Le Plaidoyer Du Syndicat Béninois Synergie Paysanne Sur Les Questions Foncières Camille Saiah
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Le plaidoyer du syndicat béninois Synergie Paysanne sur les questions foncières Camille Saiah To cite this version: Camille Saiah. Le plaidoyer du syndicat béninois Synergie Paysanne sur les questions foncières. Science politique. 2013. dumas-00948184 HAL Id: dumas-00948184 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00948184 Submitted on 17 Feb 2014 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Mémoire de M2 Science politique Etudes africaines Le plaidoyer du syndicat béninois SYNERGIE PAYSANNE sur les questions foncières. Camille Saïah Mémoire dirigé par Philippe Lavigne Delville et Johanna Siméant Septembre 2013 Université Paris I – Panthéon Sorbonne-UFR 11 1 INTRODUCTION ...................................................................................................................................4 A) Sous régime d’aide, les lois foncières travaillées par la tension constante entre les réseaux de l’immatriculation et de la sécurisation foncière ...................................................................................................... 5 B) Déconstruire la domination des “réseaux de la réforme foncière par la loi” en Afrique ............................ 12 C) Contester dans et en dehors du « réseau de la réforme foncière par la loi » ............................................... 15 D) Que signifie la pratique de l’ « advocacy » dans un syndicat béninois ? .................................................... 17 E) Les conditions d’enquête de mon immersion dans le syndicat SYNPA ..................................................... 19 Partie I : SE CONSTRUIRE ET ETRE UN SYNDICAT PAYSAN AU BENIN ...........................23 A) Se construire en syndicat, contre les organisations paysannes et les ONG ................................................. 26 B) Entrer dans SYNPA .................................................................................................................................... 42 C) Les contraintes de la construction d’un espace syndical paysan autonome ................................................ 53 D) Reconstruire au quotidien l’engagement militant et une légitimité vis-à-vis des paysans dans le plaidoyer ................................................................................................................................................................ 59 Partie II : CONSTRUIRE UN PLAIDOYER SUR LE FONCIER DANS UN SYNDICAT PAYSAN : UN REPERTOIRE D’ACTION A INVENTER .......................................71 Chapitre 1 : La conversion au plaidoyer : une ressource pour prendre au sérieux un nouvel espace syndical paysan .................................................................................................................................... 71 A) Importer le format plaidoyer dans le syndicat par des formations .............................................................. 72 B) Construire une légitimité publique, « ouvrir le syndicat » : un plaidoyer peu institutionnalisé .................. 74 Chapitre 2 : Le travail de la thématique foncière dans le plaidoyer ....................................................... 76 A) Des « difficultés d’accès à la terre des jeunes ruraux » et de l’ « insécurité foncière » à la cristallisation du plaidoyer dans l’ « accaparement des terres » ............................................................................ 76 B) Une expertise de la proximité, au service de l’émotion .............................................................................. 85 C) Plasticité des figures de l’ennemi : affiches et études ................................................................................. 88 D) La (re)construction du foncier comme intérêt-le foncier représenté ........................................................... 91 E) Le plaidoyer : un coût élevé de la critique face à de faibles ressources, créant un combat inégal et une forte division du travail ............................................................................................................................... 96 Partie III : LE PLAIDOYER DE L’ALLIANCE SUR LE CODE DOMANIAL ET FONCIER ............................................................................................................................................101 Chapitre 1 : Le positionnement de SYNPA par rapport au réseau de la réforme .............................. 108 Chapitre 2 : D’une mobilisation isolée sur le code à la création de l’Alliance ..................................... 110 A) S’emparer seul du code ............................................................................................................................ 111 2 B) Mobiliser les « grosses cylindrées », aux histoires différentes, sur la nécessité de s’emparer du code 115 C) Les freins de la mobilisation ..................................................................................................................... 128 Chapitre 3 : Pénétrer et s’imposer dans l’arène parlementaire ............................................................ 135 A) Contraintes et opportunités de l’espace parlementaire .............................................................................. 135 B) Pénétrer l’arène parlementaire : le travail de ralliement des députés ........................................................ 140 C) Le plaidoyer au sein de la Commission parlementaire : le travail de consensus ...................................... 145 D) Après les travaux en commission et jusqu’au vote : une mobilisation plus conflictuelle et une polarisation du discours ....................................................................................................................................... 148 Chapitre 4 : Recomposition des discours et des frontières de l’espace du plaidoyer .......................... 150 A) Une forte résonnance de l’ « accaparement des terres » dans l’arène parlementaire, mais un faible portage politique ........................................................................................................................................ 150 B) Recompositions et apprentissages des frontières ...................................................................................... 156 C) Ce que fait le plaidoyer à la mobilisation .................................................................................................. 160 CONCLUSION ....................................................................................................................................162 3 INTRODUCTION Née en 2002 à Sè dans le Mono, au Sud du Bénin, d’une initiative du Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC-Bénin), Synergie Paysanne (SYNPA) est aujourd’hui non seulement la seule organisation nationale à vocation syndicale, prétendant représenter les intérêts des paysans au Bénin, mais elle est aussi reconnue comme l’une des associations paysannes ayant le plaidoyer le plus spécialisé sur les thématiques foncières. Ce syndicat est le fruit d’une initiative spontanée de jeunes paysans béninois, soutenue par le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement. Avec comme ligne directrice la lutte contre l’ « accaparement des terres », adossée à celle des OGM et des agro-carburants, SYNPA a construit collectivement au sein d’une Alliance d’ONG, un plaidoyer sur le code domanial et foncier, voté le 14 janvier 2013. Son discours s’est progressivement polarisé sur l’obligation de mise en valeur et l’acquisition limitée de surfaces de terres, afin de garantir la souveraineté alimentaire. Le legs colonial imprègne encore les législations foncières en Afrique francophone, qui voit dans le titre foncier individuel, à travers l’immatriculation, le seul droit de propriété reconnu et garanti par l’Etat1. Il se fonde sur la distinction entre le Domaine (public et privé) de l’Etat et les terrains privés (le Foncier) susceptibles d’être immatriculés2. Cette démarche de création de la propriété privée « par le haut » est inspirée du système Torrens mis au point par l’Angleterre pour sécuriser les droits des colons en Australie3. Le titre foncier est l’horizon absolu, dans le sens où les terres restantes formant l’essentiel du territoire, objet de droits coutumiers oraux et incorporées dans le Domaine privé de l’Etat, sont « en attente » d’une immatriculation4. « Informelles » aux yeux de l’Etat, elles sont plutôt « extra-légales » en raison de leur existence propre à côté du droit écrit. Après la confirmation du cadre légal colonial lors de l’indépendance et la nationalisation peu effective de la terre sous le régime socialiste des années 1970-19805, ce dualisme juridique est progressivement devenu structurel en droit, mais le titre foncier individuel est resté marginal en fait. En effet, en plus d’une immatriculation lourde et coûteuse, la propriété privée ne permet pas de lire la complexité de 1 Lavigne Delville Philippe, 2010. « La réforme foncière rurale au Bénin : Émergence et mise en question d'une politique instituante dans un pays sous régime d'aide, Revue française de science politique, Vol. 60, p. 467. 2 Ibid,