CHAPITRE PREMIER

c_L_ if Généralités

ASPECT ETHNIQUE

Les principaux groupements ethniques représentés dans In subdi- vision sont : Les Foulbé et leurs serviteurs (dont 24.000 Foulbé enyiron) ...... 37.983 ;\.lboum ...... 8.109 DoUr 011 ...... 11.111 Langui ...... 109 -5- !

ÉTUDES CAMEROUXAISES

Des déments étrangers, niusulmalls : Haousa ...... 2.004 Bornouan ...... 1.329 Arabes Choa ...... 448 presque tous concentrés dans ln ville de Ngaoundéré. Puis, des Bléments païens divers provenant des régions roisines : 1 Baya ...... 2.199, &IGI ...... 356 Laka ...... 212 Niani-Niam ...... 311 Vouna ...... 57 Divers ...... ~ ...... 460 Enfin, des étrangers, originaires du Sud, BamilékP, et un noyau de Sénégalais fixés depuis 1914, environ 321 personnes ; cela fait, pour l’ensemble de Ia subdivision, une populntioll totale de 68.869 individus. La subdivision mesure 17.000 Icn$ ; sa densité est de 4 habitants au km?.

LE LAMIDAT

Le lamidat de Ngaoundéré, que les Foulbe appellent le Lalnou Ngaoundéré, et dont nous nous occuperons dorénarant, est habité par une population de 60.000 personnes, puisque les Dourou de la plaine, au noiiibre de 8.800, n’en font pas partie. I1 est composé de Ia rille de NgaoundCré et de 207 villages païens OU de tokke foulbe (sing. tokkal) (I), en parties sensiblement égales. Deux particularités rendent I’étutle du lainidat de Ngaounderé imprécise, d’abord l’absence de fronticrcs gCographiques bien deter- minées et ensuite l’imprécision des rapports de certaines popula- tions païennes avec lealamido. En effet, personne ne sait exactement où s’arrkte et où commence l’autorité du lamido de Ngaoundéré. Si l’on interroge celui-ci, il répond que tous les Foulbé sont ses sujets et que tous les e païens (héferbel sont ses esclaves ou ses serviteurs (plus exactement ses

-6- &TUDES CAMEROUNAISES -- - COMMANUE,\IENT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOuLBk

contraire et les femmes bororo sont infiniment plus chastes We les femines foulbé (1). CHAPITRE II Les différents clans peuls qui répondirent 5 l’appel d’Othman i sont les Vollsrbe (sing. Bolaro), les Illaga (sing. IIlagadjo), les Ba- i dawn, les Bà (dont faisait partie Adama), les YbW6 (ou So%our)- les Ngara (ou Bamle). Les deux premiers passerent par l’ouest du Mandara, les Bà et les Ngara par le %IayoGisiga, vers . ,. Historique En 1809, Othman se soul8ve contre le prince haousa du Gober, le bat et devieiit chef du Iieb!ii ; il installe sa capitale h . En 1SO6, le Modibo Adama se TJit confier la conduite des opérations :au Cameroun ; il recut en signe de conimandement le draprau blanc et s’installa h Tola. Adama, fils de &Ialoum Hasan, avait d’abord vCcu h Gourin, dans Voici résumé ce que rapporte le Hauptnlann Kiirt Strumpel dans le pays de Fouinbina (Ie Sud) ; d8s qu’il recut l’investiture, il se fit son c Histoire de l’Adamaoua > : reconnaitre par les Foulbé éparpillés et par ceux qui, en certains endroits, avaient dCjà pris les armes et vaincu les païens. c D’après Ia légende, un compagnon du prophhte nomnlé Ouliba Certains chefs foulbé, notamment 1’IIlaga Ardo Bouba de Binde? (OU Okba) avait été envoyé par le prophète, avec Omar, T-ers le et l’Ardo Bouba Ndjidda de Reï, se mirent directemellt SOUS les pays de Arali (ou NaIIé), au Soudan francais ; i1 avait épousé une ordres de Sokoto. femme du pays, dont les noinbreux enfants sont des ancêtres des Adama sut opérer habilement, il s’appuya sur les différentes riTa- Foulbé. On raconte qu’il avait apporté avec lui un tambour de lités et sur la foi commune. guerre nommé tonnzbol sardi; plus tard, il est retourné à la &lec- I1 combattit les païens Tangouron à l’Ouest, puis s’attaqua au I que pour y mourir. Le tambour caché dans la montagne a été perdu, Sultan du Mandara, ensuite il porta la guerre chez les Inontagnards mais un autre, en argent, fait sur le même modile, et taillé par Fali, RIoufou et Daba, et poussa jUsqu’aus AIoundang du Mayo

Bondi, existerait encore à Reï, capitale du Bouba Ndjidda. Kehhi.____ . Se dirigeantv Vers le Sud, il combattit les Véré, les Tchamba, Au swcsii?cle, Ies Foulbé s’étendent depuis le Fouta Djallon jus- les Namchi (Doayo) et les Doui. qu’au Bornou et au Baeuirmi ” - --- Adama soutint le BIodibo Hainan de contre les Fali du Au ~~III‘siècle, partant de Nigéria, et notammer?t du plateau Tinguelin et étendit son autorité jusqu’au confluent Déo-Faro. $ Baoutchi, ils s’infiltrent dans les hauts-plateaux du Cameroun Ia La~ lutte contre le Mandara se ponrsnivit longtelllps et n’était pas recherche de nouveaux pdturages. Ils se soumettent hulllblement encore terminée h l’arrivée des Allemands. aux chefs noirs du pays, musulmans ou païens, ne font point de ParallClement i ces campagnes, Bouba Ndjidda, qui n’avait 1)”s ProsélStisllle et accordent aux pefits chefs indig&ncs le pri,nz reconnu I’autoritC d’Adama, conquit toute la régio11 de Reï. noctis. Le clan du ponllo Kiri refoula les Tcha111ba dans les monts Alan- Les Foulbé étaient des ~nusuln~:~nsfort tièdes, lorsque Othlllan tila, puis s’étendit jusp’h Kontcha ; l’un de ses chefs, Haman dan Fodio, qu’ils appellent Cheiltou Ousmanou, et son lieutenant, le Dandi, combattit les Vonté de Banyo et se créa un royaume vassal Modibo Adama, les appelilrcnt au combat. A c8té des Foulbé, exis- du Lamido de Yola. Ses Successeurs s’attac~u6rellt aus ‘lïk:lr et fius taient déji les Bororo’en, Tenus un peu plus tard du Bornou, par- lant foulfoulde, et fvidem~nentt& proches des Foulbé. Ces Boro- i m’en ont mauvaise réputation auprhs des Foulbé, qui lellr pr&tent des coutunies niatrimoniales scnndaleuses ; Ia \..&rité est esactement

-8- - 9 -- i , II s’ouvrit alors une période de gu6rillas et de razzias entre Foulbé et païens qui s’attaquent et se pillent réciprocjtlement : les combats continuels interdisant pratiqoement le développemcnt de i’ngricul- ture et de I’elevage, le pays se depeuple et les Foulhe, pendant un certain temps, eurent pour principale ressource la vente dcs escla- Tes noirs, aus Iianouris, aux Arabes et aus Haousas. Sanda succéda à Adama, mais c’etait un homme faible ; Bou!)a Ndjidda, qui a\-ait fini par se rallier h Adama, entra en sécession, s’enferma dans Tcholird et refusa de reconnaître In suzerainet6 de Tola. Amadou, fils de Hanian Sambo de Tibati, l’imita et entr:1 inclne en calnpagI,e contre Ngaoundéré et Banyo. La mère de l’Ardo Issa de NgaoundGrè fut tufe par ]es fils d’Ama- dou, au moment de Ia prise et de l’incendie de Ngaoundéré ; ~ao~al, en représailles, attaqua Tihati, niais ne put s’en elIlparer et dot battre en retraite, en pillant quelques villages p3-lens. plus tard, Ng”Ind6ré et Banyo suivirent Rey et Tihati &Ins ]:i dissidence, ainsi que b1:troua et BibCni. En 1901, q1la11~iles E~~~- Peens arrivcrent, l’empire de 1’Adam:Iou:i se désag+pIit, yoin n’&tait phobéi et ne gardait p111s cpc le v:lgiic prestige dc yall- cienne capitale.

/ 11 - - 10 - B TU DES CAMEROUNAISES

du viliage fortifié de Ngaoulcor qui menaçaient Ngaoundéré ; Njobdi les attaqua et essuya une défaite. Bouba Njidda, de Rey, et Haman Nganha. Le Bellaka Magadjji, petit-fils de Koia. attiré 5 NWun- Sambo, de Tibati, accoururent le soutenir ; Ngaou.kor tolnba après déré par ruse, fut abattu par la garde d'Abbo, h l'instant oh il VOU- un sihge de 20 jours. Le Bellaka Kir3 se soumit et s'installa à lait transpercer celui-ci de son &pie. Laouboroli. Xhbo tomba en 1901 dans ia prise d'assaut de Ngaoundéri par le Aprbs un séjour A Boundang et pendant son retour h Ngaoun- Capitaine Cramer Von Clnusbruch. déré, Njobdi mourut empoisonné par une captive agissant pour le blentionnons que les petits Etats Nayo-Bantadje et Gounna sont compte d'Adama. Son fils Haman étendit son autorité jusqu'au des fondations de l'Ardo Njobdi de Boundang-Ngaoundéré. De pays Baga, puis dut lutter contre le chef iiibouni Faebelli, fils du même, Béka dépend de Boundang. Bellaka Koi:i, qui se souleva après avoir transféré sa résidence à la __...... montagne de .\'ganha ; le Eellalr:1 fut tu6 ?I Ng:loundfré. Ardo Issa succéda 6 son fiere Honian ; i1 poussn vers le Sud, loiil dans le pays des Kaka, Ters l'Est dans le pays Laica, et soulllit en outre les Dourou ou Douï, Ptablis dans les massifs isolés précédant la bordure Nord des hauts-plateaus qui n'araient pas été encore souniis par Bouba Xjidda ; il transplanta h Ngaoundéré des colo- nies d'esclaves et peupla ainsi cette region inhabitée ; tandis qu'il était en campagne contre les Icalra, l'Ardo Hamadou, fils de HaInan Sambo, de Tibati, attaqua Ngaoundéré, qui n'était pas encore for- 5- tifié, détruisit la ville et emmena en captivité beaucoup de femmes 6" et d'enfants. La mère d'Issa fut tuée. Ce dernier revint en toute hAte 7" A NgaoundérC qu'il fortifia, puis il déclara Ia guerre h Tibati. A envi- 8" ron une heure à l'Ouest de Ngaoundéré, sur la route de Tignbre, l'armée de Tilmti fut complbtenlent battue. Issa s'empara de la par- 9" tie du pays Mbonm qui appartenait jusqu'alors à Tibati. Vers 1878, 10" il mourut de fihvre dans une campagne contre les Baya. 11" Son neveu, Hanian Gabdo, fils du Laxvan. lui succéda, mais mou- règne 9 ans (1878-1887). rut peu après. A sa mort, Bello, le plus ancien fils de l'Ardo Issa, 12" Ardo &x&a~madouAbbo (fils de Issa) : règne 14 ans (1887- partit en campagne contre les Kaka ; pendant ce temps, son frkre 1901), tué par les Allemands. cadet, Abbo, s'empara du pouvoir, et refusa ]'entree de Ia ville à 1__ RO Ardo Mohaman Yadji (ou Mayi), fils du Lawan Haman : règne Bello, l'obligeant & retourner à Boundang. Soubeirou donna h Bello 1 an 1/2 (1901-1902). 'le commandement de Boundang, qui jusque-]à appartenait à 140 Ardo &Iohaman Dalil (fils de Yadji) : règne 1 'an 1/2 (1902- Sgaoundéré. A Farlroumo, dans le pays Nanichi, Bello recut une 1go4), fut destitué et expatrié. fleche einpoisonnfe des païens et en mourut. Abbo fut u11 despote, 15" Ardo Issa Maigari (fils de Abbo) : regne 18 ans (1904-1922). niais cc ne fut pas m'guerrier. II se contenta d'envoyer son armée Ardo bIohaman Yagarou (fils de Maigari) : règne 2 ans (1922- 16" I Q la chasse aux esclaT.es en pays Laklca. Des milliers d'escla\Tes 1924). furent ensuite poussés sur Ia grande route Laklra, rers NgnoundCrf. 17" Ardo Yaya Dandi (fils de Abbo) : règne de 1924 5 1929. CO~~iiicil bravait les ordres de Pola, l'émir intercepta les relations 18" Ardo hfohammadou Abbo (fils de Yaya) : regne 9 ans, destitué de Ngaoundéré vers le Nord, en occupant les grancics routes carara- en 1939. nibs : en outre, il lui enleva, comme il :I été dit, IC territoire de 19." Ardo Alioum (fils du 1" Abbo) : règne 9 ans. destitué en 1948. Bou~idang. Sous Abbo, eut lieu un soulh-ement des Jibourn de 20" Ardo Mohammadou Abbo (fils de Yaya) : (no 18) reprend le commandement en fin 1948. - 12 - - - 13 - l d.rvDss (:.lI.IEROCN.\ISES

Voici un tableau résun~itdes erpfiditions f:iites par les principaux Lainibe de NgaoundCré :

1837-1839 : Les i\Iboum de Xgaoultor menacent Ndjobdi. Ngaoundlré. Ndjobdi ne peut les déloger. I1 se filit aider par Hnman Sambo, de Tibati, ct p:ir Rouba Ndjidda, dc Reï. Victoirc ap?s deus niois de combats. Une partie des hiboum est ri.duite en esclavage, le reste fut :iutorisi. :i s’installer h I~oui~orok. 1830-185-1 : Il enroya quelrps ex~~i.ditionschez lcs Luv:in Hama 11 I Baya et soumit le village de Dek. 1864-1878 : I I1 dirigea ses razzias rers le Sud, franchit Issa. ’ le Lorn ct atteignit Iioundoy, Bertoua-Dour- mou (région de Ratouri), puis Bozoum, Nana, Bouar, et poussa jnsqu’au Kadeï. II s’attaqua ensuite :IUS Dourou et pilla Bari, Gaza et Gamboukotl ; une partie des Dou- rou se soumit. I1 iniposa tribut au chef niboum de Ngaouyanga et B celui de Lerré, 1 qlli se convertirent à I’Isla111. PIUStard, iI prit et pilla Nianibalta. I1 eut soutenir 5 __.. unc lutte tres dure contre Ardo Hamadou, par un commerçant européen). de Tibati, qui profita de ce qu’il était alli en expédition chez les païens pour attaquer Ngaoundéré qu’il prit d’assaut et d’où il Allemands, une expeditio11 fut discrktement Issa Blaigari. ramena un copicux butin. Ardo Hnmadou envoyée chez les LaIca, sous le commande- tenta une deusii.n~ccampagne arec Ngaoun- ment de Djabo Samba, qui ramena des es- ! 3Cré pour objectif, mais cette fois il se claws. C‘est la guerre E: Dauebaya P (sans Ileurta à I’armle de Issa qui lui fit faire lemi-tour. Issa ntt:iqu:i Tibati et lui enleva es cantons Mboum. B) REPARTITION (Région W. et S.-W.) ET BRRIVEE DES CLAM§.

- 16 - I?CtJUES CA&IIEHOUNAISES -- CONM.\SDEXENT ET ORGANISATIOS SOCIALE CHEZ LES FOCLBO

Le tableau ci-dessous donne, par clan, l'origine des villages ou fokke et la date de leur établissement. CLAN DES VOLLARBE CHAPITRE III

I --

B6ka ...... Boundang flaoFogong vers I- Bcka 1Y35 Génébantal ...... Tur.iva Ngaoumeter- 1 La sociité peul Wakwa-Laouro Zaria 1933 Hore Sariubale . . 'Iïgnbre 1 sgaomokon I 1934 JIarlio ...... Turwa Famille Elba : 1947 Hartap Garua ...... Dibi-Tisons Martap Kum .....,, ..... - 1890 e: La socidtd peul d'aujourd'htti dilfkrc peu de celle clue connut Birsok - Ngodi-IMbid"joro Km 19oti ...... Kum Birsok Othman ; en effet, les bannieres vollarbk débouchant en remous Kantalang ...... - Tisong-Xartsp W&wa 1925 Famiile dlbdiclé : 1914 successifs sont restées fideles à leur tradition pastorale qu'aucun : 1Ibéwi...... Dawaré Yola facteur d'évolution ne les contraignit d'abandonner. Les familles 1860 peul n'ont point nlodifik leurs habitudes pastorales et nomades ; 1948 1 Margol ...... Dawari 1870 elles ont, au cours de la période de conquête, razzié et vassalis4 les i Lougga Tapadi .. Kaoyang 1880 diverses tribus païennes : Dourou, bIbouln et Baya. I1 n'y eut jamais I 1928 de leur part tentative d'assimilation des peuplades autochtones qui i Bawa Hamadiko . Dawaré reprent la charge de cultiver la terre et de payer tribut, les Foulbl. Mayo Yine 1940 Doursuiyant l'élevage itinerant command6 par la nature même du Pani. Slrkrrrrtwo : sol. Manduru ...... EeIeI Les troupeallx se déplacent Constamment, car, quatre fois par Nana Umaru .... Béka-ilIangari Xgodi Manduru ils boire :iux sources d'eau natronnke ; h la suite di1 bétail, Hort5-Bini Lewa Ladd Lewa ...... Men@ (Garua) Bini AIargoI, Rea L~~~ toate Ia famille se niet en branle et se d6place en des circuits dc Surkunvo ...... Sukurwo (Garua) Sini' 1903 transhumancc ddlimités par la situation de ces puits. Manduru Kohel Margo1 ...... Wuro isin e: L'élément peul demeure donc h Ngaounderé dans un ktat de Hamadjoda . . ._. (Garua) - Mandurn 1885 Tumburu - semi-nomadisme. w (1)...... Bini-Ngodi Tumburu Famille Eri : 193s Outre la dispersion des familles, les membres eux-mêmes de Ia afanwui Sambo .. Turfva Bahri-Xyam- famille se séparent fréquemment : le pbre perpétuellement en Nyam-Marko- voyage pour ses affaires, les fenimes temporairément en vilte ou Djalbarke Nan.ivui Clan Illaqa'en : 910 aux champs, les serviteurs dans les rumd6 oit ils cultivent, les en- fants it I'éeole coranique ou faisant leur apprentissage de berger Hanfilon ...... Binder Ngodi Hangloa Xdo ...... Rey Malo-Malo I880 ou en kalifat chez des parents. Fufeke ...... Bibemi Ybidjal !880 ;\Inis la famille a toujours un port d'attache, son sari., cpi rst, soit Yarwol Fuf6ke Clan des ßa'en : I870 3Ir.rina ...... Yola SFaxiiidi.r6 Ynrmn sin - 16 - - 17 - -.1 I

Enfin, certains ébh“ts noirs, jadis païens, con\Tertis B l’ et qui ont accompagne les FoulbC dans leur expansion en leur ser\.ant d‘auxiliaires, sont passés de la situation d‘esclaves B celle d’hon~mes libres, comme par exemple les Langui, population d’origine bata, venue B Ngaoundéré avec les bannihres foulbé parties de Tonrona. I 2” Les esclaves ou mafcho&! (sing. mnfchoudo) (2) compre- naient toutes les populations autochtones païennes et de PI CC noirc. Ces matchoubé se divisaiellt en nlatchoubé des Foulbe et matchoubé du Lamido. Les premiers étaient les vPritaEles esclaves ou, si l’on prdfbre, les captifs : captifs dc case ou serfs, selon qu’ils s’occupaient cic tr:l- T‘aux domestiques ou qu’ils travaillaient ~IISchnnlps. Ces individus, capturis au cours des combats ou B l’occasion de razzia, etaient Ia propriété de leur maître qui pouv:lit en disposer comme il l’entendait, les affecter A tel ou tel tral.ail, les vendre 011 les échanger contre des bœufs, les donner k un haut dignitaire POUI- en obtenir des faveurs.

(1) Sans prendre parti dans le probl6me de l’origine des peul. (2) Le fiminin est horbe (sing. kordo). - - IS - 19 - i' !

lait et du croit de ses 1roupc:Iux. il lui faut des grains et des pro- duits vég8taux, ce qui explique que les posteurs d'Afrique Koire ont toujours dcu en symbiose :iwc ICs cultivateurs, talltat dalls 1:1 situa- tion de vassal (Foulbé du Tog'o, pztr esetnple, (pi d6pentlent des chefs de tribu Kotokoli ou Gourm:~),tmtOt tl:tns celie de suzerain comme dans I'Adamaouu. La situation actueIIe les hiit vine SLIP un pied d'égalitfi :tTee ics cultivateurs auxquels ils ac11l:tent des virres en dchnnge de viande ; de plus en plus, le Peul troquc une partie de ses troupeaux contre du mil, du inoïs ou du m:lnioc. Les nlatchoubé du lamido 6taicnt. :III sens propre. cles escl:lycs d'ELat ; ils étaient considPrCs coninle app:trten:tnt au lamitlo, chef de l'Etat Peul, detenteur ct gestionnaire du Tr6sor public ifal) al). Le lamido les designe p:ir l'expression ti matchoubd am >, mes esclaves.

1' Les vassaux. 2' Les groupements déplacés. 3" Les matchoubé de l'entourage du lamido : a) les dignitaires matchoubé ; b) les serviteurs de case ; c) les serfs. 4" Les esclaves OU captifs de case dont les maîtres sont eux- mêmes des matchoubé.

1" Les uf7ssau.T. C'étaient les populations autochtones païennes, vaincues par les , FouW, mais auxquelles ceux-ci, ne pouvant les reduire en escla-

vage,- avaient accordé un traité. Les vassaux étaient'représentés dans le lamidat par les deux tri- bus Mboum et les Dourou de Ia plaine, ainsi que les Dourou du pla- teau et les Baya : ils avaient conservé toute leur organisation so- ciale, leurs Wages, leur hiérarchie politique sous le commande- ment de leurs chefs coutumiers, leurs croyances et leurs coutumes ; rien n'était changé dans leur facon de vivre, mais ils dépendaient Politkp"t du lamido et payaient tribtrt j 1'Etat peul.

1

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1I !

- 22 - - 23 - C

I :I 1 ! Les malchoubi' ...... L i Etaient la propriété de 1 e IL r s maitres : Iiii donnaient toot leur travail ; en Cchange ic maiti-e les entrete- nait et payait leur iin 11 òt. 2' Les serviteurs du La- niirlo (ou de 1'Etat) :

u) les viissiiiis S1bou111 ...... %&kat : 1 panier (le niil Dcurou (lu plateau par sari', ßaya Quelques Q cadeaux , (ont gardé leurs coutn sur Ics cultures. Pres- mes et leurs chefs). tations en nature (sa- ri: du lamido, etc...). Soinination des chcîs : 1.000 francs. b) Vassans (popula- Kalia Con (1) lion am &lior&, , tions clépiac6cs) ... Xam-Si:tm ni e 111 es Obli,ndtions que les précédents.

Cf Le s djgnilaires niatclioube Dourou \Ihle obligation fiscale; ...... conmandent i tl e s Bava groupements païens Xiám-Xiam ou islamisés de brous- Kaka se : habitent lous 6 (jouissent tl es m61nes Sgaoundéri' OLI i Is conditions q II e 1 e s constituent la cciur (lu hrimmes libres) larnido. A v a i e n t le .tZ) Les serviteurs de nii?ins stnlnt que les case du lamido ... Toute origine serviteurs r!cs Poulbi: I libres. 3" Les serviteur tl n~ dbiiie statut que les ser- servileurs ...... Toutes origines viteurs des Foulbi. li. bres. 4' Les JIbororo'en .... Groupeinent nomade de ;offal : 1 bwcf siir clie- Peul purs. Sous l'au- que troupeuu (!lrn.it tOrit6 de leur Ardo tl'enlri'e SGT les p:ttu- reconnaissant la suze- rages du 1amitl:it). raineté (lu Lamido. :n cas (le stationnement prolong6 p re ni i e r xa1iliat.

- 2'4 - i i

CHAPITRE 11.

’- L’organisation- sociaie

LE COMMANDEMENT.

- 36 -

I i

2s - - - 29 - &rUDES CbYEROUNAlSES - CO~III.iSDE3IEST ET ORG.4NISATION SOCIALE CHEZ LES FOULBk

étaient bien cens& pouvoir disposer de la totaliti: de leur territoire. rations, et que l’exemple des siècles passds prouve qu’on ne peut Tous les terrains, mOme incultes, appartiennent h la collectidé ; parler sans ridicule d’un droit de‘pnitif. le Laniido peut en refirser l’usage et, B plus forte raison, la pos- Lors du classement d‘un lot dans le domaine privi. du territoire, session. I’Adiiiiiiistration ne verse nucui~e redevance, h inoins qu’il ne Lorsqu’un Pou110 ou i111 Ctranger desire s’installer en un certain s’agisse d’un terrain possétll en propre par le L:imido. lieu et y construire un sari., il doit en demander l’autorisation uu s’il existe des cultures ou des constructions, une indcinniti. est Lamido ; il doit lui oKrir un cadeau (tchnrou) s’il vient d’une autre ~ers6e:III Lainido ou au possesseur ri.eI. rkgion. C‘est ainsi que les Forilbi. venant de Sigéria, pour s’installer Le rcrus d’alii.ncr la terrc est motivi. prIC souci ct willer aus intérOts de ses adnii- Les droits du Laniido sur la terre sont liiiiitls : nistrés. Un individu h qui un terrain a ét6 colicldk, qui y a construit son En ri.smnl, le territoire du I:unicIat oppartient h fa collectivitk saré, qui y cultive et qui a mis sa concession cn valeur, est consi- peul par droit tlc conquGtc, et 1:i gestion en est confiée au Lalnido déré comme I~uz~um,c’est-h-dire comme possesseur (1). Ici, nieme qui en dispose pour le 1)ien conimun. en matière d’immeuble, possession vaut titre. Le bien en question peut,se transmettre dans la famille du pos- sesseur ; si le Lamido essaye .de récupérer‘ le terrain, les int6ressi.s lésés peuvent saisir le conseil íles notables, ou IC tribunal couta- mier, pour faire proroger leur droit. Mais le e huruni a ne peut pas aliéner ce bien k un tiers sans l’accord du Lamido, surtout si le tiers est etranger B la commu- naut6 peul. II est reconnu à l’Administration le droit de choisir un terrain pour y élever un bAtinient public (In procédure de classement dans le domaine privl comprend d’ailleurs une consultation obligatoire de Ia population et de ses représentants). .Le Lamido et les notables ne s’y opposeraient que s’il s’agissait d‘un emplacement ri.serv8 au culte musulman. . Sauf h l’égard des Domaines, le Lamido n’a jamais consenti I’aliC- nation totale des terres, et les mtorisations qui sont accordées h des missions (par eseinple k Garoua) ont le caractbre de prbt Q long terme. Ils n’ont certainement pas une idée trhs précise de la notion européenne de propri&! d‘un fonds, ce qui esplique la facilit6 awx laquelle iIs acceptent d’aliéner un terrain aus Domaines poor une faible indemnitC. Lorsque les Europkcns leur parlent de propriltl definitive, ils estiment qu’un tel droit ne peut subsister plus de quelques gi:nC-

(I) Rnpport sur la reciinnnissnncc des droits forlcic1.s rl:lns i’Adnnl:toua, Adni¡- nistrnteur Coquereaun. - 30 - 1

l I I SOJIBRE DE Orgctnisation dic commandement I VILLAGES - .- I>~PEXDAXTS I I

possBde des i villages 110Pll- ressortissants lationgee. in f 1 a n- urbainsid. 2- id. 3- id. 1- l id. .! -Laka id. 1 - Ilboum ((i y1rL.s) zd. non non . id. lrindo ...... id. I village popula- 26. Adjio Hainoa. Q,. Litahi tion nonmelangée. id. .. man ...... ill. 3 rillages popda- 6. Tchiroma H n - Q. Bali t i o n mélangée madjoda .... madjidda ... I JIboum. 7. ~j.TO U r o II a Q. loorolla id. 1 - Ilboum Ousmanou .. 29. Samakicl o Daou- iQ. Yarnibang S. Dj. Hamidou.. (t. Tongo ..... id. 2 pop. mil. 9. Di. Ousmanou. \e. Falingo non 1 -Laka 1 -Baya 32. Di. hdainou . IQ. Pal posskde des I ressortissants matairou .... urbainsid. 33. Pana Hamas- Q. Fada non selhe ...... - 35 villages

de Jlbang). Baya : quatre villages. 1;aka : quatre villages. ~o~~~~ ,lu plateau : douze villsges. 1 rill. bornouan j)Ouroo :a plaine : trente-deux villages. I id. 'i non - 33 - - 32 - I). ____ - .. I

I TU DES CAMEROUNAISES coiimmEmw ur ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULB~-

nombre des vois, mais de l’importance de ceux qui donnent leur avis. En fait, le Galdima et l’Imam ont une très grosse influence, CHAPITRE 1‘ ainsi que l’ancien Galdima, le nommé Bello, dont les avis sont tres écoutés, parce qu’il est celui qui connait le mieux Ia couttlme ; non seulenient l’avis du Galdinia emporte souvent I’adhCsion de la Fada, mais c’est lui qui, assiste de l’Imam et de l’Alkali, propose :\u La- Lamido mido, puis h 1:i Fada, les nominations :ius places yacantes de digni- Le taires. Lorsqu’il s’:igit de choisir celui qui sera presenté Ci l’Akhlinistra- tion pour 6lrc noninic‘!Lamido, les quatre ou cinq premiers digni- taires, aprk de nombreuses consultations officieuses, se mettent Le Lsniitlo, de lu racine Lruonn, signifiant gouverner rLm?zrcp = d’accord, pnis convoquent le reste de la Fada. commander, Lnrnido = chcf, Lriniorde = residence du chef), est le Lorsque tous les membres dc la Fada sont d‘accord, ce qui est chef de l’Etat peul ; il est toujours de famille noble. assez Tite obtenu en raison des conversations officieuses préalables, Le Lamido de Ngaoundéré commence ses lettres par 1:1 formule : les principaux dignitaires mntchoubi. sont mis au courtint de la a Nous, Emir de Borongo, Ardo AIohaniniadou Abbo 2. En effet, le décision de la Fada. titre de Lamido a kté étendu 8 de nombreux chefs peul, qui légale- Parmi les differents candidats, ln Fada choisit en principe le meil- ment n’y ont pas droit (notamment celui de Ngaoundéré et ceux de leur, le plus intelligent, celui qui semble devoir le miens tenir son la Bénoué), et qui sont, en realité, des Ardo ou des Modibo ; noils rang ; ce n‘est pas forchent le fils aìné qui est choisi, et, quoique conserverons toutefois ce titre ail Lamido de Ngaoundfré. le Lamido cherche de son vivant à favoriser un des Yérimn (l), la Fada, si elle le juge trop jeune ou inexpérimenté, désignera un INTRONISATION. frère cadet du Lamido d6funt ou un autre de ses fils. Tous les fils Le Lamido est toujours de sexe masculin et jamais aucune peuvent être désignes, les fils des concubines comme les fils des femme n’a régné chez les Foulbé ; il est désigné par la Fada, conseil femmes légitimes.. . des dignitaires coinposé des principaux dignitaires de race peul, L’examen de Ia gCne:ilogie des Laiiiibe de NgaoundCré montre généralement au nombre de douze : que c’est généraleiiieiit le fr6re cadet qui est choisi et qu’ensuite on Le Galdima (premier ministre). reyient :i11 fils du prCcfdent ; on observe le schéma suivant : Le Sarkin Sanon (chef des troupeaux). A L’Imam (le desserrant de Ia Mosquée). dl ...... fils de A i L’dlkali (le juge). AZ ...... - Al : ‘ Le Ilraziri. A’2 ...... - A1 Le Kaïgama. * A3 ...... __ Le Sarki Yaki (chef de guerre). A4 ...... - A’3 22 et 8’2 etant frhs de Le Djaouro Tongo (chef de quartier) A5 ...... - inêine pere. Le Djaoctro Boumdjere (chef de quartier) j representant A6 ...... - Le les intérêts de Baoussi ‘. A7 A4 Le Chiroma leurs adininis1ri.s...... - \ A8 ...... -- Le Djnouro Feke (chef de quartier) AD ...... - 2i.t . La Fada est un conseil des ministres siegeant d’une Iqon perma- A10 ...... - Al) ’ nente auprès du Lamido. Ses membres ne sont pas égaux, ils sont hiérarchisbs et, c1:ins les di.lil)i.r:itions, il n’est nas tenu compte du - 34 - 1 i

GTUDES CA31EROUSAISES - COMMIASDE.\IESVTET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULB~ i!

DI% qu’elle a connaissance du rlecbs du Lamido, 1:i Fada se rdunif IXs que la cCrémonie du turban est terminde, les dignitaires et la sous l’auvent de Ia case tl‘entri.e, ou parfois prbs de 1:i Mosqude. population sont atlmis h pr6senter leurs cadeaux. Les dignitaires, .Seuls, Ics dignitilires prticipcnt h ce conciliahule, puis, quand ils les chefs de vill:igc of‘frent un cheral ou un bœuf ; les Xeskin de la sont d’:iccord, ils viennent, ci? cortege, rciidrc compte de leur choix rille ou des environs doliiicnt de petits cadeaux de produits virricrs. au chef (le Region ; nvec I’npprol~~tionde celui-ci, ils retourllellt an Le secrgtaire du L:nnido inscrit tous ces cadeaux sur ses registres sari., pénhent dans la cour et font prtvciìir I’heureus Glu ; ils lui de coniphbilitC, puis les cheraux ou tes bceufs sont remis aus digni- annoncent son élection, lui touchent la inain, le félicitent, puis IC taires c1i:irges de leur entretien et de leur recensement. font hubiller somptueusemcilt. et, pour In prcu1il:re fois, on le coiffe En fchange de ccs dons, IC L:unido oKre i ses dignitaires des d,u vaste turb:m des Lnmi1)e. íl se rend iilors cn cortège h In Region, rOtenients et des ttolres. acclami. par la foule. Toutc lo ville est en ICte et les p:fiens organi- Le lendemain, le Lamido :irise les autres Lamibe de sa nomina- sent des danses (1). tion en dirigeant vers leurs capitn!es des dignitaires munis de pré- Le chef de ,Region felicite le noiivcnu L:unicio et lui donne les scnts. conseils d’usage :ILI di.but d’un rbgne que tout le monde espere long Le Laniido de Yola, qui a gardd un certain prestige religieux, est et heureus. prdvenu par un dignitaire de premier rang. En réponse, tous les Le cortège est compos6 de tous les digci!:iires, de ses serviteurs, Laniibe envoient h leur nouveau e fr6re P de riches cadeaux, che- de ses gardes et de ses messagers. Le Lamido retourne ensuite chez vaux, pagnes, armes, etc ... Le Lainido de Yola, qui se considère lui pour- recevoir I’ho,niningc de ses-i~oiureaus~~sujets. .. comme le suzerain de tous les chefs de l’ancien royaume d’Adama, L’intronisation, qui peut avoir lieu avant ou ai1ri.s ïi visite au envoie un cheval harnaché, un nianteau et un turban, signe d’inves- chef de Region, se deroule dans In case serrant aux receptions et titure. Ngaounderé accepte ces cadeaux, niais persiste à se considé- aux audiences. rer comnie indépendant. C‘est toujours un grand dignitsire qui presente les vêtements de On constate en effet que lorsque NgaoundCrd Bcrit à Yola, il com- l’intronisation, l’Imanl, l’ Alkali ou le BIaï--Bornou ; le nouvel Ciu nience son niessage par ces mots : Q: Nous, Emir Borongo, Ardo revêt un boubou blanc, un ni:inteau h capuchon en soie blanche, Mohammadou Abbo, i notre frhre le Lamido de Yola P, et ce der- il est couronné d’un turban blanc raste et très soigneusement ajuste. nier lui répond avec la nienie formule fraternelle. Le Maï-Bornou, chef de Bornonan, a pour prerogatire de coiffer le Pendant trois jours OU plus, les fêtes continuent et, chaque nuit, Laniido ; c’est lui également qui remet aus dignitaires leur turban, les serviteurs et les païens dansent (remarquons au passage que les insigne de leur noblesse. Foulbé ne dansent jamais, alors que les jeunes gens et les jeunes Les Foulbd expliquent que les Bornouan sont renus arec eux et filles Bororo dansent). qu’en conséquence leur chef est trbs respecti. ; peut-être faut-il voir La succession du préddcesseur est réglée le plus rapidement pos- là un reste de rassalitk des Foulbé aus grands chefs du Bornou, sible par les soins des dignitaires ; ils s’occupent d’abord des veuves vassalit6 antérieure au soulbvement peul. du precedent Lamido, mhe ou belles-sœurs du nouveau. Les qua- L’Imam et l’Xlkali prononcent des prieres appelant la benédic- tre fenimes légitimes pourront se remarier à leur gr6 aprbs un délai tion de Dieu sur le uopveau Lamido. de viduité de 104 jours, OU vivre avec leurs fils ; la nière du Lamido Le nourcau Lamido n’est astreint ii aucune réclusion ou retraite ; actuel a longtemps vécu dans son saré. il ne prononcc ou ne prend part lui-mi.1ne CI aucune pribre. Les concubines et servantes de race noire sont réunies ; celles avec lesquelles le predkcesseur a vdcu maritalement, ou qui peuvent etre consid6rCes comme ayant eté des concubines sont renvoyees ; la distinction est parfois ddlicate à faire. Toutes les anciennes concubines qui ont accouché d’un enfant OU qui ont eu un commencement de grossesse suivi d’avortement, ayant portd dans leur sein un enfant du Lamido, honinie libre, accèdent

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p:r CHEZ FOULB~ IhCDES . (:omi~xD~:msi- OKGANISATIOS socI.irx LES _--- CAMEROUNAISES lcut cheval, portent son couvertures, le parasol, et de ce fait A la qualiti. de Pernines lilircs : elles retournent dans leurs son siGge, ses familles et peuvent se remarier. ciifin le Gndo, chef de la chaise. Les autres femmes, avec Icsquclles IC dXunt n’a pas eu de rela- Les ,jours de grande f$te, le cortege coinprend les inessagers, les tions sesuelles reconnues, pawmt :!u service riu nouveatr Lamido solctats du contingent païen :trmi.s du bouclier (bnwrdc) ; ces bou- et deyiennenl ses servantes (it1 ses concubines. cliers sont parfois reconrerts de nombreuses petites lanies metalli- Le nOuveau 11roii1~.hoinlite cl’:ige miir, est ~&n6raleinentdfja (pres niobiles pour eCrayer les chevaux des cavaliers enneiiiis : puis n1:iriC avec quatre Feinnies 1i.gitimes : lu naiso on civile est rapidc- les chndtfe (sing. clwdal), cavaliers recouverts darinure ou de cotte nient rcconstitui.e, les dignitaires 1n:ltchouhi. donnant chacun une (le maille (l),et dont les chevaux sont caparayonnk avec de lourds fille ou une sœur coinnie concultinc ; tuns les cirnnbr: pai‘ens en- tissus mollctonnés, derriere le Lamido, suivent Ics Djaouro‘en de voient une jeune fille coinnie servante. Chaque 1,uniido totalise ainsi brousse et les notables qui ont tenu h lui faire honneur. une centaine de servantes ou de concubincs, sur Icsqucllcs il :I des Cette cavalcade multicolore a grnnd air ; ces cnmliers, enturba- droits matriinoniaus. 116s coinme ceux que nos ancStres combattirent en Palestine au Le jour même de son intronisation, le nouveau Lamido s’installe s~v‘siede et au xv” si6cle. r:ippcllent, 5 I’khclle locale, le fnstc de d:ins le soré ; comme Ia d6signntioti du nouveau chef suit immédia- grands Sultans sarrasins. tement le dbciis de son prCdCcesseur, il ne se ptlsse pas deus jours entre la date de la mort et de l’inhumation et celle de son instal- ... q.II. lation. FIN DU REGNE. I1 prend, ipso facto, possession du Baïtal comportant tous les biens rattaches 5 la fonction de Lamido, aiusi que le produit des En principe, Ia Fada peut deposer 1111 Lamido qui ne donnerait impôts. Seuls, les quelques biens personnels que pouvait posséder pas satisfaction, mais, de mémoire d‘homme, le fait ne s’est jamais l’ancien Lamido avant sa nomination reviennent i des héritiers. produit ; toutefois, la coutume reconnaît ce droit a Ia Fada. Le Lamido ne change pas de nom et garde ceux sous lesquels il Par contre, il est arrivé triis souvent qu’un prétendant ou qu’un était precédemment connu ; les deux noms du Lamido actuel repré- rival se dressàt devant le Lamido ; il en résultait une guerre et l’un sentent son prenom (Xohamniadou) et le prenom d‘un de ses ancê- d’eus niourait de mort violente, soit au combat, soit par trahison. tres (Abbo) dont il veut honorer la mémoire et s’inspirer. L’actuel Lamido, Moliammadou Abbo, a été dépose en 1937 par Chaque fois qu’il doit paraìtre en public, le Lamido revêt les décision du Haut-Commissaire $1 la suite de graves exactions ; il vètenients blancs, large turban en amande, burnous blanc, etc. .. II recut l’ordre de se rendre en rbsidence à Tignitre avec sa famille et est le seul k porter des vêtements sans ceintures, alors que tous les quelques concubines ; l’Administration demanda à la Fada de lui dignitaires sont vêtus d’étoffes de couleur et se ceignent le ventre dfsigncr un successeur. de plnsieurs ceintures en tissus de couleurs vives. La Fada s’ktait inclinée derant Ia destitution de Mohammadou, Lorsqu’il sort en public, il ne se déplace qu’accompagné d‘une mais, persistant i le considerer comme le seul Lamido legal, elle suite nombreuse : devant lui marchent les dignitaires foulbe, Gal- (?fisigna, pour le remplacer, le nommé Alioum, choisi volontaire- dima en tete avec l’Imam et l’Alkali, suivis par les dignitaires mat- ment, inais secrhtement, parmi les moins dignes ; Alioum, nlal cboube, puis les musiciens ?ì cheval, griots, joueurs de tam-tam conseillé, se prit triis au sBrieux et gouverna avec cruauté et fantai- (tambar¿),les joueurs de grande trompette (kakaki). les joueurs de sie : il brima certains dignitaires, conmit ?ì peu pres autant d’exac- petite trompette et de clarinette (pnrd),puis les gardes (dogan‘),avec ” tions que son prédécesseur et, en outre, donna le spectacle affligeant leur chef 5 cheval, armés du sabre ?ì large lame, les messagers d‘un ivrogne et d’un agit6. païens, troupe armée de la lance, avec leur chef, le Sarlcizz Kofn, ensuite viennent le Sarkin Yara (chef des prisons et bourreau) et le Sarkin Libida (chef des chevaux caparaqonnés). puis tes esclases domestiques (les Djagi), qui marchant autour du Lamido surveil- - 38 - 1 i __,. .. . -

&TUDES CAXEROUNAISES -

En 1948, Nohaniniadou Abbo a Et6 réintegre dans ses droits et Les assisltinls se rCunisscnt ensuite dans la case de rCccplion et Alioum envoyé à Galim avec quelques concubines. rdcitent les pricres d’usage, puis chacun se retire. Lorsque Mohaniinadou revint, Ia cércinionie d’intronisation ftit La cCrdnionie se deroule dans le calme et la dignitf, pns de cris, refaite entièrement, mais on lui remit ses anciens v.Ptenients. I1 de hurlements ou de douleur csu1)Crantc ; les proches du Lamido recut de nouveaux cadeaux de la population qni sont :ill.. ,. ... lui. Dès qu’il a rendu le dernier soupir, les femmes préviennelit secrè- VIE DE FAMILLE. tenient les gardiens de la porte, les Pana’en, qui empêcheront qui- Le Laniido est g6nCralc1nent mari6 au inoment de son intronisa- conque d’entrer dans le saré, sauf les grand dignitaires et les Mal- tion ; dans le cas contraire, il se marie suivant la coutumc peul. I1 loums. Ces derniers pénètrent dans la chambre mortuaire pour choisit comme fen" legitimes des feninies foulbi., sans tenir procéder la toilette du mort ; sans retirer son boubou, l’Imam et L compte des clans ou des familles ; il peut également, s’il le dcsire, deux Aialloums le lavent et lui passent un pantalon blanc neuf, un ép ou ser u ne f einnie aKra nc hie. vêtement blanc neuf, un turban blanc neuf, puis versent de l’eau Les fenimes ICgitimes se nomment reiirbc rimbe (sing. debbo de Zem-Zem sur le front, les mains, les genoux et les orteils ; pen- dimo), ce qui signifie feiiiines libres. Les concubines sont appelées dant tout le temps de la toilette, les dignitaires attendent {I la porte sillabe (sing. salado). de Ia chambre. Le sare du Lamido est une vaste enceinte de quatre hectares enri- On ne met aucun suaire, mais on attache le boubou autour du ron, entour& de murs, hauts de 5 h m. ; le visiteur traverse corps arec des rubans blancs, qu’on retirera dans la tombe. 6 um serie de cases de rkcption : corps de garde, salle de reception, tri- Le corps est placé sur un seccos ou sur une natte et recourert bunal, petit salon, magasin h vivres, magasins pour Ics armes, les d‘un pagne. Pendant ce temps, une tombe parallélépipédique, peu viitenients et les harnachenients ; s’il appartient au personnel du piofonde, a éte creusee, face à la Mecque. palais, il pén6tre ensuite dans les appartements prives do Lamido, Le corps est sorti de la case et porté à bras ; l’Imam s’avance et qui comprennent sa chambre Ci coucher et quelques cases diverses ; $rononce les prières (Sourate de la mort et la Chahada). de là, ìl peut penétrer dans les quartiers des feinnles ; les femmes Le mort est deposé dans la tombe, devant laquelle les assistants LBgitimes possCdent une chambre et une cuisine, avec une cour pri- psalmodient Ia Chahada ; il est recouvert d’un plafond en planches vée et des cases pour leurs enfants ; les concubines et les servantes et Ia tombe est rebouchée. logent dans les autres cases et se partagent un certain nombre de II n’esiste pas de fossoyeurs attitres et ce travail incombe aux cuisines et de cases oh sont disposées des meules. Les seuls habi- serviteurs miles. tants dii sare sont le Lamido, ses femmes, ses concubines, ses gar- cons non pubCres et ses filles. (1) I1 est h reii~nrquer que les Lnmihe meurent souvent jeunes. Le jour, les visitcurs ont acck dans la prcmicre partie du sare ; - 4ß - - 41 - liT u L)ES c.isi~r (1). qui n'est pas occup6 ii des questions administrntivcs, judiciaires OU coiimmntie les scrvnntes et les concubines. politiques, il se live h la lecture da Qoran ou des livres de droits musnlninns. Le Lainido est lettri. en arabe, il connait l'étriture et 1)nns les magasins du s:iri. son: conservk Ics t:tml~~iursct les 1):in- sait lire le foulfoulde Ccrit (Inns ce systemc, mais il ne connait pra- nicrcs hlanches remises prXíla~n:~. une r6scrve de lances, de car- tiquement pas la lnngue ara!^. quois, de hucliers, les selles et Ics hn~nachementsdes chevaus du La ni ido. L'1m:im et les llalloums sont dans le même cas : its savent par ceur un ccrtain nombre de Sourates en arabe, dont ils connaissent Lorsqu'il apparait dans les pikes dc rkception ou B I'estGrieur, le Lamido est toujours suivi de griots, qui chantent ses louanges, qui, le sens général, mais dont ils sont incapables d'ktablir le mot i mot. prononcées sur un ton d'invectives, sont un melange dc foulfoulde, Ils connaissent un certain nombre de mots arabes, Ieurs prieres, des sentences et des proverbes se référant commentaires corani- de haousa et de mbouin. aux ques. En roici quelques exemples : Lors du passage de la Mission de visite de I'0.N.U. en novembre 1949, le PrBsident, RI. Awni Khalidy, de nationalité irakienne, a 1" Kakeo Que tu sois beau...... ddsiré haranguer les notables en langue arabe ; il n'a été compris 2" Torongiiiwa Duniaru ..... Un mâle Gléphant. de personne et a dû passer par le truchement d'un interprète par- 3" Namidjin Douniciru ...... Le mari de I'univcrs. lant le francais et le foulfoulde. 4" Oriban Saraki ...... Lc pire des dignitaircs. Quoi qu'il en soit, les Foulbé de Ngaoundére sont parmi les plus 5" A'jiknn Sarlsi ...... Petit-fils du Lamido. 1 pieux du Cameroun et se considerent, i juste titre, comme excel- fi" Dm Sarki ...... Totmihie est chef. lents musulmans. Les Foulbé estiment que, d'apres le Qoran, c'est le Lamido lui- 'i" Kaïma Sarki ...... Fils da Lamido. même qui est à la fois Imam et Alkali (EI Qadi), mais il délègue S" Djamna Lapo ...... Reste en paix. ! ses fonctions et ne les remplit pas effectivement. O" Gabn Lafiri ...... Derant toi, la pais. L'Imam conduit la prière à la Mosquée, il bénit les mariages, il l.0" Baycc Lafia ...... Derriere toí, la paix. préside aux libérations de serviteurs, aux adoptions, il conduit les 11" Dama Lafia ...... A ta droite, la paix. enterrements. L'Imam actuel, Imam Ahmed Djoda, suit la Voie Qadriga, tandis ,W' Haooni Lnfia ...... A ta gauche, la paix. que ses collaborateurs et presque tous les fidèles suivent les Voies Tidjaniya ou Mahdiya. * En marchant A côte de l'Imam, le service de Ia Mosquée comprend sept Ladan 13" Rakoiimi fa/î snnnou ..... Chameau, marche tranquille- (illuezzin), qui chaque jour appellent les fidèles à la prière. ment. Le vendredi, les Ladan appellent à 13 heures pour avertir les gens d'avoir 5 faire leurs ablutions et à revêtir leurs vètements de fbte. *** Quand le Lamido a pris place en grand cortege, l'Imam gagne sa I place pendant que le Ladan appelle pour la deuxieme fois, puis la (1) Ce qui signifie en inboum In cheftaine cfc Ia rase d'entrk &as femmes. prière est dite SOUS Ia conduite de l'Imam, d'abord face i I'assis- - 42 - - 43 - f

t t COIAIANDEMENT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULBk

kince, puis face h l’Orient, enfin le Qoran est lu en entier, tous les fois la Fada ; c’est lui seul qui en prend l’initiative, dans la iiiesllre assistants lisan: en inPiiie tcinps les Sourates qu’ils se sont répartis. oil il désire Otre Cclnirh : ;\Iohmmadou hbbo consulte ~~ttltlelltln Les autres jours, les Ladan n’:ippellent qu‘une lois. L‘Immi est Fada. assisté par un adjoint, le Xaïhi ; In Nosquée et le personnel reli- .Jamais, le Lamido ne donne directclnent ses ordres aus chefs de gieux sont entretenus par le TrCsor, mais les fidèles sont charg6s de s:trd, sauf lorsqu’il n un travail iinportant it faire esécuter pl’ ter- fournir le bois et 13 paille pour l’entretien des hhtiinents. tains d’entre eux, p:ir exemple pour Ics travaux de rbfection de son La Mosquée actuelle a été construite par I’hdministrstion. sare ; ce trayail est ii la charge des matchoubi. WSS~UY, et chacple C’est le Lamido qui prend l’initiative de certaines prieres publi- Arnado mboum est tenu d’entretenir une case ou une partie de la ques ; par esernple, en cas de secheresse prolongbe, les fideles se muraille. rCunissent h la hiosquCe,, rfciteiit quelques Sourates appropriCs, Enfin, au dfbut de chnque mois, le Lamido fait une aumhe sup- puis terminent paï le chapelet. Chaque vendredi, on tue un bœuf pldmentaire, un hod est tiid et la viande en est distri1iui.c aus dont la Tiande est distribude ans vieilles femmes et aus enfants. infirmes et aus pauvres ; en outre, un Tetenient et une coiffure sont c’est l’aumône. donnés h un orphelin. Apriis la prihre, le Lamido rentre dans son sare, oil les visiteurs Lorsque des étrangcrs passent par NgaonndtrP, émissaires des sont admis h lui parler. Chaque jour, il rdeite les cinq prikrcs autres Larnibe ou personnages importants, le Lamido leur offre u11 (julde), à savoir : Ilœuf, des vivres et des v6tements. Lorsque les Lamihe de Banyo, Tihati, Tigniire et &Ieig:uiga se rCunissent 5 NgaoundérC, il ne leur le matin ...... coba (gob) ; est pas donné moins de dens breufs B chacun ; cle plus, le Lamido h midi ...... djuhra (zohr) ; leur envoie de la nourriture chaque jour et peut sacrifier pour ce le soir ...... agir (ncr); faire plas de dix hufs ; avnnt leur départ, il se doit de leur remet- tre des cadeaux : burnous, turbans et coiffures. aprBs le coucher du soleil mdgnribn (maghreb) ; boubous, Les dignitaires des Lamibe Ctrangers ne sont pas oubliés, ainsi la nuit ...... échai (icha). que le Djaouro de Meiganga et les Amabe Baya. On peut en conclure que les dépenses du Lamido sont grandes Le samedi, après Ia prikre du matin, le Lamido lit et commente le et que celui-ci n’apprend pas sans crainte les visites de niinistres Qoran, puis se rend aus bureaus de la Région pour coufdrer avec ou d’autres grands personnages nécessitant la reunion h NgaoLin- le Chef de Subdivision et le Chef de Région. dere de nombreux chefs. Le dimanche, il sort de ses appartements et, dans la case de Outre les dignitaires loulbé qui portent les titres de l’ancienne réception, il reqoit les dignitaires et les Djaouro’en qui Tiennent le hiérarchie administrative des H~OLIS~,mais qui n’en esercent plus salder ou lui soumettre différentes questions. guiire les fonctions, la cour comprend tous les matchoubé du Le Lamido est assisté d’un secrétaire, le Jlngntalcarda ou Bindoo ; Lamido. I’aktueI se nomme AIalloum Hassanou ; ce secrétaire prend note de . Ce sont ses fidèles, ses hommes, ils sont appelés matchoubh du tout ce qui se dit concernant les affaires $Etat : c’est lui qui rédige Lamido ; ils étaient en fait des serviteurs d’Etat, car ils n’etaient les procès-verbaux de conciliations et les jugements. pas attachés à la personne du Lamido, mais h Ia fonction ; ils ne Le lundi, le mardi et Ie mercredi, le Lamido préside, de 9 h. h changent pas à la mort da Lamido et continuent d’assurer leurs 14 h., son tribunal composé des trois Allrnli et du Secretaire. services auprks du successeur. Enfin, le jeudi est le jour particulierement réserve aux visites En t&te, viennent les dignitaires matchoub6, avec lenr famille, Chaque jour, les ,dignitaires qui n’ont rien d’important h faire chargés des travaux Ics moins flatteurs, travaux de construction ou viennent au saré du Lamido y faire leur cour et restent de longues de voirie ; c’est eus aussi que le Lamido délègue pour faire exCcu- heures, immobiles et silencieux, dans Ia case de reception. Pour ter les travaus dont l’Administration l’a chargC (toiture en paille, examiner et régler les questions importantes, le Lamido réunit par- Toies publiques. etc...). - 44 - - 45 -

- -. ... -. . ~ - ... -- -. &TCDES CAMEROUNAISES COXMANDEMENT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULSÉ

Puis, viennent les anciens serviteurs de case, les messagers, les gardes, palefreniers, etc.. .$ d’une condition souvent misérable ; enfin, les paysans des colonies agricoles de Roumcle Zaguc et de Roumde Abdallah. CHAPITRE VI Les dignitaires matchoubf proriennent des tribus Silmnbé, c’est-à-dire celles arec lesquelles les FoulbE ont conclu un traité de pais (Xbou~n,Dozzroa). Ils n’ont pas de rcssources propres, si l’on en excepte les exactions qu’ils comniettent fréqueminent ; ils sont I habillCs, nourris et entretenus par le Lnn1ido, sur les fonds du Tré- sor ; les plus riches possPdent une iluportante maison nrec de nom- Les impôts de 1’Etat peul breus sersiteurs, et plusieurs feninies (trbs rnrenient des femmes I libres), ou des concubines. Ils ne se livrent pas :I 1’élerage, mais i recoivent du Lamido des cndeuus (scthzc), de mil, de vetement et I même de bétail. P3r contre, ils pagent eus-menies leurs iinpbts et celui de leur famille. En foulfoulde, I’impôt s’appelle djomnurgol. Le collecteur d’im- pOt se nomme djomnowo, et payer I’impBt se dit djomnugo ; ces mots dksignent toutes les espèces d’impôts ou de taxes. Les redevances percues par le Lamido, chef de In collectivitd peul, sont de deus ordres : les redevances d‘ordre coranique ; les redevances d’ordre coutumier.

REDEVANCE D’ORDRE CORANIQUE. C‘est ce que les Foulbé appellent la zalcka et qui est la zalckat du droit musulman. Le Qoran ne prfvoit qu’une seule redevance, la zakkat, et elle constitue une des cinq obligations du croyant [la profession de foi, la prière, le jeûne, l’aumône (zakkat), le pèlerinage]. La zalckat est I’aumbne légale, et il en est fait mention nu ver- set 130 qui prEcise que son but est de venir en aide aux mendiants, aux pauvres, an serviteurs très bons ~nusulmanspour les aider H s’affranchir, aus endettés méritants pour leur permettre de se libé- rer, aus gens de guerre trh croyants et aus phlerins allant i Ia Mecque. , b-., Mais le Qoran ne spdeific pas qui doit percevoir et distribuer cctte redevance ; il n’en indique pas la quotité. Dnns le e Lubabu a, commentaire du Qoran en quatre volumes, dans les e Exp1ic:itioiis du Qadi Kasiru 3, de Bnihaïu, et dans In - 46 - - 47 - BTUDES CAXBROUNAISES - cvm.uwmxr fi:r ORGAXISITIOS SOCIALE CHEZ LES POULB~~

u Risalxt du Qadi Abdulay de Girnw:Iiniou s, il est dit que tout t:ird, les chefs politiques, qui eumuhient souvent le pouvoir tem- musulinan doit remettre annoelleinent h son chef 1:i zakltat qui f porel avec le pouvoir religieux, s’arrogkrent le droit de s’approprier comprend un bœuf de 2 :ins par 30 bacufs OU une génisse de -1 ans les biens vacants, c’est-&-dire les biens des musulmans décédés sans pour 40 boeufs et le 1/10 de In rccoltc. lieritiers. Dans l’Adamaoua, les quotités perroes sont les suivantes : Dnns I’Adainnotia, cette redevance est peryue comme suit : 1 t:.iurillon de 2 ans pour 30 tPtes ; 1” Le Lamido hCrite de tous les biens vacants au cas oh le défunt 1 taureau de 3 ans pour 35 i 40 ti.tes ; ne laisse :tueun IiPritier connu. 1 gCnisse de 3 ans pour 40 h 50 tetes ; 2” Les autres successions sont rCyli.es soit :ILI gr6 des Iiériliers, 2 taurillons de 2 ans pour 60 h 80 tètes, soit devant lin ~l:~llouni,soit, et c’est la m:iJoritC des cas (quand et Ia progression continue h croitre coniine ci-dessus. elles pri.sentcnt une certaine importance), devant le Lamido qui :I La xkkn gaouri, autre taxe percue par te Lamido, est In dîme le droit de contraindre les gens h se présenter à son tribunal. sur les rkoltes ; elle est fixée en principe h 1/10, niais se réduit en Celui qui parta~eIa succession, Alallouni ou 1-amido, percoit un fait h un panier de niil (20 Bg.) par saré. Cet impbt, qui s’appelle 5 disii.nie de l’h6ritage. tort p zulclta s, est dérivé de I’ncliour du droit musulman (clime 3” Lui reviennent 6galement les biens des absents qui n’ont pas sur les récoltes) ; il était jadis perp sur tous les païens ; il a ét6 reparti au bout d’un certain temps. présenté aus Européens coinnie une G. zaldtat > afin de le légitimer Si, par la suite, des hCritiers se font connaitre OLI si les abscnts à leurs yeus, mais en fait les païens ne devraient pas payer l’au- rri.apparaissent, leurs biens leur sont rendus. iiidne légale due par les seuls croyants, et ce disiknle de Ia récolte Lorsqu’il y a des descendants directs, I’Oussoura est de 1/10 ; constitue purement et simplement un tribut. En émancipant les tri- quand il y a plusieurs filles et pas de descendant mâle, elle est ’ bus païennes de l’autorité du chef foulbé, nous l’avons supprimé de 1/3, et s’élkve jusqu’i la moitié s’il n’y a qu’une fille. peu k peu. En fait, dans le droit musulman, les païens vaincus, et Comme on l’a ni, elle revient tout enticre au Trésor s’il n’y a aiisquels on accorde un traité, payent le tribut Jizyrc. aucun parent. En outre, le Lamido est le 22” héritier et, de ce fait, intervient * s; dans les r&gles assez compliqu6es qui permettent d‘affecter h cha- REDEVANCE ‘D’ORDRE COUTUMIER. que héritier sa part. (( Sosal D. - C‘est la t:txe de fermage et de pliturage due par <( Ouchoura )L - C‘est I%npôt sur les successions. Le mot vient les étrangers au chef politique. AIais, en praticlue, cette taxe n’est sans doute de l’arabe nchour, par suite d‘un contresens, car I’impdt appliquée clu’aus Cleveurs Ctrnngers et notamment aux Bororo’en. islamique sur les successions s’appelle wnrissn. Quoi qu’il en soit, Tous les Peul pasteurs du lamidat ont la libre disposition des ;e prélèvement d’un 1/10 sur les successions est bien d‘origine cora- ptiturages ; si on étranger vient faire paitre ses troupeaux, il est nique : la tradition raconte qu’on apporta un jour au prophbte équitable qu’il paie une redevance h la collectivité. Mohammed une succession j régler ; étant en conversation avec un La coutume fixe cette redevance i un bœuf par troupeau, ou lettré, il chargea ce dernier de la faire h sa place ; comnie celui-ci mieux h un bœuf par propriétaire. La taxe est percue par le Sarlcin refusait, prktendant qu’il n’avait pas le temps et que ses propres Sanou, soit B l’occasion de la venue des troupeaux nu Lahoré, soit . affaires lui donnaient assez d’occupation, Mohammed lui donna en sc rcndant sur les lieus de pâturage. Cette tase :I été supprimée l’ordre impératif de licpider cette succession, puis, quand il eut, p:ir l’Administration francaise comme prêtant h des abus ; elle sub- termini., il lui dit : a Prends maintenant le dixikme de chaque siste dans les lnmidats de Tignere, Kontchn et Banyo, oil elle est part. g peryue sur les Bororo’en. Tant quc la societé musulmane ne lut pas hiérarchisCe, les &í:)l- loum rcglaient ies successions et prélevaient 1/10 de celles-ci ; plus .._* ....* - 4s - - 49 - 4.

! &TUDES CAXEROUNAISES - COMJIAXDE>IEST ET ORGAXISATION SOCIALE CHEZ LES FOULBk

REDEVANCES DE UHORL Taxes variables et peu importantes, destin6es i payer les l’rais d’entretien des Lahoré par les chefs. CHAPITRE VI1 i: ’* :i: LE9 RECETTES. 3 En 1948, le Lamido de Ngaoundérf :init percu au titre des diai.- rentes redevances que l’on vient d‘énumérer : La justice Zakka ...... 3.051 beurs; Soffd ...... néant (tres peu de Bororo’en) ; Zakka du mil . . 350 bœufs, 2.500 fr. : Ouchoura ...... 150 tonnes.

*Q* Le Tribunal du Lamido tient audience chaque semaine, le lundi, le mardi et le mercredi, de 9 h. h., dans une case destinée à cet LES DEPENSES. 5 14 usage et située dans une des cours du saré (Dankì Kwa ka Niaki). Toutes ces redevances sont perçues an nom du Lamido et versées Le Lamido si6ge sur une estrade ; près de lui, se tiennent l’Al- au Baïtal, le Trésor public. kali Dawa, assesseur, le Modibo Hamadjam, assesseur, le Malloum Le mil est conservé en nature, la plupart des beufs vendus (B ln Poullo, assesseur, et le secrétaire (Bindowo), Mal Amadou. Cl” Pastorale par exemple) et remplacés par du numéraire. Les parties se présentent ensemble devant le Tribunal ; le plai- Le Trésor public, ainsi reconstitué chaque année, sert à entrete- gnant parle le premier, puis les témoins, puis le défenseur ; Ie Tri- nir les serviteurs du Lamido et ses dignitaires, en outre à répondre bunal base sa sentence sur les dispositions du Qoran, des Rissala au devoir d’aumône prescrit par le Qoran ; le Lamido, à chaque et du Tufa ; généralement, les causes sont simples et sont faciles à grande fête (Ramadan, fête du mouton, anniversaire de la nais- résoudre ; en cas de complication, le Tribunal délibere seul. sance du prophète), distribue à la population, et particulièrement h Le Tribunal applique le droit niusulman le plus strictement pos- ses familiers, mais quelquefois aussi aus fonctionnaires africains, sible, dans Ia mesure od il le connaìt. Ce droit est également appli- y compris ceux qui, originaires du Sud, servent dans son lamidat, quC :ius païens lorsqu’ils comparaissent devant IC Tribunal du des vêtements de deus types, grands boubous pour les dignitaires, Lamido. Jadis, et réceminent encore à TignBre, on soumettait les petits boubous étroits pour les serviteurs ; il distribue aussi des che- païens au poison d‘épreuve. vahx, des vivres (1). Quand la cause est instruite, le Lamido prononce la sentence ; I’écrivain l’inscrit en dessous de l’identité des parties et de l’exposé (1) A Garoua, en 1950, certains commis clu Sud ont reçu en c:ideau des ho+ de la cause. bous type a serviteur .. Deus fois par semaine, le jeudi et le samedi, les assesseurs vont soumettre les jugements au contrôle du chef de Subdivision. Lc Tribunal connaît des règlements de succession qui sont obli- gatoirement soumis au Lamido, des affaires de violences et injures, abandons du domicile conjugal, affaires concernant le statut des ci-scrvitenrs et remboursement de dettes. - 50 - - 51 - i ì

liTrDEs C.\.)IEROCXhISES COM\I.ASUIIJIEST liT ORGASISATION SOCIALE CHEZ LES POULSd _-- -__

La justicc du Lamido, conlr6li.e par l’Administration, est assez Ari se plaint de ce que W~llou~nIbrahiina est venu 1i:lbiter dans douce et ne donne lieu h nucuiic obserwtion dkfavorable (1). sa case. Lorsque l’auteur d‘un larcin a reconnu son YO! et a restitué, il Ce dernier interrogi reconnaît et accepte de vider les lieus. Ari est renvoyi. avec une semonce : s’il ri.siste ou nie, il est garde quel- lui remet uiic indemnitC de 2.000 fr. pour les indeinnitCs de r6pa- que tcmps cher le Sarkin Koln, jusqu’h ce qu’il ait avoui. le lieu oi1 rations des dégits qu’il y awit faits. se trouvent les objets ~olis. Lorsque le coupable s’est {idh des mies dc fait sur le plaignant, Concilirrtion .V” 26 do 22 février 1952. il doit lui payer une indeinnite de 100 i1.000 fr., apri.s guérison. Diol< 3koum, fils de Bcllaktt Bandere et de Foldi, 40 ~IIS,né h Toutes les affaires un pou impor:antcs, vols, ct coups et blcssu- Sg:Iouh:1, y tlcincurant. contr’e B:ikari, fils de Atiliou, 32 ans, 116 h res, sont défirées au Juge dc Pais. JIadep, y Zteineurant. Si les parlies refusent ln conciliation et In sentence du L::mido, K6c!aine un Laurcau de 2 :ins. Le difcnseur interrogé reconnait ils peuvent portcr leur litige devant IC Trihunal de preinicr degri. le f:iit et p:iye la somme de 4.000 fr. :III demandeur. Ce Tribunal, dont IC chrf dc Suhdivision est le PrCsident, peut évoquer une affaire, mGmc lorsqu’clle :i tlCejh éti jugée par le Conciliation S” 85 dir 22 fth’ier 1951. Lamido. Toutes les successions doivent Gire soumises au Lamido, car un Hassana, fils de Aliou et de Tani, 52 ans, ni h Riou, demeurant disibine de l’héritage toinbe dans la caisse du Trésor. Cet imp6t est i Ngaoundéri., contre Bouba Abdoulkadri. calculé d’une facon d’ailleurs modeste, par les Alkali ; il est retiré Dette ; réclame une soinine de 2.050 fr. Bouba interrogi recon- avant tout partage. naìt les faits et paie sfnnce tenante au demandeur. Si les héritiers cherchent B esquiver l’Ouchoura, ils sont convo- qués d’office et voient leur bien amputé d’un 1/10 particulièrement Succession A’” 36. fort. Le Lamido fait tenir par un secretaire tin cahier d’enregistre- Iya Bouba, fils de Haiiiayadji et de Adda Tobi, tolilia1 du Djaouro ment des successions, dont copie est envoyée ila Subdivision. Hainoa Djalo Samba Jlarko, est di.cS.de, laissant 63 bœufs. Lorsque la succession est importante, afin d’éviter la fraude et les II y a quatre héritiers : fausses déclarations, le Tribunal consulte les recensements admi- nistratifs, dont copie lui est communiquée par le Chef de Subdivi- Sn fenime Ho~~iiiiiFnlomuata herite : 7 bœufs et 175 fr. ; sion. Sa femine I)ji-n:jbou hCriic : 7 hcenfs et 155 fr. ; Supposons que les hfritiers aient déclaré 30 boeufs, alors que les Son irare 0um:irou Yéro IìCrite : 33 b~ufs: recensements indiquent que le défunt possédait 50 bœufs : le Tri- Son FrGre utirin Abdotilinhi, de Gnider, hérite : 10 Imufs ct donne bunal, se basant SUT IC chiffre de 50, commence par retirer les 950 fr. h la succession. 5 bœufs de I’ouchoura, puis partayc les 45 bœufs restant théorique- Tase de I’ouchoura : 6 I)oeuls et 600 fr. ment entre les héritiers qui se débrouilleront ensuite entre eux. La part de Abdoullnhi, absent, cst confik au Djaouro Djalo .‘ Voici quelques types de conciliation (traduction littérale) : Samba. Conciliation N“ 22 du 22 fiorier 1.951. Succession .V‘ 3’1.

Ari, fils de Djime et de Djahra, 25 ans, ni. B Tongo, demeurant & Dia %bo, (IC race lalia (cx-~~oIY~o),est décédi.e, Iaissc 1111 IIIXU~. NgaoundCré, contre Nalloum Ibr:thima, tribu mandara, 50 ans, n6 II y a un héritier. à Mandara, demcurant i Ngaoundirk. Son fils Sainbo hirile un beuf et tlannc 200 fr. Tase dc I’ouchourn : 200 fr. (ce qui n’cst &);I.: c:

ÉTUDES CAHEROUNAISES COJl.\IhXDEBlEXT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULE&

Succession No 33. Il y a 11 héritiers : 58 ba?ufs et 1.304 fr. Hadja, fille de Baba Adamou et de Astaboyi, tokkal du Modibo Sa inkre Aminatou a herit6 . . . . Hamadjam Ndigou, Djaouro Ousmarou &Para, est décfdée, laissant Sa fcmine Aichatou - . .. . 22 bœufs. 22 bœufs. cinq bœuEs. Su femine Djanabou - . . . . 40 bœufs ou chevaux et y a quatre héritiers : Son fils Hamadou - .... I1 donne 1.834 fr. Sa mPre Inna Astaboyi a IlCrite : 1 bœuf et donne 500 fr. ; Son pPre Adnmou a hi.rit0 : 1 bœuf et donne 500 fr. ; Son fils Abdoullahi - . . . . 42 bœufs. 42 bœufs. Son mari Hamadilto a lidrite : 1 bœuf et regoit 2.500 fr. ; Son fils Mahmoudou - . . . . -1.3 bœufs et donne 1.834 Son fils Bah Hainad a hérite : 2 bœufs et donnc 2.50 fr. Son fils ßello - . . . . francs. Taxe de I'ouchoura : 1.000 fr. S:i fille Absntou .. . 20 bœufs et 541 Er. La part de Bah Hninnd est c0nfii.e il son grand-pCrc paternel - . 20 bœufs et 541 fr. Assoura. Sn fille Djanabou - . . . . Sa fille hdama - . . . . 20 Bœufs et 541 fr. Succession IV" 32. Sa fille hlaimounti - .... 20 bœufs ct 541 fr. Alhadji Babari Oumarou, fils de Hana Samba et de Astadjam, Tase de l'ouchoura : 39 bœufs ct 200 fr. tokkal du Djaouro hIalam Wassandé, Kiambaka, est decédé, lais- Les parts de SInhinoudou, Adaina et Maimouna sont confiées &, sant 106.060 fr. leur frhe Hainadou. Huit héritiers : En dépouilI?nt les jugements rendus par IC Lamido en 1951, on Sa femme Mairama a herité ...... 11.933 fr. rel6x-e les sentences suivantes : Son fils Mohanied - ...... 13.920 > Conciliation Ka'20. Son fils Aboubakar - ...... 13.920 % Son fils Abdoullradri - ...... 13.920 > 700 fr. pour indemniser des dégiîts faits dans une plankation par Son fils Dalhnton - ...... 13.920 des bœufs. Son fils Issa - 13.920 ...... ' Conciliation N" 16'. Sa fille Astagado - ...... 6.960 1.000 fr. de dommages et intérêts pour un coup de baton sur la Sa fille Djamsatou - ...... 6.960 a Taxe de l'ouchoura : 10.606 fr. tête ayant cause une Iégkre blessure. Succession n' 28. Conciliation N" 14. Alhadji Ismaila, fils de Ousinanou et de Fndimatou, toIcka1 Remboursement d'une clot déj& versee en partie, promesse rom- Djaouro Bonba ßélel, est décédé, laissant trois bœufs. pue & l'initiative de la fille. Le pEre de la filIe rend les deux pagnes Il y a deux héritiers : et une somme de 130 fr. ; .Sa femme Asmaou a h0ritE 675 Er. Conciliation .\I" 8. Sa fille Fatoumata a herité : 2 bœufs et donne 1.275 fr. Haman a construit une case dans le saré de Abdoullahi sans son Reste un bœuf qui revient au Baïtal. antorisation. Le propriétaire obtient le départ de ce c locataire >. Taxe de I'ouchoura : GOO fr. inais doit lui payer le prix de Ia case, soit 5.000 fr. Succession No 27. Concilidion N" 5. Le k'érilna Ahmadou Laindd, fils de Hamoa et dc hminatou, toklial Galdiina Ham:idou, est dCcédC, laissant : 1 cheval, 386 bœufs, Issa demande qu'on lui rende son khalifat confié 5 Balrari. 11 1 Cine valant 1 Itceuf, 2 sabres, 1 boubou valant 1 bœuf. obtient satisfaction. Le khalifat est le bien d'un mineur ou d'un - _- - - 54 - 3;)

------.- - - kITDES CIJIEROUSAISES COJI.\IANDE.\IEST 13 ORG.\NIS.iTION SOCIALE CHEZ LES FOULBk - - absent (ou d’un voyageur qui doit s’absenter pour longtemps) et u Attendu que ma plainte Sera mise en considération, veuillez (pi est confie h un tiers, soit h l’initiative de l’intéressé, soit par le u agréer, Monsieur le Chef de Subdivision, l’hommage de mon pro- Tribunal de conciliation (succession). fond respect et mes remerciements infinis. * Le curateur doit :Crer son khalifat avec conscience ; il a droit I1 s’agit là d’une partie fine i IaquelIe participaient des gardes et aux fruits et, quand il le restitue, ne regoit aucun salaire pour sa des ProstituCes, et qui finit mal, du fait de l’ivresse des participants. gestion. Devant le Tribunal conciliation, Koumatou doit payer 300 fr. de Concilinfion N“ Pï;. dommages et intér2ts. (Conciliation N“ 100 du G octobre 1950). Restitution (le 2.801) fr. doi”! h titre de clot par la famille d’une Conciliation N” $7. fille qtii roinpt son engagement. Ln femme Goumdja, I7 Liiis, :i quitt6 IC donlicile conjugal ; le mari In fait convoquer devant le Tribunul pour tenter une reconci- Concilinfion S” 10s. (Divorce). liation. Mairamo, fille de Snrkin Hnoussaoua, demande le divorce parce I1 donnera deus pagnes i S:I femme qui accepte :!e riintégrer le que son mari boit be:iucoup et la bat. Le inari recoiinaìt ses torts et domieile conjugal. réclame Ia dot se montant h 3.000 fr. Concilirction S” 9G. Le Tribunal accorde le divorce et ordonne trois mois de viduité. La femme Dilio, 23 ans, porte plainte contre son niari pour Coutume foulb6 : divorce par consentement mutuel (note du Tri- coups et demande le divorce. bunal). Elle obtient un bent en dommages et intérêts ; .IC Tribunal lui Conciliation No 102. accorde le divorce. Aniinatou n’aime plus son mari et demande le divorce ; celui-ci Conciliation No 93. accepte et reclame un taureau, inontant de la dot. La femine Maina M:tirama, 23 ans, den?ande le divorce parc: que Divorce accorde par consentement mutuel. Trois mois de viduité. son mari est parti en voyage à Booar, depuis deux ans, et ne lui a rien laissé ou rien envoyé pour son entretien. :: :i: Le divorce est prononcé (ce type de divorce est frequent). Plainte de Walcilou Gardi, 39 ans, contre lioumatou, fille de Les divorces par consentement mutuel sont tres fréquents ; il Haniadou, 20 ans : suffit h la femme de declarer qu’elle n’aime plus son mari, mais elle doit renihonrser la dot. Parfois, le Tribunal reconcilie les époux ; 0: Monsieur le Chef de Subdivision de Ngaoundéré, Adji, 30 ans, reut divorcer parce que son mari ne lui a pas donné a .J’ai l’honneur de venir auprh de votre haute bie:iveillnnce de vêtements. Le mari lui offre deux pagnes en présence du Tribu- a entamer une plainte contre 13 nommée Koum:itou pour les motifs na1. La femme accepte de retourner chez lui. a suivants. A trois heures de la nuit, etant avec mes amis, Iiouma- Fréquemment, le Tribunal, lorsque le nombre de témoins est a: tou est venue brusquement, disant qu’on lui a role une somme insuffisant (un ou pas du tout), defere le demandeur au serinent a. d’argent de 300 fr. La femme étant bouleversée par le vin se mit pour appuyer ses dires. Le demandeur jure sur le Qoran. d h lutter contre mes amis, disant qu’ils ont volé. Voulant les défen- 11 peut arriver que le mari refuse de divorcer ct de rendre la dot. a dre, la femme se bondit sur moi, me blessa, nie morda (sic) et SPance iV” 3.3. (Donnfion,nrimdne). a déchira IIIOR p:int:ilon ample qui coûte 2.500 Pr., une chemisette Aliin Bélel, SG ans, déclare qu’aprL:s sa mort une somme de 0: de 250 fr. Elle :I tenu mon corps jusqu’i ce que je risquais de 146.290 fr. prise snr sa succession sera distribuée :IUS pnuvres, en a mourir. S‘il n’y avait pas (eu) de personnes, ce serait ma mort. tant qu’aumGne. Fait devant témoins. e Quand elle :iv:iit s:iisi ma verge, le Caporal 13ouronli0, Oumarou Les nffnires de dettes sont de beaucoup les plus non~breuses; et Ouseini étaient présents. elles sont géni.rale~ueiitsimples et le débiteur nie rarement. - .i6 - - 57 - I

~TL'DESCAMEROUNAISES - CWIJIINDEBIESTET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULB~ Conciliation No22. 2" 1/8 de la succession est retiré de la masse et partagé entre les Astadjoda, 35 ans, porte plaintc contre Bouh:~, 23 ans, qui a femmes légitimes ; e violé sa fille. 3" le reliqnat est divisé en trois parties : deux pour les héritiers (Il s'agit plus exactement de relation sesuelle arec une toute mâles, une pour les héritiers femmes qui est partagée entre jeune fille, sans Consentement de sa mère, ce qui motive la plainte leurs enfants. de celle-ci, frustrée d'un juste bcntfice). Bouba payera deux bœufs pour :ivoir pris In virginité de la jeune Si une femme légitiiue ou une concubine est enceinte, on réserve fille sans autorisation. iinc part d'enfant nirile. Souvent, les frcres vivent dans l'indivision, et c'est le frh aine Concilicction A'" 6. qui gère Ie betail, les cultures et l'entretien du saré ; si un des frè- Alhadji bi Hamdja yient de d6cl:mr qu'apr&s sa mort, sa fcmnie res veut se séparer, :I In suite d'un différend grave, sa part peut lui Habidou (souldo = concuhinc) sera libre et qu'elle prcndra le noni ètre remise, mais aprits que sa demande ait été soumise au Lamido de Habibatou. qui juge si Ia separation doit se faire. Conciliation No 66. Les testaments sont assez fréquents ; ils sont surtout faits en Montre que les héritiers sont responsables des dcttes du défilnt faveur des serviteurs que le testament veut rkconipenser ; ils sont et doivent les payer. généralement oraus, sauf si I'intkressé sait écrire. Sa part laissée par testsinent est prklevée avant tout partage, avant même le prél& Conciliation h'" 55. vement de l'ouchoura. Une femme qui trouve que son mari gere mal son troicpeau le fait Le foulfouldé étant une langue écrite (en caracteres arabes), les confier en khalifat 5 un curateur. f archives du Lamido sont assez riches en testes anciens ; il nous a Eql950, le Trihunal du Lamido a connu 379 affaires, dont : paru intéressant d'extraire un certain nombre de jugements rendus avant l'arrivée des Européens ou au début de notre Administration, Succession : ; 240 qui mettent particulièrement bien en lumière la situation légale des Dettes : 70 ; anciens captifs, Divorces : 26, dont 1 refusé, 10 accordés pour absence du mari et 15 par consentement mutuel ; Voici quelques jugements reconstitués et présentés d'une facon Dommages et intérêts : 12 (pour dégâts caus6s dans les cliainps simplifiée : par des bœufs) ; a) Bobbo Bello, fils de Abba Bouba, demeurant 5 Dime, contre sa Adultère : 1 : servante Yaltabo. Doiiiinages et intérêts : 3 (pour coups et blessures, attentat g la Déclare que sa servante s'est enfuie depuis trois mois et qu'il pudeur) ; vient seulement de la retrouver. Taltabo reconnaìt les faits. Donation entre vifs et bœufs ou argent : j ; Le Tribunal du Lamido juge que Taltabo doit retourner chez son Echange de servantes : 1 ; inaitre et sera recensée sur le registre de Dime. AumBne : ; 1 Remarque :Abba Bouba avait pris Ya1t:ibo comme concubine en Remboursement de dut : 2 (fianpilles ronipucs) ; 1911 ; il est mort en 1917 ; faisant partie de la succession, Yaltabo Restitution de klialifat : 4 ; est restée chez son fils Bobbo jusqu'en ; ?I cette date, elle de- Divers : une femme qui obtient de faire confier ses I~ieiish 1920 inanda son inaitre de la laisser rentrer chez elle à Goumbéla ; curateur parce que son mari les @re mal. 5 Bobbo ayant refusé et L'ayant frappée, elle s'enfuit. Yalhbo déclare Les règles de partage des successions sont assez complexes. On qu'elle était la femme d'Abba ; le Tribunal estime que n'ayant pas peut les rbsumer sommairement de la hqon suivante : eu d'enfant #Abba. elle ne peut 6tre affranchie et que, d'aprhs Ia 1' 1/10 est d'abord prélevé par I'ouchoura ; coutume, elle est toujours Ia e kordo > de Bobbo. 58 - - 59 - krUDES CAMEROUNAISES

b) Safiatou, du tokk:tI Djaouro Xgaoudamdji, est dOcCdPe, lais- Tase de l‘ouchourn : 3 baufs, 37 Thalers, 3 paniers et 15 calebas- sant sis bœufs et deus serviteurs. I1 y :I sis héritiers : ses de mil. Son mari Hamaselbe recoil . .. . 2 bœufs et 35 Thalers. Henmqoe : Le souci essenticl du Tribunal fut d‘accorder des Son fils AIohamniadou - . . . . le serviteur Talla et don- parts strictement égales h tous les hCritiers de rnbme rang (les trois ne 40 Thalers h la suc- filles ont exactement in nihie pnrt). Pour simplifier les calculs, le cession. Lamido operait en Cvnluant tous les biens en bœufs. Son fils dbdoullnhi - . .. . le serviteur Iioloua et Ainsi, dans d’autres successions, un boubou avait et6 evalué B un donne 40 Thalers h la bœuf, tin Bric aussi (les &ne5 sont rares) ; dans Ia succession de succession. hIalloum Djoubairou, un servitclIr avait &ti. évalué la valeur de Son fils Balrari - . . . . I Imuf et i5 ThaIers. deus bœufs ; dans la succession de Gouroudja Ahmadou, un cheral Sa fille Fanta - . . . . I Imuf ct 75 Thnlers. avait 6tC estime h la valeur dc trois bœufs ; ailleurs, une vieille ser- SI IiIIe Hnxaou - . .. . 1 !xerr¿‘ ct i> Thalers. vante est cstin1i.e valoir un bceuf. Généralement, les bœufs comptent Tase de 1’ouchour:i : 1 Imuf et 10 Thulers. dans les successions pour 25 Thalers et les moutons pour 5 Thnlers. Remarque : Les parls des DIS 6tmt en principe égales, on re- d) Housseini, BIS de Hamadjam, demeurant h hIaqari, contre sa niarque que : un serviteur 40 Th. = 1 bœuf 75 Th., donc un - + servante Gourdo, fille de Anafi. serviteur vaut 1 batuf el Il5 Thalers. Housseini porte plainte contre sa servante et déclare qu’elle a c) Nana Haniadjodd:i, fils de Bouhari, du tolilia1 du Djaouro refuse de faire son travail chez lui, car elle reste chez son mari. JIoussa est décc‘.de, laissant : -1 serviteurs, 20 bœufs, Laoukobong, Gourdo reconnait ICs faits. Les assesseurs du Lamido ordonnent 3 moutons valant 1 bœuf, 244 Thalers, 35 paniers de mil. h Gourdo de donner h son maitre douze paniers de mil par an, I1 y a 6 héritiers : moyennant quoi elle pourra vivre chez son mari et y rester définiti- Sa ~ii&reYOti :I heritc‘. ... . 5 Bœufs, 2 Thalers et vement : les deus parties sont d‘accord. 5 paniers de mil. Remarque : Le travail d’une servante a éti. évalu6 ici h 12 paniers Sa femme Xstadjodii - . . . . 3 boeufs, 60 Thalers et de 20 kg. par an, soit 240 kg. de mil, ce qui représenterait aujour- . 4 paniers de mil. d’hui, au taux actuel, une somme de 2.400 à 3.000 fr. Moyennant le Son fils Haiiia Dilco - . . . . Ie serviteur Djabo, sis paiement de cette quantité de mil, la kordo Gourdo est dégagée de bœufs, 45 Thalers et toute ovfigation envers son maître, niais son statut ne change pas : 9 paniers de niil. au décès du maitre, elle fera partie de la succession. Sa fille Gourdo . - .. . . Ia servante Rahamatou, 2 bœufs; elle donne e) Djidéré, fils de Arna, de Sabbal, déclare qu’il a été affranchi 2 Thalers :i In succes- par sa inaitresse, Ina Hawa, avant sa mort. I1 présente ses temoins, sion et recoit 4 paniers le Sarki Yaki Haman, le Djaouro Tongo et Ngoura. Les témoins de mil plus 15 calebas- confirment ses dires. Le Tribunal reconnait h DjidérC le statut ses de niil. d‘homme libre. Sa fille 13:illtiss:i .- ., . . le serviteur Diouldé. un f) Haldou, ex-serviteur, r6cIamB par Issa, objecte qu’il est libre lmuf, 50 Thders, 4 pa- depuis quinze ans. I1 pr6sente ses témoins, ses dires sont reconnus niers et 1.5 calebasses exacts ; le Tribunal reconnait son &tat d’homme libre. de mil. S:i fille JIairamn - ... IC serviteur Kaka, 1 hceuf, g) Bobodji vient déclarer qu’il a affranchi son serviteur Djouldé 50 Thalers, 4 paniers et qu’il lui a donné le nouveau nom de Hamadjouldé devant les et 15 calebasses de niil. ttmoins Djaouro Tafida et Hamadama ; le Tribunal enregistre.

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-- &lYJDES Ch>IEKOUNhISES

II) Hariatou declare qu’elle a donnt‘! 50 inarks à son maître pour être libre. Le inaitre reconnaît avoir reçu la somnie et accepte d’af- franchir Hariatou ; le Tribunal reconnait h Hariatou la situation de femme Iibre. CHAPITRE VI11 i) Hounia Laiinndji vient faire enregistrer I’affranchissenient de son serviteur Bahia, auquel il donne le noni d’AbdouHahi en prG- sence de deux temoins. Nous voyons par ces exemples anciens que si la situation des ser- La religion viteurs Ptait rude et si elle faisait fi des liens de famille qu’ifs pou- vaient contracter, par contre les affranchissements étaient assez fréquents.

Les Foulbé de Sgaoundfr; seraient parmi les plus pieus du Came- roun, et il esact que, lorsqu’on les déf&re au serment, ils ont une grande-répugnance 5 se parjurer ; par contre, ils sont tolérants et leur coutume reconnait In feinnie une place dans Ia societe sup&- rieure % celle deu feiunies d’Afrique du Nord. La guerre pr&chée par Othninn dan Fodio, et qualifiée de Djihad, ce qui lui donnait un carnct6re sacre, n’&tait pas l’invasion d’un pays païen pour y porter Ia foi, innis un soul&yementdes Peul sou- dano-haniitiques contre les roitelets negres, sous l’autorité desquels ils se trouvaient. Les païens n’ont pas été convertis : les Foulbd ont pris le pouvoir politique, inais, par un juste retour des choses, ils sont retombés pratiquement dans la main des Noirs, par, l’institution des servi- teurs (notamment des dignitaires matchoubé) et par le métissage : le sang peul n’est plus gucke perceptible chez les descendants des I grandes familles. Actuellement, quelques dizaines cle dignitaires niatchoubé et leurs noinbreuses famiIIes vivent E: aus crochets b des FoulbP de brousse, par I’interm6diaire du Iatiido et du Tr6sor public, sans fournir aucun travail. l Si l’on escepte quelques Hoousa et quelques Foulbé IettrGs, on l constate que la majorité de la population de Xgaoundfré ne prati- que qu’un Islam rudimentaire. Les classes riches et Ia inasse sont musulmanes, pnrce clue l’Islam est une niarquc de supCriorité so- ciale, de distinction, de culture : c’est aussi, pour les honinies libres, le rappel d’on pnss6 de libre pouvoir et de prestige guerrier (I), c’est enfin ln religion de leurs pbres.

(1) Rapport du Gouverneur Beyris. - 62 - - 63 - _- TCD DES CI>IEROUXAISES CONJIASDEMEST rr ORGAXVISITIOX SOCIALE CHEZ LES POGLB~

La 1:ingue arabe n'étant pas parlée, la pratique de la religion a Ainsi que le livre de dlmngamnhr, Ccrit par Abou, p&rede Mohn- rendu nt5cessaire un grand nombre d'ecoles coraniques. L'instruc- mctl Algtssirnigyti, fils d'Aliou Akhaririyyi Albisiriyyu. tion qui y est donnée est d'un niveau estrdniement bas ; les maitres Les Rissnltrtcc, Imanu, fils d'Abudjaidi Algairawnniyyi, Abu sont gCnéralenient forniés sur place et choisis parmi les nieilleurs Jlo11.1man (dit Abrlullahi, fils d'Abudjaidi Algair:Wnniyyi). BlCves des &Iallouins qui se sentent 1:1 voc:ition d'enseigner. Qucl- ques-uns ont t5tudiC i Toln ou au Bornou, niais ils sont gt5nCralc- Le .Ilrrhtcr.sstcr., Halili, fils d'Ish:ig:i Xlmalikiy~i. nient incapables de comprendre les versets qu'ils font rPpt5ter ii leurs élèves. AUTRESLIYRES Le livre de Abrih dbdnllnhi, fils d'Isma'ila, fils Iltrahima, fils de i:i Muguiratu, fils de Barda Zabana Allni Hhriyyu. LES ECOLES. Celui de dbih Husseini, Aluslimi, fils d'Al1iutl~~:idjiXlgassiriggu, de Abili Dawda Saleiinana, fils d'Ach-Assu Achalilafitniyu. La ville de Ngaoundéré compte dis-huit écoles coraniques et dix- el de ;Muwriddncc Jlnlilzi, pere d'ABdullnhi Malilti, fils d'Assissi, fils neuf Bcoles du degr6 supPrieur, groupant environ 560 éleres ; qua- dc AIaIiki, fils ci'hhih Ahmiro. tre ninitres portent le titre de Goni, niais ils se le sont vus attribut5 sur place et non pas à Kodouza, comme cela se doit : les autres sont LliS ESPLICATIOSS DU B02IAS appelés Malloum. L'enseignement supérieur est d'un niveau très bas ; In culture des De Djnlûlctddini Jtohrimmndu, fils d'Ahmadu Almuhalliy~i. Mociibo de 1'Adaniaouq est bien inférieure à celle des Oulema du De D jaldlirddini d bdnlrcihmani, fils d'Abubalcnri Suyudiyyi. Tchad et notamment d'Abéché ; le seul centre d'enseignement un De Ziifiiyafu de d bdnllnhi, fils de iiIohatlled. peu important se trouve i Yola. De dbdcillrrhi Ibnii d bussi. L'enseignement supérieur est gratuit, mais les Ctudiants doivent pourvoir eus-nièmes à leur subsistance. LIVRESDE GRANMAIRE Les principaux ouvrages étudiOs Ngaoundéré sont (liste fournie 5 dbuh Abdldlnhi Jlohnmed, fils de Mohamed, fils de Dawd:~et fils par le lettré Déwa) : de Djurûmia. Abdulrnhmnni ddjadjiriyyi de Cheikcr Mohamed, fils d'Ahmed. . Alfinfu, fils de Mnliki Mohanicd, fils d'Abdullahi, fils de Alalilci 'I Al-Undulussiy yi. LIVRESDE PRIBRES LITRESDE JUSTICE Er DI; DROIT * Abudjnïdi AbduIlchi, fils de Aniiru Allnhdariyyu. Abdulbdri Al-Asmnwigyu Arrufd iyyu. Tuhf~ful-HclLk~lil7li,fils d'dssinii Cheihu Inianiu Abi Xbdullahi ,* Yahyn, fils de AIohanied Gurdubiyyu. ,\Lohained. Dans le illohtnru Chiiri Adjchiliyyi, six livres sont étudiés : Bito~chtafulHukkdmi. Lilgcibi Sayyidih, phd'Abubakar Noha- med, fils d'Assimi Al-Undulussiyyu. 1" Celui de Imru Ulgaichi, fils de Hudjuru, fils d'Harissu, fils d'Umaru, fils de Hudjuru, Al-Akbariyyu. Les livres imprimks et manuscrits sont assez rares ; ils provien- 2" Celui de Nabingafu. neut soit de Sokoto et de Kano, soit du Proche-Orient ; actuelle- 3" Celui de Alhnmntiz, fils de Numâna. ment, de nombreux Malloums se font espCdier des @orans et des 4" Celui de Djuhairu. livres de Droit d'Afrique du Nord (notamment d'Alger). 3" Celui de Dnrfafn, fils de Abdu. Les cleux maitres les plus instruits clc ZJgnottnd6ré sont l'Imam 6" Celui de dnfnrcta. Ahmecl Djoda rt Nohnman Sambo (l'ancien :isscssrur destitu6).

- 64 - - 63 - I?II"X'S CAMEROUNAISES COMMANDEXEST ET ORGAHXSATIONSOCIALE CHEZ LES FOULB~

Le premier a fait ses dtudes sur place, le second h Gourin et h Les enfants viennent 1'école tous les jours de G h. O h. et de Kano ; ils n'enseignent plus. 13 h. i 17 h. ; ils ont congé le jeudi toute la journke et le vendredi Les autres niaitres d'école ont hit leurs études sur place, h I'ex- matin. ception de quelques-uns d'entre ein qui ont fr6qoenl6 les 6coles de Lorsque leur enfant sait lire et écrire, nu bout d'un an ou deus, Yola. les parents remercient le >Mlouin en lui donnant un jeune taureau. Les C1L:vcs qui ne font aucun progres sont arrêtés rapidement. Le LJS.rE 1)TS Bc01.1:s maitre insiste I,e:\ucoup sur la premifire sourate, qui est ricitie h ln pricre ; en gtn6r:ll, les enfants, lorsqu'ils qui[te!lt I'dcole, connnis- Ecoles cormiqltes Enseìgnrnienf scrpe'rìeur sent les cincpinte premi&rcs sourates et savent lire et icrire les Hamadjotla. Jfotiiim Abdotil Kadiri. caracteres nrabes. 1 Sdo tiwa. M:iliini Ahmadou Tourningal (rtcitc Lorsque l'enfant :I appris une certaine partie du Q~~:III,il est de Yaya Adamou. le Qoran h la Mosquée). coi1tuIne pour le p+re de verser une aumhe, g6ni.ruleinent remise J1aI:im Oumarou. Jlalam Ahmadou (assesseur). aus enfants puuvres ; lorscpe l'enfant connait son Qor:in, qu'il Goni Dogo. S1:ilani Balrnri. recite le début et qu'il lit correctement In fin, il quitte I'dcole et Goni Abba. ~1al:iniHamad j oda. prend le titre de Mallourn (Jlnlnm en haousa) ; bien vêtu et escorte Goni Abisso. JIalain Sibnwaihi. de ses parents et amis, le jeune homme fait des Tisites aus princi- Goni Amarssia. ~Ial:unAbba. pales notabilités, qui lui offrent des cadeaux 1Ialam Abou. ala ia^^^ yaya mussa. Malani Ngoura. JIodibo Hamadjoda (assesseur). 2" Ecoles supgrieures (Maïlisa) . L'Imam. Alkali Dawa. Ces écoles dispensellt un enseignelllent plils complet ans jeuIles SIaiouiu Yamoussa. JIodiho Djaria. garcons Pgés de 12 ans et 5 ceux qui sortent de 1'6cole coranique. Xalam Hamagabdo. Modi110 Ahmadou. La durée de cet enseignenient n'est pas limitée : cerkiins 6tudient Malam Haldou. Modibo Dalil. jusqu'à 16 ans, d'autres jusqn'h 30 ans. Les matihres enseignées Malam Moussa. Malani Paya Adamou. sont i Malam Oumarou. MaInn1 Ngoura. Sarlci Haoussaoua Safiou. Malouin Faroukou. I" La connaissance de Dieu,.les pribres, les ablutions, les devoirs Malam Toussoufa. Malam Hamadou. du croyant, la nature de Dieu, ses cluatre-vingt-dis-neuf noms, etc JIalani Ibrahima. ... . 18 Mnlnm Hassanou. 2" Le vocabulaire et Ia gramInaire arabes. 3" Ekpliccition du Qoran en langue vulgaire (en foulfoolrl6 OU en 19 haousa) et commentaire ; cet enseignement délicat n'est pas laiss6 a n'importe quel lettré, seuls les Modibo ont le droit de Les écoles coraniques spnt de deus sortes : coninlenter le Qoran. 4" Lecture et Ctnde de Ia Sunnu et de différents livres de Droit. 1 Ecoles coraniques proprement dites (Sudu Zangide) . Un jeune homme qui possi.de parfaitement toutes ces connois- Diii~sles dcolcs coraniques, les JIallouins de Ngaouiidéré ensei- sanees prend le titre de hIodibo. gnent :ius enfants 1:i r6citation du Qoran. Les éleres suivent les L'enseignement snp6rieur est gratuit ; les 3Iodil)o enseignent caractcrcs du doigl et rCcitent p:~r eceur, ce qui a pour résultat de I u pour Dieu 3, ne demandent et ne reSoivenl aucUnc r6tribntion. leur hire conn:iitre :III moins les premieres sourates et de leur Suivant son clcgri d'instruction, un dtudiant ser:^ ciu:ilifiC de apprendre {I lire. MalIouni, s'il sait lire et Gcrire ; de Goni, s'il peal rfcilcr Ic Qornn - (i6 - - G'i - ~TTUDESCAMEROUNAISES CO3I~IANDE>IESTET ORGAXIS.4TIOX SOCIALE CHEZ LES FOULBE 7

en entier par ceur : de Modiho, s’il en snit autant nue ses maîtres. consistent en longues recitations de formules pieuses (dhirkr). Pour parfaire leurs études, de nonibreus ftucliants vont B Tola et L’initiation i la voie est sanctionnée par 1’Ouerd (les Foulbé disent à Maroua, voire h Kano. Wird), conf8rl.e par le Che¿kh de la confrérie ou par ses delégués, Les professeurs les plus ci.li.bres de ces ccntres sont : les Jloqqndem. JIolthti Aimdoti, u11 Peul de Tola ; Les novices sont appelfs Xourid ; ils se noninient Khoucin après Malam Maigari Jlaïsalka, B Kano, avoir rey I’Ouerd. et Malam BoubP, h Soltoio. Les plus parfaits qxifis sont rCcomgensCs par lu Bnrrikn, ftincelle de In puissance divine, trnnsmissible aus hhitiers spirituels. I1 existait i bIaroua un uiaìtre ri.put6 qui est mort il ---y a quelques Au Soudan, et eu particulier dans l’Adamaoua, l’affiliation h une années. conl‘rbrie permet de se procurer un guide spiritilel et un protecteur. Les lettrés foulbf sont attirés par l’Islam occidental ; ils ne frf- Les populations noires et les Foulbé eus-mêmes ont toujours ét6 quentent pas les écoles d’Abéché, d’inspiration orientale. attirés par les associations, secretes ou non, politiques ou religieu- La différence de Taricja n’influe pas sur le chois des maîtres ou ses, permettant h l’indix$du de se transcender et de ressentir cette de l’enseignement, qui est dispensf h tous les étudiants. impression de puissance, de cohésion et de protection que donne A Ngaouudfré, les professeurs les plus cotfs sont : l’appartenance à un mou\-ement nombreux et qui domine les insti-. tutions politiques locales. L‘Imam Hamagado. On suit tel ou tel Cheikh ou Chérif pour son prestige ou son . L’hlkali Davv-a. influence, sans toujours appliquer, même connaitre les pratiques Ahmadou (quartier Bali). ni de confrérie. Le hIodibo Dali1 (quartier Bounidjere). sa Le MalIoum Hassanou (quartier I’arnibang). L’essor d’une Tariqa est fonction de la valeur personnelle de son Le Malloum Hamadou bi Garga (quartier Tarnibang). chef ou mCiiie de ses Moqqadems. Le Malam Ibrahim (quartier Haousa). Les confréries ont été souvent à l’origine des guerres de conquête . I (Othman dan Fodio) ; elles ont formé des cadres d‘enseignement Et, en brousse, h Hossere Guiye, le blodibo Mahondf. sans cesse renouvelés. 1 i Elles ont apporté aux Noirs et aux Foulbé, 5 la place de l’Islam légaliste et formaliste, une religion mieux adaptée à leur tempéra- ...... *.“ I ment, par un rituel qui permet de faire place aux pratiques magi- CONFRERIES RELIGIEUSES. ques en dehors de l’orthodoxie et par le caractère secret de l’asso- ciation et la fraternité qui unit les membres. ‘Dês Ia fin du XVIII~sikle, on a pu assister h un renouveau de Ia L’Islam pratiqué zi Ngaoundéré vient de l’Ouest et notamment de foi musulmane en pays soudanais, caractérisé par I’actisiti! des Nigdria, mais il n’est pas insensible au prestige de l’Islam oriental. Confréries religieuses. 1 Le centre religieux le plus important de est l’?la, dont Ces confréries avaient pris naissiunce nu Maroc depuis le sva sic- r 1’Emir se fait appeler Emir el Yamin (1’Emir des fidèles). Tola est de. Le Coufisnie d: JIysticisiue > s’inspire ni du ni de ou ne Boran, considéré comme la citadelle du Tidjanisme, et beaucoup vont s’y Tradition, niais, élargissnnt le sens de certains versets et de cer- la faire initier. tains hadits. et leur attribuant sens cache coniinun des fidb- un au Le prestige religieux des centres de Nigeria se renforce du lien les, il recherche connaissance de Dieu et la satisfaction Î la (Haqiqa) politique et surtout historique. Les hiahdistes de Nigeria ne sem- de I’dme, par la méditation intfrieure et par l’intuition, aidfes par blent se livrer actuelIement à aucune propagande, mais Ia situation la concentration de l’attention. les veilles et le jeûne. frontalibre de leurs principaux centres leur offre de grandes facili- La mCLhode est appelcc Trrriqa (Ia voie) ; les exercices spirituels I I tés pour agir sur nos administrés. -- 68 - - 69 - i1

i U) La Qadriya. tard, l’Iniain s’opposa h ce que Sidi ben Amor presidiit la prihre, La Qadriya est representee par quelques adeptes, dont le chef est pretendant que c’&tait l’ordre du Lamido, ce qui Etait faux. l’Imam Hamad j oda. Le Cherif pria comme le commun des fideles et Fut outré qu’un Ce dernier ne semble pas coiinaitre tres bien les regles de la Ilnani eût recouru :i un mensonge dans le seul but de lui refuser Tariqa. I1 dPclare pouvoir donner I’Ouerd et etre le seul h le hire l’usage, pour une heure, de ses prCro&atires(1). à Ngaoundi.1-é. Finalement, c’est Bouba Souniori. qui :I dtd dkignf et accrediti. I1 se contente de diriger la prih du vendredi et d’annoncer les pour l’octroi de 1:i Wirdi Tidjani. cinq priPres quotidiennes, ausquelles participent les adeptes de tou- Avant tlc quitter la ville, Sidi ben Amor el Tidjani a dcmandC aus tes les Tariqn : il ignore qui est le che€ de Ia Qadrip et n’a de kii- notables clc ne plus recevoir lcs consignes de Yola ou de Sokoto son qu’avec le noyau Qadriya iniportant de Garou:i. et de ne pas croire qu’ils dépendaient de ces centres britanniques, D’ailleurs, il fait remarquer que beaucoup de croyants h Sgaoun- 1x1s plus sur IC p1:in reiigicus ou colture1 que sur le plan temporel. deré ne sont pas affilies 1 une confrerie, ce qui est esnct pour Ia Sidi ben Anior :i nomnie des ;\Ioqq:idem et 1cur a donni l’inres- population rurale et les païens rPcemment convertis. A l’exception titure sur place : de l’Imam Ahmed Djoda et de quelques lettres qui suivent In voie Le Lainido lui-merne, Qadriya, Ia ma,joritC de la population suit la voie Tidjaniya. Hama Adaina, es-coinmis cles S.C.F., Les Qadriyuna sont de la branche Beklcaya, mais ils l’ignorent ; Mal Aoudou ßaba, ils savent seulement que Saïdou abd el Kadiri el Djelani (1) vivait Na1 Ngoura, à Bagdad. Mal ßouba Souniore (deja nommé), Mal Hamadjoda, b) La Tidjaniya. JIal Ibrahima Daniba, C‘est le Sultan de Solroto, llIohanian Bello, suzerain des Lamibe Mal Yaya ;\Ioussa, de l’Adamaoua, qui l’a introduite dans ses Etats au debut du JI31 Oumarou hi Goni Delia, à XIX* sibcle : il s’agit du Tidjanisme classique, transmis par el hadj plus trois JIoqqadem B Nyambaka et un Belel. En outre, les an- Omar : on ne rencontre jusqu’k present, au Cameroun, aucun dis- ciens AIoqcladem, h savoir : 1 ciple du Chérif Hama Allah. Modibo Goni Délia, Lors du voyage de Sidi ben Amor el Tidjaní, en juillet 1949, on i Mal Ihrahima, pouvait penser que son prestige lui rallierait quelques Mahdistes , Mal FodonP, ou Qadriga. Na1 Iddi, Son but semblait d’attirer directement i lui les jeunes gens qui ont 6tl confirmés dans leurs anciennes fonctions et ont promis de vont se faire initier à Yola ou h Sokoto. correspondre desormais directement avec le Chérif, sans passer pa? ‘Son passage à Ngaoundéré a surtout fait apparaitre l’importance Tola ou Sokoto. des Nahdistes (Muhdiyguno), qui sont restés assez à l’&art des C’est Hama Adama qui s’est TU charge des relations nvec le Che- manifestations données en son honneer. rif, mais, du fait de ses relations inamicales avec le Lamido, il est, Nombreux étaient les. croyants qui sont venus saluer Sidi ben en fait, dcarté de ce rôle. Le Lamido lui reproche notamment Amor, mais, lorsqu’il s’est agi de désigner celui qui aurait le droit d’avoir, lors du passage de Sidi ben Amor, logé celui-ci chez lui, à Ngaoundéré d’octroyer le Wirdi Tidjani et d‘organiser les prieres, alors que tous les grands personnages en visite doivent loger dans les difficultés commenchrent. L’Imam Ahmed Djoda, de la grande le sard du Lamido. MosquPe, pressenti, refusa d’abandonner la Tarikn Qadriya. pius En janrier 1951, Sidi hen Amor a adressf une lettre au Lamido

(1) Abd el-Kndcr el Djelnni. - ’io - - 71 - - COY.\I.iSDILSlES‘l’ E‘I’ ORGANISX~IOS’SOCKALE CHEZ LES FOELBd . : Mohammadou, accoinpagn6e d’une caisse de livres, que Molianima- ples sont censCs venir prPsider la pricre, mais ils ne semblent pas dou conserve précieusement, mais qu’il ne peut pas lire et qui n’ont attacher Benucoup de crhnce h cette idee et dCclarent qu’ils pen- jamais Cté feuilletfs. sent, pour leur part, que le currf d‘ftofle a un but de prolireté. Les Malloums, qui ont rPussi li traduire Ia lettre, ont rfpondu :III Ils utilisent IC mfme chiipelet que les nutres croyants, sans grains donateur pour le remercicr. sfpar6s ; i!s rfcitcnt I:I Djoh:Íir:it el &una1 douze fois, en s’ap- puyant sur des pctits repcres d,a~;s le corps LIU chapelet. Ils ignorent Voici traduction de la lettre de Sidi ben Anior : In que certaines sectes rCcitcnt cette pricre onze fois. a An IIOIII de Diru, Clfnieni et JIisGricordieus, Les Ticljanistes (IC Ngaountl6ri. rCpugncnt h eiig:iycr escigfr6mcnt ’ lu ‘r:iriq:l tl:ins le sens dcs ritcs et de 1:1 clblF6renciation ; iis prffb a Moi, serviteur tlc inon innitre, notre p:iiron el cominnndeur el rent se rft’frcr dircctemciit ::KX sources de l’ls1:1111. B hadj ben Amor, 1il.s tie notre patron J1oh:imetl el !. I: Votre lettre nous est parvenue et SOIIIIIIPS tres contents de sa A I’ohjection f:iite pxr les Qadriyuna, qui leur reprochent de dire . u contenance ; nous VOUS souhaitons que Dieu VOUS rCcompense en que le prophetc a co~nniunic~uCh Sidi Ahmed une chose dont il I: pais. Nous demandons h Dieu de vous accorder tous vos trarnus n’avait j:imais parle, les XIoqqadem de XgaoundCré restent muets, n: et ceux qui sont :iutour de vous avec paix, qu’il vous accorde le mais pensent que les deux choses ne sont pas, inconciliables. u pouvoir sur TOS ennemis. Aus Qadriyunn qui ‘leur demandent comment ils peuvent assurer a Que la pais revienne sur vous avec tous TOS gens. que celai qui suit la \‘oie ir:i au Pnradis, ils rCpondent qu’on ne e Tout cela se passt gkch notre patron. pent jainais 6tre sûr d’aller :III Paradis, seul Dieu le sait. Le pro- (Ere nrnbe) 5 Sorfinni 2569. > phète a hien dit i Sid.i Ahnied que celui qui suivra Ia Voie ira au Paradis, mais nu1 n’est siir de la suivre parfaitement. Liste des livres envoyes : Si!]nmtul Hnlnbigyn ...... 3 ~ol. c) La Mahdiya. dlfikhn Fil .IIndjrrhibi ...... 3 - Le J,I:ihdisme n’est piis une confrdc au sens propre, ce qui espli- Bungatnl .lIizstn/ìtl ...... 1 - que un certain chewuchemenl enlre Tidjani et :tlahdistes dans Asnodihi ...... 1 - I’hdamaouu. Le JIahdisine consiste h croire h la venue d’un Mahdi, peu de temps avant la fin du monde, qui doit rftablir Ia religion, Fntnlz Rtrbbdni 1 - ...... regrouper les croyants et, sous le signe de l’Islam, remplir la terre Ahlul Hoggtii ...... 1 - de justice. Rridirl d kadjibi Xufftrrinn ...... 1 - La Mahdiya inhe une existence cachée, ses adeptes reconnaissent difficilement qu’ils appartiennent h la Mahdiya. Les Tidjaniyuna de SgnoundCrC savent que le Cheikou Ainadou Jadis, racontent-ils, leurs Moqqadem etaient nonibreus, mais el Tidjani (Si Ahmed el Tidjani) est ni! h Kin-Madi et qu’il est mort depuis les incidents er& h XgaoundCré par le MaIlouin Goni h Fez. \Vadaï, oncle du Lainido actuel, et que l’Administration a envoy6 Ils font leur pricre h I’fcart, par petits groupes ; ils rfcitcnt trois en rkidencc A Garoua, ils se cachent. Dzk : Lajnii et \V:izif h 1:i pricre du inatin et h Ia priere A+, A Ia fin du SIS- sibcle, le princip:d chef des Mahdistes fut le Laïlala le vendredi. Ils mettent, en principe, un carre cl’ftoffe blan- Modibo Hnyitou, nf h Soltoto ; il vint s’installer h Balda, près de che devant eus ; ils savent quc IC Cheikh Ahmcd et ses cinq disci- Maroua, oh il se proc1:iriia Bi:ihdi ; ses luttes avec les gens de Ma- - 72 - - 73 - COAIJI.\Z;DE~IEST rr OKG.\WIS.\TION SOCIALE CHEZ LES FOULBÉ

roua ayant déplu h 1'Emir de Yola, celui-ci lui fit la guerre, mais fut le Moqcpdem de Ngaoundére, et il a rep les lettres de Saïdou ; il battu. L'Emir SouSeïrou, de Yola, pr¶ sa revanche et déclara peut donner I'Ouerd et, it sa mort, son successeur désignk par les II que l'affaire Hayatou allait itre rapidement réglée B ; Hayatou frbres de NgaoundPré sera present& à l'agrCment de Saidou. refoulé se réfugia chez Rabah oir il €ut gardé avec "Xce. La derniEre lettre de Saïdou :ILI Lamido Mohanllnadou date d'avril Pendant une espédition de Rabah, Hayatou avait rep mission de IR51 : les relations épistolaires sont assez frécpentes (1). garder le camp de Rabah ; lorsque des tniissaires de Sokoto vinrent La proportion de ceux qui suiTent et praticpent eR'ectivement les chercher Hayatou, celui-ci voulut partir avec eus, uccornpagné de Tariq1 est faible ; seule, une ilite d'hommes â$s suit les Voics, h son fils Saïdou, mais un des fils de Rabah, Fadhel Allah, s'y opposa ; l'exclusion des jeunes gens et des serviteurs. comme il insistait trop, Haptou le tua. Plus tard, H:tyatou fut tut. Actueliement, la Tidjanip compte i NgaoundErE environ mille h I)iko:i ; il aurait, avant de mourir, pris contact avec le Mahdi de adeptes (chiKre fourni par les interessés) ; la Qadrip n'a plus que Iihartoum, Saïdou, qui est actuellement le c( leader 3 des Mahdis- quelques vieux, ct la Mahdiy:-a compterait environ une centaine tes du Cameroun. ¿?adeptes. Les hrahdistes attendent le retour' du Mahdi, rCincarnation d'un Les Tariria ne se pn3cntent pas ici comme des organismes mis- descendant du prophète, et qui reviepdra peu de temps avant la fin sionnaires, mais conlnle des moyens de perfectionnement pour des du monde poux rétablir l'uniti. des croyants. &Iusulnians confirmés. Ils appellent le Mahdí celui II qui montre la route Y, ; il y a eu . ... plusieurs petits Mahdi, mais un seul sera le vrai Mahdi, Mohmma- y- 2: dou Mahdi el Mountazar. Les Mahdistes se reconnaissent 5 leur faFon de faire la prière. EDIFICES DU CULTE. Le Mahdisme paraît correspondre à une disposition naturelle de II existe 5 Ngaoundéré vingt-deux petites i\.Iosquées,plus la grande l'esprit des Foulbé et, périodiquement, se révèle quelque Mahdi Mosquée, construite en maconnerie devant le saré du Lamido, et la comme le Modibo Abdoulaye ou Maloum DjinC, venu du Ouadaï et Mosquée II Idi B, qui sert pour les fêtes en plein air et qui consiste tué par les Allemands en 1910. L en une aire orientée vers l'orient, soigneusement débroussée. Le petit iLIahdi actuel, Abdoulrahmanou, se trouve à Ondurman, La grande Mosquée est un vaste bâtiment précédé d'un porche en territoire britannique ; les Mahdistes de Ngaoundéré sont en rela- i' I avec escalier et vasque pour les ablutions, entourée d'un mur en tion avec lui par l'intermédiaire du Modibo Saïdou, fils de Hayatou, terre délimitant une vaste cour sablée oh de nombreuses poteries qui réside actuellement à Icano. pleines d'eau permettent aus fidèles de procéder 5 leurs ablutions. Saïdou, fils de Hayatou, et descendant d'Othman dan Fodio (IC Trois cases carrEes permettent d'accéder h la cour. Cheikou Ousinanou), est né à Balda (Maroua) : aprks le déces dc Un petit édifice, en bastion, situé à l'Orient, abrite l'Imam pen- son père, il s'était rendu Kano, oÙ i1 regroupa les Mahdistes et oh 5 dant la priEre ; il est reli6 & la MosquPe p71-un petit pont franchis- son action lui valut d'être mis, par l'Administration britannique, sant la partie orientale de la cour. Un minaret à section carrée, :en résidence surveillée à Bouya, oÙ il habita pendant 15 ans au accessible de l'intérieur, domine l'ensemble. quartier Rofamata ; c'est maintenant un homme de 50 ans environ ; L'intérieur de la Mosquée est soignerrsement sablé ; un dossier il a obtenu sa liberté et il s'est inshllé, il y a quelques années, 5 de bois, fix4 & demeure, marque Ia place du Lamido pendant In Kano, parce que le Lamido de Sokoto lui a refusé l'autorisation de prière. pénétrer dans son lamidat. Les autres &Iosqu&essont de simples cases rectangulaires, avec Lorsque Mohammadou Abbo eut repris sa place de Lamido de un Mirhab constitui. par un enfoncement du mur Est : elles sont Ngaounderc, Saidou venait d'être libéré et ils se congratulfirent généralement sablbes ou couvertes de nattes. réciproquement. L'Alkali Dawa, assesseur pres du Tribunal civil du I"' degrP, est

- 74 - ... - .._. .. ._ -...... -

kT‘CUES C‘\.\IEHO~N.lISES COMMANDEMENT ET oraANts.rrros SOCIALE CHEZ LES FOCLB~

LISTE DES MOSQUEES

Qcmi+ier Noni dzc desservant - - Tongo 3Iiss6 ...... Saïdou. - ßali ...... Aissaini. - ...... Ji:) lam ß:id j:imriina. - Buli ...... Djadjimi. - ...... 1~nllg;lhnss. - Bali ...... &llo, interpr6tc. Hnoussn JIbibar ...... H:uuan Bougugué (en s6ko non cou- vert). - Boucher ...... Jlalaiii Hodio. - Aoudi ...... Sarki Pawa. - ...... Salatou TourouT\Ta. - ...... Sarki Haoussaoua. - Tapare ...... Malain Angoulou. - Tapare ...... Malam Amadou, Malain Aniina. - ...... Sarki Haoussaoua Safiou. - ...... Sarlci Djongo Diri. - Tapare ...... Sarki Haoussaoua Abba. - Tapare ...... Malam Oumarou Madinlri. - Tapare ...... Smki Aska Gani. Bali ...... Yadoumé. Djakbol ...... Bodédjo. Haoussa ...... Yakouhou. - ...... Maiyugui Gadjkré. - ...... Aoudou. - ...... Oumnrou. .. (NgnoundPrP, 1951).

- 76 - - 77 - l 14 ANNEXE I (wife)

--~I I l I I I \V:itliiri ...... 1'. .\ Ili:1l i ...... I'. I4:1\v:1no ...... 1'. l).ii*lw ...... 1'. m. 1 I )jiirounii ...... I'. m2 cn I ~~lg~lt:lli~lrtl:l.... 1'. Sarlti tlnn glliI1:l.. P.

Chef tle gllcrrc

I ::I r:ly:l ...... Chef cuisinier 'I'our:Ilti ...... Sccri:tilir.c 1l:lI:l ...... (.:her ti e s cunu- clues.

Gar die II do ln portc du SprB. Cthef palefrenier

......

(;anlbar:t ...... D

Jw.

Xß. sari.. ? id. AE.13. id. I1.A. Chcf tlll cluarlicr I JI.13. 13. I3nl.

.\lll):l 11. Ir. I I.

11. II. ..

13. (:!lcf ties cllc\xlux I I I .'I !, -. I I l l ANNEXE I (saite) ......

ll'Clll~

\Y;itljiri *ilk;lli . .~.*.*.*.~.~.~,*~ I l.;l\v~lne i...... l. 'I I)jbkn ......

I)j;irounii ...... , I'. ~lnlllndoll , ' Ilc,utcnniit du GUI. dinru. Milg~ltllkllr~l;l.... P. IInssii no LI Sccrctairc ncljoinl I S;irki clmi guitlii.. P. Djiclji nu Lnwnne. .a .a Ca I

\

I

s:lnl;lki ...... 1' .. ' .,, f I'

(ianlbarll ......

. Ailji;i ...... ~litljicl;itli ...... ~~:lllll...... Stlillo .....i.. .. Al)tl;llln ...... I)jiiouro S II r III I Ililllg...... I'illlB ...... I 1. 1)jnoiiro 1.nngiii

., Y:. ~~nlllinl;l...... s..," 2- I 1):iiiilriiiii ...... Swki tl:iii guitln., s:ll.lii liIlslll~ll;l ... b:ll.ki ll;ll~llss;l\v:l Sarh¡ I':Iw:I, . . , ,

Sil rk i I):I 111 Il:lcle~ II. \Cl ...... Swki I)jiiiigo . . , ir. I

11. I It.

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1, I ...... I .,., ,I ., 1, . I I.' ... I

i _. 1' I .. ... I' ...... +-. ANN,ESII: I (sciite)

- ~ I_I.--

,.I I1 ,. Illi TRIll U I s:triii ii:tri ...... n. (:Ilcc des c o II 1's d'yu

1\':1k¡Ii . * , ...... II. I)j:~ouroblalouniri 13. I Snrki Satl:ik:i . . .. R. ccI Swki \"I , . . . .. ß. O

I S:1l.k¡ Asl;:1 , . . . . n.

1.:l\\~:lllc A.

......

'I Y; l-4 I

-I O C l P mE. ? ÉTUDES CAMEROUNAISES __ COMXMDE,IIWT ET ORGANISATION SOCIALE- CHEZ LES FOULBB -. -.-

: fi,fé%Ol.Ce'. ANNEXE III : pfu, gafarra. -. : kéfu. : lamu, lamarra. VOCABULAIRE UTILISE DANS LE TEXTE

: mimi, mimnrra. : nunu, nunarrn. : hakaberri. Q~JG: 'arnabè : chef de village païen. : cvaou. &jf : ardo : chef Bleveur nomade. : lamalifi. : alkali : juge. : ya, yayarra. 4 &jí : hassakeri. w : 'açiri : pribre du soir (16 heures). : tas akéri. && : baïtal : bien de la communaute reli- gieuse. Trésor. Ar: bamlè : village païen. Voyelles brèves 0 : baoussi : dignitaire d'origine haoussa. A > -32 32 %5 : bindo'o : écrivain. &: : baillo : forgeron. Tanouines 4jS: bawardè : boucher. 4 >> = an = il = un ØH && : suddè : caparaçon en gabac.

A ' : jaouro : chcf de village peul (djaouro). Lettres particulières au Peul de Ngaoundéré JF 4Yq.S: jaoumou lesdi : propriétaire de la terre. : dogari : policier du Lamido. ,9" :p & & : jukdè çoba : pribre de l'aurore.

- 82 - - 83 - &TUDES &MEROUNAISES COMMANDEMENT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOUL&

: machoubé : serviteurs (matchoubk). : juhra : prière de l'après-midi. e : cours d'eau. /F.-* : 'échai ' : prière après 17 heures. : mayo & : faitudè : quartier. # : malloum : maître, patron, professeur. 5 ti : fada : assemblée, conseil du Lamido. : modibo : maitre, docteur. $29 * : lit, dignitaire qui s'occupe du lit @&: moqaddem : président local de la Tariqa. G : gado du Lamido, & : galdima : titre haoussa d'un dignitaire. : mahdiya : Mahdisme. : lettré qui peut réciter le Qoran @ : mahdi we: goni par ceur. : adjoint de l'Imam. Q ri) : héferbk : infidèles. +: naïdi : ngaundéré y : horbè : servantes. a 29 : initiation à une Ta~qa. /i. $ : hurum propriété, concession. pjx : wird : droit de succession (ouchoura). *mv&& : kita lamido tribunal du Lamido. w : : trompette en bois. : kaigama titre haoussa de dignitaire. e A u- : parè : kakaki longue trompette. & : qadriya : la voie Qadriya. qbu dJk a$ 4. : lesdi hoséré : pays de la montagne. +. : rewbè rimbè : femmes libres. : lamou ngaoundéré : commandement de Ngaoundéré. Sj : rumdè : hameau peul. . ~ : labbadjk : hameau de serviteurs. : rimbè : gens de condition libre.

O &y : lam'ido : commandeur. : sofa1 : droit de pâturage.

: prêtre musulman. : sudu jangirdè : &ole coranique. CH : imam 69' : ladan : muezzin. 2' : sari : sérail, habitation colleCtiVC. + : magariba : prikre de 18 h. 30.

-8 - 85 - ÉTUDES CAMEROUNAISES - COJIJIANDEYENT ET ORGANISATIOX SOCIALE CHEZ LES FOULBk - i _I-_----__. - I : serki libida : chef des cavaliers aux chewux -i?+ caparaçonnés. f ANNEXE IV wp : sarakien : dignitaires.

& & Si.j : serki sanu : chef des bœufs. LA CHANSON DU LAWAN HAMA-YADJI 4 4.p : serki yaki : chef de guerre. t I u+*: tariqa : voie, rite. (& : tijjaniya : Tidjania. Je uais te chanter les ezploits de notre grand Sultan Oumarou Le victorieux, le respectueux fils du Sultan Ousmanou m.:tolîkal : unité de commandement, suite, I du mois de Chaban, le huitidme mois des Blusulmans subordonnés. I Le Sultan a appris que son oncle Sambo : titre haoussa, prince (Tchiroma). Arriuait avec ses guerriers et quW e'tait dejà à Tappawa Alors les dignitaires se sont réunis et ont tenu conseil : grand tambour. Sur la conduite à tenir dans cette guerre qu'on leur annonCaif Ils ont foit prèter serment de fidélìte' sur le Qoran leurs guerriers : vizir. Et ils sont sortis dans la Lune de Dieu au-devant de leurs ennemis Ils les ont rencontre's le mardi ù la troisième heure. - Les deux premiers ennemis se sont enfuis : garde du corps. Ils s'appelaient illairoyo et Lcmna : impôt, taxe. Le Kaigama s'est sauvè, la gorge toute sèche Et leur chef Sambo a ète' capturé vers quatre heures : impôt sur les bestiaux. Il a etc! gardé à Banyo pendant quatre mois Puis il fut envoyé à Yola et il est mort a ilfagdati Le Lamido Oumarou Sanda est un grand guerrier : impôt sur le mil. Dès son retour, il a fait la guerre aux gens de Sonkolon II les a chassés et a remporte la victoire Les lances sont blanches comme un champ de mil mûrissant (Traduction donnée'par l'interprite officiel). Les lanies des sabres sont pareilles aux éclairs pendant la tornade Le piètinement des chevaux est comme le bruit du tonnerre, la nuit Ils soulèvent la poussière et font trembler la terre Le Lamido a fait la guerre contre Tobi Rouma et l'a caincir II a plie' les Rìrdis comme on plie une ètoffe Ils se sont sauvks comme la biche qui a vu le. chasseur Ils ont abandonne! leur village comme une terre inculte Et ensuite ils ont èté de tr6s bons captifs.

- 86 - - 57 - ÉTUDES CAMEROUNAISES - - COXMANDEMENT ET ORGANISATION SOCIALE CHEZ LES FOULBÉ

I

Il

CAM E ROUK

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