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Musique à SanssouciÀ LA COUR DE FRÉDÉRIC LE GRAND FRANZ LISZT SanssouciMusic at CD 1 JOHANN GOTTLIEB GRAUN (1703-1771) CD 2 JOHANN SEBASTIAN BACH (1685-1750) Ouvertüre und Allegro Graun WV A:XI:2 in D minor Musikalisches Opfer BWV 1079 A Musical Offering 1 | I. Ouvertüre (Lento - Allegro) 8’22 Regis Iussu Cantio Et Reliqua Canonica Arte Resoluta 2 | II. Allegro 3’25 1 | Ricercar à 3 (harpsichord) 5’36 Akademie für Alte Musik Berlin 2 | Canon Perpetuus super Thema Regium (2 harpsichords) 1’17 3 | Ricercar à 6 (harpsichord) 7’45 FRIEDRICH II ‘DER GROSSE’ (1712-1786) 4 | Canon ; quaerendo invenietis (harpsichord) ; [2 versions 4.1 et 4.2] 3’21 Sonata, per il Flauto traverso solo e Basso 5 | Canon à 4 (2 harpsichords) 2’17 ‘pour Potsdam’, no.190 in C minor 3 | I. Recitativo 2’09 Sonata Sopr’il Soggetto Reale (flute, violin and continuo) 4 | II. Andante et Cantabile 5’09 6 | Largo 5’54 5 | III. 1’29 7 | Allegro 5’53 8 | Andante 3’01 Akademie für Alte Musik Berlin 9 | Allegro 2’55 Christoph Huntgeburth, Antje Schurrock, flutes Raphael Alpermann, pianoforte 10 | Canon perpetuus (flute, violin and continuo) 2’36 6 Canones Diversi Super Thema Regium CARL PHILIPP EMANUEL BACH (1714-1788) 11 | 1. [Canon cancrizans] (harpsichord) 0’49 Concerto for harpsichords, strings and basso continuo in C major Wq 20 12 | 2. Violino in unisono (harpsichord, violin) 1’14 6 | I. [Without tempo marking] 10’44 13 | 3. Per motum contrarium (2 harpsichords) 0’43 7 | II. Adagio ma non troppo 8’12 14 | 4. Per Augmentationem, contrario motu (2 harpsichords) 1’05 8 | III. Allegro assai 5’27 Notulis crescentibus crescat Fortuna Regis Symphony in E flat major Wq 179 (1757-1762) 15 | 5. Ascendenteque Modulationis ascendat Gloria Regis (2 harpsichords) 3’22 9 | I. Prestissimo 4’15 16 | 6. Fuga canonica in Epidiapente (2 harpsichords) 2’06 10 | II. Larghetto 4’00 11 | III. Presto 2’40 Davitt Moroney, harpsichord, John Phillips, 1980 Janet See, flute, Roderick Cameron, 1982 Raphael Alpermann, harpsichord Akademie für Alte Musik Berlin John Holloway, violin, Michel de Hoog, 1985 Jaap ter Linden, cello, Bastian Muthesius, 1985 Martha Cook, harpsichord, John Phillips, 1985 Musique à Sanssouci Qui n’associerait pas ce titre au tableau d’Adolph Menzel, Le Concert de flûte de Frédéric le Grand à régulièrement des concerts. Mais même si très peu d’invités eurent l’occasion d’entendre le roi jouer de la Sanssouci, peint en 1852 et qui représente Frédéric II (1712-1786) jouant du traverso ? Bien que Menzel flûte traversière, on sut bientôt dans les cercles de cour qu’il jouait parfaitement de cet instrument, grâce nous offre là la représentation quelque peu transfigurée que se faisait le XIXe siècle du roi de Prusse, son notamment au philosophe et écrivain français Voltaire ou à la sœur de Frédéric Wilhelmine, mais aussi à tableau a marqué, par sa popularité, notre vision de la pratique musicale dans la résidence d’été du souverain. Francesco Algarotti et au Marquis d’Argens. Voltaire se rendit durant l’été 1750 à Sanssouci, où il fut décoré par Frédéric de l’ordre “Pour le mérite”, créé à vrai dire pour récompenser des performances militaires. Il Le premier serviteur de la Prusse dans les vignes du Seigneur dut cependant rendre cette décoration en 1753 après être tombé en disgrâce. On ne sait pas si Voltaire a Le roi avait lui-même réalisé plusieurs esquisses pour ce château, que son architecte Georges Wenceslas réellement logé dans la pièce du château de Sanssouci à laquelle il a donné son nom : durant son séjour, entre de Knobelsdorff érigea à partir de 1745. Les six vignes en terrasse implantées sur le versant méridional 1750 et 1753, il occupa en effet des appartements dans le château de la résidence de Potsdam. du potager de son père Frédéric Guillaume Ier (1688-1740) avaient été installées l’année précédente. Le château de la résidence d’été, de style rococo, fut inauguré dès le 1er mai 1747, même si à cette date, les Le roi répète ! douze pièces n’étaient pas encore toutes achevées – une caractéristique que le château partage d’ailleurs Les personnalités invitées au concert pénétraient dans le château par la cour d’honneur située à l’arrière de la avec le premier Opéra Royal de Prusse, puisque l’opéra de Berlin, lui non plus, n’était pas terminé lorsqu’il cour. Le château était partagé en une partie privée située dans l’aile est et une autre destinée à la représentation. fut inauguré en 1742 avec une représentation du dramma per musica de Carl Heinrich Graun Cleopatra Charles Burney, qui parcourait l’Europe depuis 1770 dans le cadre d’un voyage musical, arriva en 1772 à e Cesare. Surplombant les vignes en terrasse et situé en pleine nature, le château de plain-pied, presque Potsdam. Il fait partie des très rares invités étrangers qui furent autorisés à assister aux concerts de chambre modeste puisqu’il ne comprenait qu’un étage, avait vocation à devenir un refuge pour le roi et ses invités et de Frédéric II. Dans son Journal d’un voyage musical, il ne décrit pas seulement le concert, mais l’ensemble à leur permettre une vie “sans souci”. Si à l’exception des années de guerre, Frédéric II n’y résida d’abord de sa visite au château. Entre cinq et six heures du soir, Burney fut conduit à la résidence par un officier de que de fin avril à début octobre, Potsdam devint peu à peu sa véritable résidence, de sorte qu’il s’éloigna la garde ; Burney souligne à cet égard que s’il n’avait pas été ainsi accompagné, il n’aurait certainement pas progressivement, et avec lui le centre décisionnel, de la cour de Berlin. pu pénétrer dans l’enceinte du château, dûment surveillée. Après avoir été conduit dans la résidence par un officier, Burney fut reçu dans la grande galerie par Henri de Catt, “lecteur” et intime de Frédéric, qui Quand la musique est un privilège accordé par le roi… l’accompagna durant le restant de la soirée. Depuis la galerie, il fut d’abord conduit dans un vestibule en Comme cela avait déjà été le cas lorsque, prince héritier, il résidait à Ruppin et à Rheinberg, Frédéric II avait stuc de marbre dans lequel dix colonnes corinthiennes reprennent l’agencement de la façade extérieure. De un emploi du temps parfaitement réglé, dans lequel la musique bénéficiait d’une place assurée : tous les soirs, là, le visiteur parvient, aujourd’hui encore, dans la prestigieuse salle de marbre elliptique, qui se distingue il s’adonnait à la musique avec ses musiciens de cour dans le cadre d’un concert de musique de chambre. Mais par sa coupole ronde revêtue d’or, selon le modèle du panthéon de Rome. Deux niches abritent des statues à la différence de la scène représentée par Menzel, il est très peu probable que Frédéric II ait joué devant un d’Apollon, dieu de la musique, et de Vénus. De Catt mena ensuite Burney dans les appartements privés du roi auditoire aussi nombreux, bien au contraire : en règle générale, il n’y avait pas de public. Il est malgré tout jusqu’à la salle d’audience contiguë à la salle de concert, qui donnait un avant-goût du cérémonial. Arrivé là, vraisemblable que toutes les personnes représentées dans le tableau de Menzel aient un jour été invitées à Burney dut attendre avec les musiciens de la chapelle de la cour l’ordre d’entrer et fut témoin d’un événement un concert – mais pas toutes en même temps. Lorsque des invités étaient autorisés à prendre part au concert intéressant, vu d’aujourd’hui : le roi était en train de répéter ! Burney relate ainsi l’épisode : “Cette pièce était de chambre, c’était sur invitation spéciale émanant du roi lui-même. Dans la plupart des cas, il s’agissait très proche de la salle de concert, dans laquelle j’entendais très distinctement sa Majesté exercer ses solfèges d’hôtes qui entretenaient déjà des liens étroits avec la cour, de parenté ou de proximité avec le roi – à l’instar sur sa flûte et travailler longuement ses passages difficiles avant qu’on n’appelât les musiciens.” Le salon de de l’historien Anton Balthasar König, de l’écrivain Jacob Friedrich Bielfeld, du “lecteur” royal Henri de Catt musique peut être considérée comme l’une des plus belles pièces du rococo frédéricien. Conformément au ou de la sœur préférée du souverain, la margravine Wilhelmine de Bayreuth. L’invitation au concert était la style rococo, que l’on appelle en français aussi le style “rocaille”, le salon de musique frappe avant tout par marque d’un privilège accordé par le roi et devenait ainsi un instrument de contrôle du cercle le plus intime. ses ornements généreux de style rocaille (c’est-à-dire en forme de coquillages) qui ornent les murs blancs Très exceptionnellement, des amateurs de musique éclairés comme le critique anglais Charles Burney ou des et les plafonds. Ils entourent les peintures murales ainsi que les miroirs qui donnent de l’espace à la pièce. mélomanes au poids politique important, comme l’Électrice Maria Antonia Walpurgis de Saxe, pouvaient On peut y admirer un paysage ainsi qu’une vue du château de Sanssouci d’Antoine Pesne et deux dessus-de- être invités aux concerts. L’épouse du roi, Élisabeth Christine de Brunswick-Wolfenbüttel-Bevern, ne porte de Charles Sylva Dubois représentant des paysages. Comme dans le tableau de Menzel, le pianoforte de mit pourtant jamais les pieds à Sanssouci.