Nord – Pas-de-Calais BILAN Nord SCIENTIFIQUE
Carte des opérations autorisées et réalisées 2 0 1 1
< 0 0 - 10 10 - 20 20 - 50 50 - 100 100 - 150 150 - 200 > 200 m NGF
0 5 10 15 20 25 km
31 32 Nord – Pas-de-Calais BILAN NORD SCIENTIFIQUE
Travaux de recherches archéologiques de terrain 2011
Néolithique ARLEUX âge du Bronze Chemin de Brunémont
. .. Les opérations du diagnostic archéologique sont réa- l’abandon de la structure au Néolithique moyen II. Si la lisées le long du « Chemin de Brunémont » à Arleux sur fonction initiale de cette dernière n’a pu être établie, il des terrains de près de 2 ha. Les sondages représentent semble qu’elle fut utilisée comme dépotoir lors de son 16 % de cette surface. Ils ont permis de compléter nos abandon. La caractérisation du mobilier ainsi que la na- connaissances des occupations protohistoriques et an- ture des niveaux de rejets indiquent la proximité d’activi- tiques sur ce rebord de plateau dominant la vallée de tés domestiques et artisanales. la Sensée où plusieurs sites sont déjà répertoriés voire Un enclos funéraire de forme circulaire a également étudiés. été découvert en limite d’emprise. Le mobilier lithique mis au jour au sein des niveaux de comblements des structures d’enceinte est daté de l’âge du Bronze. Un diamètre relativement réduit, 11 m, situe cet enclos par- mi les monuments funéraires les plus modestes décou- verts dans une large région Nord de la France. Ce monu- ment a fait l’objet d’une fouille intégrale lors de ce diag- nostic en accord avec le Service Régional de l’Archéo- logie. L’enceinte de ce monument est assurée par un simple fossé qui fait l’objet de deux recreusements suc- cessifs. Aucune sépulture n’était conservée dans l’aire centrale. Néanmoins, cinq dépôts charbonneux ont été identifiés sur une moitié nord-ouest du fossé d’enclos. Ces niveaux renvoient vraisemblablement à des restes de bûchers funéraires, des fragments de crâne humain brûlés étant découverts au sein de l’un de ces amas. Deux fossés parallèles distants de seulement 3 m l’un ARLEUX Chemin de Brunémont de l’autre semblent pouvoir être rattachés à des élé- Vue générale du cercle funéraire de l’âge du Bronze, cliché CADDAP ments du finage d’une ferme à enclos fossoyé de la fin de La Tène-début de l’Antiquité romaine découverts à proxi- Une fosse située en bordure de l’emprise constitue le mité, lors de précédentes opérations archéologiques. vestige de la première occupation repérée sur le site. Le mobilier archéologique relativement abondant décou- Maël Julien vert au sein des derniers niveaux de comblement situe
33 âge du Fer AUBERCHICOURT Rue du Champ Failly
.. Cette opération de diagnostic archéologique a été réa- permis de mettre au jour un enclos sub-rectangulaire, lisée préalablement à la construction de logements so- de fonction fort probablement d’habitat, ainsi que trois ciaux rue du Champ Failly à Auberchicourt sur une sur- fosses attribuées au deuxième âge du Fer lato sensu. face totale de 9 612 m². Cinq tranchées continues ont été réalisées sur le secteur du lotissement. Ce diagnostic a Véronique Harnay
Négatif AUBERS Rue d’Houdringue
. Cette opération de diagnostic archéologique a été réa- prise du diagnostic, totalisant une surface ouverte de lisée suite à un dépôt de permis d’aménagement sur 950 m², soit un taux d’ouverture de 8,55% sur la zone la commune d’Aubers rue d’Houdringue par la société accessible. Ce diagnostic n’apporte pas d’élément nou- PREAM. L’Inrap est intervenu sur une surface totale de veau sur ce territoire, en effet aucun vestige n’a été mis 12 293 m². Cependant 1 175 m² n’était pas accessibles au jour. (chemin, fondations du XXe siècle). Ce diagnostic s’est déroulé en 1 journée ouvrée, le 4 octobre 2011. Au terme Emmanuel Elleboode de cette opération, 9 tranchées ont été réalisées sur l’em-
Moyen-Âge AUBY L’Îlot Collège
. Les résultats positifs d’un diagnostic réalisé en avril protohistoriques à nos jours et, en particulier, d’accumu- 2010, sur des parcelles bordant la rue Calmette à proxi- ler des informations sur la dynamique de formation du vil- mité du centre-ville d’Auby, ont donné lieu à une opéra- lage pendant l’époque médiévale. Les fouilles ont révélé, tion de fouille préventive. L’intervention, qui s’est dérou- outre quelques rares fosses et plusieurs fossés laténiens lée du 17 janvier au 7 mars 2011, a été effectuée par la et romains dont la structuration spatiale générale n’a pas Communauté d’Agglomération du Douaisis sur une su- encore pu être bien établie, la présence d’une nécropole perficie d’environ 6 800 m². datée entre la fin du Ve et le début du VIIe siècle. Partiellement dégagées sous « l’Îlot Béguinage », les Le contexte 71 sépultures à inhumation composent une partie d’un champ funéraire plus vaste, organisé en rangées plus La commune d’Auby se trouve en amont de la plaine ou moins régulières. Les premiers vestiges d’habitat ont de la Scarpe, le long du canal de la Haute-Deûle, à envi- été découverts sous « la Place de la République » et sont ron 10 km au nord-ouest de la ville de Douai. Les pre- datés des VIIIe - IXe siècles. Les structures n’étant conser- mières mentions du village apparaissent au milieu du vées que sous les chaussées médiévales, la taille de XIIe siècle. Ce dernier est cité en tant que domaine foncier l’occupation n’a pas pu être définie. Cet habitat se dé- rattaché au territoire voisin de Flers (commune actuelle veloppe, en surface et en densité, et s’organise, à partir de Flers-en-Escrebieux). Aucune source historique an- du XIIe siècle, pour donner naissance au noyau villageois térieure n’est connue. Depuis 2002, le centre de la com- actuel. mune a fait l’objet de sept interventions archéologiques, parmi lesquelles figurent trois fouilles. La fouille de 2002 Les résultats de la fouille est située à l’est de l’église actuelle, à environ 200 m au nord de « l’Îlot Collège ». Elle a mis en évidence un L’opération a mis au jour une partie d’une occupa- large fossé circulaire fonctionnant à partir du XIIe siècle tion haut médiévale qui s’étend au-delà des limites de qui peut correspondre, en accord avec la présence avé- fouilles nord et est. Deux phases, situées entre les Ve et rée dans les textes d’un seigneur local à cette époque, à IXe siècles, ont pu être mises en évidence. La chronolo- celui de la motte seigneuriale. Les fouilles de « la Place gie repose essentiellement sur les datations fournies par de la République », en 2005, et de « l’Îlot Béguinage », l’étude céramique. Les relations stratigraphiques étant en 2009, situées respectivement à 100 m à l’ouest et à peu fréquentes, l’évolution chronologique précise n’est 70 m au nord de « l’Îlot Collège », ont permis d’observer pas connue. l’évolution de deux secteurs du centre-ville, des périodes
34 N (651 200) (651 100)
P ? P C C C C C Fossé C 0 10 m (301 900) C C (Syst. coord. Lambert 1) B B C Sép C C
C
C C C C
C P C
Fossé médiéval ou moderne 8e - 9e siècles 5e - 7e siècles Haut Moyen Âge indéterminé Datation indéterminée Fossés protohistoriques et antiques C : fond de cabane excavée B : bâtiment sur poteaux P : puits Sép. : sépultures isolées 0 50 m
AUBY L’Îlot Collège Plan de l’occupation entre les Ve et IXe siècles, DAO S. Bernez
35 moins, un puits). Trois sépultures ont également été dé- Fouilles couvertes en limite de fouille orientale, à côté de trois 2 fonds de cabanes. Les squelettes, bien conservés, sont Diagnostics Église orientés tête à l’ouest. Les tombes n’ont livré ni dépôt fu- 0 100 m néraire, ni traces de contenant. Le choix de leur situation chronologique repose essentiellement sur la présence de traverses typiques pour la période. Malgré la vision Rue Léon Blum partielle de l’occupation, on constate une répartition des Mairie RueChateau Alexandre des Houilleres Dubois fonds de cabanes en deux (peut-être trois) groupes dis- tincts, séparés par un espace vide. Le premier groupe, 4 302 000 le plus important en quantité de vestiges, couvre la moi- tié nord de la fouille. Il est constitué de 12 fonds de ca- 3c banes, des trois sépultures, du fossé et de la majorité Rue du Général De Gaulle Rue Calmette des fosses. Le second groupe, localisé dans la moitié 3b 3a sud de la fouille et plus réduit que le précédent, inclut les six fonds de cabane restants et quelques fosses. L’hypo-
Ecole de Filles thèse actuelle, qui s’appuie en partie sur les résultats de 1b l’étude archéozoologique, tend à interpréter le premier groupe comme un lieu de vie et le second groupe comme 1a une zone d’activité dédiée notamment à l’élevage. Les études carpologiques doivent encore être réalisées pour affiner cette hypothèse. La chronologie de cette occupa- 301 800 Collège tion coïncidant avec celle de la nécropole découverte au N Victor Hugo (Syst. coord. Lambert 1) (Syst. coord. 651 200 651 000 nord, la relation entre les deux gisements est donc for- AUBY L’Îlot Collège tement envisagée. La seconde phase, située entre les Localisation des fouilles dans le centre-ville : 1a VIIIe et IXe siècles, est représentée par un bâtiment sur et 1b - ?, 2 - Îlot Collège, 3a à 3c - Place de la poteaux, un tronçon de fossé et quelques rares fosses République et 4 - Îlot Béguinage, DAO S. Bernez répartis au nord de la fouille, dans le secteur le plus den- sément occupé au cours de la période précédente. Le La première phase, située entre le Ve et le début du bâtiment sur poteaux, en partie détruit par un grand fos- VIIe siècle, est caractérisée par la présence de 18 fonds sé, est conservé sur 9,50 m de long et 4 m de large. La de cabane. Le mode de construction à six poteaux est fonction n’est pas déterminée (habitat, grange ?). Mis à majoritaire avec 14 exemplaires. Trois autres exemples part un grand fossé daté entre le Moyen-Âge et la pé- ne sont pourvus que de deux poteaux faîtiers. La der- riode moderne, la fouille n’a pas livré d’autres vestiges nière structure, plus marginale, est construite avec 5 po- jusqu’à l’époque contemporaine et la construction des teaux. Ces fonds de cabanes ont pu être associés à un habitations privées et du collège en 1975. fossé (le seul pour la période) et à plusieurs fosses aux fonctions non déterminées (dont peut-être un silo et, au Sébastien Bernez
Gallo-romain AUBY Les Prés Loribes
.. Le projet de construction d’un bâtiment de stockage ture excavée vient compléter l’inventaire. Elle pourrait pour l’usine DYAD dans la zone des Prés Loribes, à Au- correspondre à une aire de travail, dont la nature reste by, a donné lieu à la prescription d’un diagnostic archéo- inconnue. Les vestiges s’insèrent dans un réseau fos- logique mené par la Communauté d’Agglomération du soyé orienté nord-ouest/sud-est. L’occupation, dont la Douaisis. Cette opération s’est déroulée en deux ses- fonction n’est pas clairement définie (agricole ou artisa- sions : du 29 au 8 décembre 2011 et du 3 au 16 janvier nale ?), est datée de la seconde moitié du Ier siècle jus- 2012. Sept tranchées et une grande fenêtre (600 m²) ont qu’au IVe siècle. été réalisées sur une surface de 13 495 m². La zone industrielle des Prés Loribes a fait l’objet Le diagnostic a permis de mettre en évidence une de nombreuses opérations archéologiques de 1995 à petite occupation de la période romaine. Une centaine 2009 : plusieurs occupations romaines ont été mises au de structures la composent : une série de trous de po- jour. Cette récente opération vient ajouter un nouvel élé- teaux alignés, que l’on interprète comme une palissade, ment de connaissance dans l’occupation de la zone à semble structurer l’espace. Les autres vestiges sont si- l’époque romaine, même si nous n’avons qu’une vue tués dans un espace réduit qui se développe au nord-est partielle du site qui a été arasé et détruit en partie. de la palissade. Il s’agit, pour la plupart, de fosses, dont certaines sont peut-être vouées au stockage, comme un Mélanie Germain grenier surélevé construit sur quatre poteaux. Une struc-
36 Négatif AUBY Rue Étienne Dolet
. La société SARL PROTERAM projette la construction parcelles sondées. Les vestiges des murs et des sols de plusieurs logements individuels sur la commune d’Au- en briques, en mauvais état, sont à mettre en relation by, rue Dolet. Un diagnostic archéologique a été effec- avec les bâtiments industriels de la tuilerie de Leforest tué le 7 février 2011 par la Communauté d’Aggloméra- en fonction aux XIXe et XXe siècles, ainsi que de nom- tion du Douaisis. Selon les sources historiques et ca- breux niveaux de remblais liés à l’abandon et à la des- dastrales, un système fossoyé d’une petite maison-forte truction de cette dernière, le tout sur au moins 1,50 m de du Moyen-Âge a été implantée à proximité immédiate profondeur. des parcelles diagnostiquées. Le diagnostic n’a mis au jour aucun vestige en lien avec cette occupation sur les Mélanie Germain
Gallo-romain BAVAY Rue de la Gare
.. Une opération de sondages archéologiques a été réa- tactes. Des fosses et des niveaux de type terre à jardin lisée en mai 2011 à l’emplacement d’un projet immobilier lui sont contemporains et ont été mis au jour à proximi- particulier couvrant une surface de 578 m² sur la com- té de cette structure maçonnée. Un incendie, survenu mune de Bavay. 176 m² ont été décapés, mettant au jour au deuxième siècle, scelle ces structures (fosses) sur la plusieurs phases d’occupation. Les vestiges les plus re- partie est du décapage. Il paraît avoir une fonction de marquables mis au jour sur ce terrain s’échelonnent du nivellement. L’occupation du troisième siècle est définie premier au troisième siècle de notre ère. La phase d’oc- par des fosses, mais aussi l’abandon de l’hypocauste et cupation la plus ancienne est essentiellement caractéri- la récupération des matériaux à sa proximité. Enfin, une sée par plusieurs creusements (fosses). Au sud-ouest, très grande partie de ces vestiges est oblitérée par une la phase suivante est marquée par la présence d’une fosse moderne (1004) à la fonction indéterminée, qui oc- partie de bâtiment en matériaux pérennes : un hypo- cupe une large superficie du décapage. causte. Le sol de l’hypocauste est en partie effondré, ce qui laisse présager d’un grand creusement antérieur. Géraldine Teysseire La partie en place montre encore plusieurs pilettes in-
Gallo-romain BAVAY Rue des Remparts
.. La maison de retraite de Bavay, Villa Senecta, a pré- blablement à un « établissement » (habitat ou artisa- vu la création d’un parking d’une trentaine de places nat) qui s’organise entre notre parcelle et la voie Ba- situé rue des Remparts, face à l’entrée principale du vay-Reims située à quelques dizaines de mètres de bâtiment. La richesse archéologique du sous-sol bavai- notre emprise. Cet espace, partiellement mis au jour car sien a conduit le service régional de l’archéologie du en limite d’emprise, est séparé de la deuxième zone par Nord-Pas-de-Calais à prescrire un diagnostic, effectué un mur faisant office de limite de parcelle. en 2009 par l’Inrap, qui s’est révélé positif. En effet, des Les deux autres secteurs appartiennent tous deux à vestiges d’un habitat attribuables à une domus ont été un habitat de type domus. Un espace de jardin/cour se mis au jour. Une opération de fouilles préventives fut développe au centre de la parcelle fouillée. Il a révélé de donc prévue sur l’entièreté de la parcelle concernée par nombreuses fosses de rejets riches en mobilier divers les travaux d’aménagements. Près de 1100 m² ont ainsi (céramique, faune, restes d’enduits peints, bronze, etc.), été décapés puis fouillés entre février et avril 2011. Sur fosses associées au bâtiment sud. Ce dernier fut mis au cette emprise, trois ensembles ont été distingués. jour sur près de 200 m². Cette domus se prolonge hors La première zone, située au nord, a révélé la pré- emprise à l’ouest, sous l’actuelle rue des Remparts, et sence d’une structure maçonnée de type cellier, diverses au sud, sous le parking et le bâtiment de la Villa Senecta fosses ainsi qu’une structure excavée de plus de 2 m où des sondages archéologiques avaient été réalisés en de profondeur renfermant de nombreux restes de faune 1991 par le Service archéologique du département du et de céramiques datés (à première vue) du milieu du Nord. Deux états au moins ont été caractérisés. Ier siècle apr. J.-C. Ces éléments appartiennent vraisem- 37 BAVAY Rue des Remparts Plan général de la fouille.
Le premier a révélé un habitat doté d’un système de de la ville médiévale, juste au sud de l’actuel stade. chauffage de type hypocauste à canaux rayonnants, ha- Cette opération de fouilles a permis d’associer à la do- bitat qui, au regard des premières observations céra- mus les vestiges mis au jour lors des sondages réalisés mologiques, se développe durant la première moitié du en 1991 qui consistaient en quelques fosses renfermant IIe siècle apr. J.-C. Dix canaux ainsi que le præfurnium des éléments d’enduits peints ou encore un mur qui se de cet hypocauste ont été mis en évidence. Après un dé- prolonge sur notre parcelle. La domus des parcelles AH montage partiel des canaux et le comblement de ceux-ci, 81 et voisines couvraient une superficie d’environ 300 ou un deuxième état prend place dans la seconde moitié 400 m² bâtie associée à un grand espace de jardin/cour. du IIe siècle. De cet état, quatre pièces nous sont parve- nues. Les peintures murales, reproduisant notamment un trompe-l’oeil d’opus sectile de marbre, le mobilier riche, varié et abondant (mortier en marbre, céramique d’importation de Bétique, Narbonnaise, Centre Gaule, Trèves,. . .) ainsi que la taille de la domus, révèlent un habitat d’un rang social aisé. Dans la première moitié du IIIe siècle apr. J.-C., la demeure est abandonnée et dé- montée en partie, à l’instar de plusieurs quartiers d’habi- tation mis au jour lors de divers diagnostics ces dernières années (parcelle AB 55 notamment). Les derniers indices archéologiques concernent un fossé moderne, voire médiéval, qui figure sur le plan de BAVAY Rue des Remparts la ville réalisé par l’ingénieur Claude Masse en 1731. Ce Vue de la domus en fin de fouille. fossé borde la route située le long du rempart médié- val de la ville. Son installation a engendré la destruction Couvrant plus de 1 000 m² en urbain, cette opération ouest de la domus. Il fut comblé vers la fin du XIXe siècle préventive à Bavay est une première en dehors du forum. ou au début du XXe siècle, à l’image de celui situé au nord La découverte d’une domus de cette envergure en zone
38 péri-uraine de Bagacum complète ainsi notre connais- Les données de fouilles, actuellement en cours de trai- sance de l’étendue de l’espace urbain du chef-lieu de tement, vont permettre d’affiner notre propos sur l’éta- cité et de l’habitat qui s’y développe. La chronologie de blissement et la chronologie de cette domus, la caracté- la couronne extérieure de l’agglomération s’affine pro- risation des pratiques alimentaires, du statut social des gressivement et il apparaît de plus en plus que la ré- résidents ou encore, à une autre échelle, la compréhen- tractation du tissu urbain amorcée au IIIe siècle apr. J.-C. sion de l’organisation de la trame urbaine dans ce sec- et observée sur les abords directs du forum ainsi que teur de l’agglomération de Bagacum. sur notre parcelle, soit un phénomène qui se développe dans d’autres quartiers comme l’a révélé le récent diag- Vincent Merkenbreack nostic réalisé au niveau du supermarché Match.
Gallo-romain BAVAY Rue Georges Marcq
.. Le diagnostic réalisé rue Georges Marcq à Bavay, sur couverte dans la fenêtre 1 est orientée selon un axe les espaces verts du supermarché LIDL, a permis de re- nord-ouest/sud-est, perpendiculaire à l’axe du cardo. connaître une occupation antique stratifiée, caractéris- Les murs du rez-de-chaussée du bâtiment ont été en- tique du milieu urbain. tièrement récupérés. Seuls les murs de l’hypocauste do- Les parcelles concernées par le projet d’aménage- mestique sont conservés sur une hauteur qui n’excède ment avaient déjà fait l’objet d’observations archéolo- pas 0,30 m. Les investigations entreprises sur la fenêtre giques. Au début des années 1980, J.-C. Carmelez avait 1 ont également permis de mettre en évidence un ca- repéré les voiries vers Blicquy et Tournai, une rue du car- nal maçonné qui semble antérieur à la construction de do et un hypocauste. En 1991, une nouvelle intervention l’hypocauste. Le décapage d’une seconde fenêtre d’ob- fut prescrite sur ces terrains. L. Duflot mit au jour le car- servation, plus au sud, a mis en évidence une seconde do et le decumamus et plusieurs bâtiments d’habitation. habitation. Celle-ci est située le long du bord nord du de- L’objectif du diagnostic de 2011 était de relocaliser les cumamus. La domus de la fenêtre 2 est caractérisée par sondages de 1991, de ré-ouvrir ces derniers afin d’enre- la présence d’une vaste cave maçonnée en calcaire bleu gistrer la stratigraphie et d’évaluer l’état de conservation et en mortier rose. Cette cave, déjà observée en 1991, sur le site. correspond à un réaménagement à l’intérieur d’un bâti- Les vestiges mis au jour dans les fenêtres de déca- ment préexistant. Le mobilier céramique collecté sur le page renseignent sur la configuration d’un quartier d’ha- site au cours de l’opération de 2011 est daté de la pre- bitation situé dans la périphérie du forum. L’implantation mière moitié du premier siècle et de la première moitié des habitats semble avoir été conditionnée par la pré- du deuxième siècle de notre ère. Ces datations, asso- sence de deux voiries à proximité immédiate. Ces voi- ciées à celles réalisées en 1991, mettent en évidence ries, cardo et decumamus, avaient été détectées lors de une occupation sur le site qui perdure entre le début du l’évaluation réalisée sur le site en 1991 par L. Duflot. premier siècle de notre ère et la première moitié du troi- Les vestiges d’habitations sont caractérisés sur le sième siècle. site par la présence de murs, de tranchées de ré- cupération et de structures excavées. La domus dé- David Labarre
Moderne BERGUES Rempart du front de la porte d’Hondschoote
.. Le diagnostic archéologique est situé au pied du rem- sente pas de pendage visible. Composé majoritairement part moderne, entre la « Tour des Sept Baraques » et de gravats de démolition, il a aussi fourni l’essentiel du l’ancienne « Porte Batarde ». La prescription concernait mobilier. La céramique retrouvée date du début du dé- 345 m² (bâti compris). Différentes contraintes ont réduit but XVIIe siècle, soit avant les rénovations dirigées par l’ouverture à 57 m². Les vestiges découverts renvoient à Vauban à partir de 1674. l’ouvrage de fortification moderne. Un fossé (US 1002) en eau, comblé progressivement Sous environ 0,20 m de remblais contemporains et apparaît sous ce remblai (alt. NGF observée : 2,36 m). un apport de 0,20 m de terre argileuse apparaît un Il a livré des pieux en bois, peut-être liés à des aména- épais remblai d’exhaussement (US 1001). D’environ 1m gements de berges. Si le remblai 1001 peut–être mis en d’épaisseur (alt. NGF. inf. 2,42 m), ce remblai ne pré- relation avec la rénovation du rempart au XVIIe siècle, le 39 fossé 1002 et son recreusement 1003 pourraient appar- fondation ou tranchée de récupération n’a été décou- tenir à une phase antérieure, mais le mobilier fait défaut verte lors du diagnostic. pour étayer cette hypothèse. Alors que les plans anciens montrent un redan flanqué d’une tour circulaire, aucune Virginie Decoupigny
Moyen-Âge BERTRY Place Anatole France
.. L’opération de diagnostic archéologique réalisée à notons qu’aucune tombe n’a été mise au jour malgré la Bertry fait suite au dépôt d’un permis de construire de 8 proximité de l’église. D’après le cadastre consulaire, il logements pour personnes âgées. Le diagnostic réalisé semble que la limite ouest du projet corresponde à la li- par l’Inrap a pour but d’évaluer le potentiel archéologique mite du cimetière. de la surface totale de l’emprise du projet, soit 1 350 m². L’occupation mise en évidence concerne l’époque mé- Les trois tranchées et leurs extensions, pratiquées sur diévale dans son ensemble. Aucun indice d’occupation la parcelle AB 368p, ont permis la mise au jour de vingt antérieure n’a pu être repéré du fait de l’indigence du vestiges. Six ont livré du matériel céramique. Malheu- mobilier céramique. Néanmoins nous sommes ici en reusement, une bonne partie de ce mobilier ne permet présence d’un site diachronique, au regard des nom- pas d’attribution chronologique fine. L’interprétation des breux recoupements observés. Cependant, les diffé- vestiges découverts (fossés, fosses et trous de poteaux) rentes phases d’occupation n’ont pu être définies pré- est très délicate, compte-tenu de la vision partielle liée cisément. à l’opération en tant que telle, mais surtout à l’exiguïté du terrain à sonder. Si la présence d’un éventuel bâti- Pascal Neaud ment, ainsi que de fosses d’extraction, est envisageable,
Gallo-romain BIERNE Moyen-Âge Rue des Fleurs
.. Suite au diagnostic de l’année précédente (voir no- normé de fossés plus larges. Le mobilier céramique re- tice BSR 2010) ayant révélé une présence carolingienne cueilli dans les fossés à tous stades, permettra peut-être manifeste rue des Fleurs à Bierne, une fouille sur une d’affiner cette occupation carolingienne entre le VIIe et le surface de 5000 m² a été réalisée par l’Inrap entre août Xe siècle. Quelques structures sont déjà significatives : et novembre 2011. Le décapage intensif de la zone re- un dépotoir à coques riche en mobilier, un silo, une tenue a permis de mettre en évidence une occupation fosse avec rejets de combustion et d’activité (pesons et fossoyée, très complexe, allant de la période gallo-ro- pieds en terre cuite) ainsi qu’un puits contenant des char- maine au bas Moyen-Âge. À ce stade de l’étude, il est bons et quelques éléments de bois prometteurs pour les trop tôt pour démontrer le phasage chronologique pré- analyses 14C. Plusieurs aires fouillées comportent des cis du site ; cependant, l’impact des périodes apparaît restes de construction sous forme d’alignements de po- clairement d’après les structures et le mobilier relatif à teaux, même si aucun plan de bâtiment ne ressort vrai- chacune d’entre elles. ment de l’environnement de fosses et de fossés recou- L’époque gallo-romaine est marquée par deux ou trois pants. La faune est présente dans le comblement des fossés parallèles orientés est/ouest près desquels se fossés et par deux fosses d’animaux (bovidés) prédé- placent quelques fosses charbonneuses dont une in- coupés avant enterrement. cinération certaine. Le mobilier céramique recueilli est Une occupation du plein Moyen-Âge (XIIIe siècle ?) est conséquent et surtout caractérisé par une production perceptible à travers quelques fossés, dont un avec un grasse locale peignée voisinant avec les formes grises mobilier céramique abondant ; plus loin, un témoin de communes (bols, gobelets) et quelques profils en terre solin en pierres est le dernier indice d’une construc- sigillée. On note l’existence d’un vase complet de tradi- tion associée à une fosse dépotoir dans la partie basse tion indigène dans un fossé directeur. du site. Le dépouillement des données de fouilles et La période carolingienne est prédominante sur le site l’étude du mobilier seront d’un apport essentiel pour la par plusieurs réseaux de fossés de drainage ou d’en- compréhension de l’occupation carolingienne autour de clos d’habitat imbriqués ou recoupés au fil du temps. Bergues. Du plan général subsistent des bribes d’enclos curvi- lignes, plus ou moins repris dans un découpage ortho- Jean-Claude Routier
40 Négatif BIERNE Site départemental
. Le projet d’aménagement d’une zone d’expansion de ment constitué par des niveaux de tourbe dont l’épais- crues (ZEC) sur le site départemental de Bierne a motivé seur varie de quelques centimètres dans la partie nord la réalisation d’un diagnostic archéologique. La première de l’emprise à plus de 2,20 m du coté méridional. Des da- phase de cette intervention s’est déroulée en juin-juillet tations 14C sont prévues afin de déterminer la chronolo- 2011 sur la « zone nord », vaste de 23 ha, localisée au gie de ces formations. Le diagnostic a également permis nord de la N225 entre l’Houtgracht et le nouveau Bieren- de repérer d’anciens chenaux de marais. Le bras le plus dyck. La seconde phase de diagnostic, prévue en 2012, important, constitué par une alternance de fins lits sa- concernera la « zone sud » sur une superficie de 7 ha, bleux gris, de couches de limon argilo-sableux gris-beige située au sud de la N225, de part et d’autre du Bie- et de tourbes, mesure 7,20 m de large pour une profon- rendyck. Hormis la mise au jour de fossés parcellaires deur de 2,10 m. L’étude de la faune prélevée dans les visibles sur le cadastre napoléonien de 1825, l’opéra- différents bras de ces paléo-chenaux est en cours. tion menée en 2011 n’a pas livré d’indice de site. Néan- moins, ce diagnostic apporte quelques informations re- Patrice Herbin latives à la dynamique sédimentaire de ce secteur. Des Rodolphe Ménard sondages profonds, réalisés sur l’ensemble de la zone, Christine Louvion ont en effet permis d’observer un sous-sol majoritaire- avec la collaboration de Tarek Oueslati
âge du Fer BONDUES Chemin des Grands Obeaux
.. L’Inrap a procédé à un diagnostic sur l’emprise d’un indéterminé : drainage, parcellaire ou fossés d’enclos. projet de construction de terrain de sport à gazon syn- Deux d’entre eux forment un angle et pourrait éventuel- thétique par la mairie de Bondues, en vue de l’extension lement évoquer le plan d’un petit enclos quadrangulaire de l’espace de loisirs. fréquemment rencontré dans ce contexte micro-régio- La zone concernée par le futur aménagement est si- nal lors des opérations de diagnostics archéologiques tuée au centre-sud de la ville, en bordure du chemin (ZAC du Haut Touquet, Marquette, Routier 2005 ; Rue des Grands Obeaux à l’ouest, et à environ 300 m au de Quesnoy, Marquette, Rappasse 2006, Marquette, nord-ouest du fort de Bondues, actuel « Musée de la Leriche 2007). Une trentaine de fragments de céra- Résistance ». Le projet s’étend sur les deux parcelles mique à l’état très résiduel ont été recueillis dans les son- B 1042 et B 1143, soit 15 929 m². 8 tranchées d’axe dages des fossés, dont un bord à décor digité au niveau nord-sud ont été réalisées, représentant 9,5% de la sur- de la liaison col/panse caractéristique de La Tène finale face totale. (communication orale Alain Henton). Cette opération a permis de mettre en exergue La partie est de l’emprise présente très peu de ves- quelques indices d’une occupation de La Tène finale, tiges, seuls 3 drains modernes et 5 fossés indéterminés qui se concentre au niveau de l’extrémité occidentale ont été observés. Enfin, un chemin ayant servi à relier le de l’emprise et semble se développer dans les parcelles fort de Bondues entre 1939 et 1945 et abandonné après environnantes, situées directement à l’ouest. Cette oc- guerre traverse le site dans sa partie médiane selon un cupation se caractérise par un ensemble de 5 tron- axe nord-ouest/sud-est. çons de fossés d’orientation nord-est/sud-ouest asso- ciés à une fosse. La fonction de ce réseau fossoyé reste Alexy Duvaut
Négatif BRUNÉMONT Rue du Pavé
. Le permis de construire délivré pour une maison in- nouvelle découverte si minime soit-elle a son impor- dividuelle sur une parcelle de 954 m² à Brunémont a tance. Cependant, les tranchées réalisées sur la parcelle suscité la mise en œuvre d’un diagnostic archéologique. n’ont pas mis en évidence la présence de ce fossé qui En effet, des fouilles réalisées à proximité immédiate en se situe probablement plus au nord. 2009 avaient permis la découverte d’un fossé du Néo- lithique moyen II. Cette période est assez mal connue Angélique Sergent dans notre région par manque de données, ainsi toute
41 Protohistoire BRUNÉMONT Rue Neuve
.. Un projet de construction de maisons individuelles sur dans la première tranchée. La seconde a permis la dé- une parcelle de 3 997 m² à Brunémont a suscité la mise couverte d’un petit silo dont le comblement contenait en œuvre d’une opération de diagnostic archéologique. de nombreuses graines carbonisées et un objet en grès Les découvertes d’une villa gallo-romaine et d’une en- pouvant être interprété comme polissoir à main. La céra- ceinte du Néolithique moyen à proximité ont motivé la mique retrouvée donne une datation large durant la Pro- réalisation de ce diagnostic. Deux tranchées ont été réa- tohistoire ancienne. lisées. Quelques trous de poteaux formant une clôture et une fosse d’époque contemporaine sont mis au jour Emmanuelle Leroy
Négatif BUGNICOURT Rue de Fressain
. Un projet de lotissement à Bugnicourt, rue de Fressain 12 000 m². (parcelles 168p, 62, 158p, 26, 27p, et 28p ) a fait l’objet L’opération n’a livré aucune structure archéologique. d’une opération de diagnostic archéologique en raison de la présence à proximité de vestiges médiévaux et gal- Sylvie Rorive lo-romains. Celle-ci s’est faite sur une emprise avoisinant
Moyen-Âge, Moderne CAMBRAI Contemporain Château de Selles
. ... Le Château de Selles à Cambrai, édifié au XIIIe siècle, nels dans le but d’assurer la sauvegarde et la transmis- constitue un des plus grands ensembles de graffiti, sion des données aux générations futures. Ces para- sculptures et gravures pariétales connus en France pour mètres sont ainsi à la base de l’opération archéologique les périodes médiévale, moderne et contemporaine. On programmée conduite par Virginie Motte, médiéviste et estime leur nombre à plus de 2000 inscriptions, repré- castellologue et Nicolas Mélard, préhistorien et spécia- sentations figurées et marques diverses, témoins d’une liste de l’analyse de l’art gravé préhistorique. histoire riche et des traces des hommes qui ont occu- L’année 2011 a consisté à mettre en place une base pé les lieux. Les plus anciennes sont attribuées à la de travail d’inventaire qui permet un enrichissement or- première moitié du XIVe siècle et les plus récentes ont donné des documents d’étude. Parallèlement à la défi- été griffonnées de nos jours. Le résultat est un palimp- nition de cette base d’inventaire, des protocoles d’étude seste de manifestations graphiques plus ou moins li- approfondie ont été déployés. Compte tenu de la fragi- sibles, qui constitue un patrimoine fragile, d’une grande lité des murs et de l’état de conservation préoccupant valeur scientifique. de certaines manifestations graphiques, des méthodes Les gravures et graffiti du château de Selles sont d’enregistrement des données évitant tout contact avec conservés, pour certains, depuis plus de sept siècles. les murs ont été utilisées. Le protocole appliqué a été Mais, depuis les années 1960, de nombreuses dégra- emprunté au relevé de l’art rupestre et mobilier préhis- dations ont été observées. Hormis celles relevant des torique. La technique de relevé se base sur un relevé dégradations volontaires et des vols, les altérations ob- photographique couplé à un traitement informatique. servées sont de natures diverses, liées à des épisodes Complémentaire au relevé numérique sur photogra- de gel/dégel, de variations hygrométriques ou encore de phies, une expérience de numérisation 3D, inédite, a été restaurations récentes. Les murs sont par endroit for- conduite. Depuis quelques années, la numérisation tri- tement attendris et les pierres présentent des boursou- dimensionnelle par scanner de types variés a été ap- flures et des desquamations. En certains endroits, la sur- pliquée à différentes reprises sur le patrimoine archéo- face gravée montre une véritable décomposition. logique aussi bien mobilier qu’immobilier, et ceci avec L’état général du bâtiment, la richesse iconographique succès. Lors de l’année de recherche 2011, une numé- des gravures et graffiti, de même que la menace de des- risation en 3D sur un échantillon de vestiges représen- truction à court terme qui pèsent sur ces vestiges, justi- tatifs en terme de typologie des tracés et de complexité fiaient la décision de reprendre rapidement l’inventaire, de lecture a été réalisée. Il s’agissait de tester l’effica- l’enregistrement et l’étude de ces ensembles exception- cité et la précision des mesures tridimensionnelles pour 42 CAMBRAI Château de Selles En-haut : Emplacement du motif dans l’archère A7 (Tour 2, niveau 2), ébrasement gauche (relevé pierre à pierre) ; centre : image de synthèse à partir des données 3D ; en-bas : image de synthèse à partir des données 3D avec texture (DRAC-SRA Nord-Pas-de-Calais). 43 les objectifs définis dans la problématique. L’évaluation sitaires. Philippe Bragard, professeur à l’Université de s’est avérée largement positive. La numérisation a mon- Louvain-la-Neuve, a intégré les études iconographiques tré que le dispositif est parfaitement adapté aux besoins dans le cadre d’un module d’enseignement de Master qui ont été définis pour l’étude et l’enregistrement des I. Ces premiers travaux ont livré un nombre important données au château de Selles. d’éléments pour la compréhension et l’interprétation des Les travaux de terrain ont été complétés par la reprise motifs aussi bien à caractère religieux que profane. La des études documentaires. Une dizaine d’ensembles reprise des études annonce la richesse des travaux à ont fait l’objet de relevés photographiques et de relevés venir. graphiques. Ces études ont livré des éléments intéres- sants autant sur le plan technologique que sur le plan Nicolas Mélard iconographique. Sur ce volet, dès le début du projet, Virginie Motte une collaboration a été initiée avec les équipes univer-
Négatif CAMBRAI Pôle multimodal de la Gare, tranche 1
. La Communauté d’agglomération de Cambrai projette sondages effectués montrent que les remblais contem- l’aménagement d’un pôle multimodal situé en centre porains (enrobé, ballast ou remblais argileux) reposent ville, à proximité de la gare de Cambrai. Prévu sur une immédiatement sur le socle de craie. Ce décaissement surface totale de 49 791 m², le projet investit une partie a éventré les carrières souterraines présentes et laisse des anciennes installations ferroviaires. Le diagnostic ar- apparaître leurs comblements. Dans deux d’entre elles, chéologique étant divisé en plusieurs tranches, cette in- du mobilier attribuable au XIVe – XVe siècle a été décou- tervention est la première et concerne les parcelles 6 et vert, mais leur contexte de dépôt est mal déterminé. Il 7 ainsi que la voirie. La topographie du secteur diagnos- peut s’agir aussi bien de sols piégés par l’effondrement tiqué affiche une altimétrie moyenne de 67 m NGF, soit que de niveaux de rejets comblant progressivement les 4 à 8 m en dessous des altitudes enregistrées dans les cavités. De ce fait, la période d’activité des carrières dé- terrains bordant les voies ferrées, à savoir le boulevard couvertes ne peut être précisée. Vauban et la rue de Strasbourg. Cet aspect est le résultat du décaissement du terrain au moment de l’installation Virginie Decoupigny de la gare et des voies ferrées à la fin du XIXe siècle. Les
Moyen-Âge CAMBRAI Moderne Rue du Général Frère, rue Gambetta
. .. Au mois d’octobre 2011, lors de travaux de rénova- par les aménagements récents, induit un enfouissement tion des chaussées entre la rue du Général Frère, la rue plus important de la séquence archéologique. Gambetta et la Place du Marché à Cambrai, l’entreprise (Eiffage) a fortuitement mis au jour des éléments de sta- tues de pierre conservés à faible profondeur sous les niveaux de stabilisation de la chaussée pavée contem- poraine. Les service municipaux ont aussitôt alerté le service régional de l’archéologie. Après une première constatation réalisée le 8/11, il a été décidé de procéder à une fouille partielle dans le but de dégager et de pré- lever les éléments de statuaire menacés par les travaux superficiels. Cette opération a été réalisée le 14/11/2011 par une équipe du service régional de l’archéologie à dé- faut d’un service archéologique local compétent. Un décapage complémentaire suivi d’un nettoyage manuel de la surface ouverte ont permis de mettre en évidence la limite nord-est d’une tranchée contenant les fragments sculptés. Au sud, la structure se poursuit vers la rue Gambetta sans qu’il soit possible d’en appréhen- CAMBRAI Rue du Général Frère, rue Gambetta der la limite. Néanmoins, le dénivelé du terrain, corrigé Bloc sculpté 4 en situation. 44 À l’issue des travaux de nettoyage et de relevés, les pourrait s’apparenter à un animal extraordinaire. L’étude fragments sculptés, au nombre de 5, ont été partielle- en dira plus. ment filmés et conditionnés à l’aide d’une bande alvéo- lée (plastique à bulles) afin de permettre le sanglage, le Bloc sculpté 3 levage et le transport des pièces. L’ensemble des blocs a été déposé au musée de Cambrai. Partie médiane d’une statue en calcaire gris. Repré- Nous avons dénombré 5 blocs sculptés, auxquels sentation d’un personnage « à l’antique » à l’échelle 1/1 s’ajoutent quelques fragments plus petits de statues ou ou légèrement supérieure. Le torse du personnage est d’éléments architectoniques dont le détail n’a pas été vêtu d’un plastron et d’un dossière, il porte un drapé réalisé. (manteau ?) et il est ceint d’une étoffe festonnée au ni- veau de la taille. Le baudrier est porté en bandoulière. La Bloc sculpté 1 tête est manquante. Le style est classique et attribuable à la Renaissance française (XVIe ou XVIIe siècle). Base et partie inférieure d’une statue en calcaire gris. Représentation d’un personnage en pied, « à l’antique » et respectant une échelle 1/1 ou légèrement supérieure. Seul le pied gauche chaussé d’une sandale est conservé sur ce fragment. Style classique attribuable à la Renais- sance française (XVIe ou XVIIe siècle).
CAMBRAI Rue du Général Frère, rue Gambetta Gravure du XIXe siècle montrant la façade de la chapelle reconvertie en bibliothèque. La flèche situe approximativement le site du dépôt statuaire.
Bloc sculpté 4
Buste d’une statue en calcaire gris. Représentation d’un personnage en pied « à l’antique » à l’échelle 1/1. Le torse du personnage est vêtu d’un plastron en écailles et d’un dossière, il porte une ceinture (baudrier ?). La tête est manquante. Le style est classique et attribuable à la Renaissance française (XVIe ou XVIIe siècle).
Bloc sculpté 5
Buste d’une statue en calcaire gris. Représentation d’un personnage en pied, à l’échelle 1/1, vêtu d’une tunique et d’un manteau ou toge en drapé. La main gauche, plaquée contre la hanche, tient un livre fermé. La main droite est posée sur le drapé du manteau. Le dos est particulièrement rectiligne. Si le drapé y est figu- ré, le lissage est moins soigné et laisse voir les traces de l’outil. La statue devait donc être plaquée contre une pa- roi verticale. La tête est manquante. Le style rappelle la statuaire gothique (XIIIe - XIVe siècles). Si l’on considère le livre comme un attribut, il pourrait s’agir de la représen- tation d’un saint évangéliste (saint Jean, saint Mathieu, CAMBRAI Rue du Général Frère, rue Gambetta saint Luc. . .). Plan figurant le décapage effectué et la tranchée de dépôt des fragments de statues. Contexte historique et essai d’interprétation
Bloc sculpté 2 Grâce à la documentation immédiatement disponible et complétée par les précieux éléments que nous a remis Fragment d’élément d’architecture en calcaire gris (il madame Annie Lefèbvre, nous sommes en mesure de peut s’agir d’un chapiteau d’angle). La représentation présenter sommairement le contexte urbain et d’évoquer
45 quelques scénarios possibles concernant la présence de tal. La trame urbaine sera ensuite reconstituée avec des cet ensemble statuaire. Le lieu de la découverte est très décalages importants par rapport aux anciens axes de clairement en relation avec l’ancien hôpital Saint-Jean voiries. L’ancienne chapelle se trouve donc aujourd’hui dont la fondation peut être située dans la première moitié sous la Place du Marché et l’actuel marché couvert (an- du XIIe siècle. La chapelle elle-même de l’hôpital ne se- cienne Place au Bois). Rue Gambetta, à moins de 50 m ra établie qu’en 1232. L’établissement connaîtra de pro- du lieu de prélèvement des sculptures, s’élevait l’église fondes modifications entre le début du XVIIIe siècle et le sainte Marie Madeleine, fondée au XIe siècle puis rema- début du XIXe siècle. niée à plusieurs reprises aux XVe, XVIe et XVIIe siècles avant d’être reconstruire entre 1782 et 1784 et détruite à la Révolution. Notons également la proximité (moins de 400 m) du site de l’ancienne église collégiale du monastère Saint-Géry, fondé au Xe siècle et détruit en 1543 dans le cadre de l’édification de la citadelle. Étant donné le contexte urbain historique, immédiate- ment sur ou autour du lieu de la découverte, on peut sup- poser que les éléments de statues proviennent du dé- mantèlement total ou partiel d’un ou plusieurs édifice(s) religieux voisin(s). Ces éléments auraient, alors ou plus tard, servi de matériau de blocage pour combler une tranchée de récupération correspondant à la fondation d’un bâtiment appartenant à l’hôpital saint Jean. Il est possible que ce bâtiment corresponde à celui figurant sur le plan de relèvement de 1819 et qui n’est plus pré- sent sur le cadastre de 1849. Dans cette hypothèse, l’en- fouissement des blocs se situerait dans cet espace chro- nologique. Les fragments découverts semblent pouvoir être séparés en 2 groupes. Les blocs 1, 3 et 4, de facture classique, sont attribuables au XVIe ou au XVIIe siècle. Les blocs 2 et 5 semble plus anciens (XIIIe - XIVe siècles) et pourraient provenir du porche d’un édifice gothique. Pour ces deux groupes, les origines possibles sont multiples :
CAMBRAI Rue du Général Frère, rue Gambetta église du monastère de saint Géry, détruite en 1543 ; Bloc sculpté 5 après nettoyage partiel. − église médiévale de sainte Marie Madeleine, recons- Une aile ouest, bordant le mur gouttereau sud de la − truite au XVIIIe siècle. chapelle, est abattue. Il en va de même de plusieurs autres bâtiments occupant l’espace interne et le côté Nous pouvons également supposer que ces œuvres nord de l’hôpital. À l’époque révolutionnaire, la chapelle puissent provenir de l’ancienne chapelle de l’hôpital saint est remaniée et devient une bibliothèque. En 1847, le bâ- Jean, reconvertie en bibliothèque à la Révolution, puis en timent devient un musée, sa fonction première est alors musée. de présenter les œuvres saisies durant la période ré- volutionnaire. Les deux conflits mondiaux conduiront à Gilles Leroy la destruction complète des bâtiments de l’ancien hôpi-
Moyen-Âge CANTIN Rue de l’Église
.. En prévision de la construction d’un lotissement à de structures archéologiques, généralement en creux. Cantin, rue de l’Église, un diagnostic archéologique a été Le diagnostic a également concerné l’étude du « souter- mené du 11 au 20 avril 2011. La parcelle est située à rain de Cantin », une cave d’origine médiévale toujours l’emplacement de la ferme de l’abbaye d’Anchin. Cette accessible et située sous un bâtiment du XIXe siècle, en- opération fait suite à une fouille réalisée en 2003, rue du core debout à l’est de la parcelle. Château ( à 30 m) et à un diagnostic en 2006 au lieu-dit Le principal apport du diagnostic est la mise en évi- « Zone nouvelle » (parcelles accolées à la présente opé- dence d’un ensemble de structures (une trentaine suffi- ration). samment caractérisée, et sans doute autant actuelle- Des tranchées ont été réalisées sur 10,94 % de la su- ment mal datées, faute de mobilier) témoignant claire- perficie totale (8 909 m²), mettant au jour une centaine ment d’une occupation dense attribuable globalement
46 au début du Moyen-Âge (VIIIe - XIIe siècle). Celle-ci se timents des XVIIIe et XIXe siècles de la ferme « des Co- concentre sur un millier de m² environ, au point culminant quelets ». du site, vers 43,5 – 45 m d’altitude, dans l’angle sud-est de la parcelle diagnostiquée. Située au plus près de la rue principale du village actuel (rue de l’Église) et de l’im- portante fouille menée en 2003 rue du Château, ce sec- teur constitue le prolongement naturel de l’habitat rural étudié à cette occasion.
CANTIN Rue de l’Église Atelier de Pierre Billet, façade nord-ouest, cliché CADDAP.
Par chance, l’emprise de ces derniers se situe pour l’essentiel dans les parties centrales et nord-orientales de la parcelle sondée, hors du périmètre occupé par CANTIN Rue de l’Église les vestiges médiévaux. L’absence de restes explicites – Le « Souterrain » de Cantin, vue de la cave voutée et de la hors peut-être le « souterrain » - laisse en suspens la lo- jonction entre le couloir d’accès et la cave, cliché Arkemine. calisation de la « court d’Anchin », centre domanial men- tionné depuis 1296 et présumé être à l’origine de la ferme Comme en 2003, la seconde partie du Moyen-Âge des Coquelets. (XIIIe - XVIe siècle) est nettement moins représentée et La ferme des Coquelets devient en 1862 la pro- les quelques structures identifiées et datées, parfois priété de Pierre Billet (1836-1922), artiste-peintre et riches en mobilier, se concentrent dans la même zone membre de l’école de Barbizon. Il forme dans son ate- sud-est, au plus près de la rue actuelle. En bordure nord lier des élèves (Maurice Levis, Georges Maroniez) et de la zone, un premier état du « souterrain », remonte de nombreux peintres fréquentent cet endroit : Jules peut-être à cette période. Un long escalier en belle ma- Breton, Adrien-Louis Demont, Jules Denneulin, Caro- çonnerie de grès donne accès, à 7 m de profondeur, à lus Duran, Alphonse de Neuville. . . L’atelier fonctionne une petite pièce rectangulaire, maçonnée et voûtée et à ensuite au profit de l’artiste-peintre Anne Billet-Guerin un boyau perpendiculaire de 25 m de longueur, foré dans (1865-1961), sa fille. Pour aménager son atelier, P. Billet le substrat crayeux. entreprend avant 1872 la destruction du quart sud-ouest Aux dires de l’aménageur, cet aménagement peu cou- de la ferme. Ce bâtiment en briques et moellons de rant dans le Douaisis sera conservé et maintenu acces- grès présente sur sa façade nord-ouest une ouverture sible à l’issue des travaux de construction. en voûte ogivale, close par une verrière à armature en Les périodes modernes et surtout contemporaines fer. sont essentiellement représentées par les aménage- ments successifs du « souterrain » et surtout par les Thibault Legrand traces, souvent destructrices pour le sous-sol, des bâ-
Négatif CAPPELLE-LA-GRANDE ZAC du Centre
. Dans le cadre de la création d’une nouvelle unité du Nord-Pas-de-Calais a décidé de prescrire une cam- de soins, sur la parcelle référencée au cadastre AB pagne de diagnostic archéologique sur les 87 355 m² de 445, par l’Établissement Public de Santé Mentale des l’aménagement. Flandres (E.P.S.M.) et d’un nouveau quartier d’habitat, Ce diagnostic s’est déroulé en 11 jours ouvrés, du 16 sur les parcelles référencées au cadastre AB 55 et AB au 30 mars 2011, sous la conduite d’une équipe de deux 446, par la Communauté Urbaine de Dunkerque (C.U.D.) archéologues de l’Inrap. Au terme de cette opération, 18 sur le secteur non aménagé de la ZAC du Centre à tranchées et 18 extensions ont été réalisées sur l’em- Cappelle-la-Grande, le service régional de l’archéologie prise du diagnostic, totalisant une surface ouverte de
47 8689 m² soit un taux d’ouverture de 10%. XIVe siècle. Ces fossés sont les uniques témoins d’un Le diagnostic n’a mis en évidence que 3 faits archéo- aménagement du parcellaire au Moyen-Âge. logiques : des fossés, localisés au nord-est de l’emprise. Ces vestiges ont livré dans leur comblement un peu Emmanuel Elleboode de mobilier archéologique, permettant de les dater du
Moyen-Âge CONDÉ-SUR-L’ESCAUT L’Arsenal
.. Le château de « l’Arsenal » se trouve au cœur de l’Arsenal du roi de France (fin XVIIe - début XVIIIe siècle, la ville de Condé-sur-l’Escaut (département du Nord, à − phase 5). 15 km au nord de Valenciennes). Jusqu’en 2004, le site est occupé par la gendarmerie nationale. En préalable à Pour cette campagne 2011, la fouille manuelle s’est un projet d’aménagement immobilier devant remplacer concentrée autour de l’ensemble résidentiel de prestige la gendarmerie désaffectée, l’Inrap a effectué en 2005 de l’aire I (les autres aires n’ont fait l’objet que de tra- un diagnostic. L’importance des vestiges et la qualité vaux de sécurisation, d’évacuation des remblais ou de du diagnostic ont amené l’arrêt du projet immobilier et préparation de secteurs de fouilles). le classement du site comme Monument Historique en La courtine reliant les tours n° 8 et n° 7 du château phi- 2006. Le site devient alors une friche urbaine à deux pas lippien sert de mur occidental à un long bâtiment (pro- du centre ville. bablement plus de 38 m et large de 16,20 m) qui est divisé en deux parties inégales par un mur de refend. Au sud, une grande salle (dimensions internes 27,60 x 13,60 m) est agrémentée de 2 cheminées monumen- tales (4,40 x1.89 m), d’au moins deux baies et de trois portes de communication. Il s’agit probablement d’une aula. Au nord, une salle plus petite possède elle aussi une cheminée et a servi de cuisine au XIVe siècle. À l’est, une chapelle est placée perpendiculairement au grand bâtiment et communique avec la grande salle par une unique porte.
CONDÉ-SUR-L’ESCAUT L’Arsenal Localisation des zones fouillées en 2005-2011.
Une fouille programmée de l’Université de Picardie Jules Verne débute en 2008 et se poursuit encore ac- tuellement sous la forme de chantiers-écoles (5 se- maines/an avec une équipe de 20 à 30 fouilleurs). La quasi-totalité de l’emplacement du château est acces- sible à la fouille, ce qui permet d’envisager une explora- tion archéologique complète. Les quatre campagnes précédentes ont permis la fouille en aire ouverte d’un quart de la surface et l’ex- ploration mécanique (décapage et sondages) d’un se- cond quart qui va à son tour être fouillé manuellement. Nous avons ainsi pu déterminer les phases d’évolution CONDÉ-SUR-L’ESCAUT L’Arsenal majeures du site : Plan de la partie occidentale de la forteresse philippienne montrant l’ensemble résidentiel médiéval. un château de type anglo-normand (fin XIIe siècle, − phase 2 ) ; Dans la grande salle, la fouille manuelle effectuée en un château selon le modèle philippien (XIIIe - XVe siècle, aire ouverte sur les 2/3 de la surface a permis d’étu- − phase 3 ) ; dier un niveau cohérent de chantier de construction situé
48 sous les niveaux de sols de fonctionnement. Ce niveau d’intégrer à l’intérieur des murs l’activité de batellerie qui de chantier est organisé autour de foyers stables autour s’exerce alors immédiatement à l’est du château. L’étude desquels on trouve des aires de travail en mortier damé globale des éléments du bâti conclut à une homogénéi- ou des zones de stockage (sable, chaux, matériaux lapi- té de l’enceinte et permet d’avancer une hypothèse de daires) qui se succèdent ou coexistent selon les besoins. datation au début du XIIIe siècle. La puissante famille Le niveau de chantier correspond bien à la construction de Chatillon qui prend le contrôle de la seigneurie de du grand bâtiment puisqu’il est associé à un échafau- Condé pourrait être à l’origine de cette grande transfor- dage caractérisé par des doublets de poteaux disposés mation. C’est, en tous cas, cette famille qui aménage et le long des murs et entourant les emplacements des che- rénove plusieurs fois un important ensemble de prestige minées. qui vient s’accoler à la fortification occidentale. La chapelle fouillée de façon synchrone avec le grand Si la fouille de la tour numéro 7 n’a fourni que des bâtiment tant à l’intérieur qu’a l’extérieur, a elle aussi niveaux de fonctionnement ou de rehaussement hori- montré quelques niveaux de construction horizontaux re- zontaux, l’angle subsistant entre la courtine et le sud du couvrant de très profondes et très larges tranchées de grand bâtiment a montré une succession rapide d’amé- fondations. La datation de la chapelle au troisième quart nagements en appentis, systématiquement associés à du XIIIe siècle est confirmée, le grand bâtiment sur lequel des sols carrelés. Une canalisation d’évacuation d’eau elle vient s’appuyer lui est antérieur. de pluie aménagée en sous-œuvre dans la courtine a Le site subit une importante transformation au début montré un comblement uniquement composé de gobe- du XIIIe siècle. Une grande enceinte périphérique renfor- lets de céramique et de verres à pied. Cela pourrait indi- cée de neuf tours rondes est établie. Un châtelet assure quer que cette zone servait de bouteillerie pour le service l’ouverture du site vers la ville et la tour maîtresse (n° 4) du hall (la cuisine se situant au nord). contrôle la confluence entre la Haine et l’Escaut. La tour La fouille manuelle de l’aire I se poursuivra en 2012, de la fortification antérieure est conservée sous la forme notamment pour caractériser l’accolement du grand bâ- d’un donjon central. Un havre central servant probable- timent à la courtine et en particulier vérifier l’hypothèse ment de refuge aux bateliers est aménagé au centre du de l’existence d’un hall primitif du début du XIIIe siècle. château, à partir des fossés de la fortification antérieure. Au XIVe siècle, l’enceinte urbaine se relie au château Lionel Droin par l’intermédiaire de portes d’eau. Il s’agit probablement
Moyen-Âge COURCHELETTES Rue Fernand Couteau
.. En prévision du réaménagement du centre-ville de Courchelettes et de la création d’un lotissement sur les parcelles AA 256, 2p, 3p et 4p, une prescription ar- chéologique portant sur près de 15 000 m² a été noti- fiée. Celle-ci se déroulera en deux tranches. La première phase d’évaluation du potentiel archéologique a porté sur une surface d’environ 10 000 m². La seconde intervention fera suite aux travaux de dé- molition de l’actuel groupe scolaire J. Prévert (prévue en 2012). La parcelle étudiée se situe dans le noyau an- cien du village d’origine médiévale, sur la rive droite de la Scarpe, à la confluence de celle-ci avec la Petite Sen- sée. Une partie des parcelles étant inaccessible (boi- sement, passage de canalisation, mare récente rem- blayée. . .) seuls 8 % ont pu être effectivement sondés. COURCHELETTES Rue Fernand Couteau Néanmoins la réalisation de 11 tranchées et de 1 fenêtre, Petit bâtiment excavé de type cellier (XIIIe - totalisant une surface de 610 m², a permis l’identification XVe siècle) en cours de fouille, photoCADDAP. d’un petit nombre de faits. Tout d’abord, le terrain s’est révélé être à 99 % affecté par d’épais niveaux de rem- Pour la période médiévale, on dénombre 13 struc- blai récents et/ou de champs. À cette vaste zone totale- tures, dont le champ chronologique va de la fin du VIe ment dépourvue de vestige archéologique s’oppose au – début VIIe siècle jusqu’aux XVe - XVIe siècle. Bien qu’au- sud-ouest de l’emprise du diagnostic, un secteur réduit à cune trame d’organisation spatiale n’ait pu être déga- la fenêtre et aux extrémités sud des tranchées 1 et 2 (soit gée, au vu de la rareté et de la nature des vestiges ex- près de 100 m², 1 % du terrain) où 34 structures ont été humés, les quelques résultats de cette opération com- enregistrées. À défaut de matériel, 19 structures n’ont pu plètent néanmoins les informations du centre village de être datées. Courchelettes. Nous retiendrons plus spécifiquement :
49 en tranchée 1 : la présence d’une vaste fosse (structure à fond plat qui s’inscrivent dans un plan quadrangulaire 1) dont la fonction n’a pu être établie, mais dont deux marquant l’évolution d’un bâtiment de petite dimension des niveaux de stabilisation ont livré une quantité relati- (cellier ?). vement importante de tessons mérovingiens et dans la fenêtre : la succession de quatre fosses (structures 4 à 7) Sylvie Rorive
Négatif COURCHELETTES Rue Fernand Stassin
. La société Bellerive projette la construction d’un im- quées sur le terrain (2 890 m²). D’importants niveaux de meuble de logements collectifs au 10 rue F. Stassin sur remblais contemporains sont présents sur la totalité de la commune de Courchelettes. Un diagnostic archéolo- la surface et ce jusqu’à 2 m de profondeur dans la partie gique a été prescrit au préalable des travaux de construc- nord de la parcelle. Ces niveaux de remblais scellent des tion. Il est motivé par le fort potentiel archéologique de niveaux de colluvions dûs à la proximité du ruisseau de la commune : la proximité immédiate d’une grande villa la Petite Sensée et la présence d’une zone humide. Ces gallo-romaine (environ 200 m à l’est) et d’un site d’habi- niveaux de colluvions, qui peuvent atteindre au minimum tat du haut Moyen-Âge un peu plus au nord. L’opération plus de trois mètres de profondeur n’ont pas été décapés archéologique, menée par la Communauté d’Agglomé- et aucune structure archéologique n’a été repérée. ration du Douaisis, s’est déroulée le 15 juin 2011. Trois tranchées d’une superficie totale de 295 m² ont été prati- Mélanie Germain
Négatif COUTICHES Rue Nationale
. L’opération de diagnostic archéologique réalisée à de niveaux de tegulae en épandage. Coutiches, rue Nationale, fait suite au dépôt d’un permis Le secteur sud de l’opération a, quant à lui, fourni de construire d’un projet d’aménagement par la société des indices d’occupation à une époque indéterminée NORÉVIE sur une superficie de 14 202 m². Le projet se entre les périodes médiévale et moderne. La lisibilité situe à proximité du cœur du village médiéval et d’indices de ce secteur est fortement perturbée par l’installation d’occupation gallo-romaine. Une équipe de la Commu- d’un secteur d’habitations récentes qui ont été détruites nauté d’Agglomération du Douaisis est intervenue du 21 il y a peu. Ces éléments gallo-romains, médiévaux et au 23 février 2011. Onze tranchées ont été réalisées per- modernes correspondent éventuellement à des occu- mettant ainsi de sonder 2 106 m², soit 14 % de la surface pations arasées. Mais, en l’absence de représentation totale. En tout, ce sont 73 structures en creux (trous de quantitative du mobilier céramique, il s’agirait plutôt d’in- poteaux, fosses et fossés) qui ont été mises au jour dont dices de sites dont l’occupation effective serait localisée environ 17 % ont été testées. à l’extérieur de la zone prescrite : à l’ouest de la tranchée Malgré l’indigence du mobilier récolté, trois phases 1 pour la phase gallo-romaine et en direction du cœur du d’occupations peuvent être distinguées. La période gal- village pour la période médiévale. lo-romaine, concentrée dans la partie nord de l’emprise, est représentée par l’installation d’une série de fossés et Marie-Hélène Rousseaux
Négatif COUTICHES Rue du Stade
. L’opération de diagnostic archéologique réalisée à mité du cœur du village médiéval et à proximité immé- Coutiches, rue du Stade fait suite au dépôt d’un permis diate d’indices d’occupation gallo-romaine. Cette opéra- de construire d’un projet d’aménagement d’école mater- tion se situe à proximité du diagnostic réalisé en février nelle par la Commune de Coutiches. Ce projet couvre 2011 Route Nationale. L’intervention d’archéologie pré- une superficie de 4 125 m². Le projet se situe à proxi- ventive a été réalisée le 7 mars 2011 par une équipe
50 de la Communauté d’Agglomération du Douaisis. Quatre serait pas antérieure à la période moderne voire contem- tranchées ont été réalisées permettant de sonder 376 m² poraine, aucune autre structure n’a été décelée sur cette soit 9,1 % de la surface prescrite, la partie nord n’ayant parcelle. pu être explorée en raison de la présence d’une canali- sation d’assainissement. Hormis un large fossé localisé Marie-Hélène Rousseaux en bordure nord-est des tranchées dont la datation ne
âge du Bronze, âge du Fer, Gallo-romain CYSOING Moyen-Âge, Moderne Clos de l’Abbaye
. ..Moderne.. La commune de Cysoing se trouve dans le départe- à proximité d’une activité de transformation du fer. Au ment du Nord à 16 km à l’est de Lille et à 18 km à l’ouest cours du IIe siècle, trois constructions sur fondations en de Tournai (Belgique). calcaire semblent remplacer les bâtiments légers. Le La fouille s’est déroulée du 18 octobre 2009 au 29 avril plan caractéristique de ces édifices, rythmés de contre- 2010 sur une parcelle de 5 600 m² localisée immédia- forts, définit des lieux de stockage (greniers ? grange ?). tement à l’ouest de l’abbaye. L’opération a mis en évi- Ceux-ci prennent place dans la pars rustica de la vil- dence 2 250 excavations, niveaux ou éléments bâtis in- la. Lors du diagnostic complémentaire sur les parcelles également répartis en sept périodes d’occupations allant « Les jardins de l’abbaye » en 2011, la mise au jour de l’âge du Bronze à la Révolution française. Le site se d’une quatrième construction associée à un sol en mor- place au bas d’un coteau exposé au sud, en bordure tier de tuileau et à une pilette d’hypocauste tend à confir- d’une zone de marais. mer l’hypothèse du développement de l’installation vers Le fisc de Cysoing fait partie de la dot de Gisèle, l’ouest et localise la pars urbana sous l’emprise des bâ- fille de Louis le Pieux, lors de son mariage avec Evrard timents claustraux. de Frioul, comte de Ternois. Au cours des années 850, Gisèle fonde une abbaye sur le site et accueille les re- liques du pape Saint Calixte La localisation de l’abbaye est bien connue, même si celle-ci fut totalement démantelée au cours de la pre- mière moitié du XIXe siècle. Au début des années 1980, P. Leman mena deux campagnes de fouilles programmées sur l’emprise de l’abbaye. Celles-ci permirent le déga- gement d’une partie du chœur de l’église et d’une zone funéraire datés des périodes carolingienne et bas médié- vale. À la fin des années 2000, une série de projets privés et communaux localisés sur l’emprise ou à proximité de l’ancienne abbaye ont amené plusieurs diagnostics réa- lisés par l’Inrap, dont les résultats positifs ont conduit au retrait du projet d’aménagement associé à une mesure conservatoire pour les parcelles localisées sur les bâti- ments abbatiaux et à la fouille préventive pour la parcelle située sur l’emprise de l’ancien potager. L’exploration de la stratification du site, d’une épais- seur variant de 0,30 à plus de 2 m, a parfois nécessité un décapage en plusieurs temps afin d’accéder aux oc- cupations les plus anciennes. La déclivité naturelle du site du nord vers le sud a amené une sédimentation plus importante dans la partie basse. Ce phénomène a été accentué par l’aménagement de terrasses à la période moderne et par le nivellement de la zone par ajout de remblais au cours de la période contemporaine. De rares vestiges antérieurs à l’Antiquité ont pu être observés lors de l’exploration de la zone. Deux fosses CYSOING Clos de l’Abbaye jumelles ont livré une série de fragments de pesons ca- Four XIe - XIIe siècles, cliché CADDAP. ractéristiques de l’âge du Bronze. Deux silos, dont le mo- bilier date de La Tène, sont également présents. La villa cesse son activité à la fin du IIIe siècle et ne Durant l’Antiquité une installation agricole de type vil- semble plus connaître qu’une occupation épisodique au la s’observe sur le site. Au cours des Ier et IIe siècles, cours du IVe siècle. des constructions en matériaux périssables se placent Une réoccupation des lieux, parfois sur l’emprise
51 Indéterminée HMA-BMA
Proto-histoire BMA-MOD
Antiquité Antique -HMA
Haut Moyen-Age Antique -BMA
B2209 Bas Moyen-Age Antique ou ant B 2207
Période Moderne Antique ou post
HMA ou post
Localisation de la fouille
4074 N
SD 1 04 79 4 370
4049
9
404 8404 4048 40 74
4028 M
1031-3
3216
4050 TN SD 2
1 Destruction postérieure
N 1945 M
2902
Niveaux 3125 2901/3101 2639 M Niveau de sol 2733 1391 1359 1358 3098 3123 3133 3121 3102 2631 2 3134 3092 2785 3103 3223 2630 3096 3217 3124 3221 3197 3137 3206 3146 3088 M 3143 3220 2928 2628 1862 3138 3140 3200 3139 3130 1407 1878 3100 3219 2927 1388 M 3213 3216 2629 3129 3128 1919 1918 Sablière basse? 3098 2700 3089 Mortier Niveau 3112 Aménagements en grès
Elévation 3115 Structures antérieures et postérieures aux IIème- IIIème s. 3148 0 5 m Structures des IIème- IIIème s.
CYSOING Clos de l’Abbaye En haut, plan général de la fouille (en cours), DAO CADDAP. En bas, élément bâti de la villa du IIe et IIIe siècles, DAO Eloïse Esteves.
52 exacte de bâtiments antiques au cours des Ve et seau est encore en fonction de nos jours. VIe siècles, laisse présumer une certaine perduration Au début du XVIIe siècle, l’implantation d’un potager et dans le paysage des installations antérieures. L’usage d’un verger caractérise la production horticole de la zone de pièces d’architecture antiques (moellons en pierre de et des parcelles limitrophes localisées à l’est et au sud Tournai) pour assainir les zones basses pourrait maté- de celle-ci. Un épais niveau de terre de jardin ainsi que rialiser la réutilisation des édifices antiques en tant que de rares aménagements de parterres sont les seuls élé- « carrière ». Les structures archéologiques de la période ments non bâtis observés. mérovingienne (fours encavés, fond de cabanes, silos et Au sud et à l’est, un réseau de murs de briques prend fosses diverses) sont localisées sur l’ensemble de la par- place sans doute après le comblement de l’aménage- tie haute, au nord de la parcelle, sans faire apparaître de ment hydraulique (1151). Ces éléments matérialisent la véritable concentration. Cette installation modeste se dé- clôture du jardin à l’est et la zone des viviers au sud. Un veloppe a priori du Ve au VIIIe siècle sans que l’on puisse bâtiment divisé en trois pièces (dont ne subsistent que observer de fluctuation quant à son développement. les fondations en brique (30 m x 8 m) s’appuie sur le mur À partir du IXe siècle l’occupation se densifie dans la de clôture sud du potager. Cet élément connu par les partie haute de la parcelle et semble s’étendre princi- textes et l’iconographie est à identifier comme la grange palement au nord d’une limite marquée par un fossé à bois associée au fruitier et à l’appentis des charpen- continu (clôture de l’abbaye ?). La création de l’abbaye tiers. et son développement déterminent la vocation du site. Le passage de Louis XV dans les murs de l’abbaye et Diverses productions artisanales sont observées pour la victoire qu’il remporte sur les Autrichiens ont marqué cette période. Une activité traditionnelle liée au textile le décor du potager. Les gravures des parcs et jardins de est identifiée par une série de fonds de cabanes com- Théry de Gricourt nous donnent à voir des espaces dé- prenant les empreintes de métier à tisser. Un travail de limités par des futaies et animés de niches où prennent l’os (tabletterie) a également pu être déterminé par le place une série de statues néo-classiques en terre cuite biais de l’étude archéozoologique. Dans l’emprise d’une aux dimensions variables. Ce décor et les réaménage- construction sur poteaux une série de fosses et de ni- ments qui lui sont associés sont à mettre en relation avec veaux datés des XIe et XIIe siècles ont livré un ensemble l’installation de la pyramide commémorant la victoire de de creusets, dont deux individus présentent les traces Fontenoy vers les années 1750. d’un alliage d’or et d’argent, en relation avec un habitat privilégié. Une production alimentaire est identifiée sur la zone, grâce à la présence d’un four « domestique » daté de la fin du XIe ou du début XIIe siècle. Ses dimen- sions (la fosse travail de plan rectangulaire fait 4,40 m de longueur, 3,40 m de largeur et 1,20 m de profondeur, la chambre de chauffe a un diamètre de 1,50 m et une hauteur de 0,50 m) sont à mettre en lien avec un usage collectif et peut-être avec l’approvisionnement de la com- munauté monastique. L’installation perdure au début du bas Moyen-Âge (XIIe - XIIIe siècle). Sa fonction nous apparaît moins spéciali- sée que pour l’époque précédente. Les vestiges sont cir- conscrits au sud par un large fossé qui s’interrompt au niveau du passage d’une chaussée en craie bordée de fossés. Cette voie traverse le site du nord au sud. De part et d’autre de celle-ci, celliers, silos et fosses marquent le sous-sol. À l’est, un fossé orienté nord-sud semble noter une première délimitation entre le « cœur » de l’abbaye et l’espace à l’est de celui-ci. Un bâtiment semi-excavé de dimensions imposantes (12,70 m x 4,70 m x 0,80 m) CYSOING Clos de l’Abbaye se place immédiatement à l’est de cette séparation. De Buste de Bacchus, cliché CADDAP. par ses dimensions peu conventionnelles, il est peut-être à mettre en lien avec l’abbaye. Sa fonction, compte-tenu La période révolutionnaire marque le sous-sol par un de l’absence d’aménagement interne, paraît difficilement nombre considérable de fosses servant à enfouir les ma- interprétable (stockage ?). tériaux de construction abandonnés après le démantèle- À partir du XVe siècle, le nombre de vestiges liés à une ment de l’abbaye suite à son incendie. Dans leurs com- occupation domestique tend à se réduire nettement. La blements et dans les niveaux qui leurs sont associés, parcelle pourrait être remise en culture ou plus simple- ont été découverts une partie du programme statuaire ment laissée en herbage. Un aménagement hydraulique de terre-cuite de néo-classique décorant les jardins, des de vastes dimensions (10,22 m x 80 m x 2,80 m) traverse éléments de statuaire (têtes, buste) et des fragments le site d’est en ouest. Ce fossé (1151) en eau connaîtra d’architecture (de style gothique flamboyant) sans doute au moins quatre phases d’utilisation. Il semble s’intégrer à associer à l’abbaye. à un système de drainage général de la zone maréca- geuse développé par l’abbaye et dont une partie du ré- Damien Censier
53 Gallo-romain CYSOING Impasse du collège
.. Suite au dépôt d’un projet d’aménagement d’un ter- fosses d’implantation d’une clôture contemporaine, et un rain de football en gazon synthétique, de vestiaires et épandage de briques concassées. Deux fossés ont aus- d’un parking, une opération de diagnostic archéologique si été sondés, le premier orienté nord-sud n’a livré aucun a été prescrite sur des parcelles attenantes au collège, matériel permettant de le dater, en revanche, pour le se- sur la commune de Cysoing. Ces travaux étant prévus cond orienté est-ouest, quelques tessons de céramique dans un secteur connu pour son potentiel archéologique, modelée nous fournissent une indication chronologique, une intervention a donc été réalisée sur une surface de allant de La Tène finale à la fin du Haut-Empire. Dans 20 113 m². le cas du fossé nord-sud, il n’est pas exclu qu’il s’agisse 14 tranchées ont été décapées sur l’ensemble du pro- d’un fossé bordier de chemin. jet. Elles ont mis au jour un petit secteur de fosses, Ces vestiges même ténus, sont la preuve d’une oc- ainsi qu’un puits. Le matériel récupéré s’apparente au cupation gallo-romaine dans ce secteur. Il y a une forte Haut-Empire, des tessons de VRP et de sigillée à pâte probabilité pour que l’occupation se développe à l’est, en orange (Drag. 18/31) nous permettent de proposer une partie sous l’emprise du collège. er datation entre la fin du Ier siècle et la 1 moitié du IIe siècle de notre ère. Alexandre Lecanuet Une autre zone au nord de l’emprise, a révélé des
Gallo-romain, Moyen-Âge CYSOING Moderne Les Jardins de l’Abbaye
. ... Les parcelles cadastrales section B 1614 et 2207 sous-sol de cette zone. P-2209 P ont fait l’objet d’une saisine anticipée déposée La CADDAP a réalisé, sous la maitrise d’ouvrage de par la SOFIM suite au projet de création d’une voirie. La l’Inrap, du 26 juillet au 08 août 2011, deux sondages zone concernée, de taille modeste (281 m²), est locali- d’une emprise de 71 m², soit environ 25 % de la superfi- sée dans l’emprise d’une première campagne de diag- cie de la parcelle. Les observations ont mis en évidence nostic effectuée par l’Inrap du 15 au 19 mai 2008 (GA la présence d’une occupation antique (datée de la pre- 15097901 tranche 1). mière moitié du IIIe siècle) matérialisée notamment par deux fondations de murs dont l’une est associée à un système de chauffage par hypocauste (area et pilette en position primaire). La (ou les) construction(s) ainsi dé- terminée(s) s’intègre(nt) à celles découvertes lors de la fouille du Clos de l’abbaye et semble(nt) caractériser un ensemble architectural de type villa. Fosses et niveaux des XIe - XIIe siècles attestent une occupation sur une zone localisée dans ou à proximité immédiate de l’abbaye. La mise en place de niveaux de remblais sur une épaisseur de près de 1 m semble avoir eu pour but le réhaussement de la zone. Les représentations de l’abbaye datées des XVIIe - XVIIIe siècles montrent que la parcelle se place dans l’en- clos de l’abbaye, au niveau des cellules ecclésiales. La fouille a mis en exergue la présence de fondations et CYSOING Les Jardins de l’Abbaye d’aménagements hydrauliques en lien avec cette occu- Vue vers l’est de l’installation antique, cliché CADDAP. pation.
La présence d’une construction sur la parcelle B1614 Damien Censier lors de cette opération avait alors interdit l’exploration du
54 Moyen-Âge DECHY Moderne Îlot Goulois
. .. Dans le cadre de la rénovation du centre ville, la mu- cement d’un lieu de culte plus ancien, et à mi-chemin de nicipalité de Dechy, en association avec la société Par- deux sites médiévaux fouillés par ailleurs, rue Gambetta tenord, projette la réorganisation de l’actuel îlot Goulois, et rue Victor Hugo. Des fouilles archéologiques menées esplanade de près de 8 000 m² située en face de la mai- par la Communauté d’Agglomération du Douaisis ont été rie. L’îlot occupe une position sensible au cœur du vieux menées du 18 avril au 16 décembre 2011. L’emprise des Dechy, puisqu’il se situe à proximité immédiate de l’ac- parcelles fouillées s’élève à 7 250 m². tuelle église paroissiale, qui reprend sans doute l’empla-
DECHY Îlot Goulois Photo aérienne du site, cliché CADDAP
Plus de 3 000 structures ont ainsi pu être mises au calisé à l’extrême nord-est du site, mesure 3 m de large jour. Les résultats présentés dans cette notice sont tribu- sur au moins 2,40 m de long. Il présente la particularité taires de l’avancée des travaux de post-fouille entamés de juxtaposer deux chambres de chauffe ampoulaires, au début de cette année. Ils ne font donc état que des connectées entre elles par un unique alandier. Une frac- premières hypothèses de travail, qu’il faudra moduler et tion seulement de la fosse de travail est conservée. Le compléter le cas échéant. second four adopte une forme plus classique. Encavé Bien que quelques vestiges aient livré du mobilier attri- dans une fosse d’environ 1 m de profondeur, son dôme buable à la période mérovingienne (un silo a notamment circulaire, effondré sur place, ouvre sur une vaste fosse livré une fibule digitée à grenats datée du VIe siècle), de travail de plan ovale mesurant 4 m de long sur 3 m de l’essentiel de l’occupation alto-médiévale semble se si- large. Peut-être associées à ce four, on retrouve alentour tuer au IXe - XIe siècle. Cette occupation est caractéri- un certain nombre de structures de stockages ayant livré sée par l’existence de nombreuses structures excavées des graines carbonisées (étude carpologique en cours). de type « fond de cabane », localisées au nord du site, La concentration des vestiges au nord-ouest du site dé- n’outrepassant pas une limite méridionale matérialisée signe vraisemblablement cette zone comme le noyau par un large fossé d’orientation nord-ouest/sud-est da- principal du village du haut Moyen-Âge. té à ce jour du Xe - XIe siècle. Les vestiges les plus re- À la fin du XIe siècle, le bourg carolingien semble cé- marquables pour la période demeurent toutefois deux der la place à une occupation continue s’étalant sans fours culinaires de grandes dimensions. Le premier, lo- hiatus chronologique du XIIe au XVe siècle. La diffusion
55 de l’habitat excède désormais les limites précédemment tat médiéval. Un épais niveau de terre végétale scelle établies et les vestiges se localisent sur l’ensemble du l’ensemble des vestiges et marque un arrêt dans l’occu- site. Leur répartition semble se caler sur le réseau viaire pation de la parcelle. médiéval. On retrouve désormais, sur quasiment l’inté- Cette opération a constitué une occasion privilégiée gralité du pourtour de l’îlot Goulois, des chapelets de de mener une fouille extensive au cœur du vieux Dechy. fosses médiévales, se recoupant les unes les autres. Les premiers résultats semblent prometteurs. En effet, la Ces diverses structures en creux paraissent mettre en fouille a mis en évidence une occupation continue tout à évidence un parcellaire laniéré, disposé perpendiculai- fait remarquable, à la fois par sa densité, son emprise rement au front de rue, et dont le module récurrent per- et surtout par la qualité des vestiges préservés, depuis met de saisir l’organisation. La fouille a ainsi pu mettre le haut Moyen-Âge jusqu’à la période moderne. L’opéra- au jour le répertoire classique des structures pour cette tion vient donc compléter avantageusement le maillage période. Il s’agit essentiellement de fosses, parfois de archéologique de la commune de Dechy, en y adjoignant grandes dimensions, rejetées en fond de parcelle (la- le cœur du primo-village, mais également, à une échelle trines, celliers, fosses dépotoirs, trous de poteaux. . .). plus vaste, celui de l’ensemble des villages médiévaux Toutefois, peu d’éléments clairement attribuables à de de l’Ostrevent fouillés depuis 30 ans par la CADDAP, tels l’habitat nous sont parvenus, à l’exception de lambeaux que Guesnain ou encore Auby. Le rapport de fouille à de niveaux de sols, très lacunaires. On retiendra néan- venir permettra ainsi d’apporter un éclairage inédit sur le moins l’existence, au nord, d’une cave creusée dans le patrimoine archéologique de Dechy et intégrera pleine- substrat et vraisemblablement planchéiée, qui semble ment la problématique de la genèse des villages médié- attester la présence d’une installation domestique. vaux dans le Nord de la France. Le début de la période moderne semble marquer une phase d’abandon du site ainsi qu’une déprise de l’habi- Ali Rouibi
Négatif DECHY Rue Celestin Dubois
. En préalable à la construction de maisons indivi- seize tranchées ont été réalisées et n’ont livré que de duelles à Dechy (rues C. Dubois et E. d’Orves) par la très rares structures dont la plupart ne sont pas datées société Maisons et Cités-Habitat, un diagnostic archéo- et les éléments identifiables sont modernes et contem- logique a été prescrit et réalisé par la Communauté d’Ag- porains. Seul un fossé (St 1, Tr 2, 14 et 15) situé au nord glomération du Douaisis du 25 au 27 juillet 2011. Si- du site pourrait être ancien (son comblement est un limon tuées à quelques dizaines de mètres au sud d’une oc- très lessivé) et pourrait servir de limite spatiale. Cepen- cupation du haut Moyen-Âge et à quelques centaines dant, ce dernier n’a livré aucun matériel, ni aucun autre de mètres au sud également du cœur de l’occupation élément pouvant nous éclairer sur son interprétation. médiévale, les parcelles prescrites offraient un éventuel potentiel archéologique. Sur une surface de 14 158 m², Mélanie Germain
Moyen-Âge DOUAI Moderne Archéosite
. .. La création d’un parc archéologique sur la commune henne de Ligny (1469 – 1479) et Phelipot Bardaille de Douai, en bord de la rivière Scarpe entre Frais-Marais (1469). et la commune de Râches, a entraîné la prescription par L’opération s’est déroulée du 16 au 22 mai 2011 sur l’état d’un diagnostic archéologique. une parcelle de 9 655 m². Sept tranchées et trois fenêtres Les archives mentionnent un atelier de potier dès 1356 ont été réalisées, la surface ouverte est de 1 380,80 m². sur cette parcelle. Or, les limites de l’échevinage n’ont Quatre types de vestiges ont été mis au jour : un réseau globalement pas bougé depuis le XIIIe siècle, date d’ap- de paléochenaux naturels, des structures médiévales parition des premières archives concernant les environs (fosses et fossés), des niveaux médiévaux et d’époque de la parcelle diagnostiquée. La documentation rassem- contemporaine ainsi que des fours à briques en meule blée à ce jour permet d’évoquer la présence et l’activité, du XVIIIe ou XIXe siècle. sans doute directement dans la parcelle sondée en mai L’intérêt géomorphologique réside notamment dans 2011, ou à proximité très immédiate, de pas moins de un sondage où le virage d’un méandre a pu être observé, six artisans potiers : Jehan Baucant dit le Potier (1356), coupant un ancien bras de rivière. Ce dernier est repris Jakemart le Potier (1356), Jehan de Mouscron (vers et entretenu par l’Homme au cours du XIIIe siècle (st 8). 1446), Pierot Bardaille (vers 1446 - † avant 1469), Je- 56 X=656 350 X=656 400
Y=301 500
20.197m Ngf
St 10
19.76 mgf
st 8 nv4 Scarpe canalisée 19.58 m Ngf fe1 Limite nv 36 Y=301 450 tr1
arasé 19.66 m Ngf tr2 Limite nv 4 fe2
tr3
tr4
Vestiges époque contemporaine Limite nord du niveau 36 Limite nord du niveau 4 tr5 chemin de halage 19.72m Ngf Niveau 4 Concentrations mobilier niveau 4 Vestiges antérieurs au niveau 4 nv2 Y=301 400 tr6 (CD n 917 de Paris a Lille) remblais de méandres
N
0m 5m 10m 15m 20m tr7
DOUAI Archéosite Plan du diagnostic, DAO Pascale Delpuech.
57 L’intérêt majeur tient principalement dans la décou- verte d’un niveau attribuable aux XIVe - XVe siècles (ni- veau 4), qui scelle des fosses et fossés médiévaux (ou d’époque indéterminée) et qui est lui-même protégé des labours par un niveau présent sur l’ensemble de la par- celle (niveau 36). Les données recueillies mettent en évidence la loca- lisation matérielle et topographique d’un artisanat céra- mique du XVe siècle, ou des XIVe et XVe siècles, connu par les textes. Même en l’absence de four en place (86 % du terrain n’a pas été testé), on peut envisager très sérieu- sement la localisation de l’atelier dans la parcelle son- dée. Une fouille permettrait de combler les lacunes concer- nant la céramique du Douaisis et de la région en général DOUAI Archéosite pour la période du XVe siècle, dépourvue pour l’instant Chenal St 8 sur lit d’un bras de rivière, cliché CADDAP. d’ensembles clos et de corpus de référence.
L’ensemble des paléochenaux est scellé par un ni- Pascale Delpuech veau médiéval qui a livré du mobilier du XIVe siècle.
Négatif DOUAI Hôpital Général
. L’Hôpital Général de Douai, bâtiment classé Monu- sans ouverture de sol n’est a priori (et dans l’état actuel ment Historique, aujourd’hui maison de retraite et de du projet) pas concerné par des pratiques d’archéologie cure médicale dépendante du Centre Hospitalier de préventive. Douai, accueille depuis plus de 250 ans des personnes Les parcelles considérées se situent dans l’emprise âgées au centre-ville de Douai, rue du Canteleu. Une du faubourg Notre-Dame, mentionné dès le XIIe siècle nouvelle maison de retraite (EHPAD) est prévue pour et inclus au siècle suivant dans l’enceinte urbaine. Le 2012 sur le site de Dechy libérant l’Hôpital Général de terrain semble avoir appartenu depuis le Moyen-Âge à Douai dont la mise aux normes médicales actuelles se l’hôpital des Chartriers situé à quelques mètres plus au révélerait extrêmement coûteuse et peu compatible avec sud et utilisé par celui-ci comme dépendance agricole. sa conservation patrimoniale. Quant à l’Hôpital Général, c’est une très imposante Un projet d’hôtel, de logement et de résidence étu- bâtisse de style classique au plan en forme de croix diante a été élaboré, avec un parking souterrain de et qui, en dépit des démolitions de la deuxième guerre 2 300 m². Compte-tenu de la situation du projet dans le mondiale, a conservé l’essentiel de son aspect d’origine. centre historique de Douai, un diagnostic a été sollici- L’Hôpital Général de la Charité de Douai est fondé par té en saisine anticipée sur les terrains concernés par les lettres patentes du mois de juin 1752 et le gros œuvre le projet de parking, ainsi que par la construction d’un achevé en 1761. Divers agrandissements furent réalisés nouveau corps de bâtiment côté sud-est de la parcelle, à la fin de l’Ancien régime, puis dans les années 1830. sur une surface d’environ 230 m². Le réaménagement du reste de la parcelle et des bâtiments anciens se faisant Étienne Louis
Moderne DOUAI Rue Delcambre
.. Dans le cadre de la construction de logements et de Ces derniers, creusés entre 2 et 2,40 m de profon- bureaux au 72 rue Delcambre à Douai (parcelle CS 155), deur (niveaux archéologiques non-atteints), ont permis un diagnostic a été mené par la Communauté d’Agglo- de confirmer la présence d’importants remblais sur l’en- mération du Douaisis. Les contraintes liées à la confi- semble du site. Le niveau archéologique n’a été atteint guration du site, mais surtout à l’épaisseur des remblais que dans la tranchée 1, à plus de 2 m de profondeur. Les n’ont permis la réalisation que d’une tranchée de 35 m structures mises au jour, datées des époques médiévale (Tr. 1) en point bas et de sept sondages (Tr. 2 à 8) répar- et moderne sont de trois types : des chenaux, des fos- tis sur le reste de la parcelle. sés, et des aménagements en grès. 58 Dans le sondage géomorphologique réalisé dans vertes. cette tranchée, a été observé un chenal ancien orien- Toutes ces observations correspondent à nos connais- té nord-sud. D’autres, plus récents (médiévaux et mo- sances sur ce quartier de Douai, connu pour accueillir au dernes) ont été localisés dans cette même patrie de XVIe siècle des blanchisseries, puis des bains publics. la tranchée, avec la même orientation et la présence Il est fort probable que les structures qui ont été dé- d’un clayonnage sur plusieurs mètres de long. On no- couvertes sont en relation avec ces activités, grandes tera aussi que le dernier état a connu un abandon tardif consommatrices en eau et que le principal chenal soit au XIXe siècle. la « Rivièrette », le chenal séparant le nord du quartier, Deux fossés modernes, orthogonaux mais de gabarit voué aux vergers et jardins, du sud, terrains occupés par différent, pourraient avoir fonctionné ensemble au sein ces blanchisseries. d’un réseau ; le plus grand jouant le rôle de collecteur. Enfin, un petit tronçon de canalisation en grès, dallé Stéphane Venet de carreaux de pavage s’ajoute à l’inventaire des décou-
Négatif DOUAI Rue de Saint-Amand
. La société T2M Promotion envisage la construction sente une surface décapée de 596 m², soit 10,9 % de la d’un lotissement de 9 lots sur une surface de 5 468 m², surface totale. Ce diagnostic a mis en évidence quatorze rue de Saint-Amand, dans une zone archéologiquement structures. Deux d’entre elles sont constitutives d’un fos- sensible. Les terrains sont situés en partie basse de la sé de drainage interrompu et/ou parcellaire. De nom- Scarpe au potentiel attesté par de nombreuses fouilles et breux fragments de tegulæ et un fond de cruche placent diagnostics. La Communauté d’Agglomération du Douai- ces sections de fossés à la période romaine. Les autres sis a procédé à un diagnostic archéologique les 5 et 6 structures, du fait de la présence de nombreux fragments décembre 2011. de briques sont attribuables à la période moderne ou Sur ces parcelles en friche, sept tranchées linéaires contemporaine. ont été réalisées à la pelle hydraulique, à l’aide d’un go- det de 2 m de large. L’ensemble des tranchées repré- Renaud Leroy
Moyen-Âge DUNKERQUE Moderne Aménagement du cœur de l’agglomération dunkerquoise, pôle Théatre
. .. La Ville de Dunkerque a pour projet de transformer l’école de la porte d’eau et les voiries associées (rue en profondeur 2 grands pôles de la Ville, le « Pôle du Jeu de Paume, rue d’Emmery, rue Benjamin Morel, Marine » et le « Pôle cœur de l’agglomération dunker- rue du président Poincaré, rue des Sœurs Blanches, et quoise ». Seul le second projet fait l’objet d’une pres- rue du Quartier Neuf). Elle représente une surface to- cription de diagnostic archéologique, pour une surface tale de 70 211 m² et affecte une forme trapézoïdale sui- de 70 211 m². vant le tracé des voiries concernées. Pour des raisons Ce projet est porté par la Communauté Urbaine de évidentes de contraintes et d’organisations, le diagnos- Dunkerque. Il s’agit d’un programme de modification du tic a été fractionné en plusieurs tranches. La tranche I paysage urbain par la transformation de l’organisation to- (20 436,72 m²) a été réalisée en 2010. pographique et architecturale du quartier de la Place du La Tranche II, qui s’est déroulée du 5/04/2010 au Général de Gaulle, et celle de ses fonctions et caracté- 28/04/2010, concerne l’ancien îlot occupé par le lycée ristiques (sociales, économiques etc.). Pour ce faire, la Benjamin Morel (8 343 m²), situé dans l’angle nord-est du Ville/CUD a fait appel et retenu, dans le cadre d’un appel projet d’aménagement et dont la destruction a été réali- à projets, l’architecte urbaniste catalan Joan Busquets. sée en 2010. Les voiries attenantes, du fait de la pré- Ce dernier affiche clairement son parti-pris de redonner sence de plusieurs réseaux en activités, n’ont pas été à la topographie de la Ville des éléments de sa mémoire, diagnostiquées au cours de cette phase. disparue avec les bombardements de la dernière guerre Le solde du projet d’aménagement devrait être réalisé mondiale et la reconstruction de la Ville qui s’en est sui- après la démolition des bâtiments encore en fonction sur vie. le site : la poste, le musée des Beaux Arts et l’école de L’emprise du projet se situe dans l’hyper-centre de la porte d’eau. Ces destructions n’étant pas encore pla- l’agglomération, elle concerne directement la place du nifiées, il est difficile d’annoncer la chronologie future de général de Gaulle et ses abords : Le jardin du théâtre, l’intervention de diagnostic. le jardin du musée, le lycée Benjamin Morel, la Poste, 10 sondages ont été effectués à l’aide d’une pelle mé- 59 canique à chenille équipée d’un godet rétro de 2 m de La vue cavalière de la ville de Dunkerque en 1713, réa- large. L’opération a nécessité la présence quasi-perma- lisé par Royer en 1741, montre la rapidité de l’urbani- nente d’un engin mécanique et donc la consommation sation de ces nouveaux secteurs de la ville. Le détail de de 15 jours de pelles. Les déblais ont été stockés dans l’îlot permet de mieux situer le jeu de paume dans l’angle la mesure du possible sur l’emprise. nord-ouest de l’emprise en façade de la rue éponyme, et d’avoir une idée plus précise des élévations présentes sur le site. Entre 1713 et 1722, (plus tard selon l’étude de l’inven- taire des monuments historiques) le jeu de Paume primi- tif est détruit et remplacé par un hôtel particulier de plan classique en U. Ce bâtiment, apparemment inachevé, et terminé en 1759, devient l’Hôtel de l’Intendance de terre (siège du pouvoir central). C’est sous ce titre qu’il est répertorié à l’inventaire des monuments historiques en 1992 (référence Mérimée : IA 000775043, Rédacteur : Oget-Leurent Anita). L’immeuble sert de manufacture d’étoffe de 1791 à DUNKERQUE Aménagement du cœur de 1796, puis devient en 1803 le siège de la sous-préfec- l’agglomération dunkerquoise, pole Théatre ture qui y demeure jusqu’en 1898. À cette époque l’îlot L’îlot de Benjamin Morel en 1713 figuré sur la vue de Royer est plus densément occupé. On constate qu’une partie 1741. © Musée portuaire de Dunkerque (n°61 : jeu de Paume). de l’ancien couvent des « Sœurs Noires » sert d’hospice. Les références de bâtiments du cadastre de 1888 ont Un merlon a été aménagé à l’ouest de l’emprise à l’em- servi à désigner les éléments bâtis découverts durant placement d’un des bâtiments du lycée. Chaque fois que l’opération. L’îlot est fortement touché par le bombarde- cela s’est avéré nécessaire, la collectivité (CUD) a pro- ment de 1944. Ce n’est cependant qu’en 1953 qu’est dé- cédé à l’évacuation d’une partie des déblais. cidée la construction du lycée Benjamin Morel. L’emprise du projet présente une altimétrie de surface relativement plane à 6 m NGF. La mise en perspective des sondages réalisés montre au contraire une stratigra- phie générale du site plutôt chaotique et difficile à appré- hender dans le simple cadre du diagnostic. Le géo-référencement des plans anciens disponibles (le cadastre de 1888, un plan de Dunkerque de 1722, un plan de 1705 et le plan de Jacob de Deventer du XVIe siècle) a été amélioré au regard des vestiges ex- humés durant la première phase d’intervention. L’opé- ration a ainsi bénéficié dès le démarrage de plans an- ciens recalés très précisément (marge décimétrique). Cette approche cartographique a été complétée par une première approche documentaire des vestiges attendus. L’emprise de la tranche II du diagnostic se situe à l’ex- térieur de l’enceinte Bourguignonne (1406), à proximité DUNKERQUE Aménagement du cœur de d’un petit habitat implanté sur les marges est du fossé l’agglomération dunkerquoise, pole Théatre d’enceinte de la ville figurant sur la représentation de De- Séquence stratigraphique complète, on constate la présence d’un venter. horizon sombre à la base de celle-ci, cliché S. Desoutter/Inrap Les fortifications sont renforcées au moment de la do- mination espagnole (XVIe - XVIIe siècles), notamment au Les séquences stratigraphiques reconnues ici sont sud et à l’est. La cité est alors dotée d’une seconde en- beaucoup plus simples que les phénomènes mis en évi- ceinte bastionnée, générant ainsi de nouveaux espaces dence dans le cadre de la première tranche du diagnos- intra-muros. Ce n’est réellement qu’à la fin du XVIIe siècle tic. La situation de l’emprise extra-muros n’y est proba- et suite aux travaux de réorganisation de la ville par Vau- blement pas étrangère. Hormis dans le sondage 7, au- ban que ce secteur fait l’objet d’un vaste programme cun horizon de sol attribuable au Xe - XIe siècles n’a été d’aménagement. Le démantèlement de la fortification détecté. Les sondages profonds ont tous démontré la bourguignonne, le comblement de son fossé offre la pos- présence de niveau d’argile plastique de type vasière à sibilité de tracer des îlots réguliers et de les lotir. L’îlot la base, ou de faciès sableux caractéristiques d’une ac- d’habitat concerné par le diagnostic apparaît à cette pé- tivité hydriques intense (lamines, tourbes fragmentées, riode. Le plan de 1705 figure l’îlot. On note la présence etc.). Ces niveaux, dont l’altitude varie sensiblement d’un au sud de celui-ci d’un couvent, doté d’une église et d’un sondage à un autre (entre 1 m et 2 m NGF) indiquent cloître entourant un jardin. Il s’agit du couvent dit « des une activité maritime plus ou moins calme dans le sec- Soeurs Noires » de l’ordre de Saint-Augustin installé en teur, parfois aux mêmes altitudes que certains niveaux 1686 rue de Nieuport, actuelle rue Benjamin Morel, à de sol détectés dans la tranche I. Ces horizons humides l’emplacement de quatre maisons qu’elles firent abattre. sont ensuite recouverts par des apports éoliens, plus ou
60 moins massifs (entre 2 m et 4 m NGF) dont le relief supé- ou de « fèvres », dont l’utilisation a déjà été démon- rieur présente de nombreuses ondulations. Cette dune trée sur les sites contemporains de Béthune « boulevard est aménagé au XIVe - XVe siècle ou fortement anthropi- Jean Moulin » (2009,M. Lançon, Inrap) et de Guînes sé, comme en témoignent les épais horizons humifères (2008, J.M Willot CG62), offrent la possibilité de com- qui reposent sur la dune à la base de la stratigraphie. pléter ce corpus et de répondre aux problématiques liées L’étude pédologique de ces niveaux, déjà détectés dans à l’histoire de la métallurgie dans la région. Notamment la zone 3 de la tranche I par K. Fechner, permet de les de tenter de répondre aux questions sur la nature et la rapprocher des formations de sol de type « Plaggen ». provenance des matériaux bruts utilisés dans ces ate- Peu de faits ont été observés dans ces horizons liers. sombres. Seul un creusement (6100) antérieur à ces for- Les autres sondages ont permis le dégagement de mations a été mis en évidence dans le sondage 6.2. plusieurs caves (6.10, 6.5 et 6.4) et de compléter nos informations sur le bâti moderne et contemporain de la ville. Le démantèlement de certains murs montre la bonne préservation de la stratigraphie du second Moyen-Âge et de l’époque Moderne qui se développe sur plus de 2 m. Les sondages réalisés à proximité du couvent des Sœurs Noires indiquent que les vestiges de l’édifice conventuel ont été profondément impactés par la construction et la démolition du Lycée Benjamin Morel. L’étude du mobilier céramique, par V. Vincent, ca- ractérise très clairement deux phases chronologiques : la seconde moitié du XIVe – début du XVe siècle et la première moitié du XVIIe siècle. La troisième phase, at- tribuée au XVIe siècle, reste ponctuelle et déterminée à partir d’un faible corpus. D’un point de vue fonctionnel, il semble qu’on se trouve dans deux contextes différents. DUNKERQUE Aménagement du cœur de L’importance des éléments de cuisson et le nombre in- l’agglomération dunkerquoise, pole Théatre habituel de pots de stockage à la phase 1, est sans doute sol de forge détecté dans le sondage 6.2, cliché M. Lançon/Inrap à mettre en rapport avec l’activité artisanale découverte. En revanche, les deux phases modernes montrent un Les sondages 6.2 et 6.3 sont caractérisés par la pré- faciès céramique de type habitat avec de nombreux élé- sence d’une séquence de niveaux de sol d’occupations ments de table, de cuisson et de préparation. En compa- conservés sur environ 0.50 m d’épaisseur sur une sur- raison avec l’ensemble céramique de la tranche 1, l’ap- face de plus de 160 m². Cinq états de sols alternent provisionnement local semble identique. On retrouve les avec des niveaux de recharges sableuses. La densité mêmes types de part et d’autre des deux opérations. de mobilier céramique (XIVe - XVe siècles) associée à une L’époque moderne marque une ouverture vers un ap- forte présence de scories de fer et à la détection de mi- provisionnement extra-régionale, avec les importations cro-déchets liés à la métallurgie, permettent de supposer de grès rhénans historiés et les assiettes décorées de la présence d’une zone d’activité liée au travail du fer. sgraffiato ou à la corne. Quelques creusements détectés en coupe peuvent in- La tranche II du diagnostic a permis l’exploration des diquer la présence d’un bâtiment, dont l’architecture en zones de marges de la ville médiévale, et de constater la bois n’aurait laissé que peu de traces. Cette partie de forte anthropisation du milieu périphérique. La présence l’emprise constitue l’unique indice d’occupation dans la d’horizon de sols très travaillés par l’homme sur la dune vaste étendue de pâtures ou de champs nouvellement dès le XIVe siècle reste un fait qui mérite une attention aménagés sur la dune dans le courant du XIVe siècle. particulière. Une occupation stratifiée et diachronique qui Les premières observations faites sur les divers rebuts couvre une période s’étalant du XIVe siècle au début de métallurgiques (près de 14 kg), par B. Jagou, ont per- l’époque contemporaine a été détectée. Le milieu d’en- mis de mettre en avant la présence quasi-exclusive de fouissement présente les mêmes qualités d’enregistre- déchets issus de la phase de post-réduction et plus par- ment de la donnée paléo-environnementale que celles ticulièrement du travail de forge. Elles interrogent sur la mises en valeur sur la place du général de Gaulle. nature des productions du possible atelier de forge dé- Le gisement archéologique qui se situe entre 4 m et tecté ici. L’approche macroscopique des déchets permet 6 m NGF a cependant déjà été profondément remanié d’évoquer une simple mise en forme par martelage at- par l’installation et la démolition du Lycée Benjamin Mo- testé par la forte représentation de culots en scorie gris rel. Dans le peu d’espace restant disponible, la décou- dense (SGD) et de battitures de forme lamellaire. Ce verte des niveaux de forges du XIVe - XVe siècle reste sentiment est renforcé par l’absence de culots en sco- l’élément le plus marquant et le plus caractéristique de rie argilo-sableuse(SAS). Ces dernières témoignent gé- cette opération. néralement d’un travail de soudure, impliquant un travail d’élaboration plus complexe. Ces traces d’activités pa- Mathieu Lançon léo-métallurgiques et la présence de charbons de terre
61 Moyen-Âge DUNKERQUE Moderne Place Salengro
. .. Le diagnostic archéologique effectué sur la place Sa- ancien, matérialisé par la présence de plusieurs pieux en lengro offre un nouvel aperçu de la trame urbaine mé- bois. diévale et moderne de la ville de Dunkerque. Les obser- La deuxième fenêtre a permis d’aborder les niveaux vations ont été réalisées à l’intérieur de deux fenêtres de anciens de la place Salengro. Autrefois appelé marché décapage, qui ont permis de reconnaître le parcellaire au blé, au bois et enfin au poisson, celle-ci est répu- ancien, les berges du canal de la Panne et d’observer la tée être l’une des plus anciennes places de la ville. Sur stratification de la place. le terrain, les niveaux de places sont matérialisés par Le décapage de la première fenêtre a mis en évi- une succession de litages sableux, plus ou moins indu- dence plusieurs caves, qui correspondent au parcellaire rés. Dans la partie méridionale du sondage, ces niveaux du XIXe siècle. Ces constructions oblitèrent les niveaux sont coupés par des fosses datées par la céramique du plus anciens sur une hauteur qui oscille entre 3 et 4 m XIVe siècle. sous le niveau actuel. Les sondages réalisés sous les La recherche historique et archéologique dispose caves du XIXe siècle ont permis de reconnaître deux de peu d’éléments pour caractériser la ville avant le caves anciennes et de dégager sur une longueur de 5 m, XIVe siècle. Le site de la place Salengro offre une oppor- la berge ouest du canal de « La Panne ». Le mobilier tunité d’observer l’évolution de la trame urbaine autour céramique collecté dans ces sondages est peu abon- d’une des plus anciennes place de Dunkerque et d’ana- dant et les datations demeurent incertaines. Deux états lyser les variations du parcellaire aux abords du canal de de berges ont été observés durant le diagnostic, un état la Panne. maçonnée qui est rattaché au XVIIIe siècle, période du- rant laquelle le lit du canal est resserré et un autre plus David Labarre
âge du Fer ERQUINGHEM-LYS Gallo-romain Rue d’Armentières, La Porte des Anglais
..Gallo-romain Le projet d’aménagement immobilier sur la commune espaces dont les limites se poursuivent hors emprise. d’Erquinghem-Lys, au lieu-dit « La Porte des Anglais » Les fossés de l’espace septentrional ceinturent un petit CD 945 Rue d’Armentières, est à l’origine de la prescrip- enclos quadrangulaire de 6 m de côté, dont l’espace in- tion d’une fouille préventive sur une surface de 2 ha. Les terne s’est révélé vide de structure. Un second réseau fouilles, réalisées par la société Archéopole, se sont dé- est aménagé au cours du Haut-Empire, il montre une roulées de juillet à août 2011. orientation différente, sud-ouest / nord-est. Son installa- Localisé à 15 km au nord-ouest de Lille, le site se place tion ne tient pas compte des structures laténiennes, les en bordure du canal de la Lys, dans la vallée moyenne de fossés recoupant le petit enclos quadrangulaire. Le der- la Lys, à une altitude moyenne de 17 m NGF. Les struc- nier réseau est établi dès la période moderne. Il s’agit tures, peu nombreuses, sont composées pour l’essen- de puissants fossés de drainage délimitant des par- tiel de fossés, de quelques fosses et d’un petit enclos celles d’inégales surfaces orientées nord-ouest/sud-est. quadrangulaire. Elles relèvent de l’une des trois phases La plupart perdure au cours de la période contemporaine mises en évidence par la stratigraphie relative et l’orga- en tant que limites parcellaires. nisation structurelle du site. Le mobilier céramique, par- ticulièrement indigent, permet de dater ces phases des Lætitia Meurisse périodes laténienne, gallo-romaine et moderne-contem- Adélaïde Malbranque poraine. avec la collaboration de Un premier réseau fossoyé est mis en place au cours Christine Denimal de La Tène moyenne. Orienté nord-sud, il délimite trois
âge du Fer ESCAUDAIN Rue Ambroise Croizat
.. Un projet de lotissement dans la commune d’Escau- se situe à 200/300 m à l’ouest d’une zone archéologique dain, rue Ambroise Croizat, a occasionné un diagnostic diagnostiquée par l’Inrap (cf. BSR 2007 et BSR 2010) où archéologique sur une surface de 12 901 m². Le terrain une occupation de la fin du haut Moyen-Âge a été fouillée 62 1690150 1690200 1690250
1050
1115 1200
1029 1027 (=1030) 1119 1020 1030 1031
1026 (=1030) 1163 1022 1026 (=1030) 9275600 1166 (=1031) 1018 1164(=1031) 1165(=1031) 1035 (=1178) 1168(=1031) 1016 1167(=1031)
1037 (=1010) 1041 1001 1010 1121 (1014=1062) 1122 1007 (=1001) 1033 1169(=1163) 1010 1003 (=1010) 1040 1170(=1031) 1034(=1081)1039 (=1033) 1186 1064 1009 (=1081) 1056 1049 (=1064) 1044 (=1081) 1021 (=1001) 1125
1126 1177 1184(=1005)1043(=1005) 1032 1185(=1081) 1127 1180 1179 1004 1013 (=1004) 1044(=1081) 1128 1120 (=1046) 1173 (=1149) 1134 1062 1129 1046 1176 (=1149) 1008 (=1005) 1149 1181 1116 1171 1024 (=1005) 1199 1133(=1134) 1018 1012 (=1005)
1172(=1031) 1064 1178 1124 1051 (=1001) 1175 (=1064) 1006 1042 (=1033) 1033 1123(=1124) 1001 1097 1057 (=1097) 1002 (=1178) 1005 1012 (=1005) 1058(=1070)
1197 1195 1070 1082 (=1070) 1174 (=1178)1194 1196 1066 1054 (=1001)1053 1104 (=1097) 9275550 1001 1097 1033 1077 1081 1193 1079 1028 1054 (=1001) 1192 1059 = (1033)
1191 1110 1063 1135 1001 1190 1055 (=1001) 1090 1094 1189 1061 (=1001) 1188
1187 1198 1064 1017 (=1005) 1148 (1069 = 1079) 1062 1065 1149 1140 1068 (=1064) 1048 (=1047) 1142(=1062) 1047 1144(=1062)1143(=1062)
1097 1106 (=1033)1107 (=1001) 1001 1111 1033 1150 1067 (=1064)
1047 1138 (=1139) 1139 1139 1064 1141 9275500 1101 (=1141) 1114 (=1064) 1141 1159 1100 1088 (=1033) 1083 1074 (=1001) 1089 1080 1137 1099 1112 (=1099)
1078 1071 (=1078) 1093 (=1141) 1102 (=1064)
1076 = 10331001 1072 1092 1064 1033 1074 (=1001) 1149 1155 (=1149) 1201 1102 (=1064) 1153 (=1157) 1154 (=1157) 1146 1156(=1157) Phase I : période laténienne (210 à 90 avant J.-C.) 1158(=1157) 1157 Phase II : période gallo-romaine (à partir du Ier siècle après J.-C.) Non phasé (laténien ou gallo-romain) Non phasé
9275450 Phase V : périodes moderne et contemporaine
Impact d’obus Chablis
ERQUINGHEM-LYS Rue d’Armentières, La Porte des Anglais Plan général toutes phases
63 en 2011 par la Communauté d’Agglomération du Douai- couches de comblement les plus profondes ainsi que sis. dans le colmatage supérieur de la structure interprétée Les tranchées de sondage dans un limon orangé ont comme un puits d’extraction de craie située à une pro- révélé quelques tracés de fossés anciens espacés dans fondeur de 4 m. À proximité et sur une distance de 40 le paysage (limite parcellaire ?) et un puits d’extraction à 50 m, la stratigraphie du terrain est marquée jusqu’à de La Tène finale fut sondé mécaniquement jusqu’à -1,20 m par un colluvionnement de limon gris parsemé 2,50 m de profondeur. L’ouverture ovale du puits atteint 2 d’artefacts gallo-romains (tuiles, grès) et recouvrant un à 3 m de largeur et son remplissage est en partie consti- horizon plus sombre avec quelques silex taillés. tué d’une épaisseur de craie en rognons formant enve- loppe interne. Des éléments de céramique grasse laté- Jean-Claude Routier nienne et un peu de faune ont été recueillis dans les
Négatif ESCAUDAIN Rue Danton
. Un projet de construction de lotissement sur la com- rares segments de fossés fortement arasés non-datés mune d’Escaudain est à l’origine de la prescription de ou d’époque contemporaine, aucune trace d’occupation diagnostic émise par le service régional de l’archéologie anthropique n’a été mise au jour sur l’emprise. En dépit du Nord-Pas-de-Calais. L’emprise concernée par l’inter- d’un contexte archéologique favorable doublé d’une lo- vention archéologique est une pâture de 10 920 m², si- calisation géographique plutôt prometteuse, l’opération tuée au cœur du village d’Escaudain ; l’accès se fait par se révèle globalement négative. Les rares éléments dé- la rue Danton, anciennement nommée « Chemin d’Abs- couverts sur l’emprise semblent en confirmer la vocation con ». agro-pastorale ancienne. L’image perçue par le biais des cadastres anciens est confirmée par le diagnostic puisqu’à l’exception de Jennifer Lantoine
Haut Moyen-Âge ESCAUDAIN Rue des Semailles
.. Les fouilles préventives se situent sur un petit plateau L’emprise et l’organisation globale des vestiges res- crayeux qui domine la plaine alluviale de l’Escaut à une tent difficiles à appréhender, compte-tenu de l’exiguïté dizaine de kilomètres au sud-ouest de Valenciennes. des limites du chantier. Il est néanmoins possible d’en- Elles se sont déroulées dans le cadre d’un projet d’exten- visager que le site s’organise selon une partition maté- sion d’un lotissement résidentiel à quelques centaines rialisée par quelques fossés, palissades et une ou deux de mètres au sud du centre-ville. Réalisées sur une su- voies de circulation dont un chemin creux. Les structures perficie de 4 200 m², elles ont confirmé la présence d’un mises au jour sont caractéristiques des habitats de la ré- habitat du haut Moyen-Âge. gion, avec une vingtaine de fonds de cabane et trois bâ- timents sur poteaux. Seules les empreintes de poteaux de ces derniers sont conservées. Ces bâtiments possèdent des plans rectangulaires à une ou deux nefs d’une superficie de 15 à 32 m². Deux sépultures isolées sont disposées en périphérie du site. Trois fours culinaires viennent étayer le caractère domes- tique attribué à cette occupation. Ils possèdent une aire de cuisson unique, dont l’entrée peut-être maçonnée. Deux de ces fours présentent des dimensions consé- quentes de près de 5,50 m de long et 3,62 m de large, le troisième est plus modeste avec 2,90 m sur 1,50 m. L’étude du mobilier céramique, ainsi que les datations archéomagnétiques effectuées sur les soles des grands fours, permettent de situer l’ensemble entre la fin du VIIe et le début du IXe siècle.
ESCAUDAIN Rue des Semailles Maël Julien Vue d’un des fours culinaires.
64 Négatif ESTAIRES Rue Jacqueminemars
. Un diagnostic archéologique a été réalisé sur la se- Cette opération n’a révélé aucune structure archéolo- conde tranche du projet de lotissement « Domaines gique (seuls un réseau dense de drainage et quelques des Joubarbes II », rue Jacqueminemars à Estaires, trous d’obus). Quelques fragments de céramique gal- en octobre 2011. C’est un terrain de 18 900 m² qui a lo-romains et haut Moyen-Âge ont été découverts hors été prescrit par le service régional de l’archéologie du structures. Nord-Pas-de-Calais dans un secteur où sept diagnostics ont été effectués ces dernières années. Virginie Thoquenne
Négatif ESTRÉES Route de Bapaume
. La proximité de l’église médiévale d’Estrées, au- 100 m des vestiges repérés dans les labours. L’opéra- jourd’hui détruite, mais bien connue par les textes et tion a été effectuée par la Communauté d’Aggloméra- la prospection pédestre, a motivé la prescription d’un tion du Douaisis et s’est déroulée le 10 octobre 2011. diagnostic archéologique au 2 route de Bapaume où Quatre tranchées ont été réalisées sur l’emprise du pro- l’on projette la construction d’une maison individuelle. Le jet (847 m²) : aucun vestige n’a été découvert. but de cette intervention était de vérifier la présence ou l’absence de l’occupation dans ce secteur à moins de Mélanie Germain
âge du Bronze, Gallo-romain FAMARS Moderne Parc scientifique du Mont Houy, tranche 2
. ... Le Parc scientifique du Mont Houy, d’une superficie de diatement avec les systèmes informatiques d’enregistre- 45 hectares, a fait l’objet de deux campagnes de diag- ment des données permettant ainsi une interprétation et nostic en 2009 et 2010 couvrant environ les deux tiers de une analyse directe de l’organisation des différents sec- la surface totale du projet d’aménagement. Treize hec- teurs. tares ont été prescrits et 7,7 hectares seront fouillés en En 2011, 3 500 m² ont été fouillés permettant de mettre trois phases (2011-2012, 2013 et 2014). en place le système d’analyse. La faible partie de la sur- Succédant à une occupation de l’âge du Bronze et face totale investiguée ne permet pas encore une ana- précédant les aménagements du XVIIe siècle relatifs aux lyse générale de l’occupation localisée dans l’emprise de sièges de Valenciennes, les vestiges antiques couvrent la première phase de fouille, qui ne pourra être présen- l’ensemble de la surface prescrite. Situé à la limite ouest tée qu’en 2012. Toutefois, il semble au vu des premières de l’agglomération, ce secteur est occupé par des de- données que ce quartier n’a pas été occupé avant le meures dotées de bains privés et par des zones artisa- période flavienne et qu’il soit abandonné au début du nales (boucheries, potiers, glutinaria,. . .). IVe siècle au moment même où est édifié le castrum. La densité des vestiges, la stratigraphie bien préser- vée dans les secteurs d’habitat, ainsi que la profusion de Jennifer Clerget mobilier céramique ou métallique et le matériel faunique Raphaël Clotuche contraignent à une étude de ces différents mobiliers en Arnaud Tixador parallèle avec la fouille. Ces études sont couplées immé-
65 Gallo-romain FAMARS PCR Fanum Martis
.. Depuis les années 2000, les environs de Valenciennes tées tout au long des opérations archéologiques me- ont fait l’objet de nombreuses fouilles préventives mais nées sur le territoire de la commune depuis le XVIe siècle aucune synthèse globale n’a encore été réalisée sur (numérisation des archives de fouilles conservées au l’ensemble des données recueillies. Il en est de même Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, cahiers et pour l’agglomération antique au cœur de ce territoire. plans d’Aubert Parent, de Maurice Henault, de Henri De nombreuses recherches y ont été effectuées mais Guillaume ; inventaire des mentions des éléments rela- aucune synthèse générale n’a été entreprise. Certains tifs à la gestion de l’eau autour et dans l’agglomération ; vestiges ont fait l’objet d’études comme l’aqueduc (Henri inventaire du mobilier issu des campagnes de fouilles Guillaume en 1960), les thermes (Beaussart en 1980) réalisées en 1986 et 1987 et des fouilles de la Rhônelle ou les fortifications (par Bersu et Unverzagt en 1961 et I (1999-2001). Brulet en 1995). Il faut toutefois signaler l’inventaire des découvertes du Haut-Empire de Philippe Beaussart ainsi que le mémoire de maîtrise de Charles-Edouard Sauvin réalisé en 2004 compilant une partie des don- nées alors accessibles.
FAMARS PCR Fanum Martis FAMARS PCR Fanum Martis Bague en alliage cuivreux portant la mention /Livia Mesure électrique en cours de réalisation et interprétation en Julia/, fouille programmée de D. Roger en 2002 plan des mesures électriques (Guillaume Hulin - Inrap).
Depuis plus de trois siècles, l’agglomération de Fanum Ces inventaires ont été complétés par une première Martis a attiré les amateurs d’antiquités, séduits par la campagne de prospections électriques et magnétiques découverte de plusieurs trésors de milliers de pièces, sur des zones présentant des anomalies phytologiques puis les archéologues, dont la préoccupation est toute afin de tester la méthode sur le substrat local. Afin d’étu- autre. dier le contexte d’installation de l’agglomération antique, Quelle est l’organisation générale de cette ville et tous les sondages géologiques de la région ont été ré- quelles sont ses relations avec les campagnes avoisi- férencés. Dans le cadre de la problématique concernant nantes ? l’étendue du pagus et son importance, un inventaire des Il est donc important d’analyser dans ce secteur du ter- mentions concernant Fanum Martis dans la littérature ritoire nervien, l’ensemble des occupations aussi bien ur- médiévale a été établi. baines que rurales pour comprendre le système de ges- tion de ce terroir sur lequel plus de 300 opérations cou- vrant plus de 1820 hectares ont été menées. La ville, au carrefour de plusieurs cité, occupe une part importante des recherches qui sont menées dans le cadre de ce PCR. Plusieurs grandes questions se posent et chacune des études apportera sa part d’explication à ces interroga- tions. Le pagus fanomartensis cité dans les textes médié- vaux est-il une entité directement issue de l’Antiquité et correspond-t-il à un terroir aux spécificités nombreuses ? Quelles sont les matières premières exploitées ? quels sont les produits finis ? et quel est leur mode de diffu- FAMARS PCR Fanum Martis sion ? quel est le mode d’approvisionnement de la ville, Représentation aquarellée en coupe des thermes de Famars au cœur du système de circulation des produits ? - carnets de fouilles de Auguste Parent (1824-1825). Cette première année de recherche a été consacrée au rassemblement et à l’inventaire des données récol- Dans les années à venir, la recherche des axes di-
66 recteurs de cette agglomération (voiries et construc- mentions du pagus de Famars ainsi que celles des pa- tions emblématiques) par prospections géomagnétique gi voisins seront récoltées dans les archives anciennes et électrique ainsi que par la photo-interprétation, sera puis cartographiées afin de mieux cerner l’extension du prolongée afin d’essayer de reconnaitre un maillage ur- pagus faisant l’objet de ce projet et vérifier si cette zone bain. L’aqueduc fera l’objet d’un chapitre particulier afin médiévale correspond bien à une zone « culturelle » de préciser son tracé exact et son mode de fonctionne- existant déjà durant l’Antiquité. ment. La préparation de l’exposition consacrée à l’ensemble Le géoréférencement de l’ensemble des données pro- des fouilles et des découvertes réalisées à Famars de- venant des opérations intra et extra muros permettra puis le XVIIe siècle et qui doit être ouverte en avril 2013 l’ébauche des premières distributions de mobilier, dont prendra également une place importante dans les tra- l’étude sera poursuivie, afin d’entrevoir l’évolution de l’or- vaux de 2012. ganisation de la ville ainsi que d’appréhender la diver- sification des secteurs selon les activités (habitat, arti- Raphaël Clotuche sanats, stockage, espace public, espace privé,. . .). Les
Négatif FLERS-EN-ESCREBIEUX Rue du Marché, Rue Alain Chartier
. Le territoire de Flers-en-Escrebieux a livré de nom- fois assez basse du territoire communal. Diagnostic re- breux témoignages d’occupation de diverses périodes. latif à l’aménagement d’une série de 13 logements in- Pour ne citer que les principales, on signalera des sites dividuels. Trois tranchées d’une largeur de 2 m et d’une mésolithiques et néolithiques (ZI des Pres Loribes). Des longueur totale de 124 m, ont été ouvertes. Un sondage sites du second âge du Fer et de l’Antiquité ont été mécanique d’une profondeur de 2,40 m a également été fouillés (ZI des Pres Loribes, site de la Longue Borne) réalisé pour appréhender la géomorphologie du site. à la limite des communes de Flers et d’Auby. Un site Les sondages archéologiques réalisés rue du Marché d’habitat et une nécropole mérovingienne sont distants et rue Alain Chartier ne recelaient aucun indice d’une d’un autre habitat carolingien de quelques centaines de occupation. Seules quelques structures attribuées au mètres. Le village médiéval a fait l’objet de quelques in- XXe siècle ont pu être mises au jour. vestigations. Ce contexte fort riche a motivé la prescrip- tion d’un diagnostic archéologique dans une zone toute- Grégory Huvelle
Négatif GŒULZIN Rue d’Oisy
. La société Soamco envisage la construction d’un lo- tiquer. Un poteau ou chablis ( ?) et trois autres struc- tissement d’une trentaine de lots sur une surface de tures (deux foyers aménagés de part et d’autres d’une 21 536 m², rue d’Oisy à Gœulzin. La Communauté d’Ag- fosse et deux fosses) ont été décelées. Ces dernières glomération du Douaisis a procédé, en raison de la pré- sont comparables à celles mises au jour sur la ZAC de sence de vestiges gallo-romains à proximité, à un diag- Lauwin-Planque et à Esquerchin où elles ont été attri- nostic archéologique sur les parcelles concernées les buées au siège de la ville de Douai en 1710. Celles du 26 et 27 octobre 2011. 17 tranchées linéaires et une site de Gœulzin seraient placées à l’arrière de la ligne de petite fenêtre ont été réalisées à la pelle hydraulique, circonvallation au sud de Férin. à l’aide d’un godet de 3 m de large. D’une longueur totale de 914 m, elles représentent une surface déca- Renaud Leroy pée de 2 743 m², soit 12,74 % de la surface à diagnos-
Négatif GŒULZIN Rue du Marais
. Des particuliers envisagent le lotissement de parcelles duelle sur la commune de Gœulzin « Rue du Marais ». agricoles pour la construction d’une habitation indivi- Le service régional de l’archéologie du Nord-Pas-de-Ca-
67 lais s’appuyant sur la proximité de vestiges néolithiques, 397 m² soit 19 % de la surface totale. Aucune structure prescrit une opération de diagnostic dans cette emprise archéologique n’a été découverte. de 2 024 m². L’évaluation a été confiée à la Communau- té d’Agglomération du Douaisis. Elle a consisté à la réa- Maël Julien lisation de deux tranchées et une fenêtre représentant
âge du Fer, Gallo-romain GUESNAIN Moyen-Âge Voie Nouvelle
. ... La construction d’une habitation d’un particulier sur Enfin le début du haut Moyen-Âge est également pré- une parcelle accolée au site « Cœur d’Îlot », fouillé en sent avec une fosse et un fond de cabane qui est l’un 2008/2009, a conduit les services de l’État à prescrire des plus petits bâtiments découverts sur le site « Cœur une fouille préventive. Elle a été réalisée par la Commu- d’Îlot ». nauté d’Agglomération du Douaisis du 14 au 18 mars Les données recueillies complètent celles obtenue 2011. lors de la fouille de 2008-2009. Les phases laténiennes Les 33 structures mises au jour sont donc dans la n’ont pas été repérées, mais la période romaine est re- continuité de l’occupation voisine. On retrouve une fosse présentative des observations faites suite à l’opération isolée avec du mobilier du Hallstatt, qui correspond à la principale (peu de vestiges du Haut-Empire au nord du phase de l’habitat ouvert. Pour la période du Haut-Em- fossé d’enclos mais plutôt une implantation du Bas-Em- pire, on retrouve le large fossé Ier - IIe siècle apr. J.-C. pire). Quant au fond de cabane, il s’intègre parfaitement qui correspond à une limite septentrionale de l’implanta- dans l’aire d’occupation mérovingienne. tion gallo-romaine. Le Bas-Empire est représenté par un vaste silo, au nord du fossé. Pascale Delpuech
Moderne HAZEBROUCK Rue de Westhoeck
.. Dans le cadre d’un dépôt de permis de construire de rations précédentes sur cette même entité. 24 logements sur la commune de Hazebrouck, deux Les parcelles explorées ont mis en exergue la pré- opérations de diagnostic archéologique ont été pres- sence de plusieurs occupations de nature rurale, maté- crites par le Service Régional de l’Archéologie. Suite à rialisées par diverses sections de fossés relatives aux la contiguïté et au chevauchement partiel des parcelles, périodes médiévale, moderne et contemporaine. Si une une intervention de 3 jours a été réalisée par l’Inrap, sur trame parcellaire appartenant au haut Moyen-Âge a pu l’ensemble des surfaces concernées. être clairement mise en évidence, aucun vestige complé- L’opération a permis à la mise au jour d’un certain mentaire permettant de l’associer à un habitat n’a été mis nombre de faits appartenant au haut Moyen-Âge, ain- au jour. Les différents tronçons de fossés, non datables si qu’aux époques moderne et contemporaine. Près de faute d’indices chronologiques, n’apportent pas plus d’in- 70 structures ont pu être localisées au sein des 12 tran- formations probantes. Notons la présence de quelques chées réalisées. vestiges relatifs aux périodes moderne (cellier, fossés) Malgré la relative abondance des faits archéologiques, et contemporaine (fossés). l’opération n’apporte pas une vision nouvelle des diffé- rentes occupations clairement identifiées lors des opé- Évelyne Gillet
Moderne HONDSCHOOTE Rue Waesendaele, Rue Coppens
.. Le diagnostic réalisé par l’Inrap à Hondschoote a mis du XVIIe siècle. au jour des vestiges liés à un atelier de potier ainsi qu’un Les parcelles concernées par ce diagnostic sont si- secteur d’habitat qui a livré les fondations de bâtiments tuées à un jet de pierre du centre ville de la commune, composées de briques flamandes. L’atelier de potier est où une église et un hôtel de ville tous deux datés du daté du XVIe siècle tandis que le secteur d’habitat est daté XVIIe siècle sont encore visibles. Un moulin à vent du
68 Y=295 050
Début du haut Moyen Âge Bas-Empire Haut-Empire âge du Fer N 20m15m10m5m0m
Y=294 850
Lambert I Nord X=657 590 X=657 740
GUESNAIN Voie Nouvelle Plan des deux opérations, DAO CADDAP.
69 XIIe siècle est situé à une centaine de mètres de l’em- À proximité de la zone d’extraction d’argile, plusieurs prise de fouilles. Enfin, la commune d’Hondschoote au bâtiments de brique, ont été mis au jour, accompagnés XVIe siècle était un centre de production textile en pleine de mares. On ne sait pas encore si les bâtiments ont un essort. Le XVIIe siècle par contre a vu le déclin de la com- lien avec la zone d’extraction ou l’activité potière. mune, lorsque les commerçants ont préféré s’installer Une occupation gallo-romaine a été décelée dans dans ce qui est aujourd’hui la Belgique ou les Pays-Bas. l’angle sud-ouest de l’emprise. Elle est perturbée par les Le contexte éminemment sensible tant du point de vue vestiges modernes. Les vestiges apparaissant ponctuel- historique que géographique (centre ville) et les vestiges lement, entre deux fosses d’extraction, quand ils n’ont mis au jour lors du diagnostic ont conduit à une opération pas été traversés par un fossé parcellaire. d’archéologie préventive.
HONDSCHOOTE Rue Waesendaele, Rue Coppens Vue en coupe d’une tessonnière, cliché Stéphane Leplus, Archeopole
Celle-ci a eu lieu entre la rue Coppens et la rue Was- sendaele et a été effectuée d’avril à fin octobre 2011 par la société Archeopole. La superficie à fouiller représen- tait 3,3 ha. Une fois le décapage effectué, les pistes amorcées par le diagnostic se sont vues pleinement confirmées tout en se révélant plus limitées que ce qui était espéré. En effet il ne s’agit pas d’un atelier de potier mais en fait d’une parcelle achetée par un potier pour extraire l’argile des- HONDSCHOOTE Rue Waesendaele, Rue Coppens tinée au façonnage de la poterie. Les fosses d’extrac- Un puits cuvelé avec des tonneaux, tion, une fois creusées, étaient réutilisées comme tes- cliché Stéphane Leplus, Archeopole sonnières afin de se débarrasser des ratés de cuisson. Par contre l’unité de production n’a pas été mise au jour, Outre la grande quantité de cuir, de nombreux frag- aucun four n’a été détecté. Les fosses d’extraction ont ments de bois et les tonneaux du puits ont été en- tellement impacté le banc d’argile local jusqu’à la couche voyés pour étude xylologique et dendrochronologique. de sable présente sous l’argile que lors du décapage Une énorme quantité de céramique a été prélevée dans seules apparaissaient quelques bandes de terrain natu- les tessonnières, en vue de caractériser la production. rel de quelques centimètres entre les structures. À cela on peut ajouter une grande quantité de faune, de Le pole d’habitat du XVIIe siècle a bel et bien été dé- verre, de métal et quelques monnaies. Trois inhumations celé, au nord de l’emprise. Il comprend deux bâtiments sont également en lien avec l’occupation. en briques ainsi que quelques puits, dont l’un est cuve- L’étude est en cours, mais les données collectées et lé avec des tonneaux en bois réemployés, alors que les ce que nous en avons entrevu pour le moment laissent autres sont cuvelés avec des briques. Une latrine ma- augurer de très bons résultats en ce qui concerne les çonnée a été mise au jour. Ce secteur comprend énor- connaissances archéologiques que nous pouvons avoir mément de fosses de rejet et quelques mares. sur le bas Moyen-Âge en général et sur le secteur fla- De très nombreux fragments de cuir, dont plusieurs mand en particulier. On peut aussi espérer que l’étude chaussures entières, ont été découverts dans les puits. documentaire des archives, croisée aux données ar- On note que de puissants fossés parcellaires qua- chéologiques, apporte un éclairage supplémentaire sur drillent le secteur. La plupart matérialisent des limites en- la connaissance du passé de la ville d’Hondschoote. core visibles sur le cadastre actuel ou sur des cadastres du XIXe siècle. Un groupe de structures accompagné d’un Stéphane Leplus bâtiment en briques appartient à cette période.
70 âge du Fer ILLIES Gallo-romain Rue du cimetière
. .. Une opération de sondages archéologiques a été réa- antique, les structures mises au jour sont toutes du pre- lisée fin mai 2011, à l’emplacement d’un projet immobi- mier siècle de notre ère. De nombreux fossés forment le lier couvrant une surface de 66 916 m² à Illies. Vingt-trois corpus des structures découvertes. La tranchée 24 a ré- des vingt-quatre tranchées ouvertes sur l’ensemble des vélé des fosses et trous de poteaux, sans toutefois pou- deux projets (terrains de la mairie (23 080 m²) et terrains voir caractériser précisément la nature du site. de Lille Métropole Habitat (43 836 m²)) se sont révélées Quelques structures, surtout des fossés en eau, mé- positives. Une occupation diachronique a pu être mise diévalo-modernes (peu de mobilier pertinent collecté en évidence. pour une datation fine), ont été repérées en plan. Pour La plus ancienne date du courant de la seconde moi- certaines, elles correspondent aux fossés et à un ru, pré- tié du VIe siècle avant notre ère. Deux structures la ca- sents sur les cadastres anciens. ractérisent : une fosse et un probable puits peuvent être Le principal nœud de l’occupation du terrain semble lo- les témoins d’un habitat isolé ouvert (ferme ?). Aucune calisé à flanc de coteau ou à proximité immédiate. Sans autre structure contemporaine n’a été mise en évidence. avoir mis au jour le site d’occupation proprement dit, no- Quelques structures, principalement des fossés, ont li- tamment pour la période antique, la quantité de vestiges vré de la céramique de La Tène B2/C1 (fin IVe - début découverts montre sa proximité géographique. IIIe siècle avant notre ère). La période la plus représentée sur le site est la période Géraldine Teysseire
Moderne LA BASSÉE Rue Maurice Bouchery
.. Le projet de construction de logements privés à La l’hypothèse par : reconnaissance des tracés, établisse- Bassée sur un ensemble de parcelles, totalisant 5 460 m² ment de sections complètes et récupération d’éléments entre les rues Maurice Bouchery (au nord) et du Quai (au datants. . ., ne saurait venir que d’une opération complé- sud), à cheval sur l’ancien complexe fortifié urbain des mentaire. Si l’on retient l’hypothèse de fossés défensifs, XVIe et XVIIe siècles, a motivé la prescription d’un diagnos- on notera qu’aucun autre ouvrage n’a pu être mis en évi- tic archéologique dont la conduite a été confiée à l’Inrap. dence en deçà des fossés (Tranchée 2) : ni terrée, ni L’état de perturbation avancé du sous-sol, la grande fondation ou élévation de mur. En deçà des fossés, une profondeur des niveaux archéologiques et l’épaisseur latrine (Str. 31), dont le comblement comportait un en- des remblais d’époque moderne et contemporaine, ont semble céramique de la première moitié du XVIe siècle, considérablement limité la reconnaissance de la strati- renvoie à une occupation de fonds de parcelle, de même graphie effectuée au moyen de sondages profonds. Là qu’un mur de brique assis sur le comblement du fossé où les sondages profonds l’ont atteint, la couverture limo- occidental (Str. 30). La caractérisation des installations neuse n’a pas montré de trace d’installation caractérisée. d’époque moderne est envisageable dans la parcelle A Elle est en tout cas uniformément recouverte d’un épais 1567 au nord de la Tranchée 2. Au moulin à vent, ins- niveau humique récent (bas Moyen-Âge ou époque mo- tallé sur le bastion du XVIIe siècle et conservé jusqu’au derne : fragments de brique). Les premiers aménage- XIXe siècle, sont attribuables des aménagements ponc- ments semblent consister en fossés (notés fossés 1, 2, tuels très mal conservés (Str. 50 et 51). Sur l’ancien che- 3 et 4 et rivage) qui n’ont pu être suffisamment reconnus min menant au dit moulin, ont encore été mis en évi- (tracés, largeurs, profondeurs, datation). L’emplacement dence les vestiges très arasés d’un bâtiment que l’on de deux de ces fossés (fossés 1 et 2/3) pourrait corres- identifie sur les cadastres du début du XIXe siècle. pondre au système de fossés doubles (dodânes) figuré sur le plan de Deventer (vers 1560). La confirmation de Ludovic Notte
71 Gallo-romain LA BASSÉE Contournement Nord
.. Le projet de contournement nord de la commune de La sée en accord avec le Service régional de l’archéolo- Bassée a donné lieu à un diagnostic archéologique me- gie. L’occupation semble limitée à l’est et à l’ouest par né par le Service archéologique départemental du Nord la présence de fossés dont un est palissadé. Les struc- de mars à mai 2011. Le tracé linéaire (1,6 km) couvre tures mises au jour correspondent surtout à des fosses une superficie de plus de 5 ha. La majorité des ves- et trous de poteaux, mais le site est essentiellement ca- tiges rencontrés lors de l’intervention consistent en fos- ractérisé par la présence de grandes excavations rec- sés d’époque médiévale et moderne, les structures les tangulaires, pour la plupart aménagées à l’aide d’une plus récentes étant datables de la Première Guerre Mon- banquette taillée dans le limon. La seconde originalité diale. de ce site réside dans l’abondance des restes de faune. Les restes de bovins sont particulièrement abondants. Ils font l’objet d’une technique de boucherie spécifique rencontrée habituellement en milieu urbain dans les dé- potoirs de boucheries de production de masse. Dans ce cadre, les côtes font l’objet d’un désossage par une inci- sion sagittale sur la face interne. Cette partie du squelette constitue ici un déchet de boucherie. Les omoplates, les côtes et les restes crâniens sont surreprésentés, témoi- gnant du déroulement sur le site ou à sa proximité des premières étapes de boucherie de la carcasse de bœuf. Des concentrations de moule Mytilus edulis sont attes- tées dans certaines structures, témoignant de l’achemi- nement de mollusques marins. Enfin le tamisage a per- mis de mettre en évidence la consommation de poisson d’eau douce. Ces observations préliminaires confèrent un statut particulier à ce site avec des pratiques simi- laires à celles des agglomérations. Le site est actuelle- LA BASSÉE Contournement Nord ment en cours d’étude afin d’en déterminer la vocation Comblement de la fosse 403 avant démontage. précise, mais le mobilier recueilli permet déjà d’évoquer une occupation de la fin du IIe/début du IIIe siècle de notre ère avec très certainement une phase plus ancienne à À l’extrémité occidentale du tracé, en bordure de la préciser. RD 947, qui reprend vraisemblablement le tracé de la voie romaine reliant Cassel à Arras, une petite installa- Frédéric Loridant tion gallo-romaine a été mise au jour. De surface res- † Patrice Herbin treinte, ce petit site a fait l’objet d’une exploration pous- Tarek Oueslati
âge du Fer LA CHAPELLE D’ARMENTIÈRES Gallo-romain Lotissement des Résidents du Centre, zones 6 et 7
. .. Le projet de construction d’un lotissement sur la com- du diagnostic réalisé en 2008. Trois secteurs ont révé- mune de La Chapelle d’Armentières, situé le long de la lé des traces d’occupations humaines et anciennes. Un route Nationale, a fait l’objet d’une prescription de diag- peu plus d’une vingtaine de structures ont été observées nostic sur 11 572 m². Les sondages se sont déroulés dans les tranchées de sondage. Elles sont datées de la entre les 2 et 4 août 2011. fin de l’âge du Fer et de la période du Haut-Empire. Le diagnostic est divisé en deux zones d’interven- tions, la première est située en bordure de la RD 933, Benoit Leriche et la seconde jouxte directement la limite de l’emprise
72 Moderne LALLAING Rue Lambrecht
.. Un diagnostic a été effectué rue Lambrecht, sur la commune de Lallaing, sur une surface de 15 249 m². Il a duré du 9 au 12 mars 2011. Il est situé à proximité immédiate du bourg médiéval et de son enceinte. Huit tranchées et deux fenêtres ont été réalisées sur 1 842 m² soit 12,07 % de la superficie totale. Un total de 93 struc- tures archéologiques a été mis au jour. Les vestiges ob- servés présentent un état de conservation généralement bon mais une densité faible à l’exception de la parcelle en front de rue. Les structures ne contiennent aucun mo- bilier antérieur aux XIVe - XVe siècles. Deux phases chronologiques apparaissent. La pé- riode moderne voit l’installation d’un réseau de fossés sur la partie basse du site et l’implantation d’une sablière au sommet du terrain, près du noyau urbain de Lallaing et de l’enceinte médiévale qui le ceinture. Au cours de la période contemporaine, une habitation en briques, ainsi qu’une écurie et des clôtures de poteaux sont installées. On assiste à des travaux de drainage des parties basses de ce terrain à l’époque moderne, alors que les endroits les plus élevés reçoivent quelques construc- tions. Durant l’époque contemporaine, les constructions s’implantent toujours sur la zone de plus haute altitude, qui semble marquer à cette période ainsi que précédem- ment une limite sud de l’agglomération de Lallaing. Les terrains les plus bas semblent valorisés par des instal- lations d’élevage, une activité courante dans les zones humides. LALLAING Rue Lambrecht Fosse de rejet d’objets métalliques, cliché CADDAP. Thibault Legrand
Moyen-Âge LALLAING Rue Scalfort et Rue Lambrecht
.. La démolition d’un bâtiment du XIXe siècle à usage d’habitation à Lallaing, au carrefour de la rue Scalfort et de la rue Lambrecht, a mis au jour les éléments d’une maçonnerie en grès, identifiés comme les probables restes de la « Porte de la Barre ». Il s’agit de l’entrée principale fortifiée du bourg castral de Lallaing, connue par les sources historiques. Une intervention d’urgence a été menée par la Communauté d’Agglomération du Douaisis. Bien que menée de manière impromptue et sur une superficie très limitée, l’opération a permis la mise au jour d’une partie importante de l’ancienne Porte forti- fiée. Les principales caractéristiques architecturales ont pu être définies : une tour circulaire en grès de faible dia- mètre (un peu moins de 5 m), un portail d’accès sans couloir fortifié, la mise en place plus tardive d’un bâti- ment quadrangulaire à l’arrière. Un lot céramique signi- LALLAING Rue Scalfort et Rue Lambrecht ficatif, permet de proposer pour cette tour une mise en Vue générale de la tour, vers le nord, cliché CADDAP. place dans la seconde moitié du XIVe siècle, soit plus d’un siècle après la première mention de l’enceinte villageoise Cet ensemble fortifié est resté en place jusque dans la (1242). première moitié du XIXe siècle. Après un premier réamé-
73 nagement, marqué par le percement d’une cave, la dé- rebouché, reste donc en état et constitue désormais une molition définitive prend place en 1859 ou très peu après. véritable réserve archéologique. Délibérément, le sondage est resté d’ampleur limitée et les dépôts archéologiques médiévaux et modernes Étienne Louis n’ont été que très peu entamés. Le site, soigneusement
N LE BOUCHARD
Portelette
LE CHATEAU
crêtes LASCARPE
LE BAY
Porte de la Barre crêtes
0 100 m
LALLAING Rue Scalfort et Rue Lambrecht Positionnement, sur le cadastre actuel, des cours d’eau, de la plate-forme castrale et de l’enceinte villageoise de Lallaing. La partie verte représente le lit majeur inondable de la Scarpe, DAO Étienne Louis.
+ 21.10
N u.s. 06 + 21.00 u.s. 28 + 21.05
+ 20.96 19.75 + 19.62 + u.s. 34 + 20.26 + 20.85 + 20.00 u.s. 33 + 21.08 pt a coupe + 20.54 + + 19.60 u.s. 07 + 20.25 + 20.16 u.s. 33 + 21.08 + 19.46 + 19.41 u.s. 28 + 20.26
+ 20.20 + 19.39 + 19.94 + 20.07 + 19.40 u.s. 09 + 20.07 u.s. 20 + 20.82 + 19.60 u.s. 11 u.s. 19 enrobé trottoir + 19.21 + 20.07 u.s. 18 + 20.19 19.39 + + 21.01 + 19.00 + 19.88 + 20.27 + 19.76 u.s. 32 + 18.60 + 20.24 u.s. 08 + 20.09 u.s. 09 + 20.81 + 19.60 + 19.00 + 19.98 + 21.01 + 19.45 u.s. 21 u.s. 10 + 19.16 u.s. 30 u.s. 29 + 20.19 21.01 + u.s. 06 + 19.64 + 20.27 + 20.10 0cm 100cm + 20.54 u.s. 30 + 20.08 + 20.21 + 21.05 + 20.04
pt a' coupe + LALLAING Rue Scalfort et Rue Lambrecht Plan général du sondage, avec nomenclature des vestiges et altimétrie NGF, DAO Étienne Louis.
74 âge du Fer LAMBRES-LEZ-DOUAI Gallo-romain Les Marlières
. .. L’aménagement d’un lotissement à Lambres-lez-Douai divers fossés bordiers témoignant de multiples remanie- au lieu-dit « Les Marlières » par la société Norévie a ments. Des traces d’ornières ont été repérées dans les entraîné la prescription d’un diagnostic archéologique différents états du chemin. (Rousseaux M.H. 2010) puis d’une opération de fouille préventive menée par une équipe de la Communauté d’Agglomération du Douaisis du 3 octobre au 18 no- vembre 2011. Le terrain concerné, dont la superficie avoisine les 2 190 m², se situe dans la partie orientale de la commune, au sud-est de la Cité des Cheminots et au nord du Chemin des Marlières. Bien que les données archéologiques n’en fassent pas état, le village est renseigné par des textes dès le haut Moyen-Âge. Ainsi, il apparait une première fois en 575 dans Histoire des Francs. Grégoire de Tours y relate l’inhumation du roi Sigebert au vicus de Lambres, après son assassinat à Vitry-en-Artois. Il faut probablement voir dans ce qualificatif, sans doute hérité de l’époque romaine, une fonction économique et un minimum de population bien que la documentation archéologique ne fasse mention d’aucune occupation antique de quel- conque importance à cette emplacement. Un second do- cument, les « Gestes des évêques de Cambrai », écrit vers 1024, rapporte une donation de Charles le Simple à Étienne, évêque d’Arras et de Cambrai (909-922). Lambres y est ici qualifié de « villa » et de fisc royal, l’au- teur des Gesta ajoute qu’il y avait un portus et qu’un ton- lieu y était perçu. Les diverses opérations d’archéologie préventive et les prospections pédestres effectuées dans le Douai- sis depuis 2002 ont montré que le territoire de la com- mune recèle de nombreuses occupations. Le site, dont les vestiges peuvent être rattachés aux époques proto- LAMBRES-LEZ-DOUAI Les Marlières historique et romaine, s’inscrit dans un contexte archéo- Vue vers le nord-ouest, cliché CADDAP logique local caractérisé notamment par la villa gallo-ro- maine de Férin-Courchelettes située à 1 km au sud, villa Plusieurs éléments indiquent la présence d’au moins connue par diverses observations et prospections. Des trois bâtiments, dont ne subsistent que quelques fonda- opérations archéologiques ont également révélé la pré- tions en grès ou en craie par trop mal conservées pour sence d’occupations rurales gallo-romaines à Courche- nous permettre d’apprécier la superficie des édifices dis- lettes, « Les Marlettes », à environ 500 m de notre opéra- parus. Trois larges structures excavées, deux puits et tion et à Lambres-lez-Douai, « L’Ermitage ». Par ailleurs, trente-cinq trous de poteaux complètent l’inventaire ar- un chemin de la même période a été fouillé non loin, à chéologique du site. Les artefacts relevant de l’occupa- Dechy, « ZAC du Luc ». tion antique, consistant pour l’essentiel en mobilier cé- Parmi les 220 structures mises au jour à l’occasion de ramique, comptent aussi quelques monnaies, plusieurs cette opération, un puits laténien ainsi qu’un enclos fos- outils ou objets métalliques, ainsi qu’un élément de pla- soyé de la même période orienté nord-ouest/sud-est ont cage en marbre et une palette à fard en siltite. Les études été appréhendés. Un chemin daté de l’époque romaine à venir permettront de préciser la nature de ces vestiges, traverse le site selon un axe nord-ouest/sud-est. Il avait de même que leur attribution chronologique. déjà été distingué à l’occasion du diagnostic. La fouille a permis de préciser la stratigraphie des différents états Samuel Lacroix conservés de cette portion de chemin, caractérisée par Lætitia Meurisse
75 Gallo-romain LAUWIN-PLANQUE Bois rivaux, La Marlière et Les Dix-Neuf
.. Quatre opérations de diagnostic archéologique ont Les sondages réalisés confirment l’extension vers été prescrites en préalable à la création d’un parc éo- l’ouest d’un des éléments du réseau parcellaire laténien lien aux lieux-dits « Bois rivaux », « La Marlière » et mis au jour lors des opérations archéologiques réalisées « Les Dix-Neuf », de nombreux sites archéologiques sur la Zone d’Activité attenante (études en cours). Un étant connus sur la commune de Lauwin-Planque. Les groupe de trois sépultures à crémation est également re- terrains représentent une surface totale de 7 788 m². Huit péré à proximité d’un fossé. Ces structures sont datées tranchées et une fenêtre d’évaluation ont été ménagées, de la fin du Ier siècle au début du IIe siècle de notre ère. elles concernent 856 m², soit 11 % de la surface à diag- nostiquer. Maël Julien
Négatif LE CATEAU-CAMBRÉSIS Les Prés du Moulin Fourneau
. La prescription d’un diagnostic d’archéologie préven- tuellement, des horizons organiques, parfois tourbeux, tive sur la commune du Cateau-Cambrésis est liée à la évoquent des phases de stabilisation avec développe- réalisation d’un étang au lieu-dit « les Prés du Moulin ment de végétation. Ils livrent du mobilier gallo-romain Fourneau », en rive gauche de la Selle, affluent de l’Es- (fragments de tuiles, céramique, faune, bois flottés, pi- caut. quets de bois appointés) mais aussi des silex taillés à Après abstraction des remblais, les sondages qu’ils patine vermiculée ou pas. Ces éléments clairement hé- soient de surface ou profonds rendent compte de l’éro- térogènes appartiennent à un bilan sédimentaire plutôt sion du versant ouest proche, par le dépôt de colluvions, qu’à une occupation humaine structurée. du colmatage du lit majeur de la rivière par plusieurs générations de limons plastiques de débordement. Ces Philippe Feray derniers sont souvent accompagnés de graviers de craie Jennifer Lantoine roulés et de fragments de tuiles eux aussi roulés. Ponc-
Protohistoire, Gallo-romain LESQUIN Moyen-Âge Rue Jean Jaurès - Ferme de la Motte
. ... La construction d’un lotissement en front de la Rue rant ces différentespériodes. Jean Jaurès, à Lesquin, au sud du village, a induit la Les opérations archéologiques réalisées à Lesquin réalisation d’un diagnostic sur une surface de 73 008 m². depuis 2006, ont offert l’occasion d’appréhender des Les investigations ont permis de mettre en évidence espaces significatifs. Elles révèlent des systèmes com- les témoins de plusieurs occupations diachroniques : la plexes de fossés constituant parcelles, enclos dans les- fin du second âge du Fer et/ou l’Antiquité, le Moyen-Âge quels se situent l’habitat rural, de terre et de bois, de et la période moderne/contemporaine. l’âge du Fer au Haut-Empire. Elles permettent de pro- Deux vastes réseaux de fossés, l’un orienté nord-est/ poser une occupation du sol qui trouve ses origines à sud-ouest, l’autre sud-est/nord-ouest, marquant réseau la période laténienne, voire à la protohistoire ancienne, parcellaire, limite de parcelle et/ou cheminement, in- sans discontinuité jusqu’au IIe siècle, voire au début diquent une continuité topique et la permanence de l’oc- du IIIe siècle. La campagne connaît ensuite une pro- cupation de ce secteur au Haut-Empire et probablement bable rupture d’échelle d’exploitation des terres, durant durant le premier Moyen-Âge. Quelques fosses et trous le IIIe siècle et le IVe siècle. Les établissements ruraux de poteau complètent cette occupation, mal conservée. sont délocalisés, abandonnés, restructurés. Au nord de l’emprise, une occupation alto-médiévale L’occupation du sol est à nouveau perceptible durant est reconnue, sous la forme d’une petite nécropole et l’époque médiévale. En effet, au nord de la commune, de plusieurs fosses. Elle complète les observations réa- la nécropole et potentiellement l’habitat mérovingien ( ?) lisées lors du diagnostic mené en 2009 qui mettaient en puis carolingien se trouvent à environ 500 mètres de l’oc- évidence un fond de cabane, daté des VIe - VIIe siècle. cupation antique. Ce phénomène de déplacement n’est Ces découvertes confirment la présence de population pas propre à la région et a été maintes fois démontré. dans ce secteur, au début du Moyen-Âge. Elles per- Replacé dans le contexte de l’est lillois, cette découverte mettent de poursuivre l’appréhension des modalités et complète les informations déjà recueillies sur les nécro- du rythme de la transformation de l’occupation du sol du- poles et sur la présence de petite ou plus grande com- 76 munauté durant la période alto-médiévale, sur ce sec- hypothèse. Le maintien du mode d’occupation et d’ex- teur. Nous pouvons simplement regretter aujourd’hui de ploitation du sol, la permanence du lieu de peuplement, ne pas percevoir plus largement, en dépit des espaces le peuplement stable dans des secteurs géographiques significatifs investigués, les pôles d’occupation domes- regroupant fréquemment les terres les plus favorables à tiques associés. la culture sont attestés en d’autres lieux. Force est de constater que ce nouvel espace funéraire consolide et enrichit le faisceau d’indices déjà récolés sur la commune. Au nord, une nécropole « plein champ » de la fin du Ve siècle au VIIe siècle, contenant 108 sépul- tures humaines, reflet de l’existence d’une communauté pérenne, a été fouillée en 2008/2009. Néanmoins, l’ha- bitat associé nous échappe. Il nous semble important de souligner que la présence d’une aire funéraire au sud de la commune est forcé- ment à mettre en relation, de la même manière, avec un pôle d’occupation domestique. La découverte du fond de cabane à quatre poteaux n’est sans doute pas for- LESQUIN Rue Jean Jaurès - Ferme de la Motte tuite. Il se localise à 1 000 mètres de l’espace funéraire, Sépulture167, cliché Ludovic Notte. au sud-ouest. A défaut de reconnaissance d’autres ves- tiges du même type, nous pouvons penser que l’habitat Cette dichotomie peut résulter d’un manque de re- se développe hors des emprises investiguées, vers le connaissance de l’occupation, a fortiori lorsque les sites nord-est. livrent peu de mobilier. Des céramiques mal datées, un Cette organisation du terroir, morcelée, en petites uni- défaut de numéraire (déjà perceptible sur ce terroir du- tés, en hameaux (les deux occupations sont distantes rant l’Antiquité) justifient probablement ce manque. L’ha- de deux kilomètres) témoigne probablement d’une pro- bitat se maintient sous une forme dispersée (exploita- fonde restructuration de l’espace rural dans son système tions agricoles isolées et peu étendues). De plus, le re- d’exploitation agricole. cours systématique à cette période à une architecture de bois dans un lieu où l’habitat indigène en bois n’a ja- Carole Quérel mais cessé d’être prédominant, viendrait conforter cette Sophie Oudry
Protohistoire LESQUIN Gallo-romain Rue Pierre Brizon, Quartiers des Arts
. .. Le projet d’aménagement d’un lotissement et d’un Haut-Empire, au travers d’un vaste réseau de fossés gal- centre culturel, portés respectivement par la Société Pré- lo-romain, marquant limites de parcelle et cheminement. am et la Mairie de Lesquin, au nord de la commune de Au terme de ce diagnostic, la trame parcellaire proto- Lesquin, sur le lieu-dit Les Voyettes, Rue Pierre Brizon, historique et antique est complétée dans ce secteur de a induit la réalisation d’un diagnostic sur une surface de Lesquin. Elle complète les observations et fouilles réali- 151 497 m². sées dans la Zac du Mélantois. L’opération a révélé deux phases d’occupation. Le se- Les vestiges occupent la globalité de la surface inves- cond âge du Fer et le début de l’époque gallo-romaine tiguée. Leur état de conservation est plutôt moyen. Une sont reconnus au travers d’un enclos, légèrement tra- partie est conservée sous d’épaisses colluvions à l’ouest pézoïdal, et son réseau parcellaire associé. Cet habitat de l’emprise. semble être abandonné au profit d’une occupation des Ier - IIe siècle, en front de la D 952, 100 mètres plus au sud. Carole Quérel Une permanence de l’occupation du sol est attestée, au
Protohistoire LILLE Moderne Démolition du stade Grimonprez-Jooris et Esplanade
. .. La démolition du stade Grimonprez Jooris et la rétro- dées. cession par l’armée d’une partie de ses terrains à Lille Le diagnostic de 2011 a porté sur l’emplacement de Métropole Communauté Urbaine ont conduit à un projet l’ancien stade Grimonprez-Jooris, sur une emprise ré- de mise en valeur de ces terrains. trocédée à la ville de Lille par LMCU (arrêté 11/243) et Trois prescriptions de diagnostic archéologique sur sur une partie du champ de Mars (arrêté 10/212). Cette trois zones représentant en tout 250 637 m² ont été déci- dernière prescription doit faire l’objet de deux autres 77 tranches de diagnostic. rée est conservée sur une quarantaine de cm, les murs Les terrains sont en dehors de la ville médiévale, sur sont construits sur le même principe que le mur de com- l’esplanade située devant la citadelle et sur les ouvrages munication, leur épaisseur est de 2 m. Un batardeau a avancés du fort de Saint-André. La citadelle s’installe sur été ajouté dans l’angle nord-ouest ; traversant le fossé, il une zone marécageuse qui a été retrouvée dans la par- était destiné à réguler les niveaux d’eau. La pièce plate a tie sud du site, la zone nord était à l’origine plus éle- été en partie détruite avant la construction du stade par vée et sèche. De petits fossés ont été retrouvés dans la déviation de la tortue, cours d’eau canalisé qui pas- la zone nord. Ils sont pour la plupart localisés sous l’em- sait à l’origine dans les anciens fossés et coupe main- placement d’une poudrière d’époque moderne. Certains tenant la maçonnerie en deux endroits. La contregarde ont livré un mobilier daté de La Tène D2. Il s’agit vrai- 139 est un ouvrage tout en longueur placé en avant du semblablement de fossés de drainage ou d’enclos, au- mur de communication, entre la pièce plate et le bastion cune trace d’habitat n’a été relevée dans ce secteur. La de Saint André. Seule une petite partie de son extrémi- zone humide est caractérisée par un niveau sableux hy- té sud est concernée par le diagnostic. Elle a été par- dromorphe coupé par de nombreux fossés axés pour la tiellement détruite par le bâtiment d’accueil de l’ancien plupart est-ouest. Les plus petits de ces fossés ont un stade. Elle est construite sur le même modèle que les comblement qui semble naturel, ne contenant aucun élé- autres ouvrages, une partie interne avec contreforts en ment de datation. Des fossés plus larges ont livré des calcaire, et une partie externe en briques. Il semble en traces anthropiques datant pour l’essentiel de l’époque revanche que dans sa partie supérieure, toute la maçon- moderne. Là encore, à une exception près, ces fossés nerie ait été en briques. Tous ces ouvrages sont entourés sont axés est-ouest. Un de ces fossés, sans doute le plus de fossés dont seule la partie supérieure a été observée. au nord, est vraisemblablement le Buquet, cours d’eau Il semble que la fondation des ouvrages ne va jamais connu dès le XIIIe siècle et qui, avant la construction de jusqu’au niveau du fond de fossé, le mur n’est donc pas la citadelle, traversait le terrain avant de se jeter dans les en contact avec l’eau, le bord du fossé est constitué par fossés de la ville vers la porte de la Barre. Le Buquet est un talus de terre végétalisé. La plupart des documents canalisé en partie à la fin du XVIIe siècle et en totalité au montrent d’ailleurs que le niveau d’eau des fossés était XVIIIe siècle. Le canal voûté a été retrouvé en deux en- assez faible en temps normal, les batardeaux servaient droits dans les sondages. La construction de la citadelle à réguler ce niveau et permettaient, en cas d’attaque, de à partir de 1667 entraine un changement complet du pay- les inonder plus complètement. À l’intérieur de la ville, sage. Un mur imposant dit « mur de communication » est l’esplanade est en grande partie occupée par un glacis. construit pour relier l’enceinte urbaine à la place forte. Il Il reste encore une petite partie de cette levée de terre est dans la continuité de la nouvelle enceinte créée sur de plusieurs mètres. Le diagnostic a permis de constater le front nord de la ville pour défendre le nouveau quartier que l’ensemble de la zone de marais avait été remblayée appelé aujourd’hui le « vieux Lille ». à l’occasion de la création du glacis avec des matériaux Ce mur de communication est encore en grande partie issus en grande partie de la démolition de bâtiments de en élévation. Les sondages ont permis d’en étudier une briques. Parmi ces remblais, plusieurs poches de mobi- portion disparue au nord, au lieu dit « le petit Paradis ». lier contenant les déchets d’un atelier de faïencier ont été Un sondage sur l’arrière du mur conservé a également retrouvés. La seule construction militaire contemporaine permis de reconnaitre sa fondation et une des logettes de la citadelle retrouvée sur l’esplanade est le magasin à de tir installées dans le mur. La maçonnerie est large de poudres du Petit Paradis construit avant 1716. Situé juste 2,8 m, avec une partie interne en calcaire et, côté exté- derrière le rempart du mur de communication, cet édi- rieur, des briques sur une largeur d’un mètre. Des contre- fice rectangulaire mesure 22,8 par 13 m avec 4 contre- forts régulièrement espacés ancrent le mur dans la ter- forts sur chacun des grands côtés. Seule la fondation en rée. À l’avant du mur de communication, le « grand car- blocs de calcaire est conservée. La poudrière était en- ré » est un ensemble d’ouvrages situés entre la citadelle tourée d’une clôture fondée également sur des blocs de et le bastion Saint André. Trois de ces ouvrages étaient calcaire. situés dans l’emprise de l’ancien stade. La lunette 24 est Le diagnostic de l’esplanade se poursuivra en 2012 une petite levée de terre en chevron entourée de fossés, par la zone actuellement occupée par un parking. La troi- il ne subsiste que 30 à 40 cm du remblai qui la consti- sième tranche correspondant à l’actuel « parc des pous- tuait. La demi-lune 25 est un pentagone irrégulier ma- sins » n’est pas encore programmée. çonné sur les côtés ouest, nord, et partiellement à l’est. Appelée aussi pièce plate, cette demi-lune est conçue Ludovic Debs pour être inondée si l’ennemi se rapprochait trop. La ter-
Négatif LILLE Rue Basse
. Le diagnostic du 20 rue Basse est situé à un emplace- Lille. Le terrain est à proximité immédiate de la motte ment stratégique pour la connaissance de l’histoire de Madame, dont le fossé passe très probablement à l’ex-
78 trémité nord des parcelles. Le couvent des Dominicains, situé au dessus de la nef de l’église, le comblement su- fondé en 1224 hors les murs (vers l’angle des actuelles périeur de sa tranchée a livré plusieurs tessons de cé- rues Royale et Colpin) s’installe en 1580 à l’angle de la ramique résiduels, daté du Moyen-Âge et de l’époque rue Basse et de la rue du Cirque. Le diagnostic est donc moderne, ainsi que des ossements humains. Ces os- dans sa quasi-totalité dans l’emprise du couvent, notam- sements indiquent que le creusement de la tranchée a ment dans la nef. La nature de l’aménagement prévu probablement rencontré plusieurs tombes situées dans (plantation d’arbres et réfection de parking) a limité la l’église. profondeur de terrassement à 1,10 m. Malgré quelques Quoique n’ayant pas rencontré de vestiges archéolo- sondages manuels complémentaires, il n’a pas été pos- giques en place, cette opération permet de penser que le sible de percer l’épaisse couche de gravats et remblais couvent des dominicains est profondément enfoui sous qui recouvre tout le terrain. Aucun élément en relation les gravats et que les couches archéologiques sous-ja- avec le couvent n’a donc été découvert dans les deux centes devraient être bien conservées dans cette zone. tranchées réalisées. Dans la tranchée 2, un égout et un puits postérieurs Ludovic Debs à la démolition du couvent ont été retrouvés. L’égout est
Négatif LILLE Rue d’Avesnes
. Ce diagnostic réalisé sur une parcelle de 595 m² est Il n’a mis en évidence aucun vestige d’occupation an- situé dans le quartier de Moulins, extension de la ville térieure. de Lille remontant au XIXe siècle. Le terrain naturel a été trouvé en moyenne à 1,5 m de profondeur, sous des rem- Ludovic Debs blais contemporains.
Négatif LILLE Rue des Arts
. Ce diagnostic porte sur une très petite surface, 219 m². caves. L’ensembledu sous-sol de la parcelle est occupé par des La cave du sondage 1, sans doute pas antérieure caves partiellement comblées. Ces caves peuvent être au XIXe siècle, est profonde de 2 m et a largement en- celles des bâtiments détruits en 1914 par le bombarde- tamé la stratigraphie. Des couches d’occupation anté- ment allemand. Ces destructions ont conduit à une mo- rieures sont néanmoins visibles sur environ 1 m. Elles dification des voiries et à la disparition du vieux marché n’ont pu être étudiées, les remblais supérieurs étant trop aux poulets, sur lequel donnait une des parcelles diag- instables. Aucun mobilier n’a été retrouvé dans les dé- nostiquées. blais. Il est probable qu’une partie de ces couches est Un seul sondage a pu être mené jusqu’au terrain na- d’origine médiévale. turel, deux autres étant abandonnés suite au risque pré- senté par la présence de vides sous les voûtes des Ludovic Debs
Contemporain LILLE Rue des Bateliers
.. Le projet de modification de la station de pompage des place entre les années 1920 et 1930 et ne semble pas bateliers prend place sur la fortification moderne de la total. Lors de la construction de la station de pompage ville de Lille. au milieu des années 60, des parties du dispositif sont Le report des plans anciens montre que plusieurs ou- encore visibles. vrages successifs de cette ligne de défense sont concer- Les trois ouvrages attendus sur la parcelle ont été re- nés par le projet. trouvés. L’état de conservation de ces fortifications est Ces ouvrages ne sont pas détruits lors du déclasse- bon, elles ont été arasées pour créer un terrain plat, les ment de la fortification en 1914, le démantèlement prend fossés ont été comblés, mais il n’y a pas eu de démoli-
79 tion systématique. Un sondage profond a montré que la édification est donc postérieure au retour de la ville à la demi-lune 93, originellement le plus haut de la parcelle, France en 1713 (traité d’Utrecht). est conservée sur plus de 4 m de hauteur. Un sondage dans la terrée de la demi-lune a permis Cette demi-lune est la plus ancienne construction de de retrouver le niveau du terrain naturel antérieur aux la parcelle, son édification fait partie du programme de fortifications. Son altimétrie laisse penser qu’en avant de fortification de 1670. cet ouvrage, le creusement des fossés a fait disparaitre La contre-garde 150 qui couvre son flanc ouest et le toute trace d’une éventuelle occupation antérieure. couvre-face sont ajoutés à la suite du siège de 1708, la prise de la ville par les troupes impériales révélant Ludovic Debs les faiblesses du front faisant face à La Madeleine. Leur
Protohistoire MAING Gallo-romain Technopôle du Mont-Houy-Extension Tranche 2
. .. L’opération de diagnostic archéologique réalisée à teau isolé et éventuellement d’une fosse qui se trouve Maing fait suite au dépôt d’un permis d’extension du à proximité ; Parc scientifique du Mont-Houy. Le diagnostic réalisé par l’Inrap concerne une emprise de 6200 m². au Haut-Empire, il s’agit : de quatre fossés formant Quatre tranchées et leurs extensions ont permis la − probablement plusieurs enclos datés du Ier siècle mise au jour de douze vestiges archéologiques. Six ont apr. J.-C. ; d’une sépulture à crémation qui daterait livré du matériel céramique. du début du Haut-Empire à la seconde moitié du L’occupation mise en évidence lors de cette opération IIIe siècle ; de deux tronçons d’une probable tranchée se développe essentiellement entre le Ier siècle apr. J.-C. de récupération d’un aqueduc et d’une mare datés de et la première moitié du IIIe siècle Seul un trou de poteau, la seconde moitié du IIe siècle à la première moitié du et éventuellement une fosse, sont datés de la Protohis- IIIe siècle. toire (âge du Bronze ?). Le contexte archéologique in- dique que nous nous trouvons en milieu urbain antique, La fosse C1, caractérisée comme étant une fosse visiblement à la limite immédiate de l’espace urbanisé, d’extraction de grès, date elle aussi probablement du étant donné le nombre relativement faible de vestiges Haut-Empire bien qu’elle n’ait livré aucun tesson. Cette mis au jour. Bien qu’aucune structure d’habitat à pro- attribution chronologique nous est permise grâce à la dé- prement parler n’ait été mise en évidence, le mobilier couverte, à quelques mètres de là, de plusieurs fosses céramique plaide en faveur de cette caractérisation. La de ce type lors de la phase de diagnostic menée en découverte d’une sépulture à crémation doit relativiser 2010. cette hypothèse. Le corpus des découvertes, exceptée la fosse A1, se compose de vestiges relatifs : Pascal Neaud
à l’époque protohistorique, il s’agit d’un trou de po- −
Négatif MARCHIENNES Rue d’Elpret
. Un projet de lotissement à Marchiennes rue d’Elpret, diagnostic a montré la présence de deux fossés an- sur une zone archéologiquement sensible, a amené la ciens au comblement très lessivé et d’une grande fosse réalisation d’un diagnostic sur une surface de 9 161 m². également ancienne, malheureusement également in- Le site est celui d’une petite éminence sableuse lé- datables. Quelques tessons épars montrent la proximité gèrement surélevée au milieu d’un secteur marécageux d’un site d’occupation antique. de la basse vallée de la Scarpe. Outre divers creuse- ments d’époque très récente (XIXe et XXe siècles), le Étienne Louis
80 Gallo-romain MARCHIENNES Moderne Rue des Jardins – Pré des Nonettes
. .. Un projet de construction de lotissement sur la com- buables à l’époque moderne (XVIIe, XVIIIe siècle). L’omni- mune de Marchiennes est à l’origine de la prescription présence de ces fossés dans les tranchées de diagnostic de diagnostic. L’emprise concernée par l’intervention ar- laisse envisager un réseau assez dense, évoquant une chéologique est une parcelle agricole de 5 705 m², loca- fonction de parcellaire avec un découpage en petites la- lisée en limite de l’agglomération, vers Bouvignies. Mar- nières et/ou un drainage. chiennes appartient à la vallée de la Scarpe. Il s’agit Trois structures plus anciennes, largement recoupées d’un secteur anciennement marécageux comme en té- par les structures postérieures, sont à noter. Un fossé et moignent les toponymes environnants. La zone est oc- une fosse ont livré quelques éléments de céramique gal- cupée par des alluvions modernes, localement par des lo-romaine, un petit segment de fossé a livré un fragment marais tourbeux. Le relief y est très faible, quasi absent. de céramique qui évoque le haut Moyen-Âge. Les principaux vestiges mis au jour sont des fossés orientés ouest-est, parallèles à la route actuelle et attri- Jennifer Lantoine
Paléolithique MARCOING Protohistoire Le Trou à Loups
. .. La prescription d’un diagnostic d’archéologie préven- à silex. Très localement, le bas d’un versant limoneux tive à Marcoing est liée à la création d’un parc d’activités orienté au N-NW a pu être observé. sur une surface d’environ 22 ha. Le projet est situé au Les vestiges découverts sont rares : 4 fossés non da- lieu-dit « Le Trou à Loups », le long de la RD 56. tés, une fosse attribuée à la Protohistoire au sens large ; Le cœur du projet est occupé par une ancienne car- des restes de la 1ère Guerre mondiale ; 110 trous de rière partiellement remblayée, une déchetterie en acti- poteaux du XXe siècle dont la fonction, probablement vité, des bassins comblés de sédiments betteraviers et agricole, nous échappe et enfin 6 silex taillés en posi- une plantation de peupliers. Au mieux, 13 ha sont réel- tion secondaire et un fragment de faune du Paléolithique lement exploitables dans le cadre d’un diagnostic d’ar- moyen. chéologie préventive. Des résultats décevants sur une commune connue de- La zone étudiée occupe partiellement un versant en puis le début des années 1970 pour ses vestiges du Pa- forme d’éperon, bordé à l’ouest par la vallée de l’Escaut léolithique moyen. et au sud et sud-est par un petit vallon comblé, d’après la carte géologique, d’alluvions modernes. En réalité, il Philippe Feray s’agit de colluvions épaisses qui reposent sur la craie Jennifer Lantoine
Gallo-romain MARCQ-EN-OSTREVENT Rue du Château de Lewarde
.. Le diagnostic archéologique réalisé à Marcq-en-Os- presque exclusivement l’époque gallo-romaine (seules trevent (parcelle ZK 88) fait suite au projet de la construc- deux structures ont fourni du matériel moderne). Plus tion d’un hangar agricole d’une superficie au sol de précisément, l’étude céramologique a prouvé que les 1 670 m². Menée du 14 au 22 février 2011, l’opération éléments datants couvraient une échelle temporelle a été motivée par la proximité (environ 150 m au sud) du large de seulement un siècle : de 50 à 150 apr. J.-C. site du haut Moyen-Âge fouillé à l’été 2009. Elle a néces- Ces treize structures attribuées à l’époque gallo-romaine sité le creusement de huit tranchées ouvrant un espace laissent penser que l’éventuelle occupation se dévelop- de 2 480 m², représentant un pourcentage d’exploration pait en dehors de la parcelle concernée, en direction du de 11,31 % sur une emprise totale de 21 917 m². sud et de l’est. Sept tronçons de fossés (dont six grossièrement pa- Par ailleurs, des drains, fosses de rejet, trou d’obus et rallèles et perpendiculaires), des petites fosses ovales fosses rectangulaires sont disséminés sans organisation au matériel céramique important (au nombre de 3) et précise sur tout l’espace diagnostiqué et peuvent être as- de grandes fosses circulaires (3) se concentrent dans sociés, d’après la nature des remblais qui les comblent, le grand tiers sud-est du site. Du matériel céramique aux époques moderne et contemporaine. et/ou des tuiles ont été mis au jour dans le comblement de quinze des cinquante structures identifiées. La na- Sylvain Robelot ture et la datation des artefacts retrouvés concernent 81 âge du Fer MARQUETTE-LEZ-LILLE Gallo-romain Avenue Industrielle
. .. La construction d’un bâtiment à Marquette-lez-Lille a qu’au IIIe siècle apr. J.-C. Elle concerne essentiellement donné lieu à la prescription d’un diagnostic engagé le des bâtiments sur poteaux, des fosses ainsi que des fos- 28/03/2011 par l’Inrap. L’emprise du projet, entre la rue sés. d’Ypres et l’Avenue Industrielle, couvre une surface de 19 022 m². Cette opération de diagnostic a révélé une oc- Julien Rappasse cupation de La Tène finale/ Gallo Romain précoce, ainsi
Négatif MARQUETTE-LEZ-LILLE Site de Lommelet
. La construction d’une extension des bâtiments de réalisées. Les 18 occurrences mises au jours au cour de l’EPSM de la commune de Marquette-lez-Lille, a don- cette opération concernent un fossé du XVIIe siècle ainsi né lieu à la prescription d’un diagnostic engagé le qu’un réseau d’assainissement et un bâtiment d’époque 28/03/2010 par l’Inrap. L’emprise du projet au lieu-dit Contemporaine. « Lommelet », couvre une surface totale de 11 822 m² sur lesquels 7 tranchées ainsi que des extensions ont été Julien Rappasse
Négatif MÉRIGNIES Rue de la Rosière
. Un diagnostic archéologique a été réalisé en janvier grande villa gallo-romaine lors de l’implantation du Golf 2011, à Mérignies, sur une prescription archéologique de la Pévèle. de près de 5 ha, rue de la Rosière, préalablement à l’im- Malgré la proximité de ces sites, ce diagnostic n’a mis plantation d’un futur lotissement. au jour aucune structure archéologique. Dans cette commune les découvertes anciennes sont nombreuses. On note également la fouille récente d’une Virginie Thoquenne
Négatif MONCHAUX-SUR-ÉCAILLON Rues de Valenciennes, des Coquelicots et des Iris
. L’opération de diagnostic archéologique réalisée à observé. Monchaux-sur-Ecaillon fait suite au dépôt d’un permis de lotir, sur une emprise de 36 581 m². Malgré les dix-neuf Pascal Neaud tranchées effectuées, aucun indice d’occupation n’a été
Négatif MONTIGNY-EN-OSTREVENT Rue du Capitaine Wasny
. La « SCI du 10A à Somain » projette la construction des anciennes douves du château médiéval de Montigny d’une maison individuelle à Montigny-en- Ostrevent sur et que les travaux envisagés sont susceptibles d’affecter une parcelle de 853 m², située au 19 rue du Capitaine des éléments du patrimoine archéologique, un diagnos- Wasny. Considérant que le terrain se situe en bordure tic archéologique a été prescrit par le préfet de région.
82 Réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de l’Inrap et sous La structure la plus ancienne est un tronçon de fossé le contrôle scientifique et technique de l’État, cette opéra- daté de l’époque gallo-romaine. Il doit correspondre à un tion a été menée du 9 au 12 Mai 2011 par la Communau- fossé de drainage ou de limite de parcelles situé, quoi té d’Agglomération du Douaisis agissant pour l’Inrap sui- qu’il en soit, à l’écart d’un secteur d’habitat comme le vant une convention de collaboration. Cinq tranchées de laisse supposer la pauvreté du mobilier retrouvé dans sondages, totalisant 53,60 m linéaires, ont été ouvertes son comblement. à l’aide d’une pelle hydraulique équipée d’un godet lisse Le lieu est ensuite abandonné ou mis en culture jusque de 2 m. Le diagnostic a donc porté sur une surface de vers le XIIe siècle, période à laquelle on peut situer le 107 m² soit 12,60 % de la superficie du terrain. creusement d’un nouveau fossé qu’il faut sans doute rat- Le château de Montigny-en-Ostrevent est situé en tacher à l’occupation du site castral tout proche. Il s’agit contrebas et au nord du village, à 350 m au nord-ouest en effet probablement d’une structure agraire secondaire de l’église. Il occupe une zone anciennement maréca- à vocation de drainage ou de collecte des eaux de sur- geuse, culminant à environ 23 m d’altitude. Le site se dé- face qui devait déboucher, selon toute vraisemblance, veloppe sur une superficie d’environ 4 ha. Il est délimité côté nord dans les douves de l’enclos du château. Au par des douves de 8 à 10 m de largeur aujourd’hui com- cours de son utilisation, cet aménagement a fait l’objet blées mais qui sont encore bien visibles dans le parcel- d’une réfection complète avant d’être définitivement et laire. La « haute-cour » se trouve au nord-est : c’est une rapidement comblé dans le courant du XVe siècle. Une plate-forme rectangulaire aux angles arrondis, de 95 m couche de remblais hétérogènes est par la suite déposé de longueur (nord-sud) sur 65 m de largeur (est-ouest). sur presque tout l’ensemble du terrain, peut-être dans le Elle est également entourée par un large fossé, dont il ne but de viabiliser le sol préalablement à un lotissement subsiste qu’une partie du tronçon sud, toujours en eau durable du terrain qui ne semble toutefois pas effectif à (le reste du tracé est comblé). Un châtelet d’entrée, du cet endroit avant le milieu du XVIIIe siècle. XIIIe siècle, a été conservé, au sud. Il est bâti en moellons Les données recueillies au cours de cette courte in- de grès et se compose de deux tours semi-circulaires en- tervention archéologique présentent donc un caractère gagées dans un bâtiment rectangulaire. Du point de vue relativement secondaire dans la connaissance de l’envi- historique, le fief meut de la châtellenie de Douai. Une fa- ronnement immédiat du site castral de Montigny-en-Os- mille seigneuriale est bien attestée à partir de 1168 : Ro- trevent. Cette opération a toutefois permis de constater bert de Montigny et son fils Robert. Un certain Gauthier que les douves de l’enclos du château ne débordaient (Walterus), cofondateur de l’abbaye d’Anchin en 1079 pas sur la parcelle sondée et que les limites anciennes est également cité comme seigneur de Montigny. Aucun de cette enceinte, du moins à cet endroit, correspondent texte contemporain ne lui donne toutefois ce titre. assez exactement avec le découpage cadastral actuel. Hormis à partir du XVIIIe siècle, la parcelle sondée ne montre pas de véritable occupation active et continue. Christian Séverin
Négatif NEUF-MESNIL Les Champs de l’Agache
. Le projet de construction de lotissement à proximité de Quelques structures mal datées ont été mises au jour, l’église Saint-Nicolas de Neuf-Mesnil a motivé la pres- mais cette opération n’a pas permis de découvrir les ves- cription d’un diagnostic archéologique préalable. tiges du cimetière paroissial de l’église Saint-Nicolas. Ce diagnostic, effectué au mois d’août 2011 par une équipe de l’Inrap, a porté sur une surface de 28 000 m². Sophie Oudry
Néolithique, âge du Fer NEUVILLE-SUR-ESCAUT Haut Moyen-Âge Rue Émile Pierronne
. ... Dans le cadre de la construction d’une station d’épu- de l’époque mérovingienne. ration par la société Noréade à Neuville-sur-Escaut, rue Le site de Neuville-sur-Escaut est en bas d’un versant Émile Pierronne, des fouilles archéologiques ont été d’orientation sud-est/nord-ouest, qui limite la plaine allu- effectuées. Cette prescription fait suite à un diagnostic viale de l’Escaut aujourd’hui canalisé. Sur la rive droite archéologique réalisé par l’Inrap en novembre 2009. L’in- du fleuve, le site, avant décapage, présentait une pente tervention avait porté sur 8 809 m². Elle avait mis en évi- de 3 %. Le substrat sur lequel est implanté la parcelle dence trois phases d’occupation : la première datable est constitué de craie sénonienne pour la plus grande de la Préhistoire ou de la Protohistoire ancienne ; la se- partie méridionale, et d’alluvions holocènes pour la zone conde de La Tène ancienne-moyenne et enfin la dernière septentrionale.
83 X=671 550 X=671 500 X=671 600
Y=288 950
Y=288 900 Y=288 900
rue Emile Pierronne Y=288 850 Y=288 850 X=671 500 X=671 650 X=671 550
Légende
Limites de fouilles
Mérovingien
Gallo-romain
La Tène ancienne N
Néolithique / Bronze 0 m m 20 m10 m 40 m30
NEUVILLE-SUR-ESCAUT Rue Émile Pierronne Plan général de la fouille, DAO CADDAP.
Les fouilles ont montré quatre phases bien distinctes possède une entrée, matérialisée par un rétrécissement allant du Néolithique à la période mérovingienne en pas- associé à des poteaux de part et d’autre de l’étrangle- sant par La Tène et l’Antiquité. ment. Ces poteaux devaient soutenir une passerelle ou La première phase d’occupation est caratérisée par un aménagement monumental permettant le franchisse- une structure anthropique (fosse ou extrémité d’un fos- ment. À l’extérieur de l’enclos, un fossé (1032) orien- sé ?) en limite de fouille ayant livré un mobilier lithique et té sud-est/nord-ouest, de 38 m de long, vient se greffer céramique néolithique. Les autres éléments lithiques ou sur le fossé principal. Un troisième fossé (1025) orienté céramiques sont issus soit de chablis, soit de micro-dé- sud-est/nord-ouest semble diviser l’espace de l’enclos. À pressions au niveau supérieur humifère ou de colluvions, l’est de celui-ci, on trouve divers ensemble de structures concentrés au nord-ouest de l’emprise de fouille. dont un grenier sur quatre poteaux, des fosses et des L’occupation laténienne est matérialisée par un fos- silos. L’étude céramique les place à La Tène ancienne. sé (1031), sans doute constitutif d’un enclos, daté de Outre la présence de bois de cervidé montrant un petit La Tène ancienne/moyenne. Il se situe en bas de par- artisanat de tabletterie, on notera la présence d’un abon- celle, en fond de vallée. Orienté sud-ouest/nord-est, il dant mobilier dont une petite amulette sur un fragment a été reconnu sur toute la largeur du site soit 71 m. Il de crâne humain percé et d’un ensemble céramique à la
84 finition particulièrement soignée. fosses et d’empreintes de poteaux semblant former des L’occupation antique du site est attestée par la pré- bâtiments de surface mais dont un seul est attesté avec sence d’un seul fossé parcellaire qui traverse le site sur certitude. Hormis une implantation tributaire de la topo- toute sa longueur. graphie des lieux (parallèle ou perpendiculaire au sens de la pente), aucune organisation spatiale particulière n’a été dégagée. On notera l’absence de fossé, de puits à eau, de four domestique ou de silo. Il s’agit d’un ha- bitat dont la vocation agricole est démontrée par l’étude archéozoologique (élevage du bétail pour le travail des champs et pour l’exportation de viande) associé à un pe- tit artisanat comme la métallurgie (présence de scories) ou le textile (fragments de pesons, fusaïole, broche de tisserand) assez classique pour la période. Néanmoins, il revêt un intérêt tout particulier, car il peut être mis en corrélation avec la nécropole fouillée dans les années 70 par G. Hantute. Dans la région, ce type de rappro- chement est rare (les sites d’Escaudain « RN 455 » à quelques kilomètres de là et peut-être de Flers-en-Escre- bieux), il faut le plus souvent aller chercher les compa- raisons en dehors. En 2003, Edith Peytremann n’avait recensé pour la moitié nord de la France qu’une dizaine de sites couplant les deux aux VIe - VIIe siècles. En Picar- NEUVILLE-SUR-ESCAUT Rue Émile Pierronne die par exemple, on peut citer Goudelancourt-Lès-Pier- Fond de cabane. repont (Aisne). Tout comme sa nécropole, l’habitat mé- rovingien a une durée d’occupation courte et il est pro- L’habitat mérovingien, daté par le mobilier céramique bablement abandonné dans le courant du VIe siècle. du VIe siècle, n’a été appréhendé qu’en partie, son éten- due réelle restant inconnue. Il est constitué de 12 fonds Renaud Leroy de cabane disséminés sur l’ensemble du site, de 5
Négatif NIEPPE Collège
. Le projet de construction d’un collège à Nieppe, dans 2011 dans la partie nord de la ZAC, l’intervention réalisée la partie méridionale de la ZAC de la Pommeraie, a mo- en décembre de la même année n’a livré qu’une fosse tivé la réalisation d’un diagnostic par le service archéo- contenant des vestiges de la première Guerre Mondiale logique du Département du Nord. D’une surface totale (gourde, baïonnette. . .) et un fossé récent. Aucun maté- de 3 ha, l’emprise du futur établissement a été sondée riel résiduel antique n’a été observé. à hauteur de 11,25 %. Malgré la présence de vestiges de La Tène moyenne et de l’époque gallo-romaine, ré- Frédéric Loridant vélés par une opération menée par l’Inrap au printemps † Patrice Herbin
âge du Fer NIEPPE Gallo-romain ZAC de la Pommeraie, Avenue Jules Houcke
. .. Le projet d’aménagement de la ZAC de la Pommeraie dages ont révélé une occupation humaine qui se répartit à Nieppe a nécessité une intervention de diagnostic ar- sur une surface approximative de trois hectares. Deux chéologique menée par l’Inrap entre les 18 mai et 6 juin grandes périodes qui témoignent d’une activité humaine 2011 sur une surface totale de 78 200 m². ont été mises en évidence. La plus ancienne est datée de Cette opération a permis de mettre au jour une occu- la fin de l’âge du Fer (La Tène moyenne/ LTC2) et la plus pation qui se concentre dans la partie médiane de l’em- récente de la période gallo-romaine, des Ier et IIe siècles. prise. Les 35 tranchées réalisées et réparties sur la to- Nieppe est situé à l’époque gauloise et à l’époque gal- talité de l’emprise ont permis de détecter 137 structures, lo-romaine au sud du territoire des Ménapiens, la civitas dont une quinzaine ont fait l’objet de sondage (soit près menaporium. Cette cité s’étend entre la Mer du Nord et de 11 % du total). Au terme de cette opération, les son- le cours de l’Escaut, de la Lys, de la Deûle, et de l’Aa. Au 85 Haut-Empire, le chef-lieu est décentré à Cassel (Castel- L’étude du mobilier archéologique permet de défi- lum Menapiorum) puis transféré à Tournai (Turnacum) nir deux phases d’installation. Malgré la présence de à partir du IIIe siècle. Le secteur d’intervention se posi- quelques structures qui attestent une présence humaine tionne aux abords de la Lys canalisée qui reprend à cet au début du Ier siècle, les sondages ont démontré que endroit le cours ancien de la rivière et marque la limite cette grande réorganisation s’opère à la fin du Ier siècle et la frontière entre la Cité des Atrébates et la Cité des de notre ère. Ce point de départ correspond à l’implan- Ménapiens. À l’époque romaine, le territoire actuel de tation du grand enclos 1 qui couvre une surface de Nieppe est situé entre Tournai et Cassel, deux centres 9 000 m² environ et de ses différents aménagements, les urbanisés dès le milieu du Ier siècle de notre ère, reliés enclos 2 et 3, le bâtiment 2. Au cours du IIe siècle, le site par des voies de communication, via Estaires (Minaria- connaît une autre étape de construction et voit l’implan- cum) qui est un vicus routier situé en bordure de la Lys, tation d’un autre enclos qui double approximativement la à la limite des deux cités romaines, et reliant Arras et surface d’occupation du site de la Pommeraie. Cassel. Si les données du diagnostic permettent de pressen- tir une évolution chronologique de l’établissement et Des vestiges de La Tène moyenne ses différentes phases d’aménagements, elles ne per- mettent pas pour l’instant d’apporter des précisions sur Très peu de vestiges datés du IIe siècle av. J.-C. nous la fonction et le statut du site situé à mi-chemin entre sont parvenus dans le cadre de l’opération. La pré- Tournai et Cassel, et à proximité des sites ruraux an- sence de quelques indices archéologiques, les restes tiques de La Chapelle d’Armentières et de Houplines. d’un parcellaire existant dès cette période, témoignent S’agit-il d’enclos réservés à l’usage domestique ? tel de la présence humaine et d’une volonté de structurer qu’on les connaît régionalement sur le site du Cheval un espace. Les données archéologiques concernant les Blanc à Marcq-en-Baroeul, le site de la Motte du Bois occupations domestiques du second âge du Fer res- à Harnes, ou à Noyelles-les-Seclin ; des sites à voca- tent peu nombreuse dans la région de Nieppe. Pour- tion domestique qui s’apparentent à des établissements tant les quelques découvertes réalisées ces dernières ruraux antiques et qui témoignent également des diffé- années à Houplines, La Chapelle d’Armentières ou Er- rentes activités liées à une exploitation agricole (pacage quinghem-Lys confirment l’existence d’une forte occu- d’animaux, culture, stockage des productions, activité pation de cette zone, et témoignent d’une forte activité métallurgique. . .). Quelques éléments de réponses ont humaine. été identifiés lors du diagnostic et attestent d’une activité agricole comme en témoigne la présence de grenier sur Un établissement rural antique poteaux. L’hypothèse de la présence de l’habitat principal du do- Dans la partie centrale et en bordure de l’emprise, au maine à l’intérieur de l’enclos 1 n’est pas à écarter, en rai- nord-est, les tranchées de sondage ont révélé sur une son de la présence de mobilier céramique antique d’im- surface de 3 hectares, les restes d’une occupation ma- portation, la terre sigillée des ateliers de l’Est de la Gaule, térialisés par un réseau fossoyé formant au minimum ou bien encore la présence de la céramique fine engo- quatre enclos quadrangulaires de tailles différentes. Ces bée de Cologne retrouvée dans l’un des comblements aménagements sont associés à quelques fosses et deux du fossé d’enclos. Ils sont des témoignages de la vie bâtiments ont été découverts dans les tranchées 13 et quotidienne qui caractérisent les habitats antiques, mais 22. également des témoins de circulation et d’échanges de Le mobilier céramique détermine une phase d’occu- produits importés du Limes. pation antique datée du début du Ier siècle à la deuxième moitié du IIe siècle de notre ère. Benoit Leriche
Négatif ONNAING Extension du Parc d’Activités du Val d’Escaut – Tranche 1
. Le diagnostic archéologique réalisé par l’Inrap à On- contemporaine et ceci est dû à l’action de l’homme mais naing fait suite au dépôt d’un permis d’extension du Parc aussi à celle du temps. En effet, le terrain investigué a d’Activités du Val d’Escaut sur 40 hectares. La surface fait l’objet d’une intense exploitation au cours des XIXe et de la première tranche du projet est de 50 100 m². XXe siècles, notamment les parcelles ZD 119 à 121 qui Dix-sept tranchées et leurs extensions ont permis la ont servi de carrière à une briqueterie aujourd’hui dispa- mise au jour de quarante-sept vestiges archéologiques. rue. Ceci explique l’absence de vestiges antérieurs à la Deux d’entre eux ont livré du mobilier. période contemporaine. Les parcelles ZD 68 à 74 sont Tous les vestiges peuvent trouver une attribution chro- colluviées sur plusieurs mètres d’épaisseur, ainsi, seuls nologique par association ou au regard de leur com- deux fossés contemporains y ont été mis au jour. blement. Une seule structure a livré du mobilier proto- L’occupation mise en évidence lors de cette opéra- historique. Les autres vestiges se rapportent à l’époque tion se développe essentiellement au cours de la pé-
86 riode contemporaine. Nous sommes alors en présence poteaux correspondant à des clôtures. de fosses difficilement interprétables à l’exception de Seul un fossé parcellaire est datable de la Protohis- trois fosses de rejet liées à l’ancienne briqueterie, de fos- toire au sens large. sés parcellaires et tranchées guerrières probablement datables de la Seconde Guerre Mondiale, et de trous de Pascal Neaud
âge du Fer ONNAING Moyen-Âge Extension du Parc d’Activités du Val d’Escaut – Tranche 2
. .. Quarante-deux tranchées ont été effectuées à On- La première mention écrite que nous ayons de la com- naing dans le cadre de la tranche 2 du projet d’aménage- mune se rapporte à l’an 640 alors qu’Onnaing, fisc royal, ment du Parc d’Activités du Val d’Escaut. Quatre-cent-vingt est donné à l’église de Cambrai par Dagobert. Deux sec- vestiges ont été mis au jour, ils apparaissent en moyenne teurs de l’emprise sont concernés par des installations à 50 cm de profondeur. Quinze d’entre eux ont fait l’ob- alto-médiévales. Le premier présente une forte densité jet d’une fouille manuelle et cinq d’une fouille méca- de vestiges (53 découvertes sur environ 630 m²), inéga- nique. Trente-cinq structures ont livré du matériel cé- lement conservés et livrant une quantité non négligeable ramique, soit environ 8 % de la totalité des vestiges de mobilier céramique. Au regard des vestiges mis au mis au jour. Hormis les époques moderne et contem- jour (foyers domestiques, silo(s), fonds de cabanes et/ou poraine (qui représentent plus de la moitié des décou- d’ateliers, sablière basse, trous de poteaux, etc.), ce pre- vertes), deux phases d’occupations ont pu être mises mier site peut être caractérisé d’unité domestique et/ou en évidence. La plus ancienne se rapporte au Bronze fi- d’exploitation. Seule, une étude approfondie permettrait nal/Hallstatt et au Hallstatt ancien. La seconde concerne de valider cette hypothèse. le haut Moyen-Âge avec des vestiges des époques mé- Sur le second secteur, les vestiges mis au jour sont rovingienne et carolingienne. moins nombreux (34), livrent très peu de mobilier céra- Outre les vestiges isolés, trois secteurs de l’emprise mique et l’espace observé semble moins densément oc- ont révélé la présence de vestiges protohistoriques. À cupé. Cependant, une unité architecturale, occupant a l’exception des fosses, les autres vestiges sont plutôt priori 250 m² au sol, située à proximité d’une potentielle très arasés. Ils révèlent donc une occupation du secteur mare, a été identifiée. S’il est difficile de caractériser clai- par plusieurs petits noyaux d’habitat dont certains sont rement cette occupation, nous pouvons émettre l’hypo- encore mal caractérisés chronologiquement (fin Bronze thèse selon laquelle il pourrait s’agir d’une dépendance final/Hallstatt ancien) et d’autres sont datés du Hallstatt à vocation agro-pastorale ou artisanale d’une propriété ancien, soit vers la fin du VIIIe siècle et dans le courant plus importante. L’intérêt de ce second site réside dans du VIIe siècle av. J.-C. Ces vestiges sont caractéristiques sa probable complémentarité avec le premier et aussi des types d’occupation de cette période du âge du Fer, dans le fait qu’il fasse partie intégrante du maillage du établies en petit habitat ouvert de taille plus ou moins territoire durant la période alto-médiévale. Concernant le importante. Elles donnent un premier aperçu de la diver- bas Moyen-Âge, notons la découverte d’un axe de cir- sité d’occupation de ce terroir rural durant cette phase. culation orienté ouest-nord-ouest/ est-sud-est et daté du Il conviendrait de pouvoir mieux le caractériser en chro- XIIIe siècle. Enfin, deux-cent trente-neuf vestiges peuvent nologie relative afin d’évaluer la stricte contemporanéité être attribués à l’époque moderne et/ou contemporaine. des structures ou leur succession, et ainsi percevoir son Ils sont en partie relatifs à la présence d’une ancienne évolution. Il convient, de surcroît, de souligner le grand briqueterie. intérêt du mobilier céramique observé via la fosse k1, fouillée intégralement, qui fournit un aperçu sur le vais- Pascal Neaud selier hallstattien local encore très peu caractérisé.
Moyen-Âge PECQUENCOURT Église Saint-Gilles
.. Depuis juin 2011, une restauration générale de l’inté- mum de données. D’autre part, les travaux de restau- rieur de l’église paroissiale Saint-Gilles de Pecquencourt ration ont notamment comporté un décroûtage général a été engagée. Plusieurs tranchées à la minipelle ont énergique des murs et la suppression des faux plafonds été ouvertes dans l’édifice pour y installer un système du 19e s. Les parois seront ensuite recouvertes d’un en- de chauffage. Devant le risque évident de destruction de duit. Il ne fait pas le moindre doute qu’à l’issue des tra- vestiges archéologiques, une autorisation de sondages vaux, il sera impossible pour bien longtemps de procéder a été délivrée dans l’urgence afin de recueillir le maxi- à une analyse architecturale sérieuse et de distinguer 87 les parties originales des restaurations anciennes ou ré- l’extrême vulnérabilité de ces derniers. Les observations centes. Sans discuter de la pertinence d’un tel enduit gé- sommaires menées sur les élévations confirment que la néral, on doit néanmoins s’interroger sur l’existence, sur façade occidentale et la totalité de la nef centrale, fe- l’importance éventuelle et sur le dépôt dans des archives nêtres hautes (en oculi) incluses appartiennent à une publiques d’une documentation enregistrant l’état du bâti seule campagne de construction, que la typologie des avant restauration et après décroûtage. chapiteaux en calcaire tournaisien permet d’attribuer au milieu du XIIIe siècle.
PECQUENCOURT Église Saint-Gilles Relevés dans la tranchée d’installation du chauffage, cliché CADDAP.
Il est fort à craindre que cette dernière se limite à quelques photographies. Aucune étude du bâti n’a été demandée ni exécutée selon les normes minimales en vigueur de cette discipline préalablement à la restau- ration de cet édifice rural exceptionnel des XIIIe (nef) et XVIe siècles (chœur). Les conditions, impromptues et quelque peu improvi- sées, de la très brève intervention archéologique (1 jour et demi les 28 et 29 octobre 2011) n’ont malheureuse- ment pas permis de réaliser une telle étude, seule des PECQUENCOURT Église Saint-Gilles observations a minima ont été effectuées. Blochet sculpté de 1527 mis à jour par les La tranchée de chauffage réalisée au niveau du banc travaux de restauration, cliché CADDAP. de communion a permis d’étudier ponctuellement une fondation ancienne en grès (XIIIe siècle ?) du mur nord La restauration a permis également la découverte du chœur, la reprise des maçonneries pour la construc- d’une exceptionnelle voûte lambrissée sur le chœur, tion du chœur agrandi (1527 ou peu avant), plusieurs avec une vingtaine de blochets sculptés dont l’un aux traces de sols successifs dans la nef centrale et le ni- armes de l’abbé d’Anchin Charles Coguin (1511-1546) veau d’ouverture de plusieurs sépultures. Les vestiges et deux autres portant le millésime 1527. archéologiques stratifiés commencent à 0,2 m de pro- fondeur environ sous le dallage actuel, ce qui confirme Étienne Louis
Gallo-romain PITGAM Artère des Hauts de France II
.. Le projet de canalisation de transport de gaz naturel une nouvelle canalisation, d’une longueur de 174 km, re- entre Loon-Plage (Nord) et Cuvilly (Oise) par GRT Gaz, lierait le poste de Pitgam à celui de Cuvilly. Le poste de dénommé Artère des Hauts de France II, consiste à relier compression de Pitgam n’étant actuellement pas dimen- le futur Terminal Méthanier de Dunkerque (59) à la sta- sionné pour accueillir les quantités supplémentaires de tion de compression existante de Pitgam (59) ; ensuite gaz émises par le futur Terminal Méthanier, GRT Gaz
88 prévoit de le renforcer. Un deuxième poste, contigüe au ganisation notable, des silos, des fosses dépotoirs et des premier (parcelle cadastrale C 564), sera donc construit sépultures à incinération indiquent l’existence d’un habi- au lieu-dit « Schulleveldt ». Le Service Régional de l’ar- tat à proximité. Le site semble organisé en deux zones : chéologie à décidé de prescrire un diagnostic archéolo- la zone centrale nord-sud et la zone est. La zone cen- gique sur les 53 712 m² de l’aménagement de ce futur trale est principalement composée par des réseaux fos- poste. soyés, tandis que dans la zone est, on trouve, en plus Ce diagnostic s’est déroulé du 9 au 21 juin 2011 des fossés, des trous de poteaux, des fosses dépotoirs, sous la conduite d’une équipe de deux archéologues de des silos, des sépultures et des dépôts votifs. Cette zone l’Inrap. Au terme de cette opération, 17 tranchées et 50 parait propice à la mise au jour d’un habitat rural, à l’op- extensions ont été réalisées, totalisant un taux d’ouver- posé de la zone centrale nord-sud qui semble accueillir ture de 10,8 %. une multitude d’enclos et parait davantage en lien avec Toutes les tranchées ont révélé la présence de des activités d’exploitation du sel. structures archéologiques. Ces vestiges observés, au Ces sondages complètent donc les données issues nombre de 250, sont des structures en creux de type des différentes opérations archéologiques réalisées sur fossés, fosses dépotoirs, silos, trous de poteaux, sépul- le littoral de la Gaule Belgique et s’inscrivent dans une tures à incinération et dépôts votifs. Leur chronologie se problématique d’organisation et d’implantations des sites fonde sur l’observation du mobilier issu des sondages et contemporains, le long d’une ancienne frange côtière de la fouille des structures. isocline, dont la vocation artisanale liée à l’exploitation Ce diagnostic a livré 783 fragments de céramique gal- du sel est avérée. Ils attestent de la densité des foyers lo-romaine provenant de soixante-trois structures. À ce de peuplement à l’époque gallo-romaine et plaident pour stade, une seule phase d’occupation apparaît sur ce une occupation développée du littoral antique. Ces sites site : la seconde moitié du IIe siècle après notre ère. s’organisent, non loin d’un axe de circulation, vraisem- Cette occupation correspond à la continuité du site blablement autour d’une économie mixte fondée sur fouillé en 1998 par K. Bouche et à celui fouillé en 1997 l’agriculture, l’élevage et la production de sel. Le corpus par S. Gaudefroy. L’organisation du site est complexe, céramique permettra la définition du faciès de la partie en raison de la multitude de fossés imbriqués et dont la occidentale de la cité des Ménapiens, faciès particuliers chronologie est très difficile à établir. Ils peuvent tantôt dans lequel la céramique culinaire chamottée occupe en- être interprétés comme des limites de parcelles, tantôt core au second siècle de notre ère une place importante. comme des fossés de drainage rebouchés rapidement, ou comme des fossés d’adduction d’eau salée en vue de Emmanuel Elleboode l’exploitation du sel. Plusieurs trous de poteaux, sans or-
Paléolithique supérieur PROVILLE Mésolithique Bois Chenu
. .. Nous sommes intervenus depuis 2008 sur le site du du Paléolithique supérieur final. Les travaux de remon- « Bois Chenu » à Proville dans le but de préciser la na- tage réalisés sur cette série permettent de confirmer la ture et les spécificités, notamment technologiques, d’une bonne conservation relative de la répartition spatiale de fréquentation humaine attribuée à l’extrême fin du Paléo- l’industrie lithique. Ils permettent également d’appréhen- lithique supérieur, elle même contemporaine de la fin du der les savoir faire mis en œuvre par les chasseurs pour Tardiglaciaire ou du début de l’Holocène. Ces occupa- la production de l’outillage. Il a notamment pu être mis tions ont laissé des traces sur un segment d’au moins en évidence une double chaîne opératoire de débitage 1 km, dans l’axe d’un bas de versant, au contact de la visant à obtenir de grands supports laminaires au pro- plaine alluviale de l’Escaut. fil rectiligne d’une part, et d’autre part de petitess lame La série de surface, recueillie à la fin des années 60 ou lamelles destinées à la fabrication des armatures de dans une position topographique similaire quelques cen- chasse. taines de mètres plus au nord, appartient au faciès « Bel- La problématique principale avancée pour la cam- loisien » tel qu’il est défini par Jean-Pierre Fagnart à par- pagne de 2011 était la reconnaissance des contextes sé- tir du site éponyme de Belloy-sur-Somme. Le « Belloi- dimentaire et archéologique dans le prolongement des sien » est aujourd’hui défini comme un faciès d’atelier. Il secteurs fouillés en 2009 et 2010. Nous avons donc en- est culturellement assimilé au courant Épi-Ahrensbour- visagé la réalisation d’une série de sondages à la pelle gien dont la présence ou l’influence est avérée du nord mécanique sur le bas de versant accessible et consti- de l’Allemagne à la vallée de la Loire, en passant par le tuant le contact avec la plaine humide de l’Escaut. 13 sud de l’Angleterre où il est représenté par la tradition sondages ont été réalisés en août 2011 et ont précédé des Long blades. Les campagnes de 2009 et 2010 ont une petite campagne de fouille, au mois de septembre, permis de fouiller et de caractériser spatialement et tech- portant sur trois fenêtres de caractérisation autour des nologiquement une concentration de vestiges lithiques sondages positifs 9, 11 et 13.
89 PROVILLE Bois Chenu Profil matériel de l’unité 6 (niveau B) de la fenêtre SD 9 – 1 et 4 : petites lames brisées sur encoche ; 2 et 3 : armatures trapézoïdales ; 5 à 7 : pointes à dos et base retouchée ; 8 : armature à base retouchée ; 9 et 10 : armatures à troncature oblique sur partie proximale.
90 PROVILLE Bois Chenu Plan de la fenêtre Sd9 et répartition spatiale du mobilier de la couche 6.
La campagne a permis de clarifier la morphologie du ensemble. Ces occupations (cf.supra) sont attribuables bas de versant. Elle a également permis de mieux ca- au Mésolithique ancien/moyen (fin Préboréal/Boréal), ractériser la nature des occupations humaines sur le site au Mésolithique récent (Atlantique) et au Néolithique entre la fin du Paléolithique et la fin du Néolithique. Trois (quelques éléments intrusifs). Des zones de densités va- sondages ont permis de situer le chenal protohistorique riables et une concentration s’apparentant à un amas ont déjà décrit en 2009 et 2010 (Sd 12,14 et 18). Cinq son- été observés. Deux foyers ou vidanges de foyers sont ca- dages se situent en contexte de versant en retrait par ractérisés par des concentrations de charbons de bois. rapport au talus d’incision de l’Escaut (Sd 7/2, 8/2, 10, Ces faits induisent une bonne conservation relative de la 15 et 17). Cinq sondages se placent en contrebas du taphonomie du gisement, que confirme le bon état phy- talus d’incision (Sd 9, 11, 13, 16 et 19). Quatre de ces sique du mobilier lithique. sondages ont livré au moins 2 niveaux d’occupation (Sd Rien ne permet de distinguer les occupations mésoli- 9, 11, 13 et 16). thiques dans l’organisation spatiale du site. Seules cer- taines pièces telles les armatures, les supports Montbani La fenêtre SD 9 et les nucleus, permettent une distinction assez fiable. La restitution de la topographie, mesurée à la base La fenêtre de décapage réalisée autour du Sondage du niveau archéologique, permet d’entrevoir la présence 9 a permis de fouiller manuellement une superficie de d’un léger replat. Le pied du talus limoneux est visible 34,5 m². Contrairement au secteur fouillé en 2010, le ni- dans l’angle sud-est de la fenêtre. Les plus fortes densi- veau archéologique n’est pas altéré par les occupations tés de mobilier, les « foyers » et « l’amas », occupent ce humaines ultérieures. Seuls les phénomènes de dessic- replat. cation et de bioturbations légères ont contribué au dépla- cement vertical des artefacts, de l’ordre de 10 à 15 cm. La fenêtre SD 11 Le corpus de mobilier lithique n’est pas homogène. Un minimum de 3 à 4 occupations distinctes composent cet Le décapage réalisé autour du sondage 11 (fenêtre
91 SD 11) a permis de fouiller manuellement une superficie renforcée par la présence d’une grande lame retouchée de 18,4 m². Le niveau archéologique occupe une posi- en silex Bartonien (poignard ?) du Néolithique moyen ou tion stratigraphique similaire à celle des niveaux paléo- récent. lithiques et mésolithiques observés à Proville. Le mobi- Les sondages et les fenêtres de fouille réalisés entre lier, lithique, présente un très bon état physique, malgré août et septembre 2012 ont permis de restituer la géo- la présence de quelques éléments vermiculés ou lustrés métrie du versant et d’identifier plusieurs entités d’occu- dont l’appartenance à la série est douteuse. La disper- pation attribuables au Mésolithique ancien/moyen et ré- sion verticale des pièces est de l’ordre de 5 à 10 cm. La cent. Ces entités se situent invariablement entre la base série n’offre que très peu d’éléments diagnostics. Seule d’un talus crayeux et l’incision d’un chenal protohisto- une armature en trapèze sur support de type Montbani rique. Les niveaux archéologiques s’inscrivent dans une permet de proposer une attribution au Mésolithique ré- stratigraphie très comprimée, ayant localement conduit cent. à un palimpseste. Les datations en cours de 2 foyers Dans ce secteur, le talus résultant de la dernière in- devraient permettre d’évaluer la proximité chronologique cision de l’Escaut est en retrait vers l’est. Il en résulte, entre les occupations du Paléolithique et du Mésolithique éventuellement, une plus grande dispersion des occu- ancien/moyen. La mise évidence d’une fréquentation du pations. Il est possible que la fenêtre Sd11 se situe en site au Mésolithique récent est particulièrement intéres- périphérie d’une occupation plus dense. sante dans le contexte régional ou la documentation pour cette période est inexistante. Fenêtre SD 13 Le champ chronologique couvert par les différentes occupations reconnues est comparable à la plupart Le décapage réalisé autour du sondage 13 totalise des grands sites fouillés au nord de la Seine (Bel- une superficie de 12 m². Cette surface a fait l’objet d’une loy-sur-Somme, Saleux, Rueil-Malmaison « Le Closeau ») fouille manuelle. La série ne présente que peu de mar- même si les cultures caractérisant l’Azilien septentrional queurs typologiques pour le Mésolithique à l’exception entre le Bölling et le Dryas récent ne sont pas représen- de quelques éléments lamellaires et quelques nucléus à tées à Proville. Ce site septentrional confirme donc de plans de frappe multiples comparables à ceux recueillis forte similitudes dans le choix des sites d’occupations dans la fenêtre Sd 9. La présence de fragments de durant le Tardiglaciaire et le début de l’Holocène. grès de taille centimétrique ou décimétrique en grand nombre, permet de supposer qu’une forte proportion du Gilles Leroy mobilier appartient au Néolithique. Cette impression est
Paléolithique, âge du Bronze PROVILLE âge du Fer Faubourg de Paris
. ... La prescription d’un diagnostic d’archéologie préven- tions chronologiques proposées avec une datation phy- tive à Proville est liée à la création/extension d’une zone sique absolue. Malgré une certaine dispersion verticale commerciale sur une surface d’un peu moins de 8 ha. Le des vestiges (12 cm dans le meilleur des cas), cette oc- projet est situé au lieu-dit « Faubourg de Paris », entre la cupation est bien conservée, tant dans sa composition voie d’Hermenne et la rue Denis Diderot. La zone étu- que dans l’état physique des vestiges, pour autoriser une diée, largement couverte de limons, occupe l’interfluve lecture spatiale pertinente des activités conduites par les du plateau entaillé par la vallée de l’Escaut au nord et Paléolithiques. un vallon sec au sud. Trois occupations humaines peu Quoiqu’il en soit, le site Paléolithique de Proville livre communes ont été découvertes. une industrie lithique méconnue, qui mérite d’être mieux L’occupation la plus ancienne, découverte entre 3 et caractérisée. La qualité de la documentation régionale 4 m de profondeur, est attribuée au Paléolithique moyen. est médiocre : beaucoup de séries de référence (Mar- La stratigraphie montre l’ensemble du Weichsélien et les coing, Solesmes, Busigny,. . .) proviennent de ramas- restes de l’Eémien. Le mobilier découvert décomposé sages de surface ou, au mieux, de fouilles sur de petites en 3 niveaux archéologiques. Il semble résulter d’une surfaces. L’état de conservation des séries est souvent occupation homogène pour deux niveaux inférieurs as- mauvais (patine intense, usure et ébréchure des bords, sociés à un sol « forestier » du Début-Glaciaire weich- gélifraction poussée) et, faute d’étude taphonomique, la sélien. L’industrie est caractérisée par des éléments de question de l’homogénéité des niveaux archéologiques plein débitage, en particulier des lames de technologie n’est jamais prise en compte. Les attributions chronolo- Levallois récurrent, mais aussi quelques pièces issues giques elles-mêmes sont souvent hypothétiques. Le site des phases d’acquisition et de mise en forme. Cette de Proville présente une qualité bien supérieure. chaine opératoire laminaire Levallois est aujourd’hui bien La deuxième occupation a trait à la Protohistoire et moins connue que la chaine opératoire non Levallois de plus particulièrement au Bronze final. Huit fosses, spa- type laminaire volumétrique. La présence d’une pièce tialement concentrées, sous-entendent l’existence d’une chauffée, laisse aussi la possibilité de croiser les attribu- occupation unique de type ferme isolée. Le mobilier cé-
92 PROVILLE Faubourg de Paris En haut : sélection de matériel du Bronze final, dessin Alain Henton, Inrap ; en bas : sélection de matériel de l’âge du Fer, dessin D. Bardel, Inrap. 93 ramique recueilli illustre des traditions Bronze final évo- té qui indique une occupation continue sur une durée de luées et pourrait être attribué aux dernières décennies quelques générations, entre la fin du Hallstatt moyen (Ha du IXe siècle ou du VIIIe siècle avant notre ère (phase D1) et la transition Ha D/La Tène ancienne (LTA1), soit de Gündlingen ?). Des investigations plus poussées per- entre la première moitié du VIe et la première moitié du mettraient d’affiner cette chronologie. L’intérêt de ce site Ve siècle av. J.-C. (- 550, - 450 environ). La chronologie réside aussi dans sa localisation géographique dans une exacte demeure imprécise. zone de contact et de mélange d’influences entre deux Outre l’intérêt que peut représenter cet habitat pour groupes culturels, avec le Groupe des Ardennes en aval la connaissance des formes de l’occupation de la fin du de la vallée de l’Escaut et le groupe Manche-Mer du Nord âge du Fer et de ses activités domestiques, ses témoins à l’ouest et au sud. céramiques devraient pouvoir participer à l’élaboration La troisième occupation concerne l’âge du Fer. Cette du référentiel typo-chronologique régional faisant défaut occupation hallstattienne est identifiable par un nombre pour la période. La présence de profils conséquents ou de structures moyennement dense, mais rassemblées complets doit être soulignée, ainsi que celle de céra- en un site homogène et délimité, sur une surface d’en- mique peinte, caractéristique peu commune pour la zone viron 2 hectares. Cette occupation possède les as- d’étude. Le positionnement géographique du site s’avère pects spécifiques des habitats de la Protohistoire an- intéressant pour l’observation des influences stylistiques cienne et notamment de la période hallstattienne, re- qui semblent variables entre les parties sud et nord du connus comme des habitats groupés ouverts, de taille bassin de l’Escaut. et d’importance variables, dont les traces sont le plus souvent fugaces. Les rejets domestiques de céramique Philippe Feray et de faune sont caractéristiques d’un site d’habitat et avec les contributions de les assemblages céramiques se révèlent assez étoffés David Bardel et d’une belle conservation. Une production céramique Laurent Deschodt propre au site pourrait être envisagée par la recon- Alain Henton naissance de possibles ratés de cuisson. Les assem- Jennifer Lantoine blages typologiques révèlent une certaine homogénéi-
PROVILLE Faubourg de Paris Sélection de matériel Paléolithique, dessin Jennifer Lantoine, Inrap.
94 âge du Fer RAILLENCOURT-SAINTE-OLLE Gallo-romain Actipôle
. .. L’année 2011 marquait la dernière phase d’une fouille sés n’ont pas livré une quantité abondante de mobilier ; commencée en septembre 2009 et qui a vu le déca- espérons que l’étude fine de ce mobilier mais aussi et page de 6 secteurs comme le montre la figure 1. Le sec- surtout l’analyse poussée de la chronologie relative issue teur concerné en 2011 représentait une surface déca- des sondages réalisés aux endroits pertinents du site pée d’environ 39 000 m². Cette large surface décapée pourront nous permettre de démêler quelques nœuds. fut complétée à l’ouest et surtout à l’est par des tran- La deuxième particularité des travaux réalisés en 2011 chées « type diagnostic » mais resserrées pour ouvrir a été la mise au jour de nombreux bâtiments sur poteaux aux abords de la zone décapée environ 50 % de la sur- aux formes parfois peu évidentes à la première lecture face. Il faut d’emblée signaler que les études sont en et par conséquent à l’histoire peut-être complexe. cours de réalisation (céramique gauloise et romaine, an- thropologie, étude des objets métalliques) et que le pha- sage du site global mais aussi de celui qui concerne cette notice est loin d’être achevé d’où l’aspect général du compte-rendu qui suit.
RAILLENCOURT-SAINTE-OLLE Actipôle Tombe gauloise.
La partie sud du décapage a permis de mettre au jour la continuité et la fin du site fouillée en 2009 sous la future voirie. Cette partie se caractérise par la fermeture des enclos partiellement observé en 2009 mais aussi par un système complexe d’ouverture, certains l’appelleraient « monumental », vers le nord-est. Quelques bâtiments sur poteaux mais aussi quelques fosses complètent ce plan d’habitat qui a aussi livré la seule petite zone funé- raire de 2011, caractérisée par deux tombes gauloises, aux gabarits et aux caractéristiques générales proches de celles des années précédentes. D’un point de vue topographique, immédiatement au nord, nous avons observé une zone de bâtiments assez bien conservés et deux petits enclos curvilignes dont la proximité immédiate d’un gazoduc passant de part en part de la zone nous a obligé à stopper nos travaux. Cet ensemble (bâtiments et petits enclos) semble s’insérer RAILLENCOURT-SAINTE-OLLE Actipôle dans un enclos plus vaste dont nous n’avons pas l’ex- Plan des opérations réalisées depuis 2009. tension complète. Nous pensons que la partie la plus vaste du décapage L’aire explorée a livré un site d’habitat qui est logique- au nord/nord-est a permis de mettre au jour un énorme ment la suite de celui exploré en 2010, mais surtout la enclos quadrangulaire orienté sud-ouest / nord-est dont continuité immédiate et physiquement liée du site fouillé les abords malheureusement n’ont pas pu, pour des rai- en 2009. La partie funéraire, abondamment renseignée sons techniques (limite de projet) ou de sécurité (gazo- les années précédentes, fut quasi inexistante en 2011. duc), être suffisamment bien observés. Il restera donc Nos travaux de 2011 furent dominés par la découverte autour de cet enclos majeur à Raillencourt-Sainte-Olle et de nombreux enclos aux formes et aux tailles variées ; dans le paysage de ce secteur quelques énigmes diffi- gageons que leur fonction fut aussi très différente. En ciles à résoudre. L’angle occidental n’a pu être obser- l’état actuel de notre recherche, nous ne pouvons inclure vé, il en est de même pour l’angle nord, complexe, mar- la notion de chronologie pour ce système d’enclos com- qué notamment par un nœud de fossés et un petit en- plexe dont, de toute évidence, les comblements des fos- clos quadrangulaire qui n’a livré aucun indice funéraire
95 comme on aurait pu l’imaginer. Le côté nord-ouest re- avons eu la chance de fouiller tout un secteur riche et tiendra particulièrement notre attention puisqu’à cet en- de pouvoir travailler sur la répartition spatiale des habi- droit dédoublement de fossés (départ d’enclos juxtapo- tats et des nécropoles sur une surface non négligeable, sés), bâtiments sur poteaux ou autres fosses aux fonc- surtout si l’on ajoute à cela les travaux antérieurs. Nous tions encore mal définies ont été enregistrés avec mi- convenons aussi de l’état largement inachevé de cette nutie. Il en va de même pour plusieurs secteurs de cet notice qui ne fait que présenter un état de la recherche à immense enclos qui a livré des nuages de poteaux cor- un moment où les travaux de post-fouilles ne permettent respondant, à première vue, à des ilôts de vie et de sto- pas encore de livrer précisément un compte-rendu digne ckage. Il conviendra surtout de travailler sur la chrono- d’un tel site, ce que nous ne manquerons pas de faire logie de ces ensembles, pour peu qu’ils aient fourni du dans le rapport final d’opération en cours d’élaboration. mobilier (en cours d’étude). Nous nous rendons compte depuis 2009 que nous Jean-François Geoffroy
Moyen-Âge RAIMBEAUCOURT Rue Jean Jaurès
.. La société SEPIMO projette la construction d’un lo- fosses, 2 fossés et 1 four) ont été mises au jour, toutes tissement à Raimbeaucourt entre la rue Jean Jaurès dans la moitié sud de l’emprise du diagnostic et de et l’avenue du Château du Liez, sur une superficie de manière éparse. Le mobilier retrouvé dans les diffé- 17 744 m². La localisation de ce projet de constructions à rents comblements de ces structures a été daté du proximité du village de Raimbeaucourt et d’occupations haut Moyen-Âge avec plus ou moins de précision. antiques a justifié la réalisation d’un diagnostic par la Ces résultats confirment donc les observations faites Communauté d’Agglomération du Douaisis. Les inves- en prospections pédestres sur la présence de vestiges tigations ont été menées du 1er au 3 août 2011, entraî- mais montrent également leur faible densité. nant le creusement de six tranchées et deux sondages profonds. Stéphane Venet Sous deux niveaux de colluvions, dix structures (7
Négatif RAIMBEAUCOURT Rues Jules Ferry et Joliot Curie
. La construction de logements en bordure de l’agglo- raines ont été mises au jour et marquent une occupation mération de Raimbeaucourt, rues Jules Ferry et Joliot de faible ampleur. La zone d’argile au sommet du terrain Curie sur une surface de 9 168 m² a entraîné un diagnos- est susceptible de supporter une nappe phréatique per- tic les 7 et 8 février 2011. Sept tranchées ont été ouvertes chée. Ce type de ressource placé en sommet de butte pour une surface totale de 1 018 m² et un pourcentage peut se révéler attractif pour les populations humaines d’exploration de 11,15 %. Une zone d’une vingtaine de et conditionner la présence du noyau ancien du village mètres de large située parallèlement à la rue Joliot Cu- de Raimbeaucourt à proximité. rie est formée d’argiles vertes tertiaires affleurantes sous la terre végétale. Dix structures modernes et contempo- Thibault Legrand
ROUVIGNIES Parc d’Activité de l’Aérodrome Ouest, phase 16
. Notice non parvenue Cécillia Populaire
96 Négatif SAINGHIN-EN-MÉLANTOIS Rue de Lille
. La construction d’une extension des bâtiments de sto- tiges mis au jour laissent apparaître deux réseaux de ckage des Laboratoires ANIOS en front de la RD 146, fossés, l’un orienté nord-est / sud-ouest, l’autre sud-est / sur la commune de Sainghin-en-Mélantois, sise au sein nord-ouest. Les informations recueillies sur les parcelles d’une zone sensible de découvertes archéologiques, au permettent de compléter la trame parcellaire protohisto- nord du village, sur le versant nord du vallon de la No- rique et/ou antique. L’ensemble des vestiges issus du velle, sur la frange orientale du plateau du Mélantois, a diagnostic ne livrent malheureusement que peu ou pas induit la réalisation d’un diagnostic sur une surface de de mobilier, l’attribution à une fourchette chronologique 50 741 m². reste donc assez lâche. Le terrain est recouvert, pour un tiers, par d’épaisses colluvions récentes qui nivellent la topographie. Les ves- Carole Quérel
Gallo-romain SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent
.. Un projet de lotissement à Sains-du-Nord a motivé la complexe que nous avons pu observer est occupé par prescription d’un diagnostic archéologique. Effectué en une cour en petit cailloutis de pierre bleue et cinq unités mai 2009 par l’Inrap, le diagnostic s’est avéré positif et architecturales dont deux fana. a débouché sur la prescription d’une fouille d’environ 7 000 m² réalisée par l’Inrap. Elle s’est déroulée d’août 2010 à février 2011 avec une pause hivernale de deux mois. La commune de Sains-du-Nord se situe dans l’Aves- nois, région vallonnée et bocagère, à l’extrême sud du département du Nord. Elle s’installe sur un plateau schis- teux culminant à 234 m d’altitude dominant la vallée de l’Helpe Majeure. Le site se trouve « rue du Moulin à Vent », sur le versant est du plateau, le terrain présente une déclivi- té sud-ouest/nord-est pouvant atteindre 8 %. Le site mis au jour peut se diviser en deux espaces principaux : un complexe bâti et ses abords.
SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent UA2, vue depuis l’ Est, cliché P. Neaud, Inrap.
L’ UA 1
Elle a connu plusieurs phases de construction, est composée de quatre espaces, cette unité est mitoyenne du fanum 2.
L‘espace 1 consiste en une pièce au plan en croix la- − tine dont l’extrémité est forme une abside. Les murs parementés de moellons de pierre bleue en opus vittatum sont conservés sur six à sept assises. La pièce occupe un espace d’environ 30 m², 35 à l’ori- SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent gine, avant la construction d’une canalisation sur son UA1, espace1, vue depuis le NO, cliché P. Neaud, Inrap. côté sud. Deux niveaux de sol, dont un fonctionne avec la pièce, ainsi qu’un niveau de construction ont Le complexe bâti été identifiés ;
Le complexe mis au jour semble former un quadrila- L’espace 2, orienté nord-est/sud-ouest et ajouté pos- tère délimité au sud par un simple mur et à l’ouest par un − térieurement à l’espace 1, est de forme rectangu- bâtiment à portiques (UA3) long de 78 m. L’intérieur du laire et occupe une superficie d’environ 120 m². Le
97 N
0 20 m
8
espace 7 7
espace 5
6
UA 3 espace 6 4 UA 2 7 espace 2 espace 3 UA 1 2
3 espace 4 espace 1 5
Fanum 1
1 1 Fanum 2
1 : fanum mur/fondation 2 : tombes augustéennes à caractère “privilégié” 3 : dépôt de vases à caractère rituel 1er état (sur poteaux) de l’espace 2 de l’UA1 4 : édicule (petit temple ?) 5 : aqueduc fossé 6 : entrée monumentale ou temple ? 7 : portique espace externe (restitué) présentant des aménagements 8 : petit édifice de spectacle ou modification d’exèdre ? de sols en petits cailloutis de pierre bleue ? : propositions de restitution du tracé du fossé espace interne (restitué) présentant des aménagements de sols en petits cailloutis de pierre bleue (cour)
SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent Plan du sanctuaire gallo-romain, DAO M. Canonne et P. Neaud.
98 mode de construction des maçonneries est identique en blocs de pierre bleue irréguliers, récupérés et simple- à l’espace 1, cependant les parements ont été quasi ment posés à plat, laisse supposer qu’il pourrait s’agir intégralement récupérés. Il semble que la construc- du soubassement d’un édicule. Notons la découverte de tion en dur corresponde à la monumentalisation d’un nombreuses fibules dans cet édifice, environ 50 % de la premier état sur poteaux porteurs. Notons la pré- totalité des découvertes. Une fonction cultuelle pour ce sence de deux importants dépôts de vases et de petit monument est envisageable. deux tombes à incinération d’époque augustéenne qui sembleraient être antérieures, sinon contempo- raines, au premier état de l’espace 2. Nous pourrions ici être en présence de tombes fondatrices ;
L’espace3, d’environ 120 m², correspond essentielle- − ment à des niveaux successifs de circulation de petits cailloutis. Espace en partie ouvert sur son côté ouest, notons la présence d’enduit peint encore en place sur le mur sud qui le délimite spatialement ;
L’espace 4, trop proche de la limite d’emprise, n’a pu − être circonscrit. Remarquons seulement que les ni- veaux mis au jour dans l’espace 1 ont été mis en évidence à cet endroit. De plus, un mur antérieur à SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent l’espace 1 a été repéré. Dépôt de vase, vue depuis le NO, cliché J. Clerget, Inrap.
L’ UA 3
Construction imposante longue de 78 m, est compo- sée d’un porche d’entrée monumental ou temple (es- pace 5) flanqué de deux ailes (espaces 6 et 7), probables portiques, dotées de deux exèdres chacune. Malgré un niveau d’arasement important, une fois encore, nous constatons la standardisation du mode de construction puisque les murs sont parementés de moellons de pierre bleue en opus vittatum. L’espace 5 est de plan rec- tangulaire, orienté nord-ouest/sud-est et occupe un es- pace de 120 m². Les ailes, orientées nord-est/sud-ouest, couvrent quant à elles une superficie de 160 m² chacune SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent (hors exèdres). Seules les moitiés sud de l’espace 6, et Tombe 1223, vue depuis le NE, cliché J. Clerget, Inrap. nord de l’espace 7 présentaient un niveau de sol conser- vé grâce, en partie, à un niveau d’incendie et d’effon- L’usage de cette unité architecturale et de ses diffé- drement de toiture. Dans l’espace 6, de nombreux frag- rentes pièces est difficile à définir à l’heure actuelle. ments d’enduit peint, retrouvés dans le niveau d’incen- Néanmoins, nous pouvons tout de même évoquer die, indiquent que les murs étaient revêtus de peintures quelques hypothèses : eu égard à l’abside et à la proxi- murales. mité de la canalisation, bien que postérieure au premier état de l’espace 1, ainsi qu’à deux suspensurae décou- vertes en remblai, l’espace 1 pourrait correspondre à une pièce d’eau (malgré l’absence de béton hydraulique) ; avec la présence des tombes et de dépôts de vases, l’espace 2 pourrait être interprété comme un enclos fu- néraire ; enfin l’espace 3 correspondrait à un espace de circulation ouvert sur l’extérieur qui semblerait lié à la présence de l’UA 2.
L’ UA 2
Elle a connu deux états. Le premier consiste en un carré d’1,40 m² de superficie conservé sur deux assises reposant sur une arase de tuiles plates. Le second état, qui recouvre entièrement le premier, est de plan rectan- gulaire et couvre un espace interne de 8 m². Celui-ci est SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent divisé en trois parties de 5,30 m² pour la plus grande, et Cheval, cliché D. Bossut, Inrap. d’1,30 m² pour les deux autres. Le mode de construction
99 C’est aussi dans ce secteur que des empreintes liées par des fossés. Si les fossés mis au jour dans les sec- à la construction du bâtiment ont pu être mises en évi- teurs ouest et nord semblent bien délimiter l’espace dé- dence. volu à notre complexe, il n’en va pas de même pour le fossé repéré au sud. En effet, la limite d’emprise ne Le fanum 1 nous permet pas de savoir si ce fossé continue en ligne droite, bien au-delà de notre ensemble ou si, à l’instar Il est très peu perceptible compte tenu de la récupé- des fossés nord et ouest, il forme un angle. Dans ce ration quasi intégrale du monument et de sa faible fon- cas nous serions en présence d’un complexe bâti déli- dation. L’identification de cet édifice est conditionnée par mité par un enclos fossoyé, l’espace interstitiel corres- son plan (un carré dans un carré) et par la découverte pondant alors à un espace de circulation en cailloutis de du fanum 2 mitoyen de l’espace 1 de l’UA1. pierre bleue permettant de déambuler autour du com- plexe. Par contre, si l’on considère que le fossé se pour- suit en ligne droite, alors, nous serions en présence d’un ensemble construit longé par une voie, ou une rue, orien- tée nord-ouest/sud-est.
Aperçu du mobilier découvert
Les fibules
Une quarantaine de fibules, en bon état de conser- vation, ont été découvertes sur l’ensemble du site. Ce- pendant, environ 50 % d’entres elles se localisaient dans l’UA 2 et ses alentours (UA 1 espace 3). C’est, entre autres cette concentration qui nous orienterait vers une interprétation cultuelle de ce monument.
SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent Personnage ithyphallique, cliché D. Bossut, Inrap.
Le fanum 2
Il a été totalement récupéré aussi, seules les tran- chées de spoliation des murs ont été observées. La ma- jeure partie de ce monument se trouve hors emprise, ce- pendant, si nous acceptons l’idée d’un édifice carré, la superficie totale couverte par l’édifice, c’est-à-dire l’es- pace enceint par la galerie, serait de 225 m² dont 36 m² occupés par la cella. Le niveau de circulation interne à la galerie a été en partie préservé et se compose d’un SAINS-DU-NORD Rue du Moulin à Vent niveau de cailloutis en pierre bleue. Vénus, cliché D. Bossut, Inrap.
Les abords du complexe bâti Les monnaies
Les abords de l’ensemble bâti correspondent à des De nombreuses monnaies ont été mises au jour lors niveaux de circulation inégalement conservés, limités de la fouille. L’essentiel du corpus est constitué de mon-
100 naies romaines mais nous avons quelques exemplaires Conclusion de monnaies gauloises et modernes. Pour l’époque an- tique, le champ chronologique couvert s’étend de la se- Le site mis au jour « rue du Moulin à Vent » ne repré- conde moitié du Ier siècle av. J.-C. à la seconde moitié du sente qu’une partie du complexe. Bien qu’il soit occu- IIIe siècle. pé durant tout le Haut-Empire, deux grandes phases ont pu être mises en évidence : une première autour de 20 Le mobilier céramique av. J.-C. et une seconde s’étalant du milieu du Ier siècle au milieu du IIe siècle. L’occupation antique est suivie Deux lots de vases intacts ont été mis au jour dans l’es- d’une phase d’occupation médiévale (Moyen-Âge 1 et 2), pace 2 de l’UA 1. Un premier lot, constitué d’une centaine à laquelle semble succéder une phase de récupération, d’individus, semble déjà datable de la première moitié du probablement dès cette période, mais surtout à l’époque IIe siècle. Certains vases présentent des traces de feu moderne. D’après le plan d’ensemble, que nous pour- et des percements volontaires. Le second lot, composé rions comparer au sanctuaire de Blicquy, situé en terri- d’une vingtaine de vases pourrait, lui aussi, dater de la toire nervien (Belgique) ou encore à celui de Saint-Mar- première moitié du IIe siècle. Notons la découverte dans tin-au-Val (Eure-et-Loire) qui présentent des portiques les sépultures de vases à piédestal datables de l’époque dotés d’exèdres, la présence d’au moins un fanum, des augustéenne. L’une des tombes contenait, de plus, une sépultures (si elle n’est pas fortuite), du mobilier, tant cé- table en métal. ramique (lots de vases dont certains ont été percés) que métallique (concentration de fibules), il semble évident Les figurines qu’il s’agit d’un sanctuaire. De plus, la découverte heu- reuse du vase planétaire en 1984, exposé au Palazzo Trois figurines ont été mises au jour sur le site, deux Grassi à Venise, en 2008, lors d’une exposition intitulée en bronze et une en terre cuite. Les figurines en bronze « Rome et les Barbares », et représentant un temple (fa- représentent un cheval extrêmement bien conservé et un num) abritant Mercure, pourrait étayer cette hypothèse. personnage ithyphallique. La figurine en terre blanche représente Vénus, le pubis visible et se touchant le sein Pascal Neaud gauche, mais dont la tête est manquante.
Négatif SAMÉON Rue de l’Église
. Un projet de lotissement par la société SCI Groupe diagnostic, totalisant une surface ouverte de 316,09 m², Hainaut Immobilier à Saméon, rue de l’Église a ame- soit un taux d’ouverture de 10 %. né le Service Régional de l’archéologie à prescrire un Aucun vestige n’a été mis au jour. diagnostic archéologique sur les 3 161 m² de l’aménage- ment. Emmanuel Elleboode Quatre tranchées ont été réalisées sur l’emprise du
Gallo-romain SAULTAIN Rue Henri Barbusse
.. En 2010, un diagnostic avait été réalisé par l’Inrap à À la suite du décapage, trois phases d’occupations Saultain, dans le cadre d’un projet de lotissement. L’em- successives ont été observées. La première concerne prise, ouvrant sur l’avenue H. Barbusse, est située à le chemin dans sa phase ancienne et un fossé de par- moins de 500 m au sud-est du centre de la commune cellaire. À l’endroit de la fouille, le chemin traverse obli- et dans l’angle formé par les voies rapides N549 et N49. quement le fond humide d’un talweg étroit. La lecture de Des traces d’habitat hallstattien et une occupation gal- son aspect initial a été rendue difficile par sa profondeur lo-romaine avaient été mises en évidence. Cette dernière (2,50 m sous le niveau de sol actuel) et par de probables se caractérisait par un chemin, suivi sur 400 m, et une né- ravinements anciens. Si, hors du talweg, deux fossés cropole à incinération bordant ce dernier. La présence de bordiers distants de 14 m délimitaient ce chemin, un seul structures funéraires particulières (caveaux avec couloir fossé (de drainage) a été observé dans le fond de la dé- d’accès) avait induit une prescription de fouille préven- pression, et la zone de roulage, non empierrée, montre tive, sur une surface de 1 500 m². Cette fouille a été réa- une largeur maximale de 7,50 m. lisée en septembre et octobre 2011 par l’Inrap. À la rupture de la pente menant au talweg a été creusé 101 un fossé, a moins de 5 m du chemin. Son tracé sinueux sur une surface inférieure à 2 ares. L’élément structu- est suivi sur 45 m. Un cellier rectangulaire (3,80 x 3 m) rant de la nécropole réside dans l’alignement parfait de était installé à proximité du fossé. L’installation du che- 5 caveaux, parallèlement au chemin et à 14 m de ce der- min, du fossé et du cellier se situe probablement vers le nier. Les tombes simples se concentrent devant celui-ci, milieu du Ier siècle. sans ordre apparent. Une seule tombe simple, à la do- tation funéraire plus importante, est installée dans l’axe entre deux caveaux. De manière générale, chaque ca- veau est constitué d’une fosse d’installation de la tombe proprement dite et d’un couloir d’accès. Les fosses, de plan quadrangulaire ou sub-circulaire, sont creusées di- rectement dans le limon sur une profondeur conservée de 0,60 à près d’1,20 m. Selon toute vraisemblance, le sol contemporain devait se situer à une cinquantaine de centimètres au-dessus du niveau de décapage des fosses, permettant d’estimer entre 1,70 m et 2 m la pro- fondeur originelle du caveau le plus profond. Les cou- loirs, d’orientation alternée entre chaque caveau, pré- sentent une largeur moyenne de 60 cm et une longueur conservée variant de 1,40 m à 2,50 m. Les marches sont taillées directement dans le limon, jusqu’au fond de la fosse.
SAULTAIN Rue Henri Barbusse Caveau 3. Détail du coffre et amorce de l’escalier d’accès (en haut). Cette sépulture, avec service en sigillée, cruche en verre bleu marbré et coffret à offrandes, pourrait être à l’origine de la nécropole (fin 1er siècle), cliché S. Oudry, Inrap.
Cette première occupation est scellée par un collu- vionnement marquant une phase d’érosion de la pente. Une forge s’installe alors à l’aplomb du fossé quasiment comblé, vraisemblablement dans la seconde moitié du Ier siècle. L’aménagement de surface de cette forge a fort heureusement été préservé par une phase de collu- vionnement ultérieure. D’une surface inférieure à 20 m², elle se compose d’une fondation quadrangulaire (1,50 x 1,30 m) et légère de tuiles concassées, interprétée comme la base du fourneau de forge, d’une petite fonda- tion de rognons de silex (base de l’enclume ?), et, entre ces deux structures, d’un sol aménagé en petits moel- lons de grès. De nombreuses scories jonchaient le sol. Une approche croisée avec un spécialiste en détection géophysique (G. Hulin, Inrap Canal SNE) et un spécia- liste en paléométallurgie (Benjamin Jagou, Inrap NP) ont permis d’approcher la forge de manière interdisciplinaire. L’analyse des scories et celle des prélèvements, par la dispersion et concentration des battitures, devrait per- mettre d’affiner nos connaissances de la chaîne opéra- toire de cet atelier. Outre l’état exceptionnel de conser- vation du niveau de sol de la forge, la principale surprise de cette découverte réside dans la mise en évidence de SAULTAIN Rue Henri Barbusse l’utilisation de la houille comme combustible de foyer de Caveau 5. La coupe correspond à l’emplacement du plancher de bois forge. C’est à ce jour la plus ancienne trace d’emploi du fermant le couloir comblé de rognons de silex. Dans le coffre, outre charbon de terre au niveau régional ; ceci posant bien les céramiques, lampe à huile et chenet miniature, on note la entendu de nombreuses questions relatives à son ori- présence d’une paire de chaussures entre la paroi et le coffret gine. rectangulaire contenant les ossements, cliché A. Henton, Inrap. Une seconde phase d’érosion de la pente recouvre ensuite de plusieurs dizaines de centimètres de collu- Dans les 5 caveaux ont été mises en évidence des vions l’ancienne forge et ses environs, comblant par- traces de coffres en bois quadrangulaires (de 0,75 à 1 m tiellement le talweg. C’est alors que débute la troisième de côté), à renforts d’angles et consolidés ou non à l’aide phase, concernant l’occupation funéraire. 21 structures de clous. Dans un seul cas, un calage externe de ro- la composent (20 sépultures et une fosse de bûcher), gnons de silex a été observé.
102 SAULTAIN Rue Henri Barbusse Caveau 4. Vue verticale de l’ensemble de la sépulture, avec couloir à escalier, fosse d’installation circulaire et coffre en bois. Les ossements du défunt étaient posés dans un coffret cloué installé dans un angle du coffre. Les rognons de silex marquent l’emplacement du plancher de bois fermant le couloir, cliché A. Henton, Inrap.
La hauteur des coffres, restituée par les emplace- cruches, d’associations œnochoé/patère, de gobelets, ments de clous ou les traces de couvercle, n’excédait de mortiers et de chaudrons à anses en anneaux. Un guère la hauteur des dotations en céramique, soit entre seul caveau a livré de la sigillée (9 individus). D’emblée, 30 et 50 cm. Dans 4 caveaux, les ossements des dé- il apparaît que les assemblages s’intègrent au répertoire funts sont disposés dans des coffrets de bois cloués, en- habituel de la région Bavai-Famars. Parmi le mobilier tourés du mobilier funéraire. Des dépôts de céramiques en terre cuite, nous pouvons également mentionner 3 (cruches ou œnochoés) sur couvercle ont été remar- lampes à huile et des chenets miniatures avec plaque. qués dans 3 cas. Dans 4 caveaux, des traces ligneuses 4 cruches en verre ont été dégagées, dont une à haut confirment la mise en place de planches de bois sépa- col en verre bleu marbré (Cologne ?) et une associée à rant la fosse du couloir au moment de la fermeture du ca- un mélangeur en forme de tige torsadée. Pour le mobi- veau. La fosse est alors entièrement comblée de limon, lier métallique, on peut mentionner des grills miniatures tandis que les couloirs sont fermés à l’aide d’une grande en fer et de possibles crémaillères. Un coffret disposé quantité de rognons de silex tassés et liés au limon ar- dans un des caveaux semble contenir un ensemble d’ob- gileux. Le marquage des caveaux par un petit tertre tu- jets en bronze et en fer (radiographie en cours). Si des mulaire n’est pas à exclure, au vu de l’espace régulier monnaies ont été recueillies dans plusieurs tombes, il respecté entre chaque monument. De par leur aspect, faut toutefois signaler une relative absence de parures ces caveaux peuvent être comparés aux tombes en hy- (celles-ci se résument à une perle et 4 fibules) et d’ob- pogées, taillés dans la craie ou le limon, et découverts jets de toilette. Parmi les dépôts originaux, on note une au niveau régional à Fontaine-Notre-Dame, à Cambrai paire de chaussures à semelle clouée dans un caveau ou encore Marquion. La technique de construction diffé- et un récipient en matière organique (élément de ruche rente observée à Saultain résulterait d’une adaptation au en paille tressée ?) partiellement conservé dans le com- type particulier de substrat limoneux, de nature plus sa- blement argileux du fond d’un autre caveau. blonneuse en profondeur et rendant difficile, voire impos- Au sortir de la fouille, il apparaît que cette aire funéraire sible un creusement classique en hypogée. débuterait par l’installation de l’un des caveaux (à vais- Les tombes simples, plus ou moins conservées sui- selle en sigillée) dans les dernières années du premier vant le niveau d’érosion ancien de la nécropole, montrent siècle et poursuivrait son extension au cours de la pre- une fosse de plan variable creusé dans le limon. Les mière moitié du second siècle. Les différences sociales ossements incinérés sont disposés en paquets ou dans marquées entre défunts, la mise en scène des tombes des coffrets de bois, voire plus rarement en urne (étude privilégiées en bordure d’un axe de circulation, la rela- en cours S. Oudry, Inrap NP). Il n’a pas été noté de re- tivement courte période couverte (à peine 2 ou 3 gé- coupements entre sépultures de ce type, indiquant un nérations) nous offrent ici de précieux renseignements très probable marquage en surface. sur un petit groupe humain fort probablement rattaché Les dépôts funéraires apparaissent comme exception- à une villa. Par le mobilier et les rites mixtes d’origine nels, en fonction du type de tombe, par la quantité et gauloise (culte du foyer) ou romaine (rites de libation), la la qualité des objets, mais aussi par les rites observés. nécropole de Saultain apporte enfin également un nou- Les ensembles céramiques varient de 13 à 25 individus vel éclairage sur les pratiques funéraires au cœur de la pour les caveaux et de 2 à 12 pour les tombes simples. Civitas nerviorum. Parmi le vaisselier, on peut mentionner, dans l’attente de l’étude (Sonja Willems, Inrap NP), la présence de ser- Alain Henton vices de coupes en terra rubra engobée, de plats, de
103 Gallo-romain SAULZOIR Rue Jules Verne
.. Un diagnostic a été réalisé en août 2011 à l’empla- IVe siècle de notre ère. L’épaisseur des remblais varie de cement d’un projet immobilier couvrant une surface de 0,60 à 0,80 m environ. Plus au sud, à la liaison avec la 1 080 m² à Saulzoir. Les fenêtres et la tranchée ont per- tranchée, quelques niveaux archéologiques (remblais ?) mis d’en investiguer 14,44 % de la surface. indéterminés apparaissent. D’après les sources, le terrain se situe immédiatement Trois fosses, mises au jour dans la seconde moitié au sud de la voie antique reliant Bavay à Cambrai. de la tranchée et dans la fenêtre en fond de parcelle, En front de rue, la fenêtre de décapage a permis de forment le maigre corpus des structures archéologiques. dégager plusieurs niveaux archéologiques, leur organi- Une fosse isolée à l’extrémité de la parcelle est datée du sation n’a pu être précisée. Hormis une possible tran- IVe siècle. chée de récupération aucun niveau ne semble structuré. On ne perçoit aucun axe structurant, aucune orientation Géraldine Teysseire visible des vestiges. Ces derniers s’échelonnent du IIe au
Négatif SECLIN Avenue de la République
. Le projet de construction d’un bâtiment de service pu- gé d’épais niveaux hydromorphes correspondant à des blic « Pôle Emploi » et de l’aménagement de ses abords épisodes de stagnation d’eau. Remblayé récemment, ce est à l’origine d’un diagnostic réalisé avenue de la Ré- micro-relief ne subsiste plus dans le paysage actuel. La publique à Seclin. D’une superficie totale de 3 077 m², le nature de ce terrain, vierge d’autres aménagements an- terrain se situe au sein d’une zone commerciale bordée ciens, révèle que nous nous situons en périphérie des au nord par un supermarché Match, au sud par l’avenue grands établissements antiques de Seclin et de leur ter- de la République et à l’ouest par le boulevard Hentgès, roir mais également en dehors de l’aire d’attraction du axe principal reliant Seclin à Wattignies et à Lille. Des quartier canonial. Ce constat confirme les données ob- tranchées d’évaluation ont été réalisées, représentant un tenues en 2002 et 2011 sur ce même secteur de la com- peu plus de 8 % de l’aménagement. Les terrassements mune (Bouche 2002, Seclin « Chauss’expo » et Tellier mécaniques n’ont pas permis la reconnaissance de ves- 2011, Seclin « Boulevard Hentgès »). tiges anciens. Ils ont révélé l’existence, sous le niveau de sol actuel, d’une vaste dépression naturelle ayant pié- Guillaume Lassaunière
Négatif SECLIN Boulevard Hentgès
. Un projet de construction de lotissement, sur des par- mis en évidence des traces d’occupations, ponctuelles celles servant de jardins ouvriers, est à l’origine d’un et récentes (début XXe siècle) diagnostic réalisé Boulevard Hentgès à Seclin. Les par- Ce diagnostic continue la suite des investigations me- celles sondées, d’une superficie de 2 575 m², sont locali- nées sur ce secteur de Seclin. Il confirme la faible occu- sées en bordure de l’axe Arras – Lille qui traverse Seclin. pation du sol dans cette zone de la ville pour les périodes L’emprise est à proximité immédiate de l’ancien quartier anciennes. canonial. Trois tranchées ont été réalisées, représentant 12,9 % Guillaume Lassaunière de la surface totale. Les terrassements mécaniques ont
104 Cave contemporaine Cave MR 4 contemporaine
MR
Cheminée Cheminée Cheminée
Mr 99 Latrines
1126
Zone MR 66 de pavage XVIIIe s.
Appentis MR 62
MR 77 Sondage MR 35 profond
Diagnostic 2008
Fs 169
Jardin clos
Latrines
Chaussée Bâtiment 1 0 10m. Bâtiment 2 et 3 Structures contemporaines en briques Fondations ou murs en calcaire
SECLIN La Collégiale Saint Piat Zone 1, plan masse des vestiges, toutes périodes confondues,DAO J. Tellier.
105 Moyen-Âge, Moderne SECLIN Contemporain La Collégiale Saint Piat
. ... La requalification des abords de la collégiale a entraî- remployés pour la construction du canal d’évacuation ré- né la conduite d’une opération de fouille préventive sur sultent de récupérations effectuées sur les bâtiments du deux zones distinctes du quartier canonial. Cette cam- quartier canonial lors de leur transformation à une date pagne et l’étude qui en découle permettent d’appréhen- ultérieure. Au tout début du XVIIIe siècle, un appentis ac- der le développement urbain de Seclin depuis l’Antiquité colé au bâtiment condamne le puisard. Le second bâ- tardive et, plus particulièrement, les occupations médié- timent est très mal conservé, en partie détruit lors de vales liées au chapitre, aux abords de la collégiale Saint la Grande Guerre et par l’implantation de bâtiments ci- Piat. vils durant l’entre-deux-guerres. Les lambeaux de sols et vestiges associés (soles de cheminées, latrines. . .) illus- L’habitat trent des périodes d’occupations contemporaines des structures précédemment décrites. Au sud de l’église, une parcelle de 900 m² dévolue à la construction d’un parking a révélé la présence de constructions médiévales et modernes appartenant à l’ancien enclos canonial. Des sondages ponctuels effec- tués en 2008 et 2011 suggèrent une urbanisation pré- coce de ce secteur, dès la fin de la période carolingienne. Toutefois elles ne permettent pas d’en apprécier vérita- blement l’ampleur. Les faibles cotes de terrassements imposées par le projet n’ont pas permis, au cours de cette intervention, la reconnaissance des occupations antérieures au XIIIe siècle.
SECLIN La Collégiale Saint Piat Zone 2, sépulture tardo-antique en caveau e e coffré de bois, IV - V siècle, cliché A. Poirier.
Ces équipements attestent d’un certain confort sug- gérant des lieux de résidence pour les chanoines dont, il semble avéré, la maison du doyen. Des précisions peuvent être apportées à la lecture des sources. On ap- prend en effet, au travers de diverses mentions, que la maison du doyen, évoquée également sous les formes « logis du doyen » au XVe siècle, « doiennee » aux XVIe - XVIIe siècles puis « maison décanale » au siècle suivant, est localisée au sud de la collégiale Saint-Piat. En outre, il est mentionné pour cette habitation la rénovation de SECLIN La Collégiale Saint Piat boiseries des cheminées, ainsi que la construction d’une Zone 1, sole de cheminée de la maison décanale, cliché A. Poirier. remise aboutant, en correspondance avec l’appentis mis au jour. Un niveau de circulation, qui permettait de des- Les décapages mécaniques ont donné l’occasion de servir ces bâtiments, reliait le parvis de la collégiale à dégager les plans partiels de deux ensembles bâtis, une série de jardins clos, situés en bordure méridionale jusqu’à hauteur de leurs soubassements attribués au de la clôture canoniale ; espaces extérieurs évoqués XIIIe siècle. Deux salles du premier bâtiment ont été d’ailleurs à diverses reprises par les sources. La chaus- reconnues. Ces pièces sont dotées de cheminées à sée a connu au moins trois phases d’aménagements en soles constituées de tuiles en terre cuite posées de relation avec la restructuration progressive du quartier. chant, rattachables aux XVe et XVIe siècles. La plus pe- Les textes anciens l’évoquent brièvement au XVIIIe siècle. tite dessine une frise de triangles sur pointes, alors que À cette époque, le niveau de circulation est pavé au droit la plus monumentale est composée d’une architecture de la maison décanale. Cette nouvelle configuration pro- mixte, faite de moellons calcaires en avant de l’âtre et voqua la stagnation des eaux pluviales, endommageant de tuiles mises de chant pour le foyer. À l’extérieur les les fondations de l’édifice. Cet axe conditionna durable- eaux pluviales et usées étaient acheminées, via un pre- ment la physionomie de ce secteur du XIIIe siècle jusqu’à mier bassin, par une conduite maçonnée aboutissant à la Première Guerre mondiale. Même si cette opération a un puits sans fonds. Plusieurs fragments architecturaux limité les découvertes en lien avec les premiers temps
106 du quartier canonial, la confrontation des données de un exhaussement important concordant avec un apport terrain avec les mentions anciennes a favorisé l’identifi- de limons remaniés. Des structures à vocation artisa- cation d’un certain nombre d’aménagements jusqu’alors nale, associées à un bâtiment maçonné, s’implantent imparfaitement localisés. subséquemment. Cet ensemble semble lié à la présence d’un premier édifice religieux remontant à l’époque mé- L’espace funéraire rovingienne, mais non reconnu à l’occasion de la fouille. Ces vestiges s’intercalent entre les deux premiers ni- Au nord de l’église, la fouille partielle du premier cime- veaux de cimetière. Entre le IXe et le XIIIe siècle, une nou- tière paroissial a permis d’intervenir sur 177 sépultures, velle aire sépulcrale s’installe sur les niveaux d’abandon dont l’étude anthropologique est en cours. Les analyses des structures antérieures. Pour cette époque, l’emploi radiocarbones, ainsi que le matériel céramique, défi- de coffrages maçonnés, associés ou non à des dalles nissent une longue période d’utilisation, s’échelonnant de couverture, coïncide avec la présence de tombes à du IVe - Ve siècle au début du XIXe siècle, période corres- fosses anthropomorphes. Les nombreuses occurrences pondant à la translation du cimetière communal à la pé- d’épingles illustrent, pour toute la période médiévale, riphérie de la ville. Les sépultures tardo-antiques, bien l’usage de linceuls. Dès le XVIe siècle, l’utilisation du cer- préservées, se caractérisent par de grandes chambres cueil demeure exclusive. Le potentiel archéologique de funéraires à coffrage de bois. Leur sol est recreusé, ce secteur, riche en vestiges, ne se dément pas. Cette afin de recevoir un cercueil assemblé à l’aide de grands campagne de fouilles et l’étude qui en découle ont consti- clous. La datation est fournie par une analyse en labora- tué l’occasion d’appréhender plus particulièrement les toire (LY-15701, LY-15705 et LY-15707), l’absence systé- occupations liées aux origines du sanctuaire primitif et, matique de dépôts funéraires n’autorisant pas à préciser dans une plus large mesure, d’accroître nos connais- les périodes d’ensevelissement. Toutefois ce type de sé- sances relatives au développement urbain de Seclin de- pultures dites également « à fosses caveaux en bois » puis le Moyen-Âge par le biais des installations asso- se rapproche d’occurrences mises au jour en Picardie ciées au chapitre. pour la même période. À la fin de l’Antiquité, s’en suit un hiatus de deux siècles durant lequel le site connaît Guillaume Lassaunière