PROGRAMME D’APPUI AU SOUS-SECTEUR DE L’IRRIGATION DE PROXIMITÉ (PASSIP)

Analyse de la situation phytosanitaire dans l’Irrigation de Proximité

24 avril 2019

Ce programme est cofinancé par

Impressum

En tant qu’entreprise fédérale, la GIZ appuie le gouvernement allemand en réalisant ses objectifs dans le cadre de la coopération internationale au développement durable. Etude publiée par Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité c/o Bureau de la GIZ au B.P. 1988, rue 22, porte 202 Badalabougou-Est, T +223 20 70 48 00 I www.giz.de

Auteurs Alain Barbet, Hamadoun Amadou pour AFC-ECO

Photos © GIZ

Disclaimer

« Cette étude a été élaborée avec l'aide de la GIZ. Le contenu du rapport relève de la seule res- ponsabilité du Consortium AFC/ECO et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de la GIZ. »

Photos sur la page de garde : Exemples de quelques ravageurs rencontrés sur les différentes cultures majeures en IP

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SOMMAIRE Abréviations ...... 4 1. CONTEXTE DE LA MISSION ...... 6 1.1 Programme PASSIP ...... 6 1.2 Rappel de l’objectif de l’étude...... 7 1.3 Rappel de la démarche méthodologique...... 7 1.4 Déroulement de la mission ...... 8 2. PRODUCTION MARAICHERE DES ZONES ETUDIEES ...... 9 2.1 Caractéristiques des producteurs enquêtés ...... 9 2.2 Principales préoccupations/contraintes phytosanitaires relevées ...... 11 2.3 Description et analyse des pratiques paysannes ...... 20 3. SERVICES DE FORMATION, VULGARISATION ET RECHERCHE ...... 30 3.1 Description des dispositifs de formation professionnelle agricole/rurale ...... 30 3.2 Analyse du système d’appui-conseil aux OP/producteurs ...... 31 3.3 Principales activités de R&D dans le domaine de la protection des cultures ...... 34 3.4 Analyse de la collaboration et coordination des différents services techniques .. 36 4. ANALYSE DU SECTEUR PHYTOSANITAIRE ...... 37 4.1 État des lieux du marché et de l’utilisation des pesticides ...... 37 4.2 Attentes des producteurs par rapport au secteur privé ...... 42 5. CONCLUSION ...... 44 6. RECOMMANDATIONS ...... 47 7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 51 8. ANNEXES ...... 55

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Abréviations AGR : Activité génératrice de de revenus AHA : Aménagement Hydro-Agricole AVRDC : World Vegetable Center BfAD : Banque Africaine de Développement BM : Banque Mondiale BMZ :Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung (Ministère Fédéral de la coopération économique et du développement de l’Allemagne) BPA : Bonne pratique agricole BPP : Bonne pratique phytosanitaire CAA : Centre d’apprentissage agricole CABI : Centre for Agriculture and Bioscience International CC : Changement Climatique CE : Commission européenne CEDEAO : Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CILSS : Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel CIPV : Convention Internationale de la Protection des Végétaux CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CIV : Centre d’innovation verte CLA : Chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) CMDT : Compagnie Malienne pour le Développement du Textile CNGP : Comité National de Gestion des Pesticides CNRA : Comité National de Recherche Agricole CRA : Chambre Régionale d’Agriculture CRRA : Centre Régional de Recherche Agronomique CSCRP : Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté CSP : Comité Sahélien des Pesticides DAR : Délai avant récolte DER : Délai de ré-entrée DNA : Direction Nationale de l'Agriculture DNGR : Direction Nationale du Génie Rural DRA : Direction Régionale de l’Agriculture EAF : Exploitation agricole familiale EPA : Établissement public à caractère administratif EPI : Équipement de protection individuelle FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture FIER : Projet de formation professionnelle, insertion et appui à l’entreprenariat des jeunes ruraux FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole IER : Institut d’Économie Rurale INIFORP : Institut National d’Ingénierie de FORmation Professionnelle INSAH : Institut du Sahel IP : Irrigation de Proximité IPR/IFRA : Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée IRD : Institut pour la Recherche et le Développement IRRIGAR : Initiative pour le Renforcement de la Résilience par l’Irrigation et la Gestion Appropriée des Ressources GIPD : Gestion intégrée de la production et des déprédateurs GIZ : Gesellschaft fuer Internationale Zusammenarbeit (Coopération Allemande) KfW : Kreditanstal Für Wideraufbau Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 4

LCV : Laboratoire Central Vétérinaire LMR : Limite maximum de résidus LOA : Loi d'Orientation Agricole MA : Ministère de l'Agriculture MAECD : Ministère des Affaires Étrangères du Commerce et du Développement du Canada MEADD : Ministère de l'Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable MEFP : Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle OEPP/EPPO : Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes/ European and Mediterranean Plant Protection Organization ON : Organismes nuisibles ONG : Organisation non gouvernementale OPA : Organisation professionnelle agricole OPV : Office de la Protection des Végétaux PANA : Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques PAPAM : Projet d’accroissement de la productivité agricole PASNDI : Projet d’Appui à la Stratégie Nationale de Développement de l’Irrigation PASSIP : Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité PLMF : Projet de lutte contre les mouches des fruits PNCC : Politique Nationale sur le Changement Climatique PNIP : Programme National d’Irrigation de Proximité PNISA : Plan National d’Investissement du Secteur Agricole PTF : Partenaire technique et financier REAGIR : Renforcement de l’Agriculture Irriguée SGH : Système global harmonisé de classification et d’étiquetage des pesticides SRPV : Service Régional de la Protection des Végétaux UE : Union Européenne UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine UIPP : Union des Industries de la Protection des Plantes USAID : Agence des États-Unis pour le développement international

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1. CONTEXTE DE LA MISSION

1.1 Programme PASSIP L’Agriculture malienne est confrontée à des grands défis pour assoir un développement durable. Ces défis sont liés notamment à : i) la maîtrise de l’eau pour réduire la dépendance des productions agricoles de la pluviométrie à travers les aménagements hydroagricoles, les techniques de con- servation des eaux et du sol ; ii) la mise à disponibilité de variétés résilientes et d’itinéraires tech- niques adaptés aux changements climatiques dans les différentes zones de production ; iii) le dé- veloppement de l’agro-industrie pour créer de la valeur ajoutée et des emplois productifs en milieux rural et urbain ; iv) l’organisation des acteurs à tous les niveaux gains de productivités dans les chaînes de valeur (producteurs, commerçants, transformateurs et distributeurs) ; v) la gestion des risques dans le secteur agricole pour sécuriser et accroître les revenus des producteurs ; vi) la mobilisation des financements (micro-crédits) ; vii) la sécurisation foncière qui permettent de sti- muler les investissements par les exploitants pour les équipements d’irrigations de leurs parcelles. La superficie disponible pour les secteurs de l’agriculture et l’élevage est estimée à 43,7 millions d’hectares, dont 14% sont cultivés. Le potentiel de terres aménageables pour l’irrigation est estimé à 2,2 millions d’hectares, dont seulement 18% sont aménagées. L’irrigation de proximité joue donc un rôle important pour accroitre et diversifier la production agri- cole et pour améliorer l’alimentation et la nutrition. De par son contexte géographique, le Mali jouit d’un énorme potentiel en termes d’agriculture irriguée. Le Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP), adopté début 2012, jette les bases pour des interventions coor- données, standardisées et efficaces du Gouvernement et des Partenaires Techniques et Finan- ciers (PTF) dans le domaine de l’IP. Les principaux bénéficiaires du PASSIP sont les producteurs et productrices, les différentes orga- nisations paysannes et associations des chaînes de valeur, les entreprises agricoles et les acteurs intermédiaires intervenant dans l’IP : les agents de la DNGR, de la DNA, les membres des Comités Techniques Régionaux de Coordination (CTRC), les centres de formation, les services publics et les prestataires privés (ONG, bureaux d’études, les entreprises agricoles de production et de trans- formation et de conservation). Le PASSIP est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture (MA) à travers sa Direction Nationale du Génie Rural (DNGR). Il porte sur quatre composantes :  Composante 1: Appui à la DNGR pour la mise en œuvre du PNIP ;  Composante 2: Formation professionnelle de prestataires publics et privés ainsi que de paysans démultiplicateurs en irrigation de proximité ;  Composante 3: Fonctionnalité et mise en valeur des aménagements hydro-agricoles (AHA) et valorisation des produits issus de l’IP. Les projets PASSIP/IRRIGAR (Initiative de Renforcement de la Résilience par l’Irrigation et la Gestion Appropriée des Ressources) et PASSIP/REAGIR (Renforcement de l’Agriculture Irriguée) en font partie ;  Composante 4: Gestion durable des AHA dans le Delta intérieur du Niger.

Le PASSIP englobe aussi trois projets de l’initiative spéciale SEWOH « Un seul monde sans faim » qui a été lancée en 2014 par le Ministère Fédéral de la Coopération Économique et du Dévelop- pement d’Allemagne :  Centre d’Innovations Vertes (SEWOH CIV) pour le secteur agroalimentaire ;  Sécurité Alimentaire et renforcement de la Résilience (SEWOH SA/Résilience) ;  Financement agricole (SEWOH AgFin).

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1.2 Objectif de l’étude La présente étude (E2) établira un état des lieux de la situation phytosanitaire des systèmes de culture maraîchère en IP, en analysant les connaissances des producteurs/productrices en matière de diagnostic des bio-agresseurs présents dans leurs parcelles, ainsi que leur faculté à mettre en œuvre des stratégies de lutte (intégrée, biologique ou chimique). L’étude analysera également : i) la disponibilité et l’accessibilité des équipements de traitement et produits phytosanitaires homolo- gués au niveau local ; ii) la qualité du conseil phytosanitaire des services techniques déconcen- trés ; iii) la compétence et l’objectivité des distributeurs dont la mission délicate consiste à guider le choix des producteurs mais également à préconiser telle ou telle matière active, à lui rappeler dans quelles conditions, à quelle époque, à quel moment favorable, à quel dose doit être utiliser un pesticides ; iv) l’implication de la R&D dans le domaine de la protection des cultures (identifica- tion des nouveaux ravageurs, méthodes alternatives de lutte, dosage, etc.) et, sa réactivité à infor- mer le paysannat des nouvelles menaces phytosanitaires (introduction de nouveaux ravageurs, etc.). Les entretiens individuels et les focus group devront apporter un éclairage sur le mode d’uti- lisation des produits phytosanitaires, la perception environnementale, la santé des maraîchers et le niveau de perception du risque phytosanitaire. 1.3 Démarche méthodologique Initialement programmée en juillet-août (saison des pluies), période propice à l’observation du riz irrigué, cette étude a été décalée en janvier 2019 en raison du déroulement des élections natio- nales. Cette période est en revanche idéale pour un diagnostic des principales cultures maraî- chères dans les différentes zones agroécologiques du Mali. L’attention de la Mission va donc se focaliser prioritairement sur les spéculations horticoles des différents AHA, notamment en raison de la pression phytosanitaire plus élevée sur les spéculations maraîchères. Un travail de recensements de l’ensemble des données AHA du PASSIP a donc été entrepris afin d’identifier préalablement les zones à visitées. Une proposition de sites à étudier a été soumise aux participants lors du briefing pour validation. Cette validation a pris en compte les impératifs inhérents à la logistique disponible, à la sécurité de équipes et au temps imparti de la mission. Les régions de Koulikoro, Ségou et ont été approuvés par l’ensemble des parties prenantes. Les régions de Mopti et de Kayes ont été écartées en raison du manque d’enquêteurs, initialement prévus au nombre de deux pour cette étude. En amont de la mission au Mali, un travail de revue bibliographique sur les problématiques phyto- sanitaires a été entrepris afin d’avoir des données fiables sur les différents organismes nuisibles potentiellement présents sur le territoire national. Une liste des ravageurs et des maladies (fon- giques, bactériennes et virales) a été établie à partir des bases de données du CABI, EPPO, CI- RAD, IRD et FAO. Cette liste a servi de base pour établir nos diagnostics de terrain. Elle a égale- ment été croisée et affinée avec la liste officielle des organismes nuisibles fournie et actualisée en 2018 par l’OPV. En marge des entretiens individuels et des focus group, des observations ont été réalisées sur les parcelles des producteurs afin d’identifier les principaux bio-agresseurs des cultures majeures pra- tiquées sur les sites visités. Ces visites/échanges effectués sur le terrain ont permis à l’équipe de noter les techniques d’observation, de diagnostic, de lutte antiparasitaire mis en œuvre par les producteurs. Les entretiens avec les responsables techniques, les Projets/Programmes et le secteur privé ont été axés sur : - les préoccupations phytosanitaires au Mali, enjeux et contraintes, - l’implication des différents acteurs dans la stratégies de protection des cultures,

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- les moyens disponibles et leur insuffisance, - les moyens engagés et leur porté, - les formations faites au profit des producteurs concernant le diagnostic phytosanitaire et l’usage des pesticides, - la coordination entre les services impliqués dans le domaine de l’appui-conseil, la vulgari- sation/communication des nouvelles techniques/technologies issues de la R&D, la forma- tion des producteurs. Les entretiens se sont déroulés soit sous forme de discussion ouverte afin de permettre une libre expression des interviewés, soit sous forme de discussion semi-ouverte guidée par un question- naire. Dans les deux cas, le résultat était de recueillir et d’analyser les différents points de vue. Les prises de rendez-vous au niveau central et en région ont été réalisées dès le premier jour à l’issu du briefing. La liste des personnes rencontrées figure en annexe. Une journée entière a été consacrée à la formation des deux enquêteurs sur le contenu des guides d’entretien d’une dizaine de pages afin de croiser les dires d’acteurs. Une attention particulière a été apportée à la diversité des situations (sites maraîchers appuyés ou non par des projets) assez bien reflétée dans l’échantillon, au départ comme en cours d’enquête après quelques réorientations, au gré des conseils des services techniques ou des personnes res- sources du PASSIP. 1.4 Déroulement de la mission En raison des contraintes liées à la sécurité (absence d’hôtel validé par GIZ et non autorisation de circuler après 17h30), l’équipe 1 n’a pas pu dormir dans le Cercle de comme prévu initia- lement. Cela a i) réduit considérablement la durée des visites sur les parcelles, ii) augmenté les déplacements et par ricochet la fatigue des consultants. Ces mêmes contraintes ont également impacté sur le nombre de sites prévus pour l’équipe 2. En effet, elle a dû revenir sur Bamako dans l’après-midi du 18/01 au lieu de continuer vers Ségou. Elle n’a donc pas pu réaliser les sites de Kemena et Noukoula dans le Cercle de Baraoueli. Les itinéraires des deux équipes de consultants avec l’appui des enquêteurs ont été suivis selon le calendrier proposé lors de la réunion de démarrage. Douze sites ont été visités dans la Région de Sikasso par l’Équipe 1 et neuf sites ont été visités par l’Équipe 2 dans les Régions de Koulikoro et Ségou. La Mission n’a pas rencontré de soucis majeurs dans ses prises de rendez-vous avec les partenaires du PASSIP et les producteurs qui ont été d’une grande disponibilité à son égard. Le détail du calendrier peut être consulté en annexe.

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2. PRODUCTION MARAICHERE DES ZONES ETUDIEES 2.1 Caractéristiques des producteurs enquêtés Selon les enquêtes (23 personnes interrogées individuellement, dont 12 femmes et 11 hommes, ainsi que 21 focus groups réalisés), plus de 60% des producteurs inter- rogés ont été scolarisés jusqu’au niveau primaire. Aucun d’entre eux n’a atteint le niveau secondaire. Un seul interviewé a fait des études supé- rieures. Dans les trois régions visitées, l’âge de la plupart des agricul- teurs enquêtés est compris entre 25 et 71 ans (soit une moyenne d’âge de 44 ans). En ce qui concerne leur statut familial, on peut noter que la plupart des personnes interrogées sont mariées (99%). Dans les trois régions, la main-d’œuvre est pour la plupart essentiellement familiale et Steinernema glaseri certain d’entre eux (pour les exploitations ayant plus de 2 ha) ont re- cours à des salariés temporaires en complément de la main-d’œuvre familiale. L’entraide dans le système de production maraîchère est très répandue. On se transmet volonté des informations sur les techniques culturales entre producteur, exploitant le même aménagement hydroa- gricole. Les jardins sont relativement près des villages. Ils n’excèdent pas 2 km du centre des villages. Concernant l’appréciation de la fertilité de leur parcellaire, ils ont été 50% à répondre que leurs sols étaient moyennement fertiles. Sur les trois régions visitées, le maïs constituait la principale spéculation cultivée en termes de nombre de producteur, mais que leurs principales sources de revenus provenaient du coton et de la tomate. En termes de préparation du sol et entretien des parcelles, la technique du piochage est la plus courante dans les trois régions. Lombric Cela signifie que les maraîchers ne pratiquent qu’un travail superficiel du sol. Ceci est très positif, dans le sens où cette technique ne bouleverse pas la structure profonde du sol, permet aux résidus de culture d’être présent dans les premiers cm du sol et favorise la conservation de la biodiversité des peuplements d’arthropodes utiles (collemboles, carabes, arai- gnées, nématodes entomopathogènes1,..) et de lombrics bénéfiques aux cultures (augmentation de l’infiltration de l’eau, limitation de l’érosion mécanique,..). La grande majorité (88%) des producteurs apportent de la matière organique sur leurs plates- bandes essentiellement sous forme de fumier frais de bétail (71%), d’ordures ménagères (54%) et de compost (46%). Or le fumier utilisé frais est dangereux à différents égards. En effet, il peut contenir des agents phytopathogènes. Le compostage, processus de décomposition biologique de la matière organique par des micro-organismes, permet alors d’assainir et d’éradiquer la plupart des agents phytopathogènes contenus dans les fumiers frais. La chaleur générée par la fermentation du fumier et du compost mélangé permet la destruction des germes pathogènes. Pour cela, la température doit être maintenue à 50°C pendant au moins 6 semaines ou 15 jours à plus de 55°C. L’aération et le mélange (tous les 15 jours) du tas de compost permet de faire circuler la chaleur dans l’ensemble du tas à composter. L’observation des quelques compostières présentes dans les parcelles maraîchères, nous ont semblé trop sec pour que le processus de fermentation se fasse correctement. Par ailleurs, il faut au moins deux à trois mois, en respectant des règles de compostage bien particulières (aération, degré d’humidité, température,…) pour que le compostage puisse totalement aboutir.

1 Les nématodes entomopathogènes sont des organismes terricoles naturellement présents dans l’eau pelliculaire entourant les particules du sol. Les plus prometteurs pour la lutte contre les insectes nuisibles appartiennent aux genres Steinernematidae et Heterorhabditidae, qui regroupent des espèces libérant des bactéries entomoparasites appartenant respectivement aux genres Xenorhabdus et Photorhabdus. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 9

La durée du compostage dépendra de l’objectif recherché par le producteur et de l’état du sol. On épandra plutôt un compost jeune si l’objectif principal est l’apport d’azote dans le sol et un compost mûr si c’est l’apport d’éléments stables que l’on recherchera. Très peu de maraîchers (12%) utilisent des semences locales qu’ils auraient produites eux-mêmes. En effet, plus de 66% des interrogés disent utiliser des semences traitées, conditionnées et ven- dues en sachet dans les boutiques d’intrants au niveau du village. D’un point de vue purement agronomique, cela constitue une bonne chose, car garant d’une bonne germination/levée et d’une protection des plantules vis-à-vis des attaques de bio-agresseurs telluriques. Il en va tout autre- ment d’un point de vue socio-économique où l’on pourrait craindre une forme de dépendance vis- à-vis des firmes semencières qui commercialisent essentiellement des variétés améliorées et des variétés hybrides. La majorité des producteurs ont appris le métier de maraîcher "sur le tas" avec un parent ou un voisin. Hormis deux personnes, toutes et tous ont bénéficié d’une formation, essentiellement à travers des projets/programmes. La majorité des thématiques de formation portait sur les itinéraires techniques (préparation des planches, mise en place et conduite d’une pépinière, techniques de repiquage, utilisation de fumure organique, réalisation d’une compostière,..), l’utilisation de variétés de légumes améliorées. Seul 42% d’entre eux ont appris, lors de ces sessions de formation, les bases de la lutte chimique et/ou l’utilisation et la fabrication d’extrait de neem comme biopesticide. Toutefois, les recettes de préparation de l’extrait de neem, varient d’un site à l’autre, voire d’un producteur à l’autre. Seul un petit nombre de producteurs (5%) ayant suivi la formation sur les bio- insecticides considère l’extrait de neem comme plus efficace que les pesticides de synthèse. Cer- tains d’entre eux ont abandonné l’utilisation de neem après plusieurs tentatives (insatisfaisants selon eux) pour rebasculer vers les produits de synthèse. Ils sont d’ailleurs 58% à considérer que les ravageurs présents dans leurs parcelles ne sont pas résistants aux traitements que certains répètent tous les semaines (voire tous les 3 jours, pour un individu interrogé dans la région de Sikasso). A cette cadence de traitement et sans alternance aux substances actives (deltaméthrine et lambda-cyhalothrine) généralement utilisées, il nous semble peu probable que les principaux ravageurs présents dans les parcelles maraîchères n’aient pas déjà acquis des résistances. Sur- tout que la plupart des insectes visés par les maraîchers sont les mêmes que ceux combattus sur coton (H. armigera, A. gossypii et B. tabaci) avec les mêmes produits phytosanitaires distribués par la CMDT. Or, il existe pourtant d’autres familles chimiques homologuées par la CSP2 et auto- risées sur cultures maraîchères pour lutter contre ces trois principaux ravageurs. Une étude plus approfondie devra être entrepris sur les motivations et/ou les causes de l’emploi quasi systéma- tique de ces deux molécules par les producteurs. Concernant la dangerosité des pesticides, ils sont tous plus ou moins conscients de l’impact de ces produits sur la santé humaine (100%), la santé animale (63%) et l’environnement (37%). Mais n’envisagent pas pour 63% d’entre eux de se passer de traitements phytosanitaires à base de produits de synthèse. En termes d’équipement phytosanitaire, 78% des interrogés disent posséder un pulvérisateur à dos. Mais aucun d’eux ne possède d’EPI (combinaison, gants, bottes, lunettes) pour des raisons évidentes de coût (pour exemple une paire de gant coûte 10 000 Fcfa à Sikasso !) et/ou de dispo- nibilité au niveau local (village ou commune). Il en va autrement concernant les produits phytosa- nitaires. En effet, l’enquête nous a révélé 46% des maraîchers interrogés avaient accès au niveau

2 Le Comité Sahélien des Pesticides (CSP) est une structure spécialisée du CILSS créée en 1992, pour exécuter la règlementation commune aux États membres du CILSS sur l’homologation des pesticides (Art. 6.1 RC). Il est plac é sous la tutelle institutionnelle de l’Institut du Sahel (INSAH). Il y est logé dans le département Études et Recherches sur les Intrants Agricoles et Réglementations (DRIAR). Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 10

des boutiques d’intrants du village à une large gamme de pesticides. Reste à savoir si ces spécia- lités commerciales sont homologuées au Mali par le CSP et autorisées sur les différents couples "bio-agresseurs x cultures maraîchères"… 2.2 Principales préoccupations/contraintes phytosanitaires relevées Dans ce chapitre, nous évoquerons par cercle, les cultures indiquées comme majeures par les producteurs, ainsi que leurs principaux bio-agresseurs décrits par les intéressé(e)s et/ou observés par les consultants dans les parcelles qui constituent potentiellement une contrainte pour les cul- tures. Dans la région de Sikasso les cultures majeures en IP sont la tomate, le pomme de terre et l’au- bergine locale. Dans celle de Koulikoro, on retrouvera la tomate et le gombo. Enfin, concernant la région de Ségou, c’est l’échalote qui arrive en tête. Concernant les ravageurs polyphages, les producteurs nous ont indiqué être attaqués par quelques sauteriaux (Zonocerus variegatus, Eyprepocnemis noxia, Oedaleus senegalensis,..) pendant la phase de développement des jeunes plants en pépinière toutes spéculations confondues. Dans la région de Ségou, des producteurs nous ont signalé des dégâts de rongeurs sur cultures maraîchères, probablement le genre Arvicanthis et/ou Mastomys qui sont des espèces fréquentant les zones humides naturelles et cultivées et qui sont les principaux ravageurs des cultures en IP (riz et maraîchage). Des études sur des méthodes alternatives contre ces ravageurs ont été développées par l’IRD et l’IER, notamment sur l’amélioration des pièges locaux tels que le Kalani et l’utilisation de tourteau de jatropha non détoxiqués. Les résultats ont été obtenus lors de la tenue de focus groups avec une dizaine ou une vingtaine de producteurs et productrices généralement autour de leurs parcelles, quelques fois en assem- blée en salle. Sur tomate, sans toutefois les nommer mais en nous les décrivant de manière réaliste, c’est de façon unanime que les producteurs nous ont signalé l’importance des chenilles que nous avons iden- tifié comme appartenant aux espèces Helicoverpa armigera et Spodoptera littoralis sur fruit, puis d’une petite mouche blanche sur feuille que nous avons identifiée comme Bemisia tabaci. Dans toutes les localités, les dégâts dûs aux différentes maladies étaient considérés par les producteurs comme très importants. Malheureusement, les causes et les origines de ces maladies leurs étaient - pour la plupart des interrogés - inconnues. Les principaux symptômes de maladies observés sur tomates étaient principalement dûs à des viroses (TYLCV et/ou ToCV) et une bactérie (Ralstonia solanacearum). Nos observations sur feuilles ont également révélé des dégâts de mouches mineuses (Liriomyza spp.) qui ne semblaient pas être d’une importance économique pour les producteurs interrogés.

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Sur piment et poivron, ce sont principalement les maladies - que les producteurs ont appelé virose - qui sont considérées comme préoccupant. Il est fréquent de rencontrer des complexes viraux sur des plantes infectées, ce qui amplifie les symptômes et rend plus difficile le diagnostic viral en absence de tests sérologiques. Selon nos observations, nous avons pu observer au moins quatre types de symptômes : des anomalies de coloration sur feuille, évoluant progressivement en mosaïque verte le long des ner- vures, probablement le virus Y de la pomme de terre (PVY) et/ou le virus de la mosaïque du con- combre (CMV) ; des anomalies de croissance, évoluant en un rabougrissement des plants avec panachure, crispation et enroulement en cuillère des feuilles (le virus de la marbrure du piment ou PVMV) ; des taches irrégulières et auréolées d’un halo jaune assez marqué sur feuilles nécrosées par l’anthracnose ; des signes de flétrissement du plant, certainement dûs à la bactérie Ralstonia solanacearum3. Le deuxième bio-agresseur cité par les maraîchers, était la mouche blanche (Be- misia tabaci) sur feuille. Dans la commune de Sikasso, nous avons pu observer la présence de thrips (noir), sans toutefois en identifier l’espèce. Sur aubergine locale, ce sont les pucerons (Aphis gossypii), les mouches blanches (Bemisia tabaci) et les viroses sur feuille qui semblent être important aux yeux des producteurs. Sur fruits, ce sont les chenilles de Helicoverpa armigera qui selon eux font le plus dégâts. Nos observations ont révélées la présence de nématodes à galle sur racines d’aubergine, probablement le genre Meloidogyne sp., ainsi que des attaques de Chrysomelidae du genre Podagrica sp. Sur pomme de terre, à dire d’acteurs, c’est le flétrissement bac- térien (Ralstonia solanacearum) qui génère le plus de dégâts. Les pertes sont observées à tous les stades de la culture. Dans le Cercle de Sikasso, nous avons pu observer la présence de Myzus persicae et d’Aphis gossypii sur pomme de terre. Ces deux pucerons sont responsables de la dissémination potentielle de nombreuses viroses. En Afrique tropicale, notamment au Mali, nous disposons de très peu d’information quant au nombre de viroses transmises par les pucerons. Sur Cucurbitacées, les producteurs nous ont rapporté que les ravageurs les plus importants, étaient principalement les pu- cerons (Aphis gossypii) sur feuilles et les chenilles sur fruits. Or sur fruit, après prélèvement de quelques fruits présentant des symptômes de déformation et/ou pourriture, il s’est avéré que la plupart des fruits étaient infestés par des larves de mouches des fruits (Dacus spp. et/ou Bactrocera cucurbitae). Lorsque les fruits étaient déformés sans qu’on puisse retrou- ver des larves, ces dégâts étaient vraisemblablement dûs à des punaises (Anoplocnemis curvipes, Leptoglossus australis ou Mirperus jaculus) dont les piqûres d’alimentation provoquent parfois des réactions épidermiques des tiges et des fruits (renflements,

3Le flétrissement bactérien est une phytobactériose vasculaire d’origine tellurique provoquée par Ralstonia solanacearum. Elle est l'une des maladies bactériennes les plus nuisibles au niveau mondial. Le spectre d’hôtes de R. solanacearum est très large, il comprend environ 200 espèces végétales appartenant à plus de 55 familles botaniques (monocotylédones et dicotylédones). Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 12

décolorations, déformations et arrêts de croissance des apex). Sans que cela semblait être une maladie d’importance économique pour les producteurs, nous avons également observé ce qui pour nous paraissait être du mildiou (Pseudoperonospora cubensis) sur feuille. Sur le chou, les producteurs nous ont indiqué que deux chenilles leur causaient d’énormes pertes de rendement car s’attaquant principalement au cœur du chou, rendant la production totalement impropre à la vente. Les obser- vations, nous ont révélées la présence de Pluttela xylos- tella et Helicoverpa armigera sur feuille mais également à l’intérieur du cœur. Spodoptera littoralis quant à lui, a été retrouvé sur feuille ainsi que quelques colonies de puce- rons (Aphis gossypii) et d’aleurodes (Bemisia tabaci). Leurs principaux dégâts sont plutôt d’ordre visuel qu’éco- nomique, par la production de miellat + fumagine sur les plants attaqués. Sur le haricot vert, les principaux bio-agresseurs, considérés comme préoccupant aux dires des producteurs, sont les dégâts sur fruits causés par des chenilles qui après observation appartien- nent aux espèces Lampides boeticus et Spodoptera littoralis. Les punaises Mirperus jaculus et Leptoglossus australis semblent être placés en deuxième position d’importance par les produc- teurs. Les nématodes à kyste du genre Heterodera sp. sur racine ont été retrouvés dans la régions de Sikasso. Nous avons observé sur le site de Sanansso (commune Kapala) : i) des symptômes (pustules pulvérulentes, brun rougeâtre au centre d’un halo jaune) de rouille sur feuille, vraisem- blablement dus à Uromyces appendiculatus ; ii) des symptômes du virus de la mosaïque du haricot (BYMV ou BCMV). Ce diagnostic de terrain demanderait bien sur une confirmation d’un laboratoire spécialisé en pathologie végétale. Sur le gombo, les producteurs de façon unanime nous ont désigné la chry- somèle Nisotra uniformis comme le principal ennemi sur feuille de cette cul- ture. Sur fruit, c’est Helicoverpa armigera qui est positionné en tête des rava- geurs. Nos observations nous ont révélé la présence de virose (déformation des feuilles). Probablement transmis par les aleurodes et/ les pucerons pré- sents sur feuilles dans certains localités (communes de Fama et de ). Sur l’échalote, les producteurs de la région de Ségou ont classé au premier rang des ravageurs, les dégâts provoqués par une chenille de couleur verte se développant à l’intérieur des feuilles. Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion de récolter des échantillons pour en déterminer l’espèce. Leur seconde préoccupation semblerait être les attaques de nématodes (déformations des racines) ; sans doute par le genre Ditylenchus. Dans la région de Sikasso, la laitue ne présenterait pas d’ennemis des cultures contrairement à la région de Ségou où les producteurs nous indiqué être affecté par les dégâts engendrés par les Sauteriaux et les chenilles, notamment sur les jeunes plants en pépinières. Une liste actualisée des organismes nuisibles présents sur le territoire national a été élaborée. Elle est versée en annexe. Région Sikasso  Cercle Commune : 1299 km2 Cultures majeures cultivées : tomate, aubergine locale, piment, gombo. Principaux bio-agresseurs :

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Tomate : Helicoverpa armigera et Spodoptera littoralis sur fruit Bemisia tabaci sur feuille Frankliniella occidentalis sur feuille Termite sur racine (Microtermes sp.) Sauteriaux sur feuille Virose (Tomato Yellow Leaf Curl Virus, Tomato Chlorosis Virus et Tomato Spotted Wild Virus) Aubergine : Bemisia tabaci sur feuille Termite sur racine (Microtermes sp.) Sautereaux sur feuille Puceron sur feuille Virose Piment : Virose (PVMV)

 Cercle de Sikasso Commune Kaboïla : 656 km2 Cultures majeures cultivées : chou, tomate, piment, haricot vert. Principaux bio-agresseurs : Chou : Pluttela xylostella sur feuille Spodoptera littoralis sur feuille Aphis gossypii sur feuille Tomate : Helicoverpa armigera et Spodoptera littoralis sur fruit Bemisia tabaci sur feuille Virose (Tomato Yellow Leaf Curl Virus et/ou Tomato Chlorosis Virus) Piment : Virose (PVMV / CMV / PVY) Bemisia tabaci sur feuille Cercospora capsici sur feuille (site de Sanasso) Haricot vert : Lampides boeticus sur fruit Mirperus jaculus et Leptoglossus australis sur feuille et fruit Commune : 162 km2 Cultures majeures cultivées : pomme de terre, tomate, haricot vert, aubergine locale. Principaux bio-agresseurs : Pomme de terre : bactérie (pourriture noire et odorante du tubercule après levée du plant) Tomate : Spodoptera littoralis sur fruit Bemisia tabaci sur feuille Virose (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) Bactériose (Ralstonia solanacearum) Tetranychus evansi sur plant Haricot vert : Lampides boeticus sur fruit Spodoptera littoralis sur fruit Bemisia tabaci sur feuille Heterodera sp. sur racine Aubergine : Viroses Chenille verte (non observée par les consultants) sur feuille

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Commune Sikasso : 403 km2 Cultures majeures cultivées : pomme de terre, chou, aubergine locale, piment, courgette. Principaux bio-agresseurs : Pomme de terre : virose (rabougrissement du plant avec feuilles lancéolées, probablement PLRV) Aphis gossypii et Myzus persicae sur feuille Chou : Pluttela xylostella sur feuille Aubergine : Aphis gossypii (parasités par Aphidius sp. à 95%) sur feuille Viroses Piment : Viroses (PVY et CMV) Bemisia tabaci sur feuille Thrips sp. sur feuille Courgette : Bactrocera cucurbitae et/ou Dacus spp. sur fruit Viroses Commune : 528 km2 Cultures majeures cultivées : tomate, pomme de terre, gombo, concombre, chou. Principaux bio-agresseurs : Tomate : Spodoptera littoralis et Helicoverpa armigera sur fruit Bemisia tabaci sur feuille Aphis sp. sur feuille Ralstonia solanacearum (flétrissement et dessèchement du plant) Virose (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) Pomme de terre : Ralstonia solanacearum Gombo : Aphis sp. Nisotra sp. Concombre : Helicoverpa armigera sur fruit Aphis gossypii sur feuille Bactrocera cucurbitae et/ou Dacus spp. sur fruit Chou : Pluttela xylostella sur feuille Commune Fama : 239 km2 Cultures majeures cultivées : gombo, aubergine locale, concombre, piment, tomate. Principaux bio-agresseurs : Gombo : Nisotra uniformis sur feuille Bemisia tabaci sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Sautereaux (Zonocerus variegatus, Oedaleus senegalensis,..) sur feuille Aubergine : Viroses Concombre : Bemisia tabaci sur feuille Virose Piment : Virose Bemisia tabaci sur feuille Tomate : Aspavia sp. sur feuille  Cercle de Kadiolo

Commune Fourou : 1342 km2 Cultures majeures cultivées : aubergine locale, tomate, concombre, gombo, chou, piment. Principaux bio-agresseurs : Aubergine : Bemisia tabaci sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit

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Tomate : Bemisia tabaci sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Nesidiocoris tenuis sur inflorescence/feuille Sauteriaux (Zonocerus variegatus, Oedaleus senegalensis,..) sur pépinière Concombre : Mirperus jaculus sur feuille Dacus spp. sur fruit Gombo : Nisotra uniformis sur feuille Bemisia tabaci sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Chou : Pluttela xylostella sur feuille Piment : Virose Bemisia tabaci sur feuille Région Koulikoro  Cercle de Kati Commune Sanankoroba : 617 km2 Cultures majeures cultivées : gombo, aubergine locale, piment, concombre Principaux bio-agresseurs : Gombo : Helicoverpa armigera sur fruit Acarien rouge Punaise noire Punaise blanche Aubergine locale : Iules Acarien rouge Termite blanche (Microtermes sp.) Piment : Bemisia tabaci sur feuille Virose Concombre : Rat Acarien  Cercle Koulikoro

Commune Koulikoro : 228 km2 Cultures majeures cultivées : tomate, aubergine locale, chou, poivron/piment. Principaux bio-agresseurs : Tomate : Puceron rouge-oranger sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Acarien rouge sur feuille Bemisia tabaci sur feuille Virose Aubergine locale : Maladie (poudre blanchâtre) sur les racines Puceron rouge-oranger sur feuille Maladie (déformation/boursouflures des feuilles) Chou : Pluttela xylostella sur feuille Puceron vert sur feuille Poivron/piment : Bemisia tabaci sur feuille Punaise verte (probablement Nezara viridula) sur feuille Maladie (déformation/rabougrissement) sur feuille. Avortement de la fructification.

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Région Ségou  Cercle Ségou Commune Ségou : Cultures majeures cultivées : laitue, tomate, échalote, pomme de terre. Principaux bio-agresseurs : Laitue : Sauteriaux Chenille verte (petite) sur feuille Tomate : Bemisia tabaci sur feuille Puceron vert sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Échalote : Chenille verte (à l’intérieur des feuilles) Termites blancs sur racines (Microtermes sp.) Nématode (nodules) sur racines Pomme de terre : Chenille verte (petite) sur feuille Ralstonia solanacearum Commune Cinzana : Cultures majeures cultivées : échalote, tomate, laitue, aubergine locale. Principaux bio-agresseurs : Échalote : Chenille verte (non observée par les consultants) dans la feuille Chenille noire (poilue) sur la feuille Nématodes (nodules/boursouflures blanchâtre) sur racines Tomate : Helicoverpa armigera sur fruit Aphis gossypii sur feuilles Nématode (nodules/boursouflures blanchâtre) sur racines) Laitue : Chenille verte (petite) sur feuille Sauteriaux Aubergine locale : Pucerons bruns/verts (avec présence de larves de syrphes et de cécidomyies pré- datrices) sur feuille Chenille jaune sur feuille  Cercle de Bla

Commune rurale de Kéméni : Cultures majeures cultivées : échalote, laitue, tomate, concombre. Principaux bio-agresseurs : Échalote : Chenille (blanche à tête rouge) dans feuille Rat Laitue : Chenille verte (petite) Puceron vert Tomate : Maladie (nodules sur les racines et déformation des feuilles) Coléoptères rouges sur feuille Helicoverpa armigera sur fruit Concombre : Chenille verte sur feuille Commune Touna : Cultures majeures cultivées : échalote, laitue, tomate, chou. Principaux bio-agresseurs : Échalote. Maladie (malformation des racines, dessèchement des feuilles) Laitue : Sauteriaux

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Fourmis noires sur les tiges Termite blanche sur les racines Tomate : Helicoverpa armigera sur fruit Puceron sur feuilles Termite blanc sur les racines (Microtermes sp.) Rat Maladie (malformation des racines) Maladie physiologique (nécrose apicale) Chou : Spodoptera littoralis et Helicoverpa armigera dans le cœur Bemisia tabaci sur feuille Sauteriaux (Zonocerus variegatus, Oedaleus senegalensis) sur feuille Commune Fany : Cultures majeures cultivées : pomme de terre, gombo, aubergine locale, piment. Principaux bio-agresseurs : Pomme de terre : Sauteriaux (Zonocerus variegatus, Oedaleus senegalensis) sur feuille Rats Maladie (pourriture des tubercules) sur racine Termites blancs sur racine (Microtermes sp.) Gombo : Chenille verte et chenille blanche sur feuille Puceron rouge sur feuille Maladie (déformation des feuilles) Aubergine locale : Chenille verte (petite) sur feuille Puceron rouge-oranger Papillon (dégât) sur fleurs Piments : Nématode (formation galle) sur racine Maladie (malformation des feuilles et avortement de fruits) Tomate : Helicoverpa armigera sur fruit Sauteriaux (Zonocerus variegatus, Oedaleus senegalensis,…) sur feuille Puceron vert sur feuille

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Exemples de quelques symptômes de maladies virale, bactérienne et fongique rencontrées en IP.

Exemples de quelques ravageurs rencontrés sur les différentes cultures majeures en IP.

Tetranychus evansi

Selon les producteurs, T. evansi peut détruire un champ de tomate en une semaine si aucun traitement n’est appliqué dès le premier jour de son apparition.

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Xanthomonas axonopodis pv. allii ou Sclerotium cepivorum ? Fusarium oxysporum Nématodes à galle sur aubergine

Exemples de quelques maladies et nématodes rencontrés sur les différentes cultures majeures en IP. 2.3 Description et analyse des pratiques paysannes Les cultures maraîchères sont généralement conduites en culture pure sur chaque plate-bande, mais dans un jardin potager particulier ou communautaire, on trouve de façon générale au moins 4 à 6 spéculations (choux pommé, tomate, pomme de terre, piment, aubergine locale, cucurbita- cées) différentes implantées à différents stades de développement. Dans certaines zones de pro- duction autour de Sikasso (commune urbaine), nous avons pu observer des champs de pomme de terre implantés sur une dizaine voire une vingtaine d’hectare d’un seul tenant sans qu’il y ait association avec d’autres cultures. A dire d’acteurs, la pomme de terre suit la culture de riz à partir de novembre dès que le sol est complètement ressuyé. Une fois récolté, certaines parcelles sont prêtées aux femmes pour y faire pousser des légumes fruit ou feuille (tomates, piment, oignon, gombo, aubergines locales,…). Malheureusement dans ces rotations, on ne peut que constater la forte présence des Solanacées qui se succèdent sur les parcelles d’année en année… Ce qui ne permet pas un assainissement efficace des sols. En effet, les Solanacées restent très sensibles à des nombreuses bactéries telluriques (flétrissement bactérien) et à certaines viroses transmises par des insectes polyphages (B. tabaci et A. gossypii). La justification des rotations est considérée pour la majorité des producteurs comme un moyen de mieux diversifier leurs revenus et, non pour des considérations agronomiques. Seule une ou deux personnes nous ont affirmé le faire. En effet, selon eux les rotations réduiraient l’impact des mala- dies du sol. Une personne nous a dit faire du chou en année 0, de la tomate en année 1 et de l’aubergine en année 2. Or que la tomate et l’aubergine sont sensibles pratiquement aux mêmes maladies du sol !!! Les familles des différentes spéculations maraîchers ne sont pas parfaitement maîtrisées par les producteurs. Idem pour un producteur de Cinsina qui pratiquait la rotation piment // aubergine, "pour éviter de tomber sur les mêmes maladies", selon lui. L’association d'espèces consiste à alterner en lignes ou en planches des cultures différentes de façon à les rendre complémentaire. Or très peu de producteurs interrogés (33%) pratiquent des associations de cultures sur une même planche. Beaucoup d’interviewés évoquent des problèmes de compétition entre les différentes spéculations mis en association. Très peu de maraîchers soupçonnent les biens fait de certaines associations de cultures dans i) la gestion naturelle des

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ravageurs ; ii) l’augmentation de la productivité ; iii) l’augmentation de la biodiversité et donc de l’équilibre au sein de la parcelle. Toutefois, une productrice de Touna nous a indiqué pratiquer certaines associations telles que le chou + salade ou la tomate + salade pour éviter une trop forte pression des insectes sur les cultures. Aucun maraîcher nous a indiqué utiliser des plantes répulsives dans leur potager. Or pour repousser les ravageurs, on peut associer des plantes répulsives à la culture sensible. Il est admis que l’alternance de lignes de céleri ou de tomate dans une planche de chou perturbent les adultes de P. xylostella et réduit significativement les dégâts sur le chou. Le fait que cette pratique ne soit pas couramment mis en œuvre tient sans doute à des difficultés/freins techniques tels qu’une mise en place complexe, une augmentation du temps de travail pour l’implantation de la plante répulsive, un temps de récolte plus long, voire une mésinformation,… Une autre technique, consiste à utiliser une plante-piège ayant la propriété d’attirer les ravageurs en dehors de la culture. Les plantes-pièges doivent être à un stade phénologique attractif pour les ravageurs lorsqu’ils arrivent sur la culture. Il convient donc d’implanter les plantes-pièges de manière à ce que ce stade soit plus précoce et dure plus longtemps que le stade attractif de la culture sensible. Implanter une ou deux lignes de maïs en bordure d’une parcelle de tomate va permettre de détourner H. armigera de la parcelle. Dans le cas d’un système tomate-maïs, pour obtenir des floraisons synchrones, prévoir 3 semis de maïs à 15 jours d’intervalle, le premier un mois avant la plantation de tomates. Le maïs doit être implanté, dans le sens du vent, en amont de la tomate. Le maïs est aussi une plante refuge pour les mouches des fruits inféodées aux Cucurbitacées. Une bordure de maïs autour de la parcelle permet d’y concentrer les populations de mouches en leur offrant abri et ressources alimentaires (exsudats et pollen), les mouches n’allant sur les fruits des Cucurbitacées que pour y pondre. L’application sur le maïs d’un traitement par taches à base d’attractif alimentaire et de bio-insecticide très faiblement dosé détruit efficacement les populations de mouches. Sans un tel traitement ciblé contre les mouches dans le maïs, l’installation de ces bordures à proximité des Cucurbitacées serait contre- productive. Le tabac en bordure de culture de tomate est efficace pour attirer les aleurodes B. tabaci. Pour réussir une bonne association en maraîchage, il faut prendre en compte certains facteurs tels que : - la durée de végétation des légumes entre le semis ou la plantation et la récolte, - la profondeur d’enracinement des légumes, - les besoins en fertilisation de chaque espèces, - les associations bénéfiques et celles à éviter. Association selon la durée du cycle végétatif durée moyenne ( 3 à 4 durée longue (plus de 4 courte durée (1 à 3 mois) mois) mois) ail, aubergine, oignons, poi- carotte, courgette, haricot laitue vron, chou, concombre, vert, pomme de terre courge, tomate Association selon le système racinaire enracinement superficiel (8 - 45 enracinement moyen (45 - 90 enracinement profond (+ 90 cm) cm) cm) carotte, céleri, chou-fleur, ail, chou, épinard, laitue, oignon, courgette, haricot vert, maïs, aubergine, concombre, courge, poireau poivron, piment, pomme de terre, pois, potiron, tomate Association et gain de productivité association gain de productivité méthode

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rangs alternés et sur le rangs tomate + laitue 220 % entre les tomates le maïs sert de tuteur et un rang haricot grimpant+ maïs 170% de maïs entre deux rangs de haricot 1 rang de carotte entre deux carotte + piment/poivron 127% rang de piment/poivron pomme de terre + maïs 58% rangs alternés Les chiffres ci-dessus expriment la surface supplémentaire (en%) qui serait nécessaire pour pro- duire la même quantité en culture pure. Ces chiffres n'expriment pas l'augmentation de rendement de l'un ou de l'autre des légumes associés. Les principales associations favorables Associations Protection contre poivron et maïs virose du poivron chou et laitue altise des crucifères chou et tomate ou céleri teigne des crucifères concombre et céleri aleurode aubergines ou tomates et œillet d'inde nématode, puceron et noctuelle carotte et oignons mouche de la carotte et thrips Les associations d’espèces ne dispensent pas du raisonnement sur les rotations. Nous donnons ici quelques règles simples : - 4 ans entre deux cultures de Crucifères, Liliacées, Cucurbitacées et Solanacées, - les cultures exigeantes doivent être suivies par des cultures moins exigeantes, - les cultures légumes-racines et légumes-feuilles doivent s’alterner, - prévoir que les cultures faciles à désherber précèdent celles plus difficiles comme l’oignon. En matière de mesures préventives ou de prophylaxie, plus de la moitié des personnes interrogées (58%) nous ont dit ne pas les pratiquer, hor- mis l’utilisation de moustiquaire sur les pépinières (8%), de variétés tolé- rantes/résistantes (12,5%) ou, de nettoyage des abords (16%). Ces méthodes, si elles étaient plus utili- sées permettraient de retarder ou de ralentir les dynamiques de dévelop- pement des différents bio-agres- seurs.

Pour la majorité des maraîchers, le traitement chimique est la solution citée pour la maîtrise des problèmes phytosanitaires et réussir une bonne production sans trop de perte de rendement. A la question « quels sont les motifs du choix des produits phytosanitaires que vous utilisez ? », 71% d’entre eux ont répondu : « efficacité ». A la question serez-vous prêt à produire sans pesticides ? 45% des personnes interrogés ont répondu "oui, mais si l’on trouve une alternative qui soit aussi efficace que les produits de synthèses". On pourra noter que la plupart des maraîchers qui ont répondu positivement à la question, ont par le passé suivi des sessions de formation sur la fabri- cation de biopesticides à base d’extraits de neem. Toutefois, la moitié d’entre eux ne semblent pas

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totalement convaincu de l’efficacité de ces préparations. Car 2 à 3 jours après le traitement, les producteurs observent encore dans leur parcelle la présence d’insectes vivants. Cela est normal compte tenu du mode d’action du neem. Contrairement aux insecticides de syn- thèse qui possèdent un effet choc de quelques heures, l’extrait de neem ne tue pas immédiatement l’insecte. En effet, la molécule d’azadirachtine i) bloque la sécrétion hormonale et stoppe le déve- loppement morphogénétique4 de l’insecte ; ii) agit par le biais de la respiration les tissus de l’insecte (perte de la coordination des mouvements) ; iii) stoppe la prise de nourriture. Les insectes traités peuvent donc s’observer sur les cultures sans que des dégâts ne soient com- mis (effet anti-appétant). Par ailleurs, n’étant plus capable de se reproduire ni de se métamorpho- ser, les insectes ciblés ne pourront pas engendrer de nouvelles générations. Concernant le suivi des bio-agresseurs, nos enquêtes nous ont révélés que la grande majorité des maraîchers (87,5%) pratiquaient des observations sur leurs parcelles. Parmi ceux qui suivaient l’état phytosanitaire de leur plates-bandes, 58% le faisaient tous les jours. Ce monitoring était réa- lisé généralement par le propriétaire de la parcelle. Pour 92% des interrogés, le temps accordé aux observations n’excédait pas une heure par jour. Les observations se font de manière globale et, il n’y a pas de suivi spécifique sur un ravageur en fonction du stade de développement de la culture. Cela tient au fait qu’il n’y a pas encore de fiches techniques indiquant les seuils de nuisibi- lité pour les principaux bio-agresseurs en fonction des stades de développement de la culture. La connaissance des ravageurs présents sur les différentes cultures maraîchères sont bien connus des producteurs (50%) lorsqu’ils mesurent plus d’un centimètre. En revanche, les maladies sont très peu connues (5%) et les insectes de moins de 1 cm tels que les thrips ou les acariens, sont complètement ignorés. Les agents des DRA et des SRPV estiment que les connaissances des organismes nuisibles par les producteurs sont fonction de leur degré d’expérience dans l’activité du maraîchage. Cette connaissance varierait entre 10 et 50%. Cette relative méconnaissance des arthropodes fait que la plupart des personnes interrogés pensent que TOUT insecte présent dans les parcelles est un nuisible qu’il faut absolument détruire sous peine de voir le ren- dement entamé ! En effet, 65% des maraîchers esti- ment qu’il n’existe pas d’insectes utiles dans leur cul- ture. Ceux qui ont reçu une formation dans le cadre du PASSIP en connaît l’existence mais, nous ont déclaré ne pas pouvoir/savoir les reconnaître lors de leur ob- Syrphe servation journalière. La notion d’auxiliaires des cul- tures est très peu prise en compte par les producteurs que la Mission a pu rencontrer. Or, lors de nos obser- vations, nous avons pu relever la présence de nom- breux syrphes dont les larves se nourrissent de puce- rons, des punaises prédatrices de la famille des Reduviidae (Zelus sp.), des colonies de pucerons sur aubergine parasités à 95% par des micro-hyménop- Zelus sp. tères du genre Aphidius sp., des chrysopes dont les larves se nourrissent également de pucerons. Concernant l’utilisation des pesticides, la grande majorité des producteurs interrogés, traitent leurs cultures de façon systématique dès l’apparition des dégâts avec présence ou non d’insectes. En

4 Altère le cycle des mues et bloque le cycle reproductif. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 23

raison de l’absence de seuils de nuisibilité (théoriquement basé sur le couple "ravageur x culture"), les producteurs n’ont qu’un seul indicateur, la disparition ou non des insectes visés.

Aphidius sp.

Colonies d’Aphis gossypii parasités par Aphidius sp.

Les focus groups avec les producteurs nous ont appris des choses très intéressantes, telles que : - les producteurs d’un même site utilisent généralement les mêmes spécialités commerciales. Par exemple sur le site de Sidaribougou, les produits les plus utilisés étaient : l’ATTAKAN C 344 SE (cyperméthrine 144 g/l + imidaclopride 200 g/l, autorisé contre les chenilles et les insectes piqueurs-suceurs du cotonnier) mélangé au DECIS 25 EC (deltaméthrine (25 g/l, autorisé contre H. armigera en culture de tomate). Sur le site de Donièna, les producteurs traitaient les ravageurs sur toutes les spéculations avec un mélange : DECIS 25 EC + TIHAN 175 O -TEQ (flubendiamide 100 g/l + spirotetramate 75 g/l, autorisé sur les ravageurs du cotonnier). Sur le site de Sanasso, on a pu observer deux groupes d’utilisateurs. Ceux qui utilisaient un mélange ATTAKAN + DECIS et un autre qui réalisaient tous leur traitement insecticide à base de CONQUEST C 88 EC (acétamipride 16 g/l + cyperméthrine 72 g/l, autorisé sur ravageurs du cotonnier) ou d’EMAPYR (benzoate d’émamectine 20 g/l + pyri- proxyfène 60 g/l, autorisé sur ravageurs du cotonnier). - certains maraîchers (site de Dona dans la commune de Cinzana) utilisent des insecticides autorisés sur cafards, fourmis et moustiques en santé publique, pour traiter les sauteriaux sur échalote ou les chenilles sur chou.

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- les producteurs utilisent (par facilité, plus que par ignorance) les produits phytosanitaires ho- mologués pour coton sur leurs cultures maraîchères. Quelques exemples de produits phyto- sanitaires autorisés sur coton que les producteurs ont indiqué les employer sur leurs par- celles de tomate et chou.

- certains producteurs utilisaient des produits homologués sur coton car les étiquettes repré- sentaient des photographies d’insectes présents également sur maraîchage. C’est le cas notamment de H. armigera, B. tabaci et A. gossypii. - certains d’entre eux traitaient à l’aide d’insecticides leur plates-bandes dès l’apparition de symptômes de virose au lieu d’arracher et de détruire les plants infectés. - soixante-dix-neuf pourcent d’entre eux ne comprenaient pas les étiquettes (dose, fréquence d’emploi, pictogrammes de danger, mentions de danger, conseils de prudence,...). Un ma- raîcher du site de Molasso nous a indiqué qu’il effectuait son dosage en fonction de la couleur que prenait la bouillie. Il lui est arrivé de verser un bidon de 250 ml de lambda-cyhalothrine dans son pulvérisateur de 15 litres pour traiter l’équivalent de 500 à 600 m2. - En regardant de près le bidon vide, il s’agissait de la spécialité commerciale SUNHA- LOTHRINE 2.5% EC qui contient 25 g/l de lambda-cyha- lothrine5. La dose de substance active recommandée pour ce produit varie entre 12,5 et 20 g/ha en fonction des cultures. L’étiquette indiquait 25 ml de produit pour 500 m2 et pour 10 litres d’eau. Même en prenant la dose recommandée la plus forte (20 g/ha), cela faisait six fois la dose normale ! Le non- respect des doses peut entrainer des intoxications aigües et chroniques chez les consommateurs. - le produit commercial K-OPTIMAL à base de lambda-cyha- lothrine (15 g/l) + acétamipride (20 g/l) est autorisé contre les ravageurs du chou et du cotonnier, mais certains producteurs de Dasso l’utilisent sur l’ensemble de leurs spéculations ma-

5 La lambda-cyhalothrine est très toxique pour les poissons d'eau douce et les invertébrés aquatiques d’eau douce. Il est toxique pour les abeilles (DL50 par contact de 0,038 µg/abeille). Sa toxicité aiguë par voie orale est très élevée chez le rat et la souris et elle est modérée par la voie cutanée ou par inhalation chez ces espèces. Elle est faiblement irritante pour les yeux du lapin et n’irrite pas sa peau. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 25

raîchères (pomme de terre, gombo, échalote, piment et tomate). On signale que les LMRs d’acétamipride pour la pomme de terre est fixée par la CE à 0,05 mg/kg ; à 0,01 mg/kg pour l’échalote ; à 0,2 mg/kg pour la tomate ; à 0,3 mg/kg pour le piment et à 0,4 mg/kg pour le chou. - quatre-vingt pourcent des producteurs ne tiennent pas compte de la rémanence des produits, de l’évolution de l’état sanitaire de la culture, n’alternent pas les familles chimiques pour éviter les phénomènes de résistance. Or, les fabricants de pesticides recommandent de ne pas dépasser 2 ou 3 traitements avec un même substance active pour une culture sur un cycle végétatif. - pour certains producteurs, la notion de biodiversité culturale, de lutte mécanique ou biologique leur est inconnue. Lorsqu’on regarde de plus près leurs "caractéristiques", ils sont pour la plupart âgés (+ 50 ans), n’ont pas reçu de formation de la part d’un projet et non sont pas prêt à produire sans pesticides, - les délais avant récolte (DAR) et les délais de réentrée (DRE) dans plus de 70% de cas, ne sont pas respectés par les producteurs. Or, le DAR est destiné à prévenir les dépassements de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires (impact sur la santé des consomma- teurs). Selon la rémanence des produits et afin de respecter les LMRs, ce délai est fixé à 7, 14 ou 28 jours. Les DRE sont compris entre 6 et 48 h en fonction de la dangerosité des produits utilisés (impact sur les producteurs et ouvriers agricoles). Ils sont généralement in- diqués sur l’étiquette du bidon. Le non-respect de ces consignes peut entrainer des intoxica- tions aigües et chroniques chez les consommateurs. - une grande majorité des producteurs conservaient les fonds de cuve pour une réutilisation ultérieure de la bouillie. Ce qui pourrait engendrer une perte d’efficacité - voire une non- efficacité - du produit. - bien que fréquemment observées par la mission sur différentes cultures (tomate, courgette, haricot vert, piment), les maladies fongiques ne constituent pas une contrainte majeure sur les principales cultures en IP. En outre, aucun producteur nous a indiqué utiliser des fongi- cides, hormis ceux que l’on retrouvent sur les semences traitées. - les traitements insecticides (de synthèse ou naturel) sont effectués de façon curatifs. Très souvent indépendamment de l’ampleur des attaques/symptômes. L’abondance de nuisibles et l’importance des dégâts ne sont pas forcément toujours un indicateur de l’importance des pertes de rendement à prévoir. Il faut donc se garder des mauvaises décisions de gestion des nuisibles. Le rapport entre l’abondance de nuisibles et la perte de rendement est com- plexe et dépend de nombreux facteurs (stade de développement de la plante au moment de l’attaque, stade des développement des ON, conditions de croissance de la culture, durée de l’infestation,…). - les producteurs ont parfois fait usage d’insecticides sur des symptômes provoqués par des infestations bactériennes et/ou virales. - les producteurs ont tendance à laisser les résidus de culture, ce qui a pour effet d’entretenir les sources d’inoculum, d’accroitre les pathogènes dans le sol et de servir de zone refuge pour certains ravageurs qui pourraient se déplacer facilement sur de nouvelles parcelles mis en place. Pour une bonne hygiène des parcellaires, un vide sanitaire est indispensable entre la récolte de la première campagne et la plantation de la culture suivante : nettoyage rapide (choux et adventices) dès la fin de récolte par destruction ou enfouissement du précédent cultural et attendre un délai de 2 – 3 semaines minimum avant de remettre une culture de la même famille botanique et/ou présentant les mêmes sensibilités aux bio-agresseurs que la culture précédente.

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Second plan : Nouvelles parcelles de chou

Premier plan : Résidus de culture hébergeant P. xylostella et H. armigera

PRATIQUES A EVITER

- les producteurs ont tendance à ne pas ramasser les fruits de Cucurbitacées piqués par les mouches des fruits. Ces fruits attaqués sont pourtant des foyers de multiplications des mouches car ils contiennent leurs larves. Leur destruction peut permettre de réduire consi- dérablement les populations de la génération suivante. Une à deux fois par semaines, ra- masser les fruits piqués (quel que soit leur stade de développement) et les détruire en les donnant comme aliments aux animaux, en les enfouissant à plus de 20 cm de profondeurs ou en les plaçant dans des sacs plastiques hermétiques exposés au soleil. Dans le cas de petites surfaces cultivées, on peut les placer dans un augmentorium (cage recouverte d’un grillage à maille fines qui empêche les mouches de sortir mais pas les éventuels parasitoïdes de ces derniers).

La taille de la maille du filet empêche les mouches (ici Bactrocera cucurbitae) de s’échapper (flèche rouge) et permet en revanche aux parasitoïdes (ici Psyttalia fletcheri) de s’échapper (flèche verte) de l’augmentorium.

USDA/ARS©

La Mission tient à souligner qu’elle a observé lors de ses visites de terrain :

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- la présence de produits non homologués - voire frauduleux - sur plusieurs sites visités. Il s’agissait bien souvent de spécialités commerciales à base de lambda-cyhalothrine, autorisé sur cultures maraîchères. - l’absence de bidons de 5 litres et plus. Il y a donc eu un effort de la part de la distribution à commercialiser des produits phytosanitaires dans des contenants mieux adaptés aux exploi- tations agricoles familiales de faibles superficies. Cela devrait dissuader les revendeurs de reconditionner les produits dans des emballages non étiquetés ou inadéquats. - la vétusté des appareils de traitement qui pour certains ne permettent plus une application optimale des produits phytosanitaires, une réduction des phénomènes de dérive et une sé- curité des utilisateurs. Bien souvent les pulvérisateurs sont laissés à même le champ et non conservés dans un local fermé à clé. - le non port d’équipements de protection individuelle (EPI) par les maraîchers lors d’applica- tions phytosanitaires. - le non-respect des DAR, DRE. - le brulage ou l’enfouissement non contrôlé des emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP). - la non compréhension des informations de sécurité et d’utilisation inscrites sur les étiquettes.

Robinet de la lance est maintenu par un bout de ficelle en position « ouvert » d’où un surdosage à redouter lors des applications

- les produits phytosanitaires pulvérisés à proximité des points d’eau ou sur des sols imper- méables peuvent avoir des conséquences néfastes pour la vie aquatique mais aussi pour la qualité de l’eau potable. La zone non traitée (ZNT) est une bande de terrain le long d’un cours d’eau où l’application directe des produits phytopharmaceutiques (herbicides, fongicides, in- secticides,..) en pulvérisation ou en poudrage doit être réalisée en respectant la ZONE NON TRAITEE MINIMALE. Les ZNT ont été déterminées sur la base du mode d’application et de la toxicité du produit sur la faune aquatique. L’étiquette du produit utilisé indique la largeur de la ZNT à respecter, cependant cette largeur ne peut être prise que parmi les distances suivantes : 5 m, 20 m, 50 m, ou + de 100 m. Dans deux sites visités, nous avons pu observer que la largeur des 5 mètres non traitée minimale entre les parcelles et le point d’eau n’était pas respectée.

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ZNT mentionnée sur l’étiquette6 Largeur de la ZNT à retenir absence de mention 5 m sup. ou = à 1 m et inf. ou = à 10 m 5 m sup. ou = à 10 m et inf. ou = à 30 m 20 m sup. ou = à 30 m et inf. ou = à 100 m 50 m sup. ou = à 100 m largeur mentionnée sur l’étiquette

Plates-bandes où sont/seront installées Site de Bananso des cultures de tomates Site de Molasso

L’u lisa on des produits phytosanitaires en pulvérisa on à côté des points d’eau doit être réalisée en respectant une zone non traitée

La lambda-cyhalothrine est toxique pour le milieu aqua que. Il est obligatoire de laisser une bande de 5 mètres non traitée entre la parcelle et un point d’eau.

Rivière canal d’irriga on

Les enquêtes individuelles ont montré que les maraîchers brulent (46%) ou enterrent (29%) les emballages vides de pesticides. Aucune réutilisation pour un usage alimentaire n’a été mentionnée par l’ensemble des producteurs interrogés.

6 Les produits destinés aux rizières et plantes aquatiques n’ont pas de ZNT.

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3. SERVICES DE FORMATION, VULGARISATION ET RECHERCHE

3.1 Description des dispositifs de formation professionnelle agricole/rurale Nos entretiens avec les différents projets et divisions de la DNA, nous ont permis de recenser les principaux dispositifs de formation professionnelle agricole et rurale existants selon le type de for- mation pratiqué. Concernant les dispositifs de formation initiale, qualifiante et non diplômante, il y a celles réalisées dans les centres de formation professionnelle (CFP) publics et privés, agréés par le MEFP. Ils couvrent l’ensemble du territoire, mais ont une capacité d’accueil limitée. Certains dispositifs du Ministère de l’Agriculture tels que les centres d’apprentissage agricoles (CAA) qui forment essen- tiellement les CAP et les BT (formations diplômantes), sont aussi sollicités pour réaliser des for- mations qualifiantes non diplômantes. Les programmes de formation couvrent 20 thèmes dans le domaine de l’artisanat et 15 dans le domaine de l’agriculture : maraichage, pisciculture, apiculture, élevage de porcs, semencier, cul- ture de céréales sèches, élevage des ruminants, restauration cuisine, culture du sésame, culture du soja, riziculture, arboriculture, transformation des fruits et légumes, embouche bovine et ovine, transformation des céréales sèches. Pour chacune de ces thématiques, des programmes de for- mation, des documents du formateur et des documents de l’apprenant sont élaborés. Ces forma- tions alternent formations théoriques et pratiques. Elles s’adressent de fait à des publics alpha- bètes. Les formations s’étalent sur une période de 6 mois à 1 an selon les exigences des thèmes de formation. Un stage de 3 mois est réalisé à la fin de la période. Il y a ensuite les formations non diplômantes dispensées par les maisons familiales rurales (MFR). On compte 21 centres dans 5 régions (Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou et Sikasso), dont 15 sont reconnus par l’État. Dix d’entre eux sont en cours de création avec le soutien du projet FIER/FIDA. La formation se fait en alternance sur deux ans et les thèmes de formation abordés sont : cultures sèches, maraîchage, reboisement, compostage, embouche, aviculture. Concernant les dispositifs de formation continue, il y a celles proposées par les CFP. Ces types de formation sont essentiellement financés par les projets tels que MLI 022 de LuxDev, FIER du FIDA,.. Ces formations reprennent des modules de formation des programmes élaborés par le MEFP. Les modules sont de durées variables selon les thèmes abordés, de quelques jours à quelques semaines. Parmi ces formation continue, il existe un dispositif de formation tutorée (projet FIER) qui visent certaines filières porteuses (maraîchage et embouche) et qui ciblent des publics défavorisés. Ce sont les professionnels-formateurs qui élaborent les modules de formation par rapport à un contexte ciblé. Il y a également le dispositif des formations courtes en vue d’un projet d’insertion, expérimentées par Swisscontact (PAFP 4). L’approche consiste à adapter des formations courtes ciblées pour des jeunes porteurs de projets identifiés au préalable. Ces formations d’une durée d’une semaine à un mois permettent au jeune de maîtriser un aspect de l’activité en lien avec son projet. Ces formations se réalisent in situ (atelier, chantier, site du demandeur,...) pour coller au mieux avec la réalité où évoluent les apprenants. Elles sont réalisées par des formateurs répartis sur tout le territoire. Enfin, il y a les champs école paysans (CEP) mis en place avec l’appui de la FAO. Ces apprentis- sages mobilisent des facilitateurs endogènes, des animateurs et des superviseurs disponibles dans le milieu (techniciens d’ONG, agents techniques des DRA, techniciens du réseau des chambres d’agriculture...). Ce dispositif de formation permet ici d’interroger plus facilement les sa- voirs mobilisés, de les secondariser. Chaque participant est invité à donner son point de vue à

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partir de différentes connaissances endogènes, théoriques, pratiques et développées en cours d’expérimentation, ce qui facilite des apprentissages croisés dans le groupe d’apprenants. Aussi, la qualité du groupe d'apprenant est importante et conditionne la réussite de la formation. La vo- cation de la formation est aussi de susciter de l’entraide au-delà des sessions de formation entre les apprenants. Les thèmes abordés sont variés : gestion intégrée des pestes et déprédateurs (GIPD), gestion intégrée du Striga et de la fertilité du sol (GISF), rizipisciculture. Les performances de ces dispositifs sont encore aujourd’hui difficiles à estimer et devraient être principalement appréciées sur les critères d’efficience et de durabilité. Toutefois, il apparaît que ces dispositifs non formels disposent d’avantages non négligeables car ils reposent sur des structures ancrées dans les territoires au plus près des lieux de production (réseaux de paysans- relais, tuteurs,...) et sont susceptibles de fonctionner avec des ressources limitées. Cependant, les analyses ont montré que : i) l’offre de formation rurale et, en particulier les filières courtes professionnalisantes, est insuffisante face à l’ampleur des besoins ; ii) la formation agricole et rurale est encore trop peu orientée vers les besoins de qualification des producteurs ; iii) les centres de formation et d’animation rurale (CFP, CAA, CRA, MFR) ont une faible capacité d’accueil, sont mal répartis sur le territoire et souffrent d’une insuffisance financière, matérielle et humaine (en quantité et qualité). 3.2 Analyse du système d’appui-conseil aux OP/producteurs Bien qu’il existe une faitière au niveau horticole, représentée par l’Union nationale des coopératives de planteurs et maraichers du Mali (UNCPM), les maraîchers ne bénéficient pas d’un encadrement comme les cotonculteurs. En effet, les maraîchers disposent d’un insuffisant niveau d’appui-conseil en raison de la faible couverture du territoire par les agents de vulgarisation des DRA. Au niveau national, deux services ont pour mission de fournir de l’appui-conseil en matière de production et protection des cultures aux producteurs, les directions régionales d’agriculture (DRA) et les services régionaux de la protection des végétaux (SRPV). Les agents de la DRA conseillent les agriculteurs sur tous les aspects concernant la production végétale (mise en place de pépi- nières, fertilisation, itinéraire technique,..), alors que les conseils des vulgarisateurs des SRPV ci- blent spécifiquement la protection des végétaux (techniques de lutte chimique). Bien qu’ils soient plus nombreux sur le terrain, les agents des DRA ne sont pas des spécialistes en protection des végétaux bien que l’OPV initie depuis quelques années des sessions de formation en direction des agents d’encadrement de la DRA, de la CMDT et des Offices (ORS, ON) sur la gestion et l’utilisa- tion des pesticides. Toutefois, les agents de vulgarisation de la DRA ne reçoivent pas de formation spécifique sur la législation phytosanitaire et connaissent mal la réglementation en vigueur. Lorsqu’ils sont confron- tés à l’identification d’une problématique phytosanitaire sur le terrain, ils remontent l’information à leur hiérarchie qui souvent tarde à leur communiquer les solutions ou les actions à entreprendre. Mais dans la plupart des cas, ce sont eux qui proposent directement les recommandations aux producteurs. Pour exemple, les maraîchers interrogés lors de notre passage sur le site de Pimperna nous ont évoqué un problème de flétrissement sur la pomme de terre notamment sur les variétés7 Pamela et Mondial qui leur semblait insoluble. Interrogé à ce sujet, l’agent de la DRA en charge de ce sous-secteur nous indiqué qu’elle leur a proposé de faire des rotations plus longues et d’éviter de planter des Solanacées sur les terrains où ont été observés les symptômes, car vraisemblablement ce flétrissement était dû à la bactérie Ralstonia solanacearum présent dans le sol. Certains de ces maraîchers ont suivi les conseils et, ont réduit considérables les dégâts.

7 Sensible à moyenne sensible à : Mildiou du feuillage, Mildiou du tubercule, Galle verruqueuse, Gale commune, Virus X, Virus A, Virus Y, Virus Enroulement, Nématodes RO 1-4 et PA 2-3. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 31

D’autres producteurs, par manque d’espace pour réaliser des rotations longues ou des jachères, rencontrent encore des incidences phytosanitaires mettant en cause le flétrissement bactérien. Les agents du SRPV sont quant à eux déployés qu’au niveau des cercles. Ils s’appuient des "bri- gades villageoises" pour les interventions de lutte collective au niveau des villages. Ces brigadiers sont des paysans volontaires formés par les services déconcentrés de l’OPV dans la lutte contre les fléaux (oiseaux granivores, acridiens, sauteriaux, rongeurs,..) et récemment contre la chenille légionnaire d’automne (CLA), Spodoptera frugiperda. Les agents de l’OPV organisent également des formations sur les conditions et les suivi de stockage des pesticides pour les brigades. Ils prêtent assistance aux maires des communes rurales dans l’installations de magasins de stockage de pesticides conformément aux directives ou règlements pertinent de la FAO, du PNUD et de l’OMS. Les brigadiers phytosanitaires ne sont pas « mandatés » officiellement pour faire de l’appui-conseil aux producteurs, ni pour intervenir sur leurs parcelles de manière individuelle. Bien souvent les maraîchers ne les connaissent pas et ne s’adressent pas forcement à eux pour diagnostiquer les problèmes phytosanitaires ou leur demander conseil. Les agents de la DRA ne les connaissent pas forcément non plus. A l’issue des entretiens avec les différents services techniques (niveau central et régional) nous pouvons intimement penser que la formation, l’encadrement et l’appui-conseil en protection des végétaux sont largement insuffisant. Cela résulte d’un manque de ressources humaines au sein des DRA et des SRPV. En effet, la moyenne est de 1,5 agents des DRA par commune et d’un agent du SRPV par cercle (sachant qu’il n’y a pas d’agents de l’OPV au niveau des communes). Selon les producteurs interrogés, 87% d’entre eux jugent insatisfaisant l’encadrement qui leur sont donnés. Toutefois, la Mission a noté que 70% des producteurs sont en relation avec un technicien et que 61% d’entre eux sont suivis par un technicien d’agriculture. Cela est principalement au fait de la présence d’un projet qui accompagne ces maraîchers. En creusant la question de l’encadre- ment, nous nous sommes aperçus que les maraîchers qui ne bénéficiaient pas de l’appui d’un projet, pouvaient ne pas voir de techniciens de la DRA pendant toute une campagne agricole. Parmi notre échantillon, 87% des personnes interrogées nous ont indiqué avoir suivi une ou plu- sieurs formations sur la production maraîchère (techniques culturales : préparation des planches, pépinière repiquage, compostière,..). 65% des interviewés ont reçu une formation de base en pro- tection des cultures (préparation de bio-insecticide à base d’extrait de neem et techniques de lutte). Certains maraîchers ont suivi des apprentissages à la reconnaissance des ennemis des cultures à travers des champs écoles paysans (CEP). Mais aucun des maraîchers interrogés ont évoqué les mots de protection intégrée en culture légumière. Ceci est d’autant plus étonnant que ces ma- raîchers sont également des producteurs de coton où, depuis plus de deux décennies des pro- grammes de lutte intégrée ont été instaurés afin de limiter les quantités de pesticides. Ces pro- grammes prennent également en ligne de compte les deux aspects importants d’un système de culture durable qu’est : la gestion de la résistance des ravageurs aux pesticides et le respect des ennemis naturels. Or si l’on raisonne à l’échelle du terroir, les parcelles de coton peuvent être considérées comme voisines à celles du maraîchage et, partagent souvent les mêmes ravageurs clés : les noctuelles, les pucerons et les aleurodes. L’utilisation exagérée de pesticides sur tomate, gombo ou piment peuvent très rapidement mettre en échec les stratégies anti-résistance des pro- grammes de lutte intégrée sur coton si ces ravageurs devenus résistants aux pyréthrinoïdes pas- sent d’une culture à l’autre. La grande majorité (78%) des formés nous ont indiqué qu’ils étaient satisfaits du contenu des for- mations reçues et mettaient en pratique les concepts appris. Toutefois, des lacunes persistent dans

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le diagnostic des organismes nuisibles, la mise en place des bonnes pratiques phytosanitaires et de la protection intégrée des cultures maraîchères (IPM). On peut donc à juste titre, s’interroger sur la qualité pédagogique des formations mises en œuvre dans le cadre des projets/programmes et dispensées par les agents de vulgarisation de la DRA. En effet, nous avons questionné plus en avant un producteur du site de Fourou qui nous a indiqué avoir suivi plusieurs formations en maraîchage dont une formation phytosanitaire sur l’identification des ON, les techniques de lutte, la préparation de biopesticides à base de neem. Après nous avoir décrit en détail la fabrication du bio-insecticide, nous lui avons demandé quelles étaient les mesures préven- tives qu’il mettait en œuvre avant d’intervenir avec un biopesticide ou un pesticide sur ses plates-bandes de tomates attaquées par R. solanacearum. La réponse du producteur a été : « aucune ». Or, il existe plusieurs mé- thodes prophylactiques couramment utilisées contre le flétrissement bactérien en amont des traitement phyto- sanitaires que sont : - l'utilisation des semences certifiées saines (ne pas utiliser des semences des parcelles ma- lades), - le nettoyage des parcelles (destruction des résidus de la culture précédente et contrôle des adventices dont certaines peuvent abriter la bactérie comme le genre Datura), - l’arrachage précoce des plants flétris, - la non rotation avec les plantes de la même famille (Solanacées) : piment, poivron, auber- gine, pomme de terre,.. - la pratique de la solarisation sur les petites superficies. Un certain nombre de producteurs nous ont également avoué avoir appliqué des pesticides (géné- ralement des insecticides) sur des symptômes de virus sur le piment et/ou la tomate. Or, il existe là aussi des mesures de protection non basées sur le chimique. La protection contre le virus TYLCV passe par : - l’utilisation de variétés de tomates résistantes, - la protection des pépinières et les jeunes plants au champ par des voiles non tissés (type Agryl P17) ou des tissus mailles (type Filbio), - le désherbage soigné des parcelles et des abords afin d’éliminer des sources de virus et/ou de vecteurs (B. tabaci), - l’élimination rapide des premières plantes infectées, - l’élimination rapide des plantes en fin de culture afin que les aleurodes vecteurs ne s’y multiplient et ne représentent pas un danger pour les pépinières ou les cultures à venir. Les sources d’information phytosanitaire dont disposent les maraîchers sont variées. Les princi- pales sources sont les agents de la DRA (52%), les agriculteurs et/ou revendeurs rencontrés lors des marchés hebdomadaires (43%), les émissions radiophoniques (39%), l’IER (4%) et les projets (9%). Cinquante-sept pour cent des personnes interrogées jugent satisfaisant ces moyens d’information. Concernant les émissions radio, nous n’avons pas pu obtenir de renseignements plus précis de la part des maraîchers sur les différentes thématiques, conseils que les animateurs diffusaient dans leur émission. Cependant, le rapport de campagne de l’OPV pour la période 2016/2017, dans les cercles de Sikasso, Bougouni et , que plusieurs radios sont intervenues (Radio Bende, Radio Coton FM, Radio Kofokan,..) sur les thématiques suivantes :

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 entretien des vergers de manguiers et d’agrumes ; application des méthodes alternatives de lutte appropriée contre les nuisibles; utilisation rationnelle des pesticides ; traitement des semences avec des insecticides ou des fongicides appropriés ; protection des pépinières avec des mousti- quaires ; arrachage et destruction par le feu des plants atteints de mildiou ou de virose ; destruc- tion des chenilles présentes sur les feuilles et dans les fruits, arrêt des application de pesticides sur cultures au stade récolte ; nettoyage des abords des parcelles.  nettoyage et désinfestation des aires de stockage des denrées ; gestion des emballages vides de pesticides. 3.3 Principales activités de R&D dans le domaine de la protection des cultures Le programme IPM CRSP8 financé par l’USAID a débuté en 1992 et a pris fin en 2002 pour la première phase. La phase II a été planifiée pour une durée de 9 ans. Il a permis jusqu’en 2012, où il s’est retiré du Mali en raison des troubles sécuritaire, de développer des thématiques de re- cherche horticole sur le haricot vert, l’hibiscus et la tomate. L'Université de Californie à Davis a notamment apporté son expertise en virologie de la tomate. L’Université du Montana a apporté son savoir-faire sur les aspects production de biopesticides et transfert de technologies. Virginia Tech a mis son expertise dans de l’analyse des résidus de pes- ticides, l’éducation en matière de la sécurité d’emploi des pesticides et de l’assurance qualité. Au Mali, l’IPM CRSP a permis d’identifier spécifiquement les agents pathogènes responsables de l’enroulement des feuilles sur tomate et, d’évaluer les méthodes de gestion des mouches blanches et des virus transmis par les aleurodes dans le but de réduire l'utilisation d'insecticides sur les tomates. Par exemple, les virus transmis par les aleurodes ont été caractérisés à l'aide d'approches biotechnologiques, notamment l'hybridation par transfert d'acide nucléique, PCR et séquençage de l'ADN en 2003. Cela a permis de mieux comprendre la nature du ou des virus impliqués dans la maladie de l’enroulement des feuilles de tomate, de découvrir de nouveaux Begomovirus sur tomate au Mali (Tomato Leaf Curl Mali Virus : ToLCMLV et Tomato Yellow Leaf Curl Crumpie Virus : ToYLCrV). Cela a permis également la mise au point de méthode de lutte intégrée contre ces maladies, la parution d’articles scientifiques et l’édition de posters lors de symposium interna- tionaux (à Manille, Philippines, 2008). Actuellement, le Département Fruits & Légumes de l’Institut d’Économie Rurale (IER) ne développe pas de recherche spécifique en protection des cultures sur le maraîchage. Toutefois, on peut indi- quer l’existence de deux programmes de recherche portant sur l’adaptabilité de variétés d’haricot vert et de patate douce aux différents contextes agroécologiques du Mali en réponse au change- ment climatique. Une étude de l’ASTI/IFPRI (2017) concernant l’orientation de la recherche agri- cole a montré que les chercheurs de l’IER ont consacré en 2014, 6% de leur temps de recherche aux cultures horticoles contre 33% pour les céréales. Entre 2015 et 2016, à travers le Projet RADONSCO, l’IER a pu capitaliser des méthodologies concernant la gestion du flétrissement bactérien, R. solanacearum sur pomme de terre et tomate. Dans le cadre de ce projet une identification de variétés résistantes et/ou tolérantes a pu être réa- lisée en milieu paysan. La Mission a pu observer sur le terrain ces variétés tolérantes, Cobra, Mongol, Thorgal. Mais les semences de ces variétés restent chères aux dires des producteurs interrogés. Les recommandations du CRRA de Sikasso en direction des maraîchers sont : i) les rotations cul- turales avec des plantes non-hôtes (maïs, riz) comme moyens efficaces pour diminuer les popula- tions bactériennes présentes dans le sol ; ii) l’arrachage et la destruction des plants contaminés.

8 Coopération scientifique entre des universités US, des centres de recherche internationaux (AVRDC, CIAT, CIP, ICIPE, IRRI, IFPRI), le secteur privé (PICO, Caito Foods, The Kroger Company, des ONG internationales et plusieurs instituts de recherche d’une dizaine de pays du Sud, dont le Mali à travers l’IER. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 34

Toutefois, rien n’a été entrepris sur l’épidémio-surveillance des principaux bio-agresseurs sur les cultures majeures en IP. Or l’élaboration de seuils de nuisibilité9 des maladies et ravageurs qui affectent les cultures est la clé de voute pour la prise de décision d’une intervention phytosanitaire efficace et efficiente. Il doit être calculé en fonction de la perte économique engendrée par la pré- sence d’indésirables. Si la perte économique des dégâts réalisés par les ON est supérieure au coût du traitement, le seuil de nuisibilité est atteint ; l’intervention est alors recommandée. Enfin, celui-ci est déterminé en fonction : - de la culture, - de l’organisme nuisible, - de la région et du climat. Avec la mise en place des mesures prophylactiques et alternatives, tout en tenant compte des facteurs de régulation naturelle, les seuils participent activement à l’analyse du risque phytosani- taire, qui détermine le conseil d’une intervention phytosanitaire. La définition de ces seuils doit être le fruit d’une étroite collaboration entre les différents partenaires (recherche, services techniques, chambres d’agriculture, OP,..) pour chaque grandes régions et doit évoluer au gré de l’acquisition des connaissances sur chaque bio-agresseur. Soulignons par ailleurs que dans le cadre de l’AEB10, le CRRA de Sikasso a mené des activités en collaboration avec l’IPR/IFRA sur les biopesticides. Interrogé par la Mission, les chercheurs du Programme Fruits & Légumes nous indiqué que les programmes de recherche étaient essentiellement soutenus par les projets/programmes des prin- cipaux PTF. Par ailleurs, le budget de fonctionnement de l’institut ne permet pas d’entreprendre des programmes de recherche. Cela est aussi le cas pour l’IPR/IFRA selon les chercheurs que la Mission a interrogés. Les fortes fluctuations annuelles des dépenses et des capacités en ressources humaines sont imputables à la modicité du financement public qui rend lourdement tributaires les organismes de recherche agricole malien vis-à-vis des programmes d’aide au développement et notamment des financements reçus dans le cadre d’une série de projets administrés par la Banque mondiale, l’USAID et la Fondation Syngenta. L’IER, à travers ses chercheurs et agronomes, dispense des formations en entomologie, phytopa- thologie en direction des cadres et techniciens des services techniques (DNA et OPV). Mais le volume de ces séances de formation reste insuffisant au regard du nombre d’agents à recycler. Par ailleurs, la tenue de ces formations dépend essentiellement de l’appui financier des projets/pro- grammes des différents PTF. Il n’y a donc pas forcément de synergie et de cohérence dans les thématiques de formation que reçoivent les agents techniques. Par ailleurs, ce ne sont pas néces- sairement les personnes idoines qui participent au formation (problème de ciblage des apprenants par les directions techniques). Un autre problème soulevé par les chercheurs, est le vieillissement des ressources humaines. L’IER, le LCV et l’IPR font face à d’importants défis, vu que l’âge moyen des chercheurs va en croissant, et tout particulièrement celui des chercheurs titulaires d’un doctorat. Dans les prochaines années, près de la moitié des chercheurs agricoles maliens atteindront l’âge de départ à la retraite. Jouissant d’une autonomie financière, l’IER est libre de recruter de jeunes chercheurs. Toutefois, il lui faut pouvoir compter sur un soutien financier du Ministère de l’Agriculture qui soit stable et adéquat, or les contributions des bailleurs de fonds sont généralement ponctuelles et de courte durée.

9 Les seuils de nuisibilité́ des organismes nuisibles sont des indicateurs aux delà̀ desquels la plante ne peut plus supporter l’effet dépressif lié à leur présence. 10 Projet agriculture écologique et biologique soutenu par l’UA (http://aebmali.org). Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 35

3.4 Analyse de la collaboration et coordination des différents services techniques La Mission a pu interroger différents acteurs du secteur phytosanitaire tant au niveau central que régional. Bien que la concertation entre les acteurs reste généralement faible, la collaboration sur le terrain entre les différents services (OPV/SRPV, DRA, CRRA) bien que perfectible, ne poserait pas de soucis majeurs concernant la communication d’informations. Les informations sont géné- ralement remontées par les agents de la DRA (car déconcentrés au niveau des communes con- trairement à l’OPV qui n’est présent qu’au niveau des cercles) qui en avisent leur hiérarchie qui elle-même est en relation avec les chefs de secteur (au niveau du cercle) ou les directeurs régio- naux de la PV (au niveau région). L’information peut remonter par un membre (souvent par le président) de la brigade phytosanitaire villageoise en direction du chef de secteur de l’OPV. Dans le cas où l’incidence phytosanitaire n’est pas gérable par les brigadiers, une mission de prospection est réalisée par le chef de secteur souvent (mais pas obligatoirement) accompagné d’un agent de la DRA. Si une intervention de lutte doit être entreprise, ce sont les services de l’OPV qui sont en chargent de son exécution. Les informations que font remonter les brigades sont essentiellement de type invasive (invasion de sauteriaux, criquets ou oiseaux granivore) et plutôt inféodé aux cultures pluviales. Dans le cas de l’introduction d’un nouvel organisme nuisible (organisme de quarantaine par exemple), ni les agents de la DRA et encore moins les brigadiers villageois ne seraient en capacité actuellement de le détecter, l’identifier, de faire des prélèvements pour une confirmation d’identifi- cation au laboratoire car insuffisamment formés en diagnostic phytosanitaire et non dotés en ma- tériel de prélèvement adéquat. Par ailleurs, aucun agent de la DRA n’est en possession de la liste actualisée des organismes de quarantaine au Mali, ni de fiches descriptives avec photographie de ces organismes. L’apparition soudaine en provenance du sud de l’Europe de Tuta absoluta en Algérie et Maroc (2008), puis au Sénégal (2012), au Niger (2013), au Nigeria (2015) au Burkina Faso (2016) et au Bénin (2017) devrait inciter l’OPV et la DNA à prendre des dispositions à travers des mesures de surveillance et d’inspection du territoire, mais surtout à dynamiser leur synergie en vue de limiter les possibilités d’introduction et de dissémination de ce ravageur sur le territoire national. Un dis- positif de détection précoce à l’aide d’un réseau de piégeage aurait dû être mis en place dans les zones maraîchères près des frontières avec les pays voisins où T. absoluta est déjà présent. Nous pensons à la région de Kayes avec la frontière du Sénégal et aux régions de Ségou, Mopti et Sikasso voisines du Burkina Faso.

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4. ANALYSE DU SECTEUR PHYTOSANITAIRE

4.1 État des lieux du marché et de l’utilisation des pesticides La part de l’Afrique dans le commerce mondial des pesticides est estimé à 1 milliard d’euro soit 4% du volume mondial (UIPP, 2007). Selon la littérature, l’augmentation des importations des pes- ticides en Afrique de l’Ouest est passée des années 1990 (période des grands programmes éta- tiques) à 2010 de 106 830 à 500 000 tonnes soit une progression de + 368% en une dizaine d’an- née (de Bon, 2016). Au Mali, existait deux unités de formulation de produits phytosanitaires, la Société Malienne des Produits Chimiques (SMPC) et la Société de Fabrication des produits Insec- ticides au mali (PRODIMAL). Ces sociétés formulaient soit pour leur propre compte, soit pour des grands groupes internationaux tels que BASF, BAYER,… Ces deux sociétés ont au fil du temps connu une baisse de leur production au cours des deux dernières décennies et, ont cessé leur activité au début des années 2000 après avoir traversé de graves crises financières. Au niveau des importations, les statistiques douanières ne permettent pas d’avoir une classification distincte des produits. Toutefois, une étude de 2001 effectuée par l’INSAH estimait le volume du marché des pesticides au Mali en 1998 de l’ordre de 5 400 tonnes. Selon CropLife – Mali, ce sont toujours les insecticides qui dominent actuellement le marché des pesticides au Mali, en termes de volumes commercialisés. En effet, ce marché est tiré par la filière coton, même si la CMDT a considérablement revu à la baisse l’emploi des produits phytosanitaires sur coton11 grâce à une gestion plus intégrée des ravageurs (lutte étagée ciblée) à travers l’ap- prentissage de la GIPD des champs écoles paysans (CEP)12. Les apprenants des CEP GIPD ont réduit de plus de 90% leur utilisation de pesticides sur coton comparativement à des producteurs qui n’avaient pas été formés dans les CEP. Les herbicides arrivant en deuxième position, notamment par la culture cotonnière et l’horticulture. Toutefois, avec l’expiration du brevet du Roundup de Monsanto, on assiste depuis ces dix der- nières années à une utilisation accrue d’herbicides à base de glyphosate. Des revendeurs locaux ont également intégré le marché des herbicides en proposant leurs propres marques de produits. En 2008, une entreprise guinéenne (Topex Agro Elevage) a enregistré une nouvelle marque de glyphosate, appelée Glycel, vendue dans les États membres du CILSS. Fabriqué en Inde, Glycel a modifié son emballage précèdent de Roundup de couleur blanche et verte en adoptant une bou- teille jaune munie d’un capuchon rouge. Commercialisé sous le nom de « Béret rouge », Glycel est devenu l'une des principales marques de glyphosate vendues au Mali. Une foule d'imitateurs a copié l’emballage de son Béret Rouge en commandant chez les fabricants chinois et indiens des produits de glyphosate similaires.

11 En 1999, la CMDT a utilisé près de 3 millions de kilogrammes équivalents de pesticides, dont 2 millions de litres d’insecticides (source : INSAH, 2001). 12 Settle W. ; Soumaré M. ; Sarr M. ; Garba M.H. and Poisot A. (2014): Reducing pesticide risks to farming communities: Cotton farmer field schools in Mali. Philos. Trans. R. Soc. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 37

Boutique d’intrants faisant la publicité de produits herbicides à base de glyphosate. Les quantités de fongicides restent en revanche très limitées, surtout dans la production horticole. La filière des cultures maraîchères est celle qui présente le plus d’inconnues sur les données de consommation de pesticides. Les résultats d’enquêtes partielles et isolées permettent de constater que cette filière connaît depuis un certain temps une évolution positive, mais également une aug- mentation massive de l’utilisation de produits phytosanitaires. Le manque de statistiques globales ne permet pas actuellement d’effectuer une évaluation poussée de la consommation de pesticides de la filière. La quasi-totalité des pesticides sont importés sous forme de produits finis, soit directement depuis les usines des multinationales basées en Europe, aux USA ou en Afrique du Sud, soit après que les produits ont été formulés et/ou conditionnés à leur arrivée sur le continent (Abidjan ou Dakar). Catégorie 1990 1995 2000 2005 2010 2012 2013 2014 Insecticides 2 577 2 233 1 935 2 733 1 488 3 420 4 798 4 087 Herbicides 362 459 900 2 733 1 066 2 132 2 660 4 312 Fongicides 0 2 86 77 203 211 639 369 Total 2 939 2 694 2 921 5 543 2 757 5 763 8 097 8 768 Importations de pesticides (en tonne). Sources : DNSI (2000), Camara et al. (2003), INSTAT (2016). La RHCILSS constitue la base légale pour l’homologation des pesticides au Mali. L’homologation est un préalable obligatoire à la mise sur le marché et l’utilisation de tout pesticide ou biopesticide. La RHCLISS ne couvre pas les macro-organismes utilisés dans la protection des cultures. Il n’existe aucune régulation couvrant l’exportation, l’importation ou le lâcher des macro-organismes (insectes, acariens et nématodes) utilisés comme agents de lutte biologique. La liste de pesticides homologués est disponible publiquement. La dernière actualisation (2018) compte 432 spécialités commerciales basés sur environ 130 substances actives différentes. Dans cette liste, figurent encore des molécules sévèrement réglementées ou retirées du marché par la CE (aclonifène, amétryne, butachlor, cartap, chlorfluazuron, chlorimuron, chlorpyriphos-éthyl, chlorpyriphos- méthyl, diflubenzuron, diuron, éthoprophos, éthoxysulfuron, fénitrothion, haloxyfop-R méthyl, lufénuron, malathion, métalaxyl, métolachlore, métribuzine, oxadiazon, oxyfluorfène, profénofos, propanil, propisochlor, terbutryne, terbuthylazine, triclopyr).

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Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger

Des fiches conseil pour les matières actives des produits insecticides et acaricides 21 Octobre 2013

Pourquoi ces fiches conseils ?

1. Une première étape : le recensement des produits phytosanitaires La législation( malienneicides et ne a c contientaricide s pas) en de v ente dispositions au Nig e régulantr spécifiquement l’importation et l’exportation de pesticides. Des dispositions générales sont contenues dans la Loi n° 02-014. Celle- ci prévoit 111 que p rlesod upesticidesits comme rsoientciaux insecinspectésticides à ou leur ac aentréericides ontsur étéle territoirerecensés aumalien Nige.r .L’Arrêt é n° 02- Ces produits totalisent 26 matières actives ou associations de matières actives différentes. 2669 MAEP-SG requiert que les personnes faisant le commerce de pesticides soient porteuses Parmi ces produits, 10 sont des produits homologués par le Comité sahélien des pesticides d’une licence(CSP )(agrément du CILSS dontde vente) le Nig.e rAfin est md’êtreembre agré. é, un vendeur doit pouvoir : i) démontrer ses connaissances 2 produit ens cmatièreommerc d’utilisationiaux contien desnent pesticides une matièr e; ii)ac disposertive interd d’unite a ulocal Nig ed’entreposager, l’endosulfan. fermant à clef et comportant une affiche de danger à l’extérieur, le local doit être destiné exclusivement au Le conseil de base reste d’acheter chaque fois que cela est possible des produits homologués stockagepar le Comi desté pesticides,sahélien de sdes pesticide matérielss. et équipements agricoles ; iii) enfin, il doit posséder des équipementsUn pesticide de homol protectionogué e sindividuellet un produi tadéquats dont la v. ente et l’utilisation ont été approuvées par les Laa utoritlégislationés nati neona contientles ou ré aucunegionales : compétentes après examen de données scientifiques complètes montrant que le produit contribue efficacement aux objectifs fixés et ne présente pas de risques ina- ccedispositionptables pou rcouvrant la santé h l’éliminationumaine et an idesmal erestes ou po uder l ’bouillieenviron ndeem pesticideent. s ; Le-s stexigenceructures den’a pmatièrepui con desei lnorme doive ndet squalite proéc udesrer équipementset avoir avec de e lprotectionles la list eindividuelle de produi tets du homolmatérielogués pa rd’application le CSP. ; List- e dispodispositionsnible sur en le sitmatièree du R ECAd’élimination : http://www des.r emballageseca-niger.or gusagés/spip.php. ?article57

Une étiquette réglementaire pour un produit homologué CSP

Le nom du fabricant du « produit » commercial, Le nom du ou des distributeurs, Le numéro d’homologation.

Pour le Comité sahélien des pesticides les numéros sont tous de ce type et finissent par « Sahel ».

L’emballage prévu par le fabricant pour les produits phytosanitaires fait partie du dossier1 d’homologation soumis au CSP. La RHCILSS requiert que l’étiquette soit approuvée officiellement lors de l’homologation et que la liste des informations comprenant : la description du contenu (nom commercial, nom et teneur en substance active, type de formulation et contenu net exprimé en unités de mesures légales) ; les informations de sécurité (bande de couleur selon le code couleur OMS pour la toxicité aiguë, les précautions d’utilisation et de premiers soins) ; des indications pour l’usage du produit (y compris les cultures et ravageurs pour lesquels le produit est recommandé, le DAR et le DRE) ; les informations sur le fabricant et le distributeur (nom, adresse) ; le numéro d'homologation ; la date de fabrication doivent y figurer. Or la loi malienne ne contient actuellement aucune réglementation relative à l’emballage des produits phytopharmaceutiques. Le Décret n° 09-313/P-RM13, Art. 3, prévoient que les modalités soient définies par un décret, mais celui-ci tarde à être publié. La Loi n° 01-020 indique que la personne qui produit des déchets agricoles (comme les récipients ayant contenu des produits chimiques) est tenue d’assurer son élimination ou son recyclage. Tou- tefois, aucune amende n’est prévue à l’encontre des contrevenants. Le Mali n’a pas mis en place de politique visant à réduire l’usage non nécessaire de pesticides comme par exemple des politiques destinées à favoriser la lutte intégrée contre les organismes nuisibles (IPM), les bonnes pratiques agricoles (BPA), l’agriculture biologique ou durable, ou encore à encourager la recherche sur les pratiques durables. Par ailleurs, l’application de certaines normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP 4, 11, 21, 30) destinées à

13 Le Décret n°313/P-RM du 19 juin 2009 fixe les modalités d’application de la loi instituant l’homologation et le contrôle des pesticides en république du Mali. Il abroge le Décret n° 02-306/P-RM du 03 juin 2002. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 39

préserver les ressources végétales n’est pas pris en compte dans les textes réglementaires. En effet, les rubriques ARP, surveillance, zones ou lieux indemnes d’organismes nuisibles, lutte officielle, etc. sont absents de la réglementation malienne. De même, il n’existe aucune politique visant à informer sur les risques liés à l’emploi de pesticides pour la santé humaine et l’environnement. Il n’y a l’heure actuelle pas de politique en place visant la réduction de l’emploi superflu de pesti- cides. Toutefois, le Plan de Gestion des Pestes et Pesticides (Ministère de l'Agriculture, 2017) fait état des manquements à cet égard. Les mesures envisagées sont les suivantes : « Le renforce- ment des capacités des services techniques déconcentrés de l’État ; la vulgarisation des textes règlementaires sur les pesticides ; la formation des agriculteurs sur les bonnes pratiques de gestion des pesticides (de l’acquisition à la destruction des emballages vides) ; la promotion des méthodes de lutte alternatives à la lutte chimique ». Enfin, il convient de souligner que le circuit de distribution et de commercialisation des pesticides au Mali repose pour l’essentielle sur la vente informelle et très peu de structures professionnelles au niveau des grands centres urbains sont agréées pour cette activité (OPV, communication per- sonnelle). Par conséquence, on retrouve sur le marché national certains pesticides non homolo- gués provenant des pays limitrophes, notamment le Nigeria ou le Ghana14 qui ne sont pas soumis à la même réglementation du CSP. Pour autant ces pesticides ne doivent pas être considéré sur le même plan que les produits de contrefaçon qui ne présentent aucune garantie d’efficacité contre les bio-agresseurs censés être combattus et bien souvent de sécurité vis-à-vis des utilisateurs. En effet, les pesticides contrefaits échappent aux tests de conformité aux normes de sécurité exigé par les autorités compétentes (CPS pour les pays du CILSS, CNAC pour le Bénin, NAFDAC pour le Nigeria) pour la mise sur le marché. Il est donc important d’insister sur les dangers accrus que ces contrefaçons représentent pour les agriculteurs, les consommateurs et les écosystèmes car elles peuvent contenir des subs- tances beaucoup plus dangereuses (impuretés toxiques, solvant et surfactants interdits ou dange- reux,..) que celles contenus dans les pesticides homologués. Aussi, nous ne soulignerons pas assez les conséquences économiques - pour les États et les distributeurs - qu’entraînent chaque année les contrefaçons… Le secteur privé (Crop Live Mali) agit contre la contrefaçon des produits phytopharmaceutiques en organisant des réunions d’infor- mation et en collaborant avec les autorités nationales et régionales. Les matières actives et les produits contrefaits rencontrés en Afrique proviennent d'Asie, essentiellement de Chine où des opérateurs criminels organisés et motivés par le profit sans aucune considération éthique écoulent leurs contrefaçons via des réseaux internationaux (RECA, 2013). Certains acteurs profitent du ré-emballage pour introduire des produits n'ayant pas exactement la même formulation que le produit original ou pour déguiser un produit contrefait.

14 La liste des pesticides autorisés au Ghana comprend plus de 200 produits, celle du Nigeria plus de 400 produits, homologués en « Zone Humide » des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 40

Les produits contrefaits ou de contrebande peuvent être de 3 types : - contrefaçon sophistiquée : il s'agit d'une copie plus ou moins parfaite d'un produit phytopharmaceu- tique agréé. Les emballages de ces contrefaçons varient d'un em- ballage presque totalement iden- tique à l'original à une bouteille d'huile de friteuse remplie d'herbi- cide contrefait (source : European Crop Association, 2009). - produits d'importation parallèle il- légaux : comme déjà évoqué pré- cédemment, pour pouvoir être im- porté légalement, un produit d'im- portation parallèle doit être de formulation complètement identique au produit agréé au ni- veau national. - produits non agréés : un produit ne peut être utilisé que s'il bénéficie d'une agréation pour un pays donné et pour une culture précise.

Exemple type de produit phytosanitaire d’origine douteuse où se mélange français et anglais sur l’étiquette. Il existe bien une entreprise SDAGRI basée à Bamako qui commercialise des pesticides... De plus, on ne dispose pas d’information facilement accessible sur la provenance exacte des pes- ticides utilisés au Mali à partir des pays voisins et de certains produits provenant de la Chine via ces pays voisins. Produits qui pour la plupart d’entre eux sont considérés comme frauduleux par les distributeurs maliens et les autorités compétentes. Hormis les entreprises formellement enregistrées, il existe au Mali un nombre croissant de petites entreprises clandestines qui effectuent des opérations de contrebande et qui proposent des pesti- cides non homologués en provenance des pays voisins ou directement de Chine en utilisant des

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imitations d’emballage conçues pour la contrefaçon de spécialités commerciales enregistrées (Hagglade et al., 2017). A côté des importateurs (principaux et petits) formellement enregistrés, il existe de nombreux dé- taillants permanents qui disposent de boutiques d’intrants sur les principaux marchés agricoles du pays. Selon une récente enquête (Diarisso & Diarra, 2015) de 16 marchés d’intrants, réalisée dans plusieurs zones au Mali, celle-ci a montré que les herbicides étaient les produits les plus proposés par ces fournisseurs (76% pour la zone CMDT et OHVN et 61% pour la zone ON). En plus de ces détaillants permanents, il existe des vendeurs ambulants opérant surtout sur les marchés hebdo- madaires au niveau des différentes communes du Mali. Ce marché itinérant est malheureusement difficile à estimer en volume et en valeur.

Toutefois, on peut regretter que certains revendeurs agréés proposent à la vente aussi bien des produits homologués que non homologués dans le but de fidéliser une certaine catégorie de clients (ceux qui non pas les moyens d’acquérir les produits de bonne qualité ou qui tout simplement de Figure 2. Structure du système d'approvisionnement en pesticides, au Mali en 2016 disposent pas de trésorier au moment opportun).

Agriculteurs

Revendeurs non enregistrés Revendeurs enregistrés Bureaux (saisonniers, itinérants) VENTE AU DETAIL (lieu fixe) (ravitailleurs en gros, distribution aux membres des exploitations) CMDT, VENTE EN GROS Grossistes enregistrés ON, OR, OHVN Contrebandiers et contrefacteurs régionaux Négociants régionaux Négociants IMPORTATION (part de marché 30% - internationaux (Mali, Guinée, Ghana) 45%) CLEARANCE (MPC, LDC, DTE, SOGEA, etc)

DEDOUANEMENT Douane

Six granes PRODUCTION Producteurs de presticides génériques (Chine, Inde) multinationales agro- chimiques

Structure du système d'approvisionnement en pesticides au Mali en 2016 (Source : Projet FSP/USAID, 2017).

4.2 Attentes des producteurs par rapport au secteur privé Au cours des dix dernières années, le nombre de grossistes 2et0 de détaillants a augmenté au fur et à mesure que l’État ou les sociétés paraétatiques se sont retirées de la distribution des pesticides. L’accès plus facile aux produits chinois a permis par ailleurs à de petites et moyennes entreprises commerciales à se lancer dans le secteur de la distribution de produits phytopharmaceutiques. Dans la majorité́ des cas, ces nouveaux opérateurs se sont installés avec un bagage technique et commercial extrêmement limité.

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Certains produits phytopharmaceutiques sont des produits chimiques. Comme les produits d’en- tretien, de bricolage ou les médicaments, si leur utilisation n’est pas conforme aux bonnes pra- tiques, ils peuvent présenter un risque pour l’utilisateur. Le producteur, utilisateur de produits phy- tosanitaires est le principal acteur de sa sécurité au travers de ses pratiques. Mais comme nous l’avons énoncé dans le chapitre 2.1, nos enquêtes ont révélé que la plupart d’entre eux n’ont fré- quenté que l’école primaire et ne comprenaient pas - ou insuffisamment - les informations men- tionnées sur les étiquettes. Or, nous avons constaté sur le terrain que les actions de sensibilisation et d’information en direction des maraîchers sont insuffisamment portés par les distributeurs de produits phytopharmaceu- tiques. Certes, les conseils « avant-vente », à savoir la mise à disposition des moyens de lutte en fonction de la description du bio-agresseur (maladies ou ravageurs) par le producteur, le choix des produits phytosanitaires et les méthodes alternatives sont généralement fournis par le vendeur. Or selon CropLife Mali, ces vendeurs n’ont pas reçu - pour près de 50% d’entre eux - la formation de "conseillers" en produits phytosanitaires Toutefois, lorsque ce type de conseil est donnée par des revendeurs agréés, le producteur va pouvoir décider de la solution agronomique qu’il souhaite utiliser et du risque qu’il accepte de pren- dre dans le cadre de l’exercice de son activité. En revanche, le conseil « après-vente » – lire les étiquettes, protéger sa santé avec des EPI et participer à la préservation de l’environnement en recyclant les bidons – bien que faisant partie de l’obligation d’information aux clients profession- nels, n’est pas systématiquement formulé par le revendeur. Selon notre enquête, plus de 70% des producteurs interrogés souhaitent avoir des informations sur les produits qu’ils utilisent. Or dans le contexte malien, ce sont les distributeurs de spécialités commerciales qui sont les mieux placés pour apporter les informations sur i) la composition et l’utilisation des produits, ii) les précautions d’usage et de stockage afin de limiter les risques sani- taires ou environnementaux, iii) la signification des symboles sur les étiquettes (pictogrammes), des mentions de danger "H" et phrases de prudence "P". L’améliorations des compétences et l’organisation des distributeurs est de plus en plus nécessaire et utile pour faire face à la nouvelle donne du secteur des pesticides agricoles. Les associations professionnelles telles que CropLife Mali figurent parmi les outils les plus efficaces pour y répondre, que ce soit au niveau des importateurs ou au niveau des grossistes et des détaillants.

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5. CONCLUSION

Concernant les maraîchers Au cours des visites de terrain et suite aux entretiens avec les acteurs, nous avons pu constater : - Des insuffisances dans la maîtrise du diagnostic phytosanitaire de leurs cultures. En effet, les producteurs traitent leurs parcelles dès l’apparition des symptômes ou des insectes sans savoir parfois si des auxiliaires sont présents ou si les seuils de nuisibilité économique sont atteints. - Des insuffisances dans la maîtrise des rotations. En effet, le respect d’une rotation longue et le choix de la succession culturale au sein de la rotation sont deux éléments clé pour le maintien du bon état phytosanitaire des jardins maraîchers. Lorsque la rotation est trop courte on pourra redouter des problèmes de nématodes et de champignons du sol (fusa- rioses). L’introduction d’espèces tolérantes, comme la patate douce, l’ail, l’oignon, le maïs, l’amarante-épinard, l’arachide de bouche peut être une solution dans le cas de sols infectés par des nématodes à galles. - Une totale méconnaissance des associations culturales et de ses bienfaits en termes de biodiversité à l’échelle de la parcelle. Une planche peut contenir jusqu’à cinq légumes dif- férents. Par ailleurs, les cultures associées peuvent être plus rentables que la monoculture. En outre, elles améliorent le revenu des maraîchers par rapport à l’unité de terre et à la main-d’œuvre ; elles permettent de maintenir une bonne humidité du sol et de réduire l’in- cidence des adventices et autres nuisibles sur légumes (IITA, 2010). On évitera l’associa- tion papayers avec le maraîchage car ils peuvent héberger de nombreuses espèces de nématodes. Enfin, on évitera que des ravageurs polyphages ne passent d’une culture ayant atteint un stade avancé vers une autre à un stade plus jeune qui se trouverait par consé- quence contaminée de façon précoce. - Des insuffisances dans la préparation des bio-insecticides à base d’extraits d’origine végé- tale avec pour corolaire une faible efficacité des applications. - Une utilisation non sécurisée des produits phytosanitaires pour la santé et l’environnement (non maîtrise des dosages, non-respect des fréquences d’application, DAR, DER, ZNT,…). Les maraichers peuvent appliquer des pesticides tous 4 à 7 jours sur une période de trois mois pour lutter contre les chenilles et les mouches blanches sur tomate. - Une compréhension mal aisée des étiquettes malgré l’utilisation de symboles ou de des- sins. En effet, le niveau d’alphabétisation des producteurs se heurte à une compréhension claire des indications et avertissements de sécurité à observer dans l’utilisation des pro- duits.

Concernant les Services techniques Au cours des discussions avec les services techniques (DNA et DRA) et à la lecture de différents rapports, nous avons pu constater : - Un manque de personnel compétent concernant les questions d’ordre phytosanitaire et in- suffisamment doté en matériel roulant, matériel d’identification & de conservation, fiches techniques sur les organismes nuisibles particulièrement les agents phytopathogènes (champignons, virus et bactéries), mais également les ennemis naturels des nuisibles (pa- rasitoïdes, prédateurs et agents entomopathogènes). - Des insuffisances dans la maîtrise du diagnostic au champ et des techniques de collecte de spécimens. Une mauvaise identification surtout si elle débouche sur une erreur de trai- tement, ne fera qu’augmenter les problèmes phytosanitaires ainsi que les pertes financières des maraîchers.

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- La plupart des agents ne possèdent généralement pas la liste des organismes nuisibles réglementés, ni de collection entomologique de référence. - Des insuffisances dans la connaissance et la compréhension des relations trophiques entre plantes - organismes nuisibles - auxiliaires des cultures (processus biologiques et écolo- giques affectant les ON => gestion intégrée des bio-agresseurs). - Des insuffisances dans le conseil des matières actives pour la lutte des insectes piqueurs- suceurs (mouches blanches, pucerons, punaises,…) qui ne sont pas affectés par les pro- duits non systémiques tels que le DECIS ou les insecticides naturels à base de neem. - Des notions très sommaires sur les différentes méthodes de lutte (préventive, mécanique, biologique et intégrée), ne permettant pas ainsi d’aider les producteurs à optimiser la pro- duction et à utiliser plus efficacement les options de l’intensification écologique (exp. : stra- tégie du push-pull). La destruction de plants virosés n’est pas suffisamment enseignée ainsi que le ramassage manuel de certains gros ravageurs (chenilles, coléoptères,..). Au cours des discussions avec les services techniques (OPV, SRPV et SPV) et à la lecture de différents rapports, nous avons pu constater : - Un manque de personnel pour couvrir efficacement la surveillance du territoire et insuffi- samment doté en matériel roulant. - Une faible coordination entre les agents des DRA et les brigadiers phytosanitaires de l’OPV. La liste des membres des brigades villageoises n’est pas systématiquement communiquée aux agents de vulgarisation. - L’absence de protocoles de surveillance contenant des instructions claires afin que l’activité de surveillance soit cohérente entre la DLCP des DRA et les SRPV. Les responsables et les agents chargés de la surveillance devraient connaître les méthodes actuelles relatives à des groupes spécifiques d’organismes nuisibles et devraient veiller à ce que les méthodes soient suivies correctement de façon à ce que la surveillance donne des résultats fiables. - L’absence de formation, évaluation et examen régulier du personnel qui participent aux activités de surveillance. En raison de symptômes probables de dégâts de chenille de Tuta absoluta (voir photo), la Mission a de fortes présomptions de sa présence dans le cercle de Bougouni. Les symptômes se caractérisent par la présence de plages irrégulières et décolorées. Les mines dans les feuilles ont la forme de taches blanchâtres, irrégulières avec présence des excréments, devenant progressivement brunes et nécrotiques (Wyckhuys et al., 2013). La surveillance se fera par inspection visuelle des plants en pépinière et pendant les cultures. Le piégeage sera utilisé pour la capture des adultes à l’aide de pièges à phéromone.

Liriomyza sp.

T. absoluta

Dégât probable de Tuta absoluta observé sur le site de Béréla (Cercle Dégât identifié de Tuta absoluta (Niger) de Bougouni) le 19/01/19

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Concernant l’enseignement supérieur et la recherche agronomique Au cours des discussions avec les chercheurs et les enseignants-chercheurs, nous avons pu cons- tater : - Un cloisonnement entre la recherche sectorielle et l’enseignement supérieur. En effet, les résultats de la recherche agronomique (IER) ne viennent pas forcément enrichir les ensei- gnements de l’IPR/IFRA. Ce qui ne contribue pas à assurer le transfert des acquis de re- cherche en direction des futurs cadres de l’agriculture. - L’absence de formation de type ingénieur/master en protection de végétaux au niveau de l’IPR/IFRA. Il existe un projet d’ouvrir un master dans cette discipline, mais cette formation tarde à être mis en place faute de candidats. Ceci n’est pas pour favoriser le remplacement des départs à la retraite des fonctionnaires spécialisés en protection des cultures. - L’arrêt des programmes de recherche en lutte intégrée des cultures maraîchères (entomo- logie, phytopathologie) faute de bailleurs intéressés par cette filière. - L’absence de travaux sur l’élaboration de seuil de nuisibilité sur les principaux bio-agres- seurs des cultures majeures en IP. Cette absence freine considérablement la transition vers une agriculture plus raisonnée et une alimentation plus saine. - L’absence de recherche collaborative entre l’IER, l’IPR et LVC i) dans la gestion des pro- blèmes posés par les résidus de pesticides et contaminants dans la nourriture humaine et animale et dans l’environnement ; ii) dans l’adaptation de la gestion intégrée des bio-agres- seurs au changement climatique.

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6. RECOMMANDATIONS

Concernant les maraîchers Il serait opportun de renforcer les capacités des producteurs afin de : - améliorer leur connaissance et leur compréhension de la biodiversité dans le contexte des cul- tures maraîchères (programme de formation sur l’intérêt agronomique des rotations et des as- sociations de cultures). - adopter la pratique du suivi régulier sur le terrain pour détecter à temps les changements dans l’impact des nuisibles à travers des programmes de formation sur le concept du diagnostic en santé végétale, méthodes d’observation et d’échantillonnage des populations de ON. - améliorer leur compréhension des aspects écologiques et socio-économiques des problèmes de nuisibles par des programmes de formation sur les seuils de risque et rôle des auxiliaires comme agents de lutte biologique. - encourager l’apprentissage pratique des techniques et des savoir-faire en gestion des cultures et des nuisibles à travers la mise en place de thématiques spécifiques telles que le suivi des populations de bio-agresseurs et de leurs antagonistes dans les CEP. - sélectionner, adapter, combiner et appliquer les options de la gestion intégrée des bio-agres- seurs en tant que parties intégrantes de la production maraîchère. - améliorer les pratiques d’application des traitements phytosanitaires (programme de formation sur l’organisation d’un traitement, vérification des appareils, le calcul et mesures du volume appliqué/ha et des doses, nettoyage et entretien des appareils). - améliorer la sécurité de la santé des utilisateurs et de l’environnement (programme de formation sur les dangers des pesticides). Concernant la formation professionnelle agricole et rurale L’importance des formations pousse les acteurs à la base à en demander toujours plus. Nos en- quêtes, ont constaté des besoins additionnels en formations et souvent dans les mêmes théma- tiques. Cela montre qu’il faut augmenter la fréquence et le nombre de formation pour une meilleure maîtrise des techniques proposées, mais aussi élargir le nombre de participants. 1/Améliorer la formation des formateurs : Des compléments de formation des formateurs de CFP et CAA devront être mis en œuvre à titre expérimental notamment sur les domaines : - liés à des compétences spécifiques comme l’irrigation, la protection intégrée des cultures maraîchères, la mise en œuvre (réglage, entretien,..) de petits matériels agricoles,.. - liés à des compétences en relation direct aux métiers connexes comme la maintenance des matériels de traitement phytosanitaire. La compétence technique des formateurs, des maîtres formateurs et paysans-relais doivent être renforcées. En effet, les formations à l’intérieur des CEP doivent être encadrées par de formateurs reconnus pour leurs compétences par leurs pairs et que les enseignements techniques dispensés tout au long du cycle de culture soient de qualité afin qu’à la fin de la session de formation, les apprenants soient complètement autonomes au niveau de la production mais également en termes de protection phytosanitaire. Par ailleurs, ces paysan-relais doivent avoir un minimum de compétences pédagogiques. Il s’agira notamment de les rendre capable : d’étayer (donner des exemples), de tisser (rassembler les éléments d’information) pour mettre du sens aux gestes techniques que l’on cherche à promouvoir ; de mettre l’accent sur des compétences comportementales pour créer un climat propice aux apprentissages ; de gérer le temps didactique pour structurer les séquences de formation. Les conseillers pédagogiques des CFP et centres de ressources assureront cette

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formation pédagogique de base. Ils se positionneront en coach plus qu’en formateurs sur ces aspects. 2/Améliorer l’offre de formation : Des compléments aux référentiels existants devront être proposés pour les publics analphabètes ou peu lettrés. Cela concerne à la fois les guides des apprenants mais aussi les guides pour des formateurs ayant des niveaux d’études peu élevés (maîtres formateurs, paysans-relais,...). Adapter les programmes de formation pour éduquer les agriculteurs et en particuliers les jeunes à "produire mieux et autrement". En effet, les enjeux d’augmentation de la productivité de la terre par l’IP, imposent des choix techniques très peu intensifs en capital. Une prise en compte des enjeux environnementaux via l’agroécologie doit être pensé à ce jour comme une alternative adaptée aux réalités des exploitations agricoles familiales maliennes et au recours systématique des pesticides de synthèse. Concernant la recherche agronomique Nous avons mentionné plus haut combien il était important de connaître le seuil économique d’in- tervention, c’est à dire le niveau de dégâts supportables par les producteurs et qui ne justifie pas un traitement. Il est évident que l’on ne peut préciser ces seuils d’interventions car ils dépendent d’un certain nombre de facteurs, tels que la situation locale (disponibilité des moyens de lutte ap- propriés), le contexte économique du moment (prix des légumes), le stade la culture, la biologie et l’écologie de l’organisme nuisible (risques de perdre le contrôle si le développement n’est pas en- rayé dès le départ), les possibilités de lutte naturelle, le contexte économique du moment (prix des légumes), la situation locale (disponibilité des moyens de lutte appropriés), etc... L’élaboration de seuil de nuisibilité doit par ailleurs se raisonner avec le développement de sys- tèmes de surveillance et d’avertissement. En effet, il est fondamental de pouvoir prévoir l’apparition de problèmes phytosanitaires, d’en suivre l’évolution et de connaître le stade précis qui nécessitera le recours à une ou des mesures de contrôle. Pour cela, il faut prévoir des systèmes de piégeage ou de comptage efficaces afin de mesurer les dynamiques de populations de la manière la plus précise. La Mission retiendra une recommandation pour la R&D, celle d’élaborer dans les meilleurs délais des seuils d’intervention pour les principaux bioagresseurs inféodés aux cultures majeures des IP. Pour exemple, au Burkina Faso pour la lutte contre H. armigera sur tomate, il est proposé comme seuil d’intervention la présence de 2,9% de fleurs et fruits attaqués si la lutte chimique retenue doit se faire avec de la deltaméthrine. Concernant les vulgarisateurs Il nous a été rapporté au cours de cette mission que les agents de vulgarisation n’étaient pas des spécialistes de la protection phytosanitaire. Il est donc primordial que ces acteurs soient renforcés dans leur compétence et notamment dans le diagnostic en santé végétale. Par ailleurs, face à la situation préoccupante du recours systématique aux produits phytosanitaires, il conviendrait de mettre en place des formations sur les bases théoriques de l’agroécologie pour assurer une gestion durable des principaux bio-agresseurs des cultures en IP. Concrètement, il s’agit de former les agents des terrain sur un ensemble de techniques de gestion des populations d’organismes nuisibles par des méthodes alternatives aux pesticides (choix du matériel végétal, pratiques culturales, prophylaxie, protection mécanique par des voiles tissés, bio-insecticides,..) pour éviter des pullulations de ravageurs et ne plus recourir aux pesticides (ou seulement en der- nier recours).

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Afin que les producteurs aient une pleine satisfaction de l’appui-conseil des vulgarisateurs, les DRA devront doter leurs agents en fiche technique sur les principaux nuisibles des cultures ma- jeures des IP, ce qui leur permettraient d’identifier et de détecter plus rapidement les ON et d’en savoir plus à leur sujet. Concernant les importateurs & distributeurs Le secteur privé des produits agropharmaceutiques doit agir au plus proche des utilisateurs en les aidant dans la mise en pratique des bonnes pratiques agricoles. Les importateurs et les distribu- teurs devront proposer gratuitement aux producteurs des programmes itinérants de formation pour : - réduire au maximum les risques en matière de santé humaine et d’environnement, - maximiser l’efficacité des produits phytosanitaires grâce à une bonne utilisation. En matière de sécurité, des ani- mations pédagogiques, des opé- rations de sensibilisation à la bonne utilisation des produits et des mesures d’accompagnement des producteurs devraient être développés par les distributeurs. Ces sessions de formation doi- vent s’appuyer sur des vidéos, des supports interactifs et des séances de mise en pratique afin de permettre un réel échange, Formation de producteurs ivoiriens sur le réglage, l’entretien et une implication participative et l’utilisation sécurisée d’un pulvérisateur à dos par la société Callivoire dynamique de la cible. Ces importateurs et distributeurs devront par ailleurs proposer aux détaillants des formations sur le conseil phytosanitaire afin que ces petits revendeurs locaux acquièrent des connaissances suf- fisantes pour sécuriser l’utilisation des pesticides et en réduire l’usage quand cela est possible et nécessaire. Concernant l’OPV 1/Amélioration de la formation des agents : Les membres du personnel qui exécutent des tâches de surveillance devraient être formés de façon adéquate à la santé des végétaux et dans des domaines connexes (notamment sur les or- ganismes nuisibles pertinents, leur biologie, leurs hôtes et les symptômes d'infestation), ainsi qu'à la gestion des données. Le personnel devrait par ailleurs être formé à la biosécurité, aux méthodes d'échantillonnage, à la manipulation des échantillons, à la conservation et au transport des échantillons aux fins d'identi- fication et à la conservation des données en rapport avec les échantillons. L’OPV devra élaborer et maintenir à jour ses supports de formation afin de veiller au développe- ment et à l'actualisation des compétences du personnel en charge de la surveillance. Tous les membres du personnel participant aux activités de surveillance devraient avoir facilement accès aux supports didactiques et aux documents de référence (exp. : liste actualisée des orga- nismes nuisibles).

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2/Amélioration de la formation des producteurs : Concernant les étiquettes des pesticides, il conviendrait de préparer des pictogrammes ou des affiches comportant des images relatives aux pesticides afin de donner une idée plus claire des indications et avertissements de sécurité́ à observer quand on les utilise. Il est essentiel d’élaborer les programmes d'enseignement appropriés qui prévoient des activités de suivi destinées à renforcer les connaissances acquises et à donner une formation aux nouveaux utilisateurs. Pour atteindre les zones rurales les plus éloignées, les éléments essentiels de ces campagnes seront constitués par différents types de moyens d'enseignement audiovisuel, y compris, bien entendu, une utilisation massive de la radio et de la télévision dont l'importance et l'utilité́ augmentent à mesure que diminue le niveau d'alphabétisation des destinataires. 3/Amélioration du programme de surveillance : Des systèmes de gestion de l'information devraient être utilisés afin de verser tous les résultats obtenus dans une base de données centralisée consultable pour toutes les parties prenantes du dispositif de surveillance. Pour cela, il est essentiel que les données et informations de surveillance soient collectées de façon uniforme afin de garantir leur intégrité, depuis leur collecte jusqu'à leur communication à l’ensemble des partenaires, voire au grand public. Il conviendrait de mettre en place un réseau de piégeage afin de pouvoir détecter l’établissement ou non des premières populations de T. absoluta. L’OPV et les SRPV devront établir des partena- riats avec l’IER afin d’avoir un accès facile et rapide à des spécialistes aux fins de vérification si nécessaire. Actuellement, les systèmes de piégeage sont en vente dans des entreprises spécialisées, comme Russell IPM, BIOBEST, KOPPERT BV, International Pheromone Systems (IPS) et PRI PHERO- BANK. Différents types de pièges peuvent être utilisés : les pièges Delta, les pièges cuvettes à eau et les pièges McPhail.

Piège Tutasan

Piège Delta

En cas de soupçons, la détermination de l’espèce ne peut se faire que sur adulte. Il faut envoyer l’échantillon à un entomologiste spécialisé.

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Theissen G. & Pierrot R. (2004) : Collection des références internationales, du droit communautaire et de la législation française en production et protection des végétaux. Titre F : Le contrôle phyto- sanitaire. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales, SDQPV, Mission de Coopération Phytosanitaire. (mise à jour permanente). 460 p. Thiam A. & Ducommun G. (1993) : protection naturelle des végétaux en Afrique. Actes de l’atelier organisé par le PRONAT d’Enda tiers-monde en collaboration avec Agrecol, M’Bour, Sénégal du 21 au 26 octobre 1991. Enda Editions. 212 p. UE (2015) : Programme indicatif national. Union européenne – Mali 2014-2020. 29 p. + Annexes. Walther G. H. (2003) : Insect pest management and ecological research. Cambridge University press. UK. 387 P. White I. M. & Elson-Harris M. M. (1994) : Fruit flies of economic significance : Their identification and bionomics. CABI, Wallingford, UK, 601 pp. White I. M. (2006) of the Dacina (Diptera: Tephritidae) of Africa and the Middle East. African Entomology memoir n°2 + CD-ROM. Entomological Society of Southern Africa. 156 p. Yattara A. A. A. ; Coulibaly A. K. et Francis F. (2014) : Diversité et abondance des pucerons (Ho- moptera : Aphididae) et leur impact sur la dissémination des virus infectant la pomme de terre au Mali. Phytoprotection : 94 (1) : 1 – 7.

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8. ANNEXES

Annexe 1 Liste des institutions rencontrées :

Contacts Nom Entité & Fonction Localisation Rendez vous mail téléphone Bamako

Diakaridia COULIBALY Chef DCVA - DNA Bamako [email protected] 64 39 27 88 mercredi 16/01, 09h00 Amadou Cheick TRAORE Chef DEAAR - DNA Bamako [email protected] 60 86 77 93 mercredi 16/01, 09h30 Seydou SANOGO Chef DLCPPV - DNA Bamako [email protected] 76 12 04 81 mercredi 16/01, 10h30 Demba DIALLO Directeur Général - OPV Bamako demba.diallo&gmail.com 76 33 91 98 mercredi 16/01, 11h30 Lancine DOUMBIA Chef DSAI - OPV Bamako [email protected] 79 31 81 22 mercredi 16/01, 11h30 76 11 68 18 Halidou MOHOMODOU Chef DSAI - OPV Bamako [email protected] mercredi 16/01, 12h00 /98 27 07 88 Nonon DIARRA Président - CropLife Mali Bamako [email protected] 76 40 35 39 mercredi 16/01, 15h30 Héry COULIBALY Coordinateur National FIER/FIDA Bamako [email protected] 79 48 25 24 lundi 28/01, 09h Mamadou Moussa DIARRA Directeur de Recherche - IPR/IFRA Bamako [email protected] 66 73 49 86 lundi 28/01, 11h Siaka DIARRA Enseignant-chercheur - IPR/IFRA Bamako [email protected] 66 82 58 10 Aminata NATOUME DOLO Chercheuse/Programme F&L - IER Bamako [email protected] 76 17 34 42 lundi 28/01, 15h Abdel HAIDARA Responsable S&E - FAO Bamako [email protected] 76 44 74 88 mardi 29/01, 10h Mohamed SOUMARE Expert national CEP/Mali - FAO Bamako [email protected] 75072806 Thera Aissata TRAORE Phytopathologiste - IER Bamako [email protected] 74 09 42 52 mardi 29/01, 12h Sidiki TRAORE Entomologiste - IER Bamako [email protected] 91 53 54 24 Nata TRAORE Coordinateur de projet -PLMF Bamako [email protected] 83 32 65 64 mardi 29/01, 14h Kemo BADJI Responsable Composante Surveillance - PLMF Bamako [email protected] 83 32 65 69 76 63 99 55 Rudolf König Responsable Composante 2 - PASSIP Bamako [email protected] mercredi 30/01, 09h /62 52 05 50

Contacts Nom Entité & Fonction Localisation Rendez vous mail téléphone Région Sikasso Sikasso 76 18 37 30 / Yacouba KONE Directeur Régional de l'AgricultureSikasso [email protected] lundi 21/01, 08h00 66 18 37 30

Siriman DIONI Chef DLCP/DRA Sikasso [email protected] 76 18 37 30 lundi 21/01, 08h30

Issa BAH Chef DPVC/DRA Sikasso [email protected] 76 34 86 29 lundi 21/01, 08h30 Moumine DEMBELE Chef DEAAR/DRA Sikasso [email protected] 65 83 65 78 lundi 21/01, 08h30 Mohamed FOMBA Chef BSSEC/DRA Sikasso [email protected] 79 26 21 43 lundi 21/01, 08h30 62 52 00 80 / Adama MALLE Chef du SRPV Sikasso [email protected] lundi 21/01, 10h30 76 02 24 87 SG - Chambre Régionale Ouarza KONE Sikasso [email protected] 75 33 68 64 lundi 21/01, 11h30 d’Agriculture Sidy M. COULIBALY Conseiller technique Sikasso [email protected] 76 50 74 83 lundi 21/01, 11h30 Sibiry SANOGO Membre CCR/UEMOA Sikasso [email protected] 66 71 67 91 lundi 21/01, 11h30 Fatogoma SANOGO IER - Agronome Sikasso [email protected] 76 03 11 16 lundi 21/01, 12h00 72 45 68 57 / Timoté SANOGO Chef d'antenne - PASSIP Sikasso lundi 21/01, 17h30 76 10 38 66 Bougouni Bassidi YATOURA Chef Secteur - DRA Bougouni [email protected] 79 02 29 92 vendredi 18/01, 08h00 Alkesseum BARKA Chef Sous-Secteur - DRA Bougouni [email protected] 76 23 74 32 vendredi 18/01, 09h30 Minkailou KANTE Chef Secteur PV Bougouni [email protected] 76 29 54 44 vendredi 18/01, 10h00 Mamadou BA Gérant - MCP Bougouni 77 56 20 43 vendredi 18/01, 11h00 G'Golo TRAORE Président - CRA Bougouni 79 06 94 29 vendredi 18/01, 12h00 Mamadou KANE 2e Vice-Président - CRA Bougouni 76 19 66 40 vendredi 18/01, 12h00

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Contacts Nom Entité & Fonction Localisation Rendez vous mail téléphone Région Koulikoro Koulikoro Adama CAMARA Chargé conseil et vulgarisation agricole DRA Koulikoro [email protected] 79178462 Chef Division Legislation et contrôle Gaoussou COULIBALY Koulikoro 63277776/79100564 phytosanitaire DRA Oumar Diadié DJITTEI Chef SRPV Koulikoro [email protected] 66981793/79302402 Mamadou Yaya TOGOLA Chef Cellule Surveillance et Lutte SRPV Koulikoro 79152986 vendredi 18/01, 9h-13h Dr Nandou Paul SANOGO Enseignant-Chercheur IPR/IFRA de Katibougou Koulikoro [email protected] 76956529/67789650 Dr Gaoussou Kader KEITA Assistant Enseignant-Chercheur IPR/IFRA Katibougou 79415450/67120444

Mme COULIBALY Aminata SIDIBE Assistant Enseignant-Chercheur IPR/IFRA Katibougou 79023858/69796511

Contacts Nom Entité & Fonction Localisation Rendez vous mail téléphone Région Ségou Ségou 76 24 58 65 / Abdoulaye Issa BOUARE Chef du SRPV - Ségou Ségou 76 17 41 95 Abdoulaye MAIGA Chef Secteur du SRVP - Niono Ségou 76 04 76 29 lundi 21/01, 9h Yama SANGARE Chargé Surveillance et Alerte SRPV - Ségou Ségou 74 21 51 43 Diala FOFONA Chargé des méthodes alternatives SRPV - Ségou Ségou Tata DICKO Cheffe Comptable SRPV - Ségou Ségou Harouna SANGARE Directeur Régional de l'Agriculture Ségou [email protected] 79 18 62 27 Kali DIAKITE Chef DPVC/DRA Ségou [email protected] 74572937 Idrassa SERE Chef DEAAR/DRA Ségou [email protected] 77133240 lundi 21/01, 10h30 Cherif COULIBALY Chef Div. Filières/DRA Ségou [email protected] 66215286 Justin DIALLO Chef Div. S&E/DRA Ségou [email protected] 76 08 70 66 Moussa KASSOGUE Chef Div. Vulgarisation Agri. - Office Riz Ségou Ségou [email protected] 63 62 96 92 Amadou Tidjan THERO Chef de Zone/ORS - Dioro Ségou lundi 21/01, 12h00 Oumar TRAORE Chef de Zone/ORS - Tamani Ségou 66 77 62 35 Sibiry COULIBALY Chef Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 63 38 72 45 Cheick Oumar T SISSOKO Agent Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 76 38 30 15 Cheick Aba KIMBIRY Agent Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 66 98 93 95 lundi 21/01, 14h00 Ami COULIBALY Agent Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 66 38 72 45 Djouma SINGARE Agent Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 76 23 43 07 Abdoulaye DEMBELE Agent Sous-Secteur/DRA - Ségou Ségou 79 16 49 92 Bla Bougouna COULIBALY Chef Secteur - Bla Bla 79 08 51 48 mercredi 23/01, 8h30 Mamou DEMBELE Agent de base - Bla Bla 74 14 50 42 Bafing DIAKITE Animateur local - CRA Bla Bla 79 42 89 93 mercredi 23/01, 17h00 Kassoume GNISSAMA Chef Sous-Secteur - Touna Bla 78 86 64 83 jeudi 24/01, 08h30 Oumou DIARRA Agent de base - Touna Bla 79 95 24 71 Yiribere GUINDO Chef Sous-Secteur - Yangasso Bla 73 16 32 73 vendredi 25/01, 09h30 Annexe 2 Calendrier de la mission EI + EN + J Jour Activités EQ1 EQ2 1 dimanche 13/01/19 Arrivée Bamako/Installation hôtel EI + EN : Briefing PASSIP, GIZ, DNA, DNGR, OPV, IER, 2 lundi 14/01/19 IPR/IFRA EI + EN : Prise de RDV + calage du calendrier Briefing sécurité 3 mardi 15/01/19 EI + EN : Formation enquêteurs (EQ1 et EQ2) 4 mercredi 16/01/19 RDV : OPV, DNA, IER, CropLife Mali, distributeurs pesticides Région Koulikoro => nuit à Bougouni (EI + EQ1) 5 jeudi 17/01/19 EI + EN + EQ1 + EQ2 : Commune de Sanankoroba : sites de Sin- 1 1 sina Région Sikasso/Cercle Bougouni (EI + EQ1) RDV : STD, et CRA : ½ journée. 6 vendredi 18/01/19 1 L’autre ½ journée : visite d’un site EI + EQ1 : Commune Kouman- tou: site de Guérekélé

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Région Koulikoro => nuit à Bamako (EN + EQ2) RDV : STD, et IPR/IFRA : ½ journée. 1 EN + EQ2 : Commune de Koulikoro : site de Souban Cercle Bougouni => nuit à Sikasso 2 7 samedi 19/01/19 EI + EQ1 : Commune Koumantou: site de Tabacoro et Béréla EN + EQ2 : Bamako Région Sikasso

Prises de rdv/ Travaux sur enquêtes 8 dimanche 20/01/19 EN + EQ2 : Bamako

Prises de rdv/ Travaux sur enquêtes Région Sikasso/Cercle de Sikasso RDV : STD, Antenne PASSIP, IER et CRA : ½ journée. 1 L’autre ½ journée : visite d’un site EI + EQ1 : Commune Kaboïla : site de Donièna 9 lundi 21/01/19 Région Ségou/Cercle Ségou RDV : STD, ORS : ½ journée. 1 L’autre ½ journée : visite d’un site EN + EQ2 : Commune de Sé- boubougou : site de Korobougou Région Sikasso/Cercle de Sikasso EI + EQ1 : Communes Fama et Pimperna : sites de Fama et Sida- 2 10 mardi 22/01/19 ribougou Région Ségou/Cercle Ségou => nuit à Ségou 3 EN + EQ2 : Commune Cinzana : site de Cinzana et de Dona Région Sikasso/Cercle Kadiolo => nuit à Sikasso 2 EI + EQ1 : Commune de Fourou : sites de Fourou et Bananso Région Ségou/Cercle Bla => nuit à Ségou 11 mercredi 23/01/19 RDV : STD, CRA : ½ journée. 1 L’autre ½ journée : visite d’un site EN + EQ2 : Commune de Ke- meni : site de Kemeni Région Sikasso/Cercle Sikasso => nuit à Sikasso EI +EQ1 : Commune de Kaboïla : sites de Dababougou et Sa- 3 nasso 12 jeudi 24/01/19 Commune urbaine de Sikasso : site de Ziembougou Région Ségou/Cercle Bla => nuit à Ségou 2 EN + EQ2 : Commune Touna : sites de Touna et Koulasso Cercle Sikasso => nuit à Bamako 1 EI + EQ1 : Commune de : site de Molasso 13 vendredi 25/01/19 Région Ségou/Cercle Bla => nuit à Ségou 1 EN EQ2 : Commune de Fany : sites de Dasso 14 samedi 26/01/19 Bamako 15 dimanche 27/01/19 EI + EN : Travaux sur documents Bamako 16 lundi 28/01/19 RDV : Projet FIER, IPR/IFFRA, IER Bamako 17 mardi 29/01/19 EI + EN : RDV : FAO, IER, Projets PLMF Bamako 18 mercredi 30/01/19 EI + EN : Travaux sur résultats d’enquêtes RDV : Responsable Comp. 2 PASSIP Bamako 19 jeudi 31/01/19 EI + EN : Travaux sur présentation restitution EI + EN : Débriefing PASSIP/GIZ Bamako 20 vendredi 01/02/19 EI + EN : Travaux sur aide-mémoire de fin de mission Retour Montpellier Total sites visités 12 10

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Annexe 3 Liste de organismes nuisibles des cultures maraîchères et du riz présents sur le territoire national

EPPO Code organism_name famille reference status label_status Present, no AGROYP Agrotis ipsilon Noctuidae CIE, 1969 X details Present, no AGROSE Agrotis segetum Noctuidae CIE, 1987; EPPO, 2014 X details Present, no VASALY Aculops lycopersici Eriophyidae OPV, 2018 X details Present, no ALERAT Aleurotrachelus atratus Aleyrodidae Muniappan et al., 2012 X details Present, no ALERMA Aleurolobus marlatti Aleyrodidae Virginia Polytechnic Institute, 2012 X details Present, no COSPFL Anomis flava Noctuidae EPPO, 2014 X details Present, no ANONCU Anoplocnemis curvipes Coreidae Doumbia et Bonzi, 1989; OPV, 2018 X details Present, AONDCI Aonidiella citrina Diaspididae EPPO, 2014 A widespread Present, no AONDOR Aonidiella orientalis Diaspididae Muniappan et al., 2012 X details Present, no APLOBE Aphelenchoides besseyi Aphelenchoididae/nématode Fortuner, 1970; CABI/EPPO, 2000; EPPO, 2014 X details Present, no APHISH Melanaphis sacchari Aphididae CIE, 1981 X details Present, no APHICR Aphis craccivora Aphididae Yattara. A. et al., 2014; OPV, 2018 X details Present, no APHIFA Aphis fabae Aphididae Yattara. A. et al., 2014; OPV, 2018 X details UK CAB International, 1968; Noussourou, 1994; Yattara A. et Present, no APHIGO Aphis gossypii Aphididae X al., 2014; OPV, 2018 details Present, no APOMBI Apomecyna binubila Cerambycidae EPPO, 2014 X details Present, Intro- DACUCU Bactrocera (Zeugodacus) cucurbitae Tephritidae CABI/EPPO, 2003; EPPO, 2014 X duced, Inva- sive Vayssières et al., 2005; Ekesi and Billah, 2006; CABI/EPPO, Present, no DACUDO Bactrocera dorsalis Tephritidae X 2008; EPPO, 2014 details

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Present, no BEMITA Bemisia tabaci Aleyrodidae Noussourou, 1994 X details Present, no BRVCBR Brevicoryne brassicae Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no BUSSFU Busseola fusca Noctuidae EPPO, 2014 X details Present, Intro- CALSMA Callosobruchus maculatus Bruchidae Yusuf et al., 2011 X duced Present, no CERTAN Ceratitis anonae Tephritidae Barbet, 2001; CABI/EPPO, 2008 X details Present, Na- CERTCA Ceratitis capitata Tephritidae EPPO, 2014; CABI/EPPO, 2015 X tive, Not inva- sive Present, res- de Meyer, 1998; CABI and EPPO, 1999; Barbet, 2001; CERTCO Ceratitis cosyra Tephritidae B tricted distri- Vayssières et al., 2004; EPPO, 2014 bution Present, Na- CERTFA Ceratitis fasciventris Tephritidae Barbet, 2001; CABI/EPPO, 2008 X tive, Not inva- sive Present, res- CERTQU Ceratitis quinaria Tephritidae Barbet, 2001; Vayssières et al., 2004; EPPO, 2014 B tricted distri- bution De Meyer, 2001; EPPO, 2014 Probably confusion with Cera- Absent, unre- CERTRO Ceratitis rosa Tephritidae K titis fasciventris liable record Present, Na- CERTSI Ceratitis silvestrii Tephritidae De Meyer, 1998; Barbet, 2001; EPPO, 2014 X tive, Not inva- sive Present, no CERPRU Ceroplastes rusci Coccidae EPPO, 2014 X details Present, no CHILZA Chilo zacconius Crambidae Akinsola, 1990 X details Present, no CUPRCU Cinara cupressi Aphididae Yattara. A. et al., 2014 X details Clavibacter michiganensis subsp. michi- Present, no CORBMI Microbacteriaceae OPV, 2018 X ganensis details Present, no CLAVFU Claviceps fusiformis Clavicipitaceae/Fungi Thakur and King, 1988b; CABI/EPPO, 2006 X details Present, no COCCHE Coccus hesperidum Coccidae CIE, 1972; Muniappan et al., 2012 X details

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Present, no COCCVI Coccus viridis Coccidae EPPO, 2014 X details Present, few CLVD00 Columnea latent viroid Pospiviroidae EPPO, 2014 C occurrences Present, no CTM000 Cotton mosaic agent virus EPPO, 2014 X details Present, no CMV000 Cucumber mosaic virus Bromoviridae OPV, 2018 X details Present, no CYLAPU Cylas puncticollis Apionidae EPPO, 2014 X details Present, no DACUBI Dacus bivittatus Tephritidae Barbet, 2001; Vayssières et al., 2004; CABI/EPPO, 2008 X details Present, no DACUCI Dacus ciliatus Tephritidae Barbet, 2001; CABI/EPPO, 2002; EPPO, 2014 X details Present, no DPHNIN Diaphania indica Crambidae EPPO, 2014 X details Present, no DIAPPH Diaporthe phaseolorum Diaporthaceae/Fungi OPV, 2018 X details Present, no DIOPLO Diopsis longocornis Diopsidae Brenière, 1976 X details Present, no DIOPTH Diopsis thoracica Diopsidae OPV, 2018 X details Present, no DITYDI Ditylenchus dipsaci Anguinidae/nématode OPV, 2018 X details Present, no DYSDVO Dysdercus voelkeri Pyrrhocoridae Leston, 1972 X details Present, no EARIBI Earias biplaga Noctuidae Dugast 1949; EPPO, 2014 X details Present, no EARIIN Earias insulana Noctuidae EPPO, 2014 X details Present, no ELDASA Eldana saccharina Pyralidae EPPO, 2014 X details Present, no EPILCH Epilachna elaterii Coccinellidae EPPO, 2014 X details Present, no EPILSI Epilachna similis Coccinellidae Agyen-Sampong, 1988; OPV, 2018 X details Present, no EUTEOR Eutetranychus orientalis Tetranychidae CABI/EPPO, 2007; EPPO, 2014 X details Present, no FERRVI Ferrisia virgata Pseudococcidae Muniappan et al., 2012 X details

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Present, no FRANOC Frankliniella occidentalis Thripidae OPV, 2018 X details Present, no FUSACB Fusarium oxysporum f. sp. cubense Nectriaceae/Fungi EPPO, 2014; CABI/EPPO, 2015 X details Present, no FUSASO Fusarium solani Nectriaceae/Fungi OPV, 2018 X details Present, no GLOMGO Glomerella gossypii Glomerellaceae/Fungi EPPO, 2014 X details Present, no GRYTAF Gryllotalpa africana Gryllotalpidae Agyen-Sampong, 1988; OPV, 2018 X details Present, no SYLEDE Haritalodes derogata Crambidae CIE, 1979 X details Present, no HELIAR Helicoverpa armigera Noctuidae IIE, 1993; EPPO, 2014 X details Present, no HELOSC Helopeltis schoutedeni Miridae EPPO, 2014 X details Present, res- IMPCY Imperata cylindrica Adventice EPPO, 2014 B tricted distri- bution Present, no EMPOLY Jacobiasca lybica Cicadellidae OPV, 2018 X details Present, no LAMDBO Lampides boeticus Lycaenidae EPPO, 2014 X details Present, no LEPSTA Lepidosaphes tapleyi Diaspididae Muniappan et al, 2012 X details Bradbury, 1986; Rott et al., 1989; CABI/EPPO, 2000; EPPO, Present, no CLABXY Leifsonia xyli Microbacteriaceae X 2014 details Present, res- LEFCH Leptochloa chinensis Adventice EPPO, 2014 B tricted distri- bution Present, no LEPLAU Leptoglossus australis Coreidae EPPO, 2014 X details Present, no LIRITR Liriomyza trifolii Agromyzidae OPV, 2018 X details Present, no LYPAER Lypaphis erysimi Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no MCPHPH Macrophomina phaseolina Botryosphaeriaceae/Fungi OPV, 2018 X details Present, no MALISE Maliarpha separatella Pyralidae OPV, 2018 X details Present, no MSV000 Maize streak virus Geminiviridae CABI and EPPO, 1997; EPPO, 2014 X details

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Present, no MARUTE Maruca vitrata Crambidae EPPO, 2014 X details Present, no TAETSJ Megalurothrips sjostedti Thripidae OPV, 2018 X details Present, no RHOPSA Melanaphis sacchari Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no MELGCH Meloidogyne chitwoodi Meloidogynidae/nématode OPV, 2018 X details Present, no MELGHA Meloidogyne hapla Meloidogynidae OPV, 2018 X details Present, no MELGIN Meloidogyne incognita Meloidogynidae OPV, 2018 X details Present, no MELGMY Meloidogyne javanica Meloidogynidae OPV, 2018 X details Present, no MELGJA Meloidogyne mayaguensis Meloidogynidae OPV, 2018 X details Present, no PSEDLO Mythimna loreyi Noctuidae OPV, 2018 X details Present, Intro- PSEDUN Mythimna unipuncta Noctuidae CIE, 1967 X duced Present, no MYZUPE Myzus persicae Aphididae Yattara A. et al., 2014; OPV, 2018 X details Present, no NEZAVI Nezara viridula Pentatomidae CABI/EPPO, 1998 X details Present, no NIPAVI Nipaecoccus viridis Pseudococcidae CABI/EPPO, 2005; EPPO, 2014 X details Present, no OKLCUV Okra leaf curl virus Geminiviridae OPV, 2018 X details Present, no OKMV00 Okra mosaic virus Tymoviridae OPV, 2018 X details Present, no MEAGPH Ophiomyia phaseoli Agromyzidae EPPO, 2014 X details Present, no ORSEOV Orseolia oryzivora Cecidomyiidae CIE, 1984 X details Absent, inva- PACHOR Orseolia oryzae Cecidomyiidae EPPO, 2014 J lid record Present, no ORYCBO Oryctes boas Scarabaeidae EPPO, 2014 X details Present, no ORYCMO Oryctes monoceros Scarabaeidae EPPO, 2014 X details Present, no OXYAHY Oxycarenus hyalinipennis Oxycarenidae EPPO, 2014 X details

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Present, no SAISNI Parasaissetia nigra Coccidae Muniappan et al., 2012; EPPO, 2014 X details Present, no ACONGR Pardoxia graellsii OPV, 2018 X details Present, no PARLCR Parlatoria crypta Diaspididae Muniappan et al., 2012 X details Present, no PARLZI Parlatoria ziziphi Diaspididae EPPO, 2014 X details Present, no PVX000 Potato virus X Alphaflexiviridae OPV, 2018 X details Present, no PVY000 Potato virus Y Potyviridae OPV, 2018 X details Present, no PCV000 Peanut clump virus Virgaviridae EPPO, 2014 X details Present, no PECTGO Pectinophora gossypiella Gelechiidae IIE, 1990; EPPO, 2014 X details Present, no PENLNI Pentalonia nigronervosa Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no PMMOV0 Pepper veinal mottle virus Tobamovirus OPV, 2018 X details Present, no PHENMA Phenacoccus manihoti Pseudococcidae EPPO, 2014 X details Present, no PHENSO Phenacoccus solenopsis Pseudococcidae EPPO, 2014 X details Present, no PSECCI Planococcus citri Pseudococcidae CABI/EPPO, 1999 X details Present, no PLUTMA Plutella xylostella Plutellidae CIE, 1967 X details Present, no HEMTLA Polyphagotarsonemus latus Tarsonemidae CIE, 1986 X details Present, Intro- PRCJU Prosopis juliflora peste végétale Pasiecznik et al., 2001. X duced Present, no PSESI Pseudaphis sijui Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no PSDMTM Pseudomonas syringae pv. tomato Pseudomonadaceae OPV, 2018 X details Present, PSDMS1 Ralstonia solanacearum race 1 Ralstoniaceae Thera et al., 2010; EPPO, 2014 A widespread Present, RALSSO Ralstonia solanacearum sensu lato Ralstoniaceae Thera et al., 2010; EPPO, 2014 A widespread Present, no RASTIN Rastrococcus invadens Pseudococcidae Hala et al., 2004 X details

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Present, no RHITDO Rhizopertha dominica Bostrichidae Taylor and Halliday, 1986 X details Present, no RHOPIN Rhopalosiphum oxyacanthae Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no RHOPMA Rhopalosiphum maidis Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no RHOPPA Rhopalosiphum padi Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no RHOPRU Rhopalosiphum rufiabdominalis Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no RSNV00 Rice stripe necrosis virus Benyviridae EPPO, 2014 X details Present, res- RYMV00 Rice yellow mottle virus Solemoviridae John et al., 1984; CABI/EPPO, 2010; EPPO, 2014. B tricted distri- bution Present, Inva- SAVMO Salvinia molesta (fougère d'eau) peste végétale Berthe and Kone, 2008 X sive Present, no SELDO Selepa docilis Noctuidae Noussourou, 1994 X details Present, no SESACA Sesamia calamistis Noctuidae CIE, 1980; EPPO, 2014 X details Present, no SESACR Sesamia cretica Noctuidae CIE, 1968; CABI/EPPO, 2001; EPPO, 2014 X details Present, no MACSGR Sitobion graminis Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no MACSNI Sitobion nigrinectaria Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no CALAOR Sitophilus oryzae Curculionidae CAB ABSTRACTS Data Mining 2001 X details Present, no LAPHEX Spodoptera exempta Noctuidae UK CAB International, 1972; Haggis, 1984; EPPO, 2014 X details Present, no LAPHFR Spodoptera frugiperda Noctuidae FAO, 2017b; EPPO, 2018 X details Present, no SPODLI Spodoptera littoralis Noctuidae CIE, 1967; EPPO, 2014 X details Present, USTISC Sporisorium scitamineum Ustilaginaceae/Fungi CABI/EPPO, 2008; EPPO, 2014 A widespread Present, no STNCAP Stenocoris apicalis Coreidae OPV, 2018 X details Present, no CONTSO Stenodiplosis sorghicola Cecidomyiidae EPPO, 2014 X details

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Present, no STRESC Streptomyces scabies Streptomycetaceae OPV, 2018 X details Present, no STRLU Striga asiatica plante parasite Mohamed et al., 2001; EPPO, 2014 X details Present, no STRGE Striga gesnerioides plante parasite Hepper, 1963; EPPO, 2014 X details Holm et al., 1979; Bengaly et al., 1998; Estep et al., 2011; Present, no STRHE Striga hermonthica plante parasite X EPPO, 2014 details Present, no SCHZNI Tetraneura nigriabdominalis Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no TETRUR Tetranychus urticae Tetranychidae OPV, 2018 X details Present, no RHIZSO Thanatephorus cucumeris Ceratobasidiaceae/Fungi OPV, 2018 X details Present, no ARGPLE Thaumatotibia leucotreta Tortricidae CABI/EPPO, 2002; EPPO, 2014 X details Present, no THRITB Thrips tabaci Thripidae OPV, 2018 X details Present, no TMV000 Tobacco mosaic virus Virgaviridae OPV, 2018 X details Present, no TSWV00 Tomato spotted wilt virus Peribunyaviridae OPV, 2018 X details Present, no TYLCV0 Tomato yellow leaf curl virus Geminiviridae Zhou et al., 2008; EPPO, 2014 X details Present, no TOXOAU Toxoptera aurantii Aphididae Yattara A. et al., 2014 X details Present, no TRIARI Trialeurodes ricini Aleyrodidae Muniappan et al., 2012; EPPO, 2014 X details Present, no TRIBCA Tribolium castaneum Tenebrionidae Banks and, 1977; EPPO, 2014 X details Present, res- TRCASE Trichispa sericea Chrysomelidae EPPO, 2014 B tricted distri- bution Present, Intro- TROGGA Trogoderma granarium Dermestidae Banks and, 1977; EPPO, 2014 X duced Kranz and Hammat, 1979; Bradbury, 1986; IMI, 1993; EPPO, Present, no XANTMN Xanthomonas axonopodis pv. manihotis Xanthomonadaceae X 2014 details Present, no XANTAV Xanthomonas axonopodis pv. vesicatoria Xanthomonadaceae OPV, 2018 X details Present, res- XANTCI Xanthomonas citri subsp. citri Xanthomonadaceae CABI/EPPO, 2014; EPPO, 2014 B tricted distri- bution

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Present, no XANTMA Xanthomonas citri subsp. malvacearum Xanthomonadaceae EPPO, 2014 X details Present, no XANTOR Xanthomonas oryzae pv. oryzae Xanthomonadaceae EPPO, 2014 X details Present, res- XANTTO Xanthomonas oryzae pv. oryzicola Xanthomonadaceae EPPO, 2012; EPPO, 2014; CABI/EPPO, 2015 B tricted distri- bution Present, no XYLBFE Xyleborus ferrugineus Scolytidae EPPO, 2014 X details Present, ZONCVA Zonocerus variegatus Pyrgomorphidae Chiffaud and Mestre, 1990 X widespread Present, no ZYMV00 Zucchini yellow mosaic virus Potyviridae EPPO, 2014 X details

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Annexe 4 Résumé des discussions Bamako, le 16/01/2019 M. Diakaridia COULIBALY, Chef de la Division Conseil et Vulgarisation Agricoles - DNA M. Coulibaly nous explique le rôle de la DCVA qui est de concevoir les stratégies et méthodes de diffusion des techniques et technologies de production dans le domaine de l’agriculture. Cette division a selon lui un rôle charnière avec les institutions de recherche agronomique. En effet, elle est chargée d’élaborer en concertation avec l’IER des stratégies et méthodes de vulgarisation des fruits de la recherche agronomique en milieu paysan. Enfin, elle établit des cadres de concertation avec les ONG et les autres partenaires du développement rural dont les activités sont liées au conseil agricole. Il nous indique que cette division comporte deux sections (Section Appui, Conseil et Vulgarisation agricole ; Section Liaison Recherche & Développement) et que toutes les divisions sont représentées au niveau des régions et des cercles. Il existe par ailleurs une division spécialisée dans le renforce- ment de capacités des agents de terrain. Chaque Sous-Secteur comprend en moyen 3 – 4 agents de terrain dotés de moto pour les déplace- ments mais sans pour autant qu’ils soient suffisamment dotés en carburant. Il nous précise aussi qu’il existe un cadre de concertation (IER, DNA et OPV) où des réunions se tiennent de façon hebdomadaire au Cabinet du Ministère de l’Agriculture. Il existe par ailleurs un cadre spécial pour la chenille légionnaire d’automne (CLA). En outre, il souligne que des maîtres formateurs ont été formés en technique de lutte contre la CLA dans le cadre de la GIPD. Un bulletin annuel d’information (statistiques agricoles, pluviométrie, état phytosanitaire, marché) est édité par sa division. Sa division gère trois centres de formation qui couvrent les régions de : - Koulikoro, Kayes et Bamako. - Sikasso et Ségou. - Mopti,.. Ces centres permettent le recyclage des agents techniques, mais selon lui ces formations ne sont pas suffisantes pour le volume du personnel de la DNA et des DRA (2 sessions/an). Selon lui, sa division entretien de bonnes relations avec l’IER, l’OPV. M. Seydou SANOGO, Chef de la Division Législation et Contrôle Phytosanitaires des Produits Végétaux - DNA M. Sanogo nous indique que cette division comporte deux sections : - La section législation et normes ; - La section contrôle qualité et suivi des professionnels du secteur en charge des volets se- mences, pesticides, agréments et certificats phytosanitaires. Il nous indique que les postes de contrôles phytosanitaires sont au nombre de 36 dont 11 ne sont pas opérationnels actuellement en raison de problèmes de sécurité (nord du pays). Au niveau régional, on trouve : - des chargés de programme, - des chefs de poste, - des chargés de contrôle Ces personnes peuvent être des inspecteurs, contrôleurs et des agents de vérification qui sont asser- mentés. Ils travaillent avec la liste des organismes nuisibles de quarantaine du Mali dont la dernière mise à jour date de mars 2018. Il déplore cependant qu’au niveau déconcentré, il n’y ait pas plus de relations entre les agents des DLCP/DRA et les agents des SRPV qui sont chargés de surveiller les organismes nuisibles exotiques qu’ils soient de quarantaine ou non (listes A1 et A2).

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M. Amadou Cheick TRAORE, Chef de la Division Enseignement Agricole et Animation Rurale - DNA M. Traoré nous indique que sa division gère 4 centres de formation agricole (Samanko, Dioro, M’Pessoba, Samé) qui forment les agents techniques d’agriculture et les techniciens d’agriculture. Il nous précise par ailleurs qu’il existe une filière en génie rural a été créée au centre de Samanko. Sa division a validé les modules de formation du PASSIP. Ces modules servent au renforcement des capacités des acteurs intermédiaires (cat. A, B et C) du GR, de la DNA, des ONG, bureaux d’étude et secteur privé. Il existe des modules de formation sur le maraîchage, mais pas de manière spécifique en protection des végétaux. Il nous précise que 72 agents techniques et 30 techniciens supérieurs ont été formés sur les CIV. Les principaux constats que la Mission a relevé lors de cet entretien ont été les suivants : - il existe une relation étroite entre la DEAAR et le PASSIP. - l’insuffisance de ressources humaines et matérielles au niveau régional. - les agents techniques n’ont pas suffisamment de moyen (logistique et carburant) pour effec- tuer leur mission. - le taux annuel de formés reste faible. Les formations sont financées essentiellement par les programmes/projets. M. Demba DIALLO, Directeur général – OPV et ses collaborateurs. Le directeur nous indique que l’OPV est une EPA (création en 2005) dont le budget annuel de fonc- tionnement est 400 M Fcfa pour remplir ses activités de surveillance du territoire, alerte, lutte et for- mation. Il forme les acteurs du secteur phytosanitaire (agents d’appui-conseil, brigadiers phytosani- taires, élus locaux,..) et diffuse des bulletins mensuels et trimestriels qui sont disponibles sur le site du Ministère de l’Agriculture. En 2016, l’Office comptait 126 agents (dont 79 agents techniques) sur les 300 prévus par le cadre organique. Ce personnel technique reste bien évidemment très insuffisant pour la couverture du territoire national. L’OPV disposerait d’une quarantaine d’agents techniques dans les Régions, soit en moyenne six agents par Région. Pour pallier cette insuffisance, ce sont les agents des DRA qui servent de relais entre les producteurs et les SRPV (transmission des informa- tions). M. Diallo nous indique qu’il existe un cadre de concertation regroupant la DNA, la CMDT, le Centre de lutte antiacridienne et l’OPV (réunion 2 fois/an). Au niveau local, il existe des brigades villageoises d’intervention phytosanitaire. Elles sont censées surveiller et intervenir en cas de besoin. Ces brigadiers sont formés en technique de lutte, équipés en pulvérisateurs et dotés en produits phytosanitaires. Les messages d’alerte se vont par radio et télé- phone. En cas d’attaque massive par des organismes nuisibles, les traitements avec des produits de lutte contre les ennemis des cultures vivrières sont directement réalisés par l’OPV. Pour l’essentiel, il s’agit d’insecticides et des produits de lutte anti-aviaire figurant dans la liste des produits autorisés par le CSP. L’OPV forme ses agents sur les notions de base en protection phytosanitaire. Cette formation de quelques jours est malheureusement insuffisante. Elle a recours à l’IER pour des compléments de formation spécifique (entomologie, phytopathologie). Par ailleurs, certains agents de la DNA sont éga- lement formés en protection des végétaux. Un audit de la structure a été effectué en 2018. Il a montré que l’organisation actuelle de l’OPV n’était pas adaptée. Il est fortement probable qu’une restructuration s’opère et que la Division Législation et Contrôle Phytosanitaires des Produits Végétaux et l’OPV fusionnent et soient érigées en direction générale. Selon un cadre de l’OPV, la mise en place d’un comité consultatif permettrait de mettre en vis-à-vis les différents services et de rendre plus efficace la transmission d’information entre eux. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 68

Le projet d’Arrêté fixant la liste des organismes nuisibles frappés d’interdiction à l’importation et la liste provisoire des organismes nuisibles des cultures au Mali nous ont été remis. Le rapport d’activité de la campagne agricole 2016/2017 nous a également été fourni. M. Nonon DIARRA, Directeur de SOGEA et Président de CropLife Mali CropLife Mali est une association regroupant les plus grosses entreprises du secteur des pesticides au Mali. Elle regroupe 22 membres du secteur de l’importation, de la distribution et de la commercia- lisation des produits phytosanitaires. Ses principaux membres sont : - Mali Protection des Cultures (MPC) implanté au Mali depuis 1998 et qui est associé au groupe Arysta Life Science. MPC est présente dans dix localités (Bamako, Kita, Fana, Kayes, Mopti, Sikasso, Koutiala, Bougouni, Niono et San) ; - SOLEVO Mali SA, filiale du groupe SOLEVO (Louis Dreyfus Commodities), l’un des principaux négociants-distributeurs d’intrants agricoles et chimiques en Afrique est implantée au Mali de- puis 2000. La société a trois succursales au niveau national (Bamako, Ségou et Sikasso). - SOGEA (Syngenta, Bayer, Dow AgroSiences, AF-Chem), - AF-CHEM SOFACO, - ARC-EN-CIEL est une SARL de droit malien créée en 2006 qui importe, distribue et commer- cialise des semences, engrais, produits phytosanitaires et matériel/équipements agricoles (tracteurs, motoculteurs, pulvériseurs, atomiseurs, matériels de pompage et d’irrigation,..) à travers des points de ventes et des dépositaires d’intrants agricoles dans les zones CMDT, Office du Niger et Office Riz Ségou. - AGRICHEM est société malienne importatrice et distributrice d’intrants agricoles (Tradecorp, Toguna, Cigogne, Bayer SAS, Savana, Syngenta) qui a créé un réseau de distribution de semences, engrais, biostimulants et produits phytosanitaires à travers le Mali (Sikasso, Ségou, Mopti,..), SENEBULON. Il se distingue des autres importateurs par la tenue de nombreuses sessions de formation-conseil (showroom) sur les techniques culturales, l’utilisation de ses produits et l’accompagnement des producteurs. Selon M. Diarra, les principaux produits importés sont : - les semences maraîchères, - les produits insecticides, - les produits herbicides, - les produits de traitement de semences (fongicides/insecticides/nématicides). Concernant la commercialisation, il nous indique que 80% des importations de pesticides sont réali- sées par la CMDT et les compagnies sucrières (SUKALA, N’SUKALA). L’Union national des revendeurs d’intrants agricoles (UNRIA) importent et distribuent également des pesticides. Malheureusement, il déplore qu’au moins 80 – 85% de ses membres vendent des produits phytosanitaires non homologués. Parmi les produits frauduleux, les familles les plus touchées sont les herbicides et les insecticides sur le maraîchage. Toujours, selon lui, le Mali a vu une recrudescence de la mise sur le marché de pro- duits non homologués et/ou de contrefaçons à partir de 2010. Concernant l’accompagnement des utilisateurs de pesticides, CropLife Mali forme des producteurs volontaires (niveau village) pour être dépositaires des produits importés par ses membres. Des for- mations sont aussi données aux producteurs sur les produits et sur leurs applications. Les constats que la Mission a pu faire lors de cet échange, sont les suivants : - le volume des ventes de herbicides a augmenté depuis les 4 dernières années en raison du manque de main d’œuvre dans certain village (en cause les mines d’or). - la progression des ventes annuelles de pesticides est estimée entre 5 et%. Cela est dû en partie à l’exportation de produits phytosanitaires vers le Sénégal et le Niger. PM. Diarra nous évoque l’existence du projet PEPO. Il concerne l’élimination des pesticides obsolètes et emballages vides au Mali. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 69

La discussion se poursuit sur les questions de l’homologation des produits phytopharmaceutiques dont le coût atteint pour une homologation définitive de 5 ans, 10 à 15 000 000 Fcfa. Selon lui, les productions connaissent bien leurs agroécosystèmes et diagnostiquent assez bien les organismes nuisibles. Le souci viendrait plutôt de leur niveau d’instruction qui ne leur permettent pas de juger de la qualité des spécialités commerciales vendues sur le marché ; de la recrudescence des produits frauduleux qui envahissent les marchés de proximités ; de la concurrence déloyale entre les produits homologués et les produits frauduleux. Il insiste sur le fait que les détaillants n’ont aucune formation/ connaissance des produits phytosanitaires qu’ils vendent (au niveau village). Ce sont de simples coursiers ! Koulikoro, 18/01/2019 M. Oumar Diadié DJITTEI, Directeur Régional du SRPV et ses collaborateurs. Il nous indique que les agents sont basés au niveau de la région, des cercles et des villages. Au niveau région, trois cellules (surveillance et lutte ; méthodes alternatives de lutte ; chargé des pesti- cides et équipements) réagissent avec les chefs secteurs et les agents de base. Ce personnel travaille avec le programme CIV/PASSIP, IPRO/IRRIGAR et le projet PLMF. Selon lui, le personnel est très insuffisant pour couvrir la région. Ils sont appuyés au niveau local (cercle, commune, village) par les agents de base de la DRA et des brigades villageoises. Les briga- diers phytosanitaires sont des paysans endogènes formés aux techniques de lutte phytosanitaire contre les principaux fléaux, tels que les criquets et les oiseaux granivores pour l’essentiel. Ils sont dotés d’équipements de traitement et de produits phytosanitaires. Les agents de terrain ne sont pas suffisamment formés sur les questions phytosanitaires pour ré- pondre aux demandes des producteurs. Ils travaillent en synergie avec les agents de base de la DRA. Les principaux problèmes phytosanitaires de la région sont causés par les organismes suivants : Sau- teriaux (Zonocherus variegatus), les Coléoptères, les chenilles et les virus sur les Solanacées. Bougouni, 18/01/2019 M. Bassidi YATOURA, Chef Secteur de la DRA. M. Yatoura nous indique que ses 3 chargés de programmes sont en formation et que le chef de bureau du contrôle phytosanitaire et conditionnement est en mission sur le terrain. Il nous indique que son secteur est en sous-effectif et qu’il ne dispose que d’un agent pour une voire deux communes. Il nous précise par ailleurs que ses agents de vulgarisation ne sont pas formés en protection phytosa- nitaire et en diagnostic. Ils n’ont pas d’outils et d’équipements pour effectuer des observations en santé végétale (absence de fiches techniques). Toutefois, ses agents sont en lien avec ceux du Sec- teur de la Protection des Végétaux (SPV). Les problèmes préoccupant les producteurs du Cercle de Bougouni sont actuellement le manque d’eau récurrent depuis plus de deux ans. Selon lui, il n’y a pas vraiment de problèmes phytosanitaires dans son secteur. Il nous assure que les échanges d’information sont fluides avec le SPV. Selon lui, les priorités à mettre en œuvre pour rendre plus efficace l’appui-conseil aux producteurs serait l’édition de fiches tech- niques de terrain pour un meilleur diagnostic phytosanitaire et des formations en direction des agents de terrain sur la lutte intégrée et l’utilisation raisonnée des pesticides. M. Minkailou KANTE, Chef Secteur de la PV. M. Kanté nous donne un bref aperçu de la situation phytosanitaire de son secteur. Selon lui, c’est la LCA et les sauteriaux qui posent problème sur les cultures sèches. Concernant le maraîchage, les principaux ravageurs sont les mouches blanches sur tomates, aubergine et piment (transmission de viroses) et Pluttela sur le chou. Concernant les maladies, c’est la rouille sur tomate. Il nous indique l’existence d’un cadre de concertation en protection des végétaux au niveau de pré- fecture et qu’il y a un contact direct entre les agents de la DRA et du SPV. Il nous indique également

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la présence de brigades villageoises d’intervention phytosanitaire dans chaque commune. L’informa- tion en cas d’incidence phytosanitaire lui parvient par trois canaux : les brigadiers, les maires et les agents de la DRA. Ces informations sont retransmises à la préfecture de Bougouni, au SRPV de Sikasso et au chef de secteur de l’agriculture de Bougouni. En termes de renforcement de capacités, il nous précise que les brigadiers sont recyclés 3 fois par an à raison d’une journée de formation dispensée par un cadre de l’OPV. Selon lui les agents de la DRA n’ont pas une bonne connaissance des ON. Il nous indique aussi que le soutien de la recherche agronomique en direction des agents du SPV est insuffisant. Les priorités à mettre en œuvre pour rendre plus efficace l’appui-conseil aux producteurs serait : le renforcement des moyens de locomo- tion (une moto pour couvrir tout le cercle de Bougouni), le renforcement du Secteur en personnel technique et de l’équipement informatique. M. Mamadou BA, Gérant de MCP. Il nous indique que les principaux problèmes phytosanitaires du cercle de Bougouni se rencontrent sur maïs et coton. En effet, ce sont ces deux cultures qui boostent son chiffre d’affaire. Par ailleurs, il nous précise que les maraîchers dont la grande majorité sont des planteurs de coton et de maïs utilisent les produits phytosanitaires du coton sur le maraîchage car la plupart des spéculations ma- raîchères sont attaquées par les ravageurs communs (chenilles, pucerons, mouches blanches). Lors- que les maraîchers n’ont pas cette opportunité, ils orientent leurs achats de pesticides vers des pro- duits non homologués voire frauduleux beaucoup moins que les produits qu’il vend. Selon ses esti- mations, ils seraient 70% à utiliser des pesticides contrefaits. Toujours selon lui, 30% des dépositaires de la région vendraient également des produits contrefaits. Il pense que les opérations de saisies de contrefaçons devraient être menées plus régulièrement. Pour lui, la connaissance des ON par les agriculteurs est très faible et, que la distribution peut jouer un rôle dans l’appui-conseil en matière d’aide à la décision dans l’application des traitements, le bon choix des matières actives. Enfin, il nous indique que sont les insecticides qui sont plus vendu avec en tête les pyréthrinoïdes. Puis viennent l’indoxacarbe et le chlorpyriphos. En deuxième position des familles de produits viennent les fongi- cides (principalement le cuivre) et enfin en troisième position, les biostimulants et les produits de traitement de semences. M. G'Golo TRAORE, Président de la Chambre régionale d’agriculture et son 2e Vice-Président. Selon le président de la CRA, le problème majeur du maraîchage dans le cercle de Bougouni est le manque d’eau, en particulier pour la culture de salade. Sur tomate, oignon et pomme de terre, les maladies arriveraient en tête, car les paysans ne savent pas comment les traiter. Il nous indique que 600 femmes ont été formées par l’ONG Helvetas sur les techniques du traitement des semences. Pour lui, il faudrait que les bailleurs proposent des formations adaptées aux préoccupations du terrain, car bien souvent les thématiques phytosanitaires abordées sont inadaptées aux problèmes des ma- raîchers. Il nous indique par ailleurs que ces formations sont largement insuffisantes en termes de volume et que la couverture de l’encadrement ne pas satisfaisante. Ségou, 21/01/2019 M. Abdoulaye Issa BOUARE, Directeur Régional du SRPV et ses collaborateurs. Selon M ; Bouaré, les agents du SRPV sont basés au niveau de la région, des cercles et des postes dont Baraouli (4), San/Tominian (3), Bla (2) et Niono/Macina (non fonctionnel pour insécurité. Le per- sonnel est très insuffisant pour couvrir la région. Ils sont appuyés au niveau local (cercle, commune, village) par les agents de base de la DRA et des brigades villageoises. Ces brigadiers phytosanitaires sont des paysans endogènes formés aux techniques de lutte phytosanitaire contre les principaux fléaux, tels que les criquets et les oiseaux granivores pour l’essentiel. Ils sont dotés d’équipements de traitement et de produits phytosanitaires. Il nous signale que le PAPAM a appuyé la formation de productrices dans la fabrication de bio-insecticides et en méthodes alternatives de lutte sur 12 sites

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d’intervention. Les principaux nuisibles de la région sont les chenilles, les pucerons et les viroses sur tomate. Sur chou, c’est essentiellement la teigne du chou. M. Harouna SANGARE, Directeur Régional de l'Agriculture et ses collaborateurs. Il nous indique que les secteurs d’agriculture de la DRA de Ségou manquent de personnel et de matériel roulant pour couvrir correctement le territoire qui leur est attribué. Les secteurs d’agriculture disposent d’un à deux agents pour couvrir toute une commune. La majorité des agents ne dispose pas de moyen de locomotion et de carburant pour l’encadrement des villages relevant de sa zone d’encadrement. Ainsi, il est très fréquent de constater que l’agent de base ne se déplace qu’en com- pagnie des missionnaires ou sur fond mis à disposition par des partenaires (projets, programmes). Les agents de terrain ne sont pas suffisamment formés sur les questions phytosanitaires pour ré- pondre aux demandes des producteurs. Les agents sont formés bien souvent quand il y a un projet mis en œuvre dans leur zone et généralement sur des thématiques concernant le projet ou pro- gramme. Les agents de terrain ne sont pas outillés pour effectuer des diagnostics phytosanitaires. En effet, ils ne disposent pas de fiches techniques phytosanitaires, ni de kits de diagnostic (loupe de poche, scal- pel, paire de ciseaux, pinceau, flacon et boite de prélèvement, alcool à 70°,…). Certains agents ont reçu des formations ou informations/sensibilisations au même titre que les pro- ducteurs sur la préparation et l’utilisation des biopesticides à base de neem. M. Amadou Tidjan THERO, Chef de la Division Vulgarisation Agricole de l’Office Riz Ségou Il nous précise que cette division abrite le volet cultures maraîchères et que les activités sont basées sur la réalisation des périmètres maraichers suivant la demande des populations. Les critères de réalisation sont basés sur la nature du sol, les besoins du marché et les potentialités. Le ratio de l’appui conseil est d’un agent pour huit villages. Les paysans néo-alphabétisés, les néo- traiteurs et les agents d’encadrement de base remontent les difficultés rencontrées sur le terrain aux chefs de secteurs et aux chefs de zones et à la DVA. Les paysans néo-traiteurs s’occupent des trai- tements phytosanitaires des parcelles au niveau village. Les relations de collaboration avec la DRA et le SRPV sont bonnes à tous les niveaux, des agents de bases aux directions nationales et générales. Ainsi, pour les problèmes phytosanitaires, les agents de la DRA sont le plus sollicités et rarement le SRPV. Sikasso, 21/01/2019 M. Yacouba KONE, Directeur Régional de l'Agriculture et ses collaborateurs. M. Koné nous indique que les agents de terrain sont insuffisants pour couvrir toute la région de Si- kasso (1 agent pour une à deux communes). Par ailleurs, ils ne sont pas suffisamment dotés en carburant, en fiches techniques, en équipements et outils de diagnostic. En outre, ils ne sont pas formés en protection des cultures et ont une connaissance relativement moyenne dans la reconnais- sance des ON et des auxiliaires des cultures. Mais ils ont une bonne connaissance des pesticides car régulièrement formés par les cadres de l’OPV. Il nous indique que les relations sont bonnes entre les agents de la DRA et ceux de l’OPV. Pour lui, les informations circulent bien entre les deux services. Ils se préviennent mutuellement en cas d’inci- dence phytosanitaire. Il nous donne la liste des principaux bio-agresseurs dans la région (pucerons sur chou, flétrissement bactérien sur tomate et pomme de terre, sauteriaux sur les pépinières, mouches blanches sur tomates et aubergines locales, mouches des fruits sur cucurbitacées). Selon lui, les producteurs ont une connaissance satisfaisante des principaux bio-agresseurs de leur culture, qu’ils ont un accès facile aux pesticides homologués car les achats peuvent se faire au niveau des villages. Il note cependant qu’au niveau des ventes dans les villages, les producteurs sont sou- vent tentés d’acheter au moins cher et donc de choisir des produits de moins bonnes factures, voire contrefaits. Il regrette que la recherche ne forme pas suffisamment ses agents. Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 72

Les priorités à mettre en œuvre pour rendre plus efficace l’appui-conseil aux producteurs passerait selon lui par : - un renforcement en personnel. Il faudrait passer de 150 personnes à plus de 330 pour couvrir effi- cacement le territoire. - un renforcement des capacités de ses agents de terrain en diagnostic phytosanitaire et en gestion intégrée des bio-agresseurs. - un renforcement en dotation de matériel (moto, équipement de base, fiches techniques, outils de diagnostic, GPS,..). M. Adama MALLE, Directeur Régional du SRPV. M. Mallé nous qu’il existe un système de surveillance par piégeage sexuel des principales mouches des fruits sur toute la zone de production de mangue dans la région de Sikasso (projet PLMF). Ses agents sont mobilisés dans la collecte de données (nombre de captures hebdomadaires). Il nous indique qu’il existe aussi des producteurs endogènes qui sont formés et équipés en matériel de trai- tement par l’OPV. Ils forment les membres des brigades d’intervention villageoises. Bien qu’il n’existe pas un cadre d’harmonisation/concertation institutionnel au niveau local, il y a, selon lui, une synergie dans les actions que mènent les agents des différents services techniques. Il nous indique que les échanges entre agents se vont essentiellement par téléphone. Les informations du terrain sont remontées par les brigades villageoises et sont transmises aux chefs de secteur avant de lui parvenir. Ces informations sont ensuite communiquées aux partenaires et à l’OPV à Bamako. Il nous signale toutefois que certains producteurs saisissent le chef de Région directement. Le SRPV de Sikasso dispose d’un agent par cercle. Il y a environ une vingtaine d’agent sur toute la région. Ces agents n’ont qu’une moto pour se déplacer. La direction ne dispose que d’un véhicule de type pick-up. Les problèmes actuels qui préoccupent les producteurs de la région sont les sauteriaux, les chenilles et les pucerons sur tomate et chou. Les viroses sur tomate et gombo sont également un souci pour les maraîchers car ils n’ont aucun produit phytosanitaire pour lutter contre. Ils nous indiquent par ailleurs, que les producteurs ont dû mal à changer leur comportement par rapport au recours systé- matiques des pesticides et cela, malgré les campagnes de sensibilisation sur l’utilisation de variétés résistantes/tolérantes et sur la pratique des rotations longues. Il nous précise qu’un bulletin hebdomadaire est édité et distribué aux différents partenaires institution- nels (DRA, CRA, IER, Projets/Programmes,…). Ces bulletins sont le compte-rendu des prospections effectuées par les brigadiers. Selon lui, la grande majorité des paysans ont une connaissance des principaux ON. Il estime que 60% des producteurs savent reconnaître les insectes nuisibles, mais seulement 2 à 5% savent iden- tifier les maladies. Ils ont un accès aux pesticides et aux appareils de traitement au niveau des vil- lages. Il nous précise que ces agents sont suffisamment soutenus par la recherche en matière de formation sur les nouvelles techniques de lutte. En termes de priorité, il conviendrait, selon lui de : - intensifier la synergie entre les services techniques au niveau local. - renforcer l’organisation des maraîchers afin de leur faciliter les achats de pesticides homologués. - renforcer les capacités des producteurs dans l’identification des ON, la gestion des emballages vides et dans l’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI). M. Ouarza KONE, Secrétaire général de la Chambre Régionale d’Agriculture de Sikasso. M. Koné nous décrit l’organisation de la CRA et ses deux principales missions (représentation du monde rural auprès des autorités et organisation des producteurs). Selon lui la CRA est la courroie de transmission entre les producteurs et l’Administration. Mais il regrette qu’il n’existe pas d’harmoni- sation au niveau des acteurs du secteur F&L et qu’il n’y a pas suffisamment de capitalisation au niveau

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des institutions. Il nous indique qu’il y avait un cadre de concertation entre les différents acteurs (DRA, OP, R&D, institutions financières, ONG, secteur privé,..) au niveau régional, mais il n’est plus opéra- tionnel depuis la fin du programme de la Banque mondiale (PCDA). Pour lui, chaque localité présente sa spécificité en termes de pression parasitaire. Et qu’il serait judicieux d’y apporter une réponse adaptée en fonction du contexte socio-économique. Il nous précise qu’il n’y a pas trop d’organismes nuisibles sur le riz (plutôt un problème de maîtrise d’eau), mais qu’en revanche, les cultures de solanacées souffrent de viroses et de maladies en gé- néral. Concernant les échanges d’informations entre les STD, le problème viendrait du manque d’agents pour couvrir le territoire et l’absence de moyens (moto, carburant) pour réaliser leur mission d’enca- drement et de surveillance. Il conviendrait selon lui de : - renforcer les capacités des agents de terrain afin qu’ils soient entendus par les agriculteurs. - remettre en place un cadre de concertation avec un système de fonctionnement pérenne. - renforcer l’animation au niveau des radio de proximité, en imaginant un système viable pour la dif- fusion d’informations auprès des mairies de communes rurales et des OP. M. Fatogoma SANOGO, Agronome au CRRA/IER de Sikasso M. Sanogo nous indique que le CRRA de Sikasso a travaillé pendant longtemps sur la filière pomme de terre et mangue dans la région. Selon la recherche dispose de paquets technologies assez con- séquents mais pas suffisamment diffusés. Le manque d’agents spécialisés dans le domaine y est pour beaucoup. La filière mangue – filière d’exportation – a su profiter des résultats de la recherche essentiellement financée par les projets successifs. Ce qui n’a pas été toujours le cas du maraîchage, hormis la pomme terre encore soutenue par le projet de la coopération suisse. Selon lui, les différents projets ont non seulement appuyé la filière pomme de terre au niveau de la commercialisation, de l’organisation des producteurs et du système d’information, mais ils ont égale- ment renforcer la filière au niveau de la production (micro-tubercules, engrais et produits phytosani- taires de qualité, formation des prestataires et des producteurs,…). Bamako, 28/01/2019 M. Héry COULIBALY, Coordinateur National du Projet FIER/FIDA (2013-2022) 52 M USD Il nous décrit le projet FIER qui couvre 4 régions (Sikasso, Koulikoro, Kayes, Ségou) et 12 cercles dans le secteur agropastoral. Les principales activités sont : - la mise en place des dispositifs d'appui-conseil, la mobilisation de financements adaptés, la création d'entreprises et d’innovations techniques et commerciales. - l’insertion et l’appui économique en direction des jeunes ruraux défavorisés. - l’appui aux parcours d'insertion (AGR, HIMO). Concernant le renforcement des capacités institutionnelles et de l'offre de formation, le projet mis en place un dispositif d'orientation-conseil auprès des jeunes, appui les organisations de producteurs et les Conseils Régionaux. Concernant la formation professionnelle et l’alphabétisation : - le projet FIER accompagne les centres de formation public/privé. Existence de 21 centres (dont 15 reconnus par l’État). La formation se fait en alternance sur 2 années. Les thèmes de formation abor- dés sont : les cultures sèches, le maraîchage, le reboisement, le compostage, l’embouche et l’avicul- ture. Des formations courtes sont également proposées dans le cadre de la formation continue en transformation de l’arachide, teinture, savonnerie, conservation et conditionnement de produits agri- coles. - le projet FIER passe par des ONG pour la mise en œuvre des apprentissages au niveau des villages (2 animateurs/village). Il accompagne financièrement les jeunes ruraux dans le montage de leurs microentreprises.

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- l’approche est comprend : une proposition de formation, de crédit pour investissement (90% sub- vention, 10% prêt), une analyse des filières porteuses par localité. La formation est suivie d’un ac- compagnement par l’insertion (définition du projet pendant la formation puis sélection du projet en vue du financement). Les filières porteuses sont principalement l’embouche et le maraîchage. La forte demande des pro- ducteurs pour l’activité maraîchère tient au fait qu’elle est génératrice de revenus. Toutefois, son constat est sévère : il y a un déficit de connaissance/qualification sur les problèmes phytosanitaires chez les jeunes maraîchères. Il nous indique par ailleurs que les CFP sont considérés par certains projets comme des points indispensables d'application des formations (moyen de capitaliser les dispositifs de formation, mutualiser les efforts,...). Selon lui, les interventions de formateur indépendants devraient être systématiquement rattachées à un centre (type de formation mobile, délocalisée) pour garantir un bon suivi de la formation, des apprenants et des formateurs. Ces formations reprennent des modules de formation des programmes élaborés par le MEFP avec INIFORP. Ces modules sont de durées variables selon les thèmes, de quelques jours à quelques semaines. Ce sont soit :  des formations résidentielles qui sollicitent les moyens pédagogiques des centres et impli- quent des frais de déplacement et de séjour des apprenants.  soit des formations délocalisées, qui permettent dans ce cas de réduire certains coûts. - le projet FIER octroie des subventions pour les AGR (90%) et pour les MER (80%) avec une modalité particulière : la subvention est placée sur un DAT dans un réseau de SFD local qui verse le montant correspondant sous forme de prêt au jeune. Lorsque le montant est intégralement remboursé, le jeune reçoit le montant déposé́ plus les intérêts cumulés sur la période. Ceci contribue à l’éducation financière du jeune, qui devient potentiel client de la banque ensuite (financement de son fonds de roulement, investissements supplémentaires ...). Il nous précise que FIER a mis en place un dispositif de suivi au niveau régional et qui exige que les centres de formation servent de relais pour les formations délocalisées mises en œuvre par des acteurs indépendants. Le projet FIER met en place des dispositifs de formation tutorée. Selon nous, ce type de formation se rapproche de la formation par apprentissage rénovée ci-dessus mentionnée (LuxDev). La différence pourrait s’établir sur le niveau de formalisation des référentiels de formation. Ce sont les professionnels-formateurs qui élaborent les modules de formation par rapport à un contexte ciblé. Aussi, nous situons cette formation tutorée, plus ciblée sur une activité, plutôt dans la catégorie “formation continue”. M. Mamadou Moussa DIARRA, Directeur de Recherche - IPR/IFRA M. Diarra nous présente brièvement l’IPR/IFRA, ses missions de formation universitaire, post-univer- sitaire et continue ; ses activités de recherches scientifiques et technologiques. Il nous indique que la plupart des programmes de recherche que mène l’IPR sont financés par les bailleurs et que le Minis- tère de tutelle assure simplement le fonctionnement des laboratoires et les salaires des enseignants- chercheurs. Il donne un aperçu des enseignements : DUTS, licence, ingénieur, maitrise en vulgarisation agricole (MVA) ouverte aux professionnels de la vulgarisation, master, doctorat). Il nous indique qu’un niveau master en protection des végétaux va ouvrir ses portes très prochaine- ment au sein de l’IPR de Katibougou. La validation par le Ministère de l’Agriculture a été obtenue depuis deux ans, mais c’est le nombre insuffisant de candidats qui pose problème. En effet, pour être à l’équilibre budgétairement, un quota d’étudiants doit être atteint. Le coût de formation est de 300 000 Fcfa/semestre. Ce master est ouvert aux titulaires d’une licence ou d’un diplôme d’ingénieur. Concernant la circulation d’informations, il regrette qu’à l’heure du numérique, elle ne soit pas plus fluide entre administration. Par ailleurs, il déplore l’absence de cadre institutionnel formel régissant Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 75

les relations entre l’IER et l’IPR. Selon lui, tout se fait de façon informelle entre les personnes de bonne volonté. Du coup l’information n’atteint pas forcément les bonnes personnes ! Bamako, 28/01/2019 M. Mohamed SOUMARE, Expert national CEP – FAO et M. Abdel Haidaro, Responsable S&E Selon M. Soumaré, la FAO-Mali a mis en place des CEP depuis 1997 en riziculture, puis en GIPD en 2000. La FAO a aussi fait un état des lieux sur l’utilisation des pesticides sur coton (2000), sur cultures maraîchères (2001-2002). Il nous indique que la FAO a élaboré un protocole de recherche avec l’IER concernant la mise au point de bio-insecticides à base d’extraits de végétaux. Les cultures concer- nées sont la tomate et le coton. Un catalogue sur les bio-insecticides et leurs doses d’application sur coton a été édité par l’IER en 2013. Un partenariat a été engagé avec la FAO et le IITA concernant des travaux sur des tests d’efficacité de bio-insecticides (neem, Hyptis suavilensis, Physalis sp.) sur coton dans la sous-région. La FAO possède une base de données de facilitateurs et de maîtres formateurs en GIPD sur l’en- semble du territoire. Il nous indique aussi qu’il existe une union de réseaux de paysans facilitateurs à Bla appartenant à la coopérative de coton dont le point focal est basé à la DRA. Il nous précise que la FAO renforce les capacités des agents de la DNA/DRA, des Offices, de la CMDT et des ONG dans les approches CEP. Il regrette qu’il n’y ait pas de système de surveillance des ON efficace. En effet, selon lui, l’OPV ne dispose pas de ressources compétentes en réseau au niveau local. Bamako, 29/01/2019 M. Kerno BADJI, Responsable Composante Surveillance PLMF Il nous explique en détail les objectifs du Projet de soutien au Plan Régional de Lutte et de Contrôle des Mouches des Fruits en Afrique de l’Ouest (identification des variétés de mangues, ciblage des espèces de Tephritidae par rapport à leur importance économique, stratification des producteurs, ex- port, marché local, recommandation phytosanitaire en fonction de l’objectif économique des produc- teurs,…). Il nous précise que la composante Surveillance vise à organiser aux niveaux national et régional le suivi du taux d’infestation des mouches des fruits et lancer, dès que nécessaire, des alertes déclenchant des réactions rapides. Ce système de surveillance repose sur environ 500 vergers ré- partis sur 22 zones agroécologiques des différents pays de la CEDEAO (40 vergers pour le Mali). Au Mali, c’est l’OPV qui est en charge de la surveillance des vergers pilotes dont il sous-traite avec les DRA (12 personnes pour gérer le réseau de surveillance, soit un agent DRA pour 4 vergers ; 1 cadre DRA/SRPV au niveau des régions et coordonnateur au niveau national). Ce système permet d’opti- miser les traitements phytosanitaires. Il nous indique aussi, que le projet forme et sensibilise les pro- ducteurs sur les bonnes pratiques agricoles (identification des mouches des fruits et application des traitements). Selon lui, les exportations de mangues au Mali pour la campagne 2018 ont été estimées à environ 12 milliards de Fcfa. Il nous précise que le PLMF a organisé plusieurs réunions au niveau du comité national, mais ce comité n’a jamais porté de choses sérieuses comme par exemple l’autonomisation de la filière, lors- que le projet s’achèvera.

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Annexe 5 Instances internationales, régionales et nationales en charge de la protection phytosanitaire Nom Rôle Fonctions spécifiques assure le développement des capacités humaines pour le Division de la production végétale et renforcement des organisations phytosanitaires. de la protection des plante de la FAO héberge le Secrétariat de la CIPV met en place des projets de coopération techniques (TCP) (AGP) pour former, informer, analyser, conseiller et fournir du ma- tériel et des équipements organisations phytosanitaires. passe en revue la situation de la pro- produit les normes internationales pour les mesures phytosa- Secrétariat de la CIPV tection des végétaux dans le monde nitaires (NIMP). fournit un cadre international pour la protection des végétaux vise à protéger les plantes cultivées et qui prévoit l'élaboration de normes internationales pour les sauvages en prévenant l’introduction mesures phytosanitaires (NIMP) destinées à préserver les et la dissémination des organismes ressources végétales. nuisibles. fournit un appui technique au processus de règlement des permet aux pays d'analyser les risques différends de l'OMC et participe à la nomination des experts Convention internationale pour la pro- auxquels sont exposées leurs res- des groupes de travail de l'OMC chargés d'évaluer les points tection des végétaux (CIPV) sources végétales et d'avoir recours à d'ordre phytosanitaire. des mesures basées sur des données scientifiques. appuie les pays en développement à améliorer l’efficacité de leurs organisations nationales de la protection des végétaux la Commission des mesures phytosa- (ONPV). nitaires (CMP) est l’organe directeur de la CIPV. participe aux activités des organisations régionales de la pro- tection des végétaux (ORPV). administre les accords commerciaux tels que l’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS).

Organisation Mondiale du Commerce met en place un cadre pour les négociations commerciales, supervise le commerce international. (OMC) le règlement des différends commerciaux, le suivi des poli- tiques commerciales nationales, l'assistance technique et la formation pour les pays en développement, et la coopération avec d'autres organisations internationales.

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informe les États membres des conséquences de l'accord SPS de l'OMC sur le commerce international des produits agricoles. Conseil phytosanitaire interafricain coordonne les procédures de protec- développe une stratégie commune contre l'introduction et la (CPI-UA) tion des végétaux en Afrique. propagation des organismes nuisibles, notamment par l'har- monisation de la législation phytosanitaire. renforce les capacités des États membres dans les activités phytosanitaires et phytopharmaceutiques. examine les dossiers d’homologation. définit les méthodes de contrôle de la composition, de la qua- lité et de l´évaluation des produits. tient le registre des homologations et des autorisations. établit une liste des pesticides d´emploi interdit ou sévère- assure l’homologation des pesticides ment réglementé. Comité sahélien des pesticides (CSP) dans les pays du CILSS effectue l´inventaire des pesticides utilisés ou commerciali- sés. établit la liste des établissements publics autorisés à effec- tuer les essais. dresse la liste des laboratoires habilités à effectuer les ana- lyses de contre-expertise. élabore la législation en matière de contrôle phytosanitaire. participe à l’élaboration des normes en matière de contrôle phytosanitaire. contrôle la qualité produits et denrées d’origine végétale. assure le contrôle de la mise sur le Direction nationale de l’Agricul- veille à l’application de la réglementation relative au contrôle marché des produits phytopharmaceu- ture/DLCPPV du conditionnement des produits et denrées alimentaires tiques et en surveille l'utilisation. d’origine végétale. contrôle la qualité des semences d’origine végétale. contrôle les activités des professionnels du secteur phytosa- nitaire (importateurs, distributeurs, revendeurs). coordonne les opérations de surveillance des cultures en vue Office de la protection de végétaux assure l’organisation de la protection de signaler l’existence et la propagation des organismes (OPV) des végétaux nuisibles.

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prend les mesures et coordonne les opérations de lutte contre les organismes nuisibles. procède à la désinfestation ou à la désinfection des envois de végétaux faisant l’objet d’échanges internationaux. développe, met en œuvre et vulgarise les méthodes alternatives de lutte dans le domaine de la protection des végétaux, en relation avec les services et organismes compétents en la matière. collecte, analyse et diffuse les informations en matière de protection des végétaux. forme le personnel d’encadrement rural et les paysans en matière de protection des végétaux. procède aux tests d’efficacité biologique des produits réalise les expérimentations de pré-ho- phytopharmaceutiques Institut d’économie rurale (IER) mologation procède aux tests de toxicité des produits phytopharmaceutiques Comité national de recherche agricole assure le soutien technique et financier génère et diffuse les nouvelles technologies en gestion des (CNRA) de la recherche agronomique organismes nuisibles. collecte et analyse la réglementation nationale relative aux pesticides. assure le suivi de l’application natio- émet un avis sur le contrôle des résidus de pesticides dans nale des décisions du CSP. les produits végétaux et animaux. Comité national pour la gestion des assure le suivi de l’impact sur la santé actualise la base de données nationale des pesticides. pesticides (CNGP) humaine et environnementale des pes- propose la liste des pesticides dont l’emploi est autorisés et ticides au niveau national. ceux dont l’emploi est interdits. informe et sensibilise les utilisateurs et l’ensemble des autres acteurs sur les décisions et recommandations du CSP.

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Annexe 6 Guide d’entretien individuel sur la gestion phytosanitaire à l’intention des producteurs GRILLE ENQUETES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Date d’enquête : I___I___I / I___I___I/ I___I___I

Commune de : ……………………………………………

Village: …………………………………………….

I. DESCRIPTION DU PRODUCTEUR

Nom du producteur : ……………………………………………Tél :

Sexe: I___I Age: I___I___I (1 Masculin ; 2 Féminin)

Niveau d’instruction : I___I (1 Primaire ; 2 Secondaire ; 3 Supérieur ; 4 Coranique ; 5 Alphabétisé en langue locale ; 6 Non alphabétisé)

Le producteur est-il : I___I (1 Chef d’exploitation ; 2 Actif principal (chef des travaux) ; 3 Actif simple ; 4 chef d’exploitation et actif principal)

Statut du chef d’exploitation : I___I I___I (1 Homme, 2 Femme) (3 Marié, 4 Célibataire, 5 Divorce, 6 Veuf)

Nombre d’actifs dans le ménage : Homme : ……… Femmes :………………….

Nombre de personnes à charge : I______I

Année de démarrage de l’activité de maraîchage : I______I

Distance habitat/parcelles maraîchères :

Comment avez-vous appris le métier de maraîcher ?

Avez-vous suivi une formation agricole/maraîchage ? I___I (1 oui ; 2 non)

Avez-vous bénéficié d’appui-conseil maraîchage? I___I (1 oui ; 2 non)

Lesquelles et pourquoi ?

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II. CULTURES ET SUPERFICIES :

Le producteur est-il propriétaire des terres qu’il cultive ? I___I (1 non; 2 oui) Quelle est la superficie totale de terres : I___I___I ha

Parcelles maraîchages : cultivée I___I ha/planches jachère I___I ha empruntée I___I ha

Planches : Longueur : I___I largeur : I___I

Type de sols (maraîchage) : I___I (1 fertile, 2 moyennement fertile, 3 peu fertile)

Quelle culture constitue votre principale spéculation cultivée ? I___ I (1 : coton, 2 : maïs, 3 : mil/sorgho, 4 : riz, 5 : fonio , 6 : arachide, 7 : sésame, 8 : pomme de terre, 9 : chou, 10 : tomate, 11 : autre) Citez 2 cultures qui constituent vos principales sources de revenus : I___I___I (1 : coton, 2 : maïs,3 : mil/sorgho, 4 : riz, 5 : fonio, 6 : arachide, 7 : sésame, 8 : pomme de terre, 9 : chou, 10 : tomate, 11 : autre)

Quelles sont les cultures pratiquées pendant la campagne agricole 2018 Coton I___I Superficie moyenne annuelle I_____I ha (1 non; 2 oui) Maïs I___I Superficie moyenne annuelle I_____I ha (1 non; 2 oui) Sorgho, mil I___I Superficie moyenne annuelle I_____I ha (1 non; 2 oui) Riz irrigué I___I Superficie moyenne annuelle I_____I ha (1 non; 2 oui) Autre céréales I___I Superficie moyenne annuelle I_____I ha (1 non; 2 oui) Pomme de terre I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Chou I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Tomate I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Oignon I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Échalote I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Aubergine I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Courge, courgette, melon I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Autres légumes I___I Superficie moyenne annuelle I______I ha (1 non; 2 oui) Mangues I___I Superficie moyenne I______I ha (1 non; 2 oui) Agrumes I___I Superficie moyenne I______I ha (1 non; 2 oui) Autres fruitiers I___I Superficie moyenne I______I ha (1 non; 2 oui)

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III. EQUIPEMENTS :

Quels sont les équipements disponibles dans l’exploitation agricole ? Moto pompe I___I Nombre I______I (1 non; 2 oui) Sources d’eau I___I (1 puit ; 2 marigot ; 3 rivière)

Système d’irrigation I___I (1 gravitaire ; 2 aspersion ; 3 goutte-à-goutte ; 4 arrosoir) Pulvérisateur I___I Nombre I______I (1 non; 2 oui) Charrette I___I Nombre I______I (1 non; 2 oui) Brouette I___I Nombre I______I (1 non; 2 oui) Fosse fumière I___I Nombre I______I (1 non; 2 oui)

Quelles sont vos sources d’approvisionnement en équipements ? I___I (1 : boutique d’intrant au niveau village ; 2 : coopérative au niveau de la commune ; 3 : fournisseur au niveau du Cercle ; 4 fournisseur au niveau de la Région ; 5 ressortissants extérieurs)

IV. PRATIQUES CULTURALES (rotation, association, période de préparation de sol, etc.)

A1. Rotation culturale : (Préciser le type de rotation pratiquée) Faites-vous souvent la rotation des cultures ? Si oui, citez les exemples et pour quels objectifs ?

A2. Association culturale : (Préciser le type d’association pratiquée) Faites-vous souvent les associations de cultures ? Si oui, citez les exemples et pour quels objectifs ?

B. Préparation du sol/semis/entretien pour les principales cultures maraîchères Comment préparez-vous habituellement vos planches de maraîchage ? I___I (1 aucun labour ; 2 labour ; 3 piochage ; 4 autres)

Quelle semences utilisez-vous ? I___I (1 locale ; 2 sélectionnée ; 3 traitées ; 4 autres)

Apportez-vous de la matière organique sur vos planches ? I___I (1 non; 2 oui)

Préciser le type de matière organique: I___I et I___I (1 fumier de bétail ; 2 compost ; 3 ordures ménagères ; 4 engrais organique ; 5 autre)

Quelle quantité de matière organique apportez-vous par planche : I______I kg/charrette

Motif du choix du fertilisant I___I (1 : disponibilité ; 2 : qualité ; 3 : autre)

Vous sarclez régulièrement vos parcelles ? Si oui, pour quel but ?

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IV. GESTION PHYTOSANITAIRE A. Connaissance et attitudes face aux problèmes phytosanitaires : Y a-t-il des ennemis de cultures qui détruisent vos cultures ?

Quels sont les principaux problèmes phytosanitaires que vous rencontrez ? (question ouverte, laisser le producteur évoquer ses pb)

Comment et quand avez-vous observé ces problèmes ? (identification et positionnement des symptômes par rapport au cycle cultural)

Quel sont les causes, origines de ces problèmes ? (quelles interprétations peut-il en donner ?)

Citez ces ennemis par cultures et leur importance ?

Parties attaquées Si oui, nb et Trait. Phyto. ? N° Cultures Ravageurs/Maladies/Autres Importance types de Racines Tiges Feuilles fruits Oui/non produits

1

2

3

4

5

6

7

8

Importance : (+++) très important ; (++) important ; (+) peu important ; (0) présent mais sans importance

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B. Attitude face à l’utilisation des pesticides Quels sont les motifs du choix des produits phytosanitaires que vous utilisez ? I___I (1 : efficacité, 2 : disponibilité, 3 : autre)

Quand et comment prenez-vous cette décision et sur la base de quels critères ?

Qui vous conseille de prendre ces mesures ?

Quels sont vos sources d’approvisionnement principales des pesticides de synthèse pour les traitements ? I___I (1 : CMDT, 2 : marché, 3 : autres)

Où stockez-vous principalement les pesticides avant les traitements ? I___I (1 Maisons habitées ; 2 Cuisine; 3 Hangar ; 4 Magasin; 5 Grenier; 9 Autres)

Comment dosez-vous les produits ?

Comprenez-vous les étiquettes des pesticides utilisés ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Quelles sont les précautions que vous prenez avant, pendant et après les traitements phytosanitaires ?

Qui effectue principalement les traitements phytosanitaires ? I___I (1 Chef d’exploitation; 2 Actifs ; 3 enfants ; 4 femmes ; 5 Autres)

Quel matériel utilisez-vous pour appliquer les pesticides ? I___I (1 : rameau ; 2 : arrosoir ; 3 : pulvérisateur ; 4 autres)

Que faites-vous des restes des pesticides ? I___I (1 : réutiliser ; 2 : conserver ; 3 : verser ; 4 : autre) Consortium AFC/ECO / Appui au Programme National d’Irrigation de Proximité au Mali (PNIP) Etude 2 : Analyse de la situation phytosanitaire dans l’IP 84

Que faites-vous des emballages vides ? I___I (1 : récipient alimentaire ; 2 : abandonnés dans la cours ; 3 : abandonnés au champ ; 4 destruction par le feu ; 5 enfouis sous terre ; 6 autres)

Depuis votre pratique du maraîchage, quelle est votre tendance d’utilisation des pesticides (augmentation, diminution ou le même) ? Pourquoi ?

Selon vous quels sont les dangers liés à l’utilisation des pesticides (sur l’homme, animaux, environnement) ?

Parmi les ravageurs de votre parcelle, y en a-t-il qui résistent aux pesticides ? Comment expliquez-vous cela ?

Que se passe-t-il si vous n’utilisez pas les pesticides de synthèse ?

Êtes-vous prêt à produire sans pesticides ?

C. Utilisation d’autres méthodes de lutte non chimique Pratiquez-vous d’autres méthodes de lutte non chimique pour faire face aux ennemis cités plus haut (lutte préventive/physique/mécanique, extraits de plantes, lutte biologique,…) ?

Si oui, depuis quand ces méthodes sont-elles pratiquées ? Comment avez-vous pris connaissance de ces méthodes ?

Qui vous conseille d’utiliser ces mesures ?

Donnez les détails de ces méthodes (descriptions, ennemis visés, et le jugement de son efficacité) ?

Quelles sont les contraintes et les limites de ces applications ?

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Opportunités des alternatives (avantage de la méthode) ?

Quelles sont les mesures ou précautions que vous utilisez pour éviter l’apparition des problèmes phytosanitaires dans vos parcelles ?

Observations réalisées dans les parcelles I___I (1 : oui, 2 : non)

Fréquence des observations I___I (1 : toutes les semaines, 2 : autre fréquence)

Une fois dans la parcelle, comment se passe l'observation en elle-même ?

Qu'est-ce qui est observé ? (observation de toutes les maladies/ravageurs potentiels ou bien recherche de symptômes spécifiques ou de maladies/ravageurs spécifiques, observation d'autre choses que les maladies...)

Qui observe ?

Temps passé à l'observation ? I___I (1 : moins d’une heure 2 : une heure ; 3 : plus d’une heure)

Itinéraire suivi dans la parcelle ? I___I toujours le même ? I___I (1 : au bords, 2 : à l’intérieur) (1 : oui, 2 : non)

Pensez-vous qu’il existe des insectes utiles dans vos parcelles ? comment les reconnaissez-vous ?

D. Encadrement et Formation Êtes-vous en relation avec des techniciens ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si oui, quelles structures ?

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Êtes-vous suivi techniquement dans votre exploitation ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si oui, par qui ?

L’encadrement dans la conduite technique de votre exploitation est suffisant ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Avez-vous reçu des formations sur la production des cultures maraîchères ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si oui, par qui ?

Avez-vous reçu des formations sur les problèmes phytosanitaires et les techniques de luttes ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si oui, par qui ? quel thèmes ont été abordés ? quelles appréciations vous en avez eu ?

Vous sentez-vous suffisamment informé et formé sur les nouvelles techniques phytosanitaires ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Quelles sont vos sources d’informations les plus importantes en matière de protection des cultures ?

Mettez-vous en pratiques les informations et conseils que vous obtenez de ces sources ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si non, Pourquoi ?

Avez-vous besoins d’encadrement ? I___I (1 : oui, 2 : non)

Si oui, dans quels domaines souhaitez-vous le renforcement ?

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Annexe 7 Guide d’entretien à l’intention des services techniques déconcentrés (STD).

GRILLE ENTRETIEN AUPRES DES RESPONSABLES REGIONAUX (Service de la vulgarisation/DRA et SRPV)

Date d’enquête : I___I___I / I___I___I/ I___I___I

Région : ……………………………………………

Service: …………………………………………….

Nom et fonction de l’interviewé : …………………………………………….

1 – Pouvez-vous nous présenter l’organisation et le dispositif d’appui-conseil dans le domaine de la protection des cultures (qui fait quoi, comment, avec quel moyen, nb personnel, véhicules, harmonisation/concertation avec quel autre service,…) ?

2 - Pouvez-vous nous présenter la situation générale de l’agriculture dans votre région ?

3 - Quels sont actuellement les problèmes phytosanitaires qui préoccupent vos services dans le secteur du maraîchage ? Sont-ils devenus plus important suite à l’aménagement des périmètres irrigués ?

4 - Si un problème phytosanitaire (introduction de nouveaux bioagresseurs, recrudescence de bioagresseurs,..) se déclare dans l’une de vos zones d’intervention, comment l’information remonte à vos services ? Comment et à qui vous rediffusez l’incidence phytosanitaire ?

5 – Quels sont la nature des échanges entre les techniciens du service de la PV et vos agents ? Pouvez-vous nous les décrire ?

6 - Pour des cas de maladies/ravageurs non connues et/ou non encore identifiées qui se déclarent dans la région. Dites-nous quels sont les mesures d’intervention phytosanitaires prises ? Et par qui sont prises ces mesures (service de la vulgarisation, service de la PV, service de la R&D) ?

7 – Selon vous, les maraîchers ont-ils une bonne connaissance des principaux ON de leur cultures ? Si oui, quel serait ce pourcentage ? Disposez-vous de fiches descriptives des principaux ravageurs/maladies des cultures maraîchères, leurs dégâts, les symptômes et les techniques de lutte y afférentes ? Pourrait-on en avoir des copies ?

8 – Selon vous, est-ce que les producteurs ont tous un accès aux pesticides homologués? I___I (1 : oui, 2 : non)

9 – A quel niveau se font les achats ? I___I (1 : village, 2 : commune, 3 : district)

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10 – Selon vous, est-ce que les producteurs ont tous un accès aux appareils de traitement ? I___I (1 : oui, 2 : non)

11 – A quel niveau se font les achats ? I___I (1 : village, 2 : commune, 3 : district)

12 – Est-ce que vos services disposent du soutien/formation de la part de la R&D sur les nouvelles techniques de lutte ? I___I (1 : un fois par mois, 2 : quelques fois par an, 3 : un fois par an, 4 : jamais)

13 – Quel seraient selon vous les priorités à mettre en œuvre pour rendre plus efficace l’appui- conseil aux producteurs en terme de protection phytosanitaire (techniques d’observation, diagnostic, suivi des ON, lutte non chimique/chimique, gestion des pesticides,…) ?

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