Maison Du Roi
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CENTRE HISTORIQUE DES ARCHIVES NATIONALES www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan MAISON DU ROI RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SOUS-SÉRIE O1 rédigé par Henri DE CURZON, archiviste à la Section administrative et judiciaire, et publié en 1903 Version mise à jour en 2005 par Michèle BIMBENET-PRIVAT, conservateur en chef à la Section ancienne INTRODUCTION INDEX 1903 - 2005 1 INTRODUCTION Sous le titre général de Maison du Roi, la série O1, qui comprend la plus grande partie des papiers du Ministère de la Maison du Roi jusqu'à la Révolution, avec ceux de l'ancienne Direction des Bâtiments, se divise en neuf parties très inégales : I. — Le Secrétariat de la Maison du Roi. 2. — Les divers départements des Grands Officiers de la Maison. 3. — La Direction générale des Bâtiments. 4. — L'Intendance générale dite des Menus. 5. — Le Garde-Meuble. 6. — La Maison Militaire. 7. — La Prévôté de l'Hôtel. 8. — Les Maisons des Reines et des Enfants de France. 9. — Le Domaine de la Couronne. I. — On sait que le Secrétaire d'État chargé de la Maison du Roi avait sous sa direction beaucoup d'autres départements, tels que le Clergé, les Affaires générales de la religion prétendue réformée, les Bénéfices, les Dons et brevets, l'administration de divers pays et provinces. Aussi trouve-t-on parmi les pièces de cette première partie de nombreux documents concernant les provinces, les cours du royaume, le clergé,... des édits et déclarations, des lettres de naturalité et de légitimation, des relations de campagnes du Roi. Mais le fonds même de la division est constitué par les deux collections chronologiques d'Actes royaux et de Lettres ministérielles, dont les registres sont recouverts encore de leurs somptueuses reliures aux armes des secrétaires d'État, depuis Colbert jusqu'au baron de Breteuil. — En dehors de ces deux séries, ces archives comportent : des minutes de Lettres patentes, des décisions financières, des brevets et provisions de charges, des bons du Roi pour tous les départements de la Maison et des Bâtiments ; des pièces administratives relatives à la ville et la police de Paris ; la correspondance du Ministre avec les provinces ; des lettres et des placets adressés par les particuliers, ainsi qu'un certain nombre de dossiers de procès ; des pièces relatives aux affaires ecclésiastiques, à la Bibliothèque du Roi, à l'Imprimerie et la Librairie ; le fonds des Archives de l'Opéra ; celui, plus considérable, des Pensions sur le Trésor ; enfin les brevets, états et comptes des charges et des dépenses de la Maison du Roi. II. — Les papiers rangés sous les titres des Grands Officiers de la Maison sont ceux : du Grand-Aumônier ; du Grand-Maître (comprenant la Chambre aux deniers, ou la Bouche. et le gouvernement des Maisons royales) ; du Grand-Chambellan (comprenant les cérémonies qui dépendaient des premiers gentilshommes de la Chambre, la Garde-robe, les Petits-cabinets, la Musique du Roi, la Comédie-Française et la Comédie-Italienne) ; du Grand-Écuyer (avec la Grande et la Petite Écurie, les Haras, les Académies et manèges, les Pages, les Hérauts d'armes...) ; du Grand-Veneur (avec les capitaineries et les chasses) ; enfin du Grand-Maître des cérémonies. — Chacune de ces divisions contient, bien entendu, de nombreux dossiers 2 spéciaux au personnel, si varié à cette époque. III. — La Direction des Bâtiments, sorte de Ministère des Beaux-Arts, comprenait, avec les châteaux royaux et les monuments publics, les Jardins, les Arts, les Académies et les Manufactures royales. Cette série est plus complète que toute autre ici, bien que, sauf exceptions, elle ne remonte guère plus haut que 1730. Une première partie, intitulée : Administration générale, comporte des ordonnances, brevets, provisions et bons du Roi ; ensuite les ordres et lettres du surintendant, puis Directeur général ; la correspondance par lui reçue, des lettres et des mémoires sur toutes sortes de questions ; enfin divers états ou dossiers de remboursements et d'acquisitions. La seconde partie comprend spécialement les Châteaux et Bâtiments royaux (correspondance, personnel, travaux et entretien, comptes, acquisitions domaniales pour ces édifices et leurs dépendances) : Blois et Chambord, Choisy, Compiègne, Fontainebleau, Marly, Meudon, Bellevue, Paris (travaux généraux, hôtels, promenades, eaux, Ecole militaire, Louvre, Tuileries, Luxembourg, Muette, ponts, églises...) Saint-Cloud, Montceaux, Saint- Germain, Versailles (château, parc, ville, environs, Trianons...), enfin Vincennes, et même divers monuments, un peu dans toute la France. Cette série considérable renferme dans chacune de ses divisions de nombreux plans, coupes et dessins divers. Un certain nombre des plans ou cartes qui se trouvaient dans ce fonds d'archives ont été, à cause de leurs dimensions, distraits de la série O et placés dans celle des Cartes et Plans (N). Les parties qui suivent comprennent : Les Académies et les Beaux-Arts en général : correspondance des arts, procès-verbaux de l'Académie de Peinture et Sculpture et de celle d'Architecture, papiers de l'Académie de France à Rome, inventaires d'œuvres d'art des châteaux et des musées royaux : — les Carrières ; — les Manufactures de Glaces ; — les Magasins de fournitures des Bâtiments ; — les Manufactures de Tapisseries (Beauvais, Gobelins, Savonnerie) et de Porcelaines ; — la Monnaie des Médailles ; — les Marbres ; — les Pépinières et les jardins des plantes ; — enfin la Comptabilité générale et toutes les séries de recettes et dépenses dites « Registres des Bâtiments du Roi », qui remontent, comme celles du Secrétariat, jusqu'à l'année 1668. IV. — La direction intitulée Argenterie, Menus, Plaisirs et Affaires de la Chambre, et communément appelée « les Menus », comprend plusieurs séries précieuses de recettes et dépenses et de pièces justificatives à l'appui, mais qui, sauf la première (qui va, non sans lacunes, de 1667 à 1730 environ), ne remontent pas au delà de l'année 1760, parce que c'est en somme l'ensemble des papiers et documents de la gestion de Papillon de la Ferté, grand travailleur, qui a laissé, outre sa correspondance générale, une foule de notes, de matériaux et de copies, notamment, ici, celles de maintes descriptions de fêtes et de cérémonies. Divers inventaires d'habits de théâtre, d'effets des magasins des Menus, et des albums de décorations scéniques, terminent la série. V. — Le Garde-Meuble comprend, avec les ordres d'entrées et de sorties, les inventaires des meubles et effets des Maisons royales, châteaux et bâtiments divers ; ceux des Diamants de la Couronne, des étoffes et tapisseries, de l'argenterie, de la Livrée du Roi ; enfin les bons et les comptes de fournitures. VI. — Sous le litre de Maison Militaire, cette série, fort courte d'ailleurs, comprend des dossiers concernant les Gardes du Corps, les Gendarmes de la Garde, les Chevau-légers, les Mousquetaires, les Gardes Suisses, etc. VII. — Plus courte encore, la série de la Prévôté de l'Hôtel complète les documents de 3 police et de voirie que comportait déjà la division du Secrétariat. VIII. — La huitième partie est consacrée aux Maisons des Reines de France, c'est-à-dire à leurs actes, brevets, provisions d'offices, et à divers comptes personnels. Les plus anciens de ces dossiers sont ceux de Marie-Thérèse (1676-1679). Plus importants sont ceux de Marie Leczinska et de Marie-Antoinette. Les Enfants de France, c'est-à-dire le Dauphin, fils de Louis XV, et la Dauphine, Mesdames, les nombreux enfants et petits-enfants du Dauphin, sont ensuite représentés par des dossiers analogues. IX. — Enfin un fonds assez considérable, relatif au Domaine de la Couronne, termine toutes les séries. C'est là que sont conservées les pièces les plus anciennes de ces archives de la Maison du Roi : un assez grand nombre de titres de propriété, venus avec les acquisitions faites par le Roi, pour le domaine de Meudon notamment, remontent au X11Ie siècle, quelques-uns même au X11e. Outre ce domaine et ses nombreuses dépendances (Bellevue, Chaville, Clamart, Fleury, Viroflay...), la série comporte encore des dossiers relatifs à Compiègne, Sèvres, Saint-Cloud, Rambouillet, Versailles, Marly (et toutes les dépendances de Bailly, Bougival, Louveciennes, Guyancourt, La Celle, Montreuil, Vaucresson, Villepreux, etc...), avec des relevés de titres, terriers, censiers, comptes... Jusqu'au présent inventaire, la série O1 n'avait jamais été l'objet d'un classement définitif. En effet, si les divisions essentielles avaient été tracées, telles qu'on les a respectées ici, les numérotages successifs des registres et des cartons, prévoyant toujours, pour chacune d'elles, quelque nouvelle insertion de documents, avaient laissé partout des lacunes volontaires, des numéros vacants. Par contre, à la fin de chaque série ou fonds spécial, un nombre plus ou moins grand de cartons, numérotés B, C, D, etc., renfermait des liasses de pièces non classées, destinées à être plus tard réparties dans l'ensemble des cartons précédents. Et ce double procédé témoigne bien de l'état de formation continue dans lequel le fonds de la Maison du Roi a été longtemps maintenu. C'est en effet par une longue succession d'apports que ce fonds est arrivé à son état actuel. Sous le titre d'Archives de la Couronne, il avait été institué par une ordonnance royale du 2 août 1824. On y avait réuni la plus grande partie des Archives de l'ancien Ministère de la Maison du Roi, en y joignant les papiers de la Direction générale des Bâtiments et ceux du Domaine de la Couronne. Sur ce premier noyau, grossi normalement par les papiers de l'actuelle Maison du Roi, se greffèrent successivement les papiers de l'Intendance générale de la Maison ou de la Couronne sous le premier Empire, ceux de l'Intendance générale de la Liste civile sous la Monarchie de Juillet, enfin ceux du Ministère de la Maison de l'Empereur sous le second Empire. Une partie notable de ce fonds appartenait aux Archives depuis leur création, mais deux versements surtout l'accrurent et le complétèrent : celui de 1848 (qui ne comprenait pas moins de 14 000 liasses ou registres) et celui de 1870.