Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Département de l’Hérault .Commune de Murles ...

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RAPPORT D’ENQUÊTE PUBLIQUE

Enquête publique relative à la demande de permis de construire n° PC 034 177 12 M 0005, déposée par la Société SARL Centrale Solaire au Sol, pour la réalisation d’un parc photovoltaïque au sol et l’édification des locaux techniques, lieu-dit « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault).

Enquête publique du lundi 14 janvier 2013 au vendredi 15 février 2013 inclus

Références :

- Demande de permis de construire n° PC 034 177 12 M 0005, déposé par la SARL « Centrale Solaire au Sol ». - Courrier de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault, du 12 octobre 2012 déclarant le dossier complet et recevable. - Avis de l’autorité environnementale en date du 14 septembre 2012. - Décision N° E12000335/34 du 15 novembre 2012 de Mme la Présidente du Tribunal administratif de désignant Monsieur Alain Sérié comme commissaire enquêteur. - Arrêté préfectoral n°2012-I-2619 du 11 décembre 2012 portant ouverture d’enquête publique. - Décret 2009-1414 du 19 décembre 2009 relatif aux procédures administratives applicables à certains ouvrages de production d’électricité.

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Commissaire enquêteur : Monsieur Alain Sérié 41 boulevard Général Koënig 34500 BEZIERS Tél : 04 67 30 88 09 Port. 06 15 41 73 34 E-mail : [email protected] -=-=-

Janvier/Février 2013

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 1 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

TABLE DES MATIERES

PAGE DE COUVERTURE ...... 1

TABLE DES MATIERES.…………………………………………………………………...2

PREAMBULE………………………………………………………………………………..3

I. – PRESENTATION ...... 4

I.1.PRESENTATION GENERALE ...... 4

I.2.SITUATION REGLEMENTAIRE ACTUELLE ...... 5

I.3.OBJET DE L’ENQUÊTE ...... 5

1I.- DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE ...... 15

II.1. PROCEDURES ...... 15

II.2. INFORMATION DU PUBLIC ET PUBLICITE ...... 15

II.3. CONSTITUTION DU DOSSIER D’ENQUÊTE ...... 17

II.4. CONDITIONS DE DEROULEMENT DE L’ENQUËTE ...... 18

III.-ANALYSE DES OBSERVATIONS ET DES COURRIERS ...... 19

III.1. RECENSEMENT DES VISITES ET DES OBSERVATIONS ...... 19

III.2. ANALYSE DES OBSERVATIONS ...... 19

III.3. COMMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR ...... 36

IV.-SYNTHESE ET CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR ...... 37

AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR ...... 39

ANNEXES ...... 43

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PREAMBULE

L'explosion démographique mondiale a fait émerger des besoins supplémentaires, en particulier en matière d'énergie, entraînant une hausse importante des matières premières. L'augmentation de ces besoins a entraîné un accroissement de la pollution consécutive à la production d'énergie nécessaire à cette demande. Cette pollution est l'un des facteurs à l'origine du réchauffement climatique mondial. Les accords successifs de Kyoto et de Buenos Aires ont entraîné la Commission Européenne à faire progresser, d'ici à 2020, à 23 %, la part des énergies renouvelables dans le total de la consommation intérieure brute d'électricité. Cet objectif a été repris par le gouvernement français dans le "Grenelle de L'Environnement" qui s'est tenu en 2007. A l'horizon 2020, la part de l'énergie solaire a été estimée à 5400 MW dans le Plan sur les énergies renouvelables.

Même s’ils ne représentent encore qu’une proportion relativement faible du marché mondial (mais tout de même un tiers de la puissance totale installée en 2008), les parcs photovoltaïques contribuent ainsi à la baisse des coûts moyens des systèmes, qui sont d’ores et déjà inférieurs à 3,5 €/Wc pour ces applications, contre 5 pour les systèmes standard posés en toiture, et 6 à 12 pour les systèmes intégrés au bâti. La Région Languedoc Roussillon est caractérisée par un fort accroissement de la population mais aussi par un déficit entre la production et la consommation d'électricité malgré une importante présence de ressources naturelles: vent, biomasse, soleil, qui sont un atout pour le développement des énergies renouvelables.

C'est dans ce contexte qu'ont été envisagées et déposées les demandes de permis de construire pour les projets de deux parcs photovoltaïques sur la commune de Murles (Hérault).

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I - PRESENTATION

I.1 Présentation générale :

La commune de Murles fait partie du département de l’Hérault et de la Région Languedoc Roussillon. Elle se situe à environ 15 kilomètres au Nord de Montpellier en bordure Nord de la vallée de la Mosson et elle est composée de 290 habitants pour une superficie totale communale de 24,06 km 2, ce qui représente une densité d’environ 12 habitants au km 2.

La commune est intégrée à la Communauté de Communes du Pic-Saint Loup qui compte 29485 habitants et regroupe 17 communes et fait partie du Canton des Matelles.

La commune de Murles a conservé un caractère rural et un environnement de qualité. Comme toutes les autres communes de la périphérie de Montpellier, elle subit une demande importante d’urbanisation qui a été jusqu’à présent limitée par la municipalité. En effet la population a augmenté mais dans des limites raisonnables passant de 233 en 1999 à 290 mors du recensement 2012.

La commune a une vocation essentiellement viticole même si par le passé son activité était principalement basée outre l’agriculture sur la production d’énergie : bois de chauffage, charbon de bois.

La commune de Murles est située sur la moitié Nord de la feuille géologique de Montpellier, constituée de collines à substrat calcaire du Jurassique qui sont colonisées par la garrigue et les bois principalement de chênes verts. L’altitude moyenne de la commune est de 180m avec un maximum de 298m et un minimum de 80 mètres.

Le site Nord, objet de la présente enquête se trouve à 900 mètres à l’Est du village, sur un plateau en surplomb de la carrière de l’Arboussas plus au Nord. Ce plateau, composé d’un boisement de chênaie verte, est à une altitude moyenne de 275 mètres NGF. Le site prévu pour le parc photovoltaïque sera à l’altitude de 200m NGF.

Le décret n° 2009-1414 du 19 novembre 2009 a introduit un cadre réglementaire pour les installations photovoltaïques au sol. L’installation photovoltaïque d’une puissance crête supérieure à 250 KWc est soumise à permis de construire, étude d’impact et enquête publique, ce qui est le cas pour le projet Nord de la commune de Murles.

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Le porteur de projet, la SARL « Centrale Solaire au Sol » a déposé deux demandes de permis de construire des parcs photovoltaïques sur la commune de Murles, l’un dénommé projet Nord objet du présent rapport, et l’autre dénommé projet Sud. Ces deux projets sont distants d’environ 1250 mètres mais faisant l’objet de deux demandes différentes de permis de construire, ils sont étudiés par deux enquêtes publiques distinctes. Ces deux enquêtes sont cependant menées de façon simultanée et par le même commissaire enquêteur afin de pouvoir juger les impacts cumulés éventuels de ces deux projets. L’étude d’impact est une étude commune aux deux projets ce qui a permis d’analyser ces projets individuellement et également de mesurer leurs impacts cumulés.

I.2 Situation réglementaire actuelle :

1) Code de l’Environnement, 2) Code de l’Urbanisme, 3) Décret 2009-1414 du 19 décembre 2009 relatif aux procédures administratives applicables à certains ouvrages de production d’électricité. 4) Courrier de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault du 12 octobre 2012, déclarant le dossier complet et recevable. 5) Avis de l’autorité environnementale en date 14 septembre 2012. 6) Décision N° E12000335/34 du 15 novembre 2012 de Mme la Présidente du Tribunal administratif de Montpellier désignant Monsieur Alain Sérié comme commissaire enquêteur. 7) Arrêté préfectoral n°2012-I-2619 du 11 décembre 2012 portant ouverture d’enquête publique.

I.3 Objet de l’enquête :

La Société SARL « Solaire au Sol », maître d’ouvrage et exploitant, dont le siège en est situé chemin de la Barque, 34410 Sérignan, a déposé une demande de permis de construire concernant la mise en place de panneaux photovoltaïques au sol et de stations d’ondulation ainsi que la construction d’un poste de livraison, des voiries et réseaux divers. Ce projet est situé sur la commune de Murles (Hérault), Lieu-dit « La Vallière et Lestellier », section A, parcelles 39 et 40, à 500 mètres à l’Ouest du village et en limite communale avec . Il est dénommé « Projet Nord ».

Cette demande de permis de construire porte le numéro PC 034 177 12 M 0005.

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La durée prévue d’exploitation du projet est de 20 ans, période à laquelle se rajoutent la durée du chantier d’installation et les opérations de démantèlement.

L’assistance au maître d’ouvrage est assurée par la société Peschla + Rochmes Gmbh dont le siège est basé : Hertelsbrunnenring 7 - 67657 Kaiserslautern, Allemagne.

Le maître d’œuvre du projet est le Cabinet Fouquet Architecture, 55, rue Haguenot- 34070 Montpellier.

L’équipe environnementale ayant réalisé les études était composée de la façon suivante : - Ginger Environnement et Infrastructures, Agence d’Aix en Provence, 370, rue René Descartes, Les Hauts de Durance-CS 90340, 13799 Aix-en-Provence. - Cabinet Barbanson Environnement, 23, domaine de la Chêneraie, 34160 Restinclières. - BergaSud, 10, rue des cigognes, 34000 Montpellier.

L’emprise du projet retenu couvre 14,03 hectares (emprise du site clôturé) et 15,95 hectares en incluant le site d’implantation des panneaux et la rocade périphérique. Ces surfaces permettent d’implanter un parc photovoltaïque d’une puissance de 9,55 MW crête . La production est estimée à la couverture des besoins en électricité de 3640 foyers de quatre personnes (hors chauffage).

Le dossier indique que le projet retenu est compatible avec les objectifs fixés par les documents stratégiques internationaux, européens et nationaux relatifs à la biodiversité, à la protection des paysages et des sols, de l’eau, à la santé humaine.

La zone d’étude n’est pas traversée par des cours d’eau mais concernée par le SAGE « Lez-Mosson-Etangs palavasiens » dont les objectifs concernant le volet de prévention des pollutions accidentelles devra être respecté tant en période de travaux qu’en période d’exploitation.

La commune de Murles dispose d’un Plan Local d’Urbanisme approuvé le 15 novembre 2007 qui a fait l’objet d’une procédure de révision simplifiée afin d’adapter le document à la réalisation d’un projet photovoltaïque en zone N. Le site est maintenant compris en zone N, secteur Np : zone naturelle et forestière dans laquelle l’exploitation de la ressource naturelle radiative du soleil en vue de la production d’électricité est autorisée. Par délibération du mardi 12 juillet 2011, le Comité Syndical du SCOT Pic Saint Loup Hte Vallée de l’Hérault a donné un avis favorable à la révision simplifiée du PLU de la commune de Murles relative à un projet de parc solaire au lieu-dit « La Vallière » qui intégrera les orientations préconisées dans le schéma territorial photovoltaïque (voir pièce n° 1 annexée).

Par courrier du 3 octobre 2011, Monsieur le Président de la Communauté de Communes Grand Pic Saint-Loup a indiqué que : « les projets de parcs photovoltaïques sont compatibles avec le schéma territorial photovoltaïque du territoire du SCOT du Pic Saint-

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Loup/haute vallée de l’Hérault…………….je donne également un avis favorable aux deux projets de révision simplifiée et de modification du PLU de la commune de Murles. » (voir pièce n° 8).

Le Syndicat Mixte du SCOT (schéma de cohérence territoriale) du Pic Saint Loup auquel adhère la commune de Murles s’est doté d’un schéma photovoltaïque le 10 novembre 2009. Le présent projet soumis à l’enquête est situé dans le secteur sensible à enjeu modéré de ce schéma qui définit certaines prescriptions qui devront être respectées. Sous réserve du respect de ces prescriptions le projet de Murles est compatible avec le SCOT.

Ce projet est instruit de façon simultanée avec la demande de permis de construire n° PC 034 177 12 M 0004, concernant également la mise en place de panneaux photovoltaïques au sol et stations d’ondulation ainsi que la construction d’un poste de livraison, des voiries et réseaux divers. Ce second projet est situé à une distance d’environ 1250 mètres de celui de la présente enquête dit de La Vallière et Lestellier. Il est également sis sur la commune de Murles, au lieu-dit « Saut de Cambon », Section C, Parcelle 91.Ces deux projets faisant l’objet de demandes de permis de construire différents, étant situés sur le même territoire géographique et pouvant entraîner des impacts cumulés sont étudiés dans des enquêtes publiques distinctes qui prendront cependant en compte les possibilités d’impacts cumulés.

Le projet Nord, lieu-dit « La Vallière et Lestellier », soumis à la présente enquête, concerne l’installation d’une centrale photovoltaïque basée sur l’utilisation de cellules photosensibles de type « poly-cristallin », c'est-à-dire à base de silicium poly-cristallin considérées comme ayant un bon rapport performance/coût d’achat.

Défrichement : Par arrêté préfectoral n° DDTM-2011-05-00746 du 27 mai 2011, Monsieur le Préfet de l’Hérault a autorisé le défrichement de 251 100 m 2 sur la commune de Murles, sur les parcelles suivantes, en zone N du Plan Local d’Urbanisme : 98 000 m 2 sur les 556 130 m 2 de la parcelle A 39, Canton « Valière », Projet Nord, 61 500m 2 sur les 303 000m 2 de la parcelle A 40, Canton « Valière », Projet Nord, 91 600 m 2 sur les 650 250 m 2 de la parcelle A 91, Canton « Saut de Cambon », Projet Sud.

L’autorisation de défrichement est subordonnée au respect des prescriptions suivantes : - Débroussaillement et maintien en état débroussaillé obligatoires sur l’emprise du défrichement ainsi que sur une bande de 50 mètres de profondeur autour des installations des parcs photovoltaïques, - Création d’une piste d’accès de 4 mètres de large réservée aux véhicules de secours, ceinturant périmètralement chaque parc, à l’extérieur de la clôture et raccordée aux voies d’accès,

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- Mise à disposition dans chaque parc d’une réserve d’eau de 120 m3, avec raccords pompiers, maintenue pleine et accessible en tout temps, - Travaux de défrichement initial réalisés en Mars ou entre juillet et mi-novembre. Piquetage et mise en défens des populations d’Aristoloche pistoloche, habitat du papillon Proserpine (Zerinthia rumina) réalisé avant défrichement initial.

La validité de l’autorisation délivrée par l’arrêté préfectoral a été fixée à cinq ans à compter de sa délivrance. Panneaux photovoltaïques : Deux types de panneaux coexisteront : - Type 1 : panneau constitué de 18 modules soit une dimension d’environ 3,20m x 7,44m, installé à environ 1m du terrain naturel et incliné à 25°, - Type 2 : panneau constitué de 36 modules soit une dimension d’environ 3,20m x 14,88, installé à environ 1m du terrain naturel et incliné à 25°. Chaque rangée de panneaux sera espacée de 3,50m de sa voisine.

Au total sur ce parc il est prévu l’installation de 1312 panneaux photovoltaïques à 36 modules et 98 panneaux photovoltaïques à 18 modules sur une surface de 14, 03 ha. La surface du projet y compris la rocade est de 15,95 ha et la surface défrichée et débroussaillée de 23,75 ha. Les panneaux seront posés sur des supports trapézoïdaux en acier galvanisé, eux- mêmes fixés sur des fondations sur vis taraudées dans le substrat rocheux.

Conformément à la réglementation, les installations sur le site ne dépasseront pas 4 mètres de hauteur qui sera la hauteur maximale des panneaux et seront positionnées à plus de 10 m de distance de la limite séparative. La hauteur hors sol des panneaux est indiquée sur le dossier à 2,50 mètres, 1,50m étant la fixation dans le sol.

Onduleurs : Consécutivement à l’installation prévue, sept onduleurs devront être installés sur le site. Ils auront une dimension de 5,40 x 3, 00 x 3, 62 mètres et seront de couleur bleu soutenu de façon à se fondre dans l’ensemble des panneaux photovoltaïques.

Poste de livraison : Il sera constitué d’un cabanon préfabriqué en béton avec un habillage devant s’intégrer au paysage naturel et architectural local (tuiles canal sur toiture double pente, crépi pastel ou blanc..). Ses dimensions seront de 7 x 2, 60 x 3 mètres.

Voirie : Le parc projeté sera traversé du Sud au Nord d’une piste à double sens d’une largeur d’au moins 6 mètres en stabilisé, épousant les courbes du terrain et se terminant par une aire de retournement à son extrémité Nord. Une rocade périphérique en stabilisé d’une largeur de 6 mètres, présentant les mêmes caractéristiques qu’une piste DFCI (Défense des Forêts contre l’Incendie) ceinturera l’enceinte du parc.

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Aménagements divers : Une réserve d’eau, citerne aux normes DFCI, d’une capacité de 120 m 3 et de couleur verte sera mise en place à l’entrée du site en bordure Sud. Une clôture grillagée de trame 10cmx10cm et de couleur verte identique à la citerne sera installée tout autour du site. Elle doit être stable et avoir une hauteur de 2m afin de protéger le site contre les actes de vandalisme.

Raisons du choix du site : Les motifs d’implantation, du parc photovoltaïque, développés dans le projet , sont les suivants : - Vocation énergétique de la commune de Murles : vocation reposant principalement sur le massif boisé situé sur le territoire communal et ayant produit du bois de chauffage et du charbon de bois. - Zonage photovoltaïque issu du schéma territorial : le schéma territorial photovoltaïque du territoire du SCOT Pic Saint Loup/Haute Vallée de l’Hérault indique que la commune de Murles est une des rares commune du secteur à offrir des espaces classés en secteur à enjeux modérés où l’implantation d’équipements photovoltaïques au sol est envisageable. - Développement économique et urbanistique de la commune : Ce projet permettrait un rééquilibrage des situations foncières de la commune. En effet, la politique maîtrisée d’urbanisation de la commune a conduit à une superficie constructible de seulement 2% de la superficie totale. Il en résulte que certaines familles gèrent ainsi des patrimoines d’espaces naturels et agricoles non constructibles difficiles à rentabiliser et à entretenir alors que d’autres familles ont pu réaliser des opérations immobilières financièrement significatives. Le projet présenté, situé dans ces zones inconstructibles, pourraient permettre de pallier ces différences en permettant d’assurer un revenu de ces terrains comme d’ailleurs cela est déjà le cas dans la commune par l’exploitation de la carrière du Grand Autas située dans la pointe Nord du territoire communal. - Protection des espaces naturels : Les deux projets photovoltaïques s’inscrivent paradoxalement dans la politique de protection des espaces naturels de la commune puisqu’un projet de lotissement de 230 villas était prévu en bordure de la zone du « Saut de Cambon », prévue pour le projet Sud. - Réversibilité de l’aménagement : Un parc photovoltaïque est un aménagement totalement réversible puisqu’il est prévu pour durer 20 à 25 ans avant d’être remis dans son état naturel qui permettra à la garrigue de reprendre sa place.

Critères retenus dans le dossier pour le choix du site : Les différentes contraintes ou sensibilités ayant permis de retenir le site choisi sont les suivantes : la climatologie, les contraintes physiques, les acteurs locaux, les contraintes réglementaires et les investigations de terrain. Après plusieurs ajustements, la zone retenue permettait de réunir de nombreux facteurs positifs: un très bon ensoleillement, des contraintes environnementales limitées, un raccordement aisé au réseau électrique, des contraintes urbanistiques limitées et un éloignement relativement important des habitations.

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La zone d’étude du site analysée dans l’étude d’impact concerne une emprise totale de 27,22 hectares.

Localisation et état initial du site : Le projet se situe sur un plateau, à une altitude d’environ 200 m NGF, limité à l’Est par des pentes abruptes et par la piste DFCI. Les parcelles devant supporter les installations sont la parcelle n° 30, canton Lestellier et la parcelle n° 40, canton « Vallière ». Ces deux parcelles sont localisées cadastralement en section A et soumises à la réglementation Np du Plan Local d’Urbanisme. D’après la carte géologique de Montpellier n° XXVII-43, les formations géologiques du site sont constituées de collines à substrat calcaire datant du Jurassique (Kimméridgien- Portlandien.

Le plateau est occupé principalement par une formation végétale de garrigue et une forêt moyennement dense de chênes verts d’une hauteur de dépassant pas 3 à 4 mètres. Quelques milieux ouverts sont présents dans ces formations végétales. Ces terrains sont peu utilisés par l’homme, on note simplement quelques essais d’implantation de vignes et une utilisation régulière par les chasseurs.

Il est à signaler que le site est traversé en limite Sud-est par une ligne électrique haute tension 2X400 KW « Tamareau-TavelPRS n° 10 », présentant un impact paysager important.

Le site ne se trouve pas dans un périmètre Natura 2000 ni à proximité d’une telle zone mais il est compris dans le périmètre de la ZNIEFF de type II n° 3426-0000 « Garrigues boisées du nord-ouest montpelliérais » d’une surface totale de 16 000 hectares constituée de zones arbustives à forestières assez denses ayant des intérêts écologiques sur la faune et la flore. Aucun périmètre de protection réglementaire n’est présent dans un périmètre justifiant sa prise en compte dans le cadre de ce projet.

Impacts du projet : La zone d’étude du projet se situe sur des espaces naturels reposant sur des formations calcaires du Jurassique, perméables et donc vulnérables à d’éventuelles pollutions ce qui justifie d’autant plus l’analyse des risques d’impacts développée dans le dossier :

1) Sur le paysage et le patrimoine : La centrale photovoltaïque devant se situer sur un plateau élevé, elle ne devrait présenter que des perceptions visuelles très faibles depuis Murles ou les communes voisines. Si les surfaces d’implantation du parc ainsi qu’une bande de 50 mètres doivent être défrichées et débroussaillées, la végétation environnante ne sera pas touchée ce qui permettra d’assurer un écran visuel au parc.

Si les impacts sur le patrimoine culturel sont nuls, il n’en est pas de même pour le patrimoine archéologique. En effet, ce territoire est riche en vestiges archéologiques intéressant la Préhistoire et l’Histoire. L’emprise du projet ne recèle aucun site actuellement recensé dans la Carte Archéologique Nationale mais un site mégalithique se situe à proximité immédiate et une vingtaine d’autres sont recensés à proximité. Il sera donc nécessaire de réaliser un

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 10 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) diagnostic archéologique préalable aux travaux, conformément au Code du Patrimoine et au décret n° 2004-490 du 3 juin 2004.

Les aménagements préconisés dans le dossier permettent que le site Nord ne soit pas ou peu perceptible depuis les vues lointaines identifiées dans le diagnostic paysager.

2) Sur les milieux physiques : Les impacts sur ces milieux sont négligeables à faibles, les panneaux photovoltaïques n’engendrant aucun rejet liquide en phase d’exploitation normale et aucune substance toxique en cas d’accident. Les seuls risques de pollution pourraient provenir en phase de travaux d’accidents inhérents à tout chantier : fuites d’huiles et d’hydrocarbures d’engins limitées toutefois par le faible nombre d’engins durant les phases de travaux ou d’exploitation. La zone d’étude n’est pas traversée par des cours d’eau et le site Nord en est assez éloigné. Cependant le projet devra respecter les objectifs du SDAGE et du SAGE « Lez-Mosson- Etangs Palavasiens » en particulier le volet prévention des pollutions accidentelles. L’aire d’étude est également grevée par la servitude AS1 du périmètre de protection éloignée des sources du Lez.

3) Sur le patrimoine naturel : Les enjeux écologiques sont jugés faibles à modérés sur l’ensemble de la zone d’étude et d’emprise du projet, en raison principalement: - de la nidification probable de deux espèces d’oiseaux à enjeu de conservation local modéré : Engoulevent d’Europe et Petit-duc scops, - de la présence d’habitats de Proserpine (espèce de lépidoptère protégé en France) disséminés en mosaïque dans les milieux ouverts du peuplement à chênaie verte sur l’ensemble du site.

Il est d’autre part à signaler que la formation végétale à chênaie verte est entrecoupée ponctuellement par la présence d’un habitat d’intérêt communautaire : l’éboulis calcaire, qui présente une valeur seulement modérée en raison de son état médiocre et de sa présence assez commune dans la région Languedoc-Roussillon.

Le projet Nord ne présente que des impacts faibles sauf pour le risque de destruction d’individus de Proserpine, papillon protégé, ainsi que l’altération de ses habitats naturels constitués de l’Aristoloche Pistoloche qui est l’hôte préférentielle de ce papillon, pour lequel les impacts sont jugés modérés.

Les espèces patrimoniales recensées sont liées principalement aux milieux ouverts entre les arbres. Le défrichement et le débroussaillement pourraient les favoriser s’ils sont réalisés conformément aux prescriptions édictées, l’impact résiduel sera alors faible.

4) Sur le milieu socio-économique et humain : La zone d’étude du projet n’est pas située sur des zones d’activités récréatives, agricoles ou économiques récentes. Il s’agit de terres naturelles recouvertes de garrigues et de forêts de chênes verts plus ou moins dense. Murles a cependant une vocation historique « énergétique ». L’exploitation des bois appartenant à des « biens nobles » (les Consuls de Montpellier) a contribué à la richesse de Montpellier du 12 ème

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 11 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) au 15 ème siècle. Il y eut ensuite une production relativement importante de charbon de bois sur la commune et des coupes de bois de chauffage jusqu’à nos jours. La municipalité de Murles espère que ces projets de parcs photovoltaïques, par leurs retombées économiques positives, permettront un rééquilibrage des situations foncières privées de la commune et par l’intermédiaire d’un fonds donneront la possibilité aux élus de Murles de protéger l’environnement et de valoriser le patrimoine.

Le plan Local d’Urbanisme approuvé en 2007 définit cette zone N comme une zone naturelle et forestière protégée. Dans cette zone est distingué un secteur Np dans lequel sont autorisés les parcs solaires. Ce PLU a fait l’objet d’une procédure de révision simplifiée, en vue de permettre la réalisation du projet de centrale photovoltaïque au sol.

Le projet est également situé dans le secteur sensible à enjeu modéré du schéma territorial photovoltaïque du SCOT du Pic Saint-Loup du 10 novembre 2009 qui indique les prescriptions à respecter.

Aucun risque technologique n’est relevé sur l’aire d’étude.

Compte tenu de la distance du parc Nord par rapport aux habitations les impacts sur le milieu humain et socio-économique sont considérés comme faibles.

Le projet étant en accord avec les documents d’urbanisme existants, l’impact sur ces documents est donc nul.

Les impacts sur la santé sont considérés comme étant non significatifs.

Synthèse des impacts cumulés des 2 parcs Nord et Sud :

1) Climat : Ce sont des impacts positifs qui se cumuleront. En effet les deux parcs contribueront davantage à la limitation de production de gaz à effet de serre influant sur le climat qui se traduira par une économie globale de plus de 16 700 tonnes équivalent CO 2 sur la durée d’exploitation par rapport aux filières nucléaires, thermique ou hydraulique. L’économie sera de 158 370 tonnes équivalent CO 2 par rapport à une centrale à cycle combiné au gaz.

2) Qualité de l’air : En phase chantier, les émissions de poussières générées par l’installation des deux parcs, se cumuleront avec les poussières émises par la carrière du « Grand Autas » située également sur le territoire communal de Murles et peuvent provoquer une faible nuisance temporaire. Cependant les vents dominant sont de secteur nord et nord-ouest alors que les zones urbanisées sont à l’ouest et à l’est des projets ce qui devrait limiter les impacts sur les populations, sachant d’autre part que les travaux d’installation des deux parcs ne dureront que de 4 à 6 mois.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 12 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

3) Topographie : Les impacts sur la topographie seront négligeables en phase travaux, le raccordement au réseau étant réalisé par une liaison souterraine refermée au fur et à mesure de l’avancement. En phase exploitation aucun impact n’est noté sur la topographie du site. La réhabilitation prévue du site permettra de retrouver une topographie similaire à l’état initial.

4) Sol et sous-sol : En phase de travaux (installation ou démantèlement) le risque d’une pollution accidentelle des sols par déversement d’hydrocarbures est possible mais serait de faible ampleur compte tenu du nombre restreint d’engins de chantier amenés à travailler sur le site. Ces pollutions peuvent être évitées en respectant certaines précautions prévues au paragraphe 1.5 du volet II du dossier. Pas d’impacts cumulés ou non en phase d’exploitation.

5) Eaux souterraines : Comme pour tous les chantiers en phase travaux, il existe des risques potentiels de déversement de substances chimiques polluantes ou d’origine mécanique mais elles restent faibles compte tenu de la faible importance des engins de chantier. L’impact en phase d’exploitation est considéré comme négligeable. Les risques d’impacts cumulés, dans le cadre des mesures préconisées, ne sont donc pas significatifs, que ce soit en phase de travaux ou en phase d’exploitation.

6) Eaux superficielles : Les deux parcs photovoltaïques n’augmentent les débits initiaux que de manière négligeable, et ne modifient pas et n’augmentent pas l’enveloppe de la zone inondable car situés hors de cette emprise. Les projets photovoltaïques n’auront pas d’impacts cumulés du point de vue hydraulique sous réserve que les préconisations relatives aux chantiers soient suivies rigoureusement permettant ainsi la préservation de la qualité des eaux. Quantitativement et qualitativement, les projets ne sont pas de nature à modifier significativement les écoulements et n’auront aucune incidence sur les eaux.

7) Risque feux de forêts : Les deux sites sont soumis à la réglementation relative à la prévention des feux de forêts et à l’obligation de débroussaillement sur une bande de 50 mètres. Le SDIS de l’Hérault a émis des prescriptions pour les installations photovoltaïques qui sont prise en compte dans les deux projets. Les impacts très limités de chacun des projets sur le risque de feu de forêt se cumulent de manière négligeable au niveau du massif forestier compte tenu des préconisations fixées et des précautions prises et cela est valable pour le risque lié aux impacts de foudre.

Les impacts cumulés des deux projets au niveau des impacts liés au risque sismique, au risque mouvement de terrain et au risque lié au retrait-gonflement des argiles, sont nuls.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 13 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

8) Milieu naturel : Les impacts ont été évalués séparément pour chacun des projets mais il apparaît que ces divers impacts sont plus importants pour le site Sud que pour le site Nord. La surface imputée par les deux projets et d’environ 26 hectares situés dans un environnement de collines boisées du Nord montpelliérain. Aucun impact cumulé n’ayant pu être défini en considérant les deux projets de manière cumulée, les impacts ont donc été étudiés par rapport au projet présentant le plus d’incidences. Les mesures d’atténuation d’impact et de compensation proposées afin de réduire ces incidences sont donc propres à chaque projet. En conclusion, les enjeux écologiques, tous compartiments écologiques confondus, sont jugés modérés sur l’ensemble de la zone d’emprise du projet.

9) Paysage : Les deux projets ne seront pas visibles de manière simultanée. L’impact cumulé peut donc être considéré comme nul.

10) Milieu humain et socio-économique : La proximité des deux parcs induit une légère modification de l’occupation des sols dans cette zone. La superficie des deux parcs provoque en effet une très légère diminution en pourcentage d’occupation de la chênaie verte qui occupe toutefois une grande superficie dans la commune et dans la région et ne peut donc être considérée comme rare même si elle est protégée. Cette modification est de plus provisoire (20 ans d’exploitation) et totalement réversible.

Démantèlement, recyclage et réhabilitation des sites : Au terme du bail, et dans le cas où l’exploitation ne serait pas prolongée, l’exploitant s’engage à assurer le démantèlement et le démontage de l’ensemble des équipements liés à la production d’électricité. Afin d’assurer ces frais, une provision sera déposée sur un compte bailleur rémunéré pendant toutes les années d’exploitation. Il sera ainsi constitué un financement nécessaire à la remise en état du site.

Bilan Carbone : Le dossier indique que le parc photovoltaïque de Murles Nord permettrait d’économiser plus de 11 000 tonnes équivalent CO 2 en moyenne nationale malgré le défrichement, et plus de 103 000 tonnes équivalent CO 2 par rapport à une centrale combiné à gaz. Ce bilan montre un minimum d’économies d’émissions de gaz à effet de serre sachant que le bois défriché sera lui-même valorisé en énergie qui doit être ajoutée à la production du parc photovoltaïque.

Commentaires du commissaire enquêteur : Il est à noter que le projet a fait l’objet, à l’amont de l’enquête entre le demandeur et les services environnementaux, d’une démarche itérative conduisant à l’évolution et à la finalisation du projet final soumis à permis de construire, étude d’impact et enquête

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 14 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) publique. L’étude d’impact a été complétée des études paysagères et naturalistes qui ont été annexées au dossier. L’autorité environnementale regrette que l’étude d’impact ne présente aucune alternative sur le choix du site et que les inventaires faunistiques présentent quelques faiblesses dans leur méthodologie. L’autorité environnementale note cependant que le projet s’est « construit par étapes et a évolué positivement » mais demande que le maître d’ouvrage quantifie plus précisément les impacts sur les habitats du papillon « Proserpine » et propose des mesures d’atténuation et éventuellement de compensation pour conclure sur une demande de dérogation « espèces protégées ».

II – DEROULEMENT DE l’ENQUÊTE

II.1 Procédure :

1) La SARL « Centrale solaire au sol » a déposé une demande de permis de construire n° PC 034 177 12 M 0005 du 26 avril 2012, en vue de la réalisation d’un parc photovoltaïque au sol et à l’édification de locaux techniques sur le territoire de la commune de Murles (Hérault), au lieu-dit « La Vallière et Lestellier », projet au nord de la commune.

2) Par décision n° E 12000335/34, du 15 novembre 2012, Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Montpellier a désigné Monsieur Sérié Alain en qualité de commissaire enquêteur chargé de conduire l’enquête publique.

3) Par arrêté préfectoral n° 2012-I-2619 du 11 décembre 2012, Monsieur le Préfet de l’Hérault a ordonné l’ouverture de l’enquête publique.

II.2 Information du public et publicité :

Deux avis au public ont été insérés et publiés par la presse locale dans les journaux « Midi-Libre et « l’Hérault du Jour » du samedi 28 décembre 2012 et le rappel dans ces mêmes journaux a été effectué le jeudi 17 janvier 2013, soit dans les délais fixés par la réglementation.

En ce qui concerne l’affichage en mairie de Murles, le commissaire enquêteur a pu le constater sur le panneau d’affichage extérieur de la mairie le 31 décembre 2012 et lors des cinq permanences en mairie. Cet affichage en mairie du 30 décembre 2012 au 15 février 2013 a été certifié par Monsieur le Maire de Murles, par certificat d’affichage en date du 15 février 2012, annexé au présent rapport (Pièce n° 2).

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 15 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Sur les lieux prévus pour la création du parc photovoltaïque Nord, le commissaire enquêteur a pu vérifier le 31 décembre 2012, que l’affichage de l’avis d’enquête était correctement en place sur les lieux qui avaient été fixés lors de la réunion sur le terrain du 21 décembre 2012 avec M. Nathanaël FOUQUET, architecte représentant le demandeur SARL Centrale Solaire au Sol, soit : - En bordure de la départementale 127, panneau situé au départ de la piste DFCI HES 5, menant aux parcs éoliens, - sur la piste DFCI HES 5, longeant les parcs éoliens à l’entrée du parc de la zone Nord.

Ces panneaux à fonds jaune étaient conformes à la nouvelle réglementation (voir photographie ci-dessous).

Photo d’un des panneaux se situant à l’entrée de la piste DFCI HES 5 donnant accès aux lieux des projets

Les permanences du commissaire enquêteur se sont tenues dans la salle du Conseil Municipal de Murles dans des conditions matérielles tout à fait convenables, tant pour le commissaire enquêteur que pour le public. La secrétaire de mairie ainsi que le Maire étaient disponibles et ont contribués à ce que cette enquête se déroule dans les meilleures conditions possibles.

L’avis de l’autorité environnementale, l’avis d’ouverture des enquêtes publiques et le résumé non technique de l’étude d’impact ont été mis à la disposition du public sur le site internet de la Préfecture de l’Hérault : www.qualif.herault.gouv.fr , rubrique « Photovoltaïque ».

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 16 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

L’ensemble des éléments exposés ci-dessus nous permet donc de dire que, l’information et la publicité concernant l’enquête publique, objet de ce rapport, ont été correctement effectuées et ne nécessitent pas d’observations particulières. Il en est de même pour la participation du public qui s’est faite dans les conditions réglementaires et de façon tout à fait satisfaisante. La salle de réunion servant à recevoir le public était suffisamment fonctionnelle et permettait une très bonne confidentialité des propos échangés lorsque les visiteurs le souhaitaient.

II.3 Constitution du dossier d’enquête :

Le dossier mis à la disposition du public et du commissaire enquêteur était complet au regard de la réglementation, clair et compréhensible pour le public.

L’avis au public d’ouverture d’enquête publique ainsi que le résumé non technique de l’étude d’impact et l’avis de l’autorité environnementale ont été publiés sur le site internet de la Préfecture de l’Hérault quinze jours avant le début de l’enquête.

Le dossier complet, mis à l’enquête publique et disponible en mairie de Murles, était donc constitué comme suit :

- Arrêté préfectoral n°2012-I-2619 du 11 décembre 2012 portant ouverture d’enquête publique. - Avis d’enquêtes publiques commun aux deux enquêtes. - Avis de l’autorité environnementale en date du 14 septembre 2012. - Un registre d’enquête publique.

- une demande de permis de construire, annexes et notices comprenant 19 pages , - une lettre DDTM du 25/05/2011 accompagnant l’arrêté préfectoral n° DDTM- 2011-05-00746 du 27 mai 2011 autorisant le défrichement - 1 dossier graphique complémentaire à la demande de permis de construire et comprenant 6 pages en A3 , - 1 dossier de pièces graphiques de 12 pages en A3 , - 1 étude d’impact sur l’environnement, composée comme suit : . Volume 1 : Résumé non technique de 29 pages , . Volume 2 : L’étude d’impact et ses annexes comprenant 332 pages et constituée ainsi : .Volet I : Analyse de l’état initial des sites et de leur environnement .Volet II : Analyse des effets directs ou indirects, temporaires ou permanents du projet sur l’environnement et mesures envisagées .Volet III : Raisons pour lesquelles les projets présentés ont été retenus

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 17 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

.Volet IV : Mesures envisagées pour supprimer, réduire, et si possible, compenser les conséquences dommageables .Volet V : Analyse des méthodes d’évaluation utilisées . Annexes : Planches cartographiques. Réponses des administrations. . Volume 3 : Etudes spécifiques, 292 pages .Annexe 1 Rapport hydrogéologique, .Annexe 2 : Notice hydraulique, .Annexe 3 : Etudes Faune-Flore, .Annexe 4 : Etude paysagère, .Annexe 5 : Bilan carbone.

Il est à signaler que l’étude d’impact et l’avis de l’autorité environnementale ont fait l’objet de documents communs aux deux enquêtes.

L’ensemble de ces documents a été contrôlé et visé par le commissaire enquêteur avant l’ouverture de l’enquête publique.

II.4 Conditions du déroulement de l’enquête :

L’enquête, d’une durée totale de 33 jours consécutifs, s’est déroulée du lundi 14 janvier 2013 au vendredi 15 février 2013 inclus. Au cours de l’enquête, les administrés et personnes intéressées pouvaient librement consulter le dossier réglementaire mis à leur disposition à la mairie de Murles les lundis et jeudis de 14h à 18 heures, et formuler leurs observations éventuelles sur le registre ouvert à cet effet.

Par ailleurs, 4 permanences ont été tenues en mairie par le commissaire enquêteur aux dates et heures suivantes : - Lundi 14 janvier 2013 de 14h à 17h00 (premier jour de l’enquête), - Mardi 22 janvier 2013 de 9h à 12h00, - Jeudi 31 janvier 2013 de 14h à 17h00, - Mercredi 6 février 2013 de 9h à 12h00, - Vendredi 15 février 2013 de 9h à 12h00 (dernier jour de l’enquête).

Avant l’ouverture de l’enquête le 21 décembre 2012, le commissaire enquêteur a pu visiter les lieux du projet en compagnie de Monsieur Natahanaël FOUQUET, architecte, maître d’œuvre du projet représentant le maître d’ouvrage Monsieur Gerhard Kucher. Monsieur Alain GUILBOT, Maire de Murles a participé à cette rencontre. Cette visite a permis de visiter les emplacements des deux sites sur lesquels sont projetés les parcs photovoltaïques et a permis de définir l’emplacement des panneaux d’affichage de l’enquête.

Le commissaire enquêteur a rencontré également plusieurs fois M. Guilbot, maire de Murles, durant les quatre journées de permanence, avec qui il a pu évoquer les raisons ayant conduit la municipalité de Murles à soutenir ces projets de parcs photovoltaïques.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 18 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

L’enquête a été clôturée le vendredi 15 février à 12 heures par le commissaire enquêteur en mairie de Murles.

Conformément à l’article 4 de l’arrêté préfectoral instaurant l’enquête, le commissaire enquêteur à convoqué le demandeur Monsieur Kucher dans les huit jours de la clôture de l’enquête. Cette réunion s’est déroulée en mairie de Murles le 21 janvier 2013 à partir de 9 heures 30, soit 6 jours après la clôture de l’enquête. Durant cette réunion, le commissaire enquêteur a communiqué au demandeur les observations recueillies, écrites ou orales, consignées dans un procès-verbal de synthèse (pièce annexée n°3). Monsieur Kucher a été invité à produire un mémoire réponse. A compter de la date de remise du PV de synthèse, le demandeur avait 15 jours pour faire parvenir au commissaire enquêteur un mémoire réponse soit juqu’au 7 mars 2012 au soir. Le mémoire réponse a été envoyé au commissaire enquêteur ; - par mail le vendredi 1 er mars 2013, - et par courrier ce document a été reçu le lundi 4 mars 2013.

Le mémoire réponse était composé de 16 pages (pièce annexée n° 4).

Afin d’éviter toute interprétation, les réponses du demandeur ont été reproduites in extenso dans les paragraphes d’analyse situés dans le rapport.

III- ANALYSE DES OBSERVATIONS ET DES COURRIERS

III.1 Recensement des visites et des observations :

Comme il a déjà été signalé dans le cours de ce rapport, le public étant venu pendant les permanences du commissaire enquêteur n’a pas forcément tenu compte du fait qu’il venait pour les permanences du projet Sud ou pour les perma nences du projet Nord. Les observations ou courriers n’étaient donc pas obligatoirement différenciés, les deux opérations ayant été appréciées dans leur globalité sauf pour l’aspect paysagé du projet Sud qui a attiré les oppositions des riverains de la route départementale 127. Le commissaire enquêteur étant le même pour ces deux enquêtes, cela n’a pas présenté d’inconvénients. Au contraire, cela a permis d’étudier les parcs photovoltaïques dans leur complémentarité et dans leur globalité et donc de définir et d’apprécier éventuellement les possibles interactions entre eux. Quand les pièces n’étaient pas vraiment différenciées, elles ont été annexées aux deux rapports.

Durant les permanences, au siège de la mairie de Murles, treize personnes sont rendu visite au commissaire enquêteur, dont certaines sont venues à plusieurs à plusieurs reprises. Quatre observations ont été portées sur le registre d’enquête. D’autre part il a été

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 19 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) transmis au commissaire enquêteur, soit par courrier informatique soit remis directement, cinq courriers ou dossiers numérotés de 1 à 5 et annexés au registre d’enquête.

III.2 Analyse des observations :

Personnes rencontrées par le commissaire enquêteur durant les permanences

Certaines personnes étant venues plusieurs fois et parfois de façon groupée, les observations ont donc été regroupées mais la liste exhaustive des visites et des observations est jointe en annexe au présent rapport (pièce n° 5). 1) M et Mme POUTHIER, demeurant à Combaillaux : Mme Pouthier représente son père M. Xavier BONNET qui est propriétaire des terrains sur le projet du parc Nord. M et Mme Pouthier sont venus à plusieurs permanences du commissaire enquêteur (31 janvier, 6 février et 15 février) pour indiquer qu’ils étaient d’accord avec les deux projets Nord et Sud. Ils s’opposent aux arguments de M. Le Breton qui est opposé au projet Sud. Ils indiquent que le projet Nord risquerait d’être abandonné si le projet Sud ne voyait pas le jour. Ils ont déposé auprès du commissaire enquêteur une lettre et un dossier relatif au papillon La Proserpine expliquant que la plante « Aristoloche Pistoloche » est menacée par la fermeture des milieux et que l’installation d’un parc et le débroussaillement qui se fera seront favorables à la plante hôte de la Proserpine, c'est-à-dire l’Aristoloche.

Avis du commissaire enquêteur : Il est évident que le papillon « Proserpine » est entièrement dépendant de sa plante hôte : l’Aristoloche Pistoloche dont il se nourrit et sur laquelle il pond ses œufs. Cette plante, plutôt héliophile, est donc une espèce très vulnérable à la fermeture des milieux naturels tels qu’ils sont actuellement représentés sur le plateau sur lequel est projeté le parc Nord. Il paraît donc évident que, tout en prenant un maximum de précautions pour conserver la plante hôte dans sa dissémination actuelle, l’ouverture prévue des milieux par un débroussaillage réfléchi ne peut que favoriser son développement et donc être favorable à la conservation de l’espèce « Proserpine ».

2) Mme PONSON Geneviève, habitant à Murles est venue à deux reprises rencontrer le commissaire enquêteur. Une fois seule durant la permanence du projet Sud et une fois en compagnie de sa cousine Mme Magali Pouthier le 6 février, avec qui elle est propriétaire des terrains en zone Nord. Elle est par contre seule propriétaire sur les terrains du projet en zone Sud. Elle confirme lors de ses visites qu’elle est d’accord avec les deux projets et reconnaît qu’elle percevra une redevance d’occupation des terrains qui permettra à sa famille de conserver la propriété viticole qui est en difficultés actuellement compte tenu du contexte économique général et particulier à la culture du vignoble.

Elle indique que le projet Nord n’aura aucun impact visuel. Elle remet un courrier au commissaire enquêteur annexé au rapport, courrier n°3.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 20 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Avis du commissaire enquêteur : Mme Ponson a bien expliqué que la redevance pour les terrains des parcs serait un « ballon d’oxygène » pour l’exploitation viticole qu’exploite sa fille et dont l’équilibre économique est difficile à réaliser. Cet argument est recevable, les boisements de chênes verts des terrains concernés n’ayant que très peu de valeur et en particulier sur le projet sud où ils sont situés sur des éboulis calcaires et ont un aspect clairsemé. Sur le projet Nord sur lequel Mme Ponson est propriétaire d’environ 1/3 de la surface du parc, les peuplement de chênes verts sont de qualité un peu meilleure que sur le versant sud mais restent de qualité faible.

3) M et Mme CARON Dominique et Michèle ont rencontré le commissaire enquêteur à deux reprises, les 6 février et 15 février 2013. Au cours de la première rencontre ils ont précisé qu’ils étaient partagés sur le projet, qu’ils n’avaient pas encore pris une position définitive et qu’ils reviendraient lors d’une prochaine permanence.

Le 15 février, ils ont confirmé leur opposition aux deux projets, oralement et par écrit sur les deux registres d’enquêtes projets Nord et Sud, pour les raisons suivantes : - vente à perte d’électricité compensée par le contribuable, - impact écologique trop forts - crainte d’une prolifération des parcs photovoltaïques dans la nature.

Avis du commissaire enquêteur : Les arguments de M. et Mme Caron peuvent s’entendre, cependant pour le premier argument, les parcs photovoltaïques ont un impact économique qui outre les particuliers bénéficie également à la collectivité locale par ses compensations financières et à la collectivité nationale par la production d’énergie propre telle qu’elle est préconisée par l’état français et la Communauté européenne.

En ce qui concerne les impacts écologiques, M. et Mme Caron les définissent comme « énormes » ce qui paraît tout à fait exagéré. M. et Mme Caron n’ont pas étudié le dossier et n’ont pas vraiment pu apprécier les impacts que pouvaient avoir les parcs et surtout les précautions qui pouvaient être prises pour les éviter ou les limiter.

La crainte de la prolifération des parcs photovoltaïques peut se poser. Toutefois les orientations actuelles vont dans le sens d’installer ces parcs dans des zones dégradées (sites industriels abandonnés par exemple) où, s’il n’y a pas ces sites, dans des zones où les impacts seront les plus faibles possibles. L’énergie photovoltaïque n’est qu’une énergie complémentaire aux autres énergies renouvelables et elle n’a pas vocation à stériliser par exemple des zones agricoles.

4) Monsieur Hussam AL MALLAK, Maire de la commune de Vailhauqués, voisine de Murles a rencontré le commissaire enquêteur lors de la permanence du 15 février 2013 au matin, qui était destinée à parler du projet Nord. Cependant il a indiqué qu’il venait

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 21 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) principalement pour le projet Sud puisque les maisons situées sur la route départementale 627 sont sur le territoire de sa commune. Il est conscient que les propriétaires de ces maisons sont opposés au projet Sud par crainte d’un impact visuel trop fort qui pourrait aller à l’encontre des activités économique, touristique et agricole. Il demande d’étudier éventuellement la possibilité de modifier cette implantation du projet Sud Monsieur Al Mallak précise que la commune de Vailhauquès est engagée dans une démarche de développement durable dans le cadre de l’agenda 21 et que la municipalité est donc favorable sur le principe des projets photovoltaïques.

Avis du commissaire enquêteur : Les observations de Monsieur le Maire de Vailhauquès ayant trait au projet Sud, elles sont étudiées dans le rapport du commissaire enquêteur concernant le permis de construire du projet photovoltaïque du projet Sud. Monsieur Al Mallak n’a pas fait d’observations sur le projet Nord objet de la présente enquête.

5) Monsieur ALIBERT Claude, demeurant à Saint Gély du Fesc, commune voisine, a rencontré le commissaire enquêteur le 15 février au matin lors de la permanence pour le projet Nord. M. Alibert a indiqué être professeur émérite de l’université Montpellier 2 où il a enseigné la technologie des cellules photovoltaïques. Il émet un avis tout à fait favorable sur les projets en argumentant qu’à ce jour les technologies actuelles ont un rendement énergétique de l’ordre de 10% mais que ce rendement devrait, dans les 5 à 10 ans à venir, être porté entre 40 et 50% par l’utilisation de nouvelles cellules en cours de développement aux Etats-Unis. Il dépose un courrier en ce sens et un graphique sur les rendements énergétiques des cellules utilisées dans le monde où en cours d’études.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend note de l’avis favorable de M. Alibert. Les cellules photovoltaïques qu’il évoque, ayant un rendement de 44 %, sont des cellules utilisées actuellement dans la haute technologie (spatiale par exemple). On peut penser qu’il faudra toutefois plus de 5 à 10 ans pour qu’elles soient à la disposition à des prix économiquement abordables.

6) Monsieur NYS Michel, Adjoint au Maire de Murles, indique sur le registre le 31 janvier, que le projet représente une solution alternative aux centrales nucléaires, aux centrales au charbon et aux éoliennes. Il indique que l’impact sur le paysage est minime. M. Nys a porté son observation sur le registre d’enquête.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend note de l’avis favorable de M. Albert Nys.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 22 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Courriers reçus par le commissaire enquêteur hors permanences et non traités aux chapitres ci-dessus

1) Lettre de M. Alain GUILBOT, Maire de Murles :

Cette lettre reçue le 22 janvier 2013 de la part de M. Le Maire de Murles explique les raisons qui ont conduit la municipalité à soutenir ce projet et qui peuvent se résumer ainsi :

- La commune de Murles a historiquement une vocation énergétique : bois de chauffage, charbon de bois. - Cette vocation a été confortée par une analyse objective effectuée dans le cadre de la réalisation d’un « schéma photovolyaïque tu territoire du SCOT Pic Saint- Loup/Haute vallée de l’Hérault. Murles est une des rares communes à offrir des espaces classés en secteur à enjeux modérés où l’implantation d’équipements photovoltaïques au sol est envisageable et soutenu par le SCOT. - La politique maîtrisée de la commune en terme de développement urbain à limité la surface constructible à 2% de la totalité du territoire communal. La municipalité que cette politique doit être accompagnée d’une politique de soutien à l’agriculture, à sa diversification et à la valorisation des zones naturelles. C’est en ce sens et pour apporter une aide à ces exploitants, propriétaires d’espaces n’apportant aucun revenu qu’a été autorisée une carrire du Grand Autas sur la commune et que sont soutenus les projets d’implantation de parcs photovoltaïques. - Enfin la municipalité a conditionné la faisabilité du projet à un intéressement significatif de la commune par la création d’un fonds de dotation qui sera abondé par l’exploitant et qui aura pour objectifs d’intervenir sur les thématiques principales de la protection de l’environnement et la valorisation du patrimoine. Ce fonds sera alimenté à hauteur de 3200€ par an et par MW installé.

Le 3 mars 2013, le commissaire enquêteur a reçu en son domicile une délibération du Conseil Municipal de Murles datée du 25 février 2013 qui confirme : - L’intérêt de la municipalité pour les deux projets sud et nord, - Et approuve leur réalisation.

Cette délibération conforme à l’article 2 de l’arrêté préfectoral d’ouverture d’enquête a été transmise dans les 15 jours de la clôture de l’enquête. Elle est jointe en annexe du présent rapport (Pièce n° 6).

Avis du commissaire enquêteur : Les arguments de la Municipalité de Murles évoqués par Monsieur le Maire peuvent s’entendre. La commune, voisine de la ville de Montpellier, maîtrise effectivement son urbanisation et par là même protège de grandes surfaces naturelles. Soutenir un projet qui est par nature entièrement réversible n’engage pas la commune irrémédiablement tout en lui procurant une dotation lui permettant d’engager des projets environnementaux ou

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 23 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

patrimoniaux. De la même façon les redevances de ces parcs permettront de pérenniser sur la commune une exploitation viticole subissant un contexte économique particulièrement difficile. Le Conseil municipal de Murles a confirmé son accord sur les deux projets par délibération en date du 25 février 2013.

2) Le 31 janvier 2013, Monsieur VRINAT Jean François a fait parvenir, en mairie de Murles, un courrier informatique à l’attention du commissaire enquêteur faisant part de son opposition aux projets (courrier annexé n°2). Il argumente son avis par l’atteinte paysagère pouvant être néfaste à la valorisation des exploitations viticoles.

M. Vrinat réside 596, avenue de la Tramontane à Montferrier sur Lez et indique qu’il est œnologue.

Réponse du demandeur :

L’étude paysagère présentée en annexe 4 du volume 2 de l’étude d’impact permet de conclure à un impact visuel réduit des projets envisagés sur le paysage. Cette estimation est également confirmée par la DREAL dans son avis du 14/09/2012 qui souligne que « l’étude des impacts paysagers fournit suffisamment d’éléments pour permettre de conclure à des impacts très limités des projets sur le paysage […] ».

Lors de la révision du PLU qui a eu lieu du 16 Septembre au 17 Octobre 2011, le SCOT Pic Saint Loup a émis un avis favorable concernant les 2 projets en soulignant que « Les Projets de création d'un parc solaire photovoltaïque, aux lieux-dits La Vallière et le Saut de Cambon,, intègrent les orientations du Schéma Territorial Photovoltaïque du S.C.O.T. du Pic St Loup – Haute Vallée de l'Hérault. »

Les photomontages présentés ci-après illustrent l’impact paysager potentiel des sites.

Figure n°4 : Photomontage de la perception éloignée du site de Murles Nord depuis Murles (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 24 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Figure n°5 : Photomontage de la perception éloignée du site de Murles Sud depuis la RD 619 (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Figure n°6 : Photomontage de la perception potentielle du site Murles Sud depuis la RD 127 E6 (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact )

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 25 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Ce montage montre une visibilité ponctuelle et lointaine sur le site depuis la route départementale RD 127 E6, le site se présentant comme une nappe sombre au sein de la végétation.

Figure n°7 : Photomontage de l’impact visuel potentiel du site de Murles Sud depuis la piste DFCI au nord du site (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Figure n 8 : Coupe Sud-Nord présentant la morphologie des terrains naturels pour les deux projets (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 26 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Figure n°9 : Coupe est-ouest du site de Murles Sud (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

En raison de l’encaissement de la route départementale RD127 empêchant toute visibilité sur le parc, aucun montage photographique n’a été réalisé depuis de point de perception potentiel.

Figure n°10 : Coupe est-ouest du site Nord (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

L’étude paysagère des projets montre que, à l’exception d’une vue rapprochée des installations du parc de Murles Nord depuis la piste DFCI longeant le site à l’est, la perception visuelle des installations est plutôt du type éloignée. De ce fait, en raison de la distance, les parcs se présenteront comme des nappes sombres au sein de la végétation. Les aspects linéaires des structures et les détails techniques (supports, cadre des modules) ne seront plus perceptibles du fait de l’éloignement et de leur taille réduite. De plus, de part leur nature, les modules photovoltaïques doivent plutôt être qualifiés d’absorbeurs de lumière, car ils ne possèdent qu’un taux de réflexion de 5 à 10% de la lumière incidente, et de ce fait, un taux inférieur à celui d’une forêt de feuillus (20 à 35%). En effet, pour des raisons de rendement, la transmission de la lumière vers les surfaces de contact des modules est favorisée et les traitements anti reflets des surfaces des modules contribuent à l’augmentation de la transmissivité de la lumière au détriment de la réflexion. Ce taux de réflexion réduit contribue également à améliorer l’intégration dans le paysage.

Ainsi, compte-tenu de l’impact paysager restreint des projets, un impact sur l’activité viticole des domaines de Poujol et de Montlobre ainsi qu’un impact sur les activités agro-touristiques envisagées sur la commune de Combaillaux sont considérés comme très peu vraisemblable.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 27 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

De plus, et afin de minimiser encore cet impact, une attention particulière sera apportée lors des travaux de défrichement partiel dans la bande DFCI de 40 m, à la conservation d’éléments arborés suffisant en nombre et en dimension, afin de masquer au maximum les installations projetées.

Avis du commissaire enquêteur : Renseignement pris auprès des services de la mairie, M. Vrinat n’est pas venu consulter le dossier ; il n’est pas non plus venu rencontrer le commissaire enquêteur. Il est donc difficile de savoir si M. Vrinat connaissait à ce point le dossier pour pouvoir émettre un avis aussi tranché que celui qu’il transmet sans l’argumenter.

3) Le 4 mars 2013, le commissaire enquêteur a reçu en son domicile sous forme de courrier informatique (voir pièce n° 7), la délibération du Conseil de la Communauté du Grand Pic Saint Loup. Ce conseil s’est réuni le 19 février 2013 pour donner son avis sur les deux permis de construire de parcs photovoltaïques, objet des enquêtes. En ce qui concerne le permis de construire du projet sud, le Conseil de Communauté « émet un avis favorable au permis de construire………..sous réserve de respecter les orientations du Schéma territorial photovoltaïque (contribution au Document d’Orientation Générale du SCOT Pic Saint Loup Haute Vallée de l’Hérault, juillet 2010) et notamment de veiller dans la réalisation du chantier à minimiser l’impact visuel depuis les exploitations agricoles sises sur Vailhauquès et Combaillaux afin de ne pas pénaliser d’éventuels projets agrotouristiques à l’étude ».

Avis du commissaire enquêteur : En complément des éléments apportés sur la minimisation de l’impact visuel dans ce rapport par le demandeur, il faut préciser qu’une seule exploitation agricole est concernée sur le territoire communal de Vailhauqués (domaine de Montlobre) et que la commune de Combaillaux n’est pas impactée.

Observation portée sur le registre d’enquête hors des permanences

1) Monsieur COIRO Louis, demeurant à Fontigan (Hérault) est venu le 14 février 2013 porter une observation d’une page sur le registre d’enquête. Il indique avoir connu Murles dans les années 1979/1981 car il venait s’y promener et piqueniquer. Il dit avoir été « saisi d’horreur et de nausée » en apprenant ces projets. Il trouve anormal que le Maire et son Adjoint s’expriment sur l’enquête. Il semble regretter que les espaces naturels soient défigurés sans avancer vraiment d’autres arguments qu’une forme relativement polémique.

Avis du commissaire enquêteur : M. Coiro n’apporte pas d’arguments convaincants à son avis qui est très défavorable par ailleurs et qui est pris en compte comme tel.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 28 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Compte tenu des éléments ci-dessus recueillis durant l’enquête par le commissaire enquêteur auprès des élus et du public et de ses propres observations, le commissaire enquêteur a conformément à l’article 4 de l’arrêté d’ouverture d’enquête publique, remis au demandeur, un procès verbal de synthèse répertoriant les questions posées durant l’enquête. Ces questions, les réponses apportées par le maître d’ouvrage et l’avis du commissaire enquêteur sont reproduites ci-après.

Dans ce procès-verbal de synthèse, le commissaire enquêteur a transmis au demandeur les pièces suivantes :

- liste exhaustive des observations orales recueillies auprès du public durant les permanences, - photocopies des observations écrites portées sur le registre d’enquête, - photocopies de l’ensemble des courriers transmis par le public au commissaire enquêteur et annexés au registre d’enquête.

Question n°1 : Compte tenu des craintes d’impact paysagé du projet Sud formulées par un certain nombre de participants à l’enquête et indiquées dans le dossier, n’aurait t’il pas été plus simple pour le demandeur d’augmenter la surface du parc photovoltaïque Nord qui ne présentait pas cet impact paysagé et d’abandonner le projet Sud ? Est-ce que l’abandon du projet Sud remettrait en cause la fiabilité économique du seul projet Nord ?

Réponse du demandeur : Une concentration du projet au lieu-dit « La Vallière et Lestellier » a bien été considérée mais a été rejetée en raison :

• d’une part, des contraintes topographiques (ruptures de pentes importante en limite du projet, piste DFCI traversant le parc et nécessitant éventuellement d’être déplacée vers l’est, impliquant des terrassements complémentaires et donc un impact additionnel non négligeable sur l’environnement) ainsi que zones ouvertes favorables au développement de l’Aristoloche Pistoloche et donc de la Proserpine (papillon protégé) sur les pentes à l’ouest, au nord-est et au sud-est en particulier (d’après la carte p. 144 de l’annexe 3 du Volume 3 de l’étude d’impact présentant les secteurs favorables à la Proserpine) • d’autre part, des frais généraux comprenant les coûts de la planification, des études, des procédures d’autorisation et du raccordement, qui en cas d’abandon du projet Sud, ne seraient compensés que par le seul projet Nord, remettant en cause la rentabilité de ce projet.

Avis du commissaire enquêteur : Le positionnement géographique des deux parcs a fait l’objet d’une démarche itérative entre le demandeur et les services de l’environnement. Les positionnements actuels permettent donc de minimiser les contraintes topographiques et les contraintes environnementales. Le commissaire enquêteur prend acte que le demandeur indique que le seul projet Nord n’aurait pas été économiquement rentable

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 29 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Question n°2 : Le dossier indique que des plantations de végétaux seront réalisées en lisière du parc afin de limiter l’impact visuel. Connaissant la nature des sols très superficiels dans cette zone, quels végétaux est-il prévu de planter afin d’assurer cet écran végétal ?

Réponse du demandeur : En raison du traitement prévu de la zone périphérique DFCI de 40 m autour du parc avec conservation de houppiers d’environs 10 m de circonférence tous les 5 m (voire Figures 2, 3 et 4 ci-dessus), permettant une transition progressive entre la chênaie en place et le parc photovoltaïque, une plantation de végétaux dans ce milieu difficile ne sera pas effectuée. En effet, les groupes d’arbres formant houppiers seront sélectionnés et conservés lors du défrichement qui ne sera que partiel dans cette bande de 40 m autour du site. Ainsi, du fait de leur taille, ces houppiers formeront un écran végétal plus effectif que des plantations nouvelles. Si néanmoins, pour des raisons d’impact visuel, il s’avérait nécessaire d’effectuer des plantations, la préférence sera donnée à des arbres et arbustes typiques de ce type de milieu tels que Chêne Vert, Arbousier, Viorne entre autres.

Les figures suivantes présentent le traitement particulier des zones périphériques du projet, afin de favoriser l’intégration des installations dans le paysage tout en respectant les prescriptions liées à la protection contre les incendies.

Figure n°1 : Traitement proposé pour la bande DFCI périphérique (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Figure n°2 : Présentation de la progression du regard et conservation de houppiers (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact)

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 30 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Figure n 3 : Détail du traitement des lisières du projet (par Ginger Environnement et Infrastructures, Etude Paysagère Annexe 4, Volume 3 Etude d’Impact )

Avis du commissaire enquêteur : La technique de traitement des lisières projetée ci-dessus est correcte et devrait minimiser l’impact visuel de ce parc Nord, impact qui sera très faible en vision éloignée et limité en version proche. La bande débroussaillée devra être de 50 mètres autour des éléments photovoltaïques conformément aux instructions du SDIS. Les plantations dans ce milieu et particulièrement dans ces sols, relevaient de l’utopie pour le commissaire enquêteur, si l’on souhaitait qu’elles constituent rapidement un écran visuel. La solution est donc de parfaitement traiter avec beaucoup de soin la surface débroussaillée afin que les houppiers de chênes verts puissent faire écran et limiter ainsi l’impact paysagé.

Question n°3 : Le dessouchage des arbres sera limité aux seules zones terrassées (environ 1,5 ha) : rocade, voie pénétrante, poste de livraison et onduleurs. Quelle solution est prévue sous les panneaux pour limiter la vigueur des rejets de souches qui va être rapide et importante compte tenu de l’ouverture des milieux ? Combien de recépages sont prévus dans l’année sachant qu’il sera interdit d’utiliser des produits phytocides ? A combien d’années est estimé l’épuisement des souches ?

Réponse du demandeur : Les éléments de réponse ci-après ont été apportés par le Cabinet Barbanson CBE à Castries, le 26.02.2013.

Le recépage se fera à l’aide d’une débrousailleuse à dos, permettant ainsi de cibler le débroussaillage sur les pieds d’espèces ligneuses à couper sous les panneaux sans s’encombrer d’engins lourds, peu adaptés au site. Etant donné le caractère pauvre et sec du substrat, et compte tenu de la hauteur minimum des panneaux de 0,8 m par rapport au terrain naturel, un seul passage par an est actuellement envisagé. Cependant, les premières années, il est probable que les rejets soient assez vigoureux et donc deux passages soient nécessaires. C’est pourquoi les 5 premières années, jusqu’à deux passages par an seront éventuellement effectués selon les nécessités. A la suite

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 31 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault) de ces cinq années, la fréquence du recépage sera adaptée à la croissance des rejets qui est présumée assez faibles, permettant ainsi de se limiter à un passage par an.

A la suite du défrichement et de l’ouverture des milieux, les recépages seront effectués en fin d’hiver (février) - en conformité avec les prescriptions du SDIS demandant des opérations de débroussaillage avant le 15 Avril de chaque année - puis fin juin – début juillet (en fin de période de croissance de la végétation et avant la période où le risque incendie est le plus important (été).

Une alternative au recépage pourrait être un pâturage des surfaces par des troupeaux de caprins, permettant de maintenir une végétation basse sur le site. Un passage pourrait être réalisé, chaque année, au début du printemps (avril), lorsque les repousses des ligneux sont encore jeunes et appétentes pour les chèvres. Ce passage permettrait d’éliminer les repousses de toutes les plantes sur le site. En parallèle à ce pâturage, et ceci pendant les cinq premières années, il sera nécessaire d’effectuer un débroussaillage ciblé avec une débroussailleuse à dos pour éliminer les refus et surveiller le succès de la mesure. Cette coupe des refus devra être réalisée fin juin – début juillet. Suite aux cinq premières années, la fréquence sera soit conservée, soit limitée au passage du troupeau de chèvres si les rejets sont moins vigoureux, ou bien limitée à un débroussaillage tel que défini précédemment, sans intervention du pâturage.

Le recépage par débrousailleuse à dos ou par pâturage n’aura à priori aucun impact négatif sur le développement de l’Aristoloche Pistoloche, plante-hôte de la Proserpine (papillon protégé). En effet, si l’emprise du projet ne disposera pas de pieds d’Aristoloche Pistoloche, qui seront cartographiés et mis en defens avant la réalisation du défrichement, la création de milieux ouverts pourrait amener un déploiement de cette plante sur le site. En effet, le passage de la débrousailleuse à dos sera essentiellement manuel donc sans remaniement des sols suite au passage d’engins. D’autre part, l’Aristoloche Pistoloche est une plante toxique pour les mammifères et sera donc tendanciellement délaissée par les caprins.

Avis du commissaire enquêteur : La réponse apportée par le demandeur répond aux interrogations du commissaire enquêteur et aux prescriptions définiés par les services ( débroussaillement manuel par exemple). Le commissaire enquêteur pense effectivement que l’ouverture de ces milieux va certainement bénéficier à l’Aristoloche Pistoloche et donc à son hôte, la papillon « Proserpine ». La maintenance dans ces milieux d’un troupeau de chèvres paraît cependant tout à fait aléatoire et peu envisageable même dans le cadre d’un estivage.

Question n°4 : L’étude d’impact Annexe Volet « Habitats, Faune et flore » indique que l’impact résiduel sur les populations locales de proserpine par l’intermédiaire de sa plante hôte l’Aristoloche Pistoloche est jugé faible et qu’il n’est donc pas nécessaire de constituer un dossier de dérogation pour la destruction d’espèces protégées. L’avis de l’autorité environnementale du 14/09/2012 et particulièrement sa conclusion ne paraissent pas valider cette affirmation. Est-ce que l’annexe 3 « Etudes Faune-Flore » du dossier a été portée à la connaissance de l’autorité environnementale et est-ce que cette dernière a validé la non nécessité d’une demande de dérogation ?

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 32 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Réponse du demandeur : L’annexe 3 du Volume 2 de l’étude d’impact a bien fait partie de l’ensemble des documents transmis pour avis aux services de l’Etat dans le cadre du dépôt de la demande de permis de construire et donc, a bien été porté à connaissance de l’Autorités Environnementale.

Dans son avis du 14/09/2012, l’Autorité Environnementale relève que « le dossier traite de l’ensemble des rubriques exigées par le code de l’environnement […] la lecture de l’étude d’impact est indissociable de celle des études naturalistes […] qui lui sont annexées. »

Dans l’analyse de l’état initial du site, l’Autorité Environnementale relève que « les milieux les plus ouverts sont propices à l’Aristoloche Pistoloche, plante hôte du papillon Proserpine, espèce protégée. Ce papillon et sa plante hôte sont bien représentés sur les deux emprises […]. Des mesures de mis en défens des populations d’Aristoloche Pistoloche ont été prescrites dans l’arrêté de défrichement. L’étude d’impact ne localise aucune mise en défens […]. »

En effet, l’étude Faune-Flore ne présente qu’une carte des milieux ouverts potentiellement favorable au développement de la plante hôte. En effet, lors des passages de terrain effectués dans le cadre de l’étude, seuls quelques plants isolés d’Aristoloche Pistoloche ont pu être observés, ne permettant pas de conclure de manière suffisamment fiable sur la répartition effective de cette plante dans les milieux propices présents sur les sites. De plus, les surfaces pressenties pour l’implantation des parcs ne sont pas aisément appréhendables et accessibles en raison du relief et de la végétation partiellement très dense. Ainsi, concernant la plante hôte du papillon protégé, l’étude d’impact n’a pu se baser que sur une cartographie de milieux propices au développement de cette plante hôte et présentée page 144 de l’annexe 3 du volume 2 de l’étude et non sur une cartographie détaillée, présentant la répartition effective de cette plante sur le site. Or, seule cette cartographie détaillée permet une localisation des mises en défens prescrites par l’arrêté de défrichement.

C’est pourquoi, compte tenu des limitations de l’étude et des prescriptions de l’arrêté de défrichement, la démarche suivante a été présentée à l’Autorité Environnementale lors d’une réunion le 17 Janvier 2012 :

• Réalisation d’une cartographie présentant la répartition de l’Aristoloche Pistoloche dans les milieux ouverts propices sur les sites (date prévisionnelle fin Avril, début Mai) ; lors de cette cartographie, un piquetage des stations d’aristoloche tel que prescrit par l’arrêté de défrichement sera également effectué.

• Superposition du relevé cartographique avec les surfaces projetées d’implantation des infrastructures photovoltaïques et adaptation de leur implantation dans le but d’éviter l’édification de structures sur des zones présentant effectivement des plants d’aristoloche et donc ainsi, d’éviter la destruction de cette plante. Il est bien entendu que l’adaptation de la surface d’implantation des structures photovoltaïques ne se fera que dans les limites des surfaces d’emprise présentées dans les études jusqu’à présent.

• Présentation à l’Autorité Environnementale de cette cartographie avec des surfaces d’implantation des structures photovoltaïques adaptées en fonction des résultats et accompagnées d’une notice explicative comme complément d’étude.

Grâce à cette démarche, une destruction de la plante hôte du papillon protégé pourra être effectivement évité, rendant ainsi non nécessaire un dossier de dérogation pour la destruction d’espèces protégées.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 33 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Avis du commissaire enquêteur : La démarche indiquée ci-dessus par le demandeur aurait été présentée à l’Autorité Environnementale (AE) le 17 janvier 2012. L’avis de l’Autorité environnementale sur le projet est daté du 14 septembre 2012 (soit 8 mois après) mais ne valide pas le fait qu’un dossier de dérogation pour la destruction d’espèces protégées ne soit pas nécesssaire. En effet dans sa conclusion, l’AE indique : « bien que la surface des projet ait été réduite, en l’état, l’impact sur la faune et en particulier sur l’habitat de Proserpine nécessite que le maître d’ouvrage quantifie plus précisément les impacts, propose des mesures d’atténuation et le cas échéant de compensation, pour conclure sur la nécessité d’une demande de dérogation ‘ espèces protégées ‘ ». La réponse du demandeur ne répond donc pas entièrement à la question du commissaire enquêteur même si le projet et la démarche proposée tendent à démontrer que l’habitat de la Proserpine ne devrait pas être impacté par les travaux. Comme il a été évoqué lors de la question précédente, l’ouverture des milieux devrait bénéficier à la densification de l’Aristoloche Pistoloche, cependant cette démarche proposée par le demandeur devra être validée par l’Autorité Environnementale avant le début des travaux.

Question n°5 : La SARL « Centrale Solaire au Sol » posséde t’elle les moyens matériels et humains pour réaliser l’installation de ce parc et en assurer la gestion ultérieure ? Sinon la SARL « Centrale Solaire au Sol » est-elle associée sur ce projet et avec qui ?

Réponse du demandeur : Du fait de sa vocation de développeur de projet, la SARL Solaire au Sol n'a pas les moyens financiers et humains nécessaires à la réalisation du parc photovoltaïque projeté. Le développement de projet photovoltaïque peut être comparé à l’activité de promoteurs immobiliers. Un développeur de projet prospecte les sites potentiellement favorables à une implantation, prend contact avec les propriétaires et crée une société dédiée au projet. Après avant-projet et réalisation d’une étude de rentabilité, cette société signe les promesses de bail pour les terrains concernés et commandite la réalisation des études nécessaires à l’obtention du permis de construire (étude d’impact, étude faune/flore, étude paysagère, étude hydraulique et/ou hydrogéologiques, …) ainsi que étude de raccordement du projet.

Le dépôt de la demande de permis de construire est réalisé au nom de la société de projet (ici Centrale Photovoltaïque S-au-S 06 pour Murles Nord, n° de siret 513 767 60800013). Cette procédure permet d’avoir un cadre juridique pour les demandes d’autorisations et les prescriptions liées à ces autorisations.

Une fois le permis de construire obtenu, la société de projet en tant que personne morale est vendue soit à une société d’investissement soit à une société spécialisée dans la réalisation de parcs photovoltaïques et possédant ainsi les moyens financiers et les compétences pour la réalisation du projet. S’agissant d’une vente et non d’une cessation d’activité, celle-ci n’affecte en rien les obligations prononcées tant sur le plan des permis obtenus que sur le plan des contrats déjà passés, qui conservent toute leur validité.

Ce type de développement de projet est couramment pratiqué pour le photovoltaïque aussi bien que pour l’éolien. Par cette démarche, les risques financiers présentés par les projets tels que études technico- commerciales défavorables, non-obtention de permis de construire entre autres sont portés par la société de développement de projet et non par les investisseurs, qui servent le plus souvent comme maitre d’ouvrage lors de la construction ainsi que lors de l’exploitation du parc photovoltaïque.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 34 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Dans le cas du parc photovoltaïque de Murles Nord, Solaire-au-Sol est en contact avec des investisseurs désireux de reprendre le projet sous la condition de l'obtention du permis de construire afin de prendre en charge la réalisation selon les conditions définies par le permis de construire et l'exploitation selon les conventions et contrats passés par la société Centrale Photovoltaïque S-au-S 06 SARL.

Dans le passé, le directeur des sociétés de projet Centrale Photovoltaïque S-au-S 03 et Centrale Photovoltaïque S-au-S 06 a développé de manière similaire et avec succès en tant que directeur de la société de projet « Nouvelles Energies Dynamiques SARL » à Strasbourg, le parc éolien du Col de la Flageole, à proximité de l’autoroute A75, comprenant 5 éoliennes de 15 MW ; ce parc a été inauguré en 2007.

Avis du commissaire enquêteur : La réponse du demandeur répond à la question posée par le commissaire enquêteur qui méritait d’être explicitée et que se posait, outre le commissaire enquêteur, une partie du public ayant participé à l’enquête publique.

Question n°6 : Le territoire sur lequel s’inscrit le projet est riche en vestiges archéologiques qui ne font pas l’objet d’une analyse dans le dossier soumis à l’enquête. Est-ce qu’une pré-étude a déjà été effectuée ou des contacts déjà été pris afin de réaliser un diagnostic préalable si le permis de construire était délivré ? Si une pré-étude a été réalisée quels en sont les résultats ?

Réponse du demandeur : Au stade actuel du projet et à l’exception de la consultation de l’inventaire archéologique dans le cadre de l’étude d’impact, aucune pré-étude ou diagnostic concernant la présence éventuelle de vestiges archéologiques sur les surfaces d’implantation pressenties pour les parcs photovoltaïques n’a été effectuée. Il est à noter que, en l’état actuel, les sites ne sont que partiellement accessibles.

Néanmoins, dans le cadre de l’étude d’impact, un avis de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Languedoc-Roussillon, Service Régional de l’Archéologie, en date du 29 Septembre 2010 a été recueilli. Dans cet avis, ce Service confirme l’absence de site recensé dans la Carte Archéologique Nationale dans les zones d’étude des projets mais met en avant la présence d’un site mégalithique à proximité du Parc Photovoltaïque Murles Sud ainsi que la présence d’une vingtaine de sites archéologiques recensés dans les environs. Conformément à cet avis, un diagnostic archéologique sera nécessaire avant la réalisation des travaux d’aménagement.

Les documents requis pour le diagnostic (descriptif des aménagements projetés, références cadastrales des surfaces concernées, noms des propriétaires, surfaces de projet, calendrier prévisionnel des travaux et données relatives au maître d’ouvrage) seront transmis à la Direction Régionale des Affaires Culturelles une fois que les modifications éventuelles des surface d’implantation dans les zones d’emprise prévues suite à la cartographie détaillée des plants d’aristoloche seront effectuées.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend acte de la réponse du demandeur qui, conformément à l’avis de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC Languedoc-Roussillon) fera réaliser un dignostic archéologique avant tout début de travaux.

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 35 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

III.3 Commentaires du commissaire enquêteur :

La participation relativement modérée du public à l’enquête a démontré que le parc photovoltaïque projet Nord, Canton La Vallière et Lestellier, n’était pas l’objet d’oppositions de la part du public. Situé dans un plateau assez isolé même si la visibilité lointaine est possible, le parc photovoltaïque ne semble pas apporter de nuisances telles qu’elles entraîneraient de fortes réactions du public.

Trois personnes seulement ont déclaré être opposées à l’ensemble des deux projets Nord et Sud. Les autres participants à l’enquête, public ou élus, ont indiqué que le projet Nord n’apportait pas d’inconvénients et aurait même pu être étendu afin de supprimer le projet Sud.

Les représentants du demandeur et le maitre d’ouvrage, avec qui le commissaire enquêteur a pu se concerter et visiter le site, ont entièrement collaboré à l’enquête et répondu aux interrogations du commissaire enquêteur.

Le Maire de Murles a clairement exprimé son accord sur le projet pour l’intérêt général qu’il peut avoir pour la commune et ses habitants sans provoquer d’impacts négatifs forts sur l’environnement. Le Conseil de Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup a donné un avis favorable au projet dans la mesure où seraient minimisés les impacts visuels. Les maires de Vailhauquès et Combaillaux, communes voisines, n’ont pas fait de remarques particulières sur ce projet en ne désapprouvant pas sa mise en place. Ils ont en effet réservés leurs observations pour le projet Sud. Il est à noter que la zone prévue pour l’implantation du parc photovoltaïque est actuellement très impactée paysagèrement par la ligne EDF 400 000 volts qui traverse et longe la zone d’étude (voir photo ci-après). On peut également noter sur cette photo, partie droite, la faible hauteur des peuplements de chênes verts présents sur le plateau calcaire. La partie gauche de la photo est constituée d’arbustes et d’arbrisseaux méditerranéens (chêne chêne kermés, lentisques…) constituant une garrigue des sols superficiels calcaires.

Photo prise au droit de l’entrée du projet du parc photovoltaïque Nord

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 36 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

IV- SYNTHESE ET CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

La procédure d’enquête s’est déroulée de façon régulière et satisfaisante et le commissaire enquêteur a eu en mains un dossier clair qui a été mis à la disposition du public.

L’affichage de l’enquête a été réalisé conformément aux souhaits du commissaire enquêteur, en mairie d’ et sur le terrain en trois points situés à l’entrée de la piste DFC menant aux parcs et sur cette même piste en face de chaque parc.

Mis à part un couple qui remet en cause de façon générale les parcs photovoltaïques, le projet Nord soumis à l’enquête n’a pas fait l’objet d’opposition de la part du public ou des élus.

L’avis de l’autorité environnementale, même s’il émet quelques remarques sur la qualité générale de l’étude présentée, reconnaît qu’une démarche itérative concertée a pu aboutir à un projet positif qui n’appelle pas de remise en cause profonde. L’avis regrette cependant que l’étude d’impact ne présente pas de réflexion sur des solutions alternatives sur le choix du site et en particulier la possibilité de s’implanter sur des zones déjà anthropisées ou dégradées. Comme l’enquête l’a découvert, le porteur de projet a choisi ce site en raison de l’accord de la municipalité et des propriétaires, ce qui a permis de rapidement avancer les études et d’aboutir au projet. L’avis de l’autorité environnementale note que l’impact principal est lié au débroussaillement qui pourrait porter atteinte à l’Aristoloche Pistoloche, plante hôte du papillon Proserpine qui est une espèce protégée qui n’est plus représentée que dans le Sud de la France.

Un certain nombre de remarques et de prescriptions ont été formulées par l’Autorité environnementale, dans son avis du 14 septembre 2012, afin de limiter au maximum les impacts sur la faune et les milieux et en particulier : - Le défrichement entre août et mi-novembre après la nidification des oiseaux et avant la période de repos hivernal des reptiles et des chauves souris afin de leur permettre de quitter la zone, - Le défrichement manuel de la zone du parc afin de préserver les pieds d’Aristoloche qui seront mis en défens et feront l’objet par un écologue d’un repérage avant les travaux et d’un suivi du chantier, - La coupe des arbres au ras du sol mais non dessouchés, - Les précautions à prendre afin d’éviter les pollutions accidentelles en phase de travaux compte tenu que la zone du projet est située dans le périmètre de protection éloigné de la rivière « Le Lez ».

En conclusion, le commissaire enquêteur estime que les impacts cumulés par ces projets de parc photovoltaïques sur les cantons du « Saut de Cambon » et « La Vallière et Lestellier » sont faibles à modérés sous réserve que certaines précautions et prescriptions soient respectées et particulièrement :

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 37 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

- la délimitation et la mise en défens des pieds d’Aristoloche Pistoloche et leur respect lors du débroussaillement et de l’installation des cellules photovoltaïques afin de préserver l’habitat du papillon « Proserpine », - la recherche préalable d’éventuels vestiges archéologiques ou simplement patrimoniaux avant tous travaux d’implantations définitives des panneaux photovoltaïques, - la sélection rigoureuse des lisières, dans le respect des prescriptions du SDIS, afin d’intégrer visuellement au maximum les parcs projetés.

Béziers le samedi 16 janvier 2013 Le commissaire enquêteur

Alain Sérié

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 38 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Enquête publique relative à la demande de permis de construire n° PC 034 177 12 M 0005, déposée par la Société SARL Centrale Solaire au Sol, pour la réalisation d’un parc photovoltaïque au sol et l’édification des locaux techniques, lieu-dit « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault).

AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE – ENQUÊTEUR

L’enquête, d’une durée totale de 33 jours consécutifs, s’est déroulée du lundi 14 janvier 2013 au vendredi 15 février 2013 inclus. Au cours de l’enquête, les administrés et personnes intéressées pouvaient librement consulter le dossier réglementaire mis à leur disposition à la mairie de Murles les lundis et jeudis de 14h à 18 heures, et formuler leurs observations éventuelles sur le registre ouvert à cet effet.

Par ailleurs, 4 permanences ont été tenues en mairie par le commissaire enquêteur aux dates et heures suivantes : - Lundi 14 janvier 2013 de 14h à 17h00 (premier jour de l’enquête), - Mardi 22 janvier 2013 de 9h à 12h00, - Jeudi 31 janvier 2013 de 14h à 17h00, - Mercredi 6 février 2013 de 9h à 12h00, - Vendredi 15 février 2013 de 9h à 12h00 (dernier jour de l’enquête).

Les permanences du commissaire enquêteur se sont tenues dans la salle du Conseil Municipal de Murles dans des conditions matérielles tout à fait convenables, tant pour le commissaire enquêteur que pour le public. La secrétaire de mairie ainsi que le Maire étaient disponibles et ont contribués à ce que cette enquête se déroule dans les meilleures conditions possibles. Durant les permanences, au siège de la mairie de Murles, treize personnes sont venues rencontrer le commissaire enquêteur, dont certaines plusieurs à plusieurs reprises. Quatre observations ont été portées sur le registre d’enquête. D’autre part il a été transmis au commissaire enquêteur, soit par courrier informatique soit remis directement, cinq courriers ou dossiers numérotés de 1 à 5 et annexés au registre d’enquête.

L’avis de l’autorité environnementale, l’avis d’ouverture des enquêtes publiques et le résumé non technique de l’étude d’impact ont été mis à la disposition du public sur le site internet de la Préfecture de l’Hérault : www.qualif.herault.gouv.fr , rubrique « Photovoltaïque ».

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 39 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

Après étude et analyse du dossier présenté, compte tenu de la procédure d’enquête qui s’est déroulée en mairie de Murles (Hérault) du 14 janvier au 15 février 2013, des avis recueillis durant l’enquête et de son avis personnel, le commissaire enquêteur,

Considérant que ,

1- l’enquête s’est déroulée conformément à la législation en vigueur, le dossier présenté permettait d’avoir une bonne connaissance du projet et donnait une indication suffisamment précise sur les travaux prévus. La Direction des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault, par courrier en date du 2 octobre 2012, a déclaré le dossier complet et recevable,

2- les élus, le public et les associations ont pu s’exprimer librement durant toute la durée de l’enquête

3- le mémoire réponse fourni au commissaire enquêteur par le porteur de projet a répondu dans l’ensemble correctement aux interrogations du commissaire enquêteur, des élus et du public. Lorsque la réponse n’était pas considérée comme suffisante elle entraîne une réserve indiquée ci- après,

4- le projet présenté est activement soutenu par la municipalité de Murles qui voit dans sa réalisation une façon d’aider et d’accompagner économiquement les propriétaires des terrains qui gèrent, au bénéfice de tous, ces espaces naturels et agricoles qui participent à la qualité du cadre de vie de la commune. Monsieur le Maire de Murles considère également que ces projets photovoltaïques s’inscrivent dans la politique de protection des espaces naturels de la commune en regard des projets de développement urbain qui ont été volontairement très limités par les municipalités successives. De plus la municipalité a conditionné son accord à la création par le maître d’ouvrage d’un fonds de dotation, géré par la commune, et qui aura pour objectif d’intervenir sur la thématique principale de la protection de l’environnement et la valorisation du patrimoine. Ce fonds sera alimenté à hauteur de 3200€ par an et par MW installé et va aider une commune dont les revenus financiers sont très limités compte tenu des choix faits de protection de l’environnement et du cadre de vie au détriment de l’urbanisation à faible distance de la ville de Montpellier,

5- peu de personnes ont remis en cause le projet et en particulier pas les élus divers qui approuvent ce projet sans réserves,

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 40 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

6- l’impact paysagé est très faible en visions lointaines et tout à fait modéré en vision rapprochée dans la mesure où les lisières seront traitées ave un maximum de soin,

7- ce parc s’inscrit dans le zonage SCOT à enjeux modérés du territoire vis-à- vis du développement de l’énergie photovoltaïque au sol et il est compatible avec le Plan Local d’Urbanisme de la commune de Murles puisque situé en zone naturelle et forestière (Zone Np),

8- l’avis de l’autorité environnementale du 14 septembre 2012, constate que le projet s’est construit par étapes et a évolué positivement notamment dans la réflexion sur son intégration paysagère. L’avis regrette cependant que d’autres alternatives à cette zone n’aient pas été étudiées et conclue à une quantification plus précise des impacts sur l’habitat de Proserpine pour éventuellement conclure sur la nécessité d’une demande de dérogation « espèces protégées ». Le commissaire enquêteur estime que l’ouverture des milieux, la délimitation de ces habitats et les précautions prises pour les débroussaillements ne pourront que bénéficier à l’Aristoloche Pistoloche, plante hôte du papillon Proserpine qui est protégé. Cependant il sera nécessaire de faire un bilan, dès la délimitation des habitats en début de travaux, afin de le porter à la connaissance des services de l’environnement et de décider ainsi si une dérogation « espèces protégées » est nécessaire ou non,

9- les aménagements projetés sont conformes à l’avis technique fourni le 2 novembre 2010 par le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de l’Hérault,

10- même si l’emprise du projet ne recèle aucun site actuellement recensé dans la Carte Archéologique Nationale (avis de la DRAC du 29 septembre 2010), un site mégalithique se situe à proximité immédiate et une vingtaine d’autres sites archéologiques sont recensés à proximité. Il sera donc nécessaire de faire réaliser un diagnostic archéologique préalable à ces travaux d’aménagements, conformément au titre du Code du patrimoine et au décret n° 2004-490 du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d’archéologie préventive,

11- le bilan carbone fait apparaître que le parc photovoltaïque de Murles Nord permettrait d’économiser plus de 11 000 tonnes équivalent CO 2 en moyenne nationale malgré le défrichement, et plus de 103 000 tonnes équivalent CO 2 par rapport à une centrale combiné à gaz. Ce bilan montre un minimum d’économies d’émissions de gaz à effet de serre sachant que le bois défriché sera lui-même valorisé en énergie qui doit être ajoutée à la production du parc photovoltaïque,

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 41 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

12- afin d’assurer les frais de démantèlement des installations en fin d’exploitation, une provision sera déposée sur un compte bailleur rémunéré pendant toutes les années d’exploitation. Il sera ainsi constitué un financement nécessaire à la remise en état du site ce qui permettra aux espèces floristiques endémiques de recoloniser rapidement les espaces,

-émet un AVIS FAVORABLE à la demande de permis de construire sollicitée par la Société SARL « Centrale Solaire au Sol », relative au projet d’implantation d’un parc photovoltaïque au sol et à l’édification de locaux techniques, au lieu-dit « La Vallière et Lestellier » (Projet Nord), territoire communal de Murles (Hérault),

-sous les deux réserves suivantes :

1- les habitats d’Aristoloche Pistoloche, plante hôte de la Proserpine, devront être recensés par un écologue et mis en défens avant tous travaux d’aménagements du site. Les impacts sur les habitats du papillon Proserpine devront être précisément quantifiés et les résultats soumis à l’autorité environnementale afin que cette dernière puisse conclure sur la nécessité d’une demande de dérogation « espèces protégées ». Cette procédure sera faite conformément à celle décidée le 17 janvier 2012 dans la réunion réunissant le demandeur et le représentant de l’autorité environnementale,

2- le maître d’ouvrage fera procéder à un diagnostic archéologique préalable aux travaux, conformément au Code du Patrimoine et au décret n° 2004-490 du 3 juin 2004 relatif aux procédures administratives et financières en matière d’archéologie préventive ; ce diagnostic sera soumis pour validation à la Direction Régionale des Affaires Culturelles.

Fait et clos le samedi 16 janvier 2013 Le commissaire enquêteur

Alain Sérié

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 42 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

ANNEXES

1- TEXTES OFFICIELS

- Arrêté préfectoral n°2012-I-2620 du 11 décembre 2012 portant ouverture d’enquête publique.

- Avis d’ouverture d’enquête publique.

2- PUBLICITE , INFORMATION

- Certificat d’affichage établi par Monsieur le Maire de Murles (Pièce n° 2).

- Journaux portant publicités parues dans les quotidiens « Midi-Libre » et « l’Hérault du Jour ».

3- REGISTRE ET DOSSIER D’ENQUETE

- 1 exemplaire du dossier d’enquête.

- 1 registre d’enquête.

4- DIVERS

- 5 courriers ou dossiers et leurs annexes transmis au commissaire enquêteur, numérotés de 1 à 5 et annexés au registre d’enquête.

- 1 délibération de la commune de Murles en date du 25 février 2013, pièce n° 6,

- 1 délibération du Conseil de Communauté du Grand Pic Saint Loup en date du 19 février 2013, pièce n° 7,

- 1 délibération du Comité Syndical du Syndicat Mixte « SCOT Pic-St-Loup – Haute vallée de l’Hérault, datée du 12 juillet 2012, pièce n°1,

- 1 PV de synthèse, en date 21 janvier 2013, rédigé par le commissaire enquêteur et remis au maître d’ouvrage, pièce n° 3,

Rapport, conclusions et avis du commissaire enquêteur 43 Enquête publique Parc photovoltaïque « La Vallière et Lestellier » Commune de Murles (Hérault)

- 1 mémoire réponse du maître d’ouvrage en date du 1 mars 2013, pièce n° 4,

- 1 liste exhaustive des personnes rencontrées durant les permanences. Pièce n° 5,

- 1 avis de M. le Président de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint- Loup. Pièce n° 8.

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