Le Comité de Bassin Artois-Picardie présente L’État des lieux Escaut, Somme et Côtiers Manche des districts Mer du Nord Meuse hydrographiques (partie Sambre)

Parties Françaises - Décembre 2013 Crédit : AEAP photo

Liberté • Égalité • Fraternité RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

PRÉFET DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS COORDONNATEUR Escaut, SommeDE BASSIN et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) État des lieux des districts hydrographiques I ARTOIS-PICARDIE 2

Table des matières

1 Présentation générale 9 1.1 Les caractéristiques du bassin 9 1.1.1 La géographie du bassin Artois-Picardie 9 1.1.2 Economie du bassin Artois-Picardie 10 1.2 L’eau dans le bassin Artois-Picardie 11 1.2.1 La ressource en eau 11 1.2.2 Les milieux aquatiques et humides 12

2 Caractéristiques des masses d’eau 13 2.1 Masses d’eau de surface 13 2.1.1 Les cours d’eau 13 2.1.2 Les plans d’eau 20 2.1.3 Les zones humides 21 2.1.4 Les eaux côtières et de transition 22 2.2 Masses d’eau souterraines 24 2.2.1 L’aquifère de la craie 24 2.2.2 Les autres aquifères 24 2.3 Etat des masses d’eau de surface 26 2.3.1 Les cours d’eau 26 2.3.2 Les plans d’eau 34 2.3.3 Les eaux côtières et de transition 35 2.4 Les eaux souterraines 42 2.4.1 Etat chimique des eaux souterraines 42 2.4.2 Etat quantitatif des eaux souterraines 44

3 Analyse économique des usages de l’eau 45 3.1 Caractérisation socio-économique du bassin Artois-Picardie 45 3.1.1 La population du bassin Artois-Picardie 46 3.1.2 Description socio-économique des filières industrielles sur le bassin 47 3.1.3 Description socio-économique des usages agricoles du bassin 48 3.1.4 Description socio-économique des activités de l’aquaculture et de la pêche professionnelle 49 3.1.5 Description socio-économique des réseaux de transport du bassin 50 3.1.6 Description socio-économique des activités récréatives du bassin 50 3.2 Récupération des coûts 52 3.2.1 Cadre de référence 53 3.2.2 Les dépenses des différents secteurs 55 3.2.3 Les subventions et les aides 58 3.2.4 Analyse de la récupération des coûts 59

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4 Analyse des pressions sur les masses d’eau 61 4.1 Pressions domestiques 61 4.1.1 Pressions ponctuelles 63 4.1.2 Pressions diffuses 72 4.1.3 Prélèvements 76 4.2 Pressions industrielles 78 4.2.1 Pressions ponctuelles 78 4.2.2 Sites et sols pollués 84 4.2.3 Prélèvements 86 4.3 Pressions agricoles 88 4.3.1 Pressions diffuses 88 4.3.2 Prélèvements 90 4.4 Autres pressions 92 4.4.1 Substances dangereuses 92 4.4.2 Evaluation des flux de nutriments à la mer 96 4.5 Synthèse des rejets polluants et prélèvements 100 4.5.1 Synthèse des rejets en matières organiques 100 4.5.2 Synthèse des rejets en azote 101 4.5.3 Synthèse des rejets en phosphore 103 4.5.4 Synthèse des prélèvements 104 4.6 Les pressions sur l’hydromorphologie des cours d’eau 106 4.6.1 Le résultat de pressions historiques 106 4.6.2 L’hydromorphologie dans la directive cadre sur l’eau 107 4.6.3 Quelles pressions sur les masses d’eau ? 108

5 Incidences des principales pressions 111 5.1 Enrichissements en nutriment pouvant conduire à une eutrophisation du milieu 111 5.1.1 Présentation des catégories 111 5.1.2 Situation sur le bassin Artois-Picardie 112 5.2 Enrichissement en matière organique 113 5.3 Contamination par les substances 113 5.4 Contamination des sédiments 114 5.5 Acidification du milieu 114 5.6 Intrusions salines 114 5.7 Elévation de la température 114 5.8 Altération des habitats suite à des altérations morphologiques 115 5.8.1 Pourquoi s’intéresser aux altérations hydromorphologiques ? 115 5.8.2 Evaluer les altérations hydromorphologiques 116

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6 Evolutions à l’horizon 2021 119 6.1 Scénario(s) d’évolution tendanciel(s) 119 6.1.1 Quels enseignements du scénario tendanciel sur le bassin Artois-Picardie à l’horizon 2030 119 6.1.2 Les mutations du territoire à l’horizon 2030 120 6.1.3 L’eau et les milieux aquatiques : quel avenir ? 121 6.1.4 Quels enseignements pour le SDAGE ? 121 6.2 Evaluation du risque de non atteinte des objectifs environnementaux 123 6.2.1 Définition du risque de non atteinte des objectifs environnementaux 123 6.2.2 Finalités de l’évaluation du risque de non atteinte 123 6.2.3 Résultats de l’évaluation du risque 123

7 Incertitudes et données manquantes 133 7.1 Incertitudes sur l’évaluation de l’état 133 7.2 Incertitudes et données manquantes sur les pressions 133 7.3 Incertitudes et données manquantes sur les transferts de pollution 134

8 Registre des zones protégées 135 8.1 “Les zones désignées pour le captage d’eau destinée à la consommation humaine” 136 8.2 “Les zones désignées pour la protection des espèces aquatiques importantes du point de vue économique” 137 8.3 “Les masses d’eau désignées en tant qu’eaux de plaisance…” 138 8.4 “Les zones sensibles du point de vue des nutriments…” 139 8.5 “Les zones désignées comme zones de protection des habitats et des espèces…” 140

Glossaire et abréviations 143

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Liste des Schémas

Schéma 1 :  Répartition des pressions domestiques par rapport à la pollution émise par la population pour le 62 paramètre MES

Schéma 2 : Présentation des différentes sources d’émissions 92

Schéma 3 : “Lien entre les masses d’eau douces et masses d’eau littorales” 97

Liste des figures

Figure 1 : Répartition des classes d’état écologique des masses d’eau de surface 27

Figure 2 : Evolution de l’état physico-chimique des masses d’eau du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 27

Figure 3 : Répartition des classes d’état pour l’IBGN pour la période 2010-2011 28

Figure 4 : Evolution de l’IBGN sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 28

Figure 5 : Répartition des classes d’état pour l’IBD pour la période 2010-2011 29

Figure 6 : Evolution de l’IBD sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 29

Figure 7 : Répartition des classes d’état pour l’IPR pour la période 2010-2011 30

Figure 8 : Evolution de l’IPR sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 30

Figure 9 : Répartition des classes d’état biologique pour la période 2010-2011 31

Figure 10 : Pourcentage de stations en chaque état pour l’IBGN, l’IBD, l’IPR et l’état biologique 31

Figure 11 : Evolution de l’état biologique des 203 stations de mesures du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 32

Figure 12 : Evolution de l’état biologique des 66 masses d’eau du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011 33

Figure 13 : Etat chimique des 66 masses d’eau de surface du bassin Artois-Picardie 33

Figure 14 : Participation des secteurs d’activité à l’emploi industriel du bassin en 2010. 47 Source : Ernst & Young d’après données INSEE

Figure 15 : Évolution 2003–2010 des nombres de salariés dans le contexte du bassin. 48 Source : Ernst & Young d’après données INSEE

Figure 16 : Polluants identifiés dans les sites pollués (Source Basol) 85

Figure 17 : Flux azotés issus de l’agriculture sur le bassin Artois-Picardie (source : NOPOLU) 88

Figure 18 : Evolution des prélèvements agricoles en eau souterraine (Source: Agence de l’eau Artois-Picardie) 91

Figure 19 : Rapport 2011, LOG: Flux cumulés à la mer en nitrates (T/an) dans les différents cours d’eau étudiés 98 de 1990 à 2007

Figure 20 : Evolution des flux de phosphore liés aux orthophosphates en Manche et Mer du Nord 99

Figure 21 : Evolution des flux d’azote liés aux nitrates en Manche et Mer du Nord 99

Figure 22 : Bilan des flux en DBO5 au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an. 100 Figure 23: Bilan des flux en azote au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an 102

Figure 24 : Bilan des flux en phosphore au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an 103

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Figure 25 : Répartition des volumes d’eau prélevée dans les eaux de surface par secteur d’activité 104

Figure 26 : Répartition des volumes d’eau prélevée dans les masses d’eau souterraines par activité 105

Figure 27 : Territoire du bassin Artois-Picardie (Source: Corine Land Cover 2006 carte réalisée par ASCA) 119

Figure 28 : Localisation des grandes voies de communication entre les grands pôles urbains 120 (Source: INSEE, carte réalisée par ASCA)

Figure 29 : Evolution de la population du bassin de 1960 à 2010 et extrapolation à 2030 (Source: INSEE) 120

Figure 30 : Synthèse des enjeux associés au changement climatique 122 (Source: Etude ASCA sur le changement climatique, 2008)

Figure 31 : Répartition du nombre de masses d’eau en RNAOE en fonction des règles de classement 128

Figure 32 : La répartition du nombre de masses d’eau en risque de non atteinte en fonction 129 des règles de classement

Figure 33 : Répartition du nombre de plans d’eau en RNAOE 130

Figure 34 : Répartition du nombre de masses d’eau côtières et de transition en RNAOE 131

Figure 35 : Répartition du nombre de masses d’eau souterraines en RNAOE 132

Liste des tableaux

Tableau 1 : Valeur ajoutée par secteur d’activités 11

Tableau 2 : Les différentes hydroécorégions du bassin Artois-Picardie 14

Tableau 3 : Hydroécorégions 14

Tableau 4 : La répartition de la taille des cours d’eau 14

Tableau 5 : Liste des typologies par masses d’eau cours d’eau 17

Tableau 6 : Liste des catégories piscicoles par masses d’eau cours d’eau 18

Tableau 7 : Liste des typologies des masses d’eau côtières et de transition 23

Tableau 8 : Liste des typologies des masses d’eau souterraines 25

Tableau 9 : Les différentes classes d’état 26

Tableau 10 : Liste des substances les plus déclassantes 34

Tableau 11 : Les éléments de qualité biologique (EQB) 36

Tableau 12 : Evaluation de l’état écologique des masses d’eau littorales 37

Tableau 13 : Données “brutes” issues des analyses réalisées sur l’eau et le biote sur les masses d’eau littorales 38

Tableau 14 : Etat écologique et chimique des masses d’eau côtières et de transition 39

Tableau 15 : Evaluation de la production dans les départements du Nord, Pas-de-Calais et Somme 40 (source Ifremer et DDTM)

Tableau 16 : Etat chimique des masses d’eau souterraines 42

Tableau 17 : Etat quantitatif des masses d’eau souterraines 43

Tableau 18 : Liste des principaux usagers de l’eau sur le bassin Artois-Picardie 45

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Tableau 19 : Services liés à l’utilisation de l’eau 54

Tableau 20 : Les différentes composantes du prix de l’eau 55

Tableau 21 : Le montant des factures d’eau payées en fonction du type d’usager 56

Tableau 22 : Redevances perçues par l’Agence de l’eau par secteur d’activités 56

Tableau 23 : Bilan d’activité du IXème programme 57

Tableau 24 : Remboursement des prêts consentis par l’AEAP 57

Tableau 25 : Le montant des investissements des collectivités 58

Tableau 26 : Interventions et investissements de l’AEAP 58

Tableau 27 : Bilan des contributions par bénéficiaires 59

Tableau 28 : Pressions générées par les acteurs domestiques 62

Tableau 29 : Rejets domestiques, en sortie station, dans les eaux superficielles 2010 65 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 30 : Rejets domestiques, dans les eaux souterraines, 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 66

Tableau 31 : Flux en sortie de stations (rejets en eaux superficielles) par paramètre en kg/an 67

Tableau 32 : Déversements des systèmes d’assainissement, dans les eaux superficielles par temps de pluie 70 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 33 : Déversements des systèmes d’assainissement, dans les eaux souterraines par temps de pluie, 2010 71 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 34 : Rendements épuratoires d’une installation d’ANC au fonctionnement optimal 72 (source étude CSTB novembre 2009)

Tableau 35 : Hypothèses de destination des rejets des installations ANC 72

Tableau 36 : Rejets de l’assainissement non collectif, dans les eaux superficielles, 2010 75 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 37 : Rejets de l’assainissement non collectif, dans les eaux souterraines, 2010 75 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 38 : Prélèvements domestiques en eau superficielle 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 76

Tableau 39 : Prélèvements domestiques en eau souterraine 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 77

Tableau 40 : Pressions issues des acteurs industriels 78

Tableau 41 : Rejets industriels raccordés, dans les eaux superficielles, 2010 80 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 42 : Rejets industriels raccordés impactant les eaux souterraines, 2010 81 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 43 : Comparaison des rejets des industries raccordées entre 2000 et 2010 81

Tableau 44 : Rejets industriels non raccordés, dans les eaux superficielles, 2010 83 (source : DREAL, agence de l’eau Artois-Picardie)

Tableau 45 : Comparaison des rejets des industries non raccordées entre 2000 et 2010 84

Tableau 46 : État des sites et sols pollués sur le bassin Artois-Picardie, situation en 2010 (source : BASOL) 85

Tableau 47 : Prélèvements industriels en eau superficielle 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 86

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Tableau 48 : Prélèvements industriels en eau souterraine 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 87

Tableau 49 : Prélèvements agricoles en eau superficielle 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 90

Tableau 50 : Prélèvements agricoles en eau souterraine 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie) 91

Tableau 51 : Différentes catégories de substances vendues sur le bassin Artois-Picardie (Source : BNVD) 93

Tableau 52 : Bilan global des émissions par substances 95

- Tableau 53: Calcul des flux de nutriment : azote total (Nt), azote des nitrates (N-NO3 ) 97 et phosphore total (Pt) en T/an en 2010

Tableau 54: Calcul des flux par masse d’eau 98

Tableau 55 : Rejets totaux en matières organiques par activité 101

Tableau 56 : Rejets totaux en azote par activité 102

Tableau 57 : Rejets totaux en phosphore par activité 104

Tableau 58 : Volumes d’eau de surface prélevés et consommés (en millions de m3) 105

Tableau 59 : Répartition des prélèvements par usage et origine de la ressource 106

Tableau 60 : Liste des éléments d’évaluation de la qualité hydromorphologique 107

Tableau 61 : Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique et les causes de ce risque 124 pour les masses d’eau de surface du bassin Artois-Picardie

Tableau 62: Liste des masses d’eau pour lesquelles la présence de HAP n’est pas avérée 128

Tableau 63 : Liste des masses d’eau classées en risque de non atteinte pour l’état chimique 129

Tableau 64 : Risque de non atteinte du bon état écologique et chimique des plans d’eau 130

Tableau 65 : Risque de non atteinte du bon état écologique et chimique des eaux côtières et de transition 130

Tableau 66 : Risque de non atteinte pour les masses d’eau souterraines 131

Liste des CARTES

Carte 1 : Qualité microbiologique des zones de production conchylicole (données 2009-2011), (source : Ifremer) 41

Carte 2 : Indicateur de risque d’érosion diffuse d’origine agricole (Source: CEMAGREF) 109

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 9

1 Présentation générale

1.1 Les caractéristiques du Bassin

1.1.1 La géographie du bassin Artois-Picardie

Le bassin hydrographique Artois-Picardie compte teaux du Haut Boulonnais et du Haut Artois ainsi que sur 8 000 km de rivières dont 1 000 km de voies navigables. les contreforts des Ardennes à l’extrême Est de la région. Sa superficie est de 20 000 km², soit 3,6 % du territoire Les autres secteurs peuvent être jusqu’à deux fois moins métropolitain (voir carte 1). arrosés. Le bassin Artois-Picardie est situé à l’amont de deux districts hydrographiques internationaux (voir carte 2) : Le sous-sol crayeux du bassin Artois-Picardie (voir carte 10) favorisant l’infiltration, les débits des rivières • l’Escaut qui prend sa source dans notre bassin au sont relativement faibles par rapport à la surface des Nord de Saint-Quentin, traverse la Belgique pour se bassins versants. jeter dans la Mer du Nord aux Pays-Bas ; Ainsi dans une large moitié Sud-Ouest du bassin la densité du réseau hydrographique est faible et les débits • la Meuse dont la Sambre est un affluent. des cours d’eau sont fortement influencés par la nappe d’eau souterraine. Ce lien avec les eaux souterraines permet L’écoulement des eaux de notre bassin (voir carte 3) d’avoir des variations de débits relativement faibles entre se fait de part et d’autre de l’axe topographique principal la période d’étiage et la période des hautes eaux. allant du Boulonnais à l’Avesnois, appelé “collines de Cependant, cela ne doit pas masquer les disparités l’Artois”, d’une altitude moyenne de 150 m. Celles – ci qui peuvent exister sur le bassin Artois-Picardie. séparent au nord, les cours d’eau qui versent directement Quelques secteurs se distinguent par une densité très ou indirectement dans la Mer du Nord : l’Aa, la Lys, forte du réseau hydrographique : la Flandre maritime l’Escaut et la Sambre, au sud, de ceux, qui versent dans la avec l’appendice du marais de St Omer, les bas-champs Manche : la , l’ et la Somme. picards, les basses plaines de la Lys et de la Scarpe... Les cours d’eau du Boulonnais appartiennent à Ces disparités entrainent des comportements très l’entité particulière appelée “Boutonnière du Boulonnais”, différents, notamment dans les situations extrêmes affleurement jurassique sous le crétacé, relativement (crues ou étiages). imperméable, encadré par des cuestas, coteaux calcaires. En effet, les crues sont rapides dans les bassins où la concentration du ruissellement est rapide à cause des Ce relief, pourtant de faible amplitude, joue un rôle pentes et de la nature du sol : le Boulonnais, l’Avesnois, capital dans la répartition des précipitations. Celles-ci, en le bassin de l’Yser. C’est aussi dans ces bassins que l’on moyenne de l’ordre de 700 à 750 mm par an, peuvent être observe les étiages les plus sévères. très variables selon les années et le lieu. En revanche dans les vallées larges et plates de la Les secteurs les plus arrosés se situent sur les pla- Sambre, de l’Escaut, de la Lys moyenne et de la Somme

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 10 1. Présentation générale

aval, on observe d’amples inondations particulièrement à de transfert d’eau significatif. la fin de l’hiver quand la charge des nappes alluviales et souterraines est maximale. Le littoral du bassin est notamment influencé par la présence du “fleuve côtier”, phénomène hydrosédimen- L’utilisation des cours d’eau pour la navigation a taire dû à la dérive des eaux, de l’Atlantique vers la Mer du conduit d’une part à la canalisation de certaines rivières Nord, qui se conjugue au déplacement de l’onde de marée et d’autre part à la création de canaux de liaison permet- pour créer un courant parallèle à la côte. Depuis l’estuaire tant les transferts d’eau d’un bassin dans le bassin voisin. de la Seine, les eaux côtières dérivent vers le nord, le lit- Seuls la Liane, la Canche, l’Authie, la Slack et le Wi- toral est alors bordé par ce “fleuve côtier”, composé d’eau mereux sont hydrauliquement indépendants. La Somme moins salée et chargée de pollutions, notamment du bas- n’est reliée à l’Escaut que par deux canaux de navigation à sin de la Seine, qui plaque au passage les panaches des bief de partage et dépourvus de tout dispositif spécifique fleuves vers la côte.

1.1.2 Economie du bassin Artois-Picardie

Le bassin Artois-Picardie est le plus petit, en superfi- En outre, la comparaison entre la valeur ajoutée des cie (19 845 km² soit 3,6 % du territoire métropolitain), des secteurs de l’activité économique du bassin et nationale six bassins hydrographiques métropolitains créés par la (Tableau 1) permet de dégager les secteurs forts. Ainsi, loi sur l’eau de 1964 : il couvre partiellement deux régions l’agriculture et la pêche sont des activités génératrices de et cinq départements (Nord, Pas-de-Calais, nord de l’Oise, revenus pour le bassin, bien plus que ne peut l’être cette Somme et nord de l’Aisne) et compte 2483 communes activité pour d’autres régions (1,507 Mds € contre, en pour une population en 2009 de 4 735 389 habitants. Cela moyenne, 1,332 Mds €). Cette supériorité du bassin se re- correspond respectivement à 3 % du territoire national et trouve aussi dans les secteurs rassemblant les industries 7 % de la population. Cette population n’a crû, entre 1999 agricoles et alimentaires (2,142 Mds € contre 1,144 Mds €). et 2009 que de 1 % alors que la population nationale aug- Il est intéressant de noter que si les industries agri- mentait, elle, de près de 7 %. coles et alimentaires ou encore l’industrie automobile La population des 15-64 ans du bassin présente un dégagent plus de valeur ajoutée que la moyenne natio- taux de chômage plus élevé que la moyenne nationale nale, ces activités sont aussi “sur-représentées” dans (12,4 % contre 9,3 % pour 2010). Corollairement à cela, le le tissu économique du bassin relativement aux autres nombre d’actifs est moins important (69 % contre 72 %). activités économiques ; elles peuvent être considérées Par ailleurs, le nombre d’inactifs1 dans le bassin est plus en cela comme caractéristiques du bassin. À l’inverse ; élevé (20 % contre 18 % au niveau national). le service aux particuliers est une activité qui est moins La comparaison2 du revenu net déclaré par foyers génératrice de revenu pour le bassin que la moyenne fiscaux (6 % de ce qui est déclaré à l’échelle de la nation) nationale (3,795 Mds € contre 4,473 Mds €) mais aussi ainsi que du nombre de foyers fiscaux imposables (7 % l’une des activités qui est la moins développée dans le de l’ensemble des foyers fiscaux nationaux), indique une bassin. L’industrie des biens de consommation présente population aux revenus plus faibles que la moyenne na- des caractéristiques similaires aux services aux particu- tionale. Cette constatation est confirmée par un revenu liers mais dans une moindre mesure (1,304 Mds € contre fiscal médian de 15 506 € contre 17 936 € pour la moyenne 1,510 Mds €). nationale. Enfin, le secteur le plus créateur de valeur ajoutée Le PIB du bassin Artois-Picardie atteignait 112,886 est le secteur “Éducation, santé, action sociale, adminis- milliards d’euros en 2009 ; en légère diminution par rap- tration” avec 27,022 Mds € (bien supérieur à la moyenne port à 2008 (-3 %) et qui avait connu plusieurs hausses nationale : 17,214 Mds €) tandis que le secteur le moins consécutives (17 % entre 2000 et 2008 en euros cou- créateur est celui des “Industries des biens de consom- rants). Le PIB/habitant se chiffre quant à lui à 23 839 € mation”. soit 80 % du PIB/habitant national.

1 On définit conventionnellement les inactifs comme les personnes qui ne sont ni en emploi (BIT) ni au chômage : jeunes de moins de 15 ans, étudiants, retraités, hommes et femmes au foyer, personnes en incapacité de travailler,... (INSEE) 2 Les comparaisons et données s’appliquent uniquement au périmètre géographique du bassin Artois-Picardie ; les données des départements situés en partie dans ce bassin ne sont ainsi pas déduits de la moyenne du département mais calculés à partir des communes se trouvant dans le périmètre et uniquement celles-ci. Par conséquent, pour les départements qui ne sont pas intégralement situés dans le bassin (Aisne, Oise, Somme) des divergences avec les chiffres d’autres publications peuvent apparaître.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 11

Valeur ajoutée bassin Valeur ajoutée nationale Secteur (Mrd €) (Mrd €)

Éducation, santé, action sociale, administration” 27,022 17,214

L’industrie des biens de consommation 1,304 1,501

Le service aux particuliers 3,795 4,473

Les industries agricoles et alimentaires 2,142 1,144

L’agriculture et la pêche 1,507 1,332

Tableau 1 : Valeur ajoutée par secteur d’activités

1.2 L’eau dans le bassin Artois-Picardie

1.2.1 La ressource en eau

La principale caractéristique hydrographique du bas- La faiblesse de la ressource associée à sa qualité sin (voir carte 3) est l’absence de grands fleuves et de re- assez dégradée fait que les eaux de surface sont princi- liefs importants. Les cours d’eau, constitués de rivières et palement réservées à des usages non nobles, ne néces- de petits fleuves côtiers, se caractérisent par la faiblesse sitant pas une très bonne qualité. Il n’existe sur le bassin de leur débit. Ainsi, à lui seul, le Rhône a un débit moyen Artois-Picardie que deux prises d’eau superficielles pour (1700 m3/s) de plus de dix fois supérieur à l’ensemble des l’alimentation en eau potable, ne représentant que 6 % cours d’eau du bassin (120 m3/s de débit moyen et 60 de la production d’eau pour la consommation humaine. m3/s en étiage). Le bassin Artois-Picardie comprend un littoral de 273 Ces modestes ressources sont, par ailleurs, inégale- km réparti sur trois départements (Nord, Pas-de-Calais et ment réparties : Somme). • au sud des collines de l’Artois, la Somme, la Canche Le littoral y est diversifié, on retrouve ainsi du Nord et l’Authie, représentent un débit moyen d’environ au Sud les dunes de la Mer du Nord, les falaises des caps 60 m3/s, pour une population totale de 850 000 Gris-Nez et Blanc-Nez et les dunes et estuaires d’Opale. habitants, Ce milieu riche et encore mal connu est aussi le siège de nombreuses activités socio-économiques telles que • au nord des collines de l’Artois, plus de 3,8 millions le transport maritime de marchandise et de passagers, d’habitants diluent leurs rejets après traitement la pêche professionnelle et de loisir, la conchyliculture, la dans un débit de 65 m3/s en situation moyenne, pratique de sports nautiques divers et potentiellement mais qui n’excède guère 20 m3/s en étiage sévère. d’activités en devenir telles que l’éolien offshore et l’ex- traction de granulats. De plus, le bassin a une forte tradition d’aménage- ments hydrauliques : lutte contre les intrusions d’eaux Concernant les eaux souterraines, les nappes exploi- salées, assèchement de zones humides, évacuation des tées pour l’alimentation en eau potable représentent eaux de ruissellement, canaux, moulins, …. Il dispose d’un environ 85 % de la surface du bassin, soit 17 000 km² réseau maillé de cours d’eau canalisés et de canaux navi- (essentiellement nappe de la craie et nappe du calcaire gables sans équivalent en . carbonifère). Les eaux souterraines constituent un enjeu très im- Cette situation, qui ne favorise pas la dilution de la portant pour le bassin puisqu’elles contribuent pour près pollution, associée à une forte densité de population et de 94 % à l’alimentation en eau potable. d’industries, a une influence sur la qualité de l’eau et des La superposition de bassins versants hydrogra- rivières qui est globalement moyenne. phiques et hydrogéologiques témoigne d’une commu-

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 12 1. Présentation générale

nication étroite entre l’ensemble des cours d’eau et la débit de la rivière est soutenu par le drainage de la nappe. nappe de la craie (voir carte 11). Les eaux souterraines par- Lors des séquences pluvieuses, la tendance s’inverse, les ticipent ainsi au débit des cours d’eau du bassin (Escaut, hautes eaux de la rivière rechargent la nappe. Somme, Canche, Authie, Lys, Aa, …). C’est un système qui fonctionne donc dans les deux Cependant, selon les saisons, les échanges entre sens et qui entraîne des “échanges” de pollution. rivières et nappes peuvent évoluer. En période d’étiage, le

1.2.2 Les milieux aquatiques et humides

Le bassin Artois-Picardie, marqué par son faible Malgré la disparition de surfaces importantes de relief, se caractérise par de petits à moyens cours d’eau zones humides au cours des décennies précédentes, on de plaine généralement accompagnés de zones humides trouve encore dans le bassin des zones humides impor- alluviales (voir carte 27). Ce contexte en apparence homo- tantes tant en terme de taille que de rôle écologique. gène ne doit cependant pas masquer une certaine diver- C’est notamment le cas de la baie de Somme et du ma- sité des milieux aquatiques du bassin Artois-Picardie. rais audomarois qui ont été désignés comme zones hu- Il y a tout d’abord une diversité au niveau de la mides d’importance internationale au titre de la conven- taille, allant de la petite rivière ou du petit fleuve côtier tion RAMSAR, mais également le marais de la Slack qui de quelques kilomètres au fleuve Somme de 245 km et constitue une halte migratoire pour les oiseaux. La pré- d’un débit moyen de 35 m3/s. Si le bassin ne comprend sence de ces zones remarquables ne doit pas faire oublier pas de grands cours d’eau, les sources de l’Escaut et la les zones humides plus ordinaires dont les superficies partie amont de ce grand fleuve se situent bien sur notre sont faibles par rapport à la moyenne nationale et qu’il territoire. est également important de protéger voire de recréer car La diversité se retrouve également dans le degré elles sont en constante diminution. d’artificialisation des cours d’eau. Certaines modifica- tions ont pu être très importantes comme pour le polder Les eaux marines de la Manche Est et de la Mer du des wateringues dans lequel les cours d’eau ont été recti- Nord présentent elles aussi un grand intérêt écologique. fiés et de nombreux canaux de drainages créés ou lors de On y trouve notamment plusieurs espèces de mammi- la chenalisation des plus grandes rivières du bassin pour fères marins (phoques gris et veaux-marins, marsouins les rendre navigables. Les cours d’eau les plus anthro- communs, etc.) et des habitats naturels sous-marins bien pisés se trouvent dans les Flandres, le bassin minier et particuliers (ridens rocheux et autres dunes hydrauliques la métropole Lilloise. A l’inverse les cours d’eau versant sableuses). dans la Manche et les cours d’eau du Sud-Est du bassin Ce milieu marin est très riche et productif, on y sont plus préservés. trouve notamment beaucoup d’espèces de poissons com- On retrouve aussi cette diversité dans les milieux, merciaux (sole, cabillaud,…) et migrateurs (anguilles, sau- surtout présente au niveau des vallées alluviales et des mons…), des crustacés, des coques, ainsi qu’une grande marais arrières-littoraux. diversité d’oiseaux marins.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 13

2 Caractéristiques des masses d’eau

2.1 Masses d’eau de surface

2.1.1 Les cours d’eau

2.1.1.1 Découpage des masses d’eau territoire français et a permis de définir des conditions de Afin de permettre d’évaluer l’état des masses d’eau, référence biologiques, physico-chimiques et hydromor- l’impact des pressions sur le milieu, ou encore le risque de phologiques pour chaque type. non atteinte des objectifs environnementaux, les cours d’eau ont été découpés en masses d’eau (voir carte 5). La typologie des cours d’eau est basée sur une régio- Celles-ci doivent être homogènes du point de vue de leur nalisation des écosystèmes aquatiques et sur la taille des état, c’est-à-dire une typologie naturelle unique (cf 2.1.1.2) cours d’eau. et un type de pression. Lors du dernier état des lieux, le bassin avait été découpé en 63 masses d’eau cours d’eau. L’approche nationale a permis de définir une tren- L’élaboration du SDAGE a montré qu’il était nécessaire de taine d’hydroécorégions (HER) à partir de différents redécouper certaines masses d’eau trop hétérogènes. éléments de structure physique du bassin considérés comme déterminants primaires du fonctionnement éco- Actuellement, ce nombre s’élève à 66 du fait de la logique des cours d’eau : division des masses d’eau suivantes : • La Canche, dont la Ternoise, son principal affluent • la géologie (résistance à l’érosion, perméabilité, constitue maintenant une masse d’eau à part en- propriétés chimiques des eaux), tière, • le relief (altitude et géomorphologie), • La Thure et la Hante qui forment dorénavant deux masses d’eau, • l’hydrographie (structure et organisation du réseau de drainage), • La Sensée qui se compose de la Sensée à l’amont du canal du Nord et de la Sensée à l’aval de ce • le climat (régime des précipitations, températures canal. maximales, types de végétation naturelle…).

La taille des cours d’eau est, quant à elle, basée sur 2.1.1.2 Typologie des cours d’eau l’ordination en rangs de Strahler qui différencie 5 classes La DCE définit l’état écologique des eaux comme de taille : très petit (TP), petit (P), moyen (M), grand (G), un écart à des conditions de référence qui sont propres très grand (TG). Le bassin Artois-Picardie est essentiel- à chaque type de cours d’eau. Une typologie des cours lement composé de très petits (TP) et petits (P) cours d’eau (voir carte 4) a donc été définie pour l’ensemble du d’eau.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 14 2. Caractéristiques des masses d’eau

Le bassin Artois-Picardie possède trois hydroécoré- Répartition gions (HER) de niveau 1, qui sont les tables calcaires (HER Taille 9), les dépôts argilo-sableux (HER 20) et les Ardennes des cours (HER 22). Ce premier découpage peut-être précisé en d’eau délimitant des HER de niveau 2. On aboutit alors à une Nombre Pourcentage délimitation de 9 HER dans le bassin Artois-Picardie (par exemple le Boulonnais constitue l’HER 32 (niveau 2) des tables calcaires HER 9 (niveau 1)). TP 10 15%

P 40 60%

Hydro-écorégion Explications M 10 15%

HER 9 Tables calcaires G 6 10%

HER 20 Dépôts argilo-sableux TG - -

HER 22 Ardennes Tableau 4 : La répartition de la taille des cours d’eau

Tableau 2 : Les différentes hydroécorégions du bassin Artois-Picardie Le croisement entre HER de niveau 1 et parfois de ni- veau 2 avec la taille des cours d’eau permet de définir plus de 120 types nationaux dont 12 sont présents en Artois- Les Tableau 3 et Tableau 4 présentent la nouvelle Picardie. Pour chacun de ces types sont alors définies des répartition des cours d’eau entre les différentes HER, et valeurs de référence et des seuils de classe d’état pour les les différentes tailles de cours d’eau. éléments de qualité biologique. Chaque masse d’eau est rattachée à un type unique.

Un sous-type A au sein de l’HER 9 pour les masses HER Répartition d’eau appartenant aux tables calcaires de Haute Norman- die et Picardie qui traduit la variabilité résiduelle interne de l’HER a été créé. Ce sous-type comprend les cours HER 9 60% d’eau côtiers alimentés par la nappe.

Si l’on tient compte de ce sous-type, la répartition HER 20 28% des typologies sur le bassin est la suivante : 12% pour l’HER 22, 28% pour l’HER 20, 38% pour l’HER 9 et 23% pour l’HER 9A. HER 22 12% Le Tableau 5 présente la liste des typologies par masses d’eau. Tableau 3 : Hydroécorégions

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 15

Code Typologie masse Nom de la masse d’eau masse d’eau d’eau

FRAR01 Aa canalisée de confluence avec le canal de Neufossée à la confluence M 20 avec le canal de la Haute Colme

FRAR02 Aa rivière P 9A

FRAR03 Airaines P 9A

FRAR04 Ancre P 9A

FRAR05 Authie M 9A

FRAR06 Avre P 9A

FRAR07 Sensée de la source au canal du Nord P 9

FRAR08 Canal d’Aire à la Bassée M 20

FRAR09 Canal d’Hazebrouck P 20

FRAR10 Canal de Saint Quentin de l’écluse n°18 Lesdins aval à l’Escaut canalisé P 9 au niveau de l’écluse n°5 Iwuy aval

FRAR11 Canal du Nord M 9

FRAR12 Canal maritime M 9A

FRAR13 Canche M 9A

FRAR14 Clarence amont P 9A

FRB2R15 Cligneux TP 22

FRAR16 Cologne P 9A

FRAR17 Canal de la Deûle jusqu’à la confluence avec le canal d’Aire GM 20/9

FRAR18 Ecaillon P 9

FRAR19 Erclin TP 9

FRAR20 Escaut canalisé de l’écluse n°5 Iwuy aval à la frontière M 20

FRB2R21 Flamenne TP 20

FRAR22 Grande becque P 20

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 16 2. Caractéristiques des masses d’eau

Code Typologie masse Nom de la masse d’eau masse d’eau d’eau

FRAR23 Hallue P 9A

FRB2R24 Helpe majeure P 22

FRB2R25 Helpe mineure P 20

FRAR26 Hem P 9A

FRAR27 Hogneau P 20

FRAR28 Canal de Cayeux P 9A

FRAR29 Lawe amont P 9A

FRAR30 Liane P 9

FRAR31 Lys canalisée de l’écluse n°4 Merville aval à la confluence avec le canal de la Deûle GM 20

FRAR32 Deûle canalisée de la confluence avec le canal d’Aire à la confluence avec la Lys GM 20

FRAR33 Lys canalisée du nœud d’Aire à l’écluse n°4 Merville aval GM 20

FRAR34 Marque P 20

FRAR35 Maye P 9A

FRAR36 Lys rivière P 9A

FRAR37 Nièvre P 9A

FRAR38 Noye P 9A

FRB2R39 Thure TP 22

FRAR40 Omignon P 9A

FRAR41 Rhonelle P 9

FRB2R42 Rivière Sambre TP 20

FRAR43 Scarpe rivière P 9

FRB2R44 Rivièrette TP 20

FRAR45 Saint Landon P 9A

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 17

Code Typologie masse Nom de la masse d’eau masse d’eau d’eau

FRB2R46 Sambre GM 22

FRAR47 Scardon P 9A

FRAR48 Scarpe canalisée amont M 9

FRAR49 Scarpe canalisée aval M 20

FRAR50 Selle/Escaut P 9

FRAR51 Selle/Somme P 9A

FRAR52 Sensée du canal du Nord à la confluence avec l’Escaut canalisé P 9

FRAR53 Slack P 9

FRB2R54 Solre P 22

FRAR55 Somme canalisée de l’écluse n°13 Sailly aval à Abbeville M 9A

FRAR56 Somme canalisée de l’écluse n°18 Lesdins aval à la confluence P 9A avec le canal du Nord

FRAR57 Somme canalisée de la confluence avec le canal du Nord à l’écluse n°13 Sailly aval P 9A

FRAR58 Souchez TP 9

FRB2R59 Tarsy TP22

FRB2R60 Hante TP 22

FRAR61 Delta de l’Aa GM 20

FRAR62 Wimereux P 9

FRAR63 Yser P 20

FRAR64 Canal de Roubaix P 20

FRAR65 Trouille TP 20

FRAR66 Ternoise P 9A

Tableau 5 : Liste des typologies par masses d’eau cours d’eau

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 18 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.1.1.3 Les catégories piscicoles Les catégories piscicoles permettent de définir les et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG) des fédéra- valeurs seuils pour la température qui est un des élé- tions de pêche des différents départements du bassin. Le ments de qualité physico-chimique. Une mise à jour des tableau suivant représente la répartition des différentes catégories piscicoles a donc été réalisée à partir des Plans masses d’eau entre catégorie salmonicole (S) et catégorie Départementaux pour la Protection du milieu aquatique cyprinicole (C).

Masses d’eau de catégorie cyprinicole Masses d’eau de catégorie salmonicole Aa canalisée de confluence avec le canal de Neufossée à la FRAR02 Aa rivière FRAR01 confluence avec le canal de la haute colme FRAR03 Airaines FRAR06 Avre FRAR04 Ancre FRAR07 Sensée de la source au canal du Nord FRAR05 Authie FRAR08 Canal d’Aire à la Bassée FRAR13 Canche FRAR09 Canal d’Hazebrouck FRAR14 Clarence amont Canal de Saint Quentin de l’écluse n° 18 lesdins aval à l’Es- FRAR10 FRAR16 Cologne caut canalisé au niveau de l’écluse n° 5 Iwuy aval FRAR18 Ecaillon FRAR11 Canal du Nord FRAR23 Hallue FRAR12 Canal maritime FRAR26 Hem FRAR17 Canal de la Deûle jusqu’à la confluence avec le canal d’Aire FRAR27 Hogneau

FRAR19 Erclin FRAR30 Liane FRAR35 Maye FRAR20 Escaut canalisé de l’ecluse n° 5 Iwuy aval à la frontière FRAR36 Lys rivière FRAR22 Grande Becque FRAR37 Nièvre FRAR28 Canal de Cayeux FRAR38 Noye FRAR29 Lawe amont FRAR40 Omignon Lys canalisée de l’ecluse n° 4 Merville aval à la confluence FRAR31 avec le canal de la Deûle FRAR41 Rhônelle Deûle canalisée de la confluence avec le canal d’Aire à la FRAR43 Scarpe rivière FRAR32 confluence avec la Lys FRAR45 Saint-Landon

FRAR33 Lys canalisée du nœud d’Aire à l’écluse n° 4 Merville aval FRAR47 Scardon FRAR50 Selle/Escaut FRAR34 Marque FRAR51 Selle/Somme FRAR48 Scarpe canalisée amont FRAR53 Slack FRAR49 Scarpe canalisée aval FRAR58 Souchez Canal de la Sensée et Sensée du canal du Nord à la FRAR52 confluence avec l’Escaut canalisée FRAR62 Wimereux FRAR65 Trouille FRAR55 Somme canalisée de l’écluse n° 13 Sailly aval à Abbeville FRAR66 Ternoise Somme canalisée de l’ecluse n° 18 Lesdins aval à la FRAR56 FRB2R15 Cligneux confluence avec le canal du Nord FRB2R21 Flamenne Somme canalisée de la confluence avec le canal du Nord à FRAR57 l’écluse n° 13 Sailly aval FRB2R24 Helpe majeure FRAR61 Delta de l’Aa FRB2R25 Helpe mineure FRB2R39 Thure FRAR63 Yser FRB2R42 Rivière Sambre FRAR64 Canal de Roubaix - Espierre FRB2R44 Rivièrette FRB2R46 Sambre FRB2R54 Solre Tableau 6 : Listes des catégories piscicoles FRB2R59 Tarsy par masses d’eau cours d’eau FRB2R60 Hante

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 19

2.1.1.4 Identification des sites de référence b) les objectifs bénéfiques poursuivis par les carac- L’évaluation de l’état écologique des milieux néces- téristiques artificielles ou modifiées de la masse d’eau ne site la définition de conditions de référence, notamment peuvent, pour des raisons de faisabilité technique ou de pour la biologie. Pour un type de cours d’eau, il s’agit donc coûts disproportionnés, être atteints raisonnablement par d’identifier les valeurs de référence des indices biolo- d’autres moyens qui constituent une option environne- giques retenus basées sur des sites réputés peu ou pas mentale sensiblement meilleure. impactés par les activités humaines. Cette désignation ainsi que les raisons de cette dési- Lors de l’état des lieux de 2005, aucun site de réfé- gnation doivent être explicitement mentionnées dans le rence n’avait été identifié pour le bassin Artois-Picardie. plan de gestion de district hydrographique prévu à l’article Par la suite, de 2005 à 2007, 7 sites de typologies diffé- 13 et revue tous les six ans.” rentes ont été proposés dans le cadre de la mise en œuvre du 1er réseau de référence. Pour la mise en place du réseau Les activités liées à l’usage de l’eau évoluent au cours de référence pérenne, la Direction de l’Eau et de la Bio- du temps : sur une échelle de temps longue, on citera les diversité (DEB) a confié à l’IRSTEA (Cemagref) un travail moulins au XIII° siècle, la navigation sur les fleuves avant de requalification qui tient compte des pressions anthro- les voies ferrées, puis sur des échelles de temps plus piques avérées sur la base de données pressions. Plu- courtes, le développement de la ressource pour et par sieurs sites de référence se sont avérés ne pas répondre l’industrie lourde, … Les exemples d’aménagements liés à à ces nouveaux critères. Le processus de qualification de des activités aujourd’hui abandonnées ne manquent pas. l’IRSTEA différencie : Avec la procédure de désignation des masses d’eau • les sites de référence “qualifiés” qui répondent fortement modifiées et des masses d’eau artificielles pleinement aux critères européens, (voir carte 8) , la directive demande notamment d’iden- tifier si la réalisation du bon état écologique des milieux • et les sites de référence “par défaut” qui corres- par restauration de leurs caractéristiques hydromorpho- pondent aux sites les moins dégradés disponibles logiques initiales est aujourd’hui possible en raison de sur les types déficitaires. l’abandon d’activités ou de leur faible intérêt économique au regard des dommages environnementaux causés Ainsi, afin d’être cohérent avec les exigences du ré- aux milieux. Pour cette analyse, la directive introduit un seau de référence et avec la typologie prédominante du nouveau partenaire : l’environnement au sens large, des bassin, soit les petits cours d’eau de l’HER 9, seuls deux valeurs paysagères liées à ces aménagements pouvant sites de références “par défaut” ont été conservés : la justifier le statu quo par exemple. Créquoise à Beaurainville, et les Evoissons à Bergicourt. Les choix sont évidents pour une partie des masses d’eau de notre bassin car la remise en cause de l’exis- 2.1.1.5 Identification des masses d’eau artificielles tence de nos canaux provoquerait bien souvent, en plus (MEA) et des masses d’eau fortement de l’arrêt de transport par voie fluviale, de nombreuses modifiées (MEFM) inondations. Pour assurer une cohérence entre protection des mi- lieux et activités humaines durables, la directive ouvre la A ce titre, le premier SDAGE Artois-Picardie a dési- possibilité de définir un objectif adapté, le bon potentiel, gné 20 masses d’eau artificielles et fortement modifiées là où les activités humaines entraînent nécessairement parmi ses cours d’eau. des modifications hydromorphologiques préjudiciables à Les masses d’eau artificielles correspondent aux la pleine expression de la biodiversité des milieux aqua- canaux (et aux watergangs) créés par la main de l’Homme tiques. (aucune rivière pré-existante). Les masses d’eau forte- Pour mémoire : Article 4.3 de la DCE : “Les États ment modifiées sont limitées aux rivières canalisées. membres peuvent désigner une masse d’eau de surface comme étant artificielle ou fortement modifiée lorsque : Les diagnostics hydromorphologiques et biologiques se sont affinés depuis 2009 et aujourd’hui, on constate a) les modifications à apporter aux caractéristiques que certaines masses d’eau connaissent des problèmes hydromorphologiques de cette masse d’eau pour obtenir de qualité biologique du fait de leur qualité hydromorpho- un bon état écologique auraient des incidences négatives logique fortement dégradée. importantes sur : Même si les usages ayant conduit à cette dégrada- i) l’environnement au sens large; tion n’existent plus forcément, il est souvent impossible ii) la navigation, y compris les installations portuaires, techniquement ou financièrement de revenir à un état ou les loisirs; satisfaisant. C’est la raison pour laquelle il est proposé iii) les activités aux fins desquelles l’eau est stockée, de pré-désigner de nouvelles masses d’eau comme étant telles que l’approvisionnement en eau potable, la fortement modifiées. La désignation finale, complète et production d’électricité ou l’irrigation ; motivée sera réalisée dans le futur SDAGE 2016-2021. iv) la régularisation des débits, la protection contre les inondations et le drainage des sols ; Les motivations des désignations en masses d’eau v) d’autres activités de développement humain du- fortement modifiées (ou en masses d’eau artificielles) rable tout aussi importantes ; seront à soumettre à l’avis du public. Le projet de SDAGE

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 20 2. Caractéristiques des masses d’eau

devra donc présenter clairement les motifs économiques, sans doute à motiver pour un certain nombre de masses environnementaux ou de protection des populations d’eau fortement modifiées. contre les inondations et les conséquences de ce classe- ment. La liste des 9 nouvelles pré-désignations de masses d’eau fortement modifiées est la suivante : Le classement en masse d’eau fortement modi- fiée ne signifie pas pour autant “laisser faire” ou “statu • la Clarence (endiguement), quo”. En effet, sur ce type de masse d’eau, l’objectif est le “bon potentiel écologique”. Celui-ci est un objectif • la Cologne (rivière perchée), pratiquement aussi contraignant que le bon état : si une moindre représentation de certaines populations • l’Erclin (recalibrage, forte urbanisation), est admise, les contraintes relatives à l’état chimique (substances prioritaires) ou aux paramètres physico- • la Flamenne (très forte urbanisation), chimiques supportant l’état écologique (nutriments en particulier) sont identiques. Il n’exclut pas les opéra- • la Grande Becque (recalibrage, rectification), tions de restauration hydromorphologiques destinées à accroître les potentialités écologiques des milieux dans • la Marque (recalibrage, rectification), la limite de la non remise en cause de la ou des activités à l’origine de la désignation comme masse d’eau forte- • le Scardon (rivière perchée, problème ment modifiée. hydrologique),

Les masses d’eau désignées comme fortement mo- • la Tarsy (recalibrage, rectification), difiées seront soumises, à l’issue du processus de dési- gnation, aux mêmes procédures que les autres masses • l’Yser (recalibrage, rectification). d’eau afin d’examiner la faisabilité de l’objectif 2021. Les reports de délais ou la définition d’objectifs moins stricts Cet ajout porterait à 29 le nombre de MEA et MEFM que le bon potentiel ou que le bon état chimique seront sur 66 masses d’eau cours d’eau, soit 44% (voir carte 8).

2.1.2 Les plans d’eau

Lors de l’élaboration du premier état des lieux raison du façonnage important par l’Homme de ses carac- (2004), 5 plans d’eau du bassin Artois-Picardie (voir carte téristiques naturelles tandis que les quatre autres sont 7) ont été sélectionnés sur la base, notamment, d’une qualifiés d’artificiels de par leur création anthropique à analyse cartographique des plans d’eau supérieurs à 50 part entière. hectares. Ils ont été considérés comme des masses d’eau D’après la typologie nationale, réalisée à partir de à part entière soit par leur fonctionnement écologique l’origine des plans d’eau, de la forme de la cuvette, de indépendant des masses d’eau “Rivières” auxquelles ils l’hydro-écorégion et de l’hydrologie, les 5 plans d’eau du pouvaient être rattachés, soit par leur usage dominant. bassin Artois-Picardie se classent de la manière suivante :

Ce sont : • Type A 13b “plan d’eau généralement non vidangé mais à gestion hydraulique contrôlée” : les Etangs • les Etangs et Marais d’Ardres, et Marais d’Ardres, Brèmes-les-Ardres et Guînes, le Brèmes-les-Ardres et Guînes, Marais Audomarois.

• le Marais Audomarois (Romelaere), • Type A 16 “plan d’eau peu profond, obtenu par creu- sement, en lit majeur d’un cours d’eau, en relation • la Mare à Goriaux, avec la nappe, forme de type L, sans thermocline” : la Mare à Goriaux. • l’Etang du Vignoble, • Type A 14 “plan d’eau créé par creusement, en • le Lac du Val Joly. roche dure, cuvette non vidangeable” : l’Etang du Vignoble. Ces 5 plans d’eau, tous issus de l’activité humaine, restent atypiques dans le paysage national : le Marais de • Type A 6a “retenue de basse altitude peu profonde l’Audomarois est considéré comme fortement modifié en non calcaire” : le lac du Val Joly.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 21

2.1.3 Les zones humides

Zones d’interfaces entre les milieux terrestres et • Fonctions hydrologiques : les milieux humides aquatiques, les zones humides de notre bassin (voir carte sont des “éponges naturelles” qui reçoivent de 27) peuvent être classées en trois grandes catégories : l’eau, la stockent et la restituent.

• Les milieux continentaux caractérisés par la pré- • Fonctions physiques et biogéochimiques : elles sence d’eau essentiellement douce. Parmi ces mi- sont aussi des “filtres naturels”, les “reins” des lieux, on peut distinguer, d’une part, les milieux de bassins versants qui reçoivent des matières miné- plateau pas ou peu influencés par les cours d’eau et rales et organiques, les emmagasinent, les trans- d’autre part, les milieux associés aux réseaux hydro- forment et/ou les retournent à l’environnement. graphiques : marais, tourbières, étangs et mares, prairies inondables, etc. On retrouve entre autres • Fonctions écologiques : Les conditions hydrolo- dans ces milieux : la plaine alluviale de la Scarpe, giques et chimiques contribuent à la biodiversité les marais de la Marque, les prairies inondables de des zones humides. A ce titre, ces milieux sont in- l’Avesnois (Sambre et affluents), habitats sur les- dispensables à la reproduction des batraciens et de quels le lac du Val Joly a été créé, les zones humides la plupart des espèces de poissons, assurent abri, alluviales associées aux fleuves côtiers (Canche, nourriture et zone de nidification pour de nom- Authie, Somme), les prairies humides en vallées de breuses espèces d’oiseaux. Elles hébergent des es- la Lys, de l’Yser et de la Deûle et les zones humides pèces végétales spécifiques, pour la plupart d’entre issues de résurgences. elles, menacées. Les zones estuariennes ont une fonction essentielle dans la production primaire qui • Les milieux marins et côtiers caractérisés par la intéresse toute la zone littorale. présence d’eau essentiellement salée ou saumâtre d’origine marine : marais côtiers, vasières et prés salés, estuaires. Ces milieux correspondent dans Les zones humides assurent également un ensemble le bassin Artois-Picardie à la basse vallée de la de fonctions sociales, éducatives et culturelles, telles que Somme, les estuaires (Somme, Authie, Canche, la pêche, la chasse, l’accueil du public, etc. Liane, Wimereux et Slack), les marais arrières-lit- toraux et les pannes dunaires. Sur le bassin Artois-Picardie, comme partout en France, les zones humides sont en forte régression. Cette • Les milieux artificiels créés de la “main” de régression s’accompagne également d’une dégradation l’Homme. Ils peuvent être aussi bien dominés par de la qualité floristique, faunistique et fonctionnelle de la présence d’eau douce que salée. Avec le temps et ces milieux. Les causes de régression sont multiples : selon la gestion qui leur est appliquée, ils peuvent parfois acquérir tout ou partie des caractéristiques • le remblai : les divers usages, notamment l’urba- de milieux humides d’origine naturelle. On peut nisation, ont conduit au remblai de certaines zones distinguer et à titre d’illustration : les territoires humides, de polders aménagés par l’Homme (Delta de l’Aa, les bas-champs picards, marais Audomarois, ma- • le drainage : longtemps mis en place pour “assai- rais d’Ardres, Brèmes-les-Ardres et de Guînes) les nir” les terres agricoles, il provoque l’assèchement vallées alluviales exploitées pour l’extraction de et la disparition des zones humides, la tourbe et l’exploitation piscicole (les étangs de la Sensée et de la Haute Somme), les plans d’eau • l’aménagement des cours d’eau : les travaux issus de l’extraction de matériaux (étang du Vi- de recalibrage, de curage, d’endiguement, etc. gnoble), les milieux humides résultant d’activités déconnectent les zones humides de la rivière ou industrielles (affaissements miniers dont est issue provoquent un abaissement de la nappe d’accom- la mare à Goriaux, zones de lagunages, etc.). pagnement, entrainant dans les deux cas l’assè- chement et la disparition des zones humides, L’ensemble de ces milieux assure des fonctions importantes dans le fonctionnement hydrique global du • la création d’étangs pour la chasse et/ou la pêche, bassin hydrographique et rend de nombreux services à la société. Trois fonctions majeures peuvent être identi- • l’assèchement par prélèvements excessifs en nappe. fiées :

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 22 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.1.4 Les eaux côtières et de transition

2.1.4.1 Découpage des masses d’eau côtières et de Les limites sont les suivantes : transition Les eaux côtières (voir carte 6) sont les “eaux de Delta de l’Aa surface situées en deçà d’une ligne dont tout point est Dunkerquois : situé à une distance d’un mille marin au-delà du point le • canal exutoire : aval écluse Tixier. plus proche de la ligne de base servant pour la mesure de • canal de Bourbourg : aval écluses darse 1 et écluse la largeur des eaux territoriales et qui s’étendent le cas darse 2. échéant jusqu’à la limite extérieure d’une eau de transi- • déviation du canal de Bourbourg : aval écluse de tion”. Mardyck. • Aa : aval écluse “63bis” située entre le bassin mari- Les eaux de transition (voir carte 6) sont les “eaux de time de Gravelines (port de plaisance), et l’Aa. surface à proximité des embouchures de rivières, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité d’eaux Calaisis : côtières mais qui sont fondamentalement influencées • canal de Marck : pas de LTM ni de limite administra- par des courants d’eau douce”. tive. Limite retenue : aval station de pompage du canal de Marck. • canal de Calais : d’une part, la LTM à l’aval écluse de • Définition de la ligne de base la Batellerie et d’autre part la station de pompage La ligne de base est la ligne à partir de laquelle sont du canal de Calais (supposée LTM, anciennement mesurées les limites extérieures des eaux territoriales. défini). Elle se détermine selon les règles du droit international • rivière Neuve : LTM : aval de l’écluse du bassin des (convention de Montego Bay de 1982 sur le droit de la chasses. mer), la proposition de l’état côtier doit être déposée à l’ONU. La ligne de base “normale” est “la laisse de basse Boulonnais mer telle qu’indiquée sur les cartes marines à grande • Slack : LTM : Face aval du pont de la RD 940. échelle reconnues par l’Etat côtier”. La Convention de • Wimereux : LTM : Face aval du pont de la RD 940. Montego Bay permet toutefois de tracer des lignes de • Liane : La LTM n’étant pas définie de façon précise, base droites en cas de côte complexe ou de baies. il est proposé de prendre par dérogation la limite de l’inscription maritime, au niveau de l’aval du pont de l’entente cordiale. • Limites du district Les eaux côtières sont rattachées au district Escaut Plaine maritime Picarde de la façon la plus appropriée du point de vue de la ges- • Canche : LTM : aval du pont SNCF. tion des eaux de surface : • Authie : LTM : aval de l’ancien Pont à Cailloux. - au nord, la limite du district est constituée par la • Somme : LTM : aval de l’écluse aval de Saint-Valéry. limite entre les eaux côtières belges et françaises. • Maye : LTM : aval du Pont Vanne (clapet). - au sud, le prolongement en mer de la limite hydro- graphique terrestre entre le district Escaut et le district Seine, 2.1.4.2 Typologie des masses d’eau côtières et de transition Le découpage typologique détaillé des masses d’eau • Limites avec les eaux continentales naturelles, pour les eaux côtières et de transition, a été Les eaux côtières et de transition (voir carte 6) réalisé par IFREMER (décembre 2002), selon une métho- doivent être délimitées par rapport aux eaux douces. La dologie nationale, retenant le système de typologie dit limite de 0,5 pour mille en taux de salinité, proposée au “B” de la Directive Cadre, en prenant en compte les fac- niveau national, revient à remonter très en amont des teurs descriptifs suivants : cours d’eau côtiers de notre district. Par ailleurs, cela s’ajoute à de très nombreuses limites administratives • le renouvellement des eaux (courants résiduels), existantes (limite de salure des eaux, limite transver- sale à la mer, limite de l’inscription maritime, limite de • le mélange des eaux (indice de stratification), champs d’application du titre mer de la loi sur l’eau…). Par souci de lisibilité, il est proposé de considérer chaque fois • l’exposition à la houle, que c’est possible, la Limite Transversale de la Mer (LTM), et lorsqu’elle n’existe pas ou qu’elle est mal connue, une • l’influence des grands panaches fluviaux, autre limite administrative, ou des limites physiques ou artificielles évidentes. • la nature du substrat.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 23

La liste des types ainsi que leur description a été 2.1.4.3 Identification des masses d’eau consignée dans la circulaire typologie (DCE 2005/11). artificielles (MEA) et des masses d’eau fortement modifiées (MEFM) Le découpage typologique détaillé des masses d’eau Les ports de Boulogne sur Mer, Dunkerque et Calais naturelles, pour les eaux côtières et de transition, a été ont été désignés comme des masses d’eau fortement réalisé par IFREMER en décembre 2002. Cinq types sont modifiées puisque répondant aux trois conditions déter- représentés dans la partie littorale de notre bassin : minantes :

• Type C1 : Côte rocheuse, mésotidale à macrotidale • les masses d’eau de transition préexistantes peu profonde (petits estuaires, marais) ont été hydromorpho- logiquement modifiées par et pour des activités • Type C8 : Côte sableuse mésotidale mélangée humaines,

• Type C9 : Côte à dominante sableuse macrotidale • elles ne peuvent atteindre le bon état écologique mélangée du fait de ces modifications,

• Type T1 : Petit estuaire à grande zone intertidale, • il n’existe a priori pas d’alternatives aux activités méso à polyhalin, faiblement à moyennement tur- (pour des raisons économiques, techniques, envi- bide ronnementales) et la restauration des masses d’eau initiales aurait trop d’impacts sur l’environ- • Type T2 : Grand port macrotidal nement ainsi que sur les activités listées à l’article 4.3 de la DCE.

Code Typologie masse Nom des masses d’eau masses d’eau d’eau

FRAC01 Frontière belge - Malo C8

FRAC02 Malo - Gris-Nez C9

FRAC03 Gris-Nez - Slack C1

FRAC04 Slack - La Warenne C9

FRAC05 La Warenne - Ault C9

FRAT01 Baie de Somme T1

FRAT02 Port de Boulogne-sur-Mer T2

FRAT03 Port de Calais T2

FRAT04 Port de Dunkerque T2

Tableau 7 : Liste des typologies des masses d’eau côtières et de transition

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 24 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.2 Masses d’eau souterraines

La DCE définit par masse d’eau “un volume dis- La logique de découpage tient à l’appréciation de la tinct d’eau souterraine à l’intérieur d’un ou de plusieurs masse d’eau comme un ensemble cohérent hydrogéolo- aquifères” ; un aquifère représentant “une ou plusieurs giquement. Dans le bassin Artois-Picardie, l’unité de base couches souterraines de roches ou d’autres couches géo- est donc le bassin versant souterrain dont l’exutoire est logiques d’une porosité et d’une perméabilité suffisantes constitué, pour les nappes libres, d’une rivière ou d’un pour permettre soit un courant significatif d’eau souter- fleuve de taille significative. Ainsi, les limites extérieures raine, soit le captage de quantités importantes d’eau sou- des masses d’eau sont essentiellement les crêtes piézo- terraine”. métriques stables saisonnièrement.

2.2.1 L’aquifère de la craie

Le bassin Artois-Picardie est occupé essentielle- nappe de la craie. Ce découpage a l’avantage d’être ment par la nappe de la craie en position libre (voir carte “calé” sur les bassins versants superficiels et donc 9). Etant donné l’étendue de ce système et la diversité sur les limites administratives des SAGE. des situations, 12 masses d’eau ont été délimitées par regroupement des 38 systèmes aquifères de la craie. Les • pour les autres secteurs, la masse d’eau regroupe règles retenues sont les suivantes : des entités homogènes du point de vue hydrogéo- logique et sont délimitées par des crêtes piézomé- • pour les cours d’eau côtiers (Canche, Authie), la triques et des lignes de courant importantes. masse d’eau est constituée par le bassin versant souterrain du cours d’eau, les limites étant déter- Les parties captives de la craie ont été rattachées à minées par les crêtes piézométriques. Ces limites leurs parties libres dans la masse d’eau car les probléma- sont poursuivies jusqu’à la mer, les bas-champs tiques sont liées, et l’eau prélevée dans la partie captive étant considérés comme liés hydrauliquement à la s’infiltre dans la zone libre.

2.2.2 Les autres aquifères

Pour les autres aquifères (voir carte 9) que celui de et libre en Belgique où les calcaires deviennent la craie, c’est la limite étanche qui détermine l’ensemble affleurants. hydrogéologique formant une masse d’eau. Les masses d’eau souterraines sont classées dans des domaines dé- • Le Landénien. Cette masse d’eau est constituée finis par la BDRHF V1 (Base de Données du Référentiel du système aquifère 201b1. Il s’agit des sables dit Hydrogéologique Français Version 1). “d’Ostricourt” situés sous l’argile Yprésienne du bassin tertiaire des Flandres, elle contient une Six autres masses d’eau ont ainsi été délimitées : nappe captive qui s’étend pour partie en Belgique.

• Le Boulonnais constitué des sables du crétacé in- • Le domaine de la Bordure du Hainaut (504) est férieur et calcaires primaires et jurassiques conte- peu aquifère mais on y recense des prélèvements nant des nappes libres et localement captives. à usage Alimentation en Eau Potable (AEP) supé- Cette masse d’eau correspond au domaine 502 de rieurs à 10 m3 / jour. Cette zone a donc été identi- BDRHF V1. fiée en tant que masse d’eau.

• L’Avesnois reprenant le système 505 de BDRHF • Les sables d’Orchies. Cette masse d’eau consti- V1 (grès, calcaires primaires, cambrien, dévonien, tue une nappe superficielle, peu productive, uti- carbonifère). Cette masse d’eau est constituée de lisée essentiellement en agriculture et industrie. petites nappes libres drainées par l’Helpe et ses affluents. Au total, 14 masses d’eau sont à dominante sédi- mentaire, 3 de type socle (Boulonnais, Avesnois, Car- • Le Calcaire Carbonifère de Roubaix-Tourcoing. bonifère sous Lille) et 1 imperméable mais localement Cette masse d’eau correspond au système 202 aquifère (bordure du Hainaut). Au total, 18 masses d’eau (calcaire carbonifère fissuré et karstifié situé sous ont donc été définies (Tableau 8), d’une taille moyenne les craies marneuses et les formations tertiaires de 1 223 km². Toutes font l’objet de prélèvements d’eau de la région lilloise). Elle est captive côté français à usage AEP supérieurs à 10 m3 / jour.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 25

Code masse Superficie (km²) Nom des masses d’eau Type de Trans- d’eau souterraine masse d’eau district souterraine totale affleurante

AG001 Craie de l’Audomarois Dominante sédimentaire 951 868 Non

AG002 Calcaires du Boulonnais Socle 478 478 Non

AG003 Craie de la vallée de la Deûle Dominante sédimentaire 1331 743 Non

Craie de l’Artois et de la vallée AG004 Dominante sédimentaire 1120 751 Non de la Lys

Craie de la vallée de la Canche AG005 Dominante sédimentaire 789 789 Non aval

Craie des vallées de la Scarpe AG006 Dominante sédimentaire 1971 1489 Non et de la Sensée

AG007 Craie du Valenciennois Dominante sédimentaire 673 539 Non

Craie de la vallée de la Canche AG008 Dominante sédimentaire 714 714 Non amont

AG009 Craie de la vallée de l’Authie Dominante sédimentaire 1307 1307 Non

AG010 Craie du Cambresis Dominante sédimentaire 1201 1201 Non

Craie de la vallée de la Somme AG011 Dominante sédimentaire 1910 1910 Non aval

Craie de la moyenne vallée de AG012 Dominante sédimentaire 3075 3075 Non la Somme

Craie de la vallée de la Somme AG013 Dominante sédimentaire 1463 1463 Non amont

Sables du Landénien des AG014 Dominante sédimentaire 2664 2664 Non Flandres

Calcaire Carbonifère de AG015 Socle 603 0 Non Roubaix-Tourcoing

B2G016 Calcaires de l’Avesnois3 Socle 673 673 Non

Système imperméable B2G017 Bordure du Hainaut3 876 876 Oui localement aquifère

AG018 Sables du bassin d’Orchies Dominante sédimentaire 731 731 Non

Tableau 8 : Liste des typologies des masses d’eau souterraines

3 Masse d’eau située dans le district Meuse (Sambre).

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 26 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.3 Etat des masses d’eau de surface

2.3.1 Les cours d’eau

La surveillance des milieux aquatiques permet d’éva- Cette évaluation se réalise à l’échelle de la “masse luer l’état des masses d’eau et de suivre leur évolution au d’eau”, définie comme étant une portion de cours d’eau cours du temps. ou de canal homogène de par leurs caractéristiques et Dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive leur fonctionnement écologique. Sans tenir compte des Cadre Européenne sur l’Eau (DCE), un programme de sur- nouvelles pré-désignations, 20 masses d’eau dites arti- veillance est mis en œuvre depuis 2007 pour suivre l’état ficielles ou fortement modifiées (canaux et wateringues) des eaux douces de surface, en particulier au travers des et 46 masses d’eau dites “naturelles” (cours d’eau) sont réseaux : présentes sur le bassin Artois-Picardie. L’état écologique comprend 5 classes d’état allant • de contrôle de surveillance, destiné à donner une du bleu (très bon état) au rouge (mauvais état). Les don- image de l’état général des eaux ; nées issues de deux années consécutives sont prises en compte, afin de s’affranchir des éventuelles variations • de contrôles opérationnels, destinés à assurer le inter-annuelles des éléments de qualité biologiques. suivi de toutes les masses d’eau identifiées comme risquant de ne pas atteindre les objectifs environ- nementaux de la DCE ; 1 Très bon état

70 stations de mesure au total sont concernées par 2 Bon état ces réseaux de mesure : celles-ci ont été sélectionnées sur la base des réseaux pré-existants, à savoir les anciens réseaux nationaux et complémentaires de bassin (RNB et 3 État moyen RCB). 4 État médiocre L’état d’une masse d’eau est défini comme étant la situation la plus déclassante entre : 5 Mauvais état • un état chimique se rapportant à des normes de Tableau 9 : Les différentes classes d’état concentration de certaines substances particulière- ment dangereuses (dites toxiques), et 2.3.1.1 Etat écologique • un état écologique qui repose sur une évaluation Actuellement, 14 masses d’eau “cours d’eau” sont d’“éléments de qualité” biologiques (peuplements en bon état. Elles sont situées, tout comme les masses en végétaux, invertébrés et poissons) et physico- d’eau en état “moyen”, dans la Somme aval, l’Avesnois chimiques (paramètres généraux comme le bilan et le Pas-de-Calais. Les masses d’eau les plus dégradées en oxygène ou les nutriments et de 9 polluants sont quant à elles localisées dans le département du toxiques4 définis comme pertinents au niveau Nord ; ce sont surtout des canaux. national parmi lesquels on retrouvera des métaux La comparaison entre 2006/2007 et 2010/2011 n’est dont le cuivre et le zinc). pas possible du fait de la montée en puissance du dispo- sitif de surveillance qui n’est devenu pleinement opéra- tionnel qu’en 2009. Selon la définition de la DCE, l’état écologique se Une véritable comparaison ne peut se faire que sur réfère “à la structure et au fonctionnement des écosys- les trois dernières périodes 2008/2009, 2009/2010 et tèmes aquatiques” ; son évaluation repose donc principa- 2010/2011. lement sur la biologie. On observe ainsi que, même si le nombre de masses L’évaluation des altérations physiques (ou hydro- d’eau en bon état reste inchangé depuis 2008/2009, la morphologiques) n’est explicitement requise que pour classe d’état “moyen” augmente sensiblement au détri- identifier les situations de référence et le “très bon état”, ment des classes “médiocre” et “mauvaise” : il semble mais elle est évidemment essentielle en tant qu’élément dès lors que les actions engagées jusqu’à présent ont per- de diagnostic des causes d’altération des éléments de mis d’améliorer l’état des cours d’eau les plus dégradés, qualité biologique. et que la plupart d’entre eux ne sont aujourd’hui plus qu’à En France, les éléments d’interprétation de la notion une classe du bon état. de bon état sont définis par l’Arrêté du 25 janvier 2010, relatif aux règles d’évaluation de l’état écologique et de L’état écologique des masses d’eau est représenté l’état chimique des eaux douces de surface. sur la carte 18.

4 Quatre métaux : arsenic, cuivre, chrome, zinc et cinq pesticides : oxadiazon, chlortoluron, linuron, 2,4 MCPA et 2,4 D

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 27

Mise en œuvre incomplète Niveau d’information du programme de surveillance et méthodologies constants

100 %

80 %

60 %

40 % Très bon état

Bon état

20 % État moyen

État médiocre

0 % Mauvais état 2006/20072007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 1 : Répartition des classes d’état écologique des masses d’eau de surface

2.3.1.2 Etat physico-chimique

40 %

35 %

u 30 % ea

25 %

20 %

15 % Très bon état

Bon état 10 %

orrespondant à chaque état État moyen c Pourcentage de masses d’ 5 % État médiocre

Mauvais état 0 % 2006/20072007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 2 : Evolution de l’état physico-chimique des masses d’eau du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

L’état physico-chimique est comparable de 2006 à 2009-2010. Au vu de ces résultats, il semblerait que l’état 2011, déjà très complet au départ, il n’a pas évolué durant physico-chimique des masses d’eau s’améliore. La baisse cette période. sensible de masses d’eau en bon état entre la période Sur la période de 2006 à 2011 (Figure 2), on peut 2009-2010 et la période 2010-2011 est due à des condi- constater une nette augmentation des masses d’eau tions climatiques particulières. En effet, des épisodes de en bon état (+10%) et parallèlement une diminution des fortes pluies ont provoqué des déclassements de la qua- masses d’eau en état dégradé (-9% de masses d’eau en lité des cours d’eau par lessivage des réseaux d’assainis- état médiocre et mauvais). En revanche le pourcentage sement et des terres agricoles. L’état physico-chimique de masses d’eau en état moyen est resté le même entre des masses d’eau cours d’eau du bassin est représenté ces deux années, malgré une évolution à la baisse jusqu’à sur la carte 16.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 28 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.3.1.3 Etat biologique

• La qualité biologique par indice sur l’ensemble des stations de mesure du bassin

5 %

38 % 29 %

- L’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN) Pour la période 2010-2011, l’IBGN a été réalisé sur 61 stations. 57% de ces stations atteignent le bon état contre 43% en mauvais état (Figure 3).

28 %

Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état

Figure 3 : Répartition des classes d’état pour l’IBGN pour la période 2010-2011

Ces données ont permis d’obtenir le graphique pourcentage de stations en bon état inférieur à 50%. suivant (Figure 4) qui présente l’évolution des classes En revanche, on remarque peu de différence lorsque l’on d’état relatives à l’IBGN depuis 2006. On constate un compare 2006-2007 et 2010-2011 avec un pourcentage de changement pour les 3 périodes intermédiaires avec un stations en bon état proche de 60%.

50 %

40 %

30 %

20 %

Très bon état 10 % Bon état État moyen

État médiocre

Pourcentage de stations correspondant à chaque état Mauvais état 0 % 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 4 : Evolution de l’IBGN sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 29

7 % 1 % 2 %

42 % - L’Indice Biologique Diatomées (IBD) Pour la période 2010-2011, l’IBD a été réalisé sur 189 stations et les classes d’état sont réparties à égalité entre le bon et le mauvais état (Figure 5).

48 %

Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état

Figure 5 : Répartition des classes d’état pour l’IBD pour la période 2010-2011

Ces données ont permis d’étudier l’évolution des depuis 2006, les classes de bon état et état moyen sont classes d’état relatives à l’IBD depuis 2006. Sur le gra- largement majoritaires par rapport aux autres, variant phique suivant, on remarque qu’il y a peu d’évolution qui chacune d’entre elles autour de 45%.

50 %

40 %

30 %

20 %

Très bon état 10 % Bon état État moyen

État médiocre

Pourcentage de stations correspondant à chaque état Mauvais état 0 % 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 6 : Evolution de l’IBD sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 30 2. Caractéristiques des masses d’eau

23 % 29 %

- L’Indice Poissons Rivière (IPR) Pour la période 2010-2011, l’IPR a été réalisé sur seu- lement 48 stations car cet indice ne peut pas être évalué sur la totalité des cours d’eau du bassin. L’IPR est le seul 8 % indice pour lequel le pourcentage de stations en mauvais état est supérieur au pourcentage de stations en bon état (60% contre 40%).

9 %

31 %

Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état

Figure 7 : Répartition des classes d’état pour l’IPR pour la période 2010-2011

Le graphique suivant représente l’évolution des A noter cependant que moins de stations ont été classes d’état relatives à l’IPR depuis 2006. On remarque suivies en 2006/2007 (40) par rapport à 2010/2011 (48). que sur les 4 dernières périodes, l’état semble rester constant avec un pourcentage quasiment égal entre le bon et le mauvais état.

50 %

40 %

30 %

20 %

Très bon état 10 % Bon état État moyen

État médiocre

Pourcentage de stations correspondant à chaque état Mauvais état 0 % 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 8 : Evolution de l’IPR sur le bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 31

• L’état biologique du bassin Artois-Picardie

10 % 2 % 1 %

- L’état par station L’état biologique est fondé sur 3 éléments de qua- lité principaux : les macro-invertébrés, les diatomées et les poissons. Ces éléments ne peuvent être mesurés partout. Pour 2010-2011, on obtient la répartition ci-contre pour l’ensemble des stations du bassin.

53 % 34 %

Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état

Figure 9 : Répartition des classes d’état biologique pour la période 2010-2011

On remarque que le pourcentage de stations en bon qui déclasse les stations du bassin Artois-Picardie. Il faut état avec agrégation des 3 indices (35%) est bien infé- également prendre en compte que les 3 indices ne sont rieur au pourcentage de stations en bon état pour chaque pas applicables à toutes les stations, et donc que de nom- indice vu précédemment (40 à 60%). Sur le graphique sui- breuses stations ne sont pas qualifiées, notamment par vant on remarque que c’est bien l’agrégation des 3 indices l’IBGN et l’IPR.

100 %

80 %

60 %

40 %

20 % Pourcentage de stations correspondant à chaque état 0 % IBGN IBD IPR État Bio

Bon état Mauvais état Non qualifiées

Figure 10 : Pourcentage de stations en chaque état pour l’IBGN, l’IBD, l’IPR et l’état biologique

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 32 2. Caractéristiques des masses d’eau

Le graphique suivant représente l’évolution de l’état aucune évolution depuis 2006-2007, le pourcentage de biologique pour la totalité des stations du bassin depuis stations en état moyen reste toujours supérieur de 20% 2006. Lorsque l’on compare les 5 périodes, on ne constate par rapport au pourcentage de stations en bon état.

60 %

50 %

40 %

30 %

20 % Très bon état

Bon état

10 % État moyen

État médiocre

Pourcentage de stations correspondant à chaque état Mauvais état 0 % 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 11 : Evolution de l’état biologique des 203 stations de mesures du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

Les notes de l’Indice Invertébrés (IBGN) permettent de ganiques, de nutriments), la présence de substances dans classer plus de la moitié des points de mesure en bonne ou l’eau (pesticides, métaux, perturbateurs endocriniens…) très bonne qualité. Cet indice n’est néanmoins pas applicable et la dégradation physique du milieu (recalibrage, extrac- sur les grands cours d’eau, comme les canaux par exemple. tion de granulats, etc.). L’agrégation de ces résultats, selon le principe de “l’élément déclassant”, renseigne sur L’Indice Diatomées (IBD) s’applique sur la quasi-to- l’état biologique : seules 35% des stations atteignent le talité des points de mesure. 50% des stations atteignent bon état. le bon état. Cet indice met en évidence une qualité moindre des grands cours d’eau et des canaux. - L’état par masse d’eau Le graphique suivant représente l’évolution de l’état L’Indice Poissons (IPR) n’est pas applicable en milieu biologique pour la totalité des masses d’eau du bassin canalisé. L’état actuel du peuplement piscicole est quali- depuis 2006. Lorsque l’on raisonne par masse d’eau, fié de bon à très bon pour seulement 40% des stations on ne remarque pas non plus de réelle évolution depuis échantillonnées, en raison notamment de fortes altéra- 2006, toutefois pour 2010-2011 (voir carte 17), on peut tions de l’habitat. voir une légère dégradation avec une diminution du bon état au profit de l’état médiocre. Cette variation pourrait Ces indices traduisent, à des degrés divers, la mau- alors être corrélée avec la dégradation de l’IPR sur cette vaise qualité physico-chimique (présence de matières or- période.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 33

60 %

50 %

40 %

30 %

20 % Très bon état

Bon état

10 % État moyen

État médiocre Pourcentage de stations correspondant à chaque état Mauvais état 0 % 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011

Figure 12 : Evolution de l’état biologique des 66 masses d’eau du bassin Artois-Picardie de 2006 à 2011

2.3.1.4 Etat chimique L’état chimique se rapporte à des normes de concen- par la Directive 2008/105/CE et la manière de conduire les tration pour 41 substances (ou familles de substances) calculs a été précisée par la Directive 2009/90/CE. listées en annexes IX et X de la DCE, parmi lesquelles on retrouve des métaux, des pesticides et des polluants Les suivis chimiques des cours d’eau ont été réalisés en industriels. Ces normes environnementales ont été fixées 2011 (voir cartes 20 et 21).

6 % 21 %

Hors HAP

94 % 79 %

Bon état Mauvais état

Figure 13 : Etat chimique des 66 masses d’eau de surface du bassin Artois-Picardie

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 34 2. Caractéristiques des masses d’eau

Les résultats de cette campagne d’analyse montrent 79% des masses d’eau sont en bon état : 5 substances que seulement 4 masses d’eau “cours d’eau” (soit 6% déclassent, dont des métaux (plomb et mercure), des des masses d’eau) sont en bon état chimique. Les prin- pesticides (isoproturon et lindane) et des polluants indus- cipales substances responsables des déclassements sont triels (TBT). les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) qui Les substances les plus déclassantes (en nombre de sont d’origine diffuse et atmosphérique. Sans ces HAP, stations de surveillance Tableau 10) sont les suivantes :

ETAT CHIMIQUE CODE NOM DE LA SUBSTANCE SANDRE Stations en Stations en % de stations en bon état mauvais état mauvais état

HAP 2 Indéno(1,2,3-cd) pyrène, benzo(g,h,i) pérylène 6 77 93%

1208 Isoproturon 72 11 13%

HAP 1 benzo(b) pyrène+(k)fluoranthène 78 5 6%

2879 Tin(1+), tributyl- (tributylétain) 80 3 4%

1382 Plomb 81 2 2%

1115 Benzo(a)pyrène 81 2 2%

1387 Mercure 82 1 1%

5537 Hexachlorocyclohexanes* 82 1 1%

Tableau 10 : Liste des substances les plus déclassantes

*Dont lindane

2.3.2 Les plans d’eau

L’évaluation de l’état des plans d’eau du bassin Ar- Néanmoins, les diverses données acquises depuis tois-Picardie ne peut être que partielle à ce jour, compte 2007 permettent de dresser un bilan provisoire : tenu à la fois : • Bon potentiel Ecologique : à ce jour, seule la Mare à • des travaux en cours (développement de méthodes Goriaux est en mesure d’atteindre le Bon Potentiel d’évaluation conformes aux exigences de la DCE Ecologique. Pour les 4 autres plans d’eau, les fac- pour l’ensemble des éléments biologiques, établis- teurs limitants sont prioritairement les nutriments sement de valeurs-seuils des éléments physico- (azote et phosphore) avec leurs conséquences sur chimiques en accord avec les termes de la DCE), la végétation (chlorophylle a), et, dans une moindre mesure, les polluants spécifiques de l’état écolo- • des caractéristiques spécifiques des plans d’eau gique. du bassin Artois-Picardie (artificiels ou fortement modifiés, profondeur très faible), • Bon Etat Chimique : des déclassements par le no- nylphénol ont été observés en 2007 pour 3 plans d’eau (Romelaere, Mare à Goriaux, Vignoble), par le mercure en 2010 et 2011 pour 2 plans d’eau égale- ment (Vignoble, infime pour le Val Joly).

• Bon Etat Global : pour atteindre l’objectif de bon état, les efforts à réaliser sur chacun des plans d’eau doivent se concentrer prioritairement sur la diminution des concentrations des nutriments azote et phosphore dans l’eau.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 35

Contrôle d’enquête sur l’Etang du Vignoble :

Suite à la prolifération de l’élodée de Nutall sur l’ensemble de ce plan d’eau en 2009, un contrôle d’enquête a été déclenché.

Ce contrôle avait deux objectifs : • Déterminer l’origine des proliférations d’élodée, • De déterminer la biodisponibilité des métaux et du phosphore et leur rôle éventuel dans les proliférations végé- tales.

Il semble au vu des résultats que la contamination métallique est bien présente dans les sédiments mais qu’elle y est confinée. De même pour le phosphore, il est également présent dans les sédiments mais les échanges à l’interface eau-sédiment sont limités. Il convient cependant de rester prudent face à ce constat, car une trop grosse production végétale pourrait provo- quer, par modification du taux d’oxygène, un relargage du phosphore et des métaux.

Quant à l’apparition (et à la disparition) soudaine des élodées, le contrôle d’enquête n’a pu mettre en évidence l’origine de ces phénomènes.

2.3.3 Les eaux côtières et de transition

2.3.3.1 Evaluation de l’état écologique Les éléments de qualité à suivre pour évaluer l’état L’annexe 1 de l’arrêté du 25 janvier 2010 détermine des eaux de surface varient en fonction des masses d’eau. les paramètres retenus pour chaque élément de qualité Les éléments de qualité écologique, pour les eaux biologique. côtières et de transition, sont de 3 types : L’ensemble des paramètres permet de classifier les • biologique, masses d’eau pour chaque type d’éléments de qualité écologique, et l’état de chacun de ces 3 types (biologique, • chimique (polluants spécifiques à l’état écologique) hydromorphologique et physico-chimique) permet d’ap- et physicochimique, précier l’état écologique des masses d’eau. Pour les masses d’eau portuaires (FRAT02, FRAT03, • hydromorphologique soutenant les éléments bio- FRAT04), l’ensemble des paramètres biologiques et hy- logiques (pour l’évaluation du très bon état). drologiques ne sont pas pertinents.

Remarques : De brutales variations de salinité, répétées et intenses peuvent être nuisibles au bon fonctionnement des organismes marins c’est pourquoi la salinité a été retenue au titre du programme de surveillance DCE pour l’évaluation des masses d’eau. Toutefois, les prélèvements mensuels tels que prescrits par la DCE ne permettent pas de suivre la durée et la fréquence d’éventuelles dessalures. De plus, l’utilisation d’un seuil tenant compte uni- quement de l’intensité de la dessalure n’a pas été retenue étant donné que celle-ci, pour les masses d’eau sous l’influence d’apports d’eau douce, dépend directement de la localisation du point de prélèvement dans le panache fluvial. L’indicateur de qualité salinité a donc été déclaré non pertinent par les experts dans les masses d’eau côtières et de transition dans le cadre du programme de surveillance DCE. Néanmoins, ce paramètre est mesuré systématiquement lors des sorties en mer, afin d’appuyer l’interprétation des autres paramètres hydrologiques (nutriments et oxygène dissous) et biologiques.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 36 2. Caractéristiques des masses d’eau

Masses d’eau suivies ou associées à Paramètre / métrique Donnée des con- Fréquence Nb d’années AT01 AC01 trôles/année AT02 AT03 AC02 AC03 AT04 AC05 AC04 suivi par plan

Élément de qualité biologique - - MEC : 1 - indice biomasse ([chla]) fois tous les - indice abondance (nb de bloom) x x x x

6 15 jours de Bif ton”

- indice composition taxonomique At So FRAC02 mars à oct FRAC04 Boulogne Indicateur

(en cours de révision) Dunkerque Point 1 SRN 2005 - 2010 2005 “phytoplanc - MET : 12

Dans l’attente de la validation de 1 (mars à l’indice, aucune évaluation ne peut- 2 x juillet) être proposée pour l’indicateur dales” SIDB14 - “macroal Indicateur “macroalgues intertidales” gues interti - Audresselles

- profondeur des limites d’extension algales 1 (juin à - densité des algues structurantes 1 x x

août) 2010 - composition spécifique SIDB10 SSDB11 Wissant Indicateur - diversité spécifique totale Strouanne subiadales” Audresselles “macroalgues “macroalgues - études de stipes de Laminaria

Deux survols des côtes Artois-Picardie ont été effectués en 2009. Pas de présence significative de blooms macroalgaux Indicateur “blooms de macroalgues”

- indicateur M-AMBI (richesse spéci- 2 1 x x x fique, indice de Shannon, AMBI) 2010 ? 2010 FRAC02 meubles” Indicateur “invertébrés ben - thiques de substrats

- indicateur “ELFI” (densité totale poisson, diadromes, juvéniles ma- 3 2 x rins, benthiques, eau douce, espèces Indicateur “poissons” résidentes richesse taxonomique) 2006 et 2009* 2006

Élément de qualité physico-chimique

turbidité : qualité, taille et forme des x x x 6 12 particules en suspension, en x

substances dissoutes colorées FRAC03 2004 - 2009 2004 Transparence

% de valeur de température 6 12 x x x ture exceptionnelle 2007 -2007 2008* FRAC02 FRAC04 - Tempéra

concentration en oxygène dissous 6 12 x x x x x x

Bilan dans l’eau oxygène 2005 - 2010 2005

6 12 - indice NID x x x x 2007 -2007 2008* FRAC02 FRAC04 Nutriment

Élément de qualité hydromorphologie

1 1 absence d’indice défini et validé, dire d’expert x x x x x x x x x Polluants spécifiques de l’état écologique proposition de valeurs de NQE non validée actuellement / pas d’indice de qualité

Tableau 11 : Les Eléments de Qualité Biologique (EQB)

* Résultat provisoire puisque ne correspond pas à un plan de gestion complet (manque de données)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 37

Etat Elément de qualité 01 02 C03 C04 C05 A C01 A C02 A A A AT AT 03 AT 04 AT

Elément de qualité biologique

Indicateur “phytoplancton” bio - abon - abon - abon - abon - abon - dance dance dance dance dance masse

Indicateur “macroalgues intertidales”

Indicateur “macroalgues subtidales” * *

Indicateur “blooms de macroalgues”

Indicateur “invertébrés benthiques de substrats meubles”

Indicateur “poissons”

Elément de qualité physico-chimique E cologique

Transparence

Température

Bilan oxygène

Nutriment

Polluants spécifiques

Elément de qualité hydromorphologique

Non pertinent en Artois-Picardie Pas de données ou indice non défini Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état Peu pertinent

Tableau 12 : Evaluation de l’état écologique des masses d’eau littorales

Les masses d’eau côtières (voir carte 19) allant de la ponibilité du substrat, des conditions physico-chimiques frontière belge à Gris-Nez (FRAC01 et FRAC02) et celles (hydrodynamisme, turbidité,…) et bathymétriques qui allant de la Slack à la Ault (FRAC04 et FRAC05) sont engendrent une organisation en ceintures. Des questions classées en état écologique moyen (Tableau 12). C’est ont été soulevées vis-à-vis de la définition du type des l’élément de qualité phytoplancton qui est déclassant. masses d’eau concernées, du choix des sites et de la per- L’élément phytoplancton est également responsable du tinence de l’indicateur macroalgues subtidales. En effet, déclassement de la Baie de Somme (FRAT01) en état éco- l’évaluation de l’état s’appuie sur une grille de classifica- logique médiocre. tion élaborée initialement pour les côtes bretonnes. Une adaptation aux côtes de la Manche orientale et de la Mer * Pertinence des résultats concernant l’élément de qua- du Nord devra être étudiée, dans la mesure où la répar- lité “macroalgues subtidales” : Plusieurs masses d’eau de tition naturelle des ceintures algales n’est pas la même la façade Manche sont déclassées à cause des macro-al- en Artois-Picardie, avec notamment une moindre diver- gues (catégorie moyen à très mauvais). La répartition des sité naturelle des ceintures algales (4 ceintures observées macro-algues se fait essentiellement en fonction de la dis- au maximum), ce qui génère de facto une dégradation de

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 38 2. Caractéristiques des masses d’eau

l’indice de qualité. Ce résultat est également à mettre La liste des polluants spécifiques à l’état écologique au regard de la régression généralisée des macroalgues est en cours d’élaboration. Des propositions ont été faites constatée sur la façade Manche Atlantique. par l’INERIS, mais elles n’ont pas encore été validées au Par conséquent, l’évaluation de l’état pour l’élément niveau national et communautaire. “macroalgues subtidales” telle que présentée sur le ta- bleau 12 doit être considérée comme provisoire. 2.3.3.2 Evaluation de l’état chimique * Pertinence des résultats concernant l’élément de quali- L’évaluation de l’état chimique se fait sur la base des té “poissons”, en baie de Somme (FRAT01) classée en très 41 substances prioritaires ou familles de substances, dé- bon état. La règle qui avait été établie pour l’évaluation finie par la Directive 2008/105/CE du 16 décembre 2008, de l’état écologique à partir du compartiment ichtyofaune mesurées sur 3 types de supports (eau, biote et sédiment). prévoyait d’utiliser 3 années successives (avec deux rele- L’état chimique est déterminé par comparaison entre vés par an) par plan de gestion. Or, la baie de Somme n’a la situation observée dans la masse d’eau et les Normes été échantillonnée que deux fois : en 2006 et en 2009. de Qualité Environnementale (NQE), définies pour cha- Les pêches jugées dangereuses ont été arrêtées. Seules cune des 41 substances. Cette comparaison s’effectue, les données 2009 ont été considérées et ont conduit à par substance, entre la moyenne sur 12 mesures et la un très bon état. Il faut cependant noter que les rele- NQE moyenne annuelle correspondante, ainsi qu’entre la vés 2006 classaient la baie de Somme en mauvais état. valeur maximale observée sur ces 12 mesures et la NQE L’indice de confiance du très bon état est donc faible et max correspondante. ne sera consolidé qu’avec des résultats sur trois années Les analyses des prélèvements dans la colonne d’eau consécutives. ont été réalisées en 2009.

Etat Elément de qualité 01 02 C03 C04 C05 A C01 A C02 A A A AT AT 03 AT 04 AT

Eau

Biote Chimique

Sédiment

Non pertinent en Artois-Picardie Pas de données ou indice non défini Très bon état Bon état État moyen État médiocre Mauvais état Peu pertinent

Tableau 13 : Données “brutes” issues des analyses réalisées sur l’eau et le biote sur les masses d’eau littorales

A noter que seules les analyses sur eau et biote ont résultats. La contamination par le TBT est très peu mar- été réalisées. quée, la concentration retrouvée dans le milieu est proche de la NQE. De plus, c’est la concentration maximale obser- Au niveau du biote ; les masses d’eau côtières allant vée au cours de l’année 2009 (mois de mars) qui dépasse de Gris-Nez à La Warenne (FRAC03 et FRAC04) et por- la norme et non pas la concentration moyenne annuelle. tuaires : Port de Boulogne-sur-Mer et Calais (FRAT02, Il n’a été quantifié qu’une seule fois au cours de l’année FRAT03) sont classées en mauvais état chimique à cause sur une seule station (port de Dunkerque) ; la contamina- du méthylmercure. Pour le méthylmercure présent sur le tion est donc rare et localisée. De plus, l’utilisation de TBT biote, même si les dépassements paraissent importants, est désormais interdite, la concentration devrait diminuer il n’a par ailleurs jamais été observé de dépassement du progressivement. seuil fixé par la convention européenne OSPAR. On notera que la NQE imposée pour le méthylmercure (20 μg/kg) Donc, les masses d’eau côtières allant de la frontière est beaucoup plus contraignante que les normes sani- Belge à Ault (FRAC01 à FRAC05), et les masses d’eau de taires en place (500 μg/kg pour le classement des zones transition (FRAT01 à FRAT04) hormis le port de Dunkerque conchylicoles 466/2001/CE et 221/2002/CE). C’est pour- sont classées en bon état chimique (voir cartes 20 et 21). quoi ces masses d’eau apparaitront en bon état chimique (voir cartes 20 et 21). Les autres substances dans l’ensemble des masses En ce qui concerne le port de Dunkerque (FRAT04), le d’eau concernées ont une concentration inférieure aux déclassement est dû au méthylmercure mais également NQE correspondantes. au tributylétain (TBT) c’est pourquoi il est classé en mau- Cependant ce bilan est à nuancer puisque certains vais état chimique. Il convient cependant de nuancer ces éléments de qualité n’ont pas encore été analysés, no-

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 39 tamment la chimie sur sédiments. Même si les mau- concernant les masses d’eau côtières au vu de l’hydrody- vais résultats concernant les ports seront probablement namisme et le renouvellement des sédiments des sec- confirmés, il convient de rester prudent sur les résultats teurs concernés.

2.3.3.3 Evaluation de l’état des masses d’eau côtières et de transition

Code masse d’eau Nom des masses d’eau Etat écologique Etat chimique

FRAC01 Frontière belge - Malo Moyen Bon

FRAC02 Malo - Gris-Nez Moyen Bon

FRAC03 Gris-Nez - Slack Mauvais Bon

FRAC04 Slack - La Warenne Moyen Bon

FRAC05 La Warenne - Ault Moyen Bon

FRAT01 Baie de Somme Médiocre Bon

FRAT02 Port de Boulogne-sur-Mer Bon

FRAT03 Port de Calais Bon

FRAT04 Port de Dunkerque Mauvais

Tableau 14 : Etat écologique et chimique des masses d’eau côtières et de transition

Le littoral de la frontière Belge au cap Gris-Nez est en mètres microbiologiques et physico-chimiques ou visuels : état écologique moyen (Tableau 14). La masse d’eau sui- eau de bonne qualité (A), eau de qualité moyenne (B), eau vante est en mauvais état écologique (bien qu’il convien- pouvant être momentanément polluée (C), eau de mau- drait de rester prudent sur ce résultat), à partir de l’embou- vaise qualité (D). Les catégories A et B sont conformes à chure de la Slack et ce, jusqu’à la limite sud du district, les la directive européenne. L’objectif fixé est d’atteindre à la masses d’eau sont à nouveau en état écologique moyen. fin de la saison 2015 une qualité d’eau classée “au moins suffisante” pour l’ensemble des eaux de baignade. Depuis 20 ans, des progrès considérables ont été 2.3.3.4 Évolution de la qualité des eaux de effectués, liés aux efforts conjugués des collectivités ter- baignades dans le bassin Artois-Picardie ritoriales, des services de l’État et du soutien financier de Avec ses 273 km de côtes et ses 41 plages ouvertes l’Agence de l’Eau. A l’exception de quelques sites chroni- à la baignade, la qualité des eaux de baignade du bassin quement dégradés (qualité C : Le Crotoy, Boulogne-sur- Artois-Picardie est devenue un enjeu touristique, écono- Mer), les eaux de baignade sont conformes à la directive mique et écologique. L’empreinte du tourisme est très de 1976 (voir carte 25). nette sur notre littoral avec une capacité d’accueil d’un Les efforts doivent être poursuivis, d’autant que l’en- peu plus de 330 000 lits à comparer aux 372 000 habi- trée en vigueur de la nouvelle directive européenne relative tants permanents (Commissariat Général au Développe- aux eaux de baignade en 2013 va entraîner l’application des ment Durable : Environnement littoral et marin – édition critères plus stricts (prise en compte des résultats des 4 2011). Sur la Côte Picarde, la population touristique est 5 années précédentes, les seuils de qualité sont abaissés, fois plus importante que la population résidente. obligation d’établir un profil de baignade, prise en compte Chaque année, l’Agence Régionale de Santé (ARS) des conditions météorologiques en privilégiant une gestion effectue des prélèvements réguliers pendant la saison dynamique des baignades). Il est important de souligner estivale et évalue la qualité des eaux de baignade des sites que la dégradation de la qualité des eaux de baignade pro- ouverts au public. 4 niveaux de qualité sont définis, selon la vient maintenant principalement d’une mauvaise gestion directive européenne n°76/160/CEE, en fonction des para- du système d’assainissement par temps de pluie.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 40 2. Caractéristiques des masses d’eau

• Un nouvel outil : les profils de baignade Le classement et la surveillance microbiologique et chimique des zones de production de coquillages ré- La directive 2006/7/CE relative aux eaux de baignade pondent à des exigences réglementaires (Règlement CE prévoit l’établissement, de façon périodique, de profils de n°854/2004, arrêté du 21 mai 1999) baignade d’ici à 2011 au plus tard. Les études des 42 sites de baignade en mer sont aujourd’hui achevées. • Qualité microbiologique des zones de production : Le profil de baignade comporte trois points forts : la contamination des coquillages par Escherichia Coli

• l’identification des sources de pollution tempo- Le milieu littoral est soumis à de multiples sources raires, permanentes ou potentielles susceptibles de contaminations microbiologiques d’origine humaine d’avoir un impact sur la qualité des eaux et d’affec- ou animale : eaux usées urbaines et eaux pluviales, ter la santé des baigneurs eaux de ruissellement... En filtrant l’eau, les coquillages concentrent les micro-organismes présents dans l’eau. • la définition des mesures de gestion à mettre en La présence dans les eaux de bactéries ou virus poten- œuvre pour prévenir la pollution à court terme tiellement pathogènes pour l’homme peut constituer un risque sanitaire lors de la consommation de coquillages • la définition des actions qui permettront de pré- crus ou peu cuits. server ou de reconquérir la qualité des eaux afin de parvenir en 2015 à une eau de qualité classée au - Le réseau de contrôle microbiologique (REMI) moins “suffisante”. L’Ifremer effectue une surveillance de la qualité microbiologique des zones de production de coquillage depuis 1989, sur la base du dénombrement dans les co- 2.3.3.5 Évolution de la qualité des eaux conchyli- quillages vivants des bactéries Escherichia Coli, bactérie coles dans le bassin Artois-Picardie commune, utilisée comme indicateur de contamination Deux techniques d’élevage de moules sont prati- fécale. quées sur les plages du Pas-de-Calais et de la Somme : En 2011, 19 stations de surveillance ont été échan- élevage de moule à plat et l’élevage de moules sur bou- tillonnées sur le littoral Nord/Pas-de-Calais/Picardie. Un chots (pieux). point est localisé dans le département du Nord, 14 points Dans le département du Nord, une activité d’élevage sont localisés dans le département du Pas-de-Calais sur de moules sur filière en mer se développe à 5 ou 6 kilo- 10 zones de productions et 4 sont situés dans la Somme. mètres au large des côtes. La qualité microbiologique des 15 zones de production de Les coques sont exploitées par la pêche à pied. L’os- coquillages dans le bassin Artois-Picardie est en grande tréiculture est absente de la région. majorité moyenne (catégorie “B”), le traitement des co- quillages est nécessaire avant leur commercialisation. Les valeurs citées ci-dessous (Tableau 15) sont esti- mées par les Directions Départementales des Territoires - Evolution de la qualité des zones de production conchy- et de la Mer (DDTM) à partir des déclarations des produc- licoles teurs. L’analyse des tendances concernant l’évolution du niveau de contamination de la zone sur la période 2010- 2011 a été réalisée par Ifremer en 2012. Cette analyse a pu Pas-de être réalisée pour quinze points disposant d’un historique Nord Somme Calais de 10 ans de données. Les tendances par points sont pré- sentées sur la Carte 1 suivante.

Moules Filières Bouchots Bouchots 500 tonnes 1250 tonnes 2000 tonnes 300 ha 34,3 km 33 km

A plat 10 ha

élevage de moules en surélevés 0,5 ha

Coques - - 2200 tonnes

Tableau 15 : Evaluation de la production dans les départements du Nord, Pas-de-Calais et Somme, source Ifremer et DDTM

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 41

- le réseau d’Observation de la Contamination Chimique (le ROCCH) Depuis 2008, le ROCCH (anciennement le Réseau National d’Observation) a pour objectif d’estimer la qua- lité chimique des coquillages et de suivre l’évolution de leur contamination. Ces évaluations sont basées sur la mesure des concentrations en métaux (plomb, mercure et cadmium) sur 5 points. Depuis 2011 et sur 16 points sé- lectionnés sur l’ensemble du littoral français, le suivi est également réalisé sur les dioxines, PCB et HAP (Hydrocar- bures Aromatiques Polycycliques). Ce suivi ne concerne pas les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme. En matière de chimie, les évolutions ne varient pas significativement d’une année sur l’autre. Par contre, à contamination égale du milieu, les concentrations en pol- luants chimiques dans les coquillages varient de façon importante en fonction des saisons. La période de prélè- vement est le mois de février qui présente généralement les maxima annuels des concentrations en contaminants chimiques. Seuls deux classements sont possibles : consommation autorisée ou consommation interdite. Les résultats de 2011 des concentrations de cad- mium, plomb et mercure dans les coquillages étaient largement inférieurs aux seuils réglementaires. Enfin, les médianes des concentrations en Cd, Hg et Pb observées mettent en évidence des valeurs inférieures à celles des médianes nationales pour la période 2007-2011 pour les Qualité des points 2009-2011 quatre points échantillonnés, sauf pour le mercure au Bonne qualité Qualité moyenne Mauvaise qualité Très mauvaise qualité niveau du point situé à Ambleteuse. Groupe Groupe 2 Groupe 3 Tendance Dégradation Amélioration • Recherche des phycotoxines dans les coquillages : aspect sanitaire du réseau REPHY Carte 1 : Qualité microbiologique des zones de production La surveillance des espèces phytoplanctoniques conchylicole (données 2009-2011), source : Ifremer potentiellement productrices de toxines nuisibles est organisée de sorte qu’elle puisse répondre aux questions D’après l’analyse des tendances, la majorité (80%) relevant de ces deux problématiques environnementale des points de suivis ne présente pas d’évolution significa- et sanitaire. tive des niveaux de contamination bactériologiques pour Les risques pour la santé humaine, associés aux phy- la période 2002-2011. cotoxines, sont actuellement en France liés à trois familles Pour deux points “Somme sud” et “Authie Nord”, les de toxines : toxines lipophiles incluant les diarrhéiques ou niveaux de contamination sont à l’amélioration. DSP (Diarrheic Shellfish Poisoning), toxines paralysantes Un seul point “Pointe-aux-Oies” présente une ten- ou PSP (Paralytic Shellfish Poisoning) et toxines amné- dance à la dégradation de la qualité microbiologique. siantes ou ASP (Amnesic Shellfish Poisoning). Pour les gisements et les élevages côtiers, la stratégie retenue pour les risques PSP et ASP est basée sur la détection • Qualité chimique des zones de production dans l’eau des espèces décrites comme productrices de toxines, qui déclenche en cas de dépassement du seuil Les apports de contaminants au milieu littoral d’alerte phytoplancton la recherche des phycotoxines cor- sont d’origines diverses, activités agricoles (traitements respondantes dans les coquillages. Pour le risque toxines chimiques) et urbaines, activités industrielles. Le trans- lipophiles, une surveillance systématique des coquillages port des contaminants suit des voies très diversifiées est assurée dans les zones à risque et en période à risque : depuis le ruissellement, les déversements, les apports celles-ci sont définies à partir des données historiques sur fluviaux jusqu’aux transports atmosphériques sur de très les trois années précédentes et actualisées tous les ans. longues distances et aux précipitations. Les coquillages Bien que des espèces phytoplanctoniques potentiel- accumulent également les contaminants chimiques pré- lement productrices de toxines aient été échantillonnées sents dans le milieu avec des facteurs de concentration dans l’eau sur plusieurs sites, les tests de recherche de très élevés (phénomènes de bio-accumulation et de bio- toxines dans les coquillages se sont tous révélés négatifs concentration). pour les années 2009, 2010 et 2011.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 42 2. Caractéristiques des masses d’eau

2.4 Les eaux souterraines

L’évaluation de l’état des masses d’eau souterraine Cette évaluation a été faite à partir des règles défi- résulte de la combinaison de critères à la fois qualitatifs nies dans l’arrêté du 17 décembre 2008 établissant les cri- et quantitatifs (voir carte 24) : “l’expression générale de tères d’évaluation de l’état des eaux souterraines. l’état d’une masse d’eau souterraine étant déterminée par la plus mauvaise valeur de son état quantitatif et de son état chimique”.

2.4.1 Etat chimique des eaux souterraines

Pour l’évaluation de l’état chimique (voir carte 23), Pour chaque paramètre, le calcul des moyennes les données utilisées sont celles des réseaux de contrôle en chaque point a été effectué sur la période 2007-2011 de surveillance et de contrôle opérationnel, dont les (moyenne interannuelle). points sont issus du réseau patrimonial de bassin en place depuis 1998.

Code masse Nom de la masse d’eau Etat chimique Paramètres limitants d’eau

AG001 Craie de l’Audomarois Mauvais état Déséthyl atrazine, glyphosate

AG002 Calcaires du Boulonnais Bon état

AG003 Craie de la vallée de la Deûle Mauvais état Nitrates, sélénium, glyphosate

Aminotriazole, glyphosate, AMPA, déséthyl AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys Mauvais état atrazine

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval Mauvais état Déséthyl atrazine, glyphosate

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée Mauvais état Aminotriazole, nitrates

AG007 Craie du Valenciennois Bon état

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont Mauvais état Aminotriazole

AG009 Craie de la vallée de l’Authie Mauvais état Benzo(a)pyrène, déséthyl atrazine

Glyphosate, oxadixyl, déséthyl atrazine, AG010 Craie du Cambresis Mauvais état nitrates

Benzo(a)pyrène, déséthyl atrazine, atrazine, AG011 Craie de la vallée de la Somme aval Mauvais état glyphosate, Atrazine déisopropyl, Bentazone, AMPA, oxadixyl, Tétrachloréthène, nitrates

Oxadixyl, azoxystrobine, Ethofumésate, AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme Mauvais état glyphosate, nitrates

Benzo(a)pyrène, déséthyl atrazine, atrazine, AG013 Craie de la vallée de la Somme amont Mauvais état glyphosate

AG014 Sables du Landénien des Flandres Bon état

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix-Tourcoing Bon état

B2G016 Calcaires de l’Avesnois Bon état

B2G017 Bordure du Hainaut Mauvais état Nitrates

AG018 Sables du bassin d’Orchies Bon état

Tableau 16 : Etat chimique des masses d’eau souterraines

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 2. Caractéristiques des masses d’eau 43

Par rapport au diagnostic réalisé dans le SDAGE en la masse d’eau des Calcaires de l’Avesnois (B2G016). Pour 2009, l’état des masses d’eau souterraine s’améliore sur les autres masses d’eau l’état ne change pas.

2.4.2 Etat quantitatif des eaux souterraines

En application de l’article R. 212-2 du Code de l’envi- • l’évolution de l’état des eaux de surface associées ; ronnement, la procédure visant à déterminer l’état quan- titatif d’une masse d’eau ou d’un groupe de masses d’eau • l’évolution des écosystèmes terrestres qui dé- souterraine (voir carte 22) consiste à comparer le niveau pendent directement de la masse d’eau souterraine ; de prélèvements avec la capacité de renouvellement de la ressource disponible. La carte 40 propose de donner le • les modifications de la direction d’écoulement degré de sollicitation des nappes du bassin. occasionnant une invasion d’eau salée ou autre ou montrant une tendance durable susceptible d’en- Elle prend notamment en compte : traîner de telles invasions ;

• l’évolution des niveaux piézométriques des eaux • les zones de répartition des eaux telles que définies souterraines ; à l’article R. 211-71 du Code de l’environnement.

Code ratio prélève- masse Nom de la masse d’eau Etat quantitatif ment/ressources d’eau

AG001 Craie de l’Audomarois Bon état 28%

AG002 Calcaires du Boulonnais Bon état 3%

AG003 Craie de la vallée de la Deûle Bon état 44%

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys Bon état 12%

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval Bon état 4%

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée Bon état 19%

AG007 Craie du Valenciennois Bon état 7%

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont Bon état 2%

AG009 Craie de la vallée de l’Authie Bon état 2%

AG010 Craie du Cambresis Bon état 9%

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval Bon état 2%

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme Bon état 8%

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont Bon état 13%

AG014 Sables du Landénien des Flandres Bon état 1%

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix-Tourcoing Mauvais état 70%

B2G016 Calcaires de l’Avesnois Bon état 12%

B2G017 Bordure du Hainaut Bon état 1%

AG018 Sables du bassin d’Orchies Bon état 0%

Tableau 17 : Etat quantitatif des masses d’eau souterraines

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 44 2. Caractéristiques des masses d’eau

Aucune intrusion d’eau salée n’est observée sur nappe libre, donc alimentée par la pluie efficace, mais notre bassin. Les niveaux piézométriques de l’ensemble aussi d’échanges verticaux de la nappe de la craie, qu’il des masses d’eau sont stables. En revanche, nous ne dis- est difficile d’estimer. posons pas d’outils nous permettant d’évaluer de façon Le Calcaire Carbonifère de Roubaix Tourcoing est es- fiable l’impact des eaux souterraines sur les écosystèmes timé en mauvais état, malgré un ratio prélèvement débit de surface. favorable, car son niveau piézométrique, même s’il est Pour le Calcaire Carbonifère, qui est une nappe cap- stabilisé, est en dessous de son niveau initial, avant l’ex- tive en France, son alimentation vient de la Belgique en ploitation de la masse d’eau pour les activités humaines.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 45

3 Analyse économique des usages de l’eau

3.1 Caractérisation socio-économique du bassin Artois-Picardie

Toute activité humaine a une incidence sur son envi- Cette caractérisation économique des usages et de ronnement, parfois immédiate, parfois dont les effets se l’utilisation de l’eau concerne ainsi les activités domes- ressentent bien plus tard. Avoir une vue d’ensemble de tiques et urbaines, industrielles, agricoles, marines, les la population du bassin Artois-Picardie, mais aussi des transports, les aspects paysagers en lien avec la ressource entreprises, de l’agriculture ou encore des activités qui et les usages récréatifs. s’y trouvent, et qui dépendent de la disponibilité et de la qualité de l’eau permet : Le Tableau 18 aide à mieux cerner les différents usages économiques qui œuvrent sur le bassin avec, à • d’anticiper les problèmes liés à l’eau chaque fois, des exemples des plus importants secteurs concernés par ces usages. • de mettre en place des politiques plus efficaces et plus économiques car directement centrées sur ces problèmes et adaptées à leurs spécificités.

Usagers Secteurs clés

Services d’alimentation-traitement-distribution en eau potable ; Services de gestion Usagers domestiques et urbains des eaux résiduaires urbaines et d’épuration (STEP) ; Assainissement non collectif

Agroalimentaire ; Chimie ; Construction automobile ; Déchets ; Énergie (nucléaire, Usagers industriels hydroélectrique) ; Métallurgie ; Matériaux ; Papier carton ; textile

Usagers agricoles Culture ; Élevage

Usagers de l’aquaculture Aquaculture et pêche et autres activités marines

Usagers semi-naturels Forêts, zones humides

Usagers des transports Transport routier ; Transport ferroviaire ; Transport fluvial ; Transport maritime

Pêche et chasse ; Sports d’eau (Canoë, Kayak, aviron,…) ; Tourisme balnéaire ; Tourisme Usagers récréatifs fluvial ; Randonnées

Tableau 18 : Liste des principaux usagers de l’eau sur le bassin Artois-Picardie

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 46 3. Analyse économique des usages de l’eau

Les usages ainsi indiqués font l’objet d’une descrip- vités urbaines que l’on y recense est décrite afin de mieux tion séparée et seront présentés successivement. Au pré- comprendre comment les activités économiques peuvent alable, la situation de la population du bassin et les acti- en être impactées.

3.1.1 La population du bassin Artois-Picardie

En 2009, les districts de l’Escaut et de la Sambre 8% de la population métropolitaine, avec une densité représentaient une population d’un peu plus de 4,7 mil- moyenne de 235 habitants/km², soit plus de 2 fois la lions de personnes. 89% de la population vit sur le dis- moyenne nationale. La densité de population (voir carte trict de l’Escaut, contre 11% sur le district de la Sambre. 26) est particulièrement élevée au nord des collines de Au total, le bassin Artois-Picardie représente environ l’Artois.

Le District International de l’Escaut : Le district de l’Escaut présent sur le territoire français appartient à un district plus grand ; le District Hydrographique International (DHI) de l’Escaut qui s’étend sur 3 pays (France, Belgique et Pays-Bas) et se compose des bassins de l’Escaut, de la Somme, de l’Authie, de la Canche, du Boulonnais, de l’Aa, de l’Yser, des Polders de Bruges et des eaux côtières associées. De manière plus générale, la superficie de ce district est de 36 416 km², ce qui le classe parmi les districts hydrographiques les plus petits d’Europe. En revanche, il est l’un des plus densément peuplé et des plus industrialisés d’Europe. La densité de population du DHI de l’Escaut est de 352 habitants/km², soit trois fois plus élevée que la moyenne européenne (120 habitants/km²) pour une population d’environ 14 millions de personnes.

Le District International de la Meuse : Le District Hydrographique Internationale de la Meuse s’étend sur 5 pays. La superficie totale du district de la Meuse est de 34 548 km². Il couvre, d’amont en aval, des parties du territoire de la France, du Luxembourg, de la Belgique (Wallonie, Flandre), de l’Allemagne et des Pays-Bas. Les sous-bassins les plus importants du DHI Meuse sont ceux des affluents que sont la Chiers, la Semois, la Lesse, la Sambre, l’Ourthe, la Rur, la Schwalm, la Niers, le Dommel et le Mark. Une petite partie du bassin Artois-Picardie se situe sur le bassin de la Sambre affluent rive gauche de la Meuse. La Sambre représente 2 740 km2 pour une longueur de cours d’eau de 905 km. La densité de population du DHI de la Meuse est de 255 habitants/km² pour une population d’environ 9 millions de personnes.

L’âge moyen en Nord-Pas-de-Calais etait de 38 ans En terme d’emplois, le bassin est marqué par des en 2006, tout comme en Picardie, contre 40 en France taux de chômage dans les régions Nord-Pas-de-Calais métropolitaine. On observe des disparités entre les aires (12,7%) et Picardie (10,8%) supérieurs au taux national urbaines telles que Lille et Calais, très jeunes, et les zones (10,6% au 4ème trimestre 2012). Depuis 2008, le chiffre du rurales où les séniors représentent plus d’un cinquième chômage n’a cessé d’augmenter sur les deux régions, du de la population. Les moins de 20 ans représentent 26,1% fait des crises économiques à répétition. La région Nord- de la population régionale (23,6% en France), et les plus Pas-de-Calais demeurant celle où le chômage des jeunes de 65 ans seulement 15,1%, contre 17,4% en France. et le chômage de longue durée sont les plus importants Le Produit Intérieur Brut (PIB) du district de l’Escaut en France. (sur sa partie française) était de près de 88 milliards d’euros en 2001, soit environ 6% du PIB national ; celui Après avoir été fortement impacté par la crise, l’em- du district de la Meuse (sur sa partie Sambre française) ploi salarié marchand a augmenté sur le bassin, grâce au quant à lui correspond à 0,3% du PIB national. Cepen- travail en intérim qui est aujourd’hui le principal moteur dant, ramené au nombre d’habitants, dont la densité est de l’emploi. Cependant, les secteurs de l’industrie et de forte comme énoncé plus haut, les PIB des deux districts la construction restent déficitaires sur les régions Nord- sont à peu près équivalents à un peu plus de 19 000 euros Pas-de-Calais et Picardie. par habitant, soit 20% inférieurs au niveau national.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 3. Analyse économique des usages de l’eau 47

3.1.2 Description socio-économique des filières industrielles sur le bassin

Grâce à son histoire, sa main d’œuvre importante et nication nombreuses, le Nord-Pas-de-Calais est d’ailleurs une situation géographique exceptionnelle au cœur d’un la 1ère région exportatrice dans le domaine de l’agroali- des bassins de consommation les plus riches d’Europe mentaire de France5. (80 millions de consommateurs à moins de 300 km et un Respectivement 14% des salariés français de l’in- potentiel de consommation de 1 500 milliards d’Euros), le dustrie des métaux, et 13% des salariés français de l’in- bassin Artois-Picardie bénéficie d’atouts qui ont permis le dustrie des matériaux et de l’automobile travaillent sur développement et l’implantation d’un tissu d’entreprises le bassin. Quatre constructeurs automobiles majeurs performantes dans le secteur de l’agroalimentaire ou de sont implantés dans la région Nord-Pas-de-Calais et l’automobile, en marge de ses activités traditionnelles près de deux tiers des constructeurs automobiles euro- (sidérurgie, fonderie, etc.). péens et leurs sous-traitants opèrent à moins de 500 Le secteur industriel du bassin Artois-Picardie a gé- km de Lille ; cela permet au bassin d’occuper le 2ème rang néré en 2007 un chiffre d’affaires de plus de 54 milliards français pour l’industrie automobile. Ce secteur auto- d’euros avec une valeur ajoutée de près de 14 milliards mobile moteur sur le bassin stimule, localement et à d’euros, soit 7% des Chiffres d’Affaires (CA) et Valeurs l’échelle nationale, les autres acteurs de la filière auto- Ajoutées (VA) nationaux pour 1,8 millions de salariés, soit mobile comme les industriels de l’assemblage d’équi- 9% des emplois industriels français. pements mécaniques et électriques ou des métaux. Le secteur agroalimentaire produit près d’un quart Le bassin Artois-Picardie occupe également une place de la richesse du bassin (respectivement 25% et 23% importante au niveau national dans les domaines des pour le CA et la VA du bassin). La chimie participe éga- métaux et matériaux du fait de ses activités historiques lement à hauteur de 19% aux CA et VA du bassin. Par sa dans les industries lourdes (fonderie, sidérurgie, métal- position géographique favorable et ses voies de commu- lurgie, traitement de surface, etc.).

Textile et Cuir Chimie 3 % 6 % Agroalimentaire Energie 23 % 6 %

Papier-Carton 6 %

Matériaux 9 %

Assemblage d’éq. méca. et élec. 20 % Construction Automobile 12 %

Métaux 15 %

Figure 14 : Participation des secteurs d’activité à l’emploi industriel du bassin en 2010. Source : Ernst & Young d’après données INSEE

Les évolutions locales s’inscrivent dans un contexte qu’au niveau national, hormis pour les industries de l’as- économique ébranlé par la crise financière mondiale de semblage d’équipements, des matériaux et du textile- 2008. Sur le bassin, on constate une diminution de 23% cuir pour lesquelles la baisse est plus prononcée. Bien que des effectifs sur la période 2003-2010. Cette réduction cette dégradation semble ralentie ces dernières années, d’effectifs sur le bassin est du même ordre de grandeur elle devrait se poursuivre à court terme.

5 En amont de la production, le secteur agroalimentaire bénéficie d’une agriculture diversifiée liée aux unités de transformation locales. En aval, les débouchés sur- passent le périmètre du bassin.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 48 3. Analyse économique des usages de l’eau

Moindre employeur sur le bassin Fort employeur sur le bassin

10 % Energie Agroalimentaire 0 % Construction Automobile Recul modéré s de l’activité -10 % ectif -20 % Chimie -30 % Assemblage d’éq. Matériaux Métaux

010 des e méca. et élec.

2 -40 % Papier-Carton -50 % Fort déclin de l’activité -60 % -70 % Evolution 2013- Textile et Cuir -80 % -90 % 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000

Nombre de salariés 2010 Poids relatif de l’activité pour le bassin en matière de VA

Figure 15 : Évolution 2003–2010 des nombres de salariés dans le contexte du bassin. Source : Ernst & Young d’après données INSEE

3.1.3 Description socio-économique des usages agricoles du bassin

Marqué par sa forte densité de population et son tration et un développement des grandes exploitations passif industriel, le bassin Artois-Picardie a également aux dépens des petites structures. L’artificialisation du une forte vocation agricole. Le climat océanique favo- territoire (voir carte 27), notamment au profit de l’habitat rable, les larges plaines, la qualité agronomique des sols individuel et, dans une moindre mesure, des infrastruc- et la pluviométrie abondante bénéficient aux activités tures, est également citée comme une cause de diminu- agricoles qui présentent de hauts rendements, parfois tion des espaces agricoles. même supérieurs aux moyennes nationales. Au-delà de Les terres agricoles du bassin sont majoritairement son rôle de production, l’agriculture a également un im- exploitées pour les cultures. Près de 70% des terres la- pact environnemental. De plus, en participant à la qualité bourables du bassin Artois-Picardie sont mobilisées pour des paysages et au maintien des espaces ruraux, l’agri- la production de céréales. La seconde culture du bassin culture a aussi un rôle social et culturel important, les est la betterave industrielle, qui occupe une place pri- espaces verts de détente étant très prisés dans un bassin vilégiée en Nord-Pas-de-Calais et en Picardie (surtout densément peuplé. concentrée dans l’Aisne), première région betteravière de La SAU6 du bassin Artois-Picardie en 2010 s’étend France. Autre culture traditionnelle, la pomme de terre ainsi sur près de 1 392 000 ha7 pour 19 000 exploitations, représente 8% des cultures du bassin, également répar- soit 4% des exploitations françaises en diminution de ties entre les deux régions. 54% depuis 1988. La surface agricole occupe 71% de la su- Par ailleurs, le bassin Artois-Picardie, particulière- perficie totale du bassin et pèse pour 5% de la SAU fran- ment la région Nord-Pas-de-Calais, a une activité d’éle- çaise. En terme d’effectifs agricoles, le bassin emploie en vage développée. La SAU du bassin destinée aux activités 2010 près de 41 000 personnes (pour 970 000 personnes d’élevage stricto sensu (hors polyélevage-polyculture) est en France métropolitaine). d’environ 280 000 hectares, soit 20% de la SAU totale La SAU du bassin est relativement stable avec une du bassin pour environ 1,2 millions d’unités gros bétail8, légère baisse de 27 000 ha par an depuis 2000. Cette réparties à 75% en Nord-Pas-de-Calais en diminution de évolution est liée à la restructuration du monde agricole 7% depuis 2000 qui a principalement affecté le cheptel français, observée à l’échelle du bassin, avec une concen- picard.

6 La caractérisation des usages du sol est permise par la description des surfaces allouées aux différents types d’activités agricoles. À cette fin, un indice normalisé dans la statistique agricole européenne est utilisé, la superficie agricole utilisée (SAU) reporté en hectare 7 95% de la SAU du bassin est sur le district de l’Escaut contre 5% sur le district de la Sambre 8 L’unité de gros bétail (UGB) est une unité de référence permettant d’agréger le bétail de différentes espèces et de différents âges en utilisant des coefficients spéci- fiques établis initialement sur la base des besoins nutritionnels ou alimentaires de chaque type d’animal (volaille, les bovins et les porcins)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 3. Analyse économique des usages de l’eau 49

Les productions végétales et animales de 2009 sur le dition bovine et porcine du territoire. bassin totalisaient plus de 3 100 millions d’euros. Le bas- La concentration économique des exploitations s’ac- sin Artois-Picardie pèse respectivement pour 6% et 4% compagne d’une simplification des systèmes d’exploi- dans les productions nationales végétales et animales. tation (régression des systèmes mixtes et de l’élevage, Une reconversion des activités d’élevage est enfin externalisation du travail) et d’une augmentation des constatée en faveur de la volaille et aux dépens de la tra- formes sociétaires.

3.1.4 Description socio-économique des activités de l’aquaculture et de la pêche professionnelle

De manière générale, l’aquaculture désigne toutes installations de pisciculture se concentrent quant à elles les activités de production animale ou végétale en milieu sur l’élevage de truite. aquatique. Elle se pratique soit en eau de mer, rivière ou L’activité conchylicole du bassin se concentre surtout étang (aquaculture marine et continentale), soit en cage sur la culture de moules sur bouchots, c’est-à-dire la my- ou en bassin. Ce secteur d’activité comprend notam- ticulture. Même si cette culture est assez récente, (début ment la conchyliculture, ou élevage de coquillages, avec des années 80), le bassin regroupe en 2012 une quinzaine l’ostréiculture (élevage d’huitres), la mytiliculture (éle- d’entreprises, réparties sur 55 hectares, dont la produc- vage de moules) et l’élevage des crustacés, ainsi que la tion atteint environ 2 600 tonnes par an (chiffre stable pisciculture. L’ostréiculture est une activité pratiquement par rapport à 2003), soit un chiffre d’affaires d’environ 18 absente sur le bassin Artois-Picardie, à l’inverse de la my- millions d’euros. Elle est concentrée sur la baie de Somme tiliculture qui y occupe une place prépondérante. et sur la côte d’Opale. La pérennité de la mytiliculture en L’aquaculture est aussi pratiquée, sur la partie néer- Picardie et Nord – Pas-de-Calais dépend fortement de la landaise du DHI de l’Escaut, abrite des moulières et pra- capacité des entreprises à assumer les investissements tique l’élevage des loups de mer et brèmes de mer. Les fonciers et matériels réalisés ou à venir.

Une forte dépendance à la qualité des eaux littorales : En fonction des années, seules 1 ou 2 zones sont classées en catégorie A, c’est-à-dire qu’elles permettent une vente et une utilisation directe du coquillage. Le reste nécessite un reparcage, voire une purification avant com- mercialisation. L’activité peut donc à tout moment être fragilisée par un éventuel déclassement de l’eau.

Les régions du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie chiffre d’affaires national, pour un volume de pêche de constituent conjointement le 3ème bassin de production 50 340 tonnes. salmonicole en France, derrière l’Aquitaine et la Bretagne, Enfin, le nombre de pêcheurs à pied en France est avec plus de 6 000 tonnes de truites produites chaque difficile à connaître. Le permis de pêche à pied9 est en année et un chiffre d’affaires d’environ 17 millions d’eu- effet départemental, et chaque pêcheur à pied doit de- ros. La production sur ces deux régions est réalisée par mander un permis dans tous les départements où il sou- une quarantaine d’entreprises. Le Nord-Pas-de-Calais haite exercer son activité. En 2003 (date de la dernière est aussi la principale région d’élevage français dont la estimation nationale), 1 300 pêcheurs à pied profession- production totale se monte à 70 millions d’alevins ; en nels ont ainsi été recensés alors que 2 161 permis ont été constante augmentation. délivrés. Selon une étude réalisée par l’Agence des Aires Par ailleurs, cinq ports de pêche sont répartis le long Marines Protégées en 2008, la pêche à pied profession- du littoral Artois-Picardie : Dunkerque, Grand-fort Phi- nelle est une activité majeure sur le littoral du bassin : elle lippe, Calais, Boulogne-sur-Mer et Etaples. L’ensemble de représente 400 pêcheurs, soit 1/5ème des pêcheurs pro- ces ports regroupe, en 2012, 1 096 marins pour 152 navires fessionnels en France métropolitaine, ainsi qu’un chiffre de pêches, en baisse par rapport à 2003. En 2008, cet en- d’affaires de plus de 3 millions d’euros par an. La baie de semble représentait ainsi la deuxième région de vente de Somme constitue le premier gisement de France pour les pêche fraîche et pêche congelée en France (hors algues et coques et les salicornes, avec 3 000 à 5 000 tonnes pê- hors pêche en eau douce), derrière la Bretagne. Le Nord- chées par an, et également un site de grande importance Pas-de-Calais et la Picardie enregistrent dans ce secteur pour la pêche à la crevette sur le secteur (5 à 10% de la un chiffre d’affaires de 97 millions d’euros, soit 12% du production nationale selon les années).

9 Il est important de bien distinguer la pêche à pied professionnelle, très bien encadrée et réglementée (quotas, accès à la ressource, tailles marchandes, périodes de pêche,…) de la pêche plaisancière.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 50 3. Analyse économique des usages de l’eau

3.1.5 Description socio-économique des réseaux de transport du bassin

Le bassin Artois-Picardie est au cœur des échanges de marchandises (7% pour la Picardie) et 120 000 voyages entre l’Europe du Nord, le reste de la France et l’Europe du sont effectués quotidiennement sur le réseau TER en Sud de manière générale. Cela présente un enjeu écono- 2012, soit 28% de plus qu’en 200210. Le port de Dunkerque mique majeur, tant au niveau du transport de marchan- présente la plus grande part modale ferroviaire, avec 51% dises que du transport de voyageurs. Nous verrons que si la du fret traité. Le transport ferroviaire en Picardie concerne part du transport routier reste ainsi la plus importante, les 40 000 voyageurs par jour pour une hausse de la fréquen- autres modes de transports sont en plein développement. tation des TER, entre 2002 et 2008, de 38,5%. Le réseau routier est, sur le bassin Artois-Picardie, Le transport maritime de marchandises est le princi- l’infrastructure de transport de voyageurs la plus large- pal mode de transport utilisé pour le trafic intercontinen- ment utilisée, avec 762,6 milliards de voyageurs-kilo- tal : 90% des marchandises transportées dans le monde mètres en 2007, soit 87% du total national, dont 727,8 le sont par voie maritime. Le bassin Artois-Picardie est milliards de kilomètres (83%) pour les véhicules privés et ouvert sur la mer au niveau de la baie de Somme pour la 34,8 milliards de kilomètres pour les transports publics région picarde, ainsi que sur les départements du Nord routiers (4%). Dans la région du Nord-Pas-de-Calais, les et du Pas-de-Calais, aux alentours de Dunkerque, Calais fréquentations sur certains tronçons peuvent atteindre et Boulogne-sur-Mer. Situés au cœur des échanges euro- des valeurs très importantes et par conséquent conges- péens11, environ 50 millions de tonnes de marchandises tionner ces axes, principalement sur l’autoroute A1, et transitent annuellement dans les trois ports cités12, et à l’approche de l’agglomération parisienne. Située entre 50 000 emplois sont ainsi directement générés par l’acti- l’Ile de France et le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie est vité portuaire de la région. un lieu de transit pour les marchandises entre le nord et En France, le système de navigation intérieure inclut le sud de l’Europe. Malgré sa taille moyenne, la Picardie les fleuves, les rivières et les canaux, soit un ensemble de génère aussi des flux de marchandises très importants 8 501 km de voies d’eau, dont 5 444 km sont utilisés de et présente un maillage dense de son territoire par les façon régulière. Le réseau fluvial du Nord-Pas-de-Calais infrastructures routières et autoroutières. est composé de 680 km de canaux et de rivières, repré- Le réseau ferroviaire français est le deuxième ré- sentant 10% du réseau navigable français. Selon le conseil seau européen par sa longueur, derrière l’Allemagne. Les régional de la région Nord-Pas-de-Calais, environ 80% du transports ferroviaires sur le bassin Artois-Picardie sont réseau est accessible à la navigation de commerce, avec marqués par un taux de transport de marchandises relati- 250 km à grand gabarit (entre 1350 et 3000 tonnes), 67 vement faibles. Cependant, le transport de voyageurs re- km à moyen gabarit (de 400 à 650 tonnes) et 231 km à présente un véritable enjeu, avec une forte augmentation petit gabarit (de 250 à 400 tonnes). À l’inverse du Nord- de la demande depuis 10 ans et le développement du ré- Pas-de-Calais, les trois-quarts du réseau picard offrent un seau grande vitesse permettant de rejoindre la capitale et gabarit incompatible avec les exigences actuelles, ce qui les régions transfrontalières. Plus précisément, la région limite le développement des flux avec les réseaux à grand Nord-Pas-de-Calais dispose de 1 552 km de voies ferrées gabarit de la Seine, du nord et de l’est. Seulement 150 km (soit 5% du réseau national) pour 11% des flux nationaux de voies offrant un gabarit supérieur 350 tonnes.

3.1.6 Description socio-économique des activités récréatives du bassin

À l’échelle du bassin Artois-Picardie, les espaces forêts représentent une source d’activité économique im- naturels sont peu développés puisqu’ils occupent 8,5% portante avec une production annuelle en 2000 d’environ de la surface totale du bassin. Ils sont constitués princi- 285 000 m³ de bois d’œuvre et d’industries. palement de forêts. Les zones humides ne représentent Les zones humides ont clairement été identifiées que 0,6% des surfaces sur le bassin (3% à l’échelle de la depuis des décennies comme des zones d’intérêt majeur France métropolitaine). Les territoires occupant la plus dans le cycle de l’eau. Grâce à leur fonctionnement natu- grande proportion d’espaces naturels sont la Sambre rel, elles peuvent épurer par filtration des eaux de ruissel- (19,3%), le Boulonnais (15,3%) et la Scarpe aval (14,8%). lement et/ou des eaux s’infiltrant vers la nappe, réduire Les espaces boisés couvrent environ 165 000 hec- l’intensité et la hauteur d’eau des inondations, soutenir le tares de la surface totale du territoire. Le taux moyen débit des cours d’eau à l’étiage et contribuer à l’alimen- de boisement dans le bassin s’élève à 9%, ce qui est très tation des nappes. Elles peuvent donc être considérées nettement inférieur à la moyenne nationale de 27,5%. Les comme des zones stratégiques pour la gestion de l’eau.

10 Cette augmentation est liée à la mobilité grandissante des habitants ainsi qu’au maillage très serré de l’espace transfrontalier autour des grandes métropoles et à des densités de population importantes. Les gares de Lille Flandres, Bruges, Liège ou Namur accueillent ainsi plus de 50 000 voyageurs. Dans le même temps, Bruxelles, Gand, Anvers reçoivent autour de 100 000 voyageurs. 11 La route Manche – Mer du Nord représente 20% du trafic mondial et dessert les ports de Dunkerque, Calais, le Havre et Rouen, dont deux sont situés sur le bassin Artois-Picardie, mais aussi plusieurs ports européens comme Rotterdam, Anvers, Zeebrugge et Hambourg. 12 Sur un total de 192,3 millions de tonnes, soit 55,4% du total des principaux ports français métropolitains

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De même, les zones humides peuvent présenter un im- L’activité de la chasse quant à elle regroupe 64 000 portant patrimoine biologique, écologique ou ethnolo- personnes sur la région Nord-Pas-de-Calais, représentées gique. Elles constituent de véritables réservoirs de biodi- par 74 groupements d’intérêt cynégétique, 4 600 sociétés versité, en assurant des fonctions vitales pour beaucoup de chasse, 14 000 élus bénévoles et 70 professionnels dans d’espèces végétales et animales : ressources alimen- les fédérations de chasseurs. Selon une étude sociologique taires, lieux de vie pour se reproduire, haltes migratoires ; menée par la fédération départementale des chasseurs de elles peuvent être enfin un fort attrait touristique pour la Somme, 10% des chasseurs sont extérieurs au départe- tous les amoureux de la nature. ment, jouant ainsi un certain rôle au niveau du tourisme En comparaison avec les différents espaces touris- local. Le département de la Somme montre qu’une part tiques présents en France, le littoral reste la destination proéminente de la chasse est réalisée en plaine et dans principale des touristes français, devant la campagne, la les marais. Cette tendance est confirmée sur l’ensemble montagne et la ville. C’est ainsi que les emplois salariés du territoire Artois-Picardie, selon la Fédération régionale du secteur du tourisme constituent près de 5% de l’emploi des chasseurs du Nord-Pas-de-Calais. Bien que les zones salarié total au sein des régions littorales, soit un effectif humides représentent moins d’1% du territoire, la chasse de 332 420 personnes en 2008. Les activités touristiques de gibier d’eau représente une véritable tradition sur la sur le littoral de la Manche Mer du Nord regroupent 30% région Nord-Pas-de-Calais. Les chasseurs gèrent plusieurs des effectifs salariés de l’ensemble des régions littorales, dizaines de milliers d’hectares de zones humides, qui et 12% des effectifs salariés du secteur au niveau natio- aménagent leur territoire dans un objectif de gestion et de nal. Par ailleurs, sur le littoral de la Manche Mer du Nord, protection de la faune. Ces zones sont en effet menacées l’emploi est majoritairement concentré sur la région Nord- par l’urbanisation, l’intensification agricole et la pollution, Pas-de-Calais. Dans l’ensemble, les régions du Nord-Pas- menaçant un certain nombre d’espèces inféodées. de-Calais et de la Picardie représentent 4% du nombre de salariés et du nombre d’établissements de l’hôtellerie Les licenciés sportifs sont au nombre de 1 387 000 en France, et 7% des établissements et du nombre de dans le Nord-Pas-de-Calais et 422 000 en Picardie. Dans salariés de la restauration au niveau national. De manière la plupart des sports de nature, le nombre de licenciés ne générale, la fréquentation des touristes étrangers pro- représente cependant qu’une partie de l’ensemble des vient à 85% des pays du nord, en particulier du Royaume pratiquants. Au total, sur les deux régions, plus d’1,5 mil- Uni (48%), de la Belgique (21%) et des Pays-Bas (7%). Les lions de personnes environ 1 545 000 personnes disposent touristes étrangers sont particulièrement présents en d’une licence sportive, représentant donc 10% des licen- Picardie, notamment dans l’hôtellerie de plein air où ils ciés de France. Le bassin Artois-Picardie est par ailleurs occupent 57% des nuitées de camping, soit le taux le plus attractif pour un certain nombre de sports d’eau le long élevé de France On note un déclin de l’activité touristique de son littoral. Ainsi, la voile est, sur le bassin Artois-Pi- en Nord-Pas-de-Calais qui est majoritairement due à une cardie, un sport très pratiqué qui compte près de 15% des diminution importante de la fréquentation des hôtels par licenciés de France. La ligue Nord-Pas-de-Calais Picardie, les étrangers sur le bassin. En particulier de la part de la qui représente l’activité de char à voile sur le bassin, est la clientèle britannique avec des nuitées en baisse de 8% plus importante sur le littoral français puisqu’elle repré- entre 2010 et 2011 et de 42,5% depuis 200713. En Picardie, sente près de 50% des licences. si la fréquentation est en diminution dans l’Aisne (dimi- nution de 3,1% en 2010), elle progresse dans le départe- Les loisirs de nature sont “des activités récréatives ment de la Somme grâce aux fréquentations françaises réalisées dans le cadre d’une pratique de proximité ou de (augmentation de 3,2% entre 2011 et 2012). séjours touristiques, et qui permettent la découverte ac- tive et l’immersion dans un espace ou un milieu naturel” ; Le tourisme fluvial comprend à la fois la location de ils comprennent donc les activités telles que le cyclisme, bateaux de plaisance ou bien la plaisance fluviale privée, à l’équitation, la montagne et l’escalade, le motocyclisme, bord de bateaux habitables ou de bateaux de promenade la randonnée pédestre, le ski, la spéléologie, etc. En de jour. L’activité de tourisme fluvial se concentre majori- moyenne, chaque personne pratique 1,7 sports et activi- tairement sur la plaisance privée : elle représente environ tés liés à la nature. Dans plus de 50% des cas, la randon- 90% du tourisme fluvial de la région sur le réseau VNF. née pédestre est associée à un autre sport et dans une Ce trafic est quasiment constant depuis les années 2000, moindre mesure, le VTT est associé aux sports d’eau vive avec une évolution de moins de 3% en 11 ans. et à la pratique de l’escalade. Il est important de noter que ces activités profitent à l’économie locale. Enfin, ce La pêche à pied est le mode de pêche récréative tourisme est le premier moteur touristique de la région prédominant dans la Manche et la Mer du Nord, elle est de la Picardie, suivi du tourisme culturel et du tourisme supérieure à la proportion nationale, elle est majoritai- de loisirs. La Somme, département principal de la Picar- rement composée de pêcheurs réguliers. À noter que la die sur le bassin, concentre à elle seule 70% des empla- fédération de pêche du Nord est la première de France par cements de passage de camping, notamment sur la côte le nombre de ses membres actifs. picarde, et représente 2 millions de visites annuelles.

13 INSEE, Nord-Pas-de-Calais, Bilan socio-économique 2011

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De manière générale, la randonnée équestre est Les activités récréatives sur le bassin Artois-Picar- l’activité qui compte le plus de licenciés (59 500) dans la die jouent ainsi un certain rôle dans l’économie locale. région Nord-Pas-de-Calais et la région Picardie, devant la Certaines pratiques restent en effet traditionnelles sur randonnée pédestre (11 900) et celle de cyclisme (8 200). le territoire, comme la pêche et la chasse récréatives. De Néanmoins, ces nombres sont à relativiser car l’équita- plus, la situation géographique du bassin Artois-Picardie tion est le seul sport où il est obligatoire d’être licencié et son littoral favorisent un certain nombre d’activités de pour être affilié à des centres hippiques. Ainsi, en termes tourisme, comme la randonnée. d’activité pratiquée, les randonneurs à pied ou à vélo sont donc en réalité bien plus nombreux.

Les évolutions constatées depuis 2003 : Le bassin n’a gagné qu’un peu plus de 100 000 habitants depuis le dernier état des lieux, il en va de même pour le PIB par habitant et le taux de chômage qui n’ont quasiment pas variés entre les deux périodes. À l’image des évolutions nationales, l’emploi tertiaire continue de progresser sur le bassin aux dépens de l’industrie et du secteur agricole. L’industrie voit toujours l’agroalimentaire dominer les secteurs, tant en terme de chiffre d’affaire que d’emplois tandis que côté agriculture, la SAU et l’emploi ne cessent de reculer. La pêche en mer voit sa production chuter de 5 000 tonnes par rapport à 2003 à l’inverse de la pêche à pied qui, de 2 500 tonnes en 2003 s’élève aujourd’hui entre 3 0000 et 5 000 par an. Enfin, le réseau routier n’a cessé quant à lui de se développer tant en termes de densité que de volume, le trafic maritime quant à lui enregistre une hausse du trafic.

3.2 Récupération des coûts

L’eau paie l’eau : un niveau de récupération des coûts élevé sur le bassin Artois-Picardie, des coûts environnementaux partiellement internalisés. La DCE requiert dans son article 9 qu’une analyse de la récupération des coûts des principaux services d’eau soit réalisée en distinguant les usagers suivants : Ménage, Industrie et Agriculture. Il s’agît au travers de cet exercice de : • Rendre compte des circuits de financement des principaux services liés à l’eau (distribution d’eau potable, assai- nissement,..) • Évaluer comment les principaux usagers (Ménages, Industrie et Agriculture) contribuent aux coûts et aux re- cettes de ces services • Estimer le niveau de prise en compte de durabilité des services (renouvellement des infrastructures) et du prin- cipe pollueur-payeur

L’étude nationale réalisée en 2012 sur les 6 bassins français met en évidence un niveau élevé de récupération des coûts de près de 99% pour le bassin Artois-Picardie. Ce niveau élevé, comme lors de l’analyse déjà menée en 2002, n’est pas surprenant compte tenu de la structuration du financement des services d’eau avec : • pour les services publics d’eau et d’assainissement, une autonomie et un équilibre des budgets communaux ou inter-communaux (instruction comptable M49) • le système de redevances des Agences de l’Eau qui contribue à une prise en compte du principe pollueur/payeur intégrée à la tarification

En 2012, un état des lieux du bassin Artois-Picardie • les tarifications en vigueur et l’application du prin- a été l’occasion d’établir une “photographie” de la situa- cipe pollueur-payeur, tion. Dans le cadre de la mise à jour du programme de mesures, l’objectif est d’actualiser le travail réalisé lors de • le financement du secteur de l’eau, cet état des lieux concernant la récupération des coûts. • le montant des coûts annuels – ou encore dépenses En pratique, cette obligation nécessite de rassem- courantes - des services liés à l’utilisation de l’eau bler des éléments sur : (coûts d’exploitation et de renouvellement),

• les coûts environnementaux et de la ressource.

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3.2.1 Cadre de référence

3.2.1.1 Définitions L’article 9 de la Directive Cadre sur l’Eau introduit la • l’agriculture, pour l’irrigation, l’épuration auto- notion de “services liés à l’utilisation de l’eau”. nome, la maîtrise des pollutions diffuses, etc,

• On classe dans “les utilisations de l’eau” le prélè- • l’Agence de l’Eau, dont certaines dépenses directes vement et le rejet d’eau ainsi que toutes activités (considérées comme du fonctionnement) contri- ayant un impact sur l’état des eaux. buent à l’amélioration des services par un soutien direct aux interventions au travers de la perception • Les “services” comprennent les ouvrages de stoc- et du contrôle des redevances, d’études, etc. kage, de retenue, de captage, de traitement et de distribution d’eau de surface ou d’eau souterraine, Il s’agit aussi de déterminer les coûts “générés” par ainsi que les ouvrages de collecte et de traitement l’usage de chaque service, soit de répartir les bénéfices de des eaux usées rejetant dans les eaux de surface. chaque service/usage sur les différents usagers. Ainsi, la répartition des services collectifs se fera grâce à des clés Par ailleurs, les différentes entités susceptibles de répartition théoriques ce qui permettra de quantifier d’être intégrées à l’analyse sont les suivantes : le plus précisément possible les flux entrants recherchés. Une fois les acteurs et contributions identifiés, • ménages, industries (et APAD14) et agriculteurs d’un l’étape suivante consiste à retrouver l’origine des res- côté, représentant les secteurs économiques faisant sources à travers la répartition des subventions reçues usage des services d’eau tels que la gestion de la par les maîtres d’ouvrage par usager les finançant. Les ressource en eau (notamment l’approvisionnement organismes financeurs sont : en eau potable), la gestion des eaux usées, etc ; • l’Agence de l’Eau17, qui, indépendamment de ses • l’environnement qui, en tant qu’usager, est une frais de fonctionnement, subventionne certains représentation théorique permettant d’identifier travaux dans le cadre des programmes plurian- les flux d’investissement et de subventionnement nuels d’aides ; destinés notamment à la restauration des milieux aquatiques ; • les collectivités, dont les budgets généraux des col- lectivités locales (notamment à travers les contri- • le contribuable représentant d’un côté le desti- butions des communes aux eaux pluviales), ainsi nataire des flux sortant du secteur et de l’autre que les subventions des Conseils Généraux et des le principal contributeur des flux entrant dans le Conseils Régionaux ; secteur, notamment les subventions provenant du budget général15 des collectivités territoriales et/ou • l’État, anciennement au travers du FNDAE18, et de l’état. actuellement principalement au travers de pro- grammes de subvention à l’agriculture. Afin d’identifier les contributions et bénéfices pour chaque usager, il est aussi nécessaire de distinguer les En effet, ces organismes sont alimentés par les maîtres d’ouvrage et gestionnaires des services, indépen- contributions des différents usagers, contributions dont damment des bénéficiaires de ces services : la quantification permettra de déterminer par exemple les redevances dues aux Agences de l’Eau ou le montant • les collectivités16, pour l’alimentation collective en des taxes payées par le contribuable aux budgets géné- eau potable et l’épuration des eaux usées collec- raux et destinés aux services de l’eau et de l’assainisse- tives, ment. Une fois tout cela déterminé pour chaque usager, les • l’industrie, pour l’alimentation et l’assainissement montants sont croisés afin d’identifier les usagers béné- autonome, ficiaires et les usagers contributeurs.

14 Activités de Production Assimilées Domestiques. 15 Les services d’eau et d’assainissement (hors gestion des eaux pluviales), dans leur grande majorité portés par les communes, les regroupements intercommunaux et les syndicats (à vocation unique ou mixtes), sont financés et comptabilisés en budgets annexes, équilibrés par les recettes provenant des usagers, donc indépendamment des budgets généraux des collectivités qui sont équilibrés par des recettes provenant des contribuables. Toute subvention du budget général au budget annexe est par extension une subvention du contribuable à l’usager des services. 16 Dont les Conseils Généraux et Régionaux qui portent certaines dépenses (d’investissement ou de fonctionnement) en maîtrise d’ouvrage. 17 Certains organismes sont à la fois investisseurs (maîtrise d’ouvrage, études, assistance technique) et financeurs (subventions à d’autres investisseurs). Ainsi, l’on distingue le budget de fonctionnement de l’Agence des aides qu’elle verse, etc. 18 Le FNDAE a été supprimé le 31 décembre 2004, ses missions (notamment l’appui aux collectivités rurales) ayant été transférées aux Agences de l’Eau, les redevances de ces dernières ayant été ajustées afin d’intégrer l’ancienne redevance FNDAE.

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3.2.1.2 Le principe pollueur-payeur limite au prélèvement d’eau potable et à la pollution Le principe pollueur-payeur est un principe mettant domestique, mais ces redevances sont aussi versées en en avant la responsabilité des acteurs économiques dans partie par les APAD (domestique et pollution) et les in- l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’environnement. dustries (pollution seulement). Par ailleurs, les industriels En effet, des activités économiques telles que par versent également des redevances au titre de la pollution exemple l’élevage ou la construction automobile peuvent industrielle et des usages de la ressource (prélèvement entraîner une pollution, le coût de cette pollution (suppor- industriel, etc.). Enfin, les agriculteurs versent des rede- tée par la collectivité) doit être pris en compte au niveau vances perçues au titre de la pollution agricole et du pré- du pollueur et payé, en partie ou totalité par ce dernier lèvement irriguant. par le biais d’instruments réglementaires , économiques Ainsi, si certaines redevances sont perçues exclusi- ou fiscaux. vement auprès d’un usager spécifique (industrie, agri- culture), les redevances pollution domestique et prélè- vement d’eau potable sont perçus auprès des ménages, 3.2.1.3 Le financement du secteur de l’eau des industries et des APAD, sans que la part de chaque Les usagers contribuent au financement des aides usager ne soit explicitement quantifiée. Des clés de ré- versées aux investisseurs au titre : partition sont alors utilisées pour déterminer la part de chacun. • Des redevances versées à l’Agence de l’Eau (pré- levées en général sur la facture d’eau) et qui fi- nancent les subventions versées par l’Agence, 3.2.1.4 Les services liés à l’utilisation de l’eau Ils concernent tous les services qui couvrent le cap- • Des contributions nettes des contribuables au tage, le stockage et/ou le traitement d’eau. L’alimenta- budget général (quelle qu’en soit l’origine) et qui tion en eau potable, l’hydroélectricité, l’irrigation (barrage financent les subventions versées par les Conseils et système de distribution) peuvent être concernés. Généraux et Régionaux, les collectivités elles- C’est la raison pour laquelle l’agriculture non irri- mêmes (au titre de la contribution des communes guée n’est pas un “service lié à l’utilisation de l’eau”, mais aux eaux pluviales) et l’État. qu’elle est considérée comme une “utilisation de l’eau” dans la mesure où elle a un impact sur la qualité de l’eau. Les montants versés sont calculés d’abord par orga- Il est donc demandé qu’elle contribue de manière appro- nisme préleveur puis consolidés par usager. priée à la récupération des coûts des services sur lesquels La part de redevance versée par les ménages se elle a un impact.

Ménages (et APAD) Secteur Industriel Agriculture

Traitement et Services publics de Service public de Irrigation collective et distribution d’eau, distribution d’eau – distribution d’eau individuelle captage, stockage alimentation autonome

Service public Services publics Collecte et traitement d’assainissement – Épuration des effluents d’assainissement – des eaux usées assainissement d’élevage épuration autonome individuel

Tableau 19 : Services liés à l’utilisation de l’eau

3.2.1.5 Les coûts environnementaux Ils correspondent aux dommages marchands et non- pour l’instant de dégager des évaluations des coûts envi- marchands faisant suite à la dégradation des milieux pro- ronnementaux à l’échelle des grands bassins hydrogra- voquée par les usagers de l’eau (ex : baisse de fréquenta- phiques. tion touristique suite à une pollution, perte de valeur de Ainsi, ici, seule une partie de ces coûts sera inté- l’environnement du fait de sa dégradation...). grée avec notamment les dépenses compensatoires à la Les évaluations réalisées en ce domaine sont insuf- charge des usagers (déplacements de captages liés à la fisamment nombreuses ; les conclusions de ces études dégradation des milieux, traitement des sites et sols pol- généralement micro-économiques ne permettent pas lués présentant une menace pour la ressource en eau…).

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3.2.2 Les dépenses des différents secteurs

Il s’agit ici de déterminer quels sont les montants que 17% du prix de l’eau. les ménages, APAD, industries et agriculteurs versent : Les autres redevances, pollution industrielle et agri- cole, ou celles consacrées à la ressource font l’objet de • à d’autres secteurs ou acteurs, soit à causes paiements directs à l’Agence qui émet des factures une d’autres secteurs, soit fois par an à partir de calculs résultant des déclarations effectuées par les redevables. • à cause de l’action d’un ou de plusieurs autres sec- Certains industriels, dont la redevance n’atteint pas teurs ou acteurs le seuil de perception directe par l’Agence (pollution infé- rieure à 200 éq-hab), paient la redevance sur leur facture • à eux-mêmes d’eau. Ces deux modes de perception (direct Agence ou via la facture d’eau) sont bien entendu exclusifs l’un de l’autre. 3.2.2.1 Les redevances de l’AEAP À noter que la taxe des Voies Navigables de France Les redevances perçues par les Agences de l’Eau ont (VNF) et la TVA (au taux réduit de 5,5%), est le seul élé- été instaurées par la loi du 16 décembre 1964 qui prévoit ment de la facture qui ne concoure pas directement au que : “Des redevances peuvent être réclamées aux per- financement des services de l’eau et de l’assainissement. sonnes publiques ou privées qui rendent l’intervention de La taxe VNF19 permet aux Voies Navigables de France l’Agence nécessaire ou utile soit parce qu’elles : d’entretenir les canaux qui sont sous leur responsabilité. Cette taxe est due par les titulaires d’une autorisation • contribuent à la détérioration de la qualité de l’eau, d’occupation du domaine public fluvial.

• effectuent des prélèvements sur la ressource en eau, 3.2.2.2 Le prix des services d’eau et • modifient le régime des eaux dans tout ou partie d’assainissement du bassin. L’Agence de l’Eau Artois-Picardie a mis en place en 1994 une enquête annuelle qui permet de suivre le prix Des redevances peuvent être également réclamées moyen du m3 d’eau payé par les ménages du bassin Ar- “aux personnes publiques ou privées qui bénéficient de tra- tois-Picardie. vaux ou ouvrages exécutés avec le concours de l’Agence.” Cette enquête couvre plus de 90% de la population Les redevances sont collectées par le service de ges- (taux obtenu pour la consultation 2012), le prix moyen tion de l’eau de la ville, et sont reversées à l’Agence de calculé intègre le service de distribution d’eau, le service l’Eau. Ainsi en 2003, la redevance pollution représente de collecte et de traitement des eaux usées ainsi que les dans les communes redevables en moyenne de l’ordre de différentes taxes perçues au travers de la facture d’eau.

5 % Composante du prix Valeur en € par m3 15 % 36 % Distribution d’eau potable 1,49

Assainissement 1,86

Redevances de l’AEAP 0,66

Taxe VNF 0,002

TVA 0,25 44 %

Distribution d’eau potable Assainissement TOTAL 4,26 Redevances de l’Agence de l’Eau Taxe VNF TVA

Tableau 20 : Les différentes composantes du prix de l’eau La facture standard en 2012 (consommation INSEE standard de 120 m3 / an) moyenne du bassin Artois-Pi- cardie est de 511 € TTC soit 4,26 € TTC / m3 (Tableau 20).

19 L’établissement public “Voies Navigables de France” est habilité à percevoir une taxe sur les titulaires d’ouvrages de prise d’eau, rejet d’eau ou d’autres ouvrages hydrau- liques destinés à prélever ou à évacuer des volumes d’eau sur le domaine public fluvial qui lui est confié (L. fin. 1991, no 90-1168, 29 déc. 1990, art. 124, JO 30 déc.).

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 56 3. Analyse économique des usages de l’eau

3.2.2.3 Les flux financiers liés à la facture d’eau • les Activités de Production Assimilées Domes- tiques (APAD), qui regroupent les établissements Les volumes facturés que l’Agence ne suit pas individuellement au titre La mission principale des services publics d’eau et des redevances, et qui correspondent aux petits d’assainissement est de desservir les ménages, mais ils commerces et services intégrés aux réseaux ur- desservent également des activités économiques dé- bains, aux très petites entreprises et à de nom- crites ici selon deux catégories : breux services publics.

• les établissements industriels ou de commerce et Le prix du m3 calculé multiplié par la consommation service suivis par l’Agence au titre des redevances estimée permet d’obtenir le montant total des factures pollution (celles suivies au titre de la redevance pré- payées par les usages dont la ventilation est fournie dans lèvement ont donc leur propre ressource en eau) ; Tableau 21.

Ménages APAD Industrie

Factures distribution 254 000 000 € 63 500 000 € 92 300 000 €

Factures assainissement 314 800 000 € 78 500 000 € 114 450 000 €

Tableau 21 : Le montant des factures d’eau payées en fonction du type d’usager

Ces chiffres calculés sur l’ensemble du bassin, ne En millions d’euros reflètent pas la variabilité de répartition des activités non redevables directs et des industries redevables. Celles-ci sont en effet moins représentées dans le monde rural. Les Pollution domestique 93,75 zones rurales du bassin (au sens de l’INSEE) représentent 17% de la population et 10% des emplois du bassin. dont ménages 74.99 Le prix de l’eau d’irrigation payée par l’agriculteur va- rie selon la région, sous l’effet de la variabilité des besoins dont APAD 18,75 en eau des cultures, en fonction du mode d’organisation des irrigants (individuel, Association Syndicale, Société Pollution industrielle 11,07 d’Aménagement Régional) et du mode d’irrigation (gra- vitaire ou sous pression). Deux grands modes de tarifica- tion peuvent être distingués : Pollution agricole 2,69

• La tarification forfaitaire : elle est fondée sur la Prélèvement eau potable 16,487 surface souscrite, et est la plus utilisée pour l’irri- gation gravitaire ; dont ménages 13,1896 • la tarification binômes, qui comprend une partie dont APAD 3,2974 fixe (par rapport à une surface ou un débit) et une partie variable (par rapport à un volume). dont industries 0 Là encore une estimation des volumes consommés permet de calculer une facture maximale de l’utilisation Prélèvement industriel 2,491 du service d’irrigation pour les agriculteurs à 6,2 M€ sur l’ensemble du bassin. Prélèvement irrigant 0,539 Les redevances dégagées En s’appuyant sur le compte rendu d’activité 2011 Autres redevance (protection 0,5 de l’Agence de l’Eau, et plus particulièrement sur ses des milieux, obstacle) comptes définitifs il a été estimé les redevances* pour chaque secteur pour un montant total de 127,5 millions TOTAL 127,5 d’euros (Tableau 22).

Tableau 22 : Redevances perçues par l’Agence de l’Eau par secteur d’activités * = LEMA (99,6% des redevances 2011)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 3. Analyse économique des usages de l’eau 57

3.2.2.4 Les dépenses compensatoires la communication des vendeurs d’eau en bouteille (“eau L’identification et l’estimation des coûts compen- naturelle”, “sans nitrate”,…) et d’une certaine carence des satoires restent provisoires et exploratoires. Provisoire services publics et de leur partenaires privés à valoriser dans la mesure où d’autres coûts pourraient également “l’eau du robinet” dont la qualité est pourtant bonne. être analysés (ex : les dépenses engagées en matière d’in- terconnexion), exploratoire car l’estimation de ces coûts reposent sur des données parcellaires et d’hypothèses de 3.2.2.5 Les spécificités du secteur industriel calculs. Contrairement aux collectivités, les industriels n’in- On se focalise ici uniquement sur l’achat d’eau en vestissent en général que pour leur usage propre, notam- bouteilles. En effet, il convient de savoir si la hausse des ment dans le cadre de leur alimentation autonome en ventes d’eau en bouteille (eau minérale, eau de source, eau potable et de l’épuration autonome de leurs rejets en eau aromatisée) est liée à une réaction des ménages par milieu aquatique. rapport à une eau du robinet perçue comme peu sûre et Sur la base des informations mobilisées, le niveau d’une réaction aux qualités gustatives décevantes. des dépenses d’alimentation autonomes du bassin Ar- L’Agence de l’Eau Artois-Picardie a commandité en tois- Picardie se situerait aux environs de 125 M€. 2006 une étude sur le sujet qui montre que pour ce qui Par ailleurs, une étude nationale (In Numéri, 2004) est de l’achat d’eau en bouteilles, les habitants du bassin permet d’estimer les dépenses annuelles des industriels figurent, avec ceux de la région parisienne, parmi les Fran- pour le service autonome d’épuration qui s’élevaient à 58 çais qui en consomment le plus. Elle a aussi permis d’esti- M€ d’investissement (estimé sur la base de l’amortisse- mer que 21% des utilisateurs percevaient l’eau du robinet ment) et 105 M€ de fonctionnement en 2004. L’actuali- comme peu satisfaisante. sant de ces montants permet d’estimer l’amortissement Leur consommation est estimée à 686 millions de industriel à 60 M€ et le fonctionnement à 108,65 M€. l/an, pour un montant de 250 millions d’euros/an. Par conséquent, 21% de cette consommation soit 144 millions de l/an pour une dépense de 52 millions d’euros/an, serait 3.2.2.6 Le cas agricole liée à une perception négative de l’eau du robinet. De la même manière que les industriels, les agricul- Pour autant il est évidemment délicat de considérer teurs n’investissent en général que pour leur usage propre, ces volumes et ces sommes comme étant des dépenses notamment dans le cadre de l’irrigation, de l’épuration de compensatoires dans la mesure où il s’agît d’une per- leurs rejets et de la maîtrise des pollutions diffuses. ception (et non des achats suites à une coupure de dis- Le montant annuel des travaux sont actualisés à par- tribution par exemple) qui s’est forgée notamment sur tir du bilan d’activité du IXème programme (Tableau 23).

Investissement en € Fonctionnement en € Total des dépenses

Agriculture 25 540 000 € 3 334 000 € 28 875 000 €

Tableau 23 : Bilan d’activité du IXème programme

3.2.2.7 Les surcoûts de traitement de l’eau potable 3.2.2.8 Le remboursement des prêts et avances Il s’agit d’estimer les coûts supplémentaires que les Il s’agit des remboursements d’avances sans intérêt usagers des services d’eau doivent supporter en raison de consenties sur les Programmes d’Intervention antérieurs la mauvaise qualité de l’eau. et en cours. Une estimation par usagers permet d’obtenir Ces surcoûts liés au traitement de l’eau potable et à la répartition suivante (Tableau 24) : la protection de la ressource ou la recherche de ressources de substitution, ont été chiffrés à 14 551 200,00 € pour les ménages, 3 637 800 € pour les APAD, 26 421 000 € pour les entreprises et 3 301 000 € pour l’agriculture.

Ménages APAD Industrie

Remboursement de prêts 20 360 000 € 5 400 000 € 6 050 000 €

Tableau 24 : Remboursement des prêts consentis par l’AEAP

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 58 3. Analyse économique des usages de l’eau

3.2.3 Les subventions et les aides

Après avoir estimé toute les “sorties” d’argent des dépenses (de types études) contribuant au service. différents secteurs, il convient de déterminer quel est le Parmi les maîtres d’ouvrage du secteur, les inves- montant des “entrées” d’argent qu’ils connaissent, que tissements des collectivités ont la particularité de porter ce soit via les subventions accordées, les aides, etc. sur des services collectifs, c’est-à-dire qu’ils bénéficient à toutes les catégories d’usagers.

3.2.3.1 Aides versées par les collectivités aux usagers Les collectivités financent donc des services collec- Les collectivités locales (communes, groupements tifs qui bénéficient : ou syndicats) sont les maîtres d’ouvrage principaux du secteur de l’eau et de l’assainissement. Parmi les services • aux ménages ; que portent les collectivités, on distingue : • aux industriels (au sens de l’Agence de l’Eau, c’est- • l’alimentation en eau potable, à-dire les activités dont les prélèvements ou rejets justifient la perception d’une redevance spécifique) ; • l’assainissement collectif, • aux APAD. • le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) C’est pourquoi les travaux financés par les collectivi- tés sont répartis entre les usagers, afin de déterminer un • la restauration des milieux aquatiques “bénéfice généré” pour chacun d’eux et supporté par les collectivités. L’assainissement autonome est souvent géré en Les investissements des collectivités sont estimés à régie par les collectivités. Par ailleurs, certains Conseils partir des données de l’Agence de l’Eau (Tableau 25) ainsi Généraux sont maîtres d’ouvrage en assainissement, et que de l’étude 2012 du BIPE sur les services publics d’eau les Conseils Régionaux et Généraux peuvent engager des et d’assainissement en France.

Ménages APAD Industrie

57 100 000 € 14 500 000 € 7 300 000 €

Tableau 25 : Le montant des investissements des collectivités

3.2.3.2 Les interventions de l’Agence de l’Eau de rares cas, ne touche pas les acteurs locaux. Artois-Picardie Par ailleurs, pour ce qui concerne les ménages, il ne Le compte rendu d’activités 2011 présente une s’agit pas de subventions versées directement aux mé- ventilation détaillée des décisions d’intervention dans nages mais des subventions dont ils bénéficient indirec- le bassin Artois-Picardie, c’est cela qui servira de base tement via les primes d’épuration versées aux collectivi- à l’évaluation par bénéficiaire des subventions de tés responsables des services publics d’assainissement. l’Agence. Enfin, aux subventions directes, il convient d’ajou- Néanmoins, est exclue du calcul la contribution à ter les dépenses d’interventions sous la forme de prêts l’ONEMA car la vocation nationale des actions de celle- et avances d’interventions. ci empêche de déterminer la part spécifiquement appli- L’ensemble des interventions (intervention + inves- quée au bassin ainsi que l’action internationale qui, sauf tissement) est synthétisé, dans le Tableau 26 :

Ménages APAD Industrie Agriculture

Aides Agence 75 268 900 € 21 466 950 € 17 330 650 € 19 239 500 €

Tableau 26 : Interventions et investissements de l’AEAP

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3.2.4 Analyse de la récupération des coûts

3.2.4.1 Le calcul de la récupération des coûts Ainsi que les éléments que paye un secteur à cause Ce calcul fait donc intervenir de nombreux éléments d’un autre secteur : tels que les éléments qui sont payés par les secteurs pour eux-mêmes ou pour un tiers : • Les surcoûts de traitement de l’eau

• Les factures d’eau pour les parties distribution et • L’achat d’eau en bouteilles parce que l’usager pense assainissement sans la prise en compte des rede- l’eau de son robinet est impropre à la consomma- vances tion

• L’achat d’eau en bouteilles sans qu’il n’y ait une rai- Et enfin les éléments qui vont d’un tiers vers un sec- son particulière à cet achat teur :

• Les dépenses pour compte propre dépensé par le • La contraction de prêts secteur pour lui-même • Les subventions ou les aides • Le remboursement de prêts Il convient d’ôter aux flux allant des tiers vers les usagers les redevances versées par ces derniers afin d’évi- ter de surestimer la valeur des subventions accordées par l’AEAP.

3.2.4.2 Bilan par bénéficiaire

Ménages APAD Industrie Agriculture

105% 95% 100% 75%

Tableau 27 : Bilan des contributions par bénéficiaires (Lecture de ces valeurs : L’agriculture ne contribue qu’à 75% des aides qu’elle reçoit, les ménages, avec 105% payent plus que ce qu’ils reçoivent).

Le Tableau 27 montre, l’analyse payeur / bénéfice À noter enfin, que ces valeurs n’ont pas variées par élargie aux coûts indirects. Sur cette base, l’eau paie l’eau rapport à la précédente estimation de récupération des à plus de 99%. coûts effectuée en 2008. À sa lecture on voit que parmi les acteurs bénéfi- ciaires des services de l’eau, les transferts vont princi- palement des ménages et contribuables vers le secteur Agriculture.

L’analyse par usagers montre qu’un transfert de charge existe entre les contributeurs que sont les ménages (105%) et des bénéficiaires que sont les petites activités économiques – APAD (95%) – et l’Agriculture (75%). Ce transfert est lié à la répartition des coûts d’investissement, de l’affectation des coûts environnementaux et du système redevances/aides de l’Agence de l’Eau.

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État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 61

4 Analyse des pressions sur les masses d’eau

Les pressions de rejet qu’elles soient ponctuelles classées prioritaires et autres polluants jugés perti- ou diffuses doivent aborder a minima, les matières or- nents (rejets thermiques, rejets acides/basiques…). Les ganiques (voir carte 36), l’azote (voir carte 37), le phos- pressions par prélèvements seront aussi détaillées (voir phore (voir carte 38) et les substances prioritaires. Dans cartes 39 et 41). la mesure du possible un flux par masse d’eau doit être Depuis le dernier état des lieux, la connaissance sur évalué. Si cela est pertinent pourront également être les pressions a évolué et les méthodes de quantification abordés les rejets salins, les rejets en substances non ont pu changer.

4.1 Pressions domestiques

Le Tableau 28 reprend l’ensemble des pressions tiques ainsi qu’un résumé des méthodes utilisées dans ponctuelles et diffuses générées par les acteurs domes- les état des lieux (EDL) :

Type Pressions Méthode EDL 2005 Méthode EDL 2013

Flux calculés à partir des assiettes Flux calculés à partir des données Sortie STEU “primes” et des rendements d’autosurveillance épuratoires

Déversoir en tête Flux calculés à partir des données et by-pass sur les Pression non abordée Pressions d’autosurveillance STEU ponctuelles

Estimation que la moitié de la Extrapolation à partir Déversoirs d’orage pollution non collectée est rejetée d’une étude basée sur les sur les réseaux directement au milieu naturel données d’autosurveillance d’assainissement (pas différentié du non ou mal de 19 agglomérations

Déversements Déversements systèmes d’assainissement raccordé) d’assainissement

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 62 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Type Pressions Méthode EDL 2005 Méthode EDL 2013

Estimation à partir du nombre Estimation que la moitié de la de logements zonés en ANC avec pollution non collectée est traitée 20% des installations avec un Assainissement non collectif en ANC avec des hypothèses sur haut niveau de performance et les rendements épuratoires et les 80% avec un faible niveau de points de rejet Pressions performance diffuses Estimation que la moitié de la pollution non collectée est rejetée Estimation en fonction des Pollution domestique non ou directement au milieu naturel connaissances actuelles sur les mal raccordée (pas différentié des rejets des agglomérations du bassin déversoirs d’orage)

Prélèvements pour Utilisation des données Utilisation des données Prélèvements l’alimentation en eau potable redevances de l’AEAP redevances de l’AEAP

Tableau 28 : Pressions générées par les acteurs domestiques

Chaque méthode sera détaillée dans les parties concernées.

Pollution émise par la population

Pollution émise par la Pollution émise par la population zonée en ANC population zonée en AC 9% 91%

Installations Installations conformes non-conformes 1,8% 7,2%

STEU 67%

Déversements Sortie ANC Sortie ANC Pollution théorique systèmes conformes non conformes Sortie STEU résiduelle (4.1.2.2) d’assainissement 0,1% 4% 3% 12% 10%

Schéma 1 : Répartition des pressions domestiques par rapport à la pollution émise par la population pour le paramètre MES

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 63

4.1.1 Pressions ponctuelles

On entend par pressions ponctuelles d’origine do- • en différents points des systèmes d’assainisse- mestique, le flux polluant rejeté par les systèmes d’assai- ment : les déversoirs d’orage sur les réseaux d’as- nissement. sainissement lors des épisodes pluvieux y compris En fonction de sa localisation géographique et de son les déversoirs en tête de station. point de rejet, une station de traitement des eaux usées (STEU) pourra impacter une masse d’eau de surface (telle L’ensemble de ces flux “déversements des systèmes une STEU avec un point de rejet en rivière) ou une masse d’assainissement” sont repris dans les Tableau 32 et Ta- d’eau souterraine (telle une STEU avec un point de rejet bleau 33 impactant respectivement les masses d’eau de en infiltration) : le Tableau 29 reprend l’ensemble des flux surface et les masses d’eau souterraines. en sortie de STEU impactant les masses d’eau de surface et le Tableau 30 : les flux en sortie de STEU impactant les masses d’eau souterraines. 4.1.1.1 Les stations de traitement des eaux usées Les rejets ponctuels peuvent se faire en différents Les Tableau 29 et Tableau 30 reprennent les flux en points : sortie de station de traitement des eaux usées impac- tant respectivement les masses d’eau de surface et les • en sortie de station après un traitement approprié, masses d’eau souterraines.

Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Code Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE CANAL AR01 DE NEUFOSSEE A LA CONFLUENCE AVEC LE 38 224 100 028 13 080 28 726 3 230 CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 21 171 72 518 10 150 21 294 2 317

AR03 AIRAINES 2 794 8 466 971 741 342

AR04 ANCRE 4 058 29 042 3 078 6 509 837

AR05 AUTHIE 19 034 97 021 14 145 25 894 5 573

AR06 AVRE 46 536 92 703 13 684 20 408 3 831

AR07 SENSEE DE LA SOURCE AU CANAL DU NORD 5 582 26 491 4 774 8 846 1 466

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 33 516 168 808 30 678 47 059 5 378

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 35 218 114 350 15 041 30 816 4 621

CANAL DE SAINT QUENTIN DE L’ECLUSE N° 18 AR10 LESDINS AVAL A L’ESCAUT CANALISE AU NIVEAU 38 291 188 738 28 905 36 418 6 575 DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL

AR11 CANAL DU NORD 219 1 570 256 1 095 73

AR12 CANAL MARITIME 8 432 71 171 11 048 7 335 2 045

AR13 CANCHE 18 053 85 892 11 738 19 830 2 841

AR14 CLARENCE AMONT 20 622 93 984 13 984 31 873 2 168

AR16 COLOGNE 8 007 11 998 1 334 2 683 507

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA CONFLUENCE AR17 168 846 818 902 129 416 254 976 29 174 AVEC LE CANAL D’AIRE

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 64 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Code Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AR18 ECAILLON 26 087 49 189 6 689 14 200 3 931

AR19 ERCLIN 21 516 78 272 9 013 13 989 3 387

ESCAUT CANALISE DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL AR20 129 250 576 027 93 504 151 629 15 082 A LA FRONTIERE

AR22 GRANDE BECQUE 6 853 36 865 4 507 11 292 2 421

AR23 HALLUE 591 2 491 325 1 460 66

AR26 HEM 0 0 0 0 0

AR27 HOGNEAU 21 907 49 507 7 178 12 921 2 087

AR28 CANAL DE CAYEUX 1 383 12 175 2 110 3 937 929

AR29 LAWE AMONT 37 349 218 660 32 405 39 604 4 972

AR30 LIANE 155 088 480 591 81 031 74 897 11 027

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AR31 AVAL 68 298 270 495 37 860 89 520 13 972 A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE AR32 901 144 3 109 162 622 403 1 533 543 121 121 CANAL D’AIRE A LA CONFLUENCE AVEC LA LYS

LYS CANALISEE DU NŒUD D’AIRE A L’ECLUSE N° AR33 5 815 34 122 5 484 6 033 984 4 MERVILLE AVAL

AR34 MARQUE 50 968 239 356 24 513 56 551 11 633

AR35 MAYE 5 918 24 024 4 319 14 144 2 107

AR36 LYS RIVIERE 30 732 50 675 11 156 11 102 1 726

AR37 NIEVRE 8 202 38 123 10 044 13 345 1 823

AR38 NOYE 3 971 19 868 2 589 5 056 960

AR40 OMIGNON 821 6 563 660 1 135 249

AR41 RHONELLE 27 789 243 305 24 182 49 623 16 014

AR43 SCARPE RIVIERE 7 967 22 587 6 376 4 338 454

AR45 SAINT-LANDON 748 4 223 694 3 418 348

AR47 SCARDON 997 2 503 351 2 513 75

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 32 686 162 874 30 672 37 471 5 395

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 89 535 467 646 66 819 123 238 16 622

AR50 SELLE/ESCAUT 13 405 68 025 7 448 20 929 2 542

AR51 SELLE/SOMME 4 243 9 855 1 564 4 048 476

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 65

Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Code Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

CANAL DE LA SENSEE ET SENSEE DU CANAL AR52 DU NORD A LA CONFLUENCE AVEC L’ESCAUT 5 223 30 043 3 524 6 625 1 009 CANALISEE

AR53 SLACK 9 512 36 036 8 396 8 494 1 429

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AR55 47 911 259 858 31 258 46 892 8 232 AVAL A ABBEVILLE

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LESDINS AR56 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU 35 861 184 551 19 305 35 812 4 319 NORD

SOMME CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE AR57 541 2 106 322 880 96 CANAL DU NORD A L’ECLUSE N° 13 SAILLY AVAL

AR58 SOUCHEZ 0 0 0 0 0

AR61 DELTA DE L’AA 226 740 959 680 114 870 222 851 30 599

AR62 WIMEREUX 3 727 27 195 2 740 4 610 742

AR63 YSER 24 523 83 282 13 640 17 710 7 461

AR64 CANAL DE ROUBAIX - ESPIERRE 411 077 1 107 267 148 673 221 317 28 693

AR65 TROUILLE 4 928 9 850 1 989 1 526 798

AR66 TERNOISE 2 110 11 377 1 760 1 596 236

B2R15 CLIGNEUX 821 2 276 432 490 63

B2R21 FLAMENNE 0 0 0 0 0

B2R24 HELPE MAJEURE 9 350 27 786 5 060 8 786 1 532

B2R25 HELPE MINEURE 13 627 65 228 9 157 14 530 3 039

B2R39 THURE 4 641 10 307 2 765 1 188 667

B2R42 RIVIERE SAMBRE 0 0 0 0 0

B2R44 RIVIERETTE 384 825 70 584 129

B2R46 SAMBRE 61 900 253 223 36 151 67 256 11 320

B2R54 SOLRE 5 945 14 951 4 608 6 040 1 066

B2R59 TARSY 376 1 649 292 272 43

B2R60 HANTE 156 507 82 187 14

TOTAL BASSIN 2 991 220 11 346 860 1 801 273 3 512 090 412 870

Tableau 29 : Rejets domestiques, en sortie station, dans les eaux superficielles 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie) 0 : signifie absence de pression par les STEU sur la masse d’eau

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 66 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Code Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AG001 Craie de l’Audomarois 4 777 13 238 3 264 2 607 408

AG002 Calcaires du Boulonnais 749 1 594 672 2 792 232

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 9 310 23 418 5 548 3 241 745

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 3 424 10 235 2 011 1 537 336

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 1 198 6 906 1 160 9 907 680

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 23 479 59 848 13 541 14 510 2 968

AG007 Craie du Valenciennois 0 0 0 0 0

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 3 455 10 159 4 100 2 029 311

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 7 118 18 340 3 792 2 666 846

AG010 Craie du Cambresis 5 834 18 041 4 970 3 877 999

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 16 675 76 727 10 508 25 807 3 331

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 41 376 100 884 20 976 21 987 4 425

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 4 553 13 152 2 300 5 688 813

AG014 Sables du Landénien des Flandres 864 3 614 638 1 180 160

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix Tourcoing 0 0 0 0 0

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 0 0 0 0 0

B2G017 Bordure du Hainaut 0 0 0 0 0

AG018 Sables landéniens d’Orchies 10 559 68 386 4 767 12 647 1 723

Total bassin 133 370 424 542 78 248 110 475 17 977

Tableau 30 : Rejets domestiques, dans les eaux souterraines, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

Conformément à la DCE, la reconquête du milieu • La construction de nouvelles installations sur les passe par la gestion des rejets domestiques et nécessite systèmes de collecte recueillant les eaux usées la mise en place de réseaux de collecte et d’ouvrages de de logements zonés en assainissement collectif. traitement adaptés. Ainsi, pour l’atteinte du bon état De nouvelles technologies se sont d’ailleurs déve- dans le respect des échéances imposées par la Directive loppées en nombre, en particulier dans les zones sur les eaux résiduaires urbaines (ERU), de nombreux rurales tels les filtres plantés de roseaux, ouvrages ont été réalisés. Depuis le dernier état des lieux, le nombre de sta- • La réhabilitation de stations existantes pour la tions sur le bassin est passé de 391 en 2000 à 475 en 2010 mise en conformité ERU. avec une nette augmentation de la capacité nominale globale qui passe de 4,9 millions à 6,4 millions d’équiva- Ainsi, non seulement la capacité globale du bassin lents habitants (EH). a été croissante ces dernières années, mais les flux de Cette hausse importante de la capacité globale com- macropolluants en sortie de station ont diminué entre prend : 2000 et 2010 comme on peut l’observer dans le Tableau 31.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 67

MES DCO DBO5 N P

flux 2000 9 827 990 27 017 747 5 255 117 4 981 885 1 018 350

flux 2010 2 991 220 11 346 860 1 801 273 3 512 090 412 870

Diminution 69% 58% 66% 30% 60%

Tableau 31 : Flux en sortie de stations (rejets en eaux superficielles) par paramètre en kg/an

Les flux en sortie de stations mesurés en 2000 pré- Une station de traitement des eaux usées n’a pas sentés dans l’état des lieux de 2005 avaient été obtenus pour objectif de traiter l’ensemble des eaux pluviales lors à partir des éléments utilisés pour le calcul des “Primes de fortes pluies, il existe donc lors de ces épisodes plu- pour épuration”, à savoir la pollution entrante et les ren- vieux des “déversoirs d’orage” sur le réseau et en entrée dements d’épuration. Avec la mise en place de l’autosur- de station qui laissent échapper vers le milieu naturel, au veillance sur les stations conformément à l’arrêté du 22 mieux, un mélange d’eau usée et d’eau pluviale et, le plus juin 2007 relatif à la collecte au transport et au traite- souvent, une pollution excédentaire due au curage des ment des eaux usées des agglomérations d’assainisse- dépôts dans le réseau. ment, la connaissance sur les flux polluants rejetés par les stations de traitement des eaux usées est beaucoup Lors du précédent état des lieux, aucune donnée plus fine. Cette connaissance continuera à s’améliorer en n’était disponible pour les déversements des systèmes 2013, date de mise en place de l’autosurveillance pour les d’assainissement. Cette pression avait donc été obtenue stations d’une capacité inférieure à 2000 EH. à partir d’hypothèses bâties sur dires d’expert.

Les dispositifs d’autosurveillance sont validés par le Actuellement, la réglementation prévoit une surveil- biais d’un manuel d’autosurveillance signé conjointement lance de cette source de pollution. Ainsi, en application de par le service de police de l’eau et l’Agence de l’Eau. Ces l’arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte au transport et dispositifs font l’objet de vérifications régulières. L’en- au traitement des eaux usées des agglomérations d’as- semble de ces nouvelles mesures dans la surveillance du sainissement, les collectivités territoriales concernées fonctionnement des stations aboutissent à des données ont mis en œuvre progressivement sur le bassin Artois- d’autosurveillance aujourd’hui plus fiables qu’en 2000. Picardie la surveillance réglementaire des réseaux et des systèmes d’assainissement. Par ailleurs, les rendements épuratoires des stations se sont nettement améliorés depuis 2000 avec la réhabi- Cette évolution de la réglementation permet d’obte- litation des anciennes stations et la construction de nou- nir des données plus fines qu’en 2000 et ainsi, d’affiner la velles installations. De plus, la déclaration de l’ensemble méthode de quantification de la pression due aux déver- du bassin Artois-Picardie en zone sensible en 2006 a né- sements des systèmes d’assainissement par temps de cessité un traitement plus poussé sur l’azote et le phos- pluie. phore et a contribué à l’amélioration des rendements sur ces deux paramètres. L’estimation des charges polluantes déversées au droit d’un déversoir d’orage demeure tout de même très Depuis 2010, la construction de nouvelles stations délicate. Sur le bassin Artois-Picardie, la charge polluante ou la réhabilitation d’anciennes a continué dont en parti- déversée au niveau des déversoirs d’orage est presque culier le chantier de la station de Marquette lez Lille d’une systématiquement estimée à partir de la concentration capacité de 620 000 EH intégrant la mise en service d’une journalière mesurée en entrée de station de traitement file de traitement des eaux pluviales afin de diminuer au des eaux usées. Cela peut conduire parfois à surestimer maximum les pressions sur la Deûle. La filière biologique ou sous-estimer les charges polluantes réellement déver- sera fonctionnelle en 2013. sées.

Pour la pression due aux déversoirs d’orage sur les 4.1.1.2 Déversements des systèmes réseaux, une étude a été menée sur les données journa- d’assainissement lières d’autosurveillance de 19 agglomérations d’assainis- Dans le bassin Artois-Picardie, dont l’urbanisation sement. Leur taille varie de 2 500 EH à plus de 400 000 est assez ancienne, la plupart des réseaux d’assainisse- EH. Cette étude a été complétée avec les données des ment sont de type unitaire, c’est-à-dire qu’une canalisa- bilans annuels de 18 agglomérations d’assainissement de tion unique draine les eaux usées et les eaux de pluie. taille variant de 3 000 à 230 000 EH.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 68 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Par temps sec, l’ensemble des volumes et charges Afin d’évaluer les pressions dues aux réseaux de polluantes émises par l’agglomération d’assainissement collecte, les estimations seront basées sur ces résultats arrive à la station de traitement des eaux usées. Par macroscopiques. Cependant, sur le bassin, plusieurs ag- temps de pluie, la surcharge hydraulique des réseaux de glomérations possèdent déjà une politique réseau très collecte et de la station de traitement des eaux usées aboutie et la part de la pression générée par leur réseau entraîne des surverses au milieu naturel au niveau des est nettement inférieure à celle observée en moyenne. différents déversoirs d’orage. Nous pouvons citer les agglomérations suivantes à titre d’exemple : Gravelines dont l’agglomération possède Sur cet échantillon étudié, les résultats montrent deux bassins de stockage avec restitution à la station qu’en moyenne sur l’année, 10% de la pollution émise de traitement des eaux usées et une lagune naturelle par la population est déversée au niveau des déversoirs complémentaire pluviale, ou encore Amiens dont l’ag- d’orage des systèmes de collecte. Ces déversements ont glomération est équipée d’un réseau d’assainissement lieu par temps de pluie et peuvent représenter pendant séparatif très efficace qui n’impacte que peu le milieu ces périodes plus de 10% de la pollution reçue dans le naturel. milieu naturel. Ces 10% de pollution déversée ont un impact plus Lors de l’élaboration du programme de mesures, les important que la sortie de la station sur le milieu, no- agglomérations d’assainissement ayant déjà fortement tamment pour la matière organique (entre 2 et 5%). En diminué leurs pressions dues aux réseaux de collecte sur revanche, pour l’azote et le phosphore, la part de la pol- le milieu naturel ne seront pas prioritaires. lution issue des STEU est majoritaire (entre 12 et 15%), du fait de rendements épuratoires des stations de traite- Le Tableau 32 présente une estimation des pres- ment des eaux usées légèrement inférieurs sur ces para- sions dues aux déversements au milieu naturel par temps mètres. de pluie par les systèmes d’assainissement.

Rejet Rejet Rejet Rejet MES Rejet NGL Code Nom de la masse d’eau DCO DBO P kg/an 5 kg/an kg/an kg/an kg/an

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE CANAL AR01 DE NEUFOSSEE A LA CONFLUENCE AVEC LE 178 752 417 627 181 004 33 243 5 196 CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 120 624 228 936 90 900 20 123 2 751

AR03 AIRAINES 30 944 75 879 32 859 4 171 868

AR04 ANCRE 40 038 84 141 36 929 9 362 1 175

AR05 AUTHIE 142 186 285 554 113 023 31 498 3 752

AR06 AVRE 98 556 204 392 75 139 19 548 2 424

AR07 SENSEE DE LA SOURCE AU CANAL DU NORD 33 294 75 605 33 347 8 278 1 009

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 200 290 392 197 152 599 41 356 4 458

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 102 488 227 712 100 856 20 005 2 439

CANAL DE SAINT QUENTIN DE L’ECLUSE N° 18 AR10 LESDINS AVAL A L’ESCAUT CANALISE AU NIVEAU 225 606 450 960 173 914 45 638 5 758 DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL

AR11 CANAL DU NORD 1 178 4 420 1 755 660 69

AR12 CANAL MARITIME 144 288 300 235 123 979 27 167 3 906

AR13 CANCHE 121 060 252 598 94 466 25 876 3 237

AR14 CLARENCE AMONT 110 359 205 832 79 907 19 110 2 222

AR16 COLOGNE 99 617 52 407 14 668 1 901 196

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 69

Rejet Rejet Rejet Rejet MES Rejet NGL Code Nom de la masse d’eau DCO DBO P kg/an 5 kg/an kg/an kg/an kg/an

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA CONFLUENCE AR17 888 466 1 690 313 609 430 170 701 19 190 AVEC LE CANAL D’AIRE

AR18 ECAILLON 31 010 70 996 26 386 6 810 882

AR19 ERCLIN 143 662 314 206 134 007 24 961 3 711

ESCAUT CANALISE DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL AR20 462 826 850 867 372 388 82 793 9 346 A LA FRONTIERE

AR22 GRANDE BECQUE 51 754 82 080 25 015 9 494 1 395

AR23 HALLUE 2 670 5 122 1 667 400 52

AR26 HEM - - - - -

AR27 HOGNEAU 38 578 66 719 24 651 5 889 616

AR28 CANAL DE CAYEUX 22 073 42 775 17 363 5 887 606

AR29 LAWE AMONT 255 564 510 509 218 487 50 156 5 936

AR30 LIANE 556 173 1 076 528 557 470 92 692 13 485

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AVAL AR31 300 805 520 491 190 690 53 969 6 487 A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE AR32 1 719 699 3 333 665 1 311 586 353 684 53 619 CANAL D’AIRE A LA CONFLUENCE AVEC LA LYS

LYS CANALISEE DU NŒUD D’AIRE A L’ECLUSE N° 4 AR33 46 768 86 796 35 201 8 736 1 065 MERVILLE AVAL

AR34 MARQUE 334 673 603 784 240 427 62 902 8 160

AR35 MAYE 58 576 86 840 23 562 6 649 1 001

AR36 LYS RIVIERE 29 438 65 430 21 442 5 773 761

AR37 NIEVRE 36 438 79 725 32 908 8 403 911

AR38 NOYE 21 361 43 145 17 428 3 985 498

AR40 OMIGNON 11 327 25 113 10 324 3 581 337

AR41 RHONELLE 235 148 489 995 197 792 49 522 6 052

AR43 SCARPE RIVIERE 12 626 28 769 12 475 3 166 348

AR45 SAINT-LANDON 4 546 8 109 3 089 729 99

AR47 SCARDON 1 763 4 152 1 649 543 57

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 323 144 659 821 253 969 59 878 7 066

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 721 709 1 402 680 566 575 122 461 15 257

AR50 SELLE/ESCAUT 113 026 222 488 81 334 19 924 2 046

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 70 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Rejet Rejet Rejet Rejet MES Rejet NGL Code Nom de la masse d’eau DCO DBO P kg/an 5 kg/an kg/an kg/an kg/an

AR51 SELLE/SOMME 32 250 64 292 27 137 6 803 893

CANAL DE LA SENSEE ET SENSEE DU CANAL AR52 DU NORD A LA CONFLUENCE AVEC L’ESCAUT 21 860 51 693 19 873 5 646 653 CANALISEE

AR53 SLACK 32 337 63 057 22 057 7 303 885

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AR55 528 961 1 047 704 483 405 28 151 14 289 AVAL A ABBEVILLE

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LESDINS AR56 356 738 729 703 316 430 66 844 8 324 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU NORD

SOMME CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE AR57 3 443 9 303 3 470 1 038 115 CANAL DU NORD A L’ECLUSE N° 13 SAILLY AVAL

AR58 SOUCHEZ 712 2 373 1 030 351 76

AR61 DELTA DE L’AA 1 038 916 2 203 660 851 555 217 554 25 069

AR62 WIMEREUX 29 906 59 562 22 796 6 411 689

AR63 YSER 65 753 125 267 49 747 12 018 1 565

AR64 CANAL DE ROUBAIX - ESPIERRE 1 205 799 2 024 223 776 502 174 044 24 206

AR65 TROUILLE 5 734 9 251 2 956 980 133

AR66 TERNOISE 130 622 271 040 127 996 17 975 4 430

B2R15 CLIGNEUX 921 1 672 564 198 20

B2R21 FLAMENNE - - - - -

B2R24 HELPE MAJEURE 29 807 56 029 20 435 5 400 694

B2R25 HELPE MINEURE 58 258 91 823 32 591 8 331 1 223

B2R39 THURE 4 492 7 739 2 453 772 126

B2R42 RIVIERE SAMBRE - - - - -

B2R44 RIVIERETTE 335 1 039 371 157 11

B2R46 SAMBRE 236 674 443 458 168 820 48 504 5 957

B2R54 SOLRE 7 561 20 657 9 013 2 310 265

B2R59 TARSY 924 1 831 520 187 24

B2R60 HANTE 210 779 342 84 6

TOTAL BASSIN 11 865 314 22 915 772 9 232 724 2 132 686 288 097

Tableau 32 : Déversements des systèmes d’assainissement, dans les eaux superficielles par temps de pluie (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 71

Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Code Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AG001 Craie de l’Audomarois 3 179 7 140 3 030 924 109

AG002 Calcaires du Boulonnais 1 948 4 146 1 748 536 79

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 3 260 10 905 4 189 1 301 203

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 2 385 4 941 1 879 512 87

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 11 705 25 928 9 730 3 086 329

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 24 348 59 934 26 672 6 720 883

AG007 Craie du Valenciennois 0 0 0 0 0

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 1 645 5 259 2 436 480 99

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 4 849 13 070 5 404 1 382 226

AG010 Craie du Cambresis 6 023 17 644 6 391 1 922 285

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 55 138 132 770 53 646 13 807 1 734

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 64 445 135 207 52 736 13 266 1 816

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 10 123 24 456 10 022 2 834 285

AG014 Sables du Landénien des Flandres 1 410 2 625 810 312 38

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix Tourcoing 0 0 0 0 0

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 0 0 0 0 0

B2G017 Bordure du Hainaut 0 0 0 0 0

AG018 Sables landéniens d’Orchies 19 661 46 380 8 921 3 007 294

Total bassin 210 119 490 405 187 614 50 089 6 467

Tableau 33 : Déversements des systèmes d’assainissement, dans les eaux souterraines par temps de pluie, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

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4.1.2 Pressions diffuses

4.1.2.1 Assainissement non collectif Aussi, pour estimer les rejets de l’assainissement La méthode de quantification des pressions dues à non collectif, nous avons pris comme hypothèse que l’Assainissement Non Collectif (ANC) a évolué depuis le 20 % des installations étaient conformes. Ce niveau de dernier état des lieux. conformité est établi à partir des observations faites par Précédemment, il avait été pris comme hypothèse les Services Publiques d’Assainissement Non Collectif que 50% de la population non collectée possédait une (SPANC). On considère que ces 20% d’installations fonc- installation d’assainissement non collectif fonctionnant tionnent à un niveau optimal. Les rendements moyens avec des rendements moyens. du précédent état des lieux n’ont pas été repris. Pour Depuis 2000, la progression dans la réalisation les installations avec un fonctionnement optimal, nous des zonages d’assainissement nous permet d’avoir une nous sommes basés sur les résultats d’une étude réa- connaissance plus précise en termes de nombre de loge- lisée en novembre 2009 par le Centre Scientifique et ments zonés en assainissement collectif par commune Technique du Bâtiment (CSTB) sur 8 filières d’ANC sur et par conséquent de pollution émise par les habitants une période de 38 mois. Les rendements retenus sont zonés en ANC. les suivants :

MES DBO5 DCO NTK Pt

95.2% 96.1% 90.3% 82.8% 46.5%

Tableau 34 : Rendements épuratoires d’une installation d’ANC au fonctionnement optimal, source étude CSTB novembre 2009

Hypothèses sur la destination des rejets Les performances des installations jugées non- Unités conformes peuvent être très variables, allant d’un niveau de SAGE Eau de surface Eau souterraine d’épuration proche des installations conformes à un ren- dement quasi nul. Nous avons donc estimé que la perfor- Audomarois 90% 10% mance moyenne d’une installation non-conforme était la moitié de celle d’une installation conforme. Authie 70% 30% Avre 80% 20% Concernant la destination des rejets de l’ANC nous avons repris les hypothèses du précédent état des lieux Boulonnais 70% 30% reprises dans le Tableau 35. Ces hypothèses se font en Canche 70% 30% fonction des unités de SAGE. Delta de l’Aa 30% 70%

Deule Marque 10% 90%

Escaut 30% 70%

Lys 70% 30%

Sambre 10% 90%

Scarpe amont 30% 70%

Scarpe aval 30% 70%

Sensée 30% 70%

Somme amont 80% 20%

Somme aval 80% 20% Tableau 35 : Hypothèses de destination Yser 90% 10% des rejets des installations ANC

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 73

Le Tableau 36 et le Tableau 37 présentent une esti- ment non collectif respectivement dans les masses d’eau mation des flux rejetés par les installations d’assainisse- de surface et les masses d’eau souterraines.

Code MES DCO DBO NTK P masse Nom de la masse d’eau 5 kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an eau

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE CA- AR01 NAL DE NEUFOSSEE A LA CONFLUENCE AVEC 5 674 11 692 4 802 1 141 341 LE CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 12 783 26 343 10 819 2 572 768

AR03 AIRAINES 10 350 21 328 8 759 2 082 622

AR04 ANCRE 20 394 42 029 17 261 4 103 1 225

AR05 AUTHIE 95 184 196 154 80 558 19 148 5 716

AR06 AVRE 43 109 88 840 36 485 8 672 2 589

AR07 SENSEE DE LA SOURCE AU CANAL DU NORD 138 076 284 548 116 861 27 777 8 292

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 24 132 49 732 20 424 4 855 1 449

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 17 242 35 533 14 593 3 469 1 035

CANAL DE SAINT QUENTIN DE L’ECLUSE N° AR10 18 LESDINS AVAL A L’ESCAUT CANALISE AU 62 150 128 080 52 601 12 503 3 732 NIVEAU DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL

AR12 CANAL MARITIME 19 399 39 978 16 418 3 903 1 165

AR13 CANCHE 79 777 164 405 67 519 16 049 4 791

AR14 CLARENCE AMONT 12 444 25 644 10 532 2 503 747

AR16 COLOGNE 7 264 14 970 6 148 1 461 436

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA CONFLUENCE AR17 72 103 148 590 61 024 14 505 4 330 AVEC LE CANAL D’AIRE

AR18 ECAILLON 12 342 25 435 10 446 2 483 741

AR19 ERCLIN 10 368 21 366 8 775 2 086 623

ESCAUT CANALISE DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AR20 27 687 57 057 23 433 5 570 1 663 AVAL A LA FRONTIERE

AR22 GRANDE BECQUE 10 089 20 792 8 539 2 030 606

AR23 HALLUE 14 439 29 756 12 220 2 905 867

AR26 HEM 57 876 119 272 48 984 11 643 3 476

AR27 HOGNEAU 20 536 42 321 17 381 4 131 1 233

AR28 CANAL DE CAYEUX 1 254 2 585 1 062 252 75

AR29 LAWE AMONT 23 191 47 791 19 627 4 665 1 393

AR30 LIANE 31 218 64 333 26 421 6 280 1 875

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AR31 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE LA 56 609 116 660 47 911 11 388 3 399 DEULE

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 74 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Code MES DCO DBO NTK P masse Nom de la masse d’eau 5 kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an eau

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC AR32 LE CANAL D’AIRE A LA CONFLUENCE AVEC LA 62 814 129 447 53 163 12 636 3 772 LYS

LYS CANALISEE DU NŒUD D’AIRE A L’ECLUSE AR33 3 404 7 014 2 881 685 204 N° 4 MERVILLE AVAL

AR34 MARQUE 39 472 81 344 33 407 7 941 2 370

AR35 MAYE 12 725 26 223 10 770 2 560 764

AR36 LYS RIVIERE 43 021 88 658 36 411 8 655 2 583

AR37 NIEVRE 9 323 19 213 7 890 1 876 560

AR38 NOYE 16 863 34 752 14 272 3 392 1 013

AR40 OMIGNON 9 589 19 761 8 116 1 929 576

AR41 RHONELLE 8 596 17 715 7 275 1 729 516

AR43 SCARPE RIVIERE 62 545 128 893 52 935 12 582 3 756

AR45 SAINT-LANDON 6 441 13 274 5 452 1 296 387

AR47 SCARDON 10 956 22 578 9 273 2 204 658

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 12 241 25 227 10 360 2 463 735

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 59 619 122 863 50 458 11 994 3 580

AR50 SELLE/ESCAUT 15 204 31 332 12 868 3 059 913

AR51 SELLE/SOMME 32 849 67 696 27 802 6 608 1 973

CANAL DE LA SENSEE ET SENSEE DU CANAL AR52 DU NORD A LA CONFLUENCE AVEC L’ESCAUT 11 079 22 831 9 376 2 229 665 CANALISEE

AR53 SLACK 22 740 46 863 19 246 4 575 1 366

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AR55 25 296 52 130 21 409 5 089 1 519 AVAL A ABBEVILLE

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LESDINS AR56 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU 56 155 115 725 47 527 11 297 3 372 NORD

SOMME CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC AR57 LE CANAL DU NORD A L’ECLUSE N° 13 SAILLY 16 500 34 004 13 965 3 319 991 AVAL

AR58 SOUCHEZ 29 664 61 131 25 106 5 968 1 781

AR61 DELTA DE L’AA 193 211 398 169 163 524 38 869 11 603

AR62 WIMEREUX 9 022 18 593 7 636 1 815 542

AR63 YSER 13 839 28 519 11 712 2 784 831

AR64 CANAL DE ROUBAIX - ESPIERRE 3 365 6 935 2 848 677 202

AR65 TROUILLE 2 362 4 868 1 999 475 142

AR66 TERNOISE 34 690 71 490 29 360 6 979 2 083

B2R15 CLIGNEUX 3 265 6 728 2 763 657 196

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 75

Code MES DCO DBO NTK P masse Nom de la masse d’eau 5 kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an eau

B2R21 FLAMENNE 3 276 6 752 2 773 659 197

B2R24 HELPE MAJEURE 35 622 73 410 30 149 7 166 2 139

B2R25 HELPE MINEURE 60 902 125 508 51 545 12 252 3 657

B2R39 THURE 3 583 7 385 3 033 721 215

B2R42 RIVIERE SAMBRE 5 088 10 485 4 306 1 024 306

B2R44 RIVIERETTE 9 705 20 001 8 214 1 952 583

B2R46 SAMBRE 29 301 60 384 24 799 5 895 1 760

B2R54 SOLRE 10 709 22 069 9 064 2 154 643

B2R59 TARSY 7 713 15 895 6 528 1 552 463

B2R60 HANTE 885 1 824 749 178 53

Total bassin 1 879 329 3 872 922 1 590 567 378 070 112 856

Tableau 36 : Rejets de l’assainissement non collectif, dans les eaux superficielles, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

Code MES DCO DBO NTK P masse Nom de masse d’eau 5 kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an eau

AG001 Craie de l’Audomarois 184 482 380 180 156 136 37 113 11 078

AG002 Calcaires du Boulonnais 114 278 235 503 96 719 22 990 6 863

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 57 646 118 797 48 789 11 597 3 462

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 169 213 348 714 143 213 34 041 10 161

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 129 703 267 292 109 774 26 093 7 789

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 102 360 210 943 86 632 20 592 6 147

AG007 Craie du Valenciennois 20 260 41 751 17 147 4 076 1 217

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 144 721 298 242 122 485 29 114 8 691

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 239 161 492 862 202 413 48 113 14 362

AG010 Craie du Cambresis 43 869 90 405 37 128 8 825 2 634

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 321 849 663 268 272 397 64 747 19 327

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 612 521 1 262 284 518 407 123 223 36 783

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 294 268 606 428 249 053 59 199 17 671

AG014 Sables du Landénien des Flandres 487 194 1 004 010 412 336 98 010 29 257

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 10 223 21 068 8 652 2 057 614

B2G017 Bordure du Hainaut 10 746 22 144 9 094 2 162 645

AG018 Sables landéniens d’Orchies 31 734 65 398 26 858 6 384 1 906

Total bassin 2 974 226 6 129 289 2 517 232 598 333 178 606

Tableau 37 : Rejets de l’assainissement non collectif, dans les eaux souterraines, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 76 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.1.2.2 Pollution théorique résiduelle non ou mal ficile d’appréhender en totalité. Les ratios actuels pour expliquée évaluer la pollution domestique globale sont variables L’estimation de la population non ou mal raccor- d’une source bibliographique à une autre et peuvent ame- dée reste difficile. Actuellement, aucune étude à notre ner à surestimer les flux de pollution bruts émis. connaissance ne donne d’éléments fiables sur l’estima- tion de cette pression. L’analyse des données de zonage et des particuliers La part de cette pression est le résiduel de la pollu- payant la redevance “modernisation des réseaux” nous tion brute émise à laquelle on a retiré l’ensemble des flux permet d’estimer à 7 % la population zonée en assainis- de pollution qui ont pu être soit mesurés, soit extrapolés sement collectif mais non desservie par un réseau (on (pollution arrivant à la STEU, déversements des systèmes peut considérer que cette population dispose d’un assai- d’assainissement) pour la partie zonée en assainisse- nissement non collectif dans l’attente de la réalisation ment collectif (voir schéma 1 au paragraphe 4.1). des réseaux de collecte). On va retrouver dans cette part des pollutions issues Pour cette part il est proposé d’appliquer les mêmes de populations non ou mal raccordées aux réseaux exis- hypothèses que pour les rejets du système d’assainisse- tants, non desservies par un réseau, mais également ment non collectif (cf. paragraphe 4.1.2.1). issues de fuites sur les réseaux d’assainissement. Cette pression ne sera cependant pas reprise lors de l’élaboration du programme de mesures étant donné que Il s’agit en réalité d’un calcul théorique qu’il est dif- ces installations n’ont pas vocation à être pérennisées.

4.1.3 Prélèvements

Ici, nous assimilerons les prélèvements domestiques 4.1.3.1 Dans les eaux de surface aux prélèvements liés à l’alimentation en eau potable. Ce- Le bassin Artois-Picardie ne compte que deux cap- pendant, l’eau potable peut également être consommée tages d’eau superficielle (Tableau 38), à Carly, sur la Liane, par des activités non domestiques telles que l’industrie, et à Aire sur la Lys. les services, l’artisanat ou l’agriculture. Les prélèvements sont estimés à partir des données redevances.

Volumes prélevés sans Volumes prélevés Code masse d’eau Nom masse d’eau restitution aux eaux de en m3 surface en m3

AR30 Liane 2 470 000 494 000

AR36 Lys rivière 18 100 000 3 620 000

Total général 20 570 000 4 114 000

Tableau 38 : Prélèvements domestiques en eau superficielle 2010 (source : agence de l’eau Artois-Picardie)

Les volumes prélevés en eau de surface pour l’ali- Bien que modestes, les prélèvements domestiques mentation en eau potable ne représentent que 6% des en eau de surface ont connu une augmentation de 27% volumes prélevés au total pour cet usage. Une grande ces dix dernières années. L’augmentation des prélève- partie de ces eaux captées est restituée au milieu de sur- ments sur les 10 dernières années peut être en partie face. Les volumes prélevés sans restitution, c’est-à-dire reliée à une gestion dynamique des ressources en eau ôtés au milieu, correspondent aux pertes des réseaux de effectuée par les collectivités qui privilégient l’exploita- distribution, ils partent vers les eaux souterraines. Ces vo- tion de l’eau de surface durant les périodes d’étiage de lumes prélevés sans restitution sont estimés à 20 % des la nappe. volumes prélevés. A noter que sur la Lys, la restitution se fait sur d’autres masses d’eau de surface que celle du prélèvement.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 77

4.1.3.2 Dans les eaux souterraines

Volumes prélevés sans Volumes prélevés Code masse d’eau Nom masse d’eau restitution aux eaux en m3 souterraines en m3

AG001 Craie de l’Audomarois 41 400 000 33 120 000

AG002 Calcaires du Boulonnais 4 100 000 3 280 000

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 58 900 000 47 120 000

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 20 600 000 16 480 000

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 11 500 000 9 200 000

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 52 900 000 42 320 000

AG007 Craie du Valenciennois 6 600 000 5 280 000

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 4 900 000 3 920 000

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 5 700 000 4 560 000

AG010 Craie du Cambrésis 20 000 000 16 000 000

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 8 200 000 6 560 000

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 30 700 000 24 560 000

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 10 200 000 8 160 000

AG015 Calcaires Carbonifères de Roubaix Tourcoing 10 500 000 8 400 000

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 13 000 000 10 400 000

B2G017 Bordure du Hainaut 2 200 000 1 760 000

Total général 301 400 000 241 120 000

Tableau 39 : Prélèvements domestiques en eau souterraine 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

La très grande majorité des prélèvements domes- 20 %, sont considérées comme une restitution au milieu tiques sur le bassin se fait dans les eaux souterraines. d’origine. La plupart de l’eau captée est considérée comme préle- Depuis 2000, année de référence utilisée pour le der- vée sans restitution car elle est transférée vers les eaux nier état des lieux, on observe une légère diminution des de surface après avoir été utilisée puis traitée. Seules les prélèvements domestiques dans les eaux souterraines pertes des réseaux d’adduction d’eau potable, estimées à (Tableau 39).

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 78 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.2 Pressions industrielles

Le Tableau 40 reprend l’ensemble des pressions ponctuelles et diffuses générées par les acteurs indus- triels :

Type Pressions Méthode EDL 2005 Méthode EDL 2013

Flux calculés à partir des données d’autosurveillance Industriels raccordés à une Flux obtenus à partir des avec détermination de la part station d’épuration urbaine assiettes redevances industrielle des flux à partir du (STEU) ratio utilisé pour le calcul de l’aide à la performance épuratoire

Pressions ponctuelles Flux obtenus auprès des DREAL Industriels non raccordés à Flux obtenus à partir des complétés avec les données une STEU assiettes redevances redevances de l’agence

Mesures réalisées par les Rejets de substances industriels transmises à l’agence Pression non quantifiée dangereuses complétées par la méthode nationale de l’Ineris

Les flux de polluants ne sont Pression non quantifiée, sites pas quantifiés mais identifiés à Pressions diffuses Sites et sols pollués identifiés à partir de la base partir des données DREAL (base nationale BASOL nationale BASOL)

Utilisation des données Utilisation des données Prélèvements Prélèvements industriels redevances de l’AEAP redevances de l’AEAP

Tableau 40 : Pressions issues des acteurs industriels

4.2.1 Pressions ponctuelles

Les rejets industriels sont séparés en deux catégo- 4.2.1.1 Les industries raccordées ries : Dans le précédent état des lieux, la pression avait été quantifiée à partir des données utilisées pour le calcul • Les rejets raccordés à des stations de traitement des redevances. des eaux usées via les réseaux d’assainissement Avec la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques collectif. Le raccordement de ces effluents peut (LEMA) de 2006, le calcul des redevances a été profondé- être conditionné par la mise en place d’un prétrai- ment modifié et la méthode précédemment utilisée n’est tement des effluents sur le site industriel afin de plus réalisable. les rendre compatibles avec les systèmes de trai- Par ailleurs, actuellement, l’autosurveillance des in- tement urbains, dustriels raccordés n’est pas assez exhaustive pour esti- mer de manière complète les flux industriels rejetés sur • Les rejets non raccordés, effectués par les indus- les STEU et donc traités par ces dernières. triels eux-mêmes après traitement adapté des La méthode utilisée pour estimer ces flux est donc effluents. basée sur le ratio utilisé dans le calcul de l’aide à la per- formance épuratoire. Ce ratio sert à déterminer la part domestique et la part industrielle des flux traités par une station.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 79

Le Tableau 41 et le Tableau 42 présentent les rejets des industriels raccordés impactant respectivement les masses d’eau de surface et les masses d’eau souterraines.

Code Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Masse Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P d’eau kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE AR01 CANAL DE NEUFOSSEE A LA CONFLUENCE 6 457 20 391 3 021 4 934 601 AVEC LE CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 314 1 164 170 309 21

AR03 AIRAINES 1 051 9 310 1 048 803 352

AR04 ANCRE 15 123 13 28 2

AR05 AUTHIE 198 836 95 458 94

AR06 AVRE 13 454 19 408 2 887 3 151 397

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 1 923 16 156 2 119 2 738 556

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 22 209 33 935 6 020 8 807 1 241

CANAL DE SAINT QUENTIN DE L’ECLUSE N°18 AR10 LESDINS AVAL A L’ESCAUT CANALISE AU 2 112 10 907 2 240 1 459 174 NIVEAU DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL

AR12 CANAL MARITIME 2 388 24 515 3 645 2 313 625

AR13 CANCHE 772 2 362 258 503 113

AR14 CLARENCE AMONT 98 385 82 229 17

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA AR17 105 610 173 300 62 161 24 969 2 666 CONFLUENCE AVEC LE CANAL D’AIRE

AR19 ERCLIN 20 373 61 215 8 065 7 679 834

ESCAUT CANALISEE DE L’ECLUSE N°5 IWUY AR20 6 881 32 635 4 956 7 428 586 AVAL A LA FRONTIERE

AR22 GRANDE BECQUE 822 4 398 547 1 252 287

AR27 HOGNEAU 194 370 44 88 29

AR29 LAWE AMONT 8 425 36 729 7 392 6 938 785

AR30 LIANE 36 664 146 432 28 265 19 611 1 537

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N°4 MERVILLE AR31 5 793 22 622 3 334 7 358 1 221 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC AR32 LE CANAL D’AIRE A LA CONFLUENCE AVEC 136 696 443 789 81 704 171 608 14 871 LA LYS

LYS CANALISEE DU NOEUD D’AIRE A AR33 218 1 634 206 408 48 L’ECLUSE N°4 MERVILLE AVAL

AR34 MARQUE 347 1 595 137 327 61

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 80 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Code Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Masse Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P d’eau kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AR36 LYS RIVIERE 1 162 1 825 385 677 49

AR37 NIEVRE 1 386 6 207 920 1 384 355

AR38 NOYE 146 677 94 178 37

AR41 RHONELLE 1 078 9 981 909 2 010 668

AR43 SCARPE RIVIERE 661 1 783 530 342 35

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 7 889 37 859 7 826 8 171 992

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 19 252 70 632 14 538 16 016 1 325

AR50 SELLE/ESCAUT 930 4 196 540 1 367 57

AR51 SELLE/SOMME 61 114 15 24 7

AR53 SLACK 550 3 349 216 432 187

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AR55 10 205 58 738 6 721 8 577 1 467 AVAL A ABBEVILLE

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 AR56 LESDINS AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE 4 922 23 272 4 140 5 126 624 CANAL DU NORD

AR61 DELTA DE L’AA 19 348 57 053 11 543 9 397 1 253

AR62 WIMEREUX 213 1 557 157 264 43

AR63 YSER 5 41 7 20 18

AR64 CANAL DE ROUBAIX - ESPIERRE 37 338 100 474 13 495 20 074 2 591

B2R24 HELPE MAJEURE 15 54 6 14 1

B2R25 HELPE MINEURE 42 344 37 84 5

B2R46 SAMBRE 3 945 13 548 1 997 2 599 447

TOTAL BASSIN 482 162 1 455 914 282 482 350 157 37 278

Tableau 41 : Rejets industriels raccordés, dans les eaux superficielles, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 81

Code Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Masse Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 NGL P d’eau kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AG001 Craie de l’Audomarois 0 0 0 0 0

AG002 Calcaires du Boulonnais 0 0 0 0 0

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 0 0 0 0 0

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 0 0 0 0 0

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 15 88 15 127 9

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 0 0 0 0 0

AG007 Craie du Valenciennois 0 0 0 0 0

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 0 0 0 0 0

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 0 0 0 0 0

AG010 Craie du Cambresis 55 253 49 47 10

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 355 2 059 269 715 51

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 74 566 75 75 12

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 0 0 0 0 0

AG014 Sables du Landénien des Flandres 0 0 0 0 0

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix Tourcoing 0 0 0 0 0

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 0 0 0 0 0

B2G017 Bordure du Hainaut 0 0 0 0 0

AG018 Sables landéniens d’Orchies 0 0 0 0 0

Total bassin 498 2 966 408 963 82

Tableau 42 : Rejets industriels raccordés impactant les eaux souterraines, 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie) 0 : signifie absence de pression par les industriels raccordés sur la masse d’eau

Le Tableau 43 présente l’évolution des flux rejetés au milieu naturel par les industriels raccordés depuis le dernier état des lieux.

MES (kg/an) DCO (kg/an) DBO5 (kg/an) NGL (kg/an) P (kg/an)

Rejets industries 2 605 735 13 508 873 2 627 588 1 416 565 335 070 raccordées 2000

Rejets industries 482 661 1 458 880 282 890 351 120 251 614 raccordées 2010

Tableau 43 : Comparaison des rejets des industries raccordées entre 2000 et 2010

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 82 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

L’analyse de l’évolution des flux des industriels rac- flux rejetés au milieu naturel, cordés ne peut être réalisée rigoureusement du fait du changement de méthode entre les 2 états des lieux. Ce- • La connaissance des industriels raccordés s’est vue pendant, une tendance à la baisse est observée et confir- affinée avec la Loi sur l’Eau et les Milieux Aqua- mée par les experts. tiques (LEMA). Cette baisse peut s’expliquer de différentes ma- nières : 4.2.1.2 Les industries non raccordées • Le nombre d’établissements raccordés est passé De la même manière que pour les industries raccor- d’environ 1100 à 600 de 2000 à 2010 du fait de dées, la méthode du précédent état des lieux n’est plus la fermeture ou du déraccordement de plusieurs réalisable. sites, Pour la mise à jour, les données sur les flux indus- triels sont issues de la base de données GEREP alimentée • L’amélioration des performances épuratoires des par les industriels et gérée par la DREAL et complétées stations de traitement des eaux usées notables avec les données redevances de l’Agence de l’Eau pour les ces dix dernières années a permis de diminuer les industriels non concernés par la base GEREP.

Code Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Masse Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 N P d’eau kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE AR01 CANAL DE NEUFOSSEE A LA CONFLUENCE 17 772 44 272 2 680 10 460 5 401 AVEC LE CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 330 985 632 184 81 274 32 975 3 261

AR04 ANCRE 67 348 1 193 181 3 511 1 001

AR05 AUTHIE 29 383 130 752 45 837 1 888 330

AR06 AVRE 25 432 233 543 92 579 8 261 1 856

AR07 SENSEE DE LA SOURCE AU CANAL DU NORD 33 352 275 0 0

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 51 070 143 572 22 110 172 117 2 302

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 102 685 41 204 6 188 642 144

CANAL DE SAINT QUENTIN DE L’ECLUSE N° AR10 18 LESDINS AVAL A L’ESCAUT CANALISE AU 21 841 99 551 38 729 18 744 141 NIVEAU DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL

AR12 CANAL MARITIME 8 363 12 185 2 652 724 170

AR13 CANCHE 155 461 26 341 5 282 3 707 289

AR14 CLARENCE AMONT 29 698 95 238 18 937 9 023 707

AR16 COLOGNE 7 124 188 46 161 2 546 56

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA AR17 26 537 71 186 13 186 21 917 477 CONFLUENCE AVEC LE CANAL D’AIRE

AR19 ERCLIN 82 134 21 0 1

ESCAUT CANALISE DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AR20 285 335 174 335 44 199 12 089 2 892 AVAL A LA FRONTIERE

AR22 GRANDE BECQUE 4 195 18 460 5 641 1 006 802

AR26 HEM 168 156 48 12 0

AR27 HOGNEAU 11 945 2 830 599 139 34

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 83

Code Rejet Rejet Rejet Rejet Rejet

Masse Nom de la masse d’eau MES DCO DBO5 N P d’eau kg/an kg/an kg/an kg/an kg/an

AR29 LAWE AMONT 103 332 67 870 13 142 16 364 7 010

AR30 LIANE 28 963 59 029 7 455 8 860 343

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AR31 AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE 33 067 588 913 93 735 34 388 32 467 LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC AR32 LE CANAL D’AIRE A LA CONFLUENCE AVEC LA 280 287 544 080 101 282 62 019 10 800 LYS

LYS CANALISEE DU NŒUD D’AIRE A L’ECLUSE AR33 2 940 15 127 1 783 43 217 0 N° 4 MERVILLE AVAL

AR34 MARQUE 755 4 511 1 109 249 110

AR35 MAYE 18 039 6 206 1 434 488 94

AR38 NOYE 22 142 30 611 5 203 415 104

AR41 RHONELLE 11 188 18 448 2 439 1 289 90

AR43 SCARPE RIVIERE 10 318 17 379 5 863 784 1 124

AR45 SAINT-LANDON 0 2 806 118 773 0

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 205 090 1 003 046 61 534 52 650 5 714

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 41 534 51 015 6 000 10 492 1 393

CANAL DE LA SENSEE ET SENSEE DU CANAL AR52 DU NORD A LA CONFLUENCE AVEC L’ESCAUT 197 1 260 219 417 0 CANALISEE

AR53 SLACK 5 989 4 823 894 1 778 36

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AR55 739 385 358 699 35 293 47 573 6 265 AVAL A ABBEVILLE

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LES- AR56 DINS AVAL A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL 126 695 418 382 180 095 37 738 5 616 DU NORD

AR58 SOUCHEZ 1 16 3 0 1

AR61 DELTA DE L’AA 1 349 906 1 850 830 466 253 245 725 80 857

AR62 WIMEREUX 74 546 0 0 0 0

AR63 YSER 13 394 32 374 9 554 5 810 1 131

AR64 CANAL DE ROUBAIX - ESPIERRE 130 1 245 239 28 9

B2R24 HELPE MAJEURE 13 001 0 0 0 0

B2R46 SAMBRE 3 67 15 0 0

TOTAL 4 249 241 6 928 414 1 420 238 870 817 173 028 BASSIN

Tableau 44 : Rejets industriels non raccordés, dans les eaux superficielles, 2010 (sources : DREAL, Agence de l’Eau Artois-Picardie)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 84 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

MES (kg/an) DCO (kg/an) DBO5 (kg/an) N (kg/an) P (kg/an)

Rejets industries non 11 448 225 43 480 172 4 329 477 4 981 155 369 380 raccordées 2000

Rejets industries non 4 249 241 6 928 414 1 420 238 870 817 173 028 raccordées 2010

Tableau 45 : Comparaison des rejets des industries non raccordées entre 2000 et 2010

De la même manière que pour les industries raccor- Cette dernière s’explique majoritairement par la baisse dées, la méthode de quantification des flux industriels d’activité suite à la crise économique de 2009. On notera non raccordés a évolué entre les 2 états des lieux. Par également la mise en place de traitement sur les sites conséquent, l’analyse de l’évolution reste difficile. industriels pour abattre la pollution tels Pasquier, SITPA Cependant, une tendance à la baisse est observée. ou encore Roquette.

4.2.2 Sites et sols pollués

Les activités passées, notamment industrielles, ont accidentels ou non. Il existe également autour de certains pu laisser des sites pollués qui peuvent être à l’origine de sites des contaminations dues à des retombées de rejets pollution des milieux aquatiques ou de la ressource en eau. atmosphériques accumulés au cours des années voire des Ces situations sont souvent dues à d’anciennes pra- décennies (Tableau 46). tiques sommaires d’élimination des déchets, mais aussi Ces “sites et sols pollués” sont recensés dans la base à des fuites ou à des épandages de produits chimiques, de données nationale du ministère de l’écologie : BASOL.

nombre Site mis en Site traité avec Site en Site traité de sites sécurité et/ou Site en surveillance Code Masse d’eau cours et libre Non ren- recensés devant faire cours de et/ou MESO souterraine d’éva- de toute seigné dans l’objet d’un travaux restriction luation restriction BASOL diagnostic d’usage

Craie de AG001 7 14% 43% 0% 29% 14% 0% l’Audomarois

Calcaires du AG002 9 0% 11% 11% 67% 11% 0% Boulonnais

Craie de la vallée AG003 146 3% 40% 3% 43% 8% 3% de la Deûle

Craie de l’Artois AG004 et de la vallée de 13 8% 15% 0% 62% 0% 15% la Lys

Craie de la vallée AG005 4 0% 25% 0% 50% 0% 25% de la Canche aval

Craie des vallées AG006 de la Scarpe et 51 2% 33% 4% 45% 10% 6% de la Sensée

Craie du AG007 45 2% 38% 7% 47% 2% 4% Valenciennois

Craie de la vallée AG008 de la Canche 4 0% 25% 0% 75% 0% 0% amont

Craie de la vallée AG009 3 33% 0% 0% 67% 0% 0% de l’Authie

Craie du AG010 43 2% 21% 0% 65% 0% 12% Cambrésis

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 85

nombre Site mis en Site traité avec Site en Site traité de sites sécurité et/ou Site en surveillance Code Masse d’eau cours et libre Non ren- recensés devant faire cours de et/ou MESO souterraine d’éva- de toute seigné dans l’objet d’un travaux restriction luation restriction BASOL diagnostic d’usage

Craie de la vallée AG011 de la Somme 35 20% 17% 3% 60% 0% 0% aval

Craie de la AG012 moyenne vallée 27 15% 15% 4% 67% 0% 0% de la Somme

Craie de la vallée AG013 de la Somme 14 14% 29% 0% 57% 0% 0% amont

Sables du AG014 Landénien des 165 1% 32% 2% 50% 8% 6% Flandres

Calcaires de B2G016 27 11% 52% 0% 26% 11% 0% l’Avesnois

Bordure du B2G017 16 0% 44% 6% 50% 0% 0% Hainaut

Sables AG018 landéniens 42 5% 43% 2% 38% 2% 10% d’Orchies

TOTAL BASSIN 651 5% 33% 3% 49% 6% 5%

Tableau 46 : Etat des sites et sols pollués sur le bassin Artois-Picardie, situation en 2010 (source : BASOL)

Sur l’ensemble du bassin 651 sites ont été recensés Les principaux polluants présents sur ces sites sont dont plus de la moitié sont traités. les hydrocarbures et les métaux et dans une moindre me- sure les solvants chlorés (Figure 16).

PCB-PCT Solvants Solvants non Pesticides 7 % halogénés halogénés 0,2 % 8 % 3 % HAP Sulfates 15 % 0,1 % Chlorures 0,1 % Ammonium 0,4 % Composés organiques volatiles 1 %

Hydrocarbures Métaux et 33 % métalloïdes 29 %

Cyanure 4 %

Figure 16 : Polluants identifiés dans les sites pollués (Source Basol) HAP : hydrocarbures aromatiques polycycliques PCB – PCT : Polychlorobiphényl - polychlorotriphényl

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 86 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.2.3 Prélèvements

Les prélèvements industriels présentés ne tiennent pas compte des consommations des activités écono- miques raccordées au réseau public de distribution d’eau.

4.2.3.1 Dans les eaux de surface

Volumes prélevés Volumes Code Nom de la masse d’eau sans restitution aux prélevés en m3 eaux de surface en m3

AA CANALISEE DE CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE NEUFOSSEE A AR01 1 789 000 125 230 LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE LA HAUTE COLME

AR02 AA RIVIERE 1 878 000 131 460

AR06 AVRE 611 000 42 770

AR08 CANAL D’AIRE A LA BASSEE 2 537 000 177 590

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 307 000 21 490

AR11 CANAL DU NORD 4 000 280

AR13 CANCHE 243 000 17 010

CANAL DE LA DEULE JUSQU’A LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL AR17 703 000 49 210 D’AIRE

AR20 ESCAUT CANALISE DE L’ECLUSE N° 5 IWUY AVAL A LA FRONTIERE 4 701 000 329 070

AR30 LIANE 1 883 000 131 810

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AVAL A LA CONFLUENCE AR31 12 775 000 894 250 AVEC LE CANAL DE LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL D’AIRE A LA AR32 24 006 000 1 680 420 CONFLUENCE AVEC LA LYS

AR34 MARQUE 119 000 8 330

AR43 SCARPE RIVIERE 366 000 25 620

AR48 SCARPE CANALISEE AMONT 14 167 000 991 690

AR49 SCARPE CANALISEE AVAL 977 000 68 390

AR53 SLACK 6 000 420

AR55 SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 13 SAILLY AVAL A ABBEVILLE 7 191 000 503 370

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LESDINS AVAL A LA AR56 62 000 4 340 CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU NORD

AR61 DELTA DE L’AA 31 841 000 2 228 870

B2R25 HELPE MINEURE 118 000 8 260

B2R46 SAMBRE 1 037 000 72 590

Total général 107 321 000 7 512 470

Tableau 47 : Prélèvements industriels en eau superficielle 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 87

La très grande partie des eaux de surface prélevées Ces prélèvements industriels en eau de surface pour l’industrie est restituée au milieu après usage. On (Tableau 47) étaient de 190 millions de mètres cubes estime que le taux de prélèvement sans restitution pour en 2000. Les prélèvements ont donc diminué de 44 % l’usage industriel est de 7%, du fait des pertes telles que en 10 ans. La baisse des prélèvements est liée à la mise l’évaporation ou l’utilisation directe dans le process. Il en place de procédés économes et de recyclage dans les a été estimé que les pertes liées aux fuites de réseaux industries permettant également de limiter les rejets au étaient négligeables. milieu.

4.2.3.2 Dans les eaux souterraines

Code Volumes prélevés sans Volumes prélevés masse Nom masse d’eau restitution aux eaux en m3 d’eau souterraines en m3

AG001 Craie de l’Audomarois 4 950 000 4 950 000

AG002 Calcaires du Boulonnais 590 000 590 000

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 13 380 000 13 380 000

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 3 590 000 3 590 000

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 260 000 260 000

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 3 030 000 3 030 000

AG007 Craie du Valenciennois 1 200 000 1 200 000

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont 1 260 000 1 260 000

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 40 000 40 000

AG010 Craie du Cambrésis 1 820 000 1 820 000

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 330 000 330 000

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 3 220 000 3 220 000

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 14 760 000 14 760 000

AG014 Sables du Landénien des Flandres 1 180 000 1 180 000

AG015 Calcaires Carbonifères de Roubaix Tourcoing 3 170 000 3 170 000

B2G016 Calcaires de l’Avesnois 12 830 000 12 830 000

B2G017 Bordure du Hainaut 90 000 90 000

Total général 65 700 000 65 700 000

Tableau 48 : Prélèvements industriels en eau souterraine 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

L’eau souterraine captée pour les usages industriels Avec 110 millions de mètres cubes prélevés en 2000, est considérée comme non restituée car elle est trans- les prélèvements industriels en eau souterraine (Tableau férée vers les eaux de surface après avoir été utilisée. 48) ont diminué dans les mêmes proportions que ceux en Contrairement à l’usage eau potable, la majorité de l’eau eau de surface, avec une diminution de 40% en 10 ans. prélevée pour l’industrie est superficielle. Les eaux sou- De même que pour les prélèvements en eau de surface, terraines représentent moins de 40 % des volumes préle- la baisse des prélèvements est liée à la mise en place de vés pour l’industrie. procédés économes et de recyclage dans les industries permettant également de limiter les rejets au milieu.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 88 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.3 Pressions agricoles

4.3.1 Pressions diffuses

4.3.1.1 Azote Le modèle fourni au niveau national pour estimer la Cependant les chiffres fournis à l’échelle du bassin pression azotée est le modèle NOPOLU. Ce modèle est nous permettent d’avoir un ordre de grandeur de la pres- exploité par le SOeS (ex IFEN) pour le compte de toute sion agricole par rapport aux pressions industrielles et la France métropolitaine. Il permet de calculer les surplus domestiques pour ce paramètre. d’azote liés à l’agriculture. Le schéma (Figure 17) présente le bilan des flux en Le modèle n’est pas assez précis pour que l’on puisse azote émis par l’agriculture. Ces flux sont exprimés en décliner l’estimation de la pression en azote agricole à kilotonnes (kT) par an. Les données concernant la ferti- l’échelle des masses d’eau. En effet le modèle semble lisation sont issues des enquêtes sur les pratiques cultu- plutôt surestimer l’azote organique et sous-estimer rales. Les exports en azote sont fonction des cultures. Le l’azote minéral ce qui pose problème pour comparer les bilan azoté correspond au résidu d’azote dans le sol et ne territoires entre eux. constitue donc pas un rejet dans le milieu.

Fertilisation Fertilisation Fixation organique minérale symbiotique 54 kT 162 kT 12 kT

Fertilisation totale 228 kT

Bilan Exports azoté 199 kT 28,6 kT

Figure 17 : Flux azotés issus de l’agriculture sur le bassin Artois-Picardie (source : NOPOLU)

L’azote issu des rejets diffus agricoles se trouve prin- la plus problématique. cipalement sous forme de nitrates directement issus de la fertilisation minérale ou par minéralisation des amen- dements organiques. 4.3.1.2 Phosphore Les flux agricole en azote touchent principalement La méthodologie élaborée par l’INRA et décrite dans les eaux souterraines du fait de la grande solubilité des le guide national Pressions (partie 2, page 19) permet de nitrates qui sont facilement entrainés par les eaux de calculer un indicateur de risque d’émission de phosphore pluie, qui s’infiltrent dans le sol et alimentent les nappes vers les eaux de surface, sous forme de phosphates et d’eau souterraines. de phosphore particulaire. L’indicateur de risque est un chiffre compris entre 1 (risque faible) et 5 (risque élevé). Les zones vulnérables (voir carte 64), basées sur les Le niveau de risque obtenu tient notamment compte de concentrations de nitrates dans les nappes (voir carte l’agressivité des pluies, de la teneur des sols en phos- 14), dont l’origine est principalement agricole, corres- phore, de la densité du réseau de drainage et de l’indice pondent aux zones où la pression agricole en azote est d’érosion.

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Concernant le risque sur le phosphore particulaire les La zone centrale du bassin Artois-Picardie (Artois résultats sont présentés sur la carte 29. et 7 Vallées notamment) est plutôt caractérisée par un risque moyen tandis qu’un risque fort est associé aux sec- Les caractéristiques de l’activité agricole interviennent teurs Nord (Flandres maritime et intérieure, Wateringues peu dans l’évaluation du risque “phosphore”. Celui-ci est et Nord du Boulonnais) et Sud (masses d’eau de l’Authie avant tout lié aux phénomènes d’érosion. et de la Somme). Globalement sur le bassin le risque lié au phosphore Il semble au final difficile de faire un lien direct entre particulaire est estimé comme étant faible à moyen. Le les systèmes agricoles et les résultats obtenus : en effet risque est plus élevé dans les zones avec des pentes et/ certains secteurs de grandes cultures ne sont pas classés ou un réseau hydrographique importants. A l’inverse, le dans les secteurs les plus à risque. risque est plus faible dans les zones de plaine ou de pla- teau. Les résultats pour les masses d’eau souterraines (voir carte 31) sont relativement cohérents avec les résultats obtenus pour les masses d’eau de surface. Les nappes des 4.3.1.3 Pesticides Flandres, protégées par une épaisseur d’argile, semblent Deux modèles ont été utilisés, Mercat’Eau et Arpège. logiquement peu soumises à un risque “pesticides”. Enfin il est à noter que certaines molécules sont plus • Résultats fournis par Mercat’Eau à risque que d’autres et que leur utilisation impacte les MERCAT’Eau est un modèle déterministe réalisé par résultats. A l’échelle de l’ensemble du bassin, les 13 molé- le bureau d’études Footways en réponse à une demande cules qui induisent les risques les plus forts regroupent conjointe des Ministères de l’environnement et de l’agri- 8 herbicides (2,4 D, 2,4 MCPA, bentazone, chlorotoluron, culture, dans la perspective de la mise à jour des états isoproturon, linuron, mécoprop et triclopyr), 2 insecti- des lieux. cides (lambda-cyhalothrine et métaldéhyde), 2 fongicides MERCAT’Eau permet d’évaluer le risque de contami- (boscalid et chlorothanonil) et 1 régulateur de croissance nation des masses d’eau souterraines et de surface par (chlorméquat). les pesticides, pour une liste de 20 substances détermi- nées en concertation avec les bassins. • Résultats fournis par ARPEGES A noter que MERCAT’Eau ne s’appuie pas sur les ARPEGES est une méthodologie réalisée par l’Irstea, données les plus récentes (utilisation entre autres du en complément de MERCAT’Eau. Elle consiste à évaluer recensement agricole 2000, de l’enquête des pratiques le risque de contamination par les pesticides des masses culturales 2006 et de la banque nationale de vente de d’eau de surface uniquement. Le résultat est un indica- phytosanitaires 2008). teur qualitatif du niveau de risque (faible, moyen ou fort), Le modèle donne un indicateur de fréquence de exprimé pour le risque chronique et pour le risque aigu, dépassement de seuil pour une substance et une culture pour les périodes automne/hiver et printemps/été. (0 = aucun dépassement du seuil sur une année, 1 = dé- Deux limites importantes sont à signaler : la mé- passement du seuil toute l’année), en sortie de parcelle. thode ne tient pas compte des relations nappe/rivière Le seuil retenu ici est 0,1 µg/l. (voir carte 11) et la pression phytosanitaire n’est décrite L’indicateur peut ensuite être agrégé pour toutes les que sommairement par la dépense totale en pesticide cultures sur lesquelles sont appliquées une même subs- donnée par le réseau d’information comptable agricole. tance, puis pour plusieurs substances. L’indicateur agrégé Les résultats de ce modèle montrent que le risque peut donc être supérieur à 1. Dans ce cas, il est davantage aigu de contamination (voir cartes 33 et 34), c’est-à-dire à considérer comme un indicateur qualitatif de risque le risque de retrouver des pics de concentration de pes- (plus il est élevé, plus le risque est fort) que comme une ticides, est plus élevé dans les zones de ruissellement fréquence de dépassement proprement dite. important présentant un réseau hydrogaphique dense (Flandres, Boulonnais, Avesnois, plaines de la Scarpe et Pour les masses d’eau de surface (voir carte 30), les de l’Escaut, Bas Champs picards). secteurs d’élevage de la Thiérache, du Hainaut et de la Concernant le risque chronique (voir cartes 32 et Plaine de la Scarpe apparaissent comme des secteurs 35), c’est-à-dire le risque de retrouver des concentrations à faible risque (exception faite des abords directs de la moyennes élevées, est globalement élevé sur le bassin. Sambre). Il est à noter que ce n’est pas le cas du Boulon- Seuls certains cours d’eau de l’Avesnois présentent des nais. risques moindres.

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4.3.2 Prélèvements

Les prélèvements agricoles sont estimés à partir des cardie, comme c’était le cas dans l’état des lieux de 2005. données des redevances de l’Agence de l’Eau Artois-Pi-

4.3.2.1 Dans les eaux de surface

Volumes prélevés Volumes préle- Code Nom de la masse d’eau sans restitution aux vés en m3 eaux de surface en m3

AR05 AUTHIE 41 000 41 000

AR09 CANAL D’HAZEBROUCK 90 000 90 000

AR14 CLARENCE AMONT 87 000 87 000

LYS CANALISEE DE L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AVAL A LA AR31 193 000 193 000 CONFLUENCE AVEC LE CANAL DE LA DEULE

DEULE CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL D’AIRE AR32 4 000 4 000 A LA CONFLUENCE AVEC LA LYS

LYS CANALISEE DU NŒUD D’AIRE A L’ECLUSE N° 4 MERVILLE AR33 159 000 159 000 AVAL

AR36 LYS RIVIERE 4 000 4 000

SOMME CANALISEE DE L’ECLUSE N° 18 LESDINS AVAL A LA AR56 1 000 1 000 CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU NORD

SOMME CANALISEE DE LA CONFLUENCE AVEC LE CANAL DU AR57 38 000 38 000 NORD A L’ECLUSE N° 13 SAILLY AVAL

AR63 YSER 7 000 7 000

Total général 624 000 624 000

Tableau 49 : Prélèvements agricoles en eau superficielle 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

Les prélèvements agricoles en eau de surface (Ta- Ces prélèvements, qui étaient de 933 000 mètres bleau 49) sont assez marginaux par rapport aux autres cubes en 2000, ont diminué de 33 % en 10 ans. Cette ap- prélèvements. Cependant, ils ont lieu en période de parente diminution n’est pas réellement significative car basses eaux et peuvent parfois fragiliser l’écologie des elle joue sur des volumes très faibles. milieux aquatiques.

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4.3.2.2 Dans les eaux souterraines

Code Volumes Volumes prélevés masse Nom masse d’eau prélevés sans restitution aux eaux d’eau en m3 souterraines en m3

AG001 Craie de l’Audomarois 193 000 193 000

AG003 Craie de la vallée de la Deûle 891 000 891 000

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys 1 417 000 1 417 000

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval 745 000 745 000

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée 4 364 000 4 364 000

AG007 Craie du Valenciennois 4 000 4 000

AG009 Craie de la vallée de l’Authie 2 398 000 2 398 000

AG010 Craie du Cambrésis 526 000 526 000

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval 2 285 000 2 285 000

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme 13 098 000 13 098 000

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont 10 392 000 10 392 000

AG014 Sables du Landénien des Flandres 279 000 279 000

AG018 Sables Landéniens d’Orchies 18 000 18 000

Total général 36 610 000 36 610 000

Tableau 50 : Prélèvements agricoles en eau souterraine 2010 (source : Agence de l’Eau Artois-Picardie)

Les prélèvements agricoles, bien que faibles par importantes d’une année sur l’autre. rapport aux prélèvements domestiques peuvent avoir Les prélèvements se font essentiellement (60%) des impacts non négligeables car ils sont généralement sur la nappe de la Craie de la Somme. Cette observation réalisés en période de basses eaux. Ces prélèvements est appuyée par le fait que la Somme est une plaine de semblent être en augmentation avec des variations très grandes cultures.

40

e 35

3 30

25

20 en millions de m 15 lume prélevé par l’agricultur Vo 10

5 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Figure 18 : Evolution des prélèvements agricoles en eau souterraine (Source: Agence de l’Eau Artois-Picardie)

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4.4 Autres pressions

4.4.1 Substances dangereuses

La directive 2008/105/CE (normes de qualité envi- La méthode se base préférentiellement sur des don- ronnementales) précise que les États membres dressent nées d’émissions réelles (mesurées à travers les cam- un inventaire des émissions, des rejets et des pertes de pagnes d’analyses de rejets dites “RSDE 2”). Lorsque ces substances prioritaires pour chaque district hydrogra- dernières ne sont pas disponibles, des équations d’éva- phique. luation d’émission sont utilisées ou, pour le cas des phy- Dans ce cadre, une méthode nationale d’inventaire tosanitaires, la base de données nationale des ventes de a été développée et bien qu’elle s’applique à toutes les produits phytosanitaires (BNVD). substances émises vers les eaux de surface à l’échelle Ainsi, selon le type d’émission, la source des don- d’un district hydrographique, l’inventaire des émissions nées diffère : se concentre sur : • Emissions ponctuelles : on utilise préférentielle- • 41 substances de l’état chimique ment des données mesurées via des programmes nationaux tels que RSDE, que l’on complète avec • 9+1 substances de l’état écologique (chlordécone des équations d’émissions lorsque les données uniquement pour Martinique et Guadeloupe) mesurées ne sont pas disponibles,

51 substances sont donc concernées au total, dont • Emissions diffuses : des équations d’émissions 6 substances phytosanitaires. Ces substances sont éga- sont proposées. lement examinées dans le chapitre lié à l’agriculture en termes de risque de contamination du milieu naturel. L’année de référence est 2010.

Emissions totales

Emissions di uses Emissions ponctuelles

Drainage des Drainage des Stations Industriels surfaces non surfaces d’épuration non raccordés imperméabilisées imperméabilisées urbaines

RSDE Pas dans RSDE Données bibliographiques Equations (données (ou données et ventes de phytosanitaires d’émission disponibles) indisponibles)

Données Equations mesurées d’émission

Schéma 2 : Présentation des différentes sources d’émissions

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4.4.1.1 Les émissions diffuses : • Le drainage des surfaces imperméabilisées • Le drainage des surfaces non imperméabilisées Une méthode a été établie pour estimer les flux de L’eau qui circule sur les surfaces non imperméabi- substances provenant des surfaces imperméabilisées. lisées draine de nombreuses molécules dont principa- Cette méthode utilise des données telles que la moyenne lement des produits phytosanitaires. Ces derniers sont annuelle des pluies ainsi que la surface urbaine produi- utilisés pour l’agriculture, le jardinage et l’entretien des sant le ruissellement par temps de pluie. Les équations espaces (golfs, voies de chemin de fer, parcs…). sont ensuite adaptées selon que le réseau d’assainisse- Il n’existe pas d’équation permettant d’estimer le ment est séparatif ou unitaire. flux total en produits phytosanitaires issus du drainage Les équations permettent des estimations pour des surfaces non imperméabilisées, néanmoins, les don- seulement 18 substances et les résultats paraissent enta- nées de la banque nationale des ventes de produits phy- chés d’une forte incertitude. A ce stade, il est décidé de ne tosanitaires nous permettent d’avoir une estimation des pas utiliser ces données et de poursuivre les recherches substances utilisées dans le bassin et de voir l’évolution permettant d’affiner le diagnostic. de cette utilisation.

Catégories de substances 2008 en tonnes 2009 en tonnes 2010 en tonnes

Substances très toxiques, toxiques, cancérogènes, tératogènes ou 478 599 476 mutagènes ou toxiques pour la reproduction

Substances dangereuses pour l’environnement SAUF celles 1802 4 107 3 371 relevant de la famille chimique minérale

Substances dangereuses pour l’environnement relevant de la 316 332 36 famille chimique minérale

TOTAL 2596 5 038 3 883

Tableau 51 : Différentes catégories de substances vendues sur le bassin Artois-Picardie (Source : BNVD)

Les données sont arrêtées à l’année 2010, année avons établi un facteur de proportionnalité des capacités de référence de l’état des lieux. Néanmoins, le suivi des des stations basé sur les flux de DCO et basé sur des sta- achats de produits phytosanitaires (Tableau 51) continue tions d’épuration ayant fait l’objet de mesures. mais ne montre pas pour l’instant de réelles tendances Au final 46% de l’estimation des flux émis par les dans le temps car les catégories de substances viennent stations de 5 000 à 100 000 EH résulte des mesures seulement d’être stabilisées. RSDE contre 54% obtenus par extrapolation. Ces quantités de produits achetés ne donnent ce- pendant pas d’indication sur le lieu de leur utilisation. Ils • Industries non raccordées ne tiennent pas compte non plus des produits ayant été L’estimation prend en compte l’ensemble des indus- achetés à l’étranger et notamment en Belgique pour ce triels du bassin non raccordés à une station d’épuration qui concerne notre bassin. urbaine. En ce qui concerne ces établissements industriels, 2 cas sont à distinguer : 4.4.1.2 Les émissions ponctuelles • Stations de traitement des eaux usées collectives - Les établissements participant à la démarche (STEU) RSDE pour lesquels des données d’émissions par Pour cet inventaire, les résultats des campagnes de substance sont disponibles ou déclarant dans GE- mesures RSDE ont été prioritairement exploitées au tra- REP (base de données des déclarations annuelles vers des résultats : de rejets)

- des 19 stations d’épuration de plus de 100 000 EH - Les établissements ne participant pas à la dé- marche RSDE ou pour lesquels les données ne sont - de 40 des 157 stations d’épurations de 5 000 à pas encore disponibles. 100 000 EH du bassin. Les données RSDE et GEREP sont utilisées Pour les 117 stations de 5 000 à 100 000 EH du bassin lorsqu’elles sont disponibles, à défaut on utilise des équa- dont nous ne disposons pas des données mesurées, nous tions d’émission.

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Etablissement aux données accessibles : turel pour les DCO, MES et METOX (données redevances Pour chaque établissement le flux par campagne a 2008 et 2009). Cela représente un panel de 311 établis- été déterminé en réalisant le produit de la concentration sements. par le débit mesuré puis un flux moyen sur les 6 cam- Les données 2009 n’étant pas encore toutes vali- pagnes a été calculé. dées, les données 2008 ont été principalement utilisées Par substance, les flux moyens de 95 établissements et complétées par celles de 2009 lorsque l’information ont été additionnés afin d’obtenir un bilan global existait. Les résultats obtenus sont globalement cohérents Pour estimer les flux en substances, les équations avec notre connaissance de l’environnement industriel du à appliquer sont différentes selon le type d’activité du bassin. En effet les 10 plus gros flux sont des métaux, les site industriel : un bilan des rejets de polluants par sec- alkylphénols et les PBDE. teur d’activité est disponible mais c’est le bilan global par substance qui est présenté. Sur notre bassin, seuls 24 établissements sur les 316 L’incertitude sur ces résultats sera à prendre en restants déclarent des flux de substances dans GEREP. considération lors de l’interprétation. Il est donc difficile de compléter les données RSDE avec En effet l’INERIS, qui a déterminé ces équations, les informations issues du GEREP. Nous avons donc pris recommande la plus grande prudence dans l’analyse des le parti d’appliquer les équations à l’ensemble des indus- résultats. triels qui ne sont pas soumis à la démarche RSDE.

Etablissement aux données non disponibles : 4.4.1.3 Bilan global Pour tous les établissements redevables, une ex- Un bilan par substance et par secteur d’activité a été traction de la base de données de l’agence de l’eau a été réalisé et le bilan global des émissions par substance est réalisée. Elle reprend pour tous les établissements rede- présenté dans le Tableau 52 (classement par flux total vables, le flux total de pollution rejeté dans le milieu na- décroissant) :

Emissions en kg/an % émissions

Industrie Industrie Paramètres (données STEU TOTAL Rang Industrie STEU (équations) RSDE)

Zinc et ses composés 15 594 7 096 55 443 78 134 1 29,0% 71,0%

Hydrocarbures 24 395 24 395 2 - 100,0%

Chlorure de méthylène 53 9 503 13 345 22 900 3 41,7% 58,3%

Chrome et ses composés 10 383 3 664 4 114 18 161 4 77,3% 22,7%

Nickel et ses composés 1 625 2 756 4 608 8 989 5 48,7% 51,3%

Cuivre et ses composés 995 528 3 114 4 638 6 32,9% 67,1%

Arsenic et ses composés 466 95 1 421 1 981 7 28,3% 71,7%

Plomb et ses composés 544 191 857 1 592 8 46,1% 53,9%

DEHP / - 1 066 1 066 9 - 100,0%

Benzène 56 588 - 644 10 100,0% 0,0%

Nonylphénols 96 12 243 352 11 30,9% 69,1%

Isoproturon 0 8 277 285 12 2,8% 97,2%

Cadmium et ses composés 102 132 50 285 13 82,3% 17,7%

1,2 dichloroéthane 4 22 237 262 14 9,6% 90,4%

Chloroforme 141 113 - 254 15 100,0% -

Tétrachloroéthylène 13 200 15 228 16 93,6% 6,4%

Chloroalcanes C10-C13 137 76 - 212 17 100,0% -

Diuron 7 1 180 187 18 4,1% 95,9%

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 95

Emissions en kg/an % émissions

Industrie Industrie Paramètres (données STEU TOTAL Rang Industrie STEU (équations) RSDE)

Octyphénols 55 2 50 108 19 53,5% 46,5%

Pentachlorophénol 104 2 2 107 20 98,5% 1,5%

Diphényléthers bromés 92 1 / 93 21 100,0% -

DDT / - 88 88 22 - 100,0%

Mercure et ses composés 21 13 34 68 23 49,9% 50,1%

Chlorfenvinphos 0 0 60 60 24 0,1% 99,9%

Trichloroéthylène 13 38 8 59 25 86,0% 14,0%

Naphtalène 49 4 5 58 26 91,6% 8,4%

Fluoranthène 16 1 8 25 27 69,2% 30,8%

1,2,4 trichlorobenzène 1 13 - 13 28 100,0% 0,0%

Tétrachlorure de carbone 6,8 1,4 - 8,2 29 100,0% 0,0%

Atrazine 0,1 2,0 5,5 7,6 30 27,3% 72,7%

Dibutylétain cation 5,9 1,5 / 7,3 31 100,0% -

Endrine / - 6,8 6,8 32 - 100,0%

Isodrine / - 6,8 6,8 32 - 100,0%

Tributylétain cation 5,5 0,1 - 5,6 34 100,0% -

Hexachlorocyclohexane 0,0 0,1 5,3 5,4 35 1,7% 98,3%

Anthracène 3,0 1,0 0,0 4,0 36 99,6% 0,4%

Simazine 0,0 0,0 3,8 3,8 37 1,5% 98,5%

HAP 2,5 0,7 3,2 38 100,0% -

Hexachlorobutadiène 0,7 1,7 0,7 3,1 39 76,5% 23,5%

Pentachlorobenzène 0,1 0,6 0,4 1,1 40 63,7% 36,3%

Hexachlorobenzène 0,4 0,1 0,3 0,8 41 62,4% 37,6%

Chlorpyrifos 0,0 0,0 - 0,0 42 100,0% -

Alachlore 0,0 0,0 - 0,0 43 100,0% -

Endosulfan - 0,0 0,0 44 - 100,0%

Aldrine / - - - 45 - -

Dieldrine / - - - 45 - -

Nombre d’établissements 95 311 157

Tableau 52 : Bilan global des émissions par substances

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Au regard des résultats obtenus, il est important de nées mesurées RSDE. Il provient à 98% de l’équa- relever les points suivants : tion du secteur d’activité 21- traitement de surface. Bien qu’il soit utilisé comme décapant et dégrais- • Les 10 flux les plus importants correspondent aux sant donc très utilisé, il parait judicieux de vérifier connaissances dont on disposait jusqu’alors, cette équation. Les émissions urbaines sont égale- ment très importantes. • Dans ces 10 flux les plus importants, on retrouve 6 métaux, • D EHP : Les émissions de DEHP figurent au 9ème rang des émissions. C’est une molécule ubiquiste • Métaux : Le classement des émissions des données (que l’on retrouve partout) mais qui n’est plus sys- RSDE est conforme à ce qu’on connait mais le clas- tématiquement analysée en RSDE (donc pas de sement des émissions de cuivre semble anormale- données mesurées en industrie). Concernant les ment bas et les émissions des STEU sont faibles. STEU, il peut provenir des matériaux utilisés pour Les émissions de chrome sont dues à l’industrie et les réseaux d’assainissement. pour la part RSDE à quelques gros émetteurs. Le nickel et le plomb sont émis dans des proportions • 1,2 dichloroéthane : Molécule intermédiaire de équivalentes entre l’urbain et l’industriel synthèse du chlorure de vinyle, il parait surprenant que le flux principal provienne des STEU. Les extra- • Chlorure de méthylène : Le chlorure de méthylène polations seront donc également à vérifier dans ce a un flux “équation” important comparé aux don- domaine.

4.4.2 Evaluation des flux de nutriments à la mer

L’estimation des apports en flux de nutriments est • les cours d’eau du Boulonnais : la Slack, Le Wime- particulièrement importante pour les eaux côtières car reux et la Liane ; leur qualité n’est pas uniquement le reflet des rejets directs à la mer ou des flux transportés par les courants • la Canche ; marins, mais aussi des apports par les fleuves. En effet, les cours d’eau véhiculent jusqu’à la mer de nombreux • l’Authie ; nutriments en drainant l’ensemble du territoire. • les différents contributeurs de l’estuaire de la Somme (la Somme, la Maye (rivière et canal), le 4.4.2.1 Le réseau flux de nutriments Dien, l’Amboise, le courant à poissons) Les flux de nutriments des eaux de surface continen- tales dans les eaux côtières et de transition ont été calculés * Pour les canaux et wateringues, les débits sont estimés à partir de la base des données du réseau flux de nutriments. à partir des données de pompage et d’écoulement gra- Dans le cadre de la directive cadre sur l’eau (2000/60/CE) vitaire de l’institution interdépartementale des waterin- et des objectifs d’atteinte du bon état des masses d’eaux gues (IIW). La méthode de conversion à l’étude par l’IIW côtières, la DREAL de bassin et l’agence de l’eau Artois-Pi- étant en cours, l’estimation des débits des wateringues cardie se sont engagées à faire une estimation des flux de n’est donc actuellement pas disponible. Ces canaux n’ont nutriments apportés à la mer via les principaux fleuves. Cet donc pas fait l’objet de calculs. objectif fait l’objet d’une orientation et d’une disposition du SDAGE 2010-2015 (orientation 20 : “prendre des mesures Pour les calculs de flux de nutriments, deux mé- pour lutter contre l’eutrophisation en milieu marin”, dispo- thodes ont été utilisées : sition 29 : l’autorité administrative poursuit les estimations - selon la convention OSPAR en utilisant le logiciel des contributions aux flux à la mer d’ici 2015…”). Rtrend (méthode standard si moins de 12 mesures Depuis 2010, le réseau “Flux nutriments” comprend disponibles à l’année) des stations de mesures mensuelles de concentration en - selon la méthode DWC (discharge weighted mean nutriments et des stations de mesures mensuelles des concentration) : bien adaptée au calcul de flux de débits, ces deux données permettant de calculer les flux nutriments à partir de suivi discret (c’est à dire à de nutriments. Les cours d’eau concernés sont : faible fréquence d’échantillonnage). Cette mé- thode est recommandée comme étant celle pour • les canaux et wateringues* : le canal de Calais, le laquelle les incertitudes et les biais sont les plus canal de Marck, le canal des pierrettes, le canal de faibles (Publication S.Raymond) l’Aa, le canal de Mardyck, le Grand Drack et le canal exutoire de Dunkerque ; Les flux de l’années 201020 sont présentés par nutri- - ment (azote total (Nt), azote des nitrates (N-NO3 ), phos- phore total (Pt)) 20 Les calculs de flux ont été réalisés à partir des données 2010, année où l’incertitude liée aux profils hydrologiques de chaque rivière est la plus faible

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 97

- Cours d’eau Station qualité Station hydro Nt (en t/an) N-NO3 (en t/an) Pt (en t/an)

Slack Ambleteuse 90000 Rinxent 288 242 6

Wimereux Wimille 91000 Wimille 122 93 5

Boulogne-sur-Mer Liane Wirwigne 278 271 / 92500 L3

Canche Beutin 95000 Brimeux 2845 2670 35

Dompierre sur Authie Quend 100900 1799 1690 21 Authie

Somme Boismont 1112 Boismont 5027 4431 79

Seine Station OSPAR 70000 2000

- Tableau 53: Calcul des flux de nutriment : azote total (Nt), azote des nitrates (N-NO3 ) et phosphore total (Pt) en T/an en 2010

Les calculs pour d’autres années, dans le but d’avoir Ces analyses sont donc présentées dans le para- une estimation de la tendance, seront effectués ultérieu- graphe suivant. rement et intégrés à ces premiers résultats, à partir de la A partir de ces données de flux de nutriments à l’exu- méthode expliquée précédemment. toire des cours d’eau, les calculs par masse d’eau litto- Les calculs de flux disponibles via d’autres sources rale ont été effectués selon le schéma des masses d’eau d’informations (publication d’Ifremer, rapport des scienti- (Schéma 3). En outre, de façon arbitraire et comme base fiques) n’ont pu être repris dans le paragraphe précédent, de discussion, les flux en provenance de la Baie de Seine les données n’étant pas comparables entre elles (stations ont été évalués selon 2 hypothèses : 10% et 20% du flux qualité différentes, méthode divergente...). arrivant à la masse d’eau côtière allant de La Warenne à Ault (FRAC05).

28 12 35 05 13 30 62 53 61

20% 30%

FRAT02 FRAT03 FRAT04

FRAT01 50% 50% % 50% 50 50%

DH SN FRAC05 FRAC04 FRAC03 FRAC02 FRAC01

EAUX DU LARGE

X ME continentales X ME littorales X ME de transition X ME littorales artificielles ou modifiées

Dérive littorale générale sud nord Dérive littorale possible selon conditions météo

Schéma 3 : “Lien entre les masses d’eau douces et masses d’eau littorales”

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 98 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Code de la masse d’eau Nom de la masse d’eau Nt (en t/an) Pt (en t/an)

FRAC01 Frontière belge à la jetée de Malo / /

FRAC02 Jetée Malo au cap Gris Nez / /

FRAC03 Sud du cap à la Slack 144 3

FRAC04 Slack à la Warenne 399 8

FRAC05 La Warenne à la limite sud du district Escaut 9 672 135

FRAC05 H1 (10%) 12 027 279 Flux en provenance de la Baie de Seine FRAC05 H2 (20%) 19 027 479

FRAT01 Baie de Somme 5 027 79

FRAT02 Port de Boulogne 278 /

FRAT03 Port de Calais / /

FRAT04 Port de Dunkerque / /

Tableau 54: Calcul des flux par masse d’eau

4.4.2.2 Principales estimations présentes dans la annuelles sur la période 1990-2007, la Seine est toujours littérature la principale source de nutriments du fait de ses débits En 2011, une étude du Laboratoire d’Océanologie et 10 à 200 fois plus élevés que ceux des cours d’eau de la de Géosciences (LOG) de Wimereux et de l’Ifremer a établi façade Manche du bassin Artois-Picardie. Ces derniers une estimation des flux en nutriments pour les six prin- présentent néanmoins une source non négligeable de nu- cipaux cours d’eau de la façade littorale du bassin Artois- triments (Somme et Canche notamment) dont les effets Picardie. Elle a également décrit l’évolution entre 1990 et se font sentir surtout localement. 2010 et les a comparé avec les apports issus de la baie de Les tendances : une baisse des apports pour les Seine. phosphates à partir de la fin des années 90 mais les flux L’importance des petites rivières : cette étude a no- en nitrates ne montrent pas de forte tendance à long tamment montré que sur la base d’estimations moyennes terme.

9,0E+4 L’Arques

La Bresle 8,0E+4 La Somme ) -1 7,0E+4 L’Authie

.a n La Canche (T 6,0E+4 La Liane 5,0E+4 Le Wimereux La Slack 4,0E+4

3,0E+4

2,0E+4 Flux cumulés en nitrates 1,0E+4

0,0E+0 1991 1997 1992 1993 1995 1999 1996 1994 1998 1990 2001 2007 2002 2003 2005 2006 2004 2000

Figure 19 : Rapport 2011, LOG: Flux cumulés à la mer en nitrates (T/an) dans les différents cours d’eau étudiés de 1990 à 2007

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 99

C’est également ce que démontre le rapport 2011 du Les calculs couvrent la période 1999-2009. Depuis CGEDD concernant les évaluations de flux de polluants à la fin des années 90, les flux de phosphore sont nette- la mer via les cours d’eau au titre de la convention OS- ment en baisse – en diminution de moitié voire plus – sur PAR. Celle-ci prévoit en effet d’“évaluer avec autant de l’ensemble des trois façades maritimes. Cette améliora- précision que possible l’ensemble des apports fluviaux et tion est explicable d’une part par le moindre recours aux directs annuels de polluants sélectionnés aux eaux de la engrais phosphatés et de l’autre par l’amélioration des Convention” dans le cadre de son programme “Riverine performances des stations d’épuration. Inputs and Direct Discharges (RID)”.

8 160 000

7 140 000

120 000 6 /j) 3

5 100 000 n) /a 4 80 000

Flux (kt 3 60 000

2 40 000 Débit cumulé (1 000m

1 20 000

0 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Manche/mer du Nord Seine Tributaires et di€us Débit

Figure 20 : Evolution des flux de phosphore liés aux orthophosphates en Manche et Mer du Nord Source : agences de l’Eau-Schapi, banque Hydro - Traitements RTrend et SOeS, 2010.

Cette tendance est moins marquée pour les flux L’apport d’azote lié aux nitrates est très sensible aux azotés. Les légères baisses constatées sur la façade variations de débit. Ainsi trois quarts de l’évolution des Manche – Mer du Nord n’atteignent pas les réductions de flux sont explicables par celles des débits. Sur l’ensemble moitié relevées sur les flux phosphorés. de la période, le flux d’azote lié aux nitrates semble mal- gré tout en très légère baisse. Il n’a cependant pas atteint l’objectif de réduction de 50% par rapport à 1985 fixé dans le cadre de la convention OSPAR.

350 140 000

300 120 000 /j) 250 100 000 3

n) 80 000 /a 200

150 60 000 Flux (kt 100 40 000 Débit cumulé (1 000m 50 20 000

0 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Manche/mer du Nord Seine Tributaires et di€us Débit

Figure 21 : Evolution des flux d’azote liés aux nitrates en Manche et Mer du Nord Source : agences de l’Eau-Schapi, banque Hydro - Traitements RTrend et SOeS, 2010.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 100 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.5 Synthèse des rejets polluants et prélèvements

4.5.1 Synthèse des rejets en matières organiques

Les apports anthropiques de matières organiques papeteries, etc... La Figure 22 propose d’illustrer le bilan proviennent majoritairement des rejets des villes et de des flux de matières organiques arrivant au milieu récep-

certains types d’industries : industries agro-alimentaires, teur ici exprimés par la DB05.

Domestique Industrie

Population Pollution brute 93,8 kT industrielle ?

Assainissement ANC collectif 8,7 kT 85,1 kT

Rejets Rejets Rejet Rejets réseaux Pollution Rejet industries industries AC d’assainis- théorique ANC raccordées non raccordées 3 kT sement résiduelle* 3,7 kT 8,1 kT 13,8 kT 0,3 kT 1,4 kT

* pollution théorique résiduelle : elle représente la part de pollution inexpliquée issue de la méthode d’estimation utilisée, elle peut être due à des fuites de réseaux d’assainissement, des non raccordements ou encore à une surestimation de la pollution produite.

Figure 22 : Bilan des flux en DBO5 au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 101

Rejets totaux en matières organiques par activité

Domestique Industrie

28,6 1,7

94% 6%

Tableau 55 : Rejets totaux en matières organiques par activité

La principale source de rejet de pollution organique donne l’estimation suivante uniquement sur le bassin carbonée (DBO, DCO) provient des collectivités et notam- Artois-Picardie : ment de la population non ou mal raccordée (13,8 kT/an). L’optimisation des rendements épuratoires des stations • 7 % de la pollution en matières organiques est due d’épuration a permis de diminuer ces apports anthro- à la pollution diffuse liée à l’élevage piques ces dernières années. A noter que l’abattement par les stations d’épuration de la pollution en DCO est de • 37 % est due à la pollution diffuse liée au lessivage

92% et celle en DBO5 de 96% sur le territoire Artois-Pi- des sols agricoles, urbains ou autre. cardie. L’amélioration de la collecte concourt également à cette baisse. • 34 % est due à la pollution diffuse liée au domes- tique La contribution au flux par l’agriculture n’est pas connue à l’heure actuelle et n’est donc pas présente sur • 8 % est due à la pollution ponctuelle liée aux rejets la Figure 22. des stations d’épuration

Cependant, l’utilisation d’un modèle (Pégase pour • 14 % est due à la pollution ponctuelle liée aux rejets Planification et Gestion de l’Assainissement des Eaux) industriels

4.5.2 Synthèse des rejets en azote

Les matières azotées, notamment l’ammoniaque, rale et par minéralisation des amendements organiques. sont produites par les villes et par quelques industries L’azote nitrique (celui des nitrates) amène une surpro- (engrais azotés et phosphatés, hauts-fourneaux, indus- duction végétale (eutrophisation) avec des conséquences tries agroalimentaires). Selon leur forme, ces matières sur le fonctionnement écologique des milieux aquatiques. ont des effets différents L: ’azote organique, comme Les modalités d’estimation des pressions domes- toutes les substances organiques, contribue à la désoxy- tiques et industrielles sont reprises dans les parties res- génation de l’eau. L’azote ammoniacal est gênant pour pectivement 4.1 et 4.2. la fabrication d’eau potable et toxique pour le poisson. La Figure 23 présente le bilan des flux en azote émis L’azote sous forme de nitrates est produit en majorité par par les différentes activités humaines. Ces flux sont -ex l’agriculture et principalement par la fertilisation miné- primés en kilotonnes (kT) par an.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 102 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Agriculture Domestique Industrie

Fertilisation Fertilisation Fixation Population Pollution brute organique minérale symbiotique 21 kT industrielle ? 54 kT 162 kT 12 kT

Fertilisation totale 228 kT

Assainissement Exports ANC collectif 199 kT 2 kT 19 kT

Rejets Rejets Rejet Rejets réseaux Pollution Rejet Bilan azoté industries industries AC d’assainis- théorique ANC 28,6 kT raccordées non raccordées 2,8 kT sement résiduelle* 1 kT 2 kT 1,5 kT 0,4 kT 0,9 kT

* pollution théorique résiduelle : elle représente la part de pollution inexpliquée issue de la méthode d’estimation utilisée, elle peut être due à des fuites de réseaux d’assainissement, des non raccordements ou encore à une surestimation de la pollution produite.

Figure 23 : Bilan des flux en azote au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an

Rejets totaux en azote par activité

Agriculture Domestique Industrie

28,6 kT 7,3 kT 1,3 kT

77 % 19,5 % 3,5 %

Tableau 56 : Rejets totaux en azote par activité

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 103

Au niveau du bassin Artois-Picardie, l’agriculture issus des zones urbaines et industrielles peuvent être contribue le plus au flux d’azote à hauteur de près de beaucoup plus intenses que les flux agricoles. 80%. L’agriculture occupe une grande partie de la super- ficie du bassin (71%) ce qui explique que le flux en azote A noter que le rendement épuratoire des stations du issu de l’agriculture est prédominant. Localement les flux bassin est en moyenne de 84%.

4.5.3 Synthèse des rejets en phosphore

Le phosphore est un élément nutritif naturelle- tions d’épuration est de 78% en moyenne sur le terri- ment présent dans les eaux. Les apports anthropiques toire. Les apports agricoles sont difficiles à estimer car proviennent du domestique, de l’industrie et de l’agri- les conditions de mobilisation et de fixation à partir du culture. Au vu des connaissances actuelles, les activités stock du sol sont mal connues c’est pourquoi les flux en domestiques constituent la principale source de phos- phosphore d’origine agricole ne sont pas connus avec phore soit 85% (Figure 24). L’abattement par les sta- précision.

Domestique Industrie

Population Pollution brute 2,8 kT industrielle ?

Assainissement ANC collectif 0,26 kT 2,5 kT

Rejets Rejets Rejet Rejets réseaux Pollution Rejet industries industries AC d’assainis- théorique ANC raccordées non raccordées 0,5 kT sement résiduelle* 0,18 kT 0,2 kT 0,3 kT 0,04 kT 0,17 kT

* pollution théorique résiduelle : elle représente la part de pollution inexpliquée issue de la méthode d’estimation utilisée, elle peut être due à des fuites de réseaux d’assainissement, des non raccordements ou encore à une surestimation de la pollution produite.

Figure 24 : Bilan des flux en phosphore au niveau des masses d’eau de surface exprimés en kT/an

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 104 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Rejets totaux en phosphore par activité

Domestique Industrie

1,18 0,21

85% 15%

Tableau 57 : Rejets totaux en phosphore par activité

Au niveau du bassin Artois-Picardie, le domestique mination des eaux de surface par le phosphore est globa- contribue le plus au flux de phosphore à hauteur de près lement faible sur le bassin. Les zones où ce risque est le de 85%. plus élevé (risque moyen) sont les zones qui connaissent Le modèle national d’estimation du risque de conta- des phénomènes d’érosion (voir carte 28).

4.5.4 Synthèse des prélèvements

Pour satisfaire les besoins agricole, domestique et les eaux souterraines présentant une meilleure qualité industriel les prélèvements d’eau peuvent se faire au ni- notamment pour la bactériologie et les matières orga- veau des masses d’eau de surface (voir carte 41) ou des niques. Les figures suivantes proposent de schématiser masses d’eau souterraines (voir carte 39). En fonction du la part de prélèvement de chaque activité que sont le type de qualité d’eau souhaitée, les prélèvements se font domestique, l’industrie et l’agriculture. dans les eaux de surface ou dans les eaux souterraines,

Volume d’eau prélevée dans les eaux de surface (en millions de m3) 128

Agriculture Industrie Domestique (en Mm3) (en millions de m3) (en millions de m3) 0,6 107 20,4

Eau Eau consommée Eau consommée Eau restituée consommée Eau restituée 3 3 3 (en Mm3) (en Mm ) (en Mm ) (en Mm3) (en Mm ) 0,6 7 100 4 16,4

Eau consommée Eau restituée (en millions de m3) (en millions de m3) 12 116

Figure 25 : Répartition des volumes d’eau prélevée dans les eaux de surface par secteur d’activité

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 105

Les prélèvements en eau de surface sont liés essen- consommée à hauteur de 7 Mm3 (Figure 25). tiellement à l’industrie (84%). Les activités industrielles La qualité des eaux de surface du bassin ne permet mobilisent de grandes quantités d’eau pour satisfaire leurs pas une exploitation des masses d’eau de surface comme besoins de processus en amont et en aval de production. réservoir d’eau potable de façon généralisée. C’est pour- L’eau au niveau industriel est notamment utilisée pour ses quoi son exploitation est très limitée sur le bassin. Il n’y a propriétés de transport de la chaleur (système de refroidis- que deux prises d’eau potable sur le territoire ; une sur la sement). Une partie de l’eau prélevée par les industriels est Liane et une sur la Lys rivière (Tableau 38).

Eaux de surface

Usage Volume prélevé (Mm3) % Volume consommé (Mm3) %

Agriculture 0,6 0,5% 0,6 5%

Domestique 20,4 16% 4 34,5%

Industrie 107 83,5% 7 60,5%

total 128 - 11,6 9%

Tableau 58 : Volumes d’eau de surface prélevés et consommés (en millions de m3)

Volume d’eau prélevée dans les eaux souterraines (en millions de m3) 403,7

Agriculture Industrie Domestique (en Mm3) (en millions de m3) (en millions de m3) 36,6 65,7 301,4

Eau consommée Eau consommée Eau consommée Eau restituée 3 3 3 (en Mm3) (en Mm ) (en Mm ) (en Mm ) 36,6 65,7 241,1 60,3

Figure 26 : Répartition des volumes d’eau prélevée dans les masses d’eau souterraines par activité

Les prélèvements en eaux souterraines sont princi- (AG001) et de la Somme amont (AG013). Ces chiffres sont palement liés à l’eau potable (75%). L’industrie et l’agri- à comparer au taux de recharge de la nappe. On observe culture représentent respectivement 16 et 9% des prélè- que la part d’eau prélevée est inférieure à 44% (Tableau vements en eaux souterraines. Les prélèvements les plus 17) du volume d’eau de recharge de la nappe. Les prélè- importants ont lieux dans les masses d’eau de la Craie de vements en eau souterraine ne sont pas supérieurs aux la vallée de la Deûle (AG003), des vallées de la Scarpe et de capacités des nappes. la Sensée (AG006), de la Somme (AG012) de l’Audomarois

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 106 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Eaux souterraines Eaux de surface Volume total par usage % Volume Volume (M m3) Usage % % (M m3) (M m3)

Agriculture 36,6 9 0,6 0,5 37,2 7%

Domestique 301,4 75 20,4 15,9 321,8 60,5%

Industrie 65,7 16 107 83,6 172,7 32,5%

total 403,7 76% 128 24% 531,7 -

Tableau 59 : Répartition des prélèvements par usage et origine de la ressource

4.6 Les pressions sur l’hydromorphologie des cours d’eau

4.6.1 Le résultat de pressions historiques

Rares sont les cours d’eau du bassin Artois-Picardie néficia de travaux dès 1199 pour faciliter le commerce flu- dont le tracé et/ou le profil n’a pas été modifié. On peut vial, entre Corbie et la mer. Au 17ème siècle, via des ordon- se référer à ce titre à plusieurs études sur l’histoire des nances royales, l’utilisation économique déjà intensive de cours d’eau, qui témoignent de ces aménagements. la voie d’eau a engendré les premiers grands travaux de rectification qui ont contribué à l’extrême linéarité de plu- Dès le 11ème siècle, le territoire des polders a fait sieurs rivières des bassins versants de la Lys et de l’Escaut l’objet de travaux dans l’objectif d’aménager et d’assé- (Cosail, 1955). La Sambre rivière a été canalisée dès 1836. cher les terres par la rectification des cours d’eau, inté- Ces travaux sur les rivières canalisées se poursuivent grés dans un réseau de fossés et de canaux artificiels, encore de nos jours. La plupart des méandres existants les watergangs, selon la structuration des wateringues, ont été coupés. Ces rivières canalisées ont été progres- associations syndicales de propriétaires (Delaine, 1994). sivement élargies, leur cours rectifié, leurs berges figées Ces travaux ont permis la maîtrise de l’eau sur ce terri- par des éléments durs pour lutter contre le batillage. En toire avec un dispositif façonné au cours des siècles pour outre, certains canaux sont même artificiels car totale- évacuer l’eau vers la mer et faire barrage par des amé- ment crées par l’action de l’homme. Certains axes ne sont nagements hydrauliques (endiguement, ouvrages..) aux plus utilisés pour la navigation mais les aménagements entrées d’eaux marines dans les terres. L’objectif initial de demeurent et les voies d’eau peuvent servir alors d’autres salubrité publique a permis le développement des usages usages. anthropiques, initialement l’agriculture. Ces terrains ga- gnés sur la mer ont ensuite été urbanisés et accueillent En dehors des canaux navigués, la volonté de aujourd’hui des équipements industriels (CGEDD, 2009). l’homme de façonner les cours d’eau, de les rectifier est ancienne dans le bassin Artois – Picardie, aux fins de Ce mode de gestion des cours d’eau selon la struc- lutte contre les inondations d’une part (Dubos, 2011), pour ture “wateringue” a été adopté sur plusieurs bassins ver- rationaliser les terrains en vue de l’exploitation agricole sants dès le 11ème siècle; on citera par exemple la vallée de d’autre part. Deux orientations étaient poursuivies aux ème la Scarpe, où le Décours et la Traitoire qui sont des “cours 17-18 siècles, la gestion des berges (coupe des arbres en d’eau” créés pour assécher les marais de la Scarpe (Ghils berge pour favoriser l’écoulement des eaux,), la dérivation et Colin, 2011), la vallée de la Deûle, dont les affluents des lits pour la lutte contre les inondations ou l’utilisation ont été rectifiés pour mieux drainer les terres (Caniot, hydraulique de la rivière. Si les usages ont souvent dis- 2005), la basse-vallée de la Slack, certains affluents de la paru, les lits perchés des cours d’eau subsistent, notam- Somme (Ancre, Hallue). ment pour les affluents de la Somme, sur les vallées de la Canche et de l’Authie, les affluents en rive droite de l’Es- Le bassin Artois – Picardie, en raison de ses faibles caut et de la Sambre (Dubos, 2011). Les anciens lits ont pentes, a connu le développement de la navigation dès le été asséchés et sont aujourd’hui occupés par des plans Moyen Age. A titre d’exemple, le cours de la Somme bé- d’eau ou ont été urbanisés.

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Le développement industriel du 19ème siècle a ampli- Enfin, les aménagements les plus récents concernent fié les aménagements hydrauliques des cours d’eau, afin l’aménagement des cours d’eau dans une logique de de bénéficier de leur puissance hydraulique pour le fonc- développement urbain. Si beaucoup de rivières ont été tionnement des forges, des tanneries, meuneries, fila- enterrées aux 17ème-18ème siècles, dans une logique de sa- tures… lubrité publique (Caniot, 2005), elles le sont aujourd’hui pour permettre une occupation urbaine toujours crois- Ces aménagements historiques se sont poursuivis sante dans les grandes métropoles du bassin. Les rivières ensuite avec l’intensification de l’agriculture dès les an- ainsi canalisées voire enterrées ne jouant plus aujourd’hui nées 50 et les travaux dits de génie rural. Les lits ont été qu’un rôle d’évacuation. surcreusés et/ou rectifiés pour améliorer l’efficacité des L’état hydromorphologique des cours d’eau du bas- dispositifs de drainage, évacuer l’eau au plus vite par des sin Artois-Picardie est la résultante de ces travaux histo- curages, ou gagner un peu de superficie. Ces travaux ont riques. Certains secteurs restent malgré tout préservés, concerné l’ensemble des cours d’eau du bassin. notamment dans les zones où les prairies ont été main- tenues en fond de vallée.

4.6.2 L’hydromorphologie dans la directive cadre sur l’eau

L’hydromorphologie n’est obligatoirement évaluée, d’eau. C’est pourquoi elles sont décrites dans cet état en tant qu’indicateur, que pour les masses d’eau en très des lieux. Leur diagnostic permettra de mettre en place bon état. Même si certains secteurs sont préservés, au- des mesures correctives dans le Programme de Mesures cune masse d’eau du bassin Artois-Picardie n’est, dans (PdM). son ensemble, en très bon état (c’est à dire proche d’un état de référence). Les altérations hydromorphologiques La qualité hydromorphologique des cours d’eau s’ap- sont en revanche un facteur important influençant les in- précie à partir de 3 paramètres selon l’annexe V de la DCE dicateurs biologiques voire physico chimique des masses (2000), dont est tiré le Tableau 60:

Élément Très bon état Bon état État moyen

La quantité et la dynamique du Conditions permettant Conditions permettant débit, et la connexion résultante aux d’atteindre les valeurs d’atteindre les valeurs Régime eaux souterraines, correspondent indiquées ci-dessus indiquées ci-dessus hydrologique totalement ou presque totalement pour les éléments de pour les éléments de aux conditions non perturbées. qualité biologique. qualité biologique.

La continuité de la rivière n’est Conditions permettant Conditions permettant pas perturbée par des activités d’atteindre les valeurs d’atteindre les valeurs Continuité anthropogéniques et permet indiquées ci-dessus indiquées ci-dessus de la rivière une migration non perturbée pour les éléments de pour les éléments de des organismes aquatiques et le qualité biologique. qualité biologique. transport de sédiments.

Les types de chenaux, les variations de largeur et de profondeur, la Conditions permettant Conditions permettant vitesse d’écoulement, l’état du d’atteindre les valeurs d’atteindre les valeurs Conditions substrat et tant la structure que indiquées ci-dessus indiquées ci-dessus morphologiques l’état des rives correspondent pour les éléments de pour les éléments de totalement ou presque totalement qualité biologique. qualité biologique. aux conditions non perturbées.

Tableau 60 : Liste des éléments d’évaluation de la qualité hydromorphologique

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 108 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

4.6.3 Quelles pressions sur les masses d’eau ?

Les paragraphes ci-après décrivent les principales lue, en équilibre avec le cours d’eau. Historiquement et pressions s’exerçant sur l’hydromorphologie des cours d’eau comme précisé en 4.5.1, cette dynamique, pour des raisons et canaux du bassin Artois-Picardie et les processus par les- esthétiques et foncières est très souvent refusée par les quels elles ont un impact sur les écosystèmes aquatiques. riverains, qui en ont perdu l’habitude. L’érosion naturelle Les cartes présentées n’ont pour seul but que d’illus- des berges provoque en effet des pertes de surfaces des trer le propos. Leur précision est liée aux données natio- parcelles, qui ne sont pas acceptées dans une logique éco- nales utilisées. Elles n’ont pas de prétention ni d’exhausti- nomique ou de développement urbain. La perception de vité ni même de parfaite exactitude. Les tronçons artificiels l’espace de fonctionnement du cours d’eau est réduite à n’ont notamment pas été caractérisés par le système son lit mineur, ses débordements ne sont plus acceptés, relationnel d’audit sur l’hydromorphologie (SYRAH), dont son fonctionnement latéral est altéré, notamment par des sont extraites la plupart des informations cartographiées protections de berges. L’aspect propre et figé du béton, des ci-dessous, et qui est détaillé en 5.8.2.2. palplanches ou de la ligne droite a été perçu et l’est encore parfois, comme plus rassurant. Ainsi, la lutte contre le batillage sur les canaux navi- 4.6.3.1 Rectification et recalibrage des cours gués, ou la construction d’équipements tels que les routes, d’eau : une pression sur les conditions ponts, digues, habitations ou autres équipements urbains, morphologiques s’accompagne généralement d’une stabilisation et d’un Plusieurs rivières et fleuves du bassin ont été profon- renforcement des berges figeant le cours d’eau, et excluant dément modifiés pour l’usage “navigation”. Il en résulte un souvent tout échange avec son lit majeur alors même que besoin, lié à cet usage, de stabilisation des berges, mais des solutions de génie végétal permettent un juste milieu aussi de surcreusement pour garantir le niveau normal de entre protection des biens et/ou des personnes et écologie. navigation (c’est à dire une profondeur minimale garantie pour le passage des bateaux à pleine charge), de largeurs Un élément particulier et emblématique sur les permettant le passage des différents gabarits de péniches berges dans le bassin Artois-Picardie, est la faiblesse de la et de linéarité. Pour les rivières encore naturelles, les tra- végétation (ripisylve), souvent insuffisante, ou au mieux vaux de rectification et de recalibrage, sous différents mo- limitée à un rideau d’arbres. tifs et objectifs, parfois à mauvais escient (lutte contre les inondations, remembrement, etc.) génèrent : Cette absence trouve son origine dans les travaux hydrauliques successifs, l’abattage des arbres en berges • des surlargeurs, ayant toujours été considéré comme favorisant l’écoule- ment des eaux, dans un bassin soumis à l’aléa “inonda- • des diminutions artificielles de pente, (provoquant tion”. Plus récemment, avec la révolution agricole d’après- une diminution des vitesses d’écoulement favori- guerre et dans les remembrements successifs, on assiste sant l’envasement des cours d’eau), à la mutation du bocage vers la grande culture, avec plus largement l’occupation optimale des terrains jusqu’en • la disparition des sinuosités qui banalise les écou- haut de berge, pour certains territoires du bassin. Dans les lements, secteurs pâturés par les bovins, la disparition progressive des clôtures a favorisé l’accès du bétail au lit de la rivière • par les protections de berges une raréfaction des et dégradé la présence et le renouvellement de la ripisylve. abris pour la faune aquatiques et empêchent toute Ce processus est également observé pour les équipements mobilité du cours d’eau. routiers en bordure de cours d’eau, la rectification des cours d’eau et leur incision suite à laquelle, les arbres, déstabili- Les aménagements ayant conduit, de longue date, à sés deviennent gênants, les servitudes d’entretien ou de cette “domestication” des cours d’eau ont donc aussi pro- halage pour lesquelles des arbres sont abattus pour laisser voqué une banalisation des habitats aquatiques et la dis- libre accès aux engins, etc. parition des plus intéressants sur le plan écologique. C’est toute la biodiversité aquatique qui s’en trouve atteinte. La Or un cours d’eau présente naturellement de la végé- carte 42 présente le taux de rectitude, affecté ici à chaque tation herbacée, arbustive et arborée sur ses berges, en un tronçon élémentaire de SYRAH, ce qui correspond à un rideau plus ou moins continu et d’épaisseur substantielle. taux de sous-tronçons considérés comme rectilignes. Outre l’apport paysager, évident, la ripisylve joue un rôle majeur pour la qualité des milieux aquatiques, notamment :

4.6.3.2 Pression potentielle de l’occupation du • Par l’ombre portée qui limite le réchauffement de sol sur l’aménagement des berges et l’eau dans les périodes estivales, absence de ripisylve : une pression sur les conditions morphologiques • En tant qu’habitat : dans le lit mineur, le réseau raci- Les berges d’un cours d’eau à l’état naturel alternent naire qui stabilise les berges et crée nombre d’abris pente douce sur les rives convexes, et pente plus pronon- sous berge pour les espèces aquatiques, l’apport de cée sur les rives concaves. Il est normal qu’une berge évo- bois mort de même, et sur les berges, la végétation

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau 109

étant un refuge pour les espèces liées au cours d’eau pour l’agriculture, ce phénomène provoque un colmatage (oiseaux pêcheurs notamment), important des cours d’eau du bassin. En effet, les faibles débits associés aux surlageurs et pentes faibles, créent des • En créant un effet tampon, limitant les transferts conditions favorables au dépôt des particules même les par ruissellement de matière en suspension et d’in- plus fines qui obstruent donc les fonds dégradant ainsi la trants agricoles notamment, zone hyporhéique (fond du lit d’un cours d’eau), habitat de nombreuses espèces, qui joue un rôle majeur dans l’auto- • En limitant l’accès du bétail au lit mineur, limitant épuration des cours d’eau et participe des échanges entre ainsi les phénomènes de piétinement. nappe et eaux de surface.

La carte 43 indique l’état de la ripisylve qui est évalué Les matières en suspension, introduisent également par la densité (en surface occupée) de végétation arborée dans l’eau des intrants destinés aux cultures (phosphore dans des bandes de 10 et 30 m de chaque côté du cours adsorbé par exemple), provoquent par ailleurs une turbi- d’eau. Elle ne rend pas compte de la qualité et de la diver- dité de l’eau, limitant la photosynthèse des plantes aqua- sité du boisement. tiques ou provoquent des lésions au niveau des branchies des poissons.

4.6.3.3 L’apport de particules fines : une pression Ce phénomène est marqué sur l’ensemble du bassin sur les conditions morphologiques à des degrés divers. Ainsi, sur la Canche, qui a été équipée Issues de l’érosion des sols, en l’absence d’éléments d’une station de mesure de ce paramètre, entre 1999 et naturels du paysage pour les retenir, les particules fines 2002, ce sont 320 000 tonnes de terres qui ont été char- sont acheminées vers les cours d’eau par ruissellement. riées par le fleuve en provenance de son bassin versant et Outre causer un problème de perte de sol, problématique de ses berges.

Carte 2 : Indicateur de risque d’érosion diffuse d’origine agricole (Source: CEMAGREF)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 110 4. Analyse des pressions sur les masses d’eau

Explication de la légende : cet indicateur est basé de quelques dizaines de centimètres à plus de 18 m pour sur la carte INRA d’aléas d’érosion des sols et sur la carte le barrage du Val Joly. Notons, qu’en dehors du Val Joly, des orientations technico-économiques des exploitations il n’existe aucun autre grand barrage (tels qu’ils existent agricoles (OTEX) dominantes par communes, dont les sur les autres grands bassins français à vocation de stoc- données sont issues du dernier Recensement Général de kage, de régulation ou de production hydroélectrique). l’Agriculture (RGA 2000) disponible lors de l’élaboration de De nombreux ouvrages ne sont plus utilisés pour cet indicateur. Un coefficient de pondération est affecté à leur vocation initiale. D’autres usages se sont installés chaque zone hydrographique en croisant ces deux informa- de fait : usage d’agrément pour le propriétaire (effet “mi- tions renseignant sur l’érodabilité naturelle des sols et la roir”), pêche de loisirs, ou tourisme notamment (exemple couverture hivernale. L’indice final est obtenu à l’échelle de du Val Joly) chaque zone hydrographique par une moyenne pondérée. Outre la perte d’utilité, beaucoup d’ouvrages, jadis Les risques d’érosion ainsi calculés pour certaines mobiles, ne sont plus manœuvrés créant ainsi des condi- zones du bassin Artois-Picardie sont parmi les plus élevés tions d’écoulement perturbées, y compris en cas de crue. de France (voir carte 28). Ces obstacles entravent à la fois le transport solide (cailloux, graviers, sable et particules fines) qui constitue 4.6.3.4 Ouvrages en travers des cours d’eau : une l’architecture des habitats de l’écosystème, mais égale- pression sur les conditions morphologiques ment la circulation des espèces aquatiques, limitant leur et la continuité écologique potentiel de colonisation, leur survie, puisque certaines 2043 ouvrages en travers du lit mineur ont été re- espèces accomplissent leur cycle biologique en effec- censés sur le bassin Artois-Picardie (en moyenne 1 obs- tuant des migrations plus ou moins importantes. tacle environ tous les 4 km). Leur nature est très diverse : Le cas extrême est celui des poissons migrateurs amphihalins, tel le saumon, la truite de mer, l’anguille, les • utilisation de la force hydraulique (moulin plu- lamproies qui vivent alternativement en eau douce et en ri-centenaires ou installations hydroélectriques mer parcourant de longues distances pour accéder à leurs récentes) lieux de reproduction ou de croissance.

• gestion des niveaux (vannes, pompes) Les ouvrages, même de taille modeste (générale- ment moins de 2 m), du fait des faibles pentes des val- • écluses, pour réguler le niveau normal de naviga- lées du bassin Artois-Picardie, provoquent également tion un effet dit “de bief” important (voir carte 45) en amont de chaque ouvrage. Le plan d’eau créé par les ouvrages • ponts (dont le radier peut créer un différentiel de ennoie un linéaire important en amont là où existerait niveau amont-aval), buses (installées pour recou- éventuellement un écoulement courant rapide. La hau- vrir le cours d’eau) teur d’eau, les vitesses d’écoulement, les mécanismes de transport et dépôt de sédiment, l’oxygénation de l’eau, • réservoirs (peu répandus dans le bassin) voire la température, s’en trouvent très perturbés provo- quant la régression et la disparition de certaines espèces. • transferts d’eau (siphons, partage entre deux bras) Ces biefs s’enchaînent d’un ouvrage à l’autre, et sur cer- tains cours d’eau, c’est presque la totalité du linéaire qui • protection contre les inondations, notamment est sous l’influence des ouvrages (ces cours d’eau sont pour les ouvrages “portes à la mer” ceux présentant les plus forts taux d’étagement). Le taux d’étagement (voir carte 46) est un indice rendant compte Ces ouvrages entrainent une fragmentation des des hauteurs cumulées des barrages par rapport à la cours d’eau (voir carte 44). La hauteur de ces ouvrages va pente naturelle des cours d’eau.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 111

5 Incidences des principales pressions

5.1 Enrichissements en nutriment pouvant conduire à une eutrophisation du milieu

Les cours d’eau du bassin Artois-Picardie subissent augmentant ainsi la fréquence d’apparition des phé- un déséquilibre lié à l’activité humaine. En effet le nomènes d’eutrophisation. L’identification des zones à contexte socio-économique du bassin a entraîné, au risque d’eutrophisation impose d’utiliser des catégories fil des années, une augmentation importante de la de niveau trophique qui prennent en compte et com- concentration en matières organiques biodégradables binent différents paramètres.

5.1.1 Présentation des catégories

Les catégories de niveau trophique sont composées dont l’augmentation traduit un phénomène d’eu- des paramètres suivants : trophisation. • Le phosphore total qui met en évidence la richesse du milieu en nutriments. Pour le phosphore total, c’est le percentile 90 qui est considéré car il permet de caractériser le milieu sans • L’oxygène dissous qui rend compte de l’activité prendre en compte les situations exceptionnelles et de métabolique du milieu car la décomposition des savoir si de manière générale le milieu est eutrophe ou végétaux aquatiques par les bactéries consomme non. En revanche pour l’oxygène dissous et la chloro- de l’oxygène. phylle A additionnée aux phéopigments, c’est la valeur maximale qui est prise en compte, et non le percentile • La chlorophylle a et les phéopigments (produit 90, car les phénomènes d’eutrophisation sont rares, ils de dégradation de la matière végétale) qui per- apparaissent en général une fois par an, et c’est pourquoi mettent d’estimer la quantité de phytoplancton la totalité des valeurs doit être considérée.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 112 5. Incidences des principales pressions

Percentile 90 Maximum oxygène Maximum chlorophylle Niveau d’eutrophisation phosphore total dissous A et phéopigments

Classe 1 : non eutrophe ≤ 0,5 mg/L ≤ 110 % ≤ 120 µg/L

Classe 2 : potentiellement eutrophe > 0,5 mg/L ≤ 110 % ≤ 120 µg/L

Classe 3 : eutrophe ≤ 0,5 mg/L > 110 % > 120 µg/L

Classe 4 : hypereutrophe > 0,5 mg/L > 110 % > 120 µg/L

Cette condition L’une ou l’autre ou les deux conditions doit être vérifiée doivent être vérifiées

• La catégorie “non eutrophe” correspond à la situa- • La catégorie “eutrophe” signifie que le milieu réu- tion normale, celle vers laquelle il faut tendre. Elle nit les conditions nécessaires à une eutrophisation, signifie que le milieu n’est pas suffisamment oxy- toutefois le phosphore est un facteur limitant. géné et qu’il contient du phosphore mais en quan- tité trop faible pour entraîner une prolifération • La catégorie “hypereutrophe” est le cas le moins végétale. fréquent. Le phosphore présent en quantité trop importante n’est pas totalement assimilé, les phé- • La catégorie “potentiellement eutrophe” signifie nomènes d’eutrophisation prennent alors encore que le milieu est propice à l’eutrophisation en rai- plus d’ampleur si les conditions météorologiques son de la présence de phosphore en quantité suf- sont favorables. fisante, pourtant le phénomène ne se produit pas. Plusieurs explications peuvent alors être avancées : Le rapport de Redfield ou “rapport de l’azote sur le - Le milieu est soumis à une pollution orga- phosphore” doit également être pris en compte : si celui- nique, toxique, ou autre, qui inhibe le dévelop- ci est inférieur à 10, alors cela constitue un facteur aggra- pement végétal, vant pour l’eutrophisation. - Le milieu est trop agité pour permettre l’im- plantation d’une flore aquatique.

5.1.2 Situation sur le bassin Artois-Picardie

Pour le bassin versant de l’Yser et le delta de l’Aa, il phénomènes d’eutrophisation. Les fleuves côtiers sont y a dominance des niveaux hypereutrophes et eutrophes, des masses d’eau dont l’objectif de bon état est visé pour ce qui atteste de la présence de nutriments en grande 2015. Les quelques stations de surveillance en qualité quantité (voir carte 12). Ceci est logique car ces cours médiocre prouvent la présence de chlorophylle a qui peut d’eau sont en majorité à faibles débits, certains canali- être due à la présence d’algues filamenteuses. sés, fortement pollués et qui facilitent alors l’apparition de phénomènes d’eutrophisation. Pour les bassins versants de la Lys et de la Deûle, il existe un important pourcentage de milieux potentielle- Pour les fleuves côtiers, le niveau non eutrophe pré- ment eutrophes, ce qui traduit la présence de nutriments domine. Cela s’explique car ces cours d’eau sont générale- mais l’absence de végétaux. Ce phénomène pourrait être ment de plutôt bonne qualité et ont des vitesses d’écou- dû à la navigation ou à une toxicité éventuelle qui empê- lement importantes qui ne favorisent pas l’apparition de cherait le développement des végétaux.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 5. Incidences des principales pressions 113

5.2 Enrichissement en matière organique

Les Matières Organiques désignent des substances être le paramètre le plus pénalisant contrairement aux nécessaires à la vie des microorganismes. Dans les cours nutriments que sont l’azote et le phosphore. Le bilan en d’eau, les micro-organismes (algues, bactéries, etc...) oxygène n’est pas un paramètre déclassant à lui seul les consomment l’oxygène dissous contenu dans l’eau pour masses d’eau du territoire. Sur les 66 masses d’eau de la dégradation de ces matières organiques. C’est ainsi surface du territoire, seulement 15 sont concernées par un qu’un excès entraine une désoxygénation de l’eau. Cette déclassement par la matière organique. Ce déclassement désoxygénation est délétère pour la vie aquatique, c’est est présent au niveau des canaux car ils sont dans les pourquoi le caractère biodégradable de la matière orga- zones de plus fortes activités avec des rejets importants nique est particulièrement déterminant. La mise en et l’eau peu courante donc peu oxygénée a une faible ca- évidence de la présence des matières organiques se fait pacité d’autoépuration. notamment par la mesure de la DCO (Demande Chimique en Oxygène) et de la DBO5 (Demande Biochimique en Oxy- Les efforts pour limiter l’enrichissement des milieux gène sur 5 jours) qui constituent le bilan en oxygène du par les matières organiques doivent porter sur la gestion point de surveillance. du temps de pluie (partie 4.1.1.2) et la diminution des re- jets non traités notamment par l’amélioration du taux de Sur l’ensemble du bassin Artois-Picardie, la pollu- collecte des réseaux d’assainissement. tion en matières organiques (voir carte 13) ne semble pas

5.3 Contamination par les substances

La pollution toxique se caractérise par des rejets de • la pollution historique, des contaminants rejetés substances très diverses aussi appelés micropolluants, dans le passé et stockés dans les sédiments qui pouvant avoir sur le milieu naturel un impact immédiat peuvent être relargués dans la colonne d’eau selon (toxicité aiguë) ou chronique (toxicité à long terme). Ces les conditions notamment d’oxygénation du milieu. pollutions sont pour partie constituées de métaux et métalloïdes (cadmium, chrome, arsenic, mercure…) et C’est pourquoi, la Directive attire l’attention des pour partie de substances organiques telles que les pes- Etats Membres dans son annexe VIII sur un grand nombre ticides ou des produits chlorés, émises en concentrations de composés regroupés par familles chimiques (métaux parfois très faibles mais ayant des impacts toxiques forts. par exemple) ou par effets sur le milieu ou les organismes La détection des micropolluants dans les cours d’eau est en général (cancérigènes, perturbateurs endocriniens…). donc difficile, en raison de la multiplicité des substances, Leurs sources doivent être identifiées et éventuellement la variabilité des contaminations dans le temps et leur très suivies dans les masses d’eau concernées. Certains de ces faible concentration. toxiques doivent voir leurs émissions, rejets et pertes dans Les 41 substances dangereuses visées par la Directive le milieu fortement réduites : ce sont les substances prio- Cadre sur l’Eau font partie de ces pollutions toxiques. Elles ritaires de l’annexe X (l’alachlore par exemple, ou encore ont pour origine : le benzène), voire totalement supprimés, ce sont les subs- tances dangereuses prioritaires de l’annexe X (exemple • la pollution industrielle qui est ponctuelle (site de des nonylphénols). Les niveaux de contamination des mi- production important) ou dispersée (sites de petite lieux aquatiques pour ces substances dangereuses et dan- voire toute petite taille, artisans, activité de ser- gereuses prioritaires de l’annexe X devront satisfaire des vice) ; normes de qualité environnementales définies au niveau communautaire pour atteindre le bon état chimique. • la pollution urbaine qui a une origine multiple Les masses d’eau de surface sont principalement (domestique, atmosphérique, ruissellement sur les dégradées par les Hydrocarbures Aromatiques Polycy- surfaces imperméabilisées…) ; cliques (HAP), l’isoproturon (herbicide) et certains métaux (plomb, mercure) (chapitre 2.3.1.4). Les eaux souterraines • la pollution agricole, essentiellement via les épan- sont, elles, principalement dégradées par les pesticides dages d’engrais et l’utilisation de produits phyto- (voir carte 15) et dans une moindre mesure par un HAP sanitaires (benzo(a)pyrène) et des solvants chlorés.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 114 5. Incidences des principales pressions

5.4 Contamination des sédiments

Les contaminants organiques et métalliques rejetés certains secteurs témoignent du lourd passé industriel du par les activités humaines actuelles et passées sont om- bassin Artois-Picardie. Ainsi les secteurs les plus touchés niprésents dans l’environnement et notamment dans les se situent dans les secteurs fortement peuplés, où l’acti- sédiments de cours d’eau, où ces composés ont tendance vité industrielle, passée ou présente, est importante. Les à s’accumuler. Les sédiments contaminés représentent sédiments les plus contaminés, en métaux ou en polluants une menace potentielle pour les organismes aquatiques. organiques, sont principalement ceux des cours d’eau si- Les niveaux de contamination des sédiments dans tués dans l’agglomération lilloise ou le bassin minier.

5.5 Acidification du milieu

L’acidification du milieu correspond à une modifica- Au niveau du bassin Artois-Picardie, le sous-sol tion de son pH. Cette diminution de pH peut entrainer une crayeux tamponne fortement les variations du pH des modification des équilibres chimiques et biologiques ce eaux ce qui explique qu’il ne soit pas observé de phéno- qui peut entrainer des perturbations du fonctionnement mène d’acidification du milieu. des écosystèmes.

5.6 Intrusions salines

L’intrusion saline désigne le phénomène au cours d’eaux souterraines (définition IFREMER). duquel une masse d’eau salée pénètre à l’intérieur d’une Aucune masse d’eau du bassin Artois-Picardie n’est masse d’eau douce qu’il s’agisse d’eaux de surface ou concernée par des intrusions salines.

5.7 Elévation de la température

La température est un facteur écologique important littoral au droit du site est soumis à l’influence prépondé- du milieu car les êtres vivants aquatiques ne tolèrent pas rante de forts courants de marée, selon un axe Est-Ouest des écarts de température trop importants. L’élévation parallèle à la côte, assurant un brassage important des de la température d’un cours d’eau peut avoir des consé- eaux. A la différence des autres centrales nucléaires en quences délétères sur le biotope. En ne considérant que bord de mer d’EDF, le rejet en mer des eaux échauffées les pressions anthropiques directes sur la température par les 6 tranches du site s’effectue à la côte à partir d’un de l’eau, les rejets d’eau servant au refroidissement canal de rejet. La limite réglementaire d’échauffement des centrales électriques sont, en ordre de grandeur, avant rejet est de 12 °C. La température naturelle de l’eau les sources de modifications thermiques à prendre en est en moyenne annuelle de 12 °C, avec un minimum en compte. Au niveau du bassin Artois-Picardie on recense février (3 °C à 4 °C) et un maximum en août (de 19 °C à un rejet d’eau de refroidissement, celui de la centrale de 20 °C). Gravelines. La centrale de Gravelines se situe sur le litto- ral de la Mer du Nord, à l’ouest de l’avant-port ouest de Hormis ce rejet en mer, aucun rejet ayant des consé- Dunkerque, sur le territoire de la commune de Gravelines, quences sur la modification de la température des cours à environ 3 km à l’est de l’embouchure de la rivière Aa. Le d’eau n’est recensé sur le bassin.

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5.8 Altération des habitats suite à des altérations morphologiques

5.8.1 Pourquoi s’intéresser aux altérations hydromorphologiques ?

5.8.1.1 Incidences sur les écosystèmes aquatiques 5.8.1.2 Un impact réel des altérations et les fonctionnalités des cours d’eau hydromorphologiques mais masqué La partie 4.5 décrit comment certains ouvrages ou dans le bassin Artois-Picardie ? activités provoquent des perturbations physiques des Depuis l’état des lieux de 2005, la connaissance des cours d’eau. Les altérations résultant de ces processus pressions sur l’hydromorphologie des cours d’eau a beau- provoquent un déséquilibre sur la plupart des cours d’eau coup progressé. Ce champ a notamment été investi par du bassin Artois-Picardie. Outre les problèmes de qua- l’Agence de l’Eau avec le système d’évaluation de la quali- lité de l’eau, les cours d’eau s’envasent, sont rectilignes, té Physique des cours d’eau (SEQ-Physique), par les fédé- les berges s’écroulent, l’eau est turbide, peu oxygénée, rations de pêche et de protection des milieux aquatiques les vitesses d’écoulement très faibles…Or tous les cours avec les Plans Départementaux pour la Protection des d’eau et les milieux qui leurs sont associés (annexes al- milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles luviales, zones humides, berges) sont aussi l’habitat de (PDPG), et de nombreuses structures intercommunales à nombreuses espèces qui sont au centre de l’approche de l’occasion de la réalisation de plans pluriannuels d’entre- la directive cadre sur l’eau. tien et de gestion des cours d’eau. Des outils nationaux de diagnostic ont par ailleurs été développés ou sont en La DCE donne en effet le primat à la biologie des cours de développement : SYRAH, l’audit rapide de l’hy- milieux aquatiques pour la définition du bon état des dromorphologie des cours d’eau (AURAHCE), le protocole cours d’eau. Les indicateurs pour l’évaluer portent sur les de caractérisation de l’hydromorphologie des cours d’eau poissons, les macro-invertébrés, le phytoplancton et les (CARHYCE), … macrophytes. Une bonne qualité de l’eau est nécessaire mais n’est pas suffisante pour que l’ensemble des -es Si le diagnostic n’a que peu varié dans l’ensemble pèces attendues dans un cours d’eau en bon état soient (les mêmes pressions et altérations sont relevées), il s’est présentes. En effet, de nombreuses espèces (et donc les affiné et les impacts de ces altérations sont mieux cernés. indicateurs qui les évaluent) réagissent également à la dégradation physique de leur habitat. Citons par exemple La qualité de l’eau, également assez dégradée, mal- les cas de la continuité écologique pour les poissons et gré une amélioration constante, masque en effet l’impact des problèmes de colmatage pour les macro-invertébrés de l’hydromorphologie. Sur certains cours d’eau, avant de benthiques. vivre, s’alimenter et se reproduire sur des habitats pro- pices (conditions hydromorphologiques), les espèces L’hydromorphologie n’est pas retenue en soi comme doivent d’abord survivre (conditions physico-chimiques). un indicateur du bon état écologique21, contrairement à Les relations de la biologie à l’hydromorphologie étant la qualité physico-chimique, mais des mesures de res- perçues comme moins établies que celles à la physico- tauration de l’hydromorphologie, restaurant des habitats chimie, le parti avait été pris en 2004, de mettre de côté pour les espèces, sont un préalable indispensable pour les altérations hydromorphologique pour concentrer l’ac- l’atteinte du bon état écologique. tion sur la qualité de l’eau.

Une bonne qualité hydromorphologique permet Or, les retours d’expérience nationaux et européens, l’accomplissement des fonctionnalités des milieux aqua- identifient deux problèmes majeurs : la difficulté de mise tiques, telles que l’autoépuration, le transport sédimen- en œuvre des travaux de restauration hydromorpholo- taire, le tamponnement des crues, qui, une fois dispa- gique d’une part, et l’incertitude sur les délais de réponse rues, doivent être compensées par des investissements biologique des milieux. Un surcroît de mobilisation est coûteux (traitement de l’eau, curage, bassins). Il y a donc donc nécessaire de façon la plus anticipée possible (y un bénéfice direct à conserver les fonctionnalités natu- compris lorsque la qualité de l’eau est encore médiocre). relles des cours d’eau. Les pressions sur l’hydromorphologie des cours d’eau menacent, au même titre que la pollution, l’atteinte des objectifs que le bassin Artois-Picardie s’est assignée.

21 Elle l’est en revanche pour la définition du « très bon état »

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 116 5. Incidences des principales pressions

5.8.2 Evaluer les altérations hydromorphologiques

5.8.2.1 Principes 5.8.2.3 Régime hydrologique Deux approches sont possibles pour évaluer les alté- rations hydromorphologiques : • Connexion aux masses d’eau souterraines Ce paramètre décrit le niveau d’altération de la 1. une approche prédictive qui consiste à évaluer un connexion entre la rivière et les nappes alluviales ou d’ac- risque d’altération à partir d’une caractérisation compagnement. des pressions s’exerçant sur le cours d’eau. Une Dans l’approche SYRAH, il est notamment pénalisé analyse géomatique homogène à l’échelle natio- par : le caractère navigable, la présence de grands bar- nale est possible dans ce cadre. C’est le principe du rages, les extractions ou gravières. projet SYRAH-CE. La fiabilité est très dépendante Peu de données sont disponibles pour corroborer ou des données d’entrée. infirmer la réalité de ce paramètre sur l’ensemble du bas- sin Artois-Picardie. 2. une approche déterministe qui consiste à carac- La pression associée aux forages et prélèvements tériser les altérations réelles sur la base de relevés en nappe n’a pas été pleinement évaluée par le présent de terrains à différentes échelles stationnelles. paramètre. Elle peut être localement très importante Ce sont les approches des méthodes du SEQ en perturbant le régime hydrologique des cours d’eau à physique, AURAH-CE, CARHYCE, PDPG, Plans de l’exemple (probable) de l’Escrebieux subissant l’influence gestion de cours d’eau. Les données et leur in- du pompage d’Esquerchin, de la Tortue, de l’Avre, de l’Aa terprétation sont plus proches de la réalité mais rivière, des affluents rive droite de l’Escaut et rive gauche dépendent de l’effort de prospection et de l’opéra- de la Sambre. teur des relevés de terrain. • Quantité A des fins d’harmonisation nationale, le projet Sy- Ce paramètre (voir carte 47) couvre trois probléma- rah-CE (Système relationnel d’audit de l’hydromorpho- tiques différentes : l’étiage, les crues, le débit moyen. Il logie pour les cours d’eau) a été développé et a servi de est évidemment lié aux conditions climatiques et pré- socle commun pour tous les bassins français pour l’éva- sente donc des variations annuelles naturelles : luation des pressions hydromorphologiques. - Les étiages sont par ailleurs sous l’influence des prélèvements pour l’irrigation, pour l’industrie ou 5.8.2.2 Résultats l’eau potable. Les résultats sont ici restitués sous forme de carte, attribuant à chaque masse d’eau un niveau d’altération - Les crues sont ici identifiées pour leur rôle mor- pour chacun des 9 paramètres élémentaires. Cette mé- phogène sur les cours d’eau, et non suivant une thode permet ainsi d’identifier les problématiques pour approche du risque aux personnes, la présence chaque masse d’eau. d’un ouvrage écrêteur peut diminuer les débits de L’information est présentée à l’échelle de la masse pointe, ou inversement la surface imperméabilisée d’eau. Les informations à l’échelle du tronçon sont propo- peut l’augmenter, perturbant, dans un cas comme sées par SYRAH mais n’apparaissent pas sur les cartes. dans l’autre le fonctionnement naturel. Pour une facilité de lecture, le code couleur, est le même que celui utilisé pour la description de l’état éco- - Le débit moyen est altéré lorsqu’un cours d’eau est logique. Il n’y a cependant pas de correspondance directe court-circuité ou une partie de son débit détourné. entre le niveau d’altération hydromorphologique et l’état de la masse d’eau. L’état écologique est en effet plurifac- Les conditions climatiques du bassin Artois-Picar- toriel et intégrateur au-delà des seuls aspects hydromor- die, rendent moins nécessaire que dans d’autres régions phologiques. le recours à l’irrigation. Par ailleurs, la plupart des rivières bénéficient d’une alimentation par la nappe de la craie, Des cartes de synthèse sont également proposées puissante. pour chaque élément de qualité (régime hydrologique, Pourtant, certains cours d’eau rencontrent régulière- continuités, conditions morphologiques). Elles restituent ment des problèmes de quantité d’eau, dans des propor- l’information en 3 classes et ont nécessité des choix lo- tions qu’expliquent mal les seules conditions climatiques caux dans la pondération des paramètres élémentaires. de l’année. Compte tenu de cette pondération, les cartes de synthèse sont moins objectives que les cartes des para- Les phénomènes impliqués ne sont pas pleinement mètres élémentaires. connus et encore moins modélisés. Des cas évidents per- mettent en revanche d’affirmer que des altérations locales sont possibles, sur l’exemple de l’Aa, qui nécessite réguliè- rement des pêches de sauvetage de la faune piscicole, de la Nièvre, l’Avre ou la Trie où les étiages sont plus marqués.

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L’effet de l’imperméabilisation des territoires sur tien, ils dépendent de conditions locales d’écoulement qui l’augmentation des débits n’a pas pu être mis en évi- concernent la plupart des masses d’eau. Cependant, la dence à l’échelle des masses d’eau. Même si des impacts méthode n’étant ni homogène, ni exhaustive sur le terri- sont connus plus localement, régulièrement repérés par toire, il n’a pas été possible de corroborer les observations les épisodes d’inondation. Il n’a pas été possible de dis- de terrain avec la probabilité d’altération identifiée par SY- tinguer l’influence anthropique de celle des conditions RAH. Ce paramètre n’a donc pas été évalué sur l’ensemble climatiques dans le cadre de l’état des lieux. du bassin Artois-Picardie. Ses effets majeurs (colmatage) sont repris dans l’altération concernant le substrat du lit. • Dynamique Ce paramètre (voir carte 48) analyse les modifi- • Continuité latérale, zones humides cations de la saisonnalité et la modification du régime Ce paramètre évalue la déconnexion du cours d’eau journalier. Les perspectives nationales pour approcher ce et de son lit majeur (voir carte 50). Dans un fonctionne- problème concernent les grands ensembles d’ouvrages ment naturel, il est en effet normal qu’un cours d’eau destinés à stocker de l’eau à des fins d’irrigation ou de sorte de son lit mineur, environ tous les deux ans. Les production hydroélectrique, elles sont peu pertinentes obstacles (digues ou berges renforcées) ou l’enfonce- pour le bassin Artois-Picardie. En revanche, de nombreux ment du lit altèrent cette possibilité de débordement, par réseaux hydrographiques sont entièrement gérés, soit laquelle le cours d’eau remobilise des matériaux de son lit pour maintenir le Niveau Normal de Navigation (NNN) majeur, mais également permet à des espèces, comme le sur les voies navigables, soit pour maîtriser les niveaux brochet, d’accéder à ses sites de reproductions. d’eau pour une évacuation plus rapide ou au contraire une Les digues sont recensées et connues. Leur carto- rétention. C’est notamment le cas des Wateringues, sys- graphie n’est cependant que partielle. De même les phé- tème entièrement artificiel, qui permet le maintien hors nomènes d’incision sont identifiés mais leur cartographie d’eau d’un large territoire dont certaines parties sont en n’est pas généralisée sur le territoire du bassin Artois- dessous du niveau de la mer, mais aussi de la vallée de la Picardie. Scarpe. Une étude plus poussée sur l’espace de mobilité ou • Régime hydrologique, synthèse de bon fonctionnement du cours d’eau serait nécessaire Les problèmes connus ne relèvent pas d’une alté- pour affiner un diagnostic sur ce paramètre. ration généralisée mais trouvent leur cause dans des phénomènes ou des pressions locales. Malgré l’existence La carte 50 identifie donc les masses d’eau sur les- de systèmes hydrographiques entièrement anthropisés quels un problème évident de discontinuité latérale peut tels que les wateringues ou dans une moindre mesure la être identifié. Ce problème est notamment rencontré au vallée de la Scarpe, de la Lys ou les canaux, la faible fré- niveau des canaux, navigables ou non, ainsi que sur la quence des assecs et ces crues conduit à une altération Souchez, busée sur une partie de son linéaire ainsi que limitée dans l’ensemble (voir carte 49). Les impacts sur sur les wateringues, qui constituent un secteur dont les les écosystèmes ne sont observés qu’à l’occasion d’épi- niveaux sont sous gestion permanente et sur lequel l’in- sodes hydrologiques extrêmes. tention est bien d’éviter tout débordement. En dehors de ces masses d’eau, d’autres sont impac- tées par l’incision (l’Yser par exemple). Il n’est cependant 5.8.2.4 Continuité de la rivière pas aisé de savoir si le niveau d’incision porte ou non at- teinte aux continuités latérales dans des proportions si- • Continuité sédimentaire gnificatives. L’incision est mieux évaluée par le paramètre Ce paramètre décrit le blocage de la charge solide et/ “profondeur et largeur”. ou la réduction de la capacité de charriage du cours d’eau. D’autres cours d’eau sont également busés (notam- La faible puissance des cours d’eau du bassin Artois- ment l’Helpe mineure en traversée de Fourmies) sans Picardie, ne permet pas un transport de granulométrie qu’il soit possible d’affirmer que cela a un impact signifi- grossière en dehors des épisodes de fort débit. La charge catif sur la masse d’eau dans son ensemble. est de fait généralement constituée de matières en sus- pension fines. • Continuité longitudinale pour la biologie Aucun ouvrage sur le bassin Artois-Picardie n’est Ce paramètre (voir carte 51) évalue la fragmentation dédié à bloquer la charge solide. Cependant des phéno- des milieux aquatiques comme entrave à la circulation de mènes importants de sédimentation sont observés. Dans la faune aquatique, principalement des poissons. Cette un contexte naturel, le profil d’un cours d’eau est la résul- fragmentation est notamment provoquée par la pré- tante de l’équilibre entre sédimentation et remise en sus- sence d’ouvrages en travers. Elle dépend des caractéris- pension. Les recalibrages importants, élargissant notam- tiques des obstacles, mais aussi des espèces présentes ment les cours d’eau, diminuent la capacité de charriage. ou potentielles sur la masse d’eau pour lesquelles cette Le phénomène est évident sur les voies navigables, mais continuité est recherchée. il est également observé sur de nombreux cours d’eau, Les ouvrages faisant obstacle ont par ailleurs produisant des phénomènes importants de colmatage. d’autres effets sur les milieux aquatiques. Ceux-ci sont identifiés dans les paramètres élémentaires concernant Ces phénomènes sont ponctuellement identifiés, les conditions morphologiques (structure de la rive, struc- notamment dans le cadre des plans de gestion et d’entre- ture et substrat du lit et profondeur/largeur cf. 5.8.2.5).

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 118 5. Incidences des principales pressions

• Continuités, synthèse Dans des conditions naturelles, le contexte pédolo- Les cours d’eau du bassin Artois-Picardie (et pas gique et la puissance du cours d’eau en sont les princi- seulement les canaux) sont fragmentés et peu mobiles. pales clefs d’explication. Dans le bassin Artois-Picardie, la Malgré l’insuffisance des évaluations pour les paramètres rectification des cours d’eau banalisant les écoulements, élémentaires concernant les continuités sédimentaire et la présence d’obstacles, l’érosion des sols altèrent lar- latérale, la Carte 52 révèle l’omniprésence de l’altération gement les mécanismes qui amènent les cours d’eau à des continuités. Celle-ci remet en cause le cycle biolo- l’équilibre. L’altération de cet indicateur est généralisée gique notamment de la faune piscicole, par le fait d’amé- sur l’ensemble du bassin Artois-Picardie. nagements pour la plupart anciens. Ceux-ci, à l’exception Les secteurs moins touchés (plateau artésien, Aves- notable des canaux navigués et des systèmes de préven- nois, Boulonnais notamment) bénéficient d’une occupa- tion des inondations, n’ont par ailleurs plus systémati- tion du sol et d’une structure paysagère moins favorables quement d’usage. aux phénomènes ci-dessus évoqués pour des cours d’eau relativement puissants. Les niveaux d’altérations les plus forts, sont soit le fait d’un système totalement géré (wateringues ou Scarpe) soit le fait d’une densité importante d’obstacles (Selle/ Somme), soit des situations intermédiaires. La • profondeur et largeur classification en 3 catégories lisse l’évaluation. De nom- Ce paramètre (voir carte 55) identifie les altérations breux cours d’eau sont en fait dans des situations proches de la géométrie du lit d’origine anthropique sans tenir de la Selle/Somme en termes de densité d’obstacles. compte des variations naturelles en fonction de la dyna- mique hydromorphologique du cours d’eau. Différentes politiques d’aménagement du territoire (navigation, re- 5.8.2.5 Conditions morphologiques membrement, recalibrage…) ont produit des altérations généralisées et souvent anciennes sur l’ensemble du bas- • structure de la rive sin Artois-Picardie pour ce paramètre. Les modifications Ce paramètre (voir carte 53) examine l’état de dégra- en secteurs urbains sont plus évidentes et perceptibles. dation de la ripisylve (en ce qui concerne la présence / ab- Ces modifications accompagnent souvent des travaux de sence mais aussi la qualité) et le niveau d’artificialisation stabilisation des berges. des berges. Sous l’effet de l’incision et de l’érosion régressive, De nombreuses pressions expliquent une dégrada- résultats des curages successifs, d’une part, et des effets tion importante de ce paramètre : rectifications, recali- de biefs des ouvrages en travers, la plupart des cours brages, remembrement, occupation du sol nécessitant d’eau sont ainsi enfoncés, et/ou trop larges par rapport une stabilisation des berges en traversée urbaine ou des à leur profil naturel. Cela engendre des déséquilibres voies de communication ou même de la populiculture. hydrauliques et sédimentaires importants et in fine la Il en résulte une altération généralisée des berges nécessité d’intervenir pour y pallier. sur l’ensemble du territoire. Les secteurs plus préservés correspondent à des secteurs de plus forte naturalité tels • morphologie, synthèse que des forêts (Mormal, Boulogne) ou des secteurs d’agri- L’ensemble du bassin Artois-Picardie présente un culture plus extensive, notamment de pâturage, laissant niveau d’altération significatif pour cet élément de qua- encore une place aux cours d’eau. lité (voir carte 56). Les causes en sont multiples, certaines sont liées à un usage (navigation), à une occupation du • structure et substrat du lit sol dense (traversée d’agglomérations), d’autres enfin Ce paramètre (voir carte 54) évalue la modification sont liées à des aménagements anthropiques de longue des faciès d’écoulement, les modifications du substrat date (en zone urbaine comme rurale). Ces pressions (épaisseur et granulométrie) ainsi que les phénomènes conduisent à caractériser les masses d’eau comme signi- de colmatage. ficativement altérées, pour la plupart d’entre elles.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 119

6 Evolutions à l’horizon 2021

6.1 Scénario(s) d’évolution tendanciel(s)

6.1.1 Quels enseignements du scénario tendanciel sur le bassin Artois-Picardie à l’horizon 2030

6.1.1.1 Un scénario tendanciel dans le cadre 6.1.1.2 Cinq unités géographiques pour mieux de la DCE : Pourquoi ? Comment ? comprendre les dynamiques territoriales La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) porte une vision Le territoire du bassin est varié et les dynamiques à à long terme sur la ressource en eau et les milieux à l’œuvre se déclinent différemment en fonction des carac- l’échelle d’un bassin comme Artois-Picardie. La mise en téristiques naturelles, des transports, des structures ur- œuvre d’une gestion durable se doit donc d’anticiper les baines et démographiques. Cinq unités ont été retenues évolutions susceptibles de l’influencer. pour rendre compte de cette diversité (Figure 27). La DCE incite ainsi à construire un scénario tendan- ciel - aussi appelé “scénario au fil de l’eau” - qui extrapole les tendances à l’œuvre sans imaginer de ruptures ou de politiques volontaristes. Ce scénario est plausible mais passif. Malgré son “évidence” apparente, ce n’est pas le seul scénario envisageable, ni même le plus probable. C’est simplement le plus économe en hypothèses et c’est celui qu’on envisage spontanément. Il est utile de l’envi- sager pour mieux révéler les efforts à anticiper. Ce scénario tendanciel a été fait à l’horizon 2030, et non pas 2021 qui est la prochaine échéance pour l’atteinte des objectifs de la directive cadre, pour tenir compte des changements qui se font sur le moyen ou long terme, tel que le changement climatique, les mutations écono- miques, les évolutions démographiques…

Figure 27 : Territoire du bassin Artois-Picardie (Source: Corine Land Cover 2006 carte réalisée par ASCA)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 120 6. Evolutions à l’horizon 2021

Les dynamiques différencient la métropole lilloise — une échéance temporelle proche. Les horizons auxquels pôle structurant, la Flandre ouverte sur les échanges, les effets les plus marqués sont davantage 2070 ou 2100. l’Artois diversifié, la Sambre-Avesnois en restructuration Pour autant, le changement climatique est déjà à industrielle et le Plateau picard agricole. l’œuvre depuis la deuxième moitié du XXème siècle. À l’ho- rizon 2030, les températures devraient augmenter de 0,8 à 1,4°C. Le temps passé en état de sécheresse est évalué 6.1.1.3 Comment appréhender le changement entre 15 et 40% selon les territoires. Les modèles sont climatique à l’horizon 2030 ? plus contrastés sur les précipitations. Du point de vue des modèles climatiques, 2030 est

6.1.2 Les mutations du territoire à l’horizon 2030

6.1.2.1 Un renforcement des pôles existants En tendance, les modes de vie conduisent à un éta- Le territoire est structuré par plusieurs pôles ur- lement urbain qui se perpétue, même si c’est à un rythme bains (métropole lilloise, agglomérations littorales, etc.) moindre qu’au début du XXIème siècle. qui poursuivent leur processus de métropolisation, avec une concentration de la population, des activités de haut 600 000 niveau et des infrastructures. Les axes de transports pré- sents, denses sur le bassin (Figure 28), sont de plus en plus sollicités. Le contexte macro-économique morose re- porte la création de nouvelles infrastructures majeures ; 500 000 la priorité est au renforcement et à l’entretien de l’exis- tant. 400 000

300 000 1960 1980 2000 2020

Figure 29 : Evolution de la population du bassin de 1960 à 2010 et extrapolation à 2030 (Source: INSEE)

6.1.2.3 Une mutation économique : plus de services et moins d’industries Le bassin poursuit sa transformation économique : les industries traditionnelles continuent de décliner dans un contexte de concurrence mondiale accrue et de crise économique. Les services génèrent les emplois et les re- venus les plus importants, avec une volonté des acteurs locaux d’élever leur niveau vers des fonctions supérieures. Ces transformations ne modifient pas la hiérarchie entre les différents pôles : Amiens reste une ville intermédiaire entre Paris et Lille. Figure 28 : Localisation des grandes voies de communication entre les grands pôles urbains (Source: INSEE, carte réalisée par ASCA) 6.1.2.4 Une agriculture davantage intégrée dans une organisation industrielle L’agriculture du bassin Artois-Picardie adapte ses 6.1.2.2 Une population globalement stable systèmes de production aux exigences des industries La population du bassin Artois-Picardie devrait pro- agro-alimentaires très présentes localement. Même si les gresser de 0,1% par an d’ici à 2030 (Figure 29), soit envi- systèmes de l’Avesnois ou du Boulonnais conservent leur ron 90 000 habitants supplémentaires (sur un total de orientation herbagère, les surfaces en herbe connaissent 4,8M d’habitants). Cette évolution n’est toutefois pas une régression à l’échelle du bassin. La restructuration homogène selon les unités territoriales : la Sambre-Aves- laitière y est marquée et les grandes cultures progressent nois et le Plateau picard – Santerre tendent à décroître dans des exploitations de plus en plus grandes. démographiquement tandis que la Métropole lilloise et la Au niveau du territoire, les cultures industrielles et Flandre connaissent un certain dynamisme. les céréales sont en essor, l’élevage se concentre.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 6. Evolutions à l’horizon 2021 121

6.1.3 L’eau et les milieux aquatiques : quel avenir ?

6.1.3.1 Des prélèvements globalement en baisse 6.1.3.3 Des risques naturels accrus Malgré la stabilité démographique, les prélèvements A l’horizon 2030, le territoire devrait être soumis à d’eau potable continuent de diminuer grâce aux efforts des aléas plus forts en lien avec le changement clima- individuels de réduction de consommation et aux travaux tique (submersion marine, tempêtes, inondations, etc.) engagés sur les réseaux. Il en va de même pour les prélè- tandis que la vulnérabilité augmente du fait notamment vements industriels. Des tensions sur la ressource pour- des modifications dans l’occupation du sol. L’augmenta- raient toutefois exister sur le littoral dont la fréquenta- tion des surfaces imperméabilisées et la diminution des tion touristique estivale augmente. prairies, combinées aux évolutions climatiques, génèrent L’irrigation tend à progresser mais ne concerne que ainsi un risque accru de ruissellement — notamment en des volumes restreints. Le Plateau picard et la Flandre milieu urbain — et d’inondations (par débordement de concentrent les surfaces irriguées. cours d’eau, remontée de nappes ou submersion marine).

6.1.3.2 Gérer les rejets : les impacts de l’étalement 6.1.3.4 Des milieux aquatiques menacés urbain Les évolutions du territoire sont globalement défa- Les stations de traitement des eaux usées doivent vorables aux milieux aquatiques, menacés par une qua- poursuivre leurs efforts de mise aux normes et s’adap- lité insuffisante de l’eau mais aussi dans leur existence ter aux évolutions de population. Surtout, la poursuite même. de l’étalement urbain (développement de lotissements, Les transformations de l’agriculture, avec la pro- zones d’activités…) nécessite une extension des réseaux gression des grandes cultures, réduisent l’enveloppe des d’assainissement afin de raccorder les ensembles périur- prairies humides. De plus, la poursuite de l’urbanisation bains nouvellement construits. Il contribue également à et l’extension des zones d’activités se fait souvent au la disparition des terres agricoles et plus précisément des détriment des terrains agricoles et accroît la pression sur prairies. les milieux aquatiques. La volonté d’exploiter les gaz de couches pourraient constituer un risque potentiel en terme de qualité et de quantité des eaux.

6.1.4 Quels enseignements pour le SDAGE ?

6.1.4.1 Anticiper et réduire les pressions les ressources restent fragiles et doivent être préservées problématiques pour l’eau et les milieux dans un contexte où la crise économique pourrait faire aquatiques passer les priorités environnementales au deuxième plan. Même si le rythme des pressions se ralentit, les res- L’accompagnement de la dynamique urbaine attire sources demeurent très sollicitées dans le bassin. L’ave- particulièrement l’attention. La réduction du rythme d’ar- nir invite à poursuivre les efforts en matière d’économies tificialisation n’en signifie pas pour autant moins de sur- d’eau, d’assainissement et de maîtrise des polluants : faces imperméabilisées et de risques de ruissellements.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 122 6. Evolutions à l’horizon 2021

Figure 30 : Synthèse des enjeux associés au changement climatique (Source: Etude ASCA sur le changement climatique, 2008)

La combinaison des dynamiques territoriales et du La gestion de l’eau peut contribuer activement à ce changement climatique (Figure 30) fait ressortir des en- scénario d’un développement territorial plus autonome, jeux à long terme. Les milieux aquatiques et la gestion moins directement dépendant des seules évolutions des espaces urbains et herbagers humides doivent être macro-économiques subies. au cœur de l’action future dans le domaine de l’eau En agriculture, la gestion de l’eau et des milieux aquatiques peut être intégrée au développement de fi- 6.1.4.2 Faire de l’eau un élément d’une politique lières locales, valorisant l’herbe. territoriale durable L’essor du tourisme offre une opportunité de valori- Dans le scénario tendanciel, le territoire est “passif” ser un patrimoine naturel irremplaçable. et s’adapte à une macro-économie qui n’en finit pas de L’intégration de l’eau dans les projets d’urbanisme chercher un rebond. Mais l’exercice permet de faire aussi ouvre de nouvelles perspectives dans la manière de vivre ressortir des marges de manœuvre et un scénario alter- et d’aménager en Artois-Picardie. natif, qui réagit de manière crédible à la crise globale par le développement de réponses locales et territoriales innovantes.

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6.2 Evaluation du risque de non atteinte des objectifs environnementaux

6.2.1 Définition du risque de non atteinte des objectifs environnementaux

L’évaluation du Risque de Non Atteinte des Objectifs • La réduction progressive ou, selon les cas, la sup- Environnementaux (RNAOE) est une étape de construc- pression des émissions, rejets et pertes de subs- tion essentielle des cycles de gestion prévus par la DCE. tances prioritaires, pour les eaux de surface ; Cette évaluation doit conduire à identifier les masses d’eau risquant de ne pas atteindre, à l’horizon 2021, les • L’inversion des tendances, pour les eaux souterraines. objectifs environnementaux suivant : Cette évaluation servira de base pour construire le • La non-dégradation des masses d’eau, et la pré- second plan de gestion (SDAGE) et le programme de me- vention et la limitation de l’introduction de pol- sures associé (2016-2021). luants dans les eaux souterraines ; Le RNAOE s’apprécie en tenant compte des pres- • L’objectif général d’atteinte du bon état des eaux sions exercées sur la masse d’eau, de l’état de la masse en 2021 (états écologique et chimique pour les eaux d’eau et du scénario tendanciel d’évolution des pressions. superficielles, états quantitatif et chimique pour A noter que l’évolution des pressions intègre la mise les eaux souterraines) ; en œuvre du programme de mesures actuels (2010-2015) et que l’état des masses d’eau à prendre en compte pour • Les objectifs liés aux zones protégées ; le risque tient compte des nouveaux indices biologiques (I2M2 et IPR+) et de leurs seuils encore à l’état de projet actuellement.

6.2.2 Finalités de l’évaluation du risque de non atteinte

Le RNAOE 2021 est à évaluer sur l’ensemble des On retiendra donc que le RNAOE ne préjuge pas de masses d’eau. Ses finalités sont : ce que sera effectivement l’état des eaux à l’échéance concernée, dans la mesure où : • La construction du programme de mesures destiné à réduire les pressions importantes à l’origine d’un • Il s’agit d’une approche en terme de probabilité, RNAOE pour faire en sorte que, hors demandes par conséquent dotée d’un certain niveau d’incer- d’exemptions dûment justifiées, le risque ne se titude ; traduise pas dans les faits par une non atteinte des objectifs à l’échéance considérée ; • L’évaluation du risque doit justement permettre de lister par la suite les actions qui seront nécessaires • La mise en place des contrôles opérationnels du au cours du prochain cycle de gestion (2016-2021) programme de surveillance, qui concernent les pour atteindre ou maintenir le bon état. masses d’eau à risque et qui visent à évaluer leur état initial et les effets du programme de mesures Le RNAOE 2021 ne préjuge donc pas des objectifs sur la réduction des pressions ; qui seront affichés dans le plan de gestion 2016-2021. Ces objectifs résulteront des mesures qu’il sera possible de mettre en œuvre et de leur efficacité supposée.

6.2.3 Résultats de l’évaluation du risque

Nous avons jugé que la réglementation actuelle tances prioritaires, pour les eaux de surface, s’évalue au garantissait le respect des objectifs associés aux zones niveau national. Il ne sera donc pas traité. protégées et la non dégradation des masses d’eau. Nous Les résultats suivants concernent donc le risque de avons donc considéré qu’il n’y a pas de risque de ne pas non atteinte du bon état, écologique et chimique pour les atteindre l’objectif de non dégradation et les objectifs liés eaux de surface, chimique et quantitatif pour les eaux aux zones protégées. souterraines, ainsi que le risque de ne pas inverser les L’objectif réduction progressive ou, selon les cas, tendances à la hausse dans les eaux souterraines. la suppression des émissions, rejets et pertes de subs-

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6.2.3.1 Risque de non atteinte du bon état état écologique, nous avons tenu à différencier le risque écologique des cours d’eau au vu des règles d’évaluation de l’état actuel et des règles Pour l’évaluation du risque de non atteinte du bon futures (Tableau 61) (voir cartes 57 et 58).

Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique Pressions à l’origine CODE NOM du risque Règles Règles actuelles futures

Aa canalisée de confluence avec le canal de Neufossée à la AR01 NON NON confluence avec le canal de la Haute Colme

AR02 Aa rivière NON OUI hydromorphologie

AR03 Airaines OUI OUI hydromorphologie

AR04 Ancre OUI OUI hydromorphologie

Hydromorphologie AR05 Authie NON OUI agriculture

AR06 Avre NON OUI hydromorphologie

hydromorphologie AR07 Sensée de la source au canal du Nord OUI OUI assainissement agriculture

assainissement AR08 Canal d’Aire à la Bassée OUI OUI industrie

assainissement AR09 Canal d’Hazebrouck OUI OUI industrie

Canal de Saint Quentin de l’écluse n°18 Lesdins aval à assainissement AR10 OUI OUI l’Escaut canalisé au niveau de l’écluse n°5 Iwuy aval industrie

AR11 Canal du Nord NON NON

AR12 Canal maritime NON NON

hydromorphologie AR13 Canche NON OUI agriculture

hydromorphologie assainissement AR14 Clarence amont OUI OUI industrie agriculture

assainissement AR16 Cologne OUI OUI industrie hydromorphologie

AR17 Canal de la Deûle jusqu’à la confluence avec le canal d’Aire OUI OUI assainissement

assainissement AR18 Ecaillon OUI OUI hydromorphologie

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Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique Pressions à l’origine CODE NOM du risque Règles Règles actuelles futures

assainissement AR19 Erclin OUI OUI hydromorphologie industrie

AR20 Escaut canalisé de l’écluse n°5 Iwuy aval à la frontière OUI OUI assainissement

assainissement AR22 Grande Becque OUI OUI industrie agriculture

AR23 Hallue NON OUI hydromorphologie

AR26 Hem NON NON

assainissement AR27 Hogneau OUI OUI hydromorphologie agriculture

assainissement AR28 Canal de Cayeux OUI OUI agriculture

assainissement industrie AR29 Lawe amont OUI OUI hydromorphologie agriculture

assainissement AR30 Liane NON OUI hydromorphologie agriculture

assainissement Lys canalisée de l’écluse n°4 Merville aval à la confluence AR31 OUI OUI industrie avec le canal de la Deûle agriculture

Deûle canalisée de la confluence avec la canal d’Aire à la AR32 OUI OUI assainissement confluence avec la Lys

industrie AR33 Lys canalisée du nœud d’Aire à l’écluse n°4 Merville aval OUI OUI assainissement agriculture

assainissement AR34 Marque OUI OUI hydromorphologie

assainissement AR35 Maye OUI OUI hydromorphologie agriculture

hydromorphologie AR36 Lys rivière NON OUI agriculture

AR37 Nièvre NON OUI hydromorphologie

AR38 Noye NON OUI hydromorphologie

AR40 Omignon NON OUI hydromorphologie

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Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique Pressions à l’origine CODE NOM du risque Règles Règles actuelles futures

assainissement AR41 Rhonelle OUI OUI hydromorphologie

assainissement AR43 Scarpe rivière OUI OUI hydromorphologie

AR45 Saint Landon NON OUI hydromorphologie

assainissement AR47 Scardon NON OUI hydromorphologie

assainissement AR48 Scarpe canalisée amont OUI OUI industrie

assainissement AR49 Scarpe canalisée aval OUI OUI agriculture

assainissement AR50 Selle/Escaut OUI OUI hydromorphologie

AR51 Selle/Somme NON NON

Sensée du canal du Nord à la confluence avec l’Escaut AR52 OUI OUI assainissement canalisé

assainissement AR53 Slack OUI OUI hydromorphologie agriculture

AR55 Somme canalisée de l’écluse n°13 Sailly aval à Abbeville NON NON

Somme canalisée de l’écluse n°18 Lesdins aval à la assainissement AR56 OUI OUI confluence avec le canal du Nord industrie

Somme canalisée de la confluence avec le canal du Nord à AR57 OUI OUI assainissement l’écluse n°13 Sailly aval

AR58 Souchez OUI OUI hydromorphologie

assainissement AR61 Delta de l’Aa OUI OUI industrie agriculture

assainissement AR62 Wimereux NON OUI agriculture hydromorphologie

assainissement industrie AR63 Yser OUI OUI hydromorphologie agriculture

AR64 Canal de Roubaix OUI OUI assainissement

assainissement AR65 Trouille OUI OUI hydromorphologie agriculture

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Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique Pressions à l’origine CODE NOM du risque Règles Règles actuelles futures

assainissement AR66 Ternoise NON OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R15 Cligneux OUI OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R21 Flamenne OUI OUI hydromorphologie agriculture

hydromorphologie B2R24 Helpe Majeure NON OUI agriculture

assainissement B2R25 Helpe Mineure NON OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R39 Thure NON OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R42 Rivière Sambre OUI OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R44 Rivièrette OUI OUI hydromorphologie agriculture

assainissement B2R46 Sambre OUI OUI agriculture

assainissement B2R54 Solre NON OUI hydromorphologie agriculture

hydromorphologie B2R59 Tarsy OUI OUI agriculture

hydromorphologie B2R60 Hante NON OUI agriculture

Tableau 61 : Risque de non atteinte du bon état/potentiel écologique et les causes de ce risque pour les masses d’eau de surface du bassin Artois-Picardie

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Risque de non atteinte du bon état écologique des cours d’eau (en nombre de masses d’eau)

Règles 91% 9% futures

Règles 62% 38% actuelles Risque Sans risque

Figure 31 : répartition du nombre de masses d’eau en RNAOE en fonction des règles de classement

Les deux causes principales du risque de non atteinte 6.2.3.2 Risque de non atteinte du bon état du bon état sont : chimique des cours d’eau Toutes les masses d’eau cours d’eau (voir cartes 60 • une qualité physico chimique très dégradée liée à et 61) sont considérées comme présentant un risque de de très fortes pressions par rapport aux capacités non atteinte du bon état chimique du fait de la contami- de dilution du milieu, nation par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sauf les 4 masses d’eau suivantes pour lesquelles • une hydromorphologie plus ou moins altérée et la présence de HAP n’est pas détectée : pour laquelle les mesures de restauration sont compliquées à mettre en œuvre et/ou à effet non immédiat. Code Nom

Sensée de la source FRAR07 au canal du Nord

FRAR23 Hallue

FRAR30 Liane

Lys canalisée du nœud d’Aire FRAR33 à l’écluse n°4 Merville aval

Tableau 62 : Liste des masses d’eau pour lesquelles la présence de HAP n’est pas avérée

Ces masses d’eau, n’ayant pas d’autres substances déclassantes, sont donc classées sans risque de ne pas atteindre le bon état chimique.

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Les masses d’eau suivantes sont classées en risque de non atteinte du bon état chimique pour d’autres subs- tances que les HAP :

Code Nom Paramètres déclassants

Aa canalisée de confluence avec le canal de Neufossée à la confluence FRAR01 isoproturon avec le canal de la Haute Colme

FRAR06 Avre TBT

FRAR08 Canal d’Aire à la Bassée TBT

FRAR17 Canal de la Deûle jusqu’à la confluence avec le canal d’Aire Pb, Hg, isoproturon

FRAR18 Ecaillon isoproturon

FRAR19 Erclin isoproturon

FRAR22 Grande Becque isoproturon, lindane

FRAR32 Deûle canalisée de la confluence avec le canal d’Aire à la confluence avec la Lys Pb, TBT

FRAR34 Marque isoproturon

FRAR50 Selle/Escaut isoproturon

FRAR56 Somme canalisée de l’écluse n°18 Lesdins aval à la confluence avec le canal du Nord isoproturon

FRAR58 Souchez isoproturon

FRAR62 Wimereux isoproturon

FRAR63 Yser isoproturon

Tableau 63 : Liste des masses d’eau classées en risque de non atteinte pour l’état chimique TBT : tributylétain - Pb : plomb - Hg : mercure

Risque de non atteinte du bon état chimique des cours d’eau (en nombre de masses d’eau)

Sans 21% 79% HAP

Avec 94% 6% HAP Risque Sans risque

Figure 32 : La répartition du nombre de masses d’eau en risque de non atteinte en fonction des règles de classement

Les experts jugent que la présence de métaux s’ex- Les mesures actuelles ne sont pas jugées suffisantes plique par leur caractère persistant et le stock qui est pour résoudre la contamination par certains pesticides, présent dans les sédiments. Les sources de TBT sont très comme l’isoproturon (herbicide utilisé sur les cultures de diffuses et peu connues. céréales) et le lindane (insecticide utilisé pour des usages agricoles et non agricoles).

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6.2.3.3 Risque de non atteinte du bon état Risque de non at- écologique et chimique des plans d’eau CODE NOM teinte du bon poten- Il est très difficile d’appliquer les règles nationales tiel écologique sur les cinq plans d’eau de notre bassin qui sont atypiques (plans d’eau de plaine de faible profondeur). FRAL01 Romelaere oui L’évaluation de l’état et du risque se font donc à dires d’experts (voir carte 59). FRAL02 Mare à Goriaux non

Les 4 plans d’eau classés en risque, le sont en raison FRAL03 Etang du Vignoble oui d’un excès de nutriments entrainant des phénomènes d’eutrophisation. FRAL04 Etang d’Ardres oui

Les cinq plans d’eau sont classés en risque de non FRB2L05 Val Joly oui atteinte du bon état chimique en raison des HAP (voir cartes 60 et 61). Tableau 64 : Risque de non atteinte du bon état écologique et chimique des plans d’eau

Risque de non atteinte du bon potentiel écologique des plans d’eau

80% 20% Risque

Sans risque

Figure 33 : Répartition du nombre de plans d’eau en RNAOE

6.2.3.4 Risque de non atteinte du bon état écologique et chimique des eaux côtières et de transition L’évaluation du risque de non atteinte du bon état écologique (voir carte 57) et chimique (voir cartes 60 et 61) pour les eaux littorales est le suivant :

Risque de non atteinte du bon Risque de non atteinte Code Nom état/potentiel écologique du bon état chimique

FRAC01 Frontière belge - Malo oui non

FRAC02 Malo - Gris-Nez oui non

FRAC03 Gris-Nez - Slack oui non

FRAC04 Slack - La Warenne oui non

FRAC05 La Warenne - Ault oui non

FRAT01 Baie de Somme oui non

FRAT02 Port de Boulogne-sur-Mer oui oui

FRAT03 Port de Calais oui oui

FRAT04 Port de Dunkerque oui oui

Tableau 65 : Risque de non atteinte du bon état écologique et chimique des eaux côtières et de transition

Les eaux littorales sont toutes en risque de non tiers baissent pour le phosphore, ils sont stables voire en atteinte du bon état écologique pour des problèmes hausse pour l’azote. d’eutrophisation. Si les flux apportés par les fleuves cô- A noter qu’il a été mentionné que le projet “Calais

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2015”, projet de développement portuaire, est susceptible Pour le risque de non atteinte du bon état chimique, de générer des perturbations temporaires et qu’à ce titre la substance en cause est le méthylmercure pour les 3 il devrait figurer dans la liste des projets d’intérêts géné- masses d’eau en risque et le tributylétain pour le port de raux au titre de la DCE. Cela sera pris en compte dans le Dunkerque. futur SDAGE.

Risque de non atteinte du bon état chimique des eaux côtières et de transition

33% 67% Risque

Sans risque

Figure 34 : Répartition du nombre de masses d’eau côtières et de transition en RNAOE

6.2.3.5 Risque de non atteinte des objectifs surveillance DCE et les captages d’alimentation en eau. environnementaux des eaux souterraines Compte tenu du temps de réaction des eaux souter- Le risque sur les eaux souterraines (voir cartes 62 raines nous avons estimé que les masses d’eau en mauvais et 63) a été évalué au vu des informations sur l’état des état actuellement étaient en risque de non atteinte du bon masses d’eau, d’une évaluation des pressions et des évo- état, de même que les masses d’eau qui présentent des lutions des concentrations en nitrates sur les points de points avec des concentrations de nitrates en hausse.

Risque de non Risque de non Risque de non CODE NOM atteinte du bon atteinte du bon inversion des ten- état quantitatif état chimique dances à la hausse

AG001 Craie de l’Audomarois non oui oui

AG002 Calcaires du Boulonnais non non non

AG003 Craie de la vallée de la Deûle non oui oui

AG004 Craie de l’Artois et de la vallée de la Lys non oui oui

AG005 Craie de la vallée de la Canche aval non oui oui

AG006 Craie des vallées de la Scarpe et de la Sensée non oui oui

AG007 Craie du Valenciennois non non non

AG008 Craie de la vallée de la Canche amont non oui oui

AG009 Craie de la vallée de l’Authie non oui oui

AG010 Craie du Cambrésis non oui oui

AG011 Craie de la vallée de la Somme aval non oui oui

AG012 Craie de la moyenne vallée de la Somme non oui oui

AG013 Craie de la vallée de la Somme amont non oui oui

AG014 Sables du Landénien des Flandres non non non

AG015 Calcaire Carbonifère de Roubaix-Tourcoing oui non non

B2G016 Calcaires de l’Avesnois non non oui

B2G017 Bordure du Hainaut non oui oui

AG018 Sables du bassin d’Orchies non non non

Tableau 66 : Risque de non atteinte pour les masses d’eau souterraines

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Les paramètres responsables du risque de non at- tosanitaires et les nitrates, mais également, dans une teinte du bon état chimique sont principalement les phy- moindre mesure, les solvants chlorés et les HAP.

Risque de non atteinte des objectifs environnementaux des eaux souterraines

Risque de non inversion 72% 28% des tendances à la hausse

Risque de non atteinte 67% 33% du bon état chimique

Risque de

non atteinte du 6% 94% Risque bon quantitatif Sans risque

Figure 35 : Répartition du nombre de masses d’eau souterraines en RNAOE

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 133

7 Incertitudes et données manquantes

La caractérisation des pressions et de l’état des Ainsi il est important de prendre avec précaution et milieux se fait à partir de données, d’études d’extrapo- un certain recul les informations données dans cet état lations, qui donnent des résultats avec des précisions des lieux. variables.

7.1 Incertitudes sur l’évaluation de l’état

Concernant l’évaluation de l’état des masses d’eau, piques (pollution accidentelle, déversement par temps de il convient de garder à l’esprit que la qualité de l’eau est pluie…) ou naturels (crue, étiages sévères…). variable dans le temps. Par exemple, à l’échelle d’une Il faut également garder à l’esprit que la précision journée, des phénomènes naturels comme la photosyn- des mesures de la qualité d’eau est variable selon les thèse influent sur la teneur en oxygène dissous ; par paramètres. Généralement, la précision de l’analyse dé- ailleurs, les rejets varient de façon aléatoire ou cyclique croit à mesure que les concentrations sont faibles. Cela (selon les rythmes des activités humaines). Le débit du concerne donc principalement les résultats des analyses cours d’eau peut être très variable et avoir une influence de micropolluants. sur la qualité. L’état est défini à partir de prélèvements Enfin de nouveaux indices biologiques vont être mis à des moments donnés avec des fréquences annuelles en œuvre pour ce second cycle DCE. Il a d’ailleurs déjà été pour les indices biologiques et mensuelles pour les para- tenu compte de ces indices dans l’évaluation du risque de mètres chimiques et physico-chimiques. Il est donc pos- non atteinte des objectifs environnementaux. Ces indices sible d’avoir des variations de l’état des masses d’eau du étant d’utilisation récente, il est difficile de faire un lien simple fait de la concomitance ou non des prélèvements précis entre les résultats de ces indices et les pressions avec des phénomènes épisodiques, qu’ils soient anthro- anthropiques.

7.2 Incertitudes et données manquantes sur les pressions

Les incertitudes les plus fortes pour la partie pres- recourir à de l’extrapolation à partir des données dont sion concernent les rejets diffus sur lesquels il n’est, par nous disposions et d’études réalisées au niveau national. définition, pas possible d’avoir des mesures exhaustives Le recours à l’extrapolation induit fatalement une fiabilité comme c’est le cas sur certains rejets ponctuels. moindre des résultats par rapport à une donnée mesurée. Pour ces rejets diffus, il a donc été nécessaire de Cela concerne principalement les rejets diffus ur-

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 134 7. Incertitudes et données manquantes

bains (rejets issus de l’assainissement non collectif et d’autosurveillance. L’évaluation de cette pression devrait rejets de la population non ou mal raccordée) et les rejets donc être beaucoup plus précise dans les prochaines an- diffus agricoles. nées. Les résultats des évaluations de ces pressions L’estimation des rejets ponctuels de substances doivent donc être considérés comme des ordres de gran- prioritaires se base sur les résultats du programme deurs et non des résultats précis. RSDE d’analyse de rejets des industriels et des stations d’épuration urbaines. Ce programme est encore en cours L’estimation des rejets ponctuels issus des déborde- actuellement et nous ne disposons pas d’analyse pour ments des réseaux d’assainissement s’est basée sur des l’ensemble des rejets. Lorsque les données n’étaient pas données encore très partielles qui ont été extrapolées. En disponibles, nous avons eu recours à l’extrapolation. Dans effet, seules certaines agglomérations du bassin dispo- l’avenir, nous disposerons de l’ensemble des résultats et saient d’une autosurveillance de leur réseau avec des ré- pourrons donc affiner l’évaluation des rejets ponctuels en sultats exploitables. Cependant les principales agglomé- substances prioritaires. rations du bassin s’équipent actuellement de dispositifs

7.3 Incertitudes et données manquantes sur les transferts de pollution

Il existe des connexions entre les différentes caté- A l’heure actuelle, nous n’avons réussi qu’à estimer gories de masses d’eau. Ainsi les eaux continentales se les transferts des eaux douces de surface vers les eaux rejettent en mer et il existe des échanges entre les eaux côtières. Pour les échanges entre eau de surface et eau souterraines et les eaux de surface. souterraine, l’estimation des transferts est beaucoup Via ces connexions il y a bien entendu des transferts plus compliquée et nous ne parvenons pas, à ce jour, à les de pollution. quantifier. Nous connaissons cependant les zones géo- graphiques où ces échanges sont significatifs.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 1. Présentation générale 135

8 Registre des zones protégées

L’article 6 de la Directive Cadre sur l’Eau demande • les masses d’eau désignées en tant qu’eaux de que, dans chaque district, soit établi “un ou plusieurs re- plaisance y compris les masses d’eau désignées en gistres de toutes les zones situées dans le district qui ont tant qu’eaux de baignade dans le cadre de la direc- été désignées comme nécessitant une protection spéciale tive 76/160/CEE ; dans le cadre d’une législation communautaire spécifique concernant la protection des eaux de surface et des eaux • les zones sensibles du point de vue des nutriments, souterraines, ou la conservation des habitats et des es- notamment les zones désignées comme vulné- pèces directement dépendants de l’eau.”. rables dans le cadre de la directive sur les nitrates (91/676/CEE) et les zones désignées comme sen- L’objet est de recenser les zones protégées sur les- sibles dans le cadre de la directive 91/571/CEE ; quelles des dispositions réglementaires dans le domaine de l’eau s’appliquent en vertu d’un texte communautaire • les zones désignées comme zones de protection antérieur à la directive cadre. des habitats et des espèces où le maintien ou Selon les articles 6 et 7 et les annexes IV et VII (A.3 et l’amélioration de l’état des eaux constitue un fac- A. 4.3), les zones protégées comprennent : teur important de cette protection, notamment les sites Natura 2000 pertinents dans le cadre de la • les masses d’eau utilisées pour le captage d’eau directive 92/43/CEE et de la directive 79/409/CEE. destinée à la consommation humaine fournis- sant plus de 10 m3/j ou desservant plus de 50 per- Pour chaque type de zone protégée sont présentés sonnes, ainsi que celles destinées dans le futur à le rappel de la réglementation, la délimitation et les en- un tel usage ; jeux propres aux différentes zones protégées sur la par- tie française du District “Escaut, Somme et côtiers de la • les zones désignées pour la protection des espèces Manche et de la Mer du Nord”, et la partie du District de la aquatiques importantes du point de vue écono- Meuse comprise dans le bassin Artois-Picardie. mique ;

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 136 8. Registre des zones protégées

8.1 “Les zones désignées pour le captage d’eau destinée à la consommation humaine”

“Les États membres recensent, dans chaque district point de prélèvement dont les terrains sont à ac- hydrographique : quérir en pleine propriété,

• toutes les masses d’eau utilisées pour le captage • un périmètre de protection rapprochée à l’inté- d’eau destinée à la consommation humaine four- rieur duquel peuvent être interdits ou réglementés nissant en moyenne plus de 10 m3 par jour ou des- toutes activités et tous dépôts ou installations de servant plus de cinquante personnes, et nature à nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux, • les masses d’eau destinées, dans le futur, à un tel usage.” (article 7.1) • et, le cas échéant, un périmètre de protection éloi- gné à l’intérieur duquel peuvent être réglemen- Réglementation tés les activités, installations et dépôts ci-dessus Les directives européennes relatives à la qualité mentionnés. des eaux destinées à la consommation humaine com- prennent : Il a été convenu que l’objectif environnemental vi- sant à lutter contre les pollutions dites “diffuses” autour • La directive 75/440/CEE du 16 juin 1975, relative du captage d’eau potable ne s’appliquera pas à l’ensemble à la qualité des eaux superficielles destinées à la d’une masse d’eau mais à “l’aire d’alimentation” qui sera production d’eau alimentaire qui est toujours d’ac- définie sur une base hydrogéologique. Le BRGM a défini la tualité mais sera abrogée le 22 décembre 2007 et méthodologie de délimitation de ces aires d’alimentation incluse dans la Directive Cadre sur l’Eau (article 22 des captages à la demande de la Direction de l’eau. de la directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000). Enjeux • La directive 98/83/CE du 3 novembre 1998, relative L’Article 7 édicte des prescriptions particulières pour à la qualité des eaux destinées à la consommation les eaux utilisées pour le captage d’eau potable : dans humaine. La directive vise à protéger la santé des ces masses d’eau soumises aux objectifs environnemen- personnes par des exigences de salubrité et de pro- taux (art.4) et aux normes de qualité (art.16), l’eau issue preté auxquelles doit satisfaire l’eau potable dans de traitement doit être conforme à la directive 98/83/ la Communauté. Elle s’applique à toutes les eaux CE et les Etats doivent assurer une protection suffisante destinées à la consommation humaine, à l’excep- pour prévenir la détérioration de leur qualité de manière à tion des eaux minérales naturelles et des eaux réduire le degré de traitement de purification nécessaire médicinales. à la production d’eau potable (des zones de sauvegarde pourront être établies à cette fin ; de même que devront L’ensemble des dispositions du décret n°2001-1220 être prises des mesures de contrôle des captages et des du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la endiguements d’eau de surface, notamment des autori- consommation humaine (à l’exclusion des eaux minérales sations préalables, sauf quand les captages ou endigue- naturelles) ont été introduites dans le Code de la santé ments n’ont pas d’incidence significative sur l’état des publique par les décrets 2003-461 et 2003-462 du 21 mai eaux). 2003 (art. L. 1321-1 et suivants, R. 1321-1 et suivants, R. A l’échelle du bassin Artois-Picardie, les besoins en 1324-1 et suivants, art. R. 1321-91 et suivants). eau potable sont couverts à plus de 95% par les eaux sou- terraines. Il faut souligner en conséquence les enjeux liés L’arrêté du préfet autorisant l’utilisation d’eau pré- à l’inertie des masses d’eau souterraines face aux pro- levée dans le milieu naturel en vue de la consommation grammes destinés à lutter contre la dégradation de leur humaine définit les périmètres de protection à mettre état. en place en application de l’article L 1321-2 du Code de la En particulier, les zones humides, par leur fonction santé publique dans le but de protéger la qualité de la res- de réalimentation et d’échanges avec les nappes et leurs source en eau. capacités d’auto-épuration, jouent un rôle important pour la protection des eaux souterraines et il faut veiller à Délimitation ce que les captages installés à leur niveau ne conduisent Il existe trois types de périmètres déterminés par pas à la dégradation de ces zones humides et ainsi à la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) visant à limiter le perte de leurs fonctionnalités. risque de pollution accidentelle et/ou ponctuelle : Toutefois, l’accès à l’eau potable pour alimenter les populations doit être une priorité dans le cadre d’une ges- • un périmètre de protection immédiat autour du tion équilibrée de la ressource et du milieu.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 8. Registre des zones protégées 137

8.2 “Les zones désignées pour la protection des espèces aquatiques importantes du point de vue économique”

Réglementation Les arrêtés locaux d’application en vigueur sont pour Ces zones ne sont pas précisées plus explicitement chaque département : dans l’article 6 ou l’annexe IV de la Directive Cadre, mais l’article 22 mentionne que la directive 79/923/CEE du • l’arrêté du Préfet du Nord du 29 juillet 2011 portant Conseil du 30 octobre 1979 relative à la qualité requise des classement de salubrité et surveillance sanitaire eaux conchylicoles est abrogée treize ans après la date de la zone de production de coquillages vivants du d’entrée en vigueur de la DCE. Nord,

Seules les espèces ciblées par la Directive “eaux • l’arrêté du Préfet de la Somme du 5 juillet 2011 por- conchylicoles” sont retenues. tant classement sanitaire des zones de production La réglementation sanitaire des zones conchyli- conchylicoles du département de la Somme, coles est issue des directives 79/923/CEE, 91/492/CEE et 2006/113/CEE traduites en droit français par les dispo- • l’arrêté du Préfet du Pas-de-Calais du 30 juin 2011 sitions contenues dans le décret 94-340 du 28 avril 1994 portant classement de salubrité des zones de pro- modifié, intégré au Code Rural par le décret 2003-768 du duction de coquillages vivants du Pas-de-Calais. 1er août 2003 puis par le décret n°2012-1220 du 31 octobre 2012 modifiant les dispositions relatives aux conditions La qualité des sites est en stagnation, en dépit sanitaires de production et de mise sur le marché des d’une amélioration globale ces dernières années. Pour la coquillages vivants entré en vigueur le 1er janvier 2013. période 2009-2011, la qualité a pu être estimée pour 15 zones suivies à fréquence mensuelle ou bimestrielle. Pour L’article R231-38 du Code Rural prévoit que le classe- la période 2002-2011, onze zones ne présentent aucune ment de salubrité des zones de production, définies par évolution significative de la contamination. Deux points leurs limites géographiques précises, est prononcé par de prélèvements “Somme Sud” et “Authie Nord” voient arrêté du préfet du département concerné sur proposition leur qualité s’améliorer. Le point de la “Pointe aux oies” du directeur départemental des territoires et de la mer et sur la zone de Wimereux présente une tendance à la après avis de la commission des cultures marines (dont dégradation de la qualité microbiologique. Il n’y a plus fait partie l’Agence Régionale de Santé (ARS)). de site classé en “A” dans le Pas-de-Calais. Sept alertes ont été déclenchées en 2011 à la suite d’un dépassement Concernant la pêche de loisir, l’article R231-41 du de seuil lors de prélèvements effectués en surveillance Code Rural précise que, “dans les zones de production, la régulière. Aucune persistance de la contamination n’a été pêche des coquillages vivants destinés à la consomma- mise en évidence. tion humaine ne peut être pratiquée à titre non profes- sionnel que sur les gisements naturels situés dans les Enfin, un classement sanitaire favorable ne préjuge zones classées A ou B. Les modalités de l’information en rien de l’ouverture d’un gisement, qui dépend aussi : sanitaire du public se livrant à cette pêche dans des zones classées B sont fixées par un arrêté conjoint du ministre • de la réglementation des pêches maritimes : taille chargé de la santé et du ministre chargé de l’agriculture, des coquillages, engins de pêche réglementés, dé- de l’agroalimentaire et de la forêt, pris après avis de tention de permis de pêche à pied professionnels. l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Cet arrêté est disponible • des mesures de conservation et de gestion de la sur les sites chargés de l’agriculture et de la santé”. ressource. Ainsi, les directions départementales des territoires et de la mer réunissent une ou Au niveau local, les directions départementales plusieurs fois par an et pour chaque gisement ou des territoires et de la mer sont en charge de la régle- espèce une commission de visite des gisements, mentation, du classement et de la police sanitaire des permettant d’apprécier l’état de la ressource et eaux conchylicoles. Elles assurent notamment le suivi du stock. Les sites de ramassage sont ouverts ou et la surveillance de la qualité des zones de production fermés selon les besoins de reconstitution des identifiées pour chaque département et réunissent stocks menacés (gisements de coques de la Baie de chaque année une commission départementale de suivi Somme, moulières du Bois de Cise en Somme sud). sanitaire associant IFREMER, les professionnels (Comité Des quotas ainsi que des périodes d’ouverture ou Régional des Pêches et de la Conchyliculture (CRPC)), les de fermeture peuvent être fixés pour la pêche pro- élus (Conseil Général, Maire) et les différents services de fessionnelle ou de loisir. l’État concernés.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 138 8. Registre des zones protégées

Parmi les nombreux arrêtés réglementant la pêche désignées par arrêté préfectoral et qui sont répertoriées. sur les gisements naturels de la région, on peut citer : Sont à considérer les zones classées A, B, C et D (où toute activité de pêche ou d’élevage est interdite), car on • l’arrêté du Préfet de région Haute Normandie compte sur une reconquête de ces milieux. n°157/2003 du 25 août 2003, qui définit les condi- tions techniques d’exercice de la pêche à pied pro- L’article 20 du décret n°90-94 du 25 janvier 1990 fessionnelle sur le littoral du Pas-de-Calais et de la interdisant la pêche dans les ports, ceux-ci font l’objet de Somme, classements de précaution en D mais ils ne constituent pas des zones de production surveillées d’un point de vue • l’arrêté du Préfet de région Haute Normandie sanitaire. n°10/2013 du 16 janvier 2013, qui réglemente l’exer- cice de la pêche à pied des moules sur les gise- La liste des zones conchylicoles du bassin Artois-Pi- ments naturels du Boulonnais, cardie avec leur classement par groupe de coquillages est disponible sur le site http://www.zones-conchylicoles. • l’arrêté du préfet de région Haute-Normandie eaufrance.fr/. n°47/2013 du 27 février 2013, rendant obligatoire la délibération n°14/2012 du Comité Régional des Enjeux Pêches Nord-Pas-de-Calais / Normandie, fixant Il faut noter que du fait de la richesse et de la variété le contingent des licences pêche à pied mention de ses gisements potentiellement exploitables, l’en- “coques” et “moules” pour la campagne 2013 - 2014. semble du littoral du Pas-de-Calais et de la Somme est répertorié, classé et surveillé du point de vue de la qua- Délimitation lité de ses eaux conchylicoles. (Exceptés les ports qui ne Ces zones concernent les élevages et les gisements constituent pas des zones de production surveillées d’un naturels. N’ont été retenues que les zones qui ont été point de vue sanitaire).

8.3 “Les masses d’eau désignées en tant qu’eaux de plaisance…

Réglementation La directive 2006/7/CE prévoit l’échéancier suivant : Il n’existe ni réglementation européenne, ni régle- mentation française concernant les eaux de plaisance • le premier recensement des eaux de baignade doit et par conséquent aucune protection réglementaire à ce être assuré par les communes, avec participation titre. L’accent sera donc mis sur les zones désignées en du public, avant la saison balnéaire 2008 ; tant qu’eaux de baignade. • les profils des eaux de baignade doivent être éta- La Directive 2006/7/CE du Parlement Européen du blis au plus tard en 2011 ; 15 février 2006 sur la qualité des eaux de baignade, qui remplace progressivement la directive 76/160/CEE, re- • le classement selon les nouveaux critères doit être prend les obligations de cette directive de 1975 en les ren- effectué au plus tard en 2015. forçant et en les modernisant. Les évolutions apportées concernent notamment les paramètres de qualité sani- La Directive 76/160/CEE du 8 décembre 1975 concer- taire et l’information du public. Cette directive renforce nant la qualité des eaux de baignade a été transcrite en également le principe de gestion des eaux de baignade en droit français par le décret n° 81-324 du 7 avril 1981, fixant introduisant un “ profil ” de ces eaux. Ce profil correspond les normes d’hygiène et de sécurité applicables aux pis- à une identification et à une étude des sources de pollu- cines et aux baignades aménagées, modifié par le décret tions pouvant affecter la qualité de l’eau de baignade et 91-980 du 20 septembre 1991. Ces décrets qui précisent présenter un risque pour la santé des baigneurs. Il per- les paramètres pris en compte lors des prélèvements ain- mettra de mieux gérer, de manière préventive, les conta- si que les normes appliquées et le mode de classement minations éventuelles du site de baignade. sont abrogés par décret n° 2003-462 du 21 mai 2003.

La transposition législative de la directive 2006/7/CE La Directive européenne 76/160/CEE prévoit l’obli- a été assurée dans le cadre de la Loi sur l’Eau et les Milieux gation pour les Etats membres de suivre la qualité des Aquatiques (LEMA) publiée au JO du 31 décembre 2006, eaux de baignade, que la baignade y soit expressément article 42, qui codifie ces dispositions dans le code de la autorisée par les autorités compétentes ou que, n’étant santé publique, article L 1332-1 à L 1332-9. La directive eu- pas interdite, elle soit habituellement pratiquée par un ropéenne 2006/7/CE a été également transposée en droit nombre important de baigneurs. par trois décrets (décret n° 2007-983 du 15 mai 2007, décret En France, l’article L.2213-23 du Code général des n° 2008-990 du 18 septembre 2008 et décret n° 2011-1239 collectivités territoriales précise que c’est le maire qui du 4 octobre 2011) modifiant le code de la santé publique. exerce la police des baignades. En pratique, les zones

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 8. Registre des zones protégées 139 de baignade ou faisant partie d’une zone de baignade, Enjeux les zones fréquentées de façon répétitive et non occa- Il y a 49 points de baignades dans la région, dont sionnelle et où la fréquentation instantanée pendant la 7 en eau douce. Parmi ces dernières, deux d’entre elles période estivale peut être supérieure à 10 baigneurs font (Tchicou Parc à St Laurent Blangy et les Prés du Hem à l’objet de contrôles sanitaires. Armentières) seront considérées comme atypiques (car artificielles) à partir de la saison 2013. Lors de la dernière La surveillance sanitaire ne consiste pas uniquement saison estivale 2012, deux baignades ont été classées en l’exécution d’un certain nombre de prélèvements aux comme pouvant être momentanément polluées : la bai- fins d’analyses ; elle comporte également un examen dé- gnade en eau douce des Prés du Hem à Armentières et la taillé des lieux de baignade et de leur voisinage : caracté- baignade en eau de mer de Boulogne-sur-Mer. ristiques physiques de la zone, origine de l’eau, présence Une modélisation réalisée selon les nouvelles normes de rejets dans la zone ou à son amont. Ces informations qui seront utilisées pour établir les classements à partir doivent permettre de définir à la fois le périmètre de la de 2013, attribue à 4 plages (Boulogne-Sur-Mer, Le Portel, zone de baignade et le site du ou des points de prélève- Saint-Laurent-Blangy dans le Nord-Pas de Calais et le Cro- ment. Pour chaque zone de baignade, un point (ou des toy en Picardie) une catégorie insuffisante. Ce classement points) de prélèvement représentatif(s) de la qualité de simulé est identique à celui de la saison dernière. cette zone est déterminé. Chaque point de prélèvement Certaines communes ont également pris des arrêtés doit caractériser une zone d’eau de qualité homogène. de fermeture préventive de baignade au cours de cette Une zone de baignade peut regrouper plusieurs lieux de saison 2012 afin de prévenir l’exposition des baigneurs baignade de même qualité. à des sources de pollution accidentelle, comme cela est prévu dans leur profil de baignade. Délimitation Le ministère chargé de la Santé conseille d’indiquer Une campagne d’inspection a été menée par l’ARS tous les points de baignades faisant l’objet d’un contrôle sur toutes les plages de la région Nord Pas de Calais. Le sanitaire (qu’elles soient autorisées ou simplement tolé- bilan de ces inspections montre que, si les baignades rées). disposent des équipements nécessaires à l’accueil des usagers, l’affichage règlementaire pour l’information du Ces zones sont aujourd’hui identifiées par des points public reste toutefois largement insuffisant. de prélèvements ou des lieux dits. Il n’existe pas de péri- mètre clairement défini, les eaux de baignades n’ont pas Les efforts en faveur de la qualité des baignades fait l’objet de zonages. Seule la localisation des points de sont à poursuivre du fait des ambitions touristiques des mesure pour le suivi sanitaire est connue. Il est donc pro- territoires mais aussi en raison des objectifs de bon état posé de reporter sur carte ces points en les différenciant des eaux. suivant le type d’eau (voir carte 25 et pour en savoir plus : http://baignades.sante.gouv.fr/).

8.4 “Les zones sensibles du point de vue des nutriments…

… notamment les zones désignées comme vulné- nisation de l’administration dans le domaine de l’eau et rables dans le cadre de la directive sur les nitrates 91/676/ aux missions du Préfet coordonnateur de bassin définit CEE et les zones désignées comme sensibles dans le la procédure à suivre : les arrêtés de délimitation des cadre de la directive relative au traitement des eaux ur- zones sensibles sont pris après consultation des conseils baines résiduaires 91/271/CEE” généraux et régionaux, des chambres d’agriculture et des Comités départementaux des risques sanitaires et tech- Réglementation nologiques (CODERST), et après avis du Comité de Bassin. Les zones “sensibles” au sens de la directive 91/271/ Dans le bassin Artois-Picardie, l’arrêté du 12 janvier 2006 CEE concernant le traitement des eaux résiduaires ur- a classé la totalité du bassin en zone sensible à l’eutro- baines (ERU) sont des zones sujettes à l’eutrophisation, phisation. Les conséquences d’un tel classement sont et pour lesquelles les rejets de phosphore et d’azote l’obligation pour les agglomérations d’assainissement de doivent être réduits. La directive a été transcrite dans le plus de 10 000 équivalents habitants de traiter l’azote et droit français par le décret 94-469 du 3 juin 1994 modifié. le phosphore, source de l’eutrophisation. Les normes pour les rejets à appliquer sur ces zones sont celles de l’arrêté du 22 juin 2007. Les zones “vulnérables” au sens de la directive 91/676/CEE relative à la protection des eaux contre la pol- Ces zones sont arrêtées par le préfet coordonna- lution par les nitrates à partir de sources agricoles sont, teur de bassin et sont actualisées tous les 4 ans dans les d’après le décret 93-1038 du 27/08/93 : conditions prévues pour leur élaboration. L’article 8-III du décret n° 2005-636 du 30 mai 2005 relatif à l’orga- • des zones où les eaux souterraines et les eaux

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 140 8. Registre des zones protégées

douces superficielles (notamment celles servant Délimitation au captage d’eau destinée à la consommation hu- Dans le bassin Artois-Picardie, l’arrêté du 12 janvier maine) ont une teneur en nitrates supérieure à 50 2006 a classé la totalité du bassin en zone sensible à mg/l et les eaux menacées par la pollution dont les l’eutrophisation. teneurs en nitrates sont comprises entre 40 et 50 mg/l et montrent une tendance à la hausse, Dans le bassin Artois-Picardie, la délimitation arrê- tée le 28 décembre 2012 classe l’ensemble du bassin en • des zones sujettes à eutrophisation pour lesquelles zone vulnérable, à l’exception de la Somme aval, d’une le facteur azote est responsable de la pollution. partie du Boulonnais et de l’Avesnois (voir carte 64).

La procédure de délimitation des zones vulnérables, Enjeux indiquée dans l’article R211-77 du code de l’environnement Tout le bassin est classé en zone sensible, ainsi que est la même que celle prévue pour les zones sensibles, toutes les eaux de la mer dans la limite des eaux territo- sachant que l’inventaire des zones vulnérables fait l’objet riales : la mise aux normes des stations d’épuration est à d’un réexamen au moins tous les quatre ans. poursuivre, en s’appuyant également sur la réduction à Le classement en zone vulnérable implique pour les la source. agriculteurs de respecter les mesures et actions néces- saires à une bonne maîtrise de la fertilisation azotée et Exceptée la Somme aval, une partie de l’Avesnois et à une gestion adaptée des terres agricoles, prévues dans du Boulonnais, la totalité du bassin est classée en zone les programmes d’action approuvés par arrêté préfecto- vulnérable vis à vis des nitrates, reflétant les enjeux ral. La directive “nitrates” prévoit que les programmes importants au regard de la qualité des eaux de surface d’action soient révisés tous les 4 ans. et souterraines et en particulier de l’alimentation en eau potable.

8.5 “Les zones désignées comme zones de protection des habitats et des espèces…

Réglementation articles L. 414-1 à L. 414-7 et R. 414-1 à R. 414-29 du code La directive 2009/147/CE (directive de 1979 reco- de l’environnement. difiée), relative à la conservation des oiseaux sauvages, demande aux Etats membres de désigner des “zones La France justifie désormais d’un réseau Natura de protections spéciales” (ZPS) (voir carte 65) qui com- 2000 suffisant au regard des objectifs des directives. La prennent : désignation des sites du réseau terrestre s’est achevée en 2006, et les sites marins ont été désignés entre 2008 • les sites d’habitats des espèces, migratrices ou et 2010. A ce jour, il n’est envisagé que des modifications non, inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux, ponctuelles de périmètres de sites. Formellement, il laquelle comprend les espèces rares ou menacées reste à procéder à la désignation de l’ensemble des Sites ainsi que leurs aires de reproduction, d’Intérêt Communautaire (SIC) validés par la Commission Européenne en Zone Spéciale de Conservation (ZSC), par • les milieux terrestres ou marins utilisés de façon arrêtés du ministre chargé de l’environnement. régulière par les espèces migratrices non visées à l’annexe I. Pour ce qui concerne la gestion des sites, la France a choisi la voie de la concertation et de la contractualisa- La directive 92/43/CEE, relative à la conservation tion. Pour chaque site, un comité de pilotage impliquant des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore les acteurs locaux intéressés est mis en place. Celui-ci a sauvage, demande aux Etats membres de constituer des la charge de piloter l’élaboration du document d’objectifs “zones spéciales de conservation” (ZSC) (voir carte 65), du site (DOCOB), qui définit les propositions de mesures formées par des sites d’habitats naturels d’intérêt com- de toute nature en faveur des habitats et espèces d’inté- munautaire (listés à l’annexe I de la directive Habitats) rêt communautaire du site. Lorsque le DOCOB est validé, et par des sites d’habitats abritant des espèces d’intérêt les propriétaires et ayant-droits de terrains situés dans le communautaire (listées à l’annexe II de la directive). site peuvent adhérer de manière volontaire à la démarche en mettant en œuvre des actions via les contrats, ou en Le réseau Natura 2000 est constitué des zones s›engageant sur des pratiques de bonne gestion à travers de protection spéciale (ZPS) et des zones spéciales de la charte Natura 2000 du site. conservation (ZSC) qui peuvent se chevaucher. Le dispositif est complété par un volet préventif : le Au niveau national, les modalités de désignation et régime d’évaluation des incidences Natura 2000. Avant la de gestion des sites Natura 2000 sont consignées aux réalisation d’activités (plans, programmes, travaux, ma-

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 8. Registre des zones protégées 141 nifestations...), il s’agit de s’assurer par une étude appro- • Les “Cinq Tailles”, site FR3112002 pour 123 ha, dési- priée et préalable que celles-ci ne porteront pas atteintes gné le 24 avril 2006 ; à l’état de conservation des sites. • Marais Audomarois, site FR3112003 pour 178 ha, Délimitation des sites avec un enjeu “eau” désigné le 12 avril 2006 ; Les critères de sélection des sites Natura 2000 à faire figurer au registre ont été établis au niveau national • Dunes de Merlimont, site FR 3112004 pour 1033 ha, par le MEDD, avec le MNHN (Muséum National d’Histoire désigné le 25 avril 2006 ; Naturelle) et l’IFEN (Institut Français de l’Environne- ment). Il a d’abord été établie la liste des espèces d’oi- • Vallée de la Scarpe et de l’Escaut, site FR3112005 seaux directement dépendants des zones humides et des pour 13028 ha, désigné le 25 avril 2006 ; milieux aquatiques, comprenant les espèces d’oiseaux d’eau et les espèces dont l’écologie les amène à fréquen- • Marais arrière-littoraux picards, site FR 2212003 ter de manière journalière, saisonnière ou annuelle des pour 1833 ha, désigné le 6 avril 2006 ; zones humides, ainsi que les espèces marines, à intégrer en tenant compte des caractéristiques des sites. • Etangs et marais du bassin de la Somme, site Sur la base de ces critères, les ZPS du bassin liées à FR2212007 pour 5243 ha, désigné le 9 février 2007 l’eau sont les suivantes : (suite à une extension du site délimité en 2006).

• le Marais d’Isle, classé en ZPS (code FR2210026) en Au titre de la directive “Habitats, faune, flore”, le février 1988 pour 45 ha et désigné site Natura 2000 bassin comprend 73 sites (SIC +ZSC). Parmi eux, sont le 27 octobre 2004 ; considérés comme dépendant de l’état des eaux pour leurs objectifs de conservation les sites renfermant des • l’Estuaire de la Canche, classé en ZPS (code habitats aquatiques ou humides, notamment des habi- FR3110038) en juin 1988 pour 5032 ha et désigné tats prioritaires même s’ils ne constituent qu’une partie site Natura 2000 le 6 janvier 2005 ; du site, ainsi que les sites présentant des espèces liées à l’eau. • le Platier d’Oye, classé en ZPS (code FR3110039) Pour opérer la sélection des sites pertinents, le en juin 1988 pour 353 ha et désigné site Natura MNHN et l’IFEN ont adopté une méthode qui repose, 2000 le 6 janvier 2005 ; d’abord, sur l’établissement de listes d’habitats et d’espèces dépendant de l’eau, puis la confrontation des • le Marais de Balançon, classé en ZPS (code sites à ces listes d’habitats et d’espèces complétée par FR3110083) en juin 1991 pour 1007 ha et désigné des données d’occupation des sols issues de Corine Land site Natura 2000 le 6 janvier 2005 ; Cover. Cette méthode de sélection amène à la liste sui- vante : • les Estuaires picards (Baies de Somme et d’Au- thie), classés en ZPS (FR2210068) en juin 1991 pour • Dunes de la Plaine Maritime Flamande, site 15.214 ha et désigné site Natura 2000 le 27 octobre FR3100474 proposé en juillet 2003 pour 4.384ha, 2004 puis le 5 avril 2006 suite à l’extension au parc qui abrite notamment le Phoque veau marin, le ornithologique du Marquenterre, site auquel se Triton crêté et le Vertigo angustior (gastéropode) ; superpose le site Ramsar22 de la baie de Somme Site désigné en ZSC par arrêté ministériel du 13 inscrit le 30/01/1998 sur la liste des zones humides avril 2007 d’importance internationale pour 17.000 ha ; • Pelouses et bois neutrocalcicoles de la Cuesta Sud • le Cap Gris-Nez, classé en ZPS (code FR3110085) du Boulonnais, site FR3100484 proposé en avril en juin 1991 pour 7966 ha en domaine maritime et 2002 pour 429ha, qui renferme notamment les désigné site Natura 2000 le 6 janvier 2005. habitats prioritaires “Forêts alluviales à Aulne glu- tineux et Frêne commun” et “Sources pétrifiantes • les Bancs des Flandres (ZPS FR3112006), en do- avec formation de travertins” Site désigné en ZSC maine maritime au large de Dunkerque, pour une par arrêté ministériel du 13 avril 2007 ; superficie de xx ha désigné en site Natura 2000 le 7 janvier 2010. • Pelouses, bois, forêts neutrocalcicoles et système alluvial de la moyenne vallée de l’Authie, site • F orêt, bocage, étangs de Thiérache, site FR 3112001 FR3100489 proposé en mars 1999 pour 86ha, qui pour 8144 ha, désigné le 12 avril 2006 ; abrite notamment le Triton crêté, le Chabot et la Lamproie de Planer ; Site désigné en ZSC par arrêté • Forêts de Thiérache : Hirson et Saint-Michel, site ministériel du 13 avril 2007 FR 2212004 pour 7407 ha, désigné le 6 avril 2006 (ce site est situé en Picardie et correspond à la • Bois de Flines-lez-Raches et système alluvial du continuité du précédent, situé dans le Nord) ; Courant des Vanneaux, site FR3100506 proposé en

22 Convention internationale pour la conservation des zones humides (Ramsar, Iran, 1971)

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 142 8. Registre des zones protégées

mars 1999 pour 193ha, qui renferme notamment faune, flore” doivent faire l’objet de mesures de conser- les habitats prioritaires “Forêts alluviales à Aulne vation à travers la constitution et la gestion du réseau des glutineux et Frêne commun” et “Tourbières boi- sites Natura 2000. sées”, ainsi que le Triton crêté ; Site désigné en ZSC La directive identifie des espèces et habitats priori- par arrêté ministériel du 13 avril 2007 taires qui sont en danger de disparition sur le territoire européen des Etats membres et pour la conservation des- • Forêts, bois, étangs et bocage herbager de la fagne quelles l’Union européenne ou la Communauté porte une et du plateau d’Anor, site FR3100511 proposé en responsabilité particulière. mars 1999 pour 1.744ha, qui renferme notamment l’habitat prioritaire “Forêts alluviales à Aulne glu- L’article 2 de la directive “Oiseaux” stipule que les tineux et Frêne commun” ainsi que l’Ecrevisse à Etats membres attachent une importance particulière à pattes blanches, la Bouvière, la Loche d’étang et le la protection des zones humides et tout particulièrement Triton crêté ; Site désigné en ZSC par arrêté minis- de celles d’importance internationale, c’est à dire les sites tériel du 13 avril 2007 Ramsar.

• Bancs des Flandres, site FR3102002, désigné en En application de l’article 6.3 de la directive “Habi- SIC en 2010 tats, faune, flore”, les impacts des plans et projets sus- ceptibles d’avoir des incidences sur les objectifs de Pour en savoir plus : http://www.developpement- conservation d’un site Natura 2000 sont à étudier même durable.gouv.fr/-Natura-2000,2414-.html lorsqu’ils sont situés en dehors des sites, et ces impacts sont à éviter, à atténuer et de manière exceptionnelle à Enjeux compenser si la réalisation du plan ou projet est indispen- L’objectif est la conservation des habitats et des es- sable et qu’il n’existe pas de solution alternative (art.6 de pèces visés par les deux directives qui sont directement la directive Habitats). dépendantes de l’eau. Les espèces inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux doivent faire l’objet de mesures Les Etats membres doivent rendre tous les 6 ans de conservation spéciales concernant leur habitat, afin un rapport sur la mise en œuvre de la directive “Habitats, d’assurer leur survie et leur reproduction dans leur aire faune, flore”. Ce rapport fait le bilan de l’état de conser- de distribution. Les espèces migratrices bénéficient de vation des habitats naturels et des espèces (dans et hors mesures similaires quand leur venue est régulière. site Natura 2000), et indique les mesures de conservation Les habitats naturels inscrits à l’annexe I et les mises en œuvre. Une démarche similaire est menée pour espèces inscrites à l’annexe II de la directive “Habitats, la directive “Oiseaux”.

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 Glossaire et abréviations 143

A Cénozoïque : Ere cénozoïque, tertiaire et quaternaire. CGDD : Commissariat Général au Développement Durable Adsorbé : En chimie, l’adsorption, , est un phénomène de surface par lequel des Chlordécone : le chlordécone est un pesticide organochloré, polluant persistant atomes ou des molécules de gaz ou de liquides (adsorbats) se fixent sur une sur- dangereux pour la santé et l’environnement. Cette molécule potentiellement can- face solide (adsorbant) selon divers processus plus ou moins intenses. cérogène est capable de demeurer dans le sol pendant des dizaines d’années. Elle AEAP : Agence de l’Eau Artois-Picardie est présente dans le pesticide Curlone destiné à traiter les bananiers, elle a été AEP : Alimentation en Eau Potable interdite depuis 1993 en Guadeloupe. Affleurement : Partie d’une couche géologique visible en surface. (Source : Minis- CODERST : Comité Départemental des Risques Sanitaires et Technologiques tère chargé de l’écologie) Conchyliculture : Elevage des coquillages comestibles (huitres, moules, etc…) Amphihalin : une espèce dont une partie du cycle biologique se fait en mer et une Conditions de référence : Conditions caractéristiques d’une eau de surface pas ou autre partie en rivière. (Source : Onema) très peu influencée par l’activité humaine. Elles sont définies pour chaque type de ANC : Assainissement Non Collectif masses d’eau et servent de base à la définition du bon état. APAD : Activités de Production Assimilées Domestiques Convention OSPAR : Convention Oslo-Paris pour la protection du milieu marin Aquifère : Formation géologique, continue ou discontinue, contenant de façon Atlantique Nord Est. Elle fut signée en 1992. temporaire ou permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables CRC : Comité régional de la conchyliculture (formation poreuses et/ou fissurées) et capable de restituer l’eau naturellement CSTB : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et/ou par exploitation (drainage, pompage…). (Source : BRGM). Cuesta : est le nom espagnol pour “côte”. C’est une forme du relief dissymétrique ARPEGES : Méthodologie de l’IRSTEA qui permet d’évaluer le risque de contami- constituée d’un côté par un talus à profil concave (le front), en pente raide et, de nation par les pesticides des masses d’eau de surface l’autre, par un plateau doucement incliné en sens inverse (le revers). Les cuestas ARS : Agence Régionale de Santé sont à trouver aux bordures des bassins sédimentaires peu déformés ASP : Amnesic Shellfish Poisoning : intoxication par ingestion de fruits de mer contenant une biotoxine amnésiante Assec : Assèchement temporaire d’un cours d’eau ou d’un tronçon de cours d’eau. D (Source : Conseil régional de Poitou-Charentes) Atrazine : herbicide de synthèse interdit en 2001. DBO5 : Demande Biologique en Oxygène sur 5 jours : Quantité d’oxygène nécessaire AURAH-CE : Audit Rapide de l’Hydromorphologie des cours d’eau ; c’est un proto- pour oxyder les matières organiques (biodégradables) par voie biologique (oxyda- cole dédié à une description de terrain ponctuelle stratifiée ou aléatoire des cours tion des matières organiques biodégradables par des bactéries). La DBO est un d’eau, utile pour préciser l’existence de pressions/altérations masquées ou seule- indice de pollution de l’eau qui permet d’évaluer la fraction biodégradable de la ment suspectées par des analyses à large échelle de type Syrah-CE. charge polluante carbonée des eaux, et est en général calculée au bout de 5 jours à : Instance responsable de la mise en œuvre de la DCE à Autorité compétente 20°C et dans le noir : on parle alors de DBO5. (Source : Kristian Benoit (naturaliste)) l’échelle du district. En France, il s’agit des Préfets coordonnateurs de bassin et, DCE : Directive Cadre Européenne. Directive 2000/60/CE du parlement européen pour la Corse, de la collectivité territoriale de Corse. et du conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique commu- nautaire de l’eau, communément appelée directive cadre. DCO : Demande Chimique en Oxygène : Consommation en oxygène par les oxy- B dants chimiques forts pour oxyder les substances organiques et minérales de l’eau. La DCO permet d’évaluer la charge polluante des eaux usées. (Source : Kris- Bassin versant : Surface d’alimentation d’un cours d’eau ou d’un lac. Le bassin tian Benoit (naturaliste)) versant se définit comme l’aire de collecte considérée à partir d’un exutoire, DDT: Direction Départementale des Territoires. limitée par le contour à l’intérieur duquel se rassemblent les eaux précipitées qui DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer s’écoulent en surface et en souterrain vers cette sortie. DEB : Direction de l’Eau et de Biodiversité Aussi dans un bassin versant, il y a continuité : DH : District Hydrographique : Zone terrestre et maritime composée d’un ou de longitudinale, de l’amont vers l’aval (ruisseaux, rivières, fleuves) plusieurs bassins hydrographiques ainsi que des eaux souterraines et côtières latérale, des crêtes vers le fond de la vallée associées, identifiée selon la DCE comme principale unité pour la gestion des verticale, des eaux superficielles vers des eaux souterraines et vice-versa. bassins hydrographiques. Les limites des bassins versants sont les lignes de partage des eaux superficielles. DHI : District Hydrographique International DO : Déversoir d’Orage : Dispositif équipant un réseau unitaire ou un réseau pseu- BASOL : Base de données sur les Sites et Sols pollués do séparatif ou une station d’épuration qui élimine du système un excès de débit. BDRHF : Base de Données du Référentiel Hydrogéologique Français (Source : Agence de l’eau Rhin-Meuse) Benthique : relatif à l’ensemble des organismes aquatiques (dits benthiques) qui DOCOB : Document d’objectifs du site pour la gestion des sites Natura 2000. vivent dans les fonds marins et en dépendent pour leur subsistance. DREAL : Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Bief : Tronçon d’un cours d’eau compris entre deux chutes ou deux rapides succes- Logement sifs ou d’un chenal compris entre deux écluses. DSP : Diarrhetic Shellfish Poisoning : intoxication par phycotoxine diarrhéique par BNVD : Base de données Nationale des Ventes Distributeurs (ventes de produits ingestion de coquillage contaminé. phytosanitaires) DUP : Déclaration d’Utilité Publique Bon état pour une eau de surface et une eau souterraine : C’est l’objectif à at- DWC : Discharge Weighted Mean Concentration teindre pour l’ensemble des eaux (sauf objectifs moins stricts). Il se décompose en : bon état chimique et écologique pour les eaux de surface E bon état chimique et quantitatif pour les eaux souterraines. Bon état chimique d’une eau de surface et d’une eau souterraine : Eaux côtières: Eaux de surface situées entre la ligne de base servant pour la me- Le bon état chimique d’une eau de surface est atteint lorsque les concentra- sure de la largueur des eaux territoriales et une distance d’un mille marin. tions en substances prioritaires ou dangereuses prioritaires ne dépassent pas les Eaux de surface : Toutes les eaux qui s’écoulent ou qui stagnent à la surface de normes de qualité environnementale. l’écorce terrestre (lithosphère). Les eaux de surface concernent : le bon état chimique d’une eau souterraine est atteint lorsque les concentrations les eaux intérieures (cours d’eau, plans d’eau), à l’exception des eaux souterraines, de polluants ne dépassent pas les normes de qualité environnementale, que ces les eaux côtières et de transition concentrations n’empêchent pas d’atteindre les objectifs pour les eaux de surface Eaux de transition (Déf DCE) : Eaux de surface situées à proximité des associées et que l’aquifère ne montre pas d’effet d’invasion d’eau salée. embouchures de rivières, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité Bon état écologique d’une eau de surface : Le bon état écologique correspond à de aux eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées par des faibles écarts dus à l’activité humaine par rapport à la situation de référence pour courants d’eau. le type de masse d’eau considéré (voir état écologique et réseau de référence). Eaux intérieures (Déf. DCE) : Toutes les eaux stagnantes et courantes à la surface Bon état quantitatif d’une eau souterraine: Le bon état quantitatif d’une eau du sol ainsi que toutes les eaux souterraines, et ceci en amont de la ligne de base souterraine est atteint lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales. renouvellement de la ressource disponible, compte tenu de la nécessaire alimen- Eaux souterraines : toutes les eaux se trouvant sous la surface du sol en contact tation des écosystèmes aquatiques de surface, des sites et zones humide direc- direct avec le sol ou le sous-sol et qui transitent plus ou moins rapidement (jour, tement dépendants. mois, année, siècle, millénaire) dans les fissures et les pores en milieu saturé ou Bon potentiel écologique : Objectif spécifique aux masses d’eau artificielles et non. aux masses d’eau est fortement modifiée. Le bon potentiel écologique correspond Eaux territoriales : les eaux territoriales (largeur maximale : 12 milles marins soit à de faibles écarts par rapport au potentiel écologique maximal, compte tenu des 22,2 km) sont définies comme la zone de mer adjacente sur laquelle s’exerce la modifications morphologiques de la masse d’eau. souveraineté de l’Etat côtier au-delà de son territoire et de ses eaux intérieures. BRGM : Bureau de recherches Géologiques et Minières EH : Equivalents Habitants: Unité arbitraire de la pollution organique des eaux représentant la qualité de matière organique rejetée par jour et par habitant. Cette unité de mesure permet de comparer facilement des flux de matières polluantes. C Parmi les paramètres caractérisant une pollution, celle traitée dans les stations de traitement des eaux usées est quantifiée par l’équivalent- habitant. L’équivalent- CA: Chiffres d’Affaires habitant est défini, par l’article R2224-6 du Code général des collectivités territo- CARHYCE : Caractérisation de l’Hydromorphologie des cours d’eau, cet outil riales, comme la charge organique biodégradable ayant une demande biochimique permet une caractérisation sur le terrain plus fine à l’échelle de la station. Il est d’oxygène en cinq jours (DBO5) de 60 grammes d’oxygène par jour. (Source : Minis- complémentaire de l’outil SYRAH-CE. Cet outil tient compte des habitats et de tère chargé de l’environnement). la biocénose. EQB : Eléments de Qualité Biologique

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 144 Glossaire et abréviations

ERU : Eaux Résiduaires Urbaines tébrés. La valeur de cet indice dépend à la fois de la qualité du milieu physique Etat chimique : Appréciation de la qualité d’une eau sur la base des concentrations (structure du fond, diversité des habitats, état des berges...) et de la qualité de en polluants incluant notamment les substances prioritaires. L’état chimique com- l’eau. (Source : Onema) porte deux classes : bon et médiocre. Le bon état chimique d’une eau de surface IFEN : Institut Français de l’Environnement est atteint lorsque les concentrations en polluants ne dépassent pas les normes IFREMER : Institut Français de Recherches pour l’Exploitation de la Mer de qualité environnementale. Le bon état chimique d’une eau souterraine est IIW : Institution Interdépartementale des Wateringues atteint lorsque les concentrations de polluants ne dépassent pas les normes de Impact : Au sens du modèle conceptuel de données DPSIR (Driving forces - Pres- qualité et n’empêchent pas d’atteindre les objectifs pour les eaux de surface asso- sures - State - Impacts - Responses / Forces motrices - Pressions - Etat - Im- ciées. (Source : Agence de l’eau Rhin-Meuse) pacts - Réponses), conséquence des pressions exercées sur les milieux aqua- Etat d’une eau de surface (Déf. DCE) : Expression générale de l’état d’une eau de tiques (par exemple, l’augmentation des concentrations en phosphore, la perte surface, déterminé par la plus mauvaise valeur de son état écologique et de son de la diversité biologique, la mort de poissons, l’augmentation de la fréquence de état chimique. certaines maladies chez l’homme, la modification de certaines variables écono- Etat d’une eau souterraine (Déf. DCE) : Expression générale de l’état d’une masse miques...). (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema) d’eau souterraine, déterminé par la plus mauvaise valeur de son état quantitatif INERIS : Institut National de l’Environnement industriel et des Risques et de son état chimique. INRA : Institut National de la Recherche Agronomique Etat des lieux : Au sens de la directive cadre sur l’eau (DCE), analyse d’ensemble Insecticide : produit ayant la propriété de détruire les insectes du bassin ou groupement de bassins, balayant trois aspects : les caractéristiques INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques du bassin ou groupement de bassins, les incidences des activités humaines sur IPR : Indice Poissons Rivière : Indice permettant d’évaluer la qualité biologique l’état des eaux, et l’analyse économique de l’utilisation de l’eau. L’état des lieux de l’eau d’un cours d’eau au moyen d’une analyse de peuplements de poissons vise notamment à préparer l’élaboration ultérieure du schéma directeur d’aména- (Source : Onema) gement et de gestion des eaux (SDAGE) et du programme de mesures , par l’éva- IRSTEA (ancien CEMAGREF) : Institut de Recherche pour l’Ingénierie de l’Agricul- luation du risque de non-atteinte des objectifs environnementaux des masses ture et de l’Environnement d’eau. Les premiers états des lieux ont été adoptés par les comités de bassin et Isoproturon : herbicide appartenant à la famille des urées substituées. Cet her- approuvés par les préfets coordonnateurs de bassin en 2004. Ils doivent être mis bicide est absorbé par les racines et les feuilles et agit comme inhibiteur de la à jour avant fin 2013, dans la perspective de la préparation du prochain cycle de photosynthèse. En France, les seuls usages rapportés pour l’isoproturon sont liés gestion 2016-2021. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). à l’action herbicide dans le domaine agricole, sur les cultures de blé tendre d’hiver, Etat écologique : Appréciation de la structure et du fonctionnement des écosys- de lavandes et lavandins, de graminées fourragères, d’orge et de seigle d’hiver. tèmes aquatiques associés aux eaux de surface . Il s’appuie sur ces critères appe- lés éléments de qualité qui peuvent être de nature biologique (présence d’êtres vivants végétaux et animaux), hydromorphologique ou physico-chimique. L’état K écologique comporte cinq classes : très bon, bon, moyen, médiocre et mauvais. Pour chaque type de masse d’eau , il se caractérise par un écart aux conditions Karstique : (Karst : nom d’une zone de plateaux calcaires de Yougoslavie). Se dit de références (conditions représentatives d’une eau de surface pas ou très peu d’une formation géologique calcaire où prédomine l’érosion chimique. Cette for- influencée par l’activité humaine). Le “très bon” état écologique est défini par mation se caractérise par une circulation souterraine des eaux dans un système de très faibles écarts dus à l’activité humaine par rapport aux conditions de réfé- fracturé. (Source : Conseil régional de Poitou-Charentes) rence du type de masse d’eau considéré. Le “bon” état écologique est défini par de faibles écarts dus à l’activité humaine par rapport aux conditions de référence du type de masse d’eau considéré. Les limites de la classe bon état sont établies L sur la base de l’exercice d’interétalonnage. (Source : Agence de l’eau Rhin-Meuse). Etat quantitatif : Appréciation de l’équilibre entre, d’une part, les prélèvements LEMA : Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques et les besoins liés à l’alimentation des eaux de surface, et d’autre part, la re- Lindane : molécule de synthèse utilisée comme insecticide dans de nombreuses charge naturelle d’une masse d’eau souterraine. L’état quantitatif comporte deux applications agricoles comme le traitement des sols et des semences, traitement classes : bon et médiocre. Le bon état quantitatif d’une eau souterraine est atteint antiparasitaire et traitement du bois. lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la Ligne de base : Désigne, le long des frontières d’un état maritime, la ligne bri- ressource disponible, compte tenu de la nécessaire alimentation des écosystèmes sée définie par le Gouvernement, joignant entre elles les terres émergées les plus aquatiques de surface, des sites et zones humides directement dépendants. avancées. C’est à partir de cette ligne que sont tracées les limites des eaux territo- (Source : BRGM) riales (6 milles), de la zone de pêche exclusive (12 milles) et de la Zone économique Exhaure : Epuisement des eaux d’infiltration (mines, carrières, etc…) exclusive - ZEE (200 milles). (Source : Ifremer) Etiages : Période de plus basses eaux des cours d’eau et des nappes souterraines LOG : Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences (généralement l’été pour les régimes pluviaux). Source : Ministère chargé de l’envi- LTM : Limite Transversale de la Mer : Ligne distinguant essentiellement le do- ronnement et Onema maine public maritime (à son aval) du domaine public fluvial (si le cours d’eau considéré est domanial) ou du domaine privé des riverains (à son amont). La LTM est la véritable limite en droit interne de la mer, et c’est celle qui sert de référence F pour déterminer les communes “riveraines de la mer” au sens de la loi Littoral. Le décret n° 2004-309 du 29 mars 2004 relatif à la procédure de délimitation du FNDAE : Fonds National pour le Développement des Adductions d’Eau potable rivage de la mer, des lais et relais de la mer et des limites transversales de la mer Force motrice : Il s’agit des acteurs économiques et des activités associées, non à l’embouchure des fleuves et rivières définit la procédure applicable. (Source : nécessairement marchandes : agriculture, population, activités industrielles… qui Ministère chargé de l’écologie). représentent les causes fondamentales des pressions.

M G Macrophytes : Ensemble des végétaux aquatiques ou amphibiques visibles à l’oeil GEREP : Gestion Electronique du Registre des Emissions Polluantes nu, ou vivant habituellement en colonies visibles à l’oeil nu. (Source : Onema). Masse d’eau : Portion de cours d’eau , canal, aquifère, plan d’eau ou zone côtière homogène. Il s’agit d’un découpage élémentaire des milieux aquatiques destinée H à être l’unité d’évaluation de la directive cadre sur l’eau 2000/60/CE. Une masse d’eau de surface est une partie distincte et significative des eaux de surface, telles HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques qu’un lac, un réservoir, une rivière, un fleuve ou un canal, une partie de rivière, de HER : Une Hydro-écorégion est une zone homogène du point de vue de la géologie, fleuve ou de canal, une eau de transition ou une portion d’eaux côtières. Pour les du relief et du climat. C’est l’un des principaux critères utilisés dans la typologie cours d’eau la délimitation des masses d’eau est basée principalement sur la taille et la délimitation des masses d’eau de surface. La France métropolitaine peut du cours d’eau et la notion d’hydro-écorégion. Les masses d’eau sont regroupées être décomposée en 21 hydro-écorégions principales. (Source : Ministère chargé de en types homogènes qui servent de base à la définition de la notion debon état . l’environnement et Onema) Une masse d’eau souterraine est un volume distinct d’eau souterraine à l’intérieur Herbicide : produit ayant la propriété de détruire les végétaux d’un ou de plusieurs aquifères. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Hydromorphologie : Etude de la morphologie et de la dynamique des cours d’eau. Onema). MEA : Masse d’eau Artificielle : Masse d’eau de surface créée par l’homme dans une zone qui était sèche auparavant. Il peut s’agir par exemple d’un lac artificiel I ou d’un canal . Ces masses d’eau sont désignées selon les mêmes critères que les masses d’eau fortement modifiées et doivent atteindre les mêmes objectifs (bon I2M2 : Indice Invertébrés Multimétrique : Eléments de qualité biologique qui potentiel écologique et bon état chimique), fixés par la directive cadre sur l’eau permet d’évaluer la qualité biologique des cours d’eau en se basant sur la faune 2000/60/CE. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). invertébrés. Masse d’eau de surface : Partie distincte et significative des eaux de surface, IBD : Indice Biologique Diatomées : Indice qui permet d’évaluer la qualité biolo- telles qu’un lac, un réservoir, une rivière, un fleuve ou un canal, une partie de rivière gique de l’eau d’un cours d’eau au moyen d’une analyse de la flore diatomique de fleuve ou de canal, une eau de transition ou une portion d’eaux côtières. La benthique . délimitation des masses d’eau est basée principalement sur la taille du cours d’eau IBGN : Indice Biologique Général Normalisé : Indice permettant d’évaluer la qua- et la notion d’hydro-écorégion. Les masses d’eau sont regroupées en types homo- lité biologique de l’eau d’un cours d’eau au moyen d’une analyse des macro-inver- gènes qui servent de base à la définition de la notion de bon état. MEDD : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable

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MEFM : Masse d’Eau Fortement Modifiée : Masse d’eau de surface ayant subi topographie...) et les sources de pollution (rejets industriels, collectivités, cheptels certaines altérations physiques dues à l’activité humaine et de ce fait fondamen- agricoles...). talement modifiée quant à son caractère naturel. Du fait de ces modifications la Phénomène hydrosédimentaire : définition de l’ensemble des flux sédimentaires masse d’eau ne peut atteindre le bon état . Si les activités ne peuvent être remises et d’énergie qui conditionne l’état du stock sédimentaire et donc l’évolution du en cause pour des raisons techniques ou économiques, la masse d’eau concer- système. née peut être désignée comme fortement modifiée et les objectifs à atteindre, Phycotoxines : c’est une toxine produite par les algues, notamment les algues conformément à la directive cadre sur l’eau 2000/60/CE, sont alors ajustés : elle unicellulaires. doit atteindre un bon potentiel écologique . L’objectif de bon état chimique reste Phytoplancton : Ensemble des organismes végétaux microscopiques qui vivent valable, une masse d’eau ne pouvant être désignée comme fortement modifiée en en suspension dans l’eau (algues...). Le phytoplancton est le premier maillon de raison de rejets polluants. la chaîne alimentaire dans l’écosystème marin. Il existe environ 4 000 espèces Masse d’eau souterraine : Volume distinct d’eau souterraine à l’intérieur d’un ou phytoplanctoniques au niveau mondial. Certaines d’entre elles (environ 250) de plusieurs aquifères. peuvent proliférer de façon importante en formant des eaux rouges, brunes ou Mercat’Eau : MERCAT’Eau est un modèle déterministe permettant d’évaluer vertes. D’autres espèces (environ 70) sont toxiques, mais la plupart d’entre elles le risque de contamination des masses d’eau souterraines et de surface par les sont totalement inoffensives. (Source : Onema) pesticides, pour une liste de 20 substances déterminées en concertation avec les Phytosanitaire : Produit destiné aux soins des végétaux. Il peut exister une confu- bassins. sion avec les pesticides, qui sont des produits phytosanitaires, mais seulement MES : Matières en Suspension : Particule solide, minérale ou organique, en sus- destinés à lutter contre les organismes jugés nuisibles. Les produits phytosani- pension dans l’eau. L’eau apparaît trouble et colorée. (Source : Agence de l’eau taires sont utilisés en quantités importantes, dans différents domaines d’applica- Adour-Garonne) tion : en premier lieu l’agriculture, mais aussi la voirie (entretien des routes et des MNHN : Muséum National d’Histoire Naturelle voies ferrées) et divers usages privés (jardinage, traitement des locaux, etc.). En Mytiliculture : Elevage des moules, pratiqué dans des parcs fait les phytosanitaires dénomment les mêmes produits que les pesticides mais ils sont alors utilisés pour l’agriculture et la protection des cultures. Les produits phytosanitaires regroupent un grand nombre de classes de produits telles que : N les insecticides (qui tuent les insectes), les fongicides (qui éliminent les champi- gnons), les herbicides (qui désherbent), les nématicides (qui tuent les nématodes Nappes alluviales : Volume d’eau souterraine contenu dans des terrains alluviaux, et les vers de terre), les rodonticides (utilisés pour se débarrasser des différents en général libre et souvent en relation avec un cours d’eau. (Source : BRGM) rongeurs tels que rats, souris, mulots, lérots, ...). (Sources : Ministère chargé de NOPOLU : permettant de calculer le surplus d’azote liés à l’agriculture. l’environnement et Ifremer) NQE : Normes de Qualité Environnementale : Concentration d’un polluant dans PIB : Produit Intérieur Brut le milieu naturel qui ne doit pas être dépassée, afin de protéger la santé humaine Piézomètre : Au sens strict, dispositif servant à mesurer la hauteur piézométrique et l’environnement. La norme de qualité environnementale, intervient dans la en un point donné d’un système aquifère , qui indique la pression en ce point, détermination de l’état chimique (Source : Ministère chargé de l’environnement en permettant l’observation ou l’enregistrement d’un niveau d’eau libre ou d’une et Onema) pression. Le concept de piézomètre a été étendu à l’ensemble des ouvrages arti- Nappe d’accompagnement : Nappe d’eau souterraine voisine d’un cours d’eau ficiels (puits, forages, gravières,....) ou naturels (avens, grottes,...) qui permettent dont les propriétés hydrauliques sont très liées à celles du cours d’eau. L’exploi- l’accès aux eaux souterraines . On parle alors plutôt de forage non exploité qui tation d’une telle nappe induit une diminution du débit d’étiage du cours d’eau, permet la mesure du niveau de l’eau souterraine en un point donné de la nappe. soit parce que la nappe apporte moins d’eau au cours d’eau, soit parce que le cours Ce niveau qui varie avec l’exploitation nous renseigne sur la capacité de production d’eau se met à alimenter la nappe. (Source : BRGM) de l’aquifère. Plancton : Ensemble d’organismes végétaux (phytoplancton ) ou animaux (zoo- plancton ), de tailles très variables, appartenant à des groupes très divers, vivant O en suspension dans l’eau et dont les déplacements plus ou moins passifs sont déterminés par les courants. (Source : Conseil régional de Poitou-Charentes) Objectif environnemental : Objectif imposé par la directive cadre sur l’eau (DCE). Plan de gestion : Document de planification établi à l’échelle de chaque district Cette dernière fixe quatre objectifs environnementaux majeurs que sont : (ou bassin ou groupement de bassins), tel qu’exigé par la directive cadre sur l’eau la non-détérioration des masses d’eau , (DCE), qui fixe les objectifs environnementaux à atteindre, notamment en matière l’atteinte du “bon état” ou du “bon potentiel” des masses d’eau d’ici 2015, d’état écologique et d’état chimique pour les masses d’eau de surface ainsi que la réduction ou la suppression de la pollution par les “substances prioritaires”, d’état quantitatif et d’état chimique pour les masses d’eau souterraine. En France, et le respect de toutes les normes d’ici 2015 dans les zones protégées . le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) inclut le plan Les objectifs assignés aux masses d’eau et les objectifs de réduction ou de sup- de gestion exigé par la DCE. Les SDAGE ont été mis à jour fin 2009 afin d’intégrer pression des substances prioritaires sont inscrits dans les schémas directeurs les exigences de la directive cadre sur l’eau. Le plan de gestion (ou SDAGE) s’ap- d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). (Source : Ministère chargé de plique sur un cycle de gestion de six ans (2010-2015, 2016-2021, 2022-2027...). Il est l’environnement et Onema). accompagné d’un programme de mesures qui identifie les mesures clefs à mettre Objectif moins strict : En cas d’impossibilité d’atteindre le “bon état” des eaux en oeuvre pour atteindre les objectifs environnementaux définis dans le plan de (conformément à la directive cadre sur l’eau 2000/60/CE) ou lorsque, sur la base gestion. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). d’une analyse coût-bénéfice, les mesures nécessaires pour atteindre le bon état PLU : Plan Local d’Urbanisme des milieux aquatiques sont d’un coût disproportionné, un objectif moins strict Polders : Marais littoral , endigué, asséché et mis en valeur. (Source : Ifremer) que le bon état peut être défini. L’écart entre cet objectif et le bon état doit être le Pollution diffuse : Par opposition à “pollution ponctuelle”, pollution dont la ou les plus faible possible et ne porter que sur un nombre restreint de critères. (Source : origines peuvent être généralement connues mais pour lesquelles il est impos- Agence de l’eau Rhin-Meuse) sible de repérer géographiquement des rejets dans les milieux aquatiques et les Occupation du sol : Caractérise ici, selon la typologie de Corine Land Cover du formations aquifères. Les pratiques agricoles sur la surface cultivée peuvent être Service d’observation et des statistiques (SOeS) du ministère chargé de l’envi- à l’origine de pollutions diffuses par entrainement de produits polluants dans les ronnement, la surface d’un bassin versant. Cette typologie distingue notamment eaux qui percolent ou ruissellent. (Source : Ministère chargé de l’environnement 5 grands types d’occupation du sol : territoires urbanisés, territoires agricoles, et Onema). forêts et milieux semi-naturels, zones humides, et espaces aquatiques. (Source : Pollution ponctuelle : Par opposition à une “pollution diffuse”, pollution prove- Onema) nant d’un site identifié, par exemple point de rejet d’un effluent . (Source : Minis- ONEMA : Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques tère chargé de l’environnement et Onema). ONU : Organisation des Nations Unies Pollution toxique : Pollution par des substances à risque toxique qui peuvent, Ostréiculture : Elevage des huîtres en fonction de leur teneur, affecter gravement et/ou durablement les organismes vivants. Ces substances peuvent conduire à une mort différée ou immédiate, à des troubles de reproduction, ou à un dérèglement significatif des fonctions bio- logiques. Les principaux toxiques rencontrés dans l’environnement lors des pollu- P tions chroniques ou aiguës sont généralement des métaux lourds (plomb, mer- cure, cadmium, zinc,...), des halogènes (chlore, brome, fluor, iode), des molécules Panne dunaire : est un écosystème humide en milieu dunaire. Il s’agit de dépres- organiques complexes d’origine synthétique (pesticides,...) ou naturelle (hydrocar- sions creusées par le vent dans les dunes jusqu’au niveau de la nappe phréatique. bures). (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). Éléments en creux des paysages dunaires, les pannes présentent des physiono- Populiculture : Culture de peupliers mies et des tailles variables selon les conditions hydrologiques et la salinité. Potentiel écologique : Objectif à atteindre, pour les masses d’eau artificielles et PBDE : Diphényléthers bromés, utilisé pour l’ignifugation des produits plastiques les masses d’eau fortement modifiées , pour 2015, conformément à la directive et textiles. cadre sur l’eau 2000/60/CE. Le potentiel écologique d’une masse d’eau artificielle PCB-PCT : Polychlorobiphényl-polychlorotriphényl, il fut utilisé dans les transfor- ou fortement modifiée est défini par rapport à la référence du type de masses mateurs électriques ou encore les micro-ondes pour ses propriétés d’isolant élec- d’eau de surface le plus comparable. Par rapport aux valeurs des éléments de trique pratiquement ininflammable. qualité pour le type de masses d’eau de surface le plus comparable, les valeurs PdM : Programme de Mesures du bon potentiel tiennent compte des caractéristiques artificielles ou fortement PDPG : Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion modifiées de la masse d’eau. Le potentiel écologique comporte quatre classes : des ressources piscicoles bon, moyen, médiocre et mauvais. L’objectif chimique reste, quant à lui, inchangé. PEGASE : Acronyme signifiantP lanification Et Gestion de l’ASainissement des (Source : Agence de l’eau Seine-Normandie). Eaux et désignant un modèle hydroécologique développé par l’Aquapôle de l’Uni- Préfet coordonnateur de bassin : Préfet de la région dans laquelle le comité de versité de Liège. PEGASE est un outil d’aide à la décision permettant de simuler la bassin a son siège. Le préfet coordonnateur de bassin anime et coordonne la poli- qualité physico-chimique des cours d’eau à partir de bases de données décrivant tique de l’Etat en matière de police et de gestion des ressources en eau afin de réa- les conditions environnementales (hydrologie, occupation du sol, ensoleillement,

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 146 Glossaire et abréviations

liser l’unité et la cohérence des actions déconcentrées de l’Etat en ce domaine dans plus stables que les dunes hydrauliques (mobiles) et ils abritent souvent une flore les régions et départements concernés. Il approuve le schéma directeur d’amé- et une faune particulière. nagement et de gestion des eaux (SDAGE) préalablement adopté par le comité Ripisylve : Formation végétale qui se développe sur les bords des cours d’eau ou de bassin. Il arrête et met à jour le programme de mesures et le programme de des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre (écotones). Elle surveillance de l’état des eaux , après avis du comité de bassin. est constituée de peuplements particuliers du fait de la présence d’eau pendant Pression : Au sens du modèle conceptuel de données DPSIR (Driving forces - Pres- des périodes plus ou moins longues (saules, aulnes, frênes en bordure, érables sures - State - Impacts - Responses / Forces motrices - Pressions - Etat - Im- et ormes plus en hauteur, chênes pédonculés, charmes sur le haut des berges). pacts - Réponses), exercice d’une activité humaine qui peut avoir une incidence On distingue : le boisement de berge (généralement géré dans le cadre des pro- sur les milieux aquatiques. Il peut s’agir de rejets, prélèvements d’eau, artificiali- grammes d’entretien des rivières) situé à proximité immédiate du lit mineur, et la sation des milieux aquatiques, capture de pêche, etc. (Sources : Ministère chargé forêt alluviale qui s’étend plus largement dans le lit majeur. La nature de la ripi- de l’environnement et Onema) sylve est étroitement liée aux écoulements superficiels et souterrains. Elle exerce Programme de surveillance de l’état des eaux : Ensemble des dispositions (locali- une action sur la géométrie du lit, la stabilité des berges, la qualité de l’eau, la sation des sites de contrôle, éléments de qualité surveillés, paramètres ou groupes vie aquatique, la biodiversité animale et végétale. (Source : Ministère chargé de de paramètres contrôlés, fréquences des contrôles, méthodes de contrôle...) rela- l’écologie) tives à la surveillance de l’état des eaux d’un bassin ou groupement de bassins, RNAOE : Risque de Non Atteinte des Objectifs Environnementaux en application de la directive cadre sur l’eau, dans le but de dresser un tableau RNB : Réseau National de Bassin, Réseau de surveillance de la qualité des eaux cohérent et complet de l’état de ces eaux. Ce programme inclut : le suivi quantita- mis en œuvre à l’échelle du bassin. tif des cours d’eau et des plans d’eau ; la surveillance de l’état écologique, de l’état ROCCH : Réseau d’Observation de la Contamination Chimique chimique et du potentiel écologique des eaux de surface, ainsi que celle de l’état RSDE : Recherche des Substances Dangereuses dans l’Eau quantitatif et de l’état chimique des eaux souterraines ; des contrôles opération- nels de l’état des eaux de surface ; et de l’état chimique des eaux souterraines ; des contrôles d’enquête (destinés à identifier l’origine d’une dégradation de l’état S des eaux) ; des contrôles effectués dans les zones inscrites au registre deszones protégées , y compris les contrôles additionnels requis pour les captages d’eau SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux. Né de la loi sur l’eau de de surface et les masses d’eau comprenant des zones d’habitat et des zones de 1992, le SAGE est le document d’orientation de la politique de l’eau au niveau local : protection d’espèces. Le programme de surveillance est arrêté par le préfet coor- toute décision administrative doit lui être compatible. donnateur de bassin, après avis du comité de bassin , et régulièrement mis à jour. Salmoniculture : Elevage des truites et des saumons Les programmes de surveillance ont été arrêtés fin 2006, dans la perspective de la SAU : Surface Agricole Utile mise en place du premier cycle de gestion 2010-2015. Scénario d’évolution (tendanciel) : Ensemble d’hypothèses destinées à évaluer PSP : Paralytic Shellfish Poisoning : intoxication paralysante par ingestion de les tendances d’évolution des pressions (et donc de l’état des masses d’eau) sur coquillages contaminés. la durée d’un cycle de gestion. Le scénario d’évolution permet d’évaluer la qua- lité future des milieux aquatiques et s’obtient en prolongeant les tendances et logiques d’équipement actuelles et en appliquant les mesures de base. Il participe R à l’évaluation du risque de non-atteinte des objectifs environnementaux (RNAOE) des masses d’eau, dans les états des lieux exigés par la directive cadre sur l’eau Rapportage (reporting) : Chaque Etat membre a obligation de rendre compte à (DCE). (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema) la Commission de la mise en œuvre de la DCE. Pour chaque étape de la mise en SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux : Document œuvre, un rapport sera transmis à la Commission. de planification de la gestion de l’eau établi pour chaque bassin ou groupement RCB : Réseau Complémentaires de Bassin, il s’agit d’un réseau de surveillance de de bassins, qui fixe les orientations fondamentales permettant de satisfaire à la qualité des eaux mis en place à l’échelle du bassin. une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau, détermine les objectifs Récupération des coûts : Principe selon lequel les utilisateurs de l’eau supportent assignés aux masses d’eau et prévoit les dispositions nécessaires pour atteindre autant que possible les coûts induits par leurs utilisations de l’eau : investisse- les objectifs environnementaux, pour prévenir la détérioration de l’état des eaux ments, coûts de fonctionnement et d’amortissement, coûts environnementaux, et pour décliner les orientations fondamentales. Les SDAGE, approuvés pour la et même si possible les coûts de la ressource. Ce principe est aussi appelé “recou- première fois en 1996 en application de la loi sur l’eau de 1992, ont été mis à jour fin vrement” des coûts. (Source : Ministère chargé de l’écologie). 2009 pour répondre aux exigences de la directive cadre sur l’eau (DCE). Ils incluent Registre des zones protégées : Registre établi à l’échelle d’un bassin hydrogra- désormais les plans de gestion prévus par cette directive. Le SDAGE est élaboré et phique identifiant les zones désignées comme nécessitant une protection spéciale adopté par le comité de bassin, et approuvé par le préfet coordonnateur de bassin. dans le cadre de la législation communautaire en vigueur : zones vulnérables (di- Le secrétariat technique de bassin constitue l’instance technique en charge de rective “Nitrates”), zones sensibles (directive “Eaux résiduaires urbaines”), zones rédiger les éléments constitutifs du SDAGE. Il est établi pour la durée d’un cycle désignées au titre de la directive “Natura 2000”, etc. Ce registre est régulièrement de gestion de six ans (2010-2015, 2016-2021, 2022-2027...) et est accompagné d’un mis à jour. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). programme de mesures qui identifie les mesures clefs permettant d’atteindre REMI (réseau) : Réseau national de surveillance microbiologique. les objectifs définis. Les programmes et les décisions administratives dans le do- REPHY (réseau) : Réseau national de surveillance du phytoplancton et des phy- maine de l’eau ainsi que les schémas départementaux de carrières (SDC) doivent cotoxines. être compatibles, ou rendus compatibles, avec les dispositions du SDAGE. Les Report de délai : Report de l’échéance de 2015 pour atteindre le “bon état” des schémas de cohérence territoriale (SCOT), les plans locaux d’urbanisme (PLU) et eaux, conformément à la directive cadre sur l’eau 2000/60/CE. Le report le plus les cartes communales doivent être compatibles, ou rendus compatibles dans un tardif, fixé à 2027, doit être justifié par au moins l’une des raisons suivantes : la délai de trois ans, avec les orientations fondamentales et les objectifs de qualité et faisabilité technique, les conditions naturelles, les coûts disproportionnés, les évé- de quantité définis par le SDAGE. (Sources : Ministère chargé de l’environnement nements de force majeure (pour les exemptions temporaires) ou la réalisation de et Onema). projets répondant à des motifs d’intérêt général. (Source : Ministère chargé de Service lié à l’utilisation de l’eau : Service qui couvre, pour les ménages, ou tout l’environnement et Onema). autre activité économique : le captage, l’endiguement, le stockage, le traitement Réseau d’assainissement : Ensemble des ouvrages construits par l’homme pour et la distribution d’eau de surface et souterraine, ainsi que les installations de col- canaliser les eaux pluviales et les eaux usées à l’intérieur d’une agglomération. La lecte et de traitement des eaux usées qui effectuent ensuite des rejets dans les majeure partie de ces ouvrages sont des canalisations souterraines reliées entre eaux de surface. (Source : Ministère chargé de l’environnement). elles. Le réseau d’assainissement est un des éléments constituant le système SEQ-physique: Système d’Evaluation de la Qualité physique des cours d’eau d’assainissement. SIC : Sites d’Intérêt Communautaire au titre de la Directive “habitats” 92/43/CEE. Réseau de référence : Réseau de stations de mesure qui permet de définir les Site de référence : Les sites de référence correspondent à des situations exemptes conditions de référence pour la surveillance des masses d’eau . (Source : Ministère d’altérations dues à l’activité humaine. chargé de l’écologie). SOeS (ancien IFEN) : Le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) fait Réseau de mesures : Dispositif de collecte de données correspondant à un en- partie du Commissariat général au développement durable (CGDD), au sein du mi- semble de stations de mesure répondant à au moins une finalité particulière nistère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement. Il (réseau de mesures hydrométriques, réseau de mesures piézométriques). Chaque a pour mission d’organiser le système d’observation et statistique en matière de réseau respecte des règles communes qui visent à garantir la cohérence des logement, de construction, de transports, d’énergie, d’environnement et de déve- observations, notamment pour la densité et la finalité des stations de mesure, loppement durable, en liaison avec les institutions nationales, européennes et la sélection de paramètres obligatoires et le choix des protocoles de mesure, la internationales intéressées. A ce titre, il recueille, élabore et diffuse l’information détermination d’une périodicité respectée. L’ensemble de ces règles est fixé dans statistique concernant les domaines de compétences du ministère. un protocole. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema). SPANC : Service Public d’Assainissement Non Collectif Ressource disponible d’eau souterraine (Déf. DCE) : Taux moyen annuel à long STEU : Station d’Epuration des Eaux Usées (Source : Portail d’information sur terme de la recharge totale de la masse d’eau souterraine auquel est soustrait le l’assainissement communal, Ministère de l’écologie, du développement durable taux annuel à long terme de l’écoulement requis pour atteindre les objectifs de et de l’énergie). qualité écologique des eaux de surface associées fixés à l’article 4, afin d’éviter Substance prioritaire : Substance toxique dont les émissions et les pertes dans toute diminution significative de l’état écologique de ces eaux et d’éviter toute l’environnement doivent être réduites, conformément à la directive cadre sur l’eau dégradation significative des écosystèmes terrestres associés. (Source : Ministère 2000/60/CE. Comme prévu dans la directive, une première liste de substances chargé de l’écologie). ou familles de substances prioritaires a été définie par la décision n° 2455/2001/ RGA: Recensement Général de l’Agriculture CE du parlement européen et du conseil du 20 novembre 2001 et a été intégrée RID (programme) : Riverine Inputs and Direct Discharges: Apports fluviaux et dans l’annexe X. L’annexe X et d’autres articles des directives 2000/60/CE et rejets directs 2008/105/CE ont été modifiés par la directive 2013/39/UE. Ces substances priori- ridens rocheux : Ce sont de haut-fonds rocheux (devant Boulogne), de graviers ou taires ont été sélectionnées d’après le risque qu’elles présentent pour les écosys- sable isolés du pas de Calais, perpendiculaires au courant qu’ils modifient. Ils sont tèmes aquatiques : toxicité, persistance, bioaccumulation, potentiel cancérigène,

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 Glossaire et abréviations 147 présence dans le milieu aquatique, production et usage. (Source : Ministère chargé Z de l’environnement et Onema) Substance prioritaire dangereuse : Substance prioritaire, toxique, persistante et Zone d’alimentation : Zone depuis laquelle l’eau de pluie s’écoule vers un cours bioaccumulable, dont les rejets et les pertes dans l’environnement doivent être d’eau, un plan d’eau ou un réservoir. (Source : Ministère chargé de l’environnement supprimés. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema) et Onema). Substrat : Tout matériau servant de support physique à des organismes. Zone humide : Zone où l’eau, douce, salée ou saumâtre, est le principal facteur qui Synclinal : Pli qui présente une concavité contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Les zones humides SYRAH-CE : Système Relationnel d’Audit de l’Hydromorphologie, outil développé sont alimentées par le débit du cours d’eau et/ou par les remontées de nappes par le CEMAGREF pour évaluer l’altération physique des cours d’eau susceptibles phréatiques et sont façonnées par l’alternance de hautes eaux et basses eaux. d’avoir un effet négatif sur les éléments biologiques. Cet outil repose notamment Il s’agit par exemple des ruisseaux, des tourbières, des étangs, des mares, des sur la valorisation de couches d’informations géographiques et est donc complé- berges, des prairies inondables, des prés salés, des vasières, des marais côtiers, mentaire de l’outil CARHYCE. des estuaires. Ces zones sont des espaces de transition entre la terre et l’eau (ce Système aquifère : Ensemble de terrains aquifères constituant une unité hydro- sont des écotones). La végétation présente a un caractère hygrophile (qui a une géologique. Ses caractères hydrodynamiques lui confèrent une quasi-indépen- affinité pour les terrains humides) marqué. Comme tous ces types d’espaces par- dance hydraulique (non-propagation d’effets en dehors de ses limites). Il consti- ticuliers, il présente une forte potentialité biologique (faune et flore spécifique) et tue donc à ce titre une entité pour la gestion de l’eau souterraine qu’il renferme. ont un rôle de régulation de l’écoulement et d’amélioration de la qualité des eaux. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema) (Source : Onema) Zone hyporhéique : Ensemble des sédiments saturés en eau, situés au-dessous et à côtés d’un cours d’eau , contenant une certaine quantité d’eau de surface. Si T le cours d’eau s’écoule sur un substratum imperméable, il ne développera pas de zone hyporhéique. La zone hyporhéique peut être constituée exclusivement d’eau TBT : Tributylétain, est ou a été utilisé dans le traitement du bois, comme pesticide de surface (cas des rivières perchées au dessus de la nappe alluviale) ou caractéri- antisalissure dans les peintures marines, fongicide dans les textiles et dans les sée par un mélange d’eau de surface et d’eau souterraines (lorsque les échanges papeteries et les industries utilisant de la pâte de bois, ainsi que dans les brasse- avec la nappe existent). Ces différentes configuration se succèdent le long d’une ries, les systèmes hydrauliques industriels, tels que les tours de refroidissement même rivière, les têtes de bassin présente une zones hyporhéique réduite ou ab- et les systèmes de réfrigération d’eau. sente contrairement à la plaine alluviale. La zone hyporhéique joue un rôle impor- Talweg : Se définit par opposition à la ligne de crête (ou “ligne de faîte” ou ligne“ tant dans l’auto-épuration du cours d’eau. (Source : Onema) de partage des eaux”). L’espace compris entre deux talwegs est appelé “inter- Zone Intertidale : Zone d’oscillation de la marée fluve”. Ligne de fond d’une vallée. Dans une vallée drainée, le talweg est lelit du ZPS : Zone de Protection Spéciale Zone reconnue comme utile pour la protection cours d’eau. (Source : Agence de l’eau Seine-Normandie). des oiseaux au titre de la Directive 2009/147/CE (appelée plus généralement Direc- Tarification de l’eau : Politique destinée à conditionner l’utilisation de l’eau au tive Oiseaux). paiement d’un prix. La directive cadre sur l’eau 2000/60/CE demande aux Etats Zone protégée : Zone désignée comme nécessitant une protection spéciale dans membres de veiller à ce que d’ici 2010 les politiques de tarification incitent les le cadre des directives européennes. Un registre est établi à l’échelle d’un bassin usagers à utiliser l’eau de façon efficace afin d’éviter les gaspillages. (Source : hydrographique identifiant diverses zones protégées :zones vulnérables (directive Ministère chargé de l’écologie). “Nitrates”), zones sensibles (directive “Eaux résiduaires urbaines”), zones dési- gnées au titre des directives “Habitat” et “Oiseaux”, zones de baignade , zones conchylicoles , catégories de cours d’eau (directive 78/659/CEE). Le registre des U zones protégées a été établi dans l’état des lieux des différents bassins et est mis à jour régulièrement. (Source : Ministère chargé de l’écologie) Utilisation de l’eau : Ensemble des services et activités ayant une influence si- Zone Ramsar : Zone protégée en application de la convention de Ramsar .Ce traité gnificative sur l’état des eaux. Les services liés à l’utilisation de l’eau sont des intergouvernemental, signé le 2 février 1971 à Ramsar (Iran) et ratifié par la France utilisations de l’eau caractérisées par l’existence d’ouvrages de prélèvement, de en 1986, est relatif aux zones humides d’importance internationale particulière- stockage, de traitement ou de rejet. Ils présentent donc d’un capital fixe. ment comme habitats des oiseaux d’eau. (Source : Agence de l’eau Rhône-Médi- UGB : Unité Gros Bétail terranée et Corse). Zone de répartition des eaux (ZRE) : Zone comprenant les bassins , sous-bassins, fractions de sous-bassins hydrographiques et systèmes aquifères définis dans le V décret du 29 avril 1994. Les zones de répartition des eaux (ZRE) sont des zones où est constatée une insuffisance, autre qu’exceptionnelle, des ressources par rap- port aux besoins. Elles sont définies afin de faciliter la conciliation des intérêts des Valeur seuil : Valeur limite au-delà de laquelle un phénomène physique, chimique différents utilisateurs de l’eau. Lesseuils d’autorisation et de déclaration du dé- ou biologique peut provoquer un effet donné. (Source : BRGM) cret nomenclature y sont plus contraignants. Dans chaque département concerné, VA: Valeurs Ajoutées la liste de communes incluses dans une zone de répartition des eaux est constatée VNF : Voie Navigable de France par arrêté préfectoral. (Source : Ministère chargé de l’environnement et Onema.) ZSC : Zone Spéciale de Conservation au titre de la directive “habitats” 94/43/CE. W

Watergang : Canal de drainage du polder des wateringues

État des lieux des districts hydrographiques I Escaut, Somme et Côtiers Manche Mer du Nord - Meuse (partie Sambre) I Décembre 2013 Direction régionale del'aménagement et del'environnement, dulogement Nord - Pas-de-Calais NORD -PAS-DE-CALAIS PRÉFET DELA RÉGION R Liberté ·ÉgalitéFraternité ÉPUBLIQUE

F RANÇAISE

Imprimé dans le respect de l’environnement en 600 exemplaires - Août 2014 - Crédit photo : AEAP - Conception AEAP – Mise en page : Filigrane Studio