Petit Abécédaire Des Acteurs Du Cinéma Québécois Pierre Barrette, Marco De Blois, Marcel Jean, Réal La Rochelle, Yves Rousseau Et André Roy
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Document généré le 25 sept. 2021 14:21 24 images Petit abécédaire des acteurs du cinéma québécois Pierre Barrette, Marco de Blois, Marcel Jean, Réal La Rochelle, Yves Rousseau et André Roy Les acteurs et le cinéma québécois Numéro 107-108, automne 2001 URI : https://id.erudit.org/iderudit/23894ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) 24/30 I/S ISSN 0707-9389 (imprimé) 1923-5097 (numérique) Découvrir la revue Citer ce document Barrette, P., de Blois, M., Jean, M., La Rochelle, R., Rousseau, Y. & Roy, A. (2001). Petit abécédaire des acteurs du cinéma québécois. 24 images, (107-108), 15–25. Tous droits réservés © 24 images, 2001 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ LES ACTEURS ET LE CINÉMA QUÉBÉCOIS Petit abécédaire DES ACTEURS DU CINÉMA QUÉBÉCOIS PIERRE BARRETTE (P.B.) MARCO DE BLOIS (M.D.) MARCEL JEAN (M.J.) REAL LA ROCHELLE (R.L.) YVES ROUSSEAU (Y.R.) ANDRÉ ROY (A.R.) France Arbour Gabriel Arcand Quel exercice périlleux que de dégager quelques Elle pourrait incarner les Je ne l'ai vu qu'une fois sur scè noms de la foison de comédiens québécois qui, à héroïnes de Garcia Marquez ne, un choc qui résonne encore. l'avant-plan ou anonymes troisièmes violons, com mais je ne suis pas sûr que le Théâtre de la Veillée, dans cinéma québécois, si frileux, soit L'idiot de Dostoïevski. Les posent aujourd'hui le visage de notre cinéma. Entre prêt pour une telle pointure. corps y étaient en mouvement ceux que l'on voit partout à la fois, ceux que l'on ne Il faut voir Requiem pour un incessant, des pantins saisis de beau sans-cœur et bien regarder spasmes, d epilepsie, de frissons, voit pas suffisamment ou ceux que l'on ne voit plus la scène où France Arbour pié des enveloppes charnelles hallu et que l'on regrette, combien y a-t-il de comédiens dont tine le dentier de son conjoint. cinées, électrocutées. Un Une telle explosion de sauvage Gabriel Arcand a contrario du on peut dire qu'ils sont des figures souveraines du rie domestique n'avait rien à cinéma, comédien et metteur en envier aux frasques de son fils, le scène hors norme. Au cinéma, il grand écran au Québec? Mal-aimés de notre cinéma, criminel incarné par Gildor Roy. ne bouge presque jamais, il est à ils sont surtout, comme nous tous, «orphelins d'une Je me taperais même la série sur mille lieues de la gesticulation, les supermamies de Lise Payette soit-elle minime. Il ressemble vraie cinématographie» (pour reprendre les mots si elle jouait dedans. Surtout uti plutôt à un corps tout en lu cruellement justes d'Anne-Marie Cadieux). Des di lisée dans des rôles d'ouvrière ou mière, tout en sonorités vocales de paysanne (des personnages en graves, comme un violoncelle zaines de présences singulières parmi lesquelles il voie de disparition durant les dont on ne voit pas vibrer les fallait dégager nos préférences, car, faute de pouvoir années 90), France Arbour pos cordes mais dont les résonances sède un registre étonnant, une arrivent directement dans les os, être exhaustifs et exempts de tout reproche, ces choix vaste culture et peut jouer dans dans l'estomac. Gabriel Arcand sont ce qu'il y a de plus partial. cinq ou six langues (elle a incar possède cette sorte d'intense né une Bosniaque dans la série introspection qui lui fait trans Tango). Son parcours est jalonné figurer ses personnages. Par de films atypiques comme exemple, rien de plus mélanco Les fantômes des trois lique et poignant que ce qu'il Madeleine ou U homme perché, fait d'Ovide Piouffe, rôle assez mais elle se fait trop rare. mince du film de Carie qui On pourrait la comparer à l'est davantage. Grâce à Françoise Berd, qui a illuminé Arcand, cet Ovide se hisse, en de sa présence quelques-uns des quelques secondes, au niveau meilleurs films québécois des d'un mythe tragique de l'intel années 70. — Y.R. lectuel québécois. Cette lumi- 24 IMAGES N°107-I08 15 LES ACTEURS ET LE CINÉMA QUÉBÉCOIS nosité multiforme, Arcand la le prouve. Wake up! mes bons fait trouer les nuirs de amis. — M.J. Réjeanne Padovani, de Gina, du Déclin tie l'empire améri cain; elle strie Mémoire bat tante d'Arthur Lamothe, La ligne dé chaleur d'Hubert-Yves Rose. Et puis, comme on l'a deviné, Post mortem sans doute ne tiendrait pas la route sans lui. - R.L. Jean-Pierre Claude Blanchard Bergeron Issu de l'univers des cabarets et Marc Béland Après deux réussites dans les traînant avec lui une longue années 70 (L'eau chaude l'eau expérience du monde des varié Il a mis son talent au service de frette de Forcier et Les bons tés, Claude Blanchard fait par quelques réalisateurs indépen débarras de Mankiewicz), il tie de cette catégorie d'acteurs dants (Catherine Martin, semble disparaître dans les que leur physique prédispose Stéphane Laporte, Michèle limbes pour revenir dans les à un casting très ciblé, et pas Cournoyer) et travaille réguliè années 90 interpréter des per tout à fait celui du jeune pre rement pour la télévision. Il y a sonnages le plus souvent antipa mier, on s'en doute bien: quelque chose de stupéfiant thiques ou inquiétants. C'est au truand, mafieux, entraîneur de chez ce comédien, qui, avant de théâtre (son agent immobilier boxe, etc. Il est pourtant Cari Béchard passer au théâtre, a longtemps aux abois de Glengary Glen Ross capable de beaucoup de dansé chez La La La Human est une des grandes perfor nuances, comme le démontre Une question: Olivier Asselin Steps. Cette expérience lui a mances des années 80) et dans son rôle récent dans le film de est-il le seul metteur en scène de sûrement permis d'exercer un les séries télé qu'on peut le voir Jean Pierre Lefebvre, cinéma à avoir remarqué ce contrôle inhabituel sur son promener sa longue silhouette Aujourd'hui ou jamais. Mais jouissif comédien au tempéra maintien et sa gestuelle. Son empesée et sa voix unique et plus encore, ce que soulignent ment comique indéniable? On corps athlétique, ses yeux rieurs, irremplaçable, notamment dans ses rôles récents à la télévision, pourrait malheureusement croi son sourire avenant et ses airs de Omertà où il personnifie un vert notamment dans la série re que oui! «Merdre!» dirait le lutin lui donnent une allure ras olive de la SQ. Abonné aux Omertà, c'est à quel point Père Ubu en constatant la bour surante, mais il y a aussi, derriè rôles tertiaires, il laisse pourtant Claude Blanchard est une de, car c'en est une, n'en dou re cette physionomie, quelque une empreinte durable là où il valeur sous-exploitée par le tons pas. Le cinéma québécois, chose de trouble. Acteur quasi passe. Yves Dion l'a très bien cinéma d'ici: sa présence à avide de succès populaire, se cérébral, étonnant de précision, utilisé dans Le grand serpent l'écran est comparable à celle perd en comédies douteuses capable de faire vibrer un texte, du monde, film sous-estimé où d'acteurs comme Galabru ou depuis quelques années déjà. Marc Béland donne de l'enver il incarne le parfait scénariste Gabin (à la fin de sa carrière) et Or, personne ne semble penser gure à ses personnages. On l'a frustré, tout à fait dans le ton du comme eux, il arrive à exploiter écrire un rôle pour Béchard (ou vu chez Denis Marleau (Le pas film où des personnages au au maximum les traits qui simplement lui en offrir un). sage de l'Indiana) partager la scè départ simplement originaux définissent sa personnalité sin C'est bien dommage, car cette ne avec Jean-Louis Millette et prennent tout à coup une gulière et donne ainsi du relief cinématographie ne peut certai Andrée Lachapelle. Dans l'inou dimension archétypale. et toujours beaucoup de gueule nement pas se passer d'un talent bliable Quartett, de Heiner Exception notable dans un par à tous les personnages qu'il est semblable. Ceux qui vont au Mulier, mis en scène par cours artistique sans faute: amené à incarner. On aimerait théâtre le savent (Denis Brigitte Haentjens à l'Espace Prince Lazure, dans lequel on le voir plus souvent. Marleau, lui, le sait très bien). Go, il jouait une sorte d'aristo se demande ce qu'il venait y fai - P.B. Ceux qui ont regardé 4 et demi, crate décadent, qui se livre à re, à part toucher son chèque, la à la télévision, le savent aussi une effroyable joute intellec comédie légère n'étant pas vrai Céline Bonnier (plus de deux millions de télé tuelle et sexuelle avec sa parte ment son meilleur registre. spectateurs ont vu Béchard clai naire (interprétée par Anne- Jean-Pierre Bergeron n'a pas, Ou la polyvalence. Il n'y a pas rement voler le show après la Marie Cadieux). On attend que jusqu'à présent, donné au ciné de rôle type pour Céline défection de Postigo). Et Olivier le cinéma lui ouvre enfin défini ma la pleine mesure de son Bonnier, il n'y a pas de person Asselin le sait, Le siège de l'âme tivement ses portes.