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58 ANNÉE – N 17947 – 1,20 ¤ – MÉTROPOLITAINE --- MARDI 8 OCTOBRE 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

 0123 L’Union éCONOMIE Pétrolier français en feu : européenne La crise divise rassemblera les Européens 25 Etats, EMPLOI l’ombre du terrorisme début 2004 ALORS QUE le président Geor- f LA COMMISSION européenne ge W. Bush devait réaffirmer, lun- Le pétrolier doit adopter, mercredi 9 octobre, le di soir 7 octobre, sa détermination français « Limburg » : rapport qui recommande l’entrée à désarmer l’Irak, la France craint de dix nouveaux pays : Pologne, d’avoir été victime d’une attaque l’attentat se confirme Hongrie, République tchèque, Slo- terroriste. Tout laisse penser que vaquie, Estonie, Lettonie, Lituanie, le pétrolier français Limburg, qui f Slovénie, Chypre et Malte. Les négo- dérive en flammes au large des L’affaire rappelle ciations d’adhésion doivent s’ache- côtes yéménites, a été, dimanche l’attaque d’Al-Qaida ver au sommet de Copenhague, à la matin, la cible d’un attentat. Une mi-décembre. Les traités seront - / formidable explosion a produit un contre le destroyer signés au printemps 2003. L’adhé- VITROLLES incendie et des voies d’eau dans sa sion interviendra début 2004. double coque neuve lorsqu’une « USS Cole » Ce « big bang » qui fera passer La défaite barge, apparemment bourrée d’ex- l’Union de 15 à 25 membres est le plosifs, l’a accosté à trois milles f Au Yémen, fruit du volontarisme des capitales, des Mégret p.10nautiques du port d’Ash-Shir. Un qui plaident depuis des années membre de l’équipage, un Bulga- la traque contre pour un élargissement important. ENTREPRISES re, est porté disparu, douze autres Mais les dix candidats ne sont pas ont été blessés. Une équipe d’en- les hommes tous au même niveau, et le rapport Le plan quêteurs français est en route de Ben Laden indique que la Pologne, dont la du gouvernement pour le Yémen. population dépasse celle des neuf La France avait déjà été la cible f autres pays réunis, est la lanterne pour les PME p.19d’une attaque islamiste lorsque Irak : Bush rouge, suivie de Malte et de la Letto- onze ingénieurs français de la réaffirme nie, qui essuient également de sévè- BRÉSIL construction navale et trois Pa- res critiques. En tête, Chypre et la kistanais ont été tués dans un sa détermination Slovénie sont presque prêts. Lula largement en tête attentat à la voiture piégée, à Kara- au premier tour chi, le 11 mai 2002. Lire pages 2 et 3 Lire page 6 de la présidentielle p.4 -- UNIVERSITÉ Agression homophobe contre Delanoë La réforme p.11L’AGRESSION dont a été victi- f Les défilés printemps-été et deux points de vue me le maire de Paris, dans la nuit L’agresseur explique de samedi 5 au dimanche 6 octo- qu’il n’aime pas sur la recherche p. 16 bre, a relancé le débat sur la sécuri- débordent d’optimisme té des élus, de plus en plus expo- les politiques LES DÉFILÉS Alexan- ANTIBIOTIQUES sés. Poignardé par un homme qui et les homosexuels der McQueen, Victor & a expliqué ce geste par son hostili- Rolf, Hussein Chalayan Campagne contre la té aux politiques et aux homo- (photo) ont été transfor- f surconsommation p.12 sexuels, Bertrand Delanoë a été Succès populaire més en happenings opéré à l’hôpital de La Pitié-Salpê- débordant de couleurs, trière à Paris. Le 27 mars 2002, huit des fêtes de formes et de matiè- élus de Nanterre avaient été tués de la Nuit blanche res inédites. Ils mettent en plein conseil municipal. Le la mode du printemps 14 juillet, un homme avait tiré sur Lire pages 8 et 9, éditorial et de l’été 2003 sous le Jacques Chirac. signe de la fête éclatan-  / page16, Pierre Georges page 34 te et onirique. Jean Paul Gaultier accentue la mode de la rue, panta- 600 000 Britanniques ont disparu des statistiques lons taille très basse qui découvrent entièrement

 / LONDRES eux arrivent chaque année en Australie, soit les deux la culotte. Partout la SPORT de notre correspondant tiers du quota d’immigrants acceptés par ce pays. palette de l’optimisme Les statisticiens britanniques n’en sont pas revenus. Ils Ce phénomène a plusieurs explications. Les jeunes explose dans une Peugeot champion du ont eu beau compter et recompter les résultats du der- goûtent de plus en plus aux gap years, ces années de rup- ambiance euphorique nier recensement national, leurs ordinateurs ressor- ture qui, les études achevées, leur permettent de décou- et détonante. monde des rallyes p.23 taient toujours le même chiffre : 58 789 184 personnes vrir . Le prince royal William a montré l’exem- Lire page 26

avaient bien été dénombrées au Royaume-Uni, ce jour-là ple, il y a deux ans, en travaillant comme volontaire au   CINÉMA (le 29 avril 2001). Près d’un million d’individus man- Chili et en s’entraînant à Belize avec les troupes d’élite quaient à l’appel par rapport à leurs estimations, fon- de Sa Majesté. La législation sociale européenne autorise L’avenir de l’avance dées sur le recensement précédent, fait dix ans plus tôt. les jeunes à travailler dans les pays de l’UE. Les billets sur recettes p.29Même en tenant compte de la marge d’erreur qui avait d’avion bon marché facilitent le nomadisme. sans doute entaché l’enquête de 1991, plus de « La nature de l’émigration a changé, note un démogra- PORTRAIT 600 000 Britanniques avaient bel et bien pris congé des phe, Richard Gregan. On ne part plus pour la vie, mais statistiques – et de leur pays. Les « disparus » étaient des pour trouver un style de vie. On va travailler deux ans à hommes, âgés de 25ans à 39 ans. Melbourne, un an à Hongkong, un an à Toronto. Ça fait Le tour du monde du Qui sont-ils ? Où sont-ils ? Difficile de le savoir, car les très bien sur un CV. Puis on revient. » Certains de ces émi- danseur et chorégraphe registres des services d’émigration britanniques ne sont grés d’un genre nouveau ont obéi à un idéal. C’est le cas Philippe Jamet p.32pas tenus avec assez de rigueur. Ils ne mentionnent pas de Jamie Roberts, 28 ans, qu’un journaliste de l’Indepen- avec précision les destinations de ceux qui quittent le dent a retrouvé au Népal. Il était dans la pub, et s’est vite International...... 2 Entreprises ...... 18 royaume, ni la durée probable de leur absence. Mais les lassé de son job, axé sur l’argent et les objectifs de carriè- Union européenne ... 6 Communication...... 20 démographes sont formels : la Grande-Bretagne est le re. Il travaille maintenant dans un village, où, dit-il, France...... 8 Marchés ...... 21 théâtre d’un mouvement nouveau et massif d’émigra- « l’amitié et la famille » tiennent une place centrale. Loin Société ...... 11 Aujourd’hui...... 23 tion d’hommes jeunes, la plupart ayant moins de 30 ans, d’Albion, Jamie n’est pas « disparu » pour tout le monde. Carnet...... 13 Météorologie-Jeux.. 27 Abonnements ...... 13 Culture ...... 29 pour des périodes souvent longues et vers des destina- Horizons...... 14 Radio-Télévision...... 33 tions souvent lointaines. Par exemple, 50 000 d’entre Jean-Pierre Langellier  a    Mémoire de Au-delà de la troisième voie dissidente par Bill Clinton

LA POLITIQUE est importante. selle des droits de l’homme. Cette s’est pas présentée depuis très Elle est importante pour les gens communauté est devenue vrai- longtemps. que vous représentez et, parce ment réalisable à la chute du mur Nous voici donc baignant dans que nous vivons dans un monde de Berlin en 1989. les médias mondiaux de ce mon- interdépendant, ce que vous fai- L’histoire de la civilisation telle de interdépendant avec ses fron- tes ici est important pour tous les que nous la connaissons avec ses tières ouvertes, ses voyages faci- habitants de la planète. avancées et sa vie urbaine a un les, ses migrations de masse, son La perspective d’une commu- peu plus de six mille ans. L’être accès universel à l’information et nauté vraiment mondiale de gens humain occupe la planète depuis à la technologie. travaillant ensemble en paix avec cinquante mille à cent mille ans, DANS SON dossier de la des responsabilités partagées selon la façon dont on interprète Lire la suite page 16 , Doina Cornea a pour un avenir partagé ne fut ins- les documents. et nos informations page 3 trouvé les noms des amis titutionnalisée qu’il y a un peu Je dis cela pour commencer par qui l’ont trahie. Douloureuse moins de soixante ans avec la une note d’optimisme. Le monde recherche du passé. création des Nations unies et l’éla- a toutes sortes de problèmes   est ancien président Lire page 14 boration de la Déclaration univer- mais l’occasion de le réunir ne des Etats-Unis.  

Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 40 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤, 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 INTERNATIONAL yémen

« Aucune possibilité n’est exclue », a déclaré, lundi au large du Yémen. Lundi matin, le navire était en Paris devait dépêcher au Yémen une équipe d’enquê- voqué l’explosion du pétrolier. L’armateur fait état 7 octobre, Dominique de Villepin, ministre français perdition, dévasté par un incendie. Douze des vingt- teurs. Le gouvernement yéménite a exclu un acte ter- de  de membres de l’équipage qui des affaires étrangères, en commentant l’explosion cinq membres de son équipage ont été  et roriste. Mais, selon un directeur de la société Euro- auraient vu un petit bateau – peut-être chargé d’ex- du  français, le Limburg, survenue la veille l’un d’eux, de nationalité bulgare, est porté disparu. nav, l’armateur du navire, un  aurait pro- plosifs – approcher du tanker. L’explosion du superpétrolier « Limburg » : la piste de l’attentat Les autorités françaises se refusaient à confirmer, lundi 7 octobre, la thèse d’une action terroriste contre le navire français au large du Yémen. Mais plusieurs indices et témoignages laissent penser qu’une attaque aurait pu être menée contre le tanker, comme l’affirme son armateur

MALGRÉ un faisceau d’éléments lundi matin, que la « brèche » du vait à trois milles nautiques (envi- semblant accréditer la piste terroris- Limburg pouvait avoir été causée ron 5 kilomètres) du terminal. Des te, les autorités françaises refu- par « une explosion intérieure ». voies d’eau et un gigantesque incen- saient de privilégier la thèse de l’at- « A notre sens, c’était un attentat, Une explosion die se sont aussitôt déclarés. Le pilo- tentat, lundi matin 7 octobre, un pas un accident », avait déclaré, dès s’est produite sur te yéménite chargé de guider le jour après l’explosion d’un pétrolier dimanche en France, sur la base des le pétrolier pétrolier est revenu à terre sain et géant battant pavillon français, le témoignages de l’équipage, Jacques « Limburg », sauf. Limburg, au large des côtes du Moizan, directeur de la compagnie dimanche 6 octobre, Après un échange téléphonique Yémen. Alors que les témoignages Euronav, qui arme ce pétrolier à alors qu’il se entre le président Jacques Chirac et de l’équipage ont décrit une petite double coque construit deux ans préparait à recevoir son homologue yéménite, Ali embarcation s’approchant rapide- plus tôt. « Il faut s’imaginer la quan- à son bord un pilote Abdallah Saleh, dimanche en fin ment du flanc du superpétrolier tité d’énergie requise pour percer les chargé de le guider d’après-midi, l’envoi d’enquêteurs juste avant l’explosion, Paris préfè- deux cloisons », a-t-il ajouté. «Ce vers le terminal français au Yémen a été décidé. Lun- re la prudence en renvoyant aux n’est qu’une hypothèse, mais une peti- pétrolier de Mina di, des experts du Bureau enquêtes futures conclusions de l’enquête te barge qui heurte un pétrolier d’une Al-Dabah accidents (BEA) devaient s’envoler diligentée par les autorités locales. capacité de 500 000 tonnes de brut, (près de Moukalla), vers Sanaa. « Aucune possibilité n’est exclue »,a c’est assez surprenant », a renchéri sur la côte Sur la base des premières infor- ainsi déclaré, lundi matin sur RTL, Alain Ferré, directeur administratif de l’Hadramaout. mations, le vice-consul de France à le ministre des affaires étrangères de l’armateur Euronav et de France Sanaa, Marcel Goncalves, a alors Dominique de Villepin. Shipmanagement (la société gérant déclaré, tout en faisant état d’infor- Dès dimanche, pourtant, une le navire). mations contradictoires : « Le pétro- enquête préliminaire a été confiée Les déclarations des dirigeants lier a été percuté par une petite barge

par la section antiterroriste du par- d’Euronav se fondent sur leurs  remplie d’explosifs ». Le même jour, quet de Paris aux services policiers entretiens téléphoniques avec le malgré les démentis gouvernemen- compétents, la direction de la sur- commandant du Limburg, Hubert presse yéménite, Saba, un porte- ton au groupe d’Oussama Ben taux de Sanaa, le journal Yémen veillance du territoire (DST) et la Ardillon, qui a raconté avoir vu une parole gouvernemental a estimé AU LARGE DE L'HADRAMAOUT Laden – originaire du Yémen –, tan- Times a cité une source yéménite au division nationale antiterroriste petite embarcation s’approcher à que l’incident avait été « provoqué dis que Sanaa avait longtemps réfu- sein des autorités portuaires d’Al- (DNAT). De source autorisée pro- grande vitesse du bâtiment peu par une explosion dans l’un des réser- ARABIE SAOUDITE té la thèse de l’attentat. Dabbah, selon laquelle « la collision che de l’enquête, on confie que les avant la déflagration. Composé de voirs du navire ». Dimanche matin, vers 8 heures avec un objet ou une petite embarca- premières constatations sont trou- 25 marins (8 Français et 17 Bulga- Les autorités de Sanaa ont arrêté OMAN locales, le Limburg se préparait à tion pouvait avoir été la cause de l’ex- M blantes : « Une très forte déflagra- res), l’équipage a évité le drame une centaine de personnes soupçon- e recevoir à son bord un pilote char- plosion ». Le journal précise que des r tion a provoqué une déchirure d’une (12 blessés et un marin bulgare dis- nées de terrorisme depuis un an. R t gé de le guider vers le terminal arrestations ont eu lieu dans cette o SANAA maou u ra dizaine de mètres de diamètre sur la paru) en se jetant à l’eau. Elles veulent visiblement faire g ad pétrolier de Mina Al-Dabah (près région de l’Hadramaout, « renfor- e H coque extérieure, avec un effet de tor- oublier l’attentat commis dans Moukalla Explosion du Moukalla), où il venait complé- çant l’éventualité d’un attentat ». sion des tôles vers l’intérieur de ce ’   «  » leurs eaux territoriales le 12 octo- Aden àborddu ter son chargement de brut. Lundi matin, le bateau était tou- pétrolier flambant neuf. » Ces élé- Soucieux de se démarquer de sa bre 2000 : un canot bourré d’explo- Golfe d'Aden pétrolier Empruntant l’un des principales jours la proie d’un incendie et ments devront toutefois être confir- réputation de pays refuge pour les sifs avait éventré un bâtiment mili- DJIBOUTI Limburg artères pétrolières maritimes de la s’était rapproché des côtes du Golfe mées par les enquêteurs et les islamistes d’Al-Qaida, le gouverne- taire américain, la frégate lance-mis- planète, il était parti du port de Ra’s d’Aden, faisant redouter une catas- SOMALIE OCÉAN experts techniques. Hors du milieu ment yéménite a exclu formelle- siles Cole, dans le port d’Aden. Cet INDIEN Tannura (Arabie saoudite) avec la trophe écologique. de l’enquête judiciaire, une autre ment, de son côté, la piste de l’atten- attentat (17 militaires américains ÉTHIOPIE Malaisie pour destination finale. Au source autorisée estimait en effet, tat. Cité par l’agence officielle de tués) avait été attribué par Washing- 300 km moment de l’explosion, il se trou- Erich Inciyan Une mise en garde Des tankers devenus cibles, un scénario-catastrophe pour les milieux maritimes de la marine américaine Le 11 septembre, la marine des LONDRES tion de « boîtes noires » permettant l’identi- d’un affrètement de vaisseaux indépendants ral, Peter Swift, veut pourtant minimiser la Etats-Unis avait averti – par l’intermé- de notre correspondant fication par satellite, etc. a multiplié les intermédiaires et les risques. menace terroriste visant les pétroliers. diaire de son bureau de liaison, à Depuis les attentats du 11 septembre Ces mesures viendront s’ajouter à la Contai- L’explosion du Limburg,qualifiée d’attentat « Nous opérons dans un environnement très Bahreïn, avec les autorités maritimes 2001, une attaque terroriste contre un pétro- ners Security Initiative concernant les porte- par certains, constitue un sérieux revers pour sûr, affirme-t-il. Le transport du pétrole impli- dans le Golfe – que des attaques con- lier géant du style du Limburg est la hantise conteneurs. Pour tenter de sécuriser le fret le transport maritime, déjà frappé par la flam- que en effet des règles de sécurité draconiennes tre des pétroliers navigant dans la de l’Organisation maritime internationale maritime sur les liaisons avec les Etats-Unis, bée des primes d’assurances depuis la des- pour prévenir les incendies ou la pollution. région étaient probablement à venir. (OMI). Inquiète de la vulnérabilité des super- Washington a récemment déployé des doua- truction du World Trade Center et les mena- Seuls les membres d’équipage ont accès aux Cette mise en garde est intervenue tankers, cette agence des Nations unies spé- niers américains dans une douzaine de grands ces d’attaque américaine contre l’Irak. Les tankers arrimés dans des docks spécifiques, pro- à un mois du deuxième anniversaire cialisée dans la sécurité du transport mariti- ports de conteneurs, européens et asiatiques, pétroliers qui assurent les liaisons entre le tégés par des vigiles. A bord, les téléphones de l’attentat, le 12 octobre 2000, con- me prépare de nouvelles législations interna- dont Le Havre, Rotterdam et Hongkong. golfe Persique et les Etats-Unis ou l’Asie sont mobiles sont par exemple interdits. » tre la frégate américaine Cole au lar- tionales. les premiers visés. Pour protéger les tankers, Tout en soutenant les nouvelles règles de ge d’Aden. A l’époque, un zodiac bour- Lors de sa réunion plénière en décembre, ’    certains assureurs du Lloyd’s exigent des sup- sécurité, Intertanko redoute l’effet de la haus- ré d’explosifs avait été lancé contre le l’organisation, basée à Londres, doit propo- De surcroît, l’administration Bush tente de pléments pouvant atteindre 100 000 dollars se des coûts de sécurité sur un secteur dont navire américain, provoquant la mort ser une série de mesures pour renforcer la percer l’opacité du secteur maritime. Des par voyage. les marges bénéficiaires sont déjà très fai- de 17 marins et faisant 38 blessés. Le sécurité, en particulier des pétroliers : dési- montages sophistiqués permettent de dissi- Près des deux tiers du pétrole mondial sont bles. Les tarifs de transport sont au plus bas réseau Al-Qaida avait revendiqué la gnation d’un officier de sécurité pour les muler l’identité réelle du propriétaire du navi- transportés par voie maritime, « un moyen depuis 1995, en raison de la baisse de la responsabilité de cet attentat. Des navires de plus de 500 tonnes, nomination re ou de l’armateur. Les navires peuvent chan- moins onéreux et plus efficace que l’achemine- demande pétrolière, résultat du ralentisse- troupes américaines et allemandes d’un « Monsieur sécurité » dans les compa- ger continuellement de nom ou de port d’at- ment par oléoduc », à en croire Intertanko, ment économique américain. sont aujourd’hui déployées à Djibouti gnies d’armateurs gestionnaires, création tache. La forte réduction par les compagnies association regroupant les propriétaires indé- aux côtés des Français. d’un passeport pour les gens de mer, installa- pétrolières de leur flotte propre en faveur pendants de pétroliers. Son directeur géné- Marc Roche Depuis un an, le Yémen intensifie sa guerre antiterroriste Sous forte pression des Américains, opérations armées et arrestations se sont multipliées

DES PRESSIONS américaines de milliers de suspects, y compris à leur arrivée à Roissy et relâchés. tualité, disait-on alors, d’une atta- accrues ont amené les autorités d’adolescents, d’universitaires et de Les deux autres attendraient de que en Somalie. Le président de yéménites à accentuer, depuis un journalistes ». L’hiver dernier, le pouvoir payer leur billet d’avion. Djibouti a réaffirmé que son pays mois, la traque contre des militants pouvoir avait lancé des opérations Le 21 septembre, enfin, deux sus- ne « servira jamais de base d’agres- ou sympathisants présumés d’Al- armées contre certains clans tri- pects yéménites ont été tués dans sion contre un pays de la région ». Qaida. Le Yémen est le pays arabe baux dans les régions reculées du un appartement pris d’assaut à De hauts responsables yéménites qui a sans doute fourni les plus forts pays, auprès desquels des mem- Sanaa, et trois autres arrêtés. faisaient savoir qu’ils s’opposaient contingents de volontaires à l’Afgha- bres d’Al-Qaida, ou les quelque Cette intensification de la traque à toute action militaire étrangère nistan, avant et après le retrait sovié- 200 membres supposés de l’organi- antiterroriste au Yémen a suivi sur leur territoire, même si 150 mili- tique de ce pays. Ce pays de l’« Ara- sation armée yéménite Al-Jihad immédiatement l’annonce, par la taires américains y sont présents. bie heureuse », celui des ancêtres al-Islami auraient trouvé refuge. chaîne américaine ABC citant des L’appui du Yémen à la guerre anti- d’Oussama Ben Laden, a donc été En juillet, de nouveaux bombar- sources du renseignement, que terroriste américaine se limite, ont- considéré comme un lieu à hauts ris- dements de l’armée ont encore été ils assuré, à des échanges de rensei- ques pour les intérêts occidentaux signalés sur des zones tribales. Des gnements et à la formation de for- après le 11 septembre 2001. postes de police y furent ensuite En juillet, Amnesty ces yéménites. Or, depuis un an, il n’y eut guère installés pour la première fois. Le Cette coopération n’est pas sans qu’une poignée d’explosions 22 août, plus de 70 Yéménites ont International a nuages. Certains à Washington ont mineures à Sanaa, la capitale, été arrêtés à la sortie d’une mos- reproché aux Yéménites d’entraver visant d’ailleurs plus souvent des quée, au sud de Sanaa, et la plupart dénoncé l’arrestation le travail des enquêteurs américains bâtiments officiels yéménites que relâchés peu après, dans le cadre envoyés sur place après l’attentat des ambassades. L’une d’elles, con- d’une enquête sur l’explosion d’un « arbitraire de contre le destroyer américain Cole, tre des bureaux des forces de sécu- engin dans un appartement de la lequel aurait pu bénéficier, locale- rité, fut revendiquée par un groupe capitale qui aurait abrité des terro- milliers de suspects » ment, de complicités en haut lieu. qui s’est baptisé « Les sympathi- ristes. La marge de manœuvre du prési- sants d’Al-Qaida », pour demander En septembre, cinq Français dent Ali Abdallah Saleh s’est resser- la libération de 173 détenus suspec- d’origine maghrébine, âgés de 20 à Washington prépare une opéra- rée depuis les arrestations récentes tés de liens terroristes et qui 25 ans, ont été arrêtés dans le sud tion armée clandestine contre des de Yéménites membres présumés auraient été torturés. du pays pour « violation de la loi « responsables d’Al-Qaida qui ont d’Al-Qaida au Pakistan et aux Etats- Il est admis que ces quelques sur le séjour des étrangers », après trouvé refuge dans les zones tribales Unis. L’explosion du pétrolier fran- attaques furent provoquées par le être entrés dans le pays « pour faire du Yémen », à partir de Djibouti. çais le met en plus difficile posture soutien des autorités à la guerre des études dans des instituts non Plus de 800 militaires américains, encore. Après s’être appuyé sur les antiterroriste américaine. La reconnus ou sans autorisation » – dont un contingent de l’unité de islamistes pour briser la rébellion vigueur de ce soutien est dénoncée référence aux nombreuses écoles commandos Delta, et une dizaine des sudistes en 1994, il tentait par une partie du Parlement yémé- islamiques et islamistes que les d’hélicoptères, y seraient arrivés à depuis de marginaliser un courant nite, mais il reste insuffisant aux autorités ont décidé de fermer ou cette fin, selon ABC. profondément intégré à toutes les yeux de Washington. de contrôler après le 11 septembre. Des forces américaines avaient institutions du pays. En juillet, Amnesty International Trois de ces Français ont été expul- commencé à se déployer à Djibouti a dénoncé l’arrestation « arbitraire sés vendredi, entendus par la DST dès septembre 2001, dans l’éven- Sophie Shihab LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/3 INTERNATIONAL George W. Bush s’adresse à la nation Les forces loyales au président Gbagbo au sujet d’une intervention en Irak ont engagé la bataille de Bouaké Après avoir refusé la trêve négociée par des médiateurs ouest-africains, L’opinion américaine est favorable à une action militaire dans le cadre de l’ONU le chef de l’Etat ivoirien tente de réduire la rébellion par les armes

WASHINGTON BOUAKÉ les d'armes automatiques tirées mique, ils ne cachaient pas leur de notre correspondant de notre envoyé spécial par les rebelles quand la pression agacement face à ce « contre- Le discours que George W. Bush Chargé de négocier une sortie devenait trop forte. Une frayeur temps » qui a miné la crédibilité devait prononcer, lundi 7 octobre de crise, le « groupe de contact » douloureuse luisait dans les yeux de leur médiation. Journée de dans la soirée, à Cincinnati, dans de la Communauté économique de certains des « infiltrés ». dupes également pour les rebelles l’Ohio, était destiné à galvaniser des Etats d'Afrique de l'Ouest D'autres faisaient le signe de la qui étaient restés à Bouaké l'arme une opinion publique américaine (Cedeao) a quitté Abidjan, diman- croix pendant que la foule hurlait : au pied. Journée de dupes, enfin, certes convaincue du danger que che 6 octobre en fin de journée, « Tuez-les !, Tuez-les ! » pour les militaires français, posi- représente l’Irak de Saddam Hus- sans avoir pu convaincre le prési- L'offensive de dimanche de tionnés à la sortie de Bouaké et sein, mais partagée sur la façon dent ivoirien, Laurent Gbagbo, de l'armée régulière a signé la fin des qui devaient acheminer la déléga- dont l’exécutif entend y faire face. signer un cessez-le-feu avec les espoirs d’une trêve que les minis- tion rebelle et assurer sa sécurité à Samedi, dans le New Hampshire, rebelles qui contrôlent le nord du tres africains de la Cedeao Yamoussoukro. où il est allé soutenir le candidat pays. s'étaient efforcés de faire aboutir. Si le temps des armes est de républicain pour le siège de séna- La diplomatie ayant échoué, les teur en jeu lors des élections du armes se sont aussitôt mises à par- 5 novembre, le président a donné ler à Bouaké, la « capitale » des sol- Paris presse Abidjan de signer la trêve un avant-goût des arguments qu’il dats rebelles, désormais prise dans Après le refus du président Laurent Gbagbo de signer le cessez-le-feu devait développer lundi. Il a ajouté un étau. Passée aux mains des qu’ils avaient négocié depuis jeudi dernier, les médiateurs ouest-africains un élément nouveau, par rapport à mutins il y a quinze jours, la ville, ont quitté Abidjan, dimanche soir. « Nous sommes venus ici avec les meilleu- son discours du 12 septembre à située dans le centre du pays, a été res intentions. Maintenant c’est le problème de la Côte d’Ivoire », a déclaré, l’ONU, en expliquant que le régime prise en tenaille par les forces de visiblement agacé, le ministre ghanéen de la défense. en place en Irak « est coupable l'armée régulière, qui a acheminé Lundi matin, sur RTL, le chef de la diplomatie française, Dominique de Vil- d’avoir déclenché deux guerres », des renforts pour la reconquérir. lepin, a déclaré : « Il est important que Laurent Gbagbo signe l’accord, [car] contre l’Iran et contre le Koweït, et Des mouvements de troupes régu- nous pensons qu’il n’ya pas de solution militaire à la crise. » Il a ajouté que démontré qu’il était capable de lières ont été signalés, de même Paris était « inquiet de l’évolution de la situation », expliquant que celle-ci « frapper sans prévenir ». que l’atterrissage, dimanche à « exigeait le dialogue » entre le gouvernement et les forces rebelles qui Dans son allocution hebdoma- Yamoussoukro – la capitale admi- contrôlent tout le nord du pays depuis le 19 septembre. Près de 20 000 res- daire à la radio, M. Bush a présen- nistrative, à une centaine de kilo- sortissants français vivant en Côte d’Ivoire, la France y a dépêché, en renfort té le même argument, en con- mètres au sud –, d’un avion-cargo aux 650 soldats « prépositionnés » en permanence sur une base à Abidjan, cluant : « Attendre, ne pas prendre entre Bagdad et le réseau terroriste terrorisme islamiste. La plupart d’en- immatriculé au Tadjikistan, qui environ 350 militaires, qui se sont établi une « plate-forme » à Yamous- de décision, ne pas agir ne sont pas d’Oussama Ben Laden. Cependant, tre eux s’attendent, en revanche, aurait déchargé 3 tonnes de muni- soukro et un « point d’appui » près de Bouaké. – (AFP.) des options possibles pour l’Améri- le rapport établi, dans l’opinion, qu’une guerre en Irak ait pour consé- tions et des mortiers de 80 mm. que, car elles pourraient avoir pour entre l’Irak et le 11 septembre ne quences des opérations terroristes, y L'armée s'approche de Bouaké conséquence une horreur soudaine repose pas tant sur des faits établis compris aux Etats-Unis, ainsi qu’une par l’est. Dimanche, elle avait « J'ai eu un rendez-vous téléphoni- retour, chacun des camps s'efforce et massive. » que sur une assimilation entre le dan- déstabilisation de tout le Proche- dépassé la position tenue par que à 9 h 30 ce matin avec les négo- de mobiliser en sa faveur les civils. Les sondages menés depuis deux ger que représente Saddam Hussein Orient et une crise économique. Une l'armée française, à seulement ciateurs. Mon téléphone est resté Alors que des « marches patrioti- semaines indiquent que les Améri- et l’agression subie par les Etats-Unis majorité (54 % contre 42 %) s’atten- 5 kilomètres de la ville. En fin de silencieux », a constaté Tuo Fozié, ques », rassemblant parfois des cains sont majoritairement favora- il y a un peu plus d’un an. Les enquê- dent, en outre, à une guerre longue. journée, dans le centre de Bouaké, dimanche soir. centaines de milliers de personnes, bles à une offensive militaire, com- tes des journaux, au travers d’entre- Cela n’empêche pas les Américains on pouvait entendre les échanges Déjà, la journée de samedi avait se multiplient dans le Sud, contrô- portant l’engagement de troupes au tiens menés dans tout le pays, mon- d’être plus favorables à une guerre de tirs venant de l’est. Les rebelles, été une journée de dupes pour lé par le gouvernement, samedi à sol, contre Saddam Hussein. Selon trent que le débat sur la guerre en contre Saddam Hussein qu’ils ne de leur côté, ont acheminé d’im- tous les acteurs de la crise en Côte Bouaké, plusieurs dizaines de mil- les instituts et la formulation de la Irak est largement conditionné par la l’étaient, il y a douze ans, au lende- portants renforts en provenance d'Ivoire. Ce fut le cas pour les liers de manifestants ont défilé question, la proportion de réponses conscience de la vulnérabilité de main de l’invasion du Koweït par les du nord du pays et, en particulier, représentants de la Cedeao, qui dans le centre-ville. Les mots positives varie entre 57 % et 68 %. troupes irakiennes. depuis Korhogo, à environ 100 kilo- ont attendu en vain à l'aéroport de d'ordre étaient les mêmes que les De façon inhabituelle, les pour- Comme en 1990, en revanche, mètres de la frontière avec le Burki- Yamoussoukro un document offi- jours précédents : « On ne veut pas centages sont les mêmes chez les Le débat sur la guerre l’opinion souhaite que l’exécutif na Faso. ciel d'Abidjan accréditant l'officier Gbagbo », « L’armée française, hommes et chez les femmes (à agisse dans le cadre de l’ONU. Fau- La « bataille de Bouaké » a ainsi chargé de signer le cessez-le-feu dehors ! » 2 points près dans l’enquête de Gal- en Irak est largement te d’accord de l’organisation inter- commencé. Dimanche, en milieu au nom des autorités. A l'heure de lup), alors que, traditionnellement, nationale, 37 % seulement des Amé- de journée, des tirs nourris avaient retourner dans la capitale écono- Jean-Pierre Tuquoi l’écart est important lorsqu’il est conditionné par ricains, selon Gallup, estiment que été entendus venant de la caserne question d’une guerre ou d’une opé- le président Bush devrait engager de gendarmerie, située dans la par- ration militaire. Avant le début des la conscience les Etats-Unis dans une action con- tie sud de l'agglomération. Au opérations au Kosovo, la différence tre Saddam Hussein, et 58 % y sont même moment, des détonations était de 10 points de pourcentage de la vulnérabilité hostiles. A une question différente, plus sourdes étaient nettement entre les hommes et les femmes portant sur l’envoi de troupes au audibles venant du sud-ouest. Des favorables à cette action. Le fait de l’Amérique sol, 46 % des Américains s’y décla- combats étaient effectivement qu’il en aille autrement, aujour- rent favorables avec l’accord de signalés en direction de Sakassou, d’hui, au sujet de l’Irak, s’explique l’ONU, 37 % l’approuvent même une sous-préfecture conquise par par le lien que l’opinion établit entre l’Amérique face à des ennemis prêts sans cet accord, et 14 % y sont les rebelles, pratiquement sans les attentats du 11 septembre 2001 à tout pour lui porter des coups. opposés dans tous les cas. combat, il y a une semaine. Au et le régime de Saddam Hussein. L’inquiétude liée au 11 septembre Si la tendance dominante est net- nord, en revanche, et au sud, sur Un peu plus de la moitié des Amé- explique, d’ailleurs, que l’une des pré- te, elle ne va pas sans contradic- l'axe principal reliant Bouaké à ricains pensent que le dictateur ira- occupations du public, au sujet de la tions, qui expliquent, par exemple, Yamoussoukro, le front est resté kien a été directement et personnel- guerre contre Saddam Hussein, soit que la grande majorité approuve la calme pendant la journée. lement impliqué dans les attaques qu’elle puisse affaiblir la lutte contre façon dont M. Bush gère la ques- sur New York et sur Washington. le terrorisme. Ce souci, exprimé tion irakienne, mais que près de la    L’administration de M. Bush n’a notamment par Bill Clinton, par Al moitié des Américains pensent que Les tirs de dimanche, en partie pas pu, jusqu’à maintenant, prouver Gore et par d’autres personnalités le président n’a pas une politique d’armes lourdes, ont duré près de que le régime irakien a participé, de démocrates, n’est partagé, toutefois, claire. Ils souhaitent que le Congrès deux heures. Ils semblaient s’être quelque manière que ce soit, à ces que par moins du tiers des Améri- pose à l’exécutif davantage de ques- terminés à l'avantage des rebelles, attentats. Au cours des dernières cains, selon Gallup : la majorité d’en- tions qu’il ne l’a fait jusqu’à mainte- restés maîtres de la deuxième ville semaines, l’équipe du président a tre eux pensent qu’une offensive nant et qu’il ne lui donne en aucun ivoirienne au prix de quelques bles- affirmé que des dirigeants d’Al-Qai- contre Saddam Hussein n’aura pas cas un blanc-seing. sés, selon des sources médicales. da se trouvent actuellement en Irak de conséquences sur les efforts Dimanche soir, alors que les opéra- et qu’une collaboration a existé menés contre Ben Laden et contre le Patrick Jarreau tions de ratissage étaient entrepri- ses dans le sud de la ville pour pré- venir une éventuelle infiltration nocturne, le flou subsistait tant sur L’aviation irakienne, affaiblie mais toujours présente l'enchaînement des événements que sur le bilan militaire des opéra- Des Mig-25 ont survolé la zone d’interdiction aérienne dans le sud du pays tions. Les mutins étaient dans l'incapacité de confirmer si Sakas- L’AVIATION de combat irakien- lisent, pour la protéger, 150 appa- terception est supposée tenir l’air, sou était tombée entre les mains ne n’est pas aussi moribonde qu’on reils servis par 6 000 hommes. sur une flotte d’une demi-douzaine des forces régulières. l’a imaginé et, peut-être, l’a-t-on Pour les neuf premiers mois de au sein d’une panoplie – tous modè- En fait, une certaine confusion enterrée trop vite. Donnée pour l’année, les avions de la coalition les confondus – de 180 avions de avait déjà régné tout au long de vieillotte et largement sous-équi- ont affronté 206 menaces irakien- défense aérienne. Sans compter les l'après-midi. Selon le capitaine pée ou sous-entraînée, elle conti- nes – radars activés et pièces anti- 140 avions d’attaque. Tuo Fozié, qui se présente comme nue à se manifester, y compris dans aériennes en alerte ou en action – Les équipages irakiens sont cen- le chef des militaires rebelles à les zones d’exclusion aérienne édic- quasiment autant que dans le nord sés devoir se contenter de 60 à 120 Bouaké, des éléments de l'armée tées par Washington et Londres, du pays où 45 avions américains et heures de vol par an, selon les types gouvernementale, venus de nuit d’où ses avions sont en principe britanniques, servis par 1 400 hom- d’appareils, quand la moyenne de par la brousse de la ville proche de interdits de voler depuis 1991. mes, veillent à la protection des Kur- l’OTAN se situe entre 180 et 220 Tiébissou, au sud, auraient atta- Certes, cette aviation irakienne des au delà du 36e parallèle. heures. Il apparaîtrait même que qué par surprise Sakassou. Des se montre rarement. Mais elle est les jeunes pilotes irakiens se satis- gendarmes, de leur côté, auraient suffisamment présente dans le ciel     font aujourd’hui de 20 heures par réussi à s'infiltrer dans Bouaké au pour que nul, à en juger par des con- Mais, dans le sud, de surcroît, à an, façon de dire qu’ils sont loin de cours de la nuit de samedi à diman- fidences du chef d’état-major inte- sept reprises depuis le début de l’an- pouvoir prétendre être accoutumés che, à la faveur d'une coupure rarmées américain, le général née, y compris l’incident du 24 sep- à leurs « machines ». d'électricité. Repérés le lendemain Richard Myers, ne puisse prétendre tembre, des avions irakiens sont Au vu de ces considérations, à matin, la gendarmerie a été atta- que l’espace aérien irakien a été apparus, défiant les interdictions quoi correspondent les vols de quée par les rebelles, qui affirment vidé de tout mouvement d’avions de survol dont Bagdad a toujours Mig-25 en question et d’où vient avoir fait près de 80 prisonniers. ou d’hélicoptères de Saddam Hus- dénié la légitimité internationale. l’inquiétude des Américains ? De En fin de journée, le bâtiment a sein. A l’exception de vols à caractè- C’est un pied de nez des pilotes l’aptitude des pilotes irakiens – tels été pillé. re humanitaire, qui, eux, sont auto- de Saddam Hussein à l’encontre de des kamikazes – à mener, en solo En fin d'après-midi, ces gendar- risés au cas par cas. la coalition. D’autant que, jusqu’à ou en formations réduites, des mes présumés, des dizaines d'hom- Dernier avatar connu, mais enco- présent, les experts estimaient que raids-suicides de pénétration à bas- mes en short et en sandales pour re peu commenté : dans le sud du l’aviation irakienne était hors d’état se altitude contre des troupes au certains, en boubou pour d'autres, pays, le 24 septembre, trois Mig-25 de mener la moindre action, même sol. L’efficacité de ces missions ont été transférés sous bonne gar- ont survolé la zone en deçà du d’envergure limitée. Avec ses n’est pas garantie à l’avance. Mais de dans les bâtiments du 33e parallèle, où patrouillent avions 30 000 hommes, l’armée de l’air ira- l’Irak est supposé avoir gardé d’im- 3e bataillon de l’armée ivoirienne, américains et britanniques pour kienne est créditée de quelque portants stocks de munitions air- qui sert de quartier général aux empêcher Bagdad de s’en prendre 320 avions de combat, dont 40 à sol ou de bombes à fragmentation rebelles. Le transfert, à pied, a aux populations chiites. Ces trois 50 % seraient hors service, faute qui, avec des charges chimiques ou duré près d'une heure. Il a été très avions ont même pénétré profondé- d’entretien et de pièces de rechan- biologiques, pourraient menacer pénible pour les prisonniers. Tout ment à l’intérieur de la zone, sans ge, voire hors d’âge. un déploiement de la coalition. au long du parcours, ils ont dû avoir été inquiétés par l’aviation A s’en tenir aux seuls Mig-25, la subir les quolibets d'une foule hos- américaine et britannique qui mobi- moitié de ces appareils voués à l’in- Jacques Isnard tile, tenue à l'écart à coups de rafa- 4/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 INTERNATIONAL Avec près de 47 % des voix, Lula manque de peu d’être élu au premier tour président du Brésil Dix Palestiniens tués dans la bande de Gaza Le candidat du Parti des travailleurs devra affronter, le 27 octobre, au second tour, son rival JÉRUSALEM. Au moins dix Palestiniens ont été tués par l’armée israé- José Serra, arrivé deuxième avec 24 % des suffrages, dont le parti est un allié potentiel au Congrès lienne, dans la nuit du 6 au 7 octobre, lors d’une attaque lancée contre un quartier de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de RIO DE JANEIRO Gaza. Les blindés israéliens venaient du bloc de colonies israéliennes de notre correspondant de Goush Katif, installées au cœur de l’étroit territoire. Ils ont investi La victoire annoncée de Luis Ina- dans la nuit le quartier Amal pour, selon un communiqué de l’Armée, cio Lula da Silva est différée au Le candidat du Parti « détruire des infrastructures terroristes dans [cette] place forte du dimanche 27 octobre. Selon les des travailleurs (PT), Hamas », le Mouvement de la résistance islamique. Des activistes résultats partiels divulgués par le Luis Inacio Lula de palestiniens mais aussi des civils ont été tués au cours des échanges de Tribunal supérieur électoral (TSE) Silva, congratulé ici tirs qui ont suivi, selon des sources médicales palestiniennes. Plus tard et portant sur 84 % des électeurs par ses partisans dans la matinée, l’hôpital de Khan Younis a été la cible de tirs israé- inscrits, le candidat du Parti des tra- après avoir voté dans liens, selon des témoins palestiniens. Le bloc de colonies de Goush vailleurs (PT) à l’élection présiden- son quartier de Sao Katif est souvent visé par des tirs de mortiers palestiniens qui, jusqu’à tielle, dont le premier tour a eu lieu Bernardo do Campo, présent, ont causé principalement des dégâts matériels. – (Corresp.) dimanche 6 octobre, recueillait près de Sao Paulo, avec une tendance au tassement, dimanche 6 octobre, près de 47 % des suffrages expri- n’a pas réussi à Washington renoue le contact més. Son rival, José Serra, ancien l’emporter au ministre de la santé, réalisait, avec premier tour de avec la Corée du Nord 24 % des voix, un score supérieur à l’élection celui que lui accordaient les der- présidentielle au TOKYO. Le secrétaire d’Etat américain adjoint, James Kelly, a achevé, niers sondages. Brésil, mais il reste samedi 5 octobre, des entretiens avec le numéro 2 du régime nord- La mission du dauphin désigné largement favori coréen, Kim Yong-nam, président de l’Assemblée suprême du peu- du président sortant, Fernando pour le second tour ple. De tels contacts étaient suspendus depuis la visite en République Henrique Cardoso, pour le second du 27 octobre. populaire démocratique de Corée (RPDC), en octobre 2000, de l’ex-

tour fixé dans trois semaines,  / secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright. Mais Washington n’a paraît cependant d’autant plus pas cherché à donner de la publicité à la visite de M. Kelly. impossible que les électeurs des L’autre implication négative adopter José Serra dans le rôle du populiste brésilienne depuis plus Ce laconisme manifeste l’irritation de la Maison Blanche, contrainte à candidats classés en troisième et découlant, pour les milieux d’affai- challenger n’ayant rien à perdre ? de quarante ans, pour le deuxième faire un geste envers la Corée du Nord : la récente visite à Pyongyang quatrième position, respective- res, du deuxième tour entre le can- Les patrons de la Fédération des tour qui l’opposera au gouverneur du premier ministre japonais Junichiro Koizumi et la relance de la coo- ment l’ex-gouverneur de l’Etat de didat du PT et celui du gouverne- industries de l’Etat de Sao Paulo Geraldo Alckmin, du PSDB. pération entre les deux Corées ont placé Washington dans la position Rio, Anthony Garotinho (17 %), du ment a trait aux coalitions suscepti- espèrent que le dernier round ne Par ailleurs, les candidats du par- de devoir apparaître au moins faire preuve de bonne volonté envers Parti socialiste brésilien, et le cen- bles de composer une majorité pré- tournera pas à l’empoignade. Cette ti à la réélection étaient en passe l’un pays « diabolisé » par Washington. Les initiatives de Séoul et de triste Ciro Gomes, ancien gouver- sidentielle au Congrès, sans laquel- dérive est d’abord redoutée parce de l’emporter dès le premier tour Tokyo ont enclenché une dynamique de dialogue qui vise à circonve- neur de l’Etat du Ceara (12 %), le Lula serait réduit à l’impuissan- qu’elle aurait, en faisant le jeu des dans les Etats du Mato Grosso do nir pacifiquement le risque représenté par la RPDC et qui apparaît de devraient massivement reporter ce. spéculateurs, des conséquences Sul et d’Acre, tandis que celle de plus en plus comme un contrepoint à l’option militaire de George leurs suffrages sur le représentant Le PT et les petits partis de gau- immédiates sur la santé précaire l’Amapa se trouvait en ballottage Bush. – (Corresp.) de l’opposition. che ne rêvent pas même, malgré du real. A un autre niveau, elle met- favorable. En revanche, dans le Rio une percée notable au Sénat révé- trait tout simplement en danger, Grande do Sul, Tarso Genro, 17 % ’ lée par les résultats partiels, d’enta- en cas de dégâts irréparables dans ancien maire de Porto Alegre, n’est Les pro-européens remportent Seuls des « faits nouveaux » pour- mer la suprématie parlementaire les relations entre le PT et le PSDB, arrivé qu’en seconde position et ris- raient, d’après les commentateurs actuellement exercée par les forma- la « gouvernabilité » du pays dans que de ce fait la défaite face à un les élections législatives en Lettonie politiques sollicités par les chaînes tions du centre et de la droite. la perspective d’une victoire de outsider, Germano Rigotto, d’un de télévision, perturber les pronos- Or, après avoir pris soin d’alerter Lula. parti centriste. RIGA. Le tout nouveau parti de l’ancien gouverneur de la Banque cen- tics favorables à Lula. ses partisans sur la nécessité de Les augures étaient également trale, Einars Repse, favorable à l’entrée de son pays dans l’Union euro- Ces élections générales (législati- négocier un accord de gouverne-     PT défavorables au PT à Rio, où la gou- péenne et dans l’OTAN, a gagné les élections législatives du 5 octobre ves et des gouverneurs, en plus de ment, Lula va justement affronter Pour ce qui est des élections verneure noire, Benedita da Silva, en Lettonie. Avec un taux de participation de 72,49 %, le parti Nouvel- la présidentielle) se sont déroulées maintenant le candidat du Parti de annexes à la présidentielle, le PT postulante à sa propre succession, le Ere de ce « Monsieur Propre » de 41 ans, très populaire, aura 26 des sans incident notable. Bien que le la social-démocratie brésilienne confirme, sur la plupart des fronts, voyait fondre au fil du dépouille- 100 sièges, mais 24 iront à la formation Pour les droits de l’homme vote soit, en théorie sous peine (PSDB), « l’allié potentiellement le sa montée en puissance dans la fou- ment ses espoirs de se maintenir dans une Lettonie unie, qui groupe trois partis de la minorité russo- d’amende, obligatoire au Brésil, les plus naturel du PT », aux dires d’un lée de l’envolée de son chef histori- en course face à Rosinha Garotin- phone, représentant le tiers de la population. Ce regroupement est abstentions (en recul sensible par dirigeant patronal. Avec tout le que. A Sao Paulo, l’ancien guérille- ho, épouse d’Anthony Garotinho, favorable à l’UE, mais demande un report de l’adhésion à l’OTAN. Il rapport à 1998) ont quand même tact possible, s’il ne veut pas com- ro maoïste, José Genoino, a causé le candidat à l’élection présidentiel- ne fera pas partie de la coalition gouvernementale, a indiqué, diman- atteint 17 %. promettre un projet d’alliance la plus grande surprise de ce scru- le. che, un conseiller de M. Repse. – (AFP.) Ce résultat est celui qui incom- entre les deux partis. tin en se qualifiant, aux dépens de  modait le plus, avant le verdict, les Quelle stratégie va désormais Paulo Maluf, figure de la droite Jean-Jacques Sévilla marchés financiers. En premier a GÉORGIE : à la veille d’un sommet de la CEI, qui se tient lundi lieu, parce que le report de l’épilo- 7 octobre en Moldavie, le président géorgien Edouard Chevardnadze gue attendu – l’élection de Lula – a finalement extradé en Russie 5 des 13 combattants tchétchènes qui hypothèque l’entrée en fonctions, Journée calme à Rio, côté plage, côté favelas s’étaient réfugiés en Géorgie – où ils avaient été arrêtés le 25 août – et avant l’ouverture de la prochaine étaient réclamés depuis par la Russie. MM. Chevardnadze et Poutine législature prévue pour jan- Aucun incident n’a entaché le vote dans la mégapole brésilienne ont semblé enterrer la hache de guerre, dimanche, en annonçant la vier 2003, du futur gouverneur de création future de patrouilles communes de garde-frontières russes et la Banque centrale du Brésil, dont RIO DE JANEIRO dats et leur numéro. « Je suis émue fruits et légumes de la place du géorgiens le long de leur frontière commune. – (AFP, AP.) la nomination doit être approuvée de notre envoyée spéciale parce que c’est la première fois que Boiadeiro, Luciano, 20 ans, a choisi a ALLEMAGNE : quatre des cinq personnes interpellées, samedi par le Sénat. A Ipanema, en ce début de je vais voter en pensant que la gau- Lula comme président « parce qu’il 5 octobre, ont été libérées, dimanche, sans que les soupçons de Alors que le real est la cible d’at- dimanche qui promet d’être enso- che peut arriver au pouvoir », dit a essayé plusieurs fois, c’est son tour menées terroristes pesant sur elles aient été confirmés, a annoncé le taques spéculatives nourries par leillé, les familles commencent à Tania Dias, professeur de littératu- et c’est un type qui s’occupe des pau- parquet fédéral allemand. Le cinquième suspect, un Algérien, reste en les risques croissants de défaut sur déplier serviettes et pliants à la pla- re à l’université de Rio. Devant un vres et n’est pas d’accord avec les détention préventive pour infraction à permis de séjour. Le parquet la dette publique, l’incertitude pro- ge. Les rues s’animent en milieu de bureau de vote, deux jeunes filles banquiers comme les autres ».Il fédéral avait confirmé, samedi, avoir ouvert une enquête contre plu- longée concernant le successeur matinée. A chaque carrefour, des sont assises sur un drapeau du Par- vote aussi pour Rosinha « parce sieurs personnes qui se réunissaient dans un lieu de prière musulman, d’Arminio Fraga, ex-gérant d’un jeunes (et des moins jeunes) agi- ti des travailleurs (PT) largement qu’elle va continuer la politique de à Cottbus, dans l’est du pays. « Aucun projet concret d’attentat n’a pu fonds d’investissements du finan- tent des drapeaux et distribuent déployé. son mari », ancien gouverneur de être établi selon les éléments actuels de l’enquête », a annoncé, diman- cier George Soros, ne peut, à l’évi- des prospectus. Des voitures cou- A Rocinha, l’une des plus gran- Rio. che, le ministère public. – (Corresp.) dence, qu’exacerber la nervosité vertes de slogans passent en des favelas de Rio, Orlando expli- A 17 heures, après la fermeture a GUATEMALA : un ancien colonel été condamné, jeudi 3 octobre, des marchés. A partir de ce lundi, klaxonnant. Chaque lampadaire que pourquoi il a voté Ciro des bureaux de vote, en descen- à trente ans de réclusion pour avoir ordonné l'assassinat d'une anthro- l’évolution du cours du dollar en disparaît sous des nuées d’affiches Gomes. « Il n’y a que Lula pour qui dant de Santa Teresa, un quartier pologue, en 1990, au Guatemala. Le colonel Juan Valencia, ex-mem- reflétera les humeurs. où cohabitent la photo des candi- je ne voterai jamais », dit-il. un peu bohème apprécié des intel- bre de l'Etat-major de la présidence, était accusé d'avoir été le com- « Aujourd’hui, on a un président qui lectuels, des étudiants et des artis- manditaire de l'assassinat de l'anthropologue Mirna Mack, le 11 sep- a fait des études et le pays a d’énor- tes, situé dans les collines qui sur- tembre 1990. Celle-ci avait été tuée alors qu'elle faisait une enquête mes difficultés. J’imagine les problè- plombent le centre-ville, une sur les cas de personnes déplacées par la guerre civile qui sévissait mes que nous aurions avec un type rumeur annonce qu’à la place alors au Guatemala. L'auteur matériel du crime, Noel de Jesus Beteta, qui n’a aucune formation », ajou- Cinelandia, un écran géant serait membre des services de renseignements de l'armée, reconnu coupa- te-t-il. Les fois précédentes, Orlan- dressé pour suivre les résultats en ble, a été condamné en 1994 à 30 ans d’emprisonnement. – ( AFP.) do a voté pour Fernando Henrique direct. a AUTRICHE : le parti d’extrême droite FPO a perdu plus de la moi- Cardoso et, s’il n’a pas soutenu son Les gens s’y rendent lentement, tié de ses sièges dans les conseils municipaux de la province du Bur- dauphin, José Serra, c’est parce que mais il n’y a rien. Le bar l’Amarelin- genland (sud-est), lors d’élections tenues dimanche 6 octobre. Le FPÖ cela aurait été « la continuation du ho est pris d’assaut. La plupart des (Parti libéral) n’a obtenu que 5,1 % des voix, contre 9,2 % lors des second mandat de FHC qui n’est pas clients portent des tee-shirts du municipales de 1997 et il ne contrôle plus que 96 sièges sur 3 064 dans bon ». PT. Des supporters arrivent de plus les conseils municipaux de la province, contre 203 auparavant. Avec A Rocinha, où vivent plusieurs en plus nombreux, drapeaux rou- 48,9 % des suffrages, en hausse de 3,8 points par rapport à 1997, le Par- dizaines de milliers de personnes, lés sous le bras. Le sigle du PT, une ti social-démocrate (opposition) sort grand vainqueur du scrutin. Le les rues grouillent de monde mais il étoile à cinq branches à la Che Gue- Parti du peuple (ÖVP, conservateur, au pouvoir) recueille 43,2 % des n’y a ni policiers, ni militaires. Le vara se porte de toutes les maniè- voix, en hausse de 1,5 point sur 1997 tandis que les Verts (opposition) sol est jonché de milliers d’affichet- res : en boucles d’oreilles, au obtiennent 2,8%, contre 3,9 %, il y a cinq ans. – (AFP.) tes. Des enfants jouent par terre milieu des lunettes, tatoué sur le avec les épluchures laissées par le front.  marché du matin. Les gens se mettent en grappe autour des télévisions pour capter « ’   » les flashs d’information. A chaque Une lettre de Boris Berezovski Assise dans son échoppe, dans le progression du PT, les clameurs petit marché de produits de contre- s’élèvent. « Ole, ole, ole ole, Bene, A la suite de notre article intitulé se de contre-vérités majeures pro- bande, à l’entrée de la favella, Lula ! ». Les gens scandent « Brésil, « L’oligarque russe Boris Berezovski pagées pour me punir de l’opposi- Maria das Graças, immigrante du urgent, Lula président ! » On agite soupçonné de “blanchiment aggra- tion que je n’ai cessé de manifester Nordeste, n’a jamais douté de son des fanions. On prend son portable vé” par la justice française » à la politique du président Poutine, vote. « Les types de la mairie ont pour partager un résultat avec un (Le Monde du 6 juillet), nous avons en particulier sur l’affreuse guerre voulu nous expulser. Cette échoppe ami ailleurs dans la ville. Les souri- reçu de M. Berezovski la mise au en Tchétchénie. est mon gagne-pain depuis douze res s’élargissent. Le brouhaha est point suivante : Il n’y a qu’un fait de vrai : quand ans. Alors on a manifesté et la seule assourdissant. L’excitation monte Vous publiez des informations j’étais membre du Conseil de sécu- qui nous a aidés, c’est Liliam Sa, la et à 20 heures, des feux d’artifice particulièrement erronées, à tout rité russe, j’ai en effet, à la deman- candidate au Sénat de mon Eglise. crépitent. Aux manifestations de le moins celles me concernant, aux de de l’administration française, C’est pour ça que je suis les orienta- joie provoquées par la montée du termes desquelles je suis soupçon- obtenu la libération du journaliste tions de mon pasteur : Garotinho PT dans de nombreux Etats succè- né de m’être livré à du blanchi- français Brice Fleutiaux, détenu en comme président, Rosinha sa femme de pourtant la déception du score ment d’argent, notamment dans le Tchétchénie. La libération de cet comme gouverneur et « l’évêque » de Lula. Chacun sait désormais cadre de détournements de fonds otage français a été obtenue sans Crivella, comme sénateur ». Maria qu’il ne passera pas au premier de la compagnie aérienne russe aucun paiement. Contrairement à das Graças est une fidèle de l’Eglise tour. A 21 h 30, les militants se dis- Aeroflot. ce que vous prétendez, la mise en universelle du Royaume de Dieu, persent. « Les gens travaillent Je conteste de la manière la plus liberté de M. Fleutiaux ne m’a rien (IURD), un mouvement d’obédien- demain », explique Geraldo. véhémente toute implication dans coûté, et je n’ai jamais dit ou fait ce protestante néo-pentecôtiste. cette affaire. Les allégations rete- dire que cela m’avait coûté « beau- Adossé à un étal du marché aux Babette Stern nues à mon encontre sont la repri- coup d’argent ». LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/5 INTERNATIONAL Sept ans après la guerre, les partis nationalistes Irlande du Nord : arrivent encore en tête aux élections en Bosnie deux membres du Sinn Fein inculpés de « terrorisme » Le Musulman Sulejman Tihic (SDA), le Serbe Mirko Sarovic (SDS) et le Croate Dragan Covic (HDZ) ont été élus à la présidence collégiale. Le faible taux de participation a desservi les partisans du changement Les institutions semi-autonomes sont menacées

IL FAUDRA attendre les résul- nalisme et la misère. Les échecs LONDRES briolage audacieuxau commissa- tats définitifs du scrutin du diman- économiques et sociauxdes deux de notre correspondant riat de la police antiterroriste de che 6 octobre et de futures tracta- dernières années ont achevé de En l’espace d’un week-end, l’ave- Castlereagh, à Belfast. Les enquê- tions politiques pour savoir qui va Ancien bras droit convaincre une jeunesse urbaine nir de l’Ulster s’est brutalement teurs, preuves à l’appui, attribuant diriger la Bosnie-Herzégovine, de M. Izetbegovic déjà démoralisée de ne pas pren- assombri. Un coup de filet de la poli- ce raid à l’IRA, Tony Blair avait aucun parti ne semblant être en pendant la guerre dre le chemin des bureauxde vote. ce dans les bureauxdu Sinn Fein alors mis en garde le Sinn Fein, mesure d’obtenir seul une majorité (1992-1995) , Dans un pays où les jeunes cita- (nationalistes catholiques), l’aile déclarant notamment auxCommu- absolue, et les coalitions étant fra- Haris Silajdzic a été dins diplômés consacrent des nuits politique de l’Armée républicaine nes : « L’absence de violences terro- giles dans un pays auxinstitutions distancé, dimanche, entières à attendre devant les irlandaise (IRA), l’arrestation de ristes ne suffit pas. Il faut aussi claire- très complexes. Il était toutefois par son concurrent ambassades l’heure d’ouverture quatre militants de ce parti, puis l’in- ment mettre un terme aux prépara- acquis, lundi, selon des résultats du SDA (nationaliste) des services consulaires en espé- culpation pour terrorisme de deux tifs de la violence. » partiels, que les élections présiden- pour le poste rant un visa de sortie définitive, les d’entre euxont plongé la province Cette fois, Londres ne cache pas tielle, législatives et cantonales con- revenant aux nationalistes avaient une chance dans sa plus grave crise depuis la la gravité de la crise. « Nous sommes sacrent une nouvelle fois, sept ans Musulmans à la évidente de remporter le scrutin en mise en place des institutions semi- dans une phase non seulement sérieu- après la fin de la guerre, la victoire présidence collégiale. jouant sur les frustrations et les ran- autonomes nées des accords dits se, mais critique, a déclaré, diman- des mouvements nationalistes. M. Silajdzic avait cœurs. Ils furent d’ailleurs les seuls « du Vendredi saint » (avril 1998). che, John Reid. Nous attendons des Symboliquement, la présidence quitté le SDA en 1996 à animer, à leur manière, une cam- Résultat : le gouvernement d’Irlan- réponses du Sinn Fein. Je suis totale- collégiale est d’ores et déjà gagnée et créé le SBIH, pagne électorale fort terne. de du Nord, partagé entre catholi- ment dévoué au processus de paix, par les trois candidats nationalis- favorable ques et protestants, est proche de mais je ne peux le maintenir lorsque tes, le Musulman Sulejman Tihic à la multi-ethnicité. «   » l’éclatement. ce genre de choses arrive. » (Parti d’action démocratique, Le SBIH, qui faisait A Sarajevo, les jeunes militants Tout a commencé vendredi Les unionistes exploitent à fond SDA), le Serbe Mirko Sarovic (Parti partie de la coalition islamistes du SDA, venus des cam- 4 octobre, à l’aube, lorsque 200 poli- l’événement qui coïncide, en outre, démocratique serbe, SDS) et le sortante, se trouve pagnes, se sont affrontés cet été à ciers ont appréhendé les quatre mili- avec l’ouverture prochaine à Bogo- Croate Dragan Covic (Communau- de nouveau en la police, à l’occasion d’un match tants, puis perquisitionné à leur ta (Colombie) du procès de trois té démocratique croate, HDZ). position d’arbitre de football Bosnie-Yougoslavie, domicile, à Belfast, et dans les proches de l’IRA accusés de collu- Selon des résultats diffusés par les pour la formation alors qu’ils cherchaient à molester bureauxdu Sinn Fein au Stormont, sion avec les guérilleros des Forces partis politiques eux-mêmes, le du gouvernement. les joueurs venus de Belgrade. A siège du gouvernement et du Parle- armées révolutionnaires de Colom-

SDS et le HDZ arriveraient  / Banja Luka, les services du premier ment. Ils ont saisi plusieurs centai- bie (FARC, marxistes). Le premier d’ailleurs largement en tête dans ministre bosno-serbe, Mladen Iva- nes de documents et des fichiers ministre protestant, David Trimble, les territoires que leurs forces ont verner seul. Le recul est net pour quer un tournant pour la Bosnie. nic, et du SDS, ont diffusé en sep- informatiques, notamment des cor- chef du Parti unioniste de l’Ulster conquis, avec l’aide respective de les sociaux-démocrates, qui ne C’est la première fois qu’il était tembre un document niant le bilan respondances entre le bureau du (UUP, protestant modéré) avait la Serbie et de la Croatie, durant le sont pas parvenus, en deuxans, à organisé par les Bosniaques eux- du « prétendu massacre » de Sre- ministre britannique chargé de l’Ir- conflit, soit 70 % du pays. convaincre la population qu’ils mêmes, et non par les organisa- brenica, l’épisode le plus sanglant lande du Nord, John Reid, l’armée incarnaient le changement espéré. tions internationales, et c’est la pre- de la guerre. Ils prétendent que britannique, Downing Street et le « Nous attendons   Le tauxde participation de moins mière fois que les élus vont gouver- « 2 000 à 2 500 Musulmans, dont gouvernement de Dublin. La situation était en revanche de 55 %, le plus faible jamais enre- ner quatre ans, au lieu de deuxans environ 1 800 soldats », ont trouvé La police aurait aussi mis la main des réponses. (…) encore floue, lundi matin, dans la gistré, a joué à son détriment, et il auparavant. la mort dans la chute de l’enclave, sur des listes de personnalités Bosnie « républicaine », fidèle au est possible que les nationalistes La campagne électorale, qui a eu alors que les familles ont déclaré – près de 2 000, parmi lesquelles Je ne peux maintenir pouvoir de Sarajevo et majoritaire- n’engrangent d’ailleurs pas beau- lieu sans violence, a été marquée avoir recensé 10 000 morts et dispa- des politiciens de haut rang – assor- ment peuplée de Musulmans, où le coup plus de voixque ces dernières par de fortes pressions américaines rus, et que les enquêteurs interna- ties de détails (adresses, itinéraires), le processus de paix SDA de l’ex-président Alija Izetbe- années. et européennes incitant la popula- tionauxont déjà exhumé6 000 qu’elle présente comme des « listes govic avait perdu le pouvoir en L’arbitre du scrutin sera donc tion à se détourner du nationalis- cadavres, entreposés dans une de cibles » dressées par l’IRA. Selon lorsque ce genre 2000 au profit d’une coalition for- Haris Silajdzic, cet ancien bras me et à choisir la voie des réformes morgue à Tuzla. Autant d’épisodes le Sunday Telegraph, qui cite les ser- mée par le Parti social-démocrate droit d’Alija Izetbegovic, qui a refu- et de l’intégration européenne, en qui, en prolongeant la logique qui vices de sécurité, ces documents de choses arrive » (SDP, multi-ethnique) de Zlatko sé de dire, comme à chaque élec- clair à voter pour le SDP. Un messa- a mené à la guerre et en ravivant désignent Tony Blair sous le nom Lagumdzija et le Parti pour la Bos- tion, s’il envisageait de former une ge qui n’a pas été entendu dans un les douleurs, ne contribuent pas à de code de « Idiot naïf ».   nie-Herzégovine (SBIH, musulman coalition avec les nationalistes ou pays toujours divisé en trois terri- assainir un climat empoisonné. L’un des quatre activistes arrêtés, modéré) d’Haris Silajdzic. Le SDA avec les sociaux-démocrates. toires, hanté par la guerre, et qui Denis Donaldson, 52 ans, vétéran serait en tête, mais pas apte à gou- Le scrutin devait pourtant mar- subit encore au quotidien le natio- Rémy Ourdan de l’IRA, conseiller du président du annoncé, il y a deuxsemaines, que Sinn Fein, Gerry Adams, et secrétai- son parti quitterait le gouverne- re parlementaire de ce parti à l’As- ment le 18 janvier si, d’ici là, l’IRA semblée locale, a été inculpé, ne démantelait pas totalement son Le pape a canonisé le fondateur de l’Opus Dei dimanche, pour « possession d’infor- arsenal et ses structures. Ce départ mations susceptibles d’être utilisées à pourrait maintenant avoir lieu dans Avec 300 000 fidèles et plus de 80 pays représentés, l’Œuvre a démontré sa force des fins terroristes ». Il devait être les prochains jours. Les protestants déféré lundi devant la justice. Une accusent le Sinn Fein de violer l’es- C’EST le 465e saint canonisé par Jean Paul II qui il est reproché de fréquenter les allées de ceux qui cherchent à servir avec fidélité la cause femme de 46 ans, Fiona Farrelly, a prit et la lettre des accords de paix, depuis le début de son pontificat en 1978. Un tous les pouvoirs. Vingt-sept télévisions ont de l’Evangile », a dit Jean Paul II. Ajoutant : également été inculpée, dimanche, et de mener un double jeu. Selon record absolu. Le pape a en effet conduit à retransmis la manifestation. De France, un mil- « Dieu purifie et modèle, avec la force de la croix, pour des chefs similaires. Elle était un ministre unioniste, soit Gerry l’« honneur des autels », dimanche 6 octobre à lier de fidèles avaient fait le voyage en bateau ceux qui sont appelés à le suivre. » Répondant au en possession d’un ordinateur por- Adams « a perdu le contrôle de son Rome, José Maria Escriva de Balaguer de Marseille au port romain de Civitavecchia. reproche d’arrogance également adressé à l’Œu- table renfermant les noms et adres- mouvement, soit il n’est pas sincè- (1902-1975), fondateur en 1928 de l’Opus Dei, dix vre, il a invité tous ses membres à cultiver «un ses de gardiens de prison. re », mais dans les deuxcas, « Sinn ans seulement après l’avoir béatifié. Son « pro- «  » style évangélique d’humilité et de service ». Les deuxautres personnes gar- Fein doit quitter l’exécutif ». cès » aura été l’un des plus rapides de l’histoire Une place d’honneur avait été réservée au chi- L’effort ainsi fait par le pape pour distinguer la dées à vue sont Ciaran Kearney, Les républicains rejettent en bloc avec celui de Thérèse de Lisieux(canonisée 28 rurgien espagnol Manuel Nevado Rey, 70 ans, mémoire et la spiritualité de José Maria Escriva gendre de M. Donaldson, et surtout les accusations portées contre eux. ans après sa mort) et bientôt avec Mère Teresa. qui aurait été guéri d’une tumeur cancéreuse (la « sanctification » de la vie ordinaire) des déri- William Mackessy, un ancien Ils accusent les unionistes d’avoir Record aussi dans la participation des fidè- auxmains, grâce à l’intercession du fondateur ves reprochées à son Œuvre serait méritoire si employé de l’administration britan- « trouvé un moyen de saboter le gou- les : en tenue stricte, près de 300 000 personnes de l’Opus Dei. C’est ce « miracle » qui a été pris l’on ne savait que Jean Paul II n’a lui-même cessé nique, dit « le Messager ». Ce cour- vernement ». Que peut faire Lon- avaient pris position sur la place Saint-Pierre et en compte pour la canonisation. Une relique du de favoriser le particularisme de l’Opus Dei. En sier, surpris en septembre 2001 en dres ? D’abord gagner du temps. dans les artères environnantes, encadrées par nouveau saint a été portée en procession dans 1982, il a créé pour lui un statut de prélature per- train de photocopier, dans le Tony Blair s’entretiendra mercredi 1 850 « volontaires » de l’Oeuvre, pour une Rome, avant que, dans son homélie, le pape ne sonnelle, un diocèse sans territoire, actuelle- bureau même du ministre, des avec le premier ministre irlandais, démonstration de force et de dévotion sans pré- souligne l’actualité du message d’Escriva : «La ment dirigé par Mgr Xavier Echevarria. Il a nom- documents sensibles – dont un rap- Bertie Ahern et la semaine suivante cédent, réglée par un ordre rompu à toutes les foi chrétienne s’oppose au conformisme et à l’iner- mé plus d’une douzaine d’évêques appartenant port militaire – avait été licencié au avec les dirigeants du Sinn Fein. Il formes de discipline. tie intérieure. » Chaque chrétien a le devoir de à l’Œuvre, dont le cardinal Juan Cipriani, arche- terme d’une procédure disciplinai- espère que David Trimble ne fera, Quatre-vingts pays étaient représentés, ce qui « répandre dans la société, sans distinction de vêque de Lima, fortement contesté au Pérou re. Soupçonné d’être une « taupe » d’ici là, rien d’irréparable. donne une idée de l’extension de l’Opus dans race, de classe, de culture ou d’âge, la conscience pour son rôle sous l’ex-présidence Fujimori. de l’IRA, il était, depuis, surveillé En cas d’échec, Londres devra tous les continents. De même, le nombre et la que nous sommes tous appelés à être des saints et Au Vatican, son influence est toutefois plus par les services secrets. sans doute se résoudre à suspendre diversité des hommes d’Eglise (près de 500 évê- à collaborer au salut de l’humanité ». limitée qu’on ne le dit souvent. L’Opus Dei n’y Certains des documents saisis le gouvernement et l’assemblée ques et cardinaux) et des responsables politi- Le pape n’a pas craint d’affronter aussi les compte que deuxpersonnalités de marque, étant récents, la police redoute semi-autonomes et à réimposer ques venus d’Espagne, d’Italie (de Gianfranco polémiques visant l’Opus Dei : sa collaboration Mgr Julian Herranz, président du Conseil ponti- qu’un réseau d’espionnage soit provisoirement son administration Fini, numéro deuxdu gouvernement Berlusco- avec le franquisme dans cette Espagne où sont fical pour l’interprétation des textes législatifs, toujours en place dans les bureaux directe, pour éviter l’effondrement ni, à Massimo d’Alema, ancien président du con- nés le nouveau saint et son Œuvre (Le Monde du et Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du gouvernementaux. En mars, des d’institutions si laborieusement seil de centre-gauche), d’Amérique latine et 4 octobre), sa culture du secret, son élitisme, ses Saint-Siège. documents ultra-secrets et des lis- mises en place. d’Afrique présents à la cérémonie soulignaient- finances, son goût des privilèges. « Les incompré- tes de détectives et d’informateurs ils le progrès de l’influence d’une organisation à hensions et les difficultés ne manquent pas pour Henri Tincq avaient été volées, lors d’un cam- Jean-Pierre Langellier 6/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 UNION EUROPÉENNE

Bruxelles met en garde la Pologne, mal préparée à l’élargissement

Dans un rapport très attendu sur la situation des pays candidats, à deux mois de la clôture des négociations d’adhésion, la Commission estime qu’il n’y a pas lieu de mettre en cause la date de 2004, mais que d’importants efforts restent à faire d’ici là par les futurs membres

BRUXELLES huit mois avant l’adhésion », de notre bureau européen LES TREIZE PAYS CANDIDATS À L'ADHÉSION défend l’entourage de M. Verheu- Ils sont dix. Ils ne sont pas prêts. gen. « Nous partons du principe PNB/habitant, comparé à la moyenne Part de la population Ils le seront lors de leur adhésion FINLANDE que les problèmes sérieux seront trai- communautaire, en % agricole, en % de la début 2004. C’est le pari que fait le tés d’ici là et que nous aurons les population active commissaire chargé de l’élargisse- moyens de pression nécessaires ». ment, l’Allemand Günter Verheu- SUÈDE ESTONIE Ces moyens sont triples : média- gen. Dans son rapport, qui doit 1,4 Chypre 80 4,9 tiques, puisque la Commission LETTONIE être adopté par la Commission 2,4 Slovénie 69 9,9 compte envoyer des « lettres d’aver- mercredi 9 octobre, M. Verheugen DANEMARK tissement préventif » aux Etats qui IRLANDE 3,5 Rép. tchèque recommande que dix pays (Polo- LITUANIE 57 4,6 n’avanceraient pas et faire un rap- gne, Hongrie, République tchèque, PAYS-BAS port trois mois avant l’adhésion ROYAUME-UNI Malte 55 2,2 Slovaquie, Estonie, Lettonie, Litua- 38,6 POLOGNE effective des pays sur les progrès nie, Slovénie, Chypre et Malte) ALLEMAGNE Hongrie 51 6,1 effectués ; financiers, car « les pays achèvent leurs négociations d’adhé- BELGIQUE RÉP. TCHÈQUE ne toucheront pas d’argent commu- LUX. Slovaquie 48 sion avec l’Union au sommet de 10,2 SLOVAQUIE 6,3 nautaire si leur système [pour gérer Copenhague mi-décembre. 5,4 la politique agricole commune ou AUTRICHE Estonie 42 7,1 L’idée est qu’ils signent les trai- FRANCE les fonds structurels] n’est pas 10,2 22,4 tés adhésion au printemps 2003, 2 Pologne 40 19,2 prêt », prévient-on ; juridique, car adhèrent début 2004 àl’Union et SLOVÉNIE ROUMANIE 40 la Commission prévoit un système participent aux élections européen- Lituanie 38 16,5 de sauvegarde dans les cas où le ITALIE HONGRIE nes du printemps 2004. Seul un PORTUGAL 7,9 Lettonie 33 15,1 marché intérieur serait menacé et deuxième « non » irlandais au trai- affirme son intention d’assigner ESPAGNE BULGARIE té de Nice lors du référendum du 68,6 Bulgarie 28 26,7 devant la cour de Luxembourg les 19 octobre prochain semble pou- nouveaux pays qui ne respectent TURQUIE Roumanie 25 44,4 voir faire dérailler ce processus. pas leurs engagements. Ce big bang, qui fera passer GRÈCE Turquie 22 35,4 l’Union de quinze àvingt cinq mem- «    » 500 km 0,8 bres, est le fruit du volontarisme MALTE 0,4 CHYPRE La question est de savoir si cet des capitales et de M. Verheugen, arsenal sera suffisant pour forcer les qui plaident depuis des années Europe des 15 Candidats à l'adhésion Population en millions d'habitants Source : Eurostat, basé sur les statistiques nationales pays àêtre prêts en 2004. Les repro- pour un élargissement important : ches adressés par Commission sont l’Allemagne, notamment, ne veut dats doivent respecter trois critères majeur » en Lettonie, République tion de sa forte minorité russe. « dans le délai envisagé pour leur multiples, de nombreux pays tar- en aucun cas laisser son voisin polo- fixés au Sommet de Copenhague en tchèque, Slovaquie, et Pologne. Economiquement, les dix sont adhésion ». dant àmettre en œuvre leurs enga- nais àla traîne de l’Europe. « Mais juin 1993 : être une démocratie et un Cette dernière a droit àun sévère pauvres : le produit intérieur brut Enfin, note le rapport, les candi- gements, mais c’est la Pologne qui a les dix candidats ne sont pas tous sur Etat de droit ; être une économie de rappel àl’ordre : « Des efforts subs- par habitant n’atteint pas 40 % de dats ont fait « des progrès considé- droit au jugement le plus sévère : la même ligne de départ », s’inquiè- marché, capable de résister àla con- tantiels sont nécessaires pour obtenir la moyenne des Quinze. Ils ont des rables pour transposer l’acquis » « Des délais sont apparus dans l’agri- te le cabinet d’un commissaire àla currence du marché unique ; avoir des résultats concrets qui ont été jus- économies de marché, mais seules communautaire en droit interne. culture (…), la pêche (…), l’environne- lecture du rapport. La Pologne, transposé en droit interne toutes les qu’à présent limités, et en particulier Chypre et Malte sont jugées capa- Sauf qu’ils ne l’appliquent pas. ment (…).Ces sujets doivent être trai- dont la population dépasse celle règles de l’Union – « l’acquis commu- pour développer une culture politi- bles d’affronter dès aujourd’hui la « On ne peut pas exiger d’un pays tés de manière urgente » – un terme des neuf autres réunis, est lanterne nautaire », en jargon bruxellois —, que, administrative et de business concurrence du marché unique. candidat qu’il soit prêt à 100 % dix- réservé àVarsovie. « la sécurité ali- rouge, suivie de Malte et de la Letto- et surtout les appliquer. capable de résister à la corruption ». Toutefois, estime le rapport mentaire n’a pas connu de progrès », nie, qui essuient de sévères criti- Si officiellement, les dix candi- Verheugen, les huit anciens pays poursuit le rapport, la sécurité vété- ques. Au milieu, on trouve la Hon- dats sont des démocraties, ils doi-    communistes « ont fait des efforts L’incertitude rinaire « demande une attention grie et la République tchèque, qui vent poursuivre leurs efforts pour A Prague, le crime économique supplémentaires et suffisants dans urgente », lit-on pêle-mêle. semblent avoir relâché leurs former leur administration, renfor- est une cause de « souci majeur ». la stabilisation macroéconomique et au sujet de Malte S’y ajoute un problème soulevé efforts, et la Slovaquie, qui a plutôt cer leur système judiciaire, proté- En Lettonie, « les conditions de la réforme économique et la poursui- Malte figure dans le peloton de par le Commissaire responsable rattrapé son retard. En tête, Chypre ger les minorités, lutter contre la détention préventive nécessitent une te dans la voie des réformes actuelle queue parmi les dix pays devant du marché intérieur, le néerlandais et la Slovénie sont presque prêts. corruption. Selon la Commission, attention continue » et ce pays doit devrait leur permettre d’affronter la rejoindre l’Union. Elle n’a clos que Frits Bolkestein : Varsovie n’a pas Pour entrer dans l’Union, les candi- celle-ci « reste une cause de souci « accélérer » le processus d’intégra- pression concurrentielle », et ceci, 25 chapitres de négociations sur 30. mis en place les structures adminis- La situation de Malte est mar- tratives et informatiques nécessai-   ...   quée par des retards parfois impor- res àl’Union douanière, qui mena- tants dans les domaines de la libre ce le marché intérieur. Le rapport circulation des personnes, de la souligne qu'« un effort considéra- Vous êtes avocat associé au obtenir une décision rapide, claire magistrats ! Il y a sans doute un Pologne, il faut une autorisation pêche et de l’agriculture, des trans- ble » est nécessaire. 1 cabinet français Gide-Loyette- et pouvant être exécutée ? travail à faire pour assurer l’unité pour acquérir plus d’un hectare ports et de la politique sociale. En « La Pologne est la première can- Nouel, et responsable du bureau de d’interprétation du droit. Il y a de terre agricole ou plus de 400 outre, la situation budgétaire reste didate au processus de sanction », Varsovie depuis douze ans. Quels Quelle est votre réponse ? notamment un créneau à prendre mètres carrés de propriété. L’ob- préoccupante, ainsi que la faiblesse résume le chef de cabinet d’un problèmes rencontrent vos clients 2 Le système judiciaire n’est dans l’édition des jugements de la tention de l’autorisation se fait des progrès pour restructurer les commissaire, qui se réjouit de la lorsqu’ils veulent investir en pas encore fiable. Il faut dire que Cour suprême, assortie de com- dans un délai de deux à six mois. entreprises publiques déficitaires. Si « formulation très claire des rap- Pologne ? le droit de propriété intellectuelle mentaires de professeurs ! La liberté d’installation ne sera Malte est un cas spécifique, c’est ports ». En soulignant sans amba- Les investisseurs étrangers en n’existe que depuis une douzaine reconnue qu’à terme. Les autorisa- aussi parce que l’écart entre la majo- ges les faiblesses des pays candi- Pologne veulent savoir s’ils peu- d’années en Pologne. Le caractère Quels autres problèmes se tions administratives devraient rité nationaliste pro-européenne et dats, la Commission continue de vent attendre du système judiciai- récent du système capitaliste fait 3 posent aux investisseurs étran- être maintenues pendant encore l’opposition travailliste (hostile à plaider pour l’entrée de dix pays, re polonais une réelle protection. qu’il n’y a pas encore de jurispru- gers ? sept ans après l’entrée de la Polo- l’adhésion) est faible, ce qui signifie tout en donnant aux Quinze des Un exemple : un fabricant de cos- dence bien établie. ll peut donc y Le plus important concerne les gne dans l’Union européenne, en que le résultat du futur référendum arguments pour repousser la candi- métiques qui verrait l’un de ses avoir des interprétations différen- multiples autorisations adminis- vertu d’une dérogation qui lui a sur l’adhésion est incertain. En dature de l’un ou l’autre. Ceux-ci produits contrefait par une entre- tes d’un même texte, selon les tri- tratives qui doivent être obtenues été accordée lors des négociations entrant dans l’Union, les Maltais vont devoir prendre leurs responsa- prise polonaise peut-il compter bunaux. pour acheter du terrain ou cons- d’adhésion. craignent de devoir payer plus cher bilités politiques. sur les tribunaux pour faire recon- Cette multiplication des interpré- truire des usines. En Belgique, les denrées alimentaires (sucre, blé) naître et protéger son droit de tations est aussi liée au fait qu’il vous pouvez acheter une maison Propos recueillis par qu’ils achètent aujourd’hui sur le Arnaud Leparmentier propriété intellectuelle ? Peut-il existe 24 centres de formation des sans demander d’autorisation. En Rafaële Rivais marché mondial. et Laurent Zecchini Aucune date d’ouverture de négociations pour la Turquie Le cap « indicatif » de 2007 est La Commission reconnaît les réformes faites par Ankara et propose un partenariat « révisé » proposé à la Bulgarie et la Roumanie

BRUXELLES les lourdes carences de la Turquie, de la Turquie sur la base du rap- blèmes ne sont pas réglés, comme BRUXELLES Commission va proposer des de notre bureau européen et se garde de prendre position port de la Commission. Celui-ci « la lutte contre la torture et les mau- de notre bureau européen « feuilles de route » détaillées aux La Commission, comme la plu- s’agissant du calendrier, ne va pas reconnaît que la Turquie a accom- vais traitements, certaines questions La Roumanie et la Bulgarie deux pays avant le sommet de part des capitales européennes, améliorer les relations, déjàdiffici- pli « des progrès considérables » ces concernant un contrôle civil de l’ar- n’ont guère de raisons d’être Copenhague, indiquant les étapes pressent que la question turque va les, entre Bruxelles et le gouverne- derniers mois : la peine de mort a mée, et la situation de personnes mécontentes du rapport de la Com- que ceux-ci doivent franchir pour constituer un enjeu majeur du ment de Bulent Ecevit. Vendredi, été supprimée (sauf en période de emprisonnées pour avoir exprimé mission européenne. A la fin de la être prêts pour l’accession, avec sommet de Copenhague, les 13 et le vice-premier ministre turc, guerre) ; l’état d’urgence a été levé des opinions non violentes ».La semaine dernière, le président bul- l’indication de critères clairs per- 14 décembre. La Turquie estime Mesut Yilmaz, avait anticipé un dans deux des quatre provinces où Commission évoque aussi la ques- gare, Georgi Parvanov, indiquait mettant de vérifier les progrès avoir accompli des progrès impor- jugement critique en soulignant il était appliqué, la radiodiffusion tion du travail des enfants, celles au Monde son souhait d’obtenir accomplis. tants sur la voie de sa candidature que « la décision politique » àpro- et l’éducation en d’autres langues des restrictions àl’encontre des des Quinze la confirmation que la àl’Union, et elle attend en retour pos de la date d’ouverture de négo- que le turc (au profit des Kurdes) syndicats, de la corruption «qui date d’adhésion de son pays à  «  » un signal positif, c’est-à-dire une ciations ne dépend pas de la Com- ont été autorisées. restent un sérieux problème ». l’Union européenne (UE) en 2007 La Bulgarie est cependant en date pour l’ouverture de négocia- mission mais des chefs d’Etat et de Toutefois, Bruxelles envoie des serait confirmée àCopenhague. avance et a peur que son adhésion tions formelles d’adhésion. Com- gouvernement. signaux positifs, saluant « la déter- Cela reste àvoir, mais le rapport soit retardée par la Roumanie : elle me tout porte àcroire que les Les relations des Quinze avec Bruxelles salue mination de la majorité des leaders de la Commission est plutôt encou- peut désormais prétendre àla qua- Etats membres ne sont pas prêts à Ankara sont complexes et poten- politiques turcs d’aller de l’avant rageant : « Les progrès de la Bulga- lité d'« économie de marché qui aller jusque-là, la probabilité tiellement lourdes de conséquen- « la détermination de pour s’aligner avec les valeurs et les rie et de la Roumanie au cours de fonctionne », alors que la Rouma- d’une période de tension avec ces, pour au moins trois raisons : standards de l’Union européenne ». l’année dernière conduisent la Com- nie a « continué à faire des pro- Ankara est forte. le gouvernement turc a les moyens la majorité des leaders Cette volonté d’adopter une appro- mission à conclure que l’année grès » en ce sens. Si les deux pays De ce point de vue, le rapport de politiques de peser sur les négocia- che équilibrée se traduit par la 2007, choisie par ces deux pays, doit réunissent les critères politiques la Commission, qui reconnaît les tions sur l’avenir de Chypre, dont politiques turcs perspective d’une augmentation être envisagée comme une date indi- de Copenhague, Bucarest doit progrès accomplis mais souligne Ankara occupe la partie nord, qui sensible de l’assistance financière cative pour l’adhésion, à la condi- redoubler d’efforts pour lutter con- sont toujours dans l’impasse. L’at- à aller de l’avant » proposée àAnkara, dans le cadre tion que chaque pays réunira les cri- tre la corruption, qui reste une titude d’Ankara (mais aussi celle d’un partenariat d’accession « ré- tères de Copenhague et concluera « cause de préoccupation très sérieu- d’Athènes) empêche, d’autre part, visé ». avec succès les négociations.» se », tout comme en Bulgarie. La la conclusion des « arrangements « Ces réformes sont prometteuses La Commission fait preuve Il s’agit donc d’une promesse situation des Roms reste préoccu- permanents » entre l’Union et l’Al- pour l’avenir, écrit la Commission, d’une grande prudence s’agissant encore vague et conditionnelle, pante dans les deux pays. En Bulga- liance atlantique, condition indis- car elles démontrent la volonté et la de la question chypriote, sauf pour mais qui prouve que la Commis- rie, « bien peu a été accompli pour pensable pour permettre au projet capacité du système politique turc à demander àAnkara d' « encoura- sion ne considère pas la date de résoudre les problèmes de la discri- de défense européenne de prendre accomplir des progrès dans des ger » les autorités de Chypre du 2007 comme irréaliste. Les deux mination sociale » des Roms. son essor. Enfin, la Turquie est un domaines considérés comme haute- Nord àconclure un accord avec le pays ont accomplis des « progrès Bruxelles demande àSofia partenaire géopolitique incontour- ment sensibles.» Pourtant, la Tur- gouvernement légal de Nicosie. considérables », note la Commis- d’améliorer les conditions de vie nable dans la perspective d’une quie ne réunit pas encore complè- Techniquement, ce dernier a clos sion, tous les chapitres des négo- particulièrement préoccupantes guerre contre l’Irak. tement les critères politiques. Les 28 chapitres de négociations sur ciations ayant été ouverts avec la des personnes vivant dans des ins- Au sommet de Séville, en juin, réformes contiennent en effet des 30, et Chypre est considérée com- Bulgarie et presque tous avec la titutions spécialisées, en particu- les Quinze avaient indiqué que limitations significatives : elles me prête, àen juger par les faibles Roumanie. Au total, 22 chapitres lier les handicapés, mais aussi les www.gap.fr « de nouvelles décisions pourraient nécessitent, pour être appliquées, reproches qui lui sont adressés. sur 30 ont été provisoirement fer- enfants et les prisonniers. être prises à Copenhague quant à un certain nombre de décisions més avec la première et 13 sur 27 l’étape suivante de la candidature » administratives. De nombreux pro- Ar. Le. et L. Z. avec la seconde. Sur cette base, la Ar. Le. et L. Z. 8/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 FRANCE l’agression contre le maire de paris

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a été poignardé, l’abdomen, Bertrand Delanoë a été d’abord été soi- âgé de 39 ans, a été aussitôt arrêté et placé en garde de  chez les Parisiens et dans la classe poli- dans la nuit du 5 au 6 octobre, à 2 H 30 du matin, gné sur place avant d’être , pendant trois heu- à vue. Aux policiers qui l’ont interrogé, il a expliqué tique. MM. Chirac et Raffarin ont envoyé un messa- dans les salons de l’  , laissés ouverts res, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ses jours ne qu’il n’aimait pas les homosexuels et les hommes ge de sympathie. L’attaque contre le maire de Paris à l’occasion de la première Nuit blanche. Touché à sont pas en danger. L’agresseur, Azedine Berkane, politiques. Cette  a provoqué une gran- relance le débat sur la   . L’agresseur de M. Delanoë n’aimait ni les élus ni les homosexuels Le maire de Paris a été poignardé, dimanche 6 octobre, à 2 H 30, dans les salons de l’Hôtel de Ville, au cours de la première Nuit blanche de la capitale. Après la tuerie de Nanterre et la tentative d’assassinat contre M. Chirac, cet acte relance le débat sur la sécurité des élus

SELON ses déclarations à la poli- tion médicale est appelé en renfort commet un geste stupide de déséqui- ce, Azedine Berkane n’aime ni les pour donner les premiers soins. libré » raconte M. Girard. hommes politiques, ni les homo- « Il y avait du sang partout, racon- Azedine Berkane habite avec ses sexuels. C’est la raison pour laquel- Dans la nuit te-t-il. J’ai fait pression sur la plaie parents la cité Jean-Grémillon, à le, cet homme de 39 ans a poignar- du samedi 5 au pour arrêter l’hemorragie,en atten- Bobigny (Seine-Saint-Denis), à dé le maire de Paris, Bertrand Dela- dimanche 6 octobre, dant que les pompiers arrivent. » proximité de l’hôpital Avicenne. Il noë, dans la nuit de samedi à le maire de Paris Le maire, âgé de 52 ans, ne perd était connu des services de police, dimanche dans les salons de l’Hô- s’entretient avec pas connaissance. Il parle d’un pour une quinzaine de dossiers : Christophe Girard, tel de Ville, exceptionnellement « incident » et insiste pour que la une moitié concernait l’usage de son adjoint ouverts au public pour l’opération fête continue. « Il était comme quel- stupéfiants, l’autre des vols. Il avait à la culture Nuit blanche. Interrogé par les poli- (à sa gauche), qu’un qui a fait une chute » témoi- également effectué plusieurs ciers de la brigade criminelle char- et Jean Blaise, gne Christophe Girard, adjoint séjours dans des hopitaux psychia- gés de l’enquête sur cette tentative le directeur (Vert) à la culture, lors d’une confé- triques. Au pied de son immeuble, d’homicide, il n’en a guère dit plus. artistique de la Nuit rence de presse qui s’est tenue à une vingtaine de jeunes adultes Ses premières déclarations écar- blanche (à sa droite). 4 heures du matin. évoquent la personnalité de ce voi- teraient toutefois l’hypothèse d’un Quelques instants sin « super calme,très réservé » ,de acte prémédité. Il ne pouvait plus tard,Bertrand      ce passionné d’informatique et savoir que M. Delanoë revenait à Delanoë est agressé Touché à l’abdomen, M. Dela- d’Internet que « tout le monde con- l’Hôtel de Ville à l’heure précise où dans les salons noë est soigné sur place par les naît bien dans la cité ». Les avis lui-même y déambulait dans les de l’Hôtel de Ville. pompiers qui le conduisent ensui- sont unanimes à son sujet et ne salons. Il aurait indiqué aux enquê- te à l’hôpital de la Pitié-Salpétriè- semblent pas prendre en compte le teurs, qu’il avait eu une sorte de re, où il est opéré pendant plus de drame qui vient d’avoir lieu. « C’est

« flash » en voyant le maire de  / trois heures. « Une surveillance en quelqu’un de bien, résume Samir, Paris, et qu’il serait aussitôt passé à unité de réanimation chirurgicale 21 ans. Il est instruit,cultivé et très l’action, armé d’un couteau de la question d’un éventuel interne- percée de néons multicolores. La 19e arrondissement où se déroulait sera nécessaire pendant au moins proche des jeunes. Il m’a donné à type Opinel, doté d’une lame lon- ment psychiatrique. lumière s’est alors brusquement une fête techno. « Il se promenait quarante-huit heures et une hospita- plusieurs reprises des cours d’infor- gue de huit centimètres. Une bagarre ? Un vol ? La fête rallumée à l’extérieur de la salle tranquillement dans les salons de lisation prolongée d’au moins huit matique,comme à beaucoup de Azedine Berkane, dont la garde battait son plein, dans les salons des fêtes, où deux lourds rideaux l’Hôtel de Ville lorsqu’un type âgé jours est à prévoir », précise-t-on à monde ici. » Azedine Berkane a à vue a été prolongée, devait être à bondés de l’Hôtel de Ville de Paris, ont été tirés hâtivement dans un d’une quarantaine d’années s’est l’hôpital. bien purgé sept années de prison nouveau entendu par les policiers, quand l’écho d’une course-poursui- couloir pour en barrer l’accès aux jeté sur lui sans rien dire et lui a por- Son agresseur a été immédiate- « pour des histoires de stup », préci- lundi 7 septembre, avant d’être te est venu troubler l’ambiance de centaines de visiteurs nocturnes. té un coup de couteau dans le ven- ment ceinturé par Rémy Bovis, un se l’un des adolescents, mais «ça déféré au parquet. Selon une sour- cette première Nuit blanche à la Derrière la tenture, Bertrand Dela- tre », se souvient Anne-Sylvie militant Vert membre du cabinet lui a servi de leçon et il avait chan- ce proche de l’enquête, la confu- mairie. Il était un peu moins de noë, est allongé par terre. Il vient Schneider, l’attachée de presse du de M. Girard qui l’a maintenu au gé ». « Il aimait bien dire qu’il avait sion mentale et les antécédents 2 h 30, dans la nuit du 5 au 6 octo- de se faire poignarder. maire, qui est tombée à ses côtés sol en attendant l’arrivée de la poli- réussi par rapport à d’autres gars de psychiatriques du suspect pour- bre, lorsque les musiciens se sont Le maire venait de rentrer des au moment de l’agression. Au bar, ce. Grand et maigre, l’agresseur la cité », précise Abdel, qui le consi- raient amener la justice à se poser arrêtés de jouer dans l’obscurité anciennes pompes funèbres du un serveur ayant reçu une forma- « avait l’air d’un pauvre type qui dérait « comme un grand frère ». Daniel se souvient surtout que ce célibataire sans enfant Une hospitalisation « n’aimait pas trop les homo- De M. Douste-Blazy à M. Chirac, en passant par la tuerie de Nanterre... sexuels », et qu' il « le faisait bien d’au moins huit jours comprendre à son entourage ». Là Les médecins du groupe hospita- DEPUIS plusieurs années, les élus sont la par la fenêtre du quatrième étage. Ainsi qu’en le président de la République lançait une polé- aussi, les avis sont unanimes : «Il lier de la Pitié-Salpêtrière qui ont cible d’agressions de plus en plus fréquentes, attestait son journal intime, dont Le Monde mique qui allait peser lourd dans la campagne était un peu comme nous,r ésume pris en charge M. Delanoë lui ont généralement commises par des déséquilibrés. avait publié des extraits et qui révélait une vie pour l’élection présidentielle. Abdel. Ici,on est tous homophobes, conseillé de rester hospitalisé une f Le 2 mai 1997, Philippe Douste-Blazy, d’extrême solitude et d’angoisse, Richard Durn f Le 14 juillet 2002, au cours du tradition- parce que c’est pas naturel », ou par- huitaine de jours. « Une surveillance alors ministre de la culture et maire de Lour- développait des pulsions de meurtre et de suici- nel défilé sur les Champs-Elysées à Paris, le ce que « ça va à l’encontre de l’is- en unité de réanimation chirurgicale des (Hautes-Pyrénées), en pleine campagne de depuis des années. Il avait fréquenté les président de la République, Jacques Chirac, lam » ajoute Samir, pour qui « des sera nécessaire pendant au moins pour les élections législatives, était blessé milieux associatifs locaux proches de la gauche, avait échappé à une tentative d’assassinat. Dis- musulmans pédés,ça n’existe pas ». 48 heures et une hospitalisation pro- d’un coup de couteau porté au dos par un et il était trésorier de la section nanterroise de simulé dans la foule, au passage de M. Chirac, Quant au geste fou de l’informa- longée d’au moins huit jours est à Albanais de 37 ans qui était suivi sur le plan la Ligue des droits de l’homme, dont trois des Maxime Brunerie, un jeune militant d’extrême ticien, personne ne l’excuse ni ne le prévoir »,indique-t-on à l’hôpital. psychiatrique. L’homme avait immédiate- membres étaient au nombre des victimes. droite, proche des milieux néo-nazis, avait bra- comprend. « Il a dû péter les De source médicale,on indique ment été interpellé. Plus de 10 000 personnes, dont le président qué une carabine sur le chef de l’Etat. L’arme plombs », soupire Abdel. « C’est que l’état clinique du maire de Paris f Le 27 mars 2002, lors d’un conseil munici- de la République, Jacques Chirac, le premier avait été détournée par un passant. sûr,c’est pas bien, renchérit Samir. est « satisfaisant »,aucune complica- pa, à Nanterre (Hauts-de-Seine), Richard ministre, Lionel Jospin, la quasi totalité des L’agression du 14 juillet avait relancé le Mais ça montre à quel point les poli- tion n’ayant été observée durant les Durn, un Rmiste de 33 ans, avait ouvert le feu membres du gouvernement ainsi que de nom- débat sur la difficile articulation entre justice et ticiens sont vulnérables. Son acte,il suites opératoires. M. Delanoë sur les élus, touchant mortellement huit d’en- breux membres du Parti communiste avaient psychiatrie. Le 15 juillet, l’agresseur avait été l’expliquera plus tard. En tout cas, avait,dès son admission,subi une tre eux, en blessant une trentaine d’autres. assisté, le 2 avril, à la cérémonie d’hommage interné d’office. Le 3 août, enfin, il était mis en ici,personne ne lui demandera des intervention chirurgicale qui a per- Ceinturé, il avait été placé en garde à vue et aux élus de Nanterre tués par Richar Durn. examen pour « tentative d’assassinat » puis comptes. » mis,selon un communiqué,à « l’en- interrogé par la police au Quai des Orfèvres, à En déclarant, au lendemain de la tuerie, de incarcéré. semble des lésions intra-abdomina- Paris. Le lendemain de son arrestation, pen- Nanterre, que « l’insécurité ça va de l’insécurité Pascal Ceaux, Franck les » d’être « traitées avec succès ». dant sa garde à vue, il s’était tué en se jetant ordinaire à ce que nous avons vécu à Nanterre », Ch. G. Colombani et Alexandre Garcia Soixante inspecteurs surveillaient l’Hôtel de Ville Indignation et inquiétude à gauche comme à droite Pour M. Caresche, adjoint à la sécurité, l’agression était « imparable » Responsables politiques et associations dénoncent la violence contre les élus

DÈS l’annonce de l’agression type d’agression était « largement Selon M. Caresche, « pour ce genre L’AGRESSION du maire de Paris sé qui a été commis ». Le premier Jégo a, par exemple, réclamé « une contre Bertrand Delanoë, la polé- imparable ». d’arme,le dispositif n’est pas fiable a suscité une vive émotion au sein ministre, de son côté, a adressé un mobilisation et une réflexion officiel- mique sur la sécurité des élus a Pour les diverses manifestations à 100 %,même si la sécurité s’est des partis politiques et parmi les télégramme au maire de Paris pour le sur les moyens de protéger les élus rebondi. En fin de matinée, l’ad- prévues, le nombre de visiteurs beaucoup améliorée au cours des élus locaux. Dimanche, en fin lui exprimer son « émotion » et sa locaux de notre pays. La République, joint (PS) au maire de Paris chargé admis, au même moment, dans les derniers mois ». En outre, ajoutait- d’après-midi, les 33 adjoints de Ber- « sympathie ». Jean Pierre Raffarin a poursuivi M. Jégo, doit trouver de la sécurité, Christophe Cares- différents lieux, avait été fixé à il, « un portique avec une sensibilité trand Delanoë, avec, à leur tête, a, par ailleurs, estimé qu’il fallait des moyens pénaux supplémentaires che, tenait à préciser que le systè- l’avance : 20 personnes à la Gaîté plus basse imposerait à tout le Anne Hidalgo, sa première adjoin- « renforcer l’ensemble de nos disposi- pour protéger des attentats les piliers me mis en place à l’Hôtel de Ville lyrique, 500 aux anciennes Pom- monde de s’arrêter ». te (PS) qui le remplacera le temps tifs de sécurité pour que la société de la démocratie que sont les élus pour la Nuit blanche avait « globa- pes funèbres de la rue d’Auber- Six inspecteurs de sécurité de la de son hospitalisation, se sont ren- française soit une société apaisée ». locaux ». Le sénateur et maire de lement bien fonctionné » et que ce villiers, dans le 19e arrondisse- Ville de Paris sont chargés de la dus à l’hôpital de la Pitié-Salpêtriè- Le président de l’Union pour la Lyon, Gérard Collomb (PS), s’est ment, 1 400 dans les salons de sécurité du maire et se relaient en re, où M. Delanoë avait été conduit majorité présidentielle (UMP), déclaré, lui aussi, inquiet de voir les l’Hôtel de Ville, où a eu lieu permanence auprès de lui, notam- dans la nuit. « Nous sommes venus Alain Juppé, maire de Bordeaux, a élus « pris pour cibles dans ce pays. SALONS HAUT DE GAMME, l’agression. ment lorsqu’il circule à pied dans lui témoigner notre affection, a décla- dénoncé « un acte barbare et inac- C’est dément, a-t-il déclaré. Quand me canapés et fauteuils Selon M. Caresche, 25 sites Paris. Samedi soir, ils étaient qua- ré M Hidalgo, et aussi lui dire quel- ceptable » et François Bayrou, pré- on ajoute ça à la tuerie du conseil étaient surveillés par 160 em- tre, qui l’ont accompagné dans ses le est notre fierté de travailler à ses sident de l’UDF, a jugé que les atta- municipal de Nanterre et à l’attentat CLUB ployés de sociétés de gardiennage divers déplacements sur les lieux côtés. » Au nom des socialistes, le ques à répétition contre des élus contre Jacques Chirac,ça devient privées, et une quinzaine d’inspec- de la fête. premier secrétaire de la fédération « donnent à nos concitoyens une inquiétant ». teurs de sécurité de la Ville tour- La nuit de samedi à dimanche, de Paris du PS, Patrick Bloche, a autre vision du mandat électif ». Philippe Douste-Blazy, maire de e résilience. naient à bord de véhicules. L’opé- dans les salons de la mairie, deux exprimé, dans un communiqué, Toulouse, a lui aussi réagi à l’agres- ration était coordonnée, depuis de ces inspecteurs se trouvaient à son « immense émotion » et a salué « -   » sion dont a été victime son homo-

155 x 85 x 86 l’Hôtel de Ville, par la préfecture une vingtaine de mètres du maire, le « courage physique » du maire. « Choqué », le premier secrétai- logue parisien. En mai 1997, le de police. En dépit d’une affluence qui, comme à son habitude, avait L’opposition du Conseil de Paris re du PS, François Hollande, s’est secrétaire général de l’UMP, alors estimée à 350 000 personnes, refusé toute protection rappro- a également tenu à assurer rendu au chevet du maire de Paris, ministre de la culture et maire de aucun autre incident ne s’est chée. L’agresseur a été rapidement M. Delanoë de sa solidarité. accompagné de son épouse, Lourdes, avait lui-même été blessé d’ailleurs produit, faisait remar- maîtrisé, ce qui a évité qu’un Depuis Montréal, le président du Ségolène Royal. « Un acte de vio- à l’arme blanche par un déséquili- quer M. Caresche. deuxième coup, aux conséquences groupe RPR, Philippe Séguin, s’est lence comme celui-là,au milieu bré. « Ce sont des moments où on

90 x 90 x 85 Pour l’occasion, l’Hôtel de Ville plus dramatiques, soit porté. enquis de son état de santé ; d’une fête,c’est au-delà de la dou- sent la fragilité de la vie,qui peut bénéficiait d’un dispositif particu- « Surprotéger,ça isole » , remar- Claude Goasguen, président du leur, a ensuite déclaré M. Hollan- basculer d’une seconde à l’autre et 76 x 90 x 78 lier, avec plus d’une centaine d’ins- quait M. Caresche qui a souligné groupe DL, a préconisé « des mesu- de, sur France-Info, c’est un acte qui montrent l’exposition des élus à pecteurs de la Ville gérant les flux que le maire de Paris, qui, à la diffé- res de protection supplémentaires » qui laisse des lésions et des cicatri- des comportements parfois bizarres, et la protection des personnes. A rence de ses deux prédécesseurs, du maire et il s’est inquiété de «la ces psychologiques. Mais on ne peut parfois pathologiques », a commen- * 2 h 30, heure de l’agression, ils Jacques Chirac et Jean Tiberi, n’ha- folie,la violence qui est sourde dans pas, a-t-il poursuivi, vouloir faire té l’ancien ministre, qui a souhaité étaient une soixantaine sur place, bitent pas à l’Hôtel de Ville, «a cette ville comme ailleurs ». Enfin, une fête à Paris et en même temps que l’agresseur « soit jugé et et des portiques étaient, comme à choisi la proximité » ce qui, selon l’ancien maire de Paris, Jean Tiberi, mettre des gilets,des portiques et condamné ». 90 x 90 x 85 l’accoutumée, disposés aux diffé- lui, « implique un certain risque ». a adressé ses « vœux de compas- des policiers. Il faut aussi avoir un Plusieurs associations homo- 75 x 85 x 80 rents points d’accès. L’adjoint à la « Le maire de Paris ne se sentait sion » à son successeur. sentiment de liberté. » sexuelles se sont également expri- *1500 € la paire sécurité de M. Delanoë reconnais- pas en insécurité » a encore com- Tôt dimanche matin, le président Le souvenir de la tuerie de Nan- mées. Homosexualité et socialis- sait, toutefois, dimanche, qu’il menté M. Caresche en précisant Chirac, qui devrait rendre visite à terre (Hauts-de-Seine) qui avait me (HES) s’est dite « consternée » n’était « pas certain » que ces porti- que, si la Nuit blanche était renou- M. Delanoë, dans les prochains fait 8 morts, le 27 mars 2002, parmi par « cet acte homophobe qui con- ques aient été en mesure de détec- velée, « on en maintiendrait l’esprit jours, a déclaré qu’il partageait les membres du conseil municipal tredit une évolution positive des * Cuir vachette, fleur corrigée, structure bois massif et particules ; suspensions sangles élastiques, mousse polyurethane haut 80, rue Claude-Bernard ter l’arme utilisée, un couteau de tout en améliorant certains points ». « avec l’ensemble des Français l’émo- de la ville, a été évoqué par plu- mentalités ». 75005 PARIS - Tél. : 01.45.35.08.69 taille moyenne, « genre cran d’ar- tion des Parisiens » et il a exprimé sieurs personnalités. Le député rêt,facilement dissimulable ». Ch. G. « son indignation face au geste insen- (UMP) de Seine-et-Marne Yves Christine Garin LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/9 FRANCE l’agression contre le maire de paris Des dizaines de milliers de noctambules frustrés, la Nuit blanche victime de son succès Avant même l’attentat dont a été victime Bertand Delanoë, le succès populaire de la manifestation était assombri par la capacité d’accueil insuffisante des lieux retenus

UN DRAME et une énorme frus- l’autre, on parle beaucoup. Le com- nancé, mais faut laisser un artiste utilité à ces boîtes à chaussure pom- tration. Un maire au sol dans ses bo des Monstrations inouïes est s’exprimer. » D’autres s’attendaient pes à fric », bougonne un sexagénai- salons, un couteau planté à l’aine, venu avec ses surprenantes machi- à une fête techno. On se repose re. En contrebas, sur la Seine, le sauvé par un serveur improvisé nes à son (ondes Martenot, telhar- dans la salle de Pierre Henry en Batofar accueille les danseurs secouriste, qui a stoppé l’hémorra- monium). L’Ukulélé Club joue avec observant des chandeliers en fer amoureux de techno : il ne faut pas ses petites guitares des îles. On brut. Dans une autre écurie, le songer une minute pouvoir monter

  / mélange les genres : musique classi- public est surpris : Arthur H ne à bord. que, jazz caraïbe, tango. C’est le chante pas. Il joue seulement avec Devant le Muséum d’histoire Un immense cocon translucide du sculpteur argentin Pablo Reinoso « Je n’ai pu aller brouhaha, on n’écoute plus forcé- trois musiciens. Sa musique est naturelle, le rassemblement frise suspendu sous la grande verrière des Galeries Lafayette. ment la musique. détournée par Samon Takahashi et l’émeute. Les chanceux déambu- nulle part. Vous avez Plus au nord de la ville, on s’ag- ses logiciels. Des lampes en forme lent dans le décor des aventures glutine rue Curial, une petite rue de cymbales, tout d’un coup, s’allu- d’Adèle Blanc-Sec imaginé par Tar- La piscine bien fait de rester du 19e arrondissement, pour péné- ment ; les spectateurs cherchent à di, l’air un peu égaré entre les sque- Pontoise trer dans les anciennes Pompes danser mais la musique est plus lettes des grands mammifères dis- (ci-contre) entre amis » funèbres. Des jeunes, mais aussi exploratrice. Au rez-de-chaussée, parus. Pour découvrir l’installation illuminée des quinquagénaires et leurs épou- c’est à nouveau la panique. Christo- de Nam June Paik, il faut gagner, à de rouge ses attendent depuis deux heures. phe Girard, le maire adjoint à la l’étage, la petite salle des inverté- et vert. La BNF gie avant l’arrivée des pompiers. Les plus chanceux pénètrent dans culture, demande « aux gens qui brés fossiles. Dans la cohue, bien (en bas) Dans les rues, une foule de Pari- un couloir immense, habilement sont là depuis une heure de laisser la peu distingueront le système servait siens qui n’est pas au courant vou- éclairé de petites lumières tami- place à ceux qui attendent dehors ». sophistiqué censé rendre homma- de support drait célébrer la fête mais ne sait sées. L’endroit est magique. Les Il appelle au « civisme », ajoute que ge à Chevreul, l’inventeur de la bou- à un dispositif où aller, refoulée de toutes parts. murs sont décrépis. On marche sur « c’est un énorme succès, on ne s’y gie moderne. d’éclairage Trop de monde, pas assez de lieux, des pavés. Un haut-parleur en attendait pas ». Une femme est aga- Au 120, rue La Fayette, la fédéra- interactif pas assez d’espace. « Je suis dégoû- béton vissé à un bras métallique cée : « Plutôt que de faire dans tion de Paris du Parti communiste a géant. té », dit Cyril, un cycliste qui a ten- fait de violentes rotations jusqu’à l’autosatisfaction, j’aurais préféré sorti de ses caves une partie des té d’entrer dans trois endroits diffé- 100 km/h, projetant des nappes qu’ils anticipent le succès et ouvrent 250 œuvres qui lui ont été offertes  /  / rents. « L’idée de la Nuit blanche est sonores effrayantes. plus tôt dès l’après-midi ces lieux dans les années 1960 et 1970. Les géniale, pense Emilie, 22 ans, qui qu’on ne peut pas voir d’habitude. » militants sont dépassés par l’af- attend à 5 heures du matin au pied    On ferme le bar provisoirement. fluence. On se bouscule, et il faut de la tour Eiffel, faute de mieux. Une femme ferme les yeux et sou- Dans l’autre friche, le site de l’usi- prendre garde à ne pas heurter de Mais les organisateurs ont vu trop rit, un jeune homme crie, puis sou- ne Sudac, dans le 13e arrondisse- l’épaule les huiles de Messagier et petit. On est floués. » rit, les autres s’écartent de peur que ment, c’est la même bousculade. de Matta, les dessins et les lithos de Dès 22 heures, les rues de la capi- l’engin s’envole. Dans une halle aux Un service d’ordre musclé filtre les Pignon. Les militants ouvrent un tale connaissent les embouteilla- murs noircis, une femme ne peut entrées au compte-gouttes. L’inté- escalier de service, s’efforcent de ges. Un chauffeur de taxi s’énerve : s’empêcher de lever la tête et de rieur du bâtiment, dont l’ouverture canaliser la cohue. Si elle était « Nuit blanche, nuit de c…» L’am- dire : « C’est magnifique. » Des jeu- est exceptionnelle, est magnifique- moins dense, peut-être pourrait-on biance est à la fête dans les cafés et nes filles sont assises sur des tapis. ment illuminé. Le plasticien Claude s’arrêter devant les affiches contre les restaurants. La rue Oberkampf Un mur d’images de François Yor- Lévêque a imaginé une sobre instal- la guerre du Vietnam – des visages est piétonne et la foule découvre damian décortique les gestes et les lation sonore, des tintinnabule- brûlés avec pour seule légende l’installation lumineuse de Yann tics des acteurs des Feux de l’amour. ments de clochettes et des chuinte- « Vietnam Napalm ». Toma, de grosses lampes installées L’effet est hypnotique et certains ments de rames de métro. Des bouf- aux fenêtres qui communiquent en éclatent de rire. D’autres se laissent fées de parfum nimbent l’at-   morse. Françoise et sa fille Ingrid aller au jeu de la dégustation de six mosphère : fragrance de fleurs Aux Galeries Lafayette, c’est la tentent de décoder grâce à un vins à l’aveugle. Le deuxième par- oubliées, œillets ou violettes. Les mêlée. Il faut jouer des épaules manuel distribué au public. Elles cours du combattant commence visiteurs chuchotent comme dans pour s’approcher des vitrines dans ont déjà décrypté les mots pour les visiteurs. Ils doivent fran- une église. Un jeune couple venu lesquelles Pierrick Sorin a disposé

« amour » et « fraternité ». chir une nouvelle barrière pour s’en- de Montrouge tente d’expliquer à quatre saynètes comiques dans / Sur le parvis de l’Hôtel de Ville, gouffrer dans le « must » : les écu- ses deux enfants l’histoire de cette son style : son image danse sur un c’est presque l’ambiance du Mon- ries situées au sous-sol. La foule ancienne usine d’air comprimé. tourne-disque, précipite des pin- dial. On se bouscule. Des familles s’écrase. Un moment de panique. A cinq minutes de là, les quais de up dans un hachoir à viande desti- veulent entrer « dans les salons du Un policier est obligé de se suspen- Seine, entre la gare d’Austerlitz à la né à nourrir des dinosaures ou maire ». Des noctambules, des jeu- dre à un poteau et d’aveugler le Bibliothèque nationale de France, pêche à la ligne devant un bocal à nes, des « happy few », des banlieu- public avec sa lampe torche en sont noirs de monde. La façade de poissons rouges. La réalisation sards, tout le monde est mélangé. demandant de reculer. la tour nord-est de la BNF est deve- technique est parfaite. Le succès Canapés et fauteuils bas sous les Une fois arrivé, on réalise le pari nue un écran géant. Un dispositif est énorme. lustres et les dorures, piano à impossible de la Nuit blanche. Les informatique fait défiler des images Quai de Valmy, à l’usine Point P, queue et DJ sur leur console, l’en- quatre écuries sont belles mais ridi- interactives, de manière un peu on s’attarde dans le parcours vidéo- droit se veut un lieu de détente, culement petites. Elles ne peuvent chaotique. On distingue mal les sil- chorégraphique imaginé par Philip- copie l’atmosphère des paquebots, accueillir chacune plus de 70 per- houettes qui se profilent. Des grou- pe Jamet. Celui-ci décide de suspen- les musiques sont suaves, « loun- sonnes. La musique électronique pes d’ados s’amusent au jeu des res- dre pendant une heure les numé- ge ». Coupe de champagne à la est abrupte parfois. Olivier, 23 ans, semblances : « Tiens, la tête du ros de danse afin d’évacuer la fou- main, téléphone portable de n’aime pas. « Moi, je suis déconte- Che ! » « Ils ont au moins trouvé une le. A l’hôtel de Marne, à Montmar- tre, on se désole de ne pouvoir   ...   écouter les perles rares de musique classique de Jean-Pierre Maurel. Une femme, assise dans le jardin, Vous êtes adjoint au maire de tes catégories sociales confon- bre, les navettes se sont révélées téléphone à une amie : « Je n’ai pu 1 Paris, chargé de la culture, et à dues, un moyen de se réappro- insuffisantes. Il va falloir trouver aller nulle part. Vous avez bien fait ce titre initiateur de la Nuit blan- prier la ville. une solution avec la RATP. Nous de rester entre amis. Enfin, je profite che. Quel bilan tirez-vous de cet devons aussi mieux réguler les flux. de la douceur de la nuit. » Les jeu- événement ? Pensez-vous recommencer L’attente était souvent trop longue nes se rabattent sous les pieds de L’attentat dont le maire, Ber- 2 l’opération ? devant certains bâtiments comme la tour Eiffel en espérant accéder trand Delanoë, a été la victime est Le maire, après son agression, a celui des Pompes funèbres ou de la au quatrième étage voir Sophie Cal- un contre-exemple tragique. Il y a demandé lui-même que la Nuit Sudac. Jean Blaise, le directeur artis- le. La file d’attente est désespéré- eu très peu d’incidents au cours blanche se poursuive, y compris à tique de Nuit blanche, était ment longue. A 6 h 30, il y a aussi de la nuit, en dépit de la foule – l’Hôtel de Ville, devant lequel il y conscient de ce problème. Il avait la queue devant la piscine de Pon- environ 450 000 personnes – qui a eu des files d’attente jusqu’à 5 même suggéré d’établir un « pas- toise pour nager, ne serait-ce a circulé dans Paris, assiégeant les ou 6 heures du matin. Il est donc se » payant (de 5 ¤ à10¤) pour accé- qu’un quart d’heure, dans l’eau illu- monuments connus (le Louvre, tout à fait envisageable de renou- der aux manifestations, en notant minée de rouge et de vert. l’Hôtel de Ville ou la Bibliothèque veler cette Nuit blanche plébisci- qu’un tel système permettait de Dans les salons de l’Hôtel de Vil- nationale de France) et inconnus tée par ceux qui ont déambulé mieux contrôler les phénomènes le, une femme chante vainement (les Pompes funèbres ou la dans la capitale pendant une gran- de foule. Nous avons choisi la gra- des morceaux de jazz. Certains dor- Sudac), à l’occasion de manifesta- de partie de la nuit. Sans doute tuité. Peut-être faudra-t-il revenir ment dans les fauteuils. Plus loin, tions artistiques. J’ai le sentiment faudra-t-il en améliorer l’organisa- sur cette décision. On peut aussi un DJ passe de la techno. Les visa- que les Parisiens, mais aussi les tion sur certains points. envisager de multiplier les lieux, ges des employés municipaux sont gens venus nombreux des régions voire les jours ou plutôt les nuits. graves. L’ambiance est glaciale, ou de l’étranger à cette occasion, Quelles ont été les faiblesses de Nous devons réfléchir à tout cela. désolée. La Nuit blanche se termi- ont eu du plaisir à découvrir ces 3 cette première Nuit blanche ? ne. La fête est gâchée. lieux grâce à la création contem- On doit pouvoir améliorer les Propos recueillis par poraine. C’est aussi pour eux, tou- transports. En dépit de leur nom- Emmanuel de Roux Séquence Culture Sophie Calle, artiste, s’en laisse conter au sommet de la tour Eiffel

ELLE ne le disait pas trop, mais elle avait un La grande majorité a dû se contenter d’une me lui a caressé le bras pour la protéger. Un trac fou. Et elle est sortie « bouleversée » par virée en haut de la tour. Cent cinquante ont homme sans langue lui a raconté en ânon- l’expérience sans doute la plus foldingue de pu rencontrer Sophie Calle, après avoir fait la nant ses dix-sept ans de douleur. Deux cou- ces Nuits blanches. Sophie Calle, une artiste queue, parfois pendant trois heures. Elle a ples pour lui dire qu’ils se sont rencontrés qui aime s’approprier la vie des autres, la reçu de 19 heures à 7 heures, avec une inter- dans la file d’attente. On lui a laissé des let- mêler à la sienne, s’imposant des protocoles ruption entre 2 heures et 3 heures. « J’en gar- tres, des objets, un bouddha. Sophie Calle est d’une précision chirurgicale, qu’elle restitue de un sentiment de douceur incroyable. Les marquée par trois jeunes qui ont « forcé une en œuvres – textes et photos –, recevait le gens étaient joueurs, généreux, de tous âges, amie à coucher avec eux » et ne savaient pas public dans une chambre au sommet de la des loubards et des intellos. C’était gai. Il y comment s’excuser. « Je leur ai conseillé de lui tour Eiffel. « Je demandais aux visiteurs de me avait aussi beaucoup d’histoires d’enfance et écrire une lettre. Ils m’ont dit que c’était une raconter une histoire courte pour que je ne de douleur. Aucune violence. Les histoires s’en- bonne idée, qu’ils allaient lui envoyer un m’endorme pas. » chaînaient, c’était extravagant. Ils souriaient, “texto”. Je leur ai répondu que ce n’était pas Elle a d’abord installé son décor. Une cham- et pourtant ils avaient tant attendu. » suffisant. Ils m’ont demandé quoi écrire. Et puis bre de 6 m2, un siège, des fleurs, un tableau un des trois m’a raconté une histoire de Roméo de Martial Raysse au mur, son chat empaillé, «    » et Juliette qui finit par une balle dans la tête. » des cartes postales. Et puis les panneaux, en Sophie Calle a reçu avec du café, du cham- A 8 heures, après avoir rassemblé ses affai- forme de règle du jeu : « Ne dépassez pas cinq pagne, un verre d’eau. Elle donnait parfois res, « dans un état de nerfs », Sophie Calle est minutes. » « Si je m’endors, prévenez le gar- une carte postale. Et elle écoutait. Des histoi- redescendue « sur Terre ». Des dizaines de per- dien. » Elle portait une chemise de nuit de res de princesses, de « zèbres sans rayures », sonnes attendaient en bas. Sur la tour, elle soie rose, enfouie dans des draps blancs, au de pierres qui roulent, des histoires d’amour. découvre alors l’inscription immense : « La nuit milieu de coussins brodés de dentelle noire. D’autres se sont contentés d’une phrase : blanche de Sophie Calle s’achève à 7 heures. » Un gardien devant la porte régulait les « C’est l’histoire d’un homme qui entre dans un entrées et sorties. Ils sont venus par milliers. café. C’est moi, et ce n’est pas lui. » Une fem- Michel Guerrin 10/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 FRANCE Battus à Vitrolles, les époux Mégret M. Chirac célèbre Zola assurent qu’ils « ne baisseront pas les bras » pourfendeur des extrémismes Le chef de l’Etat a rendu hommage à l’écrivain Après l’élection de Guy Obino (PS) à la mairie, jeunes et associatifs ont fêté la « libération »de la ville à l’occasion du centenaire de sa mort

VITROLLES tiques traditionnels, nous lui ferons lieux et les micros, son mari, que sa consigne de vote avait « été D’UN CÔTÉ, la famille Dreyfus ; un violent », a tenu àsouligner (Bouches-du-Rhône) honneur » a-t-il lancé. Puis un con- Bruno Mégret, a tenté de convain- efficace ». de l’autre, la famille Zola. C’est M. Chirac, car le progrès social est de nos envoyés spéciaux cert de klaxons est venu saluer une cre que ce scrutin « n’avait pas d’en- Pour Frédéric Rosmini, directeur devant les descendants du capitai- pour Zola « une patience ». Le pré- Une vague d’euphorie a salué la victoire attendue par nombre de jeu national (…) Vitrolles n’est pas le de campagne de M. Obino, cette ne et de l’écrivain, rassemblés sident lui a attribué toutes les ver- nette victoire de Guy Obino (PS) militants associatifs et de jeunes MNR. Les raisons de notre combat victoire est le fruit « d’une l’union dans les jardins de Médan (Yveli- tus. N’a-t-il pas imaginé, dans Jus- face àCatherine Mégret (MNR) gens venus fêter une « libération » demeurent. Je ne baisserai pas les exceptionnelle ». PS, PCF, Verts et nes) – maison chérie de Zola –, que tice, les institutions qui « empêche- dans la municipale partielle de espérée depuis le coup de massue bras. » Toutefois, après le double militants associatifs ont, selon lui, le président de la République lui a ront ou apaiseront les conflits inter- Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Le de 1997, quand l’équipe Mégret, à échec de la présidentielle et des joué la carte de la transparence et rendu hommage, le 6 octobre, jour nationaux » et les contours d’une vainqueur, soutenu par l’ensemble l’époque membre du Front Natio- législatives qui ont singulièrement réussi à « gagner les batailles de l’af- du centième anniversaire de sa Europe « fédération de nations » ? des partis de gauche au premier nal, avait conquis la ville. affaibli – politiquement et financiè- fichage, du tractage, de la présence mort. Parler de Zola, « c’est parler tour et rallié par le dissident socialis- rement – son parti, M. Mégret sem- sur le terrain ». de la France », a lancé Jacques Chi- «  ’ » te Dominique Tichadou entre les «   » ble bel et bien dans une impasse. Un de ses colistiers appuyait le rac, qui, après le choc du 21 avril, a Enfin, évoquant l’affaire deux tours, a réuni sur son nom Réunis dans un hôtel loin du cen- Dans le camp du vainqueur l’heu- propos, estimant que le refus de la placé tout son discours sous le Dreyfus, le président de la Républi- 54,05 % des suffrages (8 089 voix) tre ville, les militants et responsa- re était àla concorde. Eric Diard, le fusion des listes entre les deux signe du « rejet de tous les extrémis- que en a tiré sa conclusion : « C’est contre 45,95 % (6 878 voix) àla mai- bles du MNR, qui ont tenté de faire jeune député UMP de la circonscrip- tours – malgré les pressions exer- mes ». Si les Français gardent à tout le génie de J’accuse d’avoir re sortante. un accueil triomphal àleur candida- tion, est venu saluer M. Obino en cées en ce sens par différents res- l’auteur de J’accuse « un coin de bousculé des hommes assurés de La progression de 23 % te, ont subi cette défaite redoutée déclarant que cette victoire « le sou- ponsables de la gauche locale – leur cœur », c’est qu’il incarne leurs pouvoirs, d’en avoir appelé au (3 796 voix) du docteur Obino est le avec un agacement visible. Très lageait », tout comme le candidat avait contribué à « la clarté et à sor- pour eux la « liberté de pensée, peuple à travers le chef de l’Etat », fruit du bon report des voix de affectée et très crispée Catherine UMP du premier tour, Christian tir de cette impression de combinai- liberté d’agir, liberté d’écrire », a-t-il souligné. C’est ainsi qu’a M. Tichadou (div. g., 12,55 % au pre- Mégret, un bouquet de fleurs àla Borelli. L’un et l’autre avaient appe- son électorale » qui avait plombé la a-t-il aussi souligné. triomphé « la France des Lumiè- mier tour), de celles de Henri- main, a déploré « la victoire de la lé àbattre la candidate d’extrême gauche lors des scrutins précé- Dressant le portrait d’un « réfrac- res », àlaquelle le président se réfè- Michel Porte (UDF, 5,29 % au pre- magouille et de la désinformation » droite sans soutenir explicitement dents. taire », M. Chirac a loué celui qui, re si volontiers. mier tour), ainsi que d’une bonne et s’est dite « navrée que des élec- M. Obino. « d’une plume acerbe », mena Cette France « que nous aimons partie de celles de Christian Borelli teurs de droite aient pu voter pour Jean-Claude Gaudin, maire de Elie Barth et Michel Samson « son opposition à lui, qui n’est pas quand elle sait accueillir en son (UMP, 12,21 %). M. Obino est aussi des communistes ». « C’est l’anéan- Marseille et vice-président de celle d’un parti, mais celle d’un sein, dans le creuset de la Républi- parvenu àmobiliser des abstention- tissement d’une histoire d’amour de l’UMP, s’est lui aussi réjoui de la a VITROLLES (Bouches-du-Rhô- moraliste indépendant, d’un polé- que, toutes les diversités qui ont fait nistes de gauche qui, fatigués des cinq ans. Je n’abandonnerai pas les défaite de Mme Mégret. Quant à ne, second tour). miste qu’on surveille et qu’on craint, et feront son génie », a déclaré divisions de leur camp lors des der- Vitrollais que je continuerai à défen- Henri-Michel Porte, candidat de I., 21 312 ; V., 15 463 ; A., d’un juste ». Il a évoqué le pamphlé- M. Chirac. « Ces combats républi- niers scrutins, ne s’étaient pas ren- dre. » l’UDF au premier tour, qui avait, 27,44 % ; E., 14 967. taire, le moraliste, mais surtout cains sont toujours d’actualité, ils dus aux urnes. Il réalise en effet des Soucieux de limiter la portée de lui, appelé àvoter explicitement liste PS de Guy Obino, 8 089 l’écrivain naturaliste, auteur de sont toujours les nôtres », a-t-il con- scores très largement supérieurs à cet échec, et pressé de quitter les pour le candidat socialiste, estimait (54,05 %), 30 sièges ; liste MNR de Germinal, qui a « marqué à clu avant de se plonger dans un ceux du premier tour dans tous les Catherine Mégret, s., 6 878 jamais » la littérature. « Alors que long bain de foule. bureaux traditionnellement favora- (45,95 %), 9 sièges ; la lutte contre les exclusions reste C’est alors qu’une jeune femme bles àla gauche. M. Gollnisch (FN) : « Dernier soubresaut du MNR » [29 septembre 2002 : I., 21 312 ; V., 14 081 ; plus que jamais un devoir et un s’est précipitée pour lui faire Visiblement ému par sa victoire, Pour Bruno Gollnisch, le délégué général du Front national, la défaite de A., 33,93 % ; E., 13 829 ; MNR (Mégret), 5 080 impératif pour notre pays, a-t-il embrasser Manon, un an, « cin- Guy Obino a prononcé son premier Catherine Mégret à Vitrolles constitue « le dernier soubresaut du Mouvement (36,73 %) ; PS (Obino), 4 293 (31,04 %) ; div. g. déclaré, l’œuvre de Zola nous rap- quième génération des Zola »,un discours de futur maire sur un national républicain ». « La perte de Vitrolles est la conséquence de la division de (Tichadou, PS diss.), 1 735 (12,55 %) ; UMP pelle (…) la longue route du combat fils d’immigré italien. podium dressé àla hâte face àl’hô- la droite nationale dont M. Mégret porte l’entière responsabilité », ajoute-t-il. (Borelli), 1 688 (12,21 %) ; UDF (Porte, div. d.), pour la justice et le progrès social. » tel de ville devant plusieurs centai- « Je ne sais pas si c’est la fin de la carrière politique de M. Mégret, mais c’est le 732 (5,29 %) ; FN (Bourge), 301 (2,18 %). Ce n’est « ni un révolutionnaire ni Béatrice Gurrey nes de Vitrollais et en présence de point d’orgue d’un échec avancé. Presque tout le monde a quitté la baraque. Il ne 18 mars 2001 : I., 20 366 ; V., 16 483 ; tous les dirigeants de la gauche loca- reste plus que les dettes. » Le FN n’avait pas appelé à voter en faveur de A., 19,07 % ; E., 16 090 ; MNR (Mégret), 7 292 le. « La confiance que vous venez de Mme Mégret au second tour. « Notre candidat, qui avait fait un score modeste au (45,32 %) ; G. pl. (Tichadou, PS), 7 091 nous témoigner, en dépassant pour premier tour (2,18 %), a été gravement blessé lors d’une agression et vous com- (44,07 %) ; Un. d. (Rossi, RPR), 1 707 certains d’entre vous les clivages poli- prendrez que, dans ces conditions, il avait d’autres soucis », justifie M. Gollnisch. (10,61 %).] M. Baylet (PRG) propose un « rassemblement » avec le PS

M. Douste-Blazy critique les « contorsions » de M. Bayrou et de ses amis LORS DE SON CONGRÈS àToulouse, dimanche 6 octobre, le prési- dent du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, réélu àla tête de LE PREMIER MINISTRE n’a pas oublié ses ner la nouvelle étape de la décentralisation, qui lisme. Je m’engage à ce que le pragmatisme, à son parti, a annoncé qu’il déposerait « une motion radicale » lors du « amis ». C’est, selon ses propres mots, en prévoit notamment le droit àl’expérimentation l’avenir, triomphe définitivement du caporalis- congrès du PS, en mai 2003, afin de poser les conditions d’un futur « proche de la famille » que Jean-Pierre Raffa- pour les régions (Le Monde du 5 octobre). me. Vous pouvez compter sur moi pour que tout « rassemblement », voire de créer « un grand parti progressiste qui pour- rin est venu s’exprimer, dimanche 6 octobre à André Rossinot (PR) et Hervé de Charette le monde soit respecté. » La profession de foi n’a rait s’appeler “la Gauche” ». Cette initiative n’a pas fait l’unanimi- Paris, devant les anciennes formations de (PPDF) lui avaient pourtant tendu la perche, pas toujours convaincu. « Juppé on s’en méfie, té. Soucieux de conserver son identité au PRG, l’ancien ministre l’UDF qui ont rejoint l’UMP. Le chef du gouver- réclamant, tous deux, une consultation populai- on sait qu’il est autoritaire », glisse un élu. Roger-Gérard Schwartzenberg a plaidé pour une « coalition » ou une nement ne s’est pas contenté de faire acte de re, comme l’avait déjàfait le ministre délégué Le message du président de la République, « fédération » capable de s’opposer àl’UMP. présence, comme il l’avait initialement prévu. Il aux libertés locales, Patrick Devedjian. « C’est Jacques Chirac, lu par le président du groupe Dans un premier temps, les huit députés PRG vont adhérer au groupe a parlé àdeux reprises au petit millier d’élus et au président de la République de se prononcer », parlementaire UMP, Jacques Barrot, témoi- PS de l’Assemblée. L’ex-candidate du PRG àla présidentielle, Christia- de militants rassemblés àla Cité des sciences de a affirmé M. Raffarin. Il a aussitôt ajouté que gnait des mêmes préoccupations. « Avec les ne Taubira, a été désignée – par acclamation – première vice-présiden- la Villette. l’UMP devait lancer au plus vite le débat, puis gaullistes et les libéraux, vous allez construire le te du PRG en charge de « l’innovation politique et de l’insertion socia- Invité àla tribune àl’occasion du débat sur la apprécier l’intérêt qu’y porteront les citoyens. rassemblement que tant de Français appellent de le ». Numéro deux du PRG, la députée de Guyane a toutefois refusé décentralisation, le premier ministre a pu reve- leurs vœux, a indiqué M. Chirac, un mouvement d’être porte-parole du parti, invoquant une « légitimité » encore insuf- nir sur l’un de ses sujets favoris. « J’ai demandé « ,  ’  » ouvert, respectueux de toutes les familles qui le fisante. Par ailleurs, Lionel Stoleru, ex-ministre de Valéry Giscard d’Es- au Sénat mais aussi à l’Assemblée nationale de Dans une adresse politique aux élus et mili- composent (…) Vous allez l’enrichir de votre taing et de François Mitterrand, a annoncé, au cours du congrès, qu’il nous préparer tout de suite un texte de suspension tants des anciennes formations de l’UDF qui diversité, de votre culture, de vos valeurs et je remplacera Jean Pisani-Ferry àla présidence du conseil d’analyse éco- pour douze à dix-huit mois d’un certain nombre ont rejoint l’UMP, le premier ministre avait m’en réjouis. » nomique, aréopage d’experts créé par Lionel Jospin et rattaché àMati- de dispositifs qu’il faut aujourd’hui rebâtir », auparavant prévenu que « l’action exige que Philippe Douste-Blazy, secrétaire général de gnon. a-t-il déclaré. Ce projet vise les lois Vaillant, nous surmontions les divisions » en insistant sur l’UMP, a promis que le nouveau parti « n’a pas Voynet, Gayssot et Chevènement, votées sous la nécessité de se « rassembler pour mener des vocation à devenir une sorte de club anglais, le gouvernement de Lionel Jospin. réformes ». « L’UMP doit avoir de multiples visa- douillettement consensuel ». « L’UMP doit garan- Selon M. Raffarin, la France n’est pas « Nous sommes dans une approche qui n’est ges, mais une seule stratégie », a-t-il ajouté. Une tir la diversité des courants car rien n’est pire que plus simplement celle de la décentralisation, mais réponse au président de l’UDF, François Bay- l’uniformité », ajoutant que ces courants « doi- « le plus mauvais élève » en Europe de la modernisation de la République, et de nos rou ? Ce dernier, qui a refusé de rejoindre les vent bénéficier d’un réel degré de liberté ». Le mai- institutions », a ajouté M. Raffarin en référence rangs de l’UMP avec 28 députés, s’est présenté, re de Toulouse n’a pu s’empêcher de lancer une DANS UN ENTRETIEN au Progrès de Lyon, lundi 7 octobre, le premier au projet de loi que doit présenter le gouverne- dans un entretien au Monde daté 6 et 7 octobre, pique àl’adresse de M. Bayrou et ses amis, quali- ministre affirme que la France n’est pas le « plus mauvais élève » de la ment au conseil des ministres du 16 octobre. Le en défenseur de « l’idée du pluralisme » au sein fiés de « contorsionnistes ». « A force de ne pas classe européenne en matière de lutte contre les déficits publics, alors premier ministre a incité à « un grand débat de la majorité. savoir où ils sont et peut-être qui ils sont, a-t-il con- que la Commission de Bruxelles menace d’adresser un avertissement national » qui permette d’« intégrer le citoyen à Le président provisoire de l’UMP, Alain Jup- clu, ils risquent de finir par ne se situer nulle part. » au gouvernement (Le Monde du 1er octobre). Si Jean-Pierre Raffarin la démarche ». pé, s’est quant àlui voulu rassurant. « Je pars dit ne pas prendre « à la légère » le message de la Commission, il note Il s’est toutefois montré plus prudent sur la avec un lourd handicap d’image, a dit le maire Pascal Ceaux qu’« un certain nombre de pays européens ont un déficit supérieur », et tenue d’un éventuel référendum pour couron- de Bordeaux. Dans la presse, Juppé égale capora- et Christiane Chombeau impute la dérive au « gouvernement précédent », qui « s’est trompé de 15 milliards d’euros dans le calcul du déficit » lorsqu’il a présenté son budget àBruxelles. « Cela nous a évidemment rendu très difficile la pré- Gilles de Robien, ministre de l’équipement et du logement, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » paration du budget de 2003 », a ajouté le chef du gouvernement, qui admet qu’il faudra faire des « efforts » pour réduire les déficits. « Un jour ou l’autre, l’UMP aura besoin de l’UDF »  a ÉLECTION : Horace Lanfranchi, maire de Saint-Maximin (Var) Vous êtes le seul ministre UDF qu’il y ait des partis très forts, très quartiers où il fait bon vivre, où il y financière et de leur capacité et conseiller général, a été élu, avec le soutien de l’UMP, vendredi au sein de l’équipe de Jean-Pier- structurés, avec des disciplines, a moins d’insécurité, où on peut foncière. 4 octobre, président du conseil général du Var, contre le socialiste Pier- re Raffarin. N’êtes-vous pas gêné une hiérarchie. Mais il y a aussi des recréer du lien social. C’est ça aussi Avez-vous les moyens de vos re-Yves Colombat. M. Lanfranchi succède au secrétaire d’Etat aux per- par les critiques formulées par Français qui ont une vision plus l’égalité républicaine. ambitions, alors que votre bud- sonnes âgées, Hubert Falco. Celui-ci a démissionné de la présidence l’UDF àl’encontre de certains individuelle, plus facultative, plus Pénurie de logement social et get logement pour 2003 est tout du conseil général et du Sénat, en juillet, mais n’a pas renoncé àsa choix du gouvernement ? personnelle dans la démarche poli- de logement locatif, flambée des juste constant ? mairie de Toulon, malgré le souhait du premier ministre. L’UDF doit être et est totale- tique. Laissez donc les Français prix : y a-t-il une crise du loge- Ce sera l’objet, dans les huit ment dans la majorité, solidaire de tranquillement choisir leur che- ment ? jours qui viennent, d’une réunion l’action gouvernementale. Il ne min. Donnez leur un choix. La réponse est oui. Pendant cinq des ministres concernés, présidée Janine Jambu (PCF) conserve doit pas y avoir la moindre ambi- ans, nous avons vu la situation du par Jean-Pierre Raffarin, afin de guïté là-dessus. Mais cela ne doit « Laissez donc logement se dégrader dans tous les déterminer le grand plan de rénova- la mairie de Bagneux pas l’empêcher d’être exigean- les Français domaines. Le gouvernement précé- tion urbaine qui est attendu. te. La culture de l’UDF, c’est le tranquillement choisir dent a installé quatre ou cinq ver- Le chef de l’Etat et le gouverne- BAGNEUX (Hauts-de-Seine, second tour). « oui plus ». L’UDF se sent parfois leur chemin. rous mortels contre la chaîne du ment font de la lutte contre la I., 18 646 ; V., 10 706 ; A., 42,58 % ; E., 10 461. maltraitée par le grand appareil de Donnez-leur un choix » logement. violence routière une priori- liste PCF de Janine Jambu, s., d., 5 463 (52,22 %), 30 sièges ; liste UMP l’UMP. Ce n’est pas bien pour l’ave-    Par exemple ? té. Quelles mesures concrètes d’Olivier Sueur (RPR), 4 998 (47,78 %), 9 sièges.

nir. Je suis persuadé que pour créer  Par exemple, la loi de solidarité préparez-vous ? [La maire sortante de Bagneux, Janine Jambu (PCF), remporte le second tour de ce scru- durablement des liens contractuels urbaine. En aucun cas nous ne Cela va être tout un faisceau de tin organisé àla suite de l’invalidation par le Conseil d’Etat de son élection en mars 2001. et d’alliance, il faudra se respecter Le projet de loi sur la sécurité remettrons en cause son objectif mesures cohérentes dans le domai- D’un tour àl’autre, l’écart avec son rival de l’UMP, Olivier Sueur, se creuse légèrement, pas- réciproquement. Un jour ou préparé par Nicolas Sarkozy a de mixité sociale mais l’obligation ne préventif, éducatif et répressif. sant de 396 à465 voix, alors que l’addition des voix de gauche au premier tour représentait l’autre, l’UMP aura besoin de été critiqué par l’abbé Pierre qui faite àtoutes les communes de Il faut changer de culture de un potentiel nettement supérieur. Le candidat unique de la droite enregistre une progres- l’UDF. L’UDF sera utile, surtout si, lui reproche de stigmatiser les disposer de 20 % de logements conduite, sortir d’une culture spor- sion de près de quatre points. Selon la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, comme je l’espère, la gauche n’arri- plus pauvres. Que lui répondez- sociaux ne fonctionne pas. Ce dis- tive et ludique, pour faire passer « la victoire à Bagneux, conjuguée à celle de Champigny-sur-Marne la semaine dernière, cons- ve pas àse reconstituer comme un vous ? positif est mal fichu et met tout le l’idée d’une culture de la conduite titue l’amorce d’un redressement de la situation du Parti communiste ». grand parti de gouvernement. Ce texte protège les victimes, qui monde sous la même toise. Pour sereine et pacifiée. 29 septembre 2002 : I., 18 646 ; V., 10 602 ; A., 43,14 % ; E., 10 433 ; PCF (Jambu, d.), 4 983 Qu’est-ce qui interdit de prati- sont souvent les gens les plus fragi- atteindre cet objectif en trois, qua- (47,76 %) ; UMP (Sueur, RPR), 4 587 (43,97 %) ; div. g. (Corouge, PS diss.), 508 (4,87 %) ; quer cette culture du « oui plus » les ou les plus modestes, qui habi- tre ou cinq ans, le gouvernement Propos recueillis LCR (Barberousse), 234 (2,24 %) ; PT (Schuh), 121 (1,16 %). àl’intérieur de l’UMP ? tent dans des quartiers difficiles. Au proposera donc, ville par ville, de par Patrick Cohen 18 mars 2001 : I., 19 931 ; V., 10 580 ; A., 46,92 % ; E., 10 276 ; G. pl. (Jambu, PCF, d.), Les Français n’acceptent pas lieu de stigmatiser ces quartiers, on contractualiser avec les commu- Gérard Courtois 4 707 (45,81 %) ; Un. d. (Sueur, RPR), 4 546 (44,24 %) ; div. g. (Corouge), 1 023 (9,96 %).] d’être trop embrigadés. Il est bien va les rendre comme les autres, des nes, en fonction de leur capacité et Pierre-Luc Séguillon LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/11 SOCIÉTÉ éducation

Luc Ferry, ministre de l’éducation nationale, devait universitaire, d’une nouvelle organisation des études l’instauration d’un    – une technique, cette réforme n’est pas bien accueillie par présenter, lundi 7 octobre,   - supérieures autour des niveauxlicence (bac + 3), mas- année valant 60 crédits –, la réforme est destinée à l’UNEF, principal syndicat étudiant, ainsi que, côté  pour la réforme des études universitaires. La taire (bac + 5) et doctorat (bac + 8) va  faciliter la mobilité des étudiants en France comme enseignants, par le Snesup-FSU qui dénonce le risque mise en place progressive, à partir de cette rentrée ’ des formations. Complétée par en Europe. Délicate à mettre en œuvre sur le plan d’une «   ». L’enseignement supérieur bouscule l’organisation de ses cursus Luc Ferry devait présenter lundi 7 octobre ses chantiers prioritaires pour les études universitaires. Parmi les nouveautés de cette année : la structure en 3 niveaux(bac + 3, bac + 5 et bac + 8) et l’instauration d’un système de crédits destiné à encourager la mobilité en Europe

L’ENSEIGNEMENT supérieur fran- Allègre et repris depuis par ses suc- diants vont pouvoir choisir des par- personnel dans la vie associative à çais entame une révolution discrète. cesseurs, Jack Lang et Luc Ferry, l’or- cours personnalisés, plus souples, à travers l’obtention de crédits. D’apparence technique, la mise en ganisation en « 3-5-8 » ou « licence- condition toutefois que ceux-ci res- D’autres envisagent d’accorder des place progressive, à partir de cette master-doctorat » a vocation à rem- tent cohérents. Ils pourront capitali- crédits aux étudiants qui s’inscrivent rentrée universitaire, d’une nouvelle placer le DEUG (bac +2), la licence ser et transférer leurs crédits d’une dans un module « projet pro- organisation des études supérieures (bac +3), la maîtrise (bac +4), les formation voire d’une université à fessionnel ». Le même soutien pour- autour des niveaux licence (bac +3), DESS et DEA (bac +5). Le système l’autre. Les réorientations seront ra être apporté pour ceux qui prépa- master (bac +5) et doctorat (bac +8) français se rapprochera ainsi du donc facilitées. « Cela nous permet de rent un futur départ à l’étranger en va bousculer l’architecture des forma- modèle déjà appliqué dans le reste sortir de l’ancien système où les étu- suivant des cours sur la culture du tions. Complétée par l’instauration de l’Europe. Avec un double effet : la diants empilaient des années sans réel- pays d’accueil. d’un système de crédits – une année mobilité des étudiants français, les possibilités de changement en cours La réforme se révèle néanmoins valant 60 crédits –, la réforme doit jugée trop faible, devrait être renfor- d’études », explique Daniel Dufresne, délicate sur le plan technique. Le fait faciliter la mobilité des étudiants en cée dans la mesure où les niveaux de vice-président de l’université Aix- de personnaliser les parcours suppo- France comme en Europe. sortie d’études seront identiques Marseille-II, qui basculera en 2004. se un effort de la part des universités De l’avis des experts du système d’un pays à l’autre ; à l’inverse, pour pour conseiller les étudiants alors éducatif, elle devrait déboucher à ter- les étudiants étrangers désireux de  «   » même que leurs services d’orienta- me sur une profonde transformation venir en France mais désorientés par A Lyon-II, par exemple, un étu- tion sont souvent défaillants. des pratiques pédagogiques. « Ceci la variété des diplômes proposés, le diant qui s’inscrira en droit devra D’autre part, la variété des parcours n’est pas une énième réforme. C’est système devrait paraître plus clair. également choisir parmi trois disci- possibles et des panachages entre une révolution qui va faire craquer nos « La France ne pouvait pas faire ban- plines associées (sciences politiques, disciplines peut, de manière para- vieilles habitudes d’enseignement », de à part avec des diplômes différents anglais ou allemand). A la fin du doxale, compliquer la mobilité des souligne Bernard Belloc, premier du reste de l’Europe. Nous aurions deuxième semestre, il pourra s’orien- étudiants en conduisant à l’instaura- vice-président de la Conférence des alors pris le risque de perdre notre cré- ter vers la matière qui lui paraît la tion de formations « sur mesure » et présidents d’université (CPU). Du dibilité », souligne José Savoie, prési- plus pertinente. « C’est un bouleverse- donc difficilement comparables d’un fait de sa complexité, cette mutation dent de l’université Lille-II, qui com- ment des mentalités », résume Fran- individu à un autre. L’UNEF, princi- est étalée sur plusieurs années. Les mence l’expérimentation dès çoise Durieux, vice-présidente de pal syndicat étudiant, s’oppose ainsi premières expérimentations débu- octobre. cette université, concernée, elle, à à la mise en place des crédits au nom tent dès octobre dans trois universi- La seconde nouveauté majeure partir de 2003. A Valenciennes, uni- du « maintien du cadre national des tés pilotes. Près d’un quart des éta- concerne l’instauration de crédits versité pilote dès 2002, le tronc com- diplômes ». Côté enseignants, le Sne- blissements doivent soumettre leurs d’enseignement. La mobilité des étu- selon l’acronyme anglais), sorte de Mais l’impact de la réforme débor- mun de formation représente les sup-FSU dénonce le risque d’une propositions au ministère de l’éduca- diants s’est en effet toujours heurtée « monnaie unique » des diplômes. de largement le cadre de l’harmonisa- trois quarts des enseignements, le « déréglementation complète ». tion d’ici quelques semaines. La moi- à une difficulté : comment comparer Chaque année valant 60 crédits, il tion européenne. Elle devrait reste permettant de découvrir « Comme les établissements sont tié des universités seront concernées des diplômes marqués par leurs cul- faut en obtenir 180 pour une licence, contribuer à modifier les pratiques d’autres disciplines. Ce qui devrait, libres de faire ce qu’ils veulent, nous en 2004, les trois quarts en 2005, la tures nationales ? En clair, que vaut 300 pour un master et 480 pour un pédagogiques des universités. Pre- là encore, simplifier les réorienta- n’aurons plus de référence nationale totalité en 2006. Le paysage universi- un DEUG pour une université anglai- doctorat. En application des textes mière conséquence, les formations tions éventuelles. sur les enseignements », souligne le taire va s’en trouver modifié. Sur le se ? A quoi correspond un DESS en publiés au début de l’année (Le Mon- seront organisées en semestres et Autre avantage du système, il syndicat qui craint que la révolution plan de l’organisation même des Allemagne ? Pour permettre les com- de du 17 avril), les universités françai- non plus en années – ce qu’avaient devrait permettre de valoriser des annoncée ne débouche sur une con- diplômes d’abord. S’inscrivant dans paraisons, une trentaine de pays ont ses vont pouvoir, à partir de cette prévu des textes de 1997 qui n’ont activités non reconnues jusqu’à pré- currence accrue entre universités. le processus d’harmonisation euro- donc mis au point un système euro- rentrée, mettre en place ce mode été appliqués que de manière formel- sent. Plusieurs universités prévoient péenne lancé en 1998 par Claude péen de transfert de crédits (ECTS, d’organisation. le. Seconde conséquence, les étu- ainsi de reconnaître l’engagement Luc Bronner Les priorités de Luc Ferry pour les études universitaires

LUC FERRY, ministre de l’éducation nationa- buerait, selon le ministre, aux difficultés rencon- l’objet d’« une réflexion de fond », annonce le le, devait présenter, lundi 7 octobre, ses chan- trées par les étudiants. Par conséquent, les uni- ministre qui a demandé un rapport conjoint tiers prioritaires pour l’enseignement supé- versités sont appelées à réfléchir à l’introduc- aux deux inspections générales de l’éducation rieur, reprenant les grandes lignes du point de tion de « cours fondamentaux tant dans le nationale. La question des concours de recrute- vue qu’il avait publié dans Le Monde du domaine des humanités que des sciences ». Un ment, notamment du Capes, y sera abordée. 5 juillet. appel à idées sera lancé, et environ 200 postes Les principales conclusions de ces travaux Quelque 2 155 000 étudiants sont attendus d’enseignants du second degré seront mis à dis- seront connues en février 2003 et donneront pour la rentrée universitaire 2002, des effectifs position des universités retenues. lieuà « de nouvelles orientations ». en érosion depuis cinq ans f Développer l’autonomie des universités Dans l’immédiat, la mise en œuvre du nouveau f Réussir l’entrée dans l’enseignement et fonder un nouveau partenariat avec les concours de recrutement des professeurs des supérieur. Si le premier cycle universitaire res- régions. écoles telle qu’elle avait été décidée par Jack te le « maillon faible », c’est d’abord la consé- Luc Ferry plaide à la fois pour une plus gran- Lang, prédécesseur de Luc Ferry, apparaît com- quence du « dysfonctionnement de l’orienta- de autonomie des universités, en terme de pilo- promise. Le concours en deux étapes (admissi- tion », et plus particulièrement de celle des tage et de budget, et pour un transfert aux bilité en novembre, admission en juin, qui bacheliers technologiques et professionnels, régions de certaines compétences. Les deux doi- devait être mise en place pour la session 2004, considère Luc Ferry. Alors que près de 80 % des vent donner lieu à concertation. ne paraît pas avoir les faveurs de Luc Ferry qui bacheliers généraux réussissent leur DEUG en Trois pistes sont évoquées dans le cadre de la pourrait annoncer dans les prochains jours sa trois ans, seulement 38 % des bacheliers techno- décentralisation et du droit à expérimentation : volonté de conserver l’organisation antérieure logiques finissent par l’obtenir, dans un délai associer les régions au schéma des formations (admissibilité en mai, admission en juin). de deux à cinq ans. Dans ce contexte, le minis- professionnelles jusqu’au niveau de la licence ; f Recherche universitaire. Il sera désor- tre de l’éducation et son ministre délégué à l’en- amorcer de nouvelles coopérations avec toutes mais possible pour les établissements publics à seignement scolaire, Xavier Darcos, souhaitent les collectivités territoriales dans le domaine de caractère scientifique et technologique (EPST) que les BTS (brevet de technicien supérieur, en la vie étudiante (vie culturelle, sportive, associa- et à caractère industriel et commercial (EPIC), deux ans après le bac) leur soient destinés «en tive, transports et logement, aide à la mobilité, en partenariat avec les universités et les entre- priorité » quand ils en ont fait la demande. Pour etc.) ; impliquer les collectivités dans la politi- prises, de recruter des jeunes chercheurs post- les bacheliers professionnels, il importe de favo- que contractuelle menée avec les établisse- doctorants, français ou étrangers, sur contrat riser le passage vers les BTS de ceux « qui en ments d’enseignement supérieur. de 12 à 18 mois et d’un montant de 2 050 euros ont le projet et les capacités ». f Formation des enseignants du premier brut par mois. Par ailleurs, le manque de culture générale et du second degré. Critiquée, la formation ini- dans les premiers cycles universitaires contri- tiale et continue dispensée dans les IUFM fera Martine Laronche En Allemagne, des parcours très individualisés Inconvénient : les diplômés restent plus longtemps à l’université et en sortent plus âgés

FRANCFORT présidente de cette université de contacts précieux pour trouver un « Cela n’est pas évident, car la stan- de notre correspondant 39 000 étudiants, qui compte parmi emploi. dardisation sur des bases quantitati- La rentrée aura lieu mi-octobre, les dix plus importantes d’Allema- Cependant, les inconvénients ves pose problème : on devrait aussi mais les étudiants se pressent déjà gne. Cette tradition n’a pas changé sont nombreux : « Les cursus sont tenir compte du contenu des cours », dans les couloirs de l’université malgré la croissance très rapide des très disparates. Il faut en moyenne sei- dit un enseignant. Autre chantier de Johann-Wolfgang-Goethe, à Franc- effectifs depuis les années 1960. ze certificats pour accéder au diplô- longue haleine, la mise en place de fort. Les uns préparent un ultime Mais elle est désormais soumise à me de second cycle. Certaines matiè- cursus inspirés des bachelors et mas- examen, d’autres choisissent leurs de fortes pressions : « L’intégration res en demandent beaucoup moins, ters anglo-saxons. Le premier cycle futurs cours, consultant les notices européenne et les contraintes budgé- constate Heidemarie Barthold, res- allemand n’est en effet sanctionné sur les grands tableaux du hall d’en- taires nous incitent à structurer ponsable des enseignements. En par aucun diplôme reconnu sur le trée. « L’organisation des études est davantage les cursus. » principe, tout peut être fait en huit ou marché du travail, ce genre de dispo- très individualisée, chacun peut cons- dix semestres, mais beaucoup d’étu- sitif permettrait de valoriser les for- truire son cursus, dit Nathalie, une  diants ont besoin de plus de temps. » mations de courte durée. Francfort étudiante en médecine, de retour A Francfort comme ailleurs, l’on L’université Goethe ne fait pas n’est pas très en avance dans ce d’une année à Lyon. En comparai- s’interroge en effet sur l’efficacité exception à la règle : la proportion domaine. Deux bachelors devraient son avec la France, tout est moins sco- du système universitaire. L’organisa- de ceux qui arrêtent en cours de rou- être introduits à la rentrée laire ici. » tion actuelle présente certes des te, parfois pour se réorienter, 2002-2003, dans des matières écono- Matières principales et secondai- avantages incontestables. De nom- demeure élevée : entre 40 % et 60 % miques. Mais plusieurs filières sont res, certificats passés au fil des breux étudiants bénéficient de la selon les filières. A l’issue de leurs réticentes. L’homologation coûte semestres, longues vacances – cinq souplesse qui leur est offerte pour études, les diplômés allemands sont cher ; la refonte des cours vers le mois et demi en tout : les études à accumuler les séjours à l’étranger : nettement plus âgés que la moyen- monde du travail est délicate. « Les l’allemande ne manquent pas de 10 % des effectifs seraient chaque ne européenne. L’un des enjeux professeurs sont comme des Roi- flexibilité. « Les marges de manœu- année concernés par les program- actuels est de raccourcir la durée du Soleil : ils font ce qu’ils veulent dans vre sont très importantes pour les étu- mes d’échanges avec les universités séjour à l’université. leur matière. Contrôles et coordina- diants et pour les professeurs. L’étu- de Lyon, Paris, Pise, Prague ou New Plusieurs pistes sont suivies, non tion sont parfois mal vus », constate diant est considéré comme un cher- York. Petits boulots d’été, temps sans résistance. La direction entend Brita Rang, spécialiste des sciences cheur : en principe, il a le droit de partiel, sept étudiants sur dix tra- mettre en œuvre au plus vite le sys- de l’éducation. décider avec qui, et ce qu’il veut étu- vaillent par ailleurs pendant leurs tème de crédits imaginé pour favori- dier », observe Brita Rang, la vice- études. Une expérience et des ser la mobilité au niveau européen. Philippe Ricard 12/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 SOCIÉTÉ

Un chauffeur routier a avoué le meurtre du jeune Le meurtrier présumé de Sohane, Maghrébin tué dans un café près de Dunkerque brûlée vive à Vitry-sur-Seine, a été interpellé à l’hôpital Cochin Il a été dénoncé par un proche qui avait assisté aux préparatifs de son expédition, vendredi soir, au cours de laquelle il avait tiré, depuis son 4 × 4, sur les clients de deux bistrots Il souffrait lui-même de graves brûlures

GRANDE-SYNTHE (Nord) quand, deux minutes plus tard, le et s’écroule devant ses copains. Il n’encourage pas les jeunes à com- LA POLICE a retrouvé, diman- son meurtrier. Egalement évoqué de notre envoyé spécial véhicule est revenu, poursuit meurt dans l’ambulance qui l’em- mettre des actions violentes. Mais la che 6 octobre dans l’après-midi, le sur le mode de la rumeur, un viol Il a passé des « aveux circonstan- Ahmed Ibrahimi. J’ai clairement vu mène à l’hôpital. Il avait 17 ans, police doit faire son travail. » Abdel, meurtrier présumé de Sohane, une collectif – une tournante – auquel ciés » quelques heures après avoir le conducteur nous braquer avec un c’était un lycéen sans histoires, un ami de la victime assure que jeune fille de 17 ans brûlée vive, la victime se serait refusée. « Il n’y été interpellé, dimanche 6 octobre fusil à travers la vitre baissée, côté Français d’origine marocaine. « jamais on n’avait assisté à de tels vendredi soir, au pied d’un immeu- a absolument rien qui va dans ce au matin. Le chauffeur-routier de passager. J’ai juste eu le temps de Samedi matin, aux premières actes racistes à Grande-Synthe ». ble HLM de la cité Balzac, à Vitry- sens dans le dossier, affirme un 45 ans, qui a tué dans la nuit de crier et de me cacher derrière une heures de la matinée, un attroupe- Plus loin, devant la mosquée, des sur-Seine (Val-de-Marne) (Le Mon- enquêteur. Pour l’instant, les mobi- vendredi à samedi un jeune hom- voiture. » ment s’est rapidement constitué jeunes, dont l’un portant la barbe, de des 6 et 7 octobre). Lui-même les demeurent très vagues. C’est par- me de 17 ans à Grande-Synthe, se montrent plus sévères et disent blessé par les flammes, le jeune ti de pas grand-chose, en tout cas de près de Dunkerque (Nord), et en a «      » « attendre la police au tournant ». homme de 18 ans s’était présenté quelque chose de tellement insigni- blessé trois autres, en voulait aux L’homme tire à nouveau, et bles- « Une blessure C’est un proche du chauffeur au service des urgences de la Pitié- fiant que personne ne s’en souvient Maghrébins, « pour une histoire de se trois personnes, le patron du routier qui a permis son arresta- Salpêtrière, à Paris, sous une faus- vraiment. » jeune fille importunée ». Il a été café et deux clients – l’un d’eux a au fond du cœur » tion et aurait assisté aux prépara- se identité, dans l’heure suivant les Vendredi, vers 18 h 30, le jeune dénoncé, selon le procureur de été sérieusement touché par qua- « J’ai une blessure au fond du cœur tifs de l’expédition. Quand les poli- faits. En raison de la gravité de son homme avait néanmoins suffisam- Dunkerque, « par une personne de torze plombs dans la jambe. «Je quand j’apprends ce qui s'est passé ciers sont allés l’arrêter, ils ont trou- état, il avait été transféré à l’hôpi- ment de rancœur à l’encontre de son entourage qui avait vu des pré- vais vous tuer tous », entendent plu- cette nuit dans ce beau pays de Fran- vé deux fusils de chasse et le 4 × 4. tal Cochin. C’est là que les enquê- Sohane pour l’asperger d’un liquide paratifs » et « fait un rapproche- sieurs témoins. « Je me suis relevé ce où on a tué par racisme, a déclaré « Parce qu’il avait caché ses plaques teurs de la police judiciaire de Cré- inflammable et la menacer d’un bri- ment ». « Les faits ont une forte con- et j’ai hurlé en direction du tireur : le premier ministre Jean-Pierre Raffa- d’immatriculation et qu’il s’était dis- teil ont retrouvé sa trace, après quet allumé, après l’avoir entraînée notation raciale, a ajouté le magis- “Arrête, tête de con !” Mais l’hom- rin, samedi 5 octobre, au Salon euro- simulé le visage derrière des lunettes avoir effectué des recherches dans un local à poubelles en bas trat. Même si l’homme était proba- me a redémarré, explique Ahmed péen du modèle réduit, près de Poi- noires, le suspect se sentait tout à auprès de différents hôpitaux. d’un immeuble HLM. Le témoigna- blement sous l’emprise de l’alcool. » Ibrahimi. J’ai tenté de poursuivre la tiers. Je crois vraiment que la France fait à l’abri et ne s’attendait pas à ge des deux amies ne permet pas Vendredi soir, peu avant 20 heu- voiture à pied pour prendre le numé- ne peut pas supporter ça. Ce n’est être arrêté », explique Christian «     » d’établir s’il voulait vraiment tuer res, à Petite-Synthe, un quartier de ro de la plaque d’immatriculation, pas cette France-là que nous aimons, Mittaux, directeur départemental Le jeune homme souffre de brû- l’adolescente ou simplement lui fai- Dunkerque, des hommes jouent mais elle était masquée. Il a grillé un et ce n'est pas cette France-là pour de la sécurité publique. lures importantes au visage et aux re peur. Toujours est-il que le feu a paisiblement à la belote à La feu rouge et disparu. » laquelle nous nous battons. » De son A Grande-Synthe, le maire (PS) mains qui nécessitent des soins rapidement pris sur ses vêtements. Mouette, le café où ils ont leurs L’homme file en direction de côté, le ministre de l’intérieur, Nico- Damien Carême appelait encore intensifs et empêchent son audi- Brûlée vive, Sohane s’est précipitée habitudes, fréquenté majoritaire- Grande-Synthe, une ville limitro- las Sarkozy, a fait observer une au calme dimanche soir. Durant le tion. Il a été placé sous surveillan- à l’extérieur pour essayer d’éteindre ment par des Maghrébins. Tout à phe. Quelques instants plus tard, minute de silence avant son dis- week-end, la tension n’avait cessé ce policière mais, lundi matin, il les flammes en se roulant dans l’her- coup, Ahmed Ibrahimi et ses amis vers 21heures, il s’arrête à nou- cours sur l’islam en France, samedi, de monter. Et on rappelait que, n’avait toujours pas été entendu. Il be tandis que son agresseur prenait entendent du bruit et sortent pour veau devant un café, Le Narval. En à la Mosquée de Paris. dans cette ville qui avait accueilli devrait l’être dès que possible à la fuite. Des habitants ont tenté de voir. Des témoins affirment avoir face, un groupe de jeunes Maghré- les travailleurs immigrés de la sidé- des fins de garde à vue puis, sans lui porter secours, en vain. Malgré vu « quelqu’un, au volant d’un 4 × 4 bins le voit descendre de sa voitu- rurgie, dans les années 1960, plus doute, de mise en examen dans le l’intervention des pompiers, l’ado- vert, armé d’un fusil de chasse ». re. Il ajuste calmement les jeunes sur le lieu du drame. Le meurtre a de 45 % de la population est issue cadre d’une information judiciaire lescente est morte peu après son L’homme, un barbu corpulent qui et fait feu avant de reprendre le été commis à deux pas de la mos- de l’immigration. Au premier tour pour « homicide involontaire avec arrivée à l’hôpital Percy de Clamart portait des lunettes noires, une cas- volant pour disparaître. quée. « J’ai la haine, mais d’un de l’élection présidentielle, le acte de barbarie » ouverte par le (Hauts-de-Seine). quette de chasseur et un treillis, a Mohamed Maghara est sérieuse- autre côté, on se sent impuissant, Front national y avait obtenu plus parquet de Créteil. Décrit par une La police s’interroge aujourd’hui tiré en direction du café avant de ment touché. Le jeune homme a disait Karim, président de l’associa- de 20 % des suffrages. source proche de l’enquête com- sur d’éventuelles complicités. Une prendre la fuite. « Nous étions en encore la force de courir vers le cen- tion locale Grands-Synthois et me « un petit délinquant de cité », fois à l’intérieur du local à poubel- train de discuter devant le café tre commercial où se situe le café, Citoyens. Un pas a été franchi. Je Philippe Allienne le meurtrier présumé avait déjà eu les, le meurtrier présumé a agi affaire à la police pour recel de stu- seul. Mais il y avait un groupe de péfiants et violences à agents. Le jeunes présents à l’extérieur, près jeune homme, connu dans la cité de la porte du local. « On peut se Un ancien policier français mis en examen pour la première fois Balzac sous le nom de « Nono », a demander s’ils n’ont pas empêché été rapidement identifié grâce d’entrer dans le local ou d’en sor- dans l’affaire des tueurs du GAL, au Pays basque notamment au témoignage de tir », indique une source proche de deux amies de la victime, présen- l’enquête. Les individus en ques- BAYONNE ment Francisco Alvarez (ex-coordinateur des ser- adresses, des photos ou des numéros de voitu- tes au moment des faits. tion n’ont pas été identifiés et les de notre correspondant vices antiterroristes espagnols), Miguel Plan- res moyennant rémunération. Mais la justice Sohane, qui habitait la cité Bour- deux jeunes interpellés vendredi Arrêté le 3 octobre à Biarritz (Pyrénées-Atlan- chuelo (ancien chef de la police nationale à Bil- française n’avait rien pu établir formellement. gogne, le quartier voisin, connais- soir semblent avoir été mis hors de tiques), Pierre Hassen a été mis en examen le len- bao) et Pierre Hassen, un policier longtemps Dans le cas de Pierre Hassen, les visites à sait son agresseur. D’après ses cause sur ce point. Ils avaient été demain pour « complicité de tentative d’assassi- affecté au commissariat de Hendaye. Ces trois Madrid d’enquêteurs français auraient mis en copines qui ont assisté à la scène placés en garde à vue pour leur par- nat ». Cet ancien fonctionnaire de la police de hommes ont déjà été mis en cause, parmi évidence une certaine ressemblance entre l’écri- d’horreur, une dispute datant de ticipation aux échauffourées avec l’air et des frontières (PAF), aujourd’hui à la d’autres, dans le cadre des procédures ouvertes ture d’une carte postale et celle d’une de ces lis- l’été dernier serait à l’origine des les forces de l’ordre, intervenues retraite, a été laissé en liberté sous contrôle judi- outre-Pyrénées pour identifier les GAL. tes. Et l’expertise graphologique a paru suffisam- faits. Sur ce point, les deux pour accompagner les secours et ciaire. C’est la première fois qu’un fonctionnaire ment probante au parquet de Bayonne, agissant témoins directs n’ont pas été plus faire les premières constatations. français fait l’objet d’une telle procédure dans le   dans le cadre de la plainte de juin 1996, pour fai- précis. D’autres ont parlé d’une L’un des deux jeunes a été déféré dossier des GAL, ces Groupes antiterroristes de En 1995, Angel Lopez Carrillo, un policier en re interpeller l’ex-policier. querelle sentimentale et d’une au parquet. libération qui sévirent de 1983 à 1987 contre des détachement, avait donné des détails, dans le Jusqu’à ce jour, la justice française a condam- « embrouille » entre les petits amis réfugiés basques dans le sud-ouest de la France, quotidien madrilène El Mundo, sur cette structu- né à de lourdes peines de prison une partie des respectifs de l’adolescente et de Frédéric Chambon faisant 28 morts – dont plusieurs Français qui re clandestine, citant des membres des forces de hommes de main des GAL, mais elle n’a pas clai- n’avaient aucun rapport avec l’ETA –, dans une l’ordre tant espagnols que français. Affirmations rement mis en lumière leur structure. En Espa- trentaine d’attentats (séquestrations, assassi- réitérées le 3 octobre 1996, devant le tribunal gne, la procédure a abouti à la condamnation de nats, voitures piégées…) correctionnel de Paris qui jugeait El Mundo plusieurs responsables politiques, tel le socialis- L’interpellation de Pierre Hassen survient après la plainte pour diffamation déposée par te José Barrionuevo, ancien ministre de l’inté- M. Sarkozy plaide pour l’union après plus de six ans d’enquête : le 14 juin 1996, un ancien responsable de la PAF. Angel Lopez rieur de Felipe Gonzalez – chef du gouverne- Juan Ramon Basanez Jauregui dépose une plain- Carrillo estimait, en particulier, que les GAL ment de 1982 à 1996 –, ou de hauts gradés com- des musulmans de France te avec constitution de partie civile au tribunal n’auraient pu viser en France des membres de me le général Enrique Rodriguez Galindo, long- de Bayonne. Ce Basque de citoyenneté espagno- l’ETA sans disposer de renseignements émanant temps commandant de la caserne de la Guardia LE MINISTRE de l’inté- le réfugié en France, a été, en 1985 et 1986, l’ob- notamment de fonctionnaires français. Ces pro- civil d’Intxaurrondo à Saint-Sébastien. rieur a plaidé pour jet d’une tentative d’assassinat à Saint-Jean-de- pos devaient renforcer le soupçon pesant sur cer- « l’union de tous les Luz et Ciboure. Dans sa plainte, il vise nommé- tains d’entre eux d’avoir remis des listes, des Michel Garicoix musulmans de Fran- ce », au cours d’une visite à la Mosquée de Paris, samedi 5 octo- Mobilisation contre la surconsommation d’antibiotiques bre dans l’après-midi (Le Monde des 6 et L’assurance-maladie lance une campagne d’information afin de limiter une pratique chère et nocive 7 octobre). « La divi- sion est toujours un ALEXANDER FLEMING, inven- grippe chez un sujet sain, il faut du un problème de santé publique. l’antibiotique est considéré comme appauvrissement, a teur de la pénicilline en 1929, n’en repos, un antalgique et un antitussif, « L’objectif de la campagne d’infor- « le seul qui marche ». Il permet de insisté Nicolas Sarkozy reviendrait pas. Moins d’un siècle si nécessaire, c’est tout. » mation est au moins de stabiliser la « retourner plus vite au travail » ou (photo), s’exprimant après que ce médecin britannique a Les chiffres du mauvais usage des progression des résistances en dimi- de « remettre rapidement un enfant sur la désignation d’un ouvert la voie au traitement des antibiotiques sont impression- nuant les prescriptions et en amélio- à la crèche » comme si, commente futur Conseil français

maladies infectieuses (tuberculose, nants : chaque année, sur les 80 mil- rant leur qualité, explique le profes- Patrick Klein, directeur d’Ipsos-san- du culte musulman.   /  diphtérie, choléra, etc.) par les anti- lions de prescriptions de ces médica- seur Portier. Par exemple, seules té, « on n’avait plus le temps d’être Les divisions existent, biotiques, ces médicaments sont ments en ville, au moins 30 millions 20 % des rhinopharyngites – et non malade ». Seules 30 % des person- mais elles ne doivent pas conduire à l’impossibilité de donner aux musul- aujourd’hui dangereusement sur- sont injustifiées car elles concernent 45 % comme c’est le cas actuelle- nes interrogées savent que les anti- mans de France une instance qui puisse représenter leur culte. » Le minis- consommés. des infections virales et non bacté- ment – nécessitent un antibiotique. » biotiques sont efficaces unique- tre a souligné qu’il n’avait « pas d’engagement avec qui que ce soit ».Il Pour promouvoir le « bon usa- riennes. Cette utilisation inappro- En outre, d’octobre à février, une ment contre les bactéries. s’est prononcé pour une représentation des femmes, « qui assurent en ge » des antibiotiques et limiter le Côté médecins, 90 % d’entre eux premier lieu la transmission de la foi ». phénomène de résistance des bacté- reconnaissent une « surconsomma- Accueillant Nicolas Sarkozy, sous les youyous de la foule, le recteur de ries, la Caisse nationale d’assurance- Un nouveau test pour identifier les angines tion » et 65 % concèdent qu’elle est la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a souhaité que la communauté maladie (CNAM) lance, en ce mois En France, sur dix millions d’angines par an, neuf millions sont traitées liée à des prescriptions « inadap- musulmane « se démarque des formes extrémistes de l’islamisme » et fas- d’octobre, une vaste campagne d’in- par antibiotiques alors que seulement deux millions le nécessitent. Pour tées ». Mais, disent-ils « on s’occupe se « le choix résolu de la modernité ». formation et de sensibilisation détecter si une angine rouge ou avec des point blancs est virale ou bactérien- d’individus et pas de population ».  auprès des médecins et du grand ne (à streptocoques A), le médecin va désormais disposer d’un test de dia- Alors, face à une mère qui ne peut public, conformément au calendrier gnostic rapide (TDN)fourni gratuitement par l’assurance-maladie pour un pas faire garder son enfant, « c’est a CORSE : sept personnes ont été interpellées, samedi 5 octobre, du plan pluriannuel pour « préser- budget de 12 millions d’euros. La réalisation du test est simple, rapide et parfois plus facile de prescrire que lors d’une opération menée par les policiers de la DNAT et du SRPJ ver l’efficacité des antibiotiques » lan- « facile à supporter » : le médecin applique, sur un point précis de la gorge, d’expliquer pourquoi on ne prescrit d’Ajaccio dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien leader cé en novembre 2001par Bernard une fine spatule. L’échantillon prélevé est déposé sur une bandelette et pas », font valoir les médecins. Ain- nationaliste corse François Santoni. Cinq restaient en garde à vue Kouchner, l’ancien ministre de la plongé dans un tube. L’apparition de deux traits colorés signe la présence si, les praticiens ont tendance à dimanche soir. Parmi elles figure une ex-compagne d’Ange-Marie Orso- santé. d’une bactérie, et donc la nécessité de prescrire un antibiotique. Expérimen- « ouvrir le parapluie et à se dire : je ni, dit « Angeot », mort d’une crise cardiaque le 11 septembre 2001 et Spots télévisés réalisés par le té depuis 1999 en Bourgogne, ce test a permis de réduire de 50 % la prescrip- mets un antibio, cela ne peut pas fai- présenté par la police comme l’un des assassins présumés. cinéaste Pierre Salvadori, dépliants tion inadaptée d’antibiotiques pour l’angine dans cette région. re de mal ». a MANIFESTATION : deux cents personnes, dont une cinquantaine à l’attention des patients, affichet- Néanmoins, les médecins sem- de prostituées, ont défilé samedi 5 octobre après-midi à Lyon (Rhône) tes dans les cabinets médicaux, l’ob- blent prêts à mieux expliquer les rai- pour protester contre les mesures anti-prostitution incluses dans le pro- jectif de ce programme, intitulé priée a amené le taux de résistance consultation sur deux auprès des sons d’une non-prescription jet de loi sur la sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy. Les manifestants « Les antibiotiques, c’est pas automa- du pneumocoque aux pénicillines moins de 6 ans donne lieu à une d’autant que les patients semblent ont notamment dénoncé le fait que le racolage devienne un délit et que tique », est d’en finir avec l’idée de 0,5 % en 1984 à 42 % en 1999 et, prescription d’antibiotique… être en attente d’informations. Le les prostituées étrangères puissent être expulsées pour racolage. selon laquelle l’antibiothérapie soi- pour les enfants, à 60 % en 2001. Un sondage mené par Ipsos lancement imminent du test de dia- a ACCIDENT : un enfant de deux ans a été retrouvé mort, samedi gnerait aussi les maladies virales et A l’approche de la saison des rhu- auprès de 1009 personnes et gnostic rapide de l’angine se veut 5 octobre aux Essarts, près de La Roche-sur-Yon (Vendée), dans la fos- courantes. « Cela vous viendrait-il à mes, grippes, rhinopharyngites et 800 médecins (généralistes, pédia- emblématique de cette nouvelle se septique d’un local associatif qui avait été refermée sur lui. La gendar- l’idée de prendre de l’insuline alors autres angines, la CNAM va tenter tres, oto-rhino-laryngologistes) relation thérapeutique mais aussi merie de Poitiers ignore encore si la fosse avait été laissée ouverte par que vous n’avez pas de diabète ?, de modifier les habitudes des Fran- fournit quelques explications sur du nouveau partenariat entre la erreur ou par les enfants qui jouaient dans la cour, et qui l’a refermée. résume le professeur Henri Portier, çais qui, au-delà de leurs répercus- l’engouement des Français pour ces CNAM et les professionnels de san- a RIXE : quatre personnes ont été blessées, dont deux grièvement, chef du service des maladies infec- sions sur les finances de la Sécurité médicaments et montre à quel té sur le « bon usage des soins ». à la suite d’une rixe à la sortie d’une discothèque, à Pusignan, à l’est de tieuses et tropicales au CHU de sociale, posent, avec l’augmenta- point ils sont mal connus, mal pres- Lyon, dimanche 6 octobre à l’aube. Dijon (Côte-d’Or). Pour soigner une tion de la résistance des bactéries, crits et mal utilisés. Côté patients, Sandrine Blanchard LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/13 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » Ð Annie, Jean-Pierre et Marie- Colloques François-David Sebbah : Ç L'épreuve Claude Cazenave, de soi : approches plurielles (II) È. Naissances Jean-Christophe, Jean-Luc et 10 octobre, 7 et 28 novembre, Andréa Cazenave, Ð Le Conseil d'orientation des 18 heures-20 heures ; 12 décembre, retraites organise Mme André Cazenave, 18 h 30-20 h 30 ; 23 janvier, 18 heures- un colloque sur le thème : André Delvaux Petit Antonin, Parents et alliés, 20 heures ; amphi A. Carré des sciences, ont la douleur de faire part du décès, 1, rue Descartes, Paris-5e. survenu le 4 octobre 2002, de Retraite : Nous t'aimons très fort. choix individuels et solidarité Une œuvre liée au réalisme magique Isabelle Bouvignies : Ç La voie de la me Tu es arrivé, très attendu, le 3 octobre M René CAZENAVE, loi, ou la naissance du sujet pratique née Jeannine GADRAT, Jeudi 17 octobre 2002, 2002, à Genève (Suisse), 8 h 30 - 13 heures, dans le cadre de la distinction LE CINÉASTE belge André Del- cinématographique internationale chrétienne du temporel et du spirituel veuve de Maison de la Chimie, vaux est mort vendredi 4 octobre à qu’on a appelé le nouveau cinéma. chez 28, rue Saint-Dominique, (XVIe - XXe siècle) È. 15 octobre amphi B, 18 h 30-20 h 30 ; l’âge de 76 ans, frappé d’une crise Cet hymne impassible à l’amour Nathalie et Sébastien BERNARD. René CAZENAVE, 75007 Paris. cardiaque, alors qu’il venait de pro- fou, adapté du roman éponyme de 12 novembre : amphi A, 18 heures- Yolande, Réjane et Christian, (Saint-Cyr, promotion Chevalier Bayard, 20 heures, 26 novembre : amphi A, noncer un discours sur le cinéma Johan Daisne, y apporte une tou- 23-25) L'accroissement des marges de choix tes grands-parents, individuels en matière de départ à la 18 h 30-20 h 30, 3 décembre : amphi A, dans le cadre de la Rencontre mon- che de cruauté et d’étrangeté sur- demandent au Monde, retraite est une attente souvent 20 heures-22 heures, 10 décembre : diale des arts de Valence, en Espa- réalistes qui puise ses racines pro- d'être le témoin officiel de ce contrat Les obsèques auront lieu le mardi 8 octobre, à 10 h 30, en l'église Saint- exprimée : retraite choisie, retraite à la amphi A, 18 heures-20 heures. Carré des d'amour. e gne. fondes dans la tradition du fantas- Volusien, à Foix (Ariège), suivies de carte... Comment envisager aujourd'hui sciences, 1, rue Descartes, Paris-5 . Né le 21 mars 1926 à Heverlé en tique flamand, en même temps l'inhumation au cimetière du Champ-de- ces questions dans le contexte de Réjane et Christian BERNARD, l'emploi ? Comment développer de Belgique, l’œuvre parcimonieuse qu’il s’approprie, par d’autres Mars. Jean-François Gaudeaux : ÇLa Les Chaumettes, réelles possibilités de choix individuels philosophie de Sartre dans et par la d’André Delvaux (neuf longs voies, une « blancheur » toute 16190 Courgeac. 2, rue Forgues, sans porter atteinte au principe de saisie de l'histoire (des Carnets de la métrages depuis 1966) est intime- bressonienne. Si les éléments pré- 09000 Foix. solidarité du système de retraite et sans drôle de guerre aux Communistes et la ment liée à ce mouvement qu’on a pondérants de l’esthétique et de la compromettre l'équilibre financier des paix) È. Ð Rendons-nous à l'évidence, régimes ? appelé le réalisme magique. Il s’en thématique d’André Delvaux – l’ef- Le Monde compte un nouveau lecteur. 10 octobre : amphi B, 18 heures - sera pourtant fallu de peu pour facement de la frontière entre réel Félicitations à ses parents : Ð Danièle et Gilles Rousselier, 20 heures, Carré des sciences, 1, rue Avec la participation de Jean- Descartes, Paris-5e; 17 octobre : salle que le parcours de cet homme croi- et imaginaire, la quête passionnel- Delphine HOURDIN ses enfants, Samuel, Adeline et Ariane, Baptiste de Foucauld, inspecteur Delacommune, USIC, 18, rue de se le cinéma sans le rencontrer. le marquée du double sceau du et général des finances ; Didier Blanchet, Sandy CAMPART. ses petits-enfants, Varenne, Paris-7e, 19 h 30-20 h 30 ; 7 et Ses études le mènent en effet vers désir et de la mort, l’inspiration lit- ont l'infinie tristesse d'annoncer le décès chef de département à l'INSEE ; Yves 21 novembre, 5 décembre : amphi B, Chassard, directeur des études de de 18 heures-20 heures ; 19 décembre : la philologie et le droit, tandis que téraire, l’attention extrême aux Bienvenue à Bernard Brunhes Consultants ; Jean- sa fibre artistique s’épanouit dans détails et une certaine froideur Marc Boulanger, inspecteur général des amphi B, 18 h 30-20 h 30. la musique, qu’il étudie au Conser- d’évocation – caractérisent d’em- Mateo, Janine LEDY-ROUSSELIER, affaires sociales ; Jean Picot, directeur honoraire de l'ARRCO, Annie Jolivet, Dietmar Koveker : Ç Démocratie et vatoire royal de Bruxelles. C’est en blée ce qui sera unanimement con- 11, rue aux Ours, né le 3 octobre 2002. de l'IRES ; Yannick Moreau, présidente postmodernité (II) È. accompagnant des films muets au sidéré comme un coup de maître, 75003 Paris. du Conseil d'orientation des retraites. 14 et 15 octobre, amphi A, Carré des piano qu’il se passionnera pour le la suite de l’œuvre, en revanche, 33, rue des Sablons, sciences, 1, rue Descartes, Paris-5e, cinéma. Professeur de langues il partage profondément les exégè- Décès 77300 Fontainebleau. Contact pour inscription : 18 heures-20 heures ; 16 octobre, salle de projection, ambassade de Hongrie, commence ainsi à animer la réalisa- tes. Depuis Un soir, un train (1968), Ð Marcelline Amar, Tél. : 01-47-30-87-62 tion de courts métrages par ses élè- adapté d’une nouvelle du même Ð Claire Baranes-Mergui, Fax. : 01-47-30-87-63. Institut hongrois, 92, rue Bonaparte, Francis et Loïs-Jeanne Amar, Paris-6e, 18 heures - 20 heures ; ves, avant de passer lui-même à écrivain, jusqu’à son ultime long Jean-Louis et Juliane Amar sa fille, Olivier Mergui, 17 octobre, salle de projection, l’acte. Au début des années 1960, il métrage, L’Œuvre au noir (1988), Leonhardt, Ð La revue Passages et l'Association Marion Amar et Jean-Patrick Friang, son petit-fils, 17 heures - 19 heures ; 18 octobre, salle réalise pour la télévision belge des adapté du roman de Marguerite des amis de la revue Passages de projection, 18 heures - 20 heures. Joséphine et Juliette, Lynn Sophie et Henri et Fortuné Baranes, (ADAPes), avec la collaboration de la documentaires, consacrés à Federi- Yourcenar, en passant par Rendez- Simon, Julia, son frère et sa belle-sœur, Ville de Paris, la Sonacotra, la direction co Fellini puis à Jean Rouch, anime vous à Bray qui lui vaut le Prix Del- Dora Pelt, Yolande Sarfati, des entreprises commerciales, artisanales Ciprian Mihali : Ç Que fait-on et que peut-on faire de Marx aujourd'hui ?È un séminaire sur le langage ciné- luc en 1972, l’œuvre d’André Del- Armand et Mireille Faraggi, sa sÏur, et des services (Decas) et l'Agence Jean-José Baranes, 14 octobre, 11 novembre, 9 décembre et matographique à l’université de vaux représente, pour certains, Anne-Marie et Valentin Rychner- nationale de l'amélioration de l'habitat Faraggi, son neveu, ANAH, organisent un colloque intitulé : 13 janvier : 18 heures - 20 heures, Bruxelles, et devient chargé de l’exemple d’un talent peu à peu Helle Ryom Amar et Pierre Varcher, Simone Baranes, Clara Baranes, Ç L'habitat et le développement université « babes-Bolyai » département cours à l’Institut national supé- figé dans la reproduction académi- Rachel Sloutskis, Michèle Noiman, durable : le cas de Paris et de la région de philosophie, 1, rue Kogàlniceanu, rieur des arts du spectacle que de lui-même. Pour d’autres, son épouse, ses nièces, parisienne È, Cluj-Napoca, Roumanie. (INSAS), créé en 1963 par le minis- tels Henri Agel et Joseph Marty Ses enfants et petits-enfants, Claude Mergui, qui aura lieu le vendredi Sa belle-sÏur, son gendre, Pierre Pasquini : Ç Sur la pluralité tère de la culture belge pour pro- qui ont consacré au cinéaste une 18 octobre 2002, de 9 h 30 à 17 h 30 au Ses cousins et ses amis, Ses connaissances et amis, palais du Luxembourg, Sénat, Paris. des nations È. mouvoir le cinéma national. Nul élogieuse monographie, la cohé- ont la tristesse de faire part du décès, à ont le chagrin d'annoncer le décès de Intervenants : Pierre Bourguignon, 11 octobre : amphi A, 18 heures - mieux qu’André Delvaux y contri- rence de son itinéraire transpose Genève, le 3 octobre 2002, de Guy Burgel, Serge Contat, Marie-Annick 20 heures ; 15 novembre : amphi B, buera avec son premier long métra- le plus fidèlement au cinéma ce Edmond Simon BARANES, Darmaillac, Jean-Yves Mano, Michel 18 heures - 20 heures ; 13 décembre : ge, L’homme au crâne rasé. Présen- que Freud avait pu découvrir de M. Guy AMAR, Pelissier, Jean-Christophe Perraud, Alain amphi B, 18 h30 - 20 h 30 ; 10 et né à Salonique le 17 avril 1915. survenu à Grenoble. Lecomte, André Santini, Michel Cantal- 31 janvier : amphi B, 18 heures - té dans de nombreux festivals l’âme humaine, sous les auspices Dupart, Serge Federbusch, Jean-Pierre 20 heures. Carré des sciences, 1, rue européens le film est immédiate- de « l’inquiétante étrangeté ». Selon la volonté du défunt, la L'inhumation a eu lieu le mercredi Hauet, Bruno Lanier, Jean-Pierre Lecoq, Descartes, Paris-5e. ment perçu par la critique comme cérémonie a eu lieu dans la plus tricte 18 septembre 2002, à 11 heures, au Patrice Vermeulen et Emile H. Malet. un tribut belge à cette révolution Jacques Mandelbaum intimité. cimetière de Poisat. Inscriptions obligatoires Caroline Gros-Azorin : Ç Retour sur Passages-ADAPes. la question du féminin et du En lieu et place de fleurs, un don peut Cet avis tient lieu de faire-part. Téléphone : 01-45-86-30-02. masculin È. être adressé au Comité international de la Fax : 01-44-23-98-24. 11 octobre : amphi B, 18 heures - Croix-Rouge, CCP 12-5527-6. e-mail : [email protected] me 20 heures ; 15 novembre, amphi M François VIGNAL, Stourdzé, 18 h 30-20 h 30 ; 6 décembre Cet avis tient lieu de faire-part. née Annie PERNOT, André Blanchet Conférences et 17 janvier : amphi B, 18 heures- 65, avenue de Mategnin, s'est éteinte dans sa quatre-vingt- 20 heures. Conférence organisée avec la revue Carré des sciences, 1, rue Descartes, 1217 Meyrin (Suisse). seizième année, le 2 octobre 2002, à L'Histoire sur Ç Catherine II, portrait Ancien spécialiste de l’Afrique au « Monde » Paris-5e. Meudon (Hauts-de-Seine). historique È, par Hélène Carrère d'Encausse, le 8 octobre 2002, à Ð Henri Lipinski Landau, Marie-Claude Lambotte : Ç Comment LE JOURNALISTE André Blan- lendemain de la guerre par sa « cou- En reconnaissance de ses actions 18 h 30, son mari, durant les années de guerre, elle a reçu Bibliothèque nationale de France, le processus mélancolique introduit à chet, ancien collaborateur du Mon- verture » des affaires d’Indochine, Krysha Papillon, Marc Lipinski et une distinction de la Royal Escaping site François-Mitterrand, une visée intentionnelle esthétique È de et des journaux télévisés de d’abord pour France-Soir. C’est à Claire Martin-Gousset, Society. grand auditorium, hall est, entrée libre. 15 octobre, 19 novembre, 17 l’ORTF, est mort le 3 octobre à Saïgon que j’ai connu ce reporter ses enfants, décembre et 14 janvier : 20 heures- 22 heures, amphi A. Carré des sciences, Paris, à l’âge de 84 ans. impeccable qui allait publier un Carine et Tanguy Gossein, Le service religieux aura lieu au Lisa et Pierre Grenette, temple de l'Oratoire du Louvre, Rencontres 1, rue Descartes, Paris-5e. Pour avoir consacré sa vie de petit livre intitulé Au pays des balilas Ian, Laure et Léna Lipinski, 145, rue Saint-Honoré, Paris-1er, le Maison des cancérologues de France, grand reporter aux tragédies qui jaunes, évoquant l’embrigadement ses petits-enfants, vendredi 11 octobre 2002, à 11 heures, association 1901. Eric Hamraoui : Ç Généalogies et ont agité l’Afrique et l’Asie au cours des jeunes Vietnamiens des pre- Léa, Matthieu et Yoan, suivi de l'inhumation auprès de son mari, Rencontres mensuelles motifs philosophiques de la du dernier demi-siècle, il ne s’était miers temps du Vietminh. ses arrière-petits-enfants, au cimetière de Seine-Port (Seine-et- avec le grand public, construction du savoir médical È. jamais départi du flegme souriant De France-Soir, il avait rejoint Toute la famille et ceux qui l'aiment Marne). 9 octobre, amphi B, 18 h 30-20 h 30 ; pleurent 24 octobre 2002, à 17 h 30 : 23 octobre, 6 et 20 novembre, 4 et de la grande élégance qui le fai- Le Monde, où l’avaient fait apprécier Marc Vignal, Ç Prédispositions génétiques décembre : amphi A, 18 heures- saient reconnaître parmi cent jour- la minutie de son information et le Ania BRYKMAN LIPINSKI, Idelette et Michel (†) Koenig, aux cancers È. 20 heures ; 11 décembre : amphi A, nalistes, ébouriffé par une émeute ton mesuré sur lequel il évoquait les Francine et Paul Elzière, Dr Stoppa-Lyonnet, Institut Curie. 19 h 30-21 h 30. Carré des sciences, 1, sur le Congo ou un bombardement pires turbulences. Nul mieux que qui s'est éteinte le 5 octobre 2002, à l'âge Pierre et Catherine Vignal, rue Descartes, Paris-5e. de quatre-vingt-quatre ans. 14 novembre 2002, à 17 heures : du port de Haïphong. Entre mille lui, dans les années d’émergence du Ses enfants, Ses quatorze petits-enfants, Ç De la ville à la campagne, François Roussel : Ç Biotechnologies, traits d’ironie, je retiendrai cette continent noir, ne savait débrouiller L'inhumation aura lieu le mardi Ses vingt et un arrière-petits-enfants. géographie des cancers È. r médecine, droit. Eléments de réflexion à moi faite vers 1958 dans l’écheveau des mouvements et des 8 octobre, au cimetière parisien de D Salem, laboratoire Espace, biopolitique È. un couloir du Monde où il venait de partis, du Sénégal au Zambèze. La Bagneux. Famille Vignal, santé et territoire, Paris-X. 14 octobre, 18 novembre, 16 donner courtoisement congé à un politesse lui était une seconde natu- 15, rue du Coteau, décembre et 6 janvier : amphi B, On se réunira à 11 h 30, à l'entrée 12 décembre 2002, à 16 h 30 : visiteur africain : « Je viens de rece- re. Ce journaliste de la litote ne 92160 Antony. 18 heures-20 heures. Carré des sciences, principale. Ç Comment une cellule normale e voir un jeune Congolais nommé croyait pas que décrire le monde devient-elle cancéreuse ? È 1, rue Descartes, Paris-5 . Mobutu. Il n’est encore que sergent, consistait à en caricaturer les déboi- 30, avenue Mathurin-Moreau, Remerciements Dr Yaniv, Institut Pasteur. 75019 Paris. Jean-Michel Salanskis : Ç Action, mais il faudrait suivre de près son res avec fracas. Nous sommes plu- espace, sens È. ÐMme Jacques Marchandise-Franquet, Les prochaines rencontres seront avancement… » sieurs à avoir appris de lui que le annoncées ultérieurement. 11 octobre : amphi Stourdzé, 18 h 30- Ð On nous prie d'annoncer le décès, à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits 20 h 30 ; 22 novembre : amphi B, Né à Tours en 1918, André Blan- messager de Marathon peut parler enfants, Maison des cancérologues de France, New York, le 9 septembre 2002, de e 18 heures-20 heures ; 29 novembre : chet avait débuté au Figaro, fait ses sans hausser la voix. Mme Alexandre Florisoone, 14, rue Margueritte, Paris-17 . amphi A, 18 heures-20 heures ; 13 premières armes au Maroc vers ses enfants, petits-enfants et arrière- Admission : 40 ¤. Places limitées. Stephen ETTINGER, Inscription obligatoire MCF : décembre : amphi A, 18 h 30-20 h 30 ; 1942, mais s’était surtout signalé au Jean Lacouture artiste peintre. petits-enfants, Mme Pierre Favresse, 01-44-29-97-20. 24 janvier : amphi B, 18 heures- (Lundi au vendredi, 20 heures. Carré des sciences, 1, rue ses enfants, petits-enfants et arrière- e petits-enfants, 10 heures à 18 heures). Descartes, Paris-5 . par Geneviève Gouge, Abonnez-vous au pour 27,70 € (181,70 F) mois très touchés des marques de sympathie Séminaires Frédéric Lefebvre : Ç Le physique, le qui leur ont été témoignées lors du décès moral et le social. Pour un vocabulaire Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : historique de la sociologie de langue LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex de COLLéGE INTERNATIONAL DE PHILOSOPHIE française È. Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 27,70 € (181,70 F) par mois par prélèvement automatique. M. Jacques 11 et 18 octobre, 8 et 22 novembre, 6 ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : MARCHANDISE-FRANQUET, Extrait du programme 2002-2003 et 20 décembre, 10 et 24 janvier : 18 heures-20 heures, salle Jean-XXIII, Adresse : vous prient de trouver ici leurs sincères Séminaires USIC, 18, rue de Varenne, Paris-7e. Code postal : Localité : remerciements. Marcus Coelen : Ç Figures du sans- Offre valable jusqu’au 31/12/2002 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 201MQPAN figure. De la “ pureté arrogée ” L'accès à toutes les activités du (Pureté et pensée II et III) È. Collège est libre et gratuit (dans la Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR Organisme créancier : Société Editrice du Monde Ð Catherine et Gilles Langlade 11 octobre : amphi A, 8 et limite des places disponibles). N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 remercient tous ceux qui leur ont 22 novembre ; 6 et 20 décembre : amphi Renseignements sur salles, J'autorise l'établissement teneur de témoigné leur affection lors de la B, 20 heures-22 heures. Carré des répondeur : 01-44-41-46-85. TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER e mon compte à effectuer sur ce dernier disparition douloureuse de leur époux et sciences, 1, rue Descartes, Paris-5 . Autres renseignements : les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... père, 01-44-41-46-80. Corinne Enaudeau : Ç L'animation de au journal Le Monde. Prénom ...... Consultation du site : N¡ ...... rue ...... Emmanuel LANGLADE. la pensée : forces, affects et www.ci-philo.asso.fr orientation È. Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville...... …...... 10 octobre : amphi Stourdzé, 18 h 30- ment ou d’interrompre mon abonnement à Anniversaires de décès tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT 20 h 30 ; 14 novembre : amphi B, DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) Ð 5 octobre 2001, 18 heures-20 heures ; 19 décembre : Date :...... amphi Stourdzé, 18 h 30-20 h 30 ; Signature : Marina. 16 janvier : amphi B, 18 heures- ...... 20 heures. Carré des sciences, 1, rue N¡ ...... rue ...... e Ç Les morts ne sont pas absents, Descartes, Paris-5 . Code postal Ville...... ils sont invisibles. È Gilles Grelet : Ç D'une rébellion qui IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER ne serait pas du semblant (II). d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- Code Etablissement Code Guichet N¡de compte Clé RIB Avis de messe L'unique tradition gnostico- tion. Il y en a un dans votre chéquier. matérialiste È. Ð Une messe sera célébrée le samedi 15 et 22 octobre, 5 novembre : Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : 12 octobre 2002, à 11 heures, en l'église amphithéâtre Stourdzé, 18 h 30-20 h 30 ; Téléphonez au 01-44-97-54-54 de 8 h 30 à 18 heures du lundi au vendredi. Saint-Thomas-d'Aquin, Paris-7e. 19 novembre : amphi B, 18 heures- Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 € TTC/min) 20 heures ; 3 décembre : amphi “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at A la mémoire de Stourdzé, 18 h 30-20 h 30 ; Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 14 décembre : amphi Stourdzé, 14 h 30- Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 Catherine PAUPERT, 16 h 30. Carré des sciences, 1, rue née DIMIER. Descartes, Paris-5e. 14/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 HORIZONS

ON dossier portait le numéro 666. Un nom de code lui avait été attribué : Diana. L’an- cienne professeur de français ferme les yeux et respire le par- S fum de ce matin de DOINA CORNEA septembre. Assise dans son fauteuil, un journal déplié sur ses genoux, elle sourit. L’odeur du café l’attire dans la cuisine d’où elle revient avec deux petites tasses qu’elle Douze ans après la chute de la dictature, la dissidente roumaine pose sur une table. « Je cache les cigarettes, sinon je ne peux pas m’empêcher d’en pren- dre une, confie-t-elle. Enfin, je vais en allu- mer une quand même. » Et une deuxième, découvre dans son dossier le nom des amis qui l’ont trahie. et une troisième, dont la fumée envahit le bureau où s’entassent des photocopies de son énorme dossier de la Securitate, la po- Une plongée douloureuse mais, dit-elle, salutaire lice politique de la Roumanie au temps de Nicolae Ceausescu. « J’ai toujours aimé associer la cigarette à gande du nouveau pouvoir. « Doina Cor- un petit café, poursuit Doina Cornea.Aun nea veut vendre le pays aux étrangers », moment donné, j’ai été contactée par un « Doina Cornea a acheté les usines d’auto- jeune Africain qui faisait ses études en Rou- mobiles Dacia », « Doina Cornea veut affa- manie. Il m’assurait de son admiration et mer la classe ouvrière ». ABucarest, une proposait de porter lui-même mes lettres de femme qui lui ressemblait parfaitement a protestation en Occident. Chaque fois qu’il été violemment agressée. Même après passait me voir, il amenait un paquet de l’époque de la dictature, l’ex-dissidente café, chose rare àl’époque. A mes yeux, ce continuait de gêner non seulement un garçon était suspect, et mon mari ne voulait pouvoir en quête de légitimité, mais aussi plus qu’on accepte ses cadeaux. Mais j’ai tou- une société qui refuse toujours de se re- jours pris le paquet de café. Cela a duré un garder dans le miroir de son propre passé. an, et j’étais ravie àl’idée de boire du café Les Roumains ne parviennent pas à gérer payé par la Securitate tout en mettant sur leur culpabilité collective. « Pourquoi ? se des fausses pistes un de ses informateurs. demande-t-elle. Parce que tout a un prix et Mon intuition a marché. En lisant mon dos- que peu de gens sont prêts àle payer. J’ai sier, j’ai trouvé les rapports que cet étudiant plus de confiance dans les ouvriers et les pay- rédigeait sur moi. Parfois, il exagérait pour sans. Même aujourd’hui, l’intellectuel rou- mettre en avant ses prouesses. C’est une atti- main est un peu snob. Il ne parlerait pas àun tude typique des informateurs. Ils grossis- ouvrier qui n’a pas lu Kant. Mais on ne fait saient les traits pour faire valoir leurs rien si on ne sacrifie pas un peu de soi- services. » même. Un pays change grâce aux petits ges- En avril 2001, elle dépose sa première tes qu’on fait tous les jours. Ces petits sacri- demande pour voir son dossier de la Secu- fices devraient être un exercice quotidien. » ritate. Après plusieurs péripéties adminis- tratives, vingt-huit volumineux dossiers E fait, la confusion règne tou- sont mis à sa disposition à Bucarest, à plus jours en Roumanie. Créé de 400 km de chez elle, où elle est autori- depuis deux ans, le Conseil sée à les consulter. « C’était dur, avoue- national pour l’étude des archi- t-elle. L’argent de ma retraite ne me permet ves de la Securitate (CNSAS) pas d’aller souvent àBucarest, ni de payer neD peut accomplir sa mission. Les archives toutes les photocopies qu’il faudrait faire. Je de la police politique sont toujours gérées ne crois pas que je vivrai assez longtemps par le Service roumain des renseignements pour lire tout ce qu’on a écrit sur moi. » (SRI), l’héritier de la Securitate, qui refuse Depuis deux ans, les Roumains ont accès de les remettre au CNSAS. « Les archives aux 12 kilomètres linéaires de dossiers que de la Securitate ne devraient plus être gérées la Securitate a établis sur leur compte. En par le SRI, affirme l’ancien chef des servi- cinquante ans de régime communiste, la ces de renseignement, Virgil Magureanu, police politique de la dictature a rédigé en fonctions de 1990 à 1997. La première 1,8 million de dossiers. Tous les moyens chose àfaire aurait été de les céder au étaient bons : écoutes téléphoniques fidèle- CNSAS. Sans ces archives, cette institution ment transcrites, micros placés à la mai- était morte avant même d’être née. » Aujour- son, au bureau et même dans les prisons, d’hui, au nom de « l’intérêt national »,le filature avec rapports sur les activités quoti- SRI passe au crible tous les dossiers des diennes de chaque personne surveillée, archives afin d’éliminer toutes preuves des déclarations signées par ses voisins, amis abus perpétrés par la Securitate. Pour ou ennemis, copies de ses lettres et comp- avoir accès à leur dossier, les Roumains tes rendus de ses interrogatoires. Et com- doivent s’adresser au CNSAS qui sert d’in- me le dossier visait non seulement la per- termédiaire entre ceux-ci et le SRI. sonne surveillée mais aussi sa famille et ses Ce processus peut prendre plusieurs amis, la Securitate a réussi la prouesse de mois, voire un an, ce qui explique le petit radiographier la vie privée de millions nombre de consultations : 862 sur 7 208 de Roumains.   demandes en deux ans. « Quand on étudie La lecture d’un dossier de la Securitate suscite toujours une énorme émotion. Des gens s’évanouissent, d’autres s’effondrent en larmes. Le personnel d’accueil regrette d’ailleurs de ne pas disposer d’une infirme- rie pour les urgences. « Ce fut un moment beaucoup plus fort que ce que j’avais imagi- né, se souvient Doina Cornea. Je lisais et DANS LE MIROIR pleurais en même temps. Ma grande surprise a été de découvrir ce que mes amis, mes col- lègues et même des gens proches de ma famille ont pu déclarer sur moi àla Securi- tate. J’ai trouvé aussi le compte rendu de conversations entre les trois détenues qui par- tageaient ma cellule. Elles ne savaient pas qu’on enregistrait tout ce qu’elles disaient. Au début, en mon absence, lorsque j’étais à DE LA SECURITATE l’interrogatoire, elles m’ont traitée de tout. Une semaine plus tard, l’une d’entre elles a « sentiments politiques et patriotiques ». la radio anticommuniste occidentale Europe cun avançait les pièces en fonction de ces dossiers, on se rend vite compte de leur dit aux autres que, pour elle, j’étais une vraie Al’origine lointaine des aventures de libre. Mon mari était ravi, mais quand il a l’autre. Ils voulaient surtout dénicher la per- stupidité, affirme Mihai Pelin, auteur de dame. J’ai fondu en larmes ! C’était une déte- Doina Cornea avec la Securitate, il y a eu, entendu mon nom àla fin il est devenu vert. sonne qui communiquait mes lettres en Occi- plusieurs livres sur les archives de la Secu- nue de droit commun qui ne me connaissait raconte-t-elle, une visite à en Et moi aussi. Je ne croyais pas que la rédac- dent. C’était Gilles Bardy, un professeur fran- ritate. Sous prétexte de défendre l’intérêt pas mais qui me respectait, tandis que mes 1965 – et une prise de conscience : « Je me tion de cette radio allait dévoiler mon nom, çais venu àla faculté de philologie de Cluj. Il national, on a fait n’importe quoi. Ces dos- amis intellectuels… » trouvais dans un café avec des amis fran- mais les journalistes en question étaient eux- a pris des risques énormes, puisqu’il ne béné- siers sont d’un ridicule fantastique car la Aujourd’hui, douze ans après la chute de çais. J’admirais de Gaulle, mais un ami socia- mêmes persuadés que j’avais signé avec un ficiait pas de l’immunité diplomatique. » Securitate inventait des problèmes et des la dictature, Doina Cornea parle de tout liste n’arrêtait pas de le critiquer. Je m’atten- pseudonyme. “Et maintenant, qu’est-ce Entre-temps, les lettres de Doina Cornea ennemis du régime pour étendre ses activi- sauf de vengeance et de rancune. «Jesuis dais àce qu’on vienne l’arrêter d’un moment qu’on va faire ?” m’a-t-il dit. Je lui ai répon- ont rencontré beaucoup d’écho dans la tés. Tous les Roumains devraient prendre contente d’avoir retrouvé ma sérénité, àl’autre, mais il ne s’est rien passé. C’est àce du qu’on devait continuer. » Une trentaine presse occidentale, ce qui l’a protégée face connaissance de leur dossier pour se guérir avoue-t-elle. Le passé n’a pas gâché mes moment précis que j’ai pris conscience de ce de lettres destinées à cette radio et au à l’ire du dictateur Nicolae Ceausescu et de de ce mal. Il faut aussi qu’ils sachent que amitiés. Je revois les amis qui savent que je que je vivais en Roumanie. J’avais honte et Conseil de l’Europe ont suivi tout au long la Securitate. 120 000 personnes, dont la plupart étaient sais. On n’en parle jamais, mais chacun petit àpetit, cette honte m’a poussée àagir. des années 1980. « Je n’aurai pas pu faire grand-chose sans des paysans et des ouvriers, ont été emprison- devrait aller voir son dossier pour mieux se le soutien des ambassades occidentales, nées pour rien. » connaître, car on ne peut pas avancer vers reconnaît-elle aujourd’hui. L’ambassade de Afin de sensibiliser l’opinion publique, le l’avenir en se cachant derrière ses menson- France est allée très loin. Tous les jeudis, je CNSAS a organisé une exposition qui se ges. » La vérité, cependant, ne va pas sans « Savez-vous ce qui me tracasse le plus devais l’appeler àBucarest pour confirmer propose de reconstituer l’univers de la douleur. La Securitate n’aurait jamais réus- que j’étais toujours en vie. C’était une sorte Securitate. Selon les organisateurs, c’est si son projet totalitaire sans la complicité après tout ce que j’ai vécu ? C’est le fait de garantie pour mon action. » Surveillée l’uniforme d’un officier de la police politi- de nombreux Roumains. Officiellement, en permanence, assignée à résidence à son que qui a posé le plus de problèmes car l’appareil répressif de la police politique que tout le monde aurait pu réagir. domicile, arrêtée, interrogée parfois jour une partie des visiteurs ne pouvait s’empê- comptait un peu plus de 20 000 officiers et nuit, Doina Cornea résiste et peaufine cher de cracher dessus. D’autres ont même qui n’auraient jamais pu surveiller plu- Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce que j’ai fait, ses méthodes. En 1984, les autorités rou- essayé d’uriner sur ce symbole de la ré- sieurs millions de personnes. La force de la maines lui délivrent un passeport pour pression. « C’est nous qui avons créé notre Securitate s’explique donc par la compli- c’était à la portée de chacun d’entre nous » qu’elle parte chez sa fille en France. Elle y idole ! s’exclame Doina Cornea à propos cité d’environ 600 000 informateurs recru- va, mais, à la stupéfaction de la Securitate, du Conducator Ceausescu. Notre peur a tés dans la société civile. Selon une étude elle revient en Roumanie et continue à engendré un mal aussi profond que le péché de l’Association des détenus politiques J’ai essayé de vivre normalement dans un « Après l’envoi de la première lettre, pour- dénoncer les abus du régime. « Je me disais originel. Savez-vous ce qui me tracasse le de Roumanie, 39 % de ces informateurs pays anormal. Rien d’extraordinaire. » suit Doina Cornea, j’ai été convoquée àla que si je pouvais réveiller ne serait-ce que plus après tout ce que j’ai vécu ? C’est le fait avaient fait des études supérieures et 37 % Pour elle, les ennuis commencent en Securitate. Au début, ils ont été gentils avec cinq personnes, ça vaudrait toujours la que tout le monde aurait pu réagir. Il n’y a des études secondaires. Plus troublant 1982. « J’étais avec mon mari au bord de la moi, ce qui m’a encouragée, mais j’ai vite peine », précise-t-elle. rien d’extraordinaire dans ce que j’ai fait, encore, seulement 1,5 % étaient rémunérés mer Noire. J’ai allumé la radio et nous avons appris les règles. Il ne fallait jamais dire la Après la chute de la dictature, il y a c’était àla portée de chacun d’entre nous. » pour leurs services, 1,5 % avaient cédé au entendu la lecture d’une lettre intitulée “A vérité ou leur mentir, mais un mélange des douze ans, Doina Cornea s’est vue traitée chantage, et 97 % étaient poussés par des ceux qui n’ont pas cessé de penser”. C’était deux. C’était comme un jeu d’échecs où cha- de tous les noms par la machine de propa- Mirel Bran LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/15 HORIZONS KIOSQUE

DANS LA PRESSE FRANÇAISE Vers la fin de la « mondialisation heureuse » ? a LE FIGARO Baudouin Bollaert On avait fini par l’oublier derrière Un sondage « Politis »-CSA montre que la globalisation « inquiète » de plus en plus l’opinion française. les arguments politiques, histori- ques ou moraux : l’élargissement de Mais si l’« altermondialisme » a « gagné en légitimité,il lui manque encore la crédibilité » l’Union européenne à dix nouveaux Etats est une véritable bombe à PEUT-ON qualifier de renverse- (9 %) lors du sommet de Gênes, en comme un horizon inconnu et donc déclarent ébranlés par l’action mili- retardement. Depuis trois ans, les ment de la marée les résultats de juillet 2001. inquiétant n’empêche pas que les tante dans leur « perception des négociations d’adhésion ont été l’enquête sur la mondialisation vue Un décalage noté par les person- sondés la condamnent. Une majo- conséquences de la mondialisation ». menées tambour battant. Un travail par les Français, publiée le 3 octo- nalités invitées par l’hebdomadaire rité l’associe à des critères franche- Mais de courtes majorités conti- énorme a été accompli et on célé- bre par l’hebdomadaire Politis. Elle à commenter ces résultats. Pour ment négatifs (60 % aux inégalités nuent à douter de la capacité réelle brera avant la fin de l’année les fait, en tout cas, clairement apparaî- Gustave Massiah, président du Col- entre pays riches et pauvres, 27 % de ces réseaux d’influencer les pou- grandes retrouvailles européen- tre que, par rapport à l’époque qui a lectif de recherche et d’information à la pollution, 19 % aux inégalités à voir publics en France ou, plus en- nes. Les frontières de l’Union coïnci- suivi la chute du mur de Berlin, lors- gros, demeurée identique. Mais la sur le développement – un groupe l’intérieur des pays développés). core, les instances internationales. deront presque avec celles du conti- que le capitalisme néolibéral et la tendance est bien au renforcement de « contre-expertise » citoyenne –, Pourtant, 51 % la lient à des tendan- Pour Politis, un journal qui nent. D’où vient alors ce sentiment mondialisation étaient considérés de l’inquiétude (on est passé en qui sera au 1er décembre l’un des ces neutres ou carrément positives défend des positions proches de la désagréable de sauter dans le vide comme l’avenir du monde, le dés- deux ans et demi de 55 % à 63 %). vice-présidents d’Attac, le senti- (les échanges économiques ou cultu- gauche critique et de l’écologie, sans parachute ? La réponse est sim- enchantement est à la fois réel et Quant à ceux, toujours minoritaires, ment général peut se résumer par rels et la liberté de circulation des « l’inquiétude grandit » donc. En ple : personne n’est vraiment prêt. massif. qui font confiance, malgré tout, à la formule suivante : « Nous avons personnes). Interrogé par Politis, revanche, ce sondage montre que Ni les pays candidats, ni les actuels Réalisé par CSA les 24 et 25 sep- la mondialisation, leur nombre a gagné la légitimité. Il nous manque Pierre-Noël Giraud, directeur du l’opinion demeure loin de partager Etats membres. Et rien ne dit que la tembre auprès d’un échantillon re- fondu de moitié, passant de 21 % la crédibilité. » Centre de recherches et d’économie la vision ou les dichotomies en usa- méthode Coué préconisée dans les présentatif de 1 003 personnes, ce à10%. industrielles de l’Ecole nationale ge dans la mouvance « altermondia- capitales européennes sera suffisan- sondage fixe ainsi à 63 % la propor- L’hebdomadaire n’en conclut    supérieure des mines de Paris, en liste ». Pour les militants, cette cons- te pour surmonter l’impréparation tion de ceux qui disent éprouver de pas pour autant que l’irruption Deux phénomènes empêchent, à déduit que l’inquiétude des Français tatation indique un horizon encore des uns et le laxisme des autres. l’« inquiétude » face à la mondialisa- d’une force protestataire contre la l’en croire, que le mouvement pour par rapport à la mondialisation « est à conquérir. Pour d’autres, cela peut tion, contre 10 % de la « confiance » mondialisation sur la scène politi- une autre mondialisation gagne en partie fondée sur des idées fausses. signifier que les analyses émanant a LA CROIX et seulement 2 % de l’« enthousias- que et internationale a fini par enfin un statut d’alternative crédi- (…) Globalement, ce fossé [entre le des thuriféraires comme des adver- Michel Kubler me » ! Certes, la comparaison avec séduire les foules. La part de ceux ble, comme naguère le socialisme : Nord et le Sud] se réduit », au moins saires de la mondialisation néolibé- On aimerait pouvoir dissocier deux des enquêtes analogues effectuées qui se disent carrément « hostiles », les « bouleversement postérieurs au en Asie. rale manquent parfois de comple- visages de l’Opus Dei. D’une part le par cet institut avant le sommet de autrement dit la frange la plus encli- 11 septembre » et la remise en ques- Si l’on porte au crédit de l’« alter- xité, donc de force de conviction. message de Josemaria Escriva de l’OMC à Seattle, le premier à avoir ne à passer à l’action contre le nou- tion de la politique au sens large, mondialisation » (symbolisée par un Balaguer, que Jean Paul II a canoni- été troublé par des manifestations vel ordre économique, demeure à qui fait sentir ses effets. Notam- personnage comme José Bové ou Nicolas Weill sé : la sainteté est à la portée de cha- antimondialisation, montre que la son étiage (autour de 6 %), pous- ment par la désertion des urnes. par l’association Attac) d’avoir su cun pourvu que, dans sa vie quoti- répartition des réponses est, en sant seulement une pointe fugace Que la mondialisation soit perçue « créer du débat » (à 78 %), 43 % se e www.politis.fr dienne, il se mette à l’écoute de Dieu et au service des autres. SUR LE NET LA SÉLECTION DE COURRIER INTERNATIONAL D’autre part il y aurait le mouve- ment créé par Escriva, dont on Les documents cités sont accessibles dénonce souvent les méthodes et à l’adresse www.lemonde.fr/surlenet qu’on soupçonne d’influence « mafieuse », voire de dérives sec- Rentrée universitaire Ariel Sharon à Moscou vu par la presse russe taires. Pareille dichotomie permet- a Le ministère de l’éducation natio- trait à beaucoup de vivre moins nale détaille les changements pré- Le vote des émigrés russophones est devenu crucial pour les politiciens israéliens inconfortablement l’événement vus pour la rentrée universitaire. que restera la canonisation de Bala- www.education.gouv.fr QUI SONT les juifs russophones voir, en février 2001. Selon le quoti- débat sur le budget, durant lequel le après avoir compris que les minis- guer. Mais on ne peut guère séparer /presse/2002/changunivdp. htm venus de l’ex-URSS ? L'hebdoma- dien moscovite, deux moments poids des immigrés sera grand », tres de gauche « ne seraient jamais un modèle spirituel de l’homme et a Il a mis en ligne le rapport d’éta- daire russe Inostranets, qui s’inté- motivent la visite de dirigeants rapporte le quotidien anglophone. d’accord avec ses coupes budgétai- du mouvement qui ont pu l’incar- pe de la mission d’étude et de pro- resse particulièrement à la diaspo- israéliens en Russie : « Après leur Plusieurs signes laissent à penser res et qu’ils voteraient contre en octo- ner. L’Opus Dei dit pouvoir mon- position sur la culture générale ra russe, a publié une longue entrée en fonctions et avant de nou- que les élections seront anticipées, bre ». Mais, avant cela, il devra dis- trer que les griefs dont on l’accable dans les formations universitaires. enquête tirée d’un entretien avec velles élections. » « Ces dernières ce qui arrangerait M. Sharon, dont puter la direction du Likoud à sont purs fantasmes. Qu’il le www.education.gouv.fr/rapport le sociologue Elieser Feldman. années, les politiciens israéliens ont la popularité ne cesse de baisser. M. Nétanyahou. D’après Kommer- montre donc, pour accorder tou- /renaut/renaut.pdf Selon ce spécialiste de la « rue rus- mis en place une tradition préélecto- « Le temps joue contre le premier sant, « les deux candidats sont pour jours mieux son fonctionnement à a Le site de Matignon explique le se » en Israël, « les juifs russopho- rale : partir en Russie chercher les ministre israélien », commente l’instant à peu près à égalité. Mais, sa vocation. Mener ce « travail »-là fonctionnement et l’organisation nes représentent 14 % de la popula- voix des électeurs russophones. » Kommersant, qui ajoute que là encore, tout dépendra de l’attitu- fera croître l’Opus Dei non de l’enseignement supérieur. tion de l’Etat hébreu et environ 20 % M. Sharon avait lui-même évoqué de des “Russes”, qui représentent seulement en sainteté, mais en www.premier-ministre.gouv.fr de sa composante juive. Aux élec- 10 %      en juillet des élections anticipées, 10 % du parti ». crédibilité. /ressources/fichiers/imf tions et dans l’armée, ils constituent A la veille de l’arrivée de M. Sha- /enseignesuperieur.pdf un quart de la population ». ron, Vremia Novostieï s’attendait a L’Office national d’information En fait, depuis la première vague à une visite « plutôt creuse », car sur les enseignements et les profes- d’immigration, ces Russes israé- « aucune signature d’accord impor- sions (Onisep) a rédigé un ensem- liens ont beaucoup évolué. Feld- tant n’était prévue ». Des experts ble de fiches-métiers. man explique qu’« à l’instar des israéliens le confirment, comme www.onisep.fr/national/fiches immigrés venus d’autres pays d’Euro- Benny Briskin, conseiller de Benya- _metiers/html/minihome.htm pe de l’Est, ils ont tenté de toutes min Nétanyahou, rival de M. Sha- a Le site Cap campus, celui du leurs forces de s’intégrer à la société ron au sein du Likoud. De plus, magazine L’Etudiant ou encore israélienne : ils ont dû renier non selon Uri Stern, député du parti celui de l’Onisep publient des par- sans violence leur culture et leur lan- des immigrés Notre Maison Israël, cours-types de formations classés gue, cesser de la parler même en « la rencontre de Sharon avec le par secteur d’activité. famille, essayer d’imiter le mode de patriarche Alexis II est significative, F www.capcampus.com vie local et ainsi de suite. Initiée par étant donné les critiques de l’Eglise F www.megasalon.letudiant.fr les communautés bulgare, polonaise orthodoxe russe durant les trente- /redaction/ie/ie_00.html ou roumaine, cette tendance s’est neuf jours de siège de l’église de la F www.onisep.fr/national/atlas poursuivie avec les rapatriés russo- Nativité à Bethléem », rapporte le /atlas_sup/dom/cadredom.htm phones des années 1970. Mais un Moscow Times. Car les juifs russo- a Le magazine Transfac a réalisé nouveau processus de renforcement phones ne sont pas insensibles à une base de données des forma- de leur communauté a débuté avec l’amélioration des relations entre tions en France. l’arrivée d’un demi-million de russo- l’Etat hébreu et l’Eglise dominante www.transfac.fr/formationsfrance phones dans les années 1990 ». de leur ancienne patrie. Aujour- /frmainmoteur.htm A en croire Kommersant, cette d’hui les « Russes sont présents jus- a World Student propose le même minorité joue un rôle politique que dans la Knesset ». Ainsi, « pour service pour les études à l’étranger. « décisif » : elle « n’a pas de préfé- les députés israéliens représentant le www.worldstudent.com rences partisanes prédéfinies et peut million d’immigrés russophones du /uk/studyabroad/ accorder ses voix aussi bien à la droi- pays, le voyage de Sharon vise aussi a Edufrance explique, à destina- te qu’à la gauche » et « les récentes à capter des voix aux élections, qui tion des candidats étrangers, com- élections ont prouvé que le vain- pourraient avoir lieu en janvier ». ment venir étudier en France. queur était celui pour lequel les rus- Roman Bronfman, du Choix www.edufrance.com/fr/a-etudier sophones avaient voté en majorité ». démocratique, représente les immi- /etudes01.htm Ariel Sharon l’a bien compris. Son grés russes de gauche. D’après lui, récent voyage à Moscou était le « un parfum d’élection est dans [email protected] second depuis son arrivée au pou- l’air, en particulier à la veille du AUCOURRIER tion soit un préalable à l’interven- leur tente » à la fois les milieux d’af- DES LECTEURS tion militaire éventuelle. Récem- faires, les producteurs traditionnels ment, certains Américains nous rap- (agriculture, industrie) du centre et L’Europe face pelaient nos attitudes passées et du sud du pays, majoritairement aux « cow-boys » considéraient que nos positions républicains, et certains milieux de Comment ce président des Etats- d’aujourd’hui étaient celles des la finance, du commerce, du négoce Unis, qui dans chacune de ses inter- faibles… Est-il naïf d’espérer que et des médias, qui, installés dans les ventions fait référence au bien et au l’Union européenne saura en la cir- grandes villes des côtes est et ouest mal, et en appelle à Dieu en per- constance rappeler aux Etats-Unis, et souvent liés aux communautés manence, peut-il se permettre, ne d’une manière ferme, et d’une seule juives, ont jusqu’ici voté pour le serait-ce que par son porte-parole, voix, que la période des cow-boys Parti démocrate. d’en appeler au meurtre du diri- est révolue, et qu’aucune nation L’action dite « indépendante » en- geant d’un autre Etat ? Ce seul fait moderne, dite « civilisée », ne peut treprise par le sénateur démocrate est en lui-même insupportable. (…) avoir un comportement que d’au- Joseph Liebermann, ancien coéqui- Sommes-nous devenus à ce point cuns qualifieraient de voyou ? pier d’Al Gore à la course à la prési- anesthésiés pour n’être plus capa- Alain Deshayes dence des Etats-Unis, pour soutenir bles de nous insurger devant l’intolé- Saint-Cyr-sur-Loire publiquement, avant même sa dis- rable ? Quel est le devenir d’une (Indre-et-Loire) cussion au Sénat, le projet de résolu- société qui assisterait passivement à tion autorisant le président à agir mi- l’émergence de ce qu’il faut bien Etats-Unis : l’avenir litairement en Irak est une nouvelle appeler un terrorisme d’Etat de la du Parti démocrate illustration de cette évolution. On part de la première puissance mon- Après votre enquête sur les per- peut se demander ce que va devenir diale, dont nous sommes aussi sonnalités et les groupes néoconser- le Parti démocrate, qui perd une par- l’allié ? vateurs des Etats-Unis (Le Monde du tie de ses soutiens traditionnels et se L’Europe peine à exister en tant 3 octobre), vous pourriez aussi éten- divise à propos des questions militai- que puissance politique, mais nos dre cette présentation à la descrip- res et de politique étrangère, tout en cultures sont suffisamment proches tion des activités du Parti républi- n’arrivant pas à utiliser la dépression pour que nous nous retrouvions en cain, de George W. Bush et Karl économique actuelle comme argu- phase sur un certain nombre de Rove, qui, à la faveur de la lutte ment de campagne contre le gouver- grands principes. Ainsi, nous esti- contre le terrorisme moyen-oriental nement républicain actuel. mons tous aujourd’hui que tout et du soutien à Israël, parviennent Louis Le Gendre doit être fait pour que la négocia- progressivement à « regrouper sous New Jersey (Etats-Unis) 16/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 HORIZONS DÉBATS

Sciences humaines : une mauvaise politique La recherche par Tzvetan Todorov scientifique

ANS le calme de « se tourner vers le médium numéri- de la recherche puissent être parta- de la société, l’engagent une fois de sert surtout à écarter du débat les l’été m’est parve- que ». Quant au contenu de la gés, il faut penser intensément ; or plus personnellement, car elles exi- non-initiés, il doit avoir pour souci malmenée nu, comme à tous recherche, il sera amélioré grâce à la pensée a besoin d’isolement et de gent qu’il mette en question ses pro- la compréhension mutuelle : en mes collègues, le deux remèdes, l’« interdisciplinari- silence. pres habitudes de pensée, donc son sciences humaines et sociales aucu- no 64 d’une publi- té » et la « modélisation ». La pre- Est-ce là une caractéristique exclu- être lui-même. C’est pourquoi la ne frontière étanche ne sépare la par D cation interne du mière signifie une communication sive de ces sciences-là ? On peut se remarquable ethnologue française recherche de sa « vulgarisation ». CNRS, la Lettre d’information de plus intense entre les différents le demander quand on lit ces précep- Germaine Tillion disait que notre La modélisation, enfin, n’a d’intérêt notre secteur sciences de l’homme départements du CNRS ; la secon- tes de Max Perutz (1914-2002), Prix travail « demande la conjugaison de que si elle porte sur une connaissan- Edouard Brézin et de la société. Le numéro s’ouvre de, une formalisation accrue des Nobel de chimie en 1962, mais sur- la grande lumière blanche » de l’en- sur un éditorial du nouveau direc- résultats obtenus, une « circula- tout directeur du célèbre Labora- quête objective avec « l’obscur   est directeur teur du département réunissant tion » des modèles abstraits. toire de biologie moléculaire à Cam- rayon de l’expérience ». et Michel Broué de recherche au CNRS. ces sciences, Jean-Marie Hombert. Une telle politique témoigne bridge (Grande-Bretagne), aux C’est pourquoi aussi, dans ce Ce texte, qui condense en quel- d’une conception bien étrange de ce membres duquel ont été attribués domaine, la diffusion par le mé- ques pages l’orientation donnée qui constitue la recherche en scien- huit autres prix Nobel, dont celui de dium numérique d’informations ce déjà intéressante : même formali- OUR la première aux sciences humaines et sociales ces humaines et sociales. Quelle con- Crick et Watson pour le déchiffre- bien mesurables ne peut remplacer sée, une platitude reste une platitu- fois depuis long- par le CNRS, premier organisme tribution peut y apporter le renfor- ment du code génétique (ce sont le livre : un objet marqué par la per- de. La précision dans l’expression temps, le budget français de recherche, n’exprime cement de la vie collective ? Celle-ci bien des individus que récompen- sonnalité de son auteur, et non par est appréciable ; mais ce qui assure de la recherche est pas une position personnelle : les facilite l’accumulation de l’informa- sent les prix Nobel). « La créativité la seule accumulation de données. la qualité d’une recherche est sa pro- en baisse. Il s’agit mêmes objectifs sont affirmés tion, que ce soit à partir du papier en science, écrivait Perutz, comme La recherche française en sciences fondeur, même si, aux yeux des P là, hélas, d’un signe depuis plusieurs années déjà, quel- (livres et revues) ou de l’écran. Par en art, ne peut être organisée. Elle humaines et sociales des années administrateurs, celle-ci reste « peu clair donné aux jeunes générations le que soit l’identité des administra- les échanges entre collègues, elle émerge spontanément du talent indi- 1960 et 1970 jouissait d’une répu- mesurable ». qu’il est pourtant si important d’at- teurs ou la couleur politique des incite à se poser de nouvelles ques- viduel. Les laboratoires bien gérés tation exceptionnelle sur la scène La recherche en sciences humai- tirer vers la recherche, et d’une atti- gouvernements. Ce qui justifie tions. Mais ce sont là des préliminai- peuvent la favoriser, mais l’organisa- internationale. Etait-ce parce que nes et sociales en France n’a pas tude politique tout à fait irrespon- d’autant plus qu’on tire aujour- res indispensables, non la recherche tion hiérarchique, d’inflexibles règles ses auteurs publiaient plus souvent besoin de moyens exorbitants ni for- sable à moyen et à long terme. d’hui la sonnette d’alarme : cette elle-même. Celle-ci une fois avan- bureaucratiques et des montagnes dans des « revues avec comité de cément de nouveaux locaux, où les Nous avons conscience d’exprimer politique, qui concerne directe- cée, il est bon d’en soumettre les d’inutile paperasserie peuvent la tuer. rédaction », comme le demande en chercheurs se réuniraient pour être ici la conviction de la très grande ment le personnel du CNRS et indi- résultats à l’examen critique Les découvertes ne peuvent pas être ce moment le CNRS ? Ou parce que ensemble du matin au soir (une exi- majorité des scientifiques de ce rectement toute la recherche en d’autres spécialistes, de partager ses planifiées, elles surgissent, comme Claude Lévi-Strauss et Louis gence bien surprenante à l’heure du pays. France, conduit dans une impasse. hypothèses avec les aînés et les Puck, dans des recoins inattendus. » Dumont, Emile Benveniste et Paul courrier électronique). Nos difficul- Pour promouvoir les études dans cadets. Avant comme après la Propos qu’on aimerait voir inscrits Bénichou, Roland Barthes et Paul tés actuelles ne sont pas budgétai-   est physicien ce domaine et pour « accroître la recherche elle-même, l’échange est sur le fronton de tous les laboratoi- Ricœur ont écrit des livres traduits res. Dans notre domaine, les exigen- (Ecole normale supérieure), membre visibilité de la production scientifique bénéfique ; mais dans le cœur res du CNRS. dans le monde entier, que l’on ces du chercheur moyen ne vont pas de l’Académie des sciences. française en sciences humaines et continue de lire aujourd’hui ? bien au-delà de l’ordinateur person-   est mathématicien sociales », la direction du CNRS pré- C’est cette spécificité de notre nel, de l’accès aisé à une bonne (Institut universitaire de France, conise tout d’abord d’intensifier la recherche qui détermine également bibliothèque, d’une petite aide tech- université Paris-VII - Denis-Diderot), vie collective des chercheurs : «Ce l’attitude à avoir envers l’« in- nique en matière d’informatique ; Ni les laboratoires, ni les institutions, directeur de l’Institut Henri-Poincaré. travail n’a pas plus de raison que terdisciplinarité » et la « modé- souvent ce chercheur se contente dans les autres sciences d’être con- ni les couloirs communs dans lesquels lisation ». La science est, d’une d’équipements aussi « hors d’âge » duit dans l’isolement, voire dans la certaine manière, nécessairement qu’un stylo et du papier. Il est heu- Certes le recul de 1,3 % en euros solitude. » On demandera pour cet- s’épanouit la vie collective ne pensent. interdisciplinaire : sa marche en reux s’il peut se rendre à des rencon- courants peut paraître bénin à cer- te raison plus de crédits afin d’amé- avant consiste à remettre en ques- tres professionnelles, nationales et tains. Mais il suffit de lire le projet nager des lieux de travail collectifs, Seuls les individus pensent, or sans tion le découpage conceptuel an- internationales, et s’il peut inviter de loi de finances présenté il y a où pourra se développer une nouvel- térieur, donc à réarticuler les frontiè- ses collègues lointains à venir le ren- quelques jours par le gouvernement le « vie de laboratoire », marquée pensée la recherche est mise à mort res des disciplines. Mais, de contrer – beaucoup plus que s’il croi- pour découvrir ce qu’il implique : par la « présence quotidienne des nouveau, cette transformation indis- se quotidiennement ses voisins de celui-ci prévoit, en effet, une diminu- chercheurs, des enseignants-cher- pensable ne peut se produire que palier. Il est comblé s’il reçoit une tion d’environ 14 % en euros cou- cheurs et des doctorants sur leurs même de leur travail les chercheurs En sciences naturelles non plus, dans l’esprit des individus : pour aide pour ses enquêtes sur le terrain, rants des crédits de paiement des lieux de travail », bien au-delà des restent isolés, voire solitaires. Pour- donc, la créativité ne peut être orga- que jaillisse l’étincelle interdiscipli- ensuite pour publier leurs résultats. laboratoires des établissements « horaires d’accès restrictifs » prati- quoi ? Pour une raison bien simple : nisée mais uniquement favorisée, naire, il ne suffit pas de juxtaposer La recherche en sciences humai- publics de recherche (CNRS, qués jusqu’à présent. Les forma- ni les laboratoires, ni les institu- car seul l’individu pense et crée. deux savoirs déjà constitués, il faut nes et sociales exige en revanche Inserm, INRA…). tions qui n’encouragent pas cette tions, ni les couloirs communs dans Mais les sciences humaines et socia- qu’une personne – dans l’isolement, d’urgence une réorientation de la Le gouvernement nous assure vie nouvelle seront éliminées, au lesquels s’épanouit la vie collective les possèdent aussi leur spécificité. la solitude et le silence – confronte politique menée par des organismes que l’existence de reports de crédits contraire on favorisera celles qui ne pensent. Seuls les individus pen- Nous ne pratiquons pas l’expérimen- sa propre manière de penser à celle comme le CNRS : vers la qualité plu- antérieurs permettra à la recherche contribuent à « l’épanouissement sent, or sans pensée la recherche est tation de la même manière que nos d’un autre individu traitant du tôt que vers la quantité, privilégiant de ne pas souffrir de cette diminu- d’une recherche collective ». Ce sont mise à mort. collègues biologistes, nous n’avons même objet et pourtant de façon la pensée au détriment des formulai- tion. elles aussi qui bénéficieront de Ce n’est donc pas parce qu’ils pas besoin d’appareils complexes toute différente. res, se rendant accessible aux non- Peut-on croire ces affirmations ? l’aide du personnel technique aiment à se prélasser dans leur lit ou (et coûteux). Notre matière nous est Au-delà de cette évolution norma- spécialistes plutôt que de s’enfermer Il nous faut entrer un peu plus (« ingénieurs, techniciens et admi- qu’ils prennent trop souvent des fournie par l’observation de la socié- le de la connaissance se profile une dans l’abstraction jargonnante. A dans les détails pour les analyser. nistratifs », dans le jargon du vacances que les chercheurs en té et par l’histoire ; ces données doi- exigence plus vaste : chaque cher- supposer, bien sûr, que l’on préfère Les reports sont dus pour l’essen- CNRS). Pour diffuser les résultats sciences humaines et sociales s’abs- vent être intériorisées dans une cheur devrait pouvoir rendre les à l’impasse techniciste dans laquelle tiel à deux mécanismes : de leur production, pour l’instant tiennent, jusqu’à maintenant, de fai- mémoire individuelle. La conceptua- résultats de ses études accessibles s’enferme aujourd’hui la recherche – les organismes travaillent sur hélas peu mesurables, on deman- re acte de « présence quotidienne » ; lisation nouvelle à laquelle aboutit aux spécialistes d’autres domaines un véritable rayonnement interna- des contrats pluriannuels, avec dera aux chercheurs de publier c’est parce que, l’information une le chercheur, les hypothèses qu’il comme au public non spécialisé. Plu- tional et la production d’œuvres de divers partenaires (au CNRS, le davantage dans des revues et de fois réunie et avant que les résultats formule sur la nature de l’homme et tôt que d’affecter une technicité qui l’esprit destinées à durer. montant total des ressources pro- pres engendrées par ces contrats, est un peu supérieur aux crédits, tion de créer un monde intégré. On paix, la liberté, la sécurité et la pros- de l’interdépendance à l’intégration hors salaire, ouverts par la sub- Au-delà de la troisième voie ne peut pas avoir un monde intégré périté. Où nous abandonnons les parce que le caractère commun de vention de l’Etat). Lorsque ces et avoir tout le temps son mot à idées qui ne marchent pas et où notre humanité est plus important contrats ne sont pas achevés, ils don- Suite de la première page gens qui ne partagent pas nos dire. L’Amérique peut conduire le nous saisissons celles qui fonction- que nos intéressantes différences et nent légitimement lieu à report ; valeurs, notre vision et nos intérêts monde vers cet objectif, mais elle ne nent – et plus que tout où nous rend possible l’expression de ces dif- – les commandes effectuées et Ce monde a apporté partout de ont tout de même accès aux frontiè- peut pas dominer et diriger le mon- dépassons les mauvais choix qui férences, parce que chaque enfant non soldées au 31 décembre (pour grands avantages à ceux qui étaient res ouvertes, aux voyages faciles, à de dans cette direction. Il y a une paralysent et rendent ennuyeux le mérite une chance, chaque adulte a diverses raisons qui tiennent aussi à prêts à en tirer le meilleur parti, qui la technologie et à l’information. grande différence. débat politique. Où nous dépassons un rôle à jouer, et nous réussissons des notifications de crédits trop tar- avaient les bonnes valeurs, la bonne Qu’est-ce que cela nous apprend Nous ne pouvons pas faire le bien la négligence et l’habilitation d’offi- tous mieux lorsque nous travaillons dives). vision et qui faisaient ce qu’il fallait. sur l’époque à laquelle nous dans le monde à moins d’être bons ce. Où nous refusons qu’on nous ensemble. Sachant que la subvention de Mais notre monde interdépendant vivons ? Que, quelle que soit notre et de chercher à nous améliorer dise que nous avons le choix entre C’est pourquoi nous devons cons- l’Etat est presque intégralement a un gros problème : il n’englobe nationalité, la tâche prioritaire du chez nous. Presque tout notre pou- ce qui est bon pour l’emploi et ce truire des institutions qui aident à dépensée ou engagée par des pas encore un grand nombre d’en- monde d’aujourd’hui est de passer voir vient de la force de notre exem- qui est bon pour l’économie, et où l’intégration, c’est pourquoi nous commandes, la seule lecture pos- tre nous. de l’interdépendance, qui peut être ple. Nous ne pouvons pas dire aux nous disons que le mieux est que les devons nous opposer aux menaces, sible de ce budget est qu’il impose à La moitié des habitants de la pla- bonne ou mauvaise, à une commu- gens de faire un monde plus intégré deux aillent bien. Où nous refusons qu’elles proviennent d’armes de des- la recherche publique une baisse nète vit avec moins de 2 dollars par nauté mondiale intégrée dans s’ils ne pensent pas que nous fai- qu’on nous dise que la politique de truction massive, de terroristes, de considérable, peut-être supérieure à jour, un million vit avec moins de laquelle l’avenir, les responsabilités, sons des sociétés plus intégrées. Si lutte contre la criminalité doit s’atta- tyrans, du sida, de la pauvreté, de 15 % en pouvoir d’achat, de ses 1 dollar par jour. Un milliard de la prospérité et, plus que tout, les tous nos enfants n’ont pas une chan- cher à la prévention ou à la sanc- l’ignorance ou des maladies qui ris- crédits de recherche. gens ont faim tous les jours, un mil- valeurs sont partagés. La seule ce de recevoir une éducation conve- tion, et où nous disons que ce qui quent de mettre ce monde en lam- Entre les deux tours de la dernière liard et demi de gens n’ont jamais façon de vivre vraiment ensemble nable, si nous n’avons pas équilibré marche, ce sont les deux. Que l’édu- beaux et de nous empêcher de nous élection présidentielle, nous avions d’eau potable, 130 millions d’en- est de dire que l’éloge de nos diffé- les exigences de liberté et de sécuri- cation doit s’attacher à l’excellence rassembler pour ne faire qu’un. appelé la communauté scientifique fants ne vont jamais à l’école, 10 mil- rences exige de reconnaître que C’est pourquoi nous ne devons à se mobiliser contre les menaces lions d’enfants meurent chaque notre humanité commune est plus jamais oublier nos concitoyens, explicites à l’encontre des principes année de maladies infantiles évita- importante. même quand nous travaillons pour démocratiques et républicains, en bles, bien que, dans l’ensemble, l’es- L’un des défis que nous devons Nous ne pouvons pas faire le bien les gens du monde entier. votant pour Jacques Chirac, indé- pérance de vie augmente et la mor- affronter aujourd’hui est que les ins- Je vous demande de considérer ce pendamment des opinions politi- talité infantile diminue, même dans titutions internationales dans les- hors de chez nous si nous ne sommes travail comme la troisième et derniè- ques de chacun. Nous l’avions fait les pays en voie de développement. quelles nous plaçons tant d’espoirs re voie véritable ; elle va au-delà des aussi parce que la science ne peut Un décès sur quatre cette année sont encore en devenir, elles sont pas bons chez nous revendications exclusives des vieux s’épanouir que dans un climat de aura pour cause le sida, la tuberculo- encore en formation. Les Nations adversaires, vers un avenir que nous liberté, comme l’ont montré de sinis- se, la malaria ou une autre infection unies ne sont pas ce que j’espère pouvons tous partager ; elle va tres exemples dans le passé. Les en rapport avec la diarrhée. Et le fac- qu’elles seront dans cinq, dix ou té, si nous n’avons pas absorbé nos ou à l’équité, que la santé publique au-delà des peurs et des rancunes, scientifiques de ce pays avaient teur de division n’est pas seulement vingt ans. Il y a encore des gens aux immigrants en accord avec nos doit se préoccuper de l’accès aux des conflits et des échecs des alors répondu massivement, en l’économie, la santé et l’éducation ; Nations unies dont le vote est fondé valeurs et nos obligations essentiel- soins ou à leur qualité, que la protec- démons d’hier, vers une vérité que nous envoyant leurs signatures par beaucoup de gens n’ont simple- sur des opinions démodées d’inté- les d’offrir l’égalité des chances. tion de l’environnement ne peut se nous pouvons tous adopter. La troi- milliers. ment pas les valeurs ou la vision rêt national qu’ils soutenaient pen- Nous ne pouvons pas faire le bien faire qu’aux dépens de la croissance sième voie doit, au bout du compte, Il est clair que, pour nous, l’avenir nécessaires pour faire partie d’un dant la guerre froide ou même bien hors de chez nous si nous ne som- économique. Tout cela est objective- élever nos adversaires ainsi que nos de notre pays passe aussi par un monde interdépendant parce qu’ils avant, de sorte que certains votes mes pas bons chez nous. ment faux, mais c’est ce qui domine, amis, les enfants que nous ne développement de son potentiel pensent que leurs différences, qu’el- ne reflètent pas les intérêts évidents L’argument définitif en faveur de contrôle et paralyse la politique des voyons jamais parce qu’ils sont trop scientifique, par une volonté de don- les soient de nature religieuse, politi- et actuels du monde ni la direction la troisième voie est que cela mar- pays du monde entier. loin ainsi que ceux qui sont juste ner sa place à la culture scientifique que, raciale, tribale ou ethnique, dans laquelle nous allons. che – les bonnes valeurs, la bonne La troisième voie a dit non à tout nos voisins. Si nous le faisons, le si peu présente chez nous, de lutter sont plus importantes que le caractè- A mon avis, les Etats-Unis ne con- vision, la bonne politique. Nous cela et obtient de bons résultats. XXIe siècle sera l’époque la plus lumi- contre la funeste désaffection des re commun de notre humanité. Ils tribuent pas autant qu’ils le avons huit années de preuve aux C’est l’importance de la politique neuse que le monde ait connue. jeunes pour les sciences, de donner pensent que leur vérité justifie le devraient aux institutions internatio- Etats-Unis et cinq ans maintenant des choix. aux chercheurs créatifs les moyens fait de l’imposer à d’autres, même si nales. Mon opinion diffère de celle au Royaume-Uni. Des perspectives Notre politique est fondée sur Bill Clinton de réaliser leurs espoirs sans s’expa- cela conduit à la mort d’innocents. des républicains sur la question de pour tous, des responsabilités pour des idées, sur un désir d’augmenter Ce texte est une version abrégée trier comme c’est devenu si souvent Ce qui nous est arrivé en septem- savoir si nous devons être impliqués tous, une communauté pour tous, les chances et de renforcer la com- du discours prononcé à la conféren- le cas, de développer la recherche et bre 2001 est un exemple microcos- dans le protocole de Kyoto, dans le de bonnes valeurs. Une vision où munauté. ce annuelle du Parti travailliste à de la porter enfin au niveau promis mique mais douloureux et puissant traité d’interdiction globale des tout le monde a la possibilité de Tous les espoirs que nous nourris- Blackpool, le 2 octobre. La version par les candidats à la présidence. du fait que nous vivons dans un essais nucléaires, dans le tribunal cri- vivre selon ses désirs, où nous nous sons pour les générations futures intégrale est disponible sur le site La recherche publique va subir monde interdépendant qui n’est pas minel international et dans tout ce rassemblons, pas où nous nous éloi- reposent sur notre aptitude à con- www.policy-network.net une baisse importante de son po- encore une communauté mondiale qui représente quelque chose de gnons, où nous sommes une force vaincre le monde d’adopter des Traduit de l’anglais (Etats-Unis) tentiel. Il n’est pas honnête de le intégrée, ce qui signifie que des plus vaste, c’est-à-dire notre obliga- dans le monde œuvrant pour la idées simples ; nous devons passer par Florence Levy-Paoloni. cacher. LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/17 HORIZONS ANALYSES 0123 Allemagne : comment rentrer dans le rang 

GERHARD SCHRÖDER est for- clure le recours automatique à la for- entrepris pour le cas où l’Irakconti- retourner là-bas sans condition ».Si mel : « Nous avons défini notre posi- ce dans la première résolution du nuerait à violer les résolutions de cet objectif est atteint sans recours à Le symbole Delanoë tion avant les élections ; nous n’en Conseil de sécurité constitue un ter- l’ONU. Elle n’exclut pas l’usage de la la force, le gouvernement allemand avons pas changé après les élec- rain sur lequel peut se bâtir une posi- force s’il est démontré que Saddam n’aura plus qu’à faire oublier son L’AGRESSION commise tal psychiatrique. En mars 2002, tions. » En sortant de son dîner avec tion commune. On se retrouve dans Hussein cherche à se doter d’armes incartade. Si, en revanche, Saddam contre Bertrand Delanoë, dans huit conseillers municipaux de Jacques Chirac à l’Elysée, le chance- un cas de figure qui ne s’est pour ain- de destruction massive. Hussein ne se plie pas aux injonc- la nuit de samedi à dimanche, Nanterre étaient tués et dix- lier allemand a ainsi confirmé que si dire jamais présenté depuis des Pendant la campagne électorale tions du Conseil de sécurité, l’Alle- n’est pas, en elle-même, plus neuf autres blessés par un hom- son pays ne participerait pas à une décennies dans le triangle France- allemande, le slogan « Pas de guerre magne sera placée devant un vrai dramatique ni plus condamna- me qui était suivi depuis guerre en Irak, avec ou sans mandat Allemagne-Etats-Unis : la réconcilia- avec l’Irak» a fait recette grâce à sa choix qui l’engagera plus que la ble que les autres faits divers plusieurs années par un psycho- des Nations unies. Dix jours après tion de Berlin avec Washington pas- simplicité. En réalité, il masquait réponse négative mais théorique à qui ont nourri l’actualité de thérapeute. Le 14 juillet, un un scrutin dont son gouvernement se par un rapprochement avec Paris. une approche plus complexe qui une question encore hypothétique. cette fin de semaine, comme le militant d’extrême droite tirait est sorti vainqueur d’extrême jus- Dans le passé, pour plaire aux Amé- allait du rejet de tout conflit avec Gerhard Schröder a « le plus grand meurtre raciste de Dunkerque sur Jacques Chirac, sans l’at- tesse, il ne pouvait pas changer ricains, les Allemands devaient au l’Irakau refus d’une participation respect » pour « la marge de manœu- ou celui de la jeune Sohane, teindre, dans des conditions d’avis sans risquer de provoquer des contraire prendre leurs distances allemande ; le rejet étant plus facile vre » dont la France a besoin en tant brûlée vive à Vitry-sur-Seine. qui suggéraient plutôt le geste remous au sein de son propre parti, par rapport à la France ! en cas d’action unilatérale des Etats- que membre permanent du Conseil Ces trois gestes fous appellent d’un déséquilibré que l’expres- chez ses alliés Verts et dans l’opi- Unis qu’en cas d’opération multina- de sécurité. Il serait bien avisé de se la même compassion à l’égard sion d’une volonté politique. nion publique allemande hostile aux «     ’ » tionale avec mandat de l’ONU. ménager cette même marge de de ceux qui en ont été les victi- Le coup de couteau porté à « aventures » militaires (le mot a été Certes, la position française crée à Comme l’a dit Jacques Chirac manœuvre, afin de ne pas s’enfer- mes et les mêmes interroga- Bertrand Delanoë relève de la employé par Gerhard Schröder à l’administration américaine des diffi- après son entretien avec Gerhard mer dans un refus qui isolerait dura- tions sur les motifs de leurs même déraison, qui exprime propos des intentions américaines). cultés dont elle se serait bien passée, Schröder, Français et Allemands blement l’Allemagne. auteurs. Ils expriment assuré- sans doute davantage une for- C’est la face officielle de la politi- mais elle ne va pas à l’encontre de la « veulent avant tout que l’Irak soit La question n’est pas encore tran- ment, chacun à sa manière, la me de désespoir qu’un engage- que allemande mais ce n’est que la problématique américaine. Elle ne dépourvu d’armes de destruction mas- chée de savoir si l’attitude de la coali- violence d’une société qui ment conscient. Mais il est moitié de la vérité. L’autre face con- préjuge en rien de ce qui devrait être sive, que les inspecteurs puissent tion rouge-verte a été dictée par des n’épargne personne et qui con- d’autant plus symbolique qu’il siste en une manœuvre délicate impératifs électoraux ou si elle déno- duit quelques déséquilibrés à a été donné au cours d’une visant à faire rentrer l’Allemagne te un changement profond de la basculer dans le crime aveugle. manifestation – l’opération dans le rang. Elle a commencé dès le    politique extérieure de la Républi- Les hommes politiques Nuit blanche – placée sous le lendemain des élections du 22 sep- Mauvaise passe que de Berlin qui n’hésiterait plus à n’échappent pas à cette violen- signe de la convivialité et de la tembre avec la visite éclair du chan- s’opposer à ses plus fidèles alliés. ce, qui transforme en métier à fraternité. Face à la noirceur du celier auprès du premier ministre bri- Gerhard Schröder est arrivé au risques l’exercice de leur fonc- temps, marquée par les diver- tannique, Tony Blair, et les ballons pouvoir en 1998 en annonçant une tion. Ce n’est certes pas la pre- ses formes d’insécurité, la délin- d’essai lancés par le chef de la diplo- politique étrangère fondée sur une mière fois que des élus sont la quance, les affrontements com- matie, Joschka Fischer, en direction « défense éclairée des intérêts natio- cible d’attaques qui mettent munautaires, le maire de Paris des Américains. L’Allemagne ne par- naux » allemands. Tout le monde a leur vie en péril. Le général de est de ceux qui tentent de faire ticipera pas à une opération militai- compris qu’il s’agissait pour lui de Gaulle a été plusieurs fois l’ob- prévaloir un autre esprit, une re en Irakmais elle n’exclut pas de défendre les intérêts allemands à l’in- jet d’attentats qui auraient pu autre façon de vivre la ville. jouer un rôle dans le processus de térieur de l’Union européenne au lui coûter la vie. Avant lui, deux On peut tenir pour dérisoi- nation building qui suivrait la chute lieu de continuer à accepter, au nom présidents de la République, res, au regard des vastes problè- de Saddam Hussein, a-t-il laissé de la culpabilité passée, des compro- Sadi Carnot en 1894 et Paul mes du monde, ces fêtes pari- entendre dans un entretien avec le mis considérés comme désavanta- Doumer en 1932, ont été assas- siennes, de l’opération Paris- New York Times. Après coup, le geux. Il a bien avancé dans cette sinés. A l’étranger, les exem- plage cet été à l’opération Nuit ministère allemand des affaires voie, mais personne ne pensait alors ples ne manquent pas non blanche cet automne, mais au étrangères a quelque peu atténué àun« chemin allemand » (l’expres- plus. Pourtant, ces assassinats moins témoignent-elles, à leur ces propos sans les démentir formel- sion a été employée pendant la cam- restent rares en France. Jus- façon, d’une volonté de lutter lement. Joschka Fischer devrait se pagne électorale avant de disparaî- qu’à ces dernières années, en contre la violence par la mise rendre rapidement aux Etats-Unis tre à cause des associations histori- tout cas, celle-ci paraissait en scène d’un certain plaisir pour rencontrer Colin Powell et ten- ques déplaisantes qu’elle suscitait). moins atteinte que d’autres par d’être ensemble. ter d’apaiser la tension. Par rapport Si la communauté internationale, des actes de folie meurtrière. Le paradoxe est que cette ini- à Gerhard Schröder qui risque de représentée par le Conseil de sécuri- Dans un laps de temps relati- tiative s’est retournée contre le devoir faire encore quelque temps té des Nations unies, autorise une vement restreint, cette excep- maire de Paris, devenu la pre- antichambre avant d’être reçu à la intervention contre l’Irak, l’heure de tion française a semblé voler mière victime de la violence Maison Blanche, il a l’avantage vérité sonnera pour l’Allemagne. en éclats. En 1997, Philippe qu’il avait souhaité conjurer. d’avoir été plus modéré que le chan- Elle ne sera pas obligée d’y partici- Douste-Blazy était blessé d’un En ce sens, c’est un symbole celier dans ses propos de campagne. per si elle juge qu’une participation coup de couteau dans le dos qu’a voulu tuer, sans y parve- Bien que son parti ait été fondé sur est contraire à son intérêt ou au-des- par un homme sorti d’un hôpi- nir, son agresseur. le pacifisme des années 1980, Josch- sus de ses moyens. De la présence ka Fischer savait qu’en cas de succès aux Nations unies, voire au Conseil aux élections il lui reviendrait, diplo- de sécurité, ne découle aucune obli- 0123 matie oblige, de réparer les pots cas- gation, pas plus que de l’adhésion à Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani sés. Les Allemands ont noté que, si une alliance comme l’OTAN ou à Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; George W. Bush avait omis de félici- une politique de défense commune Noël-Jean Bergeroux. ter Gerhard Schröder pour sa réélec- comme celle que l’Union euro- Directeur général délégué des rédactions : Edwy Plenel tion, il avait adressé un message cha- péenne s’efforce de mettre en place. Directeur général délégué des opérations : Fabrice Nora Directeur général adjoint : René Gabriel leureux au président de la Républi- Mais un « cavalier seul » de Berlin Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain que, Johannes Rau, à l’occasion du qui se manifesterait par un désac- douzième anniversaire de la réunifi- cord avec les principales puissances Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau cation. Un petit signe de détente ? internationales – pas seulement Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin En fait les Allemands ont deux avec les Etats-Unis – constituerait Directeur artistique : François Lolichon problèmes : essayer de restaurer la un signal inquiétant. Tout laisse pen- Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard confiance avec les Etats-Unis et sor- ser qu’il n’en sera rien. Aidé de son Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer Rédaction en chef centrale : tir de leur isolement européen dans ministre des affaires étrangères, le Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, l’affaire irakienne. Les deux sont chancelier Schröder semble sou- Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre liés, et dans cette perspective la posi- cieux de sortir de l’impasse où les Rédaction en chef : tion française représente une aubai- impératifs électoraux l’ont enfermé. François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; ne pour le chancelier. Au moins Jacques Buob (Aujourd’hui) ; FranckNouchi (Culture) ; dans un premier temps. Le refus d’in- Daniel Vernet Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie)

Médiateur : Robert Solé

Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg En Roumanie, la disparition d’une télévision gênante Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

OTV EST MORTE. A la mi-sep- Corneliu Vadim Tudor ne pouvait des « gueules noires ». C’est ainsi de Corneliu Vadim Tudor et son Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), tembre, à la suite d’une décision du trouver meilleure tribune. Invité qu’en 1990, en accord avec Petre jugement pour incitation à la xéno- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Conseil national de l’audiovisuel régulièrement dans les studios Roman, premier ministre à l’épo- phobie et à l’antisémitisme. Mais Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) (CNA), cette chaîne de télévision d’OTV, il a eu l’occasion de marteler que, il a écrasé l’opposition anticom- Corneliu Vadim Tudor est la créa- Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : roumaine a été coupée de son ses convictions. « La conspiration sio- muniste. Amenés à Bucarest à plu- tion de et de Petre 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du public. Dans un bouquet d’une dizai- niste essaie de détruire la Roumanie sieurs reprises, les mineurs de la val- Roman qui, au début des Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, ne de chaînes nationales, dont le qui est la mère de tous les peuples, y lée du Jiu ont violemment étouffé années 1990, lui ont donné le feu Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, câble arrose la majorité des Rou- compris des Sumériens, des Assyriens tous les mouvements d’opposition. vert pour attaquer l’opposition anti- Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. mains, la disparition d’OTV ne sem- et des Babyloniens, a-t-il prétendu Le prix officiel : six morts et des dizai- communiste. En décembre 2000, www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. ble pas une perte dramatique. sur OTV. Saviez-vous que les juifs ont nes de personnes grièvement bles- lors de la dernière élection présiden- Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino D’autant que son studio, improvisé noyé le Titanic, que le virus du sida a sées. En septembre 1991, le même tielle, Corneliu Vadim Tudor s’est dans un petit appartement de Buca- été fabriqué dans des laboratoires scénario a servi contre Petre Roman retrouvé au deuxième tour face à rest, était la tribune préférée de l’ex- hongrois et que les Américains ne sont qui commençait à déranger. Ion Iliescu qui est ainsi apparu com- trémiste Corneliu Vadim Tudor. jamais allés sur la Lune ? » me le dernier rempart contre l’extré- Une bonne chose, disent certains ; Pourtant, OTV n’a pas été que la     misme. Un bon calcul qui lui a per- une catastrophe pour d’autres. tribune de Corneliu Vadim Tudor. jourd’hui, le divorce latent entre mis d’obtenir 72 % des suffrages. Créée en mars 2001 par un jeune Cette chaîne a bénéficié d’interven- Ion Iliescu et son ex-dauphin, Interdire OTV est une chose, s’at- journaliste, Dan Diaconescu, OTV a tions des plus hautes autorités de Adrian Nastase, est un secret de Poli- taquer aux causes qui l’ont créée en rapidement trouvé son public. La l’Etat, le président Ion Iliescu et le chinelle. Dans les couloirs du palais est une autre. Le succès de cette chaî- Professeurs de lycée seule règle de cette chaîne était qu’il premier ministre Adrian Nastase, présidentiel, le chef de l’Etat concoc- ne à scandales s’explique : sur tou- n’y a pas de règles pour séduire une qui l’ont ainsi crédibilisée. La plu- terait la formule d’un nouveau gou- tes les autres chaînes les vrais débats ▲ Donnez à vos élèves population bouleversée par une part des leaders politiques ont eux vernement. La dernière apparition sont absents. Obsédé par son image, la synthèse de l’économie ! transition chaotique. La recette a aussi répondu aux invitations de de Corneliu Vadim Tudor sur OTV le gouvernement d’Adrian Nastase marché. Négociateur habile, ambi- Dan Diaconescu. Aujourd’hui, OTV et son évocation d’un tel scénario a sommé les médias d’insister sur les ▲ Pour compléter vos cours tieux et sans scrupules, Dan Diaco- n’émet plus, mais la question se ont suffisamment agacé Ion Iliescu aspects positifs du pays. A l’excep- et vos séances de TPE nescu a construit une chaîne catalo- pose : pourquoi le CNA a-t-il atten- pour que la présidence exige des tion de quelques journaux, les chaî- ou d’ECJS. guée par la presse de « vidange publi- du presque deux ans pour sanction- sanctions. Le lendemain, l’obéissan- nes de télévision ont suivi aveuglé- que ». Des talk-shows en direct, qui ner cette chaîne ? Selon la presse te CNA s’est pliée à la demande pré- ment cette consigne. C’est pourquoi ▲ Un nouveau service, pouvaient durer jusqu’à 4 heures du roumaine, la fermeture d’OTV serait sidentielle en interdisant OTV. La ce qu’elles proposent – une Rouma- une offre exceptionnelle ! matin, ont fait défiler sur l’écran les liée à l’irritation du président Ion procédure légale, qui prévoit un avis nie mirifique et des émissions de personnages les plus extravagants : Iliescu. Dans une émission datant de quinze jours avant l’arrêt de la divertissement d’un goût douteux – POUR TOUT RENSEIGNEMENT : [email protected] des sorcières, de faux analystes poli- du 10 septembre, Corneliu Vadim transmission, n’a pas été respectée. intéresse de moins en moins un Tél. : 01 42 17 34 82 tiques transformés en prophètes Tudor et ses invités l’accusaient d’or- C’est ainsi que Dan Diaconescu et public las des sacrifices et de la cor- d’occasion, des malades mentaux ganiser en coulisse le limogeage du son maître, Corneliu Vadim Tudor, ruption. C’est dans ce paysage aride qui prétendaient diriger la Rouma- premier ministre. Ils le soupçon- viennent d’être transformés en mar- qu’OTV a fait sa percée, donnant la 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans nie dans l’ombre, vrais ou faux naient de préparer une nouvelle des- tyrs de la nation. Cette manière abu- parole à ce chevalier de la justice l’accord de l’administration. Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0707 C 81975 francs-maçons qui refaisaient le cente des mineurs de la vallée du Jiu sive d’interdire OTV suscite plu- que veut être Corneliu Vadim ISSN 0395-2037 monde, des illuminés qui annon- pour forcer le gouvernement à sieurs questions : pourquoi avoir Tudor. A l’occasion des prochaines Imprimerie du Monde çaient l’apocalypse et la renaissance démissionner. attendu si longtemps ? Pourquoi élections, prévues en 2004, le nou- 12, rue Maurice-Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy d’une nouvelle Jérusalem sur les ter- Ce n’est pas la première fois que interdire une chaîne de télévision si veau martyr des Roumains risque de 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre res de Dracula. Bref, un délire qui Ion Iliescu se trouve dans la ligne de on ne touche pas au fond du problè- bouleverser l’échiquier politique. 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 75226 PARIS CEDEX 05 passionnait des millions de Rou- mire des médias en matière de me ? La loi roumaine permettrait la PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 mains avides de vérités ultimes. coups d’Etat fomentés avec l’appui levée de l’immunité parlementaire Mirel Bran 18/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 ENTREPRISES finance

Alors que, voici encore quelques mois, les experts lement l’emporte. La baisse des marchés boursiers nais, dont le mariage avec le Crédit agricole est tou- reste le moyen privilégié pour qu’un établissement escomptaient une accélération des fusions et des est bien sûr la première explication de cette - jours bloqué. Le marché français est l’un des plus renforce ses positions. Les nouveaux acteurs, à quel- acquisitions dans le secteur bancaire en Europe, et   . A cela est venu s’ajouter l’im- morcelés d’Europe. Si les   ques exceptions près, ont du mal à percer sur le mar- notamment en France, c’est le   qui fina- broglio qui prévaut autour du dossier du Crédit lyon- ont grignoté des parts de marché, la concentration ché bancaire hexagonal. La baisse de la Bourse interrompt les mégafusions dans la banque BNP Paribas, qui était considéré encore récemment comme l’un des établissements européens capables de lancer une grande opération, doit digérer la baisse de son titre. La mise en veille du projet de rapprochement Crédit lyonnais – Crédit agricole contribue à la morosité

VOICI encore quelques mois, qui a mis en attente les projets de BNP Paribas ; JP Morgan a abaissé rent se risque à une opération. davantage de potentiel. « Si on n’a dre sa participation de 9,5 % dans tous les experts ne parlaient que rapprochement, tant au niveau le 26 septembre ses prévisions de Après Moody’s, qui a abaissé le pas vu ces dernières années de mou- le lyonnais par lots ou en bloc, plu- de cela : en Europe, le secteur ban- français qu’européen. BNP Pari- résultats pour l’ensemble des éta- 19 septembre la perspective de vement paneuropéen dans la ban- tôt que de la céder au Crédit agri- caire allait faire l’objet de gigantes- bas a signé la plus forte baisse du blissements hexagonaux de 11 % Deutsche Bank, Commerzbank et que de détail alors que les condi- cole. C’est d’ailleurs Jean Peyrele- ques rectifications de frontières. CAC, perdant 10,38 % vendredi en moyenne pour 2002 et de 15 % HypoVereinsbank, c’est l’agence tions sont relativement favorables, vade, le patron de l’établissement, Mais les semaines passant, le pro- 4 octobre ; la Société générale a pour 2003, tablant sur une montée Fitch qui vient d’abaisser la note c’est que les synergies dégagées par qui avait soufflé fin septembre cet- nostic ne s’est pas encore confir- chuté de 6,68 % ; tandis que le Cré- des provisions. de la dette de Commerzbank. mé. Qu’est-il donc advenu pour dit agricole a baissé de Affectées par le ralentissement, que le grand mouvement de 5,55 %. Pénalisées à leur tour par    trop faiblement rentables, les ban- Abbey National et Bank of Ireland en contact fusions ou d’acquisitions s’inter- le risque de crédit, les banques Au niveau européen, les opéra- ques allemandes ne font aujour- Abbey National a été contactée par la Bank of Ireland en vue d’une éven- rompe ?On devine l’explication : françaises inquiètent en outre les tions transfrontières sont égale- d’hui plus rêver : le titre Deutsche tuelle fusion, ce qui en ferait un établissement évalué à environ 22 milliards c’est la baisse des marchés qui en investisseurs par la baisse des plus ment bloquées par la chute des Bank a perdu 35 % depuis le début d’euros, affirmait, dimanche 6octobre, le Sunday Times. Abbey National, est à l’origine. Reste à savoir si ce values latentes de leurs porte- marchés. Tous les banquiers d’af- de l’année. Les grands patrons de sixième banque de Grande-Bretagne, est considérée comme une cible possi- statu quo sera durable… feuilles de participations. Plusieurs faires le disent : les fusions ont lieu banques ne s’y étaient d’ailleurs ble d’OPA après que le gonflement de ses provisions pour créances douteu- Les banques françaises, qu’on maisons les ont récemment sanc- en haut de cycle. « Des acquisitions pas trompés : en avril dernier, l’an- ses a débouché cette année sur une forte chute de ses bénéfices et le départ avait cru un temps épargnées par tionnées : BNP Paribas Equities a réalisées au prix fort ces dernières cien patron de la Deutsche Bank, de son directeur général. Elle a déjà été approchée, notamment par la ban- la débâcle boursière, sont à leur abaissé sa recommandation sur la années ainsi que des intégrations Rolf Breuer, avait déclaré ne pas que australienne National Bank. Bank of Ireland a soumis à Abbey tour emportées par la chute des Société générale ; Deutsche Bank plus laborieuses que prévu sont des anticiper de « mégafusions » dans un projet de fusion il y a quelques semaines, précise le quotidien, ajoutant marchés depuis plusieurs mois, ce a réduit son objectif de cours pour facteurs limitant les fusions acquisi- le secteur bancaire en Europe dans que la banque britannique estimait que cette offre sous-évaluait ses actions tions », explique une note du servi- les dix-huit mois à venir. D’autant et qu’elle la rejetterait probablement dans sa forme actuelle. Bank of Ire- ce des études du Crédit agricole. que BNP Paribas, qui se targuait land a confirmé, dimanche soir, avoir eu un contact préliminaire avec Abbey Domination britannique Le statisme actuel est aussi une d’être la première capitalisation National, précisant n’être pas sûre de parvenir à un accord. Classement, par capitalisation, b Fortis (Bel-Holl) : 18,5 conséquence de la montée des ris- boursière de la zone euro dans son des 26 premiers b ABN Amro (Holl) : 17,87. ques. « Il existe des opportunités, secteur, et que les investisseurs établissements européens, b Credit suisse (Sui) : 17,72. car il y a des établissements peu voyaient comme l’un des seuls éta- une fusion dans la banque de détail te hypothèse au ministère des en milliards d’euros. b Société générale (Fra) : 17,68. chers, explique Rémy Contamin, blissements capables de mener entre deux pays sont limitées », note finances, lui suggérant de céder sa b HSBC (G-B) : 96,84. b Crédit agricole (Fra) : 15,04. l’un des auteurs de l’étude. Mais une opération au niveau euro- M. Contamin. part en Bourse plutôt qu’à la ban- b RBOS (G-B) : 57,6. b Natexis BP (Fra) : 14,29. l’incertitude est réelle, et les ban- péen, a vu sa capitalisation bour- L’une des opérations les plus que verte. b UBS (Sui) : 46,15. b Abbey National (G-B) : 11,65. ques ont peur d’avoir des mauvaises sière fondre de 44,5 milliards attendues cette année était le rap- Le fait que les négociations piéti- b Lloyd’s TSB (G-B) : 44,40. b Standard Charter (G-B) : 11,64. surprises.» d’euros fin 2001 à moins de 26 mil- prochement du Crédit lyonnais et nent pèse sur l’ensemble des b Barclays (G-B) : 41,07. b Danske Bank (Dan) : 11,36. La situation dramatique des ban- liards d’euros, vendredi. du Crédit agricole, qui devait valeurs du secteur en France. Le b HBOS (G-B) : 36,22. b Nordea (Dan) : 11,33. ques allemandes a également con- Pour certains spécialistes, l’hypo- déclencher un mouvement de « cas » Crédit lyonnais est venu se b Deutsche Bank (All) : 25,93. b Allied Irish Banks (Eire) : 10,91. tribué à la mise en veille de projets thèse d’une fusion transfrontière concentration en France, voire en surajouter à la morosité du mar- b BNP Paribas (Fra) : 25,92. b Crédit lyonnais (Fra) : 10,64. de rapprochement. L’importance ne doit pas nécessairement être Europe. Or, il se confirme que le ché et contribue au même résul- b BSCH (Esp) : 24,29. b Sanpaolo IMI (Ita) : 10,49. du risque de crédit dans les bilans privilégiée stratégiquement. Les projet est en mauvaise voie. tat : le statu quo bancaire. b BBVA(Esp) : 24. b Dexia (Fra-Bel) : 10,38. de ces établissements est tel qu’il fusions auraient plus de sens au D’après La Tribune du 7 octobre, b Unicredito (Ita) : 20,23. b Bank of Ireland (Eire) : 10,29. paraît improbable qu’un concur- niveau national et présenteraient l’Etat pourrait donc décider de ven- Elsa Conesa Le marché français est l’un des plus morcelés d’Europe Les nouveaux acteurs ont du mal La clientèle hexagonale manifeste une très grande fidélité à s’imposer en France

QUI sont les banques qui gagnent LE MARCHÉ des produits ban- ING Direct, la banque à distance des parts de marché aujourd’hui en STABILITÉ DES PARTS DE MARCHÉ caires et financiers s’est ouvert ces du géant néerlandais de la bancas- France ?A la veille d’une ère de rap- Evolution des parts de marché des banques en France Cours des actions, en euros à Paris dernières années à de nouveaux surance ING, qui s’est d’emblée prochements et de fusions, le mar- (pour le dépôt et les produits d'épargne)*, en % acteurs venus concurrencer les positionnée comme une spécialis- ché bancaire français est l’un des 2001 (entre parenthèses données 1997) banques traditionnelles. Banques te de l’épargne financière et com- plus morcelés d’Europe. Pas moins Crédit lyonnais Crédit agricole à distance, spécialistes de la gran- me la deuxième banque de ses de neuf établissements se partagent Crédit agricole Caisses d'épargne de distribution, courtiers en ligne clients. « Le concept de banque uni- le gâteau, contre seulement trois en (16,2) ont été ainsi, un temps, considérés verselle à distance n’a jamais réussi. (20,3) Espagne ou quatre en Grande-Bre- 48 31,32 comme l’avenir de la banque. Le Ceux qui s’en sortent le mieux sont 19,9 15,6 tagne. En France, les banques les 44 bilan est pour l’instant plus miti- ceux qui ont attaqué le marché avec Crédit mutuel plus présentes ne sont pas nécessai- gé : les banques traditionnelles une spécialité », note M. Kahn. (6,7) 40 rement les plus connues, puisque ce 12,2 dominent toujours leur secteur. 36 «   ’ » sont les mutualistes qui tiennent 8,2 Les incursions de la grande distri- depuis de nombreuses années le Autres 32 bution dans le monde financier ont Aussi, le plus grand danger pour (16,7) 7,6 haut du pavé, avec 55 % des en- 6,2 Banque populaire 28 cessé de les effrayer. « Cela fait dix les banques traditionnelles pour- cours totaux de dépôts (hors cré- 11,8 (5,4) ans que les grands distributeurs diffu- rait être aujourd’hui les distribu- dits). Et sur les cinq dernières Crédit lyonnais 9,1 24 sent des produits bancaires. Ils n’ont teurs spécialisés dans le placement (6,8) 9,4 15,49 années, ce sont encore elles qui 20 jamais vraiment mis en péril le lea- financier. C’est là, affirme une étu- gagnent des parts de marché, même La Poste (12,3) dership des banques », note Fabrice de de Deloitte, que les banques tra- Société générale 16 si celles-ci évoluent très lentement. (7,7) Kahn, associé du cabinet de conseil ditionnelles sont les plus vulnéra- Plusieurs opérations de concen- BNP Paribas (7,9) 14 Deloitte. Ce que les intéressés bles, même si elles contrôlent 80 % tration sont venues accroître leurs * dont assurance-vie, sicav et OPCVM JFMAMJ J ASO admettent volontiers, puisqu’ils du marché en France contre 40 % parts de marché, telles que l’acquisi- Source : Banque de France, estimations JPMorgan, entreprises Source : Bloomberg ont développé une offre de pro- en Grande-Bretagne ou aux Etats- tion du CIC par le groupe Crédit duits financiers dans le seul but de Unis. Selon l’étude, seuls 30 % des mutuel en 1998. Mais aux dires de parallèle mené une politique encours a légèrement régressé marges financières. « Quand une fidéliser les clients de leurs hyper- clients français considèrent les ban- tous les observateurs, la percée des d’ouverture d’agences, comme le depuis 1996. Avec près de 12 % des banque gagne 0,5 % de parts de mar- marchés, sans avoir vocation à rem- ques traditionnelles « performan- mutualistes correspond à une ten- Crédit mutuel ou les Banques popu- encours, l’établissement public fait ché en France, c’est énorme !, relève placer les banques. « Les grands dis- tes » dans la distribution de place- dance lourde. Ces établissements laires, qui ont accrû la taille de leur les frais de l’étroitesse de son offre, Se Ting Tan. Il y a deux solutions tributeurs, à l’exception de Carre- ments. Ce marché est même «le mènent en effet depuis plusieurs réseau de 17 % en cinq ans. Les réglementée par le contrat de plan pour gagner des parts de marché : four, ne traitent pas des volumes nouveau talon d’Achille du système années une politique commerciale mutualistes ont en outre bénéficié avec l’Etat. Ne pouvant développer gagner de nouveaux clients ou vendre d’encours très importants sur l’épar- de fidélisation des banques françai- agressive et ont cherché à dévelop- de la progression de la « multibanca- une gamme de services financiers davantage de produits. » Or les Fran- gne », note Didier Alix, directeur ses ». L’avantage des spécialistes per leur offre : « Les mutualistes sont risation » des Français sur les dix complète, La Poste a vu ses parts de çais sont très fidèles à leurs ban- général adjoint particuliers et entre- serait amené à se confirmer, selon historiquement plus forts sur les pro- dernières années, même si ce mou- marché reculer. ques, le taux de fidélité dépassant prises à la Société générale. l’étude. duits traditionnels, note Se Ting Tan, vement risque de ralentir avec la 95 %, l’un des plus élevés en Euro- Les banques en ligne, elles, ont Ces perspectives laissent scepti- analyste chez JP Morgan. Mais ils tarification de certains services par   pe. Il est en outre matériellement pâti de l’absence de relation direc- ques les banquiers, qui ont pour la ont développé ces dernières années les banques. Cependant, les banques cotées compliqué pour un particulier de te entre le client et la banque. plupart réagi aux offensives des des produits financiers nouveaux, ce La progression des mutualistes n’ont pas toutes reculé. Certaines changer de banque, les clients étant Rares sont les consommateurs à spécialistes en démocratisant leur qui leur a permis de gagner des parts s’est évidemment faite aux dépens ont profité des années 1999-2000 souvent liés par des produits ven- accepter de se passer de ce lien. offre de produits financiers et en de marché. » Les établissements des banques privées, dont le Crédit pour développer des produits dus en kit. « Pour accroître leurs Plusieurs d’entre elles ont été multipliant les canaux de distribu- mutualistes ont ainsi investi sur des lyonnais, qui a souffert ses derniè- action, faisant gonfler le niveau des revenus, les banques ont activé le rachetées, notamment Banque tion. Ce qui leur permet de conser- produits plus, où la marge est plus res années de son image après le encours. « La Société générale a cross-selling [la vente groupée], directe par Axa et Zebank par le ver leur place dominante : «Ilest importante, comme les produits scandale financier, mais qui com- notamment progressé, mais essentiel- notamment pour la clientèle entrepri- britannique Egg. « Il n’est pas aisé naturel pour un consommateur actions, ou plus fidélisants, comme mence à regagner des clients. La lement via les produits action et assu- ses », explique Jean-Laurent Bonna- d’avoir une activité bancaire renta- d’emprunter de l’argent à un établis- le crédit immobilier. Poste figure également parmi les rance-vie en 1999 et 2000 », explique fé, responsable du pôle banque de ble, car il est déjà difficile pour les sement qu’il ne connaît pas, affirme Certains établissements ont en établissements dont le volume des Se Ting Tan. La Générale a gagné détail en France à BNP Paribas. banques existantes de gagner des M. Alix. Mais il est plus difficile de 3 % de nouveaux clients chaque Pour beaucoup de spécialistes, la parts de marché. Même les spécialis- confier son argent à une enseigne année depuis huit ans. seule façon de faire des gains reste tes, comme Cetelem, ont toujours qui n’a pas pignon sur rue. Les ban- REPRODUCTION INTERDITE Les banques privées ont surtout toutefois l’acquisition ou l’alliance. des partenaires bancaires », note ques ont là un réel avantage. » massivement réduit leurs coûts et « Dans le futur, les concentrations Se Ting Tan, analyste chez JP Mor- rationalisé leurs réseaux sur les cinq seront avantageuses, car elles permet- gan. La seule rescapée semble être E. Co. EMPLOI dernières années, « en mutualisant, tront des économies d’échelle plus IMou en sous-traitant certaines activi- importantes. Il y a trop de points de OFFRES tés », note Fabrice Kahn. «Ilyaeu réseaux », affirme Christophe un mouvement d’industrialisation Angoulvant, vice-président du cabi- des fonctions administratives dans les net de conseil AT Kearney. Une Groupe scolaire privé grands réseaux, dont celles des “trois fusion « hybride », comme celle du affilié à l’O.B.I., haut niveau, Le Caire, recrute pour septembre 2003 : vieilles” [BNP Paribas, Société géné- Crédit agricole et du Crédit lyonnais rale, Crédit lyonnais]. Les agences aurait donc du sens, les clientèles Ð Professeurs de collège et lycée (mathématiques, sciences sont de ce fait centrées sur le dévelop- étant différentes. « Pendant les physiques - chimie, biologie, histoire et géographie) diplômés du CAPES pement commercial et cherchent à années 1990, le modèle gagnant était Ð Instituteurs primaire (CAP ou professeur des écoles) accroître le nombre de produits par celui de la banque universelle, expli- Expérience de cinq ans dans un système international client », indique un autre expert. que M. Bonnafé. Aujourd’hui, c’est Salaire français Mais le marché bancaire français celui du groupe universel, qui propo- reste extrêmement compétitif, et le se une offre complète dépassant la nombre important d’acteurs de seule activité bancaire. » Envoyer candidatures (CV + lettre de motivation) à Mme Esmat EL LAMEI par fax (00 202) 7545280 poids rend difficile la progression des parts de marché et affaiblit les E. Co. LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/19 ENTREPRISES

IBM rachète Jean-Pierre Raffarin met en œuvre un plan destiné EADS Matra Datavision àcréer un million d’entreprises en cinq ans LE GROUPE américain IBM, numéro Pour tenir la promesse faite par Jacques Chirac, le secrétaire d’Etat aux PME Renaud Dutreil un mondial de l’informatique, a annon- EN CHUTE cé dimanche 6 octobre l’acquisition de Action EADS a élaboré une série de mesures à base d’allègements fiscaux et de simplifications administratives EADS Matra Datavision, une filiale du En euros, à Amsterdam groupe de défense et d’aéronautique LE « PLAN d’aide à la création mesures seront proposées au Parle- d’une formule de « bi-activité per- De même, l’exonération des 18 Le 4 oct. 9,59 européen EADS qui a réalisé un chiffre d’entreprises » est un exercice obli- ment, pour agir sur quatre leviers : mettant pendant un an à un salarié charges la première année d’exis- d’affaires de 101,4 millions d’euros en 16 gé pour tout gouvernement. Jean- la simplification des procédures de de créer effectivement son entrepri- tence de la jeune entreprise, promi- 2001. Pierre Raffarin ne déroge pas à la création et de transmission ; la sé- se », tout en gardant son contrat se par M. Chirac, s’est transformée IBM n’a pas souhaité communiquer le 14 tradition. Mais le premier minis- curisation des créateurs ou repre- de travail, en cas d’échec. « C’est en « un report total des charges montant de la transaction. Un prix com- tre, qui n’oublie pas qu’il fut lui- neurs d’entreprises ; la favorisa- parmi les salariés qu’existe le plus sociales payées la première année » pris entre 50 et 100 millions d’euros (soit 12 même cadre et consultant en entre- tion de la culture et de l’esprit d’en- fort potentiel de création d’entrepri- sur les six ou sept années suivan- entre 0,5 et 1 fois le chiffre d’affaires) prises, a décidé de payer de sa per- treprise ; enfin le financement, tou- se », justifie M. Dutreil. Le volet tes. Cette mesure, que M. Dutreil 10 était toutefois avancé en septembre sonne en venant épauler son secré- jours problématique pour les jeu- « création » se double évidem- souhaite voir appliquée dès la dans la presse. L’opération, soumise aux 8 taire d’Etat aux PME, au commer- nes entreprises, en particulier en ment d’un volet « reprise » d’entre- mi-2003, coûterait autour de autorisations réglementaires et à la AM J J A S O ce, à l’artisanat, aux professions cette période de ralentissement prises : « 500 000 patrons vont pas- 200 millions d’euros. Mais elle doit consultation des comités d’entreprise 2002 libérales et à la consommation, économique qui rend plus frileux ser la main dans les dix années à entraîner « un retour sur investisse- concernés, devrait être finalisée au qua- Source : Bloomberg Renaud Dutreil, à Lyon (Rhône), banquiers et investisseurs. venir », rappelle le secrétaire ment pour l’Etat, qui verra ensuite trième trimestre et prendre effet le lundi 7 octobre, pour le lancement En matière de simplification, d’Etat. Il propose des mesures fis- rentrer dans ses caisses davantage 1er janvier 2003, selon IBM. EADS Matra Datavision emploie 700 sala- de son plan. Les deux ministres M. Dutreil, qui entend procéder si cales pour « les inciter à organiser de cotisations », du fait des créa- riés en France. ont choisi de dévoiler leurs mesu- tions d’emploi qu’elle est censée res dans le cadre du colloque stimuler. « Je suis un investisseur « Agir pour l’initiative économi- 175 000 nouvelles sociétés chaque année politique », lance M. Dutreil. Pechiney reprendrait Corus que », qui se tenait sous l’égide du Après avoir beaucoup baissé de 1995 à 1998, le nombre de créations d’en- conseil régional de Rhône-Alpes, treprises en France est à peu près stable, autour de 175 000 par an, alors    SPÉCIALISÉ dans l’aluminium et les emballages, le groupe français en présence de l’homologue britan- qu’il culminait à 200 000 à la fin des années 1980. Les secteurs dans les- En bon libéral, le secrétaire Pechiney serait, selon l’édition de dimanche de l’hebdomadaire britan- nique de M. Dutreil, Nigel Grif- quels se créent le plus d’entreprises sont d’abord le commerce (84 000 par d’Etat veut solliciter l’argent privé. nique The Observer, sur le point d’acquérir les activités du sidérurgiste fiths, et devant un parterre de an en moyenne), puis les services aux entreprises et aux particuliers Celui des investisseurs particuliers anglo-néerlandais Corus dans l’aluminium pour quelque 600 millions chefs d’entreprises. L’objectif affi- (45 000 à 50 000 chaque année pour chacun). Le nombre de défaillances notamment, en leur offrant la pos- de livres (environ 960 millions d’euros). ché est de tenir les promesses de d’entreprises est, lui, « en déclin continu jusqu’en 2001 », observe Patrick sibilité de placer leur argent dans Selon le journal, des pourparlers sont en cours depuis l’annonce par Jacques Chirac en favorisant «la Artus, de CDC Ixis, dans une note parue le 3 octobre. Les faillites de sociétés des « fonds d’investissements de Corus en mars de son intention de vendre ces activités. A la mi-mars, création d’un million d’entreprises françaises interviennent surtout dans le bâtiment (20 %), le commerce proximité » (FIP), mutualisés, desti- après cette annonce, Pechiney s’était dit « intéressé » par les actifs mis en cinq ans ». Un chiffre dont (18 %), les services aux entreprises (14 %) et les hôtels-restaurants (10 %). nés à doter en fonds propres les en vente. Mais le groupe français Pechiney s’était heurté, il y a deux M. Dutreil fait « un minimum ». M. Artus réfute, dans la même étude, l’idée selon laquelle la zone euro petites entreprises. Le souscrip- ans, à un veto de la Commission européenne de Bruxelles, opposée à Les mesures arrêtées seront ins- serait « peu propice à la création d’entreprises », notamment par rapport aux teur de ces FIP bénéficiera de sa fusion avec le canadien Alcan et le suisse Algroup. crites dans le cadre d’un « projet Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ainsi, selon CDC Ixis, les services représen- réductions d’impôt sur le revenu. de loi sur l’initiative économique » tent 33 % des créations américaines pour 34 % en France. Et l’Italie compte Quant à l’esprit d’entreprise, le qui devrait être présenté au Parle- plus d’entreprises que les Etats-Unis (5,8 millions contre 5,6 millions). gouvernement entend l’insuffler Bercy rassuré ment en janvier 2003. Il s’agit d’un dès l’école. « 400 classes vont aller plan puriannuel qui reprend un en entreprise », révèle M. Dutreil, sur l’opération Areva-Sagem ensemble de propositions pio- besoin par ordonnance, veut rédui- leur succession plus tôt et à temps ». dans le cadre d’une expérimenta- chées dans les rapports et projets re les « 956 formulaires existants ». Côté financement, le ministre tion menée prochainement, avec DANS un rapport d’enquête remis il y a de loi élaborés par le passé sur le Il envisage aussi de remettre en des petites entreprises a dû faire à le ministère de l’éducation nationa- quelques jours au ministre de l’écono- REBOND sujet, et souvent restés lettre mor- cause une vieille règle française l’économie, compte tenu de la le. Une campagne de communica- mie et des finances, Francis Mer, l’ins- Action Sagem te. « Je les ai tous lus », affirme qui veut que « le silence de l’admi- dégradation rapide de la conjonc- tion nationale sera lancée pour ten- pection générale des finances a procé- En euros, à Paris M. Dutreil. Jamais à court d’une nistration vaut avis de rejet ». «Je ture qui rejaillit sur les possibilités ter de contrer « des mentalités qui, dé à un examen approfondi du rachat formule, le secrétaire d’Etat veut souhaite inverser les choses pour budgétaires du gouvernement. parfois, trahissent plus les idées 75 Le 4 oct. 64,05 par le groupe Areva de 20 % du capital rien moins que « réconcilier l’entre- adopter le principe du “qui ne dit Ainsi, la possibilité de maintenir reçues ou les craintes idéologiques de la Sagem, rapporte Le Figaro, qui prise et la République ». mot consent”, plus respectueux de les allocations chômage de toute que les réalités ». M. Dutreil rêve, à s’est procuré le document, dans son édi- 70 Après avoir établi une « politi- l’usager », dit-il. personne sans emploi qui créerait terme, de s’attaquer aux manuels tion du lundi 7 octobre. Cette opéra- que de demande », via les baisses La sécurisation de l’entrepre- une entreprise, en guise de filet de scolaires, dans lesquels, « même en tion réalisée en juin, avait permis aux 65 d’impôt, le gouvernement présen- neur, c’est, en attendant la mise en sécurité, très ancienne revendica- terminale ES, on parle d’économie, cadres du groupe électronique de réali- te sa « politique de l’offre » en facili- chantier d’un véritable « statut de tion des créateurs d’entreprises mais jamais d’entreprise ». ser une plus-value de 23 millions 60 tant l’initiative des entreprises. l’entrepreneur » – vieille lune des individuelles, est passée à la trap- d’euros, ce qui avait suscité une vive Concrètement, une vingtaine de politiques –, la création rapide pe, faute de ligne budgétaire. Pascal Galinier polémique, rappelle le quotidien. 55 L’inspection générale des finances esti- AM J J A S O me dans ce rapport qu’il s’agit finale- 2002 ment d’un « investissement intéressant Source : Bloomberg réalisé dans des conditions normales ». Elle relève toutefois que les principes de gestion du fonds de la Coge- ma, filiale d’Areva, lui semblent « rares et peu précis ».  a RHODIA : le groupe français de chimie de spécialité a prévenu lundi que la cession de sa filiale brésilienne Rhodia-Ster au groupe ita- lien Mossi & Ghisolfi aura un effet négatif sur le résultat net du grou- pe cette année, de près de 70 millions d’euros. a PFIZER : le groupe pharmaceutique américain, qui compte ache- ver d’ici à la fin de l’année la fusion en cours avec Pharmacia, a reçu de la commission fédérale américaine du commerce (FTC) une deman- de d’informations supplémentaires, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué. a LONZA : EMS-Chemie Holding, groupe chimique helvétique, a annoncé vendredi avoir accru sa participation dans le groupe suisse de spécialités chimiques Lonza, à 20,07 %. a ARCELOR : le sidérurgiste a mis un terme à ses entretiens avec le groupe américain en faillite Bethlehem Steel Corp, a déclaré lundi le directeur général du numéro un mondial de la sidérurgie Guy Dolle dans le quotidien Financial Times Deutschland. a INTEL : Craig Barrett, directeur général du fabricant de semi- conducteurs, s’est déclaré dimanche 6 octobre plus optimiste que jamais sur le secteur technologique, dont la crise actuelle devrait se terminer, selon lui, début 2003. Il s’est cependant montré inquiet de la baisse « tragique » du financement par capital-risque, qui ac- compagne la chute des marchés financiers. « Nous risquons peut-être de manquer de nouvelles idées dans les prochaines années », a-t-il prévenu.  a TÉLÉCOMMUNICATIONS : les trois opérateurs français de télé- phonie mobile, Orange, SFR et Bouygues Telecom se sont enga- gés à améliorer la couverture du territoire en comblant progressive- ment les espaces appelés « zones blanches » où ce service n’est actuel- lement pas disponible, a annoncé vendredi l’Autorité de régulation des télécommunications (ART). a P & O PRINCESS : le croisiériste britannique a annoncé lundi l’ouverture de discussions formelles en vue d’une fusion avec le numéro un mondial du secteur, l’américain Carnival, après avoir reçu le feu vert des autorités américaines de la concurrence.  a AXA : le leader européen de l’assurance n’a pas besoin d’aug- menter son capital et possède les fonds propres nécessaires pour fai- re face, si besoin est, à une nouvelle période de turbulences, réaffirme le président Henri de Castries dans un entretien publié lundi dans le quotidien La Tribune. a JP MORGAN CHASE : le deuxième groupe bancaire des Etats- Unis s’apprêterait, selon l’agence d’informations Bloomberg, à sup- primer dès ce mois-ci 4 000 des quelque 20 000 emplois de ses activi- tés de banque d’investissement. a INTESABCI : le numéro un bancaire italien, anciennement nom- mé Banca Intesa, a annoncé lundi la vente à Deutsche Bank de 24,92 % du capital de son ancienne filiale Banca Carime pour un mon- tant de 400 millions d’euros, indique lundi un communiqué commun publié par les deux banques.  a CANDY : le groupe familial italien d’électroménager a enregis- tré au cours des neuf premiers mois de cette année une progression de 10 % de ses ventes en volume par rapport à la même période de 2001, a-t-il annoncé vendredi. 20/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 COMMUNICATION

Le monde de l’édition agité par la vente de Vivendi Universal Publishing

La cession du premier éditeur français, dont les maisons se portent plutôt bien, déstabilise le secteur. Le point particulièrement sensible concerne les ouvrages scolaires, encore fréquemment l’objet de commandes d’Etat

L’ÉDITION est en train de vivre marché de l’édition scolaire). Mais son premier tremblement de terre, Vivendi Universal Publishing LES PRINCIPAUX ÉDITEURS FRANÇAIS Jean-Luc Lagardère, patron de la depuis les années 1980. Matra pre- maison mère de Hachette, a annon- nait alors le contrôle d’Hachette, CA : cé qu’il en rétrocéderait une partie. tandis que Christian Brégou com- Albin Michel, qui détient Magnard, mençait à bâtir son groupe, qui 2,5 suit de près l’évolution du dossier, milliards allait ravir la première place à la Flammarion CA : de même que Bayard Presse. filiale de Lagardère, avant de deve- dont Houghton Mifflin 216 La vente de VUP pousse les nir Vivendi Universal Publishing (1,4 milliard d'euros) millions autres éditeurs à s’activer. Le Seuil, (VUP). La Martinière, Médias-Participa- • Référence : Larousse, Le Robert. Le paysage éditorial français s’est • Marques et participations : tions (Dargaud, Fleurus-Mame) et • Scolaire : Bordas, Nathan, Retz. structuré autour de ces deux pôles, CA : Flammarion, Aubier, Arthaud, Francis Lefebvre se sont associés • Universitaire : Dunod, Dalloz, Armand Colin; Gallimard et de quatre éditeurs indépendants Casterman, Fluide glacial, Père aux investisseurs réunis autour de • Littérature générale : Plon-Perrin, Robert 235 Castor, Delagrave, J'ai lu, Librio, (Albin Michel, Flammarion, Galli- Paribas Affaires industrielles. Albin Laffont, Julliard, Seghers, Nil, La Découverte, millions PUF (18 %), Actes Sud (23 %). mard, Le Seuil). Il a connu un pre- Presses de la Cité, Solar, Belfond, Michel a vu les trois candidats à la Gallimard, mier soubresaut avec la vente de Presses de la Renaissance. • Marques et participations : reprise et leur a « fait des proposi- Mercure de France, Denoël, Folio, Albin Michel CA : Flammarion au groupe italien • Poches : Pocket, 10/18, Fleuve noir. tions », selon l’expression de son Rizzoli en 2000, qui marquait le La Table ronde (58 %), PDG, Francis Esménard. Rizzoli et • International : Houghton Mifflin (Etats-Unis) , POL (34 %) , Mango (40 %). 206 transfert d’une entreprise familiale Anaya (Espagne) ; Harrap, Chambers (G-B) , millions Flammarion sont à l’affût. centenaire à un groupe européen. Atica, Scipione (Brésil), Aique (Argentine). Mais l’édition ne sortait guère de • Marques et participations : l’ombre. Albin Michel, Magnard, La guerre des chiffres Avec le feuilleton de la vente de Vuibert, Mila-Livre de poche (40 %, en février 2003) entre les deux groupes Vivendi Universal Publishing Hachette CA : 846 millions (VUP), l’édition fait la « une » de Selon le panel réalisé par la Sofres l’actualité. Le secteur est touché à • Scolaire : Hachette, Hatier, Didier. • Poches : Livre de poche, Le Masque, Harlequin (50 %), CA : sur les achats de livres, hors scolai- sa tête, puisque c’est le premier Seuil • Littérature générale : Calmann-Lévy, Fayard, Gérard de Villiers, Mille et une nuits, J'ai lu (35 %) res, VUP représente 17,2 % du mar- groupe d’édition qui vacille, dans la 153,6 Grasset, Lattès, Pauvert, Stock, Hazan, Chêne, • Pratique : Guides bleus, Guide du routard, Marabout. ché et Hachette 13,3 %, soit un total tourmente de son actionnaire millions Hachette Jeunesse, Gauthier-Languereau, Rageot. • International : Salvat, Bruno (Espagne), de 30,5%. Selon le magazine profes- Vivendi Universal. VUP réalise, Octopus, Orion, Cassel (Grande-Bretagne), • Marques et participations : sionnel Livres Hebdo, Vivendi est à avec sa filiale américaine Houghton Wiedza i Zycie (Pologne). Seuil, L'Olivier, Verticales, 22,1 % et Hachette à 15,8 %, soit un Mifflin, un chiffre d’affaires équiva- Points-Seuil, Baleine, Les Empêcheurs total de 37,9 %. Pourtant, le poids lent à celui de l’édition en France de penser en rond, Tallandier (34 %). nettement plus important des deux Ventes de livres (2,5 milliards d’euros). Les condi- Chiffre d'affaires total de l'édition groupes dans la distribution donne tions de la vente suscitent de nom- en France, en millions d'euros Répartition Littérature 65 Actualité, essais couramment l’impression qu’ils breuses réactions, qui pourraient se par catégories 113,8 Beaux livres totaliseraient près des deux tiers de cristalliser à la Foire du livre de Total : 2 656 en millions d'euros l’édition. VUP réalise en France un Francfort (9 au 14 octobre), princi- 211,3 Livres pour chiffre d’affaires de près de 700 mil- la jeunesse pal rendez-vous professionnel du Ventes de livres 431 lions d’euros, Hachette 620 millions secteur. Quelle que soit l’issue de la d’euros (avec la distribution d’Albin 110,7 Bandes dessinées cession de VUP, elle modifiera le Michel, Dupuis ou Glénat, etc.). paysage éditorial français, et le fra- 2 254,2 gilisera sans doute. Le paradoxe de la situation vient Les éditeurs étrangers qui ne se du fait que VUP affiche plutôt une Encyclopédies 240,7 sont pas manifestés, comme Bertels- bonne santé. Ce n’est pas une entre- et dictionnaires 318,5 Livres pratiques mann (France-Loisirs), Pearson ou prise en déficit et en difficulté qui Reed-Elsevier (Juris-Classeur), est à vendre, elle s’est au contraire Religion 40 attendent leur heure. Beaucoup beaucoup développée. Ses maisons Droits et sciences 124,8 20,4 Divers parient sur un démantèlement de ont de bons résultats. économiques VUP, quand les fonds d’investisse- Après des années de déprime, Livres scolaires ments se retireront. C’est une redis- Livres de sciences 116,8 341,7 l’édition a vécu des années d’eupho- Cessions de droits et parascolaires tribution générale des cartes qui se 98,9 humaines et sociales 119,3 rie en 2000 et 2001, marquées par Clubs et Vente Livres scientifiques, prépare. A moins que le groupe une croissance du chiffre d’affaires par correspondance 303 techniques et professionnels Lagardère ne réussisse son coup de de 4,4 % et de 3 %, selon les chiffres Source : Entreprises poker et ne retrouve son séculaire du Syndicat national de l’édition rang d’éditeur dominant du secteur. (SNE). Selon la Banque de France – avoir de la santé de l’édition vient res ventes, particulièrement en deuxième éditeur scolaire du mon- bles de la vente du pôle édition de En attendant, le climat se dégra- qui publie des rapports sur la situa- souvent du miroir de la littérature. France, voit des auteurs et des édi- de, derrière Pearson. C’est un mar- VUP. L’idée de confier l’éducation de. Rumeurs, guerre de chiffres, tri- tion financière de l’édition en Ile-de- Ce secteur, le plus important et le teurs créer la surprise, d’Anna ché étroitement dépendant de des enfants, via leurs manuels scolai- bunes libres, pressions politiques, France –, globalement le secteur plus dynamique, est aussi le plus fra- Gavalda (éd. Le Dilettante) à l’Etat qui établit les programmes et res, à des groupes contrôlés par des attaques personnelles et coups bas affiche une rentabilité de 5,5 %. Les gile, car l’éditeur de romans est Michel Quint (éd. Joëlle Losfeld). finance parfois l’achat des ouvra- fonds d’investissements américains se multiplient. Le président du SNE, maisons d’édition sont assez peu comparable à un industriel ou à un ges, comme aux Etats-Unis, où ce choque le gouvernement français. Serge Eyrolles, s’inquiète : « J’ai endettées et ont une bonne trésore- artisan qui ne fabriquerait que des   ’E sont en général les Etats qui finan- En théorie, Hachette ne peut repren- peur que toute cette tension ne laisse rie, à l’exception des plus petites prototypes. C’est le secteur où le Le livre scolaire est plus stable en cent l’acquisition des livres, qu’ils dre Nathan et Bordas, en raison de des traces durables. » structures. succès est le plus aléatoire et le raison de son industrialisation. ont précédemment sélectionnés. sa position qui deviendrait alors La vision déformée que l’on peut moins probable. La liste des meilleu- Agnès Touraine a fait de VUP le C’est l’un des enjeux les plus sensi- dominante (avec trois quarts du Alain Salles

  … -   Le difficile choix du repreneur a TÉLÉVISION : le Conseil supé- Historien du livre, vous étudiez une catastrophe. Le risque est de tion. L’entreprise a toujours su tirer rieur de l’audiovisuel (CSA) a rap- 1 l’économie de l’édition. Que pen- voir disparaître des investisse- avantage des contraintes et des cri- de VUP reporté fin octobre pelé les « termes de la loi » à la chaî- sez-vous de la vente de Vivendi Uni- ments de fonds. tiques. Cela a continué avec la prise ne de télévision Khalifa TV qui est versal Publishing (VUP) ? de contrôle par Matra en 1980. LA VENTE de Vivendi Universal Les candidats ont jusqu’au diffusée sans conventionnement, a L’éditeur américain André Schi- L’entrée de Lagardère suscite la Publishing (VUP), la branche édi- 15 octobre pour améliorer leur indiqué, vendredi 4 octobre, un frin avait raison, dans L’Edition 2 crainte de certains éditeurs… Pensez-vous que des éditeurs de tion de Vivendi Universal, s’avère offre. Selon les premières indica- membre du CSA à l’AFP. Editée en sans éditeurs (éd. La Fabrique) : les Au XIXe siècle déjà, Louis Hachet- 3 taille moyenne peuvent tirer par- plus complexe que prévu. Exigée tions, les trois repreneurs propo- France, Khalifa TV est diffusée par conglomérats ne sont pas bons te était surnommé « le Monopo- ti de ces bouleversements ? par les banques comme premier sent entre 3 et 3,5 milliards d’euros satellite sur le pourtour méditerra- pour l’édition. Chez Bertelsmann, leur ». Il est le premier à avoir créé Certains vont essayer de trou- signe de la politique de désendette- pour la totalité du groupe. Leurs néen mais s’adresse surtout à la la famille propriétaire a remercié des livres scolaires pour le primaire. ver leur place. Bayard Presse affi- ment du groupe, la cession devait propositions culturelles et socia- population algérienne. Les promo- le PDG, Thomas Middelhoff, car il Quand Guizot a fait voter sa loi che une volonté de développe- intervenir début octobre. Elle est les, en revanche, n’ont pas encore teurs de cette chaîne ont déposé un s’éloignait du cœur du métier de pour l’instruction, en 1833, il n’y ment dans l’édition. Mais l’inquié- désormais repoussée à la fin du été dévoilées. dossier, pour lequel ils attendent l’entreprise, le livre. AOL-Time avait qu’Hachette qui avait des tude vient du risque de dispari- mois. encore une réponse, auprès du CSA Warner connaît aussi des difficul- livres et il a obtenu un marché de tion des groupes familiaux, Trois consortiums sont en lice    à la fin du mois d’août. tés. Quand la logique financière plus d’un million d’exemplaires confrontés à moyen terme à des pour la reprise : l’un est mené par En attendant le choix de Viven- a Le gouvernementespagnol s’ap- prend le pas sur la logique indus- payés par l’Etat. C’était un monopo- problèmes de succession. Ils sont Eurazeo, la holding d’investisse- di, la guerre des rumeurs est prêterait à modifier une loi sur la trielle, c’est dangereux. Voir des le de fait plutôt que de droit. le cœur de l’édition française, le ment de Lazard associée au fonds déclenchée. Un jour, il est dit que télévision privée afin de permettre marques prestigieuses, comme Quand, en 1852, il a créé les biblio- sas entre les petits et les grands. Carlyle ; le second est conduit par PAI a déposé son offre quatre heu- à un seul actionnaire de contrôler Larousse ou Nathan, tomber thèques de gare, il a jeté les bases PAI (Paribas affaires industrielles) res après la clôture officielle. Un 100 % d’une chaîne. La législation entre les mains de financiers est d’un vrai monopole dans la distribu- Propos recueillis par A. S. avec les fonds Apax et Blackstone autre, on reproche à Eurazeo actuelle prévoit qu’un actionnaire et quatre éditeurs français indépen- d’avoir accès à des informations ne peut détenir directement plus de dants (Le Seuil, La Martinière, Fran- privilégiées après s’être engagé à 49 % d’une chaîne de télévision pri- cis Lefebvre, Media Participations) ; maintenir en place Agnès Tourai- vée espagnole. le troisième est emmené par ne, directrice actuelle de VUP. Une a PUBLICITÉ : si la publicité télévi- Hachette associé au fonds Rip- autre fois, Vivendi Universal se sée estouverte aux secteurs inter- plewood, candidat au rachat de la voit obligé de démentir une décla- dits (distribution, édition, presse et maison d’édition américaine Hou- ration d’une syndicaliste CGT du cinéma), la presse quotidienne régio- ghton Mifflin. groupe, selon laquelle l’offre d’Ha- nale (PQR) « explosera en vol », assu- Avant même que la procédure chette est la plus intéressante. re Jean-Louis Prévost, président du soit lancée, la cession de VUP est Auditionné par la commission des Syndicat de la presse quotidienne devenue une affaire d’Etat. Mati- finances de l’Assemblée, le 26 sep- régionale. Il note un recul de la publi- gnon, comme le ministre de la tembre, M. Fourtou s’était au cité de 1,07 % et de la diffusion de culture, se sont dits très attentifs au contraire déclaré « sceptique » sur 2,40 % sur un an, à fin août 2002. Le sort réservé à un groupe qui détient l’offre d’Hachette, en raison chiffre d’affaires de la PQR s’élève à la quasi-totalité du fonds lexicologi- notamment des problèmes de 2,4 milliards d’euros, dont 1 milliard que français (Larousse, Robert) et concurrence de recettes publicitaires. La grande près de la moitié des éditions scolai- Face à ce flot de rumeurs, Viven- distribution et la distribution auto res (Bordas, Nathan, Colin). di Universal a tenu à rappeler, ven- représentent 190 millions d’euros, Pour départager les candidats, la dredi 4 octobre, que « le processus soit 30 % des recettes publicitaires direction de Vivendi Universal a de vente de VUP [était mené] dans commerciales. – (AFP.) fixé trois critères : le prix, l’attache- les règles de transparence et d’équi- a PRESSE : le conseil d’administra- ment à la préservation de la culture té absolues entre les différents tion de 20 Minutes France met un française et les perspectives de déve- acteurs ». La direction de Vivendi terme au mandat de Francis Jaluzot loppement. Jean-René Fourtou, Universal ne se fait aucune illu- le 31 octobre, selon la lettre électroni- PDG de Vivendi Universal, a annon- sion : quel que soit son choix, il que de CB News. M. Jaluzot dirigeait cé que les engagements seraient sera critiqué. depuis juin 2001 l’éditeur du quoti- rendus publics et ne pourraient être dien gratuit, dont l’actionnaire majo- remis en cause ultérieurement. Martine Orange ritaire est le norvégien Schibsted. LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/21 LA TENDANCE FINANCIÈRE

Le Nikkei tremble devant Les entreprises de tabac et d’agroalimentaire face à la justice le ministre nippon de l’économie CHRONIQUE DES MARCHÉS TOKYO l’économie. « Il est tout à fait com- correspondance patible avec les règles de l’économie L’indice nippon Nikkei, qui a ter- capitaliste que les entreprises non LE FABRICANT de cigarettes américain Phi- d’hui d’un faible potentiel d’appréciation, il miné lundi 7 octobre en baisse de viables s’effondrent et que l’argent lip Morris a été condamné par un tribunal cali- ACTION PHILIP MORRIS n’en possède pas moins de nombreuxatouts 3,76 %, à 8 688 points – un nouveau soit prêté aux sociétés qui répondent fornien, vendredi 4 octobre, à verser 28 mil- En dollars, à New York sur ses concurrents : un fort potentiel de hausse plus bas niveau depuis dix-neuf ans à ses besoins vitaux. Il ne suffit pas liards de dollars (28,6 milliards d’euros) à une 55 Le 4 octobre 36,59 des prixdu tabac en Espagne, actuellement très – pourrait connaître des sessions pour une entreprise d’être géante fumeuse. Mais, en dépit du montant record de bas, de possibilités de restructuration encore mouvementées dans les jours pro- pour pouvoir continuer à exister », la somme demandée, cette décision ne devrait 50 possible au sein du groupe après la fusion et chains. Depuis la nomination de a-t-il déclaré ce week-end lors pas, selon les analystes, changer radicalement 45 enfin, un environnement juridique qui laisse Heizo Takenaka, le 30 septembre, à d’une intervention télévisée. Une l’environnement des producteurs de tabac sur peu de prise auxactions juridiques coûteuses la tête de la puissante FSA, l’agence profession de foi maintes fois le plan du droit ou de la concurrence. 40 comme celles engagées auxEtats-Unis. des affaires financières, la sélection entendue au Japon, mais qui n’a 35 naturelle à l’œuvre sur les marchés toujours été que partiellement  ,    AAMSOJJ     boursiers japonais n’épargne per- mise en œuvre. Le premier fabricant mondial de cigarettes Source : Bloomberg 2002 Tétanisés, les investisseurs sont en train de sonne : les banques mais aussi de La montée en puissance de est un habitué des procès. Les actions judiciai- scruter tous les groupes qui pourraient être grandes sociétés comme Fujitsu et M. Takenaka au sein du nouveau res intentées par les victimes du tabagisme sont exposés à un risque juridique. Fin juillet, Saint- Toshiba, dont la compétitivité s’est cabinet Koizumi signale que le aujourd’hui nombreuses et les analystes esti- Gobain en a fait l’amère expérience en révé- érodée, sont dans la tourmente. camp des tenants de la méthode ment que le cours des actions des fabricants de Le tribunal de Los Angeles, qui a condamné lant, lors de sa présentation des comptes En accédant à ces nouvelles forte l’a emporté sur celui des at- tabac intègrent désormais les condamnations Philip Morris pour fraude et négligence, lui semestriels, qu’il avait provisionnné plusieurs responsabilités, le ministre de tentistes. Les premiers détails des potentielles qui pourraient résulter de ces procé- reproche d’avoir dissimulé auxfumeurs le lien centaines de millions d’euros pour faire face à l’économie a les coudées franches différentes mesures, qui allieront dures. Toutes les peines qui sont prononcées entre le tabagisme et le cancer. Philip Morris a d’éventuelles amendes liées à son ancienne pour procéder à un nettoyage plus relance fiscale à assainissement aujourd’hui vont faire l’objet d’appel qui dure- d’ores et déjà annoncé son intention de faire activité dans l’amiante. Son cours avait perdu radical des secteurs malades de structurel, devraient être connus ront au moins jusqu’en 2004 voire au-delà. appel de la condamnation si le verdict n’était plus de 30 %, après l’annonce de cette nouvel- dans les jours à venir. D’ailleurs, le montant de la condamnation n’a pas annulé. Car cette condamnation succède à le. Depuis le titre ne se relève pas. Lafarge, à INDICE NIKKEI Dans le secteur bancaire, entraîné qu’un repli de l’action de 7, 37 % à une autre de 875 000 dollars déja prononcée, il son tour, est mis sous surveillance par le mar- M. Takenaka devrait chercher à 36,59 dollars à la fermeture de Wall Street, le y a quinze jours, dans la même procédure. ché après avoir révélé que d’anciens sites, En points, à Tokyo accélérer la recomposition des vendredi 4 octobre. Ce qui n’est pas cher payé aujourd’hui cédés, étaient impliqués dans des      Le 7 oct. 8 688 banques régionales. Sa nouvelle si l’on considère que le montant de l’amende problèmes d’amiante. 9 600 équipe au sein de la FSA va aussi représente un tiers du chiffre d’affaires du grou- Altadis, issue de la fusion entre la française Mais la suspicion s’étend désormais plus s’intéresser de plus près auxmau- pe (90 milliards de dollars) ou trois fois son Seita et l’espagnole Tabacalera a également loin : les investisseurs regardent de près l’évolu- 9 400 vais payeurs en élargissant le résultat net (8,6 milliards de dollars). une source de revenus diversifiée. Le développe- tion des problèmes de santé et notamment champ des inspections commen- Cette réaction modérée de la part des analys- ment des activités de distribution fait qu’auj- ceuxde l’obésité devenue une cause nationale 9 200 cées en 2001. Les observateurs s’at- tes financiers et de la communauté boursière ourd’hui, les cigarettes ne représentent plus auxEtats-Unis. Plusieurs plaintes ont déjà été tendent à une polarisation du mar- est surtout la conséquence de la diversification que 54 % du chiffre d’affaires du groupe. Cette déposées contre McDonald’s, accusé de ne pas 9 000 ché autour des valeurs les plus sai- opérée par Philip Morris pour réduire son expo- structure met l’entreprise à l’abri dans ces pério- avoir mis en garde les consommateurs, à l’ins- 8 800 nes. Reste à savoir si la Bourse est sition auxprocédures judidiciaires. Aujour- des de turbulences boursières. Pour preuve, tar des fabricants de cigarettes, sur les risques capable de supporter assez long- d’hui, le groupe est numéro deuxmondial de depuis le début de l’année, à la Bourse de Paris, encourus. Mais c’est l’ensemble de la filière 8 600 temps l’épreuve sans décrocher l’agroalimentaire avec Kraft Foods et s’il tire l’action Altadis affiche un gain de 19,9 % à 22,89 agroalimentaire qui vit sous la menace. 4101724730 davantage. toujours plus de la moitié de ses revenus du euros dans un marché qui affiche un recul Sept. 2002 Oct. tabac, plus d’un tiers (38 %) provient de l’ali- moyen de 40 %. Les analystes de Fortis bank François Bostnavaron Source : Bloomberg Brice Pedroletti mentaire. estiment même que si Altadis dispose aujour- et Martine Orange

Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 7/10, 9h54 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier % var. Maxi Mini PER ROYAUME UNI FTSE 100 index 3741,60 7/10 -1,89 5362,29 4/1 3609,89 24/9 13,40 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index 612,60 7/10 -1,71 1569,61 4/1 621,19 4/10 AUSTRALIE All ordinaries 2895,60 7/10 -1,66 3443,89 14/2 2909,50 6/8 15,20 SUÈDE OMX 433,78 7/10 -3,32 878,88 4/1 423,98 23/9 17,70 UNION EUROPÉENNE CHINE Shangaï B 144,58 27/9 -0,45 172,33 31/12 121,08 23/1 29,10 ALLEMAGNE DAX Index 2628,51 7/10 -3,17 5467,31 19/3 2677,61 4/10 13,90 EUROPE Shenzen B 231,61 27/9 -0,07 267,75 31/12 182,42 23/1 15,60 Euro Neu Markt Price IX 354,43 7/10 -1,64 1212,43 4/1 358,54 4/10 HONGRIE Bux 6811,32 4/10 -1,29 9019,42 7/5 6546,35 26/7 9,20 CORÉE DU SUD Composite 650,92 4/10 0,44 943,53 22/4 637,77 1/10 AUTRICHE traded 1026,39 7/10 -1,68 1368,18 2/5 1038,56 4/10 12,20 ISLANDE ICEX 15 1300,38 4/10 0,53 1413,85 21/3 1141,82 28/12 HONG KONG Hang Seng 8917,46 7/10 -1,48 12020,45 17/5 8920,86 3/10 12,60 BELGIQUE Bel 20 1827,31 7/10 -1,74 2906,75 24/4 1830,11 30/9 10,20 POLOGNE WSE Wig 20 1052,40 4/10 -0,05 1486,22 28/1 1026,65 26/7 All ordinaries 3914,56 7/10 -1,47 5277,35 17/5 3924,78 3/10 DANEMARK Horsens Bnex 190,96 7/10 -1,10 280,92 26/3 188,80 1/10 11,90 TCHÉQUIE Exchange PX 50 411,60 7/10 -2,28 479,39 10/5 384,60 2/1 INDE Bombay SE 30 349,62 4/10 -0,09 415,77 5/4 333,54 31/12 ESPAGNE Ibex 35 5411,50 7/10 -1,59 8608,50 4/1 5293,50 25/9 14,50 RUSSIE RTS 351,91 4/10 1,55 425,42 20/5 256,75 28/12 ISRAËL Tel Aviv 100 325,12 6/10 -3,11 468,92 7/1 331,61 3/10 FINLANDE Hex General 5064,91 7/10 -2,14 9224,38 4/1 4711,08 24/7 13,60 SUISSE Swiss market 4560,40 7/10 -2,49 6740,60 17/5 4372,60 24/7 17,50 JAPON Nikkei 225 8688,00 7/10 -3,76 12081,42 27/5 8860,65 4/10 21,70 FRANCE CAC 40 2704,32 7/10 -2,23 4720,04 4/1 2666,04 24/9 14,50 TURQUIE National 100 8801,12 7/10 -1,47 15071,83 8/1 8514,03 3/7 14,70 Topix index 860,47 7/10 -3,49 1144,02 27/5 876,79 4/10 26,50 Mid CAC 1290,79 4/10 -1,78 2176,89 2/4 1290,79 4/10 15,30 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 640,86 7/10 -0,50 816,94 23/4 630,65 25/9 13,80 SBF 120 1911,12 7/10 -2,14 3263,90 28/3 1894,39 24/9 14,70 ARGENTINE Merval 410,82 4/10 0,74 471,33 6/2 267,73 14/6 21,10 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 721,18 7/10 -0,05 786,14 18/6 710,96 26/7 SBF 250 1868,40 4/10 -2,76 3081,89 28/3 1842,21 25/9 15,00 BRÉSIL Bovespa 9259,76 4/10 1,31 14495,28 18/3 8352,29 30/9 8,10 SINGAPOUR Straits Time 1381,34 7/10 1,01 1848,98 5/3 1326,35 25/9 Indice second marché 1724,00 4/10 -1,50 2567,01 15/5 1724,00 4/10 11,50 CANADA TSE 300 5935,33 4/10 -1,52 7992,70 7/3 5908,68 4/10 16,90 TAÏWAN Weighted 4067,79 4/10 -0,20 6484,93 22/4 4014,20 4/10 21,30 Indice nouveau marché 457,33 7/10 -3,01 1175,41 7/1 437,32 25/9 CHILI Ipsa 80,41 5/10 1,71 109,73 28/12 78,09 1/10 14,40 THAILANDE Thaï SE 336,87 7/10 -1,19 430,67 14/6 301,17 28/12 GRÈCE ASE General 1792,45 7/10 0,00 2655,07 3/1 1748,97 4/10 13,10 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 7528,40 4/10 -2,45 10673,09 19/3 7460,77 30/9 16,70 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 3748,94 7/10 -2,45 6085,02 18/1 3712,91 27/9 9,30 Nasdaq composite 1139,90 4/10 -2,20 2098,87 9/1 1135,27 4/10 33,70 AFRIQUE DU SUD All share 9392,84 7/10 -1,45 9991,25 11/9 9327,00 25/9 9,20 ITALIE Milan Mib 30 21149,00 7/10 -1,84 33548,00 17/4 21045,00 24/9 16,00 Nasdaq 100 815,40 4/10 -2,14 1710,22 9/1 809,94 4/10 32,30 COTE D'IVOIRE BRVM 67,07 3/10 0,00 77,45 31/12 66,51 16/9 LUXEMBOURG Lux Index 704,71 4/10 -0,22 1169,47 14/1 702,90 3/10 12,80 Wilshire 5000 7598,62 4/10 -2,25 10983,40 19/3 7396,62 24/7 PAYS BAS Amster. Exc. Index 296,38 7/10 -3,11 531,45 18/4 282,79 24/9 12,20 Standards & Poors 500 800,58 4/10 -2,24 1176,96 7/1 775,67 24/7 16,20 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. PORTUGAL PSI 20 5193,21 7/10 -0,78 7998,50 4/1 4937,16 30/9 12,50 MEXIQUE IPC 5869,22 4/10 -0,49 7611,12 11/4 5500,75 5/8 11,00 n/d : valeur non disponible.

EUROPE Lundi7 octobre 9h54 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES DANONE ...... FR...... 119,60 .....-1,64 4/10 : 129 millions d'euros échangés 7/10 : 882 millions d'euros échangés Séance du 4/10 PROCTER AND GAMBLE ...... 88,52...... -1,44 SECTEURS EURO STOXX DEUTSCHE BANK AG...... AL...... 40,06 .....-4,05 Valeur Cours de clôture (¤) % var. Valeur Cours de clôture (¥) % var. NYSE SBC COMMUNICATIONS...... 21,62 ...... -0,83 Indice % var. DEUTSCHE TELEKOM...... AL ...... 8,77 .....-3,31 TEXAS INSTRUMENTS...... 14,68 ...... -3,67 Meilleures performances Meilleures performances 1801 millions de titres échangés EURO STOXX 50 ...... 2166,50 .....-2,62 E.ON ...... AL...... 47,38 .....-2,57 EBOOKERS ...... 9,60 ...... 60,00 NIHON SEIKO...... 600,00 ...... 11,11 Valeur Cours de clôture ($) % var. UNITED TECHNOLOGIE ...... 52,48 ...... -5,34 AUTOMOBILE ...... 154,50 .....-3,17 ENDESA...... ES ...... 9,34 .....-2,20 VERIZON COMM ...... 33,60...... 2,13 PROUT ...... 0,80 ...... 53,85 MITANI CORP...... 393,00...... 9,78 3 M...... 114,50 ...... -0,45 BANQUES...... 164,00 .....-3,12 ENEL ...... IT ...... 4,99 .....-1,38 WAL-MART STORES ...... 51,75...... 1,27 HEYDE...... 0,03 ...... 50,00 KINTETSU WORLD EXP ...... 1170,00...... 8,33 AM INTL GRP...... 52,70 ...... -3,52 PRODUIT DE BASE ...... 130,25 .....-1,36 ENI SPA ...... IT...... 14,15 .....-1,80 WALT DISNEY COMPAN...... 15,05 ...... -5,94 AGIPLAN TECHNOSOFT ...... 1,59 ...... 44,55 FUJI ROBIN IND...... 145,00...... 8,21 ALCOA ...... 19,11 ...... -4,93 CHIMIE...... 239,83 .....-2,07 FORTIS...... BE...... 13,73 .....-3,85 TRIA IT SOLUTIONS ...... 0,45 ...... 36,36 VITEC...... 910,00...... 8,08 AOL TIME WARNER...... 11,81 ...... -5,44 NASDAQ TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 260,65 .....-1,80 FRANCE TELECOM...... FR ...... 8,53 .....-2,07 SENATOR ENTERTAINM...... 0,60 ...... 33,33 NIHON COMPUTER GRA ...... 70,00...... 7,69 AMERICAN EXPRESS ...... 28,53 ...... -4,77 1591 millions de titres échangés CONSTRUCTION...... 155,86 .....-1,69 GENERALI ASS...... IT...... 14,47 .....-2,30 MB SOFTWARE ...... 0,04 ...... 33,33 TAISEI LAMICK...... 4900,00...... 7,69 AT & T...... 11,56...... 1,40 Valeur Cours de clôture ($) % var. CONSOMMATION CYCLIQUE...... 69,79 .....-3,28 ING GROEP CVA...... NL...... 14,10 .....-2,62 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances BANK OF AMERICA ...... 58,00 ...... -3,01 ALTERA CORP ...... 9,43 ...... -0,11 PHARMACIE...... 326,41 .....-2,34 KONINKLIJKE AHOLD ...... NL...... 11,80 .....-3,36 WORLDCOM...... 0,10...... -41,18 DAIEI INC ...... 87,00...... -30,40 BOEING CO...... 32,01 ...... -6,70 AMAZON.COM...... 16,55 ...... -1,19 ÉNERGIE ...... 265,53 .....-1,55 L'OREAL...... FR...... 74,00 .....-1,86 PHENOMEDIA ...... 0,25...... -28,57 AUBEX CORP...... 141,00...... -25,79 BRISTOL MYERS SQUI...... 21,76 ...... -6,00 AMGEN INC...... 43,66 ...... -4,57 SERVICES FINANCIERS...... 143,14 .....-2,13 LVMH ...... FR...... 33,78 .....-2,79 PIXELNET...... 0,08...... -27,27 TOA WOOL SPINNING...... 31,00...... -22,50 CATERPILLAR ...... 36,01 ...... -3,95 APPLIED MATERIALS ...... 11,33 ...... -1,48 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 207,87 .....-1,54 MUENCHENER RUECKV ...AL...... 96,19 .....-5,04 FORIS ...... 0,45...... -25,00 OMIKENSHI ...... 43,00...... -20,37 CITIGROUP...... 27,98 ...... -1,86 BED BATH & BEYOND ...... 31,42...... 0,00 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 214,92 .....-1,50 NOKIA OYJ...... FI...... 13,03 .....-3,41 ELMOS SEMICONDUCT...... 3,97...... -19,96 TOBISHIMA CORP...... 18,00...... -18,18 COCA-COLA ...... 50,95...... 0,65 CISCO SYSTEMS ...... 9,46 ...... -3,67 ASSURANCES...... 134,94 .....-2,63 PINAULT PRINTEMPS...... FR...... 59,40 .....-3,41 BRAIN INTL SOFT...... 0,14...... -17,65 ORIENT CORP...... 50,00...... -18,03 COLGATE PALMOLIVE...... 54,17 ...... -0,02 COMCAST A SPECIAL ...... 19,38...... 2,00 MÉDIAS ...... 138,79 .....-2,41 REPSOL YPF ...... ES...... 11,97 .....-0,91 ELSA AG...... 0,05...... -16,67 GRO BELS...... 32,00...... -17,95 DOW CHEMICAL...... 26,23 ...... -1,72 CONCORD EFS ...... 13,18 ...... -4,01 BIENS DE CONSOMMATION...... 264,16 .....-1,63 ROY.PHILIPS ELECTR ...... NL...... 14,07 .....-6,51 DUPONT DE NEMOURS...... 38,06...... 0,85 DELL COMPUTER ...... 24,76 ...... -2,13 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....203,27 .....-2,30 ROYAL DUTCH PETROL ....NL...... 41,61 .....-2,30 EASTMAN KODAK...... 26,86 ...... -1,61 EBAY...... 52,35...... 0,87 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 190,89 .....-3,74 RWE...... AL...... 30,14 .....-1,66 EXXON MOBIL ...... 33,06 ...... -0,36 FLEXTRONICS INTL ...... 6,45...... -10,17 SERVICES COLLECTIFS ...... 206,91 .....-1,93 SAINT GOBAIN...... FR...... 21,70 .....-3,12 LONDRES PARIS FORD MOTOR...... 8,66 ...... -5,46 GEMSTAR TV GUIDE ...... 2,60 ...... -2,62 SANOFI-SYNTHELABO ...... FR...... 57,55 .....-2,04 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 4/10 : 2340 millions d'euros échangés 4/10 : volume d'échange non disponible GENERAL ELECTRIC ...... 24,01 ...... -2,48 GENZYME ...... 21,24 ...... -5,38 SANPAOLO IMI ...... IT ...... 5,61 .....-2,43 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture (£) % var. Valeur Cours de clôture (¤) % var. GENERAL MOTORS...... 36,42...... -3,57 INTEL CORP ...... 13,71 ...... -0,94 SIEMENS ...... AL...... 31,40 .....-4,03 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances GILLETTE CO...... 29,83 ...... -0,07 INTUIT ...... 45,14 ...... -1,51 SOCIETE GENERALE A ...... FR...... 38,69 .....-6,12 ABN AMRO HOLDING ...... NL...... 10,67 .....-6,97 TELEWEST COMM...... 0,01 ...... 25,00 ALTEN ...... 5,20...... 7,88 HEWLETT PACKARD...... 11,45 ...... -4,34 JDS UNIPHASE...... 1,68...... 1,20 SUEZ...... FR...... 15,57 .....-3,53 AEGON NV...... NL...... 10,19 .....-2,02 BALTIMORE TECHNOL...... 0,05 ...... 11,11 EQUANT ...... 2,68...... 7,63 HOME DEPOT INC...... 25,80...... 3,37 LINEAR TECHNOLOGY ...... 20,36 ...... -3,64 TELECOM ITALIA...... IT ...... 7,19 .....-1,10 AIR LIQUIDE...... FR...... 122,00 .....-2,01 BRITISH ENERGY ...... 0,12...... 8,36 AIR FRANCE ...... 7,54...... 7,41 HONEYWELL INTL...... 20,04 ...... -7,35 MAXIM INTEGR PROD...... 22,31 ...... -5,63 TELEFONICA...... ES ...... 7,89 .....-1,00 ALCATEL A ...... FR ...... 2,38 .....-2,86 DEBENHAMS ...... 2,14...... 6,22 GEMPLUS INTL ...... 0,53...... 6,00 IBM ...... 56,60 ...... -5,67 MICROSOFT...... 43,77 ...... -2,10 TIM ...... IT ...... 4,15 .....-1,89 ALLIANZ N ...... AL...... 77,81 .....-1,88 PEARSON...... 5,54...... 6,03 FRANCE TELECOM ...... 8,70...... 5,07 INTL PAPER...... 33,76 ...... -1,32 ORACLE CORP...... 8,20 ...... -1,56 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 134,00 .....-0,81 AVENTIS...... FR...... 54,55 .....-2,85 MARKS & SPENC GRP...... 3,08...... 4,95 GEMPLUS INTL ...... 0,52...... 4,00 JOHNSON & JOHNSON...... 56,95 ...... -1,78 PAYCHEX ...... 23,23 ...... -1,57 UNICREDITO ITALIAN ...... IT ...... 3,16 .....-1,86 AXA...... FR ...... 9,75 .....-2,69 GRANADA...... 0,76...... 4,86 EURO DISNEY ...... 0,46...... 4,55 J.P.MORGAN CHASE ...... 16,54 ...... -6,13 PEOPLESOFT INC...... 12,15 ...... -1,94 UNILEVER CVA ...... NL...... 61,80 .....-1,59 BASF AG...... AL...... 33,05 .....-2,45 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances LUCENT TECHNOLOGIE ...... 0,75...... 0,00 QUALCOMM INC...... 29,26...... 0,55 VIVENDI UNIVERSAL...... FR...... 11,55 .....-4,70 BAYER...... AL...... 18,09 .....-3,21 TIMELOAD...... 0,04...... -26,47 INGENICO ...... 6,03...... -34,53 MC DONALD'S CORP...... 17,50 ...... -1,63 SIEBEL SYSTEMS...... 5,50 ...... -0,54 VOLKSWAGEN ...... AL...... 34,41 .....-3,75 BAYR.HYP.U.VERBK...... AL...... 11,95 .....-6,79 ROYAL AND SUN ALLI...... 0,95 ...... -8,70 FIMALAC ...... 29,50...... -14,69 MERCK AND CO...... 44,26 ...... -4,39 STARBUCKS CORP ...... 21,23...... 0,61 BBVA ...... ES ...... 7,35 .....-2,26 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- PACE MICRO TECH ...... 0,14 ...... -8,20 BNP PARIBAS...... 29,00...... -10,38 MOTOROLA ...... 10,01 ...... -4,30 SUN MICROSYSTEMS...... 2,42 ...... -5,84 BNP PARIBAS ...... FR...... 27,87 .....-3,90 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- INVENSYS PLC ...... 0,56 ...... -7,50 UBI SOFT ENTERTAIN...... 8,20 ...... -9,19 NORTEL NETWORKS...... 0,82...... 5,13 VERITAS SOFTWARE ...... 12,62...... 7,54 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BSCH...... ES ...... 5,00 .....-1,96 (Belgique), GR (Grèce). REUTERS GROUP...... 2,10 ...... -7,08 AXA...... 10,02...... -7,90 PEPSICO ...... 37,00 ...... -0,59 WORLDCOM...... 0,10 ...... -0,99 CARREFOUR...... FR...... 39,78 .....-3,09 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE IMI PLC ...... 2,38 ...... -6,86 DEUTSCHE BANK AG ...... 41,77 ...... -7,22 PFIZER INC...... 28,55 ...... -3,68 XILINX INC...... 15,73 ...... -0,76 DAIMLERCHRYSLER N...... AL...... 32,94 .....-3,60 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). KINGSTON COMM...... 0,48 ...... -6,86 PINGUELY-HAULOTTE...... 3,61 ...... -7,20 PHILIP MORRIS COS ...... 36,59 ...... -7,37 YAHOO INC...... 9,34 ...... -0,53

MARCHÉ DES CHANGES 7/10, 9h54 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D'INTÉRÊTS LE 7/10 Taux de base bancaire...... 6,60 % LUNDI 7 OCTOBRE 9h54 LUNDI 7 OCTOBRE 9h54 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,40 % % var. LONDRES j.le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d'intérêt légal...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 10380,00...... -0,19 ALUMINIUM COMPTANT ($).....1289,00...... -0,73 ($) 0,80723 0,97940 1,56550 0,67011  TOKYO 3,29 3,25 4,42 4,90 OR FIN LINGOT...... 10410,00...... -1,23 ALUMINIUM À 3 MOIS ($)...... 1303,52...... -0,64 (¥) 123,88000 121,33000 193,97000 82,99788 - 3,97 3,93 4,71 4,58 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D'OR EN DOLLAR...... 320,30...... -0,56 CUIVRE COMPTANT ($)...... 1436,00...... -1,29  PARIS ¤ 3,29 3,25 4,59 5,11 taux effectif moyen ...... 60,40 % PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...... 60,90...... 1,33 CUIVRE À 3 MOIS ($)...... 1456,00...... -1,36 ( ) 1,02105 0,82415 1,59875 0,68400  usure ...... 8,05 % LONDRES 3,29 3,25 4,36 4,96 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 60,00...... -0,33 ETAIN COMPTANT ($) ...... 4155,00...... -0,54 (£) 0,63877 0,51554 0,62550 0,42794  0,05 0,07 1,08 1,84 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 60,00...... -0,33 ETAIN À 3 MOIS ($) ...... 4179,90...... -0,72 - taux effectif moyen ...... 5,99 % ZURICH (FR. S.) 1,49230 1,20485 1,46160 2,33680 1,77 1,76 3,70 4,87 PIÈCE 10 US$...... 201,00...... 0,00 NICKEL COMPTANT ($)...... 6615,00...... 0,42  0,75 0,75 2,71 3,34 usure ...... 7,99 % PIÈCE 20 US$...... 385,00...... 0,00 NICKEL À 3 MOIS ($)...... 6589,90...... 0,39 Crédit consommation (- de 1 524 euros) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 387,50...... -0,51 PLOMB COMPTANT ($)...... 414,50...... 0,97 taux effectif moyen ...... 16,47 % PLOMB À 3 MOIS ($)...... 423,99...... 0,63 COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 21,96 % ZINC COMPTANT ($)...... 737,50...... -0,81 MARCHÉS A TERME LE 7/10, 9h54 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS ($)...... 755,50...... -1,05 taux effectif moyen ...... 13,10 % 0.9876 0.9794 prix prix ouverts DENRÉES NEWYORK  ...... 7,4283...... 7,4288  usure...... 17,47 % 0.99 LUNDI 7 OCTOBRE 9h54 Cours % var. ARGENT À TERME ($) ...... 4,49...... 0,00  ...... 7,2890...... 7,2950  40 . 10/2 2767,50 2711,00 478674 Crédit consommation (+ de 1 524 euros) 0.9860 PLATINE À TERME ($)...... 560,00...... -0,02  ...... 9,0930...... 9,0990 0.97  . 12/2 92,88 0 taux effectif moyen ...... 8,48 % BLE ($ CHICAGO) ...... 377,00...... 0,60    . 50 ...... 30,0486...... 30,5537 0.94 0.9843 9/2 2233,00 2131 usure...... 11,31 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 2218,00...... 0,14  ...... 1,7812...... 1,7842  CAFE (£ LONDRES)...... 636,00...... -4,07 0.92 0.9827 Crédit aux entreprises (+ de 2ans)  ...... 1,5567...... 1,5586  10  12/2 112,50 112,46 716740 COLZA (¤ PARIS) ...... 259,00...... 0,19    moyenne taux variable ...... 5,65 % PÉTROLE ...... 7,6360...... 7,6640 0.90 0.9810 MAÏS ($ CHICAGO)...... 258,00...... 1,38 usure taux variable ...... 7,53 % Cours % var.  -...... 2,0292...... 2,0324  3. 12/2 97,09 97,09 488616 ORGE (£ LONDRES)...... 59,55...... -0,50 LUNDI 7 OCTOBRE 9h54 0.87 0.9794 moyenne taux fixe ...... 6,19 %   ...... 243,3651 ...... 244,2241   JUS D'ORANGE ($ NEW YORK) ...... 0,93...... -0,05 BRENT (LONDRES) ...... 28,79...... -0,86 usure taux fixe...... 8,25 %  ...... 32552,0000..32618,0000 AM J J A S O 30 4   12/2 7695,00 7560,00 29618 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 195,70...... -0,56 WTI (NEW YORK)...... 29,58...... -0,50 ...... 31,0370...... 31,0690 2002 Octobre .   12/2 824,50 807,00 542509 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 170,30...... 0,65 LIGHT SWEET CRUDE ...... 29,58...... -0,60 22/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 MARCHÉS FRANÇAIS

Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code PREMIER MARCHÉ cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam F.F.P. (NY)...... ◗...... 92,00...... 88,50 ...... 3,95...... -5,20...... 132,50...... 83,50 .....2,20...... 6478 SELECTIBAIL(EXSEL) ...... 16,70...... 16,50 ...... 1,21 ...... 4,89 ...... 18,50...... 15,33 .....1,48 ...12599 VALEURS FRANCAISES FIMALAC...... ◗...... 28,00...... 29,50...... -5,08....-30,52 ...... 50,50...... 28,00 .....1,40...... 3794 SIDEL...... 30,00...... 30,00...... n/d....-40,00 ...... 53,00...... 27,01...... n/d ...13060 Lundi 7 octobre 9h30 FINAXA...... 38,50...... 38,02 ...... 1,26....-51,35...... 107,50...... 33,50 .....2,24...... 3313 SILIC ...... 152,00.....152,50...... -0,33...... -3,06...... 189,00 ....150,00 .....7,10...... 5091 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code FONC.LYON.# ...... 26,01...... 26,50...... -1,85...... -2,58 ...... 32,60...... 25,20 .....1,00...... 3340 SIMCO...... ◗...... 82,45...... 82,20 ...... 0,30 ...... 6,38 ...... 90,00...... 76,10 .....2,80 ...12180 cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam FRANCE TELECOM...... ◗...... 8,45 ...... 8,71...... -2,99....-81,18 ...... 48,16...... 6,75 .....1,00 ...13330 SKIS ROSSIGNOL...... 9,00 ...... 9,10...... -1,10....-37,84 ...... 15,90...... 8,40 .....0,28 ...12041 ACCOR...... ◗ ...... 28,16...... 28,04 ...... 0,43....-31,03 ...... 49,00...... 27,50 .....1,05 ...12040 FROMAGERIES BEL...... n/d.....119,70...... n/d .....19,75...... 120,00...... 91,80 .....2,22 ...12185 SOCIETE GENERALE...... ◗...... 40,00...... 41,21...... -2,94....-36,35 ...... 81,40...... 39,95 .....2,10 ...13080 AFFINE ...... 40,00...... 40,00...... n/d ...... 8,40 ...... 40,05...... 30,34 .....1,40...... 3610 GALERIES LAFAYETTE ...... ◗ ....102,60.....105,10...... -2,38....-32,89...... 168,90 ....102,50 .....0,90 ...12124 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 18,92...... 18,53 ...... 2,10....-60,59 ...... 49,70...... 18,20 .....0,56 ...12122 AGF...... ◗...... 22,75...... 23,22...... -2,02....-57,79 ...... 58,50...... 22,75 .....2,00 ...12592 GAUMONT # ...... n/d...... 40,60...... n/d...... -1,45 ...... 53,70...... 39,00 .....0,57...... 3489 SOMFY (EX DAMART) ...... 101,00.....100,00 ...... 1,00 .....50,83...... 107,50...... 66,04 .....3,80 ...12049 AIR FRANCE GPE NOM...... ◗...... 7,45 ...... 7,58...... -1,72....-54,68 ...... 21,19...... 7,09 .....0,10...... 3112 GECINA...... ◗...... 87,50...... 87,80...... -0,34...... -4,37...... 104,00...... 87,50 .....3,60 ...13151 SOPHIA ...... ◗...... 29,25...... 29,25...... n/d...... -3,08 ...... 32,98...... 28,50 .....1,52 ...12077 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....123,40.....124,50...... -0,88....-11,80...... 160,00 ....111,60 .....3,20 ...12007 GENERALE DE SANTE ...... 10,70...... 10,85...... -1,38....-25,48 ...... 17,85...... 9,65...... n/d...... 4447 SOPRA GROUP CA# ...... ◗...... 11,05...... 11,20...... -1,34....-71,49 ...... 59,20...... 10,01 .....0,80...... 5080 ALCATEL A...... ◗...... 2,39 ...... 2,45...... -2,45....-87,55 ...... 21,62...... 2,05 .....0,16 ...13000 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 15,01...... 16,20...... -7,35....-57,41 ...... 50,05...... 15,01 .....1,22 ...12016 SPIR COMMUNIC. #...... ◗...... 75,70...... 76,20...... -0,66...... -2,94 ...... 91,00...... 66,80 .....3,00 ...13173 ALCATEL O ...... 1,89 ...... 1,92...... -1,56....-75,51 ...... 9,62...... 1,61 .....0,10 ...13015 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 2,79 ...... 2,90...... -3,79....-76,84 ...... 13,34...... 2,14 .....0,15...... 6337 SR TELEPERFORMANCE .....◗...... 14,80...... 14,95...... -1,00....-37,02 ...... 29,68...... 12,96 .....0,18...... 5180 ALSTOM...... ◗...... 3,48 ...... 3,58...... -2,79....-70,20 ...... 15,24...... 3,25 .....0,55 ...12019 GRANDVISION CA# ...... ◗...... 17,29...... 18,00...... -3,94 .....13,37 ...... 20,10...... 15,05 .....0,30...... 5297 STERIA GROUPE #...... 5,96 ...... 6,18...... -3,56....-80,00 ...... 38,80...... 4,80 .....0,18...... 7291 ALTRAN TECHNO. #...... ◗...... 4,70 ...... 5,02...... -6,37....-90,73 ...... 66,40...... 4,50 .....0,20...... 3463 GROUPE GASCOGNE...... 70,60...... 70,80...... -0,28...... -4,85 ...... 86,00...... 66,80 .....2,70 ...12441 SUCR.PITHIVIERS...... 365,00.....366,00...... -0,27...... -5,24...... 445,00 ....360,00...13,00...... 3331 ARBEL# ...... 2,53 ...... 2,55...... -0,78....-18,38 ...... 7,50...... 2,32 .....0,53...... 3588 GROUPE PARTOUCHE #...... 64,80...... 64,80...... n/d....-12,72 ...... 84,20...... 57,35 .....0,80...... 5354 SUEZ...... ◗...... 15,99...... 16,14...... -0,93....-52,97 ...... 34,90...... 14,50 .....0,71 ...12052 AREVA CIP...... 136,10.....136,00 ...... 0,07....-14,67...... 201,00 ....134,70 .....6,20...... 4524 GUYENNE GASCOGNE ...... ◗...... 79,30...... 79,30...... n/d...... -6,70 ...... 92,95...... 74,00 .....1,70 ...12028 TAITTINGER ...... 120,00.....110,00 ...... 9,09...... -7,62...... 159,50 ....110,00 .....2,45...... 3720 ASF...... ◗...... 24,20...... 24,70...... -2,02...... n/d ...... 28,20...... 23,00...... n/d ...18415 HAVAS ...... ◗...... 3,39 ...... 3,55...... -4,51....-58,30 ...... 11,00...... 2,80 .....0,17 ...12188 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗...... 57,30...... 58,50...... -2,05....-61,80...... 162,90...... 55,50 .....3,30 ...13170 ATOS ORIGIN...... ◗...... 23,71...... 25,21...... -5,95....-67,76 ...... 94,40...... 22,21...... n/d...... 5173 IMERYS ...... ◗ ....111,70.....111,50 ...... 0,18 ...... 3,61...... 139,00...... 98,00 .....3,70 ...12085 TF1...... ◗...... 21,98...... 22,32...... -1,52....-22,57 ...... 36,88...... 19,57 .....0,65...... 5490 AVENTIS ...... ◗...... 54,70...... 56,15...... -2,58....-31,41 ...... 85,95...... 47,60 .....0,58 ...13046 IMMEUBLES DE FCE...... n/d...... 20,31...... n/d...... -7,68 ...... 25,00...... 19,80 .....0,30 ...12037 THALES ...... ◗...... 27,10...... 27,37...... -0,99....-30,06 ...... 46,20...... 26,05 .....0,70 ...12132 AXA...... ◗...... 9,81...... 10,02...... -2,10....-58,20 ...... 26,09...... 8,80 .....0,56 ...12062 IMMOBANQUE NOM...... n/d.....127,00...... n/d...... n/d...... 132,50 ....118,00 .....7,92...... 5793 THOMSON MULTIMEDIA..◗...... 15,36...... 15,61...... -1,60....-55,47 ...... 37,15...... 15,08...... n/d ...18453 BACOU DALLOZ ...... 73,00...... 76,00...... -3,95....-17,04...... 138,00...... 68,00 .....0,90...... 6089 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 1,94 ...... 2,01...... -3,48....-85,01 ...... 15,98...... 1,06...... n/d...... 5257 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....135,10.....135,10...... n/d....-15,77...... 179,40 ....121,20 .....3,80 ...12027 BAIL INVESTIS.CA...... 125,00.....125,00...... n/d ...... 3,22...... 147,00 ....121,00 .....7,58 ...12018 INGENICO...... ◗...... 5,69 ...... 6,03...... -5,64....-72,29 ...... 25,90...... 5,13 .....0,15 ...12534 TRANSICIEL # ...... ◗...... 3,26 ...... 3,25 ...... 0,31....-90,60 ...... 40,56...... 3,18 .....0,55...... 6271 BEGHIN SAY...... ◗...... 36,75...... 37,40...... -1,74...... -9,92 ...... 45,90...... 36,00 .....1,70...... 4455 JC DECAUX...... ◗...... 10,80...... 11,30...... -4,42....-13,94 ...... 15,40...... 9,70...... n/d...... 7791 UBI SOFT ENTERTAIN...... ◗...... 7,91 ...... 8,38...... -5,61....-78,90 ...... 39,97...... 7,12...... n/d...... 5447 BIC...... ◗...... 33,30...... 33,00 ...... 0,91....-13,19 ...... 44,66...... 31,70 .....0,36 ...12096 KAUFMAN ET BROAD ...... 17,48...... 16,81 ...... 3,99 ...... 5,93 ...... 23,63...... 15,27 .....0,92 ...12105 UNIBAIL (CA)...... ◗...... 56,40...... 56,60...... -0,35...... -1,13 ...... 70,90...... 54,00 .....1,70 ...12471 BNP PARIBAS...... ◗...... 28,67...... 29,00...... -1,14....-42,94 ...... 61,85...... 28,05 .....1,20 ...13110 KLEPIERRE...... ◗ ....110,30.....111,30...... -0,90 ...... 2,79...... 134,60 ....108,20 .....3,10 ...12196 UNILOG...... ◗...... 20,06...... 21,15...... -5,15....-70,65 ...... 90,00...... 14,08 .....0,45...... 3466 BOLLORE...... ◗ ....238,00.....238,00...... n/d...... -0,91...... 262,00 ....225,50 .....3,00 ...12585 LAFARGE...... ◗...... 71,60...... 72,00...... -0,56....-31,74...... 111,20...... 70,50 .....2,30 ...12053 VALEO...... ◗...... 25,79...... 26,13...... -1,30....-42,43 ...... 53,00...... 25,00 .....0,70 ...13033 BOLLORE INV...... 38,00...... 39,00...... -2,56....-25,99 ...... 55,00...... 35,23 .....0,25...... 3929 LAGARDERE...... ◗...... 37,04...... 37,99...... -2,50....-21,19 ...... 54,85...... 35,50 .....0,82 ...13021 VALLOUREC...... ◗...... 49,40...... 49,35 ...... 0,10...... -7,23 ...... 71,40...... 43,80 .....2,10 ...12035 BONGRAIN...... 38,00...... 37,99 ...... 0,03....-15,55 ...... 59,80...... 37,00 .....1,45 ...12010 LEBON (CIE) ...... n/d...... 52,90...... n/d ...... 5,37 ...... 59,00...... 48,75 .....2,30 ...12129 VINCI...... ◗...... 58,55...... 59,00...... -0,76....-11,07 ...... 74,90...... 55,35 .....1,70 ...12548 BOUYGUES...... ◗...... 24,50...... 24,87...... -1,49....-33,42 ...... 38,95...... 20,40 .....0,36 ...12050 LEGRAND ORD...... n/d.....127,30...... n/d....-11,59...... 180,00 ....118,00 .....0,93 ...12061 VIVARTE ...... 31,50...... 31,89...... -1,22...... -1,93 ...... 36,00...... 30,60 .....1,98 ...13041 BOUYGUES OFFS...... n/d...... 60,08...... n/d .....50,01 ...... 62,00...... 38,60 .....1,10 ...13070 LEGRAND ADP...... 108,00.....105,60 ...... 2,27....-12,90...... 143,20 ....101,10 .....1,49 ...12528 VIVENDI ENVIRON...... ◗...... 22,30...... 22,90...... -2,62....-39,79 ...... 38,76...... 17,18 .....0,55 ...12414 BULL#...... ◗...... 0,40 ...... 0,41...... -2,44....-67,47 ...... 1,36...... 0,34...... n/d...... 5260 LEGRIS INDUST...... ◗...... 18,51...... 18,63...... -0,64....-15,86 ...... 25,39...... 18,10 .....0,70 ...12590 VIVENDI UNIVERSAL ...... ◗...... 11,70...... 12,12...... -3,47....-80,97 ...... 64,40...... 8,62 .....1,00 ...12777 BURELLE (LY)...... 57,60...... 57,60...... n/d .....16,05 ...... 68,00...... 49,63 .....0,60...... 6113 LIBERTY SURF...... 2,41 ...... 2,42...... -0,41....-15,43 ...... 3,80...... 2,40...... n/d...... 7508 WANADOO ...... ◗...... 3,19 ...... 3,22...... -0,93....-43,33 ...... 6,70...... 3,10...... n/d ...12415 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 9,11 ...... 9,40...... -3,09....-75,73 ...... 51,00...... 9,10...... n/d ...12074 LOCINDUS...... 27,00...... 27,63...... -2,28....-14,28 ...... 35,97...... 27,00 .....8,76 ...12135 WENDEL INVEST...... ◗...... 18,17...... 18,05 ...... 0,66...... n/d ...... 36,40...... 17,25 .....2,20 ...12120 CANAL + ...... ◗...... 4,00 ...... 4,06...... -1,48 .....11,73 ...... 4,79...... 3,43 .....0,18 ...12546 L'OREAL ...... ◗...... 74,75...... 75,40...... -0,86...... -7,60 ...... 88,30...... 60,55 .....0,54 ...12032 WORMS & CIE NOM...... n/d...... 15,60...... n/d....-20,00 ...... 21,02...... 14,50 .....0,56...... 6336 CAP GEMINI...... ◗...... 13,30...... 13,98...... -4,86....-83,60 ...... 90,70...... 13,00 .....0,40 ...12533 LOUVRE #...... 51,05...... 52,50...... -2,76....-18,71 ...... 83,40...... 50,00 .....1,30...... 3311 ZODIAC...... ◗...... 18,30...... 18,50...... -1,08....-10,25 ...... 28,85...... 17,30 .....5,20 ...12568 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 23,50...... 23,54...... -0,17....-21,66 ...... 39,48...... 20,10 .....0,80...... 3962 LUCIA...... n/d...... 11,65...... n/d....-10,38 ...... 14,13...... 9,10 .....1,83...... 3630 ...... CARREFOUR ...... ◗...... 40,06...... 41,05...... -2,41....-31,40 ...... 58,80...... 36,33 .....0,56 ...12017 LVMH MOET HEN...... ◗...... 33,75...... 34,75...... -2,88....-26,14 ...... 61,60...... 33,57 .....0,53 ...12101 ...... CASINO GUICH.ADP...... 46,20...... 46,50...... -0,65....-26,08 ...... 67,30...... 43,50 .....1,58 ...12113 MARIONNAUD PARFUM...◗...... 38,58...... 38,25 ...... 0,86....-29,08 ...... 57,60...... 36,21...... n/d...... 6494 ...... CASINO GUICHARD ...... ◗...... 63,40...... 63,25 ...... 0,24....-26,83 ...... 89,90...... 60,35 .....1,54 ...12558 MATUSSIERE FOREST...... 5,00 ...... 5,50...... -9,09....-43,75 ...... 9,85...... 4,77 .....0,22...... 6057 ...... CASTORAMA DUB.(LI) ...... ◗...... 66,75...... 66,80...... -0,07 .....15,38 ...... 68,50...... 54,25 .....0,76 ...12420 MAUREL ET PROM...... 16,80...... 16,60 ...... 1,20 ...... 8,38 ...... 24,99...... 15,10 .....0,91...... 5107 ...... CEGID (LY)...... 37,60...... 37,50 ...... 0,27....-52,01 ...... 90,50...... 36,09 .....2,30 ...12470 METALEUROP ...... 1,80 ...... 1,80...... n/d....-41,55 ...... 4,90...... 1,59 .....0,61 ...12038 ...... CEREOL ...... ◗...... 32,40...... 32,40...... n/d .....13,88 ...... 36,40...... 28,00 .....0,65...... 4456 MICHELIN ...... ◗...... 28,02...... 28,16...... -0,50....-24,37 ...... 45,05...... 27,90 .....0,85 ...12126 ...... CFF.RECYCLING ...... 36,94...... 36,94...... n/d...... -7,65 ...... 49,88...... 35,00 .....2,08...... 3905 MONTUPET SA ...... 10,65...... 10,50 ...... 1,43 ...... 2,10 ...... 16,40...... 9,12 .....0,17...... 3704 ...... CHARGEURS ...... 23,70...... 24,18...... -1,99...... -5,16 ...... 30,66...... 22,00 .....3,00 ...13069 NATEXIS BQ POP...... ◗...... 70,20...... 70,75...... -0,78....-27,55 ...... 97,50...... 70,00 .....2,50 ...12068 ◗ ◗ CHRISTIAN DIOR ...... 26,10...... 26,68...... -2,17....-24,28 ...... 47,63...... 25,99 .....0,50 ...13040 NEOPOST...... 34,63...... 34,45 ...... 0,52 ...... 5,83 ...... 44,50...... 31,40...... n/d ...12056 VALEURS INTERNATIONALES◗ ZONE EURO ◗ ALTADIS...... 22,96...... 23,08...... -0,52 .....20,33 ...... 24,63...... 17,55 .....0,28 ...12975 CIC -ACTIONS A ...... 122,20.....123,40...... -0,97 ...... 1,41...... 135,00 ....118,70 .....2,36 ...12005 NEXANS...... 10,51...... 10,95...... -4,02....-35,16 ...... 24,90...... 10,02 .....0,43...... 4444 ◗ CIMENTS FRANCAIS...... ◗...... 47,00...... 47,00...... n/d...... -2,08 ...... 53,50...... 46,02 .....1,40 ...12098 NORBERT DENTRES...... 18,50...... 18,00 ...... 2,78....-17,22 ...... 29,69...... 16,80 .....0,60...... 5287 AMADEUS PRIV. A ...... 3,72 ...... 3,94...... -5,58....-43,37 ...... 8,44...... 3,56 .....0,05 ...12823 ◗ ARCELOR...... ◗...... 9,70 ...... 9,90...... -2,02...... n/d ...... 16,69...... 9,58...... n/d...... 5786 CLARINS...... 28,99...... 29,12...... -0,45....-54,27 ...... 72,50...... 28,50 .....0,65 ...13029 NORD-EST ...... 16,60...... 16,65...... -0,30....-38,72 ...... 27,90...... 15,30 .....0,40 ...12055 ◗ CLUB MEDITERRANEE ...... ◗...... 19,84...... 20,30...... -2,27....-51,60 ...... 56,40...... 19,61 .....1,00 ...12156 NRJ GROUP...... ◗...... 14,00...... 14,28...... -1,96....-33,14 ...... 26,00...... 12,60 .....0,28 ...12169 B.A.S.F. # ...... 33,20...... 34,00...... -2,35....-21,49 ...... 49,90...... 33,00 .....1,03 ...12807 ◗ ◗ BAYER #...... ◗...... 18,13...... 19,08...... -4,98....-48,36 ...... 40,52...... 17,73 .....0,71 ...12806 CNP ASSURANCES ...... 33,93...... 34,50...... -1,65...... -4,95 ...... 43,98...... 31,50 .....1,39 ...12022 OBERTHUR CARD SYS...... 1,25 ...... 1,30...... -3,85....-86,03 ...... 9,40...... 1,19...... n/d ...12413 ◗ COFACE SVN CA...... ◗...... 50,00...... 50,00...... n/d ...... 5,48 ...... 64,00...... 46,40 .....1,47 ...12099 ORANGE ...... ◗...... 5,05 ...... 5,24...... -3,63....-50,39 ...... 10,74...... 4,19...... n/d...... 7919 DEUTSCHE BANK #...... 39,76...... 41,77...... -4,81....-49,89 ...... 82,60...... 39,76 .....1,03 ...12804 DEXIA...... ◗...... 8,78 ...... 8,90...... -1,35....-45,80 ...... 18,95...... 8,70 .....0,36 ...12822 COFLEXIP...... 87,50...... 88,00...... -0,57....-44,96...... 172,00...... 77,00 .....0,31 ...13064 OXYG.EXT-ORIENT...... 69,80...... 67,05 ...... 4,10...... -1,41 ...... 85,20...... 66,50...15,50...... 3117 ◗ COLAS...... 68,05...... 68,00 ...... 0,07 ...... 7,41 ...... 75,95...... 62,00 .....2,80 ...12163 PECHINEY ACT ORD A...... ◗...... 25,90...... 26,28...... -1,45....-55,26 ...... 63,80...... 25,49 .....1,00 ...13290 EADS(EX-AERO.MAT.) ...... 9,40 ...... 9,59...... -1,98....-31,08 ...... 18,45...... 9,40 .....0,38...... 5730 EQUANT N.V...... ◗...... 2,60 ...... 2,69...... -3,35....-80,68 ...... 14,95...... 2,26...... n/d ...12701 CONTIN.ENTREPR...... 32,10...... 33,00...... -2,73....-28,18 ...... 46,90...... 31,00 .....0,70...... 3664 PECHINEY B PRIV...... 28,50...... 27,40 ...... 4,01....-47,61 ...... 59,60...... 26,40 .....1,79...... 3640 ◗ CREDIT AGRICOLE ...... ◗...... 15,23...... 15,49...... -1,68....-14,39 ...... 24,70...... 15,10 .....0,55...... 4507 PENAUILLE POLY.#...... ◗...... 3,70 ...... 3,58 ...... 3,35....-90,63 ...... 45,59...... 3,23 .....0,28...... 5338 EURONEXT N.V ...... 18,50...... 18,78...... -1,49....-12,94 ...... 25,00...... 17,78 .....0,26...... 5777 ◗ GEMPLUS INTL ...... ◗...... 0,49 ...... 0,52...... -5,77....-82,74 ...... 3,08...... 0,37...... n/d...... 5768 CRED.FON.FRANCE ...... 16,34...... 16,54...... -1,21 .....12,37 ...... 16,80...... 13,05 .....0,40 ...12081 PERNOD-RICARD...... 100,80.....102,00...... -1,18 .....15,86...... 105,40...... 81,30 .....1,00 ...12069 ◗ CREDIT LYONNAIS ...... ◗...... 30,91...... 31,32...... -1,31....-17,57 ...... 48,80...... 30,50 .....0,75 ...18420 PEUGEOT...... ◗...... 36,60...... 37,24...... -1,72....-23,35 ...... 60,80...... 35,52 .....1,15 ...12150 NOKIA A ...... 13,07...... 13,35...... -2,10....-54,45 ...... 30,32...... 10,55 .....0,27...... 5838 ◗ ROYAL DUTCH # ...... ◗...... 41,51...... 42,73...... -2,86....-26,72 ...... 63,15...... 39,38 .....0,54 ...13950 CS COM.ET SYSTEMES ...... 6,80 ...... 6,21 ...... 9,50....-18,07 ...... 12,25...... 6,00...... n/d...... 7896 PINAULT-PRINT.RED...... 59,60...... 61,50...... -3,09....-58,78...... 154,69...... 57,05 .....2,30 ...12148 ◗ DANONE...... ◗ ....120,20.....121,60...... -1,15....-12,26...... 150,40 ....109,40 .....2,06 ...12064 PLASTIC OMN.(LY) ...... 62,00...... 63,45...... -2,29 ...... 5,08 ...... 96,00...... 59,05 .....1,20 ...12457 ROYAL PHILIPS 0.20...... 14,10...... 14,86...... -5,11....-57,37 ...... 36,07...... 12,51 .....0,27 ...13955 ◗ SIEMENS # ...... ◗...... 32,00...... 32,65...... -1,99....-56,81 ...... 79,75...... 32,00 .....0,74 ...12805 DASSAULT-AVIATION...... 312,20.....310,50 ...... 0,55...... -1,51...... 425,00 ....284,90 .....6,50 ...12172 PROVIMI...... 14,50...... 14,64...... -0,96....-31,98 ...... 24,70...... 14,10 .....0,20...... 4458 ◗ DASSAULT SYSTEMES ...... ◗...... 15,73...... 16,05...... -1,99....-70,87 ...... 59,40...... 15,19 .....0,33 ...13065 PSB INDUSTRIES LY ...... 72,00...... 73,50...... -2,04....-19,55 ...... 92,70...... 72,00 .....3,80...... 6032 STMICROELECTRONICS ...... 12,37...... 12,82...... -3,51....-65,68 ...... 39,70...... 12,30 .....0,03 ...12970 ◗ TELEFONICA #...... ◗...... 7,89 ...... 7,81 ...... 1,02....-45,88 ...... 15,32...... 7,31 .....0,28 ...12811 DEV.R.N-P.CAL LI # ...... 14,50...... 14,00 ...... 3,57 ...... 0,69 ...... 16,90...... 13,00 .....0,55 ...12423 PUBLICIS GR. SA #...... 17,92...... 18,25...... -1,81....-39,76 ...... 39,90...... 16,70 .....0,22 ...13057 ◗ DEVEAUX(LY)# ...... 57,00...... 57,00...... n/d....-29,19 ...... 78,00...... 55,00 .....3,00...... 6100 REMY COINTREAU ...... ◗...... 26,27...... 27,11...... -3,10 ...... 5,62 ...... 35,00...... 24,87 .....0,90 ...13039 UNILEVER NV # ...... 61,90...... 63,05...... -1,82...... -6,06 ...... 72,40...... 48,85 .....0,80 ...13953 DIDOT-BOTTIN ...... n/d...... 78,75...... n/d .....29,09 ...... 88,00...... 61,10 .....2,74...... 3747 RENAULT ...... ◗...... 40,22...... 40,50...... -0,69 ...... 1,54 ...... 57,45...... 38,52 .....0,92 ...13190 ...... DMC (DOLLFUS MI) ...... 4,00 ...... 4,02...... -0,50....-46,59 ...... 11,48...... 3,43 .....0,61 ...12133 REXEL ...... ◗...... 30,05...... 31,50...... -4,60....-54,43 ...... 75,40...... 29,00 .....2,22 ...12595 ◗ VALEURS INTERNATIONALES HORS ZONE EURO DYNACTION...... 19,30...... 20,00...... -3,50....-28,25 ...... 32,40...... 17,50 .....0,50 ...13035 RHODIA ...... 6,05 ...... 6,14...... -1,47....-32,62 ...... 12,40...... 5,84 .....0,12 ...12013 ERICSSON #...... ◗...... 0,43 ...... 0,45...... -4,44....-90,09 ...... 4,79...... 0,36 .....0,04 ...12905 ◗ EIFFAGE ...... 72,00...... 71,50 ...... 0,70 ...... 5,26 ...... 97,40...... 67,00 .....2,10 ...13045 ROUGIER #...... n/d...... 53,20...... n/d...... -6,74 ...... 66,50...... 53,00 .....3,00...... 3764 GENERAL ELECT. # ...... ◗...... 24,49...... 24,60...... -0,45....-46,92 ...... 47,80...... 23,51 .....0,16 ...12943 ELECT.MADAGASCAR...... 19,50...... 19,50...... n/d....-13,33 ...... 24,95...... 17,51 .....1,50...... 3571 ROYAL CANIN...... n/d ...... n/d...... n/d .-100,00...... 145,90 ....130,50 .....1,10...... 3153 HSBC HOLDINGS...... ◗...... 10,18...... 10,20...... -0,20....-23,57 ...... 14,10...... 10,10 .....0,21 ...12976 ◗ ELIOR SVN SCA...... 4,46 ...... 4,60...... -3,04....-44,66 ...... 9,88...... 4,30 .....0,07 ...12127 RUE IMPERIALE (LY)...... n/d.....130,00...... n/d....-16,12...... 182,00 ....117,20...21,19 ...12400 I.B.M # ...... ◗...... 57,30...... 59,10...... -3,05....-59,01...... 141,90...... 57,30 .....0,13 ...12964 ENTENIAL(EX CDE)...... 27,14...... 28,30...... -4,10 ...... 7,06 ...... 35,89...... 25,35 .....0,54 ...12093 SADE (NY) ...... n/d...... 48,00...... n/d ...... 4,34 ...... 57,50...... 45,20 .....2,80 ...12431 KINGFISHER SICO...... ◗...... 3,05 ...... 3,14...... -2,87....-37,11 ...... 5,27...... 2,51 .....0,05 ...22046 ◗ ERAMET...... 17,68...... 19,00...... -6,95....-48,90 ...... 39,80...... 17,68 .....0,60 ...13175 SAGEM S.A...... 63,00...... 64,05...... -1,64...... -8,36 ...... 75,50...... 50,30 .....0,60...... 7327 MERCK AND CO #...... ◗...... 45,01...... 45,13...... -0,27....-33,61 ...... 73,20...... 38,00 .....0,31 ...12909 ◗ ◗ ESSILOR INTL ...... 43,38...... 43,82...... -1,00 .....27,77 ...... 45,57...... 31,20 .....0,41 ...12166 SAINT-GOBAIN...... 21,70...... 22,40...... -3,13....-48,78 ...... 49,05...... 21,00 .....4,50 ...12500 NESTLE SA NOM. #...... ◗ ....222,00.....221,50 ...... 0,23...... -7,11...... 272,90 ....186,50 .....2,84 ...13911 ESSO...... 90,30...... 90,30...... n/d .....12,59 ...... 96,80...... 78,00 .....3,25 ...12066 SALVEPAR (NY)...... 49,99...... 49,80 ...... 0,38...... -0,51 ...... 58,10...... 48,00 .....1,50 ...12435 PHILIP MORRIS #...... ◗...... 37,05...... 40,15...... -7,72....-29,42 ...... 62,25...... 37,05 .....0,56 ...12928 ◗ ◗ EULER ET HERMES ...... 18,30...... 18,00 ...... 1,67....-55,75 ...... 46,13...... 16,65 .....1,40 ...12130 SANOFI SYNTHELABO ...... 57,70...... 58,75...... -1,79....-31,14 ...... 84,30...... 49,78 .....0,66 ...12057 SCHLUMBERGER #...... ◗...... 38,00...... 38,66...... -1,71....-40,53 ...... 70,95...... 36,10 .....0,19 ...12936 ◗ ◗ EURAZEO...... 40,56...... 41,01...... -1,10....-33,39 ...... 60,80...... 38,70 .....1,00 ...12112 SCHNEIDER ELECTRIC ...... 40,15...... 39,99 ...... 0,40....-25,64 ...... 59,85...... 39,32 .....1,60 ...12197 SONY CORP. # ...... ◗...... 41,16...... 41,81...... -1,55....-20,23 ...... 65,45...... 40,94 .....0,09 ...12903 EURO DISNEY SCA ...... ◗...... 0,46 ...... 0,46...... n/d....-47,72 ...... 1,21...... 0,40...... n/d ...12587 SCOR SVN ...... ◗...... 7,03 ...... 7,37...... -4,61....-80,14 ...... 46,80...... 6,50 .....0,30 ...13030 ◗ ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. EUROTUNNEL ...... 0,78 ...... 0,78...... n/d....-30,97 ...... 1,18...... 0,74...... n/d ...12537 S.E.B...... 83,00...... 84,00...... -1,19 .....32,48 ...... 96,05...... 61,00 .....2,00 ...12170 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). En gras : CAC40. # : valeur faisant l'objet FAURECIA ...... ◗...... 34,51...... 34,80...... -0,83....-41,50 ...... 61,40...... 33,00 .....0,91 ...12114 SEITA...... 58,00...... 57,85 ...... 0,26 .....20,33 ...... 64,80...... 45,10 .....0,10 ...13230 d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2002. n/d : valeur non disponible.

OLITEC #...... 2,35 ...... -9,96 LEON BRUXELLES...... 0,07...... -22,22 NOUVEAU MARCHÉ PERFECT TECHNOL...... 1,74 ...... -9,84 € SECOND MARCHÉ BIGBEN INTERACTIVE ...... 19,15...... -20,18 CALL CENTER ALL...... 1,90 ...... -9,52 INT. COMPUTER # ...... 1,75...... -20,09 4/10 : volume d'échange non disponible BUSINESS ET DECIS...... 1,00 ...... -9,09 4/10 : volume d'échange non disponible ALTEDIA ...... 10,52...... -13,77 Valeur Cours de clôture (¤) % var. BRIME TECHNO. # ...... 7,30 ...... -8,86 Valeur Cours de clôture (¤) % var. SECHE ENVIRONNEM.# ...... 37,95...... -11,74 Meilleures performances CHEMUNEX ...... 0,23 ...... -8,00 N° 12 Meilleures performances CIBOX INTER. NOM...... 0,08...... -11,11 IB GROUP...... 1,79 ...... 27,86 CROSS SYSTEMS #...... 0,70 ...... -7,89 GRAINES VOLTZ #...... 7,07 ...... 20,85 ETAM DEVELOPPEMENT ...... 11,83...... -10,72 CONSORS FRANCE # ...... 0,78 ...... 20,00 Plus forts volumes d'échange CESAR ...... 0,20 ...... 17,65 Plus forts volumes d'échange BOURSE DIRECT #...... 0,87 ...... 17,57 AVENIR TELECOM #...... 0,30...... 0,00 MENSUEL - 3,8 VIDELEC...... 9,09 ...... 11,95 ALTEDIA ...... 10,52...... -13,77 COIL #...... 4,01 ...... 14,57 CARRERE GROUP ...... 15,43...... -10,24 Le constat est économique, la réalité est sociale. ACCES INDUSTRIE...... 0,43 ...... 10,26 ALTEN (SVN) # ...... 5,18...... 7,47 QUANTEL #...... 3,85 ...... 13,24 CEREP # ...... 8,60 ...... -5,49 AUBAY...... 0,87 ...... 10,13 BENETEAU #...... 36,00 ...... -0,55 AUTOMA TECH #...... 2,20 ...... 12,82 DEVOTEAM # ...... 3,17 ...... -2,46 XRT SA#...... 0,44 ...... 10,00 BIGBEN INTERACTIVE ...... 19,15...... -20,18 REPONSE #...... 3,50 ...... 11,46 EGIDE # ...... 7,20 ...... -2,70 LE DOSSIER DU MOIS FINUCHEM # ...... 8,79...... 9,88 BOIRON (LY)#...... 75,75 ...... -0,26 ACCESS COMMERCE # ...... 1,27 ...... 10,43 EUROFINS SCIENT...... 8,50 ...... -5,56 SODICE EXP.(LI)# ...... 148,00...... 9,63 BRIOCHE PASQ.(NS)#...... 48,44 ...... -8,52 BAC MAJESTIC...... 0,22 ...... 10,00 FIMATEX # ...... 1,77...... 4,12 DEPUIS LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES PASSAT...... 49,90...... 9,19 CAMAIEU ...... 34,70 ...... -8,68 CYBER PRES.PUBLIS#...... 15,80...... 9,72 GL TRADE # ...... 31,95...... 3,13 EURODIRECT MARKET...... 13,20...... 9,09 FLEURY MICHON ...... 27,80...... 0,00 EURO.CARGO SCES # ...... 15,20...... 9,67 HFCOMPANY #...... 21,10 ...... -7,86 SASA INDUSTRIE # ...... 27,00...... 8,61 GINGER ...... 25,00...... 0,04 NETGEM...... 0,35...... 9,38 HIGH CO.#...... 13,45...... 3,46 BERNARD LOISEAU # ...... 6,00...... 8,30 GROUPE BOURBON ...... 70,00 ...... -0,28 DALET #...... 0,71...... 9,23 HIGHWAVE OPTICAL...... 0,40 ...... -6,98 SODIFRANCE...... 7,30...... 7,99 HERMES INTL...... 130,00...... 0,00 BCI NAVIGATION...... 2,15...... 8,59 ILOG #...... 2,75...... -12,14 Nouvelle stratégie THARREAU INDUST...... 12,40...... 7,83 LAURENT-PERRIER #...... 29,00 ...... -1,76 Plus mauvaises performances IPSOS #...... 52,50 ...... -5,06 Plus mauvaises performances M6-METR.TV ACT.DIV ...... 22,04 ...... -0,72 UMANIS #...... 0,75...... -16,67 MEDIDEP # ...... 15,50 ...... -0,64 APS # ...... 7,74...... -34,24 PCAS #...... 12,49 ...... -9,49 EFFIK # ...... 10,00...... -16,11 NICOX # ...... 14,68 ...... -3,74 TROUVAY CAUVIN # ...... 0,10...... -33,33 RALLYE...... 35,00 ...... -2,78 ILOG #...... 2,75...... -12,14 RIBER #...... 0,82...... 0,00 pour le Medef IMMOB.HOTEL. #...... 0,91...... -28,35 RODRIGUEZ GROUP # ...... 43,25 ...... -3,87 ITESOFT ...... 0,93...... -11,43 SAVEURS DE FRANCE# ...... 22,00...... 0,46 pour le Medef GROUPE JAJ...... 3,41...... -26,67 SECHE ENVIRONNEM.# ...... 37,95...... -11,74 HUBWOO.COM...... 0,58...... -10,77 SOI TEC SILICON #...... 3,49 ...... -6,93 INTEXA ...... 2,50...... -26,47 SII...... 11,00 ...... -9,09 ASTRA # ...... 0,17...... -10,53 VALTECH ...... 0,35 ...... -2,78 HOT.REG.PARIS NOM ...... 15,22...... -25,43 STEDIM # ...... 38,88 ...... -9,79 CARRERE GROUP ...... 15,43...... -10,24 WAVECOM #...... 34,00 ...... -5,03 GECI INTL ...... 0,99...... -25,00 VILMOR.CLAUSE CIE# ...... 74,80 ...... -0,20 (Publicité) ECUR.INVEST.D/PEA 33,50 6/10 -34,26 CA AM MASTER ACT. 25,79 2/10 -38,57 CIC OBLI C T.D 141,34 4/10 -90,12 DEDIALYS TELECOM 25,42 6/10 -47,03 SICAV ET FCP ECUR.MONETAIRE C 228,75 3/10 1,85 CA AM MASTER DUO 11,22 2/10 -21,84 CIC OBLI LONG T.C 16,29 4/10 5,23 OBLITYS INSTIT.C 103,81 3/10 5,01 ECUR.MONETAIRE D 187,59 3/10 0,27 CA AM MASTER OBL. 30,66 2/10 -0,58 CIC OBLI LONG T.D 15,27 4/10 -0,13 POSTE EURO CREDIT 104,74 3/10 0,00 SÉLECTION publiée sous la ECUR.OBLIG.INTER.C 178,75 3/10 1,56 CA AM MASTER PEA 7,77 2/10 -38,69 CIC OBLI M T.C 37,30 4/10 3,92 POSTE EUROPE C 98,47 3/10 6,03 responsabilité de l'émetteur ECUR.TECHNOLOGIESC 20,56 6/10 -46,41 CAPITOP MONETAIREC 196,30 8/10 1,79 CIC OBLI M T.D 26,79 4/10 0,52 ADDILYS C 109,84 3/10 2,15 POSTE EUROPE D 93,22 3/10 5,25 ECUR.TECHONOLGIESD 20,50 6/10 -47,30 CAPITOP MONETAIRED 186,10 8/10 1,79 CIC OBLI MONDE 134,61 4/10 -1,20 ADDILYS D 106,59 3/10 -0,07 POSTE PREM.8ANS C 213,79 3/10 7,22 ECUR.TRIMESTR.D 278,37 3/10 1,76 CAPITOP REVENUS 175,14 4/10 0,00 CIC ORIENT 123,80 4/10 -20,40 AMPLITUDE AMERIQ.C 17,25 6/10 -31,21 POSTE PREM.8ANS D 192,74 3/10 7,21 EPARCOURT-SICAV D 28,42 3/10 -0,28 OPTALIS DYNAMIQUEC 13,67 3/10 -27,83 Fonds communs de placements AMPLITUDE AMERIQ.D 16,49 6/10 -32,14 REMUNYS PLUS 105,35 3/10 1,86 Dernier cours connu le 7/10 à 9h GEOPTIM C 2471,18 3/10 5,60 OPTALIS DYNAMIQUED 12,64 3/10 -28,82 CIC AMERIQUELATINE 96,05 4/10 0,00 AMPLITUDE EUROPE C 21,33 6/10 -33,45 Fonds communs de placements OPTALIS EQUILIBREC 15,91 3/10 -16,26 CIC DOLLAR CASH 1439,35 4/10 0,00 AMPLITUDE EUROPE D 20,04 6/10 -34,73 Valeur Cours date % var. en euro valeur 31/12 ECUR.EQUILIBRE C 34,55 3/10 -7,68 OPTALIS EQUILIBRED 14,27 3/10 -17,46 CIC ECOCIC 325,92 4/10 0,00 AMPLITUDE FRANCE C 53,70 6/10 -33,53 ECUR.VITALITE C 31,48 3/10 -21,78 OPTALIS EXPANSIONC 9,79 3/10 -36,04 CIC EURO OPPORT. 15,64 4/10 -48,20 AMPLITUDE FRANCE D 52,84 6/10 -34,59 ECUREUIL PRUDENCEC 35,11 3/10 1,35 OPTALIS EXPANSIOND 9,39 3/10 -37,07 CIC FRANCEVALOR C 22,56 4/10 -38,60 AMPLITUDE MONDE C 154,61 3/10 -30,29 CADENCE 1 D 157,88 4/10 0,69 ECUREUIL PRUDENCED 34,26 3/10 1,15 OPTALIS SERENITE C 17,35 3/10 -3,56 CIC FRANCEVALOR D 22,56 4/10 -38,60 AMPLITUDE MONDE D 137,28 3/10 -30,99 CADENCE 2 D 156,08 4/10 0,91 AGIPI ACTIONS 17,75 3/10 -33,52 NECTRA 2 C 964,47 3/10 -5,24 OPTALIS SERENITE D 15,09 3/10 -4,50 CIC GLOBAL C 191,93 4/10 -21,64 AMPLITUDE PACIFI.C 12,45 6/10 -14,68 CADENCE 3 D 154,29 4/10 0,86 AGIPI AMBITION 20,48 3/10 -19,43 NECTRA 2 D 964,47 3/10 -5,24 PACTE SOLIDAR.LOG. 80,00 1/10 3,93 CIC GLOBAL D 191,93 4/10 -21,64 AMPLITUDE PACIFI.D 11,74 6/10 -15,84 CONVERTIS C 193,77 4/10 -15,09 NECTRA 5 C 856,32 3/10 -15,96 PACTE VERT TIERS-M 85,21 1/10 3,93 CIC HIGH YIELD 369,94 27/9 -8,78 ELANCIEL EUROD PEA 60,51 3/10 -38,06 INTEROBLIG C 61,35 3/10 3,36 NECTRA 5 D 856,32 3/10 -15,96 CIC JAPON 6,10 4/10 -22,73 ELANCIEL FR.D PEA 24,64 6/10 -36,99 INTERSELECTION F.D 50,33 4/10 -31,85 3615 BNPPARIBAS NECTRA 8 C 739,35 3/10 -27,20 CIC MARCHES EMERG. 78,01 4/10 -27,43 EM.EUROPOSTE D PEA 18,65 6/10 -37,83 SELECT.DEFENSIF C 184,83 4/10 -4,05 ¤ (0,34 /min) NECTRA 8 D 739,35 3/10 -27,20 CIC NOUVEAU MARCHE 2,57 4/10 -52,90 ETHICIEL C 75,27 6/10 -25,21 SELECT.DYNAMIQUE C 179,80 3/10 -24,67 BNP ASSOC.PREMIERE 10013,76 6/10 2,32 CIC OR ET MAT 126,40 4/10 0,00 GEOBILYS C 129,47 3/10 6,16 SELECT.EQUILIBRE 2 142,63 4/10 -14,76 BNP EURIBOR ASSOC. 53265,07 6/10 2,50 EURCO SOLIDARITE 236,37 3/10 4,86 CIC PEA SERENITE 174,93 4/10 2,27 GEOBILYS D 116,84 3/10 5,09 SELECT.PEA 1 148,32 4/10 -27,53 BNP MONE C.TERME 2567,05 6/10 2,33 MONELION JOUR C 502,08 3/10 1,94 CIC PIERRE 32,16 4/10 0,00 INTENSYS C 21,24 3/10 2,31 SELECT.PEA DYNAM. 94,67 4/10 -33,21 BNP MONE EURIBOR 19023,95 6/10 2,46 MONELION JOUR D 422,83 3/10 1,94 CIC PROF.DYNAMIQUE 17,10 3/10 -26,61 INTENSYS D 17,52 3/10 -0,73 SG FRANCE OPPORT.C 270,13 4/10 -35,61 BNP MONE PLACEM.C 2809,56 6/10 -79,56 Multi-promoteurs SICAV 5000 101,73 4/10 -36,03 CIC PROF.EQUILIB.D 14,43 3/10 -22,47 KALEIS DYNAM.FCE C 59,22 6/10 -24,60 SG FRANCE OPPORT.D 252,93 4/10 -35,61 BNP MONE TRESORE. 11474,58 6/10 -85,36 LIV.BOURSE INV.D 118,25 3/10 -36,55 SLIVAFRANCE 162,87 4/10 -39,96 CIC PROF.TEMPERE C 134,16 3/10 -1,09 KALEIS DYNAM.FCE D 58,58 6/10 -24,60 SOGEFAVOR 57,66 4/10 -41,59 Fonds communs de placements NORD SUD DEVELOP.C 533,07 3/10 3,44 SLIVARENTE 38,95 3/10 -1,39 CIC TAUX VARIABLE 203,27 4/10 2,62 KALEIS DYNAMISME C 172,07 3/10 -21,08 SOGENFRANCE C 264,80 4/10 -42,30 BNP MONE ASSOCIAT. 1876,73 6/10 2,14 NORD SUD DEVELOP.D 392,28 3/10 -1,36 SLIVINTER 101,77 4/10 -34,41 CIC TECHNO.COM 29,38 4/10 -63,41 KALEIS DYNAMISME D 166,26 3/10 -21,08 SOGENFRANCE D 237,50 4/10 -42,57 TRILION 729,62 4/10 -2,39 CIC USA 11,71 4/10 -36,34 KALEIS EQUILIBRE C 182,45 3/10 -9,84 SOGEOBLIG C 120,12 4/10 5,85 Fonds communs de placements CIC VAL.NOUVELLES 177,14 4/10 -37,84 KALEIS EQUILIBRE D 175,56 3/10 -9,84 SOGEPARGNE D 46,31 4/10 4,21 ACTILION DYNAMI.C 128,06 4/10 -28,67 KALEIS SERENITE C 184,39 3/10 -3,87 SOGEPEA EUROPE 136,50 4/10 -38,23 ATOUT CROISSANCE 261,31 3/10 -21,96 ACTILION DYNAMI.D 117,99 4/10 -30,22 KALEIS SERENITE D 177,07 3/10 -3,87 SOGINTER C 30,51 4/10 -41,47 FRUCTI CAPI 117,71 6/10 4,83 ATOUT EUROPE 353,43 3/10 -31,04 ACTILION EQUIL.C 147,09 4/10 -14,87 KALEIS TONUS C 45,97 6/10 -33,16 Fonds communs de placements FRUCTI EURO PEA 150,09 3/10 -38,33 ATOUT FCE ASIE 52,73 3/10 -30,99 ACTILION EQUIL.D 134,52 4/10 -16,73 KALEIS TONUS D 45,41 6/10 -33,16 SOGESTION C 37,43 3/10 -21,61 FRUCTI FCE ACTS.C 95,58 6/10 -34,46 ATOUT FRANCE C 125,47 3/10 -35,92 ACTILION PEA DYNAM 46,21 4/10 -29,87 CM EUR.TECHNOLOG. 1,82 4/10 -57,43 LIBERT.ET SOLIDAR. 96,71 3/10 -4,42 SOGINDEX FRANCE 333,11 3/10 -35,54 FRUCTIDOR 38,58 6/10 1,04 ATOUT FRANCE D 111,58 3/10 -35,91 ACTILION PEA EQUI. 130,18 4/10 -21,13 CM EURO PEA C 13,69 4/10 -36,06 OBLITYS C 119,16 3/10 4,64 FRUCTIFRANCE C 49,68 6/10 -38,46 ATOUT FRANCE EUR. 111,31 3/10 -37,04 ACTILION PRUDENCEC 171,95 3/10 -0,80 CM FRANCE ACTIONSC 21,22 4/10 -37,20 OBLITYS D 115,49 3/10 3,03 PLANINTER 280,43 6/10 -33,70 ATOUT FRANCE MONDE 29,75 3/10 -33,34 ACTILION PRUDENCED 157,92 3/10 -2,24 CM MID-ACT.FRA 22,04 4/10 -26,19 PLENITUDE D 31,17 6/10 -25,37 Fonds communs de placements ATOUT MONDE 34,55 3/10 -33,54 INTERLION 250,05 4/10 6,35 CM MONDE ACTIONS C 205,74 4/10 -34,14 POSTE GESTION C 2690,49 6/10 2,33 Fonds communs de placements FRUCTI EURO 50 57,00 3/10 -41,43 ATOUT SELECTION 65,90 3/10 -36,66 LION ACTION EURO 58,79 4/10 -34,69 CM OBLIG.CT C 171,43 4/10 3,48 POSTE GESTION D 2286,70 6/10 -1,88 AMERICANSMALLERCIE 39,72 4/10 0,00 FRUCTI PROFIL 3 176,94 3/10 -4,90 CA AM ACT. FRA. C 214,42 3/10 -35,99 LION PEA EURO 59,38 4/10 -34,26 CM OBLIG.LONG T. 111,32 4/10 6,97 POSTE PREM. C 7302,67 3/10 2,28 F&C GLOBAL EQUITY 10,28 4/10 0,00 FRUCTI PROFIL 6 176,92 3/10 -13,72 CA AM ACT. FRA. D 173,75 3/10 -36,90 CM OBLIG.MOYEN T.C 361,66 4/10 5,80 POSTE PREM.1AN C 43721,93 3/10 2,52 F&CEUROPEANEQUITY 10,53 4/10 0,00 FRUCTI PROFIL 9 160,22 3/10 -25,14 CA AM ACTIONS ASIE 14,00 3/10 -18,91 CM OBLIG.QUATRE 168,78 4/10 2,78 POSTE PREM.2-3ANSC 9642,35 3/10 4,57 F&CEUROPEANHIGHYI. 11,41 4/10 0,00 FRUCTI VAL. EURO. 68,09 6/10 -29,91 CA AM ACTIONS USA 27,61 3/10 -31,85 CM OPTION DYNAM.C 21,83 4/10 -28,38 PRIMIEL EURO C 42,78 6/10 -20,14 STERLINGDISTRIBUT. 5,78 4/10 0,00 CA AM CONVERT.EURO 387,39 3/10 -12,51 CIC CONVERTIBLES 4,78 4/10 -13,13 CM OPTION EQUIL.C 47,49 4/10 -10,96 PRIMIEL EURO D 42,05 6/10 -20,15 ...... CA AM INDICIA EURO 63,20 2/10 -43,52 CIC COURT TERME C 34,88 4/10 1,60 Fonds communs de placements REVENUS TRIMESTR.D 792,14 3/10 0,43 ...... CA AM INDICIA FRA. 220,02 2/10 -40,70 CIC COURT TERME D 26,76 4/10 -1,40 CM OPTION MODER. 19,24 4/10 -0,51 SOLSTICE D 363,72 3/10 0,35 ...... ECU.EXPANSIONPLUSC 43,23 29/9 1,98 CA AM OBLIG.INTER. 205,20 3/10 9,38 CIC ELITE EUROPE 83,36 4/10 -36,71 THESORA C 196,94 3/10 3,89 ...... ECUR.1,2,3..FUTURD 32,08 6/10 -35,11 CAPITOP EUROBLIG C 107,34 3/10 5,89 CIC EPARG.DYNAM.C 2109,06 4/10 1,85 THESORA D 162,27 3/10 2,55 ...... ECUR.ACT.EUROP.C 12,23 6/10 -29,31 CAPITOP EUROBLIG D 85,17 3/10 1,84 CIC EPARG.DYNAM.D 1576,21 4/10 -3,48 TRESORYS C 48884,58 3/10 2,51 ...... ECUR.ACT.FUT.D/PEA 39,51 3/10 -37,35 CAPITOP MONDOBLIG 49,58 3/10 9,84 CIC EUROLEADERS 234,33 4/10 -40,20 Fonds communs de placements ...... ECUR.CAPITAL.C 46,71 3/10 5,56 Fonds communs de placements CIC FINUNION 183,78 4/10 3,61 STRATEG.IND.EUROPE 123,87 3/10 -37,38 DEDIALYS FINANCE 53,31 6/10 -34,29 ...... ECUR.DYNAMIQUE + D 28,38 3/10 -32,90 ATOUT VALEUR 48,54 3/10 -36,32 CIC FRANCE C 21,83 4/10 -37,10 Fonds communs de placements DEDIALYS MULTI SEC 44,70 3/10 -28,79 ...... ECUR.ENERGIE D 31,62 3/10 -27,19 CA AM ACT. RESTR. 172,11 3/10 -34,92 CIC FRANCE D 21,58 4/10 -37,84 STRATEGIE CAC 3673,82 3/10 -36,59 DEDIALYS SANTE 74,42 6/10 -18,77 ...... ECUR.EXPANSION C 15205,82 3/10 2,51 CA AM ACT.FONC.EUR 86,46 4/10 -6,49 CIC MONDE PEA 15,86 4/10 -42,68 STRATEGIE IND.USA 6027,40 3/10 -35,18 DEDIALYS TECHNO. 14,82 6/10 -57,72 ...... LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/23 AUJOURD’HUI sports

Le championnat du monde des rallyes 2002 a été dimanche 6 octobre au rallye de Nouvelle-Zélande, Auckland, a enlevé le titre des pilotes, deux ans face à l’arrivée d’un nouvel adversaire, issu du même marqué par la domination des 206  . la marque au Lion s’est assuré les deux titres mon- après son premier sacre, et Peugeot a remporté son groupe automobile : , qui ne cache pas ses En réussissant un nouveau doublé – le septième de diaux, à deux épreuves de la fin de la saison. Le Fin- troisième titre mondial consécutif des constructeurs. ambitions et s’est assuré les services du pilote écos- la saison, en plus d’un triplé au rallye de Corse – landais  , vainqueur à En 2003, la firme championne du monde devra faire sais  , champion du monde en 1995. Peugeot accentue sa domination sur le monde des rallyes Automobilisme b La marque française a décroché son troisième titre mondial des constructeurs consécutif, au terme du rallye de Nouvelle-Zélande. Les 206 WRC ont obtenu leur septième doublé de la saison et le Finlandais Marcus Grönholm, vainqueur, son deuxième titre mondial des pilotes IL SUFFIT de se rendre au Mon- exister « de recette miracle, parce dial de l'automobile pour s'en que les règlements nous l'interdi- convaincre. Plus que tout autre raient ». constructeur généraliste, Peugeot Marcus Grönholm L’équipe actuelle a pu s'appuyer a fait de ses performances sporti- et Timo Rautiainen, sur une culture du rallye déjà bien ves un argument de vente. Si les son copilote, ancrée chez la firme au lion, puis- spécialistes de la compétition sur WRC Peugeot, qu’on en trouve l'origine dès automobile disposent d’un espace ont survolé 1961, avec la victoire d'une 404 à spécifique à la porte de Versailles, la saison 2002 l'East African Safari, au Kenya. le rallye impose aussi sa griffe sur du championnat Mais c'est surtout avec la création le stand principal que le construc- du monde de Peugeot Talbot Sport, en 1980, teur français dédie à sa gamme des rallyes, que le véritable élan a été donné. remportant Placé à sa tête, le Français Jean un deuxième Todt était parvenu à hisser les 205 « Nous sommes titre mondial Turbo 16 au sommet de la hiérar- en deux ans. chie mondiale, avec 16 victoires battables, j’ai horreur L’écurie semble en 27 participations à des épreu- aujourd’hui avoir ves de championnat du monde, et de l’idée qui veut acquis un avantage à décrocher le titre mondial des déterminant rallyes en 1985 et 1986. Adaptée que l’on soit sur ses concurrents. en version rallye-raid, la 205 T16 gagnera ensuite le Paris-Dakar, en intouchables » 1987 et 1988. Après avoir fait triompher les prototypes 905 aux   24 Heures du Mans en 1991, et sur- tout en 1993, en s’adjugeant les trois premières places de la légen- grand public. Axe stratégique, il daire épreuve d'endurance, Jean contribue au rajeunissement de Todt a quitté Peugeot et s'en est l'image de la marque, et surtout à allé, avec le bonheur que l'on sait, la promotion de son statut interna- assurer la direction sportive de tional. l'écurie de formule 1 de la Scude- Bien en vue, une 206 WRC ria Ferrari. La formule 1 où, juste-

(World rally championship) trône  / ment, Peugeot n'est jamais parve- sur le stand. Pas tellement diffé- nu à s'imposer, après avoir tenté rent de la berline dont il est issu, tes en terre et sur l'asphalte du tient à rappeler la Fédération Rovanperä et Voitto Silander ont la future 307 WRC, qui entrera en sa chance comme motoriste aux le bolide gris souris est la copie de monde entier. Non loin, trois répli- internationale de l'automobile enfoncé le clou. Deuxièmes en lice en 2004. côtés de McLaren en 1994, de Jor- ceux que l'on voit caracoler – le ques en plastique, chacune dotée (FIA), de plus en plus souvent solli- Nouvelle-Zélande, ils ont offert à « 2002 a été notre meilleure dan en 1995, puis de Prost Grand plus souvent en tête – sur les pis- d'un simulateur de course, atten- citée pour régler les différends Peugeot un nouveau doublé, et année, poursuit Corrado Provera. Prix à partir 1998. dent les apprentis pilotes qui se entre compétiteurs. largement contribué au troisième Sur les 12 rallyes de la saison, nous Si la joie de vaincre est bien diffi- pressent au tourniquet, avides de Cette victoire assure en principe titre mondial des constructeurs en avons gagné 7. » L'écurie recon- cile à dissimuler, la modestie est Peugeot et Marlboro performances virtuelles. aux deux hommes leur deuxième consécutif dont Peugeot était naît cependant disposer encore toutefois chez Peugeot la premiè- Dimanche 6 octobre, au rallye titre mondial, après celui obtenu assuré depuis samedi. d’une marge de progression au re des précautions lorsqu'il s'agit liés jusqu’en 2006 de Nouvelle-Zélande, douzième en 2000. « Je ne peux pas comparer « C'est une troisième saison niveau de la fiabilité des équipa- de communiquer sur les perfor- Outre la domination qu’elles exer- et antépénultième manche du ce nouveau titre à celui d'il y a deux exceptionnelle », exulte Corrado ges, qui ont connu quelques ratés mances des bolides ou des hom- cent dans leurs disciplines respecti- championnat du monde, qui se ans, explique Marcus Grönholm. Provera, porte-parole et directeur cette saison, notamment au Mon- mes. « Nous sommes battables, j'ai ves, les Peugeot ressembleront enco- courait autour d'Auckland, Mar- A l'époque, nous avions dû nous bat- de l'écurie qui s'était jetée dans le te-Carlo et en Argentine. Mais horreur de l'idée qui veut que l'on re davantage à des Ferrari en 2003. cus Grönholm et Timo Rautiai- tre jusqu'à la dernière spéciale de grand bain dès 2000, après avoir comment expliquer cet avantage soit intouchables », assène Corra- Marlboro vient en effet de signer un nen, son copilote, ont signé leur la saison. Cette fois, nous l'obtenons participé à six épreuves du cham- déterminant pris sur la concurren- do Provera. contrat de partenariat avec la mar- quatrième victoire de l'année sur à deux rallyes de la fin du cham- pionnat du monde durant la sai- ce sur la plupart des terrains du Ce Napolitain d'origine n’appré- que au lion, contrat qui porte jus- une 206. « Sous réserve de la publi- pionnat. » son 1999 en guise de galop d’es- monde ? « Cette belle année est le cie pas du tout le parallèle que qu’en 2006, date limite d’autorisa- cation officielle des résultats », Sur une autre 206, Harri sai. Aujourd'hui, Peugeot prépare fruit d'un certain nombre de petites l’on pourrait être tenté de faire tion de la publicité sur le tabac dans choses, d’une somme de petits entre la domination exercée par les compétitions automobiles. Les détails, déclare Corrado Provera. ses bolides en rallyes et celle de 206 WRC officielles arboreront donc Une saison placée sous le signe du Lion Nous avons de meilleurs ingénieurs Ferrari sur la formule 1, qui a fait une livrée rouge et blanche, aux cou- Les records de Peugeot en 2002, Marcus Grönholm 53) 1989 : champion de Scandinavie. que nos concurrents, de meilleurs sombrer l’épreuve dans le plus leurs de la marque de cigarettes, à deux épreuves de la fin de la b 19 podiums sur trente-six Débuts en championnats du mécaniciens et nous tirons le profond ennui. « Il n'y a pas de dont l’engagement serait d’environ saison (Australie, du 31 octobre possibles. monde au Rallye des 1 000 lacs meilleur profit de Michelin, notre domination. Nous avons, une fois 2 millions de dollars (autant au 3 novembre, et b Quatre des six premières places 1999 : pilote officiel de Peugeot manufacturier. » de plus, manqué de réussite au d’euros) par an. L’écurie s’engagera Grande-Bretagne, du 14 au 17 au classement du championnat Sport Le patron de l’écurie française Monte Carlo, le premier rendez- dans le championnat du monde novembre) : du monde des pilotes 2000 : champion du monde avec confie avoir un souci permanent : vous de la saison. Nous ne sommes 2003 sous le nom de Marlboro Peu- b 7 victoires en douze épreuves b 147 points pour le constructeur 4 victoires (Suède, faire comprendre à ses hommes pas parfaits. Si nous y arrivons, il geot Total. « C’est eux qui nous ont disputées : quatre pour Marcus français, plus que ses Nouvelle-Zélande, Finlande, que les individualités ne sont n'y a aucune raison que les autres contactés, ce qui est pour nous une Grönholm et trois pour Gilles poursuivants, Ford (89) et Subaru Australie) importantes « que si elles sont n'y arrivent pas. » réelle source de fierté, explique Cor- Panizzi, sept doublés et même un (50) réunis. 2001 : 4e du championnat du mises au service de la cause collecti- rado Provera, directeur de l’écurie triplé en Corse Le champion du monde, Marcus monde avec 3 victoires (Finlande, ve ». Dans tous les cas, il ne peut Jean-Jacques Larrochelle française. En nous choisissant, Marl- b 131 temps scratches (meilleur Grönholm. Né le 5 février 1968 à Australie, Grande-Bretagne) boro nous donne le sentiment d’être temps sur une épreuve spéciale) Espoo (Finlande). Marié, trois 2002 : champion du monde avec devenus une vitrine bien plus popu- sur 214 (Harri Rovanperä 10, Gilles enfants 4 victoires (Suède, Chypre, laire que nous ne l’étions. » Panizzi 31, Richard Burns 37, 1987 : débuts en rallyes Finlande, Nouvelle-Zélande). Citroën visera le titre mondial dès la saison prochaine La marque sœur de Peugeot au sein du groupe PSA a embauché l’Ecossais Colin McRae

DÈS LA SAISON PROCHAINE, « Nous avons été les plus rapides nat du monde, avec vingt-cinq suc- « Nous les avons déjà vus arriver. Ils aux côté des Peugeot, Ford, Mitsu- sur les spéciales du rallye de Monte cès, a remporté la mise. « A 34 ans, ont adopté une démarche plus pro- bishi, Subaru et autres Hyundai, le Carlo et nous avons remporté la vic- il est encore jeune et est en pleine pos- gressive que nous », explique-t-on championnat WRC (Word Rally toire en Allemagne, se félicite Guy session de ses moyens, reprend le chez Peugeot. Si les Xsara rouges championship) comptera un nou- Fréquelin, le directeur sportif de directeur sportif de Citroën Sport. sont très performantes sur l’asphal- veau membre. Après avoir effec- Citroën Sport. De plus, notre troisè- Colin est quelqu’un qui va au fond te, notamment celle de Sébastien tué deux saisons « à blanc » com- me place sur les pistes du Safari ral- des choses. » Les stratèges de l’écu- Loeb, vainqueur en Allemagne et à me le règlement le lui autorisait – lye du Kenya constitue pour nous rie française savent aussi que l’Ecos- qui le Monte Carlo a échappé à cau- quatre rallyes disputés en 2001 et l’équivalent d’une victoire, compte sais peut aller parfois au-delà de se d’un changement de pneus effec- sept en 2002, sans entrer dans le tenu de la nature de l’épreuve. » ses limites, comme en témoignent tué dans une zone non autorisée, la décompte des points –, Citroën Citroën avait mené ses deux voitu- ses fréquentes sorties de route. majorité des confrontations a plu- Sport intégrera officiellement et res à l’arrivée, ce qui n’avait pas été « Les plus sont bien plus importants tôt jusqu’à présent tourné à l’avan- pour la première fois la catégorie le cas de la plupart des écuries. que les moins, assure Guy Fréque- tage des 206. reine. Compte tenu de leur jeu- Hélas pour la marque au double lin. Nous avons signé un contrat de « Nous les respectons comme nous nesse, les Xsara peuvent se targuer chevron, l’épreuve africaine ne sera un an avec Colin. Nous ferons le respectons les autres », insiste Corra- d’un bilan 2002 globalement très pas au programme du champion- point à la fin de l’année prochaine. » do Provera, le patron de Peugeot positif. nat du monde 2003 ! sport, une façon de lever toute Citroën a été à l’origine de l’un    ambiguité quant au comportement des principaux événements de la Le Britannique devra toutefois se qu’adoptera le Lion face à la mar- fin de saison, en embauchant pour faire une place au côté de Sébas- que sœur du groupe PSA. Citroën 2003 l’Ecossais Colin McRae. tien Loeb, le prodige alsacien de et Peugeot sont deux univers cloi- « Depuis un moment, nous envisa- 28 ans. « Il y a une grande complé- sonnés, affirme-t-on dans les deux gions de recruter un pilote de pre- mentarité entre les deux hommes, camps, et la concurrence sera la mier plan », explique Guy Fréque- veut-on croire chez Citroën. L’arri- même que celle qui prévaut entre lin. Le Finlandais Tommy Makinen vée de Colin McRae sera aussi pour les structures commerciales des et l’Espagnol Carlos Sainz, notam- Sébastien Loeb une façon de s’étalon- deux constructeurs. « En course, ce ment, avaient fait part de leur inté- ner. » Citroën considère que, pour sera toutefois pour nous un concur- rêt pour une éventuelle intégration sa première saison à temps com- rent différent des autres, finit par au sein de l’équipe française, qui plet, le titre mondial des pilotes lui admettre Guy Fréquelin. Si ça ne affiche sa volonté de courir après le sera plus accessible que celui des doit pas être nous, je préfère que ce titre mondial dès 2003. constructeurs. soit Peugeot qui gagne plutôt qu’une www.gap.fr Colin McRae, champion du mon- La nouveauté, c’est que Peugeot autre marque. » de des pilotes en 1995 et détenteur et Citroën vont se trouver directe- du record de victoires en champion- ment en concurrence en 2003. J. -J. L. 24/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 AUJOURD’HUI sports

Vladimir Kramnik gagne Luis Fernandez, manager du Paris - Saint-Germain la deuxième partie de son « Il n’y a plus d’identité ni de respect match contre la machine dans le football d’aujourd’hui » Echecs b Le Russe mène 1,5 point à 0,5 Football b L’ancien international pose un regard désabusé sur son sport

FACE à la puissance des inorgani- son roi dans l’action, il gagna un Votre équipe a enfin réalisé un avaient regardé la Ligue des cham- elle crédible ? Joueur, vous aviez ques puces de silicium, la chimie du pion, avantage qui pourrait sembler match plein, dimanche 6 octobre, pions la veille à la télé : il y avait plus défrayé la chronique en obtenant carbone a de beauxrestes. Diman- minime mais qui s’avère souvent en écrasant Guingamp (5-0). Com- de non que de oui. C’est incroyable ! un salaire mirobolant au Matra che 6 octobre à Manama (Bahreïn), décisif entre les mains d’un grand ment expliquez-vous ce début de Quand tu veuxressembler à Beck- Racing… lors de la deuxième partie du match maître. Kramnik semblait décidé à saison en dents de scie du PSG ? ham ou à Zidane, tu as besoin de Les 400 000-500 000 francs que je opposant le champion du monde poursuivre son travail de sape lors- Cela fait un an et demi que j’es- voir comment ils se déplacent, com- gagnais, ça serait le SMIC aujour- d’échecs, le Russe Vladimir Kram- que le logiciel abrégea lui-même ses saie de bâtir un effectif qui ait un ment ils contrôlent le ballon, de d’hui ! A l’époque, j’étais le meilleur nik, au logiciel Deep Fritz, les neuro- souffrances en provoquant l’échan- esprit et une qualité. Nous avons eu quelle manière ils font des appels de joueur français, j’étais international, nes et l’expérience du premier ont ge de sa dernière tour, sa seule du mal à assembler le puzzle. Ronal- balle, etc. champion d’Europe, et j’avais joué eu raison des processeurs du arme de défense. Un des program- dinho est arrivé en retard, Cardetti Qui est responsable : les la Coupe du monde. J’avais travaillé second. meurs de Deep Fritz décida de ne est resté sixmois sans jouer, Jérôme joueurs ou le milieu ? dur pour obtenir quelque chose. Les premiers coups n’auront sur- pas aller plus loin. Après deuxpar- Leroy a été opéré, André Luiz a mis On les prend trop jeunes. Ils ont Quand je vois les salaires d’aujour- pris personne. Adepte des débuts ties, Kramnik mène 1,5 point à 0,5. du temps pour se mettre dans le tout de suite un agent et dès que ça d’hui ! Des joueurs qui ne sont pas dits fermés, jugés comme de bon- Troisième rencontre le 8 octobre. bain, et Nyarko et Hugo Leal ont été va mal, ils changent de club. Il y a le internationauxet sans le moindre nes armes contre les machines, blessés. mercato, l’arrêt Bosman… Je suis titre touchent le double de ce que je

Kramnik commença par pousser le Pierre Barthélémy Est-ce une contrainte de devoir  / contre tout ça. Il n’y a plus d’identi- gagnais. A mon époque, nous étions pion de la dame en d4. L’ouverture « bien jouer » à Paris ? té. entre cinq et dixà toucher ça. suivait un cours normal lorsque le A Lille ou à Sedan, les gens veu- ment, j’ai lu que Nicolas Gillet Le système est ainsi fait qu’il y a Aujourd’hui, des Luis, il y en a entre e champion du monde menaça, au 2 PARTIE lent voir leur équipe gagner. A Paris, [joueur du FC Nantes] s’est permis beaucoup de transferts… cent et cent cinquante en France. Il e 12 coup, de donner un cavalier Blancs : Vladimir Kramnik ils veulent plus. J’ai toujours attaché de critiquer le système de jeu de son J’aimerais que, lorsqu’un club y en a même en L2. contre un fou. Répugnant visible- une importance au beau jeu. Et entraîneur. C’est inadmissible ! recrute un joueur, ce soit parce que Vous avez recruté beaucoup de Noirs : Deep Fritz ment à cet échange, Deep Fritz mit jamais je n’y renoncerai. On vit avec Mais de quoi je me mêle ! Regarde- ce joueur est très bon, en tout cas joueurs étrangers. Cela signi- son fou à l’abri… sur sa case de Gambit dame accepté ses idées et on meurt avec. toi d’abord ! Depuis que je suis à meilleur que le jeune qui se trouve fie-t-il que les footballeurs fran- départ, ce qu’aucun humain 1 d4 d5 30 Fc5 Fc4 Vous êtes de retour sur le banc Paris, on dit que j’ai des problèmes dans son centre de formation. Si ce çais ne correspondent plus aux n’aurait envisagé, puisque cette 2 c4 dxc4 31 Td4+ Rf6 de touche après sixmois de sus- avec les joueurs. C’est faux. La seule n’est pas le cas, alors c’est qu’un valeurs que vous prônez ? manœuvre gâchait deuxtempi tout 3 Cf3 Cf6 32 Txc4 Txc6 pension dus à votre attitude chose que je leur demande, c’est business s’est fait. Dans le football J’ai aussi recruté des joueurs fran- en empêchant le roque. Grâce à cet- 4 e3 e6 33 Fe7+ Rxe7 vis-à-vis des arbitres du PSG-Bor- une certaine discipline et de la français, on ne sait jamais ce qui se çais – Fiorèse, Potillon, Jérôme 5 Fxc4 c5 34 Txc6 Rd7 te perte de temps stupide, le joueur 6 0-0 a6 35 Tc5 f6 deauxde la saison 2001-2002. rigueur. On dit qu’il y a trois sortes passe. On achète tel joueur 40 mil- Leroy – qui correspondent au profil russe acheva tranquillement son 7 dxc5 Dxd1 36 Rd2 Rd6 Vous êtes d’un calme olympien d’entraînement : l’individuel, le col- lions et on apprend plus tard que souhaité. Mais c’est vrai qu’un foot- développement. 8 Txd1 Fxc5 37 Td5+ Rc6 désormais… lectif et l’invisible. Eh bien, l’invisi- c’était en fait 30 millions. Tu vends balleur étranger est souvent moins Heureusement pour le suspense, 9 Rf1 b5 38 Rd3 g6 Oui. Et permettez-moi de consta- ble, c’est venir plus tôt pour discuter un joueur qui est international cher. Et puis il y a des joueurs fran- la partie ne fut pas à sens unique. 10 Fe2 Fb7 39 Rc4 g5 ter qu’il règne toujours un climat de avec les copains et rester plus tard 15 millions alors que dans le club çais pour qui le costume de Paris est Alors que Kramnik grignotait de l’es- 11 Cbd2 Cbd7 40 h3 h6 nervosité sur le championnat ! C’est pour travailler les abdominaux. d’à côté un joueur qui n’est pas inter- trop grand. Quand tu es le meilleur pace, le programme, au 27e coup, 12 Cb3 Ff8 41 h4 gxh4 bien la preuve que ce n’était pas la Qu’est-ce qui vous choque le national a été vendu 45 millions. Il y joueur de ton village, tu es le coq. 13 a4 b4 42 gxh4 Ta7 plaça une contre-attaque désagréa- faute de Luis. Cette sanction était plus dans le football d’aujour- a quelque chose qui ne va pas. Je Quand tu te retrouves avec dixcoqs Cfd2 Fd5 43 h5 Ta8 ble que son adversaire n’avait pas 14 injuste. J’ai souffert pendant ces six d’hui ? suis peut-être un emmerdeur et un autour de toi, tu es moins le coq. 15 f3 Fd6 envisagée. Après la partie, celui-ci 44 Tc5+ Rb6 mois, j’ai eu l’impression d’être un Le respect s’est énormément per- mec qui gesticule sur le terrain, Avez-vous ou non des problè- 16 g3 e5 45 Tb5+ Rc6 expliqua que « seul un ordinateur 17 e4 Fe6 46 Td5 Rc7 mouton qu’on avait mis à l’écart. Et du. Quand tu parles auxjeunes, ils mais, au moins, personne ne vien- mes avec Ronaldinho ? pouvait trouver et jouer des choses de 18 Cc4 Fc7 47 Rb5 b3 dire que l’on parle de la « grande ont une manière de te répondre ! Je dra jamais m’attraper. A chaque fois Aucun. « Ronnie » est un enfant ce genre. J’étais complètement cho- 19 Fe3 a5 48 Td3 Ta7 famille du football » ! Il y a beau- ne tolérerais pas que mon fils parle que nous avons transféré un joueur que j’essaie de protéger et à qui je qué ». Pour se tirer d’affaire, le Rus- 20 Cc5 Cxc5 49 Txb3 Tb7+ coup plus d’hypocrisie que de sincé- comme ça. Et ce n’est pas parce je au PSG, je l’ai fait en présence du veuxapporter mon expérience.Il se dut calculer une suite de coups 21 Fxc5 Cd7 50 Rc4 Ta7 rité dans ce milieu. L’amitié dans le viens de la banlieue que j’accepte président et du directeur administra- faut que j’arrive à le canaliser, car il compliquée passant par plusieurs 22 Cd6+ Rf8 51 Tb5 Ta8 foot, je n’y crois pas, tout est faux. que l’on s’exprime de la sorte. tif. Je ne veuxpas qu’on dise : Luis, il a tendance à s’énerver et à perdre échanges de pièces. 23 Ff2 Fxd6 52 Rd5 Ta6 Ma seule famille, c’est le PSG. L’autre jour, au centre de forma- a fait un transfert « avec » un agent. patience. Je lui dis également de fai- 24 Txd6 Re7 53 Tc5+ Rd7 Lorsque la fumée de la mêlée Le football a-t-il beaucoup chan- tion, j’ai demandé auxgamins s’ils Votre critique du système est- re attention avec les arbitres pour 25 Tad1 Thc8 54 b3 Td6+ retomba, chacun n’avait plus 26 Fb5 Cc5 55 Rc4 Td4+ gé depuis l’époque où vous étiez qu’il ne se les mette pas à dos. Si j’ar- qu’une tour et quelques pions. Le 27 Fc6 Fc4+ 56 Rc3 Td1 joueur ? rive à le faire progresser dans ce champion du monde pouvait néan- 28 Re1 Cd3+ 57 Td5+ Oui, et en mal. Les joueurs sont Pas de remous à la FFF domaine, il sera le meilleur joueur moins faire pression sur la faiblesse 29 T1xd3 Fxd3 Abandon des Noirs devenus du bétail, des produits. L’assemblée générale extraordinaire de la Fédération française de football au monde dans les deuxannées à de l’aile-dame de Deep Fritz. Jetant Leur mentalité me déçoit. Récem- (FFF), qui s’est tenue samedi 5 octobre à Paris, n’a pas donné lieu à la révolu- venir, l’équivalent d’un Maradona tion redoutée. Au grand soulagement du président de la FFF, Claude Simonet, ou d’un Cruijff. le budget prévisionnel de l’institution a été voté à une très large majorité Et si Vivendi décidait de s’en (89,85 %) par les représentants du monde amateur, ceux-là mêmes qui avaient séparer cet hiver… refusé de l’adopter lors de la précédente AG, le 6 juillet dernier à Lyon. On n’est pas dans l’idée de s’en Un sentiment de malaise a néanmoins plané pendant toute la matinée. Com- séparer. Quand ils viennent à Paris, me il l’avait indiqué quelques jours avant l’AG (Le Monde du 5 octobre), le prési- les Brésiliens ont toujours un temps dent de la Ligue régionale de Midi-Pyrénées, William Mitrano, a contesté le pro- d’adaptation. Mais, après, ils ne veu- jet de protocole financier liant la FFF à la Ligue de football professionnel (LFP). lent plus partir. Rai, Leonardo, Ricar- Cette clause stipule qu’en cas d’« actualisation » des recettes émanant des do, Valdo : ils sont tous restés long- droits télévisés du championnat de France les contributions annuelles de la LFP temps. à la FFF – qui doivent atteindre les 15,24 millions d’euros à partir de la saison 2005-2006 – seraient réexaminés. Plutôt que de se prononcer sur le bien-fon- Propos recueillis par dé de cette clause, Claude Simonet a proposé que le texte soit réécrit. Frédéric Potet Pour les coureurs de Lampre, Paris-Tours s’est achevée au commissariat Cyclisme b La police a entendu quatre équipiers de Raimundas Rumsas

QUATRE COUREURS de l’équipe sas. Nos voitures ont été fouillées à ges appartenaient au médecin espa- cycliste italienne Lampre, celle du Tours, sans résultat. » gnol de Lampre, le docteur José Iba- Lituanien Raimundas Rumsas, ainsi Le directeur de la Société du Tour rurgen-Taus. Ils contenaient des flui- que leur directeur sportif, un méde- de France, Jean-Marie Leblanc, s’est difiants sanguins, des corticoïdes, cin et quatre membres de l’encadre- déplacé dans la soirée au commissa- des vasodilatateurs et des seringues. ment, ont été interrogés, dimanche riat de Tours. « Je démens avoir été Le compte rendu de la fouille men- 6 octobre, par les policiers du SRPJ auditionné, a-t-il assuré au Monde. tionnait la présence de « quantité de Lyon, à l’issue de la course Paris- Je voulais simplement vérifier que les d’aiguilles et de tubes à perfusion, de Tours. Les enquêteurs agissaient sur coureurs étaient bien traités. » plusieurs dizaines de petites seringues commission rogatoire, délivrée par Le magistrat tente de vérifier si les avec aiguille, de dix seringues hypo- le juge d’instruction Franck Gues- produits dopants découverts dans la dermiques 5 ml, d’une ampoule en don, qui tente de déterminer si voiture d’Edita Rumsas n’étaient verre pleine d’un liquide incolore, de l’équipe Lampre ne serait pas impli- pas également destinés à l’équipe 26 seringues hypodermiques 20 ml ». quée dans une affaire de dopage Lampre. Le 29 juillet, les policiers Interrogé par Le Monde, lundi 7 octo- depuis le 2002. avaient mené une perquisition dans bre, le docteur Ibarurgen-Taus, le motor-home de l’équipe cycliste absent de Paris-Tours, s’est dit prêt 37   et découvert une mallette, une gros- à répondre à « toute convocation des Edita Rumsas, la femme de Rai- se valise noire à roulettes et un sac à policiers ». mundas Rumsas, troisième du Tour dos. de France 2002, avait été arrêtée par Selon le masseur Fabio Della Tor- Gérard Davet les douaniers, le 28 juillet, à Chamo- re, interrogé le jour même, ces baga- et Fabrice Lhomme nix(Haute-Savoie) en possession de 37 produits pharmaceutiques sus-  pects, dont de l’hormone de crois- sance et des corticoïdes. Des traces a AUTOMOBILISME : le pilote français Sébastien Bourdais (Super d’EPO auraient également été Nova) a été sacré champion du monde 2002 de F-3000 après la déci- retrouvées dans des seringues. Edita sion du Conseil mondial du sport automobile, le 1er octobre, de suspen- Rumsas a été mise en examen pour dre son rival, le Tchèque Tomas Enge, contrôlé positif au cannabis, et « administration, offre, cession et le rejet, vendredi 4 octobre, des réclamations présentées par l’écurie aide à l’usage de produits dopants ». Coloni sur le GP de Monza. Incarcérée à Bonneville (Haute- a VOLLEY-BALL : la France, victorieuse de la République Tchèque Savoie), elle devait être entendue (3-1), s’est qualifiée pour les quarts de finale du championnat du mon- une nouvelle fois par le juge Franck de messieurs, dimanche 6 octobre, à Santa Fe (Argentine). Les Bleus Guesdon, mardi 8 octobre. seront opposés à l’Argentine, mercredi 9 octobre. Les autres quarts de Les quatre coureurs auditionnés finale : Russie-Grèce ; Italie-Brésil ; Portugal-Yougoslavie. dimanche sont le Belge Ludo Dierc- a LOTO : résultats des tirages no 80 effectués samedi 5 octobre. kxsens, le Suisse Rubens Bertogliati Premier tirage : 12, 29, 36, 42, 45, 47 ; complémentaire : 16. Rapports et les Italiens Marco Serpellini et pour 6 numéros : 1 007 856 ¤ ; 5 numéros et le complémentaire : Alessandro Cortinovis. Euxaussi 15 074,70 ¤ ; 5 numéros : 1 059,70 ¤ ; 4 numéros et le complémentai- avaient participé au Tour de Fran- re : 43,80 ¤ ; 4 numéros : 21,90 ¤ ; 3 numéros et le complémentaire : ce 2002. « Ils ont été interrogés pen- 4,60 ¤ ; 3 numéros : 2,30 ¤. Second tirage : 14, 17, 19 , 34, 41, 48 ; com- dant six heures, a expliqué Gabrielle plémentaire : 10 . Pas de gagnant pour 6 numéros. Rapports pour Sola, directeur de la communication 5 numéros et le complémentaire : 15 074,70 ¤ ; 5 numéros : de Lampre. Les policiers leur ont 1 391,10 ¤ ; 4 numéros et le complémentaire : 54,20 ¤ ; 4 numéros : demandé, en particulier, quelles 27,10 ¤ ; 3 numéros et le complémentaire : 5,40 ¤ ; 3 numéros : 2,70 ¤. étaient leurs relations avec Edita Rum- LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/25 AUJOURD’HUI sports

Auxerre et Nice CHAMPIONNAT DE FRANCE DE FOOTBALL DE L1, 10e JOURNÉE Cartons Les résultats Spectateurs Le classement Points Joués GagnésNuls Perdus MarquésEncais Diff J R TENNIS s’installent Lille30 Marseille 1 Auxerre 21 10 6 3 1 16 7 +9 19 2 Le Français 2 Nice 20 10 6 2 2 16 5 +11 26 2 Paul-Henri Tapia (15e) Brunel (56e) 3 Paris-SG 17 10 4 5 1 16 7 +9 30 5 Mathieu durablement 20 208 e Be Cheyrou (63 ) 4 Monaco 17 10 5 2 3 15 9 +6 27 4 a emporté, dimanche 5 Marseille 17 10 5 2 3 13 12 +1 28 1 en tête de la L1 Le Havre10 Sochaux 6 octobre, e 6 Sochaux 16 10 4 4 2 12 9 +3 26 1 Fauconnier (49 ) 8779 à Moscou AUXERRE conserve la tête du 7 Lens 16 10 4 4 2 9 6 +3 30 2 Ajaccio1 0 Nantes (Russie), championnat de France de 8 Strasbourg 16 10 4 4 2 15 18 -3 29 0 son premier e Ligue 1 après son match nul (1-1) B. Rodriguez (87 ) 5 539 9 Lyon 15 10 4 3 3 19 13 +6 23 3 tournoi contre l’AS Monaco, dimanche 10 Bordeaux 15 10 4 3 3 11 8 +3 26 3 en battant Montpellier02 Lens le Néerlandais 6 octobre, au stade de l’Abbé-Des- 11 Lille 13 10 3 4 3 9 11 -2 24 3 Moreira (42e) Sjeng Schalken champs. Privés de quatre de leurs 12 12 10 3 3 4 14 16 -2 e 11 731 Guingamp 23 4 titulaires (Djibril Cissé, Olivier Utaka (89 ) (4-6, 6-2, 6-0). 13 12 10 3 3 4 8 11 -3 Kapo, Johan Radet et Teemu Tai- Nice20 Bastia Ajaccio AC 32 0 14 Bastia 11 10 3 2 5 10 14 -4 35 4 nio), les Bourguignons ont souf- Cherrad (75e) e fert en seconde mi-temps, faisant K. Diawara (88 ) 13 072 15 Sedan 10 10 2 4 4 12 16 -4 26 2 visiblement les frais de leur calen- Rennes01 Lyon 16 Nantes 10 10 3 1 6 10 15 -5 23 5 drier surchargé en raison de la 17 10 10 2 4 4 7 13 -6 Govou (50e) Le Havre 30 6 Ligue des champions. En inscri- 18 480 18 Montpellier 9 10 2 3 5 6 11 -5 23 1 RUGBY vant son septième but de la sai- Strasbourg21 Troyes 19 Troyes 7 10 1 4 5 5 12 -7 18 3 Montferrand son, le Zimbabwéen Benjani e e a signé une victoire Ehret (20 ) Goussé (29 ) 20 Rennes 5 10 1 2 7 6 16 -10 32 2 prend seul la tête du classement Ismaël (59e) 12 775 importante des buteurs. Bordeaux22 Sedan aux dépens Auxerre devance d’un point La phrase : « Je ne veux plus d’une équipe résignée qui rentre fataliste sur le du Stade français, Pauletta (4e,62e) Di Tommaso (11e) l’OGC Nice, qui, samedi, a rempor- 24 650 terrain, ou du moins ce sera sans moi ». Angel Marcos, entraîneur du FC Nantes. samedi 5 octobre, Liri (77e) té sa sixième victoire de la saison 11e journée Les buteurs lors de la Monaco e en s’imposant, en toute fin de Auxerre 11 6 journée e match, face à Bastia (2-0). Le PSG, e e 11 journée : samedi 19 Lille ; Nantes-Nice ; 1 Benjani (Auxerre) , du Top 16.

Benjani (17 ) Nonda (68 ) 7 000 qui a livré face à Guingamp (5-0) octobre : Lyon-Auxerre ; Sedan-Rennes ; Troyes- +1, 7 buts Les Auvergnats, 2 le match de haut niveau qu’atten- Paris-SG50 Guingamp Sochaux-Bordeaux ; Paris SG K. Diawara (Nice)+1, vainqueurs grâce, Bastia-Le Havre ; Pauletta (Bordeaux) +2, dait le depuis Paulo Cesar (12e,62e) Dimanche 20 octobre : notamment, e e Guingamp-Montpellier ; Anderson(Lyon),Nonda

Aloisio (16 ,25 ) 36 605 longtemps, pointe à la troisième Lens-Ajaccio ; Monaco- Marseille-Strasbourg (Monaco)+1, 6 buts à deux essais Cardetti (31e) place. du Néo-Zélandais Neuvième au classement mais à Tony Marsh, seulement deux points du PSG, gagné sur le terrain de l’Inter (1-0). L’entraîneur, Angel Marcos, à domicile face à Sedan (2-2), con- restent l’Olympique lyonnais a obtenu sa Milan (1-2). Cette défaite enfonce qui est le seul à croire qu’il n’est tinue d’alimenter le paradoxe en dans la course deuxième victoire à l’extérieur de un peu plus les Bretons. Non loin pas sur la sellette, a appelé ses produisant un football léché qui à la qualification. la semaine en s’imposant à Ren- de là, à Nantes, la crise couve. Les joueurs à se remobiliser. Bor- ne lui permet pas de gagner.–

nes (0-1), quatre jours après avoir Canaris se sont inclinés à Ajaccio deaux, enfin, qui a concédé le nul (Avec AFP)  /  / RÉSULTATS ITALIE  , 5  FOOTBALL Reggina-Brescia 2-2  2 AS Rome-Udinese 4-1 Chievo Vérone-Modène 2-0 e Empoli-Bologne 0-0 11 journée Juventus Turin-Côme 1-1 Le Mans-Nancy 3-0 Milan AC-Torino 6-0 Amiens-Laval 1-0 Parme-Pérouse 2-2 Grenoble-Clermont 6-1 Plaisance-Inter Milan 1-4 Gueugnon-Niort 1-0 Atalanta Bergame-Lazio Rome 0-1 Istres-Châteauroux 0-2 Classement: 1. Inter Milan, 12 pts ; 2. Milan AC, Metz-Beauvais 1-0 Reims-Valence 2-0 10 ; 3. Juventus, 8 ; 4. Bologne, 8 ; 5. Empoli, 7 ; Saint-Etienne - Wasquehal 2-0 6. Lazio Rome, 7 ; 7. AS Rome, 6 ; 8. Parme, 6 ; Toulouse-Créteil 0-0 9. Chievo Vérone, 6 ; 10. Plaisance, 6 ; 11. Lorient-Caen 2-0 Modène, 6 ; 12. Brescia, 4 ; 13. Pérouse, 4 ; 14. Classement: 1. Le Mans, 25 pts ; 2. Toulouse, Udinese, 4 ; 15. Reggina, 2 ; 16. Côme, 2 ; 17. 20 : 3. Lorient, 20 : 4. Châteauroux, 20 : Atalanta Bergame, 1 ; 18. Torino, 0. 5. Créteil, 18 : 6. Niort, 16 : 7. Grenoble, 15 : 8. Caen, 15 : 9. Wasquehal, 15 : 10. Metz, 15 : BASKET-BALL 11. Laval, 15 : 12. Amiens, 14 : 13. Beauvais,   14 : 14. Saint-Etienne, 13 : 15. Valence, 13 : 16. Clermont, 13 : 17. Reims, 10 : 18. Istres, 10 : re 19. Gueugnon, Nancy, 9. 1 journée Nancy-Le Havre 75-88  Gravelines-Roanne 73-67 e Limoges-Dijon 81-68 11 journée Cholet-Strasbourg 75-64 Cannes-Angoulême 2-0 Le Mans - Hyères-Toulon 85-83 Cherbourg-Dijon 0-1 Chalon-sur-Saône - Vichy 76-77 Besançon-Nîmes 2-0 Villeurbanne - Bourg-en-Bresse 90-73 Sète - Viry-Châtillon 3-2 Paris Basket Racing - Pau-Orthez 72-80 Martigues-Angers 0-1 Classement: 1. Villeurbanne, Le Havre, Limoges, La Roche-sur-Yon - Alès 0-0 Cholet, Pau-Orthez, Gravelines, Le Mans, Vichy, Pau-Rouen 2-0 2 pts; 9. Chalon-sur-Saône, Hyères-Toulon, Brest - Louhans-Cuiseaux 2-0 Roanne, Paris Basket Racing, Strasbourg, Nancy, Romorantin-Trélissac 1-1 Dijon, Bourg-en-Bresse, 1. Valenciennes-Beaucaire 0-0 Classement: 1. Angers, 25 pts ; 2. Besançon, 22 ; 3. Louhans-Cuiseaux, 19 ; 4. Valenciennes, 19 ; RUGBY 5. , Pau 19 ; 6. Dijon, 18 ; 7. Trélissac, 17 ; 8.  16 Martigues, 17 ; 9. Brest, 14 ; 10. Rouen, 14 ; 11. e Cannes, 12 ; 12. Angoulême, 11 ;13. La 6 journée Roche-sur-Yon, 11 ; 14. Romorantin, 11 ; POULE 1 15. Sète, 11 ;16. Nîmes, 11 ; 17. Alès, 10 ; Montferrand-Stade français 22-12 18. Cherbourg, 10 ; 19. Beaucaire, 5 ; Bourgoin-Bordeaux 31-26 20. Viry-Châtillon, 4. Castres-Biarritz 18-39 Montauban-Grenoble 16-27 ESPAGNE Classement : 1. Biarritz, 14 pts ; 2. Stade  , 5  français, 14 ; 3. Bourgoin, 13 ; 4. Montferrand, 12 ; 5. Grenoble, 12 ; 6. Montauban, 11 ; 7. Recreativo Huelva-Athletic Bilbao 1-2 Bordeaux, 10 ; 8. Castres, 10. Valence-Celta Vigo 1-1 POULE 2 Real Sociedad Saint-Sébastien - Valladolid 2-1 Real Madrid-Alaves Vitoria 5-2 Stade toulousain-Béziers 39-19 Majorque-Espanyol Barcelone 2-0 Narbonne-Pau 28-22 Barcelone-Osasuna Pampelune 2-2 Mont-de-Marsan - Colomiers 32-24 Deportivo La Corogne-Racing Santander 0-2 Perpignan-Agen 16-23 Rayo Vallecano-Villareal 2-2 Classement: 1. Agen, 16 ; 2. Stade toulousain, Malaga- Atletico Madrid 3-1 15 ; 3. Perpignan, 14 ; 4. Narbonne, 14 ; 5. Séville-Betis Séville 1-1 Colomiers, 10 ; 6. Mont-de-Marsan, 10 ; 7. Pau, Classement: 1. Celta Vigo, 13 pts ; 2. Real Socie- 9 ; 8. Béziers, 8. dad Saint-Sébastien, 13 ; 3. Malaga, 11 ; 4. Real Madrid, 10 ; 5. Valence, 10 ; 6. La Corogne, 9 ; 7. CYCLISME Betis Séville, 8 ; 8. FC Barcelone, 8 ; 9. Racing - (257 ) Santander, 7 ; 10. Valladolid, 7 ; 11. Atletico Madrid, 6 ; 12. Majorque, 6 ; 13. Rayo 1. Jakob Piil (Dan, CSC-Tiscali), en 5 h39 min Vallecano, 5 ; 14. FC Séville, 4 ; 15. Alavés 11 s ; 2. Durand (Fra, FDJeux.com), m.t. ; 3. Vitoria, 4 ; 16. Athletic Bilbao, 4 ; 17. Villarreal, Zabel (All, Telekom) à 20 s ; 4. Haselbacher 3 ; 18. Osasuna Pampelune, 2 ; 19. Recreativo (Aut, Gerolsteiner), 5. Vainstens (Let, Huelva, 1 ; 20. Espanyol Barcelone, 1. Domo-Farm Frites), m.t. CALENDRIER (20 h 35, TF1), Malte-Israël (gr. 1), Danemark- Luxembourg ; Roumanie-Norvège (gr. 2), Moldavie-République tchèque, MERCREDI 9 OCTOBRE Biélorus-Autriche (gr. 3), Suède-Hongrie, - Pologne-Lettonie (gr. 4), Lituanie-îles Féroé, Islande-Ecosse (gr.5), Espagne-Irlande du Nord, Euroligue messieurs (1re journée) : Virtus Ukraine-Grèce (gr. 6), Slovaquie-Angleterre, Bologne (Ita)-Villeurbanne (Fra) Macédoine-Turquie (gr. 7), Andorre-Belgique, (20 h 30, Pathé Sport). Bulgarie-Croatie (gr. 8), Italie-Yougoslavie, - Finlande-Azerbaïdjan (gr. 9), Albanie-Suisse, Géorgie-Russie (gr. 10). Mondial-2002 messieurs en Argentine  (quarts de finale) : France-Argentine. Championnat de France D1 messieurs e JEUDI 10 OCTOBRE (5 journée), jusqu’au 16 octobre. -  Coupe d’Europe (éliminatoires, poule 5) : Euroligue messieurs (fin de la 1re journée) : Toulouse-London Irish(Ang) Trévise (Ita)-Pau-Orthez (20 h 30, Pathé Sport).  (14 h 50, France 2). Circuit européen messieurs : Trophée Lancôme DIMANCHE 13 OCTOBRE à Saint-Nom-la-Bretèche, jusqu’au 13 octobre.  F1 : Grand Prix du Japon, à Suzuka VENDREDI 11 OCTOBRE (7 h 25, TF1). -  Championnat de France ProA (2e journée), Mondiaux-2002 : course sur route Elite jusqu’au 13 octobre. messieurs à Zolder (Bel) (10 h 25 et 12 h 50, France 3). SAMEDI 12 OCTOBRE   Coupe d’Europe (éliminatoires, poule 6) : Euro 2004 (qualifications) : France-Slovénie Cardiff-Biarritz (16 h 45, France 3). 26/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 AUJOURD’HUI styles Performances et jeux anatomiques Avec Alexander McQueen, Hussein Chalayan ou Viktor & Rolf, les défilés se transforment en happenings, qui donnent à la mode de l’été des airs de fête, sous le signe de la couleur

-- de cinq guitares Fender (Hussein  Chalayan faisait partie des musi- ciens) ont accompagné la perfor- Collections mance. Avec des cercles irréguliers printemps-été 2003 ouverts sur le corps, les mini-robes en molleton ressemblent à des POUR L’ÉTÉ 2003, les visions se puzzles, auxquels ce mathémati- Les découpes télescopent avec bonheur et les cien du vêtement rajoute les piè- anatomiques créateurs multiplient les essais de ces au fil du défilé. Le créateur réin- d’Hussein Chalayan formes. terprète les codes du sportswear et (ci-dessus) ; Modèle Le Viennois Helmut Lang a les tenues de baroudeuses, comme Alexander McQueen retrouvé les podiums parisiens (ci-contre, à droite) ; qu’il avait désertés pendant Jeux de lignes cinq ans pour la Fashion Week savants de Nicolas new yorkaise. Sous la verrière de Ghesquière l’Espace Commines dans le chez Balenciaga IIIe arrondissement, la cadence (à gauche) ; accélérée des mannequins appuie Robes et blouses la ligne énergique de la collection. Chloé (ci-dessous, Jupe écossaise taillée dans des à droite) ; cabas en plastique, empiècements La dance-party en caoutchouc sur des pantalons de Viktor & Rolf fuselés, zips décortiqués et squelet- (ci-dessous). tes de vêtements, comme ces cardi- gans dont il ne reste que l’armatu- re, détournent les panoplies punk. Des mousselines passées à la bom- be aux motifs « Felix the Cat », les marquages fluo ponctuent l’ensem- ble. Loin des effets high-tech trop évidents, les mélanges de matières sont détonants avec des vestes en toile de coton, Organza et latex, des débardeurs en peau d’anguille ou un blouson en plastique à les treillis froncés et les chemises à décorées parfois de motifs d’al- culotte. Mais les soutiens-gorge bulles. liens coulissants ou les jerseys sou- gues et de poissons tropicaux sur coques posés à la va-vite, les leg- Autre amateur de jeux de lignes, ples imprimés savane. fond de mer azur. Avec ces tailles gings en dentelle à la Mylène Far- Hussein Chalayan continue ses Chez Balenciaga, Nicolas Ghes- hautes et ces jambes étirées à l’infi- mer ou les chapeaux bar- expérimentations quasi obsession- quière explore à sa façon les fonds ni, on sent l’influence d’Azzedine be-à-papa laissent un sentiment nelles sur l’architecture et la recom- sous-marins, en s’inspirant des Alaïa, dont Jean Paul Goude a dit d’inachevé. position des formes. Dans la salle combinaisons de plongée en Néo- un jour qu’il était « le plus grand Gaveau, les sonorités grinçantes prène et des robes de surfeuse, prothésiste de la couture ». Tendu     au maximum, le tissu dompte le Alexander McQueen a fait de corps. Les drapés de mousseline son défilé à La Villette un specta- Viktor & Rolf, ou l’énergie du rêve cousus à la main tracent des des- cle en trois actes accompagné Les Néerlandais Viktor & Rolf ont mis en scène une fête d’une gaieté sins inédits, dans un souci absolu d’une vidéo projetée sur écran étourdissante sur des mannequins transformés en égéries du Palace. Sous du détail. En coulisse, les manne- géant. D’abord, les pirates en l’éclairage des boules disco, les robes àvolants, les imprimés fleuris multico- quins sont restés enveloppés jus- blouses à engageantes, vestes de lores et les ruchés de tulle s’animent, illuminés par les parures du joaillier qu’à la dernière minute dans des cuir brodées et knickers de peau Van Cleef & Arpels. A 34 ans, ces anciens élèves de l’Académie d’Arnhem housses de teinturier pour proté- sable, puis les fiancées de Dracula (Pays-Bas) ont su se tailler une place sur mesure sur la scène de la mode, en ger les vêtements. endeuillées et enfin une plongée inventant leur propre vocabulaire et en transformant chaque défilé en une en forêt amazonienne avec des performance parfaitement orchestrée. Des ensembles Chanel aux mousseli-  ’ imprimés flamboyants inspirés nes plissées Ungaro en passant par les blouses Saint Laurent ou les tenues Dans la salle Lenôtre du Car- par le plumage des perroquets ou de cocktail Valentino, ils manient les références avec aisance et humour, en rousel du Louvre, Jean Paul Gaul- dont on retrouve le mouvement des oiseaux de paradis. Le créa- évitant les clichés nostalgiques. Dans cette ambiance euphorique, on voit tier a installé des trapézistes dans les bijoux ou les empièce- teur brasse les idées avec légèreté surgir des belles-mères grisées par une coupe de champagne en tailleur rose pour accompagner ses jeux d’asy- ments de robes. Parodiant les Photographies et se lâche dans des pièces specta- pâle ou vert anis, des Andalouses exubérantes ou une débutante dont la métrie et d’équilibre fragile, en tailles basses du moment, le pan- Claudine Doury culaires, à l’image de cette robe robe semble découpée dans un parterre de roses. hommage aux mobiles de Calder talon découvre entièrement la agence VU de bal en lambeaux de mousseli- ne arc-en-ciel ou ce gilet de plu- mes trempées dans un bain turquoise. Montana en recherche d’âme Partout, les couleurs explosent, comme des bouffées d’optimisme AU MILIEU des années 1970, rendre plus frais, plus simple. avec des tons d’épices de bazars ses héroïnes vêtues de vestes de Recréer une folie dans le cuir mais indiens chez Céline, Kenzo et sur- cuir aux épaules imposantes ont qui soit plus facile à porter », expli- tout Dries Van Noten, du bleu révolutionné la silhouette étri- que t-il. Mais, loin des silhouettes curaçao, du magenta et un retour quée de l’époque. La décennie sui- souples pourtant hyperconstrui- des fluos, oubliés depuis les vante l’a propulsé au panthéon tes qui ont estampillé l’esprit mai- années 1980. Si Julien Mac des couturiers superstars : entre son, les peaux s’affaissent. Le cuir Donald emploie cette palette flas- 1990 et 1992, Lanvin lui confie « glove », décliné dans les tonali- hy, ses bimbos font pourtant pâle même ses collection haute coutu- tés de blanc blouse dans des figure dans leurs maillots de bain re. Rachetée il ya deux ans par sweat-shirts, des gilets sans man- échancrés et leurs bouts de tissus Jean-Jacques Layami, la maison ches ou des mini-shorts aux noués en robes pour night-clubs du créateur Claude Montana bords roulotés. Les constructions tropéziens. A ces clichés bâclés, – rebaptisée pour l’occasion Mon- géométriques s’incrustent à on préfère la vision estivale toute tana Création – a présenté diman- même les peaux comme dans un en nuances de Phoebe Philo, che 6 cotobre la première collec- manteau où des monolithes con- directrice artistique de Chloé. Les tion dirigée par Stéphane Par- trecolés s’articulent telles des teintes blanchies, les robes de mentier. Depuis quatre saisons, écailles. Jogging en daim bleu, soie sauvage à taille haute souli- ce créateur français de 35 ans cul- bombers en popeline ou en twill gnée de cordelettes et les perles tive à travers sa marque épony- de soie… les références histori- dorées qui scintillent sur une me le goût des constructions géo- ques jouent les clins d’œil dis- peau dorée invitent à une escale métriques et des détails tailleurs. crets sans pour autant définir un sous le soleil de Patmos ou de « Claude Montana possède un sty- style. Panaréa. le classique au sens grec du terme. Je voulais cependant l’assouplir, le Charlotte Brunel Anne-Laure Quilleriet LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/27 AUJOURD’HUI

08 OCT. 2002 PRÉVISIONS Oslo Stockholm 08octobre 08octobre Moscou Belle Ville par ville, les minima/maxima de prévisions vers 12h prévisions vers 12h Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille journée N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Le Havre Minsk FRANCE  ...... 12/17 N Madrid Belfast Copenhague ...... 11/21 N ...... 11/19 C Ajaccio Milan Reims Dublin Liverpool d’automne ...... 9/21 N 2/5 C Biarritz Moscou...... Brest Paris Varsovie Kiev 6/21 S ...... 0/10 C Strasbourg  8  Bordeaux ...... Munich Berlin Troyes Bourges ...... 3/16 S Naples ...... 15/20 S Rennes Londres Amsterdam Orléans Lever du soleil à Paris : 8 h 01 10/17 N ...... -2/4 S Brest ...... Oslo Bruxelles Nantes Prague Coucher du soleil à Paris : 19 h 14 Caen ...... 6/16 S Palma de M. .... 15/25 C Tours 5/16 S 2/9 C Mulhouse Cherbourg ...... Prague ...... Odessa Bourges Strasbourg 1/19 S ...... 13/21 S Dijon Vienne Une perturbation peu active circule sur le Clermont-F. .... Rome Paris Munich Budapest proche Atlantique. Elle donnera un ciel Dijon...... 1/15 S Séville ...... 18/21 P Poitiers Nantes bien nuageux sur les régions du nord- Grenoble ...... 5/18 S Sofia ...... 7/15 N Clermont- Limoges Ferrand Berne ouest. Sur le reste du pays les nuages bas ...... 6/13 N 1/4 C Bucarest Lille St-Pétersb...... Chamonix ou brouillards parfois présents en début ...... 6/16 S 3/7 N Lyon Lyon Milan Limoges Stockholm ...... Belgrade 4/18 S ...... 22/26 S Grenoble Sofia de journée laisseront rapidement place Lyon ...... Ténérife Istanbul au soleil...... 9/20 S ...... 3/6 N Bordeaux Toulouse Marseille Varsovie Aurillac ...... 2/14 S 13/15 N Nancy Venise ...... Montélimar Bretagne, pays de la Loire, Basse- Nantes...... 6/18 N Vienne...... 5/11 C Rome Au lever du jour, les nuages ...... 13/21 S Barcelone Naples Normandie. Nice Madrid 4/17 S AMÉRIQUES Nice seront très nombreux en Bretagne. Au fil Paris...... Biarritz Montpellier ...... 19/30 S Toulouse ...... 6/23 N Marseille Lisbonne des heures, ils gagneront les pays de la Pau Brasilia Athènes 15/22 S Tarbes Loire puis la Basse-Normandie. Les tempé- Perpignan...... 10/20 N Buenos Aires 27/30 P Perpignan ratures seront comprises entre 17 et Rennes...... 6/18 N Caracas ...... Séville ...... 8/16 C ...... 2/18 S Chicago 19 degrés. St-Etienne Tunis 3/13 N ...... 16/19 S Alger Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- Strasbourg...... Lima Ajaccio .... 16/24 S ...... 6/21 S tre, Haute-Normandie, Ardennes. Sur Toulouse Los Angeles Rabat ...... 10/24 P le Nord - Pas-de-Calais les nuages bas par- Tours ...... 3/17 S Mexico 2/9 S Montréal...... fois présents au petit matin se désagrége- Soleil Peu nuageux Couvert ront progressivement. Ailleurs le soleil FRANCE - New York ...... 11/16 S 14/23 S dominera la journée. Les températures Cayenne ...... 23/30 P San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie . 8/20 S atteindront 13 à 17 degrés. Fort-de-Fr...... 24/30 P Santiago Ch. 19/23 P ...... 6/15 S Champagne, Lorraine, Alsace, Bour- Nouméa...... Toronto Orage Neige Brouillard Vent fort 11/18 S gogne, Franche-Comté. Les passages Papeete...... 24/30 P Washingt. DC de nuages d’altitude n’empêcheront pas Pointe-à-P...... 24/30 P AFRIQUE une journée largement ensoleillée. Les St Denis Réu.. 20/26 S Alger...... 13/28 S températures de l’après-midi seront com- ...... 27/29 P EUROPE Dakar prises entre 13 et 16 degrés. 21/31 P Kinshasa...... Amsterdam.... 5/11 S Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- Le Caire...... 21/31 S Pyrénées. Sur les régions pyrénéennes Athènes...... 18/25 S Nairobi ...... 15/24 P ...... 14/23 S et sur les Charentes le ciel se voilera pro- Barcelone ...... 13/21 P 12/14 P Pretoria gressivement. Sur les autres régions, les Belfast...... Rabat ...... 18/20 C ...... 4/12 S bancs de brouillard formés dans la nuit Belgrade 15/27 N Tunis ...... laisseront rapidement place au soleil. Les Berlin ...... 4/12 P températures seront comprises entre 18 Berne...... 3/13 N ASIE-OCÉANIE le 9 octobre 8/13 S ...... 26/33 S Le temps et 23 degrés. Bruxelles ...... Bangkok ...... 6/15 S ...... 23/28 S se dégradera Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Bucarest Beyrouth sur les régions ...... 3/12 C ...... 28/35 S Les nuages bas présents en début de Budapest Bombay méditerranéennes .. 4/12 C ...... 25/32 P matinée dans les vallées alpines se désa- Copenhague Djakarta avec des pluies 10/15 P grégeront rapidement et le soleil brillera Dublin ...... Dubaï...... 26/34 S orageuses parfois 4/13 N sur l’ensemble des régions. Les tempéra- Francfort ...... Hanoï...... 18/30 S fortes. Sur un tiers 4/16 N ...... 20/26 S tures seront comprises entre 17 et Genève ...... Hongkong nord du pays le soleil restera 20 degrés. Helsinki...... 0/5 S Jérusalem ...... 17/26 S présent. Istanbul...... 15/20 P New Delhi ...... 22/33 S Languedoc-Roussillon, Provence- Ailleurs le ciel ...... 5/12 P ...... 6/20 S Alpes-Côte d’Azur, Corse. Le matin, Kiev Pékin sera très nuageux ...... 18/20 P ...... 9/17 S quelques nuages d’origine maritime circu- Lisbonne Séoul et quelques 10/14 S ...... 27/31 P leront près des côtes. L’après-midi, le Liverpool ...... Singapour ondées se ...... 12/16 N temps sera assez bien ensoleillé. Les tem- Londres Sydney ...... 19/28 S produiront. . 1/12 N pératures atteindront 19 à 23 degrés. Luxembourg Tokyo ...... 20/23 P PRÉVISIONS POUR LE 9 OCTOBRE SITUATION LE 7 OCTOBRE À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 9 OCTOBRE À 0 HEURE TU Habitants du zodiaque : les Poissons  par vaincre la « chose » – et se mathématicien et géographe Eratos- entre Pégase au nord et la Baleine métamorphosèrent en animaux thène (v. 276-v. 195 av. J.-C.), qui au sud. Assez étendue et consti- Tous les lundis divers pour se cacher. Pan, la divi- assimile la constellation à la déesse tuée d’étoiles de faible magnitude, datés mardi, nité à cornes de bouc, se jeta à syrienne Derketô (nommée Atarga- cette constellation se révèle dif- la vie des astres l’eau pour se changer en poisson, tis par les Grecs), un énorme pois- ficile à identifier. Il faut, pour la mais la transformation échoua à son à tête de femme.» Atargatis, repérer, partir du carré de Pégase. COMBIEN de poissons dans la moitié et il devint le capricorne. qui symbolise notamment la fécon- Le premier poisson se situe à l’est constellation du même nom ? La Aphrodite et Eros plongèrent aus- dité, aurait été assimilée à Aphrodi- de celui-ci, le second au sud. Sur miniature turque ci-contre semble si dans une rivière avec la même te et la femme-poisson syrienne les cartes, les Poissons sont repré- contredire le pluriel qui s’est impo- idée que Pan : se muer en pois- serait devenue une femme-pois- sentés sous la forme d’un grand V sé en Occident. Notre vision, notre sons. Dans leur cas, l’opération son grecque. dont la branche de droite se termi- construction de cet astérisme fait réussit et, pour ne pas qu’ils soient Les Chinois quant à eux ne ne par un petit cercle d’étoiles. référence au monstre Typhon, séparés, un ruban reliait les découpent pas la constellation de A peu près au milieu de l’autre déjà rencontré dans ces colonnes, queues des deux animaux. C’est la même manière, comme l’expli- branche réside un des rares objets lors de la présentation du Capricor- ainsi que les atlas célestes dépei- que Jean-Louis Heudier dans son remarquables de la région : la ne (Le Monde du 2 juillet). Lorsque gnent traditionnellement cette Livre du ciel, l’homme et les étoiles galaxie M 74, belle spirale vue du Typhon attaqua les dieux, ceux-ci, constellation. (Z’Editions, 96 p., 15,24 ¤): «Le dessus. Malheureusement, distan- effrayés, s’enfuirent – à l’excep- Cependant, cette représentation poisson septentrional se trouve dans te d’une trentaine de millions d’an- tion d’Athéna et de Zeus qui finit à deux poissons pourrait bien la constellation de Koui-siou. Le nées-lumière, elle ne s’admire que n’être qu’une évolution du mythe poisson méridional, lui, devient Wai- dans un bon instrument. L’autre LUNE DE LA SEMAINE primitif. Comme l’écrivent Geof- ping, la barrière. C’est la barrière particularité des Poissons est invi- frey Cornelius et Paul Devereux qui empêche le fermier de tomber sible. C’est dans cette constella- vendredi 11 octobre (à Paris) dans Le Langage secret des étoiles dans les marais représentés par les tion que se trouve le point vernal, et des planètes (éd. Solar, épuisé), étoiles de notre constellation de la un des deux points d’intersection le savant arabe du XIe siècle Baleine. Dans ces marais vivent les de l’écliptique et de l’équateur al-Biruni « affirme que le groupe cochons que la barrière Wai-ping céleste, que franchit le Soleil le d’étoiles originel ne formait qu’un empêche de fuir. » jour du printemps. 14h29Lever Coucher 22h22 seul poisson et non deux. Cela cor- Dans la division occidentale du respond au dire de l’astronome, ciel, les Poissons sont coincés Pierre Barthélémy 

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS O AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME N 02 - 239 sur www.lemonde.fr Nº 294 0123 123456789101112 A LA TELEVISION ET A LA RADIO I le poids sur le ring. Ne prennent Les pentagones plus les mesures. - 5. Sœurs grâ- II ce à maman. - 6. Attaque avec le Combien de (vrais) Le Monde des idées temps. Entendu au Sud. - 7. pentagones différents, LCI III Patron sur la Vire. Remplit les ayant leurs cinq sommets Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 cabinets. Descendu. - 8. Dressé. parmi les neuf nœuds Le dimanche à 12 h 10, 15 h 10 et à 0 h 10 Sort de la jungle en force. - 9. IV du réseau ci-contre, Le lundi à 16 h 10 Jeune d’aujourd’hui. Perd tout non croisés V contrôle. - 10. Organisation de et non superposables secours au Moyen Age. Produc- même en les retournant, Le Grand Jury VI tion ouvrière. - 11. Culs-rouges peut-on dessiner ? grimpeurs. - 12. Homme de pier- RTL-LCI VII res. Le dimanche à 18 h 30 VIII Philippe Dupuis La rumeur du monde IX Elisabeth Busser et Gilles Cohen FRANCE-CULTURE SOLUTION DU N° 02 - 238 © POLE 2002 Le samedi à 12 heures X Horizontalement Solution dans Le Monde du 15 octobre. I. Mémorisation. - II. Episode. A la « une » du Monde HORIZONTALEMENT malades soignés à la hache. - Houe. - III. Son. Bêche. KO. - IV. RFI VIII. Suivis par les autres. Défor- Suède. Tombal. - V. Aire. Bôme. Du lundi au vendredi I. Des travaux qui n’ont rien de me la réalité. - IX. Engrais azoté. SO. - VI. Glacière. Reg. - VII. Elle. professionnels. - II. Homme de Donne le choix. Pris à la pelle. - Circé. - VIII. Reine. Séants. - IX. à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) cour et roi de cœur. Après une X. Retour après une rencontre Store. Miam. - X. Erésipèle. Se. vie bien sombre, il finit dans le brutale. Organiser le désordre. noir. - III. Fatiguée. Prendre l’air. Verticalement Solution du jeu no 293 paru dans Le Monde du 1er octobre. La « une » du Monde - IV. Très abattue. Rutebeuf a VERTICALEMENT 1. Messagerie. - 2. Epouille. - 3. BFM laissé celui de l’Herberie. - V. Minéralisé. - 4. Os. Décents. - 5. a le bonnet de... et la planche de... Du lundi au vendredi Pour frapper fort et juste. Parti- 1. Il a toujours quelque chose à Robe. Eoi. - 6. Ide. Bec. Rp. - 7. Aline Domitien Basile à 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 cule. Précède pour diviser. - VI. dire. - 2. Assure la reproduction. Sectorisée. - 8. Homère. - 9. Thè- Basile Aline Coralie Le samedi Fine pour un pied léger. Très Dans la gamme. - 3. Grandioses me. Camé. - 10. Io. Reni. - 11. Coralie Basile Domitien 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 fatigué. - VII. Possédée. Grands et effroyables. - 4. Fait toujours Oukase. Tas. - 12. Néologisme. Domitien Coralie Aline LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/29 CULTURE cinéma

Le système français d’aide publique au cinéma, qui permet le financement d’une cinquantaine de films par an, est remis en cause depuis le début de l’été par des réalisateurs et des producteurs indépendants qui peinent de plus en plus à trouver des fonds pour réaliser leurs projets Un nouveau scénario pour l’avance sur recettes ?

LE FONCTIONNEMENT de duit lui-même son film), Variété l’avance sur recettes, qui permet française de Frédéric Videau, ou d’attribuer des aides publiques des- Dans le rouge du couchant d’Edgar- tinées au financement de 50 à do Cozarinsky. 60 films par an, a été gravement En 2001, sur les huit films les mis en cause au début de l’été. Lors mieux dotés, cinq étaient presqu’ex- de la séance du 27 juin, le jury, prési- clusivement financés par l’avan- dé par Frédéric Mitterrand, avait ce. Les 457 000 euros consentis sélectionné dix des trente-quatre pour La Chatte à deux têtes, de Jac- projets, en excluant de cette liste ques Nolot, représentaient les deux d’élus des metteurs en scène aussi tiers du budget du film. confirmés que Jacques Rivette, To- La question d’attribuer ou non nie Marshall, Raoul Ruiz ou Claude des crédits publics à des « grosses Miller (Le Monde du 13 juillet). Par- machines » du cinéma français, qui lant d’une même voix, les produc- avaient moins besoin de ces crédits teurs indépendants avaient propo- que des petits films d’auteurs, n’a sé de réformer ce système d’aides jamais été tranchée. Politiquement, publiques, en réservant des som- la commission de l’avance sur recet- mes moindres (jusqu’à 8 000 euros) tes, aujourd’hui présidée par Frédé- à des films produits par des grands ric Mitterrand, peut également groupes, qui avaient, selon eux, avoir intérêt à montrer qu’elle n’hé- davantage besoin d’un label site pas à aider des films grand institutionnel que d’argent. A con- public – comme 8 Femmes de Fran- trario, les producteurs indépen- çois Ozon, qui a reçu 228 000 eu- dants plaidaient pour une aide plus ros – et qu’elle peut donc récupérer importante (jusqu’à 600 000 euros) à terme l’avance accordée et n’est pour les films d’auteurs, plus diffici- pas figée dans une ligne esthétique les, qui, en cette période de crise de exclusivement réservée au cinéma financement, ont plus que jamais d’auteur. du mal à boucler leur budget. Une institution Selon les producteurs presque cinquantenaire Instituée en 1959, l’avance sur indépendants, recette est financée par le compte de soutien au cinéma, lui-même approvi- les grands groupes, sionné par les chaînes de télévision et la taxe sur les entrées en salle. Elle auraient davantage   est attribuée par une commission de vingt-cinq membres dont le prési- besoin d’un label aujourd’hui ». Le réalisateur de La de l’avance ne se fassent plus comme par un producteur, ce qui n’est bre les différents représentants syn- dent est actuellement Frédéric Mit- Discrète déplore le fait que « les par le passé, en fonction du budget pourtant pas obligatoire. dicaux des auteurs, réalisateurs et terrand. Deux collèges, traitant l’un institutionnel montants attribués par l’avance se des films [plus le film était cher, Mais le nombre de films produits producteurs. Une étude menée par des premiers films et le second des sont amoindris ». « Toutes les organi- plus il était aidé], mais vraiment en a été presque multiplié par deux le CNC sur l’attribution des fonds films de réalisateurs ayant déjà tour- que d’argent sations syndicales ont demandé une fonction de ses besoins de finance- depuis 1994, pour atteindre 204 en depuis une dizaine d’années mon- né un longmétrage,examinent des réévaluation financière de l’avance ment », ajoute-t-il. 2001, pendant que le montant de tre, selon François Hurard et André projets présentés soit par leurs sur recettes, de l’ordre de 7,62 mil- Cette difficulté à trouver un finan- l’avance sur recettes n’augmentait Avignon, responsables de ces dos- auteurs, soit par les producteurs. Une Pour le réalisateur Christian Vin- lions d’euros », souligne Pascal cement est la raison pour laquelle le que d’à peine 20 %. Il frôlait les siers du CNC, que « la situation a autre procédure permet aux produc- cent, membre du conseil de la So- Rogard, délégué général de la nombre de scénarios qui postulent 15,2 millions d’euros au début des radicalement changé : si pendant un teurs d’obtenir une avance après le ciété des réalisateurs de films Société civile des auteurs-réa- pour l’avance sur recettes, reçus au années 1990, et il s’est élevé à moment les très gros films et les longs tournage du film. Lorsque les résul- (SRF), « l’avance gère aujourd’hui lisateurs-producteurs (ARP). Centre national de la cinématogra- 17,92 millions en 2001 (accordés à métrages portés par des groupes tou- tats commerciaux du film le permet- la pénurie de financement des films. « C’est d’autant plus nécessaire dans phie (CNC) – qui chapeaute le servi- 52 films, dont 14 premiers longs chaient de l’avance, aujourd’hui, ces tent, cette avance est remboursée Depuis un an, un nombre croissant un environnement concurrentielle- ce des aides sélectives au cinéma –, métrages). « Cela s’apparente beau- sommes sont attribuées presque exclu- par les producteurs au CNC. de réalisateurs ne peut plus obtenir ment plus dur, alors que Canal+ con- a brusquement augmenté en 2002, coup plus à un concours qu’à un exa- sivement à des petits films. Ce sont les de financement des chaînes de télévi- centre désormais ses investissements passant de moins de 600 à environ men », souligne-t-on au CNC. indépendants qui en profitent le sion. Pendant dix ans, dit-il, j’ai pu sur les films à gros budget, ce qui 650. Les demandes se professionna- Conscient du malaise des profes- plus ». Chiffres à l’appui, ils assu- « Nous sommes tombés d’accord faire des films sans l’avance sur recet- joue en défaveur des indépendants. lisent. Désormais, deux tiers des sionnels, David Kessler, directeur rent que pendant dix ans les chan- sur l’urgence qui existe à débloquer tes. C’est beaucoup plus difficile Nous souhaitons que les attributions dossiers présentés sont soutenus général du CNC, a réuni le 3 septem- ces qu’un film soit retenu sont res- davantage de fonds pour l’avance sur tées à peu près constantes : depuis recettes. Je demanderai à la tutelle 1990, entre 8,7 % et 10,4 % des pro- de pouvoir effectuer un effort progres- Frédéric Mitterrand, président de la Commission d’avance sur recettes jets examinés ont bénéficié de sif dans les années à venir. Il est clair l’avance pendant que leur nombre qu’en 2003 nous ne pourrons pas variait entre 518 et 591. Sur la passer directement à une enveloppe même période, la moyenne des de 30,5 millions d’euros », souligne « Comme si on pilotait un bombardier par grande tempête » avances consenties avant la réalisa- David Kessler. Un discours qui sem- tion du film oscillait faiblement ble avoir apaisé les esprits. Marie Pensez-vous qu’il faille procé- Pierre Biron… – a été bénéfique Ce n’est pas un ghetto. Nous chiffrage, on s’écharpe pour entre 310 000 et 396 000 euros. Masmonteil, présidente du Syndi- der à une réforme de l’avance et a marqué le fonctionnement de aidons des premiers films mais aus- 45 000 euros. Il ya une nécessité Cette année, 11 films ont déjà cat des producteurs indépendants, sur recettes ? la commission. si 8 Femmes, dont l’avance devrait d’augmenter de façon importante reçu une avance maximale d’un estime désormais qu’une profonde Il existe une inquiétude réelle Quels sont les critères d’attri- être remboursée. Si vous prenez l’avance. C’est, de plus, une institu- montant égal ou supérieur à réforme de l’avance risque d’« avoir chez toutes les institutions qui bution, au moment où vous rece- les vingt cinéastes français qui tion autonome qui n’est pas assez 427 000 euros, parmi lesquels Qui des effets pervers », mais réclame concourent à la production. Il ne vez de plus en plus de demandes bénéficient d’une légitimité incon- considérée et ne dispose pas d’as- veut la mort de Mister V. ? d’Emilie toujours, ce qui semble assez utopi- faut pas pour autant céder à une à chaque commission ? testable, de la stature de Jacques sez d’argent pour son fonctionne- Deleuze (sur un devis élevé de que, « un doublement progressif de panique irraisonnée. L’avance sur Nous faisons attention aux gens Rivette, Claude Chabrol…, chacun ment interne, pour rémunérer 10 millions d’euros), Dragon rouge l’enveloppe de l’avance ». recettes n’a pas à se substituer au qui apportent des scénarios, l’avan- a un projet à défendre tous les dix- convenablement les membres par d’Hélène Angel, Un monde presque fonctionnement défaillant des chaî- ce est encore une structure à peu huit mois. Le jour où Jacques Rivet- exemple. paisible de Michel Deville (qui pro- Nicole Vulser nes de télévision. On est arrivé à près humaine, qui n’a rien à voir te a présenté son projet, c’est pour- De nombreux producteurs trouver notre place et à faire vivre avec les chaînes de télévision où tant celui d’Alain Resnais qui a indépendants souhaitent que des scénarios. Je ne pense pas qu’il ceux qui proposent des films sont enthousiasmé la commission. Il l’avance soit réservée aux films faille effectuer une réforme de souvent soumis à des humiliations nous a semblé que Rivette n’était qui ne sont pas financés par des fond. Il n’ya pas de raison de chan- intolérables. A priori, il existe bien pas prêt à tourner tout de suite. Il groupes. Quitte à donner beau- ger le fonctionnement d’une insti- sûr des critères esthétiques pour est possible de représenter un pro- coup à des films d’auteurs et tution qui a évité bien des écueils, attribuer l’aide, mais entre deux jet, plus travaillé. L’argent ne tom- attribuer un label symbolique notamment celui d’en faire un club films, l’un produit et préfinancé be pas de façon obligatoire, l’avan- aux films à gros budget. Qu’en de copinage. Quand on reçoit un dans un cadre professionnel, l’au- ce, ce n’est pas la Sécurité sociale. pensez-vous ? scénario, même pour un premier tre qui sera confronté à des diffi- Dans la mesure où l’ensemble de la Je ne veux pas codifier ni édicter film, il est important que l’on cultés économiques pour pouvoir production française est en grande de règles absolues. Si l’avance est sache dans quelles perspectives, être terminé, c’est ce dernier qui difficulté, diriger l’avance sur recet- réservée exclusivement aux films esthétiques ou économiques, il sera choisi. tes c’est comme si on pilotait un d’auteurs, on nous critiquera de s’inscrit. Aujourd’hui, j’essaie d’ob- En juin, au cours de la derniè- bombardier par grande tempête. n’accorder de l’argent qu’aux tenir que les membres de l’avance re commission, le fait que Jac- C’est un pilotage complexe et petits films qui font moins de sur recettes – environ une quaran- ques Rivette et d’autres réalisa- précis. 10 000 entrées en salles. Les som- taine au total – restent en fonc- teurs très connus n’aient pas eu Que faudrait-il améliorer dans mes attribuées varient, de 150 000 tions deux ans ; six mois, c’est vrai- l’avance a suscité une vague de le fonctionnement de l’avance à 762 000 euros. Mais il faut aussi ment trop court. La présence de contestations. Qu’en est-il ? sur recettes ? savoir que certaines unités de pro- plusieurs personnalités extérieures Il est difficile d’établir une doctri- Le problème principal, c’est le duction, qui font partie de grands – comme l’écrivain Pascal Rose, le ne générale. A la prochaine ses- manque d’argent. Le coût des films groupes, ont du mal à mener à conseiller de programmation de sion, nous aurons à choisir entre a augmenté, et donc les sommes bout leur projet et le font parfois France 2, Alain Gauvreau, le direc- une quarantaine de scénarios. attribuées par l’avance sont, pro- sans l’aval de ce dernier. teur de la communication du L’avance ne doit pas être le récepta- portionnellement, moins signifi- Centre Georges-Pompidou, Jean- cle d’une esthétique particulière. catives. Dans les séances de Propos recueillis par N. V. 30/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 CULTURE

 b Jorge Lavelli met en scène  b A Paris, une exposition montre la façon dont les artistes ont représenté les évangiles. « Les Désarrois de Monsieur Peters » Mais le sujet semble davantage traité du point de vue de la foi que de l’histoire de l’art Arthur Miller réveille Le Christ dans la photographie, les morts pour mieux faire parler les vivants 150 clichés pieux et impies

« LA PIÈCE se passe tout entière férence de presse, Arthur Miller est IDÉE SÉDUISANTE. Cerner la texte de diffusion (affiche, page du dans l’esprit de M. Peters, au resté vague. Remarquons que façon dont les photographes, de journal, écran de télévision). moment de son endormissement, M. Peters nous dit que sa femme 1850 à nos jours, ont représenté C’est enfin le positionnement quand la lumière du jour s’éloigne et est décoratrice, et qu’Arthur Miller Jésus et les Evangiles. Bonne idée, « religieux » de l’exposition qui sur- que la nuit du sommeil lui ouvre les lui-même est un excellent ébéniste. d’autant qu’elle est inédite. C’est prend. Nissan Perez dit qu’il a « évi- bras », écrit Arthur Miller. Il ajou- Comme la discutaille jongle avec l’Israélien Nissan Perez, conserva- té dans l’exposition les images chocs. te : « C’est une pièce dans laquelle un peu tout, pourquoi ne pas teur au Musée d’Israël, qui la déve- Si une œuvre n’existe que par le scan- coexistent vivants et morts. » dérailler, imaginer des toilettes fem- loppe sous la forme d’une exposi- dale, elle ne peut être géniale ».Le M. Peters est vivant. Peut-être mes construites par M. Peters et tion à Paris (avant de la présenter livre contient ces images dites plus pas pour des semaines, mais il est décorées par son épouse. Mais cela en mai à Jérusalem) et d’un livre. « scandaleuses » mais aussi un tex- encore là. Son partenaire le plus ne s’ajuste pas avec un mot de la Cent cinquante photos d’une cen- te, où, parmi d’autres informations constant, son frère Calvin, est mort représentante de la minorité noire : taine d’auteurs, célèbres et anony- instructives, on peut lire : «Une depuis longtemps. Sa femme, Char- « les lunettes de ces toilettes sont en mes, sont à l’Hôtel de Sully, depuis grande majorité des artistes sont de lotte, est vivante, elle a la langue acajou d’Afrique. L’empreinte des un daguerréotype américain de foi chrétienne. » Ou encore : «La bien pendue. Une très belle fem- millions de femmes sur l’acajou ne 1855, représentant un adolescent photographie, invention essentielle- me, grande, longue, blonde, Cathy- peut jamais être effacée ». portant la croix, jusqu’au ment chrétienne, aux profondes raci- May est morte, mais, dit Arthur L’essentiel est tout de même que « tableau » coloré du Christ, inter- nes catholiques. » Ce texte, ampou- Miller, « il arrive parfois que les pro- M. Peters continue, sans y parvenir, prété par un noir, agonisant dans lé en diable, aux précautions ches que l’on a aimés soient si pré- à s’accrocher à ses souvenirs sans immenses, comme s’il fallait sents dans notre mémoire qu’ils con- se gagner une vraie mémoire. Il d’abord ne heurter personne, se tinuent de vivre ». Une femme noi- croit avoir trouvé un joint : la lessi- clôt par une perle : « Ce qui est re, assise près de là par terre, n’est veuse. Sa mère faisait bouillir les Au hit-parade divin, c’est le processus de création. » ni vivante ni morte : Arthur Miller draps dans une lessiveuse, sur le Nissan Perez semble traiter son dit qu’« elle symbolise la présence poêle de la cuisine, puis elle les por- des motifs, ceux sujet du point de vue de la religion énigmatique de la population noire tait sur le toit de l’immeuble pour et non de l’histoire de l’art et de la aux confins de la ville ». les étendre. Il fallait être deux pour dont les photographes photographie. C’est un texte du M. Peters, assis dans un vieux hisser la lourde lessiveuse sur le XIXe siècle, porté par une vision fauteuil club, somnole, mais ne ces- poêle. Nombre d’entre nous ont raffolent sont la cène romantico-hégélienne qui élève l’ar- se de palabrer, ou de rêver qu’il encore connu cela. Mais « aujour- tiste au rang d’intercesseur entre palabre, avec ses visiteurs, fantô- d’hui personne ne prendrait la peine et la crucifixion Dieu et les hommes. « L’artiste lui- mes ou pas. Il essaie d’oublier pour de faire une chose pareille », dit même devient comparable au créa- essayer de se souvenir. Pendant la M. Peters. La pièce se termine teur divin », écrit-il. Diable ! guerre, il était pilote de chasse. Il quand Cathy-May, la créature de les bras de sa mère blanche, mis en se souvient avoir livré des avions à rêve, meurt sur les planches, après scène en 2001 par Andres Serrano. Michel Guerrin Odessa, « des sacrés zincs, des avoir été battue par son mari dans « Je veux montrer que le Christ est P.40. ». Charlotte se souvient que une crise de jalousie (elle venait devenu un mythe universel et d’ac-  , Patrimoine pho- la piste d’atterrissage, sur le porte- d’acheter des tomates au marché tualité, raconte Nissan Perez. tographique, Hôtel de Sully, avions, était si courte et étroite sans avoir passé une culotte). Reconstituer la Cène, c’est aborder 62, rue Saint-Antoine, Paris-4e. que Peters en avait, pendant ses Patricia Franchino est une fasci- les questions du partage et de la soli- M˚ Bastille ou Saint-Paul. permissions, des cauchemars. Tout nante Cathy-May. Michel Aumont darité. Une crucifixion est une allégo- Tél. : 01-42-74-47-75. Tous les cela est loin, à présent. M. Peters est un M. Peters poignant, chaleu- rie de la souffrance. » Au hit-para- jours, de 10 heures à 18 h 30. 4 ¤ et donne des conférences à l’universi- reux, ténébreux, éperdu. Gérard de des motifs, ceux dont les photo- 2,5 ¤. Jusqu’au 5 janvier 2003. té de Princeton sur « le taux de sui- Lartigau un spectre de frère amical. graphes raffolent sont la cène et la Catalogue, textes de Nissan Perez .. me cide dans les grandes entreprises ». Evelyne Dandry une M Peters crucifixion. Evidemment. Le plan et Adèle Reinhartz, éd. Marval, Anonyme, Quo Vadis, 1910 ou 1912. Tirage argentique, The Israel Museum. attentive, patiente. La pièce est panoramique du dîner et la géomé- 216 p., 170 photos, 49 ¤. La crucifixion a donné lieu à toutes sortes d’interprétations.      abracadabrante, folle et sérieuse, trie de la croix offrent un canevas La pièce est en fait une divaga- éblouissante, triviale et surnaturel- efficace à partir duquel les combi- tion libre sur mille aspects de l’Amé- le. Le traducteur, Isi Beller, ami de naisons fleurissent. rique. M. Peters attribue « cette longue date d’Arthur Miller, n’a pu Donc, nous avons une cène avec et LE ROBERT & COLLINS Gagnants du manière de passer d’un sujet à qu’être fidèle. Arthur Miller a dit des trisomiques (Rauf Mamedov), Jeu concoursd’anglais les réponses, Le Monde daté 10/09 – hésiter – le Pays de Galles – une coquille s’est glissée dans la troisième question : il s’agit de Norma Jean Baker, Le Monde daté 11/09 – le cinquième amendement – Cambridge – Sacramento, Le Monde l’autre au taux de plomb dans l’at- que la mise en scène de Jorge Lavel- une autre avec des soldats israé- daté 12/09 – la troisième (- nese) – la seconde (-zil-) – un feuilleton radiophonique de la BBC, Le Monde daté 13/09 – jette à la poubelle – children’s book – un américain des Etats du Nord, Le Monde daté 14/09 – little red riding hood – Crown street – un oiseau, Le Monde daté 15 et 16/09 – over the top – un jour férié en Grande Bretagne – une cloche, Le Monde daté 17/09 – dans une ancienne centrale électrique – he died last sunday – un américain des Etats du Nord, Le Monde daté 18/09 – 11 – I’m a policeman mosphère ». Nous volons ainsi du li est, jusqu’à ce jour, la meilleure, liens (Adin Nes), une troisième – des orties, Le Monde daté 19/09 – a liverpudlian – off – qu’il est en déplacement, Le Monde daté 20/09 – six – I’m looking for some Black trousers - better, Le Monde daté 22 et 23/09 – un accompagnement - la fête commémorative de la naissance du poète banana split à la Buick 6 cylindres, car « il a su donner la musique de la avec les acteurs d’une série télévi- Robert Burns – un club d’étudiant aux Etats Unis. mais un détail refait surface : les toi- pièce ». sée américaine (Annie Leibovitz), Les gagnants du Robert & Collins Senior, Laurent ROBLES, 78 Achères - Roselyne VERTENSTEIN, 75019 Paris - André ROUSSEAU, 92 Suresnes - L BADRINATH, 78 Buc-France - Kevin LIEGEOIS, 55 Vaucouleurs - Louis BONNISSENT, 91 Ris-Orangis - Annie DEGUIL, 85 Saint-Hilaire de Riez - Monique DUVAL, 92 Châtenay-Malabry - A.P. VERLAINE, 40 Sainte-Marie de Gosse - Gérard TISSOT, 92 Ville d'Avray - J.C KERVOT, 75 Paris 18 - Jennifer GUILLAUMES, lettes femmes. Le lieu de cette con- Michel Cournot une quatrième avec Jésus en fem- 66 Perpignan - Aurore JOURDAIN, 29 Brest - Christiane TRIHAN, 81 Castres - Gilbert PAPON, 47 Layrac - Yvette BESSARD, 47 Agen - André LASSIME, 16 St-Aman de Boixe - Gilles ROBEL, 93 Montreuil - Jeanne DOUISSARD, 69 Francheville - Patrick PISIER, 93 Rosny s/Bois - Louis BONNISSENT, 91 Ris-Orangis - C DEMETROPOULOS, 75018 Paris - Virginie BELZGAOU, 93 Aubervilliers - Serge NOEL-RANAIVO, 75015 Paris - Jean-Luc DORE, 57 Saint-Avold - Odile MOUCHET, 91 Bures s/Yvette versation est une vieille boîte de me aux seins nus (Sam Taylor- - Marjorie BERGERET, 81 Castres - Anne BONNET, 94 Choisy-le-roi - Nikita SIBEROFF, 75016 Paris - Mlle PASSEGUE, 78 Guyancourt - R. JAMIN, 06 Nice - Floriane CHASSE, 44 Nantes - Jacques FERAUD, 75007 Paris - Laurent JOURNET, 38 Saint- nuit à l’abandon, mais les toilettes     , d’Ar- Wood), et le Black Supper de Serra- Vérand - Nicolas OPPENHEIM, 75018 Paris - Patrice DUBOIS-PORTAC, 3 Vichy - Mme DENAT, 74 St-Martin Bellevue - Fabrice BARRAL, 98 Monaco - Martine JULIEN, 69 Sainte-Foy-lès-Lyon - J-L ROY, 21 Dijon - Yves HERNANDEZ, 27 Evreux - Marie ESTEVE, 75015 Paris - Emmanuel KEIDEL, 68 Baldersheim - I. AUROUSSEAU, 75015 Paris - Germaine ETIENNE, 56 Lizio - Ginette VEYRET, 37 Tours - Yves VANDERWALK, 59 Villeneuve d'Ascq - Corinne DANILOFF, 83 Plan d'Aups - Jean-Philippe femmes sont, tous le disent, une thur Miller. Mise en scène de Jorge no, la plus convaincante, parce que BRETAGNE, 83 Les Arcs/Argens - G PETIARD, 75006 Paris - Jean-Luc TOURNAILLE, 75012 Paris - Irénée DELTOMBE, 62 Saint-Omer - Bertrand GUIRAUD, 69 St -Foy les Lyon - Huguette COURANT, 75015 Paris - Myriam FAURE, 86 Poitiers - Cécile merveille, au point que M. Peters libre évocation poétique. Quant à JURGENSEN, 28 Fontenay s/Eure - Liliane TREMEA, 33 Saint-Macaire - D. DESCAMP, 59 Bendiles - SCHWARTZ, 67 Strasbourg - Myriam VINTER, 34 Viols le Fort - Félix LAURE, 78 St-Germain en Laye - Michel REMY, 57 Pouilly - Michel LENFANT, Lavelli. Avec Michel Aumont, 86 Ligugé - Elisa TURRI, 64 Pau - Mikaela HENRIQUES, 49 Angers - Reis DELAGE, 86 Poitiers - J-L TOURNAILLE, 75012 Paris - Thierry VALAT, 16 Mainxe - Jean GRISPOUX, 66 Perpignan - Emmanuel KEIDEL, 68 Baldersheim - Camille CELLIER, 14 lui-même sera obligé d’y aller faire Gérard Lartigau, Evelyne Dandry, Jésus en martyr – beau toujours, Caen - Jacqueline CAUHAPE, 33 Bordeaux - Florence JULIEN, 69 Francheville - Brigitte MARTICHON, 75015 Paris - Claire FONTAINE, 35 Rennes - Robert CHRISTIAN, 70 Abelcourt - Guy DORMOY, 60 Tricot - Huguette FOISSAC, 12 La Loubière - un tour. barbu souvent –, la gamme est Valérie MARCHAL, 94 Nogent-s/marne - Alvina BODIOU, 22 Trébeurden - Michel MARQUET, 6 Nice - Alain DUPONT, 8 Mouzon - Illi LUCIENNE, 54 Nancy - Hélène PERMINGEAT, 7 Viviers - Sophie VASSEUR, 59 Lille - Corentin MALGORN, 13 Joan Titus. Théâtre de l’Atelier, pla- Arles - Magali SAINT-GELY GEVAUDAN, 95 Fosses - Alexandre PREUSS, 13 Martigues - Bertrand LANCRENON, 92 Boulogne Billancourt - Raymonde JAMIN, 6 Nice - Guy HASSE, 44 Nantes - M. LAVALLEE, 80 Dreuil-les-Amiens - Monique CABA- Aucune explication à cette plai- ce Charles-Dullin, Paris-18e. Tél. : déclinée : le gros plan réaliste sur la NAC, 42 St-Etienne - C. COCHARD, 92 Neuilly s/Seine - Claude BUTIN, 27 Evreux - Alice MOIGN, 29 Brest - S; BONNY, 78 Grignon - Martine GODINOT, 60 Compiègne - J-L ROY, 21 Dijon - Ingrid RIETVELD, 67 Strasbourg - Odette MARTICHON, 91 Viry-Chatillon - Philippe HEDOUX, 95 Argenteuil - Serge SMODIS, 54 Domevre en haye - T. VALAT, 16 mainxe - F PEIGNEY, 63 Clermont-Ferrand - M. JUVENOT, 44 St-Nazaire - MAÏTE, 64 Hendaye-Plage - E. GADOUX, 69 Lissieux -Christian GAC, santerie, qui revient sans cesse sur 01-46-06-49-24. Du mardi au croix, le joli garçon en extase, la 29 Guillers - Lucienne ODIN, 75010 Paris - Myriam FAURE, 86 Poitiers - Mohammed HAMZI, 39 Lions le Saunier - Janine ROUX, 21 Dijon -Pierrette PANSU, 95 Fontenay en Parisis - Edith LEMOIS, 50 Saint-Lô - Henri LE BARS, 29 Plouhinec - Nadine le tapis. C’est l’énigme numéro un samedi à 20 h 30, le samedi à femme ficelée, Bob Kennedy gisant FANCELLI, 13 Marseille -B. ROUXEL, 35 Rennes - Régine LACOUR, 94 Cachan - Elodie BOURGOIN, 21 Dijon - Bruno PARIS, 75016 Paris - Jean GASC, 78 Villepreux - Philippe GATTY, 83 La Garde - Etienne BAUDRY, 6 Antibes - Marie Jo LE GALL, 29 Saint-Divy - Anne Marie COQUELLE, 6 Levens - Philippe CORDERY, 94 Créteil - Julia PARIS, 75016 Paris - Pierre MICHEL, 69 Lyon - Susanna WESSON, 72 La Quinte - Dominique JANVIER, 59 Lille - P. RAYNAUD, 95 Sarcelles - M. BIOTTEAU, 49 de la pièce. Interrogé lors de sa con- 17 heures, le dimanche à 15 h 30. dans son sang, un cheval écartelé Roussay - Claudine VAXELAIRE, 75011 Paris - René-F MAIRESSE, 75005 Paris - Denis GUIBERT, 95 St-Brice sous forêt - Julie-Manon DOUCET, 75005 Paris - Dogan Efe ERTEM, 75 Paris - Lucien LEGRAS, 77 Conches - Rémy MICHEL, 57 Pouilly - L (Joel Peter Witkin) et même un PANOUS, 75020 Paris - J-C KUNVARI, 75007 Paris - Rasphone PHOLSENA, 26 Valence - P. CORDERY, 94 Créteil - J-Jacques BOTTELDOORN, 31 Castelmaurou - C-M LE MAIRE, 75018 Paris - Manuel VALLECILLO, 75018 Paris - F LE MOAL, 63 Roche- Savine - Nathanaelle TRAN, 80 Salouel - Daniel ANTIER, 92 Meudon - Liliane TREMEA, 33 Saint-Macaire - Edouard DUPOUËT, 75011 Paris - J-l BAYEUX, 59 Marcq-en-baroeul - André DAMANY, 91 Bures-sur-Yvette - Monique CABANAC, 42 St-Etienne malade (les bras en croix) sur une - Claire MONTEL, 30 Nîmes - Etienne BAUDRY, 6 Antibes - Pierre Luc HERGH, 45 - L. BADRINATH, 78 Buc - Thomas GUIBERT, 75007 Paris - P. LEDEY, 95 Fontenay en Parisis - P. LEMEUNIER, 63 Beaumont - B. LECOMTE, 64 Pau - Claude PIER- table d’opération. SON, 32 Auch - Jacques MOULIN, 7 Privas - Bernard PANSU, 95 Fontenay en parisis - Rosa ARNAUTOU, 64 Escoubès - F. BRUNET, 75011 Paris - J-L DORE, 57 St-Avold - Isabelle GUIGNARD, 92 Courbevoie - Solange DELTOMBE, 62 Saint-Omer - Michèle HERY, 44 La Plaine - Flora BACQUEYRISSES, 78 Maule - Patricia TURRI, 64 Pau - Hélène LAVIN, 59 Marcq en baroeul - Stéphane VOLLE, 34 Montpellier - Michèle ROUSSEAU, 16 Angoulème - B. TEROLE, 63 Olliergues - Anne MINOT, 42 La meilleure chose qui puisse Unieux - Lucien LEGRAS, 77 Conches - David SULTAN, 75011 Paris - Brigitte MARTICHON, 75015 Paris - Marie-Jo MALAGOLA, 69 Lyon 3 - Rémi KIFFER, 90 Bavilliers - Marcelle LAUICHE, 64 Artix - Michel REMY, 57 Pouilly - Evelyne ROBERT, 92 Neuilly - Jean RIVIERE, 93 Villemomble - Guillaume CHASTAING, 38 Grenoble - P. ROUGET, 69 Lyon 3 - M SCOLLEN, 92 Issy-les-moulineaux - Bertrand GUIRAUD, 69 Ste-Foy-les-lyon - Julien BLERVAQUE, 75015 Paris - Christian CARRIE, 81 Albi - arriver à cette exposition est qu’el- René-François MAIRESSE, 75015 Paris - Bertrand LANCRENON, 92 Boulogne - François IACONE, 45 Olivet - Anne SCHOENHALS, 30 Sommières - G. LECOEUVRE, 84 Carpentras - Hélène ROIR, 59 Lille - Mme GERAULT, 78 Plaisir - Yves RAOUL, le scandalise, l’Eglise par exemple. 44 Nantes - Georges TOURAT, 41 Vineuil - Alain ALBENQUE, 79 Niort - Lucien LEGRAS, 77 Conches - Guillaume CHASTAING, 38 Grenoble - Henri VRINAT, 41 Vineuil - Fabrice BEGAY, 33 Biganos - Mireille VECCHINI-LORIETTE, 20 Biguglia - Jean- Thomas ANTOLINI, 13 Cabries - Marie-Cécile MASURE, 92 Bagneux - Ludovie DEYTS, 92 Neuilly - Eric FRADET, 33 Gradignan - Bernard ARNAUTOU, 64 Pau - Suzanne BEAUVAIS, 33 Audenge - Ann GRAISSE, 75017 Paris - Roselyne VERTENSTAIN, Ce qui permettrait de contourner 75019 Paris - Marie THELLIER, 75013 Paris - Clément ARNAUTOU, 64 Escoubès - Geneviève THOMAS, 39 Ranchot - Mr et Mme VIGOT, 72 Le Mans - Katharina SEUTEMANN, 94 Creteil - Hélène LEMEUNIER, 63 Beaumont - Gisèle ROUXEL, 35 St la vraie question : que vaut cette Malo - Guy CHASSE, 44 Nantes - Hervé LE BRIS, 92 Vanves - Fabio QUARTULLI, 31 Toulouse - L. CORSI, 42 St Etienne - Claire CAROL, 94 Maisons Alfort - Thierry RAOUL, 31 Toulouse - Gilles COURANT, 56 Serent - Monique CABANAC, 42 St Etienne iconographie ? Pas grand-chose. - Thomas VASSAL, 83 Cotignac - Mireille ARNAUD, 26 Romans - Josette LEONE, 83 Cuers - Céline PEI-TRONCHI, 62 Maninghen Henne - Thierry PRUNIERE, 62 Maninghen Henne - Danielle BEDEAU, 34 Montpellier - Charles POMMERETTE, 74 Cran Gevrier - Les gagnants du Robert & Collins Junior bilingue, C. ESCOUEROU, 69 Sathenay -Camp - André PEYRELONGUE, 47 Agen - Alain GERMANI, 74 Annecy - Gérard RAY, 39 Grande rivière - Edith LEMOIS, 50 La majorité des reconstitutions Saint-Lô - Annie ETIENNE, 56 Lizio - Laurence DAIX, 94 Vincennes - MF LECOMTE, 64 Pau - Annie LIEGEOIS, 55 Vaucouleurs - Clarisse GUIRAUD, 69 St Fois les Lyon - Coralie LANCEROTTO, 75007 Paris - Laurent JOURNET, 38 St -Vérand - Yves photographiées, qu’elles soient res- VANDEWALK, 59 Villeneuve d'Ascq - Laura MACHUCA, 31 Toulouse - Denyse FANTON, 30 St -Christol - Gilles MACARIE, 94 Fontenay s/bois - Claude MARMONNIER, 74 Seynod - F. BRETEL, 47 Le Passage - Marinette LECLERCQ, 84 Le Pontet - Alain CAHUZAC, 74 Annecy - A BEAUVOIS, 62 Marcq - M et Mme BERLIN, 94 Ivry s/Seine - Alain GODARD, 60 Senlis - Luc HEIMBURGER, 67 Bilwisheim - Cécile HIRSCH, 75014 Paris - F. BEGAS, 33 Bigands - J.C MOREUX, 41 Vineuil - Colette pectueuses ou iconoclastes, ne DUTIN, 33 Arcachon - Patricia LAMOURET, 37 Tour - Marie Jo SUBLIN, 50 Saint-Lô - C. COCHARD, 92 Neuilly s/Seine - Christine BENOIST, 78 Triel s/Seine - C. BUTIN, 27 Evreux - M-C MASURE, 92 Bagneux - André LASSINE, 16 Saint-Aman de Boixe - Didier TROTOUX, 14 Caen - Nasser BETTAHAR, 75003 Paris - FORROLOUI, 92 Nanterre - Virginie STAETZEL, 93 Villemomble - Jean-Luc RIVIERE, 93 Villemomble - Bertrand GUIRAUD, 69 Ste Foy les Lyon - Axelle HENRY, 59 Saultain - sont que des citations du modèle Fernand PANTIGNY, 31 Montauban de Luchon - Mme ROBERT, 92 Neuilly s/Seine - M. LE BIGOT, 93 Noisy-le-sec - C-M LE MAIRE, 75018 Paris - Emmanuel BONJOUR, 59 Marquette - Pierre CHARVEIN, 13 Marseille - Michèle SOLOT, 75014 Paris pictural, de Léonard de Vinci à Féli- - A. REBERRE, 75016 Paris - M. PASSEGUE, 28 Saint –Symphorien -le-Château -Cécile RACKETTE, 75005 Paris - Martine HOUOT, 75012 Paris - Lionel GOMBIA, 33 Eysines - Léa PIVA, 92 Antony - G. TISSOT, 92 Ville d'Avray - Caroline LEIBOVICI, 6 Cannes - Lydie GUYOT, 92 Clamart - Etienne CEDRIC, 56 Lizio - Nicole KLEIN, 75014 Paris - P. BARBAZA, 82 Montauban - Esther SUBLIN, 50 Saint-Lô - Eliane VETZEL, 61 Alençon - Valérie DENIS, 41 Josnes - Alain ALBENQUE, 79 Niort - Josiane cien Rops, et consacrent un style ALEZ, 95 Sarcelles - B. ROUXEL, 35 Rennes - Nicole VANWALSCAPPEL, 59 Hondschoote - Gilles BRESCIA, 20 Ajaccio - Pierrette PANSU, 95 Fontenay en Parisis - G. GIMENEZ, 75011 Paris - P. RAYNAUD, 95 Sarcelles - Anne DE CHAMPS, 75016 pompier, conventionnel, voire Paris - Josette SZPINO, 75015 Paris - Romain DUMONTEL, 30 Nîmes - Isabelle L'HERMITTE, 91 Palaiseau - Fabienne ROUSSET, 73 Chambéry - Yvon LECOEUVRE, 84 Carpentras - Pierre FENEROL, 26 Vinsobres - Eric VASSILLE, 75013 Paris - Xavier DEBUGNY, 91 Saint-Michel/ Orge - Thierry VALAT, 16 Mainxe - Christine BENOIST, 78 Riel-s/Seine - Michel BECK, 78 Les Clayes sous Bois - Gabriel SARAZIN, 67 Wissembourg - Anne GEFFROY, 45 Orléans - M-C BONNET, 32 Gimont - kitsch, aux connotations sexuelles Pascale ROGNON, 21 Chatillon sur Seine - Mireille ARNAUD, 26 Romans -Philippe SASSIN, 94 Arcueil - G JOURDANET, 69 Lyon - Marielle BALLAY, 92 Sèvres - Remy MEVREL, 92 Le Plessis Robinson - Joelle TOURRENC, 69 Serezin du Rhône lourdingues. « Beaucoup de ces pho- - Florence RICHARD, 75014 Paris - J-C RAINOT, L-7222 Walferdange, Luxembourg - Dominique BUTTICAZ, 75007 Paris - Alain DEBUGNY, 33 Langoiran - Eric ESCOUBET, 94 Champigny s/Marne - Sophie VERTENSTAIN, 75019 Paris - Ginette MOULLIN, 28 Senonches - Marie-Hélène BERTHO, 22 Mur de Bretagne - Charles POMMERETTE, 74 Cran Gevrier - Florine CHASSE, 44 Nantes - Marylise PERROT, 29 St -Pol de Léon - Claude NORMAND, 80 Mesnil St -Nicaise - Philippe CHE- tographes sont imprégnés d’une his- VALIER, 78 St –Arnoult –en -Yvelines - France PIERRE, 67 Rosheim - Catherine LESCAUDRON, 92 Antony - Guy CHASSE, 44 Nantes - Christian DRONEAU, 22 Mur de Bretagne - Henri MIRAILLET, 75014 Paris - Guillaume PARIS, 75016 Paris - Jacques HIRSCHFELD, 92 Antony - Claude FRANQUEVILLE, 34 Valros - Pascaline HAMON, 75020 Paris - Herve TRAN, 91 Brunoy - Philippe PONCHELET, 60 La Chapelle en Serval - J-L GAILLARD, 91 Montgeron - Brigitte MARTICHON, 75015 toire de l’art dominée par le christia- Paris - Nicole VANWALSCAPPEL, 59 Honschoote - Maryse RAHARD, 34 Montpellier - Marianne GAUTIER, 17 St -Georges de Didonne - Pierre DESBIAUX, 65 Lourdes - Magali GENISSIEU, 75019 Paris - Anne-Marie BERGERET, 64 Escoubes - Jean- nisme, explique Nissan Perez. Pierre GALVAING, 13 Marseille - Cécile JURGENSEN, 28 Fontenay/Eure - Françoise DUCHAMP, 89 Sens - Emmanuelle JORELLE, 76 Forges les Eaux - Josiane DIEZ, 30 Saint-Siffret - Floriane CHASSE, 44 Nantes - Véronique GOMBIA, 33 Villenave d'Orme - Mireille DEBUGNY, 60 La chapelle en serval - Dominique JUNG, 57 Metz - J. AUROUSSEAU, 75015 Paris - Anne SOUBIRAN, 6 Nice - Brigitte BARRIER, 63 Pont-du-château - Marie-Dominique VERGNAUD, 17 Saintes - Claire CAYROL, Même les artistes israéliens utilisent 94 Maisons-Alfort - Christine DELECOUR, 62 Auchy les Mines - Marie-Hélène BERTHO, 22 Mur de Bretagne - Isabelle DEVAU-LAMY, 13 Marseille - Louis BONNISENT, 91 Ris-Orangis - Nicole GOMINON, 3 Chemilly - Rémi KIFFER, 90 le symbole de Jésus quand ils traitent Bavilliers -Serge OPPENHEIM, 75018 Paris - Paul GAUDRON, 92 Levallois - Pierrette LEDEY, 95 Fontenay en parisis - Géraldine PATARD, 75013 Paris - Franck CORNU, 39 Chemenot -Yves GAGNIER, 17 Le Bois Plage - Jean LEPUISSANT, 75014 Paris - Daniel PIN, 77 Meaux - J-P TOMASCELLA, 40 Seignosses les Bourdaines - Catherine JAMMES, 81 Montredon -Labessonne - Françoise GHOSSOUB, 75 Paris - M.S. DETOEUF, 56 Penerf Damgan - Michel REMY, 57 Pouilly - du sacrifice. » Brigitte MARTICHON, 75 Paris - Christine MEYER, 39 Grande-Rivière -Marie-Claude FLORANCE, 13 La Bedoule - Myriam VINTER, 34 Viols le Fort - Michel PICARD, 86 Vendeuvre du Poitou - Sylvie TARADE, 93 Montreuil - Gilbert PAPON, Autant que des œuvres, ce der- 47 Layrac -Françoise LANCHON, 89 Villeblevin - Christine BENOIST, 78 Triel s/Seine - Jacqueline MOREUX, 41 Vineuil - Jules DELECOUR, 62 Douvrin - Jean-Claude MAILHOL, 59 Préseau - J-C CRAPOULET, 13 Rousset s/Arc - Alexandre CHASTAING, 38 Grenoble - Elisabeth DEYTS, 92 Neuilly s/Seine - Quelan TRAN, 80 Salouel - Axelle HENRY, 59 Saul - Krystal JAMET, 91 Bures sur Yvette - G. DUSSOUBS, 45 Chaingy - Gabriel SARAZIN, 67 Wissembourg - Madame GERAULT, nier a voulu mettre en avant un 78 Plaisir - Mireille ARNAUD, 26 Romans - Patrice ROUGET, 69 Lyon - Patricia TURRI, 64 Pau - Alain GODARD, 60 Senlis - Hadrien VASSILLE, 75013 Paris - Arnaud BOUSEZ, 75005 Paris - Milena OPPENCHAIM, 66 Sorède - Monique CABANAC, 42 St-Etienne - Bertrand LANCRENON, 92 Boulogne Billlancourt - L. BADRINATH, 78 Buc - G LECOEUVRE, 84 Carpentras - André MORVAN, 78 Elancourt - T. REVEL, 98 Monaco - Camille CELLIER, 14 Caen - Ginette MOULIN, phénomène de société : comment 28 Senonches - François LANCRENON, 30 Nîmes - Emilien BURGER, 75013 Paris - C. JOUAN, 50 Agon-Coutainville - Bruno HOULIER, 63 Cebazat - Michèle HERY, 44 La Plaine sur-Mer - Christophe DEBUYSSCHER, 76 Gruchot-la-Vorlasse ces images ont traversé les épo- - LAGIER, 25 Besançon - Christine PORRO, 92 Nanterre - Pauline DUCOS, 92 Nanterre - Marcel CHAPELAND, 71 Macon - Claire CHALULEAU, 41 Ouveillan - SCELLIER, 92 Châtenay-Malabry - Alain THIRIEZ, 92 St-Cloud - Claire FONTAI- NE, 35 Rennes - Bernard RIERA, 83 Frejus - Nicolas LEMEUNIER, 33 Bordeaux - Anne SCHOENHALS, 30 Sommières - Henriette DUFAU, 13 Arles - Pascale DOMAIN, 13 Aix-en-Provence - Lucienne ROY, 87 Rilhac Rancon - Patricia TURRI, ques, ont été utilisées par les pein- 64 Pau - Anne LEMEUNIER, 63 Beaumont - Caroline LEIBOVICI, 6 Cannes - François LANCRENON, 30 Nîmes - Edern APPERE, 84 Avignon - Valérie MARCHAL, 37 Tour - Michèle REMY, 57 Pouilly - Pierre LEMEUNIER, 63 Beaumont - Daniel tres au XIXe siècle, comment des NOIN, 41 Vendôme - Annie CAPALLERA, 38 Grenoble - Monique PAUC, 66 Perpignan - Priscilla LEROY, 49 Angers - Julien ABLAIN, 75012 Paris - Jacques LE BIGOT, 93 Noisy le sec - G SCHWARTZ, 17 Fontcouverte - Yves FRANCHOT, 78 Viroflay - Claude BUTIN, 27 Evreux - Isabelle DEMARCKE, 51 Reims - Floriane CHASSE, 44 Nantes - Julien JOUANNEAU, 85 La Roche s/Yon - C. VAXELAIRE, 63 Beaumont - Anne LEMEUNIER, 63 Beaumont - André DAMANY, 91 Bures sur stéréotypes christiques sont détour- yvette - Camille BOYER, 92 Clamart - Alain GAYER, 64 Denguin - A-M COQUELLE, 6 Levens - Christine BENOIST, 78 Triel-s/seine - Lise NICOULEAU, 73 La Bauche - Frédéric LANDY, 78 La Celle St-Cloud - Emmanuel JORELLE, 76 Forges nés par la publicité ou le photojour- les Eaux - Caroline VALADE, 33 Bordeaux - Delphine SMITTARELLO, 44 Haute-Goulaine - Danielle JACQUES, 77 Bussy St-Georges - Ginette DALIGAUX, 69 Francheville - PETIARD, 75006 Paris - C JUMELAIS, 44 St-Herblain - A RAMSEYER, 84 Vaison la Romaine - M-G JAN, 44 Gouguenais - M-Aude CAP, 69 Lyon 7 - Henri MIRAILLET, 75014 Paris -Raymonde BOURY, 32 Suissan - Adrien ROLLAND, 83 Toulon - Margaux ABRAHAM, 59 Marquette-les-lille - Grégory SCHWARTZ, nalisme – un soldat américain les 17 Fontcouverte - Catherine LEMEUNIER, 75015 Paris - D. SULTAN, 75011 Paris - J-claude KUNVARI, 75011 Paris - J. MONNIER, 75019 Paris - Jeanne DOUISSARD, 69 Francheville - Mireille VECCHINI-LORIETTE, 20 Biguglia - Isabelle GUI- GNARD, 92 Courbevoie - Denise SALMERON, 38 Pont-de-Claix - Patricia TURRI, 64 Pau - L. PANOUS, 75020 Paris - Alain MULLER, 74 Annecy - Claudine VAXELAIRE, 75011 Paris - Philippe RIGAUD, 75010 Paris - E. JOUANET, 3 Vichy - G bras en croix au Vietnam (Larry MITIFIOT, 69 Lyon - Danielle SIXOU, 75013 Paris - Pierre LEMEUNIER, 63 Beaumont - Nikita SIBEROFF, 75016 Paris - Christian HOFFMAN, 57 Metz - Lionel GOMBIA, 33 Eysines - Caroline COGEZ, 62 Annay - Valérie GEFFROY, 75018 Paris Burrows), un manifestant gisant - Alexandre MEYBECK, 78 Maisons-Laffitte - Grégory SCHWARTZ, 17 Fontcouverte - Alain SOUCHE, 75018 Paris - Fabio QUARTULLI, 31 Toulouse - R. DASCHAGAS, 92 Antony - Guilaine DUFOUR, 13 Fuveau - Jacques MONNIER, 75019 Paris - Liliane ZAKA, 75014 Paris - Paul NEILZ, 94 Fontenay s/Bois - Gérard TRIAL, 34 Montpellier - Nicole SAMUEL, 24 Belves - Françoise ROBERT, 92 Neuilly s/Seine - Philippe RIGAUD, 75010 Paris - Danielle HANS, 4 Montagnac - Georges PILLAZ, dans son sang par Alvarez Bravo. 38 Optevoz - Claire FAYON, 75016 Paris - Céline BACHELET, 13 Marignane - Pierre DESBIAUX, 65 Courdes cedex - Jacqueline VIALE, 6 Nice - Jean-François GIN, 1 Bourg en Bresse - Pierre ROTIEL, 31 Castelginest - Alberte STANISLAS, 89 Toucy Mais à vouloir tout traiter, de la - L. DEGARABY, 93 Pantin - Elyane RENE, 75015 Paris - Yves VOYER, 33 Gradignan - Brigitte LE TAVERNIER, 75005 Paris - Annie CAPALLERA, 38 Grenoble - Jean LEPUISSANT, 75014 Paris - Anne BOURDALE LE GALLO, 93 Gagny - Guy POI- ROT, 57 Manom - Jean CARQUILLE, 8 Rethel - Claudine PICHONNEAU, 91 Montgeron - Anita MONNET, 86 Cherves - A.P. VERLAINE, 40 Ste Marie de Gosse - Michel REMY, 54 Pouilly - Géraldine PATARD, 75013 Paris - Marie-Cécile HAUS- mise en scène pieuse à l’instantané MANN, 74 Passy - Claude DENAT, 74 St Martin-Bellevue - Vincent METAYER, 75013 Paris - Nicole BESNARD, 72 St Mars d'Outillé - Marianne GAUTIER, 17 St Georges de Didonne - Corinne CORDELIER, 77 Thorigny - Pierre LE BELLEC, sorti de son contexte, l’exposition 72 Le Mans - Christiane FABVRE, 27 Verneuil sur Aure - Paul MELLET, 62 Le Touquet - Adrien ROLLAND, 83 Toulon - Lisa LECOEUVRE LEMAS, 13 Carry le Rouet - Bernard MICAUX, 92 Malakoff - Sylvie CARTON, 60 Le Plessis Brion - A. RANDEYER, 84 Vaison la Romaine - Isabelle POUPEAU, 17 Saintes - Véronique DUGON, 75008 Paris - Irénée DELTOMBE, 62 Saint Omer - Guy PICHONNEAU, 91 Montgeron - Catherine REMY, 67 Strasbourg - Marguerite CORDE- se perd. Elle est désordonnée, sans LIER, 24 Champcevinel - Annick BOSSY MULLER, 74 Annecy - Ariane PETARD, 3 Montluçon - Béatrice SMODIS, 54 Nancy - Nicole FONTAN, 82 Montauban - textes, dans un espace inadapté à GAGNANTS « GRAND PRIX » Le Monde daté 16/09 – Alain GAYER, 64 Denguin, son ambition. Nissan Perez recon- Le Monde daté 23/09 – Simone RABAUD, 78 Bougival naît que l’accrochage a souvent été conception graphique : f. saint remy dicté par la taille des formats : les grands dans la salle du bas, les Robert & Collins petits dans celle du haut. Les pho- tos de publicité ou de presse ne nouveautés rentrée 2002 / 2003 sont pas montrées dans leur con- LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/31 CULTURE agenda

 b Mathieu Boogaerts et Alexandre Art Les slogans différents de Barbara Kruger Varlet ont charmé le festival de Mâcon inscrits sur des bâches sement que l’Europe nous déteste. Il y a des amé- rouges,sont visibles au liorations, mais il faut être une femme ou une centre-ville. A la deman- personne de couleur pour s’en rendre compte. » La jeune garde française de des riverains,deux D’où l’étiquette d’artiste politique ou féministe bâches ont été retirées – qu’on lui colle. « Je suis artiste, point. Je veux « Pleurez comme nous » montrer comment tout pouvoir sans partage ni écrit son premier et « Mourez comme alternative est conforté par nos comportements nous » –,rappelant trop stéréotypés. Je scrute ces comportements et les l’explosion de l’usine AZF, bouscule au moyen d’images, de mots, de Paragraphe il y a un an. vidéos, de sons, d’installations. » « C’est une installation Cette « junkie des médias » a grandi dans le de- MÂCON ge normande ou celles de musi- sur la peur de la diffé- sign graphique – son premier travail était la de notre envoyé spécial ciens l’accompagnant virtuelle- rence »,commente Bar- mise en pages de magazines comme Vogue,où A Mâcon, terroir chantant du ment le temps d’un morceau. Ce bara Kruger,qui regrette elle a pris conscience de l’impact des mots et saint-véran et autre pouilly-fuissé, charme gentiment absurde man- le faible nombre de photos,qu’elle détourne,recadre,coupe,asso- on est rétif à l’esprit de clocher. quait autrefois de consistance bâches,limitant ainsi cie,comme dans le photomontage militant des Dans le cadre du festival Paragra- quand on s’attardait sur les chan- leur impact. Elle appar- années 1930. Beaucoup d’artistes,désenchan- phe, qui avait lieu du 3 au 5 octo- sons. Mais son nouvel album,  tient à une génération tés,sont revenus au bercail traditionnel de bre, In vino musica s’aventurait 2000, vient de franchir un cap Le 27 septembre,l’artiste améri- d’artistes politiques et conceptuels qui,à la fin l’art. Barbara Kruger est autant dans la rue vers les vignobles du Sud-Ouest. important en termes de solidité caine Barbara Kruger se trouvait à Toulouse des années 1960,ont détourné le vocabulaire qu’au musée,représentée aussi par la galerie Un compositeur, Nicolas Vérin, et mélodique et d’histoires plus atta- pour le 2e Printemps de septembre,le festival de l’affiche publicitaire et du journal pour créer Yvon Lambert. Mais elle garde les pieds sur une scénographe, Véronique Vers- chantes. En sortant du petit théâ- d’arts visuels (Le Monde du 3 octobre). La veille, des œuvres,sorties du musée et accrochées terre. « Je ne suis pas une romantique qui veut taete, ont choisi de décliner les cor- tre, beaucoup avaient en tête les elle avait recouvert à Francfort la façade d’un dans l’espace public afin de toucher la popula- faire la révolution. Je ne vis pas dans un film de respondances électro-acoustiques refrains mutins de Vegas ou de grand magasin avec ses panneaux-slogans sous tion. Elle ne feint pas une implication dans Tou- Godard des années 1960. On change les choses de sensations visuelles, olfactives Quel été 2000. le titre « Shopping ». Elle est aussi à Lille,dans louse : « Je trouve cynique d’aller dans une ville, par petites touches. Ces petits changements et gustatives. Chaque spectateur, l’exposition « Sans commune mesure » sur les de faire croire qu’on s’y intéresse et d’en tirer sont encore une menace pour les pouvoirs en devant un joli alignement de ver-    relations images-textes dans l’art. A Toulouse, une œuvre. Mais je sais que l’explosion de l’usine place. » res, interprète à sa façon ces étran- Alexandre Varlet a lui aussi déco- cette boule de feu de 57 ans,militante d’un art a créé des peurs, qu’il y a aussi des problèmes de ges ballets sonores en trempant ré son fond de scène d’un écran dans la rue,est doublement représentée : au quartiers, de racisme, de pouvoir. » M. G. ses lèvres dans les cépages du Sud- vidéo. Aux humeurs balnéaires, il Musée des Abattoirs,elle a tapissé le sol d’une Les slogans renvoient à son angoisse actuelle : Ouest : tintement de cloche et préfère les traits brisés, les cou- salle immense de seize slogans sur fond de cou- « L’uniformité du monde et des esprits à cause Printemps de septembre : Les Abattoirs, 76, allée bruits cristallins pour l’acidulé leurs tourmentées de tableaux leurs commerciales – « Achetez comme nous », de la peur et du repli sécuritaire. Je veux faire Charles-de-Fitte, 31300 Toulouse. Tél. : 05-34-51-10-60. lenc de l’elh, rugissement animal composés dans l’instant par un « Vivez comme nous »,« Haïssez comme nous », douter les gens ; un monde qui ne doute pas est Tous les jours, de 12 heures à 20 heures ; fermé le lundi. sur le cuir tannique du braucol. peintre complice. Accueilli à « Mangez comme nous » ; sept de ces slogans, dangereux. » Elle ajoute : « Je hais Bush. Heureu- Installations dans la rue Gambetta. Jusqu’au 13 octobre. A Mâcon, on trinque aussi aux Mâcon en résidence chanson, ce chanteurs qui ont le courage de jeune homme gracieux a travaillé, façonner un univers (Le Monde du avec bassiste et guitariste, un parti Peu importe. Il y a beaucoup de de Hitchcock (tendance Vertigo), des plus classiques aux moins 4 octobre). Accueillis en résidence pris de noirceur sonique. A la gui- Photo photographes dans le « créneau » qui font vraiment décoller attendus. Son œuvre de ou le temps de premières répéti- tare sèche, il applique un jeu à la d’Ebner. Soit : une photographie le spectateur. dessinateur fait triompher les tions par ce théâtre, scène natio- fois tranchant et délicat en phase e  composée dans l’espace urbain,qui Galerie 779, 19, rue de Poitou, Paris-3 . mêmes qualités,la même maîtrise nale, organisateur du festival, ils avec un chant capable de passer renvoie à des gestes du quotidien, Tél. : 01-42-77-42-02. Du mardi au ahurissante des moyens employée peuvent écrire à Paragraphe le de la douleur à vif à la préciosité Florian Ebner avec des personnages qui portent samedi, de 14 heures à 19 heures. dans le même ton irrespectueux, début d’une histoire. La discogra- ironique. Ses textes aiment les La jeune et à suivre galerie 779 un non-dit,une blessure ou un Jusqu’au 26 octobre. Catalogue. grinçant,sarcastique. Autrement phie de Mathieu Boogaerts en est énigmes, les jeux qui mènent du présente les « Nomades » du bonheur dont le spectateur n’a pas dit,le Franco-Suédois Dietman à son quatrième chapitre (si on trouble jusqu’à l’irritation. En tis- photographe allemand Florian était un grand artiste de la fin du la clé. Son atout est de rendre e compte le « live » sorti il y a deux sant de sombres boucles, réminis- Ebner. Egalement enseignant et XX siècle. L’exposition de Sérignan l’image attractive avec des couleurs Art ans), mais c’est avec une fraîcheur cence du Cure le plus funèbre, il critique,ce dernier propose douze apparaît ainsi comme un hommage renouvelée que le jeune homme n’est pas sûr que ses partenaires qui s’agencent bien,tutoient posthume,en attendant épreuves d’assez grand format,  reprend la route en solo. Sous ses servent au mieux des chansons et en couleur,représentant des la décoration. On perçoit un la rétrospective qui doit airs timides d’oisillon tombé du un univers qui ont besoin d’oxygè- personnages dans l’espace urbain photographe qui veut séduire. impérativement venir vite. Erik Dietman nid, Boogaerts cache un art véri- ne pour ne pas risquer la claustro- et des chiens isolés dans le cadre. Mais le nomadisme des motifs Erik Dietman est mort cet été. Erik Dietman, « Bain de grands dessins Ces nomades sont perdus dans leur ne marche pas toujours. Deux Depuis les années 1960,il était et cure de petites sculptures », Espace table de l’échange, porté par son phobie. Ce talent est pourtant suf- songe,ils sont dans l’image mais portraits en revanche se dégagent, le plus inventif des sculpteurs, Gustave-Fayet, 34410 Sérignan. goût des comptines lunaires, des fisamment singulier pour qu’on en sont également absents. On ne celui d’une fille rousse attablée et le plus doué pour les assemblages Tél. : 04-67-32-33-05. Du mercredi rythmes sautillants du reggae, du guette, en janvier 2003, la sortie de sait le degré de complicité avec d’une femme au manteau rouge improbables et pour l’emploi au lundi de 10 heures à 12 heures et funk et des musiques africaines. son deuxième album, Dragueuse le photographe,s’ils jouent un rôle. tout droit sortie d’un film d’absolument tous les matériaux, de 15 heures à 19 heures. Entrée libre. Pieds nus, accompagné de sa de fond, sur lequel figurera une Jusqu’au 9 novembre. guitare sèche, il met en scène reprise de Chanson à tuer, écrite un petit itinéraire excentrique, par Norge pour Jeanne Moreau. jouant accroupi, se posant sur un Seul sur scène, Varlet habitait Contes rocher de carton-pâte, dialoguant admirablement ce texte cruel. avec un écran vidéo sur lequel - sont projetées des images de pla- Stéphane Davet Eclats d’histoires Pendant deux ans,la Compagnie  b du Cercle,en résidence à la Maison La cantatrice américaine interprète du conte de Chevilly-Larue, a écouté et recueilli les petites Schoenberg et Poulenc au Châtelet histoires de la vie quotidienne des habitants de la ville nouvelle d’Evry. Elle y a puisé la matière du spectacle Eclats d’histoires,créé Les chants d’automne en mai 2001. La conteuse Praline Gay-Para en livre aujourd’hui une nouvelle version,accompagnée de de Jessye Norman portraits photographiques signés Nicolas Frémiot. De visages en MÊMES TEMPS, autres mœurs : dez-vous manqué s’ouvrant com- anecdotes,elle emmène le public pour la seconde année d’affilée, la me un autel sur le « corps glo- dans le monde des entrées saison du Châtelet s’ouvre avec la rieux » de l’amant mort dans des d’immeubles et des sorties d’écoles. somptueuse voix automnale de Jes- irradiations extraterrestres. Maison du conte, 6-8, rue Albert-Thuret, sye Norman. Si le Voyage d’hiver Dans La Voix humaine, au con- Chevilly-Larue (94). Tél. : 01-41-80-69-69. Les 9, 10 et 11 octobre schubertien mis en scène par traire, les objets familiers devien- à 20 h 30, et les 19 et 20 octobre à partir Robert Wilson avait déçu, il n’en nent monstrueux. Un assassinat de 15 heures, dans le cadre des sera rien du cru 2002. En choisis- par téléphone avec pour complices Rencontres d’octobre. sant l’exigeant doublé d’Erwartung, canapé blanc, banquette, table de Schoenberg, et de La Voix humai- d’appoint. Cette fois, les murs gris ne, de Poulenc, la cantatrice améri- terne (et découpes bleu gris) parle- caine se met au défi d’incarner par ront par osmose, peu à peu enva- Revue deux fois, seule sur une scène, une his par une barre rouge verticale, femme en rupture d’amour et en hémorragie sur un buvard, tandis danger de mort – mort violente de que se déroule le supplice de Jessye d’architecture l’amant retrouvé assassiné dans Norman abandonata, amante aux une forêt après une course exacer- cheveux dénoués. La parole n’est bée, lente et poignante agonie de pas toujours compréhensible, l’in- la femme trahie s’immolant vocale- tonation souvent basse dans les d’A ment dans le huis clos d’un salon tenues, mais cette voix arrache des Interrompue depuis le mois de mai, bourgeois. Le premier Schoenberg larmes – qui supplie et module et la publication du magazine d’A expressionniste et le dernier Pou- se tait et se tord dans la consomp- (pour d’Architecture),dont le sort a lenc néoclassique ont a priori peu tion d’une séduction ultime. Des été confié par le Conseil national de de choses en commun, mais il s’avè- larmes, que l’Orchestre national de l’ordre des architectes (CNOA) au re que leur juxtaposition opère Lyon, magnifique de compassion, groupe Innovapresse,vient de comme un effet de transsubstantia- regarde couler en retenant les sien- reprendre dans une formule assez tion, Schoenberg gagnant en nes. fidèle à celle que son dernier rédac- concentration et en force intérieu- teur en chef,Francis Rambert,avait re ce que Poulenc consent au pathé- Marie-Aude Roux mise au point : rapide,réactive, tisme et au désespoir avoué. informative. La nouvelle formule, Simple, efficace, la mise en scène , monogramme d’Ar- dont le PDG d’Innovapresse,Jean d’André Heller, dont c’est la pre- nold Schönberg,   , Audoin,a confié la destinée à Emma- mière prestation lyrique : trois tragédie lyrique de Francis Poulenc. nuel Caille,ancien collaborateur de murs enserrant leur victime à l’ins- Avec Jessye Norman (la femme), la revue AMC,gagne sans doute en tar de la nouvelle d’Edgar Poe. Mimmo Paladino (décor), Art for Art clarté tout en se rapprochant de la Dans Erwartung, les familiers sont (décors et costumes) André Heller formule des revues. Les informa- les monstres. Objets hétéroclites, (mise en scène, décor, lumières), tions susceptibles de se périmer ont signes cabalistiques, animaux à la Othmar Schmiederer (images video, été regroupées au sein d’un cahier Jérôme Bosch et statuaires primiti- décor), Annette Beaufays (costu- central qui a un avenir possible sur ves peuplent cette forêt nocturne mes), Patrick Woodroffe et Günter les rayons des bibliothèques. Moins mimétique de l’inconscient, qu’ani- Jackle (lumières), Orchestre Natio- réactif à cet égard,moins polémi- ment les lumières feux follets d’An- nal de Lyon, David Robertson (direc- que aussi en raison du départ de Phi- dré Heller, orchestrées comme une tion).   , Le 5 octo- lippe Trétiack, d’A paraît cependant partition. Altière et folle, Jessye bre. 1, Place du Châtelet, Paris-1er. devoir rester le précieux outil ima- Norman se débat dans des rets visi- Mo Châtelet. Tél. 01-40-28-28-40. giné en 1980 par François Lamarre bles d’elle seule, doigts forant le Prochaines représentations le 9 à et Francis Rambert. – F. E. vide ou portés soudain à la bouche. 19 h 30 et le 13 à 17 heures. De 11 à d’A,9¤. Rens. : 01-48-24-08-97, Seule fausse note, la fin quelque 106 ¤. Diffusion sur France Musi- ou : www.innovapresse.com peu naïve, la cabane de bois du ren- ques le 30 octobre à 20 heures. 32/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 CULTURE portrait

LES GENS DU MONDE

a Venue d’outre-Atlantique, la vo- , la vie dansée gue des power-lists (recension des Philippe Jamet gens qui comptent) envahit la presse européenne. C’est ainsi que le magazine Q, mensuel britanni- que consacré à la musique popu- laire, a décrété que Paul Hewson, dit Bono, chanteur du groupe de des gens rock’n’roll irlandais U2, était « l’homme le plus puissant de l’in- dustrie musicale », sans doute par- ce qu’il a réussi à la fois à compo- C’est un chorégraphe qui aime les rencontres : ser une chanson pour un James Bond et à faire une tournée en du Burkina Faso au Vietnam, il en a filmé 96, Afrique accompagné non pas par ses collègues musiciens, mais par qui sont la matière de sa nouvelle installation le secrétaire d’Etat américain au Trésor, Paul O’Neill. Plus bas dans la liste viennent les dirigeants des multinationales du disque, et, SES DANSEURS l’appellent « patron ».  curieusement, feu Kurt Cobain, Allons bon ! Bonne blague ou blague à part ? du groupe Nirvana. « Bonne blague évidemment, rétorque Patrick f 1962 a Ancien dirigeant du parti conser- Harlay, interprète et assistant du chorégra- Naissance à Paris. vateur, romancier à succès, Lord phe Philippe Jamet depuis sept ans. Philippe Archer n’est pas un détenu modè- est d’une générosité dans le travail qu’on ren- le. Il s’apprête à publier en feuille- f 1982 contre peu dans ce métier.Sauf qu’à force de ton, dans un tabloïd londonien, le donner, donner, sa confiance, ses idées, il a Premier cours récit de ses trois premières années aussi envie de recevoir, et si ça ne marche pas, de danse classique de détention. Jeffrey Archer avait là ça fait mal, c’est brutal ! » Aïe, aïe, aïe ! Logi- avec Yves Casati, été condamné pour faux témoigna- que. Tâche proprement inhumaine que d’être ge et subornation de témoin dans à 100 % de son temps « un type vraiment sym- au Centre de danse un procès en diffamation qu’il pa, un brave gars », comme le disaient de lui du Marais. avait intenté à un autre tabloïd, les retraités marseillais que Jamet a filmés qui avait révélé sa liaison avec une dans Faux départ en 1996. f 1995 prostituée. La publication de ses Pour l’heure – 10 heures, le jeudi 3 octo- Réalise son premier Mémoires de prison, alors qu’il est bre–, le chorégraphe ressemble à un homme film, « Faux départ », toujours détenu, contrevient à la sous tension – regard creusé, front anxieux – loi et pourrait lui valoir de nouvel- qui trouve encore le moyen de faire bonne avec des retraités les sanctions. L’assouplissement figure. Dans le long, très long corridor du de Marseille. de son régime de détention a déjà Point P, usine de matériaux située en bordure été révoqué après qu’il s’était ren- du canal Saint-Martin (Paris-10e), spéciale- f 1998 du, sans autorisation, à un dîner ment prêtée par la Mairie de Paris au Théâtre Début des « Portraits mondain donné par un ancien de l’Odéon, il ajuste les ultimes détails de son dansés » ministre conservateur. installation chorégraphique pour neuf dan- a Dans une autre branche de l’aris- seurs et 96 vidéos intitulée Portraits dansés, le à Brétigny-sur-Orge tocratie britannique, le guitariste

tour du monde. Soit, distribués dans quatre sal- et à Marseille.   Graham Coxon, du groupe Blur, a les de projections, 96 petits films autour de annoncé qu’il avait été renvoyé du 96 personnes de tous âges et tous milieux, réa- groupe après quatre jours de ses- lisés au Burkina Faso, au Maroc, au Vietnam, sions d’enregistrement du nouvel au Japon, en Italie, au Brésil et aux Etats-Unis. ce qu’il y a de bien ? « Je ne supportais plus vous est arrivé de meilleur ? De quoi avez- gens, je me nourris en les rencontrant.» Décla- album de la formation dirigée par N’en jetez plus : le cœur de Philippe Jamet d’additionner des mouvements qui n’avaient vous peur ?… Chaque personne, filmée dans ration apparemment naïve, sauf pour Phi- Damon Albarn. Coxon a fait part a menacé d’exploser au bout des quatorze finalement aucun rapport avec ma vie, j’en sa cuisine ou sa salle à manger, répond aux lippe Jamet, dont l’intensité semble toujours de son intention de partir vivre à mois de ce périple mondial dont il a rapporté avais marre de me regarder le nombril. Après la questions avant de danser ce qu’elle vient de un poil supérieure à la moyenne. A ses dé- la campagne. au total 350 films. « J’avais tellement rencon- création de Traces en 1995 avec des retraités confier. Des mots, souvent émouvants, des buts, il se fixait pour épreuve de danser a Le Pinocchio de Roberto Beni- tré, filmé de gens que j’en rêvais la nuit, expli- marseillais, en souvenir de ma grand-mère, j’ai gestes parfaits jusque dans leur gaucherie, devant un arrêt de bus, histoire de vérifier gni a été projeté aux seuls journa- que-t-il. Selon les pays, chaque rendez-vous eu le sentiment de retrouver mon histoire, de ces témoignages disent haut combien, grâce qu’il était vraiment danseur. Lors d’un voyage listes italiens, le 4 octobre à Rome. prend plus ou moins de temps pour se fixer.Une mettre enfin en scène ce que j’avais envie de à Philippe Jamet, ces gens ont osé ce qu’ils en Inde, il s’invite dans les villages et impro- Premier film du réalisateur et fois pris, il faut encore mettre la personne en vivre et non pas, comme c’était le cas aupara- sont : « Le plus beau jour de ma vie, c’est celui vise pour les habitants, qui le remercient en comédien depuis La vie est belle, confiance – surtout quand on ne parle pas la vant, ce que je n’arrivais pas à vivre.» Philippe où je vous ai rencontré, raconte Monique. chantant. A Salvador de Bahia, il est initié au cette adaptation du roman de Col- langue ! –, la convaincre de répondre à mes Jamet poursuit : « J’aime entrer chez les gens J’aurais jamais cru ça de ma vie, qu’elle puisse candomblé et connaît la frousse de sa vie. lodi est, avec un budget de quaran- questions, plutôt intimes, sans jouer la comédie. – des restes de mon passé de représentant chez être filmée.» Philippe Jamet va avoir 40 ans le 29 octo- te millions d’euros, l’une des plus Les gens ont souvent une carapace qu’il faut France Loisirs, je me sens utile en leur posant les Après le succès des premiers portraits en bre. A 37 ans, il se sentait déjà très vieux. grosses productions de l’histoire éclater pour qu’il se passe quelque chose.Je me questions qui me hantent.Quand je les vois bou- 1999 à la Cabane-Odéon (700 spectateurs se Aujourd’hui, celui qui se sent désormais chez récente du cinéma italien. Le film suis tellement battu pour ces portraits, tellement ger, se lâcher, une entreprise difficile pour la sont succédé dans un espace plutôt res- lui partout dans le monde (avec un faible doit sortir le 11 octobre sur projeté vers ces hommes, ces femmes, ces majorité d’entre eux, j’ai non seulement du plai- treint), on craignait que le passage à l’interna- pour le Brésil) a simplement « bouclé la moitié 800 écrans de la Péninsule dans enfants que j’avais mal partout.» sir, mais je me sens à ma place d’homme et de tional ne fasse virer la mayonnaise au systè- de sa vie ». Du coup, après ce grand périple au une version plus longue que celle Philippe Jamet se palpe la poitrine comme chorégraphe.Je n’ai aucun point de vue sur me à recettes. Franchement non. De Mar- fil duquel sa vie privée s’est étiolée, retour à diffusée dans le reste du monde. pour vérifier que tout fonctionne de nouveau l’art, mais j’en ai un sur la vie.» seille à Tokyo, chaque portrait rayonne de soi et aux questions fondamentales : qu’est- Les critiques sont partagées, La normalement. Voilà quatre ans que ses Por- justesse, tissant une histoire universelle des ce qui me fait du bien ? Qu’est-ce que j’aime Repubblica estimant que le film traits dansés ont commencé, d’abord avec des     sentiments. Parallèlement, quinze solos inter- manger ? Regarder ? Que signifie être un hom- « manque de magie ». habitants de Brétigny-sur-Orge, en banlieue Parti de chez lui à 14 ans, devenu éduca- prétés par neuf danseurs, autour de cinq émo- me aujourd’hui ? Qu’ai-je envie de vivre ? a Pour son deuxième film hol- parisienne, puis à Marseille. Quelle mouche teur à 17, doublure d’Alain Chamfort le tions de base (bonheur, malheur, amour, lywoodien, Michel Gondry, jadis pique un chorégraphe irréprochable sous temps d’un show, danseur à 20 ans – par peur, espoir) donnent un contrepoint choré- Rosita Boisseau batteur du groupe français Oui tous rapports (études à la Merce Cunning- amour évidemment –, Philippe Jamet a bâti graphique aux vidéos. « Ce sont les pays, leurs Oui, renoue avec le scénariste ham School de New York, au Centre national ses portraits autour d’une quinzaine de ques- habitants, qui ont été les plus forts dans cette « Portraits dansés, le tour du monde ». Charlie Kaufman, qui avait déjà de danse d’Angers, passage comme interprè- tions : Comment qualifiez-vous votre ville ? affaire et ont empêché l’idée de devenir un Point P - Odéon, 188, quai de Valmy, Paris-10e. écrit Human Nature.Eternal Sun- te dans les compagnies de Santiago Sempere, Votre maison ? Dans quelle position vous truc, observe Philippe Jamet. C’était un risque Du mardi au samedi de 17 heures à 23heures. shine of the Spotless Mind devrait Hervé Diasnas) pour qu’il se détourne des endormez-vous ? Quelle est la partie de à courir : je n’ai jamais pu m’empêcher d’aller Le dimanche de 15 heures à 21 heures. Tél. : réunir Kirsten Dunst, Kate Wins- théâtres après dix ans de chorégraphie tout votre corps que vous préférez ? Qu’est-ce qui le plus loin que je pouvais en tout.J’aime les 01-44-85-40-40. De 8 ¤ à12¤. let et Jim Carrey.   TÉLÉVISION RADIO

Napoléon Ier, cérémonie  8  Magnéto, Serge ! que l’Eglise bénit à sa manière ; Au bonheur de la science préparatifs de guerre qui vont f Semaine « Culture ouvrière ». IL EST UN PEU DÉPOI- impossible de l’utiliser pour le mener aux triomphes guerriers Le Vif du sujet : Bruay-en-Artois TRAILLÉ depuis qu’il est à la blind test, vu son caractère répé- Quelques jours après que les 19es Rencontres internationales «Image et du nouvel empereur des Français (1972) retraite, l’ancien commissaire divi- titif. Ce qu’il y a de bien, avec science », lancées sous l’égide du CNRS, se sont terminées, vendredi 4 octobre, ainsi qu’à la création graduelle 15 heures, France-Culture sionnaire Lucien Aimé-Blanc, qui Ardisson, c’est qu’il a inventé à Paris, par un palmarès des meilleures émissions scientifiques télévisées du de sa légende. Avec, en feu Le meurtre, il y a trente ans, balance tout ce qu’il sait sur l’affai- quelque chose, ce qui n’est pas si monde, une Thema intitulée « Faut-il avoir peur de la science ? » s’aventure d’artifice de ce deuxième volet de Brigitte Dewèvre re Mesrine. Elle est vraiment jolie fréquent. derrière le rideau des peurs liées à des expériences souvent sujettes à polémi- aux ambitions grandioses, dans cette ville du nord et n’a pas sa langue dans sa poche, Qu’est-ce que c’est donc ? La ques. Il en va ainsi du premier documentaire de cette soirée, Demain les clo- la fameuse victoire d’Austerlitz de la France – rebaptisée l’actrice Julie Delpy, qui vit désor- réponse n’est pas facile. Disons nes, de Sophie Nahum. Au-delà des effets d’annonce sur les vaches laitières sur les armées russe depuis Bruay-La-Buissière – mais aux Etats-Unis. Il est drôle- que le parcours du meneur de jeu puis les hommes promis à un clonage à grande échelle, l’auteur tente de faire et autrichienne. puis l’accusation portée e ment gonflé, Noël Mamère, de est atypique. Il ne doit pas y avoir le point sur cette expérimentation en indiquant, et en appelant à la rescousse f Strip-Tease contre un notaire, M Pierre Leroy s’en prendre à cet étrange M. Kha- tellement d’anciens monarchistes force experts et témoins, qu’elle peut avoir des buts thérapeutiques. Y com- 23 h 15, France 3 et sa compagne, et enfin la façon lifa, qui est presque aussi riche héroïnomanes qui courent le PAF. pris de « permettre la guérison de maladies aujourd’hui incurables ». Le second On retrouve toujours dont le juge Pascal instruisit que le calife, mais qui a eu le tort Le résultat est un singulier décala- film, tourné par Sophie Lepault, s’intéresse au sujet controversé des OGM. cette émission sans cesse menacée l’affaire. Sans oublier la façon d’aller se mêler de ce qui ne le ge avec le ton habituel de la télé, Avec son titre volontairement provocateur, OGM, et si Bové avait tort ? ale avec un égal plaisir, tant elle sait dont la presse en fit l’axe regardait pas. Le rugby, à Bègles, même à une heure tardive. Il y a mérite de ne pas s’inscrire dans le « scientifiquement correct » français en hausser les petits riens de la vie d’un affrontement de classes. c’est sacré. Et son argent, il l’a trou- ceux qui n’aiment pas. Trop de livrant, après enquête, menée surtout aux Etats-Unis il est vrai, quelques élé- à une forme d’universalité France-Culture revient sur ce fait vé où, M. Khalifa ? Il est bien l’ami confusion entre les genres. Il y a ments troublants sur la vraie nature des OGM, censés pouvoir concourir, en de la réflexion sur le genre divers hautement symbolique, des généraux algériens, M. Khali- ceux qui adorent, surtout parmi dépit de leur mauvaise presse, au bonheur humain. Reste à savoir si le débat humain, trop humain. Ce soir, dans sa semaine « Classes fa ? Comme souvent le samedi les jeunes. « Magnéto, Serge ! » est qui suit ces deux films rendra son arbitrage, et dans quel sens… – Y.-M. L. le magazine de Marco Lamensch ouvrières, classes populaires : soir, l’auteur de ces lignes regarde en passe de devenir la phrase culte Thema « De quoi j’me mêle ! : Faut il avoir peur de la science ? », mardi et Jean Libon s’aventure du côté le grand chambardement » Thierry Ardisson sur France 2. Et, d’une génération. Pour un chroni- 8 octobre, 20 h 45, Arte. d’un petit entrepreneur avec des témoins de l’époque chaque fois, c’est pareil. Il ne com- queur de télévision, en tout cas, de nettoyage qui, décidant et des journalistes. prend strictement rien aux straté- les rendez-vous de Thierry Ardis- de s’équiper « moderne », f Matisse et la musique gies à l’œuvre dans le « blind son sont de ceux qu’on ne saurait  8  que les ors et les stucs des salons s’installe devant son ordinateur, 20 h 40, Radio Classique test ». Les invités, drôlement calés manquer. D’autant que, sur Paris du Directoire. Nous retrouvons au point de ressembler à une En marge de l’exposition question variétés, entrent en tran- Première, qui est quasiment une f Napoléon notre héros en 1800. poule devant un couteau. Matisse-Picasso au Grand Palais, ses dès les premières secondes de chaîne Ardisson, on découvre 20 h 55, France 2 Devant la menace des monarchies Les deux autre sujets sont une émission qui montre la chanson. encore un autre personnage, celui Deuxième épisode étrangères voisines, qui dénient du même tonneau, tragi-comique. à quel point l’auteur de La Leçon C’est une épreuve, ce blind test, qui économise un peu sur la déri- de cette coproduction sa légitimité à un Napoléon Comme cette mère, athée de piano fut, comme Ingres pour ceux qui n’ont pas bien révi- sion, et fait aimer les films, les internationale, au budget encore Bonaparte, celui-ci fait convaincue, interdite ou Kandinski, sensible sé depuis le temps des Beach Boys livres et les disques dont il parle aussi mirifique que sa distribution arrêter puis exécuter le duc devant le désir de sa fille d’aller à la musique. On le voit et de Blood, Sweat and Tears. Enco- pour des raisons qui ne sont pas – de Christian Clavier à Isabella d’Enghien et se rallie les voix au catéchisme, mais poussant notamment dans ses œuvres re heureux qu’on ne leur impose seulement anecdotiques, rigolotes Rosselini et de Gérard Depardieu des héritiers de la Révolution, l’amour maternel jusqu’à assister où la gamme des accords pas la techno. Ce qu’il y a de bien, ou salaces. Cela fait au moins à AnoukAimée – et dont France 2 en apparaissant comme le seul à la messe de la nuit de Noël. chromatiques est l’écho d’accords avec la techno (la seule chose deux Ardisson. Il y en a sûrement espère à la fois un joli succès rempart capable d’empêcher Ou cet homme qui, dans son désir musicaux dont l’altération bien ?), c’est qu’il est presque d’autres. Quel diable d’homme ! d’audience et une rentabilité le retour de l’Ancien Régime. forcené de richesse, fait le grand d’un seul élément peut publicitaire aussi fastueuse Sacre de l’empereur devenu écart entre New Yorket Miami. tout transformer. LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/33 radio-télévision LUNDI 7 OCTOBRE TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

16.25 Providence Mauvais esprits. Feuilleton. 16.50 Un livre 17.00 Des chiffres et des 16.30 TO3 17.30 Mon Kanar 17.45 Foot 3 18.15 16.25 Liberty Heights a Film. B. Levinson 16.40 Traditions et saveurs Inde du Sud d 17.05 80 à l’heure 17.55 Stargate SG-1 & 18.55 d 17.15 & 17.30 d 18.00 18.20 & f 18.30 17.35 18.05 & 19.45  20.40 Ian Toynton. Avec M. Kanakarede lettres Age sensible Brigade Un livre, un jour Questions pour un (1997) En clair jusqu'à 21.00 Hyper Show 100 % Question C dans l’air Charmed Série Caméra café Melrose Place Série 18.10 Star Academy des mers Série & 18.55 On a tout essayé champion 18.45 La Santé d’abord 18.50 & 19.25 Zapping 19.30 Le Journal des bonnes L’Opus Dei 19.00 Flash info 19.01 Nature 19.50 Voile Spécial Coupe de l’America 19.54 18.55 Le Bigdil 19.50 Métiers de campagne 19.45 C’est pas banal 19.50 Un gars, une fille Le 19-20 de l’information, Météo 20.10 Tout nouvelles & 19.55 Les Guignols de l’info Magazine 19.45 Arte info, Météo 20.15 360˚, Le Six Minutes, Météo 20.05 Une nounou Magazine & 19.55 Météo, Journal, Météo. d 19.55 Objectif Terre 20.00 Journal, Météo. le sport 20.25 Le Fabuleux Destin de... 20.05 H & 20.30 Journal du sport, du cinéma. le reportage géo En taule et en famille. d’enfer Série & 20.39 Faire simple Magazine.

20.55 F   : U  20.55 N 20.55 C N a 21.00 L P 20.45 L P a 20.50 R    Téléfilm. Yves Film. Terence Film. Francis Veber. Film. Louis Malle. Film. Ringo Téléfilm. Laurent Carceles. Simoneau. Avec Christian Clavier, Gérard Young. Avec Charles Bronson, Lino Ventura, Avec Daniel Auteuil, Gérard Depardieu, Avec Brooke Shields, Keith Carradine, Susan Lam. Avec Jean-Claude Van Damme, Avec Natacha Amal, Ingrid Chauvin, Alain Depardieu, Isabella Rossellini, Anouk Aimée Jill Ireland (Fr.- It., 1972, d) ?. 2471736 Thierry Lhermitte, Michèle Laroque, Michel Sarandon, Frances Faye, Antonio Fargas. Natasha Henstridge, Jean-Hugues Anglade, Doutey, Eric Savin (Fr., 2001,d) %. 5495397 [1/4] (Fr. - All. - It., 2002, d). 5494668 Un repenti de la mafia dénonce Aumont. Comédie (Fr., 2000,d) &. 4771200 Comédie dramatique (EU, 1978, v.o.). 571397 Zach Grenier, Paul Ben-Victor. Action Un professeur du lycée Charlemagne, Exilé à Sainte-Hélène, Napoléon les secrets de l’Organisation. D’après Pour éviter le licenciement, un cadre Le portrait chaleureux et attendri (Etats-Unis, 1996) ?. 671397 à Paris, a été assassiné pendant se souvient. Sa première rencontre une histoire authentique, une volonté fait croire qu’il est homosexuel. d’une jeune prostituée dans une Un policier français se fait passer le gala de l’école. Une femme avec Joséphine de Beauharnais, son de profiter opportunément du succès Une comédie aux ressorts vieillots maison close de la Nouvelle-Orléans pour son frère jumeau assassiné afin procureur, dont la fille est scolarisée ascension au sein de l’armée... du Parrain. qui rencontra pourtant un succès en 1917. Un sens de la provocation de retrouver ses meurtriers. Un film dans l’établissement, mène l’enquête. 22.40 D’art d’art Rodin, l’âge d’airain 1318674. 23.00 Météo, Soir 3. commercial. typique du cinéaste. d’action abracadabrant. 22.35 A     22.45 M  23.30 D  a 22.20 L  22.30 M   22.45 U S,  Débat Incivilités, délin- Film. Sondra Documen-   présenté par Bernard Tapie. Au sommaire : quance, échec scolaire, absentéisme : est-ce Locke. Avec Theresa Russell, Jeff Fahey, Alan JUSQU’ICI TOUT VA BIEN Les Mureaux, cité taire. Bernard Debord (Fr., 2001). 6497910 Film. Mic Rodgers. Sécurité routière : tolérance zéro ? ; Ados : la faute des parents ? La folie Napoléon. Avec Rosenberg (EU, 1990, d) %. 4117216 exemplaire. Documentaire. John Paul Lepers. Au Sahel nigérien, avec l’aide d’une Avec Jean-Claude Van Damme, Michael Jai jusqu’où les médias et la littérature sont Dominique Perben, Julien Dray, François 1.20 Libre court La polyclinique de l’amour Présenté par Paul Moreira %. 2113281 ONG, deux femmes tentent de White, Heidi Schanz, Xander Berkeley, prêts à aller ? 492571 Bayron ; Max Gallo, Jean Tulard. 8367194 5566156. 1.35 Le Fabuleux Destin de... s’affranchir de leur condition d’esclave. Justin Lazard. Action (EU, 1999) ?. 768026

0.05 Rallye magazine 8141250 0.40 Star 0.30 Journal de la nuit, Météo 0.55 Musiques 2.00 Soir 3 2.20 France Europe Express 23.25 Capitaine Corelli Film. John Madden % 23.55 Court-circuit 233945 0.50 Ressources 0.15 Los Angeles Heat Série. Panique dans la Academy 8464156 1.15 Mode in France au cœur Attila de Guiseppe Verdi. 60288392 Invité : François Fillon. 2204137 3.30 La Case 3258200 1.25 Minutes en + 2041066 1.35 Un humaines a Film. Laurent Cantet. Avec Jalil nuit & 3567156 1.05 Jazz 6 Gill Scott-Heron : 5535408 2.25 Sept à huit 6980311 3.15 Repor- 2.45 Mezzo 9228595 3.10 J’ai rendez- de l’oncle Doc Les Enfants de Sam. 2132311 bruit qui rend fou a Film. A. Robbe-Grillet Lespert. Drame (Fr., 1999) & 31692088 2.30 le précurseur du rap. Magazine. 9775088 tages 2770243 3.40 Très chasse Documentai- vous avec vous 8817311 3.30 Turquie 4.20 Echappées sauvages La Tique et et D. de Clercq % 2988214 3.10 Petit pari Louise Court métrage. Nicolas Revoy. Avec 2.04 Météo 2.05 M6 Music / Les Nuits de M6 re. 1066359 4.35 Musique (25 min) 8789408. Les troglodytes du XXe siècle 250820 (5 min). l’Oiseau. Documentaire (55 min, d) 5888088. entre amis Téléfilm. K. Griswold & (110 mn). Eda Erbeyli, Sophie Grivet (25 min) 9518224. Emission musicale (295 mn) 68094156. CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 20.00 Sur les traces de Lawrence d’Arabie. Voyage 22.10 Still Here. Chorégraphie de Bill T. Jones. Avec 13.20 Matrix a Andy Wachowski et Larry Wachowski 16.10 Le Monde des idées. La gauche est en crise. Invités : 20.00 Jean Nouvel. L’esthétique du miracle. Histoire A. Aviles, Josie Coyoc, Torrin Cummings, Gabri Christa, 20.30 Décibels. Invité : François Caunac. (Etats-Unis, 1999, v.o., 130 min) & Cinéstar 2 Laurent Mauduit ; Gérard Desportes ; Eric Dupin. LCI 20.00 Hollywood Stories. Jeff Bridges. Paris Première Lawrence Goldhuber. Musique de Frazelle et Reid. Mezzo 22.00 Journal. 22.10 Multipistes. 14.05 Cible émouvante aaPierre Salvadori (France, MAGAZINES 20.45 Ben Johnson. Planète MUSIQUE 22.30 Surpris par la nuit. Jouer l’hôpital. 1993, 85 min) & Cinéfaz 20.55 Eternelle Tamise. Odyssée 0.00 Du jour au lendemain. L’Homme de 15.15 La Danse inachevée aaHenry Koster 17.00 Explorer. Le naufrage du Kronan. Le langage des 21.00 Du Zimbabwe à la Tanzanie en train. Voyage 20.15 Musiciens en herbe. Avec A. Altmeyer (violoncelle), mes rêves, d’Olivia Rosenthal. (Etats-Unis, 1947, 105 min). TCM dauphins. Restauration de la Renaissance. Nat. Geo. 21.00 Grandes épidémies. [1/3]. Tuberculose, la bombe à C. Charles (violon), M. Charles (violon), S. L. Trialoup. 0.40 En écho. [1/5]. La grand-mère 16.50 Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier aa 17.10 Les Lumières du music-hall. Vanina. Michèle retardement. National Geographic Œuvres de Marais, Bach, Gallois-Montbrun. Mezzo Méditerranée. 21.00 23.15 Pedro Almodovar. Avec Carmen Maura (Espagne, Torr. Paris Première Jean Tulard. [1/4]. Le bon élève. Histoire Dizzy Gillespie Quartet. Avec R. Jones (guitare), FRANCE-MUSIQUES 1980, v.o., 85 min) % cinecinema Auteur 18.15 Complément d’enquête. La voiture à tout prix. Au 21.35 Dopage, le mur du silence. Planète B. Franklin Brown (basse), Mickey Rocker (batterie). Mezzo 17.25 Kika aaPedro Almodovar (France - Espagne, sommaire : Le jeu de la séduction ; Pas si sûres ; Tous 22.00 Mémoire de l’Europe. [1/10]. Médias. Histoire THÉÂTRE 20.00 Concert. Par l’Orchestre 1993, v.o., 110 min) ? Cinéstar 2 coupable ; Les autos ne meurent jamais. Invités : Carlos 22.00 Sous la mer. Les grands dauphins d’Afrique philharmonique de Radio France : Œuvres 18.10 Le Choix de Sophie a Alan J. Pakula Ghosn ; Philippe Guedon ; Geneviève Jurgensen ; etc. TV5 du Sud. Voyage 22.10 La Navette. Pièce de Henri Becque. Mise en scène de Wagner, Bruckner. (Etats-Unis, 1982, 155 min) & cinecinema Emotion 22.45 Arrêt sur images. Télé US : un parfum 22.15 Danger réel. Tueurs en série. 13ème RUE de Jacques Fabbri. Festival 22.00 En attendant la nuit. 19.30 L’Etrange Noël de monsieur Jack aaHenry d’avant-guerre. Invités : John Vinocur ; Anne Morelli ; 22.45 La Vie intime des geishas. Odyssée TÉLÉFILMS 23.00 Jazz poursuite. Le jazz cool. Selick (Etats-Unis, 1993, 75 min) & Cinéfaz Emmanuel Todd. France 5 0.30 Derrière l’objectif. [6/13]. Planète 0.00 Le Cabinet des curiosités. 20.45 aa 23.00 20.50 Clara et les chics types Jacques Monnet Explorer. Les oiseaux macareux. A l’affût de SPORTS EN DIRECT Atomic Train. D. Lowry et D. Jackson [1 et 2/2]. TF6 RADIO CLASSIQUE (France, 1980, 105 min) & Cinéfaz l’instant : un photographe aux frontières du Brésil. Le 22.15 Meurtre à Atlantic City. Sandor Stern & Canal Jimmy 21.50 Smoke aaWayne Wang (All. - EU, 1995, v.o., berger et la bergère. National Geographic 17.30 Football. Match amical : Sélection croate- 22.45 La Captive. Xaver Schwarzenberger % Téva 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Symphonie 110 min) % Paris Première DOCUMENTAIRES Sélection internationale. Eurosport SÉRIES en ré majeur, de Donizetti, dir. R. Bader ; 22.30 Andreï Roublev aaaAndreï Tarkovski (Urss, DANSE Œuvres de Chopin, Bellini, Rossini et Britten. 1969, v.o., 185 min) & cinecinema Auteur 18.35 Le Festival de Besançon. Le carillon ambulant. Mezzo 19.40 Ally McBeal. Des saints et des seins (s 2) & Téva 20.40 Glenn Gould interprète Beethoven. 23.10 Fenêtre sur cour aaAlfred Hitchcock 18.50 Les Sœurs Williams. Planète 20.45 Casse-Noisette Circus. Chorégraphie de 20.45 New York Police Blues. Le voyeur. La livre de chair Œuvres de Beethoven, Beethoven et Liszt. (Etats-Unis, 1954, 110 min) & Match TV 19.45 28 mars 67, Jean-Paul Sartre et Simone de Jean-Christophe Maillot. Musique de Tchaïkovski. Par les (Saison 8, v.m.) % Canal Jimmy 23.10 Les Rendez-Vous du soir (suite). 0.00 Vidéodrome aaDavid Cronenberg (Canada, Beauvoir. La Chaîne Histoire ballets de Monte-Carlo. Avec Nathalie Léger (Marie), 23.00 Son of the Beach. Two Thongs Don’t Make a Right Œuvres de Grieg, Stenhammar, Sibelius. 1982, v.m., 85 min) ? cinecinema Premier 19.45 Tranches d’ados à Los Angeles. [8/14]. Planète Francesco Nappa (Fritz), etc. Mezzo (saison 1) [5/13] (v.o.) &. Série Club 0.00 Les Nuits de Radio Classique. MARDI 8 OCTOBRE TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

12.50 A vrai dire Magazine 13.00 Journal 13.00 Journal, Météo 13.50 Expression 13.55 C’est mon choix 14.50 Le Magazine 14.00 Loin aaFilm. André Téchiné. Comédie 13.45 Le Journal de la santé 14.05 Exploration 12.34 Météo 12.35 Docteur Quinn, femme 13.40 Du côté de chez vous 13.50 Météo 13.55 directe 13.55 Inspecteur Derrick Série. Jeux du Sénat 15.00 Questions au Gouvernement dramatique (Fr., 2000, d) % 15.55 Le Vrai planète Terres mayas. Documentaire 14.40 médecin Série & 13.35 Délit d’abandon Les Feux de l’amour Feuilleton d 14.45 dangereux & 15.00 Le Renard Une femme d 16.05 Outremers Guadeloupe, terre de Journal % 16.50 Making of « Spirit, l’étalon Dieux et démons [2/3]. Le requin... ancien Téléfilm. M. Switzer. Avec B. Austin Green Les Détours du cœur Téléfilm. Karola rebelle 16.05 Rex Série. Racket & 16.50 combat 16.35 TO3 17.30 Mon Kanar 17.45 des plaines » 17.15 La Trompette magique dieu, nouvelle idole d 15.35 La Liberté prêtée (EU, 1997) & 15.15 Les Anges du bonheur & f d 16.35 & 16.10 17.05 Zeisberg. Avec Andreas Herder (All., 1996). Un livre Qu’est-ce-qu’une vie réussie ?, de C’est pas sorcier A pied, à mob ou en voiture, Film. R. Rich et T.-L. Noss (EU, 2000, ) En Documentaire Mission invisible Série M6 Music 80 à l’heure 16.25 d 17.00 & d 18.15 18.30 & 19.30 d 17.35 18.05 17.55 & 18.55 Providence Série. Tout peut changer Luc Ferry Des chiffres et des lettres attention sur la route ! Un livre, un clair jusqu'à 21.00 Hyper Show Documentaire 100 % Question Stargate SG-1 Série Charmed 17.15 Melrose Place Série. Entre père et fils 17.30 Age sensible Série & 18.00 Brigade des jour Serviteur, de M. Nadeau 18.20 Questions Le Journal des bonnes nouvelles & 19.55 C dans l’air 19.00 Flash info 19.01 Archimède Série & 19.45  20.40 Caméra café 19.50 18.10 Star Academy En direct 18.55 Le Bigdil mers Série & 18.55 On a tout essayé 19.50 Un pour un champion 18.50 Le 19-20 de l’info, Les Guignols 20.05 H Série 20.30 La Grande 19.45 Arte info, Météo 20.15 360˚, le reporta- Voile Le Défi Français 19.54 6 minutes, Jeu 19.55 Météo, Journal, Tiercé, Météo. gars, une fille Série d 20.00 Journal, Météo. Météo 20.20 Le Fabuleux Destin de... Course 20.45 Le Journal du cinéma &. ge géo Les Petits Non-Voyants du Tibet. Météo 20.05 Une nounou d’enfer Série &.

20.55 T L a 20.55 N 20.55 Q   21.00 S  20.45 T - « D  ’ 20.50 N,   Film. James Téléfilm. Y. Simoneau.  Film.  » F-    Cameron. Avec Arnold Schwarzenegger, Jamie Avec Christian Clavier, Gérard Depardieu, SPÉCIAL AUTOMNE 2002 Alvaro Fernandez Armero. Avec Adria    Magazine présenté par Stéphane Rotenberg. Lee Curtis, Art Malik, Tia Carrere, I. Rossellini [2/4] (Fr. - All., 2002) d. 5454040 Jeu présenté par Julien Lepers. Invités : Lorie Collado, Fele Martinez, Maria Esteve Flores. DEMAIN LES CLONES Au sommaire : La puissance de l’hypnose ; Eliza Dushku. Comédie (EU, 1994,d). 3098576 Menacé par les monarchies limitro- et Billy Crawford. 2767156 Suspense (Espagne, 2000) ?. 8881427 Documentaire. S. Nahum (Fr., 2002). 938999 Voyance par téléphone : danger ; Police et Un agent secret découvre que sa phes qui ne reconnaissent en rien sa Les quarante meilleurs candidats du La police décide de rouvrir l’affaire 21.35 Thema -OGM : Et si José Bové avait paranormal ; A chaque prénom son destin ? ; femme est séduite par un escroc légitimité, Napoléon décide de troisième trimestre vont revenir tester concernant la disparition d’un jeune tort ? Documentaire. Sophie Lepault Amours, séduction et 6e sens. 700458 qui se fait passer pour un espion. frapper un grand coup. Les héritiers leurs connaissances sur le plateau homme, tué accidentellement par ses (France, 2002). 3771446 Remake mouvementé d’une comédie de la Révolution se rallient à lui. de Julien Lepers. amis. Inquiets, ces dreniers décident 22.25 Thema -Faut-ilavoir peur de la de Claude Zidi. 22.40 Comme au cinéma hebdo 4064175. 22.45 Météo, Soir 3. de cacher la corps à un autre endroit. science ? Débat. 978779

23.25 A ’ Magazine 22.50 D C Film. 23.15 S- Magazine proposé 22.40 F F, F W a 23.00 P   Téléfilm. 22.50 L’H  ’- présenté par Carole Rousseau. 8385069 Taylor Hackford. Avec Kathy Bates, Jennifer par Jean Libon et Marco Lamensch Film. Amos Kollek. Avec Anna Thomson, Jochen Hick. Avec Tom Wlaschiha, Irit Levi, Téléfilm. William A. Graham. Avec Chad Jason Leigh, Judy Parfitt, Christopher Au sommaire : Au pays des merveilles ; Jamie Harris, Louise Lasser, Robert Modica. Jim Thalman, Richard Conti (Allemagne, Lowe, Kelly Rutherford, Chad Bruce, James 0.35 Star Academy Jeu. 8432557 1.10 Mode Plummer. Drame (EU, 1995,d ) % . 2018576 Je vous salue Marie ; Miami Vice d. 5081175 Comédie (Etats-Unis, 2000) %. 595330 2000). 2333866 Bulliard, Sean Patrick Flanery (Etats- in France Prêt-à-porter printemps-été 2003. Dolores est accusée d’avoir assassiné 0.15 Alvaro Domecq, le centaure andalou Portrait d’une New-Yorkaise en quête Un étudiant en médecine tente de Unis - Canada, 2001) ?. 6276311 Magazine. 7943335 2.12 Du côté de chez sa patronne. Lourdes explications Documentaire. Philippe Molins d 2384373 d’amour. Un registre délibérément prouver que le sida est né dans un Dans la vieille demeure familiale vous Magazine. 247031248 2.15 Météo 2.20 mélodramatiques et psychologiques. 1.05 Ombre et lumière Invitée : Christiana plus humouristique que les films laboratoire du Pentagone : il se rend héritée par sa femme, un biochimiste Reportages Les flics de Sao Paulo. Magazine 1.00 Journal, Météo 1.25 Trains étroitement Reali. Magazine. 1081847 1.35 Le Fabuleux précédents du cinéaste. aux Etats-Unis et mène une enquête trouve un champignon aux qualités d 9206373 2.45 Très pêche La pêche des surveillés aa Film. Jiri Menzel. Comédie Destin de... Invités : Jean-Pierre Coffe et 0.10 Martha... Martha a Film. S. Veysset. dangereuse. thérapeutiques exceptionnelles. Il carnassiers. Documentaire & 7651644. de mœurs (Rép. Tch., 1966, N.) 27465606. Michel Blanc. 7423267 2.00 Soir 3. Avec V. Donzelli. Drame (Fr., 2001) 7931002. décide de tester sur lui sa découverte.

3.40 Reportages Sur les sentiers du GR20. 2.50 Chanter la vie 8785985 3.40 24 heures 2.25 Questions pour un champion Spécial 1.45 Joe Caligula aa Film. José Bénazéraf. 0.45 L’Effrontée a Film. Claude Miller. Avec 0.34 Météo 0.35 Capital Où vivre en France ? Documentaire. Philippe Tallois d. 5653731 d’info, Météo 3.55 On est comme on est ! automne 2002. Invités : Lorie et Billy Avec Gérard Blain, Jeanne Valérie. Drame Charlotte Gainsbourg (France, 1985) 7398712 Privilèges et injustices. Magazine. 7341199 4.10 Histoires naturelles Au clair de la lune, 90 minutes pour mieux se connaître Crawford 4.10 Explore Voisins des nuages : (Fr., 1966, N.) 7529847 ! 3.15 Football améri- 2.20 Palettes, Delacroix Sous les pavés, 2.20 Secrets d’actualité Magazine. 2601002 nature sous influence. Documentaire. Etes-vous plutôt dominant ou dominé ? avec les oies sauvages. Documentaire. cain Championnat de la NFL. 3549286 4.55 l’image : « La Liberté guidant le peuple », 3.20 M6 Music / Les Nuits de M6 Emission Jean-Pierre Fleury (50 min) 6417064. Magazine (90 min) 5085199. Franck Cuvelier (2000, 55 min) 5826248. Surprises Magazine (25 min) 8752354. 1830. Documentaire (25 min) 2993064. musicale (220 mn) 63178002. CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS MAGAZINES 19.45 Tranches d’ados à Los Angeles. [9/14]. Planète MUSIQUE 13.20 Sous les verrous aaJames Parrott (Etats-Unis, 17.00 Explorer. Les oiseaux macareux. A l’affût de 20.00 Porto et le Douro. Voyage 20.15 Musiciens en herbe. Avec L. Lancien (piano). 20.30 Perspectives contemporaines. 1931, N., 95 min) & Cinétoile l’instant : un photographe aux frontières du Brésil. 20.00 Les Piccard dans les airs et sous les mers. Polonaise en do dièse mineur, op. 26 n˚ 1, de Chopin. Mezzo 22.00 Journal. 22.10 Multipistes. 14.25 Le Caporal épinglé aaJean Renoir (France, Le berger et la bergère. National Geographic [1/5]. National Geographic 21.45 Oumou Sangare. En 1999 lors du Festival Musiques 22.30 Surpris par la nuit. 1962, N., 100 min) & cinecinema Classic 17.10 Les Lumières du music-hall. Chantal Goya. Patricia 20.15 Sauvages et féroces. [2/6]. Mortelles rencontres au Métisses d’Angoulême. Mezzo 0.00 Du jour au lendemain. 15.10 Ecrit sur du vent aaDouglas Sirk (Etats-Unis, Kaas. Paris Première Kaziranga. Planète 23.20 Orgues : Toccata et Fantaisies. En 1990. Avec 0.40 En écho. [2/5]. La grand-mère 1956, v.m., 95 min) % cinecinema Succès 21.00 Coming Soon. Fun TV 20.45 L’Empereur immortel. Planète Marie-Claire Alain (orgue). Œuvres de Bach. Mezzo Méditerranée. 16.00 aa 22.40 20.50 0.30 Petits meurtres entre amis Danny Boyle J’y étais. I Muvrini. Match TV Benazir Bhutto, l’espoir d’un peuple. Chaîne Histoire Joe Zawinul Syndicate. Au New Morning, FRANCE-MUSIQUES (Grande-Bretagne, 1994, 90 min) ? Cinéstar 1 23.00 Explorer. Les canyons des profondeurs. Kamikaze. 20.50 La Galaxie papier. Odyssée le 26 juillet 2002. Mezzo 17.00 Soleil vert aaRichard Fleischer (Etats-Unis, Le mystère des Mayas. National Geographic 21.00 Iran. Derrière le voile. National Geographic THÉÂTRE 20.00 Un mardi idéal. Au studio Charles 1973, 110 min). TCM 0.30 Comme à la télé. Invité : Philippe Bouvard. Match TV 21.00 Jean Tulard. [2/4]. Le général. Histoire Trenet de la Maison de Radio France. 18.15 Germinal a Yves Allégret (France, 1962, N., DOCUMENTAIRES 21.30 Quand la Terre s’effondre. National Geographic 20.40 Je l’aimais trop. Pièce de Jean Guitton. Mise en 22.00 En attendant la nuit. 100 min) & TV5 21.35 Vers une Chine nouvelle. Planète scène de Michel Roux. Festival 23.00 Jazz poursuite. Le label ECM. 19.00 La Route de l’Ouest a Andrew V. McLaglen 17.05 Robert Paxton. [2/4]. Le livre. Histoire 21.45 Les Mystères de l’Histoire. [2/2]. Les « sauvages » 0.00 Le Cabinet des curiosités. & 17.55 TÉLÉFILMS (Etats-Unis, 1967, 120 min) Cinétoile On tire et on pleure. Planète d’Amérique. La Chaîne Histoire RADIO CLASSIQUE 20.55 A nous la victoire a John Huston (Etats-Unis, 18.00 Henri Guillemin présente Napoléon. Histoire 22.00 Mémoire de l’Europe. [2/10]. Religion. Histoire 19.40 Au nom de tous les miens. R. Enrico [2/8]. Festival 1981, 115 min). TMC18.00 Civilisations perdues. La Chine, des dynasties 22.00 Alerte ! Au feu. National Geographic 21.25 Kadogo, l’enfant soldat. Nicolas Wadimoff. RTBF 1 20.00 Les Rendez-Vous du soir. L’Enlèvement 21.00 Summer Tale a Ulf Malmros (Suède, 2000, omnipotentes. La Chaîne Histoire 22.35 Portrait d’Antoine Blondin. La Chaîne Histoire 21.50 L’Ange de la vengeance. C. R. Baxley. Paris Première au sérail, de Mozart et Wendt, par The v.m., 90 min) % cinecinema Auteur 18.10 Hollywood Stories. [1/2]. Les coulisses de « Cotton 22.40 Eternelle Tamise. Odyssée 22.30 Les Allumettes suédoises. J. Ertaud. [2/3]. Festival Wind Ensemble ; Œuvres de 22.15 Bells of Saint Mary’s aaLeo McCarey (EU, Club ». Paris Première 23.00 Pilot Guides. Le nord de l’Italie. Voyage 0.55 Julien l’apprenti. J. Otmezguine [2/2]. TMCMyslivecek, Haydn. 1945, N., v.m., 125 min) & cinecinema Classic 18.30 Paradis de la faune. Le monde perdu des 23.30 Une journée ordinaire chez des animaux SÉRIES 20.40 Matisse et la musique. Le Chant du 22.35 La Pianiste a Michael Haneke Seychelles. National Geographic extraordinaires. Nos amis les hommes. Odyssée rossignol, de Stravinsky, par l’Orchestre (France - Autriche, 2001, 125 min) ! Canal + Vert 18.30 Danse avec les chevaux andalous. Odyssée 0.00 Surf, sable et soleil. Voyage 17.05 La Vie à cinq. Refuge (S1) [5/21] & Téva national de France ; Œuvres de Mozart, 22.40 Comme elle respire aaPierre Salvadori 18.55 Bruce Lee, la légende du dragon. Planète 0.20 Derrière l’objectif. [7/13]. Planète 19.40 Cosby Show. Le triomphe de Rudy (S 2). Série Club Prokofiev, Bach, Chostakovitch, Gershwin. (France, 1998, 100 min) & Cinéfaz 19.00 Une Suissesse rebelle. Anne Marie Schwarzenbach, 0.25 Apartheid. [1/2]. La Chaîne Histoire 20.45 That 70’s Show. La troisième roue du carrosse. Le 22.50 Les Rendez-Vous du soir (suite). La 0.10 Trop (peu) d’amour a Jacques Doillon (France, 1908-1942. La Chaîne Histoire SPORTS EN DIRECT Noël d’Eric Forman (S4, v.m.) & Canal Jimmy Belle au bois dormant, de Humperdinck, 1997, 120 min) & TPS Star 19.00 Pilot Guides. La Basse-Californie. Voyage 21.35 Friends [1 à 6/23] (S2) &. Canal Jimmy dir. Karl Anton Rickenbacher ; Œuvres de 0.40 Loin aaAndré Téchiné (France - Espagne, 19.05 Aventures asiatiques. Au Japon : route. Odyssée 14.00 Cyclisme. Championnats du monde sur route. 23.20 Homicide. Le grand saut (S4) [19/22]. % Série Club Reinecke, Bruch. 2001, 120 min) % Canal + Vert 19.30 Ieoh Ming Pei, un architecte singulier. Histoire Contre-la-montre Espoirs messieurs. Eurosport 23.40 Sex and the City. Esprit es-tu là ? (S4, v.o.) %. Téva 0.00 Les Nuits de Radio Classique.

Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 34/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002

  CARNET DE ROUTE Les jours déséquilibrés

NUIT BLANCHE, arme blan- née, impatiente, heureuse aussi, Les ours des Carpates raffolent des repas des randonneurs che. Tout est dit, un peu facile- fera la fête toute la nuit, sans ment sans doute, de cette course trop savoir que l’homme qui a étrange et un peu désespérante à voulu cette fête, le maire, en a laquelle se livrent deux ennemies été la victime. BANSKA BYSTRICA cés – s’élèvent par an à un demi- jurées de notre société : la convi- Et le lendemain, c’est la stupé- (Slovaquie) million de couronnes (11 500 euros) vialité, la quête de cette convivia- faction générale, l’émotion unani- de notre envoyé spécial totalement remboursés par l’Etat : lité perdue, et la violence, l’ex- me, sans camps politiques, et l’in- Petra Prchalova, une Pragoise de une peccadille. » pression de cette violence omni- terrogation commune. Pour- 20 ans, se souviendra longtemps La richesse de la faune et le présente. quoi ? Question sans réponse. Il de la nuit du 16 août 2002. caractère sauvage de la nature Un homme en poignarde un n’y a pas de réponse toute faite à Réveillée par une ourse, en pleine luxuriante sur les pentes de la autre dans les couloirs de l’Hôtel des actes déments. Pourquoi nuit, sous la tente qu’elle avait chaîne montagneuse qui s’étire de Ville de Paris. Sans raison autre Delanoë ? Pourquoi Nanterre ? plantée avec son ami, près de pou- d’ouest en est attirent chaque que celle de son propre délire : Pourquoi Chirac ? Pourquoi les belles, au bord du torrent Bystrica, année de plus en plus de touris- « J’aime pas les politiques, j’aime malades du temps font-ils cible au cœur du parc national des Bas- tes. Ils font le bonheur des hôte- pas les homosexuels. » Ce n’est pas des élus du moment ? « Les sym- ses Tatras en Slovaquie, elle a reçu liers, mais moins celui des bêtes. un mobile. Ce n’est pas une expli- boles de notre démocratie qui sont un violent coup de patte. Assom- Les randonneurs peuvent les aper- cation. Ce n’est que l’absurdité attaqués et menacés », constate le mée, mais surtout scalpée par l’ani- cevoir lorsqu’ils marchent sur les totale et incompréhensible d’un groupe UDF du conseil munici- mal qui a eu sûrement aussi peur sentiers dûment balisés. Pour les acte fou. Ou comme l’on dit pal de Paris. D’accord pour le que les jeunes randonneurs, elle a voir de plus près ou pour réaliser quand on ne sait trop quoi dire : constat, mais qui ne vaut pas passé quatre heures sur la table la photo-souvenir, ils utilisent des « l’acte isolé d’un déséquilibré ». explication. d’opération. appâts. Les ours en sont friands, Après, quelques instants après, C’est ainsi et c’est tragique. Le lendemain soir, alors qu’elle .. et perdent l’habitude de trouver des témoins rapportent que D’autant plus qu’on se dit, fût-ce reprenait ses esprits, la bête était Les ours recherchent la proximité des hommes, ce qui attire les touristes. par eux-mêmes leur nourriture. l’auteur du coup de couteau un peu vite, qu’il n’y a pas grand- abattue par un chasseur agrémen- « Dans la vallée de Demänova, aura, en son égarement, avec la chose à faire contre cela. Ni pro- té par le ministère de l’environnement qui lendemain de son for- au pied du Chopok (2 024 m), le sommet le plus lucidité à éclipses du malade, ces tection ni assurance d’être proté- avait décidé de tuer l’ours agressif. La vox popu- fait, la bête, âgée de Banska Bystrica élevé des Basses Tatras, les ours sont de plus en mots étranges : « Je savais bien gé contre « l’acte isolé d’un désé- li réclamait sa mort. « C’était le troisième conflit cinq à sept ans et qui plus dépendants des hommes et recherchent qu’il ne fallait pas que je vienne quilibré » par définition improba- entre un ours et des humains en quelques semai- pesait 91 kg, est POLOGNE leur proximité, ce qui attire encore davantage ici. » Il y était venu, pourtant, un ble et imparable, ou presque. nes, dans cette région, raconte Stanislav entrée dans un cha- REPUBLIQUE de touristes », constate M. Ondrus. L’afflux TCHÈQUE couteau dans la poche. Et puis il Simplement, oui constater que Ondrus, zoologiste du parc national des Basses let en cassant la por- spectaculaire de randonneurs dans la région y a croisé le maire. Et puis voilà. les actes isolés le sont de moins Tatras (Carpates occidentales). Les tenanciers te. Alertés par le SLOVAQUIE perturbe l’équilibre naturel retrouvé grâce à la Le maire de Paris est à terre. en moins isolés. d’hôtel et de camping ont commencé à bruit, des voisins ont BRATISLAVA UKR. création des parcs protégés. En particulier, les Gravement blessé. Touché au Et puis justement, parce que

protester, ne se sentant plus en sécurité. Depuis averti la police, qui AUTRICHE vols touristiques en hélicoptère, les alpinistes, ventre. Et il souffre évidemment. Bertrand Delanoë est la victime, que nous avons liquidé cette ourse, le calme est nous a contactés. HONGRIE ROUM. les adeptes du deltaplane troublent le calme Et il le dit. Et dit aussi, rapporte et parce que, aussi, on l’a bien vu revenu. » Comme nous étions de ces animaux habitués depuis toujours à une une proche, qui déjà, sans le vou- aux réactions, il est devenu un Deux ou trois ours, selon les empreintes, sur le terrain en battue pour la retrouver, l’affai- présence discrète des bergers. loir vraiment, peaufine la légen- vrai personnage de l’époque, pas avaient pris l’habitude depuis le printemps de re a été réglée, à ma grande surprise, très rapide- Les ours ont failli disparaître de Slovaquie de, quelque chose comme «Fai- seulement par son mandat, mais descendre des montagnes pour s’approcher de ment. » dans la première moitié du XXe siècle. Ils tes en sorte que la fête conti- par son souci de l’utiliser pour la civilisation. A 200 km à l’est de Bratislava, les Le parc national des Basses Tatras, créé en n’étaient plus qu’une vingtaine de spécimens nue ! ». aider Paris à vivre avec son Basses Tatras, situées au centre de la Slova- 1978, est le deuxième en taille des neuf parcs dans les années 1920, ils sont aujourd’hui Paris est en fête, une de ces temps, on se sent comme immen- quie, comptent de nombreux hôtels, pensions, nationaux existant en Slovaquie et l’un des entre 750 et 1 000, selon les estimations diver- étranges et formidables fêtes de sément soulagé de savoir que l’af- campings et chalets qui servent de résidences plus précieux pour la protection des espèces gentes des écologistes et des chasseurs. Cha- nuit, dont le succès incroyable faire n’aura pas une issue tragi- secondaires. Les animaux venaient chercher menacées. Sur 74 000 hectares, la faune tradi- que année, le ministère slovaque de l’environ- dit aussi l’attente et la nécessité que. Il nous suffit trop aux jours pitance en fouillant dans les grandes bennes à tionnelle des Carpates, ours, chats sauvages, nement autorise l’abattage de 70 à 75 ours pour échapper à l’inhumanité et ordinairement gris de l’humanité ordures installées près des lieux d’habitation et loups, lynx et chamois, vit en pleine liberté et pour maintenir la population au niveau actuel, à la morosité des temps. 400 000 déséquilibrée de savoir qu’un vidées seulement une fois par semaine. cohabite, plus ou moins en bonne entente, mais à peine la moitié sont réellement tués. à 500 000 personnes ont répondu type a tué un jeune Maghrébin « C’est sa fâcheuse tendance à aller chercher avec les humains. « Les habitants se plaignent Une dizaine d’autres meurent dans des acci- à l’appel, qui n’est pas un appel, « parce qu’il n’aime pas les Ara- sa nourriture chez les hommes qui nous a per- qu’il y en a trop ou qu’ils causent des domma- dents, percutés par des automobiles ou des mais une invite géante à réconci- bes ». Ou qu’un gamin a immolé mis de la retrouver et de l’abattre », poursuit ges, reconnaît M. Ondrus, mais, à notre avis, il trains, les seuls à traverser des zones totale- lier la ville avec ses habitants. Et par le feu une gamine dans une M. Ondrus, qui avait déjà observé l’ourse les n’y a pas surpopulation. Nous évaluons le nom- ment vierges. cette foule immense, désordon- cité de Vitry-sur-Seine. semaines précédentes. Elle avait une forme par- bre d’ours à cent vingt , et les dégâts provoqués ticulière de tête, avec un museau allongé. «Le par ces animaux – surtout des moutons dépe- Martin Plichta CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f RÉDACTION Marché de l'emploi : a Bourse. 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris http://emploi.lemonde.fr Site éducation : http://educ.lemonde.fr Cedex 05. 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MAGAZINE MENSUEL 3 € ECONOMIEMARDI 8 OCTOBRE 2002

EUROPE LES TÉLÉCOMS EN TÊTE FOCUS OFFRES D’EMPLOI Investisseurs français en Pologne EMPLOI au 31 décembre 2001, b Le sixième programme- en millions de dollars La France est Dirigeants p. IX cadre de recherche le premier investisseur b Les « forçats du tertiaire » commencent b Gestion France et développement Télécom Vivendi étranger en Pologne. à s’affranchir. Une enquête sur les conditions et administration p. X et XI sera lancé en novembre. Casino Carrefour Grâce surtout sociales dans les centres d’appels nuance b Ingénieurs p. XI et XII b Les PME craignent 3 199,4 aux projets réalisés la mauvaise réputation du secteur p.VIIInternational p. XIII 1 204,2 b b 923,0

de peu profiter 703,7 dans les secteurs Le Train de l’emploi bac + 2/+3, Collectivités du budget alloué des télécoms et de la organisé par « Le Monde », a ouvert territoriales p. XV et XVI par Bruxelles p.IVSource : DREE-Missions économiques Pologne grande distribution p.V les portes du recrutement p. VIII

la crise divise les européens. le 7 octobre, les ministres Le pacte de stabilité des finances en débattront à luxembourg a-t-il oublié la croissance ?

Pais, le 3 octobre. « Le problème prin- avertit Michel Didier, directeur que centrale européenne n’est pas cipal est la croissance. Si nous conti- de l’institut Rexecode, peu suspec- non plus épargnée. « Elle porte la LELE POIDSPOIDS DESDES DÉFICITSDÉFICITS nuons sur la voie ouverte la semaine té d’être un adepte des relances plus grande responsabilité », affirme dernière [par la Commission, keynésiennes. Paul de Grauwe, professeur d’éco- NDRL], nous allons nous retrouver Les critiques des économistes nomie à l’Université catholique de avec deux problèmes au lieu d’un. interviewés par « Le Monde Econo- Louvain, et ex-candidat de la Belgi- Nous n’aurons pas plus de croissance mie » portent autant sur l’incapaci- que au poste de vice-président de et les déficits publics se creuseront », té des Douze et des institutions la BCE. Pour lui, Francfort devrait 5 explique-t-il. « C’est de cela que 4 l’Eurogroupe et l’Ecofin [ministres 3 des finances des Quinze, NDLR], qui En France, l’Insee n’attend plus ÉTATS-UNIS se réunissent lundi [7 octobre à 2 ZONE EURO Luxembourg, NDRL], doivent parler. qu’une progression de 1 % du PIB 1 Sans une croissance plus élevée, l’ob- jectif du pacte de stabilité ne pourra 0 en 2002 rendant, ainsi, plus aléatoire encore pas être atteint non plus en 2006. » La plupart des programmes de stabilité le pari de Jean-Pierre Raffarin présentés par les membres de l’Euro- land avait en effet été calée sur des d’une croissance de 2,5 % l’an prochain perspectives de croissance très opti- mistes. Comme si les belles années européennes à répondre à chaud à baisser d’urgence ses taux d’intérêt 2 (1998-2000)étaient appelées à se une situation qu’ils n’avaient pas pour ne pas continuer à mener une 1 poursuivre sans interruption. prévue que sur les vices de forme politique inutilement restrictive. 0 Malheureusement l’an dernier, d’un pacte de stabilité qu’il convien- En gardiens du Temple, la Com- -1 c’est un tout autre scénario qui drait, selon eux, de réformer, mission et l’institut d’émission justi- -2 ZONE EURO -3 s’est installé. Même révisées à la notamment en prenant mieux en fient leur position au nom de la ÉTATS-UNIS -4 baisse, ces prévisions misent, à compte les dépenses d’investisse- défense de l’euro, qui n’a d’ailleurs -5 court terme, sur une issue heureu- ment. Le pragmatisme américain pour l’instant subi aucune secous- -6 se de la crise. Cette probabilité est est mis en avant. En moins de deux se. Comme si les marchés étaient loin de faire l’unanimité, et si le scé- ans, le gouvernement de George finalement capables de tenir comp- nario noir devait l’emporter Fernan- W. Bush aura injecté, dans l’écono- te de l’assombrissement des pers- do Rato n’aurait eu que davantage mie, l’équivalent de 3 points de pectives économiques, bien mieux raison à réclamer très vite un débat PIB, essentiellement sous forme de que les autorités européennes. de fond sur « la stratégie économi- baisses d’impôts qui ont permis de que de l’Europe ». soutenir la consommation. La Ban- Laurence Caramel Depuis la rentrée, les mauvaises nouvelles tombent comme de la Italie grêle. Les marchés financiers, aux France Etats-Unis comme sur le Vieux Continent, n’en finissent pas de Portugal rechuter, les entreprises, plom- bées par des dettes colossales, Allemagne sont de plus en plus nombreuses à mettre la clé sous la porte et la perspective d’une intervention militaire américaine en Irak – outre qu’elle maintient les prix du pétrole au plus haut (autour de 28 dollars le baril)– alimente un cli- mat d’attentisme et d’inquiétude. Bruxelles a reconnu qu’il ne fallait pas s’attendre à une croissance de plus de 1 % cette année en Europe et de 2 % en 2003. Dans ce paysage morose, l’Alle- magne – qui à elle seule pèse un Infographie : Le Monde tiers du produit intérieur brut (PIB)de l’Euroland – apparaît com- me la plus malade. Le gouverne- a croissance européenne 2004 à 2006 la fameuse date-butoir afficheront une réduction de leur ment vient de ramener son hypo- mérite-t-elle un débat ? montre qu’elle a pris acte de l’im- déficit budgétaire en 2003. Tout en thèse de croissance pour le budget La question peut paraî- possibilité pour les quatre cancres restant proches de la zone interdi- de 2003 de 2,5 % à 1,5 %. Si le pays tre surprenante. Force du groupe – Allemagne, France, Ita- te. Quoi qu’il en soit au final, cha- ne flirte pas d’ici là avec la réces- est de constater pour- lie, Portugal – de parvenir au but cun a joué son rôle en espérant que sion comme ne l’excluent pas cer- tant que, depuis quel- sans un assouplissement. la crédibilité de l’Europe, et de taines analyses. En France, l’Insee ques semaines, les discussions hou- Il n’est pour l’heure pas question l’euro, ne sortirait pas trop écornée n’attend plus qu’une progression Lleuses entre la Commission, les d’aller au-delà, 2006 soit ! mais il de l’épisode. Rien n’est moins sûr. de 1 % du PIB en 2002 rendant, ain- douze membres de la zone euro et, faudra respecter à la lettre le critère Qui ne voit pas, en effet, derrière si, plus aléatoire encore, le pari de dans une posture plus discrète, la de 3 % de déficit public maximum les cris et les repentirs, le grand jeu Jean-Pierre Raffarin, d’une crois- Banque centrale européenne fixé par le pacte. Sauf à s’exposer à de poker-menteur dans lequel se sance de 2,5 % l’an prochain. Dans (BCE), se sont focalisées sur un des sanctions comme cela pend au sont engagés les Européens. ce contexte, le dogmatisme des seul objectif : l’équilibre des finan- nez du Portugal et peut-être bien- Le ministre espagnol de l’écono- Européens laisse perplexes de plus ces publiques. Comme si, en cours tôt de la France. Trop contents de mie, Fernando Rato, très critique en plus d’économistes, qui met- de route, le pacte de stabilité et de la porte de sortie qui leur est offer- sur l’initiative de la Commission, a tent en garde contre des politi- croissance avait perdu son deuxiè- te, les quatre coupables se sont été le premier personnage politi- ques de rigueur engagées alors me pilier. Bruxelles, qui par une empressés de jurer la main sur le que à mettre publiquement les que l’activité piétine. « Une baisse volte-face inattendue, le 24 septem- cœur qu’ils rentreraient bientôt pieds dans le plat, dans une inter- à marche forcée des déficits publics bre, a suggéré de reporter de dans le rang. Tous – sauf la France – view publiée par le quotidien El risquerait d’entraver la reprise », II/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 DOSSIER

QUESTIONS-RÉPONSES Le pacte de stabilité et de croissance Discipline à l’épreuve des critiques Quelles sont recommandation de la Commis- les contraintes sion, qui prend la décision d’en- des économistes plices s’avéraient trop douloureux. Première question soulevée : le ques (OFCE), ou ceux du DIW alle- que doivent assumer gager une procédure. Celle-ci se 1 traduit, dans un premier temps, Même pour les bonnets d’âne. Sauf déficit zéro est-il la panacée ? Char- mand, font valoir que cette obses- les Etats membres par des recommandations au souhaitent à prendre le risque d’étouffer une les Wyplosz, professeur d’économie sion conduit les Etats à sacrifier l’in- ayant adopté pays visé qui doivent être sui- croissance déjà faiblarde, ce dont à l’Institut supérieur d’études inter- vestissement public, qui est censé ouvrir personne n’aurait à gagner. Trois nationales, à Genève, le conteste. préparer l’avenir et donc jouer un la monnaie unique ? vies de mesures concrètes dans un délai de quatre mois. Si tel des « coupables » – Allemagne, Parmi d’autres. Aucune théorie éco- rôle-clé dans la croissance potentiel- En adhérant à la monnaie uni- n’est pas le cas, le Conseil publie une réflexion France, Italie – produisent 75 % de nomique n’étaye en effet une telle le d’un pays. L’investissement que, chacun des douze pays de une nouvelle série de recomman- la richesse de la zone et ne manque- règle et dans les faits, force est de public devrait donc, selon eux, être la zone euro a accepté d’aban- dations et si le pays ne s’est pas sur la contrainte raient pas d’entraîner dans leur chu- constater que le déficit zéro reste sorti du calcul du déficit. Cette pro- donner sa souveraineté moné- mis en règle dans les dix mois, te les pays vertueux. une exception. Selon les données de position se heurte toutefois à une taire en transférant ses pou- des sanctions lui sont alors impo- collective Cette concession n’est pas gratui- l’Organisation de coopération et de difficulté très concrète : la construc- voirs à la Banque centrale euro- sées. te. Contre un assouplissement du développement économiques tion des budgets nationaux, qui péenne (BCE), qui gère seule et Celles-ci prendront la forme de que s’est imposée calendrier, la Commission demande (OCDE), les Etats-Unis ont affiché rend compliquée et subjective d’un de façon indépendante la politi- dépôts non rémunérés, avec une que les pays encore dans le rouge en moyenne un déficit annuel de Etat à l’autre la définition de l’inves- que monétaire européenne part fixe équivalente à 0,2 % du l’union réduisent dès l’an prochain, leur défi- 3 % entre 1985 et 2000, les Pays-Bas tissement. avec pour mission la stabilité PIB et une part variable propor- cit « structurel », de 0,5 point, ce qui 3,3 %, la France 3,18 % et l’Allema- Faut-il que s’appliquent à tous et des prix. tionnelle à la taille du déficit. Au impose un effort supplémentaire. gne 1,95 %. Et bien plus, en période au même moment des règles identi- Ce choix implique que les pays total, l’amende ne peut dépas- En ciblant ses exigences sur le noyau de faible croissance. Au sortir de la ques ? C’est bien ce débat que ten- membres s’engagent, par ser 0,5 % du PIB par an. Si le défi- dur du déficit, Bruxelles interdit en crise de 1991, les Etats-Unis ont tent d’ouvrir les économistes à tra- ailleurs, à faire des efforts pour cit est résorbé dans les deux ans, e pacte de stabilité,c’est effet de jouer sur des recettes excep- enregistré, pendant plusieurs vers leurs critiques. Le pacte, dans coordonner leurs politiques éco- les dépôts seront restitués sinon un peu le lit de Procuste. tionnelles pour afficher un redresse- années, un déficit supérieur à 5 %. sa configuration actuelle, a bien sûr nomiques et donc de se plier à ils devront être considérés com- Trop grand pour les uns, ment des comptes. Quant au pla- Le Prix Nobel d’économie Robert l’avantage de la clarté. Les circons- une certaine discipline pour que me perdus par le pays. trop petit pour les autres fond des 3 % de déficit public par Solow juge ainsi la limite de 3 % tances présentes montrent cepen- la zone euro soit à la fois cohé- mais une torture pour rapport au produit intérieur brut fixée par le traité de Maastricht lar- dant qu’il pourrait vite devenir rente et stable. C’est tout le Quels sont les Etats tous. » La Commission de (PIB), un quelconque dépassement gement arbitraire. Elle prive, selon contre-productif. En annonçant au sens par exemple des « grandes aujourd’hui Bruxelles ne partage pas ce juge- reste hors de question. lui, les gouvernements de flexibilité printemps qu’elle se montrerait Lment d’un proche du ministre de C’est à l’intérieur de ces limites clai- pour affronter les retournements plus attentive à la notion de déficit orientations des politiques éco- dans une situation nomiques » (GOPE) adoptées 3 l’économie français, Francis Mer. rement tracées que devraient avoir conjoncturels. structurel et à la « qualité » des chaque printemps par le Conseil difficile au regard Pour elle, c’est le laxisme budgétaire lieu, dans les jours à venir, les discus- dépenses publiques, la Commission  ’ européen sur proposition de la du pacte de stabilité qui vaut aujourd’hui à quatre pays sions sur le pacte de stabilité entre a reconnu qu’il était important d’af- - Allemagne, France, Italie et Portu- les Douze et l’exécutif bruxellois. On connaît le raisonnement de la finer ses instruments d’apprécia- Commission. Elles contiennent et de croissance ? à la fois des recommandations gal – de ne pas être en mesure de res- Autant dire bien en deçà du débat de Commission. Les 3 % ne sont pas tion des politiques budgétaires. Res- générales et des recommanda- Le déficit public de la zone euro pecter le règlement de copropriété fond qui monte actuellement parmi une contrainte en situation de te que le double langage de plu- tions pour chaque pays. La Com- s’est fortement dégradé passant que se sont fixé les membres de la les économistes. Nombre d’entre finances publiques à l’équilibre. Un sieurs gouvernements – chantres mission est chargée de veiller à de 0,2 % en 2000 à 1,4 % du PIB zone euro pour préserver la valeur eux toutes tendances confon- impératif qu’elle justifie par ailleurs de l’orthodoxie budgétaire mais leur mise en œuvre à partir d’in- en 2001, selon les dernières sta- de leur monnaie commune. Et non dues estiment qu’il est devenu par la nécessité de faire reculer le prêts à toutes les tricheries par der- formations que sont tenus de tistiques d’Eurostat. Ce chiffre la rigidité de règles dont huit pays urgent d’ouvrir une réflexion sur cet- poids de la dette publique, dont le rière – conforte la méfiance de lui fournir les Etats. masque des situations très sur douze s’accommodent sans se te contrainte collective que s’est service absorbe dans plusieurs pays Bruxelles et ne l’incite pas à pous- Dans ce travail de convergence, contrastées. Trois pays en plaindre. imposée l’Europe. Non pour remet- une part importante des recettes de ser la réflexion plus avant. Une atti- l’évolution des déficits publics 2001 arrivaient en queue du clas- La Commission a, en grande par- tre en cause la nécessité d’une disci- l’Etat. Faut-il pour autant deman- tude qu’approuve la Banque centra- tient une place centrale que tra- sement de la vertu budgétaire. tie, raison. Pour autant, en propo- pline commune, qu’implique l’Union der le même effort à la Grèce, dont le européenne, l’autre garante de la duit le pacte de stabilité et de Le Portugal pour avoir crevé le sant, le 24 septembre, de reporter de économique et monétaire, mais la dette dépasse 100 % du PIB ou stabilité économique de l’Euro- croissance adopté au sommet plafond des 3 % avec un déficit 2004 à 2006, l’objectif d’équilibre pour en rediscuter les modalités au aux Pays-Bas, où elle avoisine pe. Et bien sûr de l’euro. d’Amsterdam en 1997. Ce pacte de 4,1 %, l’Allemagne pour l’avoir budgétaire auquel tous doivent par- regard d’un objectif qui devrait pré- 50 % ? Les économistes de l’Office prévoit en effet que le déficit frôlé avec 2,8 % et l’Italie pour venir, elle a admis que certains sup- valoir sur les autres : la croissance. français des conjonctures économi- Laurence Caramel budgétaire d’un membre de s’en rapprocher (2,2 %). l’Euroland ne doit pas dépasser Le ralentissement de la croissan- 3 % du produit intérieur brut ce à partir de 2001 et une politi- (PIB) annuel et que l’objectif, à que budgétaire non restrictive Londres fait ses choux gras de la volte-face bruxelloise moyen terme, est d’atteindre valent à la France de rejoindre ce l’équilibre ou mieux encore l’ex- peloton en 2002, avec un déficit cédent budgétaire. programmé de 2,6 % du PIB. Ces LONDRES Les milieux d’affaires britanniques se méfient des bien supérieur à celui de l’Euroland. La prise de déci- quatre pays sont aujourd’hui de notre correspondant à la City idées, surtout étrangères. C’est pourquoi, dès le lan- sion au sein du comité monétaire de la Banque d’An- « ’       . » Que prévoient dans le collimateur de la Com- cement de l’euro, les sphères dirigeantes de la City gleterre chargé de fixer les taux d’intérêt est jugée er les traités européens mission. Huit Etats membres se Le 1 octobre, lors de son discours au congrès tra- ont critiqué la rigidité et le côté abstrait du pacte de plus transparente que celle de la Banque centrale pour sanctionner trouvent, en revanche, proches vailliste de Blackpool, Tony Blair a réitéré son sou- stabilité, et en particulier la limite de 3 % du produit européenne. Le bon vieux pragmatisme britannique 2 de l’équilibre budgétaire (l’Espa- tien à l’adhésion du Royaume-Uni à la monnaie intérieur brut pour le déficit public. Pour le ministre permet, en période de faible croissance, comme c’est les Etats indisciplinés ? gne, la Belgique, l’Autriche, les unique. Reste que, en entachant davantage la cré- des finances, Gordon Brown, la situation budgétaire le cas aujourd’hui, de laisser creuser le déficit au lieu Pays-Bas, la Grèce et l’Irlande) dibilité du mécanisme européen des changes, la équilibrée doit être atteinte sur la longueur du cycle de tailler les dépenses. Par ailleurs, aux yeux de Le pacte de stabilité et de crois- ou en net excédent (Luxembourg polémique créée par la volte-face de la Commis- économique et non pas à une date déterminée. Le M. Brown, cette querelle sur le pacte de stabilité illus- sance prévoit qu’en cas de défi- et Finlande). sion sur les objectifs d’équilibre budgétaire com- chancelier de l’Echiquier a d’ailleurs rejeté le récent tre la difficulté des Douze à se lancer dans les réfor- cit budgétaire supérieur à 3 % du Le ratio de la dette publique rap- plique le dessein du premier ministre. appel de la Commission en faveur d’une baisse de mes économiques en profondeur, à commencer par PIB, le pays en infraction doit fai- portée au PIB — autre critère de Certes, sur le papier, le projet de la Commission déficit budgétaire des pays de l’Union d’un demi- la libéralisation du marché du travail. re l’objet d’une procédure dite Maastricht — a continué de bais- d’autoriser quatre Etats en déficit à reporter de point par an. Dans sa dernière note de conjoncture, le départe- des « déficits excessifs », à ser dans tous les Etats membres 2004 à 2006 l’équilibre des comptes publics fait ment européen de Citigroup, basé à Londres, estime moins que l’Union européenne en 2001, à l’exception de la Grè- l’affaire de la Grande-Bretagne. Vu les milliards de    que les propositions de Bruxelles sur le pacte font l’af- ne juge cette situation temporai- ce et du Portugal où il a augmen- livres engagés par le gouvernement travailliste au En politicien avisé, M. Brown sait que le succès des faire des anti-euro, qui sont majoritaires au sein de re ou résultant d’événements té, et de la France et du Luxem- cours des trois prochaines années pour améliorer investissements massifs consacrés aux écoles, hôpi- l’opinion. L’auteur de l’étude, Michael Saunders, résu- exceptionnels. Entre dans cette bourgoù il est resté stable. En les services publics en cas d’amarrage de la livre à taux et trains déterminera, pour une large part, le me le sentiment général : « Les problèmes du pacte catégorie le cas d’un pays en but- moyenne, ce ratio s’établit à l’euro, Londres aura besoin d’accommodements résultat du prochain scrutin général qui doit avoir de stabilité soulignent la bonne tenue comparée de te à une sévère récession (PIB à 69,2 %, soit au-dessus des 60 % similaires en matière de déficit budgétaire. Dans lieu, au plus tard, en 2006. Problèmes de l’Alle- l’économie britannique par rapport aux grands pays – 2 %). Dans le cas d’une réces- fixés par le traité de Maastricht. les faits, toutefois, l’assouplissement de la magne, atermoiements français et italiens, difficul- de la zone euro : croissance plus rapide, inflation basse sion comprise entre — 0,75 % et La Belgique (107,6 %), l’Italie position des autorités européennes sur la rigueur tés du nouveau gouvernement portugais avec les syn- et taux de chômage inférieur.Dans ces circonstances, — 2 %, l’exemption de la procé- (109,8 %), la Grèce (105,1 %) et conforte les préjugés de la City à l’encontre de la dicats… Les nuages qui s’amoncellent au-dessus de la pourquoi rejoindre la monnaie unique ? » dure n’est pas systématique. l’Autriche (63,2 %) sont responsa- Commission, prête à toutes les « magouilles » zone euro renforcent la certitude du Trésor de Sa C’est le Conseil européen, sur bles de ce dépassement. pour protéger l’euro. Majesté de détenir un outil de politique économique Marc Roche Le Portugal veut regagner la troupe des bons élèves

lisbonne a adopté des finances, risque fort de lui por- Un programme de rigueur a par conséquent,le taux de croissan- Etre ou ne pas être dans l’UE doit maintenant « jouer la carte de la ter le coup de grâce. donc été mis en place avec un ce potentiel de l’économie. » n’est pas un débat portugais. Si main-d’œuvre qualifiée,accepter que un programme La politique de rigueur (hausse ensemble de mesures qui risquent Rien d’étonnant donc si, pour débat il y a, celui-ci tourne essentiel- le ministère des subventions devienne de 2 points de la TVA, gel du recru- fort de renforcer le ralentissement 2002, les prévisions tablent sur une lement autour du « rattrapage », celui de la valeur ajoutée,que le capi- de rigueur pour tement public, non-renouvellement de la croissance. Nuno Jonet, porte- croissance située entre 0,5 % et explique Nuno Valerio, professeur talisme familial s’ouvre,que des mar- des contrats à durée déterminée, parole du ministre des finances, ne 1 %. En 2003, le PIB croîtra au d’économie à l’Institut supérieur ques portugaises se créent et s’interna- se mettre à l’abri privatisations, hausse des impôts le nie nullement. « L’erreur des mieux de 1,25 % à 2,5 %. d’économie et de gestion (ISEG). tionalisent,que des gains de producti- sur les footballeurs, etc.)a un fonde- socialistes est de n’avoir pas profité Alors, la faute à l’Europe ? Si l’ac- « La question est triple : ne pas être la vité puissent être organisés dans les des sanctions ment motivé. Avant d’être chassés de la période de croissance pour con- cusation fait sens à Paris, elle lanterne rouge de l’Europe – laisser entreprises », au risque de voir croî- du pouvoir, le 17 mars dernier, les solider les finances publiques. Nous détonne à Lisbonne. « Les Portu- ce rôle à la Grèce –,ne pas laisser à tre le chômage, « tel est l’enjeu », socialistes ont, tout au long de sommes donc obligés de le faire gais sont fiers d’être dans l’euro,ils l’Espagne le monopole des investisse- indique Pedro Pito Barros, profes- 2001, laissé filer les dépenses. Aidés aujourd’hui,même si le moment sont à l’aise dans l’Union et ont clai- ments étrangers,et faire progresser le seur d’économie à l’Université neu- en cela par les communes entrées n’est pas bien choisi. Pour autant, rement la perception que leur pays a revenu par habitant pour rattraper la ve de Lisbonne. LISBONNE elles aussi en campagne électorale. laisser filer le déficit budgétaire été mal géré ces dernières années et moyenne européenne à une échéan- Un raisonnement qu’approuve de notre envoyé spécial Résultat : la limite du déficit des serait,à long terme,une contrainte que les pendules doivent être remi- ce pas trop lointaine. » tout à fait Francisco Van Zeller, prési- au premier semestre finances publiques, fixée par le pac- de plus sur la croissance. Seule la ses à l’heure », indique Jean- dent de la Confédération des indus- 2002, les faillites d’en- te de stabilité à 3 % du produit inté- consolidation des finances publiques Claude Bernard, conseiller écono- - tries portugaises (CIP), exception fai- treprises ont augmen- rieur brut (PIB), a atteint en 2001 permettra de libérer des ressources mique et commercial à l’ambassa- L’ouverture du Portugal a l’Euro- te des aides. Selon lui, il faut que té de 20 %. L’investis- 4,1 %. pour l’investissement productif et, de de France. pe a permis une baisse des taux d’in- l’Etat continue de faciliter l’investis- sement devrait chu- Le Portugal aurait bien aimé que térêt à deux chiffres de l’époque Sala- sement, « car pour un point d’aides ter fortement cette l’Allemagne franchisse, elle aussi, la zar, un enrichissement des ménages, publiques,c’est un point d’aides euro- année (entre – 1 % et – 3 %), les barre des 3 %, mais cet appui psy- POUR EN SAVOIR PLUS une croissance du PIB presque tou- péennes qui est en jeu », dit le prési- Aindustries traditionnelles (textile, chologique lui aura finalement man- jours supérieure à la moyenne euro- dent de la CIP. > La Règle et le choix, de la politique budgétaire, cuir…)ferment et délocalisent en qué. L’un des plus petits pays de de la souveraineté économique sous la direction de Yann Echinard péenne et surtout le plein-emploi Quant aux syndicats, ils regar- Europe de l’Est, le moral des ména- l’Union européenne (UE)pourrait en Europe, de Jean-Paul Fitoussi, (Ed. PUG, 1999, 100 p., 9,95 ¤). (4 % de chômage environ). dent d’autant moins les règles de ges est inversement proportionnel affronter seul, si la proposition de (Le Seuil, 2002, 96 p., 10,5 ¤, > « Le gouvernement économique Les anti-Maastricht sont donc plu- Maastricht qu’ils sont tout entiers à leur endettement. Et si la con- la Commission est avalisée par le parution le 16 octobre). de la zone euro », rapport du tôt rares à Lisbonne. Les experts occupés à défendre la remise à plat sommation reste positive (entre Conseil, l’ouverture d’une procédu- > « Questions européennes », Commissariat du Plan présidé par sont, en effet, peu nombreux à ima- du code du travail. Si des grèves se + 0,5 % et + 1 % pour 2002), le pro- re pour déficit excessif. Si des mesu- rapport du Conseil Robert Boyer (La Documentation giner un véritable ralentissement produisent, c’est sur ce terrain qu’el- gramme économique du gouverne- res n’étaient pas prises pour redes- d’analyse économique (La française, 1999, 153 p., 10,67 ¤). économique pour leur pays, dont les auront lieu. Pas sur les critères ment portugais de centre droit, cendre dès 2002 en dessous des 3 %, Documentation française, 2000, > Union économique et monétaire, l’appareil productif est en profonde européens. appliqué d’une main de fer par les subventions pourraient être cou- 271 p., 6,86 ¤). faits, défis et politiques, OCDE, mutation. De réservoir de main- Manuela Ferreira Leite, le ministre pées, les amendes pleuvoir. > La Zone euro et les enjeux 1999, 227 p., 30 ¤). d’œuvre bon marché, le Portugal Yves Mamou LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/III DOSSIER la politique de la zone euro est-elle adaptée aux difficultés actuelles ? quatre économistes européens répondent

Patrick Artus, directeur des études économiques chez CDC Ixis Paolo Onofri, professeur à l’université de Bologne « Baisser les taux d’intérêt « Un plan d’investissement et oublier les 3 % » pour doper l’activité »

LA SITUATION des entreprises limite des 3 % de déficit budgétai- LE RESPECT DU PACTE de sta- les transports ou dans les domai- en Europe est inquiétante. Les re imposée par le traité de Maas- bilité est impératif parce que c’est nes informatiques et télémati- faillites se multiplient, leur taux tricht. Faudra-t-il au nom de son un code de loyauté réciproque. ques. Les dépenses ainsi engen- d’autofinancement s’effondre et imprévoyance pendant les années C’est le seul moyen d’éviter que drées devraient être, au préalable, leur accès au crédit se raréfie. Il de prospérité, obliger la France à certains pays ne soient tentés de approuvées par la Commission existe donc une vraie menace une cure d’austérité ? Cela ne faire payer aux autres leur man- européenne et le Conseil euro- pour l’emploi et l’investissement. serait pas très intelligent. que de discipline. Certes, à court péen. Elles pourraient ensuite être En France et en Espagne, la crois- De la même façon, je pense que terme, le respect du critère des exclues du déficit de chaque pays, sance résiste grâce à une consom- l’Allemagne ne doit pas risquer de 3 % de déficit public peut ne pas dès lors que le projet serait recon- mation des ménages toujours casser une activité déjà faible fournir de stimulants à la croissan- nu d’« intérêt européen ». On dynamique. En revanche, ce pour rester dans les clous. Person- ce. Mais, dans la mesure oùil peut, par exemple, imaginer que maillon a déjà cédé en Allemagne ne n’aurait à y gagner. Il faut garantit la stabilité monétaire et le projet de liaison ferroviaire et en Italie. ouvrir une réflexion sur le pacte financière, cela favorise les déci- grande vitesse entre Turin et Lyon La Banque centrale européenne de stabilité et cesser de faire croi- sions à long terme des entreprises entre dans cette catégorie. La (BCE) devrait, de toute urgence, re aux Européens que la recherche et des familles. L’Italie, malheureu- France pourrait ainsi déduire du baisser ses taux d’intérêt pour évi- l’égard du pacte de stabilité. En de l’équilibre budgétaire est un sement, ne prend pas les mesures Les Européens ont néanmoins calcul de son déficit le coût de ter que les perspectives ne s’as- France, il n’est plus temps de se impératif. Rien dans la théorie éco- nécessaires. Au lieu de réduire son les moyens de stimuler la croissan- construction de la liaison Lyon- sombrissent davantage. C’est une demander si, en 2003, la croissan- nomique ne permet une telle affir- déficit structurel, elle utilise des ce sans renier leurs engagements. Modane et l’Italie en faire autant mesure préventive indispensable. ce sera de 2 % ou de 2,5 % mais ce mation. recettes conjoncturelles et des En se référant au Livre blanc de sur le tronçon Modane-Turin. Je ne vois pas de danger à faire que l’on fera si elle est de 1 % ou opérations de nature purement Jacques Delors (1993), ils pour- cela. Il faut, par ailleurs, adopter de 1,5 %, car alors il est clair que Propos recueillis par financières ou comptables pour raient décider de la construction Propos recueillis par une attitude plus pragmatique à nous ne pourrons pas respecter la Laurence Caramel améliorer ses comptes. de réseaux d’infrastructures dans Danielle Rouard, à Rome

Paul de Grauwe, professeur à l’Université catholique de Louvain Jürgen von Hagen, professeur à l’université de Bonn « Attention à ne pas aggraver « La reprise ne viendra pas les risques de déflation » de politiques budgétaires laxistes »

LES OBJECTIFS de la Banque Que faire ? La BCE porte ici la IL EST RAISONNABLE de réflé- En suggérant de repousser à 2006 centrale européenne (BCE) et le pac- plus grande responsabilité : elle doit chir à une réforme du pacte de stabili- le retour à l’équilibre pour l’ensem- te de stabilité ont été façonnés par réduire dès aujourd’hui ses taux d’in- té et de croissance. Il ne s’agit pas de ble des pays de la zone, la Commis- la peur de l’inflation. Et ils ont, jus- térêt et redéfinir son objectif d’infla- mettre en cause l’instrument, mais sion a réagi trop vite : elle a ainsi qu’à présent, fait la preuve de leur tion en le situant entre 2 % à 3 %, l’ensemble du processus est, pour affaibli sa position pour inciter les efficacité. Il est à craindre qu’ils ne comme le font d’autres banques l’instant, beaucoup trop concentré gouvernements à mettre en œuvre sachent pas nous protéger contre centrales. En second lieu, une plus sur l’objectif des 3 %. Cette obsession les réformes nécessaires, et respec- les risques déflationnistes, devenus grande flexibilité dans l’application n’est pas très adaptée. La tendance à ter leurs engagements budgétaires plus probables aujourd’hui. En cher- du pacte de stabilité est nécessaire. long terme vers un retour à l’équili- sur le long terme. Sur le fond, néan- chant absolument à contenir la Le retour vers l’équilibre budgétaire bre est beaucoup plus importante. moins, la reprise économique ne hausse des prix en dessous de 2 %, doit aujourd’hui céder aux exigen- Les 3 % devraient être compris viendra pas d’un relâchement des alors que la récession menace l’Euro- ces d’un soutien de la demande, au comme un seuil qui incite à lancer politiques budgétaires. En particu- pe, la BCE aggrave la situation. moins dans les pays qui, comme la une phase d’évaluation sur les pro- lier en Allemagne, il s’agit plutôt de Le pacte de stabilité pose un ris- France et l’Allemagne, ne connais- blèmes budgétaires de tel ou tel lancer des réformes structurelles, que semblable. Quand la déflation sent pas des niveaux de dettes publi- pays. Actuellement, le problème est d’alléger la fiscalité sur les entrepri- frappe à la porte, le risque n’est plus deviennent vite insupportables et ques insoutenables. Il serait dange- que cette évaluation est dans les pendante des Etats membres. S’il est ses et d’abaisser le coût du travail, la dette publique, mais les dettes pri- les faillites se multiplient. La premiè- reux pour la reprise que plusieurs mains de l’Ecofin [le club des minis- difficile de créer une sorte de conseil des mesures qui ont un impact à vées. Dans un environnement de cri- re tâche des gouvernements ne doit grands pays mènent en même tres des finances des Quinze], de stabilité européen, on pourrait court terme sur le déficit, sans remet- se boursière se traduisant par un plus alors être la recherche de l’équi- temps une politique de rigueur. c’est-à-dire des gouvernements, qui donner davantage de responsabili- tre en cause l’objectif de long terme. effondrement des valeurs des actifs libre budgétaire, mais le soutien des sont à la fois juges et parties. Il fau- tés à la Commission, dont les pou- financiers, les dettes des entreprises acteurs privés, en les soulageant, si Propos recueillis par drait réfléchir à placer le processus voirs sont très faibles actuellement, Propos recueillis par et des ménages, même faibles, besoin, d’une partie de leurs dettes. Laurence Caramel sous le contrôle d’une instance indé- ou à la Banque centrale européenne. Philippe Ricard à Francfort La monnaie unique indifférente aux tergiversations des Douze

la banque Certes, l’institut d’émission n’a péenne ne semble pas avoir trop une première illustration en début baisse des taux au sein du conseil me que l’hypothèse de repré- de cesse de défendre les grands souffert de la remise en cause pro- d’année : après avoir mis en garde des gouverneurs de la BCE coupent sailles monétaires semble dès lors centrale reste principes. Aux yeux des gardiens de gressive du corset censé accompa- la première puissance économique l’herbe sous le pied à ceux qui vou- difficile à imaginer, sans être tout l’euro, le respect du pacte de stabili- gner son développement : depuis de la zone, et soutenu la demande draient temporiser en raison des à fait exclue. discrète : aveu té et de croissance est une obliga- le début de l’année, elle a plutôt d’avertissement formulée par la dérapages budgétaires », observe tion. « Il semble actuellement plus conforté ses positions vis-à-vis du Commission, l’institut d’émission a Antoine Brunet. Ce dernier esti- P. R. de faiblesse important que jamais que les pays de billet vert. très vite donné sa bénédiction au la zone restent fidèles aux engage- La récente suggestion de la Com- compromis passé entre Berlin et ou pragmatisme ments pris dans ce cadre », rappe- mission de reporter à 2006 l’objec- Bruxelles. lait le dernier bulletin mensuel de tif d’équilibre budgétaire n’a pas de bon augure ? la BCE, paru en septembre, quel- non plus suscité de turbulences  ques jours avant que la Commis- significatives. « Ce recadrage a été Le ministre allemand des finan- sion ne propose de reporter à 2006 anticipé par les marchés : il ne s’agit ces, Hans Eichel, avait assuré vou- l’objectif d’un retour à l’équilibre. pas d’un rejet de principe des objec- loir revenir à une situation « pro- A l’occasion, certains membres tifs, mais d’une adaptation à une che de l’équilibre » en 2004. Quel- FRANCFORT du conseil des gouverneurs n’hési- situation conjoncturelle beaucoup ques mois plus tard, Francfort de notre correspondant taient pas à recourir à la menace moins favorable qu’escompté », semble à nouveau accepter sans a polémique sur le pacte pour faire passer le message : note Theodor Schonebeck, un éco- plus de difficultés le report de de stabilité et de crois- « Des risques supplémentaires non nomiste de la Deutsche Bank. «La deux ans suggéré par Bruxelles. sance peut-elle susciter négligeables pour la stabilité des prix pression sur l’euro a été faible, car Après avoir jugé « très déce- un conflit ouvert entre proviennent de l’affaiblissement l’essentiel du pacte, les 3 %, n’est pas vantes » les politiques budgétaires gouvernements et Ban- potentiel du pacte de stabilité et de encore mis en cause. Le marché menées par les Etats membres, que centrale européenne croissance », a ainsi affirmé Ernst n’avait pas pris au sérieux l’enga- Wim Duisenberg a ainsi affirmé (BCE) ? Pas nécessairement. Le pré- Welteke, le président de la Bundes- gement de 2004 formulé en supplé- fin septembre à Washington sou- Lsident de la BCE, Wim Duisenberg, bank, en laissant entendre récem- ment », analyse Antoine Brunet, de tenir « totalement la Commission et ses collègues ne ratent pas une ment que le débat sur le pacte pour- la banque HSBC/CCF, tout en dans ses efforts ». occasion, il est vrai, de donner leur rait retarder une éventuelle baisse notant néanmoins : « Depuis le Comment s’explique cette appa- avis sur l’état des déficits budgétai- des taux. Sur le fond, les banquiers début de l’année, tous les traders le rente sérénité ? Différentes hypo- res. Pourtant, contrairement à la centraux considèrent que le res- confirment : les dérapages budgétai- thèses sont avancées. Pour les Commission européenne, la BCE pect des engagements pris est res observés et les débats sur le pac- uns, ce positionnement serait un ne peut se positionner comme la d’autant plus nécessaire qu’il s’agit te expliquent l’écart des rendements aveu de faiblesse de la part de gardienne du traité et du pacte de de conforter la crédibilité de l’en- réels sur le marché obligataire. Si la l’institut d’émission, qui ne serait stabilité et de croissance. Elle ne dis- semble de l’union monétaire, pour direction reste la même qu’aux toujours pas en mesure de jouer pose d’aucun pouvoir institution- garantir in fine la stabilité de la Etats-Unis, les divergences de ryth- le rôle de la Bundesbank du nel dans le processus d’autodiscipli- monnaie unique. me sont sensibles, au détriment de temps du deutschemark. Pour les ne mis en place au sein de la zone Pour le moment, l’impact sur l’Europe. » autres, la BCE ferait au contraire euro. Et se contente plutôt d’un l’euro des dérapages budgétaires Cependant, la BCE semble adop- preuve d’un pragmatisme de bon rôle d’ordre « moral » plutôt et des discussions sur le pacte est ter un profil bas. L’épisode du bras augure. « En refusant de dramati- modeste dans le contexte actuel. resté faible. La monnaie euro- de fer avec l’Allemagne en a donné ser sur le pacte, les partisans d’une IV/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 EUROPE

LE BUDGET DANS L’UNION Les PME redoutent d’être les maltraitées par Nicolas-Jean Brehon de la recherche européenne

Les dépenses seuls les investissements financiers et leur la Commission elle-même, environ loppement (R & D) en sous- durée est trop longue », s’inquiète la moitié des deux millions de PME traitance pour le compte de grands sous-traitants Hans-Werner Müller, secrétaire industrielles ont récemment intro- groupes risquent fort de se faire général de l’Union européenne de duit des innovations sur le marché. voler leur savoir-faire. C’est une agricoles à la loupe des grands l’artisanat et des petites et moyen- Pour Olivier Personnic, consul- stratégie de court terme, qui fait nes entreprises. tant chez Altehis, un cabinet spé- accepter un contrat avec un client, groupes devraient Et les propos qui se voulaient ras- cialisé dans le montage de dos- mais vide ensuite l’entreprise de son surants, tenus par les représen- siers d’aides à Bruxelles, une PME contenu », estime-t-elle.     1980 , ou par télédétection…). L’objectif du bénéficier des tants de la Commission européen- n’aura de chance de bénéficier des Ces programmes déjà difficiles la politique agricole commune SIGC est de garantir que les aides ne, lors des quatrièmes Journées crédits du sixième PCRD, que si d’accès pour les petites entrepri- (PAC) était considérée comme un sont correctement calculées et attri- aides accordées technologiques pour les PME orga- elle se positionne comme sous- ses technologiques, le seront « colosse budgétaire » et, comme buées à des bénéficiaires éligibles. nisées à Leeds (Angleterre) du 25 traitant de grands groupes. Ce encore davantage pour les firmes un colosse, on ne la regardait pas Le deuxième niveau de contrôle par bruxelles au 27 septembre, n’ont pas vrai- n’était pas le cas des précédents relevant d’autres secteurs mais de trop près. Cette époque est révo- prend la forme d’un examen des ment atteint leur but. « Les PME programmes cadres qui sélection- ayant tout autant besoin d’inno- lue. Les dépenses agricoles sont de documents d’entreprise a posterio- restent une priorité. Au moins 15 % naient des projets de plus petite ver. « Pourtant, ces entreprises de plus en plus contrôlées. Plusieurs ri, un ou deux ans après le verse- du budget dédié aux sept program- taille et donc mieux adaptés aux moyenne intensité technologique facteurs sont à l’origine de ce déve- ment des aides. Un programme de mes prioritaires leur sera alloué, ce PME. Or accepter d’être un sous- ont désespérément besoin d’inno- loppement. vérifications est décidé chaque LEEDS (Royaume-Uni) qui représente une somme de Au début des années 1990, la année par la Commission intermi- de notre envoyée spéciale 1,7 milliard d’euros. (…) Une amélio- peur des fraudes au budget commu- nistérielle de coordination des e 11 novembre, le sixiè- ration sensible comparée aux 10 % « L’Europe n’a pas seulement besoin de prix nautaire, politiquement dévastatri- contrôles (CICC) et mis en œuvre me programme cadre du cinquième programme cadre », ces pour la construction européen- par l’Agence centrale des organis- européen de recherche affirmait ainsi Richard Escritt, Nobel, mais aussi d’innovations de moyenne ne, a entraîné un renforcement des mes d’intervention dans le secteur et développement directeur à la Commission recher- contrôles. Dans le cas de l’agricultu- agricole (Acofa) et les services de (PCRD) sera officielle- che de Bruxelles. En outre, 430 mil- intensité technologique » re, premier poste du budget de l’Etat. ment lancé. Doté d’un lions d’euros seront spécifique- l’Union (46 milliards d’euros en Le troisième niveau concerne les budget de 17,5 milliards d’euros sur ment alloués aux PME pour des tra- Lla période 2002-2006, il fixe les vaux de recherche coopératifs. - ,   2002), ce renforcement était aussi organismes payeurs. Les procédu-  ’    fondé sur des raisons financières : res et les comptes sont vérifiés par règles d’attribution des aides euro- Dans les coulisses de la rencontre, 1 % de fraude représente autant la Commission de certification des péennes à la recherche, assez diffé- on estimait que de telles déclara- que l’enveloppe consacrée par comptes des organismes payeurs – rentes de celles des programmes tions relevaient davantage de traitant est une stratégie extrême- ver et c’est chez elles que l’innova- l’Union à l’aide humanitaire ! dite C3OP –, émanation de la Cour précédents. Des « réseaux d’excel- vœux pieux. ment dangereuse, estime Florence tion a le plus grand coefficient mul- lence », d’une part, visent à fédérer, Tout d’abord, les montants Ghiron, responsable du développe- tiplicateur ! L’Europe n’a pas seule- des laboratoires de recherche tra- annoncés restent faibles, compa- ment international de Wallonia ment besoin de prix Nobel, mais vaillant sur des thèmes voisins. Des rés au poids économique des PME Space Logistics, un incubateur wal- aussi d’innovations de moyenne Il ne s’agit plus de contrôler « projets intégrés », d’autre part, en Europe ; celles-ci emploient lon de petites entreprises du intensité technologique », insiste concernent davantage les entrepri- environ les deux tiers de la popula- domaine spatial. « Les PME qui Hans-Werner Müller. ses et doivent déboucher sur des tion active. Et, selon les chiffres de effectuent de la recherche et déve- Conséquence, la réalité risque des entreprises produits, des services ou des procé- de diverger de l’objectif des 15 % dés nouveaux. Les uns comme les affiché. Or, si dans les précédents autres devront relever de l’un des DÉTECTER DES CHARANÇONS AU SONAR PCRD, un coup de pouce des ou des institutions, mais sept thèmes retenus : génomique et Deux entreprises françaises, Cornéal et Systelia, figuraient parmi les trois experts de la commission était pos- biotechnologie pour la santé, tech- lauréates (la troisième était hollandaise) du concours organisé par la Com- sible pour rééquilibrer les chances nologies de l’information, nanotech- mission européenne pour récompenser des entreprises innovantes ayant des petits, ce ne serait plus le cas de s’assurer de la fiabilité nologies et nanosciences, aéronauti- bénéficié de son soutien.150 projets avaient été préchoisis parmi des mil- dans la nouvelle formule. que et espace, qualité et sécurité ali- liers de dossiers.Un jury de quinze experts a sélectionné les trois gagnants Conscient de ces lacunes, la com- mentaire, développement durable, dont les prix ont été remis à Leeds (Royaume-Uni) le 26 septembre, à l’occa- mission serait en train d’étudier un des procédures mises en œuvre citoyen et gouvernance dans une sion des quatrièmes journées technologiques pour les PME. certain nombre de modifications société basée sur la connaissance. Pour Bernard Tomasini, directeur général de Systelia, l’aide de la Commis- favorables aux PME, a déclaré Par souci d’efficacité, les projets sion (270 000 euros, dont environ 40 % pour sa société et le reste pour l’Ins- Richard Escritt : des critères d’éva- par les Etats membres sélectionnés seront moins nom- titut national d’agronomie de Bordeaux et d’autres firmes) fut vitale pour luation pourraient inciter à inclure breux, mais de plus grande taille. son entreprise.Grâce à cet argent, la PME, auparavant spécialisée dans un nombre important de PME L’expérience motivait également des comptes, qui a, quant à elle, la Autant de critères que les PME l’électronique militaire, et confrontée à la baisse des budgets de son sec- dans les projets, et des appels à un renforcement des contrôles. charge du contrôle externe des offi- voient arriver avec crainte. «La teur, a pu se reconvertir et développer des produits destinés au civil.A partir proposition pourraient n’être Selon le principe de subsidiarité, ces. La Cour n’a publié ses premiers participation des PME à ces projets de sa connaissance des sonars conçus pour détecter les sous-marins, elle a ouverts qu’aux PME. ceux-ci incombent avant tout aux rapports sur ces établissements de grande taille sera très difficile mis au point un appareil pour repérer des charançons dans un camion ou un Etats membres. Mais les limites des qu’en 1992, soit vingt-cinq ans car ils nécessitent d’importants silo de blé ! Annie Kahn initiatives nationales étaient appa- après leur création, mais son impli- rues alors que l’efficacité des cation s’est beaucoup renforcée contrôles mixtes, mêlant fonction- depuis. Ses observations sont sou- naires de l’Etat membre et fonction- vent sévères, mettant en cause les naires européens, était patente. La pratiques « excessivement indulgen- La définition de la « précarité » varie Commission a alors multiplié ses tes » des offices et de l’Etat. interventions et adopté des règles Le quatrième niveau, à l’initiative beaucoup plus strictes pour faire des services de la Commission euro- cesser les soupçons de laxisme qui péenne, procède d’une démarche d’un Etat membre à l’autre pesaient sur elle. Y compris en impo- radicalement différente. Il ne s’agit sant aux Etats des sanctions finan- plus de contrôler des entreprises ou cières lorsque les procédures natio- des institutions, mais de s’assurer les allemands bier a travaillé avec ses homologues acteurs du travail au noir ou des non par l’employeur, comme en nales ne lui semblent pas suffisam- de la fiabilité des procédures mises allemands, espagnol, italien et bri- « contrats occasionnels », extrême- France), afin d’augmenter le salaire ment performantes. en œuvre par les Etats membres : parlent de postes tannique sur le vocabulaire ment importants dans la péninsule. net et de lutter contre le travail au Enfin, les contestations de la PAC les enquêtes ont-elles été assez employé pour désigner les situa- D’où la création du statut de « para- noir. militent également en faveur d’une nombreuses, l’échantillon des entre- « marginaux », tions que nous nommons en France subordonné ». C’est son utilisation Au Royaume-Uni enfin, supposé surveillance accrue. Malgré la pres- prises examinées est-il satisfai- « précarité ». dans des situations où la norme de être le champion de la flexibilité, le sion politique, écologique, financiè- sant ? Cet examen est préalable à les espagnols Le terme est utilisé en Espagne l’emploi régulier pourrait être appli- mot même de précarité n’existe re, le budget de la PAC est probable- l’apurement des comptes, qui déter- où la réforme du marché du travail quée qui pose problème. pas ! L’expression utilisée est dead- ment intouchable jusqu’en 2006, mine le montant des dépenses qui de contrats a, au nom de la flexibilité, engendré Dans ces deux pays toutefois, «le end jobs, c’est-à-dire emplois sans échéance de la programmation seront finalement à la charge du une diversification des contrats de terme de précarité n’est utilisé qu’au perspectives de carrière, de forma- financière décidée au Conseil euro- budget communautaire. « temporaires » travail, au point que plus de 30 % de sujet de l’emploi », remarque Jean- tion ou d’augmentation. « La préca- péen de Berlin en décembre 1999, Des corrections financières peu- la population active occuperait des Claude Barbier. Il n’est donc pas rité est ici perçue comme un risque mais rien n’empêche, d’ici là, « d’em- vent être alors décidées. Elles ne emplois dits « temporaires » (« à accompagné, comme c’est le cas en quant à la capacité d’insertion ou de ployer les ressources de manière plus sanctionnent pas une fraude ou durée déterminée » ; temporary,en France, d’une connotation d’exclu- maintien sur le marché du travail, et efficace », comme l’a annoncé le une irrégularité avérée, mais une anglais, ne désignant pas le statut sion sociale. non comme un état. » Et c’est dans commissaire Franz Fischler, chargé fraude ou une irrégularité virtuelle epuis le sommet d’intérimaire). « C’est la proportion En Allemagne, les situations d’em- ce pays que la réflexion sur les de l’agriculture. dans la mesure où la Commission européen de Lisbon- la plus importante en Europe », note plois « précaires » sont dénom- emplois de mauvaise qualité a le La foison des contrôles qui en estime que les insuffisances des dis- ne, en mars 2000, Jean-Claude Barbier, et la precari- mées geringfürgig (marginaux), plus influencé la politique publique. résulte forme aujourd’hui en Fran- positifs nationaux ont fait courir un l’objectif d’améliora- dad fait l’objet des principaux essentiellement décrites par le nom- Après l’objectif de « remise au tra- ce un maillage particulièrement risque financier au budget commu- tion de la « qualité conflits sociaux outre-Pyrénées. bre d’heures effectuées ou la rému- vail », le constat de la mauvaise qua- dense et complexe. Les aides mises nautaire. Les sommes en jeu sont des emplois » – et nération. C’est d’ailleurs ce critère, lité des emplois obtenus a amené le en place par la réforme de la PAC de très importantes, entre 2 % et 25 % non plus seulement de l’accroisse-    et non le statut, qui détermine la gouvernement de Tony Blair à réo- Dment de leur nombre – se fraie un En Italie aussi, la precarieta est au politique publique puisque la légis- rienter sa politique selon le slogan 1992 sont en effet calculées selon de la dépense concernée au niveau les surfaces et les animaux « éligi- national, en fonction de la gravité chemin dans la politique européen- centre des débats entre les syndi- lation a fixé à 325 euros par mois (il « le travail doit payer », avec pour bles ». Le régime reposant sur des de la faute. ne. A tel point que le sommet de cats et le gouvernement Berlusconi. est question de passer à 600 euros) objectif de limiter les risques atta- déclarations, un système de vérifica- En cas d’échec de la conciliation, Laeken (Belgique), en décem- Mais la problématique est différen- le seuil en deçà duquel se déclen- chés à la mauvaise qualité de l’em- tion efficace s’est avéré nécessaire. l’Etat membre dispose d’un ultime bre 2001, a fixé dix critères de quali- te : il s’agissait d’apporter une pro- chent des allégements des charges ploi (protection sociale, formation). Tel est l’objet du « système intégré recours devant la Cour de justice té, chacun étant assorti d’un ou tection sociale minimum aux sociales payées par le salarié (et La diversité des concepts et des de gestion et de contrôle (SIGC) » qui européenne. En janvier, celle-ci a deux indicateurs permettant de le définitions n’est pas sans consé- repose sur l’identification des par- confirmé une correction financière mesurer. Or, estime Jean-Claude quence sur le fonctionnement du celles agricoles et des animaux. de 86 millions d’euros imposée à la Barbier, chercheur au Centre d’étu- EMPOIGNADE STATISTIQUE marché de l’emploi. Avec des résul- Un premier niveau de contrôle France pour l’excercice 1995. En des de l’emploi, « l’application de L’hétérogénéité des concepts induit bien entendu une bagarre sur les statis- tats parfois inattendus : étudiant sur les aides aux produits (aides de 2000, la correction avait atteint le tels critères relativise le concept fran- tiques.Eurostat distingue dans la population active les « permanents » et les dans son rapport sur « L’emploi en l’ancienne PAC) est exercé par les chiffre record de 228 millions çais de précarité » et, partant, la poli- « temporaires ».A cette aune, en 2001, 13 % de la population active européen- Europe 2002 » les transitions offices agricoles — organismes d’euros. Les pénalités étant dédui- tique publique de l’emploi forte- ne avait un emploi temporaire : 12 % en Allemagne, 32 % en Espagne, 15 % en depuis l’emploi « temporaire » vers payeurs agréés par l’Etat – ou par tes des versements agricoles prévus ment articulée sur ce concept. France, 9,5 % en Italie, 7,5 % au Royaume-Uni. d’autres situations, la direction les douanes. A ce stade, l’examen pour l’année suivante, des instruc- A vrai dire, aucun Etat n’a, pour Mais l’Insee, pour la France, ne comptabilise que 9 % d’emplois sous la rubri- générale de l’emploi de la Commis- est physique (échantillons des pro- tions ont été données pour amélio- le moment, modifié sa politique en que « diverses formes d’emploi », sur la seule base du statut : contrats à durée sion constate que si, en Grande-Bre- duits aidés à l’exportation, par rer les procédures nationales ! Il est fonction de ces critères, mais la pla- déterminée, contrats aidés, intérimaires… « Cette différence s’explique, en par- tagne, un travailleur « temporaire » exemple…). Les aides aux produc- vrai qu’une simplification des règles ce que prendra cet objectif dans la tie, par le fait que l’Insee, au contraire d’Eurostat, ne compte pas les statuts pré- devient au bout de trois ans « per- teurs, mises en place par la nouvel- faciliterait la tâche : entre 1992 et redéfinition des « grandes orienta- caires de la fonction publique, soit 500 000 auxiliaires, vacataires, contractuels, manent » dans plus de 60 % et chô- le PAC depuis 1992, sont régulées 1999, les principaux régimes d’aides tions politiques » de l’Union qui et 150 000 élèves fonctionnaires », explique Jean-Claude Barbier.Mais un énar- meur dans 5 % des cas, ces chiffres par les services déconcentrés de ont été modifiés à quatre-vingts doit avoir lieu d’ici la fin de l’année que en début de carrière peut-il être considéré comme « précaire » ? sont respectivement de 40 % et l’Etat (directions départementales reprises. sera, à cet égard, décisive. En utilisant les critères de qualité définis en décembre 2001 à Laeken (Belgi- 20 % en France. Finalement, la de l’agriculture et de la forêt) ou Responsable pour la France du que), la DG emploi de la commission distingue pour sa part quatre types d’em- notion de précarité décrit assez par certains offices. Ce contrôle est Nicolas-Jean Brehon est ensei- programme de recherche Esope plois, fortement influencés par l’approche nord-européenne : « sans perspecti- bien la situation d’une bonne part administratif et matériel (vérifica- gnant en finances publiques à (European Study of Precarious ves », « faible rémunération », « qualité raisonnable », « bonne qualité ».A cet- des travailleurs français. tion des mises en culture sur place Paris-I-Sorbonne. Employment) financé par la Commis- te aune, la population active européenne se répartissait entre ces quatre caté- sion européenne, Jean-Claude Bar- gories respectivement à hauteur de 7 %, 19 %, 47 % et 26 %. Antoine Reverchon LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002/V FOCUS

La crise malmène les investissements PENSÉE ÉCONOMIQUE par Jean-Marc Daniel français en Pologne

700 filiales orientale. Pour l’instant, ces opéra- Le professeur LA FORTE PRÉSENCE DE FRANCE TELECOM tions butent encore sur l’absence de repreneurs. Dans ces condi- d’entreprises de Principaux investisseurs français au 31 décembre 2001, en millions de dollars tions, l’embellie dans le ciel nua- l’hexagone sont geux des investissements français Charles Gide pourrait venir du constructeur

présentes dans France Telecom automobile Peugeot qui doit annoncer, avant fin 2002, l’implan-   ’ l’un des premiers tation d’une nouvelle usine et est celui de qu’il façonne la personnalité de Vivendi Casino Carrefour dont un des sites étudiés se trouve la rentrée universitaire. Et celle de son neveu André. Ce dernier,

pays d’europe 3 199,4 Saint-GobainEDF Lafarge Alstom en Pologne. 2002 sera particulière puisque appelé à devenir l’écrivain de e Thomson Crédit agricoleAccor SA Michelin Concernant les échanges com- nous fêterons le 125 anniversaire génie que tout le monde connaît, centrale à merciaux, la Pologne connaît un de l’enseignement d’économie au est orphelin de père à 11 ans et déficit d’une dizaine de milliards sein de l’Université. grandit sous la coupe intellectuel- intégrer l’union d’euros avec l’UE. La France C’est en effet, en 1877, qu’est le de son oncle.

703,7 n’échappe pas à la règle. Depuis créée dans douze académies, Sur le plan professionnel, Char- 550,0 500,0 six ans, sa balance est excédentai- en 2004 357,0 316,8 dans les facultés de droit, une les Gide adopte des attitudes qui 301,2 260,0 1 204,2 197,0 191,0 923,0 re (+ 728 millions d’euros) sur les chaire d’économie. Après la défai- d’abord surprennent et parfois six premiers mois de 2002. En te de 1870, la France veut réfor- irritent quand ce timide introverti Source : DREE-Missions économiques Pologne valeur, les échanges franco-polo- mer la formation de ses élites. se fait péremptoire, voire cassant. nais ont été multipliés par plus de Paul Leroy-Baulieu, qui a étudié à C’est ainsi que ce juriste est le lec- VARSOVIE Commission, avant la fin de l’an- polonais. En revanche, le pilier sept, depuis le début de la pério- Bonn, supervise la définition des teur averti des thèses mathémati- de notre envoyé spécial née et ont annoncé la tenue proba- des télécommunications, encore de de transition et ont pratique- programmes de la toute nouvelle sées de Jevons et de Walras. C’est epuis l’année 2000, ble d’un référendum national sur très important, est fragilisé : les ment doublé, depuis 1997. La Ecole libre des sciences politiques ainsi que ce bourgeois libéral criti- la France est le pre- l’adhésion à l’UE, le 11 mai 2003. deux principaux investisseurs France n’est pourtant que le troi- et impose un cours d’économie, que le simplisme des tenants de mier investisseur Pour François Loos, « l’élargisse- étant France Télécom et Vivendi. sième client de la Pologne, avec brisant un tabou qui veut que l’économie de marché. Convaincu étranger à Varso- ment constitue un processus Dès mars 2002, avant le départ 5,4 % de parts de marchés et son l’économie ne soit pas une matiè- que le Journal des économistes, vie, devant l’Allema- gagnant-gagnant ». Après les gran- de Jean-Marie Messier, Vivendi, quatrième fournisseur (6,8 %) re suffisamment fiable pour être alors référence indépassable en gne et les Etats- des entreprises, ce sont désormais qui a investi 1,36 milliard d’euros, très loin derrière l’Allemagne, enseignée en tant que telle. termes d’économie politique, est Unis. Elle n’occupait que le cinquiè- « les PME françaises qui ont com- avait annoncé son intention de se dont la puissance commerciale Dme rangen 1999. De tous les pays pris que la Pologne faisait partie de retirer d’Elektrim Telekomuni- est hors d’atteinte – cette derniè- d’Europe centrale et orientale notre marché domestique », a-t-il kajca qui contrôle Era, le numéro re est à la fois le premier client et (PECO), la Pologne concentre le ajouté. Les 700 filiales de firmes un de la téléphonie mobile en premier fournisseur de la Polo- Malgré quelques intuitions plus de financiers étrangers. Entre françaises, présentes sur place, Pologne. Par ailleurs, Canal Plus gne, avec respectivement 34,4 % pays investisseurs, la concurrence emploient près de 150 000 salariés. Pologne ne fait pas partie des et 24 % de parts de marché –, est rude, même si en 2002, l’Agen- En termes de parité de pouvoir actifs stratégiques au regard de la mais la France est considérée par remarquables, comme celle ce polonaise pour l’investissement d’achat, la Pologne a aujourd’hui nouvelle équipe dirigeante de les autorités polonaises, comme étranger (PAIZ) anticipe un ralen- un PIB par habitant, comparable à Vivendi. Si ces cessions se confir- son deuxième partenaire commer- tissement du flux des investisse- celui du Portugal juste avant son maient, il s’agirait alors du plus cial, devant l’Italie. de l’effacement de l’or au profit ments directs étrangers (IDE), déjà adhésion à l’UE, en 1986. Avec important retrait d’une entreprise amorcé en 2001, conséquence près de 39 millions d’habitants, sa française en Europe centrale et Alain Beuve-Méry directe de la morosité économique population équivaut à celle de l’Es- d’une monnaie fiduciaire née du mondiale et des incertitudes inter- pagne. L’ensemble fait du marché nationales générées par les suites polonais un des plus attractifs UN CAPITAL DE SYMPATHIE À DÉVELOPPER du 11 septembre 2001. Toutes ces pour les entrepreneurs. Selon une étude réalisée au premier semestre 2002 par la Mission écono- crédit, l’œuvre de l’économiste raisons ont présidé au choix de la mique (ME) de Varsovie auprès de représentants de médias polonais, les Pologne, puis de l’Estonie et de la   investisseurs français auraient une image plus négative… que les Lituanie, pour le premier déplace- Avec 14 milliards d’euros, la Américains ! paraît de fait aujourd’hui assez ment, du 23 au 27 septembre, du France restera, en 2002, le pre- Ils sont considérés comme arrogants, ont la réputation de se comporter nouveau ministre délégué au com- mier investisseur étranger. Sa pré- en pays conquis et ne reconnaissent pas suffisamment les mérites de la merce extérieur, François Loos, sence repose sur trois piliers : les main-d’œuvre locale. Ces critiques sont toutefois àrelativiser, explique la courte sur le plan théorique accompagné d’une vingtaine de télécoms, la grande distribution et ME, car, d’une part, elles sont en partie dues àl’importance des investisse- chefs d’entreprise. un secteur plus diversifié qui com- ments dans le domaine de la grande distribution où tout était àfaire ; Au début du XIXe siècle, Jean- trop uniformément libéral, il crée La Pologne fait partie du pre- prend à la fois de l’industrie et des d’autre part, comme le reconnaît Marek Borowski, actuel président de la Baptiste Say avait créé un cours en 1887 la Revue d’économie politi- mier groupe des PECO qui sont services. Avec toutes les marques Diète (Assemblée nationale), la société polonaise éprouve des « sentiments d’économie, d’abord au Conserva- que, où il accueille des économis- censés intégrer l’Union européen- françaises présentes – en particu- mêlés » face àl’afflux des capitaux étrangers. Dans ces conditions, la ME de toire des arts et métiers, puis à tes peu orthodoxes comme Paul er ne (UE), au 1 janvier 2004. Les lier Auchan, Carrefour et Casi- Varsovie a décidé de mettre en place un baromètre d’image auprès des étu- l’Ecole spéciale de commerce, l’an- Cauwès, chantre du protection- autorités polonaises entendent no –, la grande distribution fran- diants et des journalistes polonais, pour développer le capital de sympathie cêtre de l’Ecole supérieure de com- nisme. Estimant que la concurren- achever leurs négociations avec la çaise domine largement le marché pour la France. merce de Paris. Mais, à l’époque, ce ne peut tout résoudre, et par on assimilait économie et libéra- ailleurs profondément attaché lisme, si bien que tant l’autorita- aux valeurs chrétiennes, il risme napoléonien que le conser- devient le propagandiste du mou- vatisme de la Restauration s’en vement coopérateur. Mais, alors Katrin Saks rêve de réconcilier méfiaient. que celui-ci, né dans la logique Après 1848, l’utilisation des du socialisme antiétatique de idées de Ricardo par Marx pour Proudhon, défend surtout les coo- démontrer la nécessité économi- pératives de production, il milite Estoniens et Russes que de la révolution renforce pour des associations de consom- ceux qui voient dans l’économie mateurs. politique un danger. Pour acqué- Edgeworth ayant démontré l’ex-ministre vier 2002, soit un record de longé- Norvège et le Royaume-Uni ont rir sa légitimité, l’économie doit que la concurrence n’est efficace vité dans les trois pays baltes. D’elle, fait partie des contributeurs. adopter un tour plus scientifi- que s’il y a une infinité de consom- des « ethnies » dans son pays, on dit que c’est une Ancienne directrice des program- que. Walras propose dès la fin de mateurs, elle est pour Charles « figure ». En charge du portefeuille mes à la télévision estonienne, la guerre de 1870 de créer un Gide une utopie impraticable. continue des « ethnies » c’est-à-dire de l’inté- Katrin Saks a aussi mené à bien un enseignement économique à Dans le monde réel, il faut que les gration des non-estophones, elle a projet de connaissance mutuelle part entière dont la qualité serait consommateurs se regroupent de se battre pu déployer tous ses talents de négo- entre médias estophones et russo- garantie par sa mathématisa- pour négocier les prix et ne pas ciatrice et de diplomate. phones, cherchant à sensibiliser tion. Commence alors un débat subir la loi des producteurs. Son pour imposer Les Estoniens (deux tiers de la l’opinion publique et à rapprocher entre ceux qui croient au néces- engagement militant est si fort population) cohabitent, en effet, les deux communautés linguisti- saire usage des mathématiques qu’en 1921 le Collège de France lui une stratégie avec des Russes, des Biélorusses, ques par des émissions télé et radio et ceux qui restent attachés à confie une chaire de « coopéra- des Ukrainiens et des Finnois. et par des campagnes d’affichage une approche littéraire et histori- tion », couronnement d’un par- d’intégration Depuis l’indépendance, pour obte- notamment sur le lieu de travail. que. Le compromis se fait en cours universitaire quasi parfait. nir la nationalité, il faut savoir parler Une campagne publicitaire mettant rattachant l’enseignement de Après Bordeaux, il enseigne à l’estonien. Résultat : près de en scène Ivan (russophone) et Kert l’économie au droit, qui fournit Montpellier, puis, à partir de KATRIN SAKS 200 000 habitants sont apatrides, (estophone), qui travaillent ensem- la rigueur de son raisonnement 1900, à l’Ecole des ponts et chaus- f 1999 Membre du Parti des modérés n’ayant plus la nationalité russe, ble sans difficulté, fut déclinée de et la qualité littéraire de son sées. En 1884, il publie des Princi- TALLINN (Môdukad), elle entre au gouvernement mais n’étant pas considérés comme manière percutante, dans une cabi- expression. pes d’économie politique et en de notre envoyé spécial citoyens estoniens. ne de poids lourd, sur un chantier du premier ministre Mart Laar comme L’homme qui s’illustre dans l’af- 1910, en collaboration avec Char- es trois Etats dits « bal- de construction, etc. ministre des « ethnies », c’est-à-dire firmation de ce compromis est un les Rist, une Histoire des doctrines tes » n’ont en commun  ’ Depuis la démission du gouverne- de la population et des minorités. juriste en rupture et à l’esprit économiques, textes qui repren- que leurs envahisseurs Sans administration sous ses ment Laar, Katrin Saks est revenue curieux, du nom de Charles Gide. nent ses cours et constituent des Le gouvernement chute en janvier 2002. successifs au fil du ordres, Katrin Saks a travaillé travailler à la Fondation pour une Il naît le 29 juin 1847 à Uzès, dans manuels de référence. Son ultime f 1978 Elle commence sa carrière temps, les Suédois avec un cabinet d’une dizaine de Estonie ouverte, où en 1998, elle le Gard. Sa famille, aisée, rêve de combat d’enseignant est d’obte- d’abord, puis les Alle- de journaliste àla télévision personnes. La ministre s’est effor- avait fait ses premiers pas dans la carrière universitaire prestigieu- nir en 1922 que, à l’agrégation mands et enfin les Russes, de la estonienne (jusqu’en 1997). cée de définir une nouvelle straté- vie publique afin – déjà – de coor- se. Son frère Paul, de 15 ans son d’économie créée en 1896, le jury Ldeuxième guerre mondiale à 1991. gie d’intégration. Entre les russo- donner des projets visant à faciliter aîné, est professeur de droit. soit en majorité constitué d’éco- A la fois le plus septentrional et phones et les estophones, les rap- l’intégration des non-Estoniens. L’exemple semble s’imposer natu- nomistes… le moins peuplé, avec 1,4 million nie a entamé ses négociations pour ports relèvent plus de l’indifféren- Sur le plan politique, le Parti des rellement à Charles, qui, après Avant sa mort, le 15 février 1932, d’habitants, l’Estonie a retrouvé adhérer à l’UE, dès mars 1998, soit ce que de l’animosité. Katrin modérés (Môdukad) dont elle est une thèse en 1872 sur le « droit il est envahi par le doute sur la depuis dix ans, ses contacts natu- pratiquement avec deux ans d’avan- Saks a su s’entourer de conseils membre est dans une situation para- d’association en matière religieu- pertinence de ses engagements rels avec les autres pays riverains ce sur la Lettonie et la Lituanie de sociologues, d’éducateurs, doxale. Bas dans les sondages (5 %), se », obtient l’agrégation en 1874. et la consistance de son œuvre. de la mer Baltique : la Suède et la (février 2000). Reste que le grand d’employeurs et de diplomates son président, Toomas Hendrik Mais ses goûts intellectuels com- Malgré quelques intuitions remar- Finlande. Tallinn, sa capitale où se frère russe – mais plus soviétique – pour mettre en place un « plan Ilves, est pourtant la personnalité me sa volonté d’exister face au quables, comme celle de l’efface- rassemblent 400 000 habitants avec lequel l’Estonie partage une national d’intégration ». Le pro- politique la plus populaire du pays modèle très présent du frère le ment de l’or au profit d’une mon- n’est d’ailleurs située qu’à 11 minu- frontière de 294 kilomètres garde blème principal était – et demeu- après l’actuel président de la Répu- portent vers l’économie, dont il naie fiduciaire née du crédit, celle- tes en hélicoptère d’Helsinki, et une grande influence dans la re – celui des moyens financiers. blique, Arnold Ruutel. Ce parti, qui devient professeur à Bordeaux, ci paraît de fait aujourd’hui assez accueille volontiers les week-ends région et que la question des natio- Elle a réussi à intéresser à son entretient des liens avec de nom- en 1877. courte sur le plan théorique. Mais de nombreux touristes finlandais nalités y demeure particulièrement projet des partenaires étrangers. breuses formations de la social- Toute sa vie, il manifeste un il a su former tant d’économistes venus, par navette, bénéficier sur la sensible. Elle a ainsi obtenu le finance- démocratie en Europe, compte plu- caractère double : au besoin de se qu’elle est considérable, car il rive d’en face d’une législation C’est sur ce dossier explosif que ment, sur plusieurs années, de sieurs personnalités de premier conformer aux attentes de son n’est jamais négligeable d’être un beaucoup moins stricte pour la con- Katrin Saks, journaliste de forma- séjours d’été de jeunes russopho- plan qui se sont clairement pronon- entourage s’oppose le souci de bon professeur. sommation d’alcool. Cette proximi- tion, s’est illustrée dans le gouverne- nes dans des familles estopho- cées en faveur de l’adhésion de l’Es- s’affirmer dans le culte de l’origi- té retrouvée avec deux pays mem- ment de l’historien Mart Laar nes, projet qui s’est révélé très tonie à l’Union européenne. nalité et de la curiosité. Sur le Jean-Marc Daniel est professeur à bres de l’Union européenne (UE) (Union Pro Patria), qui fut premier populaire et efficace. Le Dane- plan familial, c’est dans ce sens l’ESCP-EAP. explique en partie pourquoi l’Esto- ministre de mars 1999 à jan- mark, la Suède, la Finlande, la A. B.-M. VI/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 TRIBUNES

LIVRES Raisons et leçons des scandales par Philippe ARNAUD financiers par Bahram Soltani

Régime bio-tech es scandales boursiers tions éventuelles. Hormis des pleur de ces malversations a gra- d’audit et les divers services tels et comptables des changements fondamentaux au vement influencé le comporte- que le conseil en matière finan- sociétés Enron, World- sein des marchés financiers et la ment des investisseurs sur le mar- cière, fiscale, comptable, straté- Com, Adelphia Com- révision du rôle attribué aux for- ché. Il faut mentionner que la plu- gie, etc., n’offrent pas les meilleu- > LA CROISSANCE, DÉBUT DE SIÈCLE - DE L’OCTET AU GÈNE, munication, Global ces régulatrices, il faut donner la ralité des mécanismes de contrôle res conditions pour garantir « l’in- de Robert Boyer (éditions Albin Michel, 233 p., 22,50 ¤). Crossing, Halliburton, priorité aux projets d’investisse- et la qualité jusque-là reconnue dépendance » de cette mission. Tyco, Harken, Providian, et ment et à l’équilibre financier des des systèmes d’audit aux Etats Dans ce contexte, l’indépendance Ld’autres… ont suscité une grande entreprises, notamment lorsqu’il Unis, contrairement à l’unicité de de l’auditeur est considérée com-    encore de la mis entre efficacité économique inquiétude dans les milieux écono- s’agit de la relation entre l’entre- ce système dans la plupart des me élément décisif qui doit l’inci- nouvelle économie ? C’était avant et justice sociale, grâce àune miques, financiers, voire politi- prise, d’une part, en tant qu’enti- autres pays développés, confé- ter à « dire la vérité », notamment que les Bourses mondiales « architecture institutionnelle » ques. Aux pertes morales et maté- té indépendante de ses actionnai- raient au modèle américain une lorsque cette « vérité » contient piquent du nez, que les taux de aux antipodes de la Silicon Valley. rielles subies par plusieurs milliers res principaux, et ses dirigeants notoriété mondiale sur les places une mauvaise nouvelle pour son croissance frôlent l’anémie, que la A trop se focaliser sur la révolu- d’employés de ces groupes, de d’autre part. financières internationales. client. Un troisième point essen- productivité défaille et que le tion Internet, affirme également leurs filiales et sous-traitants et à Par exemple, l’attribution des En effet, contrairement à certai- tiel est lié à la définition de l’audit spectre de la déflation se réveille. Robert Boyer, on a occulté une la perte financière de milliers d’in- montants importants sous la for- nes informations véhiculées et au contenu de sa mission. Mal- On parlait de nouveaux « paradig- autre révolution àl’œuvre, plus vestisseurs, il faut aussi ajouter me des salaires, primes, stock- récemment dans plusieurs orga- gré le développement de l’écono- mes » de croissance. On prophéti- souterraine, celle des biotechnolo- l’impact de ces affaires sur le options et de dividendes, lorsque nes de presse, il faut préciser que mie du marché et tous ses change- sait la fin des cycles économi- gies. La Netéconomie a été l’arbre comportement des investisseurs. la situation économique est favo- ce n’est pas l’absence de mécanis- ments structurels, la définition du ques… C’était il y a moins de trois qui cachait la forêt. Elle a dissimu- Plusieurs facteurs expliquent ces rable et lorsque les entreprises mes du contrôle dans le domaine rôle de l’audit se limite toujours ans. Depuis lors, « certains mythes lé un modèle de croissance affaires : 1. Des lacunes dans le prospèrent, ne repose pas sur une boursier et comptable qui permet aux aspects traditionnels, fondateurs de la nouvelle écono- « anthropogénétique », fondé sur domaine de l’infrastructure institu- c’est-à-dire la certification des mie ont été réévalués, au point « la mobilisation des ressources et tionnelle de l’économie de mar- comptes annuels préparés par les que le terme lui-même n’est plus des savoirs autour de la produc- ché ; 2. La bulle spéculative de la « Ce n’est pas l’absence de mécanismes dirigeants des entreprises. employé qu’au passé », écrit tion de l’homme par l’homme ». fin des années 1990 ; 3. L’accroisse- Il convient de préciser que, Robert Boyer, directeur de recher- Un « régime » bio-tech, où le fac- ment irrationnel de la capitalisa- du contrôle dans le domaine boursier au-delà de la mission tradition- che au CNRS, et auteur également teur humain est le moteur du tion boursière des sociétés aux nelle de l’auditeur, l’audit externe de La Théorie de la régulation, une dynamisme économique et son taux de 10 % à 20 % par an alors et comptable qui permet ce type a également pour objectif de analyse critique (La Découverte, carburant. que les économies occidentales ne réduire les incertitudes qui pèsent 1986). progressent dans le même temps de manipulation et d’abus, mais le manque sur l’environnement de l’entrepri- La « fiction » a éclaté, en «   » que de 3 % à 5 % ; 4. L’incohérence se et de veiller à la fiabilité des même temps que la bulle Inter- Après le « modèle japonais » entre la politique monétaire des de volonté des instances de réglementation informations publiées par celle- net. Ce qui ne veut pas dire qu’il dans les années 1980, la Netéco- banques centrales et la gestion des ci. Par conséquent, il est impératif faille enterrer l’idée d’une crois- nomie dans les années 1990, la bulles spéculatives dans certains de jouer leur rôle d’une manière d’engager une réflexion approfon- sance tirée par les technologies « croyance » en l’avenir des bio- domaines ; 5. La complexité de plu- die sur le rôle de l’auditeur au de l’information et de communi- technologies connaîtra-t-elle, sieurs normes comptables, la diffé- indépendante et efficace » regard de la situation financière cation (les TIC). A l’heure où l’on dans la décennie 2000, la même rence fondamentale entre l’appli- de l’entreprise. annonce la mort du Neuer Markt dévaluation brutale ? « La prochai- cation de certaines méthodes logique économique, car dans le ce type de manipulation et Pour réduire à l’avenir le risque allemand, Robert Boyer constate ne bulle portera-t-elle sur les appli- comptables et la réalité économi- cas contraire, lorsque pour des rai- d’abus, mais le manque de volon- d’autres scandales, on peut suggé- « l’abandon de la distinction cations des percées des sciences de que ; 6. L’insuffisance de l’appro- sons conjoncturelles les condi- té des instances de réglementa- rer les pistes suivantes : la créa- entre “ancienne”et “nouvelle” la vie ? », se demande l’auteur. Ou che traditionnelle de l’audit et la tions favorables ne sont pas réu- tion de jouer leur rôle d’une tion d’infrastructures institution- économie ». bien, au contraire, celles-ci repré- non-prise en compte permanent nies, on n’est pas en mesure de manière indépendante et efficace. nelles efficaces adaptées à l’éco- Mais c’est pour affirmer que sentent-elles une chance de conci- des notions telles que l’intégrité et demander la participation des diri- Cependant, plusieurs facteurs, nomie de marché, le renforce- « la nouvelle économie a eu le méri- lier modernité et solidarité ? Afin l’indépendance ; 7. Des lacunes en geants à la perte comptable des la plupart de nature éthique et ment des systèmes de contrôle de te de polariser les réflexions d’un que cette « économie de la con- matière d’application des princi- entreprises. En outre, dans le professionnelle, ne permettent la fiabilité des informations comp- grand nombre de chercheurs appar- naissance » ne soit pas un mirage, pes du gouvernement d’entreprise domaine de rémunération des diri- pas d’atteindre les objectifs éta- tables et financières des sociétés tenant à diverses disciplines sur la M. Boyer suggère un effort de et la responsabilité des dirigeants geants, il faut instaurer un vérita- blis par ces instances. Première- cotées, la valorisation des princi- question de l’innovation technolo- vision àlong terme. Il faut, esti- dans le cadre du principe dit ble système du contrôle tel que le ment, le caractère monopolisti- pes de transparence et d’intégrité gique ». Après une analyse du régi- me-t-il, explorer d’ores et déjà «le d’“accountability”. comité de rémunération, dans le que du marché de l’audit. Il y au sein des marchés boursiers, la me de croissance qui a prévalu contexte institutionnel qui en per- Un élément majeur dans les cadre du gouvernement d’entre- avait seulement huit cabinets – nécessité d’une transformation durant les dix dernières années – mettrait l’émergence, tout particu- scandales financiers récents est prise, tout en s’appuyant sur le « Big 8 » – qui dominaient ce mar- du métier de l’audit dans sa forme croissance mondiale tractée (ou lièrement pour les pays euro- certainement né de la domination principe-clé de la transparence ché jusqu’au début des années traditionnelle en lui associant un non ?) par la révolution informati- péens ». des instruments financiers et de des informations financières et 1970. Par la suite ce nombre a été autre concept, celui de l’assuran- que, remarquable dynamisme Les gouvernements de l’Union leur utilisation systématique dans comptables en la matière. réduit à 6, et actuellement le mar- ce-services et/ou du risque-assu- américain, mais aussi, en parallè- ont raison d’être obnubilés par l’économie de marché. Parallèle- Il est vrai que les scandales ché est concentré entre les mains rance, enfin, le renforcement de le, importants changements insti- l’équilibre des budgets sociaux et ment, une conception particulière financiers de quelques groupes des « Big 4 ». Or la compétition pouvoir du gouvernement d’entre- tutionnels –, Robert Boyer expli- publics. Mais ils doivent aussi se du rôle des marchés financiers est parmi les 17 000 entreprises peut être utilisée en tant qu’instru- prise, notamment celui du comité que comment les pays nordiques préoccuper du « temps long de devenue hégémonique – concep- cotées aux Etats-Unis (en compa- ment de contrôle pour réduire le d’audit au sein de cette instance, ont atteint un meilleur compro- l’histoire ». tion qui n’est pas souvent confor- raison avec les 7 000 sociétés sur comportement monopolistique de façon à maintenir un bon équi- me aux intérêts des différents les marchés financiers de l’Union de grandes firmes d’audit, en libre entre les actionnaires, le mar- agents économiques. Dans ce européenne) ne signifient pas le sachant que l’auditeur lui-même ché et les dirigeants. contexte, la structure et les méca- dysfonctionnement de l’ensemble est un agent économique qui est nismes actuels des marchés finan- des mécanismes du contrôle mis soumis à l’exigence de rentabilité Bahram Soltani est maître de parutions ciers ne permettent pas d’identi- en place aux Etats-Unis. Toute- économique. Deuxièmement, les conférences àl’université Paris-I- fier les lacunes et les manipula- fois, il faut admettre que l’am- conflits d’intérêts entre la mission Sorbonne-Panthéon. a MOTS ET MÉCANIQUES DE L’ÉCONOMIE, de Jean-Paul Betbèze Parler d’économie à l’envi est relativement aisé. Disséquer cette discipli- ne pour en faire ressortir rouages et mécanismes est plus compliqué. Pro- fesseur de sciences économiques à l’université de Paris-Panthéon-Assas, A nouveau cycle, nouvelle stratégie directeur des études économiques au Crédit lyonnais, l’auteur, chroni- queur du « Monde Economie », s’y est employé avec succès. En appli- quant sa grille de lecture à l’actualité comme à des thèmes plus intempo- rels. d’investissement par Gilles du Fretay Tornades financières, économie du terrorisme, volatilité des marchés et des taux de change figurent en bonne place au fronton d’un monde incer- tain. Globalisé et soumis aux vents contraires, celui-ci est fait de ne révision drasti- tions ridicules (avec des price ear- tif de rendement annuel moyen Réduire également les positions concurrence aiguë, de lutte pour la position dominante, de calculs et d’hy- que des stratégies ning ratio – PER, rapport entre les autour de 7 % pour les cinq à dix en gestions indicielles ou « bench- pothèques sur la croissance, de nouvelles régulations venues conforter la d’investissement bénéfices et la valeur de l’action – années à venir paraît raisonnable, markées » qui resteront volatiles libéralisation, autant de sujets que l’universitaire et le praticien réunis se est la conséquen- supérieurs à 100) ont pu apparaî- ainsi que l’évoquait récemment et insuffisamment sélectives. Aug- plaisent à tricoter pour les expliquer. ce de la profonde tre. Un observateur objectif consta- Warren Buffet, un investisseur menter aussi sensiblement les stra- Enfin, et ce n’est pas le moindre mérite de l’ouvrage de Jean-Paul correction bour- tait une déconnexion complète américain. tégies d’investissement en actions Betbèze, l’entreprise, souvent délaissée par les macro-économistes, occu- sière enregistrée depuis le milieu entre la sphère financière et la Devant cet environnement plus « long/short » qui permettent l’ap- pe une place de choix. Mariages, découpages, capitalisations boursières, Ude l’année 2000. De 1982 à 2000, sphère économique. Le sommet difficile, quelles stratégies d’inves- proche la plus fine de la sélection produits, prestations, c’est toute son activité qui est passée en revue. Au les Bourses d’actions ont vécu de la bulle boursière de l’année tissement faut-il adopter ? Chaque de titres puisque le gérant peut à total, un moyen de mieux comprendre « le monde de l’économie comme il l’une des périodes les plus prospè- 2000 fut finalement le résultat de investisseur devra répondre en la fois prendre des positions à la va », s’il fallait parodier Voltaire, ce que n’hésite pas à faire l’auteur (Eco- res de l’histoire financière. La con- la conjonction de plusieurs bulles : fonction de ses propres objectifs hausse sur des titres surévalués ou nomica, 2002, 169 p., 15 ¤). S.M.jonction de plusieurs facteurs sur celle de la technologie, celle des la même période a permis aux mar- valorisations aggravée par la ges- a LE SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DE L’ESPACE COMMUNAUTAIRE, chés de surfer sur la vague haussiè- tion indicielle et la gestion « bench- « Se méfier des portefeuilles d’obligations de Jean Peyrony, avec la collaboration de Marie-Clotilde Hingray re avec le vent dans le dos. Citons markée », et enfin celle inconnue à La Documentation française et la Délégation à l’aménagement du ter- parmi les plus importants : la chu- l’époque, la bulle des comptes d’ex- d’Etat à long terme qui pourraient souffrir ritoire et à l’action régionale publient un opuscule sur « le schéma de te du communisme et la globalisa- ploitation et des bilans truqués. développement de l’espace communautaire ». Les élus et les décideurs tion des économies ; la désinfla- L’investisseur se trouve aujour- un jour de la reprise de l’économie mondiale locaux apprendront avec profit les mécanismes que ce schéma impli- tion et son corollaire la baisse des d’hui bien perplexe pour définir sa que et qui sont régis par trois principes : le développement d’un systè- taux d’intérêt ; la révolution tech- politique d’investissement pour et d’une tension sur les taux d’intérêt » me urbain équilibré et polycentrique et une nouvelle relation ville-cam- nologique et une relative stabilité les années à venir. Doit-il conser- pagne ; l’assurance d’une parité d’accès aux infrastructures et au de la situation géo-politique inter- ver les positions qu’il détient et d’investissement et de la structure à la baisse sur des titres sous-éva- savoir ; le développement durable (La Documentation française, 2002, nationale. attendre des jours meilleurs ou de son portefeuille en termes de lués. Cette stratégie est pratiquée 104 p., 7 ¤). Al.F.Les indices des grands marchés doit-il envisager une politique d’in- classes d’actifs. Cependant, quel- aujourd’hui par un nombre limité actions ont pu ainsi, à l’exception vestissement différente ? Il devra ques grandes lignes peuvent être de très bons gérants de « stock pic- du Japon, progresser de plus de tout d’abord être réaliste. Les ren- proposées. D’abord se méfier des king » et donc souvent difficile- 15 % par an sur une très longue dements obtenus dans les années portefeuilles d’obligations d’Etat à ment accessible à l’investisseur en période. Mais ne rêvons pas : les 1982 à 2000 sont de l’histoire long terme qui pourraient souffrir direct. En revanche, il existe un cer- arbres ne montent jamais au ciel. ancienne. La phase de baisse de un jour de la reprise de l’économie tain nombre d’organismes de pla- La forte progression des indices de taux d’intérêt est terminée, ce qui mondiale et d’une tension sur les cement collectif en valeurs mobiliè- 1982 à 2000 a été accentuée par le veut dire que les marchés auront taux d’intérêt, ainsi que d’un res (OPCVM) en multigestion alter- recours massif des investisseurs, dorénavant le vent de face, une reflux de capitaux des obligations native long/short actions, agréés notamment institutionnels, aux situation qui rend la progression d’Etat vers des obligations « corpo- par la Commission des opérations techniques de gestion indicielle ou plus difficile. rate ». de Bourse (COB), qui sont de très « benchmarkée ». Plus un titre ou La croissance modeste de l’éco- Ensuite, augmenter les straté- intéressants véhicules d’accès à un indice montait, plus il attirait nomie mondiale et la faible capaci- gies d’investissement de « stock ces stratégies. de nouveaux capitaux. Ces nou- té de la majorité des entreprises picking » pur, c’est-à-dire une ges- veaux apports faisaient monter les d’augmenter leurs prix face à la tion concentrée sur les choix des Gilles du Fretay est président de cours, et le cycle pervers de la ges- concurrence internationale ne lais- meilleurs titres, sans se soucier de HDF Finance, société spécialisée tion indicielle pouvait se poursui- sent pas espérer une croissance l’évolution des indices ou des dans la gestion alternative vre. C’est ainsi que des valorisa- des bénéfices très élevée. Un objec- « benchmarks ». (www.hdf-finance.fr). EMPLOI

une enquête menée dans sept pays européens Les forçats des centres d’appels sur les conditions sociales dans les centres commencent à s’affranchir d’appels nuance n Europe, le travail réalité complexe. Leur nombre com, qui est le plus gros extérieur les appels non satisfaits en teurs constatent que le secteur est dans les centres d’ap- d’abord est déjà sujet à polémi- employeur du secteur. cas de saturation ou les appels du devenu plus mature. Avait-il la mauvaise pels est sans doute la que. « Les centres d’appels sont Ces plates-formes téléphoni- soir ou du week-end ». Ces presta- d’ailleurs le choix ? « Beaucoup forme d’emploi la plus un phénomène nouveau et inexis- ques se répartissent en deux princi- taires ont souvent une mauvaise d’employeurs se sont rendu compte réputation florissante, mais elle tant dans les statistiques nationa- pales catégories : les centres d’ap- réputation. Les conditions de tra- que les taux de turnover à deux chif- est également la plus les et professionnelles, et par consé- pels dits externalisés et les plates- vail y seraient plus mauvaises fres commençaient à coûter cher », de l’ensemble controversée. Les deux millions quent difficile à observer », souli- formes internes, largement majori- qu’ailleurs et les salaires plus bas. souligne Ursula Haws. Sur le ter- Ed’Européens actuellement recen- gne Quynh Delaunay, chargée de taires puisqu’elles représente- Selon une enquête menée par la rain, la situation s’est souvent amé- du secteur. sés comme travaillant sur des pla- recherche au CNRSet mandatée raient autour de 80 % du marché. CFDT en mars 2002 auprès de liorée avec la mise en place d’une tes-formes téléphoniques sont-ils par l’Institut syndical d’études et Les deux catégories sont loin 3 500 salariés, on trouverait aux vie syndicale. « En trois ans, témoi- si la précarité encore les forçats du tertiaire, com- de recherches pour mener le d’être étanches. Comme le souli- deux extrémités le personnel de gne ce salarié de Teleperformance, me on les a souvent qualifiés ? volet français de l’enquête. Selon gne Martine Zuber, secrétaire France Télécom, rémunéré en le numéro un de la sous-traitance, prévaut encore Les résultats d’une vaste enquête les sources, l’emploi varie entre nationale à la fédération CFDT moyenne autour de 1 372 euros les choses ont un peu changé. Nous menée dans sept pays européens 130 000 et 250 000 personnes en communication et culture, « la plu- nets, et celui des centres externali- avons obtenu des chèques-vacan- dans nombre sur les conditions sociales dans les sés, plutôt autour de 914 euros. ces, une grille salariale plus transpa- centres d’appels via le projet Tosca « Il existe des canards boiteux par- rente… » d’entre eux, une dirigé par la Confédération euro- « Beaucoup d’employeurs se sont rendu tout, s’insurge Eric Dadian, prési- Un contre-pouvoir s’ébauche. péenne des syndicats (CES), et dent de l’AFRC et PDG de la socié- La seule chose qui n’a pas changé, société du nord dévoilés la semaine dernière, nuan- compte que les taux de turnover té IntraCall Center. Une solution en c’est que les gens qui travaillent cent la mauvaise réputation de l’en- interne ne signifie pas toujours une comme télé-opérateurs le font sou- a choisi, avec semble du secteur. « La très grande à deux chiffres commençaient à coûter cher » forte technicité des opérateurs, de vent faute de trouver autre cho- diversité des centres d’appels et la bonnes conditions de travail et une se. Malgré la mise en place d’un succès, de « faire rapidité des changements auxquels  ,   meilleure rémunération. » « C’est début de filière professionnelle et ils sont sans cesse soumis doivent pourtant souvent l’argument que les la bonne volonté de certains dans l’humanité » être prises en compte », a averti la France. La principale association part des entreprises jouent sur les entreprises brandissent quand elles employeurs, l’absence de perspec- chercheuse britannique Ursula patronale du secteur, l’Associa- deux leviers. Une même société peut décident de rapatrier leur service de tives professionnelles pèse encore Haws, qui a conduit les recherches. tion française des centres de rela- choisir d’internaliser une partie de relation clients en interne », rappel- lourdement sur la mauvaise image « On ne peut plus se cantonner à tion client (AFRC), qui regroupe son service téléphonique et d’en le Ivan Béraud, secrétaire général du métier. Et explique que les opé- une image de centre d’appels passif 150 employeurs, avance, elle, le externaliser une autre, en fonction du Betor-Pub CFDT. rateurs ne sont qu’un quart, selon et taylorien où les salariés seraient chiffre de 183 000 postes du degré de complexité de la rela- Si tout n’est pas rose au royau- l’enquête CFDT, à envisager de seulement des victimes. » d’agents et 3 000 centres d’ap- tion au client et du service qu’elle me des centres d’appels, les récen- vieillir dans cette profession. Sous l’appellation de centres pels de plus de 10 postes, dont souhaite rendre. Elle peut aussi choi- tes affaires de fermeture de site en d’appels se cache, en effet, une environ 800 pour France Télé- sir de décharger sur un prestataire témoignent, beaucoup d’observa- Catherine Rollot

DES JEUNES SURQUALIFIÉS ET SOUMIS À DES HORAIRES ATYPIQUES Flandre Appels, une alternative Conditions de travail des salariés Age Niveau de scolarité (plusieurs réponses possibles), en % Travail :

entre 22 h et 6h 5,5 moins de entre 30 de qualité et 39 ans le dimanche 24 30 ans Bac ou niveau bac le samedi 73,5 entre le « tout- rigole bien, dit Catherine. Ici, nous notre seule particularité est d’être 22,1 bac+2 avons tous des problèmes de santé et une SA coopérative : mon capital pro- les vend., sam., dim. 6,0 49,7 économique » et il y a toujours un cas plus grave que vient de mutuelles, de coopératives les vend., sam., 5,5 20,3 20 le nôtre. Résultat : nous sommes plus ou d’associations issues de l’écono- dim., lun. 31 le « tout-social », à l’écoute les uns des autres et nous mie solidaire ou sociale. Je n’ai pas que le matin 12 nous soucions moins de nos propres d’actionnaires qui exigent 15 % de 7,9 une entreprise problèmes. » dividendes. Cela procure une extraor- que le soir 10,7 25 entre 40 Maryvonne et Catherine ont pas- dinaire tranquillité d’esprit. » horaires en zigzag 29 19 en sem. et 49 ans 5 du nord sé toutes deux un bac profession- Sa règle de conduite : « Faire sup. à nel bureautique avant d’être dans l’humanité ; pas dans l’humani- sans réponse 18,2 plus de bac+2 embauchées. Mais cela n’était pas taire. » M. Knecht a signé la conven- inf. au bac a exploré une 020406080 50 ans sans réponse vraiment nécessaire. « La volonté tion collective, « alors que beau- troisième voie de s’en sortir est notre seul critère », coup de centres d’appels ignorent Sources : CFDT, Enquête " le travail en question", mars 2002 explique Hervé Knecht, le fonda- encore – ou feignent d’ignorer – qu’el- teur du centre, qui préfère le terme le existe depuis septembre 2000 » et de fragilité à celui de handicap. va un peu au-delà de sa stricte appli- « Nous sommes tous fragiles, à la cation. « Le CHSCT n’est pas obliga- LILLE merci d’un accident. Les gens arri- toire dans les centres comme celui-ci, La tentation du salarié jetable de notre correspondant régional vent ici avec leur valise vide, chahu- mais nous en avons un et il se réunit a lumière entre à flots tée ou chiffonnée par la vie. Ils peu- tous les mois, et non tous les trimes- par les baies vitrées don- vent la poser. On leur fournit un con- tres comme le prévoit la conven- fermetures sent l’inertie. Et le contexte de cri- Paris. Trois mois après, l’affaire traî- nant sur un parc. Assise trat de travail, un salaire normal, on tion. » Pourquoi ? « Mais parce qu’il se que connaissent actuellement ne en longueur. La liquidation judi- devant l’écran de son les forme si cela est nécessaire. Au est plus simple de dialoguer quand de centres et les télécoms principaux clients des ciaire d’Euro CRM TMK a été offi- ordinateur, casque sur bout d’un certain temps, quand le on veut progresser ; cela crée un cli- centres d’appels, augure de lende- cialisée le 26 septembre, mais les les oreilles et mini-micro moment est venu pour eux, ils peu- mat de confiance et une plus grande délocalisations mains difficiles. salariés occupent les anciens devant la bouche, Maryvonne enre- vent ouvrir leur valise, se demander efficacité. » Catherine, qui est délé- Le 20 septembre, la société de télé- locaux et cherchent à négocier Lgistre posément la commande avec nous où ils veulent aller, ce guée du personnel, confirme. « Nos phonie SNT France a annoncé son avec leurs repreneurs des solutions en province d’une cliente des Trois Suisses qu’ils veulent faire de leur vie. » propositions sont généralement projet de fermer d’ici à janvier 2003 de reclassement acceptables. avant de répondre à la plaisanterie acceptées. C’est ainsi que nous ten- se multiplient son centre d’appels de Rennes, qui Pourtant il serait injuste de tout lancée par sa voisine. A première  tons actuellement de nous organiser emploie 230 personnes. Raison offi- mettre sur le dos des clients. Les vue, le centre téléphonique adapté L’espace carrière, aménagé dans pour avoir des horaires fixes, sans cielle invoquée : la décision de Bouy- prestataires eux-mêmes multi- Flandre Appels de Marcq-en- les locaux du centre, est là pour les coupure. C’est très difficile, car cer- gues de mettre fin au contrat de plient fermetures et ouvertures de Barœul (Nord), dans la banlieue lil- aider. Les salariés, qui bénéficient tains clients exigent une adaptation prestations assurées par le site bre- sites, souvent au bénéfice de la loise, ressemble à tous les autres, le tous d’un contrat à durée indétermi- étroite à la fréquence des appels et le ’un côté, l’image ton. Quelques semaines aupara- province. Si la région parisienne stress en moins. Il faut beaucoup née, peuvent quitter Flandre nombre de téléopérateurs sur un mar- positive d’un sec- vant, c’était au tour de la société concentre encore 32 % des cen- d’attention pour détecter au tra- Appels immédiatement (sans pério- ché peut varier de 5 à 20 d’une heure teur qui crée des e-contact appartenant au groupe tres, le mouvement Paris-province vers de quelques détails – un écran de de préavis) s’ils trouvent un à l’autre. Afin d’y parvenir, nous emplois avec, selon Snarx, de mettre la clé sous la porte, semble en effet bien amorcé. La beaucoup plus large ici, un siège autre emploi, et y revenir en cas nous sommes donc formés pour être une étude conduite laissant sur le bord de la route présence d’une main-d’œuvre différent là – son autre particulari- d’échec. En dix ans, 140 d’entre eux opérationnels sur les quatre ou cinq par le cabinet Ces- 137 salariés. « Les centres d’appels plus captive et moins chère y est té : les 45 téléopérateurs qui y tra- ont pu bénéficier de ce tremplin. marchés détenus par le centre. mo, pour le compte de l’Associa- externalisés sont les plus fragiles, expli- pour beaucoup. vaillent sont tous handicapés. Une entreprise de vente par corres- Ailleurs, ils sont spécialisés sur un Dtion française des centres de rela- que Ivan Béraud, secrétaire général « Accidentés de la vie », ils sont mal- pondance (VPC), cliente du centre, seul marché. » tion client (AFRC), une croissance du syndicat Betor-Pub CFDT. Ils C. Ro. voyants ou souffrent de malforma- est même venue y embaucher d’un Ce professionnalisme a été remar- de 8,4 % des effectifs en 2002 par sont à la merci des changements de tions congénitales, de maladies coup 35 personnes. qué par la chambre professionnelle rapport à 2001. De l’autre, le ver- stratégie de leurs clients. Il suffit que invalidantes, de problèmes de dos Car le handicap des salariés de des téléservices, qui a choisi Flan- sant, plus sombre, d’une activité ceux-ci les lâchent, et leur survie est ou d’allergies. Flandre Appels ne les empêche nul- dre Appels comme premier lauréat destructrice d’emplois et de sala- en jeu. » Maryvonne était propriétaire lement d’assurer leur service (par de son « label qualité », décerné riés ballottés au gré des fermetures d’un hôtel-restaurant florissant équipes), de 7 heures à 22 heures, après audit d’un cabinet d’experts de sites. Les centres d’appels   quand, après un divorce suivi de sept jours sur sept, avec un savoir- indépendant sur onze critères pré- jouent sur les deux tableaux. Le sort des salariés pèse très peu graves ennuis de santé qui l’empê- faire reconnu. S’il est qualifié cis concernant les rapports avec les Depuis le conflit chez Freesbee dans un tel contexte. Comme ont chent de rester debout, elle s’est d’« adapté », le centre n’a rien clients. Hervé Knecht est très fier de au début 2001, qui s’était achevé pu s’en rendre compte les 216 télé- trouvée sans emploi du jour au len- d’une structure d’insertion, martèle ce diplôme qui confirme sa convic- par l’un des premiers plans sociaux opérateurs de la société Euro CRM demain, à 40 ans. Sa voisine de Hervé Knecht. « Nous bénéficions tion que, entre le « tout-économi- de la nouvelle économie, les exem- TMK basée au Kremlin-Bicêtre bureau, Catherine, était manuten- exactement des mêmes aides que que » et le « tout-social », une troi- ples de fermetures ou de délocalisa- (Val-de-Marne), qui, le 28 juin, ont tionnaire. Victime d’un accident peut obtenir toute entreprise quand sième voie est possible pour des tions en province se sont multi- eu la désagréable surprise d’appren- chirurgical – « une césarienne elle emploie des salariés handicapés. entreprises qui donnent toute leur pliés, souvent dans l’indifférence dre que la perte d’un contrat les ratée » –, elle ne peut plus soulever Notre chiffre d’affaires était de place aux hommes, même aux plus générale. Petite taille, faible mobili- liant au câblo-opérateur Noos les la moindre charge. Ce travail au 1,36 million d’euros l’an dernier et fragiles. sation collective en l’absence de obligeait à être transférés dans centre Flandre Appels leur a redon- nous faisons des bénéfices, que nous représentation syndicale, rapidité deux sociétés différentes, IntraCall né goût à la vie. « C’est familial, on réinvestissons. Au plan économique, Jean-Paul Dufour de la décision de fermeture, favori- Center, à Amiens, et Multilignes, à VIII/LE MONDE/MARDI 8 OCTOBRE 2002 EMPLOI europe LES INDICATEURS SOCIAUX INTERNATIONAUX « LE MONDE »/EUROSTAT UE 15 EURO 12 ALL. BELG. ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-Unis JAPON L'EMPLOI N'ÉLIMINE PAS LA PAUVRETÉ Evolution de l'emploi (en % sur un an) 0,9 0,9 – 0,2 0,5 1,8 1,5 1,3 1,8 0,9 - - Part des personnes à faible revenu, selon l'activité des membres du ménage au 4e trim. 2001 Aucun emploiAu moins une personne a un emploi Tous ont un emploi

70 Structure de l'emploi 2001 Part de l'emploi salarié 84,3 83,1 88,9 84,8 79,5 89,1 72,1 89,1 88,3 n. d. n. d. Belgique Irlande 60 Autriche France UE-15 Allemagne EspagneFinlande Italie Part de l'emploi à temps partiel 17,9 16,4 20,3 14,6 7,6 16,4 9,1 40,8 17,1 13** 23** Danemark Grèce R.U. 50 Portugal

40 Taux d'emploi 2001 (en %) Hommes + femmes (15-64 ans) 63,8 61,8 65,7 59,7 56,1 62,7 54,5 74,1 71,6 74** 69** 30 Hommes + femmes (55-64 ans) 38,2 34,6 37,7 25,2 38,7 30,7 26,9 39,3 52,2 58** 63** 20

10 Durée du travail salarié 0 à temps plein 2001 (h/semaine) 40,1 39,6 39,4 39,2 40,5 38,3 38,5 39,0 43,5 n. d. n. d.

Source : Eurostat. Evolution du coût du travail a DANS L’UNION, LES MEMBRES D’UN MÉNAGE sans emploi risquent environ (en % sur un an - 4e trimestre 2001) 3,0 3,0 2,3 0,4* 5,5 3,5 1,8 5,0 2,6 4,2 n. d. 2,3 fois plus de vivre sous le seuil de pauvreté que dans un ménage où au moins une personne travaille. En Belgique, en Irlande ou en Finlande, le rap- port est d’au moins de cinq pour un, contre moins de deux pour un en Grè- Taux de chômage (avril. 02) (juin 02) (mai 02) ce, en Italie ou au Portugal. En 1998, en Allemagne, en Espagne, en France en juillet 2002 ( en %) Hommes + femmes 7,7 8,3 8,3 6,9 11,3 8,9 9,0 2,8 5,1 5,8 5,4 et en Irlande, plus de 50 % des membres d’un ménage sans emploi vivaient sous le seuil de pauvreté. Cette proportion était moindre au Danemark Moins de 25 ans 15,3 16,4 9,3 19,1 22,2 21,1 27,2 5,7 11,7 12,3 nd (25 %) et en Finlande (28 % en 1997). La Belgique, la Grèce, l’Italie, l’Autri- che, le Portugal et le Royaume-Uni avaient des taux de 41 % à 50 %. Part de chômage de plus ( en %) 44,4 47,0 50,4 51,7 39,1 36,8 64,6 32,7** 27,7 6** 25** a LENIVEAUDEVIE n’est que partiellement déterminé par le salaire. Il d'un an 2001 dépend aussi d’éventuels autres revenus, de la taille du ménage, de ses caractéristiques économiques (nombre de personnes occupées) et démo- *4e trimestre 2000 **2000 graphiques. LE MARCHÉ DU TRAVAIL FRANÇAIS flash apec/ « le monde » Dernier mois Variation flash sett/« le monde » connu sur un an

PETITE DÉGRADATION DE L'EMPLOI POUR LES DIPLÔMÉS Taux de chômage des jeunes 21,4 % (août) + 1,2* MOINS DE PERMANENTS Nombre de salariés permanents Taux d'insertion professionnelle en fonction de la nature du diplôme, en % 29,5 % (août) – 1,3* Evolution en 2001 Part du chômage de longue durée dans les agences d'intérim, en milliers en % 100 FRANCE Emplois précaires (en milliers) : 25 897 – 3,4 % CDD AQUITAINE 90 20 + 21,3 90 Ecole 514 – 15,0 % d'ingénieur Intérim 15 85 Ecole Apprentis 274 + 5,4 % RÉGION PACA + 21,2 de commerce 421 + 3,2 % 10 80 Contrats aidés Hte-NORMANDIE 81 Université + 17,6 5 Salaire net médian (en euros constants) : –7 1 197 + 2,9 % 0 ÎLE-DE-FRANCE 70 Femmes 1998 1999 2000 2001 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1 448 + 0,03 % Hommes Source :Unedic/SETT Source : Apec a DIPLÔMÉS DES ÉCOLES DE COMMERCE ET UNIVERSITAIRES pâtissent de la dégra- a FIN 2001, LENOMBREDESSALARIÉS permanents des entreprises de travail SMIC (en euros ) dation du marché de l’emploi dans des proportions égales, comme l’indi- temporaire a progressé de 1 % par rapport à 2000. Ce résultat traduit le 6,83 (juillet) + 2,4 % que la dernière enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) : Horaire ralentissement de l’activité de l’intérim. Cette évolution varie fortement « Insertion professionnelle des jeunes diplômés » (septembre 2002). Mensuel 1 154,27 (juillet) + 2,4 % d’une région à l’autre. Alors que les permanents ont augmenté de 21 % en Aquitaine, ils ont diminué en Ile-de-France de 7 %. a FACE AUX DIFFICULTÉS CONJONCTURELLES, la hiérarchie des diplômés se Nombre d'allocataires maintient. Les plus protégés du chômage restent les ingénieurs, suivis des 1 096 900 – 4,2 % a LES 21 498 SALARIÉS PERMANENTS sont en majorité des femmes (75,3 %). Ils diplômés des écoles de commerce puis des jeunes issus de l’université. Ce du revenu minimum d'insertion ont fait travailler l’équivalent de 2,2 millions de personnes en missions constat est valable aussi bien en ce qui concerne l’insertion professionnelle d’intérim au cours de l’année 2001. En moyenne, on comptabilise 4 per- que les conditions d’emploi (accès au statut cadre, nature du contrat, etc.). Source : Insee, Dares, CNAF. * En points manents par agence. agenda Le Train de l’emploi bac +2/+3 a NUCLÉAIRE La sûreté nucléaire n’est pas qu’une question de technologie ; la place de l’homme et des organisations – le « facteur humain » – est aujourd’hui reconnue comme primordiale. Comment cette affirmation se traduit-elle dans le travail quotidien des agents d’EDF et des sous-traitants ? Ce sujet a ouvert les portes du recrutement sera débattu lors du colloque « Le nucléaire et l’homme », organisé les 9 et 10 octobre à Paris, à l’auditorium du Forum des images, par le conseil supérieur consultatif des comités mixtes à la production EDF-GDF (l’équi- avec 5 000 on avance un flux permanent de faire connaître aux jeunes [son] entre- carnet de commandes de cette filia- valent d’un comité central d’entreprise). 5 000 recrutements par an. La mari- prise », leader mondial de la concep- le du géant canadien serait « rempli Renseignements : 01-56-02-39-00. recrutements ne souffre moins que la gendarme- tion et de la construction de maté- sur les dix prochaines années ». rie ou l’armée de terre de la fin de la riels de transports roulants sur rail. Pour 2003, Frédéric Clausier parle a CROISSANCE par an, la marine conscription, mais les « bac +2/+3 de 250 à 300 recrutements avec une Comment démarrer une entreprise à croissance rapide ? Et ensuite sont désormais notre cœur de cible ». priorité donnée à des techniciens de naviguer dans un contexte perturbé ? Ces questions seront abordées au propose des Aux candidats venus découvrir « A Tours, nous avons maintenance polyvalents, si possi- cours du 6e forum GrowthPlus entrepreneurs, le 18 octobre à Bruxelles, l’éventail des métiers offert par les ble mobiles, afin qu’ils puissent se où seront notamment présentés les premiers résultats de l’édition 2002 contrats de huit bérets à pompon – spécialistes en vu peu de candidats, déplacer sur l’ensemble du territoi- de l’Europe’500, présentant 500 entreprises qui se sont vite développées. nucléaire, en informatique, océano- re. Gaëlle Blanchard, qui travaille Renseignements : 00-32-2 743-15-88 et www.growthplus.org ans, « embarqués graphie, météo, etc. —, la marine mais nous avons dans le service développement des propose le plus généralement des ressources humaines du Bureau a INNOVATION ou non » contrats de huit ans « embarqués ou trouvé des profils Veritas, société de contrôle techni- La 8e édition de Capital-IT se tiendra les 29 et 30 octobre à Paris, l’oc- non ». « Soit ils décident ensuite de que, prévoit, elle aussi, « beaucoup casion, pour 40 sociétés innovantes, de rencontrer des investisseurs et poursuivre leur carrière avec nous, que nous cherchions d’embauches pour 2003 ». La jeune des partenaires potentiels. La veille aura lieu l’Entrepreneur Workshop, ajoute-t-on au Sirpa marine, soit ils femme justifie ses prévisions en rai- une formation pour les dirigeants d’entreprises de croissance. peuvent rebondir sans difficulté après depuis longtemps » son du développement des nom- Renseignements : 01-58-36-10-60. es milliers de CV, cette expérience professionnelle. » breuses agences destinées à vérifier dans les circuits de Des techniciens qualifiés, vite opé-   la conformité des process, qu’il recrutement des rationnels, dont la rémunération s’agisse de l’industrie de l’environne- vingt entreprises pré- « bon marché » est un atout supplé- « Nous allons ouvrir en France, l’an- ment, de l’agroalimentaire ou des sentes sur le Train de mentaire, sont évidemment des née prochaine, vingt sites de service transports. l’emploi, des embau- cibles privilégiées. Frédéric Clausier, clients et le contrat que nous avons « A Tours, l’une des étapes du ches déjà réalisées… le bilan – provi- chef de service recrutement et mobi- signé en 2002 avec la SNCF pour cons- Train, raconte-elle, c’est vrai que Dsoire – de l’opération dédiée aux jeu- lité interne de Bombardier Trans- truire 500 trains express régionaux nous avons vu peu de candidats, mais nes diplômés bac +2/+3 ferait pres- port, avait d’abord pour objectif en (TER) nous assure des perspectives en revanche nous avons trouvé deux que rougir la mauvaise conjoncture montant à bord du Train « de mieux importantes. » Bref, assure-t-il, le ou trois profils que nous cherchions actuelle. Pour autant, pas question depuis longtemps. » Au point que les de fanfaronnade ! procédures de recrutement sont Si l’ambiance tout au long des DES CANDIDATS AUX PROFILS TRÈS VARIÉS déjà lancées. quinze jours de voyage au sein de Les visiteurs du train se conjuguent majoritairement (58 %) au mascu- Une aubaine pour ces candidats. l’Hexagone – départ de Lille le lin. L’âge moyen est de 24,6 ans, mais les entreprises ont reçu aussi bien Tous n’ont pas été aussi chanceux. 23 septembre, arrivée à Paris le des jeunes de 18 ans que des candidats confirmés de 40 ans. Il n’a pas échappé aux entreprises 4 octobre – était largement enthou- La qualification varie, elle aussi. 60 % des inscrits aux entretiens ont du Train de l’emploi que la présence siaste, c’est aussi parce que les recru- un bac + 2 et 40 % un bac + 3. 41 % ont une formation de BTS, 19 % une de bac +4/+5 venus eux aussi tenter teurs présents se trouvaient en gran- licence, 15 % un DUT, le reste se répartissant entre le Conservatoire natio- leur chance en dépit de leur qualifi- de majorité dans une problémati- nal des arts et métiers (CNAM), les écoles spécialisées ou l’université cation trop élevée signifie bien que que de développement capable de (titulaires d’un DEUG), etc. Concernant les compétences, les commer- le vent de la conjoncture avait tour- supporter un flux ralenti d’embau- ciaux et les experts en marketing ont été les plus nombreux à se présen- né. Le temps des postes occupés par ches, mais sûrement pas leur gel. ter (23 %), suivis des spécialistes en informatique, en télécoms ou en des diplômés surqualifiés est de C’est particulièrement le cas, par électronique (16 %). retour. exemple, du ministère de la défense 67 % ont déjà une expérience – dont 47 % sont aujourd’hui au chôma- et de ses armées. Au Sirpa marine, ge –, 33 % recherchent leur premier emploi. Marie-Béatrice Baudet