Virginie Demont-Breton 1859-1935

Jeune fille au géranium Dessin au crayon et fusain sur papier signé, situé et daté 'Courrières 6 février 1877' en bas à gauche Dimensions : 64,5 x 49,5 cm

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Dimensions avec cadre : 90 x 65 cm

Virginie Breton n'est âgée que de 17 ans lorsqu'elle réalise ce dessin le 6 février 1877 à Courrières. On remarque une grande maîtrise technique, un trait sûr et précis qu'elle met déjà au service d'un naturalisme qu'on retrouvera dans toute sa production artistique. Assise sur un banc, une jeune fille au regard songeur tient dans ses mains un jeune plant de géranium, symbole de consolation et d'affection. A l'image des nombreuses femmes qui peupleront le monde de la peintre, une certaine mélancolie émane de son visage. En tenue de travail, les cheveux tressés en couronne autour de la tête, la jeune femme semble retenir son geste pour mieux se perdre dans ses pensées. La force de la jeunesse et une douce détermination se lisent sur le visage volontaire et gracieux du modèle. À ses pieds dans un pot, se trouve un géranium adulte, fort et robuste. Il contraste avec la jeune plante encore fragile que la jeune femme maintient entre ses mains. C'est la source d'une vie nouvelle, que l'on peut comparer aux vies de femme qui attendent aussi bien l'artiste, jeune fiancée, que son modèle.

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Biographie

Née à Courrières dans le Pas-de-Calais le 26 juillet 1859, Virginie Demont-Breton est la fille du peintre (1827-1906) et d'Élodie de Vigne, fille du peintre gantois Félix de Vigne. Elle est également la nièce d'Émile Breton, peintre paysagiste reconnu. Élevée dans ce milieu propice à l'art, Virginie développe très tôt un talent artistique certain. Elle suit auprès de son père un enseignement artistique mi académique, mi naturaliste qui l'éveille à une observation attentive de son entourage.

À l'âge de 17 ans, elle se fiance à Adrien Demont (1851-1928), peintre paysagiste de et ancien élève de Camille Corot et de son oncle Émile. A seulement 20 ans, elle expose pour la première fois au Salon, et obtient dès l'année suivante une Mention Honorable à l'Exposition de Paris pour son tableau " Fleurs d'Avril ". Cette récompense sonne le début de sa carrière et de la reconnaissance de son travail, qui sera couronné par de nombreuses distinctions officielles. En 1883, elle reçoit une Médaille d'Or à l'Exposition Universelle d'Amsterdam pour " La Famille ", une toile monumentale, disparue à Douai lors des bombardements. La même année, elle entre à l'Union des Femmes Peintres dont elle sera la présidente de 1896 à 1901. En 1894, elle est nommée Chevalier de la Légion d'Honneur, récompense que seule une femme peintre avait reçu avant elle : Rosa Bonheur.

À partir de 1880, Virginie Demont-Breton trouve son inspiration dans la région de où elle séjourne régulièrement avec son mari. Là, elle est immédiatement séduite par la vie des pêcheurs et de leurs familles restées à terre. Elle s'identifie à la vie locale, et puise la source de son oeuvre parmi les joies et les peines engendrées par les flots baignés par la lumière opaline du Nord. Ses toiles sont animées par les femmes et les enfants des marins, qu'elle dépeint avec un grand naturalisme, parfois teinté de mélancolie.

Aux côtés de son mari, elle reçoit de nombreux amis et peintres sensibles aux paysages de la Côte d'Opale. " L'école de Wissant " rassemble un groupe d'artistes tels que , Valentine Pèpe, Félix Planquette, Marie et Henri Duhem, ou encore Francis Tattegrain et Paule Crampel. Amoureux des lumières changeantes et de l'atmosphère particulière de la région, de nombreux artistes venaient s'installer, tant en pleine nature que dans l'atelier du Typhonium, maison que le couple Demont avait fait construire à Wissant en 1890. Cette bâtisse de style égyptien fut conçue par l'oncle de Virginie, l'architecte Edmond de Vigne, et permit au couple de s'établir définitivement à Wissant en 1892. L'influence de " l'école de Wissant " demeure jusqu'en 1914 et permet à Virginie Demont-Breton de faire évoluer le statut des femmes artistes. Devenue présidente de l'Union des Femmes Peintres en 1896, elle désire voir les femmes se réaliser aussi bien en tant qu'épouse, que mère et qu'artiste. Grâce à son militantisme, elle parvient à convaincre Jules Ferry de permettre aux femmes d'accéder à l'École des Beaux-Arts et de concourir pour le Prix de Rome.

L'oeuvre souvent monumentale de Virginie Demont-Breton se place dans la continuité des peintres réalistes, et plus particulièrement du mouvement naturaliste de la fin du 19e siècle.

Musées Musée du Petit Palais, Paris Musée d'Orsay, Paris Musée de la Chartreuse, Douai Musée des Beaux-Arts, Arras Musée de Boulogne-sur-Mer

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Bibliographies Bénézit, Dictionnaire peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris G.SCHURR, Dictionnaire des Petits Maîtres du 19e siècle BOURRUT LACOUTURE A., "?Le Typhonium?", bulletin de la Société de l'Art français, 1989. (p.277-296). Demont-Breton, V, Les maisons que j'ai connues, Ed.Aubier Montaigne 1926.

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