FAUSTIN LINYEKULA “more more more… future” 78 – 79 NOVEMBRE 866: y e n e p u o P e h t a g A

© FAUSTIN LINYEKULA “Nous voulons beaucoup plus parle la même langue, a pu construi - “more more more... future” d’avenir ” re quelque chose, alors pourquoi pas nous… ». Au fond, l’art n’est pas le plus Durée : 1h30 Entretien avec Faustin Linyekula important. Le plus important, c’est d’arriver à créer une atmosphère, une Direction artistique, « more more more… future » fait suite ouverture qui puissent essaimer. J’es - Faustin Linyekula à « Future? » . Entre le point d’interro - saie de ne pas oublier que je suis un Texte, Antoine Vumilia Muhindo gation et le « plus de futur » – ce qui citoyen, et qu’en tant que citoyen, je Direction musicale, Flamme Kapaya était une question est devenu une suis responsable de ce qui m’entou - Costumes, Xuly Bët affirmation ? re, à mon échelle. Après, bien sûr, vient Lors de la performance Future? , en la question de la place de la poésie Avec Rémi Bassinta Night Ness, août 2008 à Berlin, j’ai rencontré au milieu de tout ça. Est-ce possible ? Flamme Kapaya, Patou « Tempête » Michael Ihnow, un danseur classique Je pense alors aux Feuillets d’Hypnos Kayembe, Lecoq, Pasnas (musiciens), berlinois quarantenaire. Flamme de René Char, un texte écrit dans le Dinozord, Papy Ebotani, Faustin Kapaya, le guitariste, était également maquis... Linyekula (danseurs) présent. Nous avons passé du temps à discuter autour de cette question : Cette pièce va être inventée et pré - Production Studios Kabako comment continuer ? Nous projeter sentée au Congo. Pour vous, comment Coproduction, KVS Theater/Bruxelles vers l’avenir ? C’est toujours cette ques - peut-elle être reçue en – avec ; Kunstenfestivaldesarts ; Maison tion qui anime “more more more… un public pour lequel les références des Arts Créteil ; Festival d’Automne future” . Mais cette fois-ci, nous sommes politiques, culturelles ne sont pas les à Paris ; Theaterformen/Hanovre plus nombreux – 8 danseurs et musi - mêmes ? et Tanz im August/Internationales ciens sur scène – et nous sommes au C’est un peu une question qui se pose Tanzfest/Berlin Congo, un pays où chaque jour, au dans tout mon travail. Tout s’invente Les Studios Kabako sont soutenus milieu des ruines que nous avons au Congo, se montre là-bas, et en même par la DRAC Île-de-France / reçues en héritage, nous tentons de temps, il faut le présenter ailleurs. Pour Ministère de la Culture et de la trouver encore quelque chose auquel des raisons économiques bien sûr, Communication (Aide au projet) croire. Plutôt qu’une affirmation, il mais aussi intellectuelles : il faut sor - s’ag it d’un cri, d’une invocation, d’une tir de ce cercle et confronter cette Avec le soutien de l’Onda incantation pre sque : nous voulons parole, cette création avec d’autres. beaucoup plus d’avenir. Même si le contexte est différent, j’espère que ce travail ne sera pas juste Partenaires média Cette pièce affirme un positionne - reçu comme une petite entreprise exo - du Festival d’Automne à Paris ment fort vis-à-vis de la situation poli - tique. Que cette énergie arrivera à ren - tique au Congo et, plus largement, fait voyer chacun vers son propre espace, retour sur la position de l’artiste. son silence – ses interrogations. Dans et de la Maison des Arts Créteil Quelle est cette position pour vous ? une période où on ne parle que de crise, Une première chose : au Congo, nous il est important de pouvoir affirmer sommes dans un espace où la parole ce besoin d’avenir. ne circule pas encore librement sur la place publique – même si le pays Le Ndombolo est une musique faite s’appelle République démocratique de croisements multiples. Cette Maison des Arts Créteil du Congo ! A chaque fois que je prends musique sera pour vous le centre Place Salvador Allende la parole, je pose un geste qui n’est autour duquel tourne la pièce ? Un 94000 Créteil Réservation : 01 45 13 19 19 pas anodin, qui peut être lourd de centre qui serait le point à partir duquel www.maccreteil.com conséquences, parfois négatives. Par questionner la société congolaise ? exemple si quelque autorité au pou - “more more more… future” , c’est la voir décide que ça ne convient pas... mise en scène d’un concert de ndom - Mais surtout, et je l’espère, positives bolo, mais aussi de tout ce que je peux en générant une prise de conscience, percevoir du milieu de la musique au un processus d’identification chez des Congo aujourd’hui. Les chanteurs y Festival d’Automne à Paris 156, rue de Rivoli – 75001 Paris jeunes qui n’ont pas accès aux espaces incarnent les derniers espaces de rêve. Réservation : 01 53 45 17 17 qui me sont ouverts, et qui pourront Il est très intéressant d’écouter les www.festival-automne.com se dire : « Si lui qui a grandi ici, qui paroles des chansons à cet égard, et y e n e p u o P

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© de voir comment a évolué la percep - la musique représente un des derniers Faustin Linyekula tion que les chanteurs ont d’eux- espaces de rêve, un lieu où exister – mêmes. Jusqu’au début des années 90, poser la question du futur en partant Faustin Linyekula vit et travaille à Kisan - on pouvait entendre par exemple, dans de la musique et de son système me gani (République Démocratique du une histoire d’amour contrariée : paraissait assez pertinent. Congo). Après une formation littéraire «votre famille ne veut pas de moi, parce et théâtrale, il s’installe à et crée que je ne suis qu’un chanteur ». Mais Comment s’est construite la relation en 1997 la première compagnie de danse plus le pays s’est enfoncé dans la crise, avec Flamme Kapaya pour ce projet ? contemporaine au , la compa - moins les intellectuels, les journalistes Pour “more more more… future” , il y gnie Gàara. En 2001, de retour au Congo, ont eu d’audience. Les gens se sont aura un bassiste, un batteur et deux il fonde les Studios Kabako. Commence tournés vers les chanteurs. Et les chan - chanteurs – qui ne sont pas vraiment alors une réflexion sur une mémoire teurs se sont mis à affirmer leur réus - des chanteurs. En effet, dans la musique collective sans cesse malmenée, bous - site sociale : « Je roule dans la dernière congolaise, il y a deux catégories de culée par des dirigeants incapables Mercedes, ma salle de bain est plaquée voix : les chanteurs, qui sont un peu des de penser le futur mais aguerris à l’art or… ». Étant donné qu’ils étaient parmi crooners, et les atalakus, animateurs, du passe-passe et de la substitution. les seuls à pouvoir sortir du pays, les qui sont là pour mettre l’ambiance. En témoignent des pièces comme Trip - jeunes se sont mis à rêver de devenir J’ai choisi un animateur et un rappeur. tyque sans titre (2002), Le Festival des musiciens pour pouvoir voyager. Avec eux, l’idée est de travailler entre mensonges (2005– 06) ou The Dialogue Et pourtant, derrière la façade, leur le cri et la berceuse. C’est un peu de Series: iii. Dinozord (2006). En 2009, il situation n’est guère brillante… La plu - cette manière que se déroule la colla - présente Bérénice à la Comédie fra n- part des musiciens ne sont pas payés, boration avec Flamme Kapaya. Je lui çaise et au Théâtre de Gennevilliers. En jouent sans contrat… et même les lea - donne des mots-clés, comme « le cri et juillet 2010, il créera Pour en finir avec ders en sont réduits à compenser la la berceuse », et lui travaille avec les Bérénice au Festival d’Avignon. Faus - faiblesse de leur vente en truffant leurs musiciens. Une fois que l’espace sonore tin enseigne régulièrement en Afrique, chansons de listes de noms, des dédi - commence à se clarifier, je demande aux États-Unis et en Europe. Il a reçu en caces plus ou moins chèrement mon - aux danseurs de rentrer dans l’espace. 2007 le Grand prix de la Fondation Prince nayées en fonction de la notoriété du D’abord la musique, puis : comment Claus pour la culture et le développe - chanteur. Quand un artiste enregistre, inscrire les corps dans ce son. ment. Depuis 2006, il œuvre à la mise on peut ainsi voir des files de gens qui en place d’un réseau de centres cultu - viennent payer pour être cités. Puisque Propos recueillis par Gilles Amalvi rels de proximité à Kisangani. MUSIQUE Johannes Brahms / Wolfgang Rihm Arthur Nauzyciel Merce Cunningham Salle Pleyel American Repertory Nearly Ninety Theatre Boston Théâtre de la Ville Jacques Lenot William Shakespeare Instants d’Il y a Julius Caesar Boris Charmatz Il y a Maison des Arts Créteil * 50 ans de danse Église Saint-Eustache Les Abbesses Jean-Pierre Vincent Heiner Goebbels Paroles d’acteurs Raimund Hoghe I Went To The House But Did Not Enter Meeting Massera Sans-titre Théâtre de la Ville Théâtre de la Cité internationale Théâtre de Gennevilliers Frederic Rzewski Young Jean Lee Jérôme Bel Opéra national de Paris / THE SHIPMENT Cédric Andrieux Bastille – Amphithéâtre Théâtre de Gennevilliers Théâtre de la Ville 15 septembre Edgard Varèse / Gary Hill Jan Klata Richard Siegal Edgard Varèse 360° Tranfer ! Alberto Posadas Salle Pleyel L’Affaire Danton Glossopoeia Centre Pompidou 19 décembre Karlheinz Stockhausen Maison des Arts Créteil * György Ligeti Michael Marmarinos Salle Pleyel Dimitris Dimitriadis CINÉMA Luciano Berio / Morton Feldman Je meurs comme un pays 2009 Théâtre du Châtelet Odéon – Théâtre de l’Europe / INSTALLATIONS Ateliers Berthier Brian Ferneyhough VIDÉO Harrison Birtwistle Rodrigo Garcia Hugues Dufourt Versus Berlin Opéra national de Paris / Théâtre du Rond-Point Moscow / La Ferme du Buisson Bastille – Amphithéâtre Iqaluit / Fondation Cartier The Wooster Group pour l’art contemporain Béla Bartók / György Kurtág Elizabeth LeCompte Bonanza / Théâtre de la Cité Mark Andre Tennessee Williams internationale Cité de la musique Vieux Carré Centre Pompidou Guy Maddin Wolfgang Rihm Rétrospective intégrale ET LUX tg STAN / Arthur Schnitzler Centre Pompidou Opéra national de Paris / Le Chemin solitaire Des trous dans la tête ! Bastille – Amphithéâtre impromptu XL Odéon – Théâtre de l’Europe Théâtre de la Bastille Georges Aperghis / Enrico Bagnoli James Benning Marianne Pousseur Rétrospective Ismène DANSE Jeu de Paume Théâtre Nanterre – Amandiers Robyn Orlin Jacqueline Caux / Gavin Bryars Wolfgang Rihm / Luciano Berio Babysitting Petit Louis Les Couleurs du prisme, Morton Feldman / Jean Barraqué Musée du Louvre la mécanique du temps Théâtre des Bouffes du Nord Emmanuelle Huynh Centre Pompidou Enno Poppe Monster Project Charles Atlas Interzone Maison de la culture du Japon Merce Cunningham Cité de la musique à Paris Cinémathèque française Shinbaï, le vol de l’âme e n Orangerie du Château de Versailles

o Liza Lim n i Maison de l’architecture

d The Navigator n COLLOQUE o Opéra national de Paris / R Saburo Teshigawara o Bastille – Amphithéâtre Lieux de musique IV g

U Miroku

: Non-lieux l e Théâtre National de Chaillot Opéra national de Paris / u s i V THÉÂTRE Rachid Ouramdane Bastille – Studio Robert Wilson / Bertolt Brecht Des témoins ordinaires Année Grotowski à Paris * Spectacles présentés Kurt Weill Théâtre de Gennevilliers Centre Pompidou par la Maison des Arts Créteil L’Opéra de quat’sous Tim Etchells / Fumiyo Ikeda Théâtre des Bouffes du Nord et le Festival d’Automne à Paris Théâtre de la Ville in pieces Collège de France Université Paris – Sorbonne Arthur Nauzyciel / Kaj Munk Théâtre de la Bastille Ordet Tsuyoshi Shirai / Takayuki Fujimoto Théâtre du Rond-Point True POÉSIE Maison de la culture du Japon à Paris Sylvain Creuzevault Jean-Jacques Lebel Notre terreur Steven Cohen Polyphonix Le Père Tralalère Golgotha Le CENTQUATRE La Colline – théâtre national Centre Pompidou La Ribot ARTS PLASTIQUES Handspring Puppet Company llámame mariachi Woyzeck On The Highveld Centre Pompidou Ugo Rondinone d’après Georg Büchner How Does It Feel? / Le CENTQUATRE Centre Pompidou Faustin Linyekula Sunrise East / Jardin des Tuileries “more more more… future” Guy Cassiers Maison des Arts Créteil * Jean-Jacques Lebel Sous le Volcan Soulèvements d’après Malcolm Lowry Wen Hui La Maison rouge Théâtre de la Ville Memory Théâtre de la Cité internationale Tacita Dean Tim Etchells / Jim Fletcher Merce Cunningham Performs Sight Is The Sense That Dying People Lia Rodrigues STILLNESS… Tend To Lose First Création Le CENTQUATRE Théâtre de la Bastille Les Abbesses

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