CROIX DE GUERRE ET VALEUR MILITAIRE

BAR-LE-DUC (Meuse) Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945

V La ville de Bar-le-Duc est située à 47 cologues pensent retrouver dans son rieur par des trains sanitaires d’une ca- I km au Sud de Verdun. Elle ne sera pas célèbre «Boléro» le rythme lent des pacité de 140 blessés couchés. Du occupée par les Allemands au cours de camions de la « Voie sacrée ». Le 1er au 15 mars, le HOE recevra L la première guerre mondiale. Cepen- doyen Pedroncini a écrit : « La résis- 20.214 blessés. L dant, sa proximité du front lui octroi tance des héroïques combattants de Le rôle stratégique joué par Bar-le- E un rôle essentiel au cours de la ba- Verdun n’a pu être soutenue que Duc, dans la bataille de Verdun, sera S taille de Verdun et des représailles. grâce aux camions de la Voie sacrée, à l’origine des bombardements alle- Première guerre mondiale le moteur devient un facteur de vic- mands de la cité meusienne. Le pre- Bar-le-Duc sert de point de départ pour toire ». mier a lieu le 21 février 1916 et fait E le ravitaillement de la ville de Verdun. Un « Hôpital d’Origine d’Etapes » une victime. Le plus meurtrier, celui du T La route qui relie les deux communes (HOE) est installé à Bar-le-Duc. Les 1er juin 1916, engendrera la mort de sera baptisée la « Voie sacrée » par blessés sont acheminés par la « Voie 64 personnes. Le dernier bombarde- U Maurice Barrès. L’entretien de la sacrée », en ambulance pour les plus ment eut lieu le 23 octobre 1918. Au route, en 10 mois, nécessitera l’utili- graves et dans les camions qui redes- total, les bombardements, par zeppe- N sation de 900.000 t de pierres. En pé- cendent à vide du front pour les bles- lin ou avions, causèrent la mort de 80 I riode normale, les 4.000 camions, sés légers, ou par le «petit meusien», civils ou militaires et la destruction de T qui l’empruntent, roulent au rythme train reliant Bar-le-Duc à Verdun. Entre 70 immeubles. Cependant, les forces É d’un véhicule toutes les 25 secondes. le 21 et le 29 février, le HOE reçoit armées stationnées à Bar-le-Duc su- S La « Voie sacrée » permettra de trans- 6.578 blessés, dont 1.369 sont hos- rent réagir. Dans la soirée du 21 fé- porter à Verdun 80 divisions, 2 Mt de pitalisés sur place. Les autres sont vrier 1916, elles abattirent le zeppe- matériel et de munitions et d’évacuer transférés sur les hôpitaux de l’inté- lin LZ-77 avec un obus tiré par un D 260.000 blessés. A la déclaration de É la Grande Guerre, le compositeur C Maurice Ravel (39 ans) souhaite s’engager mais est exempté de ser- O vice militaire à cause de sa constitu- R tion fragile. Son entêtement lui per- É mettra de se faire reconnaître « bon E pour le service auxiliaire ». Il est af- S fecté au Service automobile. Ainsi à partir du 16 mars 1916, au volant de sa camionnette Adélaïde, partage-t-il le dur quotidien des conducteurs de la « Voie sacrée ». Mais, épuisé, il est ré- formé en mars 1917. Certains musi- La « Voie sacrée ».

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BAR-LE-DUC (Meuse) autocanon. L’aéronef s’enflamme et Ces actions font l’objet d’une forte ré- s’écrase : 26 corps carbonisés sont re- pression de la part des Allemands. trouvés dans les débris. Le 30 juillet Ainsi dans la semaine qui précède la 1920, Bar-le-Duc reçoit la croix de Libération de la cité meusienne, 18 ré- V Guerre 1914-1918 avec la citation sistants sont exécutés dans le quartier I suivante à l’ordre de l’armée : « Ville de la fédération. L de l'arrière front de Verdun, centre mi- La ville de Bar-le-Duc est libérée, le 31 litaire important, qui a été de ce fait août 1944, par la 3ème Armée amé- L exposé aux bombardements répétés ricaine. Son attitude patriotique au E de l'aviation ennemie, particulière- devant l’avancée allemande, lorsque cours de la seconde guerre mondiale S ment en 1916 et 1917. Malgré les leur habitation se trouve en zone ré- est récompensée par l’attribution de pertes subies, a toujours fait preuve servée, ne peuvent rentrer chez eux. la croix de Guerre 1939-1945 avec la E du plus beau sang-froid et d'un patrio- Les Allemands y implantent la société citation suivante : « Par sa situation tisme ardent. » Ostland, qui confisque et remet en géographique et ferroviaire, Bar-le- T Deuxième guerre mondiale état les terres agricoles. Ostland est Duc fut, de 1940 à 1944, le point Après quelques mois de calme, le un instrument destiné à annexer la vers lequel convergèrent prisonniers, U conflit ne touche Bar-le-Duc qu’au dé- zone réservée au Reich, en cas de vic- évadés, Alsaciens-Lorrains fuyant l’en- N but du mois de mai 1940, lorsque les toire définitive de l’Allemagne. Les au- rôlement, patriotes s’évadant des réfugiés, au cours de l’exode, traver- torités allemandes souhaitent la créa- trains de déportation, aviateurs tom- I sent la ville. Cependant, le 12 juin, tion d’un « Pays Thiois » germanisé, bés lors de vols vers l’Allemagne. La T l’offensive allemande atteint la ville. pour servir de zone tampon entre l’Al- population, aux sentiments profondé- É La gare est bombardée. Le 15 juin, les lemagne et la France. Dans le dépar- ment anti-allemands, se dévoua sans S Allemands entrent dans la cité. tement de la Meuse, 10.786 ha, ré- se soucier des risques encourus pour Suite à la convention d’armistice du partis entre 100 communes, sont tous ces malheureux fuyant le Stalag, 22 juin 1940, la France est divisée en gérés par l’Ostland. Dès 1940, des l’enrôlement forcé, la déportation. D deux zones : zone libre et zone occu- Meusiens commencent à manifester Plusieurs de ses enfants, dont cinq de É pée. Cette dernière est subdivisée en leur résistance à l’occupant, écoutent moins de 20 ans, payèrent de leur vie C plusieurs zones : zone occupée ; zone « Radio-Londres » ou diffusent des leur participation à la Résistance. Les O rattachée au commandement alle- tracts. Les Allemands ferment le lycée éléments locaux de la Résistance atta- mand à Bruxelles ; zone annexée ; de Bar-le-Duc pendant 15 jours et quèrent la prison allemande et délivrè- R zone interdite dans laquelle se trouve condamnent les lycéens à des travaux rent, le 29 août 1944, avant-veille de É la zone réservée. Bar-le-Duc se trouve pour avoir écrit des graffitis hostiles. la Libération, 41 français qui échappè- E dans la zone réservée, qui comprend Fin 1940, les réseaux de la résistance rent ainsi à la déportation ou au pelo- S les départements de la Meuse, la se forment et ils organisent des para- ton d’exécution. Titulaire de la croix Meurthe-et-Moselle, la Haute-Marne, chutages et des passages en zone li- de Guerre 1914-1918 ». la Haute-Saône, des Vosges, du Jura bre. Au début de 1944, les actes de Marc Beauvois, et du Doubs. Les Français ayant fuit sabotage et de guérilla se multiplient. section de la Haute-Garonne

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