Penser Le Mexique Annuaire De Mexicanistes En France
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Penser le Mexique Annuaire de Mexicanistes en France Penser le Mexique Annuaire de Mexicanistes en France Comité scientifique Thomas Calvo Françoise Lestage Delphine Mercier Alain Musset Florence Olivier Éric Taladoire Responsables de projet : Estefanía Ángeles et Sonia V. Rose Chargée de projet : Françoise Brouzès Assistante : Trilce Laske Graphisme et mise en page : Carlos Paz Herrera Couverture : Mère française – Madre francesa Mère mexicaine – Madre mexicana © Ángel Zárraga, Paris, 1927 Ambassade du Mexique en France, Secretaría de Relaciones Exteriores Première édition: novembre 2018 D.R. © Maison Universitaire Franco-Mexicaine Sommaire Avant-propos par Juan Manuel Gómez-Robledo 7 Introduction par Sonia V. Rose 9 L’état de l’art 11 1. Anthropologie par Françoise Lestage 13 2. Archéologie par Éric Taladoire 20 3. Géographie par Alain Musset 27 4. Histoire par Thomas Calvo 37 5. Littérature et civilisation par Florence Olivier 44 6. Sociologie par Delphine Mercier 53 Mexicanistes 61 Acronymes 295 Index onomastique 303 Avant-propos es échanges scientifiques entre la France et le Mexique Lremontent à la fin du xviiie siècle. Nombreux sont les chercheurs français à avoir consacré la majeure partie de leur carrière au Mexique, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales. Au fil de mes échanges avec la communauté scientifique française, j’ai été heureux de constater le nombre incroyable d’archéologues, d’anthropologues, d’historiens, de géographes, de démographes, de sociologues, de politologues, de spécialistes de langues autochtones et de littéraires à s’être consacrés à l’étude de mon pays. Lorsque la directrice de la Maison universitaire franco- mexicaine, Sonia V. Rose, m’a soumis le projet de création d’un annuaire de mexicanistes, j’ai considéré que ce serait non seulement une marque de gratitude envers ces chercheurs et enseignants ayant consacré leur vie scientifique au Mexique, mais surtout il m’a semblé que ce travail colossal constituerait un outil précieux permettant d’augmenter la visibilité et la diffusion de leur production, dans un souci de valorisation et d’enrichissement de nos échanges continus autour du Mexique. 7 En étroite collaboration avec la Maison universitaire franco- mexicaine, l’Ambassade, par le biais de son Institut culturel, présente cette publication regroupant les éléments les plus significatifs des parcours de soixante scientifiques ayant œuvré et continuant d’œuvrer activement à la production de connaissances liées au Mexique. Garant et caution de la qualité et de la rigueur de cette publication, un comité scientifique a été instauré, composé d’un spécialiste par domaine d'étude au sens large du terme. En outre, chaque membre du comité scientifique, à savoir Éric Taladoire, Françoise Lestage, Alain Musset, Thomas Calvo, Florence Olivier et Delphine Mercier, a dressé un bref état des lieux de sa spécialité sur les dix dernières années et s´interroge sur l’avenir de sa discipline. Après plusieurs mois de travail et d’échanges nourris avec l’ensemble des experts présents dans cet annuaire, je suis très honoré de présenter cet ouvrage en hommage aux femmes et aux hommes qui ont permis de multiplier et d’affiner les connaissances sur le Mexique dans le cadre du partenariat stratégique de la coopération bilatérale avec la France. Je forme le vœu que cette publication contribue à renforcer l’esprit de communauté parmi les scientifiques, en France comme au Mexique, et donne envie aux futurs doctorants français de continuer à étudier et à penser le Mexique. Juan Manuel Gómez-Robledo Ambassadeur du Mexique en France 8 Introduction par Sonia V. Rose e projet de réunir dans une publication des portraits des Lmexicanistes en France est né des conversations que nous avons eues avec l’ambassadeur du Mexique, S.E. M. Gómez Robledo et avec l’attachée de coopération académique de l’ambassade, Mme E. Ángeles Escudero. Il nous a semblé important de proposer à la communauté scientifique une publication afin de donner de la visibilité au travail des chercheurs et des enseignants-chercheurs qui se consacrent à l’étude du Mexique, qui « pensent » le Mexique depuis la France. Il s’agissait d’une marque de reconnaissance tout comme de rendre plus visible ce domaine vis-à-vis des autres mais aussi vis- à-vis de nous-mêmes. À des fins pratiques, nous avons défini comme « mexicaniste » un chercheur ou enseignant-chercheur en SHS dont l’objet de recherche est, de façon exclusive ou partielle, le Mexique et/ou la Mésoamérique. L’ouvrage a été conçu comme un répertoire de « mexicanistes », proposant en forme d’annuaire une synthèse de leur parcours, une sélection de leurs publications et une question sur ce qui les a motivé à choisir le Mexique comme domaine d’étude exclusif ou partiel. Il nous a semblé indispensable d’encadrer ces portraits par des états de l’art des disciplines les plus riches en publications sur le Mexique, rédigés par les membres du conseil scientifique, dans lesquels ils rendent aussi hommage à ceux qui nous ont précédé et mettent en relief le travail des nouvelles générations. Finalement, nous avons intégré des vignettes (citations, chiffres et dates) qui fonctionnent comme des clins d’œil au lecteur. 9 L’ouvrage prétend dresser un panorama minutieux et actualisé des recherches menées par les chercheurs ayant développé une carrière en France. Ces « mexicanistes » sont les principaux acteurs qui ont contribué à façonner, depuis leurs disciplines respectives, l’objet d’étude « Mexique » et à s’en faire les relais en France. Les ponts qu’ils ont dressés et l’impact de leurs travaux au Mexique, mais aussi le fait d’être une caisse de résonnance des travaux des collègues mexicains en France font d’eux des vrais passeurs, indispensables pour que la coopération puisse avoir lieu dans le domaine scientifique. Même si les études mexicanistes se développent dans le cadre des études de l’Amérique latine ou des Amériques, le domaine est riche et les collègues qui s’y consacrent nombreux. Pour des raisons exclusivement éditoriales, le conseil scientifique et nous-mêmes, avons dû faire des choix difficiles. Il fallait des critères objectifs et nous avons essayé de les avoir. Nous avons retenu les disciplines qui comptent le plus grand nombre de publications, ainsi que les professeurs des universités et les directeurs de recherche, malgré le fait évident qu’une grande partie de la recherche est menée par des maîtres de conférences et des chargés de recherche, beaucoup plus nombreux. Leur travail sera au centre d'un prochain projet de la MUFRAMEX dont cet ouvrage est le premier jalon : la création d’une base de données des « mexicanistes » et leur constitution en réseau. Une large majorité des collègues que nous avions sollicités nous ont répondu, et je leur suis reconnaissante, tout comme aux membres du comité scientifique, sans lesquels cet ouvrage n’aurait pu voir le jour. Je les remercie ainsi que l’Ambassade du Mexique, nos tutelles, le MESRI et la SEP, l'UFTMiP, le CONACYT, la CPU et le CNRS pour leur appui. 10 L’état de l’art 11 Anthropologie par Françoise Lestage Une longue présence a création de la Société des américanistes en 1895 marque Lofficiellement les premiers pas de la recherche française sur les Amériques. Elle a cependant été précédée par des voyageurs, diplomates et explorateurs pendant la première moitié du xixe siècle, puis par la « Commission scientifique du Mexique » dans la deuxième moitié du 19e siècle, alors qu’un corps expéditionnaire français occupait le pays1. Cette commission rapporta du matériel ethnographique qui servit à « aiguiser l’intérêt pour ses cultures autochtones » (Riviale : 213) et à motiver les recherches qui suivirent, notamment les quatorze missions anthropologiques financées par le Service des missions scientifiques et littéraires de 1878 à 1934 (ibid. : 211). Les anthropologues français sont donc présents au Mexique depuis près de deux siècles. Ils ont été des observateurs et des témoins, et ont aussi parfois contribué à faire renaître des rites tombés dans l’oubli, comme ce fut le cas pour la danse du “Volador” sur laquelle porta le mémoire de maîtrise de G. Stresser- Péan présentée en 1947 devant un jury composé par M. Leenhardt, G. Dumézil, Ch. Haguenauer et P. Rivet, directeur du mémoire, qui lui 1 P. Riviale, « L'américanisme français à la veille de la fondation de la Société des américanistes », Journal de la Société des américanistes, 81 (1995), pp. 207-229 ; E. Cunin, « L’anthropologie française au miroir de l’américanisme : politiques, savoirs, altérités », Caravelle, 100 (2013), pp. 17-38. 13 avait demandé de travailler sur ce sujet. Publié en France en 2015 et au Mexique en 20172 par les soins de Claude Stresser-Péan, son épouse, ce mémoire, résultat d’un travail de terrain réalisé en 1937 et 1938, décrit ce rite chez les Indiens huastèques de Tamaleton, en propose une recherche bibliographique dans des sociétés du Mexique et d’Amérique centrale, et en analyse l’origine, l’évolution et le symbolisme. Au passage, Stresser-Péan raconte aussi comment il tenta de ressusciter le rituel dans plusieurs villages, sans succès, et comment il arriva finalement à le faire revivre et y participa lui-même3. Étudier les Indiens mais aussi… les afro-descendants et les classes populaires Si les anthropologues français étudient depuis longtemps le Mexique, ils n’ont pas d’école de pensée homogène, comme le soulignaient J. Galinier et A. Breton en 19884 et E. Cunin en 2013 (op. cit.). Cependant, leurs travaux, comme ceux de leurs collègues mexicain- e-s, sont principalement tournés vers l’étude des sociétés indiennes5 dans lesquelles ils ont passé des années de terrain, du nord au sud du Mexique : des Yaquis (Gouy-Gilbert) et des Tarahumaras (Lartigue) aux Mixtèques migrants à Tijuana (Lestage) ; des Otomis (Galinier) 2 G. Stresser-Péan, La danse du « Volador » chez les Indiens du Mexique et de l’Amérique centrale.