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N° 96 - bimensuel - 1er avril 2002

Ministère de la culture et LA LETTRE de la communication

3, rue de Valois D’IN ORMATION 75042 Paris Cedex 01

3615 Culture Ministère de la culture www.culture.gouv.fr et de la communication

LA NOUVELLE POLITIQUE DE DI USION DU ONDS NATIONAL D’ART CONTEMPORAIN ISSN 1255 - 6270

La salle des épis au © Benoît Gassiot-Talabot SOMMAIRE Législation culturelle Dossier La nouvelle politique de diffusion du onds National d’Art CINQ NOUVEAUX TEXTES ADOPTÉS Contemporain page 7 LORS DE LA DERNIÈRE SESSION DE Actualités Cinq nouveaux textes adoptés lors de la dernière session de la LA LÉGISLATURE législature page 2 David Kessler a remis son premier rapport sur l’œuvre audiovisuelle page 4

L’église des Trois-Ilets en Entre août 2000 et Loi relative aux musées de Le texte compte également plu- Martinique rance page 6 janvier 2001, plusieurs sieurs mesures fiscales. La pre- textes très importants mière de ces mesures prévoit Catherine Tasca se dit satisfaite Promulguée le 4 janvier 2002, que les entreprises soumises à de l’application de la charte sur avaient été adopté par l’accueil des cirque sdans les la loi relative aux musées était l’impôt sur les sociétés pourront communes le Parlement : la loi du attendue depuis de nombreuses bénéficier d’une réduction de cet page 11 10 juillet 2000 sur la années. Elle se substitue en effet impôt égale à 90 % des verse- à une ordonnance de 1945, plu- ments effectués en faveur de Robert Morris crée des vitraux pour protection des trésors Maguelone sieurs fois modifiée, et trans- l’achat, destiné aux musées de page 14 nationaux et celle, forme sensiblement le paysage France, de trésors nationaux des musées français. La loi crée ayant fait l’objet d’un refus de Portrait également du 10 juillet Emmanuel essy : )aire en sorte 2000, sur les enchères un label « musées de France » certificat d’exportation, et ce que tous les livres trouvent leur qui n’existait pas jusqu’à présent dans la limite de 50 % du mon- public publiques ; celle du 2 et qui concerne aussi bien les tant de l’impôt dû. La seconde page 16 août 2000 sur la liberté musées nationaux et territoriaux prévoit que les sommes consa- de communication que les musées privés. crées par les entreprises à l’achat de biens culturels faisant l’ob- audiovisuelle et celle Elle définit le rôle des musées, jet, à la date d’acquisition, d’un Directeur de la publication : Jacques Vistel du 20 décembre 2000 précise que les missions tradi- refus de certificat, ouvrent droit Directeur de la rédaction : Jean-Paul Ciret tionnelles de conservation patri- à une réduction d’impôt sur le Rédacteur en chef : Paul-Henri Doro : 01 40 sur l’archéologie 15 83 65 moniales doivent aller de pair revenu ou d’impôt sur les Comité de rédaction : Anne-Sophie préventive. Depuis, avec les missions d’éducation et sociétés, dans la mesure de 40 % Barreau, Marc-Antoine Chaumien, Jacques Bordet, Adeline Boulanger-Coustou, cinq nouveaux textes de diffusion auprès de tous. de leur montant. Emmanuel Boutier, René Bouvet, Robert Elle harmonise le statut des )ohr, Alain )ougeray, Nicole Gasser, Anne ont été adoptés, musées reconnus par l’Etat et Loi du 4 janvier 2002 relative aux Laborde, Philippe Larollière, Martine musées (JO du 5/1/2002) Lehmans, Vincent Lorenzini. faisant de la législature fédère, dans le respect de leurs Conception graphique : Jeanne Verdoux Maquettiste : Emmanuel Boutier 1997-2002 la plus spécificités, les différents musées Crédits photographiques : )arida de France. Loi sur l’établissement public Brechemier-Guerdjou féconde pour la mise à Impression : Maulde et Renou Elle améliore la protection des de coopération culturelle N° de commission paritaire : 1290 AD, jour et l’enrichissement nouvelle série collections, notamment en affir- Tirage : 36 000 exemplaires de la législation mant l’inaliénabilité des collec- En créant une nouvelle catégo- 2 le numéro Pour recevoir la lettre d’information : culturelle. tions dans le respect du principe rie d’établissements publics la Adresser une demande écrite au DIC, de la domanialité publique. loi du 4 janvier 2002, offre un Ministère de la culture et de la communication Elle intègre et approfondit la outil juridique adapté au parte- 3, rue de Valois, 75042 Paris Cedex 01 logique de décentralisation. Le nariat culturel entre l’Etat et les )ax : 01 40 15 81 72, Minitel : 3615 Culture, internet : http://www. culture. gouv. fr texte précise, pour la première collectivités territoriales. Ce fois, la règle du jeu applicable nouveau mode de gestion des aux relations entre l’Etat et les activités culturelles à l’échelon collectivités territoriales et limite local, librement consenti entre le contrôle de l’Etat aux seuls des partenaires publics, pourra musées qui auront obtenu l’ap- s’exercer dans tous les secteurs pellation « musée de France » et d'activités culturelles : patri- met en avant la mission de moine, enseignement culturel, conseil qui incombe à l’Etat. arts plastiques et spectacle 3/Actualité

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION   

Les décrets d’application de la loi sur la communication La totalité du dispositif d’appli- cation de la loi du 1er août 2000 relative à la liberté de communi- cation est désormais parachevé pour le développement de la TNT au niveau national. En vivant. Signalons aussi que le tion de travaux sur ces parafiscale sur les spectacles, ce décembre 2001, les décrets dits mode de financement pourra immeubles ou ceux situés dans nouvel établissement public à de « production » avaient fixé les obligations des futures chaînes provenir de différentes sour- leur champ de visibilité. caractère industriel et commer- de la TNT en matière de ces : Etat, collectivités territo- cial succèdera au Fonds de production audiovisuelle et riales ou leurs groupements et Loi du 27 février 2002 relative à la soutien aux variétés, à la chan- cinématographique. Le décret démocratie de proximité (JO du toute autre personne publique. son et au qui a joué un rôle dit « obligation de reprise », 28/2/2002) er déterminant dans la structura- publié le 1 février dernier, porte quant à lui, sur les obliga- Loi du 4 janvier 2002 relative à la créa- tion et la professionnalisation tion d'établissements publics de Loi sur le régime d’assurance- tions de reprise par les réseaux du secteur des variétés. Le câblés des chaînes en clair. coopération culturelle (JO du chômage des intermittents du 5/1/2002) Centre national de la chanson, spectacle des variétés et du jazz, sera plus Décrets n° 2001-1333 du 28 décembre 2001( JO du 30/12/2001) particulièrement chargé de per- Dispositions patrimoniales de la et 2002-125 du 31 janvier 2002 (JO Le Parlement a définitivement cevoir la taxe parafiscale sur les du 1/2/2002) (Voir L.I., n° 92, 15 loi sur la démocratie de adopté, le 21 février dernier, la spectacles et sera un complé- janvier 2002 et n° 94, 20 février proximité proposition de loi qui proroge ment indispensable de la poli- 2002). sans date-butoir, le régime spé- tique que le ministère de la Cul- Les décrets d’application de la Dans son article 111, la loi du cifique d’assurance-chômage ture veut développer avec les loi sur l'archéologie 27 février sur la démocratie de des intermittents du spectacle professionnels pour le soutien Destinés à mieux intégrer proximité envisage un transfert jusqu’à leur aménagement par des musiques actuelles. Il se l’archéologie préventive sur le de compétences en matière de les partenaires sociaux dans le verra confier également des territoire français et dans patrimoine : à titre expérimen- cadre de la nouvelle convention missions de soutien économique l’ensemble du processus archéo- tal, pour une durée qui ne UNEDIC du 1er juillet 2001. Le aux entreprises de production et logique, les décrets d’application pourra exceder trois ans, la Sénat, quant à lui, s’était pro- de diffusion des spectacles de de la loi du 17 janvier 2001 rela- responsabilité de l’inventaire et noncé en faveur de la date- variétés, de chanson et de jazz. tive à l’archéologie préventive fixent les procédures du classement des monuments butoir du 30 juin. Catherine C’est enfin le Centre national administratives et financières historiques pourrait être confiée, Tasca a affirmé « qu’il ne convient de la chanson, des variétés et du nécessaires à la mise en œuvre dans des conditions fixées par en aucune manière de se substituer jazz qui assurera une activité de de cette loi et précisent aussi les une convention avec l’Etat, à des aux partenaires sociaux, mais sim- conseil (notamment auprès des statuts de l’établissement public collectivités locales. Cette éven- plement d’en finir avec l’instabi- collectivités territoriales), de qui doit se substituer à l’Association française des tualité est envisagée dans les lité juridique et d’assurer le temps promotion, de diffusion, de fouilles archéologiques domaines suivants : conduite de nécessaire à une négociation sereine prestation de services ainsi que nationales (AFAN). Celui-ci l’inventaire des monuments et qui devra faire évoluer le contenu de centre-ressources en direc- s'intitulera « Institut national de richesses artistiques de la des annexes VIII et X.» tion de la profession et des recherches archéologiques pré- France ; instruction des mesures publics. ventives » (INRAP) et sa Loi du 6 mars 2002 relative au régime de classement des monuments mission sera d’établir les projets d’assurance-chômage des d’opérations de diagnostic et de historiques ; inscription d’im- Article 30 de la loi du 4 janvier 2002 intermittents du spectacle (JO du 7 (JO du 5/1/2002) fouilles et de les exécuter meubles à l’inventaire supplé- mars 2002) conformément aux prescriptions mentaire des monuments histo- des autorités de l’Etat. riques ; participation aux travaux Dispositions créant le Centre Décrets n° 2002-89 et 90 du d’entretien et de réparation que 16 janvier 2002 (JO du 19/1/2002) nécessite la conservation des national de la chanson, de la (voir L.I., n° 94, 20 février 2002). A immeubles inscrits à l’inventaire variété et du jazz noter qu’un troisième décret portant supplémentaire des monuments sur le statut des personnels de l’IN- historiques ; et enfin, autorisa- Chargé de percevoir la taxe RAP doit être prochainement publié. 4/Actualité Audiovisuel

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DAVID KESSLER A REMIS    SON PREMIER RAPPORT SUR L’ŒUVRE AUDIOVISUELLE

A la suite de la qualification par de l’œuvre, telle qu’elle est pré- le Centre national de la ciné- vue par le décret n° 90-66 du matographie et le Conseil supé- 17 janvier 1990 ( modifié en SOUTENIR LA POLITIQUE CULTURELLE DE L’ŒUVRE AUDIOVISUELLE rieur de l’audiovisuel de l’émis- 1992 ), et partage le souci sion « » comme œuvre exprimé de ne pas remettre en Il faut redonner un sens politique les aléas inhérents aux aides sélec- audiovisuelle, les organisations cause le droit résultant de ces au système de soutien à la tives (subjectivité des choix, etc.). » professionnelles avaient fait part dispositions. La ministre sou- production audiovisuelle. Le L’une des vocations du compte système de soutien a depuis de leur inquiétude sur les haite cependant, comme le de soutien lors de sa création était quelques années trop privilégié la de favoriser l’émergence d’un conséquences de ces décisions. préconise les premières conclu- dimension industrielle de ses tissu d’entreprises de production Catherine Tasca, avait demandé sions du rapport du Directeur objectifs au détriment d’une poli- suffisant pour alimenter les grilles le 7 décembre 2001 à David général du CNC, que le COSIP tique culturelle. Cette évolution des nouvelles chaînes privées et Kessler, Directeur général du puisse évoluer en prenant mieux tient principalement au publiques. Le soutien CNC, de mener une mission de en compte la nature des pro- mécanisme de soutien automatique est la meilleure automatique, le processus d’octroi manière de consolider ce tissu en réflexion et de concertation sur grammes audiovisuels aidés. des aides étant lié à des critères assurant aux producteurs un l’évolution des programmes et Elle propose que soit également juridiques et financiers purement financement stable, indépendant ses conséquences éventuelles sur étudiée, dans cette perspective, techniques ne prenant pas en de leurs partenaires économiques la réglementation en matière de la création d’un Fonds consacré compte l’aspect culturel des pro- habituels (chaînes, distributeurs, définition de l’œuvre audiovi- aux émissions pour la jeunesse. jets. Ce constat est flagrant sur le soficas, banques, etc.) et gratuit. secteur du documentaire où le » suelle. David Kessler a remis le En outre on peut noter que compte de soutien a suivi quasi- le COSIP a financé en 2001 plus 21 mars à Catherine Tasca ses Elle demande par ailleurs au aveuglément l’évolution du mar- de 4 000 heures de programmes ; premières conclusions. Tout en Directeur général du Centre ché, avec la création de nouvelles il est matériellement impossible reconnaissant que la demande national de la cinématographie chaînes depuis une dizaine de présenter ces projets à des de certains professionnels, pour de poursuivre la réflexion menée d’années et corrélativement une commissions sélectives. redéfinir la notion d’œuvre et de préparer un nouveau cycle croissance exceptionnelle du volume d’heures aidées, qui a L’idée serait donc de définir de audiovisuelle, n’est pas dénuée de concertation avec les organi- entraîné un déséquilibre dans la manière plus précise le champ de fondements, le rapporteur sations professionnelles du sec- répartition des aides entre les d'intervention du compte de sou- estime qu’il n’est pas opportun teur de l’audiovisuel, sur la base différents genres de programmes. tien dans le secteur du documen- de procéder dès maintenant à des premières conclusions et La fiction, l’animation et le spec- taire et de rééquilibrer ces inter- une modification de texte, propositions contenues dans le tacle vivant conservent intrinsè- ventions en faveur des quement une part créatrice plus compte tenu essentiellement texte qui lui a été remis. Le programmes les plus créatifs, forte et surtout une identité garantissant leur indépendance du calendrier européen. En ministère de la culture et de la culturelle plus affirmée. Pour artistique et économique et s’ins- revanche le rapporteur estime communication rappelle enfin autant, il n’est pas envisageable crivant dans le cadre d’une poli- qu’il est possible, indépendem- que le Conseil supérieur de d’abandonner le système de sou- tique culturelle. Une telle évolu- ment de l’évolution des discus- l’audiovisuel a également tien automatique au profit d’un tion faciliterait probablement nos sions européennes de modifier engagé une concertation sur la système sélectif, pour trois discussions avec les instances raisons. communautaires. Plusieurs pistes le fonctionnement du COSIP définition de l’œuvre audiovi- pourraient être explorées, sachant pour lui redonner une dimen- suelle au regard des nouveaux » Le soutien automatique est le que certaines sont susceptibles de sion plus incitative. concepts de programmes, dont cœur du système actuel (85 % des heurter plus ou moins les résultats sont attendus pour aides) et est le principal gage de violemment certains producteurs Premiers résultats les prochaines semaines. légitimité vis à vis des diffuseurs ou certains diffuseurs et nécessi- qui le financent. En effet, le Après avoir pris connaissance tent donc une concertation caractère automatique leur garan- approfondie. des prmières conclusions du Le document remis à Catherine Tasca est disponible sur le site internet du tit une perspective de retour sur ( extrait du rapport sur la notion rapport, la ministre fait part de ministère de la Culture et de la leur investissement forcé que d’oeuvre audiovisuelle ) son accord sur la nécessité, Communication : www.culture.fr/ et constitue la taxe et leurs affirmée dans ce rapport, de celui du Centre national de la cinéma- obligations de production, sans maintenir une définition large tographie : www.cnc.fr 5/Actualité Internet

LETTRE D’IN)ORMATION L’EUROPE DE LA CULTURE SUR MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    INTERNET

Page d’accueil du portail Culture © D.R.

Avec le lancement d’un portail dimension européenne : des culturel par la Commission informations et actualités sur la européenne et la refonte du site Communauté européenne et la du Relais Culture Europe, les culture, un descriptif des pro- internautes ont désormais accès grammes communautaires qui à une information extrême- peuvent aider au développement « Couleurs d’antennes », les dossiers de Statistiques de la culture, chiffres clés 2001 l’audiovisuel © INA © Ministère de la Culture et de la Com- ment complète sur l’action de projets culturels accompagné munication. culturelle de la Communauté de nombreuses informations Audiovisuel Statistiques européenne. pratiques, une rubrique consa- L’IDENTITE VISUELLE DES LES CHI RES-CLES DE LA crée à la coopération culturelle CHAINES DE TELEVISION EN CULTURE EN 2001 QUESTION « Favoriser la mise en réseau d’in- comprenant des fiches descrip- Les précieuses statistiques éditées formations culturelles destinées à tives de plus de 270 réseaux cul- La dernière livraison des Dossiers chaque année par le département de l’audiovisuel pose la question des études et de la prospective du permettre l’accès de tous les citoyens turels européens, un répertoire des « couleurs d’antenne »… ministère de la Culture, sont dis- aux contenus culturels européens donnant accès aux coordonnées entendez par là l’habillage des ponibles pour l’année 2001. Cette par les moyens technologiques les des institutions, collectivités, chaînes ou comment les chaînes somme d'informations sur la vie plus avancés » telle est l’ambition agences nationales, centres de ont pris conscience de la nécessité culturelle en France nous permet- du nouveau portail thématique ressources, et tout autre orga- de se construire une image. Au tra d’apprendre entre autres entièrement consacré à la cul- nisme susceptible d’aider le por- départ, pour se singulariser les choses, que l’exposition ayant unes des autres et pour mieux enregistré le plus d’entrées depuis ture lancé par la Commission le teur de projet dans ses marquer leur identité, les 1982 est la présentation de « la 18 mars dernier. Conçu pour recherches. différentes chaînes de télévision fondation Barnes » au musée être aussi complet que convivial, ont eu recours à des moyens d’Orsay en 1993, qui a attiré plus Site de la Commission européenne : le portail offre des informations http://europa.eu.int/comm/culture/h visuels et sonores qui, petit à d’1 million de visiteurs, que 31 % exhaustives sur l’Europe de la petit, ont abouti à une conception des français se sont rendus dans tml/index_fr.htm de l’identification qui les une bibliothèque en 1997 contre culture et sera progressivement Site du Relais Culture Europe : apparente à celle d’une marque. 23 % en 1989 ou encore que les mis en liaison avec les contenus http://www.relais-culture-europe.org Ce numéro explore toutes les principales dépenses culturelles culturels numérisés existants facettes de l’habillage des chaînes des ménages concernent les appa- dans les Etats membres. à travers de nombreux exemples reils audiovisuels… concrets. Relais Culture Europe rénove Chiffres-clés 2001, les statistiques de « Couleurs d’antenne », Les Dossiers la culture, a été préparé par Janine son site internet de l’audiovisuel, INA, La documenta- Cardona et Chantal Lacroix, La docu- De son côté, le site du Relais tion française, n°101, janvier-février mentation française, 15 euros Culture Europe a été entière- 2002 ment repensé et organisé autour de la mise en ligne de l’ouvrage « les financements culturels européens ». Cet outil rassemble tous les éléments utiles pour la mise en œuvre d’un projet à 6/Actualité

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    Exposition Restauration VICTOR HUGO, L’ÉGLISE DES TROIS-ILETS EN L’HOMME OCÉAN A LA BN MARTINIQUE Jusqu’au 15 juin

incendie d’origine électrique détruit presque entièrement la sacristie et le chœur et endommage gravement la nef. Dès 1995, les premiers travaux de restauration sont entrepris. L’intervention d’un financement européen permet d’accélérer leur rythme. L’église est rendue aux paroissiens pour la messe de minuit, le 24 décembre 2001. Restauration La restauration générale de l’édi- fice et des objets protégés qu’il contient, a permis de redonner à l’édifice ancien sa primauté par Victor« Hugo, l’homme et Eugène océan » © Getty Images Bacot (BnF) rapport aux bas-côtés récents. Victor Hugo est le premier écrivain français a avoir légué à la La partie ancienne est couverte Bibliothèque Nationale, en 1881, l’ensemble de ses manuscrits et de ses en « tuiles écailles » dessins. Un fonds qui ne cesse depuis lors de s’enrichir avec des Église des Trois Ilets (Martinique) © D.R. traditionnelles et des enduits à la donations et des acquisitions, dont certaines, très récentes, seront pré- Le ministère de la Culture et chaux ont remplacé les enduits sentées pour la première fois dans cette exposition. Ainsi, c’est à travers de la Communication prend en ciments. Les menuiseries ont quelque 350 manuscrits, lettres, dessins, caricatures ou pages de carnet charge 100 % des frais de restau- retrouvé leur aspect d’origine que la grande figure du poète est retracée. ration des monuments (fenêtres persiennées), la voûte en historiques dont il a la gestion lambris décorée au pochoir a été Dans une scénographie de Jean-Marc Joulié, l’exposition « Victor Hugo, directe et un minimum de 40 % restituée. La restauration des l’homme-océan » se présente tout d'abord comme une sorte de « portrait pour tous les autres monuments lustres et la mise en place d’un de Victor Hugo par lui-même » selon les termes de la commissaire de l’ex- classés. Après le château de éclairage de mise en valeur a per- position, Marie-Laure Prévost. Mais cette lecture biographique n’est qu’une Maisons, nous poursuivons notre mis de redonner aux intérieurs seule des possibilités qui sont offertes au visiteur dans ce parcours de série sur les restaurations avec tout leur charme. Cela peut l’œuvre et de la vie de Victor Hugo qui est à la fois chronologique et méta- celle de l’église des Trois-Ilets paraître paradoxal, mais l’incendie phorique. Métaphore maritime de « l’homme océan », donc, que l’auteur en Martinique. a permis d’effectuer des travaux des Travailleurs de la mer appliqua à William Shakespeare mais qui convient complets de restauration qui, dans très bien aussi au poète qui expliquait qu’il « rendait à la mer ce que j’ai reçu Historique un contexte normal, se seraient d’elle »... sans aucun doute limités aux La paroisse des Trois-Ilets (à Ecriture spectacle l’origine cul de sac à vaches) extérieurs. Cette restauration a existe depuis 1683. L’église redonné à l’édifice toute sa place Ainsi, on suivra les grandes étapes d’une vie riche en rebondissements actuelle, construite au milieu du au centre du bourg et dans le personnels et en soubresauts historiques : de la jeunesse aux temps de l’exil, cœur des habitants. XVIIIe siècle, est caractéristique de du chef de file de l’école romantique à l’opposant à Napoléon III, de l’exilé la typologie des églises antillaises à Guernesey où, durant le Second Empire, il écrit les chefs d’œuvre de sa iche technique : maturité, Les Contemplations, La Légende des siècles et Les Misérables,au de cette époque. Joséphine Maîtrise d’œuvre : Etienne Poncelet, Tascher de la Pagerie, future vieillard qui essaie de faire triompher des idées politiques empreintes de Architecte en chef des monuments justice et de générosité. Mais ce qui touche le plus dans cette confronta- impératrice des Français, y fut historiques / Pierre Saboureau, Vérifi- baptisée le 27 juillet 1763. Sa tion directe avec les manuscrits et les dessins, c’est la manière dont cateur des M.H Victor Hugo mettait en scène ceux-ci, ponctuant ses dessins d’écritures mère y est enterrée. L’église fut Maîtrise d’ouvrage : DRAC (Conserva- restaurée en 1890 après un diverses et truffant ses manuscrits de dessins. On assiste ainsi à une tion Régionale des Monuments Histo- véritable et passionnante « mise en scène » des manuscrits qui fait que cyclone et agrandie de deux riques). collatéraux en 1950. l’exposition ressemble à un spectacle où la magie des dessins, qui font par- Travaux réalisés de 1995 à 2000, avec fois de lui un inattendu précurseur de l’abstraction dans les visions de ses une interruption de 2 ans. tourments intérieurs, opère. L’église des Trois-Ilets a été Coût de l’opération : 13,4 M) (2,05 ME) classée monument historique le 5 )inancement : Etat 43 % - )eder 33 % Le catalogue de Victor Hugo, l’homme océan est publié sous la direction de janvier 1993. Alors qu’une Commune et Département 21 % - Marie-Laure Prévost par les éditions de la Bibliothèque nationale de )rance et les première tranche de travaux est Région 3 % éditions du Seuil (44 euros) envisagée, le 11 octobre 1994, un Exposition présentée à la BN), site )rançois Mitterrand, grande galerie Ministère de la Culture et de la Communication Dossier LA NOUVELLE POLITIQUE DE DI USION DU ONDS NATIONAL D’ART CONTEMPORAIN

bimensuel-25 mars-n° 96

sont achetées ou commandées à des créateurs. Cette collection exceptionnelle, la plus grande d’art vivant en )rance, est rendue accessible grâce à des prêts et à des expositions, en région comme à l’étranger, ainsi qu’à des dépôts consentis aux musées et aux administrations. 18 000 pièces sont conservées à la Défense, près de Paris, dans un bâtiment de 4500 m2 construit en 1991 par les architectes Marie Petit et Maxime Ketoff, que signale une sculpture de )rançois Morellet réalisée dans le cadre de la commande publique.

Au moment où s’organise désormais en )rance une politique de redéploiement des dépôts dans les musées et les établissements auxquels la collection du )NAC est en priorité destinée, le Musée de Grenoble propose, à la demande de la Tina Merandon, acquisition FNAC © D.R. Délégation aux arts plastiques, une remarquable sélection des acquisitions réalisées par le )NAC Le )onds national d’art contemporain ()NAC) depuis 20 ans. A cette occasion, la Lettre d’infor- conserve et gère l’une des plus importantes mation a rencontré Claude Allemand-Cosneau, collection de l’Etat, constituée par des conservateur en chef du patrimoine, nommée à acquisitions et commandes effectués auprès des la tête du )NAC au printemps 2001, pour évoquer artistes vivants, depuis la Révolution française. la nouvelle politique de diffusion des collections Chaque année, depuis 1981, de 600 à 1 000 œuvres du )NAC. 8/Dossier CLAUDE ALLEMAND-COSNEAU :

LETTRE D’IN)ORMATION La nouvelle politique du )NAC MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION   

Quelles seront les répercussions immédiates de la loi sur les musées, récemment votée au Parlement ? Cette loi prévoit, après récolement et sur leur demande, un trans- fert de propriété aux collectivités territoriales, de tous les dépôts consentis par l’Etat avant septembre 1910 à des musées de France. Ainsi, le patrimoine de l’Etat se trouvera amputé de sa partie ancienne la plus importante au profit des dépositaires ; mais cette situation renforcera la conscience de son rôle historique. Le FNAC, en ce qui le concerne, ne gardera sur ses inventaires, pour le fonds du XIXe siècle, que les œuvres déposées dans des établissements tels que les mairies, les églises, ou encore les palais de justice. Il s’agit des œuvres qui répondaient moins à une logique de qualité esthé- tique qu’à une nécessité sociale ou idéologique.

Qu’en est-il pour les œuvres du XXe siècle ? Pour le XXe siècle, la question qui concerne le FNAC avec le plus

Yakoi Kusama, Fireflies on the water (2000), acquisition du FNAC 2001 © André Morin. d’acuité est celle des dépôts d’art contemporain des dernières décen- nies. Plus sensiblement encore que pour le siècle précédent - à moins que la proximité dans le temps n’accentue cette impression - le rôle de l’Etat dans l’enrichissement des collections des grands La politique des dépôts d’œuvres du NAC entre dans une phase nou- musées français d’art contemporain est essentiel. En effet, à velle Grenoble, Saint-Etienne, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Nîmes, La promulgation, en août 2000, d’un décret fixant les conditions Marseille, mais aussi Nantes, Rochechouart, Villeneuve d’Ascq, de prêts et dépôts des œuvres du FNAC permet de mieux maîtri- Dôle,Tourcoing ou encore Valence, la présence des dépôts de l’Etat ser et gérer cette activité centrale de l’institution. De plus, l’opéra- est capitale pour les musées. Elle doit inciter fortement les collec- tion de récolement des collections de l’Etat, engagée depuis 1997, tivités territoriales à s’appuyer sur cet apport majeur pour déve- sous l’égide d’une commission nationale, concerne le FNAC pour lopper encore leur propre engagement, tant pour les collections que environ 45 000 œuvres déposées dans plus de 3 500 lieux en France pour les bâtiments qui les abritent, lesquels ont à correspondre aux et à l’étranger. Cette tâche titanesque, jamais entreprise aupara- normes modernes de sécurité, de conservation et d’accueil du public. vant, permet, au fur et à mesure de la vérification minutieuse sur Il n’a jamais été question, pour autant, que l’Etat se subtitue aux place, de faire le point sur tous les dépôts consentis depuis deux collectivités territoriales, qui trouvent une aide financière efficace siècles. Elle permettra de dresser un bilan et une évaluation du pour leurs acquisitions auprès des FRAM (Fonds régionaux d’ac- patrimoine subsistant. quisitions pour les musées), abondés à parité par l’Etat et les Conseils régionaux. Quel a été le rôle de ces prêts dans la constitution des collections muséales ? Le FNAC, de par sa nature même, ne dispose pas d’espace d’ex- position propre ; ses collections sont cependant présentes de manière permanente sur les cimaises de presque tous les musées de Beaux- Arts ou d’art contemporain français, grâce aux dépôts consentis depuis deux siècles à ces institutions. Pour le XIXe siècle, la poli- tique systématique d’envois de l’Etat en province a bien souvent été fondatrice de la collection des musées territoriaux. C’est en effet par un jeu d’interaction et d’influences réciproques que les collec- tions en région se sont enrichies des acquisitions propres des villes, GRCIC © D.R. des dépôts de l’Etat ou des dons et legs qui ont parfois changé la physionomie d’un établissement. 9/Dossier LE NAC, C’EST LETTRE D’IN)ORMATION Un bâtiment de 45 000 m2 à La Défense ; MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    18 000 œuvres y sont conservées ; 45 000 dépôts dans 3 500 lieux en )rance et à l’étranger et notamment dans les représentations françaises à l’étranger ; 600 à 1 000 oeuvres d’art sont commandées chaque année à des créateurs d’aujourd’hui ; 55 000 images de la photothèque en cours de numérisation sur Vidéomuseum, la base documentaire du )NAC. Le FNAC © Hervé Abbadie

Quelle est la politique actuelle des dépôts d’œuvres ? qu’en région. Parmi ces évé- Le FNAC dépose chaque année des dizaines d’œuvres dans les nements, on peut citer : en musées en région. Une politique de dépôts, réfléchie avec la Direc- 1991, 80 œuvres à La tion des musées de France, doit permettre aux musées demandeurs Défense, à l’occasion de et bénéficiaires de constituer des ensembles cohérents autour d’ar- l’inauguration du nouveau tistes, de mouvements, de médiums spécifiques, ou de compléter bâtiment du FNAC ; en des séquences historiques lacunaires. Le musée d’art et d’industrie 1995, Morceaux choisis au de Roubaix, récemment rénové, a intégré dans son parcours des Magasin, Centre d’art dizaines d’œuvres mises en dépôts, en particulier dans le domaine contemporain de Grenoble ; de l’art décoratif, et le CAPC de Bordeaux engage un nouveau Transit, 60 artistes nés après partenariat avec le FNAC. Le musée de Saint-Etienne, comme 60 à l’Ecole nationale supé- celui des arts décoratifs de Paris, s’appuieront sur les collections rieure des Beaux-Arts et à la design du FNAC pour conforter leurs propres ensembles. Doré- Caisse des dépôts et consi- navant, les institutions étrangères peuvent également solliciter des gnations de Paris ; en 2000, dépôts d’œuvres auprès du FNAC : le MAMCO de Genève en est Que saurions nous construire le premier bénéficiaire. d’autre ? à la Villa Noailles, à Hyères. Par ailleurs, des Senadji © D.R. Et en ce qui concerne les administrations ? expositions itinérantes des L’autre volet de la politique de dépôts du FNAC concerne les admi- œuvres créées dans le cadre de la commande publique avec les nistrations françaises, y compris à l’étranger. Par exemple, près de métiers d’art circulent en France et à l’étranger. 3 000 œuvres sont actuellement accrochées dans les postes diplo- matiques. Une réflexion est nécessaire pour qu’un équilibre soit Comment cette politique évolue-t-elle ? trouvé entre le goût des utilisateurs, la fonction décorative et la Une nouvelle impulsion est désormais donnée à la politique de dif- nécessaire qualité des œuvres qui, dans les espaces publics de ces fusion de la collection par l’organisation plus systématique d’ex- postes diplomatiques, ont finalement pour fonction de représen- positions à partir des seules œuvres du FNAC, en collaboration ter l’excellence de la France et de ses créateurs. L’ambassade de avec l’Inspection de la création artistique de la DAP. Ainsi, la France à Tokyo, et prochainement celle de Berlin, sont les grande exposition Moins et plus - Less and More - collections design nouvelles bénéficiaires de ces dépôts de grande qualité. Il en est du FNAC - 1980-2000 a connu un très grand succès à Taipei l’été de même pour les espaces prestigieux des ministères. dernier ; elle sera présentée au printemps 2002 à Séoul, puis à Los Angeles, et se rendra à Saint-Etienne à l’automne, lors de la Bien- Qu’en est-il enfin des prêts d’œuvres ? nale de Design, à l’occasion de laquelle elle s’accompagnera d’une Chaque année, entre 1 500 et 2 000 œuvres sont prêtées pour des publication. Pour la première fois de son histoire, le Fnac fait manifestations temporaires - rétrospectives monographiques ainsi le point sur ses collections contemporaines de design et les d’artistes contemporains ou expositions thématiques - dans plus problématiques propres à la création et à la diffusion, à partir du de 300 lieux, dont un tiers à l’étranger. Tous les secteurs de la travail d’une vingtaine de créateurs internationaux, en particulier collection sont concernés par les prêts, qu’il s’agisse de la photo- Philippe Starck, dont il possède un ensemble d’œuvres très com- graphie, des arts plastiques ou des arts décoratifs et du design. Le plet. Les collections photographiques font, elles aussi, l’objet de FNAC remplit cette fonction de partenaire pour les institutions présentations auprès d’un large public, selon plusieurs thématiques, organisatrices, au même titre que les musées et collections privées. en particulier à Madrid, Moscou, Arles et Nantes. Il assure ainsi la promotion des artistes de sa collection. Pouvez-vous évoquer le nouveau déploiement des expositions auprès La politique des expositions du NAC est ambitieuse des musées des Beaux-Arts ? Depuis une dizaine d’années, le FNAC organise, avec le soutien Du 3 février au 28 avril 2002, le musée des Beaux-Arts de Gre- de la DAP, des expositions à partir de ses seules collections. Elles noble présente une centaine d’œuvres choisies parmi les pièces ont permis de diffuser auprès d’un large public de nombreux majeures acquises par le FNAC depuis 1985. On retrouve ces pièces chefs-d’œuvre et de promouvoir la jeune création, aussi bien à Paris dans un ouvrage publié par les éditions du Chêne, paru fin 2001 10/Dossier

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    avec l’aide de la DAP. Dans le même temps, le musée des Beaux- Arts de Nancy propose, depuis le 15 février, une sélection opérée L’art d’aujourd’hui : un choix dans la collection du onds parmi les acquisitions 2000 du FNAC et, en juillet, le musée des national d’art contemporain, jusqu’au 28 avril 2002 au musée Beaux-Arts de Nantes fera de même pour l’année 2001. Ensuite, de Grenoble chaque année, un musée partenaire - à commencer par Bordeaux puis Villeneuve d’Ascq - sera invité à faire un choix parmi les acqui- Entre le musée de Grenoble et le FNAC, les liens sont très étroits, e sitions de l’année précédente, afin de rendre immédiatement public anciens et entretenus depuis le XIX siècle. En 1922, un tableau de Suzanne Valadon est déposé à Grenoble. En 1928, il s’agit de la le patrimoine vivant acquis par l’Etat. D’autres partenariats sont peinture de l’artiste brésilienne Tarsila do Amaral, A cuca, exécutée étudiés, en particulier avec des institutions à l’étranger, pour mettre en 1924, et qui est aujourd’hui l’une des plus recherchées de la en œuvre cette nouvelle politique de diffusion du FNAC. Le collection. En 1936, c’est au tour de La danse, chef-d’œuvre de MAMCO de Genève offrira ainsi la moitié de ses espaces d’ex- Fernand Léger peint en 1936. Ces rapports se sont intensifiés depuis position à la French Collection fin octobre 2002. une quinzaine d’années. Une politique concertée de dépôts a été entreprise dans le but de compléter les ensembles existants dans la La politique de diffusion du NAC, dans son ensemble, collection grenobloise : ainsi des œuvres de César, Takis, Haim s’accompagne de nouvelles visées éditoriales Steinbach ou encore Bertrand Lavier sont arrivées au musée. Des acquisitions spécifiques ont aussi été réalisées par le FNAC pour Le FNAC développera, dès 2002, une nouvelle politique éditoriale renforcer les points particuliers de la collection, avec par exemple cohérente sur ses collections en partenariat avec un éditeur privé les pièces de Pierre Soulages, Helmut Federle, Carl Andre, Donald et les institutions concernées par les dépôts ou expositions spéci- Judd et Jean-Pierre Raynaud. Tout récemment, ce sont des travaux majeurs de François Morellet, Piotr Kowalski et Harald Klingelhöl- fiques. Il s’agira de trouver les types de publications qui permet- ler qui ont rejoint le musée. Cette politique dont Grenoble n’est ici tront au public, le plus large possible, de prendre la mesure des qu’un exemple, illustre l’importance et la richesse des rapports qui richesses des collections du FNAC et de ses spécificités. A la fin lient le FRAC et les musées. De tels rapports se manifestent avec la des années 1980, le FNAC initia une série de publications sur ses publication de L’art d’aujourd’hui : un choix dans la collection du acquisitions récentes, sous forme de fiches illustrées et commentées. Fonds national d’art contemporain, événement dont Serge Lemoine Interrompue par le déménagement à la Défense et la mise en œuvre assure le commissariat général, et Elisabeth Bret-Besson et Christine Poullain le commissariat d’exposition. de l’informatisation des collections avec Videomuseum, la publi- cation régulière des acquisitions dans tous les secteurs de la Musée de Grenoble collection reprend aujourd’hui. Plutôt qu’une forme papier vite Tél : 04 76 63 44 44 / )ax : 04 76 63 44 10 obsolète, il a été choisi de doter le FNAC d’un site internet acces- www.ville-grenoble.fr/musee-de-grenoble sible sur le portail du ministère de la Culture et de la Communi- cation (www.culture.gouv.fr). Dès le printemps prochain, les 600 acquisitions de l’année 2000 seront en ligne, sous la forme de fiches techniques et d’images. Celles de 2001 suivront peu après et, d’année en année, les mises en lignes se succéderont. Cette opé- ration ambitionne de remonter le plus loin possible dans le temps.

Quel est le rôle de la base documentaire Videomuseum dans cette opération ? La mise en ligne n’est possible que grâce à Videomuseum. D’ailleurs, à plus long terme, la base documentaire Videomuseum sera acces- sible aux professionnels et chercheurs par internet, sous sa forme Navig’art. Pour que cet outil soit pleinement utile, il convient d’en- richir significativement la documentation concernant les œuvres du FNAC, y compris la photothèque, dont la numérisation des 55 000 images est en cours. Ce sont ces éléments documentaires qui doivent servir de base aux publications à venir.

Informations pratiques Gabriel Orozco, «La D.S. », 1993, voiture Citroën DS 19 de 1970 reprofilée, achat par le )onds national d’art contemporain FNAC en 1994.© D.R. 70 voie des sculpteurs - 92800 Puteaux Tél : 01 46 93 02 50 / )ax : 01 49 00 01 12 01 46 93 02 60 [email protected] 11/Actualité Cirque

LETTRE D’IN)ORMATION CATHERINE TASCA SE DIT MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    SATIS AITE DE L’APPLICATION DE LA CHARTE SUR L’ACCUEIL DES CIRQUES DANS LES COMMUNES

CATHERINE TASCA A INAUGURÉ LA PREMIÈRE COMMANDE PUBLIQUE DE MULHOUSE EN MATIÈRE D’ART CONTEMPORAIN

Catherine Tasca a inauguré, le 7 février dernier, en compagnie de J.M Boeckel, député-maire, la première commande publique de Mulhouse en matière d’art contemporain : Space de Jean- Pierre Raynaud. Implantée à l’entrée Est de la ville, l’œuvre consiste en une construction érigée sur un plan circulaire de vingt mètres de diamètre, à Catherine Tasca avec Christophe Girard et Jean Paul Delevoye, et Jean Paul Christophe avec Girard Tasca Catherine à l’HôtelVille de Paris de © Henri Garat/mairie l’intérieur duquel se situent huit piliers d’un mètre carré de Le 28 février dernier, Catherine culturelle territoriale. Plusieurs rement soutenue par l’ouverture section, d’une hauteur pro- Tasca a participé à la rencontre témoignages ont aussi souligné d’espaces consacrés aux cirques, gressive s’échelonnant entre « Droit de cité pour le cirque ». la pertinence du cirque dans des l’accompagnement des lieux trois et vingt-quatre mètres. Cette rencontre, qui a réunit actions sociales et éducatives, programmant du cirque et des Réalisés en béton, les piliers sont près de 200 représentants de grâces aux valeurs et au patri- cirques établis dans Paris. recouverts de plaques de marbre collectivités territoriales, res- moine qu’il véhicule. En clôture du colloque, la Ville blanc. « La présence de l’art dans ponsables de cirques et de struc- de Paris a formalisé son adhé- l’espace public est tout autant l’en- tures culturelles, a permis de Un premier bilan sion a la charte d’accueil des richissement du patrimoine qu’une faire le point sur la mise en En concluant cette rencontre, cirques dans les communes. rencontre avec nos concitoyens », a œuvre de la charte sur l’accueil Catherine Tasca a dressé un pre- Jean-Paul Delevoye, président déclaré la ministre. De fait, des cirques dans les communes mier bilan positif de l’Année des de l’AMF, s’est félicité de la col- l’ambition première du cahier et de mettre en évidence la arts du cirque et notamment de laboration des collectivités des charges assigné à l’artiste diversité des projets et des expé- la charte pour l’accueil des locales, de l’Etat et des profes- était de permettre l’identifi- riences initiés autour des arts du cirques dans les communes. sionnels, qui a permis la mise en cation immédiate d’un quartier cirque sur le territoire. Aujourd’hui près de 50 villes ont place de la charte et a affirmé en pleine transformation - que Les quatre ateliers thématiques adhéré à la charte, engageant des son soutien à la promotion de marquent l’aménagement d’un proposés (le cirque en représen- initiatives concrètes pour en cette initiative auprès des villes. nouveau bassin de quatorze hec- tation, le cirque en résidence, appliquer les principes. La ville Autant d’éléments qui laissent tares, comportant des projets cirque éducation et transmis- de Marseille a ainsi transformé présager des développements immobiliers, et la création d’un sion, le cirque et les dispositifs un môle de l’ancien port, le J4, prometteurs pour l’avenir du parc de huit hectares. Visible de la politique de la ville) ont en espace d’accueil des chapi- cirque. depuis l’autoroute voisine, mis en évidence la complémen- teaux avec une programmation l’œuvre se devait également de tarité des actions menées par régulière de spectacles de cirque. constituer un signal pour les l’État et les collectivités locales Pour la Ville de Paris, fortement automobilistes autant que pour pour le développement de ces engagée aux côtés de l’Etat dans les piétons. Intervenant « dans pratiques artistiques. Qu’il la réussite de cette Année des arts Droit de cité pour le cirque, organisée un espace urbain à améliorer », s’agisse d’accueillir un spectacle, du cirque, Christophe Girard, à l’Hôtel de ville de Paris, par l’Asso- selon Jean-Pierre Raynaud, d’aménager un lieu de repré- adjoint au maire chargé de la ciation des Maires de rance (AM)), l’œuvre a pris « naissance dans le sentation, de soutenir une com- culture, a énoncé les axes d’in- la )édération Nationale des Communes sol et fait émerger huit stèles pagnie ou encore de créer une tervention en faveur des arts du pour la Culture ()NCC), Mairie 2000, blanches attirées vers le ciel, dont école, le cirque peut être un élé- cirque. La présence du cirque la Ville de Paris et l’association HorsLesMurs. la luminosité est la grande force ». ment moteur d’une politique dans la capitale sera particuliè- 12/Actualité Musées LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    LE PROGRAMME DES EXPOSITIONS ORGANISÉES DANS LE CADRE DE « RAME »

Après avoir été présentée à mission auprès du directeur des de Rouen, du 25 octobre 2002 et peut-être dans un autre musée Bordeaux et avant de l’être à musées de France, « est de nous au 13 janvier 2003 ; au musée américain. Spécialement conçue Montpellier, la première expo- permettre de monter d’importantes des Beaux-Arts de Lyon, du 13 pour le public d’Outre-Atlan- sition organisée dans le cadre de expositions, comme « Made in février au 28 avril 2003 ; puis tique, elle bénéficiera d'un FRAME, « Made in USA, l’art USA », en même temps que enfin au musée des Beaux-Arts important environnement péda- américain de 1908 à 1947 », a d’autres, comme celle-ci, plus de Rennes, du 28 mai au 10 août gogique et documentaire. récemment ouvert ses portes à légères mais aussi plus « poin- 2003.« Cette importante exposi- Rennes. Plusieurs autres expo- tues ». Parmi les quatre photo- tion, qui rassemblera quelque cent L’exposition « Renoir et l’Algé- sitions sont prévues en 2002, graphes que regroupe cette exposi- vingt-cinq chefs-d’œuvre de l’art rie », produite par le Sterling & puis les années suivantes. tion, Edward Weston, Imogen américain, des civilisations préco- Francine Clark Art Institute de Cunningham, Minor White et lombiennes à l’art des Indiens Williamstown sera présentée, L’exposition « Made in USA, Todd Walker, deux au moins sont d’Amérique, bénéficiera d’un en 2003, à Williamstown, puis l’art américain de 1908 à peu connus du public français… et accompagnement documentaire et au musée Fabre de Montpel- 1947 », présentée du 10 octobre devraient donc constituer une éducatif très développé », souligne lier. Elle réunira tous les au 31 décembre 2001 au musée véritable découverte. » M. Rapetti. « Plusieurs musées tableaux exécutés par l’artiste des Beaux-Arts de Bordeaux, a américains sont très en pointe dans sur le thème de l’Algérie, per- bénéficié d’une importante le domaine de la pédagogie et le mettant de découvrir un Renoir couverture de presse et a ren- travail que nous effectuons, à l’oc- orientaliste d’une profondeur contré un accueil très favorable casion de cette exposition, associe inattendue, dans la lignée des du public. conservateurs et responsables des peintres-voyageurs qui va de secteurs éducatifs des différents Delacroix à Matisse. L’exposition - qui rassemble des musées, français et américains ». peintures, sculptures et photo- L’exposition « Le Symbolisme graphies et permet au public L’exposition « les Dessins de (œuvres sur papier) », centrée français de découvrir une Raphaël », franchissant l’Atlan- sur Paris, plaque tournante du période mal connue de l’art tique dans l’autre sens, permet- symbolisme international dans américain - est actuellement tra au public américain de le domaine de la création et de présentée au musée des Beaux- découvrir et d’admirer la l’édition, sera présentée, en Arts de Rennes (jusqu’au 31 célèbre collection du peintre 2004, à l’Art Museum de Port- mars 2002), avant de l’être au Jean-Baptiste Wicar, conservée land. musée Fabre de Montpellier, du au musée de Lille. L’exposition

12 avril au 23 juin 2002. Pot-guerrier, Moche, Pérou © Minnea- sera présentée au Museum of Suivront, à partir de 2004, polis, Institut of Art. Art de Cleveland, du 25 août au d’autres expositions parmi Les expositions prévues en 2002 27 octobre 2002. lesquelles : « Le Néoclassicisme L’exposition « Réalités et méta- L’exposition « Symboles sa- en France », dont le commissa- morphoses », organisée par l’Art crés : quatre mille ans d’arts Les expositions prévues en 2003 riat est assuré par Michel Museum de Portland (Oregon) premiers des Amériques » per- et 2004 Hilaire et qui sera présentée à et consacrée à la photographie mettra au public français d’ad- L’exposition « Les Chefs- Richmond, Saint-Louis et peut- américaine du XXe siècle, sera mirer la beauté, la variété et la d'œuvre de la peinture française être Dallas, et « The prints of présentée du 22 février au 21 complexité de la création artis- du XVIIe siècle » (« Soul’s Ed Ruscha » (célèbre artiste avril 2002 au musée d’Art tique des peuples de l’ancienne delight »), rassemblant quelque californien dont le musée de San moderne et contemporain de Amérique. Elle sera présentée quarante chefs-d’œuvre prove- Francisco possède la totalité des Strasbourg. « L’un des avantages au musée Fabre de Montpellier, nant tous des musées du réseau estampes), qui sera présentée au de FRAME », explique du 13 juillet au 29 septembre FRAME, sera présentée, en musée d’Art moderne et Rodolphe Rapetti, chargé de 2002 ; au musée des Beaux-Arts 2003, au Portland Art Museum contemporain de Strasbourg. 13/Actualité

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION   

NOMINATIONS

Les 18 musées associés au JEAN-NOEL JEANNENEY, JEAN-JACQUES AILLAGON, sein de RAME président de la Bibliothèque reconduit à la présidence du nationale de rance Centre Pompidou FRAME (French Regional and American Museums Exchange) a pour objectif de Né en 1942, ancien élève de Né en 1946, agrégé d’histoire, favoriser le lancement et la l’Ecole normale supérieure, Jean-Jacques Aillagon a fait une réalisation de projets agrégé d’histoire, Jean-Noël grande partie de sa carrière dans communs, en vue d’accroître Jeanneney a d’abord enseigné à l’administration culturelle de la les ressources des institutions l’université Paris X-Nanterre Ville de Paris. Il a été successi- participantes et de faire (1979). Dans le même temps, il vement sous-directeur de connaître les richesses excep- tionnelles de leurs collections à est également membre du Haut l’Ecole nationale supérieure des un public plus vaste, des deux conseil de l’audiovisuel (1979- beaux-arts (1976-1982), admi- côtés de l’Atlantique. Terrain n° 38 © Ministère de la Culture, 1982) et de la Commission nistrateur du musée national Monum’ supérieure des archives (1980- d’art moderne (1982-1985), Les neuf musées américains 1988). Il devient ensuite PDG adjoint au directeur des affaires membres sont : Publication de Radio-France (1982-1986) culturelles de la Ville de Paris » le Saint Louis Arts Museum, « QU’EST CE QU’UN » l’Institute of Arts de Minneapolis, EVENEMENT ? » S’INTERROGE et de RFI (1983-1986). Il pré- (1985-1988), directeur de l’as- » le Museum of Art de Cleveland, LA REVUE TERRAIN side la mission de la célébration sociation de préfiguration de » le Museum of Art de Dallas, du Bicentenaire de la Révolu- l’Ecole des beaux-arts de la Ville » l’Art Museum de Portland, Les sciences sociales se montrent tion (1988-1989), avant de de Paris (1988-1993), directeur » le Virginia )ine Arts Museum de silencieuses face à l’événement… Richmond, peut-être parce que celui-ci devenir secrétaire d’Etat au de la Vidéothèque de Paris » le )ine Arts Museum de San )ran- donne lieu, dans les media, aux commerce extérieur du gouver- (1992-1993), directeur des cisco, discours les plus loquaces. Le nement d’Edith Cresson (1991- affaires culturelles de la Ville de numéro 38 de Terrain, la revue » le Sterling & )rancine Clark Art 1992) puis secrétaire d’Etat à la Paris (1993-1996) avant d’être d’ethnologie éditée par le Institute de Williamstown, communication dans celui de nommé président du Centre » l’Art Gallery de l’Université Yale ministère de la Culture et et le Yale Center for British Art and Monum, s’attache au contraire à Pierre Bérégovoy (1992-1993). Pompidou en 1996 où il se voit British Studies. travers des exemples précis - une Il a publié le Journal de Jules aujourd’hui confier un troisième découverte scientifique, les Jeanneney (1972), La Faillite du mandat. Il a aussi présidé la voyages présidentiels, le procès Leurs neuf partenaires Cartel, 1924-1926 (1977), Le mission pour la célébration de Papon, les apparitions de la français sont : Monde de Beuve-Méry ou le l’an 2000. » Les musées de Bordeaux, Vierge, l’affaire Lewinsky, etc.- à Métier d’Alceste (1979), Georges » Les musées de Rouen restituer à l’événement sa spécifi- » Les musées de Strasbourg, cité temporelle. Les articles nous Mandel, l’homme qu’on attendait » le musée de Grenoble, montrent notamment la manière (1991), Une histoire des médias » les musées des Beaux-Arts de dont les individus qui sont pris des origines à nos jours (1996) et dans un événement, sont traversés Lille, a écrit de nombreux documen- par des forces collectives qui les » les musées des Beaux-Arts de taires pour la télévision. Lyon dépassent, et au delà du constat » les musées des Beaux-Arts de de l’irruption spectaculaire de Rennes l’événement, tentent d’en » le musée des Augustins de Tou- construire le sens, de lui apporter louse, une « valeur ajoutée » d’intelligi- » le musée )abre de Montpellier. bilité. Terrain n° 38, 15,24 euros Diffusion: CID 131, bd Saint Michel 75005 Paris [email protected] 14/Actualité Commande publique

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION ROBERT MORRIS CRÉE DES VITRAUX    POUR MAGUELONE

Le 16 mars, Guy Amsellem, Délégué aux arts plastiques, et Wanda Diebolt, Directrice de l’architecture et du patrimoine, ont inauguré, en présence de l’artiste, les vitraux conçus par Robert Morris pour l’ancienne cathédrale Saint-Pierre de Maguelone (Hérault). Réa- lisés dans le cadre d’une commande publique de la Délégation aux arts plastiques et de la Direction de l’architecture et du patrimoine, Robert Morris, vitraux pour ces vitraux expriment les rapports qui existent entre l’architecture la cathédrale Saint Pierre de Maguelone, 2002, commande médiévale, l’eau et la lumière du littoral méditerranéen. publique © André Morin.

Saint-Pierre de Maguelone, haut lieu patrimonial Construite aux XIe et XIIe siècles, la cathédrale Saint-Pierre de Maguelone fut la « deuxième église de Rome » et accueillit les plus grands représentants de l’institution romaine jusqu’au XIVe siècle. La commande publique Classée au titre des monuments historiques en 1840, elle reçoit dans les édifices religieux plus de 100 000 visiteurs par an. Depuis 1969, l’association Les Compagnons de Maguelone, qui en a la charge avec le diocèse de La commande publique, outil Montpellier, y mène de front une activité professionnelle et sociale créé initialement au sein du en faveur des handicapés, et la mission qui lui a été confiée de veiller CNAP (DAP), constitue l’une à la sauvegarde, à l’animation et à la mise en valeur du site. Les des manifestations les plus fortes Compagnons de Maguelone ont, en étroite concertation avec la DRAC de la politique de décentralisa- du Languedoc-Roussillon, décidé la création d’un nouvel ensemble tion artistique engagée depuis de verrières confiée à Robert Morris. vingt ans. La politique de la commande publique s’est Robert Morris, vitraux pour la cathédrale Architecture, eau et lumière orientée vers la mise en valeur Saint Pierre de Maguelone, 2002, commande publique © André Morin. L’intervention de Robert Morris à Saint-Pierre de Maguelone du patrimoine architectural, exprime les rapports qui existent entre l’architecture médiévale, notamment des édifices reli- ICHE TECHNIQUE l’eau et la lumière du littoral méditerranéen. De fait, l’ancienne gieux. En matière de vitraux, de La maîtrise d’ouvrage a été assurée cathédrale occupe un site qui fut une île et qu’une digue relie aujour- très nombreux projets ont été par la DRAC-CRMH, la maîtrise d’hui à la terre. A l’intérieur, le jeu des masses de maçonnerie et réalisés ces dernières années. En d’œuvre par Dominique Larpin, des volumes procure une monumentalité austère à une structure faisant appel à des artistes de architecte en chef des monuments historiques, et c’est le maître ver- romane dépouillée. Admise par dix-sept vitraux d’une surface premier plan, la DAP a ainsi rier Gilles Rosvoal, de l’atelier modeste, la lumière contraste avec la nudité des espaces et en sou- participé au renouvellement de Duchemin, qui a entre autres colla- ligne la solennité. Déterminant son projet en relation avec le site la tradition du vitrail historié. boré avec Geneviève Asse, Pierre autant qu’avec les propriétés physiques de l’édifice, Robert Morris Depuis l’an 2000, on peut citer Buraglio ou encore Jean-Michel a conçu, pour les dix-sept vitraux, un motif qui reprend la forme notamment les interventions de Alberola, qui a été retenu avec d’une vague, rendue sculpturale en moulant le verre lui-même. La Jan Dibbets pour la cathédrale l’accord de l’artiste. D’un montant de 251 540 euros, l’opération a été simplicité du motif trouve une correspondance dans les rythmes Saint-Louis à Blois, Georg Ettl financée pour moitié par l’Etat et qui assurent la cohérence de l’architecture et renforce, selon l’ar- pour la collégiale Saint-Barnard pour moitié par Les Compagnons de tiste, « l’idée que les flux (pulsations) répétitifs et sans fin de la mer, à Romans-sur-Isère, Christophe Maguelone, soutenue par les juste derrière les murs de l’église, nous amènent à une réflexion sur la Cuzin pour l’église de Saint- collectivités territoriales (Départe- nature éternelle du monde lui-même ». Les vitraux n’ont que deux Martin-de-Lognes, Aurélie ment et Région), ainsi que les fon- dations Crédit Agricole (Pays de tons : un bleu léger dans l’abside et la plus grande fenêtre à l’ouest, Nemours pour le prieuré de )rance) et surtout Gaz de )rance. et une fine nuance miel pour les fenêtres au sud. Salagon ou encore Sarkis pour l’abbaye cistercienne de Silva- cane à La Roque d’Anthéron. Contacts : Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon Véronique Cottenceau 04 67 02 35 21 15/Actualité

LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION   

Art contemporain « Intelligence de l'art et culture religieuse aujourd'hui ». Colloque international 15 et JEAN-LUC MOULÈNE ET ANRI SALA 16 avril 2002, Ecole du Louvre © D.R. REPRÉSENTENT LA RANCE À LA Colloque INTELLIGENCE DE L'ART ET BIENNALE DE SAO PAULO CULTURE RELIGIEUSE AUJOURD'HUI » 15 et 16 avril au Louvre Face à la disparition de la culture aide importante à la réalisation de religieuse que constatent chaque cette œuvre inédite, conçue dans jour les éducateurs du pays, qu’en le cadre de la commande est-il du patrimoine artistique ? publique. Comment, l’art, vecteur culturel majeur, est-il touché par cette Anri Sala perte de références religieuses ? Pour sa part, Anri Sala présente Comment, sans ces repères sym- deux vidéos récentes : Arena et boliques, découvrir le sens des Observer. Arena montre des formes - images, musiques, textes, images du zoo de Tirana architectures - anciennes mais (Albanie). Des animaux aussi contemporaines ? Mais sur- s’entassent dans de petites cages, tout, comment, dans le cadre regroupées dans un pavillon d’une laïcité garante des libertés qu’entoure un couloir de verre et Pierre Henry © Laurent Monlau fondamentales, permettre la de métal, qui sépare le zoo d’une découverte, au travers de l’art, zone d’immeubles. Cette disposi- d’un patrimoine dans toute sa tion évoque la situation du Musique diversité ? Pour répondre à ces « In de Morgen », Jean-Luc Moulène, 27 pavillon de la Biennale, dont les LE MUSICIEN PIERRE HENRY EN interrogations, ce colloque réunira mai 1997 © Jean-Luc Moulène fenêtres montrent le parc et la CHEZ LUI des personnalités, françaises et mégapole qui l’entoure. Observer » Du 13 au 27 avril étrangères qui proposeront des présente, quant à elle, deux Pierre Henry reçoit ! Dans le lieu réponses sur des thèmes issus ensembles d’images projetées même où vit et travaille le des trois grandes traditions La visibilité des artistes français simultanément pendant 15 compositeur de musique électro- religieuses : christianisme, se développe lors des grands minutes. Le premier écran nique, Pierre Henry, va donner judaïsme, islam. rendez-vous internationaux de la montre deux panneaux une série de où l’on Ce colloque est organisé par l’Ecole création vivante. La présence publicitaires vides, situées dans pourra entendre sa dernière e du Louvre, sous le patronage des française à la XXV Biennale d’art deux villes différentes d’Albanie, œuvre, Dracula. Cette série de ministères de la Culture et de la contemporain de Sao Paulo, qui dans lesquels le soleil se reflètent. concerts à la « maison de sons », Communication et de l’Education se tiendra jusqu’au 2 juin Le second écran, qui reprend les où le compositeur a installé son nationale. prochain, permettra de découvrir images des deux panneaux publi- studio, permettra notamment d’é- Rens ; : www.ecoledulouvre.fr des œuvres de Jean-Luc Moulène citaires, fait entendre une voix couter cette musique électronique et 01 55 35 18 15 et Anri Sala, sélectionnées par d’homme qui recrée le bruit de dans une acoustique démultipliée. Corinne Diserens, qui assure le missiles lancés sur une ville qu’on Elle permettra aussi de découvrir commissariat français sur le ne voit pas. en contrepoint son travail pictural thème des « Iconographies récent. Partez donc à la La présence française résulte d’une métropolitaines » choisi par découverte de la musique de étroite collaboration entre l’A)AA et la Alfons Hug, commissaire général Pierre Henry. de la manifestation. DAP, avec le soutien des services cul- turels de l’Ambassade de )rance à Sao Une programmation des Spectacles Jean-Luc Moulène Paulo, de la Ville de Paris, de la Galerie vivants/Centre Pompidou en Jean-Luc Moulène présente 30 Chantal Crousel, ainsi que l’aide de coproduction avec Son/Ré qui reçoit le photographies documentaires l’Alliance française, de Carta Blanca soutien de la DRAC Ile-de-)rance. extraites de son « Journal imper- Editions et de Itau Cultural. Réservations : 01 44 78 47 47 sonnel », qui interrogent le duo « icône » et « économie ». Devant Informations pratiques la salle, dans le grand hall d’expo- e-mail : [email protected] sition, l’artiste a empilé 100 000 L’ensemble des informations concer- exemplaires du quotidien écono- nant la manifestation est disponible mique brésilien Valor, qui repro- sur le site de l’A)AA : duisent au même format, dans http://www.afaa.asso.fr une édition spéciale, les mêmes 30 images. La DAP apporte une 16/Portrait EMMANUEL ESSY LETTRE D’IN)ORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION    « )aire en sorte que tous les livres trouvent leur public »

Ancien directeur de la rédaction publie une trentaine de titres par 14,5 euros. Un fondateur du Journal des arts, an, dont une dizaine en coédi- premier tirage de Emmanuel Fessy dirige, depuis tion avec le secteur privé, qui 7 000 exemplaires un an, les Editions du Centre couvrent tout ce champ : non va être épuisé et Pompidou, une « maison » qui seulement les catalogues des un retirage de gère au sein de l’établissement expositions au 6e étage - Les 2000 a été lancé ». l’intégralité de la chaîne édito- Années Pop, Giacometti, Hit- riale, de la conception d’un livre chcock, Dubuffet… - mais aussi Trois nouvelles à son stockage, en passant par d’autres consacrés à la création missions la fabrication, la gestion des d’aujourd’hui (Raymond Hains, L’activité de la droits, le service commercial… La jeune création graphique, direction des Edi- Il nous explique comment et Marlène Dumas, Jochen Gerz, tions ne se limite dans quel but fonctionne ce les cinéastes Jacques Rozier, pas aux ouvrages secteur méconnu. Manuel de Oliveira…), au fonds accompagnant la du musée (La collection de programmation L’attachée de presse m’avait pré- Design, Brancusi, Duchamp, des manifesta- venu avec un sourire : « On est Pevsner) ainsi qu’une revue, les tions. « En plus dans le , n’est-ce pas... » Elle Cahiers du Musée national d’art de la tâche de fait allusion à la peinture rouge, moderne, des vidéos, des cédé- coordonner une presque rouge sang, qui orne les roms. Tout cet ensemble doit refonte du site murs des couloirs. Pourtant, tout allier rigueur, langage clair, Internet du Emmanuel Fessy © Jean Pierre Muller-AFP est feutré, ici, et une atmosphère maquette lisible et attrayante, Centre, trois chaleureuse règne dans d’élé- un titre ne pouvant être seule- missions m’ont été confiées troisième mission est une ini- gants bureaux. D’entrée de jeu, ment la réalisation du désir d’un par le président Jean-Jacques tiative originale de coopération Emmanuel Fessy nous précise auteur ou d’un artiste. Nous Aillagon, poursuit Emmanuel entre musées : rassembler en un son credo : que les ouvrages avons un rôle de passeur ». Fessy : publier un guide du visi- seul ouvrage, 200 peintures du publiés par le Centre Pompidou, « Nous tenons également à teur du Centre Pompidou dif- Louvre, d’Orsay et du Centre « première maison d’édition d’art différencier notre offre pour fusé en langues. Il va paraître Pompidou. Ces œuvres, moderne et contemporain en nous adresser à un public plus le mois prochain et sera un dispersées géographiquement, France », demeurent des réfé- large, ajoute-t-il. Ainsi, à côté mode d’emploi pour faire encore font en fait partie d’une seule rences, gardent leur force expé- du catalogue La Révolution mieux connaître aux visiteurs collection, nationale. Des rap- rimentale tout en rencontrant le surréaliste (56 euros), nous pro- venus du monde entier toutes prochements, des confronta- public. Il semble logique qu’une posons un , parcours de les richesse de l’institution, son tions par thèmes permettront de maison d’édition se préoccupe l’exposition, d’une qualité irré- histoire, son architecture excep- lire une autre histoire de l’art. de vendre ses livres... mais prochable tant pour le choix des tionnelle. Il fourmillera d’infor- Delacroix côtoiera Kandinsky, Emmanuel Fessy utilise le terme œuvres que leur reproduction mations pratiques, proposera Malevitch... Une vision « public » dans une acception (8 euros). Les deux sont un beau des parcours « type », et offrira transversale passionnante ! Si le plus qualitative. succès, puisque plus de mille un album présentant 150 chefs livre, qui devrait paraître cet exemplaires de chaque sont ven- d’œuvre du musée, allant du automne, convainc les lecteurs, Une mission de service public dus par semaine ! Pour Andreas dessin à la vidéo. La seconde est pourquoi ne pas étendre ce « Nous avons une mission dans Gursky, nous avons décidé de ne de relancer les éditions jeunesse. projet à d’autres disciplines puis le domaine de la création pas reprendre l’onéreux cata- Avec L’art en jeu, le Centre dis- à l’échelle européenne ? » moderne et contemporaine : logue du Musée de New York pose déjà d’une belle collection favoriser le partage et la (MoMA, 85 euros), mais d’édi- qui a fait ses preuves. Nous Pour connaître les publications du Centre Pompidou : connaissance par le public ter notre propre publication, travaillons, avec la Direction de www.centrepompidou.fr de nos expositions, de nos plus modeste certes, mais qui l’action éducative et des manifestations et de nos collec- comporte des photographies publics, à un autre projet, aussi tions » Comment ? « Le Centre inédites et ne coûte que intelligent et ludique. La