
Fiche-rivière no 10 – 2e édition La Seymaz et se jetant dans l’Arve à Villette. des ruines du château de Rouëlbeau Une rivière prenant naissance près La Seymaz La Seymaz La Seymaz Fiche-rivière no 10 – 2e édition sommaire 5 origine de la rivière Parmi les grands chantiers qui me autorités communales concernées et habitants des communes plus urbaines déversoirs d’orage qui représentent 6 richesses naturelles tenaient à cœur en prenant mes fonc- les propriétaires riverains. Systémati- situées en aval, et je les en remercie ! des sources potentielles de pollution 13 découverte du site tions en décembre 1997 figurait celui quement, il a été décidé d’améliorer la Le prochain grand défi pour la Seymaz, par déversements occasionnels ou ac- de la renaturation de la Seymaz, le sécurité des personnes et des biens en et par extension pour l’ensemble des cidentels. Seule la modernisation des 15 promenades seul cours d’eau d’importance entiè- redonnant de l’espace au cours d’eau, rivières genevoises concernera la qua- réseaux d’assainissement permettra, 19 tourisme rural rement genevois. En effet, la Seymaz tout en améliorant l’environnement lité des eaux. dans un avenir que je souhaite proche, 21 caractéristiques du cours d’eau s’illustrait comme un des mauvais naturel, ainsi que l’accueil du public. En effet, améliorer le physique d’éviter des impacts importants pour élèves des rivières du canton, avec En cette fin d’année 2009, le danger d’une rivière en décanalisant ses ber- la Seymaz. C’est ainsi et seulement 22 géologie et hydrogéologie sa médiocre qualité de l’eau, ses ber- a disparu, grâce notamment à la res- ges, en lui redonnant plus de place, ne ainsi que les truites de notre seule ri- 23 histoire ges dégradées, et surtout, en milieu tauration des marais de Sionnet de la résout pas tout. A ce titre, l’engage- vière entièrement genevoise pourront 26 aménagements et revitalisations urbain, ses constructions riveraines Haute-Seymaz réalisée en 2005-2006, ment des communes sera déterminant, retrouver de bonnes conditions pour situées en zone de danger moyen face marais qui sont capables exceptionnel- qu’il s’agisse de promouvoir la réten- se reproduire, témoignant de la sorte 36 régime hydrologique aux inondations, comme par exemple lement de stocker près de 800 000 m3 tion d’eau à la parcelle, de conserver que l’ensemble des efforts consentis 37 qualité de l’eau l’école de Haller ou les immeubles d’eau, réduisant ainsi les crues et donc des surfaces perméables, ou de réha- par les collectivités publiques por- 41 altérations et assainissement situés le long de l’avenue Mirany à les risques d’inondation dans la partie biliter leurs réseaux d’assainissement, tent finalement leurs fruits ! C’est tout Chêne-Bourg. urbaine. Je relève à cette occasion la toutes mesures actuellement en cours le bien que je souhaite à notre chère 43 projets Sur tous ces secteurs, c’est avec solidarité des communes rurales de d’étude dans le cadre des PGEE (Plans Seymaz et à ses habitants riverains. 44 conclusion détermination que l’Etat de Genève a Choulex et Meinier, et de leurs agri- Généraux d’Evacuation des Eaux). Robert Cramer 46 glossaire conduit des projets de renaturation/ culteurs qui ont accepté de céder une Par ailleurs, la Seymaz reçoit encore Conseiller d’État en charge du sécurisation, en partenariat avec les partie de leurs terres pour sécuriser les les eaux partiellement épurées de 19 département du territoire (DT) Les astérisques (*) dans le texte renvoient au glossaire. Origine de la rivière L’origine exacte de la Seymaz a été longtemps controversée. Certains documents évoquent sa naissance au départ du canal de la Touvière, dans les terrains autrefois marécageux voi- sins des ruines du château de Rouël- beau (commune de Meinier), d’autres publications la situent dans le bois de Jussy, aux Prés-de-Villette (commune de Gy). A l’occasion des travaux de renaturation entrepris en 1999, c’est la première localisation qui a été déclarée officielle. L’autre correspond en fait à la source du Chambet, prin- cipal affluent de la Seymaz de par sa longueur. Anciens marais de la Haute-Seymaz Toponymie « Seymaz » viendrait d’une langue (fin XIXe siècle). Assez paradoxalement pour une ri- parlée par les Celtes, et signifierait 4 vière au tempérament plutôt calme, « rapide, violent, puissant ». 5 Vue aérienne de la Seymaz à Rouëlbeau Richesses naturelles La région du bassin de la Seymaz était autrefois une zone marécageuse. Les grands marais (Choulex, Le Carre, Meinier, Corsinge et Sionnet) concen- traient ou restituaient les eaux, selon la période, régularisant ainsi le débit de la rivière. Drainées dès la fin du XIXe siècle pour laisser place à l’agriculture, des prairies humides ne subsistaient Zone humide de la Haute-Seymaz – les Prés-de-l’Oie Rubanier dressé Jeunes saules taillés en têtard qu’à la confluence de la Seymaz et du aujourd’hui un rôle de refuge pour une FLore auriculée, la samole de Valerand et la bleuet, l’épiaire annuelle ou la véro- Les saules taillés en têtard sont Chambet, là où se situait le cœur des faune et une flore caractéristiques, et La végétation palustre, autrefois gratiole officinale. Ces espèces priori- nique luisante sur les sols alluviaux caractéristiques de la partie amont anciens marais, ainsi que dans les bois sont une escale prisée par les oiseaux disparue, a progressivement reco- taires au niveau suisse font l’objet de graveleux, la linaire élatine ou la du bassin versant. Autre élément pa- de Jussy. La renaturation de la Haute- migrateurs. Plus à l’aval, la Seymaz et lonisé les surfaces renaturées. Plu- plans d’actions spécifiques. linaire bâtarde sur des sols moyens à trimonial typique, de magnifiques Seymaz, initiée à la fin des années 90 son cordon boisé constituent un corri- sieurs espèces de plantes rares liées Dans les surfaces agricoles placées mi-lourds, la renoncule scélérate ou le chênes bordent chemins et allées, (voir Aménagements, p. 26) a permis dor biologique important, traversant aux milieux humides sont réappa- en compensation écologique, il a été bident triparti sur des sols ancienne- témoins des anciennes limites de pro- de réhabiliter de manière spectacu- les habitations et offrant un poumon rues. Parmi elles, le rubanier dressé, observé le retour de plantes agrestes ment inondés. priété de la région. Plusieurs commu- 6 laire ces anciens marais, qui jouent de verdure à la population. la laîche faux souchet, la scrofulaire parfois devenues rares, telles que le nes des environs dont Vandoeuvres, 7 Les plantes envahissantes, une dans le secteur Mirany-de Haller ont lement être observé. Les sangliers des ment accru après la renaturation des menace pour les milieux renaturés contribué à l’amélioration des valeurs bois de Jussy font aussi régulièrement marais de Sionnet et de Rouëlbeau. Les plantes exotiques envahissantes naturelles et paysagères. des incursions. Enfin le castor, que l’on La complémentarité entre les diffé- ou néophytes commencent à enva- trouve maintenant dans de nombreux rents milieux humides et les surfaces hir la périphérie des surfaces rena- Faune sites renaturés, est arrivé dans les agricoles extensives est très favora- turées. Le solidage ou verge d’or Les prairies humides de la région marais pendant les travaux de restau- ble à de nombreux oiseaux menacés, du Canada, la renouée du Japon et constituent le troisième site genevois ration, puis a colonisé la retenue de aussi bien nicheurs que de passage. l’impatience glanduleuse se déve- pour les oiseaux migrateurs, après le Rouëlbeau. Avec l’extension des roselières et loppent au détriment des espèces lac et le Rhône. Suite à leur renatura- des prairies humides, cette région indigènes. Tout au long de l’année tion, les marais de la Haute-Seymaz oiseaux est une halte privilégiée pour des es- des observateurs scrutent le site et sont également reconnus, depuis La plaine de la Haute-Seymaz a de tout pèces aussi remarquables que le bu- signalent toute apparition suspecte, 2007, d’importance nationale pour la temps présenté un intérêt ornithologi- tor étoilé, les busards des roseaux et afin de pouvoir immédiatement pro- reproduction des batraciens. que particulier, qui s’est considérable- Saint-Martin ou la cigogne blanche. céder à une intervention en vue de De nombreux limicoles font escale leur éradication. Mammifères dans les biotopes les plus ouverts, La fouine et le renard sont fréquents comme les chevaliers, les bécasseaux, Presinge, Puplinge et les communes et savent tirer profit des activités les bécassines et les vanneaux. De dites des Trois Chênes manifestent humaines. Le blaireau et l’hermine fait, l’ensemble des marais de Sionnet leur attachement à cet ambassadeur apprécient les bois et les abords de la et de Rouëlbeau est classé comme site Barrage de castors de la forêt genevoise en préservant le Seymaz. Les chauves-souris, et notam- d’importance nationale pour l’escale du bruant des roseaux, pour lequel gulière. Le râle des genêts, l’une des patrimoine existant et en replantant ment le murin de Daubenton, chassent des migrateurs. les marais de la Haute-Seymaz sont espèces les plus menacées de Suisse, de nombreux jeunes sujets. le long du cours d’eau. Le lièvre, dont Parmi les espèces nicheuses, on la seule station permanente de notre a probablement niché aux marais de Dans la partie urbaine du cours de les effectifs dans la région sont les relèvera la présence du râle d’eau, canton. Le vanneau huppé, dont la Sionnet en 2007, tandis que le blon- la Seymaz, la régénération du cordon plus importants de Suisse (jusqu’à 45 de la gallinule poule d’eau et de la nidification est très rare en Suisse, s’y gios nain a niché dans le marais de 8 boisé et le déplacement du chemin individus par km2 en 2007), peut faci- rousserolle effarvatte, ainsi que celle reproduit mais de manière très irré- Rouëlbeau en 2009.
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