L'axe Historique Couverture : Thénard
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de l'Hôtel de Ville à la Défense Guide de l'Axe Historique Couverture : Thénard. Paris à vol d'oiseau sur l'Axe Historique. (Peinture de 1885). Marc GAILLARD de l' Hôtelde Ville à la Défense Guide de l'Axe Histo r ique Photos Françoise MASSON MARTELLE E.D.I.T.I.O.N.S Conception : Marc GAILLARD Directeur d'édition : Joël BONGINI ISBN 2-87890-059-6 © MARTELLE EDITIONS B.P. 0540 - 3, rue des Vergeaux 80005 AMIENS Cedex 1 Avant-propos endant la plus longue partie de son histoire, depuis les temps P gallo-romains jusqu'au 18 siècle, la ville de Paris, qui d'abord s appela Lutèce, se rassembla sur la rive gauche de la Seine dans le périmètre de la Montagne Sainte Geneviève, qui correspond à peu de choses près à l'actuel Quartier Latin. Dans une seconde époque, après que les invasions barbares aient détruit la ville romaine prospère et superbe, l'agglomération se concentre pour plusieurs siècles dans l'Ile de la Cité. Par la suite, à partir de la fin du premier millénaire, Paris se développera progressivement et régulièrement à partir des berges du fleuve, et très largement sur la rive droite. Jusqu'aux 17 et 18 siècles, l'urbanisation se fait tout au long des grands axes de pénétration vers le cœur de la ville, dans le sens Est-Ouest autour des rues Saint-Honoré et Saint-Antoine et leurs faubourgs ; dans le sens Nord-Sud autour de la voie romaine matérialisée, côté Sud par la rue Saint-Jacques et son prolonge- ment, côté Nord par les rues Saint-Martin, Saint-Denis et leurs faubourgs. Ce sont là les premiers axes de Paris autour desquels d'ailleurs la ville a continué à croître jusqu'à la fin du 19 siècle, ces axes restant encore, avec les rues, boulevards et avenues qui les ont doublés à l'époque Second Empire, des voies de pénétration majeures vers le cœur de la ville moderne. L'Axe Historique procède d'une idée neuve et d'une volonté organisatrice et structuraliste propre au règne de Louis XIV, la France étant alors la première Nation de l'Occident. Il apparaît dès lors qu'un grand dessein urbanistique ne peut naître ni de la Seine aux berges encore irrégulières à l'époque, ni autour d'une voie ancienne fut-elle prestigieuse comme les rues et les faubourgs Saint-Denis, Saint-Antoine, Saint-Martin, Saint-Jacques ou Saint-Honoré. C'est une vision large, ouverte, grandiose, capable de porter un développement urbain pendant des siècles, qui convient à Louis XIV et au Paris du Roi Soleil, même si celui-ci décide d'aller s'installer définitivement à Versailles. Le « Grand Cours » dont Colbert et Louis XIV ont demandé le dessin à André Le Nôtre ne sera, d'abord, qu'une sorte de chemin rectiligne planté de deux rangées d'arbres, entre le palais des Tuileries et la colline de Chaillot. Cet axe majeur de Paris n'est donc devenu Axe Historique que depuis trois siècles, et c'est surtout aux 19 et 20 siècles que sa partie la plus prestigieuse, les Champs-Elysées et la Concorde, a servi de cadre à la plupart des événements de l'histoire de Paris et de l'Histoire nationale. C'est très lentement que l'urbanisation s'est fixée autour de l'Axe et que les monuments ont été construits ; près de deux siècles séparent l'Arc de Triomphe de la Grande Arche, et l'Axe Histori- que, que les visionnaires des 17 et 18 siècles prolongeaient jusqu'à Saint-Germain-en-Laye, n'est toujours pas terminé. Les travaux s'en poursuivent, dans la Vallée de l'Arche au-delà de la Défense. Du côté de l'Est, les visionnaires imaginaient son prolongement, qui jusqu'à l'Hôtel de Ville, qui jusqu'à la Bastille, voire la place du Trône et Vincennes. Il faudra attendre le Second Empire et les grands travaux d'Haussmann permettant d'achever la rue de Rivoli, pour que cet Axe soit réellement matérialisé d'Ouest en Est. C'est à la découverte des monuments qui composent l'Axe Historique, se trouvent à ses abords immédiats, ou participent de son histoire, entre l'Hôtel de Ville et la Grande Arche, que ce guide se propose d'accompagner le lecteur. I La Place de Grève et l'Hôtel de Ville a place de Grève — devenue place Lehmann, Auguste Hesse, Ingres, L de l'Hôtel de Ville sous le Premier Benouville, Cabanel, Landelle, Des- Empire a pris sa configuration définitive goffes, Delacroix y participèrent. Ces en 1855, lors du percement de l'avenue chefs-d'œuvre périrent dans l'incendie Victoria et de la rue de Rivoli. Elle exis- de la Commune quinze ans après, en tait depuis le 13 siècle. Son nom avait Mai 1871. Tous les bâtiments, la biblio- pour origine le mot « grave » ou gravier. thèque, les archives et les œuvres Un large espace aménagé en pente douce d'art furent anéantis. sur le bord de la rivière permettant de déposer aisément les marchandises Pour réparer le désastre, on organisa constitua la « grève ». en 1873 un concours au terme duquel les architectes Ballu et Deperthes furent En 1357, le « Parloir aux Bourgeois » choisis pour mener à bien la reconstruc- fut installé sur la place de Grève dans tion qui se fit en un temps record de la « maison aux piliers », qui subsista cinq ans. jusqu'à la Renaissance. Le nouvel Hôtel de Ville apparut La Place de Grève fut, au cours des d'emblée comme l'un des témoignages siècles, le lieu de fêtes et de réjouissan- les plus intéressants et les plus grandio- ces officielles organisées par la prévôté ses de l'architecture dite de style néo- de Paris, à laquelle se substitua, après classique ou « éclectique. » Ce style très la Révolution, une municipalité. Elle était aussi l'endroit où avaient lieu les en faveur pendant le Second Empire s'est continué jusqu'à l'époque Art exécutions capitales. Nouveau. Au 16 siècle, François I décida de faire construire un véritable Hôtel de Sur un total de 30,5 millions de francs Ville dont les travaux ne furent terminés que coûta la reconstruction, 4,2 mil- lions furent consacrés à la décoration, que longtemps après lui. Il fut conçu par 2,5 millions à la sculpture et 1,7 million l'architecte Dominique de Cortone dit « le Boccador », avec le concours de aux fresques et peintures. Pierre Chambiges. Cinq cents personnages et scènes allé- En 1835, le roi Louis-Philippe et le goriques ornent les façades extérieures, préfet Rambuteau décidèrent d'agran- les cours et les salons de réception de dir l'Hôtel de Ville pour faire face aux l'Hôtel de Ville. Plus de quatre cents besoins d'une administration qu'on ne artistes participèrent à la réalisation pouvait plus contenir dans les locaux de de cet exceptionnel florilège ornemen- la Renaissance. tal. Nous n'évoquerons ici que le décor extérieur. Le bâtiment du Boccador fut conservé. La cour d'honneur centrale Du côté de la Seine, la monumentale fut entourée de deux nouvelles cours statue équestre en bronze représen- plus spacieuses. Au premier étage, des tant Etienne Marcel, le célèbre prévôt salons et une grande galerie des fêtes des marchands du 14 siècle, est due furent créés. Une somptueuse déco- aux sculpteurs Jean Idrac et Laurent ration intérieure fut réalisée. Henri Marqueste. L'Hôtel de Ville et la place de Grève au début du 17 siècle : les feux de la Saint-Jean. Exécution capitale en place de Grève au 18 siècle : reconstitution de Hoffbauer. Dans les niches de l'ensemble des telles La Vapeur, La Photographie, façades sont représentés 136 personna- L'Electricité, La Peinture, La Musique. ges ayant participé à l'histoire de Paris, Au niveau de l'étage d'attique, qua- dont quelques femmes célèbres telles torze figures tenant à la main divers Madame de Sévigné, Madame Vigée- attributs représentent les villes de Nice, Lebrun, Germaine de Staël, Madame Marseille, Nîmes, Grenoble, Chambéry, Geoffrin. Saint-Etienne, Clermont, Lyon, Besan- çon, Dijon, Troyes, Nancy, Reims, Sur la façade côté Seine, douze allé- Lille. gories en pied placées sur la corniche supérieure représentent : La Science, Sur la place, au droit de l'avant-corps L'Histoire, La Poésie, La Musique, central de la façade, se trouvent deux La Tragédie, La Comédie, La Sculpture, groupes en bronze : La Science et L'Art L'Architecture, La Gravure, La Peinture, par Jules Blanchard et Laurent Dar- L'Agriculture, L'Industrie. queste. De part et d'autre de l'horloge, les groupes en pierre représentent La longue façade de la rue Lobeau L'Instruction et Le Travail par Ernest derrière laquelle se trouvent en rez-de- Hiolle, La Seine et La Marne, par Aimé chaussée la Salle Saint-Jean, à l'étage Millet, avec La Ville de Paris au-dessus les grands salons et la vaste Salle des du cadran par Jean Gautherin, sur le Fêtes, est elle aussi largement ornée. fronton, La Prudence et La Vigilance On y trouve d'étonnantes allégories par Charles Gauthier. L'Hôtel de Ville, la place de Crève et le pont d'Arcole en 1845. Lithographie de Arnoult. Incendie de l'Hôtel de Ville par la Commune, le 24 mai 1871. Lithographie de Adam. Le nouvel Hôtel de Ville et la place de Grève en 1882. Peinture de Miodoucheski. La façade de l'Hôtel de Ville en 1996. Les grands combles à la française, que domine le haut campanile, sont couron- nés par six statues en cuivre repoussé et doré représentant des chevaliers du Moyen Age.