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La Seymaz La La Seymaz La Seymaz Fiche-rivière no 10 – 2e édition sommaire

5 origine de la rivière Parmi les grands chantiers qui me autorités communales concernées et habitants des communes plus urbaines déversoirs d’orage qui représentent 6 richesses naturelles tenaient à cœur en prenant mes fonc- les propriétaires riverains. Systémati- situées en aval, et je les en remercie ! des sources potentielles de pollution 13 découverte du site tions en décembre 1997 figurait celui quement, il a été décidé d’améliorer la Le prochain grand défi pour la Seymaz, par déversements occasionnels ou ac- de la renaturation de la Seymaz, le sécurité des personnes et des biens en et par extension pour l’ensemble des cidentels. Seule la modernisation des 15 promenades seul cours d’eau d’importance entiè- redonnant de l’espace au cours d’eau, rivières genevoises concernera la qua- réseaux d’assainissement permettra, 19 tourisme rural rement genevois. En effet, la Seymaz tout en améliorant l’environnement lité des eaux. dans un avenir que je souhaite proche, 21 caractéristiques du cours d’eau s’illustrait comme un des mauvais naturel, ainsi que l’accueil du public. En effet, améliorer le physique d’éviter des impacts importants pour élèves des rivières du canton, avec En cette fin d’année 2009, le danger d’une rivière en décanalisant ses ber- la Seymaz. C’est ainsi et seulement 22 géologie et hydrogéologie sa médiocre qualité de l’eau, ses ber- a disparu, grâce notamment à la res- ges, en lui redonnant plus de place, ne ainsi que les truites de notre seule ri- 23 histoire ges dégradées, et surtout, en milieu tauration des marais de Sionnet de la résout pas tout. A ce titre, l’engage- vière entièrement genevoise pourront 26 aménagements et revitalisations urbain, ses constructions riveraines Haute-Seymaz réalisée en 2005-2006, ment des communes sera déterminant, retrouver de bonnes conditions pour situées en zone de danger moyen face marais qui sont capables exceptionnel- qu’il s’agisse de promouvoir la réten- se reproduire, témoignant de la sorte 36 régime hydrologique aux inondations, comme par exemple lement de stocker près de 800 000 m3 tion d’eau à la parcelle, de conserver que l’ensemble des efforts consentis 37 qualité de l’eau l’école de Haller ou les immeubles d’eau, réduisant ainsi les crues et donc des surfaces perméables, ou de réha- par les collectivités publiques por- 41 altérations et assainissement situés le long de l’avenue Mirany à les risques d’inondation dans la partie biliter leurs réseaux d’assainissement, tent finalement leurs fruits ! C’est tout Chêne-Bourg. urbaine. Je relève à cette occasion la toutes mesures actuellement en cours le bien que je souhaite à notre chère 43 projets Sur tous ces secteurs, c’est avec solidarité des communes rurales de d’étude dans le cadre des PGEE (Plans Seymaz et à ses habitants riverains. 44 conclusion détermination que l’Etat de Genève a et , et de leurs agri- Généraux d’Evacuation des Eaux). Robert Cramer 46 glossaire conduit des projets de renaturation/ culteurs qui ont accepté de céder une Par ailleurs, la Seymaz reçoit encore Conseiller d’État en charge du sécurisation, en partenariat avec les partie de leurs terres pour sécuriser les les eaux partiellement épurées de 19 département du territoire (DT) Les astérisques (*) dans le texte renvoient au glossaire. Origine de la rivière

L’origine exacte de la Seymaz a été longtemps controversée. Certains documents évoquent sa naissance au départ du canal de la Touvière, dans les terrains autrefois marécageux voi- sins des ruines du château de Rouël- beau (commune de Meinier), d’autres publications la situent dans le bois de Jussy, aux Prés-de-Villette (commune de Gy). A l’occasion des travaux de renaturation entrepris en 1999, c’est la première localisation qui a été déclarée officielle. L’autre correspond en fait à la source du Chambet, prin- cipal affluent de la Seymaz de par sa longueur. Anciens marais de la Haute-Seymaz Toponymie « Seymaz » viendrait d’une langue (fin XIXe siècle). Assez paradoxalement pour une ri- parlée par les Celtes, et signifierait 4 vière au tempérament plutôt calme, « rapide, violent, puissant ». 5 Vue aérienne de la Seymaz à Rouëlbeau Richesses naturelles

La région du bassin de la Seymaz était autrefois une zone marécageuse. Les grands marais (Choulex, Le Carre, Meinier, Corsinge et Sionnet) concen- traient ou restituaient les eaux, selon la période, régularisant ainsi le débit de la rivière. Drainées dès la fin du XIXe siècle pour laisser place à l’agriculture, des prairies humides ne subsistaient Zone humide de la Haute-Seymaz – les Prés-de-l’Oie Rubanier dressé Jeunes saules taillés en têtard qu’à la confluence de la Seymaz et du aujourd’hui un rôle de refuge pour une Flore auriculée, la samole de Valerand et la bleuet, l’épiaire annuelle ou la véro- Les saules taillés en têtard sont Chambet, là où se situait le cœur des faune et une flore caractéristiques, et La végétation palustre, autrefois gratiole officinale. Ces espèces priori- nique luisante sur les sols alluviaux caractéristiques de la partie amont anciens marais, ainsi que dans les bois sont une escale prisée par les oiseaux disparue, a progressivement reco- taires au niveau suisse font l’objet de graveleux, la linaire élatine ou la du bassin versant. Autre élément pa- de Jussy. La renaturation de la Haute- migrateurs. Plus à l’aval, la Seymaz et lonisé les surfaces renaturées. Plu- plans d’actions spécifiques. linaire bâtarde sur des sols moyens à trimonial typique, de magnifiques Seymaz, initiée à la fin des années 90 son cordon boisé constituent un corri- sieurs espèces de plantes rares liées Dans les surfaces agricoles placées mi-lourds, la renoncule scélérate ou le chênes bordent chemins et allées, (voir Aménagements, p. 26) a permis dor biologique important, traversant aux milieux humides sont réappa- en compensation écologique, il a été bident triparti sur des sols ancienne- témoins des anciennes limites de pro- de réhabiliter de manière spectacu- les habitations et offrant un poumon rues. Parmi elles, le rubanier dressé, observé le retour de plantes agrestes ment inondés. priété de la région. Plusieurs commu- 6 laire ces anciens marais, qui jouent de verdure à la population. la laîche faux souchet, la scrofulaire parfois devenues rares, telles que le nes des environs dont Vandoeuvres, 7 Les plantes envahissantes, une dans le secteur Mirany-de Haller ont lement être observé. Les sangliers des ment accru après la renaturation des menace pour les milieux renaturés contribué à l’amélioration des valeurs bois de Jussy font aussi régulièrement marais de Sionnet et de Rouëlbeau. Les plantes exotiques envahissantes naturelles et paysagères. des incursions. Enfin le castor, que l’on La complémentarité entre les diffé- ou néophytes commencent à enva- trouve maintenant dans de nombreux rents milieux humides et les surfaces hir la périphérie des surfaces rena- Faune sites renaturés, est arrivé dans les agricoles extensives est très favora- turées. Le solidage ou verge d’or Les prairies humides de la région marais pendant les travaux de restau- ble à de nombreux oiseaux menacés, du , la renouée du Japon et constituent le troisième site genevois ration, puis a colonisé la retenue de aussi bien nicheurs que de passage. l’impatience glanduleuse se déve- pour les oiseaux migrateurs, après le Rouëlbeau. Avec l’extension des roselières et loppent au détriment des espèces lac et le Rhône. Suite à leur renatura- des prairies humides, cette région indigènes. Tout au long de l’année tion, les marais de la Haute-Seymaz Oiseaux est une halte privilégiée pour des es- des observateurs scrutent le site et sont également reconnus, depuis La plaine de la Haute-Seymaz a de tout pèces aussi remarquables que le bu- signalent toute apparition suspecte, 2007, d’importance nationale pour la temps présenté un intérêt ornithologi- tor étoilé, les busards des roseaux et afin de pouvoir immédiatement pro- reproduction des batraciens. que particulier, qui s’est considérable- Saint-Martin ou la cigogne blanche. céder à une intervention en vue de De nombreux limicoles font escale leur éradication. Mammifères dans les biotopes les plus ouverts, La fouine et le renard sont fréquents comme les chevaliers, les bécasseaux, , et les communes et savent tirer profit des activités les bécassines et les vanneaux. De dites des Trois Chênes manifestent humaines. Le blaireau et l’hermine fait, l’ensemble des marais de Sionnet leur attachement à cet ambassadeur apprécient les bois et les abords de la et de Rouëlbeau est classé comme site Barrage de castors de la forêt genevoise en préservant le Seymaz. Les chauves-souris, et notam- d’importance nationale pour l’escale du bruant des roseaux, pour lequel gulière. Le râle des genêts, l’une des patrimoine existant et en replantant ment le murin de Daubenton, chassent des migrateurs. les marais de la Haute-Seymaz sont espèces les plus menacées de Suisse, de nombreux jeunes sujets. le long du cours d’eau. Le lièvre, dont Parmi les espèces nicheuses, on la seule station permanente de notre a probablement niché aux marais de Dans la partie urbaine du cours de les effectifs dans la région sont les relèvera la présence du râle d’eau, canton. Le vanneau huppé, dont la Sionnet en 2007, tandis que le blon- la Seymaz, la régénération du cordon plus importants de Suisse (jusqu’à 45 de la gallinule poule d’eau et de la nidification est très rare en Suisse, s’y gios nain a niché dans le marais de 8 boisé et le déplacement du chemin individus par km2 en 2007), peut faci- rousserolle effarvatte, ainsi que celle reproduit mais de manière très irré- Rouëlbeau en 2009. 9 Lièvre Les surfaces en eaux libres de Reptiles et batraciens Sionnet et de Rouëlbeau attirent éga- Les marais et plans d’eau de la Haute- lement de nombreuses espèces pis- Seymaz revitalisée abritent des civores de passage, comme le héron populations importantes de batra- cendré, la grande aigrette et l’aigrette ciens comme le crapaud commun, les garzette. Divers anatidés* occupent grenouilles rousse et agile, ainsi que aussi ces plans d’eau en hivernage ou les tritons alpestre et palmé, justi- en migration : sarcelles, canards pilet, fiant leur statut de site d’importance siffleur ou souchet. A la belle saison, le nationale. Deux espèces indésirables, minuscule grèbe castagneux niche aux la grenouille rieuse et le triton crêté côtés des colverts et des foulques. italien, sont également présentes. En En bordure des marais, la plaine raison de la proximité des étangs de de la Haute-Seymaz est entourée Choulex et des bois de Jussy, le site de prairies et de quelques haies, qui forme un ensemble de zones humides abritent notamment des territoires suffisamment important pour per- de fauvettes grisettes, tariers pâtres mettre le retour de certaines espèces et pies-grièches écorcheurs. Les prai- Râle d’eau disparues comme la rainette verte. La Libellule aeshne affine ries sont particulièrement favorables particularités sont aussi illustrées par présence de la couleuvre à collier sur vent imperceptible, représente un négatifs des activités humaines. La à l’installation des alouettes des la présence d’espèces aux exigences le cours de la Seymaz, confirmée en bon indice de la qualité des milieux grande diversité des libellules de la champs et des cailles des blés. complexes, comme les rapaces qui y 2009, devrait encore être favorisée naturels. Très spécifiques quant au Seymaz fait l’objet d’un suivi régulier Ensemble de milieux ouverts, hu- nichent : faucons crécerelle et hobe- par les pierriers créés pour les reptiles choix de leur milieu de vie, certaines depuis 1997. Si la modification des mides et agricoles, parsemés de quel- reau, hibou moyen-duc, ainsi que la à proximité du cours d’eau. espèces d’insectes apparaissent à la habitudes d’entretien semble avoir ques bois et bosquets, la plaine de la rare chevêche d’Athena, dont cette moindre amélioration de la qualité de permis le maintien des populations de Haute-Seymaz constitue ainsi un pay- plaine est l’un des derniers bastions Invertébrés celui-ci et disparaissent tout aussi libellules, la renaturation a été déci- 10 sage original et unique à Genève. Ces suisses. La diversité de cette faune, trop sou- vite, lorsque le site subit les impacts sive quant à leur essor. De nombreuses 11 Héron cendré espèces de libellules fréquentent palustres. Le visiteur attentif et... à de-l’Oie, le cours amont de la Seymaz aujourd’hui les rives du Chambet, du l’ouïe fine découvre cette charmante et le Nant du Paradis. Découverte canal de la Touvière et de la Seymaz, petite faune d’abord au chant d’amour Même si leur reproduction naturelle ainsi que les marais adjacents. Si la des mâles qui attirent les femelles par est encore régulièrement observée, du site plupart sont relativement communes, leurs stridulations. quoique limitée par la qualité de l’eau, quelques-unes sont en revanche rares On peut observer, près des chê- les salmonidés comme la truite fario à Genève comme la libellule fauve et nes, le lucane cerf-volant, l’un des sont peu abondants dans la Seymaz et La Seymaz parcourt une plaine puis l’orthétrum bleuissant. Considérée plus grands coléoptères d’Europe, le ses affluents. Les espèces dominantes un vallon évasé de faible altitude comme absente du canton jusqu’en grand capricorne, de même que la plus sont essentiellement les cyprinidés (environ 500 m), à la pente d’abord 1996, l’aeshne affine a pu être obser- grosse des cétoines, d’un vert métalli- d’eau vive : le chevaine, le vairon, le très douce (0,70 m sur 1 km) et qui vée sur la Haute-Seymaz en 2006. que mordoré, qui peut mesurer de 2,5 spirlin et le blageon. Ces deux derniè- s’accentue sensiblement par la suite. L’orthétrum à stylets blancs, espèce à 3 cm de long. res espèces sont d’ailleurs menacées La rivière coule dans un paysage en danger au niveau suisse, est éga- au niveau national. qui domine le lac Léman, offrant un lement présente. Poissons panorama très large qui embrasse le Plus d’une vingtaine d’espèces Malgré une qualité générale de ses Jura jusqu’au Fort-l’Ecluse, le Vuache, d’orthoptères (grillons, sauterelles et eaux encore insatisfaisante, la Sey- le Mont-Sion et enfin le Salève, avec criquets) ont été inventoriées dans maz abrite un peuplement piscicole une belle ouverture sur les Alpes et la plaine de la Haute-Seymaz. Parmi relativement diversifié, mais essen- sur les Voirons. Le paysage est varié elles, la présence de plusieurs espè- tiellement localisé sur sa partie aval. et riche en contrastes. La présence ces menacées comme le criquet des 18 espèces ont été observées, dont de hameaux et les coteaux de vigne clairières, les conocéphales bigarré 5 sont exotiques et indésirables ; il structurent la plaine à vocation agri- et gracieux, le phanéroptère commun s’agit notamment du poisson chat, de cole, et le cordon boisé caractérise le et le grillon des marais sont à mettre la perche soleil et du poisson rouge, vallon dans sa partie aval. Spirlin directement en relation avec la re- qui ont également colonisé la retenue 12 vitalisation des milieux humides et de Rouëlbeau, le plan d’eau des Prés- La passerelle de la Haute-Seymaz 13 Promenades

La Seymaz est propice aux bala- Quant aux chiens, ils doivent être te- franchir pour remonter jusqu’à la salle des, que ce soit sur son parcours nus en laisse! communale de Chêne-Bougeries. urbain ou campagnard. L’itinéraire Les horaires des transports publics présenté a été réalisé dans le sens sont à consulter sur www.tpg.ch et Chêne-Bourg – Mirany ville-campagne ; il peut s’effectuer www.unireso.ch. (20 minutes) par étapes. Bien balisé (flèches ou Au départ de Chêne-Bougeries (arrêt losanges jaunes), on le suit soit en Chêne-Bourg – Chêne- « Place Favre », trams 12, 16, 17). remontant soit en descendant le cours Bougeries (15 minutes) Le parcours débute face au cinéma d’eau. En chemin, de nombreux bancs Tout d’abord une petite balade qui Forum, derrière le tea-room du Petit- offrent aux promeneurs un repos peut être entreprise avec des enfants Passage – le bien nommé car l’étroite bienvenu. en bas âge. Elle permet de découvrir le passerelle qu’il faut emprunter sépare Les parcours sont faciles d’accès Vieux Chêne-Bourg et de relier Chêne- l’immeuble de la rive droite de la Sey- que ce soit à pied, en transports pu- Bougeries à Chêne-Bourg. maz. Passer sous le pont ferroviaire. blics ou à vélo. Pour les personnes Face à l’arrêt du tram « Place Ne pas remonter le Pont de Ville mais qui viendraient en voiture dans le Favre », prendre la rue du Péage et poursuivre sur la rive droite. 50 mètres secteur de la Haute-Seymaz, il est re- suivre le chemin qui borde la Seymaz plus loin, un pont conduit sur la rive commandé d’utiliser les parkings des et s’ouvre sur un parc aménagé avec gauche, en direction de l’école de centres sportifs de Meinier à Rouël- des espaces de jeux. Le secteur a été Haller. Jusqu’en 2008, les crues inon- beau ou de Choulex à Chevrier, afin de récemment renaturé jusqu’à la pas- daient parfois le rez-de-chaussée de 14 respecter le site et les terres agricoles. serelle « japonaise », qu’il suffit de l’école. De plus, le cordon boisé était 15 considérablement dégradé. Des tra- Haute-Seymaz : Pont vaux de renaturation/sécurisation Bochet – Pont de la Motte réalisés récemment ont permis de (25 minutes) remédier à cette situation et d’offrir Traverser la route de Mon-Idée et un agréable espace aménagé. La place prendre le chemin de Champ Dollon de jeu devant l’école a été rehaussée, qui passe devant la prison éponyme. le chemin pédestre déplacé et le cor- Sur ce tronçon, la rivière est encore don boisé rajeuni. corsetée de béton, mais un projet de Le chemin longe le cours d’eau renaturation devrait la libérer pro- ainsi que les immeubles de l’avenue chainement. A la hauteur de Chevrier, de Bel-Air. Plus en amont, au cœur traverser la route des Jurets et remon- d’un sombre sous-bois, une passe- ter la rivière le long du centre sportif relle mène en rive droite. Franchir un de Choulex. Le cours d’eau a été libéré petit pont sur la droite et prendre tout Parc public à Chêne-Bougeries de sa cunette* de béton, recyclée de suite après, à gauche, un chemin Pour retourner en ville, il est possi- bienvenue sous l’ombrage de grands dans la réfection du chemin du Cham- balisé qui longe des immeubles de ble, en traversant la route au giratoire, arbres, dont un magnifique groupe de bet. La ligne électrique a été enterrée l’avenue Mirany. Ce secteur a aussi de prendre le bus 9 (arrêt Seymaz). pins. sur tout le secteur renaturé et permet été renaturé sur ses deux rives afin À la sortie du bois, un admirable de profiter pleinement du magnifique de protéger les habitations contre les Chêne-Bougeries – Pont paysage s’ouvre sur le domaine de paysage. Après le bois de Montagny, inondations. La commune de Chêne- Bochet (25 minutes) Belle-Idée et le Salève. Il est fréquent le Nant du Paradis, renaturé en 2005, Bougeries a aménagé, à l’aval im- A la hauteur de l’arrêt du bus, la balade d’y surprendre un héron cendré guet- Le paysage est aussi une source d’inspiration… se jette dans la Seymaz. Ici deux vil- médiat du pont de Mirany, une place continue derrière le tennis-club SIG. tant patiemment sa pitance. Le chemin Vita. Prendre à gauche la route qui longe coule ici entre des enrochements. Fran- lages – à gauche Choulex et à droite agrémentée de sculptures sur le thème Emprunter le sentier qui plonge dans le bifurque alors à droite, le long d’un sur quelques mètres un lotissement de chir la passerelle qui mène à la route Presinge – se lovent dans un décor « la truite et le lièvre », réalisations bois, sur la rive gauche de la Seymaz. splendide alignement de vieux chênes villas. Très vite, sur la droite, un chemin de Mon-Idée. Il est possible de s’arrê- encore libre de constructions, offrant 16 originales du sculpteur Nikola Zaric. En été, cette étape offre une fraîcheur jusqu’à l’aménagement no 7 du parcours plus agréable retrouve la rivière qui ter là et de prendre un bus (31 ou C). la vue d’une campagne intacte. 17 Haute-Seymaz : Pont de la à droite après le pont. Le chemin, sous de la Dame Blanche, pour rejoindre la Motte – Marais de Sionnet le hameau de Carre d’Aval, longe les Seymaz et le pont de la Motte. Tourisme rural Rte de Choulex 190, 1244 Choulex (15 minutes) vignes jusqu’à la route de Meinier, Pour revenir en bus direction Rive, (Bus 33 ou 34, arrêt « Choulex ») La beauté des marais de la Seymaz, la qu’il faut traverser pour rejoindre la rejoindre la Pallanterie (G,arrêt « Pal- Tél. + 41 22 750 17 66 diversité de la faune et de la flore sont retenue de Rouëlbeau. C’est ici que le lanterie »), ou la route de Compois (A, www.creve-coeur.ch à apprécier sans modération – mais tout premier projet de renaturation de arrêt « Meinier-Courte »). avec grand respect ! la Haute-Seymaz a vu le jour en 2000. Enfin, pour les amoureux des beaux Le Pommier Garni Dans ce cadre enchanteur, une Il a permis de recréer une zone humide paysages, un détour par Carre d’Amont Produits du terroir, tea-room, petite passerelle en bois réservée exclusi- sur les anciens marais asséchés au et Carre d’Aval offre une vue épous- restauration (fermé dimanche et vement aux piétons permet de fran- début du XXe siècle et s’est poursuivi touflante sur le site des marais. De là lundi) chir cette zone souvent inondée et par la remise à ciel ouvert du ruisseau il est aisé de rejoindre la Seymaz ou de Corinne Ménétrey d’arriver au point de confluence de la de Rouëlbeau, en amont du site. revenir par Choulex, où passent les bus Rte de Gy 31 bis, CP 122, 1252 Meinier Seymaz (Touvière) et du Chambet. Le Toute la partie bordant l’étang est 33 pour Rive et 34 pour . (Bus A, arrêt « Meinier Tour ») parcours se poursuit à gauche, face au mise à ban pour assurer la tranquillité Tél. +41 22 772 09 03 ou 079 620 54 88 Jura. Noter, sur la droite, le canal de aux animaux aquatiques et ailés, et La Seymaz s’écoule dans une région du Elisabeth et Pierre Schüpbach [email protected] Compois remis à ciel ouvert en 2006. protéger la riche végétation. Suivre la canton riche en domaines agricoles et Chambres d’hôte Au bout du chemin, il est possible petite route goudronnée puis prendre viticoles offrant d’excellents produits Rte de Lullier 40, 1254 Jussy Ferme de Merlinge de revenir au pont de la Motte, par une à droite le chemin qui rejoint l’embou- du terroir. Seules quelques adresses (Bus C, arrêt « Route de Lullier ») Brunch (samedi), self-cueillette, boucle, en descendant sur la gauche, chure et passe à côté des ruines du proposant des possibilités d’héberge- Tél. +41 22 759 13 71 marché à la ferme, animations après avoir traversé le pont. château médiéval de Rouëlbeau, en ment et des prestations particulières [email protected] enfants cours de restauration. sont mentionnées. Pour un éventail Thérèse et Jean-Jacques Chollet Rouëlbeau (20 minutes) A quelques pas, la buvette du cen- plus complet avec les descriptions Domaine de Crève-Coeur Rte de Gy 85, 1251 Gy La promenade s’achève par la visite tre sportif de Meinier à Rouëlbeau per- des différents domaines de la région, Table et chambres d’hôte, vente (bus A, arrêt « Merlinge ») de la zone humide de Rouëlbeau, en met de faire une pause et de se désal- consultez les sites www.opage.ch ou directe Tél. +41 22 759 15 92 18 empruntant le chemin de la Touvière, térer avant de repartir, par le chemin www.campagnon.ch. Famille Jean Rivollet www.fermedemerlinge.ch 19 Caractéristiques du cours d’eau

Statut* du cours d’eau Chamboton, le canal de Compois et le res y sont prépondérantes. On trouve Cantonal sur tout son cours, la Seymaz Moulanais. de la vigne sur le coteau de Choulex est l’unique rivière d’importance et dans les terrains vallonnés entre entièrement genevoise. Communes du bassin Presinge et Gy. Cette zone comprend versant* aussi quelques vergers. La production Longueur et état Suisse : Meinier, Choulex, Gy, Jussy, maraîchère, la floriculture et les pépi- du cours d’eau Puplinge, Thônex, Vandoeuvres, nières occupent les plaines du bassin La Seymaz mesure 10,8 km, dont 5,7 km Presinge, Chêne-Bourg, Chêne- de la Haute-Seymaz. Quelques exploi- en zone urbaine. Elle a été décana- Bougeries. tations ont du bétail, mais celui-ci est lisée sur la majeure partie de son : Veigy-Foncenex rare et en diminution. cours et présente à nouveau un lit et • En aval, un bassin urbain de 7.4 km2, des berges naturels. Localement une Caractéristiques du composé de zones villas et de petits cunette* en béton, des ouvrages de bassin versant immeubles. protection (murs, enrochements) Le bassin versant de la Seymaz repré- existent encore. sente une surface totale de 36.6 km2. Il est partagé en deux sous-bassins Affluents* principaux versants : Le Nant de Bessinge, le Manson qui • en amont, un bassin rural de 29.2 km2, devient le Nant du Paradis dans sa principalement à vocation agricole et 20 partie inférieure, le Chambet, le résidentielle. Les cultures céréaliè- 21 La Seymaz et les marais de Sionnet Géologie et hydrogéologie Histoire

La Seymaz coule pratiquement sur cependant exister dans la région Préhistoire Canal, Vandoeuvres, La Belotte et Gy. projet de restauration des vestiges, toute sa longueur sur des forma- d’Annemasse-. Les graviers Des hommes ont vécu dans la plaine de C’est donc la Seymaz qui fait office de précédé de fouilles archéologiques tions morainiques würmiennes de qui soutiennent cette nappe d’eau la Seymaz aux temps préhistoriques, nouvelle frontière entre Genève et la destinées à comprendre la genèse du retrait, principalement de type souterraine se sont mis en place preuve en sont les restes d’une fonde- Savoie. Ceci jusqu’en 1816, où le traité château. Des travaux de dégagement limono-argileuse. Elle trouve sa lors des dernières phases de re- rie de l’âge du bronze (1250 à 900 ans est modifié et fixe la frontière sur le des murailles et de nettoyage du fossé source dans les sédiments palus- trait glaciaire, lorsque le glacier de av. J.-C.) découverts au début du XIXe Foron comme aujourd’hui. furent réalisés dès 2001. tres de la région de Rouëlbeau. l’Arve a libéré le goulet d’Etrembiè- siècle sur la butte du Carre d’Amont. L’enquête delphinale* de 1339 Plus à l’aval, entre Chevrier et le res et que le cours ancien de l’Arve Cet endroit réunit les deux conditions Le château de Rouëlbeau décrit le château de Rouëlbeau domaine de Belle-Idée, ainsi que s’épandait dans ce secteur. dont avaient besoin les hommes de Ultime témoignage de l’architecture comme un bâtiment en bois au milieu depuis Chêne-Bourg jusqu’à son Les contacts entre la Seymaz cette époque pour s’établir : de l’eau et militaire médiévale conservé dans la de vastes marais envahissant toute la embouchure dans l’Arve, le cours et cette nappe d’eau souterraine une hauteur pour voir venir le danger. campagne genevoise et classé monu- campagne environnante. C’est sans de la rivière se déploie sur des allu- ne sont pas continus, puisque la ment historique en 1920, le château doute peu après 1340 que la « Bastie vions (graviers et sables limoneux) nappe alimente la rivière entre le Histoire de frontière de Rouëlbeau fut longtemps laissé de Roillebot » fut édifiée en pierre. Au qui sont le siège d’une nappe d’eau Pont de Chevrier et l’hôpital de gé- En 1754, le traité de Turin met fin à des à l’abandon. Les différents travaux fur et à mesure que les travaux avan- souterraine superficielle appelée riatrie, ainsi que plus à l’aval, dans siècles de contestations entre Genève de renaturation et revitalisation des çaient, les structures en bois ont été nappe de Puplinge. le secteur de la rue du Vieux Chêne. et ses voisins au sujet de leurs droits zones humides adjacentes au site cas- remplacées par des murs maçonnés Cette nappe est un vaste aqui- A l’inverse, la rivière connaît cer- de juridiction respectifs. Genève cède tral offrirent une occasion unique pour avec des boulets parementés de mo- fère superficiel transfrontalier. tainement quelques pertes qui ali- à la Savoie, entre autres, Villette et la mise en valeur d’un patrimoine glo- lasse. Certains fragments retrouvés Son extension sur territoire fran- mentent les graviers aquifères dans Presinge, en échange de quoi elle bal alliant la culture et la nature. Il fut lors des fouilles laissent à penser que 22 çais est mal connue mais semble le secteur du Pont du Vallon. reçoit, en pleine souveraineté, Grange- alors décidé d’entreprendre un vaste la toiture du corps de logis du château 23 Carte de la nappe souterraine était constituée de tuiles arrondies et plates fixées par des petits clous. Ce château fortifié défendait l’accès à la ville neuve d’, unique dé- bouché sur le lac pour les seigneurs de Palissade défensive Faucigny. Le château a été détruit par du premier château de Rouëlbeau, composée de les Bernois en 1536, lors des premiers pieux d’environ 30 cm mouvements de la réforme. Isolé et de diamètre et de 5 m mystérieux, ce lieu a inspiré son lot de haut. de légendes telle celle de « la Dame blanche », première épouse d’Hum- bert de Cholex. Répudiée par son mari, cette dernière espérait toujours le voir revenir à elle. Elle apparaissait les nuits sans lune, sur la seule tour en- core dressée après la destruction du Trous de poteaux château1. mis au jour en 2006, correspondant à l’emplacement des 1. Jean-Claude , Contes et légendes de Genève, pieux de la palis- 24 Ed. Slatkine, Genève1991 sade ouest. 25 Aquarelle représentant le château maçonné de Rouëlbeau. Aménagements et revitalisations

La Haute-Seymaz, du corset et les couvrir de cultures devint donc tre la craie lacustre imperméable. Les de béton à la liberté une mission d’importance nationale inondations se firent de plus en plus Au début du XXe siècle encore, les pour les ingénieurs du XXe siècle. Entre nombreuses, nuisant à la productivité marais de la plaine de la Seymaz 1915 et 1925, les grands marais furent des récoltes. étaient vastes. Le marais de Sionnet assainis afin d’enrayer le dépeuple- En 1980, l’AGPN (Association Gene- et celui entourant les ruines du châ- ment des villages et d’augmenter les voise pour la Protection de la Nature, teau de Rouëlbeau étaient alors à rendements agricoles. aujourd’hui Pro Natura Genève) acquit peine séparés. Solidement gelés en A la suite de cette opération, la une parcelle de 5 hectares au cœur des hiver, les marais se transformaient en Seymaz se retrouve canalisée sur plus marais. En 1994, un contrat nature fut patinoire pour les habitants de toute de 5 km, alors que ses affluents sont passé entre un agriculteur et l’AGPN, la région. L’abondance des oiseaux enterrés. La rivière n’est alors plus permettant des revitaliser des surfa- Le corset de béton détérioré y attirait les braconniers, les chas- qu’un mince filet d’eau sortant de ces agricoles autrefois intensives. en 1998, sous l’impulsion du conseiller seurs et les collectionneurs d’œufs. son lit* lors des crues, d’autant plus Le corset de béton de la Seymaz se d’Etat Robert Cramer, une structure de Les paysans des alentours venaient conséquentes que les eaux sont drai- détériorant, des discussions s’enga- concertation nommée Charte Seymaz y faucher la litière pour leurs bêtes. nées et coulent dans un canal. Para- gèrent afin de décider de l’avenir du réunissant tous les milieux intéressés Dans les croyances populaires, les doxalement, seul le tronçon aval situé cours d’eau. Politiques, agriculteurs, (communes, agriculteurs, protecteurs marais inspiraient nombre de craintes en zone urbaine est resté plus naturel. collectivités publiques et milieux de la nature, représentants de l’Etat). et on les dotait de pouvoirs maléfi- Quelques décennies seulement après associatifs évoquèrent diverses so- Dès lors, des études furent engagées ques : ils exhalaient des miasmes et ne ces aménagements, la disparition de lutions, parfois contradictoires. De et des accords trouvés, ouvrant la voie 26 produisaient rien. Assécher ces terres la couche d’humus laissa réapparaî- tentatives en échecs émergea enfin, aux travaux de renaturation. 27 Travaux de canalisation (de 1915 à 1920) 1996 Remise à ciel ouvert du Nant 2005 Nant du Paradis du Paradis Sur le tronçon remis à ciel ouvert en La première véritable intervention de 1996, divers travaux ont été entre- renaturation est réalisée dans le cadre pris comme la suppression d’empier- de mesures de compensation liées aux rements, l’abaissement de berges ou améliorations foncières de la région encore la diversification des écoule- de Presinge. Il s’agit de la remise à ciel ments. Ces interventions ont permis ouvert du Nant du Paradis. d’améliorer la fonction de liaison bio- logique du Nant et de reconstituer des 1999 Prés-de-l’Oie micro-habitats pour les espèces. Le Chamboton est remis à ciel ouvert aux Prés-de-l’Oie et un bassin de ré- 2005-2006 Renaturation de la tention est créé. Haute-Seymaz, 1ère étape : Chambet, Touvière 2000 Zone humide de Rouëlbeau Les cours d’eau canalisés et les marais La remise à ciel ouvert d’un collecteur drainés créaient des problèmes récur- Photo après travaux (aval du pont Bochet, 1982) de drainage permet de créer une zone rents d’inondations et la qualité Entre novembre 1981 et avril 1982, d’un lit mineur en boulets béton- humide de 2.3 hectares à l’est des rui- écologique du milieu était fortement une première tentative de recons- nés, dimensionné pour l’étiage et nes de Rouëlbeau. dégradée. Il a donc été décidé de truction plus naturelle fut entre- facile à curer, les berges furent favoriser une gestion des eaux à ciel prise, entre le pont Bochet et le adoucies et végétalisées. Un che- 2002 Ruisseau de Rouëlbeau ouvert en poursuivant la réhabilita- pont Ladame. Sur ce secteur, le min pédestre et une piste équestre Une canalisation est remise à ciel tion du marais de Sionnet initiée par canal, aux berges très raides, était furent également aménagés. Ces ouvert sous forme d’un fossé humide Pro Natura. Les corsets en béton sont fortement dégradé et menaçait de travaux ont nécessité l’acquisition de 410 mètres de long au nord-est des démolis et les rives reprofilées. Le 28 s’effondrer. Outre la construction de 5600 m2 pour le cours d’eau. ruines de Rouëlbeau. potentiel agricole est amélioré par le 29 Le Nant du Paradis en 2009 Travaux de renaturation de la deuxième étape Financements Les travaux de renaturation de la Haute-Seymaz ont pu être réali- rehaussement et le drainage des ter- sés grâce aux financements et soutiens suivants : rains situés autour du marais. • Fonds cantonal renaturation des cours d’eau • Lois d’investissement de la Haute-Seymaz 2008 Renaturation de la Haute- • Fondation Hans Wilsdorf (Seymaz 2e et 3e étape à venir) e Seymaz, 2 étape : Pont de la Motte • Reuters (Prés-de-l’Oie) – Pont de Chevrier • SIG (prise en charge de l’enterrement de la ligne électrique) Sur 1350 mètres, le corset en • Mme Henriette Latsis (don d’une parcelle agricole à Rouëlbeau) béton est démoli, les berges sont • Commune de Choulex (mise à disposition de terrain). ponctuellement adoucies et le lit élargi. Ainsi, des milieux favorables La première loi (L 7852) date de 1998. Elle a pour objectif de : pour la faune et la flore riveraines et • poursuivre les études globales nécessaires à la renaturation de aquatiques sont créés. La rénovation l’ensemble du tronçon canalisé ; du chemin longeant la Seymaz avec un • acquérir les terrains permettant de dégager l’emprise nécessaire revêtement en grave stabilisée issue à l’ensemble de la renaturation Rouëlbeau – pont Bochet ; du concassage de la cunette* en bé- • réaliser les travaux de mise à ciel ouvert à Rouëlbeau. ton et l’enterrement de la ligne élec- La deuxième loi (L 8522) date de 2002. Elle couvre les frais des trique complètent ces travaux. travaux prévus sur de 2.58 km de cours d’eau entre la Seymaz, le Les travaux de renaturation de la Chambet, le Chamboton et le Nant du Paradis, qui impliquent la Haute-Seymaz ont ainsi permis de ré- démolition du canal et l’élargissement du cours d’eau ainsi que habiliter de manière spectaculaire les la surélévation des terres alentours. L’objectif est de renaturer la anciens marais, quasiment disparus, Seymaz tout en mettant en place une gestion des eaux à Sionnet, et de recréer des milieux palustres re- conjuguée à des améliorations agricoles en périphérie des marais. 30 marquables, tout en offrant une ges- 31 Avant et après les travaux de la première étape (2006) tion intégrée des crues. La protection La Seymaz urbaine : un contre les inondations de la partie poumon de verdure régénéré aval, urbanisée, a ainsi été renforcée. Alors que la Seymaz rurale subissait L’agrandissement des zones maréca- une canalisation intense, peu d’in- geuses, la mise à ciel ouvert de 850 terventions lourdes ont touché la m de cours d’eau, la création de la Seymaz urbaine, excepté dans la tra- retenue de Rouëlbeau de même que la versée du centre de Chêne-Bourg et décanalisation du lit de la Seymaz ont de Chêne-Bougeries. Au XIXe siècle, contribué à accroître la biodiversité. la lutte contre les inondations avait conduit à canaliser la rivière entre des Entretien et gestion murs maçonnés puis à recouvrir son Un plan de gestion a été élaboré dès lit d’un radier bétonné. Ces travaux 2007, afin de définir les entretiens ont permis de contenir les déborde- pérennisant la qualité biologique ments pendant des décennies, mais issue de la renaturation et de garan- des problèmes lors de faibles débits tir la protection contre les crues des sont apparus. Le peu d’eau subsis- zones urbanisées à l’aval. Ce plan de tant dans le canal en période d’étiage gestion évolue grâce aux nouvelles stagnait et se réchauffait, du fait de connaissances acquises avec l’ex- la faible profondeur. Les matériaux périence. Il sert également d’appui encombrant le lit entraient alors en à un groupe de gestion constitué des putréfaction et les odeurs nauséa- principaux acteurs et utilisateurs du bondes incommodaient les riverains. site, à savoir les exploitants agrico- Pour remédier à cette situation des les, Pro Natura et les communes. travaux ont été réalisés en 1983. Un 32 lit mineur sinueux, sous forme de 33 Rouëlbeau après travaux La Seymaz urbaine cunette* en enrochements bétonnés, a été construit afin de concentrer les écoulements. Sur le reste de la Seymaz urbaine, les interventions furent ponctuelles, la plupart réalisées par des riverains soucieux de protéger leur propriété. Il en résulta une succession de pro- tections hétéroclites plus ou moins efficaces, sans cohérence d’ensem- ble et affectant le milieu naturel. Dès les années 2000, plusieurs travaux de renaturation furent entrepris afin de revitaliser la rivière et ses abords : Chemin déplacé sur la digue en brodure de la Seymaz à l’avenue Mirany Plantation d’arbres devant l’école de Haller Travaux entre la passerelle Gautier et la rte de Chêne-Bougeries

1999 Aménagement du radier 2003 et 2005 Renaturation de la vieillissant souffrait de la forte 2007 Renaturation de la Seymaz à sécuriser l’école. Diverses protections hauts murs et son lit constitué de bou- au pont de Sierne Seymaz à l’avenue Mirany fréquentation du chemin pédestre, le l’école de Haller obsolètes ont été retirées et les berges lets maçonnés. Une dizaine de sous- Cet aménagement a permis d’amélio- Sur ce secteur de la Seymaz urbaine de tassement du sol asphyxiant les racines Sur ce tronçon, les crues de la Seymaz revitalisées, assurant ainsi la libre berges y ont été construites afin de rer le passage de la faune piscicole. fréquentes inondations affectaient les et empêchant les jeunes plantes de provoquaient des inondations dans circulation des poissons. diversifier les écoulements et de créer habitations riveraines. Divers ouvrages se développer. Les travaux entrepris une école primaire. Les berges et des zones de refuge pour les poissons. 2003 Aménagement du seuil de protection de berges avaient été en 2003 sur la rive gauche et en 2005 le cordon boisé étaient dégradés 2009 Renaturation de la Seymaz Sur la partie aval du secteur, les au collège Claparède érigés par les propriétaires, créant sur la rive droite ont permis d’assurer par des protections de berges et entre la route de Chêne-Bougeries travaux de décanalisation réalisés ont La construction d’une rampe en autant d’obstacles à l’écoulement la protection des riverains contre les un seuil infranchissable empêchait et la passerelle Gautier permis de réactiver la dynamique de la enrochement a restauré la libre et aggravant le risque d’inondation inondations et de régénérer le cordon les poissons de remonter le cours Sur les 170 premiers mètres du tron- rivière en recréant une diversité tant 34 circulation des poissons et du castor. à l’aval. De plus, le cordon boisé boisé et les berges de la rivière. d’eau. Les travaux ont permis de çon, la Seymaz reste enserrée entre de au niveau du lit que des berges. 35 Régime hydrologique* Qualité de l’eau

La Seymaz a un régime pluvial. longue durée en hiver se produisant de 9%. Sur le bassin urbain, à l’aval Les qualités biologique et physico- en phosphate, nitrate, carbone orga- de même régulièrement dégradée par sur une couverture neigeuse ou sur du Pont Bochet, il pourrait passer de chimique de la Seymaz et de ses prin- nique dissous, métaux et pesticides des pollutions provenant principa- Débits des sols saturés en eau. Deux crues 14 à 25% environ selon les prévisions cipaux affluents ont été évaluées ré- sont encore élevées. Cette pollution lement du réseau d’assainissement Débit d’étiage Q347* importantes ont été relevées pour d’aménagement. Cette urbanisation gulièrement depuis les années 80. La a pour double origine la zone indus- (mauvais branchements, déversoirs Chambet : ce cours d’eau est à sec, en la Seymaz : 1888 et 28 janvier 1979. augmenterait le débit* de crue d’en- dernière campagne d’analyses a été trielle de la Pallanterie et les acti- d’orage, …). moyenne, environ 7 à 8 semaines par Lors de cette dernière, 70 mm de pluie viron 60% à Villette pour les pluies effectuée en 2007. vités agricoles. Dès l’agglomération Les affluents de la Seymaz sont année. sont tombés en 24 heures à Jussy et orageuses et aurait également pour chênoise, la qualité s’améliore : les surtout dégradés par des pollutions La Seymaz à Villette : 30 l/s le débit* de pointe a atteint environ effet d’accroître les risques d’érosion, Qualité physico-chimique* concentrations en nitrate retournent d’origine agricole. On y mesure de for- Débits moyens* 20 m3/s au Pont Bochet. en particulier dans les zones sensibles des eaux de la Seymaz et à des niveaux acceptables et aucune tes concentrations en phosphate et en Chambet : 56 l/s Les importants travaux de revi- situées en aval. de ses affluents pollution métallique n’est mesurable. nitrate (engrais), ainsi qu’en pestici- La Seymaz à Villette : 400 l/s talisation réalisés permettent une La qualité physico-chimique présente A son embouchure dans l’Arve, l’eau des (herbicides, fongicides). Débits de crue* rétention d’eau (800 000 m3) en Étiage une évolution réjouissante depuis de la Seymaz est de meilleure qua- 3 Seymaz à Pont Bochet : Q10 = 13 m /s, amont, dans les marais de Sionnet et Le débit d’étiage est très faible sur 1981. Toutefois, les concentrations lité qu’à Rouëlbeau. Elle reste tout 3 Q100 = 21 m /s diminuent les risques d’inondations l’ensemble de la Seymaz. La réha- 3 Seymaz à Villette : Q10 = 15.5 m /s, dans les zones urbaines. Ces travaux bilitation des marais pourrait avoir Appréciation de la qualité chimique de l’eau de la Seymaz selon le Système Modulaire Gradué* 3 Q100 = 25 m /s sont d’autant plus importants que un effet positif sur l’étiage, mais de nombreux projets de construction cette hypothèse doit encore être 1981 1986 1987 1988 1992 1995 2001 2007 * Crues sont prévus sur le bassin versant. Le confirmée. Pont Bochet Médiocre Médiocre Moyenne Médiocre Médiocre - Moyenne Bonne Les crues importantes de la Seymaz taux d’imperméabilisation* moyen Embouchure Médiocre Moyenne Moyenne Bonne Moyenne Moyenne Bonne Bonne 36 sont provoquées par des pluies de actuel sur l’ensemble du bassin est 37 Evolution des IBGN au Pont Bochet

20 Qualité biologique* de la tronçons expliquent ces mauvais 18 Seymaz et de ses affluents résultats. 16 Deux indicateurs biologiques sont uti- Évolution de l’IBGN au Pont Bochet lisés pour évaluer l’impact de la qua- Les algues diatomées 14 objectif cantonal On observe une légère tendance à l’amélioration lité de l’eau et du milieu sur les orga- (indice DI-CH) 12 de la qualité biologique, même si l’objectif can- 10 nismes aquatiques: la macrofaune Elles intègrent la qualité physico-chi- IBGN tonal n’est toujours pas atteint sur la moyenne benthique* (indice IBGN) et les algues mique globale de l’eau sur trois à qua- 8 des 4 prélèvements annuels. Les divers travaux diatomées (indice DI-CH). tre semaines. Sur la Seymaz, les objec- 6 de renaturation entrepris dans la Haute-Seymaz tifs écologiques pour les algues sont 4 ainsi que les efforts en matière d’assainissement

Macrofaune benthique atteints uniquement à l’embouchure, 2 et de meilleures pratiques agricoles portent déjà (indice IBGN) reflétant ainsi l’amélioration par 0 leurs fruits. Elle intègre la qualité de l’eau et du l’épuration naturelle des eaux d’amont 1983 1989 1997 2005 2008 an.81 an.82 an.83 an.84 an.85 an.86 an.87 an.88Evolutionan.89 an.90 an.91 dean.92 l'IBGNan.93 an.94 dansan.95 lean.96 Chambotonan.97 an.98 an.99 an.00 an.01 an.02 an.03 an.04 an.05 an.06 an.07 an.08 milieu (lit et berge naturels ou artifi- en aval. Concernant les affluents, les j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j j ciels) sur plusieurs mois. nombreuses pollutions agricoles per- 20 Aucune des stations de la Seymaz et turbent le développement des espèces 18 de ses affluents n’atteint les objectifs sensibles de diatomées et les objec- 16 écologiques du canton (IBGN moyen ≥ tifs écologiques ne sont atteints dans 14 objectif cantonal 12). La qualité biologique passe d’une aucune station. Les tableaux ci-contre 12 10

qualité moyenne à l’amont et dans les présentent l’évolution de la qualité IBGN affluents à une qualité médiocre à biologique globale entre 1981 et 2007, 8 Évolution de l’IBGN dans le Chamboton l’embouchure. Les diverses atteintes dans la Seymaz (Pont Bochet) et dans 6 L’évolution est surtout positive entre 2004 et à la qualité de l’eau, l’augmentation le Chamboton (affluent). 4 2007. Elle traduit les premiers effets bénéfiques de la fréquence des petites et moyen- Navicula lanceolata (Agardh) Ehrenberg : 2 de la revitalisation du cours d’eau effectuée en nes crues ainsi qu’une écomorpholo- algue diatomée fréquente dans la Seymaz et 0 2006. 38 gie* encore très affectée sur certains supportant des eaux faiblement polluées. 1987 1997 2005 2006 39 jan.83 jan.84 jan.85 jan.86 jan.87 jan.88 jan.89 jan.90 jan.91 jan.92 jan.93 jan.94 jan.95 jan.96 jan.97 jan.98 jan.99 jan.00 jan.01 jan.02 jan.03 jan.04 jan.05 jan.06 jan.07 jan.08 Qualité sanitaire Il est déconseillé de se baigner dans la Des poissons d’aquarium La qualité sanitaire s’évalue à l’aide Seymaz et ses affluents ainsi que dans dans la Seymaz ! Altérations et assainissement de la bactérie fécale Escherichia coli, les autres cours d’eau du canton. En Les derniers inventaires piscico- présente dans les intestins des ani- effet, un bon état sanitaire ne peut y les ont révélé une extension en maux à sang chaud. être garanti en permanence. direction de l’amont des espèces Les analyses bactériologiques exotiques (poisson rouge, poisson Pollution agricole Jussy de part et d’autre du chemin de dans le bassin versant* de la rivière effectuées en 2007 montrent une Qualité piscicole* chat, perche soleil). Il a même été La Seymaz est affectée par les pollu- la Gravière ; celle de Chêne-Bouge- est raccordé à la STEP de Villette d’une dégradation de la qualité sanitaire Un nouvel inventaire piscicole, faisant trouvé trois tilapias vers le pont tions diffuses liées à l’utilisation de ries, située le long du chemin Grange- capacité de 50 000 équivalents-habi- de la Seymaz dès l’entrée en milieu suite à celui effectué sur l’ensemble Ladame ! Ces poissons n’ont pas fertilisants (azote, phosphore), de Falquet ; celle partagée entre les tants*, qui rejette ses eaux dans l’Arve. urbain, traduisant l’impact de rejets des cours d’eau genevois en 2000, a leur place dans la Seymaz : il est pesticides (herbicides, fongicides), et communes de Meinier et de Collonge- Cette STEP traite les eaux usées* d’eaux usées d’origine domestique été réalisé en 2007 dans la Seymaz. formellement interdit de relâcher de rejets directs d’eau de lavage des Bellerive au niveau de la Pallanterie et provenant des communes de Chêne- (mauvais branchements, déversoirs Le bilan piscicole de la moitié aval des poissons d’aquarium dans le légumes (avec leurs déchets) ainsi que celle de Mon Idée, sur la commune de Bougeries, Chêne-Bourg, Choulex, Gy, d’orage…). Au niveau des affluents, de la Seymaz est globalement bon. milieu naturel. par des pollutions accidentelles liées Puplinge. Jussy, Meinier, Presinge, Puplinge, seuls le Chamboton et le Paradis ont Toutefois, l’absence de conditions à l’utilisation de pesticides (mortalité Ces industries sont raccordées au Thônex, Vandoeuvres et Veyrier, ainsi une bonne qualité sanitaire. favorables à la truite est confirmée Par rapport à 2000, le rotengle et la piscicole très importante en 1984). réseau d’égout et la Seymaz ne souffre que le quartier du Coq-d’Inde sur la par la faible densité de l’espèce. Pour carpe commune n’ont pas été retrou- Cette pollution est aggravée par les pas de pollution industrielle chronique. commune de . Quelques habi- la partie du cours en amont du Pont vés, alors que l’ombre, le chabot et le faibles débits d’étiage de la Seymaz Par contre, des pollutions accidentel- tations isolées situées sur le territoire Bochet, l’état écologique est moyen à brochet, non répertoriés en 2000, ont dans sa partie amont. les ou comportementales se sont déjà des communes de Choulex (hameau de médiocre. été observés. produites et sont toujours possibles. Bonvard), Gy, Jussy, Meinier, Presinge, 18 espèces ont été recensées, dont Sur l’ensemble des tronçons de la Pollution industrielle Puplinge et Vandoeuvres ne sont pas deux espèces menacées : le blageon Seymaz, ce sont toujours les espèces Le bassin versant de la Seymaz est Pollution domestique raccordées et disposent de leur propre et le spirlin. Concernant cette der- tolérantes qui dominent, mettant caractérisé par une faible présence Station d’épuration installation de traitement. nière espèce, la Seymaz est la dernière ainsi en évidence les conditions de vie de zones industrielles et artisanales : Aucune station d’épuration ne rejette rivière du canton qui en abrite une changeantes et parfois difficiles dans celle de Chêne-Bourg, située entre le ses eaux dans la Seymaz. Le réseau Réseau d’assainissement 40 bonne population. cette rivière. chemin de la Mousse et la route de secondaire des communes situées En amont de Belle-Idée, le réseau est 41 Escherichia coli Projets

pluvieux, une partie des eaux usées Malgré les efforts entrepris ces dix der- mélangées aux eaux pluviales* peut se nières années pour améliorer l’état très déverser dans la rivière par les déver- dégradé de la rivière, la Seymaz est soirs d’orage*. Le système séparatif encore convalescente et la qualité de permet d’éviter ce type d’impact. Par l’eau reste insatisfaisante. Les prochai- contre, dans un tel système, les eaux nes années seront décisives pour pour- de ruissellement des chaussées de rou- suivre les efforts entrepris et garantir tes sont rejetées directement dans la à long terme la santé de la rivière. Collecteur d’eau pluviale et ses macrodéchets rivière. En fonction de la charge de tra- Seymaz urbaine : lit de boulets bétonnés fic, ces eaux de ruissellement peuvent Renaturation de la Haute- séparatif* à 98% et les eaux claires Déversoirs d’orage* être polluées et il conviendra à terme Seymaz, 3e étape Renaturation de la Seymaz risques d’inondations, les travaux sont évacuées directement vers la Là où le réseau d’assainissement est de trouver une solution pour effectuer Troisième et dernière étape de la urbaine, parc Dinu Lipati prévus pour 2011 permettront d’aug- rivière. En aval de Belle-Idée (zone en régime unitaire*, on dénombre les un prétraitement de ces eaux. De plus, renaturation de la Haute-Seymaz, des (Chêne-Bourg – Chêne- menter la diversité biologique de la de caractère suburbain), le réseau ouvrages suivants (avec exutoires il peut parfois arriver qu’une anoma- travaux sur le secteur entre le pont de Bougeries) rivière et de créer des conditions plus est à 70 % unitaire* et à 30 % sépa- directs dans la Seymaz) : Meinier : 1 ; lie sur le réseau provoque le déverse- Chevrier et le pont Bochet sont prévus La cunette* en enrochements béton- favorables aux poissons. Une partie ratif. Le réseau unitaire* est équipé Vandoeuvres : 2 ; Chêne-Bougeries : ment d’eaux polluées directement à la prochainement. Ils permettront à la nés faisant office de lit mineur a été des boulets bétonnés seront suppri- de déversoirs d’orage qui permet- 7 ; Chêne-Bourg : 9. Soit un total de rivière ou qu’un propriétaire de piscine Seymaz rurale de retrouver une bonne construite dans les années 80. Elle més alors qu’à d’autres endroits une tent d’éviter un engorgement du 19 points de pollution potentielle par déverse dans le réseau des eaux plu- qualité écomorphologique*, condi- péjore la qualité environnementale du succession de blocs en quinconce sera réseau primaire* d’eaux usées en déversements occasionnels ou acci- viales une eau chargée en chlore, mor- tion préalable au retour durable d’une cours d’eau et nuit au déplacement fixée pour ralentir et diversifier les 42 cas de fortes pluies. dentels. En effet, lors de forts épisodes telle pour la faune aquatique. faune et d’une flore diversifiées. piscicole. Tout en tenant compte des écoulements. 43 Conclusion

« Il aura fallu plusieurs millénaires le marais retrouvait ses vieilles habi- Plus d’écologie dans l’agriculture, Cette fiche-rivière a été élaborée par mais aussi pour les rivières le Département du territoire (DT), en pour qu’en décompositions succes- tudes et ses amours d’antan. Quel- particulier avec les services suivants : sives, l’humus émerge du marais. Il ques tentatives de remblayage n’y Au fil du temps, le corset en béton Direction générale de l’eau, Direction n’aura fallu que quelques années pour feront rien, car il faut le dire aussi, dans lequel était enserrée la Seymaz générale de la nature et du paysage, faire de cet humus une terre nour- les temps avaient changé. Le progrès s’effilochant et les érosions et inon- Service de géologie, sols et déchets, et ricière par l’ingéniosité et les forces technologique et l’abondance qu’il dations devenant de plus en plus pro- en collaboration avec le Service canto- conjuguées de quelques-uns. C’était engendre autorise l’abandon d’une blématiques dans la zone habitée, les nal d’archéologie (SCA-DCTI). l’époque des années 20 où l’agriculture conquête autrefois décisive. En ef- conceptions des ingénieurs et hydrau- Textes pionnière et conquérante cherchait de fet, la réorientation de la politique liciens ont évolué. Ils ont cherché à Arielle Cordonier, Marianne Gfeller, Eric Werlen, Michelle Joguin Regelin (SCA), nouvelles terres pour nourrir une po- agricole amorcée dans les années 80 rendre aux rivières l’espace leur per- Christina Meissner, Michel Meyer, Sylvia pulation à l’équilibre alimentaire pré- et mise en perspective pour l’avenir, mettant de retrouver leur dynamique Poget, Alexandre Wisard caire et plus incertain qu’aujourd’hui. prône désormais des pratiques plus et aux marais leur fonction de réten- Photographies Quelques décennies auront suffit respectueuses de l’environnement. tion et de redistribution de l’eau entre Blatt lightmotif (p. 4), CIG (pp.5, 27), à montrer la fragilité de certaines De productiviste qu’elle fut, l’agricul- les crues et les étiages. DT, Ecotec (p. 67), hepia (p. 11), SCA, conquêtes puisque, d’inondations ture d’aujourd’hui s’oriente vers plus À travers son histoire, la Haute- O. Zimmermann (couv., pp. 7, 13, 20, 30) en affaissements, la culture d’une d’écologie. » Seymaz nous montre l’extraordinaire Haute-Seymaz : le marais de Sionnet Aquarelles et dessin Gérard Deuber (pp. 24-25), M. Lunel (p. 12) partie de ces terres devint peu à peu Voici ce qu’écrivait en 1995 dans le adaptabilité des milieux humides, et ture nourricière dont il a tant besoin. leurs terres agricoles – leur outil de Cartes aléatoire. Courte victoire pour une Malagnou (Edition Pro Natura Genève, qu’une situation n’est jamais irréver- À ce titre, il faut relever l’esprit travail – ont accepté de redonner Catherine Deléaval revanche patiemment attendue. La avril 1995), M. Alexis Corthay, agricul- sible, pour autant que l’Homme donne d’ouverture des paysans de la Haute- l’espace vital indispensable à la vie du Graphisme 44 nature peu à peu reprenait ses droits, teur dans le bassin de la Seymaz. le coup de pouce nécessaire à une na- Seymaz, qui, cédant une partie de cours d’eau. La virgule de polo, Alain Julliard, Genève 45 Glossaire Les crues les plus fortes se produisent lors- trottoirs) ainsi que l’eau qui s’écoule des STEP est généralement supérieure au nom- • la macrofaune benthique qui détermine un Réseau secondaire (Communes) que des précipitations abondantes sont as- fontaines publiques. bre d’habitants raccordés pour tenir comp- indice de qualité biologique globale norma- Canalisations des eaux usées reliant les ha- sociées à la fonte de neige. Écomorphologie te des eaux usées industrielles ou artisana- lisé de l’eau (IBGN) allant de 1 à 20 et qui bitations ou industries au réseau primaire et Anatidés Débit d’étiage (Q347) L’écomorphologie désigne la totalité des les et, dans certaines zones, des périodes de permet de classer les cours d’eau. les eaux pluviales vers le milieu récepteur. Famille d’oiseaux caractérisée par des pat- Débit en période d’étiage (basses eaux). En conditions structurelles dans le cours d’eau pointes touristiques. • Les algues diatomées (DI-CH). Réseau ou système séparatif tes courtes aux pieds palmés, un bec muni Suisse, il est défini comme le niveau atteint et sur les berges. En Suisse, une méthode Système composé de deux réseaux distincts, de lamelles, des mœurs souvent aquatiques ou dépassé pendant 347 jours par année standard a été développée afin de mesurer Imperméabilisation Qualité physico-chimique l’un conduisant les eaux usées vers une STEP, et dont les principaux représentants sont (Q347). l’écomorphologie des cours d’eau. Elle se Le taux d’imperméabilisation est la propor- Les paramètres physico-chimiques les plus l’autre conduisant les eaux pluviales vers le les canards, les cygnes, les oies. Débit moyen fonde sur cinq critères principaux : tion de surface construite empêchant le sol couramment mesurés sont le pH (degré milieu naturel (rivière, lac). Moyenne annuelle des débits. - largeur du cours d’eau et variabilité de la d’absorber les eaux de pluie. d’acidité), la conductivité, l’oxygène dis- Réseau ou système unitaire Bassin versant Déversoir d’orage largeur du lit mouillé, sout, la DBO5 (demande biochimique en Réseau d’égouts collectant les eaux usées Surface du territoire sur laquelle les précipi- Dans le cas des réseaux unitaires, les dé- - aménagement du fond du lit, Lit d’une rivière oxygène), ainsi que la teneur en phospho- et les eaux pluviales dans une même cana- tations s’écoulent vers un cours d’eau. bits en cas d’orage deviennent trop impor- - renforcement des pieds de berge, Creux naturel du sol, canal dans lequel coule re, sulfate, chlorure, carbone organique lisation. tants pour être conduits aux STEP. Les dé- - étendue et nature des rives, un cours d’eau. Un lit mineur peut, naturel- dissout (COD), calcium, magnésium et en Cunette versoirs d’orages permettent d’évacuer ces - localisation et type de perturbations de la lement ou artificiellement, être creusé dans différentes formes de l’azote. La recherche STEP Rigole pratiquée à la base d’un égout ou eaux, qui contiennent un certain pourcen- continuité. le lit majeur. En période de basses eaux, de produits antiparasitaires, de micropol- Station d’épuration des eaux usées d’origi- d’un canal pour améliorer l’écoulement des tage d’eaux usées, vers le milieu naturel Enquête delphinale de 1339 l’eau coulera dans le lit mineur. luants et de métaux lourds peut compléter ne domestique ou industrielle. eaux et l’entraînement des particules soli- (rivière, lac). Enquête réalisée afin d’estimer la valeur des ces analyses. Statut du cours d’eau des. biens du Dauphin Humbert II, dirigeant du Macrofaune benthique Sur sol suisse, le propriétaire responsable Eaux usées Dauphiné ruiné. Les enquêteurs ont dû me- Ensemble de la faune d’invertébrés vivant Régime hydrologique de l’entretien du cours d’eau peut être le Débit Elles comprennent les eaux domestiques surer chaque pan de mur (hauteur et largeur sur le fond des rivières (mollusques, vers, Ensemble des phénomènes régissant les va- canton, une commune ou un privé. Volume d’eau qui s’écoule par unité de (cuisine, lavage, toilette, matières féca- en toises, soit environ deux mètres ; épais- larves d’insectes etc.). riations de débit d’un cours d’eau : glaciaire Système modulaire gradué temps (1 m3/s = 1000 litres par seconde). les, urines...) et les eaux résiduaires indus- seur en pieds) pour en déduire la valeur en (qui dépend de la fonte des glaciers), nival Méthode développée en Suisse afin d’ob- Débit de crue trielles. florins. Qualité biologique (alimenté par les neiges) ou pluvial (qui dé- tenir une appréciation standardisée de la Débit élevé lors d’événements pouvant sur- Eaux pluviales (eaux claires) Equivalent-habitant L’analyse de la qualité biologique exprime les pend des pluies). qualité des cours d’eau. venir tous les dix ans (crue décennale Q10), Partie des précipitations atmosphériques Notion utilisée pour exprimer la charge effets des dégradations chimiques et phy- Réseau primaire (État) tous les 30 ans (crue trentennale Q30) ou recueillie par les toitures et tous les sols polluante d’un effluent ou la capacité de siques du milieu sur les organismes aquati- Collecteurs principaux conduisant les eaux 46 tous les cent ans (crue centennale Q100). rendus étanches (parkings, chaussées, traitement d’une STEP. La capacité d’une ques. Elle est basée sur deux indicateurs : usées aux STEP. 47 Fiches-rivières publiées no 1 L’Allondon (3e éd.) no  2 La (3e éd.) no 3 L’Aire (2e éd.) no 4 L’Hermance (2e éd.) no 5 La Drize (2e éd.) no 6 La Laire (2e éd.) no 7 L’Arve (2e éd.) no 8 Le Foron (2e éd.) no 9 Le Rhône no  10 La Seymaz (2e éd.) no  11 Le Nant d’Avril no  12 Le Marquet-Gobé-Vengeron disponibles en pdf sur www.ge.ch/eau/publications et www.campagnon.ch Fiches-rivières à paraître Les principaux nants du Canton de Genève Information et commande de fiches Département du territoire Service de renaturation des cours d’eau Bassin versant de la Seymaz 1, rue David-Dufour Case postale 206 CH-1211 Genève 8 Tél. + 41 (0)22 546 74 51 www.ge.ch/eau

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