de l'Hôtel de Ville à la Défense

Guide de l'Axe Historique Couverture : Thénard. à vol d'oiseau sur l'Axe Historique. (Peinture de 1885). Marc GAILLARD

de l' Hôtelde Ville à la Défense

Guide de l'Axe Histo r ique

Photos Françoise MASSON

MARTELLE E.D.I.T.I.O.N.S Conception : Marc GAILLARD Directeur d'édition : Joël BONGINI ISBN 2-87890-059-6 © MARTELLE EDITIONS B.P. 0540 - 3, rue des Vergeaux 80005 AMIENS Cedex 1 Avant-propos endant la plus longue partie de son histoire, depuis les temps P gallo-romains jusqu'au 18 siècle, la ville de Paris, qui d'abord s appela Lutèce, se rassembla sur la de la Seine dans le périmètre de la Montagne Sainte Geneviève, qui correspond à peu de choses près à l'actuel Quartier Latin. Dans une seconde époque, après que les invasions barbares aient détruit la ville romaine prospère et superbe, l'agglomération se concentre pour plusieurs siècles dans l'Ile de la Cité. Par la suite, à partir de la fin du premier millénaire, Paris se développera progressivement et régulièrement à partir des berges du fleuve, et très largement sur la rive droite. Jusqu'aux 17 et 18 siècles, l'urbanisation se fait tout au long des grands axes de pénétration vers le cœur de la ville, dans le sens Est-Ouest autour des rues Saint-Honoré et Saint-Antoine et leurs faubourgs ; dans le sens Nord-Sud autour de la voie romaine matérialisée, côté Sud par la rue Saint-Jacques et son prolonge- ment, côté Nord par les rues Saint-Martin, Saint-Denis et leurs faubourgs. Ce sont là les premiers axes de Paris autour desquels d'ailleurs la ville a continué à croître jusqu'à la fin du 19 siècle, ces axes restant encore, avec les rues, boulevards et avenues qui les ont doublés à l'époque Second Empire, des voies de pénétration majeures vers le cœur de la ville moderne. L'Axe Historique procède d'une idée neuve et d'une volonté organisatrice et structuraliste propre au règne de Louis XIV, la étant alors la première Nation de l'Occident. Il apparaît dès lors qu'un grand dessein urbanistique ne peut naître ni de la Seine aux berges encore irrégulières à l'époque, ni autour d'une voie ancienne fut-elle prestigieuse comme les rues et les faubourgs Saint-Denis, Saint-Antoine, Saint-Martin, Saint-Jacques ou Saint-Honoré. C'est une vision large, ouverte, grandiose, capable de porter un développement urbain pendant des siècles, qui convient à Louis XIV et au Paris du Roi Soleil, même si celui-ci décide d'aller s'installer définitivement à Versailles. Le « Grand Cours » dont Colbert et Louis XIV ont demandé le dessin à André Le Nôtre ne sera, d'abord, qu'une sorte de chemin rectiligne planté de deux rangées d'arbres, entre le palais des et la colline de Chaillot. Cet axe majeur de Paris n'est donc devenu Axe Historique que depuis trois siècles, et c'est surtout aux 19 et 20 siècles que sa partie la plus prestigieuse, les Champs-Elysées et la Concorde, a servi de cadre à la plupart des événements de l'histoire de Paris et de l'Histoire nationale. C'est très lentement que l'urbanisation s'est fixée autour de l'Axe et que les monuments ont été construits ; près de deux siècles séparent l' de la , et l'Axe Histori- que, que les visionnaires des 17 et 18 siècles prolongeaient jusqu'à Saint-Germain-en-Laye, n'est toujours pas terminé. Les travaux s'en poursuivent, dans la Vallée de l'Arche au-delà de la Défense. Du côté de l'Est, les visionnaires imaginaient son prolongement, qui jusqu'à l'Hôtel de Ville, qui jusqu'à la Bastille, voire la place du Trône et Vincennes. Il faudra attendre le Second Empire et les grands travaux d'Haussmann permettant d'achever la , pour que cet Axe soit réellement matérialisé d'Ouest en Est. C'est à la découverte des monuments qui composent l'Axe Historique, se trouvent à ses abords immédiats, ou participent de son histoire, entre l'Hôtel de Ville et la Grande Arche, que ce guide se propose d'accompagner le lecteur. ■

La Place de Grève et l'Hôtel de Ville

a place de Grève — devenue place Lehmann, Auguste Hesse, Ingres, L de l'Hôtel de Ville sous le Premier Benouville, Cabanel, Landelle, Des- Empire a pris sa configuration définitive goffes, Delacroix y participèrent. Ces en 1855, lors du percement de l'avenue chefs-d'œuvre périrent dans l'incendie Victoria et de la rue de Rivoli. Elle exis- de la Commune quinze ans après, en tait depuis le 13 siècle. Son nom avait Mai 1871. Tous les bâtiments, la biblio- pour origine le mot « grave » ou gravier. thèque, les archives et les œuvres Un large espace aménagé en pente douce d'art furent anéantis. sur le bord de la rivière permettant de déposer aisément les marchandises Pour réparer le désastre, on organisa constitua la « grève ». en 1873 un concours au terme duquel les architectes Ballu et Deperthes furent En 1357, le « Parloir aux Bourgeois » choisis pour mener à bien la reconstruc- fut installé sur la place de Grève dans tion qui se fit en un temps record de la « maison aux piliers », qui subsista cinq ans. jusqu'à la Renaissance. Le nouvel Hôtel de Ville apparut La Place de Grève fut, au cours des d'emblée comme l'un des témoignages siècles, le lieu de fêtes et de réjouissan- les plus intéressants et les plus grandio- ces officielles organisées par la prévôté ses de l'architecture dite de style néo- de Paris, à laquelle se substitua, après classique ou « éclectique. » Ce style très la Révolution, une municipalité. Elle était aussi l'endroit où avaient lieu les en faveur pendant le Second Empire s'est continué jusqu'à l'époque Art exécutions capitales. Nouveau. Au 16 siècle, François I décida de faire construire un véritable Hôtel de Sur un total de 30,5 millions de francs Ville dont les travaux ne furent terminés que coûta la reconstruction, 4,2 mil- lions furent consacrés à la décoration, que longtemps après lui. Il fut conçu par 2,5 millions à la sculpture et 1,7 million l'architecte Dominique de Cortone dit « le Boccador », avec le concours de aux fresques et peintures. Pierre Chambiges. Cinq cents personnages et scènes allé- En 1835, le roi Louis-Philippe et le goriques ornent les façades extérieures, préfet Rambuteau décidèrent d'agran- les cours et les salons de réception de dir l'Hôtel de Ville pour faire face aux l'Hôtel de Ville. Plus de quatre cents besoins d'une administration qu'on ne artistes participèrent à la réalisation pouvait plus contenir dans les locaux de de cet exceptionnel florilège ornemen- la Renaissance. tal. Nous n'évoquerons ici que le décor extérieur. Le bâtiment du Boccador fut conservé. La cour d'honneur centrale Du côté de la Seine, la monumentale fut entourée de deux nouvelles cours statue équestre en bronze représen- plus spacieuses. Au premier étage, des tant Etienne Marcel, le célèbre prévôt salons et une grande galerie des fêtes des marchands du 14 siècle, est due furent créés. Une somptueuse déco- aux sculpteurs Jean Idrac et Laurent ration intérieure fut réalisée. Henri Marqueste. L'Hôtel de Ville et la place de Grève au début du 17 siècle : les feux de la Saint-Jean.

Exécution capitale en place de Grève au 18 siècle : reconstitution de Hoffbauer. Dans les niches de l'ensemble des telles La Vapeur, La Photographie, façades sont représentés 136 personna- L'Electricité, La Peinture, La Musique. ges ayant participé à l'histoire de Paris, Au niveau de l'étage d'attique, qua- dont quelques femmes célèbres telles torze figures tenant à la main divers Madame de Sévigné, Madame Vigée- attributs représentent les villes de Nice, Lebrun, Germaine de Staël, Madame Marseille, Nîmes, Grenoble, Chambéry, Geoffrin. Saint-Etienne, Clermont, Lyon, Besan- çon, Dijon, Troyes, Nancy, Reims, Sur la façade côté Seine, douze allé- Lille. gories en pied placées sur la corniche supérieure représentent : La Science, Sur la place, au droit de l'avant-corps L'Histoire, La Poésie, La Musique, central de la façade, se trouvent deux La Tragédie, La Comédie, La Sculpture, groupes en bronze : La Science et L'Art L'Architecture, La Gravure, La Peinture, par Jules Blanchard et Laurent Dar- L'Agriculture, L'Industrie. queste. De part et d'autre de l'horloge, les groupes en pierre représentent La longue façade de la rue Lobeau L'Instruction et Le Travail par Ernest derrière laquelle se trouvent en rez-de- Hiolle, La Seine et La Marne, par Aimé chaussée la Salle Saint-Jean, à l'étage Millet, avec La Ville de Paris au-dessus les grands salons et la vaste Salle des du cadran par Jean Gautherin, sur le Fêtes, est elle aussi largement ornée. fronton, La Prudence et La Vigilance On y trouve d'étonnantes allégories par Charles Gauthier.

L'Hôtel de Ville, la place de Crève et le pont d'Arcole en 1845. Lithographie de Arnoult. Incendie de l'Hôtel de Ville par la Commune, le 24 mai 1871. Lithographie de Adam. Le nouvel Hôtel de Ville et la place de Grève en 1882. Peinture de Miodoucheski. La façade de l'Hôtel de Ville en 1996.

Les grands combles à la française, que domine le haut campanile, sont couron- nés par six statues en cuivre repoussé et doré représentant des chevaliers du Moyen Age. Huit statues féminines en pied évo- quent les villes d'Amiens, Rouen, Le Havre, Caen, Le Mans, Rennes, Brest, Nantes. Huit Renommées se trouvent de part et d'autre de la clé des hautes fenêtres. Sur la corniche, huit autres statues de femmes en pied représentent Orléans, Bourges, Tours, Poitiers, Limoges, Avant-corps central, campanile Bordeaux, Toulouse, Montpellier. ■ et portail de l'Hôtel de Ville.

Fronton de l'Hôtel de Ville : « La Ville de Paris », avec « la Seine » et « la Marne » sur le fronton ; de part et d'autre de l'horloge : « la Prudence » et « la Vigilance ».

Parvis de l'Hôtel de Ville : allégories de « l'Art » et de « la Science » par Laurent Marqueste et Jules Blanchard. Détail des socles de bronze des candélabres. La place du Châtelet et la fontaine de la Victoire éaménagée sous le Second Empire, R au moment des grands travaux de Paris, la place du Châtelet résulte du percement du boulevard Sébastopol et de l'avenue Victoria. Son nom évoque la forteresse dite « du grand Châtelet », qui commandait l'accès Nord du Grand Pont ou Pont au Change. Destinée à la défense de la Cité, cette forteresse avait été édifiée par Louis VI en 1130. Le « Châtelet » devint sous Philippe le Bel, en 1190, le siège de la juridiction de la Prévôté de Paris. Agrandi et trans- formé, et plusieurs fois restauré au cours du siècle, il fut appelé « Grand Châtelet » par opposition au « Petit Châtelet » qui défendait le Petit Pont en Le Grand Châtelet vers 1802. rive gauche. Reconstitution de Hoffbauer. Entre 1860 et 1862, l'architecte Gabriel Davioud construisit les deux La Tour Saint-Jacques vers 1835. Lithographie d'Arnoult. grands théâtres et l'Hôtel de la Chambre des Notaires qui délimitent la place du Châtelet. Le Théâtre du Châtelet, avec ses 1.800 places fut, avant l'achèvement de l'Opéra, la plus importante salle de Paris. Le Théâtre Lyrique, plus tard Sarah Bernhardt, aujourd'hui Théâ- tre de la Ville, a été complètement transformé en 1966-68. La fontaine de la Victoire, à laquelle on donne aussi le nom de Fontaine du Palmier en raison de la forme du chapi- teau qui couronne le fût, fut élevée en 1806. Ce monument fournissait l'occasion d'exalter le souvenir de quelques bril- lantes campagnes : Arcole, Austerlitz, Dantzig, Eylau, Friedland, Iéna, Lodi, Marengo, Mont-Thabor, Pyramides, Rivoli, Ulm. Ces noms, liés à la gloire de l'Empire, furent gravés sur le bronze de la colonne. La colonne est ornée de tiges de palmier se terminant par un important chapiteau sur lequel se trouve une « Vic- toire » ailée en bronze doré, œuvre du sculpteur Simon Boizot. Autour du pié- destal carré, à la base, quatre statues de Simon Boizot symbolisent la Justice, la Force, la Prudence et la Vigilance. Ces élégantes jeunes femmes dominent des cornes d'abondance terminées de têtes de dauphins en bronze. Sur deux des côtés se trouvent des aigles aux ailes déployées. ■

La Tour Saint-Jacques La fontaine du Châtelet, avec les allégories de « la Victoire », de « la Vigilance », de « la Justice », de « la Prudence » et de « la Force ». ien ne permet d'imaginer aujourd'hui ce R que pouvait être, avant Haussmann, le misérable quartier des Arcis dominé par la haute tour gothique de l'ancienne église Saint-Jacques de la Boucherie. Tout le péri- mètre entre l'Hôtel de Ville et la place du Châtelet fut totalement remodelé entre 1855 et 1860. Les ouvriers limousins, les fameux maçons de la Creuse qui construisaient Paris au 19 y étaient nombreux. Ils se trouvaient près des lieux d'embauche, qu'était à l'épo- que la place de Grève, où les entrepreneurs et architectes, à l'aube, leur proposaient du travail, cela s'appelait alors : « faire la Grève »... L'église Saint-Jacques de la Boucherie ayant été vendue par la Convention en 1795 puis démolie, il ne subista que l'ancien clo- cher, appelé « Tour Saint-Jacques ». Elle fut restaurée en 1854 pendant les travaux de la « Croisée de Paris ». Le paysagiste Jean- Charles Alphand, nommé par Haussmann Directeur général des Parcs et Jardins de Paris, créa au pied de la Tour un joli square dans l'esprit des jardins anglais aménagés par ailleurs dans les quartiers de Paris. ■ Saint-Germain l'Auxerrois

a première chapelle dédiée à Saint- restaurés, après les saccages de 1831, L Germain, évêque d'Auxerre (378-448), notamment un superbe retable flamboyant fut utilisée par les Normands qui s'y retran- de l'Ecole hollandaise du début du 16 siè- chèrent en 885 et la détruisirent à leur cle et un triptyque de l'Ecole flamande, départ. La seconde fut édifiée au même également du 16 siècle. ■ emplacement vers l'an 1.000. L'église actuelle fut bâtie en plusieurs étapes du 12 au 17e siècle, puis profondément modi- fiée au 18 Elle fut complètement restaurée par l'architecte Jean-Baptiste de Lassus entre La Mairie du 1er Arrondissement 1835 et 1855. Cette église était, avant la Révolution, la e dégagement de la Colonnade du paroisse du , donc celle des Rois de L Louvre, façade principale du Palais (mais France, la plupart y furent baptisés. qui n'en fut jamais l'entrée majeure), la créa- tion d'un environnement architectural L'édifice, de style gothique flamboyant digne d'elle, avaient préoccupé architectes du 15 siècle pour l'essentiel, se distingue, et urbanistes dès la fin du 17e siècle. du côté de sa façade occidentale, par la présence d'un grand porche à trois travées. On envisagea d'établir dans ce quartier, très encombré, une place importante et Comme le porche, la nef, les bas-côtés, d'ouvrir une avenue en direction de l'Hôtel le transept, les parties hautes de la façade sont du 15 siècle. Le chevet et le chœur de Ville. La présence de l'église Saint- Germain-L'Auxerrois rendait ce projet datentde lafin du 13 siècle, le clocher carré difficile... qui émerge à l'arrière du transept est la partie la plus ancienne ayant été bâtie au Dans les années 1755-1776, l'architecte 12 siècle. Jacques-Germain Soufflot réussit à aména- ger un terre-plein devant la Colonnade. L'archange Saint Michel, qui surplombe le pignon triangulaire, fut sculpté en 1841 Au début du Premier Empire, Napoléon par Charles Marochetti. Les voûtes du por- s'intéressa au projet d'axe Est-Ouest. On che sont ornées de bas-reliefs représentant imagina une avenue triomphale entre le la Cène, l'Adoration des Bergers, les Evangé- Louvre et la place du Trône (aujourd'hui de listes. Dans les voussures des portails figu- la Nation). Cette utopie en resta là... Jus- rent Abraham accueillant les Elus, les douze qu'au début du Second Empire, où les tra- Apôtres, les Vierges folles et les Vierges vaux de l'Avenue Victoria, face à l'Hôtel de sages. Ville, amorcèrent cet axe ; mais le préfet Haussmann refusa de le faire continuer, Les deux transepts sont ornés de la même en raison de la présence de l'église Saint- façon que le porche dont ils sont contempo- Germain-L'Auxerrois. rains. Sur les pignons, les arcs-boutants et les clochetons, un extravagant décor anima- On y avait sonné le glas de la Saint- lier a été sculpté : chiens, ours, griffons, Barthélémy, Haussmann était protestant et oiseaux fantastiques, combats d'hommes ne voulait pas que la démolition de l'église et d'animaux, loups, béliers, singes, et soit interprétée comme une vengeance... monstres divers. En 1855, les travaux de la rue de Rivoli A l'intérieur, la nef constitue un vaisseau ayant été activement conduits, le préfet sou- d'une vingtaine de mètres d'élévation sans haita faire reproduire sur la place du Louvre tribunes ni triforium, éclairée par de hautes une architecture décorative homogène. fenêtres. Elle fut construite dans la première Les arcatures en plein cintre furent donc moitié du 15 siècle. Le transept du 15 siè- de rigueur pour les deux grands immeubles cle est orné de voûtes à compartiments qui délimitent l'espace, côté Rivoli et côté caractéristiques de l'époque flamboyante. Quai. Cette église contient un certain nombre Face à la Colonnade, il fallait un bâtiment d'éléments remarquables mis en place, ou équivalent, par sa masse et sa silhouette, La Colonnade du Louvre vers 1830. Lithographie d'Arnoult.

à la façade de l'église. Le préfet écrit à ce partie supérieure, une interprétation du propos : « Je cherchais, non sans peine, pignon gothique voisin. un agencement de la nouvelle place dans L'ensemble composa dès lors, face à la lequel Saint-Germain-L'Auxerrois eût sa raison d'être ». Colonnade bien dégagée, une nouvelle façade urbaine soigneusement ordonnancée. Le 12 avril 1855, l'architecte Hittorff fut chargé d'édifier la Mairie. On ne saurait dissocier le Beffroi, placé entre la Mairie et l'église, de l'histoire de la Haussmann souhaitait que le bâtiment Mairie du Premier. La construction en fut rappelle, par sa silhouette, l'église voisine, entreprise en 1858 sur les plans de Théodore sans en reproduire les formes et détails de Ballu qui avait conduit, peu de temps aupa- son architecture « ogivale ». ravant, les travaux de restauration de la tour A cet exercice difficile, Hittorff apporta Saint Jacques. Ce beffroi ou campanile une solution à la fois savante et élégante. Il mesure 38 mètres. Il comporte quatre éta- utilisa le vocabulaire architectural classique ges inégaux. inspiré de la première Renaissance. Le beffroi campanile contient un carillon Le porche reproduisit exactement le qui compte parmi les plus complets et les rythme des cinq arches d'inégale hauteur plus parfaits de France : 38 cloches et trois du porche de Saint-Germain-L'Auxerrois. gammes. Il fut installé en 1884 et fonctionna Au premier étage, entre les deux tourelles jusqu'en 1975. Il a été depuis entièrement rappelant aussi celles de l'église, l'architecte restauré et se fait toujours entendre à plaça une grande rosace et exécuta, à la heures régulières. ■

La place du Louvre, Saint-Germain-L'Auxerrois, le beffroi et la Mairie du I. Gravure de Benoist en 1860. Cortège de Louis-Philippe en 1840, à la Barrière de l'Etoile.

La place de l'Etoile et l'Arc de Triomphe en 1895. Peinture de Chẽca y Sanz. Malgré l'achèvement de l'Arc de Une rue circulaire — rues Tilsitt et Triomphe en 1836, la place de l'Etoile de Presbourg — entoura la place en conservait encore, quinze ans plus tard, arrière des douze majestueux hôtels par- un aspect chaotique et irrégulier. ticuliers élevés par Hittorff et Rohaut « Aux Champs-Elysées, la campagne de Fleury. Ces bâtiments aux belles était près de nous ; dès que l'on avait façades soulignées par de grands pilas- passé la barrière de l'Etoile, les petites tres corinthiens disposaient tous d'une cultures de l'avenue de Saint-Cloud cour d'entrée sur la rue circulaire. Ils ne (Victor-Hugo) et des Ternes annon- mesurent que seize mètres de hauteur, çaient les champs ; les jardins étaient c'est-à-dire un étage de moins que la embaumés par les lilas, les violettes, les plupart des bâtiments parisiens de l'épo- giroflées jaunes et les glycines. A la que. Ce n'étaient pas des immeubles de porte Maillot, on se croyait en voyage... », rapport mais des hôtels particuliers où écrit la Comtesse d'Armaillé dans ses s'installèrent de grandes familles bour- Mémoires. geoises ou aristocratiques. Un certain nombre d'entre eux ont conservé leurs C'est seulement à partir de 1854 que somptueux décors Second Empire le préfet Georges Eugène Haussmann désormais protégés. put réaliser la place de l'Etoile telle que nous la connaissons. Il fit aussi replan- Cependant, Haussmann les trouva ter les Champs-Elysées et l'avenue de trop petits par rapport à l'importance de Neuilly, à laquelle on donna le nom de la place et fit planter des massifs d'arbres la Grande Armée en 1864. pour les dissimuler. Hittorff pensait que les façades des hôtels ne devaient pas Dès 1853, Napoléon III avait décidé être trop importantes pour ne pas nuire le réaménagement de l'Etoile qu'Hauss- à l'Arc de Triomphe. mann confia à Jacques Ignace Hittorff. Le projet fut approuvé par l'Empereur On nomme quelquefois par erreur ces le 13 août 1854. bâtiments « hôtels des maréchaux », en raison de la présence des avenues voi- Hittorff proposait une place circulaire de 240 mètres de diamètre. sines qui évoquaient les maréchaux et les batailles du Premier Empire. Les A partir de 1854, on procéda au nivel- maréchaux de Napoléon ne vécurent lement, à la démolition des anciens évidemment jamais dans des hôtels édi- pavillons d'octroi qui encombraient la fiés soixante ans après les campagnes du perspective des Champs-Elysées. On Premier Empire... ▄ ouvrit huit nouvelles avenues implan- tées de façon absolument symétri- que par rapport à l'Arc : avenue de Friedland ; de la Reine Hortense (Hoche) ; de Wagram ; du roi Jérôme (Mac-Mahon) ; d'Esling (Carnot) ; Klé- ber ; d'Iéna ; Joséphine (Marceau) ; l'ancienne avenue de Saint-Cloud * Pour la maçonnerie courante, on ouvrit une carrière devient l'avenue d'Eylau en 1864 à Chaillot même, le plus près possible du chantier, là (puis « Victor-Hugo » en 1882 du vivant où se trouvent maintenant les hôtels George V et Prince de Galles. Pour la sculpture et les murs extérieurs, on même de l'écrivain qui d'ailleurs y utilisa des pierres plus dures, venant des carrières de habitait) . Chérence et de Château-Landon. Rénovation de l'Arc de Triomphe en 1988-89. Décor en trompe-l'œil de Catherine Feff. La bataille d'Aboukir par Bernard Seurre.

Le Triomphe de 1810 par Jean Cortot. Les Funérailles de Marceau (1792) par Philippe Lemaire.

Le départ des Volontaires de 1792 (La Marseillaise) par François Rude. ne correspond plus du tout à celle qu'ils L'Axe Historique eurent à la fin du 18 et dans la première des Champs-Elysées moitié du 19 Ces « Quinconces » sac- cagés par les campements cosaques et à La Défense autrichiens en 1815, furent complète- ment réaménagés par l'architecte Hit- 'idée d'établir une perspective plan- torff sous Louis-Philippe, puis replantés L tée partant du pavillon central du par le paysagiste Alphand sous le Château des Tuileries pour aboutir au sommet de la colline de Chaillot remon- Second Empire. tait à Henri IV, qui, en 1599, avait Jusqu'au règne de Louis XVI, la pers- demandé à Sully de prévoir une voie pective de Le Nôtre, « l'Axe Histori- directe entre le Louvre et le Château de que », s'arrêtait à la hauteur de la colline Saint-Germain. de Chaillot. Au siècle suivant, en 1667, dix ans En 1785, deux pavillons de l'Octroi, avant le départ définitif de la Cour de élevés par l'architecte Claude Nicolas Louis XIV pour Versailles (1678), Col- Ledoux, constituèrent une entrée Ouest bert confia à Le Nôtre le soin de dessiner assez monumentale pour les Champs- et de planter cette perspective. Elysées. Ils subsistèrent jusqu'en 1860. Dans un premier temps, quatre ran- Le quartier de l'Etoile, que l'on gées d'ormes encadrant une très large appelait à cette époque « Barrière de allée, aboutirent à la grille du parc des Neuilly », ne commença à prendre sa Tuileries. Au-delà, les espaces occupés nouvelle configuration qu'au moment aujourd'hui par la où Napoléon décida d'y bâtir l'Arc de n'étaient encore que terrains vagues. Triomphe de la Grande Armée. On pro- Sur la gauche, on voyait une belle et fita des travaux pour aménager une longue promenade de 1.500 mètres, place vaguement circulaire dite « de au-dessus des berges de la Seine, l'Etoile », d'où partaient deux avenues c'était le Cours de la Reine que Marie et quatre esquisses d'avenues. de Médicis avait fait établir à partir de 1616. Il fallut cependant attendre les grands travaux du Second Empire pour complé- Bien que les gravures montrent une ter le dispositif des voies en étoile autour perspective plantée jusqu'aux hauteurs de l'Arc, terminé quant à lui en 1836. de Chaillot (place de l'Etoile), la créa- Le nombre des avenues passe alors de tion des Champs-Elysées ne fut réelle- six à douze, la place fut achevée, de ment achevée que sous la Régence, grands hôtels particuliers construits. l'avenue fut inaugurée en 1724 par le Duc d'Antin, Surintendant des Pour compléter l'effet monumental Bâtiments du Roi. de l'Arc de Triomphe et de la perspec- tive, Haussmann demanda à ses paysa- Les « Quinconces », jardins situés de gistes et ingénieurs d'effectuer d'impor- part et d'autre du « Grand Cours », tants mouvements de terrain sur les furent plantés à l'initiative du Marquis Champs-Elysées ; une replantation fut de Marigny, au moment de la création entreprise, l'avenue prit alors un de la place Louis XV (Concorde). nouvel aspect ; des hôtels particuliers, L'image des jardins des Champs-Elysées nombreux et luxueux y furent édifiés entre le Second Empire et la Belle Parmentier, qui y planta des pommes de Epoque, remplacés aujourd'hui par des terre dont la première récolte fut pré- immeubles de bureaux, à quelques rares sentée au Roi et à la Reine en 1786. exceptions près. Une ordonnance du 12 février 1768, Au-delà de la colline de Chaillot jus- relative à la construction du nouveau qu'au moment de la construction , avait permis de conti- du Pont de Neuilly (1768-72), l'« Axe nuer le tracé. Avec la mise en service du Historique » n'était qu'une sorte de pont à partir de 1772, le trafic se reporta grand chemin rectiligne. Les équipages peu à peu vers « l'Axe Historique », pro- l'empruntaient pour se rendre au Bois longé, de l'autre côté de la Seine, de Boulogne ou à l'Abbaye de Long- jusqu'au rond-point de Chantecoq. champ, du moins dans la partie qui cor- respond maintenant à l'avenue de la Construit à l'initiative du Marquis de Grande Armée. Marigny, par l'ingénieur Jean-Rodolphe Plus loin, l'avenue, appelée à cette Perronet, le pont de Neuilly constitua un époque « Chemin du Cours », se conti- élément capital dans le tracé théorique nuait à travers la plaine des Sablons, elle de l'axe de Paris à Saint-Germain, envi- aboutissait en impasse sur les quelques sagé dès le 17 siècle, et encore inachevé, maisons du hameau de Neuilly. bien qu'une nouvelle section soit en cours Au temps de Louis XVI, la plaine des de travaux en 1996 au-delà de la Grande Sablons servit de terrain d'expérience à Arche de la Défense.

Place de la Porte Maillot et l'Arc de Triomphe en 1899. Peinture de Luigi Loir. A la fin du 19 on songe une nouvelle Normandie. C'est l'idée de l'autoroute fois à la prolongation en ligne droite de de l'Ouest. la perspective de Le Nôtre, elle aurait abouti, en forêt de Saint-Germain, à la En 1931, fut ouvert un concours pour hauteur du carrefour dit « de la Croix la « Voie Triomphale », avec trois pôles de Noailles ». d'aménagement principaux : la Porte Maillot, le Pont de Neuilly, La Défense. Pendant le Second Empire, on installa On voit apparaître dans les projets des au Rond-Point de Courbevoie une sta- immeubles de grande hauteur qui font tue de Napoléon Premier. En 1883, référence aux gratte-ciel américains. cette place circulaire fut appelée Le Comité d'Aménagement de la « Rond-Point de la Défense », en sou- Région Parisienne, créé en 1934, venir de la défense de Paris pendant le reprend à son compte le projet de Voie siège de 1870-71. Le monument du Triomphale, déclarée d'utilité publique sculpteur Barrias, commémorant La en 1941. Défense de Paris en 1870-71, remplaça Napoléon. On étudie le prolongement du métro jusqu'à la plaine de Montesson, où l'on La réémergence du concept de prévoit un Parc Olympique National... « voie triomphale » entre Paris et Saint- Les études recommencent en 1945. Germain-en-Laye revint avec Jean- Charles Alphand, Directeur des Travaux On envisage à la Défense une Maison de Paris, il souhaitait installer, au Rond- de la Radio, l'installation de l'OTAN, Point de Chantecoq, les bâtiments de l'UNESCO, d'un Musée du 20 siècle de l'Exposition Universelle de 1878, dessiné par Le Corbusier... puis de celle de 1889. En 1950, le Conseil Général de la Seine choisit le secteur comme futur D'autres projets apparurent par la suite. Dans les années 1920, avec Centre d'Affaires de Paris, prévu pour l'expansion de l'industrie automobile à recevoir aussi les grands ministères et l'Ouest de Paris, l'étude de liaison rou- les bâtiments publics. tière Paris-Saint-Germain fut reprise Aucun d'eux n'a voulu s'installer à La une nouvelle fois, avec prolongement, Défense avant le Ministère de l'Equipe- au-delà, vers Rouen, Deauville et la ment en 1989. ▄ La place de la Porte Maillot et le Palais des Congrès en 1984, vue aérienne.

Monument à Levassor. Square de la Porte Maillot, Camille Lefèvre, 1907. Le Pont de Neuilly

onstruit par Christophe Marie, Entrepreneur Géné- ral, le premier pont de Neuilly, en bois, était terminé en 1611. C'était un pont à péage. Un quatrain fut composé à ce propos : « Puisque l'amour, le jeu et le tonneau, Me rendent le gousset plus sec qu'une allumette, Je veux toujours dans ma pochette, Avoir de quoy pour passer l'eau ». En 1768, Daniel Charles Trudaine, Intendant du roi Louis XV, directeur des Ponts- et-Chaussées, fait entreprendre la construction d'un pont en maçonnerie, situé dans le pro- longement de la perspective de Le Nôtre. Il en confie la concep- tion à l'ingénieur Jean Rodolphe Perronet, premier directeur de l'Ecole des Ponts-et-Chaussées, créée par Trudaine. La construction dura six ans ; l'ouvrage comptait cinq arches surbaissées, ce qui constituait une première mondiale, car la faible épaisseur des voûtes per- mettait d'établir une chaussée plate et non plus en dos d'âne, comme cela se faisait jusque-là pour les ponts en maçonnerie. Le moment le plus mémorable fut celui du décintrement du pont le 22 septembre 1772. Louis XV, la Cour, les Ambassadeurs présents à Paris, et une foule innombrable, assistèrent à ce Le Pont de Neuilly vers 1810. spectacle. Perronet avaitpréparé Peinture de Nattès. l'événement, et ménage le sus- pense : afin de rendre les choses spectaculaires, il avait fait débou- lonner à l'avance toutes les piè- ces de charpente, à l'exception des éléments indispensables à une stabilité précaire des cintres retenus par des cabestans, si bien que le moment venu, au roulement des tambours et en trois minutes et demi, les cintres s'effondrèrent simultanément dans des gerbes d'eau. Trudaine offrit une fête à tout le personnel du chantier. On dansa jusqu'aux aurores. Le pont resta dans son état ori- ginal jusqu'en 1935. En 1930, un concours en vue de l'aménage- ment de la voie triomphale de l'Etoile à la Défense avait prévu sa reconstruction. Quelques architectes n'osè- rent pas proposer la destruction de l'ouvrage de Perronet, et envi- sagèrent son élargissement. Finalement, il fut détruit et rem- placé par un ouvrage métallique à deux arches, élargi en 1985 pour absorber une circulation en constante progression et le passage du métro. ■ De la Défense à la Vallée de l'Arche n 1958, alors que s'élevaient les E voûtes audacieuses du CNIT — Centre National des Industries et des Techniques — aujourd'hui rénové et reconverti, le Gouvernement procédait à la création de l'EPAD — Etablisse- ment Public pour l'Aménagement de la Défense. Ce quartier n'avait guère changé depuis un siècle, et restait encore villageois autour du Rond-Point, où venait aboutir l'« Axe Historique ». L'aménagement prévu concernait un périmètre de 750 hectares sur les communes de Courbevoie, Puteaux et . Quarante ans plus tard, les lieux sont méconnaissables, et de nouveaux Le Rond-Point de la Défense en 1959. chantiers sont entrepris. Entretemps, 2.500.000 m de bureaux, sous la forme de tours aux architec- L'avenue de la Défense en 1959. tures souvent audacieuses, ont été bâtis. La Défense est devenue le premier Centre d'Affaires moderne d'Europe, dans lequel travaillent 125.000 person- nes ; on y trouve les Sièges Français de quatorze des premiers groupes mon- diaux, et ceux des vingt plus grandes entreprises françaises. Les jardins de l'Arche En 1963, le premier plan d'aménage- nstallés au-dessus de l'autoroute ment élaboré par les urbanistes et les I A 14 dans l'Axe Historique, ces ingénieurs s'inspirait des idées formu- jardins conçus par les paysagistes lées par Le Corbusier, à savoir une sépa- Gilles Clément et Guillaume Geoffroy ration de la circulation des véhicules et Dechaume, étaient en cours de réa- lisation en 1996 sur un périmètre de des piétons, principe qui est resté la base 16 hectares. de l'organisation du quartier. Une jetée passerelle de 450 mètres, En 1970, le Réseau Express Régional conçue par Marc Mimram, ingénieur et architecte, permettra l'accès depuis le — RER — permettait de relier La Parvis ouest de l'Arche à l'ensemble de Défense au centre de Paris. l'aménagement de la Vallée de l'Arche. Les auteurs du projet sont les architec- En 1981, l'EPAD organisait un tes Chemetof et Huidobro. concours international d'architecture pour établir une composition monumen- les miroirs d'eau aux deux extrémités de tale marquant l'« Axe Historique ». l'esplanade piétonne, la grande compo- sition chromatique de Moretti sur l'une De 1984 à 1989, l'architecte danois des tours d'aération, et aussi les sculp- Otto Von Spreckelsen, le Français Paul tures de Torricini, César, Lhoste, Andreu, et les ingénieurs du groupe Delfino, Busato, Jalabert, etc., l'escalier français Francis Bouygues, édifient d'eau réalisé dans le parc Diderot à Cour- la Grande Arche, immense arc de bevoie par le paysagiste Provost, avec le triomphe contemporain. concours de Jean-Max Llorca, etc.

En 1992, le prolongement de la ligne Dans les halls des immeubles, on voit de métro n° 1 jusqu'au cœur de La Défense facilite les liaisons. aussi des œuvres de Béatrice Casades- sus, Atila, Marino Di Téana, Fran- Depuis un tiers de siècle, le quartier çois Chapuis, Pierre Sabatier, Hervé de la Défense est devenu le champ Mathieu, Bachelot, Reynaud, etc. d'expérimentation de l'architecture contemporaine ; les meilleurs concep- Depuis trente ans, l'histoire de teurs français et étrangers y ont édifié « l'Axe Historique » se confond avec des immeubles, souvent de qualité celle de l'aménagement de ce quartier, exceptionnelle. L'Etablissement Public qui fut riche en péripéties, en hésita- EPAD s'est efforcé dès le début tions, en grands gestes architecturaux, d'accompagner les immeubles et les jusqu'à la construction de la Grande Arche. tours par un vaste parvis qui prend par- fois l'aspect d'un jardin et se développe sur plus d'un kilomètre entre le pont de Les prochaines années verront peut- Neuilly et la Grande Arche. être s'accomplir le projet de voie triom- phale dont avaient rêvé Henri IV, Sur ce parvis, des sculpteurs et des Louis XIII, Colbert, Le Nôtre, Perro- peintres ont réalisé de très nombreuses net et quelques autres, pour relier la œuvres d'art ; parmi les meilleures des- Cour du Louvre à la Forêt de Saint- quelles figurent les fresques de Jean Germain... Dewasne à la Grande Arche, la fontaine de Yoacow Agam avec ses jeux d'eau Cette voie est en cours de travaux et son immense mosaïque de couleurs entre la Grande Arche et la Préfecture aux 88 nuances, le mosaïques de Guy- des Hauts-de-Seine. Sous le nom de Rachel Grataloup et celles de Jean « Vallée de l'Arche », une vaste et large Deverne. Les sculptures en acier de Phi- perspective agrémentée de nombreux lolaos, le grand stabile rouge de Calder, jardins, de plans d'eau, de sculptures et des œuvres de César et de Mitoraj, les de fontaines, était en cours de réalisa- signaux multicolores de Takis placés sur tion en 1996. ■

Les tours de la Défense et le Palais du CNIT. Fête de nuit à la Défense.

Fontaine Cascade du Parc Diderot. Conception paysagère : Alain Provost. Conception hydraulique et technique : Jean-Marc Llorca.

Mosaïque de jean Deverne. Stabile rouge d'Alexander Calder. Détail de construction de la Grande Arche.

Statue de la Défense par Barrias, en 1996.

Fête de nuit à la Défense en 1989. Mise en scène de Jean-Michel Jarre.

: « Les Tuileries au 18 siècle », Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, 1990. « Le Château des Tuileries » par Pierre-Nicolas Sainte-Farre Carnot et Emmanuel Jacques, Editions Hercher, 1988. « Le Louvre de Philippe Auguste », D.A.A.V.P., Commission du Vieux Paris, 1988. « Le Palais des Tuileries », Jacques Hillairet, Editions de Minuit, 1965. « La Rue de Rivoli », D.A.A.V.P., 1992. « De la Place Louis XV à la Place de la Concorde », Musée Carnavalet, 1982. « Mémoires du Baron Haussmann », Editions Guy Durier, 1979. « Haussmann, La Gloire du Second Empire », Jean des Cars Perrin, 1980. « Catalogue de l'exposition Hittorff », Musée Carnavalet, 1987. « Le Triomphe des Arcs », Christian Dupavillon et Francis Lacloche, Gallimard Découvertes, 1989. « Une promenade à la Défense », Michel Moritz, Editions J.-C. Lattès, 1993. « Palaces et Grands Hôtels », Marc Gaillard et Bernard Etienne, Editions Atlas, 1992. « Paris au 19 siècle », Marc Gaillard, Editions AGEP, 1991. « Les Belles Heures des Champs Elysées », Marc Gaillard, Editions Martelle, 1990. « Guide des Statues de Paris », Pierre Kjellberg, Bibliothèque des Arts.

à : - La Galerie Bailly, 25, quai Voltaire, 7e, - La Galerie Berko, Louvre des Antiquaires, Place du Palais Royal, 9, allée Molitor, - La Galerie de Rohan, 1, rue de Rohan, 1 - Monsieur Paul Firmin-Girard, - La Direction des Hôtels du Louvre, Régina, Meurice, Intercontinental, - Madame Catherine Feff, - Monsieur Jean-Max Lliorca, - Monsieur Claude Abron, Photographe, pour les documents mis à notre disposition. - La Galerie François Delestre, 36, rue Laffitte, 9

Les photographies qui illustrent cet ouvrage ont été réalisées pour l'essentiel par Françoise Masson, Photographe, à l'exception des documents des pages : 33, 99, 118, 167, 181, 195 h, 204, 205, 4e de couverture - photos Claude Abron ; des pages 8, 9, 10, 16, 19, 21 h, 28, 29, 49, 50, 51, 66, 72, 73, 75, 83, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 95, 96, 99, 111, 112, 113, 115, 117, 125, 127, 129, 131, 133 h, 142, 143, 146, 147, 150 h, 151 h, 152 b, 153, 157, 158, 159, 165, 166, 167 h, 169, 170, 171, 172,173, 177, 182,183, 185, 187, 193,197, 204, 205, archives de l'auteur ; des pages 175, 179, 180 h, photos Chevojon ; des pages 180 b, 189, Archives Catherine Feff ; des pages 134, 135, Archives Philips Eclairage ; de la page 120, Hôtel du Louvre ; de la page 121, Hôtel Régina ; de la page 122, Hôtel Meurice.