Merci à vous, gens de ma ville
Vous qui l'avez faite à mon goût
Si je m'y sens le coeur tranquille
C'est toujours un peu grâce à vous.
Merci pour tout ce que je trouve
Aux quatre coins de mon Paris
Pour cette galerie du Louvre
Où la Joconde me sourit.
Pour la fraîcheur de Notre Dame
Où vint prier François Villon
Pour séduire une jolie dame
Qui logeait près du Petit pont.
Merci Monsieur Mansard
Et j'ose de la part de Mimi Pinson
Vous offrir un bouquet de roses
Pour sa mansarde et sa chanson.
1
Merci Jean-Baptiste Molière
Pour les beaux soirs que je vous dois.
Rideau de velours et lumières
Tout comme à Versailles autrefois.
Merci Monsieur le roi de France
Louis, Charles, Henri de votre nom
Le chiffre n'a plus d'importance...
Et pour le seizième, pardon.
Merci pour toutes ces richesses
Dont je rends grâce à ma façon
Paris qui valut une messe
Peut bien valoir une chanson.
de Bernard Dimey
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MERCI A VOUS MR JEAN SABLON
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Jean Sablon est né à Nogent sur Marne en 1906. Il fait parti d'une famille tournée résolument vers le spectacle, il est en effet le fils du compositeur Adhémar Fabulus Sablon (son père détestant ses prénoms se fait appeler Charles) et il a une soeur Germaine Sablon qui quelques années plus tard deviendra une grande chanteuse française. Il fait ses études au lycée Charlemagne jusqu'à l'âge de 17 ans puis les abandonnera pour jouer aux côtés de Jean Gabin "La Dame en Décolleté" au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Puis il jouera dans différentes
5 opérettes, spectacles avant de chanter auprès de Mistinguett dans la revue du Casino de Paris
C'est en 1932 que Jean Sablon fait son premier album en duo avec Mireille et c'est le succès entre autre avec "Ce petit chemin", "Fermé jusqu'à Lundi", "Puisque vous partez en voyage" etc... En 1933 Jean Sablon, crée en quelque sorte, le swing en France et travaille beaucoup avec d'excellents musiciens comme Django Reinhardt, André Ekyan, Stéphane Grappelli, Michel Warlop et bien d'autres. C'est en 1936 qu'il révolutionne l'univers de la chanson en utilisant pour la première fois un micro. Tollé général, Sablon n'a pas de voix et se cache derrière son micro. Quelle erreur ! Heureusement de plus en plus de gens comprennent l'intérêt de susurrer des mots d'amour derrière un micro plutôt que de les crier et il reçoit en 1937 le Grand Prix du Disque.
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Jean Sablon est sacré le meilleur "crooner" français au même titre qu'un Bing Crosby et même plus tard un Frank Sinatra ou un Dean Martin. Il est une énorme vedette aux Etats Unis où engagé de 1937 à 1939 par le directeur de la NBC, il chantera aussi tout les samedis soirs pour la CBS. Vedette en France, il part s'installer en Amérique pendant toute la seconde guerre mondiale. Pressenti pour jouer aux côtés de Gene Kelly dans "Un Américain à Paris" il refuse le rôle sous prétexte (c'est bien américain) que ses dents sont trop longues et qu'il faudrait lui limer.
En 1983 il fait ses adieux à la chanson puis comme il aurait aimé le dire, "il tire sa révérence" en 1994.
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Un grand chanteur / interprête et un grand Monsieur de la Chanson Française disparaît.
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En 1931, l'éditeur Raoul BRETON, alors compagnon de
DAMIA, présente Jean à MIREILLE et à Jean NOHAIN. Auteur, Jean NOHAIN joint son talent à celui de MIREILLE compositrice, pour écrire "L'opérette disquée": "Un mois de vacances". MIREILLE, PILLS et TABET ainsi que Jean, interprètent quelques chansons empreintes d'une fraîcheur inconnue jusqu'alors et marquées par les rythmes anglo-américains. Ces petits chef-d'oeuvres participent du "Renouveau de la chanson française", ainsi que la presse de l'époque le nomme déjà. En témoignent "Les pieds dans l'eau", "C'est un jardinier
9 qui boite", "La partie de bridge" et "Le joli pharmacien". Cette suite de chansons, apparue à une époque où le marché du disque commence à se développer, est commercialisée dans des pochettes illustrées, ce qui est une nouveauté, et bénéficie d'une large publicité par des affiches dont André GIRARD est le créateur. En 1933, Jean enregistre avec le choeur de MIREILLE "Ce petit chemin", qui sera son premier disque à connaitre un grand succès. Deux ans plus tard, les deux complices enregistrent "Fermé jusqu'à lundi" et "Puisque vous partez en voyage" dont le charme demeurera au point de convaincre Françoise HARDY et Jacques DUTRONC de la reprendre 70 ans plus tard.
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L'amitié entre MIREILLE et Jean ne se démentira jamais et les suivra toute leur vie.
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Jean SABLON demeure dans la mémoire du public comme le premier chanteur français à avoir imposé le micro sur scène. Très amateur de chanteurs anglo-saxon utilisant le micro, c’est en 1933, à l’issue de son premier voyage aux Etats-Unis que Jean comprend la nécessité de restituer sur scène le son de ses émissions radiophoniques et de ses disques. C’est en 1936 qu’éclate à Mogador « le scandale du micro » suivi aussitôt par le même tollé à Bobino. Jean
12 apparaît devant son public et derrière cet étrange appareil d’amplification. Chahuté par certains, Jean SABLON deviendra pour longtemps « Le chanteur sans voix », blagué par les humoristes. Les sobriquets pleuvent tel que : « Jean qu’a le son court », « Sans son ». Egalement, de bons mots circulent : « Germaine SABLON se prend pour Jeanne d’Arc, elle entend des voix, même celle de son frère » ou bien « Jean SABLON se produit à l’ABC, on peut aller l’écouter, on n’est pas sûr de l’entendre ». Ces critiques malveillantes oublient que Jean jouit depuis quelques années d’un statut de vedette et a donc fait ses preuves par la simple force de sa voix. Fait amusant, dès 1937, un quotidien américain loue « sa voix profonde de baryton ». En France, le micro ne s’imposera pas sans difficultés. La chanteuse DAMIA ne dit-elle pas un jour à la vue d’un journaliste lui tendant un micro : « Eloignez cet instrument qui a tué notre métier ». Cependant, la technique fit florès et tous les chanteurs sont à ce titre des émules de Jean SABLON. Il est intéressant de constater qu’avec l’apparition du micro, l’art de la chanson a été révolutionné. Dorénavant, un
13 interprète peut se faire plus confidentiel et suggestif, donnant à chaque spectateur l’impression qu’il s’adresse à lui en particulier, ce qui est plus approprié pour la chanson d’amour que de crier sur scène comme on était obligé de le faire avant le micro.
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DISCOGRAPHIE DE JEAN SABLON
Deux albums que l'on retrouve assez souvent chez les disquaires.
Le premier chez Pathé Marconi sortit en 1976 comprend les titres suivants :
- Syracuse, Merci à Vous, Reviens, Qui Vivra Verra, la Chanson des Rues, C'est le Printemps, Ciel de Paris, Un seul couvert,please, James, Je tire ma révérence, Rêverie, Laura, La Dame en Gris, Môme de mon coeur, Praline, la Bouillabaisse, Ce n'est que votre main, Madame, Et Mimi, J'ai peur de l'automne, Utrillo, Sur les quais du vieux Paris, J'ai ta main, Sur le pont d'Avignon, Le fiacre, J'attendrai, Mélancolie, Il ne faut pas briser un rêve, Alone, Vous qui passez sans me voir, Puisque vous 15 partez en voyage,Rendez-vous sous la pluie, Je sais que vous êtes jolie, Ce petit chemin.
Vraiment un très joli album qui a dû être réédité en compact.
Le deuxième album a été édité en 1977 chez Festival Musidisc-Europe et contient là aussi quelques compostions fort intéressantes.
- Clopin Clopant, Venez donc chez moi, Quel beau jour pour moi, Il ne faut pas briser un rêve, Insensiblement, La vie en rose, Avril à Paris, Utrillo, Pigalle, Mélancolie, Allez lui dire que je l'aime, Les feuilles mortes, J'attendrai, Rose d'Ispahan, Les gens heureux, Adieu Tristesse, Ces petites choses, La solution, Tout seul, Oui je m'en vais, Tu sais, Amélia, La dernière chanson, Quand Paris.
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En 1930 Jean se rend à Joinville pour tourner "Chacun sa chance" réalisé par René PUJOL, co-production franco- allemande de la U.F.A. C'est son premier long-métrage de même que pour Jean GABIN. A la sortie du film, il est extrêmement déçu par son apparence physique. Il en naîtra chez lui un sentiment de défiance vis à vis de son image dont il ne se départira jamais et qui le dissuadera de tenter de nouvelles expériences cinématographiques.
Ni l'insistance de Gene KELLY, venu spécialement à Paris pour le convaincre d'accepter un rôle dans "Un américain à Paris" (que Georges GUETARY incarnera avec talent) ni les propositions de la BBC, aux fins de 17 tourner l'histoire de sa vie, ne le feront fléchir. Jean, toujours indépendant, se serait mal accommodé d'un long et contraignant contrat avec un producteur, et il préféra préserver sa liberté afin de satisfaire sa passion des voyages. De plus, les vedettes d'Hollywood, déjà à cette époque, sont constamment épiées et leurs vies privées passées au crible. La Compagnie Industrielle Commerciale Cinématographique souhaitera le voir occuper son premier grand rôle, tout en lui permettant de choisir avec Marcel CARNE, scénario et dialogues, mais la guerre fera échouer cette perspective. Il refusera de même de paraître dans "Cancan" et c'est Louis JOURDAN qui le remplacera.
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JEAN SABLON AVEC HENRY FONDA
La Société Parisienne de Distribution Cinématographique, qui n'est pas des moindres (on compte parmi ses productions: "Les visiteurs du soir", "L'éternel retour" et "La Belle et la Bête"), n'obtiendra pas de meilleurs résultats lorsqu'elle souhaitera réaliser un film spécialement à l'intention du chanteur pour "exprimer tous les aspects du talent de Jean SABLON". Seules exceptions: "The Castles" avec Ginger ROGERS et Fred ASTAIRE au sein duquel Jean verra sont rôle se réduire constamment au point de refuser finalement
19 d'apparaître à l'écran (on n'y entendra plus que sa voix), et dans "Paris chante toujours" (1952) qui réunira de nombreux autres interprètes majeurs.
JEAN SABLON AVEC RITA HAYWORTH
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JEAN SABLON AVEC CLAUDETTE COLBERT
JEAN SABLON AVEC WALT DISNEY
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JEAN SABLON AVEC MARLÈNE DIETRICH ET JEAN-PIERRE AUMONT
C'est en 1929 que Jean effectue ces premiers essais sur disques accompagné par Georges VAN PARYS qui, séduit par son sens du rythme, le mentionne dans son journal. Fait amusement, le directeur de la firme discographique Columbia semble persuadé que Jean ne fera pas carrière en ce domaine. C'est cependant Columbia qui réalisera en 1931 les deux premières faces commercialisées du chanteur, une version de "Que
22 maravilla" et "Ultimo adios".
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D'autres chansons sont gravées la même année chez Discolor, qui fabrique de remarquables disques souples et transparents, de couleur jaune, mauve ou rouge dont le procédé sera malheureusement rapidement abandonné. Les succès commerciaux rencontrés par "Ce petit chemin", "Rendez-vous sous la pluie" et "Vous qui passez sans me voir" (1937), laisseront présager une carrière discographique prolifique. Par sa large audience à la radio, notamment dans les deux Amériques, Jean réalisera d'exceptionnelles ventes de disques.
On l'oublie malheureusement trop souvent, mais les chansons de Jean Sablon furent connues dans le monde entier.
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VOUS QUI PASSEZ SANS ME VOIR
19 Juin 1936 (J.Hess-P.Misraki-C.Trenet)
Les souvenirs sont là pour m'étouffer
De larmes, de fleurs de baisers
Oui je revois les beaux matins d'Avril
Nous vivions sous les toits tout en haut de la ville
Vous qui passez sans me voir
Sans même me dire bonsoir
Donnez- moi un peu d'espoir
Ce soir
J'ai tant de peine
Vous dont je jette un regard
Pour quelle raison ce soir
Passez vous sans me voir
Un mot je peux vous dire je vous aime
C'est ridicule et c'est bohême
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C'est jeune et c'est triste
Aussi
Vous qui passez sans me voir
Sans même me dire bonsoir
Me donnerez-vous ce soir
Un peu d'espoir
Aussi
Vous qui passez sans me voir
Sans me donner d'espoir
Adieu
Bonsoir
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RENDEZ VOUS SOUS LA PLUIE
7 Décembre 1935
(J.Hess-C.Trenet)
Pourquoi m'avoir donné rendez-vous sous la pluie
Petite aux yeux si doux, trésor que j'aime
Tout seul comme un idiot, j'attends et je m'ennuie
Et je me pose aussi quelques problèmes
Pourtant on s'est connu par une claire nuit
Le ciel était si doux la mer si belle
Oui mais voilà ce soir, j'attends et je m'ennuie
Pourquoi m'avoir donné rendez vous sous la pluie
J'ai mes chaussettes
Qui font trempettes
J'ai des frissons
De la tête aux talons
Et dans la brume
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J'attrape un rhume
Combien de garçons
Sont-ils morts de cette façon
Mais pourquoi
Mais pourquoi
Ninon
Pourquoi m'avoir donné rendez vous sous la pluie
Petite aux yeux si doux, trésor que j'aime
Tout seul comme un idiot j'attends là et je m'ennuie
Et je me pose aussi quelques problèmes
Pourtant on s'est connu par une claire nuit
Dans tout le casino c'était la fête
Pourquoi m'avoir dit oui
Tout en baissant la tête
Pourquoi m'avoir donné rendez-vous sous la pluie
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MISS OTIS REGRETS
7 Janvier 1935
(C.Porter/L.Palex-Hennevé)
Miss Otis Regrets de ne pouvoir dîner
Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner
Mais hier au Bois elle est allée
Dans l'allée des amoureux
S'est égarée
Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner
Quand elle comprit
Que son bel amour était fini
Madame elle courut vers l'homme qui l'avait
Indignement trahi
De sa robe en velours chiné
Sortit un browning elle tua
Sans hésiter
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Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner
La foule vînt força la prison et la saisit
Madame la traîna jusqu'au vieux tilleul
Où on la pendit
Mais juste avant de trépasser
Elle leva sa jolie tête pour murmurer
Madame Miss Otis Regrets de ne pouvoir venir dîner
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LA CHANSON DES RUES
19 Octobre 1936 (R.Goer/M.Vaucaire)
La chanson de la rue c'est tout à fait notre histoire
La chanson de la rue
Chacun s'y est reconnu
Les couplets, les refrains s'y ressemblent toujours
Car on y parle uniquement d'amour
Bien des gens s'arrêtent
Et la voix émue
Sans façon répète
La vieille chanson des rues
Modeste musique
Poésie d'un sou
Mais cet air mélancolique
Nous poursuit partout
On y parle de jeunesse
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D'amour et de longs baisers
De serments et de tendresse
De clairs de Lune d'été
Bien des gens s'arrêtent
Et la voix émue
Sans façon répètent
La chanson des rues
On y parle de tristesse
De rêve et d'amours déçus
Et du regret que vous laisse
Les années qui ne sont plus
Bien des gens s'arrêtent
Et la voix émue
Sans façon répètent
La triste chanson des rues
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CES PETITES CHOSES
(THESE FOOLISH THINGS)
19 Juin 1936
(Strachey/J.Larue)
Le jour où vous m'avez laissé
Vous avez cru tout éffacé
Dans votre geste
Mais il nous reste
Mille témoins des jours passés
Un peu de vous partout qui traîne
M'apporte les joies et les peines
Ce vieux billet chérie qui me rappelle
Les nuits à bord du Normandie si belle
La lampe qui repose
Ces petites choses
Me parle de vous
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Ce doux refrain d'amour que Crosby chante bbabababa
Le vent du soir là-bas qui se lamente
Et votre porte close
Ces petites choses
Me parlent de vous
Chérie pourquoi m'avoir quitté
Pourquoi m'avoir quitté
Après ce que nous avons été
Ce toi et moi écri à notre image
Ouvert ce soir à la dernière page
Partout ou mes yeux se posent
Ces petites choses
Me parlent de vous
Nos parcs au soir où la cloche sonne
Ce vieux boudoir où ne vient plus personne
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Partout ou mes yeux se posent
Ces petites choses
Me parlent de vous
J'ATTENDRAI
4 avril 1939
(D.Olivieri/L.Poterat)
J'attendrai, le jour et la nuit
J'attendrai toujours
Ton retour
J'attendrai car l'oiseau
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Qui s'enfuit vient chercher l'oubli
Dans son nid
Le temps passe et court en battant
Tristement dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
Reviens bien vite, un jour sans toi
Et sans limite la nuit sans toi
Quand on se quitte on oublie tout
Mais revenir est si doux
Si ma tristesse peut t'émouvoir
Avec ivresse reviens un soir
Et dans nos bras tout s'oubliera
J'attendrai toujours
Ton retour
Car l'oiseau qui s'enfuit
Viens chercher l'oubli
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Dans son nid
Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon coeur si lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour
SEUL (ALONE)
19 JUIN 1936
(N.Herb Brown/C.Dawson)
Le ciel ce soir est lumineux
Comme un soir de gala
On voit partout des amoureux
Et je suis là
Tout seul
Tout seul
Sous un ciel et le vent est lourd
Tout seul
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Tandis que tout vient me parler d'amour
Vous qui rêvez dans la nuit
D'un bonheur qui s'enfuit
Etes vous aussi
Le coeur épris
Bien seul alors que mon âme
A penché sur vous
Bien seul avec mes baisers
Qui s'en vont si doux
Hélas déjà viens le jour
Et je reste toujours
Tout seul
Alors que tout vient me parler d'amour
Hélas déjà viens le jour
Et je reste toujours
Tout seul
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Alors que tout viens me parler d'amour
IL NE FAUT PAS BRISER UN REVE
19 OCTOBRE 1936
(J.Jal)
Depuis le jour où je vous aime
Mon coeur est sans espoir
Malgré votre sourire rebelle
Tout est là triste et noir
Pourtant un jour dans un baiser
Vous m'avez promis de m'aimer
Il ne faut pas briser un rêve
Même s'il vous semble un peu fou
Tâchez donc que le mien s'achève
Puisqu'il est plein de vous
Déjà
En vous serrant dans mes bras
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Je sens que votre étreinte
Me mens
Il ne faut pas briser un rêve
Même s'il vous semble un peu fou
Tâchez donc que le mien s'achève
Puisqu'il est plein de vous
Il ne faut pas briser un rêve
Même s'il vous semble un peu fou
Tâchez donc que le mien s'achève
Puisqu'il est plein de vous
40
UN SEUL COUVERT PLEASE JAMES
11 Mars 1936
(M.Carr/J.Larue)
James depuis longtemps est pour monsieur
Le serviteur le plus précieux
Et le plus silencieux
Comme doit être un vrai serviteur
Et quand il voit l'ami de monsieur
Embrasser madame, il sait au mieux
Tousser très fort et fermer les yeux
Pendant qu'il dressait ainsi que chaque soir
Le couvert de Monsieur et Madame
Monsieur revint seul hésitant à s'asseoir
Et lui dit en retenant ses larmes
Un seul couvert please James
Madame ne rentrera pas
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Elle attend un repas
Chez un ami qu'elle aime
Je servirai moi-même
Un seul couvert please James
Fermez sa chambre adoré
Quittez cet air éploré
Comme je le fais moi même
Lui c'était pourtant l'ami d'enfance
Il m'a volé mon amour
James laissez moi seul dans le silence
Les souvenirs, les beaux jours
Je servirai moi même
A quoi bon verser des pleurs
Non ne dérangez pas ses fleurs
Un seul couvert please James
Je servirai moi même
42
A quoi bon verser des pleurs
Non ne dérangez pas ses fleurs
Un seul couvert, please James
PARIS TU N'AS PAS CHANGE
4 AVRIL 1939
(A.Siniavine/J.Nohain)
Après de longs mois de voyage
Quand tout à coup le train ralentit
Et que le porteur de bagage
Vous crie par ici la sortie
On se bouscule vers la porte
On se sent le coeur tout battant
Et puis un taxi nous emporte
On regarde on est tout content
Paris tu n'as pas changé mon vieux
Paris tu n'as pas changé tant mieux
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Toujours les mêmes ciels
Toujours les mêmes yeux
Et toujours ton sourire merveilleux
Paris tu n'as pas changé mon vieux
Paris tu n'as pas changé tant mieux
Tu n'as pas grossi
Tu n'as pas maigri
Tu es toujours le même Paris
Des petits détails par-ci par là
Une affiche que l'on ne connaît pas
Tiens encore un nouveau cinéma
On s'émerveille à chaque pas
Paris tu n'as pas changé mon vieux
Paris tu n'as pas changé tant mieux
Tu n'as pas maigri
Tu n'as pas grossi
44
Tu es toujours le même Paris
Bien sûr c'est charmant l'Amérique
C'est très émouvant le Canada
Il faudra que je vous explique
Des tas de trucs que j'ai vu là-bas
Il y a des gens très sympathiques
Je suis sûr que ça vous plaira
Mais en arrivant d'Amérique
J'ai trois petits mots à vous dire tout bas
Paris tu n'as pas changé tant mieux
Paris tu n'as pas changé mon vieux
Toujours les mêmes ciels
Toujours les mêmes yeux
Et tout ces petits chapeaux si merveilleux
Paris tu n'as pas changé mon vieux
Paris tu n'as pas changé tant mieux
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Tu n'as pas maigri
Tu n'as pas grossi
Tu es toujours le même Paris
Tu es toujours le même Paris
SYRACUSE
(H.Salvador/B.Dimey)
J'aimerai tant voir Syracuse
L'Ile de Pâques et Kérouan
Et les grands oiseaux qui s'amusent
A glisser l'aile sous le vent
Voir les jardins de Babylone
Et le palais du Grand Lama
Rêver des Amants de Vérone
Au sommet du Fujiyama
Voir le pays du matin calme
Allez pêcher aux Cormorans
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Et m'enivrer de vin de palme
En écoutant chanter le vent
Avant que ma jeunesse s'use
Et que mes printemps soient partis
J'aimerai tant voir Syracuse
Pour m'en souvenir à Paris
JE TIRE MA REVERENCE
25 Mars 1939
(P.Bastia)
Vous mes amis, mes souvenirs
Si vous la voyiez revenir
Dites lui que mon coeur lassé
Viens de rompre avec le passé
Je tire ma révérence
Et m'en vais au hasard
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Par les routes de France
De France et de Navarre
Mais dites lui quand même
Simplement que je l'aime
Dites lui voulez-vous
Bonjour pour moi et voilà tout
J'avais sa préférence
J'étais son seul bonheur
Hélas les apparences
Et le sort sont trompeurs
Un autre a pris ma place
Tout passe, tout casse, tout lasse
Des grands mots pourquoi
Non dites lui bonjour pour moi
Elle croit que j'ai beaucoup de chagrin
Aujourd'hui non mais peut être demain
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Je tire ma révérence
Et m'en vais au hasard
Par les routes de France
De France et de Navarre
Mais dites lui quand même
Simplement que je l'aime
Dites lui voulez vous
Bonjour pour moi et voilà tout
Je n'ai plus d'espérance
Je remporte mon coeur
Par les routes de France
De France ou bien d'ailleurs
Mais dites lui quand même
Simlement que je l'aime
Dites lui voulez vous
Bonjour pour moi et voilà tout.
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50
Dès le début des années 30, Jean SABLON se rendit compte de l’importance de la radio. Etant lui-même passionné de jazz il écoutait la B.B.C. depuis son adolescence. A partir de 1933, le récital de Jean SABLON fut retransmis sur « Le Poste Parisien ». Lors de son premier voyage aux Etats-Unis, il réalisa compte de l’importance de ce médium N°1 qui faisait de ses vedettes nos actuelles vedettes de la télévision ou du cinéma. En 1934, il partit faire un show à la B.B.C. de Londres qui remporta un vif succès. En février 1936, il obtint son premier show radiophonique « Cadium Variété » diffusé
51 sur « Radio Bordeaux », « Radio Luxembourg », « Radio Normandie »… Dans ce show il reçut les plus grandes vedettes de l’époque : FERNANDEL, Maurice CHEVALIER, Suzy SOLIDOR… En 1936, il eut, sur « Le Poste Parisien » , une émission, « Les confidences de James », imaginée par Gilbert CESBRON. Vu le succès de ses émissions, le directeur de la N.B.C. vint des Etats-Unis pour proposer à Jean SABLON un show radiophonique « The Magic Key » qui serait retransmis par téléphone dans les grandes capitales du monde. Cette émission pilote internationale étant concluante, la direction de la N.B.C. proposa à Jean un engagement aux Etats-Unis pour un grand show « Coast to Coast » au départ de New York City et diffusé depuis Radio City. Son contrat, qui devait durer trois mois dura finalement plusieurs années. Aux U.S.A, les moyens mis à sa disposition étaient importants. Jean SABLON réalisa très vite que ses auditeurs, ayant l’habitude de l’entendre tant à la radio que sur disques par l’intermédiaire d’un amplificateur, seraient heureux de retrouver sur scène la même qualité
52 de son. A New York, Cole PORTER et George GERSHWIN, lui apportèrent des chansons qui furent crées à la radio. En 1938, le fameux hit-parade « Lucky Strike » fit venir Jean SABLON à Hollywood pour lui faire animer le célèbre show radiophonique « Hollywood Hotel » avec Francis LANGFORD. Durant la guerre, Jean SABLON anima également des émissions de radio au Brésil, et un show N.B.C. « Kolynos », retransmis dans les deux Amériques, lui assurant des dizaines de millions d’auditeurs. Il fut également fut l’invité de grands radiophoniques américains tel le « Eddie Cantor Show » ou bien le « Burns and Allen Show », le « Philco Hall of Fame », « Le Duffy's Tavern » également en Amérique Latine (Mexique, Chili, Brésil). Après la guerre, Jean SABLON anima plusieurs émissions de radio tel que « Programme de France » et « Pirouette Colgate ». Il est à noter que la télévision n’existant pas encore, ses spectacles parisiens à l’A.B.C. ou à l’Etoile furent retransmis en direct à la radio.
53
Dans les années 50-60, Jean SABLON fut l’invité de nombreuses émissions de radio dans le monde : Radio Tanger, Cadena Nacional Radio (Colombie), Victoria Broadcasting (Australie), FB Harare (Zimbabwe), Radio Belgrano (Argentine), Radio Carve (Uruguay), Radio Hong-Kong… et ce jusque dans les années 90. Germaine Sablon (née le 19 juillet 1899 au Perreux-sur- Marne - morte le 16 avril 1985 à Saint-Raphaël) était une chanteuse et actrice française. Fille de Charles Sablon (compositeur né en 1871), sœur de André Sablon (compositeur), Jean Sablon (chanteur) et de Marcel Sablon, directeur des Ballets de Monte Carlo, elle débute une carrière de chanteuse d'opérettes en 1915. À partir de 1919, elle joue dans des films muets. Elle interrompt sa carrière dans les années 1920 pour mettre au monde deux fils. Dès 1932, elle commence à enregistrer ses chansons. Parallèlement, sa carrière d'actrice subit un tournant considérable avec l'avènement du parlant. En 1940, elle quitte Paris pour Saint-Raphaël. Elle héberge alors Joseph Kessel (avec qui elle aura une longue relation) et Maurice Druon, neveu de celui-ci.
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Avec André Girard et André Gillois, elle lutte contre l'occupant. En 1941, elle se réfugie en Suisse, puis à Londres en 1943. Le 30 mai 1943, elle chante pour la première fois : Le Chant des partisans, et l'enregistre pour le film de propagande Three songs about résistance (d'Alberto Calvacanti). Engagée dans la France libre[3], elle poursuit la guerre en tant qu'infirmière avec la 1re division française libre en Italie et en France. De 1945 à 1955, elle enregistre une trentaine de chansons.
Charles Sablon, compositeur français né en 1871 à Paris, mort en 1928.
Connu également sous le nom d'Adhémar ou Adelmar Sablon, il composa de nombreuses chansons populaires, qui furent interprétées par Édith Piaf, Paul Dalbret, Fred Gouin, Jean Sablon, Henri Garat, Karl Ditan, Emma Liebel, etc.
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Il était le père d’André, Marcel et Jean Sablon et de Germaine Sablon.
Quelques chansons :
· Mon poteau · Bonsoir m'amour · La noce à Jeannette · La chanson de Craonne · Entre Saint-Ouen et Clignancourt
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... Il est un des premiers à chanter dans le Poste Parisien, avec d'être engagé par un producteur américain pour le show hebdomadaire "Cadum Variété", diffusé en direct sur toutes les stations françaises; En 1937 après l'immense succès de ces émissions, il partira à New York pour 2 ans, avec à la clé un cachet mirobolant contre deux shows radio"coast to coast" diffusés auprès de 50 millions d'américains (!) accompagné par un orchestre 26
61 musiciens pour chanter 2 chansons dont une en anglais, sur des arrangements qui l'émerveillent.
Un chanteur aux 50 millions d'auditeurs, mais également un chanteur de l'Intime, qui sait "murmurer à l'oreille" sans pareil ... et pour cela, rien de tel qu'un Micro ! Et il persiste, malgré le scandale qu'il provoque la première fois à Mogador en 1936 ( on est encore à l'époque des "grandes voix" comme celle de Damia, avec laquelle il a partagé ses 1° tours de chants) "Je voulais utiliser le micro pour obtenir les sonorités que lui seul permettait.... ce n'était pas pour faire plus de bruit, mais pour amplifier et nuancer mes pleins et mes déliés ..." Quand Frank Sinatra fera ses débuts à New York,en 1942, on lira dans les journaux: "le meilleur devant un micro depuis Jean Sablon" On considère même que c'est lui qui le premier a introduit la samba dans la chanson française, grâce à ses rencontres avec Ary Barroso (dont il adapte le célèbre "Aquarela do Brasil"), son amitié avec Carmen Miranda, ou avec Dorival Caymmi.
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Il fait connaître à la France la chanson "La Fille d'Ipanema" lorsqu'il invite dans son show "Sablon 1964" Vinicius de Moraes et Baden Powell. C'est d'ailleurs au Brésil (au Copacabana palace de Rio ) qu'il fait ses adieux à la scène en 1984.
Mais incontestablement la belle découverte, c'est sa collaboration avec Django Reinhardt, qu'il repère en 1933 et auquel il ouvre la porte des studios
d'enregistrements.
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Ils fondent ensemble un trio avec Alec Siniavine au piano et André Ekian à la clarinette, qui s'enrichira en 1935 de Stéphane Grapelli au violon, Joseph Reinhardt (frère) et Louis Vola à la contrebasse. Et c'est toute la chanson française qui va se mettre à swinguer!
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Le jeune duo Charles Trenet et Johnny Hess qui a encore du mal à vendre ses propres disques leur propose cette chanson. http://www.fundacionjoseguillermocarrillo.com/sitio/aud io/sablon/001-3-FRA-JS-0412-02-4461.mp3
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Dans la rue de la Paix, Il y avait un cabaret Et Mimi
Tous les jours, j'y venais, Pour les fleurs qu'elle vendait Et Mimi
Puis un soir, dans mon coeur, Il y eut tout le bonheur Et Mimi
D'autres lui contaient fleurette, Mais j'étais son seul ami
Et dans sa douce chambrette Quand je dansais le soir avec Mimi, Son coeur et ses fleurettes, Que de rêves m'étaient permis
Dans la rue de la Paix, Il y avait un cabaret
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Et Mimi
Mais un autre un soir, c'est bête, A pris les fleurs et Mimi
Dans la rue de la Paix, Il y avait un cabaret Et Mimi
Tous les jours, j'y venais, Pour les fleurs qu'elle vendait Et Mimi
Puis un soir, dans mon coeur, Il y eut tout le bonheur Et Mimi
D'autres lui contaient fleurette, Mais j'étais son seul ami
Si c'est vrai, une amourette Là -bas s'envole après trois petits tours
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Peut être qu'elle regrette Allez voir dès votre retour
Dans la rue de la Paix Il y a ce cabaret Et Mimi
Envoyez-moi d'une traite Rien qu'une lettre Et Mimi
Je suis né avec des yeux d'ange Et des fossettes au creux des joues J'ai perdu mes joues et mes langes Et j'ai cassé tous mes joujoux. Je m'suis regardé dans un' glace Et j'ai vu que j'avais rêvé Je m'suis dit : faudra bien qu'j'm'y fasse... Tout finira par arriver...
{Refrain:}
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Et je m'en vais clopin-clopant Dans le soleil et dans le vent, De temps en temps le coeur chancelle... Y a des souv'nirs qui s'amoncellent... Et je m'en vais clopin-clopant En promenant mon coeur d'enfant... Comme s'envole une hirondelle... La vie s'enfuit à tire-d'aile... Ca fait si mal au coeur d'enfant Qui s'en va seul, clopin-clopant...
Tout l'amour que l'on a vu naître... Tes lèvres douces, parfum de miel... Nos deux fronts contre la fenêtre... Nos regards perdus dans le ciel... Le train noir hurlant dans la gare... Le monstrueux désert des rues... Tes mots d'adieu, tes mots bizarres... Depuis dix mois, tu n'écris plus...
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En sortant du trente et quarante Je ne possédais plus un radis De l'héritage de ma tante Tout autre que moi se serait dit Je vais me faire sauter la cervelle Me suicider d'un coup de couteau M'empoisonner me fiche à l'eau Enfin des morts bien naturelles Mais voulant finir en beauté Je me suis tué à répéter :
Dans la vie faut pas s'en faire Moi je ne m'en fais pas Toutes ces petites misères Seront passagères Tout ça s'arrangera Je n'ai pas un caractère A me faire du tracas Croyez-moi sur terre Faut jamais s'en faire Moi je ne m'en fais pas
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Je rentre à Paris mais mon notaire M'annonce : votre père plein d'attention Vous colle un conseil judiciaire Et vingt-cinq louis par mois de pension Et comme je ne vois plus personne Dont vous puissiez être héritier Faut travailler prendre un métier C'est le conseil que je vous donne Uniquement vous voudriez Que je vole le pain d'un ouvrier
Dans la vie faut pas s'en faire Moi je ne m'en fais pas Ces petites misères Seront passagères Tout ça s'arrangera Je n'ai pas un caractère A me faire du tracas Croyez-moi sur terre Faut jamais s'en faire Moi je ne m'en fais pas
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Dans la vie faut pas s'en faire Moi je ne m'en fais pas Je n'ai pas un caractère A me faire du tracas Croyez-moi sur terre Faut jamais s'en faire Moi je ne m'en fais pas
On revient toujours Aux chanson d'amour Les chansons, c'est le manège aux souvenirs Si j'oublie parfois
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De penser à toi La chanson n'oublie jamais de revenir On s'est tout donné, Ne m'en veux pas si j'ai gardé Quelques mots sur quelques notes au coin du cœur Ça fait toujours quelque chose d'écouter "la vie en rose" Quand on s'aime autant que nous.
Si tu crois toujours Aux chansons d'amour Viens demain sur le manège aux souvenirs On y voit danser On entend chanter Nos printemps qui n'attendaient jamais l'avril Tourbillon du cœur Noyé sous une pluie de fleurs, Tout un monde qu'on appelle le Bonheur Ah ! que la vie sera belle si longtemps qu'au fil des jours Tourne, tournera l'amour Ça fait toujours quelque chose d'écouter "la vie en rose" Quand on s'aime autant que nous.
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Près du petit bois s'étend un étang Un petit étang et des plus tentant, Le soleil étant éclatant Nous avons dit : Baignons-nous à l'instant
Un deux, qu'on est heureux Quand on trempe ses pieds dans l'eau bleue Tous les soucis s'évanouissent Lorsqu'on est dans l'eau jusqu'à mi-cuisse Un deux, tout parait beau, On se sent le coeur sous la peau On oublie tout avec délice Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau
Il existe sur la terre Des gens aigres et jaloux Avec un sale caractère Pourquoi n'font-ils pas comme nous ou ou ou ou, Un deux qu'on est heureux Tout vous sourit, tout parait beau, Tous les soucis s'évanouissent Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau !
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Venez Mademoiselle, approchez-vous donc Je ne sais pas nager, prenez une leçon Je vais vous montrer comme c'est bon Et vous allez nager comme un poisson !
Un deux, marchez un peu, Un deux trois, mon Dieu, que c'est froid ! Ne craignez rien, Mademoiselle Je vous tiens par-dessous les aisselles Un deux, plongez un peu ! C'est affreux, j'ai d'l'eau plein les yeux Je ne veux pas mourir encore Cramponnez-vous bien fort à mon corps !
Monsieur entre deux brassées, Vous venez de m'embrasser Et puis je me sens glacer Je vous en supplie, cessez, assez, ez, ez ! Un deux, j'aime bien mieux Regagner le bord de l'eau bleue Pour parler, ne vous en déplaise 81
Nous y serons beaucoup plus à l'aise !
Si vous n'aimez pas la nage, Je ne veux pas vous fâcher Restons donc sur le rivage Le soleil va nous sécher, er, er, er, er ! Un deux qu'on est heureux Tout vous sourit, tout parait beau Tous les soucis s'évanouissent Qu'on est bien avec les pieds dans l'eau !
Dans ce nid qu'il fera donc bon et qu'il fera chaud Nous serons heureux comm' deux petits poissons dans l'eau Nous nous aimerons le jour, la nuit, l'été, l'hiver Nous boirons dans le même verre Les voisins diront 'quels sont ces amoureux
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Qui comm' des pinsons chantent là -haut rien que pour eux ?' Et nous aurons loin des commères et des commèrages Le paradis à notre étage
Un baiser, ça veut dire je vous aime Un baiser, c'est donner son coeur lui-même Un baiser, quand on s'aime il faut l'oser Accordez-moi un baiser Un baiser et puis l'on n'est plus les mêmes Un baiser, c'est donner son coeur lui-même Un baiser c'est un lien qui lie deux coeurs Pour ne former qu'un bonheur.
La nuit est belle Mademoiselle La lune brille Petite fille Laissez-vous faire Faites-moi taire En m'embrassant Bien tendrement
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Un baiser, ça veut dire je vous aime Un baiser, et puis l'on est plus les mêmes Un baiser d'un taudis dans une cour Fait un petit nid d'amour
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Ma mie est sténodactylo Y'en a quarante dans son bureau Mais y a qu'elle qui s'appelle Mimi C'est moi qui suis son p'tit ami J'la r'trouve à sept heures tous les soirs En me r'voyant ell'm'dit bonsoir D'une toute petite voix attendrie Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
Moi j'suis employé chez Potin J'commence à six heures le matin J'aime bien l'boul'vard Sébastopol Les clientes m'appellent Monsieur Paul Dans la maison j'suis bien noté J'espère être bientôt r'augmenté Car elle voudrait qu'on se marie Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
C'est elle qui fait tous ses chapeaux Y'en a parfois qui sont très beaux Moi j'préférais l'avant dernier C'était une espèce de panier
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Y avait là d'sus du résada D'la camomille du mimosa Elle le r'met pour moi les jours de pluie Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
L'dimanche on va au restaurant Elle adore les filets d'hareng Et le cassoulet toulousain L'restaurateur est mon voisin Comme ça j'suis toujours bien soigné Après ça on va au ciné Dans l'noir on s'fait des agaceries Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
Quand on s'ra riches à en crever J'lui paierai des bijoux en vrai On en parle de temps en temps Pour l'instant j'fais soigner mes dents Elle dit qu'c'est d'l’argent bien placé D'ailleurs quand j'parle de dépenser Elle me prêche l'économie Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
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Si par malheur elle me trompait Ben j'sais pas trop c'que ça m'frait P'têt bien qu'’jirais m'noyer Ou je m'tuerais à travailler Oui mais vous pouvez tous courir Pas d'danger qu'ell'm'fasse mourir Puisqu'on s'aime à la folie Et c'est pour ça qu'elle est ma mie
Faisant vibrer son fuselage L'avion géant a pourfendu Le monde Obscur des lourds nuages Rio New York Honolulu Et je replonge enfin mes yeux Dans ton regard miraculeux
{Refrain:} Ciel de Paris Au ciel le plus léger du monde, Ciel de Paris
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Avec une émotion profonde Un beau matin On te respire enfin Ciel de Paris Après la rage, après l'orage Ciel de paris J'ai retrouvé ton cher visage Ciel du bon Dieu Avec tes yeux gris-bleu
Trocadéro Quartier latin Et Champs Elysées le matin La place du Tertre et l'quai d'Anjou
Et les canards au Bois qui font joujou Ciel de Paris On n'a pas besoin d'avoir honte Ciel de Paris D'avoir des larmes aux yeux qui montent En te voyant En te voyant tout simplement
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{au Refrain}
Ciel de Paris Au ciel le plus léger du monde, Ciel de Paris Avec une émotion profonde Un beau matin On te respire enfin Ciel de Paris Après la rage, après l'orage Ciel de paris J'ai retrouvé ton cher visage Ciel du bon Dieu Avec tes yeux gris-bleu
La place Vendôme Le Quai d'Orsay La rue de Lappe et la rue d'la Paix Les p'tits trottins et l'bon crottin
Des chevaux d'fiavre à l'oeil tendre et coquin
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Ciel de Paris La vie au fond n'est pas méchante
D'avoir permis Que pour toi seul encore je chante En te voyant En te voyant tout simplement.
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Ma rencontre avec Monsieur Jean Sablon
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Tout commence en 1977 ou 1978 comme Pierre Perret je n’ai pas le souvenir exact de la date.
A l’époque le journalisme m’intéresse et plus particulièrement le cinéma, je sors d’une école le CLCF et veut m’essayer à la critique.
L’Heure de Paris est un journal d’informations de la Mairie de Paris qui fonctionne particulièrement bien dirigée par une conseillère de Paris Mme Bleynie aujourd’hui décédée. Je lui écris, elle me rencontre, elle accepte.
Tout d’abord des critiques, puis j’ai la chance d’obtenir un laisser passer au festival américain de Deauville qui en est à ses débuts. Je me prends au jeu, je rencontre Danny Kaye, puis j’interviewe Leslie Caron.
L’interview marche bien dans le journal, à l’époque le Muppets Show marche très fort chez Jacques Martin on me demande de faire un article, je rencontre Micheline Dax.
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Dans les années 70 on trouve peu de disques du style de Jean Sablon, de lui je n’ai trouvé qu’un 45t aux Magasins Réunis sur lequel il chante Clopin-Clopant entre autres. Par la suite je trouve à la Fnac ce disque magnifique avec Syracuse, Merci à Vous, Ces petites choses, (digne de Bing Crosby) d’après moi. Je n’ai pas encore ce magnifique double album avec les Roses d’Ispahan, les Gens Heureux et Tristesse… entre autres. Avec mon frère nous aimons beaucoup écouter ces quelques disques et quitte à faire un sacrilège nous préférons très nettement Jean Sablon à Charles Trenet. De magnifiques mélodies, une voix de crooner, à part Frank Sinatra et Sacha Distel plus tard, Jean Sablon ne sera jamais égalé.
Sur la première chaîne passe une émission A Bout Portant consacré à Jean Sablon, interviewé par Pierre Bouteiller. Petite anecdote, je n’ai jamais su si Jean Pierre Marielle feint de n’être pas au courant ou non, car c’est vrai malgré son admiration pour Jean Sablon, il a l’air de « débarquer ».
Cette émission je l’enregistre à l’époque sur un magnétophone à cassette (oh le vilain pirate), je peux
94 ainsi réentendre l’interview de cet homme à la carrière fabuleuse tant en France qu’aux Etats Unis et il faut bien le dire partout dans le monde.
Intimidé je me lance et dans le guide du Show Business trouve son numéro, je l’appelle et très gentiment accepte mon rendez vous il me propose Francis. Heureusement je rappelle je ne sais plus pourquoi et il en est ravi car Francis est en travaux et il cherchait justement à me joindre, il me donne rendez vous dans un bar je crois dans l’avenue d’Iéna ou Avenue Marceau je ne me souviens plus très bien, il faudra que je vérifie sur les photos faites par un ami ce jour là.
Nous parlons ce jour là de plein de choses, il me dira ce qui me fera d’ailleurs très plaisir, qu’il était étonné que quelqu’un de mon âge connaisse aussi bien sa carrière.
Nous parlons de son livre, puis son agent Carl Galm apparaît et vient nous rejoindre.
Nous faisons quelques photos à la terrasse du café.
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Reste une cassette audio, problème tout l’enregistrement est fait par le micro incorporé et l’on n’entend pas toujours très bien mais je vais essayer de le transcrire.
Philippe Routier : Vous êtes arrivé à Paris, qu’avez-vous fait depuis quelques jours ?
Jean Sablon : Le 1er mai j’étais chez moi et vers 12h30 j’ai un coup de téléphone de Jean Christophe Averty qui me dit, Jean il faudrait qu’on déjeune ensemble. Oui
96 d’accord et on va déjeuner dans un petit bistrot vers l’Alma. A la fin du déjeuner je décide de l’entraîner voir un film américain, Jean Christophe va très peu au cinéma, et nous allons voir Manhattan, c’est une merveille et il est ébloui.
PR : Je l’ai vu c’est extraordinaire
JS : Il y a un autre film qui est très bien avec Robert Redford c’est le Cavalier Electrique, on retrouve parfaitement l’univers de Las Vegas
PR : Vous connaissez bien Las Vegas ?
JS : J’ai chanté à Las Vegas mais comme attraction, je suis resté longtemps.
PR : Qu’est-ce que vous auriez aimé faire si vous n’aviez pas chanté ?
JS : Il y a un tas de choses que j’aurais aimé faire, j’adore la peinture mais je voulais aussi être architecte. Quand j’étais en Grèce j’avais la gorge serrée, j’adore cette architecture et en même temps il y a peu de choses dans
97 l’art moderne que j’aime. Mais la Grèce est un pays magnifique que je préfère peut être plus que l’Egypte.
PR : Justement je voulais vous demander quel est le pays que vous avez préféré, vous en avez tellement visité ?
JS : C’est difficile de répondre car j’en ai aimé pour des raisons différentes comme on ne peut pas comparer de jolies femmes, certains vont préférer les brunes, d’autres les rousses.
PR : Le Brésil peut être ?
JS : Ah le Brésil, pourtant il n’y a rien d’ancien, il n’y a pas d’architecture ancienne.
PR : Vous pourriez y vivre ?
JS : Ah oui bien sûr, j’ai failli y vivre d’ailleurs, j’avais une villa que j’ai finie par vendre car on ne peut pas tout garder. Je l’ai gardé tant que je travaillais beaucoup mais après j’ai du réduire les choses et donc je l’ai vendue. J’aime beaucoup le Brésil, le pays, les gens. J’y retourne encore, j’y ai gardé des amis. Les gens sont gentils, fantastiques, là ou il y aurait une révolution, ils chantent.
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J’ai connu des hommes qui n’avaient qu’un vêtement un slip de bain et qui vivaient sur la plage ou dans des favelas.
PR : Quel effet cela fait-il quand on arrive aux Etats Unis et que l’on croise pour la première fois Marlene Dietrich ou Bing Crosby ?
JS : Vous savez ils sont très gentils et tout s’est très bien passé très vite. Bing m’a dit qu’il connaissait mes chansons et donc tout s’est passé très bien.
PR : Qu’est-ce que vous auriez aimé faire et que vous n’avez pas pu réaliser professionnellement ?
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JS : J’ai fait tout ce que j’ai aimé. La seule chose que je pensais ne pas pouvoir faire c’était de la radio et j’en ai fait. Non franchement j’ai fait tout ce que j’ai voulu et j’en suis très content, maintenant je suis heureux et j’ai envie de rire.
PR : Parmi toutes les chansons que vous avez chantées qu’elle est celle que vous préférez ?
JS : C’est un peu la même question que pour les pays, il y en a que j’aime pour la mélodie, d’autres pour les paroles
PR : Vous qui passez sans me voir ?
JS : Ah celle là je l’aime car c’est ma chanson fétiche. Je l’ai raconté dans mon livre mais je peux vous le raconter de nouveau si vous voulez. Il y avait deux jeunes qui venaient souvent me voir et que j’aimais bien il s’agissait de Johnny Hess et de Charles Trenet. Et puis un jour je dois aller chanter pour la BBC alors il me propose une chanson « Vous qui passez sans me voir », joli texte, belle mélodie, je la chante, elle obtient un succès énorme et le patron de la BBC vient me voir et me dit, « cette chanson est superbe, il faut l’adapter en anglais » et c’est
100 comme cela que cette chanson a connu une renommée internationale.
PR : Syracuse ?
JS : Ah la musique est belle, les paroles aussi
PR : Est-ce que vous avez visité tous les endroits dont vous parlez dans la chanson ?
JS : Oui, la seule chose qui me manquait c’était d’aller à la pêche aux cormorans. Un jour j’étais au Japon et j’avais été invité par un bonhomme patron d’une chaîne de grands magasins, un peu comme les Galerie Lafayette, je ne me souviens plus du nom. Il avait organisé une grande fête à mon attention avec des geishas, bon et nous parlons de cette chanson et je luis dis que je n’ai jamais pêché aux cormorans. Il me dit que justement la pêche va s’ouvrir prochainement et qu’il mettra une voiture à ma disposition pour que j’y aille. Donc j’ai assisté à la pêche aux cormorans, dans un endroit paradisiaque, un peu comme au moyen âge. C’était fantastique et très beau en même temps avec les costumes, depuis des temps lointains ils pêchent comme ça.
101
PR : Est-ce que lorsque vous enregistriez une chanson, par exemple, Je tire ma révérence, vous pouvez deviner qu’elle va faire un succès ?
JS : Non pas du tout, on ne le sait pas. Quelquefois c’est la deuxième face qui marche, d’autrefois on enregistre quatre chansons, les quatre ne marchent pas. Je crois que le secret, je n’ai jamais fait de choses commerciales, j’ai fait que ce qui me faisait plaisir. Roses d’Ispahan c’est magnifique, les Gens Heureux aussi. On est de passage dans l’existence alors si on s’ennuie à faire ce qu’on n’aime pas.
PR : Que pensez-vous de la musique actuelle, comme le disco ?
JS : C’est une mode, c’est de la musique pour danseuses, je peux vous en faire de la musique aux kilomètres, on s’arrête quand on veut, autrefois quand vous invitiez quelqu’un à danser avec un orchestre la musique s’arrêtait aujourd’hui ça continue (rires) Jean Christophe Averty m’a dit, je les ai vus danser, on aurait dit des insectes.(rires)
102
PR : Avez-vous des compositeurs avec qui vous avez bien aimé travailler ?
JS : J’aimais beaucoup Gershwin, Rodgers et Salvador avec Syracuse, c’est une chanson magnifique, elle n’a pas eu le succès qu’elle aurait dû avoir.
PR : Comment choisissez vous vos chansons, vous regardez d’abord le texte ou plutôt la musique ?
JS : Non, c’est un ensemble. Quelquefois il y a des paroles superbes et la chanson ne marche pas. Quand j’étais aux Etats Unis, au début, dès qu’il y avait une chanson qui parlait de la France ou de l’Europe on me l’apportait tout de suite. Si elle était bien je la chantais, si elle n’était pas bien je ne la chantais pas. Un soir un éditeur vient me voir et il avait là bas une émission sur CBS, un hit parade, et l’on chantait avec un orchestre des chansons qui marchaient bien et il fallait les passer le plus souvent entre 20h et 23h. J’avais à l’époque deux programmes qui fonctionnaient bien et certains éditeurs faisaient des cadeaux insensés, auraient été prêt à prostituer leurs familles pour imposer leurs chansons.
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Moi je n’ai jamais accepté de cadeaux et pourtant cet éditeur revenait à la charge avec cette chanson pour que je la chante dans mon show et je n’en voulais pas, et un matin je m’entends la fredonner sous ma douche, alors là je me suis dis, ils sont forts, ils m’ont eu.
PR : Comment est né ce magnifique texte de Bernard Dimey « Merci à vous »
JS : Un soir j’étais allé écouter Léo Férré et il chantait « Merde à Vauban » je me dis quelle drôle d’idée, alors Bernard Dimey et Francis Lai étaient chez moi, on discute et je dis à Bernard, écris moi une chanson sur les belles choses de Paris, en effet quand je revenais à Paris, j’aimais bien aller me promener et je pensais à tous ces artisans qui ont fait toutes ces belles choses, c’est notre patrimoine, alors écris moi quelque chose et puis il n’écrivait rien. Et puis quelques jours avant mon récital, il me présente son texte, magnifique mais en même temps je n’ai pas le temps de le mettre en musique, je téléphone à une amie, je luis dis, et je lui explique que je ne peux pas avoir de musique, elle me répond pourquoi tu ne le dis pas comme tu viens de me le dire, puis une
104 autre personne me le dit aussi, alors je l’apprends très vite, je demande à Francis de faire une musique de fond style XVIIIème et voilà comment est né ce texte. L’idée est de moi et Bernard a écrit des mots magnifiques.
PR : Je voulais vous demander, pourquoi n’avez-vous jamais fait de cinéma ? Pourtant on vous l’a proposé ?
JS : Bien sûr, j’aurais du en faire. Gene Kelly et même venu à Paris pour me convaincre de faire Un Américain à Paris, le rôle aurait été différent pour moi car j’avais le droit à ce moment là de choisir des chansons que j’aimais.
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Son ami Carl intervient afin qu’ils nous racontent l’expérience de son premier tournage :
JS : Je jouais avec Gabin, nous avions une chanson ensemble, Gabin devait gagner 500 Francs et moi 1000 francs c’était énorme pour l’époque. Et puis tout le monde me faisait des compliments, je commençais à y croire, je n’allais jamais voir un seul rush et enfin quand je me suis vu, j’en ai fait une jaunisse (rires) Donc je me suis toujours beaucoup méfier du cinéma. Surtout qu’à l’époque j’avais un show à CBS et NBC c’était aussi important. Il y a quelques temps je dînais avec Leslie Caron et elle me disait « tu sais on t’aurait arrangé le rôle » et c’est vrai j’étais ami avec Ira Gershwin qui m’avait dit vous aurez les chansons que vous voulez, je crois que j’ai jamais regardé le film de peur d’avoir des regrets. En plus il voulait que j’ai les cheveux blancs dans le film, à l’époque j’avais 47/48 ans je ne voulais pas avoir les cheveux blancs, par la suite ils avaient accepté cela.
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PR : Et quels sont vos projets ?
JS : On voulait que je fasse quelque chose avec Mireille Mathieu pour la télévision, Londres aussi m’a proposé un récital et une tournée et puis l’Amérique du Sud mais là je préfère aller à Tahiti me reposer. On s’engourdit dans les choses agréables on se ramollit de bonheur.
FIN
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BONUS
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INTERVIEW DE LESLIE CARON
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