RESPONSE RAPID MECHANISM RRM - Evaluation multisectorielle rapide Zone évaluée : Bambara Maoudé Commune : Bambara Maoudé (Taifo, Bambara Maoudé, Tingassane, Akarkaratane, Tamisguida, Tintadeini, Daroma, Darneim, Bobanguey, Chartatane, Debey Foumbo, Koro Région : Tombouctou Période d’évaluation : du 13 au 16 janvier 2020 Cartographie de la zone

Contacts : Hugues FURUGUTA, Spécialiste des urgences ; [email protected] Prince KADILUAMAKO LUMUENO, Program Manager RRM ; [email protected] ou Badou Handane, Coordinateur régional RRM : Tombouctou-Taoudéni [email protected],

SOMMAIRE INTRODUCTION ...... 3 Objectifs de l’évaluation...... 3 La méthodologie de l’évaluation ...... 3 CONTEXTE GENERAL ...... 3 Situation sécuritaire ...... 3 Bref historique de la crise ...... 4 Mouvements de population ...... 4 ANALYSE DES BESOINS ...... 5 EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT ...... 5 ARTICLES MENAGERS ESSENTIELS (AME/NFI) ...... 7 SECURITE ALIMENTAIRE ...... 8 SANTE ET NUTRITION ...... 10 AUTRES SECTEURS ...... 11 EDUCATION...... 11 PROTECTION ...... 12 RECOMMANDATIONS GENERALES ...... 13

Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide NRC -RRM dans la commune de Bambara Maoudé. Janvier 2020

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INTRODUCTION La commune de Bambara-Maoudé est l’une de neuf communes du cercle de Gourma-Rharous, Région de Tombouctou. Elle est limitée à l’est par les communes de et , au sud par la commune de Douentza, à l’ouest par les cercles de Diré et Niafunké et au nord par le cercle de Tombouctou. Elle est habitée par des Tamasheq, Songhay, Arabe et Peulh dont 30% de sa population pratiquent l’agriculture contre 60 % qui font l’élevage et 10 % qui pratiquent les petits commerces (divers). Le RRM NRC a été alerté par son dispositif de veille sur place relatif à l’arrivée massive des personnes déplacées en provenance de différentes zones. C’est dans ce contexte que le Mécanisme de Réponse Rapide « RRM » a procédé à la triangulation des informations avec le partenaire de veille dans ce cercle pour mieux cerner les causes de ce mouvement. Ainsi, les informations récoltées ont permis de confirmer l’arrivée de ces ménages et l’existence des besoins humanitaires. C’est ainsi que l’équipe RRM NRC/ECHO, Islamique Relief et Service (URUK) avec la participation du Service Local du Développement Social et de l’Economie Solidaire du cercle de Gourma Rharous ont réalisé une mission conjointe d’évaluation multisectorielle rapide du 13 au 16 janvier 2020 dans la commune de Bambara-Maoudé précisément dans les sites de : Taifo, Bambara Maoudé, Tingassane, Akarkaratane, Tamisguida, Tintadeini, Daroma, Darneim, Bobanguey, Chartatane, Debey Foumban et Koro Ibogas.

Objectifs de l’évaluation Cette mission avait pour but principal de s’enquérir de la situation humanitaire des ménages déplacés dans les différents sites où ils ont été accueillis. En récoltant les indicateurs clés pouvant justifier une intervention d’urgence dans la zone en leurs faveur. Pour ce faire, l’équipe devrait : - Analyser les risques de protection et l’accessibilité des populations affectées par la crise, - Evaluer les besoins humanitaires prioritaires des populations déplacées et des familles d’accueil - Identifier et cibler les PDI.

La méthodologie de l’évaluation Les méthodes et approches suivantes ont été utilisées pour la collecte des données : - Une Assemblée Générale auprès des autorités et leaders locaux des zones à évaluer, - Une cartographie de la zone et Identification des sites des déplacés, - Des Focus group pour comprendre le contexte et analyser les risques de protection liés à l’assistance, - Des enquêtes ménages suivant un échantillonnage auprès des ménages déplacés pour évaluer leur degré de vulnérabilité et leurs scores de sévérité, - Un ciblage à porte des ménages déplacés.

CONTEXTE GENERAL Situation sécuritaire

Globalement, la Commune de Bambara Maoudé connait une situation sécuritaire imprévisible avec la recrudescence du taux d’enlèvements des personnes et de leurs biens dans le cercle de Gourma Rharous. Ces temps-ci, la situation sécuritaire est relativement calme dans la localité mais pourra être mouvementée à tout Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide NRC -RRM dans la commune de Bambara Maoudé. Janvier 2020

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moment. La zone est sous contrôle des Famas (Forces armées du Mali) appuyées par des patrouilles ponctuelles de la MINUSMA uniquement au chef-lieu de la commune. Cependant, la présence des hommes en armes reste visible dans cette zone et ses environs surtout dans la localité située au sud-ouest du chef-lieu de commune. À cela s’ajoute les actes d’intimidation des groupes armés qui seraient affiliés aux radicaux qui appartiendraient au mouvement EIGS (Etat islamique au grand Sahara) dans cette partie suite aux opérations militaires internationales en cours dans le Gourma et la bande frontalière avec les pays voisins notamment le Niger et le Burkina. Egalement, cette localité connait des cas d’extorsions, de braquage des véhicules et moto sur l’Axe Douentza –Bambara-Maoudé et Tombouctou. Il a été signalé une forte présence des hommes armés. Des poseurs de mines visant les biens et personnels de l’Etat et des forces internationales (MUNISMA et Barkhane) sont présents sur l’axe Tombouctou – Bambara Maoudé – Douentza dont le dernier cas remonte en fin du mois de Décembre faisant plusieurs pertes en vie humaine du personnel de la MUNISMA. A cela s’ajoute le sabotage de la logistique des forces armées internationales qui empruntent l’axe. Les camions transportant les approvisionnements sont constamment embusqués et calcinés par les présumés groupes radicaux dont le dernier remonte au 07 janvier 2020 à quelques encablures de Bambara Maoudé. Cette situation crée une peur généralisée avec un risque d’amalgame par les forces étrangères et les présumés groupes radicaux quant à leur position.

Bref historique de la crise Le 06 janvier 2020, des individus armés (présumés groupes radicaux) auraient enlevé le chef de village de Gossi dans le cercle de Gourma Rharous. Préalablement à cet acte, des prélèvements de Zakat ont été opéré sur les biens des populations qui vivent dans le Gourma. A cela s’ajoute les opérations de ratissage suivies des frappes aériennes des forces internationales qui luttent contre le terrorisme au Mali dans la journée du 03 au 04 janvier dans le Gourma intérieur. Suite à ces actions, les personnes vivantes dans ces zones commencèrent à fuir pour se mettre à l’abris des frappes et des représailles vers les zones sécurisées du cercle de Gourma-Rharous notamment dans la commune de Bambara. Ces déplacés qui sont majoritairement de la communauté peulh, arabe et Tamasheq ont quitté les villages de Boni, Inadiatafane et Gossi pour se Réfugier dans les villages de la Commune de Bambara Maoudé.

Mouvements de population Ces personnes sont arrivées en provenance de la Commune de Gossi, Boni et Inadiatafane. Ils sont arrivés par vague et sont pour la plupart originaires de la commune de Bambara Maoudé, qu’ils ont abandonné depuis les années de la grande sècheresse de 1973 qui avait occasionné leur départ vers les zones qui jadis étaient propices pour mener des activités agricoles et d’élevage. Ces déplacés qui sont au nombre de 873 ménages n’envisagent aucune intention de retour dans leur zone de provenance qu’ils jugent encore instable et insécurisée.

Démographie de la zone Tableau 1 – Désagrégation des personnes affectées

Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nombre total des femmes de 50 hommes de hommes femmes entre filles de 5 à garçons de 5 garçons de 0 filles de 0 à 5 personnes à plus 50 à plus entre 18 à 49 18 à 49 17 à 17 à 5 51 76 1081 973 740 780 356 451 4365

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Tableau 2 - Liste des villages et population estimative

Population estimée m = Population Actuelle estimée

ménage ; p = personne m = ménage ; p = personne Localité Population Déplacés Villages/Sites Total p 2017 Total p 2018 Personnes déplacées admin. actuelle m nouveaux m Bambara Maoudé NA NA NA 90 457 Taifo 2600 433 NA 80 400 Debey foumbo NA NA NA 48 240 Bobanguey NA NA NA 57 285 Daroma NA NA NA 77 385 Bambara Darneim NA NA NA 103 515 Maoudé Chartatane NA NA NA 70 550

Tamisguida NA NA NA 68 340 Tingassane NA NA NA 69 345 Koro 3600 600 NA 61 305 Ikarkaratane NA NA NA 71 355 Tintadeini NA NA NA 79 395

TOTAUX 873 4365

Commentaires : Ce tableau a été rendu possible grâce aux concours des autorités locales et villageoises. Il faut signaler que les données relatives aux personnes résidentes est fait sur base des données estimatives rapportées par les autorités locales et coutumières. Celles concernant les déplacés, elles sont issues du ciblage porte à porte réalisé par l’équipe d’évaluation.

Figure 1 Focus group hommes à Bobanguey Figure 2. Focus group mixte dans le site de Debeyfoumbo

ANALYSE DES BESOINS

EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT

Accès à l’eau

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L’approvisionnement de la plupart des sites évalués en eau s’effectue au niveau des forages soit 77% et seulement 22% des PDI utilisent l’eau des puits non protégés contre 1% qui s’approvisionne dans les marres et eau de ruissèlement. L’eau de boisson et d’usage domestique est issue du forage et des puits non protégés. Cependant, le constat est que le seul forage que dispose Bambara se trouve à l’enceinte de l’école fondamentale avec une capacité de production de 5 mètre cube d’eau par jour dont 3 mètre cube utilisés par les forces armées maliennes. De ce fait même la communauté autochtone ne bénéficie pas d’assez d’eau pour ses besoins domestiques. Cela peut expliquer la quantité insuffisante d’eau consommée par personne et par jour estimée à 6,8 litres.

Figures 3 : Point d'eau de Bambara Maoudé Hygiène et Assainissement

Par rapport à l’hygiène et à l’assainissement, il est à signaler que sur l’ensemble des sites évalués, aucun ménage déplacé n’a accès à une latrine. La défécation se fait à l’air libre dans la totalité des sites visités. Ceci représente alors un facteur de risque de contamination et de la propagation des maladies. Le lavage des mains au savon/cendre est pratiquement inexistant et cela représente un facteur qui accentue les maladies hydriques (diarrhée, paludisme...). Ce phénomène est dû à une méconnaissance des bonnes pratiques d’hygiène par la majeure partie des personnes enquêtées. Plusieurs enfants sont observés autour des eaux usées qui les

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exposent à de maladies telles que diarrhée, le paludisme etc. A titre illustratif sur 154 enfants enquêtés, 21 ont souffert de la diarrhée les deux dernières semaines soit environ 14%.

ARTICLES MENAGERS ESSENTIELS (AME/NFI)

NFI : La situation humanitaire relative aux articles ménagers essentiels est alarmante selon les résultats des enquêtes ménages et l’observation directe de l’équipe. En effet, ces ménages lors de leur déplacement spontané et la longue distance parcourue n’ont pas eu le temps d’emporter avec eux le moindre article ménager. Néanmoins, les ménages déplacés bénéficient du soutien des communautés hôtes en NFI bien que ceux-ci soient des articles usés.

A la lecture du graphique ci-dessous de l’analyse NFI, on peut constater que la quasi-majorité des ménages enquêtés sont dans un seuil de vulnérabilité considérable en NFI en rapport avec le standard minimum NFI. Cette situation se traduit par un standard NFI moyen de 2 sur un seuil de standard minimal acceptable de 13 comme le montre le graphique suivant. Le déplacement brusque des ménages n’a pas permis à ces derniers de fuir avec la quantité nécessaire des biens ménagers essentiels et dans la zone d’accueil, malgré la présence du marché, ces ménages déplacés n’ont pas le pouvoir d’achat nécessaire pour se procurer des NFI a constaté l’équipe d’évaluation. Par conséquent, certains ménages partagent ou utilisent à tour de rôle certains items ménagers avec leurs familles hôtes notamment les ustensiles de cuisine. Il faut remarquer ici que ceux qui sont dans les sites spontanés sont plus vulnérables du fait qu’ils ne bénéficient d’aucun soutien en NFI.

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Abris : La quasi-totalité des ménages PDI habitent dans des petites maisons (cases délabrées) très étroites pour contenir l’ensemble des membres de la famille et cela brise l’intimité des ménages. Pour d’autres ayant bénéficiés du soutien des parents, il faut préciser que les maisons fournies restent dans un état d’habitation critique. Ils vivent quasiment tous sur des sites d’accueil. Ainsi, 100% des ménages enquêtées vivent sous des abris sur un site. De par les constats de l’équipe d’évaluation, les ménages sont très exposés aux intempéries surtout en cette période de grande fraicheur.

TYPE D'ABRIS Etat de l'abri

Cabane ou hutte dans un… 100%

Cabane ou hutte hors site 0% Non Endommagés Pas d'abris 0%

Maison privée fournie… 0% 100% En Famille d’accueil … 0% Endommagés/ Maison privée louée 0% Dégâts lourds Site Collectif (école, … 0% mais 0% Maison propre 0% réparables

0% 50% 100% 150% Destruction totale

SECURITE ALIMENTAIRE

La situation en sécurité alimentaire de ménages PDI de Bambara-Maoudé est critique. En effet, la quasi-totalité des ménages déplacés vivent sans réserve alimentaire avec un Score de Consommation alimentaire (SCA) moyen de 12 selon les résultats des enquêtes ménages issus de cette évaluation des besoins. Cela s’explique par le fait que ces déplacés ont perdu tous leurs moyens de substances (champs, petit commerce, bétail) durant le déplacement qui était brusque et dans le milieu d’accueil ils éprouvent encore de difficulté pour accéder normalement à une alimentation complète, saine et diversifiée, ce qui justifierait le taux des ménages déplacés

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avec un SCA pauvre à 100% et cela, malgré les quelques repas chauds que ces ménages bénéficient de la communauté hôte à leur arrivée. Le nombre important de ces déplacés jouerait aussi négativement sur la capacité d’absorption de leurs hôtes qui eux-mêmes éprouveraient déjà de difficultés sur le plan alimentaire suite à l’accueil à répétition des ménages déplacés dans leur zone. Il faut signaler que ces déplacés n’ont bénéficié d’aucune aide humanitaire depuis leur arrivée dans la commune de Bambara.

Les produits alimentaires les plus consommés par ces ménages sont les céréales, les laits et la viande car ces sont les aliments qui sont disponibles dans ces localités et L’alimentation de ces déplacés est basée essentiellement sur le riz et peu de lait.

Ces déplacés pour faire face aux besoins alimentaires de leur ménage ont adopté plusieurs stratégies de survies dont les plus utilisées et plus néfastes sont (la réduction de l’alimentation des adultes au profit des enfants, réduction du nombre de repas par jour ainsi que la quantité de leur repas). Certains pratiquent également, des travaux journaliers.

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Figure 4. Enquête ménage sur le site de Taifo Aperçu sur marché : Parmi les 12 sites évalués à Bambara-Maoudé, seulement deux villages disposent d’une foire hebdomadaire : le chef-lieu de commune et Taifo, respectivement le dimanche et le lundi. Ces foires connaissent une fréquentation nonchalante ces derniers temps. La plupart des commerçants viennent du cercle de Tombouctou et de la commune de Haribomo et d’autres viennent du cercle de Douentza. On trouve dans ces foires des petits détaillants du village mais aussi ceux qui viennent juste pour l’occasion dans le cadre des échanges et pour vendre des produits de première nécessité. Ces foires sont en mesure de supporter la demande des communautés résidentes mais avec l’arrivée d’autres communautés en surnombre, elles pourraient présenter des insuffisances à supporter la demande. Partant de là, on peut estimer les prix des denrées comme suit : Riz 1 kg: 350 Fcfa,1 litre d’huile végétale: 750 FCFA, 1 Kg de sel : 150 FCFA et 1Kg de haricot : 800 FCFA. Considérant que la taille moyenne du ménage est de 5 personnes, le panier de la ménagère pour une durée d’un mois équivaut à : 33 638 FCFA. SANTE ET NUTRITION

Dans la commune de Bambara Maoudé, il y a deux CSCOM notamment au chef-lieu de commune et dans le village de Koro. Ces centres de santé peinent à couvrir les besoins sanitaires des populations qu’ils couvrent. Cependant, la majeure partie de sites abritant les déplacés sont situés loin de ces centres de santé et les déplacés éprouvent de difficultés pour atteindre ces centres en cas de besoins sanitaire. Le CSCOM de Koro ne dispose pas d’assez de personnel pouvant desservir les résidents et les PDI en temps réel. Dans les deux centres, on y trouve un DTC (Directeur Technique du Centre), d’une matrone, d’une infirmière obstétricienne, un gardien/gérant et un hygiéniste à Bambara Maoudé. Actuellement, les deux centres ne sont pas appuyés par un quelconque partenaire de santé. Par conséquent, les services d’accès aux soins sont payants pour tous et cela rend la fréquentation timide surtout pour les déplacés, et les stocks en médicaments sont insuffisants. La discussion avec le DTC indique que les pathologies les plus courantes pour lesquelles la population viennent se consulter sont les paludismes, l’hypertension artérielle, les maladies cutanées, la toux, la dermatose et la diarrhée. Sur 154 enfants 21 souffrent de la diarrhée et 13 parmi ceux-ci ont été soignés.

Concernant les infrastructures, le centre de santé de Bambara Maoudé se trouve dans un état déplorable, contrairement au CSCOM de Koro. En plus de cela, ce centre connait un problème d’eau inquiétant. En effet, il Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide NRC -RRM dans la commune de Bambara Maoudé. Janvier 2020

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n’y aucune source d’eau dans le centre et pour les besoins, les patients sont contraints d’apporter de l’eau avec eux. Sur certains sites, on peut constater la présence des femmes allaitantes qui fréquentent le centre de santé notamment celles qui sont proches du chef-lieu de la commune. Pour les femmes enceintes, hebdomadairement certaines passent pour des consultations au CSCOM.

Figures 5. CSCOM de Bambara AUTRES SECTEURS

EDUCATION

Il existe deux écoles publiques dans les localités de Taifo et Koro qui sont toutes fermées pour des raisons d’insécurité et de grèves répétitives des enseignants. L’école principale de Bambara Maoudé est la seule fonctionnelle dans la commune. Cependant, la fréquentation est déplorable. En effet, la plupart des enseignants ont fui les lieux à cause des menaces et autres intimidations des groupes présumés radicaux hostiles à l’éducation formelle. A signaler aussi que quelques ménages notamment le personnel de l’éducation et certaines autorités administratives ont quitté la commune de Bambara pour se réfugier dans la ville de Tombouctou à cause de ces intimidations et menaces des groupes radicaux. Néanmoins, l’école visitée et fonctionne dispose de six classes avec trois enseignants qui ne sont pas permanents. Le forage de l’école est devenu l’unique source d’approvisionnement en eau pour tout le village de Bambara Maoudé. Les forces armées et de sécurité aussi s’approvisionnent au sein de l’établissement scolaire et cela représente un facteur de danger pour les écoliers. NRC appuie les écoles de la commune en matériels didactiques et en cours de remédiation des centres dans plusieurs villages que composent la commune, Cependant, la psychose générale qui dominent les esprits de la population actuellement suite aux menaces des groupes radicaux entache la bonne fonctionnalité de l ’éducation dans la commune de Bambara-Maoudé.

Toutefois, aucun des enfants des nouveaux déplacés ne fréquentent ces écoles. Par ailleurs, selon les entretiens qu’il y a eu avec les déplacés, plusieurs enfants allaient à l’école dans leur village d’origine. Ils ont cependant émis le souhait d’inscrire leurs enfants à l’école si toutefois celle-ci devient fonctionnelle et à leur portée. Ces écoles sont en majorité en bon état puisque trois ont des salles de classes réhabilitées (Koro Bella, Magoubé et Bambara village) et le second cycle par NRC. Les manuelles scolaires, les matériels didactiques ainsi que les kits récréatifs sont en quantité insuffisante ou presque inexistante. Les latrines au sein de ces écoles sont en nombre insuffisantes et ne sont pas hygiéniques. Les points de lavage de mains sont inexistants. Pour la gestion des écoles, des comités de gestion scolaire sont déjà mise en place composés de quatorze membres chacun. Ces comités ont reçu des formations de la part de NRC précisément sur leurs rôles et responsabilités pour la gestion

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de l’école. Depuis le début de l’année 2019-2020, le PAM n’a pas encore octroyé de cantine scolaire dans les écoles opérationnelles et cela joue négativement sur le taux de fréquentation des enfants ruraux qui pour la plupart était motivé par la cantine en fin de journée.

Figures 6 : Focus avec les enfants déplacés à Debeyfoumbo PROTECTION

Une stabilité sécuritaire est observée dans la zone de manière générale. Mais, il est à noter la présence des hommes armés dans la zone affiliée à la CMA et à la plateforme et des groupes présumés radicaux. Au cours de l’enquête, aucun cas de viol mais des enlèvements de filles ont été signalés. En plus de cela, la communauté affirme qu’il existe des enfants orphelins et femmes veuves qui se sont séparés de leurs parents suite à l’assassinat de leurs proches. Néanmoins, l’inexistence des infrastructures sanitaires et l’éloignement des habitations par rapport aux points d’eau exposent les filles et les femmes aux risques de tout genre. En effet, la situation de protection des civiles reste préoccupante dans le Gourma et l’axe Bambara-Maoudé -Douentza en général. Les femmes et les enfants constituent les couches les plus vulnérables. Le forage qui se trouve dans l’enceinte de l’école est fréquenté par des militaires chaque jour pour s’approvisionner en eau et cela crée un risque de protection pour la communauté qui craint pour leur sécurité en côtoyant le même lieu que ces militaires.

COMMUNICATION / TRANSPORT La commune de Bambara-Maoudé est accessible par tous les engins roulant de toute marque et en toute saison. Une voie routière relie Tombouctou et Bambara-Maoudé. Il s’agit de l’axe Korioumé-Douentza se trouvant à 95 km. Cependant, il existe en toutes saisons de l’année une traversée en bac. Ce qui limite les activités des commerçants surtout pendant la crue lorsqu’ils doivent acheminer les denrées et articles provenant de Tombouctou dans la zone. Le réseau de télécommunication (Orange mali) couvre partiellement la localité.

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RECOMMANDATIONS GENERALES

 Générales : 1. Apporter une assistance en NFI en faveur des ménages déplacés qui sont encore dans les sites d’accueil, 2. Apporter une assistance alimentaire en faveur des 873 ménages déplacés 3. Apporter une assistance en abris d’urgence en faveur des ménages déplacés qui sont encore dans les sites d’accueil.  Eau, Hygiène et Assainissement : au Cluster lead Organiser des séances de sensibilisation des ménages sur les bonnes pratiques de l’hygiène et de condition environnemental ;  NFI/Abris : Plaider auprès du cluster abris pour la distribution des tentes familiales en faveurs des ménages déplacés ;  Sécurité alimentaire : Au Cluster sécurité Alimentaire, Restaurer la cantine scolaire en vue de maintenir les enfants à l’école ;

 Santé/Nutrition : aux Clusters Leads Mettre en place une clinique mobile pour offrir des consultations curatives gratuites aux déplacés  Education en urgence : Au Cluster lead Appuyer les écoles existantes en matériels didactiques scolaires.

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