La Société D'histoire Du Protestantisme De Montpellier Au
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Patrimoines du Sud 5 | 2017 Les patrimoines du Protestantisme La Société d’histoire du protestantisme de Montpellier au service du patrimoine protestant The Protestantism History Society of Montpellier: at the service of Protestant heritage Jacques Delteil et Pierre-Yves Kirschleger Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/pds/2505 DOI : 10.4000/pds.2505 ISSN : 2494-2782 Éditeur Conseil régional Occitanie Référence électronique Jacques Delteil et Pierre-Yves Kirschleger, « La Société d’histoire du protestantisme de Montpellier au service du patrimoine protestant », Patrimoines du Sud [En ligne], 5 | 2017, mis en ligne le 01 mars 2017, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/pds/2505 ; DOI : https:// doi.org/10.4000/pds.2505 La revue Patrimoines du Sud est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. Patrimoines du sud – 5, 2017 La Société d’histoire du protestantisme de Montpellier au service du patrimoine protestant : Jacques DeLteiL (†) Pierre-Yves KirSchLeger La responsabilité que nous assumons est celle de représenter dans le corps de l’Église les fonctions de la mémoire , écrivait en 1950 l’ambassadeur gabriel Puaux, nouveau président de la Société de l’histoire du protestantisme français (désormais S.h.P.F.) ; l’évocation de grands exemples ne peut être qu’un stimulant et un appel à l’action . c’est dans cet esprit de mainteneur du patrimoine protestant qu’a été créée en 1979 la Société d’histoire du protestantisme de Montpellier. La forme juridique choisie témoignait de cette volonté : la nouvelle société se constituait, sous la forme d’association loi 1901, en tant que section montpelliéraine de la S.h.P.F. Or cette dernière n’est pas une association de per - sonnes, rappelait à cette date son président, le conseiller d’État François Méjan : créée en 1852, elle est une « fondation », un établissement lié à un patrimoine, un ensemble de biens érigé en personne morale par le décret du 13 juillet 1870 en conseil d’État qui, en la recon - naissant d’utilité publique, lui a en même temps, par prérogative de la puissance publique de nature régalienne, conféré l’existence juridique et l’a affectée à perpétuité au but historique et protestant fixé par ses statuts annexés au décret. car aucun texte législatif ou Patrimoines du sud - 5, 2017 223 réglementaire ne prévoyait alors la « fondation » ; ce procédé de droit public aboutissait à créer une personne de droit privé, à laquelle cette mission historique protestante s’imposait rigoureusement, ne varietur . et depuis sa création, la Société d’histoire du protestantisme de Montpellier s’efforce d’être fidèle à cette vocation. La présente contribution propose ainsi de revenir sur l’histoire d’une association qui a su dé - ployer plus de trente-cinq ans d’activités. Les origines de la Société d’histoire du protestantisme de Montpellier c’est au début de l’année 1979 que commence l’histoire de la Société de Montpellier. Quelques membres de la S.h.P.F. habitant la ville expriment le souhait d’y créer une section de la dite Société, à l’image de celle qui vient de se constituer à Nîmes, en octobre 1977, sous l’impul - sion du pasteur roger grossi (1914-2011). Le professeur guy romestan (1930-1997), de l’université Paul-Valéry de Montpellier, et le pasteur gérard Delteil, professeur à la faculté de théologie protestante, lancent le projet à la fin du mois de mars 1979 : avec le pasteur Jean cadier (1898-1981), ils constituent le bureau provisoire de la société à la suite de la réunion préparatoire qui se tient le mardi 3 avril à la faculté de théologie. Une première conférence est organisée le mardi 22 mai, à 18 heures à la faculté de théologie, et prononcée par charles-Olivier carbonell, alors maître de confé - rences à l’université Paul-Valéry, sur le thème Protestantisme et historiographie au XIX e siè - cle . L’accueil favorable fait au projet permet aux initiateurs de préparer les statuts de la future association. Le 25 septembre 1979, ils convoquent par courrier, pour le jeudi 25 octobre à 17 heures à la faculté de théologie, une assemblée générale constitutive pour mettre en route le fonctionnement de l’association dénommée Société d’histoire du protestantisme de Montpellier (désormais S.h.P.M.). L’ordre du jour prévoit tout d’abord d’obtenir l’adhésion aux statuts proposés, ensuite d’élire le comité directeur, de fixer le taux des cotisations, d’informer sur les activités et projets de la S.h.P.F. à Paris, enfin d’envisager les activités que mènera l’as - sociation locale au cours de l’année 1979-1980. La déclaration à la préfecture de l’hérault de la nouvelle association loi 1901 est enregistrée le 29 novembre 1979, publiée au Journal officiel du 14 décembre suivant, et le récépissé de déclaration est adressé au président du comité provisoire, guy romestan. Ainsi est née la Société d’histoire de Montpellier, après trente années d’attente… Les archives de la S.h.P.F. contiennent en effet une correspondance du pasteur henri Bosc (1908-1990) se lamentant, plusieurs années auparavant, de l’impossibilité de créer à Mont - pellier une section de la S.h.P.F., malgré les efforts qu’il avait déployés lorsqu’il était en poste dans la ville, au temple de la rue Maguelone, entre 1946 et 1962. reçu pour une conférence sur Les grandes heures du protestantisme à Montpellier 1, le 4 novembre 1982 à l’occasion de la fête de la réformation, henri Bosc dit alors sa grande joie de voir aboutir la création de cette société, rappelant les tentatives infructueuses qui avaient été les siennes pour mettre en route un tel projet. 1 - henri Bosc reprend pour l’occasion le titre de l’ouvrage qu’il a publié en 1957 (Montpellier, imprimerie J. reschly, 129 p.). Patrimoines du sud - 5, 2017 224 en 1979, cette naissance est rendue possible par un concours de circonstances : d’une part les qualités remarquables du professeur guy romestan et son engagement dans l’Église ré - formée locale, d’autre part l’arrivée à la retraite à Montpellier de l’ancien président du conseil national de l’Église réformée de France, le pasteur Pierre Bourguet. ce dernier va, avec les pasteurs Jean cadier et Jean Pellegrin, permettre la réalisation tangible d’un projet jusque-là impossible. Buts et statuts de la Société en liaison avec la S.h.P.F., l’association se donne pour buts : - d’encourager les travaux de recherche sur l’histoire du protestantisme et des protestants de Montpellier, de l’hérault et des environs, - d’en faire connaître les résultats en organisant des conférences publiques, des séances de travail, des colloques ou congrès, ainsi qu’en participant aux activités de la maison-mère à Paris, - de publier des notes d’information, des bulletins, des actes de congrès ou des ouvrages, - d’inventorier et de sauvegarder les archives privées, paroissiales, associatives ou familiales, conservées à Montpellier ou dans le département de l’hérault, - d’éventuellement constituer une bibliothèque, - d’entretenir des relations ou correspondances avec d’autres sociétés savantes ou des cher - cheurs, en France ou à l’étranger. La Société d’histoire de Montpellier entend ainsi participer, de manière large, à la préservation du patrimoine moral et historique du protestantisme dans la région ; elle est d’ailleurs habi - litée à recevoir, par l’intermédiaire de la S.h.P.F., dons et legs, notamment d’objets histo - riques. Organisme associé à la S.h.P.F., l’association se doit d’adopter les statuts préparés par Paris, mais l’accord achoppe sur les conditions d’adhésion. Les discussions préparatoires et la com - paraison avec les statuts de la Société d’histoire de Nîmes témoignent de l’esprit de totale ouverture dans lequel les initiateurs ont travaillé : Il nous paraît difficile , écrit le 18 avril 1979 guy romestan au président Méjan à Paris, dans une ville universitaire, où nous voulons es - sayer d’intéresser de jeunes chercheurs à côté d’universitaires éminents – qui les uns et les autres n’appartiendront pas toujours à « une Église issue de la Réforme », de distinguer fau - teuils et strapontins (sans droit à la parole !), titulaires et amis […] . Il nous semble souhaitable que les uns et les autres soient des membres adhérents, sans condition d’admission (appar - tenance à une église issue de la Réforme), et que la société soit « ouverte » (la candidature par écrit nous semble un peu désobligeante). 2 Un entretien au mois de juin 1979, à Paris, avec le président, le vice-président et le secrétaire général de la S.h.P.F., permet d’intégrer certaines des suggestions montpelliéraines, si bien que c’est en plein accord avec le Président et le Comité de la S.H.P.F. que les statuts sont adoptés ; par convention avec la nouvelle association, la S.h.P.F. agrée officiellement celle-ci comme l’une de ses sections. L’association se compose de quatre classes de membres (article 4) : membres d’honneur ; 2 - Archives de la Société d’histoire du protestantisme de Montpellier. Patrimoines du sud - 5, 2017 225 membres bienfaiteurs ; membres titulaires ; membres amis. Seuls les membres titulaires ont voix délibérative dans les assemblées générales, lors desquelles les membres honoraires et bienfaiteurs ont voix consultative et les membres amis peuvent être invités sans avoir droit à la parole . Les Montpelliérains n’ont pas réussi à éviter la distinction tant redoutée entre fau - teuils et strapontins … en revanche, ils ont obtenu, par rapport aux statuts nîmois qui ont servi de modèle, de faire inscrire dans les textes l’ouverture recherchée en direction des non protestants.