La Liste Rouge Des Espèces Menacées En France Faune Vertébrée De Guyane
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La Liste rouge des espèces menacées en France Faune vertébrée de Guyane 2017 La Liste rouge des espèces menacées en France Bilan de la situation et enjeux de conservation pour la faune de Guyane u sein des forêts, des savanes et des marais, dans A la différence d’autres régions du bassin amazonien, la perte les rivières, les mangroves ou le domaine marin, d’habitat forestier reste peu importante en Guyane, estimée les vertébrés de Guyane composent une faune à moins de 1 % entre 2001 et 2015, soit environ 500 km² extrêmement diversifiée comprenant plus de 1500 déforestés sur cette période. Mais les chantiers d’extraction Aespèces. Le risque de disparition de chacune d’entre elles a d’or menés par des entreprises minières et la présence de très été analysé pour établir un bilan de la situation et identifier les nombreux camps d’orpaillage illégaux font peser de fortes priorités d’actions, dans le cadre de la Liste rouge des espèces pressions sur la faune. Certains projets miniers menacent menacées en France. directement des zones de forêts d’altitude, dont dépendent étroitement des oiseaux vivant en petites populations Etat des lieux morcelées, comme l’Araponga blanc ou l’Oxyrhynque huppé, tous deux classés “Vulnérables”. Les activités d’orpaillage Différentes pressions pèsent sur les espèces de la faune et leurs génèrent également une importante pollution des rivières habitats naturels. qui affecte de nombreux poissons, y compris des espèces à forts enjeux comme le Tometes de Le Bail, très apprécié par les La forte croissance démographique que connaît la Guyane communautés amérindiennes et bushinengués et classé “Quasi s’accompagne d’un important développement concentré sur menacé”. De manière générale, la pollution due à l’orpaillage le littoral, marqué par la transformation des milieux naturels altère fortement la qualité de l’habitat des espèces de rivières, en zones agricoles et par une urbanisation dynamique. Les comme la Loutre géante du Brésil classée “En danger”. savanes sèches de la bande côtière, qui représentent 0,3 % de la superficie du territoire guyanais, figurent parmi les milieux La chasse constitue une autre pression pour les espèces ciblées. les plus rares et les plus menacés. Plusieurs espèces d’oiseaux Malgré l’interdiction de sa commercialisation et la mise en liés à ces savanes, comme le Tyranneau barbu ou la Bécassine place récente de quotas, le Tapir terrestre, classé “Vulnérable”, géante, se trouvent ainsi “En danger critique”. C’est aussi le cas fait l’objet de prélèvements qui dépassent régulièrement du Crotale sud-américain, classé ”En danger“. les taux maximum considérés comme durables. Des oiseaux encore abondants et très appréciés, comme le Hocco alector Sur la bande côtière, l'assèchement et le comblement des et l’Agami trompette, subissent des prélèvements importants zones humides et le défrichement des forêts littorales réduisent qui représenteraient une menace s’ils n’étaient pas eux aussi également l’habitat naturel du Petit Noctilion, une chauve- réglementés. De plus, pour de nombreuses espèces, la pression souris classée en catégorie “Vulnérable”, et de la Rainette des de chasse se trouve souvent accrue aux alentours des sites pripris, classée “En danger”. d'orpaillage. Savane-roche Virginie © Hélène Colas 2 - La Liste rouge des espèces menacées en France Faune vertébrée de Guyane tortues marines et pour des animaux comme le Dauphin de Guyane et le Lamantin antillais, tous deux classés “En danger”. Vivant dans les eaux côtières et les estuaires, ces deux derniers sont également menacés par l’orpaillage et les rejets d’eaux usées. Plus au large, le développement des activités pétrolières constitue une préoccupation majeure pour la conservation des cétacés, en particulier pour les grands plongeurs comme le Cachalot, en situation “Vulnérable”. Enfin, de nombreuses espèces vivant au sein du bloc forestier restent très mal connues. Pour beaucoup d’entre elles, les données trop fragmentaires ne permettent pas de déterminer leur répartition ni d’évaluer les menaces éventuelles. Du fait de ce manque d’informations, les deux espèces de grenouilles- taupes du genre Synapturanus ont été classées en catégorie Le Coq-de-roche orange (Rupicola rupicola), classé “Vulnérable” en Guyane © Mathias Fernandez “Données insuffisantes”, ainsi que des oiseaux comme l’Ibijau roux et l’Autour à ventre gris. La collecte d’œufs affecte aussi certaines tortues, comme la Les résultats de cet état des lieux fournissent désormais une Podocnémide de Cayenne et ponctuellement la Tortue verte, base scientifique de référence pour orienter les stratégies de toutes deux pourtant protégées par la réglementation et connaissance et de conservation en Guyane. Ils permettent classées “Vulnérables”. de hiérarchiser les espèces en fonction de leur degré de Depuis peu, de nouveaux projets de barrages hydroélectriques menace et contribuent à établir des priorités d'actions pour la voient le jour en Guyane. Ces aménagements pourraient faune et ses habitats naturels les plus sensibles. Ils concourent fragiliser des espèces de rivières, comme la Loutre géante également à identifier les lacunes de connaissances et les et la Podocnémide de Cayenne, et ils risquent de rompre recherches à mener pour préciser la situation des espèces la connectivité des habitats fluviaux, compromettant le les plus méconnues. Par ailleurs, hormis quelques vertébrés déplacement de beaucoup d'espèces de poissons. endémiques, la plupart des espèces présente une large aire de répartition dans la région amazonienne, qui implique une En mer, les captures accidentelles dans les filets de pêche coopération à l’échelle du plateau des Guyanes et au-delà pour côtière sont l’une des principales causes de mortalité pour les répondre aux enjeux de conservation. Faune vertébrée de Guyane - 3 La Liste rouge des espèces menacées en France Démarche d’évaluation Les analyses réalisées permettent de déterminer le risque La Liste rouge des espèces menacées en France de disparition de Guyane de chacune des espèces évaluées. Coordination L’état des lieux a concerné les mammifères terrestres et Sébastien Moncorps (directeur de l’UICN France), Jean-Philippe Siblet marins, les oiseaux, les reptiles terrestres, les tortues marines, (directeur de l’UMS Patrinat / MNHN) les amphibiens et les poissons d’eau douce, soit la totalité Mise en œuvre Hélène Colas (UICN France), Guillaume Gigot (UMS Patrinat / MNHN), Arzhvaël Jeusset (UMS des vertébrés rencontrés en Guyane, en dehors des poissons Patrinat / MNHN), Florian Kirchner (UICN France) marins. Le projet a été impulsé et soutenu localement par la DEAL Chapitres de la Faune vertébrée de Guyane Guyane et mis en œuvre grâce aux associations et structures Experts et évaluateurs de référence présentes sur le territoire. Cette dynamique • Mammifères terrestres non volants : d’évaluation s’inscrit dans le cadre de la Liste rouge des espèces Pré-évaluation : Benoît de Thoisy (Kwata) et Maïlis Huguin (Kwata) Comité d’évaluation : François Catzeflis (CNRS), Benoît de Thoisy (Kwata), Maël Dewynter menacées en France, portée par le Comité français de l’UICN et (Fondation Biotope), Philippe Gaucher (CNRS), Burton Lim (Royal Ontario Museum), Cécile le Muséum national d’Histoire naturelle. Richard-Hansen (ONCFS), Cláudia Silva (IEPA) • Chauves-souris : La réalisation des évaluations a mobilisé l’expertise d’une Pré-évaluation : Maël Dewynter (Fondation Biotope) Comité d’évaluation : François Catzeflis (CNRS), Marguerite Delaval (ONF), Maël Dewynter quarantaine de spécialistes, essentiellement basés en Guyane (Fondation Biotope), Burton Lim (Royal Ontario Museum), Vincent Rufray (Biotope), Sylvain Uriot (Groupe Chiroptères Guyane), Ombeline Vrignaud (ONF) et en métropole, qui ont apporté leur contribution à la phase Autres contributeurs : Jérémie Tribot (indépendant) préparatoire de compilation des données et à l’établissement • Mammifères marins : des analyses préliminaires. Ces experts ont ensuite participé Pré-évaluation : Amandine Bordin (GEPOG) et Claire Pusineri (OSL) Comité d’évaluation : Amandine Bordin (GEPOG), Benoît de Thoisy (Kwata), Laurent Kelle (WWF), à la validation des analyses conformément à la méthodologie Claire Pusineri (OSL), Michel Vély (indépendant) de l’UICN, lors d’une série d’ateliers d’évaluation collégiale • Oiseaux : organisés en Guyane en mai 2016 et en métropole en novembre Pré-évaluation : Olivier Claessens (GEPOG), Vincent Pelletier (indépendant), Sylvain Uriot (EFAG) 2016. Comité d’évaluation : Olivier Claessens (GEPOG), Nyls de Pracontal (GEPOG), Guillaume Léotard (indépendant), Thomas Luglia (indépendant), Vincent Pelletier (indépendant), Kévin Pineau (GEPOG), Olivier Tostain (indépendant), Sylvain Uriot (EFAG), Alexandre Vinot (indépendant) • Reptiles terrestres : Pré-évaluation : Maël Dewynter (Fondation Biotope) Comité d’évaluation : Michel Blanc (indépendant), Elodie Courtois (CNRS), Jean-Christophe de Massary (MNHN), Maël Dewynter (Fondation Biotope), Antoine Fouquet (CNRS), Philippe Gaucher (CNRS), Christian Marty (indépendant), Fausto Starace (indépendant) • Tortues marines : Pré-évaluation : Maël Dewynter (Fondation Biotope) Comité d’évaluation : Rachel Berzins (ONCFS), Damien Chevallier (CNRS), Benoît de Thoisy (Kwata), Laurent Kelle (WWF) Autres contributeurs : Anaïs Gainette (Réseau tortues marines Guyane) • Amphibiens : Pré-évaluation : Maël Dewynter (Fondation Biotope) Comité d’évaluation : Michel Blanc (indépendant), Elodie Courtois (CNRS), Jean-Christophe de Massary (MNHN), Maël Dewynter (Fondation