaq n. f. litaires qui y sont produits. GAZ est le sigle de : Mouvement formé par Lénine, visant à faire de la Usine d’automobiles Gorki (Gor;kovskij Première Guerre mondiale dans laquelle s’em- Avtozavod). bourbait la Russie une guerre civile révolution- naire. Ce mouvement est né de la réaction aux gazavate n. m. orientations de la conférence socialiste de gazavat n. m. Zimmerwald, tenue en août-septembre 1915. xazavat n. m. Guerre religieuse des musulmans du Daghestan et d’autres régions du Caucase du Nord contre les infidèles, c’est-à-dire les envahisseurs russes, au

95 G milieu du XIXe siècle. L’imam* Chamil en a été Volhynie se soumirent aux Tatars* lorsque ceux- la principale figure. On écrit aussi : khazavat, ci envahirent la région en 1240. ghazavat, hazavat, khazavate, etc. C’est l’équiva- lent turc du djihad. gensek n. m. gensek n. m. gazi n. m. Abréviation de secrétaire général* (general;nyj Chef spirituel au Tadjikistan. sekretar;); en fait, le secrétaire général du Parti communiste*. Ce terme était péjoratif, calqué sur gazparatchik n. m. le mot gomosek*. gazparathik n. m. Surnom donné par des journalistes aux apparat- gens noirs n. m. pl. chiks* de l’industrie gazière. On l’a notamment h\rnye l[di n. m. pl. attribué au premier ministre Viktor Tcherno- Ainsi désignait-on, dans l’ancienne Russie, les myrdine, issu de cette classe de fonctionnaires. gens libres de même que les administrations des terres, des villages et des cantons qui ne dépen- Gazprom n. m. daient que de l’État. Gazprom n. f. Société privée formée par l’État russe pour gérer géorgien n. m. l’industrie des hydrocarbures; Gazprom est aujour- gruzinskij qzyk n. m. d’hui un puissant monopole capitaliste. La plus importante des langues dites caucasiennes*, la seule de ce groupe a être parlée par plus d’un gazyrnitsys n. f. pl. million de personnes. Le nom scientifique de la gazyrnicy n. f. pl. langue géorgienne est kartvèle*, bien que ce terme Rangées de pochettes cousues sur le devant des serve aussi à désigner un ensemble de langues tcherkeskas* caucasiennes pour servir d’étuis à voisines du géorgien (le mingrèle*, le svane*, le tubes de poudre; le costume traditionnel en avait laze*). Il existe deux alphabets géorgiens, tous de 9 à 15 de chaque côté. deux fort anciens : l’alphabet ecclésiastique ou khoutsouri*, aujourd’hui tombé en désuétude, et gek n. m. l’alphabet dit militaire ou mkhedrouli*; ce dernier, conseil économique principal* seul utilisé aujourd’hui, a été influencé par le grec. Le géorgien n’utilise pas de lettres majuscules général Hiver n. m. et s’écrit de gauche à droite. Il existe plusieurs general Moroz n. f. dialectes du géorgien. Surnom donné à l’hiver russe par les Français qui ont attribué au climat la défaite de Napoléon aux Géorgiens n. m. pl. mains de l’armée russe, qui lui avait pourtant gruziny n. m. pl. infligé un revers important bien avant que le Peuple dont l’origine se perd dans la nuit des froid ne profite de sa retraite pour décimer ses temps et qui eut des rapports suivis avec les Grecs troupes. Les Russes pardonnent difficilement aux de l’antiquité; la culture géorgienne connut une Français cette explication et n’apprécient guère période de grandeur au Moyen Âge, notamment cette expression, qu’on a d’ailleurs aussi appliquée en littérature et en architecture. Les Géorgiens aux difficultés des armées hitlériennes en Russie. sont aujourd’hui environ quatre millions, ce qui comprend les Lazes*, les Mingrèles* et les Svanes*; gengiskhanide adj. ils représentent 70 % de la population de la hingisidy n. m. pl. Géorgie. Il arrive qu’en français on utilise un hingizidy n. m. pl. calque du mot russe grouzine (gruzin), avec une Qualifie la dynastie établie par Gengis Khan connotation affective; le féminin est grouzinka (Hingis Xan). (gruzinka). Notons que la Géorgie (Gruzia en russe; Sakartvelo en géorgien) tient son nom, en gens des Tatars n. m. pl. français, de son patron, saint Georges; d’où l’ad- tatarskie l[di n. m. pl. jectif géorgien (gruzinskij). Expression qui, en Ukraine, est devenue syno- nyme de collaborateur avec l’occupant, du fait Gezerd qu’un certain nombre de paysans de Podolie et de Sigle en yiddish pour Ozet*.

96 G ghazavat Gorbatchev lorsqu’il mit de l’avant une politique gazavate* visant à libérer l’information de la censure et du contrôle d’État. En fait, la glasnost a d’abord ghidjak n. m. cherché à rectifier l’information des autorités diri- guidjak* gée vers leurs subordonnés. Une véritable liberté de parole en est cependant issue. Glasnost fut ghiorgoba n. f. aussi le nom d’un journal fondé en 1990, aussi Fête très ancienne célébrée par les Géorgiens; rouge que la Pravda* malgré son nom; son tirage, d’origine païenne, cette célébration avait lieu à la qui était de 300 000 exemplaires à l’origine, a par pleine lune de novembre et comprenait le sacri- la suite considérablement diminué jusqu’à ce que fice d’un taureau, dont les cornes allaient décorer l’entreprise fasse faillite, vers 1996. les portes des habitations et même des églises. glav- ghioulech n. m. glav- Un des sports nationaux de l’Azerbaïdjan. Match Particule fréquemment employée comme préfixe de lutte soumis à tout un rituel, avec danse et pour signifier le caractère général ou central de musique, le ghioulech constitue aussi une école de l’organisme concerné. Voir exemples ci-après. formation pour les pékhlévans* se destinant aux sports olympiques, comme la lutte classique ou le glavk n. m. judo. glavk n. m. Dans certains ministères de l’État soviétique, au girlo n. m. niveau central ou républicain, direction générale girlo n. n. chargée de coordonner des ensembles théma- En Ukraine, ruisseau secondaire des deltas des tiques ou techniques. Les glavkis étaient en fait les fleuves se jetant dans la mer Noire ou la mer directions sectorielles du Conseil supérieur de l’éco- d’Azov. nomie nationale*.

-giz glavkisme n. m. -giz glavkizm n. m. Terminaison qui indique qu’il s’agit d’éditions Attitude préconisant une extrême centralisation d’État (gosudarstvennoe izdatel;stvo), en de la gestion de l’économie soviétique. général employée en conjonction avec des noms de villes abrégés : Mosgiz pour les Éditions de Glavkosmos n. m. Moscou, Lengiz pour les Éditions de Leningrad, Glavkosmos n. m. etc. On emploie aussi Gosizdat*. Agence spatiale créée par le gouvernement sovié- tique en 1985 (nom officiel : Direction centrale G.K.O. de la technologie spatiale). Jusqu’alors, la com- comité d’État pour la défense* mission d’État qui s’occupait de ce domaine, tant dans le secteur civil que militaire, travaillait dans G.K.Tch.P. le plus grand secret. Les partisans de l’exportation Comité d’État pour l’état d’urgence* du savoir-faire soviétique militaient en faveur d’une ouverture sur les marchés mondiaux de la glagolitique, écriture n. f. technologie spatiale, d’un accroissement des glagolica n. f. échanges et, par conséquent, d’une plus grande Type d’écriture utilisé dans des textes anciens des transparence. langues slaves. Considéré par d’aucuns comme une formée stylisée de l’écriture cyrillique*, ce Glavlit n. f. système d’écriture constitue en fait un alphabet Glavlit n. m. complètement différent de celui-ci. Direction générale des affaires littéraires, chargée de la censure* des publications. Nominalement rat- glasnost n. f. taché au Conseil des ministres de l’U.R.S.S., cet glasnost; n. f. organisme était en fait contrôlé par le Comité Mot russe signifiant transparence. Déjà utilisé au central* du Parti* et le K.G.B.* Fondée en 1922, XIXe siècle de même que durant le régime sovié- la Glavlit a adouci ses contrôles dans les années tique, il a surtout été repris par Mikhaïl 1980, pour être abolie en 1990. Jusqu’alors, tout

97 G livre publié en U.R.S.S. identifiait le censeur, C’est l’origine du toponyme du désert du même dans son justificatif de dernière page, par une ou nom. deux lettres et quatre ou cinq chiffres. Godoberis n. m. pl. Glavpour n. f. godoberincy n. m. pl. Glavpur n. m. Peuple habitant l’ouest du Daghestan, désigné par Direction générale politique de l’armée et de la le nom de leur village principal. Au nombre d’en- marine qui était, en réalité, la branche militaire du viron 3 000, les Godoberis ont leur propre langue, Comité central* et qui déléguait ses émissaires, d’ailleurs dialectisée. Ils sont musulmans sunnites. les zampolits*, dans les différents corps d’armée pour y surveiller la conformité idéologique et GOELRO n. m. politique des membres. GO?LRO n. m. Plan d’État de l’électrification du pays élaboré à Glavrepertkom n. m. la demande de Lénine en 1920. GOELRO est Glavrepertkom n. m. l’abréviation de Plan d’État d’électrification de la Comme son nom l’indique, ce Comité principal Russie (gosudarstvennyj plan elektrifi- du répertoire avait, du temps du jdanovisme*, la kacii Rossii). Son principal concepteur fut . mission d’établir la liste des productions théâtrales, G. M. Kryjanovski (de son vrai nom Krzyza- cinématographiques et musicales dont la diffusion nowski, puisqu’il était polonais), à qui un musée était permise, parce qu’elles étaient considérées est consacré à Moscou. Le slogan du GOELRO, conformes à l’idéologie du Parti* et exemptes de qui faisait l’objet d’une immense inscription face tout formalisme*. Le résultat en a été que de nom- au Kremlin, était : « Le communisme, c’est le breux artistes novateurs et de grande valeur sont pouvoir soviétique plus l’électrification de tout le restés dans l’ombre, alors que des producteurs pays ». sans grand talent ont été portés aux nues par le régime. Staline intervenait souvent personnelle- gogol-mogol n. m. ment pour appuyer ou condamner les nouvelles gogol;-mogol; n. m. œuvres. Friandise russe faite à partir d’œufs frais battus avec du sucre; parfois, on y ajoute du cognac, de Glavsevmorpout n. f. la liqueur forte ou de la vodka. Son nom est, en Glavsevmorput; n. m. fait, une onomatopée suggérant le bruit produit Organisme gérant la route maritime du Nord* (le par la cuiller de bois qui bat le mélange. glavk* de la sevmorpout*), voie qui s’étend sur plus de 10 000 kilomètres, de Mourmansk à göl n. m. Vladivostok. gül*

Glavzagranpostavka n. f. goloubtsys n. m. pl. Glavzagranpostavka n. f. golubcy n. m. pl. Organisme qui centralisait, au sein de la plupart Choux farcis à la viande, fort prisés en Russie; on des ministères soviétiques, les activités liées au les sert avec de la crème sure. Littéralement, ce commerce extérieur. sont des petits pigeons. glorieuses adj. gomi n. m. trois glorieuses* gomi n. m. Bouillie à base de millet qui constitue la nourri- glouchilka n. f. ture de base des Tcherkesses*; les Géorgiens de gluwilka n. f. l’Ouest en mangent aussi. Le gomi accompagne Avant la glanost*, pratique des autorités sovié- en général les soupes ou le plat principal. On tiques qui consistait à brouiller les ondes des l’appelle aussi pasta*, ce qui conforte l’hypothèse émissions provenant de l’Ouest. faisant remonter l’origine de ce mets au passage des Génois sur les bords de la mer Noire, il y a plu- gobi n. m. pl. sieurs siècles. gobi n. m. pl. Terme mongol* désignant un désert ou un semi- désert légèrement ondulé et composé de sols salés.

98 G gomik n. m. gorenka n. f. gomik n. m. gorenka n. f. Terme péjoratif pour désigner un homosexuel, Synonyme de gornitsa*. diminutif de gomosek*, lui-même diminutif de gomoseksualist (gomoseksualist), moins vul- gorilka n. f. gaire toutefois qu’un grand nombre de qualifica- gorilka n. f. tifs dont l’argot russe affuble les homosexuels. Le Vodka ukrainienne, à laquelle on ajoute souvent terme bleu* (goluboj), lui, n’est pas péjoratif. des piments. Traduction littérale: ce qui brûle. gomosek n. m. gorispolkom n. m. gomosek n. m. gorispolkom n. m. Terme péjoratif pour désigner un homosexuel, Dans l’organigramme d’État, conseil municipal moins dépréciatif cependant que le diminutif (abréviation de gorodskoj ispolnitel;nyj gomik*, qui ajoute une pointe de moquerie. komitet). gopak n. m. gorkom n. m. gopak n. m. gorkom n. m. Danse populaire ukrainienne, rapide et susceptible De façon générale, désigne un comité urbain de de variations acrobatiques. Désigne aussi la n’importe quelle organisation. Du temps du musique qui accompagne cette danse. On dit régime soviétique, désignait essentiellement le aussi hopak. comité du Parti communiste* des villes (abrévia- tion de gorodskoj komitet). gorbatchevisme n. m. gorbahev]ina n. f. gornitsa n. f. On a ainsi surnommé la méthode mise de l’avant gornica n. f. par Mikhaïl Gorbatchev, qui consistait à réformer Dans l’isba* russe traditionnelle, pièce d’habita- le système soviétique sans en changer les fonde- tion non chauffée, souvent à l’étage ou en mez- ments idéologiques; cette méthode fut jugée exces- zanine. On dit aussi gorenka. sive par les communistes, mais insuffisante par les véritables réformistes. La suite des choses lui a gorodovoï n. m. appliqué l’adage : medio stat virtus... et medio- gorodovoj n. m. critas. Depuis 1998, on a appliqué le terme de gor- Gardien de la paix de niveau subalterne, dans les batchevisme à la position de ceux qui, à la diffé- villes de la Russie tsariste. rence des partisans du président Eltsine, préconisent des solutions plus autochtones et gorono n. m. limitées quant aux réformes, laissant un rôle plus gorono n. m. important à l’État. Sigle dont les composantes peuvent se traduire par département d’éducation populaire de ville; il s’agit gorbimanie n. f. de l’organisation gouvernementale d’inspection gorbimaniq n. f. des écoles, au niveau des villes. Sous le régime Attitude inconsidérément positive qui s’est déve- soviétique, professeurs et élèves craignaient beau- loppée, surtout à l’Ouest, à l’égard de Mikhaïl coup ces inspections inquisitrices. L’équivalent Gorbatchev. Ce culte passager de la personnalité du gorono au niveau régional est l’oblono*. de Gorbi, comme on l’avait affectueusement sur- nommé, a pris diverses formes, depuis le respect gorsoviet n. m. de la classe politique jusqu’aux gadgets à son effi- gorsovet n. m. gie. Le phénomène n’ayant pratiquement pas Dans le système d’État communiste comme dans existé en Russie, le terme n’y est pas employé. la Russie d’aujourd’hui, conseil municipal (de ville). gorech n. m. gos- Sport national pratiqué dans plusieurs républiques gos- d’Asie centrale. C’est un match de lutte où le vain- Particule qui se retrouve comme préfixe dans queur invite tous ceux qui le désirent à venir se nombre d’organismes étatiques de la structure mesurer à lui. gouvernementale soviétique et russe; abréviation de gosudarstvo, qui signifie État.

99 G

Gosagroprom n. m. Goskompetchati n. m. Gosagroprom n. m. Goskompehati n. m. Durant le régime soviétique, comité d’État dont Comité gouvernemental de la presse qui, du relevaient les complexes agro-industriels et qui temps du régime soviétique, était, à toutes fins pra- remplaça, de 1984 à 1990, le ministère de tiques, l’organisme officiel de la censure. l’Agriculture au niveau fédéral. Goskomstat n. m. Gosarbitrage n. m. Goskomstat n. m. Gosarbitra' n. m. Comité d’État aux statistiques de la Fédération de Comité d’État à l’arbitrage qui était chargé, durant Russie qui a pris le relais de celui de l’Union le régime soviétique, de gérer les plaintes portées soviétique en affinant ses méthodes et en aug- à l’endroit des entreprises qui ne remplissaient pas mentant sa fiabilité. leur quota de production selon le plan établi et ainsi bloquaient ou brouillaient les réseaux de Goskomtsen n. m. production. Goskomcen n. m. Comité d’État qui, sous le régime soviétique, éta- Gosavtoinspektsia n. f. blissait les prix des produits de tous types pour Gosavtoinspekciq n. f. l’ensemble du pays. Plusieurs réformes se sont suc- Gaï* cédé jusqu’à ce que le jeu de l’offre et de la demande soit introduit dans le nouveau contexte Gosbank n. f. économique. Gosbank n. m. Banque d’État de l’U.R.S.S. Durant le régime gosoudar n. m. communiste, la Gosbank fut l’unique banque gosudar; n. m. nationale et le centre unique d’émission de la Souverain; titre dont s’est doté le tsar Ivan IV, une monnaie et de contrôle monétaire; aussi, elle fois consolidé son pouvoir absolu, en 1547. détenait le monopole du crédit. gosplan n. m. Gosizdat n. f. gosplan n. m. Gosizdat n. m. Désigne à la fois le plan d’État et la commission Les Éditions d’État de l’Union soviétique, orga- chargée de l’élaborer et d’en surveiller l’exécution nisme créé dès le début des années 1920 et qui a (abréviation de gosudarstvennaq planovaq longtemps exercé un monopole plus ou moins kommissiq). Les gosplans, dont les premiers absolu sur l’édition en U.R.S.S. Acronyme furent créés en 1921, ont existé, jusqu’au déman- de gosudarstvennoe izdatel;stvo (éditions tèlement de l’Union, au niveau fédéral et à celui d’État). Le nom officiel du Comité d’État pour des républiques. les publications était Goskomizdat*. On employait aussi le sigle giz*. gospodine n. m. gospodin n. m. Goskino n. m. Monsieur; titre qui, durant le régime communiste, Goskino n. m. était réservé aux étrangers. Les soviétiques s’ap- Comité d’État pour la cinématographie. Après pelaient le plus souvent camarade (tovarich*), avoir relevé du ministère de la Culture de 1953 à mais, depuis 1991, l’usage de gospodine reprend. 1963, le Goskino a constitué une organisation Dans les adresses, l’usage de soudar*, considéré indépendante qui se soumettait évidemment aux comme vieilli, reprend également. En fait, gospo- diktats du Glavrepertkom*. dine correspond à mister, alors que soudar corres- pond à sir. C’est dire qu’après le mot gospodine, on Goskomizdat n. m. donne le nom de la personne, mais non après sou- Goskomizdat n. m. dar. Enfin, en s’adressant à des étrangers, un Comité d’État pour le contrôle des éditions dans Russe pourra aussi dire messié, qui n’est que mon- toute l’Union soviétique; le contrôle du contenu sieur prononcé à la russe; cependant, entre Russes, idéologique était particulièrement rigoureux, sou- ce terme a une teinte ironique. tenu en cela par l’organisme officiel de censure, le Glavlit*.

100 G gospoja n. f. GOST n. m. gospo'a n. f. GOST n. m. Madame (féminin de gospodine*). On dit aussi Organisme central établissant, pour toute l’Union madame et soudarynia*, avec la même distinc- soviétique, les normes d’État, dont la gamme tion d’usage que pour gospodine. Ces mots ont était extrêmement large (abréviation de gosu- suivi la même évolution dans l’usage que leurs darstvennyj standart). Tout produit, de équivalents masculins (gospodine et soudar). Le quelque nature qu’il fût, devait être inscrit au terme madame n’a cependant aucune connotation registre du GOST avant d’être mis sur le marché. ironique. Gostekhnika n. m. Gossnab n. m. Gostexnika n. m. Gossnab n. n. Comité d’État chargé d’introduire les technolo- Dans le système soviétique, Comité d’État aux gies nouvelles dans les divers secteurs de l’écono- approvisionnements en matériaux et en équipe- mie soviétique. ments (abréviation de gosudarstvennoe snab'enie). Cette structure limitait considéra- Gosteleradio n. m. blement la liberté des entreprises, qui n’avaient le Gosteleradio n. m. choix ni de leurs fournisseurs ni de leurs clients. Comité d’État pour la radio et la télévision qui avait le contrôle total des émissions durant toute gossoudarstvennik n. m. la période soviétique. gosudarstvennik n. m. Terme récemment employé pour désigner ceux gotchis n. m. pl. qui estiment que l’État doit constituer la force Gardes du corps qu’employaient, pour se proté- majeure d’une société et que la Russie doit être ger, les riches de la région de Bakou; ils portaient dotée d’un gouvernement central fort pour gérer leur costume montagnard, orné de cartouchières ses affaires internes et internationales. Cette option au travers de la poitrine et d’un poignard tenu à était évidemment à la base du sysème soviétique la ceinture. et il semble bien que les nouveaux dirigeants du Kremlin partagent cette vue des choses. gouba n. f. guba n. f. Gossoviet n. m. Division administrative de l’ancienne Russie, aux Gossovet n. m. XVIe et XVIIe siècles, équivalant à peu près au can- Conseil d’État institué en juillet 1991 pour ton et où s’exerçait le pouvoir pénal du staroste*; conseiller le président de la R.S.F.S.R.*;outre en règle générale, ses limites coïncidaient avec celui-ci, le Gossoviet comprenait le vice-prési- celles de l’ouyezd*. dent, le premier ministre, le secrétaire d’État, six conseillers, cinq ministres et le chef du K.G.B.* goubernia n. f. Évidemment, cet organisme est mort avec gouvernement* l’U.R.S.S. goubkom n. m. Gosstrakh n. m. gubkom n. m. Gosstrax n. m. Comité du Parti communiste* au niveau de la Société centrale d’assurances de l’U.R.S.S. puis de goubernia*, remplacé par une nouvelle structure la Russie chargée de la gestion des assurances à l’in- administrative à la fin des années 1920. térieur du pays (abréviation de gosudarstven- noe straxovanie). Quant aux assurances au goudastviri n. m. niveau international, elles relèvent d’Ingosstrakh*. Cornemuse géorgienne utilisée surtout dans les régions montagneuses. Gosstroï n. m. Gosstroj n. m. goulache n. m. Sous le régime soviétique, comité d’État chargé des socialisme de goulache* grands chantiers de construction (chemins de fer, complexes industriels, etc.).

101 G goulag n. m. Gourdjaani n. m. GULag ou plus souvent GULAG n. m. Gurd'aani n. n. Direction générale des camps (Glavnoe uprav- Marque d’un vin blanc sec de Kakhétie, en lenie lagerej : g-ou-lag). Le sigle goulag a été Géorgie orientale, sur le marché depuis 1887; on popularisé par l’ouvrage d’Alexandre Soljenitsyne le vieillit dans des barils de chêne. Il a gagné plu- L’archipel du Goulag. Le système du goulag fut ins- sieurs prix internationaux. titué dès 1918, mais sa direction générale remonte à 1930 et connut dès lors l’apogée de son activité; gourkhan n. m. entre les années 1930 et 1950 se développa un gurxan n. m. vaste réseau de camps, relativement autonomes au Titre du grand chef qui régnait sur la partie orien- sein de l’État soviétique, qui contribua, grâce à sa tale de l’Asie centrale avant Gengis Khan, l’autre main-d’œuvre captive, à réaliser de grands travaux, partie (Khorezm) étant sous la direction d’un comme la construction des canaux de la mer khorezmshah*. Blanche et Moscou-Volga ou de nombreux tron- çons de chemins de fer dans les régions nordiques gourouli n. m. et sibériennes. Un des dialectes du géorgien, parlé dans le sud- ouest de la république. goulams n. m. pl. gulqmy n. m. pl. gousla n. f. Dans les khanats* d’Asie centrale, les goulams n. f. pl. constituaient une caste d’esclaves composée de pri- Sorte de cithare russe, de forme variable, com- sonniers étrangers et de leurs descendants, souvent portant un grand nombre de cordes pincées ou employés comme soldats. Ils correspondaient aux frappées, pouvant aller jusqu’à soixante, tendues mamelouks* d’Égypte. sur une caisse de résonance plate en forme de tra- pèze; elle se joue posée sur les genoux. Fort ancien, goulbenia n. f. cet instrument est attesté dès le VIe siècle. On dit boulbenia* aussi gousli, comme en russe, qui n’utilise que la forme plurielle. C’est l’équivalent du kannel* esto- goulianié n. f. nien ou du kantele* finnois. Le même mot a aussi gulqn;e n. n. servi à désigner une sorte de violon à une ou L’équivalent du paseo espagnol, où jeunes hommes deux cordes, utilisé par des Slaves du Sud. et jeunes filles se promènent dans le but inavoué de faire connaissance, autrefois comme aujour- goussan n. m. d’hui. gusan n. m. Barde populaire itinérant, en Arménie. Depuis le Goum n. m. premier siècle de notre ère, les goussans chantaient GUM n. m. la gloire de héros en les décrivant avec réalisme; Sigle pour désigner les galeries marchandes que le ils ont plus tard développé la romance comme gouvernement soviétique avait désignées sous le genre. nom de magasins universels d’État (Gosu- darstsvenyj Universal;nyj Magazin). Le goutap n. m. Goum de Moscou, le plus grand magasin de la Beignet aux fines herbes, propre à l’Asie centrale. capitale, situé sur la place Rouge et universelle- ment connu, était remarquable du temps du Goutsouls n. m. pl. régime soviétique, autant par la foule qui s’y pres- Houtsouls* sait que par la pauvreté de son approvisionnement. Il s’est récemment occidentalisé par les firmes gouvernement n. m. présentes, le choix beaucoup plus étendu des pro- guberniq n. f. duits... et les prix élevés. Division administrative majeure de l’ancienne Russie. Créée par Pierre le Grand, elle dura jus- goupillon n. m. qu’à la Révolution et lui survécut, même, d’une \rw n. m. dizaine d’années; elle fut ensuite remplacée par Surnom donné à un tord-boyaux fait d’un l’oblast*, parfois un peu moins étendu. On a tra- mélange de vodka et de bière. On utilise souvent duit ce terme par le mot gouvernement, qui dans le mot russe yorch. son sens général actuel se dit en russe

102 G pravitel;stvo. En français, goubernia, égale- -grad ment employé, porte moins à confusion. -grad Finale fréquente dans la toponymie russe et même gouvernemental n. m. slave en général. Signifie ville. Exemple: Stalingrad gosudarstvennik n. m. (ville de Staline), maintenant nommée Volgograd Traduction littérale du terme russe, mais qui peut (ville sur la Volga). ainsi porter à confusion. Dans le sens spécifique où ce terme est aujourd’hui utilisé, mieux vaut uti- grajdanine n. m. liser le terme russe gossoudarstvennik*. gra'danin n. m. Interpellation officielle, utilisée par la police sovié- gouvernement de coalition n. m. tique ou dans les cours, quand on voulait éviter koalicionnoe pravitel;stvo n. n. le terme tovarich*. Littéralement : citoyen. Au Chacun des gouvernements constitués en 1917 de féminin : grajdanka (gra'dan ka). libéraux et de dirigeants socialistes modérés affi- liés au Parti socialiste révolutionnaire*. Un troisième grande guerre du Nord n. f. gouvernement de coalition était dirigé par severnaq vojna n. f. Kerenski lorsque le soviet* de Petrograd, bolche- Guerre russo-suédoise dont l’enjeu était le contrôle vique, le renversa et déclencha ainsi la Révolution. des côtes des pays baltes, de 1700 à 1721. La coalition a varié de composition au cours de l’année; on appelle l’ensemble de ces alliances le grande guerre patriotique n. f. gouvernement provisoire*, en ce sens que ces coa- Velikaq Otehestvennaq vojna n. f. litions devaient aboutir à une assemblée consti- Ainsi fut qualifiée la résistance opposée par les tuante dans le but de former un gouvernement Soviétiques à l’invasion des armées nazies lors de permanent. la Seconde Guerre mondiale. Cette expression s’explique par le recours, par Staline puis par les gouvernement provisoire n. m. médias, aux valeurs patrimoniales de la grande vremennoe pravitel;stvo n. n. nation russe. Maintenant, les démocrates utilisent Désigne l’ensemble des gouvernements de coali- plutôt l’expression Seconde Guerre mondiale, réser- tion* qui ont dirigé la Russie dans les mois qui ont vant l’expression guerre patriotique* à celle qui précédé la révolution de 1917. En fait, les deux opposa la Russie à Napoléon, en 1812. expressions désignent les mêmes gouvernements en soulignant l’une ou l’autre de ses caractéristiques. grande terreur n. f. bol;woj terror n. m. gouvernorat n. m. Période de persécutions systématiques dirigées guberniq n. f. par Staline et le N.K.V.D.* durant les années Division administrative établie en Arménie par le 1934 à 1939, les pires ayant été 1937 et 1938; ces pouvoir russe, au milieu du XIXe siècle. C’était deux dernières années prirent le nom de yejovcht- l’équivalent de la goubernia*, également appelée china* du nom de son instigateur. La grande ter- gouvernement*. reur s’est caractérisée par des procès retentissants et des déportations massives. L’expression russe G.P.U. n. f. mentionnée ici est une traduction du français, peu GPU n. n. utilisée en Russie. Sigle d’Administration politique d’État (glavnoe politiheskoe upravlenie), un euphémisme grand frère n. m. désignant la police politique qui a succédé en starwij brat n. m. 1922 à la Tcheka*. On utilise aussi le mot Expression utilisée pour désigner l’U.R.S.S. par Guépéou, qui correspond à la prononciation russe rapport aux pays de l’Est européen, durant la des lettres G.P.U. (GPU). période où ils furent satellites de celui qui leur avait imposé le régime communiste, soit de la fin grabar n. m. des années 1940 jusqu’en 1989. grabar n. m. Ancienne langue arménienne qui céda la place, au Grand Jeu n. m. début du XIXe siècle, à une nouvelle langue lit- Bol;waq igra n. f. téraire, l’achkharabar*. Le grabar subsiste comme Quelques historiens occidentaux ont surnommé langue d’usage de l’Église grégorienne*. le Grand Jeu la guerre d’influence que la Russie,

103 G la Grande-Bretagne et la Chine se sont livrée au grebenchtchikis n. m. pl. XIXe siècle au sujet du Turkestan chinois, qui greben]iki n. m. pl. correspond à la province actuelle du Xinjiang Secte religieuse rattachée à celle des vieux-croyants* (Sin-Kiang). On a aussi utilisé la même expression et qui compte encore un grand nombre d’adeptes pour désigner la politique russe au sujet de en Lettonie. l’Afghanistan et de l’Inde. L’histoire se répétant, des auteurs parlent d’un nouveau Grand Jeu en se grégorien adj. référant à la concurrence des intérêts étrangers en calendrier grégorien*, Église grégorienne* Asie centrale ex-soviétique. gris grand jour n. m. marché gris* velikij den; n. m. Nom donné au jour de Pâques, qui constitue la grivenka n. f. fête de loin la plus importante du calendrier litur- grivenka n. f. gique orthodoxe. Mesure de poids de l’ancienne Russie. La grande grivenka équivalait à 409 grammes; la petite gri- Grand-père Gel n. m. venka, à 204 grammes. Ded Moroz n. m. C’est le Bonhomme Hiver, l’équivalent de notre grivennik n. m. Père Noël; comme lui, il dépose les cadeaux au grivennik n. m. pied de l’arbre, mais dans la nuit du Nouvel An Du temps où le kopeck avait encore une certaine et non à Noël, qui n’est pas fêté comme chez nous valeur, le grivennik était la pièce de 10 kopecks. en Russie. Died Moroz, comme on l’appelle en russe, est généralement accompagné de sa petite- grivna n. f. fille Snegourotchka* (la fée des Neiges). grivna n. f. Monnaie de l’ancienne Russie (la Rous* de Kiev grand retour n. m. et de Novgorod). Elle valait 25 kounas*, c’est-à- velikoe vozvra]enie n. n. dire 25 fourrures de martre, utilisée comme mon- Autour des années 1953-1956, important mou- naie jusqu’au XVe siècle. Les nogatas* et les vement de population des personnes jusque là rézanas*, qui désignaient des portions de ces four- internées dans des camps de concentration, résul- rures monétaires, servaient aussi à établir la valeur tat d’une politique de relative libéralisation amor- des grivnas. À partir du XIIIe siècle, la grivna, qui cée par Khrouchtchev. constitua alors la principale unité monétaire de la Russie, se présenta comme un lingot d’argent, Grand Russien n. m. dont le poids a varié de 50 à 200 grammes. La velikoruss n. m. grivna, que les Ukrainiens transcrivent hrivna*, est Russe ethnique, par opposition au Petit Russien* maintenant la nouvelle monnaie de l’Ukraine, (Ukrainien) et au Russe blanc* (Biélorusse); expres- introduite en 1996. sion désuète depuis le régime soviétique. grob n. m. grand tournant n. m. grob n. m. velikij povorot n. m. Littéralement: cercueil. Mais c’est aussi, dans l’ar- Nom donné à la période allant de 1929 à 1933, got étudiant, un sigle formé des premières lettres au cours de laquelle Staline, par la voix du polit- d’une expression russe signifiant défense civile buro*, appliqua une politique de collectivisation (gra'danskaq oborona). Cette matière était forcée de toutes les exploitations agricoles du pays enseignée comme une discipline obligatoire dans et de «liquidation des koulaks* en tant que classe», les écoles secondaires et à l’université; les étu- pour utiliser ses propres paroles. L’extrême vio- diants ont donné à ces cours un surnom à la lence de l’application de cette politique et ses mesure de l’ennui qu’ils leur inspiraient. conséquences sont bien connues, malgré le fait que les communistes en firent un titre de gloire pour groch n. m., grochen n. m. pl. Staline. grow n. m. Monnaie de l’ancienne Russie, valant deux kopecks* gratte-ciel n. m. aux XVIIe et XVIIIe siècles et un demi-kopeck au édifice en hauteur* XIXe siècle, alors qu’elle remplaça la denga*.

104 G groupe anti-Parti n. m. On l’utilise aussi en français dans le langage popu- antipartijnaq gruppa n. f. laire avec une nuance affective. Membres réformistes du Comité central* du Parti communiste de l’Union soviétique*, qui se disaient G.T.O. réformistes tout en étant, dans les faits, des conser- GTO vateurs staliniens. Les promoteurs de ce groupe, Sigle de l’expression prêt pour le travail et la défense dont Molotov, Kaganovitch et Malenkov, furent, de la patrie (gotov k trudu i oborone), qui est pour cette raison, exclus du Comité central par le titre que portaient les jeunes Soviétiques ayant Khrouchtchev en juin 1957. La même expression réussi une série d’examens sportifs certifiant qu’ils avait, en 1925, désigné un autre groupe contes- étaient aptes à remplir le devoir de citoyen énoncé tataire, également appelé nouvelle opposition*. par ce programme. groupe des Cinq n. m. GUAM n. m. moguhaq kuhka n. f. GUAM n. m. Groupe de compositeurs russes formé en 1867 Association dont le nom est formé des initiales des pour valoriser une musique plus proche du peuple. quatre pays membres (Géorgie, Ukraine, À l’origine musiciens amateurs, ils devinrent Azerbaïdjan, Moldavie) et qui vise à resserrer célèbres par l’originalité de leurs œuvres. Ce leurs liens économiques, notamment dans le groupe, appelé en russe le puissant groupuscule, domaine de l’approvisionnement en hydrocar- comprenait : Balakirev, Borodine, Moussorgski, bures. Rimski-Korsakov et Cui. La même expression a été utilisée par les officiers de liaison soviétiques Guèbres n. m. pl. pour désigner un groupe de cinq espions britan- gebry n. m. pl. niques qui, à la fin des années 1950 et au début Groupe ethno-confessionnel en Iran et en des années 1960, ont agi pour le compte de Azerbaïdjan, aussi appelé Parsis, qui pratiqua l’U.R.S.S. et fourni de grandes quantités de ren- durant plusieurs siècles le zoroastrisme* et entre- seignements au K.G.B.* En faisaient partie: Kim tenait, selon ce culte, les feux sacrés de Philby, Donald McClean, Guy Burgess et Souramkhany*, alimentés par des couches de Anthony Blunt. L’identité du cinquième homme naphte, abondantes en Azerbaïdjan. Pour cette rai- a longtemps fait mystère, jusqu’au moment où, en son, on les appelait les adorateurs du feu*. 1991, John Cairncross avoua avoir été ce membre manquant. Pour éviter toute confusion, mieux guedlibje n. m. vaut utiliser le terme russe consacré pour désigner djedlibje* ce groupe d’espions : piatiorka*. guékatchépiste n. m. groupe informel n. m. g/kahepist n. m. neformal n. m. Appellation péjorative, formée à partir du sigle Au temps de la glasnost*, association de personnes russe GKHP (prononcé guékatchépé), pour dési- mettant en commun leurs énergies pour consti- gner chacun des membres du Comité d’État pour tuer des groupes d’opinion et de pression visant l’état d’urgence*, qui a tenté de renverser en août à faire évoluer les choses, dans les domaines les 1991 le gouvernement de Mikhaïl Gorbatchev et plus divers : économique, politique, religieux, ceux qui l’ont appuyé. Bien sûr, on les appelle aussi artistique. Après 1991, la distinction entre formel les putschistes. Les guékatchépistes, qui étaient au et informel ne se justifiant plus, l’expression a nombre de huit, ont été emprisonnés à la suite du pratiquement disparu. putsch, puis amnistiés et même, pour certains, élus au parlement; l’un d’eux, du nom de Pougo, s’est Grouziafilm n. m. suicidé. Gruziqfil;m n. m. Principal studio cinématographique de Géorgie. Guépéou n. f. En U.R.S.S., Grouziafilm était considéré comme G.P.U.* un des meilleurs du pays. guerkoulès n. m. grouzine n. m. f. gerkules n. m. gruzin n. m., gruzinka n. f. Gruau fait de grains d’avoine écrasés, un plat Le mot grouzine désigne un Géorgien, en russe. bien répandu en Russie. C’est la kacha* du matin.

105 G

Le nom lui vient d’Hercule; serait-ce que ce mets guerre défensive menée par l’armée rouge* contre garantit force et santé? l’envahisseur nazi, de 1941 à 1945. guerlach n. m. guerriers internationalistes n. m. pl. gerlaw n. m. voiny-internacionalisty n. m. pl. Plat lituanien fait de légumes, de lard et de crème. Jusqu’à la fin du régime Gorbatchev, c’était le terme officiel pour désigner les combattants sovié- guerre tiques en Afghanistan ou, par la suite, les vétérans blitzkrieg*, commissariat de guerre*, communisme de cette sale guerre. La presse communiste survi- de guerre*, grande guerre du Nord*, grande guerre vante et les vétérans eux-mêmes utilisent encore patriotique*, guerre du Caucase*, guerre froide*, cette expression euphémique. guerre patriotique*, muride* guidjak n. m. guerre du Caucase n. f. Instrument de musique d’Asie centrale. Sa caisse kavkazskaq vojna n. f. sphérique est recouverte d’une membrane de peau Il s’agit plutôt d’une série de guerres locales qu’a sur laquelle sont tendues trois ou quatre cordes livrées l’armée russe aux populations du Caucase d’acier reliées à un manche cylindrique; il se joue du Nord de 1817 jusqu’à la reddition de leur avec un archet. On peut le classer dans la famille chef Chamil en 1859, et même jusqu’en 1864. Ce de la vielle. C’est l’équivalent de la kemantcha* fut la plus longue guerre de l’histoire de Russie. caucasienne. guerre froide n. f. guirka n. f. xolodnaq vojna n. f. gir;ka n. f. Cette expression a caractérisé les relations tendues Détail décoratif de l’architecture russe, faisant clé entre les pays occidentaux et ceux du bloc sovié- pendante entre des arcatures géminées. tique, et plus spécifiquement les relations entre l’U.R.S.S. et les États-Unis, durant les années gül n. m. qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. C’est Type de motif octogonal qui se retrouve dans les l’échec de la Conférence des ministres des Affaires tapis d’Asie centrale. Chaque région se spécialise étrangères, tenue à Londres en novembre 1947, dans un gül qui lui est propre; le Turkménistan, conférence surnommée Conférence de la dernière dont on dit qu’on y fabrique les plus beaux tapis, chance*, qui a consacré la scission de l’Europe en en utilise cinq, chacun correspondant à une région deux blocs. Une heureuse expression a résumé et à une tribu. Les trois principaux sont le yomoud, cette situation dans la formule suivante : paix le salor et le tekké. Le mot gül, en turc, signifie rose impossible, guerre improbable. On peut dire que (la fleur). On a aussi désigné ce motif par l’ex- la guerre froide s’est terminée par le traité pression pied d’éléphant*. START-2* sur la réduction des armes stratégiques, signé en janvier 1993 par George Bush et Boris GUUAM n. m. Eltsine à Moscou. Plus récemment, on a parlé de GUUAM n. m. seconde guerre froide en se référant au début des Nom proposé pour remplacer le GUAM*, années 1980, à la suite de l’intervention soviétique une fois l’Ouzbékistan devenu membre de en Afghanistan, de l’application de la loi martiale cette organisation. en Pologne et de la destruction d’un avion de pas- sagers de la Korean Airlines par un chasseur sovié- gymnase n. m. tique; il n’en fallait pas plus pour que le président gimnaziq n. f. américain Reagan qualifie l’Union soviétique Établissement public d’enseignement secondaire d’empire du mal*. classique dans la Russie tsariste; aujourd’hui, l’équivalent du lycée français. Par rapport aux guerre patriotique n. f. collèges* (2) (les anciens P.T.U.*), les gymnases sont otehestvennaq vojna n. f. plus tournés vers les humanités et sont, en quelque La Russie a connu deux guerres dites patriotiques. sorte, plus élitistes; certains sont dirigés par des La première fut celle que mena Alexandre 1er religieux, tel le fameux Gymnase orthodoxe clas- contre Napoléon et qui se solda par la défaite des sique de Yassenevo, à Moscou, qui existe depuis armées françaises. La seconde, plus spécifiquement 1990. nommée grande guerre patriotique*, désigne la

106 H Haïdamaques n. m. pl. hauz n. m. gajdamaki n. m. pl. Dans les régions sèches d’Asie centrale, grand Groupe de Cosaques* de la région du Dniepr, en bassin servant à recueillir et à conserver l’eau Ukraine occidentale, qui, au début du XVIIIe pour l’approvisionnement des villes. siècle, excédés par la discrimination sociale, reli- gieuse et nationale, se soulevèrent, avec l’appui de hayabahbanoum n. m. la paysannerie, contre leurs maîtres polonais; les Désigne la préoccupation des communautés armé- révoltes les plus importantes eurent lieu en 1750 niennes réparties dans le monde de conserver les et en 1768. De ce fait, le terme désigna aussi caractères culturels fondamentaux de l’arménité, toute bande de brigands qui, à cette époque, à savoir la langue, la mémoire collective et la pillaient les habitants des villes et les proprié- religion. taires fonciers. Ils furent défaits par les Polonais, puis par les Russes. Le mot est d’origine turque hazavate et signifie homme révolté. gazavate* häkelwerke n. m. pl. hégoumène n. m. Mot allemand désignant les groupements corpo- igumen n. m. ratifs d’artisans et de marchands, à majorité alle- Membre du clergé orthodoxe qui assure la direc- mande, qui contribuèrent au développement tion d’un monastère d’importance moindre que industriel de la Lettonie, au XIXe siècle. ceux dirigés par les archimandrites*. On rencontre aussi la forme igoumène. hakikat n. m. xakikat n. m. Helsinki Une des étapes supérieures du processus de pour- accords d’Helsinki* suite de la perfection selon la doctrine du muri- disme*, chez les musulmans du Caucase. Hentchak n. m. Nom courant du Parti politique arménien hakim n. m. (Hentchakian Verakazmial), dont les tendances xakim n. m. marxistes l’amena, dans les années 1920, à se ral- Dans le Kazakhstan nouvellement indépendant, lier au gouvernement soviétique de la république chef d’administration, au niveau local ou régio- d’Arménie. nal, nommé par le président. Hercule n. m. haschisch n. m. guerkoulès* gawiw n. m. Le mot russe a le même sens précis qu’en français. Héritage spirituel n. m. Mais, dans le langage populaire, on utilise ce mot Duxovnoe nasledie n. n. pour désigner toute drogue venue de l’Orient ou Mouvement politique regroupant quelques intel- qui y est consommée. Dans le même sens spéci- lectuels procommunistes de tendance étatiste et fique, on utilise les termes anacha* (anawa) et, de patriote* modérée. Après leur séparation d’avec le façon argotique, plane (plan). On réserve l’usage Parti communiste de la Fédération de Russie* en du mot marihuana* à la drogue de l’Occident. 1999, ses membres ont participé aux élections par- lementaires de façon indépendante; ils obtinrent hata n. f. 0,1 % des votes. khata*

107 H herkom n. m. hibou n. m. Comité révolutionnaire qui, en novembre 1920, sova n. f. proclama que l’Arménie devenait une république Autrefois, surnom donné aux policiers de nuit; socialiste soviétique. dans ce sens, on employait plutôt le mot russe sova*. Aujourd’hui, on n’emploie plus guère ce héros de la Russie n. m. mot que dans un sens général : celui qui travaille geroj Rossii n. m. l’après-midi et le soir et qui se lève tard, à l’opposé Titre qui a été, d’une certaine manière, le succes- des alouettes*. seur du titre de héros de l’Union soviétique*. Un des premiers récipiendaires fut le général Gratchev, hiéreï n. m. impliqué dans le bombardement de la Maison ierej n. m. Blanche* en 1993 et dans la guerre de Tchétchénie, Prêtre de l’Église orthodoxe russe, pope. ce qui a affecté le prestige de cette décoration. hiérodiacone n. m. héros de l’Union soviétique n. m. ierodiakon n. m. geroj Sovetskogo So[za n. m. Dans la hiérarchie de l’Église russe orthodoxe, titre La plus haute distinction décernée à un citoyen qui correspond au niveau supérieur à celui de soviétique qui s’était illustré par un haut fait diacre (diacone*). reconnu par l’État. Ce titre, institué en 1934, à été aboli en 1991 ; il a été remplacé par celui de hiéromonaque n. m. héros de la Russie*. Il y eut aussi des villes-héros*. ieromonax n. m. Prêtre-moine immédiatement supérieur, dans la héros du travail socialiste n. m. hiérarchie russe orthodoxe, à l’hiérodiacone. geroj socialistiheskogo truda n. m. La distinction suprême décernée par les autorités hirondelle n. f. soviétiques à ceux qui s’illustraient par des activités lastohka n. f. et une dévotion particulière consacrées à l’édifi- Surnom de l’estrapade, moyen de torture appli- cation du socialisme, dans différents domaines, y qué par la police soviétique, qui consistait à lier compris ceux de la science et de la culture. Institué les mains d’un prisonnier derrière le dos, le sus- en 1938, ce titre fut aboli en 1991. Sur ce chapitre, pendre au plafond et le battre. Ce supplice avait Leonid Brejnev mériterait de figurer aux records existé sous Catherine la Grande, sous le nom de Guinness, ayant été décoré cinq fois : trois fois dyba (dyba). héros de l’Union soviétique et deux fois héros du travail socialiste! histmat n. m. istmat n. m. hetman n. m. Matière d’enseignement complémentaire au dia- getman n. m. mat* et obligatoire comme celle-ci; c’était le maté- Chef d’une troupe de Cosaques* ukrainiens (zapo- rialisme historique, l’explication matérialiste de rogues*); ce terme provient de l’allemand, haupt- l’histoire. mann (capitaine). En 1918, on appela ainsi le chef de l’État indépendant de l’Ukraine. Aussi, du hitler n. m. XVIe au XVIIIe siècle, chef des armées de Lituanie. gitler n. m. Dans un certain argot russe, nom générique pour hetmanat n. m. une boisson alcoolique forte; désigne autant le getmanstvo n. n. contenu que le contenant. Peu répandu. Titre, dignité d’hetman*. Désigne aussi la confé- dération des hetmans d’Ukraine, fondée au milieu Hiver russe n. m. du XVIIe siècle par l’hetman Khmelnitski et les russkaq zima n. f. Cosaques* du Dniepr; cette ligue a joui d’une Nom d’un des festivals les plus importants de large autonomie d’action au sein de la Moscovie Russie; il se tient dans plusieurs grandes villes, avec et de l’Empire russe. un déploiement particulièrement fastueux à Moscou, à Saint-Pétersbourg et à Vladimir. Le général Hiver*, c’est tout autre chose.

108 H hommes de Dieu n. m. pl. Ivan III en 1480 et se scinda en plusieurs khanats* khlystys* autonomes. Désigne aussi le quartier général du khan mongol et de sa cour à Saray, d’où il envoyait homo sovieticus n. m. chez les princes russes ses baskaks* (émissaires Expression qui désigne, un peu par dérision, le résidents). nouvel homme soviétique* que le régime sovié- tique entendait créer en uniformisant à tous égards horhovel n. m. les caractéristiques culturelles, ethno-linguistiques Chant exécuté par les paysans arméniens en labou- et sociales des citoyens de l’U.R.S.S. et cela, en rant leurs champs. Le même chant existe en conformité avec les théories du marxisme- Géorgie où on l’appelle orovel*. léninisme*. Voir: sovok*. horovatz n. m. Honneur et patrie n. m., n. f. hourvats* Hest; i rodina n. f., n. f. Mouvement politique fondé par Alexandre Lebed houligan n. m. en 1995. Il se caractérisait par un nationalisme xuligan n. m. modéré. En décembre 1996, Lebed et 150 délé- Désigne la jeunesse insoumise d’U.R.S.S.; voyou; gués de ce mouvement ont décidé de créer un l’équivalent des blousons noirs. On écrit quel- nouveau parti politique, le Parti populaire- quefois hooligan. républicain de Russie* (P.P.R.R.) qui, en 1999, n’existait encore que sur papier. houmorina n. f. [morina n. f. hooligan n. m. Fête populaire de la ville d’Odessa, qui se carac- houligan* térise par les tours que l’on joue sans retenue durant toute cette journée. En général, cette fête hopak, hoppak n. m. se tient le premier avril. On considère Odessa gopak* comme la capitale de l’humour russe, bien que cette ville soit située en Ukraine; il s’agit d’un horde n. f. humour teinté d’accent juif, car Odessa comptait orda n. f. une importante communauté juive. Terme générique qui signifiait à l’origine un cam- pement mongol* ou tatar, puis les quartiers géné- houroungué n. m. raux des khans tatars*. De façon plus spécifique, xurung/ n. m. ce terme a désigné la partie occidentale de l’em- Boisson bouriate faite de lait fermenté. pire mongol, aussi appelée la Horde d’or*, à cause de sa richesse, d’ailleurs longtemps alimentée par hourvats n. m. les Russes, qui devaient lui payer tribut. Le mot C’est le chachlik* arménien (brochette de mouton). orda se retrouve encore dans la toponymie des vastes régions qu’ont parcourues Mongols et houtor n. m. Tatars*. Plus récemment, des mouvements poli- khoutor* tiques ont utilisé ce terme : Alach Orda*. Houtsouls n. m. pl. Horde blanche n. f. guculy n. m. pl. Belaq orda n. f. Sous-groupe ethnique de l’Ukraine de l’Ouest; Tribu tatare* dirigée par le khan Tuqtamich, qui cette communauté montagnarde est souvent évo- finit par soumettre la Horde d’or à la fin du XIVe quée dans des chansons romantiques. On les siècle. appelle aussi Goutsouls, ce qui est plus conforme à la prononciation ukrainienne. Horde d’or n. f. Zolotaq orda n. f. hrivna n. f. Désigne la partie occidentale du royaume mongol* grivna n. f. (tatar*) qui contrôla la Russie orientale aux XIIIe Nouvelle unité monétaire de l’Ukraine indépen- et XIVe siècles. On désigne cette hégémonie et la dante, dont l’introduction a été décidée en 1993 période qui y correspond par l’expression : joug mais réalisée seulement en septembre 1996. Elle tataro-mongol*. La Horde d’or fut vaincue par remplace le karbovanets*, au taux de 100 000

109 H karbovanets pour une grivna. Le même mot avait hun-wei-bin n. m. été utilisé, sous la forme grivna*, pour désigner xunvejbin n. m. une monnaie de l’ancienne Russie. Expression chinoise qu’empruntèrent les Russes pour désigner les jeunes gens qu’utilisaient les hromada n. f. autorités soviétiques pour s’en prendre aux per- gromada n. f. sonnes jugées hostiles au régime; c’était, en Mouvement national ukrainien. A aussi désigné quelque sorte, l’équivalent des gardes rouges chi- le Parti national biélorusse, au temps de la révo- nois. lution bolchevique, un parti éphémère et non reconnu à l’échelon international qui avait déclaré hussard n. m. l’indépendance de la Biélorussie. Le mot hro- gusar n. m. mada signifie communauté. Il n’y a pas que la Hongrie qui ait eu des hussards. En Russie, les hussards constituaient une armée Hümmet n. m. à cheval dont les officiers se recrutaient parmi Parti socialiste musulman fondé en Azerbaïdjan l’aristocratie et qui servait comme garde person- à la veille de la Révolution. nelle du tsar. Audacieux, fiers de leur costume d’ap- parat et de leur victoire sur Napoléon, les hussards Huns n. m. pl. étaient de bons vivants s’inspirant de Casanova gunny n. m. pl. («si tu veux être beau, fais-toi hussard», dit le dic- Hordes qui, depuis la Mongolie en passant par la ton). Le hussard est devenu un personnage type Sibérie du Sud-Ouest, déferlèrent sur l’Europe aux du folklore russe sous le nom du lieutenant Rjevski IVe et Ve siècles, conquirent et assimilèrent plu- (R'evskij), un séducteur qui fait le beau et le sieurs autres peuples plus ou moins barbares de la fin, une version raffinée de Tchapaïev*. Celui Russie et de l’Europe orientale. On les considère que la vodka rend trop généreux dans les restau- comme les ancêtres des Tchouvaches* actuels, des rants s’adonne à la hussaritude (gusarstvo). Khazars* et des Proto-Bulgares*, peut-être aussi des Karatchaïs* et des Balkars*. hypatienne adj. chroniques*

110 I Ibères n. m. pl. iconostase n. m. ibery n. m. pl. ikonostas n. m. Appellation autrefois appliquée aux habitants de Mur séparant la nef des églises orthodoxes du la Géorgie orientale, par opposition aux Colches*, saint des saints, où se trouve l’autel; l’iconostase les habitants de la Colchide, une région de la est formé de plusieurs rangées d’icônes, disposées Géorgie occidentale. La forme Ivères se rencontre selon un ordre rigoureux. De bas en haut, ces aussi dans les textes anciens. registres comprennent d’abord les icônes locales; la deuxième rangée comprend des icônes de la Vierge ichak n. m. et des évangélistes; la troisième regroupe des iwak n. m. icônes de saints, selon le calendrier des fêtes reli- C’est l’âne en Asie centrale, non pas qu’il soit dif- gieuses; la quatrième est consacrée aux prophètes. férent des autres ânes, mais quand on parle d’âne dans ce contexte, c’est le mot qu’il faut utiliser, igoumène n. m. comme le kichlak* pour le village ou le bay* pour hégoumène* le koulak*. Ijoriens n. m. pl. icône n. f. Ingres* ikona n. f. Tableau religieux, en général peint sur bois, qui ikra n. f. constitue l’imagerie orthodoxe présente tant dans ikra n. f. les endroits de culte que dans les maisons privées. C’est le mot russe pour caviar* qui, lui, n’est pas Dans celles-ci, les icônes se trouvent souvent russe (turc : kavyar). Attention : n’utilisez pas le regroupées dans le coin rouge*. Dans les églises, mot kavior pour commander du caviar: on risque elles sont disposées en registres horizontaux, dont de vous apporter un tapis! (kov\r, prononcé l’ensemble forme l’iconostase*. kavior, signifie tapis). iconoclasme n. m. IL- ikonoborhestvo n. n. IL- Dans le contexte de l’histoire de Byzance, période Abréviation de l’identification des avions fabriqués durant laquelle les autorités impériales interdi- par le concepteur-constructeur Iliouchine. La liai- saient la vénération des images saintes. Une fois son hebdomadaire Montréal-Moscou a longtemps cet interdit levé, la représentation des saints et sur- été assurée par des quadriréactés IL-62. tout de la Vierge devint omniprésente dans le rite orthodoxe et dans la décoration des églises. Ilyintsys n. m. pl. il;incy n. m. pl. iconodule n. m. Population de souche ethnique purement russe ikonopohitatel; n. m. mais ayant embrassé la religion juive. Son nom lui Celui qui vénère les icônes. Du temps de l’icono- vient d’un village (Ilyinka) de la région de Lipetsk, clasme*, les iconodules demeurèrent nombreux où se concentraient les Ilyintsys. La plupart ont parmi le peuple et dans les monastères, et cela jus- émigré en Israël au début des années 1990. qu’à aujourd’hui. L’équivalent russe de ce terme français n’est pas largement utilisé, ce qui se com- image morale n. f. prend car la vénération des icônes est une pratique moral;nyj oblik n. f. normale et même essentielle au rite orthodoxe qui Expression officielle de la langue de bois pour dési- ne nécessiterait donc pas de terme spécifique. gner le comportement d’une personne qui se conforme aux normes idéologiques et morales

111 I

(sic) de la doctrine communiste. Ironiquement, indépendants n. m. pl. on utilisait quelquefois cette expression en nezavisimye n. m. pl. empruntant un accent italien : oblico morale. Groupe de députés de la douma* affiliés à aucun parti, pour la plupart démocrates. Ils furent 30 à imaginistes n. m. pl. être élus lors des élections de décembre 1993, ce ima'inisty n. m. pl. qui les plaçait en huitième place par le nombre de Groupe littéraire qui se développa en Russie en députés; naturellement, aucun n’a obtenu de 1919 et dont un des leaders fut S. Essenine. Les mandat au scrutin proportionnel. imaginistes ont souvent utilisé des images et un langage crus par souci de fidélité à la per- indigénisation n. f. ception visuelle des choses. Ils se considéraient korenizaciq n. f. comme les successeurs et les remplaçants du Train de mesures prises par l’État soviétique, futurisme*. Leurs détracteurs soviétiques les ont durant les années 1920, pour augmenter la pro- accusés de pessimisme. portion d’autochtones dans les organes du Parti communiste* et du gouvernement. Ce fut aussi la imam n. m. politique développée par le gouvernement sovié- imam n. m. tique après la dernière guerre, visant à remplacer Guide spirituel chez les musulmans. Les imams ont progressivement, dans les territoires nationaux, les souvent eu une influence politique très forte; fonctionnaires russes par des aborigènes, dans le certains, comme le célèbre Chamil qui a résisté but de faciliter la soviétisation de l’administration. durant des décennies à l’armée russe dans le Il faut dire que ce mouvement touchait davantage Caucase du Nord au XIXe siècle, assuraient à la les postes honorifiques que les postes de déci- fois le pouvoir religieux, idéologique, politique et sion. Certains auteurs emploient le terme russe militaire. korenizatsia et même korénisation. imamat, n. m. individuel n. m. Charge, rang ou fonction de l’imam*. individual n. m. Forme courte d’une expression née des réformes I.M.E. des années 1986-1987, qui ont introduit la notion Mode de gestion économique préconisé par le de travailleur indépendant, représentée par le sigle Front populaire* d’Estonie en 1988, visant à éta- I.T.D. (ITD, individual;naq trudovaq blir de nouvelles règles économiques. I.M.E. est deqtel;nost;, activité individuelle de travail). l’abréviation de Ise Majandav Eesti, signifiant à la fois économie autonome de l’Estonie et, dans sa individuelle auxiliaire, économie n. f. forme abrégée, miracle ou merveille. économie domestique* imeninnik n. m. Informburo n. m. imeninnik n. m. Informb[ro n. n. Personne fêtée à son anniversaire*, dans le sens de Autre nom du Kominform*. la fête du saint patron. Originellement, c’est cet anniversaire que l’on soulignait, d’où le mot ime- informel ninnik, dérivé de imeniny, nom; aujourd’hui, on groupe informel* fête l’anniversaire de naissance de la personne elle-même, non plus celui de son saint patron. Ingosstrakh n. m. Ingosstrax n. m. imia n. m. Société anonyme d’assurance de l’U.R.S.S., qui imq n. n. s’occupait des transactions internationales en la Littéralement : le nom. En fait l’imia est le prénom, matière. Le Gosstrakh* était chargé de l’assurance dans le système de dénomination des personnes, au niveau intérieur; le préfixe in ne signifie donc en russe; l’otchestvo* (le patronyme) et la familia* pas, comme on pourrait le croire, intérieur; au (le nom de famille) en constituent les deux autres contraire, ce préfixe est l’abréviation d’un mot éléments. russe signifiant étranger (inostrannyj).

112 I ingouche n. m. russie, la Moldavie et l’Ukraine. Ne pas confondre inguwskij qzyk n. m. le sigle anglais (C.E.I.) avec le sigle homonyme Langue parlée par le peuple du même nom. Le français, qui a un autre sens : la Communauté nom indigène de cette langue est galgaï. Voisin du d’États indépendants*. tchétchène*, l’ingouche s’est écrit, de 1920 à 1938, avec l’alphabet latin, après quoi il a adopté un Inkhouk n. m. alphabet cyrillique* modifié. Inxuk n. m. Institut de la culture artistique (Institut Ingouches n. m. pl. xudo'estvenogo kul;tury), fondé en 1920 Inguwi n. m. pl. par des membres du narkompros*. Au début, Peuple voisin des Tchétchènes*, tant géographi- d’éminents artistes, tels Kandinsky et Popova, s’y quement que linguistiquement. Durant le régime associèrent. soviétique, ces deux peuples étaient d’ailleurs réunis dans une même république, la Tchétchéno- ino- Ingouchie. Ils se sont séparés après la dissolution ino- de l’Union soviétique. Les Ingouches ont main- Préfixe qui qualifie d’étranger le mot devant lequel tenant leur propre république, dont la capitale est il est placé: inofirma (inofirma) désignera une Nazran. Aujourd’hui au nombre d’environ compagnie étrangère; inomarque (inomarka), 240 000, les Ingouches font partie des peuples une automobile de fabrication étrangère, etc. punis*, déportés par Staline vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Inogate n. m. Projet de construction de pipelines, lancé au Ingres n. m. pl. milieu des années 1990, visant à transporter vers i'orcy n. m. pl. l’Europe, à travers le Caucase, donc en évitant le Peuple de la famille finno-ougrienne qui habita le territoire russe, le pétrole de la mer Caspienne et pourtour du golfe de Finlande, particulièrement de l’Asie centrale. Ce terme est inconnu en Russie. dans les environs de Saint-Pétersbourg. La plupart des Ingres furent déportés par Staline. On utilise Inogiz n. f. aussi, pour le peuple comme pour la langue, les Inogiz n. m. termes ingrien*, ijorien et inguermanlandais*. Sigle désignant les Éditions d’État en langues étrangères (Gosudarstvennoe izdatel;stvo ingrien n. m. literatury na inostrannyx qzykax). Cet i'orskij qzyk n. m. organisme a été très actif du temps du régime Langue finno-ougrienne parlée par les Ingres*, soviétique qui, mû par les impératifs de la pro- peuple dont il reste bien peu de représentants, pagande, a fait de l’U.R.S.S. le pays au monde qui dont la majorité a d’ailleurs adopté la langue a le plus publié en langues étrangères. russe. On estime que seulement 500 personnes environ parlent encore l’ingrien. On considère inomarque n. f. cette langue comme voisine de l’estonien*. inomarka n. f. Nom générique pour désigner toutes les auto- Inguermanlandais n. m. pl. mobiles de marque étrangère. Dans la Russie ingermanlandcy n. m. pl. postcommuniste, c’est un signe extérieur de Terme parfois employé comme synonyme richesse et de réussite que de posséder une auto- d’Ingres*, bien qu’il désigne plus proprement les mobile importée de l’Ouest. Abréviation de habitants de l’Ingermanland, dont des Finnois, qui marque étrangère (inostrannaq marka). Ce habitaient cette région et furent déportés par terme s’applique aussi à d’autres denrées impor- Staline. tées, telles les parfums, les alcools, etc.

Initiative centro-européenne (I.C.E.) n. f. inorodtsys n. m. pl. Central;no-evropejskaq iniciativa n. f. inorodcy n. m. pl. Organisme créé en 1992 par l’Autriche, la Littéralement: allogènes. À l’origine, soit au début Hongrie, l’Italie et la Yougoslavie et dont la voca- du XIXe siècle, désignait une catégorie de citoyens tion est de favoriser la coopération économique qui jouissaient (ou souffraient) d’un statut parti- et politique entre la quinzaine de pays membres, culier, du fait de leur appartenance à une ethnie dont trois républiques ex-soviétiques : la Biélo- non russe; ce statut fut attribué d’abord aux

113 I peuples nomades de Sibérie, puis à ceux d’Asie interdiction n. f. centrale et aux Juifs. Plus tard, ce terme s’appli- années d’interdiction* qua, dans un sens péjoratif, à tous les non-Slaves de la Russie qui vivaient dans les régions contrô- interdievotchka n. f. lées ou surveillées par les Cosaques*, bien qu’ils y interdevohka n. f. fussent les indigènes. Terme populaire pour désigner une prostituée internationale, c’est-à-dire payée en devises*. Inspection ouvrière et paysanne n. f. Rabohe-krest;qnskaq inspekciq n. f. interfront n. m. Comité de surveillance créé par Lénine pour interfront n. m. contrôler l’orthodoxie de fonctionnement des Abréviation de front international, ce terme organismes mis en place par le Parti*; l’appella- désigne diverses organisations qui se sont oppo- tion populaire en était Rabkrin (Rabkrin). Ce sées, autour des années 1988-1992, aux mouve- comité fut aboli en 1934. En fait, de telles insti- ments nationalistes des pays baltes et plus spéci- tutions de contrôle ont pratiquement toujours fiquement aux fronts populaires*. En Lituanie, il existé en Russie et en Union soviétique, sous a porté le nom de Yedinstvo*. L’Interfront, qui en diverses formes, telles les drougines* et les comités fait n’avait rien à voir avec l’internationalisme, a de contrôle populaire*. été fondé par des fonctionnaires communistes conservateurs qui ont tenté d’exploiter les senti- Instructions n. f. pl. ments d’autodéfense des Russes aux fins de leur nakaz n. m. lutte contre les changements démocratiques. Dans un contexte spécifique, désigne le Recueil des L’Interfront a entretenu des liens étroits avec les Instructions que publia, en 1767, l’impératrice forces conservatrices de Russie, tel le mouvement Catherine II pour développer la réglementation Pamiat*. de l’Empire selon les orientations que lui avaient inspirées les enseignements de Montesquieu et de Interkosmos n. m. Diderot. Destinées à ses ministres et autres admi- Interkosmos n. m. nistrateurs, les Instructions visaient à améliorer, du Programme de recherches spatiales lancé en Union moins théoriquement et en surface, la gestion du soviétique au début des années 1960 qui visait à pays. On emploie aussi, en français, le terme tirer parti des résultats des expériences des pays russe nakaz*. étrangers dans ce domaine. intelligentsia n. f. internat n. m. intelligenciq n. f. internat n. m. Avant d’être largement utilisé pour désigner, de Institution où sont placés les enfants orphelins ou façon générale, la classe intellectuelle d’une société, abandonnés, ou simplement école où les élèves le terme intelligentsia, d’origine russe et popula- sont pensionnaires. Plus spécifiquement, ce terme risé par Ivan Tourgueniev, se référait spécifique- a désigné les écoles privilégiées fréquentées par les ment à la classe des intellectuels russes du XIXe enfants des diplomates soviétiques, tout particu- siècle, à l’esprit réformateur et contestataire. Au lièrement ceux qui étaient en poste à l’étranger et XXe siècle, le communisme a tenté de créer ce que dont les enfants étaient gardés en U.R.S.S., offi- l’on a appelé l’intelligentsia travailleuse (trudo- ciellement pour limiter les dépenses mais, en fait, vaq intelligenciq), s’y référant comme à une pour les garder en otages. couche sociale, celle des travailleurs intellectuels, pour éviter l’emploi, dans ce contexte, du terme international adj. classe, réservé aux deux classes que furent les pay- internacional;nyj adj. sans et les ouvriers. Mais les vrais intellectuels, Dans le contexte soviétique, ce mot prenait un n’appartenant pas à la nomenclature*, donc défa- sens différent de celui qu’il revêt dans le monde vorisés et pauvres, sont désignés par l’expression occidental, c’est-à-dire entre nations, qui se traduit lumpen intelligentsia*. Par ailleurs, le jeu des par le mot me'dunarodnyj. Ce terme qualifiait normes administratives et du système de promo- d’abord les relations entre les nations de l’Union tions a fait que le concept d’intelligentsia s’est soviétique et, dans un sens plus spécifique, celles considérablement modifié à la fin du régime qui unissaient les masses travailleuses des pays du soviétique, incluant des membres des diverses monde entier, enrégimentées dans l’idéal com- couches de la société. muniste.

114 I

Internationale n. f. internationalisme socialiste n. m. internacional n. m. socialistiheskij internacionalizm n. m. Hymne officiel du Parti communiste* et qui fut Expression ambiguë quelquefois employée pour aussi l’hymne national de l’U.R.S.S. jusqu’en internationalisme prolétarien*. 1943, alors qu’il fut remplacé par un nouvel hymne national. L’Internationale est cependant internationalistes n. m. pl. demeurée l’hymne du Parti communiste. Le voiny-internacionalisty n. m. pl. même terme, souvent spécifié par l’expression Euphémisme officiel utilisé par les gouvernants Internationale communiste, a désigné les associa- soviétiques pour désigner les soldats qui sont allés tions internationales de travailleurs qui se sont suc- combattre en Afghanistan, populairement connus cédé durant trois quarts de siècle. Les deux pre- sous le nom d’afghans*. mières Internationales, la première fondée à Londres en 1864 et la seconde à Paris en 1889, Intourist n. m. ont regroupé des représentants de diverses ten- Inturist n. m. dances, dont le dénominateur commun était la Direction principale du tourisme étranger en référence à l’idéologie de Karl Marx. La Troisième U.R.S.S., relevant du Conseil des ministres*. Internationale, fondée par Lénine en 1919 sous le Pendant la période soviétique, l’Intourist consti- nom de Komintern*, a, à la suite de la division de tuait l’agence incontournable pour l’organisation l’Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, des voyages des étrangers en Union soviétique. Le incorporé plusieurs partis communistes d’Europe préfixe in- est l’abréviation d’un mot russe signi- dans le Kominform*. Quant à la Quatrième fiant étranger (inostrannyj). Internationale, elle a été fondée par Trotski en 1938 pour coordonner l’action des partis com- Isamaaliit munistes dissidents, antistaliniens. Coalition de partis de droite, nationalistes et anti- communistes qui a pris le pouvoir en Estonie internationalisme n. m. lors des élections parlementaires tenues à l’au- internacionalizm n. m. tomne 1992. Les dispositions de la nouvelle loi Notion utilisée à bien des sauces dans le vocabu- électorale avaient alors empêché la majorité de la laire marxiste et soviétique, le dénominateur com- population ethniquement non estonienne de mun en étant que les conditions devant permettre voter. Cette formation a perdu le pouvoir aux élec- au système communiste de s’instaurer dans tous tions de 1995. Isamaaliit signifie Union de la les pays du monde étaient précisément les mêmes, patrie. à savoir que partout les masses travailleuses se sen- taient opprimées au point de vouloir adopter un isba n. f. système qui les libérerait de leur condition. Cette izba n. f. conception de l’internationalisme s’est modifiée À l’origine, le mot isba désignait l’unique pièce sous Staline pour souligner plutôt le rôle de guide chauffée de la traditionnelle maison russe, faite de que pouvait jouer l’Union soviétique dans la «libé- rondins de bois; cette pièce s’opposait, pour ainsi ration des peuples de leur asservissement au capi- dire, à la gornitsa*, la pièce non chauffée, mais a talisme ». fini par désigner la maison-type elle-même du monde rural russe. Plus récemment, on utilise le internationalisme prolétarien n. m. terme dans un sens plutôt péjoratif pour désigner proletarskij internacionalizm n. m. les masures qui, dans bien des villes russes, sub- Mouvement devant orienter toutes les actions sistent encore. On appellera une maison conve- socio-politiques vers la solidarité internationale des nable plutôt du simple mot dom (maison). mouvements ouvriers; à l’origine idéologique, ce mouvement a progressivement conforté la supré- Iskra n. f. matie du Parti communiste de l’Union soviétique* Iskra n. f. sur les autres partis communistes nationaux, en Principal journal social-démocrate russe, fondé en même temps que le pouvoir de l’U.R.S.S. sur ses Allemagne en 1900 et que Lénine utilisa pour tes- pays satellites. Certains utilisent l’expression inter- ter ses idées politiques. En fait, ce fut le journal nationalisme socialiste. précurseur de la Pravda*, qui parut à partir de 1912. Iskra signifie étincelle.

115 I islimi n. m. quement, que la partie méridionale, montagneuse, Arabesque dessinée par les sculpteurs tadjiks, les de la Tchétchénie. nakkoch*, sur les plafonds des édifices. I.T.D. ismaélisme n. m. individuel* ismailizm n. m. Croyance qui se distingue de celle des autres itelmène n. m. chiites* par une reconnaissance différente de l’au- itel;menskij qzyk n. m. thenticité généalogique des imams*. Langue parlée par le peuple homonyme et qui fait partie du groupe tchouktcho-kamtchadale*, de la Ismaélites n. m. pl. famille des langues paléoasiates*. Bien que les ismaility n. m. pl. locuteurs en soient fort peu nombreux, cette Groupe de musulmans chiites* extrémistes qui, langue est assez fortement dialectisée. dans l’ex-U.R.S.S., se confinent aux régions mon- tagneuses du Tadjikistan. On dit aussi Ismaïlites Itelmènes n. m. pl. et Ismaéliens. itel;meny n. m. Peuple de l’Extrême-Orient russe. Jusqu’à récem- isolateur n. m. ment, on les appelait les Kamtchadales*, ce qui izolqtor n. m. fausse les statistiques comparatives. On en compte Lieu de détention où, dès après la Révolution, aujourd’hui environ 2500, dispersés dans l’ouest furent gardés à vue les communistes accusés de du Kamtchatka et dont moins de 20%, en 1989, déviationnisme*. conservaient l’usage de leur langue, l’itelmène*. ispolkom n. m. itinérants n. m. pl. ispolkom n. m. peredvi'niki n. m. pl. Comité directeur d’un soviet* au niveau local Groupes de jeunes criminalisés qui réalisent des (abréviation de ispolnitel;nyj komitet). razzias dans des agglomérations voisines de leur lieu de résidence ou dans des quartiers mieux ispravnik n. m. nantis. Ce phénomène est apparu dans les derniers ispravnik n. m. temps du régime soviétique et perdure jusqu’à Du temps de la Russie impériale, chef de police aujourd’hui, alors que de nombreux itinérants de district. Élu par les nobles jusqu’en 1862, l’is- ont été récupérés par les organisations de la mafia. pravnik fut par la suite un fonctionnaire nommé Il ne faut pas les confondre avec les Ambulants*, par le gouverneur. désignés par le même mot en russe et qui ont constitué un groupe d’artistes fort respectables. issiakh n. m. ykhyakh* I.T.K. n. f. colonie de travail collectif* istmat n. m. histmat* Itogui n. m. pl. Itogi n. m. pl. Itar-Tass n. m. Hebdomadaire de tendance libérale démocra- ITAR-TASS n. n. tique qui a établi un partenariat avec l’hebdoma- Sigle d’Agence télégraphique d’information de Russie daire américain Newsweek. Tirage en 1999 : (Informacionno telegrafnoe agentstvo 85 000 exemplaires. Itogui signifie bilan. Rossii), la principale agence de nouvelles russe qui a remplacé l’agence Tass* lors de la chute du Ittifaq n. m. régime soviétique. Une des nombreuses unions des musulmans de Russie. Actif chez les Tatars* de Kazan, l’Ittifaq, itchkérien n. m. devenu parti politique, a adopté un premier pro- ihkeriec n. m. gramme en 1991. Néologisme pour tchétchène*, depuis que la Tchétchénie, autoproclamée indépendante, a Ivan Koupala n. m. adopté comme nom Itchkérie. En fait, ce topo- jour d’Ivan Koupala* nyme ne désignait, géographiquement et histori-

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Ivères n. m. pl. præsidium* du Soviet suprême* de l’U.R.S.S. Son Ibères* tirage a atteint un sommet de 10 millions de copies en 1990, mais a considérablement baissé izba n. f. depuis. Aujourd’hui de position prodémocrate, il isba* tirait à environ 800 000 copies en 1995. Le sens du mot izvestia est reportages, communications, izbatch n. m. rapports. Du temps du régime soviétique, on fai- izbah n. m. sait des gorges chaudes du titre des principaux Fonctionnaire chargé de gérer une bibliothèque de journaux : on disait des Izvestia et de la Pravda* village. Ces bibliothèques furent instituées peu (journal dont le titre signifie Vérité) : « dans les après la Révolution et, jusqu’à la fin des années Izvestia il n’y a pas de pravda et, dans la Pravda, 1930, ont constitué des lieux de diffusion de la il n’y a pas d’izvestia ». En 1997, la rédaction nouvelle littérature soviétique et d’animation poli- d’Izvestia s’est scindée en deux parties, chacune tique. Ce terme évoque ce qui pourrait se traduire conservant sa position libérale-démocrate mais par isba de lecture; il sonne bizarre aux oreilles d’au- s’appuyant sur des sources financières différentes. jourd’hui et est plutôt objet de blagues. Les Izvestia, liées à Oneximbank et au complexe financier Loukoil, tiraient à environ 265 000 izgoï n. m. exemplaires en mars 2000, alors que les Novyie izgoj n. m. Izvestia, liées au financier Boris Berezovski, tirent Catégorie de prince exclu du régime de succession à environ 100 000. qui existait en Russie kievienne; étaient rejetés de la hiérarchie les fils de princes qui n’avaient pu sié- izvoztchik n. m. ger dans le système rotatif du pouvoir régissant izvozhik n. m. alors l’attribution du trône princier. Dans la Russie d’avant 1917, cocher de fiacre, qu’il s’agisse de voitures modestes (vanka*) ou plus Izvestia n. f. pl. luxueuses (likhatch*). L’hiver, cocher de traîneau. Izvestiq n. n. pl. Les izvoztchikis occupent une place importante Un des plus grands quotidiens de l’Union sovié- dans le folklore russe, notamment par leurs chan- tique, fondé en 1917 comme organe des soviets* sons, nombreuses, variées et évocatrices de la de Pétrograd (nom que venait alors de prendre société russe. Saint-Pétersbourg) et qui fut ensuite l’organe du

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J Jaaniõhtu n. f. jardin ouvrier n. m. Nuit de la Saint-Jean (du 23 au 24 juin); c’est sadovo-ogorodnoe tovari]estvo n. n. l’équivalent estonien du Ligo* letton et du jour En Russie et en Ukraine, petit lot que possèdent, d’Ivan Koupala* russe, qui est célébré 13 jours plus en périphérie de la ville, les familles urbaines tard parce que selon le calendrier grégorien*. pour venir cultiver fruits, fleurs et légumes, la fin de semaine. Une minuscule maisonnette y sert en Jaanipäev n. m. général de remise et d’abri. Qanov den; n. m. Fête du solstice d’été en Estonie, célébrée, comme jaunes-bleus n. m. pl. dans de nombreux pays, le jour de la Saint-Jean, 'ovtoblakitniki n. m. pl. le 24 juin. Surnom donné par les Ukrainiens aux petluriens*, nationalistes ukrainiens dont le drapeau portait ces jaleika n. f. couleurs. Ces mêmes couleurs sont réapparues 'alejka n. f. pour constituer le drapeau de l’Ukraine nouvel- Instrument de musique pastoral qui se retrouve lement indépendante; les Ukrainiens l’expliquent dans les républiques slaves de l’ex-U.R.S.S. Il est en évoquant le ciel bleu et les champs de blé fait d’un tube de bois s’ouvrant par un pavillon dorés qui composent la nature ukrainienne. en corne de vache; l’anche est faite de roseau ou de plume d’oie. javoronkis n. m. pl. 'avoronki n. m. pl. jamoukva n. f. En Russie, petits pains torsadés en forme d’oi- 'amukva n. f. seaux. On place quelquefois des raisins secs pour Mets kabarde* composé de crème sure et d’œufs représenter les yeux. On les confectionne le jour battus en une masse froide ni douce ni salée, de l’Annonciation pour célébrer le printemps et considérée comme un plat très délicat. l’arrivée présumée des alouettes (javoronok signi- fie alouette). Jani n. m. Le solstice d’été, dans le calendrier letton des jdanovisme n. m. fêtes saisonnières. On y célèbre de Ligo*, une fête 'danov]ina n. f. chantée très suivie. Préoccupation des autorités soviétiques de contrô- ler les arts et les lettres, du nom du principal arti- japhétiques, langues n. f. pl. san de ce mouvement, Andrei Alexandrovitch qfetiheskie qzyki n. m. pl. Jdanov, qui, jusqu’à sa mort en 1948, s’employa Nom donné à la famille des langues caucasiennes à enlever toute liberté aux créateurs. Le jdanovisme par le linguiste Nicolas Marr. systématique se développa dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Zochtchenko et Akhmatova japhétologie n. f. chez les écrivains, Chostakovitch et Prokofiev qfetologiq n. f. chez les musiciens en furent victimes. Jdanov a été Théorie qui a proposé un schéma de parenté entre surnommé le bourreau culturel de Staline; il a sur- les langues caucasiennes et sémitiques; le linguiste vécu à son instigateur. Dans le domaine musical, Nicolas Marr a été la figure principale de cette le censeur attitré de cette politique fut le compo- école. On a aussi utilisé le terme japhétidologie. siteur Tikhon Khrennikov, d’où le terme khren- nikovisme*. On emploie souvent, en français, le terme russe jdanovchtchina.

119 J jek n. m. jeunes Russes n. m. pl. '/k n. f. mladorossy n. m. pl. Organisme qui a remplacé les oupravdoms* pour Regroupement d’émigrés russes, de tendance fas- gérer les édifices à appartements; le sigle vaut pour cisante, qui a œuvré durant les années 1920 et bureau d’exploitation de domicile ('ili]no- 1930. Le führer du groupe, Kazem-Beg, a par la /kspluatacionnaq kontora). suite enseigné la langue russe dans un collège américain, puis s’est réfugié en Union soviétique. Jeltoksan n. m. Il y a été un proche collaborateur du patriarche "eltoksan n. m. de Moscou en jouant un rôle d’entremetteur entre Nom d’un parti nationaliste kazakh formé à la celui-ci et le gouvernement soviétique. suite des importantes manifestations qui eurent lieu à Alma-Ata (aujourd’hui Almaty) en Jigouli n. f. décembre 1986, à la suite de la nomination par "iguli n. f. pl. Moscou d’un persek* (premier secrétaire) du Parti Marque d’une automobile fabriquée dans la ville communiste du Kazakhstan de nationalité russe. de Togliatti, sur la Volga, face aux collines de Cette manifestation avait été l’élément déclen- Jigouli, responsables du célèbre méandre du grand cheur d’un fort mouvement nationaliste kazakh. fleuve. C’est une adaptation d’un modèle Fiat; la Jeltoksan veut précisément dire, en langue kazakh, firme italienne du même nom avait construit, décembre. clés en main, ce complexe de fabrication auto- mobile, le plus grand de l’U.R.S.S. Pour l’expor- jenchtchina n. f. tation, c’est la bien connue Lada; le nom Jigouli 'en]ina n. f. a en effet été jugé phonétiquement trop près de Ce mot qui, littéralement, signifie femme, consti- gigolo (les mauvaises langues disent que l’aristo- tue, depuis une vingtaine d’années, une manière cratie russe blanche, émigrée à Paris, en comptait venue du Sud et peu élégante, presque vulgaire, un bon nombre...). Jigouli est aussi une marque d’interpeller les femmes que l’on ne connaît pas. de bière, une des plus populaires et des moins Mieux vaut dire madame, comme en français, ou chères, la qualité étant à l’avenant (selon le bien soudarynia*, comme au temps de la Russie GOST*, 2,8% d’alcool). d’avant 1917. jilets n. m. jenotdiel n. m. 'ilec n. m. 'enotdel n. m. Dans la hiérarchie de la noblesse russe, personne Section féminine du Parti communiste*. Les jenot- encore trop jeune pour avoir des états de service diels, formés dès les premières années du régime, significatifs et ainsi porter un titre, mais chargée embrigadaient les militantes du Parti pour en de certaines tâches mineures, comme celles de gar- faire des activistes; celles-ci luttèrent contre la dien de palais ou messager. Littéralement: vivant prostitution et aidèrent les femmes délaissées, (sous-entendu : bon vivant). mais eurent aussi un effet déstabilisateur sur les institutions familiales. Jilsotsbank n. f. "ilsocbank n. m. jensoviet n. m. Banque créée en 1987 pour gérer le crédit aux Conseil des femmes* entreprises engagées dans la construction de loge- ments et d’autres équipements sociaux. jeune garde n. f. Molodaq Gvardiq n. f. joséphiens n. m. pl. Groupe de quelques centaines de partisans, iosiflqne n. m. pl. membres de komsomols* de la région de Kras- Disciples de Joseph de Volokolamsk (1439-1515), nodon, en Ukraine, qui organisèrent des activités partisans du joséphisme*. On dit aussi joséphites*. de résistance et de sabotage durant l’occupation Les joséphiens furent longtemps en relation étroite allemande, lors de la Seconde Guerre mondiale. avec les milieux officiels du gouvernement mos- L’historiographie officielle en fit des héros covite. modèles et honorés. jeunes octobristes n. m. pl. enfants d’Octobre*

120 J joséphisme n. m. firme Zavidia, qui gérait présumément les avoirs iosiflqnstvo n. n. de l’ex-P.C.U.S.*, et par d’autres partisans du Théorie répandue à la fin du XVe siècle par Joseph même genre. Aujourd’hui, le nom de Zavidia a de Volokolamsk (ou : de Volok), canonisé en disparu mystérieusement. 1578, et fondée sur l’origine divine du pouvoir illi- mité du souverain et sa responsabilité devant Jourdain n. m. Dieu seul. Le joséphisme préconisait aussi la Iordan; n. m. défense de l’intégrité de tous les dogmes de Nom que la pratique populaire a donné au trou l’Église orthodoxe. que de braves baigneurs pratiquent dans la glace pour s’y baigner le jour de l’Épiphanie (voir joséphites n. m. pl. krechtchenie*). joséphiens*. jour des Défenseurs de la patrie n. m. joug tataro-mongol n. m. den; za]itnikov otehestva n. m. tataro-mongol;skoe igo n. n. Cette fête célébrée le 23 février a connu un sort Période extrêmement importante de l’histoire de plutôt mouvementé, reflet des changements poli- la Russie parce qu’elle en a conditionné l’évolu- tiques de la Russie. D’abord instituée par Léon tion à divers égards. De 1238 à 1480, les Russes Trotski pour célébrer sa nomination comme ont été soumis à l’empire des Tatars-Mongols* (ne ministre (narkom*) de l’armée et de la marine, elle pas confondre avec les Tatars* d’aujourd’hui), servit, après le limogeage de Trotski, à commé- surnommé la Horde d’or*, fondé par le petit-fils morer la création de l’armée rouge. Graduel- de Gengis Khan (prononciation russe, plus proche lement, mais sans consécration officielle, elle de l’originale : Tchinghiz Khan), Khan Batou. devint une espèce de fête des hommes mi-machiste Cette domination politique, qui fut brutale, eut mi-sovok*. Elle était cependant appréciée des gens comme conséquence la division de la nation russe simples. La chute du régime soviétique entraîna en trois branches: les Russes proprement dits, qui l’abolition de la fête, mais une grande manifesta- se sont « orientalisés » sur plusieurs plans; les tion procommuniste, sévèrement réprimée, en Biélorusses, qui ne furent pas conquis, parce que réclama en 1993 le rétablissement, ce qui fut fait trop éloignés; les Ukrainiens, qui, au début du en lui attribuant le nom de jour des Défenseurs de XIVe siècle, furent libérés du joug tataro-mongol* la patrie. Bien que cette manifestation fût nette- par les Lituaniens, pour être ensuite soumis à ment antigouvernementale et antiprésidentielle, ceux-ci et aux Polonais. La domination tataro- Boris Eltsine participa à sa célébration en 1994. La mongole a également eu de profondes influences donna è mobile: le vent change, la fête continue... sur la géographie ethno-linguistique des confins eurasiens; par exemple, les anciens Bulgares de la jour de Tatiana n. m. Volga* ont été linguistiquement tatarisés, alors Tat;qnin den; n. m. que les tribus tchouvaches*, réfugiées dans les Le 12 janvier du calendrier julien*, soit le 25 jan- forêts du Nord, ont conservé l’ancienne langue des vier du calendrier grégorien* international, consti- Bulgares, proche de celle des Huns*, en se métis- tue une date fort célébrée en Russie, à double titre. sant avec les Maris*, de la famille finno-ougrienne*. C’est d’abord le jour de la fête onomastique de toutes les Tatiana (le prénom le plus répandu en Jour, Le n. m. Russie, plus encore que Natacha, dont on ne fête Den; n. m. pas le jour), c’est-à-dire la fête de sainte Tatiana. Hebdomadaire lancé par les rouges-bruns* au Mais c’est aussi la fête nationale de tous les étu- début des années 1990 et soutenu par les réserves diants et l’anniversaire de la fondation de l’uni- financières du Parti communiste de l’Union sovié- versité de Moscou (M.G.U.*), dont la chapelle tique*. Il fut interdit à la suite des évènements universitaire a été dédiée à sainte Tatiana, le 25 d’octobre 1993, qui ont opposé Eltsine aux forces janvier nouveau style* 1755. On devine que les étu- conservatrices, alors qu’il tirait à environ 100 000 diantes nommées Tatiana (dont le diminutif Tania exemplaires. Dès lors, la même équipe a fondé un est encore plus utilisé) sont les reines de cette autre journal affichant les mêmes orientations, fête. On raconte qu’à l’époque tsariste la police intitulé Zavtra* (Zavtra), qui signifie Demain. Le avait ordre, ce jour-là, de n’arrêter aucun étu- financement de ces journaux était assuré par la diant pour ivresse.

121 J jour d’Ivan Koupala n. m. naux. Certains compositeurs ont même mis en noh; Ivana Kupala n. f. musique des textes de petites annonces de jour- Fête russe d’origine très ancienne, célébrée dans naux quotidiens. la nuit du 23 au 24 juin du calendrier julien* (donc du 5 au 6 juillet du calendrier grégorien*), au journées de mars n. f. pl. cours de laquelle divers rites d’origine païenne martovskie dni n. m. pl. (baignades, danses, etc.) sont encore pratiqués. En Désigne le conflit armé qui, en mars 1918, opposa somme, la Saint-Jean russe. L’équivalent letton est les bolcheviques* et les Arméniens nationalistes le Ligo* et l’estonien, le Jaaniõhtu. d’Azerbaïdjan, d’une part, et les Azéris, d’autre part; ceux-ci se rendirent, après avoir subi des journée international des Femmes n. m. pertes de quelque 3 000 personnes. Cette expres- me'dunarodnyi 'enskij den; n. m. sion n’est pas courante en Russie. Fête instituée par le mouvement socialiste- communiste féminin, dirigé par Clara Zetkine, en journées de juillet n. f. pl. 1910 à Copenhague, comme «la journée de soli- i[l;skie sobytiq n. n.pl. darité internationale des femmes dans leur lutte Les 3 et 4 juillet 1917, une grande manifestation pour leur égalité économique, sociale et politique». fut organisée à Saint-Pétersbourg par des ouvriers En U.R.R.S., cette fête, célébrée le 8 mars, a et des soldats armés pour tenter de porter au perdu sa saveur politique et est devenue une fête pouvoir les éléments modérés des soviets*; la populaire pendant laquelle les femmes bénéfi- répression du mouvement ouvrier qui s’ensuivit cient (ou devraient bénéficier) d’attentions déclencha une période de troubles qui aboutit à particulières. la victoire des bolcheviques*.

Journal commun n. m. journée-travail n. f. Obchtchaya Gazeta* troudodien*

Journal de Russie n. m. Jours, les n. m. pl. Rossiiskaya Gazeta* Dni*

Journal littéraire n. m. jout n. m. Literaturnaq gazeta n. f. 'ut n. m. Hebdomadaire fondé en 1929 par l’Union des Phénomène climatique propre à l’Asie centrale écrivains de l’U.R.S.S. Le sous-titre qu’il portait, consistant en un redoux suivi d’un gel brusque qui tribune libre des écrivains, avait un certain sens, a comme conséquence de recouvrir l’herbe d’une étant, comparativement aux autres journaux, un couche de glace empêchant les animaux d’avoir peu plus ouvert et libéral et, de ce fait, le préféré accès à leur nourriture. de l’intelligentsia*, qui lui a attribué un surnom affectif : Literatourka (Literaturka). En son jouze n. f. temps, on a pu presque le considérer comme l’or- 'uz n. m. gane des soixantards*. À l’époque de la peres- Unité de base des groupes nomades kazakhs; troïka*, il a diffusé les idées des démocrates modé- chaque jouze comprenait environ cent personnes. rés. Son tirage, qui était de plus de six millions La jouze se différencie de la horde*, dont les d’exemplaires pendant l’année-record de 1989, est membres étaient liés par une consanguinité qui tombé à 57 000 en 2000, les intellectuels lui n’existait pas entre ceux de la jouze; certains reprochant sa grande prétention. Ne pas con- auteurs assimilent toutefois les deux. fondre avec Russie littéraire* (Literaturnaq Rossiq), d’une idéologie bien différente (natio- Juan-juans n. m. pl. naliste-patriote*). 'uan-'uany n. m. pl. 'u'ane n. m. pl. Journal vivant n. m. Peuple nomade dont parlent les chroniques chi- "ivaq gazeta n. f. noises en leur attribuant de vastes conquêtes à tra- Mouvement artistique qui, au début de la période vers le continent eurasiatique. On les a assimilés soviétique, a mis en scène des réalités de la vie quo- aux Avars* (1), peuple disparu. tidienne en portant au théâtre des articles de jour-

122 J judaïsants n. m. pl. Juifs des montagnes n. m. pl. 'idovstvu[]ie n. m. pl. gorskie evrei n. m. Désigne un mouvement religieux de type proto- Tates* de religion juive ou, selon d’autres auteurs, protestant qui s’est développé à Novgorod durant Juifs de langue tate. On retrouve les Juifs des les XIVe et XVe siècles. Il fut condamné comme montagnes au Daghestan, en Kabardino-Balkarie hérétique par l’Église officielle, qui lui attribua le et en Azerbaïdjan. Les statistiques de 1989 font nom de judaïsant par dérision, considérant que état d’environ 19 000 Juifs des montagnes. On cette secte, qui accordait une grande importance utilise aussi cette expression pour désigner les à l’Ancien Testament, avait son origine dans l’in- Juifs de Boukhara (Ouzbekistan). fluence idéologique de la communauté de mar- chands juifs actifs dans la région de Novgorod. Ce juillet n. m. mouvement n’a pas laissé d’autre trace de son journées de juillet* existence que les critiques de ses adversaires. julien adj. judéo-langues n. f. pl. calendrier julien* evrejskie qzyki n. m. pl. Nom générique donné aux langues parlées par la junker n. m. diaspora juive, à savoir l’hébreu, le yiddish* (judéo- [nker n. m. allemand) et le ladino (judéo-espagnol). Certains Jeune noble prussien, propriétaire foncier, dans les auteurs étendent ce terme à d’autres langues ou pays baltes. En Prusse orientale, les junkers, qui dialectes hybrides qui se sont formés par les y avaient été attirés par les chevaliers germaniques, contacts entre Juifs, ashkénazes*, sépharades et ont fini par former un parti nationaliste allemand autres, d’une part, et les populations des pays fortement conservateur. Pendant la Première d’accueil, d’autre part. En Russie, en Lituanie et Guerre mondiale, le terme junker désigne un étu- en Europe de l’Est en général, les Juifs ont d’abord diant des écoles militaires russes. Les junkers parlé le yiddish, mais un grand nombre ont adopté constituèrent alors un appui important au gou- les langues nationales. vernement provisoire de Kerenski; ils formèrent ainsi le noyau des gardes blancs* et de l’armée juge populaire n. m. blanche*. La littérature clandestine antisoviétique, narodnyj sud;q n. m. y compris le chansonnier Boulat Okoudjava, en Dans le système soviétique, les juges populaires fit des héros. étaient des assesseurs, en général au nombre de deux, qui se joignaient au président de la cour juosta n. f. durant les assises judiciaires; contrairement à [osta n. f. celui-ci, ils n’étaient pas juristes professionnels. Les En Lituanie, écharpe décorée de broderies de juges populaires étaient élus. La cour où agis- couleur. saient ces juges était appelée narsoud (abrévia- tion de cour populaire, narodnyj sud) et le juge, narsoudia.

Juif n. m. evrej n. m. En russe, il convient d’employer le mot evrej (yevrey) pour désigner une personne d’ethnie juive et non jid ('id) qui a une connotation péjorative.

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K K, monsieur kabardinka n. f. En dehors de la Russie, expression populaire pour kabardinka n. f. désigner Nikita Khrouchtchev, ce qui n’était pas Danse nationale des Tcherkesses*; il s’agit de la conforme à la langue russe, la première lettre de même danse que la lezguinka*, répandue dans tout son nom étant KH et non K (respectivement X le Caucase et connue partout sous ce nom, sauf et K en caractères cyrilliques). En Russie, on l’ap- chez les Tcherkesses qui, par fierté, répugnent à pelait simplement Nikita. en attribuer la paternité aux Lezguiens*. kabakhi n. m. kabardino-balkar adj. kabaxi n. m. kabardino-balkarskij adj. Dans le Caucase, concours de tir à l’arc. Se rapporte à la république du même nom; celle- ci comprend deux peuples tout à fait différents par kabala n. f. la langue et leur importance quantitative, les kabala n. f. Kabardes* y étant cinq fois plus nombreux que les Servitude découlant d’un emprunt contracté par Balkars*, d’origine turque. un serf et même par une personne libre, qui consistait à travailler chez le créancier pour payer kabardino-tcherkesse n. m. les intérêts. Ce système, connu depuis le XIVe kabardino-herpesskij qzyk n. m. siècle, a été codifié au XVIe. Langue du Caucase du Nord que plusieurs consi- dèrent comme un groupe constitué de trois kabarde n. m. langues distinctes : l’adyghé*, le kabarde* et le kabardinskij qzyk n. m. tcherkesse*. On note que les expressions kabardino- Langue caucasienne du Nord-Ouest aussi appe- balkar* et kabardino-tcherkesse ont des connota- lée tcherkesse*; cette dernière désignation recouvre tions différentes : politico-administrative pour la deux groupes de dialectes, dont le kabarde repré- première, linguistique pour la seconde. sente la branche orientale. kacha n. f. Kabardes n. m. pl. kawa n. f. kabardincy n. m. pl. Bouillie de sarrazin, de millet, de blé, d’orge ou Peuple du nord du Caucase, associé aux d’avoine, de tout temps populaire en Russie, tout Tcherkesses* et aux Adyghés*. Les Kabardes parlent particulièrement à la table du pauvre. On l’ac- une langue du groupe abkhazo-adyghé très voi- compagne de ce qu’on a, champignons, oignons, sine du tcherkesse*, de sorte que l’on se réfère sou- etc., mais on y ajoute toujours du beurre et sou- vent à la langue kabardino-tcherkesse*. Au nombre vent du lait. Après la libéralisation des prix en d’environ 385000, ils sont musulmans sunnites. 1992, la kacha de sarrazin est pratiquement deve- Du temps du régime soviétique, ils formaient nue, pendant un temps, un plat de luxe. avec les Balkars* une république autonome, la R.S.S.A. de Kabardino-Balkarie. Les Kabardes Kadji n. m. sont souvent considérés comme les princes du Kad' n. m. Caucase en considération du raffinement de leur Monstre sorcier de la mythologie géorgienne. culture et de leur comportement. On dit aussi L’auteur de la grande épopée géorgienne, Le che- kabardin, kabardine et kabardien. valier à la peau de tigre, Chota Roustaveli, en fait mention.

125 K kaer n. m. tionnels soutenus par l’U.R.S.S. Dans le langage ka/r n. m. populaire, on dit souvent (kalaw) ou Mot créé à partir des initiales k.r. pour contre- kalatch* (kalah), cette dernière forme désignant révolutionnaire. La langue de bois* soviétique a par aussi un petit pain. la suite utilisé l’expression ennemi du peuple*. kalatch n. m. kagébiste n. m. kalah n. m. kagebist n. m. Très populaire en Russie, petit pain en forme de kageb/wnik n. m. cadenas, on dirait aussi deux anses accolées, qui Membre du K.G.B.* Ce terme est souvent utilisé se mange avec du thé. Cette brioche de fantaisie dans un sens ou un contexte péjoratif, contraire- a toute une histoire, depuis les Tatars* jusqu’aux ment à tchékiste*. La forme kaguébiste serait plus Moscovites, qui en font un peu leur emblème, au conforme à la prononciation russe. point où l’on en rapporte souvent comme sou- venir de la capitale russe. La ville de Saratov est kaghatahaïoutioun n. m. célèbre pour la qualité de ses kalatchs. Réseau des colonies arméniennes installées, depuis plusieurs siècles, dans différentes régions de Russie kalenderiya n. f. et ailleurs en Europe. Aujourd’hui que la dia- Confrérie soufie sans localisation fixe regroupant des spora arménienne se retrouve dans un plus grand fidèles dans diverses régions de l’Asie centrale; nombre de pays, surtout depuis le génocide du ces derniers se rassemblent périodiquement dans début du XXe siècle, on désigne la grande diaspora la région de Samarcande. du nom de spiourk*. Kalevala n. m. kagor n. m. Kalevala n. f. Cahors, vin de* Poème épique finlandais écrit par Elias Lönnrot vers 1830 à partir de runes* recueillies en Finlande kaguébechnik, kaguébiste n. m. et surtout en Carélie. Les éditions successives, à kagébiste* partir de 1835, contenaient un nombre impres- sionnant de vers : de 12 000 à plus de 20 000. Le kaïf n. m. Kalevala est le pays des héros de cette épopée, la kajf n. m. Carélie de l’âge d’or, par opposition à Pohjola, le Mot arabe signifiant plaisir, adopté par la langue pays des sorciers du Nord, leurs ennemis. Jean russe depuis un siècle environ; il a pris une conno- Sibelius et plusieurs autres compositeurs finlan- tation particulière lors du dégel* khrouchtchevien*, dais ont mis en musique divers épisodes du d’abord chez les jeunes, en faisant référence aux Kalevala. plaisirs de la vie, auxquels la relative libéralisation permettait dès lors l’accès. Le mot a été utilisé dans Kalevipoeg n. m. une formule exprimant l’ennui : ni kaïf, ni vie Poème épique national estonien racontant, entre (ni kajfa ni lajfa, ce dernier mot étant la autres, la lutte des Estes* contre les croisés. prononciation à la russe du mot anglais life). Kalevipoeg signifie fils de Kalev; cette référence au premier roi légendaire d’Estonie évoque la notion kaïmak n. m. de prince, de héros. Le Kalevipoeg a été écrit par kajmak n. m. F. R. Kreutzwald au milieu du XIXe siècle, à Peau qui se forme à la surface du lait cuit à feu partir de poésies populaires recueillies en Estonie lent; on l’enlève au fur et à mesure qu’elle se méridionale. forme pour ensuite la tartiner sur quelque pain ou galette. Les Tatars* et les Géorgiens apprécient ce kalmouk n. m. succédané du beurre. Le mot kaïmak, en tatar*, kalmyckij qzyk n. m. signifie crème. Langue des Kalmouks*, assez voisine du groupe mongol* oriental, à savoir le khalkha de Mongolie kalachnikov n. m. et le bouriate* de Sibérie. kalawnikov n. m. Mitraillette désignée par le nom de son concep- teur, utilisée par l’armée soviétique et largement distribuée aux pays et aux mouvements insurrec-

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Kalmouks n. m. pl. Kamaz n. m. kalmyki n. m. pl. Kamaz n. m. Peuple d’origine mongole*, arrivé en Europe orien- Marque de poids lourds. C’est aussi le nom du tale aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les Kalmouks complexe géant de construction de camions, à étaient des pasteurs nomades et paisibles. Ils Naberejnye Tchelny, dans la région de la Kama, séjournèrent d’abord au sud de l’Oural, puis sur mis sur pied avec l’aide de la Régie Renault et de les deux rives de la basse Volga, dans la république la General Motors. de Kalmoukie, où ils sont encore environ 150000 en y constituant le groupe mongol le plus occi- kamazone n. f. dental. On appelle aussi les Kalmouks Oïrotes* ou kamazonka n. f. Mongols occidentaux. Désignation humoristique des ouvrières à l’emploi des usines où sont fabriqués les véhicules lourds kalpak n. m. de marque Kamaz*. papaxa n. f. Grosse toque en astrakan* que portent les kambouz n. m. Turkmènes et les Caucasiens (ceux-ci l’appellent kambuz n. m. papakha*). En fait, le mot kalpak est le terme géné- Dans le langage particulier des marins russes, le rique pour désigner, en turc, n’importe quel kambouz, c’est la cuisine, un terme absent de couvre-chef. Les Karakalpaks*, peuple d’Asie cen- leur vocabulaire. trale, tirent leur nom de ce couvre-chef, qu’ils por- tent même par les plus grosses chaleurs. Le mot kamikaze n. m. est passé au russe, sous la forme kolpak*, avec des kamikadze n. m. sens différents (bonnet de cuisinier, de chirurgien Surnom donné au groupe d’ultra-libéraux qui, dès ou de clown). la dissolution de l’Union soviétique, voulurent appliquer une thérapie de choc*. L’âme dirigeante kalym n. m. de ce mouvement était Yegor Gaïdar. Cette orien- En Asie centrale, au XIXe siècle, montant d’argent tation radicale dut être abandonnée deux ans plus payé par le père du futur époux au père de la tard. future mariée, entre les fiançailles et le mariage; c’était, en quelque sorte, le prix de la mariée. kamka n. f. Cette pratique a été officiellement abolie en 1920. Chausson fourré à la viande de mouton et aux oignons dont se régalent les Kazakhs. En russe, ce kama n. m. mot désigne plutôt un tissu. kama n. f. Couteau que les Tcherkesses* portent à la taille; kamorka n. f. c’est leur kinjal*. kamorka n. f. Le sens général de ce terme est chambrette. kamajaï n. m. Toutefois, il a servi à désigner les dortoirs utilisés kama'aj n. m. par les familles des travailleurs des usines, typiques Danse traditionnelle du Kazakhstan. des quartiers ouvriers du début du XXe siècle. kamanche kamtcha n. f. kemantcha* kamha n. f. Sorte de fouet qu’utilisaient à diverses fins les kamarinskaya n. f. Géorgiens, les Kazakhs et d’autres peuples turcs* kamarinskaq n. f. (2). Danse populaire russe accompagnée de chant, qui se caractérise par des figures gestuelles parti- Kamtchadales n. m. pl. culières, comme celle où les danseurs, poignets kamhadaly n. m. pl. tournés sur les hanches, affichent un air fron- Peuple autochtone du Kamtchatka connu aujour- deur. Parfois, les chants contiennent quelques d’hui sous le nom d’Itelmènes*. obscénités.

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Kamtchatka n. m. kapostis n. m. pl. Kamhatka n. f. Genre de ragoût que font les Lettons avec des Le fond de la classe, dans le jargon des écoliers légumes frais et marinés, des pattes d’oies et de russes, par allusion à cette lointaine région où plu- l’oseille. sieurs connurent l’exil. kapsarullid n. m. kandgiar Plat typique d’Estonie : chou farci de viandes kindjal* hachées. C’est l’équivalent des goloubtsys* russes.

Kanglys n. m. pl. kapstrana n. m. kangly n. m. pl. kapstrana n. f. Nom qu’utilisent les Petchenègues* pour s’auto- Terme apparu il y a une trentaine d’années pour désigner. désigner tout pays capitaliste, en spécifiant le terme plus général de zagranka*. Ces termes ne kanly n. m. sont plus guère utilisés. Ancienne tradition de plusieurs peuples du Caucase, encore en usage chez les Tchétchènes*, qui karab n. m. reconnaît, entre familles ou clans opposés, la ven- Fromage de brebis du Caucase. geance par le sang. . karabagh n. m. kankles n. m. karabaxskie lowadi n. f. pl. Cithare lituanienne, l’équivalent du kantele* Race chevaline du Caucase réputée pour sa beauté, carélien*. en vertu de sa robe dorée de même que pour sa vigueur et sa rapidité. Les Cosaques* du Don et de kannel n. m. la Volga en avaient fait leurs animaux préférés. Cithare estonienne, l’équivalent du kantele* carélien*. Karaïmes n. m. pl. Karaïtes* kannone n. m. Genre de cithare à 72 cordes, d’origine arabo- karaïsme n. m. persane, utilisée pour la musique arménienne tra- karaimskaq vera n. f. ditionnelle; pour en jouer, le musicien pose son Secte de la religion juive qui rejette l’enseignement instrument sur une table ou sur ses genoux. du Talmud et qui ne reconnaît, comme livre saint, que la Thora de Moïse. kännukukk n. m. Célèbre liqueur estonienne aux canneberges, karaïte n. m. douce au point de conserver des cristaux de sucre karaimskij qzyk n. m. au fond de la bouteille; elle contient 45 % d’al- Langue parlée par les Karaïtes (au sens ethnique cool. Son nom provient de deux mots signifiant et non religieux) et qui se rattache au groupe turc coq et souche, son étiquette arborant un coq juché kyptchak* ; fortement dialectisée, elle est en voie sur un tronc d’arbre. d’abandon. kantele n. m. Karaïtes n. m. pl. kantele n. n. karaimy n. m. pl. finskie gusli n. f. pl. Peuple turc de religion juive descendant des karel;skie gusli n. f. pl. Khazars*. Les Karaïtes, qui parlaient à l’origine un Sorte de cithare répandue en Carélie et en dialecte turc occidental, ont abandonné ce dernier Finlande, où elle constitue l’instrument tradi- pour une autre langue turque, le kyptchak*. Au tionnel d’accompagnement des bardes chantant nombre d’environ 2 600 (en 1989), les Karaïtes des incantations runiques; elle se joue posée sur se retrouvent en Lituanie, dans l’ouest de l’Ukraine les genoux. En Lituanie, on l’appelle kankles. et, et surtout en Crimée, à laquelle ils auraient donné en Estonie, kannel. Ces instruments sont de la leur nom (Qaraïm). Outre le karaïte, les Karaïtes même famille que la gousla* russe et sont d’ailleurs utilisent les langues locales. Leur langue littéraire appelés, en russe, gousla finlandaise ou gousla est l’hébreu classique. Le terme karaïte désigne carélienne. aussi, indifféremment de l’origine ethnique, ceux

128 K qui pratiquent le karaïsme. Variantes : karaïme, Karatchaïs n. m. pl. caraïte. karahaevcy n. m. pl. Peuple que l’on croit descendre des Huns*, ayant karakalpak n. m. longtemps nomadisé dans les plaines de la Russie karakalpakskij qzyk n. m. du Sud et qui fut turquisé et sédentarisé à partir Langue parlée par le peuple du même nom, voi- du XIIe siècle, dans le Caucase du Nord. sine du kazakh* et du nogaï*. Le karakalpak s’écrit L’ethnogenèse des Karatchaïs est complexe; dès depuis les années 1920 seulement; il a d’abord uti- l’âge du bronze, ils se sont mélangés aux peuples lisé l’alphabet arabe puis l’alphabet latin, de 1928 du Caucase et à plusieurs autres : Alains*, à 1940, alors que le pouvoir soviétique imposa l’al- Boulgares*, Kyptchaks*. Aujourd’hui au nombre phabet cyrillique, qu’on envisage aujourd’hui d’environ 150 000, les Karatchaïs, musulmans d’abandonner. sunnites, ont fait l’objet, à l’instar des autres peuples punis*, d’une déportation massive par Karakalpaks n. m. pl. Staline en 1943 vers le Kazakhstan et l’Asie cen- karakalpaki n. m. pl. trale, d’où ils revinrent à partir de 1954. Ils ont Peuple de la grande famille turque, formé de plu- été placés dans la même division administrative sieurs tribus ayant nomadisé autour de la mer que les Tcherkesses*, d’origine distincte, mais sépa- d’Aral et vivant aujourd’hui dans la partie occi- rés géographiquement et administrativement des dentale de l’Ouzbékistan; ethniquement rattaché Balkars*, ethniquement très voisins. aux Kazakhs. Traditionnellement nomades, les Karakalpaks ont été en grande partie sédentarisés karatchokheli n. m. par le pouvoir soviétique. Au nombre d’un peu karahoxeli n. m. moins d’un demi-million, les Karakalpaks sont Artisan ou petit commerçant de l’ancienne musulmans sunnites. On les a appelés bonnets Géorgie. Les karatchokhelis, très pittoresques par noirs*, ce qui n’est que la traduction des mots kara l’originalité et la distinction de leur costume, fai- (noir) et kalpak* (bonnet). Par opposition, les saient pour ainsi dire partie du paysage du vieux Kirghiz portent un caluron blanc, dans leur Tbilissi. langue, l’ak-kalpak* (bonnet blanc). karbovanets n. m. karakoul n. m. karbovanec n. m. karakul; n. m. Appellation du rouble en ukrainien durant le Race de moutons du Turkménistan que l’on tue à régime soviétique, le karbovanets est devenu la la naissance pour en tirer une fourrure frisée fin, monnaie nationale ukrainienne en 1993 et a été nommée astrakan*. On écrit aussi: karakul, caracul. remplacé par la grivna* en 1996. karal n. m. Kardanakhi n. m. karal n. m. Kardanaxi n. n. Longue flûte pastorale de Moldavie. Vin blanc liquoreux de Géorgie, assez proche du porto. karanda n. f. karanda n. f. Karéliens n. m. pl. Mode de propriété commune de la terre chez les Caréliens* tribus turkmènes, avant la révolution bolchevique. karippa n. m. karatchaï n. m. Instrument de musique yakoute*; il a quatre cordes karahaevskij qzyk n. m. et se joue avec un archet. Langue du groupe du sud-ouest de la famille turque, parlée par les Karatchaïs* et les Balkars* ; karnaï n. m. en fait, ces deux groupes parlent la même langue, karnaj n. m. le karatchaevo-balkar, d’abord doté d’un alphabet Instrument de musique d’Asie centrale; c’est un latin en 1924, remplacé par l’alphabet cyrillique long chalumeau de cuivre en forme de trompe. Le quinze ans plus tard. karnaï est largement utilisé lors de la grande fête du navrus*, en Ouzbékistan.

129 K kartouli n. m. katsape n. m. kartuli n. m. kacap n. m. Ce mot, en géorgien, signifie géorgien. Il sert à Sobriquet péjoratif qu’utilisent les Ukrainiens désigner bien des choses propres à la Géorgie, dont pour désigner les Russes. Synonyme de moskal*, une danse très typique dans laquelle l’homme, évi- aussi dépréciatif. demment équipé d’un kindjal*, tournoie lente- ment autour de sa compagne, portant tresses et katso n. m. robe longues. kaco n. m. Terme populaire à connotation affective pour kartvèle n. m. s’adresser à un Géorgien. Katso est la forme voca- kartvel;skaq gruppa qzykov n. f. tive de katsi, mot géorgien pour homme, camarade. Langue ou plutôt groupe de langues dont le géor- gien est le représentant principal, à côté du min- katya n. f. grèle* et du svane*, parlés en Géorgie, ainsi que du katq n. f. laze*, également parlé en Géorgie mais surtout en Billet de 100 roubles*, aux XVIIIe et XIXe siècles. Turquie. On attribue ce surnom au fait qu’un billet de cette dénomination a vu le jour sous Catherine la Kassogues n. m. pl. Grande. kasogi n. m. pl. Peuple caucasien, ancêtre des Adyghés*, qui habitait Kavburo n. m. les rives du Kouban entre le Xe et le XIIIe siècles. Les Kavb[ro n. n. Kassogues ont aussi été appelés Méotes*; par ailleurs, Bureau caucasien du Parti communiste*, formé à les Russes les ont longtemps appelés Tcherkesses*. Bakou en 1920; il a été actif dans les tergiversa- tions qui ont entouré l’instauration du pouvoir katastroïka n. f. soviétique dans les républiques transcaucasiennes. catastroïka* kazakh n. m. katerinka n. f. kazaxskij qzyk n. m. katerinka n. f. Une des deux langues turques les plus parlées en L’équivalent ukrainien de la charmanka*, l’orgue Asie centrale, l’autre étant l’ouzbek. Contrairement de Barbarie russe. Les deux termes semblent avoir à celui-ci, le kazakh fait partie de la branche kypt- la même origine, la chanson Charmante Catherine. chak* de la famille des langues turques, comme le kirghiz*, très voisin du kazakh; la distinction entre katioucha n. f. ces deux parlers n’a été consacrée et normalisée que kat[wa n. f. depuis le pouvoir soviétique. Lance-fusées multiple utilisé par l’armée soviétique au cours de la Seconde Guerre mondiale; un cer- Kazakhs n. m. pl. tain nombre en a été livré à Fidel Castro. Mais qui kazaxi n. m. eût cru qu’il y aurait un certain rapport avec la Un des peuples turcs* (2) d’Asie centrale, dont les chanson bien connue du même nom ? C’est que plus proches, ethniquement, sont les Kirghiz*. la jeune Katioucha (diminutif affectif de Katia) Plus de 8 millions, les Kazakhs occupent, après la aimait beaucoup son pays, autant que son fiancé, Russie, la plus vaste des républiques ex- garde-frontière… soviétiques, territoire où ils sont demeurés mino- ritaires durant deux décennies en raison d’une katkha n. f. forte immigration russe et ukrainienne ainsi que katxa n. f. de l’arrivée de nombreux Allemands exilés par Coupe à boire, en Géorgie. Son pied est entouré Staline. Depuis l’indépendance du Kazakhstan, la d’un anneau qui, en frappant le récipient, annonce proportion de Kazakhs augmente, bien qu’ils ne que le vin a été bu jusqu’au fond. représentent pas encore la majorité absolue. Les Kazakhs sont musulmans sunnites. Évidemment, katrintse n. f. il ne faut pas confondre Kazakh et Cosaque*, bien Jupe, faite d’une pièce de tissu rectangulaire, que qu’il soit possible que les deux mots aient une ori- les femmes moldaves enroulent autour de leur gine commune : homme libre en turc. Il faut noter taille. que la langue russe fait une distinction termino- logique entre la personne ethniquement kazakh

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(kazax) et le citoyen du Kazakhstan (kazaxsta- kemantcha n. f. nec), ce qui se justifie par le fait que les Russes kemanha n. f. sont presque aussi nombreux que les Kazakhs Instrument à cordes caucasien; genre de vielle à dans la république. Un fromage du Caucase, quatre cordes dont le son lyrique et plaintif conve- caillé, cuit et salé, porte aussi le nom de kazakh. nait bien aux vers du grand poète du XVIIIe siècle, Sayat-Nova, qui s’en accompagnait. La kazatchok caisse est une boule de noyer recouverte d’une casatchok* membrane de peau d’esturgeon. L’interprète tient l’instrument verticalement et le fait pivoter sur son Kazburo n. m. axe lors des changements de corde. On l’appelle Kazb[ro n. n. aussi le violon oriental ou le violon caucasien; la Sous le régime soviétique, organe exécutif du forme kamanche est quelquefois utilisée. En Parti communiste du Kazakhstan. turc : kemençe. kazeu n. m. képhir n. m. Chez les nomades du Kazakhstan, mouvement de kefir* transhumance s’effectuant chaque automne. La migration de printemps est le kokteu*. keplitchka n. f. hasovnq n. f. Kazikoumoukhs n. m. pl. Petit oratoire ou simplement poteau rituel que l’on kazikumuxcy n. m. pl. trouve au bord des routes en Lituanie; il avait, du Autre nom pour désigner les Laks*, peuple du moins à l’origine, une fonction commémorative Daghestan qui était souvent désigné par le nom du en soulignant une naissance, un décès, un évène- khanat* auquel ils étaient soumis (Kazikoumoukh). ment. Dans la Russie orthodoxe, ce genre de construction qu’en français on appelle, comme en kazkraïkom n. m. russe, tchassovnia*, contient en général une icône. kazkrajkom n. m. Abréviation de kazaxskij kraevoj komitet, Keremet n. m. comité régional (d’un krai*) du Parti communiste Keremet; n. m. kazakh, du temps du régime soviétique. Dieu du mal, dans les mythologies populaires des Oudmourtes* et des Maris*. Contrairement à K.D. n. m. son quasi-homonyme tchouvache, Kiremet*, il Kadetskaq partiq n. f. est toujours malicieux. Il ne faut pas dire aux kadety n. m. pl. usagers de l’aéroport international de Moscou, Parti constitutionnel démocrate* (les lettres K.D. Cheremetievo, que le nom de l’aéroport est lié à sont l’abréviation du nom konstitucionno- ce dieu du mal. Pourtant, celui-ci a donné son demokratiheskaq Partiq). Pendant la nom à la famille du comte Cheremetiev, qui était Révolution, c’était le parti de l’intelligentsia; il fut propriétaire du terrain où a été aménagé banni par les bolcheviques en 1917. Récemment, l’aéroport. deux nouveaux partis ont porté ce nom : l’un appuyait le gouvernement de Boris Eltsine (le Kerjaks n. m. pl. Parti des cygnes*), l’autre s’y opposait et composait, ker'aki n. m. pl. avec d’autres partis, le regroupement dit des Communauté de vieux-croyants* vivant dissémi- patriotes*; mais, dès 1995, ces partis ont perdu de nés et très isolés dans l’est de la Russie euro- leur importance. péenne et en Sibérie, et refusant tout contact avec les orthodoxes ordinaires, qu’ils considèrent kefir n. m. hérétiques. Un peu comme les puritains des États- kefir n. m. Unis, ils ont largement contribué à la colonisation Boisson gazeuse faite de lait fermenté, au goût des nouvelles régions (Oural et Sibérie). aigre, très légèrement alcoolisée, fabriquée par ensemencement du lait de vache, de brebis ou de Kerkètes n. m. pl. chamelle. Se boit dans presque toutes les régions kerkety n. m. pl. de l’ex-U.R.S.S., surtout dans celles du Sud et par- Tribu du groupe adygho-abkhaze*, ancêtre des ticulièrement au Caucase, d’où il provient. La Méotes* ou Kassogues*, qui a donné son nom au forme képhir est ancienne. peuple tcherkesse, désignant pour les étrangers

131 K l’ensemble des peuples du Caucase du Nord. On K.G.B. n. m. retrouve mention des Kerkètes dans les écrits KGB n. m. d’Hérodote. Comité de la sécurité d’État* (komitet gosu- darstvennoj bezopasnosti), rattaché au minis- kestau n. m. tère de l’Intérieur. Il s’agissait en fait d’un ministère Campement d’hiver chez les pasteurs nomades de l’Espionnage, qui étendait son action autant sur kazakhs. les citoyens soviétiques que sur le monde extérieur. Depuis la Tcheka*, créée en 1917, jusqu’au K.G.B., ketch-koumaï n. m. qui fut officiellement dissous en octobre 1991, l’or- keh-kumaj n. m. ganisme chargé de cette tâche a plusieurs fois changé Jeu de cavalerie, pratiqué à l’occasion de fêtes, au de nom: Tcheka de 1917 à 1922, G.P.U.* de 1922 Kazakhstan et en Kirghizie; il prend plusieurs à 1923, O.G.P.U.* de 1923 à 1934, N.K.G.B.* en formes : course au baiser, lutte, cueillette à plein 1941 puis de 1943 à 1946, G.U.G.B.* de 1941 à galop d’un mouchoir par terre, etc. Une des 1943, M.G.B.* de 1946 à 1953, M.V.D.* de 1953 formes du ketch-koumaï, à vrai dire assez brutale, à 1954, et K.G.B.* de 1954 à sa dissolution en 1991. consiste à s’arracher, tout en chevauchant, une Certaines des fonctions du K.G.B. sont assumées chèvre vivante qui, bien sûr, ne l’est plus à la fin aujourd’hui par le Service fédéral de sécurité* (inté- du jeu (ketch ou keçi signifie chèvre dans les langues rieure) de Russie. L’Intelligence extérieure est confié turques). à un organisme séparé. On prononce couramment kajébé mais la prononciation exacte est plutôt kète n. m. kaguébé. Les agents du K.G.B. ont reçu une pano- keskij qzyk n. m. plie de surnoms : kagébiste*, kaguébiste, kaguébech- Langue parlée par le peuple du même nom. Le nik, komitetchik*, organiste*… kète est une langue non écrite qui n’a pu être clas- sifiée avec certitude et dont l’origine demeure un khabza n. m. mystère. Des linguistes l’appellent ostyak du xabza n. f. Ienisseï, ce qui porte à confusion, le terme ostyak Ensemble de règles sociales et morales consti- étant aussi utilisé pour désigner la langue des tuant le code coutumier des Tcherkesses*, qui Khantys*. étaient réputés s’y conformer de façon très rigou- reuse. kéténi n. m. Tissu de soie avec lequel les femmes turkmènes se khach n. m. font une tunique, généralement de couleur rouge. xaw n. m. Ce vêtement s’appelle lui aussi kéténi. L’équivalent arménien du khachi* géorgien.

Kètes n. m. pl. khachi n. m. kety n. m. pl. xawi n. m. Peuple d’un millier d’habitants vivant le long du Consommé fait de gras-double et de pieds de cours moyen du Ienisseï. Certains ont cru que les mouton ou de bœuf, que les Géorgiens mangent Kètes avaient une origine commune avec les le lendemain matin des fêtes bien arrosées, en y Dénés, des Indiens de l’Ouest canadien. On a ajoutant de l’ail piqué. Les Arméniens, pour leur aussi désigné les Kètes par Ostiaks*, un nom qui part, revendiquent ce mets comme leur étant porte à confusion parce qu’il désigne aussi les propre; ils l’appellent khach*. Khantys*. khakasse n. m. keurtchekh n. m. xakasskij qzyk n. m. k\rhex n. m. Langue turque parlée par le peuple du même Dessert yakoute* fait de crème sure ou d’autres nom; fortement dialectisé, le khakasse a vu son produits laitiers, auquel on ajoute des baies sau- écriture normalisée en alphabet cyrillique, bien vages, myrtilles, canneberges ou autres. que, de 1928 à 1939, un alphabet latin ait été en usage. La langue khakasse a subi, au niveau du kevir n. m. vocabulaire notamment, une très forte influence kevir n. m. de la langue russe, largement majoritaire dans En Asie centrale, terrain désertique dont le sol est l’entité administrative des Khakasses. fait d’une croûte argileuse, associé au solontchak*.

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Khakasses n. m. pl. tôt le nom sous lequel cette langue est connue xakasy n. m. depuis longtemps, l’ostyak*. Peuple d’origine turque parlant différents dia- lectes, dont plusieurs sont en processus d’extinc- Khantys n. m. pl. tion. Les Khakasses ont été fortement russifiés en xanty n. m. pl. raison d’une importante immigration slave dans Peuple de la famille finno-ougrienne vivant au leur région, située au sud-est de Novossibirsk et nord-est de l’Oural; au nombre de 23 000, les traversée par le transsibérien*. Le fait que le pou- Khantys sont partiellement nomades, font l’éle- voir soviétique les ait dotés d’une république vage de rennes et ont conservé des pratiques cha- autonome à leur nom n’a pas contribué à leur sur- maniques. Ils ont été réunis avec les Mansis* dans vivance en tant que peuple. Les Khakasses, au un district autonome*, le district autonome des nombre d’environ 80 000, pratiquent la religion Khantys-Mansis, où ils forment moins de 1% de orthodoxe. la population totale. On désignait autrefois les Khantys par le nom d’Ostyaks, ce qui porte à khalat n. m. confusion, car un autre peuple, les Kètes*, avait la Vêtement traditionnel que portaient les hommes même appellation. d’Asie centrale; le khalat était une longue robe large, souvent décorée de motifs divers. khantzi n. m. rog n. m. khalva n. m. En Géorgie, récipient en forme de corne d’animal xalva n. f. ou la corne elle-même (d’où l’équivalent russe Pâte de noix sucrée, quelquefois avec du miel, rog), souvent décorée d’argenterie, servant à boire populaire dans le Caucase et tout le Moyen- le vin. Lors des repas traditionnels, il n’est donc Orient; on l’apprécie également en Russie. pas question d’éviter de faire cul-sec. On croit que Géographiquement, ce mets proviendrait de l’Iran la coutume a été empruntée du Daghestan. où il était déjà connu il y a plus de deux millé- naires et, linguistiquement, de l’arabe, khalva kharadj n. m. signifiant doux. xarad' n. m. Impôt foncier imposé par le régime fiscal de la khan n. m. Transoxiane dès son islamisation, au VIIIe siècle. xan n. m. Titre que portaient les souverains mongols* et les kharakteristika n. f. chefs tatars*; il correspondait à celui de prince ou xarakteristika n. f. de commandant, Dans le langage officiel soviétique, la kharakte- ristika était le dossier personnel informatif et éva- khanat n. m. luatif qui permettait de vérifier les services d’un xanstvo n. n. citoyen susceptible d’être promu dans la hiérar- À la fois le territoire et le pouvoir qu’y exerçaient chie du Parti* et de l’État. Il se distingue de l’an- les souverains mongols* et tatars* avant les con- keta*, qui était un document préparé par le sujet quêtes russes, en Asie centrale, dans le Caucase du lui-même. La kharakteristika était remplie par le Nord-Est et en Crimée. Les khanats étaient issus supérieur et signée par le triangle*, c’est-à-dire par du démembrement de l’empire mongol créé par le chef de l’entreprise, le chef du syndicat de l’en- Gengis Khan au XIIIe siècle. treprise et le chef de la cellule du Parti commu- niste de l’entreprise. Pouvait s’ajouter, si le sujet khandjani n. m. pl. était jeune, la signature du chef du komsomol* local Large pantalon de soie ou de toile, serré aux che- ou, s’il s’agissait d’une demande pour aller à villes, que portaient les femmes nobles l’étranger, de celle du secrétaire du comité régio- tcherkesses*. nal du Parti communiste*. Ces cinq signatures étaient alors nécessaires, que le demandeur soit khanty n. m. membre du Parti ou non. Depuis 1960, en prin- xantyjskij qzyk n. m. cipe, ce document n’est plus exigé, ce qui ne veut Nom indigène de la langue que parlent les pas dire que l’on ait dès lors cessé de l’utiliser. Khantys*, une des langues finno-ougriennes appa- rentées au hongrois. Les linguistes utilisent plu-

133 K kharman toï n. m. giés en Crimée et sont considérés de ce fait les xarman toj n. m. ancêtres des Karaïtes*. Fête des récoltes chez les Turkmènes. C’est l’oc- casion de batailles de béliers et de séances de khazavate n. m. lutte. On dit aussi simplement toï*, qui signifie gazavate* fête. kheder n. m. khartcho n. m. xeder n. m. xarho n. n. École juive. Un grand nombre de kheders qui se Soupe nationale de Géorgie, genre de pot-au-feu trouvaient dans l’ouest de la Russie et en contenant des viandes (presque toujours du mou- Biélorussie ont été fermés au début des années ton), du riz pilé, des poivrons et du poivre noir. 1920 par suite de l’interdiction de donner une Le khartcho est également populaire en Russie. éducation religieuse aux moins de 18 ans. khata n. f. Khemchines n. m. pl. xata n. f. xemwiny n. m. pl. Maison typique de la steppe ukrainienne ou russe, Groupe ethnique qui vivait dans la république construite en pisé blanchi à la chaux. Aujourd’hui, autonome d’Adjarie en Géorgie, jusqu’à ce qu’il le toit traditionnel de chaume est souvent rem- soit expulsé par Staline durant la Seconde Guerre placé par la tuile ou la tôle. La langue populaire mondiale. Les Khemchines sont des Arméniens emploie ce terme pour désigner un appartement convertis à l’Islam, originaires de l’Arménie qui sert à des fins cachées ou illicites. Dans le lan- turque, c’est-à-dire de la partie de l’ancienne gage des stiliaguis*, ce mot désigne tout simple- Grande Arménie maintenant intégrée dans le ter- ment un appartement. ritoire turc. khatchapouri n. m. khevisberi n. m. xahapuri n. n. xevisberi n. m. Galette ou petit pâté fourré au fromage qui se En Géorgie, l’aîné du village ou d’une vallée, qui retrouve sur toutes les tables de Géorgie (en géor- joue encore parfois le rôle de conseiller. gien, khatcha = fromage, pouri = pain). Khevsoures n. m. pl. khatchkar n. m. xevsury n. m. pl. xahkar n. m. Peuple montagnard du groupe kartvèle* qui habite Tout à fait typique de l’Arménie, le khatchkar est le nord de la Géorgie. Installés dans une région une stèle, en général de basalte, sur laquelle est gra- difficilement accessible du Haut Caucase, la vée une croix accompagnée de riches ornements Khevsourétie, les Khevsoures ont conservé jusqu’à sculptés. Le khatchkar, dont la hauteur peut varier l’aube du XXe siècle des traditions médiévales, de un à trois mètres, porte souvent le nom de la dont celle de porter des cottes de mailles lorsqu’ils personne qui l’a commandé, celui de l’artiste descendaient dans les vallées habitées par d’autres sculpteur et la date ou l’occasion de l’érection de peuples. Les Khevsoures parlent un dialecte du la stèle. Il en existe des dizaines de milliers, tous géorgien : le khevsoure. différents, en Arménie, mais aussi en Cilicie, à Jérusalem, à Ispahan, bref dans les régions où khinkal n. m. ont vécu les Arméniens au cours de leur histoire xinkal n. m. mouvementée. Soupe épaisse, à base de mouton (surtout la queue), de nouilles et d’épices. Chacune des eth- Khazars n. m. pl. nies du Daghestan a sa variété de khinkal, le type xazary n. m. pl. et la dimension des nouilles faisant la différence. Peuple semi-nomade de religion juive, descendant de la branche occidentale turque, qui a formé un khinkalis n. m. pl. État relativement vaste autour du delta de la xinkali n. m. pl. Volga à partir du VIIe siècle et peut-être avant, jus- Un de ces délices simples de la cuisine géor- qu’à ce que les princes russes ruinent leur royaume, gienne: petits pâtés farcis avec de la viande hachée au Xe siècle. Un certain nombre de Khazars se sont et du poivre noir et bouillis dans l’eau chaude. convertis au christianisme; d’autres se sont réfu- C’est l’équivalent plus épicé des pelmenis* russes.

134 K khitkiri n. f. travaux commandés, comme le creusement du xitkiri n. m. grand canal de Ferghana et la reconstruction de Maison-forteresse du pays des Khevsoures*, dont Tachkent après le tremblement de terre de 1966. l’élément principal est la haute tour défensive de forme carrée, se rétrécissant vers le haut et dont khokhol n. m. la toiture en voûte fermée est faite de plaques d’ar- xoxol n. m. doise posées en rangs horizontaux. Le même type Terme dépréciatif qu’utilisent les Russes peu édu- de maison se retrouve dans les montagnes de qués pour désigner les Ukrainiens; aussi, ils affu- Svanétie, d’Ossétie et de Tchétchénie. blent l’Ukraine du nom de Khokhlandia. khlopomanys n. m. pl. kholodiets n. m. xlopomany n. m. pl. xolodec n. m. Groupe d’intellectuels ukrainiens, pour plusieurs Plat typiquement russe, le kholodiets, qui com- d’origine russe, qui se sont dévoués pour la paysan- prend plusieurs variétés selon les régions de Russie, nerie, de 1850 à 1860, sans toutefois faire cause est essentiellement un pâté de viandes variées commune avec les mouvements révolutionnaires. (mais pas de mouton) en gelée. Ce plat est égale- Leur nom a pour racine esclave (xlop) et signi- ment connu sous le nom de stouden*. fie esclavophile en ukrainien. kholop n. m. khlystovchtchina n. f. xolop n. m. xlystov]ina n. f. Le servage ayant existé en Russie du Xe au XVIIIe Pratique religieuse des khlystys*; désigne aussi l’en- siècle, les formes de dépendance et les statuts de semble des fidèles s’adonnant à cette pratique serfs et de maîtres ont beaucoup varié et la ter- religieuse. minologie s’y rapportant est fort développée. Kholop est un terme générique pour désigner un khlystys n. m. pl. individu non inscrit au registre d’état civil à cause xlysty n. m. pl. de sa condition de serf, qui en faisait, au plus fort Également appelés hommes de Dieu*, les khlystys du système, une non-personne, un objet qui pou- constituent l’une des plus anciennes sectes reli- vait être vendu ou échangé, bref, un véritable gieuses de Russie, déjà répandue au XVIIe siècle. esclave. L’introduction de la capitation personnelle Ses adeptes rejettent la hiérarchie religieuse et les en 1722 réduisit les conditions du servage. sacrements, s’estimant directement inspirés par Dieu. Ils déprécient le corps et s’adonnent à des khomouz n. m. pratiques extatiques, comprenant des chœurs et xomuz n. m. des mouvements rythmiques, qui se transforment Nom yakoute* d’un instrument de musique qui, quelquefois en orgies. Aujourd’hui, les khlystys ailleurs, s’appelle drymba* ou komouz*. Les vir- sont encore assez nombreux en Russie, tout par- tuoses du khomouz savent imiter, avec leur ins- ticulièrement dans les régions de Tambov, Samara trument, le vent dans les arbres, la grue, le cou- et Orenbourg. Certains historiens, se référant à cou et divers animaux de la toundra* et de la une étymologie apparente (khlyst signifie cravache, taïga*. fouet), ont assimilé cette secte aux flagellants*, dont les pratiques amenaient les membres à une khoumei n. m. sorte d’extase érotique qui leur donnait le senti- xumej n. m. ment de se fondre dans le corps de l’être suprême. Chant de gorge caractéristique des Touvas*. Ce En fait, il semble plutôt que le mot khlystys soit mot signifie tout simplement gorge en langue une déformation de khristys (les Christ). soyote*. khochar n. m. khoplou n. m. xowar n. m. xoplu n. m. Coutume d’entraide que pratiquent largement Pâté que préparent les Tchouvaches* en mélan- les peuples d’Asie centrale et qui se manifeste à geant du lard, de la viande de porc, de l’orge et toutes les échelles. Traditionnellement, on la pra- parfois des patates avec des croustilles de farine de tiquait pour le curage annuel des aryks*; sous le seigle ou de blé. régime soviétique, on a assimilé au khochar des

135 K khorezmshah n. m. khoutor n. m. xorezmwax n. m. xutor n. m. Du temps de Gengis Khan, chef suprême d’une En Russie, en Ukraine et dans les pays baltes, région de l’Asie centrale, dans le bassin de l’Amou exploitation agricole et ses habitations, genre de Daria, nommée Khorezm. Le dernier khorezm- métairie formant hameau, créée par l’installation shah fut Djalal-ed-Dine, qui périt en luttant d’un groupe de paysans hors de leur village d’ori- contre les Mongols* de Gengis Khan, ces derniers gine. Ce mode de colonisation, instauré par les mettant ainsi fin au royaume de Khorezm. réformes de Stolypine, était en quelque sorte la contrepartie du mir*. Dans les régions cosaques*, khorhourd n. m. les khoutors sont devenus de grands villages. En xorxurd n. m. Estonie, ils sont appelés mõisa, mot qui est entré Assemblée législative d’Arménie, créée lors de dans la langue russe (myza). l’indépendance arménienne, en 1918. khoutsouri n. m. khorochiste n. m. xucuri n. m. xorowist n. m. Un des deux alphabets qu’utilisaient les Géorgiens; Étudiant moyen, soit obtenant une note infé- on l’appelle aussi l’alphabet ecclésiastique ou litur- rieure à l’excellence (xorowo = bien). La pratique gique, par opposition à l’alphabet dit militaire, le devenue courante d’atteindre à tout prix les objec- mkhedrouli*. En fait, cet alphabet a connu deux tifs de production fixés par les autorités sovié- versions : d’abord l’assomtavrouli*, dit majuscule, tiques, y compris le nombre de diplômés, était res- puis, à partir du IXe siècle, le nouskhouri*, dit ponsable de cette faveur systématique faite aux minuscule. L’invention du khoutsouri, mainte- étudiants. nant tombé en désuétude, a été attribuée au moine Mesrop, qui a aussi créé l’alphabet armé- khorovod n. m. nien, au IVe siècle. xorovod n. m. Chant choral russe, généralement de rythme lent, khozrastchiot n. m. le chœur formant une ronde. On le pratique dans xozrash\t n. m. les fêtes rurales, comme au jour d’Ivan Koupala*, Sous le régime soviétique, autonomie comptable à l’arrivée du printemps ou au temps des moissons. des entreprises d’État, leurs dépenses devant être couvertes par leurs revenus. Cette approche finan- Khors cière, qui visait à faire pendant au principe du cen- Xors tralisme planificateur, a périodiquement fait Divinité slave d’origine iranienne qui, comme surface jusqu’à ce que Gorbatchev en adopte Dajbog*, personnalisait le soleil. définitivement le principe vers 1985. Il faut dire qu’avant d’en arriver là le khozrastchiot a pris khoroumi n. f. des sens bien différents, par exemple du temps de xorumi n. m. la N.E.P.* et de la planification stalinienne. Danse géorgienne. khrennikovisme n. m. khoudsoviet n. m. xrennikov]ina n. f. xudsovet n. m. Politique de censure systématique des œuvres Conseil qui avait le mandat de vérifier la confor- musicales qui ne répondaient pas aux canons mité des productions artistiques avec les normes d’engagement social de l’art prôné par le gouver- et diktats du Parti*. Toute déviation privait l’ar- nement soviétique; c’est le jdanovisme* musical. tiste de l’accès à des bourses, subventions et prix, Les musiciens conspués au nom de cette politique et pouvait même lui attirer des dénonciations et étaient accusés de formalisme*, défaut qui n’a de graves ennuis. jamais été défini par les autorités. Le khrenniko- visme tire son nom du censeur officiel Tikhon khoural n. m. Khrennikov, lui-même compositeur. xural n. m. Parlement de la République bouriate*, dont les khrouchtchevien adj. pouvoirs ont été précisés par une nouvelle consti- xru]evskij adj. tution, adoptée en février 1994. Qui se rapporte à Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev (1894-1971). On parle de la

136 K période khrouchtchevienne (de 1956 à 1964) et dans une lettre d’Ukraine, ne disait pas beau- de la réforme khrouchtchevienne, qui a constitué coup de bien de cette « voiture de bois et d’osier, une première tentative de dégel* idéologique, un traînée avec une vélocité de locomotive, qui vous avant-goût de perestroïka* qui fut sans lendemain traduit dans tous les os les moindres aspérités du immédiat. On parle aussi du soulier khrouchtche- chemin avec une fidélité cruelle». Pourtant, la pos- vien pour désigner la méthode originale de mise session d’une kibitka était soumise au paiement au silence de l’Assemblée générale des Nations d’une taxe de chariot. Unies qu’avait utilisée Khrouchtchev en tapant de son soulier sur la table. Dans un autre ordre kichlak n. m. d’idées, un appartement khrouchtchevien est un kiwlak n. m. logis de petite superficie construit selon un vaste Mot couramment employé pour désigner un vil- plan de développement domiciliaire lancé par lage de type agricole, en Asie centrale. Comme Khrouchtchev pour remplacer les appartements pour l’aoul* caucasien, le terme village, dans ces communaux, les kommounalkas*; on les a sur- contextes géographiques, n’est pas approprié. nommés les khrouchtchobas*. Voir aussi : rouble* khrouchtchevien. kichmich n. m. kiwmiw n. m. khrouchtchoba n. f. Raisin sec sans noyau très répandu et apprécié xru]oba n. f. dans les républiques d’Asie centrale. Surnom donné aux appartements construits par Khrouchtchev, durant les années 1960, à cause de kievien adj. la mauvaise qualité de leur construction par pré- kievskij adj. fabrication. Cette appellation péjorative est dérivée Qualifie ce qui est relatif à la ville de Kiev. du mot trouchtchoba (tru]oba), qui signifie L’expression Russie kievienne se réfère à l’État slave masure, bouge. dont la capitale était Kiev et qui avait constitué, à la fin du IXe siècle, le premier noyau de ce qui khrouchtchovka n. f. allait devenir la Russie. xru]\vka n. f. Genre de papakha*, bonnet de fourrure du type kiiz n. m. de celui que portait Khrouchtchev; le nom est kiiz n. m. resté jusqu’à aujourd’hui. Danse populaire traditionnelle de Kirghizie.

Khvantchkara n. m. Kikimora n. f. Xvanhkara n. f. Kikimora n. f. Vin rouge semi-doux de la Géorgie de l’Ouest, Mauvaise fée, une force du mal dont on a dit qui était, dit-on, le préféré de Staline. Aujourd’hui, qu’elle habitait les marécages de la Russie; mais les des vins trafiqués utilisent le nom de cette marque. folkloristes disent qu’elle hante plutôt les maisons. Voir aussi : Kindzmaraouli*. Il est vrai que la tradition parle d’une Kikimora des marécages (bolotnaq Kikimora). C’est une khvorost n. m. sorte de Roussalka*, mais toujours très laide. On xvorost n. m. la soupçonne de rendre les femmes hystériques. Confiserie faite de pâte de beurre doux et passée à la friture. On croit qu’elle a d’abord été impor- kildym n. m. tée de Grèce en Russie du Sud; elle est maintenant kil;dym n. m. fort répandue. En Biélorussie, le khvorost contient Désigne, dans les régions nordiques de Sibérie, un des pommes de terre. L’équivalent des vergounys* repère pour bitches*, ces hippies clochards du ukrainiens. Nord. C’est l’équivalent de la malina*, mais sans la dimension criminelle. kibitka n. f. kibitka n. f. Kindzmaraouli n. m. À l’époque présoviétique, chariot ou traîneau Kindzmarauli n. n. couvert dont se servaient, entre autres, les Vin rouge de dessert semi-doux de la Géorgie de nomades du sud-est de la Russie et du Turkestan; l’Ouest. Certains le considèrent comme le roi des on voyageait généralement couché dans cette voi- vins de Géorgie. Il était, comme le Khvantchkara*, ture, le plus souvent tirée par trois chevaux. Balzac, un des vins préférés de Staline et, comme lui, il

137 K est aujourd’hui concurrencé par des vins importés représentent qu’un peu plus de la moitié de la utilisant frauduleusement ce nom de marque. population. On écrit quelquefois kirguize. Une nouvelle orthographe, conforme à l’écriture et à kinjal n. m. la prononciation originelle, est préconisée par les kin'al n. m. autorités de la Kirghizie : kyrgyz. Poignard à lame droite et à double tranchant que les peuples du Caucase du Nord attachent à leur kirillitsa n. f. ceinture de cuir. La lame du kinjal porte sur cyrillique, alphabet* chaque face une rainure pour permettre l’écoule- ment du sang de la victime. Le vrai Caucasien est kirkraïkom n. m. inséparable de son kinjal, qui portait tradition- kirkrajkom n. m. nellement une inscription (par exemple : « Il Durant la période soviétique, abréviation cou- rouille, le kinjal qui reste dans son fourreau.»). On rante pour désigner le comité kirghiz régional dit aussi kandgiar. Les Tcherkesses* l’appellent (de kraï*) (Kirgizskij kraevoj komitet), kama. sous-entendu, bien sûr, du Parti communiste*. kiou n. m. kirmach n. m. Musique à programme du Kazakhstan sur laquelle kirmaw n. m. les dombristes* chantaient les épisodes de leur vie Fête biélorusse traditionnelle soulignant la fin ou des évènements historiques. des récoltes, célébrée selon un rite qui existait déjà au XVe siècle. Kiourdamir n. m. K[rdamir n. m. kîrnacei n. m. pl. Vin velouté de l’Azerbaïdjan, au goût chocolaté. Petites saucisses de porc et de bœuf, typiques de la cuisine moldave. Kiremet n. m. Kiremet; n. m. kirrevkom n. m. Esprit malin, dans la mythologie tchouvache*. kirrevkom n. m. Parfois, il est animé de bons sentiments et il aide Nom courant du Comité révolutionnaire kirghiz les humains, contrairement à son quasi- (kirgizskij revol[cionnyj komitet), qui homonyme Keremet*, qui, lui, chez les Oud- a administré une grande partie des régions step- mourtes* et les Maris*, est toujours maléfique. piques de l’Asie centrale vers la fin de la guerre civile ayant précédé l’établissement du pouvoir kirghiz n. m. soviétique. kirgizskij qzyk n. m. Langue du groupe turc qui a fait l’objet d’une nor- kissel n. m. malisation durant les premières décennies du kisel; n. m. pouvoir soviétique, dans le but de la distinguer du Purée de fruits (souvent de griottes ou de canne- kazakh* ; cette normalisation visait à harmoniser berges) claire, très russe, à laquelle on ajoute de les langues nouvellement nationales avec les fron- la fécule de pomme de terre. En campagne, on se tières des nouvelles républiques soviétiques d’Asie contente d’avoine, qu’on fait fermenter dans l’eau centrale. Les Kirghiz ont conservé leur langue puis bouillir. dans une très forte proportion, soit plus de 97%. Kistines n. m. pl. Kirghiz n. m. pl. kisty n. m. pl. kirgizy n. m. pl. Tribu tchétchène installée depuis le XVIIIe siècle Un des peuples turcs* (2) d’Asie centrale, ethni- en Géorgie. quement et linguistiquement très voisin des Kazakhs. Une partie importante de la population kiyak n. m. kirghize était nomade jusqu’à l’avènement du kiqk n. m. régime soviétique, qui les a sédentarisés. La trans- Instrument de musique à deux cordes pincées, de humance et l’usage de la yourte* ont cependant Kirghizie. survécu. Les Kirghiz, au nombre d’un peu plus de deux millions et demi, ont maintenant leur répu- blique indépendante, où cependant ils ne

138 K kiziak n. m. kniaz n. m. kizqk n. m. knqz; n. m. Fumier séché que les paysans des régions arides du Le kniaz est un prince, non pas un fils de roi, mais sud de la Russie découpaient en briquettes pour l’équivalent d’un duc ou d’un grand duc. Ce l’utiliser comme combustible. titre, comme bien d’autres, n’était pas héréditaire et pouvait être décerné par le tsar. klaka n. f. klaka n. f. knout n. m. Coutume moldave de tradition ancienne qui knut n. m. consiste à réunir les hommes forts du village pour Fouet qu’utilisaient les Russes comme châtiment porter aide à un villageois, par exemple lorsqu’il corporel; le système pénal en a supprimé l’usage construit sa maison ou lors des récoltes. Le béné- au milieu du XIXe siècle. Le knout était composé ficiaire offre alors un grand repas en guise de d’une série de lanières de cuir munies de boulettes remerciement. L’équivalent en Russie, en Ukraine de métal. Il constituait aussi un outil d’affirma- et en Biélorussie est la toloka*. tion du domostroï*, le pouvoir absolu du père de famille. Notre expression la carotte et le bâton klet n. f. devient ainsi, en Russie, le knout et le pain d’épice. klet; n. f. Pièce non chauffée de l’isba* russe traditionnelle, kobi n. m. servant en général de réserve à provisions. kobi n. m. Fromage salé, de vache, de chèvre ou de brebis, de klezmer n. m. la région du Caucase. Commercialisé sous le nom klezmer n. m. kobiiski (kobijskij). Groupe de musiciens ambulants chez les Juifs d’Europe orientale; ils étaient particulièrement kobyz n. m. nombreux en Lituanie avant la dernière guerre. kobyz n. m. Depuis la perestroïka*, cette musique est réappa- Instrument de musique à deux cordes du rue en Russie, sans doute en partie pour exprimer Kazakhstan. une réaction à l’antisémitisme soviétique. kobza n. f. klioukovka n. f. kobza n. f. kl[kovka n. f. Instrument à cordes originaire de Moldavie et Une variété de vodka, appréciée surtout par les d’Ukraine qui fut l’ancêtre de la bandoura* femmes et parfumée à la klioukva*. actuelle, plus grande; il comporte une dizaine de cordes et se joue avec un archet ou avec un média- klioukva n. f. tor, qui est en général une plume d’oie. Il existe kl[kva n. f. encore en Moldavie, où on l’utilise généralement C’est la canneberge russe, produite par un arbris- comme instrument d’accompagnement. seau très répandu en Russie du Nord et en Sibérie. On en fait un jus qui accompagne la vodka pour kobzar n. m. en diminuer les effets. Alexandre Dumas a kobzar; n. m. raconté, dans son Voyage en Russie, un déjeuner à Chez les Cosaques* surtout, chanteur populaire l’ombre d’un arbre (sic) de klioukva! Depuis, les ukrainien qui accompagnait ses chants épiques ou Russes désignent par ce mot les propos des étran- lyriques à la kobza* ou à la bandoura*. On gers qui connaissent mal la Russie. Klioukva est l’appelle d’ailleurs aussi bandouriste. Taras aussi le nom d’un journal moscovite qui a paru Chevtchenko, le grand poète ukrainien, a été sur- durant la première période de la perestroïka* et qui nommé le kobzar (comme Shakespeare, le barde), se spécialisait dans les bruits, rumeurs et scandales. bien qu’il ne jouât pas de cet instrument. klobouk n. m. koch n. m. klobuk n. m. kow n. m. Froc que portaient les moines russes; le klobouk Chez les Cosaques* zaporogues*, endroit de ras- blanc symbolisait le niveau suprême de l’éparchie*. semblement, campement. Le même terme désigne, en Asie centrale, deux mosquées ou deux médrésés* à façades identiques se faisant face.

139 K kochki n. m. kok n. m. vywka n. f. kok n. m. bawnq n. f. Dans le langage particulier des marins russes, un Haute tour d’habitation constituant une forteresse cuisinier. C’est ce terme qu’il faut employer quand familiale propre à la Svanétie, région de haute on parle d’un marin cuisinier, sinon l’on peut pas- montagne en Géorgie; dans les langues géor- ser pour ignorant auprès de ceux qui tiennent la gienne et svane*, plusieurs termes désignent ces marine russe en haute estime. tours de formes et de dimensions variées (dont mourkvam*; voir aussi : matchoubi*). Plusieurs koka n. m. et f. types différents de ces tours existent dans d’autres koka n. m. et f. régions montagneuses du Caucase, tels les khit- Mot affectif employé par les enfants pour s’adres- kiris*. En russe, on utilise une traduction approxi- ser à leur parrain ou à leur marraine d’église. mative qui signifie tour de guêt (storo'evaq Maintenant d’usage peu courant. bawnq). kokles n. m. kochma n. m. Instrument de musique traditionnel de Lettonie, kowma n. f. se rapprochant de la cithare. Type de tapis de feutre particulier au Kazakhstan et à l’Asie centrale. kokochnik n. m. kokownik n. m. Kochtcheï n. m. Ancienne coiffe en forme de diadème, dont se Ko]ej n. m. paraient les femmes russes. Désigne aussi un élé- Personnage de la mythologie russe, Kochtcheï est ment architectural des églises, précisément en un sorcier méchant, très laid et maigre; de son pays forme de diadèmes juxtaposés et situés à la base lointain, un empire du mal, il vient parfois ten- des coupoles byzantines. ter de conquérir la sainte Russie. On l’appelle généralement par son nom au long, Kochtcheï kok-tchaï n. m. l’Immortel (Ko]ej Bessmertnyj), car sa mort kok-haj n. m. est cachée dans un œuf qui est dans un canard qui Thé vert, en Asie centrale. Il se boit à l’occasion est dans un poisson, etc. Dans les contes russes, des repas, mais également aux moments de repos les bogatyrs* lui font la lutte et parfois réussissent lors des travaux champêtres. à le tuer. On appellera kochtcheï un homme très maigre, ce qui est une dérision, mais non une kokteu n. m. insulte. Chez les nomades du Kazakhstan, mouvement de transhumance s’effectuant à chaque printemps. La kochtchis n. m. pl. migration d’automne est le kazeu*. kowhi n. m. pl. Union de paysans pauvres, créée en 1920, dans le kolbasnik n. m. but d’organiser la lutte des classes et l’endoctri- kolbasnik n. m. nement marxiste en milieu rural. Les kochtchis, Mot utilisé durant la période soviétique pour actifs jusqu’en 1933, ont regroupé, au plus fort de désigner celui qui a de la saucisse (kolbasa = sau- leurs activités, jusqu’à un quart de million cisse), autrement dit le privilégié du système qui, d’adhérents. grâce à sa fonction, peut se procurer des denrées peu accessibles au commun des mortels. kohvik n. m. C’est le café-restaurant estonien de type occi- koldounis n. m. pl. dental, à la française. kolduny n. m. pl. Pâtes à la viande qui, en Sibérie, se servent avec koïnek n. m. du vinaigre et du poivre. Littéralement, sorciers, Robe longue, en général rouge vif, que portent les ce qui s’explique par le caractère corsé du plat. femmes turkmènes. koliadka n. f. kolqdka n. f. Chanson rituelle que l’on entonnait en Russie et en Ukraine à l’occasion de Noël et de la nouvelle

140 K année, pour conjurer les ennemis de tous ordres kololak n. m. et les gels du printemps à venir. En Biélorussie, les kololak n. m. jeunes chantaient les koliadkis déguisés en chèvres Plat arménien; c’est un hachis de viande monté ou en ours. comme un soufflé et servi sous forme de petites boules roses. kolkhoze n. m. kolxoz n. m. kolpak n. m. Exploitation collective (abréviation de kollek- kolpak n. m. tivnoe xozqjstvo) de l’ensemble des terres Mot d’origine turque, passé au russe au XVe d’un village, à l’exception des terrains et enclos siècle, désignant à l’origine un bonnet de forme entourant les maisons d’habitation des paysans conique, insigne du pouvoir; aujourd’hui, couvre- (l’exploitation individuelle auxiliaire*), où le tra- chef de cuisinier, de médecin ou de bouffon. vail est organisé en équipes, sur la base d’une comptabilisation calculée en journées théoriques koltunai n. m. pl. de travail (trudodien*). La collectivisation de l’agri- L’équivalent lituanien des pelmenis*, sorte de culture a été introduite en U.R.S.S. durant une raviolis. campagne violente qui dura de 1929 à 1933, fit plus de dix millions de victimes et porta un très kom- dur coup à l’agriculture russe, jusque là relative- kom- ment prospère. En octobre 1993, Boris Eltsine Un grand nombre de mots russes commencent par décrète l’abolition des kolkhozes, mais la transi- ces trois lettres; mais on ne peut présumer de tion vers l’exploitation agricole privée reste pro- leur sens, car elles peuvent constituer l’abréviation blématique. de mots bien différents: comité, commission, com- muniste… kolkhozien n. m. kolxoznik n. m. komandirovka n. f. Paysan appartenant à un kolkhoze*. Les kolkho- komandirovka n. f. ziens bénéficiaient d’une certaine participation aux Service commandé. Largement employé durant la profits de l’entreprise, contrairement aux tra- période soviétique pour désigner les prestations ou vailleurs agricoles des sovkhozes*. Dans le langage les voyages d’affaires que faisaient les employés de populaire d’après-guerre, ce terme en est venu à l’État ou du Parti*. Les milliers de fonctionnaires désigner tout habitant rural, tout paysan qu’au- en komandirovka ont de tout temps constitué trefois on désignait par le mot russe krest;qnin, une population flottante importante à Moscou. terme qui avait pratiquement disparu du voca- bulaire soviétique. kombied n. m. kombed n. m. Kolkhozien adj. Abréviation d’une expression russe signifiant comité Kolxoznyj adj. de paysans pauvres (komitet krest;qnskoj Relatif aux kolkhozes; droit kolkhozien*, marché bednoty). En 1918, ces paysans, les biedniaks*, kolkhozien*, exception kolkhozienne*. furent rassemblés par les dirigeants communistes dans des kombieds pour dénoncer ceux qui avaient kolkis n. m. pl. des richesses et combattre les koulaks*. Au nombre kolki n. m. pl. de plus de 100 000 durant la période du commu- Groupements d’arbres, en général des bouleaux ou nisme de guerre*, les kombieds ont été actifs dans des trembles, qui sertissent de loin en loin la toutes les campagnes soviétiques, mais tout parti- steppe ouest-sibérienne. culièrement en Ouzbékistan et au Turkménistan.

Kolokol n. m. Kombund n. m. Kolokol n. m. Kombund n. m. Cloche. Ce fut le titre d’un journal clandestin Abréviation de Bund communiste, groupe politique publié à Londres autour de 1850 et distribué en juif issu du Bund*, qui fut particulièrement actif Russie pour y répandre les idées révolutionnaires en Ukraine au début des années 1920. de Herzen.

141 K

Komfout n. m. Komis-Permiaks n. m. pl. Komfut n. m. komi-permqki n. m. pl. Collectif de penseurs s’intitulant communistes- Peuple finno-ougrien voisin des Komis*, géogra- futuristes, formé par le Parti communiste russe en phiquement et linguistiquement. Ils sont au 1919 et dont l’objectif était d’indiquer l’orienta- nombre de 150 000. tion idéologique culturelle de la société sovié- tique naissante. Des artistes et des écrivains pres- komissoukha n. f. tigieux prêtèrent leur concours à cette entreprise komok* éphémère, tels Maïakovski et Meyerhold. komitetchik n. m. komi n. m. komitethik n. m. komi-zyrqnskij qzyk n. m. Un des nombreux surnoms que le langage popu- Langue finno-ougrienne parlée par le peuple du laire a donné aux agents du K.G.B.* même nom et qui eut une histoire mouvementée quant à son écriture. Dès la fin du XIVe siècle, un kommounalka n. f. missionnaire, Stepan Khrap, dota les Komis d’un kommunalka n. f. système d’écriture inspiré des alphabets grec et sla- kommunal;naq kvartira n. f. von. En 1918, on se mit à écrire le komi en carac- Littéralement: appartement commun. À partir des tères cyrilliques puis, de 1920 à 1930, on utilisa années 1920, souvent grâce à la subdivision des un système phonémique composé de lettres russes grandes demeures confisquées aux gens riches, modifiées. Durant la décennie suivante, on passa on a logé en Russie plusieurs familles de tra- à l’alphabet latin, pour revenir, à la fin des années vailleurs (3, 5, parfois jusqu’à 15) dans des édifices 1930, à l’alphabet cyrillique. où elles partageaient cuisine, salle de bain et com- modités diverses. Des années 1930 à 1950, on a Kominform n. m. aménagé de nombreux complexes d’habitation Kominform n. m. sur ce principe, dans un objectif conscient de Bureau central d’information des partis commu- communication et de surveillance mutuelle. nistes, regroupant des représentants de l’U.R.S.S., Depuis, on construit des appartements plus petits, de l’Europe centrale et orientale, de la France et mais individuels. Aujourd’hui, on évalue à près de de l’Italie. Ce bureau, qui a eu son siège à 20% la proportion de Moscovites qui habitent des Belgrade, puis à Bucarest, a fonctionné de 1947 kommounalkas, et la proportion est encore plus à 1956. Cet organisme était aussi connu sous le grande à Saint-Pétersbourg. nom d’Informburo. kommouniaka n. m. Komintern n. m. kommunqka n. m. Komintern n. m. Terme à saveur péjorative qui désigne un membre La troisième Internationale* communiste, fondée du Parti communiste*, un communiste convaincu. en mars 1919 dans le but d’assurer la coordina- tion entre les partis communistes des différents komok n. m. pays, soumis au rôle dominant de celui de l’Union komok n. m. soviétique. Le Komintern a été dissous en 1943. Un des termes populaires utilisés dans les années 1980-1990 pour désigner un magasin à commis- Komis n. m. pl. sion* (komissionnyj magazin), c’est-à-dire Komi n. m. pl. un commerce d’occasion qui vend des objets Peuple finno-ougrien habitant les régions sep- laissés en consignation pour revente; ces magasins tentrionales de la Russie d’Europe, le long de la ont été, durant la période soviétique, entièrement chaîne de l’Oural. Le tiers de la population totale sous le contrôle de l’État. On parlait aussi de des Komis, qui est de 350 000, a perdu l’usage de komissoukha et de komissionka. Ce type de maga- sa langue d’origine, le komi*. Les Komis ont leur sin a pratiquement disparu aujourd’hui. propre république dans la Fédération de Russie. On a longtemps appelé les Komis Zyrianes ou Komounisti n. m. Zyriènes. Pendant la période soviétique, c’était le principal quotidien en langue géorgienne; il tirait à plus de 700 000 exemplaires au sommet de sa popularité, perdue depuis.

142 K komouz n. m. Komsomolskaya Pravda n. f. komuz n. m. Komsomol;skaq Pravda n. f. Nom générique des instruments de musique joués Quotidien fondé en 1925 comme organe officiel dans la partie asiatique de l’ex-U.R.S.S. Chez les du komsomol*, dont le nom traduisait bien l’obé- Kirghiz, c’est une viole à trois cordes. Au dience communiste; à l’origine destiné à la jeu- Daghestan, c’est également un instrument à cordes nesse, il a progressivement rejoint une plus large dont s’accompagnent les poètes. Au Kazakhstan clientèle : son tirage a déjà atteint un sommet de et dans l’Altaï, le komouz désigne une guim- 10 millions d’exemplaires, mais en 1996, il ne barde, assez semblable à ce que l’on retrouve tirait plus qu’à 1 400 000 et à la moitié moins en ailleurs dans le monde sous différents noms mars 2000. Aujourd’hui, le journal n’a plus rien (drymba*, labtchang*, koubiz*...). à voir avec les komsomols, d’ailleurs disparus. Bien qu’il ait conservé son nom par tradition, il kompromat n. m. est maintenant de tendance centriste, prodémo- kompromat n. m. cratique. Son surnom populaire est komsomolka. Renseignement de nature politique ou autre, compromettant aux yeux des autorités soviétiques. komvouz n. m. Le kompromat leur était transmis, souvent par komvuz n. n. une anonimka*, à propos d’un citoyen devenant Sigle couramment employé pour désigner les éta- ainsi exposé au chantage ou à la répression. blissements supérieurs d’éducation communiste (kommunistiheskoe vyswee uhebnoe zave- komsomol n. m. denie) qui avaient mission de former les cadres komsomol n. m. du Parti*. Organisation des jeunesses communistes léninistes (kommunistiheskij so[z molod\'i), mou- Komzag n. m. vement créé en 1918. Les komsomols, auxquels les Komzag n. m. jeunes soviétiques de 14 à 28 ans étaient fortement Organisme central créé par le gouvernement sovié- exhortés à participer, ont constitué une réserve tique en 1932 pour gérer le système de livraisons active pour le Parti communiste. L’organisation, obligatoires imposé aux agriculteurs, les zagotov- qui a eu jusqu’à 40 millions de membres, a été dis- kis*. Un peu plus tard, lorsqu’il fut placé sous la soute en 1991 et s’est recyclée dans toutes sortes direction des sovnarkoms*, le komzag renforça sa d’activités, surtout commerciales (tout particuliè- pression sur la paysannerie, qui réagit fortement. rement, le commerce de vidéos). Par ailleurs, les noms des journaux que le komsomol avait fondés kopalka n. f. lui ont survécu : Komsomolskaya Pravda*, kopal;ka n. f. Moskovskii Komsomolets*. Ligatchev a tenté de Mets particulier aux Tchouktches* : placée en terre ranimer le mouvement en avril 1992, mais ce pendant l’été, la chair de poisson se transforme en groupuscule gauchiste n’a recueilli que quelques une masse dont l’odeur est insupportable aux centaines de membres. Européens, autant sans doute que le sont pour les Tchouktches certains fromages français que les komsomolets n. m. Africains appellent le lait pourri. Autres lieux, komsomolec n. m. autres goûts. Membre de l’Organisation des jeunesses com- munistes (komsomol*). kopalkhène n. m. kopal;xen n. m. Komsomolets de Moscou n. m. Chez les Tchouktches*, roulade faite de gras et de Moskovskii Komsomolets* peau de phoque; c’est la nourriture des voyageurs de l’Arctique. komsomolka n. f. komsomolka n. f. kopeck n. m. Surnom populaire du journal quotidien kopejka n. f. Komsomolskaya Pravda*. Unité monétaire équivalant à la centième partie du rouble*. Le kopeck n’a plus cours depuis la dévaluation galopante du rouble à partir de 1992, mais réapparaît en 1998 après la réforme monétaire.

143 K korenizatsia n. f. koroghlu n. m. indigénisation* Poème folklorique commémorant quelque héros que les Azéris*, vers le XVIe siècle, mettaient sou- koriak n. m. vent en musique dans la forme du mougam*. korqkskij qzyk n. m. Langue parlée par le peuple homonyme; elle fait kortchma n. f. partie de la famille paléo-asiate, comme les langues korhma n. f. itelmène* et tchouktche*. Auberge, le long des routes d’Ukraine et de Biélorussie. Le mot a été employé jusqu’à la Koriaks n. m. pl. Révolution. korqki n. m. pl. Peuple de la famille paléo-asiate vivant dans la kossa n. f. péninsule du Kamtchatka. Au nombre d’environ kosa n. f. 9000, les Koriaks ont perdu l’usage de leur langue Flèche basse, étroite et souvent très longue, faite pour la moitié d’entre eux. Ils ont longtemps de sable et de gravier, qui barre les baies et golfes conservé leurs croyances animistes et leur struc- des mers. Certaines kossas de la mer Baltique, ture tribale. telles les kossas des Coures* (nom lituanien: Kursiuˇ Neringa) et de la mer d’Azov (kossa d’Arabat), kormilitsa n. f. atteignent 100 kilomètres de longueur. kormilica n. f. C’est la nourrice russe, en général une paysanne Kõu n. m. qui souvent, au temps jadis, avait abandonné ses Dieu du tonnerre dans la mythologie estonienne, propres enfants pour venir vendre son lait aux dont c’est le personnage principal, l’équivalent de enfants de familles plus riches de la ville. La kor- Jupiter. Les Lettons le nomment Perkons*, les militsa constituait souvent une source impor- Lituaniens, Perkunas* et les Russes, Peroun*. tante d’apprentissage de la langue russe dans les familles aristocratiques qui utilisaient largement koubiz n. m. le français. Ce fut le cas pour Pouchkine. kubiz n. m. Instrument de musique qu’utilisent les Tatars*; kormlenié n. m. c’est l’équivalent du khomouz* yakoute*. kormlenie n. n. Système d’administration qui, du XIIIe au XVIe koubraouiya n. f. siècle, permettait aux princes russes d’administrer Confrérie soufie datant du XIIe siècle, encore la justice et d’imposer la population dans des ter- active chez les Karakalpaks*. ritoires définis, territoires d’ailleurs désignés par le même mot. Ainsi, le souverain dotait le gou- Kouchans n. m. pl. verneur d’un territoire, et non l’inverse. kuwany n. m. pl. Désigne une dynastie issue du nord-ouest de la kormlenchtchik n. m. Chine, qui, du IIe au IVe siècle, a étendu son kormlen]ik n. m. empire sur une vaste superficie couvrant une par- Dans la Russie tsariste d’avant Pierre le Grand, tie de l’Inde, du Pakistan actuel, de l’Afghanistan fonctionnaire chargé de percevoir pour l’État les et de l’Asie centrale, dont la Transoxiane. C’est taxes dues en vertu du système des kormleniés*, dans cette région, à savoir autour de l’Ouzbékistan tout en en gardant une partie pour lui-même. actuel, que cette dynastie a perduré le plus long- temps. Linguistiquement et ethniquement, les korobeinik n. m. Kouchans étaient iraniens. korobejnik n. m. Colporteur, marchand ambulant, dans la vieille kouchma n. m. Russie. Le korobeinik apparaît souvent dans les kuwma n. f. chansons populaires russes comme un person- Coiffure traditionnelle des paysans moldaves; nage romantique. c’est un haut chapeau d’astrakan* ou de feutre noir.

144 K koucht n. m. paysans considérés koulakisants subirent par Jeu répandu en Asie centrale, qui rappelle le jeu conséquent le même sort que les koulaks lors de d’échecs. la dékoulakisation* et la collectivisation forcée de l’agriculture. Le terme russe signifie sous-koulak. koukhlianka n. f. kuxlqnka n. f. koulan n. m. Genre de tricot à capuchon, fait de peaux de kulan n. m. jeunes rennes ou de phoques, que portent les Animal qui peut être assimilé à un âne de bonne Tchouktches* et les Esquimaux* de Sibérie, souvent taille et qui, autrefois, était largement utilisé en en paire : l’un avec la fourrure en dedans, l’autre Kirghizie. avec la fourrure en dehors. La koukhlianka res- semble à l’anorak des Inuits du Canada. koulibiak n. m. coulibiac*. koukourouznik n. m. kukuruznik n. m. koulitch n. m. Surnom d’un avion de reconnaissance utilisé par kulih n. m. l’aviation soviétique durant la Seconde Guerre Gâteau de Pâques, en Russie, fait de farine de blé, mondiale. Ce fut aussi l’un des nombreux sur- de noix, de raisins, de fruits confits et qu’on noms de Khrouchtchev, qui s’intéressa beaucoup appelle aussi gâteau de printemps. Il est en géné- à la culture du maïs (kukuruza = maïs). ral accompagné d’un autre gâteau de Pâques, la paskha*. koula n. f. kula n. f. koum n. m. Récipient en bois, muni d’un manche, qu’utili- kum n. m. saient traditionnellement les Géorgiens pour boire Terme générique pour les différents types de ter- leur vin; la koula est souvent incrustée d’argent. rains désertiques, en Asie centrale. Les deux grands déserts sont le Karakoum (sables noirs) et le Koulabis n. m. pl. Kyzylkoum (sables rouges). kulqbcy n. m. pl. Une des castes influentes au Tadjikistan. Dans le koumyk n. m. contexte politique troublé de ce pays, les Koulabis kumykskij qzyk n. m. représentaient en 1998 la faction au pouvoir, pro- Langue parlée par le peuple du même nom. communiste et prosoviétique. Leur appellation Faisant partie de la famille des langues turques, le provient du nom de la région méridionale du koumyk s’écrivait autrefois en caractères arabes pays (Koulab), leur principal territoire d’ancrage. puis, de 1929 à 1938, en caractères latins, pour enfin adopter l’alphabet cyrillique légèrement koulak n. m. modifié. kulak n. m. Au moment de la Révolution, un koulak était un Koumyks n. m. pl. paysan riche, considéré comme faisant partie de kumyki n. m. pl. la minorité exploiteuse, et donc susceptible d’être Peuple du groupe turc habitant la partie côtière éliminé. Le terme fut utilisé dans un sens un peu du Daghestan, où il occupe, avec ses quelque différent durant les années de la N.E.P.*, où, 290 000 locuteurs, le quatrième rang parmi les grâce à une libéralisation relative et passagère, le langues de cette république multilingue. Son sta- koulak reprit une position socio-économique tut linguistique est cependant assez confortable, confortable. Les koulaks disparurent en tant que le koumyk ayant longtemps servi de lingua franca classe après la dékoulakisation*, de 1929 à 193l. entre plusieurs peuples de la région (97 % des Le koulak d’Asie centrale s’appelait le bay*. Koumyks ont conservé leur langue). koulakisant n. m. koumys n. m. podkulahnik n. m. kumys n. m. Terme péjoratif utilisé par les dirigeants soviétiques Boisson très prisée des peuples nomades, faite de pour désigner un paysan, pas nécessairement lait de jument ou d’ânesse fermenté (11 %) et riche, mais dont le sort était assimilé aux koulaks* gazéifié naturellement. D’origine mongole*, le parce qu’il s’opposait à la collectivisation. Les koumys se boit surtout dans les régions turques

145 K de l’ex-U.R.S.S. (Asie centrale et Yakoutie). Il kouraga n. f. accompagne la plupart des plats yakoutes* et il se kuraga n. f. buvait traditionnellement dans des récipients de Abricots séchés sans noyaux, appréciés des peuples cuir ou d’écorce de bouleau. Il existe aussi une d’Asie centrale; les abricots séchés avec noyaux boisson qui, pour les occidentaux en général peu sont des ouriouks*. friands du koumys, est un superkoumys, le chou- bat*, fait de lait de chamelle. kouraï n. m. kuraj n. m. kouna n. f. Longue flûte à cinq trous, généralement en cuivre, kuna n. f. commune chez les Bachkirs* et les Tatars* du Fourrure de martre qui servit de monnaie du Bachkortostan. Xe au XVe siècle; 25 kounas équivalaient à une grivna*. Plus tard, la kouna fut une pièce d’argent Kouranty n. m. pl. de même valeur. Kuranty n. m. pl. Journal politique populaire, fondé à Moscou en kounak n. m. septembre 1990 par le Conseil municipal de kunak n. m. Moscou (démocratique) dès son élection. Journal Ce terme d’origine turque désigne, chez les anticommuniste, indépendant mais pro-Eltsine. Caucasiens, l’hôte qui est en même temps l’ami, Au début, la version quotidienne tirait à 300000 le protecteur, ces termes étant confondus, car exemplaires mais, depuis, le tirage a considéra- l’hospitalité des Caucasiens est légendaire. Les blement décru. Devenu hebdomadaire en 1996, Cosaques* s’interpellent couramment par ce terme. il tirait en 1998 à 65 000 exemplaires. kounatskaya n. m. kourdiouk n. m. kunackaq n. f. kurd[k n. m. Chez les Tcherkesses*, la maison est en général Boule de graisse qui se forme autour de la queue composée de deux parties, dont la plus belle, la des moutons et dont raffolent les montagnards du kounatskaya, est réservée aux visiteurs de Daghestan. Le kourdiouk entre dans la composi- passage. tion de plusieurs plats, dont ce mets bien parti- culier qu’est le tchoudou*. Koundours n. m. pl. kundurcy n. m. pl. kourène n. m. Population nogaï* qui habitait le bassin du fleuve kuren; n. m. Kouban jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, alors Lieu d’habitation des Cosaques* zaporogues* et de qu’elle fut déportée vers la Volga. ceux du Kouban; la maison typique était couverte d’un toit à deux pentes couvert de roseaux. Le koungtaïdji n. m. kourène constituait aussi l’unité de structure des kung-tajd'i n. m. Cosaques zaporogues; tout Cosaque était inscrit Autrefois, titre traditionnellement donné au chef à l’un des kourènes permanents (il y en eut jus- de la nation kalmouk*. qu’à deux douzaines), chacun pouvant com- prendre plusieurs centaines de Cosaques. kountchis n. m. pl. kunhi n. m. pl. kourgane n. m. Recueils de gravures provenant de l’étranger, dont kurgan n. m. le commerce fut interdit par l’Église orthodoxe au Mot d’origine turque désignant les tumulus qui, milieu du XVIIe siècle. jusqu’à la fin du premier millénaire, recouvraient des sépultures dans les steppes de Russie et d’Asie koupatys n. m. pl. centrale. Les archéologues ont découvert dans les kupaty n. m. pl. kourganes, scythes entre autres, de précieux ves- Plat caucasien, surtout géorgien, genre de saucisse tiges de l’histoire russe ancienne: bijoux, poteries, ou d’andouillette composée d’un mélange de objets rituels. La taille de ces pyramides des steppes tripes de mouton ou de bœuf hachées, de poi- reflétait la puissance du défunt. vrons, d’oignons, de baies et d’épices.

146 K kouroultaï n. m. koutia n. f. kurultaj n. m. kut;q n. f. Grand rassemblement périodique des Kazakhs Mets traditionnel que mangent les Russes, notam- d’Asie centrale. Après des décennies d’interdiction ment lors de la fête de Noël*; la koutia est faite de par le pouvoir soviétique, ces retrouvailles ont semoule de blé concassé à laquelle on ajoute des accueilli des Kazakhs du monde entier, lorsque raisins secs et du miel. l’événement fut réinstauré en 1992. Au Moyen Âge, ce terme avait désigné le rassemblement de koutouzka n. f. tous les khans* et autres chefs féodaux mongols*. kutuzka n. f. Le même terme sert à désigner les congrès du Mot argotique, bien répandu, pour désigner une Parlement des Tatars de Crimée*. prison. D’origine obscure, ce terme s’utilise depuis le XIXe siècle; peut-être est-il relié au nom de kouroum n. m. Koutouzov, maréchal russe qui s’opposa à kurum n. m. Napoléon en 1812. Fromage de brebis du Caucase. Dans les mon- tagnes d’Asie centrale, un kouroum est aussi une kovche n. m. accumulation de pierres en forme de coulée à kovw n. m. flanc de montagne. Louche de bois servant à diverses fins dans la cuisine russe. Le kovche est un des objets tradi- koursi n. m. tionnels les plus populaires de l’artisanat russe; il En Arménie, sorte de table carrée placée au des- est souvent peint de couleurs vives, où le noir, le sus du tonir* (four creusé dans le sol), que l’on a rouge et le doré dominent. recouverte d’une pièce de tissu et sous laquelle on glisse ses pieds pour les réchauffer. kozinakis n. m. pl. kozinaki n. m. pl. koussok n. m. Friandise originaire du Caucase et de l’Asie cen- kusok n. m. trale, faite de noix, de grains de sésame ou de tour- Dans le langage populaire russe des années 1980, nesol, incorporés dans une masse sucrée où le montant de cent roubles, devenu, dans les années miel domine; on la découpe généralement en 1990, une somme de mille roubles (littéralement : formes géométriques. Elle est populaire chez les morceau). On dit aussi chtouka* (pièce) pour mille Russes. roubles. Kozyrev n. m. koussaliaï n. m. doctrine Kozyrev* kusalqj n. m. Surnom, plus humoristique que vraiment dépré- k.r. ciatif, dont les Russes d’Estonie affublent les kaer* Estoniens. C’est en fait une déformation de l’ex- pression Comment vas-tu ? en estonien : Kus sa kraï n. m. lähed ? kraj n. m. Unité territoriale d’ordre administratif en Union koustar n. m. soviétique et en Russie. Aujourd’hui, six des 89 kustar; n. m. sujets de la Fédération de Russie étaient des kraïs En Russie, tant au XIXe siècle que maintenant, (Altaï, Khabarovsk, Krasnodar, Krasnoyarsk, désigne un artisan ou petit entrepreneur tra- Primorie, Stavropol). En français, on les appelle vaillant individuellement chez lui, en milieu rural. aussi simplement des territoires, ce qui est impré- Sous le régime soviétique, s’ils n’étaient pas regrou- cis et porte à confusion. Plus précisément, les pés en artels* enregistrés, les koustars risquaient kraïs correspondent, dans la hiérarchie adminis- d’être persécutés par les autorités. De tout temps, trative, aux oblasts*, mais se situent dans les régions l’habileté héréditaire des koustars a produit jouets, périphériques et comprennent souvent des régions ustensiles, meubles et objets variés, lors des loisirs autonomes* ou des districts autonomes*. En un forcés de l’hiver. sens et historiquement, le kraï est une région frontière, un peu dans le sens de la frontier des États-Unis.

147 K kraïispolkom n. m. kremlingate n. m. krajispolkom n. m. Nom qu’à l’Ouest on a donné au scandale finan- Dans l’organigramme de l’État soviétique, comité cier qui, en 1999, a impliqué différents milieux directeur du kraï*. russes, y compris certains proches de la prési- dence. kraïkom n. m. krajkom n. m. kremlinologue n. m. Dans la structure du Parti communiste de l’Union sovetolog n. m. soviétique*, comité de parti du kraï* (abréviation Spécialiste des questions soviétiques, particuliè- de : kraevoj komitet). rement celles qui ont trait à la politique inté- rieure et surtout extérieure de l’U.R.S.S. Le terme krasnenkaya n. f. soviétologue*, plus généralement employé, désigne krasnen;kaq n. f. les spécialistes de l’Union soviétique, de façon Terme populaire que l’on pourrait rendre par l’ex- plus générale; en russe, seul l’équivalent de ce pression petit billet rouge pour désigner la coupure terme est employé. de 10 roubles qui a longtemps eu cours en Union soviétique et qui, de fait, était de petite dimension, krendel n. m. par comparaison aux billets d’autres pays. krendel; n. m. En fait, c’est le terme allemand (kringeln), large- krasnoziom n. m. ment utilisé en Russie, pour désigner la boulot- krasnoz\m n. m. chka* ou tout autre pain de farine qui a la forme Sol rouge ou brun typique des abords subtropi- d’un 8. On emploie aussi le pluriel de la forme caux de la mer Noire, surtout en Colchide, sur le diminutive krendelkis (krendel;ki). littoral géorgien. Krestintern n. m. krechtchenie n. m. Krestintern n. m. kre]enie n. n. Organisation internationale de paysans formée à Ce mot qui, littéralement, signifie baptême, l’instigation de l’U.R.S.S., en 1923, en vue de désigne aussi la fête orthodoxe équivalente à l’Épi- contrôler les mouvements paysans de l’Europe, de phanie, célébrée le 19 janvier, au cours de laquelle l’Est surtout. Cet organisme ne fonctionna que les fidèles font bénir de l’eau qu’ils conserveront durant cinq ou six ans. toute l’année; ils s’en serviront, entre autres, pour bénir les défunts. Ce jour-là, les plus courageux Kriachens n. m. pl. brisent la glace qui recouvre les rivières en y fai- krqweny n. m. pl. sant un trou (proroub*), qu’ils appellent Jourdain Sous-groupe ethnique faisant partie du peuple (Iordan;), pour y prendre une baignade consi- tatar*, caractérisé par le fait que, contrairement à dérée curative. la grande majorité des Tatars*, les Kriachens ne sont pas musulmans. Leur nom vient du mot kremlin n. m. russe kre]enie, signifiant baptême, prononcé kreml; n. m. avec l’accent de Riazan. Il n’y a pas que celui de Moscou, puisque ce mot signifie tout simplement citadelle. À l’origine, les krimantchouli n. m. pl. kremlins ceignaient de leurs hauts murs de brique krimanhuli n. m. les édifices du pouvoir, pour les protéger des Sorte de vocalise, de facture étonnante aux oreilles incursions des peuples de la steppe, nomades et occidentales, typique des chants géorgiens tradi- pillards; pour cette raison, la plupart des kremlins tionnels; elle consiste en une superposition poly- sont érigés sur une butte surplombant un cours phonique et polytonale, chaque chanteur suivant d’eau. De nombreuses villes russes conservent une ligne mélodique différente. Par les effets de leur kremlin, telles Pskov, Toula, Novgorod, Nijni- voix de tête, ces chants rappellent un peu les Novgorod. Mais, comme le Kremlin de Moscou tyroliennes. a de tout temps abrité le gouvernement et son chef, sauf pendant la période durant laquelle Krivitchis n. m. pl. Saint-Pétersbourg fut capitale, ce terme, dans le krivihi n. m. pl. langage diplomatique, est devenu synonyme de Tribu slave qui peuplait, du VIIe au Xe siècle, le gouvernement russe ou soviétique. territoire correspondant aujourd’hui à la région de

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Pskov, dans le nord-ouest de la Russie, et à la kugelis n. m. Biélorussie orientale. Il est intéressant de noter que kugelis n. m. le mot letton signifiant russe est resté krievs. En Lituanie, gâteau fait de pommes de terre râpées, mélangées avec du gras de porc fondu et Krokodil n. m. cuites au four. Krokodil n. m. Revue humoristique populaire qui a permis, kultprosvet n. m. durant les années du communisme (la revue a été kul;tprosvet n. m. créée en 1922), de dénoncer, mais bien sage- Mouvement d’éducation de masse, dans les années ment, quelques travers de la bureaucratie sovié- 1920. tique. Maintenant que la glasnost* a fait son œuvre, la popularité du Krokodil a diminué, plu- kuningai n. m. pl. sieurs autres médias se chargeant maintenant de Ce terme lituanien, d’origine scandinave (kunin- diffuser les nouvelles et potins. gas veut dire roi), longtemps utilisé pour désigner les princes, en vint à qualifier aussi les prêtres, kroug n. m. après que les conversions du XVe siècle eurent fait krug n. m. des Lituaniens de fervents chrétiens. Assemblée générale des Cosaques* du Kouban (Caucase du Nord) et du Don. Disparus avec le kuningaikstisˇ n. m. régime soviétique, les krougs sont réapparus au Le chef (kuningai*) suprême, dans la Lituanie début des années 1990. Le sens général de kroug médiévale. (krug) est cercle. Kurdamir n. m. krutt n. m. Vin rouge de dessert, doux et liquoreux, dépassant Fromage d’Asie centrale, surtout de Kirghizie, les 15 % d’alcool, produit en Azerbaïdjan. fait de lait caillé coagulé, séché dans des sacs sus- pendus. kurde n. m. kurdskij qzyk n. m. krycha n. f. Langue faisant partie du sous-groupe occidental krywa n. f. du groupe linguistique iranien, avec le persan, le Système de protection géré par la mafia russe farsi, le baloutchi et le tadjik. La langue kurde a dans les affaires privées, particulièrement dans le subi plusieurs changements d’alphabet au cours domaine des prêts usuraires et du rembourse- du XXe siècle, ayant utilisé le cyrillique, puis l’ar- ment de dettes. Littéralement, ce mot signifie ménien et le latin, pour revenir au cyrillique. toit. Kurdes n. m. pl. kryjatchok n. m. kurdy n. m. pl. kry'ahok n.fm. Peuple du groupe iranien, fortement dispersé Danse traditionnelle de Biélorussie. dans plusieurs pays du Proche-Orient (Turquie, Iran, Syrie, Iraq), qui, sur une population totale kubyz n. m. de 16 millions de personnes, se retrouve au k[byz n. m. nombre de plus de 150 000 dans l’ex-U.R.S.S., Petit accordéon chromatique dont jouent les surtout en Arménie (60 000), en Géorgie et en Tchouvaches* pour accompagner leurs chansons. Asie centrale. Les Kurdes sont également nom- L’accordéon est l’instrument le plus populaire en breux en Azerbaïdjan, bien que les statistiques offi- Tchouvachie. cielles les comptent comme Azéris*. kufta n. f. kvachetoba n. m. k[fta n. f. Fête religieuse célébrée dans toute la Géorgie le jour Boulettes de viande de bœuf ou de mouton que de la fête de saint Georges, le patron national. l’on prépare en Arménie et en Azerbaïdjan.

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Kvareli n. m. kylissakh n. m. Kvareli n. n. Sorte de rap à la yakoute* où le diseur débite à Vin rouge de Géorgie qui se caractérise par sa cou- toute vitesse des histoires souvent humoristiques leur de grenade. se rapportant à des évènements récents ou prenant à partie des spectateurs. kvas n. m. kvas n. m. kyptchak n. m. Boisson typiquement russe, légèrement piquante kyphakskij qzyk n. m. et rafraîchissante, faiblement alcoolisée (0,5 % Dans le domaine linguistique, le terme kyptchak en volume), provenant de la fermentation de désigne une branche de la grande famille des céréales, en général du seigle. Une des façons de langues turques dont font partie le kazakh*, le kir- la produire est de verser de l’eau chaude sur du ghiz*, le karakalpak*, le tatar*, le bachkir*, le bal- pain noir séché. La vente s’en fait souvent dans les kar*, le karatchaï*, le koumyk* et le nogaï*. rues à même des camions-citernes, une fois le printemps arrivé (traditionnellement, la saison Kyptchaks n. m. pl. du kvas commençait à Pâques); mais attention ! kyphaki n. m. pl. il ne se conserve que très peu longtemps. Le kvas Peuple nomade d’origine turque qui a habité la est tellement typiquement russe que le chauvi- steppe du bassin du Dniepr, où il arriva au milieu nisme russe, depuis le XIXe siècle, a été surnommé du XIe siècle. En fait, il s’agit d’un groupe de kvasnoï (kvasnoj), chauvinisme de kvas. Malheu- peuples qui conservèrent leurs différences, au reusement, le Coca-Cola est en train de rempla- point qu’aujourd’hui on parle de tribus et de cer insidieusement le kvas dans les habitudes ali- confréries kyptchaks qui n’ont rien à voir avec les mentaires des Russes d’aujourd’hui. Il faut ajouter anciens Kyptchaks et qui se retrouvent chez les que le kvas n’est pas apprécié par tous les étran- Bachkirs*, les Kazakhs*, les Ouzbèques* et d’autres gers; il avait été surnommé limonade de cochon par peuples turcs* (2). les soldats de Napoléon ! kyrimpa n. f. kvevri n. f. Instrument de musique yakoute* à quatre cordes, kvevri n. m. dérivé du violon des conquérants russes et donc Grande amphore que les Géorgiens enfouissent moins authentique que le tyngryn*. dans la terre pour conserver au frais leur vin. kyz-koumaï n. m. kyariz n. m. Jeu populaire d’origine ancienne dans les fêtes kir- kqriz n. m. ghiz, où les meilleures cavalières gagnaient des Canal d’écoulement d’eau aménagé sous la surface prix. C’était aussi un rite de passage: la jeune fille des terrains désertiques de l’Asie centrale, à l’abri promise par ses parents à un fiancé qu’elle ne de l’intense évaporation propre à ces régions très désirait pas pouvait s’en défaire si celui-ci, lancé chaudes et sèches. à cheval à la poursuite de la belle, ne réussissait pas à l’attraper; elle pouvait alors se laisser rejoindre par le prétendant de son choix.

150 L labtchang n. m. lak n. m. Instrument de musique ressemblant à une guim- lakskij qzyk n. m. barde, joué en Asie centrale, plus communément Langue caucasienne du groupe du Nord-Est par- appelé komouz*. lée au Daghestan, voisine du darguine*. Le lak s’est d’abord écrit en caractères arabes puis, de 1928 à Lacplesisˇ n. m. 1938, en caractères latins, pour ensuite adopter Lahplesis n. m. l’alphabet cyrillique auquel s’ajoutent quelques Nom de l’épopée nationale lettone. Chaque signes. année, le 11 novembre, on célèbre l’anniversaire de la création de l’ordre qui porte le nom de ce Laks n. m. pl. symbole de la fierté nationale lettone et qui veut lakcy n. m. pl. dire le tueur d’ours. Peuple caucasien habitant les hauts plateaux du Daghestan central. Les Laks, au nombre d’envi- Lad n. m. ron 100 000, constituent la cinquième des Lad n. m. quelque 35 ethnies de la république, après les Parti politique du Kazakhstan, russophone, qui Avars* (2), les Darguines*, les Koumyks* et les préconise un pacte de coexistence active entre Lezguiens*. Un quart de la population lak est dis- Kazakhs et Russes du pays nouvellement indé- séminée dans de nombreuses régions de l’ex- pendant, où ces derniers sont en décroissance U.R.S.S. et même à l’étranger; un dicton dit : après avoir représenté, il y a quelques années, un «ouvrez un pastèque, vous avez toutes les chances pourcentage aussi élevé que celui des Kazakhs. On d’y trouver un Lak ». peut traduire lad par harmonie. lakoum n. m. Lada n. f. lakum n. m. Lada n. f. Genre de beigne non sucré, de forme rectangulaire Version destinée à l’exportation de la Jigouli*, et sans trou que mangent les Tcherkesses* en guise une automobile dérivée de la Fiat 124; elle est de pain. fabriquée près de Samara, à Togliatti, ville portant le nom de l’homme politique italien d’extrême lampada n. f. gauche, Palmiro Togliatti, qui devint secrétaire du lampada n. f. Komintern* en 1937. Veilleuse qu’allument les Russes devant leurs icônes, dans leurs maisons ou dans les lieux de lagman n. m. culte. Littéralement : petite veilleuse. lagman n. m. Plat à base de nouilles et contenant des pièces de lamproba n. f. viande, typique de toute l’Asie centrale. Fête païenne, dans le Caucase. laï n. m. langue de bois n. f. laj n. m. dubovyj qzyk n. m. Paysan non libre, pratiquement un esclave, dans Pour bien caractériser la langue de bois, ce langage l’ancienne structure sociale du peuple tchétchène*. administratif utilisé par les scribes soviétiques Le paysan libre était l’ouzden*. officiels et fait de formules creuses enjolivant la réalité pour la rendre conforme aux slogans Laïma n. f. marxistes, les Russes ont choisi de la caractériser Déesse du bonheur dans les mythologies lettone par l’une des essences les plus serrées et dures : le et lituanienne. chêne. Langue de bois se dit donc, en russe,

151 L langue de chêne. Bien que les autorités soviétiques lasineciai n. m. pl. soient passées maîtres de ce faux langage, l’ex- Petits pâtés au lait et au lard consommés en pression langue de bois était déjà utilisée par Lituanie. l’armée et le gouvernement tsaristes. On ren- contre aussi, dans le même sens, l’expression Latgales n. m. pl. langue de drap* (sukonnyj qzyk). latgaly n. m. pl. Ancien peuple de la Lettonie orientale dont une langue de drap n. f. des caractéristiques est d’être catholique, alors sukonnyj qzyk n. m. que la majorité des Lettons sont luthériens. Le Expression quelquefois employée comme syno- terme latgale désigne aussi un dialecte du letton. nyme de langue de bois*. latin, alphabet n. m. langue des marins n. f. latinskij alfavit n. m. morskoj qzyk n. m. latinskaq grafika n. f. Comme en français, la langue des marins russes Alphabet utilisé par les langues baltes (l’estonien*, emploie des termes particuliers, même pour dési- le letton* et le lituanien*) et, depuis peu, par le mol- gner des choses courantes, tels les mots trap*, dave*, l’azerbaïdjanais* et le tchétchène*. D’autres kambouz*, kok*, banka*... Mais en Russie, lorsque nations d’Asie centrale auxquelles le cyrillique les continentaux parlent de la vie des marins, il est avait été imposé envisagent de se mettre également de bon ton sinon impératif d’utiliser la langue des à l’alphabet latin. marins. Latins n. m. pl. langue officielle n. f. latyncy n. m. pl. gosudarstvennyj qzyk n. m. Pour les Russes du Moyen Âge, les ressortissants Il est intéressant de noter qu’en russe la langue offi- des pays catholiques romains étaient des Latins, cielle est désignée sous le nom de langue étatique, tout comme, avant Pierre le Grand, on appelait langue de l’État. En Occident, l’État ne possède pas niemets* (allemands) les étrangers venant de la langue; quelquefois, il la gère : cette différence l’Occident ou bassourmènes* (musulman) ceux est significative. venant de l’Orient. lapcha n. m. lats n. m. lapwa n. f. Monnaie de Lettonie adoptée en 1993, après que Plat russe fait de pâtes alimentaires à base de le rouble letton (rublis*) ait eu cours durant un an farine de blé, semblables aux nouilles, qui sert d’ac- comme monnaie transitoire. Le lats est convertible. compagnement à divers plats; désigne aussi une soupe aux nouilles à laquelle on ajoute souvent du laure n. f. lait. lavra n. f. En Russie, titre le plus élevé dans la hiérarchie Lapons n. m. pl. des monastères orthodoxes. Ont droit à ce titre Saamis* les monastères qui sont en même temps la rési- dence du métropolite et le siège d’une académie laptis n. m. pl. ecclésiastique. Seuls quatre monastères sont des lapti n. m. pl. laures : à Kiev, à Serguiev Possad (ex-Zagorsk), Sorte de sandales ou de chaussons tressés en écorce à Moscou (Sainte-Trinité-Alexandre-Nevski) et de tilleul que portaient les moujiks* russes. C’est à Potchaiev, en Volhynie. la chaussure des humbles. lavach n. m. lari n. m. lavaw n. m. Monnaie nationale adoptée par la Géorgie en En Arménie, pain plat, sans levain. Le même juillet 1995 en remplacement du rouble, qui s’ap- terme sert à désigner, en Géorgie, un type de pelait maneti en géorgien. Une période de tran- pain avec levain. sition avait connu les coupons, qui furent échan- gés au taux de 500 000 pour un lari, dont la valeur avait été fixée à un dollar américain lors de son adoption. Une forte dévaluation sévit depuis.

152 L lazareoba n. f. légion blanche n. f. lazareoba n. f. belyj legion n. m. Fête païenne au cours de laquelle femmes et Groupe de partisans géorgiens fidèles à l’ancien enfants géorgiens s’assemblent en pour président Gamsakhourdia (zviadistes*), qui en réclamer le beau temps ou la pluie. perpétuent l’attitude intransigeante envers les minorités nationales, notamment les Abkhazes*. laze n. m. lazskij qzyk n. m. leivasupp n. f. Langue de la famille des langues kartvèles*, autrefois xlebnyj sup n. m. appelées japhétiques*, très voisine du géorgien et du Il ne s’agit pas d’une soupe, mais bien d’un des- mingrèle* mais ayant subi des influences du turc. sert estonien, fait de pain noir de seigle séché et bouilli dans le jus de pomme ou mélangé avec Lazes n. m. pl. pommes et cannelle jusqu’à former une masse lazy n. m. pl. brune homogène. On le sert avec de la crème. Peuple musulman sunnite du sud-ouest de la Géorgie, mais qui se retrouve, pour le plus grand Lekis n. m. pl. nombre, dans les ports turcs* (1) de la mer Noire. leki n. m. pl. D’origine encore mal connue, les Lazes, qu’on a Nom autrefois utilisé pour désigner les Lezguiens* aussi appelés Tchanes* et Colches*, aujourd’hui peu et les Laks*. Jadis, ce terme a improprement nombreux, ont eu leur période de puissance entre constitué une désignation générale pour l’en- la fin du premier millénaire et la période de semble des peuples du Daghestan. l’expansion russe dans le Caucase, au début du XIXe siècle. Lel n. m. Lel; n. m. lechii n. m. C’est le dieu des arts du folklore russe. Quelques lewij n. m. sceptiques en font une invention des slavophiles* Un des petits êtres mythologiques qui hantent la qui, au XIXe siècle, auraient russifié le mot forêt russe; il peut se faire ami d’une baba-yaga*. alleluya. On l’appelle aussi lesovik (le petit forestier), paral- lèlement au lutin des champs, le polevik*. C’est Lemkis n. m. pl. l’équivalent russe du chouralé* tatar*. lemki n. m. pl. Sous-groupe ethnique montagnard de l’Ukraine L.E.F. n. m. de l’Ouest, voisin des Boïkis* et des Goutsouls*. LEF n. m. Sigle du mouvement et de la revue Front artistique lendemains qui chantent n. m. pl. de gauche (abréviation de levyj front), fondés svetloe budu]ee n. n. en 1922. Ils préconisaient le développement d’un Expression dont la connotation est en général art industriel dévoué à la construction vitale et à moqueuse et qui se réfère aux promesses de bon- une commande sociale. Le poète Maïakovski en fut heur, de justice et d’opulence que le discours le rédacteur en chef en 1923. Le groupe, qui fut communiste répétait à satiété, en Union soviétique actif jusqu’en 1930, était lié au mouvement comme à l’étranger, notamment dans la littérature futuriste*. du parti communiste français; des lendemains qui étaient constamment reportés à plus tard… légalité socialiste n. f. En Union soviétique, on a surtout utilisé une socialistiheskaq zakonnost; n. f. expression signifiant les hauteurs radieuses Dans le vocabulaire légal de l’Union soviétique, (siq[]ie vysoty), qu’Alexandre Zinoviev a cette expression désignait, d’un point de vue for- ridiculisée dans un ouvrage célèbre intitulé Les mel, l’ensemble des lois, depuis la constitution jus- hauteurs béantes. qu’à la législation secondaire et à la réglementa- tion, dont l’objectif commun était l’instauration Lenfilm n. m. du communisme. Dans les faits, c’était la mani- Lenfil;m n. m. festation de la volonté politique des dirigeants qui Organisme central de production cinématogra- l’appliquaient et l’interprétaient; sous prétexte de phique de Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad), qui souplesse, elle se trouvait à être soumise à une large a gardé son appellation même après le retour de part d’arbitraire. la ville à son ancien nom.

153 L

Lenfintorg n. m. Lesghis n. m. pl. Lenfintorg n. m. Lezguiens* Sous le régime soviétique, du temps où Saint- Pétersbourg s’appelait Leningrad, organisme s’oc- lesovik n. m. cupant du commerce frontalier de la région de lesovik n. m. Leningrad qui, elle, a gardé son nom jusqu’à Autre nom pour désigner le lechii*. aujourd’hui. On devine la référence à la Finlande. lette adj. Lengiz n. m. Adjectif quelquefois employé pour letton, parti- Lengiz n. m. culièrement pour désigner la langue (vieilli). Maison d’édition d’État de Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad); son appellation a survécu au letton n. m. retour de la ville à son ancien nom. latywskij qzyk n. m. Langue du groupe balte, la seule, avec le lituanien, Lénine n. m. à avoir un nombre significatif de locuteurs (un chambre de Lénine* million et demi). Arrivée il y a à peine deux siècles au statut de langue littéraire et ayant subi une forte léninisme n. m. concurrence de la part de l’allemand puis du leninizm n. m. russe, le letton est une langue en position de fra- Idéologie issue des théories de Karl Marx et déve- gilité. Deux facteurs récents peuvent cependant loppée par Vladimir Oulianov, dit Lénine; elle se jouer : la nouvelle accession de la Lettonie à l’in- basait sur le matérialisme dialectique*, dont dépendance et une politique linguistique protec- l’objectif principal était l’instauration, par une tionniste, qui a par ailleurs soulevé de vives pro- révolution prolétarienne planétaire, de régimes testations à l’intérieur comme à l’extérieur du mettant, au moyen de l’étatisation et de la collec- pays. tivisation, toutes les forces sociales au service du développement des moyens de production. Lettons n. m. pl. L’évolution de cette idéologie et surtout les écarts latywi n. m. pl. entre sa théorie et sa pratique font qu’elle ne peut Un des peuples baltes, le deuxième en importance être succinctement et correctement définie; le par la population après les Lituaniens, qui n’avait pouvoir soviétique, qui s’en réclamait, en était connu, avant sa nouvelle accession à l’indépen- venu à s’écarter considérablement des théories de dance en 1990, que 20 ans d’existence dans un Lénine et de Karl Marx. État national souverain (de 1920 à 1940). À la suite d’une immigration russe importante durant Lensoviet n. m. les années du régime soviétique et de nombreuses Lensovet n. m. déportations, les Lettons ne représentent aujour- Conseil municipal de la ville de Leningrad, devenu d’hui qu’à peine 52 % de la population du pays. Petrosoviet, après le retour à l’ancien nom de la ville Outre la Russie, c’est au Canada que se trouve la en 1991. Aux premières élections libres de 1990, plus importante colonie lettone vivant à l’étran- environ 300 députés, majoritairement démo- ger (environ 25000). Les Lettons sont de religion crates, furent élus (front populaire* de Leningrad; luthérienne et sont culturellement proches des Amis de Saint-Pétersbourg). Comme tel, cet orga- Scandinaves. nisme n’existe plus depuis 1993. leu n. m.; lei n. m. pl. lepiochka n. f. Nouvelle monnaie nationale de la Moldavie, lep\wka n. f. depuis décembre 1993. La désignation est la Synonyme de boulotchka*, petit pain russe plat et même que pour la monnaie roumaine, qui valait rond, sans levain. Désigne aussi un pâté plat que 350 fois moins que son homologue moldave au les Arméniens et les peuples d’Asie centrale pré- cours officiel, en 1995. parent, cuit ou frit, en le fourrant de fromage (en général, deux sortes différentes), d’œufs et de leutar n. m. patates; on y ajoute de la coriandre. Musicien populaire de Moldavie.

154 L levak n. m. compatriotes de langue française; liagouchka levak n. m. (lqguwka) et frog signifient tous deux grenouille. Transporteur au noir, qu’il utilise une voiture taxi, une automobile individuelle ou un véhicule liavonikha n. f. de fonction. Désigne aussi un receleur, un vendeur lqvonixa n. f. de la main gauche, la racine du mot signifiant Danse folklorique de Biélorussie; la traduction lit- gauche. Le même mot désigne un gauchiste*, dans térale en est la femme de Léon. le sens politique. liazghi n. m. lévirat n. m. lqzgi n. m. amengerstvo n. n. Danse populaire ouzbek, fort ancienne. La coutume du lévirat, cette loi hébraïque selon laquelle une veuve devait épouser un de ses beaux- Libération du travail n. f. frères célibataires, existait aussi, dans une forme Émancipation ouvrière* assez semblable, au Kazakhstan. liberté n. f. lezguien n. m. volq n. f. lezginskij qzyk n. m. svoboda n. f. Langue caucasienne parlée par le peuple du même La notion de liberté, on le sait, varie considéra- nom et fortement dialectisée. Plusieurs de ses blement dans l’espace et dans le temps. L’histoire dialectes sont considérés par plusieurs comme de la Russie illustre le besoin qu’a eu la langue des langues séparées: routoul*, tabassaran*, agoul*, russe de distinguer entre la liberté pour soi-même, etc. Pourvu d’un système d’écriture depuis le sans tenir compte ou même au détriment de celle début du XXe siècle, le lezguien s’est d’abord écrit des autres (c’est la volia, volq), et la liberté par- en caractères arabes puis, de 1928 à 1938, en tagée, celle qui respecte la liberté de l’autre (c’est caractères latins et, depuis lors, en caractères la svoboda, svoboda). Le problème est souvent que cyrilliques. beaucoup disent svoboda en pensant volia...

Lezguiens n. m. pl. lichenets n. m. lezginy n. m. pl. liwenec n. m. Peuple vivant dans les hautes vallées et le piedmont Dès l’avènement du pouvoir bolchevique s’est du Caucase oriental, dans le sud du Daghestan. créée une classe de personnes déchues de leurs Au nombre d’environ 450 000, dont près de la droits civiques, les lichenets, formée de « tous moitié en Azerbaïdjan, les Lezguiens sont musul- ceux qui vivaient à même des revenus ne prove- mans, majoritairement sunnites. On dit aussi nant pas de leur propre travail ou qui engageaient Lezghines, Lesguines et Lesguis. d’autres travailleurs». On comprend qu’une telle définition pouvait être utilisée pour priver qui- lezguinka n. f. conque de ses droits civiques, les entrepreneurs, lezginka n. f. les marchands, le clergé..., ce dont ne se privèrent Danse porte-étendard non seulement des pas les autorités soviétiques. Lezguiens* mais de tous les Caucasiens, exécutée par des hommes, souvent en solo, bras largement lièvre n. m. étendus, sur un rythme d’abord lent, puis de plus zaqc n. m. en plus rapide. Les Géorgiens en sont friands et Surnom plus humoristique que péjoratif, très en exigent souvent la musique dans les restaurants répandu en Russie pour désigner celui qui utilise russes pour pouvoir démontrer leur agilité et leur les moyens de transport public sans payer: exat; force de caractère. Traditionnellement, on la dan- zajcem, voyager en lièvre, voyager sans payer. Le sait en tenant des poignards. Il arrive que les petit lièvre (zajhik) est le surnom donné au Slaves dansent la lezguinka, par machisme. rouble biélorusse (nom officiel: roubel*), monnaie nationale adoptée par la Biélorussie en mai 1992. liagouchatnik n. m. lqguwatnik n. m. ligne n. f. Sobriquet que les Russes donnent aux Français et herta n. f. qui a peut-être la même origine que celui de frog, Dans le contexte des régions de la cosaquerie*, suc- surnom dont les Canadiens anglais affublent leurs cession de postes militaires (stanitsa*) protégeant

155 L les territoires russes du monde agité de la steppe, 1930 pour désigner le programme étatique d’édu- fréquenté par des nomades de toutes origines. cation des adultes, évidemment assorti d’un fort contenu de propagande communiste. On utilise ligne Curzon n. f. aujourd’hui ce terme dans deux sens bien diffé- liniq Kerzona n. f. rents: soit pour qualifier les discours sans trop de Tracé de la frontière orientale de la Pologne, pro- contenu ou abstraits, soit encore pour désigner les posé en 1919 par le secrétaire d’État au Foreign préliminaires à un discours, établissant les données Office, Lord Curzon, au moment de la reconsti- de base utiles à la compréhension de ce qui suit. tution de la Pologne comme État. En fait, ce tracé ne deviendra effectif qu’après la Seconde likhatch n. m. Guerre mondiale. Aujourd’hui, elle correspond lixah n. m. grosso modo à la frontière entre la Pologne, d’une Voiture de luxe à traction animale de l’ancienne part, et la Biélorussie et l’Ukraine, d’autre part. Russie. Désignait également le cocher de telles voi- tures. Aujourd’hui, le langage populaire l’utilise, Ligo n. f. de façon dépréciative, pour désigner un chauffeur Ligo n. m. casse-cou. Fête lettone tenue au solstice d’été. La fête com- mence au coucher de soleil et les convives, jusqu’à liman n. m. récemment vêtus de leurs costumes traditionnels liman n. m. et portant une couronne de feuilles de chêne sur Lac estuarien des fleuves d’Ukraine, générale- la tête, se nourrissent de fromage et de bière, en ment en position longitudinale, barré à son s’échangeant blagues et moqueries dont nul n’a le embouchure par une flèche de sable, phénomène droit de s’offusquer en cette nuit qui se termine fréquent le long du littoral septentrional de la mer par un feu de camp. On appelle ligo le refrain des Noire. Le terme a acquis un usage générique pour chansons chantées à cette fête. ce genre de forme lagunaire. C’est sans doute à cause du caractère assez peu hospitalier et parfois Ligue de la patrie n. f. difficilement accessible de cette forme littorale que Isamaa Liit le langage des criminels l’a adopté pour désigner Parti unique d’Estonie qui, en 1934, remplaça la les lieux où ils se cachent de la police. Ligue des combattants de la liberté, le Vabs*, jugée trop fascisante. On l’a ressuscité au cours des limitchik n. m. années 1990. limithik n. m. Ouvrier, en général de la construction, ayant Ligue des combattants de la liberté n. f. obtenu un permis de résidence (propiska*), limité Eesti Vabadussõjalaste Liit dans le temps, pour travailler dans une grande Organisation politique fascisante, influente en ville, surtout Moscou, et qui souvent s’engageait Estonie de 1930 à 1934. Elle élabora un projet de à ne pas y fonder de famille ni changer de travail. constitution autoritaire qui fut adopté par plé- Dans les faits, plusieurs limitchikis tentaient de s’y biscite en 1933. Vabs est l’abréviation de l’appel- installer définitivement. Ils n’étaient pas admis lation estonienne (Eesti) Vabadussõjalaste Liit. On dans des logements normaux et n’étaient pas dit aussi Vaps, et les Russes désignent les membres aimés des résidents permanents qui les voyaient de cette organisation du nom collectif Vapsy débarquer dans leur kommunalka*. Souvent, ils (vapsy). demeuraient dans des foyers résidentiels spéciaux, appelés obchtchejitié*. Dès 1991, le gouverne- Ligue du peuple russe n. f. ment a promis de mettre fin à ce système qui fai- so[z russkogo naroda n. m. sait de Moscou une ville fermée, quoique des Parti qui a réuni, en Russie, durant les dernières réseaux de corruption permettent à bien des limit- années du tsarisme, les partisans de politiques chikis d’échapper aux contrôles. Ces réseaux fonc- d’extrême droite; il était lié aux cent-noirs*. tionnent encore sous diverses formes. likbez n. m. limon n. m. likbez n. m. limon n. m. Abréviation de deux mots russes signifiant liqui- Dans le langage populaire et dans les périodes d’in- dation de l’analphabétisme (likvidaciq bez- flation (en 1918-1924 et de nouveau en 1995- gramotnosti). Utilisé dans les années 1920- 1997), on a appelé limon (citron) un billet d’un

156 L million de roubles. Certains estiment que ce sur- que très ancienne. Le lituanien utilise l’alphabet nom fait référence à la couleur du billet désigné latin, comme les langues des deux autres répu- par ce terme dans les années 1920; d’autres, qu’il bliques baltes, l’Estonie et la Lettonie. ne s’agit que d’une approximation phonétique. Lituaniens n. m. pl. limonnaya n. f. litovcy n. m. pl. limonnaq n. f. Peuple indo-européen qui occupe la Lituanie, Sous-entendu : vodka. Il s’agit d’une de ces vod- pays nouvellement indépendant, après 50 ans de kas adaptées au goût des étrangers surtout; ici, une communisme et d’occupation soviétique. Les vodka au citron. Il y a aussi la pertsovka*. Lituaniens furent les derniers européens à embras- ser la religion chrétienne, au XIVe siècle. À la dif- liouber n. m. férence de leurs voisins baltes du Nord, les l[ber n. m. Lituaniens sont catholiques et largement majori- Membre des bandes de jeunes délinquants qui, à taires dans leur pays. Moscou à la fin des années 1980 et au début des années 1990, attaquaient les personnes et cam- lituanomane n. m. briolaient les appartements du centre ville; ils En Lituanie, prêtre dévoué à la cause du raffer- s’en prenaient notamment à tout ce qui symbo- missement de la conscience nationale, au début lisait l’Occident jugé décadent. Ils tiraient leur du XXe siècle. nom du quartier de banlieue Lioubertsy, d’où ils provenaient. Livadia n. m. Livadiq n. f. lissitchkis n. m. pl. Vin rouge de Crimée, fort et liquoreux. lisihki n. m. pl. Petits champignons que les Russes mangent frits. litvak n. m. Leur nom, qui signifie les petits renards, s’explique litvak n. m. par leur couleur rousse. Considérés comme anti- Membre de la communauté juive ashkénaze* de dote aux effets de la radiation nucléaire, les lis- Lituanie, fortement concentrée dans la région de sitchkis furent très recherchés et devinrent très Vilnius. L’immigration juive, qui a débuté dès le chers à la suite du drame de Tchernobyl. XIVe siècle, a progressivement constitué des com- munautés autogérées (les ghettos) qui y furent litas n. m. assez nombreuses, au début du XXe siècle, pour lit n. m. qu’on appelle alors cette ville la Jérusalem du Monnaie nationale de Lituanie, adoptée en avril Nord. 1994, après qu’une monnaie de transition eut cours, le talonas*. Le litas est lié au dollar. live adj. livskij adj. Literatourka n. f. Dans le contexte actuel, ce qui est relatif à la côte Literaturka n. f. nord-ouest de la Lettonie. Au Moyen Âge, était Surnom affectif du Journal littéraire*. live tout le territoire de la Lettonie situé à l’est du fleuve Daugava. Litfond n. m. Litfond n. m. live n. m. Organisme créé en 1934 qui, durant la période livskij qzyk n. m. soviétique, avait pour mission d’encourager la Langue finno-ougrienne, voisine de l’estonien, publication d’ouvrages, dans la mesure évidem- qui était parlée dans la plus grande partie de la ment où le contenu était tout à fait conforme à Courlande au XIIIe siècle; n’est plus utilisée que la doctrine du Parti* et aux orientations gouver- par quelques centaines de personnes dans le nord- nementales. ouest de la Lettonie. lituanien n. m. Lives n. m. pl. litovskij qzyk n. m. livy n. m. pl. Langue balte faisant partie de la famille indo- Peuple finno-ougrien qui habitait la Livonie et qui européenne qui, comme le letton, s’est consolidée parlait une langue voisine de l’estonien, aujour- en langue littéraire il y a à peine deux siècles, bien d’hui pratiquement disparue. Les Lives ont été

157 L absorbés par les deux peuples voisins, les Estoniens douce et qui a été formée lors de la fonte du au nord, les Lettons au sud. glacier continental; les géomorphologues fran- çais qualifient cette forme de terrain de vallée Livoniens n. m. pl. proglaciaire longitudinale. livoncy n. m. pl. Terme historique désignant les habitants de l’an- lopin privé n. m. cienne Livonie (région de Riga et Tartu). Voir priusadebnyj uhastok n. m. aussi : Ordre livonien*. lihnyj uhastok n. m. Dans le monde agricole soviétique, parcelle de ter- livre de velours n. m. rain entourant la maison familiale sur laquelle le barxatnaq kniga n. f. paysan pouvait cultiver la terre et élever quelques Registre ouvert à la fin du XVIIe siècle afin d’y ins- animaux pour son profit personnel. De petites crire les noms et coordonnées des membres de dimensions (en général, un demi-hectare), le lopin l’ancienne aristocratie russe. individuel demeurait propriété de l’État. C’était la concrétisation de l’économie domestique auxi- livret de travail n. m. liaire*. En dépit du fait que, pour les raisons trudovaq kni'ka n. f. qu’on devine, la productivité de ces lopins était Document, institué par décret en 1938, permet- beaucoup plus élevée que dans les kolkhozes* et les tant de contrôler l’assiduité au travail des employés sovkhozes*, le pouvoir soviétique a toujours tenté, des entreprises soviétiques. par divers moyens, de restreindre la portée de cette exception au système de l’agriculture col- Livviks n. m. pl. lectivisée. On parle aussi de lopin individuel. On livviki n. n. utilise également, en français, le calque outchastok*, Sous-groupe du peuple carélien* parlant un dia- terme générique pour lotissement. lecte particulier. Loubianka n. f. lobio n. m. Lubqnka n. f. lobio n. n. C’est le siège tristement célèbre du K.G.B. et des Dans le Caucase, désigne divers plats à base de autres organismes faisant fonction de police poli- haricots verts ou rouges, d’ail et de noix; il se sert tique durant le régime soviétique. Durant un froid, comme hors-d’œuvre. Tout repas géorgien temps, cet endroit a reçu le surnom d’Andropole*. le moindrement élaboré comprend un lobio. loubok n. m. localisme n. m. lubok n. m. mestnitchestvo* Illustration de contes populaires russes, sortes d’images d’Épinal. Les louboks étaient d’abord tra- loi divine n. f. ditionnellement gravés sur plaques de tilleul, pour zakon bo'ij n. m. fins d’édition. Cette forme particulière d’art popu- Désignant autrefois la religion comme matière laire, traitant souvent de sujets religieux, s’est obligatoire dans le curriculum scolaire, cette développée à partir du milieu du XVIIIe siècle, les expression a été réutilisée, dans le langage popu- vieux-croyants* y ayant largement contribué. laire des dernières décennies du régime commu- niste, pour désigner les trois matières obligatoires louma n. m. constituant la base idéologique du régime : le luma n. f. matérialisme dialectique*, le matérialisme histo- Subdivision de la monnaie arménienne, le dram*, rique et l’économie politique. qui contient 100 lomas. lointains pays lounik n. m. étranger lointain* lunnik n. m. Satellite artificiel soviétique destiné à l’exploration lojbina n. f. de la lune. Le premier des louniks a frôlé la lune lo'bina n. f. en 1959. En Russie du Nord-Ouest, dépression peu pro- fonde et allongée dont les versants sont en pente

158 L loutchina n. f. lumzdialis n. m. luhina n. f. Flûte pastorale lituanienne, en bois, en écorce de Torche que les paysans russes fabriquaient à par- saule ou de bouleau. tir de souches de bouleaux et de résineux pour éclairer leurs isbas*. lundi rouge n. m. krasnyj ponedel;nik n. m. loutchisme n. m. Journée du 4 octobre 1993, où les forces armées, rayonnisme* loyales à Boris Eltsine, attaquèrent la Maison Blanche*, d’où un groupe de parlementaires, sous L.T.F. la conduite d’Alexandre Routskoï et de Rouslan Sigle de Latvijas Tautas Fronte, le Front populaire* Khasboulatov, avaient dirigé des attaques contre letton. la mairie, la télévision, l’édifice d’Itar-Tass* et d’autres cibles. Le bilan de cet épisode a été éva- lude n. m. lué à 150 morts. L’équivalent russe de cette expres- l[dikovskij dialekt n. m. sion ne s’emploie guère. Un des dialectes du finnois, que l’on situe à mi- chemin entre le carélien* et le vepse*. Il ne serait lutte des classes n. f. encore utilisé que par moins de 10 000 personnes. klassovaq bor;ba n. f. Leitmotiv des théories marxiste et léniniste, lumpen-intelligentsia n. f. conçue comme la lutte des ouvriers contre la l[mpen-intelligenciq n. f. classe possédante ou dirigeante. En Russie soviétique, c’est la classe des intellectuels n’appartenant pas à la nomenclature* et, par consé- lyriques n. m. quent, défavorisés et pauvres : le salaire des insti- liriki n. m. tuteurs, médecins, ingénieurs, a toujours été infé- Par opposition aux physiques*, ceux qui, en Russie, rieur à celui des travailleurs manuels. La lumpen préconisent de porter une attention plus soutenue intelligentsia a été l’un des éléments les plus actifs aux humanités qu’aux sciences physiques, dans le de la révolution anticommuniste en Russie. système d’éducation. Il s’agit d’un débat qui dure Lumpen est un mot allemand signifiant misérable. depuis les années 1960-1970.

159

M Maapäev n. m. magasin à commission n. m. Conseil national estonien formé en juillet 1917 komissionnyj magazin n. m. et qui s’institua l’autorité suprême du pays Magasin de marchandises de seconde main mises quelques mois plus tard. en dépôt par des particuliers et vendues à un prix laissant une commission au magasin. Avec l’ou- maarifat n. f. verture des frontières, ce type de commerce met maarifat n. m. en vente une quantité croissante de marchan- Selon la doctrine du muridisme*, étape ultime de dises importées de l’étranger par des navettes*. la quête de la perfection, alors que le croyant Aussi, magasins d’État autrefois, plusieurs sont acquiert la parfaite connaissance de Dieu et devenus des commerces privés. Ce type d’éta- l’union avec lui. Cette pratique a été particuliè- blissement s’est vu attribuer plusieurs noms popu- rement suivie au Daghestan. laires : kommisoukha, komok*, komissionka. madame n. f. magasin commercial n. m. madam n. f. kommerheskij magazin n. m. Manière qui se veut polie de s’adresser à une À l’origine, sous le régime soviétique, les magasins dame en Russie, plus que par grajdanka* et sur- dits commerciaux étaient des boutiques qui pou- tout jenchtchina*, cette dernière étant malpolie. En vaient fixer leurs propres prix, en général supé- Russie, on considère le terme madame comme rieurs à ceux des magasins d’État proprement étant pratiquement russe, bien qu’un peu vulgaire dits; mais ils relevaient également de l’État. Après ou à la blague lorsqu’il est employé entre com- la libéralisation des prix, en 1993, cette distinc- patriotes; c’est bien différent pour le mot messié* tion a perdu son sens. (prononciation de monsieur à la russe), que l’on n’applique qu’aux étrangers. magasin spécial n. m. specmagazin n. m. madère n. m. Sous le régime soviétique, magasin spécialisé madera n. f. réservé aux favoris du régime (membres du gou- Si un militaire russe vous offre un madère, ne vernement, dirigeants du P.C.U.S.*, directeurs vous attendez pas à déguster un bon Madère por- d’entreprises ou de journaux…) et offrant une tugais; ce terme désigne généralement un spiri- large gamme de produits impossibles à trouver sur tueux quelconque, d’ailleurs souvent dilué. le marché normal : produits d’alimentation, articles divers dont des vêtements importés, etc. madjari n. m. N’ayant pas pignon sur rue, le bon approvision- mad'ari n. n. nement de ces magasins ne pouvait soulever l’en- Nom générique de tous les vins jeunes de Géorgie. vie des gens ordinaires, qui ne voyaient pas l’écart C’est l’équivalent du mosto espagnol ou du must* entre leur étalage et celui des magasins d’État, en moldave. général mal pourvus. La désignation populaire était spetsmagasin, calqué sur le terme russe. Madjoudjes n. m. pl. mad'ud'i n. m. pl. magnitizdat n. m. Peuple légendaire du Caucase, associé aux magnitizdat n. m. Yadjoudjes* et souvent confondu avec eux. Type de samizdat* bien particulier : il s’agissait, avant l’avènement de petits magnétophones à Madrassa n. m. cassettes, de bandes magnétiques sur lesquelles Madrasa n. n. étaient enregistrées des chansons non officielles Vin rouge velouté d’Azerbaïdjan. exécutées par des chansonniers tels que Vyssotski,

161 M

Galitch, Okoudjava, Visbor, Kliatchkine, Koukine majorat n. m. et autres bardes contestataires modérés. vothina n. f. majorat n. m. maile n. m. Dans l’ancienne Russie, système de legs de biens Fromage de brebis, caillé, cuit et salé, de Crimée. patrimoniaux héréditaires qui étaient dévolus en grande partie à l’aîné des familles des princes maire n. m. russes, des grands féodaux laïques ou des ecclé- m/r n. m. siastiques pourvus d’immunités diverses et qui, par Le maire, tant la fonction que le mot, est nouveau additions successives, en venaient à constituer un chez les Russes. Il remplace le président du conseil véritable pouvoir politique. Cette pratique visait municipal, le gorispolkom*, il est élu et il possède à empêcher le morcellement des terres de la de très larges pouvoirs. noblesse. En russe, le terme vothina est plus répandu, majorat étant utilisé surtout par les his- Maison blanche n. f. toriens; plusieurs auteurs français emploient le Belyj Dom n. m. terme russe votchina. De 1990 à 1993, siège du parlement russe à Moscou, situé sur les bords de la rivière Moskva. makhalla n. m. Avant 1991, et les membres du gouvernement et maxallq n. f. le président de la Fédération de Russie y étaient Dans la Russie musulmane, tout particulière- logés; par la suite, ceux-ci se sont répartis en ment au Tatarstan, communauté locale organisée d’autres lieux, dont le Kremlin. Ce grand édifice autour de la mosquée. Dans un sens plus spéci- blanc a été cyniquement surnommé la Maison fique, communauté de voisins qui, en Ouzbé- noire (H\rnyj dom) après qu’il eût été incendié kistan, pratique un code de l’honneur basé sur pour en faire sortir les parlementaires commu- l’entraide, la générosité et l’expérience des aksa- nistes et nationalistes, opposés à Eltsine, qui s’y kals*. Le mot désigne aussi l’institution elle-même, étaient barricadés. En 1994, cet édifice est rede- soit l’ensemble des coutumes et des commande- venu le siège du gouvernement russe, tout en ments de la sagesse collective et de la conscience conservant son surnom. Quant au parlement (la nationale ouzbeks. douma*), il occupe, depuis 1994, l’édifice de l’ex- Gosplan*, près du Kremlin. makhnovien n. m. maxnovec n. m. maison de la culture n. f. Membre du mouvement paysan anarchiste du dom kul;tury n. m. sud de l’Ukraine pendant la guerre civile de 1918- Institution qui regroupe en un immeuble divers 1921, la makhnovchtchina*, du nom de son diri- services communautaires tels salles de théâtre, de geant, Nestor Makhno. cinéma ou de réunions, bibliothèques, ateliers, équipements récréatifs. Sous le régime soviétique, makhnovchtchina n. f. la maison de la culture abritait souvent la cellule maxnov]ina n. f. locale du Parti*. Lorsque la dimension le justifiait, Mouvement anarchiste fondé par batka* Makhno on l’intitulait palais de la culture*. (Nestor Makhno, 1884-1934) qui, au début de la guerre civile, avait établi ses quartiers généraux Maison jaune n. f. dans le village de Gouliaï Polié, en Ukraine du "\ltyj Dom n. m. Sud, alors proclamé capitale d’une république Dans le langage populaire, désigne l’hôpital psy- anarchiste. Ce mouvement, qui a regroupé jusqu’à chiatrique. Zinoviev a utilisé ce surnom pour 35 000 paysans, a, pour combattre les blancs*, désigner l’institut philosophique de Moscou, qui conjugué à plusieurs reprises ses forces avec l’ar- d’ailleurs en avait la couleur, et pour intituler un mée rouge*; celle-ci l’a pourtant, à la fin, anéanti. de ses ouvrages dénonçant la bêtise des dirigeants soviétiques. makhorka n. f. maxorka n. f. Maison noire n. f. En Russie, tabac très fort de qualité inférieure. Maison Blanche* major n. m. petit major*

162 M makhsyma n. f. très puissante; Napoléon Bonaparte en fit sa garde maxsyma n. f. impériale. Boisson fermentée à base de millet que boivent les Kabardes*. C’est l’équivalent de la bouza* cauca- mammouth n. m. sienne et du rong* ossète*. mamont n. m. Éléphant à long poil de l’époque quaternaire dont makitra n. f. on retrouve des restes en grand nombre et souvent makitra n. f. très bien conservés dans la merzlota* de Sibérie. Large bol de terre cuite, d’argile noire, que les Son habitat a cependant largement dépassé la Ukrainiens utilisent à divers usages. Sibérie. Le mot provient du russe mamont (mamont), qui, lui, provient de langues finno- makom n. m. ougriennes : maamutt (taupe de terre). mugam n. m. Suite musicale, fort répandue dans les républiques manas n. m. musulmanes d’Asie centrale, qui comprend plu- Manas n. m. sieurs pièces dont la première est exclusivement Conte épique kirghiz, transmis oralement de instrumentale et la seconde, instrumentale et génération en génération. Les manas sont nom- vocale. En Azerbaïdjan, on parle de mougam*, sou- breux et extrêmement longs. On dit que les écrire vent exclusivement instrumental. prendrait un million de lignes. Manas est en même temps le héros de ces contes. malakhaï n. m. malaxaj n. m. manastchi n. m. Gros bonnet de mouton que portent les Kirghiz manashi n. m. et quelquefois les Russes. Chez les Kirghiz, narrateur de manas* qui contri- bue à enrichir chaque conte épique qu’il récite. malina n. f. malina n. f. manat n. m. Littéralement, framboise. Mais, dans le langage manat n. m. populaire, désigne un appartement où se ras- Nouvelle monnaie nationale de l’Azerbaïdjan et semble la pègre russe pour préparer ou célébrer ses du Turkménistan. Le manat azerbaïdjanais est méfaits. fixé à 10 roubles depuis que l’Azerbaïdjan a rejoint la zone rouble, alors que le manat turkmène était, Malorusses n. m. pl. en 1994, à parité avec le dollar américain. malorossy n. m. pl. Nom quelquefois employé pour désigner les Manavi n. m. Ukrainiens*. Littéralement, Petits Russes. Manavi n. n. Vin fruité produit dans l’est de la Géorgie; sa mamalyga n. f. couleur jaune verdâtre est particulière. mamalyga n. f. Mets typique de Moldavie, fait de farine de maïs maneti n. m. bouillie jusqu’à ce qu’elle forme une masse épaisse. Mot géorgien pour désigner le rouble. Peu après La mamalyga remplaçait le pain chez les paysans l’indépendance de la Géorgie, on fit le projet pauvres. C’est l’équivalent de la polenta* italienne, d’en faire la monnaie nationale. Ce n’est toutefois dont d’ailleurs elle emprunte souvent le nom. La qu’en 1995 qu’elle naquit vraiment, sous le nom mamalyga est également consommée dans le de lari*. Caucase du Nord-Ouest. manichéisme n. m. mamelouk n. m. manixejstvo n. n. maml[k n. m. Religion ascétique fondée au IIIe siècle par le Esclave qu’a utilisé comme soldat le pouvoir turc prophète babylonien Manès et qui connut de en Égypte. Un très grand nombre de mamelouks nombreux adeptes en Asie centrale durant tout le provenaient du pays des Tcherkesses*, ceux-ci ven- premier millénaire. Le manichéisme, fondé sur dant volontiers à cette fin les adolescents captu- l’idée de la coexistence du bien et du mal, n’y fut rés lors des guerres et même leurs propres enfants. cependant jamais religion d’État, comme ce fut le Les mamelouks en vinrent à constituer une milice cas au Xinjiang (Sin-Kiang) voisin. Ce terme, en

163 M russe, a le même sens général qu’en français, par voisin des Khantys; ils n’y représentent cependant référence à l’opposition du bien et du mal. que 0,5 % de la population totale du district. Pour désigner les Mansis, on utilisait autrefois manka n. f. davantage le terme Vogouls. manka n. f. Dans le langage populaire, diminutif affectif pour mantys n. m. pl. la manne*. manty n. m. pl. Les mantys sont à l’Asie centrale ce que les pel- mankourte n. m. menis* sont à la Sibérie, c’est-à-dire de grands mankurt n. m. raviolis fourrés de viande d’agneau. Ce mot est entré dans la langue russe au cours des années 1980 pour désigner une personne qui a marani n. m. perdu toute racine. Il signifie, en langue kazakh*, En Géorgie, partie d’une maison ou bâtiment homme mort et provient du nom d’un personnage séparé où l’on entrepose le vin et les instruments d’un roman de Tchinguiz Aïtmatov qui raconte de viticulture. comment les Juan-juans* trépanaient leurs pri- sonniers pour leur enlever toute mémoire. Dans marché gris n. m. le langage des dernières années, on assimilait les seryj rynok n. m. sovoks* à des mankourtes à qui le régime avait Marché presque noir, c’est-à-dire à la marge de enlevé toute identité ethnique. l’illégalité. Le caractère incomplet, souvent ambigu et parfois contradictoire des nouvelles réglemen- mankourtisation n. f. tations de la Russie postcommuniste a amené mankurtizaciq n. f. une prolifération difficilement contrôlable du Terme apparu avec la glasnost* pour caractériser marché gris. le lavage de cerveau systématique qu’avait prati- qué la propagande du gouvernement soviétique marché kolkhozien n. m. sur les citoyens, les rendant mankourtes*. kolxoznyj rynok n. m. Du temps de l’agriculture collectivisée, marché manne n. f. libre où les kolkhoziens* vendaient les produits manna n. f. issus de leurs lopins privés. Les prix moyens des Semoule de blé à grains très petits, cuite en gruau denrées sur les marchés kolkhoziens équivalaient pour donner une kacha*, qui constituait le petit souvent au double de ceux des marchés d’État. Il déjeuner le plus répandu en Russie; légèrement s’agissait, en fait, d’un marché libre, bien qu’on ait cuite, on la sert avec du lait. Ce mot a la même toujours évité d’utiliser ce qualificatif. origine que la manne du désert dans la bible. En langage populaire, on l’appelle affectueusement marcheroute, taxi à n. m. manka* (manka). marwrutnoe taksi n. n. Minibus qui, dans les grandes villes russes et mansi n. m. d’Asie centrale, suit un itinéraire fixe. Ces taxis col- mansijskij qzyk n. m. lectifs s’étaient faits rares ces dernières années, Langue finno-ougrienne, voisine du khanty* (bien mais leur réapparition dans les grandes villes que les deux langues ne soient pas intercompré- russes commencent à concurrencer les systèmes hensibles) et lointaine parente du hongrois, par- d’autobus. lée dans le bassin moyen de l’Ob par le peuple du même nom, dans une proportion atteignant à marécage n. m. peine le tiers, soit environ 3 000 personnes. boloto n. n. Autrefois, on appelait cette langue le vogoul. Surnom de la partie indécise du parlement russe élu en 1990, partagée et tiraillée entre les deux Mansis n. m. pl. autres groupes de l’assemblée, les réformistes et les mansi n. m. pl. antiréformistes. Peuple finno-ougrien habitant de vastes espaces de la Sibérie occidentale. Au nombre d’environ mari n. m. 9000, les Mansis se retrouvent, pour 75% d’entre marijskij qzyk n. m. eux, dans le district autonome* Khanty-Mansi, Langue finno-ougrienne* parlée par le peuple du partageant celui-ci avec le peuple ethniquement même nom, fortement dialectisée au point que les

164 M deux dialectes principaux, celui des plaines et marxisme-léninisme n. m. celui des montagnes, sont considérés comme deux marksizm-leninizm n. m. langues distinctes. Le pouvoir soviétique a forte- Idéologie développée par Vladimir Iliitch ment contribué à réduire la multiplicité des dia- Oulianov, dit Lénine, sur la base des théories du lectes du mari à ces deux seuls derniers. marxisme*, par l’application de celles-ci à la situa- tion concrète que connaissait la Russie au début marijuana n. f. du XXe siècle. La définition officielle qu’en don- marixuana n. f. naient, en U.R.S.S., les ouvrages dogmatiques Le mot russe a le même sens précis qu’en français. reconnaissait, dans le marxisme-léninisme, un Mais, dans le langage populaire, on utilise ce mot système philosophique, social et politique scien- pour désigner toute drogue venue de l’Occident tifique et cohérent correspondant aux intérêts de ou qui y est consommée, réservant le mot la classe ouvrière et constituant l’idéologie devant haschisch* pour celle de l’Orient. gouverner les destinées des pays socialistes, l’Union soviétique en tête. Cette idéologie a constitué la marins n. m. pl. base historique du régime soviétique, qui l’a langue des marins* cependant progressivement trahie dans son application. Maris n. m. pl. marijcy n. m. pl. marz n. m. Autrefois appelés Tchérémisses (heremisy), les Unité territoriale de niveau régional, en Arménie. Maris font partie de la famille finno-ougrienne*; au Depuis la réforme administrative de 1996, le pays nombre d’environ 700 000, ils habitent la est divisé en onze marz, dont celui d’Erevan, qui moyenne Volga, dans un contexte géo-ethnique constitue une unité territoriale à lui seul. assez peu confortable. En effet, la république Mari- El ne regroupe que le tiers des Maris de la Russie marzbed n. m. et ceux-ci ne forment, dans leur république, qu’en- Administrateur d’un marz* en Arménie; l’équi- viron 40% de la population. Leur langue, le mari* valent d’un gouverneur de région. n’est pas homogène. Contrairement à la plupart des peuples de la moyenne Volga, les Maris sont chré- marzpan n. m. tiens, mais n’ont adhéré à l’orthodoxie que très Administrateur délégué en Arménie par le roi de tard : au XIXe siècle et encore récemment, on Perse du temps où celle-ci y avait étendu son rencontre des vestiges de leur paganisme tradi- protectorat, aux Ve et VIe siècles. tionnel. Dans l’est de la république, un petit nombre de Maris sont musulmans. Mashinoexport Mawino/ksport maroula n. f. Centrale soviétique d’import-export chargée essen- Course de chevaux de longue portée, en Géorgie. tiellement d’exporter des équipements de l’in- dustrie énergétique et extractive. mars journées de mars* Mashinoimport Mawinoimport marxisme n. m. Centrale soviétique d’import-export chargée d’im- marksizm n. m. porter en U.R.S.S. divers équipements énergé- Il serait présomptueux de vouloir résumer l’idéo- tiques et électrotechniques et d’exporter des élé- logie marxiste dans une courte définition. ments de matériel roulant. Rappelons seulement que la théorie énoncée par Karl Marx et reprise par des idéologues-politiciens Mashpriborintorg (c’est le cas du marxisme-léninisme) est plutôt un Mawpriborintorg ensemble de systèmes de pensée touchant à l’étude Centrale soviétique d’import-export chargée de la de la réalité sociale (méthode dialectique), à la commercialisation d’équipements de télécom- morale sociale (la théorie de l’aliénation de munication. l’homme), à l’histoire (le matérialisme historique), à l’économie (l’anticapitalisme) et à la politique (différents théories relatives à l’État).

165 M maslenitsa n. f. langue car, ce faisant, il peut, à cause du contexte, maslenica n. f. se trouver à proférer un mate. Carnaval des jours gras; plus spécifiquement, il s’agit d’une période d’une semaine qui précède le matérialisme dialectique n. m. jeûne pascal, l’Avent. Il est intéressant de noter que dialektiheskij materializm n. m. la racine de ce mot est maslo (beurre), ce qui Doctrine qui tente de situer dans l’unique matière évoque l’idée de manger gras. l’origine de la vie, elle-même génératrice de l’es- prit. L’aspect dialectique réside dans l’aspect réci- Massagètes n. m. pl. proque de l’explication des relations entre la massagety n. m. pl. matière et l’esprit. Le matérialisme historique* Ancien peuple nomade, proche des Scythes*, qui résulte du développement de cette doctrine et de a occupé les régions situées entre les mers son application à l’histoire des sociétés. L’abré- Caspienne et d’Aral; il a été décrit par Hérodote. viation diamat*, largement utilisée, a été l’occa- sion d’une blague utilisant la ressemblance entre Massandra n. m. les mots mate* et diamat*. Massandra n. f. Vin rouge de Crimée, fort et liquoreux; c’est un matérialisme historique n. m. genre de portveïn*, mais de bonne qualité. Le istoriheskij materializm n. m. même terme sert à désigner un produit vinicole Doctrine philosophique, aussi désignée par le qui sert à la fabrication de divers vins, dont le port- nom de son principal promoteur, Karl Marx, qui, veïn. Massandra est le nom d’un village situé à appliquée à l’histoire, entend prouver que le quelques kilomètres de Yalta. monde se dirige inexorablement vers la substitu- tion du capitalisme par le communisme, à savoir massovka n. f. un régime où l’acteur principal est le travailleur. massovka n. f. Le régime soviétique a prétendu appliquer cette De façon générale, une grande réunion de per- théorie dans les faits, d’abord en Russie et, éven- sonnes, un meeting. De façon plus spécifique, on tuellement, dans le monde entier. On connaît la a ainsi désigné les ralliements culturels dirigés suite. par des activistes* pour l’éducation des citoyens selon le credo communiste, les jeunes tout parti- matriochka n. f. culièrement; les massovkas prenaient souvent la matr\wka n. f. forme de pique-niques collectifs. Le même mot Qui ne connaît pas ces poupées gigognes, consi- désigne les scènes de foule au cinéma de même dérées aujourd’hui comme si typiques de la Russie? que l’ensemble des participants à ces scènes dont Mais qui sait que, jusqu’au XXe siècle, elles étaient le cinéma d’Eisenstein était fertile. inconnues en Russie, c’est-à-dire jusqu’au moment où des prisonniers de la guerre 1904-1905 revin- matagh n. m. rent du Japon avec cette invention? En fait, on les Dans la religion populaire arménienne, sacrifice fabrique surtout pour les touristes. Jusqu’à la glas- de moutons ou de poulets préalablement consa- nost*, elles ne représentaient que de bonnes grosses crés à l’occasion d’une cérémonie qui comprend dames en costumes traditionnels; aujourd’hui, ce aussi un repas rituel. Ces sacrifices s’exécutent sont aussi des chefs d’État plus ou moins carica- souvent près des édifices religieux orthodoxes. turés ou les tsars qui s’emboîtent en séquence chronologique, ou encore des écrivains et même matchoubi n. m. des tortues Ninja! Habitation traditionnelle de Svanétie, région montagneuse du nord-ouest de la Géorgie, autre- matsa n. f.; matsot n. f. pl. fois reliée à un moukvam*, haute tour de défense. maca n. f. Le matchoubi avait aussi des fonctions rituelles. Pain sans levure ou galette que mangent les Juifs de Russie. mate n. m. mat n. m. matsoni n. m. Désigne l’ensemble des jurons et des mots obs- maconi n. m. cènes que toute personne bien éduquée doit évi- Sorte de lait caillé ou de yogourt que mangent les ter. L’étranger doit user de prudence lorsqu’il uti- Géorgiens. lise la traduction russe de certains mots de sa

166 M matsoun n. m. mechtchanie n. f. macun n. m. me]ane n. m. pl. L’équivalent arménien du matsoni* géorgien, à Au XVIIIe siècle, classe sociale de la société russe savoir un genre de yogourt, un lait fermenté sur. regroupant commerçants et artisans libres, surtout dans les villes. Dans le langage moderne, ce terme maximalistes n. m. pl. est synonyme de philistin, désignant de façon maksimalisty n. m. pl. péjorative la classe des petits-bourgeois. Regroupement des membres dissidents de gauche du Parti socialiste-révolutionnaire* qui a, entre les mec khôl n. m. révolutions de 1905 et de 1917, prétendu repré- Institution politique et religieuse qui regroupe, en senter les intérêts des paysans. Les maximalistes se Tchétchénie, des chefs de clans et de confréries et joindront aux bolcheviques* en 1917. constitue un genre de conseil para-étatique de sages. mazeppiste n. m. mazepovec n. m. Medexport Disciple de Mazeppa, hetman* ukrainien qui s’al- Med/ksport lia à la Suède pour libérer l’Ukraine de la supré- Organe central dont la fonction, en U.R.S.S., matie de Moscou. Une fois vaincu, en 1709, il était de contrôler l’importation et l’exportation des s’exila en Turquie et de nombreux mazeppistes le produits pharmaceutiques. suivirent. medivnyk n. m. mchara n. f. medivnik n. m. mwara n. f. Nom ukrainien d’un gâteau dont la pâte contient Dans les régions boisées, marécageuses ou mal du miel et des épices. asséchées, où le réseau hydrographique est mal hié- rarchisé, forêt chétive faite de troncs d’arbres medjlis n. m. décrépis poussant sur une mousse rouge où les med'lis n. m. pieds s’enfoncent dans des matières végétales en Parlement, dans les pays musulmans, y compris décomposition et où l’homme ne s’aventure guère. chez les Tatars de Crimée*. Ce mot, dans les La mchara a fait de la taïga sibérienne une prison langues turques, signifie conseil. naturelle propice à recevoir des exilés. medovoukha n. f. Mebelintorg medovuxa n. f. Mebelintorg Genre d’hydromel qui, dans l’ancienne Russie, Du temps où, en Union soviétique, toutes les était particulièrement populaire dans la région de relations avec l’extérieur étaient contrôlées par Vladimir, mais connu partout en Russie. En fait, l’État, organisme central chargé de contrôler c’était la véritable boisson nationale russe, avant toutes les activités d’importation et d’exporta- que la vodka* ne lui ravisse ce titre. tion du meuble. médressé n. m. mechotchnik n. m. medrese n. n. mewohnik n. m. pl. Dans tous les pays musulmans, école coranique, Littéralement, ce mot signifie porteur de sac. C’est séminaire. Depuis l’indépendance des républiques le surnom qu’on donnait aux citadins qui allaient, ex-soviétiques d’Asie centrale, les médressés se au moment de la famine du début des années multiplient. 1920, sac au dos, échanger leurs biens personnels, ou des produits de la ville acquis par divers medus n. m. moyens, contre des denrées alimentaires que les Boisson alcoolique lituanienne très forte en alcool paysans réservaient précisément pour ce genre de (jusqu’à 60%), faite à base de miel, très différente trafic. Ce surnom a été aussi donné à ceux qui, en du miel-à-boire russe, qui était beaucoup plus général, s’adonnent au marché noir. faible (de 12 à 14% d’alcool) et qui est d’ailleurs sorti de l’usage.

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Medved n. m. melik n. m. Medved; n. m. melik n. m. Mi-sigle mi-surnom du mouvement Yedinstvo*; ce Chef de ville, dans l’ancien Caucase et en Asie cen- mot, qui signifie ours, est formé des lettres initiales trale. En arabe, mot signifiant roi. du nom officiel de ce groupe : Mouvement inter- régional pour l’unité* (Me'regional;noe Mémorial n. m. dvi'enie Edinstvo). Memorial n. m. Organisation de défense des droits de la per- Megapolis-Express n. m. sonne, créée à la fin des années 1980 pour com- Hebdomadaire publié en langue russe mais dont mémorer et faire réhabiliter les victimes des le titre est en caractères latins : pourquoi by i ne grandes purges; l’organisme a réuni une impor- pas?* Fondé en 1990 par un groupe de journalistes tante documentation sur la terreur stalinienne. démocrates avec un tirage initial de 400 000 Dans le Musée de la révolution à Moscou, un livre exemplaires, sa qualité a décliné, par la suite, en ouvert aux visiteurs a recueilli, durant quelque même temps que son tirage. Quatre ans plus temps au début des années 1990, les témoignages tard, il était descendu à 100 000, et son contenu se rapportant à ces évènements. reflète de plus en plus les bas-fonds de la vie russe : ragots, sexe et crime. menchevik n. m. men;wevik n. m. Mégrèles, mégréliens n. m. pl. Nom donné à une fraction du Parti social- Mingrèles* démocrate de Russie*, minoritaire (men;we = moins) par opposition aux bolcheviques* qui, eux, Mégrélo-Svanes n. m. pl. formaient la majorité (bol;we = plus), ces der- Colches* niers préconisant une organisation révolution- naire beaucoup plus stricte que celle des men- Mejkniga n. f. cheviks, qui croyaient parvenir à l’instauration du Me'kniga n. f. socialisme par la voie parlementaire. Une scission Abréviation populaire pour Mejdounarodaya s’opéra lorsqu’en 1917 une aile gauche s’est for- kniga*, organisme qui, en U.R.S.S., jouait le rôle mée sous le nom de mencheviques internationalistes d’une centrale d’importation et d’exportation de pour s’opposer aux mencheviques défensistes, qui livres; littéralement : le livre international. Cet souhaitaient une certaine alliance avec la bour- organisme exerçait un contrôle rigoureux de geoisie pour s’assurer du succès d’une révolution l’idéologie véhiculée par les livres importés et démocratique. On utilise aussi les formes men- exportés. chevique et mencheviste. mejraïontsys n. m. pl. Méotes n. m. pl. me'rajoncy n. m. pl. meoty n. m. pl. Groupe d’activistes animés par Léon Trotski, lors Peuple qui, au premier millénaire, peuplait le de son retour en Russie en 1917. nord-ouest du Caucase et les côtes des mers Noire et d’Azov. On les considère comme les ancêtres des mékhitariste n. m. peuples du groupe adygho- abkhaze*. Hérodote et mexitarist n. m. d’autres auteurs antiques en ont parlé. Membre d’une congrégation bénédictine de rite arménien, fondée par le moine Mékhitar au mère-héroïne n. f. XVIIIe siècle avec la préoccupation de sauver le mat;-geroinq n. f. patrimoine culturel arménien. Il existe deux Titre honorifique donné en U.R.S.S. aux femmes congrégations mékhitaristes, l’une à Venise, la ayant mis au monde et élevé dix enfants ou plus. plus importante, l’autre à Vienne. De 1944 à 1984, un tiers de million de femmes soviétiques se sont vu décerner des médailles dites mekteb n. m. de Gloire à la maternité, en vertu d’une politique mekteb n. m. nataliste visant à combler les déficits démogra- École coranique d’enseignement général, dans les phiques engendrés par la guerre. républiques musulmanes d’Asie centrale.

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Mère patrie n. f. mertsichor n. m. Otehestvo-Vsq Rossiq n. n. marciwor n. m. Plusieurs organisations, liées au mouvement Fête du printemps en Moldavie. En fait, le mert- Pamiat* ou indépendantes mais partageant ses sichor désigne un petit souvenir fait de fils blancs vues chauvinistes et antisémites, ont été formées et rouges attachés à une statuette ou à un objet sous ce nom au début des années 1990 dans plu- quelconque de bois ou de céramique, censé sym- sieurs villes russes. La plupart se sont par la suite boliser le renouveau de la nature. fondues dans divers partis politiques. Un mou- vement politique, organisé à la fin de 1998 par le merzavtchik n. m. maire de Moscou Youri Loujkov, a pris ce nom merzavhik n. m. pour participer aux élections parlementaires natio- Mot argotique très répandu pour désigner une nales de décembre 1999, où il obtenu 12,6 % du petite bouteille (en sous-entendant, le plus sou- vote et 43 sièges à la douma*. La tendance géné- vent, le mot vodka*), contenant environ 250 rale de ce groupement est de centre-gauche, ral- grammes, aussi désignée par les termes tchekou- liant des social-démocrates* de droite et des chka* et tchetvertinka*. patriotes* modérés. Ce parti a obtenu 12,6% des votes en décembre 1999. À vrai dire, la traduction merzlota n. f. française ne rend pas tout à fait l’idée que véhi- merzlota n. f. cule le mot russe otetchestvo* (otehestvo, de Sol gelé en permanence et en profondeur, qu’en otec, père), qui a une connotation plus poli- Amérique du Nord on appelle permafrost et, en tique que rodina-mat; (mère patrie); le terme France, pergélisol. La merzlota couvre près de la anglais fatherland en traduirait mieux le sens. moitié du territoire russe et la plus grande partie de la Sibérie. Mères de Russie pour la justice sociale Rossijskie materi za social;nu[ Mesame dasi spravedlivost; Mesame-Dasi Mouvement communisant et éphémère qui, allié Organisation politique fondée en Géorgie en au parti Union nationale russe*, a brigué les suf- 1893 pour défendre les idées social-démocrates. frages lors des élections législatives de décembre 1995 sous la bannière du Pouvoir au peuple!* Meskhètes n. m. pl. turki-mesxetincy n. m. pl. merevaik Turcs* (1) de Géorgie que le gouvernement géor- C’est tout simplement le mot estonien pour gien considère comme des Géorgiens turquisés, ambre, mais il est important de le connaître, car tant par la religion que par la langue; ils ont vécu c’est le symbole du pays et de la région; il est de dans le sud-ouest de la Géorgie jusqu’à ce qu’en ce fait largement utilisé pour désigner des orga- 1944 ils soient en totalité déportés par Staline en nismes nationaux ou des marques de commerce Asie centrale, d’où ils n’ont pas encore réussi à pour des produits alimentaires ou autres. Pour les regagner leur territoire d’origine. Dans les derniers Lettons, qui considèrent leur pays comme le recensements, les Meskhètes sont confondus avec royaume de l’ambre par excellence, le mot les autres Turcs de Turquie et la situation demeure dzıntars* joue le même rôle. Mais, en réalité, c’est confuse quant à leur répartition réelle. On estime en Lituanie qu’on trouve le plus d’ambre, gynta- leur nombre total à plus de 200 000. Certaines ras en lituanien, qui donne son nom à une marque sources évaluent leur nombre à 400 000. lituanienne de magnétophone, populaire en Russie au temps du magnitizdat*. Messager russe n. m. Russkij vestnik n. m. Mériens n. m. pl. Hebdomadaire dont l’évolution a été l’inverse de merq n. f. celle des journaux Arguments et faits* et Nouvelles Nom collectif désignant un peuple qui occupait, de Moscou* ; au départ, petit journal de la société autour de l’an mil, les régions situées près de la Patrie* faisant la promotion de l’Union soviétique confluence de l’Oka et de la Volga. Les Mériens auprès des émigrés russes vivant à l’étranger, il est se sont progressivement fondus dans le peuple devenu une feuille de chou extrémiste, chauviniste, russe alors en voie de formation sous ce nom. Ce raciste, antisémite, bref opposée à tout ce qui n’est sont les Mériens qui ont nommé les rivières de la pas la sainte Russie. Le maintien de son tirage région de Moscou : la Moskva, la Yaouza… autour de 100 000 exemplaires, phénomène

169 M rare dans le monde de la presse russe, semble être salariale. Une fois généralisée, elle était devenue de nature non commerciale. un facteur d’augmentation du chômage. messié n. m. méthode de Riazan n. f. mes;e n. m. rqzanskie metody n. f. pl. C’est le mot monsieur, prononcé à la russe; on ne Par référence aux méthodes employées par des l’applique qu’aux étrangers, contrairement au combinats de producteurs de viande de la région terme madame*, pratiquement considéré comme de Riazan pour rencontrer et dépasser coûte que un mot russe. coûte les objectifs du Plan, même irréalistes, on a utilisé cette expression pour désigner les moyens messitra n. m. analogues utilisés par des entreprises ou des admi- Fromage de Crimée à pâte molle. nistrations régionales qui entraient dans la course aux records. mestnitchestvo n. m. mestnihestvo n. n. méthode des chefs n. f. Dans l’ancienne Russie, système de distribution wefstvo n. n. de postes honorifiques et de fonctions dans l’ad- Système de gestion de projet que les soviétiques ministration, les services et l’armée, basé sur un ont développé lors de la construction du BAM*. principe de préséance selon lequel le titre accordé Cette méthode consistait à constituer des équipes devait être égal ou supérieur à celui de qui la per- multiprofessionnelles à partir des ressources trou- sonne nommée le tenait; il reposait sur la place vées dans des régions ou républiques de l’Union, qu’occupait chaque personne dans deux autres lesquelles équipes se voyaient confier l’ensemble échelles hiérarchiques: selon l’ordre généalogique de la construction et de l’équipement de stations et selon les états de service. Ce système hiérar- ou de villages le long de la nouvelle voie ferrée. Ce chique, complexe et contraignant, donnait lieu à procédé a donné naissance à une série de villages de fréquentes controverses. Il a été aboli en 1682 de composition ethnique variable. La population par Fiodor III, qui fit brûler les livres des charges. russe s’y mêlant, la méthode des chefs s’est trou- Dans le langage de la bureaucratie soviétique, on vée a constituer un des moyens d’application de a utilisé ce terme pour désigner le patronage local, la politique de la sblijenie*. dans un sens péjoratif. Pour désigner cette insti- tution, certains auteurs utilisent les termes euphé- métropolite n. m. miques et plutôt vagues régionalisme et localisme. mitropolit n. m. Traditionnellement, patriarche de l’Église ortho- métalliste n. m. doxe. Désigne aujourd’hui l’évêque, résidant dans metallist n. m. la capitale de chaque province ecclésiastique. Autrefois réservé pour désigner un métier bien coté durant la construction du communisme, le metsavennad n. m. pl. mot russe signifiant métallurgiste sert aujourd’hui lesnye brat;q n. m. pl. à désigner les fans de la musique heavy metal, qui Nom donné en Estonie à la résistance armée qui s’accoutrent à l’avenant: blouses de cuir et acces- s’opposa à l’instauration du pouvoir soviétique de soires de métal. la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début des années 1950. Signifie Frères de la forêt*. Metallurgimport n. m. Metallurgimport n. f. mézé n. m. Centrale soviétique d’importation des équipe- Hors-d’œuvre variés que l’on retrouve sur les ments pour l’industrie extractive. tables d’Arménie; c’est le même terme et la même formule que le mezzé libanais. méthode de Chtchiokino n. f. ]\kinskij metod n. m. M.G.B. n. m. Procédé employé, à partir de 1966, par la direc- MGB n. n. tion d’une usine située à Chtchiokino en vue Sigle désignant le ministère de la Sécurité d’État d’augmenter sa productivité et qui fut par la suite (ministerstvo gosudarstvennoj bezopas- utilisé par un très grand nombre d’entreprises nosti), établi en 1946, pour être remplacé par soviétiques. Cette méthode consistait à réduire le le K.G.B.* en 1953. nombre d’employés en conservant la même masse

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M.G.U. n. f. Mingrèles n. m. pl. MGU n. m. megrely n. m. pl. Sigle communément employé, même en fran- Peuple considéré comme un sous-groupe du çais, pour désigner la première et la plus grande peuple géorgien, habitant la Mingrélie, une région université de Russie et d’Union soviétique. Fondée de climat subtropical située sur les bords de la mer en 1755 par le savant Mikhaïl Lomonossov, elle Noire (en géorgien : Samegrelo). Les Mingrèles occupa d’abord un édifice prestigieux près du sont au nombre d’environ un demi-million. On Kremlin*, puis fut réaménagée, pour certaines emploie aussi les formes megrèle, megrélien, facultés et des résidences d’étudiants, sur la col- Megrélie, plus proches de la forme originelle, de line des Moineaux (nommée monts Lénine durant même que Mingrélien. la période soviétique), d’où un immense édifice de style stalinien domine la ville de Moscou. ministère n. m. Prononcer èm-gué-ou. ministerstvo n. n. Jusqu’en 1946, chacun des ministères de l’Union M.I.D. n. m. soviétique s’est appelé un commissariat du peuple*. MID n. n. Sigle couramment employé pour désigner le Minoboronprom n. m. ministère russe des Affaires internationales minoboronprom n. n. (Ministerstvo inostrannyx del). Abréviation pour désigner le ministère russe de l’Industrie militaire (ministerstvo oboron- Mig n. m. noj promywlennosti), ministère qui est en MIG n. m. crise devant les énormes difficultés que rencontre Nom d’une série d’avions militaires conçus par les le programme de reconversion du complexe ingénieurs Mikoyan (le frère de l’autre) et militaro-industriel* entrepris il y a une dizaine Gourevitch. d’années. milice n. f. mir n. m. miliciq n. f. mir n. m. Il y a ici une situation de faux amis, car le mot Le mot mir est un de ceux qui, en russe, com- russe militsia (miliciq) ne correspond pas vrai- portent plusieurs sens bien différents et tous lar- ment à la milice française; il s’agit de la police gement utilisés; ainsi, dans les slogans, il apparaît civile, de la gendarmerie, de la force de maintien souvent avec les sens de paix ou de monde (miru de l’ordre public. Ce mot apparaît sur les auto- mir: Paix au monde!). C’est dans ce contexte, en mobiles de patrouille policière. L’équivalent de la un sens publicitaire, que le nom de Mir a été milice française est plutôt l’opoltchenie* (opol- donné à la station spatiale russe. Dans le domaine henie). Mais quand on parle de la police des pays des institutions, le mir est une assemblée gérant étrangers, on emploie le mot police (policiq). les affaires d’une communauté rurale ou d’un vil- lage, l’équivalent d’un conseil municipal, appelé militaire, alphabet n. m. aussi skhod*. Une de ses fonctions consistait à ustavnoe pis;mo n. n. redistribuer périodiquement les terres et à répar- Type d’écriture qu’utilisait la langue russe au tir les charges en argent et en nature. Désigne aussi Moyen Âge. Nom que porte également l’alphabet la communauté ou le village lui-même. À partir courant de la langue géorgienne, dit mkhedrouli*. du XVIe siècle, la gestion en devint relativement autonome mais, au siècle suivant, le tsar diminua mingrèle n. m. l’autonomie des mirs et les soumit à l’autorité du megrel;skij qzyk n. m. voïévode*. Après 1861, le mir fut reconnu comme Langue du peuple du même nom, habitant les organe administratif local. bords de la mer Noire, en Géorgie. Le mingrélien (megrouli en géorgien), proche du svane* et du mirza n. m. laze*, est une langue du groupe kartvèle*, assez dif- mirza n. m. férente pour ne pas être comprise des Géorgiens À l’origine signifiant fils d’émir* (forme contrac- proprement dits; ceux-ci considèrent cependant tée de emir zade), le mot mirza en est venu à dési- le mingrèle comme un simple dialecte. Le min- gner un propriétaire foncier ou un noble, dans les grèle est parlé par environ 500 000 personnes. régions habitées par les Tatars* musulmans.

171 M mission Aragatz n. f. moldave n. m. Aragac n. m. moldavskij qzyk n. m. Nom de code de la mission spatiale soviétique à Langue indo-européenne qui n’est en fait qu’un laquelle a participé le cosmonaute français Jean - dialecte du roumain bien que, durant la domi- Loup Chrétien. nation russe et la période soviétique (1812-1991), elle ait subi une assez forte influence lexicale des mititeï n. m. langues russe et ukrainienne. La langue moldave, n. m. pl. qui, dans la république soviétique de Moldavie, Plat moldave fait de boulettes de bœuf grillées sur s’écrivait jusqu’en 1991 en caractères cyrilliques*, une broche. a alors repris l’alphabet latin. mkhedrioni n. m. Moldaves n. m. pl. mxedrioni n. m. moldavane n. m. pl. Milice privée, genre de garde prétorienne qui s’est Peuple de langue latine mais dont les origines formée en Géorgie lors du quasi-démembrement impliquent plusieurs grandes familles ethniques : de l’armée régulière peu après l’indépendance en slave, latine, finno-ougrienne, turque. Au nombre 1991 et qui, souvent, impose sa loi par des moyens d’environ 3 300 000, les Moldaves occupent la assimilables au banditisme. Pourtant, mkhedrioni république maintenant indépendante qui porte le signifie chevalier ! nom roumain de , terme que plusieurs utilisent tel quel en français. Il ne faut pas con- mkhedrouli n. m. fondre la Moldavie historique et géographique, mxedruli n. m. qui est une région de la Roumanie orientale, et la Un des deux alphabets qu’utilisait la langue géor- république de Moldavie (Moldova), une des gienne et qu’on appelait aussi l’alphabet mili- anciennes républiques socialistes soviétiques qui taire, par opposition à l’autre alphabet, dit ecclé- avait été créée à même les territoires ukrainien et siastique, le khoutsouri*. Il avait été introduit dès roumain en 1940. Les Moldaves ne forment le IXe siècle et a coexisté avec l’alphabet ecclé- qu’environ les deux tiers de la population totale siastique jusqu’au XIXe siècle. C’est l’alphabet de la république, le troisième tiers étant partagé mkhedrouli qu’utilise aujourd’hui la langue géor- à part égales entre Russes et Ukrainiens. Plusieurs gienne; il comporte 40 lettres dont 33 sont actuel- médias utilisent les néologismes Moldoves* et lement en usage; il ne comporte pas de majuscules. Moldoviens. Il est intéressant de noter que chacune des lettres des différents alphabets géorgiens a une valeur Moldoves n. m. pl. numérique, de 1 à 10 000, représentant les Forme que d’aucuns emploient récemment pour unités, les dizaines, les centaines et les milliers. Moldaves*, depuis que la Moldavie utilise offi- ciellement son nom dans sa langue, à savoir mokcha n. m. Moldova. La forme traditionnelle Moldaves mokwanskij qzyk n. m. conserve toute sa légitimité en français. Un des dialectes de la langue mordve* parlé à l’ouest de la Mordovie, très différent de l’autre moldovien n. m. variante, l’erzia*. Nouveau terme pour désigner la langue jusqu’ici appelée moldave*. Les autorités de la Moldova sou- mokhammass n. m. haitent voir utiliser ce terme depuis qu’a été Poème composé sur des rythmes libres par les confirmé le statut de cette langue, décrétée dis- grands poètes classiques persans et tadjiks. tincte du roumain, bien que les différences entre les deux langues soient minimes. Mokoch n. f. Mokow; n. f. molink n. m. Divinité féminine slave, épouse du dieu du ton- La hot line reliant Moscou à Washington; c’est le nerre. Elle était tisserande; de ce fait, le vendredi, téléphone rouge russo-américain. Le terme n’est jour de Mokoch, les femmes russes ne tissent pas. pas utilisé en Russie. On dit que les croyances au sujet de Mokoch ont influencé le culte de Kikimora*.

172 M molokanes n. m. pl. groupes mongols ont été appelés tatars*, ce qui molokane n. m. pl. évidemment porte à confusion; par ailleurs, on a Secte hérétique formée au XVIIIe siècle en Russie; utilisé l’expression joug tataro-mongol*. Bien que proche des Doukhobors, elle n’avait ni lieu ni le passage des Mongols* en Europe soit en géné- objets de culte comme les icônes* ni hiérarchie clé- ral synonyme de guerre et de dévastation, il en va ricale, quoique chaque communauté fût présidée autrement pour l’Arménie, qui bénéficia, d’une par un starets*. Le nom collectif de ces protestants certaine manière, de la présence mongole aux orthodoxes, qui aspiraient à vivre comme au XIIIe et XIVe siècles comme d’un rempart contre temps de Jésus, leur vient de l’image du lait de la d’autres invasions étrangères. On a ainsi parlé foi (ils appelaient leur foi le lait du Christ); la tra- d’une pax mongolica. Le nom de paix mongole a duction française buveurs de lait, souvent utilisée, aussi été donné à la période de calme relatif dans est donc erronée. Pourtant, certains auteurs ont les relations entre l’Occident et l’Orient, au prétendu que leurs règles sévères prescrivaient XIIIe siècle, grâce aux échanges qui tissaient des l’usage exclusif du lait durant leurs périodes de liens de différente nature entre les pays reliés par jeûne. Persécutés par les autorités tsaristes puis la route de la soie. Ces expressions n’ont pas cours communistes, les molokanes ont essaimé dans en Russie. diverses régions, notamment dans des villages le long de la frontière entre l’Arménie et mongoles, langues n. f. pl. l’Azerbaïdjan. mongol;skie qzyki n. m. pl. Sous-famille de langues faisant partie de la grande Molotov-Ribbentrop famille des langues altaïques*. En Russie, deux pacte Molotov-Ribbentrop* peuples parlent des langues apparentées au mon- gol proprement dit parlé en Mongolie et désigné monaque n. m. sous le nom spécifique de khalkha : les Bouriates* monax n. m. et les Kalmouks*. Moine de l’Église russe ayant prononcé des vœux perpétuels. Il garde le célibat, au contraire des monnaie n. f. popes*, qui, eux, doivent se marier. Les monaques den;gi n. m. pl. constituent le clergé noir*, par opposition au clergé dene'nye edinicy n. f. pl. blanc* composé de prêtres. La complexité de l’histoire monétaire de la Russie et la multiplicité des langues dans l’ensemble du Monde de l’art n. m. territoire ex-soviétique ont considérablement enri- Mir iskusstva n. m. chi le vocabulaire relatif à la monnaie. Même si Groupe de peintres formé à Saint-Pétersbourg à le rouble* était la seule monnaie de l’Union sovié- la fin du XIXe siècle, comprenant, entre autres, tique, on le nommait de différentes façons selon Bakst, Benois, Gontcharova, Somov, et Diaghilev, les régions : c’était bien le rouble en russe, en qui finançait leur revue, parue de 1899 à 1904, biélorusse, en moldave, en lituanien, en letton, en d’abord comme bimensuel, puis comme men- estonien et en arménien, mais il s’appelait karbo- suel. Le groupe, qui s’est maintenu jusqu’en 1924, vanets* en ukrainien, soum* en ouzbek et en tad- s’appuyait sur le credo de la primauté du subjec- jik, som* en kazakh et en kirghiz, manat* en azer- tif et considérait la beauté comme la seule base baïdjanais et en turkmène, maneti* en géorgien. possible de l’art. Ce faisant, il s’opposait au mou- Depuis le démantèlement de l’U.R.S.S., les répu- vement des Ambulants*. bliques ex-soviétiques ont adopté de nouvelles monnaies nationales, certaines avec des noms Mongols n. m. pl. nouveaux: la couronne* (kroon) en Estonie, le lat* mongoly n. m. pl. en Lettonie, le lit* en Lituanie, le leu* en Comme pour les langues, on emploie quelquefois Moldavie, le dram* en Arménie, le lari* en le terme mongol pour désigner l’ensemble des Géorgie, la grivna* en Ukraine, le tengué* au peuples parlant l’une des langues de la sous- Kazakhstan, le manat* en Azerbaïdjan et au famille mongole (Mongols, Bouriates*, Turkménistan, le som* en Ouzbékistan et en Kalmouks*). Dans une perspective historique, on Kirghizie. Quant au Tadjikistan, la monnaie natio- emploie également ce terme en se référant à toute nale est le rouble tadjik. Par ailleurs, la Russie a une série de peuples ayant partagé territoires et connu, au cours de son histoire, divers systèmes conquêtes avec les Mongols en Chine, en Asie cen- monétaires et diverses dénominations : grivna*, trale et jusqu’en Crimée. Par ailleurs, plusieurs bela*, kouna*, nogata*, rézana*. Enfin, la plupart

173 M des pièces de monnaie avaient leur surnom: dvou- cent langues et dialectes y sont parlés, presque tous chka*, semichnik*, altyn*, piatak*, grivennik*, pia- ayant conservé une étonnante vitalité malgré des tialtynnyi*, dvougrivennyi*, poltinnik*, polouchka*, bouleversements de diverse nature : changements denga*, groch*. d’alphabet (par exemple, en un demi-siècle, les Abkhazes* ont changé quatre fois de système monnaie de bois n. f. d’écriture), changements de lingua franca (quatre derevqnnye den;gi n. f. pl. langues consécutives au Daghestan, depuis le Désignation du papier-monnaie soviétique avec début du siècle; voir à la rubrique bilinguisme*), une connotation péjorative se référant à la faible déportation massive de populations, politiques de valeur du bois. russification...

Monomaque n. m. montagnes russes n. f. pl. Monomax n. m. amerikanskie gory n. f. pl. Titre porté par les princes (les monomakhovitchis, Telles qu’on les connaît aujourd’hui, les mon- monomaxovihi) puis par les tsars russes qui se tagnes russes ne sont pas russes; mais leur lointaine considéraient les successeurs de Constantin origine l’est. C’est à Paris, plus précisément à Monomaque de Byzance; c’est Vladimir II, grand Belleville, au début du XIXe siècle qu’on a prince de Kiev, qui adopta ce nom en 1113. La construit, pour la première fois, des installations chapka* du Monomaque, une calotte sertie de où des wagonnets descendant des pentes à grande pierres précieuses et bordée de peaux de zibeline, vitesse produisaient à leurs passagers des sensations constitue la première couronne impériale russe; fortes. On dit que ce sont les Russes, nombreux elle est conservée au musée du Kremlin. Un pro- à Paris à cette époque, qui en sont les promoteurs. verbe russe, tiré de Pouchkine, dit : « Il est lourd Ils s’étaient alors rappelé qu’au XVIe siècle on le chapeau de Monomaque », signifiant par là installait souvent des glissoires de glace le long des qu’il est difficile d’être tsar. pentes abruptes, fréquentes dans les villes russes en situation fluviale. Bizarrement, en russe, les monophysisme n. m. montagnes russes sont des montagnes américaines. monofizitstvo n. m. Doctrine christologique à laquelle adhère l’Église mordve n. m. arménienne, comme d’ailleurs les Coptes, chré- mordovskij qzyk n. m. tiens d’Éthiopie et d’Égypte; elle se distingue par Langue finno-ougrienne, voisine du mari*; elle est sa croyance en l’unité des personnes dans le Christ. parlée par le peuple du même nom dans une pro- Le monophysisme a été condamné par le Concile portion de deux tiers, l’autre tiers l’ayant aban- de Chalcédoine, en 451. donnée pour le russe. La langue mordve se divise en deux dialectes assez distincts pour qu’ils soient monsieur considérés comme des langues littéraires, surtout messié* sur les plans grammatical et lexical : le mokcha* dans l’Ouest et l’erzia* dans l’Est, de telle sorte Montagnards n. m. pl. qu’on peut à peine parler d’une langue mordve. gorcy n. m. pl. Nom collectif utilisé en Russie pour désigner les Mordves n. m. pl. peuples du Caucase du Nord. Le nom a d’ailleurs mordovcy n. m. pl. été officiellement utilisé lors de la création, en mordva n. f. 1921, de la République autonome des Monta- Le plus important numériquement des peuples gnards, qui regroupait l’ensemble des actuelles finno-ougriens* de Russie. Les Mordves habitent républiques du Caucase du Nord, à l’exception du une région située à la latitude de Moscou, entre Daghestan. Elle fut progressivement démembrée celle-ci et la Volga. Au nombre de 1 200 000, les de 1922 à 1924. Mordves, comme les Maris*, habitent pour les deux tiers en dehors de leur république, la montagne des langues n. f. Mordovie, où ils ne représentent que le tiers de la gora qzykov n. f. population. Les Mordves habitant la république Surnom donné à la chaîne du Caucase, qui consti- homonyme sont orthodoxes, le processus d’assi- tue une des régions du monde caractérisée par une milation aux Russes, qui dure depuis plusieurs très grande complexité linguistique; au-delà de siècles, étant largement volontaire; par ailleurs, un

174 M bon nombre de Mordves vivant au Tatarstan se encore que dans l’usage courant, on retrouve, sont plutôt assimilés à la langue et à la religion des entre autres, les termes suivants: moskvih (le plus Tatars*. On dit aussi Mordvines. largement usité), moskovec, moskvitqn, mosk- vitqnin, moskvitin, moskovlqn, mos- Morflot n. f. kovlqnin, moskal; (moskal*, dépréciatif), Morflot n. m. moskvitinnik, chacun ayant aussi son corres- Terme couramment utilisé pour désigner les flottes pondant féminin. Par ailleurs, l’adjectif moscovite maritimes de l’Union soviétique et, aujourd’hui, (moskovskij) a en russe plusieurs sens, de pré- de Russie. cision variable, le sens le plus général étant rela- tif à Moscou. La langue russe a aussi des mots dif- morpekhis n. m. pl. férents correspondant à chacun de ces sens. Le mot morpexi n. m. pl. russe Moscovite (moskovit) a aussi désigné, dans Abréviation couramment employée pour dési- les sources occidentales des XVIe et XVIIe siècles, gner l’infanterie marine (morskaq pexota). On tout sujet de la Moscovie, c’est-à-dire la Grande appelle parfois ses membres bérets noirs*. Russie de l’époque. Il est à noter que le toponyme Moscovie n’est pas utilisé par les Russes. morse n. m. mor' n. m. Mosfilm n. m. Nom donné aux adeptes de la baignade dans les Mosfil;m n. m. eaux glacées des lacs et des rivières, l’hiver, sport La plus importante entreprise de production ciné- largement pratiqué depuis longtemps, mais sur- matographique d’U.R.S.S. et de Russie, située à tout dans les 30 dernières années. Autrefois, on Moscou. parlait aussi d’ours polaire, dans ce sens. Mosgaz n. m. mortso n. m. Mosgaz n. m. morco n. m. Organisme de distribution du gaz à Moscou. Lagune en position littorale le long des côtes de Mais ce nom a aussi servi à un célèbre criminel, la Caspienne, au Daghestan et en Azerbaïdjan. du nom d’Ionessian, qui se faisait passer pour un C’est un peu l’équivalent du barachois au Québec. agent de cet organisme afin de forcer la porte de résidents, qu’il dévalisait une fois entré chez eux. moscophilisme n. m. Par la suite, ce mot de passe est resté célèbre dans moskvofil;stvo n. n. le langage populaire pour faire des blagues sur ce À l’époque où Saint-Pétersbourg était la capitale thème. de la Russie, attitude favorable à Moscou, dans le contexte de la vive concurrence qui s’était déve- moskal n. m. loppée entre les deux villes et qui s’était manifes- moskal; n. m. tée avec éloquence chez plusieurs écrivains dont Terme dépréciatif utilisé par les Ukrainiens pour Pouchkine, Gogol et Griboïedov. désigner un Russe. Synonyme : katsape*, davan- tage péjoratif. Moscou travailleuse n. f. Trudovaq Moskva n. f. moskov n. m. Organisation à tendance communiste créée à la fin Surnom qu’en France on a quelquefois donné de 1992 par Victor Anpilov, chef du Parti com- aux Russes, et pas seulement aux Moscovites; muniste ouvrier de Russie*, essentiellement pour c’était le surnom de Tourgueniev lorsqu’il y organiser des manifestations antigouvernementales demeurait; Pierre Loti l’utilisait aussi pour ses à Moscou. Elle est liée au mouvement Russie tra- personnages. vailleuse*, qui a des filiales dans plusieurs villes : Leningrad travailleuse, Voronej travailleuse, etc. Moskovskaya Pravda n. f. Moskovskaq Pravda n. f. Moscovite n. m. Ancien organe de l’ex-gorkom* du Parti commu- moskvih n. m. niste* de Moscou, ce quotidien est devenu indé- Habitant de Moscou. La langue russe est d’une pendant et démocrate. Son tirage s’est long- richesse impressionnante pour désigner les habi- temps maintenu autour du demi-million tants de certaines villes. Naturellement, Moscou d’exemplaires; en mars 2000, il était de a la palme à cet égard. Dans la littérature, plus 320 000.

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Moskovskii komsomolets n. m. mougam n. m. Moskovskij komsomolec n. m. Le mougam est à l’Azerbaïdjan ce que le makom* Ce quotidien, couramment appelé M.K., a curieu- est à l’Asie centrale. Il s’agit d’un genre musical régi sement conservé son nom inspiré des jeunesses par des règles strictes selon lesquelles le musicien communistes (komsomol*) alors qu’il est résolu- développe des thèmes à partir d’éléments mélo- ment anticommuniste, prodémocrate et proocci- diques préexistants (on en compte plus de 150). dental et, de ce fait, haï des patriotes*. Il faut dire Il est en général composé de trois parties : une qu’il fait de larges concessions à son jeune public introduction (deramad*), une série de mélodies (musique rock, sexe). Il conservait un tirage de traditionnelles (tesnif*), une musique de danse deux millions d’exemplaires en 1999. Sa ten- (reng*). Le mougam peut aussi être une simple dance politique est pro-Loujkovienne (voir: Mère improvisation à partir de la base modale et même patrie*). aujourd’hui une œuvre symphonique. Dans la nouvelle écriture latine de l’azerbaïdjanais, on Moskvitch n. f. écrit muqam. Moskvih n. m. Marque d’une automobile compacte, fabriquée à moujik n. m. Moscou et à Ijevsk dans l’Oural. Littéralement, mu'ik n. m. signifie : moscovite. Signifiant simplement paysan, à l’origine, le terme moujik en est venu à prendre un sens de plus en Mossoviet n. m. plus péjoratif pour désigner un personnage non Mossovet n. m. dégrossi. C’est ainsi qu’on traitait Khrouchtchev Nom que portait, durant le régime soviétique, le de moujik. Mais ce mot a aussi le sens d’homme conseil municipal de Moscou (abréviation de fort (fort comme un paysan), de macho; c’est en moskovskij sovet). Il avait la taille d’un par- ce sens qu’on qualifie, de façon positive, Boris lement : il comptait 500 membres, mais un des Eltsine de moujik. 500 sièges demeurait inoccupé depuis la mort de Lénine (la numérotation des circonscriptions moujoujis n. m. pl. commençait à 2). Lors des premières élections mu'u'i n. m. pl. libres, en 1990, plus de 60 % des candidats du Plat géorgien composé de pieds de porc trempés mouvement Russie démocratique*, héritiers du dans du vinaigre de vin et cuits à l’eau. Front populaire* de Moscou, ont été élus. À par- tir de 1993, la ville est dirigée par une douma* moujtchina n. m. urbaine (Gorodskaq duma), formée de 35 mu'hina n. m. membres, dont 19 démocrates. Littéralement, signifie tout simplement homme. Après 1977, il se développa en Russie l’habitude motal n. m. d’interpeller les inconnus par ce mot, au lieu de motal n. m. tovarich* ou messié*, habitude considérée comme Fromage de brebis, parfois mélangé au lait de malpolie. Mieux vaut dire soudar*. chèvre, fort et salé, fabriqué dans le Caucase. Moukouzani n. m. mouchouri n. m. Mukuzani n. m. Chant traditionnel géorgien exécuté en groupe Vin rouge sec de Géorgie, évoquant les vins de lors du travail aux champs. Une forme particulière Bourgogne; considéré comme l’un des meilleurs est le nadouri*, propre à la région occidentale de vins géorgiens, il a recueilli huit médailles d’or la Géorgie. dans des concours internationaux. mouette n. f. Moulkes n. m. pl. hajka n. f. Sous-groupe ethnique de la région de Viljandi, en Nom donné à la barque utilisée par les Cosaques* Estonie (en estonien : mulk). Les Moulkes sont zaporogues* pour leurs expéditions maritimes. Le presque tous roux et, de ce fait, font souvent mot russe Tchaïka (Hajka) constituait aussi l’objet de blagues populaires, comme celles concer- l’étrange désignation d’une marque d’automo- nant les Newfees au Canada ou les gens des Ozarks bile de forte dimension, autrefois le véhicule de aux États-Unis ou des Hurdes, en Espagne. fonction des grands du régime.

176 M mouravi n. m. Mouvement de réformes Dans l’ancienne Arménie, gouverneur de province. démocratiques n. m. Dvi'enie demokratiheskix reform n. n. mourkvam n. m. Regroupement d’intellectuels connus et influents, En Svanétie, région montagneuse du nord-ouest économistes et philosophes surtout, préconisant, de la Géorgie, haute tour construite pour fins de pour prendre leur expression, une démocratisation défense communiquant avec le matchoubi*, l’ha- raisonnable; le leader en était Gavril Popov, ex- bitation familiale. Les techniques de construc- maire de Moscou. Parmi les personnalités tion ainsi que la constitution du mortier, extrê- influentes de ce groupe, on comptait Anatoli mement résistant, demeurent un mystère. Voir Sobtchak, ancien maire de Saint-Pétersbourg, et aussi : kochki*. Iouri Afanassiev, maintenant recteur de l’Univer- sité des Sciences humaines de Moscou. Ce mou- Mousburo n. m. vement avait recueilli un peu moins de 5 % des Musb[ro n. m. votes lors des élections parlementaires de décembre Bureau central des organisations musulmanes, 1993, un pourcentage immédiatement en- créé en 1919 pour faire le relais du Parti com- dessous du seuil de représentation à la douma*. Il muniste russe dans les régions musulmanes d’Asie n’a plus d’existence active. centrale. Mouvement interrégional Moussavat n. m. pour l’unité n. m. mussavat n. m. Me'regional;noe dvi'enie Parti politique azerbaïdjanais, fondé à Bakou en Edinstvo n. n. 1911, à tendance socialiste puis nettement natio- Bloc électoral créé à l’automne 1999 pour appuyer naliste et panturquiste*. Le mot Moussavat, en la politique de Vladimir Poutine, se présentant azerbaïdjanais, signifie égalité. comme de centre-droite. Voir : Yedinstvo*, qui est son appellation courte. mouton n. m. baran n. m. mouvement timourien n. m. Ce terme, dont le sens général se réfère à une per- timurovskoe dvi'enie n. n. sonne stupide, a servi, dans le langage de ceux qui Mouvement de jeunes pionniers qui s’organi- s’adonnent aux pratiques de l’économie de l’ombre*, saient en équipes pour aider et protéger les à qualifier toute personne qui se refuse à de telles vieillards et les enfants des familles qui avaient pratiques. fourni de leurs membres à l’armée rouge*; c’était un genre de romantisme social inspiré d’un roman mouvement blanc n. m. d’Arkadi Gaïdar dont le héros, nommé Timour, beloe dvi'enie n. n. s’occupait de telles tâches. Le petit-fils de cet Mouvement anticommuniste, formé dans le sud auteur est Yegor Timourovitch Gaïdar, chef du de la Russie, qui s’est opposé au bolchevisme de Choix démocratique de Russie*. 1918 à 1921. Les Blancs* ont constitué plusieurs armées blanches* qui, après une dure guerre civile, moyen adj. furent vaincues par l’armée rouge*; un grand central* nombre de Blancs émigrèrent dans les Balkans, puis en France. mrglovani n. m. assomtavrouli* Mouvement démocratique chrétien n. m. Xristiansko-demokratiheskoe Mriya n. m. dvi'enie n. n. Mriq n. m. Groupement politique qui, aux élections de la Énorme avion produit par l’avionnerie Antonov* douma* en 1995, s’est allié à d’autres partis pour (AN-225) à six turboréacteurs, pouvant trans- former le Bloc de Stanislav Govoroukhine*, qui porter 250 000 kg de fret ou jusqu’à 700 passa- n’a alors obtenu que 1 % du vote. gers. Il est également apte à lancer en vol d’autres aéronefs. Mriya signifie rêve en ukrainien.

mtavrouli n. m. assomtavrouli*

177 M

M.T.S. n. f. Nord qui, au XIXe siècle, implanta une doctrine MTS n. f. et un mouvement de résistance qui tint long- Rien à voir avec ce que vous pouvez penser. Ce temps tête à l’armée russe. On a appelé guerres sigle a communément désigné les stations de murides la série de batailles qui, durant près de machines et de tracteurs (mawino-traktornaq trente ans, ont opposé Chamil aux forces russes stanciq) qui ont assuré l’équipement en machi- et n’ont pris fin qu’avec la reddition de Chamil en nerie des exploitations agricoles de 1929 jusqu’en 1859. 1957, alors qu’au nombre de près de 8 000 elles ont réparti leur équipement entre les fermes col- muridisme n. m. lectives, pour n’en garder que la fonction d’en- m[ridizm n. m. tretien technique. Le muridisme (de muride*, disciple) fut la doctrine islamique rigoureuse qu’imposa à son peuple mtsvadi n. m. Chamil, le dirigeant spirituel et militaire qui Shish kebab que mangent les Géorgiens, tout résista à la conquête russe du Caucase, de 1830 à particulièrement à l’occasion de pique-niques. 1860. La doctrine du muridisme est basée sur Traditionnellement, ce sont les hommes qui pré- quatre grandes étapes nécessaires pour atteindre parent ce plat composé de morceaux de viande de la perfection : la charia*, la tarikat*, le hakikat*, mouton, de porc ou de veau, marinés dans le la maarifat*. Le muridisme, dont les enseigne- vinaigre avant d’aller au feu; le plat est en géné- ments religieux sont proches de ceux de la ral arrosé de la sauce tkemali*, si typique de la Naqshbandiya*, a aussi, face à l’expansionnisme Géorgie. russe, constitué une force de résistance à l’assi- milation politique et religieuse. Mtsvanè n. m. Mcvane n. n. murmurants n. m. pl. Grand vin rouge de Géorgie. weptuny n. m. pl. Surnom donné par les communistes antireligieux mufti n. m. aux naqchbandis*, sans doute en faisant référence muftij n. m. à la pratique du zikre*, cette danse rituelle durant Dans les républiques musulmanes de l’ex- laquelle les Tchétchènes* psalmodient à voix basse. U.R.S.S., personnage jugeant des questions de droit et de théologie, selon la charia*. Musburo n. m. Mousburo* muftiya n. m. muftiqt n. m. must n. m. Organisme supérieur de direction spirituelle dans Terme générique pour désigner les vins jeunes de les républiques musulmanes de l’ex-U.R.S.S. Moldavie, l’équivalent du mosto espagnol. Prononcer mouste. En Géorgie, on désigne ce n. m. type de vin sous le nom de madjari*. Sauce qu’utilisent les Moldaves avec leurs plats de viande grillée; elle est faite d’ail, de poivrons Muzgiz n. m. rouges et noirs, de tomates, de persil et d’aneth. Muzgiz n. m. Durant le régime soviétique, ce comité des éditions mulgikapsad n. m. pl. d’État pour la musique, créé au début des années Plat estonien composé de choux et de grains 1920, était en fait un organisme de contrôle et de d’orge bouillis séparément puis mélangés avec censure qui veillait à ce que les goûts musicaux des des cretons de porc gras. Signifie : choux à la dirigeants se reflètent dans la diffusion des œuvres moulke*, par référence moqueuse au sous-groupe des compositeurs soviétiques. Voir khrenniko- ethnique de ce nom. visme*. muqam n. m. M.V.D. n. m. mougam*, makom* MVD n. n. Sigle désignant le ministère de l’Intérieur (minis- muride n. m. terstvo vnutrennyx del). m[rid n. m. Disciple de Chamil, chef spirituel du Caucase du

178 N nabadi n. m. de 1955, masquait mal le fait qu’il s’agissait davan- Manteau de laine aux épaules très larges que por- tage d’instituer une police politique que de garan- tent les montagnards géorgiens. tir l’application de la loi. nachisme n. m. nafram n. m. nawizm n. m. nafram n. m. Surnom péjoratif d’un mouvement donné par Foulard traditionnel de soie tissée que portaient les démocrates* aux membres du mouvement chau- les femmes moldaves dans les grandes occasions. viniste plutôt éphémère Nachi (signifie les nôtres), On ne le voit plus guère que dans les représenta- créé en 1991 à Saint-Pétersbourg (par allusion aux tions folkloriques. mots nazi et fascisme). nagaïka n. f. nachiste n. m. nagajka n. f. nawist n. m. Fouet de cuir dont se servaient les cavaliers Se rapportant au nachisme*; membre de ce mou- cosaques*. vement. naï n. m. nadiel n. m. naj n. m. nadel n. m. Nom générique pour les flûtes droites ou de pan, Parcelle de terre accordée, contre indemnité, aux qui se retrouvent en Azerbaïdjan et en Asie cen- serfs russes affranchis par la réforme du servage trale, comme dans tous les pays musulmans. En appliquée en 1858-1861. Moldavie, le naï est la flûte de pan nationale. On dit aussi ney. nadi n. m. Coutume géorgienne qui consistait à rassembler naïb n. m. les meilleurs bras du village pour prêter main naib n. m. forte aux équipes chargées des récoltes ou pour Au XIXe siècle, commandant de district réaliser divers travaux communautaires comme la (naïbstvo*), au Daghestan. Durant la guerre du reconstruction de bâtiments à la suite d’un sinistre. Caucase*, un grand nombre de naïbs relevaient directement de l’imam* Chamil, qui résista à nadouri n. m. l’armée tsariste durant plusieurs décennies. Forme musicale particulière à la Géorgie, et par- ticulièrement dans sa partie ouest, le nadouri est naïbstvo n. m. une pièce chantée par les hommes regroupés en naibstvo n. n. équipes de travail collectif volontaire. En général, Division territoriale clanique au Daghestan, au XIXe le nadouri est chanté par deux groupes de quatre siècle; la responsabilité en était confiée à un naïb*. chanteurs. naïmit n. m. nadzor n. m. najmit n. m. nadzor n. m. Dans l’ancienne Russie, emprunteur s’étant Signifiant surveillance, ce terme a eu, dans le engagé par contrat à travailler pour son créancier contexte des institutions politiques de l’U.R.S.S., jusqu’au paiement complet de la dette, y compris un sens spécifique : la surveillance exercée par la l’intérêt. Bien qu’à l’origine seul le travail fût procurature* à l’égard de l’application des lois, objet du contrat, les naïmits (najmcy) sont orientée vers l’affermissement de la légalité socia- devenus de véritables esclaves aux XVIe et XVIIe liste*. Cette formulation, qui est celle d’un décret siècles.

179 N nakaz n. m. rétribués directement par la population, en vertu Instructions* du système du kormlenié*, et non par le trésor princier. Seuls, les domaines privilégiés des nakhalovka n. f. boyards* et les ordres ecclésiastiques échappaient nakhalstroï* à la juridiction des namestnikis. Depuis le XVIIIe siècle, fonctionnaire de l’administration générale nakhalstroï n. m. de l’empire. naxalstroj n. m. Construction sauvage, en général à la périphérie nan n. m. des villes, un phénomène qui s’est développé, nan n. m. comme le terme qui le désigne, dès après la Pain sans levain d’Asie centrale. Révolution. Ces quasi-bidonvilles avaient les mêmes caractéristiques que ceux des autres conti- nanaï n. m. nents: non-documentation, criminalité, absence nanajskij qzyk n. m. de services. Le terme populaire est nakhalovka Langue de la famille toungouse* assez fortement (naxalovka). dialectisée parlée par le peuple du même nom. Comme c’est le cas dans plusieurs langues abori- nakharar n. m. gènes, nanaï signifie tout simplement homme. À Dans l’ancienne Arménie, désignait un seigneur l’instar de plusieurs langues autochtones de la féodal à la tête d’une région ou d’une province. Russie, le nanaï a utilisé l’alphabet latin dans les années 1930, pour se doter d’un alphabet cyril- nakh-daghestanais adj. lique adapté peu après. naxsko-dagestanskij adj. Qualifie un groupe de langues parlées par plusieurs Nanaïs n. m. pl. peuples du Caucase du Nord, tout particulière- nanajcy n. m. ment en Tchétchénie (Tchétchènes*, Ingouches*) et Peuple de la famille toungouse* habitant les confins au Daghestan : Avars* (2), Darguines*, Laks*, orientaux de la Sibérie et l’île Sakhaline. Au Lezguiens*, Tabassarans*, Agouls*, Routouls*, nombre d’environ 12 000, les Nanaïs sont forte- Tsakhours* et une vingtaine d’autres. On désigne ment russifiés parce que minoritaires dans toutes aussi ce groupe de langues sous le nom de cauca- les régions où ils habitent; plus de la moitié ont sien oriental. perdu l’usage de leur langue.

Nakhtché n. m. nanassan naxhe n. m. nganassan* Nom par lequel les Tchétchènes* s’autodésignent. Nansen n. m. nakkoch n. m. passeport Nansen* Maître sculpteur qui pratique son art populaire traditionnel en décorant les plafonds des mos- Napareouli n. m. quées, des tombeaux et des habitations du Napareuli n. n. Tadjikistan. Vin blanc légèrement fruité produit en Kakhétie, dans l’est de la Géorgie. naledz n. m. naled; n. f. napoléon n. m. Dans la toundra sibérienne, sorte de dôme édifié napoleon n. m. par l’action de la glace dans le sol. Le terme uti- Gâteau fait de farine, de lait, de beurre et de lisé pour désigner cette forme de terrain est boul- sucre, composé de plusieurs couches, inventé en gounniakh* en Yakoutie, pingo au Canada; le Russie en mémoire de Napoléon. À l’origine, ce terme scientifique est hydrolaccolite. gâteau avait la forme triangulaire du chapeau de Napoléon. namestnik n. m. namestnik n. m. Naqshbandiya n. f. Dans la Russie moscovite, du XIIe au XVIe siècle, Une des deux confréries musulmanes de fonctionnaire ou lieutenant auquel étaient confiées Tchétchénie (la seconde, moins importante, est l’administration et la justice locales; ils étaient la Qadiriya*), dont les membres s’adonnent à des

180 N pratiques voisines de celles des derviches tourneurs (Narodnyj komissariat inostrannyx del) de Turquie (le zikre*). Cet ordre soufi est le plus créé en Russie peu après la révolution bolchevique. répandu du monde musulman et le plus impor- tant en Tchétchénie. La confrérie Naqshbandiya Narkomnats n. m. est aussi fort présente en Asie centrale. Les Narkomnac n. m. membres de cette confrérie sont des Naqshbandis. Commissariat du peuple* chargé des problèmes nationaux, créé en octobre 1917 et dès lors placé nardek n. m. sous la direction de Staline. C’est cet organisme nardek n. m. qui a établi le statut des républiques autonomes* et Miel de melon d’eau, que les Russes appellent éga- des régions autonomes*. lement ainsi (arbuznyj m\d) et qui est fort apprécié des Caucasiens du Nord; c’est en fait un Narkompros n. m. jus de melon d’eau concentré. Narkompros n. m. Commissariat du peuple* pour l’éducation durant nardep n. m. le régime soviétique, jusqu’à la Seconde Guerre nardep n. m. mondiale. Le narkompros avait été fondé dès Abréviation péjorative pour député du peuple* après la Révolution et, jusqu’en 1929, dirigé par (narodnyj deputat). Anatoli Lounatcharski, célèbre homme de lettres et de théâtre qui donna, à travers les programmes Nardepia n. f. de son organisme, une grande impulsion au déve- Nardepiq n. f. loppement des talents artistiques de la nouvelle Terme populaire et péjoratif pour désigner le pays société soviétique. Après son départ, les choses ont des nardeps, c’est-à-dire la tour d’ivoire dans laquelle bien mal tourné. se complaisent et se confinent les députés du peuple* soucieux de conserver leurs privilèges. Narkomtiajprom n. m. Narkomtq'prom n. n. narkom n. m. Durant le régime soviétique, commissariat du narkom n. m. peuple* chargé de l’industrie lourde. Rien à voir avec la narcomanie; il s’agit de l’abré- viation courante de commissaire du peuple* (narod- Narkomzdrav n. m. nyj komissar), membre d’un narkomat*. Narkomzdrav n. m. Commissariat du peuple* à la santé publique. narkomat n. m. narkomat n. m. Narkomziem n. m. Abréviation courante de commissariat du peuple Narkomzem n. m. (narodnyj komissariat), l’équivalent d’un Ministère soviétique (commissariat du peuple*) de ministère dans le système gouvernemental de l’agriculture; expression utilisée de 1920 à 1940 l’Union soviétique. environ.

Narkomchariat n. m. narodnikis n. m. pl. Narkomwariat n. m. narodniki n. m. pl. Commissariat du peuple établi par le pouvoir sovié- Groupe de révolutionnaires populistes* slavophiles tique au Daghestan, au début des années 1920, afin dont les divers sous-groupes représentaient des d’appliquer les prescriptions de la charia*. tendances variées; ils avaient cependant en com- mun leur dévotion pour la paysannerie russe et Narkomfin n. m. une certaine opposition aux idées occidentales. Le Narkomfin n. m. terme provient de narod (narod), peuple. Durant la période d’avant-guerre, ministère sovié- tique (commissariat du peuple*) des Finances. narsoud n. m. juge populaire* Narkomindel n. m. Narkomindel n. m. Commissariat du peuple* aux affaires étrangères

181 N narta n. f. inscrit, ce renseignement était, jusqu’en 1993, narty n. pl. considéré comme immuable. En septembre 1997, Traîneau bas et large, originaire de Sibérie orien- le président Eltsine a fait délivrer les premiers tale, tiré par un attelage de rennes et utilisé par passeports exempts du point cinq. Voir aussi : tous les peuples du nord de la Russie. Plusieurs fusion des nationalités*, politique des nationalités*. villes russes tiennent des festivals du Nord dont le point de mire est la course de nartas. nationalité titulaire n. f. titul;naq naciq n. f. Narzan n. f. Groupe ethnique dont le nom désigne une unité Narzan n. m. politico-administrative, en U.R.S.S. comme en Eau minérale produite dans le Caucase. On Russie, en raison d’une majorité ou d’une mino- demande une Narzan comme on commande un rité significatives. Il existe bien des exceptions à Perrier; d’ailleurs, ces eaux se ressemblent au goût. ce principe et plusieurs nationalités titulaires sont fortement minoritaires sur leur territoire. Par natacha n. f. ailleurs, dans quelques cas, deux peuples se par- Natawa n. f. tagent nominativement une même unité; c’est le Diminutif affectif du prénom Nathalie, très fré- cas des Khantys* et des Mansis*, qui sont les deux quent en Russie. À l’étranger, il sert souvent à dési- nationalités titulaires du District autonome des gner une jeune fille russe. Mais ce terme est quel- Khantys et des Mansis, alors qu’ils ne représentent quefois péjoratif, comme en Turquie où il désigne ensemble que 1,5% de la population totale du dis- une jeune prostituée venue de l’ex-U.R.S.S. y trict. Le Daghestan constitue un cas à part avec pratiquer son métier. ses 32 nationalités. natchaï n. m. natsotdiel n. m. na haj prép. n. m. nacotdel n. m. Pourboire; littéralement : pour le thé. Dans le gouvernement soviétique, département chargé de veiller à l’application de la politique des national adj. nationalités*. nacional;nyj adj. Cet adjectif, dans le contexte du jargon adminis- navette n. f. tratif soviétique, prend un sens bien différent de helnok n. m. celui qu’il a dans le langage occidental : il quali- Ainsi a-t-on surnommé les personnes qui par- fie tout ce qui est non russe; on parlera des langues tent souvent de très loin pour venir vendre leurs nationales, des écoles nationales, comme on parle produits à Moscou et dans quelques grandes villes de la politique des nationalités*. Ainsi, en Sibérie, russes; certaines font le voyage chaque semaine, un village national est un village autochtone. de Crimée et même de Sibérie et d’Asie centrale. Après la chute du régime communiste et l’ouver- national-bolchevisme n. m. ture des frontières, les navettes vont chercher nacional-bol;wevizm n. m. leurs produits encore plus loin : en Pologne, en Forme nationaliste du bolchevisme que ne pré- Turquie et même en Chine. conisait pas Lénine, d’aspiration internationa- liste, mais qui se manifesta sous forme de patrio- navrus n. m. tisme soviétique avec Staline. Un parti national- navruz n. m. bolchevique est apparu au début des années 1990, nauruz n. m. sous la direction agitée de l’écrivain Édouard Fête du printemps au Kazakhstan, en Asie centrale Limonov, qui a publié un journal extrémiste inti- et en Azerbaïdjan, héritée des temps les plus tulé Limonka. anciens. C’est l’occasion où Ouzbeks et Tadjiks honorent les fleurs et le blé, lors de où nationalité n. f. se suivent musiciens, conteurs-poètes, danseurs nacional;nost; n. f. masqués, etc., en dégustant du soumalak*. Le La nationalité, en U.R.S.S. comme en Russie, se mot prend diverses formes selon les langues: nou- réfère à l’origine ethnique et non à la citoyenneté. ruz, nôurouz, novrouz... L’information concernant la nationalité constitue le fameux point cinq* que l’on retrouve dans les anketas* et les passeports intérieurs*; une fois

182 N nay néo-primitivisme n. m. naï* neo-primitivizm n. m. Un des mouvements russes d’avant-garde qui s’est na zdorovié! caractérisé, au début du XXe siècle, par un bref na zdorov;e@ retour aux sources nationales, puisant son inspi- Littéralement: à (votre) santé! Expression qu’uti- ration, entre autres, dans les louboks* et les icônes*. lisent très fréquemment les étrangers, en croyant Les principaux animateurs de ce mouvement erronément que c’est le toast typique des Russes, furent Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova. qui est plutôt za vaché zdorovié (za vawe zdo- rov;e) ou simplement « vaché zdorovié » ; il faut NEP n. f. dire que les Russes, par politesse pour les étran- N?P n. f. gers avec qui ils boivent, soutiennent souvent ce Abréviation couramment employée, en français stéréotype. En réalité, na zdorovié sont les mots comme en russe, pour désigner la nouvelle écono- qu’on utilise pour répondre aux remerciements de mie politique*. la personne à qui on a offert quelque chose à man- ger ou à boire; c’est l’équivalent du bienvenue nepman n. m. québécois en réponse à merci. n/pman n. m. Entrepreneur, commerçant ou autre homme d’af- néguidale n. m. faires qui, par ses activités privées, profitait du negidal;skij qzyk n. m. pl. régime de la nouvelle économie politique*. Pluriel : Une des langues toungouses, parlée par le peuple nepmen (n/pmany). du même nom et comprenant deux dialectes, l’un proche de l’orotche*, de l’oultche* et du nanaï*, nestorianisme n. m. l’autre, fortement influencé par l’évenk*. nestorianstvo n. n. Religion issue d’une hérésie de Nestorius, au Néguidales n. m. pl. Ve siècle, concernant la nature humaine ou divine negidal;cy n. m. pl. du Christ; la croyance des nestoriens est que le Peuple de la branche septentrionale du groupe Christ est né comme homme et qu’il est devenu toungouse*- mandchou, en voie d’extinction (on fils de Dieu par la suite, d’où l’absence du culte ne comptait que quelques centaines de locuteurs de sa mère. Le nestorianisme a été pratiqué par les il y a 50 ans). Ils sont dispersés dans la région de Ouigoures*, avant l’avènement de l’Islam en Asie Khabarovsk, le long du fleuve Amour. Au dernier centrale et en Chine. Quelques sectes s’en récla- recensement, on a compté 622 Néguidales, soit ment encore en Orient. sensiblement le même nombre qu’en 1926. nestorien n. m. nenets n. m. nestorianec n. m. neneckij qzyk n. m. Personne pratiquant le nestorianisme*. Langue du groupe samoyède* parlé par le peuple homonyme. Comme pour de nombreuses neuf cents jours n. m. pl. langues, le nom de celle-ci signifie tout simple- devqt;sot dnei n. m. pl. ment homme. On appelle les 900 jours la période du siège de Leningrad par les armées allemandes, siège qui Nenets n. m. pl. dura de septembre 1941 jusqu’à janvier 1944 et nency n. m. pl. qui fit plus d’un million de victimes. En russe, on Peuple de la famille samoyède* vivant dans les parle plutôt du blocus de Leningrad (blokada régions septentrionales de la Russie, depuis la Leningrada). mer Blanche jusqu’à l’Ob. Au nombre d’environ 35 000, les Nenets constituent le plus nombreux ney n. m. des petits peuples* du nord de la Russie. Avec les naï* Dolganes*, c’est aussi le peuple autochtone du Nord qui a conservé l’usage de sa langue dans une nganassan n. m. plus forte proportion (35 %). nganasanskij qzyk n. m. Langue du groupe samodique*, voisine du nenets, par- lée par le peuple du même nom. Voir aussi: Nenets*.

183 N

Nganassans n. m. pl. niemoliakis n. m. pl. nganasany n. m. pl. nemolqki n. m. pl. Peuple faisant partie, comme les Nenets*, du Secte religieuse de Russie dont les membres vou- groupe samodique* habitant l’extrême nord de la laient pratiquer leur culte en dehors du cadre du Sibérie, dans la péninsule de Taymyr. Ce peuple clergé et sans les formalités que celui-ci voulait leur partage avec les Youkaguirs* l’honneur d’être consi- imposer. Littéralement, signifie ceux qui ne prient déré comme le plus ancien de la Sibérie. Les pas. Nganassans, qui sont au nombre d’à peine un mil- lier, sont aussi appelés Tavguis (tavgi). nieoud n. m. neud n. m. niania n. f. Abréviation de l’annotation insuffisant (neudov- nqnq n. f. letvoritel;no), dans l’échelle de l’évaluation Bonne d’enfant, la nourrice, la nounou. Cette académique* (2 sur une échelle de 5), mais on dit véritable institution pour les familles aisées de la plus fréquemment dvoïka*. période tsariste s’est poursuivie pour quelques privilégiés sous le régime soviétique. Dans la cam- niestiajatelis n. m. pl. pagne russe, ce titre est parfois appliqué par les nestq'ateli n. m. pl. enfants à leurs sœurs aînées. Mouvement hérétique politico-religieux de l’an- cienne Russie qui, à la fin du XVe siècle et au nianka n. f. début du XVIe, s’est opposé au joséphisme* et nqn;ka n. f. qui, à ce titre, condamnait la possession de grandes Diminutif, un peu péjoratif, de niania*. Mais richesses et de domaines par l’Église. c’est aussi le surnom que l’on donnait aux agents du K.G.B.* chargés d’accompagner et de sur- niet adv. veiller les citoyens soviétiques en mission ou en net adv. voyage touristique à l’étranger. Tout le monde sait que niet veut dire non. Des mauvaises langues disent que les Russes l’utilisent niconien n. m. beaucoup plus souvent que le mot da, qui veut nikonianin n. m. dire oui. Aucune étude scientifique ne le confirme, Nom donné aux membres pratiquants de l’Église mais le diplomate Andrei Gromyko avait contri- orthodoxe russe, par les adeptes de différentes bué à cette croyance, son attitude, à l’Assemblée sectes schismatiques, tels que les Vieux-Pomores*, des Nations Unies, lui ayant valu, non sans rai- les grebenchtchikis*, les dyrnikis* et autres vieux- son, le surnom de Monsieur Niet. croyants*. Ceux-ci considéraient les niconiens comme des serviteurs de l’Antéchrist. nietovtsys n. m. pl. netovcy n. m. pl. niekoultournyi adj. Secte religieuse de Russie issue du schisme des nekul;turnyj adj. vieux-croyants*; ses membres sont des négativistes Ce mot étant intraduisible précisément, il vaut absolus et condamnent tout contact avec le mieux utiliser le mot russe qui s’applique à tout monde. On devine que leur nom est issu du mot ce qui manque de culture : le comportement, le niet*. langage, la personne elle-même qui le manifeste. Niezavisimaya Gazeta n. f. niemets n. m. Nezavisimaq Gazeta n. f. nemec n. m. Journal hebdomadaire fondé en 1990 par le Dans le langage d’aujourd’hui, signifie allemand. Mossoviet*, à tendance intellectualiste; devenu Mais le sens primitif de ce mot russe était muet; quotidien indépendant en 1992. À l’origine, son ainsi, on qualifiait tous les étrangers de l’Occident tirage était de 200 000 exemplaires (1992), puis de niemets, en précisant leur nationalité: un nie- il a vite diminué de moitié alors qu’en février mets anglais, un niemets suédois... et cela, jusqu’au 1993 un groupe de journalistes de ce journal s’en temps de Pierre le Grand. Le niemets s’opposait sépare pour fonder l’hebdomadaire de tendance au bassourmène*, l’étranger de l’Orient. plus radicale Sevodnia* (Segodnq, Aujourd’hui), devenu par la suite quotidien. Au début de 1995, après quelques scandales politiques, Niezavisimaya Gazeta* a perdu la faveur de beaucoup de démo-

184 N crates et son tirage a à son tour diminué (mars N.K.G.B. n. m. 2000 : 50 000). Aujourd’hui, le journal fait par- NKGB n. m. tie de l’empire médiatique de Boris Berezovski. Nom qu’a porté le K.G.B.* en 1941 puis de 1943 à 1946 ; c’est le sigle du nom russe du Commis- nihilisme n. m. sariat du peuple pour la sécurité d’État*. nigilizm n. m. Mouvement d’opinion radical, apparu en Russie N.K.V.D. n. m. dans la seconde moitié du XIXe siècle, qui s’op- NKVD n. m. pose aux valeurs établies et prône une action révo- Même en français, on utilise un sigle reprenant les lutionnaire s’appuyant sur la science et le maté- lettres russes pour désigner le Commissariat du rialisme. peuple aux affaires intérieures*. nihilistes n. m. pl. N.O. n. m. nigilisty n. m. pl. NO n. m. Les réalistes pensants, comme ils s’appelaient eux- Abréviation, en russe, d’arrondissement national*, mêmes, du nihilisme russe, tels Tchernychevski, une division ethno-administrative maintenant Dobrolioubov et Pissarev. remplacée par les districts autonomes*.

Nika n. f. Noël n. f. Nika n. f. Ro'destvo n. n. C’est l’oscar du cinéma soviétique, puis russe, Fête religieuse célébrée par les Russes orthodoxes; qui est décerné tous les deux ans à Moscou (Nikè, le repas de Noël se prend à l’issue du service reli- Nika en russe, est la déesse de la victoire). gieux, dans la nuit du 6 au 7 janvier selon le calendrier grégorien*, ce qui correspond au 25 nikiterie n. f. décembre du calendrier julien*. Cette fête est de anekdot pro Xru]\va n. m. nouveau reconnue officiellement depuis 1991. Blague que les Russes racontaient sur les faits et gestes de Nikita Khrouchtchev. Un exemple de nogaï n. m. nikiterie : « – Quel est le plus grand magicien de nogajskij qzyk n. m. notre époque ? – Nikita Khrouchtchev. – Pour- Langue de la famille turque appartenant, comme quoi ? – Parce qu’il sème du maïs en U.R.S.S. et le kazakh*, le karakalpak* et le kirghiz*, à la récolte du blé au Canada. » branche kyptchak*, parlée par les Nogaïs* habitant les régions montagneuses du nord-est du Caucase. Niva n. f. Niva n. f. Nogaïs n. m. pl. Voiture automobile tout terrain, construite à nogajcy n. m. pl. Togliatti et exportée dans de nombreux pays, Ce terme désigne plusieurs peuples de Russie, dont le Canada, où elle est présentée sous la tous d’origine turque mais relativement différen- marque Cossack (Cosaque*). ciés. Aujourd’hui, la branche principale se retrouve au nord du Caucase, la plus forte concentration nivkhe n. m. se situant dans le nord-est de la Tchétchénie, au nivxskij qzyk n. m. nombre d’environ 40 000. Les Nogaïs sont issus Langue parlée par le peuple du même nom et dif- de la grande horde* nogaï qui était, jusqu’au XVe ficilement classifiable; elle contient des éléments siècle, une branche de la Horde d’or*, nomadisant du toungouse* mais ne lui est pas rattachée géné- alors entre la Caspienne et l’Oural. Il ne faut pas tiquement. Cette langue n’est aujourd’hui parlée confondre les Nogaïs avec deux autres peuples, que par un peu plus d’un millier de personnes. également musulmans, qui portent le même nom et qui habitent la Dobroudja et la Crimée. Nivkhes n. m. pl. nivxi n. m. pl. nogata n. f. Peuple du groupe paléoasiate* vivant dans l’ex- nogata n. f. trême nord de l’île de Sakhaline et sur le continent Ensemble des quatre pattes d’un animal à four- autour de l’embouchure du fleuve Amour. Au rure, en général une martre, servant d’unité moné- nombre de 4 700, les trois quarts des Nivkhes ont taire jusqu’au XVe siècle. Selon une ancienne perdu l’usage de leur langue. codification du droit russe, 20 nogatas valaient une grivna*.

185 N noir adj. none n. m. h\rnyj adj. non n. m. L’idée du partage du monde en blanc et noir est Rondelle de pain à l’oignon que l’on retrouve en omniprésente dans l’histoire des idéologies et des Ouzbékistan et au Tadjikistan. Ce mot est voisin croyances en Russie. Ainsi, les vieux-croyants*, du mot nan*, qui désigne simplement le pain, comme bien d’autres, se sont référés à cette dis- dans les autres langues d’Asie centrale. tinction dans leur conception manichéenne de la société. La référence au noir a souvent été utili- non noires adj. sée pour désigner tout ce qui dépend de l’État; par terres non noires* exemple, gens noirs*. Le noir a servi, dans le vocabulaire russe, à qualifier diverses réalités, par non politique adj. exemple : bérets noirs*, bonnets noirs*, cabinet apolitihnyj adj. noir*, canton noir*, ceinture noire*, cent-noirs*, Expression utilisée pour qualifier une personne non charrue noire*, clergé noir*, colonels noirs*, cor- intéressée par la politique. Le plus souvent, il beau noir*, garde noire*, gens noirs*, Maison noire*, s’agissait, sous le régime soviétique, d’une éti- noir-œuf*, noirs*, os noir*, partage noir*, piar* quette que s’attribuaient les personnes qui ne vou- noir, quartier noir*, samedi noir*, terres noires*, laient pas exprimer leur opinion politique, surtout terres non noires*. si elles étaient défavorables au régime. Dans le lan- gage soviétique officiel, le terme était péjoratif et noir-œuf adj. pouvait impliquer une condamnation. drapeau noir-œuf* Nord noirs n. m. pl. système du Nord* h\rnye n. m. pl. Entre les rouges* et les blancs* qui s’affrontèrent normand, normanniste adj. durant la guerre civile en Russie, en 1918-1920, théorie normande* les noirs constituaient une force anarchiste qui brouilla les cartes, notamment en Ukraine. Ce Notre maison, la Russie nom leur venait de la couleur de leur drapeau. Naw dom Rossiq Récemment, on a utilisé l’expression les Noirs Parti formé en 1995 par le premier ministre pour désigner les Caucasiens et les musulmans, Viktor Tchernomyrdine dans le but d’appuyer la qui, depuis les troubles politiques dans leurs coalition gouvernementale lors des élections à la régions, n’ont pas bonne presse à Moscou. Ce douma*. Il n’a alors obtenu que 10% des suffrages, terme est péjoratif, contrairement à nègre (negr), ce qui le plaçait loin derrière le Parti communiste qui, à l’inverse du français, ne l’est aucunement. de la Fédération de Russie* et presque à égalité avec le Parti libéral-démocrate de Russie* de Vladimir nomenclature n. f. Jirinovski. Le parti Notre maison, la Russie* est nomenklatura n. f. appuyé par d’importants intérêts financiers, La définition officielle de ce terme, selon les notamment dans le domaine gazier, fief de sources soviétiques, est : « liste des fonctions les Tchernomyrdine. En 1999, il n’a obtenu que plus importantes pour lesquelles les candidatures 1,2 % des suffrages et n’existe pratiquement plus sont préalablement examinées, recommandées et aujourd’hui. approuvées par le comité du Parti compétent ». Dans le langage populaire, désigne la classe qui Nôtres pron. m. pl. profite d’avantages et de prébendes du Parti* et nawi pron. m. pl. du gouvernement: l’élite communiste, à savoir les Dans le langage des rouges-bruns*, les Nôtres, ce dirigeants du Parti communiste*, les chefs d’en- sont les Russes qui vivent dans les républiques ex- treprises d’État, les militaires de haut rang, de soviétiques. L’expression sous-entend le droit d’in- même que les artistes et écrivains utilisés par la tervenir dans ces pays pour protéger les droits de propagande officielle. Aujourd’hui, pour faire très leurs compatriotes. ouest, on parle d’isteblishment (sic). nouker n. m. nuker n. m. Dans les républiques musulmanes, homme de confiance, serviteur, garde du corps.

186 N nourouz n. m. profitent de l’instauration du capitalisme. Cette navrus* expression est un tantinet péjorative. En effet, cette classe, souvent associée aux nouveaux riches sans nouskhouri n. m. culture, fait maintenant l’objet de sobriquets Alphabet géorgien introduit au IXe siècle en rem- dépréciatifs et de blagues. En voici une qui illustre placement de l’alphabet antérieur, l’assomtavrouli*; bien les mentalités des nouveaux Russes: «Un nou- par opposition à ce dernier, le nouskhouri était dit veau Russe dit à un autre : “Regarde ma nouvelle minuscule. Il a été utilisé jusqu’au XIXe siècle. cravate, je l’ai payée 1 000 dollars”. L’autre répond : Ces deux alphabets, désignés sous l’appellation “Tu aurais dû me consulter; je connais un commune de khoutsouri* (ecclésiastique), sont magasin où l’on vend la même cravate 2 000 tombés en désuétude; aujourd’hui, seul l’alphabet dollars !”» mkhedrouli*, dit militaire, est en usage. Nouvel An n. m. Nouveau Journal n. m. Novyj god n. m. Novaq Gazeta n. f. De tout temps, c’est la fête la plus célébrée en Hebdomadaire issu du Nouveau Quotidien*, en Russie. Au soir du 31 décembre, Died Moroz* adoptant une orientation nouvelle d’opposition vient déposer au pied de l’arbre du Nouvel An démocratique liée au parti Yabloko* et qui a attiré (l’équivalent du sapin de Noël) des cadeaux pour la crème des journalistes. En 2000, le tirage était les enfants, pendant que les parents passent la nuit de 723 000 exemplaires, dont 280 000 pour la à festoyer. Les 13-14 janvier, souvent, la fête seule ville de Moscou. C’est un des rares journaux reprend, puisque c’est la nouvelle année selon le dont le tirage augmente; il paraît d’ailleurs deux calendrier julien*. On appelle d’ailleurs cette date, fois la semaine depuis fin 1999. sans ironie aucune, l’ancien Nouvel An* (staryj Novyj god). Nouveau Quotidien n. m. Novaq e'ednevnaq gazeta n. f. nouvel homme soviétique n. m. Journal indépendant, fondé à Moscou en 1993, homo sovieticus* de tendance prodémocratique, s’opposant cepen- dant au gouvernement de Boris Eltsine. Mikhaïl nouvelle politique économique n. f. Gorbatchev faisait partie de son conseil de rédaction. novaq /konomiheskaq politika n. f. Le tirage initial était de 100 000 exemplaires; Période de retour partiel aux mécanismes écono- en 1995, de 135 000. Il a, par la suite, fait place au miques d’avant la Révolution, que Lénine préco- Nouveau Journal*. nisa à partir de 1921 devant l’échec des nouvelles institutions et des conséquences néfastes du com- nouveau riche n. m. munisme de guerre*. Couramment désignée par nuvoriw n.m son sigle : la NEP. Cette politique permettait de Le mot russe nuvoriw, calqué sur l’expression nouveau l’existence d’entreprises privées dans la française, en dit long sur l’attrait de l’étranger chez petite industrie et l’agriculture. Elle donna lieu au les nouveaux Russes*, d’autant plus que les Russes développement d’une classe relativement aisée, les emploient aussi l’expression anglaise new Russians. nepmen* et les koulaks*, ce qui amena le doctri- naire Staline à y mettre fin en 1928. nouveau style n. m. po novomu stil[ nouvelle opposition n. f. Accolée à une date, cette expression signifie que novaq oppoziciq n. f. l’on se réfère au calendrier grégorien*, qui, en Groupe dirigé, au moment de la mort de Lénine, 1918, a remplacé le calendrier julien*, en retard par Lev Kamenev et Grigori Zinoviev, qui s’alliè- de 13 jours par rapport à l’autre. Ainsi, le 7 rent à Trotski dans une lutte pour le pouvoir novembre 1917 nouveau style, date de la révolu- dont Staline sortit vainqueur. tion d’Octobre*, correspond au 25 octobre ancien style. nouvelle pensée politique n. f. novoe politiheskoe mywlenie n. n. nouveaux Russes n. m. pl. Doctrine développée par Mikhaïl Gorbatchev novye russkie n. m. pl. reflétant la nouvelle approche soviétique de la Expression qui résulte d’un excès de généralisation politique et des relations internationales, basée sur pour désigner les nouveaux riches qui, en Russie, le postulat que, vu l’existence de la menace

187 N nucléaire, il est possible et impérieux de régler tout depuis les antiquités jusqu’aux déchets indus- conflit non par la force des armes mais par la dis- triels, en passant par les embarcations de plaisance, cussion et tout autre moyen pacifique. Dans l’im- les tapis, l’outillage horticole, etc. médiat, la nouvelle pensée politique a eu plus d’ef- fet sur le discours que sur la réalité. Novossibirsk, rapport de n. m. novosibirskij doklad n. m. nouvelle Rome n. f. Document présenté à l’Académie des Sciences en novyj Rim n. m. 1983 par l’académicienne Tatiana Zaslavskaya et Moscou, déjà surnommée troisième Rome*, a aussi qui donnait le coup d’envoi des réformes valori- reçu en Occident le surnom de nouvelle Rome, non sant l’initiative privée dans l’économie soviétique. pas par euphémisme, mais pour souligner qu’un certain messianisme russe voulait faire de cette ville Novosti n. f. pl. la capitale mondiale d’un communisme planétaire. Novosti n. f. pl. Cette expression n’est pas utilisée en Russie; seule Nom abrégé d’une des agences de presse princi- celle de troisième Rome l’est. pales d’U.R.S.S., largement connue par son sigle A.P.N., Agence de presse Novosti* (Agentstvo Nouvelles de Moscou n. f. pl. pehati Novosti). Aujourd’hui, elle a été rem- Moskovskie Novosti n. f. pl. placée par l’agence R.I.A.* Hebdomadaire fondé à Moscou en 1934 et publié, surtout après la guerre, en plusieurs langues, dont novrouz le français; l’ensemble des éditions a déjà tiré à navrus* 2 millions d’exemplaires. Au début, un des organes du gouvernement, il s’est donné comme mandat, noyon n. m. au moment de la perestroïka, d’informer le public nojon n. m. russe et étranger sur l’évolution de la vie politique Terme mongol* pour désigner un aristocrate puis- du pays à l’heure des réformes. En 1995, il était sant, mais de niveau moyen dans la hiérarchie de devenu l’un des journaux réformistes les plus la noblesse. radicaux de Russie, avec un tirage d’environ 200 000 exemplaires. Il n’est plus publié qu’en N.T.V. russe et en anglais, et son tirage a encore diminué NTV (juin 1999: 118 000). Il continue à jouer son rôle Nouvelle chaîne de télévision privée fondée à d’observateur objectif. Moscou après 1991 sous le nom de Télévision indépendante (Nezavisimoe televidenie). Nouvelles de Russie n. f. pl. Elle est particulièrement populaire parmi les intel- Rossiiskie Vesti* lectuels et décriée par les communistes et les patriotes*. Aujourd’hui, elle se loge dans l’oppo- novlangue n. f. sition démocratique au gouvernement Poutine, novoqz n. m. proche de Yabloko*. Mot créé par George Orwell dans son livre 1984 pour désigner la langue de bois* officielle utilisée nuits blanches n. f. pl. par les dirigeants du monde totalitaire qu’il y belye nohi n. f. pl. décrit. En russe, on utilise souvent le mot original Dans la seconde partie du mois de juin, le ciel de d’Orwell newspeak pour caractériser la langue de Saint-Pétersbourg ne s’obscurcit plus à cause de bois* communiste. la latitude très septentrionale de la ville (60° de latitude nord, comme Kuujjuaq au Nouveau- Novoexport Québec). Ce phénomène confère à la ville un Novo/ksport romantisme qui a été très exploité par les poètes Un des organismes centraux d’import-export créés (en premier lieu Pouchkine) et donne lieu à un par le gouvernement soviétique dans les branches programme élaboré de manifestations culturelles les plus variées de l’industrie manufacturière, et de réjouissances.

188 O Obchtchaya Gazeta n. f. le territoire ou encore l’autorité qui le gère. Le Ob]aq Gazeta n. f. terme est souvent utilisé dans le sens plus spéci- Hebdomadaire dont le titre signifie Journal com- fique de commune paysanne, du temps de la mun. Fondé durant le putsch* par les journalistes Russie tsariste. Les obchtchinas constituaient des d’une dizaine de journaux démocrates (proches de communautés villageoises du même type que le Russie démocratique*) après la fermeture de leur mir*. rédaction par les guékatchépistes*, ce journal, qui tirait à près de 300000 exemplaires (aujourd’hui obiektivka n. f. à un peu moins de 100 000), s’est alors élevé ob=ektivka n. f. contre toute forme de censure. Après la défaite des Curriculum vitæ synoptique que le citoyen sovié- putschistes, les journaux fondateurs ont réou- tique devait remplir, entre autres pour obtenir un vert, mais le Journal Commun est devenu popu- visa de sortie. Il devait obligatoirement être signé laire auprès des intellectuels de Moscou. par le triangle*. Ce terme est en quelque sorte un argotisme pour kharakteristika*. obchtchejitié n. m. ob]e'itie n. m. O.B.Kh.S.S. Désigne une résidence pour étudiants. Mais le sens OBXSS le plus spécifique à la Russie est celui d’apparte- Police économique qui, du temps du régime ment destiné à loger les limitchikis* durant la soviétique, surveillait les activités et les transactions période de leur permission de résidence à Moscou des citoyens et des coopératives soupçonnés de ou à Leningrad. Ils y logeaient en général quatre transgresser les règles et lois de l’économie com- par quatre; les veinards qui réussissaient à convo- muniste. O.B.Kh.S.S. est le sigle correspondant ler en justes noces, avec la permission des autori- au nom officiel de l’organisme : Direction de la tés, pouvaient obtenir un appartement. Les obcht- lutte contre le pillage de la propriété socialiste (otdel chejitiés étaient nombreux en Sibérie, dans le bor;by s xi]eniqmi socialistiheskoj Nord et, de façon générale, dans les villes indus- sobstvennosti). trielles. Bien que le système des limitchikis ait été en principe aboli, les onchtchejitiés existent obkom n. m. encore. obkom n. m. Comité départemental (d’oblast*) du Parti* (abré- obchtchestvo n. m. viation de oblastnoj komitet); s’employait ob]estvo n. n. aussi pour les comités de républiques et de régions Le sens général de ce mot est société; accompagné autonomes de l’Union soviétique. Il est intéressant d’adjectifs, il a plutôt le sens de classe : le dvo- de noter que le persek* (premier secrétaire) d’un rianskoie obchtchestvo (dvorqnskoe ob]estvo) obkom, dans les républiques non russes, pouvait désigne la noblesse (voir : dvorianine*, dvo- être un représentant de l’ethnie locale, mais le rianstvo*), alors que le mechtchanskoie obchtchestvo deuxième secrétaire était dans tous les cas un (me]anskoe ob]estvo) désigne la classe des russe ethnique. artisans (voir : mechtchanie*). Sans adjectif, ce terme signifie souvent la communauté rurale soit oblast n. m. l’ensemble des paysans, soit l’entité juridique. oblast; n. f. Subdivision principale du système d’administra- obchtchina n. f. tion territoriale de l’Union soviétique, l’oblast ob]ina n. f. équivaut, en français, à la région administrative. Organisation autonome d’une unité territoriale, En 1995, 49 des 89 sujets territoriaux de la Fédé- village ou ville. Désigne l’ensemble des habitants, ration de Russie étaient des oblasts. Pour éviter

189 O toute confusion, il est opportun de réserver le obrok n. m. terme région pour les sujets de la Fédération (89) obrok n. m. et le terme oblast, en français comme en russe, Dans la Russie impériale, redevance due, en argent pour les sujets de la Fédération qui ne sont pas des ou en nature, par le paysan à son maître. Il s’agis- républiques et qui n’ont pas, comme ces der- sait d’une charge plus souple que la barchtchina*, nières, de spécificité nationale. Plusieurs des qui équivalait pratiquement à un travail forcé. oblasts, comme la plupart des kraïs*, incluent Cette charge, qui a existé sous diverses formes dans leurs confins des districts autonomes* (arron- depuis le XIVe siècle, a été définitivement abolie dissements*), qui constituent aussi des sujets de la dans les années 1880. Fédération* et sont de ce fait représentés indé- pendamment au Conseil de la Fédération*. Un occidentalisme n. m. exemple intéressant de fédéralisme asymétrique. zapadnihestvo n. n. Attitude qui voyait dans l’originalité de la Russie oblispolkom n. m. par rapport aux valeurs occidentales une source de oblispolkom n. m. faiblesse et de difficultés. Cette attitude s’oppo- Dans l’organigramme d’État, comité directeur sait, au XIXe siècle surtout mais jusqu’à la fin du d’oblast*. stalinisme*, au slavophilisme*. Aujourd’hui, les démocrates* sont occidentalistes et les patriotes* oblomovchtchina n. f. sont slavophiles*. oblomov]ina n. f. Attitude que l’on dit propre aux peuples slaves, occidentaliste n. m. mélange de laisser-aller, d’irresponsabilité et de zapadnik n. m. résignation. On attribue à l’oblomovchtchina la Partisan de la théorie de l’occidentalisme*. Le grande capacité d’endurance des Russes. Le mot terme occidentaliste a aussi été utilisé par les cen- vient d’un personnage du romancier Gontcharov, seurs soviétiques pour dénoncer les opposants au Oblomov, qui se caractérisait par cette attitude de régime en les accusant de déviationnisme* fuite devant la vie. bourgeois. oblono n. m. occupant n. m. oblono n. m. okkupant n. m. Sigle dont les composantes peuvent se traduire par L’occupant, c’est celui qui est là et qu’on préfére- département d’éducation populaire régional; il s’agit rait ne pas voir. Le terme s’est donc appliqué suc- de l’organisation gouvernementale d’inspection cessivement aux Nazis durant la dernière guerre, des écoles, au niveau de la région (oblast*); sous aux Soviétiques immigrés dans les républiques le régime soviétique, professeurs et élèves crai- non russes, puis, dans le langage de l’opposition gnaient beaucoup ces inspections inquisitrices. (surtout des nostalgiques du communisme), aux L’équivalent, au niveau des villes, est le gorono*. personnages politiques au pouvoir. oboroten n. m. Octobre n. m. oboroten; n. m. oktqbr; n. m. Personnage terrifiant de la mythologie russe pro- Ce mot est souvent employé seul pour désigner venant de la transformation d’un pauvre humain la révolution socialiste d’octobre 1917, qui porte en une bête féroce qui se venge souvent de son bien des noms: révolution d’Octobre, grande révo- triste sort. On l’appelle aussi vourdalak, terme lution socialiste d’Octobre, révolution bolchevique, que Pouchkine préférait. Grand Octobre, etc. (en fait, la Révolution a eu lieu en novembre selon le calendrier grégorien*, que la Obres n. m. pl. Russie n’a adopté qu’après la Révolution). Cette obry n. m. pl. révolution fut un coup d’État contre le gouver- Dans les vieilles chroniques russes, nom donné au nement provisoire d’Alexandre Kerenski, un socia- peuple disparu des Avars* (1) qu’il faut distinguer liste modéré, perpétré par les bolcheviques*, qui des Avars* (2), peuple vivant aujourd’hui au prirent alors le pouvoir pour 74 ans. Daghestan; il s’agit donc des Avary et non des Avarcy.

190 O octobristes n. m. pl. les démocrates, elle défend des idées non reçues. oktqbristy n. m. pl. Elle est alors devenue la principale propagandiste Nom donné aux éléments modérés de la popula- de la perestroïka*, puis des réformes radicales. tion qui, en Russie, appuyèrent la charte d’octobre Cette revue a aujourd’hui perdu de son impor- 1905 présentée par Nicolas II et dotant le pays tance; elle tirait à environ 50 000 exemplaires en d’un gouvernement constitutionnel. Ils appuyè- 1999. Ogoniok signifie petite flamme. rent les réformes de Stolypine pour ensuite se rapprocher des cadets*. On a parfois appelé jeunes ogouz n. m. octobristes les enfants d’Octobre*, ce qui est tout oguzskij qzyk n. m. autre chose. Langue disparue de la famille altaïque que l’on peut considérer comme constituant l’ancêtre de oda n. f. plusieurs langues turques actuelles, désignées sous Mot d’origine turque pour désigner, dans les mai- le vocable commun de groupe ogouz; font partie sons arméniennes, la pièce où se trouve le foyer de ce groupe: le turc, l’azerbaïdjanais, le turkmène* et où sont reçus les invités. et le gagaouze*. oda-sakhli n. f. Ogouzes n. m. pl. oda-saxli n. m. oguzy n. m. pl. Type de maison typique de la Géorgie occiden- Nom collectif employé pour désigner l’ensemble tale. Construite de bois et comportant un seul des peuples qui parlent des langues turques inter- étage, l’oda-sakhli est fortement élevée au-dessus compréhensibles, à savoir les Turcs* (1), les Azéris*, du sol sur des pilotis; elle est précédée d’un bal- les Turkmènes* et les Gagaouzes*. Mais on utilise con dont les colonnes et les rampes sont souvent surtout ce terme par référence à la période où ces délicatement sculptées. peuples étaient moins différenciés, du VIIe au XVIe siècle. Odjalechi n. m. Od'alewi n. m. Oguépéou ou O.G.P.U. n. m. Vin rouge semi-doux de la Géorgie occidentale. OGPU n. n. Nom que prit la G.P.U.* en 1923 avant de deve- odnodvorets n. m. nir le N.K.V.D.*; c’était la direction politique (en odnodvorec n. m. fait, la police politique) de l’État, pour l’ensemble Dans l’ancienne Russie, un soldat-laboureur, ni de l’U.R.S.S. Les organismes chargés de la sécu- barine* ni serf, ne possédant, contrairement à rité de l’État ont fréquemment changé de nom et ceux de plus haut rang, qu’une seule ferme. de rattachement administratif durant le régime L’odnodvorets, homme indépendant, était consi- soviétique; génériquement, on se réfère au K.G.B.* déré comme un être exceptionnel en Russie, pays (voir aussi : okhrana*). de seigneurs et d’esclaves, et ceux-ci comme ceux- là se moquaient des odnodvorets. ohuokhaï n. m. joxar; n. m. odob n. m. Danse qu’interprètent les Yakoutes*, et même les Chez les Ouzbeks, code de bonne conduite, non Russes de Yakoutie, en se disposant en larges écrit. cercles qui font quelquefois la grandeur d’un champ. Tour à tour, chaque danseur fait une officiant n. m. improvisation chorégraphique sur une phrase oficiant n. m. d’un chant qui est ensuite reprise par des groupes Aucun rapport avec la fonction militaire d’officier; de danseurs. La forme ohuokhaï respecte la pro- c’est ainsi qu’on interpelle le garçon au restaurant nonciation yakoute mais, en français, on utilise (un homme d’office…). aussi la transcription du terme russe yokhar et quelquefois, improprement, ossuohkaï. Ogoniok n. m. Ogon\k n. m. Oïrotes n. m. pl. Revue soviétique qui a longtemps reflété les vues ojraty n. m. pl. du gouvernement communiste avec ce que com- Autre nom pour les Kalmouks*. porte la langue de bois. Elle a persisté jusqu’à aujourd’hui alors qu’en 1989, prise en charge par

191 O okhrana n. f. okroujkom n. m. oxranka n. f. okru'kom n. m. Terme couramment employé en français pour Comité de parti d’okroug* en R.S.F.S.R. (abré- désigner la police du tsar, dont le nom exact est viation de okru 'noj komitet). okhranka*. oladis n. m. pl. okhranka n. f. olad;i n. m. pl. oxranka n. f. Crêpes épaisses faites de pâte aigre que les Russes Police secrète de sécurité du temps des tsars, fon- font frire dans le beurre. dée en 1866 à Saint-Pétersbourg et active à Moscou à partir de 1880. Ce mot est le diminu- olonkho n. m. tif de okhrana (oxrana : la garde, la sécurité), olonxo n. n. terme souvent utilisé pour okhranka dans de nom- Longue chanson épique que composent les breux ouvrages français. Ce terme a une conno- Yakoutes* sur leurs héros légendaires. tation péjorative. Omon n. m. okolnitchi n. m. OMON n. m. okol;nihij n. m. Force policière spéciale, créée par le ministère de Dans la hiérarchie protocolaire de l’aristocratie l’Intérieur de l’U.R.S.S., officiellement pour main- russe en vigueur au XVIIe siècle, dignitaire de tenir l’ordre social, en fait pour mater les mou- deuxième rang, après les boyards*, qui avait, entre vements insurrectionnistes et autonomistes, autres fonctions, celles d’organiser les déplace- notamment dans les républiques baltes. Sigle que ments du tsar, de commander une armée et d’ad- l’on peut traduire par Section de milice à mandat ministrer les affaires publiques en province. particulier (Otrqd Milicii Osobogo Naznaheniq). Mais à Moscou, en 1991, l’Omon okrispolkom n. m. a pris le parti de la démocratie contre les auteurs okrispolkom n. m. du putsch* et ont par la suite servi à maintenir Dans l’organigramme d’État, comité directeur l’ordre eltsinien. Le même terme sert à désigner d’okroug*. un membre de cette milice. On a aussi appelé les Omons les bérets noirs. okrochka n. f. okrowka n. f. omoul n. m. Soupe russe, servie froide, faite de kvas*, de omul; n. m. concombres, d’œufs durs, de viande ou de petits Poisson du lac Baïkal réputé pour la finesse de sa poissons salés et séchés, quelquefois d’écrevisses, chair; c’est un saumon à chair blanche. Sa survie et à quoi on ajoute des lamelles de glace; le potage est menacée par la pollution causée par un super- qui en résulte est légèrement aigre. On écrit quel- combinat de cellulose installé dans les années quefois akrochka, ce qui est davantage conforme 1960. Khrouchtchev, à qui on signalait le pro- à la prononciation russe. blème, a répondu : « S’il le faut, on creusera un nouveau Baïkal ». okroug n. m. okrug n. m. opération Barbarossa n. f. Subdivision territoriale de l’espace soviétique que operaciq Barbarossa n. f. l’on traduit souvent par district*, mais aussi par ter- Nom de l’attaque surprise qu’opérèrent la ritoire, bien que l’on appelle aussi territoire les Wehrmacht et la Luftwaffe hitlériennes contre le kraïs*. En fait, la différence hiérarchique entre ces territoire soviétique à partir du 22 juin 1941. types d’unités administratives était minime. Parallèlement, on avait aussi institué des okrougs opération Citadelle n. f. autonomes (c’est-à-dire avec incidence ethnique). operaciq Citadel; n. f. En 1995, 10 des 89 sujets territoriaux de la Fédé- Opération de l’armée allemande, en 1943, pour ration de Russie sont des okrougs (dans le sens tenter de reprendre l’offensive dans la région de d’okrougs autonomes, autrefois qualifiés de natio- Koursk, après sa défaite à la bataille de Stalingrad. naux). On utilise aussi le terme arrondissement*, qui, en fait, est la traduction d’okroug (kroug, krug = rond).

192 O opération Typhon n. f. régions non soumises à ce régime constituaient la operaciq Tajfun n. f. zemchtchina*. Le régime de l’opritchnina, par sa Mouvement des troupes nazies en Russie, en sep- brutalité, a été le lointain précurseur de la terreur tembre 1941, constituant une des étapes du blitz- stalinienne en constituant la première police poli- krieg* visant la prise de Moscou. tique dans l’histoire de la Russie. opoltchenie n. m. ordre n. m. opolhenie n. n. soslovie n. n. Sous le régime tsariste comme durant la période Chacune des catégories juridiques qui compo- soviétique, un genre d’armée de réserve territoriale saient la société russe (l’équivalent approximatif pour pallier les lacunes de l’armée régulière. Aussi, de nos classes): noblesse, clergé, petits-bourgeois, groupe de volontaires sans entraînement à qui on marchands, paysans. a donné des armes; ainsi, en 1941 comme en 1613, ce sont ces milices populaires qui ont sauvé Ordre livonien n. m. Moscou. Voir aussi : milice*. livonskij orden n. m. Gouvernement des chevaliers Porte-croix* qui a Opon n. m. régné sur l’Estonie et la Lettonie de 1237 à 1561. OPON n. m. La Livonie est la région historique qui comprenait Unité d’élite de la police azerbaïdjanaise, créée en des parties de ces deux pays, de Riga à Tartu. 1991 avec un mandat analogue à celui de l’Omon* de Russie. ordres n. m. pl. ordena n. m. pl. Opoyaz n. m. Décorations officielles qui étaient attribuées par OPOQZ n. m. le gouvernement soviétique pour, selon les termes Société d’avant-garde formée en 1916 à Saint- officiels, «honorer les mérites éminents dans l’édi- Pétersbourg et à Moscou, au moment de la fication du socialisme et la défense de ses réalisa- Révolution, pour l’étude du langage poétique et tions ». Parmi la vingtaine d’ordres, le plus élevé le développement d’une approche formelle de était l’ordre de Lénine. Certains se rapportaient à l’écriture. Ses membres ont entretenu des liens des mérites militaires et d’autres, comme celui de actifs avec le célèbre Cercle linguistique de Moscou. la mère-héroïne*, à des rôles sociaux. Le groupe a été dissous à la fin des années 1920. Opoyaz était un acronyme formé à partir de Société Ordre teutonique n. m. pour l’étude du langage poétique. tevtonskij orden n. m. Ordre religieux puis militaire créé à Jérusalem du opportunisme n. m. temps des croisades et qui tint par la suite un rôle opportunizm n. m. important dans la conquête des régions baltes Terme de la langue de bois* qu’utilisaient les auto- par les Allemands. rités soviétiques pour désigner toute attitude visant à orienter l’idéologie communiste dans des oreilles salées n. f. pl. directions différentes de celles établies par les solenye uwi n. f. pl. dirigeants du Parti*. Surnom donné aux Permiaks*, pour la raison que, dans la région de Perm, il y a plusieurs gisements opritchnik n. m. de sel. oprihnik n. m. Membre de la classe privilégiée qui, dans la Russie oreillettes n. f. pl. tsariste, bénéficiait des avantages de l’opritchnina*. pel;meni n. m. pl. Terme quelquefois employé pour désigner les opritchnina n. f. pelmenis*; ceux-ci sont si typiques de la cuisine oprihnina n. f. russe qu’il vaut mieux employer le mot russe que Régime d’exception instauré en Russie par Ivan IV tout le monde connaît. le Terrible en 1565 et appliqué à des espaces où seule sa loi s’imposait à l’exclusion de toute autre; organes n. m. pl. sa gérance était confiée à une noblesse de service organy n. m. pl. et à des administrateurs, les opritchnikis*, qui Employé seul, ce terme signifiait, dans le voca- abusèrent rapidement de leurs prérogatives. Les bulaire officiel soviétique, les organismes de la

193 O structure gouvernementale communiste, mais Oroks n. m. pl. cette abréviation euphémique désignait surtout et oroki n. m. pl. plus spécifiquement les organes de répression, Sous-groupe ethnique de l’île de Sakhaline appa- tels le K.G.B.* et la police du ministère de renté aux Orotches*. l’Intérieur. orotche n. m. Organisation de coopération orohskij qzyk n. m. économique n. f. Une des langues toungouses* que parle le peuple Organizaciq po /konomiheskomu du même nom, rattaché au groupe des Évenkis*. sotrudnihestvu n. f. On n’en dénombrait qu’environ 200 locuteurs en Nom bien général pour désigner une organisation 1989, sur une population totale de 900 Orotches*. dont le nom est explicite quant aux objectifs Ethniquement et linguistiquement, ils sont poursuivis mais muet quant à son extension géo- proches des Oultches*. graphique. En fait, outre l’Iran (son siège est à Téhéran), la Turquie, le Pakistan et l’Afghanistan, Orotches n. m. pl. elle regroupe les six républiques musulmanes de orohi n. m. pl. l’ex-U.R.S.S. Formée après la dissolution de Peuple nomade de la famille toungouse* que l’on l’Union soviétique, cet axe de coopération a for- retrouve dans le sud-est de l’Extrême-Orient russe, tement déplu à Moscou. au sud du fleuve Amour, de même que sur l’île de Sakhaline où ils constituent un sous-groupe, les Organisation pour la sécurité et la Oroks. Au nombre de moins d’un millier, les coopération en Europe (O.S.C.E.) n. f. Orotches s’adonnent encore au chamanisme, dont Organizaciq po bezopasnosti i les pratiques sont le plus souvent reliées à la sotrudnihestvu v Evrope (OBSE) n. f. chasse. Organisme créé en 1994 dans le prolongement des résolutions de la Conférence sur la sécurité et la orovel n. m. coopération en Europe, tenue à Helsinki en 1975. Chant exécuté par les paysans géorgiens en labou- Comme la Conférence qui l’a précédée, cette rant leurs champs. Le même chant existe en organisation, qui regroupe maintenant plus de 50 Arménie où on l’appelle horhovel*. pays dont tous les pays d’Europe à l’exception de la Yougoslavie, les États-Unis, le Canada et toutes orthodoxe adj. les républiques de l’ex-U.R.S.S., a largement pravoslavnyj adj. contribué, dans ces dernières années, au déve- Terme générique qualifiant se qui se rapporte à loppement progressif d’une politique respectant l’Orient chrétien. Les Églises orthodoxes autocé- les droits de la personne de même que la liberté phales sont nombreuses, soit en Grèce, en Serbie, de mouvement et d’expression. en Roumanie, en Bulgarie, en Géorgie et dans plu- sieurs autres pays, mais l’Église orthodoxe russe a organiste n. m. assumé et assume toujours un certain rôle pré- organist n. m. dominant qui a valu à Moscou le titre de troisième Outre le toucheur d’orgue, ce terme désigne l’in- Rome*. On estime que l’Église orthodoxe russe dividu rattaché à l’un des organes de la Sécurité compte plus de cinquante millions de fidèles. (K.G.B.* et autres). Certains emploient le calque pravoslave.

Orgburo n. m. os blanc n. m. Orgb[ro n. n. belaq kost; n. f. Organisme chargé des questions d’organisation et Dans la hiérarchie sociale kazakh traditionnelle, d’administration du Parti communiste*. Il a été dis- nom que portait la classe supérieure, compre- sous en 1952. nant les nobles, les khans*, les sultans, les chefs de jouzes* et de tribus. En Russie, on emploie la orgnabor n. m. même expression de façon plutôt péjorative pour orgnabor n. m. désigner l’aristocratie considérée comme effé- Abréviation couramment employée pour dési- minée. En kazakh, os blanc se dit ak souyouk gner le recrutement organisé*, un système (ak su[k). d’échange de main-d’œuvre entre kolkhozes* et entreprises industrielles.

194 O

O.S.C.E. n. f. ostyak n. m. Organisation pour la sécurité et la coopération en xantyjskij qzyk n. m. Europe* ostqckij qzyk n. m. Une des langues finno-ougriennes parlées dans le os noir n. m. nord de la Russie appartenant à la branche h\rnaq kost; n. f. ougrienne, donc assez proche du hongrois. Langue Désignait, chez les Kazakhs, l’ensemble des nationale des Khantys*, elle n’est plus parlée que couches inférieures de la société, soumis au groupe par un peu plus de la moitié de ceux-ci. Il ne faut de l’os blanc*. En Russie, la même expression pas confondre cette langue avec une autre quel- désigne les gens simples. En langue kazakh, os noir quefois appelée ostyak du Iénisseï, qui fait partie se dit kara souyouk (kara su[k). d’un groupe de langues paléoasiatiques* difficiles à classifier, avec le nivkhe* et le youkaguir*. Osoaviakhim n. f. Osoaviaxim n. n. Ostyaks n. m. pl. Société d’aide à la défense et aux forces armées qui Ostqki n. m. pl. a existé de 1927 à 1948 et qui, en 1951, est deve- Nom autrefois attribué à deux peuples différents, nue la D.O.S.A.A.F.* Bizarrement, cet organisme les Khantys* et les Kètes*, ces derniers étant aussi s’occupait aussi des employés de l’industrie connus sous le nom d’Ostyaks du Ienisseï. chimique. otaman n. m. ossète n. m. otaman n. m. osetinskij qzyk n. m. Ataman* d’Ukraine. L’otaman suprême était Langue indo-européenne rattachée au groupe ira- appelé hetman*. nien, mais ayant subi de fortes influences pho- nétiques des langues caucasiennes, par lesquelles otchestvo n. m. elle est encerclée. On considère l’ossète comme patronyme* descendant directement de la langue des Scythes*. Otchokotchi n. m. Ossètes n. m. pl. Ohokohi n. m. osetiny n. m. pl. Être mystérieux de la Mingrélie (dans l’ouest de la Peuple indo-européen, en majorité chrétien, ins- Géorgie) que l’on peut comparer au loup-garou. tallé à cheval sur la grande chaîne du Caucase, de sorte que les deux tiers du demi-million d’Ossètes Otetchestvo vsia Rossia (O.V.R.) n. m. font partie de la république d’Ossétie du Nord, Otehestvo-Vsq Rossiq (OVR) n. n. dans la Fédération de Russie, alors que l’autre tiers Nom du parti formé par le maire Loujkov de constitue une région de la Géorgie dont les habi- Moscou (voir: Mère patrie*). On traduit souvent tants revendiquent leur rattachement à l’Ossétie le mot otetchestvo par mère patrie* (dont l’équi- du Nord, ce qui alimente un conflit non résolu. valent russe est plutôt mat;-rodina), ce qui n’est qu’approximatif puisque la racine de ce mot ossetine n. m. est père (otec). Il vaut donc mieux utiliser le osetinskij syr n. m. terme russe tel quel, Otetchestvo, dont l’équivalent Nom d’un fromage rond caucasien. serait le mot allemand Vaterland. ossuokhaï n. m. otkotchevnikis n. m. pl. yokhar* otkohevniki n. m. pl. Comme résultat de la collectivisation forcée de ostrog n. m. l’agriculture et des activités de pâturage durant le ostrog n. m. régime soviétique, un grand nombre de pasteurs À l’origine, une forteresse, comme les Russes en nomades, notamment au Kazakhstan, ont perdu construisirent un grand nombre pendant la leur propriété et leurs terrains de pâturage tradi- conquête de la Sibérie. Comme les ostrogs furent tionnels et ont été contraints à pratiquer un autre souvent utilisés comme prisons pour les exilés type de nomadisme, à la recherche de logement temporaires ou permanents, on en vint à appeler et de nourriture. On a appelé ces nomades forcés ostrogs toutes les prisons, mais surtout celles de des otkotchevnikis. Sibérie.

195 O otroub n. m. s’écrivait avec des caractères cyrilliques. La langue otrub n. m. est encore parlée par les deux tiers de la popula- Mode d’attribution d’un espace agricole situé en tion oudmourte de Russie. dehors du village à un paysan voulant le cultiver à titre privé hors de la communauté agraire; le Oudmourtes n. m. pl. lopin qui lui était concédé était désormais exempt udmurty n. m. pl. de subdivision ultérieure. Cette opération a fait Peuple de la famille finno-ougrienne habitant partie de la réforme agraire de Stolypine, dans les une région située entre la haute Volga et l’Oural, années 1905-1911, réforme à laquelle son assas- l’Oudmourtie, où les Russes sont plus nombreux sinat mit fin. que les nationaux. Comme plusieurs des peuples de cette région, ils sont assez largement russifiés. oubykh n. m. Les Oudmourtes pratiquent la religion ortho- ubyxskij qzyk n. m. doxe, mais fortement empreinte des vestiges de Langue du groupe adygho-abkhaze* autrefois par- leur ancienne foi païenne. lée sur les bords orientaux de la mer Noire mais qui ne subsiste aujourd’hui que dans quelques oufar n. m. communautés de la Turquie. Les linguistes déplo- Partie rythmique, dansée, des pièces musicales rent la disparition de cette langue, dont le conso- tadjiks, les machmakoms*; l’oufar intervient géné- nantisme était un des plus riches au monde. ralement après une partie chantée, l’avazi*. outchour n. m. Ougra n. f. uhur n. m. Stoqnie na Ugre n. f. En Asie centrale, impôt payable en nature, habi- On utilise le nom de la rivière Ougra pour dési- tuellement en céréales, selon les prescriptions de gner un évènement très important de l’histoire de la loi coranique. Russie, lorsque le grand prince de la Moscovie, Ivan III, refusa de payer tribut aux Tatars*. En oudarnik n. m. 1480, après que les armées russe et tatare furent res- travailleur de choc* tées stationnées pendant des mois sur les rives opposées de cette rivière sans que la bataille ne s’en- oudarnitchestvo n. f. gage, la venue de l’hiver provoqua le départ des brigade de choc* Tatars, ce qui signifia la fin du joug tataro-mongol*.

Oudégués n. m. pl. ouigour n. m. ud/gejcy n. m. pl. ujgurskij qzyk n. m. Peuple de l’Extrême-Orient russe faisant partie de Une des nombreuses langues turques de l’Asie cen- la famille toungouse*-mandchoue, habitant la trale, proche de l’ouzbek*. Les Ouigours* écrivent région du Primorié et rattaché au groupe évène*. leur langue avec l’alphabet cyrillique dans les On en dénombre environ 2 000 dont 1 900 en républiques ex-soviétiques et avec l’alphabet arabe Russie. Leurs pratiques religieuses, teintées de en Chine, où ils sont beaucoup plus nombreux. chamanisme, sont diversifiées. Ouigours n. m. pl. oudiel n. m. ujgury n. m. pl. udel n. m. Peuple de la grande famille turque vivant surtout Dans un sens très spécifique, ce terme désigne le au Xinjiang (autrefois écrit Sinkiang), en Chine, système d’apanages instauré en 1797 à l’occasion où ils sont plus de 7 millions. Au recensement de du couronnement du tsar Paul 1er; il réglait, par 1989, on en comptait 263 000 en U.R.S.S., prin- la publication d’une loi appelée l’Acte de la famille, cipalement au Kazakhstan. les procédures de succession des titres. L’oudiel est aussi la part des possessions patrimoniales qui oukase n. m. revient à un membre d’une famille princière. ukaz n. m. Décret, tant sous le régime tsariste que durant la oudmourte n. m. période soviétique. Dans la Russie actuelle, les udmurtskij qzyk n. m. décrets peuvent être édictés par le président, mais Langue finno-ougrienne parlée par le peuple le parlement a théoriquement un droit de véto. Vu homonyme. Déjà au XVIIIe siècle, l’oudmourte l’opposition de la majorité parlementaire aux

196 O réformes, le président doit souvent procéder par oulous n. m. oukases : c’est le paradoxe russe qu’il faille avoir ulus n. m. recours à des procédés non démocratiques pour Terme utilisé chez les dynasties gengiskhanides* amener des changements démocratiques. pour désigner le territoire relevant d’un prince. Dans l’empire russe, chez les Kalmouks*, les oukha n. f. Yakoutes* et les Bouriates*, une unité administra- uxa n. f. tive correspondant au volost*. Autrefois, chez les En Russie, consommé de poisson. Dans les res- peuples mentionnés comme chez les Kazakhs et les taurants occidentaux, on la sert avec du citron Mongols*, ce terme désignait à la fois le territoire vert, ce qui n’est pas russe. La reine des oukhas, de la communauté patriarcale du clan, cellule de qui constitue un plat rituel en Russie, c’est la base de ces sociétés, et les sujets du souverain. troïnaya oukha, faite de trois types de poissons, cuits l’un après l’autre dans le même bouillon, les oultche n. m. deux premiers étant jetés et le troisième étant le ul;hskij qzyk n. m. sterlet*. Langue du groupe toungouse*-mandchou parlée par le peuple du même nom, dans une proportion oukhageur n. m. inférieure à 30 %. uxa'\r n. m. Ce mot, construit à la française (comme voyageur), Oultches n. m. pl. propre au vocabulaire petit-bourgeois, signifie ul;hi n. m. pl. courtisan, beau parleur; du verbe uxa'ivat;, Peuple toungouse* dispersé dans des régions autour faire la cour, flirter. du fleuve Amour, partageant de vastes territoires avec d’autres peuples autochtones de la Sibérie oukom n. m. orientale : Évenks*, Nanaïs*, Nivkhes*, etc. Les ukom n. m. Oultches, au nombre d’environ 3 000, pratiquent Comité du Parti communiste* au niveau de encore le chamanisme. l’ouyezd*, remplacé par une nouvelle structure administrative en 1929. oumma n. f. umma n. f. oulak-tartych n. m. Désigne l’ensemble de la communauté musul- Sport pratiqué au Kazakhstan et en Kirghizie mane, sans connotation territoriale ou politique. dans lequel des cavaliers se disputent une chèvre La démarcation par Staline des républiques musul- ou un bélier qui, en fin de partie, n’est plus qu’un manes de l’Asie centrale mit fin à l’ancienne amas de chair déchiquetée. Il se pratique les jours oumma islamique. de fête dans des hippodromes, mais aussi dans des aires ouvertes à l’occasion de naissances ou de oupravdom n. m. mariages. On l’appelle aussi boskatchi. upravdom n. m. Classe de personnes qui géraient les édifices à oulan n. m. logements en Russie soviétique. Les oupravdoms ulan n. m. s’occupaient de diverses tâches liées à la mainte- Membre de l’aristocratie tatare*. Dans un autre nance, mais aussi de faire rapport à la police contexte, désigne aussi un membre d’un des ordres secrète, le cas échéant. Ils étaient les bureaucrates de cavalerie de l’armée russe aux XVIIIe et XIXe les plus proches du peuple et relativement puis- siècles, dont l’importance était inférieure à celle sants. De ce fait, ils étaient aussi l’objet de nom- des hussards*. Ne pas confondre avec le terme breuses blagues. Graduellement, ils ont été rem- mongol* oulan, qui signifie rouge (comme dans la placés par des organismes moins personnalisés, toponymie : Oulan-Bator, Oulan-Oude). comme les jeks*.

Oulitches n. m. pl. ouralien adj. ulihi n. m. pl. ural;skij adj. Une des tribus slaves qui peuplaient l’actuel ter- En général, ce qui se rapporte à l’Oural, tant la ritoire de l’Ukraine, aux VIIIe et IXe siècles, prin- chaîne de montagnes que la région qui l’entoure. cipalement dans le bassin du Boug. On a utilisé cet adjectif pour qualifier une famille de langues qui comprend les langues finno- ougriennes* et samodiques*.

197 O ouralo-altaïque adj. Ousakhe-Laouri n. m. uralo-altajskij adj. Vin rouge semi-doux de Géorgie. Qualifie une vaste famille linguistique comprenant les langues ouraliennes*, turques, mongoles*, toun- Oust- gouse* et mandchoue. On dit aussi ouralo-altaïen. Ust;- Particule que l’on retrouve dans un très grand ourga n. f. nombre de toponymes russes et qui indique que urga n. f. la ville dont le nom comprend ce terme est située Longue tige munie, à son extrémité, d’un lasso, à l’embouchure d’une rivière ou à une confluence. que les Mongols* utilisent pour capturer leurs chevaux en fuite et aussi, quelquefois, pour cap- outchastok n. m. turer en même temps les belles qui les chevau- uhastok n. m. chent. Ces pratiques ont été illustrées dans un film Lopin de terre sur lequel le kolkhozien peut exer- de Nikita Mikhalkov, justement intitulé Urga. cer l’agriculture ou l’élevage pour son propre Ourga est aussi l’ancien nom d’Oulan-Bator, capi- profit; voir lopin privé*. Désigne aussi toute par- tale de la Mongolie extérieure. celle de terrain sur laquelle on peut construire sa datcha* et cultiver un jardin. En russe, on précise ouriankhaï n. m. souvent ce mot par l’adjectif priusadebnyj soyote* (qui signifie attenant à la maison). Ces droits, consentis par le pouvoir soviétique, ont aujour- ouriouk n. m. d’hui tendance à se généraliser avec la réforme du ur[k n. m. droit foncier. Abricot séché avec son noyau (les abricots séchés sans noyaux sont des kouragas*), populaires en Asie cen- ouvrier de choc n. m. trale. Les Russes utilisent ce mot pour surnommer udarnik n. m. les Ouzbeks de façon vulgaire et péjorative. travailleur de choc*

Ours n. m. ouyezd n. m. Medved; n. m. uezd n. m. Surnom d’un nouveau bloc électoral créé en Dans l’empire russe, depuis le XIIIe siècle jusqu’à Russie à l’automne 1999, Yedinstvo*. Mais ce sur- la fin des années 1920, subdivision territoriale nom n’a de sens qu’en russe; voir medved*. administrative de cette autre unité, plus grande, appelée gouvernement* ou goubernia*. On tra- ours blanc n. m. duit parfois ce terme par district*, ce qui peut por- belyj medved; n. m. ter à confusion puisqu’il traduit aussi l’okroug* et Cocktail russe et sibérien, un mélange d’alcool pur le raïon. À partir de 1755, l’ouyezd a constitué une et de champagne. Formellement déconseillé aux division administrative de base pour les finances estomacs fragiles! et la justice. ours brun n. m. ouzbek n. m. buryj medved; n. f. uzbekskij qzyk n. m. Boisson concoctée par les Russes en mélangeant Principale langue turque de l’Asie centrale ex- de la bière avec de la vodka ou de l’alcool pur. On soviétique qui a une longue tradition littéraire; de l’appelle aussi yorch*, qui signifie goupillon. grands poètes utilisaient déjà l’ouzbek au XVe siècle. ours polaire n. m. morse* Ouzbeks n. m. pl. uzbeki n. m. pl. ousadba n. f. Peuple de la grande famille turque dont il consti- usad;ba n. f. tue le groupe le plus important en Asie centrale : Enclos contigu à la ferme individuelle russe et qui près de 20 millions de personnes, dont la très contient le verger et le potager, que la famille grande majorité ont conservé leur langue. cultive à son compte. Musulmans sunnites, les Ouzbeks constituent le noyau fort de cette région, qui n’est pas sans pro- blèmes du fait que les frontières politiques ne

198 O coïncident pas avec les frontières ethniques. Une printemps. Les ovragis, qui grugent les sols légers minorité tadjik importante vit en Ouzbékistan; de la plaine russe, constituent un obstacle impor- elle est soumise à une constante ouzbékisation tant à la mécanisation de l’agriculture. spontanée depuis plusieurs siècles, de sorte que l’on peut dire que les ancêtres d’une majorité ozakom n. m. d’Ouzbeks étaient Tadjiks. ozakom n. m. Comité spécial, créé par le gouvernement russe au ouzden n. m. début du XXe siècle pour gérer l’administration uzden; n. m. civile des régions couvrant la Transcaucasie et les Paysan libre, chez les Tchétchènes*, par opposition vilayets* des confins orientaux de l’Empire otto- au laï*, qui était pratiquement un esclave. De man, alors occupés par l’armée russe. façon plus générale, et cela depuis le XVIe siècle, désigne, chez les Tcherkesses* et autres peuples Ozerlag n. m. du Caucase du Nord, un noble, une personne libre Ozerlag n. m. représentant l’ordre militaire. Dans le réseau du goulag*, ensemble des camps de travail institués le long de la partie occidentale du ovinnik n. m. second transsibérien, le BAM*. En 1949, il s’était ovinnik n. m. d’abord appelé le Taïchetlag* (Tajwetlag), du Petit démon bénéfique qui, selon la démonologie nom de la ville (Taïchet), d’où le chemin de fer russe traditionnelle, se loge dans les séchoirs à part vers l’est. céréales. Ozet n. m. O.V.I.R. n. m. OZET n. f. OVIR n. m. Société créée en 1925 par l’État soviétique visant Sous le gouvernement soviétique, bureau de l’ad- à installer dans les régions rurales les Juifs de ministration locale chargé de délivrer aux émi- Russie et d’Ukraine; on voulait ainsi fixer près grants potentiels un passeport ou un visa de sor- d’un million de Juifs, grâce à une aide interna- tie (sigle de : otdel viz i registracii). Les tionale qui impliqua des organismes américains et détenteurs d’un passeport extérieur pouvaient britanniques. Une des régions visées pour ce pro- obtenir qu’on y appose un visa de sortie, ce qui jet était la Crimée où, en 1926, résidaient quelque implique alors que ces personnes devaient aban- 40 000 Juifs. Le sigle en yiddish était Gezerd. donner leur passeport intérieur. ozragisˇ n. m. ovrag n. m. Instrument de musique lituanien en corne de ovrag n. m. vache ou de chèvre sur lequel les bergers exécu- Dans la steppe russe, ravin que forme l’érosion, tent des ritournelles d’appel. L’équivalent russe est surtout celle occasionnée par la fonte nivale au le rojok*.

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P Pacte de non-agression n. m. palais de la culture n. m. pacte Molotov-Ribbentrop* dvorec kul;tury n. m. Maison de la culture* de grande dimension. pacte de Varsovie n. m. Varwavskij dogovor n. m. palais des soviets n. m. Organisme de coopération militaire et politique dvorec sovetov n. m. institué en mai 1955 pour contrebalancer Dans l’entre-deux-guerres, un projet ambitieux a l’O.T.A.N. et liant l’Union soviétique et ses satel- vu le jour concernant la construction d’un énorme lites européens : Albanie, Bulgarie, Hongrie, édifice qui devait abriter les soviets*; en fait, il n’a Pologne, République démocratique allemande, jamais vu le jour. On s’y réfère donc, sur le ton Roumanie et Tchécoslovaquie. Le pacte de humoristique, pour parler des grandes idées qui Varsovie a été dissous le 1er juillet 1991. ont avorté, d’autant plus que le mot soviet signifie conseil. pacte Molotov-Ribbentrop n. m. pakt Molotova-Ribbentropa n. m. paléoasiatiques, langues n. f. pl. Accord secret passé entre les autorités nazies et paleoaziatskie qzyki n. m. pl. soviétiques en août 1939, immédiatement avant Groupe de langues parlées en Sibérie et qui, de ce l’invasion de la Pologne par les Allemands qui fait, sont mieux désignées sous le nom de langues déclencha la Seconde Guerre mondiale. En vertu paléosibériennes*. de cette entente, bien que celle-ci ait été aussi appelée Pacte de non-agression, la Pologne était de paléosibériennes, langues n. f. pl. nouveau dépecée, la Roumanie perdait la paleoaziatskie qzyki n. m. pl. Bessarabie et les pays baltes passaient sous le On regroupe sous ce nom les langues parlées en contrôle soviétique. C’est par le recours à l’inva- Sibérie qui n’appartiennent pas aux familles oura- lidité de cet accord que ces derniers purent légi- lienne* ou altaïque*. timer leur sécession de l’Union soviétique au début des années 1990. palov n. m. * padichah n. m. padiwax n. m. Pamiat n. m. Titre porté par les souverains de la dynastie des Pamqt; n. f. Timourides* ; le mot est d’origine iranienne. Mouvement idéologique et politique qui, à par- tir de 1980, a mobilisé en Russie divers groupes, paix mongole n. f. dont plusieurs portent le même nom de Pamiat Mongols* et ayant en commun des tendances fortement nationalistes et antisémites. C’est, en quelque pakhane n. m. sorte, la résurgence du mouvement slavophile* paxan n. m. du XIXe siècle. Le groupe Pamiat, qui s’est d’abord Chef de la mafia, l’équivalent russe du godfather intéressé à la préservation du patrimoine russe tra- de la mafia américaine. Le pakhane est au haut de ditionnel, en est venu à s’opposer au mouvement la hiérarchie de la pègre, contrairement aux de réelle démocratisation, tout en se réclamant en membres de la chestiorka* qui, eux, constituent la général de la chrétienté orthodoxe. Un des argu- petite pègre. Ce terme est largement utilisé dans ments de Pamiat réside dans un prétendu com- le langage politique russe actuel. plot mondial sioniste franc-maçon contre la sainte Russie, « seule force du bien en ce monde ». Les démocrates désignent les membres de Pamiat

201 P comme les bruns*, les fascistes russes. Ce groupe panturquisme n. m. a provigné en plusieurs autres organisations fas- pant[rkizm n. m. cistes ou fascisantes, y compris l’Unité nationale Mouvement militant pour l’union des peuples russe*. Le mot pamiat signifie mémoire. d’origine turque sur les plans politique et cultu- rel ou pour la formation d’États sur une base pandir n. m. ethnique, l’ethnie turque. Ce mouvement a connu Instrument de musique qui est l’équivalent armé- une intense activité durant les premières années nien du pandouri* géorgien. du XXe siècle. pandouri n. m. pan-Union adj. panduri n. m. vseso[znyj adj. Instrument à cordes (en général trois) qui existait Terme employé pour qualifier les organismes cou- déjà en Géorgie il y a mille ans; on le retrouve éga- vrant l’ensemble du territoire soviétique. On lement chez les Ossètes*, qui l’appellent fandyr, pourrait le traduire par fédéral; on dit aussi chez les Arméniens, qui l’appellent pandir, et chez pansoviétique*. les Avars* (2), qui l’appellent pandura (celui-ci n’a que deux cordes). papanaki n. m. Petite calotte de feutre que portent encore aujour- panrusse adj. d’hui les hommes dans les plaines centrales de la vserossijskij adj. Géorgie. Relatif à l’ensemble de la Russie. S’emploie sur- tout pour qualifier des organismes dont les acti- papakha n. f. vités impliquent l’ensemble du territoire russe. papaxa n. f. Ainsi, un congrès panrusse (vserossijskij Bonnet de fourrure (mouton, renard ou loup) que s;ezd) en est un qui se tient avec la participation portent les Caucasiens; il constituait aussi le de toutes les régions de la Russie. couvre-chef distinctif des Cosaques* de la Russie du Sud. Les modes en ont élargi l’usage. pansoviétique adj. vseso[znyj adj. papirosse n. f. Relatif à l’ensemble de l’Union soviétique. Terme papirosa n. f. qui a été largement utilisé pour désigner les ins- Cigarette russe constituée, pour la moitié de sa titutions et organismes de niveau fédéral. longueur, d’un tuyau en carton, vide. La cigarette pleine se dit cigareta (sigareta), comme chez pantouranisme n. m. nous. Mais les Polonais utilisent le mot papirosy panturanizm n. m. pour les deux types. Mouvement préconisant l’union des régions et des peuples d’origine, de culture et de langue turques Pâques n. f. pl. de l’ex-U.R.S.S. et même de toutes les régions de Pasxa n. f. langue et de culture turques de l’Eurasie, plus Fête principale des chrétiens orthodoxes, beaucoup connu, dans ce dernier cas, sous le nom de pan- plus célébrée que la Noël. Les fidèles se rendent à turquisme*. Ce mouvement, dont l’importance a l’église durant la nuit de Pâques, qui est fêtée varié selon les périodes, persiste depuis le début selon le calendrier julien*, donc sensiblement plus du XXe siècle. tard que chez les catholiques. Mais il faut dire qu’à cause d’un système complexe de définition de la pantouraniste n. m. date des deux Pâques, l’écart entre leurs dates Activiste dans le mouvement appelé, selon son varie beaucoup; il arrive même qu’elles concordent. extension, pantouranisme* ou panturquisme*. parachutiste n. m. panturc adj. paraw[tist n. m. pant[rkistskij adj. desantnik n. m. Qualifie le mouvement couramment appelé Expression utilisée par les Moscovites autour des panturquisme*. années 1980 pour désigner les personnes venant de l’extérieur de la ville pour y acheter des den- rées qu’elles ne trouvent pas dans leurs villages ou leurs villes.

202 P parandja n. f. Parsis n. m. pl. parand'a n. f. Guèbres* Voile épais que portaient les femmes d’Asie cen- trale, du temps de la stricte obédience musulmane, parsouna n. f. avant le régime socialiste. Il couvrait tout le corps parsuna n. f. et ne laissait une ouverture qu’à la hauteur des Dans la peinture russe du XVIIe siècle, portrait yeux; et encore, bien des femmes regardaient le d’un personnage illustre récemment décédé, uti- monde à travers le tissu. Récemment, la parandja lisant le style des icônes* et ne visant pas des repré- a fait une discrète réapparition. sentations très réalistes. Ce genre de peinture, qui avait été interdit depuis la fin de l’époque kiev- parapan n. m. ienne*, a constitué un élément de transition entre parapan n. m. le vieil art russe traditionnel et l’art occidental. Le Petit tambour plat qu’utilisent les Tchouvaches* ; mot est passé du latin au russe via le polonais (du ils le frappent avec deux baguettes et le portent en mot persona). général suspendu au cou par une lanière. Il en existe également de plus grands, en forme de partage noir n. m. tonneau. h\rnyj peredel n. m. Projet conçu dès le XIXe siècle visant à répartir de parc de la culture n. m. façon plutôt aléatoire les terres seigneuriales entre park kul;tury n. m. les paysans, ce qui fut en partie réalisé entre 1905 Le vocabulaire soviétique a donné une grande et 1917. Ce fut aussi le nom que se donna l’une extension à la notion de culture. Ainsi, dans les des deux factions auxquelles donna naissance la villes, les parcs proposant quelque activité cultu- société révolutionnaire populiste* appelée Zemlia relle ou autre sont désignés par l’expression parc i Volia*, qui agita la société russe dans la deuxième de la culture et de repos ou simplement parc de la moitié du XIXe siècle. culture. Un des plus grands et le plus connu est le parc Gorki à Moscou. On utilise souvent la même partburo n. m. appellation pour des parcs n’offrant aucune mani- partb[ro n. n. festation programmée. Durant le régime soviétique, organisation de base du Parti communiste* dans les petites entreprises parilchtchik n. m. (pour les grandes, on parlait de partkom*). La per- paril;]ik n. m. sonne en charge d’un partburo était un partorg*. Littéralement, l’utilisateur de vapeur; ce terme désigne le baigneur dans une bania*, le bain de Parti n. m. vapeur russe équivalant au bain sauna finlandais. Partiq n. f. Mais, en Russie, ce terme est toujours lié à l’idée Abréviation de Parti communiste*. Jusqu’aux de flagellation par les veniks*. réformes de Gorbatchev, c’était un synonyme évi- dent. Aujourd’hui, les partis politiques sont très parlement n. m. nombreux; les élections de décembre 1995 en parlament n. m. Russie ont été l’occasion d’un bourgeonnement On a d’abord appelé parlement le Congrès pan- peu commun de partis politiques; il y en eut des Union des députés du peuple de l’Union sovié- centaines, dont les principaux furent : Bloc de tique, élu par les citoyens des quinze républiques Stanislav Govoroukhine*, Choix de la Russie*, Choix en mars 1989; il a cessé d’exister avec le démem- démocratique*, Dignité et charité*, Mères de la brement de l’Union soviétique. La Russie, comme Russie pour la justice sociale*, Notre maison, la les autres républiques ex-soviétiques, a maintenant Russie*, le Pouvoir au peuple*, Russie démocra- son parlement, dont le nom officiel est l’Assemblée tique*, Union nationale russe*, Unité et entente*, fédérale* (federal;noe sobranie), organisme Yabloko*. Mais il y a aussi des sans-parti*. Voir bicaméral composé de la douma* (gosudarst- aussi : esprit de parti*. vennaq duma) et du Conseil de la Fédération* (sovet federacii). Dans le langage courant, le Parti agrarien n. m. terme parlement est souvent appliqué à la seule Agrarnaq partiq n. f. douma*. Parti politique formé en Russie à l’automne 1993 pour les élections à la douma* à la fin de la même année. Proche allié du Parti communiste*, qu’il a

203 P appuyé lors de l’élection présidentielle de 1996, élections de décembre 1999, ce qui était moindre le Parti agrarien s’est d’abord composé de la cependant que ce qu’a obtenu le président Eltsine, nomenclature* rurale communiste, dont les chefs les formations centristes et démocrates ayant vu de kolkhozes. En décembre 1995, 20 députés leur appui passer de 29,4 % à 32,2 %. Aux élec- agrariens se sont alliés à 15 communistes du tions parlementaires de 1999, ce parti a obtenu P.C.F.R. (Parti communiste de la Fédération de 24,2 % des votes; en 2000, il dispose de 95 Russie*) pour former un même groupe à la sièges à la douma* et, avec ses alliés, en contrôle douma*. L’appui populaire, qui était de 8 % en 131 au total. En fait, dans les années 1990, il y 1993, est tombé à moins de 4% lors des élections a eu plusieurs partis communistes de Russie, législatives de décembre 1995. En 1999, le Parti portant des noms différents et en rivalité (voir agrarien s’est scindé en deux factions : l’une s’est Parti communiste*). ralliée à Otetchestvo vsia Rossiia*, l’autre s’est jointe aux communistes. Parti communiste de l’Union soviétique (P.C.U.S.) n. m. Parti communiste n. m. Kommunistiheskaq partiq Sovetskogo Kommunistiheskaq partiq n. f. So[za n. f. Après la longue période soviétique de parti unique K.P.S.S. n. f. (voir: Parti communiste de l’Union soviétique*), il Longtemps le seul et unique parti, qui gérait non y a, depuis 1991, plusieurs partis communistes en seulement l’appareil d’État mais la vie elle-même Russie, sans doute plus d’une douzaine, portant de tous les citoyens de l’Union soviétique. Il est des noms différents et rivalisant entre eux : outre intéressant de lire la définition officielle qu’en le principal, le Parti communiste de la Fédération donnaient les autorités soviétiques: «Avant-garde de Russie*, ceux qui eurent une certaine influence combative et aguerrie du peuple soviétique qui sont le Parti communiste ouvrier de Russie*, le regroupe, sur la base du libre consentement, la par- Parti communiste bolchevique*, le Parti socialiste du tie la plus progressiste, la plus consciente de la travail*, le Parti national bolchevique, le parti classe ouvrière, de la paysannerie kolkhozienne et Communistes pour la démocratie*, le Parti russe des des intellectuels de l’U.R.S.S., force qui dirige et communistes*, Communistes/Russie ouvrière*. oriente la société soviétique, partie intégrante du mouvement communiste international». Depuis Parti communiste bolchevique n. m. le renversement du régime communiste, le parti, Vseso[znaq kommunistiheskaq partiq réfugié dans l’opposition, s’est scindé en plusieurs bol;wevikov n. f. groupes : le Parti socialiste du travail*, le Parti Parti fondé en mai 1989, d’abord sous le nom de communiste ouvrier de Russie*, l’Union des com- Yedinstvo* (Unité), par une activiste léniniste munistes de Russie*, le parti Pan-Union communiste orthodoxe et ouvertement staliniste, Nina des bolcheviques... Aux élections de décembre Andreeva. Elle a eu l’appui d’un certain nombre 1995, les communistes se sont surtout regroupés de nostalgiques du régime soviétique. sous le nom de Parti communiste de la Fédération de Russie*, mais d’autres groupements ont aussi Parti communiste de la Fédération brigué les suffrages, tel celui intitulé Commu- de Russie (P.C.F.R.) n. m. nistes – Russie ouvrière – pour l’Union soviétique*, Kommunistiheskaq partiq Rossijskoj résultant de l’union du Parti communiste ouvrier Federacii (K.P.R.F.) n. f. de Russie* et du Parti russe des communistes*. Un des partis politiques qui se sont formés à par- tir des lambeaux du Parti communiste de l’Union Parti communiste ouvrier de Russie n. m. soviétique* et qui se sont présentés aux élections Rossijskaq kommunistiheskaq rabohaq à la douma* en décembre 1995. Ce parti, dirigé partiq n. f. par Guennadi A. Ziouganov, a alors obtenu 22% Mouvement radical staliniste fondé en 1991 par des voix, ce qui le plaçait au premier rang du vote Viktor I. Anpilov. Il s’est associé au Parti russe des populaire. Partisan de la restauration de l’Union communistes* pour se présenter aux élections légis- soviétique, ce parti a formé, avec plusieurs autres latives de décembre 1995, sous la bannière du mouvements de gauche, une coalition pour parti Communistes – Russie ouvrière – pour l’Union appuyer le candidat communiste aux présiden- soviétique*. Ne pas confondre avec le Parti com- tielles de 1996, ce même Ziouganov; celui-ci a muniste de la Fédération de Russie*. amélioré sa performance au niveau du vote popu- laire (24%) et a conservé le même appui lors des

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Parti constitutionnel démocrate n. m. Ziouganov dont il est devenu le gourou écono- Konstitucionno-demokratiheskaq mique; le parti a dès lors cessé d’exister partiq n. f. Parti libéral et démocratique, souvent nommé Parti démocratique libre de Russie n. m. Cadets* en rappel de ses initiales en russe. Plus Svobodno-demokratiheskaq partiq d’un groupement politique a porté ce nom. Voir Rossii n. f. aussi : Cygnes*. Malgré la quasi-homonymie, ce parti n’a rien à voir avec le Parti libéral-démocratique* du fascisant Parti de la liberté économique n. m. Jirinovski ni avec le Parti démocratique de Russie* Partiq /konomiheskoj svobody n. f. de Glaziev. Le P.D.L. a été fondé en 1992, sur l’ini- Un des 43 partis qui briguaient les suffrages lors tiative de Marina Salié et de Youri Afanassiev, de l’élection à la douma* russe, en décembre 1995. maintenant recteur de l’Université des sciences Konstantin N. Borovoï en était le directeur. C’était humaines de Moscou, comme résultat d’un un parti composé d’entrepreneurs privés préco- schisme au sein du mouvement Russie démocra- nisant une politique de réformes radicales. tique*, accusé de suivre aveuglément les méandres de la politique eltsinienne. Résolument libéral et Parti de l’autogestion des travailleurs n. m. démocrate, ce parti militait pour une constitution Partiq samoupravleniq trudq]ixsq n. f. véritablement démocratique. En 1999, il semble Parti politique de Russie fondé en 1995 par complètement disparu de la scène politique. Sviatoslav N. Fiodorov et qui a remporté 4% des suffrages lors des élections législatives de décembre Parti démocratique travailliste n. m. 1995. Son chef s’est présenté aux élections prési- Successeur de l’ancien Parti communiste de dentielles de 1996 et est arrivé en septième place, Lituanie, ce parti, qui a remporté la victoire aux devant Mikhaïl Gorbatchev. élections parlementaires à l’automne 1992, chas- sant Sajudis* du pouvoir, s’est cependant pro- Parti de l’unité russe fondément réformé et affiche une tendance social- et de la concorde n. m. démocrate et indépendantiste. Partiq rossijskogo edinstva i soglasiq (PRES) n. f. Parti des amateurs de bière n. m. Parti politique fondé par le vice-premier ministre Partiq l[bitelej piva n. f. Sergueï M. Chakhraï, qui avait comme un des élé- Un des 43 partis qui se présentaient aux élections ments de son programme la valorisation des ini- à la douma* russe en décembre 1995. Le chef en tiatives régionales. Ce parti progouvernemental était Konstantin E. Kalatchev. C’était, en quelque modéré avait obtenu un peu moins de 7 % des sorte, l’équivalent russe du parti Rhinocéros au votes lors de l’élection de décembre 1993 à la Québec, c’est-à-dire un groupement prenant la douma* russe. Mais sa performance aux élections chose politique avec un grain de sel. législatives de décembre 1995 a été étonnam- ment faible (0,36 %). Ce parti n’existe plus. On Parti libéral-démocrate de Russie n. m. l’a habituellement désigné par son nom court Liberal;no-demokratiheskaq partiq Unité et entente. Rossii n. f. Parti ultra-nationaliste fondé par Vladimir Parti démocratique de Russie n. m. Jirinovski, le LePen russe, ni libéral ni démo- Demokratiheskaq partiq Rossii n. f. crate, dont les idées non conformistes, pour ne pas Plusieurs partis politiques ont utilisé ce nom mais dire bouffonnes, lui ont valu un appui populaire le principal, celui fondé par Nikolaï Travkine, important lors des élections de 1993 (en pre- était une formation politique de centre-gauche mière place avec 23 % des suffrages), mais deux qui, entre 1990 en 1994, a obtenu rapidement des fois moindre lors de celles de décembre 1995. L’on appuis importants (aux élections de 1993, elle sait maintenant qu’il s’agissait à l’origine d’un avait 22 sièges à la douma*), vite perdus. Prônant parti-marionnette dont s’est servi le Parti com- un certain capitalisme d’État, ce parti se donnait muniste* pour donner l’illusion d’un système la mission de protéger les Russes dans les autres multipartis, comme en République démocratique républiques de l’ex-U.R.S.S. Son fondateur, allemande, et que la liste de ses présumés membres Travkine, a cependant quitté cette formation pour était falsifiée au moment des élections. À la suite se rallier à Yabloko*. En 1999, son nouveau lea- de son succès électoral inattendu, le mouvement der, Glaziev, s’est rallié aux communistes de de Jirinovski est devenu un véritable parti

205 P politique avec des milliers de membres. Son étoile Parti populaire-républicain a bien pâli depuis : aux élections parlementaires de Russie n. m. de 1999, il a recueilli 6% des suffrages et aux élec- Narodno-respublikanskaq partiq n. f. tions présidentielles de mars 2000, 3%. En se réfé- Parti politique éphémère, formé en décembre rant à ce parti, on ajoute souvent le nom de 1996 par Alexandre Lebed, le chef du mouvement Jirinovski entre parenthèses pour qualifier son Honneur et Patrie, et 150 de ses partisans. étiquette trompeuse. Parti républicain n. m. Parti ouvrier social-démocrate de Russie Respublikanskaq partiq n. f. (P.O.S.D.R.) n. m. Parti politique dont la formation, en novembre Rossijskaq social-demokratiheskaq 1990, a résulté du premier grand schisme au sein rabohaq partiq (RSDRP) n. f. du Parti communiste de l’Union soviétique*; il avait Parti politique d’inspiration marxiste créé à la fin d’abord pris la forme du mouvement Plate-forme du XIXe siècle et qui, en 1889, adopta son pre- démocratique* en janvier de la même année. Pro mier programme visant à améliorer le sort du gouvernemental et anticommuniste, ce parti s’est prolétariat russe. En 1903, il se scinda en deux allié avec le mouvement Russie démocratique*. groupes : les bolcheviques* et les menchevik*. On le cite souvent par ses simples initiales : le S.D. Parti russe des communistes n. m. Dans les années 1990, plusieurs partis politiques Rossijskaq partiq kommunistov n. f. ont pris cette étiquette. L’un d’eux, idéologique- Un des nombreux mouvements de gauche issus du ment à mi-chemin entre l’Union civique* et le Parti communiste de l’Union soviétique* après le groupe Russie démocratique*, a été dirigé par le géo- démembrement de l’Union. Il s’est associé au graphe Oleg Roumiantsev, auteur du projet de Parti communiste ouvrier de Russie* pour se pré- constitution appuyé par Eltsine. Un autre, regrou- senter aux élections législatives de décembre 1995, pant divers mouvements politiques, s’est présenté sous la bannière du parti Communistes – Russie aux élections à la douma*, en décembre 1995, sous ouvrière – pour l’Union soviétique*. l’étiquette des socio-démocrates* avec, à sa tête, l’ex-maire de Moscou, Gavril Popov. Parti socialiste du travail n. m. Socialistiheskaq partiq truda n. f. Parti paysan de Russie n. m. Un des nombreux partis communistes* actuels de Krest;qnskaq partiq Rossii n. f. Russie; d’obédience marxiste, il préconise cepen- Parti politique formé en septembre 1990 par un dant une tendance réformiste et est ainsi consi- groupe d’intellectuels de Moscou et de fermiers déré comme le plus raisonnable de cette famille privés plaidant pour la liberté économique dans de partis. l’agriculture. Parti socialiste révolutionnaire n. m. Parti populaire de la Russie libre n. m. Partiq socialistov-revol[cionerov n. f. Narodnaq partiq svobodnoj Rossii n. f. Parti politique, fondé à Berlin en 1901, qui fut Nom qu’a pris, après le putsch*, le parti politique actif durant la révolution de 1905, en prenant le fondé en 1991 par Alexandre Routskoï, alors relais des populistes*. Il prônait un système fédé- futur vice-président, sous l’appellation Commu- ral basé sur le droit des nations à l’autodétermi- nistes pour la démocratie*; en 1995, il n’existait déjà nation. Ce parti était souvent désigné par ses ini- plus. tiales (S.R.) et on appelait ses membres des esserys (/sery). En 1917, lors des premières élections Parti populaire patriotique n. m. libres à l’Assemblée constituante (et qui furent les Narodno-patriotiheskaq partiq n. f. dernières avant l’avènement du régime sovié- Créé sur la base de l’ancienne Union des vétérans tique), le S.R. fut plus populaire que les bolche- de la guerre d’Afghanistan en 1992, ce parti ne viques* (40% du suffrage populaire contre 25%). partage aucunement les vues des soi-disant Durant la guerre civile 1918-1921, il fut anéanti patriotes* chauvinistes, malgré son nom (à l’inverse par les communistes. Il semble que ce soit le seul du Parti libéral-démocrate* de Jirinovski qui n’est parti d’avant la Révolution à n’avoir pas été res- ni libéral ni démocrate); son orientation est réso- suscité après 1990. lument prodémocratique. Mais il n’existe plus que sur papier.

206 P partkom n. m. gnements sur l’état matrimonial, les noms des partkom n. m. enfants, le fameux point cinq*, relatif à l’origine Comité qui, dans le système soviétique, dirigeait, ethnique, et la propiska*, relative à la résidence. Ce dans chaque entreprise ou institution, la pervit- système a été en principe aboli par la constitution chka*, cellule de base dans l’organigramme du de 1993, mais ce n’est que plus tard que le pas- Parti communiste de l’Union soviétique*, et assurait seport intérieur a été remplacé par une carte les activités de celui-ci entre les congrès et les d’identité plus simple, sans point cinq* ni pro- conférences générales; abréviation de comité de piska*. Quant au passeport étranger, plusieurs parti (partijnyj komitet). La personne en années après le démantèlement de l’U.R.S.S., il en charge d’un partkom était un partorg*. portait encore le nom (C.C.C.P.*) et le symbole (faucille et marteau*). Il faut noter que, durant le partocratie n. f. régime soviétique, le mot passeport, sans qualifi- partokratiq n. f. catif, désignait le passeport intérieur. C’est le pas- Terme péjoratif pour désigner le système de fonc- seport utilisé par les voyageurs à l’étranger qui était tionnement de l’État qui reconnaissait au qualifié de passeport étranger (zagranihnyj P.C.U.S.* un pouvoir d’intervention et de décision pasport). dans une gamme extrêmement large de matières économiques, sociales, culturelles. passeport Nansen n. m. nansenovskij pasport n. m. partorg n. m. Fridtjof Nansen, premier directeur du Haut- partorg n. m. Commissariat pour les réfugiés de la Société des Personne en charge d’un partkom* ou d’un Nations, a donné son nom au passeport conférant partburo*. aux apatrides d’origine russe et arménienne, au début des années 1920, un statut spécial qui com- partrabotnik n. m. portait, entre autres, le droit de circulation et de partrabotnik n. m. travail. Terme officiel pour désigner un salarié du Parti communiste*. Le terme populaire correspondant, pasta n. f. plutôt péjoratif, est apparatchik*. pasta n. f. Bouillie solide faite de céréales (millet surtout) que partyatcheïka n. f. mangent les peuples caucasiens en guise de pain, partqhejka n. f. surtout les Tcherkesses*, qui auraient emprunté le Ainsi appelait-on, avant la Seconde Guerre mon- terme à des marins génois. On appelle aussi ce diale, la cellule de base du Parti communiste de mets gomi*. Littéralement, le mot pasta signifie l’Union soviétique*; on l’a ensuite appelée la tout simplement pâte. Mais attention : en russe, pervitchka*. le mot pasta, hors du contexte de la gastronomie caucasienne, signifie pâte dentrifice. paskha n. f. pasxa n. f. pastila n. f. C’est le gâteau de Pâques traditionnel de Russie. pastila n. f. Fait de fromage blanc et de fruits confits, on le En Russie et dans plusieurs républiques voisines, moule généralement en forme de pyramide tron- friandise à base de blanc d’œuf et d’essence de quée; sur les côtés on inscrit les lettres XB, signi- fruits. D’origine très ancienne (on la fait remon- fiant le Christ est ressuscité. Faute de moule, on uti- ter au XIVe siècle), elle varie selon les particula- lise des pots à fleurs en céramique. Littéralement, rités régionales. paskha signifie Pâques, fête qui, dans l’Église orthodoxe russe, est considérée comme la plus patates, envoyer aux v. t. importante de l’année, beaucoup plus que la poslat; na kartowku v. t. Noël. De Khrouchtchev à Brejnev, le gouvernement soviétique assignait, chaque automne, étudiants et passeport intérieur n. m. même professeurs aux travaux de récolte (et pas pasport n. m. seulement des pommes de terre) afin de pallier la Document que, depuis les années 1930, tous les faiblesse des rendements agricoles; être envoyé aux citoyens soviétiques devaient porter sur eux dès patates n’était pas très rémunérateur : l’équivalent l’âge de 16 ans et qui comprenait divers rensei- de 10 dollars pour deux semaines de travail !

207 P patiphone n. m. les garçons et -evna (-evna) ou -ovna (-ovna) patefon n. m. pour les filles : Boris Vladimirovich Popov, Irina Appellation populaire du gramophone, défor- Vladimirovna Popova (Boris Popov et Irina mation de Pathé-phone, du nom de la compagnie Popova, respectivement fils et fille de Vladimir qui, en Russie, a mis en marché cet appareil. Popov). Au niveau de l’ensemble de l’ex-U.R.S.S., le mode traditionnel de constitution du patro- patriarcat n. m. nyme varie selon les langues. Dans les langues patriarxat n. m. turques, le nom du père est accompagné des élé- Autorité collective de l’Église orthodoxe russe. ments ogly (fils) ou kyzy (fille); dans les langues du Abolie par Pierre le Grand, elle fut rétablie par le groupe iranien, au prénom du père s’ajoute le mot concile local*, tenu en 1917-1918. zadé (enfant, descendant); dans d’autres langues, comme en letton, c’est le nom du père au géné- patriarche n. m. tif qui constitue le patronyme. En 1968, les patriarx n. m. Principes de la législation soviétique en matière de Chef de l’Église orthodoxe russe. Les patriarches mariage et de famille ont généralisé l’usage du ont cessé d’exercer leurs fonctions depuis les patronyme à l’ensemble de la population sovié- réformes de Pierre le Grand jusqu’à la Révolution, tique. Naturellement, cette législation est aujour- période pendant laquelle c’est le synode* qui a d’hui remise en question dans plusieurs répu- dirigé les affaires religieuses. bliques ex-soviétiques non slaves.

Patrie n. f. Patzinaques n. m. pl. Rodina n. f. Petchenègues* Société qui, du temps du régime soviétique, publiait un journal destiné aux émigrés russes pauvre adj. vivant à l’étranger et faisant la promotion de bednyj adj. l’U.R.S.S. et de ses politiques; l’on croit que le Être pauvre, dans les premières années du régime financement venait du K.G.B.* Le même nom a soviétique, était un titre de reconnaissance de désigné un mouvement politique de centre classe sociale motivée pour travailler à l’instaura- gauche, fondé en 1998 par le maire de Moscou, tion du communisme. On a ainsi formé des Iouri Loujkov; voir Mère patrie*. comités de paysans pauvres, les kombeds*, formés de biedniaks* (paysans pauvres ou reconnus patriote n. m. comme tels). patriot n. m. Nom que s’attribuent divers partis politiques paysan individuel n. m. chauvinistes slavophiles*, dont Pamiat*. Les edinolihnik n. m. patriotes arborent un drapeau tricolore noir- Agriculteur qui n’est membre ni d’un kolkhoze* ni jaune-blanc, qui était le drapeau de la dynastie tsa- d’un sovkhoze*, ce qui était permis dans le système riste des Romanov et qu’on appelle avec humour soviétique d’agriculture collective à condition de le drapeau noir-œuf*. n’employer personne et de s’astreindre quand même à la participation de certaines activités col- patriotique adj. lectives. Le paysan individuel ne pouvait bénéfi- guerre patriotique*, grande guerre patriotique* cier d’aucun appui de l’État. Il n’est donc pas sur- prenant que, dans de telles conditions, cette classe patronyme n. m. d’agriculteurs ait fini par disparaître complète- othestvo n. n. ment. En 1985, il n’y en avait plus, mais peu après Dans le contexte russe, le patronyme* n’a pas le ils sont réapparus sous le nom emprunté à l’an- sens de nom de famille comme en français; son sens glais de farmer (fermer); en 1994, ils étaient déjà est plus étymologique en se référant spécifique- 280 000. ment au nom (en fait, le prénom) du père. Dans le système de dénomination des personnes, en pax mongolica n. f. Russie, en Ukraine et en Biélorussie, le patronyme Mongols* est le nom intermédiaire entre le prénom* (imq) et le nom de famille (familiq); il est formé à P.C.F.R. n. m. partir du prénom du père, auquel on ajoute la Parti communiste de la Fédération de Russie* désinence -evitch (-evih) ou -ovitch (-ovih) pour

208 P pchave n. m. pelmennaya n. f. pwavskij dialekt n. m. pel;mennaq n. f. Langue parlée par un sous-groupe ethnique du Restaurant dont la spécialité est celle des pelme- peuple géorgien, considéré comme un dialecte de nis; on y offre évidemment d’autre mets simples la langue géorgienne, ce dont témoigne l’expres- et légers, notamment des tcheboureks*. Plusieurs sion russe dialecte pchave. de ces restaurants sont munis de comptoirs devant lesquels on mange debout. Pchaves n. m. pl. pwavy n. m. pl. perestroïka n. f. Sous-groupe ethnique du peuple géorgien, appa- perestrojka n. f. renté aux Khevsoures* et habitant les hautes mon- Ce mot russe, qui signifie reconstruction, réorga- tagnes du nord-est de la Géorgie. nisation, désigne l’ensemble des réformes que Mikhaïl Gorbatchev a entreprises à partir de 1986 pcheh n. m. alors que, l’assimilant à une révolution, il propo- Prince, chez les Tcherkesses. sait d’étendre cette restructuration « à tous les domaines de la vie sociale: l’économie, les relations P.C.U.S. n. m. sociales, le système politique, le domaine spirituel Parti communiste de l’Union soviétique* et idéologique, le style et les méthodes de travail du Parti* » (extrait de son célèbre discours de pekhlevan n. m. Khabarovsk, en Extrême-Orient, à l’été 1986). pexlevan n. m. Dans l’esprit de Gorbatchev, la perestroïka n’était Nom de chacun des protagonistes d’un combat de pas une remise en cause du socialisme, mais ghioulech*, le sport national de lutte de plutôt un train de réformes pour en améliorer la l’Azerbaïdjan, aussi pratiqué en Asie centrale. performance. Iouri Afanassiev a résumé ce train de réformes par la formule suivante: «Tout chan- pelamouchi n. m. ger pour que rien ne change ». L’échec de ces Plat géorgien qui consiste en un mélange de jus réformes lui a valu la désignation de catastroïka*. de raisin et de farine de maïs, souvent servi avec des noisettes. période de la reconstruction n. f. vosstanovitel;nyj period n. m. pelmenis n. m. pl. Période qui a suivi celle du communisme de guerre* pel;meni n. m. pl. et qui, de 1921 à 1925, était programmée pour Ce sont les raviolis sibériens. Populaires en Russie réaliser le passage du capitalisme au socialisme. du Nord et dans toute la Sibérie, les pelmenis se confectionnent en grandes quantités; on les périphérique adj. enfouissait crus dans la neige, jusqu’à consom- républiques périphériques* mation ultérieure. La pâte, qui est la même que celle des nouilles (lapcha*), est fourrée de viande perkhisouli n. m. de bœuf, de mouton et de porc dans une pro- perxisuli n. m. portion qu’il faut respecter (4, 3, 2 parties, res- Chant choral géorgien. pectivement). Les pelmenis se mangent avec du beurre fondu ou de la crème fraîche. Le mot pel- Perkons n. m. men vient de la langue oudmourte* et signifie lit- Dieu du tonnerre dans la mythologie lettone; il téralement oreille de pain; d’ailleurs, certains tra- y tient la place principale, comme ses équiva- duisent pelmenis par oreillettes. De nombreux lituanien, Perkunas*, estonien, Kõu*, et russe, peuples de l’ex-U.R.S.S. mangent l’équivalent Peroun*. des pelmenis, dont les formes et la composition varient légèrement : duchpara* en Azerbaïdjan, Perkunas n. m. khinkalis* en Géorgie, mantys* en Ouzbékistan, Dieu du tonnerre dans la mythologie lituanienne, balyk-bereks (voir balyk*) au Turkménistan, bora- dont c’est le personnage principal; l’équivalent de kis* en Arménie, varenikis* en Ukraine, koltu- Jupiter. Les Lettons le nomment Perkons*. nai* en Lituanie.

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Permiaks n. m. pl. perspective n. f. permqki n. m. pl. prospekt n. m. Gentilé pour désigner les habitants de la région Grande avenue, en Russie. On connaît la célèbre de Perm. Ne pas confondre avec les autochtones perspective Nevski (Nevskij prospekt) à Saint- de la région, les Komis-Permiaks*, peuple finno- Pétersbourg, également désignée en français par son ougrien* ethniquement voisin des Komis*, situés nom russe Nevski Prospekt, où se sont jouées des plus au nord. heures importantes de la révolution d’Octobre*. perogis n. m. pl. pertsovka n. f. perogi n. m. pl. percovka n. f. Dans l’Ouest canadien, où les Ukrainiens sont Un des types de vodkas auxquelles on ajoute des nombreux, on sert des perogis qui sont plutôt des essences particulières pour lui donner un goût, ce pelmenis* ou des varenikis*, quelquefois farcis de qui n’est pas dans sa nature. La pertsovka est une fromage domestique, de type cottage. Il s’agit vodka au poivre rouge. d’une déformation orthographique et gastrono- mique du mot ukrainien pirogis*. pervitchka n. f. pervihka n. f. Peroun n. m. pervihnaq organizaciq n. f. Perun n. m. Durant le régime soviétique, organisation de base Dans la Russie païenne, dieu des éclairs et du ton- du Parti communiste*, installée dans chaque ins- nerre. C’était le dieu principal, l’équivalent de titution, chaque entreprise ou usine. Cette cellule Jupiter. Ce même dieu s’appelle Perkunas* chez les était dirigée par un partkom*. Avant la Seconde Lituaniens, Kõu* chez les Estoniens et Perkons* Guerre mondiale, on appelait cette cellule une par- chez les Lettons. tyatcheïka*. persek n. m. Petchenègues n. m. pl. persek n. m. pehenegi n. m. pl. Abréviation de premier secrétaire (pervyj sekre- Peuple qui vivait dans le sud-est de la Russie tar;) d’une section du Parti communiste* (d’une d’Europe du VIe au VIIIe siècle. Ils ont ensuite république, d’une république autonome, d’une migré vers l’ouest et se sont progressivement fon- région, d’un arrondissement). Cette abréviation dus dans les peuples contre lesquels ils avaient a une connotation péjorative. longtemps guerroyé, y compris les Hongrois, dont la toponymie témoigne de leur présence dans personalka n. f. leurs territoires (Besenyö). On les a aussi appelés personalka n. f. Patzinaques, alors qu’eux-mêmes s’appelaient Inscription dans le dossier d’un citoyen sovié- Kanglys* (kangly). Les Gagaouzes* et les Kara- tique d’une réprimande à la suite d’une dénon- kalpaks* sont considérés comme leurs descen- ciation, anonyme (anonimka*) ou non, concer- dants; les premiers ont conservé la langue, alors nant une amoralka*, c’est-à-dire un acte ou une que les seconds ont adopté le kyptchak*. attitude répréhensibles en vertu de la morale communiste. pétéou n. m. P.T.U.* personne de nationalité caucasienne n. f. pétéouchnik n. m. lico kavkazskoj nacional;nosti n. f. peteuwnik n. m. Bien que juridiquement il n ’existe pas de telle Surnom péjoratif donné aux étudiants qui fré- nationalité, le Caucase étant une région où vivent quentent les P.T.U.* différentes nationalités, les bureaucrates russes et la presse jaune utilisent cette expression à conno- péterbourgeois n. m. tation raciste pour désigner un ressortissant du peterbur'ec n. m. Caucase du Nord ou de Transcaucasie. Les démo- Habitant de Saint-Pétersbourg. En russe, il existe crates ont maintes fois protesté contre cet usage. plus d’une dizaine de manières de désigner les péterbourgeois, toujours sans s, Saint-Pétersbourg se disant, en russe, Sankt Peterburg (Sankt Peterburg). Dans le langage populaire, cette

210 P ville a d’ailleurs toujours porté le surnom de Piter 1991. On a d’ailleurs donné aux petluriens le (Piter), même durant la période soviétique surnom de jaunes-bleus*. alors que son nom officiel était Leningrad. petrachevtsys n. m. pl. petit christ n. m. petrawevcy n. m. pl. xristosik n. m. Groupement pro-occidentaliste* de tendance socia- Chez les vieux-croyants*, enfant né hors mariage. liste, au milieu du XIXe siècle, arrêté par la police de Nicolas Premier. Dostoïevski était du nombre. petit lièvre n. m. lièvre* pétrosoviet n. m. petrosovet n. m. petit major n. m. Nom qu’a pris le conseil municipal de Leningrad mal;hik-ma'or n. m. après que cette ville eut repris son nom de Saint- Adolescent issu d’une famille de la nomenclature* Pétersbourg. Jusque là, on l’appelait lensoviet*. et qui, à ce titre, bénéficiait ostensiblement des pri- vilèges rattachés à cette classe de la société sovié- pétrovien adj. tique. On dit aussi major (ma'or) tout court, petrovskij adj. dans le même sens ou pour désigner un jeune effé- Relatif à Pierre le Grand: réformes pétroviennes, miné, avec une teinte de mépris. despotisme pétrovien. petit père des peuples n. m. peuplement spécial otec narodov n. m. zone de peuplement spécial* Surnom de Staline. En russe, c’est simplement père des peuples. peuples peu nombreux n. m. pl. petits peuples* petits peuples n. m. pl. malye narody n. m. pl. peuples punis n. m. pl. Expression fréquemment employée dans l’admi- repressirovannye narody n. m. pl. nistration soviétique pour désigner les peuples Expression qui désigne les peuples que Staline fit autochtones du nord de la Sibérie, au nombre déporter en totalité vers la fin de la Seconde d’une trentaine, appartenant aux familles oura- Guerre mondiale, sous prétexte qu’ils s’apprê- lienne*, altaïque* et paléoasiatique*. L’expression taient à collaborer avec les nazis. Il s’est agi, outre vient du fait que chacun de ces peuples compte les Allemands de la Volga*, des Kalmouks* et des une faible population (inférieure à 20 000), sauf Tatars de Crimée* en Russie du Sud, de même que trois d’entre eux. Aujourd’hui, on emploie plutôt des Karatchaïs*, des Balkars*, des Tchétchènes* et l’expression peuples peu nombreux (malohis- des Ingouches* dans le Caucase du Nord. Certains lennye narody), jugée moins péjorative. estiment que cette opération a touché plus de deux millions de personnes. En Russie, on emploie Petits Russiens n. m. pl. aussi les expressions peuples exilés (narody malorossiqne n. m. pl. izgnanniki) et, maintenant, peuples réhabilités Expression employée, avant la période soviétique, (reabilitirovannye narody). pour désigner les Ukrainiens qui habitaient la Petite Russie (Malorossiq), nom que l’on don- phélonion n. m. nait à l’Ukraine. felonion n. m. Costume que portent les prêtres de l’Église ortho- petlurien n. m. doxe; c’est l’équivalent de la chasuble des prêtres petl[rovec n. m. catholiques. On l’appelle aussi la risa*. Partisan du mouvement nationaliste ukrainien dirigé par Simon Petlura, leader du Parti social- phénomène Kazan n. m. démocrate ouvrier d’Ukraine, qui fut chef de kazanskij fenomen n. m. l’Ukraine indépendante de 1879 à 1926 et qui Des journalistes occidentaux ont ainsi désigné combattit à la fois les blancs*, les rouges* et les un problème social apparu dans les années 1970 makhnoviens*. Il fut assassiné à Paris en 1926. Le en Russie, caractérisé par la formation de gangs drapeau petlurien, jaune et bleu, est redevenu le criminalisés utilisant la violence en s’adonnant à drapeau national de l’Ukraine indépendante en divers trafics, dont ceux de la drogue et des devises,

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à la prostitution et à diverses autres activités illi- piatidiessiatnikis n. m. pl. cites. Ce phénomène s’est d’abord manifesté à pqtidesqtniki n. m. pl. Kazan. Même si le mot russe est formé de semblable façon que le terme chestidessiatnikis*, que l’on phoque n. m. peut rendre en français par soixantards*, il n’est pas morse* question de faire de même avec le terme piati- diessiatnikis qui désigne une tout autre réalité: une physiques n. m. secte protestante évangéliste, répandue en Russie fiziki n. m. dès le début du XXe siècle, qui fonde sa croyance C’est ainsi que, par opposition aux lyriques*, on et ses rites sur la venue du Saint-Esprit sur les désigne ceux qui, en Russie, préconisent de por- apôtres le cinquantième jour après la résurrection ter une attention plus soutenue aux sciences phy- du Christ, d’où leur nom (les cinquantards). De siques qu’aux humanités, dans le système d’édu- croyance assez proche de celle des khlystys*, ils cation. Il s’agit d’un débat qui dure depuis furent, comme ceux-ci, persécutés par le régime longtemps. soviétique. piala n. f. piatiletka n. f. piala n. f. pqtiletka n. f. Danse traditionnelle du Turkménistan. Mot russe signifiant plan quinquennal*, utilisé tel quel en français. Cette institution a revêtu piar n. m. une telle importance durant quelques décennies piar n. m. en U.R.S.S. que certains parents ont affublé leur Néologisme qui s’est rapidement imposé dans fille du nom de Piatiletka (littéralement petit l’usage à l’occasion de la campagne électorale quinquennat)! pour les élections parlementaires de l’automne 1999 et se référant aux technologies de propa- piatiorka n. f. gande électorale. Évidemment, un calque de l’an- pqt\rka n. f. glais P.R. (public relations). Le piar noir (h\rnyj Ce mot, formé à partir du chiffre 5, a plusieurs piar) désigne les dépenses illégales. sens. Ce fut d’abord le nom donné par les officiers de liaison soviétique au groupe des Cinq*, un piarchtchik n. m. réseau d’espionnage de cinq Britanniques qui, piar]ik n. m. durant la Seconde Guerre mondiale, ont fourni Spécialiste de la propagande électorale nouveau de grandes quantités de renseignements au style, le piar*, terme en général utilisé dans un K.G.B.* Piatiorka est aussi le nom populaire du contexte dépréciatif. billet de cinq roubles. Enfin, piatorka est la marque d’excellence notée sur les examens des piatak n. m. écoles et des universités de Russie : dans l’échelle pqtak n. m. de l’évaluation académique*, cette note signifie Du temps où le kopeck* valait encore quelque excellent (otlihno), soit 5 sur une échelle de 5. chose, surnom de la pièce de cinq kopecks qui per- mettait de passer aux portillons du métro. C’était piatnachka n. f. une pièce de cuivre de bien grand format pour une pqtnawka n. f. si petite valeur. Durant la période tsariste, le Terme populaire pour désigner une pièce de piatak était plus grand encore et il arrivait qu’il 15 kopecks*, dénomination qui a cessé d’exister serve à un usage assez particulier: certains le glis- après 1992. saient dans leur gant pour augmenter l’efficacité de leurs coups de poings. pichtak n. m. Grand portique à l’entrée des mosquées ou des piatialtynnyi n. m. médressés musulmans. pqtialtynnyj n. m. Nom, maintenant pratiquement oublié, de la pied d’éléphant n. m. pièce de 15 kopecks* qui avait été en usage durant göl* au moins quatre siècles et qui eut cours jusqu’en 1992. On a aussi utilisé le diminutif affectif piat- nachka*.

212 P pieds-noirs russes n. m. pl. aussi le riz lui-même accompagnant d’autres plats. Par analogie, désigne les Russes qui se sont installés La forme du mot varie autant que les plats: pilav, ou dont les parents se sont installés dans des plav, plof, plov, palov... républiques non russes et que les tensions inter- ethniques des toutes dernières années refoulent pionnier n. m. vers les grandes villes de Russie. Certains ont pioner n. m. aussi utilisé l’expression pieds-rouges. Ces expres- Membre de l’organisation des jeunes communistes sions, utilisées par quelques soviétologues de visant à encadrer la formation sociale des écoliers l’Ouest, ne sont pas employées en Russie. soviétiques. Le pionnier était en somme le scout communiste. L’organisme des pionniers, qui avait pieds-rouges été fondé en 1922 pour les jeunes de 10 à 15 ans, pieds-noirs russes* en est venu à développer un vaste réseau d’établis- sements, notamment de camps de vacances. En piétons n. m. pl. 1980, il comptait 20 millions de membres. Cette pewexody n. m. pl. institution est tombée en désuétude mais il existe Dans l’ancienne Russie, pour diverses fins y com- des groupes qui tentent de la ressusciter. pris la levée d’impôts, on appelait piétons les pay- sans qui ne possédaient pas de cheval. pir n. m. pir n. m. pieu n. m. En russe, ce mot signifie festin, mais, chez les kol n. m. Kazakhs, il désigne le protecteur de chaque espèce Surnom donné à la note la plus basse dans l’échelle animale; à chaque type d’animal correspondait un de l’évaluation académique* (1 sur une échelle de pir. Autrefois, on élevait des monuments et même 5); signifie très mal (ohen; ploxo). Rarement des mausolées à ces divinités protectrices. donnée, cette note, qui est autant un blâme qu’une évaluation, est officiellement appelée: yedinitsa*. pirog n. m. pirog n. m. pigeon n. m. Mets extrêmement populaire en Russie; c’est une pi'on n. m. pâte feuilletée ou à la crème, farcie de viande, de Bien que ce mot soit directement emprunté au choux, de champignons, de pommes ou de quoi français, il ne s’agit pas de l’oiseau, mais il sert plu- encore... et cuite au four. tôt à qualifier, avec une teinte légèrement péjo- rative, une personne snob. Pour se manifester, un pirojok n. m. pigeon fait des pigeonneries*. piro'ok n. m. Petit pâté (pirog*) cuit au four ou dans la friture. pigeonnerie n. f. Les pirojkis constituent un des plats les plus pi'onstvo n. n. typiques et répandus de Russie. On les prend Action propre à un snob (un pigeon*) pour se faire seuls ou pour accompagner les soupes. Des mar- remarquer ou se faire valoir. chands ambulants en vendent dans les rues; on les trouve aussi dans les vestibules de boutiques, dans pika n. f. les gares, dans les bouches de métro, partout. pika n. f. Longue lance qu’utilisaient les Cosaques* russes et pisanka n. f. qui faisait partie de leur armement conventionnel. * pikkpoiss n. m. pisar n. m. Pâté de viande et de foie que mangent les pisar; n. m. Estoniens; littéralement, un gars long (sic). Dans l’ancienne Russie rurale, fonctionnaire chargé de la tenue des registres et de la conserva- pilaf n. m. tion des archives cantonales. plov n. m. Dans toutes les régions où l’on parle l’une des pkhali n. m. langues turques, le mot pilaf désigne les plats, Plat typique de Géorgie, fait de feuilles de bette- nombreux et variés, composés de riz et le plus sou- raves précoces remplies d’une farce de poivre vent incorporant de la viande d’agneau. Désigne rouge, de noix et de graines de grenade.

213 P placinta n. m. Congrès des vainqueurs*, fut consacré à la construc- Genre de pâté ou de tarte que préparent les tion du socialisme; le quatrième, au lendemain de Moldaves* et dans lequel entrent divers ingré- la Seconde Guerre mondiale, fut le plan de relè- dients, tels fromage, courges, patates, œufs, vement de l’économie nationale ou de la recons- pommes, etc. (prononcer platchinnta). truction nationale. Cette institution fut, durant un temps, considérée comme constituant la base de plaf tout le système soviétique évoluant vers des len- pilaf* demains meilleurs. plaine sauvage n. f. plan Uranus n. m. dikoe pole n. n. plan Uran n. m. Surnom donné aux steppes ouvertes du sud-est de Plan tactique d’encerclement des troupes alle- la Russie d’Europe, qui ont vu passer les nom- mandes, mis au point par le commandant breuses hordes venues de l’Est pour envahir suprême adjoint de l’armée soviétique, le maréchal l’Europe; on a aussi appelé cette région le grand Joukov, pour la défense et la reprise de Stalingrad, boulevard des invasions. de novembre 1942 à février 1943. plakat n. m. plastoun n. m. plakat n. m. plastun n. m. Affiche. En plus d’annoncer des évènements cul- Bataillon de Cosaques* fantassins; les plastouns turels, la production d’affiches en U.R.S.S. a suivi étaient célèbres pour leurs astuces de guerre, les variations de la situation politique: le culte de reconnues comme très efficaces. la personnalité, la production industrielle, la paix, le désarmement, puis la glasnost* et la perestroïka* Plate-forme démocratique n. f. ont, tour à tour, alimenté une importance pro- Demokratiheskaq platforma n. f. duction de plakats. Les années 1920 ont constitué Mouvement contestataire né en janvier 1990 et une période particulièrement productive et ima- constituant ainsi le premier grand schisme du ginative à cet égard, notamment par l’institution Parti communiste de l’Union soviétique*; en des fenêtres Rosta*. décembre de la même année, il se constituait en parti politique sous le nom de Parti républicain*. plan Barbarossa n. m. opération Barbarossa* plav n. m. pilaf* plan Chataline n. m. cinq cents jours* plénum n. m. plenum n. m. plane n. m. Réunion plénière du Comité central du Parti plan n. m. communiste de l’Union soviétique*, tenue entre les En russe argotique, désigne l’anacha*, c’est-à-dire congrès du Parti. C’était l’organe suprême et sou- le haschich* en provenance de l’Orient. verain du gouvernement soviétique. plan quinquennal n. m. plof, plov n. m. pqtiletnij plan n. m. pilaf* Élément principal du système de planification centralisée en Union soviétique. Le plan (dit aussi p.m.j. n. m. gosplan*, le plan d’État) prévoyait le budget, le PM" n. n. niveau d’investissement dans chaque branche éco- Sigle de l’expression postoqnnoe mesto nomique comme dans chaque région, détermi- 'itel;stva, qui signifie lieu de résidence habi- nant ainsi le rythme de développement écono- tuel et qui était utilisée dans la langue de bois du mique et de production pour l’ensemble de régime soviétique pour éviter de parler d’émigra- l’Union. On dit aussi quinquennat (pqtiletka). tion. Les citoyens qui voulaient quitter l’U.R.S.S. La plupart des plans quinquennaux avaient une demandaient un visa pour p.m.j. dominante. Ainsi, le premier quinquennat, qui a couvert la période 1928-1932, était celui de l’in- dustrialisation; le deuxième (1934), adopté lors du

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Pobieda n. f. le passeport intérieur* soviétique; une fois inscrite, Pobeda n. f. cette information ne pouvait jamais être modifiée. Marque d’automobile soviétique, la première à Cette pratique a été officiellement abolie en 1993, être construite sur une vaste échelle après la mais elle a persisté comme information facul- Seconde Guerre mondiale. Comme elle était alors tative. le seul véhicule de promenade de dimension stan- dard, le mot pobieda est devenu, durant les années pokazoukha n. f. 1950 et 1960, synonyme de taxi. Pobieda veut dire pokazuxa n. f. victoire. Ce véhicule a emprunté des brevets tech- Ce terme, que l’on pourrait traduire par décor, niques et un peu la forme d’un modèle GMC. faux-semblant ou trompe-l’œil, s’applique aux réalisations, réelles ou factices, que les autorités poddomik n. m. soviétiques s’appliquaient à montrer aux étrangers poldomik* pour illustrer les succès du régime. Cette pra- tique existait déjà du temps des tsars, sous le nom podlinnik n. m. de villages Potemkine*, mais ceux-ci visaient sur- podlinnik n. m. tout à leurrer les autorités tsaristes. Ce mot russe signifie original, mais il a aussi dési- gné, de façon plus spécifique, l’ancien manuel poldomik n. m. d’iconographie à l’usage des peintres, contenant poldomik n. m. des modèles qu’il était permis d’imiter. Issue de Terme qui peut provenir de la déformation de pod- l’iconographie religieuse, la peinture russe a mis domik* pour désigner le sous-sol de la maison d’un du temps à s’affranchir des contraintes imposées artisan. On rencontre l’expression demi-maison, par ce type de contrôle. Voir: parsoune*. qui est la traduction littérale de poldomik, forme peut-être fautive. podzol n. m. podzol n. m. polenta n. f. Mot russe désignant un sol sablonneux, cendreux polenta n. f. et acide, typique des régions humides et froides. Plat moldave: masse de farine de maïs bouillie, qui La taïga* est associée à ce type de sol. s’appelle aussi mamalyga*. pogrom n. m. polevik n. m. pogrom n. m. polevik n. m. En Russie tsariste et même dans des périodes Petit démon de la mythologie rurale russe qui se récentes du régime soviétique, campagne de har- tient dans les champs. cèlement et de pillage contre les populations minoritaires, juives surtout, allant jusqu’à leur Polianes n. m. pl. massacre systématique. Les premiers grands polqne n. m. pl. pogroms antisémites, en Russie du Sud (aujour- Tribu slave qui a occupé, à la fin du premier mil- d’hui l’Ukraine), en Biélorussie, en Lituanie et en lénaire, les plaines de la rive droite du Dniepr, aux Moldavie, datent de 1881. Plus récemment, des alentours de Kiev. Les Polianes furent soumis aux pogroms antiarméniens ont eu lieu en Azerbaïdjan Khazars* à qui ils payaient tribut. au début des années 1990. L’étymologie du mot rend précisément compte de l’objectif de cette police n. f. action : détruire complètement. miliciq n. f. policiq n. f. point n. m. Milice* française et militsia (miliciq) russe sont ball n. m. des faux amis, cette dernière étant la police civile, Le système d’évaluation académique* en U.R.S.S. la patrouille policière. Il faut dire que, lorsqu’on et en Russie s’exprime par points, de 5, le plus se réfère à la police des pays capitalistes, on uti- élevé, à 1. L’expression cinq points (pqt; lise le mot police (policiq). La langue russe a un ballov) signifie très bon, ou bravo, ou super. mot différent pour désigner la milice* civile chargée de résister à l’envahisseur, l’opoltchenie*. point cinq n. m. pqtyj punkt n. m. Indication de l’origine ethnique dans l’anketa* et

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Polienitsa n. f. différents, la base des danses folkloriques campa- polenica n. f. gnardes de l’Estonie, de la Lettonie et de la Dans la mythologie populaire russe, une géante Lituanie. qui sillonnait la campagne en provoquant les bogatyrs* dans des duels, soumis à des rituels polkovnik n. m. reconnus par la tradition. On l’assimile à la polkovnik n. m. Poloudnitsa* (polunica). Militaire de haut rang, dirigeant, entre autres fonctions, un polk* cosaque*. C’est l’équivalent du politburo n. m. colonel. politb[ro n. n. Bureau politique du Comité central du Parti com- polouchka n. f. muniste*, créé en 1917; extrêmement puissant poluwka n. f. jusqu’aux réformes de Gorbatchev, qui institua un Ancienne pièce de monnaie valant une demi- conseil présidentiel pour amoindrir son influence. denga*, soit un quart de kopeck*. Ce dernier est ensuite disparu lors de la dissolu- tion du Parti communiste*, après le putsch de Poloudnitsa n. f. 1991. En 1950-1951, le politburo portait le nom poludnica n. f. de præsidium* du Parti communiste*; puis il a été Un des personnages de la démonologie russe tra- éclipsé pendant un certain temps après la mort de ditionnelle qui se promène dans les champs autour Staline, pour ensuite réapparaître en force. Par de midi. C’est une fée qu’il faut fuir: elle est plus dérision, on a aussi surnommé politburo le Conseil dangereuse que le polevik*. de sécurité* formé par Boris Eltsine. Polovtsiens n. m. pl. politique des nationalités n. f. polovcy n. m. pl. nacional;naq politika n. f. Nom donné par les Russes aux Coumans*. Politique développée sous le régime soviétique relativement au sort réservé aux ethnies non russes. poltina n. f. Il faut remarquer que les équivalents russes des poltina n. f. termes national* et nationalité* ont des sens dif- Monnaie apparue en Russie au XIVe siècle. férents qu’en français. Le discours officiel des Aujourd’hui, ce terme est synonyme de poltinnik*. autorités soviétiques a constamment répété que le régime soviétique avait établi une compréhen- poltinnik n. m. sion réciproque et une grande fraternité entre les poltinnik n. m. nombreuses nationalités de l’U.R.S.S. En 1987, Désignait traditionnellement une pièce de mon- Mikhaïl Gorbatchev, prenant pour acquis que les naie de 50 kopecks* ou un demi-rouble. Comme politiques de fusion des nationalités* puis de rap- résultat de l’inflation galopante des dernières prochement des peuples* avaient porté fruit, annon- années, on a ensuite appliqué ce terme aux billets çait : « Camarades, nous sommes en droit de de 50 roubles* puis de 50 000 roubles, pour déclarer que nous avons réglé la question des revenir à 50 kopecks lors de la conversion 1000 nationalités. » L’histoire des années qui ont suivi pour 1, en 1998. Parfois, dans le langage très a montré à quel point ce fut, au contraire, un populaire, on appelle encore ainsi un billet de fiasco. 50 roubles. polk n. m. polynya n. m. polk n. m. polyn;q n. m. Dans l’organisation militaire et territoriale Secteur libre de glace, l’hiver, sur les rivières, lacs cosaque*, le polk est un régiment territorial dirigé et mers de Russie. Les trous creusés artificiellement par un colonel (polkovnik*) faisant office à la fois dans la glace sont des proroubs*. de gouverneur, de juge et de chef militaire local. pomiechtchik n. m. polka n. f. pome]ik n. m. pol;ka n. f. Grand propriétaire foncier, souvent un seigneur, Danse polonaise qui, par suite de son introduc- ayant en général acquis ses propriétés comme tion dans la société aristocratique des pays baltes, récompense pour services de guerre rendus au en est venue à constituer, parfois sous des noms tsar. Le mot a survécu à l’abolition du servage.

216 P pomiestie n. m. popovtsys n. m. pl. pomest;e n. n. presbytériens* Propriété foncière, en général de grande envergure, attribuée par le tsar à un boyard* ou par un prince popsa n. f. à un de ses vassaux, en échange de leurs prestations popsa n. f. militaires ou politiques. Ce mode d’acquisition Néologisme récent qui désigne toute musique d’une propriété s’est développé à la fin du XVe populaire de mauvais goût qui inonde les lieux siècle. À partir du XVIIIe siècle, ce mot désigne publics d’une pollution sonore souvent exogène tout type de propriété ou de domaine foncier. ou imitée de l’étranger. pomochtch n. m. populaire adj. pomo]; n. f. narodnyj adj. Outre son sens général d’aide, ce terme a désigné Mot passe-partout dans le vocabulaire soviétique spécifiquement une coutume qui était répandue officiel; on l’accolait à tout type d’institution. Le en Russie et, sous des désignations différentes, terme russe narodnyj est traduit quelquefois par dans d’autres républiques périphériques : une du peuple (député du peuple, tribunal du peuple*...), association spontanée de familles de paysans pour quelquefois par populaire (université populaire, effectuer les travaux des champs, les semailles, la contrôle populaire, assesseur populaire*, juge popu- récolte, etc., ou répondre à des besoins particuliers, laire*, tribunal populaire et, dans les pays satellites par exemple, aider un paysan : c’est alors l’équi- de l’U.R.S.S., démocratie populaire, par opposition valent de la corvée. à capitaliste). À vrai dire, dans le jargon soviétique, ce terme ne signifie pas grand chose; à preuve, le Pomores n. m. pl. fait que les expressions contenant le terme popu- pomory n. m. pl. laire sont souvent traduites sans ce qualificatif. Peuple souche, sans aucune influence tatare*, cor- respondant aux ancêtres des Russes du Nord. populisme n. m. Venus de la région de Novgorod, ces blonds aux narodnihestvo n. n. yeux bleus occupaient, dès le XIVe siècle, les Une des idéologies dominantes en Russie à par- rivages de la mer Blanche, autour de la région tir de 1860, basée sur une grande admiration d’Arkhangelsk. Ce fut un peuple de marins et de pour la paysannerie, sa sagesse innée et ses insti- pêcheurs très respecté, qui navigua jusqu’au tutions communautaires. Ce mouvement de pen- Spitzberg et sans doute plus à l’ouest encore. Le sée regroupait différentes tendances, du conser- grand savant Lomonossov, dont l’Université de vatisme jusqu’à la violence révolutionnaire. En Moscou porte le nom, était un pomore. Étymo- Ukraine, un mouvement homonyme et analogue logiquement, pomore signifie près de la mer. Les a été actif entre les années 1880 et 1920, mais il Vieux Pomores* sont, pour leur part, une secte était surtout dirigé contre la russification du pays. religieuse. populiste n. m. ponomar n. m. narodnik n. m. ponomar; n. m. Tenant de l’idéologie du populisme*. Les populistes Sacristain officiant dans les églises russes ont constitué un mouvement politique actif jus- orthodoxes. qu’à la révolution de 1905 et se sont justement appelés narodnikis*. Au tournant du siècle, le pontique adj. terme a servi à désigner un mouvement terroriste pontijskij adj. d’où est issu le Parti socialiste révolutionnaire*. Relatif à la mer Noire : région pontique, climat pontique. Provient du grec pontos (mer). poroutchik n. m. poruhik n. m. pope n. m. Haut rang dans l’armée russe d’avant la Révo- pop n. m. lution; il se situait entre ceux de lieutenant et de Curé, dans l’Église russe orthodoxe. Aujourd’hui, ce capitaine. terme a une connotation légèrement péjorative; mieux vaut dire prêtre (svq]ennik).

217 P portage n. m. gner les nombreuses contrefaçons de mauvaise volok n. m. qualité, consommées entre autres par les ivrognes Le mot volok peut correspondre au terme qué- qui ne peuvent se payer la vodka*. Portiach est son bécois portage, à condition de préciser que les surnom péjoratif. bateaux transportés d’un cours d’eau à un autre étaient bien plus grands que les canots portagés P.O.S.D.R. n. m. par les Indiens et les coureurs des bois canadiens. Parti ouvrier social-démocrate de Russie* C’est à travers les volokis tracés entre les grands fleuves asiatiques que s’est faite la conquête de la poslouchnik n. m. Sibérie. posluwnik n. m. Frère convers dans l’Église russe orthodoxe. Porte-croix, chevaliers n. m. pl. krestonoscy n. m. pl. possad n. m. Chevaliers allemands qui régnèrent sur l’Estonie posad n. m. et la Lettonie. Vaincus par Alexandre Nevski en Bourg, bourgade. Mais certaines grandes villes, 1242, lors de ce qu’on a appelé la bataille de glace comme Novgorod et Pskov, sont considérées qui s’est déroulée au lac Peipous, ils mirent alors comme des possads. On retrouve ce terme dans fin à leur expansion vers l’est, mais gouvernèrent le nom de la ville de Serguiev Possad, connue sous les pays baltes jusqu’à la guerre de Livonie contre le nom de Zagorsk durant la période soviétique, Ivan le Terrible. où se trouve le célèbre monastère Saint-Serge. Le mot possad a aussi un sens plus spécifique, dési- Porte-glaive, chevaliers n. m. pl. gnant l’ensemble des faubourgs d’une ville situés mehenoscy n. m. pl. à l’extérieur de ses murailles. Ordre de chevalerie, calqué sur les Templiers fran- çais, fondé à Riga en 1202 par le moine cistercien possadnik n. m. Théodoric afin de fixer dans les régions baltes les posadnik n. m. pèlerins et colons qui y arrivaient sous la protec- Dans l’ancienne Russie, chef de faubourg (possad*) tion des Chevaliers germaniques. Ceux-ci établi- ou de ville, élu par vote populaire; c’était une fonc- rent un régime féodal qui faisait des Baltes des tion respectée. serfs, et des Allemands des seigneurs. Leur nom vient du manteau blanc qu’ils portaient, orné posselkom n. m. d’une croix rouge et d’une épée. En allemand : poselkom n. m. Schwertbruderorden. En 1237, les Porte-glaive Dans l’organigramme du Parti communiste de cédaient la place aux Porte-croix*, qui fondèrent l’Union soviétique* comité de gestion du village l’Ordre livonien*. (abréviation de poselkovyj komitet). portes sarmates n. f. pl. posselok n. m. sarmatskie vorota n. n. pl. pos\lok n. m. Surnom fort ancien du défilé du Darial, gorges Agglomération de type urbain, plus grande qu’un sauvages qui s’insinuent dans la grande chaîne du village mais plus petite qu’une ville. Caucase central et qu’emprunte la route militaire de Géorgie, de Vladikavkaz à Tbilissi. possidelkis n. f. pl. posidelki n. f. pl. porteur de sacs n. m. C’est la veillée, une ancienne coutume russe qui mechotchnik* revient à la mode aujourd’hui, réunissant les femmes du village lors des longues soirées d’hiver; portiach n. m. elles brodaient ou cousaient tout en chantant ou portqw n. m. en conversant. Deux règles non écrites gouver- Surnom qui qualifie le mauvais portveïn*. naient ces veillées : les hommes en étaient exclus de même que tout propos négatif. Maintenant, on portveïn n. m. emploie aussi le mot pour les simples veillées portvejn n. m. sociales. Porto soviétique, produit dans diverses régions, particulièrement en Transcaucasie et en Crimée. Ce nom est utilisé de façon générique pour dési-

218 P possoviet n. m. prostitutka). La poutana est plutôt enviée que possovet n. m. méprisée, étant considérée un peu comme une gei- Dans l’organigramme d’État de l’U.R.S.S., soviet* sha, contrairement à la prostitoutka (prosti- de bourg (abréviation de poselkovyj sovet). tutka), prostituée mal considérée.

Potemkine n. m. poutiovka n. f. village Potemkine* put\vka n. f. Permis spécial de déplacement décerné par les poud n. m. syndicats soviétiques à leurs membres, leur per- pud n. m. mettant de participer à des voyages organisés ou Unité de poids de l’ancien Empire russe com- de prendre des vacances dans des stations de repos prenant 40 founts* (ou grandes grivnas*) et équi- ou de santé. L’on devine que le commun des valant à 16 kg 38. L’usage populaire a conservé le mortels y avait moins accès que la nomenclature*, poud jusqu’en 1917. à moins de recourir au blat*. pougatchevchtchina n. f. Pouvoir au peuple n. m. pugahev]ina n. f. Narodovlastie n. n. La plus célèbre des révoltes paysannes du régime Nom d’un des 43 partis politiques qui se sont pré- tsariste, dirigée par le Cosaque* Emilian sentés aux élections à la douma*, en décembre Pougatchev à la fin du XVIIIe siècle; ce dernier 1995, où il a obtenu 1,6 % des voix. Dirigé par avait réussi a réunir d’importantes troupes re- Nikolaï I. Ryjkov, qui fut premier ministre sous crutées autour de l’Oural et s’était proclamé tsar Gorbatchev, ce parti regroupait le parti Union sous le nom de Pierre III. nationale russe* et le mouvement Mères de Russie pour la justice sociale*. Pour la patrie Za rodinu povtornyi n. m. Mouvement éphémère de tendance patriotique Kinoteatr povtornogo fil;ma n. m. (nationalisante) modérée, lancé en 1995 par Nom donné aux cinémas qui mettent régulière- Vladislav Tretiak, le célèbre joueur de hockey ment à l’affiche des films considérés comme de (qui fut aussi officier de l’armée soviétique), pour vieux chefs-d’œuvre. participer aux élections parlementaires de décembre 1995. Ayant recueilli moins de 0,2 % poza n. m. des voix, le parti s’est dissous. poza n. f. Sorte de pelmenis* préparés par les Bouriates*, Pour la victoire qui réservent d’ailleurs ce mets pour les hommes, Za pobedu surtout quand il s’agit de recevoir des invités. Nom d’un bloc électoral formé en 1999 par le Parti communiste de la Fédération de Russie* en præsidium n. m. regroupant divers groupuscules de même ten- prezidium n. m. dance. Le nom fait sourire, car tous les partis et Terme utilisé de 1952 à 1966 pour désigner le blocs électoraux travaillent normalement pour la bureau politique du Soviet suprême* (le polit- victoire… buro*), de même que le comité directeur du Conseil des ministres* de l’U.R.S.S. pourquoi by i ne pas? purkua by i ne pa * prassol n. m. Expression humoristique répandue en Russie, prasol n. m. pour faire faux snob; née du mélange de pourquoi Marchand en gros. Dans l’ancienne Russie, les pas et de son équivalent russe pohemu by i net. prassols couvraient, pour leurs activités, des ter- ritoires fixes s’étendant à plusieurs villages. poutana n. f. putana n. f. praticien n. m. Prostituée qui exerce son métier principalement praktik n. m. sinon exclusivement avec les étrangers contre Les dictionnaires traduisent le mot russe praktik devises*; on l’appelle aussi la valioutnaya prosti- par praticien. Cependant, les connotations de ce toutka, la prostituée contre devises (val[tnaq terme sont très différentes en Occident et en

219 P

Union soviétique, où les praktikis étaient, dans un premier secrétaire n. m. contexte bien spécifique, des ouvriers promus à pervyj sekretar; n. m. des grades supérieurs, notamment comme ingé- Titre porté par le chef du P.C.U.S.* depuis la mort nieurs ou directeurs d’entreprises, sans avoir ni la de Staline en 1953 jusqu’en 1966. Avant et après formation ni la compétence qu’exigent normale- ces dates, le titre était secrétaire général*. Désigne ment ces fonctions. Mieux vaut donc employer le aussi le chef de l’organisation du Parti communiste* terme russe dans son sens spécifique. au niveau d’un oblast*, d’un raïon*, d’une répu- blique* ou d’une république autonome*; c’était le Pravda n. f. dictateur local. Péjorativement, on l’appelait le Pravda n. f. persek*. Journal quotidien, organe officiel du Parti com- muniste de l’Union soviétique* dont le premier prénom n. m. numéro a paru le 5 mai 1912. Après avoir atteint imq n. n. un tirage de plus de 10 millions d’exemplaires, la Premier des trois éléments qui composent chaque Pravda tirait encore à 3 millions en janvier 1991. nom de personne. Pour s’adresser normalement à Après le putsch*, sa parution a été suspendue; une personne non intime, on l’utilise avec le puis, elle a repris avec un tirage d’environ un patronyme*. Entre amis, on utilise le plus souvent million, maintenant réduit à moins de 200 000. l’une des nombreuses formes diminutives que En 1992, le journal a été acheté par un million- possède chaque prénom. Au lieu d’Alexandre, naire grec de tendance communiste. Le titre du rarement employé tel quel, on dira Sacha, Sania, journal signifie Vérité; du temps du régime sovié- Saniok, Sandro, Choura, Chourik; au lieu de tique, on faisait des gorges chaudes du titre des Natalia, Natacha; au lieu de Margarita, Rita. Il journaux : on disait des Izvestia* (journal dont le arrive, par ailleurs, qu’un même diminutif cor- titre signifie Nouvelles) et de la Pravda : « dans les responde à plus d’un prénom; c’est le cas de Izvestia il n’y a pas de pravda et, dans la Pravda, il Lionia qui, officiellement, peut désigner un Leonid n’y a pas d’izvestia». Une scission au sein de la direc- ou un Léon, ou de Sacha qui peut correspondre tion a donné naissance à un autre journal, qui a autant à Alexandre qu’à Alexandra. publié sous le nom de Pravda-5. Aujourd’hui, la Pravda (l’originale) a conclu un accord avec le Parti presbytériens n. m. pl. communiste* et tire à 60000 exemplaires. Voir aussi: popovcy n. m. pl. Komsomolskaya Pravda* et Moskovskaya Pravda*. Groupe religieux issu du schisme des vieux- croyants* qui, à la fin du XVIIe siècle, a cherché, pravoslave adj. contrairement à la secte des sans-prêtre*, à se doter orthodoxe* d’une direction apostolique. En fait, le centre de direction apostolique des popovtsys (leur épar- predbannik n. m. chie*) était situé en Autriche, à Biela Krinitsa. Un predbannik n. m. autre groupe de vieux-croyants avait comme C’est l’antichambre du bain de vapeur russe, la prêtres des renégats de l’Église officielle, les beglo- bania*, mais c’est aussi un surnom pour l’anti- popovtsys*. Bien que plusieurs historiens parlent chambre du bureau d’un personnage haut placé des presbytériens pour désigner les popovtsys, mieux qui s’apprête à passer un savon à son visiteur. vaut employer ce dernier terme qui prête moins à confusion. premier département n. m. pervyj otdel n. m. président n. m. Expression volontairement vague pour désigner le predsedatel; n. m. bureau de contrôle et de sécurité que les autorités prezident n. m. soviétiques entretenaient dans chaque institution La langue russe a deux termes pour cette fonc- et chaque entreprise. Son rôle était de surveiller tion. Le premier, prezident (prezident), calqué la fidélité des employés à l’idéologie du Parti* et, sur l’anglais, est réservé au président du pays, selon son évaluation, de recommander des per- depuis l’instauration du système présidentiel par missions soit pour des travaux jugés stratégiques, Gorbatchev. Il faut dire qu’on utilise également soit pour des voyages à l’étranger. Dans les forces ce mot pour désigner le président de l’Académie armées, on l’appelait le département spécial* et, des sciences. L’autre forme (predsedatel;) dans l’organisation du P.C.U.S.*, le département désigne le dirigeant de tout autre organisme, le général*. chairman.

220 P présidium pristav n. m. præsidium* pristav n. m. En Russie tsariste, commissaire de police qui prianik n. m. représentait l’administration centrale auprès des prqnik n. m. populations allogènes. On utilise encore ce terme Pain d’épice russe, prenant la forme de diverses pour désigner un commissaire de police en milieu figurines et souvent agrémenté de miel; accom- rural. Avec l’adjectif judiciaire (sudebnyj), il pagne bien le thé ou le café. désigne un huissier. pribalte n. m. pritchitanie n. f. pribalt n. m. prihitanie n. n. Dans la langue de bois* soviétique, ressortissant des Ce mot signifie littéralement lamentation; spéci- républiques baltes, à savoir la Lituanie, la Lettonie fiquement, il désigne un chant funéraire qu’en- et l’Estonie. Les Baltes considéraient ce terme tonnent les femmes, d’une voix de tête très élevée, comme teinté de colonialisme. La forme consa- lors des enterrements. crée en français est balte, simplement. privatisation n. m. prikaz n. m. privatizaciq n. f. prikaz n. m. Ce terme a le même sens en russe qu’en français, Direction ou ministère de l’État russe avant Pierre mais il a donné lieu à un jeu de mots, prikhvati- le Grand; les prikazys furent créés par Ivan IV sation*, qui évoque la manière désordonnée dont pour rationaliser l’administration de l’État. cette vaste opération se fait depuis la chute du Aujourd’hui, désigne une décision du directeur régime communiste. d’une entreprise ou d’une institution. prix du sang n. m. prikhvatisation n. f. vira n. f. prixvatizaciq n. f. Dans l’ancienne Russie, amende chargée à un Le vaste mouvement de privatisation des posses- meurtrier pour racheter son crime auprès de la sions de l’État amorcé par les réformes du gou- famille de la victime qui, en vertu de la vira*, vernement russe après 1991 a connu des dérapages aurait eu le droit de le tuer. au profit d’hommes d’affaires futés qui ont pra- tiqué la prikhvatisation, mot typique de l’humour prix Lénine n. m. caustique russe, formé du verbe prixvatit;, leninskaq premiq n. f. qui signifie s’accaparer, saisir. Haute distinction décernée depuis 1925 à des citoyens soviétiques pour leurs réalisations dans les prikouskou domaines de la science, des lettres, des arts et de v prikouskou* la paix. Le montant du prix, évidemment aboli depuis la fin du régime soviétique, variait entre prilavkis n. m. pl. 10 000 et 25 000 roubles, selon les catégories. prilavki n. m. pl. Littéralement, ce terme signifie comptoirs, mais prix Staline n. m. désigne aussi, dans le langage géomorphologique, Stalinskaq premiq n. f. les alignements de collines qui, en Kirghizie et au Haute distinction donnée par le gouvernement Kazakhstan, s’étirent en contrebas des hautes soviétique à des citoyens pour leurs réalisations chaînes de montagnes, notamment le Tian Shan. dans divers domaines, surtout si elles avaient contribué à la valorisation du régime. Après la prison des peuples n. f. déstalinisation*, soit après 1956, ce prix a été t[r;ma narodov n. f. nommé simplement prix d’État. Expression qui fut employée par la presse sovié- tique pour désigner la Russie tsariste, puis par la Prjevalski presse démocratique pour désigner l’Union cheval de Prjevalski* soviétique.

221 P procès de Moscou n. m. pl. système constituait un véritable pillage qui donna moskovskie processy n. m. pl. lieu à de nombreux soulèvements, durement Série de procès que Staline fit intenter à ses réprimés. proches collaborateurs, de 1936 à 1938; 90 % de ceux-ci périrent dans cette opération qui fut Profintern n. m. dénoncée par Khrouchtchev comme l’action d’un Profintern n. m. dictateur fou et cruel. On a retenu trois principaux Internationale communiste des syndicats créée procès, séquentiellement: le premier (août 1936) en 1920 à l’instigation de l’U.R.S.S. pour étendre aboutit à la condamnation et à l’exécution de l’influence bolchevique dans les syndicats euro- 16 personnes accusées d’avoir collaboré avec péens. Dissoute en 1937. Trotski; le second (janvier 1937) condamne et exé- cute 13 personnes identifiées comme collabora- proforg n. m. teurs trotskistes; le troisième (mars 1938) proforg n. m. débouche sur l’exécution de 18 personnes, dont Militant ou responsable des syndicats profes- Boukharine, accusées, entre autres, d’avoir parti- sionnels de base (abréviation de: profso[znyj cipé à une tentative d’assassinat de Lénine. Durant organizator). ces trois années, la yejovchtchina* aura amené l’ar- restation de centaines de milliers de citoyens, la profsoyouz n. m. plupart membres du Parti*. profso[z n. m. Syndicat* professionnel jouant surtout le rôle procès des 16 n. m. d’organe de transmission des décisions du pouvoir process 16-ti n. m. vers les masses. Les syndicats étaient également Premier des grands procès de Moscou* tenus publi- chargés de la distribution d’avantages sociaux. quement en 1936 contre les présumés organisa- Abréviation de l’expression union professionnelle teurs de l’assassinat de Kirov et qui inaugura une (professional;nyj so[z). période de purges et de terreur qu’on surnomma yejovchtchina*. projet Davydov n. m. Sibaral* proche étranger n. m. proches voisins n. m. pl. prokoll n. m. étranger proche* prokoll n. f. Nom que s’était donné un groupe de jeunes com- procurature n. f. positeurs soviétiques qui travaillaient ensemble à prokuratura n. f. la production d’œuvres musicales (forme abrégée Organe d’État créé après la Révolution et chargé de production collective). On utilisa ensuite cette de la «surveillance générale de la stricte exécution expression pour désigner les œuvres composées des lois » par les ministères, organismes, entre- selon cette méthode, qui avait déjà été expéri- prises, coopératives et autres organisations sociales, mentée à la fin du XIXe siècle. de même que par les fonctionnaires et les citoyens. C’est l’équivalent du Parquet, le ministère public. prolétariat n. m. proletariat n. m. Prodintorg n. m. Ce mot, aussi ancien que la civilisation gréco- Prodintorg n. m. latine, a des sens bien différents en U.R.S.S. et en Centrale soviétique d’importation et d’exportation Occident. Dans l’Ouest, il s’agit de la classe des de produits alimentaires d’origine animale. travailleurs dépendants, alors qu’en U.R.S.S. l’idée de dépendance était inversée, d’où l’expression dic- prodotryad n. m. tature du prolétariat*. prodotrqd n. m. Sigle d’une expression qui pourrait se traduire par proletkult n. m. détachement pour la collecte des vivres (prodo- proletkul;t n. m. vol;stvennyj otrqd); des groupes d’activistes* Ce fut d’abord le nom des organismes prolétariens et d’ouvriers armés avaient été engagés par le gou- d’éducation culturelle institués dès le début du vernement soviétique pour aller contraindre les régime communiste en Russie par Lounatcharski, paysans à fournir les livraisons obligatoires aux- commissaire du peuple* à l’Instruction publique. Ce quelles le nouveau système les soumettait. Ce mouvement socioculturel, dont un des plus grands

222 P propagateurs fut Alexandre Alexandrovitch dence et de travail dans les grandes villes, tout par- Bogdanov, a enregistré, au plus fort de son acti- ticulièrement à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le vité, autour de 1920, près d’un demi-million principe des permis de résidence de même que d’adhérents. Un peu plus tard, le proletkult s’af- l’obligation de répondre au point cinq* ont été filia au ministère de l’Instruction publique (nar- abolis par la constitution de 1993, mais plusieurs kompros*). Dans un sens plus général, le terme années plus tard, la propiska existait encore sous désigne la culture prolétarienne. l’appellation euphémique d’enregistrement (registraciq). Prométhée n. m. Prometej n. m. propriété socialiste n. f. Nom que porta une organisation d’émigrés cau- socialistiheskaq sobstvennost; n. f. casiens en France, qui préconisait, dans les années L’ensemble de la propriété non individuelle en 1930, la création d’un Caucase indépendant. Union soviétique, à savoir la propriété étatique et la propriété collective qui constituaient le régime Prommachexport n. m. dominant en U.R.S.S. Ces deux formes de pro- Prommaw/ksport n. m. priété socialiste se retrouvaient dans plusieurs Organisme central du gouvernement soviétique domaines: dans l’agriculture, où il faut distinguer qui était chargé de l’assistance technique inter- kolkhozes* et sovkhozes*, dans l’habitation, dans les nationale dans diverses branches de construction services. mécanique. proroub n. m. Prommachimport n. m. prorub; n. f. Prommawimport n. m. Trou que les Russes font dans la glace des lacs ou Organisme central soviétique qui était chargé de des rivières pour pêcher ou s’y baigner, notamment l’importation d’équipements reliés à l’industrie des à l’occasion de la krechtchenie*. pâtes et papiers et de la construction domiciliaire et industrielle. prosphore n. m. prosfora n. f. (forme officielle) Prompartia n. m. prosvira n. f. (forme populaire) Prompartiq n. f. Pain bénit que consomment les fidèles de l’Église Organisation contre-révolutionnaire qui s’intitu- orthodoxe russe. lait Parti industriel (promywlennaq partiq) et qui visait, au début des années 1930, à renverser prostitoutka n. f. le régime soviétique par divers actes de sabotage prostitutka n. f. dans les entreprises industrielles. Les autorités Prostituée. Elle n’est l’objet d’aucune considéra- soviétiques l’ont soupçonnée d’être financée par tion, contrairement à la poutana*. les émigrés russes vivant en France, mais rien n’est sûr à ce sujet. Ce parti fantôme a surtout été protestation n. f. un prétexte pour justifier les purges. En 1931, protest n. m. Dmitri Chostakovitch a composé un ballet sur le Procédure de contrôle du respect des lois par l’ad- thème du sabotage industriel, L’Écrou. ministration et qui consiste à faire adresser par la procurature* une sommation écrite à l’unité admi- Promstroïbank n. f. nistrative qui s’est rendue coupable d’avoir trans- Promstrojbank n. m. gressé une disposition légale ou réglementaire. Banque créée en 1987 pour gérer le crédit aux entreprises de construction et autres entreprises protobalte n. m. industrielles. protobaltijskij qzyk n. m. Langue souche des langues baltes actuelles (letton propiska n. f. et lituanien surtout) que l’on estime s’être séparée propiska n. f. du proto slave* il y a plusieurs millénaires. L’ensemble Certificat de résidence inscrit dans le passeport inté- de ces langues forme la famille balto-slave*. rieur* de chaque citoyen soviétique adulte depuis le début des années 1930. Par cet enregistrement policier du domicile, le pouvoir soviétique contrô- lait de façon très stricte l’accès au droit de rési-

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Protobulgares n. m. pl. psikhouchka n. f. protobolgary n. m. pl. psixuwka n. f. Peuple dont les ancêtres pourraient être les Huns*; Hôpital psychiatrique servant entre autres à incar- on retrouve les uns et les autres dans les régions cérer les dissidents du régime soviétique et cela, situées entre le Don et la Volga, aux IVe et jusque dans les années 1980. Ve siècles. ptchiolka n. f. protodiacone n. m. ph\lka n. f. protod;qkon n. m. Ce mot, signifiant petite abeille, désigne, dans le Archidiacre, dans la hiérarchie de l’Église russe langage populaire, un travailleur compulsif; mais, orthodoxe. attention, l’équivalent de workoholic* (trudogo- lik) a, en russe, un sens tout à fait différent. protopope n. m. protopop n. m. P.T.U. n. m. Grade de la hiérarchie religieuse orthodoxe, équi- PTU n. n. valent à l’archiprêtre. Abréviation de l’expression russe que l’on pour- rait traduire par école pratique secondaire (proiz- protoslave n. m. vodstvenno-texniheskoe uhili]e); pro- protoslavqnskij qzyk n. m. noncer pétéou, mot que d’ailleurs on utilise aussi Langue souche commune aux langues slaves tel quel en français. Il s’agit d’écoles destinées à actuelles. ceux qui n’ont pas le goût ou les aptitudes pour des études plus poussées en sciences humaines et proun n. m. à l’université. Du point de vue du niveau, c’est prun n. m. l’équivalent des cégeps au Québec, mais relative- Sigle formé des capitales d’une expression russe ment dévalorisés, d’où le surnom péjoratif appli- signifiant projet pour l’affirmation du nouveau et qué aux étudiants de ces écoles : pétéouchniks*. qui désignait, dans les années 1920, un des mou- Aujourd’hui, la plupart de ces écoles ont pris le vements de l’avant-garde russe, animé par El nom de collège* (2) auquel on ajoute un qualifi- Lissitzky et visant à faire de la peinture architecto- catif indiquant l’orientation professionnelle. nique un intermédiaire entre la peinture et l’ar- chitecture. punaise n. f. klop n. m. province n. f. Mot populaire pour désigner un microphone provinciq n. f. espion utilisé par les services secrets de Russie et Subdivision territoriale administrative du gou- de l’Union soviétique, sans doute par analogie avec vernement*, dans l’ancienne Russie, remplacée les animalcules qui se cachent dans les chambres par l’ouyezd* en 1775. L’unité correspondante d’hôtels. Le Marquis de Custine en mentionnait aujourd’hui est l’oblast*. déjà l’existence en 1839. prussak n. m. putsch n. m. prussak n. m. puth n. m. Prussien, pris souvent dans un sens péjoratif, alors Le putsch, sans autre qualificatif, se réfère aux que le mot pruss, que l’on rend en français par journées des 19, 20 et 21 août 1991 alors qu’un le terme borusse*, a une connotation purement his- groupe de conservateurs tenta de déposer Mikhaïl torique. Gorbatchev, de prendre le pouvoir et de mettre un terme au train de réformes que celui-ci avait Prussiens n. m. pl. entreprises. On emploie quelquefois le même Vieux Prussiens* terme pour désigner la mutinerie de parlemen- taires dirigée par Rouslan Khasboulatov et psalomchtchik n. m. Alexandre Routskoï contre Boris Eltsine, qui, en psalom]ik n. m. octobre 1993, leur opposa une riposte sanglante. Lecteur de psaumes, dans l’Église orthodoxe russe; il fait aussi office de sacristain.

224 P putschistes n. m. pl. pysanka n. f. puthisty n. m. pysanka n. f. Les auteurs du putsch manqué de 1991: Guennadi Œuf peint de motifs en général géométriques Ianaiev, alors vice-président de la Russie, Vladimir qui se retrouve en Ukraine, tout particulièrement Krioutchkov, chef du K.G.B.*, Dimitri Yazov, dans le sud-ouest. La pysanka est considérée ministre de la Défense, Anatoli Loukianov, pré- comme un symbole du printemps, du soleil, de sident du parlement soviétique. On les a aussi la renaissance de la nature et de la vie. Pour cette appelés les guékatchépistes*, du nom du groupe que raison, on y retrouve, stylisés, des motifs floraux leur coup d’État voulait instituer en gouverne- ou arborescents. Dans la région des Carpates, des ment, le Comité d’État pour l’état d’urgence*, dont animaux y sont souvent représentés. L’écriture l’abréviation en russe est GKHP, prononcé gué- conforme à la forme ukrainienne serait pisanka katchépé. (pisanka).

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Q qadiri n. m. quartier blanc n. m. Membre de la Qadiriya*, confrérie soufie de belaq sloboda n. f. Tchétchénie. Quartier de ville dont les habitants étaient exempts d’impôt, s’opposant en cela aux quartiers noirs*. Qadiriya n. f. Cette distinction entre quartiers était particuliè- Confrérie musulmane soufie, fondée à Baghdad rement nette à Moscou depuis le XVIIe siècle. au XIIe siècle, qui, dans le dernier tiers du XIXe siècle, a islamisé des populations du Caucase du quartier noir n. m. Nord, surtout les Ingouches*, les Tchétchènes* et h\rnaq sloboda n. m. plusieurs peuples du Daghestan. En importance, Par opposition aux quartiers blancs*, exemptés c’est la seconde confrérie soufie de la Tchétchénie, d’impôt, quartier de ville dont les habitants sont la principale étant la Naqshbandiya*. Elle conserve, collectivement soumis à un impôt, le tiaglo*. encore aujourd’hui, certaines pratiques rituelles bien particulières, comme le zikre*. Les membres quatre-vingt-neuf (89) s’appellent les Qadiris. Ce chiffre est bien connu en Russie, car c’est le nombre de régions qui forment la Fédération de Qaytaks n. m. pl. Russie. Le chiffre 89 a été utilisé pour désigner un kajtaki n. m. pl. parti politique, le Bloc des 89 régions de Russie* Peuple caucasien qui forma, au Xe siècle, dans les (Blok 89). montagnes du Daghestan, une importante prin- cipauté comprenant les peuples lak*, darguine* et question agraire n. f. koumyk* jusqu’à ce qu’ils soient décimés par agrarnyj vopros n. m. Tamerlan. Aujourd’hui, les statistiques les assi- Cette expression désigne la bataille entre les pro- milent aux Darguines. létaires et activistes, les koulaks* et l’État relative- ment à la distribution des terres et au statut des qazi n. m. entreprises agricoles, lors de la période de la N.E.P. kazi n. m. (nouvelle économique politique*). Dans le monde musulman d’Asie centrale, per- sonnage nommé par l’autorité ecclésiastique pour Queue d’âne n. f. présider une cour judiciaire. Oslinyj Xvost n. m. Groupe de peintres avant-gardistes de Moscou. quadrille n. f. Une exposition de ce groupe, organisée en 1912 kadril; n. f. par M. Larionov, fit beaucoup de bruit. Danse d’origine européenne qui s’est d’abord introduite dans les salons aristocratiques des quinquennat n. m. grandes villes pour ensuite gagner la campagne pqtiletka n. f. russe, au point qu’on la considère maintenant Les plans gouvernementaux de développement, comme une danse nationale russe. Le même phé- durant la période soviétique, ayant été pour la plu- nomène s’était auparavant produit dans les pays part de cinq ans, le mot quinquennat est devenu baltes avec la polka*. synonyme de plan quinquennal* (pqtiletnij plan).

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R rabfak n. f. Radimitches n. m. pl. rabfak n. m. radimihi n. m. pl. Abréviation de faculté ouvrière*. Tribu slave qui occupait le nord de l’actuelle Ukraine, à la fin du premier millénaire. rabkor n. m. rabkor n. m. radio arménienne n. f. Officiellement pour «créer un lien entre les jour- armqnskoe radio n. n. naux et les lecteurs», les autorités soviétiques ont Durant la période soviétique, on attribuait sou- institué la fonction de rabkor, c’est-à-dire d’ouvrier vent à la radio arménienne des blagues dont les correspondant bénévole des médias de masse. Le gouvernants ou l’appareil d’État faisaient les frais. rabkor, professionnel ou le plus souvent amateur, Beaucoup d’anecdotes*, qui débutaient par « j’ai était souvent un dénonciateur pour les médias entendu hier à la radio arménienne », prenaient communistes. Rabkor est l’abréviation de corres- la forme de questions et réponses. pondant ouvrier (rabohij korrespondent). radnarhosp n. m. Rabkrin n. m. radnargosp n. m. Rabkrin n. m. Nom ukrainien du Conseil économique régional, Acronyme utilisé pour désigner l’Inspection organisme de gestion décentralisée de l’écono- ouvrière et paysanne* (Rabohe-krest;qnskaq mie soviétique imposé à l’Ukraine en 1957 pour inspekciq), institution qui fut abolie en 1934 remplacer les ministères centraux. C’est l’équiva- et par la suite remplacée par un Comité de contrôle lent ukrainien du sovnarkhoz*. populaire*. ragai n. m. pl. rabzemles n. m. Ensemble de trompettes de bois (au singulier : rabzemles n. m. ragas) de différentes longueurs (de 60 à 150 cm), Union des travailleurs de la terre et des forêts, un sans trou, utilisées dans les orchestres de musique organisme coopératif formé en Union soviétique folklorique lituanienne. Elles sont faites d’écorce au début des années 1920 pour regrouper en syn- d’arbre ou de corne d’animal. dicat les paysans pauvres. Rahvarinne racouchka n. f. Front populaire* estonien, fondé en 1989. rakuwka n. m. Petit garage en métal, transportable et épousant raïispolkom n. m. la forme de l’automobile qu’il protège. Litté- rajispolkom n. m. ralement, coquillage. Dans l’organigramme de l’État soviétique, comité directeur de raïon* (abréviation de rajonnyj rada n. f. ispolnitel;nyj komitet). rada n. f. Conseil central ukrainien, créé à Kiev en mars raïkom n. m. 1917; en fait, le mot ukrainien rada correspond rajkom n. m. au terme russe soviet*. En Russie du Sud et en Comité de parti de district (de raïon*); abrévia- Ukraine, le même mot sert à désigner l’assemblée tion de comité de raïon (rajonnyj komitet). générale des Cosaques*. Le régime soviétique avait Le raïkom avait un pouvoir de décision sur un tas mis fin aux radas cosaques; mais, depuis 1990, de questions touchant une gamme très large de elles sont réapparues. matières économiques, sociales et culturelles, de même que directement les citoyens, même ceux

229 R qui n’étaient pas membres du Parti*. En cela, les Considéré comme le parti de la bourgeoisie armé- raïkoms constituaient un rouage très important de nienne ottomane, le parti Ramgavar avait comme la partocratie* soviétique. Dans les républiques non objectif principal la démocratisation de l’Empire russes, le persek* (premier secrétaire) d’un raï- ottoman. kom pouvait être un représentant de l’ethnie locale, mais la règle était que le deuxième secré- rang n. m. taire devait dans tous les cas être un Russe table des rangs* ethnique. rapo n. m. raïon n. m. rapo n. m. rajon n. m. Union agro-industrielle de raïon*. Les rapos, créés Principale subdivision administrative du terri- en 1974, d’abord en Géorgie et ensuite ailleurs en toire soviétique, en milieu rural, intermédiaire Union soviétique, visaient à regrouper sur une base entre l’agglomération (ville ou village) et la région territoriale les juridictions et les pouvoirs de ges- (oblast*). On appelle aussi raïon les subdivisions tion du secteur agro-industriel, jusque là dissé- administratives des grandes villes. On peut tra- minés dans plusieurs ministères. duire par district ou arrondissement. Le raïon était doté de compétences substantielles en matière rapprochement des peuples n. m. d’économie et de politique locales. Le nombre de sbli'enie narodov n. n. raïons, en Union soviétique, a considérablement Cette expression a désigné spécifiquement une varié au cours des années : plus de 4 000 au len- politique suivie par le gouvernement soviétique et demain de la guerre, moins de 2 000 dans les cherchant à minimiser par divers moyens les dif- années 1960, aujourd’hui autour de 3 000. Le férences entre les nationalités composant la terme raïon est également utilisé pour désigner les mosaïque ethnique du pays. Nommément incor- grandes régions économiques, au nombre d’une porée dans le programme du P.C.U.S.* en 1961, vingtaine au début des années 1990 (mais leur cette politique a encouragé la mixité conjugale (les nombre varie constamment); en russe: krupnyj mariages mixtes étaient publicisés dans les journaux) /konomiheskij rajon. Certains auteurs écrivent et a pris des moyens bien particuliers comme la rayon; la forme raïon se justifie doublement : elle méthode des chefs*, employée pour la construction reproduit la prononciation russe et elle évite la du BAM*. La politique du rapprochement était la confusion avec le mot français rayon qui a un tout reprise, en mode mineur, de la politique de fusion autre sens. des nationalités* (sliqnie nacii), préconisée par Staline dans les années 1930. raïonirovania régionologie* raskol n. m. raskol n. m. raïono n. m. On appelle de ce nom le schisme des partisans de rajono n. m. l’Église orthodoxe traditionnelle qui refusèrent de Sigle dont les composantes peuvent se traduire par se soumettre aux réformes du patriarche* Nikon, département d’éducation populaire de district ; il au milieu du XVIIe siècle, d’où leur nom de s’agit de l’organisation gouvernementale d’ins- vieux-croyants*. Un des dirigeants les plus célèbres pection des écoles, au niveau du district (raïon*). du raskol fut le protopope* Avvakoum, un brillant Sous le régime soviétique, professeurs et élèves écrivain. Les adeptes des pratiques schismatiques craignaient beaucoup ces inspections inquisitrices. résultant du raskol sont encore nombreux aujour- d’hui, bien que divisés en un grand nombre de raïsoviet n. m. sectes. Il est intéressant de noter que Nikon et rajsovet n. m. Avvakoum étaient tous deux mordves*, provenant Conseil de raïon*. même de deux villages voisins.

Ramgavar n. m. raskolnik n. m. Nom courant du Parti constitutionnel démocrate raskol;nik n. m. d’Arménie (Hay sahmanatragan ramgavar kous- Fidèle de l’Église orthodoxe n’ayant pas voulu saktsoutioun), formé en 1908 à Alexandrie par la suivre les réformes du patriarche* Nikon, à la fin fusion de deux partis antérieurs, le parti Hintchak* du XVIIe siècle, d’où le nom de vieux-croyant*. (Hintchakian Verakazmial) et le parti Armenakan*. Voir: raskol*.

230 R raspievys n. m. pl. rayonnisme n. m. raspevy n. m. pl. luhizm n. m. Chants populaires russes, datant du Moyen Âge, Mouvement artistique de très courte durée (1910- en général mélancoliques. 1915) qui tenta une synthèse du cubisme, du futurisme et de l’orphisme. Son nom lui vient du raspoutinchtchina n. f. fait que les compositions picturales faisaient appa- rasputin]ina n. f. raître des formes spatiales à l’intersection de lignes Période durant laquelle un groupe de personnes de couleur obliques. Les fondateurs en furent influentes à la cour du dernier tsar avait foi, Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova, qui comme la famille impériale elle-même, en la pré- auparavant avaient animé le mouvement néo- tendue sagesse de Raspoutine, ce faux prophète primitiviste*. Le rayonnisme s’est fait connaître en soit-disant saint, et en suivait aveuglément les France par les décors des Ballets russes*, dont plu- conseils. En français, on a aussi appelé ce groupe sieurs ont été créés par Larionov. Certains auteurs la clique Raspoutine ou les raspoutiniens. emploient le mot russe francisé loutchisme. raspoutitsa n. f. Raznoexport n. m. rasputica n. f. Razno/ksport n. f. Désigne la saison du dégel printanier de même Organisme central soviétique d’import-export que ses conséquences, notamment sur l’état des pour diverses productions d’industrie légère. routes, qui deviennent alors de véritables fon- drières. Ce phénomène tient au fait que la couche Raznoimport n. m. de neige superficielle dégèle rapidement alors que Raznoimport n. f. l’eau de fonte ne peut s’écouler à cause de la Centrale soviétique d’importation et d’expor- couche sous-jacente de sol gelé, imperméable. Le tation de minerai et de certaines autres matières mot raspoutitsa désigne aussi le phénomène lui- premières. même, également appelé bezdorojié*, qui signifie absence de route. C’est en quelque sorte la cin- raznotchinets n. m. quième saison. raznohinec n. m. Personne qui, dans le système hiérarchique de la rassolnik n. m. table des rangs*, n’était pas reconnue comme rassol;nik n. m. appartenant à un tchin* déterminé. Ce n’était Potage russe, fait de rognons de veau, de donc pas nécessairement un gentilhomme. Mais, concombres salés et de crème. en général instruits et souvent libre-penseurs, artistes ou écrivains, de nombreux raznotchintsys rasstegaï n. m. sont allés gonfler les rangs de l’intelligentsia*. rasstegaj n. m. Pâté (pirog*) de viande de bœuf ou de saumon, razriad n. m. servi entrouvert pour accompagner soupes et razrqd n. m. bouillons. Sous le régime soviétique, système de classification des ouvriers selon leur degré de qualification. rastrellien adj. rastrellievskij adj. réactionnaire adj. Qualifie le style baroque tirant sur le rococo qui reakcionnyj adj. caractérise de nombreux édifices à Saint- Qualifiait tout ce qui était considéré par les auto- Pétersbourg; du nom de l’architecte italien rités soviétiques comme ne cadrant pas avec la phi- Bartolomeo Rastrelli, qui a fait carrière en Russie losophie ou les diktats émanant du Parti*, depuis au XVIIIe siècle. Son exemple a donné naissance les institutions démocratiques jusqu’à l’art abstrait. à l’école rastrellienne. réalisme de cuisine n. m. ratoucha n. f. kuxonnyj realizm n. m. ratuwa n. f. Expression popularisée par le critique Viktor Édifice abritant le conseil municipal des petites Chklovski pour désigner une technique de pro- agglomérations des républiques baltes et de pagande politique consistant à publiciser des l’Ukraine de l’Ouest. Ce mot provient de l’alle- détails de la vie privée du personnage auquel elle mand : rathaus (hôtel de ville). s’applique. Elle a été largement utilisée par les

231 R thuriféraires de Vladimir Jirinovski et par lui- conserve son utilité dans le sens de région géo- même, lors de la campagne électorale de 1993. graphique, région naturelle. Pour se référer à la région économique, par ailleurs, on utilise le mot réalisme socialiste n. m. raïon* (rajon), mais on emploie de plus en plus socialistiheskij realizm n. m. le terme region, calqué sur l’anglais et le fran- Doctrine officielle qui, en Union soviétique, visait çais). Dans le sens de région administrative, il est à rendre la littérature et les arts conformes à un préférable, pour éviter toute confusion, d’utiliser modèle exemplaire de la société communiste. En le mot russe oblast*. fait, ce fut un mouvement qui, durant le régime de Staline, a soumis la création artistique à l’ap- régionalisme n. m. probation officielle des censeurs de l’État et du regionalizm n. m. Parti*. Après la dernière guerre, cette forme de Outre son sens général (regionalizm), se réfère, contrôle a été appelée jdanovisme*, du nom de son chez certains auteurs, à une institution plus spé- principal artisan, Jdanov. L’expression réalisme cifiquement désignée sous le terme de mestnit- socialiste, souvent désignée par la forme contrac- chestvo*. tée sotsréalisme, était ambiguë et même fausse puisqu’elle substituait à la réalité une promesse de région autonome n. f. bonheur futur et utopique. Dans le jargon sovié- avtonomnaq oblast; n. f. tique, on opposait le réalisme socialiste au for- Le mot région est ici utilisé comme l’équivalent de malisme*, terme non moins ambigu. Voir aussi: okroug*, que l’on traduit aussi par district*. proletkult*. région centrale n. f. reconstruction n. f. central* période de la reconstruction* régionologie n. f. recrutement organisé n. m. rajonirovanie n. n. organizovannyj nabor n. m. Néologisme employé pour traduire la science Système d’échange de main-d’œuvre entre kol- développée par les géographes soviétiques, appe- khozes* et entreprises industrielles pour pallier lée raïonirovanie, qui consistait à établir et à appli- les inconsistances de la planification du travail. La quer des critères afin de délimiter des régions coordination visée par ce système n’a jamais donné d’intervention pour les politiques économiques du de résultats efficaces. ministère du Plan (Gosplan*). réforme, grande n. f. registan n. m. velikaq reforma n. f. registan n. m. Expression souvent utilisée pour désigner la déci- Place centrale des villes de la route de la Soie (lit- sion du tsar Alexandre II, le tsar libérateur, d’abo- téralement : place de sable). Le registan le plus lir le servage, ce qui eut d’importants effets sociaux célèbre et le plus somptueusement monumental (conflits entre la paysannerie et la noblesse) et éco- est celui de Samarcande. nomiques (naissance d’un secteur capitaliste). remont n. m. refuznik n. m. remont n. m. otkaznik n. m. Signifie réparation; ce mot se retrouve couram- Citoyen à qui les autorités soviétiques ont refusé ment sur les affiches qui ornent les portes des d’accorder le visa de sortie (visa pour p.m.j.*), la magasins ou des restaurants temporairement raison en étant en général que le demandeur était fermés, quelle qu’en soit la raison. considéré comme dépositaire de secrets d’État. Bon nombre de refuzniks étaient des Juifs candi- remplissage n. m. dats à l’émigration vers Israël. uplotnenie n. n. On désigne quelquefois ainsi l’opération qui a région n. f. consisté à placer plusieurs familles dans un même oblast; n. f. appartement, formant ainsi des kommunalkas*. Le Ce terme est employé dans divers sens, généraux terme densification serait sans doute plus juste. ou spécifiques. Dans le contexte soviétique et russe, lorsqu’il est utilisé seul, le mot région

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Renaissance n. f. des républiques socialistes soviétiques. Au nombre Vozro'denie n. n. de deux à l’origine, elles étaient onze avant la Journal qui parut à Paris, d’abord comme quo- Seconde Guerre mondiale, 16 après, et 15 au tidien (1925-1936), puis comme bimensuel moment de la dissolution de l’Union. La consti- (1936-1940), enfin comme mensuel après 1955. tution soviétique de 1977 reconnaissait à chaque Ni fasciste ni monarchiste, ce journal de droite république fédérée, par l’article 72, le droit (théo- a attiré plusieurs collaborateurs de la Grande rique) de sortir librement de l’Union. Mais ce n’est Loge maçonnique. pas par les processus prévus dans la constitution que la désunion soviétique s’est opérée. reng n. m. Une des parties d’un mougam*, en général inter- république socialiste soviétique prétée vers la fin du morceau, sur un rythme autonome (R.S.S.A.) n. f. dansant. avtonomnaq sovetskaq socialistihes- kaq respublika (A.S.S.R.) n. f. réprouvées n. f. pl. Dans le système soviétique, république autonome âmes réprouvées* au sein d’une république fédérée. Depuis le der- nier demi-siècle, leur nombre a oscillé autour de république n. f. 20 pour l’ensemble de l’Union. La plupart des respublika n. f. R.S.S.A. ont été formées sur des bases ethniques, Dans le contexte russe et soviétique, le terme sans pour autant que les peuples concernés aient république recouvre plus d’une réalité. Les répu- été, dans tous les cas, majoritaires dans leurs ter- bliques fédérées* étaient les sujets de premier ordre ritoires respectifs. Après la dissolution de de l’U.R.S.S. (les 15 républiques socialistes sovié- l’U.R.S.S., les R.S.S.A. de la Russie sont devenues tiques*). Plusieurs de celles-ci comprenaient des des républiques, tout simplement; aussi, plusieurs républiques socialistes soviétiques autonomes*, en anciens territoires qui avaient des statuts infé- fait moins autonomes que les républiques fédérées. rieurs dans la hiérarchie administrative ont acquis Aujourd’hui, la Fédération de Russie comprend ce statut, de sorte qu’aujourd’hui la Fédération de une vingtaine de républiques (le nombre varie avec Russie compte une vingtaine de républiques. les années) qui font partie des 89 sujets de la Fédération*. républiques périphériques, n. f. pl. so[znye respubliki n. f. pl. république autonome n. f. Sous le régime soviétique comme depuis l’éclate- avtonomnaq respublika n. f. ment de l’Union, désigne l’ensemble des répu- Forme abrégée pour désigner les républiques socia- bliques soviétiques ou ex-soviétiques autres que la listes soviétiques autonomes*. Russie, au nombre de quatorze. L’expression russe correspondante signifie républiques d’Union, ce qui république bourgeoise n. f. étrangement exclut la Russie. Aujourd’hui, on bur'uaznaq respublika n. f. utilise plutôt l’expression proches voisins*, d’ailleurs Formule utilisée par les autorités soviétiques pour ambiguë puisqu’elle concerne souvent également désigner les républiques baltes à l’époque de leur les anciens pays satellites de l’U.R.S.S. indépendance, c’est-à-dire entre les deux guerres. résident n. m. république fédérée n. f. rezident n. m. so[znaq respublika n. f. Dans le jargon du K.G.B.*, nom donné aux res- Bien que le terme soit ambigu, puisque les répu- ponsables, dans différents pays étrangers, des opé- bliques autonomes* sont également des républiques rations de l’organisme. Ainsi, l’antenne du K.G.B. fédérées, on emploie généralement cette expres- en France s’appelait la résidence de Paris. sion pour désigner les républiques socialistes soviétiques*. reskom n. m. reskom n. m. république socialiste soviétique Sous le régime de Gorbatchev, comité du Parti (R.S.S.) n. f. communiste* au niveau des républiques. sovetskaq socialistiheskaq respublika (S.S.R.) n. f. Chacune des républiques faisant partie de l’Union

233 R ressol n. m. répandue en Occident que dans les républiques Galantine de poulet qui constitue un plat natio- baltes elles-mêmes. nal moldave. C’est l’équivalent du stouden* russe. révolution de Février n. f. réviseur n. m. fevral;skaq revol[ciq n. f. revizor n. m. Révolution démocratique de mars 1917 (le Fonctionnaire délégué par le pouvoir central pour 23 février, selon le calendrier* russe de l’époque) contrôler sur place la manière dont les adminis- qui a renversé le tsar et l’a remplacé, pour la pre- trateurs locaux géraient leurs finances et leur per- mière fois dans l’histoire de la Russie, par un sonnel. C’était un personnage aussi important régime démocratique; mais il ne dura que huit que peu aimé, tant sous le régime tsariste que pen- mois, jusqu’à la révolution d’Octobre*. dant la période soviétique. Gogol en a donné une image cinglante dans sa comédie Le Réviseur. révolution de soie n. f. w\lkovaq revol[ciq n. f. révisionnisme n. m. Manifestement inspirée par l’expression révolution revizionizm n. m. de velours, qui a voulu illustrer le caractère non vio- Ce terme qui, en Occident, se réfère à la négation lent des changements politiques en Tchécos- des crimes nazis, avait un sens bien différent en lovaquie, la révolution de soie, dans le vocabulaire Union soviétique : il s’agissait d’une attitude cri- occidental, se réfère aux changements rapides tique vis-à-vis de l’orthodoxie marxiste-léniniste. qu’a connus la Kirghizie à partir de 1991, chan- gements considérés comme les plus démocra- revkom n. m. tiques parmi ceux qu’ont connus les républiques revkom n. m. ex-soviétiques de l’Asie centrale. Abréviation couramment employée pour dési- gner les comités révolutionnaires créés un peu par- révolution permanente n. f. tout dans le pays pour y instaurer le régime sovié- permanentnaq revol[ciq n. f. tique et ses institutions. Théorie défendue par Trotski, qui voulait étendre le processus et les résultats de la révolution bol- Révolution n. f. chevique à l’ensemble du monde, s’opposant ainsi revol[ciq n. f. à Staline, tenant de la construction du socialisme La révolution russe de 1917 a plusieurs noms : dans un seul pays d’abord. Grande Révolution prolétarienne, révolution d’Octobre, Octobre tout court, révolution bolche- revues épaisses n. f. pl. vique, Révolution russe ou encore simplement tolstye 'urnaly n. m. pl. Révolution. Mais l’histoire de la Russie et des ex- Cette expression dit bien ce dont il s’agit, à savoir républiques de l’U.R.S.S. a connu d’autres révo- des revues comprenant un grand nombre de pages lutions : celle de 1905 et la révolution de Février* (jusqu’à 300 et même plus) et publiant par (en fait, en mars) 1917. Les démocrates actuels tranches des romans nouveaux et, durant les der- parlent même de la révolution d’août 1991, bien nières années du communisme, des textes qui que cette expression, on s’en doute, ne soit pas avaient été bannis par la censure stalinienne* ou acceptée par tous. brejnevienne* (dont des livres de Soljenitsyne et de Boulgakov). Ce phénomène, qui existait depuis le révolution chantante n. f. XIXe siècle et qui s’est poursuivi jusqu’au début po[]ie revol[cii n. f. pl. des années 1990, a connu un certain relâche- Le retour des républiques baltes à l’indépendance ment de la censure avant que cela ne se produise s’est fait dans une atmosphère de festivals de folk- pour les journaux. lore où les chœurs mettaient à l’honneur cet art national comme un symbole identitaire. Lors du rezana n. f. festival Baltica en 1987, on déploya, pour la pre- rezana n. f. mière fois depuis l’instauration du régime sovié- Morceau de fourrure qui, dans la Russie du XVe tique, les drapeaux nationaux des républiques siècle, servait d’unité monétaire. L’ancien droit baltes, ce qui symbolisa le début du mouvement russe avait établi que 50 rézanas valaient une de libération. Le nom révolution chantante désigne grivna*. en outre les profondes réformes qui ont eu cours durant les années 1990-1992, expression plus

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R.G.G.U. n. f. Fiodor Ioannovitch, fils d’Ivan le Terrible. La RGGU n. m. forme Riourikides, répandue, est moins conforme Sigle désignant l’Université d’État des Sciences au nom original. humaines de Moscou, dirigée par le démocrate Youri Afanassiev, la première université russe à risa n. f. développer des programmes axés essentiellement riza n. f. sur les humanités et largement ouverte à la coopé- Costume des prêtres de l’Église orthodoxe russe; ration internationale. c’est l’équivalent de la chasuble des prêtres catho- liques. On l’appelle aussi le phélonion*. La forme rhyton n. m. ryassa (rqsa) est plus populaire. riton n. m. Vase à boire en forme de corne en usage en Iran dès Rkatsiteli n. m. le IIe millénaire avant notre ère et qui s’est répandu Rkaciteli n. n. entre autres chez les Scythes* et les autres peuples Vin blanc de Géorgie, très sec et velouté, dont la du sud de la Russie. Le rog*, encore en usage chez fermentation se fait dans des jarres en argile les Géorgiens*, est le descendant du rhyton. enfouies dans le sol.

R.I.A. n. f. robâb n. m. Agence d’information russe* roubab* riabinovka n. f. rog n. m. rqbinovka n. f. Vase à boire en forme de corne qu’utilisent les Vodka à saveur de fruits ou de fleurs de sorbier; Géorgiens pour boire leur vin. On dit que c’est l’équivalent du jarzembiak polonais. le descendant du rhyton*.

Riazan rojok n. m. méthode de Riazan* ro'ok n. m. Instrument de musique fait d’une corne de chèvre rideau de fer n. m. ou de vache; l’équivalent de l’ozragis*ˇ lituanien. 'eleznyj zanaves n. m. Dans un discours demeuré célèbre qu’il pronon- romi n. m. çait le 5 mars 1946, Winston Churchill lance : Bouillie de maïs épaisse que mangent les « Un rideau de fer est tombé ». Depuis lors, cette Géorgiens en y ajoutant souvent du fromage et expression a désigné l’ensemble des frontières servie avec une sauce aromatisée. séparant les pays du bloc communiste (U.R.S.S. et Europe de l’Est) de l’Europe occidentale. rong n. m. Boisson sacrée que préparaient les Ossètes*, sorte rioumka n. f. de bière faite de millet fermenté. On l’appelle aussi r[mka n. f. bouza*; les Kabardes* la désignent sous le nom de Petit verre à vodka, en général à pied. On emploie makhsyma*. souvent le diminutif affectif rioumotchka. Quand on invite quelqu’un à prendre une rioumka de thé, roopill n. m. l’invité comprend bien qu’on lui servira de la Flûte pastorale estonienne. vodka, et pas seulement une rioumka. rose adj. Riourikides n. m. pl. rozovaq adj. r[rikovihi n. m. pl. Dans le langage populaire, qualifie les lesbiennes, Première dynastie russe, du nom du varègue* sans connotation discriminatoire, contrairement Riourik, qui fonda la principauté de Novgorod à un grand nombre de mots plus ou moins vul- vers 860 (son nom, en langue scandinave, était gaires que connaît l’argot russe. Hrörikr). Les Riourikides ont régné sur l’État kievien et plusieurs branches de cette dynastie ont Rose bleue n. f. dirigé diverses principautés de l’ancienne Russie, Golubaq roza n. f. notamment la Moscovie, à partir du XIVe siècle. Mouvement symboliste qui se constitua à la fin Le dernier tsar de cette lignée fut, à la fin du XVIe, du XIXe siècle, sous l’impulsion du peintre Victor

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Borissov-Moussatov, pour combattre l’acadé- roubel n. m. misme russe. De grands peintres sont issus de ce rubel; n. m. mouvement, dont Krylov, Kouznetsov, Saryan. Unité monétaire de la Biélorussie, depuis 1992. Les billets illustrent des animaux sauvages de Rospetchat n. m. Biélorussie; le billet d’un roubel illustre un lièvre Rospehat; n. f. et s’appelle de ce fait zaïtchik*, qui signifie petit Organisme gouvernemental qui a pris, pour la lièvre. Russie, la succession du Soyouzpetchat*, l’orga- nisme chargé de la distribution des journaux et rouble n. m. périodiques dans le pays. rubl; n. m. Unité monétaire de la Russie puis de l’Union Rossiiskaya Gazeta n. f. soviétique, divisée en 100 kopecks*. Le rouble Rossijskaq Gazeta n. f. avait cours dans toute l’Union soviétique, mais Journal quotidien fondé en 1990 et publié par le était désigné différemment dans certaines répu- parlement russe; depuis 1993, c’est le journal bliques: karbovanets* en Ukraine, som* ou soum officiel du gouvernement russe (littéralement : le en Asie centrale turque, manat* au Tadjikistan, Journal de Russie). D’abord à tendance démo- maneti* en Géorgie. Il y eut aussi un rouble let- crate (du type Russie démocratique*), il est gra- ton (le rublis), de 1992 à 1993, avant que la duellement passé sous le contrôle de la majorité Lettonie n’adopte sa monnaie définitive, le lats*. conservatrice des députés; on peut qualifier sa Le rouble a connu bien des vicissitudes qu’ont sui- tendance récente de conservatrice-centriste. Ce fut vies ses dénominations successives. Ainsi, le pre- le seul journal, sauf ceux des fascistes, à appuyer mier janvier 1998, 1 000 roubles sont devenus 1 ouvertement la guerre de Tchétchénie en 1994- rouble dénominé (en russe : denominirovan- 1995. Le tirage, en 1997, dépassait le demi-mil- nyj). Précédemment, le premier janvier 1961, lion d’exemplaires. 10 roubles staliniens étaient devenus un rouble khrouchtchevien. Il faut noter qu’il arrive que la Rossiiskie Vesti n. m. pl. population continue, longtemps après les chan- Rossijskie Vesti n. m. pl. gements officiels, à compter selon le système anté- Journal hebdomadaire du gouvernement russe rieur, ce qui rend les calculs difficiles et déroutants de 1990 à 1993, puis quotidien émanant du pour les étrangers. bureau du président de la Russie, auquel il lui est évidemment totalement dévoué (son titre signi- rouble de bois n. m. fie Nouvelles de Russie). Le tirage, en 1997, était derevqnnyj rubl; n. m. de 130 000 exemplaires. Désignation dépréciative du rouble lorsque, sous Gorbatchev, il était non convertible et faisait rossolié n. m. figure de monnaie pauvre à côté des devises qui En Occident, nom donné à une salade d’origine avaient alors une libre circulation. balte, composée de harengs et de betteraves, en général présentée en forme de pyramide. rouble Kerenski n. m. kerenka n. f. Rosspirtprom n. m. Monnaie qui a eu cours pendant six mois en Rosspirtprom n. f. 1917, entre les régimes tsariste et soviétique, et qui Compagnie d’État d’alcools et de spiritueux créée était imprimée sur des feuilles qu’on découpait en mai 2000 par Vladimir Poutine; elle prend le avec des ciseaux. contrôle des quelque 90 usines ou entreprises de commerce et de production d’alcool de Russie. rouchnik n. m. ruwnik n. m. Rosta Serviette brodée qui a plusieurs usages, notam- fenêtre Rosta* ment celui de recouvrir le plateau recevant le pain et le sel que, selon la tradition, la femme russe roubab n. m. ou ukrainienne offrait au visiteur dès son arrivée Instrument à cordes pincées d’Asie centrale, de la dans la maison d’accueil. Il sert aussi à recouvrir famille du luth. Le nombre de cordes varie, mais les mains des mariés pendant l’engagement solen- il en possède généralement six, dont des cordes nel ou, tout simplement, à décorer les intérieurs sympathiques, comme c’est le cas de bien des ruraux. instruments orientaux.

236 R roue rouge n. f. roukh n. m. krasnoe koleso n. n. rux n. m. Titre d’un livre d’Alexandre Soljenytsine; cette Mouvement nationaliste démocrate d’Ukraine, image symbolise le communisme qui est passé sur né à la fin des années 1980. Le mot roukh*, en la Russie pour détruire tout ce qu’il rencontrait. ukrainien, signifie mouvement tout court. En 1999, le roukh existait toujours et incarnait le rouge adj. pouvoir démocratique actuel. krasnyj adj. Couleur du drapeau soviétique, nom de la place roulette russe n. f. la plus célèbre du pays, titre du coin intime des russkaq ruletka n. f. logis russes où se placent souvenirs ou icônes...; À l’origine, sorte de duel au revolver, le barillet les expressions qui comprennent cet adjectif ne se étant chargé de balles blanches sauf une ou deux. comptent plus : armée rouge,* bannière rouge*, Aujourd’hui, on l’utilise surtout pour désigner un baron rouge*, casque rouge*, ceinture rouge*, coin jeu suicidaire qui consiste à pointer sur soi une rouge*, coq rouge*, dimanche rouge*, directeur arme dans laquelle une seule balle a été logée; en rouge*, dragons rouges*, Étoile rouge*, fil rouge*, faisant tourner le barillet à l’aveuglette, c’est donc Finlandais rouges*, flotte rouge*, garde rouge*, lundi le hasard qui décide du sort du joueur. Au figuré, rouge*, roue rouge*, rouges-blancs*, rouges-bruns*, cette expression évoque un jeu dangereux dont samedi rouge*, tableau rouge*, téléphone rouge*, l’issue est totalement soumise au hasard. Un cock- terreur rouge*. En fait, il veut dire rouge mais éga- tail connu à Montréal a pris le nom de roulette lement beau. Il était donc naturel que cette cou- russe: vodka, schapps de pêche, sambucca, citron leur soit devenue l’emblème de la Révolution. et sucre, le tout flambé. Les Rouges furent donc ceux qui pensaient et agis- saient juste, les révolutionnaires, alors que les Rous n. f. Blancs* étaient les réactionnaires ou les modérés. Rus; n. f. Située autour de Kiev, la Rous a constitué le rouges-blancs n. m. pl. noyau historique de la nation qui regroupait, jus- krasno-belye n. m. pl. qu’à l’invasion tatare* du XIVe siècle, les peuples Nom que se sont donné, durant une brève russe, ukrainien et biélorusse. (Ce qui constitue période, les opposants au gouvernement du pré- la Russie d’aujourd’hui était alors une zone fron- sident Eltsine, en se réclamant à la fois du com- tière peuplée de Finnois, de Mordves et d’autres munisme et des tendances monarchistes tsaristes. tribus finno-ougriennes.) Dans un contexte poé- Les démocrates fidèles à Eltsine les appelaient les tique (et même quelquefois publicitaire), on rouges-bruns*. emploie le nom Rous pour désigner la Russie eth- nique actuelle, comme dans l’expression sainte rouges-bruns n. m. pl. Russie (Svqtaq Rus;). krasno-korihnevye n. m. pl. Nom donné par les démocrates russes et autres Rouslan n. m. partisans de Boris Eltsine à ses opposants, à savoir Ruslan n. m. aux participants de l’alliance des communistes Surnom d’un gros avion cargo produit par l’avion- (les rouges) et des patriotes*, étatistes et chauvi- nerie Antonov*. nistes russes fascisants (les bruns), formée au début de 1992 et formalisée par la fondation du roussalia n. f. Front de salut national* en octobre de la même rusalii n. f. pl. année. Le brun, couleur du fascisme internatio- Rite funéraire importé en Russie des Balkans nal, est aussi le résultat du mélange des trois cou- consistant à visiter les défunts, en général quelques leurs de leur drapeau : noir, jaune et blanc. Ce semaines après Pâques, en allant déposer des roses groupe unit aujourd’hui les communistes ortho- sur leur tombe tout en s’accompagnant de chants doxes et les fascistes ultra-nationalistes dans une et d’autres pratiques rituelles. haine partagée envers les démocrates. À Moscou, les rouges-bruns tiennent des réunions publiques roussalka n. f. autour des quelques statues de Lénine qui demeu- rusalka n. f. rent et y distribuent leur littérature, dont le jour- Un des beaux personnages mythiques de la Russie. nal Zavtra (Demain), l’ex-Jour*. La roussalka est une ondine, parfois sirène parfois jeune fille très humaine, qu’un amour déçu a

237 R précipitée dans l’onde cruelle où elle attire les R.S.F.S.R. n. f. hommes pour se venger de son triste sort. Mais RSFSR n. f. elle sait aussi réconforter les amoureux éconduits. République socialiste fédérative soviétique de Dans la Russie du Nord, on la représentait avec Russie, une des 15 républiques socialistes sovié- des cheveux verts; dans le Sud, avec des cheveux tiques. Aujourd’hui devenue la Fédération de rouges. On peut la voir, cette belle maumariée, lors Russie, avec exactement les mêmes frontières, elle des nuits chaudes de juin, danser sur les rives des comportait 21 républiques*, une région autonome*, grands fleuves. Mais, gare! 10 districts autonomes* et 67 régions*, oblasts* ou kraïs*. route de la soie n. f. w\lkovyj put; n. m. R.S.F.S.T. n. f. Nom donné par le géographe allemand Ferdinand ZSFSR n. f. von Richtofen à non seulement une route, mais République socialiste fédérative soviétique de à tout un réseau de voies de communication qui, Transcaucasie, regroupant les actuelles républiques depuis les premiers siècles de notre ère, reliaient de Géorgie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan, qui exista l’Occident à la Chine. Outre une voie maritime de 1922 à 1936. contournant les Indes, plusieurs voies terrestres passaient au nord et au sud des monts Tian Shan R.S.S. n. f. et avaient pour relais des villes célèbres de l’Asie république socialiste soviétique* centrale, telles Boukhara, Samarcande et Ferghana. R.S.S.A. n. f. route de la vie n. f. république socialiste soviétique autonome* doroga 'izni n. f. Liaison qu’en mars 1942 les Russes réussirent à rublis n. m. établir, à travers le lac Ladoga, pour relier Monnaie nationale de la Lettonie, adoptée en Leningrad au monde extérieur pendant le ter- juillet 1992 et qui a gardé le même nom que rible siège de la ville par les Allemands, qui dura durant le régime soviétique jusqu’en 1993, alors 900 jours. qu’elle a été remplacée par le lats*. route maritime du Nord n. f. russe adj. et n. m. et f. sevmorput; n. m. russkij adj. Voie maritime longeant par le nord et l’est tout rossijskij adj. le territoire russe, de Mourmansk à Vladivostok; Dans la langue russe, deux mots différents cor- elle est entretenue par une flotte de brise-glace à respondent au mot français russe. L’un (russ- propulsion nucléaire. L’acronyme de l’organisme kij) se rapporte à la Russie historique, ethnique qui la gère est Glavsevmorput*, également utilisé ou linguistique. L’autre (rossijskij) se rap- en français. porte au territoire ou à la citoyenneté russes. Ce dernier terme, appliqué à une personne, à un routoul n. m. citoyen de la Fédération de Russie, pourrait être rutul;skij qzyk n. m. traduit par le mot Russien*, qui aurait l’avantage Une des nombreuses langues parlées au Daghestan de faire la distinction qui existe en russe. L’adjectif qui, contrairement à la majorité des autres, n’a pas russe (russkij) se retrouve dans bien des expres- été touchée par le programme de standardisation sions : billard russe*, charlotte russe*, chaussette des langues de l’U.R.S.S. Les Routouls utilisent, russe*, croix russe*, danse russe*, hiver russe*, jeunes pour communiquer avec les autres peuples du Russes*, lapin russe*, lévrier russe*, Messager russe*, Daghestan, le lezguien* ou l’azerbaïdjanais*. montagnes russes*, nouveaux Russes*, pieds-noirs russes*, roulette russe*, Russe blanc*, salade russe*, Routouls n. m. pl. style russe*, Vérité russe*. rutul;cy n. m. pl. Peuple occupant les montagnes du sud du Russe blanc n. m. Daghestan; au nombre d’environ 20 000, ils ont belorus n. m. conservé l’usage de leur langue dans une propor- Expression qui a déjà été utilisée comme syno- tion très élévée (plus de 90 %). Les Routouls du nyme de Biélorusse, dont c’est la traduction; mais, Caucase n’ont rien à voir avec les Rutuli de l’an- vu les autres significations que revêt cette expres- cienne Rome. sion, elle est à éviter dans ce sens. En lituanien,

238 R on dit, dans le sens de biélorusse, baltorusas (pour cratiques, indépendants du groupe Russie démo- explication, voir : balte*). Dans l’entre-deux- cratique. Le mouvement a cependant conservé guerres, on a largement utilisé l’expression Russes son influence. En 1994 et en 1999, le mouvement blancs pour désigner les anciens combattants et les s’est opposé à la guerre de Tchétchénie. En mars sympathisants de l’armée blanche*, de même que 1995, les éléments radicaux du mouvement fon- les Russes qui ont fui leur pays après la Révolution. dent un parti sous le même nom de Russie démo- En russe, on a utilisé l’expression émigrants blancs cratique*, prônant l’accélération des réformes et (belo/migranty). dénonçant l’émergence d’une nouvelle nomencla- ture* à partir de l’élite ex-démocrate. Les membres Russes n. m. pl. de la nouvelle R.D., ce sont les sans-culottes de la russkie n. m. pl. nouvelle révolution russe. L’abréviation Demrossia* Les Russes constituent le peuple slave le plus est largement utilisée. En 1999, la charismatique important par le nombre et par le rôle dominant dirigeante de la R.D., Galina Starovoïtova, est qu’il a joué en Europe de l’Est et dans la partie sep- assassinée à Saint-Pétersbourg; ce meurtre mani- tentrionale de l’Asie. Il faut toutefois rappeler festement politique demeure un mystère. Voir qu’en U.R.S.S., les Russes ethniques ne repré- aussi : Cause juste* et Union des forces de droite*. sentaient que 51% de la population totale du pays et que, des 145 millions de Russes, 112 millions Russie littéraire n. f. seulement habitaient la Fédération de Russie et Literaturnaq Rossiq n. f. 33 millions se retrouvaient dans les 14 autres Hebdomadaire fondé en 1963 comme organe de républiques de l’Union où ils représentaient des l’Union des écrivains de la R.S.F.S.R.* (non pas de minorités dans certains cas très importantes : celle de l’U.R.S.S., dont l’organe était le Journal 37 % au Kazakhstan, 34 % en Lettonie, 30 % en littéraire*, d’orientation bien différente). Les Estonie, 22 % en Ukraine, 21 % en Kirghizie. patriotes* ont noyauté le journal, qui affiche une Peuple de langue slave, les Russes sont cepen- tendance à peine plus modérée que celle des jour- dant génétiquement composés d’éléments eth- naux rouges-bruns*, Jour* et Vestnik*. Le tirage est niques variés, les deux plus importants étant les faible, moins de 10 000 exemplaires en 1999, et substrats finno-ougrien* et turc* (2). son financement est obscur.

Russiagate n. m. russien n. m. Nom donné, aux États-Unis et en France, à une rossijskij adj. opération de blanchiment d’argent entreprise russkij adj. depuis quelques années par la mafia russe dans le Forme ancienne de l’adjectif russe, qui ne se système bancaire occidental, notamment dans retrouve plus que dans les expressions Blanc plusieurs banques américaines. Russien* et Petit Russien*. Ce mot pourrait cepen- dant constituer un néologisme utile, pour dis- russianisme n. m. tinguer le citoyen de la Russie, le Russien (ros- rusizm n. m. sijskij), de la personne d’ethnie russe, le Russe Désigne un certain style musical des derniers (russkij). Pourquoi by i ne pas?* compositeurs russes romantiques, tels Rachma- ninov, Medtner et même Prokofiev jeune, inspiré Russie soviétique n. f. de thèmes russes narratifs et nostalgiques. On dit Sovetskaq Rossiq n. f. aussi russisme*, considérant que russianisme est un Quotidien fondé en 1956 comme organe du gou- calque de l’anglais, mais l’équivalent russe est le vernement de la R.S.F.S.R.* et du Parti commu- même. Ces deux termes ont également un autre niste*, dont il est théoriquement indépendant, sens; voir russisme*. mais on sait qu’il fut d’abord financé par la firme Zavidia* et maintenant par quelques sources assez Russie démocratique (R.D.) n. f. obscures; on parle de fonds provenant du Demokratiheskaq Rossiq (D.R.) n. f. P.C.U.S.* et de plusieurs firmes et banques qui en Mouvement regroupant les démocrates* ayant uni furent les héritières. C’est, on le devine, un jour- leurs forces pour les élections de 1990, où il fut nal communiste extrémiste, ouvertement anti- victorieux, recueillant le tiers des mandats. Par la gouvernemental et antiprésident. Son tirage, qui suite, plusieurs schismes ont divisé le mouve- était de deux millions et demi d’exemplaires en ment, qui est devenu minoritaire au parlement 1978, était tombé à 300 000 en 1999. Son russe où ont siégé plusieurs autres partis démo- surnom populaire est Savraska (Savraska).

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Russie travailleuse nistes et les patriotes* ont utilisé ce terme pour Trudovaq Rossiq désigner les démocrates, qu’ils accusaient de vou- Organisation à tendance communiste extrémiste, loir occidentaliser la Russie au détriment de ses créée à la fin de 1992 par le chef du Parti com- caractéristiques profondes. muniste ouvrier de Russie*, Victor Anpilov, dans le but d’organiser des manifestations antigouverne- russophone adj. mentales dans diverses villes du pays, surtout à russkoqzyhnyj adj. Moscou. Quiconque parlant russe. russification n. f. Ruthènes n. m. pl. rusifikaciq n. f. rusiny n. m. pl. Action, concertée ou non, ayant pour effet d’in- Au Moyen Âge, ce terme désignait les Ukrainiens troduire dans une culture des éléments de la cul- de la Rous*. À la fin du XVIe siècle, l’Église de ture russe : langue, coutumes, institutions. La Rome l’a adopté pour qualifier les uniates* gréco- russification est aussi le résultat de cette action, catholiques d’Ukraine et de Biélorussie fidèles à librement acceptée ou non. l’autorité du pape. Aujourd’hui, le terme s’ap- plique au sous-groupe ethnique des Ukrainiens de russifier n. m. l’Ouest, de la région connue sous le nom rusificirovat; d’Ukraine subcarpatique (à l’ouest de l’axe des Rendre russe, dans tous les sens de l’expression. Carpates), qui sont catholiques, contrairement à ceux de l’Est, orthodoxes. russisme n. m. rusizm n. m. ryassa n. f. Mot d’origine russe accepté comme faisant rqsa n. f. partie du vocabulaire d’une autre langue : soviet, Autre nom, plus populaire, pour désigner la troïka et même niet sont des russismes. On ren- risa*(riza); les deux termes sont utilisés et contre aussi, dans ce sens, russianisme*, calqué sur corrects. l’anglais. Ce terme est en outre utilisé pour dési- gner le style musical également connu sous le ryjik n. m. nom de russianisme*. ry'ik n. m. Champignon rougeâtre apprécié des Russes. Ryjik russophobe n. m. est un mot russe qui signifie roux. Pourtant, les rusofob n. m. champignons de cette couleur s’appellent, eux, Dans son sens général : celui qui n’aime ni la lissitchkis*. Russie ni les Russes. Récemment, les commu-

240 S saami n. m. særgæ n. m. saamskij qzyk n. m. s/rg/ n. m. Langue de la branche finno-ougrienne de la Haut poteau de bois, souvent finement sculpté, famille outalienne, dans laquelle elle occupe une qui se retrouve un peu partout en Yakoutie; il sert place particulière. Contrairement au saami parlé à attacher les chevaux, à délimiter les champs, à dans les pays scandinaves, le saami de la péninsule baliser les chemins, à symboliser l’hospitalité et le de Kola s’écrit en caractères cyrilliques. bonheur. Ce mot n’étant pas normalisé en fran- çais, on pourrait l’écrire serguet. Saamis n. m. pl. saamy n. m. pl. sagène n. f. Peuple habitant la péninsule de Kola dans le nord- sa'en; n. f. ouest de la Russie, communément appelé Lapons Mesure de longueur de l’ancienne Russie égale à ou, dans le langage local, Lopari. On en dénombre la brasse, c’est-à-dire à la longueur des deux bras un peu moins de 2 000 en Russie, dont la moitié étendus, à savoir environ un mètre et demi. Au environ ont conservé l’usage de leur langue. XVIIe siècle, apparaît une sagène normalisée par l’État, plus longue : 2 m 134. Une sagène com- saban n. m. prenait 3 archines* ou 48 verchoks*. saban n. m. Grosse charrue à roues, tirée par plusieurs bêtes saï n. m. de trait, qu’ont utilisée les Tatars* jusqu’à la fin du saj n. m. XIXe siècle. Au Kazakhstan et en Asie moyenne, petite vallée parcourue par un cours d’eau temporaire ou inter- sabantouï n. m. mittent. C’est un peu l’équivalent de l’ovrag* russe. sabantuj n. m. Fête de printemps fort ancienne, dite fête de la saïga n. m. charrue, célébrant la fin des travaux de printemps sajga n. f. chez les Tatars* et les Bachkirs*. Outre des tour- Antilope des steppes arides du sud de la Russie, nois de lutte, on y organise divers jeux, comme les que l’on retrouve également en Asie; elle se carac- courses à trois pattes, deux coureurs ayant chacun térise par un museau en forme de trompe. un pied attaché à un pied de l’autre, et les courses à cuiller où les concurrents tiennent entre leurs saïka n. f. dents une cuiller contenant un œuf. L’équivalent sajka n. f. de cette fête chez les Tchouvaches* est l’akatouï*. Petit pâté de pain blanc, d’origine estonienne En russe argotique, le sabantouï est une longue (saï : pain blanc, en estonien), que l’on mange à soirée à boire. Saint-Pétersbourg surtout. sabbatistes n. m. pl. Saint-Pierre, la n. f. subbotniki n. m. pl. Petrov den; n. m. Secte religieuse de Russie dont les membres, à la Fête que l’ancienne Russie célébrait immédiate- fin du XVIIe siècle, rejetèrent le dogme de la ment après la Saint-Jean, le 29 juin selon le calen- Trinité et la divinité du Christ; ils pratiquent des drier julien*, pour souligner l’adieu au printemps rites voisins de ceux des Juifs. Ils s’opposèrent à avant d’entreprendre les grands travaux des la collectivisation et, de ce fait, furent dispersés à champs. En fait, c’était la fête des apôtres Pierre l’entre-deux-guerres. Le même mot russe sert et Paul. On considérait que ce jour était le der- aussi à désigner une réalité tout autre; voir samedi nier pour semer le sarrasin et que s’il pleuvait à la communiste*. Saint-Pierre, la récolte serait mouillée.

241 S saint synode n. m. sakta n. f. synode* sakta n. f. Broche qu’utilisent les femmes lettones pour atta- saints fous n. m. pl. cher leur châle ou comme simple décoration; ce [rodivye n. m. pl. bijou, en général en argent, est souvent de grande fous de Dieu* dimension, tel un bouclier. L’équivalent estonien est le sõlg*. saison de velours n. f. barxatnyj sezon n. m. salabaï n. m. Ainsi appelle-t-on le doux automne de Crimée, salabaj n. m. alors que l’air est pur comme du cristal et que le Cruche de terre cuite, en général d’un noir lustré, ciel et la mer prennent des couleurs vives. qu’utilisent les paysans de l’Ukraine occidentale.

Sajudis n. m. salague n. m. Mouvement créé en juin 1988 par Vytautas salaga n. m. Landsbergis avec l’objectif de restaurer l’indé- Terme péjoratif pour désigner un jeune soldat pendance du pays. Il a engendré le front populaire* qui en est à sa première année de service militaire. de Lituanie et, avec l’appui de l’aile réformiste du Il est soumis au parrainage d’un soldat aîné, selon Parti communiste lituanien, a travaillé à l’aboli- la pénible coutume de la diedovchtchina*. tion du système uniparti et à l’organisation d’élec- tions libres. Sajudis signifie commencement d’un salamouri n. m. mouvement. salamuri n. m. L’équivalent géorgien du svirel*, sorte de flûte Sakartvelo servant de divertissement virtuose mais aussi de Nom d’un parti nationaliste géorgien issu, au communication entre les bergers. tout début du XXe siècle, du Parti social- démocrate. Sakartvelo signifie Géorgie en géorgien. saliout n. m. C’est aussi la marque d’un appareil sophistiqué sal[t n. m. servant à cueillir les feuilles de thé, fabriqué en Ce terme, qui évidemment signifie salut, désigne Géorgie et largement exporté. le feu d’artifice qui constitue le coup d’envoi des fêtes populaires tenues à Moscou et dans quelques Sakhaliars n. m. pl. grandes villes de Russie. C’est aussi le nom d’un Sous-groupe ethnique issu d’un métissage inter- vin mousseux bon marché, un autre champagne venu aux XVIIe et XVIIIe siècles entre Yakoutes* des pauvres. et cosaques* russes. Salkhino n. m. saklia n. f. Salxino n. n. saklq n. f. Vin rouge liquoreux de Géorgie. Maison traditionnelle des peuples montagnards du Caucase. Faite de dalles de pierres, elle s’appuie le n. m. plus souvent sur des parois rocheuses ou sur salo n. m. d’autres saklias. Le toit plat est recouvert de terre Pièce de lard cru, salé et parfois fumé que les herbue. En géorgien, le mot sakhli veut tout sim- Ukrainiens, les Biélorusses, les Tchouvaches* et les plement dire maison. Lituaniens mangent tel quel avec du pain et des oignons pour constituer un repas. Naturellement, saks n. m. ni les Tatars* ni aucun autre peuple musulman Grand propriétaire, en Estonie, ce qui s’explique n’en mangent (pas plus d’ailleurs que ceux qui par la présence des barons baltes, d’origine ger- veillent à leur niveau de cholestérol). manique (de Saxe). En quelque sorte, le saks était l’équivalent du barine* russe. Les saks ont dominé SALT la vie rurale de l’Estonie jusqu’à l’indépendance, OSV en 1920. Sigle pour Strategic Arms Limitation Talks : nom des accords entre les États-Unis et l’Union sovié- tique concernant les armements stratégiques.

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SALT-1, limitant le nombre de missiles antiba- sous les tsars. Aujourd’hui, ce terme ne désigne listiques intercontinentaux et de missiles à tête plus que les éditions ne dépendant pas de l’État, nucléaire, a été signé en mai 1972. SALT-2, éten- qu’elles soient contestataires ou pas. On a appelé dant en juin 1979 l’accord précédent à d’autres magnitizdat* un samizdat sur support cassette. types d’armements, n’était pas encore ratifié et 1999. samodique adj. samodijskij adj. sam- Qualifie un groupe linguistique de la grande sam- famille ouralo-altaïque*, autrefois appelée sa- Dans l’ancien vocabulaire, terme utilisé dans le moyède. Les principaux peuples de ce groupe, sens de multiplicateur. Quand on disait, par répartis dans de vastes régions du nord de la exemple, que le seigle de telle région avait produit Sibérie, sont les Nganassans*, les Selkoupes*, les sam-5, cela signifiait que la récolte avait rendu Enets* et les Nenets*. 5 fois la semence. C’était la manière de compter les rendements en Russie, jusqu’à ce qu’on utilise Samogitiens n. m. pl. des mesures venues de l’Occident. 'mud; n. f. collectif Une des sous-ethnies composantes de la Lituanie, Samara n. f. la plus septentrionale des deux; en lituanien : Samara n. f. Zemaiteˇ (en russe : 'emajty). La composante Nom de marque d’une petite automobile de méridionale du groupe lituanien s’appelle modèle récent. On a utilisé le nom de la ville près Aukstaite*ˇ . de laquelle elle est construite et qui, de 1935 à 1991, s’est appelée Kouïbychev. L’usine, qui a samogone n. m. longtemps fabriqué la voiture de marque Lada*, samogon n. m. est située dans la ville de Togliatti. Alcool fabriqué de façon artisanale, à partir de fruits, de légumes, de sucre ou encore à partir de Sameba n. m. produits plus ou moins douteux. En somme, c’est Sameba n. n. l’équivalent russe de la bagosse québécoise. Le Vin de Kakhétie, dans l’est de la Géorgie, de cou- samogone prend des goûts différents selon les leur ambre foncé. fruits d’origine; certaines productions plaisent même à des connaisseurs. Il existe un vocabulaire samedi communiste n. m. des samogones de mauvaise qualité : ainsi, on kommunistiheskij subbotnik n. m. appelle sivoukha* une mauvaise vodka artisanale Journée de travail bénévole organisée dans les et bormotoukha* ou tchernila* les vins du même premières années du régime communiste; en prin- acabit. Mais attention : quoi qu’on en dise, les cipe, chaque citoyen y était tenu, à raison d’un samogones ne sont pas tous de mauvaise qualité. jour par an au minimum, souvent dans les jours qui précédaient l’anniversaire de Lénine en avril. n. m. Cette obligation a été abolie en 1991. On disait samovar n. m. aussi samedi rouge (krasnaq subota) et même Bouilloire portative, en général en cuivre, qui ne samedi noir (h\rnaq subota). sert pas à faire du thé, mais bien plutôt à conser- ver l’eau bouillante avec laquelle, par la suite, on samedi noir n. m. fait des infusions, dont le thé, bu autant dans la samedi communiste* soucoupe que dans la tasse. Le principe du samo- var est simple: on dépose des braises dans une che- samedi rouge n. m. minée placée au centre de la bouilloire. Le samo- samedi communiste* var est devenu populaire en Russie à partir du XVIIIe siècle. Toula, une ville du centre de la samizdat n. m. Russie européenne, se spécialise dans la fabrica- samizdat n. m. tion de . Durant la période soviétique, publication artisa- nale autoéditée (traduction littérale de samizdat) samoyède adj. et en général contestataire, circulant sous le man- samoedskij adj. teau. Ce mode non officiel de diffusion des idées Qualifie un groupe de langues de la famille des a fleuri surtout après 1960, mais il existait déjà langues ouralo-altaïques*, le plus important étant

243 S celui des Nenets*, vivant dans les régions septen- sans-prêtre n. m. pl. trionales de la Sibérie occidentale. Le terme bespopovcy n. m. pl. samoyède ayant en russe, par pure coïncidence, une Secte religieuse qui apparut en Russie à la fin du consonance dépréciative (homonyme de auto- XVIIe siècle et dont les membres, en révolte contre phage), on ne l’emploie plus guère aujourd’hui, la hiérarchie ecclésiastique, renoncèrent à tout nenets étant maintenant d’usage courant. Il est pos- sacrement à l’exception du baptême, valablement sible que samoyède ait la même racine que sami*. administré par les laïcs. samsa n. f. saouzme n. m. samsa n. f. Hors-d’œuvre des menus géorgiens, disposés en Beignet farci de noix ou de viande de mouton que général sur la table avant que les convives s’y ins- l’on retrouve en Asie centrale et dans les régions tallent, un peu à la manière des mezze libanais. Le tatares*. saouzme comporte un grand nombre de plats suffisants pour combler l’appétit de toute personne samvydav n. m. non habituée à l’abondance des repas géorgiens. samvydav n. n. Pour les Géorgiens, saouzme signifie aussi petit Édition clandestine en Ukraine, durant le régime déjeuner. soviétique. C’est l’équivalent ukrainien du samiz- dat*, mot russe qui, toutefois, était utilisé dans Saperavi n. m. l’ensemble de l’Union soviétique. Saperavi n. n. Vin rouge sec de Géorgie. sanis n. m. pl. sani n. m. pl. sappad n. m. Traîneau sur patins caractéristique des anciens Maison des morts en Ossétie. Il s’agit en fait hivers russes. On l’utilisait dans les traînages*. d’une petite construction en pierre où on dépo- sait le mort, accompagné de quelques objets, sankis n. m. pl. bijoux ou outils, et de nourriture. sanki n. m. pl. Genre de luge dans lequel on installe les bébés ou sarafane n. m. les jeunes enfants pour les tirer sur la neige; c’est n. m. la poussette d’hiver. Ce terme est le diminutif d’un Vêtement ancien que portaient élégamment les autre mot désignant un traîneau sur patins, les femmes russes; il avait la forme d’une grande sanis*. robe évasée. Aujourd’hui, vêtement sans manche, largement décolleté. sans-âme loc. adj. bezduwnyj adj. Sarmates n. m. pl. Ainsi qualifiait-on, du temps des mirs* de l’an- sarmaty n. m. pl. cienne Russie, les familles qui, à cause de leur pau- Peuple nomade venu d’Asie centrale qui, après les vreté, de leur manque d’instruments agricoles ou Scythes*, a occupé, au IIIe siècle avant notre ère, simplement faute de bras adultes, ne pouvaient les régions de steppe s’étendant au nord de la participer aux charges communales. Les familles mer Noire et de la mer d’Azov. Au cours de l’his- faibles* constituaient l’échelon social immédiate- toire, le territoire sarmate s’est cependant déjà ment supérieur. Voir aussi: âme*. étendu jusqu’au Danube. Lors de leurs pérégri- nations, les Sarmates se sont mêlés à plusieurs sans-parti n. m. autres peuples, dont les Goths, les Huns*, les bespartijnyj n. m. Vandales. On a appelé portes sarmates* le fameux Dans le vocabulaire communiste, soit jusqu’en défilé du Darial, dans le Grand Caucase. 1991, les sans-parti étaient les non-communistes. Sauf les quelques-uns qui servaient les fins de la Sartes n. m. pl. démonstration du caractère non obligatoire de sarty n. m. pl. l’adhésion au Parti communiste*, les sans-parti ne Habitants de l’Ouzbékistan d’origine tadjik, se voyaient pratiquement jamais confier des postes sédentaires et en général marchands (le mot sarte de direction à quelque niveau de l’appareil signifie marchand en ouzbek). Ayant pris une d’État ou du réseau des entreprises de production. teinte péjorative, le terme est maintenant aban- donné.

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Sassanides n. m. pl. sazandar n. m. sasanidy n. m. pl. sazandar n. m. Dynastie perse qui, entre les IIIe et VIIe siècles, Trio musical propre à l’Azerbaïdjan, composé étendit son influence sur une grande partie de d’un instrument à cordes et à archet (le kemant- l’Asie centrale. cha*), d’un instrument à cordes pincées (le tar*) et d’un tambour (le dafet*). sato n. m. Instrument à cordes de l’Ouzbékistan à très long Sberbank n. f. manche, déjà connu et cité par Avicenne, donc Sberbank n. m. avant l’an mille. Banque d’épargne (sberegatel;nyj bank) de Russie qui gère l’épargne et les emprunts des par- satsivi n. m. ticuliers, comme elle le faisait du temps de sacivi n. n. l’U.R.S.S. Elle a été fondée en 1987 à partir des Plat géorgien fait de dinde ou de poulet, cuit services d’épargne de la Gosbank*. Aujourd’hui, la dans une sauce aux noix, relevée et aromatique. participation de l’État se situe au niveau de 51%. En fait, le mot satsivi désigne originellement la sauce elle-même. sbiten n. m. sbiten; n. m. sauna n. m. et f. Boisson russe, à base de miel et d’épices, servie très sauna n. f. chaude. Les vendeurs ambulants offraient le Le mot sauna est bien d’origine finlandaise, mais sbiten dans des récipients chauffés au charbon qui la coutume du bain de vapeur est tout aussi bien sont à l’origine du samovar*. russe; traditionnellement, chaque paysan russe avait son étuve. Et les discussions dans les saunas sblijenie n. f. des ministères sont devenues rituelles chez la rapprochement des peuples* procurature*. schlager n. m. Savraska n. f. wlqger n. m. Savraska n. f. Mot allemand signifiant air à la mode utilisé tel Surnom populaire du journal communiste extré- quel en russe pour désigner, de façon plutôt péjo- miste Russie soviétique*. rative, une musique ou une chanson très popu- laire. Aujourd’hui ce terme a été remplacé par hit saxaoul n. m. (xit); américanisme oblige ! saksaul n. m. Arbre à aiguilles, dépourvu de feuilles, typique des Sclavènes n. m. pl. écosystèmes désertiques; il va chercher l’eau par sklaviny n. m. pl. des racines qui plongent jusqu’à quinze mètres de Peuple qui, vers le VIIe siècle, se retrouve en profond. Son bois, très dur, est un très bon com- Russie; ce serait le plus ancien nom connu des bustible. On le trouve tout particulièrement au Slaves, synonyme de Vénèdes*. Les Sclavènes Turkménistan et dans le sud-ouest du Kazakhstan. seraient les ancêtres des Slaves occidentaux (Tchèques, Polonais, Yougoslaves), alors que les sayatchi n. m. Antes* seraient les ancêtres des Slaves orientaux Chasseur kirghiz qui utilise des oiseaux de proie, (Russes et Ukrainiens). aigles ou faucons, pour chasser, à dos de cheval, le lièvre, le renard ou le faisan. scrabalai n. m. Ensemble de clochettes de tailles différentes saz n. m. qu’en Lituanie on suspend au cou des animaux saz n. m. domestiques. Instrument à cordes à long manche, muni de trois à douze cordes, répandu en Azerbaïdjan et Scythes n. m. pl. en Arménie. skify n. m. pl. Peuple d’origine iranienne qui a occupé, après les Cimmériens* et avant les Sarmates*, à savoir au VIIe siècle avant notre ère, les steppes situées au nord de la mer Noire. On considère l’ossète*

245 S comme une des langues issues de celle que par- Selkhozbank n. f. laient les Scythes. Sel;xozbank n. m. Sous le régime soviétique, banque d’État chargée scythisme n. m. de financer les programmes de développement skifizm n. m. agricole et agro-industriel. Mouvement auquel adhérèrent plusieurs écri- vains russes dont Alexandre Blok, au début des Selkhozpromexport n. f. années 1920, plaidant pour la régénérescence de Sel;xozprom/ksport n. f. la Russie par tous les moyens, y compris la vio- Organisme central soviétique chargé de l’assistance lence, et pour l’affermissement de la fierté de ses technique internationale dans le domaine agricole origines barbares. et agro-industriel. scytho-sarmate, période n. f. Selkhoztekhnika n. m. skifo-sarmatskij period n. m. Sel;xoztexnika n. f. Période, correspondant à l’âge du fer, au cours du Du temps du régime soviétique, organisme chargé premier millénaire avant notre ère, caractérisée par de fournir aux entreprises agricoles d’État ou col- deux grandes vagues d’invasions dans la zone des lectives le matériel et la machinerie agricoles. steppes, la première au VIIIe siècle, celle des Scythes, la seconde, au IIIe siècle, celle des selkom n. m. Sarmates, toutes deux perpétrées par des peuples sel;kom n. m. de langue iranienne originant de l’Asie centrale. Dans le système communiste, comité de parti du village. Abréviation de comité de village (sel;skij S.D. n. m. komitet). Parti social-démocrate* selkor n. m. secrétaire général n. m. sel;kor n. m. general;nyj sekretar; n. m. Correspondant du monde agricole dans les médias Titre du chef du Parti communiste de l’Union communistes. L’équivalent agricole du rabkor*, il soviétique*, qui présidait le politburo* et était, à était souvent les yeux et les oreilles du gouverne- toutes fins pratiques, le chef suprême de l’U.R.S.S. ment dans les coins les plus reculés du pays et un Le titre a été porté par Staline jusqu’à sa mort, en dénonciateur des opposants au régime. 1953, puis par Brejnev et ses successeurs à partir de 1966. Dans l’intervalle, cette fonction a été selkoupe n. m. désignée sous le nom de premier secrétaire*. On sel;kupskij qzyk n. m. utilisait l’abréviation péjorative gensek*. Langue de la famille ouralienne* faisant partie de la branche samoyède*. Le selkoupe s’écrit avec des seimas, seims n. m. caractères cyrilliques après avoir utilisé l’alphabet sejm n. m. latin de 1931 à 1940. Termes désignant les parlements letton et litua- nien. En français, on utilise souvent le terme diète Selkoupes n. m. pl. pour désigner les assemblées politiques de plu- sel;kupy n. m. pl. sieurs pays européens. Peuple sibérien dont la langue fait partie du groupe samodique*. Les Selkoupes sont superfi- seksote n. m. ciellement christianisés, ayant conservé leur foi seksot n. m. animiste. On comptait 3 500 Selkoupes en 1989, Rien à voir avec le sexe! Le seksote, c’est l’abré- dont la majorité sont bilingues (selkoupe-russe). viation de collaborateur secret (sekretnyj sotrudnik), c’est-à-dire un informateur secret du selpo n. m. K.G.B.*; synonyme de stoukatch*. sel;po n. n. Sigle formé à partir des mots société rurale de Sèles n. m. pl. consommateurs. Ce sont de petits magasins qui sely n. m. pl. monopolisaient le commerce des biens de pre- Tribu guerrière d’origine balte ayant occupé la par- mière nécessité dans les villages russes. Dans l’ar- tie occidentale du territoire de l’actuelle Lettonie got des diplomates russes à l’étranger, le selpo est dès le début de notre ère. le magasin coopératif à l’intérieur des ambassades

246 S au service des résidents russes dans le pays septennat n. m. d’accueil. semiletka n. f. Plan septennal (1959-1965) institué comme pro- selsoviet n. m. longement du cinquième plan quinquennal*, sel;sovet n. m. dont l’élaboration et le fonctionnement étaient Dans le système d’État communiste, soviet de analogues à ceux des autres quinquennats mais qui village ou soviet rural (abréviation de sel;skij avait l’ambition de dépasser les réalisations éco- sovet). nomiques des États-Unis. Cette abréviation sert à deux fins : désigner le plan septennal (semi- Semaine n. f. letnij plan) de même que le niveau primaire Nedelq n. f. (semiletnqq wkola) du système scolaire sovié- Hebdomadaire publié par la rédaction du journal tique, comportant sept années d’études; ce système Izvestia*, affichant la même tendance politique a fonctionné de 1934 à 1958, alors que le cours prodémocrate, mais adoptant un ton plus fami- primaire fut étendu à huit ans. lial. Son tirage, qui était de deux millions d’exem- plaires en 1991, n’était plus que de 80 000 en sept sœurs n. f. pl. 1999. sem; sest\r n. f. pl. Surnom donné à sept édifices en hauteur* (gratte- semaine de la sirène n. f. ciel) construits dans le style stalinien*. Le plus rusal;naq nedelq n. f. connu est celui de l’université Lomonossov que Dans le calendrier agricole russe, désigne la sep- l’on aperçoit d’à peu près partout à Moscou. Le tième semaine après Pâques qui était l’occasion surnom dépréciatif de vampire* leur a été donné. d’une grande fête populaire; on l’appelait aussi la septième semaine ou la semaine verte. Mais, pour seredniak n. m. dire vrai, la traduction française est fautive, car on serednqk n. m. a confondu un mot latin rusalii avec les roussalkas*. Paysan moyen en Russie postrévolutionnaire, devenu relativement pauvre à la suite des partages semeistvennost n. f. de l’exploitation familiale. semejstvennost; n. f. Ce mot, que l’on peut traduire par l’esprit de sergianisme n. m. famille, désigne le système clientéliste de protec- sergianstvo n. n. tion et de privilèges entre amis. C’est le piston On a ainsi appelé l’attitude conciliante de l’Église systémique. orthodoxe russe vis-à-vis du régime soviétique, à la suite des recommandations qu’avaient faites semichnik n. m. en ce sens le métropolite* Serge au milieu des semiwnik n. m. années 1920. Surnom donné autrefois à la pièce de deux kopecks*. Cette appellation fut par la suite rem- serguet n. m. placée par le mot dvouchka*. Après 1992, cette særgæ* dénomination n’existait plus. Service d’intelligence extérieure n. m. senis n. m. pl. Slu'ba vnewnej razvedki (S.V.R) n. f. seni n. f. pl. Un des organismes créés en 1991 pour prendre le Antichambre de l’isba* russe traditionnelle; c’est relais du K.G.B.*, parallèlement au Service fédéral une pièce non chauffée qui permet d’amortir les de sécurité*, chargé de la sécurité intérieure. différences de température entre les pièces chauf- fées de l’isba et les chambres froides (klet* ou Service fédéral de gornitsa*). contre-espionnage n. m. Federal;naq slu'ba kontrrazvedki sent n. m. (FSK) n. f. Subdivision de la couronne*, la monnaie nationale Créé après la dissolution du K.G.B. en 1991, cet de l’Estonie depuis son accession à l’indépen- organisme s’est par la suite permuté en un service dance; 100 sents font une couronne. fédéral de sécurité (federal;naq slu'ba bezo- pasnosti; F.S.B.).

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Service fédéral de sécurité n. m. shtetl ou shtetele n. m. Federal;naq slu'ba bezopasnosti n. f. mestehko n. n. Organisme se sécurité intérieure qui, en Russie, wtetl n. m. a, à toutes fins pratiques, remplacé le K.G.B.* Petite agglomération juive dans les pays baltes, en Biélorussie et en Ukraine (le mot shtetl signifie setâr n. m. petite ville en yiddish). La plupart des shteteles ont sitar n. m. été détruits par les Allemands lors de la Seconde Luth utilisé en Asie centrale. Le mot ressemble à Guerre mondiale. cithare, mais les deux objets ne se ressemblent pas. Sibaral n. m. setch n. f. Sibaral n. m. Seh; n. f. Nom d’un projet qui consiste à détourner une par- Désigne à la fois l’armée formée par les Cosaques* tie des eaux de l’Ob et de l’Irtych vers les zones zaporogues* au milieu du XVIe siècle, le camp sèches de l’Asie centrale; un canal de plus de 2000 fortifié où ils logeaient, presque toujours sur une kilomètres et divers ouvrages de rétention d’eau île, de même que la région qu’elle contrôlait. La feront partie du système. C’est la reprise, en setch a été abolie par Catherine II. mineur, de l’ambitieux projet Davydov, maintenant abandonné. On appelle aussi ce projet Aralsib*. Setous n. m. pl. setu n. pl. sibérien adj. Sous-groupe ethnique du sud de l’Estonie. Les sibirskij adj. Setus, qui sont chrétiens orthodoxes alors que Propre à la Sibérie. Le climat sibérien est évi- les Estoniens en général sont luthériens, ont demment le climat propre à la Sibérie, mais il conservé des Estes*, leurs ancêtres, de nombreuses désigne aussi un type de climat qui se retrouve traditions très anciennes. En estonien : setulased. ailleurs, comme au Canada, et qui se caractérise par des hivers très froids et secs ainsi que par des Sévérianes n. m. pl. étés frais et même assez chauds, mais coupés de severqne n. m. pl. perturbations orageuses. L’expression froid sibérien Tribu slave qui occupait, à la fin du premier mil- est synonyme de froid extrême; outre l’Antarctique, lénaire, le nord-est de l’Ukraine actuelle, plus c’est en effet en Sibérie qu’on a enregistré les tem- précisément entre les rivières Teteriv et Pripiat. Les pératures les plus froides (_ 74 °C). Le mot Sibérien Sévérianes payaient tribut aux Khazars*. désigne aussi l’habitant de la Sibérie, tout comme le terme spécifique de sibiriak*. sevmorput n. f. sevmorput; n. f. Sibiriak n. m. C’est la grande route maritime du Nord* (abré- sibirqk n. m. viation de severnyj morskij put;). En fran- Mot russe signifiant sibérien, donc habitant de la çais, on utilise autant le terme russe abrégé. Cette Sibérie. En fait, on réserve surtout ce terme pour route maritime nordique est gérée par le désigner les Sibériens d’origine russe (ou plus géné- Glavsevmorput*. ralement slave), par opposition à la fois aux slaves européens et aux Sibériens non slaves (Bouriates*, Sevodnia Yakoutes*, Khakasses*, Touvas* et autres peuples Segodnq asiatiques habitant la Sibérie). Synonyme : Journal quotidien de Moscou, fondé en février tchaldon*. 1993 par un groupe de journalistes dissidents démocrates radicaux, de la Niezavissimaya Gazeta* Siblag n. m. (N.G.). Son nom signifie Aujourd’hui. Le journal, Siblag n. m. financé par des capitaux privés, notamment par Le goulag* de Sibérie. Développé au début des le groupe Most-Bank, est devenu plus populaire années 1930, ce réseau de camps de travail a que la N.G. Son tirage à la fin de 1999 : 51 600 d’abord visé l’exploitation du bois de la Sibérie exemplaires. occidentale, mais il a par la suite affecté jusqu’à deux millions de personnes à divers types de travaux forcés.

248 S sida n. m. skakounys n. m. pl. spid* skakuny n. m. pl. Secte religieuse de l’ancienne Russie dont les Simargl n. m. adeptes priaient en sautillant : l’équivalent russe Simargl n. m. des Shakers de la Nouvelle-Angleterre. Divinité slave d’origine iranienne, parfois repré- sentée par un oiseau géant. On l’appelle aussi skhod n. m. Simourg (Simurg), forme davantage folklorique. sxod n. m. Conseil municipal de village, de mir* ou de Simourg n. m. posad*, du temps de l’Empire russe. L’assemblée Simargl* était composée des chefs de famille et n’était donc pas élective. siomga n. m. s\mga n. f. skhodka n. f. Type de saumon pêché dans les régions de sxodka n. f. Mourmansk et d’Arkhangelsk, considéré comme Dans la Russie prérévolutionnaire, réunion de le meilleur qui soit. différents comités, surtout du conseil de village, le skhod*. sîrba¸ n. f. syrba n. f. skite n. m. Danse moldave, roumaine et bulgare. La récente skit n. m. réforme de l’écriture préconiserait plutôt la forme Monastère isolé où de petits groupes de moines sârba. orthodoxes russes se livraient aux pratiques d’une ascèse rigoureuse. sirène n. f. sirine*; semaine de la sirène* Skobaris n. m. pl. Skabaris* Sirine n. f. ptica Sirin n. f. skomorokh n. m. On a parfois traduit le nom de cet oiseau-prophète skomorox n. m. parlant de la mythologie russe païenne et semi- Acteur vagabond ou bouffon qui parcourait la païenne par le mot sirène, mais il vaut mieux uti- Russie pour divertir la population. Les skomoro- liser la forme russe Sirine, car sirène se dit plutôt khis, connus depuis le XIe siècle, ont été très sirena en russe (sirena); dans ce sens, voir semaine nombreux du XVe au XVIIe siècle; ils étaient de la sirène*. méprisés et souvent bannis par l’Église ortho- doxe. Certains croient que ce terme peut prove- sivoukha n. f. nir du mot français Scaramouche. sivuxa n. f. Vodka mal distillée, un des nombreux samogones*. skoptsys n. m. pl. C’est un surnom péjoratif, comme la bormo- skopcy n. m. pl. toukha* pour les vins. Dans la Russie du XIXe siècle, groupe de moines sectaires qui constituait une branche extrémiste de Skabaris ou Skobaris n. m. pl. la secte des khlystys*, ou hommes de Dieu, qui skabari ou skobari n. m. pl. considéraient que la castration était le seul moyen Surnom péjoratif qu’utilisent surtout les gens de pour lutter contre les tentations de la chair. Il Saint-Pétersbourg pour désigner les habitants de semble que l’on retrouve encore des adeptes, bien la région de Pskov, descendants de la tribu slave qu’ils aient remplacé la castration par l’abstinence, des Krivitchis* et méchamment considérés comme considérée comme une castration spirituelle. les moins évolués de toute la Russie. On appelle même quelquefois la région du sobriquet Skotoimport n. f. Skabaristan. C’est l’équivalent des Hurdes Skotoimport n. m. d’Espagne ou des Ozarks des États-Unis. Organisme central de l’administration soviétique chargé de l’importation d’animaux surtout pour les fins de l’industrie alimentaire.

249 S skoupchtchik n. m. a appliqué le terme slave aux ethnies et aux pays skup]ik n. m. où les langues slaves sont dominantes, mais cer- Littéralement: accapareur. Déjà utilisé par Gogol tains termes utilisant cet étymon concernent pour caricaturer les marchands de billets ban- essentiellement la Russie (slavophilisme). Il est caires ou les intermédiaires entre les artisans ruraux intéressant de noter que, selon certains slavo- et les commerçants en gros, ce terme désigne philes*, la racine du mot slave est la même que le maintenant les marchands de vouchers* qui en font mot russe pour gloire, renommée (slava); d’autres un trafic souvent illégal. avancent une hypothèse, peut-être plus vraisem- blable, voulant que le mot slave vienne de la racine skrabalai n. m. pl. du terme russe signifiant mot (slovo), ce qui s’ex- Ensemble de clochettes en bois (en général 27) pliquerait par le sens de ceux qui ont le mot, «ceux installées sur un cadre pour former un instrument qui peuvent parler une langue cohérente », par de musique qui a maintenant sa place dans les opposition aux «muets», les nemcy (Allemands*). orchestres de musique folklorique lituanienne. À Le phénomène qu’illustrent ces hypothèses n’est l’origine, le skrabalas (forme au singulier) se pas isolé : pensons à Franc et à Magyar (même retrouvait au cou des animaux de ferme. racine que expliquer, éclairer). skuduciaiˇ n. m. pl. slavon n. m. skuduhqj n. m. pl. cerkovnoslavqnskij qzyk n. m. Flûte de pan lituanienne, comprenant de 5 à 8 staroslavqnskij qzyk n. m. tuyaux de longueurs graduées de 10 à 20 centi- Langue développée à partir du vieux slave (le pro- mètres, faits de bois de tilleul ou de saule le prin- toslave*) et qui a servi pour les textes de la religion temps ou à partir des tiges de plantes ombellifères orthodoxe* en Russie, en Serbie et en Bulgarie. à l’automne. slavonisme n. m. S.K.V. slavqnizm n. m. SKV Mot ou expression empruntés à une langue slave Synonyme de devises*. Ce mot étant l’abréviation par une langue d’un autre groupe. Le même terme de l’expression devise librement échangeable (svo- sert à désigner un terme de vieux-slavon entré dans bodno konvertiruemaq val[ta), la signifi- la langue russe. cation concrète en est : la devise forte (dollar, franc, deutsche mark...) avec laquelle, durant le slavophile n. m. régime soviétique, on pouvait acheter ce qui autre- slavqnofil n. m. ment était introuvable, tout particulièrement dans Au XIXe siècle, membre de l’intelligentsia russe les magasins de la chaîne Beriozka*. qui prônait le slavophilisme*. slave adj. slavophilisme n. m. slavqnskij adj. slavqnofil;stvo n. n. Qualifie ce qui est relatif, directement ou indi- Version russe du romantisme nationaliste euro- rectement, à un groupe de langues indo- péen, au milieu du XIXe siècle. Très attaché aux européennes, mais qui, par approximation, a été valeurs spirituelles traditionnelles, dans lesquelles également appliqué aux domaines politique et il voyait une source de force et de cohésion du ethnique. Les langues slaves, étroitement reliées, peuple russe, ce mouvement a toujours eu des sont cependant géographiquement regroupées : le adeptes en Russie. Ainsi, on peut loger à cette slave méridional (bulgare, macédonien, croate, enseigne tout aussi bien Soljenitsyne que serbe et slovène), le slave occidental (polonais, slo- Dostoïevski Ce mouvement de pensée s’oppo- vaque et tchèque), le slave oriental (biélorusse, sait à l’occidentalisme*. L’histoire se répète: aujour- russe, ukrainien). De la même manière appelle- d’hui, les patriotes* sont les héritiers des slavophiles t-on Slaves du Sud les peuples slovène, croate, (bien que souvent communisants) et s’opposent serbe, macédonien et bulgare; Slaves de l’Ouest, les aux démocrates*, qui sont les héritiers des occi- Polonais, les Tchèques et les Slovaques; Slaves de dentalistes*. l’Est, les Russes, les Biélorusses et les Ukrainiens. La langue russe possède des termes spécifiques slobidska n. f. pour désigner l’ensemble des peuples slaves : sla- Terme ukrainien (slobids;ka) pour désigner viane (slavqne), slavianstvo (slavqnstvo). On l’Ukraine slobodienne*.

250 S slobode n. m. snetok n. m. sloboda n. f. snetok n. m. Bourg franc. Les slobodes étaient des établisse- Petit poisson du lac Peïpous; c’est le plus petit sal- ments créés par des colons ukrainiens qui, fuyant monidé du monde, de quelques centimètres de le joug polonais, s’étaient réfugiés dans le nord- longueur seulement. Sa chair est très fine et, servi est de l’Ukraine, du XVIe au XVIIIe siècle, sous séché comme amuse-gueule, il constitue un mets le protectorat moscovite. Ils y furent exemptés de de luxe en Russie, alors qu’à Tartu et à Pskov on redevances durant une période de 15 à 20 ans. le trouve partout à des prix abordables. Cette région fut d’ailleurs surnommée l’Ukraine slobodienne*. sobess n. m. sobes n. m. slobodien adj. Organisme d’État qui s’occupe des pensions et Ukraine slobodienne* d’autres formes d’aide aux groupes défavorisés de la société russe, comme les invalides, les per- smerch n. m. sonnes âgées, etc. Ce sigle provient des mots sécu- smerw n. f. rité sociale (social;noe obespehenie). On a Section spéciale du N.K.G.B.*, créée en 1943 souvent déploré le comportement hautain et rude pour lutter contre les espions nazis, mais en même des tchinovniks* agissant dans les sobess. temps contre ceux qui manifestaient des opinions trop libérales ou nationalistes. Le mot smerch est sobor n. m. une contraction de deux mots russes qui signifient sobor n. m. mort aux espions (smert; wpionam). Ce terme a plusieurs sens : cathédrale, concile, congrès, assemblée. L’expression zemskii sobor* smetannik n. m. se réfère à une institution ancienne et originale de smetannik n. m. l’administration russe. Tarte russe aux confitures de fruits, en général de framboises, nourrie de crème fraîche. sobornost n. f. sobornost; n. f. Smog n. m. Consensus politique qui, de tout temps, a consti- SMOG n. m. tué, pour les autocrates russes, un idéal s’opposant Mouvement littéraire, dont le sigle est composé pratiquement à la démocratie parlementaire des initiales des mots courage, idée, forme, profon- puisque justifiant, au bout du compte, l’autori- deur, qui a fait son apparition en 1965 et qui, en tarisme. La douma* des tsars et le consensus par- organisant la première manifestation publique lementaire sous Staline en ont été les manisfesta- non officielle, constitua un signe avant-coureur du tions extrêmes, encore préconisées par des dégel relatif qui devait suivre. mouvements comme Pamiat* et autres patriotes*, partisans, pour prendre leur expression, d’une smolianka n. f. voie spéciale de la Russie. smolqnka n. f. Jeune fille ayant fréquenté l’Institut Smolny, à socialisme n. m. Saint-Pétersbourg, qui, du temps du tsarisme, socializm n. m. était réservé aux jeunes filles de bonne famille. Une Doctrine visant la suppression des classes sociales smolianka devait se distinguer par ses bonnes dans la société et, à la limite, pour y parvenir, la manières aristocratiques. collectivisation des biens de production. Les régimes politiques agissant au nom de cette doc- S.M.O.T. n. m. trine sont cependant très divers dans leur struc- Union interprofessionnelle des travailleurs* ture, leur fonctionnement et leur degré de confor- mité avec les principes de base du socialisme. Snegourotchka n. f. Karl Marx a développé ce qu’on a appelé le socia- Snegurohka n. f. lisme scientifique, prétendant établir la philoso- C’est la fée des Neiges dont le doigt de froid, à l’ar- phie et la méthodologie qui permettraient aux rivée de l’hiver, gèlera tout ce qu’il touche et qui sociétés de réaliser l’idéal socialiste. Appliqué fondra au printemps; c’est pourquoi elle craint les d’abord en Russie, cette doctrine a pris le nom de liaisons amoureuses. C’est la petite-fille de Died marxisme*. Moroz*, le Bonhomme Hiver russe.

251 S socialisme de goulache n. m. prises gérées par l’État en sociétés privées par gulqwnyj socializm n. m. actions. gulqw-socializm n. m. Expression utilisée en Occident du temps de socio-démocrates n. m. pl. Khrouchtchev pour évoquer un système socialiste social-demokraty n. m. pl. produisant une société d’abondance, par réfé- Un des nombreux partis politiques qui se sont pré- rence à la réussite du système hongrois, auquel on sentés aux élections à la douma*, en décembre reconnaissait le mérite d’assurer aux citoyens la 1995. Ce parti, sous la direction d’un ancien possibilité de se payer ce plat relevé. maire de Moscou, Gavril Popov, réunissait plu- sieurs mouvements politiques, tels: l’Union social- socialisme développé n. m. démocratique, les Jeunes socio-démocrates de Russie, razvitoj socializm n. m. le Mouvement russe des réformes démocratiques. En Expression employée dans le discours officiel 1999, plusieurs partis mineurs (au moins quatre) soviétique pour qualifier les dernières années du s’intitulaient socio-démocrates. règne de Brejnev, désigné plus justement par Gorbatchev comme les années de stagnation. Sogdiens n. m. pl. sogdijcy n. m. pl. socialiste adj. Terme générique pour désigner les peuples d’ori- socialistiheskij adj. gine iranienne ayant occupé, à diverses époques, Relatif au socialisme. Dans le contexte soviétique, les régions situées au sud de l’Amou Daria (la ce terme a pris divers sens selon les contextes; Sogdiane). Les Sogdiens étaient de bons agricul- voir : autogestion socialiste du peuple*, compétition teurs et comptaient de grands artistes. Aujourd’hui, socialiste*, émulation socialiste*, engagement socia- on retrouve des descendants des Sogdiens, du liste*, héros du travail socialiste*, internationalisme point de vue linguistique, dans le Haut-Pamir, dans socialiste*, légalité socialiste*, Parti socialiste du tra- le sud du Tadjikistan : les Yagnobs*. vail*, Parti socialiste révolutionnaire*, propriété socia- liste*, réalisme socialiste*, république socialiste sovié- soixantards n. m. pl. tique*, république socialiste soviétique autonome* westidesqtniki n. m. pl. En calquant l’expression française des soixante- socialistes révolutionnaires n. m. pl. huitards, ainsi pourrait-on appeler les gens des Parti socialiste révolutionnaire* années 1960, cette génération de l’intelligentsia* soviétique-russe qui s’est manifestée depuis le dis- société à responsabilité limitée n. f. cours antistalinien de Khrouchtchev en 1956 et tovari]estvo s ogranihennoj otvetst- qui s’est terminée en août 1968 au moment de vennost;[ n. n. l’invasion soviétique en Tchécoslovaquie. Les Société sur le modèle des sociétés privées occi- soixantards se manifestèrent par des opinions dentales. On désigne souvent ces sociétés par le anticonformistes par rapport à la ligne du Parti*. sigle russe, les lettres étant les mêmes dans les deux Ce fut une période d’effervescence artistique et alphabets: TOO (l’équivalent du ltée québécois ou poétique, inspirée par un espoir réel d’améliora- du ltd américain). tion des conditions de vie, surtout spirituelle, et qui a produit plusieurs grands noms dans le Société des Amis du Canada n. f. monde culturel : Vladimir Vysotski, Boulat Ob]estvo druzej Kanady n. n. Okoudjava, Youri Visbor, Fazil Iskander, Vassili Société sans but lucratif, indépendante et non Axionov (le Jack Kerouac russe), mais non pas gouvernementale, fondée à Moscou en 1991 dans Alexandre Soljenitsyne, beaucoup plus amer. En le but de développer les liens entre, d’une part, des fait, c’est à cette génération, opposée par plu- individus et des institutions de la région de sieurs aux pragmatiques des années 1970 et 1980, Moscou et, d’autre part, des partenaires et cor- que l’on doit les réformes qui sont venues plus respondants canadiens. tard. Certains sont devenus dissidents, mais seu- lement après les désillusions amenées par le sociétisation n. f. zastoï*. akcionirovanie n. n. Néologisme désignant le mouvement entrepris ces dernières années visant à transformer les entre-

252 S sokha n. f. sopka n. f. soxa n. f. sopka n. f. Nom générique pour désigner l’instrument ara- Alors qu’au Kamtchatka et dans les îles Kouriles toire le plus répandu en Russie, à savoir un araire une sopka est un volcan, ce terme, en Sibérie et sans roue ni avant-train. Dans l’ancienne Russie, au Kazakhstan du Nord, désigne une colline, une la sobka constituait l’unité de calcul de l’impôt montagne, qui n’a du volcan que la forme paysan. conique. Dans le film Urga de Nikita Mikhalkov, une belle chanson s’intitule Sur les sopkas de soldafon n. m. Mandchourie (Na sopkax Man;h'urii); soldafon n. m. c’était la reprise d’une valse très populaire depuis Terme populaire pour désigner un militaire sans 1905, dont les paroles commémorent les héros de culture ni manières, même de haut rang. C’est la guerre russo-japonaise (1904-1905). Au l’équivalent du gorille d’Amérique latine. Caucase et en Crimée, une sopka est un petit vol- can de boue. Dans le langage des militaires, une sõlg n. m. sopka est une simple colline, n’importe où. Broche que portent sur leur poitrine les femmes estoniennes. En Lettonie, on l’appelle sakta*. sor n. m. sor n. m. solianka n. f. Forme de terrain typique des régions désertiques solqnka n. f. d’Asie centrale; il s’agit d’une dépression, en géné- Soupe russe dont il existe de nombreuses variantes, ral un fond de lac asséché recouvert d’une couche contenant viandes ou poissons. Le mot n’a rien à de sel ou d’une croûte argileuse, l’équivalent du voir avec le sel (sol), qui constitue une fausse solontchak* des steppes russes du Sud. étymologie; la forme ancienne de ce mot est selianka, du mot sel;skij (rural). sortir n. m. sortir n. m. solonets n. m. Ce mot français est entré dans l’usage russe au solonec n. m. XIXe siècle comme un euphémisme; je veux Sol salin du sud de la Russie, peu propice à l’agri- sortir (sous-ententu : pour aller aux toilettes) est culture; lessivée par la pluie, l’argile s’accumule sous devenu je vais au sortir, le sortir devenant un nom la surface sous forme de colonnettes arrondies. commun pour désigner les toilettes. L’expression persiste encore, bien qu’elle soit considérée comme solontchak n. m. vulgaire. Un autre mot d’origine française, toilette solonhak n. m. (tualet), est venu la remplacer. Dans un restau- Sol salin presque blanc, caractéristique des plaines rant, n’allez donc pas demander par où sortir; on arides du sud de la Russie. Ce terme a aussi un vous emmènera à la toilette. sens géomorphologique, désignant une dépres- sion, en général un fond de lac asséché, tapissé sotka n. f. d’une croûte de sel ou d’argile durcie. Dans les sotka n. f. déserts d’Asie centrale, cette forme de terrain Dans le langage populaire, désignait un de ces s’appelle sor* ou chor. rares téléphones (on dit qu’au début il n’y en avait qu’une centaine, d’où son nom, sotka évo- som n. m. quant le chiffre 100) qui fonctionnaient directe- som n. m. ment sans passer par un central téléphonique. Nom des nouvelles monnaies nationales de la Ces équipements étaient évidemment réservés Kirghizie (depuis mai 1993) et de l’Ouzbékistan aux privilégiés du régime. Le vrai nom était ver- (depuis juillet 1994); la monnaie nationale de touchka*. Le mot sotka désigne aussi une mesure l’Ouzbékistan se dit aussi soum*. de surface équivalant à 1/100 d’hectare. sopel n. m. sotnia n. f. sopelka n. f. sotnq n. f. Flûte de bois ukrainienne qui émet un son stri- Unité militaire cosaque* (l’équivalent d’une com- dent. C’est l’équivalent de la doudka* biélorusse, pagnie), regroupant cent hommes. Le même mot également voisine du svirel*. On emploie aussi le désigne aussi une subdivision administrative et terme diminutif sopelka ou, en ukrainien, sopilka. une corporation d’artisans ou de marchands, de

253 S même que, en langage populaire, un billet de soufi adj. cent roubles (qui se dit aussi stolnik*). On aura sufii n. m. pl. compris que le mot sotnia signifie centaine. Ordre religieux islamique comprenant nombre de confréries à tendance mystique, de caractère plus sotnik n. m. populaire que savant. Les Kirghiz, musulmans sotnik n. m. sunnites, sont fortement influencés par les ordres Chef d’un escadron de Cosaques* (sotnia*); l’équi- soufis, de même que les peuples du Daghestan. valent du centurion (sot, pluriel de sto, en russe, signifie cent). Durant la période brejnévienne*, soufisme n. m. on a aussi appelé sotnik la personne chargée de sufizm n. m. contrôler l’ordre parmi un groupe d’une centaine Une des doctrines mystiques de l’Islam qui a ins- de personnes attendant de bénéficier d’un service piré jusqu’au XIXe siècle et inspire encore plusieurs ou de compléter un achat. Si le groupe est de ordres soufis* en Asie centrale et dans le Caucase l’ordre d’un millier, on parlera de tysiatchnik*. du Nord. sotskii n. m. soukharban n. m. sotskij n. m. suxarban n. m. Fonctionnaire de rang moyen, soumis au tysiats- Fête nationale bouriate* dont la principale activité kyi*, dans la hiérarchie administrative locale depuis est le concours de tir à l’arc (soukharban signifie l’ancienne Rous* jusqu’au XIXe siècle. justement tir à l’arc). sotsréalisme n. m. soukhoveï n. m. socrealizm n. m. suxovej n. m. Forme contractée, largement utilisée, pour dési- Vent sec, torride et violent qui souffle dans les gner le réalisme socialiste*. steppes de la basse Volga et au Kazakhstan; son action desséchante se compare à celle du sirocco. soubotnik n. m. subbotnik n. m. soula n. f. Provient de soubota (subbota : samedi). A autre- sula n. f. fois désigné les hérétiques qui voulaient faire du Jus extrait du bouleau, légèrement fermenté, samedi le jour du Seigneur; dans ce sens, on que l’on boit surtout dans l’ouest de la emploie surtout le terme sabbatistes*. Sous le Biélorussie. On boit cette boisson dans toute la régime soviétique, c’était le samedi communiste*, Russie, mais on l’appelle simplement jus de qui est tout autre chose. bouleau (ber\zovyj sok). soudar n. m. soulougouni n. m. sudar; n. m. suluguni n. m. L’équivalent de monsieur, lorsqu’il est employé Fromage géorgien que l’on mange frit au beurre. sans le nom de la personne (comme Sir) ; avec le nom, il faut employer gospodine*. Ces mots revien- soum n. m. nent aujourd’hui en usage, après que les com- sum n. m. munistes les eurent bannis en imposant le terme Monnaie nationale de l’Ouzbékistan, adoptée en camarade (tovarich*). juillet 1994 après avoir été appelée le soum- coupon à partir de novembre 1993. En avril 1999, soudarynia n. f. on avait, selon le cours officiel, 125 soums pour sudarynq n. f. un dollar américain; au marché parallèle, trois fois Madame, lorsque ce mot est employé sans le nom plus. Durant la période soviétique, soum et som de la personne. Mêmes remarques que pour signifiaient déjà rouble, respectivement en langues soudar et gospodine* (au féminin : gospoja*). ouzbek et kirghize. soudebnik n. m. soumalak n. m. sudebnik n. m. sumalak n. m. Code de lois établi en 1497 pour régir de façon Plat de l’Asie centrale : genre de soupe faite de uniforme toute la Moscovie; entre autres dispo- germe de blé. On la déguste notamment lors de sitions, le soudebnik a établi le classement la fête annuelle du navrus*. hiérarchique des boyards*.

254 S soumane n. m. Sovfracht n. m. Gros manteau lourd, presque toujours brun, que Sovfraxt n. m. portent les Moldaves durant la saison froide. Centrale soviétique d’affrètement de navires pour le commerce international (fracht signifie cargaison). souprouli n. m. Chanson à boire géorgienne, mais aussi une chan- soviet n. m. son de table qui accompagne souvent les toasts très sovet n. m. élaborés des tamadas*. Ce mot signifie conseil. Dès 1905, puis systéma- tiquement après 1917, il a désigné la cellule poli- Souramkhany tique de base de l’État soviétique (Lénine avait feux sacrés de Souramkhany* lancé le slogan Tout le pouvoir aux soviets!) Les soviets se retrouvaient à tous les échelons de la sourma n. f. structure étatique, au point que l’U.R.S.S. a été surma n. f. surnommée le pays des soviets. Les soviets consti- Instrument musical d’appel utilisé par les bergers tuaient des assemblées élues par les membres de et bûcherons biélorusses. C’est l’équivalent de la la communauté qu’ils géraient, qu’il s’agisse de trembita* ukrainienne. l’Union, des républiques, des républiques auto- nomes, des autres divisions territoriales, des villes, sournaï n. m. des entreprises, des groupes sociaux (comme le jen- Instrument de musique à anche de Kirghizie et du soviet*, le soviet des femmes), etc. Les soviets des Tadjikistan, de la famille du hautbois. députés du peuple* équivalaient donc à des parle- ments. Il faut dire qu’à tous les échelons le pou- souveraineté limitée n. f. voir réel appartenait aux partkoms* (raïkoms*, ogranihennyj suverenitet n. m. obkoms*, etc.) du Parti communiste*, et les soviets Principe mis de l’avant par Leonid Brejnev justi- n’avaient qu’à voter unanimement pour les déci- fiant ses interventions, y compris militaires, dans sions déjà prises par les organismes correspondants les pays satellites de l’Union soviétique, lorsque du Parti*. De toutes façons, les élections n’étaient celle-ci considérait que ses intérêts étaient en jeu. qu’une formalité puisqu’un seul candidat était C’est la doctrine Brejnev*, qui ne s’est vu attribuer proposé pour chaque siège. Le terme soviet n’est son nom descriptif qu’en Occident. plus guère utilisé que dans les régions réfractaires aux réformes. sova n. m. sova n. f. Soviet de l’Union n. m. Le mot russe, employé dans le contexte français, Sovet so[za n. m. désignait le policier de nuit. Dans le sens plus cou- Sous le régime communiste, chambre des dé- rant d’oiseau de nuit, celui qui travaille et se putés; ceux-ci étaient élus pour cinq ans au suf- couche tard, on utilise le mot français hibou* frage universel direct. Il faut dire que les électeurs (traduction de sova). ne pouvaient exercer aucun choix puisque le bul- letin de vote ne comportait que le nom d’un seul sovdep n. m. candidat, celui du Parti communiste*. Le Soviet de sovdep n. m. l’Union comprenait 750 membres, représentant Abréviation pour désigner le soviet* des députés, l’ensemble de la population du pays, sans tenir utilisée péjorativement par les opposants au sys- compte de la structure fédérale territoriale. Il a été tème. La Russie soviétique était d’ailleurs sur- dissous en 1991. nommée Sovdépie (Sovdepiq) par les gardes blancs* et les émigrés. Soviet des députés du peuple n. m. Sovet narodnyx deputatov n. m. Sovexportfilm n. m. Sous le régime soviétique, l’équivalent d’un par- Soveksportfilm n. m. lement, à cette différence près que les députés Société soviétique d’exportation des films produits étaient à toutes fins pratiques choisis par les ins- en U.R.S.S. tances du Parti communiste*. Dans la langue de bois* du régime, on définissait ainsi le Soviet des députés du peuple: «organe représentatif du pou- voir d’État par l’intermédiaire duquel le peuple exerce le pouvoir d’État ».

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Soviet des nationalités n. m. du commerce international (Centr me'duna- Sovet nacional;nostej n. m. rodnoj torgovli). Chambre de 750 représentants des unités territo- riales fédérées de l’ex-Union soviétique. Chaque Sovinfilm n. m. république fédérée* élisait 32 députés (jusqu’en Sovinfil;m n. m. 1966, 25), chaque république autonome*, 11, Organisme central qui, durant le régime sovié- chaque région autonome*, 5, et chaque district tique, coordonnait les relations cinématogra- autonome*, un député. Le Soviet des nationalités phiques internationales pour la commercialisation constituait un leurre pour l’autogestion des peuples et la coproduction. de l’U.R.S.S., un genre de village Potemkine* de leur autonomie. Il fut dissous en 1991. Sovinflot n. f. Sovinflot n. m. Soviet suprême n. m. Durant le régime soviétique, organisme chargé de verxovnyj sovet n. m. l’entretien des navires dans les ports. Organe suprême du pouvoir d’État en U.R.S.S. Il était à la tête de la pyramide des soviets des sovkhoze n. m. députés du peuple* et lui-même dirigé par un sovxoz n. m. præsidium* qu’il élisait. Il se réunissait en prin- Ferme d’État où les travailleurs sont salariés; ce qui cipe deux fois l’an. Il était composé de deux est bien différent d’un kolkhoze*. Ce terme est une chambres : le Soviet de l’Union* et le Soviet des contraction des termes exploitation soviétique nationalités*. L’équivalent du Soviet de l’Union (sovetskoe xozqjstvo). Ce type d’exploitation dans la Fédération de Russie, c’est-à-dire le par- a longtemps été considéré par les autorités comme lement russe, s’est appelé le Soviet suprême de la la forme ultime et idéale de l’entreprise agricole. Fédération de Russie, de 1991 jusqu’à son aboli- tion en décembre 1993 (il avait été dissous en sep- Sovkhozstroï n. m. tembre de la même année). Sovxozstroj n. n. Organisme central qui gérait la construction dans soviétique adj. le réseau des sovkhozes* soviétiques. sovetskij adj. Qualifie tout ce qui se rapporte au régime instauré sovmin n. m. après la révolution de 1917, en Russie et dans plu- sovmin n. m. sieurs républiques, qui furent par la suite créées Conseil des ministres* pour former l’union politique qui a duré jus- qu’en 1991. Le terme soviétique s’applique au sovnarkhoze n. m. régime lui-même, à la période où il fut en vigueur, sovnarxoz n. m. à l’idéologie qui le sous-tendait, à l’économie de Conseil économique régional. Ces conseils ont été l’Union, à ses citoyens, etc. Le mot soviet* signi- créés au printemps 1957 pour remplacer la plu- fiant conseil ou comité, était soviétique tout ce qui part des ministères centraux. Ils regroupaient des était régi par un conseil ou un comité. régions ayant des intérêts économiques communs et, dans certains cas, une histoire économique soviétologue n. m. commune. Ce triomphe du principe territorial de sovetolog n. m. la planification économique, qui constitua la seule Spécialiste des questions soviétiques, quelle que véritable tentative de décentralisation sous le soit la discipline (histoire, géographie, science régime soviétique, ne dura pas ; on en modifia le politique, philosophie). On emploie aussi le terme nombre: ils passèrent de 105, à l’origine, à 47. En kremlinologue* dans un sens plus restrictif. 1965, l’échec de cette solution était patent et les sovnarkhozes furent alors dissous. Abréviation de Sovincenter n. m. l’expression un peu creuse conseil de l’économie Sovincentr n. m. populaire (sovet narodnogo xozqjstva). Centre multiservice regroupant une large gamme d’activités liées au commerce extérieur, construit sovnarkom n. m. à Moscou par l’américain Armand Hammer. Dans sovnarkom n. m. le langage populaire, on désigne ce complexe par Abréviation pour désigner le conseil des commis- l’expression Centre Hammer (Xammerovskij saires du peuple* (sovet narodnyx komissa- centr), son nom officiel étant maintenant Centre rov). Le premier sovnarkom a été formé en

256 S octobre 1917 pour constituer le nouveau gou- Soyouzchimexport n. f. vernement entièrement bolchevique. Après 1946, So[zxim/ksport n. m. le sovnarkom s’est appelé le Conseil des ministres. Organisme de l’État soviétique qui était chargé de l’importation et de l’exportation de différents sovok n. m. produits de l’industrie chimique. sovok n. m. Néologisme péjoratif du vocabulaire russe (1990), Soyouzgazexport n. f. formé à partir du mot soviet (sovok signifie aussi So[zgaz/ksport n. m. une vulgaire pelle), désignant l’homo sovieticus*, Centrale soviétique d’import-export qui s’occupait cet homme nouveau que voulait créer le régime de la commercialisation des produits de l’industrie communiste mais qui devint, avec les années, un gazière. citoyen docile, soumis aux ordres du Parti*, ayant renoncé à son identité ethnique au profit de la Soyouzkoopvnechtorg n. f. citoyenneté soviétique et se caractérisant par un So[zkoopvnewtorg n. m. comportement irresponsable et négligent, pro- Organisme central de l’État soviétique qui gérait duit typique du régime communiste. Les sovoks, les importations et les exportations d’une série très en réaction aux changements récents, ont formé large de produits impliquant les coopératives divers mouvements, comme l’Interfront* en soviétiques et des partenaires étrangers. Lettonie; on a qualifié ces groupes de gangs de sovoks. Aujourd’hui, on qualifie de sovok, de façon Soyouznefteexport n. f. très péjorative, un individu qui conserve une atti- So[znefte/ksport n. m. tude antidémocratique et conforme aux valeurs Organisme central de l’État soviétique qui était soviétiques. chargé de l’importation et de l’exportation des hydrocarbures. Sovrybflot n. f. Sovrybflot n. m. Soyouzpetchat n. m. Durant le régime soviétique, organisme central So[zpehat; n. f. chargé de la gestion de diverses activités interna- Organisme relevant du ministère des Commu- tionales de la flotte de pêche soviétique et de ses nications de l’U.R.S.S., chargé de gérer la distri- relations avec les flottes étrangères. bution des journaux et périodiques pour l’en- semble du pays. Depuis le démembrement de Sovtransavto n. f. l’Union soviétique, c’est le Rospetchat* qui a la Sovtransavto n. f. même fonction pour la Russie. Sigle qui, durant les années 1980, a été beaucoup vu sur les camions qui sillonnaient le réseau rou- Soyouzplodoimport n. f. tier européen. C’était le nom de la centrale de ges- So[zplodimport n. m. tion du transport routier international de Organisme central de l’État soviétique qui était l’U.R.S.S. chargé de l’importation et de l’exportation de produits alimentaires. sovznak n. m. sovznak n. m. Soyouzpromexport n. f. Unité monétaire qui a eu cours en Union sovié- So[zprom/ksport n. m. tique de 1917 à 1924. Organisme central de l’État soviétique qui était chargé de l’importation et de l’exportation de soyote n. m. différentes matières premières. tuvinskij qzyk n. m. Langue du groupe altaïque* parlée par les Touvas* Soyouzpouchnina n. f. qui a incorporé des emprunts à plusieurs langues So[zpuwnina n. f. voisines, au mongol*, au chinois, au russe et même Organisme central de l’État soviétique qui était à l’arabe et aux langues indiennes. De 1932 à chargé de l’importation et de l’exportation de la 1941, le soyote a utilisé l’alphabet latin pour fourrure naturelle et artificielle. Le roman de ensuite adopter l’alphabet cyrillique. Cette langue Martin Cruz Smith, Parc Gorki, raconte à quel est localement désignée du nom d’ouriankhaï. point cet organisme avait le bras long.

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Soyouzselkhoztechnika n. f. ment spécial*), spetspereselentsys (déplacés spéciaux*), So[zsel;xoztexnika n. f. spetsoselentsys (colons spéciaux*). C’est aussi l’abré- Durant la période soviétique, organisme central viation de spécialiste, dans un sens bien spéci- relevant du Conseil des ministres de l’U.R.S.S. fique; ce terme désignait, dans le langage courant chargé de l’importation de matériel agricole. des années 1920-1930, le conseiller étranger ou spécialiste bourgeois, un ingénieur non proléta- Soyouztransit n. f. rien, héritage mal-aimé et suspect mais indispen- So[ztranzit n. m. sable de l’époque postrévolutionnaire. De nom- Durant la période soviétique, organisme centra- breux spets russes furent emprisonnés ou fusillés lisant les opérations transitaires du commerce en 1937-1938. international en U.R.S.S. spetschkola Soyouzvnechstroïimport n. f. école spéciale* So[zvnewstrojimport n. m. Organisme de l’État soviétique qui était chargé de spetskhran n. m. la gestion de projets de construction et de génie specxran n. m. développés en U.R.S.S. ou à l’étranger. Ensemble des documents inaccessibles au public soviétique pour raison de non-conformité à l’idéo- Soyouzvnechtrans n. f. logie communiste et, tout particulièrement, les So[zvnewtrans n. m. dossiers secrets que la police politique soviétique Pendant la période soviétique, organisme central accumulait au sujet des citoyens. de gestion du transport de marchandises de ou vers l’U.R.S.S. spetsmagasin n. m. magasin spécial* sozba n. m. Mélange de choux et d’aubergines qui sert de spetsnaz n. m. plat d’accompagnement dans la cuisine kazakh. specnaz n. n. Membre d’unités spéciales de police liées à l’armée spartakiades n. f. pl. ou au K.G.B.* et affectées, au dernier temps de spartakiada n. f. l’U.R.S.S., au maintien de l’ordre, au prix même L’équivalent soviétique des Jeux olympiques qui de brutalités, dont certaines furent tristement étaient tenus dans les 15 républiques de l’U.R.S.S. célèbres à Vilnius en 1991 et encore davantage durant la guerre de Tchétchénie. spas n. m. spas n. m. spetsotdiel n. m. Nom de nombreuses églises russes de même que département spécial* d’icônes représentant le saint Sauveur. Vient du mot sauveur (spasitel;). spetspereselentsy n. m. pl. déplacés spéciaux* spass n. m. spas n. m. spetsposelentsy n. m. pl. Soupe arménienne faite d’orge, de yogourt et colons spéciaux* d’épices. spid n. m. spassalar n. m. spid n. m. spasalar n. m. Sigle russe de sida; entré dans la langue courante, Généralissime des armées et ministre de la guerre, c’est un nom qui se décline, comme les autres dans la Géorgie antique. Synonyme: amirspassalar*. mots de la langue russe. Bizarrement, un hebdo- madaire moscovite, publié en russe et en anglais et spets n. m. consacré aux problèmes du sida, est intitulé, en spec n. m. anglais, Speed-Info, bien qu’il n’ait rien à voir avec La racine spets, dans le sens de spécial, entre dans la vitesse; peut-être veut-on évoquer le lien avec la composition de plusieurs mots russes propres l’usage de drogues. Lancé en 1993, son tirage, un au vocabulaire soviétique : spetskhran*, spetsnaz*, an plus tard, atteignait trois millions d’exemplaires. spetschkola (école spéciale*), spetsotdiel (départe-

258 S spiourk n. m. S.R. n. m. Désigne la grande diaspora arménienne. Plus de /ser n. m. la moitié des quelque sept millions d’Arméniens Sigle largement utilisé pour désigner le Parti socia- vivent en dehors de la république d’Arménie. Le liste révolutionnaire*; on a même créé le mot spiourk se distingue du kaghatahaïoutioun*, c’est- esserys (/sery) pour en désigner les membres. à-dire de l’ensemble des colonies arméniennes qui, déjà avant le génocide, étaient installées dans Sredazburo n. m. différents pays européens. En Union soviétique, Sredazb[ro n. n. on a employé surtout le terme ardasahman*. Bureau d’Asie centrale du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique*, formé en 1922 spiritualité n. f. pour remplacer le Turkburo*, terme qui évoquait duxovnost; n. f. trop le panturquisme*. Bel exemple d’une récupération terminologique par la langue de bois* soviétique, qui a donné à ce S.R.L. n. f. mot le sens de conformité à l’idéologie soviétique. Son TOO n. n. sens originel, spirituel ou religieux, est revenu dans Sigle utilisé dans le monde francophone pour l’usage depuis la chute du régime communiste. qualifier les sociétés à responsabilité limitée*. On désigne souvent ces sociétés par le sigle russe, les spirt n. m. lettres étant les mêmes dans les deux alphabets : spirt pit;evoj n. m. TOO. Boisson fortement alcoolisée consommée en Russie, tout particulièrement en Sibérie. En fait, srokovoï n. m. c’est de l’alcool presque pur (96 %). Ramenée à srokovoj n. m. 40 %, elle fait office de vodka*. Dans l’ancienne Russie, paysan ou ouvrier qui louait ses services pour une période déterminée, spoutnik n. m. en général quelques mois; l’équivalent du batrak*. sputnik n. m. Nom de la première série de satellites artificiels sroub n. m. envoyés dans l’espace par les Soviétiques. Ce mot srub n. m. signifiant compagnon de route, il est logique qu’il En Russie, maison de rondins de bois, sans étage. ait aussi désigné, durant les années 1960 et 1970, les personnes, souvent des étudiants gradués, S.S.O. n. m. chargées d’accompagner les visiteurs étrangers en SSO n. m. mission d’affaires ou d’études. Aussi, Spoutnik a Sigle désignant les brigades de travail composées été le nom de l’agence centrale pour l’organisation d’étudiants affectés à des tâches d’appoint dans de voyages touristiques de la jeunesse soviétique l’industrie ou l’agriculture. Ce sigle provient de dans les pays étrangers et de jeunes touristes étran- l’expression détachement d’étudiants pour la constrc- gers en Union soviétique; le nom officiel de l’or- tion (studenheskij stroitel;nyj otrqd). ganisme était le B.M.M.T., sigle pour désigner le Cette pratique s’est développée dès le début du Bureau de tourisme international des jeunes. régime soviétique et, jusque sous Brejnev, nombre d’étudiants ont été envoyés aux patates* ou à spravka n. f. l’usine, ce qui leur permettait de gagner un petit spravka n. f. pécule, comme des chabachniks* officiels. Le sens général de ce terme est renseignement, attestation. Dans le langage courant, il désigne spé- Stabilité n. f. cifiquement le carnet d’identification personnelle Stabil;nost; n. f. émis par les autorités soviétiques et faisant foi de Stabil;naq Rossiq n. f. l’identité du porteur, mais également de diverses Nom d’un groupe de parlementaires eltsiniens* qui informations concernant son curriculum, son état s’est enregistré à la douma* russe, en mars 1995; de santé, etc. Le citoyen russe et l’étranger en rési- son objectif était de faire reporter les élections dence doivent porter ce document sur eux car les législatives après 1995. policiers de la milice* sont toujours susceptibles de l’exiger. stabule n. f. Petite flûte lettone.

259 S stagnation n. f. de l’université Lomonossov, sur la colline des zastoj n. m. Moineaux à Moscou. La stagnation ou, plus couramment, les années de stagnation (gody zastoq) désignent la période qui stalinisme n. m. va de 1976 à 1985 et qui correspond à la dernière stalinizm n. m. partie du règne de Leonid Brejnev, pendant stalin]ina n. f. laquelle l’économie soviétique s’essouffle, l’admi- Désigne le mode de gouvernement utilisant les nistration s’encroûte au nom de la stabilité, alors méthodes staliniennes* de même que le mouve- que la société s’éveille progressivement à des idées ment idéologique les appuyant ou les justifiant. nouvelles. L’expression a été popularisée par La langue russe utilise deux mots pour ce concept, Mikhaïl Gorbatchev et ses idéologues. le second (stalinchtchina) ayant une connotation plus négative. stakhanovien adj. staxanovskij adj. stalinka n. f. Qui a rapport à la pratique du stakhanovisme* : stalinka n. f. année stakhanovienne, mouvement stakhanovien, Surnom donné à un chemin de fer que Staline attitude stakhanovienne. avait décidé de construire dans le nord-ouest de la Sibérie, de Salekhard à Igarka, à l’aide de mil- stakhanovisme n. m. liers de prisonniers politiques. Un grand nombre staxanovskoe dvi'enie n. n. y moururent et le chemin de fer ne fut jamais ter- On raconte que les 30 et 31 août 1935, le mineur miné. Aujourd’hui, le rails et quelques locomotives Alexei Stakhanov dépasse de 14 fois sa norme de y sont en train de rouiller… production, en extrayant 102 tonnes de charbon en 6 heures (on raconte aussi que cet exploit était stan n. m. organisé pour la galerie, c’est le cas de le dire). Cet stan n. m. exemple constitue le point de départ du stakha- Division administrative de niveau intermédiaire, novisme, un système d’émulation selon lequel le dans l’Empire russe. travail des ouvriers superproductifs était récom- pensé par une reconnaissance officielle plus que stanitsa n. f. par des bonis financiers. On a même décrété stanica n. f. l’année 1936 l’année stakhanovienne. L’exploit de Village ou bourgade cosaque*. Stakhanov soulève aujourd’hui bien des doutes. Stankoimport n. f. stakhanoviste n. m. Stankoimport n. m. staxanovec n. m. Centrale soviétique dont le rôle était de contrôler Ouvrier qui pratique le stakhanovisme*. l’importation et l’exportation de machines-outils et d’équipements divers. stalinchtchina stalinisme* starchina n. m. starwina n. m. stalinien adj. Président d’une volost*, l’équivalent d’un maire de stalinskij adj. canton. Le sens de ce terme s’est étendu jusqu’à Qui se rapporte à Staline, de son vrai nom Joseph s’appliquer de façon générale aux membres de Vissarionovitch Djougachvili (1879-1953). On l’élite russe ou ukrainienne. Dans l’armée sovié- parle de période stalinienne pour désigner les tique, le starchina était un sergent professionnel. années où la main de fer du dictateur a tenu les Comme dans tous les termes qui commencent par rênes d’un pouvoir absolu (1929-1953), soit jus- la racine star-, celle-ci évoque l’idée d’ancien et qu’à sa mort. Les méthodes staliniennes impo- souvent de sagesse. saient les louanges au chef, au minimum le silence, sinon... le goulag*. On appelle par ailleurs stalinien starets n. m. ou simplement staline le style architectural carac- starec n. m. téristique des dernières décennies de son règne, un Littéralement, signifie vieillard mais désigne sur- style d’apparat pompier et prétentieux dont un des tout un moine âgé faisant office de guide spirituel. exemples les mieux connus est le pavillon central Dans l’ancienne Russie, le starets était très respecté

260 S des bons croyants qui voyaient en lui un saint et stavka n. f. un prophète. Le même mot servait à désigner les stavka n. f. directeurs spirituels de certaines sectes religieuses, Dans le langage militaire, haut commandement comme celle des molokanes* par exemple. de l’armée russe. starojil n. m. steppe n. f. staro'il n. m. step; n. f. Littéralement vieil habitant. S’emploie dans le Prairie sèche de l’Ukraine, du sud de la Russie et même sens que starosel*. Désigne aussi toute per- du nord du Kazakhstan soumise à un climat sonne qui pratique l’ancien rite orthodoxe : le continental et qui souffre donc d’hivers froids et vieux-croyant*. d’étés secs. Terre d’agriculture difficile n’offrant pas d’obstacles naturels et par conséquent terre d’in- starosel n. m. vasions, la steppe évoquait à Tchekhov l’image staros\l n. m. d’«un cimetière tatar* abandonné». On a étendu Nom donné au colon russe qui s’est exilé pour le terme aux semi-déserts d’Asie centrale, notam- aller coloniser les terres du nord du Kazakhstan. ment quand le pouvoir russe a conquis ces régions Littéralement : vieil habitant. On disait aussi : et a établi un gouvernement des Steppes qui com- starojil*. prenait essentiellement le Kazakhstan et la Kirghizie. staroste n. m. starosta n. m. sterlet n. m. Autrefois, contremaître de village élu par l’as- sterlqd; n. f. semblée de la commune rurale; il avait aussi une Variété d’esturgeon que l’on retrouve surtout dans fonction administrative qu’il partageait avec le la Volga et dont les œufs constituent le célèbre barine* et l’administration tsariste. Le même caviar*. Sa chair, grasse et plutôt fade, est terme a aussi désigné le président élu d’un artel*, employée dans des soupes, notamment l’oukha*. l’équivalent d’un maire de village. Aujourd’hui, le mot russe starosta désigne le secrétaire d’un groupe stichère n. m. d’études ou un syndic. stixir; n. m. Dans le rite orthodoxe, hymne à une strophe START d’origine grecque, chanté par des chœurs START d’hommes entre les versets des psaumes. OSV Train de mesures américano-soviétiques relatives stiengazeta n. f. à la limitation des armements stratégiques (sigle stengazeta n. f. de Strategic Arms Reduction Treaty). Le traité Affiche dont les activistes* placardaient les murs START-2, portant sur la réduction des armes des usines, des écoles, des locaux du gouverne- nucléaires, n’avait pas encore été ratifié au début ment, pour répandre les consignes du Parti* et du de 1999, à cause du refus de la douma*. gouvernement. Un dazibao officiel. Littéralement, journal mural (stennaq gazeta). station de machines et de tracteurs (M.T.S.) n. f. stienkor n. m. mawino-traktornaq stanciq (MTS) n. f. stenkor n. m. Une des composantes majeures de l’organisation Toute personne contribuant par ses écrits à la technique de l’agriculture collectivisée, les M.T.S. rédaction des stiengazetas*. On devine que la regroupaient l’ensemble de la machinerie relative finale -kor vient du mot correspondant. aux diverses opérations agricoles d’un kolkhoze, d’un sovkhoze ou d’un groupe d’exploitations. La stikharion n. m. grande concentration d’équipements et la dimen- stixar; n. m. sion elle-même de machines conçues pour des stixarion n. m. exploitations extensives pose aujourd’hui un pro- Tunique sans manches que portent les prêtres de blème difficile de conversion aux réformes relatives l’Église orthodoxe russe; c’est l’équivalent de à la privatisation. l’aube des prêtres catholiques.

261 S stiliaga n. m. points de restauration rapide ouverts au public stilqga n. m. portent également le nom de stolovka. Durant les années 1950-1960, surnom quasi offi- ciel et que l’on voulait péjoratif pour désigner un Stolypine jeune qui affichait un comportement ou un cravate de Stolypine* habillement inspiré des modèles occidentaux. Poursuivis par la milice*, les brigadmiles* et les stouden n. m. komsomols*, les stiliaguis, qui étaient fiers de l’être, studen; n. m. ont fini par triompher (mais faut-il s’en réjouir?) Plat russe qui est l’équivalent de la tête fromagée et diffuser tout un vocabulaire parallèle à la langue québécoise (veau et porc en gelée). Des mets courante et très souvent tiré de l’anglais. similaires prennent différents noms selon les régions : kholodiets* en Russie, moujoujis* en stiralka n. f. Géorgie, sült* dans les pays baltes, ressol* en stiralka n. f. Moldavie. Planchette d’écriture effaçable (le magic paper) qu’utilisaient les citoyens soviétiques lorsqu’ils stoukatch n. m. voulaient écrire des messages à l’abri des yeux et stukah n. m. des oreilles des espions du K.G.B.* qui se retrou- Terme péjoratif pour désigner un informateur vaient dans la plupart des kommounalkas*. secret du K.G.B.*, un délateur; synonyme de seksote*. Stoglav n. m. Stoglav n. m. stoumartmokvareoba n. f. Code du clergé séculier établi par le Concile de Ce mot géorgien, que l’on peut traduire par hos- Moscou convoqué par Ivan IV en 1551 dans le pitalité, est aussi difficile à définir qu’à mémori- but d’édicter des règles religieuses, morales et dis- ser, car le sens de l’hospitalité des Géorgiens est ciplinaires plus strictes. Stoglav signifie cent codifié dans d’infinis détails, qu’il s’agisse de l’art chapitres. de la table ou des différentes circonstances rela- tives aux rites de passage (naissance, mariage, Stolitsa n. f. décès). Stolica n. f. Revue politique hebdomadaire et illustrée, fondée strannikis n. m. pl. en 1990 par le Mossoviet*, de tendance démocrate errants* et anticommuniste. Son tirage était alors de 120 000 exemplaires. Stolitsa signifie capitale. strélitz n. m. strelec n. m. stolnik n. m. Membre d’un corps de militaires qui constituait stol;nik n. m. la garde des tsars. Créée par Ivan IV en 1550, la Autrefois, un des rangs de la noblesse russe (dvo- garde des streltsys fut supprimée par Pierre le rianstvo*). Jusqu’au début des années 1990, en lan- Grand en 1698. Le mot russe strelec signifie gage argotique, un billet de cent roubles; depuis sagittaire. les dévaluations successives du rouble, ce surnom a perdu son sens. Stribog n. m. Stribog n. m. stolovaya n. f. Chez les slaves païens, le dieu du vent. stolovaq n. f. La stolovaya, c’est la salle à manger; mais c’est ainsi strigolnikis n. m. pl. qu’on appelle aussi un restaurant simple (littéra- strigol;niki n. m. pl. lement, dans une maison: une salle à tables). Si le Secte qui provoqua, au milieu du XVIe siècle, la service utilise la formule cafétéria, on parle de première hérésie importante de l’histoire de stolovka*. l’Église russe. Après avoir connu beaucoup d’adeptes à Novgorod et à Pskov, elle disparut stolovka n. f. moins d’un siècle plus tard. stolovka n. f. Cantine simple de type cafétéria; on en retrouve dans les entreprises et les institutions; de nombreux

262 S stroganina n. f. tives qui sont des républiques*, des régions* ou des stroganina n. f. districts*. Plat composé de minces tranches crues de viande ou de poisson congelé que mangent les Sibériens sült n. m. en les faisant fondre dans la bouche. Plat servi comme entrée en Estonie; c’est en somme de la viande de porc ou quelquefois de strogatch n. m. veau en gelée. En Russie, l’équivalent est le kho- strogah n. m. lodets* ou le stouden*. Réprimande adressée par l’autorité communiste à l’un ou l’autre des niveaux des instances du sunnite adj. Parti* à un membre ou même à un non-membre, sunnit n. m. pour reprocher une inconduite ou simplement Une des deux grandes familles religieuses de une attitude non conforme au code idéologique l’Islam. Tous les musulmans de l’ex-U.R.S.S. sont du Parti. On distinguait trois niveaux de répri- sunnites, sauf les Azéris*, qui sont chiites*, et les mande dont le plus sévère, le strogatch au sens Tadjiks* des montagnes (au sud du pays), qui strict, comportait une inscription à son dossier sont ismaélites*. Les sunnites représentent 90% de personnel. la population musulmane de l’ex-U.R.S.S.

Stroïbank n. f. suprématisme n. m. Strojbank n. m. suprematizm n. m. Banque nationale soviétique pour le financement Mouvement de peinture totalement abstrait et des investissements. En 1987, la Stroïbank a été géométrique, basé sur le principe de la supré- remplacée par plusieurs banques spécialisées par matie du sentiment pur. Le suprématisme, qui secteurs de l’économie : la Sberegatelnyi Bank (la s’est abreuvé aux valeurs philosophiques du nihi- Banque d’Épargne), la Promstoïbank* pour l’in- lisme* russe, s’est développé, dans les années 1913- dustrie et la construction, l’Agroprombank* pour 1920, surtout avec Malevitch, qui a ainsi atteint l’agriculture et le secteur agroindustriel et la le degré zéro de la peinture (Carré blanc sur fond Jilsotsbank* pour les équipements sociaux. blanc, 1918).

Stroïmaterialintorg n. m. sutartine n. f. Strojmaterialintorg n. f. En Lituanie, forme musicale très ancienne qui Centrale soviétique d’importation et d’exportation consiste à juxtaposer deux ou trois mélodies chan- de divers produits de l’industrie de la construction. tées simultanément, en général par des femmes. style russe n. m. svakha n. f. russkij stil; n. m. svaxa n. f. stil; r[ss n. m. Dans la Russie tsariste, personne chargée d’ar- Bien sûr, la Russie a connu une succession de styles ranger les mariages, tant pour mettre en contact différents, mais l’expression style russe ou style les éventuels mariés que pour régler les conditions vieux russe désigne une mode architecturale éclec- du mariage (dot, cérémonie, etc.). Bref, une tique et bien spécifique, intégrant dans des marieuse professionnelle. ensembles composites des éléments d’art oriental, de néo-roman et quelquefois de baroque. À svane n. m. Moscou, la célèbre galerie Tretiakov et le Musée svanskij qzyk n. m. d’histoire de la place Rouge en sont de bons Langue du Caucase du Sud, voisine du géorgien, exemples. L’expression est bien d’origine fran- parlée dans la haute vallée de l’Ingouri. Le svane çaise, au point que les Russes l’appellent aussi (svanouri, en géorgien) comprend deux dialectes stil; r[s (prononcé stilriouss), ce qui est un assez distincts. calque phonétique du français. Svanes n. m. pl. sujet de la Fédération n. m. svany n. m. pl. sub=ekt federacii n. m. Peuplade habitant la Svanétie, une région de Terme employé depuis les réformes relatives aux hautes montagnes au nord de la Géorgie. Autrefois divisions territoriales de la Fédération de Russie réputés pour leur courage et leur cruauté, les pour désigner chacune des 89 unités administra- Svanes demeuraient dans des habitations en forme

263 S de hautes tours dont il reste encore des exem- synode n. m. plaires. Les Svanes se sont récemment fait sinod n. m. connaître en Occident par la complexité et l’ori- Le conseil suprême de l’Église russe orthodoxe. Le ginalité de leurs chants funéraires. On dit aussi : synode avait été créé par Pierre le Grand afin de souane, souanète, svanète, swane. mieux contrôler le clergé, responsabilité qui reve- nait jusque là au patriarche*. Après la révolution svanka n. f. de 1917, le patriarchat* a été ressuscité. On le svanka n. f. désigne souvent par l’expression saint Synode Chapeau rond de feutre que portent les Géorgiens. (svqtejwij sinod).

Svarog n. m. syrnikis n. m. pl. Svarog n. m. syrniki n. m. pl. Dans la tradition païenne russe et ukrainienne, Beignets au fromage blanc, populaires en Russie. dieu du soleil. syrtes n. f. pl. svirel n. m. syrty n. m. pl. svirel; n. f. Formes de terrain, élévations larges, plates et peu Instrument de musique fort ancien qui se retrouve élevées, qui ponctuent les steppes de la Russie du dans plusieurs régions de l’U.R.S.S. En Ukraine et Sud-Est; genre de mesas. Dans les montagnes du en Biélorussie, c’est une flûte droite faite de bois Tian-Shan, les syrtes sont des hautes plaines qui d’érable, de merisier ou de saule. Elle a existé se retrouvent à plus de 3000 mètres d’altitude et même avant notre ère en Transcaucasie; elle était constituent de bonnes terres à pâturage. alors fabriquée à partir de longs os d’oiseaux; on l’y retrouve encore aujourd’hui, mais de bois ou de système du Nord n. m roseau. Dans le Caucase du Nord, où il est réservé severnyj so[z n. m. aux hommes, bergers ou chasseurs en fabriquent Nom donné à l’Alliance que conclut l’impératrice parfois à partir du canon de vieux fusils. Catherine II avec la Prusse, le Danemark et l’Angleterre pour contrer la France et la Turquie Sviri n. m. et qui lui laissa les mains libres pour procéder aux Sviri n. n. partages de la Pologne. Vin blanc produit dans l’ouest de la Géorgie; son odeur légèrement acide est particulière. szlachta n. f. wlqxta n. f. syndicat n. m. Dans les régions biélorusses et ukrainiennes qui, sindikat n. m. aux XVIe et XVIIIe siècles, faisaient partie du Dans le contexte du régime soviétique, ce mot Grand duché de Lituanie ou de la Pologne, classe prend plusieurs sens dont aucun ne correspond dirigeante qui bénéficiait d’avantages particuliers, exactement aux syndicats de professions ou de entre autres une exemption d’impôt en échange métiers que connaissent les pays occidentaux. Les d’un service militaire. C’est l’équivalent du dvo- profsoyouz* sont bien des syndicats profession- rianstvo* russe. On rencontre la forme francisée nels, mais leur rôle et leurs moyens d’action chlakhta; mais mieux vaut utiliser la forme polo- n’ont pratiquement rien à voir avec le contexte naise originelle szlachta. syndicat-patronat qui caractérise les relations de travail en Occident. On parle même de syndicat patronal (so[z predprinimatelej).

264 T Taara n. m. autres institutions d’État et même les parcs publics; Le dieu des dieux, chez les Estoniens. y figuraient les employés qui s’étaient distingués par une production dépassant les objectifs ou qui tabaka n. m. s’étaient signalés par des activités d’agitprop* par- tabaka n. m. ticulièrement appréciées de la direction. Recette géorgienne fort typique qui consiste à faire frire sous un poids un poulet aplati dont on table des rangs n. f. a retiré la colonne vertébrale. On le sert crous- tabel; o rangax n. m. tillant et toujours arrosé de la sauce tkemali*. Les Système hiérarchique à 14 paliers, les tchins*, éta- Russes l’appellent de façon plus explicite le pou- blissant le rang des fonctionnaires civils et mili- let tabaka (cypl\nok tabaka). taires russes. Cette réforme, réalisée en 1722 par Pierre le Grand, mettait fin à l’ancien principe hié- tabassaran n. m. rarchique basé sur les privilèges de naissance. Les tabasaranskij qzyk n. m. fonctions du haut de l’échelle étaient celles de Langue parlée par le peuple du même nom. Écrite chancelier dans la hiérarchie civile et de maréchal de 1932 à 1938 avec l’alphabet latin, elle a par la (terre) ou amiral (mer) dans la hiérarchie militaire. suite adopté l’alphabet cyrillique. tabor n. m. Tabassarans n. m. pl. tabor n. m. tabasarany n. m. pl. Sens général : campement. Désigne aussi spécifi- Ethnie culturellement et linguistiquement voisine des quement un groupe de Tsiganes unis pour le Lezguiens*. Ils sont approximativement 100 000 voyage ou le campement. Le même mot sert pour dont environ 80 % vivent au Daghestan, où ils désigner le campement lui-même. occupaient jusqu’à récemment les hautes vallées du Sud; on les retrouve maintenant en grand nombre tadjik n. m. dans la ville de Derbent et les environs. tad'ikskij qzyk n. m. Langue du groupe iranien très proche du persan, tabib n. m. dont l’histoire littéraire s’étend sur un millénaire. tabib n. m. Longtemps écrite avec l’alphabet arabe, elle uti- Le médecin indigène, en Asie centrale; pensez au lise aujourd’hui un alphabet cyrillique* partielle- toubib nord-africain de l’argot parisien. ment modifié. tabik n. m. Tadjiks n. m. pl. Instrument à percussion fait de membranes de tad'iki n. m. pl. peau tendues sur un cadre de bois qu’utilisaient Peuple sédentaire d’Asie centrale qui se distingue les Yakoutes* lors des rites de passage. des peuples voisins de l’ex-Union soviétique par le fait que sa langue n’appartient pas à la famille tablak n. m. turque. Les Tadjiks du Tadjikistan sont musul- tablak n. m. mans sunnites, mais ceux d’Afghanistan sont en Tambour en poterie utilisé en Asie centrale. partie chiites. Leur nombre dépasse 5 millions dans leur république, mais les frontières de celle- tableau rouge n. m. ci ne correspondent pas précisément à leur répar- krasnaq doska n. f. tition, notamment celles avec l’Ouzbékistan et Tableau d’honneur (doska poh\ta) qui, durant l’Afghanistan voisins, où ils sont nombreux. De la période soviétique, était affiché dans les usines, tous les peuples de l’ex-U.R.S.S., les Tadjiks ont les fermes collectives, les maisons de la culture* ou le plus haut taux de natalité. Les Tadjiks des mon-

265 T tagnes, descendants des Sogdiens*, constituent un talonas n. m. groupe à part et s’autodésignent Yagnobs*. Monnaie de transition adoptée par la Lituanie en 1990 et qui a eu cours jusqu’à l’adoption du Taïchetlag n. m. litas*, en 1993. Tajwetlag n. m. Dans le réseau du goulag*, ensemble des camps de talons salés n. m. pl. travail institués le long de la partie occidentale du solenye pqtki n. m. pl. second transsibérien qui, prolongé vers l’est, est Surnom donné aux Grecs de la mer Noire, on ne devenu le BAM*. Son nom lui venait du fait que sait pas trop pourquoi. son point de départ vers l’est se trouve dans la ville de Taïchet. Avec l’avancement des travaux au talyche n. m. nord du lac Baïkal, il prit par la suite le nom talywskij qzyk n. m. d’ozerlag*. Langue appartenant au groupe iranien du Nord- Ouest. Son statut est très fragilisé par la non- taïga n. f. reconnaissance des Talyches* comme peuple dis- tajga n. f. tinct par les autorités azerbaïdjanaises et par le fait Forêt de conifères des climats continentaux froids que la très grande majorité d’entre eux ont aussi de Sibérie. Cette zone végétale immense est limitée adopté l’azerbaïdjanais*. au nord par la toundra*. On applique aussi le terme taïga aux forêts mixtes de la Russie d’Europe Talyches n. m. pl. et même de la Scandinavie et du Canada. talywi n. m. pl. Ethnie d’origine et de langue iraniennes, habitant takmak n. m. le sud de l’Azerbaïdjan. Bilingues, ils sont consi- takmak n. m. dérés par les Azéris comme assimilés et ils ne Chant à danser des Tchouvaches*; les paroles sont figurent plus comme ethnie spécifique dans les sta- souvent improvisées et amusantes. C’est l’équi- tistiques. Les estimations quant à leur nombre valent de la tchastouchka* russe. varient énormément : de 20 000 à un million. En 1993, les autorités locales des environs de la ville takyr n. m. de Lenkoran ont proclamé la création d’une répu- takyr n. m. blique autonome talyche à l’intérieur de l’Azer- Forme de terrain en forme de cuvette desséchée et baïdjan (République talyche et de Mougan, du nom salée, typique du Kazakhstan et de l’Asie centrale. de la steppe où elle se situe), évidemment non reconnue par les autorités azerbaïdjanaises. tali n. m. Fromage de brebis du Caucase. tamada n. m. tamada n. m. talianka n. f. Le tamada est le chef de tablée des repas géorgiens tal;qnka n. f. traditionnels. Il offre les toasts et donne la parole Petit accordéon joué en Russie et dont le nom sup- aux convives; il distribue même des punitions à pose une origine italienne. On dit aussi garmochka*. ceux qui ne respectent pas le protocole. La forme thamada, également utilisée, est plus proche de la talik n. m. phonétique géorgienne. talik n. m. Poche de terrain non gelé à l’intérieur des couches tamga n. f. de la merzlota*. tamga n. f. Dans l’ancienne Russie, taxe introduite par les talkan n. m. Tatars-Mongols* qui devait être payée à l’achat et Bouillie de blé grillé que mangent les Kirghiz. à la vente de biens; elle variait selon la provenance des marchandises. talon n. m. talon n. m. tamizdat n. m. Ticket de rationnement. Les talons ont refait sur- tamizdat n. m. face avec la pénurie de denrées alimentaires qui a Durant le régime soviétique, livre publié à l’étran- sévi au début des années 1990. ger (tam veut dire là-bas) sans la permission du canal officiel d’exportation de manuscrits, le

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V.A.A.P.* Lorsque le manuscrit était dactylogra- voulu imposer leur prosélytisme violent aux tari- phié en U.R.S.S., il était à la fois un samizdat*. kistes dans le Caucase du Nord. tamizdatchik n. m. tarkhan n. m. tamizdathik n. m. tarxan n. m. Auteur d’un ouvrage publié à l’étranger sans les Chef de section de tribu, dans la hiérarchie supé- permissions officielles, c’est-à-dire en tamizdat*. rieure des sociétés khazare et kazakh et d’autres Les tamizdatchiks risquaient la prison, comme nomades des steppes russes appartenant à la Soljenitsyne, Siniavski et bien d’autres. famille turque. tan n. m. tarkhanys n. m. pl. tan n. m. tarxany n. m. pl. Type de yogourt, sur, liquide, un peu salé et relevé Privilèges fonciers et fiscaux dont jouissaient les d’herbes aromatiques que mangent les Arméniens. nobles et les gens d’Église, dans la Russie ancienne; Le tan est servi froid et vendu dans les rues, l’été. on croit que cette institution provient de l’ancien droit tatar-mongol*. tanbour n. m. tanbur n. m. tarpan n. m. Instrument de musique de l’Asie centrale sovié- tarpan n. m. tique mais attention! qui n’a rien à voir avec notre Cheval trapu, à large museau et de courte crinière, tambour : c’est un instrument à cordes fort ancien très résistant et longtemps demeuré à l’état sau- qui, selon les variantes, peut en comporter de vage; il fut utilisé par les nomades des steppes trois à six. Normalement, la mélodie est jouée en d’Ukraine et de Russie de même qu’en Asie cen- utilisant un plectre en métal sur la corde haute. trale. Le mot est d’origine kirghiz et, sans doute, l’animal aussi. tar n. m. tar n. m. tartare adj. Instrument à cordes, dont la caisse affecte la Forme désuète de l’ethnonyme tatar*, mais l’ad- forme d’un 8 et doté d’en général six cordes, que jectif tartare est encore employé dans le langage l’on trouve au Daghestan et en Azerbaïdjan de culinaire international pour la sauce tartare et le même qu’en Asie centrale. steak tartare, tous deux tout à fait absents des cui- sines russe et tatare. tarantasse n. m. tarantas n. m. Tass n. m. Voiture rustique à quatre roues, sans siège, sauf aux TASS n. n. extrémités pour le cocher et le domestique. Il Sigle couramment employé pour désigner était très utilisé dans les campagnes russes. l’Agence de presse officielle de l’U.R.S.S. (Telegrafnoe agenstvo sovetskogo so[za), tarbagan n. m. fondée en 1925. Depuis sa fondation, l’agence tarbagan n. m. TASS a détenu un monopole quasi absolu de Rongeur de Sibérie que, localement, on désigne l’information en U.R.S.S. et cela, jusqu’en 1991, aussi sous le nom de bobak*. date à laquelle l’agence a pris le nom d’Itar-Tass*. tarikat n. m. tassovka n. f. tarikat n. m. tassovka n. f. Deuxième étape dans le chemin vers la perfection, Information émanant de l’agence de nouvelles selon la doctrine du muridisme*; du mot arabe Tass*. at-tariq, qui veut dire chemin (put;); ce mot russe est d’ailleurs largement utilisé dans ce sens. tatar n. m. tatarskij qzyk n. m. tarikiste n. m. Quand on parle de la langue tatare, on se réfère tarikist n. m. à celle que parlent les Tatars de Kazan (voir : Partisan des croyances et pratiques traditionnelles Tatars*). Mais, en fait, les Tatars parlent plusieurs de l’Islam (référence au tarikat*), par opposition dialectes fortement différenciés, au point que cer- au wahhabisme*. Récemment, les wahhabites* ont tains linguistes distinguent nettement le tatar du

267 T tatar de Crimée, langue également parlée par les tatchanka n. f. Tatars de Bulgarie et de Roumanie. De tradition tahanka n. f. littéraire fort ancienne, le tatar a utilisé l’alphabet Véhicule muni d’une mitrailleuse qui a d’abord arabe jusqu’en 1928 puis l’alphabet latin jusqu’en servi aux makhnoviens* pendant la guerre civile et 1937, puis l’alphabet cyrillique qu’il est aujour- qui fut, par la suite, adopté par les bolcheviques* d’hui question d’abandonner. pour leurs opérations. tatarchtchina n. f. Tates n. m. pl. tatar]ina n. f. taty n. m. pl. Épisode historique survenu en 1382 qui consiste Peuple d’origine ouest-iranienne habitant diffé- en la destruction de Moscou par les Tatars* après rentes régions montagneuses du Daghestan et de trois jours de siège; on estime que 20 000 Mosco- l’Azerbaïdjan. La moitié des Tates sont juifs (on vites périrent au cours de cette bataille. les appelle les Juifs des montagnes*) et l’autre moi- tié, musulmans sunnites (ce sont les Tates pro- Tatars n. m. pl. prement dits); quelques-uns sont chrétiens. On tatary n. m. pl. connaît mal leur histoire et ils ont souvent été Peuple dont la définition est assez floue du fait objet de discrimination; il y avait même des ghet- que, depuis le XIIe siècle jusqu’au début du XXe, tos tates à Derbent. Une politique d’assimilation on a appliqué ce terme à toute une série de peuples des Tates a été pratiquée par les autorités de d’origine turque et de religion musulmane. Les l’Azerbaïdjan qui, depuis une vingtaine d’années, Tatars proprement dits, disséminés dans de vastes les ignorent dans les statistiques. territoires de l’ancienne Union soviétique (aujour- d’hui au nombre d’environ 7 millions), sont en taures n. m. quelque sorte les descendants des Bulgares de la Trompette de bois qu’utilisent les Lettons dans Volga*, qui ont changé leur langue d’origine pour leur musique traditionnelle. le kyptchak* et n’ont donc rien à voir avec les Tatars-Mongols*. Les Tatars constituent en fait tautas fronte n. m. un groupe de peuples assez différenciés dont les Front populaire letton (en letton : Latvijas Tautas plus importants sont les Tatars de Crimée (un des Fronte) qui, à la fin des années 1980, prit rapi- peuples punis*) et surtout les Tatars de Kazan (ou dement la tête du mouvement d’indépendance de Tatars de la Volga). Ces derniers ont leur propre la Lettonie. république, le Tatarstan, où cependant ne résident que 23 % des Tatars de l’ex-U.R.S.S. et où ils tavadachvili n. m. représentent la moitié de la population totale. tavadawvili n. m. On peut souvent reconnaître les Tatars par leurs Prince fils de prince, en Géorgie; on reconnaît noms, qui sont en majorité d’origine arabe ou per- dans ce mot la finale fréquente des noms de sane. Il faut noter que la langue russe fait une dis- famille géorgiens (-chvili) qui signifie enfant de. tinction entre une personne d’ethnie tatare (tatarin) et un citoyen du Tatarstan, quelle que tavade n. m. soit son appartenance ethnique (tatarstanec). tavadi n. m. Le terme Tartares pour désigner les Tatars est Chef de petit royaume, en Géorgie; prince. désuet et aujourd’hui considéré fautif. L’expression gens des tatars* a un sens très particulier. Tavguis n. m. pl. tavgi n. m. pl. Tatars-Mongols n. m. pl. Autre nom pour désigner le peuple sibérien des mongolo-tatary n. m. pl. Nganassans*. On désigne de ce terme les hordes nomades qui, au XIIIe siècle, sous la gouverne de Gengis Khan, Tavres n. m. pl. ont envahi, depuis la Mongolie en passant par les tavry n. m. pl. steppes du Kazakhstan, des territoires occupés Au temps d’Hérodote, peuple autochtone de par les Bulgares de la Volga*, devenus les Tatars* Crimée, qui s’appelait alors la Tauride. d’aujourd’hui. Par la suite, ils ont conquis presque toute la Russie (voir : joug tataro-mongol*).

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Tavria n. f. tchaïkhana n. f. Tavriq n. f. hajxana n. f. Marque d’une automobile de petite dimension Maison de dégustation de thé, en Asie centrale. fabriquée à Zaporojie. Le nom provient de l’an- C’est la tchaïnaya* turque. cienne dénomination de la Crimée et de la région méridionale de l’Ukraine, la Tauride. tchaïnaya n. f. hajnaq n. f. Tavrida n. m. Littéralement, c’est une maison de thé russe; en Tavrida n. f. réalité, la tchaïnaya est souvent un petit restaurant Vin de Crimée, de type muscat noir. En fait, il en milieu rural. porte l’ancien nom de la Crimée, la Tauride. tchakapouli n. m. tbilissoba n. f. Plat géorgien composé de morceaux de mouton tbilisoba n. f. cuits à l’étouffée avec des oignons et diverses Grande fête annuelle au cours de laquelle les épices, dont l’estragon. habitants de Tbilissi se réunissent à la fin octobre pour revivre les scènes du passé de la Géorgie. La tchakhokhbili n. m. population en est l’acteur principal : habillés de haxoxbili n. n. costumes populaires, les habitants des différents En Géorgie, plat de poulet ou de mouton, accom- quartiers chantent et dansent dans les rues et pagné de tomates à l’étouffée, d’herbes et d’épices construisent, sur les places de la ville, des repro- fortes. Très populaire. ductions de leurs maisons traditionnelles, où l’on sert des plats traditionnels. tchaldon n. m. haldon n. m. tchaban n. m. On qualifie de tchaldon la population russe séden- haban n. m. taire la plus ancienne de Sibérie, après la venue des Le berger, chez les peuples turcs* (2) d’Asie cen- premiers Cosaques* qui ne s’y fixèrent pas. trale. C’est le terme à utiliser, sans traduction, Considérés comme des koulaks*, ils furent mal comme pour le cow-boy américain ou le gaucho considérés par les dirigeants du régime communiste. argentin ou l’arate* chez les Mongols*, Bouriates* et Touvas*. tchanakh n. m. hanax n. m. tchagataï n. m. Fromage salé du Caucase. hagatajskij qzyk n. m. Langue de la famille altaïque* parlée en Asie cen- tchanakhi n. m. trale du temps des Timourides* et qui fut la lin- hanaxi n. m. gua franca dans l’empire qu’avait fondé Gengis Plat géorgien composé de mouton, d’aubergines, Khan, dont un des fils portait le nom de de pommes de terre et de tomates, le tout épicé Tchagataï. Après avoir produit une littérature et servi dans des pots d’argile. abondante du XIVe au XVIe siècle, le tchagataï a été remplacé par l’ouzbek* en tant que langue lit- tchane n. m. téraire. Le nom de Tchagataï était aussi celui d’un hanskij qzyk n. m. oulous* autonome au sein de cet empire. Autre désignation de la langue laze*; les Géorgiens la désignent toujours par le terme tchanouri. Tchaïka n. f. hajka n. f. Tchanes n. m. pl. Marque d’automobile. Nom un peu curieux hany n. m. pl. (tchaïka signifie mouette) pour une grosse limou- Nom autrefois utilisé en français pour désigner les sine (toujours noire) réservée aux personnages Lazes* ou Colches*. très officiels, du temps du régime soviétique ! Signe des temps: les Mercedes et autres limousines tchang n. m. occidentales ont aujourd’hui remplacé les hang n. m. Tchaïkas. Instrument à plusieurs cordes d’Asie centrale, qui rappelle le cymbalum européen. Il existe aussi en Géorgie où on l’appelle tchangi.

269 T tchaouche n. m. tour de rôle par plusieurs personnes, souvent par hauw n. m. groupes de deux. Les tchastouchkis constituent un Membre d’une des castes musulmanes qui se sont riche trésor de sagesse populaire russe; mais on en retrouvées au Caucase, en Turquie, dans les a aussi composé à la gloire de Staline! Balkans. Petite curiosité étymologique: ce mot est à l’origine du nom de l’ex-dictateur roumain tchatcha n. f. Ceausescu.¸ haha n. f. Tord-boyaux géorgien, de type samogon*, fait de Tchapaïev n. m. résidus de raisins; c’est une grappa de faible qua- Hapaev n. m. lité mais quand même appréciée des habitués. Tchapaïev, héros de la guerre civile (1918-1919), fut l’objet d’un film réalisé en 1934 exaltant les tchebourek n. m. qualités d’un chef communiste paysan qui mou- heburek n. m. rait au combat après avoir accepté de se sou- Plat d’origine tatare (de Crimée)* qui consiste en mettre aux dictats du Parti*. Quand la population de petites crêpes fourrées de rissoles d’agneau à russe a commencé à se débarrasser de sa soumis- l’oignon ou à la coriandre, frites à l’huile. Ce plat sion inconditionnelle au discours moralisateur s’est par la suite répandu en Asie centrale et en du Parti, le nom de Tchapaïev s’est mis à figurer Russie. Les tcheboureks sont pratiquement deve- dans les blagues ridiculisant l’idée de l’héroïsme nus un plat national russe, comme le chachlyk*, soviétique, c’est-à-dire l’image d’un citoyen cou- d’origine caucasienne. rageux mais naïf et même stupide, obéissant aveu- glément à ses supérieurs communistes. Bref, un tchebouretchnaya n. f. genre de Rambo de l’armée rouge*. heburehnaq n. f. Petit établissement de restauration rapide où l’on tchapan n. m. sert les tcheboureks*; aujourd’hui, on en trouve hapan n. m. dans presque toutes les villes russes. Manteau ouaté que portent les Kirghiz et les Ouzbeks. Tcheka n. f. HK n. f. tchassovnia n. f. Abréviation courante d’une expression signifiant hasovnq n. f. littéralement commission extraordinaire (hrez- Chapelle ou autel votif autrefois installé à la croi- vyhajnaq komissiq). Le nom officiel complet sée des chemins dans la campagne russe. La dif- était Commission extraordinaire panrusse pour la férence d’avec une église, c’est qu’il n’y a pas d’au- lutte à la contre-révolution et au sabotage tel dans la tchassovnia. À partir du XVIIe siècle, (Vserossijskaq hrezvyhajnaq komissiq l’installation de tchassovnias a été réglementée po bor;be s kontrrevol[ciej i sabo- par le gouvernement parce qu’elles servaient sou- ta'em). Police politique formée dès le début du vent au culte des vieux-croyants*. pouvoir bolchevique, le 20 décembre 1917, qui s’est vu confier la surveillance de l’ordre intérieur tchastnik n. m. en Union soviétique. Ce fut, dans les faits, un ins- hastnik n. m. trument de contrôle par la terreur. Certains ana- Commerçant ou entrepreneur privé du temps de lystes estiment à 250000 le nombre de personnes la NEP*; on utilise plus fréquemment le terme exécutées par la Tcheka de 1917 à 1921. Elle nepman*. s’est appelée au début Vetcheka*, et prit successi- vement plusieurs noms différents : Guépéou*, tchastouchka n. f. Oguépéou*, N.K.V.D.*, M.G.B.*, K.G.B.* hastuwka n. f. Chanson populaire russe très courte, faite en Tchekaguébé n. f. général de quatre vers dont les deux premiers HKGB n. n. n’ont rien à voir avec les deux derniers, sauf la Nom donné par Alexandre Soljenitsyne à la police rime. Son rythme est dansant et elle est accom- politique, à partir des sigles représentant le pre- pagnée de balalaïka* ou d’accordéon. Il s’agit mier et le plus récent des organismes jouant ce rôle d’improvisations satiriques ou anodines, souvent en Union soviétique. Cette désignation n’est pas politiques, inventées à l’occasion de fêtes, sur des entrée dans le langage populaire. nouvelles ou des thèmes locaux, et chantées à

270 T tchekiste n. m. tcherkeska n. f. hekist n. m. herkeska n. f. Membre de la Tcheka*. Étrangement, le terme a sur- Longue capote noire sans col et serrée à la taille, vécu à l’institution et a continué à désigner les portée par plusieurs peuples caucasiens. Elle com- membres de la police secrète (G.P.U.*, N.K.V.D.*, porte des manches courtes et larges et est ornée K.G.B.*) avec une teinte de romantisme et de fierté, de gazyrnitsys*, c’est-à-dire des cartouchières (étuis contrairement au terme de kagébiste*, péjoratif. pour les tubes à poudre) disposées en rangées sur la poitrine. La tcherkeska se ferme par une série tchekouchka n. f. d’agrafes souvent en argent. Les Tcherkesses* appel- hekuwka n. f. lent affectueusement la tcherkeska la tse. Petite bouteille contenant environ 250 grammes de liquide qui est souvent, on le devine, de la tcherkesse n. m. vodka. On l’appelle aussi merzavtchik* et tchert- herkesskij qzyk n. m. vertinka*. Langue caucasienne du Nord-Ouest souvent appe- lée kabardino-tcherkesse*, du fait que la langue tchemkva n. m. kabarde* lui est très voisine, comme d’ailleurs hemkva n. f. l’adyghé*. Plat géorgien, genre de kacha* fait de lait, de fro- mage et de farine de maïs. Tcherkesses n. m. pl. herkesy n. m. pl. tchepaglach n. m. Peuple qui a occupé de vastes espaces au nord du hepaglaw n. m. Caucase jusqu’au milieu du XIXe siècle, alors Au Daghestan, galette de fromage blanc que l’on qu’il a émigré en masse vers diverses régions de prépare à partir d’une simple pâte dans la soude. l’empire ottoman. Fort nombreux à cette époque, il ne reste que 50 000 Tcherkesses en Russie et tcherek n. m. environ 70 000 dans l’ensemble de l’ex-U.R.S.S. herek n. m. Cependant, on les assimile souvent, quant à la Galette arménienne aux graines de sésame. langue, au groupe kabardino-tcherkesse* ou adyghé*. Les statistiques soviétiques distinguent les tchérémisse n. m. trois groupes: Adyghés*, Tcherkesses* et Kabardes*. Langue du groupe finno-ougrien, aujourd’hui Dans la littérature non récente, on a souvent désignée par le nom de mari*. appelé ce peuple : circassien*. Les mœurs extrê- mement particulières de ce peuple ont été maintes Tchérémisses n. m. pl. fois décrites par les voyageurs étrangers. Dans la Maris* bouche des Turcs* (1) et des Russes du XIXe siècle (et cela a été repris dans la littérature occidentale), tcherghe n. m. on désignait sous le nom de tcherkesse toutes les Type de chasse que pratiquent les peuples d’Asie ethnies non turques du Caucase du Nord, y com- centrale. Les chasseurs forment un long cordon pris les Tchétchènes*, qui sont de souche complè- circulaire pour entourer le gibier et le circonscrire tement différente. Ainsi, en Turquie et ailleurs au de façon de plus en plus serrée; puis on l’abat. Moyen-Orient, on appelle souvent Tcherkesses Dans certaines régions, cette technique de chasse ceux qui en réalité sont des Tchétchènes. est fortement ritualisée. Le mot tcherghe désigne le cercle lui-même. tchernenkien adj. hernenkovskij adj. Tcherkasses n. m. pl. Adjectif dont on a dit qu’il désignait le néant; la herkasy n. m. pl. courte année durant laquelle Konstantin Ethnonyme employé jusqu’au XVIIe siècle pour Tchernenko (1984-1985) a dirigé l’État soviétique désigner deux ethnies différentes: d’abord les res- n’a en effet rien enregistré d’intéressant ou de sortissants tcherkesses* en Russie; ils y vinrent significatif à son crédit. En fait, le bref intermède nombreux après qu’Ivan le Terrible eut épousé une tchernenkien a été marqué par un effort pour frei- princesse kabarde*. Désigne aussi les Ukrainiens ner les timides tentatives de réformes d’Andropov. de la rive droite du Dniepr (centre-ouest de l’Ukraine). Une ville, à 150 km en aval de Kiev, porte le nom de Tcherkassy.

271 T tchernila n. f. tion des crimes de Staline par Khrouchtchev, ce hernila n. n. pl. terme a pris un autre sens, à savoir une personne On appelle ainsi les vins de très mauvaise qualité qui avait été injustement condamnée pour délit fabriqués par des moyens artisanaux et à peine politique et donc sujette à réhabilitation. Abré- buvables. Ce mot, qui vient de Biélorussie où il viation de hlen sem;i repressirovannogo. est surtout utilisé, signifie encre. Voir aussi: bor- motoukha*. tchétchène n. m. hehenskij qzyk n. m. tchernoukha n. f. Langue caucasienne du groupe nakhtch ou vaï- hernuxa n. f. nakh* qui comprend également l’ingouche*, très Terme qui, évoquant la couleur noire (noir : voisin du tchétchène. La langue littéraire tchét- h\rnyj), se voulait dénonciateur en désignant chène s’est développée tard, essentiellement au ainsi, au nom de la propagande optimiste et XXe siècle, mais la quasi-totalité des Tchétchènes euphémique du Parti et du gouvernement com- ont conservé leur langue. Jusqu’en 1925, le tché- munistes, les productions artistiques ou littéraires tchène s’écrivait en caractères arabes, de 1925 à qui illustraient les aspects négatifs de la vie 1937, en caractères latins, et depuis lors, avec soviétique. l’alphabet cyrillique adapté (50 lettres et groupes de lettres). tchernoziom n. m. hernoz\m n. m. Tchétchènes n. m. pl. Sol noir, épais et riche en humus, qui caractérise hehency n. m. pl. une grande partie de l’Ukraine et de la Russie, de Peuple caucasien habitant les hautes montagnes la moyenne Volga jusqu’en Sibérie occidentale. La et le piedmont du Caucase centre-oriental. Les langue russe est très riche en termes pédologiques; évènements récents ont rappelé le sens intransi- chaque type de sol a son nom, tels le bouroziom geant de la liberté et la fierté de ce peuple qui fut (sol brun), le joltoziom (sol jaune), le krasnoziom un des peuples punis* par Staline lors de la dernière (sol rouge), le sieroziom (sol gris), etc. guerre mondiale. Les Tchétchènes, musulmans depuis le XVIIIe siècle, sont aujourd’hui au tcherta n. f. nombre de près d’un million. Ils s’autodésignent herta n. f. par le terme Nokhtch, Nakhtchuo ou Nakhtché, Cordon de protection cosaque* dans les terres de terme aussi utilisé pour désigner le groupe lin- colonisation russe, notamment dans l’Oural et en guistique auquel le tchétchène* et l’ingouche* appar- Sibérie méridionale (littéralement, la ligne). tiennent. tchervonets n. m. tchetverik n. m. hervonec n. m. hetverik n. m. Monnaie d’or ou billet de banque valant dix C’est le petit tchetvert*, donc sa moitié. C’était une roubles qui eut cours autour des années 1923- mesure de volume de l’ancienne Russie, équiva- 1925. Plus tard, on a utilisé ce terme dans le lan- lant à environ 25 litres de grain, ce qui peut évo- gage argotique pour désigner le billet de dix quer le faible rendement de l’agriculture d’alors. roubles jusqu’aux années 1990 puis, plus tard, le Cette mesure servait aussi à évaluer les liquides : billet de 10 000 roubles. eau de vie ou bière. tchervontchik n. m. tchetvert n. m. hervonhik n. m. hetvert; n. f. Diminutif affectif de tchervonets* : un petit dix Mesure de surface de l’ancienne Russie, équiva- roubles. On empruntera un tchervontchik plutôt lant à une demi-dessiatine*, à savoir 0,55 hectare qu’un tchervonets. (mais le sens général de ce terme est le quart de quelque chose). Cette mesure a été en vigueur jus- tchessir n. m. qu’à la moitié du XVIIIe siècle. Le tchetvert a aussi HSR n. m. servi à mesurer les liquides, équivalant à un quart Désignait, durant l’époque stalinienne, une per- de sceau, soit environ trois litres. sonne dont un membre de la famille était soumis à des représailles de l’État ou avait quelque lien avec un prisonnier politique. Après la dénoncia-

272 T tchetvertak n. m. régisseur de collège et le plus élevé, celui de chan- hetvertak n. m. celier de l’Empire. Le tchin d’un interlocuteur Autrefois, nom populaire pour désigner une pièce déterminait la manière de s’adresser à lui : Votre de 25 kopecks qui n’existe plus depuis longtemps; Haute Excellence, Votre Excellence, Votre Haute littéralement, le quart (du rouble). Après l’intro- Noblesse, Votre Noblesse, etc. duction des nouvelles dénominations, le tchet- vertak a été un billet de 25 roubles, mais une telle tchinar n. m. coupure n’existe plus aujourd’hui. hinara n. f. Platane, en langue azerbaïdjanaise. Mais c’est plus tchetvertinka n. f. qu’un arbre car, sous son ombre, se rassemblent, hetvertinka n. f. assis sur des moquettes, les vieux ou les familles Bouteille de vodka contenant 250 grammes, par pour discuter de choses sérieuses. Le mot désigne référence au quart (hetvert;) de litre. donc aussi cette coutume fort ancienne en Azerbaïdjan, dont on a fait un prénom fréquem- tchetviorka n. f. ment utilisé. En russe, le platane se dit tchinara hetv\rka n. f. (hinara). Dans l’échelle de l’évaluation académique*, signi- fie bien (xorowo) : 4 sur une échelle de 5. tchinguil n. m. hingil n. m. tchifir n. m. Aux flancs des montagnes d’Arménie, éboulis de hifir; n. m. blocs rocheux. L’équivalent, en Asie centrale, se Thé extrêmement fort, au point d’en être presque désigne du mot turc kouroum*. narcotique, inventé par les prisonniers du goulag* pour remplacer l’alcool manquant. Désigne aussi tchink n. m. le thé, également fort mais pas autant, que siro- hink n. m. tent les intellectuels moscovites durant leurs Escarpement abrupt qui coupe les larges plaines longues discussions de cuisine*. qui s’étendent entre la mer Caspienne et la mer d’Aral. tchigir n. m. En Asie centrale, noria à grande roue munie de tchinoucha n. m. godets, servant à conduire l’eau des rivières aux hinuwa n. m. canaux d’irrigation. Terme péjoratif, plus péjoratif encore que tchi- novnik*, pour désigner un fonctionnaire. tchikhir n. m. hixir; n. m. tchinovnik n. m. Grande jarre de terre cuite qu’en Géorgie on met hinovnik n. m. en terre pour conserver le vin. Dans le Caucase du Fonctionnaire, celui qui a un tchin*, une fonction, Nord, on appelle du même nom un vin rouge un des 14 rangs de la hiérarchie d’État instituée jeune, de mauvaise qualité. par Pierre le Grand. Sous le régime tsariste, ce nom n’avait aucun sens péjoratif, mais c’est le cas tchikhirtma n. m. aujourd’hui, dans le sens général de fonctionnaire; hixirtma n. f. tchinoucha* est encore plus péjoratif. Soupe caucasienne, faite d’un bouillon de poule ou de mouton, citronnée et aromatisée à la tchirapour n. m. coriandre; on y ajoute des œufs battus. hirapur n. m. Soupe arménienne faite de légumes et de fruits tchil n. m. (surtout des abricots). Petit gâteau que fabriquent les Arméniens à par- tir de lait écrémé salé. Aussi appelé telpanir*. tchistka n. f. histka n. f. tchin n. m. Littéralement : nettoyage. Ainsi s’appelaient, de hin n. m. façon plus qu’euphémique, les purges de l’ère Le rang, dans la hiérarchie des fonctions civiles ou stalinienne. militaires, dite table des rangs*. L’échelle des tchins comprenait 14 degrés, le plus bas étant celui de

273 T tchitchmek n. m. tchoudou n. m. hihmek n. m. hudu n. m. Surnom péjoratif donné aux ressortissants des Petit pain farci (souvent de fromage) consommé républiques du Sud et de l’Asie centrale. Il est pos- au Daghestan; c’est un peu l’équivalent nord- sible que ce terme provienne de l’ethnonyme caucasien du khatchapouri* géorgien, à ceci près Chichimèque, peuple du Mexique que les Aztèques qu’on y ajoute souvent un peu de graisse de mou- considéraient comme barbares et dont le nom ton, le très particulier kourdiouk*. figurait dans les manuels russes d’histoire mon- diale. On dit aussi tchoutchmek (huhmek). tchoukhna n. f. tchoukhonets* Tchkhaveri n. m. Hxaveri n. n. tchoukhonets n. m. Vin blanc de dessert semi-doux de Géorgie. huxonec n. m. Surnom péjoratif que donnent les Russes aux tchon n. f. Estoniens et aux Finno-Caréliens*, dérivé du nom HON n. f. souche des ethnies finnoises qui occupaient la Unité spéciale d’intervention créée dès le début du région de Saint-Pétersbourg, les Tchoudes*. On régime soviétique pour contrecarrer les activités emploie aussi le nom collectif tchoukhna (huxna). des opposants au nouveau régime; il s’agissait de groupes paramilitaires composés surtout de jeunes tchouktche n. m. activistes. Cette institution est revenue à la surface hukotskij qzyk n. m. à la fin du régime sous la forme des Omons*, Principale langue du groupe paléoasiatique; après cette police antiémeute à la solde du pouvoir avoir utilisé l’alphabet latin durant une quinzaine soviétique; elle s’est prolongée sous le régime de d’années, elle s’écrit aujourd’hui en caractères la Russie indépendante, après 1991. cyrilliques*. tchongouri n. m. Tchouktches n. m. pl. honguri n. m. hukhi n. m.pl Instrument de musique géorgien à quatre cordes Peuple paléosibérien de religion chamanique, par- (pincées). tiellement nomade pour les éleveurs de rennes (ce que signifie d’ailleurs leur nom), partiellement tchorba n. f. sédentaire le long des fleuves et des littoraux de horba n. f. la Sibérie du Nord-Est, une région appelée Soupe moldave, faite de viande de veau, de fèves Tchoukotka. Ils sont au nombre d’environ 15000 et de champignons. et habitent surtout le district autonome qui porte leur nom, bien qu’ils y soient très minoritaires tchorsou n. m. (environ 12%). Dans le langage folklorique infor- Marché couvert, en Asie centrale. Le tchorsou mel de Russie, les Tchouktches sont l’objet du occupe une place et joue un rôle importants dans même genre de blagues dépréciatives que celles la vie des villes de cette région. concernant les Newfies au Canada ou les Belgiens en France. tchoudak n. m. hudak n. m. tchouktcho-kamtchadale n. m. Un original, une personne à comportement ou à hukotsko-kamhadal;skaq gruppa n. f. idées un peu bizarres. La littérature russe nous sug- Groupe linguistique paléoasiatique dont la carac- gère que chaque village a son tchoudak. téristique est l’usage très développé des préfixes et des suffixes, ce qui fait qu’on les appelle souvent Tchoudes n. m. pl. les langues incorporantes. Ce groupe comprend sur- hud; n. f. collectif tout les langues tchouktche*, koriak* et itelmène*. Groupe de diverses ethnies finnoises qui habitaient le pourtour du golfe de Finlande, dans le nord- tchoum n. m. ouest de la Russie du IXe au XIVe siècle Tente en peau de renne dans laquelle vit le peuple (Estoniens*, Finnois, Ijoriens*, Vepses*, etc.), aux- nomade des Nenets*. quelles les Russes donnent un nom collectif.

274 T tchoumar n. m. Tchouvaches n. m. pl. humar n. m. huvawi n. m. Chez les Tatars*, genre de gnocchis faits d’œufs et Peuple d’origine turque, profondément christia- de farine, cuits dans un bouillon. nisé, qui représente la branche la plus directement liée aux descendants des Bulgares (Protobulgares*) tchour n. m. et des Huns* et, de ce fait, marginale par rapport hur n. m. aux autres peuples et langues de la famille turque. Dans la mythologie populaire russe, l’esprit d’un Les Tchouvaches sont en effet les seuls à avoir ancêtre défunt. On l’invoque pour chasser les conservé une langue proche de celle des Huns. Ils mauvais esprits. Le terme, appliqué à la culture habitent la haute Volga; on en distingue deux matérielle, désigne une urne funéraire que les groupes: les Virials* au nord et les Anatris* au sud Russes, il y a un millénaire, fixaient à un pieu mar- du pays. quant la limite du territoire sur lequel s’exerçait l’influence du mort. tchouval n. m. Pièce de tapis que les Turkmènes plient en deux tchourek n. m. et cousent de façon à former un sac qu’ils accro- hurek n. m. chent aux montants des tentes pour y ranger Pain plat et dur, très populaire dans les pays du divers objets. On appelle ce sac également la Sud, notamment au Daghestan et en torba*. Chez les peuples du Nord et dans les Transcaucasie. régions de la Volga et du Caucase du Nord, désigne aussi un foyer mural. tchourkis n. m. pl. hurki n. m. pl. tchovgan n. m. Surnom très péjoratif dont les militaires russes Jeu national des Azéris, déjà connu dans l’anti- affublent les ressortissants des ethnies du Sud et quité, qui consiste à lancer une balle dans des buts de l’Est, surtout de l’Asie centrale; il s’agit pro- gardés à l’aide d’un bâton à l’extrémité recourbée. bablement d’une déformation du mot turc En Géorgie, jeu de balle qui se joue à dos de (t[rki). cheval. tchourtchkhela n. m. tchygdan n. m. hurhxela n. f. Longue natte de roseaux que posent les Kirghiz Friandise à base de noisettes que préparent les et les Kazakhs le long de la charpente de la yourte*. Géorgiens en faisant cuire un mélange de jus de raisin, de farine et de sucre; ce jus s’appelle le Techmachimport n. m. pelamouchi*. Texmawimport n. f. En Union soviétique, organisme central d’im- tchoutchmek n. m. portation de divers produits et équipements de huhmek n. m. l’industrie chimique. Variante de tchitchmek*. Techmachexport n. m. tchoutchou n. m. Texmaw/ksport n. f. huhu n. m. En Union soviétique, organisme central d’expor- Plat qui, en Azerbaïdjan et au Daghestan, se pré- tation d’une large gamme d’équipements, depuis pare en quelques minutes, avec un grand nombre l’industrie textile jusqu’à l’imprimerie et à la ver- d’herbes différentes que l’on fait revenir dans du rerie, et d’importation des composantes de ces beurre ou du kourdiouk* et auquel on ajoute des divers équipements. œufs battus. technicien n. m. tchouvache n. m. texnik n. m. huvawskij qzyk n. m. Dans le système d’enseignement russe, le titre de Langue de la famille altaïque, marginale par rap- technicien correspond à un statut très précis, à port aux autres langues turques. Les Tchouvaches savoir un ingénieur non muni du diplôme uni- tiennent leur langue des Bulgares de la Volga*, versitaire d’ingénierie, mais issu du programme mais, étant chrétiens orthodoxes, leur langue a été d’éducation secondaire spéciale, le technicum*. fortement influencée par le russe.

275 T technicum n. m. subdivisé en un certain nombre de gars* (regrou- texnikum n. m. pements de familles). Un réseau de teïps regrou- École de formation secondaire spécialisée dont le pés en unions claniques, s’appelle un toukhoum*. programme comprend trois ou quatre années d’éducation technique après sept ou huit années Telavi n. m. d’école normale, ou encore deux années après Telavi n. n. l’école secondaire, qui comporte dix ou onze Vin blanc fruité de Géorgie. années d’études. télègue n. f. Technoexport n. m. telega n. f. Texno/ksport n. f. Chariot de charge à quatre roues, entièrement En Union soviétique, organisme central chargé de construit de bois, qui a longtemps constitué en l’assistance technique internationale dans les Russie la voiture paysanne type. Le jargon popu- domaines de la prospection géologique, de la laire a utilisé ce mot pour désigner une dénon- construction d’infrastructures diverses et du génie ciation, une anonimka* ou un rapport officiel au en général. même effet.

Technointorg n. m. téléphone rouge n. m. Texnointorg n. n. krasnyj telefon n. m. Centrale soviétique d’importation et d’exportation Mode de communication directe convenu entre d’appareils électroménagers. Moscou et Washington le 20 juin 1963. Récemment, on a employé, dans le même sens, Technopromexport n. m. l’expression fil rouge. Texnoprom/ksport n. f. En Union soviétique, centrale chargée de l’assis- Teliani n. m. tance technique internationale dans le domaine de Teliani n. m. la construction de centrales électriques. Un des meilleurs vins rouges de Géorgie, d’une belle couleur rubis. Technopromimport n. m. Texnopromimport n. f. telpanir n. m. Organisme central soviétique dédié à l’importa- Gâteau au fromage d’Arménie; synonyme de tion de divers équipements pour l’industrie légère. tchil*.

Technostroïexport n. m. telpek n. m. Texnostroj/ksport n. f. Haut bonnet de poil de mouton que portent les En Union soviétique, organisme central chargé de Turkmènes*. l’assistance technique internationale dans le domaine de l’industrie de matériaux de construction. temps des troubles n. m. smuta n. f. Techsnabexport n. m. smutnoe vremq n. n. Texsnab/ksport n. f. Expression qui désigne une des périodes les plus Centrale soviétique d’importation et d’exportation agitées de l’histoire de Russie, faite d’une suite d’appareillage nucléaire. d’usurpations de trône, de dépositions et d’assas- sinats. Elle débuta en 1598 avec la mort du tsar Techvnechtrans n. m. Fiodor, le dernier des Riourikides*, fils d’Ivan IV, Texvnewtrans n. m. et se prolongea jusqu’au couronnement de Michel, Organisme central qui s’occupait des aspects tech- le premier tsar de la lignée des Romanov, en niques du transport international des marchan- 1613. On a utilisé la même expression pour dési- dises en U.R.S.S. gner la période difficile qui a suivi la perestroïka* (surtout dans la bouche des patriotes*). teïp n. m. Clan, groupe de familles chez les Tchétchènes* Temps nouveau n. m. qui, avant la collectivisation, avait la propriété Novoe vremq n. n. commune des terres du village. On compte envi- Hebdomadaire d’actualité nationale et interna- ron 130 teïps en Tchétchénie, chacun étant tionale, publié par l’A.P.N.* Créé en 1943 et lié

276 T au K.G.B.*, il était de tendance stalinienne puis vances foncières en tant que propriétaire conjoint brejnévienne jusqu’en 1987. Il a ensuite soutenu avec les paysans. Ce système a duré du XIVe au Gorbatchev puis Eltsine, pour, aujourd’hui, affi- XVIIIe siècle. On parle aussi de cantons noirs*. cher une position indépendante. Temps Nouveau compte aujourd’hui parmi les publications démo- terres non noires n. f. pl. crates les plus radicales en Russie. Tirage: 25000 nehernoz\mnye zemli n. f. pl. exemplaires. nehernozem;e n. n. Expression aussi étrange que bien descriptive dési- tenevik n. m. gnant les régions des environs de Moscou et au tenevik n. m. nord de la Volga pourvues de terres médiocres (par Durant la période soviétique, personne s’adonnant opposition, évidemment, aux terres noires, le à des pratiques commerciales ou financières en tchernoziom*) et qui ont fait l’objet d’une nouvelle marge de la légalité; un acteur de l’économie de préoccupation de l’État dès 1965, puis d’un plan l’ombre*. de relance dans les premières années du régime Gorbatchev. Il s’est agi non seulement d’un plan tengué n. m. d’amendement des sols, mais aussi d’une réforme tenge n. m. des structures agraires, de l’habitat et des pra- Unité monétaire du Kazakhstan introduite en tiques agricoles. Mais les résultats ont été déce- novembre 1993. vants et les régions de terres non noires demeu- rent pauvres et sont mêmes désertées. ter n. m. Chez les Arméniens, titre que portait le chef de terres vierges n. f. pl. chaque famille noble; ter signifie maître ou sei- celinnye zemli n. f. pl. gneur. Ce terme se retrouve souvent dans les noms celina n. f. de famille arméniens. Expression consacrée pour désigner les vastes terri- toires du sud de la Sibérie et de l’Oural, de même térem n. m. que le nord du Kazakhstan, territoires qui, jusqu’en terem n. m. 1954, n’avaient pas fait l’objet de mise en culture sys- Appartement des femmes dans les anciens palais tématique. Dans la décennie qui suivit, par suite d’un russes; gynécée. Il est intéressant de constater que ambitieux programme lancé par Khrouchtchev, la ce mot a la même origine que le mot prison conquête des terres vierges, plus de 30 millions d’hec- (t[r;ma). Cette institution fut abolie en 1702 tares, représentant une augmentation considérable par Pierre le Grand. Le palais des Térems (terem- de la surface arable de l’Union, furent mis en culture, noj dvorec) est un des édifices importants situés avec un succès très mitigé vu les conditions clima- dans l’enceinte du kremlin* de Moscou. tiques de ces régions soumises à des sécheresses fré- quentes. Ce projet est tenu responsable d’un déran- Terre et liberté gement écologique important dans la région. Volia i Zemlia* terreur rouge n. f. terres blanches n. f. pl. krasnyj terror n. m. belye zemli n. f. pl. Période de répression déclenchée par le Comité Portions du territoire agricole, en général propriété directeur panrusse des soviets en septembre 1918, du clergé ou des seigneurs, bénéficiant, contrai- en réponse à deux attentats perpétrés par les rement aux terres noires*, d’immunités particulières Blancs*, l’un contre le chef de la Tcheka* de face à l’État, notamment quant aux redevances Petrograd, l’autre contre Lénine. Plusieurs histo- foncières. Ne pas confondre avec l’expression riens estiment que la terreur rouge a fait plus de terres non noires* qui a un sens pédologique très 100 000 victimes. particulier. territoire n. m. terres noires n. f. pl. okroug* h\rnye zemli n. f. pl. Outre sa connotation pédologique (le tcherno- tesnif n. m. ziom*, aussi appelé terres noires), cette expression Partie centrale d’un mougam* qui consiste en une désigne les portions du territoire agricole dont la série d’interprétations plus ou moins libres de tenure reconnaissait à l’État d’y prélever des rede- mélodies traditionnelles.

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Tetra n. m. taire un groupe de personnes en général de la Tetra n. m. même famille. Par extension, ce terme a désigné Vin blanc semi-doux de dessert de la Géorgie le groupe lui-même. Dans les villes et tout parti- occidentale. culièrement à Moscou, ce sont les habitants des quartiers noirs* qui y étaient soumis. teutonique adj. chevaliers teutoniques*, Ordre teutonique* Tiajpromexport n. m. Tq'prom/ksport n. f. thamada Organisme soviétique central d’assistance tech- tamada* nique internationale dans le domaine de la sidé- rurgie et de l’industrie minière. thari n. m. Instrument à cordes de Géorgie que le joueur Tibaani n. m. gratte avec un plectre. Tibaani n. n. Vin velouté de Géorgie, fort en alcool, de couleur théorie normande n. f. ambre foncé, qu’on a coutume de conserver dans normanistiheskaq teoriq n. f. de grandes jarres en grès enfoncées dans le sol. On Théorie qui, se basant sur des chroniques* très lui attribue des vertus curatives. anciennes, veut que les Varègues* aient été invités par les Slaves* orientaux pour établir chez eux un timouride adj. et n. m. gouvernement stable et organisé et que, de ce timuridy n. m. pl. fait, la venue en Russie des gens du Nord ait été Nom de la dynastie issue de Timour Lang, plus moins une conquête qu’une collaboration poli- connu sous le nom de Tamerlan. Le siècle de la tique et commerciale. On parle aussi de théorie dynastie des Timourides correspond au XVe siècle normaniste. (plus précisément de 1405 à 1507), qui vit, dans sa seconde moitié, la désintégration du domaine thérapie de choc n. f. timouride, dont l’étendue géographique corres- wokovaq terapiq n. f. pondait essentiellement à la Transoxiane. Ensemble de mesures radicales prises par le gou- vernement russe, à partir de 1992, sous la conduite timourien adj. de Yegor Gaïdar, pour tenter de redresser la situa- timurovec n. m. tion économique. Elle comprenait trois trains de Membre du mouvement timourien*. mesures : 1. afin de réduire l’inflation, il fallait diminuer les disponibilités monétaires en coupant tiotia n. f. les emprunts gouvernementaux à la banque cen- t\tq n. f. trale; 2. le rouble devait être rapidement égalé au Littéralement : tante. Nom que les enfants don- dollar ou à une autre devise; 3. un appui sub- nent aux femmes adultes, de la même manière stantiel de l’étranger devait être obtenu pour assu- qu’ils utilisent diadia* pour les hommes. rer la stabilisation. Mais ces mesures ne furent pra- tiquement pas appliquées. tioubeteïka n. f. t[betejka n. f. thèses d’avril n. f. pl. Petite calotte ronde ou carrée que portent la plu- aprel;skie tezisy n. m. pl. part des peuples musulmans, à l’exception des Programme exposé par Lénine aux bolcheviques, Kirghiz; elle est en général faite de tissu noir en avril 1917, proposant essentiellement la fin de brodé de fil noir, blanc ou argent. Elle ressemble la guerre, le refus de l’appui au gouvernement pro- à la yarmolka juive mais est ornée de motifs natio- visoire, la création d’une république soviétique, de naux de décoration. même qu’une réforme agraire et un plan d’étati- sation d’entreprises. titulaire adj. nationalité titulaire* tiaglo n. m. tqglo n. n. Tivertses n. m. pl. Taille comprenant, en vertu d’un code adopté en tivercy n. m. pl. 1649, l’impôt direct de même que des redevances Une des tribus slaves qui, aux VIIIe et IXe siècles, en travail ou en argent qu’assurait à un proprié- peuplaient le bassin du Dniestr; les peuples russe

278 T et ukrainien sont issus d’une douzaine de tribus tolkoutchka n. f. dont celle des Tivertses, la plus petite. tolkuhka n. f. Les vendeurs de rue ont envahi les trottoirs, places tizgitch n. m. et sorties de métro des grandes villes depuis 1992, Genre de ruban ou de ceinture, tissé à la main par les autorités ayant alors permis la vente libre; ce les Kirghiz, et disposé de façon à retenir le tissu fut la tolkoutchka, l’équivalent du marché aux de la yourte* pour en assurer la solidité au vent. puces spontané. tkemali n. m. tolma tkemali n. m. dolma* Sauce aux pruneaux, très géorgienne, servie tiède avec le chachlyk* ou le tabaka*. toloka n. f. toloka n. f. toast n. m. C’est la corvée qui, en Russie, en Ukraine, en tost n. m. Biélorussie et dans les pays baltes, rassemble les Un toast à la russe, c’est plus qu’un toast: c’est une gens du village lorsqu’il s’agit d’aider une personne improvisation sur le thème de la rencontre ou du ou une famille dans le besoin. La journée d’en- banquet, sérieux ou poétique, ou mieux les deux, traide se termine par un banquet improvisé et par en faisant, si possible, un petit détour par l’humour, un rite inspiré de la vie des pêcheurs : les jeunes ce qui est un moyen de gagner l’estime et l’admi- filles forment un cercle que tentent de briser les ration des convives, car c’est l’occasion souvent de adolescents: le cercle, c’est le bateau; les garçons, joutes oratoires stimulantes, encourageant la mul- la tempête. tiplication des toasts. Durant le toast, les convives doivent tenir le verre (de vodka, le plus souvent) toloumbachi n. m. et regarder le déclamant, sans l’interrompre, du tolumbaw n. m. moins pas avant le cinq ou sixième toast. Jeter le Assistant du chef de tablée (le tamada*) des repas verre par-dessus l’épaule gauche ne se fait plus. géorgiens. toï ou touï n. m. tondir n. m. Terme générique pour désigner les fêtes chez les tondir n. m. peuples d’origine turco-tatare, qu’elles soient fami- tonir n. m. liales comme les noces ou collectives comme le Sorte de four cylindrique creusé dans le sol que kharman toi* ou le sabantouï*. les Arméniens utilisent pour faire cuire leur lavach*. C’est un peu l’équivalent du tandoori toison d’or n. f. indien. Désigne aussi un poêle surélevé que l’on zolotoe runo n. n. retrouve dans l’atsatoun*. On dit aussi tonir. Selon la légende des Argonautes, toison d’un bélier fabuleux que les héros de la Grèce antique tonne n. f. dirigés par Jason, roi mythique de Thessalie en tonna n. f. Grèce, allèrent enlever au roi de Colchide, région Dans le jargon des jeunes, mille roubles. Peu occidentale de la Géorgie actuelle. La Toison d’Or utilisé. a aussi désigné, dans la première décennie de ce siècle, un mouvement artistique appuyant les T.O.O. n. f. artistes et les valeurs du symbolisme, du postim- TOO n. n. pressionnisme et du fauvisme, tant de l’Occident Sigle largement employé pour indiquer qu’il s’agit que de la Russie. Il fit connaître au public russe d’une société à responsabilité limitée. Même en des peintres comme Gauguin, Matisse et Van français, on emploie souvent le sigle russe, les Gogh. lettres correspondantes étant les mêmes dans les deux alphabets. tolkatch n. m. tolkah n. m. toptoun n. m. Durant la période soviétique, représentant d’une toptun n. m. entreprise chargé d’obtenir l’exécution des com- Dans le langage populaire, désigne un agent secret mandes faites par elle. En clair, un tolkatch était posté à l’entrée d’un édifice pour surveiller les un intermédiaire spécialisé dans le piston. allées et venues de personnes prises en filature.

279 T torba n. f. touloupe n. m. mewok n. m. tulup n. m. Synonyme de tchouval* (mais l’homonyme russe Très longue pelisse en peau de mouton du paysan torba a le sens plus restrictif de musette man- russe, dont la laine est au dedans, le cuir au geoire). dehors. torupill n. m. toumaga n. f. Cornemuse d’Estonie. Nom (ou plutôt surnom) que l’on donne au paillasson de laine ou de soie tissée que placent les Touches n. m. pl. Kirghiz dans leurs yourtes*; littéralement, signifie tuwiny n. m. pl. talisman. Peuple caucasien rattaché à l’ethnie géorgienne, apparenté aux Khevsoures*. Défenseurs des fron- toundra n. f. tières nord-est du pays, les Touches se caractéri- tundra n. f. sent par des coutumes archaïques et guerrières. Mot d’origine russe, mais probablement emprunté des Nenets*, qui désigne les formations végétales tougaï n. f. maigres des régions subpolaires. Ce type de milieu tugai n. m. n’est pas exclusif à la Russie mais est typique Peuplement végétal qui forme une forêt-galerie le d’une grande partie de la Sibérie. long de plusieurs fleuves arrosant les régions arides de l’Asie centrale. toungouse n. m. tungusskie qzyki n. m. touiès n. m. Groupe linguistique de la grande famille altaïque, tues n. m. apparenté au mandchou; il comprend une ving- tuesok n. m. taine de langues de la Sibérie centrale et orientale, Contenant en écorce de bouleau, autrefois large- dont les plus importantes sont l’évenk* et l’évène*. ment utilisé dans les régions septentrionales de la Russie pour y boire ou transporter des fruits et Toungouses n. m. pl. même de l’eau ou du kvas*. L’écorce est souvent tungusy n. m. pl. décorée d’animaux, de soleils ou de motifs géo- On appelle de ce nom générique une série de métriques. La technique de fabrication et la fac- peuples turco-mandchous, tels les Évènes*, les ture des touiès est étrangement similaire à celle uti- Évenks*, les Orotches*. Autrefois, on a utilisé le lisée par les Amérindiens du Canada. même terme pour désigner spécifiquement les Évenks. toukhoum, toukhim n. m. tuxum n. m. touranien adj. Le sens général de ce terme, chez les peuples du turanskij adj. Caucase, est lignée, famille. Plus spécifiquement, Relatif à l’aire turque du Moyen-Orient et de chez les Tchétchènes*, regroupement clanique de l’Asie centrale. Le Touran est en quelque sorte le teïps* qui sont eux-mêmes des regroupements de sous-continent turc, le grand pays de tous les Turcs* familles; ces fédérations tribales, qui partagent (2). Au cours de l’histoire, divers mouvements tou- les mêmes pratiques religieuses et le même droit raniens préconisant l’union politique des Turcs de coutumier, sont, en Tchétchénie, au nombre de toute cette région ont fait périodiquement surface. neuf. Un système analogue existe au Daghestan. Le vocabulaire géographique utilise toujours ce terme pour désigner les basses terres du toulengout n. m. Kazakhstan et de l’Asie centrale. tulengut n. m. Dans l’ancienne Mongolie, prisonnier étranger tournant n. m. utilisé comme esclave et souvent comme soldat. grand tournant* touloum-zourna n. f. toussovka n. f. Type de cornemuse dont les caractéristiques du tusovka n. f. boyau et le son qu’elle émet sont similaires à ceux Terme issu du vocabulaire hippie, où il signifiait de la zourna*. On la retrouve en Transcaucasie, un rassemblement de jeunes voulant partager le tout particulièrement au Nakhitchevan. kaïf*, puis largement repris par la presse pour

280 T signifier, avec une connotation ironique et péjo- T.P.K. n. m. rative, toute réunion de personnes ayant entre elles TPK n. m. quelque lien plus ou moins régulier. Ainsi, les gens complexe territorial de production* de toutes tendances qui se rassemblent au coin rouge* devant le musée Lénine forment une tous- trabant n. m. sovka communiste. Aujourd’hui, l’invasion de trabant n. m. termes anglais dans la langue russe y a introduit Homme de confiance du tsar ; cette catégorie le mot session, prononcé à l’anglaise, seïchène militaire et le terme qui la désigne ont été intro- (sejwen), pour remplacer la toussovka, dans son duits en Russie sous Pierre le Grand. sens original. TRACECA Touvas n. m. pl. Vaste projet, lancé au milieu des années 1990 et tuvincy n. m. pl. parrainé par l’Union européenne, concernant la Peuple habitant les confins de la Sibérie et de la construction de voies routières et ferroviaires reliant Mongolie. Partiellement nomades et pratiquant l’Europe à l’Asie à travers le Caucase et évitant ainsi encore une forme de chamanisme, les Touvas le territoire russe. Ce sigle vaut pour Transport sont au nombre d’un peu plus de 200 000 dont Corridor Europe-Caucase-Asie. Un projet parallèle, la quasi-totalité a conservé l’usage du soyote*, une l’INOGATE* concerne le réseau de pipelines. langue de la famille altaïque*. traînage n. m. tovarich n. m. sannyj put; n. m. tovari] n. m. Avant l’ère de l’automobile, en hiver, on voyageait Ce terme existait avant la révolution bolchevique, en traîneau dans des chemins battus sur la neige dans le sens d’adjoint, comme dans vice-ministre qu’on appelait des traînages. (tovari] ministra). Avec l’instauration du communisme, ce mot a pris le sens de camarade train de propagande n. m. et a été largement employé, à tous les niveaux, agitpoezd n. m. pendant la période soviétique. Les étrangers, à agitpoyezd* moins qu’ils ne soient des communistes reconnus, ont continué à être interpellés par le titre gospo- traité de Berlin n. m. dine* (monsieur). Réciproquement, un Soviétique Berlinskij dogovor n. m. s’attendait à se faire appeler par un étranger gos- Pacte de non-agression intervenu en 1926 entre podine plutôt que tovarich. Et quelques nostal- l’Allemagne et l’Union soviétique. Soupçonnant giques tolérants de dire gospodine tovarich (mon- les intentions cachées des parties, le Times de sieur le camarade). Mais cela, c’était avant 1991, Londres a surnommé ce pacte la Unholy Alliance. car, dès lors, on revient au gospodine et au soudar*. traité de Brest-Litovsk n. m. toyon n. m. Brestskij mir n. m. tojon n. m. Traité intervenu en mars 1918 entre l’Allemagne, Potentat local de Yakoutie ou membre d’un clan la Russie, l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la local influent. Turquie; il reconnaissait les conquêtes territo- riales des Allemands en Europe de l’Est. En russe, toyouk n. m. on dit plutôt la paix de Brest. to[k n. m. Chez les Yakoutes*, chant d’éloges improvisé trakt n. m. par un exécutant à qui on soumet un thème trakt n. m. quelques minutes seulement avant le début Littéralement: route, grande route; mais désigne de l’interprétation. souvent, dans un sens spécifique, la route vers la Sibérie qu’empruntaient la poste et les exilés. toz n. f. TOZ n. n. traktir n. m. Sigle russe pour association d’exploitation agricole traktir n. m. en commun*. Traditionnellement, cabaret-auberge russe, ou simple taverne. Aujourd’hui, il s’agit souvent d’un genre de restoroute pour camionneurs.

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Traktoroexport n. f. trauktine n. f. Traktoro/ksport n. f. Type de liqueur lituanienne, à base d’herbes ou de Centrale soviétique d’importation et d’exportation baies. La plus célèbre est la Palangos, eau-de-vie de machinerie agricole. aigre-douce aux canneberges contenant 40 % d’alcool. tranksibérien n. m. tranksibirskij /kspress n. m. travailler au noir v. Surnom donné par certains occidentaux au trans- rabotat; po-h\rnomu v. sibérien*, jouant sur le mot trank, abréviation En Russie, cette expression prend un sens bien dif- populaire de tranquillisant, faisant ainsi allusion férent: elle évoque un travail dur, comme celui des au fait que cette voie est utilisée pour le trafic de mineurs et autres travailleurs manuels, mais pas drogue de et vers l’Orient. nécessairement en marge des normes gouverne- mentales. transaralien n. m. zaaral;skaq 'eleznaq doroga n. f. travailleur de choc n. m. Tronçon de chemin de fer construit en 1913, de udarnik n. m. plus de 2 000 kilomètres de long, qui, à quelques Dans la terminologie communiste, travailleur centaines de kilomètres à l’est de Moscou, relie la dont la production dépassait habituellement la ligne du transsibérien* à Tachkent. norme de production qui lui était attribuée, constituant ainsi un modèle à suivre. Le tra- transcaspien n. m. vailleur de choc faisait souvent partie d’une bri- zakaspijskaq 'eleznaq doroga n. f. gade de choc*. Poussée à l’extrême limite des capa- Tronçon de chemin de fer de plus de 1 000 kilo- cités humaines, cette attitude, conforme à mètres qui relie Tachkent à Turkmenbachi (ancien l’idéologie de l’émulation socialiste*, a été désignée Krasnovodsk), sur la mer Caspienne. par le terme stakhanovisme*. En français, on emploie assez souvent le terme russe oudarnik. transmandchourien n. m. kitajsko-vostohnaq 'eleznaq doroga travaillistes n. m. pl. (KV"D) n. f. trudoviki n. m. pl. Tronçon de chemin de fer qui, à l’est de Tchita, Groupe parlementaire, composé de membres du relie le transsibérien* à Kharbin, en Mandchourie, Parti des socialistes-révolutionnaires*, de députés et à Beijing. paysans et de membres de l’intelligentsia* popu- liste*, qui, lors des premières doumas* (1904- transmongolien n. m. 1917), avait préconisé une distribution générale transmongol;skaq 'eleznaq doroga n. f. des terres. Tronçon de chemin de fer qui relie Oulan-Oude, sur le transsibérien*, à Oulan-Bator, capitale de la trembita n. f. République de Mongolie. trembita n. f. Longue trompe de bois qu’utilisent les bergers et transparence n. f. bûcherons ukrainiens comme instrument d’appel, glasnost* mais aussi quelquefois à des fins rituelles (chants funèbres). En Biélorussie, on l’appelle sourma*. transsibérien n. m. transsibirskaq magistral; n. f. trépak n. m. Grande voie ferrée de 9 000 kilomètres de long trepak n. m. reliant Moscou à Vladivostok. Entreprise durant Danse populaire russe, ancienne et presque la dernière décennie du XIXe siècle, le transsibé- oubliée. rien fut complété en 1916. Il constitue la ligne de vie de la Russie asiatique. triangle n. m. treugol;nik n. m. trap n. m. Désigne les trois personnages qui, de fait, géraient trap n. m. la marche des entreprises soviétiques et le contrôle Un escalier, sur les bateaux russes, du moins dans des travailleurs; il leur revenait de compléter la le langage des marins qui tiennent à leur voca- kharakteristika*, le document qui permettait à bulaire spécifique. un membre du Parti communiste* d’en gravir les

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échelons. Le triangle était composé du chef de trident n. m. l’entreprise, du chef du syndicat de l’entreprise et trezubec n. m. du chef de la cellule du Parti communiste dans Emblème de la dynastie des Riourikides* et qui a l’entreprise. représenté le symbole du pouvoir politique, mili- taire et religieux de l’État kievien. L’Ukraine indé- triasoukha n. f. pendante a aujourd’hui repris cet emblème. trqsuxa n. f. Certains prétendent qu’il s’agit du profil stylisé Mauvaise fée qui communique aux humains une d’un faucon en position d’attaque. grande fébrilité. Trifesti¸ n. m. tribunal du peuple n. m. Trifewty n. n. narodnyj sud n. m. Vin blanc de dessert de Moldavie. Cour de première instance dans le système judi- ciaire soviétique jugeant des causes civiles et cri- triomphe de l’orthodoxie n. m. minelles, au niveau de la ville ou de l’arrondisse- tor'estvo pravoslaviq n. n. ment urbain. Le tribunal était formé de trois Nom donné au dimanche de l’assemblée*, une personnes élues : un juge professionnel et deux journée consacrée à une assemblée générale du assesseurs*. Les jugements étaient pris de façon col- clergé orthodoxe. légiale. Aussi appelé tribunal populaire. triple entente n. f. Tribune ouvrière n. f. trojstvennyj so[z n. m. Rabohaq tribuna n. f. Antanta n. f. Journal quotidien de la fin des années 1980, Accord entre la Russie, la France et l’Angleterre, résultat de la fusion des journaux du P.C.U.S.* à passé en août 1907 au sujet du partage des zones vocation industrielle (Industrie socialiste et Le d’influence en Asie. Bien que ne constituant pas Journal de la construction). Son orientation idéo- une alliance, cette entente poussa la France et la logique, d’abord communiste-populiste, est main- Grande-Bretagne à soutenir la Russie au moment tenant modérée, proche des organisations syndi- de la Première Guerre mondiale. cales; il s’annonce comme un journal de défense sociale. Aujourd’hui intitulé Tribune (Tribuna) Tripolyens n. m. pl. tout court, il tirait à 160 000 exemplaires en tripol;cy n. m. pl. 1999. tripol;skaq kul;tura n. f. Nom d’une civilisation représentée par un peuple tricolore n. m. d’agriculteurs apparu dans les plaines boisées de trikolor n. m. l’Ukraine lors de la révolution néolithique, dès le tr\xcvetnyj flag n. m. IVe millénaire avant notre ère. Cette civilisation Drapeau composé de bandes horizontales en du Tripolyé tire son nom d’un village voisin de blanc, bleu et rouge, qui a été le drapeau natio- Kiev où d’importants vestiges archéologiques ont nal de la Russie à partir de la moitié du XVIIe été découverts. siècle jusqu’en 1917. Après la période soviétique, il a remplacé le drapeau rouge à faucille et marteau* troïka n. f. qui l’avait supplanté de 1917 à 1991. On l’appelle trojka n. f. parfois le besik*, mot russe formé des premières Grand traîneau typique de Russie, tiré par trois che- lettres des trois couleurs, mais qui signifie aussi vaux attelés en éventail, dont celui du centre trotte petit diable. Il existe un autre tricolore, noir- et les deux autres galopent. On a appliqué le mot aux jaune-blanc, qui fut le drapeau des Romanov et directions politiques ou administratives tricéphales, qui a été repris par les patriotes monarchistes de telles celle qui réunissait au pouvoir Staline, Zinoviev type Pamiat*. et Kamenev en 1923, ou encore l’éphémère troïka formée, à la mort de Staline, par Malenkov, Beria et trideksnis n. m. Molotov. On a aussi appelé troïka les tribunaux Instrument de musique letton formé d’une pièce spéciaux, en général composés de trois juges, qui trai- de bois que l’on frotte pour souligner les rythmes taient des causes relevant de la police politique. de la musique traditionnelle. Enfin, le mot troïka désigne la note satisfaisant (udovletvoritel;no) dans l’échelle de l’évaluation académique* (3 sur une échelle de 5).

283 T trois baleines n. f. pl. peut le qualifier de populiste rose. Son tirage était tri kita n. m. pl. de plus de huit millions d’exemplaires en 1978, Expression qui désigne les trois éléments fonda- il était tombé à un million et demi en 1995 et à mentaux du programme politique du Parti bol- 680 000 en 1999. chevique* avant 1917: l’établissement d’une répu- blique démocratique, l’adoption du principe des troudarmiya n. f. journées de travail de huit heures et la réforme trudarmiq n. f. agraire. Le nom de ce programme lui vient d’une Euphémisme formé des mots travail et armée vieille croyance russe et grecque selon laquelle la pour désigner les prisonniers condamnés aux tra- terre reposait sur le dos de trois baleines nageant vaux forcés, sous le régime soviétique; a aussi dans l’océan mondial. désigné les camps eux-mêmes. L’idée première fut de Trotski, mais c’est Staline qui l’a réalisée, trois glorieuses n. f. pl. sur une grande échelle. tri dnq v avguste n. m. pl. tri avgustovskix dnq n. m. pl. troudodien n. m. Nom donné à l’étranger aux journées historiques trudoden; n. m. des 19, 20 et 21 août 1991 alors que le putsch* Unité de calcul pour la rémunération des kol- manqué sonna le glas du pouvoir soviétique. Il se khoziens, à même le revenu résiduel du kolkhoze, peut que cette expression ait été inspirée des trois équivalant à une journée théorique de travail, soit glorieuses journées, durant la Restauration, qui un certain nombre d’heures, pondéré par divers mirent fin à l’absolutisme royal en France. facteurs de qualification. Ce système a été à toutes fins pratiques aboli en 1966 et remplacé par le troisième Rome n. f. paiement d’un salaire mensuel. tretij Rim n. m. Surnom donné à Moscou pour rappeler le rôle trust n. m. important que voulut se donner cette ville comme trest n. m. capitale de la chrétienté orthodoxe après la chute Groupe d’entreprises de même type ou de même de Constantinople aux mains des Turcs* (1) en compétence, géré horizontalement. Aussi : sub- 1453. L’expression a été récupérée par les slavo- division d’opération régionale d’un ministère. philes* et les chauvinistes d’aujourd’hui. En Occident, on avait parlé de la nouvelle Rome* trynte n. f. dans un sens dépréciatif. Type de lutte pratiquée chez les Moldaves, parti- culièrement pendant les fêtes populaires. trotskisme n. m. trockizm n. m. tsaïdam n. m. Théorie de la révolution permanente* prônée par cajdam n. m. Trotski (de son vrai nom : Lev Davidovitch Mot d’origine mongole* désignant les dépressions, Bronstein), ce qui lui a valu d’être expulsé de quelquefois humides, qui séparent les alignements l’U.R.S.S.; de son exil, il fonda la IVe Inter- sableux des régions désertiques que l’on appelle nationale*. Le mot trotskisme a été créé par Staline barkhanes*. quand il dénonça la position de Trotski. tsakharadjine n. f. trotskiste n. m. caxarad'in n. m. trockist n. m. Mets ossète*, comportant tomates, betteraves, Disciple de Trotski, partisan du trotskisme. feuilles de laurier, ail et poivre, qui se mange en hors-d’œuvre ou comme plat d’accompagnement. troubles temps des troubles* tsakhour n. m. caxurskij qzyk n. m. Troud n. m. Une des nombreuses langues du Daghestan, la Trud n. m. plus répandue de celles qui ne possèdent pas de Quotidien établi en 1921 comme organe officiel système d’écriture normalisée. des syndicats*; Troud signifie travail. Aujourd’hui, ce journal est théoriquement indépendant, mais demeure lié aux syndicats ex-communistes. On

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Tsakhours n. m. pl. dus. De façon plus générale, la tsatsali est la par- caxury n. m. pl. tenaire dans une relation de tsatsloba*. Peuple habitant les hautes montagnes du Caucase, à cheval sur la frontière entre la Russie et tsatsloba n. m. l’Azerbaïdjan. Les Tsakhoures sont au nombre Pratique d’intimité spirituelle, sociale et, à la limite, d’environ 20 000. Au Daghestan, ils sont voisins corporelle entre garçons et jeunes filles, sans rela- des Routouls*. tions sexuelles, en usage dans les hautes mon- tagnes de la Géorgie orientale. Un genre de jume- tsar n. m. lage, mais soumis à un code strict, car le partenaire car; n. m. d’une tsatsali est en quelque sorte son protecteur. César, Kayser et Tsar ont la même étymologie et le même sens: le souverain absolu, celui qui pos- tseka n. f. sède l’Empire, l’Empereur. Ce titre a été utilisé en CK n. m. Russie, mais aussi en Bulgarie et en Serbie pour Désigne le Comité central* (du Parti commu- désigner le chef suprême du pays. niste*), sigle formé des initiales des mots Tsentralnyi Komitet (central;nyj komitet). tsar blanc n. m. En français : C.C. belyj car; n. m. Cette expression, qui n’a rien de racial, désignait tsekh n. f. traditionnellement les souverains moscovites indé- cex n. m. pendants des Tatars* (depuis 1480). Genre de corporation de métier à laquelle les artisans devaient s’inscrire dans les anciennes villes tsar infidèle n. m. russes (sens littéral : atelier); cette institution a bezzakonnyj car; n. m. existé de 1722 à 1917. Voilà comment étaient désignés les khans mongols* dans les bylines* russes. tsekiste n. m. cekist n. m. tsarevitch n. m. Membre de la tseka*, c’est-à-dire du Comité carevih n. m. central* du Parti communiste*. Le fils du tsar. tselinnik n. m. tsarine n. f. celinnik n. m. carica n. f. Personne s’étant exilée, volontairement ou non, Désigne aussi bien la femme du tsar que l’impé- pour aller cultiver les terres vierges* lors de la ratrice (tsarine) elle-même. grande campagne de colonisation des semi-déserts du Kazakhstan lancée par Khrouchtchev dans les tsarisme n. m. années 1950. carizm n. m. Désigne à la fois le régime de gouvernement de Tsiganes n. m. pl. la Russie sous la direction hégémonique du tsar, cygane n. m. pl. détenant le pouvoir absolu, et la longue période Groupe ethnique, répandu dans toute l’Europe, où ce régime a prévalu. sans doute originaire de l’Afghanistan ou du nord- ouest de l’Inde, qui a partout, y compris en Russie, tsariste adj. les mêmes caractéristiques socio-ethniques : carskij adj. membres peu intégrés, à la fois aimés et rejetés, Qui concerne le tsarisme. Qualifie aussi toute pratiquant de petits métiers et souvent musiciens. personne qui préconise un système politique Ceux-ci ont été particulièrement importants dans reconnaissant le pouvoir absolu du souverain; le le développement et la diffusion du folklore russe. mot est alors synonyme de monarchiste Les Tsiganes portent différents noms selon les (monarxist). régions : Romanis, Gitans, Bohémiens; mais ces autres termes ne sont pas appropriés pour désigner tsatsali n. f. les tziganes de Russie. La langue tsigane est du Jeune fille que les Khevsoures* du Haut-Caucase groupe indien de la famille indo-européenne. offrent à leurs invités pour leur faire la conversa- tion et voir à leurs menus désirs, sauf les défen-

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Tsinandali n. m. Tuniques bleues n. f. pl. Cinandali n. n. sinie 'upany n. f. pl. Vin blanc sec de Géorgie, à bouquet fruité, sans sine'upanniki n. m. pl. doute le meilleur et le plus populaire des vins des Division militaire ukrainienne créée en Allemagne pays de l’ex-Union soviétique. Il a reçu, dans des au moment de la Première Guerre mondiale dans concours internationaux, une dizaine de médailles le but de libérer l’Ukraine de l’emprise russe. La d’or et autant de médailles d’argent. révolution bolchevique mit fin à ses activités.

Tsitska n. m. tuniques grises n. f. pl. Cicka n. n. Brigade militaire formée en Autriche parallèlement Vin blanc de Géorgie qui, contrairement à la aux tuniques bleues*. majorité des vins géorgiens, est produit dans l’ouest du pays. Tupolev Tupolev Tsolikaouri n. m. Nom d’une gamme d’appareils d’aviation civile Colikauri n. n. et militaire soviétiques, du nom de l’ingénieur qui Vin blanc de Géorgie, produit depuis une centaine en fut le principal concepteur. Plusieurs de ces d’années. appareils ont été affectés aux liaisons commer- ciales : ainsi, TU-104 et TU-134 (biréactés), tsoum n. m. TU-114 (quadriturbopropulsé), TU-154 (tri- CUM n. m. réacté) et TU-144 (quadriréacté supersonique). Le Abréviation de magasin universel central (cen- biréacté TU-104 a été le premier avion commer- tral;nyj universal;nyj magazin), l’équi- cial réacté d’Union soviétique; il était dérivé d’un valent d’un magasin à rayons. bombardier (TU-16). Le triréacté TU-154, pou- vant transporter 180 passagers, a été produit à plus Tsvetmetpromexport n. f. de 1 000 exemplaires; il est encore largement uti- Cvetmetprom/ksport n. f. lisé. Quant au TU-144, surnommé le Concordski*, Centrale soviétique d’import-export et d’assis- très tôt retiré de la circulation, il a été pratique- tance technique internationale dans le domaine de ment un avion mort-né. l’industrie gazière et de la métallurgie non ferreuse. turcoman adj. et n. m. tu pron. pers. s. Terme vieilli pour turkmène*. ty pron. pers. s. En Russie, on se tutoie plus facilement qu’en Turcs n. m. pl. (1) France, à peu près comme au Québec. Il n’est pas turki n. m. pl. convenable de tutoyer un inconnu, sauf entre Environ 200 000 Turcs vivent en ex-U.R.S.S. jeunes et dans le milieu étudiant. Après quelques (surtout les Meskhètes* de Géorgie). Il s’agit ici de verres de vodka, le tutoiement s’impose parfois, personnes originaires de Turquie, à ne pas surtout si on a bu le Bruderschaft*. Le tutoie- confondre avec les Turcs* (2) ethniques, autoch- ment est plus timide chez les Baltes et les tones en ex-U.R.S.S., qui parlent des langues Ukrainiens, plus fréquent chez les ethnies du apparentées au turc et que la langue russe désigne Sud. par un terme différent (voir : rubrique suivante).

TU- n. m. Turcs n. m. pl. (2) TU- n. m. t[rki n. m. pl. Abréviation de Tupolev*, qui désigne une géné- Nom générique des ethnies autochtones de l’ex- ration d’avions de fabrication soviétique. U.R.S.S. qui parlent des langues turques des divers groupes kyptchak*, ogouz* et autres (Tchouvaches*, tueur de l’ours Yakoutes*, Ouzbeks*, Ouigoures*). Dans ce sens, le Nom d’une journée qui est une fête populaire terme turc n’a donc aucune connotation raciale ni importante en Lettonie; elle se tient le 11 no- même nationale; il indique une appartenance à un vembre, date anniversaire de la création en 1919 groupe linguistique, plusieurs peuples ayant aban- de l’ordre de Lacplesis,ˇ du nom de l’épopée natio- donné leurs langues d’origine, souvent mongoles nale portant ce titre (première publication en ou iraniennes (comme les Ouzbeks), pour adop- 1888). ter une des langues turques.

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Turkburo n. m. T.V.D. n. m. T[rkb[ro n. n. TVD n. m. Organisme créé par Lénine en 1920 pour contrô- Le commandement militaire soviétique avait ler, sous l’autorité du Parti communiste*, la poli- divisé le monde en régions d’opérations militaires, tique d’indigénisation* de l’Asie centrale. Dès dont les trois principales couvraient l’Europe. 1922 cependant, il fut remplacé par le Abréviation de : teatr voennyx dejstvij. Sredazburo*. Tvichi n. m. turkmenbachi n. m. Tviwi n. n. turkmenbawi n. m. Vin blanc semi-doux de Géorgie de l’Ouest. Titre honorifique suprême chez les Turkmènes* (chef des Turkmènes). Le président à vie du tvorog n. m. Turkménistan, Saparmourad Niazov, s’est attribué tvorog n. m. ce titre, en 1993; il en a même fait son nom. Dans Fromage blanc de type cottage cheese anglais, très le langage des démocrates russes, ce titre est répandu en Russie. devenu un terme générique désignant un dicta- teur communisant. On a ainsi surnommé le pré- sident de la Biélorussie, Loukachenko, le tychtcha n. m. Turkmenbachi biélorusse. ty]a n. f. Mot populaire pour désigner un billet ou un turkmène n. m. montant de mille roubles. turkmenskij qzyk n. m. Langue turque voisine de l’azerbaïdjanais* parlée tyndyk n. m. par les Turkmènes. De 1927 à 1940, le turkmène Cercle de bois servant à joindre, au sommet de la a été écrit en alphabet latin, après quoi l’alphabet yourte*, les tiges de bois qui en constituent l’ar- cyrillique fut imposé. mature et supportent le toit de feutre. Le drapeau kirghiz représente un tyndyk stylisé. Turkmènes n. m. pl. turkmeny n. m. pl. tyngryn n. m. Peuple faisant partie de la branche sud-orientale tyngryn n. m. de la grande famille turque* (2), avec les Azéris* Instrument propre aux Yakoutes* muni d’une et les Turcs* (1) osmanli. Les Turkmènes, au seule corde qui donne lieu à une pratique pour le nombre d’un peu moins de trois millions, ont, en moins insolite : la musicienne, en fin de phrase, très grande majorité, conservé leur langue. Ils titille la corde de la pointe de sa langue pour représentent un peu plus de 70 % de la popula- effectuer des trémolos. tion totale de leur république nouvellement indé- pendante. Ils sont de religion musulmane sunnite. Typhon Opération Typhon* turkmentchilik n. m. turkmenhilik n. m. tysiatchnik n. m. Ancienne coutume turkmène basée sur une tysqhnik n. m. conception familiale de l’honneur et de la ven- Terme intraduisible qui désigne la personne qui, geance; c’est l’équivalent de la vendetta. dans les queues ou les rassemblements d’un mil- lier de personnes, s’occupe de maintenir l’ordre (à Turksib n. m. l’origine, un terme militaire désignant le respon- Turksib n. m. sable d’une compagnie d’un millier d’hommes). Tronçon de chemin de fer d’environ 2 000 kilo- Si l’on veut se référer à cent personnes au lieu de mètres, construit en 1930 et qui relie Tachkent à mille, on emploie le terme sotnik*. Dans la Russie Novossibirsk. Le compositeur Maximilien du XIXe siècle, le tysiatchnik était un marchand Steinberg a composé une symphonie illustrant par riche dont les revenus annuels dépassaient 1 000 la musique cet ouvrage de génie. roubles, ce qui, à l’époque, représentait une fortune.

287 T tysiatskii n. m. primaient en nombre d’employés sous la respon- tysqckij n. m. sabilité de chaque cadre : 1 000 pour les tysiats- Jusqu’au XVe siècle, chef de l’administration locale kiis, 100 pour les sotskiis*, 10 pour les desiatskiis*. dans la Rous*; il jouissait de la confiance du prince À Novgorod, le tysiatskii était élu parmi les et exerçait des fonctions administratives et mili- boyards sur la viétché* et était le plus proche taires. Il s’agissait de l’échelon supérieur dans la adjoint du possadnik*. hiérarchie administrative, dont les paliers s’ex-

288 U ukase n. m. uniate adj. et n. m. oukase* uniatskij adj. uniat n. m. Ukraine slobodienne n. f. En termes généraux, qualifie les Églises qui recon- slobodskaq Ukraina n. f. naissent l’autorité du pape tout en suivant une Ensemble de villages de paysans libres de l’Ukraine liturgie qui leur est propre. Plus spécifiquement, de l’Est qui, à partir du XVIe siècle, au moment se réfère à la situation qui a découlé du concile de de la domination lituano-polonaise sur l’Ukraine, Brest-Litovsk, en 1596, qui a réglé les relations demandèrent protection aux Cosaques* zapo- entre Rome et des évêques du royaume polono- rogues. On disait aussi slobidska, mot ukrainien. lituanien. Les uniates sont les fidèles rattachés à l’Église uniate, en Ukraine de l’Ouest, qui recon- ukrainien n. m. naît la validité de l’Église catholique romaine et ukrainskij qzyk n. m. l’autorité du pape tout en conservant le rite de La plus importante des langues slaves, après le russe l’Église orthodoxe. En mars 1946, un synode de dont elle est très proche; quelques différences pho- l’Église uniate ukrainienne, sous la pression des nétiques et grammaticales distinguent ces deux autorités soviétiques, a mis fin à cette entente et langues alors que le vocabulaire de l’ukrainien a a consacré le retour à l’orthodoxie des gréco- plus de similitude avec le polonais qu’avec le russe. catholiques. Après la chute du régime soviétique, l’Église uniate d’Ukraine a été ressuscitée. Au Ukrainiens n. m. pl. Canada, cette confession religieuse est connue ukraincy n. m. pl. comme l’Église catholique ukrainienne. Peuple slave dont les origines se confondent avec celles du peuple russe; le terme ukrainien désignait, unicroyant n. m. à l’origine, un habitant des zones frontières. À par- edinoverec n. m. tir du XIVe siècle, soumis à la Lituanie puis à la Adepte d’une liturgie orthodoxe archaïque qui Pologne, les Ukrainiens se sont progressivement devint un nouveau culte par rapport aux innova- distingués des Russes sur les plans social, linguis- tions du saint synode* russe, au XIXe siècle. En tique puis politique. Dans l’ensemble des répu- russe, yedinoverets s’emploie aussi pour désigner une bliques de l’ex-U.R.S.S., les Ukrainiens sont au personne qui pratique le même culte que soi. nombre d’environ 45 millions, dont 15% vivent en dehors de leur république. Les Ukrainiens ont Union civique n. f. adopté le russe comme première langue dans une gra'danskij so[z n. m. proportion de 20 %. Organisation politique formée en Russie en 1992 pour représenter les intérêts du lobby industriel ukrainisation n. f. des dirigeants d’entreprises d’État qui désiraient ukrainizaciq n. f. freiner les réformes économiques de Boris Eltsine Mouvement qui devait résulter de l’application de (voir directeur rouge*). Ce parti, bien que n’ayant la politique de valorisation des cultures natio- pas reçu le nombre de votes suffisant pour obte- nales en U.R.S.S. proposée par Lénine lors du Xe nir des mandats au scrutin proportionnel, a Congrès du Parti communiste*. Il faut dire que, obtenu 18 sièges au scrutin majoritaire, aux élec- malgré les tentatives faites en ce sens, les résultats tions de décembre 1993. Depuis lors, l’Union furent de courte durée (1921-1929). Après la civique a disparu de la scène politique. Seconde Guerre mondiale, la politique de russi- fication a repris de plus belle, mais le mouvement Union de la patrie n. f. d’ukrainisation est réapparu après l’indépendance Coalition de partis de droite qui ont pris le pou- de l’Ukraine, en 1991. voir en Estonie en 1992, lors d’élections

289 U parlementaires où la majorité des citoyens ethni- Union des États souverains n. f. quement non estoniens n’ont pu voter, vu les So[z suverennyx gosudarstv n. m. dispositions de la nouvelle loi électorale. En esto- Projet d’union politique concocté par Mikhaïl nien, cette coalition s’appelle Isamaaliit*. Gorbatchev et approuvé en novembre 1991 par sept républiques de l’U.R.S.S. Mais le 25 de ce union de Lublin n. f. mois, jour prévu pour la signature du traité, les L[blinskaq uniq n. f. dirigeants des républiques déclarent en retarder la Acte par lequel, en juillet 1569, la Pologne et le signature jusqu’à ce que les parlements respectifs Grand-Duché de Lituanie s’unissaient. Cette l’approuvent, ce qui fit mourir le projet. union dura jusqu’en 1795 lorsqu’à l’occasion du troisième partage de la Pologne la Lituanie fut Union des forces de droite n. f. presque entièrement incorporée à l’Empire russe. So[z pravyx sil n. m. Bloc électoral formé en août 1999 comme résul- Union démocratique n. f. tat d’une fusion du parti Force nouvelle* et de la Demokratiheskij so[z n. m. Cause juste*. Plusieurs de ses membres ont contesté Mouvement politique réformiste, dirigé par Valeria le nom de ce nouveau bloc électoral à cause de Novodvorskaya, qui fut le premier à oser s’appe- l’ambiguïté de son appellation, pouvant donner ler un parti dès 1988. Anticommuniste radical, l’impression d’un conservatisme de droite, alors même extrémiste mais sans être violent, il ne s’est qu’en fait il regroupe les forces résolument réfor- jamais rallié à d’autres mouvements politiques, mistes et prodémocratiques de la Russie, formées dont il s’est toujours méfié. Peu nombreux, ce principalement de jeunes et d’intellectuels. La groupe, lié par une discipline rigide, n’a jamais notion de droite ne se réfère qu’au libéralisme éco- voulu participer aux élections, qu’il a d’ailleurs nomique. Aux élections de décembre 1999, ce appelé la population à boycotter, considérant les bloc a obtenu 8,7 % du vote. candidats comme de la même essence que les communistes. L’aventure des trois glorieuses* à la Union des républiques socialistes mi-août 1991 fut la seule occasion où l’Union soviétiques (U.R.S.S.) n. f. démocratique, communément appelée D.S., So[z Sovetskix Socialistiheskix s’allia à d’autres partis pour manifester son oppo- Respublik (SSSR) n. m. sition. Ses membres ont souvent été arrêtés, jus- Nom officiel du nouvel État issu de la Révolution qu’en 1991. C’est en fait un mouvement roman- russe; le nombre de républiques formant l’Union tique de révolution démocratique permanente. a varié pour atteindre 16 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et, après 1956, se sta- union de production n. m. biliser à 15. L’U.R.S.S. a cessé d’exister le proizvodstvennoe ob=edinenie n. n. 8 décembre 1991 par un texte signé à Minsk par Regroupement d’entreprises qui s’est pratiqué à les présidents de la Russie, de l’Ukraine et de la partir de 1974 afin de réaliser des économies Biélorussie. d’échelle tout en évitant des conglomérats indus- triels trop lourds, en accordant aux entreprises une Union des républiques souveraines n. f. bonne marge d’autonomie de gestion et en leur So[z suverennyx respublikax n. m. permettant ainsi d’utiliser au mieux les fonds de Union convenue en avril 1996 entre la Russie et stimulation*. Dans le secteur agricole, cette poli- la Biélorussie, sur l’initiative de cette dernière, tique s’est traduite par le regroupement de kol- devant mener à une nouvelle entité politique que khozes*, de sovkhozes*, d’usines de transforma- la Russie hésite à pleinement réaliser. tion et de centres de recherche. Ces réformes n’eurent finalement, comme unique résultat, que Union des syndicats de toute le fait d’augmenter encore davantage la lourdeur la Russie n. f. administrative. So[z vserossijskix profso[zov n. m. Un des nombreux groupements politiques qui Union des défenseurs présentèrent des candidats aux élections à la de la Russie libre n. f. douma* en 1995. De tendance social-patriotique, So[z za]itnikov svobodnoj Rossii n. m. ce parti s’était alors joint à d’autres mouvements Autre nom pour désigner l’Anneau vivant*. pour former le Bloc de Stanislav Govoroukhine*, qui n’a obtenu que 1 % des votes aux élections.

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Union du bien public n. f. Union nationale russe n. f. So[z blagodenstviq n. m. Russkij nacional;nyj so[z n. m. Société secrète fondée à Saint-Pétersbourg en Groupement d’action politique qui s’est uni à 1816 pour réclamer la libéralisation du pouvoir plusieurs autres groupuscules et mouvements de tsariste autocratique; elle prit le nom d’Union tendance communo-patriotique pour se présen- du bien public en 1818 et fut dissoute en 1821, ter aux élections législatives de décembre 1995 alors qu’elle a été remplacée par des organismes sous la bannière du Pouvoir au peuple*. plus radicaux. Union scientifico-industrielle n. f. Union du peuple russe n. f. Nauhno-proizvodstvennoe ob=edinenie So[z russkogo naroda n. m. (NPO) n. n. Parti politique créé en1906, à partir d’une large Association instituée dans les années 1960 pour base sociale : aristocratie, classe moyenne, prolé- coordonner les activités des centres de recherche tariat. De tendance nationaliste de droite, il avait et des entreprises de production industrielle et sti- l’appui du tsar, de la police et du clergé. muler l’innovation industrielle.

Union économique centre-asiatique n. f. Union soviétique n. f. ?konomiheskij so[z Central;noj Sovetskij So[z n. m. Azii n. m. Abréviation de Union des républiques socialistes Organisme fondé en 1994 par le Kazakhstan, soviétiques*. Dans le langage courant, on disait très l’Ouzbékistan et la Kirghizie, auxquels s’est joint souvent, en russe, tout simplement l’Union le Tadjikistan en 1998, pour tenter un début (So[z). d’intégration économique régionale à l’échelle de l’Asie centrale. On attend toujours des suites Unité n. m. concrètes. Yedinstvo*

Union interprofessionnelle Unité et entente n. f. des travailleurs n. f. Nom court pour désigner le Parti de l’unité russe SMOT n. m. et de la concorde*. Cet organisme, formé dans l’illégalité, a constitué, en 1978, la première tentative de formation d’un Unité nationale russe n. f. syndicat de travailleurs indépendants; son exis- Russkoe nacional;noe edinstvo n. n. tence fut éphémère. En français, on utilisait le sigle Parti politique ouvertement fasciste et antisémite, calqué sur les lettres russes : SMOT (SMOT : formé par un groupe de membres du mouve- So[z me'professional;nyx organiza- ment Pamiat* en septembre 1990 et dont l’em- cij trudq]ixsq). blème est une croix gammée stylisée.

Union musulmane n. f. univermag n. m. So[z musul;man Rossii n. m. univermag n. m. Mouvement qui, durant les premières années du Magasin de marchandises sèches (articles domes- XXe siècle, tenta de créer une union de tous les tiques, menus articles, vêtements...) à rayons musulmans de la Russie (en arabe : Ittifaq al- multiples. Le Goum* est encore le plus grand Muslimin). Par la suite, les Tatars* ont tenté à plu- univermag. sieurs reprises de donner corps à cette tentative qui s’est doublée d’un autre mouvement plus poli- universal n. m. tique, le panturquisme*. Aux élections parlemen- universal n. m. taires de 1995, un mouvement politique, dirigé À l’époque cosaque*, c’est-à-dire aux XVIIe et par un Lak* du Daghestan, était apparu sous le XVIIIe siècles, proclamation écrite par laquelle les même nom, mais a obtenu moins de 1% du vote dirigeants ukrainiens, les hetmans*, portaient à la populaire. En octobre 1999, le chef de ce dernier connaissance du public les décisions politiques mouvement, député à la douma*, à été arrêté importantes, tels les quatre manifestes émis par la pour son appui aux Wahhabites* et sa participa- rada* centrale ukrainienne concernant la forma- tion à des émeutes au Daghestan. tion progressive d’un État ukrainien indépen- dant. En 1918-1919, des universals furent aussi émis.

291 U universam n. m. déclaration d’indépendance de celle-ci, au début universam n. m. des années 1990. La position antirusse de ses Nom donné aux magasins à grande surface, membres les a amenés à combattre aux côtés des offrant surtout des produits d’alimentation; l’équi- Tchétchènes* et même des Géorgiens en Abkhazie. valent du supermarché occidental. Uranus n. m. U.N.S.O. n. f. plan Uranus* UNSO n. f. Organisation paramilitaire clandestine anticom- U.R.S.S. n. f. muniste qui s’est formée en Ukraine, dès après la Union des républiques socialistes soviétiques*

292 V V.A.A.P. n. f. valiouta n. f. VAAP n. n. val[ta n. f. Sigle désignant l’Agence pan-Union des droits Devise* forte; en fait, s’applique à pratiquement d’auteurs (Vseso[znoe Agenstvo Avtorskix toutes les monnaies occidentales, à celles qui, Prav), qui a exercé un contrôle étroit, avec l’ap- sous le régime soviétique, donnaient accès à des pui logistique du K.G.B.*, de l’exportation de la produits non achetables autrement. On désignait littérature soviétique à l’étranger. Les auteurs qui ces monnaies par le sigle S.K.V.*, sigle de devises contournaient le V.A.A.P. par le tamizdat* ris- librement convertibles (svobodno konverti- quaient gros. Cette agence a cessé d’exister en ruemaq val[ta). 1991 et a été remplacée par une autre, l’Agence russe de propriété intellectuelle (Rossijskoe valioutchik n. m. agenstvo intellektual;noj sobstven- val[thik n. m. nosti), dépourvue de ses fonctions de censure Le vocabulaire russe d’aujourd’hui dispose souvent policière. de deux mots différents pour désigner la même réalité, selon qu’elle est légale ou illégale. Ainsi, le Vabs n. m. valioutchik est un changeur de monnaies étran- Ligue des combattants de la liberté* gères (valiouta*) qui opère en marge de la loi. vaïda n. m. vampire n. m. vajda n. m. vampir n. m. Terme utilisé par les Tsiganes* de Pologne et de Surnom donné au style architectural pompeux qui Biélorussie pour désigner le chef d’un tabor* tzigane. a caractérisé les constructions de grands im- meubles du temps de Staline dont les sept sœurs* Vaïnakhs n. m. pl. sont les plus connus (et visibles !). En Russie, on vajnaxi n. m. pl. se réfère davantage au style empire stalinien (sta- Nom collectif par lequel s’autodésignent les linskij ampir). Tchétchènes* et les Ingouches*, peuples voisins par la langue qui d’ailleurs, jusqu’à la dissolution de Vanapagan n. m. l’Union soviétique, étaient regroupés dans la Dieu du mal chez les Estoniens, qui, dans leur même république autonome de Tchétchénie- folklore après leur christianisation, en firent le Ingouchie. diable, le chef de l’enfer. Littéralement, signifie le vieux païen. On l’appelle aussi Vanapoiss, qui vainqueurs n. m. pl. signifie le vieux garçon. Congrès des vainqueurs* Vana Tallinn n. m. V.A.K. n. f. Liqueur estonienne très forte (45 % d’alcool), Commission supérieure d’attestation* aromatisée d’herbes diverses et répandue dans toute la Russie. Ce nom signifie le vieux Tallinn. valenkis n. m. pl. n. m. pl. Vanemuine n. m. Bottes de feutre sans semelles que portent les Dans la mythologie estonienne, dieu de la Russes. Les bottes avec semelles s’appellent des musique et des arts en général. Un Apollon balte, bourkis*. l’équivalent du Lel* des Russes.

293 V vanka n. f. vataga n. f. van;ka n. f. vataga n. f. Modeste traîneau tiré par un cheval, dans l’an- Bande de chasseurs dont les marchands de four- cienne Russie, que des cochers de fortune louaient rure louaient les services et fournissaient les vivres aux passants. Il s’oppose au likhatch*, qui était le et les munitions nécessaires pour effectuer, en traîneau de luxe. Littéralement, Vanka, c’est le petit Sibérie surtout, des expéditions de chasse dont le Ivan (Ti’Jean). butin était réparti (en général, le tiers allait au marchand). vardapat n. m. Dans le système religieux arménien, moine ayant vatrouchka n. f. reçu une instruction théologique et générale, vatruwka n. f. sanctionnée par un examen. Sorte de tartelette au fromage blanc ou petit gâteau que fabriquent les Russes à partir du Varègues n. m. pl. tvorog*. varqgi n. m. pl. Peuple viking qui, au IXe siècle, entretint une Vazisoubani n. m. route commerciale à travers la Russie, entre la Vazisubani n. n. Scandinavie et la mer Noire. Novgorod et Kiev, Vin blanc de Kakhétie, région orientale de la toutes deux fondées par les Varègues sous le com- Géorgie. mandement de Riourik, constituaient les relais les plus importants de cette route qui a d’ailleurs V.D.N.Kh. n. m. pris le nom de route des Varègues. La dynastie VDNX n. f. issue de leur chef, les Riourikides*, a régné sur l’É- Abréviation du nom des parcs d’exposition des tat kievien et la Moscovie et a exercé son influence réalisations de l’économie populaire (selon l’ex- jusque sur Byzance. pression consacrée), aménagés dans la capitale de chaque république soviétique. On y trouvait une varenetz n. m. grande variété de produits, des aliments jusqu’aux varenec n. m. véhicules lourds et aux avions commerciaux, le Genre de yogourt que mangent les Russes; c’est tout alimenté de données chiffrées, de slogans et un lait cuit au four et caillé que les marchandes de citations de Lénine. Le V.D.N.Kh. de Moscou des rues offraient aux passants dans des verres. est devenu le Centre d’expositions panrusse (Vserossijskij vystavohnyj centr), qui varenikis n. m. pl. est, en réalité, un supercentre commercial. On en vareniki n. m. pl. fait quelquefois un acronyme : Védéenkha. Pâtes alimentaires ukrainiennes, farcies à la viande, au fromage blanc ou aux cerises, bouillies et ser- vechtchisme n. m. vies avec beurre et crème fraîche. C’est l’équiva- ve]izm n. f. lent ukrainien des pelmenis*. Attitude caractérisée par une recherche effrénée de tous types d’objets de consommation, consé- vargane n. f. quence directe de la libéralisation du commerce vargan n. m. jusqu’à la chute du système soviétique. Instrument de musique russe voisin de la guim- barde. On l’appelle vargans en Lettonie, drymba* Védéenkha en Ukraine et komouz* en Asie centrale. V.D.N.Kh.*

Varsovie n. f. Vedomosti n. f. pl. pacte de Varsovie* Vedomosti n. f. pl. Nom de la première gazette russe, publiée à Vartsikhé n. m. Moscou à partir de 1703. Vedomosti signifie tout Varcixe n. m. simplement le bulletin ou les nouvelles. En 1991, Le plus populaire des cognacs géorgiens. un nouvel hebdomadaire est né sous le nom de Bulletin de Moscou (Moskovskie Vedomosti), un journal à potins dont le tirage était de 50000 exemplaires. Aujourd’hui disparu.

294 V vedro n. m. vergounys n. m. vedro n. n. verguny n. m. Ainsi désignait-on, dans l’ancienne Russie, un Confiserie ukrainienne similaire au khvorost* sceau contenant environ 12 litres. russe.

Velikorusses n. m. pl. Vérité russe n. f. velikorossy n. m. pl. Russkaq pravda n. f. Équivalent russe de Grand Russien* et désignant Ainsi était nommé le premier recueil de sentences les Russes proprement dits, par opposition aux prononcées par la justice princière de l’ancienne Malorusses* ou Petits Russiens*, termes qui dési- Russie; cette jurisprudence avait force de loi. gnaient les Ukrainiens*. Verlioka n. m. velours Verlioka n. m. livre de velours* Dans le folklore russe, un géant méchant muni d’un grand œil chercheur, une force du mal; on Vénèdes ou Vénètes n. m. pl. l’a comparé aux Cyclopes grecs. Venedy n. m. pl. Nom donné par les géographes et historiens gréco- vermouts n. m. latins et byzantins au peuple protoslave qui occu- vermut; n. m. pait l’ouest de la Russie de même que plusieurs Par un jeu de mots faisant référence à la vase régions de l’Europe centrale, dans les premiers (mouts, mut;), terme argotique désignant un vin siècles de notre ère. Il est intéressant de constater de piètre qualité. qu’en estonien la Russie se dit Venemaa (la terre des Vénèdes). Récemment, un groupe à tendance verste n. f. chauviniste de Saint-Pétersbourg, se réclamant versta n. f. d’une pureté de race fort ancienne, a pris le Mesure de longueur de l’ancienne Russie, équi- vocable de Union des Vénèdes. valant à 1 067 mètres. Elle était divisée en 500 sagènes*. venik n. m. venik n. m. vert adj. Balai fait de jeunes branches de bouleaux avec zel\nyj adj. lequel les paysans russes nettoyaient, en le La couleur verte, en Russie comme ailleurs, peut mouillant, le sol des isbas. On utilise aussi le venik référer au monde agricole (semaine verte*) ou à l’is- pour se fustiger le corps dans les bains de vapeur; lamisme (Armée verte*). Les Verts (zel\nye) sont, c’est dans ce contexte qu’il est le plus employé. par ailleurs, des milices paysannes qui se sont formées dans les campagnes russes au début des vepse n. m. années 1920 pour résister aux réquisitions et à la vepsskij qzyk n. m. conscription. Tout particulièrement, les Verts ont Langue finno-ougrienne parlée par moins de la constitué une troisième force, lors de la guerre moitié du peuple du même nom, l’autre moitié civile de 1918-1922 dans le Caucase et en ayant adopté le russe. Ukraine. On parle aussi de l’Armée verte*. Comme en français, on appelle en russe billet vert*, ou sim- Vepses n. m. pl. plement vert ou petit vert, le billet de banque amé- vepsy n. m. pl. ricain, qui se dit grin (grin; pluriel: griny, griny), Peuple finno-ougrien, autrefois appelé Viès, très ce qui, bien sûr, est un calque du mot anglais peu nombreux mais qui s’est perpétué jusqu’à green. Voir aussi: Armée verte*. aujourd’hui autour de Saint-Pétersbourg et de Vologda. Ils sont au nombre de 12 500, dont la vertical n. f. moitié en Carélie. vertikal; n. f. Nom donné au style de gestion qu’a développé le verchok n. m. président Loukachenko de Biélorussie, selon verwok n. m. lequel il exerce un contrôle direct sur les finances, Mesure de longueur de l’ancienne Russie, équi- sur les nominations de fonctionnaires et sur pra- valent à 0 m 04445, soit la seizième partie de tiquement toutes les décisions importantes, même l’archine*. locales, de son administration.

295 V vertouchka n. f. Viès n. m. pl. vertuwka n. f. ves; n. m. pl. Réseau téléphonique indépendant du réseau prin- Ancien nom des Vepses*. cipal réservé à la nomenclature* soviétique. On esti- mait à quelques centaines le nombre de hauts vietché n. f. fonctionnaires reliés à ce réseau. Aujourd’hui, on vehe n. n. applique ce terme au réseau gouvernemental. Dans l’ancienne Russie kievienne, assemblée populaire de ville qui réunissait les chefs de famille. verve n. f. À Novgorod et à Pskov, les vietchés élisaient les verv; n. f. princes, qui devenaient, en quelque sorte, à leur Dans l’ancienne Russie, regroupement de service. Les vietchés étaient essentiellement démo- hameaux, afin de briser l’isolement de ces noyaux cratiques, basant leurs décisions sur le principe de villageois primitifs et de développer un système l’unanimité, mais imparfaitement organisées; elles d’entraide mutuelle. jouèrent, depuis des temps très anciens, un rôle important dans les grandes décisions, y compris Vetcheka n. f. celles touchant la guerre et la paix. Le joug tataro- VHK n. f. mongol* a détruit cette démocratie naissante. « Commission extraordinaire panrusse de lutte contre les ennemis de la Révolution et les sabo- vieux-croyant n. m. teurs», tel était le nom officiel de l’organisme créé starover n. m. par Lénine et Dzerjinski, qui en assura dès lors la staroobrqdec n. m. direction. La Vetcheka, dotée de pouvoirs policiers Membre d’un courant schismatique de dévots et judiciaires, imposait la peine de mort aux qui se considéraient les gardiens de la vraie foi citoyens reconnus comme des saboteurs du régime orthodoxe et refusèrent de se soumettre aux communiste. Voir aussi : Tcheka*. réformes du patriarche* Nikon, au milieu du XVIIe siècle. En russe, on appelle les vieux- Vetchernyaya Moskva n. f. croyants raskolnikis* (de raskol*, schisme) ou sta- Vehernqq Moskva n. f. roobriadtsys. Peu après son apparition, le schisme Quotidien démocrate-centriste, relativement peu des vieux-croyants se trouva à court de dirigeants politisé, tourné vers les intérêts de la famille. Le et se scinda en deux groupes: les sans-prêtre* et les tirage était d’environ 300 000 en 1999. presbytériens*. Il arrive qu’en français on utilise la transcription du terme russe starovier. Viatitches n. m. pl. vqtihi n. m. pl. vieux Nouvel An n. m. Tribu slave qui occupait la Russie centrale à la fin staryj Novyj god n. m. du premier millénaire. Elle a maintenu son indé- Fête du 14 janvier qui correspond au Nouvel An* pendance de Kiev jusqu’au début du XIIe siècle. selon le calendrier julien*. Il se peut que les Viatitches aient un rapport génétique avec les Vénèdes*. Vieux Pomores n. m. pl. staropomory n. m. pl. vieille garde n. f. Secte religieuse de la Russie du Nord (région staraq gvardiq n. f. maritime du Pomorié), une des branches princi- Ainsi a-t-on nommé les militants bolcheviques pales de la grande secte des vieux-croyants*. Non ayant joint les rangs du mouvement avant février prosélytes, ils se sont toutefois toujours opposés 1917; la plupart furent éliminés lors des purges à la propagande athéiste du régime soviétique. staliniennes de 1936-1937. On parle aussi de la garde Lénine (leninskaq gvardiq). Vieux Prussiens n. m. pl. drevnie prussy n. m. pl. viekcha n. f. Peuple balte, maintenant disparu, également dési- vekwa n. f. gné sous le nom de borusse*. On appelle aussi vieux Littéralement, c’est l’écureuil. Mais c’est aussi, prussien la langue que parlait ce peuple, une langue dans un sens spécifique, le museau de cet animal proche du lituanien*. qui, jusqu’au XVe siècle, a servi d’unité monétaire en Russie.

296 V viin n. m. Sébastopol en Ukraine; Minsk, de même que la Boisson dont le nom porte à confusion, car il s’agit forteresse de Brest, en Biélorussie. en fait de la vodka estonienne. Le vin, en estonien, se dit vein, une boisson qui, dans ce pays, est faite vinaigrette n. f. de fruits et, le plus souvent, de manière artisanale vinegret n. m. ou du moins non raffinée, de type bormotoukha* En Russie, le mot vinaigrette ne désigne pas une ; mais les vins estoniens présentent au moins l’in- sauce huile-et-vinaigre, mais bien la salade au térêt de l’originalité (notamment le Põltsamaa complet, faite de patates, de betteraves, de cibou- kuldne ou le Põltsamaa tõmmu). En Estonie, la lettes, d’autres légumes et même de harengs salés, boisson traditionnelle, c’est la bière (õlu). arrosée, il est vrai, d’une sauce vinaigrette, c’est- à-dire d’huile et de vinaigre. C’est l’idée de vilayet n. m. mélange qui domine, comme d’ailleurs dans les Unité administrative de la Turquie qui, à l’époque expressions qui contiennent ce mot : la vinai- de l’Empire ottoman, a aussi été appliquée aux grette idéologique (vinegret iz idej) désigne un parties méridionales du Caucase. programme politique chaotique contenant des idées contradictoires provenant de diverses sources; village n. m. avoir une vinaigrette dans la tête (vinegret v derevnq n. f. golove), c’est avoir des idées confuses, comme selo n. n. ceux qui départagent mal les réalités nouvelles des La langue russe utilise deux mots différents selon idées reçues de l’ancienne propagande soviétique. que le village est de petite dimension, sans église ni cinéma (derevnia; derevnq) ou, au contraire, 25 000 n. m. pl. plus important, avec église ou cinéma (selo; selo). dvadcatipqtitysqhniki n. m. pl. On appelle les 25 000 les ouvriers, pour la plupart village de colonisation n. m. membres du Parti*, qui, au début des années koloniq n. f. 1930, furent envoyés dans les campagnes pour Euphémisme pour désigner les camps de travail organiser les fermes collectives*. forcé en Union soviétique; on estime que ces vil- lages contenaient plus de trois millions de déte- vira n. f. nus en 1953. On employait cette expression sur- vira n. f. tout pour les camps de jeunes délinquants. Terme désignant un des types de droit de ven- geance qui existaient selon l’ancienne loi russe; village Potemkine n. m. outre le droit de tuer le meurtrier, la vira pouvait Pot\mkinskaq derevnq n. f. comporter l’imposition d’une peine payable en Se dit des villages, ou plutôt des façades de rues argent, aussi appelée le prix du sang*; le mot vira villageoises maquillées pour les fins de la bonne est d’origine allemande: Wehrgeld (prix du sang). impression que les administrateurs voulaient don- ner aux visiteurs de marque, tout particulière- Virials n. m. pl. ment au tsar. Le nom vient du gouverneur vir;ql n. m. Potemkine qui avait imaginé ce stratagème pour Un des sous-groupes ethniques qui forment le conforter la grande Catherine dans sa foi en sa peuple tchouvache*; ils habitent la partie nord de bonne administration. Le régime soviétique a la république de Tchouvachie et entretiennent, de appliqué ce système, sans le nommer, pour impres- ce fait, des liens historiques avec les Maris*. sionner ses thuriféraires étrangers. vkhoutemas n. m. ville-héros n. f. Vxutemas n. m. gorod-geroj n. m. Type d’atelier d’art et de technique formé après Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Révolution (1920) en Russie dans le cadre de douze villes se sont vu décerner le titre de ville- la réorganisation de l’enseignement artistique. héros pour souligner l’héroïsme avec lequel leurs habitants ont combattu pour se défendre contre vkoup n. m. l’envahisseur nazi. Ces villes sont: Moscou, Saint- vkup n. m. Pétersbourg (ex-Leningrad), Volgograd (l’ancienne Don que devait faire le nouveau membre d’un Stalingrad), Novorossiisk, Toula, Mourmansk et artel* comme contribution au capital social. Smolensk en Russie; Kiev, Kertch, Odessa et

297 V vlassovien n. m. V/O vlasovec n. m. V#O£ Membre du mouvement antisoviétique qui, pen- Sigle qu’utilisaient les organismes de l’État sovié- dant la Seconde Guerre mondiale, avait colla- tique, dans n’importe quelle langue, pour désigner boré avec les Allemands sous la direction du géné- une centrale d’import-export*; abréviation de ral Andreï Vlassov, qui fut pendu par les l’expression association pan-Union (vseso[znoe Soviétiques après la guerre. Les vlassoviens, qui ob=edinenie). avaient pris l’étiquette de soldats de l’Armée de libération de la Russie, s’étaient mis au service de vodianoï n. m. la Werhmacht dont ils utilisaient les uniformes. vodqnoj n. m. Cependant, à cause de la méfiance que leur vouait Un des esprits mythologiques dont regorge la Hitler, ils ne participèrent à aucune bataille contre campagne russe, le vodianoï vit dans les rivières l’armée rouge*. On a, par la suite, désigné du et les lacs et n’a rien de rassurant. nom de vlassovien toutes les personnes accusées de collaboration avec les Allemands. Alexandre vodka n. f. Soljenitsyne et d’autres dissidents ont été étique- vodka n. f. tés vlassoviens littéraires par la presse soviétique. Est-il besoin de définir cette eau-de-vie de blé ou de pomme de terre? Il n’est pas sûr que la petite Vneshekonombank n. f. eau, puisque vodka est le diminutif de voda (voda) Vnew/konombank n. m. qui signifie eau, qui contient de 40 à 56% d’al- Banque pour les relations économiques exté- cool en volume, ait été inventée par les Russes; elle rieures de l’Union soviétique, chargée des opéra- aurait été introduite en Russie par des marchands tions commerciales extérieures en devises; elle génois. Certains soutiennent cependant que la avait remplacé la Vneshtorgbank* en 1987. vodka a été inventée par les Polonais au XVIe siècle avant d’être commercialisée par les Russes au Vneshposyltorg n. m. XIXe siècle. Pourtant, elle fut interdite par les Vnewposyltorg n. f. grands princes de Moscou dès le XVe siècle et vrai- Centrale soviétique d’importation et d’exportation ment introduite dans la vie des Russes sous Ivan de produits alimentaires, fournissant, entre autres, le Terrible au XVIe siècle. Soulignons aussi que, les biens de consommation payables en devises faute d’imiter les Russes bien élevés qui la boivent fortes. bien froide et surtout entrecoupée de grandes gorgées d’eau minérale ou de jus de canneberges, Vneshtechnika n. f. on risque des désagréments, car les toasts sont Vnewtexnika n. f. nombreux dans les réceptions privées. Dans les Centrale soviétique spécialisée dans les échanges réceptions officielles, ils ont cessé de l’être pendant techniques et scientifiques avec les pays étrangers. la période où la perestroïka les a asséchées, pour donner l’exemple, de 1986 à 1989. Aujourd’hui, Vneshtorgbank n. f. la coutume des toasts a repris ses droits. On Vnewtorbank n. m. trouve des vodkas à diverses essences, telle la pert- Banque soviétique du commerce extérieur qui sovka* au poivre et la zoubrovka* à l’herbe de s’occupait des aspects financiers du commerce bison. Par ailleurs, on la mélange pour faire des extérieur de l’U.R.S.S. jusqu’à ce qu’elle soit rem- cocktails plutôt détonnants comme le yorch* avec placée, en 1987, par la Vneshekonombank*. de la bière ou l’aurore boréale* avec du champagne. Un des diminutifs du mot vodka, à connotation Vneshtorgizdat n. f. évidemment affective, est vodotchka; un autre, Vnewtorgizdat n. m. péjoratif, est vodiara ou même vodiara prokliataya Centrale soviétique de publication de matériel (maudite vodka) qui veut en souligner les effets publicitaire lié au commerce extérieur. sociaux nocifs.

Vneshtorgreklama n. f. vogoul n. m. Vnewtorgreklama n. f. vogul;skij qzyk n. m. Centrale soviétique chargée de l’importation et de Ancienne appellation de la langue mansi*. l’exportation de services publicitaires.

298 V

Voie lettone n. f. V.O.K.S. n. f. latvijskij put; n. m. Vseso[znoe ob]estvo kul;turnoj svqzi Parti politique letton dont le programme politique s zagranicej n. n. découle de la considération que la Lettonie est Organisation pansoviétique pour les relations cul- l’héritière directe de la république d’avant-guerre turelles fondée en 1925 et qui fut, durant de et que le rattachement à l’Union soviétique n’avait nombreuses années, chargée de diffuser les pro- constitué qu’une simple occupation. ductions culturelles soviétiques (livres, spectacles, films, expositions) et d’organiser pour les intel- voïenkomat n. m. lectuels étrangers communistes ou sympathisants commissariat de guerre* des visites de l’Union soviétique (pour les gens ordinaires, c’était la société Intourist* qui rem- voïentorg n. m. plissait ce dernier rôle, sur une base commer- voentorg n. m. ciale). Une fois décantée la part de propagande Nom des magasins qui vendent des effets mili- politique, cet organisme a été utile pour faire taires: uniformes, casquettes, boutons, matériel de connaître la culture des peuples de l’U.R.S.S. chasse; en fait, ce sont des magasins à rayons, Dans plusieurs pays, des sociétés homologues d’ailleurs en voie de disparition. accueillaient ces productions; au Canada, la Société des amitiés Canada-U.R.S.S. a été relati- voïévodat n. m. vement active jusqu’au début des années 1980. En voevodstvo n. n. Russie, c’est maintenant l’Association russe des Équivalent de la province (oblast*). En Pologne, relations scientifiques et culturelles internationales qui du temps de l’Empire russe comme aujourd’hui, a pris le relais. on utilise la forme voïévodie*. Volfila n. f. voïévode n. m. Vol;fila n. f. voevoda n. m. Abréviation de association libre de philosophie Chef de l’armée ou gouverneur d’une province, en (vol;naq filosofskaq associaciq), un Moscovie et dans plusieurs des pays slaves, tout cercle qui a été actif à Saint-Pétersbourg de 1919 particulièrement en Pologne dans le second sens à 1924. L’écrivain Andreï Biely y a joué un rôle (en Pologne, l’unité administrative de niveau supé- important. rieur s’appelle encore une voïévodie, wojewódstwo, en polonais). Les fonctions militaires des voïé- Volga n. f. vodes furent supprimées par Pierre le Grand et Volga n. f. leurs fonctions administratives, par Catherine II. Marque d’automobile de dimension moyenne construite à Nijni-Novgorod, ville située au bord voïévodie n. f. de la Volga. Des voitures de ce type ont été lar- voevodstvo n. n. gement utilisées par les apparatchiks* de niveau Forme contemporaine du terme voïévodat*. intermédiaire. voïsko n. m. volgar n. m. vojsko n. n. volgar; n. m. Ce terme désigne à la fois une armée de Cosaques*, Littéralement, le Volgar est un habitant des rives de une région où habitent les Cosaques, ou encore la Volga. Mais, dans le langage populaire, ce mot a le régime autonome reconnu aux Cosaques par le aussi été employé pour désigner celui qui roule dans tsar. Les voïskos prenaient le plus souvent le nom une automobile de marque Volga*, donc un officiel du fleuve ou de la rivière qui servait plus ou de rang intermédiaire ou, fait plus rare durant la moins de frontière à leur territoire : voïskos du période soviétique, celui qui en est propriétaire. Don, du Kouban, du Terek, de l’Oural, de l’Oussouri, de l’Amour... Volhyniens n. m. pl. volynqne n. m. pl. voïvode n. m. Une des tribus slaves qui ont occupé l’Ukraine aux voïévode* VIIIe et IXe siècles le long du fleuve Boug. On les a également appelés Doulibes* ou Boujanes*. La région qu’ils occupaient porte encore aujourd’hui leur nom : Volhynie.

299 V volkom n. m. Vostokintorg n. f. volkom n. m. Vostokintorg n. f. Dans les premières années du régime soviétique, Centrale d’import-export créée par le gouverne- jusqu’en 1929, comité du Parti communiste* au ment soviétique pour commercialiser une large niveau du volost*. gamme de produits avec les pays asiatiques. volok n. m. votchina n. f. volok n. m. majorat* Dans la langue russe ancienne, ce terme dési- gnait l’endroit le plus rapproché entre deux fleuves voucher n. m. navigables, où par conséquent s’était, souvent et vauher n. m. très tôt, établie une population qui se consacrait Billet de privatisation donnant droit au détenteur au transport des marchandises d’un fleuve à à des parts dans les entreprises que le gouverne- l’autre, y compris les embarcations elles-mêmes. ment russe cédait au domaine privé. En 1992, des On pourrait donc traduire le mot volok* par por- vouchers (prononcer vaoutchèr) furent distribués, tage*. Le terme volok demeure présent dans la à raison d’une valeur nominale de 10 000 roubles toponymie russe. courants par citoyen, à toute la population qui, souvent, n’en savait que faire; une importante volontaires n. m. pl. spéculation s’en est emparée. Le mot et le système armée des volontaires* ont engendré le terme voucherisation (vauheri- zaciq) dans le sens de privatisation*. Volonté du peuple n. f. Narodnaq Volq n. f. vourdalak n. m. Société secrète issue d’un autre mouvement clan- vurdalak n. m. destin, Zemlia i Volia*; des membres de ce mou- Personnage terrifiant de la mythologie russe qui vement organisèrent l’assassinat du tsar Alexandre provient de la transformation d’un pauvre humain II, en 1881. en une bête féroce et qui se venge souvent de son triste sort. On l’appelle aussi oboroten. volost n. m. volost; n. f. vouz n. m. District rural. L’évolution du sens de ce terme est VUZ n. n. intéressante. À l’origine, il signifiait l’autorité, le Sigle très largement utilisé pour désigner tout pouvoir, puis un domaine propre. Il en est venu établissement d’enseignement supérieur (vys- à désigner une unité territoriale et administrative wee uhebnoe zavedenie). Depuis 1990, plu- de niveau inférieur dans le monde rural, à partir sieurs de ces établissements ont pris le nom d’uni- du XVe siècle. Au XIXe siècle, il désigne un organe versités sans être, dans bien des cas, de ce niveau. local d’administration paysanne. On a utilisé le terme dans ce sens jusqu’à la fin des années 1920. v.o.v. n. m. VOV n. m. Voopik n. m. Abréviation populaire désignant un vétéran de la VOOPIK n. n. Seconde Guerre mondiale (veteran velikoj Association panrusse pour la protection des monu- otehestvennoj vojny ou veteran, VOV), ments historiques et culturels, créée en 1966. À dite grande guerre patriotique*. l’origine honnêtement dévoué à ses objectifs, le Voopik a engendré le groupe Pamiat*, qui a glissé V.P.K. vers le fascisme. complexe militaro-industriel* vorvan n. m. v prikouskou vorvan; n. f. v prikusku Huile que fabriquent les Russes du Nord à partir Expression intraduisible, pour la bonne raison de diverses espèces marines : baleines, phoques, qu’elle décrit une manière subtile de boire le thé morues. Cette production était particulièrement chez les Russes, inconnue ailleurs. Ainsi la décrit active au XVIe siècle sur les bords de la Dvina du Henri Troyat, dans son attachant ouvrage La vie Nord. quotidienne en Russie au temps du dernier tsar : «(ils) ne mettaient pas de sucre dans leur thé, mais

300 V en glissaient un morceau dans leur bouche et le servage agricole, le passage volontaire d’un pay- ménageaient, par d’habiles mouvements de san d’un maître à l’autre. langue, pendant le passage de l’infusion chaude dans leur gosier ». vydvijentsys n. m. pl. vydvi'ency n. m. pl. V.S.N.Kh. n. m. La nouvelle garde issue des écoles d’ingénierie Conseil supérieur de l’économie nationale* qui a remplacé la vieille garde bolchevique, dé- cimée par les purges staliniennes des années 1937- vtouz n. m. 1938. Les vydvijentsys ont constitué le noyau de VTUZ n. n. la nomenclature*. Établissement d’enseignement supérieur tech- nique (en russe : vyswee texniheskoe uheb- vyiezdnoï n. m. noe zavedenie). vyezdnoj n. m. Terme qui n’a plus aujourd’hui sa raison d’être V.Ts.I.K. n. m. puisqu’il désignait une personne qui, sous le Conseil central exécutif panrusse des soviets* régime communiste, bénéficiait de la faveur de pouvoir quitter le pays, étant jugée fiable aux vykhod n. f. yeux des autorités soviétiques. Littéralement, vyxod n. m. sortable. Mot russe qui a plusieurs sens, dont l’idée géné- rale est celle de sortie (du métro, par exemple) ou vziatka n. f. droit de sortie. Ce terme a désigné l’impôt que vzqtka n. f. devaient payer les Russes aux Tatars* jusqu’en C’est l’équivalent du bakchich arabe, de la mordida 1480, durant la période qu’on considère comme mexicaine, bref, du pot-de-vin. Après plusieurs soumise au joug tatare de la Horde d’or*. On a uti- décennies de mise à l’index officielle, la vziatka est lisé le même terme pour désigner, du temps du récemment revenue en force.

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W wagon n. m. sieurs républiques et régions islamiques de l’ex- vagon n. m. U.R.S.S. En Russie, un wagon est international (me'du- narodnyj), mou (mqgkij) ou dur ('\stkij), waqf n. m. selon qu’il s’agit de la première, de la deuxième ou vakf, vakuf n. m. de la troisième classe. Biens meubles ou immeubles donnés par l’État ou par des particuliers pour venir constituer les pos- wahhabis, wahhabites n. m. pl. sessions des institutions musulmanes religieuses ou vaxxabity n. m. pl. de bienfaisance. Le waqf a constitué une tenure Secte islamique fondamentaliste de stricte obé- importante en Asie centrale. dience, intransigeante et belliqueuse, fondée par Abdul Wahhab au milieu du XVIIIe siècle. Depuis workoholic n. m. quelques années, le wahhabisme compte des trudogolik n. m. adeptes au Tadjikistan, en Tchétchénie et au Cette traduction littérale du mot russe ferait Daghestan, surtout chez les Darguines* et les aujourd’hui contresens car, d’abord emprunté à Avars* (2). Les wahhabites s’opposent aux tari- l’américain pour désigner une personne compul- kistes*, partisans de l’Islam traditionnel, ce qui, en sive du travail, ce terme en est venu à désigner un Tchétchénie et au Daghestan, a engendré une employé dont les rendements sont affectés par véritable guerre civile en 1999. l’habitude de boire au travail. wahhabisme n. m. vaxxabizm n. m. Mouvement rigoriste et prosélyte de l’Islam déjà bien en selle en Arabie Saoudite et actif dans plu-

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Y Yabloko n. m. Yagnobs n. m. pl. Qbloko n. n. qgnobcy n. m. pl. Parti réformiste de tendance social-démocrate, Peuple indo-européen, descendant des Sogdiens*, dit d’opposition démocratique, formé par Grigori habitant les montagnes méridionales du Tadji- A. Yavlinski en 1993; il s’est classé cinquième kistan; on les appelle d’ailleurs souvent Tadjiks des aux élections législatives de 1993 avec 7,8 % des montagnes. suffrages, quatrième lors de celles de décembre 1995 avec 6,9% des votes et quatrième en 1999, yaini n. m. avec 6,1 % des votes. Son chef s’est aussi classé Soupe caucasienne: bouillon de bœuf aux légumes quatrième aux élections présidentielles de 1996, et aux abricots. devant Jirinovski et Gorbatchev, et troisième en mars 2000 (après Poutine et Ziouganov et devant Yak- n. m. huit autres candidats). Le mot Yabloko est formé QK- n. m. des initiales des fondateurs de ce parti: Yavlinski, Gamme d’appareils produits par l’avionnerie Boldyrev et Loukine auxquelles on a ajouté une Yakovlev. Le Yak-40 est un avion commercial tri- finale pour faire Yabloko, qui signifie pomme. réacté de type STOL qui, dans les années 1970, a failli être adopté par le Canada, n’eût été le lob- yaderchtchik n. m. bying américain qui s’y opposait. qder]ik n. m. Ainsi appelle-t-on les gens et les partisans du yakoute n. m. nucléaire en Russie. Il est intéressant de consta- qkutskij qzyk n. m. ter qu’en russe yad (qd) signifie poison, venin; Langue de la famille turque, la plus orientale par mais, étymologiquement, ce mot est formé de la sa position dans le nord-est de la Sibérie. Sa situa- racine yadro (qdro), qui signifie: noyau, nucléaire. tion excentrique est responsable de nombreux emprunts aux langues mongole* et évenk*, ce qui Yadjoudjes n. m. pl. la différencie assez profondément d’avec les autres Qd'ud'i n. m. pl. langues de la famille turque dont elle est géogra- Peuple légendaire du Caucase. Ces descendants de phiquement éloignée; elle est en effet parlée par Gog et de Magog auraient été des géants canni- les Yakoutes qui vivent à l’extrême nord-est du bales munis de griffes et de grandes dents. On a grand croissant de l’aire turcophone. récemment prétendu qu’il en existe encore dans le Haut Caucase. Les Yadjoudjes sont toujours Yakoutes n. m. pl. associés aux Madjoudjes*. Certains disent qu’ils qkuty n. m. pl.; saxa n. m. pl. sont les mêmes, d’autres les considèrent comme Peuple de la famille turco-mongole qui habite la différents. Leur origine serait la même que celle république portant son nom (aujourd’hui, le nom des Gog et Magog de la Bible. officiel est la République Sakha-Yakoute), où cepen- dant il ne forme que le tiers de la population. La yagnobi n. m. république Sakha-Yakoute, située dans le nord-est qgnobskij qzyk n. m. de la Sibérie, est, de loin, la plus vaste des 89 uni- Langue indo-européenne parlée par 2 000 locu- tés administratives de la Fédération de Russie. Au teurs environ, la seule du sous-groupe iranien du recensement de 1989, les Yakoutes ethniques Nord-Est à avoir survécu, avec l’ossète*. Le yagnobi étaient au nombre de 380 000. On appelle aussi a, jusqu’à récemment, servi de langue secrète pour Yakoutes les habitants de la Yakoutie, quelle que les montagnards du Haut-Badakhchan. soit leur ethnie; ils sont au nombre d’un peu plus d’un million, la majorité étant russes. Mais, pour les Yakoutes comme pour plusieurs ethnies en

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Russie, la langue russe peut faire la différence yassak n. m. entre la désignation administrative (sens de citoyen qsak n. m. de …) et la désignation ethnique; dans le premier Loi mongole*, formalisée au temps de Gengis cas, on utilise le mot russe qkutqnin (yakoutia- Khan, mais basée sur des coutumes très anciennes nine), dans le second, qkut (yakoute). des peuples turco-mongols. Dans un sens beau- coup plus spécifique, désigne la contribution que, yally n. m. dès le XIVe siècle, le khan* tatar* percevait de ceux qlly n. m. qu’il avait soumis à sa domination, en Moscovie Danse nationale de groupe de l’Azerbaïdjan, très et en Sibérie. Le yassak était payé en argent ou, ancienne; quarante personnes, et même plus, se plus souvent, en fourrures; l’unité de compte disposent en cercle pour pratiquer cette danse était alors la zibeline*. que dédaignent les personnes à l’esprit religieux. Yassaouiya n. f. Yalta Confrérie soufie*, fondée au XIIe siècle, qui s’est Conférence de Yalta* répandue dans toute l’Asie centrale. Les Yassaouis (membres de la confrérie) pratiquent des danses yamchtchik n. m. rituelles accompagnées de chants. qm]ik n. m. Cocher. Se retrouve dans nombre de titres de Yasses n. m. pl. vieilles chansons russes où l’on demande au cocher qsy n. m. pl. d’arriver plus vite à la taverne... Autre nom, fort ancien, qu’ont porté les Alains*; les Ossètes*, qui en sont les descendants, tirent yar n. m. leur nom de celui des Yasses. qr n. m. Le mot yar signifie petite colline ou, plus précisé- Yatvigues n. m. pl. ment, escarpement, berge d’une rivière. Mais il qtvqgi n. m. pl. désigne surtout un restaurant des environs de Tribu lituanienne qui, autour de l’an mil, occu- Moscou, bien connu pour sa musique tsigane. pait l’est de l’actuelle Pologne et le nord-ouest de Bien que célèbre par son caractère folklorique, au la Biélorussie. Les Yatvigues furent en partie point que son enseigne est devenue éponyme et russifiés (ce sont les ancêtres des Biélorusses de citée dans les chansons de cochers, il fut fermé par l’Ouest), en partie polonisés. les bolcheviques, puis réouvert au début des années 1990. Maintenant englobé dans les limites yayla n. f. de Moscou. qjla n. f. En Crimée, haute prairie de montagne apte aux yaranga n. f. pâturages d’été. Ce mot est d’origine turque. qranga n. f. Hutte utilisée jusqu’à récemment par les yedinitsa n. f. Tchouktches* éleveurs de rennes; elle était faite de edinica n. f. gaules de bois, recouverte de peaux de morses ou Dans l’échelle de l’évaluation académique*, signi- de prélart et munie d’une portière en peaux de fie très mal (ohen; plowo) : 1 sur une échelle rennes. de 5. Rarement donnée, cette note, qui est autant, dans le langage populaire, un blâme qu’une éva- yarlyk n. m. luation, se dit un pieu*. qrlyk n. m. Mot tatar* qui, au-delà du sens général de décret, yedinoverets n. m. désigne les lettres de créance données par le khan* unicroyant* aux princes russes pour justifier leur droit à ce titre. Aujourd’hui, désigne une étiquette d’identification Yedinstvo n. m. commerciale, mais le mot, dans ce sens, est pro- edinstvo n. n. gressivement remplacé par le terme label, pro- Organisation procommuniste ayant regroupé, noncé à l’anglaise (lejbl). autour des années 1990, des Russes de Lituanie s’opposant à Sajudis*, le front populaire* lituanien, et à ses orientations nationalistes. En Moldavie, ce nom a désigné, dès l’éclatement de l’U.R.S.S.,

306 Y un mouvement prorusse qui avait de forts appuis yevar n. m. dans les villes à majorité russe à l’est du Dniestr. C’est, chez les Turkmènes, l’équivalent de la cor- C’est aussi le nom sous lequel l’activiste léniniste- vée, une entraide collective en cas de besoin, lar- staliniste Nina Andreeva a d’abord formé son gement pratiquée chez les nomades du désert. mouvement extrémiste, qui a par la suite pris le C’est la matérialisation de l’adage turkmène : la nom officiel de Parti communiste bolchevique*. table est petite, mais le cœur est grand. Yedinstvo signifie unité. Mais il ne faut pas confondre avec le Parti de l’Unité nationale russe* yevkom n. m. ni avec le mouvement qui s’est également appelé evkom n. m. Yedinstvo et qui a pris le nom de Parti communiste Commissariat aux affaires juives, créé dans les bolchevique*. Plus récemment, soit à l’automne premières années du régime soviétique. 1999, un nouveau bloc électoral, le seul à ne pas se situer dans l’opposition, s’est formé dans l’en- yevsektsiia n. f. tourage du président Eltsine, présidé par le evsekciq n. f. ministre des Situations extraordinaires, Sergeï Section juive du Parti bolchevique*, instituée par Choïgou. Son surnom, l’Ours (Medved;), est en Lénine en 1918; elle fut de courte durée. fait un sigle composé à partir de son nom officiel, Mouvement interrégional pour l’unité yiddish n. m. (Me'regional;noe dvi'enie Edinstvo), idiw n. m. Yedinstvo étant son appellation courte. Ce bloc, Langue judéo-germanique parlée par les ashké- pro-Poutine, a obtenu, aux élections de décembre nazes* d’Europe orientale (républiques baltes, 1999, 23,4 % du vote populaire, c’est-à-dire à Biélorussie et Ukraine). peine moins que le Parti communiste*. ykhyakh n. m. yefimok n. m. yxyax n. m. efimok n. m. isyax n. m. Rouble russe, en argent, frappé en 1654. Ce Grande fête célébrée par les Yakoutes* pour sou- terme russe désigne aussi le thaler allemand, une ligner les premiers jours de leur bref été. pièce de monnaie d’argent très appréciée dans l’ancienne Russie, valant un demi-rouble. Ce mot yog n. m. est la déformation de Iachymov, dérivant lui- Chez les peuples turcs* (2), grand festin donné à même de Joachimsthaler, qui était le nom alle- l’occasion de funérailles. Le terme en est venu à mand de l’étalon monétaire, nom provenant d’une désigner tout grand rassemblement. ville de Bohème célèbre pour son Hôtel des mon- naies. C’est du thaler (yefimok) qu’en 1704 fut éta- yokhar n. m. blie la valeur au poids du rouble comme unité ioxar; n. m. monétaire. Terme russe pour désigner la danse yakoute* très caractéristique, dont le nom originel est yejovchtchina n. f. ohuokhaï*. e'ov]ina n. f. Surnom de la grande terreur stalinienne qui, lors yoldache n. m. des purges de 1936 à 1938, fit plus d’un million ioldaw n. m. de victimes considérées comme ennemis du L’équivalent de camarade*, dans plusieurs répu- peuple*. C’est alors qu’eut lieu le troisième grand bliques où l’on parle des langues de la famille procès de Moscou* dont une des victimes fut turque, notamment chez les Turkmènes. Boukharine. Le nom de cet épisode provient de son instigateur Yejov (E'ov), alors chef du yorch n. m. N.K.V.D.*, qui fut lui-même fusillé à la fin des \rw n. m. années 1930 et remplacé par Lavrenti Beria. On Mélange de bière et de vodka, un mélange assez emploie aussi le terme francisé yejovisme. détonnant, surnommé ours brun*. yessaoul n. m. Youjsib n. m. essaoul* ['sib n. m. Tronçon de chemin de fer qui double, au sud, le transsibérien sur une partie de son parcours à

307 Y l’ouest de Novossibirsk (abréviation de Sud- younnate n. m. et f. Sibérie). [nnat n. m. Membre du mouvement Jeunes naturalistes, lié à youk n. m.; Youits n. m. pl. l’organisation des pionniers*, qui étudiaient et [k n. m.; [it n. m. pl. protégeaient la nature entre les années 1930 et Nom que se donnent les Esquimaux* de Russie. 1970. Abréviation de jeune naturaliste ([nyj Les Youits, qui étaient au nombre d’à peine 1700 naturalist). en 1989, habitent quelques villages de la pénin- sule de Tchoukotka. youpik n. m. [pik n. m. youkaguir n. m. Langue que parlent les Youits (singulier: youk*). [kagirskij qzyk n. m. Cette langue, parlée par environ 900 personnes en Langue du groupe ethnique du même nom qui a Russie, est comprise par les Youits d’Alaska, mais été récemment dotée d’un système normalisé non par les Inuits de l’Est canadien. d’écriture malgré le nombre infime de locuteurs (environ 350, sur un total d’environ 1100 indi- yourte n. f. vidus de cette ethnie). Avant le XVIIe siècle, [rta n. f. cependant, l’aire d’extension du youkaguir était Chez les nomades d’Asie centrale, grande tente cir- très vaste; depuis, il a cédé sa place à l’évène*, au culaire et à toit conique, démontable, faite d’une yakoute*, puis au russe. armature de bois recouverte de feutre. La yourte constituait l’habitat traditionnel des Mongols*. Youkaguirs n. m. pl. Certains peuples du Nord recouvraient leurs [kagiry n. m. pl. yourtes d’écorces. Elle est encore utilisée par les Une des ethnies du groupe paléoasiate vivant pasteurs transhumants de Kirghizie et du dans le bassin de la Kolyma, dans l’extrême nord- Kazakhstan, entre autres pour exposer les défunts est de la Sibérie. On compte à peine un millier de dans la cour des maisons. En réalité, le terme Youkaguirs, d’ailleurs dispersés sur de vastes yourte provient d’un mot turc signifiant campe- territoires. ment et même patrie. Le terme désignant la tente est boz öy chez les Kirghiz et ger chez les Mongols*. youkola n. f. [kola n. f. youzout n. m. Chez les Tchouktches* et d’autres ethnies de la Jeu particulièrement répandu au Turkménistan et Sibérie arctique, saumon séché servant à nourrir qui consiste, pour plusieurs équipes, à retrouver les chiens d’attelage; on l’appelait la gazoline du un objet caché. nord. Aujourd’hui, quelques bons nordistes l’apprécient.

308 Z zagotovkis n. m. pl. zakomar n. m. zagotovki n. m. pl. zakomar n. m. Quantités arbitrairement établies de produits agri- Partie cintrée de la façade des églises russes qui cor- coles que les paysans étaient tenus de livrer à respond à la courbure de la voûte intérieure. l’État; ce système avait été instauré par le pouvoir soviétique au début des années 1930. La procé- zakouskis n. m. pl. dure quasi militaire de réquisition appliquée par zakuski n. m. pl. le komzag*, l’organisme chargé de cette tâche, On a souvent traduit le terme zakouskis par hors- amena les agriculteurs à réagir fortement, y com- d’œuvre, ce qui donne la fausse impression qu’il pris par le sabotage. s’agit nécessairement d’un mets qui précède le repas russe. En fait, il s’agit plutôt d’amuse-gueules zagranka n. f. qui comportent en général une variété de poissons zagranka n. f. et de fromages, des champignons sauvages salés, Terme utilisé durant la période soviétique pour des morceaux de saucisson ou de hareng, de même désigner les régions extérieures au monde socia- que des concombres et des choux salés et fer- liste, essentiellement les pays capitalistes désignés mentés, quelquefois du caviar, mais dont la carac- par le terme collectif de kapstrana*. téristique principale est de constituer l’incon- tournable accompagnement de la rasade de vodka. Zagranpostavka n. f. On dit même que les Russes considèrent la vodka Zagranpostavka n. f. uniquement comme un prétexte à zakouskis ! Il Glavzagranpostavka* reste que des poètes gourmets disent que la meilleure rime pour vodka, c’est zakouska. zaïtchik n. m. lièvre zakraïkom n. m. zakrajkom n. m. Zakarides n. m. pl. Comité régional transcaucasien du Parti commu- Dynastie arménienne qui a régné sur le pays niste*, formé en 1922 pour remplacer le Kavburo*. jusqu’à la moitié du XIIIe siècle. zam- zakat n. m. zam- zakat, zakqt n. m. Préfixe correspondant au suffixe français sous- ou Aumône obligatoire imposée par le régime fiscal vice- ou à l’adjectif conjoint ou associé; exemple : de la Transoxiane dès son islamisation, au zamdirekora (sous-directeur). VIIIe siècle. zampolit n. m. zakaznik n. m. zampolit n. m. zakaznik n. m. Dans le système militaire soviétique, désignait le Signifie régisseur. Dans un sens spécifique, désigne suppléant du commandant affecté aux questions le fonctionnaire qui, du temps du servage en politiques (en russe : zamestitel; komandura Russie, était chargé de contrôler le passage des pay- po politiheskoj hasti). Son rôle était de s’as- sans d’un propriétaire à un autre. Aujourd’hui, ce surer de la fiabilité des membres des forces armées. terme désigne le gardien d’une réserve naturelle où la chasse est contrôlée. zang n. m. zang n. m. Danse traditionnelle du Tadjikistan.

309 Z zaoum n. m. zastoï n. m. zaum; n. m. zastoj n. m. Mot inventé par le poète Velemir Khlebnikov Dans le langage courant, désigne la période brej- pour désigner une forme de poème issue du futu- névienne*, dite de stagnation*. risme et utilisant des moyens d’expression dépour- vus de rationalité, ce que signifie le mot russe zastolié n. m. zaumnyj (sans aucun sens, hermétique), en zastol;e n. n. insistant sur la dimension phonétique de la langue Mot intraduisible en français désignant la période comme déjà porteuse de signification. de temps passée à table. On l’utilise pour faire réfé- rence à l’importance de la réception, en termes zaporogue n. m. quantitatifs et qualitatifs. Il faut savoir qu’en zaporo'ec n. m. Russie on ne reçoit pas debout; les invités doivent Militaire de réserve qui appartenait à la setch*, être assis autour d’une table. c’est-à-dire à l’armée des Cosaques* portés au registre tenu par les autorités polonaises et conte- zavalinka n. f. nant les noms des combattants disponibles selon zavalinka n. f. les besoins militaires de la couronne polonaise. Remblai qui entoure les isbas* et qui sert de banc Avec le temps, ce terme est devenu synonyme de de conversation où se discutent les potins du vil- Cosaque ukrainien. Les Cosaques zaporogues, sous lage. C’est aussi le nom d’une marque de vodka la direction de leur chef Khmelnitski, voulurent dont l’étiquette illustre justement une zavalinka. se libérer de l’autorité polonaise mais durent par la suite se soumettre à la Russie. Exilés par zavaroukha n. f. Catherine II au Caucase du Nord-Ouest, leurs zavaruxa n. f. descendants sont devenus les Cosaques du Kouban. Espèce de polenta*, un peu moins épaisse que la mamalyga*, que mangent les Russes. Aujourd’hui, Zaporojets n. f. c’est un terme imagé pour évoquer une bagarre Zaporo'ec n. m. entre politiciens (penser à l’expression française : Automobile de petite dimension construite à de la bouillie pour les chats). Zaporojie, en Ukraine, depuis les années 1950 jus- qu’en 1980. C’était en quelque sorte la Zavidia n. f. Volkswagen soviétique. Zavidiq n. m. Entreprise vouée, dans les années 1991 à 1995, à zapretka n. f. la promotion des idées des rouges-bruns* et dont zapretka n. f. on dit qu’elle gérait l’héritage financier de l’ancien Zone interdite, en général pour raisons militaro- P.C.U.S.* Son nom lui venait de son chef, Andreï stratégiques. Durant la période soviétique, les Zavidia, un ex-géologue. ambassades occidentales disposaient de cartes géographiques illustrant toutes les portions du ter- zavkom n. m. ritoire soviétique interdites aux étrangers; ces zavkom n. m. zones couvraient pratiquement la moitié du pays. Comité du Parti communiste* au niveau le plus bas, à savoir celui de l’usine. Voir aussi: pervitchka* zari n. m. et partkom*. Chant funèbre géorgien, souvent accompagné de lamentations. Zavtra n. m. Zavtra n. f. Zaria Vostoka n. m. Journal d’opposition communiste et patriote*, Zarq Vostoka n. f. créé d’abord sous le nom Le Jour* (Den;) en Quotidien en langue russe publié à Tbilissi et 1988. Au début des années 1990, il fut interdit à tirant, avant le démantèlement de l’U.R.S.S., à cause de ses positions antisémites, xénophobes et environ 140 000 exemplaires. Littéralement, fascisantes. Il prit alors le nom de Zavtra, qui signi- signifie: l’Aurore de l’Orient. L’auréole de ce jour- fie Demain. Il se trouve à être l’organe des rouges- nal est chose du passé. bruns*. Le tirage, originellement de 100000 exem- plaires, a maintenant diminué.

310 Z zek n. m. zemliak n. m. z/k n. m. zemlqk n. m. Désigne les personnes détenues dans les camps Littéralement, désigne un compatriote, un habi- (abréviation de zakl[h\nnyj, mais on ne sait tant du même lieu, de la même ville que l’inter- pas pourquoi on dit zek et non pas zak). On écrit locuteur. Pendant la période de stagnation (le aussi z-k ou z/k (z/k). Les zeks ont constitué une zastoï*), des groupes de zemliakis provenant de la force de travail très importante dans la construc- nomenclature* se sont constitués en véritables tion de routes et de chemins de fer, de même que clans (zemliatchestvos*), dont le plus puissant était pour l’extraction minière. On ne s’entend pas celui de Dniepropetrovsk. sur le nombre de personnes qui ont été détenues ou exilées durant la période soviétique; les chiffres zemlianka n. f. avancés varient de 12 à 30 millions selon les zemlqnka n. f. sources. Maisonnette, partiellement enfouie dans le sol, qui constituait l’habitat des tribus slaves des premiers zemchtchina n. f. siècles, particulièrement en Ukraine. Pendant les zem]ina n. f. deux guerres mondiales, des zemliankis ont été uti- Ensemble des terres non soumises à l’opritch- lisées comme habitat temporaire pour les soldats nina*, système d’exception instauré en 1565 par comme abris antibombes. Ivan IV. zemliatchestvo n. m. Zemgales n. m. pl. zemlqhestvo n. n. zemgaly n. m. pl. Rassemblement de zemliakis*, formant un clan. Tribu guerrière qui, venant du sud, occupa le Le système de zemliatchestvo a été actif sous le territoire actuel de la Lettonie au temps de la régime de Brejnev. conquête allemande, au XIIIe siècle. zemskii sobor n. m. zemgor n. m. zemskij sobor n. m. zemgor n. m. Littéralement, assemblée de la terre. Ce fut d’abord Organisme créé en 1915 par les districts et les les premiers États généraux de l’histoire russe, villes pour organiser la collecte et la distribution convoqués par Ivan IV. Ce fut par la suite un genre de fournitures pour l’armée. de zemstvo* consultatif pour conseiller le tsar sur la gestion locale ou régionale. Mais ces conseils Zemlia i Volia cessèrent de se réunir à partir du règne de Pierre Zemlq i volq le Grand. Nom d’une société révolutionnaire formée en 1861 et dont le nom se traduit par Terre et liberté. zemstvo n. m. Reformée en 1876 comme société secrète popu- zemstvo n. n. liste*, elle se scinda par la suite en deux mouve- Gouvernement local élu annuellement, dans ments, l’un de tendance conspiratrice (Volonté l’Empire russe, au niveau des districts et des pro- du peuple*), l’autre s’apparentant au marxisme vinces. Les zemstvos furent actifs dans les (Partage noir*). Voilà un bel exemple de non- domaines économique et social de 1864 jusqu’à concordance des champs sémantiques couverts par l’avènement du pouvoir soviétique. Le mot des mots souvent considérés comme équivalents zemstvo vient de zemlia, terre. Aujourd’hui, en russe et en français. Le russe dispose de deux Alexandre Soljenitsyne appuie un projet visant à mots pour la notion de liberté : svoboda (svo- ressusciter le système des zemstvos en Russie. boda), qui est la liberté limitée par la liberté d’au- trui, comme la notion occidentale de liberté, et zetchka n. f. volia (volq), qui est, en somme, la liberté de z/hka n. f. faire n’importe quoi à n’importe qui. Par ailleurs, Féminin de zek : prisonnière politique. le mot russe volia (volq) a deux sens : liberté (dans la deuxième acception notée) et volonté. zibeline n. f. Les expressions comprenant ce mot se prêtent sobol; n. m. donc souvent à des doubles sens. Genre de martre qui se retrouve dans toutes les régions nordiques, mais surtout en Russie; sa fourrure est parmi les plus belles et les plus

311 Z coûteuses. Pour cette raison, l’exportation de zibe- zipoune n. m. lines femelles vivantes est formellement interdite zipun n. m. de Russie; sous le régime soviétique, cette infrac- Manteau paysan russe ressemblant à une bure tion était même passible de la peine capitale. que portaient surtout les Cosaques*. zikre n. m. ZIS n. f. zikr n. m. ZIS n. m. Dans le monde musulman en général, une litanie On se rappelle ces longues limousines noires un sur le nom d’Allah. Plus spécifiquement, désigne peu sinistres du temps de Staline dont elles por- une danse guerrière rituelle chez les Tchétchènes*, taient le nom (abréviation de Zavod imeni les Ingouches* et certains peuples du Daghestan. Stalina). Khrouchtchev en changea le nom Les guerriers, avant de se rendre au combat, for- pour celui de ZIL*. ment une procession circulaire en sautillant en silence ou en scandant à voix basse des noms de z/k n. m. divinités, d’où le nom de murmurants* que leurs zek* détracteurs communistes leur ont donné. On a pu voir les Tchétchènes s’adonner à cette pratique lors Zlobine, méthode n. f. de la guerre de 1994-1995. Autre nom pour la méthode des brigades*, du nom de son promoteur. ZIL n. f. ZIL n. m. znatchok n. m. Usine de construction automobile de l’U.R.S.S., znahok n. m. une des plus grandes du pays, située à Moscou et Littéralement signe ou insigne. Mais désigne sur- marque de véhicules utilitaires. Le sigle rappelle tout les badges, insignes ou cocardes dont les l’ancien nom de l’usine Likhatchev : Zavod Russes sont très friands et qui servent à toutes les imeni Lixaheva. Avant Khrouchtchev, cette sauces : représenter un organisme ou une ville, usine s’appelait ZIS*, du nom de Staline. célébrer un évènement ou une «amitité entre des peuples », diffuser un slogan… Des millions de ZIM n. f. znatchkis ont été fabriqués, diffusés et échangés ZIM n. m. (car nombreux en sont les collectionneurs). Usine de construction automobile à Nijni- Novgorod, de 1932 à 1958. C’est là qu’on fabri- zolotnik n. m. quait la Volga*. zolotnik n. m. Mesure de poids de l’ancienne Russie valant zimmerwaldien adj. 4,26 g. Littéralement : une pièce d’or. gauche zimmerwaldienne* Zone de coopération économique zimovie n. f. de la mer Noire n. m. zimov;e n. n. Organizaciq /konomiheskogo sotrud- Isba* d’hiver qui sert de refuge dans la taïga*. Une nihestva stran hernomorskogo coutume sympathique est liée à la zimovie: l’usage, bassejna n. f. pratiqué jusqu’à maintenant, veut que l’occu- Organisme fondé en 1992, sur l’initiative de la pant, lors de son départ, y laisse quelques provi- Turquie, en vue de développer des relations éco- sions pour le prochain visiteur : farine, sel, nomiques entre tous les pays bordant la mer allumettes. Noire, et même certains autres qui n’y ont pas de littoral, tels l’Albanie, l’Azerbaïdjan, la Grèce et la zinoviévistes n. m. pl. Moldavie. On désigne aussi cette organisation zinov;evcy n. m. pl. par le sigle anglais B.S.E.C. (Black Sea Economic Partisans de Grigori Ievseievitch Radomylski, dit Cooperation). Zinoviev, qui fut un des partisans de Staline mais vint à s’y opposer. Ses collaborateurs furent accu- zone de peuplement spécial n. f. sés du meurtre de Kirov, en 1934, et exécutés. zona specposelenij n. f. Zinoviev lui-même connut le même sort en 1936. Euphémisme utilisé par le gouvernement sovié- tique pour désigner les régions où des groupes de personnes furent déportés; ces zones étaient

312 Z surtout situées en Sibérie, en Asie centrale et au zoubrovka n. f. Kazakhstan. Ce régime de relocalisation forcée a zubrovka n. f. été instauré dès 1929, à l’époque de la dékoulaki- Vodka parfumée à l’herbe de bison, une graminée sation*: les paysans hostiles à la collectivisation for- appréciée par le zoubr, un type de bison que l’on cée furent assignés à résidence dans des régions retrouve surtout en Biélorussie. En Occident, lointaines, privés de leurs droits civiques et sou- c’est la zubrówka. polonaise, identique et de même mis aux contrôles stricts de la G.P.U.* Pendant la provenance, qui est surtout connue. dernière guerre, ce sont des peuples entiers (Kalmouks*, Tchétchènes*, Ingouches*, Tatars de zourna n. f. Crimée* et plusieurs autres) qui furent déportés, zurna n. f. soupçonnés qu’ils étaient d’avoir collaboré avec les Instrument de musique du même type que le nazis. hautbois, en général fait de bois de noyer ou d’abricotier, qui se retrouve dans le Caucase, en zone rouble n. f. Asie centrale, comme dans la plus grande partie zona perevodnogo rublq n. f. du monde musulman d’ailleurs. La zourna émet Désigne l’ensemble des territoires de l’ancienne un son perçant, comme la touloum-zourna*, qui Union soviétique qui continuent d’utiliser la est une zourna montée en cornemuse. devise russe pour leurs transactions monétaires. zviadistes n. m. pl. zoroastrisme n. m. zviadisty n. m. pl. zoroastrizm n. m. Partisans de l’ancien président de la Géorgie, Zviad Religion fondée par Zarathoustra, qu’on appelle Gamsakhourdia, qui, depuis la mort (le suicide?) aussi Zoroastre, basée sur l’opposition du bien et de ce dernier, ont entrepris une série d’actes ter- du mal, celui-ci devant être vaincu par la pureté roristes visant à déstabiliser le pays pour y réins- de l’âme. Le zoroastrisme a été religion d’État en taurer leur politique chauviniste antiminorités. Asie centrale du temps de la dynastie sassanide* de même que chez les Guèbres*, qui vénéraient les Zyrianes, Zyriènes n. m. pl. feux sacrés de Souramkhany*. zyrqne n. m. pl. Peuple finno-ougrien habitant le nord-ouest de la Sibérie, aujourd’hui appelé Komis*.

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Index russe-français

Avertissement Le but de cet index est de renvoyer les lecteurs russophones aux entrées françaises du Russionnaire où il est question du terme russe concerné. Il ne s'agit donc pas d'un lexique car il arrive souvent que les termes russes ne soient pas les équivalents des termes français auxquels renvoie l'index. Vnimanie! ?to -- ne slovar;, a alfavitnyj indeks russkix slov, vstreha[]ixsq v dannom izdanii, s ukazaniem nazvanij statej, v kotorye vkl[heny dannye slova.

A avtonomiq agitprop abadzexi autonomie agitprop Abadzèkhes avtonomnaq oblast; agitpunkt abaz région autonome agitpunkt abaz avtonomnaq respublika agitsamol\t abazinskij qzyk république autonome agitsamoliot abazine avtonomnaq sovetskaq Agrarnaq partiq abaziny socialistiheskaq Parti agrarien Abazines respublika agrarnyj vopros abrek république socialiste question agraire abrek soviétique autonome agrogorod abxazo-adygskaq gruppa avtonomnyj okrug agroville adygho-abkhaze, groupe district autonome agroprom abxazskij qzyk Agentstvo pehati agroprom abkhaze Novosti Agroprombank abxazy Agence de presse Novosti; Agroprombank Abkhazes Novosti agropromywlennyj avangard agitator kombinat avant-garde agitateur agroprom avarskij agitacionnyj poezd agropunkt avar agitpoyezd agropunkt avarskij qzyk agitacionnyj punkt agul;skij qzyk avar agitpunkt agoul avarcy agitaciq aguly Avars (2) agitation Agouls avary agitka adat Avars (1) agitka adat avos;ka agitparoxod ad'arcy avoska bateau de propagande Adjars Avrora agitplakat ad'ika Aurore agitplakat adjika avtolavka agitpoezd administrator autolavka agitpoyezd; administrateur train de propagande

315 administrirovanie akmeizm amazonka administrirovanie acméisme amazone adyg aksakal amanat Adyghés aksakal amanat adygeec akselerat ambal Adyghés accéléré ambal adygejcy Akstafa amengerstvo Adyghés Akstafa lévirat adygejskij qzyk ak su[k amerikanskie gory adyghé os blanc montagnes russes adygi aktiv amirspasalar Adyghs actif amirspassalar adyr aktivizm amoralka adyr activisme amoralka azamat aktivist amurhik azamat activiste amourtchik azer akuwinskij qzyk AN Azer aqoucha A.N. azerbajd'anskij akcionirovanie AN- Azerbaïdjanais sociétisation AN- azerbajd'anskij qzyk akyn Anaga azerbaïdjanais akyn Anaga azerbajd'ancy alaverdy anarxizm Azéris alaverdi anarchisme aznaur alany anarxist aznaour Alains anarchiste ail Alaw anarxistskij aïl Alach anarchiste ajvan Alaw-orda anarxokommunizm aïvan Alach Orda anarcho-communisme Ajgewat aleutskij qzyk anarxosindikalizm Aïgechat aléoute anarcho-syndicalisme ajdymhi aleuty anatri aïdymtchi Aléoutes Anatris ajny alkaw anawa Aïnous alkach anacha; haschisch ajran Alma-Atinskie andropol; aïran soglaweniq andropole akademgorodok Accords d'Alma Ata anekdot akademgorodok altajskij anecdote akademik altaïque anekdot pro Xru]\va académicien altajcy nikiterie Akademiq nauk Altaïens anketa Académie des sciences altyn anketa akatuj altyn anonimka alfavit anonimka akatouï Antanta akvarium alphabet triple entente aquarium alqska antikvariat akkincy alaska antiquariat; Akkines bouquiniste

316 antipartijnaq gruppa Argumenty i fakty aul groupe anti-Parti Arguments et faits aoul antisemitizm arenda Auwra antisémitisme arenda Ausraˇ antisovetizm armenkom afganec antisoviétisme armenkom afghan Antonov armqne Axaweni Antonov Arméniens Akhacheni antonovka armqno - gregorianskaq Axmeta antonovka cerkov; Akhmeta anty Église grégorienne acatun Antes armqnskij alfavit atsatoun AO arménien, alphabet awkenazy district autonome armqnskij qzyk Ashkénazes APK arménien awug agroprom armqnskoe radio achoug APN radio arménienne awxarabar Agence de presse Novosti; Artawat achkharabar A.P.N. Artachat A/roflot apolitihnyj artel; Aeroflot non politique artel AQM Apollon artel;]ik AYAM Apollon artelchtchik B apparat arxaluk baba appareil arkhalouk baba apparathik arxiepiskop baba - qga apparatchik archiépiscope baba-yaga Aprel; arximandrit babuwka Avril archimandrite babouchka aprel;skie tezisy arha bab;e leto thèses d'avril artcha été des bonnes femmes apxerca arwin bazluk apkhertsa archine bazlouk aragac aryk baj aragatz; mission Aragatz aryk baï; bay; bey Aralsib aspirant bajga Aralsib aspirant baïga arat aspirantura bajdara arate aspiranture baïdar arba ata bajdarka arba Ata baïdarka arbatstvo atabeg bajd'arax arbatisme atabeg baïdjarakh arbuznyj m\d atabek Bajkalo - Amurskaq nardek atabeg magistral; argamak atalyk BAM argamak atalyk baklava arganak ataman baklava arganak ataman bakla'annaq ikra caviar

317 baksy banka bat;ka billet vert banka batka baktrijcy bannik Baxtrioni Bactriens bannik Bakhtrioni balaban banq baxhi balaban bania bakhtchi balagan baran baha balagan mouton batcha balalajka baranta bawibuzuk balalaïka barymta bachi-bouzouk balans barawki bawkirskij qzyk balances, méthode des agneaux bachkir balka barguzin bawkiry balka bargouzine Bachkirs balkarskij qzyk bardak Bawlam balkar bardak Bachlam balkarcy barin bawlyk Balkars barine bachlyk ball barmy bawnq point barmy kochki baltijskij Bart baqn balte; baltique Bart bayan, bayane baltijskij baron barxan bzyb; baron balte barkhane bzyb Baltijskij sovet barxatnaq kniga beg Conseil baltique livre de velours beg Baltijskoe soglawenie barxatnyj sezon beglopopovcy Entente baltique saison de velours beglopopovtsys Baltikum bar]ina begunec Balticum barchtchina begounets balto - slavqnskij barynq beguny balto-slave barynia biegounys Baltflot baskak bednota Baltflot baskak biednota balyk basmahestvo bednyj balyk basmatchisme pauvre bal;zam basmahi bednqk balzams basmatchis biedniak BAM bass bezdoro';e BAM bass bezdorojié Bamlag basturma bezduwnyj Bamlag bastourma sans-âme Bamtransproekt basurman bezlowadnyj Bamtransproyekt bassourmène bezlochadnyi banderovec batrak bezzakonnyj car; bandérien batrak tsar infidèle bandura batyr bej bandoura batyr bey bandurist bat[wka bek bandouriste batiouchka bek

318 bela belyj legion bih bela légion blanche bitche belaq armiq belyj medved; blat armée blanche ours blanc blat belaq gvardiq belyj car; blatnoj garde blanche tsar blanc blatnoï belaq kost; belqw bli'nee zarube';e os blanc beliach étranger proche Belaq orda benderskaq konstituciq Bli'nqq duma Horde blanche Bender, constitution de Conseil des proches belaq sloboda berdanka blinhiki quartier blanc berdan blintchikis belogvardeec bereginq bliny garde blanc bereguinia blinys beloe dvi'enie ber\zka blickrig mouvement blanc beriozka blitzkrieg Beloe delo ber\zovyj sok blokada Cause blanche soula blocus beloe duxovenstvo beresta blokada Leningrada clergé blanc beresta neuf cents jours belorizcy berkuthi Blok 89 bieloriztsys berkoutchi Bloc des 89 régions de belorus Berlinskij dogovor Russie Russe blanc traité de Berlin Blok Ivana Rybkina belorusskij besermqne Bloc d'Ivan Rybkine biélorusse Bessermènes Blok Pamfilova - belorusskij qzyk besik Gurov - Vladimir biélorusse besik Lysenko belorusy beskolbasnik Bloc Pamfilova- Bélarusses; Biélorusses beskolbasnik Gourov-Lysenko belofinny bespartijnyj Blok Stanislava Govoruxina Finlandais blancs sans-parti belo/migranty bespopovcy Bloc de Stanislav Govoroukhine Russe blanc sans-prêtre BMMT beluga bespredel B.M.M.T. bélouga besprediel bobak beluxa bewbarmak bobak bélouga bechbarmak bobyl; belye zemli bewmet bobyl terres blanches bechmet bogatyr; belye kaski befstroganov bogatyr casques blancs bœuf Stroganov bogomol;cy belye nohi biznes bogomoltsys nuits blanches business bojki belye xorvaty Birlik Boïkis Croates blancs Birlik bolgary belyj bironov]ina Bulgares de la Volga blanc bironisme boloto Belyj Dom bir[h marécage Maison blanche birioutch

319 bol;wak bratstvo Kirilla i bulohka bolchak Mefodiq boulotchka Bol;waq igra confrérie Cyrille et bul;ba Grand Jeu Méthode boulba bol;wevizm bre'nevskij bul;benq bolchevisme brejnevien boulbenia bol;wevik bre'nev]ina Bund bolchevique brejnevisme Bund bol;wevistskij Brestskij mir bundes bolchevique traité de Brest-Litovsk Boundess bol;woj terror brigada bunhuk grande terreur brigade bountchouk bom' brigada komtruda burd'it bomj brigade de choc bourdjite bor brigadir bur'uaznaq respublika bor brigadier république bourgeoise bor] brigadmil bur'uaznost; borchtch brigadmile bourgeoisisme bor]ok brihka bur'uaznyj borchtchok briska bourgeois bora brodvej burka bora broadway bourka boraki bronzovet; burki borakis bronzage bourkis Bor'omi bruderwaft burlak Borjomi bruderschaft bourlak borzaq sobaka brynza burqtskij qzyk borzoï brynza bouriate bormota bugaj burqty bormotoukha bougaï Bouriates bormotuxa bugor busurmanin bormotoukha bougor bassourmène borovik Budu]ee Rossii buterbrod borovik Futur de la Russie bouterbrod borot;bist bu'ane butylka s za'igatel;noj smes;[ borotbiste Boujanes buza cocktail Molotov bort; buxarincy bouza bort boukharinistes bukinist botvin;q bylina botvinia antiquariat; bouquiniste byline boqrin bulamik bytovik barine; boyard boulamik bytovik boqrskaq duma bulgary b[ro me'dunarodnogo Conseil des boyards; Boulgares molode'nogo turizma douma bulgary vol'ko - kam- B.M.M.T. boqrstvo skie V boyarstvo Bulgares de la Volga v prikusku brak bulgunnqx v prikouskou brak boulgounniakh V/O bulka centrale d’import export; boulka V/O

320 VAAP vatruwka vermut; V.A.A.P. vatrouchka vermouts vagon vauher versta wagon voucher verste Vazisubani vaxxabizm vertikal; Vazisoubani wahhabisme vertical vajda vaxxabity vertuwka vaïda wahhabis vertouchka vajnaxi VDNX verxovnyj sovet Vaïnakhs V.D.N.Kh. Soviet suprême VAK Vedomosti verwok Commission supérieure Vedomosti verchok d'attestation vedomstvennost; ves; vakuf départementalité Viès waqf vedro veteran vakf vedro v.o.v. waqf vekwa vehe valenki viekcha vietché valenkis Velikaq Otehestvennaq Vehernqq Moskva val[ta vojna Vetchernyaya Moskva valiouta grande guerre patriotique ve]izm val[tnaq prostitutka velikaq reforma vechtchisme poutana réforme, grande vzqtka val[thik velikij den; vziatka valioutchik grand jour vinegret vampir velikij povorot vinaigrette vampire grand tournant vira vanna velikoe vozvra]enie prix du sang; vira bania grand retour vir;ql vannaq velikorossy Virials bania Velikorusses vkup van;ka velikoruss vkoup vanka Grand Russien vlasovec vapsy Venedy vlassovien Ligue des combattants Vénèdes Vnewposyltorg de la liberté venik Vneshposyltorg vargan venik Vnewtexnika vargane vepsskij qzyk Vneshtechnika varenec vepse Vnewtorbank varenetz vepsy Vneshtorgbank vareniki Vepses Vnewtorgizdat varenikis verbnoe voskresen;e Vneshtorgizdat Varcixe dimanche des saules Vnewtorgreklama Vartsikhé verv; Vneshtorgreklama Varwavskij dogovor verve Vnew/konombank pacte de Varsovie verguny Vneshekonombank varqgi vergounys vnutrennij /migrant Varègues Verlioka émigrant intérieur vataga Verlioka vataga

321 vnutrennqq utehka volynqne Vseso[znoe ob]estvo mozgov Volhyniens kul;turnoj svqzi s fuite interne des cerveaux vol;naq filosofskaq zagranicej VOV associaciq V.O.K.S. v.o.v. Volfila vseso[znoe ob=edinenie vogul;skij qzyk vol;fila centrale d'import export; vogoul Volfila V/O vodka volq vseso[znyj vodka liberté; Zemlia i Volia pansoviétique; pan-Union vodqnoj VOOPIK VSNX vodianoï Voopik Conseil supérieur de l'é- voevoda vorvan; conomie nationale voïévode vorvan vstrehnyj plan voevodstvo vosstanovitel;nyj contre-plan voïévodat; voïévodie period VTUZ voenkomat période de la reconstruction vtouz commissariat de guerre Vostokintorg VUZ voenno-promywlennyj Vostokintorg vouz komitet vothina vurdalak comité militaro-industriel majorat vourdalak voenno-promywlennyj Vper\d Vxutemas kompleks En avant vkhoutemas complexe militaro-industriel Vper\d Rossiq ! VCIK voennyj komissar En avant la Russie! Conseil central exécutif commissaire militaire vrag naroda panrusse des soviets voennyj komissariat ennemi du peuple VHK commissariat de guerre vremennoe pravitel;stvo Vetcheka voennyj kommunizm gouvernement provisoire Vybor Rossii communisme de guerre vsenarodnoe gosudarstvo Choix de la Russie voentorg État du peuple tout entier vygovor voïentorg vserossijskij amoralka Vozro'denie panrusse vydvi'ency Renaissance Vserossijskij vydvijentsys voiny-internaciona- vystavohnyj centr vyezdnoj listy V.D.N.Kh. vyiezdnoï guerriers internationalistes Vserossijskij vysotnoe zdanie internationalistes central;nyj ispolni- édifice en hauteur vojsko tel;nyj komitet Vyswaq attestacionnaq voïsko Conseil central exécutif komissiq Volga panrusse des soviets Commission supérieure Volga Vseso[znaq kommunisti- d'attestation volgar; heskaq partiq vyswee texniheskoe uheb- volgar bol;wevikov noe zavedenie volkom Parti communiste vtouz volkom bolchevique vyswee uhebnoe zavedenie volok Vseso[znoe Agenstvo vouz Avtorskix Prav portage; volok Vyswij sovet narodnogo volost; V.A.A.P. xozqjstva volost Conseil supérieur de l'économie nationale

322 vytrezvitel; gedlib'e glavk dessoûloir djedlibje glavk vyxod general Moroz glavkizm vykhod général Hiver glavkisme vywka general;nyj sekretar; Glavkosmos kochki secrétaire général Glavkosmos vqtihi gensek Glavlit Viatitches gensek Glavlit G genu/zcy glavnoe politiheskoe gagauzy Djénovés upravlenie Gagaouzes gerkules G.P.U. GAZ guerkoulès Glavnoe Upravlenie GAZ gerlaw Lagerej gazavat guerlach goulag gazavate geroj Rossii Glavnyj /konomiheskij gazparathik héros de la Russie komitet gazparatchik geroj Sovetskogo So[za Conseil économique Gazprom héros de l'Union soviétique principal Gazprom geroj socialistiheskogo Glavpur gazyrnicy truda Glavpour gazyrnitsys héros du travail socialiste Glavrepertkom GAI getman Glavrepertkom Gaï hetman Glavsevmorput; gaiwnik getmanstvo Glavsevmorpout gaïchnik hetmanat glagolica gajdamaki GIBDD glagolitique, écriture Haïdamaques G.A.I. glasnost; gak -giz glasnost gak -giz gluwilka galgaj gimnaziq glouchilka galgaï gymnase gobi galihane girlo gobi Galiciens girlo gogol; - mogol; galuwki gir;ka gogol - mogol galouchkis guirka godoberincy gargary gitler Godoberis Gargares hitler gody zastoq garmowka GKO stagnation garmochka Comité d'État pour la golosovat; garmcy défense auto-stop, faire de l’ Garmis GKHP Golos Rossii Gastronom Comité d'État pour l'état Dni Gastronom d'urgence; guékatchépiste Golubaq diviziq gawiw GK?S division Azul haschisch Comité d'État pour les Golubaq roza gvardiq relations économiques Rose bleue garde extérieures goluboj gebry glav- bleu; gomik Guèbres glav- golubcy Glavzagranpostavka goloubtsys Glavzagranpostavka

323 golubye kaski Gosizdat gosudarstvennoe straxo- casques bleus Gosizdat vanie gomi Goskino Gosstrakh gomi Goskino gosudarstvennyj gomik Goskomizdat komitet gomik Goskomizdat comité d'État gomosek Goskompehati gosudarstvennyj gomosek Goskompetchati komitet po vnewnim gomoseksualist Goskomstat /konomiheskim svqzqm gomik Goskomstat Comité d'État pour les gopak Goskomcen relations économiques extérieures gopak Goskomtsen gosudarstvennyj gora qzykov gosplan komitet po oborone montagne des langues gosplan Comité d'État pour la gorbahev]ina gospodin défense gorbatchevisme gospodine gosudarstvennyj gorenka gospo'a komitet po gorenka gospoja hrezvyhajnomu gorbimaniq Gossnab polo'eni[ gorbimanie Gossnab Comité d'État pour l'état gorilka Gossovet d'urgence gorilka Gossoviet gosudarstvennyj stan- gorispolkom Gosstrax dart gorispolkom Gosstrakh GOST gorkom Gosstroj gosudarstvennyj qzyk gorkom Gosstroï langue officielle gornica GOST gowizm gornitsa GOST gauchisme gorod - geroj Gosteleradio GO?LRO ville-héros Gosteleradio GOELRO gorodovoj Gostexnika GPU gorodovoï Gostekhnika G.P.U. gorono gosudar; grabar gorono gosoudar grabar gorskie evrei gosudarstvennaq duma - grad Juifs des montagnes douma; parlement -grad gorsovet gosudarstvennaq gra'dan in gorsoviet planovaq komissiq grajdanine gorcy gosplan gra'danskij so[z Montagnards gosudarstvennik Union civique gos- gossoudarstvennik gra'danskaq oborona gos- gosudarstvenniki grob Gosavtoinspekciq étatistes greben]iki Gosavtoinspektsia gosudarstvennoe grebenchtchikis Gosagroprom izdatel;stvo gregorianskij kalendar; Gosagroprom Gosizdat calendrier grégorien Gosarbitra' gosudarstvennoe snab'e- griby Gosarbitrage nie champignon Gosbank Gossnab grivenka Gosbank grivenka

324 grivennik gusan Dvi'enie demokrati- grivennik goussan heskix reform grivna gusar Mouvement de réformes grivna; hrivna hussard démocratiques grin gusarstvo dvoeverie billet vert; vert hussard dvoïeverie grob gusli dvoevlastie grob gousla double pouvoir gromada GUUAM dvojka hromada GUUAM dvoïka grow guculy dvor groch Houtsouls dvor gruzin G?K dvorec kul;tury grouzine Conseil économique palais de la culture gruzinskij principal dvorec sovetov Géorgiens g/kahepist palais des soviets gruzinskij qzyk guékatchépiste dvornik géorgien D dvornik gruziny dagestanec dvorovik Géorgiens Daghestanais dvorovik Gruziqfil;m dadiani dvorcovaq derevnq Grouziafilm dadian bourg du palais gruppa Al;fa Da'bog dvorcovoe selo Alpha, groupe Dajbog bourg du palais GTO Dajmok dvorqnin G.T.O. Daïmok dvorianine GUAM dajna dvorqnskoe ob]estvo GUAM daïna obchtchestvo guba dajra dvorqnstvo gouba daïra dvorianstvo guberniq Dalintorg dvuglavyj or\l gouvernement; gouvernorat Dalintorg aigle bicéphale gubkom dal;nee zarube';e dvugrivennyj goubkom étranger lointain dvougrivennyi GULag Dal;stroj dvuwka goulag Dalstroï dvouchka gulqmy dargincy dvuqzyhie goulams Darguines bilinguisme gulqn;e darginskij qzyk devuwka goulianié dargwa dievouchka gulqwnyj socializm dacan devqt;sot dnej socialisme de goulache datsan neuf cents jours GUM daha Ded Moroz Goum datcha Died Moroz; Grand-père gunny dawnak Gel Huns dachnak dedov]ina Gurd'aani dawnakcut[n diedovchtchina Gourdjaani dachnaktsoutioun de'urnaq gurxan dvadcatipqtitysqhniki diejournaya gourkhan 25 000 dekabristy décembristes

325 Demvybor otehestva diamat Choix démocratique jour des Défenseurs de la diamat demokrat patrie digorcy démocrate den; ro'deniq Digors demokratizaciq anniversaire dikoe pole démocratisation dereven]iki plaine sauvage Demokratiheskaq partiq dierevenchtchikis diktatura proletariata Rossii derevnq dictature du prolétariat Parti démocratique de village dissident Russie derevqnnaq zadnica dissident Demokratiheskaq plat- cul de bois Dni forma derevqnnye den;gi Dni Plate-forme démocratique monnaie de bois dobrovol;heskaq armiq Demokratiheskaq Rossiq derevqnnyj rubl; armée des volontaires Russie démocratique rouble de bois dovga Demokratiheskij vybor derevqnnyj dovga Choix démocratique bois do dna Demokratiheskij vybor Der'ava cul-sec Rossii Dierjava dojna Choix démocratique de desantnik doïna Russie parachutiste dojra Demokratiheskij so[z destalinizaciq doïra Union démocratique déstalinisation dolgany demokratiheskij desqtina centralizm Dolganes déciatine dolgostroj centralisme démocratique desqtnik demoross dolgostroï désiatnik dolma demorosse desqtskij demotiheskij dolma desiatskii dombra démotique deficit Demrossiq dombra déficit dombrist Demrossiia dexkanin demwiza dombriste dekhkane dom kul;tury demchiza d'ajlqu dene'nye edinicy maison de la culture djaylyau domovoj monnaie D…angar denikin]ina domovoï Djangar domostroj denikinchtchina d'edlib'e denominirovannyj rubl; domostroï djedlibje domra rouble d'igit den]ik domra djiguite dool denchtchik d'igitovka Den; dool djiguitovka doroga 'izni Jour, Le D'innistan den;ga route de la vie Djinnistan DOSAAF denga d'ut den;gi D.O.S.A.A.F. djout doska poh\ta monnaie dialektiheskij materia- den; za]itnikov tableau rouge lizm dostoev]ina matérialisme dialectique dostoïevskisme

326 Dostoinstvo i dutar eparxiq miloserdie doutar éparchie Dignité et charité dutarhi episkop docent doutartchi épiscope docent duxan erevani Dow doukhan erivani Doch Duxobory ersei do]anik Doukhobors erseï dochtchanik Duxovnoe nasledie \rw draguny Héritage spirituel goupillon; vodka; yorch dragons duxovnost; esaul dram spiritualité essaoul dram duwa efimok drevlqne âme yefimok Drevlianes dyba " drevnie prussy hirondelle 'avoronki Vieux Prussiens dyrniki javoronkis dro'ki dyrnikis 'avoronok drojkis d;qkon alouette drow diacone 'alejka droche d/v jaleika dru'ina dev 'amukva drougine d[wpara jamoukva dru'innik duchpara 'danov]ina drouginnik dqdq jdanovisme drymba diadia 'eleznyj zanaves drymba E rideau de fer dubovyj qzyk evkom "eltoksan langue de bois yevkom Jeltoksan duga evrazijstvo "\ltyj Dom douga eurasisme Maison jaune dugan evrej 'emajty dougan Juif Samogitiens duda evrejskie qzyki 'enotdel douda judéo-langues jenotdiel dudka evroremont "enskij sovet doudka euroremont Conseil des femmes duduk evsekciq "ensovet doudouk yevsektsiia Conseil des femmes duleby edinica 'en]ina Doulibes yedinitsa jenchtchina duma edinolihnik "en]iny Rossii douma paysan individuel Femmes de Russie dumak edinoverec '\stkij vagon doumak unicroyant wagon dumka edinstvo "ivaq gazeta doumka Yedinstvo Journal vivant dungane e'ov]ina "ivoe Kol;co Dounganes yejovchtchina Anneau vivant

327 "iguli zajhik zaqc Jigouli lièvre lièvre 'id zakaspijskaq 'eleznaq zviadisty juif doroga zviadistes 'idovstvu[]ie transcaspien zelenaq armiq judaïsants zakat armée verte 'ilec zakat zel\nyj jilets zakaznik billet vert; vert 'ili]no/kspluatacion- zakaznik zemgaly naq kontora zakomar Zemgales jek zakomar zemgor "ilsocbank zakon bo'ij zemgor Jilsotsbank loi divine Zemlq i volq 'mud; zakrajkom Zemlia i Volia Samogitiens zakraïkom zemlqk 'ovtoblakitniki zakuski zemliak jaunes-bleus zakouskis zemlqnka 'uan - 'uany zakqt zemlianka Juan-juans zakat zemlqhestvo 'uz zalo'nye pokojniki zemliatchestvo jouze âmes réprouvées zemskij nahal;nik 'u'ane zam- commandant rural Juan-juans zam- zemskij sobor 'ut zampolit zemskii sobor jout zampolit zemstvo '/k zang zemstvo jek zang zem]ina Z zapadnik zemchtchina zaaral;skaq 'eleznaq occidentaliste zernistaq ikra doroga zapadnihestvo caviar transaralien occidentalisme zikr zavalinka Za pobedu zikre zavalinka Pour la victoire ZIL zavaruxa zaporo'ec ZIL zavaroukha zaporogue; Zaporojets ZIM za vawe zdorov;e zapovednye leta ZIM na zdorovié années d’interdiction zimov;e Zavidiq zapretka zimovie Zavidia zapretka zinov;evcy zavkom Za rodinu zinoviévistes zavkom Pour la patrie zipun Zavtra Zarq Vostoka zipoune Zavtra Zaria Vostoka ZIS zagotovki zastoj ZIS zagotovkis stagnation z/k zagranihnyj pasport zastol;e zek passeport intérieur zastolié Zlobin zagranka zaum; brigade zagranka zaoum znahok Zagranpostavka znatchok Zagranpostavka

328 Zolotaq orda izbah individual;naq Horde d'or izbatch trudovaq deqtel;nost; zolotnik Izvestiq individuel zolotnik Izvestia ino - zolotoe desqtiletie izvozhik ino - décennie d'or izvoztchik Inogiz Zolotoe kol;co izgoj Inogiz Anneau d'or izgoï inomarka zolotoe runo izolqtor ino-; inomarque toison d'or isolateur inorodcy zolotoj vek ikona inorodtsy âge d'or icône inostrannaq marka zona perevodnogo rublq ikonoborhestvo inomarque zone rouble iconoclasme inofirma zona specposelenij ikonopohitatel; ino - zone de peuplement spé- iconodule Institut cial ikonostas xudo'estvenogo zoroastrizm iconostase kul;tury zoroastrisme ikra Inkhouk ZSFSR caviar; ikra intelligenciq R.S.F.S.T. IL - intelligentsia zubrovka IL - interdevohka zoubrovka il;incy interdievotchka zurna Ilyintsys Interkosmos zourna ima'inisty Interkosmos zyrqne imaginistes internat Zyrianes imam internat z/k imam internacional zek imeninnik Internationale z/hka imeninnik internacionalizm zetchka imeniny internationalisme I anniversaire internacional;nyj ibery imperiq zla international Ibères empire du mal interfront igumen imq interfront hégoumène imia; ottchestvo; prénom Inturist idiw inakomyslq]ij Intourist yiddish dissident Informb[ro ierej inval[ta Informburo hiéreï devises Inxuk ierodiakon ingermanlandcy Inkhouk hiérodiacone Inguermanlandais ioldaw ieromonax Ingosstrax yoldache hiéromonaque Ingosstrakh Iordan; i'orskij qzyk inguwi Jourdain ingrien Ingouches iosiflqne i'orcy inguwskij qzyk joséphiens Ingres ingouche iosiflqnstvo izba individual joséphisme isba individuel ioxar; yokhar

329 Iskra kabardincy kazaxi Iskra Kabardes Kazakhs ismailizm kabardinka kazaxskij kraevoj ismaélisme kabardinka komitet ismaility kabardino-balkarskij kazkraïkom Ismaélites kabardino-balkar kazaxskij qzyk ispolkom kabardino-herkesskij kazakh ispolkom qzyk kazaxstanec ispolnitel;nyj kabardino-tcherkesse Kazakhs komitet kabardinskij qzyk kazackij ispolkom kabarde cosaque ispravitel;naq trudovaq kabaxi kazahestvo koloniq kabakhi cosaquerie colonie de travail correctif kabinetskaq sobstven- kazahij ispravnik nost; cosaque ispravnik fonds de la chambre kazahok istmat kavb[ro casatchok histmat kavburo Kazb[ro istoriheskij materia- kavkazec Kazburo lizm Caucasien kazi matérialisme historique kavkazskaq vojna qazi isyax guerre du Caucase kazikumuxcy ykhyakh kavkazskij Kazikoumoukhs ITAR-TASS caucasien kazkrajkom Itar-Tass kavkazskij krug kazkraïkom ITD cercle caucasien kajmak individuel kagebist kaïmak itel;menskij qzyk kagébiste kajtaki itelmène kageb/wnik Qaytaks itel;meny kagébiste kajf Itelmènes kagor kaïf ITK Cahors, vin de kalah colonie de travail correctif kadetskaq partiq kalatch Itogi Cadets; K.D.; Parti consti- kalawnikov Itogui tutionnel démocrate kalachnikov ihkeriec kadety Kalevala itchkérien cadets; K.D.; Parti constitu- Kalevala iwak tionnel démocrate kalendar; ichak kadety- s -lebedem calendrier i[l;skie sobytiq Cygnes kalmyki journées de juillet Kad' Kalmouks J Kadji kalmyckij qzyk joxar; kadr kalmouk ohuokhaï cadre kama K kadril; kama k\rhex quadrille kama'aj keurtchekh kazaki kamajaï ka/r Cosaques Kamaz kaer kazanskij fenomen Kamaz kabala phénomène Kazan kabala

330 kamazonka karahaevskij qzyk kevir kamazone karatchaï kevir kamarinskaq karahaevcy kedr kamarinskaya Karatchaïs cèdre kambuz karahoxeli keks vesennij kambouz karatchokheli gâteau de printemps kamikadze karbovanec kemanha kamikaze karbovanets kemantcha kamorka Kardanaxi Keremet; kamorka Kardanakhi Keremet kamha karely kerenka kamtcha Caréliens rouble Kerenski kamhadaly karel;skie gusli ker'aki Kamtchadales kantele Kerjaks Kamhatka karel;skij qzyk kerkety Kamtchatka carélien Kerkètes kanarejka karel;cy ketskij qzyk canari Caréliens kète kangly karnaj kety Kanglys karnaï Kètes kandidat nauk kartvel;skaq gruppa kefir candidat qzykov kéfir kantele kartvèle keh - kumaj kantele kartuli ketch - koumaï kapstrana kartouli kibitka kapstrana kasogi kibitka karabaxskie lowadi Kassogues kievskij karabagh katastrojka kievien karavan - saraj catastroïka kizqk caravansérail katerinka kiziak karaimskaq vera katerinka kiiz karaïsme katolikos kiiz karaimskij qzyk catholicos Kikimora karaïte katxa Kikimora karaimy katkha kil;dym Karaïtes kat[wa kildym karakalpaki katioucha kimmerijcy Karakalpaks katq Cimmériens karakalpakskij qzyk katya Kindzmarauli karakalpak kacap Kindzmaraouli karakul; katsape kin'al astrakan; karakoul kaco kinjal karal katso Kinoteatr povtornogo karal kawa fil;ma karanda kacha povtornyi karanda KGB Kiremet; karandawi K.G.B. Kiremet crayons KD kirgizskij kraevoj kara su[k cadets komitet os noir kirkraïkom

331 kirgizskij knqz; koloniq revol[cionnyj komitet kniaz village de colonisation kirrevkom koalicionnoe kolpak kirgizskij qzyk pravitel;stvo kolpak kirghiz gouvernement de coalition kolxi kirgizy kobi Colches Kirghiz kobi kolxoz kirillica kobza kolkhoze cyrillique, alphabet kobza kolxoznik kirkrajkom kobzar; kolkhozien kirkraïkom kobzar kolxoznoe pravo kirmaw kobyz droit kolkhozien kirmach kobyz kolxoznyj kirrevkom kov\r kolkhozien kirrevkom caviar; ikra kolxoznyj rynok kisel; kovw marché kolkhozien kissel kovche kol;cevaq liniq kisty kozinaki anneau Kistines kozinakis kol;co kitajskij billiard kok anneau billard russe kok kolqdka kitajsko - vostohnaq koka koliadka 'eleznaq doroga koka kom- transmandchourien kokownik kom- kiwlak kokochnik komandirovka kichlak kok-haj komandirovka kiwmiw kok-tchaï kombed kichmich kol kombied kiqk pieu kombinat kiyak kolbasnik combinat klaka kolbasnik Kombund klaka kolduny Kombund klassovaq bor;ba koldounis komvuz lutte des classes kolki komvouz klezmer kolkis Komzag klezmer kollegiq Komzag klet; collège (1) komi klet kolled' Komis klobuk collège (2) komi-zyrqnskij qzyk klobouk kollektiv komi klop collectif (1) Komintern punaise kollektivizaciq Komintern kl[kva collectivisation Kominform klioukva kollektivnyj Kominform kl[kovka collectif (2) komi-permqki klioukovka Kolokol Komis-Permiaks KMA Kolokol komissionnyj magazin a.m.K. kololak komok; magasin knut kololak à commission knout

332 Komitet gosudarstven- Kommunisty / Trudovaq kopal;xen noj bezopasnosti Rossiq / za Sovetskij kopalkhène Comité de la sécurité So[z kopejka d’État Communistes / Russie kopeck Komitet krest;qnskoj ouvrière / pour l'Union kordon bednoty soviétique cordon Kombied kommunqka korenizaciq Komitet narodnogo kon- kommouniaka indigénisation trolq komok kormilica Comité de contrôle populaire komok; magasin kormilitsa Komitet soldatskix à commission kormlenie materej kompromat kormlenié Comité des mères de soldats kompromat kormlen]ik komitethik komsomol kormlenchtchik komitetchik komsomol korobejnik Kommersant= komsomolec korobeinik Commerçant komsomolets korsar kommerheskij komsomolka corsaire commercial komsomolka korhma kommerheskij magazin Komsomol;skaq Pravda kortchma magasin commercial Komsomolskaya Pravda korqki kommuna Komfut Koriaks commune Komfout korqkskij qzyk kommunalka komuz koriak kommounalka komouz kosa kommunal;naq kvartira konversiq kossa kommounalka conversion kosmopolitizm kommunizm Kongress russkix ob]in cosmopolitisme communisme Congrès des kotleta kommunist communautés russes Konstitucionno- côtelette communiste kow Kommunistiheskaq partiq demokratiheskaq partiq koch Parti communiste cadets; K.D.; Parti constitu- Kommunistiheskaq par- tionnel démocrate kowma tiq Rossijskoj konstituciq kochma Federacii constitution kowhi Parti communiste de la konstruktivizm kochtchis Fédération de Russie constructivisme Ko]ej Kommunistiheskaq par- konstruktivisty Kochtcheï tiq Sovetskogo So[za constructivistes K.P.R.F. Parti communiste de kontrol; rubl\m Parti communiste de la l'Union soviétique contrôle par le rouble Fédération de Russie kommunistiheskij konfederaty K.P.S.S. subbotnik confédérés Parti communiste de samedi communiste Konferenciq poslednego l'Union soviétique Kommunisty za wansa kraevoj komitet demokrati[ Conférence de la dernière kraïkom Communistes pour la chance kraj démocratie kopal;ka kraï kopalka krajispolkom kraïispolkom

333 krajkom krasnyj ugolok kula kraïkom coin rouge koula krasnaq armiq krasnyj flot kulak armée rouge flotte rouge koulak krasnaq gvardiq kreml; kulan garde rouge (1) kremlin koulan krasnaq doska krendel; kulebqka tableau rouge krendel coulibiac Krasnaq zvezda Krestintern kulih Étoile rouge Krestintern koulitch krasnaq subota krestonoscy kul;t lihnosti samedi communiste Porte-croix, chevaliers culte de la personnalité krasnen;kaq Krest;qnskaq partiq kul;tprosvet krasnenkaya Rossii kultprosvet krasno - belye Parti paysan de Russie kul;tfond rouges-blancs kre]enie fonds culturel krasnogvardeec krechtchenie kulqbcy garde rouge (2) krivihi Koulabis krasnodrakonovcy Krivitchis kum dragon rouge krizis sel;xozpostavok koum krasnoe znamq crise des collectes kumany bannière rouge krimanhuli Coumans krasnoe koleso krimantchouli kumyki roue rouge krovavoe voskresen;e Koumyks krasnoz\m dimanche rouge kumykskij qzyk krasnoziom Krokodil koumyk krasno-korihnevye Krokodil kumys rouges-bruns krona koumys krasnye finny couronne kuna Finlandais rouges krug kouna krasnyj cercle; kroug kunak rouge krupnyj /konomiheskij kounak krasnyj baron rajon kunackaq baron rouge; directeur raïon kounatskaya rouge kry'ahok kung-tajd'i krasnyj direktor kryjatchok koungtaïdji baron rouge; directeur krywa kundurcy rouge krycha Koundours krasnyj petux krqweny kunhi coq rouge Kriachens kountchis krasnyj ponedel;nik kubiz kupaty lundi rouge koubiz koupatys krasnyj poqs kubo-futurizm kupon ceinture rouge cubo-futurisme coupon krasnyj telefon kugelis kuraga téléphone rouge kugelis kouraga krasnyj terror kukuruznaq kampaniq kuraj terreur rouge fièvre du maïs kouraï krasnyj ugol kukuruznik Kuranty coin rouge koukourouznik Kouranty

334 kurgan kyphaki latinskaq grafika kourgane Kyptchaks latin, alphabet kurdskij qzyk kyphakskij qzyk latinskij alfavit kurde kyptchak latin, alphabet kurdy k[byz latyncy Kurdes kubyz Latins kurd[k K[rdamir latywi kourdiouk Kiourdamir Lettons kuren; k[fta latywskij qzyk kourène kufta letton kurlqndskij kqriz Lahplesis coure kyariz lacplesisˇ kurnik L levackij cournik lavaw gauchiste Kurskaq magnitnaq lavach levahestvo anomaliq lavra gauchisme anomalie magnétique de laure levak Koursk lagman gauchiste; levak kurultaj lagman levizna kouroultaï Lad gauchisme kurum Lad levyj kouroum Lada gauche; gauchiste kurwi Lada levyj front Coures lazareoba L.E.F. kurwskij lazareoba levyj zarabotok coure lazskij qzyk gauche kurwskij qzyk laze lezginka coure lazy lezguinka kury Lazes lezginskij qzyk Coures laj lezguien kusalqj laï lezginy koussaliaï lakskij qzyk Lezguiens kusok lak lejbl koussok lakum yarlyk kustar; lakoum leki koustar lakcy Lekis kutuzka Laks Lel; koutouzka lampada Lel kut;q lampada lemki koutia lapti Lemkis kuxlqnka laptis Lengiz koukhlianka lapwa Lengiz kuxnq lapcha leninizm cuisine lastohka léninisme kuxonnyj realizm hirondelle leninskaq gvardiq réalisme de cuisine latvijskij put; vieille garde kuwany Voie lettone leninskaq komnata Kouchans latgaly chambre de Lénine kuwma Latgales leninskaq premiq kouchma prix Lénine

335 Lensovet liniq Kerzona Lubqnka Lensoviet ligne Curzon Loubianka Lenfil;m liriki luma Lenfilm lyriques louma Lenfintorg liriheskij lunnik Lenfintorg abstrakcionizm lounik lep\wka abstraction lyrique luhizm lepiochka lisihki rayonnisme lesnye brat;q lissitchkis luhina Frères de la forêt; lit loutchina metsavennad litas LCK lesovik litvak constructivisme lesovik litvak l[ber LEF Literaturka liouber L.E.F. Journal littéraire L[blinskaq uniq lewij Literaturnaq gazeta union de Lublin lechii Journal littéraire l[dikovskij dialekt Liberal;no-demokrati- Literaturnaq Rossiq lude heskaq partiq Rossii Russie littéraire l[mpen-intelligenciq Parti libéral-démocrate de litovskij qzyk lumpen-intelligentsia Russie lituanien lqvonixa Livadiq litovcy liavonikha Livadia Lituaniens lqguwatnik livviki Litfond liagouchatnik Livviks Litfond lqzgi livonskij orden lixah liazghi Ordre livonien likhatch M livoncy lica kavkazskoj maarifat Livoniens nacional;nosti maarifat livskij caucasien; personne de magnitizdat live nationalité caucasienne magnitizdat livskij qzyk lihnoe podsobnoe madam live xozqjstvo madame livy cheptel familial; exception madera Lives kolkhozienne; exploitation madère Ligo individuelle auxiliaire mad'ari lihnoe xozqjstvo Ligo madjari likbez économie domestique mad'ud'i lihnyj uhastok likbez Madjoudjes likvidaciq bezgramot- lopin privé Madrasa liwenec nosti Madrassa likbez lichenets ma'or lobio liman petit major liman lobio mazepovec lo'bina limithik mazeppiste limitchik lojbina majorat lowad; Pr'eval;skogo limon majorat limon cheval de Prjevalski makitra lubok limonnaq makitra limonnaya loubok

336 maksimalisty marijcy mawino-traktornaq maximalistes Maris stanciq malaxaj marixuana M.T.S.; station de malakhaï marijuana machines et de tracteurs malina marksizm Mawino/ksport malina marxisme Mashinoexport malomo]naq sem;q marksizm-leninizm Mawpriborintorg famille faible marxisme-léninisme Mashpriborintorg malorossiqne martovskie dni MB?S Petits Russiens journées de mars B.I.C.E. malorossy marciwor MVD Malorusses mertsichor M.V.D. malohislennye narody marwrutnoe taksi MGB petits peuples marcheroute, taxi à M.G.B. malye narody maslenica MGU petits peuples maslenitsa M.G.U. mal;hik-ma'or massagety Mebelintorg petit major Massagètes Mebelintorg mamalyga Massandra megrel;skij qzyk mamalyga Massandra mingrèle maml[k massovka megrely mamelouk massovka Mingrèles mamont mat medved; mammouth mate Medved; ours; Yedinstvo Manavi matr\wka med'lis Manavi matriochka medjlis Manas mat;-geroinq medivnik manas mère-héroïne medivnyk manashi mat;-rodina mednyj vsadnik manastchi Otetchestvo vsia Rossia cavalier de bronze manat maxallq medovuxa manat makhalla medovoukha manixejstvo maxnovec medrese manichéisme makhnovien médressé manka maxnov]ina Med/ksport manne makhnovchtchina Medexport mankurt maxorka me'dunarodnyj mankourte makhorka international mankurtizaciq maxsyma me'dunarodnyj bank mankourtisation makhsyma /konomiheskogo sotrud- manna maca nihestva manne matsa Banque internationale de mansi maconi coopération économique me'dunarodnyj vagon Mansis matsoni mansijskij qzyk macun wagon me'dunarodnyj 'enskij mansi matsoun den; manty Mawinoimport jour international des mantys Mashinoimport femmes marijskij qzyk mari

337 me'dunarodnyj mehenoscy mladorossy investicionnyj bank Porte-glaive, chevaliers jeunes Russes Banque internationale mewok moguhaq kuhka d'investissement torba groupe des Cinq Me'kniga mewohnik Mokow; Mejkniga mechotchnik Mokoch me'kolxoznoe me]ane mokwanskij qzyk predpriqtie mechtchanie mokcha entreprise interentreprises me]anskoe ob]estvo moldavane me'rajoncy obchtchestvo Moldaves; Moldoves mejraïontsys MIB moldavskij qzyk Me'regional;noe Banque internationale moldave dvi'enie Edinstvo d’investissement Molodaq Gvardiq Medved; Mouvement MID jeune garde interrégional pour l'unité; M.I.D. molokane Yedinstvo MIG me'sovxoznoe molokanes predpriqtie Mig monarxist miliciq entreprise inter - tsariste entreprises milice; police monax mekteb ministerstvo monaque mekteb ministère mongolo-tatary melik ministerstvo Tatars-Mongols vnutrennyx del melik mongoly Memorial M.V.D. Mongols ministerstvo mongol;skie qzyki Mémorial gosudarstvennoj men;wevik mongoles, langues bezopasnosti Monomax menchevik M.G.B. meoty Monomaque ministerstvo monofizitstvo Méotes inostrannyx del merzavhik monophysisme M.I.D. moral;nyj oblik merzavtchik ministerstvo oboronnoj merzlota promywlennosti image morale mordva merzlota Minoboronprom merq minoboromprom Mordves mordovskij qzyk Mériens Minoboronprom Mesame-Dasi mir mordve mordovcy Mesame Dasi mir mestehko mirza Mordves mor' shtetl mirza mestnihestvo Mir iskusstva morse morpexi mestnitchestvo Monde de l'art mes;e mirnoe sosu]estvovanie bérêts noirs morskaq pexota messié coexistence pacifique metallist mirovoj posrednik morpekhis morskoj qzyk métalliste arbitre de paix Metallurgimport mititei langue des marins Morflot Metallurgimport mititeï mexitarist mitropolit Morflot morco mékhitariste métropolite mortso

338 Mosgaz mxedrioni nansenovskij pasport Mosgaz mkhedrioni passeport Nansen moskal; mxedruli Napareuli moskal mkhedrouli Napareouli Moskovskaq Pravda Mcvane napoleon Moskovskaya Pravda Mtsvanè napoléon Moskovskie Vedomosti mwara Na postu Vedomosti mchara En garde Moskovskie Novosti myza nardek Nouvelles de Moscou khoutor nardek moskovskie processy m/r nardep procès de Moscou maire nardep Moskovskij komsomolec m[rid Nardepiq Moskovskii komsomolets muride Nardepia moskovskij sovet m[ridizm Narzan Mossoviet muridisme Narzan moskvih mqgkij vagon narkom Moscovite; Moskvitch wagon narkom moskvofil;stvo N narkomat moscophilisme navruz commissariat du peuple; Mossovet navrus narkomat Mossoviet nagajka Narkomzdrav Mosfil;m nagaïka Narkomzdrav Mosfilm nadel Narkomzem motal nadiel Narkomziem motal nadzor Narkomindel Mriq nadzor Narkomindel Mriya na zdorov;e@ Narkomnac MTS na zdorovié! Narkomnats M.T.S. naib Narkompros mugam naïb Narkompros makom naibstvo Narkomtq'prom mu'ik naïbstvo Narkomtiajprom moujik naj Narkomfin mu'u'i naï Narkomfin moujoujis najmit Narkomwariat mu'hina naïmit Narkomchariat moujtchina nakaz Narodnaq Volq Muzgiz Instructions Volonté du peuple Muzgiz naled; Narodnaq partiq Mukuzani naledz svobodnoj Rossii Moukouzani namestnik Parti populaire de la Musb[ro namestnik Russie libre Mousburo nan narodnik mussavat nan populiste; narodnikis Moussavat nanajskij qzyk narodnihestvo muftij nanaï populisme mufti nanajcy Narodno-patriotiheskaq muftiqt Nanaïs partiq muftiya Parti populaire patriotique

339 Narodno-respublikan- nafram Nezavisimaq Gazeta skaq partiq nafram Niezavisimaya Gazeta Parti populaire-républicain naxalovka Nezavisimoe televidenie de Russie nakhalstroï N.T.V. narodnyj naxalstroj nezavisimye populaire nakhalstroï indépendants Narodnyj Al;qns naxhe nekul;turnyj Alliance populaire Nakhtché niekoultournyi narodnyj deputat naxsko-dagestanskij nemec nardep nakh-daghestanais niemets narodnyj zasedatel; nacional-bol;wevizm nemolqki assesseur populaire national-bolchevisme niemoliakis narodnyj komissar nacional;naq politika nemcy commissaire du peuple; politique des nationalités Allemands narkom nacional;nost; nemcy Povol';q narodnyj komissariat nationalité Allemands de la Volga commissariat du peuple; nacional;nyj nency narkomat national Nenets Narodnyj komissariat nacional;nyj okrug neo-primitivizm vnutrtennix del arrondissement national néo-primitivisme Commissariat du peuple Nacional;nyj front nestorianec aux affaires intérieures spaseniq Narodnyj komissariat nestorien gosudarstvennoj Front de salut national nestorianstvo bezopasnosti nacotdel nestorianisme Commissariat du peuple natsotdiel nestq'ateli pour la sécurité d'État na haj niestiajatelis Narodnyj komissariat natchaï net inostrannyx del Naw dom Rossiq niet Narkomindel Notre maison, la Russie netovcy narodnyj sud nawi nietovtsys cour populaire; juge popu- Nôtres neud laire; tribunal du peuple nawizm nieoud narodnyj sud;q nachisme neudovletvoritel;no juge populaire nawist nieoud narodnyj front nachiste neformal front populaire nganasanskij qzyk groupe informel Narodovlastie nganassan nehernoz\mnye zemli Pouvoir au peuple nganasany terres non noires narody izgnanniki Nganassans nehernozem;e peuples punis neboskreb terres non noires narty édifice en hauteur Niva narta negidal;skij qzyk Niva Natawa néguidale nivxi natacha negidal;cy Nivkhes nauruz Néguidales nigilizm navrus negr nihilisme Nauhno-proizvodstvennoe noirs nigilisty ob=edinenie Nedelq nihilistes Union scientifico- Semaine Nika industrielle Nika

340 nikonianin nomenklatura ob]e'itie niconien nomenclature obchtchejitié ninandreev]ina non ob]estvo andréievisme none obchtchestvo NKVD normanistiheskaq Ob]estvo druzej Kanady Commissariat du peuple teoriq Société des Amis du aux affaires intérieures théorie normande Canada NKGB noh; Ivana Kupala ob]ij otdel Commissariat du peuple jour d’Ivan Koupala département général pour la sécurité d’État NTV ob]ina NO N.T.V. obchtchina N.O. nuvoriw ob=ektivka Novaq Gazeta nouveau riche obiektivka Nouveau Journal nuker ovinnik Novaq e'ednevnaq gazeta nouker ovinnik Nouveau Quotidien N?P OVIR novaq oppoziciq NEP O.V.I.R. nouvelle opposition n/pman OVR Novaq sila nepman Otetchestvo vsia Rossia Force nouvelle nqn;ka ovrag novaq /konomiheskaq nianka ovrag politika nqnq ognepoklonniki nouvelle politique niania adorateurs du feu économique O Ogon\k novoe politiheskoe obkom Ogoniok mywlenie obkom OGPU nouvelle pensée politique oblastnoj komitet Oguépéou Novoe vremq obkom ogranihennyj kontin- Temps nouveau oblast; gent novosibirskij doklad oblast; région contingent limité Novossibirsk, rapport de oblispolkom ogranihennyj suvere- Novosti oblispolkom nitet Novosti oblomov]ina souveraineté limitée Novo/ksport oblomovchtchina oguzskij qzyk Novoexport oblono ogouz novoqz oblono oguzy novlangue oboroten; Ogouzes novye russkie oboroten oda-saxli nouveaux Russes obry oda-sakhli Novyj god Obres Od'alewi Nouvel An obrok Odjalechi Novyj Rim obrok odnodvorec nouvelle Rome OBSE odnodvorets nogajskij qzyk Organisation pour la ozakom nogaï sécurité et la coopération ozakom nogajcy en Europe Ozerlag Nogaïs OBXSS Ozerlag nogata O.B.Kh.S.S. OZET nogata Ob]aq Gazeta Ozet nojon Obchtchaya Gazeta ojraty noyon Oïrotes

341 okkupant oprihnina Osoaviaxim occupant opritchnina Osoaviakhim okna ROSTA organist ostrog fenêtres Rosta organiste ostrog okol;nihij Organizaciq po bezopas- Ostqki okolnitchi nosti i sotrudnihestvu v Ostyaks okrispolkom Evrope ostqckij qzyk okrispolkom Organisation pour la ostyak okrowka sécurité et la coopération otaman akrochka; okrochka en Europe otaman okrug Organizaciq /konomi- otdel bor;by s heskogo sotrudnihestva district; okroug xi]eniqmi socialisti- stran hernomorskogo heskoj sobstvennosti okru'noj komitet bassejna okroujkom O.B.Kh.S.S. Zone de coopération otdel viz i registracii okru'kom économique de la mer okroujkom Noire O.V.I.R. OKSV Organizaciq po /konomi- otec narodov contingent limité heskomu sotrudnihestvu petit père des peuples oktqbristy Organisation de coopéra- otehestvennaq vojna octobristes tion économique guerre patriotique oktqbr; organizovannyj nabor Otehestvo-Vsq Rossiq Octobre recrutement organisé Mère-patrie; Otetchestvo oktqbrqta organy vsia Rossia enfants d'Octobre organes otkaznik olad;i Orgb[ro refuznik oladis Orgburo otkohevniki olonxo orgnabor otkotchevnikis olonkho orgnabor otrqd milicii osobogo OMON orda naznaheniq Omon horde Omon omul; ordena otrub omoul ordres otroub oni oroki ottepel; eux Oroks dégel operaciq Barbarossa orohi othestvo opération Barbarossa Orotches patronyme operaciq Tajfun orohskij qzyk oficiant opération Typhon orotche officiant operaciq Citadel; OSV oxrana opération Citadelle SALT okhranka opolhenie osvobo'denie truda oxranka milice; opoltchenie Émancipation ouvrière okhranka OPON osetinskij syr Ohokohi Opon ossetine Otchokotchi OPOQZ osetinskij qzyk P padiwax Opoyaz ossète opportunizm osetiny padichah pakt Molotova- opportunisme Ossètes Ribbentropa oprihnik Oslinyj Xvost pacte Molotov-Ribbentrop opritchnik Queue d'âne

342 paleoaziatskie qzyki Partiq samoupravleniq pervihka paléoasiatiques, langues; trudq]ixsq pervitchka paléosibériennes, langues Parti de l'autogestion des pervihnaq organizaciq Pamqt; travailleurs pervitchka Pamiat Partiq socialistov- pervoe aprelq panduri revol[cionerov avril, poisson d' pandouri Parti socialiste pervyj otdel panturanizm révolutionnaire premier département pantouranisme Partiq /konomiheskoj pervyj sekretar; svobody pant[rkizm persek; premier secrétaire panturquisme Parti de la liberté peredvi'niki pant[rkistskij économique partkom ambulants; itinérants panturc perestrojka papaxa partkom partokratiq perestroïka kalpak; papakha permanentnaq revol[ciq papirosa partocratie partorg révolution permanente papirosse permqki parand'a partorg partrabotnik Permiaks parandja perogi parapan apparatchik; partrabotnik partijnyj komitet perogis parapan persek paraw[tist partkom partqhejka persek parachutiste personalka parikmaxery partyatcheïka pasport personalka coiffeurs Perun paril;]ik passeport intérieur pasta Peroun parilchtchik perxisuli park kul;tury pasta pastila perkhisouli parc de la culture percovka parlament pastila pasxa pertsovka parlement pesnq qm]ika parsuna paskha; Pâques patefon chanson de cocher parsouna peterbur'ec partb[ro patiphone patriarx péterbourgeois partburo peteuwnik partijnost; patriarche patriarxat pétéouchnik esprit de parti petl[rovec partijno-xozqjstvennyj patriarcat patriot petlurien aktiv petrawevcy actif patriote paxan petrachevtsys Partiq Petrov den; Parti pakhane paxlava Saint-Pierre, la Partiq l[bitelej piva petrovskij Parti des amateurs de baklava pa[snaq ikra pétrovien bière petrosovet Partiq rossijskogo caviar pel;meni pétrosoviet edinstva i soglasiq pexlevan Parti de l'unité russe et de oreillettes; pelmenis pel;mennaq pekhlevan la concorde; Unité et pehenegi entente pelmennaya Petchenègues

343 pewexody podlinnik pomory piétons podlinnik Pomores piala podsobnoe xozqjstvo pomo]; piala économie domestique pomochtch piar poza po novomu stil[ piar poza nouveau style piar]ik pokazuxa ponomar; piarchtchik pokazoukha ponomar pi'on poldomik pontijskij pigeon poldomik pontique pi'onstvo polevik poo]ritel;nye fondy pigeonnerie polevik fonds de stimulation pika polenica pop pika polienitsa pope pioner polenta popovcy pionnier polenta presbytériens pir politb[ro popsa pir bureau politique; politburo popsa pirog politiheskij balagan portvejn pirog balagan portveïn piro'ok policiq portqw pirojok milice; police portiach pisanka polk poruhik pysanka polk poroutchik pisar; polkovnik posad pisar polkovnik possad plakat pol-litra posadnik plakat demi-litre possadnik plan polovcy poselency haschisch; plane Polovtsiens colons plan Uran poltina poselkovyj komitet plan Uranus poltina posselkom plastun poltinnik poselkovyj sovet plastoun poltinnik possoviet plenum poludnica poselkom plénum poloudnitsa posselkom plov poluwka pos\lok pilaf polouchka posselok PM" polyn;q posidelki p.m.j. polynya possidelkis Pobeda pol;ka poslat; na kartowku Pobieda polka patates, envoyer aux povest; vremennyx let polqne posluwnik chroniques Polianes poslouchnik pogrom pomestnyj sobor possovet pogrom concile local possoviet podzol pomest;e po staromu stil[ podzol pomiestie ancien style podkulahnik pome]ik koulakisant pomiechtchik

344 postoqnnoe mesto Prodintorg protest 'itel;stva Prodintorg protestation p.m.j. prodovol;stvennyj protobaltijskij qzyk Pot\mkinskaq derevnq otrqd protobalte village Potemkine prodotryad protobolgary pohetnyj gra'danin prodotrqd Protobulgares citoyen d'honneur prodotryad protod;qkon po[]ie revol[cii proizvodstvennoe protodiacone révolution chantante ob=edinenie protopop Pravda union de production protopope Pravda proizvodstvenno-texni- protoslavqnskij qzyk Pravoe delo heskoe uhili]e protoslave Cause juste P. T. U . professional;nyj so[z pravoslavnyj prokoll profsoyouz orthodoxe prokoll Profintern pravoslavnyj russkij prokuratura Profintern krest procurature proforg croix russe proletariat proforg praktik prolétariat profso[z praticien proletarskij interna- profsoyouz prasol cionalizm profso[znyj organizator prassol internationalisme proforg predbannik prolétarien process 16-ti proletkul;t predbannik procès des 16 predsedatel; proletkult prun Prometej président proun prezident Prométhée pruss Prommaw/ksport président Borusses; prussak prezidium Prommachexport prussak Prommawimport præsidium Borusses; prussak pribalt Prommachimport prusskij Prompartiq pribalte borusse prikaz Prompartia prussy Promstrojbank prikaz Borusses prilavki Promstroïbank prqnik Promywlennaq partiq prilavkis prianik pristav Prompartia psalom]ik propiska pristav psalomchtchik priusadebnyj propiska psixuwka prorub; outchastok psikhouchka priusadebnyj uhastok proroub ptica Sirin prosvira lopin privé Sirine privatizaciq prosphore PTU proslojka privatisation P. T. U . prixvatizaciq couche pugahev]ina prospekt prikhvatisation pougatchevchtchina prihitanie perspective pud prostitutka pritchitanie poud provinciq poutana; prostitoutka pustit; nalevo prosfora province gauche prosphore

345 putana rabotat; po-h\rnomu rapo poutana travailler au noir rapo put\vka Rabohaq tribuna raskazahivanie poutiovka Tribune ouvrière décosaquisation puth Rabohe - krest;qnskaq raskol putsch inspekciq raskol puthisty Rabkrin; Inspection raskol;nik putschistes ouvrière et paysanne raskolnik ph\lka rabohij korrespondent raskulahennyj ptchiolka rabkor dékoulakisé pwavskij dialekt rabohij fakul;tet raskulahivanie pchave rabfak dékoulakisation pwavy rabfak raspevy Pchaves faculté ouvrière raspievys pysanka rada rasputin]ina pysanka rada raspoutinchtchina pqtak radimihi rasputica piatak Radimitches raspoutitsa pqt\rka radnargosp rassol;nik piatiorka radnarhosp rassolnik pqtialtynnyj razvitoj socializm rasstegaj piatialtynnyi socialisme développé rasstegaï pqtiball;naq sistema Raznoimport rastrellievskij évaluation académique Raznoimport rastrellien pqtidesqtniki raznohinec ratuwa piatidiessiatnikis raznotchinets ratoucha pqtiletka Razno/ksport RGGU piatiletka; plan quinquen- Raznoexport R.G.G.U. nal; quinquennat razrqd reabilitirovannye pqtiletnij plan razriad narody plan quinquennal razrqdka peuples punis pqtnawka détente reakcionnyj piatnachka rajispolkom réactionnaire pqtyj punkt raïispolkom revizionizm point cinq rajkom révisionnisme pqt; ballov raïkom revizor évaluation académique; rajon réviseur point raïon; région revkom pqt;desqt vosem; (58) rajonirovanie revkom cinquante huit (58) régionologie revol[ciq pqt;sot dnej rajonnyj Révolution cinq cents jours ispolnitel;nyj komitet region R raïispolkom région rabzemles rajonnyj komitet regionalizm rabzemles raïkom régionalisme rabkor rajono registan rabkor raïono registan Rabkrin rajsovet registraciq Inspection ouvrière et raïsoviet enregistrement; propiska paysanne; Rabkrin rakuwka racouchka

346 rezana Rossijskaq social- russkaq zima rezana demokratiheskaq rabohaq hiver russe rezident partiq Russkaq pravda résident Parti ouvrier social- Vérité russe remont démocrate de Russie russkaq ruletka remont Rossijskie Vesti roulette russe repressirovannye Rossiiskie Vesti russkij narody Rossijskie materi za russe; russien peuples punis social;nu[ Russkij balet spravedlivost; reskom Ballets russes reskom Mères de Russie pour la Russkij vestnik respublika justice sociale rossijskij Messager russe république russkij stil; Respublikanskaq partiq russe; russien Rossijskoe agenstvo style russe Parti républicain intellektual;noj Russkoe nacional;noe RIA-Novosti sobstvennosti edinstvo Agence d’information Agence russe de propriété Unité nationale russe russe intellectuelle; V.A.A.P. Russkij nacional;nyj riza Rossijskoe so[z risa; ryassa informacionnoe agenstvo Union nationale russe riton Agence de presse Novosti; russkoqzyhnyj rhyton Agence d’information russophone Rkaciteli russe Rus; Rkatsiteli RSDRP Rous rog Parti ouvrier social- rutul;skij qzyk khantzi démocrate de Russie routoul Rodina RSFSR rutul;cy Patrie R.S.F.S.R. Routouls rodina-mat; rubel; rux Mère-patrie roubel roukh Ro'destvo rubl; ruwnik Noël rouble rouchnik ro'ok rusalii ry'ik rojok roussalia ryjik rozovaq rusalka rycari tevtonskogo rose roussalka ordena Rospehat; rusal;naq nedelq chevaliers teutoniques Rospetchat semaine de la sirène rycar; Rossijskaq Gazeta rusizm chevalier Rossiiskaya Gazeta russianisme; russisme r[mka Rossijskaq kommunisti- rusiny rioumka heskaq rabohaq partiq Ruthènes r[rikovihi Parti communiste ouvrier rusifikaciq Riourikides de Russie russification rqbinovka Rossijskaq partiq kom- rusificirovat; riabinovka munistov russifier rqzanskie metody Parti russe des Ruslan méthode de Riazan communistes Rouslan rqsa rusofob risa; ryassa russophobe

347 S samvydav SBSE saamskij qzyk samvydav Conférence sur la sécurité saami Sameba et la coopération en saamy Sameba Europe Saamis samizdat svanka saban samizdat svanka saban samovar svanskij qzyk sabantuj samovar svane sabantouï samogon svany Savraska samogone Svanes Russie soviétique; samoder'avie Svarog Savraska autocratie Svarog Sadovoe kol;co samodijskij svaxa anneau samodique svakha sadovo-ogorodnoe samoedskij svetloe buduwee tovari]estvo samoyède lendemains qui chantent jardin ouvrier samsa svincovaq zadnica sa'en; samsa cul de plomb sagène sani svirel; saz sanis svirel saz sanki Sviri sazandar sankis Sviri sazandar sannyj put; svoboda saj traînage liberté; Zemlia i Volia saï Saperavi Svobodno-demokrati- sajga Saperavi heskaq partiq Rossii saïga sarafan Parti démocratique libre de sajka sarafane Russie saïka sarmatskie vorota svobodno konvertiruemaq saklq portes sarmates val[ta saklia sarmaty S.K.V.; valiouta saksaul Sarmates Svqtaq Rus; saxaoul sarty Rous sakta Sartes svqtejwij sinod sakta sasanidy synode salabaj Sassanides svq]ennik salabaï sauna pope salaga sauna svq]ennoe derevo salague saxa arbre-dieu salamuri Yakoutes svq]ennye ogni salamouri sacivi Suramxany salo satsivi feux sacrés de salo Sberbank Souramkhany Salxino Sberbank severnaq vojna Salkhino sberegatel;nyj bank grande guerre du Nord sal[t Sberbank severnoe siqnie saliout sbiten; aurore boréale sam- sbiten severnyj morskij put; sam- sbli'enie narodov sevmorput Samara rapprochement severnyj so[z Samara des peuples système du Nord

348 severqne semiletnij plan sinqq bluza Sévérianes septennat Blouses bleues sevmorput; semiletnqq wkola sirena route maritime du Nord; septennat Sirine sevmorput semiwnik sitar Segodnq semichnik setâr Sevodnia sem; sest\r siq[]ie vysoty sejm sept soeurs lendemains qui chantent seimas seni skabari sejwen senis Skabaris toussovka sergianstvo skaziteli sekretnyj sotrudnik sergianisme byline seksote serebrqnyj vek skakuny seksot âge d'argent skakounys seksote serednqk skahok selo seredniak bond en avant village serp i molot SKV sely faucille et marteau devises; S.K.V. Sèles seryj rynok skit sel;kom marché gris skite selkom setu skifizm sel;kor Setus scythisme selkor set; kanalov pqti morej skifo-sarmatskij sel;kupskij qzyk cinq mers, système des period selkoupe Seh; scytho-sarmate, période sel;kupy setch skify Selkoupes Sibaral Scythes sel;po Sibaral sklaviny selpo sibirskij Sclavènes sel;skij komitet sibérien skobari selkom sibirskoe soglawenie Skabaris sel;skij sovet Charte sibérienne skommunizdit; selsoviet sibirqk communiser sel;skoxozqjsvenno- sibiriak skomorox promywlennyj kompleks Siblag skomorokh complexe agro-industriel Siblag skopcy sel;sovet sivuxa skoptsys selsoviet sivoukha Skotoimport Sel;xozbank sigareta Skotoimport Selkhozbank papirosse skuduhqj Sel;xozprom/ksport Simargl skuduciaiˇ Selkhozpromexport Simargl skup]ik Sel;xoztexnika sindikat skoupchtchik Selkhoztekhnika syndicat slava s\mga sine'upanniki slave siomga tuniques bleues slavqne semejstvennost; sinie 'upany slave semeistvennost Tuniques bleues slavqnizm semiletka sinod slavonisme septennat synode

349 slavqnofil sobor Sovet /konomiheskoj slavophile sobor vzaimopomo]i slavqnofil;stvo sobornoe voskresen;e Conseil d’assistance slavophilisme dimanche de l’assemblée économique mutuelle slavqnskij sobornost; Sove]anie po bezopas- slave sobornost nosti i sotrudnihestvu v slavqnstvo sova Evrope slave hibou; sova Conférence sur la sécurité sliqnie nacij sovdep et la coopération en Europe fusion des nationalités sovdep sovznak slob ds;ka Soveksportfilm i sovznak slobidska Sovexportfilm Sovincentr sloboda sovet Sovincenter slobode soviet Sovinfil;m slobodskaq Ukraina Sovet bezopasnosti Sovinfilm Ukraine slobodienne Conseil de sécurité Sovinflot slonik Sovet ministrov Sovinflot éléphant Conseil des ministres sovmin Slu'ba vnewnej Sovet narodnyx deputatov razvedki sovmin Soviet des députés du sovnarkom Service d’intelligence peuple extérieure Sovet narodnyx komis- sovnarkom smert; wpionam sarov sovnarxoz smerch Conseil des commissaires sovnarkhoze smerw du peuple; sovnarkom sovok smerch Sovet nacional;nostej sovok smetannik Soviet des nationalités Sovremennie annaly smetannik Sovet oborony Annales contemporaines SMOG Conseil de défense Sovrybflot Smog sovetolog Sovrybflot smolqnka kremlinologue; Sovtransavto smolianka soviétologue Sovtransavto SMOT Sovetskaq Rossiq Sovfraxt Union interprofessionnelle Russie soviétique Sovfracht des travailleurs sovetskaq socialistih- sovxoz smuta eskaq respublika sovkhoze temps des troubles république socialiste Sovxozstroj smutnoe vremq soviétique Sovkhozstroï temps des troubles sovetskij sogdijcy SNG soviétique Sogdiens Communauté d’États Sovetskij So[z Sodru'estvo indépendants Union soviétique nezavisimyx gosudarstv Snegurohka Sovet So[za Communauté d’États Snegourotchka Soviet de l'Union indépendants snetok Sovet stran Baltijskogo soldafon snetok morq soldafon sobes Conseil des États de la solenye pqtki sobess mer Baltique talons salés sobol; Sovet Federacii solenye uwi zibeline conseil de la fédération; oreilles salées parlement

350 solonec socialistiheskij realizm So[zpehat; solonets réalisme socialiste Soyouzpetchat solonhak socialistiheskoe obqza- So[zplodimport solontchak tel;stvo Soyouzplodoimport solqnka engagement socialiste So[z pravyx sil solianka socialistiheskoe Union des forces de droite som samoupravlenie naroda so[z predprinimatelej som autogestion socialiste du syndicat sopelka peuple So[zprom/ksport sopel socialistiheskoe Soyouzpromexport sopka sorevnovanie So[zpuwnina sopka compétition socialiste; Soyouzpouchnina sor émulation socialiste So[z russkogo naroda social;noe obespehenie sor Ligue du peuple russe; sortir sobess cent-noirs; Union du peuple socrealizm sortir russe soslovie sotsréalisme So[zsel;xoztexnika So[z blagodenstviq ordre Soyouzselkhoztechnika sotka Union du bien public So[z Sovetskix So[zvnewstrojimport sotka Socialistiheskix sotnik Soyouzvnechstroïimport Respublik So[zvnewtrans sotnik Union des républiques sotnq Soyouzvnechtrans socialistes soviétiques; So[z vserossijskix C.C.C.P. sotnia profso[zov So[z suverennyx gosu- sotskij Union des syndicats de darstv sotskii toute la Russie Union des États soxa So[zgaz/ksport souverains sokha Soyouzgazexport So[z suverennyx respu- social-demokraty So[z za]itnikov svobod- blikax socio-démocrates noj Rossii Union des républiques socializm Union des défenseurs de souveraines socialisme la Russie libre So[ztranzit socialistiheskaq So[zkoopvnewtorg Soyouztransit demokratiq Soyouzkoopvnechtorg So[zxim/ksport démocratie socialiste So[z Soyouzchimexport socialistiheskaq zakon- me'professional;nyx spartakiada nost; organizacij truda]ixsq spartakiades légalité socialiste Union interprofessionnelle spas Socialistiheskaq par- des travailleurs spas; spass tiq truda So[z Mixaila- spasalar Parti socialiste du travail Arxangela spasalar socialistiheskaq sob- cent-noirs spec stvennost; So[z musul;man Rossii spets propriété socialiste Union musulmane special;noe xranenie socialistiheskij so[znaq respublika archives spéciales socialiste république fédérée specmagazin socialistiheskij inter- So[znefte/ksport nacionalizm magasin spécial Soyouznefteexport specnaz internationalisme prolé- so[znye respubliki spetsnaz tarien; internationalisme républiques périphériques, socialiste

351 specotdel stalinskij ampir stenkor département spécial vampire stienkor specpereselency stalinskij tort stennaq gazeta déplacés spéciaux gâteau stalinien stiengazeta specposelency stalin]ina stepnaq imperiq colons spéciaux stalinisme empire des steppes specxran stan step; archives spéciales; stan steppe spetskhran stanica sterlqd; specwkola stanitsa sterlet école spéciale Stankoimport stil; r[s spid Stankoimport style russe spid staraq gvardiq stilqga spirt pit;evoj vieille garde stiliaga spirt starec stiralka spravka starets stiralka spravka stariny stixarion sputnik byline stikharion spoutnik starover stixar; sredazb[ro vieux-croyant stikharion sredazburo staro'il stixir; sredneaziatskij starojil stichère centrasiatique staroobrqdec Stoglav srednij vieux-croyant Stoglav central staropomory Stolica Srednqq Aziq Vieux Pomores Stolitsa central; centrasiatique staros\l stolovaq srokovoj starosel stolovaya srokovoï staroslavqnskij qzyk stolovka srub slavon stolovka sroub starosta stolypinskij galstuk SSO staroste cravate de Stolypine S.S.O. START stol;nik SSSR START stolnik Union des républiques starwij brat storo'evaq bawnq socialistes soviétiques; grand frère kochki C.C.C.P. starwina Stoqnie na Ugre Stabil;naq Rossiq starchina Ougra Stabilité staryj Novyj god stranniki Stabil;nost; ancien nouvel an; nouvel errants Stabilité an; vieux nouvel an strelec stavka staxanovec strélitz stavka stakhanoviste Stribog stalinizm staxanovskij Stribog stalinisme stakhanovien strigol;niki stalinka staxanovskoe dvi'enie strigolnikis stalinka stakhanovisme stroganina Stalinskaq premiq stengazeta stroganina prix Staline stiengazeta strogah stalinskij strogatch stalinien

352 stroitel;stvo sxod Tavrida kommunizma skhod Tavrida édification communiste sxodka Tavriq Strojbank skhodka Tavria Stroïbank shastlivoe detstvo tavry Strojmaterialintorg enfance heureuse Tavres Stroïmaterialintorg s=ezd tad'iki studenheskij congrès Tadjiks stroitel;nyj otrqd s=ezd narodnyx deputatov tad'ikskij qzyk S.S.O. Congrès pan-Union des tadjik studen; députés du peuple tajga stouden S=ezd pobeditelej taïga stukah Congrès des vainqueurs Tajwetlag stoukatch s=ezd Sovetov So[za Taïchetlag subbotnik Congrès des soviets de takmak soubotnik; sabbatistes; l'union takmak samedi communiste syrba takyr sub=ekt federacii sîrba¸ takyr sujet de la fédération syrniki talik sudarynq syrnikis talik soudarynia syrty talon sudar; syrtes talon soudar syr feta talywi sudebnik feta Talyches soudebnik S?V talywskij qzyk sudebnyj pristav Conseil d’assistance talyche pristav économique mutuelle tal;qnka sukonnyj qzyk s/rg/ talianka langue de drap særgæ tamada sula T tamada soula tabaka tamga suluguni tabaka tamga soulougouni tabasaranskij qzyk tamizdat sum tabassaran tamizdat soum tabasarany tamizdathik sumalak Tabassarans tamizdatchik soumalak tabel; o rangax tan sunnit table des rangs tan sunnite tabib tanbur suprematizm tabib tanbour suprématisme tablak tar surma tablak tar sourma tabor tarantas sufii tabor tarantasse soufi tavadawvili tarbagan sufizm tavadachvili tarbagan soufisme tavadi tarikat suxarban tavade tarikat soukharban tavgi tarikist suxovej Tavguis tarikiste soukhoveï

353 tarpan tenevaq /konomika timurovskoe dvi'enie tarpan économie de l'ombre mouvement timourien tarxan tenevik titul;naq naciq tarkhan tenevik nationalité titulaire tarxany tenge tkemali tarkhanys tengué tkemali tarxun t\plaq cerkov; tovari] estragon église chaude tovarich TASS terem tovari]estvo po Tass térem sovmestnoj obrabotke tassovka teremnoj dvorec zemli tassovka térem association d'exploitation tatarin territorial;no - agricole en commun Tatars proizvodstvennyj tovari]estvo s ograni- tataro-mongol;skoe igo kompleks hennoj otvetstvennost;[ joug tataro-mongol complexe territorial de société à responsabilité tatarskie l[di production limitée Tetra tovary wirokogo potre- gens des Tatars bleniq tatarskij qzyk Tetra t\tq chirpotreb tatar TOZ tatarstanec tiotia association d'exploitation Tatars Texvnewtrans Techvnechtrans agricole en commun tatar]ina tojon tatarchtchina Texnomaw/ksport Techmachexport toyon tatary tolkah tartare; Tatars Texmawimport Techmachimport tolkatch taty tolkuhka Tates texnik technicien tolkoutchka Tat;qnin den; tolstye 'urnaly jour de Tatiana texnikum technicum revues épaisses tahanka toloka tatchanka Texnointorg Technointorg toloka tbilisoba tolumbaw tbilissoba Texnopromimport Technopromimport toloumbachi TVD tondir T.V.D. Texnoprom/ksport Technopromexport tondir Tviwi tonir Tvichi Texnostroj/ksport Technostroïexport tondir tvorog tonna tvorog Texno/ksport Technoexport tonne teatr voennyx dejstvij TOO T.V.D. Texsnab/ksport Techsnabexport S.R.L.; T.O.O. tevtonskij orden toptun Ordre teutonique Tibaani Tibaani toptoun Telavi torba Telavi tivercy Tivertses torba telega tor'estvo pravoslaviq télègue timuridy timouride triomphe de l'orthodoxie Teliani tost Teliani timurovec timourien toast

354 to[k trojka tungusskie qzyki toyouk troïka toungouse TPK trojstvennyj so[z tungusy complexe territorial de triple entente Toungouses production trockizm tundra trabant trotskisme toundra trabant trockist Tupolev trakt trotskiste Tupolev trakt Trud turanskij traktir Troud touranien traktir trudarmiq turki Traktoro/ksport troudarmiya Turcs (1) Traktoroexport trudovaq intelligenciq turki - mesxetincy tranksibirskij /kspress intelligentsia Meskhètes tranksibérien trudovaq kni'ka turkmenbawi transmongol;skaq 'elez- livret de travail turkmenbachi naq doroga Trudovaq Moskva turkmenskij qzyk transmongolien Moscou travailleuse turkmène transsibirskaq magis- Trudovaq Rossiq turkmeny tral; Russie travailleuse Turkmènes transsibérien trudoviki Turksib trap travaillistes Turksib trap trudogolik tusovka trezubec ptchiolka; workoholic toussovka trident trudoden; tuxum trembita troudodien toukhoum trembita tripol;skaq kul;tura tuwiny trepak Tripolyens Touches trépak tripol;cy ty trest Tripolyens tu trust trqsuxa tyngryn tretij Rim triasoukha tyngryn troisième Rome TU- tysqckij treugol;nik Tupolev chiliarque; tysiatskii triangle tualet tysqhnik tr\xcvetnyj flag sortir tysiatchnik tricolore tuvincy ty]a tri avgustovskix dnq Touvas tychtcha trois glorieuses tuvinskij qzyk t[betejka tri dnq v avguste soyote tioubeteïka trois glorieuses tugai t[rkb[ro tri kita tougaï turkburo trois baleines tues t[rki trikolor touiès Turcs (2) tricolore tuesok t[r;ma tripol;cy touiès térem Tripolyens tulengut t[r;ma narodov tripol;skaq kul;tura toulengout prison des peuples Tripolyens tulup tqglo Trifewty touloupe tiaglo Trifesti¸

355 Tq'prom/ksport ulan uxa'\r Tiajpromexport oulan oukhageur U ulihi uxa'ivat; ubijcy v belyx xalatax Oulitches oukhageur complot des blouses ulus uhastok blanches oulous outchastok; lopin privé ubyxskij qzyk ul;hi uhreditel;noe sobranie oubykh Oultches assemblée constituante udarnaq brigada ul;hskij qzyk uhur brigade de choc oultche outchour udarnihestvo umma F brigade de choc oumma fabrihno-zavodskij udarnik uniat komitet ouvrier de choc; travailleur uniate comité d'usine de choc uniatskij familiq udel uniate familia; otchestvo oudiel univermag fandyr udmurtskij qzyk univermag fandyr oudmourte universal FAPSI udmurty universal Agence fédérale de com- Oudmourtes universam munication et d'information udovletvoritel;no universam gouvernementales troïka UNSO farcovka ud/gejcy U.N.S.O. fartsovka Oudégués uplotnenie farcov]ik uezd densification; remplissage fartsovchtchik ouyezd upravdom fawizoid uzbeki oupravdom faschizoïde Ouzbeks upravlenie katolikosa fevral;skaq revol[ciq uzbekskij qzyk catholicossat révolution de Février ouzbek uralo-altajskij fedainy uzden; ouralo-altaïque fedaïs ouzden ural;skij Federal;noe agenstvo ujgurskij qzyk pravitel;stvennoj svqzi ouralien i informacii ouigour urga ujgury Agence fédérale de com- ourga munication et d'information Ouigours ur[k ukaz gouvernementales ouriouk Federal;naq slu'ba oukase usad;ba bezopasnosti uklonizm ousadba Service fédéral de sécurité déviationnisme uskorenie Federal;naq slu'ba ukom accélération kontrrazvedki oukom ustavnoe pis;mo Service fédéral de contre- ukraincy militaire, alphabet espionnage Ukrainiens Ust;- Federal;noe sobranie ukrainizaciq Oust- Assemblée fédérale; ukrainisation ut[g parlement ukrainskij qzyk fer à repasser Fedkomzem ukrainien uxa Fedkomziem ukrajnie goroda oukha frontalières, villes

356 felonion xakasskij qzyk xinkal phélonion khakasse khinkal fenq xakasy xinkali fenia Khakasses khinkalis fermer xakikat xit paysan individuel hakikat schlager fiziki xakim xitkiri physiques hakim khitkiri finlqndizaciq xalva xlebnyj sup finlandisation khalva leivasupp finno-ugorskij Xammerovskij centr xlopomany finno-ougrien Sovincenter khlopomanys finskie gusli xan xlystov]ina kantele khan khlystovchtchina firman xanstvo xlysty firman khanat flagellants; khlystys Fond kul;tury xanty xozrash\t Fonds de la culture Khantys khozrastchiot formalizm xantyjskij qzyk xolodec formalisme khanty; ostyak kholodiets formalisty xarad' xolodnaq vojna formalistes kharadj guerre froide fortohka xarakteristika xolodnaq cerkov; fortotchka kharakteristika église froide forwmak xarman toj xolop forchmak kharman toï kholop frakciq xarho xomuz fraction khartcho khomouz franguli xata xoplu frangouli khata khoplou frejlexs xahapuri xorezmwax freilekhs khatchapouri khorezmshah frqgi xahkar xorovod friazine khatchkar khorovod frqzin xaw xorowist friazine khach khorochiste funt xawi Xors fount khachi Khors fura'ka xevisberi xorumi fourachka khevisberi khoroumi futurizm xevsury xorxurd futurisme Khevsoures khorhourd X xeder xoxol xabza kheder khokhol khabza xel;sinkskie soglaweniq xowar xazary accords d'Helsinki khochar Khazars xemwiny xrennikov]ina xazavat Khemchines khrennikovisme gazavate ximik xristosik chimiste petit christ

357 xristiansko-demokrati- Cvetmetprom/ksport CIK heskoe dvi'enie Tsvetmetpromexport Comité exécutif central mouvement démocratique cekist cimmerval;dskaq levaq chrétien tsekiste gauche zimmerwaldienne Xronika celina Cinandali Chronique terres vierges Tsinandali xru]\vka celinnik Cicka khrouchtchovka tselinnik Tsitska xru]evskij celinnye zemli CK khrouchtchevien terres vierges C.C.; tseka xru]oba cenz CK KPSS khrouchtchoba cens Comité central xudsovet cenzura Colikauri khoudsoviet censure Tsolikaouri xuligan centr CUM houligan Centre Tsoum xumej Central;naq Aziq cygane khoumei central; centrasiatique Tsiganes xunvejbin Central;no-evropejskaq cyganskij baron hun-wei-bin iniciativa baro xural Initiative centro- cymbaly khoural européenne cymbolai xurung/ central;nyj cypl\nok tabaka houroungué central tabaka xutor central;nyj ispolni- H khoutor tel;nyj komitet haban xucuri Comité exécutif central tchaban khoutsouri central;nyj komitet hagataj Xvanhkara Comité central; C.C.; tseka djagataï Khvantchkara central;nyj rajon hagatajskij qzyk xvorost central tchagataï khvorost central;nyj hajka C universal;nyj magazin mouette; Tchaïka cajdam tsoum hajnaq tsaïdam Centrifuga tchaïnaya car; Centrifuge hajxana tsar Centr me'dunarodnoj tchaïkhana carevih torgovli haldon tsarevitch Sovincenter tchaldon carizm Centroso[z hanax tsarisme Centrosoyouz tchanakh carica Centrsib hanaxi tsarine Centresib tchanakhi carskij cerkovnoe pis;mo hang tsariste ecclésiastique, alphabet tchang caxarad'in cerkovnoslavqnskij hanskij qzyk qzyk tsakharadjine tchane caxurskij qzyk slavon hany cex tsakhour Tchanes caxury tsekh Tsakhours

358 Hapaev h\rnaq gvardiq h\rnyj piar Tchapaïev garde noire piar hapan hernaq kost; hernuxa tchapan os noir tchernoukha hasovnq h\rnaq kowka herta keplitchka; chatte noire ligne; tcherta tchassovnia h\rnaq sloboda Hest; i rodina hastnik quartier noir Honneur et patrie tchastnik h\rnaq subota hetverik hastuwka samedi communiste tchetverik tchastouchka hernenkovskij hetv\rka hauw tchernenkien tchetviorka tchaouche hernila hetvertak haxoxbili bormotoukha; tchernila tchetvertak tchakhokhbili h\rnoe duxovenstvo hetvertinka haha clergé noir tchetvertinka tchatcha hernoz\m hetvert; heburek tchernoziom tchetvert tchebourek Hernomorskoe /konomi- hetyr\xxvostnaq pl\tka heburehnaq heskoe sotrudnihestvo fouet à quatre queues tchebouretchnaya Coopération économique hehenskij qzyk hekist de la mer Noire tchétchène tchekiste hernosotenec hehency hekuwka garde noir Tchétchènes tchekouchka hernosotency hin helnok cent-noirs tchin navette hernosownye hinara hemkva charrue noire tchinar tchemkva h\rno - qihnoe znamq hingizidy hepaglaw drapeau noir-œuf gengiskhanide tchepaglach h\rnye hingil hervonec noirs tchinguil tchervonets h\rnye zemli hingisidy hervonhik terres noires gengiskhanide tchervontchik h\rnye klobuki hink herek bonnets noirs tchink tcherek h\rnye l[di hinovnik heremisy gens noirs tchinovnik Maris h\rnye polkovniki hinuwa herkasy colonels noirs tchinoucha Tcherkasses h\rnyj hirapur herkeska noir tchirapour tcherkeska h\rnyj voron histka herkesskij qzyk corbeau noir tchistka tcherkesse H\rnyj dom hifir; herkesy Maison Blanche tchifir Circassiens; Tcherkesses h\rnyj kabinet hixir; h\rnaq volost; cabinet noir tchikhir canton noir h\rnyj peredel hixirtma partage noir tchikhirtma

359 hihmek huhmek wawlyhnaq tchitchmek tchitchmek chachlytchnaya HK huhu wawmakom tcheka tchoutchou chachmakom HKGB Hxaveri wemaxa Tchekaguébé Tchkhaveri Chemakha hlen sem;i W w\lkovaq revol[ciq repressirovannogo wabawnik révolution de soie tchessir chabachnik weptuny HON wablon murmurants tchon chablon weramy'nik honguri wavlq cheramyjnik tchongouri chavlia Weremet;evo-3 horba wakarob Cheremetievo-3 tchorba chakarob west\rka hrezvyhajnaq komissiq wampin;on chestiorka tcheka champignon westidesqtniki HSR wamxal soixantards tchessir chamkhal wefstvo huvawi wamxal;stvo méthode des chefs Tchouvaches chamkhalat wehamanda huvawskij qzyk wantrapa chetchamanda tchouvache chantrapa wizo hudak wapka chizo tchoudak chapka wiit hudu wapsugi chiite tchoudou Chapsougues wiitka hud; warawka chiite Tchoudes charachka wiitskoe verouhenie hukhi warbin chiisme Tchouktches charbine wips hukotskij qzyk wariat chypse tchouktche charia wirdak hukotsko-kamhadal;skaq warlotka chirdak gruppa charlotte russe wirpotreb tchouktcho-kamtchadale warmanka chirpotreb humar charmanka wkvarki tchoumar warovary chkvarkis hur chalvars wl[xa tchour waroc chlioukha hurek charotz wlqger tchourek wat\r schlager hurki chatior wlqxta tchourkis waxristan chliakhta; szlachta hurhxela chakhristan wokovaq terapiq tchourtchkhela wawka thérapie de choc huxna chachka worva tchoukhonets wawlyk chorva huxonec chachlyk worcy tchoukhonets Chors

360 wpana ?ksportles [kagiry chpana Exportles Youkaguirs wtetl ?ksportxleb [kagirskij qzyk shtetl Exportkhleb youkaguir wtrafnoj izolqtor ?kspo - centr [kola chizo Expocentre youkola wtuka ?kspress-xronika [lianskij kalendar; chtouka Chronique Express calendrier julien wubat /kscentrika [morina choubat excentrisme houmorina wupwua /lektrihka [nker choupchoua elektritchka junker wurale /migraciq [nnat chouralé émigration younnate wurbe /mir [nyj naturalist chourbé émir younnate wurpa /ncy [osta chourpa Enets juosta } /rzqnskij qzyk [pik ]\kinskij metod erzia youpik méthode de Chtchiokino /ristavi [rodivye ]i eristavi fous de Dieu; saints fous chtchi ?rk [rta }it Erk yourte Bouclier /ser Q Y S.R. Qanov den; yxyax /sery Jaanipäev ykhyakh Parti socialiste Qbloko ? révolutionnaire Yabloko /vakuacionnyj sovet /skimosy qgnobcy Conseil de l'évacuation Esquimaux Yagnobs /venki /stonofil qgnobskij qzyk Évenks estophile yagnobi /venkijskij qzyk /stonskij qzyk qder]ik évenk estonien yaderchtchik /venskij qzyk /stoncy Qd'ud'i évene Estoniens Yadjoudjes /veny /stragon qjla Évènes estragon yayla /go-futurizm /stradnaq muzyka QK- ego-futurisme estrade, musique d’ Yak- /zgej /sty qkutskij qzyk ezgeï Estes yakoute ?KO [ qkuty Eco ['sib Yakoutes ?konomiheskij so[z Youjsib qkutqnin Central;noj Azii [it Yakoutes Union économique youk Qltinskaq konferenciq centre-asiatique [k conférence de Yalta ?ksportl\n youk Exportlion

361 qm]ik qrlyk qfetiheskie qzyki yamchtchik yarlyk japhétiques, langues qntar; qsak qfetologiq ambre; dzıntars yassak japhétologie qr qsy yar Yasses qranga qtvqgi yaranga Yatvigues

362 Index thématique

Cet index regroupe les termes et expressions selon quelques grandes catégories thématiques. Dans le cas de catégories très englobantes, il convient de se référer à des thèmes plus spécifiques (par exemple, pour histoire, voir aussi: révolution, classes sociales…); en général, le descripteur histoire n’a été utilisé que pour les termes qui n’ont pas été logés sous d’autres descripteurs spécifiques. Certaines catégories peuvent être indiquées par plus d’un descripteur (gouvernement, administration, politique).

administration nakharar agriculture O.V.I.R. administrateur a.p.k. obchtchina administrirovanie acrabalai obkom arbitres de paix agroprom oblast assesseur populaire agroprombank okrispolkom baron rouge agropunkt okroug birioutchis agroville oulous chamkhalat arenda ouyezd comité de contrôle populaire artel ozakom commandant rural artelchtchik pétrosoviet desiatskii aryk possoviet directeur rouge association d’exploitation prikaz district agricole en commun proforg district autonome batrak profsoyouz esprit de parti bezlochadnyi province glavkisme bobyl R.S.F.S.R. gorsoviet bort R.S.F.S.T. gouba boukara raïon gouvernement cheptel familial région autonome gouvernorat coiffeurs skhod indigénisation collectivisation skhodka ispolkom commune slobode izbatch complexe agro-industriel sobess komandirovka crise des collectes sotski kormlenchtchik droit kolkhozien soviet kormlenié entreprise interentreprises sovnarkhoze kraï erbbauer stan kraïispolkom exception kolkhozienne terres blanches Lensoviet exploitation individuelle terres noires limittchik auxiliaire trust marz Fedkomziem tysiatskii marzbed fièvre du maïs vilayet marzpan fonds culturel voïévodat melik grand tournant volost méthode de Chtchokino jardin ouvrier zakat méthode de Riazan karanda zemskii sobor Mossoviet kazeu N.O. kestau

363 khoutor constructivisme complexe militaro- kiziak crayons industriel kokteu édifice en hauteur Conseil de défense kolkhoze église chaude contingent limité komzag église froide conversion krasnoziom erdik cordon lopin privé euroremont D.O.S.A.A.F. M.T.S. Fonds de la culture denchtchik marché kolkhozien fortotchka département spécial mir gâteau stalinien diedovchtchina nadiel Gosstroï division Azul Narkomziem guirka dragons orgnabor kokochnik drougine otkotchevnikis kremlin drouginnik otroub ostrog Galosh, système ousadba palais de la culture garde outchastok palais des soviets garde blanc partage noir pichtak garde blanche patates, envoyer aux rastrellien gens des Tatars paysan individuel senis Glavpour podkoulatchnik sept soeurs grande guerre du Nord prodotryad sroub grande guerre patriotique question agraire stalinien guerre du Caucase rabzemles style russe guerre patriotique rapo tchorsou guerriers internationalistes recrutement organisé vampire hetman saban zakomar hussard Sakartvelo internationalistes sam- armée journées de mars Selkhozbank kalachnikov Selkhozpromexport afghan katioucha Selkhoztekhnika amazone légion blanche selkor armée blanche ligne sokha armée des volontaires lundi rouge sovkhoze armée rouge mamelouk Sovkhozstroï armée verte mazeppiste station de machines ataman metsavennad et de tracteurs bachi-bouzouk Minoboronprom tchaban basmatchis neuf cents jours tchigir batka opération Barbarossa terres blanches batyr opération Citadelle terres noires berdan opération Typhon terres non noires blitzkrieg opoltchenie terres vierges bogatyr Osoaviakhim troudodien bourdjite pika tselinnik brigadier plan Uranus union de production casques blancs plastoun vkoup casques rouges polk vykhod Cause blanche polkovnik zagotovkis chiliarque poroutchik cocktail Molotov salague architecture colonels noirs SALT Comité des mères de soldats setch ark comité militaro-industriel soldafon begounets Commissariat de guerre sotnia chatior commissaire militaire

364 sotnik tchikhir Interkosmos spassalar tchoum koukourouznik START tchouval lounik stavka touiès MIG strélitz toumaga mir T.V.D. mission Aragatz tatchanka arts Mriya tuniques bleues Rouslan U.N.S.O. abstraction lyrique spoutnik v.o.v. acméisme TU- voïentorg âge d’argent Tupolev voïévode âge d’or Yak- voïsko ambulants zampolit arbatisme boissons zaporogue avant-garde zemgor Ballets russes aïran constructivisme alkach cubo-futurisme aurore boréale artisanat Fonds de la culture balzams alakitz futurisme blocus beresta Glavrepertkom Borjomi bort Goskino bouza chirdak Grouziafilm choubat djereb-gueran Inkhouk demi-litre douga jdanovisme doukhan droche khoudsoviet enfance heureuse dzıntars Lel gorilka ensi loubok goupillon Fonds de la culture maison de la culture hitler frangouli monde de l’art houroungué gül Mosfilm kännukukk islimi néo-primitivisme katkha kama Nika kefir keplitchka parsouna klioukovka khantzi povtornyi klioukva khatchkar proun kok-tchaï kinjal Queue d’âne koumys kochma rastrellien kvas koula rayonnisme kveri koursi réalisme socialiste limonnaya kovche Rose bleue makhsyma kveri soixantards medus loutchina sotsréalisme merzavtchik makitra Sovinfilm Narzan matriochka suprématisme ours blanc merevaik V.O.K.S. ours brun nagaïka Vkhoutemas pertsovka pika rhyton pysanka aviation riabinovka rhyton rioumka rog Backfire rog rouchnik Blackjack rong salabaï Concordski samogone samovar D.O.S.A.A.F. samovar sankis Glavkosmos sbiten tchassovnia IL-

365 sivoukha âme junker soula amirspassalar khan spirt années d’interdiction khanat tchaïkhana apparatchik khevisberi tchaïnaya atabeg kholop tchatcha aznaour kniaz tchekouchka baïgouche kochtchis tchetvertinka barchtchina kolbasnik tchifir barine kombied tchikhir baro koulak trauktine baron balte koulakisant v prikouskou baron rouge laï Vana Tallinn batka lichenets Vartsikhé batrak limitchik viin beskolbasnik livre de velours vodka bey lumpen-intelligentsia yar bezlochadnyi makhalla yorch biedniak mankourte zavalinka biednota mec khôl zoubrovka bitche mechtchanie bobyl mestnitchestvo calendrier bomj mirza boyard moujik ancien nouvel An boyarstvo naïmit ancien style brigade nomenclature anniversaire chabachnik nouveau riche calendrier chamkhal nouveaux Russes calendrier grégorien charrue noire noyon calendrier julien chevalier obchtchestvo nouveau style chevaliers teutoniques obrok Nouvel An chliakhta odnodvorets semaine de la sirène citoyen d’honneur okolnitchi vieux Nouvel An colons opritchnik couche opritchnina censure dadian ordre Agence russe de propriété dekhkane os blanc intellectuelle dékoulakisation os noir censure dvorianine otkotchevnikis glasnost dvorianstvo oudiel Glavlit émir oulan Glavrepertkom erbbauer oulous Glouchilka eristavi ouzden jdanovisme essaoul pauvre khoudsoviet famille faible petit major khrennikovisme fuite interne des cerveaux piétons Mejkniga Gahnamak podkoulatchnik Muzgiz gar pomiechtchik Obchtchaya Gazeta gens noirs pomiestie opportunisme goulams prolétariat revues épaisses häkelwerke quartier blanc V.A.A.P. inorodtsys quartier noir intelligentsia question agraire classes sociales izgoï raznotchinets jilets razriad abrek jouze saks amanat

366 sans-âme levak hetmanat seredniak magasin à commission inorodtsys skomorokh magasin commercial Kazakhs smolianka magasin spécial khoutor sobess marché gris kobzar soudebnik marché kolkhozien koch srokovoï Mashinoexport kounak stiliaga Mashinoimport kourène stolnik Mashpriborintorg kroug szlachta Mebelintorg ligne table des rangs mechotchnik mouette tarkhanys navette nagaïka tavadachvili Novoexport papakha tchin parachutiste pika tchoudak prassol plastoun teïp Prodintorg polk ter remont polkovnik térem selpo pougatchevchtchina tiaglo skouptchik rada toukhoum Sovfracht setch toulengout Sovincenter sotnia tsekh tamga sotnik Ukraine slobodienne tchastnik stanitsa vertouchka tchorsou tcherta votchina tenevik universal vydvijentsys tolkatch voïsko zemchtchina tolkoutchka zaporogue Tsoum zipoune commerce univermag universam criminalité antiquariat V/O avoska valioutchik académicien beriozka vataga amouracher bouquiniste vechtchisme assesseur populaire centrale d’import-export Vneshposyltorg besprediel Centrosoyouz voïentorg Chantrapa chirpotreb Vostokintorg chatte noire Cocom cheramyjnik commercial chestiorka Dalintorg Cosaques chpana déficit armée des volontaires communiser devises ataman cour populaire Expocentre bechmet fenia Exportkhleb bountchouk groupe des cinq Exportles calme d’or houligan Exportlion casatchok itinérants fartsovchtchik chachka krach fer à repasser chalvars liman gauche cordon liouber Glavzagranpostavka cosaquerie malina Goskomtsen Cosaques Mosgaz Goum décosaquisation pakhane karatchokheli djiguitovka phénomène Kazan komok essaoul piatiorka korobeinik Haïdamaques prix du sang Lenfintorg hetman

367 Russiagate estragon krendel tribunal du peuple ezgeï krutt feta kufta cuisine forchmak kugelis galouchkis lacineciai achkhana Gastronom lagman adjika gata lakoum alexandre gâteau de printemps lapcha aragatz gogol-mogol lavach arganak goloubtsys leivasupp baklava gomi lepiochka balyk goutap lissitchkis bastourma guerkoulès lobio bechbarmak guerlach maile beliach hourvats manne blintchikis ikra mantys blinys jamoukva matsa boeuf Stroganov javoronkis matsoni borakis kacha matsoun borchtch kaïmak medivnyk borchtchok kalatch medovoukha borovik kambouz messitra botvinia kamka mézé boulamik kapostis mititeï boulba kapsarullid motal boulbenia karab moujoujis boulka keurtchekh mtsvadi boulotchka khach mujdei boulviou khachi mulgikapsad bourgoul khalva napoléon bouterbrod khartcho nardek brynza khatchapouri none caviar khinkal officiant chachlyk khinkalis okrochka chachlytchnaya kholodiets oladis chakarob khoplou oreillettes champignon khvorost ossetine charbine kichmich oukha charlotka kîrnacei ouriouk charotz kissel paskha chavlia kobi pasta chetchamanda kohvik pastila chkvarkis kok pelamouchi chorva koldounis pelmenis chourbé kololak pelmennaya chourpa koltunai perogis chtchi kopalka pikkpoiss chypse kopalkhène pilaf côtelette kouia pirog coulibiac koulitch pirojok cournik koupatys pkhali djelibje kouraga placinta dolma kourdiouk polenta dovga kouroum poza duchpara kozinakis prianik erivani

368 rassolnik varenetz soudebnik rasstegaï varenikis stoglav ressol vatrouchka tribunal du peuple romi vergounys universal rossolié vinaigrette Vérité russe ryjik vorvan vira salo yaini yassak samsa zakouskis saouzme zastolié économie satsivi zavaroukha smetannik accélération snetok danse balances, méthode des solianka Banque internationale soulougouni boulba d’investissement soumalak casatchok Banque internationale de souprouli freilekhs coopération économique sozba gopak bond en avant spass kabardinka boukharinistes sterlet kamajaï brak stolovaya kamarinskaya brejnevisme stolovka khoroumi business stouden kiiz catastroïka stroganina kryjatchok Charte sibérienne sült lezguinka chirpotreb syrnikis liavonikha cinq cents jours tabaka liazghi communisme de guerre tali ohuokhaï compétition socialiste talkan oufar comptabilité commerciale tamada piala Conseil d’assistance tan polka économique mutuelle tchakapouli quadrille Conseil économique principal tchakhokhbili sîrba¸ Conseil supérieur de tchanakh takmak l’économie nationale tchanakhi trépak contre-plan tchebourek yally contrôle par le rouble tchebouretchnaya yokhar conversion tchemkva zang devises tchepaglach Eco tcherek droit économie de l’ombre économie domestique tchikhirtma adat tchil engagement socialiste assesseur populaire Gosarbitrage tchirapour bii tchorba Gosbank charia Goskomstat tchoudou cour populaire tchoumar Goskomtsen droit kolkhozien gosplan tchourek juge populaire tchourtchkhela Gosstrakh khabza I.M.E. tchoutchou légalité socialiste telpanir Ingosstrakh mufti Jilsotsbank tkemali Narkomchariat toloumbachi kabala odob kapstrana tondir oukase traktir kharadj prix du sang khozrastchiot tsakharadjine procurature tvorog kremlingate protestation méthode de Riazan

369 mouton Commission supérieure héros de la Russie Narkomfin d’attestation héros du travail socialiste NEP diamat ordres nepman docent prix Lénine nouvelle économie politique dvoïka prix Staline outchour école spéciale tricolore perestroïka enfants d’octobre trident piatiletka évaluation académique ville-héros plan quinquennal faculté ouvrière znatchok prikhvatisation G.T.O. propriété socialiste gorono famille quinquennat grob Sberbank gymnase atalyk Selkhozbank histmat baba septennat internat babouchka socialisme de goulache Kamtchatka bolchak sociétisation kheder djiguite sovnarkhoze khorochiste domostroï stagnation komvouz evliade stakhanovisme M.G.U. familia Stroïbank médressé gar T.O.O. mekteb imia thérapie de choc Narkompros kalym tiaglo nieoud koka V.D.N.Kh. obchtchejitié Kormilitsa Vneshtorgbank oblono lévirat voucher P. T. U . majorat patates, envoyer aux mère-héroïne édition pétéouchnik messié physiques niania Agence russe de propriété piatiorka nianka intellectuelle pieu patronyme -giz point petit christ Glavlit proletkult petit major Gosizdat R.G.G.U. piatiletka Goskomizdat rabfak prénom Goskompetchati raïono svakha Inogiz S.S.O. teïp Lengiz smolianka térem Litfond tchetviorka toukhoum magnitizdat technicien tsatsloba Muzgiz technicum turkmentchilik samizdat vouz votchina samydav vtouz tamizdat yedinitsa faune V.A.A.P. Vneshtorgizdat argamak emblèmes astrakan éducation aigle bicéphale bela bannière rouge bélouga Académie des sciences barmy bobak accéléré besik borzoï aspirant bountchouk cheval de Prjevalski aspiranture drapeau noir-oeuf ichak candidat faucille et marteau karabagh collège (2) héros de l’Union soviétique karakoul

370 koulan ykhyakh pisar mammouth yog possadnik omoul praticien saïga flore premier secrétaire siomga président Skotoimport antonovka pristav snetok artcha qazi sterlet beresta réviseur tarbagan beriozka secrétaire général tarpan bor skomorokh youkola borovik spets zibeline cèdre starchina kolkis staroste fêtes ryjik svakha saxaoul tarkhan akatouï tchinar tavade alaverdi tougaï tchinoucha ambartsoum toundra tchinovnik baïga toyon ghiorgoba fonctions trabant Hiver russe ambal tsar houmorina tsar blanc imeninnik arate autolavka tsekh Jaaniõhtu turkmenbachi Jaanipäev baro baskak tysiatchnik Jani tysiatskii jour d’Ivan Koupala bourlak chabachnik vaïda jour de Tatiana volgar jour des défenseurs dvornik gazparatchik zakaznik de la patrie zam- jour international des femmes gensek ketch-koumaï gorodovoï kharman toï gosoudar géographie kirmach gourkhan adyr kouroultaï hakim ambre kvachetoba izbatch Anneau d’or lamproba izvoztchik anomalie magnétique lazareoba jilets de Koursk Ligo karatchokheli baïdjarakh maslenitsa khorezmshah balka mertsichor koungtaïdji baltique navrus koustar bargouzine Noël kuningai barkhane Nouvel An kuningaikstisˇ bass Pâques melik bezdorojié paskha mestnitchestvo bor sabantouï mirza bora Saint-Pierre, la Monomaque bougor saliout naïb boulgounniakh semaine de la sirène nakharar caucasien soukharban narkom central tbilissoba nouker centrasiatique toï otaman centre trynte padichah chakhristan tueur de l’ours pcheh djaytyau vieux Nouvel An persek djout

371 dzıntars slobode gouvernement erseï solonets été des bonnes femmes solontchak Agence fédérale de communi- feux sacrés de Souramkhany sopka cation et d’information général Hiver sor gouvernementales girlo soukhoveï arrondissement national gobi steppe assemblée constituante hauz sujet de la fédération Assemblée Fédérale jout syrtes autocratie kestau taïga autogestion socialiste kevir takyr du peuple kolkis talik autonomie kossa tchernoziom B.M.M.T. koum tchigir Bendery, constitution de kouroum tchinguil Birlik krasnoziom tchink bironisme kyariz terres noires boukharinistes liman terres non noires bronzage live terres vierges cens lojbina tougaï centralisme démocratique mchara toundra Centrosoyouz merevaik tsaïdam collège (1) merzlota volok comité d’État mortso yayla Comité d’État pour l’état nuits blanches d’urgence Oust- goulag Comité d’État pour la défense ovrag Comité exécutif central perspective Bamlag commissariat du peuple plaine sauvage bougor commissaire du peuple podzol bytovik Congrès des soviets polynya charachka de l’Union pontique chimiste Congrès pan-Union des portes sarmates chizo députés du peuple possad cinquante-huit Conseil central exécutif posselok colonie de travail collectif panrusse des soviets prilavkis colons spéciaux Conseil de la Fédération R.S.F.S.R. Dalstroï Conseil des boyards raïon déplacés spéciaux Conseil des commissaires raspoutitsa goulag du peuple région grand retour Conseil des ministres région autonome grande terreur Conseil des proches régionologie isolateur constitution république koutouza départementalite république autonome ostrog double pouvoir république fédérée Ozerlag douma république socialiste psikhouchka eux soviétique Siblag F.A.P.S.I. république socialiste Taïchetlag firman soviétique autonome tchessir glavk républiques périphériques tchistka gorispolkom Rous troudarmiya gos- saï village de colonisation Gossoviet saison de velours zek gouvernement de coalition sevmorput zone de peuplement spécial khorhoud sibérien khoural Maison Blanche

372 marécage habitat zemlianka medjlis zimovie ministère agroville nakaz aïl histoire Nardepia aïvan narkomat aoul Balticum Narkomfin atsatoun bironisme Narkomindel boz öy bogatyr Narkomnats datcha borotbiste Narkompros densification bourg du palais Narkomzdrav dvor calme d’or Narkomziem gornitsa communisme de guerre natsotdiel isba confédérés Novoexport jek Conseil de l’évacuation Novossibirsk, rapport de kamorka darbazi Ordre livonien khata décembristes organe khitkiri décennie d’or pan-Union khrouchtchoba décosaquisation panrusse kichlak dégel pansoviétique kildym domostroï parlement klet émigration populaire kochki empire des steppes praedidium kommounalka gengiskhanide procurature kortchma gouvernement de coalition rada koumatskoï gouvernement provisoire radnarhosp kourène Grand Jeu raïispolkom malina grande guerre du Nord république marani Instructions république autonome matchoubi joug tataro-mongol république fédérée mourkvan kabala république socialiste nakhalstroï kievien soviétique obchtchejitié Kouchans république socialiste oda kourgane soviétique autonome oda-sakhli lundi rouge seimas oupravdom matérialisme historique selsoviet ousadba nakaz sobornost poldomik neuf cents jours sovdep possad nouvelle économie politique soviet de l’Union predbannik nouvelle opposition soviet des députés du peuple racouchka opération Barbarossa soviet des nationalités remplissage opération Citadelle soviet suprême saklia opération Typhon sovnarkom senis Ordre livonien Soyouz... shtetl Ordre teutonique sujet de la fédération sroub Ougra troïka stanitsa oulous tsarisme tabor padichah Union des républiques tchoum petlurien socialistes soviétiques tchygdan pétrovien vertical térem Porte-croix, chevaliers vertouchka tyndyk Porte-glaive, chevaliers vietché village pougatchevchtchina zemstvo yaranga prikaz yourte procès de Moscou zavalinka procès des 16

373 putsch gauche Gosstroï réforme, grande gauchisme Gostekhnika révolution de février glasnost Mashinoexport Riourikides gorbatchevisme Mashinoimport Rous gouvernemental Metallurgimport route de la soie homo sovieticus méthode des chefs route de la vie image morale Narkomtiajprom scytho-sarmate, période international orgnabor slobidska internationalisme Prommachexport socialisme développé joséphiens Prommachimport soudebnik kaïf rapo stagnation léninisme recrutement organisé système du Nord lutte des classes Techmachexport tchernenkien manichéisme union de production temps des troubles mankourte union scientifico-industrielle terreur rouge marxisme thèses d’avril marxisme-léninisme Islam timouride matérialisme dialectique triple entente matérialisme historique adat Tripolyens national-bolchevisme charia trois glorieuses nihilisme chiisme Ukraine slobodienne nouvelle pensée politique chiite Vérité russe Novossibirsk, rapport de dija vietché occidentalisme gazavate vykhod Pamiat gazi Zakarides patriote hakikat zastoï populisme Hümmet zemskii sobor raspoutinchtchina imam révisionnisme ismaélisme idéologie révolution permanente ittifaq russification kadiriya acythisme slavophilisme kalenderiya antisémitisme socialisme koch antisoviétisme spiritualité koubraouiya arbatisme stakhanovisme Koulabis bolchevisme théorie normande Lazes bourgeois trotskisme maarifat bourgeoisisme volfila makhalia brigade de choc mec khôl centralisme démocratique médressé communisme industrie mekteb culte de la personnalité brigade de choc Mousburo démocratie directe brigadier mufti démotique combinat muftiya déstalinisation comité d’usine muride déviationnisme comité militaro-industriel muridisme diamat complexe agro-industriel murmurants dictature du prolétariat complexe militaro-industriel Naqshbandiya dissident complexe territorial Narkomchariat dragons rouges de production oumma édification communiste Conseil de l’évacuation pichtak émigrant intérieur Dalstroï qadiri ennemi du peuple GAZ qadiriya État du peuple tout entier Gazprom qazi étatistes GOELRO soufi eurasisme Gossnab sunnite

374 tarikat estonien mordve tarikistes évène nakh-daghestanais Tchaouche évenk national tioubeteïka finno-ougrien néguidale Union musulmane galgaï nganassan vert géorgien nikhve vovtchik glagolitique, écriture nogaï wahhabis gourouli nouskhouri waqf grabar novlangue yassouiya ingouche ogouz zikre ingrien orotche itelmène ossète jeux japhétiques, langues ostyak judéo-langues oubykh billard russe kabarde oudmourte chachka kabardino-tcherkesse ouigour chestiorka kalmouk oulitche choupchoua karaïte ouralien ketch-koumaï karakalpak ouralo-altaïque koucht karatchaï ouzbek kyz-koumaï karvèle paléoasiatiques, langues roulette russe kazakh paléosibériennes, langues tchovgan kète pchave youzout khakasse protobalte khanty protoslave langues khotsouri routoul abazine kirghiz russisme abkhaze komi saami achkharabar koriak samodique adyghé koumyk samoyède adygho-abkhaze kurde selkoupe agoul kyptchak slavon aléoute lak slavonisme alphabet langue de bois soyote altaïque langue de drap svane aqoucha langue des marins tabassaran arménien langue officielle tadjik arménien, alphabet latin, alphabet talyche assomtavrouli laze tatar avar letton tchagataï azerbaïdjanais lezguien tchane bachkir lituanien tchérémisse balkar live tcherkesse balto-slave lude tchétchène biélorusse mansi tchouktche bilinguisme mari tchouktcho-kamtchadale bouriate mate tchouvache bzyb militaire, alphabet Toungouse carélien mingrèle tsakhour caucasien mkhedrouli turkmène chakobza mokcha ukrainien coure moldave vepse cyrillique, alphabet moldovien vogoul dargwa mongoles, langues yagnobi erzia montagne des langues yakoute

375 yiddish kambouz manat youkaguir kok maneti youpik Morflot monnaie morpekhis monnaie de bois littérature Sovinflot nogata trap piatak achoug piatialtynnyi acythisme mesures piatiorka âge d’argent piatnachka âge d’or archine polouchka archives spéciales déciatine poltina Avril fount poltinnik bakhtchi gak rezana balagan grivenka roubel byline poud rouble bytovik sagène rouble de bois censure sotka rouble Kerenski Centrifuge tchetverik rublis chroniques tchetvert S.K.V. constructivistes tchetvertinka semichnik dierevenchtchikis vedro sent djyrau verchok som dostoïevskisme verste sotnia En garde zolotnik soum excentrisme sovznak formalisme monnaie talonas imaginistes tchervonets jdanovisme abaz altyn tchervontchik Journal littéraire tchetvertak Kalevala bela billet vert tengué Kalevipoeg tonne manas chtouka coupon tychtcha manastchi valiouta Mokhammass couronne denga valioutchik moscophilisme viekcha Opoyaz devises dram yefimok revues épaisses zone rouble Russie littéraire dvouchka Smog dvougrivennyi soixantards grivennik musique structuralisme littéraire grivna achoug tamizdatchik groch acrabalai V.A.A.P. hrivna aïdymtchi V.O.K.S. karbovanets akyn zaoum katya apkhertsa kopeck avazi marine kouna azaragsˇ koussok bakhtchi Baltflot krasnenkaya balaban banka lari balalaïka bérets noirs lats Baltica D.O.S.A.A.F. leu bandoura flotte rouge lièvre bandouriste Foxtrot limon barymta Glavpour litas bayan Glavsevmorput louma birbinet

376 bougaï kobza tabik byline kobzar tablak chachmakom kokles takmak chanson de cocher koliadka talianka charakan komouz tanbour charmanka koroghlu tar cymbolai koubiz taures daf kouraï tchang daïna krimantchouli tchastouchka daïra kubyz tchongouri dap kylissakh tesnif davoul kyrimpa thari deramad labtchang touloum-zourna doïna leutar toyouk doïra lumdzialis trembita dombra makom trideksnis domra métalliste tyngryn dool mouchouri vargane douda mougam yachtchik doudka Muzgiz yar doudouk nadouri zourna doumka naï doutar olonkho mythologie drymba orovel estrade oufar âmes réprouvées falak ozragisˇ arbre-dieu fandyr pandir Ausraˇ ganurags pandouri baba-yaga garmochka parapan bannik gaval perkhisouli bereguinia goudastviri popsa chouralé gousla pritchitanie Dajbog goussan prokoll dev groupe des cinq ragal Died Moroz guidjak raspievys Djangar horhovel reng Djinnistan jaleika rojok domovoï jdanovisme roopill dvorovik . kankles roubab Grand-père gel kannel russianisme Kadji kannone sato Kalevala kantele saz Kalevipoeg karal sazandar Keremet karippa schlager khors karnaï setâr Kikimora katerinka skrabalai Kiremet kemantcha skuduciaiˇ Kochtcheï khomouz sopel Kõu khoomei souprouli Lacplesisˇ khorovod sourma Laïma khrennikovisme sournaï lechii kiou stabule Lel kiyak stichère Madjoudjes klezmer sutartine mamalyga kobyz svirel manastchi oboroten

377 Otchokotchi bolchevique Parti russe des communistes ovinnik borotbiste partkom Perkons brejnevien partocratie Perkunas bureau politique partorg Peroun cadre partrabotnik pir ceinture rouge partyatcheïka polevik chambre de Lénine persek Polienitsa coin rouge pervitchka Poloudnitsa collectif pionnier roussalka Comité central plate-forme démocratique Simargl commissaire militaire plénum sirine congrès politburo Snegourotchka congrès des vainqueurs posselkom Stribog Conseil de défense premier secrétaire Svarog Conseil des femmes Profintern Taara département général rabkrin tchour déviationnisme raïkom toison d’or émulation socialiste réactionnaire triasoukha esprit de parti reskom Vanamuine État du peuple tout entier roue rouge Vanapagan gorkom Russie travailleuse Verlioka goubkom secrétaire général vodianoï herkom selkom vourdalak Inspection ouvrière sovok Yadjoudjes et paysanne Sredazburo Internationale stiengazeta ouvrages internationalisme prolétarien strogatch jenotdiel Tchapaïev anneau Kavburo trois baleines Aralsib Kazburo tseka AYAM kazkraïkom tsekiste BAM kharakteristika Turkburo Bamtransproyekt kirkraïkom vieille garde Centresib Komfout 25 000 cinq mers, système des Kominform volkom dolgostroï Komintern yevsektsia Inogate kommouniaka zakraïkom Sibaral komsomol Zavidia stalinka kraïkom zavkom Taïchetlag maison de la culture TRACECA Mousburo partis tranksibérien okroujkom transaralien Orgburo Alach transcaspien oukom Alach-Orda transmandchourien partburo Alliance populaire transmongolien parti anarchisme transsibérien Parti communiste anarcho-communisme Turksib parti communiste bolchevique anarcho-syndicalisme Youjsib Parti communiste de l’Union andréievisme soviétique Anneau vivant parti communiste Parti communiste de la ärkamissag Fédération de Russie Armenakan apparatchik Armenkom appareil Parti communiste ouvrier de Russie azamat autogestion socialiste Azat du peuple

378 Bachlam hromada partage noir bandérien Hümmet Parti agrarien Bart indépendants Parti constitutionnel Birlik Interfront démocrate Bloc d’Ivan Rybkine Isamaalit Parti de l’autogestion Bloc de Stanislav jaunes-bleus des travailleurs Govoroukhine Jeltoksan Parti de l’unité russe et Bloc des 89 régions jeune garde de la concorde de Russie jeunes Russes Parti de la liberté économique Bloc Pamfilova- K.D. Parti démocratique de Russie Gourov-Lysenko kamikaze Parti démocratique libre Bouclier khlopomanys de Russie Bund Kombund Parti démocratique travailliste cadets Koulabis Parti des amateurs de bière Cause juste kroug Parti libéral-démocrate cent-noirs L.E.F. de Russie centre antifasciste Lad Parti ouvrier social-démocrate Choix de la Russie Ligue de la patrie de Russie Choix démocratique Ligue des combattants Parti paysan de Russie de Russie de la liberté Parti populaire de la Russie Communistes pour la Ligue du peuple russe libre démocratie Maapäev Parti populaire démocratique Communistes/Russie makhovchtchina Parti populaire-républicain Ouvrière/pour l’Union makhovien Parti républicain soviétique maximalistes Parti socialiste du travail confrérie Cyrille et Méthode Medved Parti socialiste révolutionnaire Congrès des communautés mejraïontsys Patrie russes Mémorial patriote Cygnes menchevik petlurien dachnaktsoutioun Mère patrie petrachevskis Daïmokhk Mères de Russie piar décembristes pour la justice sociale piarchtchik demchitza Mesame dasi Pour la patrie démocrate Moscou travailleuse Pour la victoire Dierjava moussavat Pouvoir au peuple Dignité et charité mouvement blanc Prométhée Doch Mouvement de réformes prompartia En avant démocratiques putschistes En avant la Russie! Mouvement démocratique Rahvarinne Erk chrétien Ramgavar fascizoïde Mouvement interrégional rouges-blancs Femmes de Russie pour l’unité rouges-bruns Force nouvelle mouvement timourien roukh fouet à quatre queues nachisme Russie démocratique fraction narodnikis Russie travailleuse Frères de la forêt niestiajatelis S.R. Front de salut national noirs Sajudis front populaire Notre maison, la Russie Sakartvelo Futur de la Russie nouvelle opposition sans-parti gauche zimmerwaldienne octobristes socio-démocrates groupe anti-Parti Otetchestvo vsia Rossia Stabilité groupe informel Ours tautas fronte Hentchak Pamiat travaillistes Héritage spirituel pantouranisme Union civique Honneur et patrie panturquisme Union démocratique

379 Union des forces de droite bassourmène Ilyintsys Union des syndicats de toute Bélarusses indigénisation la Russie Bessermènes Ingouches Union du bien public Biélorusses Ingres Union du peuple russe Boïkis Inguermanlandais Union interprofessionnelle bonnets noirs inorodtsys des travailleurs Borusses itchkérien Union musulmane Boujanes Itelmènes Union nationale russe Boulgares Juan-Juans Unions de la patrie boundess juif Unité nationale russe Bouriates Juifs des montagnes vlassovien Bulgares de la Volga Kabardes Voie lettone Caréliens kaghatahaïoutioun Volonté du peuple Chapsougues Kalmouks Voopik Chors Kamtchadales Yabloko Cimmériens Karaïtes Yasli Circassiens Karakalpaks Yedinstvo Colches Karatchaïs younnate cosaquerie Kassogues Zemlia i Volia Cosaques Kazakhs zemliak Coumans Kazikoumouks zemliatchestvo Coures Kerkètes zinoviévistes Croates blancs Kètes zviadistes Daghestanais Khakasses Darguines Khantys peuples dhimmis Khazars Digors Khemchines Abadzekhes Djénovés Khevsoures Abazines Dolganes Kirghiz Abkhazes Doukhobors Kistines Adjars Doulibes Komis Adyghés Dounganes Komis-Permiaks Adyghs Drevlianes Koriaks Agouls émigration Koumyks Aïnous Enets Koundours Akkines Esquimaux koussaliaï Alains Estes Kriachens Aléoutes Estoniens Krivitchis Allemands Évènes Kurdes Allemands de la Volga Évenks Kyptchaks Altaïens Finlandais blancs Laks Anatris Finlandais rouges Latgales Antes friazine Latins apawa fusion des nationalités Lazes ardasahman Gagaouzes Lekis Arméniens Galiciens Lemkis Ashkénazes Gargares Lettons Avars Garmis Lezguiens Avars (2) Géorgiens Lituaniens Azer grand russien litvak Azerbaïdjanais Guèbres Lives Azéris Haïdamaques Livviks Bachkirs Houtsouls Malorusses Bactriens Huns Mansis Balkars Ibères Maris balte

380 Massagètes politique des nationalités tchourkis Méotes Polovtsiens Tchouvaches Mériens Pomores Tivertses Meskhètes Porte-croix, chevaliers Touches méthode des chefs Porte-glaive, chevaliers Toungouses Mingrèles pribalte touranien Moldaves Protobulgares Touvas Moldoves prussak Tripolyens Mongols Qaytaks Tsakhours Montagnards Radimitches Tsiganes Mordves rapprochement des peuples turcoman Moulkes Riourikides Turcs N.O. Routouls Turkmènes Nakhtché Russe blanc Ukrainiens Narkomnats Russes ukrainisation national Russien Vaïnakhs nationalité Ruthènes Varègues nationalité titulaire Saamis Velikorusses natsotdiel Sakhaliars Vénèdes Néguidales Samogitiens Vepses Nenets Sarmates Vialitches Nganassans Sartes Vieux Prussiens niemets Sclavènes Virials Nikhves Scythes Volhyniens Nogaïs scytho-sarmate, période Yadjoudjes Nôtres Sèles Yagnobs Obres Setous Yakoutes occupant Sévérianes Yasses oreilles salées shtetl yevkom Ogouzes Sibiriak yevsektsia Oïrotes Skabaris youk Oroks slave Youkaguirs Orotches Sogdiens Zemgales Ossètes soviet des nationalités Zyrianes Ostyaks spiourk Oudégués Svanes police Oudmourtes Tabassarans Ouigours Tadjiks Agence russe de propriété Oulitches talons salés intellectuelle ouriouk Talyches Alpha, groupe Ouzbeks tartare amoralka Ozet Tatars andropole pantouranisme Tatars-Mongols anketa passeport Nansen Tates anonimka Pchaves Tavguis aquarium Permiaks Tavres Asala personne de nationalité tchaldon brigadmile caucasienne Tchanes cabinet noir Petchenègues Tcherkasses canari petits peuples Tcherkesses Comité de la sécurité d’État Petits Russiens Tchétchènes Commissariat du peuple aux peuples punis tchitchmek affaires intérieures Pieds-noirs russes Tchoudes Commissariat du peuple pour pogrom tchoukonets la sécurité d’État Polianes Tchouktches complot des blouses blanches corbeau noir

381 cravate de Stolypine spetsnaz Pravda dessoûloir spravka rabkor droujinnik stiralka Renaissance éléphant stoukatch revues épaisses fedaïs Tcheka Rospetchat G.P.U. Tchekaguébé Rossiiskaya Gazeta Gaï tchekiste Rossiiskie Vesti gaïchnik tchessir Russie littéraire garde noire tchistka Savraska garde rouge tchon selkor gotchis toptoun Semaine grande terreur triangle Sevodnia guékatchépiste Vetcheka stiengazeta hibou vyiezdnoï stienkor hirondelle yejovchtchina Stolitsa hun-wei-bin zapretka Tass ispravnik tassovka K.G.B. presse Temps nouveau kagébiste Tribune ouvrière kharakteristika Agence d’information russe Troud komitetchnik Agence de presse Novosti Vedomosti kompromat Annales contemporaines Vetchernaya Moskva Loubianka Apollon Zaria Vostoka M.G.B. Arguments et faits Zavtra milice Choix démocratique mkhedrioni Chronique propagande N.K.G.B. Chronique Express N.K.V.D. Commerçant actif nadzor Dni activisme nianka Étoile rouge activiste O.B.Kh.S.S. fenêtres Rosta agitateur Oguépéou Iskra agitation okhranka Itar-Tass agitka Omon Itogui agitplakat Opon Izvestia agitpoyezd organe Jour, le agitprop organiste Journal littéraire agitpunkt personalka Klioukva agitsamoliot point cinq Kolokol agropunkt police Komounisti fenêtres Rosta premier département Komsomolskaya Pravda garde pristav Kouranty kochtchis propiska Krokodil Komfout punaise Megapolis-Express kultprosvet résident Mejkniga likbez seksote Messager russe massovka Service d’intelligence Moskovskaya Pravda piar extérieure Moskovskii komsomolets piarchtchik Service fédéral de contre- N.T.V. plakat espionnage Niezavisimaya Gazeta pokazoukha Service fédéral de sécurité Nouveau journal proletkult smerch Nouveau quotidien réalisme de cuisine sotnik Nouvelles de Mocou tableau rouge sova Novosti tchernoukha spetskhran Obchtchaya Gazeta travailleur de choc Ogoniok V.D.N.Kh.

382 village Potemkine Krestintern catholicossat 25 000 Lad charakan Vneshtorgreklama Lenfintorg chatior Zavidia ligne Curzon clergé blanc M.I.D. clergé noir relations molink coin rouge internationales Narkomindel concile local Organisation de coopération croix russe accords d’Alma Ata économique datsan accords d’Helsinki pacte de Varsovie diacone centrale d’import-export Pacte Molotov-Ribbentrop dimanche de l’assemblée Cocom passeport Nansen dimanche des saules coexistence pacifique Profintern dougan Comité d’État pour les Prommachexport dvoïeverie relations économiques Prommachimport dymikis extérieures républiques périphériques église chaude Communauté d’États rideau de fer église froide indépendants route de la soie église grégorienne Conférence de la dernière Selkhozpromexport éparchie chance Skotoimport épiscope conférence de Yalta Société des Amis du Canada errants Conférence sur la sécurité et souveraineté limitée feux sacrés de Souramkhany la coopération en Europe spoutnik flagellants Conseil baltique START fous de Dieu Conseil d’assistance système du Nord gaon économique mutuelle téléphone rouge grand jour Conseil de sécurité traité de Berlin grebenchtchikis Coopération économique traité de Brest-Litovsk hégoumène de la mer Noire triple entente hiéreï cosmopolitisme union de Lublin hiérodiacone Dalintorg Union des États souverains hiéromonaque décret des commissaires Union des républiques icône détente souveraines iconoclasme doctrine Brejnev Union économique centre- iconodule doctrine Kozyrev asiatique iconostase empire du mal V.O.K.S. Ilyintsys Entente baltique zagranka joséphiens étranger lointain Zone de coopération judaïsants étranger proche économique de la mer Kerjaks Expocentre Noire khatchkar Exportkhleb khlystovchtchina Exportles religion khlystys Exportlion klobouk Finlandais blancs adorateurs du feu krechtchenie Finlandais rouges agneaux lampada finlandisation archiépiscope laure Glavzagranpostavka archimandrite lituonomane grand frère batiouchka litvak GUAM beglopopovtsys loi divine guerre froide biegounys matagh GUUAM bieloriztsys mékhariste Initiative centro-européenne bogomoltsys métropolite Internationale buveurs de lait molokanes internationalisme prolétarien Cahors, vin de monaque Kominform castrats monophysisme Komintern catholicos

383 nestorianisme révolution pékhlévan niconien proroub niemoliakis Aurore sayatchi niestiajatelis blanc soukharban nietovtsys bolchevique spartakiades noir bolchevisme tcherghe nouvelle Rome Cause blanche trynte Ordre teutonique communisme vataga orthodoxe denikinchtchina patriarcat dictature du prolétariat transport patriarche dimanche rouge petit christ émancipation ouvrière Aeroflot phélonion journées de juillet anneau piatidiessiatnikis journées de mars Antonov podlinnik kirrevkom arba ponomar octobre auto-stop pope revkom autolavka poslouchnik révolution AYAM pravoslave révolution de février baïdar presbytériens révolution permanente baïdarka prosphore terreur rouge BAM protodiacone thèses d’avril Bamtransproyekt protopope bezdorojié psalomchtchik science briska caravansérail raskol A.N. raskolnik Centresib Académie des sciences cinq mers, système des risa Akademgorodok sabbatistes dochtchanik candidat drojkis sans-prêtre charachka sappad elektritchka estophile Gaï skakounys fonds de stimulation skite gaïchnik Glavkosmos GAZ Skoptsys lyriques sobor goloubkis physique inomarque soubotnik R.G.G.U. spas Jigouli technicum Kamaz starets Vneshtechnika starojil kamazone vtouz kibitka starosel yaderchtchik stichère Lada stikharion lièvre stoglav sport likhatch strannikis baïga marcheroute strigolnikis baldak Moskvitch synode berkoutchi mouette tchassovnia choupchoua narta triomphe de l’orthodoxie ghioulech Niva troisième Rome gorech Pobieda uniate Jourdain portage unicroyant kabakhi racouchka vardapat ketch-koumaï route maritime du Nord vieux croyant kyz-koumaï Samara Vieux Pomores maroula sanis zoroastrisme montagnes russes sankis morse sevmorput oulak-tartych Sibaral

384 Sovtransavto klaka fourachka stalinka knout gazyrnitsys taïchetlag koucht juosta tarantasse krechtchenie kalpak Tchaïka kyz-koumaï katrintse télègue madame kéténi TRACECA messié khalat traïnage na zdorovié ! khandjani trakt nadi khrouchtchovka tranksibérien natchaï klobouk transaralien ourga koïnek transcaspien parilchtchik kokochnik transmandchourien pomochtch kolpak transmongolien possidelkis kouchma transsibérien predbannik koukhlianka troïka pritchitanie laptis Turksib prix du sang malakhaï vanka roussalia nabadi Volga saergae nafram volgar sauna papakha wagon stoumartmokvareoba papanaki yachtchik tamada parandja Youjsib tchinar phélonion Zaporojets toast risa ZIL toloka sakta ZIM toloumbachi sarafane ZIS toussovka sõlg tovarich soumane us et coutumes tsatsali stikharion tsatsloba svanka anecdote tu tchapan anniversaire turkmentchilik tcherkeska as v prikouskou telpek avoska venik tioubeteïka avril, poisson d’ vira tizgitch balagan vziatka touloupe baldak yevar valenkis bania yoldache zipoune berkoutchi zastolié bii zavalinka blat vins blatnoï Aïgechat broadway vêtement Akhacheni bruderschaft ak-kalpak Akhmeta cercle caucasien alaska Akstafa choupchoua aletchek Anaga cuisine astrakan Artachat cul-sec bachlyk azarpecha diadia bazlouk Bakhtrioni djiguitovka bechmet Bayan Chireï gospodine bourka bormotoukha gospoja bourkis Cahors, vin de goulianié chalvars Chemakha jenchtchina chapka Gourdjaani kanly couchmè Kardanakhi khochar djako Khvantchkara

385 Kindzmaraouli Napareouli Telavi Kiourdamir Odjalechi Teliani Kurdamir Ousakhe-Laouri Tetra Kvareli portiach Tibaani Livadia portveïn Trifesti¸ madère Rkatsiteli Tsinandali madjari Salkhino Tsitska Madrassa Sameba Tsolkaouri Manavi Saperavi Tvichi Massandra Sviri Vasizoubani Moukouzani Tavrida vermouts Mtsvanè tchernila must Tchkhaveri

386 Index géographique

Cet index renvoie aux rubriques se référant aux républiques ex-soviétiques autres que la Russie. Pour les termes concernant spécifiquement la Russie ou l’ensemble de l’U.R.S.S., parce qu’ils constituent la majorité des entrées, l’indicateur géographique n’est pas indexé. Quelques régions, pour lesquelles les références sont relativement nombreuses, sont indiquées dans l’index: Daghestan, Régions nordiques, Sibérie, Tatarstan, Tchétchénie, Tchouvachie, Yakoutie. Ce qui se rapporte aux Tatars est noté sous le descripteur Tatarstan, même si le terme se réfère aux Tatars en général. Les références à ce qui touche l’ensemble du Caucase apparaissent sous Caucase; celles relatives au Caucase du Nord, sous ce nom; celles relatives aux Républiques transcaucasiennes, sous le nom de chacune des républiques : Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan. Les rubriques Asie centrale et Républiques baltes coiffent les références aux termes relatifs à l’ensemble de ces régions; chacune des républiques concernées est également indexée.

Arménie horhovel Asie centrale hourvats achkharabar journées de mars achkhana achoug kaghatahaïoutioun adat Aïgechat kannone adyr ambartsoum khach aïran ardasahman khatchkar aïvan arganak khorhoud aksakal Armenakan kololak akyn arménien koursi amanat arménien, alphabet kufta arba Arméniens lavach arbre-dieu Armenkom lepiochka argamak Artachat louma ark Asala marz artcha atsatoun marzbed aryk aznaour marzpan as borakis matagh Bactriens bourgoul matsoun baïga catholicos mékhariste baklava catholicossat mézé baldak charakan mouravi barkhane charotz nakharar basmatchis chorva oda basmatchisme dachnaktsoutioun pandir bechmet dap radio arménienne caravansérail davoul Ramgavar centrasiatique dolma saz choubat dram spass daf erdik spiourk dhimmis erivani tan djaytyau feta tcherek djout Gahnamak tchil djyrau gata tchinguil doïra goussan tchirapour émir gouvernorat telpanir empire des steppes grabar ter gorech hayabahbanoum tondir goulams Hentchak vardapat gourkhan herkom Zakarides goutap

387 Grand Jeu tar Ogouzes guidjak tarpan Opon gül tchagataï pékhlévan ichak tchaïkhana reng jout tchang saz kalenderiya tcherghe sazandar karnaï tchigir talyche kevir tchorsou Talyches khalat tchourkis tar khan timouride Tates khanat toï tchoutchou kharadj touranien tchovgan khochar Turkburo tesnif kichlak Union économique touloum-zourna kichmich centre-asiatique yally koch yog kochma zakat Biélorussie kok-tchaï zourna koucht accords d’Alma Ata koumys Azerbaïdjan Bélarusses kouroultaï biélorusse kouroum achoug Biélorusses kozinakis adorateurs du feu boulba krutt aïran boulbenia kyariz Akstafa douda labtchang Azerbaïdjanais doudka lagman azerbaïdjanais freilekhs lepiochka Azéris hromada makom Bayan Chireï kirmach médressé Chemakha kortchma melik chiisme kryjatchok Mousburo chiite liavonikha navrus daf Russe blanc Ogouzes deramad salo ouigour dolma shtetl Ouigours dovga sourma outchour duchpara svirel parandja ghioulech szlachta pékhlévan gotchis tchernila qazi GUAM vaïda registan Guèbres vertical roubab GUUAM saï Hümmet Caucase journées de mars samsa abrek Sarmates Juifs des montagnes Kiourdamir adygho-abkhaze setâr aksakal Sibaral koroghlu kufta Alains Sogdiens alaverdi sor Kurdamir Lezguiens amanat soumalak ambal Sredazburo Madrassa manat arba tabib argamak tablak mortso mougam aryk takyr atalyk tanbour moussavat navrus bachlyk

388 baklava adyghé ossète balaban Adyghés Ossètes bastourma Adyghs pasta bourka aïran pcheh caucasien bachi-bouzouk peuples punis chachlyk balkar rong Coopération économique de Balkars sappad la mer Noire bechmet Sarmates daïra bountchouk Tcherkasses djiguite bourdjite tcherkesse djiguitovka chakobza Tcherkesses Djinnistan Chapsougues tchétchène dool choupchoua Tchétchènes doudouk chypse tsakharadjine doukhan Darguines Yasses gazyrnitsys dargwa hakikat Digors Daghestan japhétiques, langues djako kabakhi djelibje agoul kalpak fandyr Agouls karab galgaï Akkines Kavburo Gargares aqoucha kemantcha gazavate armée verte khalva gomi avar kinjal guerre du Caucase Avars (2) kobi ingouche chamkhal kounak Ingouches chamkhalat kouroum itchkérien daghestanais kozinakis jamoukva djereb-gueran Kurdes Juifs des montagnes djiguite lamproba kabarde djiguitovka lezguinka Kabardes Juifs des montagnes lobio kabardinka kadiriya melik kabardino-tcherkesse Kazikoumouks montagne des langues kadiriya khinkal motal kama kourdiouk noirs karatchaï lak ossetine Karatchaïs Laks ozakom Kassogues Lekis portes sarmates Kerkètes lezguien R.S.F.S.T. khabza Lezguiens saklia khanat mortso svirel khandjani muride tchanakh khitkiri naïb tchikhirtma koumatskoï nakh-daghestanais tchourek koumyk Qaytaks vilayet Koumyks tabassaran Yadjoudjes Koundours Tabassarans yaini lakoum tar zourna mamelouk Tates Méotes tchepaglach Caucase du Nord muridisme tchoudou nardek tchourek abadzekhes nogaï tchoutchou abazine Nogaïs tsakhour Abazines Tsakhours

389 Estonie Akhacheni koupatys Akhmeta krimantchouli ärkamisaeg amirspassalar kvachetoba balte Anaga Kvareli baron balte apkhertsa kveri corsaire apswa lari Estes assomtavrouli lazareoba estonien azarpecha laze Estoniens aznaour Lazes estophile Bakhtrioni légion blanche gak batono lobio Isamaaliit Borjomi madjari Jaaniõhtu bzyb Manavi Jaanipäev catholicos maneti Kalevipoeg chetchamanda marani kannel Colches maroula kännukukk dadian matchoubi kapsarullid darbazi matsoni kohvik dev mesame dasi koussaliaï eristavi Meskhètes leivasupp géorgien militaire, alphabet Ligue de la patrie Géorgiens mingrèle Ligue des combattants ghiorgoba Mingrèles de la liberté gomi mkhedrioni Lives goudastviri mkhedrouli Maapäev Gourdjaani mouchouri merevaik gourouli moujoujis metsavennad GUAM Moukouzani Moulkes GUUAM mourkvan mulgikapsad Ibères mtsvadi Ordre livonien Kadji Mtsvanè pikkpoiss kaïmak nabadi Porte-croix, chevaliers karatchokheli nadi rahvarinne Kardanakhi nadouri roopill kartouli Napareouli rossolié karvèle nouskhouri saks katkha oda-sakhli sent katso Odjalechi Setous khachi orovel sõlg khantzi Otchokotchi sült khartcho Ousakhe-Laouri Taara khatchapouri pandouri tchoukonets Khemchines papanaki Vana Tallinn khevisberi pchave Vanamuine Khevsoures Pchaves Vanapagan khinkalis pelamouchi viin khitkiri perkhisouli khoroumi pkhali Géorgie khotsouri Rkatsiteli abaz khvantchkara rog abkhaze Kindzmaraouli romi Abkhazes Kistines Sakartvelo achoug kochki Salkhino Adjars Komounisti Sameba adjika koula saouzme

390 Saperavi berkoutchi kirghiz satsivi bii Kirghiz soulougouni boukara kirkraïkom souprouli Centresib kirrevkom spassalar dombra kiyak stoumartmokvareoba Dounganes komouz svane Jeltoksan koulan Svanes jouze kyz-koumaï svanka kamajaï malakhaï Sviri kamka manas tabaka kazakh révolution de soie tamada Kazakhs sayatchi tavadachvili Kazburo som tavade kazeu sournaï tbilissoba kazkraïkom talkan tchakapouli kestau tchapan tchakhokhbili ketch-koumaï tchygdan tchanakhi kiou tizgitch tchane kobyz toumaga Tchanes kochma yourte tchatcha kokteu tchemkva Kyptchaks Lettonie tchikhir Lad Tchkhaveri lévirat azaragsˇ tchongouri navrus balte tchourtchkhela os blanc balzams Telavi os noir baron balte Teliani oulous coure Tetra pir daïna thari saï erbbauer Tibaani saxaoul gak tkemali sozba ganurags toloumbachi tarkhan häkelwerke Touches tchink Jani tsatsali tchygdan kapostis tsatsloba tengué kokles Tsinandali tselinnik Lacplesisˇ Tsitska Union économique centre- Laïma Tsolkaouri asiatique Latgales Tvichi yourte lats Vartsikhé letton Vasizoubani Kirghizie Lettons Zaria Vostoka Ligo zviadistes aïl litas ak-kalpak live alakitz Lives Kazakhstan aletchek Ordre livonien accords d’Alma Ata baïgouche Perkons akyn berkoutchi Porte-croix, chevaliers Alach boz öy Porte-glaive, chevaliers Alach-Orda chirdak rublis azamat djiguite sakta Azat djiguitovka seimas batyr Dounganes Sèles bechbarmak ketch-koumaï stabule beliach kiiz taures

391 tautas fronte GUAM Régions nordiques trideksnis GUUAM tueur de l’ours karal Aïnous Voie lettone katrintse aléoute Zemgales kîrnacei Aléoutes klaka baïdar Lituanie kobza Enets kouchma Esquimaux acrabalai leu évène Ausraˇ leutar Évènes balte mertsichor évenk birbinet mititeï Évenks cymbolai moldave kète daïna Moldaves Kètes douda Moldoves khanty guerlach moldovien Khantys hetman mujdei komi juosta . must Komis kankles nafram Komis-Permiaks Karaïtes naï kopalkhène keplitchka placinta koriak klezmer polenta Koriaks koltunai ressol koukhlianka kugelis sîrba¸ mansi kuningai soumane Mansis kuningaikstisˇ tchorba narta lacineciai Trifechti néguidale Laïma trynte Néguidales lituanien Nenets Lituaniens nganassan lituonomane Ouzbekistan Nganassans litvak bonnets noirs nikhve lumdzialis boulamik Nikhves medus chavlia orotche ozragisˇ dekhkane Orotches Perkunas Erk ostyak ragal GUUAM Ostyaks rojok karakalpak Oudégués Sajudis Karakalpaks saami salo Kyptchaks Saamis Samogitiens liazghi samodique seimas none selkoupe skrabalai odob Selkoupes skuduciaiˇ ouriouk Tavguis sutartine ouzbek Tchouktches talonas Ouzbeks tchouktcho-kamtchadale trauktine Sartes tchoum sato Vieux Pomores Moldavie som yaranga soum youk brynza tchapan youkaguir Coopération économique Turksib Youkaguirs de la mer Noire youkola couchmè youpik doïna Gagaouzes

392 Républiques baltes Ozerlag Horde d’Or paléoasiatiques, langues joug tataro-mongol alexandre paléosibériennes, langues kaïmak ambre samoyède khan Balticum Sibaral koubiz chevalier sibérien kouraï chevaliers teutoniques Sibiriak Kriachens Conseil baltique Siblag makhalla Conseil de sécurité soyote medjlis Entente baltique stalinka mirza gaon stroganina Mordves grande guerre du Nord Taïchetlag ougra junker tarbagan oulan Ordre teutonique tchaldon saban polka tcherta sabantouï pribalte tchouktche tamga protobalte Tchouktches tartare ratoucha Toungouse tatar république bourgeoise Toungouses tatarchtchina révolution chantante Touvas Tatars Vieux Prussiens Turksib Tatars-Mongols vataga tchebourek Sibérie Zyrianes tchoumar Altaïens toï Aralsib Tadjikistan Union musulmane arate yarlyk avazi yassak arbre-dieu chachmakom armée blanche chakarob Avars dekhkane Tchétchénie AYAM dev Akkines Bamlag falak Bachlam bargouzine Garmis Bart bobak gazi blitzkrieg bora islimi Comité des mères de soldats boulgounniakh Koulabis Daïmokhk Bouriates none Doch Charte sibérienne oufar En avant la Russie Chors Sartes gar confédérés sournaï itchkérien Dalintorg tadjik kadiriya datsan Tadjiks kanly dougan Yagnobs khitkiri Esquimaux zang Kistines ezgeï laï gobi Tatarstan mec khôl houroungué murmurants Kamtchadales Bachkirs nakh-daghestanais khakasse Basket Nakhtché Khakasses beliach Naqshbandiya khoural bogatyr Nogaïs kildym bountchouk ouzden koldounis Bulgares de la Volga peuples punis kopalka chouralé qadiri mantys horde qadiriya merzlota Horde blanche tchétchène

393 Tchétchènes Ukraine makitra teïp Malorusses toukhoum accords d’Alma Ata Massandra Vaïnakhs Antes mazeppiste wahhabis Avars medivnyk zikre bandérien messitra bandoura noirs Tchouvachie bandouriste otaman batka Ozet akatouï Bendery, constitution de perogis Anatris bogatyr Petits Russiens Bulgares de la Volga Boïkis petlurien Chourbé borchtchok pysanka Huns borotbiste rada khoplou bougaï Radimitches Kiremet Boujanes radnarhosp kubyz boulbenia roukh parapan brynza Ruthènes salo chalvars saisons de velours takmak Cimmériens salabaï tchouvache confrérie Cyrille et Méthode salo Tchouvaches Coopération économique samydav Turcs de la mer Noire Sévérianes Virials douda shtetl drymba slobidska Turkmenistan freilekhs slobode Galiciens aïdymtchi sopel galouchkis ambal svirel girlo bakhtchi szlachta gopak balyk Tavrida gorilka doutar Tivertses grivna ensi trembita GUAM evliade trident GUUAM kalpak Tripolyens Haïdamaques karakoul tuniques bleues hetman karanda U.N.S.O. hetmanat kéténi Ukraine slobodienne houmorina kharman toï ukrainien Houtsouls koïnek Ukrainiens hrivna manat universal hromada Mokhammass varenikis jaunes-bleus piala vergounys jeune garde saxaoul Volhyniens Karaïtes tchouval yayla karbovanets telpek zemlianka katerinka turcoman khata turkmenbachi khlopomanys Yakoutie turkmène khokhol baïdjarakh Turkmènes kobza boulgounniakh turkmentchilik kortchma Dolganes yevar Lemkis karippa yoldache Livadia keurtchekh youzout maile khomouz makhovchtchina koumys makhovien kylissakh

394 kyrimpa Sakhaliars yakoute ohuokhaï tabik Yakoutes olonkho toyon ykhyakh oulous toyouk yokhar saergae tyngryn

395

Cartes

Ex-U.R.S.S. Ex-U.R.S.S. (partie européenne) Le Caucase EX-U.R.S.S.

° 6060˚˚ 40

60° Tchoukotka

Mer OCOCÉAN ARCTIQUE Baltique Mourmansk

RRép.ép. Baltes Ingrie CarCarélieélie Lac Lac Onega a Peipsi Lac Péninsule m

y Ladoga l Arkhangelsk o de Taymir K District Îles Nenets Komandor RRép.ép. des Komis Sakha-Yakoutie Oust- Moscou I Kamchatka Salekhard I District District Yamalo-NénetsYamalo-Nénets Kamtchatka Tchouvachie I Komi-Permiak I Mari-El I Mordovie I Oudmourtie District I Khanty-Mansi

Tatarstan I Perm I e

n E Mer Mer F i Rostov-sur- I lgaa s I le-Don Vo É s Noire Samara Bachkortostan D e S d'Okhotsk I S D É é R U t A R r 4040˚˚ TchTchéliabinkéliabink I A T o Îles I rIt I E i I Tioumen ry O D t ty O N cc Kouriles I hh b Kalmoukie I I TranscaucasieCaucase Orenbourg I I I Astrakhan Omsk r Île Sakhaline S I B É R I E u I I T o 4040˚˚ B A M d I A m e I R I Oust-Kout I I I N A

I I Novossibirsk Bouriatie T

Mer I I e A Akademgorodok a

Taïchet in t A S I E I Krasnoyarsk z a Caspienne r Kouzbass l u i

I e

R a o BarnaoulI Astana ik rg Khabarovsk

Mer KhakasKhakassie a a

I d’Arald'Aral A KAZAKHSTAN I B B ac S L Primorie

Karakalpakie L Irkoutsk I

y I Birobidjan A A r Turkmenbachi - B Oulan-Oude m SD m Haut-AltaHaut-Altaïï TTouva S C E y N T R A L E a (Krasnovodsk) o

r

o I I -r I u u Di a r I r Désert du a r S

i

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Kyzylkoum I B I TURKMENISTAN I K

TRANSOXIANE R I

OUZBOUZBÉKISTAND ÉKISTAN I Vladivostok

D I

Désert du I U a I

I ar Karakoum i r a i T a Tachkent Almaty T Samarcande ValléeVallée de Bishkek Ferghana i a n C TADJIKISTAN h a n KIRGHIZIE 0 1000 km Pamir

6060˚˚ 8080˚˚ 100˚ ° 60˚ 160 60˚ 140° Tchoukotka 80° 120° 100°

Mer OCCCÉANÉAN ARCTIQUE Baltique Mourmansk

Rép. Baltes Ingrie Carélie Lac Lac Peipsi Onega aa Lac PPéninsuleéninsule mm

y y l Ladoga l o Arkhangelsk o de Taymir K District ÎlesÎles Nenets Komandor Rép. des Komis Sakha-Yakoutie Oust- Moscou Kamchatka District Salekhard District Kamtchatka Tchouvachie Komi-Permiak Yamalo-Nénets Mari-El Cercle arctique Mordovie Oudmourtie District Khanty-Mansi 160˚

Tatarstan Yakoutsk I

I e n E Mer Mer Rostov-sur- F i s lga I I le-Don Vo É s Noire Samara e S d’Okhotskd'Okhotsk Bachkortostan D ï A D S I D É é R U t Y r A R o 40˚ Tchéliabink I T I o ÎlesÎles Tioumen rt I E i y O D t O N A c Kouriles h b Kalmoukie I

Orenbourg M I

Astrakhan Omsk S I B É R I E rr ÎleÎle Sakhaline

I uu Tynda o 40˚ B M I o d I A I

Oust-Kout I m e Oust-Kout I I I I I I N A Novossibirsk S S I I I EI I I I I Bouriatie I I T Mer I I I e I I Akademgorodok n I I I a TaïchetTaïchet i I I t A S I E Krasnoyarsk I z I PETIT a Caspienne u r Kouzbass I l u i o I BAM I I e Barnaoul I a go ik rrg R I I Khabarovsk Mer a I Khakassiessie a Ba I d'Aral I B B B ac I É S L I Tchita Primorie Karakalpakie Irkoutsk I y I I Birobidjan

A r 40˚ - Oulan-Oude Turkmenbachi D

m Haut-Altaï Touva C E N T R A L E I (Krasnovodsk) a o r u i a r

I TURKMENISTAN M O N G O L I E OUZBÉKISTAN Vladivostok D a N r i a Tachkent Almaty Vallée de Samarcande Bishkek O Ferghana TADJIKISTAN C H I N E P KIRGHIZIE 0 1000 km A Pamir J 140˚

60˚ 80˚ 100100˚˚ 120˚

EX-U.R.S.S. (partie européenne) ° 70 15° 25° 35° 45° 55° 65° 70° NORVÈGE

Mourmansk

Mer FINLANDE Blanche Arkhangelsk SUÈDE

Lac 60° Lac Onega Lagoda R U S S I E 60° Golfe de Finlande Île Saaremaa Tallinn St-PetersbourgSt-Pétersbourg Estonie (Petrograd, Leningrad) Vologda Kuressaare Kuressaare Tartu Novgorod Livonie Pskov Iaroslavl Kostroma Riga Rostov Ijevsk Lettonie Tver Pereslavl-Zalesski Dau Kazan Lituanie ga Serghiev-Possad Souzdal va (Zagorsk) KamaNaberejnye Tchelny Niem Vladimir Nijni-Novgorod e Moscou Kaliningrad n Vilnius Smolensk (Gorki) (K(Königsberg)önigsberg) Riazan Minsk Pouchtchino Ougra Togliatti B oug Biélorussie Collines Oka Toula de Jigouli Samara POLOGNE Brest Lipetsk

B Pripiat Tambov o o Koursk Saratov

u g ° g Teteriv Tchernobyl 50 Kiev Oural 50° C Potchaiev a Volhynie Volga r D Tcherkassy Volgograd p niestr Dniepropetrovsk a Podolie Ukraine Donets t Novotcherkassk e Zaporojie Don s Moldavie Dniepr Donbass Rostov-sur-le-Don ROUMANIE Odessa Mer d’Azov Astrakhan RRép.ép. autoproclamautoproclaméeée CrimCriméeÈe Kouban Kertch Stravropol des Gagaouzes SébastopolSébastopol Novorossiisk

Mer Noire

Mer 40° 40° TURQUIE Caspienne 0 400 km

25° 35° 45° 55°

LE CAUCASE

Krasnodar 40¡°° 44° 48° Maïkop R U S S I E RRép.ép. AdyghAdyghéeée 44° 44°

k re Rép.Rép. Karatchaevo-Karatchyevo- Te Sotchi Tcherkesse yb Kabardino- Bz Balkarie Nazran Soukhoumi Ingouchie GroznyGroznyïï Abkhazie OssétieOssétie ri Itchkérie Makhatchkala u de Nord o ((Tchétchénie)Tchétchénie) g Vladikavkaz In Svanétie Mer Noire MingrélieMingrélie Daghestan GÉORGIE Défilé OssOssétieétie du Darial Koumoukh Colchide Koubatchi de Sud KhevsourKhevsourétieétie Derbent Derbent Borjomi Borjomi Adjarie Kakhetie Kartlie Tbilissi Mer Caspienne

PPéninsuleéninsule d'Apchd’Apchéronéron AZERBAAZERBAÏDJANœDJAN Bakou TURQUIE ARMÉNIE 40° Erevan 40° Etchmiadzin HAUT- KARABAGH

Nakhitchevan 0100 km Lenkoran IRAN 40° 44° 48°