Entretien Avec La Députée Européenne Nicole Kiil-Nielsen
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La flottille de la liberté : entretien avec la députée Date de diffusion européenne Nicole Kiil-Nielsen 12/06/2010 Niveau supérieur / C1 Public : diplomates, journalistes, personnes intéressées par le Proche-Orient, la politique européenne, l’histoire Thèmes de l’émission : La question palestinienne Compétences : 1. Prendre des notes. 2. Repérer des informations précises de l’émission. 3. Repérer des éléments significatifs de modalisation. 4. Repérer et employer des stratégies de communication. 5. Argumenter, nuancer et modérer un débat. 6. Construire une présentation rigoureuse et contrastée. Objectifs communicatifs : 1. Parler de la politique étrangère européenne. 2. Parler du rôle de la société civile. 3. Interroger la narration historique. Objectifs linguistiques : 1. Aborder la modalisation puis l’employer. 2. Utiliser le vocabulaire de la nuance et de la modération. Objectifs interculturels : 1. Aborder un sujet sensible avec tact. 2. Négocier une narration historique. Éducation aux médias : 1. Décrypter la forme d’un discours. Sommaire de la fiche : 1. Mise en route p. 2 à 5 2. Compréhension de l’entretien p. 6 à 8 3. Analyse du discours/le point sur la modalisation p. 8 à 10 4. Production orale p. 11 à 14 5. Production écrite et orale p. 14 6. Ressources complémentaires p. 15 7. Liens pour aller plus loin p. 15 8. Transcription de l’entretien p. 17 à 19 9. Questions de compréhension orale p. 20 Luc Albrand, 1/20 Alliance française de Bruxelles-Europe, CELF – juin 2010 1. Mise en route Cette étape de mise en route vise à situer le Proche-Orient du point de vue géographique et historique ainsi que le rôle qu’y jouent, ou qu’y ont joué les États européens. Quels sont les pays que l’on situe ordinairement au Proche-Orient ? Que savez-vous de la Palestine ? À quoi pensez-vous lorsqu’on évoque la Palestine ? Quelles langues y parle-t-on ? Quels sont les liens qui unissent le Proche-Orient et l’Europe ? Quels évènements récents s’y rapportent ? Que s’est-il dit, dans vos pays, à propos de la flottille de la paix ? Comment l’évènement a-t-il été présenté ? Quels sont les mots d’origine étrangère qui se rapportent au conflit israélo-arabe ? Pistes de corrections / Corrigés : Les pays que l’on situe habituellement au Proche-Orient : Égypte, Irak, Israël, Jordanie, Liban, Syrie, Territoires palestiniens occupés. Palestine : La Palestine historique correspond aujourd'hui à un territoire incluant l'État d’Israël, les Territoires palestiniens et une partie du Royaume de Jordanie, du Liban et de la Syrie. Lorsque je pense à la Palestine, je pense à la Galilée, à la Judée, à la Bible, au royaume de David. Je pense à la violence et au terrorisme. Je pense à l’islamisme, à l’extrémisme. Je pense à Yasser Arafat, à l’OLP, à la guerre des Six Jours, aux tunnels, au Fatah et au Hamas. Je pense au gouvernement israélien, au mur, à la colonisation, au sionisme, aux Kibboutz, aux refuzniks. Je me souviens du prix Nobel attribué à Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin. Je pense à la culture palestinienne, à la poésie de Mahmoud Darwich, à la ville de Jérusalem, au Mur des Lamentations. En Palestine et en Israël, on parle l’hébreu, l’arabe palestinien. Les liens qui unissent le Proche-Orient à l’Europe : l’empire grec et romain, les croisades, les Ottomans, la campagne napoléonienne, le mandat britannique, les valeurs défendues par l’Union européenne. On a beaucoup parlé, récemment, de la flottille de la liberté, mais également des menaces pesant sur Haneen Zoabi, députée à la Knesset. Les mots qui se rapportent au Proche-Orient : Alya ou Aliyah : littéralement, ascension ou élévation spirituelle. Ici, immigration en Terre sainte. Intifada : mot arabe signifiant soulèvement. Kibboutz : communautés ou villages collectivistes. Knesset : parlement israélien. Refuznik : objecteur de conscience refusant de servir dans Tsahal. Tsahal : armée de défense d’Israël. Autres mots : diaspora, exode, Shoah, holocauste, etc. Luc Albrand, 2/20 Alliance française de Bruxelles-Europe, CELF – juin 2010 Informations complémentaires : Le premier exode Après la domination égyptienne, qui s’étend sur près de quatre siècles à partir du milieu du XVIe siècle av. J.-C., apparaissent, dans les zones montagneuses moins exposées aux invasions des Peuples de la Mer, les premiers Israélites. Vers 700 av. J.-C., après l’invasion assyrienne, Jérusalem prend une importance considérable. Mais c’est avec le roi babylonien Nabuchodonosor, en 586 av. J.-C., que l’histoire de la diaspora du peuple de Juda, ainsi qu’il est relaté dans la Bible, commence véritablement. Juda devient Jehoud, la Judée. Même si Cyrus le Grand, le nouveau maître perse de Babylone, autorise par édit, en 539 av. J.-C., le retour des Israélites en Palestine, ceux-ci hésitent : le pays est appauvri par les guerres. La victoire d’Alexandre le Grand sur les Perses, en 333 av. J.-C., qui installe pour près de trois siècles la domination grecque (séleucide) sur toute la région, entraîne la révolte des Hasmonéens (les Macchabées de la Bible, épaulés, en 164 av. J.-C., par les Romains), et la restauration de l’État de Juda. Sous la monarchie hasmonéenne, les habitants adoptent le judaïsme. Mais au premier siècle av. J.-C., une crise de succession conduit le gouverneur Antipater à s’allier avec les Romains. Pompée entre à Jérusalem en 63 av. J.-C. Au début de l’ère chrétienne, la population de Judée (désormais appelée Palestine, en référence aux Philistins) est composée en majorité d’habitants d'origine grecque en partie convertis au judaïsme, d’un tiers de Juifs autochtones, et de quelques groupes de Nabatéens. En Judée/Palestine, les Romains suscitent de nombreuses révoltes du peuple juif (Zélotes, en 66-70, notamment). Les derniers bastions juifs sont réduits par Titus, fils de Vespasien, en 73 (forteresse de Massada), ce qui, d’ailleurs, n’achève pas le cycle des persécutions (Trajan massacre les Juifs d’Égypte en 114 et 117), ni celui des révoltes juives (132, après l’interdiction de la circoncision). Cette dernière révolte entraîne l’abolition définitive du royaume de Judée, en 135. La Terre sainte La conversion, pendant la période byzantine, de Constantin 1er au catholicisme, modifie notablement l’image de la Palestine : considérée désormais comme Terre sainte, elle héberge une majorité chrétienne, une forte minorité juive, des Arabes païens et une communauté samaritaine. L’Islam faisant également de Jérusalem un lieu sacré, la cité devient un symbole géopolitique de première importance. Elle tombe d’ailleurs aux mains des musulmans, et la Coupole du Rocher est construite à l’emplacement du temple juif, détruit par les Romains en 70. Les musulmans dominent la région jusqu’à la première croisade, en 1096, Jérusalem est prise, occasionnant le massacre tant des musulmans que des Juifs, en 1099. Le royaume franc durera deux siècles. En 1187, Saladin reprend Jérusalem. L’Occident lève contre lui la troisième croisade, connue comme l’armée des Rois, qui échoue à reprendre Jérusalem, mais parvient à défendre ses intérêts du Levant, notamment les ports. La défaite des Croisés et la tolérance ottomane encouragent, par la suite, les Juifs à se réinstaller en Palestine. Cette tolérance ottomane se vérifiera notamment lorsque trouveront refuge en Palestine tant les populations arabes, chassées du croissant fertile par l’avancée mongole, que, à la fin du XVe siècle, les Juifs séfarades, expulsés d’Espagne. Les débuts du sionisme Le XIXe siècle voit l’arrivée massive d’Arabes de Transjordanie. En 1854, un compte-rendu de Karl Marx, envoyé spécial pour le New York Tribune au Moyen-Orient, indique que les Juifs représentent les deux tiers de la population de Jérusalem. Mais la réalité de la capitale n’est pas significative au niveau national. Les chiffres de 1881, synthétisés récemment par Benny Morris, montrent l’écrasante supériorité démographique musulmane : 400 000 musulmans, entre 13 000 et 20 000 Juifs et 42 000 chrétiens, la plupart orthodoxes grecs. C’est précisément en 1881 que débute la première vague d’immigration juive, à la suite de l’assassinat du tsar Alexandre II. Deux leviers principaux sont mis en œuvre par le mouvement sioniste pour permettre l’installation des migrants : des bases de collectes socialistes ou communistes, d’une part, des investissements personnels (le baron Edmond de Rothschild achète des terres et finance les premières colonies), d’autre part. Des méthodes collectivistes sont appliquées et, dès 1909, les premiers kibboutz voient le jour. Dès 1903, le sixième Congrès sioniste adopte le principe d’une installation en Palestine, confortant ainsi Les idées de Theodor Herzl (1896, Der Judenstaat), même si, jusqu’à la Shoah, le sionisme demeure un mouvement minoritaire parmi les Juifs. Luc Albrand, 3/20 Alliance française de Bruxelles-Europe, CELF – juin 2010 En territoire palestinien, les incidents opposant Juifs et Arabes se multiplient (Jaffa, par exemple, où est basée la Compagnie pour le développement de la Palestine). La création d’Israël La capitulation ottomane permet aux Alliés, après la conférence de San Remo (19 au 26 avril 1920), de prendre le contrôle du Proche-Orient. Les Britanniques déçoivent les espoirs de leurs alliés arabes alors que la déclaration de Balfour assure le peuple juif du soutien britannique. Cependant, aux vues des tensions croissantes et de plus en plus motivées par la question religieuse, les Britanniques fixent progressivement des quotas à l’immigration juive, jusqu’au livre blanc de Mac Donald, en 1939 qui propose d’interdire toute immigration juive dans un délai de 5 ans. La Seconde Guerre mondiale redessine les clivages autour de la lutte pro ou anti-juive. Le Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, rencontre plusieurs dirigeants nazis, pendant que David Ben Gourion négocie avec les délégués sionistes américains, à la conférence de Biltmore.