Les Courtisanes Au Xixème Siècle
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Les Courtisanes au XIXème siècle On parle de « La tournée des Grands Ducs » ou de la « Vie Parisienne » Période d ‘amusement et de rires sous le 2nd Empire ou la 3ème République Le XIXème siècle est une époque de pruderie, la femme ne travaille pas et l’épouse est confinée à la maison pour élever les enfants Il n’y a pas de profession ouverte aux femmes et c’est donc le grand développement de la galanterie et de la prostitution. En 1836 il y a 18 000 prostituées à Paris et 120 000 prostituées en France Il y a les maisons closes, les Pierreuses sur les trottoirs, les Grisettes (habillées avec un tissu dénommé « Griset ») qui sont modistes ou couturières et qui finissent leur journée comme prostituées souvent dans les passages couverts parisiens. Quand elles appellent leur client du 1er étage on les nomme les Hirondelles. Les Laurettes (de meilleure catégorie sociale) pratiquent la prostitution dans des appartements ou des hôtels particuliers du côté de Notre Dame. Il y a les Cocottes (apparentées à la basse-cour), les Biches, les Lionnes, les Castors ou les Demi-Castors (moins onéreuses), les Nanas (bien décrites dans le roman de Zola « Nana »). Une Courtisane qui est « l’emblème de la réussite » n’est pas une prostituée car elle ne fait pas commerce de son corps pour gagner de l’argent. Elle choisit son amant. Elle n’est cependant pas reçue dans le meilleur monde. C’est le début des Cabarets et du French Cancan où les danseuses montrent leur culotte à une époque où la femme ne montre que sa cheville (un costume de bain est composé de 9 pièces !). Chaque pas de danse a un nom et une signification (en général un sens contre la société) On retrouve ces courtisanes à l’Opéra, dans les restaurants avec des petits salons comme Maxim’s, dans les casinos. Il faut beaucoup d’argent pour s’offrir une courtisane, elles ont vécu une vie exceptionnelle, en fréquentant le meilleur monde. Aucune femme n’avait le même niveau social. Elles sont riches et libres et elles sont une petite quarantaine à vivre dans ce luxe. La Belle Otéro (grande danseuse de flamenco) a perdu 5 milliards de francs or au casino. La Païva (surnommée « qui paye y va ») vit dans un hôtel particulier situé au rond point des Champs Elysées. Il fallait payer 80 000 francs -or pour voir simplement une courtisane comme Liane de Pougy (pour comparaison le salaire annuel d’un instituteur s’élevait à 300 francs) C’est La Belle Otéro qui a eu le plus d’amants. Elle ne les gardait pas plus de 15 jours. Les Courtisanes s’attaquent par journal interposé et ne se font pas de cadeaux, elles se font des surenchères sur leurs richesses Elles changent de toilettes 6 fois par jour. Elles ont des chevaux, des frais de bouche. Elles ont leur loge au théâtre. Marie du Plessis avait 180 000 francs or pour vivre, elle est morte de la tuberculeuse à 23 ans. C’était la maîtresse d’Alexandre Dumas fils et c’est elle qui est représentée dans « La Dame aux camélias » Certaines courtisanes sont cultivées comme Liane de Pougy qui a reçu une bonne éducation dans un couvent, mais beaucoup ne sont pas cultivées. Emilienne d’Alençon a eu des cours grâce au Duc d’Uzès. La plupart des Courtisanes ont connu une vie difficile et pauvre dans leur jeunesse : elles ont été violées, leurs parents les ont abandonnées ou vendues. Elles font de la publicité en montrant leurs richesses (bijoux, perles, …) C’est le début des « paparazzis » car elles racontent leurs aventures dans les journaux « people » de l’époque qui dramatisent leurs aventures comme des passions entre 2 femmes ou les tests de suicide de Liane de Pougy A 25 ans, Liane de Pougy est millionnaire et Lord Carnarvon lui offre une perle d’une valeur de 100 000 Franc-Or (aujourd’hui 2 500 000 €) Cartier a fabriqué un porte jarretelle en diamant pour la Belle Otero L’indignation pointe en 1900 car il existe des dames plus intéressantes que ces courtisanes. Mais elles ont de la répartie et l’art de se mettre en avant Hortense Schneider, favorite d’Offenbach, était une Diva avec ses caprices. Elle a sa loge au théâtre des Variétés ou des Bouffes Parisiens Toutes ces Courtisanes prennent des noms d’emprunt sauf La Belle Otero On appelle la belle Otéro « la Sirène des suicides » : en effet 7 hommes se suicideront pour elle dont 5 y parviendront. De grands cuisiniers dénomment certains de leurs plats « la sole de Pougy » ou la « cuisse de la belle Otéro » Liane de Pougy a vécu son homosexualité avec Emilienne d’Alençon. Elle devient princesse en épousant un prince de Roumanie. Elle est logée au Carlton de Lausanne. Elle meurt à 75 ans de consommation d’Opium. La belle Otéro meurt à 97 ans, ruinée dans la petite chambre d’un hôtel de Nice payé par le casino Les Courtisanes ont révolutionné leur époque. Elles sont l’image de réussite, de fête, de Belle Époque. Ce sont des femmes libres. Simone de Beauvoir écrira : « les courtisanes constituent une exception… pas à cause de leur talent… elles jouissent d’un pouvoir et d’une grande indépendance que les femmes ne possédaient pas à cette époque » .